La Chambre reprend l'étude, interrompue le 21 septembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, c'est un réel honneur de prendre de nouveau la parole à la Chambre au sujet du projet de loi , un projet de loi qui prévoit la constitution d'un conseil national de réconciliation. Il y a longtemps que cela aurait dû être fait.
Je veux vraiment dresser le portrait mental de ce que devrait être la réconciliation. Lorsqu'il est question de réconciliation au Canada, il faut voir un pays où les Autochtones — les Premières Nations, les Métis et les Inuits — peuvent réellement être eux-mêmes et exceller dans leurs propres domaines. Par contre, ce que nous voyons, c'est un gouvernement qui tient à aller aussi lentement que possible avant de vraiment reconnaître des droits fondamentaux et de traiter ces groupes avec dignité.
Les survivants qui sont arrivés au point de leur vie où ils ont maintenant pu raconter ce qui leur était arrivé peinent à croire que le gouvernement actuel ait accompli aussi peu de choses au cours des sept dernières années. Ils pensaient que, après avoir raconté leur véritable expérience des pensionnats, de la rafle des années 1960 et des services à l'enfance et à la famille actuels, les choses changeraient vraiment.
Il est malheureux de constater que c'est la réalité à laquelle sont confrontés les peuples autochtones aujourd'hui. Un plus grand nombre d'enfants sont pris en charge aujourd'hui qu'à l'époque des pensionnats. Un plus grand nombre d'enfants vivent en permanence dans la pauvreté, sans nourriture et, dans de nombreux cas, sans abri ni eau courante. Voilà les conditions de vie des Autochtones qui vivent dans les communautés métisses que je représente, ainsi que dans les communautés inuites et des Premières Nations de tout le pays.
Selon les estimations les plus optimistes, le gouvernement a répondu à 13 des 94 appels appels à l'action. Pendant sept ans, le gouvernement a eu la possibilité de s'attaquer à ces problèmes systémiques, et les Autochtones se demandent s'il s'en soucie vraiment.
Revenons sept ans en arrière. Le a affirmé que la relation la plus importante pour le gouvernement était celle qu'il entretient avec les peuples autochtones. Le sort de nos proches est une véritable honte. Cette situation est d'autant plus révoltante que les survivants ont énormément donné. La réciprocité qui s'impose maintenant doit permettre de déplacer des montagnes, et non quelques cailloux, comme c'est le cas actuellement avec le gouvernement libéral.
Les Autochtones méritent nettement mieux. J'espère que nous arriverons à une meilleure compréhension du Canada pour tirer des leçons qui sont enfouies profondément. Je ne suis pas le premier député autochtone à parler de ces questions à la Chambre. Louis Riel, à l'époque où il était député, était incapable de prendre la parole à la Chambre afin de réclamer justice pour notre peuple.
Depuis lors, nous nous sommes battus et avons gravi les échelons jusqu'au Parlement pour faire savoir au gouvernement, nous l'espérons, qu'il ne va pas assez vite et que, jour après jour, des gens, nos proches, meurent, alors que nous, nous, attendons. En tête de liste des priorités du gouvernement se trouve enfin la constitution d'un conseil national de réconciliation, mais ce projet de loi arrive après sept ans. C'est inacceptable.
Les néo-démocrates appuieront le projet de loi, mais soyez certains que les Autochtones n'arrêteront pas tant qu'ils n'obtiendront pas réellement justice pour les ressources qu'ils ont perdues. Les Canadiens et les députés d'un océan à l'autre doivent comprendre qu'ils se trouvent sur des terres autochtones, qui ont des milliers d'années d'histoire. C'est une question de dignité et de respect pour l'endroit où nous nous trouvons vraiment.
Lorsque quelqu'un nous invite chez lui, on ne rentre pas dans sa maison pour la saccager et voler tout ce qui s'y trouve. C'est toutefois ce qui se passe comme le montre l'énorme pollution, notamment aux bassins de décantation à Fort McMurray ou dans la région du Cercle de feu, ou qu'on songe à la situation des enfants autochtones. Les Autochtones sont constamment mis à l'écart à un moment où il devrait y avoir une véritable justice.
Les survivants ont raconté leur histoire et ont versé des larmes, en révélant les blessures profondes qu'ils portent dans leur cœur pour partager avec les Canadiens une vérité: ce pays a fait du tort aux peuples autochtones alors qu'il n'y a pas si longtemps, il y a juste quelques générations, nous avons conclu un grand traité les uns avec les autres. Je viens du territoire visé par le Traité no 6. Le fait d'avoir été trahis à ce point et de ne pas avoir la possibilité de rendre justice aux survivants des pensionnats, puisque certains des auteurs de cette violence sont toujours en liberté, constitue une véritable souffrance pour les communautés autochtones. Elles savent que les personnes qui leur ont fait du mal dans ces écoles déambulent toujours dans les rues.
Le Canada dans lequel je veux vivre et que je pense que tout le monde mérite, en particulier les peuples autochtones, doit reconnaître les droits fondamentaux de la personne des Autochtones. Il doit reconnaître que les Autochtones sont les intendants et les propriétaires terriens de cet endroit, l'île de la Tortue. J'espère que tous les députés pourront trouver au plus profond d'eux-mêmes cette vérité, à savoir que lorsqu'ils viennent ici, en Amérique du Nord, à l'île de la Tortue, ils devraient y arriver en faisant preuve de dignité et de respect pour les propriétaires terriens d'origine. Cela implique une véritable réciprocité. Ce qu'on obtient de sa présence en ce lieu correspond à ce qu'on doit y rendre. C'est une question de dignité pour les Autochtones. Voilà où nous en sommes au Canada.
Je suis heureux que le projet de loi ait enfin été présenté, mais je suis tellement découragé par la vitesse à laquelle nous avançons. Ce n'est pas assez rapide, et je mets le gouvernement au défi d'agir plus rapidement.
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Monsieur le Président, je tiens d'abord à reconnaître que le Parlement du Canada est situé sur le territoire ancestral et traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je voudrais aussi dire que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Comme mon collègue vient de le dire, les Canadiens sont déterminés à prendre les mesures nécessaires pour parvenir dans le respect à une véritable réconciliation. À mesure que le Canada prend conscience des torts innommables commis dans les pensionnats autochtones, nous collaborons avec des communautés partout au pays afin de procéder à des travaux bouleversants, mais nécessaires, visant à localiser les enfants disparus et à leur rendre hommage.
Dans ma circonscription, de nombreux membres de la nation de Lil'wat et leur famille, par exemple, ont été forcés d'aller au pensionnat autochtone de Kamloops, où on a découvert les premières tombes anonymes de cette tragédie nationale. De plus, en ce moment, les membres de la nation shishalh utilisent un géoradar à la recherche d'enfants disparus sur le site de l'ancien externat.
Nous savons que ce ne sont pas seulement les survivants et leurs descendants qui souffrent tandis qu'ils sont obligés de revivre les traumatismes causés par les pensionnats autochtones. Ce drame a eu des effets terribles et parfois permanents sur les cultures et les langues autochtones partout au pays.
Nous soutenons des initiatives d'éducation et de sensibilisation par l'entremise du Centre national pour la vérité et la réconciliation et dans le cadre de la deuxième Journée nationale pour la vérité et la réconciliation, qui aura lieu ce vendredi 30 septembre. J'invite tous les députés et tous les Canadiens à prendre le temps, ce vendredi, de se renseigner et d'en apprendre davantage sur l'histoire douloureuse et le traumatisme vécus par les Autochtones en raison des pensionnats.
Suivre la voie de la réconciliation exigera des efforts continus et un désir sincère de bâtir une nouvelle relation fondée sur le respect mutuel, la confiance et une reconnaissance de nation à nation, ce à quoi les peuples autochtones ont droit. Ces efforts sont essentiels, complexes, doivent s'inscrire dans la durée et être menés par le gouvernement actuel ainsi que les suivants. C'est pourquoi il est essentiel de nous doter des moyens de mesurer les progrès que notre pays accomplit sur la voie de la réconciliation, et de s'assurer que le gouvernement s'acquitte de ses obligations envers les peuples autochtones.
À cet égard, les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation sont là pour nous guider. En 2015, la Commission de vérité et réconciliation, présidée par l'honorable Murray Sinclair, a enquêté sur l'histoire et les séquelles des pensionnats et publié son rapport final.
C'était l'aboutissement de six ans d'audiences et du témoignage de plus de 6 000 survivants des pensionnats et de leurs êtres chers. Le rapport comprend 94 appels à l'action fondés sur l'expérience et les recommandations des survivants afin de remédier aux séquelles laissées par les pensionnats et d'en arriver à une véritable réconciliation.
Le gouvernement du Canada s'engage à mettre en œuvre chacun de ces appels à l'action. Parmi les nombreux pas en avant qui ont été effectués, mentionnons l'adoption, pas plus tard que l'an dernier, du projet de loi visant à incorporer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans le droit canadien.
Nous savons que des progrès ont été réalisés, mais les députés conviendront tous qu'il reste beaucoup de travail à faire.
Voilà pourquoi je prends la parole à la Chambre aujourd'hui pour réclamer l'adoption, dans les plus brefs délais, du projet de loi afin que l'on puisse exiger des comptes du gouvernement quant à la mise en œuvre des appels à l'action et aux promesses qu'il a faites pour favoriser la réconciliation.
Pour assurer cette reddition de comptes, le projet de loi C‑29 créera un conseil national de réconciliation ayant pour mandat de surveiller les progrès réalisés par le Canada en matière de réconciliation et d'élaborer un plan d'action national pluriannuel pour faire progresser les efforts de réconciliation. Ce conseil mènera de la recherche sur les nouvelles pratiques prometteuses au Canada et ailleurs dans le monde qui pourraient faire progresser les efforts de réconciliation. En outre, il aura le pouvoir de recommander au gouvernement des mesures pour faire progresser les efforts de réconciliation dans tous les secteurs de la société canadienne.
Il fera aussi connaître à la population l'histoire et la situation actuelle des peuples autochtones, en plus de promouvoir la réconciliation partout au pays. Ces mesures joueront un rôle crucial dans le travail mené pour demander des comptes au gouvernement au sujet de ses obligations envers les peuples autochtones et faire en sorte que tous les gouvernements du pays sachent qu'ils ont le devoir d'avancer sur le chemin de la réconciliation.
L'adoption du projet de loi et l'établissement d'un conseil national de réconciliation nous aideront à avancer à grands pas vers la mise en œuvre de tous les appels à l'action et à faire des progrès concrets vers la réconciliation dans l'ensemble du pays.
Rappelons que la commission a demandé spécifiquement l'établissement du conseil dans les appels à l'action nos 53 à 56. Si nous faisons avancer le projet de loi , nous serons donc en bonne voie de concrétiser ces quatre appels à l'action.
Comme je l'ai dit, le projet de loi permettra la constitution du conseil national de réconciliation, ce qui concrétisera immédiatement l'appel à l'action no 53.
J'ajoute que le gouvernement a déjà affecté, dans le budget de 2019, un financement total de 126,5 millions de dollars pour l'établissement du conseil national de réconciliation, soit 1,5 million de dollars pour financer sa première année d'activité et un fonds de 125 millions de dollars pour financer ses coûts d'exploitation par la suite. Si le conseil est établi, ce financement pourra lui être transféré immédiatement, ce qui satisfera du même coup aux obligations en matière de financement mentionnées dans l'appel à l'action no 54.
Si le conseil est créé, le projet de loi jettera également les bases pour répondre aux appels à l'action nos 55 et 56. L'appel à l'action no 55 demande que le Canada fournisse des renseignements clés au conseil pour l'appuyer dans ses travaux. Le projet de loi C-29 garantirait l'existence de canaux de communication ouverts entre le conseil et les gouvernements et institutions du Canada, afin que l'information puisse circuler facilement et efficacement. Cela serait établi au moyen d'un protocole de partage de l'information conclu entre le ministre responsable et le conseil. Ce type de transparence est essentiel pour rétablir la confiance et renforcer nos relations avec les peuples autochtones et tous les Canadiens.
Enfin, l'appel à l'action no 56 précise que le gouvernement doit répondre aux rapports annuels du conseil. Le projet de loi engagerait également le gouvernement fédéral à publier un rapport annuel sur la situation des peuples autochtones. Ce rapport exposerait les plans du gouvernement du Canada pour faire progresser la réconciliation, année après année, afin que tous les Canadiens puissent savoir clairement comment le gouvernement agit.
Alors que nous attendons avec impatience le jour où le conseil sera créé, ces deux derniers engagements essentiels, concernant le partage de l'information et la présentation de rapports, garantiront que le gouvernement du Canada rende des comptes au conseil et, au bout du compte, aux Canadiens.
La constitution du conseil national de réconciliation ne permettrait pas seulement de donner suite aux quatre appels à l'action dont je viens de parler. Un aspect fondamental du mandat du conseil serait d'évaluer la mise en œuvre de tous les appels à l'action et d'en faire rapport. C'est une étape cruciale dans notre cheminement vers la réconciliation.
Nous parlons souvent des appels à l'action auxquels nous avons donné suite et de ceux qui sont sur le point d'être mis en œuvre. La vitesse à laquelle nous avançons fait l'objet de nombreux débats. Le fédéral, les provinces, les municipalités et les gouvernements autochtones, ainsi que d'autres institutions et des segments de la société, n'ont pas toujours travaillé ensemble de façon uniforme. Il est donc difficile d'obtenir un portrait exact des progrès vers la réconciliation dans l'ensemble du pays. C'est ce que le conseil national de réconciliation nous aiderait à faire. Le conseil ferait le bilan des progrès que nous avons réalisés en tant que pays et il nous fournirait des conseils sur la façon d'accélérer la mise en œuvre de l'ensemble des appels à l'action, et non pas seulement les 76 appels à l'action relevant du gouvernement fédéral ou dont la responsabilité est partagée.
Il est essentiel que nous fassions des progrès vers la réconciliation, et je ne parle pas seulement des appels à l'action, mais également du travail sur ce qui définit notre pays. Avoir une vue d'ensemble est crucial pour réaliser des progrès tangibles vers une plus grande réconciliation au pays, et c'est exactement ce que le projet de loi permettrait de faire. Il permettrait de constituer, de soutenir et de maintenir un conseil national de réconciliation, donnant ainsi suite aux appels à l'action nos 53 à 56. De plus, nous jetterions les bases d'un mécanisme pour évaluer la mise en œuvre de tous les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation et en faire rapport.
Même si je considère qu'il s'agit d'une étape essentielle, je tiens à souligner que ce projet de loi pourrait être amélioré. Nous devons nous assurer que le conseil d'administration du conseil soit plus représentatif de la diversité, car il n'y a pas moins de 634 communautés autochtones à travers le pays. Qu'il s'agisse de nations signataires d'un traité historique ou moderne, de nations qui n'ont pas signé de traité, de nations qui vivent dans une réserve ou à l'extérieur ou de nations autonomes, il est essentiel que leurs voix fassent partie du processus et servent à nous guider vers la réconciliation. Pour y parvenir, nous devons adopter ce projet de loi maintenant, afin qu'il puisse être étudié, débattu et amélioré en comité.
L'adoption de ce projet de loi montrerait aux Canadiens que nous sommes déterminés à mettre en œuvre les appels à l'action et à rendre compte de nos actes et de nos engagements. Tout comme nous avons montré que nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs de réduction des émissions en adoptant la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, nous devons adopter ce projet de loi pour montrer que nous tenons sérieusement nos promesses envers les Autochtones et que nous souhaitons vraiment la réconciliation.
Je terminerai en disant ?ul nu msh chalap.
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Madame la Présidente, quel plaisir pour moi de prendre la parole aujourd'hui au sujet d'un projet de loi si crucial.
Après notre arrivée au pouvoir en 2015, le a fait comprendre à tous les Canadiens l'importance de notre relation avec les peuples autochtones et la nécessité de la renforcer de manière très concrète et tangible. La réconciliation est l'un des nombreux moyens que nous utilisons à cette fin.
J'envisage la question de la réconciliation sous un angle un peu différent, car je suis un parlementaire depuis une trentaine d'années, dont les 20 premières comme député à l'Assemblée législative du Manitoba. Je vivais à Tyndall Park et, pour me rendre à l'Assemblée législative du Manitoba, je devais emprunter l'avenue Burrows, puis les rues Salter et Isabel. À maintes occasions, je me suis arrêté pour assister à toutes sortes d'activités. Je comprends les torts qui ont été causés aux communautés autochtones.
En ma qualité de député ayant siégé tantôt dans l'opposition, tantôt dans le camp du gouvernement, je fais valoir l’importance de respecter les Autochtones et leurs dirigeants, de les honorer et de les outiller. Nous devons miser sur la consultation et permettre aux dirigeants autochtones de nous montrer la voie à suivre. La consultation doit être permanente. Il y a quelques années, j’ai été très impressionné et enchanté d'entendre le s'exprimer en langue crie pour faire une déclaration en vertu de l’article 31 du Règlement. C’était la première fois que j’étais témoin d’une démarche de cette nature dans toute ma carrière de parlementaire, échelonnée sur 30 années.
D'importantes mesures ont été mises en œuvre au cours des sept dernières années, sur les plans financier, stratégique, budgétaire et législatif, mais nous sommes déterminés à en faire plus.
On peut jeter un œil aux 94 appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation. Les députés font référence à 12 ou 13 d’entre eux. Il y en a certains qui me viennent à l’esprit et que j'ai notés, par exemple, l’appel à l’action 4, et les mesures législatives sur les services à l’enfance. Lorsque j'étais député à l’Assemblée législative du Manitoba, le protecteur des enfants et des jeunes avait déclaré qu'une crise affectant les enfants sévissait dans la province.
Examinons les chiffres. Un député a parlé de l'appel à l'action no 66. Je comprends ce que cet appel à l'action propose, mais je fais remarquer aux députés qu'il n'incombe pas exclusivement au gouvernement fédéral de donner suite à tous les appels à l'action. D'autres intervenants doivent également participer.
Pour donner suite à l'appel à l'action no 66, il faut investir des fonds et d'autres ressources dans les jeunes, en particulier les jeunes autochtones, et leur faire confiance. Nous le faisons en appuyant l'éducation et en y affectant des ressources financières considérables. Nous avons vu la création de possibilités d'éducation qui n'existaient pas dans le passé, même à Winnipeg, et qui existent aujourd'hui grâce à l'appel à l'action no 66.
J'aimerais bien dire que nous pouvons tourner une page et que l'appel à l'action no 66 sera mis en œuvre. Cependant, comme beaucoup d'appels à l'action, il ne deviendra pas réalité du jour au lendemain. Sa réalisation va prendre du temps. Nous devons être patients et écouter ce que disent les Autochtones, leur permettre de prendre des initiatives et les soutenir.
Je pense à un organisme comme Ma Mawi, dans le Nord de Winnipeg, qui fait un travail extraordinaire pour renseigner et soutenir les jeunes et les chefs de famille monoparentale. Il leur offre des possibilités auxquelles plusieurs n'auraient jamais accès sans lui. Il les aide de manière réelle et tangible. Lorsque les ministres me parlent de venir à Winnipeg, il m'arrive souvent de mentionner que Ma Mawi est un excellent exemple de leadership, parce que cet organisme réussit vraiment à transformer des vies, y compris par l'éducation.
Il y a 94 appels à l'action et un peu plus de 70 d'entre eux concernent directement le gouvernement fédéral. Les députés ne devraient pas me citer à ce sujet, puisque le hansard le fera pour eux, mais, au bout du compte, le gouvernement a répondu, en tout ou en partie, à environ 80 % des appels à l'action qui tombent sous sa responsabilité. Beaucoup d'appels ont trouvé une réponse concrète.
Vendredi est un jour très important, que les Canadiens de partout au pays apprécieront. C'est un jour férié institué sur le parquet de la Chambre des communes, parce que tous les députés ont reconnu l'importance de la vérité et de la réconciliation. Ne serait-il pas merveilleux d'adopter aujourd'hui une loi qui créerait un conseil national pour la réconciliation? Non seulement elle créerait le conseil, qui verrait à ce que l'on donne suite à plusieurs appels à l'action, mais elle nous permettrait de le doter des moyens nécessaires pour accomplir son travail.
Selon moi, le projet de loi favorisera la protection de l'enfance. C'est un pas dans la bonne direction, et ce n'est pas le seul. S'agissant de l'appel à l'action no 43, qui concerne la déclaration des Nations unies, nous avons vu le Parlement souscrire à cette déclaration après que plusieurs partis politiques eurent exercé des pressions.
Il existe un serment de citoyenneté. Chaque année, des centaines de milliers d'immigrants viennent au Canada, et c'est une bonne chose parce que nous comptons sur l'immigration et nous en avons besoin. Bon nombre d'entre eux obtiennent la citoyenneté peu de temps après leur venue et, désormais, dans le serment de citoyenneté on reconnaît l'importance de la réconciliation.
Les appels à l'action sont des mesures concrètes que le gouvernement fédéral peut prendre. Il s'agit de prendre les mesures qui s'imposent, comme les consultations nécessaires, même pendant une pandémie qui dure depuis deux ans. Nous n'en sommes toujours pas tout à fait sortis, mais les consultations et le travail se poursuivent toujours parce que le s'est engagé à renouveler ses relations avec les Premières Nations et les peuples autochtones.
Je songe à des personnes comme David Chartrand, qui a accompli beaucoup au sein de la Fédération métisse du Manitoba. En tant que gouvernement, nous avons été là pour soutenir cette communauté de façon très réelle et concrète, en offrant non seulement un soutien financier, mais en étant présents et en écoutant la Fédération, qu'il s'agisse de la fédération nationale ou de celle du Manitoba.
Dans la mesure du possible, j'essaie de rester en contact avec les personnes qui comptent beaucoup pour moi et qui m'ont influencé, comme Sharon Redsky et Cindy Woodhouse, à qui j'ai fait référence par le passé. Il n'est pas nécessaire d'être de souche autochtone pour faire preuve de compréhension et d'empathie, et pour souhaiter et exiger que l'on donne suite aux appels à l'action. Cependant, je crois qu'il serait bien difficile de trouver un gouvernement antérieur qui soit parvenu à en faire autant que le nôtre en six ou sept ans. Si nous étions honnêtes avec nous-mêmes, je pense que nous en conviendrions tous. Bien sûr, des améliorations sont possibles, et nous pourrions évidemment en faire plus. Cependant, nous faisons de notre mieux, et les appels à l'action demeureront une importante priorité du gouvernement et, à mon avis, de la Chambre dans son ensemble.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Comme toujours, c'est un honneur et un privilège d'intervenir à la Chambre des communes pour représenter les résidants de ma circonscription, Peterborough-Kawartha. Aujourd'hui, je prends la parole au sujet du projet de loi , Loi prévoyant la constitution d’un conseil national de réconciliation. À deux jours de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le vendredi 30 septembre prochain, il s'agit d'un projet de loi important, et je réalise pleinement à quel point ce dossier est délicat pour de nombreuses personnes.
Après six ans et demi, ce projet de loi constitue la tentative du gouvernement de répondre aux appels à l'action nos 53 à 56 de la Commission de vérité et de réconciliation. Ces quatre appels à l'action sont: l'appel à l'action no 53, qui vise à « établir un Conseil national pour la réconciliation »; l'appel à l'action no 54, qui vise à « fournir un financement pluriannuel pour les besoins du conseil national de réconciliation qui sera créé afin de s'assurer qu'il dispose des ressources humaines, financières et techniques nécessaires pour mener ses travaux »; l'appel à l'action no 55, qui vise à présenter des rapports annuels sur les progrès réalisés en vue de la réconciliation; et l'appel à l'action no 56, qui vise à publier « un rapport annuel sur la “situation des peuples autochtones”, dans lequel on pourrait présenter les intentions du gouvernement pour ce qui est de faire avancer le dossier de la réconciliation ».
Comme je l'ai dit, ce projet de loi aurait dû être présenté il y a longtemps et, bien que nous soyons en faveur d'une grande partie de ce qu'il renferme, il faut envisager des amendements considérables, des discussions sérieuses et des révisions majeures. J'en parlerai aujourd'hui dans mon discours.
Si nous voulons parvenir à une véritable réconciliation avec les Autochtones, il faut une réponse solide et inclusive aux appels à l'action nos 53 à 56. Malheureusement, le projet de loi à l'étude ne fournit pas une telle réponse. Nous avons sans cesse le même problème, à savoir une trop grande ingérence de la part du gouvernement.
Nous entendons souvent l'expression « pour les Autochtones, par les Autochtones », et je vais en parler dans mon intervention d'aujourd'hui. Nous devons faire confiance aux Autochtones et leur permettre de faire ce qu'ils sont capables de faire parce que ce sont eux qui savent quelles décisions sont les meilleures pour eux, pas le gouvernement.
L'article 8 du projet de loi prévoit la création d'une organisation à but non lucratif, qui surveillerait les progrès réalisés par le gouvernement en matière de réconciliation avec les Autochtones et rendrait des comptes à ce sujet. Le conseil ne serait pas mandataire de Sa Majesté du chef du Canada, et il ne serait pas non plus régi par la Loi sur la gestion des finances publiques. Il se présente comme un organisme indépendant.
C'est le premier aspect du projet de loi qui nous préoccupe vivement. On peut se demander à quel point ce conseil peut être indépendant si ses membres sont choisis par le ministre des Relations Couronne-Autochtones. Le projet de loi indique que les membres du premier conseil d'administration seront choisis par le ministre en collaboration avec le comité de transition. Cela signifie que le ministre alors en poste et les membres du comité de transition qu'il a lui-même choisis détermineraient l'avenir de ce conseil censé exiger des comptes à ce même ministre sur son piètre bilan en matière de réconciliation. Je ne vois pas comment on peut véritablement promouvoir la réconciliation de cette façon.
L'appel à l'action no 54 demande au gouvernement de fournir un financement pluriannuel au conseil national. Le gouvernement l'a fait dans le cadre du budget de 2019 en réservant 126,5 millions de dollars à cette fin, mais la loi n'exigerait aucune mesure de reddition de comptes à l'égard de la façon dont cet argent sera dépensé, et le conseil n'aurait aucun rapport financier à produire.
C'est un grave problème. Le gouvernement présente de graves lacunes en ce qui concerne la transparence et la reddition de comptes. Voilà essentiellement ce qui nous pose problème. Il n'y a pas de lien de confiance entre les peuples autochtones et le gouvernement. L'absence de mesures pour la reddition de comptes et la production de rapports dans un dossier aussi important nous indique que les libéraux veulent simplement maintenir l'approche à laquelle ils nous ont habitués.
Nous devons voir où l'argent est dépensé pour nous assurer qu'il est utilisé le mieux possible pour aider ceux qui en ont le plus besoin et non pour alourdir la paperasse et la bureaucratie hypertrophiée qui ne font rien pour aider les gens partout au pays qui en ont le plus besoin.
Je le vois souvent dans le dossier du tourisme autochtone, par exemple. Nous devons voir que l'argent est versé directement à l'organisme qui en a besoin, et non par l'entremise d'un autre organisme, parce qu'alors l'organisme visé va perdre de l'argent. Cela n'a pas de sens et ce n'est pas une bonne utilisation efficace de l'argent qui devrait servir à aider les gens qui en ont le plus besoin.
Le problème le plus flagrant du projet de loi est le manque de représentation au sein du conseil national de réconciliation. Le projet de loi réserve trois sièges pour l'Assemblée des Premières Nations, Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis.
Ces trois organisations nationales sont pratiquement les seules avec lesquelles le gouvernement libéral discute des questions autochtones. Or, ce n'est qu'une petite fraction des gens qui doivent être représentés à un conseil national de réconciliation. Il doit y avoir des représentants pour les femmes et les filles, les enfants, les associations commerciales autochtones et les bureaux de développement autochtone. Tous ces groupes ont un rôle important à jouer dans la réconciliation et méritent d'avoir une voix au conseil.
Qu'en est-il des Autochtones en milieu urbain? Pas plus tard qu'hier, j'ai eu une conversation avec Jaimee Gaunce, le directeur des politiques des Services de logement pour les Autochtones de l'Ontario, à propos des Autochtones en milieu urbain qui sont laissés pour compte en ce qui concerne le logement et de nombreuses prestations parce qu'ils n'entrent pas dans les petites cases bureaucratiques pour obtenir des fonds, même s'ils y ont pleinement droit en tant qu'Autochtones. Les Autochtones ne cessent pas de l'être subitement lorsqu'ils choisissent de vivre à l'extérieur des réserves. Pourquoi donc perdent-ils le soutien auquel ils devraient avoir pleinement droit simplement parce qu'ils ont quitté la réserve? C'est inacceptable. Cette situation ne fait que perpétuer les objectifs de la colonisation que nous tentons collectivement de déconstruire au moyen de la vérité et de la réconciliation.
Si je ne prenais pas un moment pour souligner que ce sera, vendredi, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, je manquerais à mon devoir de députée. Cette journée est l'occasion de rendre hommage aux enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux, aux survivants des pensionnats ainsi qu'aux familles et aux communautés de ces personnes. Nous savons maintenant, grâce aux connaissances scientifiques et aux données, que les traumatismes perdurent pendant sept générations. Le dernier pensionnat a fermé en 1997, je crois, donc au cours de ma génération. Quand mes enfants reviennent de l'école, ils m'en apprennent davantage sur ce qui s'est produit pendant l'histoire du Canada que j'en avais moi-même appris sur les bancs d'école.
En réalité, il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité, et la vérité commence tout juste à faire surface. Les conversations à ce sujet sont difficiles mais absolument essentielles. J'encourage vivement tout le monde à lire les 94 appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones et le rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Chaque enfant compte. Nous rendrons hommage aux enfants, à leur famille et à leur communauté, bien sûr, mais le temps est aussi venu de passer de la parole aux actes pour montrer notre solidarité. Il faut apporter au projet de loi des amendements plus concrets pour garantir qu'on posera les gestes qu'il faut pour faire avancer la vérité et la réconciliation. Il est grand temps d'établir un conseil et de voir à ce que les bonnes personnes soient autour de la table. Nous avons besoin d'un plan conçu par les Autochtones, pour les Autochtones.
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Madame la Présidente, comme toujours, c'est un honneur de pouvoir prendre la parole à la Chambre pour aborder des questions qui sont si pressantes pour les Canadiens.
Si les députés veulent bien m'accorder un instant, avant de formuler mes observations sur le projet de loi , j'aimerais souligner l'importance de la reconnaissance à venir, et, je l'espère, de l'expérience d'apprentissage que vivront tant de Canadiens dans le cadre de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, vendredi prochain. Je souligne l'importance de reconnaître les torts du passé et de tracer la voie à suivre, surtout pour les Autochtones et les survivants des pensionnats, afin de veiller à ce qu'ils aient confiance et à ce qu'on leur donne les outils nécessaires pour réussir dans notre pays et, enfin, à ce que nous reconnaissions que les torts du passé ont eu des répercussions sur plusieurs générations.
Il est nécessaire de trouver des solutions générationnelles et il est important de ne pas se contenter de parler, mais d'agir pour voir à ce que des possibilités soient offertes aux peuples autochtones du Canada, à ce qu'il y ait des services de soutien là où ils sont nécessaires et à ce que des possibilités soient offertes là où elles sont nécessaires. En fin de compte, il faut agir pour habiliter les hommes et les femmes autochtones, jeunes et vieux, afin qu'ils aient tout ce qu'il faut pour aller de l'avant. Aujourd'hui, je tenais à souligner la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et son importance pour nous tous ici présents.
En tant que député d'une région rurale de l'Alberta, je veux prendre un instant pour parler un peu de la façon dont le mode de vie et l'histoire des Autochtones font partie intégrante de l'identité canadienne. À l'approche du débat sur ce projet de loi, je n'ai pu m'empêcher de penser à certains endroits autour desquels j'ai grandi et au sujet desquels j'ai parfois entendu des histoires. Récemment, j'ai commencé à comprendre d'autres histoires comme celle des collines Neutral ou celle qui explique pourquoi ma circonscription s'appelle Battle River—Crowfoot. Il y a une histoire associée au chef Crowfoot et à la rivière Battle, ainsi qu'aux régions historiques des Cris, des Assiniboines et des Pieds-Noirs le long de la rivière Battle. Il y a quelques années à peine, je n'avais encore jamais visité le parc provincial Dry Island Buffalo Jump ni reconnu son importance dans l'histoire de la région que j'ai maintenant l'occasion de représenter.
J'évoque ces endroits parce qu'ils ne sont pas simplement des endroits près desquels on passe en voiture. Les collines Neutral ne sont pas simplement un endroit que je pouvais voir au loin depuis le terrain où j'ai grandi en tant qu'agriculteur. C'est le fait que l'histoire autochtone fait partie intégrante de l'histoire du Canada et qu'il est très important d'en être fier.
Alors que nous débattons des détails du projet de loi , il est important de présenter certains éléments de ce cadre afin d'établir à quel point il est important de prendre au sérieux les appels à l'action de la Commission de vérité et de réconciliation. En toute honnêteté, je suis très fier que ce soit un gouvernement conservateur qui ait mis sur pied la Commission de vérité et de réconciliation, qui nous a en retour donné les outils nécessaires pour découvrir la vérité et amorcer le processus de réconciliation. Les mots mêmes qui composent le nom de cette commission portent sur la recherche de la vérité et sur le fait qu'il existe une réconciliation. Il est essentiel que nous traitions cet appel général avec le même sérieux que nous avons traité les appels à l'action énoncés dans le rapport final.
Je songe souvent à ma participation à l'un des événements nationaux organisés par la Commission de vérité et de réconciliation. J'étais étudiant à l'université, dans la vallée du Bas Fraser, et on nous avait donné congé de classes. Il m'est impossible de dire à quel point j'ai été déçu de constater combien peu d'étudiants participaient à cet événement national qui avait lieu à l'exposition nationale du Pacifique, en plein centre-ville de Vancouver. Comme mon université avait fourni le transport par autobus afin que nous puissions nous y rendre, nous y sommes allés ma femme et moi. Ce fut une expérience que je n'oublierai jamais, et dont j'ai déjà parlé à la Chambre auparavant.
On voit plus précisément que le projet de loi répondrait aux appels à l'action 53 à 56 de la Commission de vérité et réconciliation.
J'aimerais exprimer mon appui à l'égard du fait que nous prenons des mesures; j'ose espérer qu'elles donneront de véritables résultats. C'est absolument essentiel, mais je tiens à souligner quelques préoccupations qui seront, j'ose l'espérer, utiles aux fins des discussions que nous avons à la Chambre et aux fins de l'étude en comité, lorsque le projet de loi y sera renvoyé pour être peaufiné afin qu'il inclue l'apport de tous les partis et de tous les intervenants. J'ai bien aimé l'observation faite par une personne qui a posé une question tout à l'heure selon laquelle il ne faut pas seulement traiter les peuples autochtones comme des intervenants, mais plutôt comme des partenaires. C'est une observation brillante. C'est tellement important que les Autochtones soient en position de responsabilité dans tous les aspects de la réconciliation.
Cela m’amène à vous parler de ma première préoccupation, c’est-à-dire les consultations qui font l’objet de l’appel à l’action 53. J’ai entendu des Autochtones exprimer leurs inquiétudes à propos du fait qu’ils ne sont pas toujours bien représentés dans le processus de décision pour les nominations ou les politiques mises de l’avant en matière de réconciliation ou tous les autres enjeux, que ce soit les services de police, l’exploitation des ressources ou la résolution des problèmes dans les régions nordiques, rurales ou éloignées. Il faut adopter une approche exhaustive pour mener les consultations et non pas simplement s’en tenir à une démarche axée sur l’activisme. En effet, cette dernière peu parfois — sans vouloir insinuer que les intentions sont mauvaises — empêcher les Autochtones d’accéder à l’autonomie, à la réconciliation et au succès.
Le temps passe toujours trop vite quand on prend la parole dans cette enceinte, alors j’espère pouvoir aborder tous les points voulus. En ce qui concerne l’appel à l’action 54, le projet de loi manque de clarté. J’espère que quand le projet de loi sera renvoyé au comité, les dispositions financières qu’il comprend seront clarifiées. Je sais que les budgets passés prévoyaient certaines sommes d’argent, notamment pour les processus provisoires. Il est difficile de savoir ce qui en est de ces sommes et ce nous réserve l’avenir sur le plan des investissements. Le gouvernement doit fournir des réponses à ce sujet.
L'appel à l'action no 55 porte sur le mécanisme de présentation de rapports. C'est un élément absolument essentiel puisqu'il ne suffit pas de parler à la Chambre de la mise en œuvre des appels à l'action: nous avons aussi besoin d'un mécanisme durable qui nous permettra de voir les progrès réalisés. C'est d'une importance capitale.
Le texte de l'appel à l'action 56 m'amène à souligner que les appels à l'action mentionnent expressément le . Je me plais à espérer qu'il sera possible de modifier le projet de loi pour que les responsabilités en matière de présentation de rapports ne soient pas confiées simplement au , mais bien au premier ministre.
Les peuples autochtones n'ont surtout pas besoin de l'approche « Ottawa a toujours raison » qui a eu des conséquences dévastatrices tout au long de l'histoire du pays. Nous devons dialoguer avec les Premières Nations à chaque étape du processus. J'ai été emballé d'apprendre que dans ma province, l'Alberta, il y a, si je ne m'abuse, 11 Premières Nations qui sont maintenant actionnaires d'un projet d'énergie avec Enbridge. Je sais que d'autres participent aussi à ces avancées sur la voie de la réconciliation. C'est notamment le cas de certains projets d'énergie renouvelable et de certaines entreprises autochtones de ma circonscription, que j'ai l'honneur de pouvoir mentionner.
Il est important de veiller à ce que la poursuite de grands idéaux n'empêche pas de placer les peuples autochtones au cœur de tout ce que nous faisons à la Chambre par rapport à la réconciliation, y compris le projet de loi .
Alors que mon temps de parole tire à sa fin, je voudrais simplement revenir sur ce qu'a dit ma collègue plus tôt et que nous devrions vraiment prendre à cœur. Il ne suffit pas de parler des Autochtones comme des parties prenantes et de demander leurs conseils sur la voie à suivre, ils doivent être des partenaires à part entière dans le processus de réconciliation et dans tous les aspects de ce que nous sommes en tant que pays, aujourd'hui et demain.
Lorsque je pense aux peuples autochtones, je vois un énorme potentiel, beaucoup d'espoir et un avenir rempli de promesses. Si le projet de loi nous emmène dans cette direction, je serai heureux de pouvoir donner mon appui. Cependant, veillons à ne pas oublier la situation dans son ensemble afin que les peuples autochtones puissent prospérer au pays.
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Madame la Présidente, je veux tout d'abord souligner que le Parlement du Canada est situé sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe. Nous débattons d'un projet de loi qui est très pertinent non seulement pour ces groupes de Premières nations, mais aussi pour toutes les Premières nations, les Métis et les Inuits du Canada.
Avant de passer à la substance de mon discours, je souligne que le projet de loi prévoit la constitution d'un conseil national de réconciliation. Cette mesure fait suite aux appels à l'action contenus dans le rapport de la Commission de vérité et réconciliation, en particulier les appels à l'action nos 53 et 56. Essentiellement, le conseil national de réconciliation serait une organisation permanente, indépendante et dirigée par des Autochtones qui surveillerait et appuierait les progrès de la réconciliation au Canada, y compris la mise en œuvre complète des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.
Je veux prendre quelques instants pour expliquer comment nous sommes arrivés là où nous sommes, car certains insinuent à la Chambre que les Autochtones n'ont pas mené le processus et n'ont pas pris les décisions concernant l'aspect et l'évolution de la nouvelle mesure législative. Or, rien ne saurait être plus faux.
En tant que députée représentant une importante population de survivants des pensionnats et en tant que fille d'une mère ayant survécu à un pensionnat, je n'ai pas besoin d'expliquer à qui que ce soit à quel point ce projet de loi est important pour ma famille, pour mes concitoyens et pour de nombreux Canadiens autochtones dans ce pays. Il serait totalement fallacieux et erroné d'affirmer que ce projet de loi est présenté à la Chambre sans leur soutien total, leur pleine participation et leur rôle prépondérant dans la rédaction de tous les articles de ce projet de loi.
Il y a tellement de choses dont je pourrais parler en ce qui concerne la Commission de vérité et réconciliation. C'est un sujet qui me tient à cœur depuis de nombreuses années. Il est également important que j'explique à mes collègues le travail que le gouvernement a accompli pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui. Nous avons travaillé très dur pour renouer nos relations avec les populations autochtones. Il suffit de remonter à 2015, lorsque nous sommes entrés en fonction, pour s'en rendre compte. L'une des premières choses que nous avons faites a été de commencer immédiatement à mettre en œuvre les appels à l'action. En fait, nous étions le seul parti, et je crois qu'à ce jour, nous sommes toujours le seul parti au Canada à avoir dit que nous étions prêts à mettre en œuvre les 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation.
Quand nous avons entrepris l'élaboration de cette mesure législative, nous avons d'abord commencé à consulter les dirigeants et les membres des communautés autochtones. Nous savions qu'ils seraient une partie intégrante de ce processus. À toutes les étapes, ils ont été consultés et inclus, et ils ont été à l'origine de ce qui s'est produit dans cette enceinte. Le processus a été mené par les dirigeants autochtones du conseil d'administration provisoire du conseil national de réconciliation.
Je vais parler un peu du conseil d'administration provisoire, ainsi que du comité de transition qui a été créé ultérieurement, mais je dirais que les deux étaient des organismes indépendants. Ils étaient composés de membres des Premières Nations, d'Inuits et de Métis, qui ont tous contribué au mieux de leurs capacités en apportant leurs conseils et leur expérience, et ils reflétaient une très grande variété de voix et d'opinions provenant de partout au pays.
Je veux aussi saluer le travail monumental qu'a accompli la Commission de vérité et réconciliation, ce qui a vraiment permis de jeter les bases de ce projet de loi et de lui donner sa forme actuelle.
Comme beaucoup de députés s'en souviendront, la commission a établi une voie vers la réconciliation pour amorcer le processus de guérison nécessaire en ce qui concerne les traumatismes intergénérationnels et les séquelles que les pensionnats ont causés.
L'énorme travail historique de la Commission de vérité et réconciliation a joué un rôle déterminant dans l'établissement des bases de cette mesure législative, comme je l'ai dit plus tôt, et le conseil national de réconciliation était prévu dans les appels à l'action nos 53 et 56. Il s'agit de 2 des 94 appels à l'action que nous sommes en voie de mettre en œuvre.
En vue de la rédaction du rapport final, le conseil a adopté une approche très inclusive qui était pleinement dirigée par des Autochtones. Il a écouté la voix des peuples autochtones. Il a entendu le témoignage de survivants de ces établissements, ainsi que de leurs familles et des membres de leur communauté.
Le gouvernement s'est efforcé d'honorer cette approche en mettant pleinement en œuvre les appels à l'action et un conseil national de réconciliation, ainsi qu'en invitant et en soutenant le leadership autochtone tout au long du processus, lequel a abouti à l'élaboration du projet de loi.
Ce processus a été mené par les commissaires de la Commission de vérité et réconciliation, les survivants des pensionnats, les Autochtones qui ont participé au processus de la commission et tous ceux qui ont pensé qu'un organisme national de surveillance, indépendant et dirigé par des Autochtones, était la voie à suivre.
Les commissaires ont pensé à un conseil national qui préparerait un rapport annuel sur l'état de la réconciliation, auquel le gouvernement du Canada donnerait une réponse publique décrivant ses plans pour faire avancer la réconciliation.
En élaborant ce projet de loi, notre gouvernement a écouté ces diverses voix. Les dirigeants autochtones et les membres des communautés ont eu le courage de raconter au pays leurs expériences et d'expliquer comment elles les ont perturbés de même que leur famille tout au long de leur vie. N'oublions pas que, malgré les conséquences personnelles et tragiques que cela a eues sur eux, ce sont leurs voix qui nous guident dans la bonne direction pour aider les communautés, pour aider les futures générations d'Autochtones et pour nous aider à entreprendre un parcours de guérison au Canada pour tous les Autochtones. Il est remarquable que ceux qui ont le plus souffert soient à la tête du processus de guérison aujourd'hui.
Après que la Commission de vérité et de réconciliation a rempli son mandat, le gouvernement fédéral a répondu à ses appels et il a créé un conseil national pour la réconciliation. Ce faisant, nous avons créé un conseil d'administration provisoire qui a aidé à assurer la transition vers les étapes suivantes. Il a formulé des recommandations sur la portée et le mandat de ce conseil. C'était la première étape.
Puis, le gouvernement fédéral a nommé les membres du conseil d'administration provisoire en 2018. Ce conseil était composé de six dirigeants autochtones qui ont été choisis pour représenter les Premières Nations, les Inuits et les Métis, y compris un ancien membre de la Commission de vérité et de réconciliation, le Dr Wilton Littlechild, qui connaît bien les peuples autochtones du Canada.
Ce conseil indépendant était chargé de conseiller la ministre des Relations Couronne-Autochtones sur la création du conseil national de réconciliation. Tous les membres étaient autochtones.
Le conseil provisoire a tenu son processus de participation peu après, en avril 2018, et a consulté divers organismes autochtones et intervenants non autochtones partout au Canada. Dans le cadre du mandat du conseil, les membres se sont penchés sur le projet de loi, sur la portée du conseil national de réconciliation et, de façon plus générale, sur la réconciliation à long terme.
Le conseil provisoire a étudié attentivement tout ce qu'il a entendu lors de ses consultations auprès de divers peuples et organismes autochtones et non autochtones et lors d'une consultation organisée à Ottawa, et il a élaboré un rapport final. Comme je l'ai dit, un groupe très diversifié d'intervenants ont été consultés dans le cadre du processus, c'est-à-dire des membres de la communauté, des universitaires, des propriétaires d'entreprises, des artistes, des professionnels de la santé et d'autres parties intéressées. Chaque membre du conseil provisoire a communiqué avec d'autres personnes pour leur demander leur avis sur la création du conseil national de réconciliation.
En plus d'inclure toutes ces personnes d'origine autochtone qui occupent différentes fonctions partout au pays, le gouvernement a aussi obtenu le point de vue de personnes non autochtones. En effet, on a créé une plateforme en ligne pour obtenir le point de vue des Canadiens au sujet de la création du conseil. Les gens y ont fait part de leurs réflexions sur le mandat du futur conseil national de réconciliation et les premiers gestes qu'il devrait poser. Je peux dire aux députés, en toute sincérité, que les commentaires fournis étaient très positifs.
Le dialogue établi avec les organismes autochtones nationaux a marqué un autre pas en avant. Le conseil provisoire, qui est un conseil d'administration autochtone, a communiqué directement avec l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis pour connaître leur point de vue à propos du mandat du conseil. Cette étape du processus a permis à des membres des communautés autochtones, ainsi qu'à des dirigeants politiques, d'exprimer leur point de vue sur la création du conseil. Je précise que les dirigeants politiques en question étaient autochtones.
Il était important et nécessaire que toutes les étapes du processus soient menées par des Autochtones. Ce n'est qu'après avoir entendu des Autochtones de tous les horizons que le conseil d'administration provisoire a produit son rapport final en tenant compte des témoignages entendus.
En 2018, il a présenté le rapport, qui contient des recommandations concernant la vision, la mission, le mandat, la structure, la composition, le financement, les exigences en matière de reddition de comptes et le cadre législatif ayant trait au conseil national de réconciliation. Le rapport indique également que le conseil sera indépendant, permanent et apolitique, et qu'il sera un catalyseur qui nous fera sortir des sentiers battus en matière de réflexion, de dialogues et de gestes novateurs.
Le conseil d'administration provisoire a aussi fait des recommandations sur la façon dont le gouvernement devrait répondre à ces priorités particulières, indiquant notamment que le gouvernement devrait mettre sur pied un comité de transition pour mettre en œuvre les prochaines étapes. Il a aussi recommandé au gouvernement d'élaborer le cadre législatif en suivant les conseils et les recommandations des membres du comité de transition. J'ai entendu des députés mentionner cela aujourd'hui. Ils n'ont pas été tendres à l'égard de ce processus, mais s'ils avaient lu les recommandations du rapport provisoire concernant les peuples autochtones, ils auraient constaté que la mise sur pied d'un comité de transition faisait partie des recommandations faites au gouvernement.
Le conseil d'administration provisoire a aussi recommandé d'accroître les efforts de sensibilisation et de mobilisation. Le ministère de la Justice s'est donc fondé sur le travail du conseil d'administration provisoire pour élaborer un cadre législatif que l'on pourrait utiliser aux fins de consultation. Je pense qu'il est important d'accorder une attention particulière à cet aspect.
On constate vraiment que les communautés autochtones sont au cœur du projet de loi. Une fois le travail du conseil d'administration provisoire terminé, la prochaine étape consistait, conformément à la recommandation de celui-ci, à former un comité de transition, qui a été créé en décembre 2021 et dont les membres ont été nommés par le . Le comité a examiné l'ébauche du cadre législatif et a songé à des façons de l'améliorer afin de créer un conseil fort et efficace.
Les activités de mobilisation du conseil provisoire ont eu lieu de 2018 jusqu'à la création du comité de transition, qui a ensuite dialogué davantage avec les communautés et les peuples autochtones. Les membres du comité ont rencontré des experts autochtones et non autochtones, notamment des avocats, des spécialistes des données et des experts en finances et en réconciliation. Ils ont recueilli des commentaires et des conseils dans des domaines tels que la réconciliation, le droit, les données, les finances organisationnelles, l'échange de renseignements, la gouvernance et la reddition de comptes, et s'en sont servis pour formuler leurs recommandations.
En fait, c'est tout le travail que ce processus a permis de réaliser ces quatre dernières années qui nous a permis d'en arriver à la mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui. Le comité de transition a émis des recommandations sur la façon de renforcer et rédiger le cadre législatif tout en conservant la vision, le but et le mandat que le conseil avait exprimés dans la vision qu'il avait présentée.
Aujourd'hui, à la Chambre des communes, le a présenté le projet de loi , dont nous débattons en ce moment, avec l'inclusion et la participation pleines et entières des peuples et des communautés autochtones ainsi que d'experts de partout au pays. Tout cela a lieu après la tenue de vastes consultations auprès des peuples et des organismes autochtones. Leurs dirigeants ont collaboré à l'élaboration du processus législatif et veillé à ce que la mesure dont nous sommes saisis aujourd'hui soit au cœur de ce que les Autochtones du pays ont demandé.
Je ne le répéterai jamais assez, chacune des étapes du processus a été menée par des Autochtones, depuis les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation jusqu'au projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui à la Chambre des communes. J'ai confiance dans le fait que tout cela a permis d'obtenir une mesure législative solide qui, si elle est adoptée, sera très bénéfique aux peuples autochtones et aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays au cours des années à venir.
Je sais à quel point les survivants des pensionnats autochtones sont traumatisés par les séquelles du passé. Je sais que, chaque jour, ils cherchent des solutions pour bâtir des partenariats plus solides entre eux et avec les gouvernements et les Canadiens. Par ailleurs, je sais qu’ils pavent la voie vers la guérison et que c’est un très long processus. Nous pouvons contribuer à rendre leur périple plus facile, et ce que nous faisons aujourd’hui y est favorable. Nous répondons à leur demande. Nous leur avons donné la possibilité de diriger le processus, de participer conjointement à l'élaboration de la mesure législative et d’avoir un rôle à jouer pour la suite des choses.
Avant de prononcer meegwetch, nakurmiik, marsi, j’aimerais proposer une motion. Conformément à l’article 26(1) du Règlement, je propose:
Que la Chambre continue de siéger au-delà de l’heure ordinaire de l’ajournement quotidien afin d’étudier le projet de loi C‑29, Loi prévoyant la constitution d’un conseil national de réconciliation.