:
Monsieur le Président, je suis heureuse de participer au débat sur le projet de loi .
Avant de commencer, je tiens à souligner que nous sommes réunis ce soir sur un territoire algonquin non cédé.
[Traduction]
Le projet de loi comporte trois parties. La première vise à créer trois prestations pour stimuler la reprise économique du Canada en réponse à la COVID-19, et apporte des modifications corrélatives à la Loi de l’impôt sur le revenu et au Règlement de l’impôt sur le revenu. La deuxième partie vient modifier le Code canadien du travail en étendant les protections des employés correspondant à ces prestations, et la troisième partie modifie la Loi sur les paiements relatifs aux événements de santé publique d’intérêt national de sorte à fournir une aide financière continue aux Canadiens.
Mes commentaires porteront principalement sur la première partie du projet de loi.
Pendant mon mandat de ministre de l’Emploi, j’ai vu le taux de chômage passer du taux le plus bas de l’histoire, en janvier 2020, au taux le plus haut. Aussi, le défi à relever en tant que ministre de l’Emploi au service des Canadiens est énorme. À ce titre, il m’incombe de veiller à ce que les travailleurs aient l’aide dont ils ont besoin en cas de perte d’emploi et de transition d’un emploi à l’autre. Je veille également à ce que les travailleurs soient bien préparés aux perspectives d’emploi.
[Français]
Je sais que la pandémie a eu un effet dévastateur sur les gens et les familles, et chaque emploi perdu menace la sécurité financière d'un foyer. Voilà pourquoi, dès le début de la pandémie, notre priorité a été de soutenir les travailleurs et leurs familles.
[Traduction]
Nous avons créé la Prestation canadienne d’urgence, ou PCU, au moment où nous disions aux gens de rester chez eux pour aplatir la courbe et protéger les Canadiens. Nous savions que la demande était énorme pour les travailleurs canadiens; voilà pourquoi nous avons travaillé sans relâche pour lancer la PCU en un temps record.
Je veux prendre un instant pour remercier les fonctionnaires incroyables de mon ministère, EDSC, et de l’Agence du revenu du Canada, qui ont travaillé jour et nuit pour s’assurer que nos systèmes puissent offrir la PCU de façon efficace et efficiente aux Canadiens et à leurs familles.
Nous avons rapidement enchaîné avec la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants, ou PCUE, pour aider les étudiants dont les perspectives d’emploi étaient incertaines ou inexistantes pendant l'été.
Il était clair dès le départ que la pandémie touchait certains Canadiens de façon disproportionnée, notamment les femmes, les aînés et les personnes handicapées. Voilà pourquoi nous avons aussi offert un soutien supplémentaire aux familles avec enfants, soit un versement unique de 300 $ par enfant en mai, et une augmentation du plafond annuel de l’Allocation canadienne pour enfants pour suivre le coût de la vie. Ce montant s’ajoute au paiement unique pour les aînés et, cet automne, au paiement unique pour les personnes handicapées. Nous avons pris les devants et nous sommes passés à l’action.
Nous avons également créé des milliers d’emplois et programmes de formation pour les jeunes et veillé à ce que le secteur sans but lucratif reçoive des fonds afin que les organisations puissent continuer d’aider leurs communautés.
Pour apporter une certaine certitude et une continuité, nous avons récemment prolongé la PCU de quatre semaines supplémentaires, passant de 24 à 28 semaines. Pour les familles canadiennes qui comptent sur cette prestation, le gouvernement les a soutenues pendant qu’elles tentaient de savoir ce qui se passait avec l’école et la garderie de leurs enfants. Outre cette extension, nous avons apporté des modifications au régime d’assurance-emploi pour que davantage de personnes puissent y avoir accès.
Depuis le 15 mars, près de 9 millions de personnes ont reçu la PCU, aidant ainsi des millions de Canadiens et leurs familles à éviter la catastrophe financière et à tout de même maintenir notre économie à flot. Certes, de nombreux Canadiens sont retournés sur le marché du travail, soit grâce à la Subvention salariale d’urgence du Canada, soit grâce à la réouverture prudente de régions et de secteurs au cours de l’été, mais la prudence est toujours de mise et il faut rester prêt à soutenir la population dans le cadre des efforts communs de lutte contre la propagation du virus.
[Français]
Nous sommes encore aux prises avec une crise. On estime à plusieurs millions le nombre de Canadiens qui ont encore besoin d'un certain soutien de revenu. La population continue de vivre des temps incertains et notre gouvernement continuera d'être là pour elle. Les nouvelles prestations proposées dans ce projet de loi représentent un investissement important, autant dans les travailleurs que dans les familles.
[Traduction]
Ce projet de loi reflète la vision que nous avons présentée la semaine dernière dans le discours du Trône. Nous avons un plan pour bâtir un Canada plus fort et plus résilient, un plan qui place la santé des Canadiens au cœur du processus décisionnel du gouvernement, un plan qui favorise l'égalité des chances, un plan clair et simple qui ne laisse personne de côté.
Ce projet de loi vient concrétiser notre promesse. Si vous avez perdu votre emploi, nous sommes là pour vous. Si vous ne pouvez pas travailler parce que vous avez contracté la COVID-19, nous sommes là pour vous. Si vous devez rester à la maison pour prendre soin d'un proche pour des raisons liées à la COVID-19, nous sommes là pour vous.
Nous sommes ici ce soir pour débattre d'un projet de loi qui vise à créer trois nouvelles prestations: la Prestation canadienne de relance économique, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants.
Avant d'en parler plus en détail, j'aimerais dire quelques mots au sujet du régime d'assurance-emploi et des récentes mesures mises en place pour aider les Canadiens.
Il est indéniable que la pandémie a mis en lumière le fait que nous devons absolument moderniser le régime d'assurance-emploi au Canada. J'en ai déjà parlé. Il est essentiel de créer un régime d'assurance-emploi qui tient compte de la façon dont travaillent les Canadiens et qui est assez souple pour s'adapter aux grandes transformations du marché de l'emploi au pays.
[Français]
L'assurance-emploi, malgré le besoin imminent d'une réforme, est actuellement le meilleur outil à notre disposition et surpasse tout nouveau système pouvant être mis en place rapidement pendant une pandémie. C'est pourquoi, en août, notre gouvernement a annoncé des modifications temporaires au régime d'assurance-emploi qui permettront à un plus grand nombre de Canadiens d'y avoir accès cet automne alors que la PCU prendra fin. Ces modifications déjà apportées par voie réglementaire aideront des millions de Canadiens à satisfaire aux critères d'admissibilité de trois manières.
[Traduction]
D’abord, les travailleurs auront droit à des prestations d’assurance-emploi avec seulement 120 heures de travail. Pour ce faire, tous les demandeurs recevront un crédit unique d’heures assurables, soit 300 heures pour les demandeurs de prestations régulières et 480 heures pour les demandeurs de prestations spéciales. Ce crédit augmentera le nombre d’heures assurables et aidera les travailleurs à répondre aux critères d’admissibilité à l’assurance-emploi. En outre, le crédit d’heures est disponible pendant un an et est rétroactif au 15 mars 2020.
Cette mesure est cruciale pour les femmes qui, comme nous le savons tous, ont été touchées de manière disproportionnée par la pandémie. Le crédit de 480 heures assurables signifie que toute femme qui a eu un bébé depuis le 15 mars peut demander rétroactivement des prestations de maternité de l’assurance-emploi si elle n’avait pas suffisamment d’heures pour y avoir droit avant ces nouvelles mesures. C'est vraiment important. Les femmes enceintes qui ont reçu la PCU au cours des 28 dernières semaines bénéficieront également de cette mesure. Elles pourront désormais passer sans problème à l’assurance-emploi pour obtenir leurs prestations de maternité et parentales.
Ensuite, pour aider les particuliers à accéder à l’assurance-emploi, nous fixons le taux national de chômage à 13,1 % dans l’ensemble des régions du pays. Cette mesure fixe à 420 le nombre d’heures requis pour avoir droit aux prestations d’assurance-emploi. Cet ajustement permettra d’augmenter le nombre de semaines de prestations, donnant ainsi aux Canadiens le soutien dont ils ont besoin et auquel ils s’attendent.
Je tiens également à assurer aux Canadiens des régions où le taux de chômage est supérieur à 13,1 % que leurs prestations seront calculées selon le taux le plus élevé.
La troisième mesure relative à l’assurance-emploi est le gel du taux de cotisation pendant deux ans, ce qui aidera à la fois les employés et les employeurs.
Ces changements permettent à un plus grand nombre de Canadiens d’accéder à l’assurance-emploi et aux outils et ressources connexes, comme le travail pendant une période de prestations, la formation, le travail partagé et les régimes de prestations supplémentaires. Ce sont tous des éléments qui relient les chômeurs à la population active et les incitent à retourner au travail.
[Français]
Cela étant dit, nombreux sont les travailleurs qui n'ont toujours pas droit à l'assurance-emploi, même avec ces modifications. Il y a, par exemple, les travailleurs indépendants, les employés de l'industrie du spectacle et les travailleurs ayant des personnes à charge qui doivent rester à la maison advenant une fermeture d'école ou de garderie.
[Traduction]
C'est pourquoi le gouvernement propose une série de trois nouvelles prestations dans le texte que nous avons présentement en main. Comme je l'ai déjà mentionné, il s'agit de la Prestation canadienne de relance économique, de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et de la Prestation canadienne de relance économique pour proches aidants.
La Prestation canadienne de relance économique aidera les travailleurs qui ont cessé de travailler ou qui ont vu leur revenu diminuer d'au moins de moitié en raison de la pandémie, et qui n'ont pas droit à l'assurance-emploi. Les Canadiens admissibles recevront 500 dollars par semaine pendant un maximum de 26 semaines, entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021.
Comme c’est le cas pour l'assurance-emploi, ces prestataires devront chercher activement du travail. Ils ne doivent pas limiter indûment leur disponibilité au travail ni refuser une offre d'emploi raisonnable. Et tout comme le système d'assurance-emploi, cette nouvelle prestation leur permettra de gagner un revenu d'un emploi ou d'un travail indépendant tout en continuant à percevoir la prestation. Le processus est conçu sur le même modèle que celui de l'assurance-emploi pour le travail en période de prestations.
Les prestataires dont le revenu net est supérieur à 38 000 $ en 2020 ou 2021 devront rembourser la prestation à hauteur de 50 ¢ pour chaque dollar gagné au-delà du seuil, jusqu'au plein montant reçu de la Prestation canadienne de relance économique.
L’objectif est qu’il soit toujours plus avantageux de travailler lorsqu’il est raisonnable de le faire. C’est précisément le but de la Prestation canadienne de relance économique. Elle établit un juste équilibre entre l’aide financière et le fait d'encourager les gens à travailler et elle nous permet de continuer à cibler les Canadiens qui ont le plus besoin d’aide.
[Français]
Les nouvelles prestations de relance économique seront soumises à de rigoureuses mesures de vérification, dès le départ, afin de garantir qu'elles ne sont versées qu'à ceux qui y ont droit. Contrairement à la PCU, la prestation sera payée en arriérés et l'impôt sera prélevé à la source.
[Traduction]
La deuxième prestation est la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique. Les travailleurs malades, susceptibles de le devenir ou qui doivent s’isoler pour des raisons liées à la COVID-19 auront droit à 500 $ par semaine, pendant deux semaines.
Nous voulons que les Canadiens restent à la maison s’ils sont malades ou s’ils risquent de l’être. Nous ne voulons pas qu’ils aient à choisir entre rester chez eux et payer leurs factures. Le choix doit être immédiat, dès l’apparition des symptômes ou un avis médical; les Canadiens doivent pouvoir opter pour la prudence. Nous ne voulons pas qu’ils attendent un diagnostic confirmé ou une note du médecin. Cette prestation concerne la santé individuelle des travailleurs, mais elle est essentielle à la réussite de la reprise économique du Canada. Il faut encourager les travailleurs à rester à la maison s’ils sont atteints de la COVID-19, s’ils courent un risque élevé de contamination ou s’ils présentent des symptômes de la maladie. Il en va de l’intérêt de tous que les lieux de travail soient sûrs et sains.
Enfin, si les écoles, les garderies et les programmes de jour s’efforcent de rouvrir en toute sécurité en suivant les directives de santé publique, nous savons que des fermetures sont possibles, voire inévitables. C’est là qu’intervient la troisième prestation, la Prestation canadienne de relance économique pour proches aidants. Un travailleur qui ne peut travailler plus de 50 % du temps parce qu’il doit s’occuper d’un proche en raison de la fermeture d’une école, d’une garderie ou d’un programme de jour pourra recevoir 500 $ par semaine et par ménage, pendant un maximum de 26 semaines.
[Français]
La prestation serait également offerte aux travailleurs qui doivent rester à la maison parce que la personne dont ils doivent prendre soin est considérée comme étant à haut risque par un professionnel de la santé ou dont le soignant habituel n'est pas disponible en raison de la COVID-19.
[Traduction]
Enfin, la prestation viendra en aide aux travailleurs qui doivent s’occuper d’un enfant ou d’un membre de la famille malade, en quarantaine ou à haut risque de graves complications de santé en raison de la COVID-19.
Afin de garantir que les employés sous réglementation fédérale puissent avoir droit à un congé assorti de la protection d’emploi, les modifications proposées à la partie 2 de ce texte relativement au Code canadien du travail garantissent que ces employés aient accès à la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et à la Prestation canadienne de relance économique pour proches aidants.
[Français]
Ensemble, ces mesures permettraient aux Canadiens de faire le rapprochement, dans des conditions sécuritaires, entre le grand confinement du printemps dernier et une réouverture prudente de l'économie cet automne et cet hiver.
Pour conclure, je tiens à souligner la détermination du gouvernement envers une main-d'œuvre plus forte et la création d'emplois.
[Traduction]
Tel qu'il est énoncé dans le discours du Trône, nous avons une occasion unique d’aider chacun des Canadiens à se réaliser pleinement. Nous ne pouvons nous permettre de laisser quiconque pour compte. Le plan vise à consolider les emplois existants, à pourvoir les postes vacants et à élaborer des stratégies pour créer de nouveaux emplois, qui seront occupés par des travailleurs qualifiés.
Au cœur de ces engagements se trouve l’investissement le plus important de l’histoire du Canada dans la formation des travailleurs. Dans un premier temps, ce projet de loi prévoit un investissement de 1,5 milliard de dollars dans les provinces et territoires pour financer les services de formation sur place destinés aux Canadiens. Cet investissement initial se fera par l’entremise des ententes sur le perfectionnement de la main-d’œuvre et des ententes sur le développement du marché du travail existantes.
Nous continuons sans relâche à soutenir les Canadiens, car nous sommes toujours en crise. Si l’on veut un jour reconstruire en mieux, il vaut mieux avoir des bases solides. J’invite mes collègues à appuyer ce projet de loi qui jettera ces assises dont les Canadiens ont tant besoin.
[Français]
Je termine en remerciant tous nos travailleurs de première ligne qui veillent si hardiment sur notre santé et notre sécurité en ces temps sans précédent. Je tiens également à remercier tous les parents, les enseignants, les assistants à l'enseignement, les gardiens et le personnel de soutien qui permettent à nos enfants de retourner à l'école cet automne.
[Traduction]
En tant que mère de quatre enfants, dont deux sont encore à l’école primaire, je sais qu'ils font des pieds et des mains, chaque jour, pour assurer la sécurité de nos enfants. Nous devons rester vigilants et poursuivre les efforts que nous faisons tous pour arrêter la propagation du virus. Ce n’est pas facile, j’en suis consciente, mais nous sommes tous dans la même situation.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole ce soir avec le député de .
En 2019, je me suis fait élire dans le Nord de la Saskatchewan en promettant aux habitants que j'allais faire profiter Ottawa de mon expérience en tant que comptable, de maire ayant servi durant plusieurs mandats et de président d'une société d'État. Je siège depuis relativement peu de temps au Parlement et je répète aux personnes de mon entourage que si j'avais dirigé mon entreprise comme le gouvernement actuel dirige le pays, j'aurais fait faillite depuis longtemps. Si j'avais fait preuve du même mépris pour mon conseil élu que celui qu'affiche le gouvernement libéral envers les députés ici présents, je me serais vite retrouvé avec une mutinerie sur les bras, et je n'aurais certainement pas pu remplir plusieurs mandats à titre de maire.
Au cours des derniers mois, les libéraux ont montré une tendance à laisser étirer les débats jusqu'à minuit, puis, en gros, à prendre le Parlement en otage pour faire adopter leurs lois. Nous avons vu cette tactique à quatre reprises: une fois en mars, deux en avril, et une en juillet. Lorsque j'ai écrit ces lignes, j'étais loin de me douter à quel point ce commentaire serait juste puisque nous assistons littéralement au même scénario ce soir.
Nous sommes maintenant le 29 septembre, et le gouvernement cherche à faire approuver des dépenses de plus de 50 milliards de dollars sans nous donner suffisamment de temps pour les examiner minutieusement ou pour recommander des améliorations. À chaque tentative, on nous a dit: « Nous n’avons pas le choix d’agir rapidement. » Chaque fois, cela signifiait qu’il n’y avait pas de temps pour procéder à un examen minutieux et que nous devions simplement faire confiance aux libéraux, car eux, ils savent ce qui convient le mieux pour les Canadiens et ils n’ont pas besoin des commentaires des représentants élus du Canada parce qu’ils savent comment s’y prendre.
Annoncer les mesures proposées au lendemain de la fermeture du Parlement et attendre que la PCU prenne fin avant de présenter le projet de loi, voilà qui me paraît un peu louche. Nul besoin qu’un comité se penche là-dessus; après tout, les comités sont un peu une épine dans le pied du , n’est-ce pas? J’ignore si les députés voient là une tendance, mais moi, oui.
Une deuxième tendance se dégage également en ce qui concerne le moment choisi. En effet, le gouvernement semble privilégier le manque de surveillance et de transparence, et ce, depuis bien avant la pandémie. Je songe à ma toute première expérience comme député, lorsque j’ai été invité à participer aux délibérations d’un comité plénier le 9 décembre 2019, où l’on nous a demandé d’examiner plus de 4,9 millions de dollars en seulement quatre heures. Ma première réaction a été de dire: « Est-ce bien sérieux? » Lorsque j’étais maire de ma petite ville, nous passions de nombreuses heures et même des jours à examiner les dépenses, et je peux assurer aux députés que nous n’avions pas affaire à des chiffres d’une telle ampleur.
Revenons au présent. Je n'oublierai jamais que, au début de la pandémie, le gouvernement a tenté de se donner des pouvoirs absolus jusqu'au 31 décembre 2021 en glissant ces pouvoirs dans la première mesure législative d'urgence. Que les députés me traitent de naïf s'ils le souhaitent, mais je n'arrivais pas à croire qu'un quelconque élu ait le culot de penser que pareille manœuvre pourrait réussir. Dans les jours qui ont suivi, je n'ai cessé de me demander qui était assez grossier pour penser que c'était, en quelque sorte, une bonne idée et qu'elle serait adoptée.
Il est clair que les libéraux ont du mal avec toute forme d'ouverture et de transparence. Comme le veut le vieil adage, les actes sont plus éloquents que les paroles. J'irais jusqu'à dire qu'un examen un peu plus attentif aurait pu prévenir certains scandales dont nous sommes témoins. J'irais jusqu'à dire qu'un peu plus de consultations préalables et un meilleur processus parlementaire auraient peut-être fait en sorte, par exemple, que les entreprises autochtones aient droit aux premières mesures de soutien aux entreprises, comme la Subvention salariale d'urgence du Canada et le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, au lieu de n'être ajoutées que plus tard, après avoir été écartées de la mesure législative originale. Le se plaît à répéter que c'est la relation qui importe le plus à son gouvernement. Si tel est le cas, pourquoi a-t-il fallu des semaines de pressions et de lobbying pour que les sociétés en commandite appartenant à des Autochtones aient droit à la Subvention salariale d'urgence du Canada? Pourquoi a-t-il fallu des mois pour que les entreprises autochtones aient accès à une version du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes alors que quelques consultations auraient clairement permis de déterminer que la version originale ne leur conviendrait pas vu qu'elles ne font pas affaire avec des banques traditionnelles?
On pourrait également dire la même chose à propos d'un grand nombre de propriétaires de petites entreprises et d'agriculteurs. Une simple consultation aurait facilement permis de voir qu'un obstacle important les empêcherait d'avoir accès au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Il a fallu des mois pour régler le problème, menaçant la survie de bon nombre d'entre eux.
Hier, mon collègue le député de a tenu des propos très judicieux dans son allocution. Je pense que ces propos méritent qu'on les répète. Je vais donc citer un paragraphe:
La crise de la COVID-19 n'est pas seulement une crise sanitaire. Au Canada comme ailleurs dans le monde, la pandémie met l'économie rudement à l'épreuve. À l'heure actuelle, le Canada affiche le taux de chômage le plus élevé parmi les pays du G7 même s'il est le pays du G7 qui dépense le plus. Le projet de loi à l'étude aujourd'hui [C-4], porterait le déficit et la dette du Canada à des niveaux historiques.
Hier, j'ai posé une question aux habitants de ma circonscription sur les médias sociaux. Je leur ai demandé ce que je devrais dire au gouvernement lorsque j'aurais l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. La réponse la plus fréquente que j'ai reçue est la suivante: « Quel est le plan par rapport à toutes les dépenses? » Ils ont ensuite ajouté que lorsqu'une personne contracte un prêt, le prêteur veut savoir les modalités de remboursement et d'autres critères. Il s'agit d'un concept intéressant, celui d'un plan. Quel concept original! La réponse que je donne à mes concitoyens est que je ne crois pas qu'il y ait un plan. Il n'y a aucun plan pour rétablir un jour l'équilibre budgétaire, encore moins pour rembourser les dettes contractées.
Janice MacKinnon, ancienne ministre des Finances néo-démocrate de la Saskatchewan, copréside le Fiscal and Tax Working Group de l'Institut C. D. Howe avec John Manley, ancien ministre des Finances libéral. Dans un rapport récent, ils ont exhorté le gouvernement fédéral à limiter les dépenses et à veiller à ce que les dépenses approuvées soient réellement nécessaires et contribuent à la productivité à long terme du Canada. Voilà qui ressemble à un plan.
Dans un récent article du Globe and Mail, le journaliste économiste David Parkinson a émis des réflexions très intéressantes. Il a parlé du deuxième trimestre misérable de 2020. Il a parlé du trimestre perdu. Il a ensuite mentionné la chute de 11,5 % du produit intérieur brut, qui représente la pire baisse jamais enregistrée d'un trimestre à l'autre.
Des millions de Canadiens sont sans emploi. Le taux de chômage a plus que doublé depuis le début de la pandémie. Malgré tout, le revenu des Canadiens a augmenté. Le plus récent rapport trimestriel sur le produit intérieur brut révèle que le revenu disponible des ménages au Canada a augmenté de 11 % au cours du deuxième trimestre. Manifestement, cela nous amène à nous demander d'où vient cette étonnante hausse marquée du revenu des ménages. Elle n'est certainement pas attribuable à la rémunération des employés, puisque celle-ci a chuté de près de 9 %. La réponse, c'est que l'aide d'urgence au revenu fournie par le gouvernement fédéral a plus que compensé cette perte de revenu.
La rémunération des salariés au pays a diminué de 21 milliards, mais les transferts gouvernementaux aux ménages ont entraîné une augmentation de 54 milliards de dollars de leur revenu disponible. C'est ahurissant. Cela montre que la réponse du gouvernement a largement dépassé l'objectif, qui consistait simplement à compenser la perte de revenu.
Je serai clair: certains interpréteront mes propos comme signifiant que j'estime qu'une partie des mesures extraordinaires d'aide financière ont été prises inutilement ou ne sont plus nécessaires pour soutenir les Canadiens. C'est on ne peut plus faux. Toute société juste et compatissante a le devoir moral d'aider les gens en période de besoin.
Cela dit, je suis légèrement consterné par le manque de transparence et de reddition de comptes dont fait preuve le gouvernement. Je suis consterné par son mépris inacceptable à l'endroit du Parlement, de même que par le temps qu'il nous a fait perdre inutilement en prorogeant le Parlement alors que nous aurions pu consacrer ce temps à étudier, à débattre et à trouver des solutions de manière raisonnable. Je suis consterné par la précipitation constante avec laquelle il fait franchir aux projets de loi les étapes du processus législatif à la Chambre pour des raisons purement partisanes qui servent ses propres intérêts, dont sa survie.
Enfin, je suis consterné par l'absence de plan. Quel est le plan d'avenir pour que je puisse le communiquer aux résidants du Nord de la Saskatchewan?
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de participer à ce débat ainsi que de formuler quelques commentaires sur les circonstances économiques générales qui orientent la discussion sur le projet de loi. Il faut reconnaître que la réponse du gouvernement à la pandémie a été un peu chaotique. Nous avons vu le gouvernement offrir des programmes et des conseils en constant changement. Il y a eu un manque général de cohérence sur de nombreux fronts, mais au moins, il y a toujours eu la ferme certitude que l'approche du jour était la bonne, jusqu'à ce qu'elle change.
Il est désormais établi que si nous avions eu des mesures aux frontières, si nous avions eu plus tôt les bons conseils sur le port du masque, si nous avions rapidement utilisé des outils de dépistage rapide qui étaient en place depuis longtemps dans d'autres pays, si nous avions tiré les leçons de l'expérience tchèque, sud-coréenne, taïwanaise et d'autres pays, et si nous avions eu la technologie de traçage des contacts prête à l'emploi, alors nous aurions évité cette paralysie économique. La fermeture de l'économie n'aurait pas été nécessaire s'il y avait eu un plan de santé publique. En voyant les mesures d'intervention rapide que d'autres pays ont prises pour éviter le même genre de perturbation économique, il est évident que tout cela aurait tout à fait pu être évité.
La catastrophe économique que nous connaissons est le résultat de l'incapacité de la à réagir rapidement à cette crise de santé publique. Nous attendons toujours les tests de dépistage rapide dont nous avons besoin pour favoriser une détection précoce et agir rapidement. Dans les premiers jours, nous avons entendu la ministre de la Santé dire que le risque était faible, que la fermeture des frontières serait contre-productive, etc. Si nous sommes ici, c'est parce que le gouvernement a été incapable de réagir et de planifier efficacement dans les premiers jours, au moment où il aurait pu changer le cours des choses.
Nous sommes maintenant au bord d'une deuxième vague, qui frappe déjà certaines régions du pays, tandis que d'autres tentent désespérément de l'éviter, et ce, sans avoir encore vraiment d'outils de santé publique pour le faire. Dans ma province, au Québec et dans d'autres provinces, nous ne pouvons pas encore saisir un diagnostic dans l'application de traçage du gouvernement, très prisé selon les libéraux.
Nous sommes face à une crise économique parce que le gouvernement n'a pas su planifier et réagir à une crise de santé publique. Les Canadiens s'attendaient à juste titre à un soutien financier faute de pouvoir aller travailler. C'est pourquoi de nouveaux programmes d'aide ont été créés avec raison.
Être obligé de rester à la maison au lieu d'aller travailler et par conséquent être obligé de recevoir des prestations, ce n'était manifestement pas le premier choix des Canadiens. Ils ne sont pas du tout enthousiasmés par l'argent fraîchement sorti de la planche à billets que le gouvernement leur donne pour qu'ils restent chez eux. Les Canadiens que je connais croient que de l'aide devrait être disponible pour ceux qui ne sont pas en mesure de travailler, mais les gens préféreraient de loin retourner au travail et ils préféreraient que les choses retournent à la normale le plus vite possible.
Peu importe la nature des programmes mis en place, les gens ne peuvent pas s'approcher d'une qualité de vie acceptable si une grande partie de la population est inactive. La santé de l'économie canadienne dépend de la mesure dans laquelle nous produisons des biens utiles. On n'a jamais bâti une économie en imprimant et en distribuant de l'argent, cela devrait être assez évident.
Limiter les dépenses n'est pas une fin en soi, mais un moyen nécessaire pour parvenir à l'essor économique et social de la société. Si nous engageons sans cesse d'énormes dettes en imprimant constamment de l'argent, celui-ci perd graduellement de sa valeur, car il n'a pas de valeur intrinsèque. C'est simplement une mesure aléatoire de la valeur des biens et des services produits dans l'économie. Si nous diminuons la production, nous ne pouvons pas compenser cela simplement en imprimant plus d'argent.
Le est immensément fier des 400 $ par mois de plus qu'il a réussi à négocier au titre des prestations, mais je n'en reviens pas de voir à quel point il semble peu se soucier du fait que l'orgie de dépenses à laquelle nous assistons présentement fera perdre de la valeur à cet argent au fil du temps.
L'économie canadienne peut survivre à un certain volume de dépenses déficitaires et d'aides ciblées et ponctuelles, qu'il faudra de toute façon rembourser. Or, tout aussi utile que cela soit, cela n'a plus rien à voir avec le déficit du gouvernement qui frise les 400 milliards de dollars et qui est supérieur à la totalité du budget fédéral de l'année où les libéraux sont arrivés au pouvoir. Ce déficit dépasse largement la moitié de la dette totale accumulée pendant les 150 premières années de l'histoire du Canada. Nous avons traversé deux guerres mondiales, une grande dépression, plusieurs crises financières, tout un mandat avec l'ancien premier ministre Trudeau à la tête du pays et quatre ans avec celui-ci, mais le gouvernement réussit malgré tout à afficher un déficit équivalent à plus de la moitié de toute la dette accumulée pendant cette période.
Dans ce brave nouveau monde, quiconque estime qu'il faudrait dépenser ne serait-ce que dix sous de moins est accusé de prêcher l'austérité. Pour les libéraux, le mot « austérité » a perdu tout son sens.
Beaucoup comprennent ce qu'est véritablement l'austérité. Dans le monde entier, des gens meurent de faim en raison de la crise humanitaire causée par la COVID-19. Dans le monde entier, des gens ont traversé une crise nationale de la dette dans laquelle leur argent a perdu toute valeur sans aucune compensation du gouvernement. Des Canadiens ont du mal à payer leur facture de chauffage en raison de la taxe sur le carbone du gouvernement. Certains craignent que les emplois qu'ils ont perdus ne reviennent jamais, que ce soit dans le secteur du gaz et du pétrole, ou dans une autre industrie primaire ou secondaire qui n'a plus la faveur du parti d'en face. Ces gens comprennent et commencent à se demander, inquiets, comment se manifestera la véritable austérité dans leur vie.
Malgré cela, le gouvernement s'est empressé d'augmenter le salaire des élus, autrement, ce serait perçu comme de l'austérité. C'est aussi pour cette raison qu'il ne freine pas les dépenses extravagantes de CBC/Radio-Canada et qu'il ne retire pas les subventions outrancières aux entreprises bien nanties et bien branchées. Le moindre examen, le moindre gain d'efficacité ou la moindre contrainte est considéré comme une mesure d'austérité. Chaque fois que les Canadiens doivent verser davantage d'argent au gouvernement, il n'y a aucun problème. Chaque fois qu'on suggère que les députés ministériels dépensent moins pour eux-mêmes ou pour leurs amis, on crie à l'austérité. C'est une farce. On redéfinit les mots pour leur faire dire le contraire de leur signification.
À mon avis, les libéraux n'ont en général aucune idée de ce qu'est la véritable austérité, parce que le n'a rien connu d'autre que la richesse exorbitante dont il a hérité et qu'il a tenté de procurer autant d'avantages gouvernementaux que possible à ses amis, puisqu'on l'a surpris à trois reprises à enfreindre des règles d'éthique clés. Le premier ministre doit comprendre que l'austérité pour les Canadiens, c'est quand il faut choisir entre payer l'épicerie ou la facture de chauffage, et non de choisir entre des vacances aux frais de l'organisme UNIS, une villa en France ou une île privée.
Si nous ne contrôlons pas les dépenses publiques bientôt, nous connaîtrons la véritable austérité. On ne peut pas continuer de faire des déficits d'une telle ampleur. Au rythme où vont les choses, dans l'avenir, ces déficits entraîneront une hausse du fardeau fiscal, des compressions dans les programmes sociaux, ou les deux, peu importe qui est au pouvoir, si la situation continue de s'aggraver. Nous devons sonner l'alarme à propos de ces dépenses incontrôlées, car si nous restons encore longtemps sur cette voie, nous n'aurons plus les moyens d'offrir de telles prestations, que nous le voulions ou non. À long terme, il n'est ni prudent ni généreux de dépenser de l'argent que nous n'avons pas, de dévaloriser notre monnaie et de rendre le gouvernement incapable d'aider la population.
Il va sans dire que les conservateurs ne sont pas impressionnés par les circonstances qui nous ont menés à ce débat. Le gouvernement a prorogé le Parlement pour six semaines, et il essaie maintenant de limiter le débat sur ce projet de loi à une journée seulement. Nous voyons le gouvernement fédéral créer des problèmes partout pour ensuite prétendre être le seul capable d'offrir des solutions.
En prorogeant le Parlement, les libéraux ont créé un problème, car les prestations allaient arriver à échéance à moins que l'on adopte un projet de loi à un rythme sans précédent. Leur motion de programmation est présentée comme une solution à un problème qu'ils ont eux-mêmes créé. Cependant, le problème est plus important encore. En effet, ces prestations sont nécessaires à cause d'un problème que le gouvernement a créé lui-même, puisqu'il n'a pas su mettre en œuvre un plan pour gérer la pandémie, fermer la frontière à temps, offrir des tests de dépistage rapide et tirer des leçons de ce qui s'est passé dans d'autres pays.
Quand nous demandons aux députés ministériels de justifier leurs dépenses, ils nous demandent comment nous aurions réglé le problème, quelles compressions nous aurions faites et dans quels domaines nous aurions moins dépensé. La réponse des conservateurs est assez simple: nous n'aurions pas créé le problème en premier lieu. Même à ce stade avancé, nous veillerions à ce qu'une technologie de dépistage rapide soit approuvée rapidement, à élaborer des programmes de prestations qui incitent au maximum les gens à retourner au travail et à approuver rapidement les nouveaux projets de développement et d'exploitation des ressources, ce qui encouragerait le secteur privé à investir, sans deniers publics, pour aider les travailleurs du secteur des ressources naturelles à retourner au travail. Les travailleurs du secteur des ressources naturelles ne veulent pas une transition équitable vers le chômage. Ce qu'ils veulent, c'est récupérer leur emploi.
Les programmes de prestations peuvent être très généreux pour les personnes sans emploi tant qu'on prend toutes les mesures nécessaires pour qu'il y en ait le moins possible. C'est pourquoi les conservateurs ont pris l'initiative de présenter des solutions de rechange constructives, d'avancer l'idée d'une prime de retour au travail, de faire pression sur le gouvernement pour qu'il incite le secteur privé à investir dans le secteur des ressources naturelles et de l'encourager à adopter les mesures de santé publique qui permettront aux gens de travailler en toute sécurité.
Je suis heureux de signaler que l'espoir se profile à l'horizon. Le député de sera bientôt prêt à sortir de son isolement. Il sait qu'il y a une solution de rechange aux folles dépenses du gouvernement et que cette solution ne signifie pas qu'il faut priver les gens dans le besoin de l'aide qu'ils reçoivent. Nous pouvons réduire les dépenses du gouvernement en réduisant la dépendance des gens au gouvernement, en favorisant la croissance économique, en améliorant les interventions et les mesures de santé publique de manière à permettre aux gens de retourner au travail dans tous les secteurs, dont celui des ressources naturelles, et en créant la richesse qui permet à tout le monde de prospérer ensemble.
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Madame la Présidente, je veux vous informer que je vais partager mon temps de parole avec la députée de Repentigny.
Ce soir, c'est avec plaisir que je me lève à la Chambre pour prendre la parole au nom de mes concitoyens de Manicouagan. Je tiens à le dire, car on sait que, chaque fois que je prends la parole à la Chambre, je m'astreins au même rituel: j'ai une pensée pour ce qui me motive et pour ce qui soutient l'ensemble de mes interventions à la Chambre comme députée de Manicouagan, c'est-à-dire les Nord-Côtiers.
En effet, nous devrions toujours avoir en tête que si nous sommes en ce lieu, c'est pour y représenter des dizaines de milliers de personnes, comme si c'était ces gens qui prenaient la parole à travers nous. Je porte donc la voix des miens dans cette enceinte parce que je souhaite notre mieux-être. Je souhaite porter cette foi en tendant — au risque de parfois paraître candide — vers un idéal auquel je crois que l'on s'attend de nous. J'essaie alors d'être à la hauteur. Ce que je fais dans mes fonctions de députée, c'est donc aux miens que je le fais. J'agis pour les miens et ce que je fais, je leur fais, aux Québécois, aux Nord-Côtiers, aux Innus et aux Naskapis.
Par souci de cohérence, je souhaiterais aborder deux éléments relatifs au projet de loi , soient le principe qui lui est sous-jacent — sa volonté — et la responsabilité qui incombe aux élus que nous sommes. En effet, la justice sociale, la redistribution des richesses et l'égalité de droit comme de fait sont tous des principes que le Bloc québécois chérit tout particulièrement. Nous souhaitons ainsi que l'ensemble des nôtres, les enfants, les travailleurs et les aînés puissent se voir assurés d'une certaine sécurité dans ces temps difficiles, que nous nommons également incertains.
Le devoir de prendre soin de soi et des autres était et semble être ce qui sous-tend la création de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique, de la Prestation canadienne de la relance économique pour les proches aidants et de la Prestation canadienne de la relance économique, cette dernière prenant le relais la Prestation canadienne d'urgence avec une assurance-emploi assouplie.
Le Bloc québécois, comme opposition qui propose, s'était prononcé dès avril pour que soit améliorée la PCU afin qu'elle réponde aux besoins de la population et qu'elle comprenne également un incitatif au travail dans le but de soutenir notre économie. Il fallait trouver un équilibre entre les besoins des travailleurs et ceux des entrepreneurs. Il fallait prendre en compte le présent, mais aussi l'avenir.
Bien que le Bloc québécois eût souhaité voir cette modification apportée à la mesure il y a de cela cinq mois, nous sommes satisfaits de voir en ce début de deuxième vague que notre proposition au bénéfice des travailleurs — qui peuvent désormais gagner plus — et des entrepreneurs — qui peuvent disposer des ressources humaines nécessaires — a été entendue et comprise. Par cet exemple, l'on constate la contribution essentielle de l'opposition et la nécessaire dialectique démocratique.
Cela me mène au second élément que je souhaitais aborder, c'est-à-dire la responsabilité qui incombe aux élus. À mon sens, la prorogation du Parlement s'avère inacceptable, parce que qui dit crise dit urgence. À un moment où les besoins sont pressants, quand on demande à la population de fournir des efforts, de faire des sacrifices, d'être exemplaire et de faire montre d'un sens du devoir, on ferme les portes du Parlement et on disparaît. Pourquoi? Pourquoi cacher? Pourquoi celer? Pourquoi faire disparaître? Simplement pour faire oublier?
Fermer le Parlement, ce n'est pas fournir des efforts. Ce n'est pas faire des sacrifices. Ce n'est pas se montrer responsable ni faire preuve d'un sens du devoir. Ce n'est pas de l'abnégation. Ce geste apparaît, au contraire, comme mu par un certain égoïsme — si ce n'est pas un égoïsme certain — et par la partisanerie — dans ce cas-là, d'aveugles — afin de faire oublier ce qui a toutes les apparences du népotisme.
Figer le Parlement pendant de nombreuses semaines alors que la pandémie nous bouscule, alors que nous étions dans l'urgence, alors que les idées fusaient, ce n'était pas ce que la population pouvait et devait attendre de ses élus, surtout quand la manœuvre n'aurait pu durer que quelques heures.
À l'instar de ce qu'il a fait avec la subvention salariale d'urgence, le gouvernement s'est servi plutôt que de servir. Maintenant, alors que nous sommes dans l'urgence, alors que les idées fusent toujours, proroger et bâillonner, ce n'est pas ce que la population peut et doit attendre de nous. C'est l'arrogance et la suffisance d'un gouvernement qui veut donner l'illusion que son souci premier est la population, alors que sa bienveillance est plutôt tournée vers lui-même, afin de faire oublier le scandale UNIS, lequel demeure.
En conclusion, le Bloc québécois est en faveur des mesures contenues dans ce projet de loi qui soutiendront les nôtres, les gens de Manicouagan. Cependant, s'il y a le fond, c'est-à-dire le sens du projet de loi, il se trouve aussi qu'il y a la forme. Quand celle-ci prend celle d'un bâillon, elle a aussi un sens.
Le gouvernement a ainsi failli à la tâche, en privant les élus, les électeurs, les gens de chez nous, de démocratie. Tout cela pour des motifs que je souhaiterais avouables. En fait, si j'étais une élue du Parti libéral — ce qui en tout respect relève de la science-fiction sinon de la dystopie personnelle — et que je m'astreignais à ce rituel dont je parlais en introduction, c'est-à-dire avoir une pensée pour ce qui me motive, pour ce qui soutient l'ensemble de mes interventions, c'est-à-dire les Nord-Côtiers, je devrais faire tout mon travail en fonction de cette motivation. Si j'étais députée du Parti libéral, je constaterais la pauvreté de mon incohérence.
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Madame la Présidente, comme d'autres l'ont dit, la réalité que nous vivons depuis maintenant six mois a plongé les travailleurs et les travailleuses du Québec et du Canada dans un climat d'incertitude inégalée.
Dans nos circonscriptions, c'est semaine après semaine que des citoyens nous appellent, nous contactent pour avoir des réponses à leurs questions. Le gouvernement a délié les cordons de la bourse pour soutenir la population pendant ces moments difficiles, et c'est très bien. Il est maintenant prévu de faire transiter les prestataires de la PCU vers des prestations spéciales de relance présentées dans le projet de loi . Ce projet de loi contient trois prestations et des assouplissements à l'assurance-emploi.
Je vais faire une parenthèse à propos de l'assurance-emploi. Il faudrait se rappeler que, depuis 25 ans, les gouvernements successifs ont dépossédé la caisse de l'assurance-emploi de 59 milliards de dollars pour atteindre l'équilibre budgétaire, et, à leur discrétion, les gouvernements, qu'ils soient d'allégeance conservatrice ou libérale, ont déplacé ces milliards vers les autres priorités budgétaires du moment.
L'avènement de la COVID-19, dans le contexte d'une caisse d'assurance-emploi qui a été pillée, a bien certainement exigé une mesure costaude, une mesure coûteuse mise en place rapidement: la PCU. Du côté des finances publiques, il est peut-être permis de prétendre que le scénario de soutien aurait été différent si la caisse de l'assurance-emploi n'avait pas fait l'objet d'un pareil pillage. Ce sont beaucoup les femmes et les jeunes qui en ont souffert.
La PCU était bien, mais elle présentait ce que j'appellerais certains vices de conception. Elle a été salutaire pour beaucoup de familles, et, avec les incertitudes et la deuxième vague, la Prestation canadienne pour la relance économique se reçoit très bien, notamment en remettant l'attention sur le régime de l'assurance-emploi comme tel, et plus particulièrement sur son rôle de stabilisateur de l'économie. C'est le rôle que doit jouer ce régime.
Nous sommes élus par des gens qui sont proches de nous, dans nos circonscriptions. Nous avons des responsabilités envers eux. Si, en tant que parti de l'opposition, nous ne présentons pas de projet de loi comme le projet de loi C-4, il est quand même de notre devoir de souligner au gouvernement les incongruités de certaines mesures ou de certaines règles. C'est aussi notre devoir d'agir avec bienveillance et avec probité en espérant que nous serons entendus. C'est de cette façon que nous donnons voix à nos concitoyens, peu importe leur allégeance politique. Cependant, nos voix sont-elles entendues lorsqu'elles sont transmises par les élus?
Je vais sensibiliser cette assemblée à un cas particulier, qui n'est sans doute pas unique au Canada: le programme de prestation aux parents d'enfants gravement malades de l'assurance-emploi. Ce programme a vu le jour en 2017 avec un objectif des plus humains.
À l'été 2019, un bilan d'évaluation a été préparé. Cela dit qu'il y a un peu plus de 15 000 prestataires de ce programme, dont 80 % sont des femmes ayant un salaire avoisinant les 40 000 $ par année. Les conclusions et les recommandations du bilan mentionnaient ceci:
[...] la prestation pour parents d'enfants gravement malades a été efficace dans la réalisation de ses objectifs stratégiques. La prestation a:
-été efficace pour atténuer les pressions financières exercées sur les parents afin de leur laisser plus de temps pour s'occuper de leur enfant [...];
-fourni un soutien temporaire adéquat au revenu;
-aidé à garder les demandeurs attachés au marché du travail; et
-contribué à des impacts sociaux positifs [...]
Je pense que ces objectifs s'apparentent très clairement aux objectifs des prestations de maternité, à savoir pouvoir s'occuper des enfants. Les montants de ces prestations spéciales d'assurance-emploi pour les parents d'enfants gravement malades n'étaient pas admissibles au calcul d'admissibilité à la PCU, comme l'étaient les prestations de maternité, alors que, pourtant, les objectifs tout à fait semblables.
La raison pour laquelle je suis sur ce terrain, c'est que, depuis le mois d'avril, mon bureau a déployé temps, efforts, lettres, rencontres sur Zoom, appels téléphoniques auprès de deux ministères — incluant les ministres elles-mêmes, un sous-ministre et des adjoints régionaux — concernant le cas de la citoyenne Beaulieu, de Repentigny. Mme Beaulieu fait partie des oubliés de la PCU. Son fils de quatre ans est atteint d'une maladie grave. Mme Beaulieu ne pourra sans doute jamais plus avoir un emploi à temps plein.
À cause de la COVID-19, elle a perdu son emploi à temps partiel, le premier emploi qu'elle était capable d'occuper depuis deux ans. Le vice de conception de la PCU dont je parlais plus tôt fait que les parents d'enfants gravement malades sont inadmissibles aux prestations spéciales. Ainsi, il manquait à cette citoyenne moins de 3000 $ en gains admissibles pour recevoir la PCU.
Pourtant, pour ce qui est de 2013 à 2017, la période qui a été évaluée, le rapport disait que 15 300 personnes pouvaient recevoir la prestation. Il s'agit de seulement 15 300 personnes en quatre ans. Quand on est en train de s'occuper d'un jeune enfant malade, que la COVID-19 débarque dans sa vie tout d'un coup et qu'on perd son revenu, que fait-on? Les choix ne sont rien de moins que déchirants.
Comment est-ce possible que, après cinq mois de démarches, il n'y ait toujours pas de rajustement? Comment se fait-il qu'on ait profité de ce nouveau projet de loi pour faire des modifications à l'assurance-emploi, mais que ces gens-là n'aient pas été écoutés? Les demandeurs de cette prestation sont peu nombreux et ils peuvent être identifiés facilement selon la gravité de l'état de santé de l'enfant ou de la maladie.
Le gouvernement a été prompt à offrir la PCU à d'autres segments de la population. Pourquoi ne pas avoir entendu cette demande légitime pour les proches aidants d'enfants gravement malades? Les solutions étaient simples, il ne s'agissait que de leur permettre d'être admissibles. Tant qu'à revoir les modalités du programme de l'assurance-emploi, pourquoi ne pas le faire correctement? Je viens de résumer une situation à laquelle on aurait pu trouver des solutions très facilement.
J'ai un autre exemple. Quelques semaines avant que la pandémie n'érode notre démocratie parlementaire, la Chambre a voté majoritairement en faveur d'une motion présentée par le Bloc québécois voulant que les prestations de maladie de l'assurance-emploi soient portées à un maximum de 50 semaines. Voilà une autre belle occasion d'ajuster l'assurance-emploi en lien avec une décision majoritaire de la Chambre. Comment qualifier ce geste à l'égard des élus de la Chambre qui ont voté majoritairement en faveur de cette motion et qui n'ont pas été entendus en ce qui concerne les rajustements? C'est un peu décevant de voir le gouvernement faire la sourde oreille.
On sait très bien ce que représente le déploiement de programmes comme la PCU. La perfection n'est pas de ce monde, mais nous sommes là pour travailler à améliorer ce qui est présenté. Les ajustements qui auraient été requis à la PCU ont été retardés ou n'ont pas été faits. Dans le cas de Mme Beaulieu, nous avions exposé un argumentaire solide. Nous l'avons fait dans les forums demandés avec diligence et respect. Jamais l'analyse n'a été effectuée sur cet enjeu de l'admissibilité aux prestations spéciales de parents d'enfants gravement malades. À ce jour, aucune réponse formelle n'a été reçue en lien avec ce dossier. Je me suis même vu refuser par l'entremise d'un employé d'un ministre l'entrée en contact avec un sous-ministre désigné comme l'interlocuteur de l'enjeu présenté. Il n'y a eu que des embûches, encore des embûches et toujours des embûches.
On aura fait patienter Mme Beaulieu. Deux ministères se sont renvoyé la balle pendant des mois à nous répéter ce que nous savions déjà. On a regardé tout simplement le sable filer dans le sablier du programme de la PCU, sans considérer les prestations pour enfants gravement malades. Encore aujourd'hui, parce que nous continuons d'intervenir, on nous a dit qu'une analyse se penche sur les motifs présentés pour considérer les gains issus liés à ces prestations au même titre que les prestations de maternité. Ce que je comprends de l'analyse, c'est que cela ne porte pas sur l'enjeu, cela cherche à savoir si Mme Beaulieu y a droit. Toutefois, ce n'est pas cela que nous voulons; nous voulons le faire pour toutes les personnes qui sont touchées par cette question.
Nous sommes d'accord sur les nouvelles prestations de relance économique proposées dans le projet de loi . Cependant, que doit-on penser des six derniers mois et de ce qu'on vient de faire comme démarche? Quelle lecture doit-on faire du laxisme et du peu de considération pour un pareil cas? Avec le projet de loi , le gouvernement s'était accordé des pouvoirs exceptionnels. Je ne discuterai pas aujourd'hui des dossiers qui ont été occultés pendant les derniers mois, mais, en revanche, je me permets de critiquer les motifs politiques qui ont mené à une prorogation de cinq semaines. Ce sont des occasions ratées, car ce projet de loi aurait fait l'objet d'observations rigoureuses.
Aux élus qui ont regardé le sable couler sans agir et sans réagir aux communications provenant des différentes circonscriptions au sujet de cas comme celui que j'ai exposé aujourd'hui, je n'ai qu'un mot à dire pour exprimer ce que le citoyen perçoit. Ce mot, c'est indifférence.
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Madame la Présidente, la deuxième vague de la pandémie est bel et bien commencée. Quand on pense à ce que vivent les gens présentement, on peut dire sans se tromper qu'il y a beaucoup de crainte. Il y a beaucoup d'inquiétude et beaucoup d'incertitude dans la vie des gens. Pendant cette deuxième vague, les gens qui ont peur, qui sont inquiets et qui vivent dans l'incertitude doivent savoir que l'aide sera là s'ils en ont besoin. On observe une hausse du nombre de cas dans les grandes villes en Ontario et au Québec.
[Français]
Il y a maintenant un grand sentiment de peur parce que les chiffres augmentent. Les gens ont peur que, dans l'avenir, on ferme encore des milieux de travail. Dans cette situation de précarité, quand tout le monde a peur pour l'avenir, il est essentiel d'offrir de l'aide aux gens qui en ont besoin.
[Traduction]
Dans le contexte d'une deuxième vague, il est essentiel que les gens puissent compter sur du soutien.
La première chose que prévoyait de faire le gouvernement libéral après avoir prorogé le Parlement près de deux mois était de réduire l'aide que les familles reçoivent. C'est ce que nous ont dit les libéraux cet été. Ils ont prorogé le Parlement et prévoyaient de réduire l'aide dont les familles ont besoin pour joindre les deux bouts alors même que la deuxième vague nous assaillit et que les gens sont craintifs.
Au lieu d'offrir 2 000 $ par mois, ce qui n'est pas un montant énorme, mais qui suffit pour joindre les deux bouts, le gouvernement libéral avait l'intention de retrancher 400 $ de cette somme pour la réduire à 1 600 $ par mois. Les libéraux allaient forcer ces familles qui arrivent à peine à joindre les deux bouts à se débrouiller avec 400 $ en moins, et ce, même si nous savions avant la pandémie que les familles étaient à environ 200 $ de l'insolvabilité. Agir de la sorte était cruel de la part du gouvernement libéral.
Les libéraux ont présenté un discours du Trône rempli de promesses et de bonnes intentions pour améliorer la vie des gens, mais ces paroles semblaient bien creuses. C'était des vœux pieux. La première chose que le gouvernement avait l'intention de faire était de réduire l'aide dont les Canadiens ont besoin. Nous nous y sommes donc opposés.
Nous nous y sommes opposés et avons dit très clairement aux Canadiens, qui ont actuellement peur de l'avenir et qui s'inquiètent de la deuxième vague, qu'il n'est pas question de permettre au gouvernement de réduire l'aide que reçoivent les familles. Nous nous sommes opposés à cette mesure et avons obtenu gain de cause pour les Canadiens. Ce fut une victoire pour les Canadiens. C'est une victoire de dire que nous croyons qu'il faut investir dans les gens et que les familles devraient bénéficier d'un soutien. S'il y a une situation où les emplois doivent être mis en veilleuse ou il y a une autre fermeture, les gens doivent savoir qu'ils peuvent compter sur un soutien.
Je parlais à mon collègue de l'île de Vancouver et il me racontait l'histoire d'une femme dans la cinquantaine qui a été massothérapeute pendant la majeure partie de sa vie. Elle avait une carrière florissante, mais a dû fermer sa clinique en raison de la COVID-19. Comme nous le savons, même lorsqu'un commerce rouvre ses portes, beaucoup de gens sont nerveux à l'idée de reprendre certaines de leurs habitudes précédentes, de sorte que les affaires n'ont pas repris pour son entreprise. Puisqu'elle ne pouvait pas retourner au travail, elle a tout perdu.
De plus, le gouvernement libéral a choisi de présenter son discours du Trône juste au moment où la PCU prenait fin. Le temps manquait pour donner à cette femme un sentiment de sécurité et l'assurance qu'elle recevrait de l'aide. À l'heure actuelle, elle ne sait pas comment elle paiera son loyer. Elle va utiliser sa marge de crédit pour essayer trouver assez d'argent pour payer son loyer et elle attend chaque jour de savoir ce qui se passera. Elle se demande si elle va obtenir de l'aide, mais elle ne le sait pas. Je veux qu'elle sache que nous allons adopter le projet de loi ce soir et qu'elle obtiendra de l'aide.
[Français]
Plusieurs personnes ne peuvent pas travailler à cause de la COVID-19. Elles sont dans une situation où leur secteur d'activité ou leur emploi n'existe plus. Ce n'est aucunement la faute de ces travailleurs et de ces travailleuses.
Ils ont peur. Ils ne savent pas ce qu'ils vont faire. Ils ne savent pas comment ils vont joindre les deux bouts.
Ce gouvernement libéral a planifié le discours du Trône en même temps que cessait la PCU. C'était effectivement injuste de faire cela. Je veux dire aux gens qui ont besoin de la PCU que nous allons nous battre pour eux. Ce soir, nous allons voter en faveur d'un projet de loi pour maintenir l'aide aux gens.
[Traduction]
Cependant, la perte de la PCU n'est pas la seule chose qui préoccupe les Canadiens. Comme nous le savons tous, beaucoup d'entre eux sont confrontés au choix de se présenter malades au travail et risquer d'infecter leurs collègues, ou de rester à la maison sans être payés et sans savoir comment ils vont payer les factures à la fin du mois. C'est un choix impossible, rendu encore plus difficile par la réalité de la pandémie. En quoi est-ce logique qu'un travailleur doive faire ce choix impossible alors qu'il fait face à une pandémie mondiale?
Au mois de mai, nous nous sommes battus pour obtenir l'engagement du gouvernement libéral à offrir des congés de maladie payés aux travailleurs. Plusieurs mois plus tard, le gouvernement n'avait toujours rien fait à ce sujet. Nous avons formulé encore une fois une demande claire. Nous avons dit aux libéraux que s'ils voulaient avoir notre appui, ils devaient présenter une mesure législative pour offrir des congés de maladie payés aux travailleurs. Aucun travailleur ne devrait avoir à faire ce choix impossible. Un travailleur qui s'inquiète d'être atteint de la COVID-19 ou encore qui pourrait être vulnérable ou susceptible d'attraper la COVID-19 devrait pouvoir rester à la maison et éviter d'infecter ses collègues, tout en étant capable de régler ses factures. Donc, c'est ce que nous avons fait: nous nous sommes battus et nous avons remporté une autre victoire énorme pour les Canadiens et les travailleurs. Nous tenons à ce qu'ils sachent qu'ils n'auront plus jamais à faire ce choix impossible.
Nous avons réussi à obtenir quelque chose qui est une première en son genre. Il s'agit d'un moment historique. Pour la première fois dans l'histoire du Canada, les travailleurs auront un congé de maladie fédéral payé.
[Français]
Nous sommes extrêmement fiers du travail que nous avons fait. Je veux remercier toute mon équipe. Ensemble, nous nous sommes battus pour les Canadiens. Pour la première fois dans l'histoire de notre pays, nous avons obtenu un congé de maladie payé. C'est incroyable. Cela veut dire que les travailleurs et les travailleuses n'ont pas à faire un choix impossible, soit aller au travail malade ou rester à la maison sans savoir comment joindre les deux bouts.
Nous sommes là pour eux, nous nous sommes battus pour eux et nous avons gagné pour eux.
[Traduction]
Il s'agit de deux victoires de taille. Nous sommes à la fois ravis et honorés d'avoir réussi à tenir notre bout et à avoir gain de cause pour les Canadiens. Les néo-démocrates ne s'arrêteront pas là. Il s'agit à nos yeux d'un premier pas vers l'instauration d'un congé payé, permanent et universel. Ce type de congé devrait faire partie du filet social canadien, et tout le temps, pas seulement en temps de pandémie. Aucun travailleur ne devrait vivre dans la crainte d'être incapable de s'absenter du travail en cas de maladie. C'est notre vision des choses.
Nous savons que de nombreuses personnes voudront savoir comment nous allons payer tous ces programmes, et la question est légitime. Il faut avoir les moyens de payer quand il s'agit d'investissements aussi importants dans les Canadiens. Je m'inquiète, cela dit, car plus le déficit augmentera, plus nous entendrons les conservateurs répéter que nous devrions sabrer l'aide à la population, pandémie ou pas. Il y aura même des libéraux pour prêter une oreille attentive à ces propos et pour affirmer que nous devrions effectivement couper dans l'aide offerte par l'État. Pour tout dire, c'est exactement ce que les libéraux s'apprêtaient à faire. Ils ont été persuadés par les conservateurs que l'État était trop généreux et ils étaient à y mettre un frein. Comment expliquer autrement que les libéraux aient voulu couper ainsi dans l'aide de l'État en plein milieu de la deuxième vague? Heureusement que les néo-démocrates étaient là pour leur tenir tête et les stopper dans leur élan.
Les libéraux se sont laissé obnubiler par l'idéologie des conservateurs, qui croient dur comme fer que, quand les temps sont durs, il faut en mettre encore plus sur les épaules des travailleurs. La voilà, la méthode conservatrice.
Dans certains cas, je suppose que les libéraux adoptent cette position, car on entend beaucoup parler de déficit. Un énorme déficit peut paraître important et effrayant, mais la solution n'est pas de faire souffrir la femme qui a perdu sa carrière de massothérapeute sur l'île de Vancouver, les travailleurs canadiens qui ont perdu leur emploi ou les petites entreprises au bord de la faillite. Qui devrait payer pour cette pandémie? Ce sont les ultra-riches qui ont fait des profits sans précédent pendant cette crise. Ce ne sont ni les conservateurs ni les libéraux qui proposeront cela. Ils parlent d'imposer les inégalités de revenu extrêmes, et je mets n'importe quel député libéral au défi d'expliquer en quoi cela consiste. Comment le gouvernement peut-il imposer les inégalités? Je sais à qui il peut imposer un fardeau fiscal: aux ultra-riches, à ceux qui font des profits au Canada, mais qui les cachent en entier et qui ne paient pas d'impôt au Canada. Voilà ce qu'il peut faire.
Voici ce que nous proposons. Les personnes qui ont réalisé des profits grâce à la pandémie, les personnes ultra-riches qui ont empoché des profits records pendant cette pandémie et qui ont fait des milliards de dollars de profits, devraient être celles qui financent la relance économique. Si une entreprise fait des profits au Canada, elle devrait payer des impôts au Canada. La réalité, c'est qu'il y a beaucoup trop d'entreprises — une c'est déjà trop — qui s'enrichissent au Canada, mais qui ne paient que très peu d'impôts ici. Ce sont elles qu'il faut avoir dans notre mire. Il y a des entreprises qui engrangent des profits records sur le dos des Canadiens, au Canada, et qui envoient ensuite cet argent dans des paradis fiscaux à l'étranger en vue de le cacher et de ne pas payer leur juste part d'impôt. C'est un problème persistant. Nous avons récemment appris que l'Agence du revenu du Canada a poursuivi en justice une entreprise qui n'avait pas payé des centaines de millions de dollars d'impôt. La cour a déterminé que l'entreprise avait bel et bien réalisé des profits au Canada, qu'elle avait ensuite déposé cet argent dans une banque à l'extérieur du pays et que c'était tout à fait légal. C'est une pratique qui doit cesser. Nous devons y mettre un terme. Nous devons clairement indiquer aux Canadiens, aux travailleurs et à tous ceux qui ont été frappés par la COVID-19 que le fardeau de la reprise économique ne tombera pas sur leurs épaules, mais bien sur celles des gens qui ont profité de la crise. C'est ce que les néo-démocrates vont faire. Nous allons nous battre pour veiller à ce que les plus riches paient leur dû.
Pendant que nous gérons la crise de la COVID-19, ses conséquences sont immédiates, et nous les subissons en ce moment même. Les gens éprouvent des difficultés, ils sont inquiets et ils ont peur, alors je veux qu'ils sachent que nous les voyons et que nous les entendons. Je veux qu'ils sachent que nous savons qu'ils traversent une période difficile en ce moment et qu'ils peuvent compter sur nous. Depuis le début de la pandémie, nous nous battons sans relâche pour faire en sorte que les Canadiens sont au cœur de tout ce que nous faisons. Qu'il s'agisse de la Prestation canadienne d'urgence, de la prestation salariale, des étudiants, des personnes handicapées ou des aînés, à chaque étape, nous nous sommes battus pour eux, et je tiens à ce qu'ils sachent qu'ils peuvent compter sur nous: nous continuerons à nous battre pour eux.
Nous savons que nous ne traversons pas une seule crise. Nous ne luttons pas uniquement contre la COVID-19. Nous faisons face à tant d'autres crises. Je pense notamment à la crise climatique. Il y a quelques semaines à peine, la qualité de l'air était extrêmement mauvaise dans la circonscription de Burnaby-Sud, qui se trouve dans la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique. En fait, la ville de Burnaby a enregistré l'un des pires indices de qualité de l'air parmi toutes les grandes villes du monde. On conseillait aux gens dans les salles de classe d'ouvrir les fenêtres pour laisser entrer l'air frais, mais on leur disait aussi de les fermer pour se protéger de la fumée des feux de forêt et des incendies climatiques. Nous savons que nous sommes actuellement aux prises avec une crise climatique urgente. Nous devons faire tout en notre pouvoir pour lutter aussi contre cette crise. Cela signifie qu'il faut faire les bons investissements afin de pouvoir créer, dans les collectivités, des emplois qui contribueront à réduire nos émissions et à améliorer les conditions de vie de la population. Par exemple, si nous investissions dans la rénovation et la construction de logements abordables, nous pourrions créer des emplois locaux, rendre la vie plus abordable et lutter contre la crise climatique. Voilà à quoi ressemblerait une reprise équitable.
Nous savons aussi qu'il y a une crise de racisme systémique au Canada. Tout récemment, nous avons entendu l'histoire déchirante d'une femme autochtone au Québec qui, à l'article de la mort, a supplié qu'on l'aide. Son message a été enregistré, puis publié sur Facebook. On l'entend appeler désespérément à l'aide.
[Français]
Elle a demandé que quelqu'un vienne la chercher.
[Traduction]
Elle était en train de mourir dans son lit d'hôpital et la vidéo nous laisse entendre le personnel de l'hôpital qui se moque d'elle et l'insulte alors qu'elle est à l'article de la mort. J'ai déjà dit que le racisme systémique tue des gens. Il refuse toute dignité à ceux qui en sont victimes et il les tue. Cette femme est morte et alors qu'elle était malade, elle a été victime d'injures raciales et de discrimination systémique.
Je l'ai dit et répété: il ne suffit pas de discuter de ces enjeux. La vie de cette femme était précieuse. Elle ne méritait pas de mourir de la sorte. Il faut mettre fin au racisme systémique sous toutes ses formes, que ce soit dans le système de santé, dans le système de justice pénale ou dans le système judiciaire. Il faut arrêter d'en parler et il faut travailler concrètement à endiguer le racisme systémique. Il y a toujours bien des limites.
Nous savons que la crise des opioïdes fait toujours rage et qu'elle entraîne la mort de beaucoup de Canadiens. Il faut arrêter d'approcher cette crise comme s'il s'agissait d'un enjeu de justice pénale et arrêter de penser qu'augmenter les arrestations réglera le problème. Il faut voir cette crise pour ce qu'elle est: une crise sanitaire qui demande compassion et soins si nous voulons sauver des vies.
Nous savons que la pandémie de COVID-19 a eu des effets disproportionnés sur les femmes. Il nous faut donc une relance au féminin. Nos investissements doivent être réfléchis, bien pensés. Si les femmes ont été touchées de manière disproportionnée, il faut avoir un plan pour remédier à ce problème. Une des solutions préconisées par tous les spécialistes consiste à investir massivement dans les services de garde d'enfants. Ainsi, si les femmes, les parents en général, mais les femmes en particulier, veulent retourner au travail, elles ne se retrouveront pas dans une situation impossible où elles risquent de perdre leur carrière parce qu'elles n'ont pas accès à des services de garde abordables. Personne ne devrait avoir à faire ce choix, surtout les femmes. Si nous voulons une société où tout le monde a le droit de travailler et de participer, il faut investir dans les services de garde d'enfants.
Je conclurai sur un dernier point.
[Français]
On parle de ce qu'il faudrait faire en lien avec les nombreuses crises, notamment la crise climatique et la crise du racisme systémique. Or, il faut agir. Nous n'avons pas le temps d'attendre avant d'agir, il faut le faire maintenant. Les belles paroles ne suffisent plus et il est maintenant temps d'agir. Nous avons des solutions et nous pouvons agir. J'exige donc que le gouvernement pose des gestes concrets pour régler ces crises.
Il faut se demander quel est le prix de l'inaction. Si l'on n'agit pas, il est sûr que les inégalités vont continuer et que l'écart entre M. et Mme Tout-le-Monde et les plus riches va encore augmenter. Il faut donc agir.
[Traduction]
La réalité, c'est que nous devons agir. Certains diront que nous devrions simplement laisser faire et ne pas agir. L'inaction est un choix. Si nous n'agissons pas, si nous ne combattons pas les inégalités de manière concrète, si nous ne faisons pas payer aux plus riches leur juste part, l'inaction aura pour conséquence de créer une situation où les plus riches s'enrichiront encore plus, au détriment de tous les autres. C'est un choix que les néo-démocrates n'accepteront tout simplement pas.
Nous allons veiller à ce que cette crise ne crée pas plus d'inégalités au chapitre de la richesse. Nous allons veiller à ce que cette crise ne rende pas la vie des femmes ou des travailleurs plus difficile. Nous allons nous battre pour eux, car nous savons que le coût de l'inaction est trop lourd. Nous allons lutter pour que nous ayons une économie plus juste, plus résiliente et plus équitable, une économie qui profite à tout le monde, une économie dans laquelle chacun a la possibilité de vivre pleinement sa vie.
:
Madame la Présidente, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole ce soir pour appuyer le projet de loi .
Il s'agit d'un projet de loi très important. Il nous permettra de nous appuyer sur des mesures déjà prévues dans le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 afin de protéger les Canadiennes et les Canadiens pendant la prochaine vague de la pandémie et, surtout, de continuer de les soutenir tout au long de la réouverture de l'économie.
Plusieurs de mes collègues ont déjà parlé avec éloquence des nouvelles mesures que ce projet de loi propose, telles que la Prestation canadienne de la relance économique, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et la Prestation canadienne de la relance économique pour les proches aidants. J'en parlerai moi aussi dans quelques minutes, mais je voudrais d'abord souligner l'importance d'adopter rapidement le projet de loi C-4. En effet, le temps presse.
[Traduction]
Comme nous le savons, le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui vise à prolonger l'application de la Loi sur les paiements relatifs aux événements de santé publique d'intérêt national jusqu'à la fin de l'année, entre autres mesures. Il s'agit d'un très long titre pour une loi très importante qui, autrement, expirerait. Les députés se souviendront que cette loi a vu le jour en mars et qu'elle faisait partie du projet de loi , adopté par la Chambre. Elle permet au gouvernement de dépenser l'argent nécessaire pour protéger les Canadiens et réagir à la crise de santé publique qu'est la pandémie de COVID-19. Elle est la pierre d'assise du Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19, un plan essentiel pour soutenir les travailleurs et les entreprises canadiens.
Je sais que j'en ai déjà parlé plusieurs fois, mais je ne saurais trop insister pour dire à quel point les Canadiens dépendent des mesures économiques du gouvernement pour traverser ces temps difficiles. Grâce au Plan, le gouvernement a mis de l'avant des programmes, comme la Prestation canadienne d'urgence, qui ont aidé des millions de Canadiens. La Prestation a permis à des millions de Canadiens de ne pas avoir à choisir entre s'alimenter et payer leurs factures quand ils ont perdu leur emploi ou subi une diminution de leurs revenus en raison de la pandémie.
La Prestation canadienne d'urgence a aidé près de neuf millions de Canadiens depuis mars.
[Français]
Vu les pertes d'emplois que les Canadiens ont subies cette année, il est rapidement devenu évident que beaucoup d'entre eux auraient besoin de soutien financier jusqu'à ce qu'ils trouvent du travail. Cependant, les programmes de soutien au revenu qui étaient en place n'étaient pas conçus pour faire face à une crise de cette ampleur. C'est pour cette raison que nous avons créé la Prestation canadienne d'urgence, la PCU, et que nous nous sommes assurés que plusieurs Canadiens peuvent en bénéficier, par exemple en permettant aux travailleurs d'avoir un revenu de 1 000 $ par mois tout en continuant à recevoir la PCU.
[Traduction]
La Prestation canadienne d'urgence a été un programme clé qui a soutenu des millions de Canadiens incapables de travailler à cause de la COVID-19. Grâce à la Loi sur les paiements relatifs aux événements de santé publique d’intérêt national, il a eu un effet concret sur la qualité de vie de millions de familles d'un océan à l'autre et dans toutes les circonscriptions du Canada. La Loi ouvre également la voie au soutien des entreprises dans l'ensemble du pays, surtout des petites entreprises.
Les Canadiens ont travaillé toute leur vie pour créer des entreprises qui servent leur collectivité et fournissent de bons emplois. Non seulement les petites entreprises sont l'épine dorsale de notre économie, mais elles façonnent aussi les quartiers. Elles donnent aux rues principales leur caractère, les propriétaires deviennent des leaders communautaires et elles deviennent les lieux sur lesquels nous comptons pour nous lier les uns aux autres.
[Français]
Je pourrais continuer l'énumération. La Loi sur les paiements relatifs aux événements de santé publique d’intérêt national est en grande partie ce qui nous permet d'aider les Canadiens, de soutenir nos entreprises, de protéger la santé et la sécurité de tout un chacun. Cependant, il reste encore du travail à faire. L'augmentation du nombre de cas de la COVID-19 au pays et le début d'une deuxième vague nous montrent bel et bien que nous sommes toujours aux prises avec la pandémie. On ne peut pas se permettre de baisser la garde. Nous devons continuer à protéger les Canadiennes et les Canadiens qui ont le plus besoin de nous. Nous devons continuer à les soutenir, mais, pour pouvoir le faire, il faut s'en donner les moyens. Il faut le faire maintenant. Lorsque le Parlement a promulgué la Loi sur les paiements relatifs aux événements de santé publique d’intérêt national, en mars, il en a fixé la date d'abrogation au 30 septembre 2020. Cela signifie que la loi expirera demain, mais la COVID-19, elle, ne va pas expirer. Nous devons prolonger la Loi; nous le devons aux Canadiens.
[Traduction]
La prolongation de cette loi pour une période limitée permettrait au gouvernement de continuer à faire beaucoup de choses qu'il fait actuellement pour aider les Canadiens et les entreprises qui en ont le plus besoin. Par exemple, la loi permettrait au gouvernement de continuer à acheter l'équipement de protection individuelle nécessaire pour aider les travailleurs essentiels. Elle lui permettrait aussi de continuer à fournir un soutien crucial relatif à la santé publique et à la réponse sociale et économique dans les communautés autochtones. Nous comprenons que les communautés autochtones sont vulnérables aux répercussions de la COVID-19. C'est pourquoi nous avons agi rapidement pour fournir près d'un milliard de dollars afin d'appuyer la santé publique et les réponses communautaires dans ces communautés.
[Français]
Prolonger l'application de la Loi sur les paiements relatifs aux événements de santé publique d'intérêt national jusqu'au 31 décembre permettrait d'éviter des interruptions inutiles dans plusieurs programmes, d'autant plus que nous sommes à l'aube d'une deuxième vague de la pandémie et que certaines régions sont déjà dans la deuxième vague de la pandémie. La prolongation permettrait par exemple au gouvernement de continuer à soutenir les provinces et les territoires et d'améliorer la capacité de notre système de soins de santé. Pensons par exemple à l'investissement fédéral dans les tests et les mesures de retraçage des contacts. On parle d'un cadre législatif qui a été essentiel à notre plan d'aide.
Prolonger son application permettrait aussi au gouvernement d'aider les petites entreprises. Cela permettrait de maintenir des mesures de soutien aux agriculteurs, aux entreprises alimentaires et à l'approvisionnement aux denrées alimentaires. Cela permettrait d'éviter toute interruption des derniers paiements des programmes existants comme la PCU alors que nous proposons d'amorcer la transition vers les nouveaux programmes d'aide.
[Traduction]
Le Canada est plongé depuis six mois déjà dans la pire crise sanitaire et économique de son histoire. Qu'il s'agisse de leur santé ou de leur gagne-pain, les Canadiens ont vu leur vie complètement chamboulée par la COVID-19. Nous allons sortir victorieux de cette pandémie, mais pour ce faire, nous devons compter sur la collaboration de tous les ordres de gouvernement, de toutes les couches de la société et de tous les Canadiens. En ce qui nous concerne, nous serons là pour aider les entreprises et les particuliers à survivre à cette crise tant qu'elle ne sera pas terminée. Je le dis sans ambages à la Chambre et à l'ensemble des Canadiens: nous ferons absolument tout ce qui est nécessaire pour traverser la crise actuelle.
[Français]
Nous faisons confiance à la science pour mener le combat jusqu'à ce qu'un vaccin efficace et sécuritaire soit disponible. D'ici là, nous devons rester vigilants et utiliser les outils disponibles tels que le dépistage, les traitements et les mesures d'éloignement physique. Le gouvernement continuera d'être là pour les Canadiens, tout comme les Canadiens sont là les uns pour les autres. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires.
[Traduction]
Les Canadiens comptent sur leur gouvernement pour les épauler en temps de besoin. Encore trop de nos concitoyens, et notamment des femmes, des nouveaux arrivants et des travailleurs autonomes, sont incapables de travailler à cause de la COVID-19. Comme nous l'avons déjà dit auparavant et comme l'a répété la plus tôt ce soir, nous allons continuer de soutenir les Canadiens vulnérables. Les personnes qui touchaient la Prestation canadienne d'urgence pourront compter sur l'assurance-emploi, mais je tiens à dire très clairement une chose: jamais nous ne laisserons tomber celles qui n'y ont pas droit.
Grâce au projet de loi et aux trois prestations transitoires qu'il crée, les travailleurs touchés par la COVID-19 pourront obtenir le soutien dont ils ont besoin pour joindre les deux bouts et subvenir aux besoins de leur famille.
Pour commencer, la Prestation de relance économique offrira 500 $ par semaine, jusqu'à concurrence de 26 semaines, aux personnes, y compris aux travailleurs autonomes, qui ne travaillent pas à cause de la pandémie et qui n'ont pas droit à l'assurance-emploi. Cette prestation sera aussi offerte aux personnes qui travaillent moins d'heures par semaine et qui ont perdu 50 % ou plus de leurs revenus en raison de la pandémie.
Ensuite, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique fournira 500 $ par semaine pendant un maximum de deux semaines aux travailleurs qui ne peuvent pas travailler pendant au moins la moitié du temps normalement prévu parce qu'ils ont contracté la COVID-19, craignent d'en être atteints ou doivent s'isoler en raison du virus.
Enfin, la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants sera offerte à ceux qui ne peuvent pas travailler parce qu'ils doivent s'occuper d'un proche ou parce que leur enfant ne peut aller à l'école ou à la garderie à cause de la pandémie. Ces Canadiens recevront 500 $ par semaine pendant un maximum de 26 semaines.
Ces prestations temporaires sont proposées dans le cadre du plan du gouvernement pour appuyer les Canadiens, tandis que nous nous affairons à bâtir une économie plus robuste et plus souple. Toutes trois seront offertes pendant une année, puisque nous savons bien que la crise ne se résorbera pas cette semaine ni la semaine prochaine.
[Français]
Cette pandémie est la plus grave crise de santé publique que le Canada ait jamais dû affronter. Des Canadiens de tous les âges et de toutes les régions ont été durement touchés. Des millions de Canadiens ont perdu leur emploi ou ont travaillé moins d'heures et ont subi une réduction de leurs revenus. Ces pertes d'emplois représentent peut-être la conséquence la plus évidente du choc économique mondial auquel nous avons tous dû faire face, mais ce choc a aussi mis en évidence toute une série de problèmes liés à la qualité de vie, comme la santé mentale, la violence familiale et les liens sociaux entre les personnes.
Nous croyons fermement que la prospérité et la qualité de vie de tous les Canadiennes et les Canadiens doivent être au centre de l'élaboration des politiques. C'est ce qui nous aidera à bâtir un pays plus fort et plus résilient, et nous en tenons compte alors que nous établissons le cadre qui nous permettra de nous remettre de la pandémie.
L'heure n'est pas à l'austérité. Alors que les Canadiennes et les Canadiens continuent de subir les conséquences de la pandémie, nous devons maintenir certains programmes d'aide et en mettre d'autres sur pied. D'une part, le projet de loi va nous permettre de compléter plusieurs des mesures déjà en place. D'autre part, il nous permettra de rendre plus efficace notre Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. À moyen et à long termes, nous devrons aussi nous relever de la pandémie en bâtissant un Canada plus fort et plus résilient.
[Traduction]
Au début de la crise, le Canada jouissait de la meilleure situation financière de tous ses pairs. Au cours des six derniers mois, le gouvernement a tiré parti de ses excellents atouts financiers pour offrir aux Canadiens, aux entreprises et à tous les secteurs de l'économie du pays le soutien nécessaire pour traverser la tempête. Ces mêmes atouts peuvent également nous aider à surmonter cette crise et à rebâtir un pays plus fort et plus résilient.
Il est essentiel que les Canadiens qui en ont le plus besoin continuent de recevoir l'aide requise. Cela permettra de garantir que les Canadiens et les entreprises qui les emploient continuent d'obtenir le soutien dont ils ont besoin.
Je termine en rappelant que la priorité absolue du gouvernement est de s'attaquer à la pandémie et veiller à ce que les Canadiens soient en santé et en sécurité. Nous leur donnons l'aide dont ils ont besoin aujourd'hui tout en trouvant des solutions qui amélioreront leur qualité de vie dans les mois et les années à venir.
[Français]
La priorité de notre gouvernement est de lutter contre cette pandémie et de veiller à ce que les Canadiens soient en santé et en sécurité. Nous leur apporterons l'aide dont ils ont besoin aujourd'hui tout en trouvant des solutions qui amélioreront leur qualité de vie au cours des mois et des années à venir.
[Traduction]
C'est exactement ce que nous permettront de faire les mesures incluses dans le projet de loi. J'exhorte donc tous les députés de la Chambre à l'appuyer.
:
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Avant mon arrivée à la Chambre à cette heure tardive, j'ai appris une nouvelle que j'ai bien de la difficulté à digérer en ce moment. Je parle du décès d'une femme autochtone, Joyce Echaquan. Cette histoire devrait tous nous troubler. Alors que nous sommes ici ce soir, pour débattre de ce projet de loi, je réfléchis aux observations du . Pour une fois, je suis d'accord avec lui. Je ne suis pas satisfaite de sa réponse globale, mais il a fait quelques observations plus tôt cette semaine, dans le cadre du discours du Trône, sur le fait que la pandémie a dévoilé des inégalités dans notre société. C'est vrai, mais elles l'ont été seulement pour les Canadiens qui ont le privilège de ne pas vivre dans ces zones d'ombre au quotidien.
Je m'inquiète de notre capacité à régler ces questions à cause de cet énorme fossé. Il faut occuper une place privilégiée pour affirmer que la pandémie a révélé des inégalités dans notre société, alors que des gens les vivent profondément au quotidien. Ce que nous avons appris ce soir sur le décès de cette femme devrait tous nous ébranler, peu importe notre allégeance politique. Ce choc devrait nous amener à réaliser qu'il reste encore beaucoup à faire et que les déclarations de sympathie et de compassion, alors que la voie est tracée d'avance, ne permettront pas de corriger cette situation dans un esprit de pluralité. Ce ne peut tout simplement pas être le cas.
C'est en ce sens que je souhaite formuler mes observations ce soir à propos de ce projet de loi. Comment remédier à ces inégalités? Nous nous penchons ostensiblement sur un projet de loi ce soir, puisque la clôture a été imposée. Voilà un signal souvent donné par le gouvernement pour indiquer qu'il s'agit d'une mesure législative importante censée régler une foule de problèmes. Je crois qu'il s'agit cependant d'une occasion ratée. Le processus auquel nous avons recours ce soir, le temps que nous avons perdu en raison de la prorogation — surtout à ce moment de l'histoire de notre pays — est une occasion ratée pour nous de dépasser nos positions personnelles et de se projeter vers l'avenir pour remédier à certaines injustices fondamentales comme le racisme systémique, la misogynie ambiante, et le fossé entre les classes qui continue de se creuser partout au pays.
Je souhaitais intervenir à la Chambre et aborder le point de vue des gens qui vivent cette réalité dans ma collectivité, car ces personnes vivent la pandémie de façon particulière. Déjà, avant la pandémie, nous connaissions une grave crise de l'emploi.
J'ose espérer que chacun mettra de côté son esprit partisan pour un instant ce soir afin de comprendre ce que c'est que de vivre dans une région où les gens n'ont aucun espoir de retourner au travail. Nous débattons ce soir d'un projet de loi qui n'est lié ni à un plan de viabilité économique à long terme ni à des mesures qui nous permettront de survivre à la pandémie après le confinement. Voilà la principale lacune du projet de loi.
Bien entendu, je pense que tous les députés souhaitent, comme moi, faire en sorte que les Canadiens reçoivent les prestations dont ils ont besoin pendant la pandémie. Cela ne fait aucun doute. Je connais des gens de ma région qui ont besoin de la Prestation canadienne d'urgence pour joindre les deux bouts. C'est la réalité. Ces personnes se disent: « Vous m'avez enlevé mon emploi. J'ai besoin de me nourrir. C'était votre décision en tant que gouvernement, alors il est de votre devoir de subvenir à mes besoins. »
J'allais parler en long et en large des cinq semaines que nous aurions pu consacrer à étudier des moyens de prolonger les prestations d'aide, n'eût été la prorogation.
Les députés doivent comprendre ce que c'est que de se faire dire que son emploi est sale, de voir son emploi disparaître puis de n'avoir aucun plan d'avenir.
Ce soir, je parlerai du point de vue d'une femme. Les femmes de ma circonscription ont vécu énormément d'épreuves. Elles tentent de sauver leur mariage alors que le secteur de l'énergie connaît une période de ralentissement et elles se font dire que leurs emplois sont sales et qu'elles doivent se réorienter pour diversifier l'économie. Ces femmes se soucient de l'environnement et des changements climatiques, mais elles œuvrent également dans une industrie qui doit faire la transition vers une économie plus propre et, mis à part des subventions, le gouvernement n'a aucun plan pour leur redonner leur dignité ou pour les aider à trouver un autre emploi. Le gouvernement n'est bon qu'à faire disparaître les emplois, à priver les gens de leur dignité, à briser leurs mariages et à leur faire perdre leur maison.
J'ai l'impression que le projet de loi dont nous sommes saisis est un miroir de l'attitude paternaliste et misogyne qui est omniprésente dans cet endroit. Elle est omniprésente dans nos mesures législatives et dans le langage que nous employons, comme « tout le monde n'a qu'à jouer son rôle » ou « nous n'avons qu'à vous donner plus de prestations ». Nos systèmes et la réaction du gouvernement aux événements actuels privent les gens de la beauté et de la dignité de l'autodétermination. Alors la pandémie a effectivement eu pour effet d'exposer les lacunes de notre société aux personnes qui bénéficient des structures de pouvoir engendrées par le racisme, la misogynie et l'aliénation systémiques, mais ces lacunes sont visibles pour tout le monde. Elles sont bien connues des personnes qui vivent chaque jour dans la misère, et j'ai l'impression que le projet de loi les laisse tomber.
Bien sûr, nous voulons que les gens continuent à recevoir des prestations. Je veux que les habitants de ma circonscription travaillent, mais je veux aussi qu'ils aient une réponse quand leurs enfants leur demandent si l'Halloween ou les repas des Fêtes auront lieu, ou quand ils se demandent s'ils peuvent visiter leur mère dans un établissement de soins de longue durée après qu'il a été fermé. Il ne suffit pas de dire que toute la société doit dépendre du gouvernement. C'est paternaliste et misogyne de dire que le gouvernement devrait avoir le monopole des solutions dans la situation actuelle.
Après 10 ans à la Chambre, je suppose que j'en suis à livrer un plaidoyer. J'ai essayé de me battre. J'ai essayé la grandiloquence, que je réussis très bien. Je suis fière que, depuis deux semaines, un petit groupe de personnes combatives ait convaincu le gouvernement, dans la pièce 600 de l'édifice de la Bravoure, d'accepter les tests rapides. Je remercie Bari, Julia, Sean et Jill. Ces personnes ont accompli le travail. Toutefois, j'en ai assez de cette attitude, qui est tellement déconnectée que certains habitants de ma circonscription estiment qu'ils ne peuvent plus être canadiens. Cette situation me brise le cœur, à l'instar de ce que nous avons vu à la télévision ce soir.
Il est tellement tard et je n'ai pas préparé de discours. Mais nous pouvons faire mieux. Le gouvernement doit faire mieux, parce que le pays est en train d'échouer. Ce n'est plus une question de politique. Il faut faire bien davantage. Le projet de loi à l'étude est loin d'être suffisant. Il pourrait accomplir beaucoup plus de choses. Il pourrait inspirer les Canadiens. Il pourrait nous aider à passer au travers de la crise, mais il nous est présenté à toute vapeur, en quatre heures. Je ne peux pas couvrir en 10 minutes tous les points que j'ai soulevés ce soir, mais les Canadiens ont besoin d'un bon projet de loi. C'est pourquoi la Chambre est importante. C'est pourquoi la présence de chacun de nous à la Chambre est importante.
Il revient à chacun de nous, peu importe notre allégeance politique, de nous réapproprier le pouvoir qu'ont tous les Canadiens et de faire en sorte que la démocratie compte de nouveau, surtout après ce que l'on a vu ce soir au sud de la frontière. Ce n'est pas du divertissement, mesdames et messieurs. Des vies sont en jeu. Ce qui se produit ici, avec le projet de loi et la prorogation, n'est pas suffisant. Nous devons faire mieux. Je m'exprime par désespoir et en espérant que le gouvernement puisse faire mieux que cela. Ce n'est pas assez.
Je répondrai volontiers aux questions.
:
Monsieur le Président, je remercie la députée de de partager son temps de parole avec moi et de me donner l'occasion d'intervenir à propos du projet de loi à l'étude. Je la remercie aussi de la passion et de l'empathie dont elle fait preuve, et du respect qu'elle a pour cette institution et pour notre pays. Ses propos m'ont touché et je crois qu'ils ont aussi touché beaucoup de Canadiens ce soir.
Il est vrai que je suis émotif de nature. Ceux qui me connaissent savent qu'un rien m'émeut. Le film L'Oncle Buck me fait pleurer. C'est ainsi. La scène finale me bouleverse chaque fois.
La Chambre des communes me rend aussi émotif. J'ai souvent répété, et je le ferai encore à titre de ministre du cabinet fantôme pour les anciens Combattants, que je pense aux vies perdues. Je pense au sang versé et aux familles qui ont été décimées par la guerre pour que nous ayons tous le privilège de siéger ici, dans cette enceinte symbole de notre démocratie, un privilège qu'ont rendu possible les combats qui ont marqué non seulement l'histoire du Canada, mais l'histoire des guerres, entre autres. C'est un héritage que je respecte et que je traite, très franchement, avec la déférence qu'il mérite.
La Chambre est la tribune où, par le truchement de leurs élus, les Canadiens peuvent se réunir pour débattre de la manière dont nous pouvons améliorer leur vie. La population a beaucoup souffert au cours des six derniers mois. Nous pouvons tous le reconnaître. Tous ceux d'entre nous qui ont été aux premières lignes — et nous l'avons tous été — connaissent le genre d'appels que nous avons reçus à nos bureaux. Les gens sont désespérés, anxieux, angoissés, et nous nous sommes efforcés de les aider.
Nous avons adopté l'approche « Équipe Canada » au cours des six derniers mois. Pour moi, cela n'a jamais été une affaire de partisanerie. Il s'agissait simplement d'aider les électeurs de ma circonscription qui éprouvaient des problèmes liés à la Prestation canadienne d'urgence et la Subvention salariale d'urgence du Canada, par exemple. Lorsque le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes a été fixé à 10 %, j'ai reçu des appels de gens d'affaires. Ils pleuraient au téléphone avec moi. Beaucoup d'entre eux pleuraient parce que ce n'était pas suffisant, non seulement pour qu'ils continuent d'exploiter leur entreprise, mais aussi pour qu'ils puissent garder leurs employés.
Nous nous sommes tous mis au travail — tous, pas seulement les conservateurs, pas seulement les néo-démocrates ou les députés du Bloc ou du Parti vert. Nous avons tous collaboré pour comprendre les problèmes qui existaient dans le projet de loi proposé, que ce soit en lien avec le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, la Subvention salariale d'urgence du Canada, la Prestation canadienne d'urgence, le programme d'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial ou le rapatriement des Canadiens. J'ai travaillé directement avec le , car beaucoup de résidants de ma circonscription étaient au Costa Rica. Les gens de Barrie—Innisfil étaient anxieux ou vivaient dans l'angoisse, mais les membres de leur famille qui se trouvaient à l'étranger éprouvaient les mêmes sentiments. Nous avons collaboré pour essayer d'aider les Canadiens coincés à l'étranger.
J'ai félicité publiquement le , qui l'a bien mérité, car il a fait un excellent travail avec nous pour rapatrier les Canadiens coincés à l'étranger. Beaucoup d'entre eux étaient des résidants de circonscriptions conservatrices.
J'ai reçu beaucoup d'appels au sujet des centres de soins de longue durée. Ma famille était directement touchée, car ma belle-mère était coincée dans un de ces centres. Nous avons constaté une diminution de ses capacités mentales au cours des six derniers mois. Que d'angoisse! Ma femme doit gérer cette situation au quotidien.
Étant donné le caractère sacré de la Chambre, le respect et la vénération qu'elle nous inspire, le moins que nous pouvons espérer est de pouvoir examiner convenablement les projets de loi et de ne pas avoir à les adopter à toute vapeur comme les libéraux nous y obligent. Le projet de loi présente des lacunes sur lesquelles nous pourrions tous travailler. Je l'ai dit hier. Il y a les parties prenantes. Il y a les gens qui sont directement visés par le projet de loi, tout comme les propriétaires d'entreprise étaient visés par l'annonce du compte pour les entreprises canadiennes, la subvention salariale et d'autres programmes. Ces propriétaires nous ont téléphoné pour nous dire que ces mesures laissaient beaucoup à désirer. L'aide pour le loyer commercial est un autre exemple.
Nous pourrions améliorer certains aspects du projet de loi, mais c'est impossible de le faire en quatre heures et demie. Nous ne pourrons pas le faire tant que nous n'entendrons pas le point de vue des gens qui seront touchés par le projet de loi — et pas seulement celui des députés.
C'est un projet de loi de 57 milliards de dollars, et on nous donne quatre heures et demie pour en disposer. Cela peut sembler prétentieux, mais je dirais que le gouvernement et le ont prorogé le Parlement pour assurer leur salut politique. Ils ont eu toutes les occasions voulues dans le dernier mois pour faire avancer l'étude de ce projet de loi de manière à ce que nous n'ayons pas à le faire adopter à toute vitesse. Il ne fait aucun doute que les Canadiens en ont besoin, car nombre d'entre eux sont encore angoissés, et ils se demandent ce que l'avenir leur réserve.
Il est facile pour les gens de devenir cyniques par rapport au gouvernement. Dans le plan proposé par le gouvernement en 2015, le vrai plan, les libéraux dénonçaient précisément ce qu'ils font maintenant. C'est peut-être son arrivée récente au pouvoir ou sa naïveté qui a amené le gouvernement à penser qu'il pouvait faire toutes ces choses. C'est grâce à cela que les libéraux ont été élus. C'est pour cela que les gens ont voté pour eux.
Ils avaient affirmé que le gouvernement « [n’entraverait] pas le travail des agents parlementaires, et [qu']il [n’aurait] pas recours à des mécanismes tels que la prorogation et les projets de loi omnibus pour éviter les examens minutieux ». Ils avaient également affirmé ceci: « Et pour que les Canadiens et Canadiennes se fassent mieux entendre à la Chambre des communes, [le gouvernement] favorisera la tenue de débats ouverts et le recours au vote libre. En outre, il réformera et renforcera les comités. »
Ce n'est pas ce que font les libéraux, bien au contraire. La promesse qui les a portés au pouvoir en 2015 est celle qu'ils évitent de respecter, et ce n'est pas la première fois. Je pourrais revenir sur l'histoire de la motion no 6. Je pourrais aussi reparler du projet de loi présenté un peu plus tôt cette année par les libéraux au moyen duquel ils tentaient d'accaparer le pouvoir et le contrôle du Parlement afin de pouvoir dépenser autant qu'ils voulaient pendant un an et demi. On ne peut pas dire que cela ressemble à un gouvernement qui respecte le Parlement, qui le vénère au nom de ceux qui ont tant donné pour nous permettre d'y siéger. Cela n'y ressemble pas du tout.
Le plus troublant dans tout cela, c'est que nous ne pouvons pas rejeter le projet de loi. Comment pouvons-nous nous opposer à l'octroi d'aide aux Canadiens quand ils en ont le plus besoin? Toutefois, cela aurait pu être fait plus tôt qu'aujourd'hui. Cette mesure législative aurait dû faire l'objet d'un examen bien plus minutieux et de consultations beaucoup plus vastes de la part de parlementaires, mais aussi d'intervenants et de Canadiens partout au pays qui seront touchés par celle-ci.
Dernière chose à signaler: plus tôt ce soir, John Ivison a écrit un article dans lequel il dit ceci:
Les libéraux ont signé un pacte faustien avec le NPD, et ils semblent déterminés à le respecter jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment en tête dans les sondages. Quand ce sera le cas, ils couperont les ponts avec les néo-démocrates qu'ils diront avec condescendance être fantasques et imprévisibles.
Je tiens à dire quelque chose à mes collègues néo-démocrates. Les libéraux vont les mener par le bout du nez. Ils finiront par les tailler en pièces. Les libéraux savent qu'en ce moment, ils ont besoin des néo-démocrates parce qu'ils ne peuvent pas obtenir la majorité. Cependant, quand ils penseront pouvoir le faire, les néo-démocrates n'auront malheureusement plus aucune importance pour eux.
C'est ce que font les libéraux. Le pouvoir est tout ce qui compte pour eux, ce qui montre qu'ils ne respectent presque rien. D'ailleurs, les libéraux n'accordent pas à cet endroit le respect qu'il mérite pourtant grandement.
:
Monsieur le Président, j'aimerais vous aviser que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Cela me fait extrêmement plaisir d'être ici ce soir pour débattre le projet de loi au nom des citoyens et des citoyennes d'Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia.
Avant de commencer, je vais aborder un sujet un peu sensible. Je pense que mes collègues ont été atterrés et attristés par la même nouvelle que moi aujourd'hui. Une citoyenne autochtone est décédée dans un hôpital de Joliette hier, d'une surdose de morphine administrée par du personnel infirmier qui ne l'écoutait pas alors qu'elle disait être allergique à cette substance. Elle est décédée sous les répliques racistes et violentes du personnel, une mort horrible.
Au-delà du projet de loi et de la réponse à la COVID-19 que le gouvernement donne, je pense que cela va prendre beaucoup plus qu'une prorogation, derrière laquelle le gouvernement ne peut plus se cacher pour empiéter dans d'autres champs de compétence. De plus, cela va prendre beaucoup plus qu'une loi instaurant une Journée nationale de la vérité et de la réconciliation avec les peuples autochtones pour combattre le racisme systémique au Canada.
Je vais maintenant parler du projet de loi . Plus tôt aujourd'hui, j'entendais le insinuer que les partis d'opposition voulaient que le débat se poursuive plus longuement parce qu'ils ne devaient pas bien comprendre de quoi il s'agissait.
Je peux rassurer tous les députés: nous comprenons tout à fait de quoi il s'agit. Nous le comprenons même tellement bien que nous avons déjà remarqué les failles du projet de loi et que nous voulons les corriger maintenant, et non quand il sera trop tard ou quand la plupart des citoyens et des citoyennes auront les deux pieds dans le programme.
On se rappelle les centaines, voire les milliers de personnes qui ont téléphoné à leur député pour lui dire qu'elles ne pensaient pas avoir droit à la PCU, mais qu'il était tellement facile d'y accéder que cela devait être correct. Or, aujourd'hui, plusieurs d'entre elles n'ont plus l'argent nécessaire pour rembourser ces prestations.
Ces personnes auraient pu renoncer à la PCU à un certain moment de la crise, quand c'était le temps de retourner au travail et de donner un coup d'épaule pour que l'économie reprenne. Malheureusement pour nos entreprises, l'absence d'incitatifs à l'emploi rendait plus payant pour ces personnes de rester à la maison que de retourner au travail.
C'est le genre de failles que nous devons mettre en lumière aujourd'hui dans le projet de loi et il faut prendre le temps de le faire, même si le gouvernement veut accélérer le processus. Nous devons au moins cela à chacune des personnes qui nous ont élus.
Je vais en profiter pour faire des suggestions au gouvernement pour assurer le bien-être des gens de ma circonscription et de toutes celles du Québec et du Canada. D'ailleurs, le Bloc québécois a présenté son plan de relance hier, et j'invite les libéraux à le lire attentivement et à s'en inspirer allègrement, car il reflète les besoins et les demandes des citoyens et des citoyennes du Québec.
Je suis originaire d'Amqui, une petite ville dans la région de la Matapédia, dans l'est du Québec. Je suis foncièrement attachée à ma région et à la réussite et à la pérennité de toutes les régions du Québec. Je suis convaincue que l'avenir économique du Québec passe par ces régions et que seuls les Québécois et les Québécoises devraient décider comment utiliser les fonds publics.
Le rôle du Canada — tant et aussi longtemps que nous en ferons partie — doit se limiter à celui que lui confère la Constitution. On en parle beaucoup, de cette Constitution, et c'est probablement à cause du discours du Trône très centralisateur auquel on a eu droit la semaine dernière. Or, que dit la Constitution? Elle dit que le fédéral doit transférer au Québec les sommes qui lui reviennent en fonction de ses champs de compétence.
Alors qu'Ottawa va encore investir des montants faramineux dans le cadre des programmes prévus dans le projet de loi , il est impératif qu'il le fasse de la bonne façon. Oui, il faut soutenir ceux qui en ont le plus besoin, ceux qui perdent leur emploi et ceux qui doivent rester à la maison à cause de la COVID-19. Cependant, le gouvernement fédéral doit, avant même avant de parler de la création de milliers de nouveaux emplois, s'assurer de protéger les emplois actuels. Il faut soutenir les entreprises qui peinent à garder la tête hors de l'eau après la première vague.
Je pense notamment à des entreprises comme Marmen, à Matane, un chef de file dans le développement de l'énergie éolienne au Québec, source d'expertise qui fait la fierté du Bas-Saint-Laurent. Hier, Marmen a eu la lourde tâche d'annoncer qu'elle devait licencier 55 employés dès le 22 novembre, et une centaine d'autres la semaine suivante. Quand on apprend des nouvelles comme celles-là, on a vraiment besoin d'entendre que le gouvernement va prendre le taureau par les cornes et qu'il va investir pour soutenir non seulement notre monde, mais aussi notre expertise.
On a besoin d'un gouvernement qui cesse une fois pour toutes d'investir directement dans les énergies fossiles de l'Ouest canadien au moyen de subventions ou d'avantages fiscaux et qui investit plutôt dans la transition énergétique, la filière éolienne, la forêt, les technologies novatrices et la recherche et le développement. C'est cela aussi qu'on a besoin d'entendre. Par ailleurs, on veut entendre le gouvernement prendre position en faveur de secteurs qui, depuis le début de la crise, sont passés à travers les mailles du filet.
Je pense particulièrement aux agences de voyages, qui ont souffert depuis le début de la crise. Mme Labrecque est la propriétaire d'une agence de voyages à Maria, en Gaspésie, dans ma circonscription. Malheureusement, elle croit qu'elle ne pourra pas maintenir son entreprise à flot pendant plus que quelques semaines, faute de liquidités. Un des problèmes, c'est qu'elle n'a pas droit à l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial, d'autant plus que son entreprise est considérée comme étant à risque. Étant donné que l'industrie du voyage est paralysée, elle n'a plus accès au crédit.
Pour certains commerces des régions québécoises, l'été 2020 aura été une année record sur le plan de l'achalandage, mais pas pour ces agences qui tentent de joindre les deux bouts en ayant seulement 3 à 4 % de leurs revenus habituels. Déjà plus de 200 agences du Québec ont fermé leurs portes définitivement. Depuis le début, le Bloc québécois dénonce l'inefficacité du programme d'aide au loyer commercial, un programme mal conçu qui rate complètement sa cible.
Le projet de loi n'est malheureusement pas suffisant pour venir en aide à l'industrie du voyage. C'est une industrie qui se meurt. Le Bloc québécois proposait un crédit d'impôt remboursable à hauteur de 50 % des frais fixes reconnus. Je suis très intéressée de connaître l'avis du gouvernement à cet égard.
Je vais maintenant parler d'un sujet qui me tient très à cœur, les aînés. Je suis chanceuse, car les quatre aînés que je préfère sont toujours vivants. D'ailleurs, je profite de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour saluer du fond du cœur Noëlla, Florent, Lorraine et Jean-Marc. Peu importe mon âge et le leur, je vais toujours les appeler grand-maman, grand-papa, mamie et papi. Je suis chanceuse, car ils sont en bonne santé.
C'est difficile pour moi de restreindre mes contacts avec eux pendant la pandémie, mais c'est encore plus difficile pour eux et pour tous les aînés du Québec et du Canada d'être isolés pendant des mois, sans soutien du gouvernement fédéral, mis à part un chèque unique dont le montant était gênant. Ce n'était que des miettes.
Les aînés ont été durement touchés par la crise, tout comme leur santé physique et mentale. Pour les aider, il faut immédiatement augmenter, de façon permanente, la pension de la Sécurité de vieillesse, et ce, dès 65 ans. J'ai bien dit 65 ans, et non pas 75 ans. Il est urgent d'adapter le Supplément de revenu garanti, afin que plus personne ne soit pénalisé. Nous exigeons que la contribution fédérale dans les transferts en santé soit majorée à 35 %, sans condition. On nous entendra le répéter à de nombreuses reprises.
Les drames qui ont été vécus dans les centres de soins de longue durée et dans les résidences pour aînés du Québec durant la pandémie sont le fruit de plusieurs années de sous-financement, particulièrement de la part du gouvernement fédéral. La situation est toujours difficile dans de nombreuses résidences du Québec.
À ce jour, il y a eu plus de 5 800 décès au Québec; 4 000 d'entre eux ont eu lieu dans les CHSLD et 976 ont eu lieu dans des résidences privées pour aînés. Ces chiffres grimpent chaque jour. Il ne faut pas se faire d'illusions: la tempête n'est pas terminée.
J'aimerais prendre un court moment pour parler des travailleurs de la santé qui s'occupent des aînés. Les préposées aux bénéficiaires et les infirmières auxiliaires travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, et elles méritent tout notre respect et toute notre admiration.
Le Canada a besoin de personnes comme Ahmed Aouad, un homme qui travaille dans une résidence pour aînés située à Mont-Joli, dans ma circonscription. Cet homme fait un travail tout à fait indispensable, surtout dans le contexte actuel. Depuis des mois, il doit travailler sept jours par semaine, faute de main-d'œuvre. M. Aouad songe sérieusement à quitter le Québec, mais ce n'est pas parce qu'il n'aime pas son travail, son lieu de résidence ou sa nouvelle terre d'accueil, bien au contraire. Il aimerait vivre au Bas-Saint-Laurent. Ce qui le pousse à vouloir partir, c'est que sa femme réside au Maroc et que c'est presque impossible qu'elle vienne le rejoindre au Canada. La situation au Maroc est inquiétante, non seulement à cause de la COVID-19, mais aussi à cause de la situation politique. Toutes les démarches entreprises auprès d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada en vue d'accélérer sa venue au Canada ont été bloquées indéfiniment. J'aurais aimé parler davantage de cet homme, mais j'aurai certainement l'occasion de le faire prochainement.
Pour conclure, j'aimerais dire que le gouvernement aurait pu se contenter de proroger le Parlement pendant 24 heures, mais qu'il a décidé de le proroger pendant cinq semaines. Le résultat, c'est qu'il nous demande d'adopter le projet de loi C-4 à la va-vite, sans nous donner la possibilité d'entendre des témoins. Pourtant, cela nous aurait permis de cerner et de corriger les faiblesses du projet de loi. Tout cela parce que le voulait mettre le scandale de l'affaire UNIS sous le tapis. Bien que nous voulions à tout prix offrir le meilleur aux gens de chez nous, nous déplorons la manière de faire du gouvernement. Le gouvernement a présenté le projet de loi C-4 à la dernière seconde et il nous demande de l'adopter sans procéder à une analyse rigoureuse, faute de temps.
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Monsieur le Président, nous sommes présentement en train de débattre du projet de loi . Un débat, c'est bien, mais cela aurait été encore mieux s'il avait suivi les règles de la démocratie de A à Z.
En terminant son intervention, ma collègue a dit que le gouvernement aurait pu proroger le Parlement pendant 24 heures. Il l'a finalement fait pendant cinq semaines. Comme tout projet de loi, ce projet de loi peut très bien contenir des failles qu'on peut ne pas remarquer au premier regard, d'où la pertinence d'un processus parlementaire, où on peut en faire l'étude comme il se doit en entendant des témoins. Tout cela sera malheureusement impossible. On doit s'en accommoder puisque le gouvernement veut maintenant imposer la voie rapide, délaissant la rigueur de l'analyse approfondie.
Ce n'est pas que la situation ne soit pas urgente, loin de là. Comme nous le disions dès le début, un incitatif à l'emploi aurait dû accompagner la PCU dès le mois d'avril. Cette absence d'incitatif pouvait passer inaperçue quand nous étions confinés, quand tout était fermé ou presque. Cela dit, pendant l'été, le Québec a essayé de faire un déconfinement et de relancer le marché de l'emploi. La situation a été extrêmement difficile.
Soyons honnêtes, la PCU n'est pas la seule cause de difficultés en matière d'emploi. En période d'incertitude et de peur, on peut aisément imaginer que beaucoup de travailleurs et de travailleuses sont craintifs ou ne souhaitent pas vraiment retrouver leurs fonctions.
Parlons maintenant du fond des choses. Comme on le sait, le Bloc a un fort préjugé en faveur des travailleurs. À ce titre, comme nous l'avons dit, nous appuyons le principe du projet de loi . Nous ne pouvons qu'être favorables à l'idée de prestations qui favorisent le retour au travail et qui soutiennent les gens malades ou en quarantaine qui doivent s'absenter du travail. Nous ne pouvons qu'être favorables à un soutien à ceux qui peuvent se mettre à risque en se rendant sur leur lieu de travail. Nous ne pouvons qu'être favorables au fait d'appuyer les proches aidants, il va sans dire. Il n'y a aucun problème à cet égard.
De plus, le projet de loi aidera probablement les travailleurs sans emploi, qu'ils soient salariés ou autonomes. Le plancher de la prestation fixé à 500 $ par semaine est tout à fait adéquat, parce qu'en vertu de ce nouveau programme, si un employeur rappelle son employé à temps partiel, celui-ci ne perdra pas ses 500 $. D'ailleurs, ma chère circonscription, Saint-Hyacinthe—Bagot, est très agricole, très centrée sur l'agroalimentaire et très dominée par le secteur des services. L'entrée en vigueur du projet de loi C- 4 lui fera indéniablement du bien. Ce sera salutaire. Alors que la PCU était rigide et forçait le travailleur à perdre sa prestation dès qu'il gagnait plus de 1 000 $ sur une base mensuelle, le projet de loi module le montant de la prestation en fonction du revenu. Aucun travailleur ne perdra donc des revenus parce qu'il souhaite exercer son métier. C'est une demande que le Bloc fait depuis le printemps dernier. Tant mieux.
Pour ce qui est du soutien aux proches aidants, encore une fois, nous sommes pour la vertu. Toutefois, il nous serait apparu plus logique d'étendre la prestation aux parents d'enfants de 0 à 16 ans plutôt que de 0 à 11 ans, pour l'unique raison que l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans. C'est aussi simple que cela.
Nous espérons être les dignes porte-parole des travailleurs du Québec. Avant-hier, Pierre Céré, du Conseil national des chômeurs et chômeuses disait que, finalement, ces prestations sont des soutiens à l'économie dans un contexte où la deuxième vague est fraîchement arrivée. Ces prestations permettront de payer le loyer ou l'hypothèque, d'offrir des soutiens aux dépenses en consommation. Elles permettront de garder l'économie fonctionnelle à un certain niveau dans ce contexte difficile.
Hier, j'en ai aussi discuté avec le Mouvement action chômage de Saint-Hyacinthe, un partenaire de mon bureau. Il trouve le projet de loi intéressant. Cela ressemble à notre position. Nous trouvons le projet de loi intéressant, mais nettement insuffisant, et nous trouvons qu'il contient des zones d'ombre. Plusieurs autres éléments méritent d'être mentionnés, soit la présence d'un critère unique d'admissibilité, du jamais vu depuis 1977; l'abolition du délai de carence jusqu'au 25 octobre; le minimum de 26 semaines; la réduction du nombre d'heures à 120; et l'amoindrissement des sanctions pour les fins d'emploi jugées invalides. De plus, le système de prestations est plus souple et plus flexible. Indéniablement, il s'y trouve toutes sortes de bonnes idées. Comme on le sait, le Bloc préférerait que le Québec gère lui-même son programme et sa caisse d'assurance-emploi.
Il demeure que ce projet de loi reprend quand même plusieurs idées qui sont les nôtres depuis longtemps et plusieurs de nos demandes, comme il récupère aussi certaines revendications martelées depuis des dizaines d'années par les centrales syndicales et par des groupes de pression.
Il réalise même certaines promesses qui avaient été faites par les libéraux lors de leur élection, en 2015, mais qu'ils n'avaient pas tenues.
On me dira que tout va bien dans le meilleur des mondes. Or c'est justement le problème: pourquoi a-t-il fallu une pandémie pour que cela bouge?
La pandémie n'a pas créé le contexte difficile pour les chômeurs et les chômeuses. Elle a seulement exacerbé une situation qui existait depuis longtemps. La différence majeure, c'est que toutes les exigences et les propositions dont j'ai fait part à la Chambre — les nôtres, celles des syndicats et celles des groupes de pression — visaient une réforme de l'assurance-emploi, non pas une réglementation temporaire. On a presque l'impression que les partis canadiens se gardent une marge pour revenir en arrière dès qu'ils vont en avoir la possibilité.
Qu'est-ce qui va arriver une fois la pandémie passée? Est-ce qu'on va revenir à un régime d'assurance-emploi comme il l'était avant ou le projet de loi va-t-il être la base d'une vraie transformation permanente?
Depuis plus de 20 ans, le régime a été l'objet d'un démantèlement progressif, mais profond. De moins en moins de nos concitoyens et de nos concitoyennes ont pu être couverts. Seulement quatre chômeurs sur dix y ont accès.
Je me rappelle que, lors de mes premières implications politiques, il y a une dizaine d'années, pendant les campagnes électorales, il y avait déjà des affiches qui demandaient qui avait volé l'argent des chômeurs. Rien n'a changé, malheureusement. L'assurance-emploi a été si défigurée qu'elle peut presque être perçue davantage comme une taxe que comme un véritable programme d'aide. C'est tout dire.
L'Assemblée nationale a voté plusieurs motions unanimes qui demandaient à Ottawa de renoncer à des changements nuisibles aux travailleuses et aux travailleurs du Québec. La tendance a toujours été la même, nonobstant le parti au pouvoir à Ottawa, et nonobstant aussi le parti au pouvoir à Québec. On nous accuse de vouloir faire des chicanes constitutionnelles. Cela ne me fait pas peur de parler de Constitution. Jusqu'à preuve du contraire, on est dedans. Il faut donc en parler.
Depuis 1996, Ottawa a piloté un véritable détournement de fonds de la caisse d'assurance-emploi. Les surplus étaient transférés au fonds consolidé du gouvernement fédéral. En 2014, le vrai gouvernement du Canada, la Cour suprême, a même invalidé le recours des syndicats québécois dans le dossier du détournement par Ottawa de près de 60 milliards de dollars de la caisse. Le plus haut tribunal du Canada, que d'aucuns qualifient de gouvernement des juges, permettait ce détournement de fonds. Bien sûr, en 2008, la Cour suprême a jugé illégal le détournement des surplus pour les années 2002, 2003 et 2005, mais sans obliger le gouvernement à rembourser ce qu'il avait pris. Cela ne fait pas des enfants forts. Au total, plusieurs milliards de dollars ont été arrachés aux travailleurs et aux travailleuses. Tout cela va dans le même sens, c'est-à-dire dans le sens d'une approche prédatrice vis-à-vis l'assurance-emploi.
En résumé, si nous regrettons la manière dont il nous est imposé, nous apprécions modérément le projet de loi C-4 sur le fond des choses. La vraie question est celle-ci: est-ce le jalon d'un vrai changement à long terme ou avons-nous ici une modification temporaire qui va s'envoler dès que la crise va être derrière nous?
Il y aurait lieu de questionner à ce sujet les partis qui aspirent à diriger le Canada. Si le passé est garant de l'avenir, nous avons de bonnes raisons d'être inquiets, et pas mal inquiets. Heureusement, au Bloc, nous ne lâcherons pas le morceau.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis ravie de pouvoir me joindre à mes collègues aujourd'hui. Je suis ravie de pouvoir participer virtuellement au débat sur le projet de loi . J'ai écouté avec plaisir les interventions de tous les députés. La possibilité d'être à la Chambre me manque, mais il y a un avantage à être ici, en Alberta, car il est un peu plus tôt chez nous.
Je vais parler du projet de loi et je vais également parler des répercussions de la COVID-19 sur l'Alberta et de la façon dont le projet de loi pourra aider les Albertains. J'ai été très touchée par les paroles de la députée de et, si je peux me le permettre, j'aimerais y ajouter mes propres réflexions.
D'abord, je pense que le projet de loi est un premier pas dans la bonne direction. Je suis très fière du fait que, grâce à ce que le NPD s'est battu pour obtenir, dont les congés de maladie payés et les mesures de soutien pour les Canadiens qui ne peuvent pas retourner au travail, les Canadiens, les Albertains, les Edmontoniens, les gens d'Edmonton Strathcona, s'inquiéteront moins de ce qui les attend avec la deuxième vague de COVID-19 qui s'en vient.
Les gens pourront veiller à leur santé et sécurité ainsi qu'à celle de leur famille et n'auront pas à craindre de ne pas pouvoir payer leurs factures ou subvenir à leurs besoins. En prolongeant le soutien jusqu'à l'été et en le maintenant à 2 000 dollars par mois, les personnes touchées par la pandémie pourront payer leur loyer et mettre du pain sur la table pour les mois à venir.
L'octroi de congés de maladie payés signifie que les Canadiens qui sont malades ou dont les enfants sont malades auront la possibilité de rester chez eux et de faire ce qui s'impose pour se protéger eux-mêmes et pour protéger les collectivités sans craindre de perdre des revenus.
Je félicite le gouvernement d'avoir écouté le NPD et d'avoir reconnu que les Canadiens ont besoin de congés de maladie au cours d'une pandémie mondiale. Bien sûr, les Canadiens ont besoin de congés de maladie en tout temps, mais nous continuerons à nous battre pour que cela soit possible. Les Canadiens doivent également savoir qu'ils bénéficieront d'un soutien adéquat jusqu'à leur retour au travail.
Nous savons que le projet de loi permettra d'aider des millions de Canadiens, et j'en suis fière. Je suis heureuse que certains parlementaires, à défaut de tous, aient collaboré pour aider les Canadiens au cours de la pandémie. Je suis particulièrement fière de mes collègues du Nouveau Parti démocratique et des députés qui se battent pour les Canadiens depuis le début de la pandémie. Nous veillons à ce qu'on vienne en aide aux gens qui ont involontairement perdu leur emploi, aux aînés, aux étudiants, aux nouveaux diplômés, aux petites entreprises et aux personnes handicapées, soit toutes les personnes oubliées par les libéraux dans leurs plans initiaux. Je suis fière que nous ayons pu améliorer presque toutes les propositions du gouvernement et je suis fière de dire que nous continuerons à nous battre pour les Canadiens et que nous ne croyons pas que notre travail est terminé.
Je veux parler de l'Alberta un instant. Même avant qu'on déclare la pandémie il y a six mois, Edmonton affichait l'un des taux de chômage les plus élevés au Canada. L'économie était en chute libre. Le gouvernement provincial avait fait des compressions qui avaient entraîné des mises à pied. Les établissements postsecondaires, nécessaires pour l'innovation et la diversification, avaient vu une réduction marquée de leur soutien financier. Les femmes étaient victimes de niveaux de violence plus élevés que dans d'autres régions du pays. De plus, la province était déjà aux prises avec une crise de l'itinérance.
Je me souviens d'avoir pris la parole à la Chambre pour demander les détails du plan du gouvernement visant à aider les travailleurs albertains qui subissaient la dévastation dans le secteur pétrolier et gazier décimé et qui avaient grandement besoin que nous mettions la main à la pâte pour diversifier l'économie de l'Alberta. J'ai alors exhorté le gouvernement à créer un plan pour résoudre la crise économique qui s'était emparée de ma province, un plan pour doter l'Alberta d'une économie viable, à court et à long terme. C'est en février que j'ai pris la parole à la Chambre pour tenir ces propos. Ensuite, la COVID-19 a frappé, ce qui a empiré la situation.
Tandis que certaines provinces connaissent déjà un début de relance, en Alberta, ce n'est pas le cas. Dans ma circonscription, Edmonton Strathcona, la Prestation canadienne d'urgence est essentielle à la survie de dizaines de milliers des résidants, qui en ont besoin pour ne pas perdre leur maison, pour pouvoir payer le loyer et pour nourrir leur famille.
J'ai moi-même parlé avec des centaines d'Albertains qui ont pu profiter de la Prestation pour survivre. Je ne sais pas si les députés ont entendu ce qui s'est dit aux nouvelles d'aujourd'hui, mais aucune des personnes avec qui j'ai parlé ne s’est servie de ses prestations pour s'acheter des Cheezies, des bandes dessinées ou de la drogue. Je suis consternée qu'un député conservateur de ma province pense que 1 062 640 Albertains n'avaient pas besoin de l'argent qu'ils ont reçu pendant cette crise sanitaire mondiale sans précédent.
Je vis dans Edmonton Strathcona, au cœur du secteur de la création. C'est là qu'ont lieu le festival Fringe et le festival de musique folk d'Edmonton. C'est aussi là que se trouvent les théâtres et les restaurants qui en dépendent. Tous ces artistes, musiciens, exploitants de salles et propriétaires de restaurant étaient très inquiets de ce qui arriverait et ils se demandaient comment ils allaient survivre lorsque la PCU prendrait fin. Je suis très heureuse de pouvoir leur offrir de l'aide avec la Prestation canadienne de relance économique.
J'ai discuté avec des petits entrepreneurs, des parents et de nouveaux diplômés qui sont aux prises avec des dettes et un manque de revenu. J'ai parlé à des personnes handicapées qui veulent désespérément savoir quand elles auront droit à de l'aide. Je ne peux trop insister sur le fait que les Albertains ont subi trois coups durs: une catastrophe économique, un gouvernement provincial qui a mis en place un régime cruel de compressions budgétaires et de mises à pied, et une pandémie mondiale sans précédent. Les gens de l'Alberta ont besoin de l'aide qui est prévue dans ce projet de loi, mais ce ne sera pas suffisant pour eux. Il faudra que tous les députés, de tous les partis, défendent leurs intérêts dans les années à venir.
Les mesures prévues dans le projet de loi sont bonnes, mais elles ne vont pas assez loin. Si cela n'était pas évident avant la COVID-19, nous savons maintenant que de nombreuses personnes au Canada, et dans Edmonton Strathcona, occupent des emplois précaires. Elles ont des postes à temps partiel et font partie de l'économie des petits boulots. Ces travailleurs contractuels ou autonomes ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Il est essentiel de reconnaître que le régime d'assurance-emploi ne répond pas aux besoins des Canadiens, qu'il y ait une pandémie ou pas. Il faut pérenniser ces correctifs d'urgence temporaires parce que tous les travailleurs doivent être protégés, et non pas seulement une partie d'entre eux.
Au début de la pandémie, mes collègues néo-démocrates et moi avons réclamé un revenu minimum d'urgence, qui aurait permis d'aider tous ceux qui en avaient besoin. Le gouvernement a plutôt décidé de s'en remettre au régime d'assurance-emploi. Nous avons en vain demandé une mesure qui serait universelle. Nous avons plutôt eu droit à un régime fondé sur des exclusions. Des dizaines d'étudiants n'étaient pas admissibles à la PCU. Des femmes enceintes ont perdu leurs prestations d'assurance-emploi. Des personnes handicapées qui faisaient face à d'énormes défis ont été laissées pour compte. Nous devons maintenant tout faire pour que ces personnes ne soient pas exclues des futures mesures.
Je me réjouis de voir que le gouvernement a décidé de prolonger l'aide d'urgence jusqu'à l'été et d'aller au-delà de ce qu'offre l'assurance-emploi. Je me réjouis également de voir qu'il a fait sienne la recommandation que nous lui avons faite de ne pas réduire le montant versé aux Canadiens en deçà de 2 000 $ par mois. Je me réjouis enfin de la création de la prestation canadienne de relance économique pour la garde d'enfants et de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique, même si j'ai encore des réserves. Ces prestations doivent être permanentes. Quant à la prestation pour la garde d'enfants, elle ne doit pas se limiter aux enfants de moins de 12 ans. J'ai moi-même un enfant de cet âge, et si mon enfant tombe malade, que ce soit de la COVID ou d'une autre maladie, je ne peux pas le laisser seul à la maison. Il faut faire mieux. Il faut regarder ce qui se trouve dans le projet de loi , en reconnaître la valeur et essayer de l'améliorer.
J'appuierai avec plaisir le projet de loi pour ce qu'il fait pour les Canadiens, mais il reste encore tellement de choses à faire. Nous devons prolonger le moratoire sur le paiement des prêts d'études. Nous devons aider les étudiants et les diplômés qui sont incapables de trouver du travail. Nous devons faire le nécessaire pour que les parents aient accès à des services de garde abordables, fiables et universels et pour que les soins prodigués aux aînés qui vivent dans un centre d'hébergement de longue durée ne soient pas uniquement tributaires des profits. Nous devons instaurer des normes nationales afin de protéger tous les aînés du pays. Nous devons investir dans le réseau public de la santé, dans l'assurance-médicaments, dans la santé mentale et dans les soins dentaires.
Nous devons retrouver la trace de ceux que nous avons laissés à eux-mêmes et tout faire pour qu'ils ne restent plus jamais sur la touche.
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Monsieur le Président, je suis ravie de participer à ce débat ce soir. Toute la soirée, les députés nous ont parlé des problèmes découlant de la pandémie et de ce que vivent les habitants de leur circonscription, les gens de leur collectivité. Il ne fait aucun doute que les répercussions sont considérables.
Il en va de même dans ma circonscription, Vancouver-Est. Dès le départ, alors que la pandémie pointait à l'horizon, les néo-démocrates ont demandé au gouvernement d'agir. Les députés se rappellent probablement que le gouvernement avait réagi en disant qu'il allait supprimer le délai d'attente de 10 jours de l'assurance-emploi. Voilà l'étendue de ce qu'il allait faire.
Les néo-démocrates ont dit que c'était tout à fait inacceptable puisque quelque 60 % des Canadiens ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Dans le cadre de ce processus, alors qu'ils poussaient pour faire avancer le dossier, les néo-démocrates auraient idéalement aimé qu'on mette en place un paiement direct universel ou un revenu minimum garanti. Le gouvernement n'a pas accepté cette idée et il a plutôt proposé le programme de la Prestation canadienne d'urgence.
La Prestation canadienne d'urgence est un programme important, mais soyons honnêtes. Même les députés libéraux savent que ce programme excluait beaucoup de personnes. Dès que le gouvernement l'a annoncé, nous avons dû nous battre farouchement pour faire avancer les choses, faire entendre la voix des exclus et convaincre les libéraux que nous ne pouvions pas les laisser tomber.
Les libéraux avaient laissé pour compte les aînés, les personnes handicapées, les étudiants, les travailleurs autonomes, les travailleurs à temps partiel, les travailleurs migrants, et j'en passe. Ils avaient exclu tant de personnes. En revanche, les néo-démocrates se sont dépensés sans compter pour faire comprendre que nous devions faire mieux, que c'était notre obligation.
Nos démarches ont fini par porter des fruits. Le gouvernement a comblé petit à petit les lacunes de certains programmes. Malgré ces changements, il y a toujours des gens qui n'ont pas reçu le soutien qu'ils méritaient. En voici un exemple que j'ai signalé directement au . Les parents monoparentaux qui comptent sur les pensions alimentaires ont perdu ce revenu en raison de la COVID-19, mais, comme le gouvernement du Canada ne considérait pas ces sommes comme des revenus, ces parents n'étaient pas admissibles à la PCU. Je l'ai signalé directement à la ministre, qui a dit comprendre qu'elle-même et le gouvernement devaient faire le nécessaire pour soutenir les femmes. Ce problème n'a toutefois pas encore été réglé.
C'est ainsi que les choses se passent avec le gouvernement libéral: le NPD doit constamment le talonner pour le pousser à en faire davantage. Le projet de loi l'illustre bien; nous avons talonné le gouvernement pour qu'il fasse mieux.
Je sais que certains diront que le NPD est de mèche avec les libéraux. Je tiens à dire clairement que nous ne sommes de mèche avec personne, si ce n'est avec les Canadiens qui ont besoin d'aide. Nous avons le devoir de leur fournir du soutien en cette période très difficile où nous traversons une pandémie.
Le gouvernement a décidé de proroger la Chambre, et je dois dire en toute franchise que c'était un geste honteux de sa part. Il a laissé tomber, en pleine pandémie, des gens qui se demandaient ce qui allait leur arriver. Avant de partir, le gouvernement a dit qu'il allait mettre fin au programme de la PCU, mais il allait proposer une autre mesure qui réduirait le montant de l'aide offerte, qui passerait de 2 000 $ à 1 600 $ par mois. Il a ainsi laissé tomber bien des gens.
Les néo-démocrates n'ont jamais baissé les bras. Notre chef, le député de , et notre porte-parole, le député d', ont pressé le gouvernement sans relâche en lui disant qu'il fallait faire mieux et en exigeant de meilleurs résultats. Le fruit de ces efforts est le projet de loi . Nous avons amené le gouvernement à changer le programme pour qu'il offre le nécessaire, soit une aide de 2 000 $ par mois pour les gens dans le besoin, pour tous les gens qu'on a laissé tomber. C'est pour cela que le projet de loi est à l'étude aujourd'hui.
Les néo-démocrates ont dit depuis le début qu'il y a quelque chose qui cloche dans nos normes du travail, puisqu'il y a des gens qui tombent malades et qui n'ont pas droit à des congés de maladie payés. Trouvons l'erreur. L'ampleur du problème a été particulièrement évidente pendant la pandémie.
Le gouvernement n'avait pas vraiment l'intention d'agir à cet égard. Ce sont les néo-démocrates qui ont piloté le dossier sans répit jusqu'au point où nous en sommes, avec les modifications apportées à la version du projet de loi à l'étude aujourd'hui, pour que les gens aient les congés de maladie dont ils ont besoin.
Cela dit, les mesures forment un ensemble disparate. C'est la réalité. C'est mieux que rien, mais le gouvernement prétend qu'il veut rebâtir en mieux. Il devrait donner un sens à ces paroles et rendre les programmes permanents. Nous ne devrions pas avoir à nous battre chaque fois que l'avenir est incertain. Les gens ne devraient pas avoir à s'inquiéter de ce que réserve leur futur. Nous méritons tous d'être traités avec respect et dignité. Les néo-démocrates vont continuer de lutter pour cela.
Je crois que cela nous montre clairement ce qu'il faut faire. Mon excellente collègue la députée de Winnipeg-Centre a présenté une motion sur le revenu minimum garanti. Nous devrions débattre de cela. Nous devrions discuter de la mise en œuvre de cette mesure pour faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte.
Le gouvernement a parlé de l'excellent travail qu'il fait en matière de logement. J'ai écouté attentivement le discours du Trône et j'ai attendu que le gouvernement parle de vraies mesures concrètes pour fournir des logements aux personnes en plein milieu de la pandémie. Juste avant le discours du Trône, le gouvernement a annoncé la construction de 3 000 logements. Il a dit qu'il s'agissait d'une réponse rapide en matière de logement. Mettons les choses en contexte. D'après un recensement des sans-abri effectué récemment, nous savons qu'il y a plus de 2 000 itinérants rien qu'à Vancouver. Trois mille unités ne suffiront pas.
La députée de a récemment fait une tournée dans sa région. L'entendre nous parler de ce qu'elle a vu, des expériences des personnes sans abri qui vivent dans ce qu'on appelle des « boîtes moisies » me serre le cœur. Il y a une telle quantité de moisissures dans ces maisons que les gens en sont malades. Des parents perdent leurs enfants parce qu'ils n'ont pas de logement adéquat, sûr, convenable et abordable. Des familles sont séparées. C'est ce que la députée appelle la colonisation moderne. C'est la réalité. Qu'est-ce qui cloche? Nous avons cette situation et le gouvernement se vante de 3 000 unités comme si c'était la solution.
Aujourd'hui, je dis que ce n'est pas suffisant. C'est un début. Les néo-démocrates font de leur mieux pour mettre de la pression sur le gouvernement par rapport à ce dossier. Il faut faire plus que discuter. Il incombe à chacun des députés de faire son travail sans se livrer à des jeux politiques ou à la partisanerie, et sans jeter de blâme. Au bout du compte, nous devons nous demander quels sont les résultats que nous produisons pour les personnes qui nous ont élus afin de les représenter.
Nous devons agir en véritables partenaires pour les gens de Vancouver-Est, les gens du campement Strathcona qui sont sans abri aujourd'hui, les personnes touchées par la crise des opioïdes, les aînés qui ont besoin d'un régime de soins de longue durée normalisés à l'échelle nationale de même que les personnes et les familles qui ont besoin de l'aide du gouvernement canadien. Nous ne devons pas nous contenter de parler, mais tenir nos promesses. C'en est assez. Ceci est un avertissement à l'intention des députés libéraux: qu'ils cessent de se féliciter et qu'ils se demandent plutôt comment ils s'y prendront aujourd'hui pour faire mieux.
:
Madame la Présidente, peu importe l'heure, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre pour régler les problèmes importants auxquels les Canadiens sont confrontés pendant la pandémie.
[Français]
Pour commencer, je voudrais reconnaître que nous sommes sur le territoire de la nation algonquine.
[Traduction]
Je tiens à exprimer ma gratitude envers la Nation algonquine pour la générosité et l'hospitalité extraordinaires dont elle fait preuve. Meegwetch.
Ce soir, j'ai vécu une expérience intéressante, car nous devions bien sûr pratiquer la distanciation sociale, et chaque parti devait réduire le nombre de députés qui pouvaient le représenter à la Chambre. J'ai participé au débat avec ma collègue de et mon collègue de . Nous nous sommes présentés à tour de rôle, alors, pendant la dernière série de votes, j'ai voté par l'entremise de Zoom. J'imagine qu'un certain nombre des députés ont aussi procédé ainsi. Il y a eu un moment sinistre où, alors que nous étions en plein vote, on pouvait entendre la voix de Donald Trump. Un des députés qui participait par conférence Zoom écoutait sans doute le débat présidentiel des États-Unis.
Si j'en parle, c'est seulement parce que je suis extrêmement heureuse d'être canadienne. Je suis très reconnaissante de pouvoir être ici ce soir avec tous les députés ainsi qu'avec tous ceux qui sont encore connectés par Zoom. Je me réjouis grandement de voir que, même lors de nos débats partisans qui peuvent parfois sembler très toxiques aux Canadiens qui nous écoutent, nous nous entendons et, dans l'ensemble, nous nous parlons respectueusement. Notre chef ne crie pas et il ne refuse pas de condamner le suprémacisme blanc. S'il le faisait, ce serait désolant, et c'est le moins que je puisse dire.
À ce sujet, je tiens à souligner ce qui fait de nous des Canadiens. Je suis heureuse que le gouvernement soit minoritaire. Je n'aime pas beaucoup les fausses majorités, où une minorité d'électeurs accorde la totalité du pouvoir au parti qui récolte le plus de sièges. Comme le député de l'a mentionné tout à l'heure, je me félicite de voir à quel point le Parlement, qui doit gérer la pandémie de COVID-19, a collaboré étroitement avec le , le secrétaire parlementaire et beaucoup d'autres pour ramener nos concitoyens chez eux. Tout au long de cette pandémie, la plupart d'entre nous ont trouvé une façon de collaborer.
Je sais gré au Nouveau Parti démocratique d'avoir collaboré avec les libéraux pour améliorer considérablement la mesure législative dont nous sommes saisis. Toutefois, force est de constater qu'elle ne règle pas tous les problèmes, et l'essentiel de mon intervention portera sur ce point.
Plus tôt dans la soirée, une députée a déclaré que le Canada était en train d'échouer, et je tiens à en parler maintenant. Nous traversons une période difficile. Tous les membres de la famille humaine sont dans la même situation, peu importe où se trouvent les gouvernements et les sociétés, même s'ils sont soudés dans des démocraties saines et prospères comme la nôtre ou dans des pays qui étaient au bord de l'effondrement avant l'arrivée de la COVID-19. Chaque pays connaît ses difficultés, à un degré ou à un autre. Je remercie Dieu de ne pas être au Brésil, où le président Bolsonaro vient de lever toutes les restrictions visant l'exploitation forestière dans les forêts de palétuviers alors que l'Amazonie est tellement sèche que la zone humide du Pantanal, qui regorge de biodiversité, est ravagée par le feu.
[Français]
C'est le patrimoine de toute notre planète, et notre planète est maintenant en feu. En Colombie-Britannique, nous avons respiré la fumée de la Californie, de l'Oregon et de Washington. Nous sommes dans l'urgence de la pandémie en même temps que nous vivons l'urgence des changements climatiques.
[Traduction]
Lorsque je regarde ailleurs dans le monde et que je vois les pays où il aurait pu m'être donné de vivre et de devenir une autre personne, je constate que le Canada n'est pas en train d'échouer; nous traversons une période difficile. Heureusement, nous travaillons ensemble, et tant que nous garderons un esprit de collaboration, nous nous en sortirons bien et nous rebâtirons en mieux. Nous serons capables de repenser notre avenir. Nous tiendrons nos promesses. Nous ne nous faisons peut-être pas tellement confiance parce que nous appartenons à des partis politiques différents, mais lorsque nous passons par-dessus nos différences politiques, nous nous faisons confiance. Si j'étais en difficulté, je pourrais appeler n'importe quelle personne ici et je sais qu'on m'aiderait. Nous sommes une famille, nous sommes tous canadiens.
Dans ce contexte, j'accueille favorablement cette mesure législative. J'espère qu'elle apaisera les inquiétudes de la plupart des Canadiens. Cela dit, elle n'englobe pas tout le monde. Il reste encore beaucoup à faire.
Les personnes handicapées sont un groupe qu'on a vraiment laissé tomber pendant cette crise. Il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté, de même que pour les entreprises. Comme l'a mentionné mon collègue de Courtenay—Alberni plus tôt, il y a tant d'entreprises qui sont en grande difficulté.
Je suis très inquiète pour le secteur du tourisme. Les Jardins Butchart sont une attraction touristique emblématique de ma circonscription. Mes collègues de l'île de Vancouver, et d'autres d'ailleurs au pays, connaissent les Jardins Butchart. Les dirigeants me disent qu'ils craignent fort de ne pas pouvoir survivre jusqu'à l'année prochaine. Leurs activités ont connu une baisse de 90 %. Ils ont dû mettre à pied 450 personnes. Ils n'ont pas d'aide. Le secteur du tourisme a donc particulièrement besoin d'une aide financière. Il faut trouver un moyen de lui donner cette aide.
Les petites entreprises, les restaurants et les compagnies de tourisme indépendants — en fait, toutes les compagnies, petites et grandes, sont encore en difficulté et nous ignorons quand la pandémie prendra fin. Je me souviens plus ou moins du début de la pandémie. Je siégeais ici, le 13 mars, et j'avais peine à croire que nous ne reviendrions pas avant le 20 avril. Cela me semblait être une période passablement longue.
Les députés se souviennent-ils de ce qu'ils ont ressenti? Nous n'avions aucune idée à ce moment-là et nous sommes toujours dans l'incertitude. Il est donc très important pour le Canada que nous restions unis.
Je veux parler de quelque chose avant de revenir au projet de loi. Thomas Homer-Dixon, l'un des plus brillants universitaires du Canada, vient de publier un ouvrage intitulé Commanding Hope, qui parle de l'importance de l'espoir pour aider les gens à tenir bon et à traverser des périodes difficiles. La sortie de cet ouvrage ne pourrait pas tomber plus à point, étant donné la double menace de la crise climatique et de la pandémie. L'auteur m'a dit que, selon des sondages de partout dans le monde, la plupart des pays favorisent une cohésion sociale plus grande qu'avant la pandémie, ce qui est encourageant. Ce n'est pas le cas des États-Unis ou du Brésil, mais la plupart des nations ressentent ce sentiment de solidarité dont mon père avait l'habitude de me parler. Il a grandi à Londres sous le Blitz.
Lors de l'une de nos nombreuses luttes contre le gouvernement de la Nouvelle-Écosse sur des questions d'environnement, mon père m'a déclaré que l'époque de la Seconde Guerre mondiale lui manquait. Je lui ai demandé comment cette période où il avait risqué à tout moment d'être victime d'une explosion pouvait bien lui manquer, et il m'a répondu que c'était parce qu'à l'époque, les gens avaient réellement l'impression que le gouvernement était de leur côté. Je crois que c'est ce qu'ils ressentent maintenant.
Depuis plusieurs générations, nous savons que nous ne pouvons pas compter sur les milliardaires pour aider les gens qui font face à de graves difficultés, parce que les milliardaires sont trop occupés à se remplir les poches. Ils ne sont pas en train de se demander comment ils pourraient recueillir de l'argent pour le reste d'entre nous.
Pour revenir au projet de loi, je suis ravie de voir les modifications apportées pour garantir que le montant des prestations s'élève à 500 $ par semaine, et non à 400 $ par semaine. Je suis extrêmement heureuse de savoir que nous tentons de déterminer comment instaurer la Prestation canadienne de relance économique, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants. En lisant attentivement le projet de loi, je constate à quel point il est difficile de cibler des groupes précis dans des projets de loi en espérant n'oublier personne.
J'aimerais donner un exemple. Évidemment, tous mes collègues ici présents en ont pris connaissance, mais je m'adresse aux insomniaques qui nous écoutent. Une personne est admissible à la prestation si elle s'occupait normalement d'un enfant de moins de 12 ans le premier jour de la semaine visée et que l'école que fréquentait l'enfant était fermée pour des raisons liées à la COVID-19; ou l'école était ouverte seulement durant certaines périodes de la journée; ou l'enfant ne pouvait pas fréquenter l'école parce qu'il avait contracté ou pouvait avoir contracté la COVID-19; ou l'enfant était en isolement sur l'avis d'un médecin, ou risquait de développer de graves complications; ou la personne qui s'occupait normalement de l'enfant n'était pas disponible pour des raisons liées à la COVID-19; ou elle s'occupait d'un membre de la famille qui nécessite des soins supervisés parce que l'installation que le membre de la famille fréquentait ou le programme de jour qu'il suivait normalement était fermé ou suspendu.
Je pourrais continuer pendant des heures. Lorsqu'on s'attarde trop aux détails pour essayer d'accommoder tout le monde, on finit inévitablement par oublier quelque chose. Ce n'est pas la première fois que je vais soulever à la Chambre l'importance de nous pencher sur un filet de sécurité plus universel. Notre système de santé fonctionne parce qu'il est universel. Si, à l'époque, Tommy Douglas avait proposé aux gens de la Saskatchewan d'établir un système de santé qui permet d'aider seulement les gens qui y sont admissibles, je ne pense pas que cela aurait été bien reçu. Si les gens sont très malades, mais qu'ils ont uniquement un montant x dans leur compte de banque, ou s'ils sont juste un peu malades, cela ne fonctionnerait pas. Un filet de sécurité sociale efficace en est un qui repose sur l'universalité. Il est grand temps que nous abordions la question du revenu minimum garanti et que nous prenions des mesures pour le concrétiser.
Nous savons que le directeur parlementaire du budget a réalisé une étude préliminaire et a conclu qu'un revenu de base garanti coûterait moins cher que la Prestation canadienne d'urgence. Un revenu de base universel représenterait une dépense énorme, mais au bout du compte, il ferait économiser de l'argent à notre société. Il la ferait économiser au chapitre des soins de santé, car la pauvreté est le plus important déterminant social de la santé. Il la ferait économiser au chapitre des services correctionnels, car il coûte beaucoup moins cher de s'assurer que les gens vont à l'école, partent du bon pied dans la vie et font des études universitaires que de les garder tous en prison. Un prisonnier coûte plus de 100 000 $ par année. Comme le montre l'ancien sénateur progressiste-conservateur Hugh Segal dans son livre intitulé Bootstraps Need Boots, il existe de multiples raisons valables et solides de passer à un revenu minimum garanti.
J'ai soulevé la question auprès de la plus tôt aujourd'hui et j'ai été bien satisfaite de sa réponse, que je vais résumer. Elle a dit que, en ce moment, on s'emploie à offrir une prestation pour remplacer la Prestation canadienne d'urgence et que la Prestation canadienne d'urgence se transformera en prestations d'assurance-emploi. À cela s'ajouteront d'autres mesures d'aide, notamment en cas de maladie, et je suis tout à fait d'accord avec les néo-démocrates que tous les Canadiens doivent pouvoir prendre un congé de maladie en cas de besoin.
Quoi qu'il en soit, la a dit que, même si l'on prend ces mesures, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres dialogues qui s'imposent. Prenons-la au mot et collaborons véritablement avec Finances Canada, le directeur parlementaire du budget, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales pour déterminer combien d'argent nous pourrions économiser si nous cessions d'adopter des programmes fondés sur la honte qui ne règlent pas le problème de la pauvreté, tels que les programmes d'aide sociale qui punissent la mère monoparentale qui retourne au travail en retranchant l'argent qu'elle gagne de ses prestations d'aide sociale ou en punissant la mère monoparentale qui cohabite avec son petit-ami en lui retirant complètement ses prestations. Ce genre de programme n'élimine pas la pauvreté; il la perpétue.
C'est dans l'intérêt de l'ensemble du pays. Il en va de la santé de notre société, de sa résilience et de sa capacité de gérer la prochaine pandémie. Nous ne pourrons pas du tout gérer la crise climatique si nous n'agissons pas rapidement. En toute franchise, le discours du Trône est plutôt inadéquat à cet égard, mais le débat de ce soir ne porte pas sur le discours du Trône, alors je vais m'en tenir à la Prestation canadienne de relance économique et aux autres dispositions du projet de loi.
Cela nous donne une idée de ce qui doit être fait, mais c'est encore insuffisant. Je suis encouragée par la réponse qu'a donnée la il y a environ 13 heures. Dans la réponse qu'elle a donnée plus tôt aujourd'hui, elle a dit qu'il faut discuter de la mise en place d'un revenu minimum garanti dans ce pays. C'est tout un progrès. Lors de la campagne électorale de 2019, les verts étaient les seuls à parler du revenu minimum garanti. Certains néo-démocrates en parlaient aussi, mais ce n'était pas dans leur programme.
Nous devons saisir cette occasion. Dans quelle mesure pouvons-nous proposer des mesures novatrices en ce moment? Cette pandémie ne touche pas seulement le Canada. Elle est mondiale. Toutes les démocraties modernes et tous les pays du G20 doivent assumer une dette et des déficits.
Nous devons voir grand. Nous devons revoir les règles. J'ai été heureuse d'entendre le dire aux Nations unies que nous devrions songer à quelque chose d'aussi important qu'une nouvelle version de la conférence de Bretton Woods. Penchons-nous de près sur ce qui peut être fait, car nous nous trouvons à un moment charnière de l'histoire.
Ce projet de loi est utile. Il ne sera pas suffisant, mais adoptons-le rapidement.