:
Madame la Présidente, depuis que le projet de loi a été présenté, il est évident que le Parti conservateur n'a absolument pas l'intention de faire progresser cette mesure législative transformatrice. La semaine dernière, au lieu de poser des questions pertinentes aux fonctionnaires, les conservateurs membres du comité ont passé plus de trois heures de séance du comité à répéter les arguments du lobby des armes à feu. Si on ajoute les nombreuses manœuvres dilatoires qu'ils avaient employées auparavant, il était devenu évident que le comité allait s'embourber dans les retards indus et que, à ce rythme, il faudrait non pas des mois, mais des années, avant que le projet de loi soit renvoyé à la Chambre.
D'ailleurs, le député néo-démocrate de a demandé à deux reprises le consentement unanime pour ajouter 20 heures à l'étude article par article du projet de loi et les deux fois, les conservateurs ont refusé de donner leur consentement. J'ai fait le calcul. Demain, le comité de la sécurité publique se réunira pendant trois heures. Dans la motion à l'étude, nous prévoyons huit heures et demie sur deux jours, ce qui équivaudrait à la tenue de réunions régulières du comité jusqu'au 15 juin.
Des fonctionnaires non partisans ont reçu des menaces de mort à cause de leur témoignage devant le comité où ils avaient donné des conseils techniques au sujet du projet de loi, ce qui met en évidence l'importance de mener à bien rapidement l'étude article par article.
C'est pourquoi la motion d'aujourd'hui est importante. Les menaces de mort et l'intimidation de la part du lobby des armes à feu sont des choses que je subis depuis 2019, lorsque je me suis prononcée à ce sujet pendant le débat sur le projet de loi . J'ai reçu des menaces et j'ai subi de l'intimidation, et il s'agissait de bien plus que des « gazouillis méchants », comme les appelle la Coalition canadienne pour les droits des armes à feu. À deux reprises, ma circonscription a été ciblée par le lobby des armes à feu, lorsque ses membres s'y sont rendus en 2019 et en 2021. À deux reprises, les électeurs d' ont défendu le contrôle des armes à feu et le travail que nous accomplissons à la Chambre, en me renvoyant à Ottawa malgré les tactiques d'intimidation que le lobby des armes à feu a essayé d'employer contre moi.
Le fait d’avoir été élue députée est un privilège que je ne prends pas à la légère. J’ai eu l’occasion de travailler sur de nombreux dossiers depuis que j’ai été élue, et celui de la prévention des actes de violence commis à l'aide d'une arme à feu est l’un de ceux dont je suis le plus fière. C’est en 2015 que j’ai été élue pour la première fois, et quand on devient députée, il y a un certain nombre de choses qui arrivent très rapidement. D’abord, on se familiarise avec le fonctionnement de la Chambre, avec les 337 autres Canadiens qui ont le privilège de jouer un rôle central au sein de la démocratie. Je ne m’attendais pas à être nommée au Comité permanent de la sécurité publique et de la sécurité nationale, mais je suis reconnaissante au whip de m’y avoir envoyée. J’ai travaillé dur pour me familiariser avec ce dossier et ses enjeux complexes, sachant que les sujets qui sont soumis au comité de la sécurité publique sont déterminants pour l’avenir de notre pays, étant donné que notre rôle consiste à faire du Canada un pays meilleur, plus sûr et plus équitable. Je veux parler des questions concernant le racisme systémique et la surveillance des organes d'application de la loi; la mise en place d’un système correctionnel respectueux des droits humains et axé sur la réadaptation; l’adoption de mécanismes pour protéger notre sécurité nationale contre des acteurs étrangers hostiles; et, oui, le contrôle des armes à feu.
Aujourd’hui, en tant que secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique et en tant que membre du Comité permanent de la sécurité publique et de la sécurité nationale depuis 2016, j’aimerais dire quelques mots sur la situation antérieure, sur la situation actuelle, et sur la situation qui résultera de l’adoption du projet de loi , et sur les raisons pour lesquelles il est important d’élargir la portée du projet de loi et de l’adopter sans tarder.
C’est en 2019 que le projet de loi , Loi modifiant certaines lois et un règlement relatifs aux armes à feu, a reçu la sanction royale. Dans ce projet de loi, le gouvernement rendait obligatoire la vérification des antécédents couvrant toute la vie — et non plus seulement les cinq années précédentes — de toute personne demandant un permis pour acheter une arme à feu. Il a également actualisé la Loi sur les armes à feu pour obliger le contrôleur des armes à feu à vérifier le comportement du demandeur de permis sur les réseaux sociaux pour y détecter tout signe de violence avant de déterminer si le demandeur de permis est admissible. Ce projet de loi obligeait également les vendeurs d’armes à feu à prouver qu'ils ne vendaient des armes à feu sans restriction qu'aux acheteurs qui avaient un permis en bonne et due forme. Au titre de ce projet de loi, lorsqu’un tribunal rend une ordonnance d’interdiction de possession d’arme à feu, la personne visée par cette interdiction doit remettre son arme à la Couronne et non pas à un ami ou à un membre de sa famille. Cela permet d’empêcher que les personnes non autorisées aient accès à des armes à feu.
Ces mesures ont permis d’accroître la sécurité publique et de s’assurer que ceux qui ont le privilège de posséder une arme à feu répondent à des critères très stricts. À l’époque, les conservateurs avaient retardé l’examen du projet de loi par le comité, pour finir par voter contre à la Chambre.
Bien que beaucoup refusent d'en parler, le contrôle des armes à feu est une question qui concerne les femmes. La Fondation canadienne des femmes fait observer que la présence d'armes à feu dans les foyers canadiens est le principal facteur de risque de létalité lorsqu’il y a de la violence entre partenaires intimes. En effet, l'accès à une arme à feu augmente de 500 % la probabilité d'un féminicide. Selon le comité d'examen des décès du coroner de l'Ontario, 26 % des femmes tuées par leur partenaire l'ont été avec une arme à feu.
Des groupes comme le YWCA de Lethbridge m'ont dit que toutes les femmes qui venaient dans leur refuge avaient été menacées par leur partenaire avec une arme à feu. Ces femmes sont au nombre des quelque 2 500 femmes qui ont été victimes de ce type de violence au cours des cinq dernières années. La violence entre partenaires intimes représente près de 30 % de tous les crimes violents déclarés par la police au Canada. Ce chiffre a augmenté pendant la pandémie. Dans ma circonscription et dans tout le pays, des organisations locales comme Halton Women's Place contribuent à mettre en lumière les dangers de la violence armée.
Au cours des huit dernières années, notre pays a également pris conscience du fait que le contrôle coercitif entre en jeu dans les relations de violence. En effet, la présence d’armes à feu ajoute à la gravité de la situation et favorise davantage la violence physique, émotionnelle et psychologique. En fait, le contrôle coercitif, c'est-à-dire lorsqu'un homme utilise une arme à feu pour contrôler une femme sans jamais appuyer sur la gâchette, existe bel et bien, et cela se produit en ce moment même.
Dans un courriel, une résidante d'Oakville m'a écrit: « Je peux endurer la violence physique et émotionnelle, mais quand mon conjoint sort un fusil de chasse à double canon, le charge et me dit qu'il va me tuer, alors je comprends ce qu'est la vraie terreur. Merci de vous occuper des victimes avant qu'elles ne deviennent des statistiques. »
Notre gouvernement a défendu et continuera de défendre les intérêts des femmes. Grâce au projet de loi , nous prendrons des mesures supplémentaires pour aider les victimes de violence entre partenaires intimes qui ont été menacées ou blessées avec une arme à feu.
Le projet de loi introduirait de nouvelles dispositions qui donneraient aux tribunaux le pouvoir d'intervenir rapidement pour retirer les armes à feu et de suspendre le permis des personnes qui représentent un danger pour elles-mêmes ou pour autrui, et garantirait la révocation du permis d’arme à feu aux personnes faisant l'objet d'une ordonnance de protection. Le projet de loi C‑21 marque donc une étape importante dans le retrait des armes à feu des mains des partenaires violents.
Outre la création de ces nouvelles dispositions relatives aux signaux d'alarme, Sécurité publique Canada mettra en place un programme visant à sensibiliser les victimes à la manière d'utiliser les nouvelles dispositions et protections proposées. Un guide sur la manière de présenter une demande aux tribunaux et sur les protections disponibles pourrait être élaboré. Le programme pourrait également permettre de financer des services pour appuyer les personnes tout au long du processus judiciaire. Il viendrait en aide aux groupes vulnérables et marginalisés, notamment aux femmes, aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale, aux groupes autochtones et aux autres communautés racialisées, pour que les dispositions sur les signaux d’alarme soient connues de tous, en particulier des personnes qui en ont le plus besoin.
Le gouvernement débloquera cinq millions de dollars par le truchement d'un programme de contribution pour fournir une aide et un accès équitable.
L'amélioration de l’attribution des permis et la création d'outils supplémentaires pour les personnes ayant été victimes de violence entre partenaires intimes ne sont que deux moyens pour notre gouvernement de mettre en œuvre un contrôle rigoureux des armes à feu qui donne la priorité à la sécurité publique, tout en respectant les personnes qui possèdent et utilisent des armes à feu.
J'aimerais prendre un moment pour nous ramener en avril 2020 et à la tragédie qui s'est déroulée à Portapique, en Nouvelle-Écosse, où 22 vies innocentes ont été fauchées au cours d'une fin de semaine de folie meurtrière. Nous avons tous été estomaqués et dévastés. En apprenant l'identité des victimes de ces crimes terribles, nous nous sommes souvenus des répercussions tragiques que la violence armée pouvait avoir sur toutes nos communautés, urbaines et rurales, d'un océan à l'autre. Des mères et des pères, des fils et des filles, des amis et des voisins nous ont été enlevés d'une manière extrêmement violente, et bien trop tôt.
La violence armée n'est pas un phénomène nouveau dans notre société, mais elle est rendue encore plus meurtrière par la prolifération d'armes à feu plus puissantes que jamais. Les armes à feu d'assaut, qui n'ont pas été conçues pour la chasse ou le tir sportif, sont de plus en plus répandues sur le marché canadien de la vente au détail. Depuis leur apparition, ces armes ont causé d'énormes dégâts lorsqu'elles sont tombées entre de mauvaises mains.
Depuis des décennies, les chefs de police, les groupes de défense, les familles en deuil et les Canadiens ordinaires réclament l’interdiction de ces types d’armes à feu, des armes conçues pour tuer des gens, destinées à tuer des gens le plus rapidement possible, et qui ont été utilisées au Canada pour tuer des innocents.
Les Canadiens ont demandé aux gouvernements successifs de procéder à des réformes et de renforcer le contrôle des armes à feu. En mai 2020, nous avons pris des mesures supplémentaires en adoptant un décret interdisant plus de 1 500 modèles d’armes à feu d’assaut, y compris les AR-15.
Comme l’a déclaré le major général américain à la retraite Paul Eaton, « En pratique, l’AR-15 et les fusils de ce type sont des armes de guerre ». Ces armes ont été conçues pour le champ de bataille et n’ont pas leur place dans les rues canadiennes.
Avec le projet de loi , nous nous appuyons sur le travail accompli en 2020 pour proposer une définition technique prospective afin de garantir qu’en plus des armes interdites en 2020, aucune arme similaire ne pourra être introduite sur le marché canadien à l’avenir. Cette définition répond aux recommandations de la Commission des pertes massives.
Les Médecins pour un meilleur contrôle des armes à feu ont qualifié la définition de « victoire pour la science, la santé publique et les valeurs canadiennes [...] en interdisant de façon permanente les futurs modèles d’armes d’assaut ».
La Dre Najma Ahmed a déclaré: « En tant que chirurgienne traumatologue, je peux affirmer qu’il n’y a pas de plus grands dommages infligés au corps humain que ceux causés par les armes d’assaut semi-automatiques. J’invite tout député qui nie cette réalité à se joindre à moi dans la salle d’opération ».
La motion de cadrage qui nous est présentée aujourd’hui permettrait d’inclure cette définition technique dans le projet de loi .
Cela nous amène là où nous en sommes aujourd’hui. Le projet de loi propose certaines des mesures de contrôle des armes à feu les plus strictes depuis plus de 40 ans. Ces nouvelles mesures comprennent la mise en œuvre d’un gel national des armes de poing afin d’empêcher les personnes d’apporter au Canada des armes de poing nouvellement acquises et d’acheter, de vendre et de transférer des armes de poing à l’intérieur du pays, gel qui, par le truchement de règlements, est en vigueur depuis octobre 2022; le retrait des permis d’armes à feu aux personnes impliquées dans des actes de violence familiale ou de harcèlement criminel; et la lutte contre la contrebande et le trafic d’armes à feu en augmentant les sanctions pénales, en fournissant davantage d’outils aux forces de l’ordre pour enquêter sur les crimes liés aux armes à feu et en renforçant les mesures de sécurité à la frontière.
Plus de 75 % des décès par arme à feu dans notre pays sont liés à des suicides, et le projet de loi contient des dispositions visant à aider les professionnels de la santé et d’autres personnes à s’assurer que des armes à feu ne restent pas entre les mains de personnes qui représentent un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.
Parmi les nouveaux amendements énoncés dans la motion sur la portée dont nous sommes saisis figure la question des armes fantômes, ces armes à feu fabriquées par des particuliers ou créées en impression 3D. Il s’agit probablement d’une des choses les plus importantes que nous puissions faire dans le projet de loi pour soutenir les services de police face à la multiplication des armes fantômes.
Les membres du comité de la sécurité publique sont allés visiter l’armurerie de la GRC et ils ont pu voir comment il est rapide et facile pour des criminels de fabriquer illégalement des armes à feu avec une imprimante 3D. Les services de police de tout le pays me disent combien la présence de telles armes dans nos collectivités les inquiète.
Des policiers comme Michael Rowe du Service de police de Vancouver, qui a comparu devant notre comité pendant notre étude sur les armes à feu et les gangs, ont souligné la nécessité de solutions législatives pour combler cette lacune afin que la police ait les outils voulus pour appréhender ceux qui fabriquent ces armes fantômes.
Pendant sa comparution devant le comité, l’inspecteur Rowe a déclaré ceci:
[...] une tendance que nous observons ici à Vancouver présentement est l'utilisation d'« armes fantômes ». Dans le contexte de la guerre des gangs, nous voyons de plus en plus d'armes fantômes, surtout entre les mains de ceux qui participent activement à des complots pour meurtre ou de gens que nous croyons être des tueurs à gages. Les armes fantômes peuvent être fabriquées avec une imprimante 3‑D ou modifiées à partir de ce qu'on appelle un pistolet de type Polymer80 [...]
Les nouveaux matériaux pour l'impression 3‑D permettent de fabriquer des armes à feu durables, capables de tirer des centaines de projectiles sans s'enrayer. Par exemple, l'une de mes équipes a récemment terminé une enquête où elle a exécuté des mandats de perquisition dans une maison privée. À l'intérieur, nous avons trouvé une installation moderne de fabrication d'armes à feu, capable de produire des armes à feu par impression 3‑D. Ils avaient des silencieux, et ils convertissaient des pistolets à air comprimé. Ils transformaient des pistolets à air comprimé en armes à feu complètement fonctionnelles.
Les modifications qu'il est proposé d'inclure dans le projet de loi répondraient directement à la demande de l'inspecteur Rowe, c'est-à-dire:
Avec respect, une solution potentielle que je proposerais serait de prendre des mesures législatives pour réglementer la possession, la vente et l'importation de pièces d'armes à feu comme les canons, les glissières et les ensembles de détente. Grâce à ce type de loi, nous — la police — aurions les outils nécessaires pour saisir ces articles, pour prendre des mesures actives afin de faire appliquer la loi et pour cibler plus efficacement la fabrication d'armes fantômes.
C'est exactement ce que feraient les amendements au projet de loi que nous proposons.
Les services de police d'un bout à l'autre du pays sonnent l'alarme relativement à ce problème, et les amendements que nous présentons pour lutter contre les armes fantômes sont une autre raison qui fait du projet de loi C‑21 un projet de loi si essentiel pour améliorer notre sécurité publique.
J'aimerais citer les paroles de Noor Samiei. Noor était là le soir de la fusillade de Danforth. Elle y a perdu sa meilleure amie, Reese Fallon. Noor, Reese et leurs amis venaient de terminer leurs études secondaires et étaient sortis pour célébrer l'anniversaire de naissance de Noor.
Noor raconte:
« [...] la soirée qui avait commencé dans la joie pour célébrer mon 18e anniversaire s'est terminée dans l'horreur et la misère. Près de cinq ans se sont écoulés depuis la fusillade de Danforth, et j'ai encore du mal à trouver les mots pour parler de ce que mes amis et moi avons vécu ce soir-là. »
« Les mots me manqueront toujours pour exprimer adéquatement à quel point Reese était belle. C'est cliché, mais je n'avais jamais rencontré quelqu'un comme elle. »
« Il y a un autre mot pour désigner l'amitié: amour. L'amitié est l'une des formes d'amour les plus douces et les plus pures. Reese était l'amour personnifié. Elle rayonnait et brillait tant qu'elle illuminait chaque pièce où elle entrait. Son amour était si fort que rien ni personne ne pouvait le lui enlever. »
« Même si certains diront que nous étions au mauvais endroit au mauvais moment, cela n'enlève rien au fait que la fusillade a été perpétrée au moyen d'une arme de poing importée légalement, mais ensuite volée dans une armurerie de la Saskatchewan. Voilà pourquoi il est crucial de légiférer contre de telles armes. »
Les Canadiens nous demandent de prendre des mesures.
Le projet de loi sauvera des vies parce que le statu quo ne suffit pas pour les Canadiens. C’est à cause du statu quo que des personnes comme Reese ne sont plus là aujourd’hui. Le statu quo a conduit au massacre de femmes à l’École polytechnique, à la fusillade meurtrière en Nouvelle‑Écosse, aux drames du Collège Dawson et de la mosquée de Québec. Le statu quo est la cause de décès causés par des armes à feu d’un bout à l’autre du pays.
Dans ma religion, nous apprenons que la grâce nous est donnée par Dieu afin que nous puissions la donner à d’autres, même si nous pensons qu’ils ne la méritent pas.
Nous ne méritons pas la grâce de Noor, mais elle nous l'accorde tout de même.
Mettons ce cadeau à profit. Adoptons cette motion pour que nous puissions terminer efficacement l'étude du projet de loi au comité et à la Chambre et ainsi sauver des vies.
:
Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre la parole aujourd’hui. En fait, je ne suis pas très heureuse de parler aujourd’hui à la Chambre des communes du contournement du processus démocratique et de la discussion très importante que nous avons sur le projet de loi . J’ai beaucoup à dire sur les nombreux amendements au projet de loi dont on a débattu, et je n’aurai peut-être pas le droit d’en parler, sauf de façon très limitée en comité, si cette motion d’attribution de temps est adoptée aujourd’hui.
Je tiens à ce que l’on sache de quoi nous parlons réellement.
Le a fait connaître son véritable programme aux Canadiens très récemment, au cours des quatre derniers mois, alors que nous discutions du projet de loi et des efforts déployés par les libéraux pour l’élargir et en faire la plus grande interdiction des fusils de chasse de l’histoire du Canada. Lorsque le a été pressé de s’expliquer à ce sujet après la levée de boucliers des chasseurs, des tireurs sportifs, des agriculteurs et des Autochtones, il a admis que l’objectif était d’interdire des fusils de chasse en déclarant: « Nous nous concentrons maintenant sur le fait que nous allons devoir retirer certaines armes à feu à des personnes qui les utilisaient pour chasser. »
Le l’a dit lui-même. Il a fait savoir aux Canadiens quelles étaient ses véritables intentions et, par conséquent, peu importe ce que les libéraux racontent, peu importe les slogans, les brèves observations ou la terminologie qu’ils veulent utiliser, inventer ou sortir de nulle part, il a dit très clairement que le gouvernement libéral, en partenariat avec le NPD et le Bloc Québécois, s’en prend aux armes à feu utilisées pour la chasse par les chasseurs canadiens, les agriculteurs et les Canadiens autochtones. Il y a beaucoup de choses à dire aujourd’hui, mais, encore une fois, je voudrais souligner ce que ferait la motion si elle était adoptée.
La discussion en comité sur le projet de loi , maintenant que les libéraux nous ont permis de reprendre le processus de débat sur le projet de loi C‑21 en comité, se déroule assez bien. Nous avons traité près de la moitié des amendements — et il y en a beaucoup — en deux réunions seulement. Compte tenu de la controverse, c’est un temps record.
En outre, le fait que les libéraux aient présenté une soi-disant « nouvelle définition », qui est presque la même que la version précédente, a vraiment provoqué une onde de choc dans la communauté des propriétaires d’armes à feu au Canada. Les députés peuvent imaginer qu’en tant que parti de l'opposition, nous sommes très vigilants, et il est donc miraculeux que nous ayons réussi à passer à travers la moitié des amendements du projet de loi , qui représentent énormément de pages. Ce projet de loi aurait une incidence sur 2,3 millions de propriétaires d’armes à feu, leurs familles, leurs collectivités, des centaines de millions de dollars dans notre économie et des dizaines de milliers d’emplois, sans parler de siècles de culture et de patrimoine au Canada. Il est surprenant que les partis aient si bien travaillé en comité, et nous avons passé en revue près de la moitié des amendements en seulement deux réunions, ce qui est tout à fait surprenant. Alors, pourquoi cette motion nous est-elle nécessaire?
Eh bien, c’est très intéressant. Une partie du travail que nous avons effectué en comité a consisté, bien sûr, à examiner minutieusement le projet de loi et les amendements très sournois que les libéraux ont proposés à la dernière minute en comité, en novembre 2022, je crois, lorsque tout a explosé au sujet du projet de loi C‑21. Les chasseurs, les agriculteurs et les Canadiens autochtones ont vu les véritables intentions de l'actuel gouvernement, à savoir qu’il s’en prendrait à des centaines de leurs armes à feu.
N'oublions pas que le projet de loi était censé interdire les armes de poing, ce qui n’est pas vraiment le cas, mais les libéraux ont étendu cette interdiction aux fusils de chasse et à des centaines d’armes d’épaule. Bien sûr, les conservateurs ont tout de suite dit que cela dépassait la portée du projet de loi. Nous avons voté en comité pour exclure cette partie de la portée du projet de loi C‑21 pour de bon. Cependant, le NPD s’est allié aux libéraux et s'y est opposé. Sans le NPD, nous aurions pu y mettre un terme dès le début. Bien entendu, les néo-démocrates travaillent main dans la main avec les libéraux et appuient leur véritable programme visant à priver d’armes à feu les chasseurs, les tireurs sportifs, les agriculteurs et les Canadiens autochtones.
Ensuite, je pense que le NPD a eu des remords. De toute évidence, dans leurs collectivités rurales et nordiques, la réaction a été brutale. Je sais pertinemment que le député néo-démocrate du Nord de l’Ontario a essuyé de vives réactions. Le NPD a en quelque sorte voulu retirer cette question du projet de loi. Nous, les conservateurs, et les chasseurs, en étions ravis. Aujourd’hui, ils ont complètement fait marche arrière, malgré la proposition d’une définition presque identique, mais qui est en fait bien pire, ce dont je parlerai dans une minute.
Une fois de plus, les conservateurs, avec toute la diligence requise, ont proposé en comité la semaine dernière d’exclure cette question du projet de loi, parce que le projet de loi ne concerne pas les armes d’épaule ni les fusils de chasse. Pourtant, les libéraux, en collaboration avec le NPD, essaient très fort d’inscrire cette question dans le cadre du projet de loi. Ils ont encore une fois rejeté cette proposition. Il est donc très pratique d’avoir aujourd’hui la motion d’attribution de temps, qui est très longue et renferme de nombreux éléments.
En fait, ce qu’il faut retenir, c’est que cette mesure élargit le champ d’application du projet de loi. Ils élargissent rétroactivement le champ d’application du projet de loi afin que nous ne puissions pas l’exclure du champ d’application. Bien sûr, en dernier recours, nous aurions pu essayer une procédure parlementaire. Nous aurions pu nous adresser directement au Président de la Chambre pour qu’il l’exclue du champ d’application du projet de loi C-21. Étant donné qu’il représente une circonscription rurale comptant de nombreux chasseurs, tireurs sportifs et agriculteurs, j’imagine qu’il y aurait réfléchi, surtout si l’on considère que nous avons raison et que cette question n’entre certainement pas dans le champ d’application du projet de loi. Je trouve très pratique que cela fasse partie de l’objectif de la motion d’aujourd’hui. Elle est dans le champ d’application. Cela élimine toutes les options qui nous permettraient de la déclarer hors du champ d’application. Il ne nous reste plus aucune procédure parlementaire pour faire en sorte que cette question soit jugée hors du champ d’application. Il est très important que les gens comprennent cela.
C’est une option nucléaire. Voilà ce qui arrive quand les comités sont dans une impasse et qu'on y passe des heures à faire de l’obstruction sans que rien bouge. C’est tout ce qui s’est passé au comité la semaine dernière. Nous avons examiné la moitié des amendements d’un projet de loi très controversé en seulement deux réunions; deux réunions, ce qui est assez impressionnant à tous points de vue, d’après ce que j’ai vu depuis que je suis parlementaire. Il n’y a aucune raison à cela. En fait, le député néo-démocrate a parlé plus que presque tout le monde au cours des deux dernières réunions du comité.
La raison pour laquelle les libéraux tentent de limiter le débat par la force comme ils le font n’a pas de sens. Si cette motion est adoptée, nous n’aurons que cinq minutes au comité pour poser des questions sur chaque article. Si des gens me regardent, et je sais que beaucoup de personnes intéressées par ce sujet le font, je dis que nous devrons poser des questions aux fonctionnaires et leur demander des éclaircissements.
Encore une fois, cette mesure a des répercussions sur 2,3 millions de propriétaires d’armes à feu et leurs familles ainsi que sur des activités économiques qui se chiffrent à des centaines de millions de dollars, sur des dizaines de milliers d’emplois, sur une culture et un patrimoine séculaires au Canada. L’idée de limiter le débat de manière aussi sévère nous préoccupe donc beaucoup, d’autant plus que nous avons agi de bonne foi et que nous avons examiné la moitié des amendements en deux réunions. Je ne saurais trop insister sur ce point.
J’ai été très surprise de voir cela cette fin de semaine. Je dois être honnête, c’est une véritable gifle au visage, compte tenu du travail que nous avons accompli au sein du comité. Si nous voulions faire traîner les choses, nous pourrions encore parler de cette définition. Il y a tellement d’ambiguïtés dans cette soi-disant nouvelle définition que nous pourrions facilement en parler encore, mais nous avons posé nos questions. Nous avons reconnu qu’il y avait d’autres choses à débattre en comité. Il s’agit du comité de la sécurité publique et le pays est aux prises avec une crise de sécurité publique à cause des récidivistes violents que les libéraux ne cessent de laisser sortir de prison. J’en parlerai plus tard.
Il y a tant de choses dont nous devrions parler au sein du comité de la sécurité publique et nationale, alors nous avons voulu passer à autre chose. Voilà ce que nous avons obtenu. Cela a été véritable leçon sur la collaboration au sein du comité. Lorsqu'on accorde le bénéfice du doute aux libéraux et qu'on agit de bonne foi, c'est ce qui arrive. Évidemment, c’est contrariant parce que nous avons travaillé dur en comité et que nous avons fait preuve de diligence. Or, on nous force à ne pas avoir de débat ni d'étude en bonne et due forme sur les amendements au projet de loi qui ont un impact sur des millions de personnes. Je pense que j’ai suffisamment insisté sur ce point. J’y reviendrai peut-être plus tard.
Parlons de cette nouvelle définition. Elle n’est pas vraiment nouvelle. C’est un peu comme mettre du rouge à lèvres à un cochon, faute d’une meilleure expression.
Je vais vous donner un aperçu de l’ancienne définition. Elle disait qu’une arme à feu était « un fusil semi-automatique ou un fusil de chasse semi-automatique, qui peut tirer des munitions à percussion centrale d’une manière semi-automatique et qui est conçu pour recevoir un chargeur de cartouches détachable d’une capacité supérieure à cinq cartouches du type pour lesquelles l’arme à feu était conçue à l’origine ». C’était la définition initiale. Si vous avez entendu parler de l'amendement G‑4, il s’agissait bien de cet amendement, ainsi que d’un certain nombre d’autres éléments du décret de mai 2020, que nous connaissons tous très bien. Il a été proposé très rapidement, de manière très sournoise, avec l'amendement G‑46 qui, les gens s’en souviendront, s’étendait sur des centaines et des centaines de pages et visait à interdire près de 500 armes d’épaule supplémentaires, dont le tristement célèbre SKS, très populaire auprès des chasseurs et des Autochtones. Là encore, la liste était très longue et s'étirait sur de nombreuses pages. Ils l’ont présenté de manière très sournoise, en même temps que cette définition.
Des mois se sont écoulés. Il y a eu un véritable tollé et des centaines de milliers d’appels, de lettres et de messages sur les médias sociaux de la part de la communauté des détenteurs d’armes à feu dans tout le Canada. Pour une fois, les libéraux sont finalement revenus sur leur décision et ont retiré les amendements G‑46 et G‑4. Je n’avais jamais vu cela auparavant. C’était assez étonnant. Je ne les avais jamais vus reculer sur quoi que ce soit. C’était le premier round.
Au deuxième round, nous nous retrouvons à nouveau avec pratiquement aucun changement. En fait, je dirais même que la situation est pire aujourd’hui. Je vais expliquer à la Chambre pourquoi.
Je viens de lire l’ancienne définition. Voici la nouvelle. La définition inclut une arme à feu « qui n’est pas une arme de poing qui tire des munitions à percussion centrale de manière semi-automatique » — ce qui était inclus précédemment — « et qui a été conçue à l’origine avec un chargeur détachable d'une capacité de six cartouches ou plus ». Des nuances ont été apportées sournoisement, mais elles sont très subtiles. La raison pour laquelle on parle d’une arme à feu qui n’est pas une arme de poing est intéressante.
Il y a d’autres manœuvres sournoises à signaler ici. Dans le texte français d’origine, il était question d’un « fusil de chasse ». C’était ce que les libéraux essayaient d’interdire à la fin de l’année dernière, mais, bien sûr, il y a des dizaines de milliers de chasseurs, de tireurs sportifs et d’agriculteurs dans les régions rurales du Québec, ce que le Bloc oublie, mais il y en a, et ils étaient en colère, évidemment. Par conséquent, le gouvernement a fait en sorte qu’il ne soit pas question de « fusil de chasse », mais c’est ce qu’il essayait d’interdire en novembre dernier. Soyons clairs à ce sujet. Le gouvernement n’a fait que changer un peu les mots, ce qui en dit long sur ses intentions.
Ce point est hautement problématique parce que le gouvernement s’est surtout vanté ou a longuement expliqué qu’il ne présente pas la grande liste, qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter à ce sujet et qu’il n'interdira pas ces armes dans la loi. La population pouvait examiner de près cette liste. Elle énumérait près de 500 carabines et fusils, dont beaucoup sont couramment utilisés pour chasser. Il y en avait beaucoup sur cette liste que la population pouvait au moins consulter. Des personnes l’ont fait et elles ont été stupéfiées par le nombre de fusils de chasse interdits. Le gouvernement a dit de ne pas s’inquiéter, car il ne présenterait pas de nouveau la liste, mais seulement la définition.
Or, le gouvernement agit très sournoisement, en sous-main, et utilise des moyens détournés pour interdire des carabines, ce qui semble être une habitude pour lui dans ce dossier. Les libéraux proposent un comité consultatif sur les armes à feu et ne cessent d’y faire référence. Interrogés au sujet du SKS, par exemple, qui n’est en théorie pas visé par cette définition, mais qui figurait sur la liste originale, les libéraux nous ont pratiquement dit que le comité consultatif sur les armes à feu cherchera à l’interdire. Le ministre l’a dit et la secrétaire parlementaire en a parlé. Lorsqu'on leur a posé la question sur le SKS, ils ont aussitôt répondu que le comité consultatif sur les armes à feu étudiera la question.
Qu’est-ce que ce comité consultatif sur les armes à feu? Les libéraux disent qu’il s’agit d’un groupe d’experts impartiaux qu’ils sont en train de constituer. Nous avons déjà entendu dire cela. Les libéraux ont déjà eu des comités consultatifs semblables pour les armes à feu. Ils ont fait siéger à leur ancien prétendu comité consultatif certains des plus grands groupes anti-armes à feu du pays. Par conséquent, je ne crois pas un seul instant que des groupes qui défendent le droit à la possession légale d’armes à feu pour les chasseurs, les tireurs sportifs, les agriculteurs et les Autochtones auront une place à ce comité. Je ne crois pas un seul instant que ce sera le cas.
Les libéraux ne cessent de mentionner ce comité dès que nous posons des questions sur le SKS. C’est donc très clair pour moi. Le langage employé aujourd’hui à la Chambre est très révélateur. La députée a dit qu’ils examineront cette question, en parlant du SKS, et les 482 armes à feu pour décider lesquelles interdire finalement. Interrogée au sujet du SKS, elle a mentionné le comité sur les armes à feu. Elle parlait de décider quelles armes interdire.
Là encore, c’est très sournois parce qu’il n’y a pas de liste que nous puissions examiner de près. Il s’agit simplement d’un organisme non élu. Le comité consultatif sur les armes à feu serait un comité de soi-disant experts, dont nous savons que ce seront des groupes anti-armes à feu partiaux. Ils dresseront des listes d’armes à interdire. C’est donc pire que ce que nous avions avant, car nous ne pouvons pas voir la liste. Il est probable qu’elle ne sera même pas annoncée. Ce sera juste une nouvelle liste ajoutée au décret ou à une autre version de celui-ci, et les Canadiens apprendront plus tard ce qu’ils n’ont plus le droit de posséder. Il s’agit bel et bien d’une liste très arbitraire.
Je vous rappellerai qu’en mai 2020, après la pire fusillade et la pire tuerie de l’histoire du Canada, dans les heures et les jours qui ont suivi, alors que les Canadiens n’avaient pas encore pu enterrer leurs proches ou pleurer comme il convient les personnes assassinées par cet ignoble meurtrier, le gouvernement se préparait à prendre le décret de mai 2020. Il l’a pris, et 1 500 armes d’épaule ont été interdites en catimini, en pleine pandémie, celle-ci s’étant abattue sur le Canada un mois et demi plus tôt. Le gouvernement a donc interdit ces armes et il y a ajouté au cours de deux dernières années 400 autres armes d’épaule. Puis, en novembre, il en a ajouté près de 500 autres encore.
Les libéraux ne s’arrêteront pas là. Si nous leur demandions si ce sera leur dernière interdiction d’armes à feu, je serais très étonnée si l’un d’eux répondait par l’affirmative parce que, encore une fois, ce comité sur les armes à feu proposera encore des tonnes d’armes à feu à interdire. Les libéraux ne cessent de mentionner le comité quand nous les interrogeons sur le SKS, qui est un fusil de chasse répandu dans ce pays. Je ne leur fais donc aucunement confiance.
Encore une fois, nous avons agi de bonne foi et nous nous retrouvons avec cette motion d’attribution de temps qui vise à limiter le débat démocratique.
:
Madame la Présidente, je rappellerais au député libéral que s’il cherche à me déstabiliser, il me sous-estime sérieusement et qu’il n’est pas le premier à avoir essayé. J’ai beaucoup de choses à dire et je compte être ici pour un certain temps. J’espère donc qu’il est bien hydraté et qu'il a bien mangé parce qu’il va devoir attendre longtemps.
J’ai d’autres commentaires à faire à propos de l’annonce de la semaine dernière qui a été influencée par le projet de loi . En même temps que l'annonce de la création du comité consultatif sur les armes à feu, le ministre a présenté la prétendue nouvelle définition qui est en fait une reprise de l’ancienne définition, mais formulée de manière plus sournoise.
Le ministre a également annoncé qu’il y aurait une modification permanente des chargeurs, ce qui était déjà en place, mais la manière dont il a présenté les choses me laisse penser qu’il y aura d'autres conséquences. Lorsque nous avons essayé de poser des questions à ce sujet au comité, nous n’avons pas obtenu de réponses parce qu’apparemment, cette question ne fait pas partie techniquement du projet de loi . Cependant, le ministre a fait cette annonce en même temps qu’il parlait du projet de loi. Les libéraux et les fonctionnaires n’ont pas voulu répondre à nos questions, mais ce que la communauté des armes à feu en a retenu, c’est que la modification permanente des chargeurs irait plus loin que ce qui est actuellement en place et qu'elle toucherait énormément d’armes à feu, y compris le fusil de chasse de grand-papa.
Prenons par exemple le Lee Enfield, une arme à feu de fabrication britannique très populaire jusque dans les années 1950. Elle est bien fabriquée et elle a été transmise de génération en génération. Elle est entièrement en bois et correspond exactement à l’image que nous nous faisons de grand-papa Joseph qui part à la chasse au chevreuil. Le hic, c’est qu’il est impossible de modifier de manière permanente les capacités du chargeur de cette arme à feu sans l’endommager. C’est impossible. Alors, je pose la question: est-ce que le ministre propose de faire détruire le Lee Enfield? Nous n’aurons pas de réponse de sa part. J’ai incité les gens à lui écrire pour l’interroger à ce sujet parce qu’il ne nous répond pas, pas plus que les libéraux qui siègent au Comité de la sécurité publique.
Je ferai également remarquer que le fusil de chasse à chargeur tubulaire, où la balle va directement dans le tube parce qu’il n’y a pas de chargeur, comme dans l’image que les libéraux essaient de mettre en avant, est une technologie de la vieille école, des années 1800. Par exemple, le Winchester 1873, si je ne me trompe pas, est une arme à feu à chargeur tubulaire qui peut contenir de sept à 14 cartouches ou balles. Il ne peut être modifié d’aucune manière, car cela détruirait l’arme à feu.
Ces armes sont des trésors de famille. Je suis presque sûre que mon grand-père en avait une dans le placard pour les cas où les coyotes essaieraient d’entrer dans le poulailler. C’est dire à quel point ces armes à feu sont anciennes. Il en existe des centaines de versions dans les régions rurales du Canada. Elles appartiennent à des collectionneurs, et certainement à des chasseurs et à des Canadiens autochtones. Si le SKS est populaire dans les collectivités autochtones, il en va de même pour le Lee-Enfield, alors pourquoi les libéraux ne disent-ils pas clairement de quoi ils parlent en ce qui concerne ces modifications permanentes des chargeurs? Pourquoi sont-ils si prudents à ce sujet? Est-ce parce qu’ils ne savent pas? Est-ce par ignorance ou parce qu’ils cachent quelque chose? Je ne sais pas.
Je leur ai accordé le bénéfice du doute par le passé. Cependant, nous sommes là, et ils imposent la fin du débat démocratique et de l'examen nécessaire de ce projet de loi en comité aujourd'hui, alors je ne fais vraiment pas confiance à ce qu’ils vont dire à ce sujet, s’ils disent quoi que ce soit, parce qu’ils ont refusé de répondre à mes questions et aux questions que nous avons posées au comité de la sécurité publique au sujet des Lee-Enfield et des armes d’épaule à chargeur tubulaire.
Tandis que tout cela se passe, et que nous avons entendu beaucoup de choses à ce sujet, les libéraux nous attaquent, moi en particulier. Je suppose que c’est parce que je suis responsable du dossier des armes à feu. Dans leurs annonces, ils parlent davantage des conservateurs que de la criminalité qui fait des ravages dans nos collectivités et contre laquelle ils ne font pas grand-chose.
Je tiens à dire que je sais que ce débat est très houleux et que c'est un dossier qui interpelle personnellement les députés de part et d'autre de la Chambre. J’ai toujours fait de mon mieux pour mener cette discussion de notre point de vue, d’un point de vue professionnel et authentique, et ce qui m’a vraiment choquée, c’est la semaine dernière, ou peut-être la semaine précédente, lorsque le ministre a annoncé la première phase de son prétendu rachat, sur lequel je reviendrai. Il a dit, en gros, que les conservateurs étaient fautifs et portaient une part de responsabilité dans les insultes que les libéraux reçoivent de la part de ceux qu’ils disent être des propriétaires d’armes à feu. Je n’en ai aucune idée, car je n’ai pas vu cela.
Il est intéressant qu’ils en parlent comme si nous n’avions pas reçu d’insultes de la part de personnes qui n’approuvent pas notre position. Je peux dire aux députés que j’ai certainement reçu des insultes très menaçantes, compte tenu de ma position. J’ai reçu de nombreuses menaces et j’ai craint pour ma sécurité au cours de ce débat. J’ai donc été très offensée de les entendre essayer de blâmer les conservateurs, en particulier moi parce que je suis responsable du dossier, alors que je n’ai pas été épargnée moi-même.
Je ne suis pas découragée. Je n'arrêterai pas. Je ne me laisserai pas intimider et réduire au silence. Toutefois, je tiens à être claire: les discours que tiennent les libéraux suscitent beaucoup de haine à mon endroit et à l'endroit d’autres députés de ce côté-ci de la Chambre. Je n’aime pas en parler. Nous ne voulons pas inciter d'autres personnes à imiter ce comportement. Nous ne voulons pas que certains de ces gens diaboliques et sadiques soient tentés de jouer les héros, mais quand j’entends des discours semblables, je sens le besoin de dire quelque chose.
J’ai gardé le silence, mais je ne resterai pas sans rien faire pendant que le me reproche la violence qu’il a subie à cause de ses politiques malhonnêtes, alors que moi aussi j’ai subi de la violence à cause de ses déclarations. Je voulais juste que cela soit dit publiquement. J’espère en parler personnellement au ministre.
Nous parlons beaucoup des armes à feu. Bien sûr, le projet de loi , avec ce qu’on appelle le gel ou l’interdiction des armes de poing — même si cela ne constitue pas réellement un gel ou une interdiction —, cible exclusivement des personnes qui respectent la loi. Ce sont les citoyens canadiens formés, testés et autorisés qui sont approuvés par la GRC pour posséder des armes à feu. Ce sont vraiment les seules personnes qui ont été touchées par toutes ces mesures depuis l’entrée en vigueur du décret de mai 2020 et du projet de loi avant cela. Ces mesures-là ne touchent que des Canadiens ordinaires qui sont légalement autorisés à posséder des armes à feu. Ces Canadiens ont fait l'objet de vérifications serrées avant d'être légalement autorisés à posséder des armes à feu.
Cependant, le gouvernement continue de présenter mesure après mesure pour attaquer ce groupe de personnes. Pendant ce temps, les criminels continuent de sévir dans nos rues. J’ai longuement parlé des problèmes de criminalité. Les Canadiens savent parfaitement ce qui se passe dans les transports en commun et dans les rues de Toronto. Partout au Canada, on voit des cas horribles de gens innocents qui se font attaquer par des inconnus détraqués.
Nous sommes confrontés à des problèmes très graves, mais le budget de 2023 des libéraux ne prévoit rien pour régler le problème des crimes violents. En fait, les crimes violents ne sont pas mentionnés une seule fois, pas une seule fois, dans ce budget.
Il y a une autre chose qui n’a pas été mentionnée une seule fois dans ce budget. Les députés savent-ils de quoi il s'agit? La réforme de la mise en liberté sous caution n’a pas été mentionnée une seule fois dans le budget et n’a pas été mentionnée par le comme faisant partie des priorités pour ce budget, même si chaque premier ministre de chaque province et territoire du Canada a écrit deux lettres au pour exiger une réforme de la mise en liberté sous caution en raison de ce qui se passe dans leur province ou territoire relativement aux criminels et aux récidivistes violents qui continuent d’obtenir la libération sous caution et de revenir dans nos rues pour causer du tort aux Canadiens.
Quand avons-nous déjà entendu tous les premiers ministres du pays se mettre d’accord sur une lettre? C’est très rare. Peut-être lorsqu’ils demandent un financement pour les soins de santé, mais à part cela, c’est très rare. Deux lettres ont été envoyées au .
Il y a aussi les forces de police municipales. Je viens de prendre la parole à la conférence des 10 plus grandes associations de police, à laquelle toutes les grandes associations de police et les forces de police municipales du pays participaient. Je me suis rendu à Calgary la semaine dernière pour leur parler. Ils réclament une réforme de la mise en liberté sous caution. Tous les maires des grandes villes de l’Ontario demandent une réforme de la mise en liberté sous caution. Alors que tout le monde semble être d’accord sur la réforme de la mise en liberté sous caution, le n’a pris aucune mesure significative ou n’a opéré aucun changement en la matière. Je rappellerai à ceux qui nous regardent que les crimes violents dans notre pays ont augmenté de 32 % entre 2015 et 2021.
Lorsque nous arriverons aux statistiques de 2022, ce sera très inquiétant. Je présume qu’elles seront en forte hausse, rien qu’en me basant sur les manchettes, mais elles sont en hausse de 32 % entre 2015 et 2021. Cela équivaut à 124 000 crimes violents de plus par an, ce qui représente une quantité insensée de crimes supplémentaires sur lesquels les services de police doivent agir, alors que leurs effectifs sont vraiment en baisse, ce dont je parlerai plus en détail dans un instant. Nous voyons cette vague de criminalité augmenter régulièrement, année après année, sous le contrôle du et du . C’est ce qui se passe.
Par ailleurs, la réforme de la mise en liberté sous caution est une question essentielle. À Vancouver, par exemple, il y a eu 6 000 incidents criminels, 6 000 interactions avec la police qui ont été causés par seulement 40 personnes. Ces 40 personnes ne manquent pas de tenir la police occupée à Vancouver. Il s’agit de récidivistes violents qui sèment la pagaille dans les transports en commun et qui terrorisent les familles qui marchent dans la rue et les gens qui essaient de profiter des parcs. Ces 40 personnes sont à l’origine de 6 000 interactions avec la police en un an, et pourtant, on ne parle pas de la réforme de la mise en liberté sous caution. On se fait dire qu'il y a des réunions et des discussions, mais c’est tout. Cela fait des mois.
En fait, la police de Victoria a récemment publié un communiqué de presse sur un ignoble violeur qui a commis dix agressions sexuelles avec une arme. Pourquoi a-t-il été relâché? La police tenait à ce que le public sache pourquoi elle n’y était pour rien si le violeur avait été relâché. À la fin du communiqué de presse, la question suivante était posée: « Pourquoi cette personne a-t-elle été relâchée? » Je crois que la même question revient constamment dans les communiqués de presse de la police lorsque c'est justifié. C’est à cause du projet de loi , un projet de loi libéral remontant à quelques années qui, en substance, a fait de la mise en liberté sous caution la solution par défaut pour les récidivistes violents. Ces gens sont mis en liberté sous caution par défaut.
Maintenant, nous récoltons ce qui a été semé. Il y a une forte recrudescence de la criminalité, et c'est l'une des raisons pour lesquelles la police insiste sur cette question et la soumet sans cesse à l'attention des députés. C’est bel et bien ce qui se passe actuellement. Selon les statistiques de la police de Toronto, sur 44 meurtres — il s’agit du chiffre de l'an dernier ou de 2021 —, 24 ou 26, soit plus de la moitié, ont été commis par des individus qui étaient en liberté sous caution au moment du crime. Ainsi, plus de la moitié des 44 meurtres aurait pu être évitée si les libéraux n'avaient pas mis en place un régime de mise en liberté sous caution aussi laxiste. Les libéraux prennent le micro pour expliquer en quoi l’ancienne définition prétendument nouvelle, quelque chose qui n’est pas une liste mais une liste détournée remise au comité consultatif sur les armes à feu résoudrait le problème de la criminalité ou serait l'une des mesures susceptibles de le résoudre.
Cela n’aura aucun effet sur les individus qui, à Toronto, sont libérés sous caution et tuent des gens. La police de Toronto nous rappelle qu'environ neuf armes à feu sur dix utilisées pour commettre des crimes à Toronto, surtout des armes de poing, sont introduites en contrebande depuis les États‑Unis. Nous pourrions interdire — et je suis sûre que les libéraux y travaillent — chaque arme de poing détenue légalement dans ce pays, et la situation ne fera qu'empirer dans les villes. Les chiffres continueront d'augmenter parce que ces criminels ne détiennent pas ces armes légalement. La plupart d'entre eux n'ont pas le droit de s'approcher d'une arme à feu.
La plupart des récidivistes violents devraient être en prison, parce qu'ils font passer les armes en contrebande assez facilement par la frontière très poreuse du , par laquelle il a permis à toutes ces drogues et ces armes d'entrer dans le pays. Il en va de même pour la traite des personnes et toutes sortes d'autres choses qu'il a permises sous sa gouverne. Ces armes affluent à Toronto et dans d'autres grandes villes comme Montréal et Winnipeg. J'ai moi-même vu ces armes à feu de contrebande parce que la police de Winnipeg me les a montrées. Il y a aussi des armes imprimées en 3D. Des gens utilisent des imprimantes 3D pour imprimer des armes de poing en plastique, qui se vendent à 7 000 $ l’unité dans les rues de Winnipeg. Le projet de loi n’y changerait pas grand-chose.
Ensemble, nous avons concocté un amendement qui donnerait peut-être un outil supplémentaire aux policiers. J'ai appuyé cet amendement. Toutefois, ce n'est pas en s'en prenant aux propriétaires d'armes à feu respectueux des lois qu'on règlera les problèmes à Toronto. Rien dans le projet de loi n'aurait réellement pu empêcher le meurtre des quelque vingt personnes qui ont été tuées par des délinquants en liberté sous caution qui ont introduit des armes à feu clandestinement au pays ou en ont imprimé. Les libéraux disent qu'ils augmentent les peines maximales pour les trafiquants d'armes. C'est techniquement vrai, mais en réalité, c'est de la foutaise. Un de mes collègues conservateurs, qui a fait de l'excellent travail, a adressé une demande de renseignement au gouvernement pour savoir combien de personnes, jusqu'à présent, ont reçu la peine maximale pour contrebande d'armes à feu. Les députés savent-ils combien de personnes, au cours des huit années où le pays a été dirigé par le , ont reçu la peine maximale de 10 ans d'emprisonnement pour contrebande d'armes à feu? Zéro. Aucune personne n'a reçu la peine maximale. Par conséquent, augmenter cette peine maximale à 14 ans ne changera pas grand-chose.
Ce qu'ils auraient dû faire, c'est d'instaurer des peines minimales obligatoires pour la contrebande d'armes à feu. Une telle mesure aurait permis d'envoyer les criminels derrière les barreaux et de faire quelque chose. Les conservateurs envisageaient de le faire à l'aide d'un amendement, mais on nous a dit que cela dépassait la portée du projet de loi et que nous ne pouvions donc pas instaurer de peines maximales obligatoires. Le député de , quand il sera premier ministre du Canada, envisagera peut-être de le faire, car cela aurait un effet concret dans la lutte contre la contrebande d'armes à feu.
Je rappelle à la Chambre que, au moment où les libéraux s'en prenaient avec virulence aux propriétaires légitimes d'armes à feu en dépensant beaucoup de fonds publics et en demandant au de déployer des efforts considérables, l'automne dernier, le a présenté un projet de loi — pour lequel il a apparemment célébré en grand lorsqu'il a été adopté — visant à éliminer les peines minimales obligatoires pour les crimes graves commis avec une arme à feu et les crimes violents. Les députés veulent-ils savoir quelle est la liste de ces crimes? Sur cette liste figure le vol à main armée. Quelqu'un peut voler un magasin avec une arme à feu, et il n'est plus garanti qu'il ira en prison. Telle est la vision du de ce que nous devons faire pour lutter contre la criminalité: on peut voler quelqu'un sous la menace d'une arme à feu, mais il n'existe plus de peine minimale obligatoire pour ce crime.
La liste continue avec l’extorsion commise avec une arme à feu, le trafic d’armes, l’importation ou l’exportation d’une arme à feu en sachant qu’elle n’est pas autorisée et la décharge d’une arme à feu avec une intention particulière, y compris les fusillades au volant d’une voiture. Les individus qui commettent ces infractions ne sont plus passibles d'une peine d’emprisonnement obligatoire. La liste comprend également l’usage d’une arme à feu lors d’une infraction ou le fait d’enfreindre la loi avec une arme à feu; il n’y a plus de peine d’emprisonnement obligatoire pour ce type d’infractions. Pour la possession d’une arme à feu non autorisée ou la possession illégale d'une arme à feu, il n’y a plus de peine d’emprisonnement obligatoire. Certains criminels de Toronto ont eu de quoi se réjouir le jour de l’adoption du projet de loi .
Il y a aussi la possession d’une arme à feu prohibée, ou à autorisation restreinte, avec des munitions. Une personne peut posséder une arme à feu prohibée avec tout un tas de munitions, et il n’y a plus de peine d’emprisonnement obligatoire. Là encore, les gangs sont contents chaque fois qu’un libéral est élu. Pour la possession d’une arme obtenue par la commission d’une infraction, c’est-à-dire essentiellement pour le vol d’une arme, il n’y a plus de peine d’emprisonnement obligatoire. Pour la possession en vue du trafic d’armes, à l’exclusion des munitions pour armes à feu, il n’y a pas de peine d’emprisonnement obligatoire.
Pour la décharge d’une arme à feu avec insouciance, il n’y a plus de peine d’emprisonnement obligatoire. Des gens meurent dans les villes parce que des gangsters déchargent constamment avec insouciance des armes à feu, armes qu’ils ont introduites au pays en contrebande ou qu'ils ont imprimées en 3D. Il n’y a plus de peine d’emprisonnement obligatoire pour eux. En fait, dans ce même projet de loi, le projet de loi , les libéraux ont proposé une option supposément améliorée pour les individus qui commettent des agressions sexuelles ou des viols. Désormais, la loi leur garantit qu'ils n'iront pas en prison. Ils peuvent être assignés à résidence dans le confort de leur foyer. Les violeurs peuvent purger leur peine en jouant à des jeux vidéo, chez eux, assis les pieds sur le pouf. C’est incroyable. Je ne devrais pas en rire, mais c’est tellement scandaleux et ridicule que j’ai du mal, moi qui suis une femme, à comprendre qu’un gouvernement soi-disant féministe permette aux violeurs de purger leur peine en étant assignés à résidence. C’est ce qui vient de se passer au Québec, où un ignoble individu ayant brutalement violé une femme n’a pas écopé d’un seul jour de prison et ne s'est vu infliger que 20 mois d’assignation à résidence.
Tout cela s’inscrit dans le cadre de ce que les libéraux considèrent comme leurs priorités en matière de criminalité. Tous les deux jours, ils prennent le micro et annoncent de nouvelles mesures de contrôle des armes à feu pour s’en prendre aux personnes qui sont légalement autorisées à posséder des armes à feu en prétendant que cela va améliorer les choses. Or, pour y arriver, il faudrait plutôt abroger le projet de loi et s’assurer que les criminels violents et les violeurs sont envoyés derrière les barreaux. Voilà ce qui améliorerait la sécurité publique.
Les armes à feu ne sont pas la seule source du problème. En réalité, bon nombre de crimes sont commis à l'aide de couteaux. Quand allons‑nous parler de cela? Nous venons d'assister à ce qui est, je crois, la troisième tuerie en importance de l'histoire canadienne, et nous avons à peine entendu un mot à ce sujet, en tout cas, pas de la part des libéraux. Nous avons tenté d'étudier la question au comité, et les libéraux nous en ont empêchés. Cette tuerie, la troisième en importance au Canada, s'est produite à l'automne. Le responsable était un homme qui était en libération conditionnelle, malgré...
:
Madame la Présidente, je dis respectueusement à la députée que je me souviens très bien de ces réunions du comité. J’ai fait beaucoup d’efforts, tout comme mes collègues conservateurs, pour que le comité étudie de toute urgence ce qui s’est passé, à savoir comment, en raison de l'échec du système de libération conditionnelle, 11 personnes ont été poignardées à mort par un homme qui était en liberté conditionnelle et 17 autres se sont retrouvées à l’hôpital. Il s’agit du troisième plus grand massacre de l’histoire du Canada. On pourrait penser qu’il serait urgent d'examiner ce qui s’est passé dans le système de libération conditionnelle du Canada. On nous a donné des excuses et on nous a dit de laisser les gens faire leur travail. Ils peuvent faire leur travail, mais il est temps de savoir ce qui s’est passé et ce qu'il faut faire pour empêcher que cela se reproduise, en menant au moins une étude préliminaire.
J’ai dit très clairement que nous devions étudier cette question immédiatement et peut-être faire un suivi après en avoir entendu davantage. On a fait la sourde oreille. Le troisième plus grand massacre de l’histoire du Canada n’était pas une priorité pour la sécurité publique. Le comité était trop occupé à planifier la présentation des amendements les plus sournois qui soient pour que le projet de loi instaure la plus grande interdiction de fusils de chasse de l’histoire canadienne. Il était trop occupé pour étudier le troisième plus grand massacre de l’histoire canadienne. Je pourrais en parler toute la journée, parce que c'est une corde sensible pour moi. Pourquoi n’a-t-on pas accordé la priorité au massacre de 11 personnes par un homme en liberté conditionnelle dans une collectivité des Premières Nations? Nous en avons à peine parlé. Le comité de la sécurité publique n’a pas étudié la question. Je pense que nous pourrions parler de cet échec si le gouvernement cessait de s'en prendre aux propriétaires légitimes d’armes à feu. Je crois que l’agresseur comptait déjà 59 condamnations antérieures pour crime violent. Pourquoi a-t-il été mis en liberté conditionnelle? Je ne sais pas, mais ce vil homme a tué 11 personnes avec un couteau et en a poignardé 17 autres.
Il y a beaucoup d’attaques au couteau, mais aussi avec du vaporisateur contre les ours. J’ai un ami qui m'a raconté tout récemment que ses enfants ont pris le transport en commun, dans la région de Calgary, je crois. Ses enfants qui étudient au collège allaient juste à une fête. Ce sont de gentils jeunes gens. Or tout le groupe a été victime d'une attaque avec un vaporisateur contre les ours. La police leur a dit que c’était la huitième fois que cela s’était produit récemment. C’était la huitième fois que des délinquants s’attaquaient à des innocents avec un vaporisateur contre les ours dans les transports en commun. Comme les victimes ont survécu, les libéraux ne jugent peut-être pas prioritaire d’en parler. Je ne sais pas.
Il y a des attaques au couteau où des jeunes et des personnes âgées sont poignardés à mort dans les transports en commun. En fait, un jeune homme s'est retrouvé à l’hôpital à la suite d'une violente attaque au couteau à bord du SkyTrain à Surrey. Le suspect, l’homme qui a tenté de tuer cet homme avec un couteau, a été libéré sous caution environ neuf jours plus tard. On me dit que la réforme du cautionnement ne figure pas au budget. Une personne qui a poignardé quelqu’un et tenté de le tuer a recouvré la liberté neuf jours plus tard. C’est un Canada libéral, mais il est important de s’en prendre aux propriétaires d’armes à feu légitimes, apparemment.
Ces faits se sont déroulés après la mort d'un jeune de 17 ans, qui a été poignardé à mort dans un autobus, également en Colombie‑Britannique. Il est mort. Il a été poignardé à mort dans un autobus, tout récemment. Ce décès fait lui-même suite à celui d'un adolescent de 16 ans, qui a été poignardé à mort dans une station de métro de Toronto. Les exemples de meurtres de jeunes sont innombrables. L'année dernière, une femme a été poignardée avec un pic à glace. À Toronto, une femme a été brûlée vive, près d'un arrêt d'autobus, si je me souviens bien. Des aînés meurent parce qu'on les a poussés.
De nos jours, les gens craignent souvent de prendre les transports en commun, sans compter que l'on refuse d'aborder la question de la réforme de la mise en liberté sous caution. Or, alors que le gouvernement ne prend aucune mesure pour réformer la mise en liberté sous caution et rendre nos rues plus sûres, il ne se passe pas deux jours sans qu'il soit question de s'en prendre aux propriétaires légitimes d'armes à feu. Je pourrais continuer à expliquer à quel point cette situation est regrettable, sans parler de ce que les services de police subissent depuis un an.
Les conservateurs parlent depuis un bon moment de la réforme de la mise en liberté sous caution mais, au Canada, on a vraiment commencé à en parler très sérieusement à la suite d’un événement survenu pendant le temps des Fêtes. Rien de ce que les libéraux ont annoncé n’aurait permis d’empêcher ce qui est arrivé à Greg Pierzchala, un jeune policier d’environ 27 ans qui servait dans la Police provinciale de l’Ontario. Greg était jeune et passionné par son travail. Le 27 décembre, deux jours seulement après Noël, il a vu un camion dans un fossé. Au moment où Greg s’en est approché, le conducteur a tiré sur lui et l’a tué. Ce conducteur était un récidiviste violent qui était sous le coup d'une ordonnance d’interdiction à vie de port d'armes; il était en liberté sous caution à ce moment-là. Ce récidiviste a tiré et tué ce policier. Ce policier n’est plus parmi nous aujourd’hui, en raison de notre système de libération sous caution.
Cette tragédie a évidemment provoqué l'indignation nationale, et c’est à ce moment-là que la première lettre des premiers ministres provinciaux a été adressée au afin d’exiger une réforme de la mise en liberté sous caution. Il y a eu une lettre subséquente, et la police s'est exprimée haut et fort. En fait, les policiers de Toronto, qui sont des gens plutôt stoïques, étaient émotifs lorsqu’ils parlaient au micro au cours de leurs réunions sur la nécessité d’une réforme du système de libération sous caution. En fait, Greg Pierzchala est l’un des dix policiers tués l’année dernière, dont huit en service. C’est un nombre insensé de meurtres de policiers. C’est incroyable. Les policiers ont eu la vie passablement dure à ce chapitre au cours des dernières années.
Le moral des troupes est très bas. Les policiers et policières sont des professionnels dévoués qui disent au revoir aux membres de leur famille le matin sans jamais avoir la certitude de les revoir, surtout après une année comme celle qui vient de s'écouler. Dix policiers sont morts, dont huit en service. Bon nombre de ces meurtres impliquent des récidivistes violents qui ne devraient pas se retrouver dans la collectivité. Il est incroyable que nous ne parlions pas de la réforme de la mise en liberté sous caution et que le gouvernement ne fasse pas d’annonces à ce sujet ou au sujet de la réforme du système de libération conditionnelle tous les jours.
Les hommes — ce sont surtout des hommes — qui sont libérés à plusieurs reprises ne devraient pas se retrouver dans nos rues. Je pense que presque tout le monde est d’accord à ce sujet, à l’exception des extrémistes de gauche, qui veulent davantage de laxisme à l'égard de la criminalité et qui semblent avoir repris le programme de lutte contre la criminalité du parti libéral. C’est incroyable.
Prenons l'exemple de la Colombie-Britannique, une province néo-démocrate. Cependant, et c’est tout à son honneur, même le premier ministre de la Colombie-Britannique a écrit au Cabinet libéral au sujet de tous les récidivistes violents. Les chiffres sont incroyables. Je les ai vérifiés dans l’article publié il y a environ une semaine ou deux pour m’assurer de leur exactitude, mais il semble, selon les rapports, qu'ils correspondent bien à la réalité.
Il y a 1 325 délinquants violents qui ont été traduits en justice, mais les procureurs, les avocats de l'État, ont demandé l'emprisonnement dans seulement 516 de ces procès. Par conséquent, les avocats de l'État ont demandé qu'il n'y ait pas de mise en liberté sous caution pour seulement 500 environ de ces quelques 1 300 criminels violents. Sur les 500 affaires dans lesquelles les procureurs demandaient l'emprisonnement, les juges ont refusé d'accorder la mise en liberté sous caution dans seulement 222 cas. Cela signifie que, sur plus de 1 300 récidivistes violents en Colombie‑Britannique, seuls 221 se sont fait refuser une mise en liberté sous caution. C'est ahurissant. On parle de moins de 20 % des criminels violents à qui on refuse la mise en liberté sous caution.
Pourquoi ce pourcentage n'est-il pas plus élevé? Dès qu'une personne a un passé violent, la demande de refus devrait être faite, non? Pourquoi les avocats de l'État ne font-ils cette demande que dans la moitié des cas? En fait, c'est moins de la moitié des cas. Pourquoi les juges considèrent-ils qu'il faut refuser la mise en liberté sous caution aux récidivistes violents endurcis dans moins de 20 % des cas?
Je l’ignore. Je ne suis ni juge ni avocate, et je n’ai pas l’expertise nécessaire pour me prononcer à ce sujet. Cependant, le gouvernement libéral et le qui est responsable du Code criminel devraient expliquer la situation et dire comment on peut y remédier. Ils devraient parler des changements pouvant être apportés au Code criminel et d'autres mesures susceptibles de renforcer le système de justice. Cela donnerait aux tribunaux les outils nécessaires pour s’assurer que les personnes les plus violentes ne sont pas libérées sous caution, et ainsi, le garçon de 17 ans en Colombie‑Britannique n’aurait pas été poignardé à mort, le garçon de 16 ans à Toronto serait toujours en vie et Greg Pierzchala serait toujours des nôtres.
Pour une raison inconnue, le nombre d'employés et le financement de la commission des libérations conditionnelles ont diminué de 36 % et de 11 % respectivement. C’est peut-être pour cela qu’il y a des erreurs qui entraînent des événements comme celui qui s'est produit à l’automne dans la Nation crie de James Smith. C’est là que l’homme que j’ai mentionné a massacré 11 personnes en les poignardant à mort.
C’est tellement frustrant, non seulement comme conservatrice, mais aussi comme femme canadienne qui se soucie de la sécurité de sa famille dans la rue. Les femmes ont déjà un sixième sens à propos de ce genre de choses. Nous sommes inquiètes quand nous nous déplaçons à pied le soir ou quand nous sommes seules dans un ascenseur avec un groupe d’hommes. C’est inné chez nous. Il est frustrant de constater que beaucoup de femmes ne veulent plus emprunter le transport en commun, surtout à Toronto, la plus grande ville du pays.
Les libéraux n'abordent pas souvent la question même au moment où plusieurs demandent clairement une réforme du cautionnement. En revanche, le projet de loi , qui vise les propriétaires légitimes d’armes à feu, est une priorité. Je rappelle également aux députés que les libéraux ont d'abord présenté ces modifications de façon très sournoise, en novembre, avant de les retirer. Le 3 novembre, ils ont dit qu’ils allaient tenir des consultations. Il y a eu quelques réunions de consultation au comité, et nous avons proposé d'inviter un grand nombre de personnes à parler des répercussions qu'auraient ces modifications.
Les libéraux affirment qu’ils ne ciblent pas les fusils de chasse. Nous avons invité de nombreux chasseurs et experts à s'exprimer à ce sujet, et leur opinion est très différente de celle des libéraux. En effet, l'opinion des gens qui utilisent ces armes pour chasser est très différente de celle des libéraux, qui veulent interdire ces armes. C’est tout de même intéressant.
Le a effectué une tournée nationale de consultation et il a reçu un accueil nettement défavorable dans de nombreuses réunions. J'aimerais bien savoir dans combien de circonscriptions conservatrices il s'est rendu. J'imagine qu'il n'y en a pas eu beaucoup.
Il est allé au Yukon. Le 25 janvier, en réaction à sa tournée pour parler aux chasseurs, à qui il voulait retirer leurs armes à feu, le journal local, le Yukon News, a déclaré:
Aucune des personnes qui se sont entretenues avec [le ministre de la Sécurité publique et le député libéral de Yukon] n'était en faveur du projet de loi proposé. Toutes ont donné leurs raisons. Parmi elles, des collectionneurs d'armes à feu de longue date redoutaient que leurs collections perdent de la valeur, des tireurs sportifs de relativement fraîche date se heurtaient à des règles confuses [...]
C'est un thème récurrent parmi les propriétaires d'armes à feu et la police, qui doit faire respecter les règles. La citation se poursuit:
[...] et des chasseurs, des trappeurs et des travailleurs de l'industrie primaire qui s'inquiètent de l'interdiction des armes à feu sur lesquelles ils comptent pour se protéger des animaux sauvages.
Dans ce même article, les citations des résidants de la région qui avaient été « consultés » — du moins c'est ce qu'on dit — par le sont assez émotives, pour employer un euphémisme. Ces personnes sont profondément mécontentes de ce que les libéraux essaient de faire. Elles ont été nombreuses à le dire lors de tournée du ministre, qui les a entendues haut et fort, mais qui a néanmoins proposé une définition très similaire. Plutôt que d'être transparents en établissant la très longue liste des centaines d'armes à feu qu'ils cherchent à interdire, les libéraux vont confier le travail à un comité consultatif sur les armes à feu.
Malgré toutes les consultations tenues par le comité et le , malgré tout ce que les gens respectueux des lois qui sont touchés concrètement par ces mesures ont dit au ministre, les libéraux avancent laborieusement. Les libéraux sont déterminés à éliminer rapidement un grand nombre de fusils de chasse du Canada.
Au comité, beaucoup de dirigeants autochtones ont parlé des répercussions de ces mesures pour eux. Le projet de loi comporte un certain nombre de dispositions de signalement des comportements alarmants et d’autres mesures qui m'ont alertée lorsqu’elles ont été présentées. Ces dispositions sont censées aider les femmes vulnérables et les femmes autochtones, et elles pourraient être bénéfiques. En fait, j’ai pris la parole à la Chambre pour proposer de retirer du projet de loi les dispositions concernant le signalement des comportements alarmants afin de pouvoir les adopter plus rapidement, les soustraire à la partisanerie politique, et protéger les personnes vulnérables.
Je suis intervenue à la Chambre et le a rejeté la motion que j’avais présentée à cet effet. C’était un autre effort de bonne foi des conservateurs pour dépolitiser une partie de cette question litigieuse. Le ministre de la Sécurité publique a rejeté cet effort et je ne l’oublierai jamais.
Des chefs autochtones, des femmes chefs et d’autres intervenants ont témoigné devant le comité, et ils étaient très préoccupés par certaines des dispositions concernant le signalement des comportements alarmants. Ils ont dit plusieurs choses. Ils ont parlé des dispositions en question. Essentiellement, à leur avis, et je paraphrase, il serait plus facile pour des gens ayant une mauvaise opinion des Autochtones d'appeler les autorités et de raconter des faussetés sur des Autochtones afin qu'on leur retire leurs armes à feu.
Il s’agit d’une véritable crainte que nous avons entendue de la part de nombreux dirigeants autochtones. Ils ont dit, en gros, pour expliquer leur état d'esprit, que cela nuirait à leur collectivité et à ceux qui ne les aiment pas. Ce qui est ressorti, c'est que ce n’est pas une si bonne chose. Ces dispositions sont censées protéger les Autochtones, en particulier les femmes. Or, il semble que cela ne les intéresse pas du tout. En fait, cela ne les intéresse absolument pas.
Nous avons aussi entendu des experts en droit. Nous avons entendu une organisation nommée l’Association nationale Femmes et Droit. Il y a eu un témoin libéral. Il y avait aussi un groupe de lutte contre la violence faite aux femmes du Québec. Je pense que les libéraux croyaient que ces groupes appuieraient les dispositions concernant le signalement des comportements alarmants, mais les trois groupes qui ont témoigné ont dit que ces dispositions sont très mauvaises. Ils n'en veulent pas. En fait, les dispositions en question ajoutent un fardeau supplémentaire sur les femmes qui sont maltraitées par leurs partenaires.
C'est exactement le contraire de ce que je pensais que les lois de signalement et d'intervention devaient faire. De toute évidence, je ne les appuierai pas. Nous ne les appuierons pas. Je pense que certains des autres partis de l'opposition ne le feront pas non plus.
Nous pouvons évidemment travailler ensemble sur certaines choses. Cependant, il s'agit d'une mesure qui devait être présentée dans le cadre du projet de loi . Les libéraux voulaient régler un problème, mais ils n'ont pas écouté les personnes qu'ils essayaient d'aider. Une fois de plus, il est tout à fait évident qu'ils n'ont pas écouté les femmes vulnérables ou les Autochtones au sujet d'une mesure qui, selon eux, allait les aider. C'est caractéristique de l'approche du gouvernement à l'égard des armes à feu.
C'était plutôt étrange. Nous avons reçu l'un des chasseurs canadiens les plus remarquables, un homme vraiment incroyable issu d'une famille incroyable. Je parle de Jim Shockey. Sa fille est une véritable héroïne pour les jeunes chasseuses du Canada. Je dois dire qu'une de mes sœurs la suit sur Instagram depuis des années. M. Shockey a dit ce qui suit:
Tout le monde comprend que les chasseurs ne représentent pas une menace à votre sécurité ou à la sécurité nationale du pays. Nous nous sentons toutefois vilipendés et marginalisés. Plus récemment, nous nous sommes sentis attaqués. Nous ne sommes pas des ennemis. Nous aimons notre pays. Bien évidemment, il est fondamentalement répréhensible et terrible de voler une vie, mais il est également répréhensible de voler un mode de vie.
Voilà une déclaration percutante de la part d'une personne qui connaît la chasse mieux qu'à peu près n'importe qui d'autre au Canada, à l'exception des Canadiens autochtones, qui chassent sur le territoire depuis des milliers d'années.
Les libéraux affirment que l'on n’interdit pas les fusils de chasse, mais il faut poser la question à des chasseurs. Ils savent que le SKS figure sur la liste. Ils ont vu que la liste comprend d'autres armes à feu qu'ils utilisent couramment pour la chasse. Qui le public devrait-il croire? Devrait-il croire les gens qui pratiquent la chasse, qui utilisent les armes à feu pour subsister et qui les lèguent à leurs enfants? Ou devrait-il croire les libéraux qui, comme l'a déclaré le , affirment que certains fusils de chasse devront être interdits?
À mon avis, ce n’est évidemment qu’un début. Qu'on demande aux libéraux si cette interdiction frappant les carabines, les fusils de chasse ou les armes à feu en général sera la dernière, pour voir. Je parierais qu’ils répondraient par la négative ou qu’ils changeraient rapidement de sujet.
Je voudrais parler de Martin Bourget; lui et sa femme ont une émission de chasse en français au Québec. La chasse au Québec est une industrie énorme. Ils ont déclaré: « Les propriétaires légitimes d'armes à feu au Canada expriment donc fortement leur perplexité devant la légitimité même du processus dont on est témoin dans le projet de loi et de l’application de ces mesures. » Ils ne demandent rien de moins qu’une étude sur l’incidence réelle du projet de loi sur la sécurité des Canadiens et sur la chasse traditionnelle et le tir sportif. Bien sûr, il n'y a jamais vraiment eu d’étude approfondie sur ces aspects de la question. Il y a eu quelques réunions de consultation, et maintenant les libéraux essaient désespérément de limiter le débat sur les effets de bon nombre de ces changements.
Je pense que l’épouse de M. Bourget représente 20 000 chasseuses francophones, ce qui est assez étonnant. J’espère vraiment avoir l’occasion d’aller chasser avec elles un jour. En tout cas, elle et son mari parlent au nom d’un grand groupe de chasseurs qui ne sont pas très favorables au projet de loi. Ils estiment que les consultations n’ont pas été menées avec tout le respect nécessaire pour notre communauté de chasseurs, nos agriculteurs et les Canadiens autochtones. Le comité ne fait pas preuve du respect nécessaire, et certainement pas les libéraux.
En fait, il y a quelque chose sur la consultation. Il y a quelques années, les libéraux ont mené une consultation sur les armes à feu, pour laquelle ils ont dépensé plus de 200 000 $, comme nous l’avons appris à la suite d’une demande d’accès à l'information. Lorsqu’on leur a demandé, en gros, si de nouvelles mesures devaient être prises contre les armes de poing, 87 % des 133 000 personnes interrogées ont répondu par la négative. À la même question concernant les armes à feu dites d'assaut, je pense qu’entre 70 et 80 % ont répondu qu’il n’était pas nécessaire de prendre d’autres mesures. Il s’agit là encore d’un terme inventé par les libéraux et non d’un terme relatif aux armes à feu.
Je pense que c’est assez choquant. Lors de la consultation pour laquelle les libéraux ont dépensé beaucoup d’argent des contribuables, bien peu des 133 000 personnes qui ont répondu pensaient qu’il fallait prendre l’une ou l’autre de ces mesures. Je suppose que les libéraux ont jeté ces réponses à la poubelle, car ils n’en ont pas du tout parlé. Les preuves sont là, et pourtant, ils ne veulent pas les examiner ou reconnaître que c’est en fait ce que pensent les Canadiens. Les libéraux ont parlé une fois d’un sondage quelconque, et c’est tout. Toutefois, les 133 000 personnes interrogées n’ont pas démontré un grand appui à ce qu'ils font. Quoi qu’il en soit, ce sont des faits très gênants pour les libéraux, que nous avons découverts au moyen d’une demande d’accès à l'information.
À qui d’autre avons-nous posé la question? Nous avons parlé à un représentant de la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario. Je pense qu’il s’agit de l’une des plus anciennes associations du pays. Elle est très connue, réputée et modérée. Il s’agit d’une association de chasseurs et de pêcheurs à la ligne, et elle fait partie des forces vives de la communauté des chasseurs. J’ai grandi en fréquentant l’association locale de chasse et de pêche. Étant originaire de l’Ontario, je pense que la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario est la plus importante du pays. Je pense qu’elle représente environ 100 000 membres actifs et qu’elle a un impact sur les membres des familles et les petites collectivités qu’elle soutient. Cependant, un représentant de cette organisation a dit:
Les armes à feu ne sont pas la maladie, en particulier dans un pays comme le Canada, qui est doté de lois rigoureuses sur les armes à feu. La violence armée est souvent le symptôme de problèmes sociétaux beaucoup plus importants.
Je suis d'accord avec cette affirmation. On poursuit en disant:
Priver de leurs armes les Canadiens respectueux des lois n'atténuera pas les problèmes en amont qui alimentent l'activité criminelle et la demande d'armes à feu illicites. Par conséquent, toute interdiction des armes à feu selon le modèle sera continuellement vouée à l'échec, car cela n'aura pas d'impact notable sur la réduction de la violence armée ou l'amélioration de la sécurité publique.
Comme je l'ai dit, je ne connais pas la profession de cette personne, mais je ne pense pas qu'elle soit juriste. Toutefois, elle a formulé avec beaucoup d'éloquence une évidence qui semble étrange si l'on considère les priorités des libéraux en matière d'armes à feu et leurs attaques incessantes à l'endroit des Canadiens respectueux de la loi.
Le président de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, Marc Renaud, a dit: « [...] nous croyons fermement en l'éducation et en la prévention pour promouvoir des comportements sécuritaires avec les armes à feu. Nos membres veulent eux aussi se sentir en sécurité et souhaitent que les lois qui s'ajoutent pour améliorer la sécurité publique visent les bonnes cibles. Les chasseurs et les tireurs sportifs qui se plient aux exigences de formation et de demande de permis ne sont pas cette cible. »
C'était une autre réaction aux amendements G‑4 et G‑46 concernant la définition qui figuraient dans la très longue liste présentée en novembre 2022. Ils ont présenté une définition très semblable, et la liste sera tout simplement renvoyée au comité consultatif sur les armes à feu, comme l'a déclaré aujourd'hui la libérale.
C'est encore la même chose. Ce sont des commentaires formulés par des chasseurs et d'importants groupes de défense des droits des chasseurs, mais les libéraux persistent à dire qu'il ne s'agit pas d'une interdiction visant les fusils de chasse.
Lynda Kiejko est une athlète olympienne de tir au pistolet. Bien des gens ne le savent peut-être pas, mais ceux qui suivent les Olympiques le savent sûrement. Les Canadiens sont très fiers de leurs athlètes olympiques et du fait que nous avons des tireurs sportifs aux Olympiques depuis plus d'un siècle.
Si on considère la chasse comme n'importe quelle autre activité, les armes à feu sont les outils des chasseurs et des agriculteurs. Les militaires et les policiers utilisent des armes à feu. Qui tire le mieux? Qui atteint la cible avec le plus de précision? Ceux qui utilisent des armes à feu. Cela saute aux yeux.
C’est en fait une véritable fierté pour quelqu’un qui est un bon tireur. Quelqu’un qui ne connaît rien à la chasse ou au tir sportif ne comprendrait pas cela, j'en conviens. Cependant, ceux qui font partie d’une communauté de chasseurs savent que lorsque les gens abattent un gros mâle, ils se réunissent autour de la table et écoutent les chasseurs revivre les moments épiques de leur chasse. Ils disent à combien de mètres se trouvait l'animal, s’il y avait du vent. Ils racontent l’histoire de leur grande chasse. Cela fait partie de la culture. Pour les Canadiens autochtones, c’est la même chose depuis des milliers d’années. C’est important.
Ceux qui sont de bons tireurs ou de bonnes tireuses aiment s’en vanter. C’est tout à fait normal et naturel dans les collectivités de chasseurs et de tireurs sportifs. Bien entendu, le tir sportif découle également, en partie, de cette situation.
C’est incroyable; le Canada compte certains des meilleurs tireurs au monde, et Lynda Kiejko et sa famille font partie des meilleurs tireurs du pays. Elle participe notamment au tir au pistolet féminin.
Les efforts des libéraux pour geler, interdire ou quoi que ce soit d’autre concernant les armes de poing dans le projet de loi n’y changeront rien. Comme nous l’ont dit nos tireurs sportifs olympiques et nos tireurs sportifs nationaux de l’International Practical Shooting Confederation — une association nationale de tir sportif qui participe à des compétitions internationales — et d’autres associations similaires, tout ce que cela ferait, c’est avoir un impact sur leur communauté de tireurs sportifs. Il sera très difficile pour les tireurs d’obtenir de nouvelles pièces pour les outils qu'ils utilisent en compétition. Il leur sera très difficile de faire entrer leurs armes à feu dans le pays et de les en faire sortir pour les compétitions. Il sera très difficile pour le Canada d’accueillir une quelconque compétition de tir sportif. C’est un véritable défi.
Les Jeux mondiaux des policiers et pompiers vont bientôt avoir lieu. Winnipeg en sera l’hôte, ce qui est assez incroyable. C’est un véritable cauchemar que d’essayer d’obtenir des armes à feu pour les épreuves de tir sportif. Winnipeg et le Canada sont très fiers d’accueillir les Jeux mondiaux des policiers et pompiers cet été. C’est très excitant.
Lynda Kiejko est une fière athlète olympique dont tous les Canadiens devraient être très fiers. Je le suis, et je sais que les conservateurs le sont aussi. Elle a déclaré:
Comme tous les athlètes, je suis très fière de représenter mon pays sur la scène internationale. Je suis triste qu'en raison de l'interdiction des armes de poing, du décret, du projet de loi C‑71 et du projet de loi à l'étude, je ne puisse pas représenter le Canada sur la scène mondiale. Les athlètes qui viendront après moi n'auront même pas la possibilité de concourir, car ils n'auront pas accès aux armes à feu de compétition.
Avec le projet de loi , les libéraux font disparaître le tir sportif au Canada, et ce sont les tireurs sportifs eux-mêmes qui le disent. Chose certaine, la présente génération sera la dernière à pratiquer le tir sportif, à tout le moins avec des pistolets.
Lorsque les libéraux ont été interrogés à ce sujet au comité, ils ont regardé de haut les tireurs sportifs — les gens peuvent regarder l'enregistrement vidéo — en disant essentiellement que cette époque était révolue au Canada, qu'ils ne voulaient plus de ces vilains athlètes olympiques du tir sportif. Je paraphrase, bien évidemment. C'est mon interprétation des propos des libéraux, mais les gens peuvent regarder la vidéo. En gros, ils regardent de haut et jugent les tireurs sportifs. Ils leur disent qu'ils ne sont plus les bienvenus au Canada, qu'ils n'en veulent plus.
C'est ce que j'ai retenu de l'interaction entre les libéraux et cette athlète olympique. Je n'arrivais pas à y croire. Tout le monde devrait être fier des athlètes olympiques canadiens, surtout de notre meilleure tireuse d'élite, une femme par surcroît. C'est extraordinaire.
Nous nous battrons avec acharnement pour faire en sorte que nous puissions continuer à participer à des compétitions de tir sportif à l’échelle internationale avec l’International Practical Shooting Confederation et lors des Olympiques. Je répète, une fois que cette mesure aura été adoptée, et les libéraux l’ont déjà fait par le biais de la réglementation, nous assisterons à la mort du tir sportif au Canada, du tir au pistolet pour commencer, puis probablement du tir aux autres armes, si les libéraux parviennent à mettre en œuvre leur véritable programme.
Il est très frustrant de voir de vraies personnes, qui utilisent ces armes comme des outils, se présenter devant le comité et dire que les libéraux interdisent leurs fusils de chasse, qu’ils leur interdisent de participer à des compétitions de tir sportif sur la scène mondiale et de représenter le Canada avec fierté, alors que les libéraux disent que ce n’est pas vrai.
Qui devons-nous croire? Les personnes concernées, ou les libéraux, qui ne veulent pas que les gens possèdent des armes à feu, ce qui est, à mon avis, leur véritable intention?
Qu’en est-il des données? Nous pourrions parler longuement des faits, car au comité, nous voyons les libéraux présenter des personnes de diverses tendances. Nous sommes tous autorisés à présenter nos propres témoins, ce qui fait partie du processus démocratique. Cependant, c’est le parti qui affirme constamment qu’il suit la science, qu’il croit aux données, encore et encore, sauf lorsque la science ne correspond pas à son programme. C’est très clair.
Certains des meilleurs chercheurs au monde viennent du Canada en ce qui concerne les armes à feu. Le Dr Caillin Langmann est un chercheur primé, hautement reconnu au sein de la communauté de recherche médicale et scientifique pour ses travaux. Il a passé au crible tous les points de données possibles au Canada, en examinant l’impact du contrôle des armes à feu et ce qu’il a fait ou n’a pas fait sur les homicides. Qu’il s’agisse de tueries, d’homicides ou d’homicides en milieu familial, il a tout étudié pendant des décennies. Il a regardé ce qu'il en est en Australie et a également commenté la situation au Royaume‑Uni.
Il a non seulement effectué ses propres recherches, mais il a également examiné les recherches d’autres chercheurs en raison de sa capacité à analyser minutieusement les données. Il est largement reconnu dans la communauté scientifique pour son haut niveau d’intégrité et les nombreux examens rigoureux qu'il a faits dans ce domaine. Je n’ai pas vu un seul élément de preuve se rapprocher de l’intégrité du Dr Caillin Langmann en ce qui concerne l’impact du contrôle des armes à feu sur les homicides. Il n'y a pas de comparaison possible. Personne n’a présenté quoi que ce soit. J’ai entendu dire que, dans les procès en cours sur cette question, le gouvernement n’a pas vraiment présenté de preuves pour défendre son point de vue, mais c’est un autre sujet que j’aborderai probablement à un moment ou à un autre.
Le Dr Caillin Langmann, après toutes ses recherches, a déclaré: « [...] les données compilées jusqu'à maintenant montrent que les mesures proposées pour interdire les armes de poing et les armes à feu semi-automatiques n'auront pas pour effet de réduire les taux d'homicides ou de tueries. Les méthodes qui se sont révélées plus efficaces pour réduire le nombre d'homicides par arme à feu ciblent la demande et la prévalence des armes à feu dans les activités criminelles. » Cela semble très évident et c’est ce que la police nous a dit, mais il l’a effectivement constaté dans les données.
En fait, le Dr Langmann et d'autres chercheurs de renom ont découvert que la seule véritable influence que nous puissions exercer pour assurer la responsabilité en matière de possession d'armes à feu repose sur des mesures élémentaires qui sont en place depuis près de 30 ans. Il s'agit plus précisément de la vérification des antécédents, de la délivrance de permis et de l'entreposage en lieu sûr. En ce qui concerne la possession d'armes à feu, ces mesures sont les seules qui ont fait leurs preuves pour réduire les homicides et accroître la sécurité publique. Le Parti conservateur du Canada appuie sans réserve ces mesures qui sont en place depuis de nombreuses années pour assurer une possession responsable des armes à feu.
Seules les personnes qui sont titulaires d'un permis, qui sont formées et qui ont fait l'objet d'une vérification par la police devraient être propriétaires d'une arme à feu. Voilà la position, on ne peut plus claire, du Parti conservateur. Alors que les experts soulignent l'importance de veiller à la sécurité publique, les libéraux font abstraction des preuves scientifiques établies par des chercheurs et un médecin réputés. En fait, les libéraux sélectionnent l'information qui s'inscrit dans le droit fil de leur discours qui a, par ailleurs, été largement invalidé par le Dr Caillin Langmann, un chercheur de haut niveau dont l'intégrité est irréprochable.
Je songe également à Mme Teri Bryant, contrôleure des armes à feu, au bureau du contrôleur des armes à feu de l'Alberta. Je n'ai jamais rencontré une personne qui possède tant de connaissances en matière d'armes à feu. C'est incroyable. On peut poser à cette experte n'importe quelle question sur n'importe quelle arme à feu, et elle connaît la réponse. C'est incroyable et formidable à voir. Mme Bryant a dit:
Même après le retrait des amendements G‑4 et G‑46, le projet de loi C‑21 continue de saper la confiance dans notre système de contrôle des armes à feu tout en ne réduisant en rien l'utilisation abusive et violente des armes à feu. Le projet de loi C‑21 repose sur un principe fondamentalement erroné. L'interdiction de certains types d'armes à feu n'est pas un moyen efficace d'améliorer la sécurité publique. Elle gaspillera des milliards de dollars du contribuable qui auraient pu être utilisés pour des approches plus efficaces, telles que l'application des ordonnances d'interdiction des armes à feu, le renforcement des frontières ou la lutte contre le trafic de drogue et les activités des gangs.
Encore une fois, cela me semble aller de soi, mais c'est rassurant de l'entendre confirmer par une experte chargée de cette question au provincial. Nous avons profité de son expertise au comité. Tout cela a été dit, mais cela n'a pas vraiment changé le projet de loi qui a été présenté. Nous avons posé un certain nombre de questions au sujet de la définition.
Les libéraux ont fait une autre proposition, dont j’aurais dû parler au début, mais c’est inquiétant parce que nous ne savons pas vraiment quelles en seront les implications. Cela semble être une bonne chose, mais ce n’est peut-être pas le cas. Étant donné le manque de transparence des libéraux dans ce domaine, cela me préoccupe beaucoup. En substance, ils ont introduit une sorte de clause prospective pour cette définition. Une sorte de clause de droits acquis. Apparemment, toute personne qui possède des armes à feu que les libéraux cherchent à interdire peut maintenant les garder. Qui l’aurait cru? Pour le moment, les libéraux disent que ces personnes peuvent les garder.
Nous verrons dans quelques mois ce qu'en pense le comité consultatif sur les armes à feu. Il dit pour le moment que les gens pourront garder toutes les armes à feu couvertes par la nouvelle définition proposée par les libéraux, qui est en fait l'ancienne définition, et qu'ils pourront continuer d'acheter et de vendre ces armes. Par contre, ils ne pourront pas acheter les nouveaux modèles, c'est-à-dire les nouvelles versions de ces armes.
Cela semble acceptable, j'imagine, mais c'est un peu restrictif. Les gens peuvent acheter les armes qui existent actuellement, mais ils ne pourront pas acheter de nouvelles armes qui y sont pratiquement identiques. Ce n'est pas vraiment logique. En outre, les libéraux répètent depuis des années, à la Chambre et pendant des conférences de presse, que ces armes à feu sont des armes de guerre conçues pour tuer des gens. C'est la position qu'ils défendent. Voilà maintenant qu'après avoir dit très clairement qu'il s'agissait d'objets terribles que personne ne devrait posséder, ils proposent une nouvelle définition qui permet à tout le monde de garder ces armes. Cela n'a aucun sens.
Nous avons passé environ une heure et demie à essayer d’avoir des éclaircissements sur ce point. Je ne suis pas sûre que le gouvernement compte vraiment agir comme il en a l'air. Je pense qu'il a l'intention de botter en touche. Les libéraux diront que les gens peuvent garder leurs armes à feu, mais ils renverront la question au comité consultatif, et celui-ci s'occupera d'interdire les armes à feu à leur place. Je crois vraiment que c’est ce qui va se passer.
Les gens relâcheront leur vigilance. Avec la nouvelle définition, le comité consultatif sur les armes à feu fera mine de permettre aux gens de garder leurs armes à feu, mais ils ne le pourront pas. Je pense que c’est le comité consultatif sur les armes à feu qui devra faire le sale boulot, comme il y a été fait allusion lorsque des questions ont été posées sur la carabine SKS. Il regardera la très longue liste d’armes à feu qui compte des centaines de pages et qui énumère des centaines de fusils de chasse et il cherchera à interdire les armes à feu en question. Nous avons entendu ce qui a été dit aujourd’hui. Par conséquent, les gens ne devraient pas être rassurés un seul instant par cette nouvelle définition. C’est un moyen de mener les gens en bateau pour qu’ils baissent la garde.
Cependant, nous savons ce qui se passe ici. Les conservateurs, ainsi que les citoyens respectueux de la loi dans notre pays, les propriétaires privés qui ont suivi une formation, qui ont passé les examens requis et qui ont fait l'objet d'une vérification par la police, continueront à défendre les gens qui ont été maintes fois malmenés par le gouvernement libéral et traités de façon terrible, comme s'ils étaient des criminels. Il semble que ce soit là l'objectif.
Je sais que je vais faire une pause et recommencer à un moment donné, mais j'aimerais conclure mon intervention d'une heure et dix minutes en disant que le ministre semble avoir vraiment durci ses commentaires sur ceux que les conservateurs défendent. Les propos qu'il a tenus au sujet des personnes que nous soutenons ont été malveillants. Comme je suis aux premières loges, je sais qu'il parle de moi et du , avec qui je suis d'accord lorsque je parle des citoyens respectueux de la loi et de la défense des propriétaires d'armes à feu. Le ministre a fait des affirmations absurdes et infondées sur les personnes que je soutiens lorsque je parle de ce sujet à la Chambre. Je trouve cela profondément insultant.
Voici pour qui et pourquoi je me bats. L'autre jour, j'ai participé à un événement organisé par une association de chasse et pêche dans ma ville, Beausejour, qui se trouve dans une région rurale du Manitoba. J'ai parlé à des gens du travail que je fais à la Chambre afin de défendre leur mode de vie. Alors que je m'apprêtais à partir, un gars de la campagne de forte carrure a demandé à me parler. Il voulait me remercier parce que je me bats pour les propriétaires d'arme à feu. Il m'a regardée dans les yeux, et il était visiblement émotif. Il m'a remerciée de me battre pour eux, de les défendre, de défendre leur mode de vie en me battant contre les libéraux. Il a dû partir à ce moment-là parce que ce grand gaillard devenait trop émotif. Je n'en croyais pas mes yeux. J'ai vu bien des réactions de ce genre.
C'est pour ces gens, ces bons Canadiens, que je me bats. Tous les jours, je vais me battre sans relâche pour eux. J'en dirai davantage la prochaine fois.