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Monsieur le Président, chers collègues de la Chambre et chers Canadiens, j’ai l’honneur de déposer, dans les deux langues officielles, la Mise à jour économique et budgétaire de 2021.
Il y a 21 mois, une pandémie s’installait au pays. Peu d’entre nous avaient la moindre idée du temps qu’elle durerait ou du coût qu’elle entraînerait. Et aujourd'hui, nous faisons face à Omicron, un variant de ce virus encore plus virulent. Mais il y a tout lieu de croire que nous surmonterons cette crise, car notre gouvernement comprenait, dès le début, qu’il fallait fermer l’économie pour sauver des vies. Nous avons donc mis en place des mesures sans précédent pour relever ce défi sans précédent.
Nous avons appuyé les municipalités, les provinces et les territoires, nous avons soutenu notre système de santé, et nous avons soutenu les écoles. Nous avons fourni des vaccins et de l’équipement de protection individuelle gratuits, ainsi que des tests rapides et des produits thérapeutiques.
[Français]
Notre priorité était les gens et les emplois. Nous avons aidé des millions de Canadiennes et de Canadiens grâce à des mesures de soutien au revenu. Nous avons versé des paiements directs aux aînés et aux familles.
Nous avons aussi aidé les entreprises, en particulier les petites entreprises, à poursuivre leurs activités et aidé les travailleurs à garder leur emploi grâce à des subventions salariales, des subventions pour le loyer et des prêts pour les PME. Nous avons agi ainsi parce que c'était la bonne chose à faire. Nous l'avons également fait parce que nous savions qu'il s'agissait d'un investissement dans notre économie qui serait rentable.
Nous avions l'objectif d'éviter des dommages à long terme sur notre économie. Nous voulions que notre force économique soit intacte au lendemain de la pandémie pour que nous soyons prêts comme pays à revenir en force. Il a été coûteux de maintenir l'économie canadienne en vie pendant que nous entrions en hibernation en réaction à la COVID‑19. Nous savions toutefois que le maintien de la solvabilité des familles et des entreprises canadiennes aiderait notre économie à rebondir.
[Traduction]
La présente Mise à jour économique et budgétaire présente aux Canadiens un portrait transparent des finances de notre pays. Elle comprend aussi des investissements ciblés qui nous permettront de disposer des outils dont nous avons besoin pour finir la lutte contre la COVID‑19, ce qui est plus pressant que jamais, vu la hausse des cas du variant Omicron.
Premièrement, nous protégeons les enfants au moyen de vaccins pédiatriques, lesquels sont maintenant offerts aux enfants de 5 ans et plus. Les doses de rappel sont offertes gratuitement à tous les Canadiens, tout comme les premières et les deuxièmes l'ont été.
Depuis l'apparition du variant Omicron, les doses de rappel sont plus importantes que jamais: je demande aux gens d'aller se faire vacciner à nouveau dès qu'ils auront le droit de recevoir une telle dose de rappel. J'ai déjà pris mon rendez-vous et je suis très heureuse de l'avoir fait. Nous en avons assez pour tout le monde. Les doses de rappel sont une défense essentielle contre la menace grandissante d'Omicron.
Nous investissons dans de nouveaux médicaments antiviraux pour les patients atteints de la COVID‑19 qui préviennent les hospitalisations et peuvent sauver des vies. Nous investissons dans l'amélioration de la ventilation afin de prévenir les éclosions dans les écoles et les lieux de travail.
[Français]
Jusqu’à présent, notre gouvernement a fourni près de 80 millions de tests rapides aux provinces, aux territoires et aux communautés autochtones, et ce, gratuitement. La mise à jour budgétaire réserve un montant de 1,7 milliard de dollars, ce qui est suffisant pour pouvoir fournir 180 millions de tests rapides supplémentaires. Ces tests rapides représentent un outil de plus dans notre lutte contre le variant Omicron qui s’accentue. Nous nous les procurons, nous les distribuons et nous encourageons les Canadiens à les utiliser. Nous fournissons aussi un soutien aux provinces et aux territoires pour leurs programmes de preuve vaccinale. Alors que nous nous préparons à une nouvelle vague attribuable au variant Omicron, nous savons que personne ne veut vivre de nouveaux confinements. C’est pourquoi les vaccins, l’obligation de se faire vacciner, les doses de rappel, la ventilation et les tests rapides sont tellement importants.
Au cours des 21 derniers mois, nous avons tous constaté que des mesures rapides et locales visant à limiter les éclosions sont moins coûteuses que le fait d’attendre et d’être contraint d'imposer des restrictions plus vastes et plus sévères. Grâce à ces connaissances et par souci de prudence, nous proposons un soutien en cas de confinement local aux travailleurs et aux entreprises. Ces mesures constituent une police d’assurance pour notre pays. Nous les mettons en place pour aider les responsables de la santé publique locaux à faire les bons choix au cours des prochains mois. Si des décisions difficiles s’imposent, ils sauront que leurs communautés pourront obtenir le soutien dont elles ont besoin. Nous ajoutons aussi 10 jours de congé de maladie payé pour les travailleurs et les entreprises sous réglementation fédérale.
[Traduction]
Nous réservons aussi un montant supplémentaire de 4,5 milliards de dollars pour assumer d’autres coûts possibles associés à la lutte contre le variant Omicron et à d’autres hausses de cas de COVID‑19, ce qui comprend les dépenses à l'égard des mesures aux frontières et des mesures de soutien au revenu et aux entreprises.
La pandémie de COVID a déclenché la plus forte contraction économique au Canada depuis la Grande Dépression. Au pire de la crise, 3 millions de Canadiens ont perdu leur emploi et notre produit intérieur brut a diminué de 17 %. Il s'agit d'un traumatisme qui n’arrive qu’une fois par génération. Quand la pandémie a frappé pour la première fois, beaucoup ont prédit qu’il faudrait des années pour se rétablir. C’est pourquoi nous sommes si heureux d’annoncer que le Canada s’est largement remis des dommages économiques que lui a infligés la COVID‑19 et qu'il est sur le point de connaître une croissance vigoureuse au cours des prochains mois. Nous avons maintenant dépassé notre objectif de créer 1 million d’emplois. En fait, nous avons récupéré 106 % des emplois perdus au plus fort de la pandémie, et dépassé de beaucoup les États-Unis, où seulement 83 % des emplois perdus ont été récupérés jusqu’à présent.
Dès le départ, nous avons compris que peu de choses sont plus importantes pour le bien-être économique des Canadiens que le fait d'avoir un emploi. C’est pourquoi nos investissements se sont autant concentrés sur l’emploi, et c'est pourquoi le Canada a connu la deuxième reprise de l'emploi parmi les plus rapides dans les pays du G7.
Notre PIB est déjà revenu près des niveaux qu'il atteignait avant la pandémie. La croissance de 5,4 % de notre PIB au troisième trimestre a dépassé celle des États-Unis, du Royaume-Uni, du Japon et de l’Australie. Selon les projections de l’Organisation de coopération et de développement économiques, la relance au Canada sera la deuxième parmi les plus rapides du G7 d’ici 2023.
La mise à jour d'aujourd'hui montre que la taille de l’économie canadienne atteindra cette année 2,48 billions de dollars. C’est presque exactement la croissance que nous avions prévue dans le budget de 2018 pour cette année. Ces prévisions ont été faites alors que nous ignorions tous totalement que notre croissance économique et nos vies seraient profondément bouleversées par la COVID‑19. Nous sommes de retour sur la bonne voie, et c’est une bonne nouvelle pour tous les Canadiens.
En octobre, en raison de la hausse des exportations, le Canada a affiché un excédent commercial de 25,1 milliards de dollars au chapitre des biens. Le nombre d’entreprises qui ont fait faillite cette année est moins élevé qu’en 2019, avant la pandémie. En fait, le Canada compte maintenant 6 000 entreprises en activité de plus qu'avant la pandémie. Le revenu d’emploi des ménages est maintenant de 7 % supérieur à son niveau d’avant la crise, et les Canadiens en ont profité durant cette période difficile pour rembourser leurs dettes personnelles par rapport à leur revenu.
Notre relance économique après la récession causée par la COVID‑19 a largement dépassé celle du Canada après la récession de 2008. Nous avons déjà plus que récupéré les emplois perdus, une guérison qui a pris huit mois de plus après la récession bien plus modérée de 2008. Nous sommes également sur la bonne voie pour récupérer le PIB perdu cinq mois plus rapidement qu’après la contraction de 2008.
[Français]
Les bilans des gouvernements provinciaux ont été protégés de la pandémie grâce à l'appui solide du gouvernement fédéral. En fait, les recettes des gouvernements provinciaux et territoriaux ont augmenté en 2020-2021, en raison d'un soutien fédéral important par l'intermédiaire de transferts directs et de l'intervention du Canada pour répondre à la COVID‑19.
Ces aides ont permis de fixer un plancher aux recettes des gouvernements provinciaux et territoriaux et de limiter ainsi leur déficit et leur dette. Le gouvernement fédéral a fourni 8 $ sur chaque tranche de 10 $ dépensée au Canada pour combattre la COVID‑19 et soutenir les Canadiens tout au long de la pandémie. Notre gouvernement continuera de faire preuve de souplesse malgré la grande volatilité et les nouveaux développements dans les secteurs de la santé et de l'économie à l'échelle mondiale.
Nous devons continuer de contrôler la propagation de ce virus sournois et imprévisible. La douleur des familles qui ont perdu un être cher ne pourra jamais être mesurée. Comme principe directeur, nous continuerons d'avoir la conviction que la meilleure politique économique est une politique forte en matière de santé. Parce que sauver des vies a toujours été notre priorité, nous avons pu obtenir d'excellents résultats économiques et nous avons le deuxième taux de mortalité le plus bas des pays du G7.
Alors que nous nous tournons vers le futur, nous sommes conscients de l'inflation élevée et de son effet sur le coût de la vie pour les Canadiens et les Canadiennes. Nous savons que l'inflation est un phénomène mondial qui découle du défi sans précédent que représente la réouverture de l'économie mondiale. Il est beaucoup plus compliqué de redémarrer l'économie mondiale que de l'arrêter.
Pendant le confinement, les revenus des Canadiens sont demeurés élevés en moyenne. Or, les possibilités de dépenser pour des services ont été fortement limitées. Le résultat est que les Canadiens ont dépensé plus d'argent dans les biens durables, sans dépenser pour des repas dans des restaurants, des soins personnels ou des vacances. Les Canadiens ont utilisé leur revenu disponible pour effectuer des rénovations, acheter de nouveaux meubles et appareils électroménagers ainsi que des voitures. Il faudra du temps pour que les chaînes d'approvisionnement rattrapent le retard et pour que notre économie se rééquilibre.
Afin d'alléger la pression sur les chaînes d'approvisionnement du Canada, nous annonçons aujourd'hui un montant de 50 millions de dollars dans le cadre d'un appel de propositions. Celui-ci aidera les ports canadiens à acquérir une capacité d'entreposage du fret et à mettre en place d'autres mesures qui diminueront la pression sur les chaînes d'approvisionnement.
[Traduction]
Notre gouvernement sait qu'un cadre de politique monétaire solide est la meilleure arme de notre arsenal pour assurer la stabilité des prix afin que les Canadiens puissent s'adapter au coût de la vie. Nous avons donc renouvelé hier la cible d'inflation de 2 % de la Banque du Canada pour nous assurer que le taux d'inflation actuel ne s'ancre pas durablement.
Le Canada a fait figure de pionnier lorsqu'il a établi une cible d'inflation pour guider notre banque centrale dans l'établissement de taux d'intérêt. Dans les 30 ans qui ont suivi, la Banque du Canada a réussi à préserver la stabilité des prix dans notre pays. Notre gouvernement est convaincu que la Banque continuera de s'acquitter de son mandat, et les Canadiens devraient aussi avoir pleinement confiance en leur banque centrale.
[Français]
Beaucoup de Canadiens s'inquiètent de ne pas pouvoir joindre les deux bouts. C'est la raison pour laquelle nous sommes heureux d'avoir indexé à l'inflation l'Allocation canadienne pour enfants, la pension de la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le crédit pour la taxe sur les produits et services et d'autres prestations pour les personnes les plus vulnérables.
Nous nous engageons aujourd'hui à verser aux bénéficiaires canadiens du Supplément de revenu garanti ou de l'Allocation canadienne pour enfants un montant unique afin d'atténuer les difficultés financières vécues en raison des effets inattendus de la perception d'une nouvelle prestation. En outre, nous établissons un plan afin d'accorder un allégement de la dette aux étudiants qui doivent rembourser la Prestation canadienne d'urgence qu'ils ont touchée sans y avoir droit. Nous proposons que le montant dû par l'étudiant concerné soit compensé par la somme à laquelle il avait droit au titre de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants.
Nous mettons en place le Fonds pour la résilience des travailleurs du secteur des spectacles sur scène du Canada, doté de 60 millions de dollars. Ce fonds soutiendra des initiatives qui améliorent la situation économique, la carrière et les conditions de travail des travailleurs des arts de la scène, y compris les travailleurs indépendants.
[Traduction]
Les coûts liés à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants sont l'équivalent d'une deuxième hypothèque pour de nombreuses jeunes familles canadiennes. La garde des jeunes enfants, trop chère ou qui fait simplement défaut, empêche de nombreuses femmes de retourner au travail, ce qui freine de façon inacceptable notre économie, à un moment où nous devons faire face à une pénurie de main-d'œuvre.
Nous savions qu'un service de garde d'enfants de bonne qualité à 10 $ par jour rendrait le coût de la vie plus abordable pour les familles canadiennes et stimulerait la croissance économique. C'est la raison pour laquelle notre investissement de 30 milliards de dollars dans l'apprentissage et la garde des jeunes enfants constituait la pierre d'assise du budget d'avril dernier.
Notre plan recueillait un vaste soutien, mais de nombreux Canadiens se montraient sceptiques quant à notre capacité de faire avancer les choses. Ils n'avaient pas tort, car après tout, les Canadiennes avaient essayé d'établir un système national d'apprentissage et de garde des jeunes enfants depuis déjà plus d'un demi-siècle, et hormis le Québec, cette tentative n'avait jamais fonctionné.
Eh bien, j'ai aujourd'hui de bonnes nouvelles pour les mères et les pères canadiens qui travaillent. Moins de huit mois après avoir annoncé notre projet audacieux par l'intermédiaire du budget, nous avons conclu des ententes relatives à la garde des jeunes enfants avec neuf provinces et un territoire. D'ici cinq ans, c'est avec fierté que les Canadiens pourront compter sur un service de garde à 10 $ par jour, tout comme notre système de soins de santé universel accessible à tous en est venu à nous définir en tant que société. Il s'agit d'une réalisation historique qui transformera la vie de tous les parents au Canada — et des futurs parents, pour les prochaines générations.
Alors, donnons un dernier effort pour conclure des ententes avec l’Ontario, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Nous pouvons et devons y arriver.
L’immigration est un autre moteur important de la croissance économique et un avantage concurrentiel canadien. Pour 2022, le gouvernement s’engage à accueillir 411 000 immigrants, soit le plus grand nombre d’immigrants de l’histoire du Canada en une année. Afin de soutenir ces efforts et de réduire le temps de traitement des demandes de résidence permanente ou temporaire ainsi que des demandes de citoyenneté, nous investissons 85 millions de dollars dans notre système d’immigration.
Le prix des logements est une préoccupation réelle, surtout pour les Canadiens de la classe moyenne qui espèrent acheter leur première propriété. L’offre de logements abordables demeure une priorité de notre gouvernement et nous prendrons d’autres mesures dans le prochain budget. Comme nous l’avons annoncé dans le dernier budget, la première taxe du Canada sur les logements vacants appartenant aux personnes non résidentes et non canadiennes entrera en vigueur le 1er janvier prochain.
Comme il s’est déjà engagé à le faire, le gouvernement présentera des mesures législatives visant à prolonger les déductions pour les habitants de régions éloignées afin que les Canadiens du Nord puissent déduire jusqu’à 1 200 $ de frais de voyage admissibles de leurs impôts dès le mois prochain. Le gouvernement présentera également des mesures législatives afin de prolonger le délai dont les petites entreprises disposent pour rembourser les prêts venant du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes et s’assurer que les travailleurs saisonniers qui reçoivent des prestations liées à la pandémie puissent tout de même participer au projet pilote d’assurance-emploi pour travailleurs saisonniers.
[Français]
Les changements climatiques sont également à l'origine d'une volatilité accrue de l'économie. Les récentes inondations tragiques en Colombie-Britannique ont dévasté des maisons, des fermes et des infrastructures essentielles, en plus de ralentir les chaînes d'approvisionnement. De graves sécheresses, y compris dans les Prairies, ont contribué à l'augmentation du prix des aliments. Nous prenons des mesures pour lutter contre les changements climatiques.
Le Canada est un chef de file avec son prix sur la pollution, ce qui contribue à réduire les émissions et à construire une économie plus propre. En fait, lorsque de nombreux pays du monde cherchent à être plus ambitieux, ils s'inspirent de notre plan. Nous travaillons également à finaliser la première Stratégie nationale d'adaptation du Canada d'ici la fin de l'année prochaine. La transition verte de l'économie mondiale est en cours. Cette transition nous amène de nouvelles perspectives économiques tout en posant des défis importants.
Notre gouvernement est déterminé à ce que les Canadiens sortent encore plus prospères de cette transformation internationale qu'ils ne le sont aujourd'hui. Cela permettra aux Canadiens de partout au pays d'avoir de bons emplois durables pour les décennies à venir.
[Traduction]
Une fois que nous serons sortis de la crise de la COVID‑19, nous savons par-dessus tout que notre cible nationale devra être la croissance et la compétitivité. Les mesures destinées à les promouvoir seront bien en vue dans le budget. Notre gouvernement a compris, dès le début de cette pandémie, que la meilleure façon de maintenir des finances publiques solides était de maintenir l’économie forte. C’est ce que nos dépenses d’urgence ont permis d’accomplir. Cet automne, Moody’s et S&P ont réaffirmé la cote de crédit AAA du Canada.
Nous savons que les Canadiens travaillent fort pour gagner leur vie et s’attendent à ce que nous fassions attention à leur argent. Nous avons le devoir de faire ce qu’il faut, pour aujourd’hui et pour demain. Nous sommes bien conscients du fait que nous devons rembourser nos dettes. Nous avions le ratio de la dette nette au PIB le plus faible du G7 au début de la crise et, en fait, nous avons augmenté notre avantage relatif tout au long de la pandémie.
Nous demeurons déterminés à respecter les points d’ancrage budgétaires que nous avons définis dans le budget de ce printemps, à savoir la réduction du ratio de la dette fédérale au PIB à moyen terme et l’atténuation des déficits liés à la COVID‑19. En octobre, nous sommes passés de programmes de soutien élargi nécessaires, mais dispendieux, à des mesures plus ciblées et moins coûteuses, tel que promis. Notre gouvernement continuera d’être un gestionnaire financier responsable.
Cette mise à jour établit un déficit de 327,7 milliards de dollars pour l’exercice précédent et de 144,5 milliards pour la prochaine année financière. Ces montants sont plus favorables que nos prévisions du budget d’avril, qui s’élevaient respectivement à 354,2 milliards et à 154,7 milliards de dollars.
Notre ratio de la dette au PIB pour l’exercice précédent était de 47,5 %. Il atteindra un sommet de 48,0 % cette année et diminuera ensuite de façon constante, tout comme le déficit. Il s’agit d’un contraste favorable par rapport aux prévisions du dernier budget.
Dans le budget de 2021, nous prévoyons que, pour le présent exercice, 42 % de nos émissions d’obligations seront des titres de créance à long terme de 10 ans ou plus. Aujourd’hui, nous pouvons prévoir que ce sera 45 %. Les députés se rappelleront que, en 2019, à peine 15 % de nos titres de créance étaient immobilisés à long terme. Le fait d’émettre une plus grande part de nos titres de créances sous forme d’obligations à longue échéance garantit la viabilité des coûts du service de la dette du Canada.
Grâce aux perspectives financières qui s’améliorent, la somme d’argent que nous devons émettre en emprunts cette année est de 35 milliards de dollars inférieure à la somme prévue dans le budget de 2021. Malgré le niveau de dépenses sans précédent qui était nécessaire pour soutenir les Canadiens durant la COVID-19, nos frais de la dette publique en pourcentage du PIB resteront, cette année et l’année prochaine, les mêmes qu’en 2018‑2019, c'est‑à‑dire avant la pandémie.
Cette mise à jour comprend une disposition pour régler les litiges concernant les préjudices causés à des enfants des Premières Nations qui sont actuellement en instance devant le Tribunal canadien des droits de la personne et pour transformer les services offerts aux enfants des Premières Nations et à leurs familles. Nous avons réservé 20 milliards de dollars pour l’indemnisation et 20 milliards pour l’amélioration du système.
Le gouvernement du Canada est déterminé à conclure une entente à ce sujet avec les parties concernées. Nous savons qu’il est primordial de payer notre dette envers les peuples autochtones et que nous devons faire en sorte que ces injustices ne se reproduisent jamais. Nous n’allons pas et ne pouvons pas nous soustraire à cet engagement essentiel. C’est pourquoi nous réservons des fonds aujourd’hui pour assumer les coûts de notre engagement.
Les 21 derniers mois ont été difficiles. Nous réussissons cependant parce que nous faisons ce que les Canadiens font en temps de crise: nous nous entraidons, nous travaillons ensemble et nous faisons ce qu’il faut faire, que ce soit en prenant des mesures importantes comme les subventions salariales, ou des mesures plus modestes comme le port du masque à l’épicerie.
L’hiver est à nos portes et le variant Omicron s’est déjà installé chez nous. Nous savons que nous ferons encore face à des tempêtes. Mais nous sommes résilients. Notre plan porte ses fruits. Quand nous en aurons fini avec la lutte contre la COVID‑19, nous témoignerons de notre détermination pour lutter contre les changements climatiques, avancer dans le processus de réconciliation avec les peuples autochtones et construire une économie plus forte, plus juste, plus compétitive et plus prospère pour tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, la a prouvé que le gouvernement n'a pas de plan économique pour notre pays. C'est ainsi que j'avais commencé ma réponse à la mise à jour économique de l'an dernier et, malheureusement, je fais le même constat aujourd'hui.
Aujourd'hui, le gouvernement libéral nous a donné un aperçu de la situation économique du Canada. La espère en fait leurrer les Canadiens en leur faisant croire que tout va bien. Après une fermeture de l'économie pendant plus d'un an et des dépenses d'un demi-billion de dollars, on peut évidemment s'attendre à une certaine croissance et à des gains d'emplois. Ce que la ministre a oublié de dire, c'est que la mauvaise gestion du gouvernement a poussé le pays et les familles canadiennes au bord d'un gouffre financier. En fait, l'inflation contribue à truquer les chiffres des libéraux, tout en faisant du tort aux familles et aux aînés de notre grand pays. Cette inflation est une bonne chose pour le budget du , mais pas pour celui des Canadiens.
Les Canadiens vivent une crise du coût de la vie. Nous entendons parler de la crise inflationniste qui sévit partout au pays, alors que la avait prédit une déflation il y a un an; elle s'est trompée sur toute la ligne dans les prévisions fondamentales concernant le coût de la vie.
Les Canadiens, les nouvelles familles et les aînés sont accablés par la crise du logement qui sévit au pays, et le gouvernement libéral s'évertue à leur rendre la vie plus dispendieuse. Il prévoit de prélever une taxe sur la vente d'habitations, ce qui s'applique aux maisons de mes collègues. Le 1er janvier 2022, il commencera à hausser les impôts. Les libéraux n'ont peut-être pas de plan de relance, mais ils ont certainement un plan d'impôts élevés et d'endettement profond, ce qui est pourtant bien la dernière chose dont les Canadiens ont besoin en ce moment.
Dans mon allocution en réponse au discours du Trône le mois dernier, j'ai parlé de Peter, de la Nouvelle‑Écosse, propriétaire d'une entreprise de location de bateaux et d'un restaurant qui sert des guédilles au homard près de Peggy's Cove. Les petites entreprises comme les siennes sont durement éprouvées par la hausse des coûts. Elles ont du mal à joindre les deux bouts et auront peine et misère à payer les nouvelles charges sociales imposées par le gouvernement.
J'ai parlé de Clifford, d'une région rurale de l'Alberta, qui s'est senti complètement abandonné par le gouvernement libéral. Clifford est un aîné à revenu fixe éprouvé par l'augmentation des coûts. L'essence coûte plus cher, les aliments coûtent plus cher, le chauffage coûte plus cher, tout coûte plus cher, mais ses prestations demeurent les mêmes.
Le libéral et la libérale sont-ils au courant des difficultés que vivent les Canadiens? Sont-ils à l'écoute? Malheureusement, les Canadiens tels que Peter et Clifford, comme des millions d'autres au pays, sont laissés pour compte par un gouvernement qui est constamment déconnecté de leur réalité. Voilà pourquoi l'opposition conservatrice se fera la voix des millions de Canadiens abandonnés à leur sort dans l'économie libérale.
[Français]
Les Canadiens sont en difficulté, de plus en plus. Leurs chèques de paie ne suivent pas la hausse du coût de la vie. Les salaires moyens augmentent de près de 2 %. Or, pendant ce temps, l'inflation augmente de près de 5 %. Cela veut dire qu'une famille moyenne a subi une baisse de salaire de 3 %, uniquement cette année.
[Traduction]
Les Canadiens n'arrivent plus à vivre comme avant à cause de la hausse des prix. Joyeux Noël de la part du gouvernement libéral!
En réponse à la hausse du prix des maisons et à la stagnation des salaires, les Canadiens ont dû s'endetter de plus en plus au cours des dernières années. Aujourd'hui, bien des familles canadiennes sont au bord d'un gouffre financier. Est-ce que le gouvernement les écoute? Ce sont 27 % des Canadiens qui disent aujourd'hui être insolvables et ne pas être en mesure de payer les factures du mois et leurs dettes en raison de l'augmentation du coût de la vie. La moitié des Canadiens disent qu'ils sont à 200 $ ou moins de l'insolvabilité chaque mois. Le budget des ménages canadiens est précaire. Avec des augmentations de 20 % à 30 % du prix de l'essence, du mazout, des loyers ou de la nourriture, cette crise est maintenant hors de contrôle. Trente-cinq pour cent des Canadiens se disent inquiets de la possibilité qu'une éventuelle hausse des taux d'intérêt les pousse à la faillite.
La Banque du Canada a déclaré récemment que les taux d'intérêt allaient augmenter l'année prochaine. Selon certains experts, ils pourraient au moins quintupler. Dans le Globe and Mail, le dirigeant de l'Institut C.D. Howe a publié un article sur le sujet « Brace for impact: Rate hikes are coming », ce qui pourrait se traduire en français par « Préparez-vous au choc: les hausses de taux d'intérêt s'en viennent ». Selon lui, les investisseurs, les propriétaires de maison, les entreprises et nos gouvernements lourdement endettés doivent se préparer à des hausses des taux d'intérêt. Et tout cela au moment où le gouvernement souhaite la bonne année aux Canadiens en haussant les impôts le 1er janvier.
C'est pourquoi l'inflation et la politique monétaire sont importantes. C'est pourquoi le budget, la création d'emplois, notre compétitivité, les échanges commerciaux avec les États-Unis et notre avenir économique sont importants. D'ici 2023, le aura fait doubler la dette nationale, en dépensant plus que tous les anciens premiers ministres réunis. C'est ahurissant, et nous avons un premier ministre qui en a à peine conscience parce qu'il pense que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes et qu'il en va sans doute de même des cartes de crédit des Canadiens. Ce n'est pas le cas.
Nous avons un gouvernement qui a dépensé plus par habitant pendant la pandémie que tous nos alliés, et pour obtenir dans bien des cas des résultats pires qu'eux. Dans l'énoncé économique de l'automne habilement présenté en douce aujourd'hui, tout juste avant le congé de Noël, la se vante de voir que les chiffres sur le déficit du Canada sont mieux que prévus, alors jetons-y un coup d'œil. Nous savons que la ministre des Finances a déjà publié une vidéo trompeuse sur Twitter. Nous devrions donc sans doute examiner les chiffres qu'elle nous sert de plus près.
L'inflation vient gonfler les recettes fiscales des libéraux. En effet, si les prix augmentent de près de 5 % en général, les revenus provenant de la TPS augmenteront aussi de 5 %. Le déficit semble plus petit à cause de l'inflation. Quand le ministre du cabinet fantôme en matière de finances a posé à la ministre des Finances une question simple à propos des revenus supplémentaires que le gouvernement avait pu recueillir en stimulant l'inflation, elle n'a pas répondu. Les Canadiens paient le prix de cette situation. L'inflation semble peut-être avoir un effet positif sur le budget des libéraux, mais elle empêche beaucoup de Canadiens de boucler leur propre budget.
Le taux d'inflation approche maintenant les 5 %, son niveau le plus haut depuis 18 ans, et la Banque du Canada a prévenu les Canadiens qu'il augmenterait encore pendant les prochains mois et resterait élevé pendant une partie de l'année. Ces chiffres ont de quoi effrayer les familles qui ont des moyens restreints et les aînés ayant un revenu fixe. Le pays se noie dans un endettement de plus en plus profond causé par l'inflation et les politiques idéologiques qui font fuir les investissements et font du Canada l'un des derniers endroits vers lequel les gens se tournent pour leur relance économique. Nous pouvons voir les conséquences des décisions du gouvernement prendre forme sous nos yeux.
À l'approche des Fêtes, il coûtera plus cher de chauffer nos maisons parce que le prix du gaz naturel a augmenté de près de 20 %. Faire le plein pour aller visiter les grands-parents à la veille de Noël sera aussi plus coûteux parce que le prix de l'essence a augmenté de près de 42 %. Même le gros déjeuner du matin de Noël nous coûtera plus cher: le prix des œufs a augmenté de 7,4 %, celui du jus, de 5 %, celui de la confiture, de 8 % et celui du bacon, de 20 %. La hausse de l'inflation nous fait presque perdre l'appétit.
Cependant, l'inaction des libéraux en ce qui concerne la compétitivité et le soutien des travailleurs canadiens est un mauvais présage pour l'économie du Canada.
Les investissements de capitaux fuient le Canada. Les sociétés investissent davantage aux États‑Unis et ailleurs dans le monde et délocalisent leurs activités de production. Nous devenons ainsi encore plus dépendants des pays étrangers et des chaînes d'approvisionnement étrangères qui préfèrent assurer leur approvisionnement au détriment du Canada.
Le seul record que le gouvernement a battu, mis à part la dette, c'est celui des échecs dans les négociations avec les États‑Unis. Il a laissé tomber les travailleurs de l'énergie, les travailleurs du secteur forestier, les familles agricoles, les travailleurs de l'automobile et, avec la politique d'achat aux États‑Unis, toutes les chaînes d'approvisionnement dans le secteur manufacturier, y compris celui de l'acier et de l'aluminium, à l'échelle de ce grand pays. Il laisse tomber des millions de Canadiens. Il n'est pas étonnant que le président Biden ait dit que le Canada sous l'actuel est sa relation la plus « facile ». Il est facile pour les États‑Unis de sortir gagnants alors que le gouvernement actuel est au pouvoir.
[Français]
Les entreprises manquent cruellement d'employés. Tout le monde le voit, sauf les libéraux.
Ma question s'adresse au . A-t-il un plan et des solutions concrètes pour mettre fin à la crise qu'est la pénurie de main‑d'œuvre?
Comme toujours, le premier ministre fait la sourde oreille. Il est temps que le gouvernement libéral s'attaque à la pénurie de main‑d'œuvre, qui touche tout le Québec et tout le Canada. C'est la raison pour laquelle il doit faciliter l'entrée des travailleurs immigrants, investir dans les programmes de formation spécialisée et encourager les gens à faire carrière dans les métiers. Il doit également offrir des incitatifs aux employeurs et aux employés, puisque cela va encourager les gens à retourner au travail.
Le temps presse. Les entrepreneurs sont à bout de patience, tout comme nous.
[Traduction]
L'investissement des entreprises a diminué en moyenne de 1 % par année de 2016 à 2019 pour atteindre le niveau le plus bas des 25 dernières années en pourcentage du PIB, avant même que la pandémie survienne. Les usines canadiennes fonctionnent avec les plus faibles investissements en capital depuis 35 ans, ce qui réduira la productivité, les emplois disponibles et les salaires. Des entreprises de tout le Canada, mais surtout du Sud de l'Ontario, investissent et créent des emplois, mais le Michigan, la Pennsylvanie et l'Ohio adoptent une réglementation plus compétitive et moins contraignante avec laquelle les charges sociales n'augmenteront pas le premier janvier et qui leur offrira des mesures incitatives et des débouchés, au lieu de les retenir par l'idéologie.
Le plus triste, c'est que nous ratons l'occasion de bâtir l'économie de l'avenir. Le Canada devrait se trouver en plein essor, tourner à plein régime, investir dans de nouvelles technologies, innover et faire monter les salaires grâce à sa croissance. Nous pouvons recommencer à favoriser la prospérité et à créer de bons emplois pour les Canadiens, mais le gouvernement libéral, de toute évidence, n'a aucunement l'intention de le faire.
Les conservateurs veulent un pays où chacun a l'occasion de travailler fort, de devenir propriétaire et d'améliorer les choses pour assurer l'avenir de ses enfants. Pourtant, la moitié des Canadiens de 30 ans ou moins abandonnent le rêve de devenir propriétaire. Cela dénote un manque de leadership gigantesque. À l'échelle du pays, le prix moyen des maisons a bondi de 54 000 $ au cours des derniers mois seulement, soit une hausse de 30 % et même davantage. La semaine dernière, RE/MAX prévoyait que les prix de l'immobilier allaient augmenter encore de 9,2 % l'an prochain.
Souhaitons-nous vraiment être le pays où toute une génération de jeunes abandonne le rêve de devenir propriétaire? Souhaitons-nous vraiment être le pays où les emplois à temps partiel et à forfait gagnent du terrain faute d'emplois à long terme offrant un potentiel de croissance à tous les Canadiens? Le gouvernement laisse tomber la prochaine génération de Canadiens.
En ce qui concerne les gens qui sont déjà propriétaires d'une maison, les libéraux vont taxer la vente de leur propriété. Ils s'en prennent progressivement aux avoirs immobiliers des Canadiens en prétendant vouloir trouver une solution à la crise du logement qui sévit sous leur gouvernement depuis cinq ou six ans.
[Français]
Cette taxe cible les Canadiens qui travaillent fort et qui veulent profiter de la vente de leur maison pour financer leur retraite. Cela est simple: cette taxe leur enlève leurs économies si durement gagnées.
[Traduction]
Les solutions proposées par le gouvernement ne feront qu'aggraver la crise du logement et nuire aux gens qui approchent de la retraite. Les conservateurs ont réclamé des mesures concrètes pour résoudre la crise du logement, construire plus de maisons et redonner à des millions de Canadiens l'espoir de pouvoir accéder à la propriété. Contrairement au gouvernement libéral, nous n'allons pas laisser tomber les Canadiens de moins de 30 ans.
Ce que nous voyons dans ce nouvel énoncé économique sans substance présenté à l'approche de la pause des Fêtes, ce sont des promesses creuses, une dette colossale, une hausse du fardeau fiscal et aucun plan économique concret. La ne dit pas la vérité aux Canadiens. L'inflation nuit aux familles canadiennes, mais elle aide les finances des libéraux.
Les conservateurs continueront de parler au nom des millions de Canadiens qui sont abandonnés par le gouvernement libéral. Nous allons lutter pour promouvoir la construction de maisons, pour résoudre la crise du coût de la vie et pour que le gouvernement libéral rende des comptes sur la façon dont il a laissé tomber la prochaine génération. Nous allons proposer un plan pour que les Canadiens retrouvent la prospérité et pour faire du Canada une puissance économique.
À l'heure actuelle, le Canada devrait s'employer à proposer des solutions pour aider les familles canadiennes en favorisant la création d'excellents emplois et la hausse des salaires. Nous devons bâtir une économie dynamique qui profite à tous les secteurs économiques et à toutes les régions du pays. Qu'il s'agisse d'exploiter les ressources qui se trouvent dans le sol ou les idées que nous avons dans la tête, le Canada doit pouvoir bâtir, découvrir et prospérer. Il nous faut une génération de Canadiens qui veulent être au sommet et qui ne se contentent pas du deuxième, du troisième ou du dixième rang.
[Français]
Il est temps de simplifier le régime fiscal et de réduire les formalités bureaucratiques. Il est temps de faire du Canada le meilleur endroit au monde pour investir, créer, développer, construire et démarrer une entreprise.
Nous allons faire du Canada un pays avec l'économie la plus innovatrice au monde, un pays avec des taux d'imposition ultra-concurrentiels, un pays avec des incitatifs à l'innovation et une agence de recherche avancée ciblée sur le secteur privé et l'économie du futur.
[Traduction]
Offrons du financement et des capitaux d'investissement aux petites entreprises pour qu'elles puissent prospérer. Bâtissons une infrastructure de classe mondiale partout dans ce grand pays, au lieu de financer d'autres programmes bureaucratiques. Soyons fiers aussi de notre secteur des ressources naturelles et des millions d'emplois directs et indirects qu'il génère. C'est le seul élément moteur dans notre solde courant, et le et ses ministres idéologiques veulent le voir mourir. Notre énergie est la plus éthique, nos minéraux critiques sont les plus accessibles et notre engagement à l'égard de la réduction des émissions et la participation des populations autochtones sont les plus fiables dans le monde.
Il est temps de passer des paroles creuses et des promesses non tenues à une nouvelle stratégie. Il est temps de créer un Canada dynamique et plus prospère, un Canada qui croît, qui lutte et qui gagne. Il est temps de ne plus se contenter d'une dernière place. Il est temps d'opter pour autre chose que des déficits record, une augmentation des impôts et une intervention accrue de l'État.
Les conservateurs du Canada sont ici pour bâtir. Nous sommes ici pour ne rien lâcher. Nous sommes ici pour gagner. Nous sommes ici pour nous battre afin de protéger l'avenir de nos enfants.
:
Monsieur le Président, au risque de me répéter, il y a eu des élections à la fin de l'été.
Ces élections n'étaient certainement pas nécessaires.
On s'est demandé pourquoi des élections avaient été déclenchées, à quoi ces élections allaient servir, quelles étaient les priorités, ce qui devait être demandé et ce qui devait être changé. Aujourd'hui, la situation est la même: le gouvernement libéral est minoritaire. Encore une fois, la population ne faisait pas assez confiance aux libéraux pour leur confier la majorité. Au Québec, on a gardé la même répartition et le même nombre de sièges pour chaque parti.
Au lieu de déclencher des élections inutiles, on aurait pu travailler et siéger afin d'assurer un suivi en lien avec les mesures de soutien. On aurait notamment pu assurer le suivi de tout ce qui avait été déposé dans le budget précédent, c'est-à-dire au mois d'avril 2021. Toutefois, cela n'a pas pu être fait, à cause des élections. Par la suite, nous avons eu droit à un discours du Trône que je qualifierais d'insipide. Quelle était la suite logique? Quelles visions retrouvait-on dans le discours du Trône? Au lendemain d'une élection qui était soi-disant nécessaire, il n'y avait rien de nouveau sous le soleil.
Aujourd'hui avait lieu la présentation de la mise à jour économique et budgétaire. Nous l'attendions, car elle avait été promise dans le dernier budget — on nous avait dit qu'il y en aurait une à l'automne. Pour être franc, la mise à jour économique et budgétaire est plus mince que ce à quoi nous sommes habitués, tant sur le plan du nombre de pages que sur ceux des mesures et de la vision. C'est la suite logique de l'élection qui n'était pas nécessaire et du discours du Trône, qui était plutôt vide.
Deux mois après les élections que les libéraux ont déclenchées, le gouvernement est à bout de souffle et épuisé. Il n'a plus d'idées et ne propose rien de nouveau. Cela n'a pas de bon sens. C'est du jamais-vu, et c'est décourageant.
Il y a cinq jours, toutes les provinces se sont rassemblées au Conseil de la fédération. D'une même voix, elles ont demandé à Ottawa de régler le problème de la santé. Selon elles, on doit tenir une rencontre. C'est urgent et c'est une priorité. Cette demande ne s'appuie pas sur des besoins et des demandes en l'air, bien au contraire. Les analyses du directeur parlementaire du budget nous rappellent, année après année, que, sur le plan des dépenses fiscales et du budget, le problème se trouve dans les provinces. Cela est vrai. Pourquoi est-ce le cas? C'est parce qu'Ottawa ne joue plus sa partition depuis longtemps. Ottawa ne finance pas suffisamment les soins de santé.
Le Conference Board du Canada, le Conseil de la fédération, le directeur parlementaire du budget et toutes les provinces disent que, au rythme où vont les choses, les provinces foncent droit dans un mur fiscal, alors que la situation financière d'Ottawa sera exceptionnelle, et ce, malgré les dépenses extraordinaires engagées pendant la pandémie. En effet, les dépenses en santé augmentent et les transferts d'Ottawa ne suivent pas le rythme.
Tout cela a été répété par les provinces il y a cinq jours. Quelle a été la réponse d'Ottawa? Le gouvernement leur dit ni plus ni moins d'aller se faire voir. Pourquoi dis-je cela? C'est parce que, selon les chiffres projetés et les budgets, il n'y a aucune augmentation par rapport à ce qui est demandé. Jusqu'en 2027, il n'y a pas d'augmentation. On a déterré la hache de guerre et l’on confronte les provinces. Elles ont besoin de financement en matière de santé, mais elles n'auront rien.
Sans les annexes, le budget compte 50 pages. Deux ou trois pages sont consacrées au discours, et l’on utilise environ deux pages et demie pour expliquer pourquoi les provinces n'auront pas un sou de plus en santé. La logique des libéraux est la suivante: pendant la pandémie, il y a eu des dépenses extraordinaires. Ainsi, ils jugent en avoir fait assez. Puisque les provinces en ont bénéficié, elles n'auront pas un sou pour la santé, et ce, jusqu'en 2027. La logique du gouvernement, c'est de dire qu'il a payé la subvention salariale et qu'il a aidé indirectement les provinces, puisque les gens qui recevaient ladite subvention paient des taxes et des impôts à la province. Je veux bien croire qu'il s'agissait de dépenses nécessaires et importantes, mais cela ne règle en rien le problème fondamental. Il faut que le fédéral fournisse sa juste part des dépenses en santé. On n'a rien réglé et l’on a déclaré la guerre aux provinces. C'est inacceptable, et nous le dénonçons fortement.
De plus, il y a peu de mesures dans la mise à jour, mais il y en a certaines que nous saluons, notamment celle pour les travailleurs et les travailleuses aînés qui reçoivent le Supplément de revenu garanti.
Ma collègue et moi soulevons ce problème depuis l'été. Nous avons écrit à nos vis-à-vis ministériels respectifs pendant et après la campagne électorale, et encore cette semaine. Le gouvernement nous a répondu qu'il allait régler le problème. Nous lui avons proposé des pistes de solution, entre autres celle de considérer la PCU comme un revenu d'emploi dans le calcul du Supplément de revenu garanti, ou encore celle de recalculer le montant pour l'année en cours pour ceux qui ne devaient pas recevoir la PCU ou qui ont reçu trop d'argent et qui doivent maintenant le rembourser. Pour que cette situation soit résolue, Service Canada et l'Agence du revenu du Canada devraient communiquer entre eux.
Le gouvernement a écouté nos suggestions et nous a répondu que des considérations techniques intervenaient. Or, dans la mise à jour, la solution proposée est complètement différente de ce que nous avions suggéré. Nous sommes déçus, car nos pistes de solution étaient bonnes. Cela étant dit, nous ne sommes pas dans le secret des dieux et, comme nous n'avons pas accès à l'appareil gouvernemental, certaines considérations peuvent nous échapper parce que nous ne les connaissons pas. Par exemple, il se pourrait qu'un logiciel ne permette pas de traiter ces données qui nous paraissent pourtant si simples.
Tout au long de la pandémie, la réponse du gouvernement a souvent été la même quant aux différentes mesures que nous lui suggérions. Cela étant dit, le gouvernement propose tout de même une solution ici, c'est-à-dire une allocation pour compenser la perte de revenus puisque les aînés ne recevront plus de PCU après un an. C'est un gros pansement un peu bizarre pour régler le problème, mais cela pourrait fonctionner. Le gros bémol, ici, c'est le délai.
Comme ma collègue de le sait, les aînés dans ces situations vivent de graves difficultés. Nous entendons des histoires d'horreur dans chacune de nos circonscriptions. Certains aînés doivent abandonner leur logement et déménager et vendre leurs meubles. Ils doivent parfois se priver de médicaments et aller à l'hôpital afin de bénéficier des médicaments fournis par les services hospitaliers, car ils n'ont plus les moyens de les payer à cause de la baisse de leurs revenus. Ce sont des situations réelles, concrètes et tangibles.
Le gouvernement propose une solution, celle de verser une allocation, mais seulement en mai prochain. Puisque cette situation perdure depuis l'été, cela fera presque un an que les aînés seront aux prises avec ces difficultés. Que leur arrivera-t-il? C'est très inquiétant et cela nous préoccupe beaucoup. Nous allons certainement tout faire pour essayer d'accélérer ce versement parce que les besoins sont trop grands. Ces délais ne sont ni raisonnables ni acceptables.
Nous avons aussi dénoncé le fait que le gouvernement ait créé deux classes d'aînés, ce qui est inacceptable. La population aînée le déplore. Nous demandons donc au gouvernement de corriger cette situation en bonifiant la pension de la Sécurité de vieillesse de 110 $ par mois pour tous les aînés. C'est une mesure simple, concrète et efficace qui vise à soutenir celles et ceux dont le revenu n'est pas ajusté à l'inflation, laquelle atteint des niveaux records actuellement.
Pourtant, il n'y avait évidemment pas un mot là-dessus. Les deux classes d'aînés existent toujours et aucune mesure concrète n'a été proposée afin de lutter contre l'inflation, à part les services de garde, ce qui ne compense pas nécessairement la hausse du coût du panier d'épicerie. Nous sommes toujours très préoccupés par la situation des aînés. Nous saluons le fait qu'une solution soit proposée au problème du Supplément de revenu garanti et de la PCU, mais elle vient trop tard et c'est problématique.
Comme je le disais, le budget n’est pas très épais. Notre réunion s'est tenue à huis clos à partir de 11 h 45. Je dirais qu'à 13 heures, nous en avions déjà fait le tour. Le personnel de notre formation politique devait demeurer à huis clos jusqu’à 16 heures. Une chance qu'il y avait de bonnes blagues à raconter pour passer le temps.
Nous avions compris qu’un élément du présent budget, repris dans l’annexe 3, serait dans l’avis des voies et moyens sur lequel nous devions voter. À la période de questions et de réponses pendant le huis clos, on nous a dit que l’avis des voies et moyens ne contenait rien d’autre. C’est ce que je suis allé dire devant les journalistes. Le temps que je revienne à la Chambre, l’avis des voies et moyens était déposé. Il contient 92 pages, ainsi que toute la question de la taxation des services numériques. J’ai été surpris de voir cela. J’y reviendrai dans quelques instants.
C’est une bonne chose, mais toujours est-il que, dans l’annexe 3 de la mise à jour économique, on retrouve une mesure visant à taxer les résidences, les logements, les condos, les maisons de propriétaires étrangers qui ne les habitent pas. Une petite mesure est apportée ici pour freiner l’inflation en matière de logement, pour freiner la spéculation, pour rendre le logement un peu plus abordable. L’idée est de mettre un incitatif pour que les étrangers soient moins tentés d’acheter des logements au Canada sans les occuper, donc sans contribuer directement à la vie économique.
Nous sommes d'accord sur ce principe. Oui, il faut faire attention, et oui, il faut que les logements servent à la population. Nous, au Bloc québécois, mettons toutefois ici un très grand bémol, puisqu'il s'agit d'un impôt foncier. Le gouvernement fédéral viendrait prélever un impôt foncier pour une fin certes noble, mais ce serait une taxe soi-disant temporaire. Or, que nous a enseigné l’histoire? Chaque fois que le gouvernement fédéral s’est immiscé dans un nouveau champ de taxation, si petit et temporaire soit-il, il ne s’en est jamais retiré. Il a toujours continué à accroître cette forme de taxation.
Parmi les diverses formes de taxation qui existent, comme la taxe à la consommation, l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés et bien d’autres, il restait un champ fiscal à n'être pas occupé par le gouvernement fédéral, à ma connaissance: l'impôt foncier. Celui-ci est essentiellement géré par les municipalités, selon la loi des provinces. Par exemple, le Québec donne aux municipalités le pouvoir de prélever l’impôt foncier.
Ottawa n’y était pas présent jusqu'ici. Cependant, avec ce qu’on retrouve dans l’annexe 3 et dans le budget, Ottawa sera présent. Nous avons de graves inquiétudes, parce que ce Léviathan a toujours tendance à accroître sa soif d’occuper le champ fiscal. Il faudra certainement y revenir. Je rappelle que le principe est intéressant, mais voir Ottawa s’immiscer dans ce champ fiscal est vraiment préoccupant pour nous, au Bloc québécois.
Pendant la campagne électorale, quel était le thème des petites et moyennes entreprises que nous entendions revenir jour après jour? Mon collègue de pourrait en témoigner plus que quiconque ici. Il s'agit de la question de la pénurie de main d’œuvre. Nous nous disions donc que, avec une mise à jour économique et budgétaire lors de la dernière semaine où nous siégeons, les libéraux prendraient le taureau par les cornes et apporteraient des solutions.
Durant la campagne électorale, le Bloc a été la formation politique à proposer le plus de solutions, notamment de s’attaquer à l’accroissement de la productivité, de stimuler le retour au travail à temps partiel des aînés en mettant en place des mesures fiscales pour ce faire, d'accélérer tout le processus avec le ministère de l’Immigration, tant pour les travailleurs et les travailleuses temporaires que les permanents.
Je pourrais continuer de la sorte, parler de l'innovation et d'augmenter la productivité, etc.
À part cette ligne du document qui indique que le gouvernement investit de l'argent dans l'immigration pour essayer d'accélérer le processus, tout le reste du document ne fait que dire que le gouvernement proposera quelque chose dans la prochaine année. Pourtant, aujourd'hui, ce n'était pas le temps de dire qu'on arriverait avec quelque chose dans la prochaine année, mais plutôt de dire ce que le gouvernement mettrait en œuvre. Notre formation politique a donné plusieurs pistes de solution, c'était le temps de les concrétiser dans la mise à jour. Ce n'est pas le cas, nous le dénonçons et nous sommes bien déçus.
Comme je le disais, cela sent le gouvernement à bout de souffle, épuisé, qui n'a plus d'idée et qui ne propose rien, à peine deux mois après son élection. C'est préoccupant.
Un autre élément qui nous préoccupe, c'est la question de l'inflation. Dans le document, il y a les prévisions du secteur privé. Pour cette année, on dit qu'on s'attend à un taux de 7,6 %, soit plus que ce qu'on voit actuellement. Les prix pourraient donc continuer à augmenter si ces prévisions sont exactes. Or, point encourageant, le taux redescend dès l'année prochaine et le problème se réglera les années suivantes, ce qui était notre lecture du problème.
Nous nous serions attendus à ce que le gouvernement se préoccupe davantage de cette question. Il n'y a qu'à penser aux ménages à faible revenu ou, comme je le disais, aux aînés, dont le revenu n'est pas indexé à la hausse du coût de la vie.
En relisant mes notes, je vois que l'annonce prévoit beaucoup de petites mesures, par exemple une augmentation du crédit d'impôt de 15 à 25 % pour les enseignants et les éducatrices en CPE qui achètent du matériel pour les jeunes. C'est bien, mais il pourrait y avoir des mesures plus engageantes.
Il y a un élément que je voudrais aborder. En avril dernier, un budget a enfin été déposé, qu'on attendait depuis deux ans. Ce budget contenait une foule d'annonces d'argent et de mesures, il était gros et ratissait large. Le gouvernement l'a fait adopter. Il comportait des mesures intéressantes, notamment le soutien, la relance et la relance verte. Nous nous sommes dits d'accord, nous allons l'adopter.
Or, après ce budget est arrivé le projet de loi , qui reprenait une petite partie de ce qu'il y avait dans le budget. Nous l'avons adopté aussi, en nous disant que nous allions attendre la suite de ce budget.
Or, le gouvernement a refusé d'y donner suite et a déclenché des élections. Les libéraux ont fait campagne sur les mesures qui étaient dans le budget que nous avions adopté. Par contre, la mise à jour d'aujourd'hui, déposée après la campagne électorale, ne reprend pas ces éléments, qui n'y sont plus et qui n'étaient donc que des promesses électorales n'ayant servi qu'à la campagne électorale.
Le budget du printemps dernier annonçait 52 mesures législatives et 100 pages de mesures fiscales. La majorité ne s'est pas retrouvée dans le projet de loi et ne se retrouve pas non plus dans l'énoncé d'aujourd'hui. Dans sa mise à jour, le gouvernement est donc en train de nous dire que tout ce qu'il avait annoncé dans le budget précédent ne visait en fin de compte qu'à le faire réélire et à lui obtenir une majorité. Cependant, il n'a pas obtenu cette majorité, parce que nous voulions qu'il reste minoritaire. Il réessaye donc ce budget.
Voilà le message qui est envoyé. C'est bien inquiétant, on dirait un gouvernement sans vision, je n'en reviens pas. J'en suis à ma troisième élection et c'est la première fois que je vois un retour tardif à la Chambre, puisqu'il a fallu attendre deux mois pour revenir. Les ministres ont été nommés en retard. Le discours du Trône était bien court, il n'y avait pas grand-chose dedans et il était ennuyeux, surtout de la façon dont il a été lu. Je me retiens de faire trop de critiques à ce dernier sujet, mais il est vrai que la personne qui le lisait doit en être tenue responsable.
La mise à jour est la suite logique de tout cela, déposée par un gouvernement qui agit parce qu'il y est obligé, mais qui est fatigué et dont la machine ne fonctionne plus. Cela prendrait un peu plus de vigueur.
Si le gouvernement n'a pas d'idées, le Bloc québécois en a, lui, et il a de l'énergie. Il faut que le gouvernement nous écoute, car nous allons lui en proposer, des projets de loi à mettre en œuvre.
En premier lieu, commençons par régler la question de la santé. Quand on regarde les sondages, c'est le sujet no 1. Ce ne sont pas des conditions imposées aux provinces qu'on veut, ce sont des transferts. C'est ce que les provinces demandent. Il faut que le gouvernement règle cela, car cela presse, ainsi que la situation des aînés.
:
Madame la Présidente, aujourd'hui, les Canadiens et les Canadiennes font face à des défis économiques extrêmement sérieux. En effet, ils paient plus cher pour l'épicerie et pour le logement et ils ont de la misère à se trouver un emploi. En même temps, certains employeurs ont de la difficulté à trouver des employés. Le Canada est à la croisée des chemins.
Nous nous demandons comment relancer justement l'économie après la pandémie. Nous avons aussi d'importantes questions en lien avec la crise climatique. Nous nous demandons comment effectuer une transition juste, pour le climat et pour les travailleurs. En ce moment, on a besoin de leadership.
La mise à jour économique était l'occasion de mettre en évidence le leadership du gouvernement. Or, ce que nous avons vu, c’est une défense du statu quo. Ce n’est pas un statu quo innocent, c’est un statu quo qui fonctionne très bien pour les plus riches, mais qui rend la vie des travailleurs et des travailleuses plus difficile.
Nous voulions que le gouvernement propose des solutions, mais il n'y en a pas dans la mise à jour économique.
Selon le NPD, lorsqu'il est question des grandes questions économiques, c’est très important que l’unité de base de notre analyse soit les personnes les plus vulnérables sur le plan financier ou les travailleurs et les travailleuses qui ont un peu d’argent, mais qui se demandent si cela est assez pour payer toutes les factures, à la suite de la pression exercée par l’inflation.
[Traduction]
Le Canada est à la croisée des chemins, à l'instar du reste du monde. Selon la journée, soit les libéraux nous disent que la pandémie est derrière nous, que l'économie est revenue à la normale et que tout va bien, soit, quand cela leur convient, ils nous disent ce que tout le monde sait déjà, c'est-à-dire que la pandémie n'est pas terminée. Certaines choses se sont améliorées, mais plusieurs choses vont encore très mal.
Les gens essaient encore de trouver leur place, que ce soit collectivement, à l'échelle de leur pays, de leur province, de leur ville ou de leur communauté, ou à titre personnel. Ils se demandent quelle sera leur place dans la nouvelle économie au sortir de la pandémie. Bien sûr, cette situation découle des pressions que nous subissons encore à cause des problèmes liés aux chaînes d'approvisionnement et d'autres problèmes causés par la pandémie, mais l'économie allait tout de même changer à cause des changements climatiques.
Nous avons vu tellement de preuves à cet effet. Je pense à mes collègues de la Colombie‑Britannique qui sont assis autour de moi. Ils connaissent très bien le véritable coût des changements climatiques ainsi que les conséquences économiques et le coût financier réel de ne pas lutter contre ces derniers.
Nous sommes arrivés à la croisée des chemins. Nous essayons d'imaginer à quoi ressemblera l'après-pandémie et de quelle façon nous allons faire la transition vers une économie durable qui peut atténuer, dans la mesure du possible, l'incidence des changements climatiques.
Les néo-démocrates estiment que, malgré toute cette souffrance, toutes ces difficultés, c'est l'occasion de créer l'infrastructure et le cadre nécessaires à une économie plus équitable et un pays meilleur. Le Canada a besoin d'une économie qui rejette l'idée, comme nous l'a dit le directeur parlementaire du budget la semaine dernière, que 25 % de toutes les richesses produites au pays profitent à seulement 1 % de la population et que 40 % de la population canadienne doivent se partager un maigre 1 %. Cela n'a pas toujours été le cas. La situation ne fait que s'aggraver.
Quand le gouvernement défend le statu quo à l'origine de tels résultats, les Canadiens doivent savoir qu'il ne défend pas seulement l'attribution de 25 % des richesses à 1 % de la population. Il défend aussi la tendance voulant que de plus en plus de richesses profitent à un nombre toujours plus restreint. Malgré une assiette économique toujours plus garnie, la portion réservée au 1 % de privilégiés augmente beaucoup plus rapidement, ce qui en laisse moins à tous les autres.
Alors que nous sortons de la pandémie dans une certaine mesure, qui est loin d'être aussi grande que le gouvernement aime parfois le prétendre, et que nous nous aventurons dans un avenir incertain où les phénomènes météorologiques extrêmes seront beaucoup plus nombreux en raison des changements climatiques, nous devons veiller à bien appliquer les principes qui garantiront que tout le monde jouira d'un avenir prospère, et pas seulement les personnes qui possèdent déjà des actifs importants.
Le mot à retenir est « capitalisme ». Le marché est de moins en moins réglementé et le régime fiscal est de moins en moins équitable, ce qui a permis aux gens qui possèdent des actifs de continuer à en posséder de plus en plus. À moins qu'il y ait un moyen d'y mettre un frein, nous finirons par arriver à un point où ce qui est partagé parmi le reste d'entre nous ne suffira pas pour la plupart d'entre nous.
C'est pourquoi je suis très fier d'être le porte-parole en matière de finances d'un parti qui parle d'instaurer un impôt sur les profits excessifs en période de pandémie. Cet impôt reconnaît que, même si de nombreuses entreprises ont éprouvé de grandes difficultés pendant la pandémie, certaines s'en sont tirées extraordinairement bien par rapport à leur rendement d'avant à la pandémie. Il serait donc logique de leur demander une part un peu plus importante des profits excédentaires qu'elles ont réalisés pour accomplir certaines des choses nécessaires pour sortir complètement de la pandémie et bâtir un avenir juste.
Je suis également fier d'être le porte-parole en matière de finances d'un parti qui a promis d'instaurer un impôt sur la fortune de 1 % pour les Canadiens dont la fortune dépasse 20 millions de dollars. Le nombre de personnes concernées n'est pas élevé, mais cela représente beaucoup d'argent qui pourrait faire beaucoup de bien. Cet argent irait aux personnes qui bénéficient des investissements que nous faisons tous dans les infrastructures publiques. Il est juste et bon que les Canadiens qui reçoivent une part aussi disproportionnée des avantages paient proportionnellement plus pour créer des infrastructures et prendre des mesures qui protègent les plus démunis.
On a beaucoup parlé d'inflation à la Chambre au cours des trois dernières semaines et demie. Le fait est que ce n'est pas l'argent qui a été versé aux personnes financièrement vulnérables qui alimente l'inflation. Ce ne sont pas non plus les versements de la PCU ni les paiements de la subvention salariale d'urgence. Cet argent a permis aux gens de faire l'épicerie, de payer leurs factures et de faire réparer leur voiture. Les gens qui ont bénéficié de la subvention salariale ont reçu 75 % de la paie qu'ils avaient l'habitude de recevoir. Je ne vois pas comment cela pourrait provoquer de l'inflation alors que les gens gagnent 25 % de moins que d'habitude. N'allons pas prétendre que c'est l'aide accordée à ces gens qui en avaient besoin qui a provoqué l'inflation. C'est important, car ces gens éprouvent encore des difficultés et ont toujours besoin d'aide. Voilà pourquoi le gouvernement a eu tort de sabrer la Prestation canadienne de la relance économique avec deux jours de préavis.
Voilà aussi pourquoi les libéraux ont tort de tarder à donner suite à des promesses telles que la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Ils ont promis cette prestation il y a un certain temps déjà, et les personnes handicapées qui sont incapables de travailler en ont besoin pour vivre dignement.
C'est pourquoi le gouvernement devrait faire de même pour les aînés qui reçoivent le Supplément de revenu garanti. Nous avons parlé un peu des prestations récupérées, mais je tiens à souligner que, même en l'absence d'une récupération, le Supplément de revenu garanti ne permet pas aux gens de vivre au seuil de la pauvreté. Ce montant est toujours inférieur au seuil de la pauvreté. Tout cela fait partie intégrante des efforts déployés pour que le Canada puisse, un jour, instaurer un revenu de base garanti pour tous ceux qui en ont besoin. Nous y sommes presque arrivés grâce à la Prestation canadienne d'urgence. C'était une expérience intéressante.
Voilà pourquoi nous vivons un moment très important. Nous pourrions dire que ces mesures n'étaient que temporaires: le pire de la pandémie est maintenant derrière nous, et nous allons laisser tomber toutes ces personnes pour revenir au statu quo dans un monde où 1 % des gens possèdent 25 % de la richesse. Ce pourrait aussi être l'occasion de dire que nous avons appris à faire les choses différemment, que c'était un moment important de notre histoire et que, malgré certains problèmes très réels dans la façon dont les programmes ont été administrés, nous avons tiré une leçon importante pour l'avenir; voilà le principe.
Aujourd'hui, les libéraux auraient pu prendre des mesures concrètes à l'égard de l'un des facteurs structurels qui alimentent l'inflation au Canada à l'heure actuelle, à savoir le marché immobilier. Tout le monde le sait. Que l'on pense aux gens qui essaient d'accéder à la propriété ou aux parents qui envisagent l'avenir de leurs enfants, tout le monde s'inquiète du marché immobilier. D'ailleurs, nous savons qu'un nombre record de prêts hypothécaires au Canada sont détenus par des investisseurs.
Il y a des choses que le gouvernement pourrait envisager, telles qu'un moratoire sur l'acquisition de propriétés par des sociétés de placement immobilier jusqu'à ce que le marché revienne à la normale. Le gouvernement pourrait créer un fonds d'acquisition pour que les organismes sans but lucratif qui œuvrent dans le domaine de la création de logements sociaux et d'autres formes de logement abordable puissent concurrencer certains de ces investisseurs dans le marché pour mettre la main sur des immeubles et des terrains lorsqu'ils sont mis en vente. Ce sont là quelques-unes des choses que le gouvernement pourrait faire dès maintenant pour aider à calmer le marché du logement et créer un peu d'espoir pour l'avenir des Canadiens, de sorte que, même si ces derniers n'ont pas les moyens de se payer une maison demain, ils sachent que nous sommes en voie de rétablir, dans cinq ou dix ans, l'accessibilité à la propriété pour eux et leurs enfants. Rien dans l'énoncé ne parle de cela. C'est à peine si on effleure le sujet. Or, en cette période difficile, nous avons besoin de véritable leadership et de mesures concrètes.
Quand il est question d'abordabilité, quelle est la plus grande source de pressions financières sur les aînés canadiens? Le prix des médicaments d'ordonnance. Depuis 1997, les libéraux promettent de trouver une solution. On est tenté de changer de sujet parce qu'on en parle tout le temps et que rien ne bouge. Mais ce serait concéder la victoire aux libéraux, qui, dans leur cynisme, promettent si souvent d'y remédier. Ce serait aussi une victoire pour l'industrie pharmaceutique, qui souhaite plus que tout que le NPD cesse de parler de l'assurance-médicaments afin de continuer tranquillement à faire de l'argent sans se soucier du jour où nous allons faire ce qu'il faut pour les Canadiens et structurer nos achats de façon à ce que tout le monde soit couvert et fasse des économies. Et j'espère être témoin du jour où l'on fera également cela pour les soins dentaires.
La création d'emplois et la lutte contre l'inflation, elles, s'accompagnent d'occasions en matière de lutte contre les changements climatiques. Nous devons aider les gens à rénover leur domicile pour le rendre plus écoénergétique et les amener à graduellement renoncer au chauffage au carburant fossile. Si nous le faisons comme il le faut, surtout auprès des ménages à faible revenu, ceux-ci pourraient faire des économies tous les mois. C'est un investissement que nous devons absolument faire si nous voulons à tout le moins espérer atteindre nos cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Il pourrait s'agir d'une aide financière concrète pour les ménages qui vivent des temps difficiles. C'est le moment idéal d'agir, non? Pourtant, rien de tout cela n'a lieu.
Il s'agit également de s'engager dans un projet de modernisation ambitieux et à grande échelle, et dans un véritable projet d'édification nationale qui ne consiste pas à construire un pipeline, mais à construire les autres éléments essentiels dont nous avons besoin, comme un réseau électrique de l'Ouest qui permettrait à l'énergie solaire et éolienne produite en Alberta et en Saskatchewan de travailler en tandem avec l'énergie hydroélectrique produite aux deux extrémités de la région de l'Ouest. Cela pourrait créer beaucoup d'emplois. Combiné à cela, un programme de modernisation ambitieux pourrait créer des perspectives d'emploi en fonction desquelles les employeurs de ces domaines pourraient planifier à long terme tout en travaillant avec le gouvernement pour former une génération entière de gens de métier. Ces travailleurs spécialisés travailleraient sur des infrastructures durables sur le plan environnemental et contribueraient à réduire nos émissions. Ces personnes pourraient occuper de bons emplois bien rémunérés qui aideraient à bâtir l'économie canadienne de demain. Peut‑on trouver meilleur moment pour le faire que maintenant? Et pourtant, l'énoncé économique d'aujourd'hui fait à peine mention de la crise climatique.
On pourrait croire qu'elle n'a pas eu lieu. Il y a certes de l'argent indispensable pour nos frères et sœurs de la Colombie-Britannique qui souffrent des phénomènes météorologiques qui ont frappé la province, mais ce n'est qu'une réaction à ce qui s'est produit. Comme nous l'avons entendu plus tôt, la seule chose proactive dont parle le gouvernement, c'est de proposer un autre plan. Je ne sais pas combien de fois nous allons devoir entendre parler du prochain plan génial des libéraux avant d'enfin commencer à réduire les émissions, et ce, pendant que le Canada est le cancre de l'OCDE avec les plus fortes augmentations d'émissions. C'en est assez des plans. Il faut choisir quelque chose et s'y mettre. La question a déjà été étudiée jusqu'à l'excès.
Lorsque nous parlons d'inflation, cela concerne également les chaînes d'approvisionnement. En particulier, il est question de l'exposition des chaînes d'approvisionnement non seulement à des événements comme la pandémie, comme nous l'avons constaté, mais aussi à la crise climatique. Nous l'avons vu en Colombie-Britannique. L'une des pressions inflationnistes qui existent au Canada en ce moment provient du port de Vancouver, qui a été mis à mal par les événements météorologiques extrêmes qui se sont produits là‑bas.
Pour tenter de réduire la pression internationale exercée sur les chaînes d'approvisionnement canadiennes, le gouvernement pourrait notamment envisager de fabriquer des produits ici même, au Canada. Nous avons entendu que nous avions eu du mal à nous procurer de l'équipement de protection individuelle et d'autres biens médicaux essentiels lorsque la pandémie a frappé. De nombreuses compagnies canadiennes affirmaient qu'elles pouvaient fabriquer ces choses ici. Elles n'auraient rien aimé de plus que de former des Canadiens pour qu'ils fassent ce travail dans leurs installations.
Elles ont dit qu'elles pouvaient élargir leurs activités, mais elles avaient uniquement besoin que le gouvernement choisisse d'investir dans elles au lieu de donner plus d'argent aux multinationales qui délocalisent la fabrication de leurs produits depuis des décennies. Les compagnies canadiennes voulaient que le gouvernement investisse dans elles, dans la réussite de notre pays, parce qu'elles savaient qu'elles possédaient les capacités nécessaires. Cependant, ce n'est pas ce que le gouvernement a choisi de faire. Dans la mise à jour économique et budgétaire, on ne mentionne pas du tout comment nous pourrions rapatrier la fabrication de certains produits importants.
Je viens de me rendre à Washington. Les États‑Unis envisagent de prendre certaines mesures qui nuiront à nos efforts de rapatriement. Nous sommes désavantagés dans un endroit comme Washington parce que nous ne pouvons pas parler de notre stratégie pour le secteur de l'automobile. Nous ne pouvons pas parler de ce que nous ferons pour que les générations futures de Canadiens puissent travailler dans un secteur fortement syndiqué, où les emplois sont bien rémunérés. Ce n'est pas inattendu puisque le Canada ne possède pas de plan. Nous nous contentons de réagir à ce que les autres font. Cela signifie que les États‑Unis continueront de contrôler la situation et que nous devrons continuer à faire des pieds et des mains pour qu'ils nous permettent d'être à la table des négociations.
Il aurait été plus utile de dire: « Voici notre plan pour le Canada ». On parle beaucoup aujourd’hui de la production des batteries pour les véhicules électriques. Si le Canada s’engage sérieusement dans cette voie, il va nous falloir des partenaires. La Chine nous fait de l’œil. L’Allemagne aussi. Les États-Unis le devraient.
J’aurais aimé que le gouvernement puisse leur montrer un plan national pour le secteur automobile canadien; un plan qui fonctionne et qui illustre que nous voulons poursuivre notre long partenariat avec les États-Unis. Il aurait aussi fallu un plan de partenariat avec la Chine ou l’Allemagne. Ainsi nous aurions pu dire: « c’est notre option préférée, celle qui consiste à poursuivre notre collaboration bien intégrée dans le secteur automobile, alors n'écartez pas cette possibilité ». Je pense que cet argument aurait été bien plus efficace auprès de Washington, mais nous avons refusé de planifier.
Je viens de Winnipeg, où l’industrie aérospatiale est un secteur important, tout comme au Québec et dans d’autres régions. Nous n’avons pas non plus de plan pour ce secteur. Nous avons vu le gouvernement se démener pendant la pandémie, il ne savait pas vraiment quoi faire en dehors de la subvention salariale. Cette subvention salariale pour laquelle les libéraux ont malheureusement refusé tout conseil afin d'en corriger les défauts, avec pour résultat qu’il y a eu de bien nombreux abus. En dehors de cela, il n’y avait pas de sentiment d’urgence concernant le transport aérien des passagers, même si nous sommes un des plus grands pays au monde et que nous avons beaucoup de distance à parcourir pour nous rendre d’un point à un autre.
Nous en avons même besoin pour venir travailler ici, afin que les gens soient représentés à la Chambre des communes. Il va donc sans dire que tout le pays a besoin d'un transport aérien fiable. Ce secteur est un atout stratégique essentiel pour le Canada. Pourtant le gouvernement n’avait pas de plan, et il n’en a toujours pas. On distribue de l’argent par-ci par-là, mais il n’y a pas de stratégie globale pour que ce secteur si important puisse être maintenu et qu’il puisse engranger des bénéfices.
Ce ne sont là que quelques-unes de nos réflexions sur l'énoncé économique de l'automne. Comme les députés sont sans doute à même de le constater, le vrai problème tient au fait qu'il n'est guère différent du discours du Trône. Nous avons eu des élections parce que le gouvernement disait que nous étions à un tournant de notre histoire, que de grandes décisions qui allaient au-delà de ce que nous faisions déjà à la Chambre s'imposaient et qu'il lui fallait un mandat. Mouais, mouais.
C'est ce que des élections qui ont coûté 600 millions de dollars et dont personne ne voulait, sauf le , nous ont apporté. Nous l'avons vu dans le discours du Trône, et c'est encore le cas dans cette soi-disant mise à jour financière. Ce n'est pas suffisant dans une période comme celle que nous traversons, quand plus de Canadiens ont de la difficulté à joindre les deux bouts tandis que les gens au sommet accaparent une part toujours plus grande de la richesse économique. Ce n'est pas suffisant quand le Canada se traîne les pieds pour réduire ses émissions et que le marché immobilier est déchaîné. Le gouvernement ne propose rien de concret pour remédier à tout cela.
Regardons la situation dans d'autres pays. La Nouvelle‑Zélande, par exemple, a mis en œuvre une politique selon laquelle les personnes qui possèdent déjà une demeure doivent donner une plus importante mise de fonds lors de l'achat d'une deuxième demeure, et ainsi de suite. Cela vise à décourager les personnes bien nanties de s'approprier des maisons et de veiller à ce que plus de gens soient en mesure de faire l'achat d'une maison.
Ce n'est là qu'un exemple d'un gouvernement qui prend des mesures sérieuses et créatives pour lutter contre le problème. Nous voyons que le maire de la ville de Vancouver, un ancien député du NPD, fait également preuve de créativité à l'échelle municipale. Il a en effet lancé une initiative intéressante qui vise à trouver une façon d'augmenter les lotissements résidentiels tout en évitant que les entrepreneurs empochent tout l'argent. Ces derniers en obtiendront une partie.
Les personnes au sommet semblent toujours inquiètes de ne pas faire assez d'argent. Il est toujours possible de faire de l'argent lorsqu'on paie notre juste part. Il n'est pas question ici de faire en sorte que les gros entrepreneurs ne s'enrichissent plus, mais bien qu'ils gagnent un montant d'argent raisonnable et qu'ils réinvestissent ensuite l'argent dans les collectivités et les infrastructures qui leur permettent de gagner cet argent. Il s'agit de veiller à ce que les personnes qui vivent dans les communautés développées par les entrepreneurs puissent vivre dans la dignité, même si elles ne peuvent pas se permettre d'habiter dans l'appartement de luxe au dernier étage. Voilà ce dont il est question.
Je pense que la plupart des Canadiens pourront se rallier à cette vision pour le Canada, mais elle ne se réalisera pas spontanément d'elle-même. Il faudra du leadership. Il faudra une bonne administration publique et de bonnes politiques publiques, au lieu du genre de gâchis chaotique dont nous avons été témoins au cours des dernières semaines, où le gouvernement arrive à peine à faire adopter ses propres projets de loi.
Nous sommes ici pour tenter de demander des comptes au gouvernement. Nous sommes ici jusqu'au moment où nous formerons le gouvernement — et j'espère que ce sera bientôt — pour essayer d'aider les députés ministériels à donner le meilleur d'eux-mêmes. Cela peut faire une grande différence dans la vie de beaucoup de Canadiens. Nous le constatons avec le Supplément de revenu garanti. Une annonce a été faite aujourd'hui qui est le résultat d'une énorme pression du public. Ce n'était pas une solution négociée. Nous le savons parce que ce n'est pas la solution que nous avons proposée.
Cependant, c'est une sorte de solution, mais il reste à en voir les détails. Nous espérons qu'elle apportera une aide véritable et rapide, mais nous avons besoin de plus que cela. J'aimerais bien que les libéraux cessent de la garder cachée en attendant le grand dévoilement. Il y a des gens qui vivent dans leurs voitures en attendant ce dévoilement, alors qu'ils préféreraient de loin être dans une maison.
Mettons fin au suspense, et attelons-nous à la tâche pour que ces personnes aient à nouveau un toit sur la tête, comme c'était le cas il y a quatre mois, avant que le gouvernement ne prenne la décision cruelle de récupérer leurs prestations au titre du Supplément de revenu garanti.
Voilà pourquoi cet énoncé économique est très insatisfaisant. Pour les Canadiens qui nous écoutent, s'il est une chose qu'ils peuvent retenir de ce discours, c'est qu'il y a des gens dans cette enceinte qui réfléchissent à des mesures concrètes que le gouvernement pourrait prendre. Nous ne sommes pas tous ici uniquement pour nous défouler. Nous sommes également ici pour faire un vrai travail et pour essayer d'élaborer des politiques qui donneront des résultats et qui amélioreront concrètement la vie des gens. Nous sommes ici pour continuer à exercer de la pression et faire en sorte que ces choses se produisent réellement, au lieu de passer aux nouvelles et faire croire aux gens que la question est réglée.
Nous sommes ici pour rappeler au gouvernement que ces questions ne sont pas réglées. Elles ne le seront pas tant qu'il n'y aura pas de mesures concrètes. C'est pour cela que nous sommes ici, et nous continuerons de faire pression. Nous continuerons d'exhorter les libéraux à ajouter certaines de ces mesures concrètes dans leur budget. Ils ont raté l'occasion de le faire dans le discours du Trône et dans l'énoncé économique de l'automne. Assurons-nous de faire tout notre possible pour que le budget en tienne compte.