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Madame la Présidente, avant de commencer mon discours, j'aimerais prendre un moment pour reconnaître que nous sommes rassemblés ici sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis très heureux d'ajouter ma voix au débat sur le projet de loi . La réglementation constitue le « livre de règles » qui régit le fonctionnement des entreprises et qui protège les consommateurs, l'environnement, notre santé et notre sécurité. Comme nous l'avons vu, ces règles peuvent s'accumuler et devenir obsolètes avec le temps. Lorsque cela se produit, l'innovation et la croissance sont étouffées, ce qui entraîne un affaiblissement de l'économie et davantage de difficultés pour les Canadiennes et les Canadiens.
[Traduction]
La modernisation du système de réglementation canadien améliore la capacité du Canada à attirer les investissements dans les entreprises qui veulent assurer leur croissance. C'est pour cette raison que le projet de loi à l'étude est si important. Il aura une incidence majeure sur les entreprises canadiennes et il contribuera à rendre la fonction publique plus efficiente.
En pleine relance économique, le projet de loi fera en sorte que le cadre législatif qui soutient le système de réglementation canadien soit adapté aux technologies et à l'environnement changeants.
[Français]
Le fait est que nous travaillons à la modernisation de la réglementation depuis un certain temps. La Loi no 1 d'exécution du budget de 2019 a modifié 12 textes législatifs réglementaires au moyen du premier projet de loi annuel de modernisation de la réglementation. Il s'agit par exemple de la numérisation des processus basés sur le papier, de la rationalisation du processus d'examen des véhicules à zéro émission et de la promotion de l'innovation au moyen d'approches réglementaires modifiées pour tester de nouveaux produits.
Le fait est que des mises à jour régulières et pleines de bon sens génèrent une plus grande compétitivité. Or, cela doit être fait tout en protégeant la santé, la sécurité et l'environnement des Canadiennes et des Canadiens.
Une façon importante de nous assurer que nous pouvons moderniser et rationaliser les règlements tout en protégeant les Canadiennes et les Canadiens et l'environnement est de mettre en place un processus d'examen approfondi, mais efficace. À cette fin, ce projet de loi agira comme un mécanisme législatif récurrent. Cela signifie que le gouvernement du Canada peut maintenir le système de réglementation pertinent, efficace et à jour. Il est conçu pour relever les défis législatifs soulevés par les entreprises et les citoyens au moyen de consultations et d'examens réglementaires ciblés.
En fait, ce sont des consultations avec des intervenants du milieu des affaires qui ont mené à l'inclusion de ce mécanisme récurrent. Les Tables sectorielles de stratégie économique et Conseil consultatif sur la croissance économique ont souligné que la mise en place d'un tel mécanisme régularisé est essentielle à l'amélioration du système de réglementation au Canada.
Je tiens également à souligner que le Comité consultatif externe sur la compétitivité réglementaire, composé d'intervenants du monde des affaires, du milieu universitaire et de consommateurs, a recommandé de poursuivre les efforts visant à maintenir le fardeau administratif des règlements à un niveau raisonnable et à faire en sorte que les règlements soient à l'épreuve du temps.
[Traduction]
Le projet de loi vise essentiellement à modifier 28 lois au moyen de 45 modifications sensées qui visent à moderniser le système de réglementation canadien.
Par exemple, le projet de loi apporterait des modifications à la Loi sur les pêches afin de préciser que, dans le cas des infractions mineures, les agents des pêches ont le pouvoir de conclure une entente avec les pêcheurs plutôt que de les traîner devant les tribunaux, pouvoir qui n'est pas bien défini dans la loi à l'heure actuelle. Cela permettra de réduire le nombre de poursuites longues et coûteuses devant les tribunaux et fera également en sorte que des infractions mineures ne mènent pas à la création d'un casier judiciaire, qui peut entraîner de la stigmatisation et des obstacles. Il est important de souligner que cette modification bénéficie de l'appui de la communauté des pêcheurs et de celui des peuples autochtones.
[Français]
Un autre exemple est le changement mineur proposé à la Loi sur l'Agence canadienne d'inspection des aliments. En bref, cette modification permettrait à l'Agence de fournir des services et aux entreprises d'interagir avec elle par voie électronique plutôt qu'au moyen de transactions sur papier. Cela signifie que les entreprises auront plus de souplesse dans leurs interactions avec le gouvernement fédéral, ce qui se traduit par un allégement du fardeau réglementaire.
Il y a aussi les modifications proposées à la Loi sur les transports au Canada qui permettraient d'adopter plus rapidement les normes internationales de sécurité des transports, en consultation avec les entreprises concernées.
Comme on peut le constater, des modifications habituellement mineures peuvent avoir des répercussions positives importantes sur divers secteurs de l'économie — et je n'ai couvert que trois des 45 amendements inclus dans ce projet de loi. De plus, toutes les propositions sont neutres sur le plan des coûts, et les risques associés sont faibles, voire inexistants.
[Traduction]
Le projet de loi contribue à garantir que notre système réglementaire reste à jour, en plus de favoriser la réussite des Canadiens et des entreprises dans les années à venir, grâce à la modification des lois qui sont trop rigides, trop précises ou tout simplement obsolètes. Ce projet de loi rappelle la nécessité d'un examen permanent de la réglementation et d'une législation qui résiste à l'épreuve du temps.
Je tiens également à assurer à tous les députés que ce projet de loi n'est pas une mesure ponctuelle.
[Français]
Il s'agira d'un effort annuel. En fait, le travail sur le prochain projet de loi est déjà en cours.
Le système de réglementation du Canada joue un rôle clé pour aider les entreprises à réussir et pour protéger les Canadiens et l'environnement. Pour que notre économie continue à croître, notre système de réglementation doit devenir plus efficace et moins lourd, mais il doit également maintenir nos protections de classe mondiale pour les consommateurs, la santé, la sécurité et l'environnement.
C'est exactement ce que fait le projet de loi . Il va contribuer à moderniser les règles existantes, afin de faciliter la tâche des entreprises et de continuer à préparer les organismes de réglementation, les intervenants et les Canadiennes et les Canadiens à la réussite. C'est quelque chose que nous pouvons tous appuyer.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir d'être à la Chambre avec tous mes collègues pour discuter du projet de loi . Ce projet de loi est très important pour améliorer la paperasserie qui existe dans notre système fédéral.
[Traduction]
J'ai écouté une partie des observations, et il semble que la plupart des députés sont d'avis que ce projet de loi est clair et raisonnable. Il s'agit de prendre des mesures utiles pour réduire les irritants évitables dans les lois canadiennes afin de rendre les interactions du gouvernement du Canada avec divers secteurs plus faciles et plus efficaces.
Je fier de présider le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes, et l'essentiel des dispositions du projet de loi concerne l'agriculture. Par conséquent, j'ai voulu prendre la parole au sujet de ce projet de loi aujourd'hui. Il porte sur la possibilité de travailler avec différents organismes dans le but d'alléger le fardeau administratif. Comme je représente la circonscription de Kings—Hants, où l'agriculture et l'élevage jouent un rôle prépondérant dans l'économie, j'entends souvent des parties prenantes parler de l'importance d'apporter de petits ajustements réglementaires et législatifs, car ils ont parfois autant de retombées que les programmes et le financement de l'État.
Je saisis l'occasion ce soir de parler de certains éléments du projet de loi et de présenter quelques suggestions sur les aspects où le gouvernement pourrait aller encore plus loin, ce qui sera très important dans les jours à venir. Je tiens aussi à faire l'éloge du travail accompli sur ce projet de loi. C'est un solide point de départ, puisqu'il est essentiel de faire progresser cette mesure à la Chambre.
Tout d'abord, en vertu de la Loi sur les semences et de la Loi sur les aliments du bétail, l'Agence canadienne d'inspection des aliments a la possibilité d'accorder une reconnaissance mutuelle à des produits qui peuvent être considérés comme nouveaux au Canada, mais qui ont été approuvés par d'autres pays dotés de processus semblables aux nôtres, afin d'accélérer le processus d'approbation. Par le passé, l'Agence ne disposait pas d'un outil qui lui permettait d'accorder une reconnaissance mutuelle. Il s'agit là d'un excellent moyen d'accélérer les procédures.
Dans un contexte commercial où la concurrence se livre à l'échelle mondiale, le temps compte. Il est donc nécessaire d'accorder les approbations requises et de faire en sorte que le secteur agricole et les agriculteurs aient accès aux outils dont ils ont besoin. Inutile cependant de compromettre nos politiques publiques et nos valeurs ou de lésiner sur la diligence raisonnable, puisque l'on peut s'appuyer sur les données scientifiques et les processus fiables d'autres pays auxquels nous faisons confiance. Je tiens à le souligner.
J'ai eu l'occasion de m'exprimer assez longuement sur l'idée de pousser l'idée plus loin en mettant en place un système d'approbation provisoire. L'Agence canadienne d'inspection des aliments et l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire ont en effet la possibilité de mettre en place une procédure accélérée pour permettre à un demandeur de soumettre un dossier présentant les données scientifiques qui ont été utilisées dans un pays dont les pratiques et les normes sont semblables à celles du Canada. J'ai encouragé le à se pencher sur cette question. Je sais que le gouvernement envisage de le faire, et j'espère que ce projet de loi servira de catalyseur pour faire avancer les choses dans les jours à venir.
Je veux également parler de l'idée d'apporter des changements à la façon dont nous mesurons et ciblons la consommation d'électricité. Cette conversation sera encore plus importante dans un avenir rapproché, alors que nous commencerons à prendre des mesures vraiment importantes pour décarboner l'économie et repenser les normes. Je n'ai pas examiné tous ces éléments en détail.
Je tiens à féliciter le sénateur Colin Deacon, de l'autre endroit. Il a fait de l'excellent travail pour faire progresser le projet de loi jusqu'à ce qu'il soit renvoyé à la Chambre, et je veux que ce soit inscrit au hansard. Il a également fait de l'excellent travail pour s'assurer que le projet de loi puisse porter ses fruits dans le futur.
Pourquoi cette mesure est-elle importante? Elle est vraiment importante parce qu'elle vise à accroître l'efficience du gouvernement dans ses relations avec les grandes entreprises, mais aussi avec les petites entreprises. Il y a de petites entreprises qui doivent traiter avec le gouvernement du Canada dans la circonscription de chacun des députés, que ce soit pour la constitution en société aux termes de la Loi canadienne sur les sociétés par actions ou pour d'autres mesures. Nous devrons garder cela en tête dans les jours à venir. Le gouvernement a l'occasion d'en faire encore plus.
En fait, le Canada fait plutôt triste figure au chapitre des mesures réglementaires coercitives. Ce que je veux dire, c'est que nous établissons un processus législatif obligeant l'auteur de la demande à respecter chacune des étapes que nous jugeons nécessaires pour obtenir l'approbation réglementaire au lieu d'adopter une approche où nous cernerions le résultat dont nous avons besoin pour donner l'approbation demandée, que ce soit par l'intermédiaire d'un organisme gouvernemental ou de fonctionnaires.
Madame la Présidente, je vais employer une analogie que j'ai déjà entendue. Vous avez sûrement une bonne pâtisserie dans votre circonscription. On n'entre pas dans une pâtisserie en donnant au pâtissier une recette bien précise et en lui demandant de faire ce gâteau. On fait confiance au pâtissier. On lui décrit le résultat souhaité, comme un délicieux gâteau rond au chocolat. On ne lui demande pas de suivre une recette bien précise. On énonce nos critères et on laisse au pâtissier le soin de les satisfaire, puis d'expliquer de quelle façon il s'y est pris. Alors, celui-ci espère que l'on approuve son gâteau.
Nous devons être en mesure de le faire à l'avenir. La Présidente peut avoir des exigences élevées en ce qui concerne son gâteau, mais elle doit les décrire. Voilà la différence entre le commandement et le contrôle. La Présidente ne dira pas: « Voici la recette, allez faire ce gâteau ». Elle décrira le type de gâteau qu'elle veut et laissera le pâtissier user de créativité pour le réaliser. Voilà le meilleur exemple que j'utiliserai pour illustrer la situation. J'attends avec impatience le compte rendu du hansard montrant que nous parlons de confection de gâteaux. Les gens se demanderont en quoi cela peut bien être important pour les Canadiens.
C'est important. Nous avons besoin d'un peu plus de liberté dans la manière dont nous réglementons. Nous avons vu récemment des cas d'approbations réglementaires, y compris dans ma propre région. Je tiens à souligner que je pense qu'il s'agit là de la voie à suivre dans les jours à venir.
Je peux dire une chose: je pense que le gouvernement libéral fait ce qu'il faut avec le projet de loi . Examinons un instant les projets d'envergure qui doivent être menés à bien dans notre pays. Le l'a souligné. Dans le secteur des minéraux critiques, une question extrêmement importante se pose. Comment trouver un moyen d'améliorer l'efficience du processus de délivrance de permis sans compromettre les valeurs de notre politique publique?
En tant que parlementaires, nous disposons d'une grande marge de manœuvre pour approfondir cette question. Qu'il s'agisse de notre avenir décarboné, de la manière dont nous réduisons les émissions et luttons contre les changements climatiques, ou de notre compétitivité économique, l'économie est forte en ce moment. Franchement, les statistiques liées à l'emploi au pays sont vraiment bonnes. Beaucoup d'indicateurs sont positifs, mais nous pourrions faire encore mieux.
Comment pourrions-nous, à partir de mesures qui ne coûtent rien, trouver des façons de mener à bien les initiatives qui comptent pour les Canadiens? Comment pouvons-nous atteindre les objectifs de politique publique que se fixent non seulement le gouvernement mais aussi tous les députés qui veulent ce qu'il y a de mieux pour le Canada? Comment pouvons-nous envisager un mécanisme formel?
Je tiens à féliciter le député auquel j'ai succédé dans ma circonscription, l'honorable Scott Brison. Il a été président du Conseil du Trésor. J'en profite pour saluer l'actuelle , qui, par son travail, contribue à l'avancement de ce dossier.
Par le passé, notamment lors de la 42e législature, le gouvernement a pu mettre en place des processus d'examen réglementaire efficaces. Comment peut-on capitaliser sur cette réussite? Comment peut-on créer un mécanisme officiel permettant au gouvernement de cerner les secteurs de croissance stratégiques et de travailler avec le milieu des affaires, le milieu syndical dont un de mes collègues a parlé plus tôt en répondant à une question, ainsi que les intervenants concernés afin de trouver des façons d'accélérer le processus? C'est important pour le milieu des affaires, pour notre compétitivité et pour la création de bons emplois, syndiqués ou non. Voilà la voie à suivre.
Je suis très fier des réalisations du gouvernement. D'ici la présentation de l'énoncé économique de l'automne, j'espère que le gouvernement continuera de capitaliser sur ces réussites en créant les mécanismes qui permettraient de faire exactement ce dont je viens de parler. Nous pourrions nous concentrer sur la compétitivité du Canada et sur les mesures à coût nul qui nous aideraient à obtenir les résultats visés par les politiques publiques. Tout le monde dans cette Chambre s'entend certainement pour dire que c'est un processus important qui fera une différence dans les jours à venir.
Je suis heureux d'avoir pu parler du projet de loi . Je suis prêt à répondre aux questions de mes collègues.
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Madame la Présidente, je suis toujours contente de prendre la parole à la Chambre au nom des habitants de Calgary Midnapore. Bien entendu, en tant que ministre du cabinet fantôme pour le Conseil du Trésor, je suis chargée de critiquer ce projet de loi et de superviser le débat pour les députés de l'opposition officielle ce soir, et c'est avec plaisir que je le fais.
Je suis certaine que les députés savent que le projet de loi est la deuxième loi de réglementation destinée à faire le ménage de diverses mesures législatives à la demande de services et de ministères. J'ajouterai que la première loi a été adoptée avant la pandémie. Celle-ci nous parvient un peu en retard à cause de la pandémie, mais le gouvernement prévoit tenir cet exercice chaque année.
Ce que je trouve très intéressant, c'est que le gouvernement prévoit consulter des parties prenantes externes dans le cadre de l'élaboration du troisième projet de loi. Bien entendu, l'opposition officielle est toujours d'accord pour consulter les Canadiens et faire preuve de transparence à leur égard. Nous croyons que les Canadiens doivent travailler pour eux-mêmes et qu'ils doivent prendre leurs propres décisions. J'encourage donc le gouvernement à consulter les parties prenantes au sujet d'un éventuel troisième projet de loi.
En ce qui concerne le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui, une chose me paraît évidente et cela se voit, à mon avis, dans toutes les lettres que j'ai reçues chez moi, toutes les conversations que j'ai eues avec mes collègues et tous les débats que nous avons tenus à la Chambre: les Canadiens ont jeté l'éponge et sont épuisés. On peut facilement comprendre pourquoi quand on regarde ce projet de loi.
Tout d'abord, comme les députés le savent, le coût de la vie a grimpé en flèche au Canada, à un moment où les Canadiens ont besoin de mesures qui réduisent le coût de la vie. Je n'ai pas besoin de rappeler aux députés que les loyers et les hypothèques ont doublé depuis 2015, c'est-à-dire depuis que le gouvernement est au pouvoir. De plus, l'inflation alimentaire a connu la croissance la plus rapide en 40 ans, soit une hausse de 10,8 %. Le prix du beurre a augmenté de 16,9 %; le prix des œufs de 10,9 %; le prix du pain, des petits pains et des brioches de 17,6 %; le prix de la laitue de 12,4 %; et le prix des pommes de 11,8 %.
En ce moment, les Canadiens ont vraiment besoin que le coût de la vie baisse. Cela signifie que nous avons besoin d’un gouvernement déterminé à équilibrer le budget, à réduire les déficits et à se débarrasser de notre dette nationale. Je ne vois vraiment pas comment ce projet de loi pourrait y contribuer.
Les députés savent sans doute que plus de 1 million de Canadiens ont recours aux banques alimentaires en ce moment. En fait, je pense qu’il serait plus juste de parler de 1,5 million. Je suis sûre que tout le monde a vu la triste publication de la banque alimentaire de Fort York sur les médias sociaux au sujet de sa file d’attente. Encore une fois, alors que nous avons besoin d’un gouvernement qui s’efforce de réduire le gaspillage au lieu de multiplier les formalités administratives et les mesures qui coûteront plus cher au gouvernement et aux Canadiens, nous constatons que le gouvernement ne s’en soucie tout simplement pas.
Sur ce, je reviens sur certains des chiffres avancés par le gouvernement.
En tant que ministre du cabinet fantôme pour le Conseil du Trésor, je peux dire aux députés que le coût de la fonction publique a augmenté de plus de 50 % — 53 %, pour être exacte, ce qui est insensé. Croyez-le ou non, cela signifie que nous avons dépensé 21 milliards de dollars de plus pour les services de notre fonction publique. Nous sommes confrontés à une crise du coût de la vie et, pourtant, nous constatons une hausse incroyable des dépenses et du coût de la fonction publique.
Tout le monde est au courant, étant donné les échanges qui ont eu lieu à la Chambre, qu'en plus des 21 milliards de dollars dépensés pour les fonctionnaires, 22 milliards de dollars ont été dépensés pour des consultants externes. Bien entendu, l'un d'entre eux était McKinsey, une société qui a fait l'objet d'une étude approfondie par le comité des opérations gouvernementales, dont je fais partie. J'espère que le comité des transports aura enfin l'occasion de discuter de cette question après que ses membres aient discuté de la motion qu'ils ont adoptée pour l'examiner.
Les différents types de gaspillage qui sont évidents dans le projet de loi sont proposés à un moment où nous devons penser à économiser de l'argent pour les Canadiens et à éviter de dépenser de manière incroyable. La dette fédérale, comme les députés le savent certainement, a atteint 1,22 billion de dollars, ce qui représente une dette de 81 000 $ par ménage. C'est sur ce genre de choses que nous devons nous concentrer. Le déficit pour l'exercice financier en cours devrait s'élever à 43 milliards de dollars, et c'est une chose à laquelle il faut vraiment réfléchir. De même, le déficit prévu pour l'année prochaine est de 40,1 milliards de dollars. C'est quelque chose.
Si l'on considère ces chiffres incroyables, le ratio dette-PIB devrait passer de 42,4 % pour l'exercice en cours à 43,5 % au prochain exercice. La a indiqué avant le budget qu'elle envisagerait des restrictions budgétaires, mais nous ne constatons rien de tel. Résultat: nous nous retrouvons avec un projet de loi comme le projet de loi , avec plus de...
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Madame la Présidente, je remercie mes collègues de s'assurer que les interventions demeurent pertinentes au débat.
Assurément, les sommes d'argent que le gouvernement dépense ont une incidence cruciale sur tous les projets de loi. Je vous remercie donc, madame la Présidente, de superviser la discussion, alors que je poursuis mon intervention.
Comme je le disais, la avait indiqué qu'elle imposerait des restrictions budgétaires. Je ne crois pas qu'elle l'ait fait. Je vais remonter un peu plus loin, à l'époque où le projet de loi était débattu pour la première fois, soit au printemps dernier avant l'ajournement d'été. C'est à ce moment, et même jusqu'à l'automne, que la ministre des Finances a affirmé qu'elle allait mettre en œuvre une idée que notre s'est engagé à adopter: le système de plafonnement des dépenses. La ministre avait dit qu'elle imposerait des restrictions budgétaires, mais je ne crois pas qu'elle l'ait fait. L'année dernière, à la fin de la session du printemps, nous discutions de l'adoption du projet de loi S‑6, ainsi que de la mise en place d'un système de plafonnement des dépenses, mais aucune de ces deux choses ne s'est produite.
En ce qui concerne notre économie, j'ai dit que les Canadiens se sentaient frustrés, abattus et épuisés. Je suis sûre que les députés ont vu l'article qui a paru aujourd'hui dans le Globe and Mail et qui indique que la période actuelle de l'histoire du Canada est la pire pour les nouvelles petites entreprises en démarrage. Cela me touche profondément. Je sais que les députés m'ont déjà entendu parler du fait que je viens d'une famille de petits entrepreneurs dans Calgary Midnapore. Dans ma jeunesse, j'avais toujours à l'esprit les petites entreprises. Cela incluait la réglementation, et je pense que les petites entreprises auront de la difficulté avec la modification de la réglementation prévue dans le projet de loi . Si nous examinons les différents ministères, nous pouvons voir comment cela peut se produire. Voilà quelques points concernant le projet de loi S‑6.
Je tiens également à souligner que, compte tenu de la façon dont le gouvernement légifère et fonctionne en général, le libellé du projet de loi est constamment rempli de jargon, de mots et de phrases que les Canadiens ont du mal à interpréter. J'ai commencé mon discours en disant que les lois devraient être dans l'intérêt des Canadiens. C'est pour le Canadien ordinaire que nous devrions légiférer. Lorsque nous utilisons des phrases trop complexes pour être comprises par les Canadiens, cela ne les aide pas. Cela ne leur donne pas les moyens d'agir. C'est ce que nous devons faire.
Cela dit, je tiens à prendre un moment pour parler de la loi sur le langage clair que nous mettrons en œuvre quand nous serons au pouvoir, toujours dans le but de faire en sorte que le gouvernement travaille pour les Canadiens au lieu que ce soient les Canadiens qui travaillent pour le gouvernement, comme c'est le cas actuellement. À mon avis, il s'agissait d'un point très important à soulever.
En tant que ministre du cabinet fantôme pour le Conseil du Trésor, j'observe également ce phénomène dans les comptes publics. Il faut revoir en profondeur les comptes publics et la façon dont ils sont présentés. Je ne crois pas que les Canadiens les comprennent dans leur format actuel. Je raconte toujours l'histoire suivante: quand j'étais jeune, chez moi, le concept de budget signifiait que notre ménage gagnait tel montant d'argent, qu'il dépensait tel montant d'argent et qu'il épargnait tel montant d'argent. Selon moi, les comptes publics ne reflètent pas un concept aussi simple que celui-ci, un concept que de nombreux ménages canadiens et Canadiens ordinaires doivent suivre. Encore une fois, il est question du jargon, de l'absence de langage clair et de la complexité dans les règlements et les lois du gouvernement, ce qui est pertinent pour le projet de loi .
Nous parlons aussi du projet de loi comme étant associé à un autre concept très prisé par l'opposition officielle et son , c'est-à-dire l'élimination des empêcheurs de tourner en rond. En gros, il s'agit de simplifier la vie des Canadiens, que ce soit dans leur quotidien, lorsqu'ils mènent des affaires ou lorsqu'ils cherchent à obtenir la qualité de vie qu'ils méritent. Ce n'est pas ce que fait le gouvernement, comme le démontraient certains des indicateurs dont j'ai parlé tantôt.
En tant qu'opposition officielle, nous avons présenté des moyens constructifs d'éliminer les empêcheurs de tourner en rond.
À titre d'exemple, à l'occasion de la journée de l'opposition, hier, nous avons présenté une motion qui parlait d'éliminer les empêcheurs de tourner en rond à l'échelon municipal. J'ai eu l'occasion d'en voir par moi-même au conseil municipal de Calgary, où j'habite. Suite à mes travaux de sensibilisation à l'échelon municipal, je peux affirmer que tous les ordres de gouvernement doivent collaborer dans un objectif commun en vue d'offrir aux Canadiens la meilleure qualité de vie possible, y compris sur le plan du logement.
À la lumière des cibles ambitieuses du gouvernement actuel en matière d'immigration, nous devons nous pencher sérieusement sur la façon dont nous parviendrons à loger tous ces nouveaux arrivants. Encore une fois, je parle en tant qu'Albertaine. L'Alberta connaît une croissance fulgurante, et nous sommes très heureux de constater qu'un si grand nombre de Néo-Canadiens et de Canadiens provenant d'ailleurs choisissent de s'installer en Alberta. Cela dit, nous devons songer sérieusement à ce que nous ferons pour soutenir nos citoyens.
Dans son discours sur la motion de l'opposition hier, mon chef a parlé de la façon dont nous allons encourager les municipalités qui décident de construire plus de maisons pour les Canadiens et dont nous ne récompenserons pas celles qui ne le font pas. C'est un excellent exemple d'approche à adopter à l'égard des empêcheurs de tourner en rond. Le projet de loi n'est qu'un indicateur du grand nombre d'empêcheurs de tourner en rond au sein du gouvernement lorsque nous devons apporter des modifications mineures à des lois qui semblent s'appliquer à une autre époque, y compris pour des choses aussi simples que la suppression des autocollants sur les distributeurs automatiques de liquides. Je suis stupéfaite de voir que ce genre de choses est révélé aujourd'hui.
Autre exemple du désir de l'opposition officielle de se débarrasser des empêcheurs de tourner en rond: notre idée unique de ramener les médecins et les infirmières à la maison et d'autoriser un programme du Sceau bleu de la même manière que nous avons le programme du Sceau rouge pour les métiers spécialisés. C'est merveilleux. C'est fantastique de voir que de plus en plus de jeunes gens choisissent les métiers spécialisés. Je suis particulièrement enthousiaste à l'idée qu'un plus grand nombre de jeunes femmes fassent ce choix. Je suis heureuse de voir que certaines lois, même s'il s'agit de lois provinciales, permettent aux jeunes femmes de se sentir à l'aise dans les métiers. Qu'il s'agisse de leur fournir des toilettes sûres et propres, des équipements adaptés à leur taille et à leur stature et ainsi de suite, c'est très bien.
Notre chef et l'opposition officielle ont constaté que les organismes de réglementation créent d'innombrables obstacles et tracasseries administratives, dont il est souvent question dans le projet de loi et qui aggravent la pénurie de médecins et de personnel infirmier. J'aimerais citer cette phrase de mon chef: « Avec le Sceau bleu, peu importe l’origine d’une personne, ce qui compte, c’est ce qu’elle peut faire. » C'est merveilleux. Si ces médecins et ce personnel infirmier satisfont à notre norme « Sceau bleu », ils pourront travailler dans notre système de soins de santé. Une fois de plus, voilà comment le Parti conservateur, l'opposition officielle, cherche de véritables gains d'efficacité.
Le projet de loi s'attaque à ces petits détails. Nous pourrions vraiment consacrer notre énergie à résoudre des problèmes bien plus gros et à trouver des gains d'efficacité pour ces problèmes. À l'inverse, dans bien des cas, le projet de loi prévoit alourdir encore plus les lois avec davantage de réglementation.
J'ajouterais que légiférer par réglementation n'a pas toujours donné les meilleurs résultats pour les Canadiens. Dans le cadre de nos discussions sur le projet de loi au sein du comité des opérations gouvernementales, en ce moment, il est par exemple question du rôle du commissaire à l'intégrité de la fonction publique. La marge de manœuvre à accorder au commissaire à l'intégrité de la fonction publique sur le plan réglementaire occupe une bonne partie des débats sur le projet de loi C‑290.
Ce sont des éléments importants qui concernent les travailleurs et qui seront lourds de conséquences, car ils détermineront si un fonctionnaire décide de déposer un grief et s'il se sent à l'aise de le faire. C'est un enjeu qui est très important.
Un autre cas où la réglementation ne suffisait pas, selon l'opposition officielle actuelle: celui du décret en conseil concernant les armes à feu. Bon sang, c'était avant la pandémie, donc il y a déjà trois ou quatre ans. Cette fois-là, il aurait fort probablement fallu une loi. Bien sûr, nous étudions présentement le projet de loi C‑21, auquel les conservateurs s'opposent. Peu importe ce que fera le loup, du moment qu'il est dans la bergerie, nous allons nous opposer au projet de loi C‑21. C'est un cas où on a opté pour la voie réglementaire, sans doute à tort. Il aurait peut-être fallu s'en tenir à la voie législative. C'est incontestablement un autre cas du genre.
Je pense à tous ces différents cas. Il y a d'autres choses dont mes collègues vont parler ce soir parce qu'elles les inquiètent beaucoup, comme les interprétations relatives aux espèces en voie de disparition. Une fois de plus, ce sont des sujets riches en jargon, mais les députés vont faire part de leurs observations et expliquer dans un règlement la façon d'interpréter la loi.
Il est important de garder cela à l'esprit, car, comme je l'ai indiqué, les lois doivent être élaborées par les gens, pour les gens. C'est une chose à laquelle l'opposition officielle, le Parti conservateur, tient. Je me demande comment nous allons aborder des questions complexes qui nous attendent, comme l'intelligence artificielle, si nous parlons de distributeurs automatiques de boissons.
Le projet de loi ramène la complexité, le jargon et les empêcheurs de tourner en rond de cette mesure législative. De ce côté‑ci de la Chambre, nous voulons une mesure législative qui fonctionne pour chaque Canadien, dans chaque foyer, chez moi, partout, ramenons le gros bon sens chez nous et réévaluons le projet de loi S‑6.
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Madame la Présidente, au cours des derniers jours, ma région a connu d'importantes précipitations. On s'est retrouvé avec plein de rivières qui ont débordé, d'importantes inondations, des bris et toutes sortes de troubles. De nombreuses maisons ont été inondées. Des gens de ma circonscription ont beaucoup perdu. Plusieurs routes ont été coupées et ne sont toujours pas praticables. Plusieurs communautés se retrouvent isolées. C'est d'une tristesse pas possible. J'en suis profondément bouleversé. J'ai une pensée particulière pour les gens de Saint-Côme, mais aussi pour ceux de Sainte-Émélie-de-l'Énergie, Chertsey, Saint-Alphonse-Rodriguez, Entrelacs, Rawdon, Saint-Michel-des-Saints et Saint-Zénon, sans oublier la communauté atikamekw de Manawan. Je pense également aux gens de Saint-Donat, Notre-Dame-de-la-Merci et Sainte-Béatrix.
Souhaitons que les pluies cessent au plus vite et qu'on puisse poursuivre les réparations. Je tiens à saluer toute l'implication des élus municipaux, de leurs équipes sur le terrain et des nombreux bénévoles qui font un travail incroyable dans les circonstances. Je remercie aussi Québec de son implication. Enfin, je me permets de saluer l'engagement personnel du ministre de la Protection civile avec qui j'ai eu la chance d'échanger. Il offre aussi sa pleine collaboration et se trouve fort peiné de la situation.
Évidemment, nous sommes aussi solidaires de ce que vivent les gens des autres municipalités de Lanaudière, mais aussi des Laurentides et de l'Outaouais, sans oublier ceux de la région de Charlevoix et de Baie-Saint-Paul en particulier. Nos pensées les accompagnent. Nous sommes terriblement attristés de l'accident tragique des deux pompiers dans leur mission de sauvetage.
Comme on le voit, les bouleversements climatiques génèrent davantage d'événements météorologiques extrêmes. Nous devons dès maintenant commencer à nous adapter à cette nouvelle réalité. Comme on le voit, la mise à niveau des infrastructures est aujourd'hui urgente. Ottawa doit y participer. J'invite aussi ce gouvernement à écouter les besoins des municipalités pour mettre aux normes tous les petits barrages.
Revenons maintenant au projet de loi S-6.
Comme on le sait, il s'agit d'un projet de loi de modernisation annuelle des règlements. Il comprend des modifications mineures visant à alléger le fardeau administratif des entreprises, faciliter les interactions numériques avec le gouvernement, simplifier les processus réglementaires, accorder des exemptions de certaines exigences réglementaires pour la mise à l'essai de nouveaux produits et faciliter le commerce transfrontalier. Il modifie 29 lois avec 46 amendements et touche 12 ministères et organismes gouvernementaux. J'ai bien dit des modifications mineures.
Le projet de loi S‑6 contribue à assurer un environnement réglementaire qui évolue avec les technologies et qui tient compte des réalités des entreprises. C'est très bien, même si cela a un peu tardé. On sait que le gouvernement avait annoncé son intention de présenter ce projet de loi en 2018, il y a cinq ans. On sait qu'il y a eu la pandémie, mais on sait aussi que ce gouvernement n'agit pas très vite.
Bref, on étudie un projet de loi de modernisation des règlements. Il s'agit de modifications mineures qui nous semblent pour la plupart pertinentes.
Par contre, tant qu'à faire des modifications aux règlements, j'aurais aimé qu'on aille beaucoup plus loin. Par exemple, on aurait pu s'attaquer aux règlements cachés dans la Loi sur l'impôt qui légalise l'utilisation des paradis fiscaux pour ne pas payer son dû. Nous les connaissons depuis plusieurs années. Il est grand temps de les retirer. Je fais ici référence à ceux qui se retrouvent à l'article 5907 du Règlement de l'impôt sur le revenu et qui permettent aux banques, aux géants du Web et aux multinationales de déclarer artificiellement leurs bénéfices réalisés ici dans un paradis fiscal pour échapper à l'impôt. Il est plus que temps de rendre illégal ce qui est immoral. On a ici une occasion de le faire en retirant des règlements qui contreviennent à l'esprit même de la loi.
L'utilisation des paradis fiscaux est un fléau qui mine nos services publics. À l'échelle de la planète, on estime à 12 000 milliards de dollars les avoirs qui y seraient cachés. Cette situation n'est possible que par l'hypocrisie des États occidentaux, à commencer par l'Angleterre et les États‑Unis. Au Canada, les exemples de Paul Martin et de Bill Morneau parlent d'eux-mêmes. Alors qu'Ottawa légalisait l'utilisation de la Barbade comme paradis fiscal, le ministre des Finances Paul Martin y enregistrait son entreprise pour échapper à l'impôt. L'entreprise familiale Morneau Shepell proposait publiquement ses services aux fonds de retraite et aux compagnies d'assurance pour l'utilisation de paradis fiscaux, alors même qu'il occupait la fonction de ministre des Finances du gouvernement actuel.
Selon le spécialiste Renaud Van Ruymbeke, malgré les efforts de l'OCDE et du G20, jamais les paradis fiscaux n'ont été autant utilisés.
Un univers de sociétés-écrans, de trusts, de prête-noms et d’hommes de paille, de conseillers financiers et juridiques spécialisés (appelés aussi ‘‘fiduciaires’’) protège les auteurs de gigantesques fraudes, certes fiscales, mais souvent aussi délictuelles et criminelles. On y trouve pêle-mêle des trafiquants de drogue, des dirigeants de sociétés multinationales soucieux d’éluder l’impôt, des oligarques bien sûr, des mafieux, des dictateurs avides et corrompus…
Rappelons que M. Van Ruymbeke a été juge d’instruction au pôle financier du tribunal de Paris. Dans un récent ouvrage, il explique comment les paradis fiscaux sont utilisés pour dissimuler des avoirs et échapper à l’impôt.
À partir de ses expériences d’enquêtes, il décrit les techniques complexes mises en place par les banques, cabinets et bureaux spécialisés et caractérise les principales places extraterritoriales comme le Delaware, la Cité de Londres, les îles Britanniques, le Luxembourg, la Suisse, Chypre, Hong Kong, Singapour, Dubaï, et j’en passe.
Selon le spécialiste, les ententes internationales ne donnent à peu près aucun résultat. Je cite son explication: « Ces réformes ont un écueil: elles supposent que les banquiers, les fiduciaires et les cabinets de conseil relevant des paradis fiscaux coopèrent, sous peine de sanctions. Or, ils vivent de cet argent caché. Pourquoi dénonceraient-ils leur clientèle, ce qui aurait pour effet de la faire fuir vers d’autres cieux? »
En fait, il explique que ces gestionnaires s’adaptent continuellement aux nouvelles règles pour continuer à protéger l’identité et les avoirs de leurs clients, d’où la difficulté à changer la donne.
Heureusement, les fuites provenant des lanceurs d’alerte sont nombreuses. Elles nous informent de l’ampleur de l’utilisation des paradis fiscaux et nous mobilisent collectivement pour agir. Je vais citer encore M. Van Ruymbeke: « Les Papers sont ainsi devenus des scandales planétaires à répétition. Aucune place financière n’est à l’abri de ces révélations en série. Je trouve cela rassurant. Les cuirasses les plus épaisses ont des failles. Dubaï, qui n’a jamais répondu à mes demandes, est, comme l’ensemble des places financières, à la merci des fuites informatiques, des lanceurs d’alerte des Papers. »
Les noms des bénéficiaires sont révélés, des impôts éludés peuvent être recouvrés, mais le juge nous rappelle qu’il s’agit là de l’exception. Pour véritablement abolir ces privilèges, il faut mettre fin au laxisme actuel. Cela prend de la volonté politique. Pour ce faire, il faut que chaque État mette en place un registre centralisé de l’ensemble des comptes sur son territoire et la liste des véritables bénéficiaires.
Toujours selon M. Van Ruymbeke, « [i]l est également nécessaire de créer dans chaque pays un registre de toutes les sociétés et le rendre accessible à tous. Il faut éradiquer les fausses fondations du Liechtenstein et autres coquilles vides. » Il poursuit en disant que « [c]haque pays doit s’assurer que les banques vérifient de façon effective et non pas uniquement sur un plan formel la fortune de leurs clients et en particulier des prête-noms dont les ressources personnelles ne peuvent justifier les dizaines de millions d’euros qui tournent sur leur compte. »
Les banques doivent être tenues de dénoncer toute opération suspecte sous peine de véritables sanctions. Il faut arrêter d’être laxiste relativement aux fiduciaires et aux conseils juridiques qui organisent la fraude. Les banques qui participent à l’évasion fiscale doivent être sévèrement sanctionnées.
Concernant les sociétés fictives, elles doivent être tout simplement interdites. Si le seul but d’une entreprise est de dissimuler l’identité de son détenteur, cela doit être illégal. C’est le cas pour les coquilles vides des Bahamas, des îles Vierges Britanniques, des îles Caïman, du Panama ou encore du Delaware. Leur seul but est d’être utilisés dans des montages extraterritoriaux. Cela doit aussi s’appliquer aux fondations du Liechtenstein, aux trusts anglo-saxons et ainsi de suite.
Dans tous les pays, l’existence des paradis fiscaux, qui permet aux multinationales, banques et fortunes personnelles d’échapper à l’impôt, constitue l’éléphant dans la pièce. Comment peut-on légitimer le fait d'imposer des politiques d’austérité, de faire des coupes dans les services publics ou de repousser l’âge de la retraite alors même qu’on permet aux fortunes d’échapper au fisc? Il est grand temps de s’y attaquer, notamment en s’attaquant aux règlements qui se retrouvent à l’article 5907 du Règlement de l’impôt sur le revenu.
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Madame la Présidente, je me lève aujourd'hui pour prendre la parole au sujet d'un projet de loi qui répond à des demandes exprimées tellement de fois par les petites et les moyennes entreprises. Il contient des dispositions pour les grandes entreprises également qui devront être examinées plus attentivement.
J'aimerais d'abord remercier mon collègue de Joliette, qui, à l'image de la lutte contre les intérêts de Toronto, a agi comme Matthew Tkachuk, à la fois robuste et agile. C'est ce qui manque parfois à l'économie canadienne et à ces lois: permettre la robustesse et l'agilité.
À l’instar de mes collègues, je n'aurai pas le loisir de captiver la Chambre des Communes en parlant de chacune des modifications, car je n'aurais pas assez de temps pour le faire. C'est pourquoi je considère qu'une étude plus détaillée de ce projet de loi dans les divers comités serait amplement justifiée. Je prendrai quand même un moment pour parler de certaines d'entre elles.
Le projet de loi présente plusieurs dispositions intéressantes et, certes, il améliorera la facilité de faire des affaires au Canada en éliminant les exigences réglementaires dépassées et en autorisant l'utilisation de moyens modernes de communication. Qu'on le croie ou non, il y a encore des organisations gouvernementales qui utilisent encore le papier et les télécopieurs. Pire, elles nous obligent à utiliser le papier et le télécopieur — nous en avons même un dans chacun de nos bureaux, je nous le rappelle. L'Agence canadienne d'inspection des aliments est l'une d'elles. Il y a, dans ce projet de loi, des dispositions pour tous les goûts.
Le projet de loi propose environ 46 changements à 29 lois qui sont administrées par les organisations suivantes: l'Agence canadienne d'inspection des aliments; Innovation, Sciences et Développement économique Canada; Ressources naturelles Canada; Environnement et Changement climatique Canada; Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Il serait peut-être intéressant d'inclure Air Canada pour s'assurer d'avoir des services de qualité en région. Cela étant dit, il s'agit d'un autre dossier.
Sur un ton plus sérieux, avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais partager un moment qui touche notre communauté: un deuil pour la communauté ukrainienne de l'Abitibi—Téminscamingue. Je m'en voudrais de ne pas souligner la contribution de M. Jim Slobodian. Descendant ukrainien, Jim Slobodian a fait énormément pour la communauté ukrainienne en étant au cœur de la préservation du passage de celle-ci en Abitibi—Técamiscamingue, que ce soit en véhiculant l'histoire de l'église catholique ukrainienne de Rouyn‑Noranda ou par la mise sur pied du Centre d'interprétation du Camp Spirit Lake, pour rappeler ce camp de détention créé en 1914 et fermé en 1917 près d'Amos.
Jim Slobodian était également un bénévole important. Il a été impliqué dans le sport amateur et a négocié, avec Jean‑Paul Charlebois, la venue du célèbre boxeur Muhammad Ali à Rouyn‑Noranda en 1983, une histoire marquante de la région qui a été documentée dans le film Voir Ali, de Martin Guérin. Mon père, Guy Lemire, et mon oncle, Jean‑Pierre Lemire, y ont participé. J'invite les gens à le regarder.
Bref, Jim Slobodian a contribué à construire Rouyn‑Noranda comme de nombreux autres immigrants provenant de l'Europe de l'Est. À son tour, il a contribué à l'accueil des ressortissants ukrainiens qui ont emménagé sur notre territoire. Son travail de préservation de l'histoire ukrainienne de Rouyn‑Noranda a permis de faciliter la transition pour les ressortissants ukrainiens que notre région a accueillis récemment sur son territoire. Je salue Jim et le remercie pour tout.
Revenons maintenant au projet de loi . C'est précisément ce type de mesure et de procédure réglementaire désuète et, bien honnêtement, lente qui mine la compétitivité des entreprises canadiennes et notre confiance dans le système, mais qui complique aussi la tâche des entreprises étrangères qui veulent investir ici. Nous en parlions justement aujourd'hui au Comité permanent de l'industrie et de la technologie.
Il est indéniable que le monde des affaires est en constante évolution. Les technologies émergentes, la nouvelle réglementation et les préférences changeantes des consommateurs font partie des nombreux facteurs qui contribuent à la transformation rapide de l'environnement des affaires. Pour les entreprises, il est essentiel de suivre le rythme de ces changements pour rester pertinentes et compétitives.
Il y a plein d'arguments en faveur de ce type d'exercice annuel et cette initiative gouvernementale est intéressante, pourvu qu'il tienne compte de plein de rapports qui ont traité de l'importance de la réglementation ou qui ont dressé des indicateurs qui sont affectés par ce manque d'efficacité et d'agilité de notre économie. On en demande peut-être un peu trop aux entrepreneurs. Évidemment, la bureaucratie est devenue tellement lourde du côté fédéral. Cet examen de conscience est essentiel.
Je pense au rapport publié par Deloitte en 2019 sur l’état de la réglementation, intitulé « La réglementation en tant qu’avantage concurrentiel », qui souligne que le contexte réglementaire du Canada est une grande faiblesse.
Je pense aussi à l'étude du Comité permanent de l'Industrie et de la technologie sur le même sujet et au rapport que nous avons intitulé « Les petites et moyennes entreprises au Canada: Tracer la voie pour assurer un avenir compétitif ». Dans ce rapport, on a notamment parlé de la pénurie de main-d'œuvre et de toute la paperasse réglementaire qui est exigée pour pouvoir accueillir des travailleurs étrangers, en particulier dans un contexte agricole ou rural.
Le Canada n'a pas de très bons résultats en ce qui concerne la réglementation des activités commerciales et les coûts engendrés pour se conformer à toutes les exigences gouvernementales sont élevés, ce qui nuit à la compétitivité.
Trois thèmes semblent avoir inspiré le projet de loi : la facilité de faire des affaires, la souplesse et l'agilité réglementaires, ainsi que l'intégrité du système de réglementation.
Au sujet de la facilité de faire des affaires, particulièrement les modifications nos 1 et 2, le projet de loi propose des modifications à la Loi sur la faillite et l'insolvabilité pour permettre aux entreprises de restructurer plus facilement leur dette et de continuer à fonctionner pendant les périodes de restructuration. Le projet de loi permettrait également aux entreprises de conclure des accords avec les créanciers sans avoir à obtenir l'approbation du tribunal.
À l'heure actuelle, il n'y a aucun mécanisme permettant le retrait d'une demande de médiation, même si les deux parties concluent une entente. Cela signifie qu'elles doivent procéder à une médiation qui s'avère souvent inutile. Cela entraîne des hausses des coûts et retarde la conclusion du processus de faillite. En plus, avec l'essor des médias numériques et sociaux, les journaux locaux ne sont pas toujours le meilleur moyen de tenir les créanciers et les autres parties intéressées au courant de cette faillite, bien que c'est une façon de les financer. Le financement de nos médias locaux et régionaux n'est pas banal. La modification permettrait au surintendant des faillites de formuler des instructions sur la façon dont cet avis devrait être publié.
Il y a la modification no 4 sur les marques de commerce autorisant la divulgation de certaines informations au public. Le projet de loi S‑6 propose d'autoriser l'Office de la propriété intellectuelle du Canada à divulguer certaines informations relatives aux demandes d'enregistrement des marques de commerce, y compris les noms et les adresses des titulaires des marques de commerce et les dates de dépôt et d'enregistrement des marques de commerce.
Actuellement, la Loi sur les marques de commerce interdit la divulgation de ces informations sauf dans certaines circonstances limitées, telles que les procédures judiciaires et les enquêtes criminelles. L'objectif de cette modification proposée est d'améliorer la transparence, un mot clé dans ce débat, du système des marques de commerce et de faciliter l'accès à l'information sur les titulaires de marques de commerce. Cela pourrait être utile pour les entreprises, les consommateurs et les professionnels de la propriété intellectuelle. C'est un enjeu essentiel.
Je salue Jim Balsillie qu'on a d'ailleurs entendu cette semaine au Comité permanent de l'industrie et de la technologie. Je pense que chacun a un devoir de réflexion sur la façon dont on encadre notre propriété intellectuelle. C'est un grand pan de notre économie qu'on garde fragile.
Cette disposition prend effet à la date de la sanction du projet de loi S‑6.
Au sujet de la modification no 8, lors de l'étude en comité du projet de loi S‑6, on devra questionner des fonctionnaires pour s'assurer que cela n'exempte pas les corporations à publier leurs états financiers, notamment pour les organismes à but non lucratif qui bénéficient de dispositions fiscales plus avantageuses. Il faut être prudent et ne pas ouvrir une brèche que nous essayons de colmater sur la gouvernance et la transparence.
Notamment, au Comité permanent du Patrimoine canadien, nous étudions les dossiers des organismes sportifs nationaux. En ce moment, ils ne sont pas conformes. Par exemple, Hockey Canada ne l'était pas il n'y a pas si longtemps. La Ligue canadienne de hockey ne l'est pas et Canada Soccer vient de déposer l'information manquante. C'est parce qu'on a fait un travail en comité que là on amène la transparence dans ces organismes de bienfaisance. Il y a peut-être d'autres modifications réglementaires à amener de ce côté.
En matière de souplesse et d'agilité réglementaires, nous avons relevé que les articles 15 et 17, soit les modifications à la Loi sur les opérations pétrolières au Canada et à la Loi fédérale sur les hydrocarbures, pourraient potentiellement poser problème. En effet, le projet de loi propose de retirer l'obligation de publier dans la Gazette du Canada les modifications aux règlements afférents à ces lois. Le gouvernement affirme que c'est pour alléger le processus réglementaire, mais nous craignons que cela permette de modifier les règlements en faveur des pétrolières sans que la population soit avertie. Bref, il est impératif de questionner le gouvernement sur ces modifications. Quand on regarde le passé, c'est souvent garant de l'avenir. Le pétrole vert, je n'y crois pas.
Les modifications relatives à l'immigration ne devraient pas poser problème si elles visent le partage de l'information au sein du ministère ou à d'autres ministères, qu'ils soient au provincial ou au fédéral, dans le but de faire appliquer des lois provinciales ou fédérales.
Au sujet de l'intégrité du système de réglementation, il y a là toute une panoplie de modifications qui touchent des modifications en agriculture; cela relève des responsabilités de mon collègue et expert dans le domaine, le député de . Il est le porte-parole de notre formation en matière d'agriculture, d'agroalimentaire et de gestion de l'offre.
Sur cette liste, j'aimerais bien voir un amendement qui répondrait à une demande répétée des chambres de commerce de chacune des circonscriptions au Canada.
La Fédération des Chambres de commerce du Québec m'a communiqué sa recommandation, qui est libellée comme suit:
Que le gouvernement du Canada:
Travaille avec les entités gouvernées concernées et les associations connexes pour modifier et moderniser la Loi sur les chambres de commerce afin de refléter les modèles et les besoins actuels et futurs de fonctionnement et de gouvernance. Les domaines spécifiques pourraient inclure les modifications suivantes:
1. Modifier la partie 1, article 3.1, afin de remplacer les références spécifiques par un langage commercial plus actuel en ce qui concerne les personnes admissibles à former une chambre de commerce;
2. Modifier la partie 1, article 11, afin de permettre qu'au moins deux autres membres siègent au conseil de la corporation, en plus du président, du vice-président et du secrétaire;
3. Modifier la partie 1, article 12.2 afin de prévoir un mandat d'une durée maximale de deux ans pour les membres du conseil de la société;
4. Modifier l'article 17.1 pour permettre la tenue d'au moins une assemblée générale par année;
5. Introduire un nouveau libellé dans la Loi pour permettre une certaine souplesse dans le type de rapports financiers...
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui à propos du projet de loi . Je remercie l'intervenant précédent d'avoir fait ressortir nombre des points qui sont abordés dans ce projet de loi. J'avancerais que c'était l'un des meilleurs discours de la journée.
Je souhaite également parler de ce que fait le projet de loi. Évidemment, comme nous venons de le dire, dans la lettre de mandat du ministre de 2015, on envisageait déjà de se pencher sur la viabilité économique de nos processus réglementaires afin d'accroître l'innovation et la compétitivité. Cette version du projet de loi élimine les obstacles existants dans des processus réglementaires impératifs, où, dans le cadre du travail essentiel effectué dans les ministères, des dispositions obsolètes peuvent entraîner de graves erreurs et avoir des répercussions importantes.
C'est l'un des plus grands tests de notre époque. Entre le dépôt de la mouture précédente de ce projet de loi et de cette version, il s'est produit un événement majeur. La COVID‑19 a eu sur notre pays des répercussions que nous n'aurions pas pu prévoir. Nous avons adopté le virtuel essentiellement du jour au lendemain. En très peu de temps, nous sommes passés du train-train quotidien à un isolement quasi complet à la maison, où nous dépendions du numérique. Les fonctionnaires fédéraux ont aussi subi les conséquences des exigences réglementaires; ils ont eu le fardeau de s'assurer que nous puissions traiter de ces problèmes en passant par des entreprises et des régulateurs durant la pandémie. Ainsi, c'est un projet de loi qui tombe à point, puisque nous pouvons enfin faire bouger des choses qui traînent depuis longtemps. Si le gouvernement avait mieux fait son travail, certains de ces règlements auraient déjà été pris avant la COVID‑19, une maladie terrible, qui perdure à l'échelle du globe.
Je tiens à parler de la vaste portée du projet de loi à l'étude. Il apportera 46 changements qui modifieront 29 lois et il s'appliquera à 12 ministères et agences. Pensons un peu à l'ampleur et à la portée de ces changements. Nous avons toutefois pu voir, notamment pendant les audiences du comité sénatorial, que les modifications proposées présentent peu de risques et visent essentiellement à moderniser certains processus qui doivent être modernisés, comme l'obligation de procéder à des affichages physiques plutôt qu'à des affichages en ligne. Bref, nous pouvons constater que, par leur nature même, ces modifications amélioreront la cohérence et la pertinence des opérations gouvernementales en ce qui concerne les processus et les règlements.
Pour ce qui est des règlements que le comité examinera, il est important de voir à la participation d'autres personnes, par exemple des représentants du milieu de l'agriculture, l'un des ministères les plus touchés par le projet de loi, pour se prononcer directement sur les enjeux, particulièrement sur les modifications qui concernent l'agriculture. Je sais que le député de fait du bon travail auprès de nombreux représentants du secteur agricole canadien et qu'il mène des consultations en ce moment même.
Les néo-démocrates appuieront le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture pour qu'il soit renvoyé au comité. J'invite tous nos collègues qui participeront à l'étude en comité à travailler avec diligence et à bien examiner la vaste portée du projet de loi. Si des amendements sont nécessaires, j'espère que le gouvernement sera prêt à les envisager sérieusement et à les adopter.
L'une de mes plus grandes préoccupations en lien avec ce projet de loi, et d'autres députés l'ont déjà soulevée, concerne les vastes consultations. Prenons certains des documents de consultation qui ont été présentés par le gouvernement et passés en revue pendant les audiences du Sénat, par exemple. C'est évident que le gouvernement a consulté des entrepreneurs, des représentants de l'industrie et d'autres parties prenantes. Par contre, une partie prenante cruciale brillait par son absence: les syndicats. Nous savons que l'exécution d'un travail de qualité constitue l'une des principales compétences du Canada. Nous savons que le meilleur potentiel de notre pays réside dans les ressources humaines et les travailleurs qualifiés. Alors puisqu'il est question de certains des plus grands changements que vivront ces personnes dans leur secteur, pourquoi ne pas avoir invité les syndicats? Même si les changements sont légers dans un secteur ou qu'ils y ont un impact minime, ce sont les gens ordinaires qui devront appliquer les règlements, alors pourquoi ne pas simplifier les choses pour tous ceux qui devront appliquer ces règlements pour faire leur travail, y compris les syndicats? Je crois que, s'ils travaillent ensemble, les syndicats et le patronat peuvent accomplir de grandes choses au pays. Au comité, nous veillerons à inviter de nombreux représentants du monde syndical afin qu'ils parlent directement des répercussions que cette mesure législative aura sur les travailleurs.
Je veux parler des avantages que présente l'amélioration annuelle de nos systèmes de réglementation, un autre élément important du projet de loi à l'étude. Il s'agit du travail important qu'il faut faire lorsque des dispositions sont devenues obsolètes. Nous ne sommes pas à l'abri de la modernité à la Chambre, pas plus que les lois, ce qui signifie que nous devons investir dans le temps et les processus. Le projet de loi envisage un processus pour moderniser les choses à cet égard.
Évidemment, le gouvernement fonctionne en grande partie au moyen de règlements. C'est au moyen de règlements que le gouvernement remplit une grande partie de ses fonctions. Ils garantissent une protection accrue pour les consommateurs, les gens ordinaires, les gens qui ont besoin de ce genre de protection. Les néo-démocrates ont toujours mis en garde contre la suppression pure et simple de règlements qui pénaliserait les consommateurs au profit des grandes entreprises. Bien que le projet de loi ne propose pas un vaste changement de ce genre, le processus annuel pourrait, en fait, arriver à ce résultat.
Au stade de l'étude en comité, j'espère que nous pourrons trouver des moyens de préciser et de renforcer le libellé du projet de loi afin de garantir, lorsqu'il s'agit de modifications annuelles de la réglementation, que le domaine, la portée et l'impact du processus seront restreints, et que nous nous assurons que les bonnes parties prenantes sont présentes à la table. Je reconnais que le gouvernement a fait du bon travail en ce qui concerne les consultations avec les entreprises, l'industrie et les parties prenantes, mais la présence de la main-d'œuvre est cruciale.
On voit aussi la mention de « réduire les tracasseries administratives ». C'est une expression célèbre des conservateurs, qui aiment dire qu'ils vont réduire les tracasseries administratives. On constate que les libéraux souscrivent à cette idée de demander une réduction des tracasseries administratives. En fait, nous avons entendu le discours d'un conservateur plus tôt qui n'a rien dit au sujet du projet de loi . J'espère que le grand débat que nous tenons ce soir et le grand nombre de discours prévus pour aujourd'hui traiteront directement de cet aspect et porteront directement sur le fait que nous allons voir une réduction du nombre de règlements grâce à ce projet de loi. J'imagine que les conservateurs voteront en faveur du projet de loi, mais je n'ai pas encore entendu leur position à cet égard.
Lorsque nous parlons de la façon dont fonctionneront les règlements actuels visés par ce projet de loi, par exemple ceux qui sont liés à l'agriculture, quand il est question de juste concurrence et d'innovation, nous devons nous assurer de protéger les producteurs canadiens. Je ne suis pas complètement à l'aise avec certaines des formulations employées dans les modifications aux règlements touchant l'agriculture, lorsqu'il est question de s'appuyer sur ce qui se fait ailleurs. Un député libéral a mentionné plus tôt aujourd'hui que certains de ces règlements pourraient nuire à la compétitivité des agriculteurs et des producteurs canadiens, puisqu'ils compareraient ce qui se fait ailleurs en vue de reproduire ici le même niveau d'exigences. Je pense par exemple aux produits laitiers. Au Canada, nous avons certaines des lois les plus efficaces pour protéger notre industrie laitière. Toutefois, si nous réduisons la portée de ces règlements pour qu'ils correspondent à ce qui se fait dans d'autres pays ou en nous appuyant sur leurs processus scientifiques, nous risquons en fait de nuire à nos producteurs. Voilà pourquoi les néo-démocrates mènent actuellement des consultations avec des représentants du secteur agricole. Nous espérons les inviter au comité afin de recueillir leurs commentaires sur les modifications à apporter à ce projet de loi.
De plus, au cours de la période difficile qu'a été la pandémie de COVID‑19, alors que tant de Canadiens ont dû soudainement composer avec la réalité des services en ligne, nous avons constaté que beaucoup d'entre eux n'étaient pas équipés pour y accéder. Nous avons constaté que de nombreux Canadiens ne disposaient pas de certains des services que le pays est en train de mettre en place, et il s'agit là d'un élément important. Même si nous sommes favorables à l'idée de fonctionner au XXIe siècle en éliminant les télécopieurs, par exemple, et en veillant à ce que les gens puissent présenter des demandes en ligne, nous ne devons pas oublier les habitants des localités nordiques, rurales et éloignées.
Il doit y avoir un moyen de garantir que les personnes qui ne sont pas encore branchées, celles qui n'ont pas les capacités ni la connectivité nécessaires, aient également une chance d'accéder aux services. Cela signifie qu'il faut veiller à ce que les collectivités rurales et éloignées continuent à avoir un accès aux services traditionnels. Si quelqu'un se heurte à un obstacle, comme l'impossibilité de demander un service en ligne en raison d'un problème de technologie, d'Internet ou de disponibilité, le gouvernement doit tenir compte de sa situation.
Nous voulons également nous assurer que les groupes de défense de l'environnement sont consultés sur les conséquences d'une grande partie de ces travaux. Nous savons que les personnes qui font partie des groupes environnementaux comptent parmi les plus passionnées, les plus travailleuses et les plus honnêtes qui s'intéressent à notre environnement et à nos conditions de vie.
Il est important de les consulter parce que certaines modifications concernent le ministère de l'Environnement. Pourquoi ne pas inviter d'autres personnes à participer au processus? D'ici l'étape du rapport, nous espérons que des groupes environnementaux seront aussi invités à témoigner au sujet du projet de loi.
Le Comité consultatif externe sur la compétitivité réglementaire, composé de représentants du milieu des affaires, du milieu universitaire et des consommateurs, a aussi recommandé que l'on poursuive les efforts pour alléger le fardeau administratif imposé par la réglementation et pour veiller à ce que le cadre réglementaire soit adapté aux réalités futures, ce qui veut dire qu'il devra suivre l'évolution des réalités technologiques et commerciales. Nous appuyons ces recommandations. Les néo-démocrates sont d'avis que le gouvernement doit continuer de s'adapter en fonction des réalités du monde moderne, comme le font les Canadiens. Cependant, il est important que le gouvernement agisse en fonction de l'intérêt supérieur des Canadiens, et qu'il veille plus particulièrement à protéger les intérêts des consommateurs.
Par exemple, ces temps-ci, bien des députés ont probablement entendu parler de ChatGPT, un outil basé sur l'intelligence artificielle. Dans le cadre de la mise à jour annuelle de la réglementation, nous devrions accorder une attention spéciale à la technologie basée sur l'intelligence artificielle. Mon collègue le député de en a déjà parlé, et il a fait des efforts considérables pour que le milieu des sciences et de la technologie soit bien réglementé et que des processus soient mis en place afin de protéger les Canadiens ordinaires. Lors de ces examens annuels de la réglementation, il faudra accorder une attention spéciale à ce genre d'évolution technologique.
L'intelligence artificielle modifiera radicalement la façon dont les citoyens ordinaires interagiront avec le gouvernement, les uns avec les autres, et en ligne. Nous devons veiller à ce que les systèmes réglementaires, et plus particulièrement les processus d'examen annuel des règlements, en tiennent compte. Il est même possible que nous ne soyons pas en mesure de prévoir les innovations futures.
Envisager un processus de renouvellement de la réglementation signifie que nous devons porter une attention particulière à la science et à la technologie. Nous devons veiller à ce que la réglementation nécessaire soit mise en place pour mieux les protéger à mesure qu'elles se développent de manière exponentielle. À mon avis, nous ne devrions pas seulement envisager l'examen et la modernisation de la réglementation comme un processus visant à éliminer des règlements, mais nous devrions également chercher à mettre en place des règlements sensés et qui sont dans l'intérêt des Canadiens, par exemple, du point de vue de leur accessibilité, de leur l'équité et de leur applicabilité.
En tant que députés, nous avons le pouvoir de veiller à la mise en place de processus qui permettent aux Canadiens ordinaires ou aux entreprises qui font la fierté de notre pays d'interagir dans le cadre d'un système équitable et efficace qui leur permet de commercialiser sans obstacle leur production et leurs innovations. Je suis d'accord avec ce principe, qui sous-tend le projet de loi dont nous sommes saisis.
Cela dit, les députés ne devraient en aucun cas interpréter cette mise en garde comme une tentative de minimiser l'importance de l'innovation; cependant, nous devons trouver un juste équilibre. La réglementation et les processus créés par le gouvernement pour garantir sa mise en place existent pour protéger les Canadiens contre des motifs cachés qui pourraient autrement les priver de plus que ce qu'on aurait jamais pu anticiper, à cause des relations uniques entre la science, la technologie, la réglementation et l'avenir. Lorsqu'un comité demande qu'une mesure soit à l'épreuve du temps, nous devons réfléchir à ce que cela veut dire. Lorsqu'un comité demande de quelle manière nous pourrions créer un système à l'épreuve du temps pour nous occuper des règlements encombrants, nous devons tenir compte de tous les faits et du risque que cela pourrait poser pour les Canadiens.
Par exemple, nous savons que les banques et les grandes sociétés examinent souvent le libellé des lois pour trouver des moyens de les contourner. Pourquoi font-elles cela? Souvent, elles cherchent à contourner les lois pour se soustraire aux mesures que nous avons mises en place pour protéger le consommateur de manière à optimiser leur propre intérêt. S'il est de notre devoir, en tant que députés, de défendre l'intérêt des Canadiens, des gens ordinaires et des consommateurs, alors chaque député a intérêt à mettre en place une réglementation judicieuse. Cette réglementation doit viser l'amélioration des connaissances, que ce soit dans les domaines de l'agriculture, des sciences ou des technologies, et pour que ce processus soit véritablement à l'épreuve du temps, nous devons soigneusement tenir compte du pouvoir de la réglementation.
Par conséquent, un projet de loi qui, comme celui-ci, vise à réduire les tracasseries administratives comporte bel et bien des aspects au sujet desquels le comité devra entendre des témoins. Cela ne veut pas dire que nous nous opposons à la grande majorité des modifications proposées dans le projet de loi. Cela signifie qu'une étude plus approfondie s'impose.
Les néo-démocrates sont tout à fait prêts à collaborer avec l'ensemble des députés pour trouver le juste équilibre dont j'ai parlé entre un processus à l'épreuve du temps et un processus qui sert l'intérêt public des Canadiens. Le rôle du gouvernement consiste à trouver ce juste équilibre tout en encourageant l'innovation et les sciences sans compromettre la protection des Canadiens. Voilà à quoi servent les projets de loi tels que le projet de loi .
Nous devons trouver des moyens de garantir que, tout en faisant en sorte que ce processus soit à l'épreuve du temps, nous tirons les leçons du passé pour veiller à renforcer continuellement la qualité du travail d'examen des règlements, sans pour autant en faire un processus dont les gouvernements, que ce soit celui-ci ou le prochain, pourraient abuser. Nous ne voulons pas que le projet de loi donne lieu à un vaste abus de pouvoir permettant de procéder à un examen annuel de la réglementation afin d'écarter les règlements qui ne plaisent pas à un gouvernement. Cela porterait préjudice, notamment, aux gens ordinaires. Cela nuirait à l'innovation dans notre pays. Il s'agit là de deux aspects importants à prendre en compte pour gouverner notre pays. Il faut trouver un équilibre entre ces deux intérêts.
Sur la base des témoignages recueillis par le comité concernant le projet de loi , on comprend que celui-ci propose 46 modifications concernant 29 lois relevant de 12 ministères et organismes. Cela peut sembler énorme et difficile à gérer, mais je tiens à rappeler aux députés qu'il s'agit de changements mineurs qui, selon le comité indépendant, présentent peu de risques. Cependant, il est de notre devoir de veiller à ce que, lors de l'examen article par article en comité, les intérêts des entreprises, des consommateurs, des syndicats et des groupes de défense de l'environnement soient entendus. Il est important de le faire pour garantir que le processus sera à l'épreuve du temps. C'est la partie qui me préoccupe le plus. Comment effectuer un examen annuel avec un champ d'application bien défini et bien établi, de manière à ce que nous ne puissions pas sortir de ces limites, car qui sait combien de gouvernements utiliseront ce processus à l'avenir?
Outre les règlements modifiés pour Agriculture et Agroalimentaire Canada, nous constatons également que des modifications sont proposées pour Immigration, Réfugiés et Citoyenneté. Examinons les problèmes qui se posent dans ce domaine.
Un des grands problèmes au Canada à l'heure actuelle est l'impossibilité de délivrer les documents de voyage aux personnes qui en ont le plus besoin. Je suis certain que tous les députés ont eu à régler des problèmes d'immigration dans leur bureau. Ils ont alors pu constater la lenteur des processus relatifs à l'immigration. Tous les députés, qu'ils soient libéraux, bloquistes, néo-démocrates ou conservateurs, ont constaté que les processus ne fonctionnent pas. Même les députés d'en face, du côté des libéraux, savent que ces processus ne fonctionnent pas.
J'étais donc très heureux de voir une modification dans le projet de loi qui vise à faciliter ces processus. L'objectif est de permettre aux gens de mener certains de ces processus en ligne, notamment pour des demandes dans le cadre de demandes de visas en cours qui seront utilisées et dupliquées dans le système de demandes de résidence permanente. C'est une modification qui tombe sous le sens. Pourquoi ne le permettions-nous pas auparavant? C'est le genre de problèmes qui contribuent aux arriérés actuels.
Il est important d'adopter un projet de loi comme celui qui est à l'étude pour nous assurer que les modifications de cet ordre soient mises en œuvre pour qu'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada dispose de plus d'outils et de meilleurs outils pour traiter l'information qu'il reçoit, plutôt que demander aux gens de refaire les mêmes demandes deux fois. Pourquoi demander aux gens de faire deux fois la même demande?
Il est important que ces règlements soient adoptés, que des consultations soient menées durant l'étape de l'étude en comité et, enfin, que lorsqu'on procédera chaque année à la modification et à l'examen du processus de réglementation, on tienne compte du fait qu'il faut concilier la nécessité de protéger les citoyens et les consommateurs canadiens, ainsi que la nécessité de permettre aux entreprises de continuer à innover et à faire du Canada un grand pays.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole ce soir.
Je vais consacrer une bonne partie de mon discours à un sujet qui est très important dans ma circonscription. Il fait même partie de son nom, Cypress Hills—Grasslands, où grasslands peut se traduire par « prairies ».
Dans le Sud de la Saskatchewan, nous avons la chance d'avoir l'une des zones les plus écosensibles du monde, et j'ai nommé le parc national des Prairies. Si les gens se demandent quel est le lien avec un projet de loi du gouvernement sur la réglementation fédérale, je peux leur assurer qu'il y en a un.
L'article 85 de la partie 3 du projet de loi porte précisément sur la question des espèces en péril. Il mentionne un organisme appelé le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, que le gouvernement a désigné comme la seule entité pouvant déterminer si une espèce doit être inscrite sur une liste et évaluer le degré de préoccupation associé. C'est le genre de décisions qui touchent le parc national des Prairies. Pour le moment, je vais faire de mon mieux pour mettre ce dossier en contexte.
Dire que les relations avec les intervenants et les producteurs locaux ont été pour le moins houleuses serait un euphémisme. Quand le parc a été créé, le gouvernement, dans un exemple classique d'interventionnisme, a expulsé les éleveurs locaux du parc et a refusé de les laisser faire paître leur bétail dans les prairies, sous prétexte de protéger les espèces en péril, mais aussi de protéger les prairies indigènes.
Cependant, au fil du temps, le nombre d'espèces dans le parc a décliné et la qualité de l'herbe s'est détériorée. Les chercheurs ont commencé à remarquer que toutes les espèces menacées avaient traversé les clôtures et quitté le parc, et qu'elles se tenaient dans les pâturages des éleveurs privés. Pourquoi cela s'est-il produit? En l'absence d'une véritable espèce première qui broute l'herbe, de nombreuses espèces plus petites sont devenues des proies faciles pour leurs prédateurs.
Bien entendu, les bisons étaient autrefois l'espèce dominante dans cette région. Quand cela a changé, il est devenu possible, en leur absence, de les remplacer par des bovins à titre de principaux herbivores en pâturage sur les terres du parc. C'est ce qui s'est passé jusqu'à ce que le gouvernement décide d'y mettre un terme.
Une fois que toutes les ingérences bureaucratiques ont été supprimées et que les éleveurs ont été autorisés à faire paître à nouveau leur bétail dans le parc, les prairies ont commencé à prospérer et les espèces vivantes sont revenues dans le parc en même temps que le bétail. Cela montre qu'il existe un équilibre très délicat à maintenir entre la nature et l'activité humaine, qui peuvent travailler de concert et s'enrichir mutuellement.
Il y avait un bon équilibre dans les prairies jusqu'à ce que des représentants du gouvernement décident qu'ils savaient mieux que les autres et qu'ils devaient régler un problème qui n'en était pas un. Cela ressemble beaucoup à de nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Faisons un saut en avant jusqu'à aujourd'hui et voyons ce qui se passe dans le parc.
Comme je l'ai dit plus tôt, le gouvernement a nommé un groupe appelé le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, dans le cadre de la Loi sur les espèces en péril. Ce comité désigne officiellement les espèces en péril en faisant des recommandations au ministre de l'Environnement et du Changement climatique.
À ce moment-là, il ne semblait pas y avoir de mécanisme de responsabilité à l'égard des actions du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, et le projet de loi n'y change rien. Qui plus est, le rôle d'opposant que le gouvernement a adopté à l'égard des intendants locaux des terres a fait renaître le désastre dans le parc national des Prairies.
La différence, c'est que les éleveurs sont incités à prendre le plus grand soin non seulement des prairies, mais aussi des espèces qui vivent à l'intérieur et à proximité des clôtures de leurs pâturages.
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a déterminé que le chien de prairie à queue noire était une espèce menacée. Il n’est pas encore inscrit sur la liste des espèces en péril de l’annexe 3, mais le fait qu’il ait été désigné ainsi a de quoi surprendre.
Le chien de prairie à queue noire est une espèce qui prospère non seulement en Saskatchewan, mais aussi dans l’ensemble des États-Unis, jusqu’à la frontière mexicaine, et probablement plus au sud encore, au Mexique. Une recherche rapide sur Google permet d’ailleurs de confirmer que ce chien de prairie est présent en grand nombre sur l’ensemble du territoire américain.
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada tient-il compte de ces données facilement accessibles? Le prend-il la peine de vérifier ces informations par lui-même?
Là encore, la question de l’influence humaine se pose, du fait de l’intervention du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada et d’autres scientifiques.
Par exemple, quiconque a déjà vécu en Saskatchewan sait que lorsqu’il y a une sécheresse ou des conditions plus sèches, les spermophiles et les chiens de prairie prolifèrent et peuvent rapidement envahir un secteur. J’ai vu des parcelles entières de cultures et de foin disparaître en l’espace de deux ans, voire moins. Or, sur le site Web du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, on peut lire que:
Le chien de prairie est un membre fouisseur de la famille des écureuils qui vit en colonie. Il est limité à seulement 12 kilomètres carrés d’habitat de prairie dans le sud de la Saskatchewan. D’abord évalué par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada comme espèce « préoccupante » en 2000, les menaces croissantes que constituent les sécheresses et une maladie bactérienne pourraient rapidement éradiquer l’espèce.
C'est dans de tels cas que les connaissances locales sont d'une importance vitale; pourtant, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada refuse de les utiliser. Le chien de prairie n'est pas limité à un habitat de 13 kilomètres. Il suffit de le demander à tout éleveur qui se trouve près du parc. L'espèce s'est répandue et continue de se répandre dans les régions que les chercheurs ont apparemment manquées.
Les intervenants dans le secteur agricole sont plus conscients de ce qui se passe. C'est un sujet qu'ils doivent bien comprendre s'ils veulent gérer correctement la faune locale.
Les députés se souviennent sans doute de ce que j'ai dit précédemment sur les effets du pâturage sur les espèces du parc. Je vais maintenant donner un autre exemple plus récent. Le chien de prairie et le tétras des armoises sont étroitement liés. Le chien de prairie mange les racines des armoises pendant qu'ils creusent des galeries dans le sol, mais le tétras des armoises a besoin de cette même plante pour s'abriter et se protéger contre d'autres espèces qui cherchent à le manger. Si les chiens de prairie envahissent le parc, leur abri disparaîtra et les tétras des armoises seront chassés du parc.
Le problème peut se révéler différent selon qu'il y a trop peu de chiens de prairie ou que nous risquons d'en avoir trop. Comment la nature contrôle-t-elle les populations de mammifères dans le règne animal? Il existe deux moyens principaux. Il en existe d'autres, mais les prédateurs et les maladies sont les deux plus importants.
Cependant, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada interfère avec le cours naturel de la nature, que ce soit en éliminant les puces ou en nourrissant les chiens de prairie à la main, entre autres mesures, ce qui les dissuade de recueillir de la nourriture et de se préparer à l'hiver, car ils deviennent dépendants des humains pour se nourrir. Dans ces conditions, il semble que l'histoire du parc national des Prairies se répète. Si nous n'agissons pas sur la base d'informations exactes et si nous n'essayons pas de maintenir un juste équilibre, cette organisation continuera de semer la pagaille et de détruire un écosystème délicat.
Le plus frustrant, c'est que ce genre de situation s'est déjà produite auparavant. De nombreuses personnes me font part de leurs préoccupations à ce sujet depuis très longtemps. Sur son site Web, le gouvernement admet que les intervenants locaux ont des divergences d'opinions, mais le ministère et ses militants s'en moquent.
Les habitants du Sud de la Saskatchewan exigent des comptes et du respect de la part du gouvernement. Il s'agit d'éleveurs établis sur leurs terres depuis plusieurs générations qui veillent au développement durable des prairies depuis plus d'un siècle, et cet organisme malhonnête, qui n'est pas surveillé par le gouvernement, cause des problèmes. Il n'est pas nécessaire de nuire au mode de vie des éleveurs, d'autant plus que cela aura pour effet d'ajouter d'autres espèces à la liste des espèces en péril.
Le parc est important à la fois sur le plan environnemental et économique, et ces intérêts vont de pair. S'il n'est pas suffisamment bien entretenu en raison d'erreurs commises par le gouvernement, les municipalités subiront également les conséquences de la perte de revenus. Nous avons affaire à une approche déséquilibrée en matière d'environnement qui semble être un échec.
À bien des égards, cela ressemble aux problèmes que nous rencontrons avec l'exploitation des ressources naturelles, qui figure également dans le projet de loi . Il est agréable, pour une fois, qu'un projet de loi du gouvernement vise à réduire le fardeau réglementaire au lieu de l'alourdir, mais les changements sont trop mineurs par rapport à ce qui est réellement nécessaire.
Quand on regarde la situation dans son ensemble, on constate qu'il n'y a toujours pas de réduction à grande échelle de la réglementation excessive qui afflige nos producteurs d'énergie ou nos agriculteurs. En ce moment, il y a encore des agriculteurs qui craignent que le gouvernement décide à tout moment de restreindre leur usage de fertilisants, alors qu'ils font de leur mieux pour en utiliser moins tout en augmentant leur production afin de nourrir la planète. Or, le gouvernement pourrait décider d'imposer cette décision alors même qu'il rehausse les normes sur le carburant, augmentant ainsi la demande pour des cultures nécessaires à la fois pour l'alimentation et les biocarburants. La dernière chose dont ces agriculteurs ont besoin, c'est d'être confrontés à une demande plus élevée au moment même où la réglementation gouvernementale occasionne une diminution de leur capacité de production.
Il y a aussi des mesures réglementaires qui sont proposées dans le domaine de l'électricité et qui inquiètent au plus haut point le premier ministre de la Saskatchewan. Ces nouveaux règlements ne cessent de s'accumuler, alors que les libéraux prétendent vouloir obtenir des gains d'efficience grâce au projet de loi .
Je ne cesserai jamais non plus de rappeler que la politique phare du gouvernement libéral exigeant la réalisation d'évaluations d'impact constitue un frein à l'exploitation des ressources dans tous les secteurs. C'est assurément le cas pour les oléoducs et les gazoducs, mais cela touche aussi bien d'autres secteurs.
Dans le cadre de mon travail au sein du Comité permanent des ressources naturelles ou lors de mes rencontres avec des acteurs du secteur de l'énergie, j'entends constamment parler de différents projets mis en péril parce que l'évaluation d'impact est inutilement contraignante. Nous parlons ici de projets qui ne vont pas de l'avant dans le domaine des minéraux critiques, un domaine à propos duquel les libéraux essaient toujours de se vanter. Par exemple, nos accords commerciaux pourraient ne pas nous permettre d'obtenir suffisamment de lithium pour les batteries des véhicules électriques. Les libéraux font fi de ce problème depuis des années.
L'évaluation d'impact empêche des projets miniers de démarrer parce qu'elle prend trop de temps. Elle peut créer des problèmes dans le secteur des forêts. Plus récemment, on a évoqué des problèmes potentiels dans le secteur de l'énergie nucléaire également. Il est question ici des investissements qui arrivent dans notre pays et de la réglementation excessive dans beaucoup de ces secteurs, qu'un projet de loi comme celui-ci devrait corriger, mais qui ne le fait pas.
La prospérité du Canada repose depuis longtemps sur les ressources naturelles, et cela ne changera pas. Pour l'instant, les politiques du gouvernement libéral nuisent à tout le monde. Le gouvernement parvient à détruire nos industries prospères tout en faisant obstacle aux industries futures qu'il dit devoir soutenir.
Malheureusement, le projet de loi est une autre occasion manquée par le gouvernement libéral. Il ne va pas assez loin pour éliminer les obstacles ou améliorer la vie des Canadiens.
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Madame la Présidente, cela me fait plaisir d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi . Nous sommes tous heureux, je pense, d'intervenir sur un projet de loi qui vise à réduire la lourdeur administrative, à réduire les délais et à augmenter l'efficacité.
Pour ce qui est des assouplissements et de l'efficacité, c'est oui. Nous répondons présents. Nous voulons le faire. Pour ce qui est de réduire les délais, c'est oui. Le député de a mentionné tantôt que ce projet de loi a été déposé en 2018 et que nous en débattons en 2023. Quelqu'un a demandé de quelle façon on peut expliquer cela. J'ai le goût de répondre que c'est proportionnel à la rapidité d'action du gouvernement actuel. Nous passons notre temps à attendre que les choses bougent.
Je me permets une parenthèse concernant l'actualité. Cela fait des mois que nous apprenons au compte-gouttes des informations sur l'ingérence potentielle de pays étrangers dans notre processus démocratique, et rien ne se passe. La fameuse enquête publique, nous allons probablement l'avoir, mais sûrement pas avant l'année prochaine, car c'est à cette vitesse que les choses bougent à la Chambre. Heureusement, nous sommes là. L'opposition est là pour pousser sur ce gouvernement afin qu'il bouge. Nous allons le faire aujourd'hui pour cette raison. Oui, nous sommes là pour l'efficacité. Nous ne serons toutefois pas là pour l'opacité.
Ce que nous aimons, c'est la transparence. Certaines parties du projet de loi S‑6 m'inquiètent un peu. D'autres sont évidentes. On mentionne par exemple les modifications à Innovation, Sciences et Développement économique pour qu'il soit plus facile de retirer une demande de médiation s'il y a eu un règlement. J'espère qu'on va permettre cela. C'est évident et c'est normal. Tant mieux, on vient de désengorger les tribunaux. Il y a aussi le fait de permettre une vérification des compteurs avec d'autres moyens qu'un petit bonhomme qui va les lire. J'espère qu'on va permettre cela. Il y a d'autres choses, comme permettre des autorisations temporaires sous des conditions commerciales. Mes collègues ont parlé tantôt des marques de commerce et du fait d'avoir plus d'efficacité et de fluidité. Cela me va. Or encore faut-il étudier les détails de ce projet de loi, et c'est pour cela que le comité va faire son travail. Il y a le fait de réduire la confusion pour les sociétés par actions, les coopératives, les organismes à but non lucratif par rapport à la distinction entre rapports annuels et déclarations annuelles. On le sait, notre bon gouvernement demande tellement de papiers aux gens que ces derniers deviennent tout mélangés.
Il est également question d'immigration. J'ai le goût de raconter une expérience personnelle vécue dans ma circonscription. C'est l'histoire d'une travailleuse étrangère qui devait demander le renouvellement de son permis de travail. Elle avait fait sa demande de résidence permanente et elle attendait. On enterre cette hispanophone sous des papiers, parfois en anglais, parfois en français, et elle devient très mêlée. Dans l'intermède, elle a reçu son certificat de sélection du Québec et, naïvement, elle n'a pas fait sa demande de renouvellement de permis de travail. Mettons-nous à sa place: cela commence à être un peu normal quand on reçoit plein de papiers et qu'on doit s'adresser à des paliers de gouvernement différents, que chacun n'a pas les mêmes délais et que, parfois, le deuxième gouvernement a été tellement lent qu'il faut faire refaire le premier papier, qui va coûter à nouveau de l'argent, parce que c'est la faute du deuxième gouvernement. Or cela n'intéresse pas le deuxième gouvernement. Il faut payer. On sait tous que quand je parle de ce deuxième gouvernement, je parle évidemment du fédéral. Nous, au Bloc, conserverions juste un gouvernement, et ce serait le bon.
Je disais donc que parce qu'elle a reçu son certificat de sélection du Québec, la personne en question n'a pas fait sa demande de renouvellement de permis de travail. Quand elle est allée voir son employeur pour célébrer cela quelques jours plus tard, son employeur s'est bien rendu compte que ce n'était pas le bon papier et lui a dit qu'il fallait qu'elle demande le renouvellement de son permis de travail. Or, malheur, on était le lendemain de la date limite de la demande de renouvellement; on n'était pas six mois plus tard. Il ne faut pas ici que je me fâche. Or c'est difficile de ne pas se fâcher, parce que, ces gens dont nous parlons dans ce beau Parlement déconnecté, nous les avons rencontrés pour vrai et nous les avons vus pleurer, assis à notre bureau. On n'était pas six mois plus tard, on était le lendemain. Or on n'a jamais été capable de faire accepter la demande de renouvellement. Puis, si on fait une demande de renouvellement pendant que le permis est bon, on peut continuer à travailler tant qu'on n'a pas reçu le nouveau. Ce n'est pas grave puisque la demande a été faite.
Par contre, si on fait sa demande après la date limite, c'est tant pis. Il faut attendre trois mois pour obtenir le nouveau permis de travail. La personne dont je parle devait vivre de la charité pendant plusieurs semaines, dans un pays du G7.
Je ferme cette parenthèse pour dire que c'est bien de réduire les délais.
Je vois mon temps filer à grande vitesse, alors que j'ai plein d'autres choses à aborder. Il faut que je parle de l'agriculture, mais avant cela, je vais exprimer mes doutes sur la partie qui traite des hydrocarbures. Je ne sais pas pourquoi. C'est peut-être à cause de Bay du Nord ou à cause des nouveaux permis d'exploration en zone océanique pour la recherche pétrolière. Quand je vois les mots « ressources naturelles et pétrolières » et que je vois qu'on n'est plus obligé de publier des informations, j'ai un gros doute. Il va y avoir un travail important à faire. Est-ce que c'est parce qu'on veut nous passer des affaires en douce?
J'arrête de parler du pétrole maintenant. Je pourrais en parler encore 10 minutes, mais il ne m'en reste que trois et demie.
En ce qui concerne le secteur agricole, quand on me dit qu'on veut faciliter la reconnaissance de normes internationales, certaines choses me viennent à l'esprit. J'ai certains traumatismes fédéraux depuis que je suis député, c'est‑à‑dire trois ans et demi. Un de ces traumatismes fédéraux, c'est la révision de la norme des seuils de résidus de glyphosate, de fongicides et d'herbicides qu'on a essayé de nous passer en douce pendant les vacances de la construction, pendant un été où il faisait beau et chaud. On pensait que cela passerait ni vu ni connu. Je me rappelle, nous étions stupéfaits. Cela s'est fait sans annonce, rien. Ce qui était encore plus stupéfiant, c'était que nos producteurs agricoles nous ont tous dit qu'ils ne savaient pas d'où cela venait, qu'ils ne l'avaient jamais demandé et qu'ils respectaient les seuils. L'Agence canadienne d'inspection des aliments nous a répondu que c'était pour s'arrimer aux normes internationales.
Je suis content de voir que mon collègue de est dans la salle, parce qu'il va être content que j'en parle. Quand j'entends qu'on va s'arrimer aux normes internationales et qu'on augmente les seuils de résidus de pesticides, de fongicides ou le message qu'on m'envoie, c'est qu'on va faire entrer de la scrap de l'étranger, comme on le fait trop souvent.
On parle de la réciprocité des normes. Je veux bien qu'on rationalise la patente et qu'on adopte des normes internationales pour faciliter le commerce, mais je ne veux pas qu'on réduise ces normes. Je ne veux pas qu'on ne réponde plus à ce que nos concitoyens, nos consommateurs nous demandent. Les gens nous demandent de la qualité. Nos producteurs sont fiers, forts et efficaces. Ils livrent de la qualité. Je ne veux pas qu'on diminue cela, parce que tout d'un coup on décide d'accepter des normes internationales. La carotte du Mexique comporte peut-être plus de pesticide que celle qui pousse au Québec. Il y a des inepties qui ne sont pas présentes dans les discours officiels, mais qui existent sur le terrain au quotidien. C'est important.
Arrimer nos normes peut être intéressant, mais il faut le faire de façon efficace et rapide en se basant sur la science et en prenant le principe de précaution. Je n'entends pas souvent parler du principe de précaution.
Aujourd'hui, la a annoncé qu'on allait assurer un suivi sur les semences issues de l'édition génomique. C'est bien. Nous sommes contents, mais le suivi va être assuré par le secteur privé avec une supervision ultérieure de l'État. Cela fait moins mon affaire. Je pense que c'est le travail de l'État. Je pense qu'on est capable de le faire efficacement.
On est comme dans une situation où on se dit que l'État ne va pas assez vite et qu'on va donc laisser le privé agir. Je ne pense pas que c'est le bon choix. L'année passée, on avait un problème d'homologation d'un produit pour la culture des carottes, le linuron. Il y avait un petit changement de recette et, comme au Canada on est tellement lent à faire les évaluations et la révision, on n'avait pas approuvé le produit. Nos producteurs nous ont contactés en panique, en disant qu'ils ne pourraient pas produire et que cela allait faire en sorte que les Québécois mangeraient des carottes qui ont reçu le même produit aux États‑Unis. Des fois, il faut rendre la réglementation rationnelle.
Je pourrais probablement continuer à parler de cela pendant deux ou trois heures, mais je vais m'arrêter maintenant, car mon temps de parole est écoulé.
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Madame la Présidente, je ne sais pas qui était assis ici avant moi, mais il y en a partout. On fait le maximum pour en venir à bout.
Ces jours-ci, nous aurions besoin d'une tronçonneuse pour nous sortir de la montagne de formalités administratives à Ottawa. Avec le projet de loi , les libéraux ont apporté des coupe-ongles. En tant que ministre du cabinet fantôme responsable de la réduction des formalités administratives, je suis heureux de participer à l'important débat de ce soir.
Le projet de loi propose d'apporter 46 modifications modestes pour mettre à jour et moderniser 29 lois, qui touchent 12 ministères et organismes fédéraux. Ces modifications sont au mieux mineures et, malheureusement, elles ne font pratiquement rien pour alléger le fardeau administratif qui pèse sur les épaules des Canadiens. Essentiellement, réduire les formalités administratives vise à améliorer le fonctionnement de la machine gouvernementale pour les citoyens du pays. La déréglementation n'est pas une fin en soi. Il s'agit de faire en sorte que la réglementation du Canada ne nuise pas à la capacité des citoyens d'innover et d'améliorer les choses.
Il s'agit aussi de veiller à ce que le pays soit concurrentiel à l'échelle mondiale et à ce que nous soyons bien placés pour accroître la prospérité des générations futures de Canadiens. Fondamentalement, les Canadiens veulent simplement vivre leur vie et mener leurs affaires sans se heurter à des processus compliqués et à des obstacles mis en place par les ministères, les fonctionnaires et les experts-conseils du gouvernement. Ces personnes agissent comme des gardiens du statu quo en empêchant que quoi que ce soit avance ou soit construit dans notre pays.
Les formalités administratives qu'encadrent les empêcheurs de tourner en rond du gouvernement étouffent les Canadiens. Elles entravent indûment l'innovation et la compétitivité, en plus de limiter la productivité et la croissance économique. Ce n'est pas un problème rare. N'importe quel Canadien qui a déjà eu à remplir un formulaire du gouvernement sait à quel point ce peut être compliqué et décourageant. Malheureusement, sous le gouvernement libéral, la situation a empiré. Les changements sans importance proposés dans le projet de loi sont négligeables lorsqu'on considère à quel point le régime de formalités administratives des libéraux est devenu pénible.
Au cours des huit dernières années, le gouvernement libéral a augmenté les dépenses de l'administration publique de 53 %, ce qui coûte 21 milliards de dollars de plus aux contribuables. Bien sûr, cela ne s'est pas traduit par de meilleurs résultats ni de meilleurs services pour les Canadiens. Ces derniers continuent plutôt d'être confrontés à des retards interminables, à un fardeau réglementaire alourdi et à davantage de formalités administratives.
Selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, les formalités administratives coûtent annuellement près de 11 milliards de dollars aux Canadiens. C'est incroyable. Il y a aussi un énorme coût social. Les Canadiens consacrent encore un temps considérable à se conformer à la réglementation. Tout cela provoque beaucoup de stress, surtout pour les petits entrepreneurs et les Canadiens vulnérables. Cette année, la Fédération a donné la note C aux libéraux, ce qui est sous la note de passage. La Fédération a fait remarquer que le gouvernement ne mesure pas avec exactitude l'impact de la réglementation fédérale sur les particuliers, pas plus qu'il ne rend correctement compte des progrès qui ont été réalisés pour réduire les formalités administratives. Tout cela a des conséquences pour nos concitoyens et pour l'économie canadienne.
Parmi 140 pays, le Canada se classe au 53e rang en ce qui concerne la lourdeur de la réglementation gouvernementale. Les résultats du Canada sont bien moins bons que ceux de pays comparables. On prédit que le Canada sera l'économie avancée la moins performante jusqu'en 2030 et au cours des décennies suivantes. L'indice de la facilité de faire des affaires, qui mesure l'efficacité des dispositions réglementaires, a vu le Canada continuer à décliner, passant du quatrième rang en 2007 au 23e rang en 2020. Ces indicateurs racontent tous la même histoire. Les lourdeurs administratives du Canada ont terni la réputation économique du pays. Les délais et les tracasseries administratives continuent de faire fuir les investissements étrangers.
Selon l'indice mondial mesurant l'investissement étranger, le Canada dans son ensemble est plus restrictif en matière d'investissement étranger que tous les autres pays de l'OCDE, à l'exception de l'Islande, du Mexique et de la Nouvelle‑Zélande. Le montant des investissements directs étrangers au Canada, exprimé en pourcentage du PIB, reste bien inférieur à celui de pays comme la Suède, l'Allemagne et l'Espagne.
Malheureusement, la simplification des formalités administratives, l'amélioration de la croissance économique et la promotion des investissements étrangers ne sont pas des priorités pour le gouvernement fédéral libéral. Selon des recherches effectuées par la Bibliothèque du Parlement, le gouvernement n'a jamais cherché à dénombrer les règlements fédéraux dans leur totalité. Nous savons toutefois qu'il en y a au moins 4 883 dans les seuls Règlements codifiés du Canada. Avec seulement 46 changements mineurs, les mesures proposées dans le projet de loi sont dérisoires par rapport à la réforme réglementaire dont le Canada a besoin.
L'inaction caractérise aussi l'approche globale du gouvernement. Le fait que je n'ai pas d'homologue dans le Cabinet libéral est très révélateur. La Colombie‑Britannique, l'Alberta et l'Ontario ainsi que tant d'autres gouvernements ailleurs dans le monde ont un ministre responsable de réduire les tracasseries administratives, mais pas le gouvernement fédéral au Canada. Le gouvernement du Canada a plutôt confié à la la tâche de réduire les lourdeurs administratives, mais cela demeure secondaire dans ses responsabilités. C'est une considération accessoire.
Je le répète, c'est du déjà vu. En tant que membre du Comité mixte permanent d'examen de la réglementation, je constate souvent que le gouvernement n'accorde pas d'importance à l'élimination des lourdeurs administratives. Il est désormais courant de voir les ministres libéraux ignorer les demandes répétées des membres du comité d'examiner les dispositions législatives problématiques ou désuètes et d'alléger les lourdeurs administratives de leurs portefeuilles respectifs. Je pense que le député de a abordé ce sujet ce soir. Dans de nombreux cas, ces demandes sont demeurées en suspens pendant des années, sans qu'on essaie d'améliorer les lois, même si cette inaction entraîne des conséquences indésirables pour les Canadiens. C'est inacceptable.
Réduire les tracasseries administratives ne devrait pas être une entreprise partisane, mais les libéraux semblent croire que l'objectif ultime est d'avoir le plus grand nombre de dispositions législatives possible et l'appareil gouvernemental le plus massif qui soit. Les libéraux continuent d'agir ainsi sans tenir compte des conséquences de ces lourdeurs administratives sur la population canadienne ou sans se soucier d'atteindre les objectifs et les résultats voulus.
L'approche des conservateurs en matière de réduction des formalités administratives ne pourrait être plus différente. Elle préconise l'usage de tronçonneuses, et non de coupe-ongles. Nous pensons qu'il y a mieux que les mesures symboliques et les mesures insignifiantes, comme celles que l'on retrouve dans le projet de loi . Les conservateurs du Canada sont déterminés à réduire les lourdeurs administratives. Nous donnerons la priorité à des lois rédigées en langage clair qui élimineront le charabia bureaucratique et permettront aux Canadiens de remplir plus facilement les formulaires gouvernementaux et d'accéder plus facilement aux services gouvernementaux. Nous simplifierons le régime fiscal, nous plafonnerons les dépenses publiques et nous présenterons un projet de loi sur le financement par répartition exigeant un montant égal d'économies pour toute nouvelle dépense publique.
Nous nous attaquerons également à la crise du logement et nous soutiendrons les entreprises désireuses de se développer en éliminant les empêcheurs de tourner en rond des grandes villes et les politiciens aux réflexes du « pas dans ma cour ». Ce sont eux qui mettent en place des formalités administratives et des obstacles qui empêchent toute augmentation de l'offre de logements. Nous préconisons des mesures concrètes qui rendront la vie plus abordable et redonneront aux Canadiens le contrôle de leur vie. Après tout, c'est le gouvernement qui est censé servir le peuple, et non l'inverse.
Il ne fait aucun doute que de nombreuses réglementations doivent être examinées bien au-delà de la portée du projet de loi . Il reste encore beaucoup à faire pour réduire les lourdeurs administratives au pays, de manière à soutenir les Canadiens et à stimuler la croissance économique.
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Madame la Présidente, j'avais environ 14 ans quand j'ai ressenti l'appel de la politique pour la première fois. Mon rêve a toujours été de parler de la modernisation de la réglementation. J'étais l'un de ces jeunes qui croyaient que si je me rendais au Parlement pour parler de la modernisation de la réglementation, c'est que j'avais vraiment réussi dans la vie. Je veux parler de cet enjeu parce que je considère que c'est important pour les Canadiens d'un océan à l'autre.
Quand j'ai la chance de discuter avec des agriculteurs de Dufferin—Caledon — l'agriculture étant le secteur qui contribue le plus à la croissance économique de notre PIB — et avec des propriétaires de petites entreprises, j'aime m'informer sur ce qui leur complique la vie. Les députés penseront sûrement que les agriculteurs me répondent que c'est de sortir du lit à 5 heures du matin et de faire toutes leurs tâches alors qu'ils manquent toujours de temps. En réalité, les agriculteurs me disent que c'est le fardeau réglementaire et fiscal de notre pays qui leur fait faire de l'insomnie la nuit et qui accapare le plus leur temps. Les propriétaires de petites entreprises m'ont répondu la même chose.
Selon moi, la véritable décalage réside dans la présomption des libéraux que, un peu comme dans le bureau d'un ministre, lorsqu'ils prennent des règlements, il y aura forcément 1 000 personnes pour veiller à ce que quelqu'un coche la case A, à ce que tout soit sur la bonne voie, bref pour faire toutes les choses du genre. Toutefois, la majorité des petites entreprises, qui sont le moteur de l'activité économique du pays et rien de moins que la force vive de l'économie nationale, sont de très petites entités. Souvent, il y a une ou deux personnes qui travaillent dur pour comprendre le fardeau réglementaire imposé à leur entreprise, et qui s'efforcent en plus de la rendre prospère et rentable. C'est la difficulté que nous rencontrons partout au pays.
Je souhaite m'éloigner momentanément du sujet, car leur autre grand sujet de discussion, outre la réglementation, est la taxe sur le carbone. La taxe sur le carbone est une punition incroyable pour les entreprises canadiennes, surtout dans le secteur agricole.
J’ai eu l’occasion de visiter des fermes lors de notre dernière semaine de relâche. J’ai rencontré quelques agriculteurs et je leur ai demandé le montant qu’ils avaient payé au titre de la taxe sur le carbone l’an dernier. Le premier agriculteur que j’ai rencontré m’a répondu qu’il avait payé 17 000 $ de taxe sur le carbone. Les députés peuvent-ils imaginer l’impact de cette taxe sur le budget de cette famille? Ce sont 17 000 $ qu’elle n’a pas pour investir dans une nouvelle moissonneuse-batteuse ou dans des pratiques agricoles plus durables, ou encore pour se nourrir.
Voilà le genre de difficultés auxquelles les agriculteurs sont confrontés. Si nous ajoutons à cela la difficulté de se conformer aux règlements en vigueur, c’est un fardeau qui pèse lourd sur les Canadiens de partout au pays. C’est pourquoi j’ai été ravi d’entendre mon collègue parler du plan de réduction de la bureaucratie. C’est une mesure qu’un gouvernement conservateur ne manquerait pas de prendre.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que le projet de loi apporterait 46 légers changements à des règlements. J’ai eu l’occasion d’examiner le plan prospectif de la réglementation du gouvernement du Canada pour 2021‑2023. Alors que le projet de loi se limite à 46 modifications mineures, le plan prévoit l’adoption de 270 nouveaux règlements. Voilà précisément le problème: nous allons faire ces 46 petites retouches, puis introduire ces 270 nouveaux règlements.
Je ne suis pas particulièrement bon en mathématiques, mais je dirais que cela équivaut à environ 234 règlements de plus que ce qui pourrait être supprimé. Voilà comment fonctionne ce gouvernement. Curieusement, il croit qu'en augmentant le fardeau réglementaire, en complexifiant les choses et en les rendant plus difficiles à comprendre et à mettre en œuvre par les petites et moyennes entreprises, il contribuera à notre prospérité économique. Nous savons toutefois que ce n'est pas le cas. Nous le voyons dans les projections de croissance économique du Canada. Nous perdons constamment du terrain.
Nous perdons aussi du terrain sur le plan de la productivité. Nous sommes de moins en moins productifs. J'avancerais que les gens sont moins productifs parce qu'ils perdent plus de temps à essayer de s'y retrouver dans la multitude de formalités administratives de la réglementation plutôt que de consacrer ce temps à réaliser des tâches productives pour leur entreprise. Voilà ce à quoi nous sommes confrontés après huit ans de gouvernement libéral: toujours plus de règlements.
L'autre problème que pose le processus réglementaire du gouvernement, c'est qu'il réglemente d'abord et pose des questions ensuite. Il ne déploie pas les efforts nécessaires pour déterminer s'il existe un moyen de promulguer un règlement moins lourd, que les entreprises n'auront pas autant de mal à respecter.
Je vais parler très brièvement d'un tel exemple: le règlement sur les pellicules de plastique. Le gouvernement du Canada vient de déclarer qu'il pense que le pourcentage de contenu recyclable dans les pellicules de plastique devrait passer à 60 %. Cependant, la technologie pour le faire n'existe pas. Elle n'est même pas près d'exister. Le gouvernement propose donc un règlement, qui part peut-être d'une bonne intention, pour ajouter du contenu recyclé dans les pellicules de plastique, mais il n'a pas pris le temps de déterminer si c'était réellement possible. Quel effet cela a-t-il? Mettons-nous à la place d'un propriétaire d'entreprise qui découvre que l'entreprise doit maintenant se conformer à ce règlement, mais qui est informé par ses propres scientifiques et son propre service de recherche et développement qu'ils n'ont aucune idée comment ils pourraient y arriver. Il ne s'agit là que d'un exemple parmi tant d'autres dans l'ensemble du Canada.
Si le gouvernement veut adopter un nouveau règlement, pourquoi est-il si difficile pour lui de consulter les entreprises qui seront touchées par ce règlement avant de l'adopter? C'est comme cela qu'il doit procéder s'il adopte un nouveau règlement. Cependant, au lieu d'agir ainsi, le gouvernement décide de la marche à suivre, et les entreprises doivent s'y conformer, que ce soit possible ou non. Si c'est impossible, tant pis: elles n'auront qu'à quitter le pays. Je trouve que c'est une façon extrêmement troublante de réformer la réglementation.
Je veux aussi parler de la décision de permettre au de prendre des arrêtés provisoires. Cela confère un très grand pouvoir discrétionnaire au ministre des Transports. Nous connaissons le titulaire de ce poste. C'est le bonhomme jovial qui est responsable de nos aéroports, où le chaos règne depuis deux ans. Je ne sais pas si c'est le cas d'autres députés, mais personnellement, je crois qu'il n'est plus agréable de voyager par avion au Canada. Si les vols n'arrivent pas en retard, ce qui est rare, il y a une certaine forme de chaos à l'aéroport où ils atterrissent, et il faut demeurer assis pendant une longue période.
J'en ai fait l'expérience récemment, en voyageant de Toronto à Ottawa. Je me suis rendu à l'aéroport, puis je me suis présenté à la porte d'embarquement. On m'a dit que les pilotes n'étaient pas là. La compagnie aérienne en a-t-elle été informée que 15 minutes à l'avance? Puis, il y a eu un problème avec l'avion. Ensuite, le personnel a dépassé le nombre d'heures où il pouvait travailler. Enfin, le vol a été encore plus retardé. Ces situations se répètent un peu partout, et le nombre de plaintes à ce sujet est énorme.
Ce que je veux dire, c'est que le ministre responsable pendant que le chaos règne dans les aéroports canadiens devrait être le dernier à obtenir tout pouvoir de prendre de nouveaux règlements sur quoi que ce soit. Le secteur des transports en entier est dans la même situation. Les chaînes d'approvisionnement sont touchées. Nous savons que la crise du coût de la vie dans notre pays s'explique en partie par les difficultés dans les chaînes d'approvisionnement. Qui pourrait régler ces problèmes? Le serait peut-être bien placé pour y arriver, mais il est évidemment incapable de le faire. Pourquoi accordons-nous plus de pouvoirs au ministre des Transports qui pourra ainsi faire empirer une situation déjà difficile dans notre pays?
L'avenir est toutefois prometteur. Le Parti conservateur a promis que si un nouveau règlement était adopté, un autre allait être supprimé. Il ne s'agirait pas d'apporter 46 modifications mineures et de proposer 270 nouveaux règlements. L'avenir sera radieux. Nous allons consulter les entreprises, réduire les formalités administratives et relancer l'économie du Canada.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi d'être à la Chambre à nouveau, et j'ai le plaisir de prendre la parole au sujet du projet de loi .
Selon le gouvernement, les modifications proposées dans le projet de loi « réduiraient le fardeau administratif des entreprises, faciliteront les interactions numériques avec le gouvernement, simplifieront les processus réglementaires, feront en sorte que certaines exigences réglementaires ne s’appliquent pas aux essais de nouveaux produits et faciliteront le commerce transfrontalier grâce à des règles plus uniformes et cohérentes entre les gouvernements. » Les mesures proposées sont le résultat, me dit-on, d'une consultation publique menée par le Secrétariat du Conseil du Trésor et d'un appel lancé aux ministères fédéraux pour qu'ils indiquent les changements dont ils ont besoin pour rationaliser davantage le processus réglementaire.
Si je ne me trompe, le projet de loi sur la modernisation de la réglementation serait institué pour la première fois cette année, afin d'optimiser les processus réglementaires entre les ministères. Il s'agit du deuxième projet de loi de modernisation de la réglementation, la première mouture de cette mesure législative ayant été introduite en 2019, dans le cadre de la loi d'exécution du budget. Selon le gouvernement, les changements prévus dans ce projet de loi « réduiraient le fardeau administratif des entreprises, faciliteront les interactions numériques avec le gouvernement, simplifieront les processus réglementaires, feront en sorte que certaines exigences réglementaires ne s’appliquent pas aux essais de nouveaux produits et faciliteront le commerce transfrontalier [...] ».
En somme, le projet de loi propose 46 modifications mineures à 29 lois qui sont administrées par les 12 organismes suivants: l’Agence canadienne d’inspection des aliments; Innovation, Sciences et Développement économique Canada; Ressources naturelles Canada; Environnement et Changement climatique Canada; Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada; Pêches et Océans Canada; l'Agence des services frontaliers du Canada; Agriculture et Agroalimentaire Canada; Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada; Santé Canada; Transports Canada et Parcs Canada.
La première partie du projet de loi éliminerait l’exigence de publier les avis de faillite dans un journal local et permettrait au surintendant des faillites de donner des instructions concernant la manière de les publier. Il s'agit d'un règlement assez intéressant. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j'ai vu une annonce dans l'Abbotsford News, le Mission City Record ou l'Ashcroft-Cache Creek Journal indiquant que quelqu'un avait fait faillite. Je pense que je pourrais même poser une question à la Bibliothèque du Parlement pour savoir à quand remonte la dernière fois que ce règlement a été utilisé. Peut-être que, dans l'économie du XXIe siècle, nous pouvons annoncer la faillite des gens sur Facebook.
Le deuxième règlement que le projet de loi vise à modifier est celui qui permet le retrait de la demande de médiation et qui permet au syndic de procéder à une libération d'office du failli lorsqu'un accord a été violé entre le syndic et le failli avant une médiation prévue.
La troisième modification que le projet de loi mettrait en vigueur consisterait à modifier la Loi sur les poids et mesures afin d'habiliter le ministre à permettre d'utiliser temporairement pour un commerce des instruments, à définir les modalités de cette permission et à la révoquer.
Le projet de loi viserait également à abroger le règlement concernant le pouvoir lié à l'exigence d'apposer les coordonnées sur les distributeurs automatiques de liquides. La modification suivante vise à abroger l'obligation pour les marchands et les commerçants d'aviser Mesures Canada lorsqu'ils importent un appareil de mesure pour l'utiliser dans leur entreprise. Je suppose qu'avec l'arrivée d'Amazon et la facilité avec laquelle on peut trouver une balance de nos jours, c'est probablement un bon règlement à abroger.
Le prochain règlement serait la révision de la date d'entrée en vigueur de modifications récentes apportées à la loi dans la Loi d'exécution du budget de 2018. Ensuite, il y a le remplacement du terme « rapport annuel » par un autre qui est moins déroutant pour les intervenants. Je ne sais pas exactement à quel projet de loi cela fait référence.
Le projet de loi mettrait à jour le libellé relatif à la manutention de produits dangereux au travail pour assurer la conformité à la Loi sur les produits dangereux. Je m'en voudrais de ne pas citer un autre projet de loi du gouvernement, émanant du Sénat indépendant et concernant la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, et la façon dont les modifications apportées à la Loi sur les produits dangereux et la Loi canadienne sur la protection de l'environnement peuvent être interreliées.
Ensuite, ce projet de loi vise à modifier la Loi sur la commercialisation des produits agricoles afin de simplifier le système réglementaire applicable aux offices de commercialisation agricole des provinces. J'ai hâte d'entendre les députés ministériels sur la façon dont la simplification du système réglementaire applicable aux offices de commercialisation agricole des provinces pourrait favoriser la présence de plus de fruits et légumes locaux dans nos épiceries. Je viens de la circonscription où les ventes à la ferme par habitant sont les plus élevées au pays et où la très grande majorité des gens s'entendent pour dire qu'il doit y avoir plus de fruits et légumes locaux sur les présentoirs. Après les inondations de l'an dernier, c'était une vive préoccupation. Beaucoup des meilleurs champs de bleuets de la province ont été inondés quand la rivière Nooksack, dans l'État de Washington, a balayé les terres agricoles de Sumas Prairie en sortant de son lit. J'ai hâte de voir si le prendra de tels règlements pour améliorer la façon dont les fruits et légumes locaux sont commercialisés au Canada.
La prochaine disposition vise à modifier la Loi sur la santé des animaux pour autoriser la à approuver des programmes élaborés par une tierce partie dans le but d'empêcher l'introduction de vecteurs, de maladies ou de substances toxiques sur le territoire, ou de contrôler ou éliminer des vecteurs, des maladies ou des substances toxiques ou en empêcher la propagation. Dans le même ordre d'idée, au début de la semaine, nous avons débattu du projet de loi d'initiative parlementaire du député de , qui portait aussi sur la Loi sur la santé des animaux, dans le contexte de la biosécurité dans les fermes et des difficultés éprouvées par beaucoup de producteurs agricoles en ce qui a trait à la grippe aviaire et à d'autres maladies qui touchent les secteurs agricoles.
Je souligne qu'aux États‑Unis, la grippe aviaire a entraîné une augmentation massive des prix de la volaille et la destruction de centaines de milliers d'oiseaux destinés à la consommation, ce qui est peut-être dû au fait que leurs dispositions en matière de biosécurité sur les propriétés agricoles et leur loi sur la santé des animaux n'étaient pas aussi sévères que celles dont nous disposons au Canada. Je me réjouis donc de cette modification, qui vise à garantir que nous fassions de notre mieux pour protéger les agriculteurs et les gens qui consomment leurs produits alimentaires.
Une autre modification dans le projet de loi touche également la Loi sur la santé des animaux et vise à permettre au ministre de formuler un ordre provisoire qui peut être utilisé lorsqu’une mesure immédiate est requise afin de composer avec des risques importants qui traitent de la protection de la santé des animaux, des humains et de l’environnement. Il s'agit d'une réglementation sensée qui illustre mon point précédent, à savoir que nous devons donner à l'Agence canadienne d'inspection des aliments les outils dont elle a besoin pour s'attaquer à toute nouvelle épidémie de grippe aviaire ou d'une autre maladie affectant nos produits agricoles, comme la fièvre aphteuse, qui a également eu un impact sur la production dans la vallée du Fraser par le passé.
La prochaine modification dans le projet de loi apporterait des modifications à la Loi sur l’Agence canadienne d’inspection des aliments qui « permettront à l'ACIA de fournir des services et aux entreprises d’interagir avec l’ACIA par voie électronique plutôt que d’avoir à compter uniquement sur des transactions papier. Ce changement réduira le fardeau administratif des entreprises et leur donnera plus de souplesse dans leurs interactions avec le gouvernement. »
Chaque fois qu'un organisme gouvernemental met en place des options numériques pour ses interactions avec les Canadiens, c'est un pas dans la bonne direction.
Il y a quelques mois, un député de Kingston et moi-même avons eu un débat à propos des services d'immigration que les députés fournissent dans leurs bureaux de circonscription. Nous avons tous deux convenu que nous assumons parfois une part trop importante de ce travail qui devrait être fait par des fonctionnaires. Dans de nombreux cas, les gens qui viennent à mon bureau et parlent de leurs interactions avec le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration déplorent le fait qu'une grande partie de ce qu'ils doivent faire repose encore sur des formulaires papier anachroniques.
Je me réjouis que l'Agence canadienne d'inspection des aliments apporte des changements réglementaires afin d'autoriser les communications par courriel en ce XXIe siècle, un changement positif.
Parmi les autres changements proposés dans le projet de loi , soulignons que, dans la Loi sur la salubrité des aliments au Canada, la définition de « produit alimentaire » serait modifiée pour l'harmoniser à la définition de « aliment » figurant dans la Loi sur les aliments et les drogues, modifiée en 2019.
La modification suivante prévoit un pouvoir réglementaire qui permettrait de prendre des règlements quand le Canada conclut un accord de libre-échange. Nous ne connaîtrons pas le contexte de ce règlement spécifique jusqu'à ce qu'il soit promulgué et mis en œuvre par le , une fois que le projet de loi aura, je l'espère, reçu la sanction royale.
Un certain nombre de modifications à la Loi sur les transports au Canada permettraient d’utiliser de nouveaux mécanismes pour intégrer plus rapidement les changements réglementaires découlant de la mise à jour des normes internationales de sécurité dans les transports. Ainsi, les différents secteurs du transport respecteraient les normes de sécurité les plus récentes et suivraient le rythme de l’innovation et des changements technologiques.
Abbotsford est le siège de Cascade Aerospace. Lors d’un débat sur une motion d’adoption, j’ai parlé d’une modification réglementaire qui pourrait être couverte par le projet de loi et qui concerne le fait que les étudiants qui aspirent à devenir mécaniciens d’avion ou à travailler dans le secteur de l’aviation doivent encore, au XXIe siècle, suivre un module de formation sur les ailes en toile. Je ne pense pas qu’il y ait encore beaucoup d’avions en toile au Canada.
Selon Cascade Aerospace, l’industrie aérospatiale dans son ensemble réclame depuis de nombreuses années que le processus réglementaire canadien soit davantage aligné sur celui de la FAA des États-Unis, ce qui lui permettrait de rester compétitive. Des entreprises comme Cascade pourraient alors soumissionner pour des contrats avec des entreprises américaines et, ainsi, créer le type d’emplois que nous recherchons au Canada dans les secteurs manufacturiers et de haute technologie. Espérons que cette modification de la Loi sur les transports nous aidera à atteindre cet objectif.
Le règlement suivant permettrait de réviser le libellé de la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz pour permettre l'utilisation de divers types d'échantillonnage dans la vérification, initiale ou subséquente, des compteurs plutôt que de s'en tenir strictement aux statistiques.
Ensuite, la Loi fédérale sur les hydrocarbures et la Loi sur les opérations pétrolières au Canada seraient modifiées pour faciliter la mise à jour des règlements relativement à divers changements techniques et administratifs.
Le règlement suivant viendrait modifier la Loi sur les arpenteurs des terres du Canada afin de moderniser le cadre législatif qui régit la profession d'arpenteur des terres du Canada.
De ce côté-ci de la Chambre, il a beaucoup été question de la désignation des professionnels au Canada. Il s'agit ici d'un changement positif qui permettrait à davantage d'immigrants, par exemple, de travailler dans nos collectivités à titre d'arpenteurs. Comme pour beaucoup de professions, nous constatons une pénurie de main-d'œuvre, surtout dans les domaines professionnels comme celui-ci. Espérons que ce règlement incitera plus de gens à devenir arpenteurs au Canada et à faire le travail nécessaire pour aménager des routes et préparer des quartiers à la construction domiciliaire tandis que nous souhaitons une augmentation des chantiers au pays.
D'ailleurs, j'ai moi-même dû embaucher un arpenteur récemment à Abbotsford pour ma propre maison. J'ai été très satisfait du service que j'ai obtenu. Toutefois, j'ai dû payer une facture très salée à cause de la pénurie de travailleurs, mais ce débat devra se faire à un autre moment.
En terminant, j'aimerais me pencher sur certaines remarques faites par le sénateur Woo, qui a parrainé ce projet de loi au nom du gouvernement. Le sénateur Woo est l'un des cinq sénateurs qui représentent la Colombie‑Britannique. Quand il a parrainé ce projet de loi, j'ai presque eu l'impression qu'il faisait partie du gouvernement libéral. Il a parlé de se tourner vers l'avenir, et il a dit que le Conseil du Trésor étudierait de nouvelles propositions pour l'élaboration d'un autre projet de loi de modernisation de la réglementation. Il a également mentionné son étroite relation de travail avec le Secrétariat du Conseil du Trésor, comme s'il était un sénateur libéral et pas un sénateur indépendant.
Cela me pose particulièrement problème, car je pense que ce projet de loi est vraiment important et qu'il permettrait d'accomplir un grand nombre de choses que des parties prenantes et des sous-ministres de l'ensemble du gouvernement du Canada demandent depuis longtemps. Il s'agit en quelque sorte de remettre de l'ordre dans les affaires du gouvernement afin de permettre à ce dernier de fonctionner plus efficacement pour les Canadiens, de fournir les services dont nous avons besoin, et de mettre en place la réglementation nécessaire au fonctionnement des différents secteurs de notre économie ainsi qu'à notre consommation de produits et de marchandises. Cependant, je m'en voudrais de ne pas préciser que j'ai été déçu de constater que le gouvernement a préféré passer par le Sénat plutôt que de déposer ce projet de loi directement à la Chambre des communes.
La Colombie‑Britannique compte actuellement un peu plus de cinq millions d'habitants. Cela signifie que chacun des sénateurs de la Colombie‑Britannique représente, en fait, un million de personnes. En Ontario, ce n'est pas beaucoup mieux. Chaque sénateur de l'Ontario représente 592 000 habitants. Chaque sénateur de l'Île‑du‑Prince‑Édouard représente, en revanche, 38 000 habitants. Le gouvernement ne devrait pas passer par les sénateurs libéraux pour accomplir son important travail. C'est ici qu'il devrait le faire.
En ce qui concerne le Sénat, comme je viens de la Colombie‑Britannique, j'espère qu'un jour nous aurons une voix plus efficace dans la Confédération canadienne. Quand je fais du porte-à-porte pendant les campagnes électorales, on me dit pratiquement tous les jours qu'Ottawa ne représente pas adéquatement les intérêts de ma province. C'est en grande partie dû au fait que seulement six sénateurs nous représentent, et cinq de ces postes sont pourvus à l'heure actuelle. Nous contribuons aux paiements de péréquation versés aux autres provinces et notre province compte la troisième population en importance au pays.
Dans les années à venir, les Autochtones prendront davantage le contrôle de leur vie grâce à l'exploitation des ressources naturelles. Un certain nombre d'entreprises extraordinaires établissent des partenariats avec les peuples autochtones dans le secteur des ressources naturelles. Je suis très optimiste quant à l'avenir des échanges commerciaux sur la côte Ouest. J'espère que, grâce à la croissance économique que nous allons connaître et qui sera le moteur de la croissance économique canadienne au XXIe siècle, un jour, nous aurons un nombre suffisant de sénateurs ou une représentation équitable à Ottawa. Les Britanno-Colombiens y ont droit.