La Chambre passe à l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec proposition d'amendements.
propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
Madame la Présidente, avant de commencer, j'aimerais prendre un instant pour remercier le député de , qui a accepté de me céder sa place dans l'ordre de priorité afin que mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , Loi concernant l’élaboration d’un cadre national sur la prévention et le traitement de cancers liés à la lutte contre les incendies, puisse être retourné à la Chambre plus tôt que prévu pour l'étude à l'étape du rapport.
Je l'en remercie, car, s'il y a quelque chose que nous avons appris depuis que ce projet de loi a été déposé à la Chambre en janvier 2022, c'est qu'il est urgent d'agir pour protéger les pompiers canadiens contre les risques de cancer liés à leurs fonctions. Chaque jour peut entraîner une plus grande exposition aux risques, de nouveaux diagnostics de cancer et, Dieu nous garde, de nouveaux décès évitables.
[Français]
Comme beaucoup de mes collègues, j'en suis sûre, j'ai entendu un grand nombre de pompiers au cours de la dernière année dire à quel point cette loi est nécessaire et essentielle.
Des hommes et des femmes de chaque province et territoire m'ont contactée pour raconter l'histoire de leur propre combat contre le cancer ou celui d'un collègue bien-aimé dont la vie a été écourtée par les dangers auxquels les pompiers sont confrontés au quotidien dans le cadre de leur travail.
[Traduction]
Ici même, dans cette enceinte, nous avons entendu le discours passionné de députés de toutes les allégeances, certains eux-mêmes d'anciens pompiers, qui ont pris la parole pour nous faire part de leur expérience et pour rendre hommage aux collègues et amis proches qu'ils ont perdus des suites d'un cancer contracté en servant la population canadienne.
[Français]
Au Comité permanent de la santé, en juin dernier, nous avons entendu les témoignages des représentants de l'Association internationale des pompiers et de l'Association canadienne des chefs de pompiers sur la prévalence des cancers chez les pompiers.
Ils nous ont parlé des risques auxquels ces premiers répondants font face tous les jours et de l'importance de ce projet de loi pour sensibiliser la population et promouvoir le partage d'informations sur la prévention et le traitement des cancers liés à la lutte contre les incendies et, en fin de compte, pour sauver des vies.
[Traduction]
J’ai également entendu parler de ces situations, comme bon nombre de députés, par des membres de la famille ou des proches de pompiers qui luttent actuellement contre un cancer professionnel ou qui y ont hélas succombé.
Récemment, Donna, de l’Alberta, m’a écrit pour exprimer son appui au projet de loi et me dire qu’elle aurait aimé qu’il soit adopté plus tôt. En 2021, Donna a perdu son mari, un chef de district d’Edmonton à la retraite après 36 ans de service, qui est décédé des suites d’un cancer du pancréas. Il ne se sentait pas bien depuis un certain temps et avait subi d’innombrables tests, mais le cancer du pancréas, qui ne figure pas sur la liste des cancers présumés en Alberta, n’était tout simplement pas sur le radar de son médecin. Lorsque son mari a reçu le diagnostic, son cancer avait atteint le stade quatre.
En tant que fille et épouse d’anciens pompiers, j’ai immédiatement été de tout cœur avec Donna. Je me souviens bien de la peur qui me saisissait chaque fois que mon père ou mon mari partaient pour répondre à une alerte incendie et de l’immense soulagement que je ressentais chaque fois qu’ils revenaient une fois l’alerte terminée pensant qu’ils étaient hors de danger et en sécurité, alors que nous savons maintenant que le danger n’est jamais vraiment écarté.
[Français]
Les faits sont là. L'été dernier, à la suite d'un examen approfondi de la littérature scientifique portant sur l'association entre l'exposition professionnelle des pompiers et le risque de cancer, le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé a reclassé la lutte contre les incendies en tant que profession cancérogène du groupe 1, la classification de danger la plus élevée.
[Traduction]
J’ai fait la promesse à Donna que je lutterais sans relâche aussi longtemps que le sacrifice qu’elle, son mari, les pompiers et leurs familles partout au pays font pour assurer la sécurité des Canadiens et de nos collectivités n'aurait pas débouché sur un changement durable et positif. Voilà pourquoi je tiens à dire aujourd’hui que, même s’il y a beaucoup d’autres expériences comme celle-là, je pense que nous pouvons tous dire que nous en avons assez entendu parler. Nous en savons assez pour faire honneur aux courageux pompiers de notre pays et aux proches qui les soutiennent dans leur travail essentiel.
Par conséquent, je demande humblement à tous les députés de m’aider à faire adopter ce projet de loi à la Chambre le plus rapidement possible en acceptant de mettre fin au débat ce soir pour que nous puissions passer au vote. Faisons en sorte qu’au moment où l’Association internationale des pompiers se réunira à Ottawa le mois prochain pour tenir son congrès, le Sénat ait adopté le projet de loi et que le projet soit en passe de devenir une loi. Nous le devons à Donna. Nous le leur devons.
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Madame la Présidente, je suis heureuse de participer à cet important débat sur le projet de loi , Loi concernant l’élaboration d’un cadre national sur la prévention et le traitement de cancers liés à la lutte contre les incendies. Ce projet de loi comporte deux éléments très importants. Il désignerait le mois de janvier comme le mois de la sensibilisation au cancer chez les pompiers, car quand on attire fortement l'attention sur un problème, on a plus de chances de le détecter rapidement.
Le projet de loi créerait également un cadre national pour mieux faire connaître les cancers liés à la lutte contre les incendies. On améliorerait ainsi l'accès à la prévention et au traitement du cancer pour les pompiers.
Quand j'étais petite, je vivais au bout de la rue de la caserne de pompiers numéro 3 à Fort McMurray. J'ai eu de nombreuses occasions d'apprendre à connaître personnellement les pompiers. Qu'ils soient nos voisins ou les pères de mes amis, j'ai appris à les connaître en tant que personne. Ils étaient pour nous des héros du quotidien. Lorsque Fort McMurray a été ravagée par un gigantesque feu de forêt il y a environ sept ans, ce fut très dur, car tandis que la population était évacuée sans rien pouvoir emporter, les courageux pompiers de la municipalité régionale de Wood Buffalo sont restés sur place pour protéger notre collectivité. Ils ont fait un travail remarquable.
Ces personnes risquent leur vie chaque jour pour protéger nos collectivités et nos foyers, et ils nous soutiennent constamment. Il est donc temps que nous les soutenions. Elles sont de véritables héros.
Le meilleur défilé auquel j'ai assisté dans ma vie a été celui de la fête du Canada après l'incendie de Fort McMurray. Il y avait des camions de pompiers de toute la région. Toutes les équipes de pompiers autochtones des diverses communautés, et toutes les équipes de pompiers des compagnies pétrolières y participaient. C'était tellement incroyable de voir tout le monde dans la collectivité.
Nous venions juste de rentrer au début du mois de juin. C'était tellement spécial d'avoir un grand défilé moins d'un mois après avoir réintégré nos maisons après un énorme feu de forêt que les pompiers s'employaient encore à combattre. Je garderai ce souvenir jusqu'à la fin de mes jours. Nous les avons célébrés comme des héros à l'époque et, dans ma collectivité, nous les célébrons toujours comme des héros.
Nous connaissons très bien les dangers auxquels s'exposent les pompiers qui se précipitent au secours de leurs concitoyens. Dans ma collectivité, ces intervenants ont été essentiellement exposés en un mois à la quantité de substances cancérigènes et toxiques à laquelle on s'expose habituellement pendant toute une vie, ce qui est pratiquement sans précédent dans ce domaine. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles ce dossier me tient particulièrement à cœur. Les données statistiques ont révélé que le risque de souffrir du cancer chez les pompiers est plus élevé que dans le reste de la population. Malheureusement, les chances de survie sont souvent moindres parce qu'il s'agit de cancers un peu plus rares qui ne sont pas détectés aussi rapidement.
C'est un dossier qui me tient beaucoup à cœur parce que mes deux parents sont morts du cancer à un très jeune âge, même si aucun d'entre eux n'exerçait le métier de pompier. Je sais que c'est très important pour notre société. Si nous pouvons éviter aux gens de perdre un membre de leur famille ou un ami, alors ces mesures auront des effets non seulement sur les pompiers, mais aussi sur leurs familles, leur corps de métier et leur collectivité. Comme le dit l'adage, à juste titre, il vaut mieux prévenir que guérir.
Ma seule réserve, c'est que le texte original du projet de loi disait qu'il fallait prévoir des mesures visant à « permettre aux pompiers à l'échelle du Canada de se soumettre au dépistage périodique de cancers liés à la lutte contre les incendies ».
J'ai appuyé cela. Je trouvais que c'était très important. Malheureusement, au comité de la santé, les membres libéraux ont décidé, avec l'appui du Bloc québécois, d'affaiblir le projet de loi, qui dit maintenant qu'on peut prévoir des mesures visant à « émettre des recommandations quant au dépistage périodique de cancers liés à la lutte contre les incendies ».
Au lieu d'obliger le gouvernement à prendre ces mesures, le projet de loi dit maintenant qu'on peut faire des recommandations à cet égard.
En tant que farouche défenseure des compétences provinciales, je peux comprendre le défi que représentent certaines dispositions. Cependant, je pense que le projet de loi n'est pas aussi ferme qu'il aurait pu l'être, et que l'était la première version. Je veux simplement souligner que, selon moi, la première version était meilleure.
Je suis très fière d'appuyer ce projet de loi. Il est intéressant de mentionner que tous les témoins experts qui ont comparu devant le comité de la santé ont souligné que plus tôt nous dépistons les cancers, meilleurs sont les résultats.
Ma mère est morte d'un cancer du sein quand j'avais 21 ans. Elle a reçu le diagnostic quand j'avais 20 ans. Je subis des dépistages systématiques pour le cancer du sein depuis le début de la vingtaine. Je sais que c'est ainsi que je vais m'épargner le même sort, c'est-à-dire mourir à 49 ans. Je sais que l'objet initial de ce projet de loi était de favoriser des mesures comme celle-là pour que les enfants puissent conserver leurs parents.
J'espère qu'il y aura un jour un processus de dépistage plus rigoureux pour les pompiers d'un bout à l'autre du Canada. Il s'agit d'un projet de loi on ne peut plus important, non seulement pour les pompiers, mais aussi, comme je l'ai dit, pour leurs familles, leurs amis et des collectivités entières. Il définit le lien qui existe entre la lutte contre les incendies et les cancers professionnels ou les maladies professionnelles. C'est très important, car ce sont souvent des gens qui s'empressent de sauver nos domiciles. Ils ne s'occupent pas nécessairement d'eux-mêmes. C'est en sensibilisant la population à ces cancers et en tenant plus de discussions sur cette question que nous serons là pour eux. C'est notre façon de leur montrer que nous nous soucions d'eux, qu'ils comptent pour nous et que leur vie est importante.
Je tiens à remercier tous les députés qui ont pris part au débat d'aujourd'hui et qui sont intervenus avant moi. Je remercie tout particulièrement mon bon collègue le député de , qui est un pompier à la retraite, ainsi que le député d'. J'ai appris à connaître ces deux anciens pompiers. Je tiens à remercier tous les pompiers du Canada pour leur service. J'ai parlé de la municipalité régionale de Wood Buffalo, mais des pompiers de partout dans la province, au pays et, en fait, dans le monde sont venus sauver ma collectivité. Voilà quelque chose qu'on ne voit pas souvent, et que j'espère ne jamais revoir. J'espère aussi qu'aucune autre collectivité n'aura à vivre une telle chose.
Du plus profond de mon cœur, je tiens à remercier tous les pompiers qui servent dans nos communautés et dans notre pays, ainsi que tous les pompiers à la retraite et leur famille. Je les remercie tous. Ils sont vraiments importants dans nos vies, et nous allons faire de notre mieux pour les soutenir.
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Madame la Présidente, je tiens à réitérer ma reconnaissance envers la marraine du projet de loi , la députée de . Je veux souligner le travail qui a été fait avec la collaboration de tous les partis. Cela arrive à l'occasion, mais on se rend compte que, quand on le fait, cela fonctionne. Je veux le souligner pour qu'on s'en souvienne. Quand on travaille en collaboration, cela peut donner des bons résultats.
Le projet de loi C‑224 n'a pas fait l'unanimité dès le départ. On se rappellera que, quand on a reçu la première mouture de ce projet de loi, des préoccupations ont été soulevées par le Bloc québécois, des préoccupations alignées avec les convictions profondes que nous avons et qui sont un peu la raison d'être de notre engagement politique. Il y avait, dans le projet de loi original, ce que nous considérions comme des ingérences dans les compétences des provinces et du Québec.
Il nous était donc difficile d'accueillir spontanément ce projet de loi qui, autrement, n'a que du bon. On ne peut pas être contre le fait qu'on essaie d'améliorer les conditions de vie et de travail ainsi que la santé et la sécurité de nos pompiers. Je pense que tout le monde s'entendait bien là-dessus, mais nous avions cette réserve.
Cela n'a pas pris beaucoup de temps pour que nous sentions qu'il y avait une ouverture pour la discussion. Nous avons apprécié cela. Cette ouverture, manifeste dès le départ, a fait que nous nous sommes placés dans des dispositions beaucoup plus favorables à l'avancement de ce projet de loi.
Par un concours de circonstances, j'ai eu la chance de remplacer mon collègue de au Comité permanent de la santé le jour où la députée de Longueuil—Charles-LeMoyne venait y présenter son projet de loi. Dans la salle, il y avait des pompiers. Il y avait aussi des députés qui avaient travaillé comme pompiers par le passé, ce qui a donné lieu à des témoignages qui étaient, ma foi, fort émouvants. Ceux qui étaient présents s'en souviendront.
Plusieurs pompiers de ma région, Drummond, m'ont contacté par la suite pour me dire à quel point ils avaient apprécié cette réunion de comité. Je ne parle pas du fait que j'avais parlé, mais plutôt de l'ensemble des témoignages qui avaient été prononcés ce jour-là.
Je sais que ma collègue de Longueuil—Charles‑LeMoyne l'a entendu ce jour-là, mais je vais raconter la fois où j'ai été pompier. On croira que c'est le capitaine Bonhomme qui parle, mais ce n'est pas le cas.
J'ai grandi avec d'autres rêves que celui, pour bien des jeunes garçons, de devenir policier ou pompier. Pour ma part, je ne rêvais pas à cela. Je rêvais d'être animateur de radio, ce que j'ai fait plus tard. Or, pour me rendre là, j'ai aussi travaillé sur des bateaux. J'ai travaillé comme matelot. Dans notre formation de matelot, il fallait que nous ayons des exercices en prévision d'incidents, comme des incendies à bord et d'autres trucs de ce genre. Je n'avais qu'une idée très vague et abstraite du métier de pompier, mais on m'a envoyé pendant une fin de semaine dans un site d'entraînement pour les pompiers. On m'a habillé avec l'équipement qui pèse une tonne et demie. On m'a ensuite dit d'entrer dans un conteneur où on allait mettre le feu et de m'arranger avec cela.
Ce n'est pas exactement de cette façon que cela s'est passé. Il y avait quand même quelques directives de sécurité, que j'ai plus ou moins écoutées, malheureusement. J'ai quand même eu une révélation ce jour-là. J'ai eu un choc. J'ai réalisé que ce métier n'était pas juste ce que les jeunes garçons de ma génération pouvaient en penser, c'est-à-dire se promener en camion avec des sirènes et aller décrocher des chats dans des arbres. Il y avait des responsabilités énormes. Il y avait un risque énorme que ces gens couraient jour après jour dans l'exercice de leur métier.
Cela a changé ma perception de ce métier. Depuis ce jour, même si je n'ai pas eu à intervenir personnellement dans le cadre de ce travail que je faisais à l'époque, j'ai quand même toujours gardé une admiration profonde pour le métier de pompier, qui est davantage une vocation qu'un métier, selon moi.
J'étais donc honoré de participer à cette réunion de comité où on parlait du projet de loi C‑224. Cela a fait en sorte que, par la suite, j'ai continué de m'y intéresser. Je l'ai suivi un peu à distance, car, comme je l'ai dit tantôt, c'est le député de Mirabel qui suivait le dossier d'un peu plus près.
J'étais bien content aussi de voir évoluer rapidement la position du caucus du Bloc québécois en faveur de ce projet de loi et de voir se régler les préoccupations que nous avions relativement au projet de loi. Il n'est toujours pas parfait, mais je pense que, ce qui était le plus important pour nous, c'était de nous assurer que nous mettions en place quelque chose qui protège mieux ceux qui sont appelés à nous protéger. Je crois que le résultat n'est vraiment pas mal.
Comme je le disais, je pense qu'il y a peut-être encore des choses qui pourraient être faites. Je pense que le projet de loi est une très bonne base et une très bonne démonstration de la volonté de la Chambre des communes de s'assurer que les pompiers et les pompières partout au Québec et au Canada se sentent appuyés et sentent la préoccupation que nous avons à l'égard de leur sécurité.
Je pense que le fédéral pourrait en faire davantage sans pour autant empiéter sur les compétences du Québec et des provinces. Par exemple, on pourrait mieux financer la recherche sur le traitement, le diagnostic et la prévention des cancers, mais aussi sur les matériaux cancérigènes. On pourrait suggérer que le fédéral fasse sa propre liste des cancers reconnus pour son Programme de subvention commémoratif pour les premiers répondants. On pourrait aussi investir davantage dans les infrastructures municipales de protection civile.
À la suite de mon passage en comité, j'ai été interpellé par un pompier de Drummondville, Marco Héroux. Je lui ai demandé la permission de parler un peu de la rencontre que nous avons eue ensemble à mon bureau de circonscription récemment. M. Héroux est un pompier de carrière. Il travaille à Drummondville depuis plusieurs années et il a eu un certain nombre de défis de santé reliés à son travail. Certains de ces défis relèvent de certains traumatismes en milieu de travail. Ces gens-là vivent des chocs au quotidien. On n'a pas vraiment idée de l'ampleur de ce que ces gens doivent affronter dans l'exercice de leur travail.
M. Héroux a aussi eu des préoccupations quant à la sécurité dans les casernes. Nous en avons beaucoup parlé dans l'évolution du projet de loi . Nous avons parlé de la question des matériaux, des vêtements, des émanations à l'intérieur même des casernes, et de l'incapacité pour certaines municipalités de rénover et de mettre en place des systèmes de ventilation et des systèmes de protection afin que les pompiers qui, par exemple, sont à l'intérieur de la caserne ne soient pas encore en contact avec les contaminants. Cela demande des investissements énormes de la part des municipalités et c'est difficile pour elles de répondre à cette urgence. C'est une urgence pour la santé des pompiers.
Le fédéral pourrait investir davantage dans les infrastructures municipales destinées à s'assurer que les casernes de pompier sont équipées à la fine pointe avec des systèmes de ventilation qui sont irréprochables pour que nos pompiers et nos pompières soient en sécurité et ne soient pas exposés à des risques de cancer aussi importants à l'intérieur même des casernes alors qu'ils ne sont même pas en train d'intervenir.
Évidemment, un certain nombre de préoccupations que je soulève sont peut-être extérieures au projet de loi, mais ce sont des démarches que le fédéral pourrait certainement entreprendre pour améliorer encore davantage la situation des pompiers et des pompières et apaiser leurs préoccupations quant à leur santé et leur sécurité.
Je ne peux pas m'empêcher de revenir sur la question des transferts en santé, parce que c'est vraiment un sujet d'actualité. Je pense que cela fait plusieurs mois, voire des années, que le Bloc ne cesse de demander au fédéral d'augmenter les transferts en santé. Une entente entre le fédéral et les provinces semble être en voie de se concrétiser.
On dit que ce n'est pas suffisant, que cela en prenait plus. On peut imaginer ce qu'on aurait pu faire en matière de prévention et de mise en place de mécanismes, d'outils de recherche contre le cancer et de traitements. C'est tout cela aussi, les transferts en santé. C'est cela, l'argent qui manque en santé. Il faut aussi investir des sommes pour répondre à ce genre de demandes. Ce n'est pas juste pour désengorger les urgences. C'est plusieurs choses, et je pense que c'est un bon exemple du besoin de hausser des transferts en santé.
Je réitère que je suis heureux de voir le dénouement de ce projet de loi. Je pense que c'est un projet de loi important, qui est très attendu par les pompières et les pompiers au Québec et au Canada. Nous pourrons retravailler dessus au fur et à mesure que les besoins s'en feront sentir. Je suis bien content que le résultat de la collaboration se solde par l'adoption de ce projet de loi. Le Bloc va l'appuyer avec enthousiasme.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi d'être ici aujourd'hui pour parler du projet de loi . Je tiens à remercier la députée qui l'a présenté. Je suis fière de siéger avec elle au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et je respecte vraiment ma collègue libérale. Ce projet de loi est la preuve que tous les partis peuvent unir leurs efforts et reconnaître qu'un besoin se fait sentir au pays et collaborer pour tenter d'améliorer un peu la situation.
Le projet de loi prévoit l’élaboration d’un cadre national visant à mieux faire connaître les cancers liés à la lutte contre les incendies dans le but d’améliorer l’accès à la prévention et au traitement du cancer pour les pompiers. Il désignerait aussi le mois de janvier comme mois de la sensibilisation au cancer chez les pompiers.
Nous savons que les pompiers ont environ trois fois plus de risques de mourir du cancer que la population générale et que le taux d'incidence de cette maladie chez les pompiers augmente considérablement avec l'âge. C'est un élément important dont il faut se rappeler. Nous demandons à ces personnes de mettre leur vie en danger pour nous, ce qui a des conséquences souvent très dangereuses pour elles.
Malheureusement, les cancers professionnels des pompiers ne sont pas reconnus de façon uniforme partout au Canada: chaque province et territoire applique une méthode différente. Cette situation m'inquiète vraiment parce que nous demandons à ces personnes de se précipiter dans un immeuble en flammes alors que nous en sortons en courant. Par conséquent, nous devons prendre soin de leur santé beaucoup plus efficacement.
Brad Collicutt, président de la section 1298 de l’Association internationale des pompiers, à Powell River, m’a envoyé aujourd’hui un tableau de la couverture présumée des pompiers de la Colombie‑Britannique indiquant le nombre d’années d’emploi requis pour bénéficier d’une couverture en cas de maladie. Il m’a dit: « Des périodes de latence plus courtes sont maintenant nécessaires, car les incendies comportent de plus en plus de produits chimiques toxiques. Les pompiers sont atteints de cancers plus rapidement, et les périodes delatence doivent être mises à jour. Ces périodes varient d’une province à l’autre au Canada. Il faut que cela change. Nous avons besoin de cohérence. Par exemple, un membre qui a travaillé pendant 14 ans et 9 mois n’est pas admissible aux prestations, parce qu’il doit avoir cumulé au moins 15 ans de service. »
Les pompiers ont besoin de mieux, tout simplement. Dans les petites collectivités en particulier, les pompiers sont appelés à combler les nombreuses lacunes des autres services à la communauté. Le chef des pompiers de Campbell River, Dan Verdun, faisait remarquer que les appels de nature médicale ont considérablement augmenté à Campbell River. L’année dernière, sur les 3 600 appels reçus dans cette région, 2 000 étaient de nature médicale. Il explique ce phénomène par les lacunes croissantes du système de soins de santé dans la circonscription. La situation est très préoccupante, car ces appels accaparent beaucoup de temps et de ressources. Nous devons nous pencher sur cette question. Je sais que cela dépasse le cadre de ce projet de loi, mais les problèmes liés aux soins de santé se multiplient et les conséquences sont graves et étendues.
Ce phénomène s'observe dans d'autres communautés de ma circonscription. Le chef des pompiers de Port Hardy, Brent Borg, a affirmé qu'il y avait eu une augmentation des appels de type médical. Les pompiers ne font plus que des appels d'assistance ambulancière, et le chef est vraiment préoccupé par le risque que courent les personnes ayant des besoins médicaux qui pourraient ne pas recevoir l'assistance dont elles ont vraiment besoin.
Le chef du service d'incendie de Gillies Bay, Rob McWilliam, est préoccupé par les réalités qui entourent le bien-être des pompiers. Plus ils sont en poste depuis longtemps, plus les conséquences sont mauvaises. Quelques pompiers de longue date sont morts du cancer, et l'ancien chef des pompiers est décédé d'une tumeur au cerveau. M. McWilliam a raconté qu'un pompier de longue date ayant 10 ans d'expérience est décédé l'année dernière. Son cancer était lié à sa profession, selon lui, mais on lui a refusé des prestations parce qu'il n'avait pas été exposé pendant la période minimale de 15 ans. Il a dit: « La durée d'exposition qu'ils exigent est tout simplement ridicule. »
Ces personnes savent que la sécurité de leurs collègues est essentielle et que le simple fait de faire leur travail est un risque pour leur santé. Elles investissent donc beaucoup de temps dans les pratiques de sécurité en raison du nombre élevé de décès liés au cancer, notamment grâce à des systèmes de décontamination et des zones de nettoyage. M. Borg a parlé avec passion des changements apportés pour prendre soin des pompiers au cours de ces nombreuses années.
On ne peut qu'admirer et saluer des efforts et un dévouement aussi considérables. Il faut maintenant agir pour reconnaître les effets à long terme sur la santé des pompiers.
Nous demandons à ces gens de répondre à des situations d'urgence et de courir vers un immeuble en flammes pendant que les occupants s'empressent de l'évacuer. Ce projet de loi nous permettrait d'en faire davantage pour reconnaître les effets de ces interventions sur la santé. C'est un début, mais ce n'est certainement pas suffisant pour que ces gens soient traités avec dignité. Je suis sûre que nous allons tous travailler là-dessus à la Chambre.
Il y a plusieurs mois, dans ma circonscription, un incendie s'est déclaré dans un parc de maisons mobiles de Gold River. On a appelé les volontaires du service d'incendie, et ils sont venus. Le service d'incendie de Campbell River a aussi envoyé des pompiers, mais ce service est à plus d'une heure de route, alors seuls les pompiers volontaires étaient sur les lieux.
Ils ont fait un travail exceptionnel. Ils ont empêché une situation déjà terrible de devenir beaucoup plus grave. J'ai eu l'honneur de rencontrer le chef des pompiers, John McPherson, et plusieurs membres de son équipe. Les pompiers de Campbell River étaient très impressionnés de la façon dont les pompiers de Gold River avaient réussi à faire le travail. Notre collectivité est très chanceuse de pouvoir compter sur cette équipe qui fait preuve d'un dévouement sans faille.
Je suis reconnaissante envers ces pompiers et je souhaite que leur santé soit davantage reconnue. Les pompiers volontaires doivent obtenir beaucoup plus de reconnaissance pour le travail important qu'ils font et pour les engagements qu'ils prennent envers les collectivités.
J'espère que tous les députés appuieront mon ami le député de avec son projet de loi d'initiative parlementaire, c'est-à-dire le projet de loi . J'ai appuyé ce projet de loi parce qu'il aborde des questions clés qui comptent vraiment pour les résidants de ma circonscription.
Nous savons que les pompiers volontaires représentent environ 83 % de l'ensemble des premiers intervenants essentiels à la lutte contre les incendies au Canada. Dans ma circonscription, North Island—Powell River, bon nombre de casernes de pompiers peuvent compter sur de nombreux volontaires. C'est ainsi que les petites collectivités fonctionnent. Les gens s'y entraident.
Le projet de loi traite du fait que le code des impôts du Canada permet actuellement aux pompiers volontaires et aux bénévoles de recherche et sauvetage de réclamer un crédit d'impôt de 3 000 $ s'ils ont accumulé 200 heures de service volontaire au cours de l'année civile.
À mon avis, ce n'est pas respectueux du travail de ces personnes. En réalité, cela revient à seulement 450 $ par année que nous permettons à ces travailleurs essentiels, à ces bénévoles, de conserver à partir du revenu de leur emploi régulier. Ils travaillent pour assurer notre sécurité et celle de nos collectivités pour environ 2,25 $ l'heure.
Si ces personnes effectuent plus de 200 heures à titre de volontaires, ce qui est bien souvent le cas, la valeur du crédit d'impôt est encore moindre. Soyons clairs. Ces personnes ont déjà un travail; elles se portent volontaires pour protéger les collectivités canadiennes.
Les pompiers volontaires sont essentiels, ils mettent leur vie et leur santé en danger, donnent de leur temps, s'entraînent et font des efforts pour les Canadiens et, en plus, ils permettent aux collectivités du pays de ne pas augmenter les taxes foncières autant que si elles devaient payer pour leurs services. C'est un autre exemple de l'engagement des gens dans les petites collectivités.
Le projet de loi ferait passer le crédit d'impôt à 10 000 $. C'est une question de dignité. Cette mesure permettrait aux pompiers volontaires, qui offrent un service essentiel, de garder une plus grande part de l'argent qu'ils ont durement gagné et, probablement, de le dépenser dans leur collectivité. Ce serait une façon de garder ces pompiers volontaires en cette période où leur nombre diminue. Ceux qui ont déjà habité dans une petite collectivité savent à quel point il serait terrifiant de voir ces personnes cesser leur engagement volontaire.
Tous les Canadiens comprennent que nous avons besoin de pompiers, mais je ne sais pas combien d'entre eux comprennent le degré d'engagement qu'on exige de ceux-ci et les risques pour la santé que leur travail implique. Il faut faire mieux.
Je veux remercier les pompiers de toutes les casernes de ma circonscription: Cortes Island, Powell River, Malaspina, Savary Island, Northside, Tal'amin, Alert Bay, Campbell River, Comox, Gillies Bay, Gold River, Port Alice, Port Hardy, Port McNeill, Quadra Island, Sayward, Sointula, Tahsis, Woss et Zeballos.
Je les vois travailler dans leur collectivité, être présents dans les réseaux sociaux et faire ce qu'il faut pour assurer notre sécurité. J'espère que les députés feront mieux pour les pompiers.