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Madame la Présidente, c’est un grand plaisir de reprendre mon discours après cette trépidante période des questions orales.
Comme je l’ai mentionné, nous sommes embourbés depuis près de deux ans dans la pire crise sanitaire du dernier siècle et notre système de santé est plus fragilisé que jamais. On se doit de prendre les mesures qui s’imposent pour le protéger. On doit, en tant que société, assurer la sécurité de nos travailleurs de la santé, qui ont travaillé sans relâche pendant toute cette tempête et qui continuent à le faire. C’est pourquoi le Bloc québécois appuiera le projet de loi proposé par le gouvernement.
Cela dit, il existe un écueil potentiel bien réel qu’il sera nécessaire d’éliminer au cours du processus législatif. Les modifications qui sont proposées ne doivent pas porter atteinte au droit des travailleurs de la santé de manifester pacifiquement ni à la liberté d’expression. Ces droits fondamentaux nécessaires à une saine démocratie ne doivent pas être bafoués candidement. Encore une fois, on pourra compter sur le Bloc québécois pour poser les bonnes questions afin que le législateur clarifie ses intentions et, au besoin, pour proposer les amendements nécessaires.
Le projet de loi vise à modifier le Code canadien du travail afin de garantir à tous les employés sous réglementation fédérale un minimum de 10 jours de congé de maladie payés par année. Le Bloc québécois, dans sa tradition fidèle de défenseur de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs, est d’accord avec cette proposition. Personne, je dis bien personne, ne devrait avoir à aller malade au travail à cause d’un manque de moyens financiers pour rester chez soi. On ne devrait pas avoir à faire un choix impossible entre perdre du temps pour se remettre sur pied et mettre de la nourriture sur la table.
En outre, l’épisode pandémique que nous traversons nous a montré un envers de la médaille qui est tout aussi convaincant. Collectivement, nous avons avantage à ce que nos collègues infectés ne se présentent pas sur le lieu de travail. C’est de cette façon qu’on peut mettre fin à la transmission d’un virus comme celui de la COVID‑19 ou de la grippe et éviter de fâcheuses éclosions. C’est bon pour les travailleurs, c’est bon pour les entreprises, c’est bon pour tout le monde, point.
Par contre, il importe de se montrer réaliste face à la capacité du projet de loi que nous proposent les libéraux de réellement transformer le marché du travail au Québec et au Canada. Je vais m'expliquer en considérant l’ensemble de ce marché du travail.
Les entreprises sous réglementation fédérale, comme dans les secteurs des banques, des télécommunications et du transport aérien, ne représentent qu’une minuscule fraction — 6 %, pour être exact — de l’ensemble des travailleurs du pays. De cette fraction, il faut retrancher tous les travailleurs dont les conditions d’emploi sont régies par une convention collective comparable ou plus généreuse que celle que propose le projet de loi C‑3. Ultimement, ce ne sont que des miettes que l’on retrouve dans l’assiette de ce projet de loi, lequel n'est donc qu'une autre opération de relations publiques bien ficelée de la part de ce gouvernement.
Cela dit, je crois personnellement qu’un gain pour les conditions d'emploi de certains travailleurs représente à terme un gain pour l’ensemble de ces derniers. C’est pourquoi le Bloc québécois appuiera ce projet de loi.
En conclusion, les libéraux nous sont revenus au Parlement plus de deux mois après avoir déclenché des élections inutiles. Après nous avoir présenté un discours du Trône en manque d’inspiration, ils nous proposent aujourd’hui un projet de loi bicéphale qui cherche à apporter des modifications succinctes au Code criminel et au Code canadien du travail.
Le fait que ce projet de loi figure parmi les priorités absolues du gouvernement à la reprise des travaux démontre avec éloquence que les libéraux cherchent plus à cocher des promesses électorales qu’à faire avancer des projets législatifs structurants, et qu’ils n’ont toujours pas une vision claire et assumée à donner à cette législature, encore moins un projet de société concret à nous proposer.
En dépit de tout cela, le Bloc québécois appuiera le projet de loi C‑3 afin que celui-ci puisse aller de l’avant, car, comme l’a déjà dit un homme d’une grande sagesse, on ne peut pas être contre la tarte aux pommes.
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Monsieur le Président, je tiens d'abord à remercier mon cher collègue de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques de son exposé.
Nous sommes aujourd'hui rassemblés pour parler du projet de loi , Loi modifiant le Code criminel et le Code canadien du travail. Nous en sommes à la deuxième lecture de ce projet de loi présenté par notre collègue de St. John's-Sud—Mount Pearl.
D'une part, on propose dans le projet de loi C‑3 un durcissement des peines contre les personnes qui, dans le but d'empêcher les prestations de soins, intimident les travailleurs de la santé ou les patients ou encore gênent l'accès à un hôpital ou à une clinique.
D'autre part, on propose aussi dans ce projet de loi de forcer les employeurs sous compétence fédérale à accorder jusqu'à 10 jours de congé de maladie à leurs employés.
Le projet de loi C‑3 présente des gains pour le Québec, donc le Bloc québécois sera en faveur. En effet, les modifications proposées aujourd'hui vont dans le sens de demandes légitimes de grands syndicats et elles bénéficieront grandement aux salariés. Qu'il s'agisse d'hier, d'aujourd'hui ou de demain, comme le dit mon collègue, le Bloc québécois a toujours été du côté des travailleurs et des travailleuses du Québec et du reste du Canada.
En parallèle, les manifestations anti‑vaccin près des hôpitaux et des cliniques qui se sont produites pendant la dernière campagne électorale ont déjà été dénoncées par notre parti à maintes reprises.
Le Bloc québécois s'oppose à toute forme d'intimidation, de violence ou d'entrave exercée envers les travailleurs de la santé ou toute autre personne cherchant à recevoir des soins ou un vaccin. Le projet de loi C‑3 placera davantage de moyens entre les mains des policiers et des procureurs, afin de poursuivre les contrevenants qui s'attaquent directement ou indirectement aux travailleurs du secteur de la santé, de même qu'aux patients cherchant à obtenir des soins.
Tel qu'évoqué, le projet de loi C‑3 comporte huit articles modifiant deux lois, à savoir le Code criminel et le Code canadien du travail. L'un de ces articles propose d'ajouter l'intimidation contre les travailleurs de la santé parmi les infractions qui peuvent être liées aux infractions à la vie privée. Un autre article propose des peines de prison pouvant aller jusqu'à 10 ans pour toute personne qui tenterait de nuire à la prestation de soins de santé en suscitant la peur chez le patient, le professionnel ou le personnel de soutien.
En outre, un alinéa interdit d'empêcher ou de gêner intentionnellement l'accès à un endroit où des soins de santé sont offerts, comme un hôpital ou une clinique. Cela fait partie des points qu'il va falloir examiner en détail parce que nous ne voulons pas nuire non plus au droit de manifester des employés de la santé.
Un autre article prévoit que toute infraction criminelle perpétrée à l'endroit d'un travailleur de la santé dans l'exercice de ses fonctions pourra être considérée comme une circonstance aggravante. En somme, c'est une bonne mesure législative, mais qui dans les faits change peu de choses concrètement.
D'abord, les infractions que le projet de loi C‑3 ajoute au Code criminel existent déjà, car c'est déjà une infraction criminelle de bloquer l'accès à un hôpital. Ce n'était donc pas par manque de pouvoir légal que l'on faisait valoir cette disposition du Code criminel, mais plutôt par une espèce de manque de volonté politique de l'appliquer.
Bref, les modifications proposées par le projet de loi C‑3 viennent donner un peu plus d'outils aux poursuivants et aux policiers, et c'est très bien.
Bien que le Bloc québécois est favorable au projet de loi C‑3, force est d'admettre qu'il s'agit davantage d'un exercice de relation publique, comme le disait un peu mon collègue plus tôt, visant à répondre à une promesse électorale des libéraux, plutôt que d'une vraie législation structurante.
Il convient également de préciser que Québec a agi sur ce dossier il y a quelque temps. En effet, au mois de septembre dernier, l'Assemblée nationale du Québec avait adopté un projet de loi prévoyant des amendes très salées pour les contrevenants qui manifestaient contre la vaccination à moins de 50 mètres des établissements scolaires ou de santé. Ces amendes peuvent aller de 6 000 $ pour une première offense à 12 000 $ pour les récidivistes.
Dans un autre ordre d'idées, nous avons devant nous un texte prévoyant de modifier le Code canadien du travail en y inscrivant désormais, pour tous les travailleurs et les travailleuses, 10 jours de congés de maladie payés.
Selon Emploi et Développement social Canada, le Code canadien du travail s'applique à 955 000 employés et près de 18 000 entreprises y sont assujetties. De ce nombre, environ 63 % de tous les employés du secteur privé sous réglementation fédérale avaient accès à moins de 10 jours de congés de maladie payés. Ce sera donc très profitable.
Actuellement, le Code canadien du travail prévoit 17 semaines de congés de maladie non payés, mais seulement 5 jours de congés payés. Précisons que cette disposition a été à la source d'un certain nombre de situations malheureuses durant la pandémie. À plusieurs reprises, des salariés malades, parfois même porteurs du virus de la COVID‑19, ont préféré aller au travail plutôt que de rester à la maison, et ce, pour ne pas être privés de salaire. Ce manquement a certainement aidé à la propagation du virus, avec, fort malheureusement, les répercussions que l'on connaît. Il y a eu propagation de la maladie, mais il y a aussi eu des décès.
Cela dit, on notera que beaucoup de salariés sont déjà assujettis à une convention collective qui leur garantit déjà ces congés de maladie. Pour ces personnes, le projet de loi ne changera évidemment rien. De plus, les répercussions sur la vie des travailleurs et des travailleuses du Québec seront minimes puisque Québec offre, à l'heure actuelle, davantage de congés de maladie payés que partout ailleurs au Canada.
Par ailleurs, il est pour le moins étonnant que ce projet de loi agisse sur deux fronts aussi différents en même temps. Quoi qu'en disent les libéraux, rien dans le projet de loi C‑3 n'unit ces deux aspects de la législation. On jumelle un sujet peu propice à la controverse et sur lequel tout le monde est relativement d'accord, comme l'octroi des congés de maladie, avec une modification au Code criminel par contre assez complexe.
Je crois que les libéraux et le NPD voudraient sans doute faire passer ce projet de loi par la voie royale, comme le projet de loi , qui prévoit d'interdire les thérapies de conversion. Cependant, nous parlons d'une modification au Code criminel, et cela demande un examen sérieux et approfondi. On touche ici à la liberté d'expression, à la liberté de se rassembler. Je crois sincèrement qu'on ne doit pas écourter le processus parlementaire devant un tel sujet. On dit, de l'autre côté, que l'on souhaite voir accéléré le processus législatif du projet de loi . Si quelqu'un s'y oppose, va-t-il être accusé de freiner le progrès?
N'en déplaise à mes collègues libéraux et néo-démocrates, le Bloc québécois s'assurera de poser les questions pertinentes à la Chambre afin que le législateur puisse clarifier ses intentions en ce qui concerne les modifications au Code criminel. Nous voulons être certains qu'elles ne porteront pas préjudice au droit de manifester des travailleurs du domaine de la santé.
Comme d'habitude, nous proposerons, si nécessaire, des amendements au projet de loi pour le bonifier. Le Bloc québécois est un parti qui favorise la nouveauté et la construction de nouvelles idées, et nous poursuivrons toujours dans ce sens.
Malgré le fait que ce projet soit chargé d'un certain cynisme et que ses répercussions s'annoncent vraiment minimes, il contient des éléments dont les travailleurs et les travailleuses du Québec bénéficieront, des éléments qui profiteront au personnel de la santé.
Naturellement, dans ce contexte, le Bloc québécois sera en faveur du projet de loi .
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Monsieur le Président, c'est mon premier discours dans cette 44
e législature. Comme beaucoup de mes collègues députés, je vais prendre quelques instants pour remercier du fond du cœur les gens de Rosemont—La Petite‑Patrie de la confiance qu'ils m'ont accordée pour les représenter dans cette institution et être leur voix à la Chambre. C'est vraiment un très grand honneur de le faire pour une quatrième fois. Je ne pensais pas durer aussi longtemps dans ce Parlement, mais je vais continuer à le faire avec passion, avec vigueur et avec enthousiasme, pour représenter les valeurs et les principes progressistes des gens de Rosemont—La Petite‑Patrie.
La Chambre débat aujourd'hui du projet de loi C‑3 et je dois avouer que cela nous fait extrêmement plaisir, à mes collègues néo‑démocrates et moi, de pouvoir nous lever et discuter d'un des deux sujets que traite le projet de loi: la proposition d'accorder 10 jours de congé de maladie payés aux travailleurs et aux travailleuses sous réglementation fédérale.
Pourquoi cela nous fait‑il si plaisir? Parce que cela fait deux ans que le NPD le demande, depuis le début de la pandémie. On est maintenant rendu à la quatrième vague et on a l'impression qu'elle ne finit pas. Il va peut‑être y en avoir une cinquième, quand on regarde ce qui se passe en Europe et en Afrique avec le variant Omicron.
Cela fait donc au moins 18 mois que le NPD martèle qu'il est nécessaire d'offrir ces conditions, ces 10 jours de congé de maladie payés, aux travailleurs et aux travailleuses. En 2020, le chef du NPD l'a martelé ici, à la Chambre, à 22 reprises. Il a posé la question 22 fois aux libéraux en leur demandant quand cela s'en venait et pourquoi ils n'agissaient pas, en leur rappelant que c'était nécessaire pour protéger les gens, les institutions et nos communautés. Cependant, le gouvernement n'a rien fait d'autre que pelleter par en avant, rester évasif et dire que cela n'était pas nécessaire et qu'il faisait autre chose.
Puis, en pleine campagne électorale cet automne, les libéraux ont dit que le NPD avait eu une bonne idée et qu'ils allaient le faire. Après s'être traîné les pieds toute l'année en 2020 et en 2021, après des élections fédérales inutiles et coûteuses, après avoir attendu deux mois avant de rappeler la Chambre, les libéraux ont bricolé ce projet de loi à la dernière minute et veulent maintenant qu'on l'adopte à toute vitesse.
Sur le fond, ces 10 jours de congé de maladie sont quelque chose que le NPD réclame depuis longtemps pour protéger les travailleurs et les travailleuses. Les libéraux ont donc vu — un peu tard — la lumière au bout du tunnel, ils ont eu leur chemin de Damas, ils ont eu une révélation. C'est tant mieux et c'est une victoire pour le NPD, qui le demandait depuis des mois, presque deux ans.
Je vais tout de même prendre une minute ou deux pour rappeler le contexte de cette pandémie. Revenons au mois de mars 2020. Je me rappelle très bien ce moment, alors qu'on entendait ce qui se passait en Chine, dans la province de Wuhan, où tout a commencé. Ensuite, on a assisté à la propagation fulgurante de ce virus à la planète entière.
À un moment donné, les gouvernements ont décidé de tout arrêter parce que c'était devenu trop dangereux. Les gens se sont fait dire de ne pas aller travailler si ce n'était pas nécessaire, de rester chez eux, de ne pas sortir, de ne plus voir personne parce que c'était trop risqué, de porter des masques et se laver les mains. On a mis l'économie en pause, chose qui n'avait jamais été vue avant et que j'espère qu'on ne reverra plus jamais.
J'habite près du boulevard Saint‑Laurent à Montréal. On n'entendait plus de voitures passer, mais on entendait les oiseaux chanter, ce qui n'arrive jamais sur ce boulevard. C'est pour montrer à quel point la société s'était arrêtée d'un seul coup et était devenue paralysée.
Les gens malades, qui avaient des symptômes, qui toussaient ou qui avaient de la fièvre mais qui ne voulaient pas manquer une journée de travail faisaient face à un choix impossible s’ils n'avaient pas de congé de maladie. Je parle de ceux qui avaient le droit d'aller travailler parce qu'ils occupaient un emploi essentiel dans la chaîne d'approvisionnement, l'alimentation ou la santé.
Cela a eu un impact majeur sur l’ensemble des gens et des familles. C’est un traumatisme collectif, disons-le. J’espère que nous en sommes sortis, que nous allons dans la bonne direction et que, collectivement, nous serons en mesure de passer à une autre étape.
Dans une crise, il y a des gens qui meurent et des gens qui souffrent. Il y a eu des milliers de morts, des dizaines de milliers de personnes ont attrapé la maladie et des milliers de personnes ont réussi à vaincre la maladie. Cependant, certaines personnes vont avoir des séquelles graves pour le reste de leur vie. Cela démontre à quel point la collectivité a été ébranlée et continue de l'être.
Cette crise a été révélatrice. Je veux parler de deux axes ou de deux thèmes différents.
Le premier, c’est toute la faiblesse de notre système de santé. Nous sommes très fiers de notre système de santé publique, accessible et universel, mais nous avons constaté de grandes lacunes. Par exemple, les CHSLD n'étaient pas prêts. Les conditions de travail des travailleurs et travailleuses de la santé n’étaient parfois pas suffisantes pour convaincre les employés de continuer à travailler et à se rendre au travail. Nous avons constaté à quel point nous étions mal préparés, mal équipés.
On n'a pas tiré de leçons du SRAS, en 2003; on n'a pas mis en application les recommandations faites à ce moment-là. On s’est donc retrouvés sans vaccins, sans gants, sans masques et sans équipements de protection individuels. On a vu à quel point on était fragile. Notre système de santé était fragilisé. J’espère qu’on aura appris de cette pandémie et qu’on va maintenant pouvoir faire face à la prochaine. Soyons clairs: on essaie de se sortir de cette pandémie le plus vite possible, mais dans les années à venir, il y en aura inévitablement une autre. C’est pour cela que je trouve dommage que, sous les gouvernements libéraux et conservateurs, on ait perdu toute capacité nationale de production de vaccins. Le NPD a proposé de créer une société d’État, si nécessaire. Ainsi, si le secteur privé n’est pas intéressé, on aura au moins les moyens collectifs publics de préparer des vaccins en vue de soigner les gens.
Notre système de santé était fragile. Que ce soit sur le plan des conditions de travail, des ressources en main-d’œuvre ou de la préparation, il y avait des lacunes. Collectivement, on a manqué notre coup depuis des années.
Le deuxième, c’est notre filet de sécurité sociale. Plus tôt, j'ai parlé des trous dans le système de santé. En ce qui a trait au filet de sécurité sociale, ce ne sont pas des trous, ce sont des abysses ou des cratères. On s’est rapidement rendu compte que, sous le système d’assurance-emploi actuel, plusieurs personnes se retrouvaient démunies alors que les entreprises fermaient, qu’on demandait aux gens de rester chez eux, que les emplois se perdaient et que ça tombait comme des mouches.
Le système d’assurance-emploi écartait déjà 60 % des travailleurs et des travailleuses des prestations. Cela veut dire que, sur l’ensemble des travailleurs qui cotisent au système d’assurance-emploi, il y en a plus que la moitié qui n'ont pas accès à un chèque lorsqu'ils perdent leur emploi. Il faut le faire. C’est quasiment le rêve de tout assureur privé qui ne veut pas payer. C’est un outil public qu’on s’est donné collectivement pour aider les gens quand ils sont mal pris et qu’ils perdent leur emploi, mais cela ne fonctionne pas du tout.
Avec la pandémie et la crise économique qu’elle a provoquée, comme je l’ai expliqué un peu plus tôt, c'était encore pire. Non seulement les gens qui cotisaient à l'assurance-emploi n'y avaient pas accès, mais il y a aussi tous ceux qui n'y cotisent pas, comme les contractuels, les travailleurs autonomes et les pigistes. Ils se retrouvaient devant rien. C’est pour cela que le NPD a insisté pour avoir une mesure d’aide directe qui allait pallier les défaillances de ce système tout croche et plein de trous. Nous avons insisté auprès du gouvernement libéral pour que la Prestation canadienne d’urgence passe de 1000 $ à 2000 $ par mois, afin que les gens soient capables de payer leur loyer et leur épicerie convenablement. Ce qui était prévu au départ par les libéraux était insuffisant. Après, nous avons voulu l’étendre à ceux qui avaient encore un petit contrat ou un emploi, quelques heures de travail par-ci par-là, et qui étaient exclus du programme de la PCU, pour que ces pigistes et ces travailleurs autonomes y aient accès. On a augmenté à 1000 $ le revenu que les gens pouvaient avoir d’un contrat à l’extérieur, tout en touchant la PCU. On a aussi agi pour aider les étudiants et les étudiantes qui avaient complètement été oubliés.
Nous avons vu que notre filet de sécurité sociale était insuffisant. Nous avons constaté que, ce qui manquait à beaucoup de gens, c'était des jours de congés de maladie. Je tiens à insister là-dessus, parce que, dans le contexte d'une pandémie, les congés de maladie constituent une réponse à un problème de santé publique. Oui, c'est un avantage social, c'est un avantage pour le travailleur ou pour la travailleuse, c'est un avantage personnel de pouvoir rester à la maison et de se soigner au lieu d'aller travailler en étant malade, et cela est mieux ainsi. Tout le monde souhaite cela.
Si une personne n'a malheureusement pas accès à un congé de maladie payé et qu'elle ne peut pas se permettre de perdre une ou deux journées de travail, parce que le budget est trop serré et qu'il y a des factures à payer, elle se retrouve parfois devant un choix impossible. Elle doit choisir entre faire l'épicerie et rester à la maison pour se soigner. Si elle choisit de rester à la maison pour se soigner, elle ne pourra peut-être pas payer son loyer à la fin du mois.
Cela met non seulement sa propre santé à risque, mais également celle de tous, car nous sommes en pleine pandémie. Si cette personne a des symptômes de la COVID‑19, qu'elle tousse, qu'elle fait de la fièvre et qu'elle va quand même travailler, elle risque de contaminer les autres personnes sur son lieu de travail.
Les jours de congé de maladie individuels deviennent donc, en fait, un outil et une arme de protection collective. Il s'agit d'une question de santé publique. Cela permet de faire des choix rationnels et de protéger les autres, c'est-à-dire sa famille, ses voisins, sa collectivité et ses collègues de travail.
Même si je déplore le fait que les libéraux se soient traîné les pieds et qu'il leur ait fallu autant de temps pour en arriver à cette proposition concrète, je suis content de voir qu'on peut assumer un rôle de leadership, faire un pas dans la bonne direction et inciter peut-être d'autres provinces à adopter des mécanismes semblables, afin que l'ensemble des travailleurs et des travailleuses puissent éventuellement être protégés.
Parlons maintenant des mécanismes. Selon nous, des choses peuvent être améliorées. Le projet de loi peut être bonifié. Je dirais même qu'il doit l'être. Pour cette raison, il est vraiment important qu'il y ait, un jour, un comité parlementaire qui étudie le projet de loi et où nous serons capables de discuter, de débattre et de proposer des amendements.
Dans la version actuelle du projet de loi, les gens doivent travailler un mois, selon le calendrier civil, pour avoir droit à une journée de maladie. Après cinq mois, ils ont droit à cinq journées de maladie, et ainsi de suite.
J'y vois deux problèmes. Le premier est que cela s'applique au calendrier civil. Par exemple, une personne embauchée le 6 février n'aura accès à son premier congé de maladie payé qu'au mois d'avril. Comme cette personne n'aura pas travaillé tous les jours de février, elle devra donc attendre d'avoir complété le mois de mars pour enfin avoir droit à un premier jour de congé de maladie payé, qu'elle pourra mettre dans sa banque de congés. Cela signifie qu'elle aura dû attendre de six à sept semaines pour avoir droit à ce premier jour de congé payé. Pourquoi donc ne pas y aller avec un nombre de journées de travail consécutives, peu importe la date d'embauche et la date du premier jour de travail? Cela serait basé sur un vrai mois et ce ne serait pas étalé sur six ou sept semaines. Voilà ce que je considère comme étant la première chose à régler.
La deuxième chose à régler concerne la banque des dix jours de congé de maladie. Ce sont des gens du secteur de la santé qui nous en ont parlé. J'ai notamment rencontré cette semaine des représentants d'une organisation qui s'appelle Decent Work and Health Network. Ces personnes sont préoccupées par le fait qu'un nouvel employé qui commence à travailler devra attendre avant d'avoir accès à suffisamment de jours de congé de maladie afin d'être capable de rester à la maison s'il tombe malade. Ce peut effectivement être long d'accumuler un nombre de jours suffisant. Selon une étude américaine que ces gens citent, il faut au moins six jours de congé de maladie pour que cela devienne réellement accessible, que la personne soit capable de les prendre, et même qu'elle ose les prendre, dans la vraie vie. On dit que ceux qui ont, dans leur banque, au moins six jours de congé de maladie les prennent davantage que ceux qui n'en ont qu'une ou deux en banque.
Il faudrait explorer la possibilité, et je pense que le comité parlementaire servira à cela, qu'il y ait déjà un nombre minimum de jours de congé déjà accessibles avant cette progression et ce cumul nécessaires pour réaliser la banque de 10 jours de congé de maladie.
Nous parlons de choses techniques, mais celles-ci peuvent faire une grande différence dans la vie des gens. Quand une personne tombe malade, il est très rare qu'une seule journée de congé suffise. Les gens de l'organisation Decent Work and Health Network parlent d'un sondage révélant que la durée médiane d'un congé pour l'influenza est de quatre jours. Si une personne n'a qu'une ou deux journées dans sa banque de congés, cela risque de ne pas suffire.
En ce qui a trait aux mécanismes, j'aimerais aussi parler de la possibilité pour l'employeur de demander à un salarié de fournir une attestation médicale lorsqu'il utilise une journée congé payée. Pour une seule journée de congé, l'employeur pourrait exiger que son employé consulte un médecin afin d'obtenir une attestation médicale justifiant son absence. Je considère qu'il est important de faire preuve de bonne foi et d'avoir un lien de confiance avec les employés. Or, en permettant un tel mécanisme, on présume en quelque sorte qu'il y aura de l'abus et de la fraude. Est-ce qu'un billet du médecin est nécessaire lorsqu'on prend une seule journée de congé, et non quatre ou cinq?
Il faut se poser la question, car ce mécanisme peut constituer un frein. En effet, une personne qui souffre de gastroentérite et qui ne peut se présenter au travail pendant une journée pourrait se faire demander une attestation médicale deux semaines plus tard. Cela complique les choses. En effet, non seulement elle devra prendre congé durant une journée, mais en plus elle devra prendre un rendez-vous deux semaines plus tard chez le médecin pour lui demander une attestation médicale.
Une telle mesure va engorger le système de santé. Le médecin que nous avons rencontré et qui fait partie du groupe dont j'ai parlé nous disait qu'il avait autre chose à faire que de signer des papiers pour une personne qui avait pris une ou deux journées de congé de maladie. Son métier, c'est de soigner les gens qui sont malades en ce moment, et non de prouver a posteriori qu'une personne a été malade alors qu'elle ne l'est plus. D'ailleurs, un sondage mené par ce groupe démontre que l'obligation de présenter une attestation médicale pour justifier un congé de maladie représente un frein pour 82 % des travailleurs et des travailleuses. C'est beaucoup.
Cette mesure vient contrer l'effet bénéfique de l'accessibilité aux congés payés pour des raisons médicales. Cela peut sembler bête, mais, selon le NPD, s'il s'agit d'un frein et d'un obstacle pour 80 % des travailleurs et des travailleuses, ce n'est pas un aspect à négliger. C'est un aspect que l'on doit considérer.
Je viens de parler du premier volet. J'aimerais maintenant aborder le deuxième volet du projet de loi C‑3, soit un changement apporté au Code criminel. En effet, en vertu du projet de loi , le fait de menacer, d'intimider des travailleurs et des travailleuses de la santé ou de les empêcher d'avoir l'accès à leur lieu de travail, dont hôpitaux et les cliniques, constituerait une circonstance aggravante. Le projet de loi prévoit des peines plus graves pour contrer ces formes d'intimidation.
Malheureusement, dans les deux dernières années, mais surtout dans la dernière année, des gens très agressifs qui sont contre la science, la santé publique et les vaccins ont posé des gestes disgracieux. Ils ont intimidé et menacé les professionnels de la santé qui se rendaient dans les hôpitaux pour soigner nos parents, nos grands‑parents, nos enfants et nos voisins. C'est tout de même assez hallucinant. Le NPD est d'accord qu'il faut mettre en œuvre une mesure pour contrer ce phénomène. Il a d'ailleurs dit, pendant la campagne électorale, qu'il fallait mettre en œuvre des mesures pour protéger les professionnels de la santé. Il s'agit d'un problème majeur et il ne faut pas laisser des gens intimider et menacer les professionnels qui nous soignent, car ce serait assez absurde. On doit mettre en œuvre des mesures pour les protéger, et ce changement au Code criminel est donc une bonne chose.
Cela dit, il ne faut pas brimer le droit de ces mêmes travailleurs d'avoir recours à des moyens de pression lorsque ce sont eux qui font une grève pour négocier leur convention collective, par exemple. Il est selon moi nécessaire de faire la part des choses et d'être très vigilants. En tout cas, le NPD va l'être, afin que soit préservé le droit de faire une ligne de piquetage et de manifester en cas de conflit de travail.
Le NPD est un parti qui défend les travailleurs et les travailleuses. Nous voulons donc les défendre pour ne pas qu'ils se fassent lancer des roches par des complotistes anti‑vaccin. Or, nous voulons également protéger leurs droits afin que, le jour où ils seront en grève à cause d'un conflit de travail, ils puissent s'exprimer, manifester et faire valoir leurs revendications ainsi que l'objet du conflit de travail.
Pour le NPD, c'est un aspect important. Nous sommes d'accord sur le principe, mais il faut s'assurer de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain et il faut faire en sorte que le droit de former une ligne de piquetage et le droit de manifester soient protégés en cas de conflit de travail et de grève. Pour le NPD, ce sera vraiment très important d'y voir.
Je remercie les députés de leur écoute attentive et je suis prêt à répondre à leurs questions.
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Madame la Présidente, je tiens à revenir sur l'une des dernières questions parce que je l'ai trouvée intéressante. Le député vient de parler des 5 jours et des 10 jours de congé. L'idée d'offrir des congés de maladie payés aux travailleurs est importante pour nous tous, et nous en sommes conscients. En fait, le député peut parler du nombre de demandes faites par le chef des néo-démocrates, mais il devrait se rappeler que, en 2019, c'est le gouvernement actuel qui a instauré les trois jours de congé de maladie payé pour les travailleurs. Comme on l'a souligné, la Colombie‑Britannique s'est arrangée pour faire passer ce nombre à cinq jours.
L'une des choses que le répète constamment depuis quelques mois et probablement depuis le début de la pandémie, c'est que nous pouvons tenter de tirer des leçons de cette dernière. Voilà pourquoi nous sommes saisis aujourd'hui de cette mesure législative. J'en parlerai plus en détail dans quelques instants.
Je tenais d'abord à souligner un point que j'estime très important. Tout le monde, qu'il s'agisse d'un fournisseur de soins de santé ou d'un client du réseau de la santé, devrait se sentir en sécurité en allant dans un établissement de santé. C'est l'un des deux motifs qui devraient pousser tous les députés à appuyer la mesure législative et à l'adopter.
Je suis très encouragé. Pour être franc, il y a beaucoup d'optimisme à la Chambre des communes ces derniers jours. L'autre jour, le projet de loi contre les thérapies de conversion a été adopté à l'unanimité à l'étape de la deuxième lecture, à l'étape de l'étude en comité et à l'étape de la troisième lecture. Cela n'aurait pas été possible sans l'appui de chacun des députés de la Chambre.
Hier, le projet de loi est passé à l'étape de l'étude en comité. Les députés ont reconnu son importance, car il permet de continuer d'offrir aux Canadiens — c'est-à-dire les petites entreprises, les particuliers et les collectivités que nous représentons tous — les mesures de soutien dont ils ont besoin. J'ai été ravi que le débat prenne fin et que le projet de loi passe à l'étape suivante.
Aujourd'hui, un autre beau débat a lieu. D'après ce que j'ai entendu jusqu'à maintenant, les conservateurs, les bloquistes et les néo-démocrates tiennent des propos positifs sur la mesure législative et semblent croire qu'il s'agit du type de projet de loi auquel tout le monde peut se rallier. Je suis conscient qu'il y a des députés qui ont des idées d'amendements. Nous verrons bien de quoi il s'agit et peut-être même qu'il y en aura aujourd'hui. Les députés attendent que le projet de loi passe à l'étape de l'étude en comité, où ils proposeront les amendements.
Étant moi-même parlementaire depuis un certain nombre d'années, j'ai toujours pensé que l'une des meilleures façons d'étudier des amendements consiste à les communiquer le plus à l'avance possible ou à mener une consultation auprès de tous les partis à la Chambre et à en informer le ministère concerné. À l'instar des deux autres initiatives, il s'agit d'un projet de loi très important.
Quand je repense à la dernière campagne électorale et, ayant été candidat à un certain nombre d'élections, je peux dire aux députés qu'il est plutôt rare que nous soyons accueillis par des gens réellement en colère lorsque nous faisons du porte-à-porte. En ce qui concerne la vaccination, j'ai été surpris de voir tant de colère chez tant de gens. On pouvait voir les divisions qui existaient même au sein d'un même foyer.
Je me souviens d'au moins deux ou trois occasions où la personne à qui je parlais dans l'entrée est devenue visiblement irritée. Un autre membre du foyer finissait par venir à la rescousse, si je puis m'exprimer ainsi, et calmer le jeu. Nous devons essayer de mieux comprendre pourquoi de telles situations se produisent.
Pendant la campagne électorale, nous avons vraiment commencé à voir les manifestations. Lorsque je faisais du porte-à-porte, je disais souvent aux gens que tous les candidats, peu importe leur allégeance, affirmaient que les Canadiens devaient se faire vacciner. Tous les partis politiques, à l'exception du Parti populaire, encouragent la vaccination.
Les gens me parlaient alors de leurs libertés individuelles, de la Charte des droits, de ce genre de choses. À mon avis, si les gouvernements fédéral ou provinciaux avaient privé les gens de leurs droits fondamentaux, les partis d'opposition d'au moins un ordre de gouvernement auraient protesté en disant que nous allions trop loin. Je ne crois toutefois pas que le moindre parti politique ou député à la Chambre aujourd'hui soit contre la vaccination de la population. Oui, il existe des préoccupations concernant le fait que certains ne sont pas vaccinés, mais au bout du compte, pour autant que je sache, il ressort un message positif de tout cela.
Il faut se demander d'où vient cette colère. Il faut se pencher sur cette question. Qu'est-ce qui nous a menés au point où nous en sommes aujourd'hui et à ce projet de loi?
Revenons à mars 2020, lorsque très peu de gens comprenaient vraiment ce qu'était un coronavirus et quels en étaient les effets à long terme, encore moins les effets à court terme. Il n'y a pas si longtemps, on nous disait simplement de nous laver les mains. Au début, les experts sanitaires et scientifiques ne disaient pas qu'il fallait porter un masque. Il y a eu une courbe d'apprentissage, et elle a été raide.
Au fil de cette pandémie, nous avons beaucoup appris. En effet, nous constatons aujourd'hui que les gens vont continuer de porter des masques. J'ai l'impression que cela se poursuivra même après un an. Quelqu'un m'a confié que, s'il avait le rhume, il aurait tendance à porter un masque, par égard pour autrui. Je crois que l'on continuera de porter le masque pendant bien longtemps, dans diverses circonstances. Ce n'est pas quelque chose qui aura disparu dans deux ans.
J'estime que la population comprend bien mieux pourquoi il est important de se laver les mains. On vendra des désinfectants pour les mains à 95 % d'alcool pendant bien longtemps encore, car les gens vont continuer de s'en servir. À long terme, tout cela va en fait se traduire par des économies en santé.
À l'Assemblée législative du Manitoba, j'étais porte-parole de l'opposition en matière de santé, de même que pour divers autres portefeuilles. Je visitais les installations, et je me souviens avoir vu des gens utiliser le type d'équipement de protection individuelle dont nous discutons aujourd'hui. Je soupçonne que certaines pratiques actuelles vont demeurer en place pendant des années, comme il se doit. Nous avons appris des nombreuses mesures associées à la pandémie.
Revenons encore une fois à mars 2020; nous essayions alors de mieux comprendre les données scientifiques. Des spécialistes en santé se sont réunis pour veiller à ce que les conseils prodigués aux Canadiens soient absolument exacts. C'est pour cette raison que je dis constamment aux gens, et ce, depuis le tout début, que je ne suis pas un spécialiste en santé, et que la meilleure chose qu'ils puissent faire est de respecter les consignes des spécialistes en santé.
Ce que nous avons fait — tous les députés de même que le gouvernement —, c'est d'alimenter une présence Web de première qualité, sans égal, par l'entremise de Santé Canada, dont le site était constamment mis à jour pour divulguer l'information essentielle. Ainsi, les Canadiens pouvaient être rassurés, car ils savaient que les spécialistes étaient à l’œuvre et que leur travail reposait sur les données scientifiques. En communiquant avec leur député par Internet ou par téléphone, les Canadiens pouvaient mieux comprendre la situation à mesure qu'elle évoluait. Des responsables provinciaux et territoriaux d'un bout à l'autre du pays ont offert le même service dans toutes les régions.
Le véritable problème a été causé par les fausses nouvelles et la diffusion délibérée de renseignements erronés par certaines personnes. Voilà ce qui a alimenté le mouvement anti-vaccin et qui a, en quelque sorte, incité les personnes réfractaires aux vaccins à raffermir leur position. Personnellement, j'ai été très inquiet de voir des gens faire preuve de témérité en se rassemblant en grand nombre sans porter le masque. Des gens se réunissaient à visage découvert pour protester contre la vaccination. Je serais porté à dire qu'il serait faux de croire que ces actes n'ont eu aucune incidence.
C'est pourquoi nous avons chacun un rôle à jouer. C'est cette désinformation qui, dans une certaine mesure, a renforcé l'influence des partisans du mouvement anti-vaccin et qui leur a permis de croire à des foutaises. C'est le meilleur mot qui me vient à l'esprit. Nous avons commencé à voir des manifestations. Imaginons, si nous le pouvons, des gens les plus vulnérables de la société, des malades à l'hôpital ou des personnes qui attendent de leur rendre visite, vu les restrictions en place. Imaginons ensuite des manifestants sur place qui leur rendent la vie encore plus difficile.
Les travailleurs de la santé ont vraiment répondu à l'appel. Ils travaillent de longues heures et font des heures supplémentaires, dont une partie n'a jamais été réclamée. Bon nombre des travailleurs de la santé ont choisi cette profession non pas pour s'enrichir, mais parce qu'ils se soucient véritablement de la santé et du bien-être des gens. Ils veulent se rendre utiles.
Ces travailleurs de la santé ont sauvé des milliers de vies, et j'emploie ici l'expression « travailleurs de la santé » dans son sens le plus large pour inclure les cuisiniers des hôpitaux et les travailleurs qui ont permis aux hôpitaux et aux établissements de soins de longue durée de rester ouverts, en plus des infirmières autorisées, des médecins, des infirmières praticiennes, des aides-infirmières et des techniciens de laboratoire. Ces gens fantastiques ont fait de leur mieux pour que la population canadienne reçoive, dans la mesure du possible, les services dont elle avait absolument besoin pour passer à travers cette crise. Ils ont évité à des milliers de personnes un séjour aux soins intensifs. Ils étaient présents, que ce soit pour donner des conseils dans le but d'éviter que les gens soient infectés par le coronavirus, pour administrer des tests, prendre soin des personnes alitées aux soins intensifs ou fournir des soins dans un établissement de soins de longue durée. Ces héros nous ont aidés à traverser la pandémie.
Je trouve épouvantable qu'il y ait des gens, dans notre société, qui aient invectivé les personnes qui voulaient entrer dans un établissement, sans oublier tous les cris et les hurlements qu'on a entendus. Que leur manifestation ait ciblé les fournisseurs de soins de santé et les travailleurs de ce domaine ou les patients et les visiteurs, ils doivent vraiment réfléchir à leur comportement. Nous devons penser aux rôles que nous avons tous à jouer. Il n'y avait aucune hésitation dans mon esprit pendant la campagne électorale. Quand des gens me parlaient de cet enjeu, je reconnaissais immédiatement que personne ne devrait manifester de cette manière. C'était inacceptable et les Canadiens le savaient. Le projet de loi à l'étude vise à concrétiser une promesse électorale importante.
Je constate qu'il ne me reste que deux minutes et je n'ai même pas parlé des 10 jours de congé payé. J'y viens tout de suite. Peut-être aurai-je le temps d'en dire plus long durant la période des questions et observations.
Il y a quelques années, le gouvernement fédéral a introduit trois jours de congé payé. Au cours des 18 derniers mois, le a, à maintes occasions, indiqué aux Canadiens et aux députés libéraux qu'il faut rebâtir en mieux. Cela constitue un bon exemple. Voyons ce que propose le projet de loi . Il offre plus d'avantages sociaux aux travailleurs du Canada. C'est une mesure forte et positive, que nous devrions tous appuyer.
Les personnes malades ne devraient pas avoir à se rendre au travail. Cette mesure constitue le prolongement de ce que nous avons fait en 2019. Nous nous réjouissons d'apprendre que la Colombie‑Britannique emboîte le pas. Si le projet de loi est adopté au Parlement, je crois que les provinces et les territoires comprendront que nous pourrions avoir de meilleures lois du travail, ce qui est un message positif. Si les provinces et les territoires se rallient et appuient ce genre de projet de loi, tous les travailleurs du Canada, et non une minorité, s'en porteront mieux.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir d'être de nouveau présent à la Chambre et d'avoir la chance d'entendre une des rares interventions du député de . Elles sont presque aussi rares que les éclipses solaires totales. C'est incroyable. Je vais pouvoir dire à mes petits-enfants que j'étais sur place pour entendre le discours du député. C'est un peu décevant que les libéraux aient fait élire plein de nouveaux députés, mais que ce soit toujours le même gars qui prend la parole, d'après ce que je constate.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de , un des nouveaux députés, à qui nous permettons de s'exprimer.
Nous débattons du projet de loi . Je suis heureux d'avoir une brèche pour prendre la parole, face au moulin à parole de l'autre côté, mais aussi d'avoir l'occasion de le faire avant que les libéraux décident de proroger le Parlement, de déclencher des élections surprises ou d'user d'un autre de leurs stratagèmes pour éviter d'avoir à rendre des comptes.
Le projet de loi répond probablement à un besoin, mais c'est un drôle de projet de loi. La moitié concerne la justice et l'autre moitié, le Code canadien du travail. Je ne suis pas certain de comprendre pourquoi les libéraux ont réuni le tout dans un seul projet de loi au lieu d'en présenter deux, distincts, à la Chambre. Je préfère ne pas croire qu'il s'agit d'un stratagème typique des libéraux ou qu'ils espèrent que quelqu'un s'opposera à une des parties, pour qu'ils puissent crier que nous sommes contre les travailleurs de la santé. Je sais que je suis cynique, car ils ne songeraient jamais à faire cela. Ils ne voudraient jamais semer la zizanie.
Le gouvernement et nos collègues du NPD et du Bloc ne cessent de dire que ce projet de loi est nécessaire. Pourquoi maintenant? Pourquoi pas un an plus tôt? Pourquoi ne pas avoir ainsi modifié le Code canadien du travail six ans plus tôt? Pourquoi les libéraux ont-ils attendu? Ils avaient l'appui de tous les partis pendant la crise de la COVID et auraient pu faire adopter à l'unanimité presque n'importe quelle mesure d'aide. Pourquoi ont-ils attendu aussi longtemps?
Les modifications du Code du travail proposées dans le projet de loi auraient facilement pu être présentées plus tôt. Cette lenteur me rappelle un excellent épisode de Seinfeld où Newman, un travailleur des postes et l'ennemi de Seinfeld, aide à kidnapper le chien de la voisine d'Elaine et finit par se faire pincer. Quand le policier vient l'arrêter, Newman lui demande, affectant un air digne du Fils de Sam, ce qui lui a pris autant de temps. Je dois demander la même chose au gouvernement. Si c'était si prioritaire, pourquoi avoir attendu?
La Chambre aurait pu être saisie de ce projet de loi, en débattre et le renvoyer au comité il y a longtemps. Les élections ont eu lieu le 21 septembre. Nous avons attendu deux mois entiers avant que la Chambre reprenne ses travaux. Au Royaume‑Uni, Boris Johnson a réussi à convoquer de nouveau la Chambre et à remettre le Parlement au travail en six jours, tandis que le gouvernement a mis deux mois pour y arriver.
Nous aurions facilement pu faire franchir les étapes du processus législatif au projet de loi . À la Chambre aujourd'hui, à la période des questions, nous avons entendu les libéraux inviter les conservateurs à se rallier à eux pour faire adopter le projet de loi . Nous les avons entendus, dans le cadre du débat, dire que nous devons aider les petites entreprises et adopter le projet de loi . Pourquoi n'ont-ils pas immédiatement convoqué de nouveau le Parlement pour que nous adoptions le projet de loi ? La même chose vaut pour le projet de loi .
En ce qui concerne le projet de loi sur les thérapies de conversion, les gens croyaient qu'il s'agissait du projet de loi ou du projet de loi parce qu'il a été présenté à la Chambre plusieurs fois. Il est mort au Feuilleton quand le gouvernement a prorogé le Parlement. Il est de nouveau mort au Feuilleton quand le gouvernement a déclenché des élections anticipées, que personne ne voulait vraiment et qui étaient inutiles, étant donné que nous en sommes au même point. Si le projet de loi sur les thérapies de conversion était si important, pourquoi les libéraux n'ont-ils pas tenté de le faire adopter plus tôt? Ils ont eu six ans pour le présenter.
Je me rappelle que, en 2017, les libéraux ont présenté le projet de loi , qui était plus important pour eux que les thérapies de conversion. À ce moment-là, j'ai eu recours à une autre citation de Seinfeld et j'ai dit qu'il s'agissait d'un projet de loi à propos de rien. Essentiellement, le projet de loi a modifié le compte bancaire utilisé pour payer les anciens ministres d'État dans le cadre du processus budgétaire. Je crois qu'il a aussi changé le nom officiel inscrit sur les chèques, qui est passé de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada à Services publics et Approvisionnement Canada.
Nous avons débattu de ce projet de loi à la Chambre, et il a paralysé les travaux du comité. Apparemment, le gouvernement avait décidé que cette mesure législative était plus importante que le projet de loi sur les thérapies de conversion. Pourtant, les ministres se faisaient payer de cette façon depuis la Confédération. Les ministres d'État étaient payés à partir d'un petit compte bancaire, tandis que les autres ministres — techniquement, le gouvernement — étaient payés à partir d'un autre compte. Nous aurions pu continuer à fonctionner ainsi et présenter le projet de loi sur les thérapies de conversion à ce moment-là.
En réalité, le gouvernement ne prend pas au sérieux la façon dont il présente ses mesures législatives. Il laisse traîner les choses, il cherche à noyer le poisson, il finit par rejeter ses projets de loi, puis il exige que les partis de l'opposition se rallient à lui et se dépêchent à les adopter, alors qu'il aurait pu le faire il y a bien longtemps.
De manière générale, tout le monde s’accorde à soutenir la première partie du projet de loi, qui porte sur la criminalisation des menaces à l’encontre des professionnels de la santé. Nous avons tous vu ces scènes pendant les élections: le blocage des ambulances pour les empêcher d’accéder à l’hôpital et le harcèlement des professionnels de la santé. Nous avons tous entendu les sordides histoires de mon collègue le député de concernant cette médecin qui a dû quitter sa collectivité à cause de ce type de menaces alors que son village avait cruellement besoin d'elle, sans oublier l’histoire qu’il vient de nous raconter à propos de cette mère célibataire qui a été horriblement harcelée simplement parce qu’elle était allée se faire vacciner.
Par conséquent, il est possible que nous ayons besoin de légiférer, mais je voudrais avoir plus de détails. Apparemment, de nombreux cas relèvent déjà des lois provinciales ou autres. J’aimerais donc savoir comment ce projet de loi pourrait mieux protéger nos médecins et nos infirmiers, mais aussi, comme l’a mentionné mon collègue, les personnes ordinaires qui veulent simplement se faire vacciner. Nous devons protéger les professionnels de la santé, mais nous devons aussi protéger les Canadiens qui veulent accéder aux installations de soins de santé.
Pendant la campagne, nous, les conservateurs, avons parlé de la création d'une loi sur la protection des infrastructures essentielles dans le cadre de notre programme électoral. Cette loi fournirait une mesure de sécurité supplémentaire contre les gens qui manifestent contre des infrastructures essentielles, comme les hôpitaux, les chemins de fer et les pipelines. Nous avons vu ce qui vient de se produire en Colombie‑Britannique, où la chaîne d'approvisionnement a été dévastée par la destruction de voies ferrées du CN et du CP. Il s'agit manifestement d'une catastrophe naturelle plutôt que de manifestations, mais les manifestations peuvent être tout aussi dévastatrices, notamment pour nos soins de santé, lorsqu'il n'y a pas de conséquences. J'espère que mes collègues de la Chambre finiront par adopter un projet de loi qui protégera non seulement les hôpitaux, mais aussi d'autres infrastructures essentielles ainsi que nos chaînes d'approvisionnement.
Hélas, dès le premier jour, nous avons reçu des messages contradictoires de la part du gouvernement concernant les vaccins et la crise de la COVID, ce qui a semé la confusion, la peur et la colère. Aucune de ces actions et des actions prises par le gouvernement ou tout autre intervenant n'excuse la violence faite aux travailleurs de la santé, aux médecins et aux personnes qui tentaient d'accéder aux soins de santé et le harcèlement dont ils ont été victimes. Cependant, les actions du gouvernement n'ont pas amélioré la situation. Lorsque les Canadiens avaient besoin de certitude, de leadership et de cohérence, le gouvernement leur a donné de fausses informations, comme en témoignent les réprimandes que la a reçues pour avoir diffusé de fausses nouvelles sur Twitter.
C'était amusant d'entendre mon collègue de dire plus tôt que, lorsqu'il faisait du porte-à-porte, il a été surpris par la colère des opposants à la vaccination. J'ai vécu la même chose. Des gens nous ont menacés avec une carabine si nous osions parler de vaccination. Nous avons tous vécu la même chose, mais il en a été surpris. J'aimerais lire un article du National Post à l'intention du député. En janvier, le s'est dit contre la vaccination obligatoire parce qu'elle susciterait la division dans nos collectivités et notre pays. En mars, il a parlé de l'inégalité et de l'iniquité des passeports vaccinaux. En juillet, il a dit qu'il n'y aurait pas de vaccination obligatoire mais, deux semaines plus tard, apparemment motivé par des sondages internes indiquant qu'il pourrait diviser le pays à des fins politiques, il a annoncé la vaccination obligatoire, cyniquement juste à temps.
Plus loin dans l'article, on peut lire que la valse du premier ministre au sujet de la vaccination obligatoire est le parfait exemple d'une philosophie qui consiste à gouverner en fonction de calculs politiques.
Ce n'est pas un gouvernement rassembleur ou qui tente d'inciter les personnes non vaccinées à se faire vacciner en les convainquant du bien-fondé des vaccins et de la façon dont ils vont nous permettre de sortir de cette pandémie. Non. C'est un gouvernement qui s'appuie sur des sondages pour semer la discorde au Canada à des fins politiques.
Alors qu'il s'exprimait en public, le a utilisé le terme « les gens comme vous » pour désigner les protestataires. Or, je me suis peut-être exprimée de manière plus incisive en parlant des gens qui bloquent l'accès aux hôpitaux. Il n'en demeure pas moins qu'il a dit « les gens comme vous ». J'aimerais porter à l'attention de notre premier ministre féministe que, selon le site Web everydayfeminism.com, c'est une expression habituellement raciste. Je le répète, ce qu'a fait le premier ministre n'excuse en rien les gestes commis par les protestataires, mais il n'a rien fait non plus pour atténuer les divisions au Canada. Le premier ministre a utilisé cette expression pour diviser le pays.
Je constate que le temps de parole qui m'était alloué est épuisé. Je n'irai donc pas plus loin, en attendant la période des questions et observations pour examiner la deuxième partie du projet de loi.
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Madame la Présidente, je veux préciser quelque chose à mes collègues. J'ai quitté ma profession de travailleur de la santé de première ligne pour venir ici, à Ottawa. Je suis marié depuis 31 ans avec Deborah, qui est pharmacienne. J'ai aussi une fille qui est une ambulancière paramédicale. Ce projet de loi revêt donc une très grande importance pour moi.
Je voulais venir ici pour contribuer à la création de bonnes lois, comme celle relative aux thérapies de conversion sur laquelle nous avons tous travaillé ensemble. Je souhaitais aider mes concitoyens à vivre le rêve canadien à leur façon, ce que j'ai eu la grande chance de pouvoir faire. Je désire aider le Canada à reprendre la place qui lui revient sur la scène mondiale, ayant eu la chance de servir notre merveilleux pays dans l'Aviation royale canadienne pendant neuf ans à titre de médecin de l'air. C'est un véritable honneur de pouvoir parler aujourd'hui d'un projet de loi visant à protéger et les travailleurs de la santé et les patients pour qu'ils puissent prodiguer et recevoir les soins dont ils ont besoin et qu'ils veulent.
La situation est effectivement épouvantable. Je l'ai moi-même vécue, et j'ai été témoin quand d'autres l'ont vécue. L'abus se traduit surtout par de la violence verbale, des menaces et du harcèlement sexuel. Comme je l'ai dit, il s'agit des héros du système de santé. Au début de la pandémie, ces héros étaient prêts à donner leur vie pour le bien de leurs patients. Je pense que j'en ai parlé dans un autre discours.
J'ai souvent songé à ceci: pourquoi certaines personnes se précipitent-elles dans des immeubles en flammes, tandis que les autres se sauvent? C'est là une façon juste de décrire à la fois les fournisseurs de soins primaires et les premiers intervenants.
Ils posent des gestes qui sauvent des vies et ils fournissent des soins à de nombreuses personnes qui ne sont peut-être pas prêtes à recevoir ces soins ou qui ne comprennent pas bien de quoi elles souffrent. Mes chers collègues devraient y penser un instant: lorsque la pandémie a commencé, nous, les intervenants de première ligne, avions tous très peur de contracter le virus, voire d’en mourir. Toutefois, notre pire crainte était de ramener le virus dans notre foyer et de contaminer nos proches. Je me souviens que je prenais trois douches par jour lorsque je travaillais dans l’unité contre la COVID pour m’enlever plusieurs couches de peau afin de ne pas rapporter le virus à la maison. Il y avait aussi ceux qui choisissaient de ne pas vivre sous le même toit. Certains de mes collègues avaient même acheté des véhicules récréatifs pour dormir dans l’allée menant à leur maison.
Je pense que la COVID‑19 nous a montré combien les professionnels de la santé et les soins sont importants. Notre collègue de a aussi abordé rapidement le fait que, malheureusement, la COVID‑19 a aussi contribué à la détérioration de la santé mentale des professionnels de la santé. Comme nous le savons, les actes de violence commis à leur endroit sont de plus en plus fréquents, et ils commencent souvent dès qu’ils approchent le chevet d’un malade à l’hôpital. Ces attaques sont hélas souvent fondées sur le genre ou sur la race, même si ce n’est pas systématique.
Je peux fournir des exemples de violence dont j'ai été témoin de la part de patients admis à l'urgence, de même que de situations qui se sont produites à mon propre cabinet. Heureusement, à mon cabinet, la violence se résume souvent à du langage grossier et à des exigences envers le personnel de la réception. Je veux qu'il soit bien clair que je n'ai jamais trouvé cette violence acceptable, ce que j'ai formellement exprimé aux intéressés.
À mon avis, l'augmentation de la violence est multifactorielle. Elle concerne l'accès au système. Elle peut aussi être attribuable à la démence ou à l'insatisfaction à l'égard du système de santé, qui est en piteux état; à la divergence d'opinion à propos du type de soins que les malades devraient ou souhaiteraient recevoir; aux enjeux de santé mentale associés à l'isolement, à la peur, à la tristesse et à l'irritation; ou au respect d'une multitude de règles et d'exigences, et de l'incertitude qui en découle.
Je dois préciser que certains de ces éléments ont été exacerbés par les exigences, les règles imprécises et le manque de limpidité des députés d'en face. Malheureusement, les médias sociaux ont fait disparaître la bonne volonté que bien des gens de ma génération ont connue. Loin de moi l'idée de me montrer désobligeant envers les jeunes; ce serait injuste. Mais cette bonne volonté s'est en grande partie évanouie, et on le ressent dans le quotidien. Cette perte ne se limite pas au monde virtuel, ce qui m'attriste encore davantage.
Ce problème est aussi exacerbé par le cycle des nouvelles en continu et le besoin de faire des reportages, d'analyser des nouvelles en profondeur, de demander l'avis des experts, des politiciens, des professeurs et des profileurs. Est-ce important? Je crois que oui, car, si on ne se penche pas également sur les causes profondes qui amènent ces gens à sentir qu'on ne les écoute pas et qu'ils doivent agir comme on les voit agir, alors on ne pourra pas agir comme un bon gouvernement, adopter de bonnes politiques et mieux orienter les gens.
Pourquoi devient-on travailleur de la santé? Pourquoi des gens travaillent-ils dans des foyers pour personnes âgées et des salles d'urgence, ou comme fournisseur de soins? Pourquoi devient-on technicien médical, infirmier, médecin, pharmacien ou ambulancier paramédical? En général, c'est parce qu'on veut aider les gens. Ces personnes ont à cœur de prendre soin des malades. Elles veulent être là pour aider les gens qui vivent une période difficile, que ce soit en raison d'un deuil ou d'une maladie physique ou mentale.
Je tiens aussi à rappeler à mes collègues que ce type de comportement néfaste n'est malheureusement pas dirigé seulement contre les travailleurs de la santé de première ligne. Les personnes en position d'autorité aussi peuvent être visées. Le directeur de la santé publique de la Nouvelle-Écosse, le Dr Robert Strang, a été pris pour cible. Il en va de même pour la Dre Theresa Tam. Notre propre collègue, l'actuelle ministre du cabinet fantôme pour les ressources naturelles et ancienne ministre du cabinet fantôme pour la santé, a été l'objet de menaces et d'actes d'humiliation.
Ce qui importe, c'est de donner des directives claires aux Canadiens, de bien les conseiller, mais aussi — comme il en est souvent question ici même depuis plusieurs jours — de leur faire comprendre qu'ils doivent être respectueux et bienveillants envers les députés et l'ensemble des Canadiens. Nous devons aussi leur donner l'occasion de se faire entendre et de faire valoir leurs doléances. Nous n'arriverons à rien en resserrant sans cesse les règles, car en agissant ainsi, nous nous aliénerons les millions de Canadiens qui ne sont pas vaccinés. Malheureusement, ils sont de plus en plus nombreux à perdre leur emploi et leur régime de retraite ou à craindre de perdre leur maison et de ne plus avoir les moyens de subvenir aux besoins de leur famille. Or, ce n'est pas avec ce type de politique que nous pourrons remédier à la situation.
L'autre jour, alors que j'écoutais les nouvelles, j'ai entendu un pasteur affirmer que, malheureusement, certaines personnes vont rester campées sur leurs positions envers et contre tous. Il faut appuyer le droit à l'association licite et le droit d'exprimer des opinions différentes. Comme nous le constaterons sans doute au cours de futurs débats à la Chambre, la liberté d'expression doit être défendue. Rappelons les paroles mémorables de Voltaire, « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire. » Chers collègues, il ne s'agit pas de restreindre le droit de manifester. Il s'agit de faire en sorte que l'on manifeste sans faire de tort à une autre personne.
Au sujet de la deuxième partie du projet de loi, comme je suis un nouveau venu, je dirai que je ne vois pas comment les deux parties sont compatibles. Je ne vois pas ce qu'elle apporte aux gens qui touchent déjà de considérables avantages sociaux fédéraux. Je suis préoccupé par les répercussions possibles sur les gouvernements provinciaux et les petites entreprises. Nous savons que les petites entreprises sont essentielles à la relance économique, surtout en cette période d'inflation majeure, et cela sera important à l'avenir.
Je ne sais pas avec certitude s'il y a des avantages à rassembler ces deux éléments ni quels seront les effets positifs de la deuxième partie du projet de loi. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une mesure intéressante, qu'on devrait renvoyer au comité pour un examen plus attentif.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée d'.
Je tiens à signaler que je m'adresse aujourd'hui à la Chambre à partir du territoire traditionnel et ancestral non cédé de la nation algonquine. Je suis ravi de pouvoir prendre la parole entouré ainsi de mes collègues, que je suis tous content de revoir, et de pouvoir contribuer au débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi .
Je consacrerai le temps qui m'est alloué aujourd'hui à expliquer plus en détail le texte que l'on propose d'adopter.
Pour commencer, le projet de loi modifiera le Code canadien du travail afin d'accorder 10 jours de congé de maladie payés par année aux travailleurs des entreprises privées de ressort fédéral. On parle ici de près de 1 million de Canadiens, qui travaillent pour la plupart dans une grande entreprise. Or, il faut aussi songer aux petites entreprises et à ce que cela signifie pour elles. J'y reviendrai dans un instant.
Les employés des entreprises privées sous réglementation fédérale sont ceux qui travaillent, entre autres, pour les compagnies de transport interprovincial, les pipelines, les banques, les services postaux et les stations de radiodiffusion. Dans tous ces secteurs, on a besoin de pouvoir compter sur les employés tous les jours. Pourtant, ces employés ne peuvent pas forcément compter sur leur entreprise pour obtenir le soutien nécessaire lorsqu’ils tombent malades. Si c’est le cas, ils se sentent obligés d’aller quand même au travail, car il faut bien mettre du pain sur la table. Il faut bien payer le loyer ou l’hypothèque.
Je le sais par expérience, trop de gens veulent jouer les héros. Ils veulent aller au travail, même s’il faut y aller en rampant. En tant que radiodiffuseur, je me souviens d’avoir affronté le blizzard et d’avoir parfois fait l’impossible pour aller au travail et dire à tous les employés de rester chez eux. Ce genre d’héroïsme semble très admirable à première vue, mais si on est malade, en particulier dans le contexte de la COVID‑19, ce n’est vraiment pas une bonne chose.
Le projet de loi dont nous sommes saisis accorde la priorité aux gens. Comme le l'a dit, les gens ont toujours été au cœur du programme du Canada en matière de main-d'œuvre.
Parlons du Code canadien du travail. Il établit les règles qui protègent la santé et la sécurité des travailleurs. Le projet de loi à l'étude aujourd'hui modifierait la partie III du Code canadien du travail, laquelle établit les normes minimales de travail pour le secteur privé sous réglementation fédérale. C'est dans la partie III que se trouvent les dispositions concernant, par exemple, les heures de travail normales, les congés, les jours fériés, les salaires et des questions importantes comme le harcèlement sexuel. Cela dit, le projet de loi dont nous discutons aujourd'hui porte sur les dispositions relatives aux congés.
En ce moment, la partie III du Code prévoit un certain nombre de congés en raison d'une blessure ou d'une maladie personnelle pour les employés des secteurs sous réglementation fédérale. Je vais parler de trois de ces congés.
D'abord, il y a le congé personnel. L'employé a droit, par année, à un maximum de cinq jours de congé, dont les trois premiers sont payés. Ce type de congé peut être utilisé notamment pour soigner une maladie personnelle ou une blessure, ou encore pour gérer une situation urgente concernant l'employé ou sa famille.
Ensuite, il y a le congé non payé pour raisons médicales. Les travailleurs ont droit à un maximum de 17 semaines de congé s'ils sont incapables de travailler en raison d'une blessure ou d'une maladie personnelle, ou encore d'un rendez-vous médical pendant les heures de travail. Ils peuvent aussi prendre jusqu'à 16 semaines de congé non payé en raison d'une mise en quarantaine.
Le dernier congé dont je vais parler aujourd'hui est le congé lié à la COVID‑19. En mars 2020, le Code canadien du travail a été modifié pour créer ce nouveau congé. Avant son abrogation le 20 novembre, la loi à cette fin permettait aux employés de prendre un congé sans solde avec protection de l'emploi pour une période maximale de quatre semaines s'ils n'étaient pas en mesure de travailler pour des raisons liées à la COVID‑19. Ce congé s'harmonisait avec la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique, et les travailleurs ont pu réclamer un soutien du revenu en vertu de cette loi.
Le 24 novembre, le gouvernement a présenté le projet de loi , dont nous débattons aujourd'hui, qui rétablirait le congé, prolongerait sa durée maximale à six semaines et ferait en sorte qu'il soit offert jusqu'au 7 mai 2022.
Aux termes des dispositions actuelles sur les congés, les employés ne peuvent pas prendre plus de trois jours de congé de maladie payés par l'employeur. Il est clair, surtout depuis le début de la pandémie, que c'est insuffisant. Même en 2019, c'est-à-dire avant la pandémie, les Canadiens, d'après les données sur ce sujet, prenaient en moyenne 8,5 jours de congé pour une maladie ou un problème lié à une invalidité.
Que ferait le projet de loi ? Le projet de loi accorderait aux employés des secteurs sous réglementation fédérale des congés de maladie payés. Il modifierait le Code canadien du travail de trois façons.
Premièrement, il viendrait abroger le congé personnel que l’employé peut prendre pour soigner sa maladie ou sa blessure. Ainsi, on évite de reprendre les dispositions sur le congé payé dû à une maladie ou à une blessure et on permet aux employés de recourir à ce nouveau congé.
Deuxièmement, en ce qui a trait à ce nouveau congé, le projet de loi prévoit que l’employé peut acquérir et prendre au plus 10 jours de congé payé pour raisons médicales par année civile. Il peut s'en prévaloir d'un coup ou non.
Troisièmement, le projet de loi se veut assez souple. Il confère au gouverneur en conseil le pouvoir de prendre des règlements pour adapter, dans certaines circonstances, les dispositions concernant le congé payé pour raisons médicales.
Avant de conclure, j'aimerais m'arrêter sur un point qui semble irriter certains collègues. J'y ai fait référence plus tôt, soit que les changements proposés aujourd'hui auront une incidence sur les employeurs, plus particulièrement les petites entreprises. Le gouvernement veut s'assurer que les employeurs disposent d'un certain temps pour s'adapter à ces changements. C'est pourquoi la date d'entrée en vigueur serait établie par décret. Nous nous engageons également à consulter les employeurs sous réglementation fédérale pour mieux comprendre l'incidence de ces changements dans leur contexte.
Il y a d'autres facteurs atténuants. Les travailleurs qui seraient couverts par ces modifications travaillent pour la plupart dans des entreprises de taille moyenne à grande au sein desquelles les répercussions financières se trouvent plus diluées. À titre d'exemple, 87 % des travailleurs touchés par les mesures proposées travaillent dans des entreprises de 100 employés ou plus. Cela signifie que 13 % des autres travailleurs travaillent dans des entreprises de plus petite taille où l'incidence des absences payées pourrait se faire sentir davantage. Toutefois, les employeurs auraient la possibilité d'exiger un certificat médical de la part des employés qui utilisent leurs congés de maladie payés. Encore une fois, c'est un moyen pour les petites entreprises de s'assurer que les congés payés sont utilisés pour des raisons légitimes.
Par ailleurs, si les employés n'ont plus de congés en banque ou qu'ils viennent d'être embauchés, ils pourraient accumuler les nouveaux crédits de congés de maladie payés à raison d'une journée par mois. Cela réduirait les risques pour les employeurs. Pour les employés qui n'utilisent pas leurs 10 jours de congé de maladie payés au cours d'un exercice donné, les mesures législatives proposées permettraient de reporter un nombre restreint de congés à l'exercice suivant. Cela signifie que ces employés ne recommenceraient pas à partir de zéro au début de l'exercice. Cependant, le nombre maximal de congés de maladie pour une année serait limité à 10 jours.
Le gouvernement du Canada travaille avec ardeur pour terminer la lutte contre la COVID‑19. Comme on l'a dit à propos de l'autre partie du projet de loi, ces efforts se butent toutefois à une certaine résistance et à des obstacles. Il y a des gens qui, guidés par la peur, une idéologie, un simple entêtement ou une multitude d'autres raisons, ne veulent pas faire leur part pour la valeur canadienne la plus fondamentale de toutes, celle d'agir pour le bien commun.
Le projet de loi aurait un effet positif sur ces deux tableaux. Il ferait en sorte que près de 1 million de Canadiens de plus aient au moins accès à un nombre suffisant de journées de congé de maladie payé. Cet ajout irait dans le même sens que ce que font certaines provinces; on pense par exemple à la Colombie‑Britannique, qui prévoit cinq jours de congé de maladie payé et trois jours additionnels de congé non payé. L'idée, c'est évidemment qu'une personne conservera son poste auprès de son employeur si elle est malade, ce qui assurera une continuité, particulièrement dans le cas des employés qui sont talentueux, solides sur le plan technique et difficiles à trouver. Ils conserveront leur emploi même s'ils doivent s'absenter parce qu'ils sont malades.
Le projet de loi ferait en sorte que 1 million de Canadiens ou plus aient accès à suffisamment de jours de congé de maladie payé. Comme l'a dit la gouverneure générale dans le discours du Trône, le 23 novembre: « Alors que nous allons de l'avant avec l'économie du futur, aucun travailleur ou région ne sera oublié. » C'est justement l'objectif du projet de loi C‑3, et je crois que le débat et les observations que nous entendons de tous les côtés de la Chambre cherchent à l'enrichir, à le rendre plus clair et à l'améliorer.
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Madame la Présidente, je m'adresse à la Chambre depuis le territoire ancestral traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis fière de me lever à la Chambre aujourd'hui afin d'appuyer le nouveau ministre du Travail dans la présentation du projet de loi C‑3 qui vise à mieux protéger les travailleurs et travailleuses canadiens et, surtout, à mieux veiller à leur sécurité dans leur milieu de travail.
Il est regrettable que certains travailleurs n'aient pas les moyens de rester à la maison lorsqu'ils sont malades. C'est la réalité, et je l'ai vue à plusieurs reprises, dans ma circonscription même. Bon nombre de travailleurs et de travailleuses partout au Canada ne peuvent se permettre une perte de revenus, même pour quelques jours. Ils doivent payer leur hypothèque, leur loyer, couvrir les frais d'électricité, l'épicerie et de nombreuses autres factures pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Par conséquent, ils risquent d'aggraver leur santé ou encore de propager un virus, quel qu'il soit. Imposer un tel dilemme aux travailleurs et aux travailleuses est tout simplement injuste. Maintenant, il est temps d'y remédier et de combler l'écart sur les congés de maladie payés.
À l'heure actuelle, le Code canadien du travail accorde aux employés des industries sous réglementation fédérale trois jours de congé personnel payés qui peuvent être utilisés pour cause de maladie ou de blessure. Si on regarde les chiffres plus attentivement, en 2019, les travailleurs et les travailleuses canadiens ont pris en moyenne 8,5 jours de congé pour maladie et enjeux liés à un handicap. Il est clair que trois jours payés ne suffisent tout simplement pas.
Avec le projet de loi C‑3, nous prenons des mesures pour nous assurer que les Canadiens et les Canadiennes des industries sous réglementation fédérale auront accès aux congés de maladie payés qu'ils méritent.
Notre gouvernement présente un projet de loi qui modifiera le Code canadien du travail afin d'accorder 10 jours de congé de maladie payés par année aux travailleurs du secteur privé sous réglementation fédérale. L'impact sera énorme. Nous comptons environ 18 500 employeurs dans les industries sous réglementation fédérale. Cela comprend les sociétés d'État fédéral, ainsi que certaines activités dans les réserves des Premières Nations. Ensemble, ils emploient 955 000 personnes, et la grande majorité d'entre eux travaillent dans les entreprises de taille moyenne à grande, c'est‑à‑dire des entreprises de plus de 100 salariés.
Le secteur sous réglementation fédérale comprend des lieux de travail provenant d'un large éventail d'industries. Il comprend entre autres le travail interprovincial aérien, ferroviaire, routier, maritime, les banques et les services postaux. Ce sont toutes des industries importantes au service quotidien des gens partout au pays.
Le projet de loi que nous présentons aujourd'hui permet non seulement aux travailleurs de ces industries vitales de rester à la maison pour se soigner lorsqu'ils sont malades, mais il empêche également la propagation des maladies sur leur lieu de travail.
Plus précisément, le projet de loi C‑3 modifiera la partie III du Code canadien du travail pour y apporter deux changements. Tout d'abord, les employés accumuleraient un jour de congé de paie par mois complet d'emploi jusqu'à un maximum de 10 jours par année civile. Ensuite, l'expression « soigner sa maladie ou sa blessure » serait supprimée de la liste des raisons pour laquelle un employé peut prendre un congé personnel. La raison est bien simple, il s'agit d'éviter de dupliquer les dispositions relatives aux congés payés en cas de maladie ou de blessure, en vertu du Code canadien du travail.
Ces deux changements toucheraient environ 582 700 employés du secteur privé sous réglementation fédérale qui n'ont actuellement pas accès au moins à 10 jours de congé de maladie payés.
Une augmentation des congés de maladie payés soutiendrait les employés en les protégeant de trois façons. Premièrement, les congés de maladie payés protégeraient les revenus des travailleurs. Comme je l'ai dit tout à l'heure, j'ai vu dans ma circonscription des travailleurs et des employés qui n'avaient pas la capacité de prendre des congés de maladie.
Deuxièmement, cela va protéger leur emploi. Finalement, cela va protéger la santé des travailleurs, ce qui est bien sûr le plus important.
De plus, des études ont démontré que l'octroi des congés de maladie payés profite à la fois aux employeurs, puisqu'il permet de réduire le roulement du personnel, et au système de santé publique qui évite les surcharges.
La bonne nouvelle est que cela veut dire que les congés de maladie payés protègent également notre économie.
Pour ces raisons, il me semble évident que nous devons aller de l'avant avec le projet de loi C‑3. L'introduction de 10 jours de congé de maladie payés dans le Code canadien du travail n'est en effet que la première étape du plan du gouvernement.