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Madame la Présidente, comme toujours, c'est un grand honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre afin de représenter les gens de Timmins—James Bay dans le cadre de l'étude du projet de loi , un projet de loi qui doit être adopté le plus rapidement possible. Il y a urgence d'agir, parce que beaucoup de personnes ont perdu leur emploi et auront bientôt épuisé leurs prestations d'assurance-emploi.
Il y a aujourd'hui un an que la pandémie a été déclarée. Je repense à tout ce qui a chamboulé nos vies et aux transformations fondamentales qui sont survenues il y a 365 jours. Je repense au moment où, il y a un an, nous avons compris que le Parlement serait fermé. Nous nous disions que cela allait peut-être durer deux semaines. Il était impossible de concevoir qu'il serait fermé pendant trois semaines. Rien dans l'histoire et l'imaginaire collectif ne nous avait préparés à comprendre ce que cela signifiait de vivre une pandémie.
Je repense à la première fois où j'ai porté un masque sur la rue et au sentiment bizarre que j'ai éprouvé. Nous ne savions pas à quel point l'effet d'une pandémie était puissant.
Tout au long de la pandémie, je me suis intéressé à une œuvre de Camus, car je me disais que je pouvais assurément apprendre quelque chose sur la situation que nous vivions. Camus a dit de façon très poignante que ses concitoyens, les habitants de son village, n'étaient pas plus arrogants ou méprisants que les autres, mais qu'ils avaient oublié d'être modestes face à une pandémie. Comme Camus l'a dit, nous comprenons les guerres, mais nous ne comprenons pas les pandémies parce que nous ne pouvons pas les voir; pourtant, elles bouleversent notre vie et nous transforment.
Au cours de la dernière année, beaucoup de nos idées préconçues ont été complètement ébranlées. Lorsque la pandémie a été déclarée il y a un an, il n'aura fallu que deux semaines pour que des millions de Canadiens se retrouvent incapables de payer leur loyer. Il s'agit d'une réalité accablante pour un qui martelait le même message au sujet des gens de la classe moyenne et de ceux qui aspirent à en faire partie. La pandémie nous a fait réaliser que la classe moyenne a été anéantie. Elle n'existe plus. Ce qu'il en reste, ce sont des emplois précaires, des personnes sans pension et des travailleurs contractuels. Il ne s'agit pas seulement d'un problème qui frappe les cols bleus. Des professeurs d'université non titularisés qui ne jouissent d'aucun soutien gagnent essentiellement le même revenu que les employés chez Tim Hortons. Ces gens ont consacré des centaines de milliers de dollars à leur éducation et ont accumulé une lourde dette. Quand la pandémie est survenue, ces gens, tout comme les travailleurs de première ligne et les employés d'épicerie, ne pouvaient plus payer leur loyer lorsqu'ils se sont retrouvés sans emploi.
La pandémie nous a montré que notre conception du système de santé canadien était basée sur l'espoir et le mythe suscités par une idéologie qui n'est pas parvenue à protéger la vie de centaines d'aînés morts inutilement dans des établissements de soins de longue durée à but lucratif. Nous avons appris qu'un pays aussi grand que le nôtre était incapable de produire son propre équipement de protection individuelle pour assurer la sécurité des travailleurs. Il a donc fallu le quémander à d'autres pays.
Nous nous sommes par la suite rappelé toutes ces idées géniales de Brian Mulroney, de Pierre Trudeau, de Paul Martin et de Jean Chrétien, qui ne voyaient pas la nécessité d'établir notre propre système, qui croyaient que nous pouvions compter sur les marchés internationaux et qui doutaient que nous puissions produire nos propres vaccins. Il y a un siècle, le Canada a créé les laboratoires Connaught pour en faire le chef de file mondial de la production des vaccins, et ils le sont devenus. Malheureusement, le programme de privatisation des libéraux et des conservateurs a éradiqué tout cela.
J'ai pensé à ma grand-mère, Lola MacNeil, une femme forte. Elle a quitté la vallée de l'Outaouais pour se rendre dans le Nord de l'Ontario, où les camps miniers étaient en pleine expansion. C'est là qu'elle a rencontré mon grand-père, Joseph MacNeil, du Cap-Breton. Il s'était blessé au dos dans les mines. Ma grand-mère faisait partie de la première cohorte de finissantes de l'hôpital St. Mary's, avec les religieuses, et elle a servi d'infirmière à mon grand-père jusqu'à ce qu'il recouvre la santé.
Ma grand-mère a dû travailler 12 heures par jour. Lorsque j'étais enfant, elle était parfois dure avec moi. Dans son travail, elle s'était occupée de personnes atteintes de maladies comme la diphtérie, la variole et la polio, une maladie qui la terrifiait.
Je me rappelle qu'elle ne voulait pas que nous allions nous baigner dans un petit lac à Timmins, le lac Gillies, car c'est là qu'aboutissaient les eaux dans lesquelles on jetait les déchets de la mine Hollinger. Ma grand-mère nous disait de ne pas nous baigner dans ce lac parce qu'on y attraperait la polio. Je lui ai un jour demandé ce qu'était la polio. Lorsqu'on allait voir le médecin pour un léger mal de dents, il nous donnait de la pénicilline. Nous pensions être immunisés contre toutes ces maladies.
Nous n'avions pas de point de référence culturel ou historique pour imaginer ou comprendre ce qu'est une pandémie. Il m'est arrivé de penser à ma grand-mère Lola. Elle aurait su ce qu'il faut faire, comment se préparer.
Je pense que ce que nous avons appris pendant cette pandémie va nous amener à voir le monde différemment à l'avenir, nous et la jeune génération, qu'on appelle la génération Z. Cette génération ne verra plus les choses de la même façon, elle qui a été particulièrement frappée par cette pandémie et dont beaucoup de membres vivent dans une grande précarité. C’est la raison pour laquelle nous devons adopter le projet de loi .
Je connais beaucoup de gens qui n’ont plus de travail, d’autres qui n’ont qu’un emploi précaire, et d’autres enfin qui travaillent dans le secteur culturel et artistique, ce secteur qui est normalement si dynamique au Canada. Les gens sont sans emploi depuis un an et ne recevront bientôt plus de prestations d'assurance-emploi. Je pense à tous ceux qui occupaient plusieurs emplois dans des restaurants. Aujourd’hui, ces restaurants sont fermés et leurs employés n’auront bientôt plus droit à l’assurance-emploi.
Les conservateurs parlent toujours de la dette que nous allons laisser en héritage. Le pire héritage que nous puissions laisser est la destruction de la famille et des économies personnelles des Canadiens. Ce n’est pas leur faute, ils sont victimes d’une pandémie qui a bouleversé le système économique qui existait depuis le début du XXe siècle.
Au sortir de cette pandémie, nous devons définir clairement notre vision de l’économie du XXIe siècle, car c’en est fini des vieilles idéologies du XXe siècle où il fallait faire confiance au marché, où tout allait bien aller, où il fallait s’en remettre aux grands patrons, comme le qui signe une entente avec Amazon, l’une des entreprises les plus crapuleuses au monde. Les milliardaires qui la dirigent se font de plus en plus d’argent, au détriment de leurs employés.
Nous allons devoir définir les contours de l’économie du XXIe siècle, une économie qui doit être résiliente, qui doit assurer le rétablissement des programmes sociaux que nos grands-parents avaient mis en place au sortir de la Seconde Guerre mondiale, afin de créer un filet de sécurité conçu pour protéger tout le monde. Nous allons devoir rebâtir un système de santé robuste, où il sera impossible aux profiteurs d’exploiter nos parents et nos grands-parents dans les établissements de soins de longue durée, afin qu’on ne soit plus obligé de rappeler l’armée pour sauver la vie des personnes âgées. Pour y parvenir, nous devons commencer par adopter le projet de loi .
Tandis que nous discutons de la précarité et de l’insécurité auxquelles notre société se heurte soudainement, un grand nombre d’habitants de ce pays luttent contre la précarité, l’insécurité et les dysfonctionnements du système de santé depuis des décennies. Je veux parler des membres des Premières Nations qui vivent dans les réserves. Les traités les ont chassés de leurs territoires pour les parquer dans ce qui est en fait des camps de déplacés, avec des logements et des infrastructures de piètre qualité et sans accès à l’eau potable. Je dis cela parce qu’hier, le a annoncé la création d’un nouveau site Web sur la crise de l’eau potable. Pensez donc, un site Web!
Quand le a été élu pour la première fois, il a dit que l’accès des Premières Nations à l’eau potable était sa priorité absolue. Les Canadiens étaient tous d’accord. En effet, comment un pays qui compte parmi les plus riches de la planète peut-il ne pas alimenter en eau potable certains de ses citoyens? Les gens se sont demandé comment il était possible que, dans un pays ayant autant de ressources en eau, certaines personnes soient obligées de boire de l’eau non potable et polluée, pas dans une seule communauté, mais dans un grand nombre. Le premier ministre a dit que cette mission serait accomplie d’ici à la fin mars 2021. Nous sommes loin du but. La semaine dernière, le Bureau du vérificateur général a annoncé dans un rapport accablant qu’il faudrait attendre plusieurs années. Le site Web que le ministre a annoncé va servir à promouvoir les succès obtenus par le gouvernement, afin de détourner l’attention des dysfonctionnements du système qui perdurent.
Si je soulève cette question dans le contexte de la pandémie, c’est à cause de l’insécurité et de la précarité dans lesquelles ces gens vivent, et parce qu’il faut en finir avec ces fausses idéologies du XXe siècle selon lesquelles c’est la faute des communautés des Premières Nations si elles n’ont pas accès à de l’eau potable. Ces systèmes ont été installés par le ministère des Affaires indiennes et ils sont toujours en service même si, en 2005, le Bureau du vérificateur général a rédigé un rapport dénonçant la gestion de la crise de l’eau par le ministère des Affaires indiennes. Le premier ministre a-t-il mené à bien sa mission? Certainement pas.
En 2011, le Bureau du vérificateur général a rédigé un rapport accablant sur la crise de l’eau. Les gens ne s’en souviennent peut-être pas, mais l’une des toutes premières mesures qu’a prises le premier ministre Stephen Harper après son élection a été d’adopter un plan pour alimenter les réserves en eau potable. N’empêche qu’en 2011, le rapport du Bureau du vérificateur général disait la même chose que celui de 2005.
En 2018, le directeur parlementaire du budget a publié un rapport indiquant que le gouvernement ne pourrait pas tenir sa promesse. Et bien sûr, la semaine dernière, nous avons eu droit à un autre rapport accablant du Bureau du vérificateur général.
Il n’y a rien de mystérieux là-dedans, et je vais vous expliquer pourquoi les choses sont ainsi. Le problème est structurel et systémique, car il est fondé sur un système de colonialisme raciste. S’agissant des communautés des Premières Nations, le gouvernement fédéral cherche toujours à dépenser le moins d’argent possible pour résoudre un problème. Cette politique de recherche du moins-disant fait en sorte que les contrats sont donnés aux entrepreneurs qui sont prêts à faire le travail pour pas cher, alors que d’autres entreprises plus crédibles ne veulent pas le faire pour un prix aussi bas. Des entrepreneurs acceptent donc des contrats pour des communautés isolées, qui ne sont accessibles que par avion et où les coûts sont élevés. Ils en sont parfaitement conscients. Ils acceptent les contrats, ils dépassent les coûts, il y a des retards dans les travaux, et si des problèmes se posent, ils prennent des raccourcis.
Voilà pour le premier dysfonctionnement du système. Le ministre refuse de modifier la politique d'attribution des contrats aux moins-disants.
Le deuxième problème, comme le souligne la vérificatrice générale, c’est que le gouvernement utilise toujours la même mauvaise formule de financement depuis plus de 30 ans, c’est-à-dire qu'il refuse de prévoir un financement adéquat pour le fonctionnement et l'entretien. Le ministère veut faire plaisir aux ministres, et ceux-ci veulent couper des rubans. Ils veulent clamer que c'est « mission accomplie » et passer à autre chose. Cependant, si nous n’avons pas de budget de fonctionnement et d’entretien, les installations échouent.
Dans la Première Nation de Marten Falls, la foudre a frappé la station de pompage des eaux usées. Il s’agit d’une collectivité isolée; comment pourra-t-elle régler elle-même le problème? Le gouvernement dit que ce n’est pas à lui de le faire. Il est disposé à dépenser plus de 2 millions de dollars par année pour envoyer des bouteilles d’eau dans une collectivité comme Marten Falls, mais il ne s’attaquera pas aux carences systémiques à la base. Nous avons besoin d'offrir de la formation sur le fonctionnement et l'entretien pour nous assurer que ces installations fonctionnent.
Il est également problématique de voir qu'une fois une installation construite, le gouvernement crie victoire. Des installations qui ne respectent pas le code du bâtiment ont été construites. Si cela se produisait à un endroit relevant des autorités provinciales ou dans une municipalité, il y aurait enquête. Quand il s’agit des Affaires indiennes, ce n’est rien d’inhabituel. L’entreprise qui n’a pas respecté le code du bâtiment pour un projet peut obtenir le contrat pour le projet suivant. Pourquoi? Parce qu’elle le fera à bas prix.
Une usine de traitement de l'eau a été construite dans une communauté du Nord-Ouest. Le ruban a été coupé, une annonce a été faite et les gens sont partis. Le lendemain, les grands-mères ont dû se rendre en marchant jusqu’à la rivière avec des seaux pour aller y chercher de l’eau. Pourquoi? L’usine de traitement de l’eau a été construite, mais pas un sou n’a été prévu pour installer des tuyaux et transporter l'eau jusqu'aux maisons. Si pareille chose s'était produite dans une municipalité, il y aurait eu enquête. Des gens auraient été congédiés. À l'inverse, au ministère des Affaires indiennes, le responsable d'une pareille omission pourrait être promu, parce qu'il ne fait qu'accomplir son travail comme on le lui demande.
Ces iniquités ne sont pas seulement présentes dans le Grand Nord. Je vais parler de Maniwaki, un endroit qui n’est pas très loin d'ici. On y trouve la municipalité et la réserve de Kitigan Zibi. L’une a de l’eau potable, l’autre pas. Comment cela est-il possible? L’une relève de la compétence provinciale du Québec, qui a des normes en matière d’eau, et l’autre relève du gouvernement fédéral.
À Attawapiskat, comme dans beaucoup d’autres communautés, on ne fait pas attention à la provenance de l'eau, pourvu que l'approvisionnement coûte le moins cher possible. Se servir d'un bassin d'eau stagnante est problématique, mais si ce bassin est proche de l'usine de traitement, le ministère des Affaires indiennes acceptera qu'il serve de source d'eau potable. L'eau pourrait être de bien meilleure qualité si elle provenait d'une source qui est plus éloignée, mais le ministère ne voudra pas dépenser la somme supplémentaire qu'une telle solution nécessiterait. Il préférera que l'on pompe l'eau stagnante d'une mare jusqu'à l'usine, ce qui signifie qu’une énorme quantité de produits chimiques devront être utilisés pour assainir l'eau, qui sera par la suite transportée dans des canalisations de mauvaise qualité causant encore plus de contamination chimique. En fin de compte, une fois que l’eau arrive dans les maisons, elle est toxique.
Toutes les régions du pays, l'alimentation en eau potable est soumise à des normes qui doivent être respectées. Les seuls endroits où de telles normes n'existent pas, ce sont les réserves. Comment cela se fait-il? C’est tout simplement parce que si le gouvernement fédéral devait appliquer des normes, il lui faudrait dépenser de l’argent, ce qu’il ne fera pas.
Le site Web que le gouvernement va créer posera problème également parce que chaque communauté y aura sa page et que le gouvernement ment dans le site Web qui existe déjà. À propos de Bearkin Lake, par exemple, le site Web actuel dit que les installations sont en construction, ce qui est faux. La construction n'est pas commencée. Nous attendons depuis un an que le rapport de l'étude de faisabilité soit adopté.
J’ai ici un rapport sur le sujet de l’eau potable et des eaux usées, intitulé « The Project Implementation Procedures Manual for Water and Wastewater Systems » et rédigé par l’équipe des services aux clients de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada pour le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Je suis à bout de souffle rien qu’à lire le titre à voix haute. Le rapport présente, une page après l'autre, les obstacles que les communautés autochtones doivent franchir pour satisfaire le ministère, bien que nombre de ces collectivités soient pauvres et situées dans le Grand Nord.
Le chef Shining Turtle, qui a beaucoup défendu l'idée qu'il fallait écouter les Premières Nations et créer des systèmes cohérents, a dit et redit au gouvernement que ces manuels contenaient la recette de l'échec. À entendre le dire que le ministère ne veut pas imposer une solution et qu’il veut collaborer avec les communautés autochtones, on a l’impression qu’il veut se faire passer pour une sorte de mentor bienveillant, alors qu'en réalité, il se comporte en boutefeu et laisse entendre que c’est la faute des communautés si de mauvaises décisions sont prises. Les rapports nous montrent que les communautés doivent franchir de nombreux obstacles et qu'en fin de compte, elles se retrouvent malgré tout avec des systèmes sous-financés qui ne fonctionnent pas.
J’aimerais citer quelques exemples encore pour que les gens comprennent vraiment à quel point ce problème est systémique. Le gouvernement annonce qu’une collectivité, disons Attawapiskat, aura de l’eau potable, mais il ne veut pas prendre en compte l’ensemble du système. Or, on peut bien construire un aqueduc ou une usine de traitement de l’eau, mais si on n'installe pas des tuyaux adéquats pour approvisionner les maisons, l'eau qui leur parvient est contaminée avec des produits chimiques.
Le gouvernement affirme qu'il s'acquittera de sa mission à cet égard, mais qu'est-ce que cela signifie? Une petite fille qui avait entendu dire que je me rendais à Attawapiskat est venue me rencontrer sur un coin de rue. Elle portait une affiche indiquant qu'elle n'avait qu'un seul rein et qu'elle avait besoin d'eau potable pour vivre. Aucun enfant ne devrait avoir à tenir une affiche de carton pour dire que sa vie est menacée par de l'eau contaminée. Pourquoi cette enfant n'a-t-elle qu'un seul rein? Parce que, pendant des décennies, les enfants d'Attawapiskat ont été empoisonnés par le toluène et le benzène qui se trouvaient sous l'école. Les dommages aux reins constituent le principal symptôme d'un tel empoisonnement.
Je pense à une petite fille de Kashechewan atteinte d'éruptions cutanées tellement graves qu'elles ont attiré l'attention des médias internationaux, lesquels ont indiqué que c'est cela, le Canada. Tous les quelques mois, mon bureau lui envoie des médicaments parce qu'elle habite à 600 milles d'une pharmacie. Tel est l'échec du gouvernement. Ces enfants voient leur vie écourtée par un système précaire et défaillant. Nous débattons aujourd'hui d'un projet de loi visant à protéger les travailleurs, mais j'implore le gouvernement de cesser de jouer avec la vie des Autochtones en ce qui concerne l'approvisionnement en eau. Il faut mettre en place un système crédible.
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Madame la Présidente, je compte partager mon temps avec l’excellente et vaillante députée de .
Nous discutons aujourd’hui du projet de loi . J’aimerais tout d’abord faire quelques remarques générales sur le contexte de ce débat. Nous avons aujourd’hui un nouvel exemple de la bonne volonté manifeste des conservateurs de collaborer de façon constructive avec le gouvernement pour faire avancer un projet de loi en particulier. C’est la deuxième fois cette semaine; il y a quelques jours, une motion des conservateurs a permis d’accélérer le débat et d’adopter le projet de loi . Aujourd’hui, nous nous sommes entendus avec le gouvernement pour faire avancer le projet de loi .
Pour ces deux projets de loi, il y a une date butoir que le gouvernement a décidé jusqu’à présent d’ignorer. Les dirigeants de notre parti ont insisté pour que le gouvernement fasse avancer ce qui était censé être ses priorités législatives, mais qui ne l’est manifestement pas. Aujourd’hui, nous voyons que le essaie de faire croire que le Parlement ne fonctionne pas, pour justifier son intention de déclarer des élections en plein milieu d’une pandémie.
Il est évident que les conservateurs n’appuient pas certains aspects du programme législatif du gouvernement, et que d’autres discussions vont être nécessaires. Toutefois, pendant cette législature, la 43e, les conservateurs se sont efforcés de se montrer constructifs afin de faire avancer rapidement les projets de loi qui ont un caractère urgent.
À l’instar du projet de loi et d’autres textes législatifs qui ont été présentés au cours de cette législature, le projet de loi appartient à la catégorie des mesures que nous avons appuyées, en collaboration avec le gouvernement. J’espère que celui-ci, les médias et le public en général se souviendront de ces exemples de collaboration, qui se sont souvent produits à l’initiative des conservateurs et qui contredisent le discours que tient actuellement le pour justifier ses projets électoraux en plein milieu de la pandémie.
Le projet de loi est un texte important qui élargit les programmes de prestations dans le contexte de la pandémie, et les conservateurs sont prêts à l’appuyer. Dans un même temps, nous estimons que le gouvernement doit présenter une vision plus large de notre situation économique, au milieu de cette pandémie, et des conditions de la relance qui, nous l’espérons, est pour bientôt.
Pendant que les autres partis se contentent de parler de dépenses et de prestations, les conservateurs estiment qu’il faut avoir une solide croissance économique pour garantir de meilleures prestations. Nous avons eu raison de parler de la dette et du déficit que nous sommes en train d’accumuler. Les autres partis se contentent de présenter une fausse alternative: soit on adopte les programmes de prestations et on augmente considérablement notre dette et notre déficit, soit on n’aggrave pas la dette et le déficit et on laisse les gens se débrouiller tout seuls. C’est une fausse alternative. Nous estimons qu’il est tout à fait possible et même important d’avoir un bon filet de sécurité sociale, mais que cela doit s’appuyer sur une économie robuste. Si nous encourageons le développement d’une économie robuste, avec à la clé des emplois, de la croissance et des investissements, les gens auront la possibilité de travailler et nous serons à ce moment-là mieux en mesure de fournir des aides financières à ceux qui ne trouvent pas d’emploi.
Notre vision de l’économie du futur est celle-ci: une économie prospère, des collectivités dynamiques et un solide filet de sécurité sociale. Tout cela va de pair. Une économie prospère signifie qu’il faut révoquer certaines mesures prises par les libéraux, comme le projet de loi et le projet de loi , qui entravent le développement de notre secteur des ressources naturelles. Cela signifie aussi qu’il faut renforcer notre secteur de la fabrication et reconnaître l'existence de certains problèmes, comme le travail forcé qui permet à certains pays de déverser sur les marchés canadiens des produits bon marché. Cette pratique est non seulement ignoble du point de vue des droits de la personne et de la justice, mais elle a aussi un impact sur les travailleurs canadiens. Lorsque des violations des droits de la personne sont liées à des pratiques commerciales déloyales, l’enjeu est à la fois économique et juridique.
Nous devons défendre vigoureusement les industries canadiennes de la fabrication qui sont touchées par ce genre de pratique. Nous devons encourager le développement de nos industries des ressources naturelles. Nous devons élargir l'accès aux marchés étrangers, surtout dans les pays qui partagent les mêmes vues que nous. C’est la raison pour laquelle les conservateurs encouragent la promotion des échanges commerciaux et des partenariats avec des pays de la région de l'Asie-Pacifique aux vues similaires. Nous devons aussi renforcer nos liens économiques avec l’Afrique, à partir des accords commerciaux que nous avons déjà signés, comme le Partenariat transpacifique et l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, qui ont été négociés par l’ancien gouvernement conservateur.
Nous devons par ailleurs simplifier nos règlements et approuver les projets qui permettront au Canada de redevenir une destination de choix pour les investisseurs. Grâce à un tel plan d’investissement, de croissance et de création d’emplois, qui protège nos ressources naturelles et nos secteurs de la fabrication, nous serons en mesure de créer les conditions qui permettront aux Canadiens actuellement au chômage de retrouver du travail.
Voilà pour l’économie prospère que je préconise. Bien sûr, elle permettra de générer des revenus pour les gouvernements qui, à leur tour, seront alors en mesure de venir en aide aux Canadiens sans pour autant accumuler des déficits ingérables comme c’est le cas aujourd’hui. Le plus important, c’est d’avoir au départ une économie robuste.
J’ai parlé d’une économie prospère, de collectivités dynamiques et d’un système de protection sociale solide. Généralement, c’est au sein de leur collectivité que les gens qui éprouvent des difficultés, que ce soit au niveau de l’emploi, de la santé ou de la famille, trouvent leurs premiers soutiens. Depuis plusieurs décennies, nous observons un certain relâchement des liens communautaires, un certain délitement social. Je pense que notre société doit repenser la façon dont elle peut renforcer ces liens qui sont si importants pour ceux qui ont besoin d’aide. À mon avis, la collectivité doit être suffisamment forte pour venir en aide à ceux qui en ont besoin.
Le gouvernement national peut notamment soutenir lui aussi l’idée du renforcement de la collectivité en travaillant de manière constructive en partenariat avec des organismes communautaires et en cherchant des occasions de tirer des enseignements de ce que font les collectivités. Il peut s’agir d’associations culturelles, de communautés confessionnelles ou de clubs philanthropiques. Nous devrions former de meilleurs partenariats avec des organisations locales dans la prestation des services publics.
Cela vaut à tellement d’égards. Ainsi, je m’intéresse beaucoup au parrainage privé des réfugiés. Dans ce modèle, le gouvernement travaille en collaboration avec des organismes privés qui parrainent des réfugiés afin de les faire venir au Canada. Nous savons que ceux qui ont des liens dans la collectivité grâce au parrainage privé s’en sortent généralement mieux que les personnes parrainées par l’État parce que ces dernières ne sont pas immédiatement intégrées dans une communauté existante qui les connaît et qui veut travailler avec elles. Dans tous les domaines, qu’il s’agisse de lutter contre la toxicomanie, d’aider les familles, de faire reculer le chômage ou de faire baisser le taux de récidive, le gouvernement doit avoir une bien meilleure vision des possibilités de partenariat pour relever les défis et bâtir des collectivités fortes.
Comme je l’ai dit, nous avons besoin d’une économie prospère, d’une collectivité dynamique et d’un système de protection sociale solide. Avec des collectivités dynamiques et une économie prospère, nous serons aussi en mesure, collectivement, d’utiliser toutes nos ressources pour mettre en place un système de protection sociale solide afin d'aider les gens qui en ont besoin.
Les conservateurs y sont très favorables. Nous croyons, toutefois, que si nous négligeons la prospérité économique et le dynamisme des collectivités, il deviendra beaucoup plus difficile d’avoir un système de protection sociale solide tout en préservant un certain équilibre financier. Selon nous, le gouvernement souhaite imposer des dépenses de protection sociale, mais il fait preuve d’absence de vision quant à la prospérité économique et au dynamisme des collectivités.
Le système de protection sociale est nécessaire pour ceux qui ne peuvent pas profiter d’une économie prospère ou des structures communautaires solides qui sont en place. Cependant, si nous n’avons que le système de protection sociale, mais pas la partie économie ou collectivités, le système de protection sociale sera tellement sollicité que nous nous retrouverons dans une situation financière intenable. Tel est le défi que nous devons…
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Madame la Présidente, je suis très fière de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi .
Je tiens à souligner l'excellent travail de la ministre du cabinet fantôme responsable du dossier, soit la merveilleuse députée de . C'est une très bonne chose que ce soit elle qui mène la charge pour nous dans ce dossier. Elle représente une génération de jeunes femmes optimistes face à l'avenir du pays. La députée de Kildonan—St. Paul et moi sommes de jeunes mères, mais je ne suis pas aussi jeune qu'elle. Ma circonscription compte aussi beaucoup de jeunes mères optimistes face à l'avenir du Canada. Je suis très heureuse de l'occasion qui s'offre à nous actuellement, qui nous permet d'avoir une vision, de la certitude ainsi qu'une stratégie pour l'économie et la main-d’œuvre pour l'avenir.
Je vais poursuivre dans la même veine que l'intervenant précédent, le député de . Je ne doute pas que mes collègues des autres partis de l'opposition sont aussi d'avis qu'il nous est nécessaire de demander des comptes au gouvernement, mais aussi qu'ils sont frustrés pour deux raisons, la première étant que nous avons dû revenir à la Chambre à plusieurs reprises pour tenir des votes afin de corriger des lois.
C’est bien entendu notre devoir envers les Canadiens. C’est notre rôle en tant qu’opposition officielle. Nous cherchons des lacunes et nous tentons de les corriger pour les Canadiens. Pour chaque projet de loi qui est mis en œuvre et appliqué, nous voyons apparaître d’autres permutations du projet de loi que nous n’aurions jamais pu prévoir quand nous l’avons présenté.
Dans mon rôle au sein de l’opposition officielle et à titre d’ancienne vice-présidente du comité des ressources humaines, certains exemples me viennent à l’esprit, en plus du projet de loi que nous corrigerons et amenderons aujourd’hui pour le gouvernement. Pensons notamment à la subvention salariale, qui n’était au départ qu’un misérable 10 %. Nos actions ont permis de porter cette subvention à 70 % et d'aider de façon plus substantielle un grand nombre de Canadiens et d’entreprises qui en avaient besoin. Les prestations de maternité en sont un autre exemple. Je parlais plus tôt de la joie d’être une mère et je ne saurais dire aux députés combien de futures mères et de familles ont appelé à mon bureau pour dire qu’on les avait oubliées lors de la mise en œuvre de ces programmes. Ce fut aussi le cas du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes et des changements que les députés de mon parti y ont apportés.
C’est frustrant, mais avons-nous un autre choix? À vrai dire, il est insultant de voir certains députés utiliser cette situation pour dire que nous retardons les affaires du gouvernement au détriment des Canadiens, alors qu’en fait c’est tout le contraire. Nous sommes ici pour corriger les lacunes pour les Canadiens et pour demander des comptes au gouvernement. Nous continuerons de le faire, peu importe ce qu’en dit le gouvernement.
Voilà qui m’amène à parler de la situation actuelle, qui est très frustrante. Je suis certaine que les députés connaissent les données sur l’emploi: 213 000 emplois ont été perdus en janvier. Quand je pense à ces données, force est de me demander quels types d’emploi nous créons actuellement au pays. Je pense à l’incroyable éducation que j’ai reçue à Calgary Midnapore. Chaque jour, mes électeurs et leurs familles avaient la chance d’occuper des emplois stables et sûrs avec des avantages sociaux et des régimes de retraite.
En voyant le nombre d’emplois diminuer, quels types d’emplois restent-ils? Les Canadiens méritent des emplois assortis d’avantages sociaux, de régimes de retraite, de certitude et de stabilité. Voilà ce dont nous avons besoin durant cette pandémie.
En outre, le taux de chômage au Canada est actuellement de 8,5 %, parmi les plus élevés des pays du G7, bien que nos dépenses soient supérieures à celles des autres pays de l’OCDE. Selon Statistique Canada, en janvier 2021, le Canada comptait 858 000 emplois de moins qu’en février 2020, avant le début de la pandémie de COVID-19. Nous sommes très proches du million.
Le dernier budget fédéral a été déposé il y a 460 jours. Je vérifie le solde de mon compte chaque jour, sinon tous les deux jours. Je n’arrive pas à croire qu’autant de temps s’est écoulé depuis le dépôt du dernier budget fédéral. Le a mentionné que les Canadiens ne doivent pas s’attendre au dépôt d’un budget de sitôt. À nouveau, c’est de la certitude et de la clarté que les Canadiens attendent de leur gouvernement en ce moment, et il ne les fournit pas.
Comme le de l’opposition pour ce portefeuille et notre des finances l’ont indiqué, il n’existe aucun plan décrivant comment le gouvernement pourra corriger la situation, comment il assurera la reprise économique, ni comment il créera un plan prévoyant des emplois pour tous les Canadiens et tout particulièrement, comme je l’ai mentionné dans mon discours, pour 100 000 femmes. Il s’agit d’une récession qui touche beaucoup plus les femmes. Il faut en tenir compte. Le doit en tenir compte, mais il n’en tient pas compte dans l’intérêt des femmes. Il n’en tient pas compte dans l’intérêt de l’économie dans son ensemble ni des travailleurs canadiens.
Juste avant le début de la pandémie, pendant l’été, j’ai été très fière d’achever le rapport du groupe de travail sur la reprise économique de Calgary Midnapore. C’est le fruit des efforts déployés pour évaluer les défis auxquels les entreprises et les travailleurs faisaient face dans ma circonscription et la manière dont nous pourrions les analyser, afin de formuler des recommandations que le gouvernement pouvait concrétiser. Je suggère au d’utiliser ce rapport comme plan pour la nation.
Je souhaite remercier tous les électeurs incroyables de ma circonscription qui y ont pris part, tout comme les propriétaires de petites entreprises et les travailleurs des petites, moyennes et grandes entreprises, pour leurs contributions. Il ne fait aucun doute que les liquidités représentent actuellement un défi pour eux. N’est-ce pas toujours un point dont se soucient les entreprises? À titre de fille fière de propriétaires d’une petite entreprise familiale, je sais que nous nous soucions constamment des liquidités.
Les activités représentent évidemment un autre souci, tout comme la manière de maintenir le fonctionnement. Les talents font également partie des défis. Ils sont très importants dans le cadre du projet de loi présenté aujourd’hui, tout comme la chaîne d’approvisionnement. Il faut se soucier des éléments qui constituent la chaîne et le résultat obtenu. Les règlements du gouvernement représentent un autre défi qui a des répercussions considérables sur le travail des entreprises. Parmi les défis anticipés, il y a les talents, la croissance et l’adaptation à la nouvelle normalité, ce que nous venons de commencer à faire un an plus tard.
Pour approfondir certains points, comme les liquidités, les entreprises ont indiqué, de manière massive, qu’elles avaient quasiment ou carrément épuisé leur crédit et leurs réserves de liquidité, alors que 47 % des entreprises ont affirmé qu’elles ne pourraient pas se suffire à elles-mêmes sur le plan financier pendant plus d’un an. Les reports les préoccupaient également. En ce qui concerne les activités, 37 % des entreprises présentes dans ma circonscription ont déclaré qu’elles avaient diversifié leur modèle opérationnel, en plus de s’adapter à la nouvelle réalité.
En résumé, de nombreux propriétaires d’entreprises ont fait état du manque de prévisibilité des règlements. Je l’ai dit à maintes reprises. À cette étape-ci, nous avons besoin de précisions. Évidemment, les propriétaires d’entreprises à l’époque se souciaient de l’arrivée d’une deuxième vague. Nous nous attendons à ce qu’il y ait une troisième vague. Nous espérons que cela ne se produira pas. Cependant, comme elle semble se pointer à l’horizon, nous devons l’envisager.
Ce sont les résultats obtenus dans ma circonscription. Je demande qu’on se tourne vers l’avenir, comme j’aime constamment le faire, en faisant preuve d’espoir et d’optimisme. C’est ce que nous faisons de ce côté-ci de la Chambre, au lieu de faire ce que le côté opposé fait, en jouant avec les idéologies et les décisions politiques et en n’adoptant aucune stratégie coordonnée. Je suggère au de consulter son Conseil sur la stratégie industrielle, qui a offert un aperçu exceptionnel des mesures qu’il faudra prendre pour aller de l’avant. Je suggère au premier ministre d’écouter ce que le Conseil canadien des affaires a à dire.
Je formulerais trois recommandations à l’intention du . Tout d’abord, il devrait procéder à une consultation sectorielle coordonnée. Le gouvernement n’est même pas en mesure de créer un plan pour le secteur des compagnies aériennes que j’étudie très attentivement. Il devrait donc procéder à une consultation sectorielle nationale coordonnée, afin de déterminer la voie à suivre pour l'économie. Ensuite, comme je l’ai déjà mentionné à la Chambre, il devrait créer un répertoire national de nos ressources, afin de déterminer notre excédent commercial, puisque la Chambre des communes discute du nouvel ALENA et des négociations entre le Royaume-Uni et le Canada qui ont été entamées hier. Nous devons évaluer les ressources minérales et techniques. Enfin, nous devons réfléchir à notre main-d’œuvre de l’avenir en fonction des tendances actuelles. Nous devons nous tourner vers l’avenir avec espoir et optimisme et, surtout, en adoptant une approche stratégique coordonnée.
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Madame la Présidente, j'aimerais saluer ma collègue la porte-parole de l'opposition en matière de transports, qui a fait un excellent discours. De plus, je désire informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de , en Colombie-Britannique.
Aujourd'hui, nous débattons du projet de loi .
Depuis un an, nous vivons des circonstances particulières, mais je tiens à dire que j'ai une pensée pour tous les gens qui ont été victimes de la COVID-19, pour toutes les personnes que l'on a perdues. Je veux aussi profiter de l'occasion pour offrir mes condoléances à tous les gens qui ont perdu un être cher ou un membre de la famille. Je veux qu'ils sachent que j'ai une très grande pensée pour eux. Ils ont dû vivre leur deuil pendant des circonstances particulières. Mes pensées sont avec eux aujourd'hui, mais je rappelle que nous devons penser à eux au quotidien. Nous ne devons pas penser à eux seulement aujourd'hui.
Nous avons besoin du projet de loi C-24, puisque le gouvernement libéral a fait son travail vite et mal en septembre dernier. Encore aujourd'hui, il continue d'improviser. Nous sommes conscients que nous sommes dans une situation de pandémie, mais nous pouvons faire les choses correctement même si nous devons agir rapidement. On peut faire deux choses en même temps, correctement et intelligemment, pour que ce soit bien attaché et qu'on n'ait pas à refaire et à recoudre des projets de loi mal cousus.
Mes collègues et moi sommes prêts à travailler pour améliorer le projet de loi, et nous l'avons toujours démontré. Malheureusement, le gouvernement veut nous faire passer pour la bête noire, pour les méchants. Je trouve cela assez particulier, parce que nous sommes prêts depuis six semaines.
Mon collègue le leader de l'opposition et député de a demandé à maintes reprises au leader du gouvernement de déposer ce projet de loi. La stratégie politique du gouvernement libéral était de nous faire jouer le mauvais rôle. Est-ce dans leur intérêt politique stratégique ou dans l'intérêt des Canadiens et des Canadiennes? À mon avis, poser la question, c'est y répondre.
Le 2 janvier dernier, nous avons dénoncé la décision du gouvernement d'accorder la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique, communément appelée la PCMRE, aux Canadiens et aux Canadiennes qui reviennent au pays après un voyage d'agrément.
Le gouvernement a dit aux gens de ne pas voyager, mais ceux qui ont décidé d'aller se faire bronzer dans le Sud et qui se sont vu imposer, à leur retour, un confinement de deux semaines ont eu droit à 1 000 $; ils ont eu droit à la PCMRE. Je n'attaque pas ces voyageurs, puisqu'ils avaient le droit de voyager. C'est le gouvernement qui a mal fait son travail.
Je vais citer mon collègue de : « Si on ne fait rien, si le gouvernement ne bouge pas, il y a des millions de dollars, des milliards de dollars qui seront en jeu. Des gens qui n'auraient pas le droit en temps normal de recevoir [la PCMRE] la recevront parce que c'est mal fait, mal réfléchi, mal appliqué dans la loi ».
Je le répète, le gouvernement improvise. C'est encore de l'argent mal dépensé. Le a fini par reconnaître la faille dans leur projet de loi.
En effet, le 5 janvier, durant son premier point de presse de l'année, le premier ministre a dit que l'objectif n'a jamais été d'envoyer un chèque à ceux qui décidaient de partir en voyage malgré les avis de la santé publique. Il a poursuivi en disant à ceux qui sont allés dans le Sud qu'ils n'auront pas droit à cette aide financière. Le 29 janvier, devant sa maison de la promenade Sussex, il a annoncé qu'il corrigera la situation relativement aux voyageurs qui peuvent bénéficier d'une aide financière de 1 000 $ après être allés dans le Sud.
C'est finalement le 11 mars, soit aujourd'hui, que nous en discutons à la Chambre des communes. C'est honteux, puisque cela a été mentionné le 5 janvier et que cela a clairement été annoncé dans un point de presse du 29 janvier. Il a fallu beaucoup de temps avant que cela soit porté devant la Chambre. Cela démontre l'incompétence du gouvernement et son incapacité à réagir rapidement et consciencieusement.
Comme je le mentionnais, nous, les conservateurs, sommes prêts à travailler pour faciliter les travaux du Parlement. On voit bien la stratégie actuelle des libéraux: ils veulent nous faire porter l'odieux en nous accusant de faire de l'obstruction. Or cela est totalement faux.
J'aimerais revenir au 28 septembre 2020, alors qu'un projet de loi avait été déposé. Nous discutons aujourd'hui du projet de loi afin de corriger le tir au sujet du précédent projet de loi. Il y a quand même beaucoup de mois qui se sont écoulés.
En septembre 2020, les libéraux avaient réussi à limiter les débats, au Parlement, avec l'appui du NPD, du Parti vert et des députés indépendants.
Il faut comprendre que, si les conservateurs s'opposent à ce projet de loi, les honnêtes citoyens canadiens qui ont besoin d'aide nous accuseront de ne pas vouloir les aider financièrement. Nous serons alors perçus comme des méchants. Si au contraire nous l'appuyons, on nous accusera de vouloir accélérer le processus en nous fiant au gouvernement actuel.
Dans une situation de crise, nous devons mettre de l'eau dans notre vin et faire confiance au gouvernement et à son équipe afin de fournir l'aide financière et les programmes adéquats. Si des corrections doivent être apportées par la suite, nous devons pouvoir le faire rapidement.
Ce gouvernement nous a démontré qu'il était incapable de réagir. Plusieurs indicateurs nous le prouvent. Ce gouvernement n'est pas capable d'être en avant de la parade. Il n'a encore annoncé aucun plan de relance, alors que plusieurs pays l'ont déjà fait depuis plusieurs mois.
Les États-Unis ont un nouveau président. Il n'aura fallu que quelques jours à ce président pour déposer son plan de relance économique.
Le du Canada, qui a été élu en 2015 et qui en est à son deuxième mandat, n'a pas été capable, lui, de présenter un plan de relance économique. Cela est insécurisant.
Par ailleurs, j'aimerais parler d'un programme, soit celui de l'aide aux loyers commerciaux. Au printemps, ce programme était destiné aux locateurs. Cela s'est avéré un échec monumental. Il a fallu six mois au gouvernement pour qu'il s'ajuste et propose un nouveau programme, qui est maintenant de l'aide au loyer pour les locataires.
Le gouvernement avait prévu, au printemps, des détails bien précis sur les critères d'admissibilité. Les liens de dépendance en faisaient partie. Or ce critère n'a pas été répété dans le cadre du programme d'aide pour les locataires.
Dans ma circonscription, au printemps, un jeune entrepreneur a eu droit à de l'aide par l'entremise de son locateur. Or, en raison d'un lien de dépendance, il n'y a plus eu droit à l'automne.
J’ai demandé à la ministre de corriger le tir. Cela prendra-t-il encore six mois?
Pendant ce temps, l'entrepreneur, qui veut participer à la relance, n'a malheureusement pas l'aide financière nécessaire pour traverser la crise. Il ne peut pas participer à la prospérité de la relance économique de notre pays. Je trouve cela aberrant.
J'aimerais qu'on se serve de la situation actuelle pour inciter et inviter le gouvernement à agir rapidement, afin de pouvoir donner des outils et de l'aide bien ciblée aux gens qui en ont vraiment besoin.
Le problème de ce gouvernement, c'est qu'il est lâche — si je peux me permettre l'expression. Il met sur pied des programmes universels sans se donner la responsabilité et la rigueur nécessaires pour répondre de manière précise aux besoins des citoyens et des citoyennes canadiennes et des entrepreneurs qui veulent participer à la relance économique.
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Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir d'intervenir à la Chambre au nom de mes concitoyens. Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter du projet de loi . Comme nous pouvons le constater, le gouvernement ne gère pas efficacement ses dossiers à la Chambre des communes, et sa mauvaise gestion a créé une situation de crise. Nous sommes encore une fois confrontés à une date d'échéance ferme, puisque des prestations destinées aux Canadiens arrivent à échéance, et nous ne pouvons pas étudier la mesure proposée en profondeur parce que le gouvernement a mal géré ses projets de loi et le calendrier de la Chambre. Le projet de loi à l'étude aujourd'hui ferait grimper les dépenses du gouvernement de 12,1 milliards de dollars, et nous disposons d'environ six heures pour en débattre. Cela correspond à environ 2 milliards de dollars pour chaque heure de discussion et d'examen à la Chambre.
Comme il a été dit, on réglerait ainsi un problème attribuable à la première tentative du gouvernement d’offrir des avantages aux Canadiens, le projet de loi , qui avait été adopté à la hâte à la Chambre à l’époque pour respecter un calendrier que le gouvernement connaissait, mais qu’il n’avait pas planifié ni présenté assez rapidement à la Chambre. C’est parce que le a prorogé la Chambre, a tout fermé, a éliminé tous les projets de loi qui étaient inscrits au Feuilleton en raison du scandale entourant l’organisme UNIS. Comme le premier ministre sentait la soupe chaude, il était temps de mettre fin aux enquêtes sur lui et sur son implication dans le scandale entourant l’organisme UNIS. Il a alors prorogé le Parlement, ce qui a créé cette course pour obtenir une loi avant la date limite d’octobre, quand la PCU prendrait fin.
Le projet de loi a été adopté à la hâte et les libéraux n’ont pas réalisé qu’ils avaient prévu dans cette loi une prime de 1 000 $ pour les personnes en voyage à l’extérieur du pays. Les gens pouvaient faire une demande et obtenir 1 000 $ pour leur confinement de 14 jours après un voyage à l'étranger. Le projet de loi a été adopté, car il fallait trouver un moyen de dédommager les Canadiens dont la PCU arrivait à terme, mais il n’y a pas eu d’étude en comité ni de débat à la Chambre en raison de la mauvaise gestion de ce dossier par le gouvernement, qui ne voyait qu'une date limite. Il s’est précipité et il a commis des erreurs. C’est révélateur de l’approche du gouvernement.
C'est ce qu'on constate encore aujourd’hui, non seulement dans ce débat, mais aussi dans un autre débat important. Je dirais que l’un des débats les plus importants que la Chambre aura au cours de la présente législature porte sur le projet de loi et les amendements du Sénat. Ce débat est écourté en raison de l’incapacité du gouvernement à planifier ou à fournir une loi et des occasions pour les parlementaires d’intervenir au nom de leurs électeurs. Nous sommes dans une situation où, plus tard aujourd’hui, on mettra fin au débat sur le projet de loi C-7 et les amendements du Sénat, qui prévoient élargir l’aide médicale à mourir pour inclure les personnes qui n’ont qu’une maladie mentale ou des conditions invalidantes, ce qui n’a pas été étudié par ce Parlement ou en comité.
À cause de la mauvaise gestion du gouvernement et de son incapacité à répondre en temps opportun à des décisions des tribunaux en faisant adopter des mesures législatives avant l'échéance fixée, on doit encore étudier un projet de loi, outre celui actuellement à l'étude, dans un délai serré. À cause de leur mauvaise gestion et de leur incompétence, les libéraux forcent les parlementaires de la Chambre à résoudre en peu de temps des questions complexes, en l'occurrence des questions de vie ou de mort. C'est très préoccupant pour les gens de ma circonscription. Ils s'inquiètent de l'incapacité du gouvernement à gérer les affaires de la Chambre de manière à ce que les débats sur les mesures législatives répondent à leurs préoccupations.
Des gens m'ont écrit à ce sujet, et j'aimerais parler plus particulièrement d'un organisme de ma circonscription. La Chilliwack Society for Community Living a signé une lettre importante à propos de la Norme sur la protection des personnes vulnérables qui exhorte les députés à faire mieux et qui dit ceci: « Le projet de loi C-7 fait en sorte que les personnes handicapées ainsi que les personnes vivant des situations potentiellement handicapantes sont les [seuls Canadiens] à se faire offrir l'aide médicale à mourir alors [qu'ils] ne sont pas vraiment proches de la mort [...] [L]e projet de loi C-7 est dangereux et discriminatoire [...] Les [Canadiens] en situation de handicap entendent des députés et des sénateurs affirmer que des vies tout comme les leurs, caractérisées par des handicaps, ne sont pas vivables. Ces affirmations sont néfastes, blessantes et stigmatisantes. »
La lettre continue comme suit:
Prenez votre temps, recommencez et faites les choses correctement. Nous vous implorons de suivre les conseils du rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des personnes handicapées: « Écoutez attentivement les personnes les plus directement concernées. Leur antenne est particulièrement sensible au capacitisme. Lorsqu’elles le constatent, vous devez vous arrêter et réfléchir avant de continuer. »
Le projet de loi C-7 n'est pas la réponse.
Ce projet de loi, tout comme le projet de loi , illustre la tendance du gouvernement libéral à écourter les délibérations parlementaires, ce qui nous empêche de bien faire les choses. Le gouvernement a décidé de proroger le Parlement et a bâclé l'étude du projet de loi afin de respecter l'échéance de la PCU. Si nous avions pris notre temps, je suis certain que quelqu'un, qu'il s'agisse d'un parlementaire lors des débats ou d'un témoin en comité, aurait fini par relever l'incapacité du gouvernement à cibler les travailleurs qui ont dû prendre un congé de maladie en raison de la COVID-19, et non parce qu'ils avaient envie de partir en vacances. La tenue d'un véritable débat nous aurait permis de cerner ce genre de lacunes.
Encore aujourd’hui, avec seulement six heures de débat, il faut expédier le travail. Après deux heures, on nous accuse de faire de l’obstruction et de ne pas faire notre travail pour les Canadiens. Seul un gouvernement libéral peut penser que la solution aux problèmes qu’il a créés en précipitant l'étude d'un projet de loi au Parlement est de faire adopter un autre projet de loi à toute vapeur par le Parlement. C'est le défaut du gouvernement.
Que faisons-nous ici? On parle d’une somme de 12,1 milliards de dollars pour prolonger les prestations versées aux Canadiens, une mesure que nous avons soutenue. Nous avons toujours soutenu le versement de prestations aux Canadiens qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, ont vu leur lieu de travail fermer et leurs possibilités s’envoler en fumée, en plus de devoir respecter un confinement restrictif. Lorsque les gouvernements amènent les gens à perdre leur emploi et imposent des conditions qui les empêchent d’aller travailler, ils ont l’obligation de leur fournir un autre revenu. Cependant, il est impossible de maintenir cette situation à tout jamais.
Voilà maintenant que nous prolongeons encore les mesures. Les conservateurs sont en faveur d'une prolongation des prestations versées aux personnes qui en ont besoin. Cependant, il nous faut aussi un plan pour sortir de la crise, un plan concernant les mesures de confinement, un plan pour montrer aux Canadiens qu’il y a de l'espoir. C’est pour cette raison que nous demandons au qu’il présente un tel plan aux Canadiens. Nous avons présenté une pétition. La députée de a demandé au d’utiliser les outils créés au cours de la dernière année pour passer au travers de la crise. Nous demandons au de présenter immédiatement un plan précis de déconfinement sécuritaire aux Canadiens. Nous demandons que ce plan comprenne des objectifs fondés sur des données, un plan d’action, ainsi qu’un calendrier pour atteindre ces objectifs et que ce plan soit expliqué aux Canadiens afin qu’ils puissent espérer un retour à la normale dans leur vie et leurs activités.
Nous savons qu'il y a eu des problèmes d'approvisionnement en vaccins et de distribution de ceux-ci. Nous savons que les Canadiens ont reçu des consignes contradictoires durant la pandémie. Cela fait un an aujourd'hui que dure la pandémie. Nous avons célébré la mémoire des disparus, mais, maintenant, nous devons aussi penser à la vie de ceux pour qui les impacts de la pandémie sont graves et permanents. Certaines personnes connaissent de graves problèmes de santé mentale. D'autres ne reçoivent pas les tests de dépistage du cancer ou d'une maladie cardiaque dont elles ont besoin. D'autres encore ne peuvent pas se réunir pour pratiquer librement leur religion, un droit garanti par la Charte canadienne des droits et libertés.
Il faut procéder à une planification pour éviter de prolonger sans cesse les prestations lorsqu'elles viennent à échéance, comme le fait le gouvernement. Nous serons là lorsque les Canadiens auront besoin de nous, mais nous devons aussi commencer à parler d'un plan et de la voie que nous allons emprunter pour que les prestations ne deviennent pas permanentes. Il est temps d'offrir un soutien pour faire croître l'économie et aider les gens à assouplir les restrictions tout en suivant les conseils des autorités sanitaires. Nous avons besoin d'un plan de la part du gouvernement et nous ne l'avons pas reçu. Tout ce que nous avons eu, c'est l'incompétence du gouvernement, qui a mal géré les affaires de la Chambre et commis sans cesse des erreurs. Il faut faire mieux.
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Monsieur le Président, j'aimerais vous informer que je partagerai mon temps de parole avec la députée de
Avant de débuter, je souhaiterais en cette journée de commémoration nationale des victimes de la pandémie exprimer ma solidarité avec toutes les personnes qui ont perdu un proche durant la pandémie. Je pense notamment à notre très estimée collègue de , Louise, dont la sœur, Danielle, fut emportée par ce terrible virus.
Cette pandémie nous a évidemment frappés sur plusieurs fronts. Les citoyennes et les citoyens de toutes générations vivront avec des conséquences dont nous ne prenons pas encore la pleine mesure. Malheureusement, ce sont les plus vulnérables des nôtres, nos aînés, qui en auront le plus souffert.
Cela fait déjà plus d'un an que les forces vives du Québec et l'ensemble de la population se sont mobilisés dans une lutte constante pour faire reculer la pandémie et nous permettre de cesser de faire le décompte des victimes et d'aspirer, enfin, à un retour vers une certaine normalité.
Aujourd'hui, je prends quelques secondes pour reconnaître toutes ces personnes, ambulanciers, personnel soignant, commis de livraison, policiers, personnel d'épicerie et autres, qui ont assuré des services essentiels à la population pendant la pandémie. Nous leur disons: merci beaucoup.
Nous sommes ici aujourd'hui pour parler du projet de loi , qui comporte deux volets importants. Le premier vise à retirer aux touristes ayant voyagé dans le Sud ou ailleurs le droit de toucher le montant de 1 000 $ accordés aux personnes devant subir une quarantaine. Le second vise la prolongation du versement des prestations régulières de l'assurance-emploi jusqu'à 50 semaines.
Le régime d'assurance-emploi tel qu'on le connaît aujourd'hui a failli à sa tâche de protéger les travailleurs et les travailleuses en temps de crise, mais aussi en temps normal. La crise actuelle a mis en lumière toutes les failles du régime de l'assurance-emploi, lequel doit être revu de fond en comble. Cela fait deux décennies que le Bloc québécois est au rendez-vous et qu'il travaille en ce sens, mais, malheureusement, chaque projet de loi proposé est jusqu'ici mort au Feuilleton. Si l'on veut aider les gens, on ne peut pas continuer comme cela.
Ma prédécesseure avait déjà mené toutes ces batailles, il y a quelques années, contribuant beaucoup au mieux-être de ses concitoyens, particulièrement en matière d'assurance-emploi. Je la salue. Ce désir de contribuer au mieux-être des citoyens est la raison pour laquelle j'ai choisi de faire de la politique, et cette question est franchement importante.
Je souhaite que nous améliorions le programme d'assurance-emploi et je suis certaine que nous sommes en mesure de le faire au courant de cette législature. À l'heure actuelle, comme on le sait tous, le régime est inéquitable puisqu'il n'offre que 15 semaines de prestations de maladie. Or, personne n'a le contrôle sur son état de santé, pas plus que sur la fermeture d'une usine.
Je dois admettre que le régime d'assurance-emploi a été bonifié ces dernières décennies. J'en conviens. Il reste cependant quelques étapes à franchir et il faut le rendre équitable. Ce régime n'est pas accessible à la majorité de la population qui y a pourtant contribué. Quand on parle de régime d'assurance, j'aimerais qu'on porte attention au mot « assurance »: n'est-ce pas ce qui nous aide dans des moments difficiles autres qu'un incendie ou une situation hors de notre contrôle? L'assurance-emploi doit être digne de son nom.
Tout le monde est d'accord, c'est difficile lorsqu'on perd son travail et qu'on tombe malade. Je parle au nom des dizaines de citoyens de la circonscription de Laurentides—Labelle qui sont venus cogner à ma porte en me disant des choses comme « je n'ai pas terminé ma chimiothérapie, il ne me reste qu'une semaine de prestations, je n'ai pas choisi la maladie ». Nous l'avons vécu avant la prorogation ici à la Chambre pour une énième fois.
Pour rétablir cette situation jusqu'au 25 septembre 2021, il faut le faire de façon permanente. La réponse la plus humaine face à une personne malade est de voter en faveur du projet de loi déposé par ma collègue de . Nous le devons en notre âme et conscience à toutes les Émilie Sansfaçon du Québec et du Canada. Nous ne devons jamais oublier son sourire, sa force, son courage et son engagement. Nous pensons à elle.
L'autre partie du projet de loi concerne les 1 000 $ octroyés pour la quarantaine obligatoire aux personnes qui auraient voyagé. Je me dis qu'il était grand temps d'agir parce que nous en parlons depuis des mois, du moins au Bloc québécois nous le faisons depuis des mois.
Ce n'est que le 20 janvier que nous avons eu droit à une espèce de projet de loi. Cependant, nous avons tout de suite remarqué qu'il n'était pas rétroactif au 3 janvier. Le Bloc québécois a donc demandé qu'il soit retravaillé et qu'il soit rétroactif au 2 octobre. L'argent des contribuables ne devrait pas servir à payer des vacances à la suite de vacances. D'ailleurs, le vaillant leader de notre formation politique, le député de , a dit au gouvernement que le Bloc québécois serait d'accord si le projet de loi était rétroactif au 2 octobre. Que s'est-il passé par la suite? Il y a eu un silence radio pendant deux mois.
Au Bloc québécois, nous voulions que le gouvernement puisse aller de l'avant, mais tout en faisant attention. Comme le dirait mon collègue, en temps de crise il est important de rester vigilant. C'est ce que le gouvernement n'a pas fait, malheureusement. C'est pourquoi le Bloc québécois votera en faveur du projet de loi . En fait, nous sommes en faveur depuis des mois. Il faut croire que les libéraux auraient dû, une autre fois, nous écouter davantage. Comme quoi, l'opposition sert à quelque chose. L'opposition sert au fonctionnement de la démocratie. Il suffit de prendre le temps, d'écouter, de réfléchir et d'agir, en un mot, de collaborer.
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Monsieur le Président, je profite de l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui pour offrir mes sympathies et condoléances à toutes les personnes qui ont perdu un proche au cours de la pandémie. Aujourd'hui est une journée de commémoration nationale, au Québec, et c'est en leur mémoire que nous portons une rose blanche.
Rappelons-nous ce que fait le projet de loi C-24. Il prolonge les prestations de l'assurance-emploi à 50 semaines pour les personnes qui en font la demande avant le 25 septembre 2021 et il rend les vacanciers inadmissibles à la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique, pendant leur quarantaine, à leur retour de l'étranger. Ces deux semaines à 500 $ représentent un total de 1 000 $. C'est pour cette raison que nous l'appelons « le 1 000 $ ».
Le projet de loi comble un vide qui se trouvait dans le projet de loi et vient spécifier que cette prestation existait pour répondre à des urgences, et non pour permettre à des personnes qui partent en vacances d'avoir une belle prestation à leur retour. Cela vient réparer une injustice, un problème qui se trouvait dans la Loi.
Au Bloc québécois, nous sommes contents. Nous avions réclamé durant tout l'automne que ce projet de loi, que nous attendions avec impatience, soit rétroactif au 2 octobre plutôt qu'au 3 janvier. Nous savons que les Québécois voyagent à l'occasion du temps des Fêtes et de la relâche scolaire. Pour cette raison, nous trouvions important que le projet de loi soit rétroactif au 2 octobre. Puisque le gouvernement a entendu raison et que le projet de loi sera rétroactif au 2 octobre, le Bloc québécois lui donnera son appui.
J'ai néanmoins un petit pincement au cœur. Il aurait été facile pour le gouvernement d'ajouter une petite modification à la Loi sur l'assurance-emploi.
Ce projet de loi ne tient compte que des semaines de prestation régulières. Ceux qui sont actuellement au chômage, qui avaient droit à 26 semaines de prestations jusqu'à maintenant, savent aujourd'hui que les parlementaires voteront pour adopter un projet de loi. Je suis également persuadée qu'il sera adopté et que leurs prestations pourront être majorées jusqu'à 50 semaines.
Par contre, je suis triste de constater que ceux qui sont malades, qui luttent actuellement contre un cancer ou une grave maladie, et dont toute l'énergie est consacrée à la lutte contre cette maladie, ont une très mauvaise nouvelle aujourd'hui, puisque le projet de loi C-24 ne couvre pas les prestations de maladie de l'assurance-emploi.
Je voudrais utiliser mon temps de parole pour vraiment donner une voix aux personnes qui utilisent toutes sortes de moyens pour s'exprimer et pour se faire entendre par le gouvernement, et pour lui dire que, 15 semaines, c'est intenable. Lorsqu'on est atteint d'une maladie, on a besoin de plus de 15 semaines de prestations de maladie de l'assurance-emploi pour subvenir à ses besoins pendant qu'on lutte.
J'ai envie de donner la parole aujourd'hui au père d'Émilie Sansfaçon qui, le 18 février dernier, a écrit dans les journaux une lettre ouverte que nous avons tous pu lire. Cette lettre s'adressait principalement à son député, qui est par hasard le président du Conseil du Trésor. J'aimerais citer quelques extraits de la lettre, parce qu'elle en dit beaucoup.
On ne parle pas ici de parlementaires, on parle d'un père qui a vécu la situation avec sa fille. Cette dernière a combattu la maladie pendant presque deux ans et en est décédée. Il témoigne du fait que, alors qu'elle luttait contre la maladie, elle n'avait plus de revenu, les prestations de 15 semaines n'étant pas suffisantes.
Voici un extrait de la lettre de trois pages:
Ce dossier traîne lamentablement depuis 2009. Monsieur [le président du Conseil du Trésor], comment pouvez-vous continuer d’ignorer plus de 617 000 Canadiens ayant demandé un tel changement dans la pétition de Marie-Hélène Dubé? [...]
Marie-Hélène Dubé est cette survivante du cancer qui, depuis tant d'années, fournit des efforts afin de faire comprendre à tous les parlementaires de tous les partis l'importance de modifier la Loi sur l'assurance-emploi.
Comment pouvez-vous ignorer les 11 projets de loi déposés depuis en ce sens? Comment pouvez-vous ignorer la promesse [du premier ministre] et de [la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées] de faire mieux que les 26 semaines proposé?
Encore récemment, le 16 février dernier, la ministre disait à la Chambre des communes que son gouvernement allait bientôt modifier le projet de loi sur l'assurance-emploi pour faire passer le nombre de semaines à 26. Il est vraiment difficile pour M. Sansfaçon d'entendre dire que cela s'en vient, compte tenu du fait qu'on l'avait déjà promis dans le discours du Trône et que le prochain budget sera bientôt déposé.
Or, à l'heure actuelle, nous ne nous battons pas pour obtenir 26 semaines. Nous disons qu'il faut être à l'écoute des travailleurs qui sont malades, car ils ont besoin de recevoir des prestations pendant plus de 26 semaines.
Le père d'Émilie Sansfaçon a lancé un cri du cœur en écrivant une lettre au , qui, je le répète, est le député de sa circonscription:
Monsieur [le député], en octobre 2019, je vous ai personnellement et publiquement interpellé lors d’une rencontre pré-électorale. Laconiquement, mais avec l’émotion nécessaire à la situation, vous aviez parlé de l'intention de votre gouvernement de vouloir privilégier les 26 semaines de prestations de maladie « dans le souci d’une politique d’écoute, d’évolution et d’amélioration ».
Cette réponse a profondément insulté un grand nombre de travailleurs qui luttent présentement pour leur vie. En effet, il est amplement documenté que 26 semaines ne suffisent pas et, s'il me reste du temps, je donnerai précisément le nombre de semaines requis.
Le Bloc québécois croit qu'il faut assurer l'équité en donnant aux malades le même droit qu'ont les travailleurs, celui de recevoir 50 semaines de prestations. Est-ce que 100 % des travailleurs malades, qui luttent pour leur vie, prendront les 50 semaines? Non, mais ils auront la possibilité de les prendre s'ils en ont besoin. Voilà ce que nous devons mettre en place.
Il faut convaincre le gouvernement et les députés d'en face que les 26 semaines qui sont prévues dans le prochain budget et qui ont été annoncées publiquement par différents ministres ne sont pas acceptables présentement. Je dirais même que c'est insultant et méprisant pour les travailleurs qui luttent pour leur vie.
Je me permets de citer une dernière fois le père d'Émilie Sansfaçon:
« Les 26 semaines que vous proposez sont irréalistes, même la Société canadienne du cancer souligne dans un communiqué que la majorité des bénéficiaires de prestations de l'assurance-emploi sont en arrêt de travail pour une durée moyenne de 41 semaines. »
Cette durée de 41 semaines provient d'une analyse du directeur parlementaire du budget, quelqu'un qui sait calculer. En gros, il dit que 59 % des travailleurs qui ont souffert d'une grave maladie ont eu besoin d'au moins 41 semaines avant de revenir au travail. Aujourd'hui, les traitements et les médicaments sont tellement efficaces qu'il est possible de vaincre son cancer ou sa maladie, sinon de prolonger sa vie. Dans 59 % des cas, ces malades ont besoin de 50 semaines de prestations de maladie.
En terminant, j'aimerais dire que la Fondation québécoise du cancer est aussi d'accord avec nous pour dire que cela prend au moins 50 semaines de prestations de maladie.
La meilleure manière de rassurer tous les gens concernés est d'appuyer mon projet de loi , qui sera à l'étude le 19 avril prochain. Le gouvernement a raté sa chance avec le projet de loi , mais il aura l'occasion de se reprendre le 19 avril prochain en donnant son appui à mon projet de loi.
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Monsieur le Président, je remercie le député d'. Effectivement, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue.
Comme je l'ai dit, si nous étions en train de jouer au baseball, l'arbitre aurait déjà crié « retiré » au gouvernement. Ce n'est pas tout. Même la Prestation canadienne d'urgence et l'assurance-emploi ont subi de multiples modifications, ce qui constitue le fondement de ce projet de loi après tout. Les Canadiens ont compté sur ces programmes d'aide au fil des mois durant la pandémie. Ce n'est pas surprenant que les libéraux soient encore en train de les rafistoler. On pourrait croire qu'avec tout le chemin parcouru, du moins après avoir fait trois ou quatre tentatives, les libéraux auraient enfin fait les choses correctement, mais il semble que nous sommes aux prises avec le même dilemme.
Nous savons à quel point le gouvernement aime procrastiner jusqu'à la dernière minute: c'est ce que j'appelle un gouvernement qui fonctionne « à la pièce ». Nous le constatons encore une fois, avec ces nouvelles suggestions de modifications à intégrer dans le projet de loi. Suis-je surpris? Bien sûr que non. La mentalité du gouvernement qui consiste à laisser aller les choses jusqu'à la dernière minute, même son propre programme, est ce que l'on voit en temps normal. C'est ce qui s'est produit lors de la 42e législature, et c'est ce que nous constatons encore à l'heure actuelle.
Toutefois, maintenant, nous sommes en pleine pandémie. Tout est une urgence et est abordé selon une approche différente. Nous devons être conscients que nous ne pouvons pas faire les choses de la manière habituelle. C'est un moment où les gouvernements doivent être plus proactifs et déterminer comment obtenir les meilleurs résultats avec les meilleurs plans. Le seul mot qui me vient à l'esprit à propos de ce que le gouvernement a proposé, c’est « insuffisant ».
Bien que je sois évidemment en désaccord avec mes collègues libéraux sur la plupart des sujets, j'aurais pensé que nous serions d'accord pour dire que les Canadiens ont besoin que nous fassions correctement les choses dès la première fois. Voilà ce qui compte. Nous devons faire les choses correctement dès la première fois, pas la deuxième, la troisième ou la quatrième fois. Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle une telle situation se produit.
Nous avons maintenant le taux de chômage le plus élevé du G7. On ne peut pas accepter que le gouvernement se trompe encore et encore dans ces programmes. Il doit faire une pause pour réfléchir à ce qui se passe et pourquoi nous sommes confrontés aux mêmes expériences encore et encore, chaque fois qu’il s’agit d’aborder une nouvelle mesure législative.
En janvier 2021, 213 000 Canadiens avaient perdu leur emploi à cause de la pandémie. C’est un chiffre énorme. Ces 213 000 personnes comptent sur nous pour que ce projet de loi soit bien conçu et pour que nous adoptions une bonne mesure législative qui les servira et les aidera à aller de l’avant. Les Canadiens ne s'attendent pas à ce que nous continuions à nous fourvoyer, ni la première, ni la deuxième, ni la troisième fois, ni à ce que nous attendions la toute dernière minute parce que nous ne planifions pas bien.
Les échecs s'additionnent. Par exemple, les élèves du secondaire ne peuvent pas gagner d'argent maintenant pour payer leurs études universitaires. Les étudiants ne peuvent pas trouver d'emploi après avoir obtenu leur diplôme ou payer leurs frais de scolarité. Les jeunes Canadiens qui veulent débuter leur carrière sont confrontés à des obstacles aussi hauts que la tour CN. Les nouveaux Canadiens qui ne sont arrivés dans notre pays que l'année dernière ou cette année ont également du mal à trouver un emploi et à commencer leur vie ici.
Qu'a fait le gouvernement libéral pendant tout ce temps? Il n'a pas conçu correctement les programmes de soutien la première fois, et il ne l’a pas fait non plus la deuxième fois; et l'argent, bien sûr, a tardé à venir. Après tout, il faut quatre mois rien que pour envoyer le projet de loi au comité des finances et, maintenant, nous apprenons que nous n'aurons pas de budget au mois de mars non plus. Cela fait deux ans que nous n'avons pas de budget. C'est un record pour ce qui est de la gestion des finances dans notre pays.
Nous voyons tout arriver à la dernière minute. Mais lorsqu’on fait les choses à la dernière minute, on s’expose aux erreurs. Faire les choses à la dernière minute ne donne pas de bons résultats.
Nous savons ce que le gouvernement a fait: il est resté assis, s'est tourné les pouces et a présenté des projets de loi que, pour dire les choses franchement, les Canadiens n'ont jamais demandés et dont ils ne veulent certainement pas en ce moment, comme les projets de loi et . Au lieu de débattre de projets de loi sur lesquels les gens comptent — des projets de loi qui permettraient d’éliminer les lacunes dans les programmes, comme le souhaitent les Canadiens — le gouvernement a débattu, par exemple, d'un projet de loi pour se préparer à déclencher des élections durant une pandémie et d'un projet de loi qui réduirait les peines pour les délinquants violents, au lieu de débattre des projets de loi qui pourraient aider les Canadiens à trouver un emploi, à reprendre leur vie en main et, bien sûr, à relancer l'économie.
C'est un bien sombre tableau. C’est vraiment triste que les Canadiens ne reçoivent pas l’aide dont ils ont besoin, mais que les criminels, par exemple, aient des peines moins lourdes. Visiblement, le Cabinet du premier ministre vit dans une sorte d’univers bizarre pour penser que c'est la voie à suivre.
Il ne reste plus à l’arbitre qu’à montrer du doigt le gouvernement en disant: « Vous êtes éliminé ». Vraiment, je ne répéterai jamais assez à quel point cela a été une déception. Le gouvernement n'a pas de plan de relance économique. Les programmes de soutien que les libéraux ont créés n'ont pas permis de redresser l’économie. Les programmes doivent constamment être modifiés et ce sont les Canadiens qui en pâtissent parce qu’il faut maintenant plus de temps pour leur apporter l'aide dont ils ont besoin. Et la liste des problèmes est sans fin.
Les Canadiens ne peuvent se permettre d'attendre que les libéraux corrigent les programmes pour qu'ils fonctionnent. Ils ne peuvent se permettre d’attendre que les vaccins arrivent plus lentement qu'un escargot. Ils ne peuvent se permettre d'attendre que le gouvernement nous présente enfin un plan pour que notre pays et nos concitoyens puissent commencer à se remettre des effets de cette pandémie. Les Canadiens ne peuvent tout simplement pas attendre.
Il est tout simplement inacceptable que le gouvernement tergiverse et attende pendant des mois, puis présente soudainement un projet de loi et tente de le faire adopter à toute vitesse. Cela signifie que nous avons des programmes mal conçus qui doivent être entièrement revus. Cela signifie qu'il n'y a pas la transparence et la responsabilité auxquelles on est en droit de s’attendre lorsqu’il s’agit d’un projet de loi. Cela signifie que les Canadiens se retrouvent coincés à devoir attendre encore plus longtemps...
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Monsieur le Président, c’est un grand jour pour participer au débat à la Chambre des communes. Tout d’abord, je tiens à dire un gros bravo. Je siège à Ottawa depuis un certain temps, et je tiens à souligner le travail extraordinaire accompli par tout le personnel de la Chambre des communes pour nous donner de quoi nous mettre sous la dent et faire en sorte que notre système contribue au bien-être des Canadiens. Je l’ai vraiment vu cette semaine. Le personnel fait un excellent travail.
J’en arrive maintenant au projet de loi .
Le projet de loi augmenterait le nombre maximal de semaines de prestations d’assurance emploi jusqu’à concurrence de 50 semaines pour les travailleurs qui ont présenté leurs demandes entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021. Il modifierait également les règles applicables aux travailleurs autonomes qui ont choisi de participer au programme d’assurance-emploi pour avoir accès à des prestations spéciales. Le projet de loi leur permettrait d’utiliser le seuil de revenu de 5 000 $ établi pour 2020, au lieu du seuil précédent de 7 555 $. De plus, il colmaterait l’échappatoire créée par les libéraux au titre de l’allocation canadienne de maladie pour la relance dans le cas des personnes ayant fait un voyage d’agrément à l’étranger.
Le Parti conservateur appuie le projet de loi . Ces changements sont nécessaires et attendus depuis longtemps. Nous devons venir en aide aux Canadiens dans le besoin qui ont perdu leur emploi en raison des restrictions et des fermetures imposées par le gouvernement en réponse à la pandémie. Comme les mesures de confinement sont toujours en place dans de nombreuses régions du pays, les entreprises ne peuvent reprendre leurs activités normales malgré les efforts considérables qu’elles déploient pour cela.
Mes concitoyens de Mission—Matsqui—Fraser Canyon sont mécontents. Ils ne peuvent pas aller à l’église. Ils ne peuvent pas gagner leur vie comme ils le souhaitent. Ils ne peuvent pas vivre leur vie comme ils le souhaitent non plus.
Le bilan des conservateurs au Parlement est solide. Nous avons appuyé les mesures d’aide aux Canadiens depuis le début de la pandémie de COVID-19. En mars 2020, il y a tout juste un an, nous avons appuyé le projet de loi visant la mise en œuvre de la subvention salariale d’urgence du Canada pour les petites entreprises, le versement d’un paiement additionnel unique à l’égard du crédit pour la TPS/TVH, l’augmentation temporaire de sommes au titre de l’Allocation canadienne pour enfants, une réduction de 25 % du montant minimal requis pour les retraits des fonds enregistrés de revenu de retraite et le versement de la Prestation canadienne d’urgence.
En avril dernier, nous avons appuyé les projets de loi et visant respectivement à bonifier la subvention salariale et à instaurer la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. En juillet, nous avons appuyé le projet de loi visant à prolonger la subvention salariale. En septembre, c’était le projet de loi visant la prolongation de la PCU et la création de la Prestation canadienne de la relance économique et de la Prestation canadienne de la relance économique pour les proches aidants. En novembre, nous avons eu le projet de loi créant la subvention d’urgence pour le loyer et prolongeant la subvention salariale.
Les conservateurs ont toujours été présents pour soutenir les Canadiens. Ce avec quoi nous ne sommes pas d’accord, en revanche, c’est le mépris flagrant du gouvernement libéral à l’égard du processus parlementaire, son manque de respect pour la démocratie canadienne et sa très mauvaise gestion du programme législatif de la Chambre pour que nous puissions voir plus loin que la pandémie.
Il y a deux jours, le député de , qui est le secrétaire parlementaire de la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, s’est présenté devant le comité des ressources humaines et a déposé une motion de fond contraignante en vue d’une étude préalable du projet de loi . Ni le texte de la motion ni son intention n’ont été communiqués à l’avance. Il n’a pas tenu compte des efforts proactifs de ma collègue, la députée de , qui avait communiqué avec lui dès le dépôt du projet de loi C-24 à la Chambre.
L’échéance à la fin du mois, que les libéraux essaient tant bien que mal de respecter, n’est pas une surprise pour eux. Pour bien montrer encore une fois l’absence de coordination au sein du gouvernement, la députée de a dû demander au député de de téléphoner à son leader à la Chambre pendant la séance en comité parce que la motion qu’il essayait de faire adopter à toute vapeur n’était plus nécessaire. Nous étions parvenus à une entente malgré ses efforts maladroits.
La collaboration entre les partis est plus que possible. On peut imaginer tout le temps que le secrétaire parlementaire aurait pu gagner s’il avait au moins essayé de participer à ce processus avec les membres du comité.
Les libéraux adorent se plaindre du fait que l’opposition retarde l’adoption d’un projet de loi important. Pourtant, en mars 2021, nous sommes ici à débattre de modifications qui doivent être apportées à une loi adoptée en septembre 2020. Les libéraux savaient depuis des mois que les prestations allaient arriver à échéance, mais ils ont attendu à la dernière minute pour réagir. Ils ont raté à maintes reprises la cible en ce qui concerne les mesures législatives de soutien d’urgence, laissant pour compte des milliers de Canadiens.
Un élément clé de ce projet de loi consiste à corriger les lacunes invraisemblables de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique. En raison du mépris des libéraux pour le processus parlementaire et de leur inaptitude en matière de rédaction législative, ils ont créé une échappatoire qui permet aux personnes en voyage d’agrément à l’étranger de recevoir la prestation pendant leur quarantaine. C’est tout simplement aberrant. La prestation devait être destinée aux personnes qui doivent s’absenter du travail en raison de la COVID-19, et non à subventionner la période de quarantaine des personnes parties en voyage d’agrément à l’étranger en faisant fi des consignes. Cet oubli est directement attribuable au fait que le gouvernement a précipité l’adoption de projets de loi au Parlement en raison de sa prorogation. Il est scandaleux que les libéraux aient attendu des mois pour corriger leur erreur.
Si le gouvernement avait essayé de faire preuve de la transparence à laquelle il aspire, il nous aurait évité bien des maux de tête. Par exemple, si les libéraux avaient déposé un budget fédéral au début de mars, le problème aurait été entièrement réglé. Le gouvernement a même créé un précédent en incluant des mises à jour de l’assurance-emploi dans les lois budgétaires fédérales. En 2018, le gouvernement a proposé que des modifications soient apportées à la Loi sur l’assurance-emploi afin de mettre en œuvre un certain nombre de réformes liées à la prolongation des prestations parentales.
Cela fait 723 jours qu’il n’y a pas eu de budget fédéral. Il s’agit de la plus longue période sans budget de l’histoire du Canada.
Même en mettant de côté nos différends, nous ne pouvons pas laisser tomber le fait que le directeur parlementaire du budget, qui est non partisan, a reproché à maintes reprises au gouvernement son manque de transparence financière. Dans un rapport qu’il a publié le 4 novembre 2020 sur le budget supplémentaire des dépenses (B), nous avons appris que le ministère des Finances qui, sous la direction de Bill Morneau, présentait des mises à jour bihebdomadaires au comité des finances au cours du premier mois de la pandémie de COVID-19, a cessé de fournir cette information après la prorogation du Parlement et la démission de M. Morneau. Nous parlons de dizaines de milliards de dollars de fonds publics qui sont dépensés dans le contexte des interventions liées à la COVID, sans que le gouvernement révèle vraiment où va cet argent.
Dans le même rapport du 4 novembre, le directeur parlementaire du budget souligne que, comme parlementaires, nous avons été tenus dans l’ignorance et que notre rôle a été entravé par le gouvernement. Comme on peut le lire dans le rapport, « [b]ien que le nombre total de ces mesures soit considérable » — quelque 79,2 milliards de dollars, dont 91,5 % en dépenses liées à la COVID —, « la quantité d’informations mises à la disposition du public aux fins de suivi des dépenses est insuffisante, empêchant ainsi les parlementaires de mener à bien leur rôle essentiel quant à la supervision des dépenses gouvernementales et la reddition de comptes du gouvernement ».
Il n’y a pas de liste publique de toutes les dépenses pour les mesures liées à la COVID-19. Il n’y a pas d’uniformité dans les rapports sur la mise en œuvre de ces mesures. De moins en moins d’information est fournie de façon transparente aux parlementaires et au directeur parlementaire du budget. La seule façon dont le gouvernement pourrait garder ses finances encore plus secrètes, c’est en mettant des bandeaux sur les yeux de tous les députés.
Toutefois, il faut reconnaître que le gouvernement a fait des efforts pour fournir des renseignements financiers supplémentaires. Comme le directeur parlementaire du budget l’a fait remarquer dans son rapport du 24 février 2021 sur le budget supplémentaire des dépenses (C), « [p]armi les améliorations notables, on peut mentionner une liste complète des projets de loi présentés au Parlement en vue d’autoriser des dépenses pour les mesures liées à la COVID-19 » — de l’information que n’importe qui peut trouver sur LEGISinfo —, « ainsi qu’un tableau de rapprochement entre l’Énoncé économique de l’automne 2020 et les documents budgétaires ». Pourtant, comme le directeur parlementaire du budget nous l’a rappelé en février, « [...] des préoccupations existent toujours en ce qui a trait à la fréquence à laquelle le gouvernement fournit une liste à jour des mesures liées à la COVID-19 dans un document central [...] de même qu’en ce qui concerne le manque de cohérence dans l’approche utilisée pour rendre publiques les données réelles sur les dépenses associées à la COVID-19 ».
Ce sont de petits pas, mais le gouvernement doit faire davantage en matière de transparence financière. En tant que parlementaires, nous comptons sur le gouvernement pour nous fournir des renseignements exacts et à jour sur les finances fédérales. Nous ne pouvons demander des comptes au gouvernement quant aux dépenses qu’il choisit de faire s’il ne nous respecte pas suffisamment pour nous fournir l’information nécessaire pour nous permettre, à moi et à tous mes collègues, de faire notre travail efficacement.
Aujourd'hui, l'opposition doit encore une fois rattraper les erreurs du gouvernement. En procédant comme il le fait, le gouvernement manque de respect envers les parlementaires que nous sommes, cette vénérable institution que nous servons et les contribuables canadiens, puisque nous gérons les fonds publics.
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Monsieur le Président, c’est toujours un réel plaisir de prendre la parole ici à la Chambre, à distance pour l’instant, et de représenter les gens formidables de ma circonscription, Vaughan—Woodbridge.
Je reconnais que je m’adresse à vous depuis le territoire traditionnel des peuples wendat, anishinabe et haudenausanee. Je vais partager mon temps avec l’éminent député de .
Nous savons tous que les choses s’améliorent et, à mesure qu’elles continuent de s’améliorer, nous pouvons continuer d'aider les Canadiens, y compris les nombreux citoyens qui subissent encore les répercussions de la COVID-19 dans ma circonscription. Le projet de loi , dont nous sommes saisis, garantirait que les Canadiens continuent de recevoir le soutien dont ils ont besoin pour traverser la pandémie. Les modifications proposées à la Loi sur l’assurance-emploi, à la Loi sur les prestations canadiennes de relance économique et à la Loi sur les douanes s'inscrivent dans le prolongement du travail que nous faisons déjà depuis le début. J’aimerais profiter de mon temps de parole aujourd’hui pour souligner ce que nous avons réalisé.
Il ne fait aucun doute que la dernière année a été difficile pour de nombreux travailleurs au Canada. L’emploi est passé du niveau le plus élevé jamais enregistré au début de 2020 à son plus bas niveau, et même si des investissements fédéraux sans précédent ont aidé à récupérer une bonne partie de ces emplois, de nouvelles vagues du virus et les mesures de santé publique qui ont suivi, comme les confinements, ont entraîné d’autres pertes.
Durant cette année difficile, nos programmes ont soutenu les travailleurs canadiens et leurs familles. Avec la coopération de tous les députés de la Chambre, nous avons suspendu les intérêts sur les prêts étudiants et créé la Prestation canadienne d’urgence. Grâce à la PCU, nous avons pu, dans les semaines suivant le premier confinement, fournir un soutien à plus de 8 millions de travailleurs canadiens dans une période de grande difficulté et d’incertitude. Nous avons ensuite rapidement créé la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants, après avoir constaté que les étudiants avaient de la difficulté à obtenir des emplois d’été et des occasions de formation. Nous avons versé des paiements aux aînés, aux familles et aux personnes handicapées et nous avons fourni un soutien supplémentaire aux organismes de bienfaisance.
En septembre, nous avons entamé une transition vers un programme d’assurance-emploi simplifié pour la plupart des travailleurs qui avaient encore besoin du soutien de la PCU. Les travailleurs qui n’étaient pas admissibles aux prestations d’assurance-emploi peuvent bénéficier de prestations de relance économique, notamment la Prestation canadienne de la relance économique, la Prestation canadienne de la relance économique pour les proches aidants et la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique.
Le projet de loi dont nous sommes saisis portant sur le programme d’assurance-emploi, je vais consacrer une partie de mon temps de parole aux changements apportés à ce programme l’été dernier. Nous avons apporté ces changements en prenant des arrêtés d’urgence pour que plus de Canadiens aient les heures nécessaires pour être admissibles aux prestations d’assurance-emploi. Aujourd’hui, le programme d’assurance-emploi accorde aux demandeurs un crédit ponctuel de 300 heures de prestations régulières et 480 heures de prestations spéciales. Cela permet aux travailleurs de présenter une demande de prestations d'assurance-emploi avec seulement 120 heures assurables, et ce dans tout le Canada. Cette dernière mesure était rétroactive au 15 mars 2020 pour les prestations parentales et de maternité, ce qui veut dire que les parents qui venaient d’avoir un bébé ou d’adopter un enfant et qui cherchaient à passer rapidement de la PCU aux prestations parentales ou de maternité ont pu demander ces prestations rétroactivement.
Ensuite, nous avons fixé à 13,1 % le taux de chômage minimum pour toutes les régions économiques de l’assurance-emploi. Celles où le taux était supérieur à 13,1 % ont gardé le taux plus élevé. Cela a garanti aux travailleurs admissibles au moins 26 semaines de prestations d’assurance-emploi régulières.
La troisième mesure que nous avons prise relativement au programme d’assurance-emploi a été le gel du taux de cotisation pendant deux ans, ce qui aide autant les employés que les employeurs, surtout dans les petites entreprises.
Le moment est venu de repenser le régime d’assurance-emploi de manière à tenir compte de la façon dont les Canadiens travaillent maintenant et à mieux les soutenir, pas seulement aujourd’hui, mais par la suite. À présent, le gouvernement cherche à dialoguer avec les principales parties intéressées sur les options en ce qui concerne des changements permanents au régime, mais en attendant, nous devons continuer de prendre des mesures concrètes pour les Canadiens, et c’est ce que ferait le projet de loi .
Une deuxième vague pandémique, des mesures sanitaires plus strictes et l’apparition de nouveaux variants, tout cela contribue au climat d’incertitude actuel. Le projet de loi vise à faire en sorte que, dans tout le pays, les Canadiens dont l’emploi est touché par la COVID-19 continuent de recevoir de l’aide. S’il est adopté, les Canadiens recevront une aide supplémentaire pendant cette période difficile. Avec le projet de loi à l’étude aujourd’hui, nous augmenterons le nombre de semaines de prestations d’assurance-emploi disponibles pour le porter à un maximum de 50 semaines pour les demandes de prestations présentées entre le 27 septembre 2020 et le 25 septembre 2021. De plus, les travailleurs indépendants qui se sont inscrits au régime d'assurance-emploi pour avoir accès aux prestations spéciales le pourront avec un seuil de revenu de 5 000 $ pour 2020, contre 7 555 $ auparavant. Ce changement s'appliquera rétroactivement aux demandes établies à partir du 3 janvier 2021 et jusqu'au 25 septembre 2021.
Dans le cadre du projet de loi, tous les voyageurs internationaux qui doivent se mettre en quarantaine ou s’isoler à leur retour au Canada, y compris les personnes qui reviennent de vacances, ne seront admissibles à aucune aide de quelque prestation de relance du Canada que ce soit pendant la période de quarantaine ou d’isolement obligatoire. Ces changements seront rétroactifs au 2 octobre 2020.
Tel qu’annoncé le 19 février 2021, nous avons l’intention, parallèlement à cette législation, de proposer des modifications réglementaires pour faire passer de 26 à 38 le nombre de semaines disponibles en vertu de la Prestation canadienne de relance économique et de la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants. De la même manière, nous pourrions également faire passer de deux à quatre le nombre maximum de semaines en vertu de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique.
Afin de s’assurer que les employés du secteur privé sous réglementation fédérale peuvent avoir accès aux semaines additionnelles proposées pour la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants et la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique sans risquer de perdre leur emploi, la durée maximale du congé lié à la COVID-19 en vertu du Code canadien du travail serait également prolongée par des règlements.
En conclusion, la pandémie n’est pas terminée. Les vaccins sont là et arrivent chaque jour en plus grand nombre. Huit millions de doses seront disponibles d’ici la fin mars et il y en aura des dizaines de millions d’ici la fin juin. D’ici la fin septembre, il y aura suffisamment de doses de vaccins pour tous les Canadiens.
Nous devons continuer de soutenir les travailleurs canadiens et leurs familles pendant cette période très difficile. Ce projet de loi nous permettrait de faire exactement cela.