La Chambre reprend l'étude, interrompue le 26 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir de prendre la parole en tant que député de Vaughan—Woodbridge, au nom des résidants de ma circonscription, pour défendre vigoureusement leurs intérêts à Ottawa. Je sais d'expérience à quel point la question des changements climatiques est importante pour les résidants de Vaughan.
Le gouvernement a adopté une approche pangouvernementale en formant des partenariats et en consultant les industries et les principaux intéressés pour lutter contre les changements climatiques et assurer non seulement un environnement sain, mais aussi une économie solide pour les générations futures, y compris pour mes deux filles, encore jeunes, Eliana et Natalia, et tous les jeunes du Canada.
Je suis ravi de prendre la parole aujourd'hui pour poursuivre le débat sur le projet de loi , Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, qui prévoit l'adoption de cibles nationales de réductions des émissions de gaz à effet de serre et l'exécution de plans pour y arriver, dans le but d'atteindre la cible de zéro émission nette d'ici 2050. La lutte contre les changements climatiques vise certainement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à rendre l'économie canadienne plus robuste et à renforcer la classe moyenne, tout en aidant ceux qui travaillent fort pour en faire partie.
Comme le savent bon nombre de mes collègues, je suis un ardent défenseur du secteur privé. J'ai multiplié les liens entre les pays grâce au commerce, aux investissements et, plus important encore, à la création de richesse. Notre système économique nous procure un niveau de vie élevé et a permis de sortir des milliards de personnes de la pauvreté malgré les revers que cause actuellement la pandémie.
En ce qui concerne la lutte aux changements climatiques, l'industrie et le secteur privé mènent l'offensive, encore une fois, comme nous pouvons l'entendre et le voir au quotidien. Des progrès technologiques surviennent dans différents domaines. Pensons par exemple aux autobus électriques qui sont conçus, fabriqués et assemblés ici même, au Canada. Des constructeurs d'automobiles annoncent aussi la production de véhicules électriques qui seront fabriqués au Canada par les travailleurs dévoués de l'usine Ford d'Oakville, dans les installations de Stellantis à Windsor et dans celles de GM à Ingersoll. J'ajouterai qu'on trouve dans ma circonscription, Vaughan—Woodbridge, un concessionnaire Tesla où les Canadiens peuvent acheter des véhicules électriques et venir les chercher. Il se trouve à moins de deux kilomètres de mon bureau de circonscription.
Des intervenants importants du secteur privé réagissent de façon très favorable au projet de loi . À titre d'exemple, voici un extrait de la déclaration intitulée « La transparence autour des objectifs d'émissions nettes zéro est essentielle, estiment les chefs d'entreprise » publiée par le Conseil canadien des affaires: « Les objectifs en matière d'émissions de gaz à effet de serre (GES) sont importants, tout comme le processus d'évaluation des progrès par rapport à ces objectifs. [...] Des lignes directrices claires et précises, un cadre politique prévisible et un environnement favorable aux investissements aideront à y parvenir plus rapidement. »
L'Association canadienne des producteurs pétroliers représente une industrie qui constitue le plus important secteur d'exportation de l'économie canadienne, ses exportations générant des profits de plus de 100 milliards de dollars. Le secteur de l'énergie emploie directement et indirectement près de 900 000 Canadiens. Comme le fait remarquer l'Association canadienne des producteurs pétroliers:
L'Association canadienne des producteurs pétroliers est résolue à collaborer avec le gouvernement du Canada pour atteindre les objectifs de réduction des émissions, notamment l'ambition d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
En travaillant ensemble, nous pouvons accélérer l'innovation et créer des technologies qui réduisent les émissions tout en livrant de l'énergie produite de manière responsable pour satisfaire à la demande mondiale en matière d'énergie.
Nous accueillons tous favorablement la nouvelle administration aux États-Unis, puisque nos voisins du Sud souscrivent de nouveau à l'Accord de Paris sur le climat. En effet, l'administration Biden se joindra une fois de plus au premier ministre conservateur du Royaume-Uni, à l'Union européenne et à l'ensemble des 195 pays qui ont signé cet accord, dont 190 l'ont ratifié. Les Canadiens ne s'attendent à rien de moins qu'à des actes dignes d'un chef de file, et c'est ce que nous proposons avec le projet de loi .
Pour le temps qu'il me reste, j'aimerais revenir brièvement sur une entreprise que j'ai mentionnée la première fois que j'ai eu l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi . J'aimerais en parler plus en détail, puisque cet exemple illustre vers où se dirige le secteur privé et en quoi il fait figure de chef de file en matière de lutte contre les changements climatiques.
La société Enel est la plus grande entreprise de services publics en Europe et le plus grand fournisseur d'énergie renouvelable du monde, et elle dessert près de 100 millions d'utilisateurs finaux dans 33 pays. Elle est reconnue depuis longtemps comme un chef de file du développement durable, notamment grâce à ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous savons que c'est un enjeu mondial qui exige un leadership mondial.
Au Bloomberg Green Summit de 2020, le PDG d'Enel, Francesco Starace, a expliqué pourquoi l'entreprise adopte depuis des années des stratégies qui s'accordent avec les objectifs de développement durable des Nations unies. Je le cite: « La durabilité ne se rapporte pas seulement à l'énergie verte; c'est un concept un peu plus vaste. Alors que le monde se tourne de plus en plus vers une économie circulaire et durable, il convient d'adopter des instruments financiers adaptés à cet objectif. »
D'ailleurs, en 2020, le Pacte mondial des Nations unies a galvanisé les directeurs financiers de multinationales responsables d'investissements totalisant 14 billions de dollars — à titre de comparaison, la taille de l'économie canadienne se situe à 2 billions de dollars — en mettant sur pied un groupe de travail chargé de combler le déficit dans le financement pour un avenir durable et écologique. La société Enel agit comme mécène, promoteur et coprésident du groupe de travail. L'entreprise a fait preuve d'un excellent sens de l'innovation en émettant ses premières obligations, payables en dollars des États-Unis et en euros, pour le développement écologique et durable lié aux objectifs de développement durable dans le cadre de ses efforts pour un avenir durable.
Le futur se bâtit maintenant. L'innovation oriente la transition vers une économie carboneutre. Nous reconnaissons qu'il faudra du temps pour y arriver, mais nous savons que le Canada et les Canadiens sont prêts à prendre le tournant et sont enthousiasmés par cette perspective.
Le projet de loi offre le cadre, la certitude et la rigueur nécessaires pour permettre au Canada d'atteindre l'objectif de carboneutralité d'ici 2050. Il exige la présentation et la publication de cibles, de plans, de rapports d'étape et de rapports d'évaluation. Dans les six mois de l'adoption de cette mesure, le devra établir la cible initiale pour 2030 et présenter un plan de réduction des émissions. Soulignons qu'un rapport d'étape doit également être présenté d'ici 2027.
Le projet de loi est une mesure dynamique. Outre le fait qu'il prévoit un robuste mécanisme de reddition de comptes au Parlement, il exige que le commissaire à l'environnement et au développement durable, appuyé par le Bureau du vérificateur général, examine dans les cinq ans de l'entrée en vigueur de la loi la mise en œuvre des mesures entreprises par le gouvernement pour atténuer les changements climatiques et qu'il en fasse rapport.
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Madame la Présidente, je continue.
Ce que je viens de lire semble, à première vue, très prometteur. Or, les libéraux ont toujours été bons à utiliser les mots clés pour emballer les citoyens et les citoyennes avec leurs belles promesses, surtout lorsque cela relève des sujets chauds comme la protection de l'environnement et l'atténuation des changements climatiques.
Si on nous voit moins enthousiastes et moins prêts à monter aveuglément à bord du train de la carboneutralité au Canada d'ici 2050 de ce gouvernement libéral, cela vient tout simplement de l'expérience vécue. À titre d'exemple concret, voici un extrait de la lettre de mandat du ministre de l'Environnement:
Appuyer le ministre des Ressources naturelles dans la mise en œuvre d'un plan pour planter deux milliards d'arbres différentiels au cours des 10 prochaines années, qui s'inscrit dans notre démarche visant à mettre en œuvre des solutions climatiques, naturelles et qui comprend les milieux humides et les forêts urbaines.
2 milliards d'arbres, c'est très impressionnant. Le Canada contribuerait non seulement à séquestrer du CO2, mais créerait aussi des emplois. D'après une étude parue en juillet 2019 dans la revue Sciences, il serait possible de planter 900 000 000 d'hectares de forêt supplémentaires sur Terre, soit 1 200 milliards d'arbres. Additionnés aux forêts actuelles, ces arbres auraient la capacité de séquestrer 205 gigatonnes d'équivalent de CO2, soit le quart du carbone présent dans l'atmosphère.
Il faut se souvenir de la campagne électorale de 2019 où les libéraux nous ont habitués aux grandes paroles et aux grands sparages pour impressionner la galerie. Ils avaient promis de planter 2 milliards d'arbres. On sait tous que le bois est capteur de CO2. L'idée n'est pas mauvaise en soi; maintenant, il faut que les bottines suivent les babines. Le gouvernement libéral actuel ne fait que jeter de la poudre aux yeux pour épater la galerie et on reporte toujours à plus tard.
Dans un article de La Presse, selon la journaliste Mélanie Marquis, aucun arbre n'a été planté jusqu'à maintenant. Nous sommes en 2021 et ils ont été élus en 2019. Je peux comprendre qu'ils vont encore mettre cela sur le dos de la COVID-19, et il y a peut-être un peu de réalité là-dedans, mais quelles sont les mesures actuelles pour agir?
Si je me souviens bien, lorsqu'on a fermé le Parlement en 2019 pour déclencher les élections prévues, il y avait urgence d'agir au printemps précédent. On invoquait haut et fort l'importance de faire des gestes concrets pour l'environnement. Rien n'a été fait.
Maintenant, le gouvernement a déposé un projet de loi , qui vise à mettre en place des mesures et des plans. Sait-on quand le premier plan va être déposé? Je vais le calculer en nombre d'élections majoritaires: dans deux élections plus un an, c'est-à-dire dans neuf ans, en 2030.
Quelle crédibilité le parti libéral du Canada a-t-il pour gouverner notre pays en matière d'environnement? La réponse est qu'il n'en a pas de crédibilité. Il pellette en avant. C'est la même chose pour ce qui est des finances: on pellette en avant, on n'est pas responsable et on n'a pas de vision.
Si je me fie aux calculs dans l'article de Mélanie Marquis, on a perdu un an de plantation. En retirant un an sur un plan décennal, on parle désormais de plus de 222 millions d'arbres par année. Cela fait 608 828 arbres par jour. Est-ce que c'est réaliste? C'est le plan d'action du gouvernement libéral pour notre planète. Les libéraux ont fait une promesse qui était intelligente, je dois le dire; maintenant, ils ne sont pas capables de la tenir. C'est un geste, mais cela ne constitue pas l'entièreté de ce qu'il faut faire pour atteindre nos objectifs pour protéger notre planète.
Hier, dans Le Journal de Québec, le mouvement Mères au front a publié une lettre ouverte qui s'adresse à des députés de la région de Québec, dont moi, alors je suis concerné par cette demande-là.
Les Mères au front sont des mères, des grand-mères et des arrière-grand-mères qui ont le souci de laisser une planète en bonne santé. La pandémie nous a fait nous rendre compte de certaines choses. On peut poser des gestes concrets pour avoir un effet bénéfique et diminuer les émissions de gaz à effet de serre et les empreintes environnementales négatives.
Dans leur lettre, les Mères au front écrivent notamment ce qui suit: « Le projet de loi C-12 présenté par le gouvernement comme sa “loi sur la carboneutralité“ n’a rien d’une vraie loi climat. Il est encore temps de l’améliorer. Nous demandons à tous nos élu.e.s à Ottawa d’agir maintenant avec ambition. C’est incontournable pour protéger nos enfants. »
À Ernest, Madeleine, Élodie, Marguerite, Éléonore, Félicie, Stella, Megan, Louka, Mathilde, François-Xavier, Lionel, Annette, Henri, Chanelle, Ismael, Yameli et Hendrik, qui sont les enfants des cosignataires de cette lettre, et à tous les enfants de notre beau pays qu'est le Canada, j'aimerais dire que le Parti conservateur du Canada va poser des gestes concrets pour l'environnement, comme en fait foi notre bilan.
Les autres partis de l'opposition nous accusent d'être inconscients et de ne pas travailler pour protéger notre planète. C'est totalement faux et je veux rassurer tous les parents, les mères, les pères, et les enfants sur notre bilan en leur disant que le Parti conservateur va travailler pour sauver notre planète et améliorer notre empreinte environnementale.
La liste des réalisations du Parti conservateur est longue et je vais en citer quelques-unes.
De 2006 à 2015, nous avons investi 17,7 milliards de dollars pour poser des gestes concrets afin d'améliorer le bilan environnemental de la planète. Nous avons créé le Fonds pour l'énergie propre pour soutenir la recherche dans l'énergie propre. Nous avons bonifié l'allègement fiscal pour la production d'énergie verte et investi dans 1 569 projets de conservation locale. Nous avons mis en place le Programme d'intendance de l'habitat pour les espèces en péril. Nous avons investi 140 millions de dollars pour créer le premier parc urbain national du Canada, le Parc urbain national de la Rouge. C'est une réalisation et une réalité.
Nous avons ajouté l'équivalent de près de deux fois la superficie de l'île de Vancouver au réseau des aires protégées fédérales. En 2006, nous avons créé le Plan de gestion des produits chimiques. En 2012, les émissions de gaz à effet de serre étaient de 5,1 % plus basses que celles de 2005 et l'économie a connu une croissance de 10,6 %.
Nous avons posé des gestes. Je trouve donc aberrant que le Parti libéral du Canada se pose en défenseur de l'environnement. Le projet de loi C-12...
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Madame la Présidente, j'aimerais remercier ma collègue d'Edmonton Strathcona.
[Traduction]
J'espère que je pourrai prochainement échanger avec vous en anglais.
[Français]
Je parlerai en français pour l'instant, parce que je travaille aussi très fort, de mon côté, pour apprendre la deuxième langue de notre beau pays.
Je veux vous dire que vous avez raison: nous pouvons poser des gestes concrets. Le projet de loi , qui est présentement à l'étude, ne répond pas aux préoccupations et ne propose pas de mesures rapides et concrètes.
J'aimerais rappeler à ma collègue le bilan du Parti conservateur du Canada de 2006 à 2015, alors que notre gouvernement avait fait des investissements majeurs par le truchement de l'Initiative écoÉNERGIE sur l'innovation. Ce sont des gestes concrets que le Parti conservateur a posés à l'époque, mais tout n'est pas réglé, et nous sommes tous conscients que nous devons faire un effort collectif.
En matière de recyclage, toute la population fait des efforts pour arriver à des résultats. Pourtant, 65 % des produits recyclés que les Canadiens s'efforcent de déposer dans des bacs bleus se retrouvent au dépotoir. Il y a un problème structurel et nous devons nous y attaquer.
Ce sont des gestes comme ceux-là qu'il nous faut, des gestes concrets.
J'aimerais rassurer ma collègue. Nous pouvons faire des choses concrètes pour avoir des résultats dans l'intérêt de notre environnement, ici, au Canada, et ailleurs sur la planète.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de participer au débat sur le projet de loi , Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, qui est sans doute le plus important projet de loi sur les changements climatiques de l'histoire canadienne.
C'est parce que le Canada devrait toujours tenter d'agir comme un chef de file mondial dans la lutte contre le changement climatique, mais cela n'a pas été historiquement le cas. En fait, le Canada demeure l'un des 10 principaux émetteurs de gaz à effet de serre en valeur absolue, et il est traditionnellement l'une des trois principales sources d'émissions de gaz à effet de serre par habitant. Depuis bien trop longtemps, le Canada se fixe des cibles de réduction des émissions qu'il ne parvient pas à atteindre. La plupart du temps, nous n'avons même pas dressé un plan réaliste pour les atteindre.
En 2005, nous nous sommes engagés, dans le cadre du Protocole de Kyoto, à réduire nos émissions d'une moyenne de 6 % par rapport au niveau que nous affichions en 1990. Le Parti libéral, le Bloc et le NPD ont tous voté en faveur du respect de cet engagement. À cette fin, l'ancien premier ministre libéral Paul Martin a ensuite présenté le Projet vert, le premier véritable plan d'action climatique du Canada.
Malheureusement, le gouvernement a été défait et pendant la décennie qui a suivi, sous la direction du gouvernement Harper, le Canada a été à la traîne dans le dossier du changement climatique. Nous n'avons pas atteint les objectifs du protocole de Kyoto et rien n'a été fait pour respecter les cibles convenues à Copenhague pour 2020. Pendant cette décennie, le Canada a été accusé de faire preuve de lâcheté et, dans le contexte des négociations dirigées par les Nations unies sur le changement climatique, il a même été considéré comme un paria. Par surcroît, il a remporté le peu enviable prix Fossile de l'année ainsi qu'un prix d'échec à vie.
Cette piètre performance n'a pas seulement été une source de grande honte pour la nation puisque faute de s'attaquer au plus grand et au plus urgent défi mondial, le Canada a également érodé son pouvoir de convaincre et son prestige sur l'échiquier international.
Heureusement, cette période est derrière nous. Ainsi, le Canada, sous la direction de l'ancienne ministre de l'Environnement et du Changement climatique, a joué un rôle de premier plan lors des négociations entourant l'Accord de Paris dans lequel les pays du monde entier se sont engagés à limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius tout en s'employant à ce qu'il ne dépasse pas 1,5 degré Celsius.
Le Canada et les plus grands émetteurs dans le monde s'engagent maintenant à atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050. Le Canada s'est également engagé à présenter une cible plus ambitieuse pour 2030 à l'occasion du sommet des dirigeants sur le climat qui aura lieu le 22 avril prochain.
Mais il ne suffit pas de s'engager à faire quelque chose, il faut aussi rendre compte des progrès réalisés. Voilà pourquoi la mesure législative dont nous débattons aujourd'hui est si importante. Le projet de loi servira de fondement juridique au plan climatique renforcé du Canada en fixant des cibles nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre aux cinq ans en fonction des meilleures données scientifiques disponibles, et en exigeant des stratégies détaillées devant permettre d'atteindre ces cibles ainsi que des rapports transparents faisant état des efforts réalisés.
Un conseil consultatif indépendant sur la carboneutralité jouera un rôle clé en tenant le gouvernement au courant de l'établissement des cibles et des plans destinés à les atteindre. Cet organisme, mis sur pied récemment, est constitué d'un éventail de 14 experts exceptionnels, dont certains ont été très critiques des efforts déployés par le gouvernement jusqu'à présent. Je crois que c'est là une preuve de leadership.
Je sais que les conseils que cet organisme donnera au ministre par l'entremise de rapports annuels et auxquels le ministre sera tenu de répondre publiquement seront essentiels afin que les mesures prises par le Canada découlent des défis et des occasions propres à notre pays.
Par ailleurs, le ministre devra déposer des rapports d'étape et des rapports d'évaluation au Parlement au sujet de chaque cible. Ainsi, la population sera tenue au courant de nos progrès de deux à trois ans avant chaque année jalon, et nos réussites ou échecs possibles seront analysés et présentés à la Chambre après chaque année jalon.
Si un objectif n'est pas atteint, le ministre doit en expliquer les raisons dans un rapport et décrire les mesures que le gouvernement du Canada prend ou prendra pour remédier à la situation. Cette étape est importante par rapport à la transparence et la reddition de comptes, car elle fournira à tout plaignant éventuel une preuve idéale pour poursuivre le gouvernement en justice pour son inaction relativement aux changements climatiques.
Le serait également tenu de publier des rapports annuels sur la façon dont le gouvernement gère ses risques et occasions d'ordre financier liés aux changements climatiques. À cette fin, le gouvernement devra rendre compte de toutes ses activités, notamment celles des sociétés d'État comme Exportation et Développement Canada, afin que nous puissions faire le suivi des dépenses publiques, même dans les organisations où le gouvernement ne participe pas à chaque décision d'investissement, et déterminer leur incidence sur la lutte contre les changements climatiques.
Cela pourrait préparer le terrain pour des réponses appropriées. Le projet de loi permettra de rendre publiques les dépenses du gouvernement et de garantir que le Canada tient ses promesses.
Au moins une fois tous les cinq ans, le commissaire à l'environnement et au développement durable, qui est un mandataire indépendant du Parlement, doit examiner les actions du gouvernement à ce jour et en rendre compte, ce qui offre un plus grand contrôle et une plus grande transparence aux Canadiens.
On ne soulignera jamais assez les répercussions des multiples rapports indépendants sur la reddition de comptes et la transparence en matière de changements climatiques. Cependant, le projet de loi sur la responsabilité ne tient pas la route à lui seul si on ne reconnaît pas l'importance et l'interdépendance du plan de lutte contre les changements climatiques renforcé du Canada qui a été présenté en décembre dernier. Ce plan, qui a été jugé excellent par l'ancien chef du NPD Thomas Mulcair, s'appuie sur le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques de 2017 pour nous permettre non seulement d'atteindre, mais aussi de dépasser nos objectifs climatiques pour 2030.
Le plan prévoit 64 nouvelles mesures et 15 milliards de dollars en nouveaux investissements, qui s’ajoutent aux 60 milliards de dollars d’investissements prévus dans notre plan de 2017. Ce plan renforcé comprend des mesures qui appuieront la construction et la rénovation de logements et d’immeubles éconergétiques; des moyens de transport plus durables, comme les véhicules électriques; la production d’une électricité plus propre pour alimenter notre pays; l’octroi d’un avantage à nos industries à faibles émissions de carbone; et des investissements dans des solutions axées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques, comme la plantation de deux milliards d’arbres.
Fait important, nous avons pris l’engagement d’accroître la tarification de la pollution de façon continue et prévisible, jusqu’à 170 $ la tonne d’ici 2030, en guise de mesure incitative et pour donner une certitude aux particuliers et aux entreprises. Cela leur permettra de faire des choix plus durables et d’investir dans ce secteur, tout en veillant à ce que la grande majorité des ménages canadiens récupèrent plus d’argent qu’ils n’en dépensent pour ce mécanisme.
L’ancien chef du Parti vert de la Colombie-Britannique a écrit sur Twitter: « L’approche axée sur les taxes et les dividendes est le modèle d’excellence des politiques de tarification, et le Canada mérite des félicitations pour sa démarche novatrice. »
Bien que ce plan constitue une feuille de route, nous avons besoin du projet de loi pour veiller à ce qu’il soit suivi par le gouvernement actuel et pour faire en sorte que les gouvernements futurs soient, eux aussi, tenus de rendre des comptes. J’espère que mes collègues de la Chambre seront du même avis et qu’ils appuieront le projet de loi pour qu’il passe à l’étape de l’étude en comité.
Cela étant dit, le projet de loi n'est pas parfait. Il pourrait être amélioré de bien des manières, et j'espère que certains aspects dont je m'apprête à parler seront pris en compte au comité de l'environnement. Je pense que les rapports d'étape prévus dans ce projet de loi doivent survenir plus tôt. Ainsi, la population canadienne pourra se faire une tête et avoir l'assurance que le gouvernement est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre d'ici 2030, et nous engager résolument vers la carboneutralité d'ici 2050. À mon avis, il est possible d'atteindre ces objectifs trois ou quatre ans plus tôt que prévu, en plus de compléter les autres obligations en matière d'établissement de rapports qui auront lieu dans l'intervalle.
Par ailleurs, je ne crois pas que nous devions nous limiter à fixer des objectifs de réduction des émissions sur un horizon de cinq ans. Nous devons veiller à ce que le gouvernement, le secteur privé et l'ensemble de la population canadienne aient une idée claire à moyen terme de l'orientation à prendre, afin que les mesures et les investissements qui nous aideront à y parvenir soient effectués dès maintenant. À cet égard, je crois que nous pouvons fixer des objectifs sur 10 ans en parallèle avec des objectifs sur cinq ans.
À titre d'exemple, un plan sur 10 ans favoriserait la planification et l'installation d'interconnexions électriques provinciales qui pourraient être reliées aux réseaux électriques de la Colombie-Britannique et de l'Alberta, dans le but d'aider l'Alberta à s'affranchir progressivement de l'électricité produite par des combustibles fossiles. La Colombie-Britannique pourrait ainsi compter sur une production de base stable pendant que l'Alberta investirait dans des sources renouvelables d'électricité. L'Alberta possède un potentiel quasi inégalé au pays en la matière.
À elles seules, les mesures de lutte contre les changements climatiques du Canada ne permettront pas de résoudre la crise mondiale, mais nous avons de bonnes raisons morales, scientifiques et économiques de contribuer à cet effort. Nous ne sommes pas les premiers à agir dans ce domaine et nous pouvons tirer les leçons des efforts de nos homologues en présentant un projet de loi tout en l'adaptant au contexte canadien. Le projet de loi et notre plan de lutte contre les changements climatiques permettront au Canada de ne pas être laissé pour compte par nos homologues internationaux dans l'économie verte, qui représente une occasion extraordinaire de 2,6 billions de dollars.
Étant donné que nous sommes une fédération, le gouvernement du Canada ne peut pas à lui seul atteindre ses cibles parce qu'il n'est pas maître de toutes les mesures de réduction des émissions. Tous les ordres de gouvernement ont un rôle à jouer.
La Colombie-Britannique a présenté un plan solide, soit CleanBC, et j'ai la chance de voir des municipalités de ma circonscription faire preuve d'initiative. Je pense notamment au district de Squamish qui est directement intervenu dans l'affaire présentée devant la Cour suprême du Canada au sujet de la constitutionnalité du système fédéral de tarification de la pollution. Il faut que les municipalités se mobilisent parce que la moitié des émissions proviennent de celles-ci, mais nous devons aussi collaborer avec elles, étant donné qu'elles doivent souvent absorber des coûts très élevés pour s'adapter.
Je conclurai aujourd'hui en demandant à mes collègues d'appuyer le projet de loi , qui est probablement la mesure législative sur le climat la plus importante de la dernière décennie, pour qu'il soit renvoyé au comité. Les mesures dont j'ai parlé dans mon discours sont des amendements possibles, et je sais que mes collègues ont pensé à d'autres amendements que nous pouvons apporter pour rendre encore meilleur cet important projet de loi.
Nous avons déjà laissé l'intransigeance d'un parti à l'égard de la lutte contre les changements climatiques compromettre le Canada pendant une décennie. Ne répétons pas la même erreur. Adoptons les mesures de lutte contre les changements climatiques que la grande majorité des Canadiens réclament, et adoptons le projet de loi sur la responsabilité climatique.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole sur le projet de loi , puisque la question environnementale me préoccupe.
Ma formation politique est en faveur du principe qu'on retrouve dans le projet de loi C-12, mais, malheureusement, on s'arrête trop rapidement. On était bien parti, mais, malheureusement, le gouvernement n'a pas d'ambition avec le projet de loi C-12.
J'aimerais souligner, parce que cela m'apparaît essentiel, que tous les États qui ont à cœur la question environnementale mettent de l'avant des lois qui vont fixer des cibles de réduction de gaz à effet de serre, ou GES. Malheureusement, dans le projet de loi C-12, ces lois sont complètement absentes. Mon parti politique, par l'entremise de la députée d', a déposé le projet de loi qui établit des cibles de réduction des GES.
Si on fait une distinction entre le projet de loi C-12 et le projet de loi C-215, on se rend compte rapidement que, dans le projet de loi C-12, rien ne permet de rendre le gouvernement responsable de l'atteinte de ses cibles de carboneutralité. Il n'y a rien qui permet de rendre les gouvernements futurs responsables de ce que seront leurs actions. Cela aurait pourtant été nécessaire. Il n'y a aucune exigence en ce qui concerne les cibles.
Je trouve assez étrange que l'on présente dans le projet de loi C-12 des intentions. J'ai toujours de bonnes intentions; je veux maigrir, c'est une intention, mais, malheureusement, je ne le fais pas. Il faut se fixer des objectifs atteignables et réalisables, c'est un fait, mais il faut à tout le moins se fixer des objectifs. Dans le projet de loi C-215, on parlait d'une réduction de 30 % dans l'horizon 2030.
Je parlais tout à l'heure de l'absence d'un mécanisme de contrôle — outre les partis politiques, ce qui est assez embêtant — qui viendrait indiquer au gouvernement s'il a atteint ses cibles de façon neutre. On ne retrouve pas cela dans le projet de loi, contrairement à celui que ma formation politique a déposé.
On s'est arrêté en bon chemin. En y réfléchissant tout à l'heure, je me demandais ce qui peut pousser le gouvernement à être aussi mièvre sur les cibles climatiques. Souvent, quand on parle d'environnement, je pense que la question la plus épineuse est celle de conjuguer environnement et économie.
Pour ceux qui se sont intéressés à la question environnementale, dans le rapport Brundtland de 1987, on amène l'idée de développement durable et, pour la première fois, on essaie de concilier environnement et économie. C'est donc à ce chapitre que je trouve que le gouvernement canadien a beaucoup de travail à faire.
Concilier environnement et économie, c'est un défi, mais, comment surmonter les égoïsmes nationaux est un autre défi qui apparaît souvent. Toutes les fois qu'on parle de changement climatique, une phrase magique revient et je l'entends fréquemment chez mes collègues conservateurs: « Oui, mais les Chinois et les Américains font pire », comme si cette simple affirmation nous dédouanait.
Il y a donc deux grandes questions: comment surmonter les égoïsmes nationaux? Comment arriver à concilier l'économie et l'environnement? Ces deux questions me dirigent vers le nœud du problème environnemental canadien. En une phrase, le problème, c'est le pétrole.
L'économie canadienne est entièrement pensée, réfléchie pour l'industrie pétrolière. La nation québécoise paie souvent les frais des égoïsmes nationaux de cette industrie du pétrole. Sauf erreur, outre la Norvège, la nation québécoise est une des seules au monde dont l'économie n'est pas basée sur les énergies fossiles.
Il y a donc un travail de sensibilisation à faire tant auprès du Parti libéral que du Parti conservateur pour se rendre compte que l'avenir du Canada ne réside pas dans les hydrocarbures. Le meilleur exemple est ce qu'on peut faire avec l'industrie forestière. Au Comité permanent des ressources naturelles, nous avons tenu six rencontres où les principaux acteurs de l'industrie forestière sont venus nous dire que c'est probablement le secteur le plus prometteur pour lutter contre les GES. Il faut faire une utilisation intelligente de la forêt, mais c'est probablement le secteur le plus prometteur.
La forêt est un puits de carbone. Au bout de 70 ans, par un processus naturel, un arbre commence à libérer le carbone qu'il a séquestré tout au long de sa vie; soit il sera dévoré par des insectes, soit il pourrira, soit il passera au feu. Il faut donc récolter cette matière ligneuse, qui a séquestré du carbone, et en faire une utilisation maximale, ce que le gouvernement fédéral n'a jamais envisagé.
Je pourrais donner un exemple que je répète ad nauseam depuis un certain temps. Dans le domaine de la construction, si on remplace un mètre cube d'acier et de béton par du bois, on sauve de 1,1 tonne à 2,1 tonnes de CO2. Au Québec, pour chaque maison qui serait construite, cela représente 18 tonnes de carbone séquestrées dans 20 mètres cubes de bois utilisés.
Je parle du domaine de la construction, mais il y a tant d'autres utilisations possibles. Maintenant, avec ce qu'on appelle la bioéconomie, on peut remplacer tous les produits issus du pétrole pour générer des bioplastiques, et même le matériel médical qui nous a fait défaut pendant la pandémie.
Une entreprise, FPInnovations, a réussi à fabriquer des masques à partir de pâte de bois en à peine six semaines. On sait qu'on peut maintenant faire, à partir de moulages que l'on fait également à partir de pâte de bois, des types de masques qui peuvent remplacer les fameux masques N95 dont on a manqué pendant cette crise.
Si le gouvernement fédéral veut atteindre des cibles, il devrait d'abord s'en fixer. Pour les atteindre, de simples mesures peuvent être mises en place. Dans son plan de relance, le Bloc québécois propose d'établir l'empreinte carbone comme critère d'octroi d'achat dans la politique d'approvisionnement du gouvernement fédéral. Ce serait tout à fait possible, et on aurait ainsi un effet de levier positif pour soutenir l'industrie forestière.
Je veux aborder un autre élément assez essentiel. J'ai parlé des égoïsmes nationaux et du fait qu'il faut concilier l'économie et l'environnement.
Pendant la période de 2017 à 2020, le gouvernement fédéral a investi 24 milliards de dollars dans le secteur des hydrocarbures. Sur ces 24 milliards de dollars, 17 milliards de dollars ont servi à nationaliser le pipeline de Trans Mountain.
Pendant cette même période, le gouvernement fédéral a investi, dans l'ensemble de l'industrie forestière du Canada, 950 millions de dollars. Pour le Québec, c'est à peine 71 millions de dollars par année. De cette somme de 950 millions de dollars, 75 % sont des prêts. Ce ne sont donc pas des investissements nets qui s'en vont au secteur de la foresterie.
Selon moi, il s'agit manifestement de deux poids, deux mesures. Tant que nous resterons dans cette trame narrative, qui est de faire passer les hydrocarbures avant les technologies qui seraient en mesure de nous faire réduire notre empreinte carbone, nous aurons le même problème. Je ne veux pas prêter de mauvaises intentions à qui que ce soit, mais, selon moi, c'est peut-être cette situation qui explique le manque d'ambition du gouvernement fédéral lorsqu'il est temps de mettre en place des cibles de réduction des gaz à effet de serre.
Pourtant, comme je le mentionnais tout à l'heure, nous avons une solution. Un secteur d'activité nous permettrait de faire la jonction entre l'économie et l'environnement: c'est l'industrie forestière. Tout le monde présente le fort potentiel d'innovation qui se fait dans le secteur de l'industrie forestière. Or jamais le gouvernement du Canada n’a pris cette solution à cœur, jamais n’a-t-il investi dans cette solution.
L'autre solution que nous avons est celle de l'électrification des transports. Le gouvernement a indiqué son intention d'aller vers l'électrification des transports comme étant une des dimensions de son plan de relance. Étrangement, si j'étais de mauvaise foi, je dirais que cela se concentre surtout sur l'économie ontarienne, la seule province qui ne donne plus de crédits à l'achat de véhicules électriques. Cependant, je ne suis pas de mauvaise foi.
C'est peut-être donc un pas dans la bonne direction qui pourrait impliquer le savoir-faire québécois. Nous avons déjà des connaissances en ce qui a trait aux batteries et nous sommes très avancés en matière d'hydroélectricité. Il y a cette possibilité de l'électrification des transports qui est...
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Madame la Présidente, c'est un immense honneur de prendre la parole à la Chambre pour représenter les électeurs de ma circonscription, Davenport, au sujet du projet de loi .
Outre les préoccupations très légitimes des électeurs concernant la COVID-19, qui a été le sujet principal de la dernière année, les électeurs m'ont aussi beaucoup écrit au sujet des mesures de lutte contre les changements climatiques et la relance verte. Ils me pressent vivement de m'assurer que le gouvernement fédéral non seulement atteigne les cibles de l'Accord de Paris et la carboneutralité d'ici 2050, mais aussi qu'à la fin de la pandémie et à la reprise économique, il continue de s'engager en faveur d'une relance verte et d'un avenir carboneutre.
Lorsque nous examinons le projet de loi, il est important de comprendre sa portée et son objectif réel. Nous devons également l'examiner dans le contexte des mesures que le gouvernement prend déjà pour réduire les émissions ainsi que les nombreux défis qui nous attendent encore. De plus, il est important de reconnaître que ce n'est qu'une partie — certes extrêmement cruciale — de la stratégie de lutte contre les changements climatiques du gouvernement.
Bon nombre d'entre nous exhortent le gouvernement, depuis des années, à présenter un plan clair, crédible et transparent en matière de changements climatiques, dans lequel il montrera précisément aux Canadiens comment il compte atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. C'est aussi ce que demandent expressément beaucoup d'environnementalistes et de membres de la communauté de Davenport.
J'ai donc été absolument ravie quand le a présenté, à la mi-décembre, le plan figurant dans le rapport « Un environnement sain et une économie saine », qui décrit essentiellement divers changements d'orientation qui nous permettront d'aller bien au-delà des objectifs prévus initialement pour 2030. Le rapport parle de plusieurs éléments de notre plan de réduction des émissions, qui touche différents domaines comme les habitations, les systèmes de transport, l'industrie et les espaces naturels. Il y est beaucoup question du prix que nous mettons sur la pollution et de notre intention de l'augmenter et de fournir des incitatifs à cet égard, ainsi que de ce que nous ferons en vue d'augmenter les remises que reçoivent les familles canadiennes pour couvrir leurs frais et investir dans la réduction des émissions. Je pourrais continuer, car je suis très fière de ce rapport qui présente un plan. J'encourage vraiment tout le monde à le lire.
Le projet de loi nous permettra de respecter nos cibles. Que fera-t-il au juste? Dans sa forme actuelle, il prévoit la mise en place de cibles et de plans nationaux visant la réduction des émissions canadiennes de gaz à effet de serre, dans le but d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050. La loi exige la présentation et la publication des cibles, de plans, de rapports d'étape et de rapports d'évaluation. Le projet de loi précise aussi le contenu de plans jalons et, en cas de non-atteinte d'un objectif, il exige que le ministre de l'Environnement et du Changement climatique en explique publiquement les raisons. Le projet de loi prévoit également d'autres mécanismes de reddition de comptes, notamment pour le commissaire à l'environnement et au développement durable, appuyé par le Bureau du vérificateur général.
Je suis très heureuse que nous ayons présenté toutes ces mesures, car il était important pour nous de le faire. Je suis ravie qu'elles soient inscrites dans le projet de loi C-12.
J'aimerais ajouter que notre première cible a été fixée pour 2030, et qu'il y aura aussi d'autres années jalons, en 2035, 2040 et 2045, pour lesquelles les cibles et les plans de réduction des émissions seront établis au moins cinq ans avant chaque année jalon subséquente. Voilà essentiellement de quoi il s'agit. Je sais que mes collègues en ont beaucoup parlé dans les dernières interventions.
Je crois qu'il faut mentionner que, depuis notre élection, à la fin de 2015, nous avons fait beaucoup de choses pour protéger l'environnement et réduire les émissions. Nous avons fixé un prix pour la pollution. Nous avons investi plus de 60 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et aider les Canadiens à s'adapter aux changements climatiques, principalement en faisant des investissements dans les technologies et les infrastructures propres. Nous avons également pris de mesures urgentes pour interdire les plastiques à usage unique. Je sais que nous sommes en bonne voie de protéger 25 % de nos terres et de nos eaux d'ici 2025.
À la fin de l'année dernière, lorsqu'il a pris la parole à la Chambre au sujet de ce projet de loi, mon collègue le député de a dit que, grâce aux mesures prises par le gouvernement entre 2016 et 2019, le Canada est déjà en voie de réduire ses émissions de 25 %, soit de 227 millions de tonnes, d'ici 2030. C'est plus que ce que n'importe quel autre gouvernement a fait jusqu'à présent.
Le projet de loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité représente un important pas en avant. Je sais qu'il a reçu des éloges de la part de plusieurs groupes, dont Greenpeace, qui a dit qu'il s'agit d'une mesure importante pour obliger les gouvernements à rendre des comptes par rapport à l'atteinte des cibles climatiques fondées sur les données scientifiques. Je suis par ailleurs heureuse que le Conseil canadien des affaires ait fait l'éloge de cette mesure en disant que l'établissement de lignes directrices claires et d'un cadre stratégique prévisible accompagnés d'investissements en matière d'environnement aidera les entreprises à atteindre plus rapidement l'objectif de zéro émission nette.
Même si, en soi, le projet de loi est excellent, les habitants de Davenport m'ont fait savoir dernièrement qu'il pourrait être encore meilleur. J'ai donc organisé une série de rencontres avec divers groupes, dont Just Earth, Vendredis pour le futur, Leadnow et Seniors for Climate Action Now. Ces groupes extraordinaires souhaitent que l'on rehausse à au moins 45 % la cible des émissions de gaz à effet de serre de 2030 et que l'on fasse le point régulièrement d'ici là. Ils veulent que les mécanismes de reddition de compte soient aussi rigoureux que possible et que le commissaire à l'environnement et la vérificatrice générale bénéficient d'un soutien indéfectible. Ils aimeraient en outre que le groupe consultatif agisse de manière transparente et que ses recommandations soient rendues publiques. Ce ne sont que quelques exemples de changements importants qu'ils ont recommandé d'apporter au projet de loi , mais je tenais à en faire part à la Chambre.
Je tiens aussi à parler d'un sujet qui est extrêmement important pour les gens de ma circonscription, Davenport, même s'il n'est pas directement lié au projet de loi à l'étude: l'élimination des subventions aux combustibles fossiles le plus tôt possible. Je sais que cette demande a été présentée au . Lors d'une assemblée publique en ligne qu'il a organisée avec des habitants de ma circonscription, il a très clairement indiqué qu'il travaille sur ce dossier. Je suis réellement très reconnaissante de tous les efforts que son incroyable équipe et lui déploient.
Je souligne également que, dans l'énoncé économique de l'automne, nous avons réaffirmé un bon nombre d'investissements pour arriver à réduire les émissions au Canada et nous placer sur la bonne voie afin de dépasser les cibles de 2030 et d'atteindre l'objectif de carboneutralité en 2050. Nous avons parlé d'un investissement historique de 14,9 milliards de dollars, de fonds fédéraux pour le transport en commun et d'une énorme enveloppe de près de 3 milliards de dollars pour aider les propriétaires à rendre leur maison plus éconergétique. Nous nous sommes engagés à planter plus de 2 milliards d'arbres pour lutter contre les changements climatiques. Je sais que le a fait une annonce à ce sujet. Nous avons réservé près de 1 milliard de dollars pour restaurer les écosystèmes dégradés, protéger la faune et améliorer les pratiques de gestion des terres et des ressources, entre autres choses.
Les résidants de Davenport m'ont affirmé sans équivoque que cela demeure une priorité pour eux. Natalie Zed a écrit ceci: « Je comprends que le Cabinet et le gouvernement libéral s'apprêtent à prendre la décision d'investir plus de 100 milliards de dollars, ou même plus, dans une stratégie de relance verte. Je vous écris pour vous demander de toutes mes forces de faire tout ce que vous pouvez pour que cet investissement soit approuvé. La COVID-19 n'est rien comparativement aux problèmes que les changements climatiques nous ont déjà causés, et nous n'avons encore rien vu. Nous nous trouvons en pleine crise et en plein effondrement de notre civilisation, et nous devons absolument canaliser nos énergies sur cette question. »
En terminant, je veux dire à quel point je suis fière du plan « Un environnement sain et une économie saine ». Je suis très fière de ce projet de loi. S'il est adopté, il fixera des cibles juridiquement contraignantes tous les cinq ans, et il scellera notre plan de réduction des émissions.
Au final, les changements climatiques ne sont pas un enjeu des libéraux, des conservateurs, des verts, des bloquistes ou des néo-démocrates, mais un enjeu fédéral, et tous les partis de tous les ordres de gouvernement doivent mettre la main à la pâte pour lutter avec urgence contre les changements climatiques. Nos contemporains et les générations futures comptent sur nous pour agir dès maintenant. Nous ne pouvons plus attendre. Fini les belles paroles, il faut maintenant passer aux actes.
Je suis reconnaissante d'avoir l'occasion de débattre de ce projet de loi, et j'exhorte tous mes collègues de la Chambre à l'adopter rapidement.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de me joindre à vous ce soir, afin d'échanger sur le projet de loi . Nous débattons de cela à la Chambre. Je suis heureux de prendre le temps d'en discuter parce que j'ai une certaine expérience en ce qui touche les enjeux environnementaux.
Je suis toujours fasciné d'entendre mes collègues du Bloc québécois, du Parti vert ou même du Parti libéral essayer de diaboliser les conservateurs en prétendant que les députés de la grande famille conservatrice, contrairement aux citoyens d'un peu partout, ne sont pas préoccupés par les enjeux environnementaux.
Selon moi, la grande différence entre notre famille politique et les autres, c'est que nous sommes pragmatiques, nous voulons poser des gestes concrets, nous ne voulons pas lancer des idées farfelues que nous n'arriverons jamais à réaliser.
Je peux en parler en connaissance de cause, parce que, par le passé, j'ai été maire de Victoriaville, que les gens connaissent aussi sous le nom de berceau du développement durable. En effet, la majorité des initiatives environnementales sont issues de mon coin de pays, de ma municipalité, que l'on pense à la récupération — Victoriaville a été la première ville au Québec à mettre en place le bac de récupération — ou à la récupération des matières putrescines, ce que l'on appelle le compost. Les gens des grands centres nous font souvent un peu la morale, mais la réalité, c'est que cela a commencé depuis déjà plus d'une vingtaine d'années dans nos régions. Nous sommes passés à l'action au lieu de simplement faire aller notre clapet et dire des belles et grandes choses, comme le fait malheureusement le Parti libéral.
Les libéraux ont déposé un projet de loi sur la carboneutralité en 2050 qui n'a aucune cible, alors qu'ils ne sont même pas capables d'atteindre les cibles de l'Accord de Paris d'ici 2030. On s'était entendus sur les cibles de 2030; c'est ce que les conservateurs avaient mis comme cibles et que les libéraux ont copiées.
Ce que l'on constate, après cinq ans d'un gouvernement libéral, c'est que l'on s'éloigne chaque année des cibles préétablies. Le gouvernement libéral veut nous dire qu'en 2050, cela va bien aller, mais il n'est même pas capable d'atteindre les cibles de 2030; en fait, il s'en éloigne de plus en plus.
On ne peut que voir les différentes prises de position des libéraux. Premièrement, dès qu'ils sont arrivés au pouvoir, ils ont annulé le crédit d'impôt pour les utilisateurs du transport en commun. Il y a quelques semaines, ils ont annoncé, par l'entremise de la ministre, des investissements supposément historiques pour le développement du transport en commun au pays. Quand ces investissements seront-ils faits? Ils seront faits à partir de 2026. Ces investissements ne seront pas accordés par le prochain gouvernement, mais bien par l'autre gouvernement.
Encore une fois, le gouvernement ne veut pas prendre ses responsabilités et porter le fardeau des décisions qui sont difficiles à prendre pour améliorer notre environnement. Ils ont annoncé qu'ils allaient planter 2 milliards d'arbres au cours des 10 prochaines années. Pourtant, selon tous les exercices budgétaires, aucune somme n'a été annoncée et aucun arbre n'a encore été planté. Ce sont encore des promesses très vertueuses, mais qui ne se concrétisent pas par des gestes qui démontrent notre sérieux à la population.
Mes confrères du NPD, du Bloc québécois et du Parti vert pourraient le confirmer: il y a deux semaines, les conservateurs ont déposé une motion voulant que le Canada n'exporte plus ses déchets à l'extérieur. En tant que consommateurs, nous devons être responsables. Nous devons prendre des mesures pour améliorer la situation, pour faire de la récupération et pour sensibiliser les gens à la base, dans le but de moins consommer.
Revaloriser les produits, c'est bien, mais si l'on pouvait moins consommer, ce serait déjà mieux pour l'environnement. Le seul parti à avoir voté contre cette motion du Parti conservateur, c'est le Parti libéral. Les libéraux ont voté contre la motion parce que c'est le Parti conservateur qui l'a déposée. Dans la tête des libéraux, cela ne pouvait donc pas être une bonne idée. Pourtant, le Bloc québécois, le NPD, le Parti vert et les députés indépendants ont voté en faveur de notre motion.
La réalité, c'est que le Parti libéral parle beaucoup et n'est pas à la hauteur. On le constate, puisque le projet de loi n'a aucune cible, aucune mesure contraignante pour le gouvernement. Ce que l'on fait, c'est que l'on reporte cela à plus tard et on met en place un autre comité composé de supposés experts. Pourtant, les rapports sont là et on sait ce qu'il faut faire. Il faut investir dans l'innovation et dans la recherche, il faut trouver des nouvelles façons de remplacer nos produits faits à base de pétrole. C'est vrai, mais nous avons toujours besoin de ce pétrole.
Ce n'est pas en s'attaquant à nos emplois, à des provinces en particulier ou en s'affrontant que l'on va finir par trouver un consensus pour créer ces changements. Ce n'est pas en bannissant l'exploitation de nos propres ressources naturelles au pays, qui créent des emplois et des ressources financières pour payer nos programmes sociaux, équilibrer un budget — ce qui n'est pas un problème pour les libéraux, pour qui les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes — ou tout simplement offrir des services, et ce n'est pas en consommant les ressources naturelles d'autres pays comme à l'heure actuelle que nous allons régler notre problème.
Le fait d'opposer nos emplois à l'exploitation de nos ressources naturelles est donc un faux débat. On devrait plutôt travailler à atteindre notre carboneutralité. Même les grandes entreprises pétrolières et automobiles suivent déjà le mouvement et veulent elles aussi atteindre la carboneutralité. Elles ont déclaré officiellement vouloir travailler avec le gouvernement. Encore faut-il que le gouvernement veuille bien travailler avec les industries au lieu de s'opposer à elles et de toujours leur faire la guerre.
Cela signifie qu'il faut arrêter de faire l'autruche et de prendre les gens pour des innocents. Ces derniers savent qu'ils continuent de consommer et, dans bien des cas, ils n'ont pas de solution de remplacement pour cette ressource naturelle.
Je pense que nous sommes face à un gouvernement qui n'a jamais fait la preuve de ce qu'il dit et qui se contente de parler, sans agir. Il faut que les bottines suivent les babines, une expression que les gens et les Québécois connaissent. Il est temps que les libéraux commencent à agir pour que l'on puisse tous ensemble lutter contre les changements climatiques au pays et ailleurs dans le monde. C'est un objectif nécessaire, on le sait et on veut tous l'atteindre.
De toute façon, les Canadiens, les Québécois et Québécoises reconnaissent l'importance de la protection de notre environnement et de nos espaces naturels. Notre parti et notre chef sont d'accord sur ce dossier. Notre dernière plateforme environnementale en est la preuve concrète, puisque plusieurs de ses éléments étaient identiques à ceux du Parti vert. Je l'affirme. Nous sommes donc d'accord sur plusieurs éléments et c'est pour cela que l'on devrait tous travailler dans ce sens.
Le Parti conservateur s'est attaqué aux pluies acides. Plus tôt, j'entendais mon confrère du Bloc québécois dire comment nous avions réussi à le faire. C'est grâce au gouvernement de Brian Mulroney et à son leadership mondial que l'on a réussi à mettre fin aux pluies acides en légiférant tous ensemble, sans nécessairement s'attaquer aux emplois, mais plutôt en instaurant des mesures intelligentes et en rassemblant tout le monde autour d'une même cause. Ces changements ont été réalisés sous un gouvernement conservateur et c'est également sous un gouvernement conservateur que la protection de nos parcs nationaux a été mise en branle. On est capable de continuer à prendre ce type de mesures. Il faut travailler ensemble et avancer.
Je peux en parler personnellement en tant qu'ancien maire de Victoriaville. Les gens ne veulent pas de mesures contraignantes. Pour faire des changements, nous n'avons jamais posé de gestes contraignants qui coûtaient de l'argent. Nous avons travaillé sur l'éducation, sur la sensibilisation et sur l'information. Nous avons travaillé avec les jeunes pour nous aider à convaincre les plus vieux qu'il fallait changer nos habitudes. Nous nous sommes mis en mode constructif au lieu de nous battre comme le gouvernement fédéral le fait avec les différents premiers ministres des provinces.
J'en profite d'ailleurs pour rappeler au gouvernement libéral et à notre premier ministre que nous avons été élus par les mêmes citoyens. Dans bien des provinces, ces gens ont fait le choix d'élire des premiers ministres et des gouvernements conservateurs. Ces gens font aussi beaucoup d'efforts, mais ils sont aux prises avec des préoccupations économiques et d'emploi. Il faut arrêter de les opposer.
J'entends parfois des gens s'offusquer des gazoducs et des oléoducs, mais il n'en reste pas moins qu'il y en a déjà plein. Cela reste un des modes de transport les plus efficaces et sécuritaires pour acheminer nos ressources naturelles dans tout le pays. Cela nous permet de profiter de ces revenus générés par les emplois et d'avoir de bons programmes. Cela nous permet aussi de réinvestir ces sommes pour nous préparer activement à effectuer cette transition vers des énergies dites plus propres ou vertes, comme l'hydroélectricité.
Le Québec est chanceux d'avoir cela, mais ce n'est pas le cas...
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui pour parler de ce dossier à la Chambre, et je vais commencer en faisant un peu d'histoire. Je veux revenir aux années 1980, quand j'étais jeune.
Dans les années 1980, le grand problème, c'était la couche d'ozone. On disait qu'elle s'amincissait, qu'il y avait des trous qui laissaient passer les rayons du soleil, qui causaient alors des dommages. Le premier ministre Brian Mulroney a réuni autour de lui 24 pays et, ensemble, ils ont mis sur pied le Protocole de Montréal en 1987. C'était le début d'une solution. Il a travaillé avec Ronald Reagan et Margaret Thatcher, et maintenant, on peut voir sur le site Web du gouvernement du Canada que les substances contribuant à l'amincissement de la couche d'ozone sont en voie de diminution et que la couche d'ozone retrouvera son état normal d'ici à 2050.
À la même époque, les pluies acides représentaient un autre problème. De l'acide tombait littéralement du ciel, causant des problèmes de santé et des dommages à la végétation. Encore une fois, Brian Mulroney a été en mesure de travailler avec le président américain, avec lequel il a conclu un accord sur la qualité de l'air qui a contribué à réduire la pollution à l'origine des pluies acides. Ainsi, aujourd'hui, on n'entend plus parler des pluies acides, parce que le problème a été résolu.
De l'époque du premier ministre Mulroney à celle du premier ministre Harper, 10 parcs nationaux ont été créés, notamment le parc de la rivière Rouge à Toronto. De plus, en 2015, le premier ministre Stephen Harper a fixé à 30 % sous le niveau de 2005 la cible de réduction des gaz à effet de serre à atteindre avant 2030. Le leadership des conservateurs constitue le dénominateur commun de toutes ces réussites environnementales. En fait, en 2006, le magazine Corporate Knights a nommé Brian Mulroney le premier ministre le plus vert de l'histoire du Canada.
Évidemment, les libéraux n'ont pas atteint les cibles fixées par M. Harper. Ils dirigent le Canada depuis cinq ans, mais aujourd'hui, ils ne s'approchent même pas des cibles fixées à l'époque. En fait, ils en sont très très loin et je n'ai pas de leçon à recevoir du gouvernement libéral en ce qui concerne les questions environnementales. Ils pourront se vanter quand ils auront réellement accompli quelque chose au chapitre de l'environnement.
Il faut que le gouvernement propose une solution canadienne. Je suis un homme assez grand et, partant, je fais bien certaines choses mais moins bien d'autres. Par exemple, il est facile pour moi de remplacer une ampoule brûlée à la maison. Mon épouse étant plus petite, lorsqu'elle a besoin de quelque chose qui se trouve sur la tablette du haut, je peux lui donner un coup de main. Je veux simplement dire que chacun a ses forces et ses faiblesses et qu'il en est de même des pays. Les pays ont tous des forces et des faiblesses.
On répète à nos enfants qu'ils ne peuvent devenir quelqu'un qu'ils ne sont pas. Nous devons être fiers de qui nous sommes et utiliser les compétences et les talents que nous possédons pour contribuer à la société. La situation du Canada pose un défi, car nous produisons plus de gaz à effet de serre par habitant que beaucoup d'autres pays, mais il existe des raisons à cela. Le Canada est un très vaste pays. Lorsqu'un camion doit se rendre de Saskatoon à la Nouvelle-Écosse, il doit parcourir une très longue distance. Il lui faudra consommer beaucoup d'énergie pour y parvenir. Il en va de même pour les déplacements en avion.
Le Canada est un pays nordique. Nous devons chauffer nos maisons. Si on ne le fait pas, des gens mourront littéralement de froid, alors nous devons les chauffer. Nous extrayons aussi beaucoup de ressources et produisons beaucoup d'aliments, ce qui nécessite beaucoup d'énergie. Nous ne devrions toutefois pas nous sentir mal au sujet de cette grande consommation d'énergie. Notre pays est ainsi fait, et nous devrions en être fiers. Nous devrions trouver des moyens — et nous y parvenons toujours — d'utiliser nos compétences pour faire du monde un meilleur endroit où vivre.
Cela se traduit aussi par des forces. Le secteur canadien des ressources est un atout énorme. Nous pouvons utiliser ces forces pour aider le monde. Nous savons tous que le Canada a des ressources considérables, divers types de minéraux et des ressources forestières et agricoles. Nous possédons de grandes quantités de ressources avec lesquelles nous pouvons aider le monde. Nous avons aussi les meilleures lois et affichons les meilleurs bilans du monde en matière d'éthique et de respect des droits de la personne. Nous avons les normes du travail les plus strictes et des normes environnementales très élevées. Tous ces facteurs contribuent à faire des ressources canadiennes les meilleures au monde.
De plus, nous avions auparavant une économie de marché très stable et, lorsque les conservateurs reviendront au pouvoir, ils rétabliront l'économie de marché à laquelle le Canada est habitué.
Nous avons beaucoup de technologies à offrir au reste du monde, comme le captage et le stockage du carbone. C'est une compétence que ma province a développée et un domaine où elle est chef de file mondial. Le Canada est un chef de file mondial en matière d'énergie nucléaire. Nous avons fait toutes sortes d'avancées en agriculture. J'ai travaillé de nombreuses années pour une entreprise qui a perfectionné la culture sans labour, une technique de culture qui utilise moins de ressources et laisse plus de carbone dans le sol, ce qui rend l'agriculture plus efficace.
Ce sont des technologies que nous avons non seulement conçues au Canada, mais que nous avons aussi exportées dans le monde entier pour aider d'autres pays à s'attaquer à ce problème.
Bien sûr, l'industrie pétrolière et gazière génère des recettes considérables pour notre pays. Le Canada est le quatrième producteur en importance dans le monde. Ce secteur emploie des centaines de milliers de personnes et réinjecte des milliards de dollars dans l'économie canadienne et dans la caisse publique. Le défi consiste donc à préserver notre environnement sans sacrifier les emplois et notre économie.
J'aime la mesure législative qui est proposée, à savoir le projet de loi . Je l'aime parce qu'il s'agit d'une solution canadienne au problème des émissions de gaz à effet de serre. À mon avis, c'est nettement mieux qu'une taxe sur le carbone. En effet, la taxe sur le carbone pénalise les agriculteurs, les propriétaires d'entreprises et les personnes qui chauffent leur maison. Toutes ces personnes finissent par être pénalisées par une telle mesure. La taxe sur le carbone ne réduit pas la demande, à moins que le montant de la taxe n'augmente considérablement. Bien entendu, nous savons que le gouvernement compte la porter à 170 $ la tonne, mais ce n'est pas suffisant pour provoquer une forte baisse de la consommation.
La taxe sur le carbone repose sur l'hypothèse fondamentale selon laquelle il n'y a que deux possibilités. La première, c'est le statu quo: les gaz à effet de serre continuent d'augmenter, ce qui met en péril notre environnement. L'autre possibilité, c'est que nous devons apporter des changements draconiens à notre mode de vie. Nous devons baisser la température de notre thermostat en la faisant passer de 21 degrés à 15 degrés. Nous devons nous débarrasser de tout ce qui consomme du carburant. Nous devons changer radicalement notre mode de vie. Voilà, semble-t-il, les deux options qui s'offrent à nous.
Or, je dirais qu'il existe une troisième option. Les Canadiens sont des gens très tenaces, créatifs et intelligents, comme en témoignent les exemples que je vais donner.
En Saskatchewan, il y a une entreprise appelée Gibson Energy, qui a récemment augmenté de 25 % sa capacité de production sans toutefois accroître les émissions de gaz à effet de serre qui accompagnent une telle expansion. Cette entreprise a donc trouvé un moyen d'accroître sa production tout en émettant la même quantité de gaz à effet de serre.
Dans la province d'à côté, l'Alberta, se trouve Enhance Energy. Cette entreprise capte le gaz carbonique produit par la raffinerie Sturgeon et l'usine d'engrais Nutrien, le transporte et le séquestre sous terre, dans de vieux puits. En moins de 10 ans, c'est comme si elle avait permis de retirer 350 000 voitures de la route. Il s'agit d'une amélioration incontestable et d'une réalisation de taille.
Ce n'est pas tout, car le Canada peut très bien exporter les technologies et les connaissances à sa disposition. Nous pouvons évidemment nous attaquer aux gaz à effet de serre que nous produisons, mais si les technologies d'ici pouvaient faire le tour du monde, nous pourrions avoir une influence considérable sur le cours des choses. Nous pourrions réduire les gaz à effet de serre et aider les autres pays à faire de même. Les résultats seraient alors nécessairement meilleurs que si nous agissions seuls.
Nous pouvons faire bouger les choses et nous pouvons voir grand, et c'est ce que les Canadiens font de nature. Les Canadiens sont résilients, ils sont intelligents, et les entreprises d'ici sont des trésors de créativité, alors nous pouvons laisser notre marque.
Avant de conclure, j'aimerais répondre à une question qui m'est très souvent posée, à savoir: que feraient les conservateurs?
Nous ferions deux choses: primo, nous nous débarrasserions de la taxe sur le carbone, car elle est inefficace et elle nuit à l'économie. Secundo, nous miserions sur les solutions d'ici, comme celles que proposent Gibson Energy et Enhance Energy. Nous donnerions aux Canadiens les moyens d'innover, d'être créatifs et de changer véritablement le monde, pas juste le Canada, car en exportant nos idées et en en faisant profiter le reste du monde, nous ferons de celui-ci un endroit où il fait bon vivre et nous aiderons les habitants de la planète à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.