La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, je remercie mon collègue de Peace River—Westlock de son discours, dans lequel il a notamment abordé la question de l'importance d'une représentation des informations locales, d'une presse régionale forte.
Durant la pandémie, j'ai eu l'occasion de rencontrer, avec mon collègue de , des représentants de médias locaux, mais également des représentants d'une radio sous forme de coopérative. Ils nous ont parlé de leurs préoccupations, entre autres celles relatives aux médias communautaires.
Malgré les lacunes du projet de loi , nous avons hâte qu'il soit envoyé en comité, qu'on le retravaille et qu'on aille de l'avant avec ce dernier, parce que les inquiétudes demeurent.
On vient d'ailleurs de me demander de tenir une autre réunion, accompagnée de mon collègue de Drummond, parce que les représentants des médias locaux ont des suggestions à nous faire.
Comment les GAFAM de ce monde peuvent-ils payer leur juste part et comment les médias locaux peuvent-ils recevoir un financement adéquat?
Comme nous le savons tous, une presse locale est essentielle. Il est donc important d'aller de l'avant avec le projet de loi C-10 afin qu'il soit déposé en comité. J'aimerais entendre mon collègue à ce sujet.
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Madame la Présidente, je suis fière de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion.
Le projet de loi comporte des aspects techniques majeurs que je vais aborder dans un instant, mais je voudrais commencer par souligner le fait qu'en fin de compte, même si nous parlons de règlements et de règles de radiodiffusion, il s'agit en fait d'emplois canadiens. Aujourd'hui, nous avons même une meilleure idée des pertes d'emplois qui ont eu lieu. Ce matin, nous avons appris que 213 000 autres emplois avaient été perdus au Canada au mois de janvier, ce qui fera augmenter le taux de chômage. Par conséquent, tandis que nous discutons du projet de loi, nous devrions aussi garder à l'esprit la vraie question, c'est-à-dire des travailleurs canadiens.
Je voudrais également revenir un peu à ce qui se passe dans ma circonscription, Elgin—Middlesex—London, et souligner les projets que l'on était en train de réaliser avant la pandémie.
Je me souviens de l'enthousiasme de la population de St. Thomas quand nous avons appris que Jason Momoa — et je prononce probablement mal son nom puisque je suis une des rares personnes qui n'a pas vu le film Aquaman — allait venir dans notre coin de pays et qu'Apple TV allait tourner un épisode d'une série ici même, à l'hôpital psychiatrique de St. Thomas, ou, plus précisément, dans la municipalité de Central Elgin, devrais-je dire pour situer ceux qui sont originaires de la région.
Ce sont des projets importants pour notre collectivité. Sean Dyke, qui est l'agent de développement économique de la Ville de St. Thomas, a parlé d'autres entreprises qui vont venir dans notre région. Plus récemment, le film The Boys produit par Amazon a été filmé ici, et Guillermo del Toro a tourné Scary Stories to Tell in the Dark. Beaucoup de gens choisissent des lieux de tournage ici même, tout près de chez nous, dans la Ville de St. Thomas, mais aussi à Port Stanley. Je sais que le village de Port Stanley a déjà été choisi pour certains de ses emplacements, tout comme Bayham dans la région de Port Burwell.
En termes de productions cinématographiques, ce sont des choix importants. Nous devons voir les tournages qui se font dans nos collectivités et les talents qui y sont attirés, que ce soit les équipes de production ou les acteurs. Nous devons comprendre que cela met en valeur ce que nos collectivités ont à offrir.
J'aborde ce sujet avec beaucoup d'enthousiasme parce que mon fils, qui est acteur, a fait partie de multiples productions de Netflix. C'est une occasion pour les acteurs de se faire connaître. Beaucoup d'autres entreprises viennent produire des dramatiques et d'autres œuvres associées à de grands noms dans nos régions, et nous profitons de ces retombées économiques.
Je ne vais pas parler précisément de la structure du projet de loi ni de sa forme. Je ne le ferai pas essentiellement parce qu'il manque de clarté. Je trouve qu'il est très difficile à comprendre. Je vais donc me concentrer sur les répercussions du projet de loi ici, dans Elgin—Middlesex—London, et sur ce qui en découle.
Je sais que le gouvernement fait malheureusement la sourde oreille aux discussions sur la croissance économique depuis un bon moment, et nous savons que nombre de ces productions ne pourront pas reprendre avant que les travailleurs aient accès aux tests de dépistage rapide, aux vaccins et aux outils nécessaires pour le retour au travail. D'ici là, il sera impossible pour eux de recommencer leur travail formidable.
Je ne suis pas en train de faire la promotion de ces films ou de ces séries, mais le projet de loi aura des répercussions concrètes sur la classification du contenu. Des films et des séries qui sont tournés au cœur de ma circonscription, qui ont des retombées pour l'économie canadienne et qui font appel à des acteurs et à des techniciens canadiens, ne peuvent pas être considérés comme du contenu canadien parce que toutes les activités liées au financement et à la production sont gérées par des entreprises américaines. C'est pourquoi je parle de la clarté du projet de loi: on ne définit pas ce qu'est exactement le contenu canadien. Je peux dire aux députés que tous les chèques de paie que mon fils a reçus en 2020 provenaient d'une entreprise américaine. Pourtant, c'est un acteur canadien qui travaille à Toronto. Il faut donc aussi se pencher sur ce qui se passe dans nos collectivités.
De plus, ces entreprises gigantesques ne contribuent aucunement au Fonds des médias du Canada et elles ne sont pas imposées de la même façon que les sociétés canadiennes. C'est foncièrement injuste envers les réalisateurs canadiens, les petits journaux locaux et les diffuseurs qui tâchent de promouvoir le contenu canadien et d'offrir un contenu fiable aux Canadiens.
Je veux que le projet de loi soit plus clair pour que je puisse le lire et comprendre les répercussions de ce que proposent les libéraux. Il y a eu des problèmes dans le passé. C'est pourquoi il est très important d'en parler.
Même s'il est certainement important de moderniser la Loi sur la radiodiffusion et de rendre la réglementation de l'industrie plus équitable, notamment en exigeant que les géants du Web et les médias sociaux paient leur juste contribution, il faut se rappeler que si nous ne faisons pas bien notre travail, cela aura des répercussions directes sur les emplois canadiens et qu'une réglementation excessive ou un manque de clarté dans les règles incitera en fin de compte les grands producteurs à tourner ailleurs, ce qui fera perdre beaucoup de perspectives intéressantes aux Canadiens. Plus les obstacles sont nombreux, plus les gens risquent de se demander s'il vaut la peine de tourner au Canada.
Je ne dis pas qu'on doit éviter d'établir des règles de base équitables. Je crois absolument qu'il faut le faire, mais je ne voudrais pas participer au débat d'aujourd'hui sans dire que la clarté est absente du projet de loi, tout simplement.
Le projet de loi m'inquiète aussi parce qu'il n'accorde aux comités parlementaires qu'une capacité limitée de surveiller les directives et la réglementation adoptées par le CRTC. Je n'ai pas besoin de rappeler à tous les députés le bilan lamentable du gouvernement quand vient le temps de rendre des comptes. Je sais que mes collègues sont nombreux à être du même avis que moi quand je dis que, même au beau milieu de la pandémie actuelle, la priorité absolue du gouvernement semble être de se soustraire à son obligation de rendre des comptes.
Sans même entrer dans les considérations d'ordre politique qui ont amené le gouvernement à proroger inutilement le Parlement, disons qu'il s'est défilé je ne sais plus combien de fois devant son obligation de rendre des comptes. Il a bloqué les travaux des comités et il a essayé de faire oublier le rôle qu'il a jouté dans le scandale UNIS. Quant au , il préfère se terrer à Rideau Cottage que de faire face aux difficultés. On ne peut donc pas accepter que le CRTC n'ait pas à rendre des comptes au Parlement au sujet des pouvoirs qui lui seraient accordés. Sans véritable débat, il pourrait y avoir de nombreuses conséquences indésirables, et nous ne voulons pas que cela arrive.
Le gouvernement est loin d'avoir gagné la confiance des Canadiens dans le dossier de la radiodiffusion. Ai-je besoin de rappeler que c'est ce même qui semble n'avoir aucun scrupule à exiger que les médias d'information obtiennent une licence? Je me permets d'ouvrir une brève parenthèse parce que cela m'inquiète moi aussi.
Si on en croit un journaliste d'Elgin—Middlesex—London de ma connaissance, il se pourrait qu'en assujettissant les entreprises qui diffusent du contenu en ligne au même type de réglementation, on se retrouve à encadrer les nouvelles en ligne de la même manière que le contenu télévisuel et radiophonique. Selon lui, la question se pose.
Le gouvernement affirme que les organes de presse ne seront pas touchés par ces changements. Le problème, c'est que le gouvernement n'a qu'une définition limitée des entités qui sont considérées comme des organes d'information ou des médias. Selon la mesure législative, à l'alinéa i): « il est interdit d’exploiter une entreprise de radiodiffusion — autre qu’une entreprise en ligne —, à moins de le faire en conformité avec une licence ou d’être soustrait à l’obligation d’en détenir une. » Cela laisse encore beaucoup d'éléments inconnus, qu'il faut préciser.
Peu avant que cette mesure législative soit présentée, Andrew Coyne du Globe and Mail a écrit:
Si vous croyez que c'est de la paranoïa, songez à l'insistance du gouvernement lorsqu'il nous assure que les diffuseurs en ligne n'auront pas à détenir une licence. C'est vrai, dans une certaine mesure. Ils n'auraient que l'obligation de s'enregistrer auprès du CRTC et de respecter certaines conditions de service sous peine d'amendes.
Nous pourrions discuter du fait que ces limites ne seront pas imposées, mais il faut tenir compte de la formulation utilisée. Cela est très préoccupant, parce qu'à l'heure actuelle, il est vraiment important que nous puissions compter sur des agences de presse convenables et sur des reportages pertinents, afin de nous assurer d'entendre tous les points de vue.
Enfin, le projet de loi ne comprend aucune balise législative pour établir le pourcentage de contenu en français. Cette question a été soulevée aujourd'hui par bon nombre de députés, en particulier des députés du Québec. J'ai fait des efforts pour améliorer mon français récemment, et j'espère pouvoir un jour profiter de l'abondance de contenus filmés et produits en français au Québec, mais ce projet de loi ne fait rien pour promouvoir le contenu en français.
Je sais qu'il faut moderniser de façon considérable les dispositions de la Loi sur la radiodiffusion qui sont appliquées au Canada, mais je crois que ce n'est pas exactement ce que ferait ce projet de loi. Comme je l'ai dit, je suis très préoccupée par ce projet de loi et j'espère qu'on en précisera beaucoup plus la portée. Je crois que nous devons assurer l'équilibre entre les grandes sociétés et les petites entreprises, entre les nouveaux intervenants du secteur et ceux qui sont établis depuis des années, mais faisons-le de concert avec tous les intervenants concernés, parce que je crois qu'il y a des occasions manquées.
Je serais heureuse de répondre à des questions maintenant.
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Madame la Présidente, avant de faire de la politique, j'étais artiste exécutante indépendante. J'ai été inspirée par la musique de Dan Hill, d'Anne Murray, de David Foster, de Céline Dion et de Shania Twain. Je les ai découverts à la radio et à la télévision. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence si la plupart de mes musiciens préférés sont Canadiens; nous avons beaucoup de talent dans notre pays. Cela dit, les vedettes que j'ai mentionnées ont percé aux États-Unis plutôt qu'au Canada. Je raconte cela parce que je veux souligner la symbiose entre les créateurs de contenu canadien et les radiodiffuseurs canadiens dans la vie des Canadiens de même que l'importance de protéger ces organismes pour permettre à l'identité culturelle et artistique du Canada de prospérer.
Le projet de loi est important, en théorie, parce qu'il vise à moderniser une loi qui date d'il y a 28 ans et qui ne tient pas compte de la diversité des plateformes de radiodiffusion depuis l'arrivée du monde numérique, c'est-à-dire d'Internet, des médias sociaux et de la diffusion en continu. Il est essentiel de reconnaître la réalité des nouvelles plateformes numériques, qui gagnent en importance, de même que les implications de la mondialisation du marché et de l'arrivée d'acteurs étrangers dans notre système, et ce, tout en tenant compte de la viabilité à long terme du contenu canadien et des plateformes canadiennes de radiodiffusion. À cette fin, une adaptation du mandat du CRTC s'impose afin d'optimiser le succès des entités canadiennes dans l'écosystème de radiodiffusion, de manière à sauvegarder le patrimoine du Canada et à favoriser la prospérité économique du Canada.
On ne peut pas ignorer l'incidence du secteur de la radiodiffusion, du secteur cinématographique et du secteur de la musique sur l'économie du Canada. Selon un rapport qui a été réalisé en novembre 2020 et qui a été publié sur le site Web de Patrimoine Canada, le secteur de la radiodiffusion représente 9,1 milliards de dollars du PIB du pays, générant 16,9 milliards de dollars de revenus et fournissant 41 901 emplois. Le secteur cinématographique, quant à lui, représente 4,3 milliards de dollars du PIB grâce à ses 13,39 milliards de dollars de revenus et à ses 71 027 emplois. Le secteur de la musique et de l'enregistrement sonore contribue au PIB à hauteur de 637 millions de dollars, avec ses 577 millions de dollars de revenus et ses 8 986 emplois.
La tendance qui se dessine est claire. Au cours des 10 dernières années, les Canadiens ont de plus en plus recours aux services de diffusion en direct pour écouter des émissions et délaissent les abonnements payants à la télévision. Aujourd'hui, les téléspectateurs ont ces deux choix qui s'offrent à eux. Les conséquences de cette nouvelle tendance justifient la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion. Voilà l'objet du projet de loi , mais je ne suis pas persuadée que les modifications proposées permettraient d'atteindre les résultats escomptés. J'aimerais parler de quelques problèmes qui se posent.
Les producteurs de contenu et les radiodiffuseurs canadiens jouent un rôle essentiel dans la production de drames, de téléréalités ou de contenus journalistiques canadiens de qualité. Property Brothers, Schitt's Creek, Kim's Convenience et Wall of Chefs sont toutes des émissions canadiennes de grande qualité qui ont suscité beaucoup d'attention partout dans le monde. C'est une période excitante pour le contenu canadien, mais la production de contenu nécessite du financement.
Les créateurs de contenu canadien ont dit craindre que la modification proposée à l'alinéa 3(1)f) de la Loi sur la radiodiffusion diminue les protections actuellement accordées aux ressources créatrices canadiennes dans la Loi. Dans sa forme actuelle, sans modification, la Loi part du principe que le système canadien est fermé et que les radiodiffuseurs sous contrôle canadien ou appartenant à des Canadiens détiennent un monopole. Actuellement, l'aliéna 3(1)f) indique ceci:
f) toutes les entreprises de radiodiffusion sont tenues de faire appel au maximum, et dans tous les cas au moins de manière prédominante, aux ressources — créatrices et autres — canadiennes pour la création et la présentation de leur programmation [...]
Le projet de loi supprime le passage « au maximum, et dans tous les cas au moins de manière prédominante » ainsi que d'autres conditions. La modification est la suivante:
f) les entreprises de radiodiffusion sont tenues de faire appel aux ressources — créatrices et autres — canadiennes pour la création et la présentation de leur programmation, dans la mesure appropriée à leur nature [...]
Les créateurs de contenu canadien craignent que la modification diminue les protections essentielles qui leur sont actuellement accordées dans la Loi sur la radiodiffusion. Ce qui m'inquiète au sujet de la modification proposée à l'alinéa 3(1)f), c'est qu'elle manque globalement de clarté pour décrire le rôle et la responsabilité des radiodiffuseurs, traditionnels ou modernes, dans la création et la présentation de contenu canadien. Je conviens, comme les créateurs canadiens, que la modification diminuerait la valeur du contenu canadien dans la Loi. À un moment où les histoires canadiennes commencent à trouver un auditoire plus vaste et qu'elles définissent notre identité artistique, la modification de l'alinéa 3(1)f) est un peu décevante.
J'ajouterais que, dans le contexte international actuel, le fait que les amendements ne prévoient pas de protection des droits d'auteur et de la propriété intellectuelle ne témoigne pas d'une modernisation de la loi. Les écrivains, compositeurs, éditeurs et autres détenteurs de droits d'auteur dépendent des redevances pour leur subsistance. Il est déjà difficile pour les Canadiens ayant une vocation artistique de joindre les deux bouts. De nombreux talents nationaux déménagent aux États-Unis, en Europe ou en Asie pour trouver une carrière viable. L'absence de protection de la propriété intellectuelle dans le monde numérique complexe et en pleine expansion et les marchés mondialisés d'aujourd'hui est inacceptable. La Loi sur la radiodiffusion doit inclure des dispositions modernes sur les droits d'auteur. Si le Canada ne s'efforce pas de rendre l'environnement idéal pour l'épanouissement des créateurs, notre identité culturelle en pâtira. Le contenu canadien n'est pas seulement un moyen d'aider les œuvres canadiennes à atteindre leur public; il doit être protégé et soutenu pour aider les secteurs artistiques et culturels à établir notre patrimoine et notre identité canadienne.
Dans son principe, le projet de loi est important parce qu'il cherche à sauvegarder une programmation équitable. Il modifie la Loi sur la radiodiffusion afin, entre autres, de mettre à jour les politiques canadiennes de radiodiffusion énoncées dans les articles de la loi. De cette façon, le système canadien de radiodiffusion permettra aux peuples autochtones de produire, dans leur langue, des émissions qui reflètent leur culture. Il permettra aussi de diffuser des émissions accessibles sans obstacle aux personnes handicapées tout en répondant aux besoins et aux intérêts des Canadiens, y compris les Canadiens issus de communautés racialisées et de diverses origines ethnoculturelles.
Le projet de loi modifie le mandat du CRTC de façon à exiger davantage de contenu sur les Autochtones, les handicapés, les personnes racialisées et les LGBTQ2. Cependant, il ne contient aucune directive pour réglementer le contenu en français. Il ne prévoit pas de balises pour légiférer sur le pourcentage de contenu en français. La programmation équitable doit également moderniser la Loi sur la radiodiffusion pour garantir un épanouissement convenable des contenus culturels français et québécois.
En raison de la place qu'ils occupent dans l'offre de contenu canadien, les radiodiffuseurs jouent un rôle essentiel dans la promotion de l'identité de notre pays. Qu'ils diffusent des nouvelles, des émissions de téléréalité et des séries canadiennes, ou qu'ils contribuent au Fonds des médias du Canada pour produire du contenu canadien, ils sont essentiels à notre identité culturelle, à notre vie quotidienne et à notre économie. Les obligations et règlements en matière de contenu que prévoit le projet de loi actuel sur la radiodiffusion visent à protéger les créateurs de contenu canadien. Or, ils les exposent involontairement au risque de perdre du terrain face à des acteurs numériques étrangers qui ont, eux, accès aux consommateurs canadiens en n'étant pratiquement pas réglementé. Lorsqu'un radiodiffuseur canadien s'effondre, c'est autant de soutien au contenu canadien qui disparaît.
Le système de radiodiffusion est un domaine sensible qui nécessite un équilibre délicat pour que tous les intervenants puissent tirer leur épingle du jeu. Le fait d'offrir des conditions de concurrence équitables avec les diffuseurs étrangers sur Internet comme Netflix, Amazon Prime Video, Disney, Apple TV+ contribuera certainement à atténuer la concurrence déloyale. Les entreprises étrangères devraient également contribuer au rayonnement du contenu canadien, mais cette réalité devrait aussi s'accompagner d'un juste équilibre des réglementations afin que tous les acteurs — nationaux et étrangers — puissent prospérer. De la sorte, leur investissement dans la création et la présentation de contenu canadien favorise indirectement l'identité culturelle et l'essor économique de notre pays.
À une époque où plusieurs entités du monde numérique se font concurrence pour capter l'attention des téléspectateurs, les radiodiffuseurs canadiens d'information souffrent de la nouvelle baisse des ventes publicitaires occasionnée par le ralentissement économique dû à la COVID-19. Il faut moderniser la Loi sur la radiodiffusion et la rendre plus équitable pour le secteur canadien de radiodiffusion. Cependant, le projet de loi est trop vague et il ne garantit pas que les géants du Web comme Google et Facebook seront assujettis aux mêmes règles que les entreprises canadiennes. Cela n'explique aucunement comment les plateformes numériques et les joueurs conventionnels se feront concurrence sur un pied d'égalité. Cela n'explique pas les lignes directrices qui seront mises en place concernant la production de contenu canadien et les contributions au Fonds des médias du Canada.
Il incomberait au CRTC de faire appliquer le règlement pris à la suite de la modernisation de la loi. Cependant, le rôle du CRTC est trop vague. Le manque de clarté soulève des préoccupations pour tous les intervenants quant à la manière dont le CRTC interprétera son rôle. Est-ce qu'il réglementera trop, ce qui risque d'étouffer les télédiffuseurs canadiens par rapport à leurs pendants numériques étrangers? Est-ce qu'il réglementera trop les joueurs étrangers, ce qui risquerait de les exclure du système et donc de diminuer les occasions de diffuser du contenu canadien à l'étranger?
Le libellé du projet de loi donne l'impression que le gouvernement libéral renvoie la balle au CRTC pour la prise de toutes les décisions. Il faudra ensuite au moins neuf mois pour entreprendre la première phase de réglementation. En cette période de pandémie, les radiodiffuseurs et les créateurs canadiens ont besoin d'avoir l'assurance qu'ils survivront à la crise et qu'ils pourront se tailler une place de choix parmi les joueurs internationaux.
J'aimerais parler de la conversation que j'ai eue avec Rob, un habitant de ma circonscription qui est propriétaire de Gearforce, une entreprise de services audio professionnels pour les concerts. Il m'a expliqué que beaucoup de ses amis techniciens dans l'industrie du divertissement vivent des difficultés, non seulement sur le plan de leurs finances, en raison de l'arrêt des activités, mais aussi parce que leurs compétences sont en dormance. Ils craignent de perdre toutes les habiletés qu'ils ont développées au cours de leur vie. Dans le monde des arts et de la culture, il y a des normes d'excellence pour les auteurs, les compositeurs, les artistes, les artisans et les techniciens. Il faut travailler fort pour se tailler une place dans un secteur où l'on joue férocement du coude pour décrocher des contrats.
Que la Loi sur la radiodiffusion soit actualisée au moyen de modifications adéquates est un premier pas pour aider les travailleurs et les artistes du secteur des arts et de la culture à avoir une place dans la société canadienne. Toutefois, un projet de loi ambigu pourrait causer plus de dommages s'il laissait place à des interprétations erronées. Si le projet de loi passe l'étape de la deuxième lecture, j'espère que le comité discutera en profondeur des amendements à y apporter.
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Madame la Présidente, j'ai le grand plaisir de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre en virtuel pour me prononcer sur le projet de loi .
Comme plusieurs de mes collègues, j'apprécie cette possibilité de m'exprimer sur ce projet de loi. Pour l'Acadien que je suis et pour toute ma communauté acadienne, le projet de loi C-10 aura des répercussions très marquées sur la survie de notre magnifique culture acadienne, qui me tient très à cœur et qui mérite aussi d'être promue et protégée.
Étant donné que le numérique explose plus que jamais, nous sommes placés devant le fait que la Loi sur la radiodiffusion, vieille de 28 ans, doit sans tarder être modernisée pour répondre adéquatement à l'évolution d'Internet et à l'arrivée massive des réseaux sociaux et des services en ligne comme Facebook, Google, Netflix, Crave et Spotify, parmi d'autres.
La modernisation de la Loi ne veut pas obligatoirement dire d'abolir le passé, d'oublier ce qui a forgé notre histoire jusqu'à aujourd'hui ou de l'omettre de notre avenir pour assurer sa continuité et sa préservation, comme la culture acadienne.
Dans son mémoire déposé au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes lors du renouvellement des licences de la société CBC/Radio-Canada, la Société nationale de l'Acadie a rappelé qu'elle avait eu à intervenir à plusieurs reprises auprès de Radio-Canada pour l'appuyer, mais malheureusement aussi pour lui rappeler trop souvent les exigences de son mandat.
En tant que fier Acadien et pour l'Acadie tout entière, il est clair que le mandat national de la SRC et son financement public, auxquels les citoyens et les citoyennes de l'Acadie contribuent au même titre que tous les Canadiens et les Canadiennes, sont les seuls garants de ces services et ils doivent être non seulement préservés à tout prix, mais aussi respectés. S'ils ne le sont pas, il est essentiel que des mesures coercitives soient imposées et que ces dernières soient clairement incluses dans le projet de loi C-10, ce qui n'est pas le cas.
La SNA est la représentante officielle de l'ensemble du peuple acadien. Elle assure la promotion des droits et des intérêts des Acadiens et des Acadiennes de l'Atlantique. Je profite de cette occasion pour la féliciter pour son travail et pour ses efforts dans la préservation de la magnifique culture acadienne.
Bien que le projet de loi souhaite modifier la Loi sur la radiodiffusion sur plusieurs points, comme l'ajout de sites Web diffusant ou rediffusant des émissions comme catégorie distincte d'entreprise de radiodiffusion, il souhaite mettre à jour la politique canadienne de radiodiffusion énoncée à l'article 3 pour, par exemple, offrir aux Autochtones une programmation en langues autochtones qui reflète leurs cultures.
Je considère que le projet de loi C-10 doit aller encore plus loin afin d'assurer la présence et la conservation de certains patrimoines comme la culture acadienne. Je suis absolument d'accord qu'il faut moderniser la Loi, au même titre qu'il faut absolument moderniser la Loi sur les langues officielles. De ce côté-ci de la Chambre, nous souhaitons pouvoir voter sur un projet de loi qui sera équitable pour les producteurs et les diffuseurs canadiens.
Cela fait déjà plusieurs années que l'ensemble de la population canadienne déplore l'injustice que représente le fait que Netflix ne paie aucun impôt au Canada. L'objectif est de trouver un équilibre entre les médias conventionnels et numériques, ainsi que dans les contenus.
Je suis tout à fait en accord avec cet objectif. La population francophone de la Nouvelle-Écosse, qui écoute la chaîne de Radio-Canada dont la station est située à Halifax, s'insurge d'être beaucoup plus au courant des bouchons de circulation à Montréal ou sur le pont Samuel-de-Champlain que de pouvoir écouter les artistes de la Nouvelle-Écosse.
Il faut souligner que le cas des provinces de l'Atlantique est particulier. Il n'y a qu'un seul centre de production télévisuelle, appuyé de trois centres de production radiophonique, pour desservir les quatre provinces. Il s'agit d'une spécificité que nous avions souhaitée pour que l'Acadie puisse être reflétée dans son ensemble unique, avec pour but manifeste de promouvoir et de protéger la culture acadienne.
Malheureusement, lorsque la Société Radio-Canada ne respecte pas ses engagements, même si des plaintes sont déposées auprès du CRTC, la SRC s'en sort la plupart du temps sans pénalité puisqu'elle n'est pas assujettie aux mêmes règlements que les autres radiodiffuseurs du Canada.
En 2021, il est inadmissible que cette exemption soit encore accordée et elle doit être retirée par l'entremise du projet de loi . Il est vital que le pourcentage de contenu canadien soit respecté à la lettre et que chaque région du Canada puisse également faire respecter son contenu culturel local.
Les conservateurs souhaitent une réglementation équitable entre les médias numériques et les radiodiffuseurs conventionnels. Mes collègues conservateurs et moi ne serons en mesure d'appuyer la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion que si elle inclut des exigences supplémentaires claires et non négociables en termes de contenu francophone.
Dans le cadre du renouvellement des licences de la Société Radio-Canada, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse a rappelé, dans son mémoire présenté le 13 janvier dernier au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, que les Acadiens de la Nouvelle-Écosse n'ont eu accès à une éducation en français au niveau élémentaire qu'à partir de 1981. Il a fallu une bataille juridique jusqu'à la Cour suprême du Canada pour finalement obtenir en 2003 l'accès à une éducation en français dans les écoles homogènes au niveau secondaire. Privés de cette éducation en français, les Acadiens de la Nouvelle-Écosse se sont assimilés à une vitesse effrayante. Entre 1981 et 1996, le nombre d'Acadiens de la Nouvelle-Écosse parlant français est ainsi passé de 80 000 à 42 000 personnes.
Au printemps et à l'automne 2019, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse a mené une vaste consultation provinciale sur l'insécurité linguistique. Les participants ont tous dit avoir vécu une insécurité linguistique, un inconfort ou de la réticence à s'exprimer en français, voire le sentiment de ne pas se sentir adéquat en français. Ces chiffres m’attristent beaucoup et le manque de connaissance de la communauté acadienne de Nouvelle-Écosse de la part du public canadien contribue à ce sentiment d'insécurité linguistique.
Il faut créer du contenu local pour se reconnaître dans les médias. La seule et unique mesure pour accroître la place du français consiste à remplacer la mention à l'article 3 qui l'affaiblit davantage. Il s'agit d'un pas en arrière tout à fait inacceptable, qui représente une approche beaucoup plus vague, et surtout beaucoup plus faible, que ce que la Loi prévoit pour le contenu autochtone, à titre d'exemple.
Il s'agit d'un autre exemple des contradictions de ce gouvernement libéral. Ce dernier affaiblit une mesure législative essentielle qui est déjà faible, tout en faisant croire aux communautés francophones de partout au Canada qu'il va présenter un projet de loi modernisant la Loi sur les langues officielles, lequel aurait comme préoccupations premières la promotion et la protection de la langue française pour toutes les communautés francophones en milieu minoritaire. Cela n'a aucun sens.
Compte tenu de tous ces points, il me serait impossible de voter pour le présent projet de loi sans un engagement ferme du gouvernement à revoir en profondeur tous les amendements nécessaires pour bonifier ce projet de loi afin d'assurer au contenu canadien acadien et francophone l'avenir qu'il mérite.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion et apportant des modifications connexes et corrélatives à d'autres lois.
Il s'agit d'un des débats les plus plaisants auxquels j'ai eu l'occasion de prendre part à la Chambre. Dans un pays aussi vaste et diversifié que le nôtre, il est intéressant de voir la diversité du contenu local produit aux quatre coins du pays.
Cette question me tient beaucoup à cœur, pas seulement en raison du contenu à l'écran, mais aussi en raison de l'expérience vécue par les personnes qui participent à la création de ce contenu. Cela comprend les figurants.
J'ai eu la chance d'être figurant dans de nombreuses productions dans ma ville natale, Regina, et dans les environs. C'est arrivé par hasard, mais cela m'a ouvert les yeux quant à la réalité de ce qu'on appelle I'économie de petits boulots dont on a davantage entendu parler dans les nouvelles depuis le début de la pandémie.
Un jour, je marchais dans un centre d'achats à Regina et j'ai vu un homme — qui est aujourd'hui un bon ami — assis derrière une table où on pouvait lire une affiche qui disait: « Inscrivez-vous pour participer à des émissions de télévision ». Je lui ai demandé de quoi il s'agissait. Il était régisseur de distribution pour Partners in Motion, une entreprise locale qui produit des films et des émissions de télévision à Regina et dans le sud de la Saskatchewan. Il m'a dit que j'avais l'air d'un policier et qu'il avait un rôle pour moi dans une série documentaire appelée Crime Stories. L'entreprise cherchait des figurants pour la reconstitution de crimes et je jouerais le rôle d'un policier qui arrête un criminel quelconque dans la série. Cela me semblait amusant et ce serait une bonne façon d'avoir un deuxième boulot au salaire minimum et je me suis inscrit. Je me suis rendu compte que beaucoup de gens de ma région faisaient de la figuration dans des émissions de télévision comme passe-temps ou comme petit boulot.
Pendant les mois et les années qui ont suivi, j'ai arrêté beaucoup de gens dans le contexte de cette série policière. J'ai joué un soldat parti à la guerre, une expérience mémorable. J'ai aussi été figurant dans le film Corner Gas: The Movie. Quand ils parlent de Corner Gas, les gens parlent surtout de la série télévisée, mais il y a aussi eu, il y a quelques années, un film important basé sur tous les personnages de la ville fictive de Dog River, où se déroule Corner Gas. C'était vraiment mémorable d'arpenter la rue Main de Rouleau, en Saskatchewan. Je jouais le « citoyen numéro sept », un rôle pour lequel je n'ai pas été nommé aux Oscars, à mon plus grand désarroi. J'aurai peut-être une autre chance grâce à la suite du film.
Je n'ai rien vu, dans le projet de loi, qui s'attaque au problème que pose l'économie de petits boulots et qui aiderait les travailleurs occasionnels de l'industrie. J'ai la forte impression que ce problème n'existe pas seulement à Regina, en Saskatchewan, mais qu'il touche tous ceux qui participent à cette industrie dans notre grand pays.
Pour bien servir les intérêts des Canadiens, je crois qu'il faudrait retirer le projet de loi à l'étude et le repenser complètement afin qu'il vise tout le monde et que les Canadiens bénéficient de la meilleure mesure législative qui soit.
Je souhaite donc proposer l'amendement que voici. Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: « le projet de loi C-10, Loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion et apportant des modifications connexes et corrélatives à d'autres lois, ne soit pas maintenant lu une deuxième fois mais que l'ordre soit révoqué, le projet de loi retiré et l'objet renvoyé au Comité permanent du patrimoine canadien. »
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Madame la Présidente, j'ai été fort impressionné par la capacité d'écoute du , par son attitude et par le ton qu'il a employé. Une personne plus partisane que moi dirait probablement qu'il pourrait transmettre ce message au député de , mais je n'irais jamais jusque là.
Je suis honoré de pouvoir prendre la parole sur un sujet qui me tient beaucoup à cœur, c'est-à-dire la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion. Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à dire au qu'il semble très ouvert, et je le félicite du ton qu'il a adopté. J'ai été ravi de travailler avec lui. J'aimerais aussi en profiter pour faire la promotion du Capitol Theatre, à Port Hope, car j'aimerais bien que le ministre lui donne un coup de main.
Pour ce qui est des amendements, j'aimerais surtout qu'on protège les petits exploitants. Il faut des règles plus rigoureuses. Il ne faut pas remettre cela entre les mains du CRTC. Il y a des professionnels formidables qui font de leur mieux, mais nous devons mettre en place des mesures de protection rigoureuses.
Des arguments forts pertinents ont été présentés, et il est urgent de moderniser cette loi, puisqu'on ne l'a pas fait depuis 28 ans. Pendant cette très longue période, nous avons vu l'évolution d'Internet et l'arrivée de grands joueurs comme Facebook, Google, Netflix et Spotify. Compte tenu de cette innovation, il est important de moderniser la loi. Cependant, comme je l'ai dit, je crains fort que le projet de loi ne fasse plus de mal que de bien.
L'un des changements les plus fondamentaux que nous avons vus dans le secteur des communications au cours des 28 dernières années a été la démocratisation de l'accès au contenu. Les Canadiens ne sont plus limités à quelques chaînes de télévision. Ils peuvent maintenant accéder à du contenu et s'exprimer sur Twitter, Facebook, YouTube et bien d'autres plateformes. À bien des égards, ces plateformes sont ce qui se rapproche le plus des places publiques où les gens pouvaient s'exprimer et donner leur avis à qui voulait bien l'entendre dans les années 1800.
Beaucoup de personnes qui s'expriment sur YouTube ou d'autres plateformes contribuent considérablement au discours national sur des sujets comme la politique, la philosophie, les arts culinaires ou la santé. Ce mélange de voix nous expose à des expériences de vie et à des perspectives qui enrichissent nos vies et la société. Dans cette arène des idées, on a l'occasion de présenter nos théories et nos pensées, et c'est la société qui décide si elles sont éclairées ou à côté de la plaque.
Je suis reconnaissant envers ceux qui partagent leurs excellentes idées, car elles contribuent à rendre notre pays meilleur. Les perdants au combat des idées peuvent se tourner vers la République et les propos de Socrate, selon qui ceux qui voient leurs arguments réfutés en ressortent grandis, parce qu'ils en tirent de nouvelles connaissances. Cela arrive souvent au député de , qui devrait être particulièrement ravi.
Comme partout, il y a aussi de mauvais joueurs dans le secteur de la radiodiffusion. Ce sont ceux qui répandent la haine et des théories du complot. Ce comportement est répréhensible, odieux et révoltant. Le projet de loi a l'objectif louable de trier le contenu en ligne afin de protéger les Canadiens contre la haine et promouvoir une programmation canadienne de qualité.