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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Ce que nous avons aujourd’hui, avec la crise du logement causée par le , c’est un double problème. Depuis que le premier ministre est entré en fonction et qu’il a promis de rendre le logement abordable, le coût moyen d’un paiement hypothécaire a doublé, passant de 1 400 $ par mois à plus de 3 000 $ par mois. Le coût moyen d’un loyer dans les 10 plus grandes villes du Canada a doublé, passant d’environ 1 100 $ à plus de 2 000 $ par mois. La mise de fonds minimale requise pour l’achat d’une maison au Canada a doublé, passant de 22 000 $ à 45 000 $. Tout cela depuis que le est devenu premier ministre et a promis qu’il allait rendre le logement abordable.
Il ne s’agit pas seulement d’un inconvénient. Il ne s’agit pas d’un cas où les politiciens se lèvent et disent que les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts ou à mettre de la nourriture sur la table, comme les politiciens aiment toujours le dire. Il s’agit probablement de la plus grande crise socioéconomique de mon époque, car toute une génération de jeunes gens a fini par accepter, pour la première fois dans l’histoire du Canada, qu’ils n’auront pas les moyens de s’acheter une maison.
Je vais expliquer aux députés les calculs du désespoir. Je parlais à une jeune femme de 28 ans qui est contrôleuse pour l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien à l’aéroport Pearson de Toronto. Elle a calculé qu’à son taux d’épargne actuel, soit environ 5 000 $ par an, il lui faudra environ 20 ans pour économiser en vue d’une mise de fonds à Toronto. Cela signifie qu’elle aura largement dépassé les 40 ans et qu’elle ne pourra pas avoir d’enfants. Ce qui est désespérant, ce n’est pas qu’elle n’a pas les moyens d’acheter une maison, c’est que sa calculatrice lui dit qu’elle n’aura jamais les moyens d’acheter une maison.
Il serait agréable et réconfortant pour le de pouvoir prétendre que ce problème ne dépend pas de lui, qu’il est le résultat d’un phénomène mondial insensé qui lui échappe, et qu’il n’est donc, une fois de plus, qu’un observateur passif de la misère que vit le peuple canadien, comme il essaie si souvent de se dépeindre. Les statistiques prouvent le contraire. Ce problème n’existe pas dans la grande majorité des autres pays comparables au nôtre. Par exemple, l’année dernière, le magazine Fortune a conclu que la maison standard au Canada coûte désormais deux fois plus cher qu’aux États‑Unis. Les prix sont déterminés par l’offre et la demande. Aux États‑Unis, la demande est 10 fois supérieure parce que la population est 10 fois plus nombreuse. L’offre y est moins importante parce que leur territoire est plus confiné et moins étendu que le nôtre. La demande est 10 fois plus forte et l’offre moins importante, et pourtant, selon Fortune, les prix aux États‑Unis sont deux fois moins élevés qu’au Canada.
Nous en voyons d'autres exemples à l'échelle mondiale. En Colombie‑Britannique, qui est dirigée par le NPD, la ville de Vancouver est le troisième marché en importance dans le monde pour le prix du logement, d'après Demographia. Toronto, quant à elle, occupe le dixième rang. Les deux villes sont plus inabordables que Manhattan, Los Angeles, Londres, et même Singapour, une île où il n'y a littéralement plus d'endroit où construire. Ce sont là toutes des villes plus riches et plus peuplées, où il y a moins de terrains. Pourtant, leurs marchés immobiliers sont plus abordables que les nôtres.
Par exemple, les conséquences pratiques de cette évolution sont que près d’un tiers des propriétaires ayant contracté un prêt hypothécaire rembourseront leur dette sur une période supérieure à 30 ans, en raison des taux d’intérêt plus élevés, ce qui représente une augmentation significative par rapport à l’amortissement de 25 ans qui était autrefois la norme. Le loyer moyen d’une chambre — uniquement une chambre, pas un logement au complet — dans une maison, une copropriété ou un appartement à Vancouver s’élevait à 1 410 $. Mettons les choses en perspective. Il y a maintenant des couples qui considèrent que c’est une bonne affaire d’emménager dans une maison en rangée avec deux autres couples, chaque couple louant une seule chambre, partageant souvent une salle de bain, partageant toujours une cuisine, et de payer 1 500 $ par mois juste pour cette chambre. Ici, au Canada, il s’agit d’une véritable pauvreté en matière de logement, et c’est ce qui s’est produit après huit ans de politiques du .
Pourquoi le logement est-il si inabordable? Tout d’abord, les déficits publics font grimper les intérêts, ce qui augmente les taux hypothécaires pour les personnes endettées. Deuxièmement, nous sommes le pays du G7 qui compte le moins de logements par habitant, alors que nous disposons du plus grand nombre de terrains à bâtir. Comment cela se fait-il? La réponse est que les autorités bloquent la construction de logements. Il faut jusqu’à 10 ans pour obtenir un permis de construire. Nous sommes au 64e rang mondial pour ce qui est des délais d’obtention des permis de construire. Au sein de l’OCDE, nous sommes avant-derniers pour la rapidité d'approbation des permis de construire. Tous les autres pays de ce groupe, à l’exception d’un seul, sont plus rapides à délivrer les permis et à autoriser la construction des logements. Cela bloque la construction et empêche les Canadiens de devenir propriétaires d’une maison. Nous savons que ce problème est encore plus grave en Colombie‑Britannique, contrôlée par le NPD, où les maires wokes d'extrême gauche qui défendent les riches propriétaires de manoirs dans les quartiers chics et verdoyants empêchent les pauvres, les immigrés et les membres de la classe ouvrière d’accéder à la propriété. Par conséquent, nous n’avons pas assez de logements, et c’est pourquoi les Canadiens n’ont pas d’endroit où vivre.
Le gouvernement veut faire venir un demi-million de personnes par an, soit 1 million de personnes au cours des deux prochaines années, mais il n’a aucun plan pour construire les logement qui vont avec. En fait, depuis que l’actuel est entré en fonction, nous avons moins de maisons par habitant qu’il y a huit ans. En d’autres termes, ce problème se métastase et s’aggrave chaque jour. Le seul parti qui dispose d’un plan du gros bon sens pour le résoudre est le parti conservateur, et voici ce plan.
Le gouvernement a investi 89 milliards de dollars dans des programmes de logement. Le logement financé par le gouvernement n’est pas la solution. Cela ne fonctionne pas, car, si la superficie où la construction est autorisée est limitée, nous pouvons bien y consacrer autant d’argent que nous voulons, nous n’obtiendrons pas plus de logements; nous obtiendrons des logements plus chers. Pire encore, le a annoncé 4 milliards de dollars supplémentaires, non pas pour le logement, mais pour les chiens de garde. Tout cet argent ira littéralement aux services chargés du zonage et des autorisations dans les grandes villes, ceux-là mêmes qui bloquent la construction. En d’autres termes, il s’agit d’une grosse récompense pour les bureaucrates qui empêchent nos jeunes d’avoir un logement, et cela renforcera la bureaucratie et ralentira la construction.
Voici mon plan du gros bon sens. Nous allons lier le nombre de dollars que les grandes villes reçoivent pour les infrastructures au nombre de maisons qui sont effectivement construites. Celles qui bloquent la construction seront condamnées à une amende. Je réduirai leur infrastructure. Celles qui accélèrent et réduisent le coût des permis de construire recevront une prime à la construction de la part de mon gouvernement, car les incitations fonctionnent. J’exigerai que chaque station de transport en commun financée par le gouvernement fédéral soit assortie de logements à haute densité sur tous les terrains disponibles autour et même au-dessus de la station. Nous vendrons 6 000 bâtiments fédéraux pour les convertir en logements abordables pour les jeunes. Nous accélérerons l’immigration dans les métiers du bâtiment. Nous réorienterons une plus grande partie des fonds consacrés à l’éducation vers les métiers, plutôt que vers les professions de col blanc.
Nous avons vu comment procéder. Nous pouvons regarder ce que les Squamish ont fait dans la ville de Vancouver. Ils ont leur propre terrain et n’ont pas à suivre les règles des empêcheurs de tourner en rond. Ils construisent 6 000 unités de logement sur un terrain de 10 acres. Les Squamish ont montré ce qui peut être fait lorsqu’on élimine les empêcheurs de tourner en rond. C’est exactement ce que nous allons faire dans tout le pays. Nous éliminerons les empêcheurs de tourner en rond. Nous sortirons la classe privilégiée de sa forteresse et ouvrirons toutes grandes les portes pour que ceux qui sont prêts à travailler dur puissent faire leur place. Si les gens travaillent dur dans ce pays, ils devraient en principe avoir un logement décent où ils pourront fonder une famille et élever des enfants. C’est le gros bon sens, le gros bon sens des gens ordinaires qui réclament à l'unanimité un foyer pour la population en général, pour eux, pour moi, pour nous tous. Arrangeons-nous pour y arriver.
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Madame la Présidente, avoir un chez-soi ne devrait pas être qu’un rêve au Canada. Ce ne devrait pas être un lointain souvenir des générations passées. Ce doit être un objectif réaliste pour toutes les familles canadiennes. Le Canada ne peut pas atteindre son plein potentiel tant que tout le monde n’a pas un lit où dormir en toute sécurité et un lieu accueillant où rentrer à la fin de la journée.
J’ai eu le privilège de me rendre dans beaucoup de collectivités au Canada, et trop de Canadiens sont désespérés, nombre de nos concitoyens font face à un vide, tandis que le rêve d’être un jour propriétaires de leur domicile s’évanouit de plus en plus. Le Canada a besoin de dirigeants qui transforment les discours en mesures concrètes pour lancer sans attendre des chantiers.
Le Canada connaît une crise du logement, et en période de crise, des mesures énergiques et un vrai leadership s’imposent.
J’ai déjà parlé de Kim Doughty à la Chambre. C’est elle qui nous a incités, son mari Claude et moi, à créer des lieux d'hébergement d’urgence à Huntsville, soit six lits d’urgence et 10 logements de transition. La collectivité s’est ralliée à la cause et le projet s’est concrétisé. Nous sommes fiers à juste titre de cette réalisation. Nous savions aussi que ce n’était qu’une étape, qu’il y avait beaucoup plus à faire.
Après avoir été élu maire, j’ai de nouveau rencontré Kim Doughty et quelques-unes de ses collègues de la cause du logement, et elle m’a raconté des souffrances et des difficultés qui sont à fendre le cœur. La plupart de ces histoires se déroulaient dans notre pittoresque Muskoka.
Ce que Kim Doughty m’a dit ce jour-là, il y a des années, nous l’entendons aussi aujourd’hui dans nos collectivités de tout le pays. Le logement n’est pas seulement une question économique. C’est plus que des bâtiments que l'on construit. Pour trop de personnes, c’est littéralement une question de vie ou de mort. Si tous les pouvoirs publics décidaient de combattre cette crise, nous ferions plus que rendre nos collectivités plus abordables. Nous sauverions littéralement des vies.
À l’époque, les élus et l'administration de notre municipalité ont entrepris de changer les politiques. Nous avons rendu des terrains disponibles pour que les promoteurs puissent construire, et la collectivité a aussi fait sienne la cause.
La Table Soup Kitchen mettait tout en œuvre à l’époque afin d'ouvrir un refuge pour hommes à Huntsville. Le bâtiment était pratiquement terminé quand un problème est survenu concernant le code de prévention des incendies, les accès et les portes d'entrée, ce qui a retardé d’autant son ouverture. Un jeune homme prénommé Paul s'est retrouvé pris au milieu de tout cela.
Paul connaissait des difficultés, mais c’était un homme joyeux et apprécié par les gens du coin. Il a demandé à passer une nuit dans le refuge, mais l’accès lui a été refusé parce que le refuge n'avait pas encore le permis nécessaire pour accueillir des pensionnaires. Cette nuit-là, il est donc resté dans sa vieille camionnette Volkswagen déglinguée. Après avoir retrouvé la camionnette de Paul, la police a conclu dans son enquête que la bougie qu’il avait allumée, probablement pour avoir un peu de chaleur en cette froide nuit de novembre, s’était renversée pendant qu’il dormait.
Huntsville a perdu Paul cette nuit-là, et cela a semé la consternation dans notre collectivité. J'en ai été affligé, moi aussi. J’ai reçu des courriels de résidents choqués et en colère, certains affirmant que j’étais responsable de la mort de Paul. Plus tard, le père de Paul nous a adressé une lettre pour nous remercier d’avoir accueilli son fils et d’avoir fait de Huntsville l’endroit où Paul disait fièrement être chez lui. Le père de Paul nous a assuré que la mort de son fils n’était la faute de personne, que Paul avait fait ses propres choix et que personne n’était à blâmer. Pourtant, n’était-ce pas le cas? N’étais-je pas un peu responsable?
Qu’aurais-je pu faire de plus pour résoudre le litige et permettre au refuge d'ouvrir? Quelles mesures d’aide indispensables en santé mentale manquaient? Y en a-t-il parmi nous, les membres de la classe dirigeante, qui en font suffisamment aujourd’hui?
Hélas, le cas de Paul n’est pas unique. Partout, aux quatre coins du pays, les cas semblables se multiplient.
À Toronto, trois itinérants meurent en moyenne chaque semaine. Au Canada, le taux d’inoccupation des logements du parc locatif est de 1,9 %, ce qui signifie qu’il n’y a rien à louer. Les loyers ont doublé au cours des huit dernières années du gouvernement actuel, de même que le prix des maisons. Pour le jeune de 35 ans qui doit continuer à vivre au sous-sol chez ses parents et ne peut pas fonder une famille, pour l’entrepreneur qui envisage d’émigrer dans un autre pays ou pour l’entreprise qui n’a pas la possibilité de se développer au Canada parce qu’elle ne peut tout bonnement pas trouver d'endroit où installer ses travailleurs, le problème ne fait que s’aggraver.
C’est une crise. Elle empêche notre pays d'exploiter son potentiel économique et d'être prospère. Elle empêche les Canadiens de réaliser leurs rêves. Elle nous empêche de bâtir des collectivités. Et dans bien des cas, il s’agit d’une question de vie ou de mort.
Le problème, c’est l’insuffisance de l’offre. Après des années de mauvaise politique, une pénurie de logements au pays accable la population canadienne. Le rythme de la construction domiciliaire n'est pas assez rapide, compte tenu de la croissance de l’immigration. Par conséquent, un trop grand nombre de logements sont aujourd'hui trop chers pour un trop grand nombre de Canadiens qui habitent au pays.
La solution consiste à augmenter les mises en chantier et à construire plus d'habitations, plus rapidement. Nous devons faciliter la construction, l’obtention des permis ainsi que l’accès à la main-d’œuvre qualifiée et aux matériaux de construction nécessaires à la réalisation des travaux. Nous devons neutraliser l'opposition des gens qui sont atteints du syndrome du « pas dans ma cour » et des politiciens qui freinent les projets immobiliers.
Malheureusement, le gouvernement parle beaucoup, mais n'a pas de véritables résultats à offrir. Le prend souvent part à des annonces, mais les occasions sont beaucoup plus rares pour lui de participer à des inaugurations, des mises en chantier ou de grandes ouvertures. Il y a quelques semaines, j'ai demandé à ce ministre si le Canada était en train de vivre une crise comme ses homologues provinciaux, les économistes et les experts du domaine du logement et les fonctionnaires de son ministère le disent. Il a continué d'épiloguer en remettant la même cassette et il a dit que le gouvernement allait être plus ambitieux.
Lorsqu'une crise sévit, il faut utiliser toutes les ressources disponibles pour la résoudre. Les partenaires doivent unir leurs efforts selon une approche où tout le monde est mis à contribution pour faire face à la crise. Comme il fallait s'y attendre, ce n'est pas ce que fait le ministre, car il ne semble pas être conscient de l'ampleur du problème.
Les Canadiens méritent mieux que cela. Ils méritent un pays où ceux qui travaillent vaillamment et qui suivent les règles ont la possibilité de réaliser leur rêve de devenir propriétaire d'une maison. Notre pays mérite un gouvernement qui ne ménagera aucun effort pour que les chantiers démarrent, tout comme les Canadiens qui ont du cœur à l'ouvrage, économisent leur argent et font des sacrifices tous les jours savent se retrousser les manches afin d'embellir leurs perspectives et celles de leur famille.
La crise est réelle, et il nous faut trouver des solutions audacieuses. Les vieilles façons de faire ne marchent plus. Depuis des années, les fournisseurs de logements, qu'il s'agisse de logements sociaux, de coopératives d'habitation, de groupes communautaires ou de promoteurs immobiliers, constatent qu'il leur est presque impossible de bénéficier des programmes de la SCHL, dont les règles sont compliquées et les décisions, souvent absurdes. Le Bureau du vérificateur général nous dit qu'il s'interroge sur l'utilité des mesures prises par la SCHL. Or, les Canadiens n'ont pas besoin de cet avis pour se rendre compte que la SCHL n'obtient aucun résultat valable.
Pas plus tard que la semaine dernière, la SCHL a augmenté de près de 200 % ses barèmes d’assurance pour les immeubles collectifs locatifs. Avec ses politiques du logement complètement déconnectées de la réalité, le gouvernement contribue à faire grimper les loyers des Canadiens les plus vulnérables et à freiner la construction de nouvelles habitations.
Toutefois, il y a quand même de bonnes nouvelles. Les conservateurs sont prêts à réparer les pots cassés du gouvernement. Nous allons mettre fin à l'inaction gouvernementale et veiller à ce que le gouvernement fédéral ne soit plus un obstacle à la construction domiciliaire. Nous mettrons à la disposition des gens 15 % des propriétés sous-utilisées de l'État et autoriserons, sur ces terrains, la construction d'habitations de toutes sortes.
Quand nous nous mettrons à l'œuvre, nous tiendrons tête aux tenants du « pas dans ma cour » et aux politiciens qui ont peur de leur ombre et qui sont nuisibles dans notre système. Ce sont des gens qui s'acharnent contre la construction de nouvelles habitations dans les collectivités du pays. Les conservateurs savent que, si nous voulons offrir à la nouvelle génération, aux Néo-Canadiens et aux jeunes familles des possibilités semblables à celles que tous les députés ont eues, nous ne pouvons pas laisser les « pas dans ma cour », les rabat-joie et les critiqueurs nous barrer constamment la route.
Voilà pourquoi nous allons lier les subventions fédérales accordées aux municipalités pour les projets d'infrastructure à leur capacité d'assainir rapidement leurs pratiques et d'accélérer la construction résidentielle. Nous allons exiger que tout projet majeur de transport en commun bénéficiant d'une subvention fédérale prévoie des terrains à proximité du tracé qui seront prêts immédiatement à accueillir des ensembles résidentiels à haute densité.
Disons les choses franchement: les conservateurs sont résolument pour la construction résidentielle dans la cour des Canadiens. Les temps sont révolus où des conseillers municipaux pouvaient s’opposer à des projets et pourfendre les promoteurs immobiliers. Il faut en finir avec les discussions interminables, les atermoiements et les reports.
Et quand seront déclenchées les prochaines élections fédérales, les temps seront également révolus où un ministre du Logement n’a ni le courage d’admettre que le Canada connaît une crise du logement ni la volonté de prendre les mesures nécessaires pour la résoudre.
En tant qu’ancien maire, je peux vous dire que la construction résidentielle ne peut se faire si les dirigeants n'ont pas le courage, la détermination et la conviction de prendre les décisions nécessaires, même si elles ne plaisent pas à tout le monde.
Partout au Canada, la crise du logement fait des victimes et anéantit des rêves. Des Canadiens vivent dans des caravanes et s’endettent démesurément. Malheureusement aujourd’hui, trop de gens meurent dans les rues de nos villes. Il est temps de prendre des mesures audacieuses et d’obtenir des résultats concrets. En collaborant avec tous les pouvoirs publics, les syndicats, le secteur privé et les organisations communautaires, nous allons voir à ce que les projets de construction domiciliaire se réalisent.
À tous les Canadiens qui ont un jour rêvé d’avoir leur chez-soi bien à eux, à la mère seule qui travaille sans relâche pour assurer un meilleur avenir à ses enfants, à l’entrepreneur qui songe à quitter le Canada, au nouvel immigrant qui rêve de venir au Canada, aux jeunes qui sont actuellement exclus du marché immobilier, aux parents qui hébergent leurs enfants d'âge adulte dans leur sous-sol, à tous ceux-là je demande de ne pas perdre espoir, car nous sommes conscients de leur situation et nous nous apprêtons à leur venir en aide.
Après les prochaines élections fédérales, le gouvernement conservateur se mettra immédiatement au travail pour que tous les Canadiens, de quelque origine qu’ils soient, puissent avoir leur chez-soi et pour que ce ne soit pas réservé aux seuls privilégiés. Posséder une maison dans un pays aussi formidable que le Canada ne doit plus être un rêve; ce doit être une réalité. Les conservateurs sauront relancer la construction au Canada. Nous y parviendrons.
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Madame la Présidente, je tiens d'abord à remercier mon collègue de de sa motion. Cela me donne l'occasion de parler d'une question de la plus haute importance non seulement pour moi, mais pour notre gouvernement. Cela me donne aussi l'occasion de souligner que nous prenons déjà les mesures que la motion de l'opposition suggère. Pourtant, le parti de l'autre côté a souvent sinon tout le temps voté contre toutes ces mesures.
Comme mon collègue qui est un ancien maire, je suis une ancienne conseillère municipale. J'ai été très étonnée et choquée des commentaires qu'a émis le un peu plus tôt aujourd'hui. Il disait qu'il considérait les municipalités comme étant incompétentes. Je l'invite à dire cela publiquement et à voir la réaction des municipalités partout au pays. Je pense que nous sommes tous là pour travailler ensemble afin de nous assurer de proposer aux municipalités les mesures et les appuis nécessaires, afin d'être partenaires dans la pénurie de logements actuelle.
On voit bien les moments difficiles que vivent les Canadiens partout au pays. Les familles ressentent la hausse du coût de la vie et sont touchées particulièrement par les taux d'intérêt élevés. Les coûts du logement pèsent lourd. Par conséquent, l'abordabilité du logement devient l'une des plus grandes préoccupations pour l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes partout au pays. C'est l'une des préoccupations que nous avons comme gouvernement. Comme on le sait, dans les derniers budgets, nous avons investi des sommes considérables.
Le logement est un besoin humain fondamental. Nous devons nous assurer que tous les Canadiens et les Canadiennes ont un toit sur la tête qui répond à leurs besoins, mais aussi qui répond à leur dignité. C'est aussi une question de développement économique. La pénurie de logements n’est plus uniquement dans les grands centres urbains, mais partout au pays. Dans de nombreuses régions du pays, nous voyons des taux d’inoccupation aussi bas que 0,1 %. C'est du jamais vu.
Il est donc impératif de construire plus de logements, de créer plus d'offres et de rendre le logement plus abordable, qu'on soit locataire ou propriétaire. C'est pourquoi nous avons mis en œuvre des mesures concrètes et ambitieuses afin de doubler la construction de nouveaux logements et de répondre aux besoins du Canada au cours de la prochaine décennie.
Comme nous le répétons souvent, notre gouvernement a adopté la toute première Stratégie nationale sur le logement. Cette stratégie vise à travailler sur tout le continuum d'offre de logements, des plus vulnérables jusqu'à ceux qui désirent acheter une propriété. Tout le monde doit participer: les gouvernements provinciaux, les entreprises privées, les organismes communautaires et les municipalités. Tous doivent collaborer afin d'accélérer la construction de logements.
Cette stratégie exhaustive sur 10 ans comprend déjà des investissements de plus de 82 milliards de dollars pour donner un chez-soi à un plus grand nombre de personnes au Canada. Notre gouvernement s'est engagé à adopter une approche du logement fondée sur l'augmentation de l'offre et une approche de protection des droits de la personne. Malheureusement, les conservateurs ont voté contre toutes les mesures que nous avons présentées. Selon les interventions de plusieurs de mes collègues de l'opposition, nous devrions en faire moins.
Il n'y a pas de petites mesures ou de petits projets; chaque unité construite est nécessaire pour que le droit à un logement abordable et sécuritaire devienne une réalité chaque fois.
[Traduction]
J’aimerais rappeler à la Chambre les mesures que nous avons prises dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement. Je crois que l’opposition a besoin d’un petit rappel. Cette stratégie offre des outils visant à répondre à tous les types de besoins en matière de logement. Ces initiatives permettront de construire des logements abordables, de financer des organismes à but non lucratif et de renforcer les capacités des collectivités. À l’heure actuelle, il est tout simplement trop difficile de faire construire les logements dont nous avons besoin, surtout les logements abordables.
Le système ne fonctionne pas, et nous devons accélérer le changement à l'échelle locale. C’est la raison pour laquelle nous avons créé le Fonds pour accélérer la construction de logements, une initiative de 4 milliards de dollars qui permettra d’aider les administrations locales à accélérer la construction de 100 000 logements au Canada. Ce fonds aidera les villes, les municipalités et les gouvernements autochtones à construire de nouveaux logements en accélérant la planification et l’approbation des projets de construction domiciliaire et en encourageant l’élaboration de plans d'action en habitation.
C’est une étape importante de notre plan visant à doubler la construction domiciliaire au cours des 10 prochaines années et de rendre les logements plus abordables pour les Canadiens. Mon collègue de devrait s'en réjouir car cela va contribuer à lever les obstacles municipaux à la construction de logements.
Outre ce nouveau fonds, nous faisons des investissements inédits dans des programmes qui ont fait leurs preuves et qui visent à aider les populations vulnérables à avoir accès à des logements abordables. L’Initiative pour la création rapide de logements est l’un de ces programmes. Elle a été lancée au début de la pandémie, pour répondre aux besoins urgents de nos populations les plus vulnérables. Son succès a dépassé les attentes. Elle a en effet permis de créer rapidement plus de 10 200 logements abordables permanents.
Nous investissons également 1,5 milliard de dollars sur deux ans pour prolonger cette initiative. Ce financement devrait permettre de créer 4 500 nouveaux logements abordables, et au moins 25 % de ces fonds seront affectés à des projets de logement destinés aux femmes.
Chaque Canadien a droit à un logement décent et abordable, et il est inadmissible que certains soient obligés de vivre dans la rue. C’est la raison pour laquelle nous investissons plus de 1 demi‑milliard de dollars dans le programme Vers un chez-soi, pour lutter contre l’itinérance. De cette façon, nous continuons de doubler le financement annuel de ce programme.
Nos investissements historiques dans la lutte contre l'itinérance chronique portent déjà leurs fruits. Nous avons empêché plus de 62 000 personnes de devenir sans-abri et placé 32 000 personnes sans-abri dans des logements permanents. Nous continuerons à travailler avec tous les ordres de gouvernement et les partenaires communautaires pour mettre fin une fois pour toutes à l'itinérance chronique dans tout le pays.
Nous savons qu’il est de plus en plus difficile pour de nombreux Canadiens de payer un loyer plus élevé ou même de trouver un logement qu’ils peuvent se permettre. C’est pourquoi nous investissons pour augmenter rapidement l’offre de logements locatifs abordables. Nous fournissons également une aide financière directe pour le coût du loyer à des dizaines de milliers de Canadiens dans tout le pays grâce à l’Allocation canadienne pour le logement, qui est versée par les provinces et les territoires, et au supplément de 500 $ à l’Allocation canadienne pour le logement versée par le gouvernement fédéral.
[Français]
Le Fonds national de co-investissement pour le logement est un autre programme qui a permis de construire ou de rénover plus de 300 000 logements locatifs pour les personnes les plus vulnérables au Canada. Notre gouvernement a devancé un financement de 2,9 milliards de dollars dans le cadre de ce Fonds. Nous visons également à ce que le Fonds devienne plus souple et plus facile d’accès. Nous pourrons ainsi accélérer la création et la rénovation de quelque 21 000 logements locatifs pour les Canadiens et les Canadiennes qui en ont le plus besoin.
Notre gouvernement est aussi déterminé à protéger et à développer les logements de haute qualité et abordables qu'offrent les coopératives. J'ai moi-même vécu plusieurs années dans une coopérative et j'ai moi-même contribué à la création de trois coopératives. Avec ma mère et mon frère handicapé en fauteuil roulant au troisième étage, nous voyions bien que l'offre de logements, notamment pour les personnes à mobilité réduite, était quasiment inexistante.
C'est pourquoi notre gouvernement a effectué un investissement important et historique dans les habitations coopératives. Cela fait depuis 30 ans qu'on n'a pas vu un investissement d'une telle ampleur. Cet investissement comprend 500 millions de dollars pour lancer un nouveau programme de développement des coopératives d'habitation, afin d'accroître le nombre de coopératives d'habitation au Canada, et 1 milliard de dollars de prêts qui seront réaffectés à l'initiative Financement de la construction de logements locatifs pour appuyer les projets d'habitation coopérative.
Ces mesures s'ajoutent à notre Initiative fédérale de logement communautaire de 4,3 milliards de dollars qui contribue déjà à protéger et à construire des logements communautaires pour quelque 330 000 ménages au pays.
Jusqu’à maintenant, les mesures dont j’ai parlé sont axées uniquement sur le défi d’accroître l’offre de logements. Bien entendu, on l'a vu et on le sait, actuellement, c'est très difficile pour les Canadiens et les Canadiennes d'accéder au rêve de la propriété.
C'est pourquoi nous avons lancé un compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété dans lequel on peut épargner jusqu'à 40 000 $. À l’instar d’un REÉR, les cotisations seraient déductibles d’impôt et les retraits pour l’achat d’une première propriété seraient non imposables, comme c’est le cas pour un compte d’épargne libre d’impôt. Il n’y aurait aucun impôt à payer sur les cotisations et aucun impôt à payer sur les retraits.
Nous continuerons également d’améliorer l’Incitatif à l’achat d’une première propriété afin qu’encore plus de personnes puissent y accéder, car il faut diminuer l'écart intergénérationnel.
[Traduction]
Nous avons relancé le Fonds d’innovation pour le logement abordable, qui a fait ses preuves, auquel a été ajouté un volet de financement de cinq ans pour la location avec option d’achat. Ce fonds aidera les fournisseurs de logements à concevoir et à tester des modèles et des projets de location avec option d’achat afin d’aider des familles canadiennes de tout le pays à trouver une nouvelle façon de passer de la location à la propriété d’un logement.
Nous avançons également dans le dossier de la charte des droits de l’acheteur, qui protégerait les propriétaires contre les pratiques déloyales, comme la négociation par offres à l’aveugle ou la renonciation au droit d’inspection du logement.
Notre nouvelle loi visant à garantir que les logements appartiennent à des Canadiens est récemment entrée en vigueur. La Loi sur l’interdiction d’achat d’immeubles résidentiels par des non-Canadiens, mieux connue sous le nom de loi sur les acheteurs étrangers, interdit à des entreprises commerciales étrangères et à des personnes qui ne sont pas des citoyens ou des résidents permanents canadiens d’acheter des logements au Canada pendant une période de deux ans.
[Français]
Enfin, je pense que tous les députés à la Chambre peuvent convenir que l'un des plus grands échecs de notre société est la situation de logement des peuples autochtones. Ces peuples vivent dans des maisons surpeuplées et inadaptées au climat et à la culture de leurs communautés.
Notre gouvernement travaille en étroite collaboration avec les organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour élaborer conjointement une stratégie de logement fondée sur la distinction. Nous devons en faire plus, et c'est exactement ce que nous faisons avec nos partenaires autochtones.
Dans le budget de 2023, notre gouvernement a présenté une série de mesures qui représentent un financement de 6,3 milliards de dollars sur sept ans. Cette somme comprend un investissement de 300 millions de dollars pour développer, avec nos partenaires autochtones, une stratégie pour le logement des Autochtones en milieux urbain, rural et nordique, une stratégie construite et écrite par et pour les peuples autochtones.
Nous nous sommes engagés à verser 4 milliards de dollars sur sept ans pour mettre en œuvre cette stratégie dans le cadre du budget de 2023. Une campagne nationale de mobilisation est menée et dirigée par les Autochtones pour éclairer cette stratégie, qui complétera les trois stratégies de logement fondées sur les distinctions déjà élaborées conjointement avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
[Traduction]
Toutes les initiatives que j’ai citées s’appuient sur la toute première stratégie nationale sur le logement du Canada, notre plan décennal visant à fournir un chez-soi à un plus grand nombre de Canadiens. Je peux dire que nous sommes presque arrivés à mi-parcours de la stratégie décennale et que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre des objectifs très ambitieux.
Nous avons engagé près de 50 % du financement prévu dans le cadre de la stratégie. Grâce à ce financement, nous avons contribué à la réparation de plus de 298 000 logements, un chiffre légèrement inférieur à l’objectif de 300 000. Nous avons préservé le caractère abordable de 234 000 logements communautaires, ce qui représente pour l’instant 60 % de l’objectif fixé. Nous avons soutenu la création de près de 120 000 nouvelles unités de logement sur les 160 000 prévues. Il s’agit de chiffres importants et il n’y a pas de petit projet ni de petite unité.
Je voudrais donner quelques exemples. Ce matin, mon collègue, le , a parlé de la nation des Squamish. Le projet qui les concerne représente l’investissement le plus important de la stratégie nationale sur le logement, soit 1,4 milliard de dollars pour 3 000 maisons et unités. Le chef de l’opposition critique la stratégie nationale sur le logement, mais dirait-il qu’il ne faut pas investir dans ce projet?
[Français]
La Résidence des Ateliers offre 200 unités d'habitation pour les aînés. Chez Doris, 19 femmes ont trouvé un toit, ainsi que du soutien pour les sortir de l'itinérance.
[Traduction]
Toronto Community Housing a réparé 58 000 logements pour les personnes les plus vulnérables. La Thunderbird House a obtenu 22 petites maisons et la Rose House, à Saint John, 12 unités.
Tous les projets comptent parce qu’ils sont destinés à des gens. J'ai présenté beaucoup de chiffres, mais ceux-ci ne signifient rien si nous ne venons pas en aide à des personnes comme Neela, une jeune femme métisse qui vit à Kamloops.
Lorsqu’elle a atteint l’âge auquel elle a dû quitter le système de protection de l’enfance, la cohabitation adaptée culturellement avec des aînés l’a aidée à se créer un réseau de soutien. Son nouveau logement, qui a été rendu possible grâce à du financement fédéral, lui a donné bien plus qu’un toit et quatre murs. Il l’a aidée à se rapprocher de sa culture, à éveiller sa spiritualité, à se donner un but et à prendre confiance en elle.
Il y a aussi des gens comme Ken, de Sudbury. Il est aujourd’hui en voie de guérison après avoir subi une grave lésion cérébrale. Sa mère attribue ce formidable retournement de situation au soutien qu’il a reçu à la Wade Hampton House, une résidence offrant des services abordables destinée aux personnes souffrant de lésions cérébrales acquises. Là encore, cette initiative a été rendue possible grâce à la stratégie nationale sur le logement.
Un dernier exemple parmi tant d’autres: celui de Molly, de Toronto. Pendant plusieurs années, Molly a vu le lieu où elle habitait, la coopérative d'habitation Milliken, commencer à se détériorer. Des rénovations et des améliorations ont rendu la coopérative plus accessible et plus respectueuse du climat. Ce qui est tout aussi important, ces changements ont redonné sa fierté aux habitants du lieu.
La motion des conservateurs montre très clairement, hélas, qu’ils ne sont tout simplement pas sérieux en ce qui concerne le logement. S’ils l’étaient, ils sauraient que nous prenons déjà des mesures sans précédent pour accélérer les approbations municipales relatives au logement, pour relier les investissements dans l’infrastructure au logement et pour convertir des terres fédérales aux fins de la construction de logements abordables. Toutes les mesures énoncées dans la motion de mon collègue sont déjà en cours d’application. Les conservateurs n’ont pas de plan sérieux. Ils n'ont que des mots à la mode et des artifices.
Je vais parler franchement aux députés. Lorsque le chef de l’opposition était ministre du Logement, je consacrais en fait du temps à tout un projet. Si le chef de l’opposition, alors ministre du Logement, en avait fait un peu plus, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui. Il est facile pour lui de critiquer, mais comme ministre, c’est lui qui était responsable du logement. Peut-être que 5 % de notre budget actuel correspond à ce qu’il a géré dans l’exercice de ses fonctions. Il n’a de leçon à donner à personne.
La seule raison pour laquelle nous avons pu créer une coopérative alors que je siégeais au conseil municipal, à l’époque, c’est que les provinces sont intervenues. Comme gouvernement fédéral, nous avons repris le dossier avec une stratégie nationale sur le logement. Nous n’avons aucune leçon à recevoir de l’opposition conservatrice. Les conservateurs ont un chef qui, lorsqu’il était au pouvoir, disposait de tous les moyens pour faire plus pour chaque Canadien vulnérable et pour les communautés autochtones, et il n’a rien fait.
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Madame la Présidente, j'aimerais signaler d'entrée de jeu que je partagerai mon temps de parole avec l'honorable députée de , ici présente à la Chambre.
Hier soir, j'étais tout à fait ébaubi, sidéré, impressionné. J'étais même presque ému. J'ai presque eu une émotion vraiment intense quand j'ai appris que les conservateurs allaient présenter une motion portant sur la crise du logement. J'ai eu une sensation bizarre, dont je ne nommerai pas le nom à la Chambre, mais qui était vraiment très particulière.
Je me suis demandé ce qui se passait en constatant que les conservateurs s'intéressaient aux plus démunis, aux mères monoparentales, à l'itinérance, aux femmes victimes de violence conjugale et qu'ils souhaitaient parler de la crise du logement. Je n'en revenais pas. Je me suis dit qu'on allait enfin avoir une occasion de discuter, de trouver des solutions.
Depuis que je suis à la Chambre, on m'a entendu des centaines, voire des milliers de fois parler de la question de la crise du logement. C'est une préoccupation importante pour moi. Comme la l'a évoqué, et comme tout le monde va l'évoquer aujourd'hui, le droit au logement dans ce pays est une question fondamentale, un besoin pressant.
Je n'ai toutefois jamais entendu les conservateurs proposer l'ombre d'une solution et nous dire ce que nous devrions faire pour aider les plus démunis de notre société. Je ne les ai jamais entendus dire quel genre d'investissement nous devrions faire, quel genre de domaine nous devrions cibler pour que cette chose se réalise.
Je tiens à rappeler où nous en sommes. D'où partons-nous, quelle est la cible, quel est le défi? Où en sommes-nous, quelle est la barre? Selon la Banque CIBC et la SCHL, nous avons besoin dans ce pays de 3,5 millions de logements au cours des 10 prochaines années. Tel est le défi, voilà ce qu'il faut que nous fassions.
Je m'attendais à ce que les conservateurs arrivent aujourd'hui avec des solutions, à ce que ce soit intense, à ce qu'on puisse discuter et échanger. Or tout ce qu'ils font au moyen de cette motion, et nous l'avons entendu par le chef du Parti conservateur tantôt, c'est traiter les autres paliers de gouvernement d'incompétents.
Tout ce font que les conservateurs, c'est dire aux provinces et aux villes de se tasser; qu'eux vont partir d'Ottawa, de leurs tours à bureaux, avec leurs cravates et leurs ordinateurs; qu'eux savent combien de logements sociaux il faut construire à Victoriaville et combien de personnes en itinérance il y a dans tel quartier de Victoriaville; et que, si on leur donne le pouvoir à Ottawa de faire cela, ils vont être tellement efficaces, bons et merveilleux.
Je voudrais rappeler à mes amis conservateurs que, si on ne construit plus de logements sociaux dans ce pays, si on a eu besoin d'une stratégie nationale sur le logement que les libéraux ont lancée en 2017, c'est à cause des conservateurs.
Rappelons que, pendant des années, le fédéral a construit du logement social pour les plus démunis. Après la Seconde Guerre mondiale, on a compris qu'il fallait que le fédéral s'engage d'une façon ou d'une autre à construire du logement. On a compris que le marché seul ne ferait pas le travail. Pendant 50 ou 60 ans, on a donc construit du logement. Le fédéral s'est engagé en ce sens en envoyant, par le truchement des provinces, des sommes dans les municipalités afin de construire du logement. Cela a fonctionné: 60 % du parc d'habitations à loyer modique, ou HLM, au Québec en ce moment vient du fédéral. Dans ce temps-là, on comprenait qu'il fallait investir pour les plus démunis et qu'on ne pouvait pas laisser les lois du marché faire la loi dans un dossier aussi fondamental que celui du logement.
En 1993, lors de la campagne électorale, Mme Campbell, qui était cheffe du Parti conservateur à l'époque, a dit que c'était fini, qu'on n'allait plus investir là-dedans. Jean Chrétien, n'écoutant que son courage et son ignorance dans le dossier, a dit que les libéraux continueraient à investir dans le logement social, que c'était trop important et fondamental. C'est en partie grâce à cela qu'il a été élu, parce que les gens comprenaient que le problème n'avait pas été réglé. Malheureusement, ce n'est pas arrivé. Il a renié sa promesse.
Mes collègues savent-ils combien de logements sociaux on aurait construits au Québec si on avait continué à investir depuis 1993, comme on le faisait entre 1950 et 1993? Au Québec, on aurait 60 000 logements sociaux de plus qui seraient construits. En ce moment, au Québec, on estime qu'il y a environ 45 000 personnes qui sont sur des listes en attente d'un HLM. Imaginons si on avait continué à investir. Entretemps, les conservateurs ont été au pouvoir. Ils n'ont pas réinvesti non plus. Alors, on a perdu 60 000 logements sociaux et il y a 45 000 personnes sur des listes en attente d'un HLM au Québec.
En d'autres termes, le logement est une compétence provinciale. Le fédéral a de l'argent. Je n'entrerai pas dans les détails du déséquilibre fiscal, mais l'argent est à Ottawa et les besoins sont dans les provinces. C'est facile à comprendre.
Il y a quelques jours, j'étais à Québec pour discuter de logement avec mes honorables collègues de et de . J'ai parlé avec les gens de la Ville de Québec, ceux que mes amis conservateurs traitent d'incompétents, ceux qui disent de se tasser du chemin parce qu'ils vont le faire. Ils m'ont dit que si l'argent arrivait demain matin, c'est 700 logements qui lèveraient de terre immédiatement, tout de suite, maintenant. Je ne sais pas qui les traite d'incompétents, mais les gens en face de moi connaissaient le terrain, ils savaient ce qu'ils disaient, ils savaient de quoi ils parlaient. Nous avions des échanges constructifs sur ce qu'il fallait faire. Je me disais que si l'argent découle d'Ottawa, ces gens savent très bien quels sont les besoins chez eux. Ils sont en mesure de répondre aux besoins des populations.
Malheureusement, c'est tout ce qu'on a. En fait, j'étais déçu. J'aurais espéré qu'on avance, qu'on ait une motion. Non seulement cela, les conservateurs sont comme mes amis du NPD. C'est intéressant. Les conservateurs adoptent des techniques du NPD. Ils font du chantage au financement. Ils disent que si on ne fait pas ceci ou cela, ils vont lier le financement à certaines conditions. Avec le fédéral, c'est toujours la même affaire. En santé, c'est la même affaire. Dans tous les domaines, c'est la même affaire.
Les néo-démocrates disent qu'ils vont lier le logement social à l'immigration. Nous devons accepter un certain nombre d'immigrants, sinon on ne nous donne pas un cent pour le logement. C'est un raisonnement tout à fait absurde. Si nous acceptons plus d'immigrants, entre autres, nous aurons besoin de logements. Donc, on nous promet un certain montant si nous atteignons une certaine cible. Du côté des conservateurs, c'est la même affaire. Ils nous promettent un chèque à certaines conditions.
Or, le problème, c'est le sous-financement venant du fédéral. Le problème, c'est le non-fonctionnement des programmes qui sont déjà en place. Les programmes sont mal fagotés; le programme de coïnvestissement et le programme d'accélération du logement locatif font du logement abordable à 2 000 $ à Montréal. C'est, grosso modo, des prêts aux entrepreneurs privés. Ils ne font pas du logement abordable. Ils ne font pas du logement social. Ils n'en ont rien à faire. Ils veulent faire du rendement.
Là, ils veulent imposer des conditions alors que ce dont on a besoin c'est du financement qui vient largement et massivement d'Ottawa.
C'est quand même fascinant: on n'arrive pas à trouver des solutions. L'argent est ici, mais les besoins sont là-bas. Combien y a-t-il de personnes en besoin impérieux de logement juste au Québec? Il y a 250 000 ménages en besoin impérieux de logement au Québec.
Amenons une solution. Peut-être que nous pourrions passer le reste de la journée à essayer de trouver des solutions, mais une solution est proposée par tout le milieu, par le Réseau québécois des OSBL d'habitation et par tout le réseau du Canada. Il faut avoir un fonds dédié pour acheter du logement privé et le sortir du marché, afin de garantir l'accessibilité et l'abordabilité. C'est proposé par tout le monde. En Colombie-Britannique, on vient de le faire. On a investi 500 millions de dollars là-dedans. C'est une des choses qu'il faut faire.
C'est vrai que la construction est difficile. On a de la misère à faire lever les projets de terre. Les coûts de construction et la pénurie de main-d'œuvre compliquent les choses. Prenons donc le logement qui existe déjà, sortons-le du marché de manière à le rendre abordable pour les gens les plus démunis pendant un certains temps, à long terme. C'est une des solutions que le Bloc québécois amène.
J'espère que mes amis conservateurs et mes amis libéraux vont s'ouvrir les yeux sur l'importance et la gravité de cette crise et qu'ils vont faire en sorte d'apporter de vraies solutions. C'est un problème vraiment important.
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Madame la Présidente, je vais commencer mon discours en parlant brièvement de la pyramide de Maslow. Pour rappel, la pyramide de Maslow, c'est celle des besoins. À la base, il y a les besoins essentiels comme s'habiller, se nourrir et se loger. Si l'un ou l'autre de ces besoins n'est pas comblé, il est impossible pour une personne de se réaliser, voire de créer des liens forts avec d'autres gens. C'est même impossible pour cette personne de se sentir en sécurité, de se sentir estimée, de s'estimer elle-même, de se faire confiance.
La crise du logement qu'on connaît actuellement est beaucoup plus large que simplement « avoir un toit sur la tête. » Elle nuit directement à notre population, à la capacité de celle-ci d'être bien et de se réaliser en tant qu'être humain, et ce, personnellement, socialement et économiquement. C'est une crise qui, à moyen terme, va nuire à l'ensemble des aspects de notre société. Il faut être conscient de cela.
Hier, lorsque j'ai vu que le Parti conservateur dédiait sa journée de l'opposition à la crise du logement, j'ai eu la même réaction que mon collègue de . J'étais ébaubie, surprise, heureuse, puis j'ai lu la motion et j'ai dit oups. J'étais déçue parce que le message que je lisais était qu'on ne faisait pas confiance à ceux qui connaissent le terrain.
On veut imposer de nouveau des conditions pour que l'argent provenant des taxes et des impôts des contribuables vivant dans les provinces et au Québec demeure dans les coffres d'Ottawa. C'est ce que j'ai compris de cette motion de l'opposition.
En somme, c'est comme si soudainement le Parti conservateur s'alliait avec le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique. J'ai eu donc une certaine déception à la lecture complète de la motion, au point où je me suis demandé: si personne ne veut respecter la Constitution et les droits et pouvoirs qu'elle implique pour chaque ordre de gouvernement, pourquoi n'ouvre-t-on pas la Constitution pour en parler ouvertement et renégocier tout cela? Pourquoi pas? Si tout le monde veut s'ingérer dans les compétences du Québec et des provinces canadiennes, et même des municipalités, à quoi sert une Constitution qui établit ces compétences? Il vaudrait mieux la renégocier en bonne et due forme. Cela dit, c'est un autre sujet.
Pour continuer et revenir au logement, j'aimerais faire la différence entre un logement abordable, selon la définition libérale, et un logement social et communautaire. Un logement abordable est un logement qui a 10 % de rabais sur le prix du marché. Si le prix du marché est de 2 500 $, il y a un rabais de 250 $ et le loyer revient à 2 250 $ par mois. C'est loin d'être abordable pour la grande majorité des Canadiens et des Québécois en particulier. Un logement social et communautaire, c'est un logement qui va coûter au maximum 25 à 30 % du revenu total d'une personne. En plus, il y a des services de soutien communautaire, de soutien psychologique et d'intégration à proximité de ces logements, parfois dans le même bloc. C'est ça du logement social et communautaire.
À Québec actuellement, 14 000 personnes ont des besoins impérieux en logement. Cela veut dire que ces 14 000 personnes n'ont carrément pas de logement ou vivent dans des logements trop petits. Il y a des gens qui sont neuf dans un quatre et demi. Certains sont quinze dans un cinq et demi; ils sont chanceux car ils ont réussi à avoir un cinq et demi, parce que ce genre de logement est rare. Je ne dirais pas l'expression, mais ce type de logement est vraiment très rare.
On parle de logements beaucoup trop chers. Actuellement, avec les nouveaux logements qui sont construits, il y a un taux d'inoccupation de 7 % à Québec. On se dit qu'il n'y a donc pas de problème, mais c'est parce qu'ils ne sont pas abordables. C'est 1 500 $ pour un trois et demi, non chauffé, non éclairé et sans service. Cela n'a pas de bon sens.
Lorsqu'on regarde la situation relative aux logements sociaux et communautaires, on se rend compte que le taux d'inoccupation se situe maintenant entre 0,3 % et 0,5 %. C'est loin d'être sain. On a des logements qui sont insalubres, comme partout au Canada, parce que les fonds pour la rénovation de ces logements n'ont jamais été versés. On a eu des fonds pour les construire. On les a construits vite, et, parfois, ils ont été bâclés. Cependant, pour les rénover, il n'y a eu absolument rien. On doit se débrouiller tout seul.
Des logements ne sont pas adaptés aux besoins des personnes. Je parle ici des personnes à mobilité réduite et des personnes âgées, qui ont besoin de logements adaptés. Actuellement, il n'y en a pas. Juste à Québec, 2 000 personnes sont en attente d'un HLM, une habitation à loyer modique. C'est gigantesque.
Une partie du problème vient aussi des rénovictions. Des investisseurs privés achètent des bâtisses et mettent à la porte les gens pour être capables de louer les logements à des prix faramineux. On a aussi les Airbnb. Là, je ne parle pas de la mère de famille monoparentale qui se garde une chambre pour son enfant et qui la loue lorsque son enfant n'est pas là. Je parle de gens qui utilisent Airbnb comme une entreprise. Ces gens achètent des logements et ne font que les louer à des voyageurs. C'est problématique.
Les nouveaux arrivants ont besoin de soutien pour s'installer. Nos organismes débordent. Nos organismes communautaires eux-mêmes se cherchent des locaux. Cela va jusque là. S'ils ne trouvent pas de locaux, ils sont obligés de fermer ou de diminuer les services à une population qui est en besoin. C'est inacceptable. Tout cela, ce n'est pas le fédéral à Ottawa qui le sait. Ce sont organismes du milieu et les municipalités qui le savent.
Il est donc indécent d'assortir de conditions le financement pour que l'argent des taxes et des impôts des contribuables ne puisse pas revenir aux contribuables qui en ont grandement besoin. À la limite, c'est odieux, et c'est incohérent. Après cela, on vient dire au Bloc québécois qu'il est centralisateur et qu'il est en train de se transformer en autre chose. Nous ne sommes pas centralisateurs, au contraire. Nous voulons que l'argent se rende à la bonne place, à ceux qui connaissent les besoins. Nous ne sommes tellement pas centralisateurs que nous sommes indépendantistes. N'est-ce pas assez décentralisateur?
Actuellement, à Québec, il y a une dame qui prête son cabanon à huit itinérants. J’ai bien dit huit personnes. Elle les accueillerait chez elle, mais son logement est à peine adéquat pour elle et sa famille. On est rendu là. Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on se rende là?
On a 700 projets qui sont sur la ligne de départ et qui attendent le financement. Le financement n'est pas là, ou on ne peut pas boucler les budgets parce qu'il y a un manque de main-d'œuvre et parce que le coût de la main-d'œuvre a explosé. C'est sans parler du coût des matériaux qui a explosé. Cela n'a pas de sens.
Il y a une absence de programmes liés aux fonds de démarrage pour les projets de logements sociaux. Il y a une absence de fonds pour rénover les logements sociaux existants, j'en ai déjà parlé. Il y a une absence de programmes qui permettraient à une résidence privée pour personnes âgées sur le point de fermer d'être transformée en résidence communautaire pour personnes âgées afin d'empêcher que les personnes qui vivent dans cette résidence soient expulsées de leur milieu. Il y a une absence de prévisibilité et de récurrence dans les moyens, dans les programmes. Ce ne sont que quelques-uns des problèmes qu'on vit et qui ont tous une solution.
Les réalités du Québec ne sont pas celles de Vancouver, de Fort McMurray, d'Iqaluit ou de Toronto. À l'intérieur même du Québec, les réalités sont différentes, d'où l'importance que ce soient les municipalités qui s'en occupent, pas papa le fédéral.
En somme, les Québécois et les Québécoises savent ce qu'il leur faut et n'ont pas besoin de la tutelle fédérale pour combler leurs besoins. L'indépendance est la seule manière de se libérer totalement de cette tutelle et d'être enfin maîtres chez nous, capables de répondre nous-mêmes à nos propres besoins. La motion présentée aujourd'hui par le Parti conservateur ne fait que le démontrer.
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Madame la Présidente, je signale dès le début que je suis fier de partager mon temps de parole avec celle qui a été la plus grande et la plus forte, car elle a poussé pour l'obtention de logements abordables partout au pays. Je parle bien sûr de la députée de .
Nous vivons actuellement une crise. Cette crise s'est développée depuis de nombreuses années. J'y reviendrai tout à l'heure. Or la réalité, c'est que même si les conservateurs ont présenté cette motion aujourd'hui, on n'y retrouve pas beaucoup d'éléments apportant une solution. Par exemple, ils blâment les municipalités. Je sais pourtant que beaucoup de municipalités font tout leur possible pour que le logement abordable soit présent. Ce qui manque, souvent, c'est le fédéral. Les conservateurs disent aussi des municipalités qu'elles devraient planifier. Chez nous, dans la région du Grand Vancouver, les municipalités sont déjà en train de le faire.
Ils proposent aussi la possibilité que des édifices fédéraux soient convertis en logements. Je tiens juste à mentionner que, pendant le régime Harper, les conservateurs ont vendu les actifs du gouvernement fédéral. Je trouve un peu drôle de les entendre dire aujourd'hui qu'ils ont fait une erreur pendant leurs 10 années au pouvoir, qu'ils ont vraiment déchiré le tissu social au pays, mais qu'ils veulent maintenant faire amende honorable et souhaitent que les actifs du fédéral servent à quelque chose.
En regardant leur motion, qu'est-ce qu'on ne voit pas? On ne voit aucune mention à l'égard des logements coopératifs, qui sont depuis longtemps une solution au Canada; aucune mention du logement communautaire, qui constitue une base pour que les gens puissent avoir accès à du logement abordable.
On n'y trouve pas non plus de mention quant au rôle que la Société canadienne d’hypothèques et de logement, ou SCHL, a joué depuis des années alors qu'elle a été très lente dans son processus à bien financer. La SCHL a plutôt servi, souvent, à augmenter les profits des banques. Pendant la crise financière, le régime Harper a fait en sorte que des dizaines de milliards de dollars servent à maintenir les profits des banques, plutôt qu'à construire du logement abordable. Dernièrement, pendant la crise de la COVID‑19, on a vu la même chose de la part des libéraux: ce sont 150 milliards de dollars de la SCHL qui ont servi à nos grandes banques canadiennes, plutôt qu'à mettre en place des investissements dans le logement abordable.
Telles ne sont pas les solutions. Les solutions sont de mettre fin à cet aspect financier où on a effectivement un système d'impôt qui encourage que les logements abordables soient achetés et convertis en unités d'habitation pour les riches et les bien nantis. C'est un aspect pervers de notre système fiscal, lequel doit nécessairement changer. On doit financer, établir des priorités, faire en sorte qu'au moins un tiers des unités construites soient des logements abordables. Tous les éléments que je viens d'énumérer pourraient améliorer cette motion et nous permettre d'avoir une politique qui relève du gros bon sens. Je sais que ma collègue députée de Vancouver‑Est en parlera tout à l'heure.
[Traduction]
Nous sommes en crise. Des centaines de milliers de Canadiens n’arrivent pas à trouver un logement abordable, et le gouvernement fédéral a été très lent à réagir. Le NPD a exercé des pressions auprès du gouvernement libéral minoritaire, comme nous l’avons fait la dernière fois, pour le forcer à faire ces investissements. Nous faisons des progrès, mais cela ne suffit pas du tout.
Pendant un certain temps, comme bien d’autres Canadiens, je me suis trouvé dans l’impossibilité de payer un logement. J’ai dû coucher chez des amis. J’avais heureusement une voiture d’occasion dans laquelle je pouvais dormir. C’est le genre de situations avec lesquelles les Canadiens ne devraient pas avoir à composer. C'est pourquoi il faut reconnaître le droit au logement, et c’est une chose que le NPD a fait valoir à maintes reprises au cours des dernières années. Il faut mettre en place des politiques de logement qui soient réalistes.
Les conservateurs présentent une motion différente aujourd’hui, et nous nous en réjouissons tous. Normalement, ils parlent de la taxe sur le carbone à chacune de leurs journées de l’opposition. Aujourd’hui, ils s’attaquent enfin à la question du logement. Cependant, j’espérais voir le député de se lever pour dire: « Nous sommes désolés, chers Canadiens. Nous vous demandons pardon d’avoir tant contribué à la crise du logement. Nous sommes désolés d’avoir fait presque doubler le prix des logements sous le régime Harper ».
Oui, les conservateurs peuvent bien prétendre que les libéraux font la même chose, mais tout cela ne sert à rien et ne fournit pas aux Canadiens les logements abordables dont ils ont besoin. Je pensais que le député de Carleton prendrait la parole pour s’excuser humblement du fait que le Canada a perdu 322 000 logements locatifs abordables au cours des cinq dernières années du régime Harper. Je pensais qu’il dirait que son parti regrette d’avoir fait cela aux Canadiens, d’avoir contribué, au cours des 10 années du régime Harper, à démanteler le filet de sécurité sociale et à permettre l’élimination de logements abordables, à permettre qu’un si grand nombre de logements soient convertis en logements tellement plus chers que les gens ne peuvent plus les louer.
J’espérais que le député de le ferait, mais les conservateurs ne nous ont pas présenté d’excuses pour leur bilan absolument lamentable au cours de la triste décennie du régime Harper. Ils ont éliminé toutes les mesures de protection dont les Canadiens avaient besoin. Les conservateurs ont essentiellement amplifié la décision ignoble de Paul Martin de mettre fin au programme national de logement. Voilà ce qu’ils ont fait, au lieu de reconnaître que la situation se transformait en crise et qu’ils devraient s’y attaquer.
Nous avons vu que les conservateurs n’ont pas protégé ces logements abordables et qu’ils n’ont pas investi dans le logement social, dans le logement coopératif ni dans le logement communautaire, dont les Canadiens, les aînés, les étudiants, les familles et les personnes handicapées ont besoin. Les conservateurs n’ont rien fait de tout cela. Leur bilan est épouvantable.
La première chose que le Parti conservateur devrait faire, c’est reconnaître son bilan déplorable, abominable. Les conservateurs ont fait presque doubler le prix des logements sur le marché. Ils ont négligé de protéger des centaines de milliers de logements locatifs qui étaient abordables ainsi que ceux dont le loyer a grimpé à la suite des conversions. Les conservateurs devraient reconnaître ces choses. Ils devraient se lever pour demander pardon aux Canadiens, s’excuser pour tout ce qu’ils ont fait pour provoquer la crise du logement qui sévit aujourd’hui.
Cependant, pas un seul conservateur ne l’a fait. Aucun conservateur n’a pris la parole pour dire que son parti a eu tort de faire ce qu’il a fait pendant cette triste décennie et pour reconnaître sa contribution à la crise du logement. Oui, les libéraux sont coupables eux aussi, mais les conservateurs ont joué un rôle important, un rôle majeur et décevant qui a entraîné la crise du logement que nous subissons aujourd’hui.
Étant donné que les conservateurs ont permis la conversion de ces logements locatifs, qui a fait perdre leur logement abordable à des personnes handicapées, des aînés, des étudiants et des familles, la personne la plus raisonnable dans ce pays dirait que, vraiment, lorsque les conservateurs abordent la question du logement à la Chambre pour la toute première fois dans le cadre de leur journée de l'opposition, ils devraient commencer par dire qu'ils sont désolés pour toute la négligence dont ils ont fait montre et tout ce qu'ils ont fait qui a contribué à ce que tant de personnes se retrouvent sans abri aujourd’hui.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de participer au débat d'aujourd'hui sur le logement. En fait, je pourrais en parler toute la journée.
La motion qui nous est soumise aujourd'hui est en effet intéressante. Comme d'habitude, les conservateurs se concentrent uniquement sur les questions au sujet desquelles ils peuvent lancer des mots à la mode pour faire parler les gens. Les solutions qu'ils proposent présentent souvent d'énormes lacunes et, fait intéressant, elles ratent toujours la cible lorsqu’il s’agit du secteur des entreprises. Je me demande pourquoi les conservateurs pensent toujours que le monde des affaires va s'occuper de tout, que les choses vont s'arranger comme par magie, y compris la situation du logement. Or, si le marché s'occupait de la crise du logement ou, en fait, s'il n'aggravait pas la crise, nous n'en serions pas là aujourd'hui.
La réalité est la suivante: la crise du logement qui sévit d'un bout à l'autre du pays montre qu’il faut l’intervention du gouvernement. Je suis farouchement en faveur de l’intervention du gouvernement et je dis que le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership. Peu importe qui est au pouvoir. Que ce soit les libéraux ou les conservateurs, le gouvernement doit être là pour faire du logement un droit de la personne fondamental.
Le fait est que le gouvernement n'a pas été là. C'est pourquoi nous avons cette crise du logement aujourd'hui. Les libéraux ont annulé le programme national de logement abordable en 1993. Notre pays a été privé de plus d'un demi-million de logements sociaux et coopératifs, logements qui auraient été construits si les libéraux n'avaient pas annulé le programme.
Je dois dire que les conservateurs n'ont pas non plus fait leur part. Ils ont également été au pouvoir. Ils n'ont pas investi dans le logement comme ils auraient dû le faire. Plus précisément, ni les libéraux ni les conservateurs n'ont investi dans le logement pour répondre aux besoins en reconnaissant que le logement est un droit humain fondamental. De plus, ils ont laissé le marché se déchaîner en profitant des Canadiens qui ont besoin d'un logement.
Que s'est-il passé après que les libéraux fédéraux ont annulé le programme national de logement abordable? Nous avons commencé à voir arriver sur le marché des sociétés de placement immobilier. Elles ont commencé à acheter des logements. Non seulement elles ont commencé à acheter le stock de logements, mais le gouvernement de l'époque leur a de surcroît accordé un passe-droit. En effet, elles n'ont pas été assujetties au taux d’imposition des sociétés, même si, en pratique, elles fonctionnent comme une société.
Par conséquent, les sept plus grandes sociétés de placement immobilier n’ont pas eu à payer d’impôts au taux d’imposition des sociétés sur les recettes générales, à hauteur de 1,2 milliard de dollars. Cette somme aurait dû être perçue, et le gouvernement aurait pu réinvestir cet argent dans le logement en créant un fonds d’acquisition pour les organismes sans but lucratif, que les libéraux disent appuyer. Ils auraient dû financer ce fonds afin que nous puissions conserver le parc de logements. Cependant, les libéraux ne l’ont pas fait.
Ce n’était pas seulement les libéraux; les conservateurs ne l’ont pas fait non plus. Ils ont permis que cela continue encore et encore. Maintenant, le vérificateur général et le directeur parlementaire du budget viennent tout juste de publier un rapport indiquant que le Canada perdra encore 300 millions de dollars au cours des quatre prochaines années si nous ne modifions pas la politique fiscale. Le NPD a déclaré publiquement qu’il fallait cesser d’alimenter la crise du logement. Les propriétaires commerciaux doivent payer leur juste part, et les sociétés de placement immobilier doivent payer l'impôt au taux d’imposition des sociétés. L’argent que nous percevons devrait être réinvesti dans le logement.
Cependant, nous ne voyons rien de cela dans cette motion aujourd’hui. Les conservateurs disent que les gouvernements locaux devraient, de manière préventive, rehausser des terrains pour le développement de logements. Soyons clairs: Quand ils le font, en réalité, les conservateurs disent au gouvernement local de faire tout simplement un chèque en blanc aux promoteurs. Chaque fois qu’on rehausse le zonage d'une parcelle de terrain, la valeur de ce terrain augmente exponentiellement.
Je ne dis pas que nous ne devrions pas rezoner les terrains pour favoriser les projets domiciliaires, mais ma question est la suivante: Pourquoi les conservateurs n’ont-ils pas dit qu'il doit y avoir un réinvestissement dans la communauté? Lorsque nous faisons bénéficier de la valeur de terrains aux promoteurs, il faut qu’il y ait un réinvestissement dans la communauté pour s’assurer que la valeur accrue des terrains que leur vaut le rezonage revient en fait à la communauté sous la forme de contributions communautaires, d'un nombre accru de logements sociaux, de places en garderie et d’espaces verts, par exemple. Les conservateurs donnent systématiquement et constamment un passe-droit au secteur privé; or, les néo-démocrates estiment que c’est inacceptable.
Nous voulons aussi que l’« abordabilité » soit définie. Ce qui s’est passé au fil des ans, c’est que tant les libéraux que les conservateurs ont érodé le terme « abordabilité » au point qu’il n’a plus de sens. En fait, si nous parlons aux gens du secteur sans but lucratif, ils pensent que, venant du gouvernement, l'expression « logement abordable », est indécente. En fait, elle ne désigne rien d'abordable, loin de là.
À une certaine époque, les logements de base étaient considérés comme abordables lorsque le loyer était proportionné au revenu. Ce n'est maintenant plus le cas. Cela n’existe plus. Cela n’existe qu’en théorie, et cela devrait cesser. Cette motion aurait dû parler de l’abordabilité et mieux la définir.
Nous voulons lier les fonds fédéraux destinés à l’infrastructure des municipalités au nombre de nouveaux logements construits, imposer des mesures de récupération aux municipalités qui retardent la construction de nouveaux logements et veiller à ce que le financement fédéral des grands projets de transport en commun soit accordé aux villes qui, de manière préventive, rehaussent les terrains autour de l'infrastructure de transport en commun pour des logements à plus haute densité.
Le NPD demande des amendements à cette motion. Nous demandons aux conservateurs d’accepter trois amendements. Plus précisément, nous voulons nous assurer qu’au moins le tiers des nouveaux logements construits répondent aux besoins de base en matière d’abordabilité et que pour au moins le tiers des nouveaux logements, le loyer est inférieur d'au moins 20 % à celui du marché. Nous devons veiller à ce que le rehaussement apporte des avantages tangibles aux collectivités locales, y compris des logements abordables supplémentaires, des espaces verts supplémentaires et des places en garderie. Nous devons également veiller à ce que les propriétés fédérales sous-utilisées destinées à la construction de coopératives sociales et de logements communautaires garantissent l’abordabilité de ces logements et que la valeur du rehaussement revienne à la collectivité et non aux promoteurs. C’est ce que nous devons faire.
J’espère que les conservateurs appuieront ces amendements et que le libellé des amendements correspond à ce qui est requis à la Chambre.
Je propose que la motion soit modifiée comme suit: « a) au paragraphe a), en ajoutant après les mots “nouveaux logements construits” les mots “pour qu’au moins le tiers des nouveaux logements construits répondent aux besoins essentiels des Canadiens en matière d’abordabilité, que pour au moins le tiers des logements, le loyer soit inférieur d'au moins 20 % à celui du marché”; b) en ajoutant le paragraphe suivant après le paragraphe b): “en veillant à ce que ce ‘rehaussement’ apporte des avantages tangibles aux collectivités locales, notamment sous la forme de logements abordables supplémentaires, d’espaces verts supplémentaires et de places en garderie, de sorte que le ‘rehaussement’ ne profite pas seulement aux promoteurs”; c) au paragraphe c), en remplaçant les mots “logements, tout en garantissant” par les mots “logements sociaux, coopératifs ou communautaires, pour garantir ».
C’est la motion que j’aimerais proposer pour modifier la motion conservatrice; ainsi, nous comprendrons clairement de quoi il est question, le terme « abordabilité » sera clairement défini, et il y aura quelque chose en retour pour la collectivité lorsque nous rehausserons les terrains afin que les avantages ne soient pas seulement un chèque en blanc pour le promoteur; il s’agira plutôt d’un avantage communautaire qui reviendra aux gens.
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Monsieur le Président, d’entrée de jeu, je tiens à souligner que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Nous avons entendu dire aujourd’hui qu’un logement adéquat, convenable et abordable assure la stabilité et la sécurité d'une personne et contribue à son bien-être. Pourtant, le sentiment de sécurité que procure un logement adéquat et stable devient de plus en plus inaccessible pour de nombreux Canadiens. C’est particulièrement vrai pour les jeunes Canadiens.
Après huit années de gouvernement libéral et de ses politiques inflationnistes, nous nous trouvons dans une véritable crise du logement. Il suffit de regarder les faits pour voir à quel point la situation relative au logement est désastreuse au Canada. La motion dont nous débattons aujourd’hui montre clairement à quel point la situation est devenue désespérée sous la direction du gouvernement libéral. Le loyer moyen d’un appartement de deux chambres à coucher dans les 10 plus grandes villes a presque doublé depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement libéral. Les coûts mensuels des prêts hypothécaires ont également doublé au cours de cette période. Le coût de la propriété d’un logement représente en moyenne 60 % du revenu d’une personne, ce qui rend l’accession à la propriété hors de portée d'un plus grand nombre de Canadiens. En fait, neuf jeunes Canadiens sur dix ont renoncé à leur rêve d’accéder à la propriété.
L’inflation, qui n’a jamais été aussi élevée depuis 40 ans, ampute les chèques de paie des Canadiens, fait grimper les coûts et limite le pouvoir d’achat. N’oublions pas la taxe sur le carbone inflationniste du gouvernement libéral, qui fait également grimper le coût de tout et limite le budget des ménages. Bien entendu, les déficits du gouvernement font grimper les taux hypothécaires. Avec des taux d’intérêt plus élevés, de nombreuses familles ont du mal à effectuer leurs paiements hypothécaires. La réalité actuelle est que, sous la direction du gouvernement libéral, les loyers sont devenus de plus en plus inabordables et l’accès à la propriété de plus en plus difficile.
Le besoin critique de logements existe dans tout le continuum du logement. Parce que cette pénurie existe à chaque étape du logement, il y a des Canadiens qui vivent dans des logements qui ne sont pas adaptés à leur situation, mais ils sont incapables de faire la transition. L’offre ne répond tout simplement pas à la demande, et les programmes existants n’ont pas comblé l'écart.
En ce qui concerne l'itinérance chronique, le rapport de la vérificatrice générale de l’automne dernier a dressé un bilan très sombre de l’efficacité des politiques et du leadership du gouvernement libéral dans le dossier du logement. La vérificatrice générale a constaté que la Société canadienne d'hypothèques et de logement n’était pas en mesure de déterminer si ses programmes amélioraient les conditions de logement des Canadiens vulnérables et prévenaient l’itinérance chronique. La raison est qu’elle ne savait pas qui bénéficiait de ces initiatives.
Dans ce même rapport de la vérificatrice générale, nous lisons qu’Infrastructure Canada et Emploi et Développement social Canada sont, eux aussi, incapables d'évaluer le succès de leurs programmes. Ces ministères n’utilisaient pas de données à jour sur l’itinérance pour évaluer leur efficacité. Ce rapport indique clairement que le gouvernement libéral exige une reddition de comptes minime sur les objectifs qu’il a fixés dans sa Stratégie nationale sur le logement et qu’il ne précise pas qui est responsable de ces dossiers. Emploi et Développement social Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement ne sont pas coordonnés, et la déconnexion entre ces deux organismes mène à l’échec.
Nous savons que le gouvernement libéral adore participer à de bonnes séances de photos et faire des annonces grandioses. Bien sûr, les grands objectifs ambitieux semblent merveilleux, mais tous les objectifs au monde ne donneront aucun résultat s’il n’y a pas de plan ainsi qu'un véritable leadership pour les réaliser. Le directeur parlementaire du budget a signalé que six des principaux programmes de la Stratégie nationale sur le logement ont à peine dépensé 50 % de leur budget. S’il y a une enveloppe de financement, mais qu’on ne s’en sert pas, il doit y avoir un problème dans la structure et dans l’exécution de ces programmes. On nous a dit qu’il faut du temps pour traiter les demandes. Ces retards de traitement risquent de nuire à la viabilité des projets. L’inflation monte en flèche, les coûts augmentent, les impôts augmentent et la main-d’œuvre est limitée.
Tous ces facteurs ont une incidence directe sur les coûts et les échéanciers des projets. Quand on retarde les travaux, les coûts augmentent et, à un moment donné, les projets cessent d’être viables.
Nous entendons aussi souvent parler de bureaucratie inutile ainsi que des formalités administratives requises pour accéder aux programmes de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Il y a certainement un problème de lourdeur administrative lorsque les demandeurs doivent embaucher des consultants coûteux pour essayer de comprendre le processus de demande, et cela crée tout un problème. Cela signifie que les petites collectivités et les groupes communautaires sont grandement désavantagés parce qu’ils n’ont pas les ressources nécessaires pour s’y retrouver dans la bureaucratie de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. En pratique, nous avons là un autre obstacle à l’augmentation de l’offre de logements au Canada. Ce manque de logements hausse les prix et contribue directement au manque de logements abordables.
La Société canadienne d’hypothèques et de logement a dit que le Canada devra construire 5,8 millions de maisons d’ici à 2030 pour rétablir l’abordabilité. Pour construire ces maisons, nous avons besoin de gens de métier qualifiés. Malheureusement, il y a d’importantes pénuries de main-d’œuvre dans l’ensemble des industries et des secteurs. Qu’il s’agisse de travailleurs de la santé, d’éducateurs en garderie ou de gens de métier, les pénuries de main-d’œuvre constituent une priorité récurrente qui revient à presque toutes les réunions que je tiens dans mon bureau.
Le secteur de la construction n’est pas épargné par la pénurie de personnes de métier qualifiées. Nous devons absolument avoir une stratégie ciblée en matière de main-d’œuvre qui comprend des solutions immédiates et à long terme. Il faut mettre en place un plan global afin de nous assurer que nous avons les personnes de métier dont nous avons besoin pour construire de nouveaux logements. Cette stratégie devrait comprendre un plan de collaboration avec les provinces afin que le système d’immigration fédéral attire des immigrants ayant des compétences dans les métiers. Toutefois, la stratégie doit également contenir un plan de collaboration avec les provinces visant à accélérer le processus de reconnaissance des titres de compétence, afin que ces travailleurs puissent combler les besoins immédiats de notre économie et déménager si nécessaire.
Tous les ordres de gouvernement ont un rôle à jouer dans la résolution de la crise du logement qui sévit actuellement dans notre pays. Ils doivent tous coopérer pour obtenir des résultats significatifs. Cela demande un leadership fédéral fort. Il est temps pour le gouvernement fédéral de se concentrer davantage sur les résultats que sur les annonces. Nous devons éliminer les empêcheurs de tourner en rond qui font obstacle à la construction de logements.
Les administrations municipales jouent un rôle de premier plan dans le dossier du logement et elles exercent une influence directe sur la construction de nouveaux logements. Le gouvernement fédéral peut contribuer à éliminer les empêcheurs de tourner en rond municipaux en créant des incitatifs plus importants de façon à ce que les municipalités construisent.
Le gouvernement fédéral alloue chaque année des milliards de dollars aux administrations municipales. Ces fonds fédéraux destinés à l’infrastructure devraient entraîner la construction de nouveaux logements. Un système qui récompense la construction et décourage les retards garantira les progrès.
En outre, le gouvernement fédéral possède des milliers de bâtiments sous-utilisés qui pourraient être mieux utilisés pour satisfaire les besoins actuels en matière de logement. Les conservateurs ont proposé de vendre 15 % des biens immobiliers fédéraux sous-utilisés pour augmenter l’offre de logements abordables. Ces solutions du Parti conservateur permettront de réaliser des progrès réels et de combler l’écart entre la demande croissante et la pénurie de l’offre.
Alors que la crise du logement s’aggrave, nous avons besoin d’un leadership ciblé et efficace au niveau fédéral. Le est toujours prompt à se lever à la Chambre pour intervenir sur les grandes annonces des libéraux, mais les faits parlent d’eux-mêmes: la demande de logements augmente et l’offre ne suit pas. Les loyers et les hypothèques sont de plus en plus chers, et le gouvernement libéral n’a pas réussi à mettre en place des programmes efficients et efficaces.
Nous avons proposé des solutions pratiques pour résoudre la crise croissante du logement. Il est temps que le gouvernement fédéral fasse preuve d’un leadership efficace en éliminant les empêcheurs de tourner en rond et en réduisant les formalités administratives inutiles afin que les logements et les maisons puissent se construire.
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Monsieur le Président, depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement, le coût du logement a doublé. Neuf jeunes canadiens sur dix pensent qu'ils ne pourront jamais accéder à la propriété. D'un océan à l'autre, les familles ne peuvent même pas payer les intérêts de leur prêt hypothécaire. De nombreux classements placent régulièrement Vancouver et Toronto parmi les villes les plus inabordables du monde. Autrement dit, elles sont pires que des villes qui sont réputées pour leur coût de la vie élevé, comme New York. La comparaison la plus révélatrice est sans doute celle avec notre voisin du Sud.
Les États‑Unis comptent un peu moins de 332 millions d'habitants répartis sur 9,8 millions de kilomètres carrés. Pour sa part, le Canada compte 38 millions d'habitants sur 10 millions de kilomètres carrés. Il n'est donc absolument pas logique que le logement coûte deux fois plus cher ici que là-bas, où la densité de population est presque 10 fois supérieure à la nôtre.
La réalité toute simple: la mauvaise gestion du gouvernement, conjuguée à l'action des empêcheurs de tourner en rond atteints du syndrome du « pas dans ma cour », fait obstacle aux projets d'aménagement et fait grimper les versements hypothécaires et les coûts de logement. C'est la seule explication au fait que nous ayons le moins de logements par habitant du G7 alors que nous disposons de la plus grande superficie.
Le laisse aller les municipalités qui bloquent la construction et qui privent ainsi les générations futures d'une chance d'accéder à la propriété. Un gouvernement conservateur mettrait fin à cela. Nous éliminerions les gardiens bureaucratiques de l'équation, nous libérerions des terrains et nous accélérerions les processus d'accréditation et de délivrance de permis afin que les mises en chantier se fassent le plus rapidement possible. Il est absolument nécessaire d'agir hier, et non demain.
Selon un récent rapport, il faut construire plus de 14 000 logements locatifs dans l'Est de l'Ontario simplement pour répondre à la demande. Ce chiffre ne tient pas compte de la croissance: c'est ce qu'il faut construire uniquement pour répondre à la demande. C'est ridicule et c'est le résultat direct de l'échec de tous les ordres de gouvernement qui acquiescent aux demandes des militants.
Cette crise ne se limite pas seulement au logement. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai reçu un courriel de la part du Food Sharing Project, un organisme qui distribue des aliments et du matériel aux écoles de Hastings—Lennox and Addington et de la région de Kingston. Voici ce qu'il écrivait:
L'année scolaire 2022‑2023 a été sans précédent pour le Food Sharing Project. À cause de la hausse de la demande et du prix des aliments qui a grimpé en flèche, nous sommes confrontés à un important déficit budgétaire, car nous distribuons maintenant pour plus de 25 000 $ de nourriture chaque semaine. Nous avons besoin de votre aide pour faire en sorte que les élèves ne passent pas leur journée à l'école le ventre vide.
Telle est la réalité du Canada dirigé par le : des enfants qui ne peuvent pas manger et des parents qui n'ont pas les moyens de se loger.
L'inflation n'a jamais été aussi élevée depuis 40 ans. Les Canadiens se privent de nourriture pour se loger. Les versements hypothécaires ont doublé depuis 2015, pour atteindre en moyenne 3 000 $ par mois environ. Le coût des intérêts hypothécaires a connu une augmentation allant jusqu’à 26 % pour le seul mois de mars. Les tracasseries administratives ajoutent 200 000 $ au prix d'une maison neuve. Le loyer moyen d'un appartement de deux chambres a presque doublé depuis 2015, passant de 1 171 $ à 2 200 $ par mois. Les jeunes Canadiens ont cessé de rêver d'accéder à la propriété.
La crise actuelle du logement touche absolument toutes les circonscriptions du Canada. Nous avons tous été élus pour représenter les résidants de notre circonscription respective. Nous avons tous été contactés par des résidants de notre circonscription respective. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons un plan pour résoudre la crise du logement, avec six solutions simples pour le Canada.
Les conservateurs canadiens exigeraient des grands centres urbains où le coût de la vie est particulièrement choquant, comme Vancouver, qu'ils intensifient considérablement la construction de logements sur leur territoire. Ceux qui ne respecteraient pas cette exigence s'exposeraient à des sanctions sous la forme d'une retenue des fonds fédéraux. Cette approche est tout à fait conforme à la Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces.
Nous sévirions contre les voisins les plus détestés de tous, les tenants du « pas dans ma cour ». Nous mettrions en œuvre un système afin que les habitants puissent soulever des préoccupations au sujet de l'obstructionnisme moralisateur. Si l'organisme décisionnel jugeait que la plainte est fondée, nous fournirions le financement nécessaire à la construction de ces logements. Autrement dit, nous battrions les tenants du « pas dans ma cour » à leur propre jeu.
Nous inciterions les municipalités à augmenter leurs capacités de logement en récompensant celles qui prennent les mesures nécessaires pour construire des logements, sous la forme d’une prime à la construction. Cela donnerait aux municipalités la latitude de choisir la meilleure façon de répondre à leurs besoins individuels au lieu d’une approche à l’emporte-pièce, qui échoue si souvent dans un pays aussi vaste et diversifié que le Canada.
En outre, nous exigerions de toute municipalité qui sollicite des fonds fédéraux qu’elle approuve au préalable les demandes de densité élevée et d’emploi sur les terrains disponibles entourant des zones telles que les arrêts de bus et de métro. Cela permettrait de construire des zones résidentielles planifiées de façon judicieuse dans des endroits accessibles, notamment à pied, de sorte que les habitants n’aient pas à choisir entre vivre au centre-ville pour pouvoir se rendre à pied à leur travail et vivre en banlieue, mais avoir besoin d’une voiture. C’est une bonne politique, non seulement pour le portefeuille, mais aussi pour l’environnement.
Nous tirerions parti du récent paradigme du télétravail en vendant 15 % des bâtiments fédéraux et en les transformant en logements abordables. Ces bâtiments déjà construits sont généralement situés dans des centres urbains. Les seuls travaux de construction consisteraient à les convertir et à en modifier le zonage pour les rendre résidentiels. Nous pensons qu’on pourrait ainsi créer 5 500 nouveaux bâtiments résidentiels pouvant offrir des dizaines, voire des centaines, de logements chacun.
Cela dit, et c'est peut-être le plus important, nous cesserions d'imprimer de l'argent. En nous inspirant de la règle du un-pour-un de l'ère Harper concernant la bureaucratie, nous exigerions que chaque dollar dépensé soit accompagné d'un dollar économisé. Cela mettrait fin au cycle constant des bulles inflationnistes provoquées par les banques centrales déconnectées de la réalité qui, à l'occasion, ont contribué à créer la crise actuelle du logement et du marché.
J'aimerais également prendre un moment pour parler d’une crise du logement quelque peu différente qui touche certains Canadiens, à savoir les membres de nos forces armées. Le gouvernement fédéral a récemment apporté des modifications à l'indemnité différentielle de vie chère. Il s'agit essentiellement d'un complément pour les membres des Forces canadiennes calculé en fonction de leur lieu de résidence. Le gouvernement a cherché à juste titre à mettre à jour le calcul de cette indemnité pour mieux tenir compte du climat économique actuel des régions d'affectation, étant donné que le calcul initial a été effectué il y a plusieurs années.
Alors que le calcul devait être mis à jour, le gouvernement a complètement réorganisé la prestation d'une manière qui a des conséquences financières considérables pour les membres qui servent depuis longtemps. Ils sont pénalisés pour avoir été promus, avoir changé de base, s'être mariés avec des membres des Forces et avoir réussi. En effet, littéralement, plus ils servent depuis longtemps, plus ils sont pénalisés. Cela a des conséquences considérables sur le moral des troupes à une époque où les Forces sont aux prises avec une crise de rétention de leurs membres, une crise qui ne peut être sous-estimée. Cette mesure s'ajoutera à la pénurie déjà actuelle de membres ayant servi longtemps, qui cherchent à quitter les forces armées. Cette situation est inacceptable et doit être résolue. Les hommes et les femmes qui servent ou qui envisagent de servir doivent savoir qu'un gouvernement conservateur les soutiendra.
Les conservateurs du Canada agiront et corrigeront la situation.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je voudrais aborder la question sous un angle un peu différent, car les gens qui suivent le débat devraient avoir un peu de contexte pour comprendre pourquoi nous en sommes là aujourd’hui, qui est responsable de quoi et ce qu’a fait le gouvernement actuel. Je pense que le gouvernement, de manière réelle et tangible, a pris ses responsabilités. Permettez-moi de revenir sur ce que j’ai dit au début.
Lorsque j’ai été élu pour la première fois à la législature du Manitoba, en 1988, j’ai été nommé porte-parole en matière de logement pour la province. Par conséquent, pratiquement dès le premier jour, je me suis intéressé au logement. Le coût des logements publics subventionnés était toujours de l’ordre de 25 % ou plus près de 30 % du salaire du locataire. Au Manitoba seulement, des dizaines de milliers d’unités de logement à but non lucratif étaient subventionnées.
En ce qui concerne les contributions fédérales, l’une des plus importantes que le gouvernement verse en permanence dans l’ensemble du pays est destinée aux logements à loyer modique et à but non lucratif pour les personnes handicapées, les aînés, les personnes à revenu fixe et les personnes à faible revenu ou sans aucun revenu. Le gouvernement fédéral consacre littéralement des centaines de millions de dollars chaque année essentiellement pour fournir ce soutien permanent.
Je voudrais revenir à 1991 ou 1992. C’était pendant le débat sur l’accord de Charlottetown. J’étais dans le Nord de Winnipeg et je débattais avec Bill Blaikie, un député néo-démocrate de l’époque. Bill Blaikie expliquait pour quelles raisons le gouvernement fédéral ne devait pas intervenir dans le domaine du logement et pourquoi les provinces et les municipalités devaient être responsables de ce dossier. Je n’étais pas d’accord avec lui en 1991-1992. À l'époque, tous les partis politiques soutenaient que le gouvernement fédéral ne devrait pas intervenir en matière de logement. C’est pourquoi je n’ai pas été surpris par les coupes budgétaires dans le domaine du logement au cours des années subséquentes.
Je m’y suis opposé à l’époque et je m’y opposerais encore aujourd’hui, mais la différence aujourd’hui, c’est que nous avons enfin un qui comprend le rôle important que joue le gouvernement fédéral dans le domaine du logement. Par conséquent, j’espère que les députés de tous les partis politiques reconnaîtront que, chaque fois qu’il y aura un débat constitutionnel, dans un avenir lointain je l’espère, plus jamais nous ne verrons des politiciens fédéraux ne pas reconnaître l’importance du logement pour les Canadiens. Il est important que le Canada, en tant que gouvernement national, joue un rôle dans ce secteur.
Revenons sur les années écoulées depuis que nous avons remplacé le gouvernement Harper. Ce ne sont pas des centaines de millions, mais des milliards de dollars qui ont été investis dans la stratégie nationale sur le logement qui comprend des mesures que propose aujourd’hui le Parti conservateur dans sa motion. Les conservateurs le savent. Allaient-ils proposer une idée originale? Ce qu’ils font, souvent, c’est prendre des idées des libéraux en renchérissant dessus.
Nous pourrions parler du Fonds pour accélérer la construction de logements. Dans le budget, la et le gouvernement ont très clairement annoncé qu’ils veulent doubler la construction au cours de la prochaine décennie par rapport à ce qui se fait aujourd’hui. Le fonds en question prévoit un investissement de plusieurs milliards de dollars pour accélérer la construction tout en collaborant avec les municipalités.
J’ose espérer que les personnes qui suivent le débat aujourd’hui savent qu’il y a des limites à ce que le gouvernement fédéral peut faire. Nous pouvons utiliser des incitatifs financiers, et nous le faisons. Plus que tout autre gouvernement dans l’histoire du Canada, l'actuel gouvernement a mis en place les incitatifs financiers nécessaires pour que plus de logements soient construits au Canada.
Cependant, nous ne sommes qu’un acteur parmi tant d’autres. Je dirai que les municipalités, tant rurales qu’urbaines, doivent avoir davantage voix au chapitre. La question du zonage et les lourdeurs administratives pour la construction revêtent une importance capitale. Je souhaite bonne chance à qui voudrait acheter un terrain à Winnipeg. Personne ne peut acheter de terrain individuel. Si, par chance, quelqu’un découvre quelque chose, c'est à un prix énorme. Vers 1990, j’ai acheté un terrain pour 30 000 $ ou 32 000 $. Quelques années plus tard, le prix des terrains s’est envolé. Aujourd’hui, il est impossible d’en trouver. Cependant, dans certaines communautés rurales du Manitoba, on en trouve encore à 30 000 $
Demandons-nous pourquoi? Où investit-on l’argent? Que pouvons-nous faire pour que les logements restent abordables, pour qu’il y ait beaucoup d’espace pour construire des logements et pour qu’il s’en construise davantage? Pour cela, comme le comotionnaire, un ancien maire, l’a souligné, les villes doivent jouer un rôle tout à fait essentiel et intervenir. Pour notre part, nous les y encourageons. Les provinces jouent aussi un rôle essentiel. Quand j’étais porte-parole en matière de logement à l’Assemblée législative provinciale, à la fin des années 1980, les logements d’insertion étaient très importants. Nous devions trouver des solutions pour construire des logements sur des terrains vacants, notamment dans les secteurs qui en avaient besoin.
Les coopératives d’habitation sont une autre forme de logement dont les Canadiens pourraient vraiment bénéficier. Il y a une différence entre une coopérative d’habitation et un immeuble d’habitation. J’aime à dire que les habitants d’un immeuble sont des locataires et que, dans une coopérative d’habitation, ils sont des résidents. Il y a une grande différence. Faire partie d’une coopérative d’habitation, c’est un peu comme être propriétaire d’un condominium. Nous avons la possibilité de nous développer. C’est pourquoi, lorsque le a indiqué que nous souhaitions l’expansion des coopératives d’habitation et que nous soutenions cette expansion, j’ai vu cela comme une bonne chose.
Il existe des organisations, des tiers, qui ont accompli un travail phénoménal. Je pense en particulier à Habitat pour l’humanité dans la ville de Winnipeg et dans la province du Manitoba. Habitat pour l’humanité a construit 500 nouvelles maisons au fil des ans. L’un des plus grands bienfaiteurs a été la collectivité de Winnipeg-Nord, que ce soit dans The Maples, le quartier traditionnel du nord, Point Douglas, ou dans tout Winnipeg-Nord. Habitat pour l’humanité a soutenu des personnes qui, autrement, n’auraient probablement pas eu la possibilité de devenir propriétaires. Habitat pour l’humanité n’est pas propre à la province du Manitoba; il est présent dans tout le Canada. Le gouvernement fédéral l’a soutenu.
Le gouvernement fédéral continue de travailler avec les provinces qui le souhaitent chaque fois qu’il le peut. Ce que j’essaie de souligner, c’est que le gouvernement fédéral, comme aucun autre gouvernement dans l’histoire du Canada, à l’exception peut-être de l’époque de la construction des maisons de guerre de la Seconde Guerre mondiale, est intervenu de manière très concrète et tangible, avec plus que de l’argent. Notre engagement à soutenir les Canadiens et le secteur du logement est sans égal dans l’histoire du Canada. Nous voulons travailler avec les parties prenantes, et continuer à le faire, qu’elles soient privées, à but non lucratif, provinciales, territoriales ou autochtones.
L’ancienne caserne Kapyong est une merveilleuse parcelle de terrain qui est en train d’être développée aujourd’hui. Il s’agissait auparavant de terres fédérales. Il y aurait encore beaucoup à dire, mais je m’en tiendrai là.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole chaque jour à la Chambre pour voir mes estimés collègues débattre d’un sujet très important pour nos électeurs d’un océan à l’autre.
Avant d’entreprendre mon discours officiel, je tiens tout d’abord à remercier les Canadiens qui se trouvent aujourd’hui dans les collectivités où nous vivons, qui construisent les habitations dans lesquelles les nouveaux arrivants et les Canadiens qui achètent leur première demeure vont déménager, qu’ils s'agissent de constructions de faible hauteur, de hauteur moyenne ou de tours d'habitation, et qu’ils se trouvent en Ontario, en Colombie‑Britannique ou sur la côte Est. Je tiens à remercier tous les membres du syndicat de l’Union internationale des journaliers d’Amérique du Nord (ou UIJAN), section locale 183, de ma circonscription. Son centre de formation et son futur siège social ouvriront dans quelques mois. Je tiens également à remercier le syndicat des menuisiers de la section locale 27, les personnes qui construisent les maisons et celles des autres corps de métiers, comme les électriciens, les personnes qui font du banchage et les couvreurs. Je tiens à remercier tous les gens qui participent à la construction de maisons partout au Canada pour le travail qu'ils font jour après jour. Qu’il pleuve, qu’il fasse froid, qu’il neige ou qu’il fasse chaud, ils sont là pour réaliser ces travaux importants.
Les constructeurs domiciliaires et les promoteurs immobiliers, dont beaucoup habitent la ville de Vaughan et sont de bons amis, font un travail phénoménal de construction de maisons pour les Canadiens. Ils prennent des risques et ils le font depuis des décennies. Certains de ces promoteurs et constructeurs sont des immigrants, surtout ceux de la collectivité italo-canadienne. Depuis 50 ou 60 ans, ils ont construit des milliers de maisons pour les Canadiens. C’est formidable de voir la prochaine génération, leurs enfants, reprendre leurs affaires et poursuivre cet esprit d’entreprise qui incarne le pays de mes parents, qui vivent maintenant au Canada.
[Français]
Je suis heureux d’avoir l’occasion aujourd'hui de parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur, soit l’abordabilité du logement pour les Canadiens.
Tout le monde au Canada mérite d’avoir un chez-soi sûr et abordable, mais, comme on le sait, cela devient de plus en plus difficile pour les familles canadiennes partout au pays. Le logement est un déterminant socioéconomique clé qui est essentiel pour bâtir des collectivités, soutenir nos familles et offrir des possibilités aux jeunes.
Alors que nous sortons de la pandémie et connaissons une période de forte inflation, en plus de l’augmentation des taux d’intérêt, la population canadienne est extrêmement préoccupée par la crise du logement et s’inquiète de plus en plus.
Le système canadien du logement est complexe et plusieurs raisons expliquent la forte hausse des prix qui se poursuit. Nous savons qu’une des principales raisons qui explique cette situation est que l’offre de logements ne suit tout simplement pas le rythme de la demande, et ce, depuis des années. La population du Canada est celle qui augmente le plus rapidement parmi les pays du G7, mais notre offre de logements n’a pas été en mesure de suivre cette demande.
[Traduction]
Il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande.
[Français]
Il n’y a pas de solution simple. Toutefois, à moyen et long terme, une grande part de la solution se trouve du côté de l’offre. Autrement dit, pour rendre le logement plus abordable, il faut construire plus de logements. C’est ce que notre gouvernement fait avec la Stratégie nationale sur le logement, qui comprend de nombreux programmes axés sur l’offre et appuyés par plus de 82 milliards de dollars sur 10 ans.
La Stratégie a été élaborée avant la pandémie. C’est pourquoi le budget fédéral de 2022, un budget axé sur le logement, a introduit de nouveaux outils pour tenir compte de la nouvelle réalité et des nouveaux défis liés au logement à la suite de la pandémie.
Avec le budget de 2022, de nouveaux investissements ont permis d’élargir les programmes existants. Des mesures ont également été prises pour accélérer le déploiement de certains programmes. Finalement, nous mettons en place de nouvelles initiatives pour nous attaquer à la question de l’abordabilité du logement sous tous les angles. Plus récemment, avec le budget de 2023, le gouvernement a proposé de nouvelles mesures pour poursuivre ces efforts.
Aujourd’hui, j’aimerais utiliser le temps qui m’est alloué pour parler d’une nouvelle initiative qui sera lancée cet été: le fonds pour accélérer la construction de logements. Doté de 4 milliards de dollars, le fonds pour accélérer la construction de logements fournira des fonds aux gouvernements locaux pour les encourager à améliorer les processus d’approbation et de construction de logements. Il sera ainsi possible de construire plus de logements plus rapidement.
Notre gouvernement a discuté avec des maires et des dirigeants locaux partout au pays. Ils ont dit qu'ils se heurtent à des obstacles qu'ils n'ont pas toujours la capacité financière de surmonter. Qu'il s'agisse d'infrastructures liées au logement, de systèmes de délivrance de permis désuets, d'introduction de zonages inclusifs ou de la promotion de projets domiciliaires axés sur le transport en commun, les obstacles auxquels ils sont confrontés sont réels.
Les projets visant à créer de nouveaux logements sont trop souvent retardés à l'échelon municipal. C'est un problème très important. C'est pourquoi notre gouvernement a travaillé avec tous les ordres de gouvernement et le secteur de l'habitation pour trouver une solution réelle. Le Fonds pour accélérer la construction de logements aidera les gouvernements locaux à résoudre ces problèmes en encourageant les mesures visant à réduire les lourdeurs administratives, les retards, et les autres obstacles à la construction de nouveaux logements. Le Fonds aidera à faire augmenter plus rapidement l'offre de logements partout au Canada. On prévoit un ajout net de 100 000 nouvelles unités d'ici la fin de l'initiative en 2026‑2027.
Encore mieux, les effets positifs des mesures qui seront mises en place se répercuteront sur plusieurs années à venir. S'il s'agit d'investir dans des changements systémiques, les activités que ce fonds soutiendra auront une portée bien au-delà de la durée du Fonds lui-même. Ces activités continueront à favoriser la construction d'un plus grand nombre de nouveaux logements, y compris des logements abordables, sur le long terme.
L'objectif n'est pas juste de construire plus de logements. Cette nouvelle initiative vise à bâtir un système de logement plus efficace. Elle encouragera la création de collectivités inclusives et équitables qui sont résilientes aux changements climatiques et qui favorisent la diversité.
Beaucoup de travail a été accompli partout au pays depuis que nous avons lancé la Stratégie nationale sur le logement en 2017. Les investissements de notre gouvernement font la différence. Ils créent des logements dont on a grand besoin et donnent aux personnes vulnérables le soutien nécessaire pour rester logées et se bâtir un meilleur avenir. Avec le Fonds pour accélérer la construction de logements, notre gouvernement est heureux d'étendre encore plus ces efforts. En investissant pour favoriser l'abordabilité du logement, le gouvernement contribue à l'établissement de collectivités plus solides, à la création d'emplois et à la croissance de la classe moyenne, tout en visant à mettre fin à l'itinérance chronique et en offrant de l'aide aux plus vulnérables parmi nos concitoyens.
Il reste encore beaucoup de travail à faire pour améliorer l'abordabilité du logement au Canada et nous ne pouvons pas le faire seuls. C'est pourquoi nous allons poursuivre le travail avec nos partenaires, les provinces, les territoires, les municipalités, les communautés autochtones, les organismes à but non lucratif et le secteur privé, pour construire les logements dont les Canadiens ont besoin. C'est en travaillant ensemble que nous pouvons faire en sorte que tout le monde au Canada ait un chez-soi sûr et abordable.
En conclusion, j'espère que mes propos ont permis à tous de mieux saisir le contexte et les paramètres généraux de cette nouvelle initiative. Plus de détails sur le Fonds pour accélérer la construction de logements sont disponibles sur le site Web de la SCHL.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon ami et collègue le député de .
Je veux prendre un peu de recul, car je pense que ce débat porte sur bien plus que le logement.
La promesse fondamentale du Canada a toujours été qu’il n’est pas important de savoir d’où quelqu'un vient, mais plutôt où cette personne va, qu’il n’est pas important de connaître l'identité de quelqu'un, mais ce que cette personne peut faire, et qu'en travaillant dur et en caressant de grands rêves, il est possible à quelqu'un d'avoir un sort plus enviable que celui de ses prédécesseurs. Voilà pourquoi des millions d’immigrants du monde entier choisissent de venir s’installer dans notre beau pays. Voilà pourquoi le Canada est un endroit inspirant pour des personnes du monde entier. Voilà pourquoi les jeunes d'ici ont toujours envisagé l'avenir avec espoir plutôt qu'avec crainte: ils savaient que le Canada était un lieu où les possibilités étaient infinies et où la seule limite à leur réussite se mesurait à la hauteur de leurs aspirations.
C’était certainement le cas de mes propres parents, qui ont quitté l’Union soviétique dans les années 1970 pour venir s’installer au Canada et qui n'ont ménagé aucun effort pour offrir une vie meilleure à leurs enfants. Le fait qu’en l’espace d’une génération, une personne comme moi, membre d'une telle famille, puisse passer du siège avant d’un taxi aux banquettes avant du Parlement témoigne de la puissance de notre pays.
Des jeunes, des immigrants, des personnes de tous horizons font exactement la même chose aujourd’hui. Leur éthique de travail, leur enthousiasme et leur motivation sont toujours les mêmes, mais quelque chose a changé. Même s’ils font tout ce qu’il faut, même s’ils font tout ce qu'on leur a demandé — mettre de l'argent de côté, faire des études, trouver un emploi —, ils accusent de plus en plus de retard. Leur rêve s’éloigne. Il suffit de se rendre dans l’une des 338 circonscriptions représentées par les députés pour le constater.
Lorsque la promesse d’une vie meilleure, de nouvelles perspectives et d’horizons radieux n’est plus une garantie, c’est que quelque chose ne tourne plus rond au Canada, et maintenant, tout le monde le sait. Si les conservateurs et les citoyens de tout le pays sont de cet avis, c'est pour de nombreuses raisons, qui vont des violations du code d’éthique par ceux d'en face jusqu'à notre système de libération sous caution, en passant par une dette nationale exorbitante. Cependant, l’incapacité embarrassante de ce gouvernement à garantir aux Canadiens un accès à des logements abordables est l’un des plus grands échecs de la génération actuelle.
Pour s’offrir la maison moyenne à Toronto, il faut gagner plus de 207 000 $ par an. Or, le revenu médian à Toronto est inférieur à cette somme. Autrement dit, il est presque impossible d’accéder à la propriété. N'oublions pas aussi les immigrants nouvellement établis qui ne peuvent pas exercer leur profession à cause de formalités administratives et des empêcheurs de tourner en rond des pouvoirs publics, les étudiants qui travaillent à temps partiel en essayant de terminer leurs études ou les parents sans conjoint qui essaient juste de joindre les deux bouts. Les quelques chanceux qui peuvent se permettre la mise de fonds pour une maison, ceux qui pensaient s’en sortir, ne sont pas mieux lotis non plus car, dans tout le pays, la hausse des taux d’intérêt provoquée par les dépenses inconsidérées du fait grimper les versements hypothécaires en flèche.
En 2015, lorsque les libéraux ont formé le gouvernement pour la première fois, le paiement hypothécaire mensuel moyen au Canada était de 1 268 $. Huit ans plus tard, il frôle les 3 000 $. Il a plus que doublé, alors que les salaires et la productivité ont stagné.
La Banque Royale estime aujourd’hui que 62,7 % du revenu des ménages sont nécessaires pour couvrir les coûts de propriété. C’est le pire chiffre jamais enregistré. C’est hors de prix. Que faut-il en déduire? Il suffit de regarder autour de soi pour constater que, en un seul mois, 1,5 million de Canadiens se rendent dans une banque alimentaire au pays. Les gens réduisent leurs dépenses et ils sautent des repas juste pour avoir les moyens de ne pas perdre leur logis. L’anxiété et les contraintes financières n'ont jamais été aussi fortes. D'ailleurs, 45 % des détenteurs de prêt hypothécaire à taux variable ont déjà déclaré qu’ils devront vendre leur maison d'ici neuf mois, et c'est évidemment sans compter les 9 jeunes Canadiens sur 10 qui ne croient pas qu’ils accéderont un jour à la propriété dans notre pays.
On m’a toujours dit que si je n’avais pas les moyens d’acheter une maison, je devais louer un logement jusqu’à ce que je puisse acheter quelque chose par moi-même. Je suis sûre que beaucoup de gens se sont fait dire la même chose. Cependant, même la location est hors de portée. En un an seulement, le loyer moyen dans les trois plus grandes villes du Canada a augmenté de 20 %, pour une moyenne de 10 % au pays.
En 2015, un appartement d’une chambre à coucher à Toronto coûtait un peu plus de 1 100 $; aujourd'hui, c'est au-delà de 2 300 $. C'est plus du double. Les libéraux ont fait doubler le prix du logement, ils ont fait doubler les paiements hypothécaires et ils ont fait doubler les loyers. Si les gens n’ont pas les moyens d’acheter une maison, s’ils n’ont pas les moyens de payer un loyer ou de faire quoi que ce soit d’autre, que diable sont-ils censés faire? Où vont-ils vivre?
Les libéraux disent que ces problèmes les préoccupent. Ils veulent parler « de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour en faire partie », comme ils se plaisent à le répéter, mais il faut se demander si les résultats correspondent à ceux d'un gouvernement qui se soucie des personnes dans le besoin. À qui profite la crise du coût de la vie? Est-ce aux gens ordinaires qui n’arrivent même pas à trouver un endroit où vivre ou plutôt à ceux qui ont déjà des propriétés, des investissements et des actifs dans nos plus grandes villes? Nous sommes au Canada. C’est un pays du G7. C’est inacceptable, et tout le monde ici devrait en convenir.
Est-ce vraiment le mieux que nous pouvons faire? Telle est la question dans ce débat. Les libéraux répondent par l’affirmative. Ils disent que les Canadiens devraient être reconnaissants, qu’ils n’ont jamais eu la vie aussi belle. Ils disent que se priver de certaines choses, comme un abonnement à Disney+, ou réduire un peu les dépenses est tout ce qu’ils doivent faire pour résoudre tous leurs problèmes, et Dieu merci, ils sont là pour s’occuper des Canadiens. Le problème, c’est que les Canadiens confrontés à la crise ne sont pas tout à fait d’accord. En fait, bon nombre d’entre eux ne sont pas d’accord. Ils seront bientôt une majorité à ne pas être d’accord.
Les conservateurs disent non. Nous comprenons que les gens partout au pays le comprennent aussi, parce que c’est évident maintenant. La situation est grave. Les choses ne vont pas bien dans notre pays, et il est temps que nous fassions mieux. Nous pouvons faire plus pour aider les familles à réaliser leur rêve d’accéder à la propriété. Nous pouvons faire plus pour aider les jeunes à réaliser leur rêve d’accéder à la propriété. Nous pouvons faire plus pour aider les Néo-Canadiens, les étudiants et les personnes à faible revenu à s’en sortir. Nous pouvons en faire davantage pour que le Canada redevienne un pays où l’on croit en l’avenir, où les gens sont optimistes et pensent qu’ils réussiront mieux que la génération qui les a précédés.
Comment y parviendrons-nous? En réparant ce que les libéraux ont brisé. Nous le ferons en éliminant les gardiens des grandes villes, les bureaucrates et ceux qui bloquent la construction de logements. Ils empêchent les Canadiens de réaliser leur rêve d’accéder à la propriété. Nous y parviendrons en utilisant le pouvoir du gouvernement fédéral, non pas pour faire obstruction, mais pour donner les moyens d’agir. Nous devons donner aux municipalités les moyens de construire de meilleurs endroits où vivre et les inciter à le faire, par exemple avec des logements à haute densité situés à proximité d'infrastructures de transport en commun, afin que les habitants puissent prendre le train ou le bus pour se rendre au travail ou à l’école.
En Colombie‑Britannique, on peut obtenir un permis de vente de cocaïne plus rapidement qu’un permis de construction. Telle est la réalité au Canada aujourd’hui, et c’est une honte.
Nous y parviendrons également en soutenant les villes qui agissent réellement, et non celles qui parlent, étudient ou planifient, comme le fait actuellement le gouvernement, ou qui annoncent sur Instagram des fonds supplémentaires. En fait, c’est le gouvernement qui a dépensé le plus d’argent pour échouer, et il a échoué à grands frais.
Ce projet s’adresse à ceux qui mettent la main à la pâte et construisent pour la prochaine génération. Nous fournissons notre part d'efforts en vendant les bâtiments publics sous-utilisés qui peuvent être transformés en logements abordables. Les libéraux approuvent même cela, puisqu’une résolution à l’occasion de leur prochain congrès d'orientation, qui aura lieu cette semaine, indique qu’ils devraient vendre 30 % des immeubles gouvernementaux pour les transformer en logements. Même leurs partisans l’ont compris. Leurs plus fervents partisans ont proposé cette idée. Quand les libéraux écouteront-ils?
Nous y parviendrons en nous attaquant aux autres problèmes qui ont une incidence sur l’abordabilité du logement, comme le coût des produits de première nécessité tels que l'essence, l’épicerie et le chauffage domestique. Ils ont tous augmenté sous le gouvernement actuel. Nous y parviendrons aussi en nous efforçant de ramener des emplois bien rémunérés au Canada, en mettant en place un gouvernement qui fonctionne réellement. Dans le Canada d’aujourd’hui, on a souvent l’impression qu'il n'y a plus d’espoir, que nos meilleurs jours sont derrière nous.
Nous savons que les libéraux n’ont pas de plan. Nous savons que le a dépensé plus d’argent pour produire moins de résultats que tous ses prédécesseurs réunis. Le pire, c’est que les libéraux nous disent d’accepter la situation telle qu’elle est.
Nous savons qu’il est possible de faire mieux. C’est le slogan des libéraux, mais c'est nous qui le mettrons en application. Nous savons que les Canadiens sont forts, nous savons qu’ils sont résilients et nous savons que nous vivons dans le meilleur pays du monde. Il est temps d’avoir un gouvernement qui le sait aussi. Il est temps d’avoir un gouvernement conservateur et les Canadiens s’en porteront mieux.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole à la Chambre pour discuter de la motion que nous déposons aujourd'hui, soit celle de demander au gouvernement de rendre la location plus abordable et de faciliter l'accès à une première propriété. C'est une chose qui ne semble pas trop préoccuper le gouvernement. Qui va payer le prix en fin de compte? Ce sont les Canadiens, encore une fois.
Après huit ans de ce , le portrait du Canada n'est pas très rose. C'est la pire inflation depuis 40 ans. Le prix du panier d'épicerie monte en flèche, le prix des logements et des maisons aussi. Les Canadiens peinent à joindre les deux bouts. Ils doivent faire des concessions entre manger, se vêtir et se loger. Des travailleurs rentrent à la maison avec un chèque qui a moins de valeur, parce que tout part en taxes et en impôts. Avec le peu qui leur reste, ils doivent payer l'épicerie avec, encore une fois, le prix des aliments qui montent. Ils doivent payer la voiture avec le prix de l'essence qui grimpe sans cesse. Ils doivent payer leurs vêtements et le logement aussi. Il ne faut pas être surpris que les gens n'y arrivent plus.
Je veux rappeler à la Chambre les besoins essentiels: se nourrir, se vêtir et se loger. Avoir un toit sur sa tête ne devrait pas être un luxe. C'est un besoin fondamental et de base. Personne ne devrait s'inquiéter de ne pas avoir accès à un logement abordable ou à une maison dans un pays aussi industrialisé que le nôtre. C'est inacceptable et inconcevable que des gens doivent dormir dans le sous-sol de leurs parents parce qu'ils n'ont pas d'argent.
On parle ici de gens vaillants et travaillants qui ont tout fait ce qu'on leur a dit de faire, mais qui se retrouvent quand même à devoir rester chez leurs parents, parce que les hypothèques et le prix des logements ont complètement explosé sous ce premier ministre. En fait, le prix des hypothèques et des loyers a doublé depuis que ce premier ministre est en place.
Lorsque les libéraux sont entrés au pouvoir, les paiements mensuels moyens pour une nouvelle maison étaient de 1 400 $. Aujourd'hui, ce montant dépasse 3 000 $. Le portrait pour la location n'est pas mieux. En 2015, le loyer moyen au Canada pour un appartement d'une chambre était de 973 $. Aujourd'hui, le prix moyen est de 1 760 $. Se loger est rendu très difficile au Canada pour les locataires comme pour les propriétaires.
Les Canadiens ne peuvent simplement plus se permettre de garder ce premier ministre en place avec ses dépenses inflationnistes. Le premier ministre n'aime pas prendre ses responsabilités. On l'a vu par le passé, d'ailleurs. Ce n'est pas la première fois qu'il blâme le reste du monde pour son incompétence et ses mauvaises politiques, en plus de ses mauvaises décisions. Des fois, on se demande quel est le rôle réel du premier ministre parce que, à l'entendre parler, il ne contrôle pas grand-chose dans ce pays.
C'est d'ailleurs le cas de la crise immobilière que nous vivons actuellement. Il jette le blâme de la montée des prix du loyer sur un phénomène planétaire alors que ce n'est pas vrai. Les statistiques montrent le contraire. La crise immobilière que nous vivons actuellement ne se trouve pas dans la vaste majorité des pays. La maison moyenne au Canada coûte maintenant deux fois plus cher qu'aux États‑Unis. Comment cela se fait-il? Les États‑Unis, qui ont dix fois plus d'habitants et moins de terrains, ne vivent pas la même crise immobilière qu'au Canada.
Voici une autre comparaison: Toronto et Vancouver. On a toujours su que les loyers étaient chers dans ces grands centres. Cela n'est pas nouveau, sauf que, là, la situation est pire que pire. Dans un nouveau classement des villes les plus inabordables au monde, Vancouver se classe troisième et Toronto se classe dixième. New York et Londres arrivent derrière ces deux villes. C'est incroyable.
Or encore là, les libéraux ne prennent pas leurs responsabilités quant à la crise immobilière actuelle au Canada. Nous vivons une véritable crise. Ce sont 9 Canadiens sur 10 qui ont abandonné l'idée d'accéder à une première propriété. On parle d'une génération complète qui ne se voit pas en mesure d'acheter une maison pour élever une famille, tout cela à cause des dépenses et des impôts inflationnistes de ce gouvernement.
Des années de mauvaises politiques nous ont laissés avec une pénurie de logements. Nous avons des terrains pour construire des logements, mais les délais de construction des bâtiments sont trop longs. Les libéraux ont injecté des milliards de dollars en subventions fédérales dans les grandes villes, mais le résultat est qu'il n'y a pas plus de logements construits et pas plus de logements abordables. On dirait qu'il s'agit d'un pattern chez les libéraux. Ils ouvrent le robinet à argent, mais rien ne s'améliore. En fait, la situation financière des Canadiens va de mal en pis.
Un autre point que j'aimerais souligner concerne la mise de fonds nécessaire pour l'achat d'une propriété. Comme on le sait, cette fameuse mise de fonds représentait déjà plusieurs mois, voire des années d'économies. Après huit ans sous les libéraux, la mise de fonds a doublé. La mise de fonds minimale pour une maison moyenne au Canada est passée de 22 000 $ à 45 000 $. Bien sûr, le prix des maisons ayant doublé, la mise de fonds a donc doublé.
En résumé, les Canadiens ont moins d'argent dans leurs poches pour subvenir à leurs besoins de base. Ils n'ont aucune marge de manœuvre, mais ils doivent en plus économiser le double pour une mise de fonds. On voit bien que cela n'a pas de bon sens.
Quand je parle de logements abordables, je pense à Martine, une citoyenne de ma circonscription. Elle est venue me voir la semaine passée. Martine travaille dans une pharmacie, elle est caissière. Elle habite dans un logement décent avec sa fille de 12 ans. Elle a toujours eu un mode de vie modeste, mais avec tout ce dont elle avait besoin pour que sa fille et elle vivent correctement. Sauf qu'avec l'inflation, elle n'y arrive plus. Elle est venue me voir en larmes en me disant qu'elle n'était plus capable d'y arriver financièrement. L'épicerie coûte trop cher, de même que l'essence. Son loyer vient en outre d'augmenter. Elle va devoir déménager dans un HLM si elle répond aux critères, ce qui va déjà être difficile parce qu'il n'y a pas de place, parce que son loyer dépasse largement sa capacité de payer.
Martine est un exemple de situation dont j'entends parler toutes les semaines. Je vois des citoyens de ma circonscription s'endetter pour subvenir à leurs besoins de base, alors que, pendant ce temps, les libéraux dépensent l'argent des contribuables. Allons donc dire à Martine, qui doit choisir entre se nourrir et se vêtir, que son argent est jeté par les fenêtres, que les libéraux dépensent à outrance, mais que la vie des Canadiens n'est même pas meilleure.
Cette journée de l'opposition permet de mettre en lumière une problématique réelle dans ce pays. L'inaccessibilité à un logement et tous les problèmes qui en découlent méritent qu'on leur consacre une journée de débat et d'échange d'idées pour forcer les libéraux à changer leurs politiques, qui n'aident en rien les Canadiens. Après huit ans, on s'en rend compte.
Cette journée permet aussi de donner une idée de ce que fera le Canada dirigé par le . Un gouvernement conservateur ramènera le gros bon sens, c'est-à-dire des maisons et des logements que les Canadiens peuvent se permettre, en supprimant les contrôleurs pour libérer des terrains et accélérer l'obtention des permis. Nous freinerons les fonds destinés aux infrastructures des municipalités qui bloquent la construction de nouveaux logements et nous accorderons des primes de construction aux villes qui donnent rapidement le feu vert aux constructeurs pour qu'ils puissent fournir des logements abordables. Il est temps d'avoir un mode de vie à la hauteur du pays dans lequel nous vivons. C'est le gros bon sens.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je vais partager mon temps de parole avec mon honorable collègue de .
J'adore les journées de l'opposition parce que c'est une occasion de débattre des enjeux et des politiques du point de vue de l'opposition. C'est nécessaire de le reconnaître.
C'est dommage que le député de n'ait pas remporté la course à la chefferie du Parti conservateur, car ses idées, bien que je les conteste, sont beaucoup plus raisonnables que celles du député de . Nous serions dans une meilleure position si son type de conservatisme était partagé par son parti.
Il y a des éléments de sa motion auxquels je crois, mais il y a aussi des lacunes. Premièrement, au point a) il est question d'imposer des mesures de « récupération aux municipalités qui retardent la construction de nouveaux logements ». Quel serait un délai raisonnable? Est-ce que ce seront des décisions qui seront prises sur la base de la sécurité publique, relativement au drainage, par exemple?
[Traduction]
C’est important parce qu’il est facile de dire que les municipalités imposent des délais déraisonnables. Quelle norme établissons-nous à cet égard? Quel regard portons-nous sur les petites municipalités et leurs capacités de proposer aux promoteurs des calendriers raisonnables en comparaison de grandes villes?
J’ai devant moi un exemple de travaux d’assèchement à Huntsville qui ont retardé la construction de logements accessibles à Sabrina Park. C’est dans la circonscription du député d’en face, et il est le porte-parole du Parti conservateur en matière de logement. Le projet a été retardé d’un an parce qu’il a fallu creuser de nouveaux fossés d’assèchement, puis les réaffecter à cause des préoccupations de la municipalité.
Le député de nous propose-t-il que le gouvernement du Canada récupère une partie des fonds qu’il accorderait pour les infrastructures après ces types de retards, ou pas? C’est une question qu’il faut poser et à laquelle il faut obtenir une réponse. Il est facile d’en parler en principe, mais qu’entend au juste le député par des délais raisonnables?
Une voix: Il veut ajouter des empêcheurs de tourner en rond.
M. Kody Blois: Qui sont ces empêcheurs de tourner en rond? Il en a été question pendant le débat. J’aimerais que le Parti conservateur commence à nommer les personnes en question. Je ne suis pas du tout contre le principe d’essayer d’alléger les formalités administratives, mais nous devons nous y prendre de manière un peu plus nuancée que ce que propose aujourd’hui le Parti conservateur.
La suite de l'alinéa a) affecte des fonds aux infrastructures municipales selon le nombre d'habitations construites. Est-ce que Kentville, qui pourrait construire 25 maisons par an, a une norme raisonnable? Quel est le critère? Est-ce que cela repose sur un pourcentage? Si la Ville de Toronto en construit 500, est-ce que c’est une norme raisonnable? Qui en décide? Compte tenu des particularités et de la taille variable des municipalités du pays, comment nous y prendrions-nous?
Qu’en est-il des municipalités qui font du bon travail et qui se situent au-dessus de la moyenne? Disons qu’une des normes serait d’essayer de donner de l’argent aux municipalités, comme le prévoit la motion, selon qu’elles réussissent à construire de nouvelles maisons. Si une municipalité est à la traîne, nous lui donnerions plus d’argent qu’à des municipalités qui font déjà du bon travail et qui, pour cette raison, ne seraient donc pas en mesure de montrer qu’elles augmentent leur parc de logements autant que les municipalités qui le négligent. Est-ce vraiment la position du Parti conservateur aujourd’hui? J’ai des doutes.
Au fond, les conservateurs nous font la proposition suivante, et c’est leur point de vue, pas le nôtre, mais je parlerai en leur nom. Selon eux, nous devrions punir les Canadiens lorsque leurs dirigeants locaux n’obtiennent pas les résultats voulus. Nous devrions réduire l'aide fédérale à ces collectivités pour les infrastructures. Encore une fois, je veux savoir qui, selon eux, a de mauvais dirigeants locaux, afin que je sache si, oui ou non, ils nous proposent que le gouvernement du Canada retire à ma collectivité des fonds destinés aux infrastructures. J’aimerais en tout cas connaître leur position, au-delà de ce discours arbitraire sur les empêcheurs de tourner en rond et les prétendus coupables qu’ils évitent toutefois de nommer. Cessons ces cachotteries et voyons de qui il est question au juste.
[Français]
Les gouvernements provinciaux sont en fait les mieux placés pour s'impliquer dans l'octroi des permis de construction, étant donné l'autorité constitutionnelle dont ils disposent par rapport aux municipalités. Il faut toutefois que cette autorité soit utilisée d'une manière raisonnable.
[Traduction]
Je pense que, compte tenu de leur relation constitutionnelle avec les municipalités, les gouvernements provinciaux sont mieux placés pour intervenir, au besoin, d'une façon raisonnable.