propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Madame la Présidente, je suis heureux de lancer le débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi , Loi modifiant la Loi électorale du Canada en réponse à la COVID-19.
La pandémie de COVID-19 qui sévit dans l'ensemble du Canada nous a obligés à changer notre façon de vivre et d'interagir afin de protéger la santé et la sécurité de nos concitoyens. Les élections ne font pas exception.
Depuis le début de la pandémie, le Canada a connu deux élections partielles fédérales, quatre élections générales provinciales et sept élections locales. Ces élections ont été organisées conformément aux directives de santé publique et visaient à offrir aux électeurs, surtout ceux qui sont les plus susceptibles d'être infectés, divers moyens d'exercer leur droit de vote en toute sécurité.
Forts des leçons tirées d'autres administrations et compte tenu des recommandations du directeur général des élections du Canada, nous avons l'occasion de prendre des mesures afin que, s'il devient nécessaire de déclencher des élections fédérales au cours de la pandémie actuelle, ces élections puissent être organisées de façon encore plus sûre et sécuritaire. C'est pour cette raison que, le 10 décembre 2020, le gouvernement a présenté le projet de loi qui, s'il est adopté, ajouterait temporairement des dispositions à la Loi électorale du Canada pour que nous puissions tenir des élections sûres, sécuritaires et accessibles pendant la pandémie au cas où, comme je l'ai dit, de telles élections deviendraient nécessaires.
[Français]
Le projet de loi rassurerait les électeurs, les travailleurs électoraux et tous les autres participants sur le fait que, malgré la pandémie, le processus électoral fédéral reste sûr, sécurisé et accessible. Pour ce faire, il offrirait aux électeurs des possibilités sans précédent de voter pendant la pandémie, que ce soit en personne ou dans le confort et la sécurité de leur foyer.
Ce projet de loi s'appuie sur les recommandations d'octobre 2020 du directeur général des élections concernant le vote dans le contexte d'une pandémie, ainsi que sur le travail de nos collègues qui ont réalisé une étude sur la tenue d'une élection dans un contexte de pandémie.
Le projet de loi contient quatre éléments que je vais expliquer plus en détail: une période de scrutin de trois jours, le déroulement du scrutin en toute sécurité pour les résidants des centres de soins de longue durée, des pouvoirs d'adaptation accrue pour le directeur général des élections, et le renforcement des mesures relatives au vote par correspondance.
[Traduction]
Afin que les électeurs qui décident d’aller voter en personne puissent le faire en toute sécurité, le projet de loi propose d’étaler la durée du scrutin sur trois jours. Ainsi, au lieu d’avoir un seul jour de scrutin de 12 heures, le projet de loi propose que le scrutin soit étalé sur trois jours, à raison de huit heures le samedi et le dimanche, et de 12 heures le lundi.
En étalant le vote sur trois jours, on évite les longues files devant les bureaux de vote et on aide les électeurs et les travailleurs électoraux à maintenir les règles de distanciation physique. En gardant les bureaux ouverts le lundi, on permet aux personnes qui ne peuvent pas voter le samedi ou le dimanche d’exercer leur droit de vote. Il peut y avoir des électeurs et des candidats, par exemple, qui, par obligation religieuse, ne peuvent pas voter ou faire campagne pendant la fin de semaine.
De plus, nous conservons la journée du lundi parce que, pendant la fin de semaine, les transports publics fonctionnent parfois selon un horaire réduit et qu’il est parfois plus difficile de trouver une gardienne pour les enfants.
Le projet de loi permet de réduire les obstacles auxquels se heurtent les électeurs ayant un handicap et ceux qui ont de jeunes enfants et qui ont des difficultés particulières pendant la pandémie.
Comme l’a indiqué le directeur général des élections dans son dernier rapport, la tenue d’élections pendant la pandémie risque de rendre plus difficiles la désignation de bureaux de scrutin et le recrutement de travailleurs électoraux. Avec un scrutin étalé sur trois jours, il sera plus facile à Élections Canada de trouver des bureaux de vote. Comme l’a indiqué le directeur général des élections, Élections Canada pourra aussi désigner des bureaux de scrutin non traditionnels comme des arénas ou des hôtels.
Avant la tenue de chaque élection générale, Élections Canada recrute plus de 230 000 Canadiens pour travailler dans les différents bureaux de vote du pays. Or, comme le directeur général des élections l’a souligné dans son rapport, le recrutement d'autant de gens risque d’être plus difficile pendant une pandémie.
Pendant l'élection générale de 2019, près de la moitié de ces travailleurs avaient 60 ans ou plus. Étant donné que les gens qui appartiennent à ce groupe d’âge sont plus vulnérables à la COVID-19, ils seront peut-être moins enclins à aller travailler dans des bureaux de vote pendant la pandémie.
Heureusement, au moins une modification législative apportée en 2018 dans la Loi sur la modernisation des élections permettra peut-être d’atténuer les problèmes potentiels de recrutement. En effet, les députés se souviendront que cette loi permet à Élections Canada d’embaucher des travailleurs électoraux de 16 et de 17 ans et, ainsi, d’avoir accès à une nouvelle source de recrutement.
Enfin, le projet de loi permettra de maintenir d'autres possibilités de voter en personne, notamment le vote par anticipation, qui sera étalé sur quatre jours, à raison de 12 heures par jour. Avec la nouvelle période de scrutin de trois jours, le vote par anticipation sera déplacé à la fin de semaine précédant le premier jour de la période du scrutin et se déroulera du jeudi au dimanche.
Nous savons que, malheureusement, les établissements de soins de longue durée ont été frappés de plein fouet par la COVID-19. Un grand nombre de décès associés à la pandémie sont liés à des établissements de soins de longue durée, et bon nombre d’entre eux, malheureusement, continuent d’enregistrer des éclosions. Dans le but de limiter les infections, un grand nombre d’établissements limitent l’accès aux visiteurs de l’extérieur. Cette mesure est particulièrement difficile pour les familles et les amis qui ne peuvent plus rendre visite à un être cher. Le confinement imposé dans ces établissements et l’application d’ordonnances de santé publique qui peuvent varier d’une région à l’autre nous amènent à prendre les mesures nécessaires pour que ces résidents puissent exercer leur droit de vote si les élections ont lieu pendant une pandémie.
En conséquence, le projet de loi propose un certain nombre de mesures qui permettront à ces électeurs d’exercer leur droit de vote en toute sécurité.
Premièrement, le projet de loi propose de prévoir une période de 13 jours avant les trois jours de scrutin, afin de faciliter le vote des résidents de ces établissements. Au lieu de leur permettre de voter uniquement le jour du scrutin, comme c’était le cas précédemment, le projet de loi leur propose de le faire pendant une période plus longue, éventuellement dans des bureaux de vote itinérants. Comme la situation de la pandémie varie d’une province à l’autre et d’une région à l’autre, cela permettra à Élections Canada de mieux planifier l’organisation du vote en fonction du contexte unique de chaque établissement de soins de longue durée.
Le projet de loi propose de permettre aux directeurs du scrutin de créer une section de vote composée d’un seul établissement de soins de longue durée ou d’une seule aile de cet établissement. Cet amendement tient compte de l’existence, dans certains établissements, de zones réservées à la mise en quarantaine, et il permet de s’assurer qu’un test positif de COVID-19 n’empêchera pas un résident d’exercer son droit de vote.
Tous ensemble, ces amendements visent à garantir que les personnes âgées et les personnes handicapées qui résident dans des établissements de soins de longue durée, c’est-à-dire les citoyens qui sont les plus vulnérables à la COVID-19, pourront exercer leur droit de vote en toute sécurité.
[Français]
Actuellement, le paragraphe 17(1) de la Loi électorale du Canada permet au directeur général des élections d'adapter des articles de la Loi « uniquement pour permettre à des électeurs d'exercer leur droit de vote, ou pour permettre le dépouillement du scrutin [...] en raison d'une situation d'urgence, d'une circonstance exceptionnelle ou imprévue ou d'une erreur. »
Aux élections précédentes, le directeur général des élections a exercé ce pouvoir, entre autres, pour permettre aux travailleurs résidant temporairement à l'extérieur de leur circonscription électorale de voter.
Cependant, l'incertitude que la pandémie actuelle continue de générer justifie l'élargissement des motifs pour lesquels la Loi peut être adaptée.
Ainsi, dans le cadre du projet de loi , le directeur général des élections aurait un pouvoir d'adaptation à l'égard des dispositions de la Loi afin de protéger la santé et la sécurité des électeurs et des fonctionnaires électoraux.
Cette modification est particulièrement importante, non seulement pour protéger les électeurs, mais aussi les travailleurs électoraux et les bénévoles qui se dévouent au processus démocratique. Comme je l'ai dit plus tôt, les travailleurs électoraux canadiens sont en moyenne plus âgés. Si des personnes âgées choisissent de nouveau de travailler pendant une élection générale — ce que nous souhaitons évidemment —, nous devons faire de notre mieux pour assurer qu'elles peuvent effectuer ce travail important en toute sécurité.
[Traduction]
Les provinces canadiennes et les pays étrangers qui ont organisé des élections pendant la pandémie ont enregistré une nette augmentation du vote postal. Ce fut le cas, par exemple, de la Colombie-Britannique, pour l’élection d’octobre 2020, des États-Unis, pour l’élection présidentielle de novembre 2020, et plus récemment, de Terre-Neuve-et-Labrador. Dans cette optique, le projet de loi propose des mesures visant à faciliter l’accès au vote postal. C’est un mode de scrutin qui est sûr et sécuritaire, et qui permet aux personnes âgées, aux électeurs souffrant de handicaps, aux électeurs immunodéprimés et à ceux qui ne peuvent pas voter en personne à cause de la pandémie d’exercer leur droit de vote.
Même si les électeurs canadiens ont accès au vote postal depuis longtemps et qu’Élections Canada a une longue expérience de l’administration du système de vote postal, le projet de loi propose des amendements précis en anticipation d’une forte augmentation du vote postal. Premièrement, le projet de loi permet aux électeurs qui veulent avoir accès au vote postal de s’inscrire en ligne, plutôt que par la poste ou en personne, comme c’est le cas actuellement. Cela n’empêchera pas ceux qui n’ont pas accès à l’Internet d’en faire la demande par la poste ou en personne. En permettant l’inscription en ligne, nous donnons simplement aux Canadiens une option de plus pour s’inscrire sur les listes de vote postal.
Enfin, en vue de simplifier davantage le processus d’inscription, le projet de loi offrirait aux électeurs la possibilité d’utiliser un numéro d’identification, tel qu’un permis de conduite, pour établir leur identité et leur résidence lorsqu’ils s’inscrivent au vote par correspondance. À l’heure actuelle, les électeurs doivent fournir une copie de leur pièce d’identité lorsqu’ils s’inscrivent au vote par correspondance, ce qui peut empêcher les personnes qui n’ont pas accès à une imprimante, un scanneur ou un photocopieur de voter. Plus précisément, cela permettrait à Élections Canada d’utiliser les renseignements déjà en sa possession pour confirmer l’identité et la résidence d’un électeur.
Compte tenu de l’incidence possible sur la protection de la vie privée, les électeurs devront consentir explicitement à ce qu’Élections Canada utilise ce numéro d’identification pour faciliter leur inscription au vote par correspondance. Certains électeurs peuvent choisir de s’inscrire pour voter par correspondance, mais, les circonstances changeant souvent dans tout le pays, il se peut qu’ils ne puissent pas retourner leur trousse de vote par correspondance à temps. En prévision de cette situation, le projet de loi propose l’installation de boîtes postales sécurisées dans tous les bureaux de scrutin du pays.
Le projet de loi permettrait également aux électeurs qui ont initialement choisi de voter par correspondance de changer d’avis et de voter en personne. Toutefois, pour ce faire, ils devront soit renvoyer les trousses de vote par correspondance qu’ils ont reçues d’Élections Canada lorsqu’ils vont voter en personne, soit signer une déclaration indiquant qu’ils n’ont pas encore voté. Élections Canada a mis en place une série de mesures rigoureuses pour décourager la fraude électorale. Le fait de renvoyer la trousse de vote par correspondance ou d’attester par écrit que l’on n'a pas encore voté aurait un effet dissuasif sur tout acteur malveillant et contribuerait à l’intégrité du vote. Ces mesures contribueraient également à créer une trace écrite appropriée pour les processus de vérification et d’application de la loi.
Il est important de rappeler que nous ne proposons pas de modifications permanentes à la Loi électorale du Canada. Toutes les modifications législatives que nous proposons sont provisoires. Elles ne s’appliqueraient qu’à une élection déclenchée 90 jours après la sanction royale de cette loi, ou plus tôt si le directeur général des élections a indiqué que tous les préparatifs nécessaires ont été effectués.
En outre, ces modifications législatives cesseraient d’être en vigueur six mois après la tenue d’une élection générale pendant la pandémie ou plus tôt, selon ce que le directeur général des élections aura déterminé après consultation de l’administratrice en chef de la santé publique du Canada.
[Français]
Grâce au projet de loi , nous maximisons les possibilités pour les électeurs d'exercer leur droit de vote. S'il est adopté, les électeurs disposeront de quatre jours de vote par anticipation, de trois jours de vote de scrutin ordinaire et d'un meilleur accès au vote par correspondance. Le projet de loi C-19 conférerait également à Élections Canada une plus grande marge de manœuvre législative et une autorité législative accrue pour organiser une élection en toute sécurité.
En guise de conclusion, j'invite nos collègues députés à examiner le projet de loi C-19 afin qu'il puisse être étudié en comité et qu'on puisse l'amender, au besoin. Nous voulons travailler avec tous les parlementaires afin d'offrir une élection sécuritaire et accessible à tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, je commencerai mes observations sur ce projet de loi important par quelques anecdotes sur les dernières élections fédérales. J’ai changé le nom des deux personnes dont je vais parler, mais quiconque a participé à des élections dans le passé verra qu’elles sont représentatives de personnes familières dans ce contexte.
Je pense d’abord à Sue. C’est une grand-mère aimante qui s’est toujours occupée de sa famille et de son foyer, qui fait du bénévolat pour des causes charitables dans sa collectivité et qui s’est inscrite comme préposée au scrutin à l’annonce des élections générales. Elle doit sa connaissance de la collectivité et de ses membres à des décennies d’amitié et de service.
Sa connaissance institutionnelle du processus électoral ne peut s’acquérir qu’en travaillant dans de nombreuses élections, à tous les niveaux, tout au long d’une vie. C’est vers ce genre de personne que se tournent les préposés au scrutin, les scrutateurs et les bénévoles lorsqu’ils cherchent des réponses à des questions et des idées. Sans des personnes comme Sue, ce serait la pagaïe dans les élections au Canada. Son dévouement honore notre pays et il est essentiel au fonctionnement de notre démocratie.
Je pense également à quelqu’un comme Gurpreet. Ce néo-Canadien est arrivé de l’étranger dans sa nouvelle patrie il y a 10 ans. Il était fier d’être greffier du scrutin à ses toutes premières élections canadiennes, fier de promouvoir la démocratie, de la défendre et de veiller à ce que le vote et le dépouillement des voix soient justes et transparents.
Cette nouvelle expérience passionnante pour Gurpreet lui permet de voir de l’intérieur comment le système électoral canadien fonctionne. Il a, de plus, l’avantage d’être greffier du scrutin aux côtés de Sue, scrutatrice expérimentée doublée de grand-mère aimante qui, par sa connaissance approfondie des élections canadiennes, le met à l’aise. Sa présence lui permet de participer et de travailler dans le processus électoral avec aisance, assurance et fierté.
Chers collègues, ces anecdotes ne sont pas exceptionnelles. Ce type d’échanges, ces membres de la collectivité venant de milieux divers et aux expériences de la vie diverses aussi, qu’il s’agisse d’étudiants, d’aînés, de néo-Canadiens ou de mères au foyer, se trouvent réunis au service du reste de la population pour veiller à l’intégrité de notre processus démocratique, et cela se reproduit à chaque élection fédérale dans des bureaux de vote de tout le pays.
Cette mobilisation citoyenne est importante pour donner confiance dans les élections canadiennes. L’adage selon lequel en politique, tout est local est particulièrement évident dans ce cas. Les citoyens sont plus portés à faire confiance à leurs amis et voisins. Cette confiance revêt une importance particulière dans le dépouillement de nos bulletins de vote et dans le crédit qu’on accordera au résultat des élections.
Soyons clairs, toutefois, les Canadiens ne veulent pas d’élections pendant la pandémie de COVID-19. Malgré les mesures prises dans l’année écoulée par des gouvernements provinciaux opportunistes en place, 80 % des personnes sondées sont opposées à ce qu’on appelle les Canadiens aux urnes en ce moment. Malgré cela, nous débattons du projet de loi d’initiative ministérielle , Loi modifiant la Loi électorale du Canada (réponse à la COVID-19).
Le projet de loi a été présenté en décembre 2020. J’ajouterai que c’était avant que le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre remette sa recommandation après avoir étudié la question en profondeur. Si nous mettons de côté l’arrogance déplacée de l’approche omnisciente des libéraux, certains changements dans ce projet de loi sont sensés, mais ce n’est pas le cas de tous. Plusieurs questions ont été oubliées dans le projet de loi .
En cas d’élections pendant une pandémie, la protection des préposés au scrutin, des électeurs et d’un processus démocratique canadien éprouvé est essentielle. Je dirai d’emblée que je suis particulièrement préoccupé par la disposition, ou l’absence de disposition, sur le vote dans les établissements de soins de longue durée et dans d’autres établissements qui accueillent des Canadiens immunodéprimés. Ce sont les endroits qui ont connu les pires flambées de COVID-19 dans le pays.
Nous ne voulons pas voir répéter les graves erreurs de l’année écoulée en augmentant le temps pendant lequel nos concitoyens vulnérables sont exposés au risque évitable d’une transmission extérieure. Tout le monde doit pouvoir voter et des clarifications sont nécessaires pour que les résidents des établissements de soins de longue durée puissent voter en toute sécurité. Dans ces cas, des bureaux de vote devraient être ouverts pendant le temps minimum qu’il faut aux résidents pour voter, mais plusieurs fois au cours des 13 jours que préconise le président du Conseil privé.
Ma deuxième préoccupation porte sur l'absence flagrante d'une disposition de caducité qui vise le retrait des changements qui doivent demeurer provisoires. Or, le projet de loi indique plutôt ceci:
Le texte prévoit également l’abrogation de la nouvelle partie six mois après la publication d’un avis indiquant que les mesures temporaires qui y sont prévues ne sont plus requises pour assurer la tenue d’élections en toute sécurité dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
Cela fait des semaines que le gouvernement fédéral et d'autres ordres de gouvernement au pays nous disent de nous isoler. Nous ne nous montrerons pas dupes encore une fois. Il est nécessaire d'ajouter une disposition de caducité qui précise la date à laquelle les mesures cesseront de s'appliquer.
Ma troisième préoccupation concerne la nécessité d'expliciter les pouvoirs proposés du directeur général des élections quant au retrait des brefs électoraux. Nous devons savoir exactement, dès maintenant, alors que nous débattons du projet de loi, comment la décision de retirer les brefs sera prise. La décision de mettre fin aux élections en plein milieu du processus aura des conséquences importantes et ne peut donc pas se faire de manière arbitraire.
Le bon sens nous permet de prévoir que toute décision de mettre fin aux élections avant que les électeurs aient pu s'exprimer se traduira par le chaos, de la confusion et de la méfiance qui persisteront pendant des générations. Un grand pouvoir s'accompagne de la grande responsabilité d'en justifier l'application. Si nous ne pouvons pas expliquer aux Canadiens pourquoi le directeur général des élections annulerait les élections, peut-être devrions-nous faire de même et annuler cette disposition du projet de loi.
Les dispositions qui portent sur le vote par correspondance sont elles aussi hautement problématiques. Dans sa forme actuelle, le projet de loi prévoit que l'électeur qui demande un bulletin de vote spécial doit:
[...] veiller à ce que son bulletin de vote spécial soit expédié avant la fermeture des bureaux de scrutin le dernier jour de la période du scrutin et parvienne à l'administrateur des règles électorales spéciales, dans la région de la capitale nationale, au plus tard à 18 h le mardi qui suit le dernier jour de cette période.
Autrement dit, Élections Canada pourrait comptabiliser des votes hypothétiques reçus 23 heures après la fermeture des bureaux de scrutin, rien de moins.
J'ai entendu parler d'un cas où des bulletins de vote avaient été envoyés et remplis avant même le déclenchement de l'élection correspondante. Ce scénario est celui de l'affaire Mitchell c. Jackman, qui s'est rendue jusque devant la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador. Selon le défendeur, il n'y avait rien dans la Constitution qui interdisait que des bulletins de vote spéciaux soient remis aux électeurs de la province avant le début de la campagne. Or, les tribunaux ont conclu en 2017 que cette façon de faire contrevenait aux droits des électeurs garantis par l'article 3 de la Charte, qui porte sur les droits démocratiques des citoyens.
D’un autre côté, je n’ai pas réussi à trouver d’exemple au Canada où des bulletins de vote ont été acceptés après la fermeture des bureaux de vote lors d’une élection générale, malgré la catastrophe électorale qui affecte aujourd’hui les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador, qui sont enlisés dans une élection qui aurait dû se conclure il y a près d’un mois déjà. Compter des bulletins après la fermeture des bureaux est une chose tout à fait normale, qui se produit dans chaque élection. Mais accepter des bulletins après la fermeture de ces bureaux est une chose tout à fait anormale, parce qu’elle ne se produit jamais.
Si ce projet de loi est adopté dans sa forme actuelle, Dieu seul sait combien de temps il faudra pour dépouiller des millions de bulletins qui seront envoyés à Ottawa et qui, selon le projet de loi, seront comptés à Ottawa. Pour pouvoir être dépouillés, les bulletins de vote doivent arriver à destination avant la fermeture des bureaux de scrutin. C’est la raison pour laquelle nous avons un jour de scrutin. Même en Colombie-Britannique, dont la dernière élection a fait couler beaucoup d’encre à cause du décalage de 13 jours qui s’est produit entre la fermeture des bureaux de scrutin et le dépouillement des bulletins de vote postaux, seuls les votes reçus avant la fermeture des bureaux de scrutin ont été comptés.
Je suis en accord avec la disposition qui prévoit que le directeur général des élections pourra augmenter le nombre de fonctionnaires électoraux. C’est quelque chose qu’on aurait déjà dû faire pour les élections précédentes. Pour organiser correctement des élections pendant une pandémie, il va falloir adopter une approche concertée et collaborative, surtout lorsqu’il est question de bulletins de vote spéciaux. Dès l’émission des brefs d’élection, il faudra que les électeurs qui veulent voter par correspondance soient bien informés des conditions dans lesquelles ils peuvent en faire la demande, surtout que la période préélectorale sera plus longue.
Pour simplifier le processus dès le départ, les électeurs devraient, lorsqu’ils font une demande pour voter par correspondance, fournir la preuve qu’ils sont citoyens canadiens, qu’ils ont au moins 18 ans et qu’ils sont encore en vie. Je sais que les députés d’en face pourfendent mon parti lorsque nous demandons que les électeurs soient tenus de présenter une pièce d’identité. Je ne comprends pas. Nous devons offrir le maximum d’options pour que les électeurs puissent voter, car c’est un droit civique qui ne saurait être bafoué. Mais très franchement, les électeurs doivent faire la preuve qu’ils sont citoyens. Élections Canada offre actuellement un grand nombre d’options pour vérifier l’identité des électeurs, je ne m’y attarderai donc pas.
Il y a de bonnes raisons de penser que le vote postal sera en nette augmentation lors des prochaines élections fédérales, et qu’il atteindra sans doute un record. Il existe des précédents au Canada pour donner aux électeurs, pendant la période préélectorale, la possibilité de voter par correspondance.
Nous voulons tous que les prochaines élections fédérales se déroulent dans la plus grande intégrité, comme chaque fois, mais autoriser la réception et le dépouillement de bulletins après le jour du scrutin ouvre la porte à des spéculations de fraude électorale et fait planer l’incertitude. Les bulletins de vote spéciaux devraient être oblitérés une semaine avant le début de la période électorale pour être dépouillés le jour du scrutin. Autrement, si le courrier n’est pas une option, faute de temps, les bulletins de vote spéciaux devraient être acceptés dans les bureaux de vote où il sera possible de les déposer dans des boîtes désignées, jusqu’à la clôture du scrutin, comme on l'a mentionné.
De plus, les citoyens font confiance à leurs amis et à leurs voisins. Pour des personnes comme Sue et Gurpreet, dont je parlais tout à l’heure, envoyer des bulletins de vote spéciaux dans les bureaux de circonscription pour qu’ils soient dépouillés par des responsables locaux renforcera la confiance des Canadiens dans les résultats électoraux, surtout lorsque nous nous attendons à un nombre record de votes par correspondance aux prochaines élections fédérales. Nous ne pouvons pas avoir de période d’incertitude prolongée entre la fermeture des bureaux de vote et le dépouillement pendant la pandémie, surtout avec un gouvernement minoritaire.
Ce n’est pas le moment de changer radicalement l’organisation des élections au Canada. En cette période incertaine, nos institutions doivent appliquer les normes les plus élevées. Encore une fois, comme nous l’avons vu dans les élections en Colombie-Britannique, les bulletins de vote par correspondance représenteront une part importante du nombre de voix exprimées. En effet, plus de 30 % des électeurs britanno-colombiens qui ont voté l’ont fait par correspondance.
Aux élections provinciales de Terre-Neuve-et-Labrador en cours, presque tous les électeurs voteront par bulletin spécial par correspondance. À l’échelle fédérale, cela pourrait donner 10 millions de bulletins par correspondance, voire plus. Choisir de faire envoyer des millions de bulletins de vote spéciaux directement à Ottawa pour qu’ils y soient dépouillés serait courir à la catastrophe et entraînerait des retards. Les bulletins par correspondance, qu’on peut poster de n’importe où, doivent être reçus et dépouillés dans la circonscription des électeurs. Si Élections Canada pense avoir besoin de plus de personnel sur le terrain dans les circonscriptions, il peut envoyer plus de personnel sur place ou, mieux encore, il peut former du personnel local aux tâches en question, comme il l’a toujours fait.
C’est un honneur et un privilège de prendre la parole. Ayant été candidat à deux élections fédérales, je sais combien il est important d’avoir comme administrateurs et arbitres des directeurs de scrutin locaux. Dans ma circonscription, notre directeur de scrutin peut réunir les candidats de tous horizons politiques pour s’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les règles électorales. Je pense à moi et à tous les autres candidats dans ma circonscription aux dernières élections. Nous étions plus confiants après que notre directeur de scrutin nous a tous réunis pour tout bien nous expliquer afin que nous soyons tous sur la même longueur d’onde. C’est nécessaire et c’est une bonne chose.
J'ai entièrement confiance dans le directeur de scrutin de ma circonscription et je suis prêt à parier amicalement que la plupart des députés éprouvent le même sentiment à l'égard du directeur de scrutin de leur circonscription. Je fais confiance au directeur de scrutin local pour l'organisation des élections dans ma circonscription. Je suis convaincu qu'il peut aussi surveiller le compte des bulletins de vote spéciaux des électeurs que je représente. Si l'on s'attend à avoir plus de bulletins de vote spéciaux que de bulletins déposés par des électeurs lors des journées de vote par anticipation ou le jour des élections, pourquoi Élections Canada et les directeurs de scrutin ne réaffectent-ils pas le personnel pour faire le dépouillement des bulletins de vote spéciaux de chaque circonscription?
Les élections locales doivent demeurer locales. Nous n'élisons pas des représentants d'Ottawa pour nos collectivités. Nous élisons des représentants communautaires pour défendre nos intérêts à Ottawa.
On ne peut exagérer l'importance des travailleurs et des agents électoraux communautaires d'Élections Canada. Le fait qu'ils viennent de la collectivité assure la confiance du public envers le processus électoral local et leur participation renforce les valeurs canadiennes de l'inclusion et de la diversité. Je suis d'avis que les élections locales et la participation des Canadiens au sein de leur propre collectivité renforcent la confiance des électeurs envers notre institution.
Les agents électoraux font partie intégrante des élections canadiennes depuis nos débuts. Ils surveillent attentivement les choses le jour des élections, comme le compte des votes et le comportement des autres agents électoraux. Ils rapportent ces informations aux candidats qu'ils représentent. Sous-traiter le compte des bulletins de vote spéciaux à Ottawa est inacceptable. Cela crée un dangereux précédent. Tout d'abord, les agents électoraux locaux ne pourraient pas surveiller le compte des bulletins de vote spéciaux qui influenceront — tant pour moi que pour mes adversaires — le résultat des élections dans une circonscription donnée.
Même si les chefs nationaux monopolisent la plus grande partie de l'attention des médias, il ne faut pas oublier qu'au sein d'une démocratie parlementaire de type Westminster comme la nôtre, la population n'élit pas directement le premier ministre et le vice-premier ministre, par contraste avec certaines républiques dirigées par un président et son vice-président. Au Canada, l'électorat de chacune des 338 circonscriptions est appelé à voter pour un député, qui sera ensuite tenu de lui rendre des comptes. Cela soulève la question de la transparence et de la reddition de compte entourant le dépouillement du scrutin au sein de ma circonscription, Mission—Matsqui—Fraser Canyon. En effet, nous prévoyons qu'une grande partie des votes seront exprimés par la poste, puis comptabilisés par des étrangers dans la région de la capitale nationale, à des milliers de kilomètres de ma circonscription.
Mon intervention tire à sa fin. J'admets volontiers que la proposition du gouvernement visant à modifier la Loi électorale du Canada n'est pas malveillante et qu'elle part d'une bonne intention. Néanmoins, nous sommes tous conscients qu'il ne s'agit pas de la bonne voie à suivre. Les modifications que le gouvernement souhaite apporter avec le projet de loi sont significatives et lourdes de conséquences. L'adoption de telles modifications risque de changer la manière dont les électeurs canadiens voteront.
S'il persiste à imposer unilatéralement sa manière de faire, le gouvernement libéral risque de compromettre la démocratie canadienne, et je ne dis pas cela pour exagérer les choses ou pour provoquer. L'intervenant précédent m'a assuré que ce ne sera pas le cas. La modification des règles qui encadrent les élections au Canada exige l'adhésion de tous les partis à la Chambre.
Les députés de mon parti sont ouverts à des modifications à la Loi électorale du Canada qui tiennent compte des réalités entourant la pandémie de COVID-19. Notre système fonctionne, mais il faut le moderniser de temps en temps, et c'est ce que l'on doit faire dans les circonstances actuelles. J'espère que le gouvernement en est conscient et qu'il consultera tous les députés de manière plus convenable et plus constructive. Après tout, n'importe quel gouvernement, y compris le gouvernement actuel, tient son mandat des électeurs, qui sont représentés par l'ensemble des députés.
Nous n'avons qu'à penser à la situation de nos voisins pour nous rendre compte que le système électoral du Canada est le meilleur pour les Canadiens. Les gens ont confiance en ce système. Comme je l'ai mentionné au début de mon intervention, c'est un système dans lequel on peut compter sur des gens comme Sue et Gurpreet pour assurer l'intégrité du processus électoral et des résultats finaux. Les gens font confiance à leurs amis et à leurs voisins. C'est pourquoi les bulletins de vote par correspondance doivent être comptés à l'échelle locale, c'est-à-dire dans les bureaux de scrutin des circonscriptions et des collectivités où les électeurs...
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Madame la Présidente, avant de commencer mon allocution sur le projet de loi , je tiens à saluer, en ce 8 mars, mes collègues de tous les partis et à les remercier de leur engagement relatif à l'avancement de l'égalité, de l'équité et de la parité.
Le Bloc québécois est en faveur du principe du projet de loi. On ne peut pas être contre la tarte aux pommes et contre le fait d'ajuster les dispositions de la loi afin de respecter les consignes sanitaires du Québec et des différentes provinces advenant que l'on tienne une élection en temps de pandémie. À notre avis, les dispositions contenues dans le projet de loi devraient donc être modifiées, notamment en ce qui concerne le vote en résidence pour aînés, la date limite de réception des bulletins de vote par voie postale et les dispositions du jour J qui se déroulent sur trois jours.
Je vais faire une mise en contexte, à l'intention des gens qui nous écoutent. Le projet de loi se limite notamment à l'exercice du droit de vote et au dépouillement des votes. On aurait pu aller beaucoup plus loin que cela pour ajuster la Loi électorale du Canada en temps de pandémie. Entre autres, on aurait pu parler du financement des partis politiques. Je rappelle que la tentative du gouvernement de réformer le mode de scrutin a échoué.
M. Jean-Pierre Kingsley a témoigné devant un comité. Selon lui, par souci d'équité, il faut rétablir le plus rapidement possible le financement par vote reçu dans les boîtes de scrutin. Si l'on ne revoyait pas le mode scrutin, il faudrait au moins que le vote ne soit pas totalement perdu.
Dans notre système électoral, il arrive que des citoyens votent pour un parti plus marginal qui n'a peut-être aucune chance de faire élire un député. Il faudrait au moins qu'ils soient capables d'y contribuer par leur vote. Au moyen de leur vote, ils contribuent au fait qu'un montant d'argent est associé au vote qu'ils mettent dans la boîte de scrutin. Des élections, c'est d'abord et avant tout un débat d'idées, un débat démocratique.
Or encore faut-il s'assurer que, pendant la période électorale et sur la ligne de départ, il y a des dispositions équitables qui permettent l'échange d'idées. Chaque parti doit être en mesure de faire valoir ses idées. On se serait attendu, notamment en temps de pandémie, à ce que le financement soit un peu plus difficile à obtenir, vu qu'il faut éviter les contacts. On a vu des partis politiques piger dans le pot de bonbons. En effet, pendant la pandémie, des partis politiques ont décidé de s'octroyer la subvention salariale prévue pour les compagnies. Pendant ce temps, il y a des cabanes à sucre du Québec qui n'ont pas droit à la subvention salariale et qui essaient tant bien que mal de s'en sortir.
C'est particulier de vouloir changer un peu les choses et de poser des gestes indécents. Au moment où nous nous parlons, je ne crois pas que les partis politiques qui avaient promis de rembourser l'argent l'ont fait. Il faut changer la Loi électorale du Canada. Il me semble que le rétablissement du financement par vote reçu dans la boîte aurait été une belle occasion pour que chacun des électeurs ne perde pas complètement son vote dans certaines circonstances.
Cela dit, nous sommes en faveur du principe du projet de loi qui prévoit certaines modifications. Le projet de loi suggère une période de scrutin de trois jours, soit huit heures de vote le samedi et le dimanche et 12 heures de vote le lundi. Je le dis parce que si le projet de loi était adopté tel quel, il faudrait transmettre beaucoup d'information aux électeurs.
Le projet de loi prévoit aussi une période de 13 jours avant le début du scrutin pour faciliter l'administration du vote dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgées hébergeant des personnes handicapées. Ces 13 jours, se rajoutant aux trois jours de scrutin, font donc 16 jours.
Une autre des modifications prévues par le projet de loi est l'octroi au directeur général des élections de pouvoirs accrus lui permettant d'adapter les mesures afin d'assurer la santé et la sécurité des électeurs et du personnel électoral pour des raisons liées à la pandémie.
Le projet de loi prévoit enfin la mise en place de plusieurs mesures visant à faciliter le vote postal, dont l'installation de boîtes de réception du courrier dans chaque bureau de scrutin et la possibilité de demander les bulletins de vote postal en ligne.
Voilà donc dans les grandes lignes ce qui est proposé. Le gouvernement trépigne d'impatience de déclencher des élections, et il était tellement pressé qu'il a déposé son projet de loi avant même que le comité qui travaillait justement sur ces modifications puisse proposer ses mesures. Dans le rapport du comité, le Bloc avait émis une opinion complémentaire, que je vais rappeler ici au bénéfice des collègues et des gens qui ne l'auraient pas lue. En effet, en faisant un petit sondage sur le terrain et en jasant avec différentes personnes, nous avons constaté qu'il y aurait peut-être des problèmes à administrer le scrutin si le projet de loi restait tel quel.
La Loi électorale du Canada est l'outil qui encadre le moment solennel de la signature de ce que j'appelle le contrat social, c'est-à-dire le vote. Si l'on décide d'apporter des modifications à cette loi, il faut maintenir l'équilibre — fragile — entre ce droit fondamental de voter et l'intégrité du vote. Le droit de vote est assorti de l'obligation de démontrer sa qualité d'électeur. Le moment de voter est un moment solennel qui doit être totalement libre de toute contrainte ou de toute influence indue. C'est d'ailleurs pour cela qu'il y a un jour J, une journée ponctuelle durant laquelle on encadre l'exercice du droit de vote.
Or, depuis quelques années, cet exercice du droit de vote s'étire sur quasiment toute la période de la campagne électorale. Dans le projet de loi, il y aura quatre jours de vote par anticipation, trois jours J de vote, 13 jours durant lesquels il sera possible de voter dans certaines résidences pour personnes âgées, sans oublier la possibilité de voter tous les jours jusqu'à 34 jours avant le jour J si l'on part d'un calendrier de 36 jours. Cela donne beaucoup de possibilités de voter. Or, il ne faudrait pas que toutes ces possibilités conduisent à des irrégularités. Je ne parle pas nécessairement d'une volonté de frauder, mais il peut y avoir un certain nombre de problèmes.
En effet, à l'heure actuelle, le vote par la poste est offert aux gens qui sont à l'extérieur de leur zone électorale. Le libellé actuel de la Loi prévoit que ces gens peuvent voter jusqu'à 18 h la journée du scrutin. Or le projet de loi permettrait un vote par la poste jusqu'au lendemain du jour J. À mon avis, cela peut poser un certain nombre de problèmes. Il faudra revoir les choses correctement. Notamment, en temps de pandémie, il faut se demander pourquoi on parle de trois jours de vote, alors qu'on peut voter tout au long de la campagne, qu'on peut voter quatre jours par anticipation.
On parle aussi de jours de semaine. Pourquoi choisir le lundi, alors qu'en temps de pandémie, il nous faudra absolument des salles et une logistique qui permet une distanciation sociale, lors du vote, parce que beaucoup de gens vont se déplacer pour aller voter?
Le choix du samedi et du dimanche avait été grandement salué et demandé par le directeur général des élections qui, soit dit en passant, a l'expertise et comprend ces problèmes logistiques. À chaque élection, c'est lui qui doit aller chercher des travailleurs d'élection, mais aussi des lieux de votation sécuritaires et propices à l'exercice du droit de vote.
Si je parle de ce que je connais, au Québec, le fait de tenir le vote le lundi en plus du samedi et du dimanche fait qu'il faut changer de lieu de votation le lundi, à moins qu'il soit possible de maintenir le lieu de votation pendant les trois jours. Habituellement, on se sert des gymnases d'école, ce serait très simple de pouvoir en bénéficier. Or, en temps de pandémie et en temps normal, les commissions scolaires du Québec ne louent pas leurs installations le lundi. On se retrouverait donc dans une situation où on n'aurait pas le nombre de lieux de votation nécessaire pour tenir un vote sécuritaire. À ce que je sache, le projet de loi a d'abord et avant pour but de pouvoir tenir un vote sécuritaire.
Ensuite, il va falloir préciser ce qu'on fait des 13 jours qui précèdent les trois jours de scrutin dans certaines résidences. Il faut absolument que nos personnes âgées aient le temps de voter, absolument.
Si on se réfère à 2019, dans certaines résidences pour personnes âgées — je ne parle pas nécessairement de CHSLD —, un vote par anticipation était tenu, et il y avait un seul jour de scrutin. Tous ces gens avaient eu amplement le temps d'aller voter sans problème. Il n'y a pas de problème à ce qu'on ajoute deux jours, mais comment peut-on assurer une présence sécuritaire pendant 13 jours de vote et trois jours de scrutin? Dans des résidences pour personnes aînées, pourquoi doit-on favoriser la présence d'autres personnes à l'intérieur des murs?
Pour en avoir parlé avec certains, je peux dire qu'actuellement, ils ne sont pas très chauds à cette idée. Je crois que le directeur de scrutin pourrait avoir de très grands problèmes logistiques à appliquer cela. Évidemment, c'est lui qui décide parce qu'on lui donne les pouvoirs de décisions à cet effet.
L'autre problème, c'est le nombre de votes par la poste qu'il va y avoir. Le vote par la poste pourrait être demandé, parce qu'une personne qui veut voter peut le faire n'importe quel jour. Actuellement, on peut voter n'importe quel jour, si on se déplace au bureau du directeur de scrutin. Si je ne veux pas me déplacer, mais que je veux voter au cinquième jour de campagne, j'imagine que j'aurai un bulletin par la poste. Cela ne pose pas trop de problèmes de congestion. J'imagine qu'il fera partie d'un décompte, qu'une liste sera tenue à jour et que la personne ne pourra pas aller voter par anticipation.
Il y a aussi les gens qui voudront voter pendant le scrutin et ceux qui seront à l'extérieur. Où se fera le décompte? Il est évident que le décompte devrait se faire à l'intérieur des circonscriptions.
Cependant, que fait-on d'une personne qui a demandé un vote par la poste, mais qui, pour une raison ou pour une autre, l'aurait oublié? Aussitôt qu'une personne demande un vote par la poste, elle est rayée de la liste. Elle ne peut pas se rendre dans un bureau de vote par anticipation ni voter pendant les trois jours qui sont actuellement prévus. Si, pour une raison ou pour une autre, la personne se présente en disant qu'elle n'a pas envoyé son bulletin, l'empêchera-t-on de voter?
Si on l'assermente et qu'on lui permet de voter alors qu'elle a déjà voté, on se retrouve avec un problème. De plus, on ne peut pas soustraire ce vote. On ne sait pas pour qui elle a voté puisque le vote est secret. En ce qui concerne le vote par la poste, il faut au moins pouvoir s'assurer de la confidentialité du vote.
Nous pourrions avoir des discussions à ce sujet. J'espère que nous pourrons dégager un consensus, mais, déjà, il ne me semble pas nécessaire de faire dépasser la réception des votes par la poste au mardi, afin de faire le décompte après coup.
Il y a une meilleure façon de prévenir le problème dont je parle. Puisque les gens vont déjà avoir eu l'occasion de voter par anticipation une semaine auparavant, on pourrait donner la possibilité aux personnes votant par correspondance de transmettre leur bulletin de vote par la poste jusqu'au vendredi précédant le déroulement du vote. Ainsi, on pourrait facilement dire à une personne que son bulletin a été reçu par la poste et qu'elle ne peut plus voter. Les différents partis pourraient faire ces vérifications. Il serait donc impossible de voter à la fois en personne et par la poste. D'ailleurs, même si la personne était sanctionnée, que ferait-on de ce vote? Il se trouverait déjà quelque part dans la machine. Pourquoi donc ouvrir la porte à ce genre d'anomalie? Même si le risque est minime, un vote frauduleux est déjà un vote de trop alors qu'on peut prévenir les choses.
De façon générale, soyons prudents. Allons en comité, révisons un peu les choses et, surtout, respectons les conseils du directeur général des élections, parce que nous allons avoir besoin de travailleurs d'élection. Actuellement, les travailleurs d'élection sont souvent des personnes de 60 ans et plus. En temps de pandémie, il pourrait y avoir de la résistance.
On peut toujours dire que la vaccination va faire son chemin, mais cela dépendra du moment auquel les élections seront déclenchées. Nous devons donc prévoir dans l'absolu, non pas en fonction d'une opération de vaccination. Il faut que cela devienne optimal en ce qui a trait aux travailleurs d'élection.
D'ailleurs, en faisant se dérouler le scrutin un samedi ou un dimanche, c'est ce que visait le directeur général des élections: avoir accès à des travailleurs d'élection qui travaillent le lundi. Nous devons tenir compte de ces considérations techniques et logistiques si nous voulons réussir.
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Madame la Présidente, avant de passer à mes observations sur le projet de loi , j'aimerais profiter de l'occasion pour souligner que c'est la Journée internationale des femmes aujourd'hui. Je précise également que nous débattrons aujourd'hui de deux projets de loi différents. Ce matin, nous étudions le projet de loi , qui porte sur les élections en temps de pandémie, et cet après-midi, nous nous pencherons sur le projet de loi , qui porte sur les conséquences économiques de la pandémie.
Nous savons évidemment que la pandémie a eu des effets disproportionnés sur les femmes au Canada, en particulier sur le plan économique, car les personnes qui travaillent dans l'économie de soins et qui ont des emplois peu rémunérés ont constaté un effet catastrophique sur leur situation financière. Je crois donc non seulement qu'il est important de souligner la Journée internationale des femmes, mais qu'il importe de la souligner dans le contexte des débats qui auront lieu aujourd'hui à la Chambre.
En ce qui concerne le projet de loi , je suis très heureux que nous en débattions enfin à la Chambre. Déjà, en juin dernier, à titre de porte-parole du NPD en matière de réforme démocratique, j'avais en vain approché les autres partis afin que l'on aborde ce dossier. Malheureusement, il ne s'est rien passé l'été dernier, mais il y a enfin eu un début de discussion au comité de la procédure et des affaires de la Chambre à l'automne.
Pour les Canadiens qui s'intéressent à cette question, les deux rapports du comité de la procédure et des affaires de la Chambre, de même que les témoignages qu'il a recueillis, s'avéreraient utiles pour tenter de mieux comprendre certains des enjeux et des défis auxquels les Canadiens et le pays lui-même devraient faire face en cas d'élections durant la pandémie. C'est pourquoi le NPD a travaillé d'arrache-pied pour assurer le bon fonctionnement du Parlement et pour tenter de trouver des compromis qui nous permettraient de répondre aux besoins des Canadiens pendant la pandémie, de même que pour faire en sorte que la politique partisane ne détourne pas notre attention de cette tâche très importante.
En ce qui concerne le projet de loi, je tiens à mentionner qu'on a dit à maintes reprises au comité de la procédure et des affaires de la Chambre qu'il devait y avoir plus de souplesse dans notre système, à divers niveaux, afin d'assurer le bon déroulement des choses en cas d'élections durant la pandémie. À l'évidence, nous avons entendu de tous les côtés de la Chambre aujourd'hui que le meilleur moyen de préserver à la fois la santé publique et notre démocratie durant la pandémie consiste à éviter les élections.
Pour ce faire, nous savons que des efforts de tous les côtés de la Chambre sont nécessaires, mais il faut surtout un gouvernement qui est prêt à travailler de bonne foi avec les autres partis afin d'établir la voie à suivre et les mesures à prendre pour lutter contre la pandémie. Le gouvernement a adopté une telle approche à quelques reprises depuis le début de la pandémie. Nous sommes alors parvenus à trouver une voie à suivre. À mon avis, tant que cet esprit de collaboration régnera sur les banquettes ministérielles, nous pourrons continuer d'avancer jusqu'à ce qu'il soit possible de tenir des élections en toute sécurité et de laisser les Canadiens se prononcer sur ce qu'ils ont aimé ou non, sur les mesures qui leur ont plu ou non et sur le gouvernement qu'ils souhaitent avoir à la sortie de la pandémie pour vraiment passer à la relance.
Qu'est-ce que le projet de loi permettrait de faire?
Le projet de loi élargirait notamment le pouvoir d'adaptation du directeur général des élections, ce qui est une bonne chose à notre avis. Il ne fait aucun doute qu'il faudra permettre une certaine marge de manœuvre pour s'adapter rapidement aux nouvelles conditions. Nous pensons qu'une telle approche est logique parce que le directeur général des élections a déjà le pouvoir d'adapter la loi. Il s'agit donc d'ajouter explicitement la santé publique aux facteurs que le directeur général des élections peut prendre en compte dans l'exercice de ce pouvoir d'adaptation.
Le projet de loi prévoit quelques bonnes mesures en ce qui concerne les soins de longue durée et l'élimination de certains des obstacles législatifs à la tenue d'élections en toute sécurité dans des établissements de soins de longue durée. Je ne suis pas sûr que le projet de loi règle tous les problèmes existants. Toutefois, il permet d'établir un bureau de scrutin par établissement, ce qui n'est pas autorisé dans la loi actuelle. Il s'agit là certes d'un changement majeur. En fait, une telle initiative donnerait une certaine latitude à Élections Canada afin que cet organisme ne soit pas tenu par la loi d'obliger le même groupe de personnes à se déplacer d'un établissement à un autre — ce qui n'est manifestement pas une bonne idée durant la pandémie et, dans bien des cas, va à l'encontre des ordonnances de santé publique locales — ou, ce qui serait aussi mauvais sinon pire d'un point de vue démocratique, d'annuler la tenue d'un scrutin dans un établissement de soins de longue durée parce qu'il est impossible de le faire dans un seul établissement.
Il est important que les députés, lors du débat sur la mesure législative, et les Canadiens, lors de leur réflexion sur la tenue d’élections pendant la pandémie, se rappellent que nous avons deux tâches. Nous ne devons pas seulement protéger la santé publique, même si c'est évidemment l'une de nos principales responsabilités; nous devons également protéger la démocratie.
Si, durant la pandémie, des élections ont lieu sans que la santé publique ne soit menacée, mais que les gens choisissent de ne pas voter parce qu'ils craignent que cela mette leur santé en danger ou parce qu'ils se heurtent à des obstacles insurmontables qui les empêchent de le faire, nous aurons failli à la tâche. Il ne suffit pas de simplement protéger la santé publique. Nous nous devons aussi de protéger la démocratie. Ce n'est pas facile. C'est notamment pourquoi il est préférable d'agir de manière préventive en accomplissant bien le travail pour lequel nous avons été élus, soit défendre les intérêts des Canadiens et éviter le déclenchement d'élections en tout état de cause.
Bien sûr, le NPD a demandé ici même à de nombreuses reprises au de s'engager à ne pas déclencher unilatéralement des élections, ce qui est en conformité avec la recommandation du rapport final du comité de la procédure et des affaires de la Chambre. On attend toujours la réponse du premier ministre. Je pense que cela contribuerait grandement à rassurer les Canadiens sur le fait que nous n'allons pas nous retrouver à devoir tenir des élections pendant une pandémie, ce qui serait navrant.
Le projet de loi contribuerait à faire d'autres choses. Je sais que mon temps de parole est encore plus limité aujourd'hui, compte tenu de certaines délibérations de la Chambre plus tôt dans la journée, mais il y a des choses, dans le projet de loi, dont il nous faut encore parler. Histoire de pimenter la discussion, j'aimerais répéter quelque chose que le a aussi dit dans sa première intervention sur le projet de loi, à savoir que ces dispositions n'entreraient en vigueur que 90 jours après qu'il a reçu la sanction royale, c'est-à-dire après qu'il a été adopté à la Chambre et au Sénat et reçu le feu vert final du gouverneur général.
C'est un point qu'il faut garder en tête dans nos réflexions sur la tenue d'élections pendant une pandémie: si le projet de loi était adopté et qu'il recevait la sanction royale aujourd'hui même — ce qui ne se produira évidemment pas —, il faudrait tout de même attendre 90 jours avant que des élections puissent être tenues aux termes des règles nouvellement adoptées. Il faut en être conscient. Même si je comprends qu'il faudra du temps à Élections Canada pour mettre en œuvre les nouvelles mesures, je crois que ce point est important quant à la question de savoir avec certitude si le et le gouvernement entendent tenir ou non des élections. Bien que certains députés apprécieront certaines des mesures du projet de loi, même s'il était adopté aujourd'hui, il faudrait du temps avant qu'il entre en vigueur, alors il faudra vraisemblablement collaborer encore pendant un certain temps pour éviter la tenue d'élections selon les règles en place, qui, à mon avis, ne sont pas adéquates dans les circonstances.
Je sais qu'il a beaucoup été question du moment jusqu'auquel les bulletins de vote postés avant la fin du scrutin doivent être acceptés, c'est-à-dire la journée même ou le mardi suivant, comme le prévoit le projet de loi. Je tenais à faire part de mon idée aux députés, car à mon avis, il n'y a pas qu'un seul moyen de régler ce problème. En fait, je crois que la meilleure solution sera celle qui aura l'assentiment du plus grand nombre. Je prie mes collègues, quel que soit leur parti, de garder l'esprit ouvert, car je leur rappelle que la situation actuelle est extrêmement difficile.
À mes yeux, il n'y a pas grand danger à ce que la date limite pour accepter les bulletins soit la même que la date du scrutin. Il se peut que certaines personnes aient demandé un bulletin de bonne foi, mais que celui-ci ne leur soit pas parvenu à temps et qu'ils aient alors fait tout leur possible pour le faire parvenir à Élections Canada.
Il faut certes reconnaître que « faire tout son possible » pourrait avoir une signification différente d'une personne à l'autre. Il importe de tenir compte du fait qu'une personne possède un véhicule ou non ou soit en mesure de conduire ou non. Il est important de savoir si quelqu'un dans l'entourage d'un électeur peut l'emmener à la boîte de dépôt désignée qui se trouve à l'extérieur d'un bureau local d'Élections Canada. La facilité avec laquelle les électeurs peuvent accéder à une boîte aux lettres a aussi son importance et peut varier selon les conditions météorologiques. Tous ces facteurs entrent en jeu. Il ne s'agit pas d'élections ordinaires.
Je veux que nous nous assurions que les gens ne perdront pas leur droit de vote s'ils n'obtiennent pas à temps le bulletin de vote spécial qu'ils ont demandé ou s'ils ne peuvent l'envoyer par la poste ou le glisser dans la boîte de dépôt à temps pour d'autres raisons. En effet, je suis d'avis que nous avons la double tâche de préserver la santé publique et la démocratie.
Il serait tragique si des Canadiens ne pouvaient pas exercer leur droit de vote en raison d'échéances et de complications administratives indépendantes de leur volonté. Je crois qu'il serait plus difficile de respecter les échéances habituelles si nous tenons des élections en pleine pandémie.
J'en appelle à une certaine ouverture d'esprit à mesure que nous progresserons dans ce dossier. Je suis certain que le projet de loi en question se rendra à l'étape de l'étude en comité, où il saura susciter bien des débats. La discussion est loin d'être terminée, et je pense que nous pourrions nous mettre d'accord sur certains principes directeurs afin d'éviter les échanges trop teintés de partisanerie.
À mon avis, ce projet de loi contient plusieurs angles morts. Je pense notamment à l'enjeu entourant l'obtention des signatures pour les futurs candidats. Comme chacun le sait à la Chambre, un candidat potentiel doit récolter au moins 100 signatures au sein de sa circonscription afin d'être officiellement désigné comme candidat auprès d'Élections Canada. En temps normal, ce processus implique qu'un candidat potentiel fasse beaucoup de porte-à-porte, formulaire et stylo en main. Comme cette manière de procéder n’a pas beaucoup de sens en cas d'élection en temps de pandémie, nous devons réfléchir à une manière adéquate et sécuritaire d'organiser le prochain scrutin.
Ce projet de loi permet aux gens de demander un bulletin de vote spécial en ligne. Je crois que c'est une option formidable pour ceux qui peuvent s'en prévaloir parce qu'ils ont les connaissances technologiques et l'équipement nécessaires à la maison. Cependant, je suis bien conscient que bon nombre de personnes n'ont pas accès à cette technologie. Ces gens devront présenter une demande en personne sans avoir à imprimer des documents à la maison.
Au NPD, nous savons que nous avons déjà accès à un service formidable. Je parle de Postes Canada. Cette société dispose de nombreux comptoirs postaux dans toutes les collectivités du pays, et son personnel vérifie déjà des pièces d'identité pour d'autres raisons. J'estime que cette société a les ressources nécessaires pour offrir un endroit où les gens pourraient demander un bulletin de vote spécial en personne.
Nous encourageons le gouvernement et Élections Canada à envisager très sérieusement de tirer profit de ce réseau afin d'aider les gens à exercer leur droit de vote au moment opportun. Que cela exige ou non des mesures législatives, nous sommes disposés à en discuter. Quoi qu'il en soit, il est important de prendre en considération tous ceux pour qui l'accès en ligne n'est tout simplement pas la meilleure option.
Nous avons un peu parlé du programme de vote sur campus. Il y a de toute évidence des opinions différentes sur la question de savoir si le programme doit se poursuivre, mais nous avons entendu des représentants des étudiants en comité. Il est manifeste que des étudiants continuent de vivre et de travailler sur les campus, et nous pouvons améliorer l'accès au vote si nous maintenons ce programme important. C'est ce qu'il faut faire.
Par ailleurs, nous devrions savoir si des mesures doivent être prises sur le plan législatif — et je suis sûr qu'Élections Canada s'occupera de la question à sa façon — afin de procéder de la meilleure manière possible avant d'approuver le projet de loi. Il y a la question des agents électoraux dans les établissements de soins de longue durée. Bien que nous ayons un peu parlé de la manière de doter ces postes, il demeure que des agents électoraux doivent se rendre sur place.
Voilà ce que je pense. Je vois que le Président souhaite passer à l'ordre du jour. Merci beaucoup de m'avoir permis de terminer.