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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
En tant que député de Sackville—Preston—Chezzetcook, je suis très heureux de parler du budget de 2021.
Le budget vise à terminer la lutte contre la COVID-19. Il vise également à créer des emplois et à rebâtir en mieux. Cependant, nous devons comprendre que la COVID-19 a touché les gens de différentes manières. Elle a touché de façon disproportionnée les travailleurs à faible revenu, les jeunes, les femmes, les Canadiens racialisés et certains secteurs commerciaux. Nous en avons tenu compte au moment d'élaborer le budget de 2021.
Le budget prévoit des augmentations dans certains secteurs clés de la Nouvelle-Écosse pour soutenir les collectivités. Par exemple, il prévoit des augmentations des paiements de péréquation et du Transfert canadien en matière de santé, qui est si important. Comme les députés le savent, les soins de santé sont la priorité des Néo-Écossais, tout comme le Transfert canadien en matière de programmes sociaux.
Nous avons affecté 19 milliards de dollars à l'Accord sur la relance sécuritaire, sans oublier le Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, dans le cadre duquel j'ai parlé, la semaine dernière, d'espaces extérieurs ouverts à l'intention des élèves. Nous avons aussi investi des sommes dans le Fonds de soutien aux travailleurs essentiels. À cela s'ajoutent 500 millions de dollars destinés à l'infrastructure communautaire, un investissement qui stimulera les projets locaux, créera des emplois locaux et améliorera la qualité de vie des Néo-Écossais et de tous les Canadiens. Mentionnons aussi les sommes consacrées au tourisme et, dans le secteur des pêches, aux ports pour petits bateaux.
La prestation de maladie de l'assurance-emploi est un enjeu important pour lequel nous militons depuis déjà plusieurs années et auquel mon collègue le député de a consacré un projet de loi d'initiative parlementaire. Comme nous savons que la durée actuelle de 15 semaines est insuffisante, le budget prolonge la durée de la prestation à 26 semaines. Ainsi, 169 000 Canadiens auront plus de souplesse pour leur rétablissement et leur retour au travail. Comme le dit la Société canadienne du cancer, « le budget fédéral de 2021 prolonge la prestation de maladie de l'assurance-emploi, un changement nécessaire qui aidera les personnes aux prises avec le fardeau financier associé à un diagnostic de cancer ».
J'aimerais parler de la question très importante de l'investissement essentiel et sans précédent dans les services de garde d'enfant. Comme les députés le savent, j'étais éducateur auparavant et je sais à quel point l'éducation préscolaire est importante pour les Canadiens. Cet investissement historique stimulera la croissance de notre économie en augmentant la participation des femmes à la population active. En plus d'assurer de bons soins pour les jeunes enfants, ce plan contribuera à réduire les frais que paient les parents pour faire garder leurs enfants. La réduction devrait atteindre 50 % d'ici 2022, avec l'objectif ultime de fixer les coûts à 10 $ par jour en moyenne d'ici 2026. La Fédération du travail de la Nouvelle-Écosse a affirmé que « [l]a mesure prévoyant des services de garde d'enfants à 10 $ par jour dans le budget fédéral constitue une grande victoire pour les syndicats. » Cela représente un investissement colossal. Cela constitue un grand progrès pour notre pays.
Je veux aussi parler des investissements pour les aînés. Nous savons que les aînés ont été durement touchés depuis le début de la pandémie et qu'ils vivent de l'isolement. Nous avons constaté des lacunes dans les soins de longue durée, et nous avons perdu beaucoup de nos aînés qui résidaient dans les établissements qui offrent ce type de soins. Le gouvernement investira 3 milliards de dollars pour établir des normes en matière de soins de santé de longue durée et pour les faire respecter de manière permanente, ce qui est extrêmement important. Nous irons de l'avant dans ce dossier.
Avant le dépôt du budget, le gouvernement s'était engagé à bonifier la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les Canadiens âgés de 75 ans ou plus. Un premier montant de 500 $ sera versé au mois d'août. Dès la prochaine année, ils bénéficieront d'une augmentation de 10 % de leur pension de vieillesse. Ces investissements sont essentiels pour nos aînés et ils aideront 3,3 millions d'aînés qui recevront chacun un montant additionnel de 766 $.
En tant que secrétaire parlementaire du ministre des Anciens Combattants, je peux dire qu'il y a aussi eu de gros investissements pour aider les anciens combattants. Nous avons investi 192 millions de dollars pour résorber l'arriéré des demandes de prestations d'invalidité. Nous avons aussi investi 20 millions de dollars dans le volet de la lutte contre la COVID-19 pour aider les organismes d'aide aux anciens combattants. Cependant, en 2021, il y aura encore plus d'investissements pour les anciens combattants. Nous investirons 50 millions de dollars sur trois ans pour bonifier le Fonds pour le bien-être des vétérans et de leur famille. Cela vient s'ajouter aux 3 millions de dollars déjà versés au Fonds chaque année, alors ce sera en fait 8 millions de dollars par année pour les trois prochaines années. Les organismes et les particuliers qui aident les anciens combattants et leurs familles pourront faire une demande pour obtenir une subvention du Fonds. Voici ce qu'en dit VETS Canada: « En tant qu'anciens bénéficiaires du Fonds pour le bien-être des vétérans et de leur famille, nous sommes bien placés pour connaître l'importance de cet investissement. »
Nous avons aussi investi 140 millions de dollars sur cinq ans pour aider ceux qui souffrent de stress post-traumatique, de dépression ou d'un trouble anxieux. En attendant de recevoir leurs prestations d'invalidité, ils auront accès à des services de soutien en santé mentale. Enfin, l'itinérance chez les anciens combattants est un problème extrêmement grave. Nous avons investi 45 millions de dollars dans un projet pilote visant à soutenir les anciens combattants au moyen de suppléments au loyer et de toute une gamme de services complets, comme des services de consultation, de traitement des dépendances et d'aide à la recherche d'emploi.
Nous avons de nouveau investi pour aider les jeunes Canadiens. L'Alliance canadienne des associations étudiantes a déclaré ceci: « Ces mesures apporteront un soutien important aux étudiantes et aux étudiants de partout au Canada qui ont été particulièrement touchés par la pandémie de la COVID-19. Nous nous réjouissons des investissements dans les bourses étudiantes canadiennes, de la suspension des intérêts sur les prêts d'études, de la création d'emplois étudiants et plus encore. Cela démontre que le gouvernement du Canada est à l'écoute des besoins et des inquiétudes de la communauté étudiante [pendant cette pandémie]. »
En ce qui concerne les petites et moyennes entreprises, nous voulons prolonger des mesures efficaces comme la Subvention salariale d'urgence du Canada, la subvention pour le loyer et le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Ce sont des investissements majeurs que nous allons maintenir. Nous allons aussi réduire les frais de transaction par carte de crédit. Nous en parlons depuis des années, et nous allons maintenant de l'avant. Nous allons réduire les frais d'interchange pour les commerçants et veiller à ce que les petites entreprises puissent bénéficier de prix semblables à ceux accordés aux grandes entreprises.
Pour ce qui est de l'économie verte, en poursuivant dans la voie de l'énoncé économique de l'automne, nous aiderons les propriétaires à effectuer des rénovations résidentielles au moyen de prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $. Cela pourrait donner lieu à des investissements visant à remplacer des systèmes de chauffage à faible rendement par des chaudières à haut rendement et des thermopompes à haut rendement, entre autres. Nous allons aussi faire un investissement de 5 milliards de dollars sur sept ans dans l'accélérateur net zéro pour appuyer notre plan de lutte contre les changements climatiques. Par ailleurs, nous sommes à la recherche de projets qui contribueront à réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre. De plus, le budget de 2021 propose de réduire de 50 % les taux d’imposition générale des entreprises et des fabricants. Il s'agit là de gros investissements.
En tant que député de Sackville—Preston—Chezzetcook, qui compte la plus ancienne communauté noire intergénérationnelle au Canada, je suis heureux que nous fassions de nouveau des investissements pour aider les communautés noires. Nous savons qu'elles ont été désavantagées par le passé et qu'elles continuent de l'être. Leurs ménages sont souvent à faible revenu, et nous devons continuer de les aider. Nous investissons 200 millions de dollars afin d'établir un nouveau Fonds de dotation philanthropique dirigé par les Noirs, ainsi que 100 millions de dollars pour appuyer le renforcement des capacités des organismes à but non lucratif dirigés par des Noirs. Ces investissements aideront nos communautés à aller de l'avant.
Je veux également parler de notre plan financier.
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Madame la Présidente, je tiens d'abord à souligner que je m'adresse à la Chambre des communes par vidéoconférence depuis mon domicile, à Toronto, qui se trouve sur le territoire traditionnel des Haudenosaunee, des Hurons-Wendats, des Anishinabes et, plus récemment, des Mississaugas de Credit.
Je veux souligner que j'interviens au sujet du budget de 2021, qui est un budget historique qui a été déposé de manière historique par la toute première femme nommée .
C'est tout un budget. Il couvre un grand nombre de domaines. Je me propose de passer en revue certains d'entre eux, mais pas tous, car il en contient tant.
Je vais reprendre le débat là où mon collègue de la Nouvelle-Écosse vient de s'arrêter, c'est-à-dire sur le sujet de l'environnement. En tant que gouvernement et en tant que parti, nous sommes conscients que les changements climatiques sont réels. Depuis le début de notre mandat, il y a près de six ans, nous prenons des mesures sérieuses pour lutter contre les changements climatiques.
Jusqu'à présent, nous avons investi près de 60 milliards de dollars, ce à quoi on ajoute un autre montant dans le présent budget. Grâce au budget nous nous engagerons dans une voie qui nous permettra d'enregistrer une baisse des émissions de gaz à effet de serre pouvant atteindre 36 % par rapport au niveau de 2005. Je mentionne ce nombre d'emblée, car nous entendons beaucoup de critiques, parfois des critiques très constructives, de la part des députés de l'opposition, entre autres, selon lesquelles nous devrions fixer des objectifs plus ambitieux, en particulier plus ambitieux que ceux du gouvernement Harper auquel nous avons succédé. Nous avons fait cela en fixant des objectifs d'environ 32 % en décembre dernier et nous traçons maintenant la voie pour enregistrer une réduction de 36 % des émissions et atteindre la cible de zéro émission nette d'ici 2050, ce qui est crucial.
Nous faisons cela en investissant davantage. Un montant de 15 milliards de dollars d'argent frais a été alloué à la fin de décembre 2020. Dans le budget le plus récent, un montant additionnel de 17,6 milliards de dollars est consacré à la relance verte. Je veux souligner un élément en particulier, l'accélérateur net zéro, qui aidera les compagnies à investir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En décembre dernier, la et le ont annoncé qu'ils s'engageaient à verser 3 milliards de dollars pour l'accélérateur, montant auquel s'ajoutent les 5 milliards de dollars annoncés dans le budget.
De plus, le budget prévoit aussi des fonds pour nous aider à réaliser nos objectifs de 25 % en matière de conservation des terres et des mers d'ici 2025.
Il ne s'agit là que des mesures environnementales.
Pour réaffirmer notre engagement à faire augmenter la tarification de la pollution par le carbone, le budget mentionne aussi les paiements de l’Incitatif à agir pour le climat, qui continueront à être versés aux Canadiens, mais qui passeront d’un crédit remboursable demandé chaque année à des paiements trimestriels, ce qui est très important à souligner, étant donné que l'idée brillante de l'opposition officielle pour lutter contre les changements climatiques est d'éliminer de tels remboursements.
Le prochain point est le logement. Je commence par ces deux points parce que je représente les habitants de Parkdale—High Park, qui me parlent tout le temps de politiques progressistes concernant des questions qui les touchent et qui touchent cette partie de Toronto. Le climat et le logement sont les principaux sujets abordés dans presque toutes les conversations que j'ai avec mes concitoyens. Je suis heureux de dire que le budget répond non seulement aux préoccupations environnementales de mes concitoyens, que j'ai soulevées auprès de la et du , mais aussi à celles en matière de logement.
Comment le budget répond-il à ces préoccupations? Nous planifions d'investir 2,5 milliards de dollars de plus dans le logement. Que représente la somme de 2,5 milliards de dollars? C'est 1,5 milliard de dollars consacrés à l'Initiative pour la création rapide de logements. Cette initiative a connu un véritable succès d'un bout à l'autre du pays, surtout dans la ville de Toronto, parce qu'elle nous permet de bâtir des logements, et à le faire rapidement, pour remédier à la pénurie de logements abordables dans des villes comme la mienne. En raison de ce succès retentissant au cours des derniers mois, nous avons décidé d'y investir la somme additionnelle de 1,5 milliard de dollars, ce qui nous permettra de bâtir 4 500 nouvelles unités de logement, dont 25 % seront destinés aux femmes, un élément très important de l'initiative. De plus, la somme de 600 millions de dollars sera consacrée au Fonds d'innovation pour le logement abordable, ce qui portera le total de nouveaux logements à plus de 30 000. L'Allocation canadienne pour le logement sera quant à elle bonifiée de 300 millions de dollars pour augmenter, entre autres, l'aide financière directe pour les femmes et les enfants qui fuient la violence.
Ce sont toutes des initiatives essentielles, autant pour les habitants de Parkdale—High Park que pour l'ensemble de la population canadienne. Ces initiatives devraient être sur la liste des priorités de tous les députés.
Au total, 1,3 milliard de dollars seront réaffectés afin d'accélérer la construction, l'entretien et la réparation de logements. Dorénavant, les propriétés vacantes qui appartiennent à des non-Canadiens ou à des non-résidents seront imposées. Si j'en parle maintenant, c'est parce qu'il est question d'habitation en général, mais aussi parce que j'ai très souvent entendu les députés qui ont pris part au débat d'aujourd'hui dire qu'il n'y a pas suffisamment de mesures qui s'adressent aux personnes qui ont la chance de vivre dans le luxe, les bien nantis et les riches, quoi. Je tenais donc à parler de cette mesure, puisque c'est exactement ce qu'elle fait.
La COVID a exacerbé un autre phénomène. Nous sommes en effet nombreux à travailler de la maison ces temps-ci, et cette tendance risque de se poursuivre après la pandémie. Il y a donc énormément de bureaux qui se sont libérés dans les villes comme la mienne, Toronto. Le budget propose donc de faciliter la transformation de certains de ces bureaux en logements abordables.
Je vais maintenant m'intéresser à la politique phare du budget, une politique que la a d'ailleurs très clairement présentée comme telle. La ministre a indiqué que la garde des enfants est devenue une question de premier plan. Je le dis en sachant fort bien que je suis de sexe masculin et de ceux à qui la pandémie a subitement fait prendre conscience qu'il s'agit là d'une priorité. Mes enfants sont à la maison en ce moment même. Ils sont à environ 15 pieds de moi, en train de suivre leurs cours en ligne, etc. Les 15 derniers mois n'ont pas été faciles pour les hommes comme moi, et c'est une bonne chose, car nous avons été sensibilisés à l'importance de répondre aux revendications visant les services de garde.
Ces revendications existent depuis 50 ans, c'est vrai. La l'a bien dit, mais elle a aussi indiqué très clairement que ce n'est pas une politique qui touche uniquement les femmes, c'est une politique économique. C'est une politique en matière d'infrastructure qui n'a rien à voir avec la construction de routes ou de systèmes de transport. En misant sur les services de garde, nous allons libérer un potentiel économique. Ce potentiel, ce sont les quelque 250 000 femmes, car ce sont encore elles qui s'occupent principalement des enfants, qui pourront, grâce à leur libération et leur émancipation, participer beaucoup plus pleinement à l'économie. C'est un chiffre incroyable auquel s'en ajoute un autre, soit les 30 milliards de dollars que nous octroierons pour que cette mesure se concrétise.
Des détracteurs font valoir que les libéraux avaient déjà pris cet engagement et qu'il n'a pas porté fruit. Or, une telle somme d'argent n'a jamais été allouée à ce dossier. Je rappelle aussi à mes collègues que les libéraux ont bien failli y arriver vers 2005, sous la direction de Paul Martin et Ken Dryden. Ce gouvernement minoritaire a malheureusement vu son plan universel pour la garde d'enfants rejeté, ce qui nous a menés à neuf ans sous les conservateurs de Stephen Harper. J'ai bon espoir que l'histoire ne se répétera pas et que l'actuel gouvernement minoritaire parviendra à atteindre cet important objectif.
Que signifierait une telle avancée? Les frais de garde seraient réduits de 50 % dès la fin de l'année prochaine, et ils s'établiraient à exactement 10 $ par jour d'ici 2025.
Au cours des deux prochaines minutes, je veux passer en revue une partie des propositions qui ciblent le racisme systémique et la discrimination systémique, un sujet qui me tient à cœur en tant que personne de couleur et en tant que défenseur des droits de la personne et de l'égalité. Le budget apporterait des changements transformateurs pour les entrepreneurs noirs, les propriétaires d'entreprise noirs et les Autochtones qui souhaitent un engagement plus ferme envers la réconciliation, en plus de remédier à la surreprésentation. Le budget permettrait de donner suite à ces engagements sur des questions qui ont été mises en évidence pendant la pandémie.
J'aimerais parler de quelques autres initiatives. Il y a plus d'argent prévu dans le budget, environ 26 millions de dollars, pour maintenir l'aide juridique aux demandeurs d’asile en matière d’immigration et de réfugiés, souvent des personnes de couleur. Il y a 21 millions de dollars pour une initiative de soutien juridique propre aux communautés racisées qui permettra aux Canadiens concernés d'obtenir des informations de nature juridique. Il y a de la diversité dans les possibilités d'approvisionnement, ce qui est du jamais vu dans un budget jusqu'à maintenant. Je voudrais féliciter le député de pour tout le travail qu'il a accompli dans ce dossier et la qui a soutenu l'idée selon laquelle nous ciblerions les mesures d'approvisionnement qui aident les entreprises dirigées par des Autochtones ou des Noirs, ce qui est essentiel. Il y a de l'argent pour les données désagrégées, pour que nous comprenions bien la nature du problème, et il y a 74 millions de dollars pour élaborer une stratégie de justice autochtone.
Je ne peux pas aborder toutes les mesures dont je voulais parler, mais il y a beaucoup d'aides pour un certain nombre de secteurs de l'économie qui en ont besoin: les travailleurs à faible revenu, les petites entreprises, les personnes qui travaillent dans le domaine des arts et de la culture — il y en a beaucoup dans ma circonscription. Ce sont des programmes auxquels je crois. Ils coûteront de l'argent, mais c'est le moment d'investir dans les Canadiens et d'investir dans la reconstruction. À la question de savoir si nous pouvons nous le permettre, je réponds très fermement que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas le faire.
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Madame la Présidente, aujourd'hui je vais partager mon temps de parole avec l'honorable député de Carleton.
[Traduction]
Avant de me lancer dans un vrai discours, je tiens à aborder les notions de base, parce qu'on les oublie parfois. Dans le budget présenté hier, par exemple, beaucoup de ces notions de base brillent par leur absence. Commençons par définir le mot « budget ».
Un budget est une estimation des revenus et des dépenses pour une période future déterminée. Il est généralement compilé et réévalué périodiquement. Établir un budget est une activité importante, puisqu'elle permet de gérer les dépenses, de parer aux imprévus et d'avoir les moyens de faire des achats importants sans s'endetter. Faire le suivi de nos revenus et de nos dépenses ne devrait pas être une corvée. Cela n'exige pas d'être bon en mathématiques et ne veut pas dire qu'il sera impossible d'acheter ce que nous désirons. C'est simplement une façon de savoir où va notre argent et de mieux contrôler nos finances. En plus de servir à affecter des ressources, un budget peut nous aider à fixer des objectifs, à évaluer les résultats et à planifier pour les imprévus.
Il y a déficit budgétaire quand les dépenses dépassent les revenus. C'est un indicateur de la santé financière d'un pays. Le cumul des déficits forme la dette nationale. Si on est en situation de déficit budgétaire, c'est que les dépenses courantes dépassent le total des revenus provenant des activités courantes. Une nation qui souhaite corriger cette situation de déficit peut devoir réduire certaines dépenses, augmenter les activités produisant des revenus, ou combiner ces deux méthodes. Notons aussi que des événements ou des politiques imprévus peuvent entraîner un déficit budgétaire.
L'un des principaux dangers liés au déficit budgétaire, c'est l'inflation, c'est-à-dire la hausse constante des prix. Les déficits budgétaires à répétition peuvent mener au maintien de politiques monétaires inflationnistes pendant nombre d'années. Un pays peut imprimer de l'argent supplémentaire afin de couvrir les paiements pour le remboursement de la dette, notamment en émettant des titres comme des bons du Trésor et des obligations. Cela fait partie des mécanismes accessibles pour faire des paiements, mais cela risque d'entraîner une dévaluation de la monnaie du pays, ce qui peut entraîner une hyperinflation.
Pourquoi les gouvernements font-ils des déficits? Quand on prévoit faire un déficit budgétaire aussi important, c'est pour deux raisons: la tolérance des contribuables et des institutions financières qui assument le risque et l'idée de ne pas avoir à rembourser les sommes liées aux mécanismes de soutien temporaires. Dans les faits, en période préélectorale, le gouvernement fédéral ne veut pas retirer le plat de bonbons, mais il y aura assurément un prix à payer pour cette générosité.
La dette nationale, c'est tout simplement le montant net des déficits accumulés chaque année par le gouvernement fédéral. C'est la somme totale que le gouvernement fédéral doit rembourser à ses créanciers, et cette somme est passée de 700 milliards de dollars il y a deux ans à environ 1,2 billion de dollars à l'heure actuelle.
Le ratio de la dette par rapport au PIB est le niveau d'endettement d'un pays par rapport à son niveau d'activité économique. C'est un indicateur insignifiant qui a été mis en place alors que les banques centrales du monde ne trouvaient plus les moyens nécessaires pour équilibrer les budgets nationaux. La notion de dette nationale permanente, soit l'idée de devoir verser des fonds publics à des institutions de façon permanente, a fini par être adoptée par les institutions bancaires du monde entier, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. Ce concept a bouleversé l'approche keynésienne, selon laquelle les gouvernements devraient dépenser pendant les périodes difficiles et rembourser les dépenses pendant les bonnes périodes afin de maintenir un équilibre entre le marché du travail et les prix dans une société.
C'était aussi une façon de comparer un mauvais régime financier à un autre mauvais régime financier, c'est-à-dire un moyen pour dire qu'un pays est en mauvaise posture, mais pas autant qu'un autre pays si on tient compte du PIB, ce qui est ridicule, puisque toutes les économies nationales et les structures démocratiques et financières sont différentes.
[Français]
Cette stratégie peut se résumer par le proverbe qui dit que, quand on se regarde, on se désole, mais que, quand on se compare, on se console.
[Traduction]
Les entreprises ont un ratio dette-revenus, ce qui est à peu près l'équivalent. En revanche, les entreprises créent de la valeur pour leurs actionnaires en équilibrant le risque, par rapport aux dettes et au paiement des intérêts, et le rendement. De plus, les entreprises peuvent comptabiliser leur endettement avant de calculer leurs impôts, c'est-à-dire la somme qu'elles doivent verser au gouvernement en fonction de leurs profits.
Les gouvernements paient-ils des impôts et peuvent-ils bénéficier du fait d'avoir une dette à leur bilan? Non. Ce n'est qu'un fardeau qui est transféré des contribuables d'aujourd'hui à ceux de demain, ou selon l'approche du gouvernement libéral, lorsque les choses iront vraiment mal dans le futur et qu'il y aura un énorme problème. Le risque est multiplié, et ce sont les futurs contribuables qui devront l'assumer.
Il y a un risque moral quand une partie prenante à un contrat prend des risques sans devoir en assumer les conséquences.
En ce qui concerne l'expression « rebâtir en mieux », ce n'est pas un slogan politique. Cela fait référence au « Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe », qui a été adopté lors de la Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe à Sendai, au Japon, en 2015. Cette définition est assez large pour couvrir toute situation de catastrophe. Nous devons rebâtir en mieux à la suite de la catastrophe, ce qui nous amène au budget présenté hier.
La bonne nouvelle, c'est que le déficit annuel du Canada prévu pour l'année dernière s'est amélioré de 35 milliards de dollars par rapport à l'énoncé économique de l'automne. Ces fonds supplémentaires sont en fait des recettes fiscales provenant d'entreprises qui ont rouvert leurs portes au milieu de la pandémie et de Canadiens qui sont retournés au travail pour payer l'impôt du gouvernement. La plupart de ces recettes proviennent des forces traditionnelles du Canada, soit les secteurs des mines, de l'énergie, de l'agriculture et de la fabrication, qui sont essentiels pour garder le reste du pays bien nourri, au chaud et solvable. Je suis certain que la devrait s'attribuer le mérite du million d'emplois qui ont été créés au Canada, étant donné que ce sont des résultats qui ont déjà été obtenus.
L'année dernière, le déficit du gouvernement fédéral était de 354 milliards de dollars, mais il engrange habituellement des recettes semblables. Par conséquent, au cours d'une année normale, le gouvernement dépense 2 $ pour chaque dollar gagné, mais il a dépensé encore plus d'argent au cours d'une année où il a vu ses recettes diminuer d'environ 8 % pour gérer les répercussions sanitaires et économiques d'une pandémie historique. Pour rebâtir en mieux et réinventer l'économie du Canada, ces slogans creux ne représentent rien d'autre que du chauvinisme politique.
Le déficit du Canada en 2019, qui s'élevait à 27 milliards de dollars dans une économie de 2,3 billions de dollars, représentait environ 8,3 % des recettes de l'État. En période de forte croissance, le Canada avait un excédent de dépenses de l'ordre de 8,3 % des recettes de l'État.
Voici les explications que le a fournies le 21 mars 2016 en ce qui concerne l'accumulation de déficits en période de forte croissance économique:
Monsieur le Président, les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas. C'est l'occasion d'investir dans notre avenir [...] C'est notre plan pour favoriser la croissance économique et aider la classe moyenne.
En revanche, dans l'annonce du budget de cette année, la a tenu les propos suivants:
La meilleure façon de payer nos dettes est de faire croître notre économie [...] Dans le contexte actuel où les taux d'intérêt sont faibles, non seulement nous pouvons nous permettre ces investissements, mais il serait peu judicieux de notre part de ne pas faire ces investissements.
Par « investissements », elle entend bien sûr les dépenses du gouvernement. Évidemment, les deux termes s'opposent, mais il est manifeste que ni le ni la ne comprennent la notion de risque financier. Visiblement, le gouvernement libéral justifiera le fait de dépenser l'argent des contribuables tant en période de croissance qu'en période difficile. On peut se demander alors quelles sont les périodes qui ne sont pas propices aux dépenses excessives de l'argent des contribuables.
Le budget présenté hier prévoit un déficit de 154,7 milliards de dollars pour l'exercice à venir. C'est près de 50 milliards de dollars de plus qu'a prévus l'énoncé économique de l'automne, malgré que les recettes de l'année dernière ont augmenté de 35 milliards de dollars depuis l'automne. Les dépenses prévues représentent une augmentation de 136 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, en plus des dépenses de 548 milliards de dollars prévues dans l'énoncé économique de l'automne. Comment peut-on justifier cela? Ces déficits s'accumulent continuellement pour donner un ratio dette-PIB de 50 %, alors le plan, ou la cible budgétaire, est de maintenir, pendant un certain temps, une dette canadienne qui équivaut à la moitié de l'économie. Est-ce là une cible budgétaire? Plus notre rendement économique s'améliore, plus nous aurons de dettes?
En finance, on dit que chaque prévision économique est mauvaise, dès le moment où elle est écrite, et avec raison. Les circonstances changent et le fait de s'en rapprocher grâce à la discipline et malgré des facteurs extérieurs imprévus, c'est ce qui assure le succès. Le budget ne contient rien de cela. Il n'y a aucune garantie de sécurité financière pour nos enfants. Le gouvernement multiplie les risques. Il nous incombe de laisser le pays en meilleur état que nous l'avons trouvé. Sur le plan financier et de bien d'autres façons, nous échouons.
Qu'est-ce qui est bien dans le budget?
La a parlé d'imposer les propriétaires étrangers de biens immobiliers vides au Canada. Cela fait partie de notre bulle immobilière canadienne, mais vise aussi une lacune des lois canadiennes sur le blanchiment d'argent, qui sont les moins sévères de celles de tous les pays du G7. Nous devons les resserrer.
Je suis heureux que la ministre des Finances ait donné suite à notre proposition d'instaurer un crédit d'impôt à l'investissement pour le captage, l'utilisation et le stockage du carbone, l'une des…
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Madame la Présidente, le test dure depuis quatre ans maintenant et les libéraux obtiennent F année après année.
Denys l'Ancien mérite un A pour sa créativité. Il a pris des drachmes et y a gravé le chiffre deux et, tout à coup, il a eu deux fois plus d'argent. Cependant, dans les faits, tous les travailleurs de sa cité-État gagnaient maintenant deux fois moins qu'avant, car tout coûte deux fois plus cher lorsqu'on double la quantité de monnaie en circulation.
La même chose s'est produite pendant les guerres napoléoniennes. La quantité d'argent dans la pièce de monnaie moyenne a été réduite de deux tiers sous le règne de Napoléon, car tous les empereurs et tous les rois essayaient de déprécier leur monnaie pour financer leurs guerres. Bien entendu, leurs peuples sont devenus beaucoup plus pauvres parce qu'ils ne pouvaient plus acheter autant de choses qu'avant avec leur argent.
L'exemple le plus récent et le plus frappant est celui de l'Allemagne immédiatement après la Première Guerre mondiale. Après la guerre, il y avait 10 fois plus de billets de banque en circulation qu'immédiatement avant la guerre. Il en a résulté une hyperinflation. Les gens avaient besoin d'une brouette pour transporter leur argent chez le boulanger afin d'acheter une seule miche de pain. Les gens qui allaient au bar pour boire une bière commandaient toutes leurs consommations de la soirée d'un coup, parce que s'ils attendaient même qu'une poignée d'heures, la bière aurait déjà augmenté de prix. C'était un bon investissement de tout de suite remplir sa table en arrivant au bar immédiatement après le travail, cela permettait d'économiser une fortune sur l'inflation.
On se fait dire qu'une telle inflation n'arrivera jamais ici et que c'est une vieille façon de penser de croire qu'imprimer de l'argent peut provoquer une inflation. Les députés devraient se rappeler que l'histoire ne se répète pas, sauf qu'elle se répète déjà.
Commençons par le prix des logements. De décembre 2019, soit le dernier mois avant que la COVID-19 commence à se propager au Canada, à mars 2021, le prix d'une maison moyenne est passé de 518 000 $ à 716 000 $. Il s'agit d'une augmentation de 38 %, ce qui est énorme, à un moment où l'économie a chuté de 120 milliards de dollars. L'économie a ralenti, mais le prix des logements, lui, a augmenté.
Le prix du bois d'œuvre a augmenté de 118 %. Voici ce que dit un entrepreneur: « C'est ridicule. Un montant de 2 pouces sur 4 pouces coûtait auparavant 3,50 $; il coûte maintenant 9,80 $. Une planche de contreplaqué OSB coûtait 12 $ il y a deux ans. Aujourd'hui, c'est 56 $ par planche. »
Voici ce qu'en a dit le Financial Post, pas plus tard qu'hier, dans un article intitulé « S'agissant de l'augmentation du coût de la vie, les banques centrales et le gouvernement ne sont plus en phase avec les gens ordinaires »: « Le dernier Rapport sur les prix alimentaires canadiens montre que le prix des aliments a augmenté de 2,7 % l'année dernière et que, cette année, on doit s'attendre à ce que le prix de la viande augmente de 4,5 % à 6,5 %, celui de la boulangerie, de 3,5 % à 5,5 %, et celui des légumes de 4,5 % à 6,5 %. » En ce qui a trait au prix de l'essence, il est passé de 78 ¢ le litre à 1,18 $ le litre.
Tous ces prix augmentent beaucoup plus que la cible de la Banque du Canada. D'ailleurs, il y a quelque chose d'intéressant à dire au sujet de la Banque du Canada. Lorsque j'ai interrogé il y a quelque temps le gouverneur de la Banque du Canada qui comparaissait devant le Comité des finances au sujet du taux d'inflation de base, il a répondu de ne pas s'en soucier, mais de surveiller uniquement l'indice des prix à la consommation. Eh, bien! Je peux prédire ceci aux députés: ce mois-ci, l'indice des prix à la consommation dépassera de loin la cible de 2 % et la Banque du Canada nous dira alors de ne pas nous préoccuper de cet indice, car elle se fonde uniquement sur le taux d'inflation de base. C'est toujours l'indicateur le plus bas qu'elle utilise.
Voici quelle est la conséquence de tous ces chiffres: quand le gouvernement imprime de l'argent, il augmente le prix de deux choses. La première, c'est le prix de ce que les riches possèdent. La seconde, c'est le prix de tout ce que le reste de la population achète. Si un millionnaire est propriétaire d'un manoir, il devient extrêmement riche, car sa demeure rapporte beaucoup plus d'argent que lui. Il n'a qu'à se bercer dans son salon et les dollars lui tombent dessus depuis le grenier. Cependant, pour le travailleur de la classe moyenne qui loue un logement pour avoir un toit au-dessus de sa tête, le prix du loyer augmente, le prix de la nourriture augmente et le prix de l'essence augmente. Le prix de tout ce qu'il achète augmente, mais pas son salaire, et le rêve de devenir propriétaire s'éloigne de plus en plus au fur et à mesure que l'inflation augmente.
Nous sommes en présence d'un gouvernement qui prétend qu'il accroît le déficit budgétaire pour aider ceux qui ont moins de chance, mais qui, dans les faits, opère le plus important transfert de richesse de toute l'histoire du Canada de la classe moyenne aux ultra-riches, de ceux-qui-n'ont-rien à ceux-qui-ont-tout. La solution à ce problème est de contrôler les dépenses, de stimuler la production sur le marché libre et de remplacer l'économie de cartes de crédit par une économie de chèques de paie ainsi que de restaurer le principe de bonne politique monétaire de façon à ce que la valeur de chaque dollar gagné soit véritablement ce qu'elle devrait être et que les personnes puissent progresser dans la vie en fonction de leurs efforts et de leur travail et non grâce à leurs privilèges d'aristocrates.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir de parler du budget de 2021 qui a été présenté à la Chambre lundi par la . Cet après-midi, je partagerai mon temps de parole avec mon ami le député de .
Le budget de 2021 est un budget qui aborde deux défis fondamentaux et qui comporte des mesures qui bénéficieront à mes concitoyens de Pontiac, à la classe moyenne canadienne ainsi qu'à la science, la recherche et l'innovation canadiennes.
Certes, le premier défi est de terminer la lutte contre la COVID-19. Cela signifie acheter des vaccins et soutenir les systèmes de santé provinciaux entre autres priorités sanitaires critiques.
Le deuxième défi est à plus long terme. Il s'agit de sortir de la récession de la COVID-19. Cela signifie guérir les blessures économiques de la pandémie et veiller à ce que les emplois perdus soient récupérés le plus rapidement possible, afin que les entreprises les plus touchées puissent rebondir et prospérer. Cela signifie fournir un soutien là où la COVID-19 a frappé le plus durement, notamment aux femmes, aux jeunes et aux travailleurs qui ont des emplois à bas salaire, ainsi qu'aux petites et moyennes entreprises, en particulier dans des secteurs tels que l'hôtellerie et le tourisme.
[Traduction]
Les mesures de soutien fédérales, qui représentent 8 $ pour chaque tranche de 10 $ dépensés par tous les gouvernements réunis dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, ont permis de protéger des emplois et de limiter le nombre de fermetures permanentes d'entreprises. Nous continuerons d'honorer cet engagement envers les Canadiens jusqu'à ce que la COVID-19 soit entièrement derrière nous en prenant de nouvelles mesures pour soutenir les entreprises, les travailleurs et les familles du Canada. Par exemple, dans le cadre du budget de 2020-2021, nous prolongerons la subvention salariale et la subvention pour le loyer jusqu'au 25 septembre 2021, avec la possibilité de les prolonger davantage jusqu'en novembre, selon la situation sur le plan de l'économie et de la santé publique.
Nous lançons également le programme d'embauche pour la relance économique du Canada. L'investissement de 595 millions de dollars aidera les entreprises à se préparer à la reprise en les incitant à réembaucher des employés, à augmenter les heures de travail ou à augmenter les salaires. Nous avons annoncé un investissement historique de 4 milliards de dollars dans un programme canadien d'adoption du numérique pour aider les petites entreprises du pays à être plus concurrentielles, à passer au numérique, à tirer parti du commerce électronique et à devenir plus concurrentielles au Canada et dans le monde.
Enfin, nous nous engageons à réduire les frais de carte de crédit en collaborant avec les parties prenantes afin de diminuer le coût global moyen des frais d'interchange pour les petites entreprises.
[Français]
Il faut revitaliser le tourisme. La COVID-19 a eu de graves répercussions pour les travailleurs et les entreprises du tourisme, des arts et de la culture. C'est particulièrement le cas en Outaouais, où plusieurs des communautés rurales dépendent du tourisme et de la villégiature, particulièrement en saison estivale.
J'ai en tête la MRC Vallée-de-la-Gatineau, la MRC Pontiac et la MRC des Collines-de-l'Outaouais. Je pense à des entreprises comme Le Rabaska à Maniwaki, L'Orée du Bois à Chelsea, le Spruceholme Inn à Fort-Coulonge et le restaurant Laspézia dans le secteur du Plateau à Gatineau.
Alors que la population canadienne se fait vacciner, et cela se passe plutôt bien au Québec, les entreprises du secteur du tourisme se préparent à accueillir les Canadiens et les Canadiennes, afin qu'ils puissent de nouveau profiter des lieux et des activités exceptionnelles que nous avons à offrir. Les Canadiens veulent découvrir ou redécouvrir leur pays. C'est une occasion à saisir pour l'Outaouais.
Il faut s'assurer que les régions comme la nôtre tirent leur épingle du jeu, dans ce contexte de tourisme local, régional et national. C'est la raison pour laquelle le gouvernement propose, pour soutenir ce secteur, un nouvel ensemble de mesures qui totalisera 1 milliard de dollars sur trois ans, grâce au budget de 2021. Ce montant comprend un financement de 500 millions de dollars sur deux ans versés aux agences de développement régional, pour aider nos entreprises touristiques durement touchées à adapter leurs produits et services et à investir dans leur croissance.
Pour attirer les visiteurs à nos petits festivals et événements locaux, Patrimoine canadien recevra également 200 millions de dollars. Ainsi, nos événements et nos festivals pourront continuer de faire rayonner notre excellence artistique et notre caractère unique. On sera prêt pour la reprise économique touristique.
[Traduction]
En ce qui concerne la science, je souligne que c'est un privilège de servir les Canadiens à titre de secrétaire parlementaire du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie durant la pandémie. Je me réjouis également de préciser que le budget de 2021 prévoit d'énormes investissements dans les domaines de la science, de l'innovation en santé, de la recherche et du développement, et de l'innovation au Canada. Nous comprenons le rôle crucial que joueront la science et la recherche, tant pour régler la crise sanitaire actuelle que pour rebâtir l'économie et créer de bons emplois pour les Canadiens. Nous investissons massivement pour faire croître les milieux des sciences de la vie et créer la capacité de biofabrication nécessaire pour assurer une meilleure résilience face aux futures pandémies.
Mentionnons un montant de plus de 1 milliard de dollars pour la recherche biomédicale, les essais cliniques et les infrastructures nécessaires pour que les universités et les hôpitaux universitaires entreprennent ce travail. Cela inclut un investissement de près de 60 millions de dollars dans le VIDO-InterVac de l’Université de la Saskatchewan pour appuyer les travaux de recherche en cours sur un vaccin contre la COVID et agrandir ses installations à Saskatoon.
Nous faisons également des investissements ciblés dans des travaux de recherche cruciaux en santé, notamment sur la santé des femmes, le diabète, le cancer pédiatrique, la médecine régénératrice, la résistance aux antimicrobiens, et la création d'une stratégie nationale en matière de génomique d'une valeur de 400 millions de dollars afin de faire fond sur l'expertise canadienne.
Je ne pourrais certainement pas en vouloir aux députés et aux Canadiens qui suivent le débat si l'ampleur des investissements dans les sciences, l'innovation en santé et la recherche qui sont annoncés dans le budget de 2021 leur faisait tourner la tête. Nous continuerons de nous fier d'abord et avant tout aux données scientifiques éprouvées pour élaborer nos politiques et décider à quoi serviront nos investissements stratégiques. J'ai eu le plaisir de constater hier que, selon un groupe de pression à but non lucratif ayant pour nom Evidence for Democracy Canada, dans le budget de 2021, « les investissements ciblés visant à rendre la reprise plus équitable et à assurer la prospérité à long terme du pays reposent sur des bases scientifiques ». L'organisme s'est également dit « ravi que le gouvernement investisse de manière stratégique dans l'ensemble de l'écosystème scientifique canadien, y compris dans la recherche ».
C'est loin d'être tout, et je suis persuadé que les députés se réjouiront du fait que les investissements dans la recherche-développement innovatrice accordent une aussi grande place à la protection des Canadiens. Le budget de 2021 promet des investissements stratégiques dans les technologies émergentes afin de tabler sur les atouts du Canada.
Nous consacrerons par exemple 360 millions de dollars sur 7 ans au lancement d'une stratégie quantique nationale, en collaboration avec plusieurs grandes universités canadiennes, dont celles de Sherbrooke, de la Colombie-Britannique et de Waterloo.
De plus, 444 millions de dollars seront affectés sur 10 ans à la prochaine phase de la Stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle. Cette somme servira à plusieurs choses, de la commercialisation au maintien en poste en passant par la recherche, la formation, la capacité informatique et les normes en matière d'intelligence artificielle.
Le budget promet 10 millions de dollars sur deux ans à l’Agence spatiale canadienne afin de planifier la prochaine génération de satellites d’observation de la Terre, et 80 millions de dollars sur 11 ans afin de remplacer et d'élargir une infrastructure terrestre vieillissante, mais cruciale, pour qu’on puisse recevoir des données des satellites.
Il propose un financement de 90 millions de dollars sur cinq ans au Conseil national de recherches du Canada afin de réoutiller et de moderniser le Centre canadien de fabrication de dispositifs photoniques, à Ottawa.
Le budget poursuit les investissements historiques dans la recherche fondamentale du budget de 2018, ainsi que le Plan pour l'innovation et les compétences du gouvernement. Il nous prépare à la croissance et à la réussite, maintenant et à l'avenir. Il met l'accent sur la pandémie actuelle, tout en s'attaquant aux menaces imminentes qui exigent de meilleures données et connaissances scientifiques, ainsi qu'une meilleure gouvernance, pour les combattre.
Il me reste peu de temps. Je ne m'attarderai donc pas sur nos investissements dans l'innovation climatique, la recherche sur le climat, la lutte contre les changements climatiques, et la création d'emplois à faibles émissions de carbone. Nous parlons de milliards de dollars en investissements transformateurs pour parvenir à une économie carboneutre, concordant merveilleusement avec notre mécanisme de tarification du carbone, qui a été confirmé par la Cour suprême comme relevant de la compétence fédérale après de nombreuses années où les conservateurs, bornés, ont nié inutilement l'existence des changements climatiques. Oui, nous élaborerons et mettrons en application une optique des changements climatiques, qui garantira l’intégration des considérations climatiques tout au long du processus décisionnel du gouvernement fédéral. Nous parlons de recherche dans l'Arctique et d'un recensement de l'environnement afin de pouvoir suivre les tendances statistiques en matière d'environnement.
Je ne m'attarderai pas non plus sur nos investissements dans la recherche sur la violence fondée sur le genre et la mobilisation des connaissances, avec des fonds pour la recherche communautaire...
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Madame la Présidente, c'est un immense plaisir de me joindre à tous mes collègues pour parler d'un budget historique, le premier à être présenté par une , qui est aussi, évidemment, la . Pour commencer, je veux prendre le temps de la féliciter pour l'excellence de son travail. Je suis bien chanceux d'avoir un conseil jeunesse dans ma circonscription, Kings—Hants, comportant un certain nombre de jeunes leaders qui sont des femmes; la ministre est un modèle pour elles. Je sais que de nombreuses femmes partout au pays la tiennent en haute estime, et moi-même je l'admire beaucoup. Je la félicite pour son travail.
Je n'ai que dix minutes et le budget est fort volumineux, mais j'espère pouvoir mettre en relief certaines des initiatives qui me plaisent le plus en tant que député de Kings—Hants, mais aussi en tant que président du caucus rural du Parti libéral.
Je vais commencer par la prolongation de la subvention salariale et des programmes que nous avons mis en place pour soutenir les particuliers et les entreprises pendant la pandémie. Pour les Canadiens qui nous écoutent, nous avons repoussé la fin de ces mesures au 25 septembre. C'est important pour les petites entreprises. C'est important pour les particuliers. C'est vraiment important d'assurer la certitude et la continuité de ces programmes partout au pays, peu importe la distribution des cas. Certaines régions, comme la mienne, s'en tirent très bien. D'autres vivent présentement des situations très difficiles alors je félicite le gouvernement d'avoir su mettre ces mesures en place. Des petits entrepreneurs de ma circonscription m'ont déjà dit qu'ils appuient cette initiative.
L'annonce d'hier à propos des services de garde d'enfants était très importante. Elle porte sur un régime national de services de garde d'enfants assorti d'un budget de 27 milliards de dollars sur les cinq prochaines années et d'un engagement à maintenir le financement dans ce domaine. Il est très important de comprendre que les services de garde d'enfants ont traditionnellement été perçus comme relevant d'une politique sociale avec des intentions louables, mais nous savons maintenant que c'est en fait un puissant stimulant économique. La l'a clairement dit hier. Ce type de programme aide les parents à retourner sur le marché du travail, surtout les mères. L'objectif est de créer des places à un coût abordable. J'ai été très content de constater que nos consultations continues avec les provinces et les territoires ont permis de fixer l'objectif à 10 $ par jour, en moyenne, pour des services de qualité en matière de garde d'enfants et d'éducation préscolaire pour les jeunes canadiens. Le pays en tirera des bénéfices à long terme et cela mérite d'être souligné.
En Nouvelle-Écosse, le gouvernement provincial, sous la direction de l'ancien premier ministre, Stephen McNeil, pour qui j'ai beaucoup de respect, a mis en place un programme conservateur sur le plan fiscal et progressiste sur le plan social. La province a adopté un programme préscolaire, qui s'inscrit dans la même ligne de pensée que celle du gouvernement actuel. Le programme est logique et il s'autofinance. Il y a d'autres modèles dans l'ensemble du Canada sur lesquels nous pouvons nous appuyer, mais je suis également très fier du travail que nous avons accompli dans ma province.
Le logement abordable est un enjeu national, mais je veux mettre en contexte la situation dans ma région. Le nombre de cas de COVID signalés en Nouvelle-Écosse est parmi les plus faibles de la fédération. Nous sommes l'un des endroits les plus sûrs au monde. Des gens du monde entier et même d'autres provinces veulent s'installer en Nouvelle-Écosse pour profiter de la qualité de vie et des nombreux avantages offerts par la province. Cela a également exercé une pression sur notre marché immobilier. À l'heure actuelle, les jeunes ont de la difficulté à trouver un logement. Les locataires et les particuliers essaient essentiellement de trouver un endroit où se loger.
Nous avons investi 1 milliard de dollars dans le cadre de l'Initiative pour la création rapide de logements, mais j'ai été très heureux de constater qu'une somme supplémentaire de 1,5 milliard de dollars y a été consacrée, en plus d'un engagement de 2,5 milliards de dollars au cours des sept prochaines années avec la SCHL pour soutenir le logement abordable. Cela va changer les choses dans la vie des Canadiens, en particulier pour ceux que je représente dans la circonscription de Kings—Hants.
Il a des mesures additionnelles de soutien du revenu pour les aînés. Une grande part de la population que je représente se compose d'aînés, surtout dans les zones rurales. La hausse de 10 % de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de plus de 75 ans constitue un investissement favorable, et je suis très heureux qu'il se réalise. Je sais que beaucoup d'aînés dans ma circonscription en seront ravis.
En ce qui concerne le Fonds pour la large bande universelle, les représentants des régions rurales du Canada connaissaient tous, bien avant la pandémie, l'importance de la connectivité et de la large bande, que ce soit pour les écoles et pour que les enfants puissent faire leurs travaux et leurs devoirs en ligne, ou pour les opérations bancaires ou le divertissement. La société se numérise de plus en plus.
Pour combler l'écart entre les zones rurales et les zones urbaines par rapport à l'accès à la large bande, le gouvernement a fait des investissements historiques. Nous avions déjà promis 1,75 milliard de dollars pour le Fonds pour la large bande universelle, et le budget de 2020-2021 y consacre 1 milliard de dollars supplémentaire. Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre notre objectif, qui consiste à brancher 98 % des Canadiens d'ici 2025. C'est une bonne chose, contrairement au gouvernement précédent, qui a consacré dix fois moins de fonds que le gouvernement actuel pour l'atteinte de ces objectifs. Je suis fier que le gouvernement se concentre sur cet enjeu, et, en tant que président du caucus rural, j'étais ravi de constater que la disposait de cet élément dans ses dossiers dans les jours précédant le budget.
Je veux parler du Fonds canadien de revitalisation des communautés. Je ne veux pas dire que c'est un problème rural. C'est certainement un problème qui concerne l'ensemble du pays. Nous savons que les lieux de rassemblement sont très importants dans les collectivités. Dans ma circonscription, ces lieux sont essentiellement occupés par des organismes sans but lucratif comme le Club des Lions, la légion locale et les salles communautaires. Ces organismes sont tous dirigés par des bénévoles qui consacrent des heures à la fin de chaque semaine pour contribuer à faire des collectivités un meilleur endroit où vivre. Ils n'ont pas été en mesure d'organiser leurs collectes de fonds habituelles qui permettent d'éclairer les bâtiments ou de poser de nouveaux toits. Il s'agit normalement de petits-déjeuners de crêpes et de soupers de haricots, mais les activités n'ont pas eu lieu.
Je dirais que le fonds est une initiative qui a été lancée par le caucus rural, entre autres, pour aider à soutenir les locaux et les organismes communautaires qui font un travail extraordinaire. Je lève mon chapeau aux organismes de Kings—Hants. Voilà le type de fonds que nous voulons mettre en place pour les appuyer. Je sais que l'initiative aidera des organismes bien au-delà des limites de ma circonscription. Elle apportera une aide dans tout le pays, et je soupçonne que d'autres députés l'ont examinée et qu'ils ont estimé qu'il s'agissait d'une bonne politique publique.
J'aimerais parler du soutien offert au secteur touristique. Je me trouve dans le comté de Hants, dans la vallée de l'Annapolis, qui est une des plus belles régions du Canada. Je sais que je ne suis pas impartial, car je suis le député qui représente la région, mais elle connaît les plus hautes marées du monde et on y trouve un secteur vinicole en pleine croissance. J'aimerais inviter tous les députés à me rendre visite dans Kings—Hants, lorsque ce sera sécuritaire de le faire. Le tourisme est un secteur important. Le budget de 2020-2021 prévoit 500 millions de dollars pour soutenir le tourisme par l'entremise des organismes de développement régional. C'est très important pour les entreprises de ma collectivité et de partout au pays. Ce sont certainement des mesures que j'ai été heureux de voir figurer dans le budget.
En ce qui a trait au patrimoine, nous connaissons l'importance de la culture et du sport au Canada. Par l'entremise des organismes de développement régional, 200 millions de dollars seront consacrés au soutien des festivals communautaires, comme le festival des pommiers en fleurs, organisé dans ma circonscription depuis les années 1930. On y organise beaucoup d'excellents événements. Ce financement aidera les organismes de ce genre à survivre une autre année jusqu'à ce que nous puissions revenir à la normale, après la pandémie.
Le budget prévoit aussi un financement de 100 millions de dollars à l'intention de Destination Canada, qui encourage les Canadiens à explorer leur territoire. L'été dernier, ma fiancée et moi avons eu une belle occasion d'explorer la Nouvelle-Écosse et les provinces de l'Atlantique, une exploration qui a profité à des entreprises. Les voyages internationaux restent improbables cette année jusqu'à la fin de la vaccination, à la fin septembre. Le financement que j'ai mentionné procurera un soutien important aux entreprises, sans oublier les autres mesures qui visent à aider les petites entreprises à se doter d'outils numériques. Comme un nombre croissant de consommateurs font des achats en ligne, ces outils aideront les petits commerces de proximité à se tailler une place sur le marché. Bien outillés, ils pourront s'adapter à une économie et à une société de plus en plus numériques.
Je mentionnerai encore deux points. Premièrement, comme je suis le plus jeune député libéral à la Chambre des communes, je souligne que nous avons consacré aux jeunes Canadiens et aux étudiants 6 milliards de dollars et une grande variété de mesures de soutien que je n'aurai pas le temps de décrire, mais qui sont importantes. Je suis heureux que nous ayons mis ces mesures en place, car les étudiants ont été durement touchés par la pandémie. Deuxièmement, comme je représente l'une des plus grandes circonscriptions agricoles du Canada atlantique, je rappelle que plusieurs mesures visent à soutenir le secteur agricole. Pensons, par exemple, à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone et aux incitatifs pour venir en aide aux agriculteurs. Ceux-ci font déjà un travail fantastique, et le gouvernement sera là pour les soutenir.
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Madame la Présidente, je suis content de prendre la parole pour discuter du budget qui a été présenté par la . Il s'agit certainement d'un budget historique, puisque c'est la première fois à la Chambre qu'un budget est présenté par une femme ministre des Finances.
La version française compte 841 pages. C'est tout un travail que celui de passer au travers de la lecture de ce budget, qui contient beaucoup de nouveaux éléments, de nouvelles mesures et de nouveaux programmes. En effet, on y retrouve près de 150 milliards de dollars de nouveaux éléments depuis l'énoncé de l'automne dernier.
Le Bloc québécois essaie de rencontrer partout au Québec le plus de gens et d'entrepreneurs possible, dans tous les secteurs. Nous leur demandons quels sont leurs besoins et ce qui, selon eux, devrait se retrouver dans un budget. Nous essayons de compiler ces données et de les présenter.
Étant donné que les budgets sont habituellement présentés au mois de mars, nous avions exposé nos attentes à la ministre au mois de février. Je dois aussi mentionner tout le travail qui a été fait au Comité permanent des finances, où ce genre d'exercice a également eu lieu.
À la lecture du document, nous constatons que de nombreuses demandes du Bloc québécois s'y retrouvent, et nous le saluons. On n'a qu'à penser à l'aérospatiale: c'est probablement la première fois qu'on reconnaît clairement l'importance de cette industrie dans l'économie. Diverses mesures y sont d'ailleurs associées, et nous en sommes très fiers. Différentes mesures sont également prévues pour l'électrification des transports et pour l'environnement.
Alors que nous traversons la pandémie, nous retrouvons dans ce budget une prolongation des mesures pour accompagner les entrepreneurs qui subissent une baisse de leurs revenus, notamment la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer.
Le budget comporte aussi un plan de relance pour jeter les bases de la future croissance post-pandémie. Plusieurs mesures y sont proposées.
Des mesures sont également prévues pour l'industrie pharmaceutique et la capacité de produire des vaccins. Je tiens à rappeler à la Chambre que le Québec était champion en la matière dans les années 1990 et au début des années 2000. Quand Ottawa a abandonné les mesures de soutien à cette industrie, les grandes entreprises de ce secteur économique ont pratiquement quitté le Québec l'une après l'autre. Nous sommes presque assis sur un champ de ruines aujourd'hui, mais il est important de pouvoir rebâtir ce secteur.
Un autre élément intéressant de ce budget est la lutte à l'évitement et à l'évasion fiscale. Ce qui est proposé n'est pas une révolution, mais c'est la première fois que l'on retrouve une indication claire de lutte contre ceux et celles qui se défilent des impôts à payer. Il s'agit souvent de stratagèmes légaux, quoique certainement immoraux. Nous sommes loin d'avoir réglé le problème, mais un pas est fait en ce sens. Plusieurs mesures intéressantes sont proposées.
Évidemment, si j'étais un Canadien hors Québec, je serais très content de la mesure phare de ce budget que sont les services de garde subventionnés. Cela fait plus de 20 ans que nous avons au Québec cette politique familiale. Elle est plus large que celle dont on parle dans le budget et elle fonctionne très bien. Elle permet aux femmes sur le marché du travail d'avoir un taux d'activités nettement supérieur à ce qu'il était auparavant et à celui des autres provinces. C'est une politique féministe qui est bonne pour stimuler l'économie. Je tiens encore une fois à saluer l'initiative de Pauline Marois, qui avait travaillé très fort pour mettre en place cette mesure au Québec. Cela nous montre que le fait d'avoir des femmes ministres des Finances peut mener à la mise en œuvre de politiques très intéressantes.
Je parlais plus tôt de nos demandes budgétaires, lesquelles ont été déposées en février. On n'y retrouvait rien de très surprenant, mais il y avait deux demandes phares. Tout comme le gouvernement du Québec, nous demandions qu'Ottawa finance la santé selon les moyens dont il dispose, c'est-à-dire en assumant un peu plus du tiers des coûts, soit 35 %.
Le fédéral ne finance actuellement que 22 % des dépenses en santé. Si rien ne change, cela diminuera à 17 % ou à 18 %. Alors que nous sommes en pleine crise sanitaire, la santé compte plus que jamais. Le moment est idéal pour régler ce déséquilibre. Malgré notre demande, on ne retrouve rien dans ce budget pour financer les soins de santé. La seule mesure, ponctuelle, se retrouvait dans le projet de loi . Il y a aussi les normes concernant les CHSLD, accompagnées d'un certain montant dans quelques années.
Il y manque aussi tout ce que nous avions demandé pour la dignité des aînés. Au cours des dernières années, il y a eu beaucoup de politiques pour soutenir toutes les catégories de la population, sauf les aînés, qui dépendent en grande partie de la pension de la Sécurité de la vieillesse. Cette pension n'a pas été indexée depuis très longtemps et il faut faire du rattrapage. Beaucoup d'aînés vivent dans la pauvreté, et quatre aînés sur dix touchent le Supplément de revenu garanti. C'est dire qu'ils ne roulent pas sur l'or et dépendent des aides publiques.
Nous demandions à ce qu'il n'y ait pas deux catégories d'aînés, mais une seule: celle des 65 ans et plus. Or, dans le budget, nous avons vu le contraire, puisqu'il crée une première catégorie, de 65 ans à 74 ans, et une seconde, de 75 ans et plus. Nous ne sommes pas d'accord sur ce point. Nous voulions que la pension de la Sécurité de la vieillesse soit bonifiée de 110 $ par mois pour rattraper l'inflation et redonner aux aînés leur pouvoir d'achat.
Nous connaissons les préoccupations des aînés, car nous étions allés les voir avant la pandémie. Nous avons hâte de retourner les voir. Entretemps, nous leur téléphonons et leur parlons, parfois, par l'intermédiaire d'une tablette ou d'autres moyens du même genre.
Les aînés ne se plaignent pas, mais le montant des loyers a explosé, que ce soit dans les résidences pour aînés ou ailleurs. Le pouvoir d'achat des aînés leur permet difficilement de joindre les deux bouts. Le prix de la nourriture, des commodités et des biens de base augmente et il faut rétablir l'équilibre. C'est ce que nous demandions, mais, malheureusement, nous ne retrouvons finalement pas grand-chose dans le budget, comme le disait mon collègue de .
À la lecture du budget, on constate qu'un paiement unique de 500 $ sera effectué au mois d'août pour les 75 ans et plus. Cela nous donne une bonne idée du moment du déclenchement des élections, si c'est ce que veut le . Il y aura donc un paiement au mois d'août, puis on s'en ira en élection.
Le budget prévoit également une augmentation de 10 % de la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les 75 ans et plus. Cependant, cette augmentation viendra dans un futur projet de loi et entrera en vigueur non pas cet été, mais l'été suivant, comme si l'on pouvait aisément retarder la chose. À mon avis, il faudrait corriger le problème dès maintenant, mais ce n'est pas ce qui est présenté. De plus, j'insiste encore une fois en rappelant qu'il faut que les mesures s'appliquent dès l'âge de 65 ans.
À ce sujet, l'analyste économique de Radio-Canada Gérald Fillion a écrit un texte très intéressant qui a été publié ce matin sur le site Web de Radio-Canada. Je le cite: « Deux questions se posent: d'abord, pourquoi ne pas commencer à bonifier la Sécurité de la vieillesse de 10 % dès cette année? Et ensuite, pourquoi ces mesures ne touchent que les 75 ans et plus? Pourquoi pas dès l'âge de 65 ans? » Ce sont des questions très légitimes que nous reprenons pour les poser au gouvernement. Le Réseau FADOQ et les groupes pour aînés du Québec ont eux aussi dénoncé cette façon de faire.
Gérald Fillion nous donne quelques éléments. Il rappelle que, au Canada, les gens subissent une très grande diminution de leurs revenus quand ils prennent leur retraite. En termes techniques, on parle de taux de remplacement net des pensions, lequel était de 50,7 % des revenus de préretraite au Canada en 2018. Au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques, ou OCDE, ce taux est plus élevé de 7 points de pourcentage. Dans l'Union européenne, il est de 63 %.
Ces données proviennent d'une étude portant sur 49 pays et dans laquelle le Canada se retrouve au 32e rang, loin derrière des pays comme l'Italie, l'Inde, la France ou le Danemark et à peine mieux classé que les États-Unis, où les inégalités explosent. Il s'agit de statistiques très préoccupantes et il y a donc matière à agir. Non seulement les aînés ont été les premières victimes de la pandémie, mais, en plus, il existait déjà une inégalité avant la pandémie.
Gérald Fillion conclut en disant ceci: « Il aurait été approprié, compte tenu du piètre résultat du Canada dans le classement de l'OCDE, que la majoration de 10 % s'amorce dès cette année, qu'elle s'applique dès l'âge de 65 ans et que cet enjeu soit libre de tout intérêt électoraliste. » Je n'aurais pas pu mieux dire.
L'autre élément que nous voulions voir dans le budget, et qui est une demande de Québec, comme je le disais, est le financement de la santé. Cela n'y figure pas, et on remarque que c'est un choix politique. Ce n'est pas par manque d'argent.
Dans le budget, on annonce un déficit de 354 milliards de dollars pour une multitude de programmes. Il était tout à fait possible d'aller chercher ce qu'il faut pour financer adéquatement la santé dans un tel montant, donc c'est un choix politique de ne pas l'avoir fait. Dans l'énoncé économique de l'automne dernier, le déficit annoncé était de 382 milliards; dans le budget, il est de 354 milliards, soit une différence de 28 milliards. C'est exactement le montant que le Québec et les provinces demandent en hausse des transferts en santé cette année. Il était donc tout à fait possible de s'engager en ce sens-là, et c'est un choix politique de ne pas l'avoir fait.
Concernant l'endettement, il ne faut pas oublier que le fédéral subit une détérioration temporaire de sa situation financière en raison de la pandémie. On a des chiffres astronomiques, mais on voit que, assez rapidement, le ratio va s'améliorer. Par exemple, dans les dernières années du budget, en 2025-2026, on reviendrait à 1,1 % du PIB. L'analyse ne va pas plus loin.
Cependant, dans une étude, le Conference Board du Canada a établi que le déficit budgétaire du gouvernement fédéral serait réduit de moitié en 2030-2031. Cela représente donc une diminution importante, sauf que le Conference Board du Canada rappelle que c'est l'inverse qui se produira pour les provinces, et cela est inquiétant. Le Conference Board du Canada, le directeur parlementaire du budget, les ministres des Finances et les premiers ministres des provinces le rappellent: il y a urgence d'agir.
Ottawa a un gros déficit pendant la pandémie, cela va se rétablir rapidement, sauf que c'est exactement le contraire à l'échelle des provinces, à cause des dépenses et des coûts en santé qui explosent. Cela met les provinces dans une situation intenable, et il y a urgence d'agir.
Le directeur parlementaire du budget, le Conference Board du Canada et les autres calculent qu'il faut tout simplement que les transferts en santé soient augmentés à 35 % pour équilibrer la charge des coûts selon les impôts prévus. Il s'agit tout simplement de hausser les transferts à 35 % et cela doit être fait. Délibérément, cela n'a pas été fait dans ce budget.
Nous le déplorons évidemment, c'est inacceptable, mais cela s'inscrit dans une logique voulue, selon moi. Quand on lit le budget, qu'on écoute les discours et qu'on regarde les orientations du gouvernement, tout pointe dans ce sens-là.
On dirait qu'Ottawa prend un malin plaisir à mettre, à terme, les provinces dans des situations de dépendance et à s'assurer que la situation deviendra de plus en plus intenable pour celles-ci.
En parallèle, on voit Ottawa dire qu'il va financer, appuyer et épauler les provinces, sauf qu'il va mettre des normes et va finalement décider la façon dont cela va se passer. Le fédéral dit aux provinces et au Québec qu'ils n'auront plus la marge de manœuvre pour mener à bien des politiques, mais que lui l'a. Cela veut dire que si les provinces veulent avoir l'oseille d'Ottawa, elles vont devoir accepter sa façon de faire. Elles vont devenir les sous-traitantes d'Ottawa, qui va déterminer les priorités. On le voit dans les CHSLD.
En ce qui concerne le système des services de garde, on dit à Québec qu'il n'y aura pas de conditions, mais pour combien de temps? On voit qu'en santé, il n'y avait pas de conditions, et, là, il y en a pour des pinottes. À cet égard, Gaétan Barrette, le ministre de la Santé libéral à Québec, avait taxé le gouvernement de faire du « fédéralisme prédateur », et ce n'est pas peu dire.
Que voit-on dans le budget? On voit plusieurs mesures qui mettent en place une infrastructure et qui permettent au gouvernement de s'ingérer dans les champs de compétence des provinces. On voit un cadre relatif aux soins en santé mentale, un cadre relatif à la santé des femmes et un cadre relatif à la santé reproductive. Ce sont tous des champs de compétence exclusifs au Québec et aux provinces. On voit aussi un cadre pour l'extraction des minéraux nécessaires au virage vert. De plus, on revient avec les valeurs mobilières pancanadiennes, et donc contre la volonté du Québec. On voit aussi un bureau fédéral pour la reconnaissance des diplômes étrangers, ce qui était fait par Québec et par les provinces. On voit une agence canadienne responsable de la gestion de l'eau et un cadre fédéral pour la formation de la main-d'œuvre. À ce sujet, on dit tout le temps à quel point cela fonctionne bien au Québec. Les élus de l'Assemblée nationale se sont inspirés de ce qu'ont fait l'Allemagne et les pays européens, et ils l'ont mis en place. C'est un exemple, et l’on s'en inspire. Il semble que l'on vise une chose, soit que l'élève corrige la copie du maître, comme le disait le chef du Bloc québécois un peu plus tôt aujourd'hui.
Tout cela est très inquiétant. Toutes ces mesures, tous ces cadres et toutes ces politiques ne représentent pas d'importantes sommes dans le budget, sauf que cela témoigne de l'intention de mettre en place des infrastructures en vue de continuer à avancer. La vision du gouvernement, c'est de vouloir contrôler les domaines spécifiques qui, selon la Constitution, sont l'apanage des provinces. Il a le pouvoir de dépenser et cela lui permet d'aller mettre son nez partout, sauf qu'on est ainsi de moins en moins dans une fédération où il y a une autonomie sur le plan des provinces et de plus en plus dans un pays centralisé où tout se jouerait ici. L'autonomie, chère au Québec, on s'en balance. On a affamé les provinces. Étant donné l'augmentation des dépenses en santé, elles n'ont plus de marge de manœuvre. Si elles veulent un peu d'oxygène, elles doivent se tourner vers Ottawa, qui va leur dire comment faire les choses. Cela est très inquiétant.
À ce sujet, je citais plus tôt Gérald Fillion. Je vais maintenant citer Antoine Robitaille. Ce matin, il a signé un texte très intéressant dans Le Jounal de Montréal. On pouvait y lire:
Mais comme souvent au Canada, lorsque quelque chose semble nécessaire et souhaitable, le grand frère fédéral se fout des règles constitutionnelles et prend l’initiative.
Un programme pancanadien de garderie est évidemment un envahissement d’un champ de compétence des provinces.
Je répète que, pour l'instant, Ottawa affirme qu'il n'imposera pas de règles au Québec. Or nous nous demandons pour combien de temps ce sera le cas.
Un peu plus loin dans le texte, Antoine Robitaille revient sur la dissidence du juge Malcom Rowe, de la Cour suprême, le mois dernier, au sujet de la constitutionnalité de la taxe carbone. Rowe citait un constitutionnaliste, Peter Hogg.
Selon ce dernier, lorsque dans un pays fédéral le pouvoir central prépondérant recouvre « complètement le pouvoir régional », ce pays cesse d’être fédéral.
Dans un tel régime, les provinces peuvent exercer leur compétence comme elles le veulent... « tant qu’elles le font d’une manière autorisée par les lois fédérales »!
Difficile pour une nation comme le Québec de continuer de se développer selon ses propres choix quand une telle dynamique devient la règle.
Antoine Robitaille démontre, en s'appuyant sur le programme relatif aux services de garde subventionnés, l'attitude du gouvernement et sa façon de faire, ici, à la Chambre. Cela est très inquiétant pour le Québec, qui veut jouir de son autonomie et faire les choses à sa manière. Il y a quelques semaines, j'ai présenté à la Chambre un projet de loi portant sur une déclaration de revenus unique gérée par Québec. En comité, les libéraux nous ont dit qu'il n'en était pas question, qu'ils pouvaient accommoder le Québec tant que cela ne leur déplaisait pas, que cela était trop compliqué et que tout allait être géré ici, car c'était la façon de faire. Le Québec deviendra un sous-traitant. C'est une façon de faire inacceptable. Plusieurs éléments du budget mettent la table pour que l'on continue à aller vers un pays qui est moins une fédération et plus un État central. Évidemment, pour le Québec, cela est complètement inacceptable.
Pour terminer, je dirai que c'est un dur temps pour les autonomistes.