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Monsieur le Président, je suis heureux de continuer à parler du projet de loi , sur lequel nous avons repris le débat il y a quelques heures. Quand j’ai commencé mes observations, j’ai fait allusion au fait que je pense que de nombreux intervenants sont très déçus par le changement d’idée du Parti conservateur. Si nous regardions le hansard d’il y a quelques semaines, alors que nous parlions du projet de loi , je soupçonne qu’on verrait que j’ai même laissé entendre que le Parti conservateur était en faveur du projet de loi .
Il s’est passé quelque chose récemment qui a convaincu le Parti conservateur de voter contre le projet de loi . Je crois qu’il s’agit d’une mauvaise décision de la part des conservateurs. Ils disposent d’encore un peu de temps afin de réfléchir à ce qu’ils font en ce qui concerne le projet de loi . J’espère qu’ils l’examineront encore une fois et qu’ils revendront à leur position initiale de vote en faveur du projet de loi , car ce dernier contient une grande variété d'éléments qui, je crois, vont tous dans le sens des souhaits et des désirs de nombreux Canadiens, les gens que nous représentons.
Il est intéressant d’examiner le projet de loi. Il couvre un certain nombre de points qui, je le sais, préoccupent beaucoup les Canadiens. Je voulais souligner quelques-uns de ces points, puis peut-être approfondir la question de notre environnement et à quel point il est important que, en tant que parlementaires, nous fassions tout notre possible pour appuyer des mesures législatives de cette nature et élargir ce soutien afin qu’elles aillent au-delà de simples projets de loi. Il y a de nombreux aspects budgétaires.
Les Canadiens regardent. Ils s’inquiètent beaucoup de la façon dont les politiciens votent sur des questions importantes de l’heure, dont l’environnement. Il a été très intéressant d’écouter les débats, non seulement maintenant, mais aussi à l’étape de la deuxième lecture. J’ai eu l’occasion non seulement d’aborder la question en partie, mais aussi d’écouter un bon nombre de personnes. Que ce soit à la Chambre des communes, au Sénat du Canada ou lors de réunions de comités permanents du Parlement, nous avons eu beaucoup de débats sur cette question.
La Loi canadienne sur la protection de l’environnement, une loi d'une grande importance qui rassure énormément les Canadiens, est enfin améliorée et renforcée après des dizaines d'années. Je sais que les gens se réjouiront de certains aspects du projet de loi. Je pense à des sujets de préoccupation comme les essais sur les animaux. On favorisera le recours à d'autres méthodes que les essais sur les animaux. À mon avis, c'est un point très positif. Il devrait être souligné dans le cadre du débat.
Il est aussi question de réconciliation. Dans les discussions sur l'environnement et la façon de le préserver, comment peut-on ne pas prendre en compte les Premières Nations, qui ont su si bien en prendre soin? Les croyances, le patrimoine et la culture des peuples autochtones nous enseignent une conception très encourageante de l'environnement et du rôle important que nous devons jouer pour la Terre mère. Nous pouvons penser à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et aux recommandations sur la réconciliation. Le gouvernement s'est engagé à respecter cette déclaration et ses conclusions. Nous continuerons à la soutenir. C'est également inclus dans le projet de loi.
Il est aussi question des substances toxiques et de la façon de les étiqueter. Il est important que le ministre ait la capacité d'exiger plus de transparence et de reddition de comptes sur cette question. C'est un autre élément qui figure dans le projet de loi. La population en général reconnaît que l'information nourrit le savoir. C'est une bonne chose que le gouvernement puisse exiger une transparence accrue grâce à des étiquettes qui indiquent le contenu d'un grand nombre de ces substances. C'est l'un des trois points dont je veux parler brièvement, en plus de souligner quelques autres éléments qui sont très encourageants.
J'ai parlé du droit à un environnement sain. Ce matin, un certain nombre de députés ont parlé de cet aspect du projet de loi. J'ai trouvé encourageant d'entendre des députés, qu'ils soient du Bloc ou du NPD, appuyer ce droit de façon très concrète. Un député du Bloc a d'ailleurs proposé de l'inclure dans la Constitution du Canada. Même si les principes de la protection de l'environnement et ce qui pourrait être inclus dans la Constitution m'intéressent, je doute que les Canadiens souhaitent ouvrir le débat sur la Constitution aujourd'hui ou même dans un avenir rapproché.
Toutefois, ces dispositions législatives mettent l'accent sur le point suivant — et c'est la raison pour laquelle j'en parle: les Canadiens sont grandement préoccupés par les droits environnementaux. Ce projet de loi porte non seulement sur l'importance du droit à un environnement sain, mais aussi sur l'importance d'enchâsser ce droit dans la loi. C'est d’ailleurs la première fois qu'une mesure législative porte sur cet aspect et je considère que c'est un point très positif. Au fil des prochaines étapes, nous obtiendrons davantage de détails sur la façon dont cet objectif sera concrétisé. Nous en saurons également plus sur les protocoles et les procédures qui seront mis en place pour prouver aux Canadiens que leur droit à un environnement sain est non seulement reconnu, mais aussi protégé par la loi pour la toute première fois dans l'histoire de notre pays.
Je sais que le Parti vert a certaines réserves à l'égard de cette mesure législative. Je tiens à préciser que j'éprouve beaucoup d'admiration pour la et son travail depuis de nombreuses années dans ce dossier. Si mamémoire est bonne, elle a mentionné que cela remonte à 1988. C'est l'année où j'ai été élu pour la première fois. Je dois admettre qu'en 1988, l'environnement n'était pas un sujet très présent dans les débats à l'Assemblée législative du Manitoba. De toute évidence, l'environnement n'a cessé de prendre de l'importance dans les débats publics et les discussions au sein de notre société au cours des trois dernières décennies. Je dirais qu'elle fait partie des Canadiens qui ont joué un rôle primordial au fil des ans pour mettre à l'avant-plan les questions environnementales.
Là où nous ne sommes pas d'accord, c'est lorsque je parle, par exemple, du droit à un environnement sain. Je pense qu'il s'agit d'un droit de fond, mais je sais que les députés du Parti vert auraient aimé que le projet de loi traite davantage de ce sujet et ne se limite pas aux énoncés qu'il renferme. Il est absolument essentiel que le règlement sur les produits chimiques toxiques soit renforcé et que le gouvernement joue un rôle très important, et le projet de loi aborde cette question.
Plus tôt, lorsque j'ai posé des questions et écouté les commentaires, en particulier ceux du Parti conservateur, un député conservateur semblait être contrarié par le fait qu'il y a trop de réglementation et trop de paperasserie dans le domaine de la politique environnementale. C'est de cela qu'il parlait. Je dirais que cette réglementation est vraiment importante.
En ce qui concerne les produits chimiques toxiques, le projet de loi ne traite pas de tous les aspects de la question. Il établit plutôt le cadre. Nous comptons sur les fonctionnaires pour fournir les détails à l'aide de règlements et d'autres moyens afin que nous sachions que nous faisons bel et bien ce qui est prévu en bonne partie dans les principes du projet de loi. Par conséquent, contrairement à ce que le député conservateur a tenté d'insinuer plus tôt dans la journée, je dirais aux députés qu'une bonne et solide réglementation environnementale est tout à fait essentielle pour appuyer la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
Le député ne devrait pas hésiter à le reconnaître, mais il est le seul qui en a parlé. Lorsque le porte-parole a soulevé la question, j’avais demandé pourquoi le Parti conservateur avait changé de position sur le projet de loi, parce que la seule déclaration officielle que nous avions eue de sa part concernait les bassins de résidus. Si les conservateurs étudiaient la question, ils constateraient qu’il n’y a pas d’écart substantiel entre ce qui a été présenté à la Chambre des communes en deuxième lecture, ce qui a été renvoyé en comité et ce qui en est ressorti. Je mets les conservateurs au défi de décrire ce qui est différent et de dire dans quelle mesure cela a amené le Parti conservateur à revenir sur sa prise de position de principe sur le projet de loi.
En fin de compte, en ce qui concerne l’environnement, il faut prendre des mesures législatives et des mesures budgétaires. J’ai demandé comment nous pouvons combiner ces éléments, et je voudrais fournir une liste assez longue du type de mesures que nous prenons pour compléter le projet de loi. Prenons les choses sous cet angle. Voici les mesures que le Canada prend actuellement: le crédit d’impôt pour l’investissement dans l’électricité propre, le crédit d’impôt à l’investissement dans la fabrication de technologies propres; le crédit d’impôt à l’investissement dans l’hydrogène propre; la bonification du crédit d’impôt à l’investissement pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone; l'élargissement de l’admissibilité au crédit d’impôt à l’investissement dans les technologies propres; l'orientation vers l’électricité propre pour la Banque de l’infrastructure du Canada; le soutien aux projets d’électricité propre comme la boucle de l’Atlantique; la garantie d’une activité importante de fabrication de batteries ici au Canada; la mise en œuvre du Fonds de croissance du Canada; la réduction supplémentaire du taux d’imposition pour les fabricants de technologies zéro émission; le soutien aux projets de technologies propres.
Il y a tant de mesures pour l'environnement qu'on pourrait mentionner, notamment l'interdiction des produits de plastique nocifs à usage unique et les mesures en vue de rendre plus abordables les véhicules zéro émission. J'ai déjà longuement parlé de la tarification de la pollution. Ce sont là toutes sortes de mesures budgétaires et législatives que le gouvernement du Canada a mises en place ces dernières années en réponse directe aux attentes des Canadiens à l'égard du gouvernement. Nous sommes à l'écoute des citoyens de nos circonscriptions. Nous prenons note de ce qu'ils nous disent et rapportons ces notes à Ottawa pour créer des mesures législatives et budgétaires qui tiennent compte des souhaits des Canadiens d'un océan à l'autre, et pour cause.
Il suffit de regarder ce qui se passe dans notre environnement et dans le monde à l'heure actuelle. Le Canada a bel et bien un rôle de leadership à jouer, et le gouvernement actuel s'acquitte de cette responsabilité. Nous le constatons quotidiennement. Par exemple, par le véhicule qu'il conduit, les politiques qu'il annonce et les budgets qu'il présente à la Chambre des communes par l'intermédiaire de la , le montre que le gouvernement est déterminé à protéger l'environnement.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet des efforts déployés par le gouvernement pour moderniser la Loi canadienne sur la protection de l'environnement grâce au projet de loi .
La LCPE n'a pas été mise à jour de façon significative depuis son adoption en 1989. Dans le cadre du projet de loi , le gouvernement tente d'effectuer la première mise à jour importante de la LCPE depuis sa création. Cependant, comme les députés le savent peut-être, le projet de loi S‑5 prévoit plusieurs mesures, et certaines sont meilleures que d'autres. J'aimerais prendre une minute pour passer en revue certains des objectifs de ce projet de loi.
Le projet de loi ajoute à la LCPE un libellé qui reconnaît le droit de chaque Canadien à un environnement sain et exige que le gouvernement du Canada protège ce droit. Après deux ans, le doit élaborer un cadre de mise en œuvre afin de préciser la façon dont le droit à un environnement sain sera pris en compte. Le projet de loi S‑5 ajoute également à la LCPE une disposition qui souligne l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et à reconnaître l'importance de tenir compte des populations vulnérables au moment de déterminer la toxicité d'une substance. Le projet de loi S‑5 vise également à instaurer un régime plus rigoureux pour les substances qui sont désignées toxiques aux termes de la LCPE et qui présentent le plus haut niveau de risque en créant une annexe, soit l'annexe 1, pour remplacer la liste des substances toxiques.
L'industrie concernée par la Loi canadienne sur la protection de l'environnement a des préoccupations au sujet de la liste de substances toxiques. Bien qu'on retire le mot « toxique », les substances réglementées sont toujours décrites comme « toxiques », un fait auquel s'objecterait, selon moi, l'industrie du plastique, pour ne nommer que celle-là.
Par ailleurs, le projet de loi établit les critères sur lesquels se fonderait le gouvernement pour déterminer qu'une substance doit être gérée ou réglementée. Le projet de loi créerait donc, essentiellement, une liste de surveillance. Il prévoit également que l'évaluation du risque pour l'environnement associé aux drogues soit menée seulement dans le cadre des règlements sur les aliments et les drogues, et il élimine toute surveillance semblable dans le cadre de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, afin d'éviter les dédoublements. Je crois qu'il s'agit d'une grande première dans l'histoire du gouvernement, puisqu'il tente ici de réduire les tracas administratifs et le fardeau réglementaire. Le projet de loi S‑5 prévoit aussi que toute personne pourra demander qu'un ministre procède à l'évaluation d'une substance pour déterminer si elle est potentiellement toxique. Cette idée est en soi toxique. Elle m'inquiète grandement, car le gouvernement risquerait de recevoir des milliers de demandes, souvent frivoles.
Le est très ambitieux. Il aime élaborer une foule de plans qui en disent beaucoup, mais qui en font peu. Il fixe des cibles à atteindre, mais les rate constamment. Le ministre affiche un piètre bilan lorsqu'il s'agit d'atteindre les objectifs. S'attendre à ce qu'il mette en place les bons processus d'évaluation et les bons cadres pour le droit à un environnement sain tout en atteignant les cibles de carboneutralité, c'est beaucoup demander.
Le projet de loi propose une foule de choses qui pourraient s'avérer complexes. De plus, le a de la difficulté à concevoir un plan d'action substantiel en matière d'environnement. Comment les Canadiens peuvent-ils avoir l'assurance que le ministre fera les choses comme il le faut, alors que son bilan nous laisse croire le contraire, et surtout, comment l'industrie peut-elle avoir confiance dans ces mesures?
Lorsqu'il est question d'environnement, il faut songer à certaines choses qui ont été dites. Lorsque j'étais un jeune garçon, au début des années 1960, je me rappelle que nous avions un service de protection civile composé de volontaires, parce que c'était quelques années seulement après la Seconde Guerre mondiale, et on avait des craintes par rapport aux bombes nucléaires. À cette époque, ce que nous craignions, c'était la crise des missiles et les attaques à la bombe nucléaire.
Dans les années 1960, on parlait de refroidissement climatique mondial, et tout le monde avait peur de cela aussi. Dans les années 1970, on parlait des pluies acides et des problèmes qu'elles pouvaient créer. Dans les années 1970 et 1980, on ne parlait que du réchauffement climatique. Puis, on parlait du bogue de l'an 2000. Étant donné que les craintes par rapport au réchauffement mondial et au refroidissement mondial ne semblaient pas correspondre à la réalité, aujourd'hui, nous parlons tout simplement des changements climatiques. Lorsqu'il est question d'environnement, nous pensons aux choses qu'il faut faire.
Je me souviens qu'au cours des années 1970, à l'époque de mes études universitaires à Edmonton, il y avait deux choix: prendre le trolleybus ou rester dehors à respirer les gaz d'échappement des diésels. Ayant grandi sur une ferme, j'y étais habitué, mais il était tout de même important de faire des choix et de connaître la distinction. Il a été décidé que le système électrique ne fonctionnerait pas dans les circonstances, et on est passé directement aux autobus diésel. Aujourd'hui, bien entendu, nous faisons marche arrière. L'électricité est une option, à condition que le réseau le permette.
Je mentionne cela parce que nous entendons depuis 60 ans des charlatans catastrophistes prédire différentes choses susceptibles de se produire. On a prédit que, dans 10 ans, les villes seraient inondées, que nous aurions toutes sortes de problèmes et que les animaux disparaîtraient. On nous dit cela constamment.
De temps en temps, je me rends à Drumheller. En haut du canyon se trouve un panneau indiquant que 1 kilomètre de glace le recouvrait il y a 10 000 ans. Si on voulait s'adresser aux élites laurentiennes, on leur dirait que la région de Montréal était recouverte de 2 kilomètres de glace à l'époque.
Les choses changent; le climat change. C'est ainsi que nos rivières se sont formées. Je sais que je suis confronté aux effets du changement climatique quand je dois ramasser les roches dans mon champ, car c'est pour cette raison qu'elles s'y trouvent. Nous avons bien des choses à comprendre. Les choses changent, en effet.
Je pense au fondateur et dirigeant de Greenpeace, Patrick Moore, et à ses efforts pour faire en sorte que l'énergie nucléaire...
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Monsieur le Président, étant donné que cela relève d'un ministre dont le bilan est très mitigé, il est important que j'en parle. Toutefois, je vais tenter de replacer toutes ces affirmations dans leur contexte, car, bien entendu, il est question du ministre et de ce qu'il a fait. Il faisait partie d'une nouvelle génération de Greenpeace. Patrick Moore a soigneusement examiné son groupe et il a dit que la seule chose qui est verte à son sujet est l'argent qu'il a engrangé, et ce à cause de ses frasques. Par conséquent, il est important que les membres de l'ancienne génération de Greenpace et les personnes autrefois engagées dans l'environnementalisme se tournent vers une gestion de notre environnement fondée sur le bon sens et prônent une attitude diamétralement opposée à celle des écoactivistes qui influencent aujourd'hui tous les partis de gauche au Canada. Voilà ce que je voulais dire sur cette question.
Lorsque je siégeais au comité de l'environnement, j'ai parlé de la nécessité de reconnaître la contribution que le Canada peut apporter au monde, et j'en parle maintenant en tant que membre du comité des ressources naturelles. L'Europe supplie le Canada de l'aider à stabiliser ses besoins en énergie. Pour l'Europe, l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie a renforcé la nécessité d'avoir des partenaires stables en matière d'énergie. En outre, dans de nombreux pays européens, les gens sont en train de changer d'avis, d'évaluer leurs politiques antérieures et de revenir aux sources d'énergie traditionnelles. L'Allemagne remet en service des centrales au charbon pour répondre à sa demande d'énergie. Les Pays‑Bas ont temporairement fermé des parcs éoliens en raison de leur impact sur les oiseaux migrateurs. Ils prennent aussi d'autres mesures qui nuisent à leurs agriculteurs; je suis sûr que nous pourrons en parler lors d'un autre débat.
L'été dernier, j'ai assisté aux réunions de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe à Birmingham, en Angleterre. Nous y étions pour discuter de sécurité alimentaire, de sécurité énergétique et de sécurité en Europe. Il est certain que la question de la sécurité énergétique a été chaudement débattue. La délégation du gouvernement canadien était animée par une idéologie. Or, j'ai eu le privilège de travailler avec des parlementaires européens pour repousser cette ruée idéologique vers des sources d'énergie incertaines à un moment où nos alliés ont besoin d'avoir l'assurance d'une énergie stable.
L'idéologie corrompt la science. On ne commence pas avec une position idéologique pour ensuite chercher des repères qui peuvent être manipulés pour appuyer sa position et finir par proclamer que la science a parlé. La science ne fonctionne pas de cette manière. Pourtant, le ministre et son entourage semblent procéder de la sorte à peu près chaque fois qu'ils élaborent un plan, un règlement ou un nouveau projet de loi sur l'environnement.
À l'échelle nationale, le gouvernement semble croire que ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre seront atteints principalement par les trois éléments suivants: l'expansion rapide des véhicules électriques, la réduction de l'utilisation d'engrais et l'élimination progressive des sables bitumineux du Canada. Cette croyance est complètement déconnectée de la réalité. Malheureusement, ces politiques à courte vue auront des répercussions majeures sur le Canada et sur le reste du monde.
À mesure que nous progressons en tant que pays, nous devrions nous assurer que tout ce que nous faisons est mesuré. J'en ai parlé à maintes reprises au comité de l'environnement et à celui des ressources naturelles. C'est peut-être parce que j'ai enseigné les mathématiques et la physique pendant 34 ans, mais je crois que, quelle que soit la technologie envisagée, nous devrions en mesurer les effets tout au long de son cycle de vie.
La production des véhicules électriques nécessite beaucoup plus d'énergie que celle des véhicules à essence. L'excavation des minéraux issus des terres rares et le traitement chimique de toutes les composantes électriques ont des répercussions sur l'environnement. Même les réseaux électriques modernisés ne seront jamais infaillibles. La fabrication et l'entretien des éoliennes nécessitent des hydrocarbures. Il faudra éliminer adéquatement les panneaux solaires usagés. Heureusement, en tant que Canadiens, nous avons le savoir-faire nécessaire pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés.
Nous devons trouver des solutions adaptées au caractère unique des collectivités où nous vivons. Cela signifie que nous devons célébrer nos forces plutôt qu'exagérer nos différences. Cela signifie reconnaître les dirigeants autochtones qui veulent un avenir pour les jeunes de leurs communautés dans un pays riche en ressources, un avenir qui n'est pas dicté une fois de plus par un gouvernement paternaliste. Il faut nous méfier de cet écocolonialisme, car le gouvernement est prêt à nous aider seulement si nous faisions les choses à sa façon. Voilà un problème que j'estime crucial.
Les dirigeants autochtones avec qui je m'entretiens me disent qu'ils veulent des perspectives d'avenir pour les jeunes et pour leurs communautés. Ce qui les frustre, c'est lorsque les gouvernements s'opposent à leur façon de faire les choses ou leur mettent des bâtons dans les roues parce qu'ils disent avoir de meilleurs emplois pour les gens.
Cela signifie également qu'il faut prendre soin les uns des autres, donner aux travailleurs les meilleures chances d'améliorer leur sort et de prospérer et remplir notre rôle de fournisseurs d'énergie responsables sur la scène internationale. C'est l'une de mes préoccupations. Comme je l'ai dit dans un article:
Lorsque j'ai commencé à faire campagne en 2008, une personne vivant dans ma circonscription qui avait travaillé dans le secteur de l'énergie un peu partout dans le monde m'a dit à quel point nous avions de quoi être fiers du secteur de l'énergie du Canada et de son bilan environnemental. Il a déclaré que les seuls qui pouvaient rivaliser avec nous étaient les Australiens, et ce, uniquement parce qu'ils adoptaient résolument les technologies de pointe canadiennes.
La quête de l'excellence fait toujours partie de l'ADN de l'industrie pétrolière et gazière canadienne, mais il y a eu des obstacles — partant peut-être de bonnes intentions — qui ont réduit la capacité de l'industrie à rester à la fine pointe du progrès. Limiter l'accès du pétrole et du gaz aux marchés mondiaux au moyen de lois fédérales, dénigrer l'industrie dans les forums internationaux et plaider contre les investissements dans le secteur pétrolier et gazier du Canada ont eu des conséquences.
Ce dont l'industrie a besoin, c'est de certitude. Les acteurs internationaux ne voient pas un gouvernement fort et solidaire. Ce qu'ils voient, ce sont des investisseurs qui cherchent des occasions d'affaires ailleurs. Avec le désastre énergétique qui se produit en Europe, nos clients potentiels constatent que la confusion règne au gouvernement. Nous avons un produit de calibre mondial à vendre, mais nous laissons à d'autres le soin de faire le gros du travail.
L'industrie canadienne a besoin d'une Loi canadienne sur la protection de l’environnement revampée et moderne. L'amendement du NPD qui empiète sur les compétences des provinces a d'abord été rejeté par les libéraux au comité, mais ces derniers ont finalement changé leur fusil d'épaule à la dernière minute et décidé de l'appuyer, ce qui laisse le projet de loi encore plus vulnérable aux contestations devant les tribunaux au sujet des champs de compétence et ajoute à l'incertitude.
Le passé du est un parfait exemple d'activisme et des dommages qui sont possibles parce que les libéraux n'ont que faire des personnes touchées. La plupart des Canadiens savent que le ministre a déjà escaladé des structures afin de se faire arrêter pour faire parler de sa cause, mais ils ne savent peut-être pas qu'il s'est déjà introduit illégalement dans la modeste demeure de Ralph Klein, alors premier ministre, ce qui avait fortement effrayé la femme de Ralph, Colleen, que je connais bien. Le ministre n'a jamais éprouvé de remords et, encore aujourd'hui, il est fier de ce qu'il a fait. Le récompense le ministre pour son comportement criminel irresponsable et les députés libéraux, ainsi que ceux du NPD, son partenaire coalisé, et ceux du Bloc, qui agissent par opportunisme, restent les bras croisés, le sourire aux lèvres. J'aurais pensé qu'un parti régional comme le Bloc se serait opposé à une mesure qui provoquera plus d'empiétement sur les compétences des provinces, mais les bloquistes ont voté exactement comme les députés de la coalition néo-démocrate—libérale.
L'Alberta a toujours eu accès à de l'eau pure, à de l'air propre et à des terres fertiles. On produit dans notre province le pétrole et le gaz naturel les plus propres de la planète. C'est pour cette raison que le gouvernement Lougheed a mis en œuvre un programme visant à raccorder le plus de résidences rurales possible au réseau de distribution de gaz naturel. On pourrait étendre ce genre de programme à tout le pays si on réfléchissait vraiment à des façons de régler ce problème.
Grâce aux sables bitumineux, l'Alberta a aidé notre pays à surmonter des périodes difficiles. En fait, le secteur pétrolier et gazier fournit la matière première des produits qui seront visés par la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, ainsi que de toutes les autres sources d'énergie dont le monde a besoin. Cependant, comme je l'ai déjà indiqué, le et le gouvernement ne se préoccupent pas de ceux à qui ils font du tort, des industries auxquelles ils nuisent, ou des relations interprovinciales qu'ils minent.
En raison de l'appui accordé à la dernière minute à l'amendement des néo‑démocrates, et pour les autres motifs que j'ai indiqués, je n'appuierai pas ce projet de loi.
Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
le projet de loi S-5, Loi modifiant la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), apportant des modifications connexes à la Loi sur les aliments et drogues et abrogeant la Loi sur la quasi-élimination du sulfonate de perfluorooctane, ne soit pas maintenant lu une troisième fois, mais qu’il soit renvoyé au Comité permanent de l’environnement et du développement durable afin de modifier l’article 9 en vue de faire respecter le champ de compétence provincial concernant la réglementation des bassins de résidus miniers et de la fracturation hydraulique.
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Monsieur le Président, j'aurais aimé appuyer la motion que le député de a présentée il y a un instant. C'était un bon point.
En tant que secrétaire parlementaire du et député de Milton, je suis fier de prendre la parole au sujet du projet de loi . Il est important de prendre le temps de parler du travail accompli par le gouvernement pour moderniser la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, qui est la pierre angulaire de la législation environnementale.
Bref, cette loi reconnaît le droit à un environnement sain, comme le prévoit la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Elle impose au gouvernement l'obligation de protéger ce droit et de faire respecter les principes connexes comme la justice environnementale. Elle exige également des ministres qu'ils élaborent un cadre de mise en œuvre dans un délai de deux ans et qu'ils mènent des recherches pour appuyer la protection de ce droit.
On s'attend également à ce qu'elle appuie des normes environnementales et sanitaires strictes tant aujourd'hui que dans l'avenir, un engagement fort, de nouvelles recherches et des mesures visant à protéger les populations particulièrement vulnérables aux risques que présente l'environnement pour la santé.
À ce sujet, je pense qu'il serait négligent de notre part de ne pas souligner que récemment, en Alberta, il y a eu des fuites de bassins de résidus dans la rivière Athabasca et divers autres affluents, qui n'ont pas été signalées aux collectivités affectées en aval. C'est exactement le type de situation que nous devons prévenir et inscrire dans la loi comme étant inacceptable, pour protéger les gens de ces substances toxiques.
Au cours de l'intervention précédente, on a lancé certains chiffres. J'aimerais en replacer quelques-uns dans un contexte moderne, si possible. J'ai entendu le député d'en face parler de 500 000 livres de matériaux qu'il faudrait extraire pour construire une seule batterie de voiture.
Je conviens tout à fait qu'il faut extraire du minerai pour construire une batterie de voiture moderne. Elles peuvent peser jusqu'à 1 000 livres et nécessitent assurément une extraction intensive de matériaux. Cela ne va pas de soi. Cependant, pour replacer les choses dans leur contexte, 500 000 livres représentent environ 226 000 kilogrammes. Cela équivaudrait à environ 10 ans de carburant, si l'on convertissait ce chiffre en essence. Une voiture consommerait en moyenne entre 2 000 et 3 000 kilogrammes d'essence par an. Faites le calcul et, à moins que je ne me sois trompé du tout au tout, je pense que cela s'équivaut.
Qu'est-ce qu'il faut pour obtenir de l'essence? C'est quelque chose que nous n'avons pas nécessairement eu l'occasion de mesurer ou de prendre en compte.
Si on prend l'exemple des sables bitumineux, chaque fois qu'on extrait des hydrocarbures au moyen de ce procédé, il faut quatre tonnes de sable et quatre barils d'eau douce pour faire un seul baril de pétrole synthétique. Je répète: il faut pelleter mécaniquement quatre tonnes de sable et utiliser quatre barils d'eau douce pour ce procédé et le tout est ensuite rejeté dans un bassin de résidus. Il est important de souligner que les bassins de résidus n'ont jamais été prévus pour être une solution à long terme à la gestion du substrat toxique issu de ce procédé. Pourtant, on les utilise encore à cette fin.
Qu'obtient-on avec un baril de pétrole synthétique? Cela donne 42 gallons de carburant ou 160 litres d'essence.
Quelles ont été les ressources nécessaires pour obtenir cela? Il a fallu extraire quatre tonnes de sable, autrement dit 4 000 kilogrammes de sable. Ces chiffres se rapprochent de ceux énoncés par le député d'en face quand il a parlé des ressources à extraire du sol afin de fabriquer une seule batterie de voiture, qui servirait évidemment à de nombreux déplacements.
J'ai la chance de conduire une voiture électrique. Au cours de la dernière année, j'ai parcouru 30 000 kilomètres avec celle-ci sans utiliser une seule goutte de carburant.
Il est clair que, le premier jour où l’on conduit l’un de ces véhicules électriques, son empreinte carbone est plus élevée que celle d’un véhicule à moteur à combustion interne. La différence, c’est qu’il n’a pas besoin d’essence. Si l’on compare la quantité de sable qu’il faut extraire du sol pour produire, d’un côté, un litre d’essence et, de l’autre, une batterie de voiture, il est évident que les voitures nécessitent beaucoup de ressources minières. Nous en sommes tous conscients; nous devrions tous en être conscients.
Cela dit, il faut aussi tenir compte du grand nombre d’acres de forêt boréale qu’il faut couper pour exploiter les sables bitumineux et de la quantité d’eau nécessaire pour raffiner le bitume et en faire un produit utilisable.
Je laisse maintenant de côté le sujet de l’essence et des batteries de voitures électriques pour mettre en lumière comment le projet de loi renforce les bases qui sous-tendent la gestion des produits chimiques et d’autres substances qui se retrouvent dans notre environnement en raison d’activités industrielles.
Le projet de loi exigerait l’élaboration d’un plan intégré concernant les priorités en matière de gestion des produits chimiques, ainsi qu’un échéancier et des rapports annuels. Il créerait un nouveau régime pour les substances toxiques présentant le plus haut niveau de risque.
Le projet de loi va créer une liste de surveillance pour les substances potentiellement préoccupantes et il prévoit des consultations sur les nouveaux organismes vivants où le public pourra demander des évaluations, et les ministres devront traiter les risques au moyen d'une loi le mieux équilibrée et le mieux adaptée possible.
C'est très important de souligner qu'on crée un cadre pour l'avenir qui va évoluer au fur et à mesure que les technologies évolueront et seront mises en œuvre, et que de nouvelles formes d'extraction minière seront adoptées dans le secteur minier pour exploiter tous les minéraux critiques nécessaires aux nouvelles technologies. Le projet de loi va évoluer au même rythme.
Le projet de loi va également cimenter divers champs d'action: évaluation de l'exposition réelle, soutien à la transition vers des produits chimiques plus sûrs, remplacement et utilisation moindre des tests sur les animaux, et ouverture, transparence et responsabilisation accrues dans la prise de décisions. Le projet de loi contient aussi des amendements qui auront une incidence sur l'ensemble de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, notamment en ce qui concerne la collecte de renseignements, les autorités en recherche, ainsi que la production de rapports sur la réconciliation avec les Autochtones et sur divers renseignements opérationnels confidentiels.
J'aimerais prendre un moment pour réfléchir à quelque chose d'un peu plus personnel. Lorsque la famille de mon père est arrivée au Canada des Pays‑Bas, elle s'est installée dans le Sud-Ouest de l'Ontario et elle s'est consacrée à l'agriculture. L'un des premiers emplois de mon père a été de cueillir du tabac près de Tillsonburg, ce qui était une pratique très courante. Heureusement, de nos jours, l'industrie du tabac a moins de clients, alors moins de gens cultivent du tabac.
Au bout du compte, ce ne sont pas les plants de tabac qui ont causé du tort à ma famille, mais plutôt le produit qui était répandu dans les champs, Roundup. C'est un insecticide très courant qui est malheureusement encore utilisé à de nombreuses fins agricoles aujourd'hui. C'est un herbicide. Je remercie le député d'en face. Je ne sais pas tout à ce sujet; je suis donc heureux de travailler dans un contexte où nous pouvons collaborer un peu.
Peu importe les parasites, Roundup visait à prévenir les infestations dans les plants de tabac. Or, il cause aussi des maladies neurologiques dégénératives, comme la maladie de Parkinson, dont mon père souffre, ou plutôt avec laquelle il vit aujourd'hui. Il n'aime pas dire qu'on souffre de maladies. On a très bien documenté le fait que Roundup cause des maladies neurologiques dégénératives comme la maladie de Parkinson. Mon père a subi un test qui a révélé que le type de maladie de Parkinson dont il est atteint est effectivement lié à une forte exposition à des herbicides, comme mon collègue l'a souligné. Roundup fait partie de cette catégorie.
Ces produits chimiques que nous avons utilisés tout au long...
Une voix: Il s'agit de glyphosate. Roundup est une appellation commerciale.
M. Adam van Koeverden: D'accord, Roundup est l'appellation commerciale. Monsieur le Président, les députés peuvent constater que je n'ai pas grandi sur une ferme. J'ai cueilli des pommes de temps à autre. Mon oncle pomiculteur, Gerry, qui est maintenant décédé, me surnommait « le gars de la ville » lorsque j'allais à la ferme pour y cueillir des pommes. Je suppose qu'il avait raison. Merci d'avoir confirmé que j'étais bel et bien un gars de la ville, comme le disait avec sagesse mon vieil oncle Gerry.
Le glyphosate a causé du tort à ma famille. Je dois dire que mon père a entrepris son combat contre la maladie de Parkinson avec beaucoup de consternation. La façon dont il gère sa maladie est vraiment remarquable. Je ne pense pas que les gens devraient être exposés à de telles choses. Je préfère ne pas savoir quels types de troubles et de maladies les bassins de résidus et les autres applications industrielles toxiques peuvent causer. J'espère qu'il n'y aura pas d'autres déversements, car cela a certainement eu des effets dévastateurs sur les collectivités avoisinantes.
Poursuivons. Le projet de loi , connu sous le nom de Loi canadienne sur la protection de l'environnement, a été présenté le 9 février 2022, il y a plus d'un an. Depuis, les comités du Sénat et le comité de l'environnement de la Chambre des communes ont reçu 105 mémoires. Si je compare cela au nombre de mémoires que nous recevons au comité de la santé pour des projets de loi semblables, je dirais que c'est beaucoup. C'est probablement le triple de ce que nous avons reçu pour le dernier projet de loi sur la santé des enfants. En tout, ces comités ont consacré plus de 50 heures à l'étude de ce projet de loi, et les experts, les dirigeants de l'industrie et un très grand nombre de témoins ont participé aux audiences des comités.
Ces comités ont entendu plus de 80 témoignages, et ils ont débattu de plus de 300 amendements. Il s'agit de l'une des mesures législatives les plus débattues à la Chambre et au Sénat au cours des dernières années. Cela ne comprend pas les sous-amendements, car, bien sûr, il y en a eu beaucoup aussi.
Je pense que les députés peuvent tous convenir que la Chambre des communes a amplement débattu de ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. D'ailleurs, on lui a accordé plus de temps de débat que le temps habituellement consacré à un projet de loi d'exécution du budget. Je crois que nous pouvons tous convenir que nous l'avons étudié assez longtemps pour pouvoir l'adopter.
Comme bon nombre de mes collègues l'ont indiqué, à part les modifications proposées récemment, la Loi canadienne sur la protection de l'environnement n'a pas été mise à jour depuis plus de deux décennies. Or, bien des choses se sont produites depuis ce temps. Bon nombre de nouvelles technologies sont apparues, et nous devons prendre en considération une foule de nouveaux produits chimiques. Nous devons veiller à ce qu'ils n'aient pas d'effets négatifs sur la santé de la population.
Dans les deux dernières décennies, il est certain que nous avons élaboré de nouvelles technologies et approfondi nos connaissances sur les substances toxiques. Nous faisons des progrès dans tous les domaines scientifiques, en particulier la climatologie. Notre cadre législatif en matière d'environnement doit tenir compte de ces progrès considérables.
On a déjà dit à plusieurs reprises dans le débat d'aujourd'hui que le projet de loi à l'étude ne concerne pas les changements climatiques; il concerne les substances toxiques rejetées dans l'environnement. Je crois que c'est tout à fait exact. Cependant, il faut aussi penser aux impacts de nombreuses industries qui accentuent les changements climatiques et ont un effet négatif sur les changements climatiques et le réchauffement planétaire, ainsi que sur la sécheresse actuelle, les feux de forêt en cours et d'autres horribles catastrophes naturelles. Tout cela est relié. En ce qui concerne les technologies auxquelles nous nous adaptons et toutes les nouvelles méthodes qui nous permettront d'avoir assez d'énergie pour le transport et tous nos besoins, comme le chauffage résidentiel, nous devons adopter une vue d'ensemble et une approche fondée sur la science et les données probantes afin de parer les dommages. Il est vraiment important que nos lois suivent le rythme de la technologie et des dernières avancées.
Pour la toute première fois, la Loi canadienne sur la protection de l’environnement reconnaît le droit à un environnement sain pour tous les Canadiens. Le projet de loi prévoit un certain nombre d'exigences visant à garantir que ce droit ait une valeur réelle et soit pris en compte lorsque des décisions sont prises sous le régime de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.
À titre d'exemple, il exige que le gouvernement élabore, dans un délai de deux ans, un cadre de mise en œuvre afin de préciser la façon de considérer le droit à un environnement sain dans l'exécution de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Ce cadre expliquerait notamment comment les principes de justice environnementale, de non-régression et d'équité intergénérationnelle seraient considérés dans l'exécution de cette loi. Le cadre préciserait des principes tels que la justice environnementale, c'est-à-dire la prévention des effets nocifs qui touchent de façon disproportionnée les populations vulnérables, ainsi que la question de la non-régression, qui suppose une amélioration continue de la protection de l'environnement.
Ce projet de loi modifiant la Loi canadienne sur la protection de l'environnement est très long et technique. Nous avons entendu de nombreux témoignages d'experts de tous les domaines. Il s'agit selon moi d'une mesure législative très exhaustive, et je me réjouis que la plupart des députés semblent l'appuyer. Des députés de tous les partis ont participé au débat, et la majorité d'entre eux semblent favorables au projet de loi.
J'ajouterais que nous avons aussi reçu des courriels de nos concitoyens. J'en ai moi-même reçu, notamment de la part de formidables organismes voués à l'environnement qui se trouvent dans ma circonscription.
L’un de ces organismes s’appelle Sustainable Milton. Il s’agit d’un groupe de citoyens engagés qui se mobilisent régulièrement pour défendre et assainir notre environnement. Je salue ce groupe de personnes formidables, qui a notamment mené des corvées de nettoyage dans notre communauté. Je tiens à souligner que les détritus sont, pour l’essentiel, une nuisance visuelle. Il est désolant de voir notre environnement jonché de déchets, mais ce n’est rien comparé aux substances toxiques qui auront un effet délétère sur notre santé. Cela dit, Sustainable Milton a fait un excellent travail en coordonnant ces corvées de nettoyage. Je suis heureux d’avoir pu participer à quelques-unes d’entre elles et je remercie tous les conseillers qui ont également mené leurs propres corvées sous la direction de Sustainable Milton.
Je voudrais aussi mentionner le Halton Environmental Network, qui a catalogué une grande partie de ces déchets et cherché à déterminer si certains d’entre eux avaient un effet néfaste sur les cours d’eau et leurs affluents. La ville de Milton est plutôt enclavée, mais on y retrouve de nombreux cours d'eau qui se déversent dans la région du lac Ontario.
Les substances que nous relâchons dans notre environnement portent à conséquence. Elles ont une incidence sur les habitats et sur l’eau que nous buvons. Je tiens à remercier le Halton Environmental Network et Sustainable Milton pour leurs efforts de préservation de l’environnement et les activités qu’ils mènent à Milton en ce sens. Je les remercie également pour leurs courriels.
J’ai reçu des dizaines de courriels de citoyens qui demandent au gouvernement de faire du Canada un chef de file mondial dans le développement de méthodes d’expérimentation non invasives, non animales et moins nocives pour notre santé et celle des animaux.
Nous savons que nous sommes étroitement liés à notre environnement, non seulement par l'air que nous respirons et l'eau que nous buvons, mais aussi par la chaîne alimentaire. Bon nombre de nos aliments sont produits localement. La semaine dernière, j'ai eu la chance de visiter Monaghan Mushrooms, une ferme de ma circonscription qui produit les trois quarts des champignons locaux que consomment les gens de notre collectivité. Si quelqu'un a mangé une omelette aux champignons ces dernières semaines, je l'encourage à jeter un coup d'œil à l'étiquette. Je parie que les champignons ont été produits à Milton, en Ontario. Ce sont tous des champignons de Paris et des portobellos. Il y a aussi une autre ferme à Milton qui produit tous les champignons de spécialité. J'ai beaucoup appris sur les champignons la semaine dernière.
Ce que je sais, c'est que ces champignons, tout au long de leur croissance, boivent la même eau du robinet que nous. Ils ont besoin de sol, qui est produit localement, plus précisément grâce au fumier de l'hippodrome de Woodbine. À vrai dire, les producteurs de champignons rendent service à l'hippodrome de Woodbine, l'un des plus grands au Canada. Ils récupèrent tout le fumier de cheval et le mettent directement dans un mélange de compost, lequel est ensuite utilisé pour produire des champignons.
Pourquoi est-ce que je parle de fumier de cheval et de champignons? Parce que les chevaux qui courent à l'hippodrome Mohawk, à Milton, boivent l'eau des environs et, s'ils sont comme les animaux que je côtoie, ils s'abreuvent parfois dans des flaques d'eau. Ils mangent de l'herbe et de la végétation produite localement, et leurs excréments sont ensuite utilisés pour produire les aliments que nous consommons quotidiennement.
Nous sommes tous liés par l'eau que nous buvons, l'air que nous respirons et les aliments que nous consommons. Il est très important de veiller à ce que le faible pourcentage de produits chimiques toxiques qui sont présents dans l'herbe, l'eau potable ou toute autre chose n'entraîne pas une bioamplification qui ferait en sorte que nous nous retrouvions à consommer régulièrement des substances toxiques qui auront un impact délétère sur notre santé.
Les membres du comité ont entendu Mme Chandrasekera, directrice générale du Centre canadien des méthodes de substitution à l'expérimentation animale, une spécialiste du domaine reconnue mondialement, qui a présenté des innovations technologiques qui offrent des solutions de rechange aux tests sur les animaux. Santé Canada s'efforce d'aborder la question de l'expérimentation animale en dehors du cadre de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
Le gouvernement a également adopté une motion visant à ce que la reddition de comptes sur l'application de la loi en ce qui concerne les Autochtones soit annuelle plutôt que quinquennale. Cette révision des exigences garantit la production d'un rapport annuel cohérent sur toutes les questions soulevées par les groupes autochtones relativement à cette loi. Ces propositions amélioreront la transparence et garantiront que le gouvernement rend des comptes.
Nous savons que les changements climatiques constituent une menace réelle qui touche tous les Canadiens. Aujourd'hui plus que jamais, nous devons disposer de protections environnementales solides pour protéger notre santé des substances toxiques qui pénètrent dans notre environnement naturel. Notre pays a l'occasion d'être un leader en matière de politique climatique, et l'adoption d'une version actualisée et renforcée de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement est absolument vitale à cet égard.
Pour conclure, je voudrais dire que, dans les discours précédents, j'ai entendu beaucoup de choses au sujet des bassins de résidus et sur la question de savoir si ce projet de loi est lié aux changements climatiques. Je pense que j'ai abordé la question du lien avec les changements climatiques, mais peut-être de manière indirecte. Les changements climatiques sont réels. Je sais que ce n'est pas une conviction universelle à la Chambre. Malheureusement, certaines personnes aiment citer des données historiques sur la quantité de glace qui se trouvait autrefois par dessus certaines villes au Canada. Ces propos seraient probablement démentis par un historien ou un paléoclimatologue.
Il n'en reste pas moins que nous avons l'obligation, comme pays et comme gouvernement, de défendre la santé et le bien-être des Canadiens, y compris ceux de la faune et de la flore, car la bioamplification de produits dangereux peut aussi se produire dans notre biologie.