La Chambre reprend l'étude, interrompue le 27 janvier, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord saluer les gens de ma circonscription. Face à cette crise sans précédent, les gens d'Hochelaga ont été, et sont, résilients, solidaires et engagés. Je suis fière de les représenter à la Chambre.
Depuis le début de la pandémie, plus de 700 000 Canadiens et Canadiennes ont contracté la COVID-19 et plus de 18 000 en sont décédés.
Dans Hochelaga et dans l'Est de Montréal, les hôpitaux et les CHSLD ont été gravement touchés par des éclosions de la COVID-19. En ce moment, le CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal figure tristement au premier rang en matière de mortalité et d'hospitalisations. Mes pensées vont aux familles et aux amis de chacune de ces personnes touchées. Une seule vie perdue à cause de cette maladie, c'est trop.
Alors que nous faisons face à une deuxième vague, que nous voyons le nombre de cas grimper partout au pays et que ce virus évolue, il ne faut pas baisser la garde. C'est pourquoi nous avons notamment investi dans la capacité du système de soins de santé partout au pays. Le plus important, c'est de sauver des vies.
Depuis le début de cette pandémie, notre gouvernement a mis en place divers programmes pour offrir du soutien aux organismes, aux entreprises et aux familles et pour leur offrir ce qui est le plus important: un filet social et économique. Le gouvernement a investi à ce jour 407 milliards de dollars, soit près de 19 % du PIB du Canada, dans un plan d'urgence sans précédent. Ce plan se poursuivra tout au long de 2021.
Il est important de noter que, depuis le mois de mars 2020, plus de 8 dollars sur 10 dépensés pour lutter contre la pandémie l'ont été par le gouvernement fédéral. En permettant de conserver les emplois et en aidant les entreprises à traverser la tempête, nous avons évité des dommages économiques à long terme et fait en sorte que le Canada soit dans une bonne position pour se remettre de la récession causée par la pandémie de la COVID-19.
La lutte contre la COVID-19 s'est déroulée sur plusieurs fronts et de concert avec les provinces et les territoires. Nous avons investi dans la capacité à donner des soins de santé en toute sécurité et nous avons augmenté les tests de dépistage.
Alors que la pandémie évolue, notre approche évolue elle aussi. La a déposé l'énoncé économique de l'automne, qui dévoile les nouvelles mesures que nous prévoyons mettre en place alors que nous nous tournons vers la reprise économique. Le projet de loi est la première étape afin d'y arriver.
En plus des nombreux programmes et du soutien mis en place par notre gouvernement, nous avons acheté jusqu'à 429 millions de doses de sept vaccins prometteurs, soit le carnet de commandes le plus diversifié et étendu de tous les pays du monde.
Nous aurons ainsi accès à des vaccins gratuits pour tous les Canadiens et les Canadiennes qui en veulent un et nous veillerons à ce que tous les Québécois, les Québécoises et les Canadiens soient vaccinés d'ici la fin de septembre. À ce jour, près de 238 000 Québécois ont été vaccinés.
Nous avons assuré l'approvisionnement en équipement de protection individuelle pour les travailleurs de la santé en investissant 7,6 milliards de dollars pour l'acquisition rapide de plus de 2 milliards de pièces d'équipement de protection individuelle. Dans le cadre de l'énoncé économique, nous proposons d'ajouter 1,5 milliard de dollars pour continuer d'acheter l’équipement de protection individuelle nécessaire. Pour le Québec, ce sont plus de 5 millions de gants qui ont été acheminés et plus de 10 000 respirateurs.
Nous proposons également d'éliminer la TPS et la taxe de vente harmonisée sur les achats de masques et d'écrans faciaux. De plus, pour contribuer à réduire la propagation de la COVID-19 dans les bâtiments publics, nous investirons 150 millions de dollars sur trois ans, à partir de 2021, pour améliorer la ventilation. Les éclosions dévastatrices de la COVID-19 dans les foyers de soins de longue durée ont mis en évidence les lacunes en matière de normes et de soins pour nos plus vulnérables. C'est inacceptable.
Afin de veiller à ce que nos aînés et ceux qui reçoivent des soins vivent dans des conditions sûres et dignes, le gouvernement fédéral continuera de collaborer avec les provinces et les territoires pour établir de nouvelles normes nationales en matière de soins de longue durée.
Nous investirons jusqu'à 1 milliard de dollars pour créer un fonds pour la prévention et le contrôle des infections à long terme, afin d'aider les provinces et les territoires à protéger les bénéficiaires des établissements de soins de longue durée et pour appuyer les activités de prévention et de contrôle des infections.
J'aimerais rappeler l'immense travail de la Croix-Rouge canadienne dans les centres de soins de longue durée. Au Québec, il y a approximativement 280 travailleurs dans 14 centres de soins de longue durée. Dans Hochelaga, les Forces armées canadiennes ont été déployées pendant plusieurs semaines dans le CHSLD Benjamin-Victor-Rousselot et le Centre de soins prolongés Grace Dart. Je les remercie de leur aide pendant l'opération Laser et de celle qu'ils continuent à offrir.
Le confinement et la réduction des contacts sociaux durant cette pandémie ont eu de graves répercussions sur la santé mentale des gens. Il est de notre devoir de nous assurer que chaque personne au Québec et au Canada obtient de façon ponctuelle l'aide dont elle a besoin. En cette période difficile, nous investirons donc des ressources supplémentaires, soit 50 millions de dollars, pour renforcer les centres de détresse et fournir un soutien supplémentaire de 83 milliards de dollars pour le portail Espace mieux-être Canada et les services gratuits qu'il offre.
Il ne faut pas oublier nos organismes de première ligne qui travaillent extrêmement fort depuis le début de la crise. Comme mentionné dans l'Énoncé économique de l'automne de 2020, nous investirons en 2021-2022 299,4 millions de dollars dans le cadre de la stratégie de lutte contre l'itinérance Vers un chez-soi afin d'aider les refuges à prévenir la propagation du virus et à s'assurer que des places sont disponibles pour tout le monde en cette période hivernale. Depuis le début de la crise dans Hochelaga, plus de deux millions de dollars ont été alloués aux organismes qui viennent en aide aux itinérants et pour offrir un meilleur accès sécuritaire à des logements. Un montant d'un million de dollars a notamment été octroyé pour le refuge Cap-CARE, dans les locaux de l'ancien YMCA Hochelaga, qui vient en aide aux personnes en situation d'itinérance.
Le projet de loi permettra de bonifier le Fonds d'aide et de relance régionale afin d'assurer un soutien équivalent au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Celui-ci a été élargi et offre maintenant des prêts allant jusqu'à 60 000 $, dont 20 000 $ peuvent être radiés. Cette mesure a été utilisée par plus de 762 000 petites entreprises au Canada. Par l'entremise de PME MTL, cet effort a aidé de nombreuses entreprises à Montréal et représente 56 % de l'aide attribuée dans Hochelaga, Mercier et Maisonneuve, tous fonds confondus.
Ce projet de loi va aussi faciliter l'accès à la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer. Une fois qu'il aura été adopté, les entreprises pourront recevoir le montant du loyer avant qu'il ne soit payé. Cette mesure va considérablement alléger le poids financier de cette dépense fixe pour l'ensemble des entreprises et des organismes. Je pense entre autres au Théâtre Denise-Pelletier à Hochelaga, au Café des Alizés, au Pavillon d'éducation communautaire, à CARE et la Fondation des aveugles du Québec, qui pourront tous bénéficier de cette importante modification.
L'une des mesures que je trouve également essentielles dans ce projet de loi, c'est l'augmentation de l'Allocation canadienne pour enfants, majorée de 1 200 $ pour chaque enfant de moins de 6 ans. Dans Hochelaga, en 2019, plus de 9 000 familles et 15 000 enfants ont pu bénéficier de l'Allocation canadienne pour enfants. Au Canada, environ 1,6 million de familles bénéficieront de cette augmentation.
Je suis fière de faire partie d’un gouvernement qui est là pour soutenir les gens d’Hochelaga, du Québec et de partout au pays. J’ai discuté avec de nombreux citoyens et citoyennes, des organismes et des entreprises qui reçoivent le soutien essentiel du gouvernement. Nous continuerons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour limiter les pertes d’emplois et les répercussions de la COVID-19.
Lorsque cette crise aura pris fin, nous serons mieux placés, ensemble, pour une relance socioéconomique plus équitable et durable. J’espère que tous les députés à la Chambre voteront en faveur de ce projet de loi. Nous devons rester vigilants, solidaires et engagés face à cette pandémie.
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Madame la Présidente, nous sommes en train de débattre d'un projet de loi qui est censé appuyer les Canadiens en cette pandémie. Certes, il est important d'appuyer les Canadiens, mais la pandémie dure depuis maintenant un an et je me demande si le gouvernement fait fausse route.
Il y a un an, lorsque les députés ont uni leurs efforts au beau milieu des premiers confinements, des restrictions et des mesures destinées à aider les Canadiens ont été mises en place pour donner le temps aux gouvernements de comprendre la nature de la COVID-19, son mode de propagation et les populations les plus vulnérables, et de déterminer comment instaurer des systèmes et le nécessaire pour produire des produits thérapeutiques et des vaccins et pour préparer adéquatement les hôpitaux. C'était il y a un an.
Je veux prendre un moment pour souligner qu'on a fait des miracles. Des vaccins ont été mis au point, de même que des produits thérapeutiques et des tests de dépistage rapide. Toutefois, dans un pays du G7 comme le Canada, ce sont là toutes des choses qui auraient dû être mises en place à grande échelle à ce stade-ci. Nous voilà en train de débattre d'un projet de loi — bien sûr l'appui est important, mais il est rendu nécessaire parce que le gouvernement ne semble pas avoir de solution en vue. C'est extrêmement problématique.
On continue de demander aux Canadiens de faire davantage de sacrifices et de renoncer aux espoirs qu'ils nourrissaient, que l'on pense aux emplois, à la relance, aux retrouvailles, à la sécurité ou à la santé mentale, sans qu'il y ait une solution en vue. C'est ainsi parce que nous n'avons pas l'information requise du gouvernement fédéral pour entrevoir l'issue de cette pandémie.
Je vais donner un exemple très personnel des répercussions de cette situation sur le plan humain. Je veux parler de mon cousin Eric. Mon père vient d'une grande famille francophone et catholique, qui compte huit frères et sœurs, des dizaines de petits-enfants et des dizaines d'arrière-petits-enfants. Aucun d'entre nous n'a grandi dans la richesse, mais tout le monde a travaillé fort.
À Noël, mon cousin Eric m'a téléphoné. Âgé de 27 ans, il est sur le point de se marier, ce qui est une excellente nouvelle. En temps normal, ce serait une grande raison de célébrer, mais deux choses m'ont vraiment dérangée pendant notre conversation. D'abord, j'ai remarqué à quel point il semblait avoir perdu tout espoir. Tout le monde qui le côtoie sait que, habituellement, il a un grand sens de l'humour et qu'il est toujours très positif. Voici toutefois la première chose qu'il m'a dite: « Je ne vois pas comment nous pourrons acheter une maison. » Il n'avait aucune idée de ce qu'il pourrait faire, et cette option n'était plus du tout envisageable pour eux. C'est inacceptable. Il m'a raconté que sa fiancée Jessica et lui traversaient une période très difficile.
Jessica est une femme d'affaires. Elle a mis sur pied une entreprise de toilettage de chiens qui réussit très bien mais qui a dû fermer à plusieurs reprises à cause des restrictions imposées. Quant à Eric, il travaille dans une usine de fabrication de boîtes. Il se sent diminué chaque fois qu'il dit à quelqu'un où il travaille, ce que je trouve épouvantable puisqu'il fait partie des travailleurs essentiels durant la pandémie. Parmi tous ceux qui écoutent ce discours aujourd'hui, combien ont reçu un colis livré dans une boîte au cours de la dernière année?
Ces projets de loi n'aident aucunement Eric et Jessica. Il faut admettre, en toute honnêteté, que les interventions du gouvernement avantagent principalement certaines classes sociales. Nous n'avons pas vraiment redonné espoir aux gens qui travaillent dans les usines de fabrication de boîtes, dans les épiceries et en première ligne, des gens dont la vie est en jeu parce que ce sont eux qui risquent le plus d'être infectés par le virus actuellement. Ce qu'ils désirent, ce n'est pas de recevoir la PCU éternellement. Ils souhaitent plutôt avoir des conditions de travail sécuritaires et avoir la possibilité d'avancer. Eric et Jessica veulent avoir les moyens de payer des noces et d'acheter une maison. Je ne vois rien, dans le projet de loi à l'étude ni dans les interventions du gouvernement, qui prévoit une date de fin.
Si ce projet de loi faisait ce qu'il est censé faire, il inclurait des choses comme le nombre de personnes vaccinées au Canada. Il faudrait commencer à fixer des objectifs pour les vaccinations et pour le nombre de tests de dépistage rapide déployés dans des usines comme celle où Eric travaille pour éviter d'avoir à continuer à imposer des restrictions aux Canadiens sans leur indiquer ce que cela leur apporte en retour. C'est la réalité.
Nous ne cessons d'imposer de nouvelles restrictions aux Canadiens, sans leur dire, cependant, quand et dans quelles conditions ces restrictions seront levées. Cela devrait préoccuper tous les députés. Si tout se passe si bien, pourquoi ne peut-on pas dire aux Canadiens quand on verra la lumière au bout du tunnel?
Hier, j'ai posé au une question toute simple: est-ce qu'un Canadien vacciné serait soumis aux mêmes restrictions en matière de voyage que les autres? Il n'avait pas vraiment de réponse. Pourquoi? Pourquoi ne peut-on pas parler de meilleurs systèmes plutôt que de se limiter à des couvre-feux, des quarantaines dans des hôtels et plus de restrictions encore, alors qu'on a des outils comme les tests de dépistage rapide, qui n'ont pas encore été déployés dans le pays?
Le pays attend toujours des vaccins et nous n'avons pas de date pour leur arrivée. Le gouvernement doit assumer son rôle de chef. Il doit travailler avec tous les partis au Parlement et tous les premiers ministres provinciaux, de quelque couleur politique qu'ils soient, afin d'avoir un plan pour que nous n'ayons pas à revenir sans cesse au Parlement pour prolonger des restrictions qui nous obligent à payer des gens parce que nous les privons de leur liberté, de leur routine et d'espoir, sans parler de l'incidence négative que tout cela a sur leur santé mentale.
Je n'accepte pas que nous en soyons là. Nous avons le même débat que nous avions il y a un an. Pourquoi? Je pourrais accepter la situation et dire à Eric et Jessica que nous en sommes là, si d'autres pays ne nous avaient pas montré qu'on pouvait mieux faire les choses. Nous devons commencer à indiquer dans les projets de loi et les mesures de ce type des dates précises et des plans de relance concrets. C'est ce qui manque dans ce projet de loi à l'heure actuelle.
Pour parler franchement, nous esquivons notre responsabilité de parlementaires, parce que la somme d'argent que nous dépensons pour ces mesures provisoires ne fait qu'hypothéquer l'avenir de personnes comme Eric et Jessica. Bien entendu, nous devons aider les Canadiens en confinement, mais nous ne faisons que dépenser toujours davantage. Je sais que les gens détestent parler de la dette, mais le pays s'endette tellement que le paiement des intérêts sur la dette, comme le paiement minimum pour une carte de crédit, limitera la capacité du Canada à financer des programmes comme celui des logements abordables plus tard.
Chaque fois que nous devons faire un paiement d'intérêts à un autre pays en contrepartie de l'argent que nous dépensons maintenant pour des mesures temporaires, une route, un hôpital ou un complexe de logements abordables ne pourra pas être construit plus tard en conséquence. Nous faisons le choix de maintenir ces mesures temporaires, plutôt que de concevoir un plan à long terme. Voilà ce qui ne va pas. Voilà ce qu'il nous manque.
Je comprends que nous débattons des éléments techniques des programmes et de la possibilité de les prolonger, mais les gens ne veulent pas dépendre indéfiniment de la PCU. Ils ne veulent pas être contraints de recevoir du soutien à long terme; ils veulent de l'espoir et une solution pour sortir de la pandémie.
Ces outils existent, mais ils n'ont pas encore été déployés au Canada. Le gouvernement doit se prendre en main. Il doit commencer à répondre aux questions, comme celle de savoir si les restrictions de voyage seront rattachées à la vaccination d'ici une date donnée, ou quels sont les points de données dont nous avons besoin et comment nous les obtiendrons. Le gouvernement devrait faire le point à la population canadienne. Il ne peut pas continuer de priver les gens de leur liberté et de l'espoir d'une vie meilleure sans présenter de plan.
Le gouvernement dépense des sommes exorbitantes, mais je ne suis toujours pas en mesure de dire à Eric et à Jessica s'ils pourront organiser un mariage l'an prochain. Je ne sais pas s'ils auront toujours besoin de la PCU. Je ne sais pas si Jessica pourra reprendre ses affaires. C'est inacceptable pour tout le monde, indépendamment de l'allégeance politique, d'en être rendu là un an après le début de la pandémie. Nous devons exiger mieux. Eric, Jessica et tous les Canadiens méritent mieux. Ils méritent une lueur d'espoir, et c'est pour cela que nous devrions nous battre.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , mais j'aimerais d'abord me faire l'écho de bon nombre d'observations faites à la Chambre à propos du Mois de l'histoire des Noirs. J'aimerais plus particulièrement saluer mon collègue Kaycee Madu, ministre au gouvernement provincial de l'Alberta, dont la circonscription provinciale est partagée entre ma circonscription et celle d'Edmonton Riverbend. Le ministre Madu est le tout premier Noir de l'histoire du pays à occuper la fonction de ministre de la Justice au sein d'un gouvernement provincial ou fédéral. Je tiens donc à lui offrir mes félicitations en ce Mois de l'histoire des Noirs.
En Alberta, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur la contribution de membres de la communauté noire comme le légendaire John Ware, le tout premier Noir à élever des bovins dans la province, dont on disait qu'il pouvait mettre à terre un bouvillon et sauter sur des bovins pendant qu'il conduisait un troupeau, ainsi que Violet King Henry, la toute première femme noire à joindre le Barreau au Canada. Ce mois est une excellente occasion de souligner la contribution exceptionnelle de cette communauté à la société albertaine.
Le Mois de l'histoire des Noirs, c'était la partie plaisante de mon intervention. Passons maintenant au projet de loi , dont on a moins de raisons de se réjouir. Je vais d'abord parler de l'augmentation fulgurante de la dette par le gouvernement pendant la pandémie. Le Canada est le pays qui a le plus creusé sa dette par habitant parmi tous les pays du G7 et du G20. La dette du Canada devrait atteindre 1,1 billion de dollars cette année. Cela, c'est seulement la dette du fédéral. La dette des provinces devrait aussi être aux environs de 1 billion de dollars. Or, ces chiffres ne prennent pas en compte les dettes fédérales liées aux sociétés d'État et aux pensions.
Qu'avons-nous obtenu avec cet endettement? Notre pays est celui qui dépense le plus par habitant de tout le G7, celui qui a versé le plus d'aide, mais c'est également lui qui se retrouve avec un des plus hauts taux de chômage du G7. Le taux de chômage au pays n'est dépassé que par celui des cancres économiques que sont l'Italie et la France. Nous faisons à peine mieux qu'eux. Le taux de chômage au Canada est de seulement 0,3 % inférieur à celui de la France et de 0,4 % à celui de l'Italie. Qu'en est-il du reste du G7? Le taux de chômage au Canada, malgré toutes ces dépenses, est de 41 % supérieur à la moyenne du G7.
En mai dernier, au plus fort de la pandémie, le taux de chômage du Canada était à peu près le même que celui des États-Unis, soit de 14 %. Les données les plus récentes de l'Organisation de coopération et de développement économiques datent de décembre, lorsque Trump était encore au pouvoir et que les États-Unis avaient un taux de chômage de 6,7 %. Le nôtre était de 8,6 %. Le Royaume-Uni, probablement dévasté par la COVID-19 bien plus que tout autre pays du G7, a un taux de chômage de 5 %. L'Italie a été durement frappée par la première et la deuxième vague de COVID-19, mais son taux de chômage est à peine au-dessus du nôtre en ce moment; de surcroît, il est actuellement inférieur à ce qu'il était avant la pandémie. Comment se fait-il que le Canada ne soit pas dans une meilleure situation?
Qu'en est-il de l'avenir? Que prévoit-on pour l'économie? Le Fonds monétaire international a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour cette année de 31 %. Il ne savait pas pourquoi et il n'en a pas précisé les raisons. Je pense que le gouvernement libéral l'ignore aussi. Il n'y a pas de plan pour l'avenir, donc il a probablement juste haussé les épaules à titre d'explication. Cependant, que constatons-nous si nous comparons la situation du Canada avec celle du reste du monde? Le Fonds monétaire international a revu à la hausse ses prévisions de croissance de 5,7 % pour l'économie mondiale, alors que celles du Canada ont chuté de 31 % par rapport aux prévisions précédentes.
Pour en revenir à la dette, les sociétés d'État — mis à part le fait qu'elles sont techniquement censées gérer leurs propres finances — ont un passif d'environ 400 ou 500 milliards de dollars. Le passif non capitalisé des régimes de pension de la fonction publique a augmenté et se situe à environ 100 milliards de dollars. Certains disent que la dette globale atteint 1 billion de dollars, mais elle se chiffre en fait à environ 1,5 billion de dollars. J'invite les députés à bien réfléchir à cela. Et c'est sans compter le fait que la faiblesse des taux d'intérêt aura des répercussions négatives sur le passif des pensions de retraite.
La nous dirait que tout va bien et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Ma collègue de Calgary m'a devancé en évoquant la chanson Don't Worry, Be Happy de Bobby McFerrin, mais il semble que ce soit le message du gouvernement. On nous dit de ne pas nous inquiéter parce que les taux d'intérêt resteront bas ad vitam æternam. Mais le hic, c'est que ce ne sera pas le cas. Le Canada est tributaire de l'économie mondiale. Si les États-Unis augmentent leurs taux d'intérêt, le Canada sera forcé de payer davantage pour le service de la dette.
La affirme que nous ne devons pas nous inquiéter et que le Canada a contracté la dette pour longtemps. Or, lorsqu'on jette un coup d'œil au fonctionnement des emprunts, on constate que plus la période d'emprunt est longue, plus la durée des obligations qui y sont associées est longue et, partant, plus les intérêts sont élevés. Si on consulte le site Web de la Banque du Canada, on constate que les intérêts sont de trois à huit fois plus élevés pour une dette à long terme par rapport à une dette à court terme.
Il ne suffit pas de miser sur des taux d'intérêt nuls à perpétuité ou de se dire qu'on n'aura jamais à rembourser tout cet argent. Les taux vont finir par augmenter, c'est inévitable; nous nous retrouverons alors au même point qu'à l'ère Chrétien-Martin, et nous devrons couper dans les services publics et les transferts en santé.
Que prévoit le gouvernement pour sortir de cette spirale? Qu'entend-il faire pour stimuler l'économie? Son plan entier repose sur un slogan volé à Joe Biden: nous allons rebâtir en mieux. Le voilà, son plan.
Le taux de chômage dans le secteur touristique et hôtelier atteint des niveaux astronomiques, mais pas de problème: nous allons rebâtir en mieux. Les compagnies aériennes menacent de s'effondrer, mais pourquoi s'en faire? Nous allons rebâtir en mieux. Le secteur énergétique albertain est mis à mal par l'incurie du gouvernement et son incapacité à faire avancer le moindre dossier, dont celui de Keystone — à moins que ce soit une question de volonté —, mais il n'y a rien à craindre, puisque nous allons rebâtir en mieux. Je regrette, mais ce n'est pas avec des slogans que les gens vont payer leurs factures et ce n'est pas ce qui va nous aider non plus à rebâtir en mieux.
Nous n'avons aucune cible budgétaire. Il y a quelques années, quand on leur a demandé quand le pays renouerait avec l'équilibre budgétaire, les libéraux ont commencé par répondre que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes, pour ensuite dire que ce serait au cours de la troisième année. Ils ont ensuite affirmé qu'ils visaient un ratio dette-PIB de 27,5 %, puis de 30,5 %, avant de dire qu'il fallait s'en tenir à un ratio dette-PIB décroissant. Ils en sont présentement aux garde-fous fiscaux.
La nous dit qu'il n'y a pas lieu de nous inquiéter, que nous aurons des garde-fous fiscaux pour nous guider. Qu'avait donc à dire le directeur parlementaire du budget à propos de ces garde-fous? En plus de les trouver absurdes, il dit qu'ils sont contradictoires et incompatibles. Cela fait peur. La ministre des Finances dit que nos garde-fous se fonderont sur le nombre d'heures travaillées et le niveau de chômage.
Qu'entend le directeur parlementaire du budget par « incompatibles » et « contradictoires »? Le niveau de chômage peut diminuer, mais, selon les prévisions du directeur parlementaire du budget, le nombre d'heures travaillées diminuera lui aussi puisque nous avons une main-d'œuvre vieillissante et, par conséquent, moins de gens qui travaillent, moins de personnes qui participent à la population active et, donc, moins d'heures travaillées. Notre nouvelle cible budgétaire est qualifiée d'absurde par le directeur parlementaire du budget. Encore une fois, il n'y a pas de plan.
Il n'y a aucun plan concernant les 100 milliards de dollars dépensés par les libéraux pour stimuler la relance. Le directeur parlementaire du budget estime que la plupart, voire la totalité des emplois perdus seront recouvrés d'ici 2021-2022, c'est-à-dire au moment où les mesures de relance devraient se concrétiser.
Donc, essentiellement, le gouvernement ignore quels sont ses garde-fous fiscaux. Il dit qu'il dépensera environ 100 milliards de dollars au cours des prochaines années, mais cela ne se concrétisera qu'au moment où, selon le directeur parlementaire du budget, le chômage sera revenu au niveau où il était avant la pandémie. Encore une fois, quel est le but de ces 100 milliards de dollars? Le gouvernement ne semble pas en avoir la moindre idée. Où s'en va notre dette? Le gouvernement ne semble pas en avoir la moindre idée.
Je reviens sur les propos de ma collègue de Calgary concernant les vaccins. Les vaccins sont essentiels pour que nous puissions nous sortir de la situation actuelle. Dieu merci, Pfizer, Moderna, les scientifiques et les grandes sociétés pharmaceutiques ont fait des miracles et ils ont réussi à produire des vaccins. Encore faut-il que ces vaccins soient administrés aux Canadiens.
Dans ma circonscription, on trouve Fred Russell: un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale qui a 102 ans. C'est un homme formidable. Il a encore toute sa tête et il ne se fait pas prier pour danser. Il s'agit probablement d'un des 10 derniers survivants du raid sur les plages de Dieppe. Il s'est retrouvé en Normandie, il a participé à la libération de Dieppe avec les troupes canadiennes et il a combattu à travers la France, la Hollande et l'Allemagne. De la mi-septembre, soit environ deux semaines après la déclaration de guerre du Canada, jusqu'après le jour de la Victoire en Europe, il était à l'étranger pour servir son pays. Or, cet homme est enfermé dans sa chambre dans un établissement de soins pour aînés, où il ne peut pas voir sa famille, ses amis ni personne d'autre parce qu'il n'a pas accès au vaccin.
Cet homme a défendu le Canada. Il a été là quand le Canada a eu besoin de lui. Où est donc le Canada maintenant qu'il a besoin d'un vaccin? Les libéraux rabâchent toujours les mêmes arguments selon lesquels tous les Canadiens pourront se faire vacciner un jour. Or, cela ne suffit pas pour Fred Russell, qui a tout donné pour le Canada, et cela ne suffit pas non plus pour les Canadiens.
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Madame la Présidente, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi . J'apprécie beaucoup la contribution de mon éminent collègue.
Le projet de loi porte sur des éléments de l'énoncé économique de l'automne, qui maintient les Canadiens dans l'ignorance quant à l'avenir financier de notre grand pays. Il n'y a cependant rien d'étonnant à cela, puisque le dernier budget présenté par le gouvernement remonte à 2019. Deux années se sont écoulées sans que nous ayons vu un autre budget. En cette période très incertaine, les Canadiens ont besoin que le gouvernement leur offre des certitudes quant à l'état des finances du pays. Ils veulent avoir l'assurance qu'on maîtrise la situation.
Cependant, nous en sommes au point où le a choisi de se plier à la volonté du président des États-Unis, Joe Biden, lorsque celui-ci a annulé le projet Keystone XL, ce qui est essentiellement la première décision qu'il a prise depuis son élection. Nous savons que ce projet aurait créé des milliers d'emplois pendant une période où nous avons désespérément besoin d'en créer, tout particulièrement dans l'Ouest, et qu'il aurait généré des milliards de dollars de revenus alors que le pays a besoin d'accroître ses recettes en raison des dépenses qui augmentent très rapidement. On peut difficilement croire que les libéraux n'étaient pas heureux de la décision du président d'annuler ce projet, puisque cette décision représente une victoire idéologique pour leur parti et un dur coup pour le secteur canadien de l'énergie.
L'exploitation de notre plus importante ressource a été bloquée par les libéraux, qui ont fait augmenter considérablement la dette nationale. Comment les dépenses fédérales pourront-elles aider le pays à se remettre de la crise après la pandémie? Pendant que le gouvernement fédéral propose des dépenses de relance d'une ampleur sans précédent, quelle vision a-t-il à proposer à notre pays? Comment les générations à venir pourront-elles financer les engagements qu'on prend aujourd'hui?
Quel que soit le plan ou la façon dont il dépensera l’argent, le gouvernement libéral a pris l’habitude de tenir les Canadiens dans l’ignorance jusqu’à ce qu’il en fasse l’annonce officielle. Autrement dit, il n’y a pas de consultation préalable. Le gouvernement a annoncé un investissement de 100 milliards de dollars dans les infrastructures sur les 10 prochaines années, mais aucun plan n’a été présenté à cet effet. Comment le gouvernement va-t-il distribuer cet argent? Quels projets auront la priorité? C’est à se demander s’il a vraiment un plan.
Comment pourrait-on imaginer que le gouvernement se contente de faire une annonce en fanfare sans avoir un plan bien ficelé? Quelle que soit l’importance de l’annonce ou des résultats escomptés, les Canadiens sont laissés dans l’ignorance quant à la façon dont leur argent sera dépensé. Dans ces conditions, comment pouvons-nous espérer cette véritable renaissance économique dont nous avons désespérément besoin? Comment pouvons-nous nous lancer dans la bataille avec les deux mains liées, alors que le secteur qui exploite nos précieuses ressources est étouffé et mis à mal par le gouvernement?
Le secteur manufacturier croule sous les impôts et la réglementation, à telle enseigne que des fabricants de partout au Canada, y compris dans ma circonscription, Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes, plient bagage pour aller s’installer dans des pays plus accueillants, où ils ne seront pas étouffés par la réglementation et une fiscalité toujours plus lourde. Leur avenir est trop incertain au Canada, pays où ils ont pourtant mis à profit leur talent et consacré temps et argent pour créer des emplois. Ils ne sont plus capables de supporter le fardeau qu'on leur impose.
Le secteur énergétique, qui emploie des travailleurs partout au Canada, n’a cessé d’être le souffre-douleur des libéraux. Leur idéologie antipétrole fait complètement fi du fait que les habitants de ma circonscription sont obligés de chauffer leur maison et de prendre leur voiture pour aller travailler. Ils n’ont pas le choix. Ils sont obligés d’utiliser du pétrole et du gaz naturel au quotidien.
Je n’arrive pas à croire qu’un gouvernement canadien préfère que nous utilisions du pétrole provenant de pays comme l’Arabie Saoudite, où les femmes et les minorités sont maltraitées et où les gens sont persécutés pour leur orientation sexuelle, plutôt que d’utiliser du pétrole propre de l’Ouest du Canada, qui est exploité de façon éthique et conformément aux normes environnementales les plus sévères au monde. Même si je n’arrive pas à le croire, c’est pourtant ce qui se passe. Les conservateurs estiment, eux, qu’il faut encourager le secteur canadien des ressources naturelles à produire, à recruter et à innover. La renaissance économique du Canada commence chez nous et doit faire fond sur nos forces, que nous devons bien connaître.
Quand on voit que le gouvernement n’hésite pas, à la moindre occasion, à récompenser ses amis et des gens bien placés, cela signifie qu’il préfère la voie de la corruption à celle d’une approche collégiale. En tout cas, cela amène les Canadiens à se poser des questions et à refuser à leur gouvernement la confiance dont il a besoin dans cette période d’incertitude.
C’est peu dire que la démission de la gouverneure générale est une nouvelle désolante. Ancien membre des Forces armées canadiennes, j’ai le plus grand respect pour la fonction de commandant en chef, mais en même temps, je ne suis pas surpris que ça se termine mal étant donné que c’est le qui a choisi lui-même la titulaire de ce poste. C’est comme cela que ça fonctionne avec ce gouvernement. On sert d’abord les amis libéraux. Nous voyons constamment des exemples qui montrent que les libéraux servent leurs amis avant de servir les Canadiens.
Il faut que le gouvernement accepte de collaborer avec les partis de l’opposition avant la présentation d’un projet de loi, et non pas après. Quand il leur est arrivé d’apporter des rectificatifs à des lois, bien souvent, ces rectificatifs leur avaient été proposés par l’opposition, avant la présentation du projet de loi. Et même si le Parti conservateur et les autres partis de l'opposition préfèrent l’approche collégiale, nous n’en avons pas pour autant retardé l’adoption des projets de loi qui nécessitaient un consentement unanime lorsqu’il a été question de venir en aide aux Canadiens. Nous étions conscients que les Canadiens avaient besoin de cette aide de toute urgence.
S’agissant des plans de dépenses des libéraux, les Canadiens sont laissés dans la plus grande ignorance. Il en va de même de leur plan de reprise économique après la pandémie de COVID-19, pour aider les Canadiens à retrouver une vie normale et pour mettre fin au confinement. Aujourd’hui, les Canadiens ne reçoivent pas les vaccins dont ils ont besoin. Les tests rapides n’ont pas été déployés à un rythme qui aurait permis aux gens de reprendre une vie normale et de retourner au travail.
Les Canadiens et les habitants de ma circonscription de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes attendent de leur gouvernement non seulement de belles paroles, mais des actions concrètes. Il faut que les Canadiens aient la capacité d’exploiter tout leur potentiel pour pouvoir repartir au combat et en sortir plus fort que jamais. Il faut de la transparence, de la coopération et une approche collégiale de la part du gouvernement. Dans ces conditions, les conservateurs seront prêts à participer.
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement cherche désespérément des solutions miracles et propose des projets de loi à la va-vite, sans permettre un débat et une consultation adéquats et sans informer les Canadiens. Dès le début, des électeurs de la circonscription m’ont dit qu’ils se sentaient abandonnés par le gouvernement et par ses initiatives irréfléchies et mal ficelées. Ce fut le cas, par exemple, des petits entrepreneurs qui n’étaient pas admissibles au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, de ceux qui savaient qu’une subvention salariale de 10 % ne leur permettrait pas de s’en sortir, et de tous ceux qui n’étaient pas admissibles à la PCU. Au lieu de donner aux Canadiens l’aide dont ils avaient besoin, le gouvernement a préféré aider ses amis. À preuve, les pouvoirs considérables qu’il a essayé d’arracher au tout début de la pandémie et qui lui auraient donné la capacité de taxer et de dépenser sans aucun contrôle parlementaire pendant des années. Demander un chèque en blanc n’a rien à voir avec l’approche collégiale que le gouvernement revendique, mais que les Canadiens attendent toujours.
Peu importe la façon dont les libéraux ont contourné ou enfreint les règles pour se servir eux-mêmes, les conservateurs continueront de leur demander des comptes. Nous savons que le a saisi l'occasion que lui a offerte la pandémie de récompenser ses amis de l'organisme UNIS, l'organisme qui avait donné un demi-million de dollars à des membres de sa famille. Ensuite, le gouvernement a confié l'administration d'un contrat d'un demi-milliard de dollars à ses amis.
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Madame la Présidente, je vais donc recommencer en espérant qu'il n'y aura pas de problème.
Je suis heureux de me joindre à la Chambre à partir de chez moi, à Sudbury, dans la capitale minière. Je suis ravi de parler d'un projet de loi qui jette les bases d'un avenir prospère et vert qui suivra cette pandémie.
Je suis fier de faire partie d'une collectivité qui, depuis des générations, joue un rôle clé dans l'économie des ressources naturelles du Canada. Ce faisant, nous avons contribué à créer la richesse qui finance nos hôpitaux, nos écoles et nos routes partout au Canada.
Je suis également fier de la façon dont nous nous appuyons les uns les autres. Bien que cette ville ait pris de l'expansion et se soit diversifiée, il y a encore un véritable sentiment d'appartenance à la collectivité. Cette année, beaucoup d'entre nous, dans ma communauté, faisaient des gestes simples, mais avec une grande signification, comme aider un voisin, un ami, un membre de la famille ou même un étranger. Certains ont aidé un voisin aîné à rester en santé et en sécurité en allant chercher son épicerie ou ses prescriptions. D'autres ont fait du bénévolat pour des organismes comme le refuge local pour femmes. Un groupe de propriétaires de voitures anciennes a fait le tour de la ville en faisant crier leurs klaxons en appui aux travailleurs de la santé.
L'un de ces grands cœurs se nomme Kass Bazinet. Cette jeune fille de 22 ans a perdu son emploi en raison de la COVID-19, mais elle n'a pas perdu ses talents musicaux. L'esprit créatif de Kass s'est mis au travail lorsqu'elle a appris que la jeune fille d'une amie faisait des cauchemars au sujet de la pandémie. Elle s'est présentée un jour dans le stationnement sous le balcon de l'appartement de la famille. Pendant que Tiffany l'écoutait avec ses yeux grands ouverts, Kass a interprété des chansons du film favori de la petite fille, La Reine des neiges. Les cauchemars se sont arrêtés. Kass a ensuite chanté d'autres chansons à d'autres enfants effrayés et à des personnes âgées vivant seules.
Malheureusement, il y a des choses que les bénévoles ne peuvent pas faire. Lorsque des petites entreprises ferment leurs portes et que des travailleurs comme Kass sont mis à pied, le gouvernement du Canada doit intervenir, et c'est ce que le projet de loi vise. En adoptant ce projet de loi, nous concrétisons les nombreuses mesures de l'énoncé économique de l'automne. Comme la ministre des l'a dit à l'époque, cela faisait partie du plus important programme d'aide économique depuis la Seconde Guerre mondiale. Cet énoncé économique décrit les mesures prises par le gouvernement pour répondre à la COVID-19. En même temps, ce projet de loi va jeter les bases d'un rebond économique une fois le virus vaincu.
D'autres ont mis l'accent sur les mesures prévues dans le projet de loi C-14 pour aider les particuliers, les collectivités et les entreprises à se relever. J'aimerais souligner les mesures prises, dont une en particulier pour accroître l'excellent travail que Ressources naturelles Canada fait déjà pour les Canadiens. Avec l'adoption de ce projet de loi, Ressources naturelles Canada obtiendra 150 millions de dollars sur trois ans pour accroître notre infrastructure de véhicules zéro émission. Le réseau comprend déjà plus de 400 bornes de recharge et on travaille à en construire le double. Ce dernier investissement renforcera la confiance du public à l'égard de la disponibilité de ces stations au moment et aux endroits où elles sont nécessaires.
Ensuite, le gouvernement propose un montant de 2,6 milliards de dollars sur sept ans pour aider les propriétaires à investir dans l'efficacité énergétique de leur maison. Des subventions allant jusqu'à 5 000 $ aideront jusqu'à 700 000 propriétaires de logements et d'habitations à économiser de l'argent, tout en apportant sa contribution pour aider le Canada à atteindre les cibles de l'Accord de Paris, c'est-à-dire la carboneutralité d'ici 2050.
Enfin, et c'est sur ce point que je me concentre aujourd'hui, si le projet de loi C-14 est adopté, Ressources naturelles Canada recevra plus de 3 milliards de dollars sur 10 ans pour planter 2 milliards d'arbres. Cet investissement particulier trouve un écho auprès des Canadiens parce que nos forêts sont très importantes pour nous. Les parcs urbains rendent nos villes plus viables. Ils nous ont permis de reconnecter avec la nature et avec nous-mêmes. C'est un endroit où les enfants jouent, où les couples tombent amoureux et où les familles, en particulier celles qui vivent dans des appartements, peuvent passer la journée dehors.
Les résidants de notre ville peuvent se rendre au parc Bell à Sudbury pour jouer ou simplement se promener et respirer en admirant la beauté de la nature. Ils peuvent aussi assister à un concert estival en après-midi ou en soirée à l'amphithéâtre Grace Hartman du parc qui surplombe le magnifique lac Ramsey. À quelques kilomètres à peine de là, nous pouvons visiter l'aire de conservation du lac Laurentien. Cet endroit est célèbre dans ses activités spectaculaires d'observation d'oiseaux ainsi que de randonnées panoramiques en été. Nous pouvons également nous promener en raquettes et faire du ski de fond après une bonne chute de neige.
[Traduction]
Ces endroits font partie de l'âme canadienne. Les gens vont en Europe pour admirer des cathédrales et en Asie pour visiter des temples. Les forêts sont nos cathédrales et nos temples. Cependant, elles font plus que nous apporter la santé, des rires et des souvenirs; elles nous aideront également à sauver la planète des pires conséquences des changements climatiques.
Leur capacité à absorber le carbone en fait un élément essentiel du vaste plan du gouvernement visant à atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Voilà pourquoi le et le vont bientôt créer un comité consultatif d'experts.
Le comité sera composé de personnes qui peuvent nous aider à maximiser les réductions d'émissions au moyen de solutions axées sur la nature, telle que l'augmentation de la capacité des forêts, des prairies, des terres humides, des...
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Madame la Présidente, je me joins aujourd'hui aux députés à partir de la ville ensoleillée de Saskatoon, et c'est avec plaisir que je vais parler du projet de loi .
Ce n'est une surprise pour personne au Canada si je dis que 2020 et 2021 sont des années sans précédent. La pandémie de COVID-19 a d'énormes répercussions sur la façon dont les Canadiens vivent, s'occupent de leur famille et de leur entreprise, gèrent leurs finances, poursuivent leurs études et bien plus. À cause d'elle, des millions de Canadiens sont sans emploi et de nombreuses entreprises ont été contraintes de limiter leurs services ou de fermer leurs portes. Malheureusement, certaines ne pourront jamais rouvrir.
En Saskatchewan, nous avons perdu plus de 8 000 emplois entre novembre et décembre 2020 — en un mois seulement — et nous avons constaté une baisse de plus de 27 000 emplois entre décembre 2019 et décembre 2020. Nous devons prendre des mesures afin de soutenir les familles, les travailleurs et, bien sûr, les entreprises.
Comme les députés le savent, au début de la pandémie, nous avons vu apparaître des programmes comme la Prestation canadienne d’urgence et la Subvention salariale d’urgence du Canada qui visaient à aider les Canadiens sans travail à payer leurs factures et les entreprises en difficulté à garder leurs employés au travail. Cependant, dès le départ, ces programmes comportaient certaines lacunes intrinsèques. Par exemple, la subvention salariale originale était trop faible et la prestation d’urgence laissait pour compte de nombreux travailleurs et étudiants. Avec l’apport de l’opposition et les pressions qu’elle a exercées sur le gouvernement, certains de ces problèmes ont été résolus. Par exemple, la subvention salariale a été portée à 75 %.
Cependant, des lacunes majeures demeurent, du fait du manque de programmes et de mesures de soutien pour certains secteurs. Au comité du patrimoine, nous avons entendu parler des problèmes vécus par les artistes, les festivals, les organisations sportives locales et nationales, les musées, les journaux et d’autres institutions essentielles à nos collectivités au Canada.
Entre février et juillet 2020, le PIB du secteur des arts, du divertissement et des loisirs a chuté de plus de 50 % par rapport au PIB de l’ensemble des industries canadiennes, qui a reculé d’environ 5 à 6 % au cours de la même période. L’emploi dans ces secteurs a aussi chuté de plus de 50 %, contre environ 20 % pour l’emploi total. Ces groupes nous ont parlé du manque de financement disponible pour eux et leurs organisations et du fait que les sommes que le gouvernement ne cessait d’annoncer ne filtraient pas jusqu’à eux de façon appréciable. Ils craignaient de devoir fermer leurs portes pour de bon.
Même lorsque la pandémie sera derrière nous, peu importe quand cela surviendra, les choses ne reviendront simplement pas à la normale. Il faudra beaucoup de temps aux entreprises et aux organisations de ces secteurs pour reconstituer leur clientèle et accumuler les ressources et les réserves financières pour soutenir la production et le personnel aux niveaux antérieurs à la COVID. Ces lacunes ne créent pas seulement des problèmes à court terme, elles sont l’assurance de problèmes à long terme.
Lorsque nous examinons d’autres secteurs pour voir où l’économie canadienne est touchée, nous tombons sur l’annulation du pipeline Keystone XL dans l’Ouest. Lorsque le nouveau président des États-Unis a annoncé qu’il annulait les autorisations que l’administration précédente avait accordées, ce fut un coup dur pour l’industrie et l’économie de l’Ouest canadien, qui était déjà en difficulté. La réalité, c’est que nous devons remettre au travail le plus grand nombre possible de gens dans toutes les régions du Canada et dans tous les secteurs, et c’est précisément ce que le projet Keystone XL doit faire.
Malheureusement, tout comme il l’avait fait lorsque l’administration Obama avait bloqué l’expansion de Keystone XL pour la première fois, le semble tout à fait heureux de courber l’échine et de permettre aux Américains de jeter simplement le projet à la poubelle sans trop rechigner. La perte de ce projet, et des nombreux autres que le a lui-même soit annulés soit réglementés à un tel point qu’ils ont été abandonnés, ne fera que rendre la relance encore plus difficile, en particulier ici dans l’Ouest canadien.
Nous devons aussi tenir compte de l’importance d’obtenir et de distribuer des vaccins pour amorcer la reconstruction de notre économie et aider les Canadiens à retourner au travail. Il n’y a pas de relance possible sans vaccination généralisée.
Cela m’amène à une question que j’entends tous les jours de la part de nos concitoyens: quand cela va-t-il arriver? La vérité, c’est que nous n’avons pas de réponse claire de la part du gouvernement. Il aime bien se vanter de son succès en ce qui concerne l’achat de vaccins, mais nous prenons du retard sur nos alliés. Les États-Unis, Israël, le Royaume-Uni et d’autres pays dans le monde entier devancent toujours le Canada en ce qui concerne la vaccination de leurs populations.
Mon bureau reçoit des appels d’établissements de soins et de résidences pour personnes âgées et de personnes à haut risque ou immunosupprimées. Quand auront-elles leur tour? C’est une bonne question. Les entreprises se demandent quand elles pourront rouvrir en bonne et due forme, sans craindre de devoir fermer à nouveau.
Les Canadiens entendent parler de personnes qui sont vaccinées dans d’autres pays à des échéances précises et ils trouvent frustrant de voir notre gouvernement fédéral avancer à pas de tortue. Les provinces ont été claires: elles n’ont pas assez de vaccins et n’arrivent pas à répondre à la demande. Dimanche, en Saskatchewan, 88 personnes seulement ont été vaccinées. C’est une province qui compte près de 1,2 million d’habitants et seules 88 personnes ont été vaccinées.
En conséquence, les confinements et les fermetures vont durer beaucoup plus longtemps. La pression exercée sur les finances individuelles et familiales, les difficultés auxquelles des entreprises au bord du gouffre sont confrontées et la pression exercée sur la santé mentale des Canadiens vont malheureusement durer beaucoup plus longtemps.
D’après des chiffres rendus publics et des reportages, il est évident que le Canada prend de plus en plus de retard. La semaine dernière, nous n’avons pas reçu une seule dose du vaccin de Pfizer. Les premiers ministres et autres dirigeants mondiaux ont sans tarder téléphoné à Pfizer pour avoir des explications, mais le ne s’en est pas soucié avant que la population et l’opposition fassent pression sur lui. Ce n’est pas le genre de leadership dont nous avons besoin aujourd’hui dans notre pays.
Je tiens à souligner l’importance de regarder vers l’avenir et de planifier l’après-pandémie.
Le Canada a maintenant un déficit qui dépasse de loin tout ce que nous avons pu voir dans notre vie. La dette nationale est à un niveau record. Nous avons perdu des milliers d’emplois et beaucoup trop d’entreprises ont dû fermer leurs portes.
Nous savons qu’après la pandémie, notre économie sera nettement différente de celle que nous connaissions avant la pandémie. Nous devons nous y préparer.
Nous savons aussi que la relance prendra du temps. Tourisme Saskatoon me dit que la relance ne prendra pas des mois, mais des années. Sa nouvelle PDG m’a avoué, la semaine dernière, que l’industrie touristique dans cette province et au Canada peut faire des plans pour 2024. Aux actualités aujourd’hui, on rapporte qu’un certain nombre d’hôtels du centre-ville de Saskatoon sont sur le point de fermer pour de bon. Ce n’est pas une bonne nouvelle.
Nous devons établir un plan qui assurera la stabilité économique et qui donnera aux entreprises canadiennes, petites et grandes, les outils dont elles ont besoin pour se développer et se rétablir. Nous avons aussi besoin d’un plan qui encourage les nouvelles entreprises. Nous avons besoin d’un plan qui reconnaît les réalités auxquelles notre pays est confronté tout en tenant compte de la nécessité de réduire le déficit et d’assurer une gestion économique stable et responsable.
Malheureusement, comme je pense que les Canadiens y sont trop habitués, le gouvernement ne semble pas avoir de plan. Il n’y a pas de feuille de route claire. Le gouverne plutôt au jugé. Son seul plan consiste à déclencher des élections au moment où cela lui sera le plus favorable, ce qui pourrait survenir au printemps.
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Madame la Présidente, avant de commencer mon discours, j'aimerais souligner que cette semaine est la Semaine nationale de prévention du suicide, avec pour thème « Parler du suicide sauve des vies ». À cet effet, j'aimerais saluer et souligner le travail exceptionnel fait par les gens du Centre d'écoute et de prévention suicide de Drummond, qui sauve des vies. Pensons-y, particulièrement cette semaine.
Il y a trois sujets que j'aimerais aborder. Ce sont trois sujets qui me tiennent à cœur et à propos desquels on pourrait faire mieux.
Le premier, c’est le développement d'Internet haute vitesse et des technologies de télécommunication, au sens large puisque je veux aussi parler de téléphonie cellulaire. On en a beaucoup parlé dans les derniers mois, voire les dernières années. On a même réussi à faire admettre à tous qu'un accès efficace et équitable à Internet haute vitesse était un service essentiel pour l'ensemble des Québécois et des Canadiens.
Si l'on en parle encore aujourd'hui, c'est parce qu'il semble que les bottines n'ont pas encore tout à fait suivi les babines même si l'on a beau dire que c'est un service essentiel. Je conviens que beaucoup d'annonces sont faites et que beaucoup d'argent semble être investi dans différents programmes. Cependant, ce service est encore plus essentiel dans le contexte actuel de la pandémie, du confinement qui en résulte et du respect des règles sanitaires qui s'impose. En effet, les familles doivent faire du télétravail et utiliser beaucoup de bande passante, les élèves font du téléapprentissage et utilisent eux aussi beaucoup de bande passante, sans oublier nos divertissements qui passent beaucoup par Internet. Bref, c'est un service extrêmement essentiel, mais dont l'accès demeure extrêmement inégal pour les Québécois et les Canadiens de partout au pays, particulièrement ceux qui vivent en région éloignée.
Si l'on détermine que c'est un service à ce point essentiel, le montant de 1,8 milliard de dollars qu'on a investi pour en accélérer le déploiement n'est peut-être pas suffisant. Le gouvernement du Québec a comme objectif de brancher tous les Québécois d'ici l'automne 2022. Il y en a qui disent que c'est utopique, alors que d'autres continuent d'y croire. Je pense que c'est tout à fait possible si l'on y met les moyens. Je crois donc qu'il est temps que le gouvernement s'attelle à la tâche, plus qu'il ne le fait maintenant. Il doit non seulement investir plus d'argent dans le déploiement d'Internet haute vitesse spécifiquement en région — ce qu'il a à cœur, je le reconnais —, mais aussi assortir de conditions les subventions qu'il accorde. Ces conditions pourraient notamment exiger du bénéficiaire d'une subvention gouvernementale qu'il s'engage à couvrir chacune des portes qui se trouvent dans le secteur où il doit déployer Internet.
Il en va de même pour la téléphonie cellulaire. Il est impensable que la couverture cellulaire et Internet soit complètement inadéquate dans des zones densément peuplées relativement proches de centres urbains. Je pense ici à Saint-Majorique-de-Grantham, une municipalité dans ma circonscription qui se trouve à environ quatre minutes du centre-ville de Drummondville, et la situation est semblable à Saint-Joachim. Pareille situation est irréaliste en 2021, particulièrement dans un contexte où l'on impose aux gens de rester chez eux, de télétravailler et de faire du téléapprentissage.
Je pense qu'il y a moyen de faire bien mieux de ce côté-là et qu'il faut le faire rapidement, car la relance économique va en dépendre. Nos habitudes ne reprendront pas automatiquement dès la fin de la pandémie comme elles étaient auparavant. Il y aura un besoin accru de services Internet et de développement économique pour les régions, où les entreprises doivent souvent choisir entre déménager dans un centre urbain ou rester dans le village où elles se sont développées. J'ai beaucoup de citoyens dans ma circonscription qui se demandent quand tout cela va être réglé. Je suis convaincu que ce problème existe dans les circonscriptions de chacun de mes collègues, à part ceux qui sont dans des villes très densément peuplées.
Le deuxième sujet que je voulais soulever, c'est les médias régionaux et la culture. Mon collègue en a parlé tout à l'heure dans son discours. Avant la pandémie, avant l'arrivée de la crise, on parlait déjà de l'état de précarité extrême dans lequel se trouve la presse écrite, les médias régionaux en particulier, et on était déjà en train de mettre en place des programmes pour venir en aide à nos médias régionaux. Puis est arrivée la crise, avec pour effet, non pas d'atténuer les problèmes, mais bien de les amplifier.
En cours de route, quelques mesures ont été proposées qui ont été bien reçues. Je dois l'admettre et je dois d'ailleurs souligner la sensibilité dont fait montre le à ce sujet, qui a tenté d'instaurer différentes mesures.
Cependant, les médias se demandent présentement comment les priorités sont gérées par le gouvernement. Il s'agit d'une urgence, celle de l'assaut des GAFAM, ces géants du Web qui s'approprient la tarte publicitaire dont vivaient les médias régionaux. Personne ne fait quoi que ce soit à ce sujet actuellement et la question est repoussée à l'on ne sait trop quand. Les dernières nouvelles faisaient état du printemps, ce qui était assez encourageant. Pour les médias régionaux, par contre, c'est une question de survie et cela fait plusieurs mois qu'on en parle et qu'on sonne alerte. C'est à se demander s'il y a vraiment quelqu'un qui entend et qui comprend l'urgence de la situation de nos médias écrits.
Le tourisme et les grands événements ont eux aussi été très touchés. Ils sont d'ailleurs reconnus comme faisant partie des secteurs durement touchés par la pandémie. Le tourisme est un secteur qui a besoin de prévisibilité. Les gens qui y travaillent sont extrêmement créatifs. On leur dit que les choses doivent changer et qu'ils doivent s'adapter, et ce sont les mieux placés pour trouver des façons créatives de réorienter leurs activités et de se conformer aux diverses règles de la santé publique.
Je vous donne l'exemple du Village québécois d'antan à Drummondville, qui propose un thème pour chacune des saisons. L'été, des comédiens animent le village. L'automne, le village hanté sur le thème de l'Halloween est un attrait touristique extraordinaire. Dans le temps des Fêtes, le village illuminé, féérique, plonge les visiteurs dans l'ambiance des Noëls d'antan.
Jusqu'ici, l'équipe du Village a eu quelques mois pour voir venir les choses dans le contexte de la pandémie et elle a préparé un attrait fantastique qui a fait du bien aux visiteurs. L'équipe y est parvenue parce qu'elle avait vu venir les choses. Cependant, personne ne sait encore quoi que ce soit pour l'été qui s'en vient. Si l'on pouvait dire à l'équipe qu'on lui accorde telle aide financière, cela lui permettrait de créer quelque chose et de développer des concepts, de se réinventer et de pouvoir accueillir les visiteurs qui passeront dans notre merveilleuse région de Drummond. Cependant, cela prend de la prévisibilité.
Il y a deux mois, un programme a été annoncé, le Programme de crédit pour les secteurs très touchés, mais aucun détail n'a été annoncé depuis. Pourtant, des entreprises touristiques comme le Village québécois d'antan auraient besoin de connaître ces détails et de savoir de quels fonds elles vont disposer pour réussir à créer de nouveaux attraits.
En dernier lieu, je veux parler un petit peu d'environnement et de changements climatiques. Nous recevons beaucoup de courriels de nos concitoyens nous demandant de nous préoccuper de l'environnement et des changements climatiques en pensant à la relance. On nous demande une relance verte et équitable. En décembre, le gouvernement a présenté son plan de réduction des gaz à effet de serre, pour combattre les changements climatiques, mais, encore une fois, on voit que les bottines ne suivent pas nécessairement les babines.
Je vous donne l'exemple d'une entreprise de ma circonscription, Soprema. En 2017, Environnement et Changement climatique Canada a annoncé des modifications au Règlement sur les substances appauvrissant la couche d'ozone et les halocarbures de remplacement, imposant aux entreprises qui fabriquent des isolants de mousse plastique d'utiliser un agent gonflant doté d'un moindre potentiel de réchauffement de la planète, ou PRP. À l'époque, les agents utilisés avaient un PRP d'environ 750, une valeur que les entreprises devaient désormais faire passer à 150.
Les trois entreprises se partageant le marché des agents gonflants, Dupont, Owens Corning et Soprema, se sont donc attelées à la tâche en 2017. Les deux premières entreprises citées sont des géants américains. Le 18 juin 2020, Soprema annonce qu'elle a respecté le délai et qu'elle est prête pour 2021. Cependant, au mois d'août, on apprend qu'une dérogation a été accordée à Dupont, lui permettant de continuer à utiliser son produit cinq fois plus polluant sous prétexte d'infaisabilité économique, ce qui est une vraie plaisanterie.
Des démarches sont alors entreprises pour faire casser cette décision dénuée de bon sens et qui crée une iniquité épouvantable dans le marché, d'autant plus que le nouveau produit coûte évidemment plus cher à produire. Dupont dispose à ce moment-là d'un avantage économique absolument inacceptable. Des démarches sont entreprises, mais demeurent sans réponse, rien ne se passe et, en janvier, nous apprenons que, au lieu d'avoir corrigé le tir, Environnement et Changement climatique Canada accorde aussi une dérogation à Owens Corning, en plus d'offrir de l'aide à Soprema pour qu'elle aussi puisse obtenir une dérogation.
Cela veut dire qu'au lieu d'appliquer la nouvelle réglementation en matière de lutte contre les gaz à effet de serre et le changement climatique, on nivelle par le bas, on punit les bons élèves et on fait en sorte qu'une entreprise comme SOPREMA soit pénalisée, vu les pertes qui se chiffrent à des millions de dollars, plutôt que d'être récompensée pour ses efforts en la matière.
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Madame la Présidente, je vous remercie de me permettre de reprendre le débat. J'aimerais également remercier grandement les services techniques de leur appui.
[Traduction]
Nous prévoyons d’augmenter notre couverture forestière de 1,2 million d’hectares, soit une superficie deux fois plus grande que celle de l’Île-du-Prince-Édouard. Ce faisant, nous réduirons les émissions globales de 12 mégatonnes d’ici 2050, tout en créant plus de 4 000 emplois. Il y a d’autres avantages. Cet engagement permettra également de créer davantage d’habitats pour les espèces sauvages, d’améliorer la biodiversité et de renforcer notre capacité de restaurer l’habitat des espèces en péril, comme le caribou boréal et les oiseaux migrateurs.
Il s’agit néanmoins d’une entreprise complexe qui prend du temps. Nous devons travailler en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux qui possèdent et gèrent 90 % des forêts du Canada. Bien sûr, nous devons collaborer avec les groupes autochtones, en continuant de renforcer les capacités et en mettant l’accent sur les partenariats.
Nous devons également faire face aux retards causés par la pandémie. Voilà pourquoi, au début de la pandémie, notre gouvernement a accordé 30 millions de dollars pour aider les petites et moyennes entreprises du secteur forestier, y compris les entreprises de plantation d’arbres, afin de compenser les coûts des mesures de sécurité de la COVID-19. Cela a permis d’assurer la sécurité des travailleurs dans les collectivités voisines, tout en permettant de mettre en terre avec succès plus de 600 plants.
Si nous abordons cette question avec prudence, c’est que la plantation d’arbres est une entreprise complexe et délicate, comme je l’ai déjà mentionné. Nous devons planter le bon arbre au bon endroit et au moment voulu, et veiller à ce que les jeunes arbres et les jeunes plants des pépinières survivent et nous apportent leurs bienfaits à long terme. Par exemple, quels arbres choisissons-nous pour que les nouvelles forêts ou les zones reboisées puissent résister au réchauffement climatique, ou quels arbres et techniques permettront de restaurer des habitats particuliers et comment nous assurons-nous que les arbres nouvellement plantés près des rues des villes survivent dans leur environnement urbain?
De toute évidence, le gouvernement fédéral ne peut pas y parvenir tout seul, et c’est pourquoi nous parlons également avec les municipalités et les groupes communautaires, les organisations non gouvernementales et les entrepreneurs verts, les organisations philanthropiques et de conservation, les universités et les collèges, et les collectivités et les organisations autochtones. Il s’agit en effet d’une initiative énorme et complexe, et l’une des entreprises de plantation d’arbres les plus ambitieuses au monde. Nous pensons qu’elle portera ses fruits sur plusieurs générations, bien au-delà de 2050. Nous commencerons par planter des arbres dans les zones urbaines du Canada ce printemps.
Je conclus en disant que cette pandémie a été éprouvante et souvent effrayante pour nos plus jeunes enfants et nos personnes âgées vulnérables, mais qu’elle nous a aussi aidés à voir la forêt à travers les arbres, à reconnaître ce à quoi nous tenons, notamment notre monde naturel, sa capacité de rétablir la santé de notre planète et son rôle dans la reconstruction de notre économie de la bonne manière, avec des emplois durables et des collectivités dynamiques.
J’invite tous les députés à soutenir le projet de loi afin que nous puissions y parvenir.
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Madame la Présidente, c’est un plaisir de travailler avec mon collègue au comité des ressources naturelles.
Je ne suis certainement pas d’accord en ce qui concerne les conclusions de mon collègue selon lesquelles la plantation de 2 milliards d’arbres n’aidera pas l’environnement. Notre objectif est d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, de sorte que l’affirmation du député voulant que nous ne devions même pas commencer est absurde, étant donné qu’il nous faut bien commencer quelque part. Il s’agit de mobiliser les collectivités, les familles et les provinces pour y parvenir.
Je dois dire que dans ma région de Sudbury, où le paysage a été dévasté il y a 40 ans, nous avons planté 14 millions d’arbres au cours des 30 dernières années, ce qui a beaucoup fait pour notre collectivité. Le député dit que vouloir planter des arbres est vertueux et constitue un signal vertueux. Encore une fois, je ne suis pas d’accord.
Quant à l’autre point que mon collègue a soulevé, en ce qui concerne le directeur parlementaire du budget, s’il lit le rapport, il verra que celui-ci a dit qu’en gros, il est difficile d’avancer des estimations et qu’elles pourraient être erronées, mais que c’est l’estimation de base. Cela dit, de nombreuses organisations au Canada ont communiqué avec moi pour me dire que les calculs, dans le rapport du directeur parlementaire du budget, sont tout à fait erronés. Ils sont fondés sur l’Ontario au coût de 3 $ par arbre à planter, alors que la plupart de ceux dont j’ai entendu parler coûtent moins d’un dollar par arbre à planter.
Tenons-nous-en aux faits. Ce programme est bon pour le Canada. Il est bon pour les familles et il est bon pour tout le monde.
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Madame la Présidente, j'aimerais commencer par rendre un hommage particulier encore une fois.
Cela fait longtemps qu'on en parle, mais cela fait un an que nous sommes plongés dans la pandémie. Je rends hommage aux travailleurs de la santé, notamment les gens dans les hôpitaux, les infirmières, les préposés aux bénéficiaires, les médecins et ainsi de suite. On les voit aux nouvelles, on voit des images et des reportages. Il y a aussi la santé mentale qui est liée à cela, le stress et l'anxiété. Ces gens sont en première ligne, ils sont là et je dirais qu'ils sont au front de la guerre que nous menons.
Notre travail est de nous organiser pour qu'ils aient les outils pour faire leur travail, mais malheureusement ce n'est pas assez. Il s'agit d'ailleurs d'un des problèmes. Au Bloc québécois, nous n'arrêtons pas, depuis un an, de demander des transferts en santé. De l'argent a été dépensé pendant la pandémie par le gouvernement fédéral, mais, si on avait obtempéré au désir du gouvernement provincial d'augmenter les transferts en santé depuis des années, on n'aurait pas vécu ce qu'on a vécu. On n'aurait pas vécu la crise qu'on a vécue comme on l'a vécue. C'est un problème majeur.
Tous les premiers ministres provinciaux ont demandé l'augmentation des transferts en santé au gouvernement fédéral, mais le gouvernement fédéral n'a pas accepté cela. Cela aurait aidé nos gens sur le terrain et nos travailleurs de la santé qui, eux, travaillent jour après jour pour nous protéger de cette pandémie, mais ce n'est pas arrivé. Je rends hommage aux travailleurs de la santé qui sont là et à tous ces gens. Je les remercie du fond du cœur.
Aujourd'hui je veux parler du fait qu'on entend souvent les gens, surtout les députés du gouvernement, dire qu'ils sont heureux de parler du sujet en question lorsqu'ils se lèvent à la Chambre. Moi, au contraire, je ne suis pas heureux du tout de parler de ce qui suit. Ce sont des problèmes très importants, notamment le logement.
Le logement est un des indicateurs les plus importants de la pauvreté, et je ne suis pas content d'avoir à dire qu'on n'y arrive pas. Le gouvernement n'y arrive pas, et nous ne faisons pas notre travail qui est de fournir aux gens un logement. Par exemple, dans le projet de loi visant à mettre en œuvre certaines mesures contenues dans l'énoncé économique de l'automne dernier, présenté par la , on annonce comme nouvelle mesure la bonification d'initiatives de financement de la construction de logements locatifs.
Cela était déjà prévu dans la Stratégie nationale sur le logement. Ce n'est pas mauvais en soi, mais ce sont surtout des prêts qui servent à construire des logements qui ne sont pas abordables dans 80 % des cas. Quand ils sont abordables, les loyers de ces logements peuvent monter jusqu'à 2 000 $ à Montréal. Je ne sais pas qui peut se payer un loyer de 2 000 $ à Montréal, mais c'est ce que donne ce programme. Cela va même jusqu'à 2 400 $ dans les villes comme Québec et Gatineau. Ce n'est pas ce que j'appelle des logements abordables.
Québec a une approche reconnue plus sociale et communautaire. J'ai parlé avec des collègues du gouvernement fédéral qui sont impliqués dans le logement à Toronto et à Vancouver; ils reconnaissent l'approche sociale et communautaire du gouvernement du Québec. Elle permet à des gens de se loger à un montant équivalent à moins de 25 % de leur revenu. C'est une approche majeure, et on appelle cela le logement social. On veut des investissements en logement social.
Le logement est une compétence provinciale, comme la santé. Nous nous obstinons avec le gouvernement fédéral pour lui dire que ce n'est pas de ses affaires. La santé n'est pas de ses affaires; le logement n'est pas de ses affaires. Ce sont des compétences provinciales. Tout ce que nous demandons au gouvernement fédéral, c'est de donner l'argent pour que nous puissions loger les gens. D'ailleurs, nous envoyons la moitié de nos impôts à Ottawa. Le Québec envoie 50 milliards de dollars à Ottawa. C'est important. Cela serait bien qu'on nous renvoie la balle pour que nous puissions protéger nos gens.
Le 22 novembre 2017, le gouvernement du Canada a annoncé la Stratégie nationale sur le logement. C'est une grande stratégie. Il a mis beaucoup d'argent là-dedans. Comme le logement est une compétence provinciale, le Québec aurait dû avoir sa part des investissements. Pourtant, cela a pris trois ans de négociations et d'ententes. Finalement, cet automne, de l'argent a été versé. Il s'agissait de 3,8 milliards de dollars, dont 1,9 milliard du gouvernement fédéral et 1,9 milliard du gouvernement provincial. Cela va permettre de construire entre 2 000 et 4 000 logements; or les besoins sont quatre fois plus nombreux.
Pendant ces trois années, le gouvernement du Québec ne pouvait pas faire avancer la construction de logements sociaux. Il n'avait pas les fonds. Cet été, je suis allé me promener. Il y avait de tentes sur la rue Notre-Dame. Il y avait gens issus de l'itinérance, mais pas seulement. La crise est assurément difficile pour les itinérants classiques, les gens qui ont des problèmes de santé mentale et de consommation. C'est très difficile.
Toutefois, la pandémie a créé une nouvelle itinérance. Des gens qui étaient au bord du précipice, qui occupaient un emploi précaire et qui habitaient en colocation ont perdu leur travail lors de la pandémie, et ils se sont retrouvés à la rue. Il y en avait beaucoup sur la rue Notre-Dame; j'en ai vu plusieurs lorsque j'y suis allé. Si l'entente avait été signée en 2017, si le fédéral avait réglé ce contentieux avec Québec, on aurait pu éviter ce qui est arrivé à ces gens. On aurait pu éviter ce qui est arrivé sur la rue Notre-Dame. On aurait pu loger nos concitoyens. C'est important, c'est majeur.
J'irais même plus loin que cela. Il y a deux semaines, un itinérant autochtone est décédé, probablement à cause du froid, dans une toilette chimique située à quelques portes d'un refuge où il avait l'habitude d'aller. Si l’on avait signé l'entente il y a quelques années, cette personne ne serait pas décédée. On aurait pu construire des logements pour les personnes itinérantes autochtones au centre-ville de Montréal, ce qui aurait pu permettre de sauver la vie de cette personne. Cela a donc des répercussions majeures, souvent tragiques. La non-signature de l'entente pendant trois ans a eu des répercussions importantes. Je n'en reviens pas. Je le répète, c'est l'un des indicateurs de pauvreté les plus importants, et il a fallu attendre trois ans.
Je ne peux m'empêcher de penser que si le Québec était indépendant, les dossiers liés à la santé et au logement auraient été réglés très rapidement. Nous dépenserions l'argent là où sont les besoins. Nous nous assurerions de loger et de soigner nos concitoyens. L'indépendance est la solution magique pour les Québécois.
Je vais donner un autre exemple de situation où le Québec aurait été mieux servi par lui-même. Cet automne, on a mis en œuvre l'Initiative pour la création rapide de logements. En soi, ce n'est pas mauvais. On a investi 1 milliard de dollars pour loger nos concitoyens en période de pandémie. C'est bien, sauf que le Québec s'est encore fait complètement avoir. Seules deux villes du Québec ont reçu une part des 500 premiers millions de dollars dédiés aux grandes villes. On a fait un genre de classement de 15 grandes villes canadiennes relativement à leurs besoins en matière d'itinérance. On a décidé d'accorder 200 millions de dollars à Toronto. C'est majeur.
La population du Québec représente 23 % de la population canadienne, et, dans le cadre de cette initiative, nous n'avons reçu que 12 % des 500 premiers millions de dollars. C'est totalement inacceptable. On a accordé 56 millions de dollars à Montréal et 8 millions de dollars à Québec. On n'a rien accordé à Gatineau, ni à Longueuil, ni à Laval, ni à Rouyn-Noranda, ni à Jonquière, ni à Gaspé. Pourtant, il y a des problèmes partout. Nous nous sommes fait avoir.
Pour ce qui est de l'autre volet de 500 millions de dollars, le Québec a fait preuve de fermeté. Il a décidé que cela allait passer par lui, ce qui est logique et normal. Ainsi, il a pu financer des projets à hauteur de 116 millions de dollars, ce qui n'est pas mauvais. Toutefois, il faut investir davantage dans le logement. C'est essentiel de le faire pour aider nos concitoyens. Au Québec, le problème est tout de même grave. Il y a 300 000 ménages qui sont considérés comme étant en besoin impérieux de logement, ce qui est tout de même majeur. De plus, ce sont des chiffres qui datent d'avant la pandémie.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dit il y a quelques semaines que les besoins en matière d'itinérance avaient doublé à Montréal. Si, auparavant, environ 3 000 personnes étaient situation d'itinérance à Montréal, il y en a désormais autour de 6 000. Au Québec, 80 000 ménages dépensent plus de 80 % de leur revenu pour se loger. Ce sont des chiffres qui datent d'avant la pandémie. C'est inacceptable.
En ce moment, 40 000 ménages québécois, dont 2 000 à Longueuil et 23 000 à Montréal, sont en attente pour obtenir un logement HLM. Bref, les besoins sont immenses. Je manque de temps. D'ailleurs, nous manquons toujours de temps pour parler des choses importantes dans ce Parlement.
Mon message est le suivant: on a investi de l'argent dans le logement, mais les besoins sont 10 fois plus grands que l'argent qui a été investi au Québec dans la dernière année. Il faut donc que le gouvernement fasse des investissements. Il faut s'occuper de nos concitoyens et il faut les loger. Je le répète, c'est un des indicateurs de pauvreté les plus importants. Quand on est bien logé, cela aide beaucoup. Nous devons loger nos concitoyens, nous devons nous occuper d'eux.
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Monsieur le Président, l'intervention que je fais aujourd'hui pour parler du projet de loi sort de l'ordinaire plus plusieurs raisons. Tout d'abord, bien que la Chambre compte moins d'occupants que par le passé, c'est toujours un immense privilège d'intervenir pour représenter mes concitoyens de Provencher et débattre des enjeux actuels du Canada, notre merveilleux pays. Deuxièmement, la situation est inhabituelle puisque les énoncés économiques ne mènent pas, typiquement, à une mesure législative. Cela sort de l'ordinaire.
Troisièmement, l'énoncé en question est le premier document significatif s'apparentant à un budget que les libéraux produisent depuis 2019, soit depuis près de 650 jours. Ce n'est pas un budget, bien sûr, mais comme les libéraux refusent catégoriquement de présenter un budget depuis 2018, je me réjouis d'avoir l'occasion de débattre du projet de loi .
Je suis membre du Comité permanent des finances, qui vient de terminer ses consultations prébudgétaires et qui prépare son rapport. Le Comité doit maintenant examiner les recommandations des Canadiens et en faire la synthèse dans un rapport en énonçant tous les besoins soulevés par la population canadienne, d'un océan à l'autre, à l'intention de la . J'espère que la ministre accordera à ce processus tout le sérieux qu'il mérite, que sa réponse sera réfléchie, et qu'elle établira un plan réaliste pour les finances du pays.
Les conservateurs ont été clairs dès le début de la pandémie: nous voulons que les Canadiens qui vivent des difficultés en raison de la COVID-19 obtiennent l'aide dont ils ont besoin. Nous reconnaissons la situation difficile dans laquelle se retrouvent beaucoup de personnes, y compris celles qui doivent respecter des restrictions sanitaires contraignantes qui réduisent considérablement leur bien-être. Il incombe au gouvernement non seulement de soutenir les Canadiens à traverser la crise, mais d'établir un plan pour aider notre pays à se relever. J'ai dit plus tôt que tout porte à croire que le gouvernement n'a pas de plan, et qu'en omettant de planifier, il se prépare à l'échec.
C'est tout à fait normal qu'un gouvernement prenne rapidement des mesures lorsqu'il est confronté à une crise. On ne peut pas s'attendre à la perfection quand on essaie de comprendre à la hâte un phénomène inouï et inattendu. Cependant, cela fait maintenant un an que la COVID-19 est apparue de façon concrète sur l'écran radar du Canada. Le gouvernement a eu beaucoup de temps pour préparer un robuste plan économique à long terme pour le pays. Nous savons maintenant où les répercussions ont été les pires. Nous savons qui a été durement frappé. Ces connaissances nous permettent de prévoir des mesures pour l'avenir: un plan qui offre une voie de sortie aux Canadiens pour que les choses puissent revenir à la normale.
Une mesure concrète que les libéraux pourraient prendre immédiatement est d'établir une cible budgétaire guidée par de solides principes fondamentaux qui servira de point de référence pour gérer la situation et offrir une certaine stabilité sur laquelle nous pourrons établir des politiques. Les principes des cibles budgétaires sont absents du plan du gouvernement libéral.
Le Conseil canadien des affaires définit les cibles budgétaires comme suit:
[...] des plafonds ou des limites théoriques aux niveaux de dépenses publiques, de déficits et de dettes que les gouvernements sont prêts à atteindre dans leur politique financière. Ils ont de nombreux objectifs, notamment:
1. Maintenir la confiance des prêteurs et des marchés mondiaux [...];
2. Établir un climat favorable aux investissements pour les entreprises;
3. Assurer une certaine discipline financière au sein du gouvernement [...];
4. Veiller à ce que le gouvernement possède la capacité de répondre aux futurs chocs économiques et crises imprévues.
Concrètement, il s'agit de créer de bons emplois pour les Canadiens. Il s'agit de créer les conditions qui permettent aux petites entreprises locales de réussir et de prospérer. Il s'agit de permettre aux mères et aux pères de nourrir leur famille. Cependant, il s'agit aussi de permettre aux gouvernements de financer de façon durable les services sociaux dont beaucoup de gens dépendent: les soins de santé, l'éducation et le filet de sécurité sociale. La responsabilité financière ou une cible budgétaire indique aux Canadiens que le gouvernement n'agit pas seulement dans son propre intérêt immédiat, mais aussi dans l'intérêt actuel et futur du Canada.
En octobre, l'ancien directeur parlementaire du budget, Kevin Page, a dit au National Post qu'il y avait un coût rattaché à l'absence de plan financier et qu'il était juste de dire que nous n'avons actuellement aucune stratégie financière. Il a ajouté que la question est de savoir où se trouve le gouvernail du gouvernement, c'est-à-dire la stratégie qui nous guide tout au long de la pandémie de COVID-19 jusqu'à la reprise suivant la pandémie. Nous n'en avons pas.
Dans un article du Globe and Mail paru en novembre, Mostafa Askari, Sahir Khan et M. Page ont écrit ce qui suit:
Tous les gouvernements ont besoin de contraintes. Les politiciens n'aiment pas augmenter les impôts. Il y a un parti pris contre les déficits. Une dette plus élevée peut être synonyme d'instabilité économique à l'avenir. Elle peut réduire la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour faire face au prochain ralentissement économique. Les contraintes indiquent aussi les intentions des gouvernements en matière de politiques et sont essentielles pour promouvoir la responsabilité.
Les libéraux refusent de se fixer une cible budgétaire parce qu'ils veulent continuer à éviter de rendre des comptes quant à leurs dépenses. Nous sommes confrontés à un déficit historique de près de 400 milliards de dollars. La dette fédérale totale atteindra 1,1 billion de dollars cette année et la dette fédérale, en pourcentage du PIB, a augmenté de manière spectaculaire. Plus que jamais, les Canadiens méritent qu'on fasse preuve de responsabilité et de transparence.
C'est avec cela en tête que je veux parler de la partie 7 du projet de loi. Dans cette partie du projet de loi, les libéraux proposent de modifier la Loi autorisant certains emprunts et la Loi sur la gestion des finances publiques en augmentant le pouvoir d'emprunt du gouvernement fédéral du Canada de 1,1 billion de dollars à 1,8 billion de dollars. J'ai des années d'expérience dans le secteur financier et pourtant, ces chiffres m'apparaissent colossaux. Cette augmentation est considérablement plus importante que ce dont le gouvernement a besoin pour passer le cap du prochain exercice financier et elle favorise, en outre, un alourdissement énorme de la dette nationale alors que le gouvernement refuse d'établir une cible budgétaire et se refuse à être transparent.
Si les libéraux utilisaient leurs propres cartes de crédit dans ces transactions, ce serait une chose, mais c’est la carte de crédit du pays qu’ils utilisent, en sachant pertinemment que ce sont les Canadiens qui gagnent durement leur vie qui se retrouveront, en fin de compte, avec une facture qu’il faudra probablement payer au moyen d’augmentations d’impôt et sur des générations. C’est de l’argent pris dans les poches de vraies personnes, de vraies familles, et pas seulement de cette génération.
Les jeunes parents qui essaient de mettre de côté de l’argent pour les études de leurs enfants, les propriétaires de petite entreprise qui essaient de payer leurs employés et les personnes âgées à revenu fixe feront tous les frais de cette augmentation de l’endettement national.
Dans la vraie vie, quand les Canadiens veulent obtenir une marge de crédit, ils doivent montrer au prêteur qu’ils pourront rembourser. Ils doivent montrer qu’ils seront en mesure d’honorer leurs paiements. Ils doivent montrer qu’ils savent gérer de façon responsable l’argent qui leur est prêté. C’est ainsi que fonctionne le crédit: il faut faire preuve de moralité, fournir une garantie et montrer ses capacités. Personnellement, je ne vois pas pourquoi la Chambre devait autoriser une telle augmentation du pouvoir d’emprunt maximal du gouvernement, alors qu’il ne peut même pas établir un point de référence pour ses dépenses. Les libéraux n’ont pas démontré qu’ils sont capables de se montrer responsables par rapport à l’accroissement de la dette.
Il s’agit de prendre soin des Canadiens aujourd’hui et demain. Nous devons aux générations futures de veiller à la viabilité des finances publiques. La dette est une question d’ordre moral. Nous parlons d’argent que quelqu’un doit à quelqu’un d’autre, en sachant que ce qui est dû doit être remboursé. C’est là un principe fondamental qui est pratiquement compris de tous dans le monde des affaires, dans la finance et même dans les relations personnelles. Si nous empruntons de l’argent à la banque pour financer l’achat d’une maison ou d’un véhicule, il est entendu que nous le rembourserons, et un contrat définit les modalités de remboursement du prêt. L’emprunteur s’endette et, par la même occasion, il s’engage à rembourser le montant emprunté au prêteur. Autrement dit, un engagement est pris de rétablir la situation financière du prêteur. Le refus ou le défaut de remboursement entraîne des pénalités ou, à tout le moins, des répercussions négatives sur le crédit et le bien-être financier de l’emprunteur.
Il est absurde d’emprunter si on ne peut pas rembourser ou si on n’a pas de plan précis pour le faire. Certaines dettes sont généralement inévitables dans notre culture, mais en réalité, la plupart d’entre nous essaient d’éviter de s'endetter. Nous ne voulons pas avoir de dettes. Nous ne voulons pas être esclaves de paiements d’intérêts. Nous voulons être libres. Le gouvernement n’a pas ses propres fonds. Il n’a que l’argent que rapporte l’imposition des citoyens. Quand il lui en faut plus, il n’a que trois solutions: augmenter les impôts, réduire les dépenses ou emprunter.
Comme mon collègue le député de l’a si bien résumé, la solution, ce sont les salaires. Les Canadiens ont besoin de pouvoir travailler. C’est ainsi qu’ils nourrissent leur famille et que le gouvernement peut percevoir les recettes fiscales nécessaires pour fournir des services importants. Il est temps que les libéraux se concentrent sur la création de possibilités pour les Canadiens. Il existe de nombreuses solutions pour atteindre cet objectif, comme arrêter d’augmenter des taxes telles que la taxe sur le carbone et les cotisations au Régime de pensions du Canada. Ils peuvent aussi accélérer le traitement des demandes de permis des projets d’infrastructure ou encore retirer les projets de loi et . Des idées comme celles-là ouvrent la voie à une véritable reprise.
Favorisons la pérennité et des politiques adaptées aux réalités budgétaires qui permettront aux Canadiens non seulement de traverser ce marasme économique, mais également de s'en sortir.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui dans le cadre du débat sur le projet de loi .
Comme la Chambre le sait, le Bloc québécois a déjà annoncé qu'il votera en faveur du projet de loi parce que, dans l'ensemble, il permet un soutien très attendu par nos PME et nos familles.
J'aurais pu parler d'un tas de programmes qui n'ont pas répondu à certains besoins parce que, il faut le dire encore, des familles et des PME n'ont pas accès à l'aide. Soit qu'elles ne correspondent pas aux critères, que leur dossier n'est pas analysé ou qu'il est dans une pile ou qu'elles ont de la difficulté à joindre une personne au téléphone pour les aider à cheminer parmi les différents programmes.
Aujourd'hui, j'ai plutôt envie de profiter de l'occasion pour parler et mettre en lumière des dossiers très importants et même prioritaires pour les parlementaires, mais également pour mes concitoyens, c'est-à-dire les gens que je représente dans la circonscription de Salaberry—Suroît.
Dans l'Énoncé économique de l'automne de 2020, à la page 90, le gouvernement reconnaissait que « [l]es Canadiens dans de nombreuses communautés rurales et éloignées qui n'ont toujours pas accès à Internet à haute vitesse se heurtent à des obstacles à leur capacité d'être des participants égaux à l'économie. »
En 2018, on disait que 41 % des ménages ruraux avaient accès à Internet haute vitesse. On comprend par cela une vitesse de téléchargement de 50 mégabits par seconde et une vitesse de téléversement de 10 mégabits par seconde. Chez moi, dans mon rang à Ormstown, on rirait de savoir ce que j'ai comme vitesse. Je pense que j'ai deux vitesses: lent et arrêté.
Je comprends très bien ce pourcentage qui est véridique. On peut se comparer aux régions urbaines. Dans cette étude, 98 % des ménages urbains issus de moyennes ou grandes agglomérations avaient accès à Internet haute vitesse. Selon moi, c'est une situation complètement inacceptable. C'est une inégalité entre les communautés rurales et urbaines qui n'est ni explicable ni justifiable.
Je suis assez fière d'être la députée d'une circonscription rurale. Oui, il y a des noyaux urbains, mais la grande majorité est rurale. Peu importe où on se situe dans ma circonscription, on est à peu près de 30 et 45 minutes de la ville de Montréal. Dans ma propre maison, dans mon rang, je suis à environ 50 kilomètres de Montréal et je n'ai pas accès à la haute vitesse.
Je ne mets pas mon cas en exemple pour faire pitié. Personne dans mon rang, dans ma ville, n'a accès à la fibre qui nous permettrait d'entrer dans le même siècle que les gens qui vivent en ville ou dans les noyaux urbains. Toutes les semaines, je reçois des demandes, pas toujours courtoises, de citoyens qui se demandent comment il se fait qu'ils ne soient pas encore branchés, quand ils seront branchés et quand le réseau Internet va arriver à leur porte. Je nous trouve très patients. Cela fait longtemps que nous attendons. Les Québécois, les gens de la circonscription de Salaberry—Suroît ne comprennent pas cette longue attente pour y avoir accès.
Nous devons acheter des bidules technologiques. J'ai eu des équipements à ondes cellulaires.
J'ai beaucoup d'équipements. Je pense que je suis rendue à des dépenses de 1 500 $ en équipement, parce que les compagnies me vendent de la nouvelle technologie qui est censée me procurer une haute vitesse. On installe cela, on a de l'espoir, mais cela ne fonctionne pas.
Pendant la pandémie, pour tous ceux et celles comme moi qui vivent dans Salaberry—Suroît et qui n'avaient pas accès à la haute vitesse, le télétravail, c'était l'enfer. C'était l'enfer pour faire les travaux des enfants quand trois ou quatre ordinateurs étaient branchés sur le même réseau. C'était l'enfer pour étudier ou travailler à distance.
Dans Salaberry—Suroît, j'ai la chance de pouvoir compter sur des compagnies de câblodistribution qui ont une conscience sociale et qui veulent développer le réseau de fibre optique. J'en nomme une en particulier: la coop CSUR. Il y a aussi la compagnie privée Targo. Elles savent exactement où il manque une connexion Internet à haute vitesse dans ma circonscription.
Ces câblodistributeurs ont soumis des projets pour avoir accès aux subventions des différents programmes qui existent, tant québécois que canadiens. Ces programmes ne sont pas coordonnés, cependant, et la désorganisation règne dans la planification du branchement des familles et des ménages, particulièrement dans les régions rurales. Ni le CRTC ni le gouvernement ne sont en mesure de dire quand les projets vont être acceptés.
Il y a pire. Le 26 novembre dernier, le président et dirigeant principal du CRTC a comparu au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie dans le cadre de l'étude demandée par le Bloc québécois portant sur l'accessibilité et l'abordabilité des services en télécommunication. Voici ce qu'il a déclaré au sujet des plans de déploiement déposés en juin: « Nous avons reçu près de 600 demandes de toutes les régions du pays. Elles représentent au total 1,5 milliard de dollars. Nous avons du pain sur la planche. Nous évaluons sans perdre de temps ces projets pour avancer. Tous concernent des régions ciblées où le service à large bande est insuffisant. »
Autrement dit, on voit que les besoins sont criants. Les gens sont prêts et ils expriment beaucoup d'impatience. On ne sait pas encore qui va profiter de cet argent, parce que le CRTC a beaucoup de travail à faire pour analyser les projets.
On peut quand même dire qu'il y a eu quelques avancées. La directrice générale de la coop CSUR, Mme Bianka Dupaul, me relatait que, lors d'une opération de branchement d'un rang rural avant Noël, des citoyens pleuraient en voyant l'arrivée d'une connexion fiable. Ils se trouvaient chanceux, car ils avaient eu accès à cette connexion avant Noël. C'était une vraie bénédiction pour eux.
Pour que ce bonheur soit partagé, ce n'est pas compliqué: il faut coordonner le travail des différents paliers afin de réaliser le branchement des régions rurales à Internet haute vitesse. Il faut mettre au pas les grandes compagnies qui, comme Bell Canada, font de l'obstruction en toute conformité réglementaire et freinent le déploiement du réseau Internet.
Il ne suffit pas de brancher, il y a aussi toute la question de l'entretien du réseau. À titre d'exemple, la coop CSUR a demandé accès à un poteau précis et a reçu une facture de 14 000 $, couvrant les travaux nécessaires pour que le poteau soit jugé sécuritaire. Avant même de passer la fibre optique, il fallait payer 14 000 $ pour sécuriser le poteau et y avoir accès. C'est loin d'être raisonnable et il y a un abus. On ne comprend pas ce qui se passe actuellement: pourquoi les câblodistributeurs qui veulent avoir accès aux poteaux se retrouvent-ils avec des factures aussi désastreuses? J'ai écrit des lettres pour dénoncer cette situation, nous avons approché les médias, nous avons écrit des courriels au ministre et aux municipalités et envoyé des résolutions.
Nous sentons qu'il y a de l'écoute au fédéral, mais il n'y a pas d'action. Personne ne prend le dossier d'Internet haute vitesse à bras-le-corps, avec le sérieux et l'urgence nécessaires. Un nouveau ministre s'en occupe, un ministre québécois, qui représente lui aussi une circonscription rurale. Il peut être vraiment certain que le Bloc québécois sera là pour lui rappeler son engagement visant à brancher toutes les régions rurales à Internet haute vitesse, leur permettant ainsi d'entrer dans le même siècle que les régions urbaines.
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Monsieur le Président, c’est un privilège et un honneur de prendre la parole au sujet de l’énoncé économique.
Les députés m’entendent souvent parler du saumon sauvage et des petites entreprises, mais la question du logement abordable me tient aussi beaucoup à cœur. Nous savons que, pour bien des Canadiens, il était déjà difficile de trouver un logement abordable bien avant la pandémie, qui n’a fait qu’aggraver la situation. Dans ma circonscription, par exemple, le prix des logements s’est envolé et beaucoup de gens sont laissés pour compte.
Rien dans cette mesure législative n’apporte, en réalité, de solution à la crise du logement qui fait rage dans tout le pays, surtout pour beaucoup de personnes qui ont perdu leur emploi. Les jeunes ressentent déjà la pression de la pandémie sur leur santé mentale, et nombre d’entre eux doivent avoir deux ou trois emplois pour payer leur loyer.
Nous savons que les libéraux ont fait beaucoup de promesses à propos du logement, mais ce sont eux qui ont annulé la stratégie nationale en matière de logement en 1993.
Dans les années 1970 et 1980 au Canada, les coopératives de logements et les logements sociaux représentaient environ 10 % des logements. En Europe, on parle d’environ 30 % aujourd’hui, alors que nous sommes à moins de 4 %. Personnellement, je sais combien c’est important parce que je suis un produit des coopératives de logements. Nous leur devons beaucoup, ma famille et moi. Elles ont donné une chance à mes parents.
Prenons l’Europe, qui est à 30 %. Nous sommes à moins de 4 % à l’heure actuelle. Les libéraux ont fait des tas de promesses. Ils ont dit qu’ils allaient investir dans le logement abordable, mais nous n’en voyons rien dans les collectivités, surtout les collectivités rurales. Je peux parler des régions rurales, et nous n’y avons pas vu ces investissements indispensables. En fait, le gouvernement fédéral s’est déchargé de la crise du logement et de ce manque criant d’unités de logement sur les provinces, qui s’en sont à leur tour déchargées sur les administrations locales. À présent, comme les députés peuvent l’imaginer, au bout de 27 ans, ce sont littéralement des centaines de milliers de logements dont on a besoin. En fait, on nous dit qu’il faudrait plus de 300 000 unités rien que pour les sans-abri, et on ne parle même pas des travailleurs qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui vivent dans des logements précaires.
Il y a des possibilités. Nous savons qu’en investissant dans le logement abordable, nous aidons les propriétaires de petite entreprise. Les chambres de commerce dans ma circonscription sont unies dans leurs priorités, et le logement abordable figure presque toujours en tête de liste. La plupart des entreprises ne peuvent pas continuer de croître parce qu’elles ne trouvent pas d’employés. La pression repose sur les nombreuses familles canadiennes qui doivent accumuler deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts et même sur les propriétaires de petite entreprise qui n’arrivent pas à trouver de logement sûr et abordable. Tout le monde devrait avoir accès à un logement sûr et abordable. C’est une question de priorités, et gouverner aussi.
Les libéraux ont annoncé de l'argent pour le logement abordable, mais nous n’en avons toujours pas vu la couleur. Ils ont également annoncé de l'argent pour les anciens combattants. Nous nous sommes tous engagés, au cours de la dernière législature, à mettre fin à l’itinérance parmi les anciens combattants d’ici 2025, mais aucune somme n'a encore été dépensée pour loger les anciens combattants. En fait, il y a eu entretemps deux cycles budgétaires, et la légion de Qualicum Beach l’a indiqué dans sa demande de fonds pour lutter contre l’itinérance parmi les anciens combattants. Elle avait besoin de données pour commencer à planifier des logements abordables comme ceux de Cockrell House, à Victoria, où les anciens combattants sont accueillis en toute sécurité et avec tous les accompagnements dont ils ont besoin, surtout s’ils souffrent d’une invalidité ou du syndrome de stress post-traumatique. Cockrell House a sauvé un grand nombre de vies, mais il n’y a qu’un emplacement, dans le Sud de l’île de Vancouver. Il n’y a rien au nord de Malahat, par exemple, et la légion a vu sa demande rejetée par les responsables de la Stratégie nationale sur le logement.
Les gens sont frustrés. Ils voudraient venir en aide à ceux qui étaient prêts à sacrifier leur vie à l’étranger pour protéger les plus vulnérables, qui ont servi notre pays et qui, aujourd’hui, ne reçoivent pas l’aide dont ils ont besoin et qu’ils méritent amplement. Les gens voudraient leur donner cette aide très importante, mais ils ne le peuvent pas.
L’autre volet de la question, c’est que les Autochtones sont particulièrement touchés par la crise du logement. J’habite à Port Alberni, où les deux tiers des itinérants sont des Autochtones. Ils sont manifestement surreprésentés, comme on le voit tous les jours de la semaine. En fait, il y a une dizaine de jours, nous avons recensé 38 personnes adossées à des seuils de porte, la nuit, dans une petite ville rurale, et la plupart d’entre elles étaient autochtones.
J’ai parlé à un grand nombre d’entre elles, et le lendemain matin, je leur ai apporté du café, du chocolat chaud et quelque chose à se mettre sous la dent, histoire d’en savoir un peu plus sur leur situation. Ils avaient tous quelque chose en commun. La plupart d’entre eux, mais pas tous, avaient des problèmes de santé ou de toxicomanie, mais ils m’ont tous dit qu’avoir un logement était leur priorité absolue et qu’ils ne pourraient pas redémarrer dans la vie sans avoir un endroit où ils pourraient vivre en toute sécurité.
L’itinérance coûte très cher. Ils m’ont parlé de leurs difficultés et nous avons discuté ensemble de solutions possibles.
J’aimerais citer l’exemple du Portugal, qui a réussi à loger ses citoyens les plus vulnérables et les plus marginalisés. Ce pays a ouvert des centres de traitement et des installations connexes. Il s’agit d’un traitement à long terme, car nous savons que 28 jours, ce n’est pas assez, mais c’est quand même ce que le gouvernement continue d’offrir, dans la plupart des cas, car il ne peut pas faire plus pour le moment. Nous nous délestons des problèmes du logement, de l’itinérance et des opioïdes sur les gouvernements provinciaux, mais il faut que le gouvernement fédéral fasse sa contribution. Les provinces ne peuvent pas continuer d’être les seules à assumer cette responsabilité.
Voilà ce qu’a fait le Portugal. Son gouvernement a annoncé qu’il allait s’occuper du problème, assumer sa responsabilité et jouer son rôle de chef de file face à une crise d’autant plus grave qu’elle implique toutes sortes de toxicomanies. En adoptant une stratégie de logement abordable et de mesures d’accompagnement adéquates, il a démontré qu’il était capable d’affronter les problèmes qui se posent à lui. Après avoir enregistré les niveaux de surdoses et de dépendance les plus élevés d’Europe, le Portugal se classe maintenant au deuxième rang des pays européens, ce qui prouve que sa stratégie peut fonctionner.
J’aimerais dire aussi quelques mots sur les coûts. J’ai déjà raconté aux Communes l’histoire d'un homme que j’appellerai John. C’était un alcoolique, qu’on retrouvait ivre mort tous les jours. On appelait chaque fois les pompiers, la police ou l’ambulance pour le transporter au West Coast General Hospital de Port Alberni. Là, il était placé dans un lit pour soins de courte durée ou dans une cellule, avant de ressortir le lendemain. Le même scénario s’est reproduit jour après jour, pendant des années. Disons qu’il en a coûté à peu près 2 000 $ par jour, et que cela s’est produit 300 jours par an, ce qui fait un total de 600 000 $. On a finalement trouvé un logement pour John dans un immeuble d'habitation sans but lucratif, où les critères d'admission sont peu restrictifs. Bien sûr, la Colombie-Britannique est intervenue pour construire la moitié des logements sociaux de la province, mais elle avait besoin d’un partenaire fédéral. John est resté pendant cinq ans dans ce logement, dont le loyer est de 500 $ par mois, soit 6 000 $ par an.
Nous avons donc le choix entre 6 000 $ par an et 600 000 $ par an. Il y en a qui pensent que nous ne devrions pas financer le logement abordable et que nous ne devrions pas venir en aide à ceux qui sont dans le besoin, en tout cas pas avec les deniers publics. Pourtant, il y a déjà des coûts pour les contribuables, et il est indispensable que nous financions le logement abordable.
Par ailleurs, un groupe d’experts de la Colombie-Britannique a publié les résultats d'une étude importante sur la réduction de la criminalité. Nous savons qu’un grand nombre de ceux qui se retrouvent dans la rue, surtout ceux qui souffrent de toxicomanie, se livrent à des vols ou à des infractions contre la propriété pour acheter la drogue dont ils ont besoin et pour survivre. D’après cette étude, 80 % des infractions sont commises par des récidivistes dont le nombre équivaut à seulement 20 % des auteurs d'infraction. Un récidiviste de sexe masculin appartenant à cette catégorie coûte généralement plus de 1,5 million de dollars à la société en infractions contre la propriété, en frais judiciaires et en dépenses de santé. Je pourrais en parler pendant des heures. Selon les auteurs de l'étude, chaque dollar consacré à la prévention, aux traitements, à la santé, à des changements dans le système judiciaire et à l’accompagnement de ces gens-là permet à la société d’économiser 12 $. Autrement dit, nous pourrions économiser des millions de dollars en aidant ces gens-là à reconstruire leur vie.
S’agissant du logement, nous avons besoin d'un financement conséquent. Pour ce qui est de la crise des opioïdes, des milliers de personnes sont en train de mourir dans les rues. Le gouvernement libéral n’en a toujours pas fait une urgence de santé publique, de sorte que les ressources nécessaires ne sont pas débloquées, et il n’a toujours pas décriminalisé la possession de ces substances, si bien que ces personnes-là sont stigmatisées alors qu’il s’agit en fait d’une crise sanitaire. Il est primordial que nous financions les centres de traitement, comme l’a fait le Portugal, ainsi que le logement abordable.
J'aimerais parler plus longuement des autres questions que j'ai soulevées, par exemple les petites entreprises, le saumon sauvage, les aînés et les personnes qui vivent avec un handicap, mais j'estime qu'il est très important aujourd'hui que nous parlions des groupes les plus marginalisés.
Tant qu'à préparer un plan pour la relance qui suivra la pandémie, nous devons nous assurer que ce plan comprenne le financement du logement abordable. Nous avons fait une demande pour la création rapide de logements et nous attendons la réponse du gouvernement fédéral. À Port Alberni et ailleurs dans ma circonscription, des personnes meurent dans la rue, littéralement. Nous attendons du gouvernement fédéral qu'il agisse comme partenaire, qu'il nous aide à sauver des vies et à les rebâtir.
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Monsieur le Président, j'ai bien aimé le discours de mon collègue. Il sortait des sentiers battus et il parlait sur les particularités de sa circonscription. Je ferai la même chose aujourd'hui dans mon discours. On parle de mesures économiques générales et généralisantes, de sorte qu'on en vient à oublier les particularités des différentes circonscriptions partout sur le territoire du Québec ou du Canada.
Plusieurs aspects du projet de loi mériteraient d'être débattus, mais j'aimerais présenter une perspective plus régionale.
On me connaît comme une amoureuse des régions éloignées. Dans le vocabulaire qu'on utilise au gouvernement du Canada, lorsqu'on parle de régions, on ne parle pas de régions comme la Côte-Nord ou la Gaspésie. Il utilise une acception beaucoup plus large. Quand on parle du Fonds d'aide et de relance régionale — le FARR —, on pense à la région du Pacifique ou de l'Atlantique, à l'Ontario ou au Québec. Ce sont des régions de la taille d'un pays. Pour tout vous dire, cette façon de nommer les régions est pratique pour le gouvernement, car cela permet de présenter des programmes fondés sur une logique qui nous apparaît arbitraire à nous, les Nord-Côtiers, qu'on voit comme une approche de « mur à mur ».
C'est sur cet exemple que je vais fonder ma prise de parole, parce qu'une telle approche a été problématique chez nous, et l'est toujours, quant à ce qu'offre le gouvernement pour la COVID-19 par l'entremise de ce FARR, par exemple. Cette approche de « mur à mur » fait en sorte que l'argent n'arrive pas à être dépensé alors qu'on a absolument besoin d'argent, bien sûr.
Je veux revenir sur les particularités des régions. Mes collègues d' ou d' vous parleraient de leurs dossiers économiques, qui englobent les ressources naturelles, la forêt et l'agriculture. Pour les gens de ces régions, il y a la question du travail. Il y a également l'Estrie. Ma collègue de , pour sa part, vous parlerait d'agriculture, de sirop d'érable, qui est une réserve mondiale presque illimitée, mais également de tous les projets de développement économique et de relance chez elle. C'est la même chose pour la Gaspésie.
Je me permets de regarder vers l'avenir. Dans la relance qui s'en vient, nous ne voulons pas de projets de forage. Il y a les projets de l'énoncé économique, mais il y a aussi tous les projets futurs qui seront entrepris pour se sortir de la pandémie de la COVID-19. Les Îles-de-la-Madeleine et la Gaspésie souhaitent relancer l'industrie du phoque, qui représente une particularité régionale ici aussi. Il y a aussi la forêt, le patrimoine et les phares à sauver en Gaspésie. Ma collègue d' serait également prête à en parler.
C'est la même chose pour Charlevoix, pour qui le tourisme, la culture, la gastronomie et le tourisme international sont importants. Ma collègue de pourrait vous en parler. Il y a aussi Montréal, avec son industrie de l'aérospatiale et de l'intelligence artificielle. On pourrait en parler avec mon collègue , un fier Montréalais. Il y a aussi Québec, la capitale nationale du Québec où se situe notre assemblée nationale, où la culture et le tourisme sont également très importants.
Des entreprises comme la Davie aimeraient aussi avoir un coup de pouce dans la foulée de la relance. Il faut inscrire l'énoncé économique dans les besoins actuels tout en regardant ce qui s'en vient pour nous.
Je pourrais faire le tour du Québec pour vous présenter toutes ses régions. Ce que je veux démontrer, c'est qu'il est difficile d'utiliser une approche de « mur à mur » quand on conçoit des programmes et qu'on propose des mesures, car cela empêche les gens d'en bénéficier.
C'est pour cette raison qu'il est important pour moi de parler de cette hétérogénéité. Même si nous souhaitons travailler en partenariat sur certains projets qui rejoignent toutes les régions, il faut considérer ces spécificités régionales, parce que chaque endroit a ses dossiers et ses défis qui lui sont propres. Lorsque l'on crée des programmes uniformes, ces gens n'arrivent pas à en bénéficier, et, finalement, toutes les populations sont pénalisées. Chaque région a sa propre identité, ses propres défis et sa propre volonté de développement.
Puisque je parle de régions, je ne pourrai m'empêcher de parler de la mienne. Je suis députée de Manicouagan. Comme tous les députés, je suis chauvine. Ma circonscription, dont la superficie est de 350 000 kilomètres carrés, est la plus belle. Je dirais que ma circonscription, en elle-même, équivaut à six pays. Elle compte six MRC, dont les réalités sont très différentes. Une de mes MRC est la plus riche de tout le Québec, alors que celle qui la jouxte est la plus pauvre de tout le Québec. Donc, il y a au sein de ma circonscription des réalités différentes et, en tant qu'élue, je suis tenue de m'adapter, d'être à l'écoute, d'être compréhensive et de trouver des solutions différentes pour chacune des populations de ces six territoires qui font partie de la région de la Côte-Nord.
Je suis très choyée de représenter cette circonscription, qui comprend 1 400 kilomètres de bord de mer, la forêt, les montagnes et la faune. C'est un véritable paradis, mais, en même temps, nous affrontons des défis qui nous ont propres. J'aurais aimé parler de ces défis et des questions sur lesquelles la population voudrait que nous travaillions présentement et à l'avenir. Ce sont évidemment des questions régionales, mais je pense qu'il est important de parler des différences entre ces endroits pour que les gens se sentent écoutés et pour que nous puissions mieux travailler pour eux, notamment en adaptant des programmes comme le FARR. Ainsi, tout le monde pourra y trouver son compte.
Il y a chez nous énormément d'enjeux. Je pourrais par exemple parler de la question autochtone, qui me touche énormément. Chez moi, 15 % de la population fait partie des Premières Nations naskapie et innue. Ces gens vivent fièrement sur le Nitassinan. Je souhaite prêter ma voix aux volontés des Premières Nations de ma région. Il y a plusieurs dossiers à traiter. Il y a notamment la question de la langue, qui est très importante présentement pour les Premières Nations. On n'aborde pas nécessairement cette question sous l'angle du développement économique, et, pourtant, c'en est. Cette question touche l'éducation, la culture et l'importance de conserver le rapport des Premières Nations au territoire, à la mer et à la forêt. Mentionnons également les services de la police, dont le financement a été amenuisé. Il y en a de moins en moins.
Il y a également toute la question du logement, à laquelle on a fait référence plus tôt et qui est très importante chez nous. La population grandit énormément. La question des garde-pêche est aussi importante. Les communautés en ont besoin, car cela fait partie de leur développement. Il y a aussi toute la question de la santé des Premières Nations. J'aurais tant d'exemples à donner, mais disons que je vais me limiter à ceux-ci, parce que le temps file. Je pourrais parler de ces questions encore très longtemps.
Il y a aussi la question des routes. Chez nous, on ne trouve aucune route sur une superficie de 400 kilomètres. Notre territoire jouxte Terre-Neuve-et-Labrador et il y a un traversier. Ce n'est pas le gouvernement canadien qui a créé le lien interprovincial. Il faut qu'il y ait une façon de décloisonner la Côte-Nord et de créer une route qui sera également très bénéfique pour les gens de l'Est, nos voisins de Terre-Neuve-et-Labrador. Cela pourrait être un projet de développement à mettre en œuvre chez nous. Comme on l'a vu hier, il est possible qu'il y ait des forages pétroliers exploratoires dans cette basse Côte-Nord. Pour ma part, je préférerais que l'on construise une route pour que les gens puissent circuler et pour qu'on puisse y développer le tourisme ou y faire du développement plus respectueux de l'environnement, comme le veulent les habitants de ma circonscription. Je pourrais continuer à parler pendant longtemps.
J'ai parlé des régions de façon générale, mais, si j'y allais de façon plus globale, mon exemple de décloisonnement s'appliquerait au Québec. Nous avons présenté des demandes concernant les aînés, l'environnement et la santé et je souhaite que le gouvernement entende et écoute les demandes du Québec et des différentes régions afin d'harmoniser les programmes et les budgets en fonction des besoins des gens.
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Monsieur le Président, il est plutôt ironique de vivre, en ce jour de la Marmotte, un scénario semblable à celui du film du même nom puisque nous nous retrouvons à la Chambre, encore une fois, pour apporter des modifications aux interventions du gouvernement dans le contexte de la pandémie. Cette observation n'est pas une critique à l'endroit du gouvernement. Je le mentionne simplement pour rappeler que nous sommes déjà passés par là.
Je le mentionne aussi parce que nous devons être conscients que nous pourrions encore nous retrouver ici, un jour, pour régler un dossier semblable. Je crois que nous préférerions tous que ce ne soit pas le cas et que ces temps difficiles deviennent chose du passé. Nous savons toutefois que, jusqu'à maintenant, la distribution des vaccins ne se passe pas sans heurts au Canada. Nous savons aussi que des variants plus mortels du virus ont été découverts dans diverses régions du pays, ce qui devrait nous inquiéter.
Je tiens à préciser que ce n'est pas par jeu politique que je mentionne la lenteur de la distribution des vaccins. Je suis convaincu que le gouvernement souhaiterait, comme tous les gouvernements, que cette distribution soit plus rapide et plus efficace. J'ajouterai aussi que ce n'est pas le sujet de notre débat d'aujourd'hui, qui porte sur le projet de loi à l'étude.
[Français]
Je soulève ces préoccupations pour une raison différente, à laquelle je reviendrai. Convenons d'abord du fait que ce projet de loi propose des mesures sur lesquelles nous serons tous d'accord.
Nous sommes en faveur des améliorations apportées au programme de l'Allocation canadienne pour enfants. L'idée politique d'offrir un soutien direct aux familles a en fait été développée par un gouvernement conservateur, malgré les affirmations des libéraux de l'époque, selon lesquels les parents gaspilleraient cet argent dans la bière et le maïs soufflé. Puisque les libéraux forment le gouvernement à la Chambre, ils ont adopté ce programme et y ont apporté d'autres améliorations. Je dois leur en donner le crédit.
Au Canada, pendant la pandémie, en tant qu'opposition officielle, nous avons également appuyé des programmes comme la Prestation canadienne d'urgence, la Subvention salariale d'urgence du Canada et le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Nous avons peut-être eu certains désaccords sur la meilleure façon de les mettre en œuvre, mais, en principe, nous nous sommes mis d'accord sur ces programmes.
Pour cette raison, je ne me concentrerai pas aujourd'hui sur les éléments du débat sur lesquels nous sommes d'accord. Comme bon nombre d'entre nous le savent, ce projet de loi est essentiellement divisé en sept différentes parties. Le parti de l'opposition officielle appuie la plupart des parties du projet de loi. Toutefois, nous sommes fortement en désaccord sur la partie 7.
[Traduction]
La partie 7 modifie la Loi autorisant certains emprunts pour, entre autres, faire passer le montant maximum des emprunts à 323 milliards de dollars jusqu’au 31 mars 2024. L’opposition officielle aimerait que cette partie soit séparée du projet de loi afin que nous puissions voter séparément sur les parties qui font consensus. Nous pensons qu’il est important de tenir un débat distinct sur ces emprunts, qui font considérablement augmenter notre dette. Certains se diront sans doute que je suis un conservateur indécrottable, mais j’aimerais quand même que tout le monde écoute mes arguments.
Premièrement, permettez-moi de résumer rapidement la situation dans laquelle nous nous trouvons. En 2015, le gouvernement libéral avait promis d’accuser des déficits modestes avant de renouer avec l’équilibre budgétaire en 2019. Tous les députés savent que ce n’est pas ce qui s’est produit, qu'ils soient dans cette enceinte ou qu'ils participent aux débats par vidéoconférence. Je ne vais pas insister là-dessus, mais je voulais rappeler ce fait indéniable.
En 2019, étant donné qu’il était incapable de respecter son plan financier, le gouvernement a présenté un nouveau plan basé sur le ratio dette-PIB, en prétendant que, tant que ce ratio respectait certains paramètres, tout allait bien. Mais tout le monde sait, les députés aussi bien que ceux qui suivent nos délibérations, que le ratio dette-PIB est aujourd'hui beaucoup plus élevé que ce qui avait été prévu comme maximum souhaitable. Encore une fois, je le rappelle parce que c’est un fait.
[Français]
Nous sommes donc maintenant dans une nouvelle situation où, selon la dernière façon de penser des libéraux, puisque les taux d'intérêt sont si bas, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas emprunter plus d'argent. Ce n'est pas parce que les taux d'intérêt sont si bas qu'il est acceptable d'emprunter autant d'argent.
Cela soulève une question que nous devrions tous nous poser: que se passerait-il si, tout comme les plans financiers libéraux précédents, celui-ci n'était pas vrai? Que se passera-t-il si les taux d'intérêt montent ou, devrais-je dire plus correctement, lorsque les taux d'intérêt vont monter?
Nous devrions poser ces questions, parce que cela fait partie de notre travail. Nous devons nous demander comment les décisions que nous prenons aujourd'hui auront une incidence sur les futurs Canadiens. Si nous nous posons honnêtement cette question, quelle sera la réponse?
Maintenant, certains pourraient dire que ces questions hypothétiques n'ont pas d'importance et que nous devons nous occuper d'aujourd'hui, car aujourd'hui, il y a une pandémie. J'aimerais ramener ceux qui disent de telles choses à la même période l'année dernière.
[Traduction]
Il y a un an, le nous disait qu’il était inutile de fermer les frontières, que cela ne servait à rien et que cela pourrait même avoir des conséquences délétères, car d'autres peuples seraient ainsi stigmatisés. Parallèlement, on nous disait qu’il était préférable de ne pas porter de masque, car cela nous donnait un faux sentiment de sécurité.
Nous savons tous aujourd’hui ce qu’il est advenu de ces directives. Je ne cherche pas à dénigrer le gouvernement ou l’un de ses membres. J’essaie simplement de montrer qu’elles étaient complètement erronées. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec le projet de loi dont nous débattons aujourd’hui? C'est que nous devons affronter aujourd’hui de nouveaux variants du virus qui sont plus mortels et que nous sommes très en retard dans notre campagne de vaccination contre le variant original.
Il se peut que notre combat contre le virus dure beaucoup plus longtemps que ce que nous avions imaginé ou que nous voudrions. Nous allons bien sûr espérer et travailler fort pour que ce ne soit pas le cas. Mais en même temps, nous devons nous préparer. Cela me ramène à la partie 7 du projet de loi, qui propose des emprunts sans précédent pour continuer des dépenses tous azimuts.
[Français]
J'aimerais croire que la plupart d'entre nous, même si ce n'est pas tout le monde, comprennent que le gouvernement fédéral ne peut pas continuer à dépenser de l'argent au rythme auquel il l'a fait. Ces dépenses ne sont pas viables à long terme. Le directeur parlementaire du budget l'a déclaré, tout comme d'autres économistes de premier plan.
De toute évidence, le gouvernement espère vivement que ces dépenses record nous permettront de traverser la pandémie. Toutefois, à un moment donné, nous devrons faire une pause et nous demander si le taux de dépenses est proportionnel à la durée pendant laquelle nous pourrions réellement lutter contre cette pandémie.
Cela nous mène à la prochaine question: voulons-nous que ces questions soient posées, débattues et étudiées au Parlement, ou cherchons-nous à continuer à signer des chèques en blanc et à faire confiance au gouvernement libéral pour qu'il dépense cet argent en secret, comme il l'a fait jusqu'à maintenant?
Je crois que nous connaissons tous la réponse à cette question.
[Traduction]
S’il y a une opposition officielle, un troisième parti et un quatrième, c’est pour une raison bien précise: obliger le gouvernement à rendre des comptes, et aujourd’hui plus que jamais. J’espère que d’autres députés seront d’accord avec moi pour demander que la partie 7 soit séparée du reste du projet de loi.
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Monsieur le Président, je prends la parole au sujet du projet de loi , l’énoncé économique de l’automne.
J'aimerais bien être à la Chambre des communes pour ces interventions, mais c’est un honneur et un privilège de prendre la parole dans la circonscription de Nanaimo—Ladysmith, sur le territoire ancestral non cédé des Premières Nations snuneymuxw, snaw-naw-as, stz'uminus et de Lyackson.
À la Chambre, je représente les citoyens de Nanaimo—Ladysmith, mais je me sens aussi tenu de m’exprimer au nom des 1,1 million d’électeurs qui ont voté pour le Parti vert en 2019. Si nous calculons la moyenne du nombre de votes par rapport au nombre de députés élus, je représente 387 000 électeurs du Parti vert. Par comparaison, le Parti libéral a obtenu cinq fois plus de votes que le Parti vert, mais il a élu 50 fois plus de députés, d’où une moyenne de 38 000 votes par député. Ce n’est pas une véritable représentation de la volonté démocratique des Canadiens.
L’énoncé économique de l’automne renferme une longue liste de dépenses grandement nécessaires pour aider les Canadiens à traverser la pandémie de COVID-19. Le Parti vert voit d’un bon œil bon nombre des initiatives qu’on y énumère. Notre cheffe, Annamie Paul, est particulièrement heureuse de voir le gouvernement s’engager à envisager de mettre en place des ajustements à la frontière pour le carbone afin de protéger les entreprises canadiennes et de favoriser les mesures de lutte contre les changements climatiques à l’étranger. Mme Paul le réclamait.
Ce qu’il y a de remarquable dans cet énoncé économique de l’automne, ce sont les éléments qui n’y figurent pas. C’était l’occasion de mettre en œuvre des réformes et des améliorations grandement nécessaires à nos systèmes d’aide sociale et de santé. Il y a bien des réformes mineures de notre régime fiscal, mais elles ne vont pas assez loin pour le rendre plus équitable. Il y a bien des dépenses de programmes pour les Autochtones, mais pas assez pour régler les problèmes systémiques auxquels ils sont confrontés. Des programmes mineurs visent l’urgence climatique, mais il n’y a pas assez de mesures audacieuses pour faire face à cette crise existentielle.
Je sais que des députés du Parti conservateur, l’opposition officielle, ont ouvert les bras aux conspirationnistes, avec leurs questions et leurs discours faisant référence à la grande réinitialisation du Forum économique mondial. Bien honnêtement, les conservateurs devraient avoir honte. Je ne suis pas un admirateur du Forum économique mondial et de ses rassemblements de milliardaires non élus à Davos, qui font de beaux discours sur la responsabilité sociale et la protection de l’environnement, tout en continuant à faire pression sur les gouvernements pour obtenir davantage de réductions d’impôt pour les riches et moins de réglementation pour les sociétés. Il ne s’agit pas d’une théorie du complot, mais d'une cupidité sans entrave en action.
Le Parti conservateur a toujours eu les mêmes objectifs que le Forum économique mondial, soit réduire les impôts et déréglementer, tout en prétendant se soucier des travailleurs. Lorsque Stephen Harper était premier ministre, il a pris la parole à plusieurs reprises à la conférence de Davos, notamment lors de la réunion de 2012, où l’on devait planifier la soi-disant grande transformation: mêmes objectifs, titre différent.
Les Canadiens méritent mieux. Il est temps de prendre des mesures audacieuses.
Il est temps d’établir un revenu minimum garanti pour que nous puissions éliminer la pauvreté en créant un seuil de revenu sous lequel aucun Canadien ne peut tomber.
Il est temps qu’un régime universel d’assurance-médicaments complète notre régime universel de soins de santé. Nous sommes le seul pays dont le régime universel de soins de santé ne comprend pas l’assurance-médicaments universelle. Nous pourrions ainsi économiser des milliards de dollars en dépenses de santé. Nous devons aussi financer des thérapies, des traitements et des programmes proactifs, et inclure ceux-ci dans la Loi canadienne sur la santé.
Il est temps d’inclure tous les soins en santé mentale et l’aide psychosociale dans la Loi canadienne sur la santé. Les demi-mesures ne suffiront pas pour faire face à la crise de santé mentale dans nos collectivités. C’est particulièrement vrai à l’approche du premier anniversaire des restrictions liées à la pandémie.
Il est temps de financer des services universels de garde de jeunes enfants et d’éducation préscolaire. C’est particulièrement important pour faire en sorte que les femmes puissent regagner le terrain qu’elles ont perdu sur le marché du travail en raison de la pandémie.
Nous devons augmenter le financement pour faire face à la crise du logement abordable et de l’itinérance.
Nous avons besoin de mesures audacieuses pour faire face à la crise des surdoses d’opioïdes.
Le moment est venu de réformer beaucoup plus en profondeur notre régime fiscal pour garantir que les milliardaires, les grandes banques et les multinationales paient leur juste part et ne puissent pas utiliser des échappatoires et des abris fiscaux à l’étranger pour éviter de payer des impôts au Canada.
Nous avons encouragé le gouvernement à mettre en œuvre des programmes comme la Subvention salariale d’urgence du Canada et à les élargir pour garantir que les travailleurs et les entreprises puissent survivre à la fermeture de l’économie. Cependant, nous avions aussi dit très clairement que les entreprises ne devaient pas utiliser l’aide d’urgence du gouvernement pour verser des primes aux PDG ou des dividendes aux actionnaires comme cela s’est déjà produit. Le gouvernement n’a pas inclus ces conditions dans les programmes d’aide, ce qui a donné lieu à des abus de la part d'entreprises profiteuses.
Nous avons récemment appris dans un reportage que 68 sociétés ont reçu des milliards de dollars en subventions salariales et qu’elles n’ont pas hésité à verser plus de 5 milliards de dollars de dividendes dans la même période.
Par exemple, Imperial Oil a reçu 120 millions de dollars de subventions salariales et versé 324 millions de dollars en dividendes pendant cette période. Les grandes entreprises de télécommunications ont reçu près d’un quart de milliard de dollars en subventions salariales. Bell Canada a reçu 122 millions de dollars, alors qu’elle disposait de 5,2 milliards de dollars de liquidités.
Des entreprises à but lucratif qui exploitent des établissements de soins de longue durée pour personnes âgées ont aussi utilisé les fonds publics destinés à faire face à l’urgence liée à la COVID pour remplir les poches de PDG et d’actionnaires, au moment même où le nombre de décès dans leurs établissements ne cesse d’augmenter.
Le Parti vert se réjouit de certaines des initiatives environnementales, mais elles ne sont manifestement pas suffisantes pour contrer l’effondrement de la biodiversité ou la crise climatique à laquelle nous sommes confrontés.
Il a beaucoup été question de l’initiative du gouvernement visant à planter 2 milliards d’arbres dans le cadre du plan d’action du gouvernement du Canada sur les changements climatiques. Cela semble bien sur papier, mais j’aimerais souligner quelques failles de ce plan.
Un arbre vieux de 500 ans séquestre beaucoup plus de carbone en un an qu’un acre de jeunes pousses ne peut le faire. Si le gouvernement veut vraiment utiliser des arbres comme puits de carbone, il devrait financer un arrêt immédiat de la destruction de forêts anciennes, en particulier en Colombie-Britannique et sur l’île de Vancouver, où il ne reste que 1 % des forêts anciennes de grands arbres à l’extérieur des parcs. Le gouvernement de la Colombie-Britannique parle de préservation, mais autorise toujours la coupe de forêts anciennes. Il faut que ça cesse. Affectons le financement destiné à la plantation d’arbres à la protection des forêts anciennes.
Les autres arbres qu’il nous faut protéger et préserver se trouvent dans la forêt boréale. Celle-ci est l’équivalent canadien de l’Amazonie et offre d’énormes avantages écologiques à la planète. Il est temps de ne plus toucher aux forêts vierges et de les préserver. Dans de nombreux endroits au Canada, il est possible de s’approvisionner en bois dans des forêts de deuxième, troisième et quatrième venue. Les entreprises forestières doivent être tenues de reboiser après leur récolte, tant sur des terres domaniales que sur des terres privées. C’est le prix à payer pour faire des affaires et ce prix ne devrait pas être subventionné.
Le Parti vert voit d’un bon œil les dépenses consacrées aux initiatives destinées aux consommateurs pour lutter contre la crise climatique, notamment le financement de la rénovation énergétique des maisons et de l’infrastructure pour les véhicules sans émissions. Cependant, la crise climatique nécessite plus que des initiatives qui touchent les consommateurs. Il est temps que le gouvernement prenne des mesures beaucoup plus audacieuses, à commencer par l’annulation du projet d’expansion du pipeline Trans Mountain. Des experts ont déclaré que ce projet n’est pas financièrement viable et deviendra un actif inexploitable. Il n’aidera pas à financer les initiatives de lutte contre les changements climatiques.
Les combustibles fossiles seront encore utilisés dans un avenir prévisible, mais en quantité décroissante. Nous devons mettre fin à toutes les subventions destinées à l’industrie pétrolière et gazière.
La vérité, c’est que si nous ne prenons pas de mesures audacieuses pour faire face à la crise climatique, les dépenses qui devront être consacrées aux mesures d’atténuation et aux catastrophes découlant des changements climatiques feront passer les sommes que nous dépensons pour la pandémie de la COVID-19 pour de la menue monnaie. Le Canada est à la traîne dans le dossier du climat. Les gouvernements canadiens se sont engagés à respecter neuf accords internationaux et n’ont produit aucun plan pour atteindre les cibles convenues.
Huit provinces et trois territoires représentant 85 % de la population canadienne ont atteint en 2020 la cible fixée à Copenhague. Cependant, deux provinces, l’Alberta et la Saskatchewan, ont augmenté leurs émissions à un point tel qu’elles ont anéanti les progrès du reste du pays.
Le Canada a le pire bilan du G7 en matière de lutte contre les changements climatiques. Le Royaume-Uni, le pays ayant le meilleur bilan, a réduit de 41 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990, tandis que le Canada a honteusement augmenté ses émissions de 21 %. Pour permettre au Canada de rattraper le reste des pays riches, nous devons fixer de nouvelles cibles afin de réduire les émissions de 60 % d’ici 2030.
Les consommateurs canadiens pourraient réduire leurs émissions à zéro et cela n’aurait aucune incidence tant que nous permettrons à l’industrie pétrolière et gazière de continuer à polluer notre atmosphère avec des gaz nuisibles au climat. Le gouvernement ne devrait pas laisser les députés conspirationnistes continuer à l’intimider pour l’empêcher de prendre des mesures concrètes. De l’audace, voilà ce que nos enfants et petits-enfants attendent du gouvernement.
Le projet de loi renferme des dépenses et des mesures grandement nécessaires. À notre avis, elles doivent être beaucoup plus audacieuses. Le Parti vert votera pour le projet de loi et nous continuerons à faire pression sur le gouvernement pour qu’il prenne des mesures audacieuses.
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Monsieur le président, je suis heureux de pouvoir participer au débat d’aujourd’hui sur le projet de loi , qui mettrait en œuvre des mesures proposées dans l’énoncé économique de l’automne du gouvernement.
De nombreux habitants de ma circonscription espèrent depuis un certain temps que le gouvernement présente un nouveau plan de relance économique. Cependant, le gouvernement les a déçus à maintes reprises et je crains que cet énoncé économique ne fasse pas exception à la règle.
Nous savons que la pandémie a touché la vie de tous les Canadiens d’une façon ou d’une autre. Beaucoup trop de gens ont perdu un être cher et d’autres ont été séparés de leurs amis et de leur famille. Les petites entreprises de tout le pays ont du mal à s’en sortir, si elles n’ont pas déjà fermé leurs portes.
C’est pourquoi les conservateurs étaient favorables à de nouveaux programmes pour aider les Canadiens à traverser cette période sans précédent. À chaque étape, nous avons collaboré avec le gouvernement pour présenter des amendements très réfléchis afin d’améliorer bon nombre de ces programmes sans précédent et indispensables, comme la prestation de relance économique et la subvention salariale, car de nombreux Canadiens ont constaté qu’ils glissaient entre les mailles du filet en ce qui concerne ces programmes. Nous savons également que nous avons besoin d’un plan de relance économique à long terme qui se traduira par des emplois et des chèques de paie pour les Canadiens et non pas seulement par une augmentation de la dette et de l’incertitude. Nous avons besoin d’un retour à la vie normale, pas d’une autre année ou plus de restrictions.
Comme on l’a dit, cette pandémie a dévasté les petites entreprises dans tout le pays. De nombreux programmes d’aide n’ont pas suffi à bien des propriétaires d’entreprise, en particulier de nombreux exploitants saisonniers de la circonscription de Kenora, et ils n’ont pas pu garder leurs portes ouvertes. Je pense également qu’un déploiement défectueux de ces programmes et, souvent, une piètre communication de la part du gouvernement ont rendu cette période difficile bien plus éprouvante pour les propriétaires de petites entreprises.
Les conservateurs ont passé une grande partie du printemps et presque tout l’été à réclamer des améliorations à ces programmes afin de réduire certains des obstacles à l’accès et d’aider davantage de Canadiens à obtenir le soutien dont ils ont besoin en cette période désespérée. Hélas, nous avons vu les libéraux traîner les pieds. Ce qui aurait dû être une solution très simple est souvent arrivé beaucoup trop tard ou, dans certains cas, n’est pas arrivé du tout.
Rien de tout cela n’a empêché les libéraux de vouloir augmenter l’impôt des Canadiens. Cela ne me surprend pas et ne devrait pas surprendre les députés ici ou les Canadiens qui nous regardent, car ce sont toujours les Canadiens ordinaires qui travaillent fort et qui ont du mal à s’en sortir qui doivent payer le prix de la mauvaise gestion du gouvernement.
Un de mes amis dans la circonscription de Kenora a récemment dû fermer son entreprise, et sa femme a dû fermer la sienne. Ils ne sont pas sûrs de la suite des événements, étant donné l’incertitude qui règne à l’heure actuelle. Selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, un propriétaire de petite entreprise sur six se trouve dans une situation semblable. Ils envisagent de fermer leurs portes définitivement. Cela donne une image très frustrante de la situation actuelle et du besoin urgent d’un plan de relance solide.
Au printemps dernier, pour essayer de gagner du temps, les gouvernements ont mis en place des mesures de confinement et d’autres restrictions, non seulement au Canada, mais dans le monde entier. Cela a donné au gouvernement plus de temps pour trouver des solutions permanentes, comme les vaccins et le dépistage rapide. Nous savons maintenant que d’autres pays sont en bonne voie d’avoir vacciné la plupart de leurs citoyens et utilisent également le dépistage rapide, mais le gouvernement actuel nous a placés en queue de peloton pour les vaccins et sans dépistage rapide généralisé. Ce sont des outils d’une importance vitale qui permettent à d’autres administrations de positionner leur économie pour la reprise, mais de nombreux Canadiens devront atteindre six mois ou plus avant de pouvoir recevoir une première dose de vaccin.
Cela constitue un inconvénient incroyable pour ma région, car le tourisme contribue massivement à son économie. Les terrains de camping, les hôtels, les pourvoiries, les compagnies aériennes régionales, les restaurants et les magasins locaux ont prospéré par le passé grâce aux visiteurs venus de l’extérieur, principalement des États-Unis.
Pour mettre les choses en perspective pour tous les députés, dans ma circonscription, la clientèle américaine des pourvoiries est importante. Par exemple, l’État du Minnesota compte beaucoup plus d'habitants que tout le Nord de l’Ontario, le Manitoba et, je crois, la Saskatchewan réunis. Il faudrait peut-être vérifier les faits à ce sujet, mais nous savons que le marché du tourisme intérieur est microscopique par rapport à ce que rapporte le marché américain.
Lorsque la frontière a été fermée l’année dernière, le marché s’est tari. Ce qui a rendu les choses encore plus difficiles pour bien des gens dans ma circonscription, c’est l’incertitude quant aux conditions dans lesquelles la frontière pourrait être ouverte. Les propriétaires d’entreprise ne savaient pas s’ils devaient recruter du personnel, payer une assurance ou aménager leurs installations pour les visiteurs qui, bien sûr, n’ont finalement pas pu venir la saison dernière.
Non seulement ces propriétaires d’entreprise ont perdu une saison entière, et les revenus correspondants, mais ils ont dépensé des milliers de dollars en frais généraux qui se sont révélés inutiles, en raison d’un manque de communication claire et d’un plan d’action de la part du gouvernement. Je crains que l’histoire ne se répète, maintenant que le printemps approche et que nous n’avons pas encore vu de plan du gouvernement.
Hier, en Chambre, la députée de a demandé si les personnes qui avaient été vaccinées contre la COVID-19 seraient exemptées des nouvelles lois de quarantaine du gouvernement libéral. On peut dire sans risque de se tromper que la réponse du gouvernement était équivoque.
Cela soulève vraiment la question: si les Canadiens ne peuvent pas voyager librement après avoir été dûment vaccinés, quand pourront-ils le faire? Quels critères le gouvernement utilise-t-il pour décider si et quand les restrictions seront levées, ou bien le plan tout entier est-il simplement de maintenir le statu quo pour toujours ou pour le temps qu’il faudra?
Je crois que ma collègue de l’a dit avec plus d’éloquence hier, mais il y a une meilleure façon de faire les choses. Il est possible de commencer à revenir à la normale tout en protégeant la santé des Canadiens et, bien sûr, en assurant la sécurité des personnes les plus vulnérables.
Je pense qu’une utilisation stratégique des tests de dépistage rapide pourrait permettre aux Canadiens de mener leurs affaires plus normalement, mais, bien sûr, le gouvernement n’a pas déployé ces modalités de dépistage de manière à le permettre. Les vaccins, comme je l’ai précisé, sont d’une importance vitale, mais nous savons que le gouvernement a bâclé le processus d’approvisionnement.
Si je ne me trompe pas, je crois qu’en janvier, environ 2 % seulement des Canadiens avaient reçu une première dose de vaccin. C’est pourquoi nous avons besoin que le gouvernement présente un plan. Il faut que le gouvernement réussisse à faire venir les vaccins au Canada. Nous savons que, tant que la majorité de la population n’est pas vaccinée, nous pourrions faire face à davantage de restrictions et de confinement. Un nombre encore plus grand de travailleurs pourraient perdre leur emploi et des entrepreneurs pourraient perdre leurs entreprises. Davantage de Canadiens pourraient être confrontés à l’isolement et à des problèmes de santé mentale et, malheureusement, davantage de Canadiens pourraient tomber malades et il pourrait y avoir encore plus de décès.
Les conservateurs du Canada savent que les Canadiens sont frustrés et qu’ils attendent de leur gouvernement qu’il leur donne de l’espoir et leur indique clairement la voie à suivre. C’est pour cela que nous nous battons. Nous nous battons pour que chaque Canadien ait accès à un vaccin. Nous nous battons pour des tests de dépistage rapide et d’autres mesures visant à atténuer l’impact de cette pandémie. Nous nous battons pour que nos hôpitaux et nos systèmes de soins de santé bénéficient d’un soutien adéquat. Nous nous battons pour que les entrepreneurs qui rendent notre pays plus fort aient une chance de s’en tirer.
Nous pouvons vaincre ce virus et nous le vaincrons. Toutefois, une fois que nous l’aurons fait, nous aurons encore plus de travail à faire pour relancer notre économie et assurer notre avenir. Je m’arrêterai là. J’accueillerai volontiers des questions de mes collègues et leurs commentaires.
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Monsieur le Président, quel plaisir d'être de nouveau à la Chambre!
Lors de la présentation de l'énoncé économique de l'automne, il y a quelques mois, j'ai clairement exposé mes attentes en ce qui concerne l'industrie aérienne. Cependant, le gouvernement n'a pas encore répondu à l'appel. Par conséquent, l'ensemble de ce secteur continue de faire face à de grandes difficultés et au désespoir.
D'entrée de jeu, je lirai une lettre que m'a fait parvenir un ami de Calgary Midnapore, qui travaille aujourd'hui dans le secteur de l'aviation. Ses parents vivent toujours dans ma circonscription. Cet ami m'a personnellement demandé de faire lecture de sa lettre et j'ai accepté. Voici ce qu'il dit:
« Le 12 janvier 2021
Au très honorable premier ministre du Canada et au ministre des Transports:
La présente lettre est une première pour moi, car je n'ai pas l'habitude de m'adresser à des représentants élus pour exprimer ma déception concernant la situation d'une industrie à laquelle j'ai consacré plus de 25 ans de ma vie. Toutefois, comme j'ai travaillé dans le secteur de l'aviation canadienne à titre de gestionnaire du contrôle des opérations et de cadre de direction d'expérience et que j'ai vu l'industrie aérienne surmonter d'énormes difficultés notamment des récessions, la hausse du prix de l'énergie, les attentats du 11 septembre et les crises du SRAS et du H1N1, je suis attristé de voir qu'en à peine neuf mois, le gouvernement libéral soit en train de gravement affaiblir, si ce n'est d'anéantir, des compagnies solides qu'il a fallu des décennies pour bâtir.
Était-ce intentionnel? Je suis presque certain que non, mais je soutiens que ce sont le manque de proactivité du gouvernement libéral et son peu de collaboration avec les dirigeants de l'industrie aérienne canadienne qui ont mené à la situation actuelle. La PCU et la subvention salariale d'urgence ne sont pas des panacées qui à elles seules peuvent régler le problème, contrairement à ce qu'on pourrait croire. L'industrie aérienne doit faire l'objet de mesures décisives qui se traduiront notamment par une ambitieuse stratégie d'acquisition de tests rapides pour déceler la COVID et l'obtention de résultats en quelques heures, avant le départ et après l'arrivée des vols. Il ne suffit pas d'imposer deux semaines de quarantaine à l'arrivée et d'exiger que les citoyens canadiens se soumettent à un test de dépistage 72 heures avant leur retour au Canada.
Faciliter les conditions pour voyager en sécurité contribuera à la reprise des activités aériennes, et des tests de dépistage rapides et fiables de la COVID joueront un rôle déterminant pour redonner confiance aux consommateurs. Les moyens sont là et le gouvernement libéral doit résolument s'attaquer à la tâche en commençant par élaborer un plan d'action.
Or, à l'heure actuelle, je ne vois pas de plan cohérent. Si le gouvernement libéral maintient une position réactive, n'envisage la situation qu'à court terme et prend des décisions sans consulter les acteurs de l'industrie, les Canadiens risquent de voir bientôt les principaux transporteurs aériens nationaux mourir à petit feu. Or, une telle éventualité entraînerait la renégociation de la souveraineté de notre espace aérien parce que les compagnies aériennes canadiennes n'auraient pas les moyens financiers de desservir toutes les villes — à cause des piètres politiques libérales — et ce seraient des compagnies aériennes américaines qui offriraient des liaisons nationales alors que d'autres transporteurs étrangers faciliteraient le transport des Canadiens à l'extérieur du pays.
Le gouvernement libéral souhaite-t-il vraiment qu'on se souvienne de lui comme étant celui qui a mené au déclin de l'industrie aérienne canadienne, une industrie marquée par la fierté et l'innovation... »