propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre au sujet du projet de loi . Je remercie tous les députés de lui avoir permis de se rendre à cette étape. Je remercie en particulier le Parti conservateur, le Bloc québécois, le Parti vert ainsi que les deux députés libéraux qui l'ont appuyé.
Nous avons tenté de collaborer avec le gouvernement sur ce dossier, et j'y reviendrai plus tard. Malheureusement, à ce jour, il ne s'est pas joint à nous, mais nous verrons. J'ai tenté d'utiliser la Chambre de la façon la plus constructive possible, d'autant plus que les Canadiens ont montré qu'ils veulent que nous collaborions. Malheureusement, ce n'est pas ce que le gouvernement a fait dans ce cas-ci.
Je vais citer le site Web de Parcs Canada. Selon moi, cette citation réfute certaines des objections du gouvernement à ce projet de loi d'initiative parlementaire. C'est un élément essentiel à notre démocratie. Lorsque l'on pense au travail qu'exige un projet de loi d'initiative parlementaire, il importe peu de connaître l'origine d'une personne ou l'objet du projet de loi. Nous avons le droit d'être entendus et de changer le Canada hors de la sphère partisane.
J'ai eu de la chance que mon nom soit sorti tôt dans le tirage au sort qui détermine l'ordre des priorités des initiatives parlementaires dans le Feuilleton. Je ne pouvais imaginer un projet de loi plus important que celui-ci pour présenter. J'essaie de faire valoir l'aménagement d'un nouveau poste frontalier à Windsor. Ma première réunion publique à titre de conseiller municipal, a eu lieu en 1998, à l'école publique Marlborough, et portait sur l'aménagement d'un nouveau poste frontalier public. Le projet de loi que je propose aujourd'hui vise une propriété adjacente qui longe la frontière et créerait un parc national urbain pour l'ensemble du Canada. Deux cents des 500 espèces en voie de disparition au Canada y seraient protégées. La création de ce parc jouit d'un appui universel au sein des groupes concernés.
Je cite un message publié sur Facebook par le ministère de l'Environnement. Le 23 juin 2022, le Parlement du Canada a publié sur son compte Facebook:
Saviez-vous que les parcs nationaux sont créés par l’entremise de lois du Parlement?
Ce jour-là, en 1887, le Parlement a adopté la Loi sur les parcs des Montagnes-Rocheuses, qui créait le parc que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Banff. Il s’agissait du premier parc national du Canada.
Aujourd’hui, le Canada compte 48 parcs nationaux. Ils se retrouvent dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada.
Lors de l'anniversaire de cette loi ayant créé le parc Banff, le Parlement du Canada a indiqué dans sa publication que les parcs nationaux sont créés par l’entremise de lois du Parlement. C'est très utile aujourd'hui parce que le gouvernement tient absolument à utiliser un processus qui n'est pas encore prêt pour s'occuper de cet enjeu. Or, dans la mesure législative à l'étude, nous avons prévu un processus responsable, transparent et inclusif. Cette mesure législative modifiera la Loi sur les parcs nationaux du Canada,
C'est comme cela que tous les parcs nationaux ont été créés. C'est comme cela que nous pourrions nous y prendre pour corriger la situation à Windsor. Cela permettrait de favoriser la réconciliation. En effet, l'un de nos principaux partenaires dans ce processus est la Première Nation de Caldwell.
Je vais aider nos concitoyens à se représenter la région ciblée. Dans le Sud de l'Ontario, d'où je viens, la rivière Detroit traverse ma ville d'un bout à l'autre, et le réseau de lacs est relié aux Grands Lacs.
Ce qui s'est passé, malheureusement, c'est que nous avons fait la même chose qu'à bien d'autres endroits. Nous avons coupé et scié tous les arbres. Nous avons fait de l'exploitation agricole et avons bâti des manufactures. Cela a laissé bien peu d'espaces verts. Cependant, en raison de l'emplacement géographique de la région et de son climat tempéré, il y a des forêts caroliniennes qui offrent un refuge aux espèces en péril. Cela comprend les arbres et la faune, les amphibiens, le massasauga et d'autres espèces en péril. Comme bien d'autres régions du pays, nous devons nous battre pour récupérer ces espaces verts.
Il y a un élément unique de ce processus qui sera mis à l'épreuve. Il s'agit uniquement de terres publiques. Il n'y a aucun terrain privé. Le gouvernement se plaint présentement qu'une partie des terres sont privées, mais il n'a donné aucune donnée géographique concernant ces terres. Nous voudrions connaître ces données.
Il est important de souligner que nous regrouperons des terres publiques au moyen de ce processus. Tout ce que nous voulons, c'est de pouvoir collaborer avec la Ville de Windsor, qui appuie le projet de loi, et avec la Première Nation de Caldwell, qui appuie également le projet de loi. L'Assemblée législative de l'Ontario vient d'adopter une motion en appui au projet de loi. De plus, plusieurs groupes environnementaux ont dit appuyer le projet de loi. Il s'agit vraiment d'une initiative communautaire. Cette initiative a été lancée parce qu'il fallait une meilleure protection pour les espèces en péril que le système disparate de protections actuel.
Nous nous sommes battus pour les berges que l'Administration portuaire de Windsor n'a pas encore transférées, car cette zone qui longe la rivière Détroit rejoint d'autres parties de la ville. Je rappelle aux députés que les administrations portuaires sont créées par le Parlement en vertu de la Loi sur la sûreté du transport maritime et qu'elles sont donc comme Postes Canada ou d'autres organisations du genre. L'exploitation des administrations portuaires est encadrée par un règlement, mais les terres appartiennent à la population.
La zone en question est celle que des promoteurs ont tenté de passer au bulldozer et de déboiser. Fort heureusement, je travaillais avec un promoteur qui a essayé de participer à ce projet. Je lui ai téléphoné pour lui demander: « Te rends-tu compte de ce qui se passe? Te rends-tu compte des activités auxquelles tu seras mêlé? » Il a alors retiré sa participation au projet, à ses frais, et on a pu sauver cette propriété pour la postérité. Elle devrait être transférée, mais nous attendons toujours ce transfert.
Nous n'avons pas le temps d'attendre en ce qui concerne la propriété dont je parle. Lorsque le pont Gordie‑Howe sera construit à côté, 40 000 véhicules et jusqu'à 10 000 camions de transport pourraient le traverser chaque jour et nous n'avons pas d'évaluations environnementales sur la façon dont cela se déroulera. Le pont Gordie‑Howe est une grande infrastructure qui traverse la rivière Détroit sur deux kilomètres et demi et qui se trouve sur le territoire de la Première Nation de Caldwell. La cheffe Duckworth, qui m'a accompagné à Ottawa à plusieurs reprises, a participé à des conférences de presse et est essentiellement une mentore à bien des égards.
La Première Nation de Caldwell fait partie des nations dédommagées par le Canada. Lorsqu'elle s'est battue avec les Britanniques, on lui a promis la région de la Pointe‑Pelée. Par la suite, ses membres ont été chassés de leurs propriétés par le feu, ont parcouru une longue route et ont finalement négocié un bon règlement. Ils sont en train de mettre en place une réserve digne de ce nom et s'en tirent très bien avec d'autres types d'initiatives. Ils sont les intendants de cette région. C'est l'une des bonnes nouvelles.
Les membres de la Première Nation de Caldwell nous ont témoigné leur solidarité tout au long de cette démarche. En fait, c'est le premier groupe que j'ai fait venir sur place lorsque j'essayais de sauver Ojibway Shores pour voir s'ils étaient intéressés par ce site. À l'époque, ce site ne les intéressait pas, car ils voulaient se rapprocher de Leamington, qui se trouve à côté de la Pointe‑Pelée, un territoire qui leur appartient aujourd'hui. Ce qu'il y a de beau dans cette histoire, c'est que malgré le fait qu'ils ont été expulsés de la Pointe‑Pelée par le passé, ils sont maintenant cogestionnaires du parc national de la Pointe‑Pelée. Ils seront également cogestionnaires du parc dont nous proposons la création. Cette histoire met en lumière ce que nous sommes en mesure de bien faire.
La cheffe Duckworth, qui a fait preuve de bonne volonté dans ce dossier, a déclaré au comité: « Nous savons qu'il faut un cadre législatif pour créer ce parc national. Je suis ici pour soutenir le travail acharné qui a été fait et qui se fera à l'avenir. » Les membres de la Première Nation de Caldwell ont envoyé plusieurs lettres, et celles-ci ont été transmises à tous les députés. Encore une fois, ils ont proposé une solution.
De l'autre côté de la rivière Détroit, la communauté de Wyandot soutient également ce projet de loi, ce sur quoi je m'attarderai un peu, car il s'agit de ce fait d'un enjeu international. La communauté de Wyandot, une autre organisation autochtone, a envoyé une lettre d'appui à ce projet.
Je tiens à souligner qu'un projet de loi d'initiative parlementaire peut être élaboré de manière non partisane. Le député d' a fait de l'excellent travail à ce sujet et a apporté son soutien dans le passé. Nous avons vu des députés se succéder, et l'un des anciens députés, Jeff Watson, avec qui j'ai travaillé et qui était du Parti conservateur, a soutenu ce projet. Même si nous n'avons pas toujours vu les choses de la même façon, nous savions comment travailler sur les intérêts locaux.
L'actuel député d' a dit ceci:
C'est une occasion unique pour les habitants d'Essex. Je l'ai déjà dit et je le répète: nous sommes en quelque sorte enclavés dans Windsor-Essex, car nous sommes entourés de trois plans d'eau. J'ai longuement parlé avec le maire Dilkens, le maire de Windsor, le maire Bondy, le maire de LaSalle, et M. Watson, l'ancien député. Nous avons fait preuve de diligence raisonnable. Tout le monde dit que c'est un projet fantastique.
Le député a également soulevé une question qui, je pense, est rarement abordée, qui concerne la santé mentale et la fréquentation d'autres espaces. Je tiens à remercier le député d' pour cela, car parfois nous perdons certains autres points de vue. C'est pourquoi il est important pour moi d'avoir ce type de soutien.
Je tiens également à remercier le Bloc québécois d'avoir veillé à ce qu'il soit bien compris qu'il s'agit d'un projet unique en son genre, qui définit véritablement notre région. Beaucoup de gens ne savent pas que Sandwich Town, qui avoisine cette région, est la plus ancienne colonie européenne à l'ouest de Montréal à toujours posséder une riche culture francophone. En fait, la rivière Detroit, le long de laquelle on trouvait des Premières Nations et des colonies françaises, avait un système de seigneuries à l'époque où les fermes y ont été installées. Nous avons un certain nombre de noms français partout dans les rues de la ville qui sont orientées du nord au sud. Après l'arrivée des Britanniques, les rues aux noms britanniques étaient orientées d'est en ouest. Nous avons donc cette combinaison, mais la culture francophone y est très robuste. En fait, un nouveau centre se trouve à quelques coins de rue de ma maison, c'est donc dire que la langue est toujours bien vivante parmi les Néo-Canadiens qui vivent dans cette région.
À bien des égards, c'est une question de justice sociale, car si nous parvenons à modifier la Loi sur les parcs nationaux du Canada, ce parc obtiendra le même statut que le parc national de la Pointe-Pelée et les autres parcs, et il le mérite en raison des centaines d'espèces en voie de disparition qu'il abrite. De plus, comme je l'ai dit, il est situé près de Sandwich Towne, un des endroits les plus pauvres au Canada en ce qui concerne la pauvreté chez les enfants et les mères seules. Au fil des ans, nous avons eu à nous occuper de divers enjeux liés à de pauvreté à cause de la frontière internationale et de Matty Moroun, un milliardaire américain décédé dont le fils a hérité des lieux et causé de nombreux et très épineux problèmes. Il a notamment acheté et fait placarder des maisons. Il est donc important que nous fassions bien les choses.
Lorsque nous nous sommes battus pour obtenir la construction du pont Gordie-Howe, certains ont plutôt suggéré qu'on double le pont Ambassador. Même le leur a accordé un décret il y a quelques années afin de laisser une famille milliardaire imposer sa volonté au Canada. Nous avons dit non. Le Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario, un des plus gros fonds de pension, souhaitait faire passer une route pour camions à travers ma circonscription. Nous avons dit non.
Qu'avons-nous fait? Nous nous sommes battus pour ce qui est juste, à savoir un tout nouveau passage frontalier public. C'est le compromis que nous avons obtenu: le pont Gordie-Howe. Il assure notre sécurité économique à tous et il présente aussi des avantages environnementaux. La même bataille se joue dans le cas présent.
Nous avons dit que nous étions ouverts aux amendements. J'ai collaboré avec le ministre après que les libéraux ont voté contre le projet de loi. Nous avons eu des réunions et fait diverses choses. Les libéraux ont présenté des amendements au comité, et un député libéral a jugé les amendements du ministre irrecevables. Ce matin-là, les libéraux m'ont demandé ce qui s'était passé. J'ai répondu, premièrement, que leur secrétaire parlementaire et d'autres députés n'étaient pas là et, deuxièmement, que je l'ignorais et que c'était à eux de découvrir ce qui se passait dans leur propre parti. En 20 ans, je n'ai jamais vu les amendements proposés par un ministre être déclarés irrecevables par un député de son propre parti. Je ne peux pas me l'expliquer.
Nous voulons que les libéraux soient au rendez-vous. C'est pourquoi j'ai accepté les amendements et nous avons collaboré avec eux. Je veux passer à autre chose parce que c'est tellement important pour notre avenir. Il n'y a pas de temps à perdre. Ce qui est clairement ressorti des audiences du comité avec les fonctionnaires des différents ministères, c'est qu'ils ont admis qu'ils pourraient devoir adopter mon processus parce que le leur est encore à l'état de projet et qu'ils ne savent pas ce qu'ils font.
Notre démarche diffère de celle qui est suivie pour les autres parcs urbains, où l'on essaie de délimiter des zones un peu à tâtons. Or, ce n'est pas notre cas. Nous avons une idée très claire de l'environnement et des terres de la région de Windsor-Detroit que nous voulons englober dans le parc. Nous pouvons aller de l’avant dès maintenant. Le temps presse parce que le pont Gordie Howe est en construction et qu’aucune analyse environnementale n’a été effectuée à ce jour.
L’importance de ce projet ne fait aucun doute. J’ai une lettre de John Hartig, l'un des principaux défenseurs de l'environnement au Michigan. Il parle des avantages d’un parc national urbain à Windsor. Un article a aussi été publié pour décrire les avantages pour Detroit de la création d’un parc urbain national à Windsor. Cet article explique à quel point ce parc urbain célébrera l’histoire, augmentera le tourisme transfrontalier pour la randonnée pédestre, deviendra une destination de choix, apportera des retombées économiques, renforcera les bienfaits des efforts de conservation des deux côtés de la frontière et contribuera à changer la perception de la région.
Ce système de parc urbain procurera de nombreux avantages. Je tiens à rappeler qu’au Canada, le moyen prévu pour créer légalement un parc urbain national est de modifier la Loi sur le Parlement du Canada. Je ne comprends pas pourquoi les libéraux voudraient offrir moins à la population et aux espèces en péril, qui ont besoin de ce type de protection. Nous respectons la procédure établie par la loi.
Comme je l'ai dit, le projet de loi a l'appui de la Ville de Windsor, donc du maire et du conseil municipal. L'un des conseillers municipaux, Fred Francis, a comparu devant le comité pour parler du projet de loi. La Wildlands League a aussi témoigné; je dis trois fois hourra! pour le travail qu'elle accomplit au sein de la Société pour la nature et les parcs du Canada, elle fait un travail fantastique. Unifor a aussi témoigné devant le comité de l'environnement. Les syndicats ont donc participé à ce dossier, tout comme Wildlife Preservation Canada, le groupe Citizens Environment Alliance, le club des naturalistes de terrain du comté d'Essex, le groupe de jeunes militants Green Unmah, l'organisme bénévole Friends of Ojibway Prairie, et Save Ojibway. Les résidants de la région ont fait circuler des milliers de pétitions.
La zone que nous proposons d'utiliser fait partie du territoire traditionnel de la confédération des Premières Nations des Trois Feux, qui réunit les nations ojibwée, odawa et potéouatamie. À l'époque de la guerre de 1812, elles ont fait tout ce qu'on leur demandait pour aider notre collectivité. Maintenant, elles font partie de ce partenariat. Ce qui concerne les consultations et le respect qu'elles méritent se trouve dans la Loi sur les parcs nationaux du Canada. S'il y a beaucoup de solidarité autour du projet de loi , c'est parce que c'est le bon projet, pour le bon endroit, pour les bonnes personnes.
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Madame la Présidente, comme on peut le constater, nous pouvons nous laisser guider par les émotions quand nous parlons de la façon dont les parcs nationaux sont bénéfiques pour nos collectivités et favorisent leur prospérité. Beaucoup de députés sont très fiers des efforts déployés pour assurer la création de plus de parcs nationaux.
Je pense, par exemple, au lieu historique national de La Fourche, même si ce n'est pas à proprement parler un parc. Je me souviens de la façon dont les gens de différents secteurs ont uni leurs efforts en vue de créer ce merveilleux joyau dans la ville de Winnipeg. Aujourd'hui, ce lieu attire plus de touristes que tout autre lieu à Winnipeg et, sans doute, que n'importe quel autre endroit au Manitoba.
Puis, il y a le parc national du Mont-Riding, qui a des effets positifs non seulement sur les gens qui habitent sur les lieux ou dans les alentours, mais aussi sur ceux qui le fréquentent.
Je conviens tout à fait que ces enjeux revêtent de l'importance pour la Chambre des communes. Le gouvernement souhaite certainement voir des progrès constants dans le dossier du parc urbain national Ojibway, ou parc urbain national de Windsor.
D'après ce que je comprends du projet de loi, et je demande l'avis du député, il porte davantage sur la localisation du parc. Il s'agit de savoir où le parc sera situé. Le député a-t-il suivi un processus formel incorporant un large éventail d'opinions et a-t-il fait le travail que Parcs Canada est tenu de faire en vertu de la loi?
Je suis aussi un adepte des parcs nationaux. J'aimerais qu'il y en ait davantage. J'aimerais voir un parc national dans la ville de Winnipeg, mais je ne pense pas qu'il me suffise de dire quelles en seront les limites, de dire ce que je veux, puis d'aller solliciter des appuis. Il faut respecter un processus qui tienne compte d'un large éventail de facteurs.
La province de l'Ontario pourrait examiner le projet de loi et dire qu'il s'agit d'une bonne loi, mais il me semble qu'elle souhaite poursuivre le processus mis en place par Parcs Canada. Le cas échéant, j'estime que les députés devraient s'informer avant de voter sur le projet de loi.
J'ai soulevé la question de la Première Nation de Caldwell. Je remercie le chef et le conseil ainsi que les personnes qui ont présenté leurs observations au député.
M. Brian Masse: Vous essayez de parler en leur nom.
M. Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, il dit qu'il parle en leur nom.
M. Brian Masse: Non, j'ai dit que vous tentez de parler en leur nom.
M. Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, à mon avis, il est important de tenir des consultations et de parler des travaux en cours avec Parcs Canada, la ville de Windsor, les collectivités autochtones et la province de l'Ontario.
Le député nous a parlé de tous ceux qui appuient le projet de loi, mais quelles démarches ont été effectuées pour tenir un processus de consultation équivalent à celui que Parcs Canada aurait fourni? Je n'ai rien vu à cet égard. J'étais pourtant également présent lors du débat à l'étape de la deuxième lecture.
On a beaucoup parlé du parc. Je peux assurer aux députés que j'en ai amplement discuté. Par exemple, j'ai mentionné que j'aimerais voir une sorte de système de gestion des cours d'eau de la région de Winnipeg qui ferait intervenir tous les pouvoirs publics pertinents ainsi que la communauté autochtone.
Le Manitoba compte quatre ou cinq rivières: la rivière Rouge, surnommée « la majestueuse », la rivière Assiniboine, la rivière Seine et une ou deux autres. Nous croyons qu'il y a un excellent potentiel pour créer un parc national. Je pourrais énumérer les gens et les organismes avec qui je me suis entretenu. L'idée jouit d'un appui considérable, et je soupçonne que ma liste est relativement courte. Je suis convaincu que bien des députés de part et d'autre de la Chambre ont des projets et des idées de parcs nationaux qu'ils aimeraient voir se concrétiser.
C'est un fait, le gouvernement travaille avec les intervenants et cela comprend ceux que j'ai mentionnés. Nous savons que, en 2021, des ententes officielles étaient mises en place. Des consultations sont en cours. Il y a un processus pour s'assurer que des consultations adéquates ont été menées auprès des nombreux groupes qui sont directement intéressés, qu'il s'agisse des leaders des communautés autochtones, des gouvernements provinciaux ou national ou des membres de la collectivité qui habitent à Windsor, dans les secteurs environnants ou autour du tracé du parc. Il y a également d'autres intervenants, notamment des environnementalistes, qui s'inquiètent de la faune et des espèces en péril en général.
Tous ces intervenants ont un rôle à jouer. C'est pour cette raison que nous avons créé le processus. Il n'est pas question de dire que le député de Windsor est celui qui doit s'arroger tout le crédit parce qu'il a présenté le projet de loi et que c'était son idée. Cette idée n'appartient à personne. Il en est question depuis longtemps. De nombreuses personnes y ont consacré des ressources financières, du temps et des efforts. Il faut tenir compte de tout cela.
Cela ne veut pas dire que le député n'attache pas beaucoup d'importance à ce sujet. J'ai écouté non seulement le discours qu'il a livré cette fois-ci, mais aussi, celui qu'il a prononcé à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi. Je dois reconnaître que le sujet lui tient à cœur. Je peux dire qu'il a parlé à un grand nombre de personnes. Malheureusement, je n'ai pas pu assister à la réunion du comité permanent. Je sais qu'on a tenté d'apporter quelques changements lors de la réunion. Le député s'est en quelque sorte moqué du gouvernement, des amendements qu'il a proposés et ainsi de suite.
Peu importe notre l'allégeance politique, nous reconnaissons ce qui a une véritable valeur. S'il était possible de faire quelque chose pour faire avancer le processus et fournir les garanties que Parcs Canada a mises en place, je pense que le projet de loi jouirait d'un plus grand appui.
Ce qui me préoccupe, ce n'est pas le désaccord entre les députés ministériels et ceux de l'opposition. La question est de savoir si les députés s'intéressent réellement aux questions entourant la réconciliation et à l'importance de disposer de processus adéquats et appropriés et, si tel est le cas, je me demande pourquoi ils voteraient en faveur du projet de loi.
Si les députés appuient ce projet de loi, j'en déduirais que quiconque se présente devant la Chambre après avoir consulté un certain nombre d'intervenants, 25, 30 ou peu importe le nombre, et reçu de bonnes lettres d'appui et tout, mais sans avoir suivi le processus officiel établi par la loi ou le règlement, devrait mériter notre confiance. Même si le projet de loi va au comité — et je ne veux pas dévaloriser les opinions, les conseils et les recommandations des nombreuses personnes qui ont déjà contribué au débat —, cela représente un vote de confiance à l'égard des gens qui travaillent à Parcs Canada, des gens qui sont obligés de faire ce que nous leur avons demandé de faire, et de mettre en place ce processus pour veiller à la tenue d'une consultation libre et ouverte qui garantit que ces parties intéressées sont effectivement consultées de la manière la plus appropriée.
Ce projet de loi ne traite pas de la question du processus. Je pense que les députés doivent en être conscients. S'ils veulent croire en l'institution de Parcs Canada, et au processus, je leur suggère de voter contre ce projet de loi.
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Monsieur le Président, je suis bien heureux de participer au débat sur ce projet de loi, qui demande un travail législatif, qui vise la reconnaissance nationale d'un endroit important et qui est basé sur l'histoire de notre pays. J'aurai l'occasion d'y revenir un peu plus tard.
Dans un premier temps, je veux souligner la détermination et la passion du député de . Je siège depuis huit ans à la Chambre des communes et j'ai le plaisir de connaître mon collègue depuis ce temps. J'ai beaucoup de respect pour cet homme, qui est engagé. Bien souvent, nous ne partageons pas la même vision de l'avenir du Canada et des moyens de l'atteindre, mais je veux saluer son engagement et sa passion pour les causes auxquelles il croit, particulièrement celle-ci.
À titre de porte-parole en matière d'environnement et de changements climatiques, j'ai le privilège de siéger au comité qui a procédé à l'examen de ce projet de loi, mais je sais que l'examen avait déjà été amorcé auparavant. Le député y travaille depuis plus de dix ans. Depuis quatre ans, il travaille sur ce projet de loi sur le plan législatif.
J'ai donc été témoin comme lui d'un certain virage du côté ministériel. Je vais rester poli, puisque nous sommes au Parlement. Au départ, on sentait qu'il y avait une volonté d'aller de l'avant, et on avait l'appui et le concours des autorités ministérielles, qui travaillaient main dans la main avec le gouvernement.
[Traduction]
Au comité, nous avons soudainement constaté un important virage du côté ministériel. Des gens qui avaient déclaré une chose auparavant changeaient d'avis afin d'adopter un point de vue plus prudent. Je tiens à signaler que ce n'est pas la première fois que cela se produit. Récemment, pendant l'étude d'un projet de loi au comité des langues officielles, on a constaté un important virage de la part du gouvernement sur divers sujets.
[Français]
J'aimerais voir un peu plus de discipline dans les rangs ministériels. Nous comprenons que le travail que nous faisons est extraordinairement sérieux. Comme cela fait huit ans que les libéraux sont au gouvernement, nous nous attendons à une plus grande cohérence et à une meilleure coordination entre les fonctionnaires, qui analysent de façon très objective la situation, et le point de vue politique et partisan du gouvernement. C'est dans l'ordre des choses que le gouvernement ait un point de vue politique. Il faut que les fonctionnaires et le gouvernement travaillent ensemble.
Si, pendant les trois quarts du travail, on prend une direction, et qu'à la fin, on réalise que cela ne fonctionne pas, il faut ajuster le tir. Il faut surtout informer les parties prenantes. Nous avons été témoins de cette situation dans le cadre de ce projet de loi. Nous avons aussi vu cette situation, malheureusement, dans le cadre du projet de loi concernant la refonte de la Loi sur les langues officielles. Nous avons assisté à une espèce de mutinerie à l'intérieur du gouvernement, qui envoyait au comité des députés qui tenaient carrément des propos contraires à ceux du gouvernement. J'invite donc le parti ministériel à avoir un peu plus de discipline.
Revenons au cœur du débat concernant ce projet de loi. J'ai beaucoup apprécié l'aspect historique mentionné par mon collègue de Windsor-Ouest. C'est quelque chose qui appartient à notre patrimoine. Évidemment, lorsque nous parlons de parcs nationaux, nous réfléchissons à nos racines et à l'histoire de notre pays. Nous réfléchissons à la présence des Premières nations et à l'époque coloniale, soit de la Nouvelle‑France ou du régime britannique. Cela fait partie d'un ensemble.
Comme mon collègue l'a dit, en 1749, il y avait l'établissement agricole du côté du régime français, dont on trouve encore des traces sur le plan géographique. En effet, les noms de rues et de quartiers de Windsor ont une consonance tout à fait française et francophone. Nous en sommes fort heureux. Cela concerne ce secteur.
Comme le député l'a également mentionné, ce n'est pas tellement loin non plus du pont international Gordie‑Howe. Je veux rappeler que ce pont, qui relie le Canada et les États‑Unis, est une des grandes œuvres du Canada. C'est le secteur du pays où il y a le plus d'échanges commerciaux. Je me souviens que le député m'avait donné un pourcentage.
[Traduction]
Je ne me souviens plus du montant exact, mais grâce à ce pont et aux collectivités environnantes, ce sont des milliards de dollars qui circulent entre le Canada et les États‑Unis. C'est très important à nos yeux.
Je respecte le fait que le député vante les mérites de sa région, comme tous les députés j'en suis sûr. Je peux assurer à mes collègues que je suis très fier de représenter Louis-Saint-Laurent, et je le sais lorsque des députés sont fiers de leur circonscription.
[Français]
En effet, le pont Gordie‑Howe est très important. Je confirme et je confesse avec honneur mon conflit d'intérêts à ce sujet. J'en parle parce que je tiens à saluer l'extraordinaire réalisation de l'honorable Denis Lebel. Il a été ministre de l'Infrastructure à cette époque. C'est lui qui est le parrain de ce pont.
On sait qu'il y avait eu des difficultés. Notre partenaire, notre voisin, avait certaines réserves. Il y avait aussi des réserves du côté canadien, ce qui est tout à fait normal quand on bâtit une telle infrastructure. Voilà que sous le leadership conciliant de l'honorable Denis Lebel, nous avons réussi à construire ce pont et on a bien hâte qu'il puisse être en activité bientôt.
Je tiens à saluer cette extraordinaire contribution. C'est l'une des grandes réalisations du gouvernement conservateur. Cela s'est fait sous l'égide de l'honorable Denis Lebel. Je tenais à faire le point sur ces éléments.
Je pense qu'il y a actuellement un grand débat avec l'autorité ministérielle sur la façon de faire. Rappelons que l'objectif des parcs nationaux, c'est justement que, dans un premier temps, il faut déterminer l'importance culturelle d'un projet semblable. Il faut que cela respecte la biodiversité. On doit également le mettre dans la perspective du paysage. Est-ce que cela a vraiment une valeur paysagiste d'implanter un parc national dans un secteur prévu? Il faut également qu'il soit un élément complémentaire à nos autres parcs nationaux.
Dans la province de Québec, entre autres, nous avons trois parcs nationaux, dont un dans la Mauricie. Je ne suis pas un grand amateur d'activités récréotouristiques là-bas, mais tout le monde me dit qu'en Mauricie, c'est absolument extraordinaire. Saluons bien entendu au passage un des grands enfants de la Mauricie, c'est-à-dire le très honorable Jean Chrétien, qui est à l'origine de ce parc national. Oui, c'est un libéral; on n'a pas toutes les qualités dans la vie, mais je reconnais la contribution du très honorable Jean Chrétien. Je le dis avec beaucoup de respect, bien entendu.
Oui, il faut que ce soit en connectivité avec le paysage, que cela soit complémentaire au réseau actuel des parcs nationaux et que, essentiellement, le projet retienne et obtienne le soutien des Premières Nations, des communautés environnantes, des gens qui vivent dans ce secteur et, bien entendu, des autorités municipales, provinciales et, ultimement, fédérales.
Il y a cinq étapes à franchir pour obtenir la création d'un parc national, soit cerner les secteurs environnants, cerner le secteur précis, évaluer la faisabilité, négocier les ententes nécessaires et, finalement, créer le parc par l'amendement de la Loi sur les parcs nationaux du Canada. C'est là où nous en sommes actuellement et il faut le faire correctement. Il faudra évidemment évaluer les préoccupations manifestées par le gouvernement.
Encore là, je ne peux pas m'empêcher de relever le fait que cette histoire arrive un peu à minuit moins cinq. Cela fait plus de dix ans que le député travaille et plus de quatre ans qu'il fait toutes les étapes parlementaires nécessaires pour aller de l'avant. Là, alors qu'on est presque sur le point d'adopter le projet de loi, le gouvernement fait marche arrière en demandant si on a fait les choses correctement parce qu'il y a plein de coins à Winnipeg où il pourrait y avoir de magnifiques parcs.
Mes amis, respectueusement, auraient peut-être dû y penser avant, parce que cette affaire n'est pas inventée et tombée du ciel. Cela fait des années qu'ils en parlent. La Loi existe depuis toujours, ou presque, et elle est très claire. Ils auraient peut-être pu évaluer avant qu'on soit arrivé à cette étape s'il y avait eu des problèmes.
En terminant, je tiens à rappeler également que les lieux historiques nationaux peuvent être évalués sans nécessairement devenir des parcs nationaux. Je me permets de faire un petit clin d'œil dans mon coin de pays, à Québec, où il y a même un lieu historique qui concentre trois bâtiments, soit le 57 et le 63, rue Saint‑Louis à Québec. C'est peut-être le plus modeste lieu historique que l'on peut trouver. Le passionné d'aviation et d'histoire que je suis se permet aussi de saluer le lieu national Alexander‑Graham‑Bell, situé en Nouvelle‑Écosse. Il rappelle que c'est à cet endroit, à Baddeck, que pour la première fois, le 23 février 1909, un avion plus lourd que l'air et contrôlé a effectué un premier vol au Canada. Nous saluons donc le fait que c'est devenu un lieu historique.
Il y a une différence entre les parcs nationaux et les lieux historiques, mais soyons fiers de notre patrimoine. Accueillons correctement les nouveaux parcs nationaux et assurons-nous que tout est fait selon les règles de l'art.
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Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à remercier le député de pour son discours, puisqu'il a mentionné, à la toute fin, Alexander Graham Bell et Baddeck. C'est en effet de Baddeck, ce lieu historique, que l'avion a décollé en février 1909. Je me dois de mentionner que le pilote de l'avion était le cousin de ma grand-mère. Il s'appelait J.A.D. McCurdy. Je suis fier de cet élément de notre histoire familiale et je voulais l'inscrire au compte rendu. Je me réjouis donc que le député ait mentionné ce fait historique à la Chambre.
Je suis aussi fier d'intervenir, ce soir, au sujet du projet de loi , qui créerait le parc urbain national Ojibway près de Windsor, en Ontario. Ce projet de loi a été présenté par l'excellent député de , qui travaille très fort et avec passion à ce dossier depuis maintenant une décennie. J'ai déjà pris la parole à l'étape de la deuxième lecture, il y a un certain temps, mais je souhaite revenir sur ce que j'avais dit alors et expliquer davantage pourquoi ce projet de loi est si important et pourquoi la création du parc urbain national Ojibway est une initiative cruciale qu'il faut mener à bien.
Cette proposition combinerait des terres appartenant à tous les ordres d'administration publique, soit le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et la Ville de Windsor, pour en faire un ensemble inestimable en vue de protéger un écosystème menacé unique au Canada. C'est pourquoi ces terres doivent devenir un parc national. Il s'agit d'un petit territoire. Il ne fait que 900 acres, ou quelque chose comme ça, mais il est si important d'un point de vue national et environnemental, qu'il serait vraiment un ajout fabuleux au réseau de parcs nationaux.
Comme je l'ai déjà mentionné, je tiens également à remercier le député de de m'avoir invité à Windsor il y a quelques années pour visiter cette région. Je n'étais jamais allé à Windsor. C'était formidable de faire le tour de la ville et de voir l'expansion tentaculaire de Detroit de l'autre côté de la rivière. C'est un endroit tellement vivant.
J'ai visité le site Ojibway Shores, où le député m'a raconté plusieurs histoires. Chaque histoire concernait les batailles qu'il avait menées pour protéger cet important site contre divers plans de développement. Il a réuni les habitants de la région, la Première Nation de Caldwell, d'autres groupes communautaires, des groupes de naturalistes, des biologistes, voire des promoteurs pour qu'ils disent que ce site serait un ajout merveilleux non seulement pour la région, mais aussi pour le Canada.
C’était une belle journée du mois de septembre. Nous avons parcouru des sentiers à travers la prairie. Les grandes tiges de barbon étaient entourées des belles fleurs qui éclosent à la fin de l’été, comme les asters. Évidemment, nous étions entourés d’oiseaux. Je suis d’ailleurs passionné d’ornithologie et je cherche toujours les oiseaux rares. Cette région compte beaucoup d’espèces d’oiseaux. Nous avons marché dans les bosquets de chênes. L'habitat ressemble à une savane. Il y avait beaucoup d’autres randonneurs qui profitaient des sentiers. Cet endroit est très prisé par les habitants des villes avoisinantes, qui s’y rendent la fin de semaine pour se ressourcer au grand air dans un milieu naturel.
Je crois que l'endroit est devenu encore plus populaire depuis le début de la pandémie. Le nombre de randonneurs a considérablement augmenté. Je ne suis pas retourné au site Ojibway Shores. Toutefois, je peux confirmer que, dans ma collectivité, on a constaté une énorme augmentation du nombre de randonneurs dans les sentiers pour profiter de la nature, car les gens ont découvert ce plaisir. Il n’y avait rien d’autre à faire durant la pandémie. Les Canadiens ont soudainement réalisé que leur pays regorge de magnifiques sites naturels, dont celui d’Ojibway Shores. Le parc urbain qu'on y créerait protégerait trois écosystèmes essentiels: la prairie à herbes hautes, la savane de chênes et, comme je l’ai mentionné, la forêt carolinienne.
Comme certains députés le savent, j'étais auparavant biologiste, et le travail que j'ai fait dans le cadre de cette carrière portait en grande partie sur les écosystèmes menacés et les espèces en péril.
Au Canada, quatre écosystèmes sont constamment inclus dans la liste des écosystèmes les plus menacés. Il y a les savanes de chênes de Garry du Sud de l'île de Vancouver et des îles Gulf, en Colombie‑Britannique. Il y a les prairies désertiques du Sud de la vallée de l'Okanagan, en Colombie‑Britannique; c'est mon coin de pays. Il y a les forêts caroliniennes du Sud de l'Ontario, qui sont des forêts de feuillus. On les trouve dans l'Est des États‑Unis ainsi qu'au Canada, dans le Sud de l'Ontario. Il y a les prairies à herbes hautes qu'on trouve dans le Sud du Manitoba ainsi que dans certaines régions du Sud de l'Ontario. La création du parc urbain national Ojibway permettrait de protéger deux de ces importants écosystèmes, soit les prairies à herbes hautes et les forêts caroliniennes.
Quand on pense à des prairies, on songe rarement à l'Ontario, mais on y trouvait autrefois de vastes prairies à herbes hautes. Dans les deux derniers siècles, elles ont pour la plupart disparu à cause de l'agriculture et du développement urbain. Seulement 1 % de ces habitats existent encore. En Ontario, on ne compte que trois endroits de plus de quelques acres qui font partie de cet habitat, dont le site Ojibway Shores.
Presque par définition, les écosystèmes menacés abritent de nombreuses espèces en péril. Elles sont en péril parce que leurs écosystèmes sont menacés. On trouve près de 200 espèces rares et en péril dans le secteur d'Ojibway Shores. Aucune autre région de l'Ontario n'a une liste aussi longue d'espèces rares et en péril, et seulement une ou deux régions au Canada s'en approchent. L'une d'elles, comme je l'ai déjà dit, est représentée par mon coin de pays des prairies désertiques de la vallée de l'Okanagan.
Il y a des populations de plantes en péril. Il y a des populations d'insectes en péril. Nous ne savons pas grand-chose sur certaines de ces populations. Je dirais juste en passant que le gouvernement pourrait dépenser un peu d'argent pour faire un inventaire et une étude de certaines espèces en péril au pays. Nous pourrions les trouver dans beaucoup plus d'endroits que prévu ou nous pourrions découvrir qu'elles sont vraiment en péril. Il s'agirait d'une bonne utilisation de l'argent.
Dans une allocution précédente, j'ai parlé de la magnifique demoiselle, l'archilestes grandis, qui ne se trouve au Canada qu'à Ojibway Shores. C'est le seul endroit où elle a été recensée. Il y a aussi des reptiles en péril, comme le crotale massasauga. Dans ma ville, on trouve des crotales qui sont également en péril. La petite population de crotale massasauga se trouve à 300 kilomètres de la population la plus proche de la même espèce. Elle est donc isolée et en péril. Il y a aussi le colin de Virginie, une espèce vraiment emblématique de petit gibier à plumes que l'on ne trouve au Canada que dans l'extrême Sud-Ouest de l'Ontario. On en trouvait autrefois à Ojibway Shores. Maintenant, on n'en trouve que sur l'île Walpole, qui est toute proche. Nous pourrons espérer le retour de certaines de ces espèces si nous protégeons ces zones, mais nous devons d'abord les protéger.
Ce n'est pas une région comme celles où se trouvent les parcs nationaux Banff, Jasper, Kluane et Ivvavik, qui couvrent de grandes étendues sauvages. Il s'agit d'un parc national urbain unique en son genre, qui s'étend sur une mosaïque de propriétés près de Windsor. Il ferait partie intégrante de la zone urbaine. Nous devons nous assurer que ces propriétés relient comme il faut les habitats afin que les espèces puissent prospérer même dans de petites zones. Il existe une proposition semblable dans le Sud de la vallée de l'Okanagan, pour y créer un parc national dans une zone semblable, composée d'une mosaïque de terres diverses.
Encore une fois, je tiens à remercier le député de de son travail dans ce dossier. Je le félicite de tous ses efforts et j'espère que tous les députés se joindront à nous et voteront pour ce projet de loi très important.
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Monsieur le Président, je prends la parole au sujet du projet de loi , qui modifie la Loi sur les parcs nationaux du Canada. Je tiens d'abord à reconnaître que les terres que je représente se trouvent sur le territoire ancestral et non cédé du Conseil des trois feux, qui comprend les nations ojibwa, odawa et potawatomi.
Je partage l'enthousiasme de mon collègue au sujet de la création d'un parc urbain national Ojibway, projet qu'il défend depuis longtemps. Nous savons tous les deux que ce parc est un joyau précieux et unique. Comparativement au parc urbain national de la Rouge, à Toronto, on pourrait dire que le parc Ojibway a la taille d'un timbre-poste, mais, au sein de ses 300 hectares, il renferme une rare forêt carolinienne et une prairie à herbes hautes, en plus d'accueillir la plus grande biodiversité de tout le Canada avec des centaines de plantes, de reptiles, d'insectes et d'espèces sauvages.
Lorsque j'ai été élu, en 2019, ma première rencontre avec le Cabinet du premier ministre sur la Colline du Parlement portait sur la création du parc urbain national Ojibway. Pas tout à fait deux ans plus tard, je me suis joint à la à Ojibway, avec des dizaines et des dizaines de partenaires communautaires locaux, pour annoncer l'engagement du gouvernement à créer sept nouveaux parcs urbains nationaux, dont Ojibway. Ce fut un jour historique. Parcs Canada a été chargé de créer un parc urbain national Ojibway, ce qui est logique, puisque Parcs Canada a plus de 100 ans d'expérience dans la création de parcs nationaux. Nous faisons confiance aux experts. Depuis ce jour, Parcs Canada n'a pas ménagé ses efforts pour faire du parc urbain national Ojibway une réalité.
Je vais expliquer aux députés le processus de Parcs Canada, que j'appuie, et les progrès réels et mesurables que nous avons déjà réalisés en vue de la création du parc urbain national Ojibway.
L'an dernier, nous avons créé un comité de partenariat local pour superviser le processus de création d'un parc urbain national Ojibway. Parcs Canada a accordé à la Ville de Windsor une somme de 600 000 $ pour entamer les consultations et les travaux préparatoires à la réalisation d'un plan de travail concerté avec Parcs Canada. Le conseil municipal de Windsor a voté à l'unanimité en faveur de ce processus. Nous avons négocié un accord entre l'Administration portuaire de Windsor, Transports Canada et Environnement et Changement climatique Canada pour transférer le site Ojibway Shores à Parcs Canada afin de l'inclure dans un parc urbain national Ojibway.
Je suis fier de dire que nous aurons bientôt des nouvelles encore meilleures à partager avec notre communauté concernant le transfert du site Ojibway Shores. Ce site est la dernière parcelle d'habitat naturel sur les rives de la rivière Détroit. Il n'a pas de prix. Il est inestimable, et notre communauté s'est battue bec et ongles pour le garder à l'abri des bulldozers. Maintenant, grâce au processus qui est en cours à Parcs Canada, nous allons protéger le site Ojibway Shores pour toujours.
En décembre, Parcs Canada a entamé une série de journées portes ouvertes et d'ateliers spontanés afin de faire participer les résidants de notre communauté, de les écouter et d'obtenir leurs commentaires sur la conception d'un parc urbain national Ojibway. Ce que j'entends par là, c'est la conception non seulement de l'empreinte du parc urbain national Ojibway, mais aussi la façon dont le parc urbain national Ojibway serait géré.
Plus important encore, nous avançons en ce moment dans le processus pour établir une entente de collaboration avec nos partenaires autochtones, la Première Nation de Caldwell et la Première Nation de l'île Walpole. Il y a deux semaines, j'ai eu la chance de rencontrer la cheffe Mary Duckworth et des membres de la Première Nation de Caldwell pour parler du processus de Parcs Canada visant la création d'un parc urbain national Ojibway. Les représentants se sont dit en faveur d'un processus de Parcs Canada qui considère les membres de la Première Nation de Caldwell non seulement comme des cocréateurs d'un parc urbain national Ojibway, mais également comme des cogestionnaires et des co-intendants. Ainsi, le processus de Parcs Canada ne se limite pas à la création d'un parc urbain national Ojibway, mais il inclut aussi des étapes concrètes sur la voie de la réconciliation avec nos partenaires autochtones.
Les travaux en vue de créer un parc urbain national Ojibway sont déjà en cours. Le parc est déjà en cours de réalisation, un peu comme nous voyons les travaux de construction du pont international Gordie-Howe progresser juste à côté. Le processus de Parcs Canada est la meilleure voie à suivre principalement parce qu'il accorde la priorité, dès le début, aux consultations avec notre collectivité et les communautés autochtones comme celles de Caldwell...