La Chambre reprend l'étude, interrompue le 31 janvier, de la motion portant qu'une adresse soit présentée à Son Excellence la gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a présenté à l'ouverture de la session.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue le député de .
Je suis ravi d'être de retour dans la capitale nationale et de pouvoir parler du discours du Trône.
Depuis deux ans, les Canadiens font montre d'une grande résilience et leur ingéniosité a franchement de quoi impressionner. Le gouvernement, de son côté, n'a ménagé aucun effort pour fournir aux familles, aux entreprises et aux autres gouvernements les outils et les ressources dont ils avaient besoin. Nous avons déployé une gamme jamais vue de programmes d'aide pour l'ensemble des secteurs d'activité du pays. Pour tout dire, pour chaque tranche de 10 $ consacrés à la lutte contre la pandémie, 8 provenaient du gouvernement fédéral. C'était la chose à faire, et nous avons pu profiter de la cote de crédit triple A du Canada pour emprunter les sommes nécessaires à un coût nettement inférieur à ce qu'ont dû assumer les autres ordres de gouvernement, les ménages et les entreprises.
Ces programmes ont eu l'effet escompté. Parce que nous avons tout fait pour que les Canadiens demeurent en bonne santé, le pays a récupéré 108 % des emplois perdus depuis le début de la pandémie. Aux États‑Unis, ce taux est d'à peine 84 %. Les Canadiens ont épargné davantage, et le pays compte davantage d'entreprises qu'au début de la pandémie.
Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que la priorité soit de mener à terme la lutte contre la COVID‑19. La pandémie a justifié la majorité des nouvelles dépenses figurant dans l'énoncé économique du gouvernement, avec les investissements visant à favoriser la réconciliation avec les Autochtones et les dégâts causés par les inondations en Colombie‑Britannique.
Notre avenir économique, social et environnemental dépend des choix que nous faisons aujourd'hui. Si je suis décidé à mener ce combat aux côtés de tous les députés, c'est essentiellement parce que je veux bâtir un avenir meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants.
Depuis le début, nous avons donné la priorité à la santé. Cette stratégie qui a permis de sauver des vies a contribué en grande partie à la reprise économique. Notre PIB a connu une hausse considérable et notre excédent commercial vient d'atteindre des sommets inégalés depuis 13 ans.
Toutefois, nous ne pouvons parler de croissance économique sans aborder notre plan de lutte contre les changements climatiques. Les inondations et les feux de forêt dévastateurs en Colombie-Britannique nous rappellent brutalement que les changements climatiques ne sont pas une fiction et qu'ils viennent avec des souffrances et un coût réels.
Le Canada doit être un chef de file mondial dans ce combat. Des mesures encore plus audacieuses s'imposent. Notre plan ambitieux de lutte contre les changements climatiques, intitulé « Un environnement sain et une économie saine », est un programme structuré de calibre mondial qui permettra de faire croître notre économie de façon durable et de dépasser nos cibles de lutte contre les changements climatiques.
Nous mettrons fin aux subventions destinées au secteur des combustibles fossiles et miserons sur une économie verte. Nous nous sommes déjà engagés à verser plus de 100 milliards de dollars. Nous avons aussi mis un prix sur le carbone et investi dans un cadre national de transport électrique qui, pour la première fois, permet à des Canadiens de rouler de l'île de Vancouver à l'Île-du-Prince-Édouard en véhicule électrique.
Les Canadiens veulent qu’on en fasse plus, plus vite. Pour avoir une économie forte, il faut des citoyens en santé, et cela repose sur la qualité de l’air, du sol et de l’eau. Nous devons protéger et restaurer notre biodiversité tout en éliminant les déchets plastiques de nos océans et en veillant au rétablissement de nos espèces sauvages emblématiques comme le saumon du Pacifique qui nous est si cher.
Je suis à l’aise de dire que notre gouvernement est le plus ambitieux de l’histoire canadienne pour ce qui est du dossier de l’environnement, et j’invite quiconque veut approfondir le sujet à aller lire mon rapport complet sur l’environnement et le changement climatique au terrybeechmp.ca/reports.
Après avoir consacré autant de temps à l’environnement et la lutte au changement climatique, je trouve important d’insister auprès des Canadiens et des députés sur l’urgence de mettre l’accent sur la santé de nos océans et de nos écosystèmes marins.
Nous avons lancé un plan de protection des océans qui a permis de déployer de nouvelles ressources sur la côte de la Colombie‑Britannique. De vastes étendues d’océan qui n’étaient ni surveillées ni protégées auparavant ont maintenant des ressources affectées à cette fin. Pour ce qui est des zones de protection marine, domaine dans lequel la Colombie‑Britannique est chef de file, nous avons agrandi la superficie totale jusqu’à 14 % aujourd’hui alors qu’elle représentait moins de 1 % en 2015. Nous veillerons à ce que 30 % de toutes les aires marines et terrestres soient protégées d’ici 2030.
De plus, nous avons fait des investissements records pour la protection de la biodiversité et le remaniement de la Loi sur les océans et de la Loi sur les pêches afin d'inclure dans la législation des mesures de protection modernes s'appliquant d'un océan à l'autre. Nous avons investi 647 millions de dollars dans la stratégie pour conserver et rétablir les stocks de saumon sauvage du Pacifique et leurs habitats. De toute l'histoire canadienne, il s'agit de l'investissement le plus considérable pour une espèce donnée parce qu'il est nécessaire de veiller au rétablissement de la pêche au saumon sauvage dans l'intérêt des générations futures.
Bien franchement, le statu quo est inacceptable. À défaut d'intervenir, il y aurait en une seule génération davantage de plastique dans l'océan que de biomasse. En premier lieu, nous devons bâtir une économie circulaire qui empêche que le plastique pollue les écosystèmes marins et nous devons retirer le plastique qui s'y trouve déjà.
Faisons davantage. Soyons plus audacieux, agissons plus vite et bâtissons l'économie de demain dès aujourd'hui. Faire moins reviendrait à nous pénaliser nous-mêmes ainsi que les générations futures.
Alors que je parle des mesures à prendre aujourd'hui pour les générations à venir, je ne peux passer sous silence la question du logement abordable. Il s'agit du problème qu'on évite d'aborder dans toutes les discussions sur l'économie ou la qualité de vie dans le Grand Vancouver. Quand on se penche sur ce problème, il importe de comprendre que le gouvernement fédéral n'est pratiquement pas intervenu dans le dossier du logement au Canada pendant près de 30 ans jusqu'à l'arrivée au pouvoir de notre gouvernement en 2015. Depuis, nous avons élaboré une Stratégie nationale sur le logement de 72 milliards de dollars et nous avons décidé d'investir dans le logement abordable, tout en fournissant les outils nécessaires pour soutenir l'abordabilité dans le secteur.
Nous avons également investi dans l'infrastructure de transport en commun, qui constitue un outil crucial pour permettre aux municipalités d'accroître l'offre dans les collectivités. Ces investissements ont également accéléré la réalisation de certains projets de transport en commun, notamment la ligne de transport rapide partant du terminus du SeaBus à North Vancouver, et passant par le pont Second Narrows, l'intersection Hastings et Willingdon, le sud de la rue Willingdon, pour arriver au quartier Metrotown. Ce projet et cet itinéraire dont je fais la promotion depuis de nombreuses années jouissent maintenant de l'appui de députés provinciaux, des administrations locales et des Premières Nations.
En matière de logement, aux dernières élections, nous nous sommes engagés à mettre en œuvre des dizaines d'initiatives supplémentaires ayant trois objectifs principaux. Le premier consiste évidemment à construire plus de logements. Le deuxième consiste à limiter la demande en dissuadant les gens de se servir des logements comme d'un actif d'investissement pour qu'ils s'en servent plutôt comme lieu de résidence. Le troisième consiste à offrir plus de façons d'accéder à la propriété et à faire en sorte qu'il soit plus facile pour les locataires d'avoir un logement à proximité de leur lieu de travail.
Il ne s'agit pas seulement de construire des logements. Il faut aussi bâtir des collectivités. Ces investissements nous offrent plus de souplesse pour aménager plus de centres régionaux et utiliser les fonds publics plus efficacement. Bien que la stratégie sur le logement de 72 milliards de dollars soit un bon début, les investissements supplémentaires dans les nouveaux autobus, les SkyTrains, et même un nouveau SeaBus, font aussi partie des solutions en matière de logement.
On ne peut pas parler de bâtir des collectivités plus viables sans parler des besoins en services de garde abordables. Même si une famille de Burnaby ou de North Vancouver réussit à trouver une place en garderie, le coût est souvent exorbitant. Les économistes conviennent que l'accélération de la relance économique après la pandémie de COVID‑19 doit passer par des investissements pour soutenir les familles, et plus particulièrement les femmes.
J'ai parlé de cette question avec un groupe de mères de North Burnaby sur Facebook, et des centaines de parents ont relayé des renseignements incroyablement utiles dont la a pu se servir pour élaborer le programme. La Colombie‑Britannique a été la première province à confirmer sa participation au cadre national que nous avons proposé et qui créera des dizaines de milliers de nouvelles places, en plus de réduire le coût des services de garde de 50 % en moins d'un an. D'ici cinq ans, le coût continuera de diminuer jusqu'à ce qu'il atteigne 10 $ par jour.
Ce programme est un excellent complément à l'Allocation canadienne pour enfants, qui a permis de sortir 300 000 enfants de la pauvreté et qui a contribué à amener le taux de pauvreté au pays à un niveau historiquement bas. Ce programme inclusif pour des services abordables de qualité permettra aux familles de prendre des décisions en toute connaissance de cause au sujet des services de garde et aux parents de réintégrer le marché du travail à leur convenance.
En outre, nous créerons de nouvelles occasions et un avenir plus radieux pour une nouvelle génération d'enfants canadiens qui seront mieux outillés pour apporter une contribution importante à l'économie du pays et améliorer leur sort et celui de leur future famille. La a parlé de l'avènement d'une génération de super jeunes Canadiens, et je suis tout à fait d'accord avec elle.
Je rappelle aux députés que, avant la pandémie, le gouvernement avait réduit le coût du service de la dette et amené le taux de pauvreté à un niveau historiquement bas depuis qu'il est mesuré tout en faisant croître l'économie, en investissant dans le logement et en luttant contre les changements climatiques. Il faut en finir avec la COVID et passer aux choses qui ont aidé le Canada à obtenir un des plus hauts niveaux de vie dans le monde.
Malgré les défis que la planète a eu à relever ces deux dernières années et qui seront là encore pendant plusieurs années, je suis très optimiste quant à la place du Canada dans le monde et à sa capacité à créer une économie et une société offrant de multiples possibilités aux générations futures. Je suis impatient de collaborer avec les députés de tous les partis et avec les Canadiens de toutes les régions de ce magnifique pays afin de créer un avenir positif.
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Madame la Présidente, chers amis et collègues, je suis ravi d'être ici, à la Chambre des communes, pour répondre au discours du Trône.
À cause de la situation sans précédent dans laquelle nous nous trouvons, les Canadiens ont subi de dures épreuves au cours des deux dernières années. La résilience, la compassion et l'incroyable ténacité que j'ai observées me remplissent continuellement d'admiration. Même si nous avons travaillé à distance, dans nos collectivités, pendant une grande partie des deux dernières années, nous avons réussi à abattre un travail très important pour les Canadiens.
Maintenant que nous sommes de retour, je suis impatient de poursuivre notre travail commun au service des Canadiens. Par ailleurs, je veux profiter de l'occasion pour féliciter la très honorable Mary May Simon de sa nomination comme 30e gouverneure générale du Canada et comme première titulaire autochtone de ce poste, ce qu'on attendait depuis longtemps. Je la félicite d'avoir prononcé son premier discours du Trône.
Passons maintenant au sujet qui nous occupe aujourd’hui. Je suis très fier du bilan du gouvernement pour ces six dernières années. Nous nous sommes attaqués à de grands dossiers qui avaient été mis de côté par les gouvernements précédents, comme le logement, les garderies et bien d’autres encore. Nous poursuivons nos efforts pour rendre le Canada plus égalitaire en remédiant à la discrimination et au racisme systémiques ancrés dans nos institutions. Sans compter que nous devons faire face depuis deux ans à une pandémie mondiale. Avec ce nouveau mandat, les Canadiens ont clairement signifié au gouvernement que la priorité était d’en finir avec la COVID‑19 et de poursuivre notre travail pour résoudre les difficultés auxquelles se heurtent les Canadiens au quotidien.
Le gouvernement continuera d’être du bon côté de l’histoire sur ces sujets et bien d’autres alors que nous achevons la lutte contre la pandémie et que nous prenons des mesures décisives pour lutter contre le changement climatique, rendre la vie plus abordable, marcher sur le chemin de la réconciliation, faciliter l’accession à la propriété, créer des emplois et faire croître la classe moyenne. Les Canadiens attendent de nous, en tant que représentants à Ottawa, que nous nous concentrions sur les sujets essentiels et que nous collaborions pour obtenir des résultats qui changent véritablement les choses.
Aujourd’hui, je parlerai de certains thèmes abordés dans le discours du Trône, notamment du logement, des services de garde d'enfants, de la sécurité des collectivités, de la santé mentale et des dépendances. Il s'agit de dossiers particulièrement importants dans Surrey‑Centre et dans bien d’autres collectivités au pays.
Le gouvernement est bien décidé à faire en sorte que les Canadiens puissent accéder à un logement sûr. Dans des collectivités qui croissent rapidement comme Surrey‑Centre, nous travaillons fort pour bâtir suffisamment de logements pour répondre à la demande d'une population en croissance. Surrey a, en effet, accueilli 74 000 personnes au cours des cinq dernières années.
Depuis 2015, le gouvernement a financé la construction de nouveaux logements abordables à Surrey et partout au pays. Quarante-quatre de ces logements ont notamment été construits en partenariat avec Atira Women's Resource Society, une importante organisation au sein de la collectivité qui vient en aide aux femmes vulnérables. Grâce à un investissement de 16,4 millions de dollars dans l'Initiative pour la création rapide de logements, 105 nouveaux logements abordables seront offerts au total à des gens en situation d'itinérance, aux prises avec un problème de toxicomanie ou de santé mentale ou en quête de bien-être spirituel.
Encore la semaine dernière, le gouvernement a annoncé que plus de 10 000 logements abordables seront construits au Canada grâce à des investissements additionnels dans le deuxième volet de l'Initiative pour la création rapide de logements. Ces investissements qui s'élèvent à 2,5 milliards de dollars sont un excellent exemple de ce qu'on peut accomplir quand tous les échelons de gouvernement — fédéral, provinciaux et territoriaux —, les administrations municipales et les organismes de gouvernance autochtone collaborent pour recenser les priorités dans chacune de nos collectivités.
Le gouvernement libéral s'emploie également, grâce à la création de la toute première Stratégie nationale sur le logement au Canada, à rendre plus accessibles le logement et la propriété à plus de Canadiens. Nous avons créé divers programmes, notamment un incitatif à l'achat d'une première maison plus souple et le Financement de la construction de logements locatifs de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Nous allons également créer un programme de location avec option d'achat, de même que réduire les coûts de clôture pour les premiers acheteurs.
J'ajouterais que ma province, la Colombie‑Britannique, a été la première au pays à investir pour ses habitants en concluant un accord avec le gouvernement fédéral pour offrir des services de garderie à 10 $ par jour. Il s'agit d'un investissement de 3,2 milliards de dollars qui non seulement rendra le système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants plus accessible à Surrey, mais stimulera également la relance en permettant à plus de parents de retourner sur le marché du travail et de contribuer à la croissance de notre économie. En fait, le tout est déjà en marche, puisque le coût des frais de garde a déjà été réduit de moitié pour les parents en Colombie‑Britannique.
Ayant moi-même trois enfants, je me considère chanceux d'avoir pu compter sur l'aide de ma mère et de mes beaux-parents. Or, ce n'est pas le cas pour bien des gens. Nombreux sont ceux qui doivent choisir entre travailler ou rester à la maison pour prendre soin de leurs enfants, un choix que personne ne devrait avoir à faire en raison des coûts.
Peu importe la région du pays où vivent les gens, ils méritent une collectivité sûre. La violence liée aux armes à feu touche de nombreuses collectivités canadiennes, comme Surrey, et sa prévention n'est pas une tâche facile. Surrey compte la plus grande population de jeunes en Colombie-Britannique, mais cela s'accompagne aussi de divers problèmes: violence juvénile, armes à feu, gangs de rue, drogues et toxicomanie. À cet égard, le gouvernement a pris des mesures décisives, notamment en interdisant plus de 1 500 types d'armes d'assaut. Il s'agit aussi de poursuivre les progrès réalisés au chapitre du rachat obligatoire des armes d'assaut et de la collaboration avec les provinces et les territoires qui souhaitent interdire les armes de poing.
Nous avons également adopté un plan d'action national de 10 ans pour lutter contre la violence fondée sur le sexe et nous continuerons d'aider les organismes qui offrent des services essentiels. La province de la Colombie-Britannique reçoit un financement fédéral de plus de 30 millions de dollars pour que les forces de l'ordre soient outillées pour mieux détecter et prévenir les crimes, tout en ayant les ressources nécessaires pour tenir responsables ceux qui méprisent effrontément les lois.
Dans l'énoncé économique de l'automne, nous avons également annoncé que le gouvernement fournira 250 millions de dollars supplémentaires aux municipalités et aux communautés autochtones pour soutenir les programmes communautaires axés sur la prévention et une gamme complète de services. Nous savons que le fait de s'attaquer aux problèmes sociaux et économiques — notamment en matière de logement et d'emploi — afin de créer des possibilités pour les jeunes Canadiens est un élément central de la lutte contre la violence et de la création de collectivités sécuritaires.
Le gouvernement comprend que nous ne pouvons pas nous contenter de cela. Nous soutenons les groupes communautaires locaux qui connaissent les problèmes particuliers du milieu et nous offrons des stratégies de sortie aux jeunes qui sont déjà impliqués dans des activités de gang, comme le programme de lutte contre les gangs par l'autonomisation des familles de Surrey. Ma collectivité a la chance d'avoir accès à un programme qui vise à prévenir et à combattre la violence liée aux gangs sur son territoire. Le programme SAFE est financé par Sécurité publique Canada et dirigé par la Ville de Surrey. Il dispose d'un budget de 7,5 millions de dollars. SAFE est axé sur l'acquisition d'aptitudes positives face à la vie et le renforcement des liens avec les familles, les écoles et les communautés, et son objectif est d'empêcher les enfants et les jeunes d'adhérer à des gangs. Le programme offre 11 programmes individuels par l'intermédiaire de 10 organismes partenaires. Ces sous-programmes sont conçus pour s'attaquer aux parcours néfastes susceptibles d'entraîner la population et les enfants de Surrey dans la violence des gangs. Le programme devrait sous peu être en mesure d'aider plus de 4 500 jeunes à risque et leurs familles à obtenir le soutien et les services dont ils ont besoin pour rester à l'abri de cette violence.
La pandémie de COVID‑19 a accentué les défis auxquels les Canadiens sont confrontés pour soutenir leur santé mentale. Avec des sentiments accrus de stress, de solitude et de tristesse, ces dernières années ont été difficiles. Chaque année, 20 % des Canadiens souffrent d'une maladie mentale ou d'un problème de toxicomanie. Tout au long de la pandémie, nous avons vu ces chiffres augmenter: près de la moitié des Canadiens ont déclaré que leur santé mentale s'était détériorée pendant la pandémie, y compris sept travailleurs de la santé sur dix.
Notre gouvernement comprend que la santé mentale, c'est la santé. Nous travaillons pour aider à mettre fin à la stigmatisation entourant la santé mentale et la recherche de soutien lorsque les gens en ont besoin. Nous avons mis le portail Espace mieux-être à la disposition des Canadiens partout au pays et, plus récemment, l’application Mieux-être, qui donne accès à des outils et à des ressources en matière de santé mentale.
Les investissements liés à la pandémie dans le domaine de la santé mentale comprennent 500 millions de dollars de soutien pendant la pandémie pour les Canadiens ayant des problèmes de santé mentale, d'itinérance et de toxicomanie; 100 millions de dollars pour des interventions en santé mentale pour les LGBTQ+, les jeunes et les personnes âgées touchés par la COVID‑19, et 50 millions de dollars pour soutenir les personnes qui risquent de subir un traumatisme lié à la COVID‑19 ou des troubles de stress post-traumatique.
Depuis que nous avons formé le gouvernement en 2015, donc avant la pandémie, nous avons fait des investissements dans la santé mentale, notamment en versant 5 milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour accroître la disponibilité des soins de santé mentale; 600 millions de dollars pour une stratégie de santé mentale et de mieux-être fondée sur les distinctions pour les services autochtones; 140 millions de dollars pour soutenir les anciens combattants aux prises avec le syndrome de stress post-traumatique; 45 millions de dollars pour des normes nationales de soins de santé mentale et 600 millions de dollars pour lutter contre la crise des opioïdes. Dans de nombreuses communautés, la pandémie de COVID‑19 aggrave la crise sanitaire actuelle des surdoses d'opioïdes. Grâce à ces nouvelles mesures, les personnes vulnérables seront mieux à même d'obtenir le soutien dont elles ont besoin tout en respectant la santé publique.
Il est très agréable de retrouver tous les députés ici, en personne et à distance. Je me réjouis de poursuivre notre travail ensemble au nom des Canadiens afin de concrétiser la vision de notre gouvernement énoncée dans le discours du Trône.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député d’.
C’est toujours un grand honneur pour moi de représenter les gens de la circonscription Timmins—Baie James. Aujourd’hui, les vieux Irlandais catholiques nous diraient que c’est le jour de la Sainte-Brigitte. Pourquoi souligner la Sainte-Brigitte? Parce que ce jour se situe à mi-chemin entre le jour le plus sombre de l’année et l’équinoxe du printemps. J’aimerais bien croire que les jours sombres sont derrière nous, mais ce n’est pas le cas. Le mois de janvier a été très difficile et nous traversons, dans notre pays, une période où les forces des ténèbres se rappellent à nous sous de nombreuses formes: désinformation, perte de cohésion de la société civile et perte de notre capacité de communiquer entre nous.
Il est donc essentiel que le Parlement – la maison du peuple, la Chambre des communes — nous soit ouvert pour que nous venions y débattre. Nous avons tellement d’enjeux à aborder en ce moment. Aujourd’hui, nous sommes à mi-chemin vers l’équinoxe: depuis 27 ans aujourd’hui, les membres de la Première Nation de Neskantaga sont privés d’eau potable. Cela fait 27 ans que des générations n’ont accès qu’à de l’eau contaminée dans leur communauté.
Tout près de Neskantaga, dans la Première Nation de Marten Falls, la communauté souligne le 111e jour sans école pour les enfants en raison du sous-financement chronique, de la pauvreté et du surpeuplement à Marten Falls et à Neskantaga.
Voilà ce dont nous devons débattre. Au Canada, la société s'attend à ce que les Autochtones vivent dans des conditions dégradantes. Ce qui est fascinant à propos de Neskantaga et de Marten Falls, c’est que ces réserves sont situées dans une région dont de nombreux Canadiens ont déjà entendu parler, le Cercle de feu. Nous entendons dire que le Cercle de feu recèle de grandes richesses. Doug Ford a dit qu’il allait conduire un bulldozer jusqu’au Cercle de feu. Le Canada a toujours mis l’accent sur l’extraction des ressources du sous-sol, mais il y a des enfants qui ne peuvent pas aller à l’école à cause du sous-financement chronique.
En janvier, pendant le ralentissement économique dû à la vague d’Omicron, c’était poignant d’entendre les parents parler de la santé mentale de leurs enfants, que ce soit dans les grandes villes, dans les banlieues ou dans les petites villes. Ils disaient tous qu’il fallait s’en occuper tout particulièrement. Il n’y a jamais eu de débat national sur la santé mentale des enfants d’une collectivité comme Marten Falls, qui sont privés d’un droit universel, celui d’avoir accès à un système d’éducation de qualité. Je dis bien, ils en sont privés.
Non, je ne pense pas que nous soyons à mi-chemin de la sortie du tunnel, nous en sommes encore bien loin.
Je pense à tous ceux et celles qui ont succombé au virus Omicron en janvier. Rien qu’en Ontario, ils sont au nombre de 1 000, pour l’instant. Je pense à leurs familles, je pense au personnel médical de première ligne et aux équipes sanitaires qui se sont relayées pour maintenir les gens en vie. Je pense à tous ceux et celles dont la chirurgie a été reportée parce que les services de soins intensifs étaient débordés.
Ce matin, à North Bay, dans le Nord de l’Ontario, une bande de voyous a menacé des gens qui voulaient entrer dans une clinique. Dans quel pays vivons-nous quand des voyous se mettent à cibler des cliniques de vaccination au nom de la liberté? Ils se sont vantés d’avoir provoqué la fermeture de cliniques de vaccination à Ottawa pendant la fin de semaine. Comment peut-on, au nom de la liberté, cibler des médecins, des infirmières et des travailleurs de la santé?
Je sais que nous sommes tous fatigués. Omicron nous a frappés de plein fouet. Nous pensions tous que nous en étions sortis, mais nous aurions dû prendre la peine de nous assurer que le reste du monde avait accès à des vaccins. Or, c’est de là qu’est venu Omicron, et, qui sait, peut-être qu'il y aura d’autres variants.
Pour autant, ce n’est pas notre degré de fatigue ou de stress qui me préoccupe le plus, mais plutôt la dégradation de la nation que je constate de plus en plus. Quand je discute de la pandémie avec des gens, je vois bien que la grande majorité d’entre eux sont fatigués. Ils continuent de faire ce qu’ils ont à faire, mais quand j’ai vu des individus en train de piétiner et de profaner la Tombe du soldat inconnu, j’avoue que je n’avais jamais imaginé de ma vie qu'au Canada, des gens pouvaient être aussi ignorants.
Ce qui me préoccupe encore plus, c’est le nombre de personnes qui m’ont dit, sur ma page Facebook, que ce n’était pas vrai, que cela ne s’était pas produit, que c’était une pure invention. La vraie crise à laquelle nous sommes confrontés au Canada, c'est la désinformation sur ce qui se passe réellement. Dans cette Chambre, nous devrions chercher à savoir non pas comment nous allons nous sortir d’une pandémie, mais plutôt comment nous pouvons travailler tous ensemble pour mobiliser la nation afin de trouver une solution, même si certains essayent d’instrumentaliser la situation à des fins politiques. Il y a un député conservateur très ingénieux qui a parlé de vendetta vaccinale, mais je pense que c’était plutôt une vendetta contre son propre chef. Qu’arrive-t-il à notre pays lorsque les vaccins, une solution, la médecine et les chercheurs deviennent des cibles et que les conservateurs en arrivent à dire que le vaccin est une vendetta?
Bien sûr, ils se drapent tous dans le drapeau canadien, un drapeau canadien mis à l’envers ou profané par la swastika, et tous ceux que j’ai entendus, dans ce groupe qui se dit « Groupe de la liberté », racontaient que leur arrière-grand-père, leur grand-père ou leur oncle avait fait la guerre. Bienvenue au Canada: tout le monde a un parent qui a fait la guerre, mais tous ces gens qui ont fait la guerre, ils l’ont faite au nom d’une liberté qui n’est pas le droit d’un individu de harceler et d’intimider. Nos ancêtres se sont battus parce qu’ils étaient convaincus qu’en étant unis au sein de notre nation, nous étions différents et nous étions plus forts.
Plutôt que de parler de nos ancêtres qui ont fait la guerre, je vais parler de ma grand-mère, Lola Jane Lindsay MacNeil, qui était originaire de l’Outaouais. Elle était infirmière et faisait des quarts de 12 heures. C’était une femme qui était dure avec moi, car elle se souvenait de l’épidémie de polio, qui a disparu juste avant ma naissance. Je croyais que ma grand-mère était aigrie et acariâtre, mais c’est parce qu’elle avait soigné des enfants atteints de la polio et qu’elle comprenait l’importance de la vaccination. Alors quand quelqu’un vient me dire sur ma page Facebook: « ils n’avaient pas besoin de vaccin contre la polio, seulement de vitamine C », c’est absolument faux, et il faut le dire haut et fort.
J’invite mes collègues de tous les partis à prendre leur distance par rapport à cette campagne de désinformation et à dénoncer les rumeurs selon lesquelles il s’agirait d’une vendetta ou d’un complot organisé par le pour rendre la vie difficile à tout le monde. Oui, les temps sont durs. Mais il faut y faire face et cesser de se comporter comme des enfants. Les temps sont durs pour tout le monde, et surtout pour le personnel médical de première ligne qui ne mérite pas d’être harcelé par une foule déchaînée, comme on l’a vu aujourd’hui devant des cliniques de vaccination.
Cela me ramène au principe fondamental de la liberté. Les manifestants sont les bienvenus sur la Colline du Parlement. C’est pour cela qu'il y a le Parlement. J’aime à croire qu’une vraie colline parlementaire est celle qui accueille librement les gens qui veulent manifester, pour quelque raison que ce soit. Si la Ville d’Ottawa décide que la rue Wellington sera dorénavant un lieu de manifestation permanente, cela ne me pose pas de problème. J’espère simplement qu’elle en fera autant lorsque des Autochtones décideront de manifester. Pour autant, ce qui me pose un problème, c’est le harcèlement des petits entrepreneurs dans les rues résidentielles et le harcèlement des gens à proximité de la Colline parlementaire. Ce n’est pas de la liberté, c’est de l’intimidation, et ce n’est pas digne des Canadiens. Nous valons beaucoup mieux que ça, et il faut que nous le clamions haut et fort au Parlement.
Pour terminer, je voudrais dire qu’en ce moment, je lis et relis Camus. Les gens disent qu’ils ont le droit de faire ceci et de faire cela. Dans La Peste, Camus dit qu’il n’y a plus de destin individuel, seulement un destin collectif symbolisé par la peste et les émotions qu’elle suscite chez nous tous. C’est vrai que nous sommes frustrés et en colère, c’est vrai que le variant Omicron a été très dur pour notre moral, mais il ne faut pas exploiter cela. Il faut plutôt, en tant que parlementaires, trouver des solutions. Je sais qu’il y a des gens de bonne volonté dans tous les partis ici, à la Chambre, qui comprennent que c’est en tant que nation que nous pouvons être un phare dans la nuit. Nous devons affirmer haut et fort qu’il est possible d’améliorer les choses. Voilà le genre de discussion que j’aimerais avoir, par respect et par amour pour tous les Canadiens qui ont tant souffert pendant cette pandémie.
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Madame la Présidente, nous terminons aujourd’hui le débat sur le discours du Trône. Cela nous rappelle évidemment qu’il y a eu des élections l’été dernier. J’aimerais remercier les gens d’Okanagan-Sud—Kootenay-Ouest de m’avoir réélu pour les représenter à Ottawa. Je les remercie sincèrement.
Je dis toujours que je représente la plus belle circonscription du Canada. Je m’ennuie de parcourir ma circonscription en raison du peu d’événements qui s’y produisent. Ces rencontres en personne me manquent. Tout le monde au Canada est touché par cette pandémie, et nous traversons une période difficile.
Mon collègue de Timmins—Baie James vient de parler, avec beaucoup plus d’éloquence que je ne pourrais le faire, de ce qui se passe vraiment au Canada. Les gens sont en colère, et nous nous demandons tous quand la vie reprendra ses droits. Des gens ont perdu des êtres chers. D’autres ont perdu leur emploi ou leur entreprise. Ils ne peuvent pas rendre visite à leurs amis ou aux membres de leur famille.
Nous avons observé beaucoup d’inquiétude et de colère dans les rues d’Ottawa ces derniers jours, mais n’oublions surtout pas que notre ennemi commun est la COVID. Ce n’est pas le confinement. Ce n’est pas l’obligation de se faire vacciner. Ce n’est pas la science. Ce n’est pas le gouvernement. L’ennemi, c’est la pandémie.
La science nous a fourni des vaccins miraculeux vraiment efficaces. Ils nous permettront d’enrayer cette pandémie. C’est ainsi que nous nous en sortirons et que nous pourrons reprendre une vie normale. Nous devons simplement veiller à ne pas ouvrir une nouvelle porte à la COVID‑19, à ne pas lui offrir une cinquième ou une sixième occasion de bouleverser nos vies.
Il y a un groupe vraiment fatigué de la COVID‑19, et c’est celui des travailleurs de la santé. J’ai parlé à des médecins et à des membres du personnel infirmier ces derniers mois, et ils n’en peuvent plus. Je tiens donc à remercier sincèrement tous les travailleurs de la santé de s’être tant dévoués ces deux dernières années. Ils ont permis à notre système de santé de continuer à fonctionner malgré la demande écrasante. Nous devons nous élever au-dessus de la colère et de la frustration et nous concentrer sur la tâche à accomplir, qui consiste à surmonter la COVID‑19 ici au Canada et partout dans le monde.
Pour en revenir au discours du Trône, comme je viens de le souligner, nous avons tenu des élections en pleine pandémie l’été dernier, des élections qui se sont avérées inutiles. Nous aurions dû nous concentrer sur les graves problèmes, pas seulement la pandémie, mais la longue liste d’autres problèmes dont souffre notre pays.
Nous aurions dû commencer à chercher des solutions en septembre dernier. Le NPD aurait volontiers appuyé toute initiative visant à aider tous les Canadiens. Nous avons présenté de nombreuses suggestions au gouvernement en soulignant ce qui était vraiment nécessaire. Au lieu de cela, nous sommes maintenant en février, demain est le Jour de la marmotte, et nous avons perdu six mois de travail, et non pas seulement les six semaines qu'a duré la campagne électorale.
À quels problèmes aurions-nous pu nous attaquer? La liste est longue: la réconciliation, les changements climatiques, le logement, la crise des opioïdes, l’aide aux entreprises et aux travailleurs pendant la pandémie. Nous aurions dû chercher à combler l’écart de revenu obscène entre les quelques Canadiens très riches et les millions de Canadiens qui peinent à joindre les deux bouts.
L’année dernière, une annonce nous a brisé le cœur: les Tk’emlúps te Secwépemc ont découvert les tombes anonymes de plus de 500 enfants sur le terrain du pensionnat de Kamloops. On a ensuite découvert des centaines d’autres tombes sur d'autres sites semblables ailleurs au pays. On a d'ailleurs fait une annonce semblable la semaine dernière à Williams Lake.
Nous savions que de nombreux enfants étaient morts dans les pensionnats. Cette information est clairement énoncée dans les rapports de la Commission de vérité et réconciliation, mais la découverte des tombes anonymes d’enfants a brisé le cœur de millions de Canadiens. Je n’avais jamais vu une telle manifestation de douleur et de colère dans les appels téléphoniques, les courriels et les lettres que je recevais à mon bureau. À la suite de cette découverte, une grande vague de solidarité a déferlé partout au Canada.
Le gouvernement doit donner suite à tous les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, et je me réjouis d’apprendre que certains documents concernant l’histoire de ces établissements seront rendus publics. Nous devons continuer d’enquêter pour savoir ce qui s’est vraiment passé et faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais.
Concernant les changements climatiques, les conditions météorologiques ont été vraiment terribles cette année dans l’ensemble du pays. En Colombie‑Britannique, le dôme de chaleur du mois de juin a causé la mort de plus de 500 personnes dans la vallée du bas Fraser, près de Vancouver. La ville de Lytton a brûlé. Des gens ont perdu la vie, leur maison et leur gagne-pain. Durant tout l’été, le feu a fait rage dans la région intérieure sud de la Colombie‑Britannique, notamment dans ma ville, Penticton. En août, en pleine campagne électorale, j’ai dû garder tous mes effets personnels de valeur dans ma voiture parce qu’un incendie de forêt s’était déclaré à un kilomètre de chez moi, sur les collines à l’ouest de Penticton.
À l’automne, nous avons connu des pluies d’une ampleur sans précédent. Nous avons appris à appeler « rivière atmosphérique » ces dépressions en provenance d’Hawaï que nous avions l’habitude d’appeler pineapple express. Lors d’un événement survenu en novembre, les villes de Merritt et Princeton ont été inondées et cinq autoroutes reliant Vancouver au reste du pays ont été détruites.
Les Prairies ont connu l’une de leurs pires sécheresses de leur histoire. Il y a eu des tornades en Ontario et de graves inondations au Cap‑Breton et dans l’Ouest de Terre-Neuve. Nous subissons les effets des changements climatiques et ces changements sont là pour rester. Nous devons travailler fort pour nous assurer qu’ils ne s’aggraveront pas.
L’un de mes rôles au sein du NPD est celui de porte-parole en matière de protection civile et de résilience aux changements climatiques. J’ai demandé au gouvernement d’intensifier ses efforts autant dans sa réaction aux catastrophes que dans la prévention de ces phénomènes. En 2018, la ville de Grand Forks dans ma circonscription a été inondée. Ce fut une expérience très pénible pour la ville, non seulement l’inondation en soi et les travaux de reconstruction, mais aussi en raison des décisions difficiles que le maire et le conseil municipal ont dû prendre pour trouver une façon de reconstruire la ville afin d’éviter que d’autres inondations surviennent.
Des incendies en milieu périurbain ont détruit des maisons partout au Canada. Nous devons accroître le financement, non seulement pour lutter contre les changements climatiques, ce qui est très important, mais aussi pour améliorer notre réponse aux changements climatiques, pour favoriser notre adaptation. Le gouvernement doit absolument accroître le financement versé aux collectivités afin de les aider à reconstruire leurs infrastructures et prévenir ces catastrophes. Je parle notamment des collectivités Intelli-feu, de la construction de nouvelles infrastructures de prévention des inondations, de meilleures infrastructures routières et ferroviaires en prévision des catastrophes météorologiques à venir, qui seront beaucoup plus courantes et plus fortes qu’avant.
Nous devons également faire plus en matière d’atténuation des changements climatiques et de réduction de nos émissions afin de prévenir l’aggravation des désastres climatiques. L’un des premiers projets de loi d’initiative parlementaire que j’ai présentés il y a quelques années à titre de député demandait au gouvernement de rétablir le programme de rénovation domiciliaire. Je suis heureux que le gouvernement y ait donné suite en créant la subvention pour des maisons plus vertes. Nous devons toutefois intensifier nos efforts dans ce domaine.
Efficacité énergétique Canada a préparé un document prébudgétaire qui explique ce qu’il faut faire. Il faut rénover beaucoup plus de bâtiments, et s’assurer que les gens qui vivent dans la précarité énergétique ont accès aux programmes de rénovation de logements. Il faut construire 500 000 logements abordables, et je dis bien abordables, pour rattraper notre retard. Il faut resserrer l’écart qui est en train de se creuser entre les gens richissimes et le reste de la population en imposant un impôt sur la fortune, pour que ces gens-là payent leur juste part en aidant le reste de la population qui a du mal à joindre les deux bouts.
Pour terminer, j’aimerais parler de la crise des opioïdes et du projet de loi de Gord Johns, le projet de loi . Il faut adopter une approche différente face à cette crise.
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Madame la Présidente, j’espère que cette intervention ne sera pas soustraite de mon temps de parole et que le compteur sera remis à zéro. Je ne suis pas étonné que mes amis conservateurs ne tiennent pas forcément à entendre mes propos, mais je dirai aux députés qu’ils devraient écouter attentivement, car ce faisant, ils pourraient avoir une meilleure idée du type d'orientation qu’ils pourraient envisager.
Plus tôt aujourd’hui, la députée de a demandé ce que nous comptons faire maintenant. La question est très importante. Depuis le début, dans les discours du Trône, les allocutions du et les initiatives budgétaires et législatives, nous avons établi très clairement la priorité du gouvernement du Canada depuis 19 ou 20 mois: faire face à la pandémie. Nous sommes arrivés à un point où nous espérons que tous les partis à la Chambre exerceront un leadership fort pour nous permettre de traverser la pandémie. Pour répondre indirectement à la question posée par la députée du Parti conservateur, l’une des meilleures choses que nous puissions faire est d’encourager la population et nos concitoyens à se faire pleinement vacciner.
Depuis les banquettes ministérielles, j'observe comment les députés conservateurs abordent la question. Il y a une histoire intéressante à ce sujet, et j'aimerais reprendre une citation. Elle est importante, car il s'agit d'une citation de l'ancien chef du Parti progressiste-conservateur et ancien premier ministre Brian Mulroney, au cours d'une entrevue au réseau CTV. Il y a quelques semaines, l'ancien premier ministre Brian Mulroney a déclaré à l'émission Question Period, présentée le dimanche à CTV, que le chef du Parti conservateur devrait aller plus loin, du moins pour l'instant, et montrer la porte aux députés non vaccinés en les expulsant de son caucus. « Ça, c'est du leadership », a-t-il déclaré. Je cite directement les propos de l'ancien premier ministre progressiste-conservateur.
Il a poursuivi en disant: « Qui suis-je pour contredire des centaines de milliers de brillants scientifiques et médecins qui pressent désespérément la population de se faire vacciner? » Il a aussi déclaré: « Écoutez, on n'est pas chef pour suivre les autres, on est chef pour diriger. Si on est d'avis qu'il en va de l'intérêt national, de l'intérêt du Canada, on fait rentrer les députés dans le rang, et ceux-ci doivent appuyer ce que l'on fait. »
Si on prête attention à ce que dit l'ancien premier ministre et si, comme il l'indique, on comprend et on valorise l'avis des scientifiques et des spécialistes de la santé, on est conscient qu'il est extrêmement important d'être entièrement vacciné. La vaste majorité de la population, 86 % ou plus, est entièrement vaccinée, et c'est sans compter toutes les personnes âgées de plus de 12 ans qui ont reçu une dose. Pourtant, il y a encore des conservateurs dans l'opposition officielle qui remettent le consensus en question et qui amplifient le message des gens qui estiment ne pas devoir se faire vacciner, ce qui envoie des messages contradictoires au public. Selon moi, cela ne sera pas sans conséquences importantes. D'une part, les conservateurs affirment qu'il est temps de passer à autre chose, mais, si on suit leur comportement à la Chambre ou leurs déclarations sur Twitter, on constate que leurs messages portent à confusion.
Depuis le début, nous avons été très cohérents. Il y a 19 ou 20 mois, notre principale préoccupation était la pandémie et la collaboration avec des partenaires intéressés, y compris les gouvernements provinciaux, les dirigeants autochtones, les organisations à but non lucratif, les entreprises privées et les gens en général de toutes les régions du pays, afin de créer une approche d’équipe et d’établir un consensus national sur le type de mesures que nous devions prendre en tant que gouvernement pour lutter contre la pandémie. Grâce à cette consultation et à ces efforts qui ont mobilisé tant de Canadiens, nous en sommes là aujourd’hui.
Nous tenons à exprimer notre gratitude et notre reconnaissance à tous les Canadiens qui ont bien compris leurs responsabilités pendant cette période très éprouvante. Qu’il s’agisse de travailleurs de la santé, de chauffeurs de taxi, d’ouvriers dans des usines de fabrication ou de conducteurs de grands routiers, les gens se sont mobilisés et ont fait ce qui était nécessaire, que ce soit fournir des services ou rester chez eux en isolement, mais en écoutant toujours les responsables de la santé publique et en reconnaissant les aspects scientifiques de ce qui se passait dans nos collectivités. Le résultat direct est que le Canada est en excellente position.
D’après les rapports du troisième trimestre, nous constatons que notre PIB a augmenté de 5,4 %. C’est mieux que les États‑Unis, le Japon, le Royaume‑Uni et l’Australie. C’est en grande partie parce que les Canadiens ont fait ce qu’ils devaient faire pour bien positionner le Canada lorsque nous avons eu l’occasion de sortir de la pandémie.
Il y a maintenant 108 % des emplois perdus à cause de la pandémie qui ont été récupérés. Je compare ce chiffre à celui des États‑Unis, notre plus cher ami au sud, où il est d’environ 84 %. Pendant des années, lorsque j’étais dans l’opposition, j'ai critiqué le gouvernement Harper qui parlait de déficits commerciaux. Les déficits commerciaux se succédaient, une année après l’autre. En fait, lorsque Stephen Harper est arrivé au pouvoir, il y avait un excédent commercial. Lorsqu’il a quitté le pouvoir, il y avait un déficit commercial. Je crois savoir qu’aujourd’hui, nous avons un excédent commercial qui n’a jamais été aussi élevé en 13 ans. Ces choses se produisent parce que tous les ordres de gouvernement et les Canadiens ont compris ce qu’il fallait faire en s’unissant pour obtenir des résultats. Ces emplois sont importants. Ils sont très importants.
L’autre jour, j’ai eu l’occasion de mieux comprendre l’industrie du porc, encore une fois dans la province du Manitoba. La société Maple Leaf Foods est un excellent exemple de ce qu’il faut faire pour assurer un niveau élevé de sécurité alimentaire dans notre pays. Elle a poursuivi ses activités pendant la pandémie tout en prenant les mesures nécessaires pour protéger l’industrie.
En fait, Maple Leaf est en pleine croissance aujourd’hui au Manitoba. On trouve dans la province le meilleur bacon du monde et nous le vendons aux quatre coins de la planète, non seulement grâce à une entreprise remarquable qui a démontré sa capacité de répondre aux besoins du marché et de commercialiser ses produits, mais aussi grâce à ses employés et à leur attitude responsable et à sa volonté de faire en sorte que ces emplois continuent d’exister et que d'autres soient créés grâce à la qualité du travail qu’ils accomplissent.
Cette année, cette entreprise créera 350 emplois supplémentaires. Cela portera l’effectif total rien qu’à Winnipeg à 1 900 employés, et c'est sans parler des quelque 1 500 emplois à Brandon, des emplois chez Maple Leaf. L’industrie porcine se porte plutôt bien au Manitoba. Si nous allons à Neepawa, HyLife est un autre parfait exemple d’entreprise prospère qui exporte un excellent produit manitobain.
Il s’agit d’emplois directs dans ces industries. Je ne parle pas des emplois indirects créés par ces entreprises. Dans les stationnements, il y a des centaines de véhicules et ces véhicules sont bien achetés quelque part. Les employés vivent dans des maisons, des copropriétés et des appartements dans les collectivités qu’il leur faut meubler. Ils ont besoin de nourriture et de restaurants, et cela fait tourner l’économie, sans oublier notre secteur agricole.
Le monde agricole continue de croître et, à bien des égards, de prospérer. C’est, dans une large mesure, une des raisons qui font que nous pouvons poursuivre notre croissance économique. Par rapport aux pays dont j’ai déjà parlé, nous nous en sortons très bien, mais certains domaines méritent une attention particulière, comme les soins de santé. Le plus grand défi dans les soins de santé aujourd’hui, et à l'époque où j’étais porte-parole en matière de santé, ce n’est pas seulement l’argent. C’est la façon dont nous gérons les changements nécessaires pour offrir les services de santé de qualité auxquels les Canadiens s’attendent, et ils veulent que le gouvernement fédéral joue un rôle à cet égard.
Au Parti libéral, nous comprenons, par exemple, les établissements de soins de longue durée. Les députés de l’opposition disent que tout cela relève de la compétence provinciale. Certes, mais il y a des députés libéraux qui répondent aux souhaits des Canadiens. Nos concitoyens veulent voir des normes de santé nationales pour les soins de longue durée pour nos aînés. C’est une chose à laquelle nous croyons. De ce côté de la Chambre, les libéraux croient aussi qu’il est nécessaire d’investir dans la santé mentale. Apparemment, pas les conservateurs. Les Canadiens souhaitent que les gouvernements travaillent de concert. Nous l’avons vu pendant la pandémie. Quand les gouvernements travaillent ensemble, nous pouvons accomplir beaucoup plus.
L'actuel s’est engagé à le faire, même si nous voyons sans cesse les députés de l’opposition tenter de salir sa réputation, s’efforcer de ternir la réputation des membres du caucus, au lieu de contribuer à des débats constructifs. Selon moi, la critique constructive est aussi une chose valable. J’ai été dans l’opposition. J’aime à penser que nous avons aussi apporté notre contribution.
Cependant, peu importe le cynisme et le négativisme du Parti conservateur, nous sommes restés concentrés sur l’élaboration et la mise en œuvre des programmes qui seront importants dans la vie des Canadiens en cette période très difficile.
Nous avons donc créé des programmes qui ont permis à terme la survie de certaines de nos industries. En fait, il y a plus d’entreprises aujourd’hui qu’avant la pandémie. J’aime croire que c’est largement dû au fait que le gouvernement a mis en place des programmes. Pendant cette période difficile, les gens avaient besoin d’une bouée de sauvetage et, le plus souvent, cette bouée est venue du gouvernement fédéral, un gouvernement qui croyait au soutien des entreprises, petites et grandes.
Nous l’avons fait au moyen de programmes comme la subvention salariale, la subvention au loyer et les programmes de prêts, tous destinés à soutenir nos petites entreprises et nos travailleurs au Canada. Nous les avons mis en place dès le début de la pandémie parce que nous avons reconnu à quel point il est important, à bien des égards, d’assurer la viabilité de ces entreprises et d’éviter leur faillite.
Dans le discours du Trône et de nouveau en octobre, le et la ont parlé de la nécessité de maintenir certains de ces programmes, d’avoir un programme d’aide en cas de confinement. Voilà pourquoi, peu après les élections, non seulement nous en avons parlé, mais nous avons présenté un projet de loi. En fait, c’est la première mesure législative que nous avons présentée, le projet de loi . Il visait à garantir la disponibilité de prestations pour les petites entreprises. D’un côté, nous avons les députés de l’opposition qui parlent de l’importance des petites entreprises, mais lorsqu’est venu le temps de venir en aide aux petites entreprises, du moins en décembre, qu’ont-ils fait? Ils ont voté contre le projet de loi C‑2.
Non seulement ils ont voté contre ce projet de loi, mais au cours d’une partie du débat, ils ont présenté des motions visant à faire de l’obstruction pour empêcher l’adoption du projet de loi. Pourtant, ils aiment se dire les amis de la petite entreprise. Qu'on pense aux millions de dollars, aux centaines de millions que le gouvernement du Canada a versés aux petites entreprises au cours des 19 derniers mois ou de la dernière année et demie. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes dans la position dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Relativement parlant, comparativement à d’autres pays, nous nous en sortons exceptionnellement bien.
C’est grâce à la résilience de nos petites entreprises, de nos entrepreneurs et des Canadiens en général qui ont si bien répondu à la nécessité de faire face à la pandémie et de jouer le rôle que nous devions tous jouer afin qu’au bout du compte, nous soyons en mesure de continuer à faire croître l’économie, à soutenir notre classe moyenne et à permettre l’amélioration plus rapide de la situation.
Madame la Présidente, je ne céderai pas une seconde de mon temps de parole à ce député.
C'est un honneur de se trouver à la Chambre. Je ne crois pas devoir partager mon temps de parole, mais quelqu'un pourrait peut-être le confirmer. Je vais poursuivre. C'est pour moi un honneur de prendre la parole au sujet du discours du Trône et de prendre le temps de parler des élections, de souligner le nombre d'heures de bénévolat et de remercier de nombreuses personnes.
Je vais simplement lire quelques noms pour les consigner dans le compte rendu. Nous avions une équipe très active; nombre de ses membres m'ont accompagné pendant cinq élections. Je regrette de ne pas avoir pu citer plusieurs de leurs noms dans cette enceinte jusqu'à aujourd'hui. Je remercie Andrew Marklund, Bruce Foy, Bruce McLaughlin, Bryan Kim et toute son équipe, Deanna et Jason Bischoff, Elizabeth Hughes, Erin Allin et son merveilleux partenaire Connor, Ivonne Martinez, James et Amanda Kadavil et leurs deux adorables garçons, John Whitmore, Karamveer Lalh, qui est notre président d’association de circonscription, Mazhar Butt, qui a fait un travail formidable comme directeur financier, Michelle Chen, Nancy Bishay, et Bieri Beretti, Norman Lorrain qui a fabriqué nos panneaux, Pat Maru qui s'est occupé de la réception, Sami Alam, Scott Reith, Shaina et Bill Anderson, Sia Saffa, mon bon ami Sohail Quadri, Varun Chandrasekar et, bien sûr, Vera Fedor, sans qui nous n'aurions pas pu organiser les élections. On peut toujours compter sur elle pour se présenter à notre bureau principal, et son amitié est pour moi inestimable. Voilà pour les bénévoles.
Comme père de famille, je peux dire que personne parmi nous ne pourrait être à la Chambre sans le soutien de sa famille. J'ai pu célébrer l'anniversaire de ma petite fille de 13 ans. Sous mes yeux, elle est devenue une adolescente. Cela fait 10 ans que je suis là. J'ai l'impression qu'elle a grandi avec moi, lors des campagnes électorales et des événements publics. Lily Jeneroux représente tout pour moi. J'étais très heureux d'être à la maison pour la voir, même si ce n'était que quelques instants, avant qu'elle devienne adolescente, comme sa sœur. J'ai deux adolescentes, et c'est tout ce que je vais dire là-dessus. Molly Jeneroux a 14 ans. J'entends quelqu'un d'en face dire que je suis courageux. Là-dessus, je vais conclure mes observations.
Elles ont été là avec moi tout au long de ces 10 ans, et je ne peux m'empêcher de songer à la façon dont mon travail se répercute sur leur vie personnelle, scolaire et sociale. Nous avons dû faire beaucoup de sacrifices pour que je me rende à Ottawa. Je dois souvent partir le dimanche pour ne rentrer que plus tard dans la semaine; je rate ainsi beaucoup d'occasions de les voir à la maison. C'est certainement un aspect que tout candidat aux élections doit soupeser. Dans mon cas, ce sont mes enfants qui me motivent véritablement à continuer de faire ce travail. Il s'agit de leur léguer un monde meilleur.
Comme si le fait d'avoir deux adolescentes ne suffisait pas, j'ai aussi un fils de 2 ans. En fait, sa crise des 2 ans commencera officiellement ce samedi. Je ne sais trop comment je m'y suis pris pour me retrouver avec, d'une part, des adolescentes et, d'autre part, un bambin de 2 ans, mais disons que mon fils a connu certains des jours les plus sombres de la COVID. Il a vraiment su égayer notre foyer. Je vois tellement d'espoir dans le petit Hugh, qui n'est plus vraiment un bébé. Je suis fasciné de le voir vaquer à ses occupations, jouer avec ses voitures et ses camions. C'est vraiment formidable de devenir père à nouveau, mais dans un contexte différent.
Bien sûr, il y a aussi ma formidable épouse, Elizabeth Clement. Elle est chirurgienne. Elle passe beaucoup de temps à l'hôpital et sur appel. Nos vies professionnelles nous éloignent souvent, mais lorsque c'est possible, nous coordonnons nos horaires. Je trouve qu'Elizabeth est plus occupée que je ne le suis à bien des égards. Il va sans dire que je l'admire. Je m'estime très chanceux de passer ma vie avec elle. Je crois qu'elle oublie parfois que je suis député parce qu'elle est tellement occupée à sauver des vies au travail. J'imagine qu'elle me regarde souvent en se demandant combien de vies je sauve en un jour. J'aime à croire que je sauve des vies, mais Elizabeth est vraiment l'élément admirable de notre famille.
Après ces remerciements, j'aimerais parler de trois dossiers importants sur lesquels je travaille et que je souhaite continuer à défendre, car j'ai été élu il y a un peu plus de six ans. Comme mes collègues députés le savent, nous sommes inondés de toutes sortes d'idées, et de nombreuses personnes nous soumettent des questions à aborder. Or, il faut beaucoup de détermination et de concentration pour vraiment s'attaquer aux questions que nous estimons importantes.
Le premier dossier est l'événement pour soutenir la santé mentale des hommes que nous organisons chaque année sur la Colline du Parlement à l'occasion de la fête des Pères. Le député néo-démocrate de s'est révélé un véritable champion dans la promotion de cet événement avec moi. Il en est de même du député de qui siège du côté du gouvernement. Nous avons tous trois noué un lien d'amitié unique en faisant la promotion de cette cause — que nous présentons comme non partisane — qui rejoint un grand nombre de Canadiens. Nous avons sensibilisé les gens à la souffrance de nombreux hommes qui ont des pensées suicidaires et de ceux qui ont été affectés par la dépression postpartum après la naissance d'un enfant. Chaque année, lorsque nous tenons l'événement, en juin, à la fête des Pères, je reçois d'innombrables courriels de gens qui me disent ce que celui-ci leur a apporté.
Nous en sommes à la cinquième année. Le député de sera peut-être stupéfait de m'entendre l'annoncer à la Chambre, puisque je n'en ai pas parlé avec lui, mais oui, cet événement sera de retour cette année. J'adorerais qu'il puisse se dérouler en personne, comme nous l'avons fait par le passé, plutôt qu'en ligne, comme les deux derniers. Nous organisons donc cet événement pour la cinquième année avec nos partenaires, la Commission de la santé mentale du Canada et la Fondation Movember, et nous avons réussi à réduire les préjugés pour que les hommes puissent parler de suicide, puisque 80 % des hommes meurent par suicide et que les chiffres sont particulièrement élevés chez les hommes très jeunes, souvent chez les moins de 40 ans. Je continuerai de travailler à cet événement pendant la législature actuelle parce qu'il est important. J'espère continuer à faire disparaître les préjugés pour que les hommes continuent de parler de leurs émotions, qu'ils deviennent de maintes façons des « hommes modernes » et qu'ils n'aient pas peur de confronter les pensées suicidaires qui surviennent dans leur vie.
Voici la deuxième chose dont j'aimerais parler. Jakob Guziak est un jeune homme que je connais maintenant très bien et qui est devenu un bon ami à moi. Dix jours à peine après sa naissance, Jakob a fait l'objet d'un diagnostic d'immunodéficience combinée grave, ce qui l'empêche de lutter contre la plupart des types d'infection, qu'elles soient bactériologiques, virales ou fongiques. Jakob a besoin de thérapie génique, et il y en existe justement une qui pourrait changer sa vie. Le problème, c'est qu'elle coûte 2 millions de dollars, et sa mère Andrea ainsi que son père Kamil remuent ciel et terre pour amasser cette somme. De mon côté, je profite de chaque occasion qui m'est offerte pour leur donner un coup de pouce et me battre à leurs côtés afin que Jakob puisse obtenir l'aide dont il a besoin.
En terminant, le Parlement a vécu un moment historique à la dernière législature lorsqu'il a adopté, grâce à l'appui d'un grand nombre de députés libéraux et néo-démocrates, un projet de loi sur les congés de deuil. De nombreuses personnes ont pris la parole pour en faire la louange — et c'est très bien —, mais il reste un pas à franchir. Il faut maintenant que les provinces se dotent d'une loi semblable afin que tous les Canadiens aient droit à des congés de deuil, et pas seulement ceux qui travaillent dans les différents organismes, entreprises et commissions relevant du fédéral. En ce qui me concerne, je continuerai de tout faire pour convaincre les provinces de nous emboîter le pas, car il faut que chaque personne qui le désire puisse prendre des congés de deuil au besoin.
Sur ce, c'est toujours un privilège et un honneur de me trouver ici en présence de nombreux collègues. Je sais que le ton peut parfois monter, mais il y a toujours moyen de se faire des amis des deux côtés de la salle. Il suffit de prendre le temps de tendre la main à ses collègues et de leur parler.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd’hui au nom des citoyens de Cumberland—Colchester.
À l’instar de mon collègue, j’aimerais remercier certains membres de mon équipe de campagne: George Laird, Chris Guinan, Paula Henderson, Joe Nicholson, Ray Cameron, Kevin Mantin, Nick Gear et Tom Macdonald. Je remercie également ma famille, qui ne cesse de me soutenir tout au long de ce parcours qui est tout nouveau pour moi. Je les remercie tous ainsi qu’une multitude d’autres personnes.
Cumberland—Colchester est une région de la Nouvelle‑Écosse nichée entre la baie de Fundy, qui subit les plus hautes marées au monde, et le détroit de Northumberland, dont les eaux sont les plus chaudes au nord des Carolines. C’est un endroit idéal pour élever une famille, investir dans une entreprise, prendre sa retraite ou passer des vacances. Je vous assure que l’on peut mener toutes les activités que l’on désire à Cumberland—Colchester. Nous offrons des activités récréatives tout au long de l’année, la nature est d’une beauté époustouflante, nous avons des établissements d’enseignement de premier ordre, d’excellentes occasions d’affaires et des habitants aimables et accueillants, comme les frères Smith, que j’ai mentionnés hier.
La circonscription de Cumberland—Colchester offre tant de belles choses, alors pourquoi ne mentionne-t-on presque pas la province de la Nouvelle‑Écosse dans le discours du Trône? La réponse est très claire: le gouvernement libéral actuel manque de leadership. Je tiens également à préciser que le Cabinet du premier ministre du Canada mérite d’être respecté. Je me demande donc comment il est possible que le puisse croire que les libéraux ne sont là que pour représenter les personnes qui ont voté pour eux et qu’ils sont disposés à faire des commentaires désobligeants sur les gens qui voient les choses différemment.
Comme nous le savons tous, on nous demande à la Chambre de débattre de dossiers qui sont souvent très délicats et qui touchent la vie de millions de personnes. Nous devons en débattre avec vigueur et passion sans toutefois cracher du venin. Les bons dirigeants d’une société démocratique ne devraient pas permettre que leurs citoyens craignent de critiquer les décideurs. Ils ne devraient pas dénigrer les citoyens qui ne suivent pas la ligne de parti, et notre merveilleux pays ne devrait pas être divisé par un chef qui a été élu pour diriger la nation tout entière. Les bons dirigeants doivent se montrer à la fois courageux et aimables, audacieux, mais ouverts d’esprit, visionnaires sans cracher de venin et attachés à de grands principes sans toutefois haïr autrui.
Malheureusement, cette division délibérée des Canadiens n’a fait qu’augmenter au cours des deux dernières années pour nos citoyens. Dans notre grand pays, cela a conduit à des reproches, de la malveillance, de l’hostilité et des manifestations. Ce n’est pas le Canada dans lequel je m’imaginais vivre mes vieux jours.
Cette division a servi d’excuse à un gouvernement qui a mal planifié une pandémie mondiale annoncée depuis des années. Au cours des premiers jours de la pandémie, si les conservateurs n’avaient pas réclamé des vaccins, aucun n’aurait été fourni et, malheureusement, deux ans après le début de la pandémie, aucun n’a été produit au Canada, un pays pourtant très compétent et innovateur. De plus, nos demandes de tests rapides ont été rejetées comme inutiles. Les libéraux ont maintenant déposé un projet de loi demandant 2,5 milliards de dollars pour l’acquisition de tests rapides. Cela aurait dû être une priorité il y a 18 mois, lorsque les conservateurs du Canada ont recommandé cette mesure. Dans le monde entier, la valeur des tests rapides est reconnue, et l’incapacité persistante du gouvernement à produire un nombre appréciable de tests rapides au pays dans un délai raisonnable continue d’illustrer son incapacité à planifier ou à exécuter un plan. De plus, l’acquisition d’antiviraux a été lente par rapport à d’autres pays, et peut-être si lente qu’ils seront inutiles contre la vague actuelle d’Omicron.
Soyons clairs: le modèle de planification du gouvernement actuel peut être décrit comme étant trop lent, insuffisant et inopportun.
Par conséquent, chers collègues, où cela nous a-t-il menés? Deux ans après le début d’une pandémie, nous nous trouvons sans leadership fédéral et sans outils en nombre suffisant au moment opportun. Les seuls outils à la disposition de nos homologues provinciaux sont donc le confinement et les restrictions. Nous savons aussi très bien, comme mon collègue l’a mentionné plus tôt, que le sous-financement et la mauvaise planification de notre système de soins de santé nous ont privés de toute capacité d'intensification, puisque 92 % des lits de soins actifs sont occupés la plupart du temps.
Encore une fois, cela permet au gouvernement libéral de confiner les Canadiens et de leur imposer des restrictions, de pousser les entreprises à la faillite et d’avoir une dette nationale qui augmente de plus de 17,5 millions de dollars toutes les heures: tic-tac, tic-tac, tic-tac. Elle dépasse maintenant 1,2 billion de dollars.
Moins d’argent pour moins de biens a conduit le Canada à un niveau d’inflation jamais atteint depuis 30 ans et à une bulle immobilière qui a touché tous les coins du pays. Le mois dernier, j’ai parlé à Alison. Elle est bénévole dans un office d’habitation de Cumberland. Selon des estimations récentes, 100 personnes n’ont pas de logement adéquat et n’ont aucune chance d’en trouver un de sitôt. À Springhill, une ville de moins de 1 500 habitants, un appartement d’une chambre à coucher, s’il était disponible, coûterait 950 $ par mois. Comme nous l’avons entendu à maintes reprises, les Canadiens n'ont plus les moyens de maintenir leur rythme de vie. Nous commençons à voir une tendance ici en ce qui concerne la planification: trop lente, insuffisante, trop tardive.
Pendant de nombreuses années, le gouvernement avait également été prévenu de la terrible catastrophe qui se produirait dans la prairie Sumas, en Colombie‑Britannique. Comme le gouvernement est un soi-disant champion du changement climatique, les Canadiens se seraient attendus à plus. Cette catastrophe aurait pu être évitée et cette région du Canada mettra des années à s’en remettre.
J’aurais aimé pouvoir dire aux députés que cette catastrophe est unique, qu’elle ne se reproduira plus jamais au Canada et que, si le gouvernement était au courant d’un tel désastre imminent, il créerait bien sûr un plan et agirait. Une fois de plus, c’est avec un cœur très lourd que je signale à la Chambre des communes que dans ma propre circonscription, à la frontière avec le Nouveau-Brunswick, une telle catastrophe est sur le point de se produire.
Le territoire qui relie le reste du Canada à la Nouvelle-Écosse s’appelle l’isthme de Chignecto. Dès le XVIIe siècle, les colons acadiens ont constaté que cette terre basse était sujette à des inondations sur ses flancs. Ils ont donc construit des aboiteaux, ce qui leur a permis de cultiver des terres fertiles tout en les protégeant des inondations. Il y a bien eu certains travaux d’entretien qui ont été effectués à grands frais. Malheureusement, le gouvernement a jugé bon d’étudier à nouveau ce problème. Pour ceux d’entre nous qui se sont tenus au sommet des digues à marée haute, il est clair que ce problème est réel. C’est terrifiant de constater que, par une triste journée de décembre, les eaux de la baie de Fundy, dont les marées sont les plus hautes au monde, viennent lécher le sommet des aboiteaux.
Ceux d’entre nous qui croient en la planification et au vieil adage selon lequel « ne pas planifier, c’est se préparer à l’échec », voient la folie d’une autre étude. Nous savons que c’est maintenant le moment d’agir. Le comble, c’est que je n’ai pas pu examiner cette nouvelle étude, qui est arrivée avec près d’un an de retard. Elle a été commandée par le gouvernement fédéral et les provinces du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Cependant, pour des raisons qui dépassent l’entendement, je ne peux obtenir une copie de cette étude même si, comme je l’ai mentionné, cette catastrophe imminente se trouve dans ma circonscription.
En fait, j’ai communiqué avec le pour lui demander expressément une copie de l’étude. La réponse, aussi surprenante et étonnante soit-elle, a été que je devais présenter une demande pour obtenir copie de cette étude financée par le gouvernement fédéral et le gouvernement du Nouveau-Brunswick. Pour moi et pour les résidents de Colchester, c’est une véritable gifle. En fait, c’est un affront pour tous les Néo-Écossais, car en plus des échanges commerciaux d'une valeur quotidienne de 50 millions de dollars, la route transcanadienne, le chemin de fer du CN et l’infrastructure de télécommunications passent par l’isthme. S'il n'y a pas de plan, quand les aboiteaux céderont, les conséquences seront horribles et les mesures correctives extrêmement coûteuses.
Je m'exprime aujourd'hui à titre de nouveau député fédéral et, bien que je sois fier de représenter les bonnes gens de Cumberland—Colchester, j'ai le cœur gros. Le Canada vit une crise marquée par la division, le désespoir, la duperie, la décrépitude, le dépérissement, la diffamation, l'appauvrissement, la déception, le doute et la crainte. Je tiens mes collègues libéraux entièrement responsables de ces circonstances affreusement douloureuses, puisqu'ils mettent constamment de l'huile sur le feu dans les médias sociaux à des fins politiques tandis que leur inaptitude continue de détruire notre pays. Qui essaie de nous endormir ici?
Les Canadiens méritent et exigent mieux. Les conservateurs sont prêts à remettre le pays sur les rails et à lui redonner la place qui lui convient dans le monde.
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Monsieur le Président, c’est un honneur de prendre la parole dans le cadre du débat sur le discours du Trône tant de mois après son prononcé.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de . Quel plaisir de travailler avec lui à la Chambre! J’aurais aimé pouvoir être là en personne. Je le ferai bientôt, je l’espère.
J’étais à la Chambre le jour où le discours du Trône a été prononcé, le 23 novembre. C’était merveilleux que notre gouverneure générale prononce, pour la première fois, un discours du Trône non seulement dans nos deux langues officielles, mais aussi en inuktitut. J’ai eu le grand honneur de connaître Son Excellence dans plusieurs de ses rôles antérieurs, notamment lorsque nous avons siégé ensemble au conseil d’administration de l’Institut international du développement durable. Elle fera un travail formidable à titre de gouverneure générale, et j’étais ravie d’être ici à Ottawa pour entendre le discours du Trône qu'elle a prononcé.
Comme la gouverneure générale l’a fait remarquer à l’époque, le 23 novembre, nous subissions encore les contrecoups des événements dévastateurs qui ont frappé la Colombie-Britannique. Le député d’ vient de parler de la dévastation causée par les inondations et les glissements de terrain dans la vallée du Fraser. Cette catastrophe a touché ma propre circonscription, Saanich—Gulf Islands, mais les répercussions les plus dévastatrices et les plus catastrophiques sont certainement celles qui ont frappé Abbotsford et la vallée du Fraser. Toutes les routes terrestres permettant d’atteindre la vallée du bas Fraser ont été coupées par ces catastrophes météorologiques extrêmes.
Lorsque le discours du Trône a été prononcé, nous n’étions qu’à dix jours de la fin de la COP26, les négociations mondiales sur le climat qui, sans avoir été un échec lamentable, n'ont certainement pas été une réussite. La COP26 n’a pas permis de faire ce qui s'imposait face à cette urgence.
Lorsque je relis le discours du Trône maintenant, deux mois plus tard, je suis frappée par la beauté du texte, mais les mesures promises ne correspondent pas à l’esprit de ce discours. J’aborderai plusieurs éléments, et mon autre collègue du Parti vert, le député de , se penchera sur d’autres questions essentielles qui nous préoccupent beaucoup.
Je veux parler du thème de la réconciliation dans le discours du Trône, des questions de vaccination et, bien sûr, de la crise climatique. Dans aucun domaine, les mesures promises n’ont été à la hauteur des paroles percutantes qui décrivent les nombreuses crises auxquelles nous sommes confrontés.
Commençons par le défi de la réconciliation. De nombreux députés ont mentionné à très juste titre que nous sommes encore dans la tourmente de la découverte des enfants disparus. Sur une période de plus de 150 ans, ces enfants ont été arrachés à leur foyer et à leur famille et ils ont été contraints à vivre des situations absolument horribles. Beaucoup d'entre eux ne sont jamais rentrés chez eux. Nous devons affronter cette réalité. Nous devons continuer de soutenir les communautés des Premières Nations grâce à un programme national, comme la Commission de vérité et réconciliation l'a exigé il y a plusieurs années, pour découvrir ce qui est arrivé à chaque enfant autochtone arraché à son foyer qui n'est jamais rentré chez lui. Il faut découvrir ce qui s'est passé, comment ils sont morts et où ils se trouvent. Chaque famille doit obtenir un rapport, et cela demeure une priorité.
Après l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, on nous a très clairement indiqué que de nombreuses mesures devaient être adoptées pour protéger les femmes autochtones, qui sont plus susceptibles de se faire tuer. Nous n'avons pas adopté ces mesures. L'une d'elles est intimement liée à la crise climatique et à de nombreux autres aspects d'un secteur où notre pays moderne et industrialisé fait plutôt mauvaise figure, soit le transport terrestre. Selon l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, les gens sont plus vulnérables lorsqu'ils ont un revenu faible et qu'il n'y a pas de transport en commun où ils vivent. Le choix qui s'offre à eux est essentiellement de faire de l'autostop, ce qui n'est pas un choix. Nous devons rétablir les services de VIA Rail et d'autobus partout au Canada.
Nous devons aussi veiller à ce que le règlement annoncé en janvier entre la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations, d'une part, et la merveilleuse et héroïque Cindy Blackstock, d'autre part, est réel, qu'il devienne réalité, et nous devons rester vigilants dans ce dossier. Nous nous réjouissons des 40 milliards de dollars réservés à cette fin, mais comme Cindy Blackstock l'a dit, ces fonds doivent être surveillés étroitement pour donner des résultats concrets.
En ce qui concerne la vaccination internationale, je veux souligner, comme je l'ai déjà fait à la Chambre, que nous comprenons maintenant qu'il sera impossible de mettre fin à la pandémie. Nous savons ce qui suit Omicron. Quelqu'un nous l'a déjà dit. C'est pi, la lettre suivante de l'alphabet grec. C'est aussi le nom du prochain variant qui nous guette. Il faut vacciner tous les habitants de la planète, faire de celle-ci le domicile de la grande famille humaine et cesser de servir de boîte de Petri vivante pour savoir combien de nouveaux variants nous attendent. Il faudrait qu'on vaccine les gens dans le monde entier, mais le Canada a esquivé cette question: soutiendrons-nous l'Afrique du Sud et l'Inde en réclamant une exemption de la protection des brevets à l'Organisation mondiale du commerce? Dans le cadre de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, il est possible d'obtenir une exemption pour élargir l'accès aux vaccins dans le monde entier.
Du point de vue climatique, on pourrait croire qu'un membre du Parti vert ne pourrait pas être mécontent que le discours du Trône dise: « Notre planète est en danger » et « C’est le moment de mener une action climatique audacieuse ». Voilà de belles paroles, mais dans la section qui traite de la crise climatique, on ne parle pas de nos engagements pris à Paris ni du fait que nous devrions garder la hausse de la température mondiale moyenne le plus possible sous 2 degrés Celsius en visant 1,5 degré Celsius.
Je pense que ces chiffres suscitent souvent l'indifférence chez les gens: 1,5 degré Celsius semble un chiffre bien petit, une cible irréelle. Je tiens à rappeler aux députés que, selon les données scientifiques, un dôme de chaleur a entraîné la mort de près de 600 Britanno‑Colombiens en 4 jours l'an dernier. Ma propre belle-fille a frôlé la mort, même si elle est dans la jeune trentaine. Elle a failli perdre la vie parce que la température a atteint 50 degrés Celsius à Ashcroft. On parle de phénomènes météorologiques extrêmes qui sont meurtriers.
Comme je l'ai dit, 600 personnes sont mortes en 4 jours en Colombie‑Britannique. C'était un phénomène extrême. Le jour où la température ne cessait pas d'augmenter, le centre de Lytton a pratiquement été rasé par les flammes en quelques minutes. Le camion d'incendie n'est même pas sorti de la caserne. En passant, cette municipalité attend toujours de recevoir de l'aide pour lancer les travaux de reconstruction. Nous savons que les feux de forêt ont ravagé des centaines de milliers d'hectares en Colombie‑Britannique. Puis, comme tous s'en souviennent, en novembre, des rivières atmosphériques ont détruit une bonne partie de nos infrastructures, ce qui a encore une fois entraîné la mort de gens et de centaines de milliers d'animaux, que l'on pense à la faune ou au bétail. On estime que le dôme de chaleur à la fin de juin et au début de juillet a tué 1 milliard d'animaux marins le long des côtes.
Tous ces événements se sont produits avec une température moyenne mondiale supérieure de 1,1 degré Celsius à ce qu'elle était avant la révolution industrielle. Par conséquent, 1,5 degré Celsius ne représente pas une valeur sûre que seuls les rêveurs espèrent que nous respections: c'est la cible à atteindre pour espérer que l'humanité survive. Depuis la COP26, nous sommes beaucoup plus près d'atteindre une hausse de 3 degrés Celsius que de 1,5 degré Celsius. L'objectif du Canada demeure le moins ambitieux des pays industrialisés, et nous semblons avoir troqué l'objectif à atteindre pour que nos enfants aient un monde vivable où habiter, soit une hausse moyenne de 1,5 degré Celsius, contre un objectif de carboneutralité d'ici 2050. Cela crée la fausse impression que le fait d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050 permet de respecter la hausse de 1,5 degré Celsius. C'est faux. Cela ne permettra de respecter la hausse de 1,5 degré Celsius que si le chemin pour y parvenir passe par une réduction marquée des émissions d'ici 2030. Les émissions doivent baisser. L'objectif de réduction de 40 % à 45 % du Canada est totalement inadéquat face aux demandes mondiales nous incitant à faire notre juste part de réduction des émissions afin de conserver une planète viable.
De plus, dans le discours du Trône, on ne parle pas d'interdire l'exportation du charbon thermique. On ne mentionne pas la loi sur la transition équitable. Il n'est nullement question du droit à un environnement sain, ni du rétablissement des modifications à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement proposées dans le projet de loi , qui est mort au Feuilleton lors du déclenchement des élections inutiles.
Durant les 30 secondes qui me restent, je dirais à tous les députés que je ne peux pas voter en faveur du discours du Trône, malgré tous les beaux mots qu'il contient, si l'avenir de mes petits‑enfants n'est pas protégé. Nous devons le dire bien haut. Nous devons parler honnêtement et clairement. Nous devrions peut‑être demander à tout le monde de s'ouvrir les yeux parce qu'il ne nous reste plus beaucoup de temps. Nous devons voir à ce que le gouvernement actuel prenne des mesures héroïques pour sauver la planète et l'humanité entière.
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Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir l’occasion de prendre la parole au sujet du discours du Trône. Je voudrais me concentrer sur les priorités qui nous permettent de collaborer de façon constructive avec le parti au pouvoir et, en fait, avec tous les parlementaires, pour réaliser des progrès. Il s'agit des priorités que le gouvernement a énoncées dans le discours du Trône et dont les gens de ma circonscription, Kitchener, m’ont parlé à maintes reprises.
Commençons par le logement. Dans le discours du Trône, le parti au pouvoir dit qu'il est déterminé à travailler avec des partenaires pour obtenir des résultats concrets. Je veux d'abord parler de la situation dans laquelle se trouve ma collectivité.
L’année dernière, nous avons mené une étude sur le nombre de sans-abris, qui s’élève maintenant à plus de 1 000 personnes qui vivent dans des conditions très rudes et n'ont pas de logement. C'est trois fois plus que le dernier dénombrement ponctuel que nous avions effectué.
Quant à la situation pour les gens qui aspirent à acquérir une propriété, nous observons que le coût d’achat d’une maison à Kitchener était trois fois plus élevé que le revenu annuel médian en 2005. En 2021, ce coût était 8,6 fois plus élevé que le revenu annuel médian.
La possibilité d’acheter une maison devient de plus en plus limitée, et je sais que cette situation touche beaucoup de gens partout au pays. Ceux qui cherchent un logement abordable et décent doivent s'inscrire sur une liste d’attente de près de huit ans. Les députés peuvent-ils imaginer ce que vivent ces gens qui savent qu’ils devront attendre huit ans pour avoir un logement?
L’été dernier, une femme m’a raconté qu’elle avait eu la chance de trouver un logement abordable, mais il y a de la moisissure dans le logement et elle sait que rien n’incite le propriétaire à remédier à la situation. Il faut s'attaquer non seulement au problème de l’abordabilité, mais aussi à la qualité afin d’offrir des logements décents.
Les maisons devraient être vendues à des gens qui veulent y habiter et non à des investisseurs pour qui elles ne sont que des produits commerciaux. Il faut pour cela modifier les règles du jeu. Par exemple, il faut investir à nouveau dans des logements hors marché, subventionnés, publics et coopératifs. Au début des années 1980, par exemple, 8 % des nouveaux logements locatifs construits étaient des coopératives d’habitation. J’ai moi-même vécu dans une coopérative pendant de nombreuses années. Je sais donc ce qu'est une coopérative d’habitation décente et de qualité. En 2020, moins de 1 % des logements locatifs construits étaient des coopératives d’habitation.
Nous pourrions examiner la fiscalité. Par exemple, il y a des investisseurs qui achètent des propriétés à titre purement spéculatif pour les revendre après de nombreuses années. Nous pourrions mettre en place une taxe progressive sur ces revendeurs de maison et utiliser les revenus ainsi produits pour réinvestir dans un plus grand nombre de logements abordables. Nous pourrions aussi envisager ce que la BMO a également demandé, c’est-à-dire mettre fin au système d’offres à l’aveugle.
Je me réjouis à l’idée de travailler avec le gouvernement pour réaliser des progrès significatifs en ce qui concerne le coût du logement.
Dans le discours du Trône, il a aussi été question du coût de la vie, de l’Allocation canadienne pour enfants et de la garde d’enfants. Je me réjouis de ces initiatives, mais nous devons aussi reconnaître qu’un nombre disproportionné de Canadiens vivent dans la pauvreté, et je veux parler des Canadiens handicapés.
En fait, le mot « handicap » ne figurait pas du tout dans le discours du Trône. Nous savons que le parti au pouvoir avait déjà déposé un projet de loi et présenté la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Cette prestation permettrait d’aider jusqu’à 1,5 million de Canadiens qui vivent actuellement dans la pauvreté. Nous savons que les Canadiens de partout au pays la voient d’un bon œil, puisque 89 % d’entre eux l’appuient déjà.
À Kitchener, les personnes handicapées qui ont accès au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées reçoivent une allocation-logement de 497 $ par mois. Combien d’appartements sont offerts à 497 $ par mois ou moins à Kitchener? Aucun. C’est la raison pour laquelle nous devons nous concentrer sur l’impératif moral d’aider les Canadiens handicapés et de veiller à ce qu’ils aient accès à un logement digne de ce nom partout au pays.
En ce qui concerne la santé mentale, il est question dans le discours du Trône de mettre l’accent sur la santé mentale comme nous le faisons pour le bien-être physique, les deux étant indissociables.
Je suis entièrement d’accord. Nous sommes au beau milieu d’une pandémie parallèle en ce qui concerne la santé mentale, et c’est pourquoi nous devons accroître les engagements en matière de financement des soins en santé mentale tout en reconnaissant la crise des opioïdes que nous traversons également en raison de la circulation à grande échelle de drogues mortelles.
L’an dernier seulement, on a déploré 99 décès évitables à Waterloo, ville jumelle de Kitchener, soit le deuxième plus grand nombre jamais enregistré. Certains groupes, dont l’Association canadienne des chefs de police, demandent clairement la décriminalisation de la possession simple et travaillent activement à rendre l’approvisionnement plus sécuritaire. Ce sont des politiques dont il n’a pas été question dans le discours du Trône et que j’encourage le parti au pouvoir à envisager, compte tenu de notre intérêt commun à faire des progrès en matière de santé mentale et de toxicomanie et à sauver des vies partout au pays.
Cela m’amène à mon dernier point. Pour faire écho aux commentaires formulés plus tôt par la députée de au sujet de la crise climatique, nous devons simplement suivre les avis scientifiques. Il est fini le temps où se demandait si le plan de tel parti était meilleur que celui de tel autre. Le fait est que tout cela n’a plus aucune importance. Tout ce qui importe, c’est de savoir si nous choisissons ensemble de nous en tenir à la possibilité de maintenir une augmentation maximale des températures mondiales de 1,5 degré Celsius.
C’est vrai pour les gens de ma communauté, jeunes et vieux, qui en ont tous assez de l’inaction climatique. Nous avons l’obligation morale d’assurer à nos enfants, à nos nièces, à nos neveux et à nos petits-enfants un avenir climatique sûr.
Comme l’a dit Greta Thunberg, soit nous agissons, soit nous n’agissons pas. Soit nous empêchons un réchauffement de 1,5 degré, soit nous ne l’empêchons pas. Soit nous choisissons de continuer en tant que civilisation, soit nous choisissons de ne pas continuer.
Nous avons cette possibilité aujourd'hui. Nous pourrions dire qu'il ne s'agit peut-être pas d'un bon moment d'investir 18 milliards de dollars en subventions dans les combustibles fossiles ou d'acheter et de prolonger un pipeline pour exporter davantage d'émissions dans le monde. Au lieu de cela, nous pourrions nous servir de ces fonds, notamment le financement annoncé le mois dernier pour le Fonds de réduction des émissions, qui a plutôt fait augmenter la production de pétrole. Nous pourrions également nous servir du nouveau crédit d'impôt pour le captage et le stockage du carbone.
Chacune de ces mesures ne constitue qu'une autre subvention au secteur des combustibles fossiles que nous pourrions choisir de réaffecter à une transition équitable pour les travailleurs de première ligne. En ce qui concerne les commentaires faits plus tôt, nous pourrions nous servir de ces fonds pour développer la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes. Le montant de 5 000 $ par mois représente un excellent début. Rénovons tous les bâtiments du Canada et, ce faisant, créons des millions d'emplois.
Si nous voulons être honnêtes au sujet des données scientifiques, prenons le genre de mesures que nous savons tous nécessaires et donnons-y suite. J'aspire à continuer de travailler avec tous les parlementaires et à reconnaître que nous avons un intérêt commun à écouter les gens de nos circonscriptions qui nous demandent de mettre de côté la partisanerie et les demandes d'un parti par rapport à un autre afin de simplement discuter honnêtement de ce que réclament les scientifiques, les jeunes et les dirigeants autochtones. Qu'il s'agisse du coût du logement, de la crise de la santé mentale, de la nécessité de sortir les gens de la pauvreté ou de lutte contre les changements climatiques, nous ne devons pas nous contenter de faire du bien, mais aussi aller au rythme jugé nécessaire par les scientifiques.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je souhaite remercier les citoyens de Nepean de m’avoir élu député pour la troisième fois. Je promets de continuer de travailler d’arrache-pied pour leur offrir des services avec l’aide de mes collaborateurs et je continuerai de les représenter ici, dans cette auguste assemblée.
J’aimerais aussi profiter de cette occasion pour remercier ma famille et, tout d’abord, mon épouse, Sangeetha. Nous sommes mariés depuis 31 ans et je la connaissais quatre ans avant cela. Depuis 35 ans, elle est une amie et une partenaire à part entière dans tout ce que je fais. Elle est mon roc. J’aimerais aussi remercier et saluer mon fils, notre seul fils, Siddanth, qui est comptable agréé. Il me donne son avis sur beaucoup d’idées et de réflexions que j’ai dans mon travail de député. Très souvent, nous avons des discussions intellectuelles très approfondies, qu’il s’agisse de la cryptoéconomie, de la théorie monétaire moderne, la TMM, d’accords historiques ou des liens entre des faits historiques et les événements géopolitiques actuels. Je remercie ma famille qui est restée à mes côtés toutes ces années.
J’aimerais également remercier le formidable groupe de bénévoles qui m’a aidé à remporter cette élection, la troisième de suite. Cette campagne avait notamment ceci de particulier que ce groupe de bénévoles était composé à 80 % d’étudiants. Ces jeunes Canadiens n’ont pas ménagé leur peine pour m’aider à être élu. Ce sont ces jeunes Canadiens, nos enfants et nos petits-enfants, qui étaient le point de mire quand je suis entré en politique.
Je suis entré en politique en ayant trois principaux objectifs, l’un étant que je voulais faire en sorte que la société canadienne et l’économie restent solides et concurrentielles dans l’économie mondiale du savoir, afin de garantir la prospérité de nos enfants et de nos petits-enfants. Aujourd’hui, nous sommes riches. Le Canada est prospère grâce à ses ressources naturelles. Avec notre pétrole, notre gaz, nos minéraux, nos métaux et nos produits forestiers, et au dur labeur de plusieurs générations de Canadiens, nous connaissons aujourd’hui la prospérité et un niveau de vie élevé. Cependant, dans cinq ou 10 ans, ces avantages que nous confère la nature ne suffiront pas à garantir notre prospérité continue. L’économie mondiale s’achemine vers une économie du savoir et je tiens à faire tout mon possible pour que le Canada soit à l’avant-garde de cette économie du savoir.
Je me permets de parler de quelques-unes des technologies qui dominent dans l'économie du savoir. Il s'agit notamment de l'intelligence artificielle, du stockage de l'énergie, de l'informatique quantique, de la robotique, du séquençage génomique et de la technologie des chaînes de blocs. Celles-ci n'ont pas seulement une incidence sur les entreprises, le secteur privé et l'économie. Elles ont aussi une grande incidence sur l'ensemble de la société canadienne et sur notre mode de vie. Il est donc très important pour nous d'en être conscients et de prendre des mesures pour demeurer à leur avant-garde.
Dans l'économie du savoir, nos ressources naturelles ne seront pas un gage de prospérité, car les règles du jeu sont égales pour tous. De nos jours, les Canadiens et nos enfants sont en concurrence avec des étudiants de diverses régions du monde, que ce soit Sydney, en Australie; Tokyo, au Japon; Shanghai, en Chine; Francfort, en Allemagne; ou Mumbai, en Inde. Dans cette économie, la concurrence vient de partout, car les règles du jeu sont égales pour tous. Nous devons donc donner à nos enfants les moyens de soutenir aisément la concurrence mondiale.
J'aimerais donner rapidement quelques exemples précis et parler de leur incidence sur nous.
Dans le domaine de l'intelligence artificielle, trois des grands penseurs les plus accomplis dans le monde, Eric Schmidt, ancien PDG de Google, Henry Kissinger et Daniel Huttenlocher, viennent de publier un livre sur l'intelligence artificielle, sa façon de transformer la société humaine et son sens pour nous tous. Aujourd'hui, l'intelligence artificielle a appris à remporter une partie d'échecs en effectuant des coups auxquels les grands maîtres n'avaient jamais pensé. Elle a également permis de découvrir un nouvel antibiotique en analysant des propriétés moléculaires que les scientifiques ne comprenaient pas. Aujourd'hui, des jets pilotés par l'intelligence artificielle l'emportent sur des pilotes d'expérience dans des simulations de combats aériens. L'intelligence artificielle est utilisée en ligne pour la recherche, la diffusion en continu, la médecine, l'éducation et dans beaucoup d'autres domaines et, ce faisant, elle transforme l'expérience qu'ont les êtres humains de la réalité.
Mon deuxième point concerne la génomique. L'initiative qui a permis de réaliser le premier séquençage de l'ensemble du génome humain, en 2000, a coûté plus de 3,7 milliards de dollars et a pris 13 ans en capacité de traitement. Aujourd'hui, cela coûte moins de 1 000 $ et prend quelques heures.
Troisièmement, à l'heure actuelle, le secteur des transports, qui représente des milliers de milliards de dollars, est en train de changer radicalement. Les véhicules alimentés par batterie sont une réalité. Ce n'est peut-être pas aussi vrai au Canada, mais c'est une grande réalité en Chine, dans certaines régions de l'Europe et aux États‑Unis. Nous devons investir pour permettre à cela de se concrétiser. Nous devons être à l'avant-garde de ces technologies.
Le Canada a l'avantage « naturel » de posséder les minéraux rares nécessaires à la fabrication des cellules des batteries des véhicules électriques. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un plan global pour développer les mines, traiter les minéraux, fabriquer les batteries, emballer les cellules de batterie et, évidemment, passer à la production de véhicules. C'est ce que nous devons faire, mais nous en sommes encore très loin.
En ce qui concerne l'économie du savoir, nous avons fait d'importants investissements dans le dernier budget: environ 440 millions de dollars pour la Stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle, 360 millions de dollars pour le lancement d'une stratégie quantique nationale, 90 millions de dollars pour le Centre canadien de fabrication de dispositifs photoniques et 400 millions de dollars à l'appui de la Stratégie pancanadienne en matière de génomique. Nous avons fait ces investissements. De plus, pour un avenir propre et vert en vue du passage des moteurs à combustion interne aux véhicules électriques à batterie, nous avons mis sur pied le centre d’excellence sur les minéraux de batterie critiques.
J'ai demandé la création immédiate d'un groupe de travail chargé d'élaborer et de mettre en œuvre une stratégie globale pour le développement des mines et des technologies qui président à la fabrication de batteries. Nous avons besoin d'une approche de type « Équipe Canada » pour comprendre les répercussions de ces nouvelles technologies sur les nouvelles économies du savoir et l'incidence qu'elles ont non seulement sur le plan économique, mais aussi sur la vie quotidienne de la société canadienne. Nous devons être prêts pour cela. Nous devons maintenir le Canada à l'avant-garde de ces nouvelles technologies dans l'économie du savoir afin de garantir que nous demeurerons prospères et que nos enfants et petits-enfants pourront eux aussi accéder au niveau de vie dont nous jouissons aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je suis fier de représenter les gens de Nickel Belt pour une troisième fois. Je suis également honoré de prendre la parole aujourd'hui au sujet du discours du Trône.
[Traduction]
La session parlementaire a repris hier. Je suis heureux d’être à Ottawa pour représenter les résidents de Nickel Belt, et je continuerai à défendre leurs priorités et à m’efforcer de trouver des solutions. Même si cette période d’incertitude a créé des difficultés, il y a déjà de nombreuses possibilités d’aller de l’avant de manière progressive et positive. J’ai hâte de participer aux débats à la Chambre et dans ma circonscription.
Les actions menées durant ces derniers jours et en fin de semaine par des manifestants dans la capitale nationale suscitent de sérieuses préoccupations touchant la sécurité publique et elles sapent notre droit à un processus démocratique sûr. Il n’y a pas de place pour les symboles de haine, les gestes irrespectueux sur la Tombe du soldat inconnu, la dégradation des biens publics ou l’intimidation des résidants, des propriétaires d’entreprises ou du personnel parlementaire.
Les camionneurs ont toujours eu un rôle important à jouer dans la prospérité économique de notre pays. Ils se sont mobilisés tout au long de la pandémie et demeurent essentiels. La sécurité des camionneurs reste la priorité de notre gouvernement, et c’est pourquoi Transports Canada et l’Agence des services frontaliers du Canada ont collaboré étroitement avec l’industrie tout au long de ce processus afin de s’assurer que les entreprises et les chauffeurs sont prêts. Soulignons-le une fois de plus: les gouvernements du Canada et des États‑Unis ont fait de la vaccination une exigence pour traverser la frontière.
La voie à suivre, après la pandémie et au-delà, doit se fonder sur le respect et les mesures pour réduire la propagation de la désinformation. La façon dont certains événements sont couverts sur les médias sociaux favorise l’extrémisme aux dépens de mesures positives, efficaces et concrètes. Nous devons dénoncer tout ce qui continue d’attiser la division et la peur. J’encourage tous les députés et tous les gens de leur circonscription à entrer en contact avec les membres de la collectivité pour discuter de la façon de faire réellement progresser le changement. Un des moyens consiste à s’engager fortement dans le processus démocratique, ce qui signifie aller voter, consulter des sources d’information crédibles et demander des comptes aux élus lors des élections et pendant les campagnes.
Les députés sont la voix du peuple, et je suis plus mobilisé que jamais pour chacun des résidants de ma circonscription, Nickel Belt. J’ai gardé une approche locale dans mon engagement auprès d’eux, et je continuerai à rencontrer les gens qui ont des opinions différentes sur les problèmes actuels, tout en cherchant à préserver la sécurité et le développement de la région. Le droit de manifester est fondamental, mais face à un mouvement nourri par la haine, le racisme et l’intimidation — ce que démontrent la violation de mon domicile et le harcèlement que ma famille et moi-même avons subi — nous devons nous demander ce que nous appuyons vraiment. Je souhaite à mes collègues, aux résidents d’Ottawa et à toutes les parties concernées de trouver une solution sûre et pacifique en ce qui concerne le convoi en cours. Les désaccords ne devraient inciter ni à la violence ni aux menaces. Nous sommes tous des compatriotes canadiens.
[Français]
Revenons au débat d'aujourd'hui et à mon souhait de bâtir une économie résiliente, ainsi qu'un avenir plus propre et plus sain pour nos enfants. C'est ma priorité absolue pour les gens de Nickel Belt. Après avoir fait face pendant 19 mois à une pandémie comme il n'en arrive qu'une par siècle, les Canadiens ont choisi en septembre de continuer avec notre plan libéral. Ils nous ont donné des indications claires pour mettre la COVID‑19 derrière nous et trouver de vraies solutions pour bâtir un meilleur avenir pour les Canadiens.
Aujourd'hui, nous avons exposé notre plan libéral, qui mettra fin à notre lutte contre la COVID‑19, mettra en place des mesures rigoureuses contre les changements climatiques, rendra la vie plus abordable, nous fera avancer ensemble sur la voie de la réconciliation, aidera les Canadiens à devenir propriétaires et créera des emplois tout en faisant croître la classe moyenne.
Les gens de Nickel Belt s'attendent à ce que tous les parlementaires se concentrent sur les sujets d'importance qui comptent et qu'ils travaillent ensemble pour obtenir des résultats.
Pour bâtir un meilleur avenir, il faut d'abord contrôler la pandémie et continuer avec notre travail de vaccination. C'est pour cela que je félicite les résidents de Nickel Belt de leur taux élevé de vaccination. Nous continuerons à encourager les Canadiens admissibles à se faire vacciner contre la COVID‑19.
Nous prendrons des mesures pour nous attaquer aux listes d'attentes des chirurgies reportées en raison de la COVID‑19 et pour renforcer les soins de longue durée et améliorer l'accès aux traitements de santé mentale et de toxicomanie.
Maintenant, le Parlement doit unir ses efforts pour faire avancer les choses qui sont importantes pour les résidants de nos circonscriptions.
[Traduction]
Nous devons mettre la pandémie derrière nous. Nous allons véritablement rebâtir une économie pour tous en nous attaquant aux problèmes que sont l’augmentation du coût de la vie, la crise du logement et le manque de places en garderie. Nous avons signé des ententes avec les provinces pour la création de centaines de milliers de nouvelles places dans le système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants partout au pays.
[Français]
En visant une économie résiliente, des emplois et la croissance de la classe moyenne, il est également important de plafonner et de réduire nos émissions, d'investir dans les transports en commun et de rendre obligatoire la vente de véhicules à émission zéro. Je suis fier du travail que les résidants de Nickel Belt font à ce sujet pour une économie et des emplois verts.
Ensemble, nous devons aller plus loin et avancer plus rapidement sur les mesures climatiques, non seulement pour protéger notre environnement, mais aussi pour faire croître notre économie en impliquant l'ensemble des travailleurs et des travailleuses.
D'ailleurs, nous avons l'expérience dans le nord de l'Ontario pour ce qui est des secteurs minier et forestier, avec une économie et des emplois verts. Il est important de continuer à bâtir sur ce travail.
[Traduction]
Nous devons avancer plus rapidement sur la voie de la réconciliation. Les Canadiens ont été horrifiés par la découverte de tombes et de lieux de sépulture anonymes à proximité d’anciens pensionnats. Comme pays et comme gouvernement, nous devons continuer à dire la vérité sur ces tragédies. Nous continuerons à soutenir les peuples autochtones et leurs collectivités en investissant dans des stratégies en faveur de la santé mentale et du mieux-être qui tiennent compte de leurs particularités, et nous veillerons à ce que les personnes des Premières Nations qui ont été lésées par le programme des services à l’enfance et à la famille soient indemnisées de façon juste et équitable.
Je tiens à remercier les trois collectivités des Premières Nations de Nickel Belt, à savoir les Premières Nations d’Atikameksheng Anishinawbek, de Wahnapitae et de Mattagami qui jouent un rôle proactif dans les collectivités des unes et des autres.
[Français]
Nous avons une équipe libérale qui va continuer à travailler pour la sécurité et à faire avancer tous les Canadiens, peu importe leur genre, la personne qu'ils aiment, leur origine, leur langue, leur foi ou la couleur de leur peau. Nous défendrons également la communauté LGBTQ+ tout en interdisant les thérapies de conversion.
Comme secrétaire parlementaire de la , j'ai aussi hâte au dépôt d'un projet de loi sur les deux langues officielles. Nous allons continuer à faire la promotion du français partout au Canada, notamment dans le nord de l'Ontario.
La Loi sur les langues officielles est très importante pour moi et pour mes concitoyens de Nickel Belt. Je vais continuer à travailler étroitement avec eux pour trouver des solutions pour accroître notre économie et les emplois dans le nord de l'Ontario.
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Monsieur le Président, je profite de l’occasion pour souhaiter une bonne année à tous mes collègues et dire à quel point il est formidable de pouvoir être physiquement de retour à la Chambre en compagnie de tout le monde.
Dans le discours du Trône de novembre dernier, nous avons eu droit à un ramassis de phrases creuses, sans que ne soit présenté un plan concret permettant de résoudre les nombreux problèmes auxquels les Canadiennes et les Canadiens sont confrontés aujourd’hui: l’accessibilité à la propriété, l’inflation, la hausse des coûts de chauffage, le désastre qui touche la chaîne d’approvisionnement et la crise liée à la pénurie de main-d’œuvre que nous connaissons au Canada. Ceux de nos concitoyens qui n’ont pas accès à un fonds en fiducie comme le sont ceux qui souffrent le plus, mais cela n’empêche pas le gouvernement de brosser un tableau réjouissant de la situation comme pour dire: « Tout va bien, circulez: il n’y a rien à voir! »
Les habitants de Calgary Forest Lawn sont parmi les plus durement touchés par les politiques inefficaces et déconnectées du réel du . Il cherche à se donner une image vertueuse et divise la population canadienne, alors que mes électeurs n’ont aucune marge de manœuvre et ne font qu’attendre leur prochain chèque de paie. Certains d’entre eux s’inquiètent de savoir où ils se procureront leur prochain repas ou comment ils pourront payer leur loyer, sans parler d’une taxe carbone encore plus coûteuse. Il n’y a rien là qui devrait me surprendre. Le demeure fidèle à lui-même en ignorant la politique monétaire ou les conséquences pour les Canadiens de son opération massive d’émission monétaire. C’est la Justinflation.
Au lieu de concentrer ses efforts sur la croissance de l’économie, de permettre aux entrepreneurs d’agir et d’attirer les investisseurs, le vend des sociétés canadiennes à la Chine sans aucun examen aux fins de la sécurité nationale. Il néglige le potentiel inexploité du secteur pétrolier et gazier de l’Alberta et préfère importer du pétrole de pays comme la Russie, l’Arabie saoudite et le Venezuela. Bien qu’il puisse satisfaire la gauche verte campée avec cette approche qui consiste à « laisser le pétrole dans le sol », ce sont les Canadiens qui souffrent le plus de ses politiques ineptes. Les normes environnementales, sociales et de gouvernance de notre secteur énergétique sont les plus élevées au monde, et le soutien à ce secteur crée des emplois canadiens bien rémunérés.
Cette mauvaise gestion ne se limite pas à l’économie. Nous avons vu l’incapacité du gouvernement à défendre les intérêts canadiens à l’étranger. Le et son cabinet préfèrent se rapprocher du Parti communiste chinois plutôt que des gens de Hong Kong qui défendent la démocratie et la liberté. Notre engagement international envers nos alliés est loin d’être convaincant.
En Ukraine, le gouvernement du Canada préfère accorder un prêt et offrir de l'équipement non létal plutôt que les armes défensives dont l'Ukraine a besoin. D'autres pays de l'OTAN, dont les États‑Unis et le Royaume‑Uni, approvisionnent l'Ukraine en armes, et des pays européens ont déployé des navires et des avions de chasse pour défendre notre allié. Après ce que nous avons vu en Afghanistan, il n'est guère surprenant que le gouvernement aime mieux faire de beaux discours plutôt que d'intervenir pour défendre nos alliés. Comme dans le cas de l'Afghanistan, l'approche du gouvernement dans ce dossier est complètement inefficace.
Environ 10 000 interprètes afghans ainsi que leurs familles sont restés coincés. Ces gens qui ont servi le gouvernement du Canada aux côtés des courageux membres des Forces armées canadiennes sont maintenant abandonnés par le gouvernement libéral. Pendant qu'ils sont pourchassés par les combattants talibans qui cherchent vengeance, le gouvernement reste les bras croisés. Le se félicite de son échec tout en disant qu'il est trop difficile d'aider les gens sur le terrain.
Mon bureau a reçu des dizaines de courriels de réfugiés afghans coincés en Afghanistan. Ils ont présenté une demande au titre des programmes spéciaux d'immigration, mais Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada n'en a pas tenu compte. Le gouvernement se contente d'envoyer des réponses automatiques ou ne lit pas les messages des gens. Les histoires que ces réfugiés racontent à mon bureau sont bouleversantes. Des familles se sont fait saisir leur maison par les talibans, des parents et des frères et sœurs sont abattus, et on laisse des enfants mourir de faim. La crise humanitaire est tellement grave qu'il y a maintenant des parents qui vendent leurs enfants et leurs organes pour essayer de gagner assez d'argent pour nourrir les membres de leur famille qui meurent de faim.
Des 40 000 réfugiés afghans promis, environ 7 000 ont réussi à venir au Canada. Seulement 4 300 de ces 7 000 personnes ont présenté une demande dans le cadre du programme d’immigration spécial pour les personnes qui ont aidé le gouvernement du Canada. Au lieu de collaborer avec des anciens combattants et des ONG pour faire venir les Afghans les plus vulnérables, ou même avec des intervenants du secteur privé désireux de parrainer des réfugiés, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, ou IRCC, a tourné le dos à tout le monde.
Qualifier la situation en Afghanistan de désastreuse serait un euphémisme, mais il n’y a toujours aucune concertation entre IRCC, Affaires mondiales, la Défense nationale et le . Il n'y a aucun plan, et il semble n'y avoir aucun espoir pour nos alliés que nous avons abandonnés en Afghanistan. L'absence de plan semble être la norme pour le gouvernement libéral. À IRCC, les choses sont pires, car des milliers d’immigrants font encore les frais de l’arriéré record du gouvernement. Les libéraux disent qu’ils continuent d’accroître les niveaux d’immigration, tout en réduisant les temps d’attente, mais IRCC n’a pas encore rendu public un plan approprié.
En décembre, l’arriéré créé par le gouvernement libéral s’élevait à 1,8 million de dossiers, et la situation empire. Un nombre incalculable d’immigrants attendent le traitement de leur dossier pendant des mois, voire des années. Des familles restent séparées alors que des entreprises cherchent des employés. La situation nuit à notre économie et cause des préjudices aux familles.
Mon bureau est saisi de plusieurs cas qui n’ont pas évolué depuis même avant la pandémie. Plus tôt ce mois-ci, j’ai écrit une lettre au pour lui demander de présenter finalement un plan permettant de rattraper l’arriéré causé par les libéraux. Je n’ai pas reçu de réponse, tout comme 1,8 million d’autres personnes.
Les nouveaux arrivants méritent d’être traités avec dignité et respect. L’honnêteté dont le Canada doit faire preuve commence par l’élaboration d’un système d’immigration fiable, transparent et efficace. Notre pays ne peut pas se permettre de fermer la porte à des travailleurs, des entrepreneurs et des investisseurs qui veulent venir au Canada pour vivre le rêve canadien. Les travailleurs étrangers temporaires et les employeurs canadiens ne peuvent pas attendre pendant des années la réalisation d’études d’impact sur le marché du travail et l’approbation de leurs demandes. Notre économie ne peut pas soutenir la crise croissante de pénurie de main-d’œuvre. Cet arriéré record coûte des milliards de dollars à notre économie et menace l’avenir des entreprises canadiennes.
Il semble que les libéraux soient plus intéressés à tirer des gains politiques de l’immigration qu’à aider les personnes qui veulent venir au Canada. En effet, à l’heure actuelle, des enfants, des conjoints et des grands-parents sont séparés de leurs proches. Des parents ont raté la naissance de leurs enfants, leurs premiers pas et même leurs cérémonies de diplomation. Des familles ne peuvent pas dire au revoir à leurs êtres chers, ou assister à leurs funérailles. Tout cela, à cause de l’arriéré créé par les libéraux dans le traitement des demandes d’immigration.
Nul ne devrait souffrir d’être séparé de sa famille au Canada simplement parce que quelqu’un veut commencer une nouvelle vie ici. La mauvaise gestion du système d’immigration par les libéraux est absolument inacceptable. Il est temps maintenant d’avoir un plan réel et concret. Le temps presse, les immigrants et les Canadiens méritent de savoir combien de temps il faudra pour éliminer cet arriéré record. Ce n’est pas le temps de faire plus de promesses vides et d’annonces tapageuses qui ne mènent nulle part. Il y a tant de gens qui attendent des réponses et qui espèrent faire du Canada leur nouvelle terre d’adoption.
Les Canadiens en ont assez de la division et de l’arrogance manifestée par le gouvernement. En ce début de nouvelle session parlementaire, attaquons-nous donc aux préoccupations des Canadiens ordinaires. Le gouvernement doit liquider l’arriéré à IRCC et mettre nos alliés en Afghanistan hors de danger. Nous devons nous élever contre les régimes en place en Chine, en Russie et en Afghanistan. Nous devons montrer au monde que le Canada a encore le courage d’être un artisan de la paix ainsi qu’un défenseur de la démocratie et de la liberté.
Chez nous, le libéral doit réduire l’inflation et faire baisser le coût de la vie pour les Canadiens. Comme Albertain, je ne cesserai jamais de me battre pour l’industrie énergétique canadienne, même quand le Canada cède à des intérêts spéciaux et à des influences étrangères. Avec mes collègues du caucus conservateur je continuerai de parler au nom de tous les Canadiens, et tout particulièrement de ceux laissés pour compte par le gouvernement libéral.
Le Canada est à la croisée des chemins et s’en tenir au statu quo conduit inévitablement au désastre.
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Monsieur le Président, c'est toujours un privilège de prendre la parole à la Chambre au nom des résidants de Saskatoon-Ouest.
Il y a près de six mois, des élections ont été déclenchées. Le a alors déclaré qu'il s'agissait des élections les plus importantes depuis la Deuxième Guerre mondiale. Il a mis des mois à assermenter ses ministres et à convoquer le Parlement. Soixante-neuf jours se sont écoulés depuis le discours du Trône, et les députés continuent de débattre du tout premier point à l'ordre du jour du gouvernement.
Mettons cela en contexte: il y a eu les élections, puis l'Action de grâces, le jour du Souvenir, Noël et le Nouvel An. Nous sommes maintenant en février et nous sommes encore en train d'en débattre. Ce gouvernement me semble usé. Il a du mal à accomplir quoi que ce soit. Certes, la COVID complique les choses depuis des mois, mais c'est précisément dans de telles circonstances que nos dirigeants doivent jouer leur rôle et faire preuve d'un leadership inspirant. C'est le moment de prendre les choses en main.
Cela dit, il y a trop de choses dont je souhaite discuter aujourd'hui, mais je parlerai d'abord du convoi de camionneurs, puis de la situation en Ukraine.
Il est impossible de faire fi de la manifestation à l'extérieur, aujourd'hui. On pourrait croire, à écouter les libéraux, le NPD ou les médias, qu'Ottawa est littéralement assaillie par ces manifestants. Le chef du NPD a déclaré: « Je suis préoccupé [...] par les éléments extrémistes qui diffusent de fausses informations et tentent de transformer le convoi en une version canadienne des attaques terroristes contre le Capitole américain. » Selon moi, le chef du NPD devrait être préoccupé par les fausses informations qu'il diffuse lui-même.
En réalité, les instigateurs de cette manifestation sont des camionneurs qui travaillent fort et qui sont fatigués des restrictions liées à la COVID. Si on s'y arrête, on voit que ce mouvement compte des dizaines de milliers de personnes de tous les sexes et de toutes les races, couleurs, orientations sexuelles et langues qui manifestent pacifiquement contre la vaccination obligatoire. Nous voyons également des familles avec de jeunes enfants, qui se sont joints aux manifestants ou qui les encouragent.
Évidemment, de mauvais éléments se sont greffés à la manifestation, ce qui n'est pas rare lors des rassemblements de ce genre. Prenons les rassemblements de Black Lives Matter. On y voit presque toujours quelques fauteurs de troubles. Au Canada, des vandales ont décapité la statue de la reine Victoria au Manitoba et déboulonné celle de John A. Macdonald à Montréal. Ici, des gens ont mis des drapeaux sur la statue de Terry Fox. Les députés condamnent ces gestes de façon unanime. Je condamne bien sûr tous les manifestants qui font la promotion de discours ou de symboles haineux. Par contre, j'ai vu également des manifestants ramasser les ordures, s'affairer à nettoyer et prier sur la Tombe du soldat inconnu. Ce sont des gestes qui ne sont pas rapportés dans les médias.
Bon, je ne dis pas que je suis d’accord avec toutes leurs revendications, pas du tout, mais quand un si grand nombre de Canadiens prennent congé et dépensent leur argent durement gagné pour venir à Ottawa, nous devons les écouter. Il faut écouter ce qu’ils disent. Je demande à tous les politiciens d’aller rencontrer ces gens et d’écouter ce qu’ils ont à dire, même si nous ne sommes pas d’accord avec eux. Ils méritent d’être entendus. Je demande au de parler à ces gens. N’ayons pas peur d’eux. Ne nous cachons pas, allons plutôt leur parler. Nous pourrions être surpris de leur message. En leur parlant, nous découvrirons des gens normaux qui travaillent dur et qui n’en peuvent plus de la COVID‑19. Ils veulent la fin des confinements, des obligations vaccinales et des dérangements.
En ce qui concerne l’obligation vaccinale pour les camionneurs, plus particulièrement, ce qu’ils demandent est très similaire à ce que disent les conservateurs depuis l’été dernier. D’abord, nous encourageons les gens à se faire vacciner. Ensuite, nous encourageons les employeurs à faire des accommodements pour les personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner. Pour ce qui est des camionneurs, notre leader réclame des mesures d’accommodement depuis avant Noël. Toutefois, il y a un sentiment plus profond dans ce qu’on observe ici, et c’est celui-là qui motive des dizaines de milliers de Canadiens à klaxonner en soutien aux camionneurs: les gens n’en peuvent plus des confinements. À cet égard, je crois que les manifestants partagent l’avis de bon nombre de Canadiens.
En gros, la question est la suivante: comment revenir à la normale? J'ai toujours appuyé et encouragé la vaccination, et un grand nombre des manifestants sont vaccinés. Le fait est qu'environ 90 % des camionneurs canadiens sont vaccinés, mais les Canadiens en ont assez. Les mesures adoptées par le gouvernement jusqu'à présent ont eu des effets secondaires indésirables. Notre pays est profondément divisé. Bonne chance à quiconque est sur une liste d'attente pour une intervention chirurgicale. La solitude et des problèmes de santé mentale ont poussé bien des gens au désespoir et entraîné une hausse des suicides. En résumé, cela fait deux ans que nous avons renoncé aux plaisirs de la vie. Nous sommes aux prises avec un énième variant et, Dieu merci, les variants sont de moins en moins mortels, mais les gens veulent savoir ce que nous réserve l'avenir.
Sur le plan de la vaccination, l'objectif avoué du Canada consiste à vacciner 80 % des adultes contre des maladies comme la grippe, et la COVID en fait partie. Voici la bonne nouvelle: nous y sommes parvenus. Plus de 80 % de la population canadienne a été vaccinée, ce qui représente un des taux les plus élevés au monde. En juillet dernier, le avait déclaré que le Canada devrait parvenir à faire vacciner plus de 80 % de la population admissible pour que nous soyons en sécurité.
Nous y sommes. Nous avons atteint notre objectif. Commençons à célébrer et à lever certaines restrictions.
Prenons le cas de la Saskatchewan. On a tenté d'y réduire le confinement autant que possible. Il n'y a eu aucune restriction pour les restaurants et aucune limite pour les rassemblements au cours des derniers mois. Au lieu que le gouvernement impose des restrictions, il a permis à la population de faire elle-même des tests rapides et de décider elle-même s'il devait y avoir rassemblement ou non. Il en a résulté que la situation de la COVID en Saskatchewan est la même, voire légèrement meilleure, que partout ailleurs au Canada. Cette expérience montre que les règles et les restrictions strictes imposées par le gouvernement n'ont pas d'incidence sur les résultats. D'ailleurs, d'autres mesures devraient être levées très bientôt en Saskatchewan. Comme le premier ministre de la Saskatchewan l'a indiqué, la province abandonnera sa politique de preuve de vaccination très prochainement. Comment cela se fait-il? C'est parce que la politique a atteint l'objectif fixé. La province a réussi à faire vacciner la population.
Pour revenir à la manifestation des camionneurs, ceux-ci veulent savoir quand tout cela se terminera. Ils veulent qu'on leur dise que tous les sacrifices ont porté leurs fruits. De nombreux scientifiques conviennent maintenant qu'il faut apprendre à vivre avec la COVID. C'est ce que les camionneurs demandent, et la plupart des Canadiens sont d'accord avec eux. Trouvons le moyen de reprendre une vie normale. Au lieu de créer de la division, nos dirigeants doivent plutôt faire preuve de leadership.
Parlons maintenant de l'Ukraine. Les relations étrangères du Canada semblent, là encore, usées. Notre pays était autrefois un allié de confiance et un partenaire fiable, mais les libéraux l'ont réduit à un petit joueur qui a peu à offrir à ses alliés. Nous sommes maintenant aux prises avec une situation inédite depuis la Seconde Guerre mondiale. À la paix se substitue la perspective d'une guerre en Europe. Nos alliés en Ukraine nous demandent de l'aide, et nous nous en tenons à des paroles creuses, à des gestes purement symboliques et à des mots-clics alors que nos amis et alliés demandent beaucoup plus.
Il y a une importante diaspora ukrainienne en Saskatchewan. Plus de 16 % des habitants de Saskatoon sont d'origine ukrainienne. Le Canada compte la troisième population ukrainienne en importance au monde. J'ai grandi à Yorkton, en Saskatchewan, où l'on trouve une très forte population ukrainienne. Quand j'étais petit, les réunions communautaires s'accompagnaient toujours de mets délicieux comme le bortsch, les pérogies et les cigares au chou. Bien entendu, en Saskatchewan, nous sommes très fiers du gouverneur général Ray Hnatyshyn, qui est d'origine ukrainienne.
Les conservateurs appuient sans réserve les Ukrainiens de partout au Canada et le gouvernement démocratiquement élu de l'Ukraine. Nous sommes solidaires de l'Ukraine.
Dans ma circonscription, Saskatoon-Ouest, des membres de la communauté ukrainienne ont communiqué avec moi. Dimanche, Martin Zip, président de l'All Saints Ukrainian Orthodox Brotherhood, m'a écrit ceci:
Je vous demande d'appuyer les mesures suivantes:
1. Accélérer l'adoption d'un plan d'action pour l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
2. Intensifier les sanctions contre la Russie afin de la dissuader de commettre d'autres agressions contre l'Ukraine.
3. Veiller à ce que le gazoduc Nord Stream 2 ne devienne jamais opérationnel.
4. Accroître l'approvisionnement de l'Ukraine en équipement militaire et en armement défensif.
5. Élargir et prolonger l'opération Unifier, la mission d'entraînement militaire offerte par le Canada en Ukraine.
À la suite des pressions que nous avons exercées, les libéraux ont finalement consenti à prolonger la mission d'entraînement, l'opération Unifier, de trois ans. Ils ont également offert un prêt de 120 millions de dollars, ce qui est bien loin de ce qu'avaient réclamé nos amis. Qu'en est-il des autres demandes?
Les conservateurs demandent de fournir des armes défensives meurtrières à l'Ukraine. Les Ukrainiens se trouvent face à une armée russe bien plus imposante et beaucoup mieux équipée qu'eux. En cette période difficile, ils supplient leurs alliés de leur envoyer de l'aide et de l'équipement. D'autres États ont répondu à l'appel. Les États‑Unis, le Royaume‑Uni, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et la République tchèque sont tous là. Où est le Canada? Nous envoyons des messages sur Twitter.
Il faut aussi rétablir le service d'imagerie RADARSAT, qui était accessible lorsque nous étions au pouvoir. Il fournit des renseignements de sécurité essentiels de calibre mondial. C'est une mesure très simple que nous pouvons prendre pour aider nos amis qui sont dans le besoin.
Que dire des sanctions qu'ils réclament? Des sanctions sur les biens, les technologies et les services américains et européens pourraient nuire considérablement à l'économie de la Russie. Nous pourrions exclure la Russie du système bancaire SWIFT. Nous pourrions infliger des sanctions Magnitski aux personnes qui gardent les fortunes de Poutine et d'autres dirigeants russes, ce qui aurait pour effet de geler leurs avoirs à l'extérieur de la Russie.
Le gouvernement libéral, bien que fatigué, doit faire ce qui s'impose et venir en aide à nos amis en ces temps difficiles. Je m'ennuie de l'époque où le Canada était un véritable leader sur la scène mondiale. Je me rappelle lorsque le premier ministre Harper a regardé Poutine dans les yeux et qu'il lui a dit de quitter l'Ukraine.
Aujourd'hui, le Canada manque à l'appel. Qu'ont en commun l'Ukraine à l'autre bout du monde et les camionneurs ici, au pays? Un gouvernement libéral-néo-démocrate qui est à court d'idées à Ottawa. On dit dans le discours du Trône que le « Canada doit faire face aux défis urgents de notre époque ». Voilà près de six mois que nous vivons des défis urgents, qu'on pense aux camionneurs, à l'Ukraine, à l'inflation et à la crise du logement, et il y a très peu d'engagements et très peu d'action. Nous avons un gouvernement fatigué qui cherche davantage à semer la division qu'à diriger. En ce dernier chapitre de l'ère de la COVID, le moment est venu d'intervenir et de faire montre de leadership.
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Monsieur le Président, je dirai d'abord que je partagerai mon temps de parole avec la députée de . Peu importe le temps qu'il me restera, je le lui laisserai.
C'est la première fois que j'ai l'occasion de remercier les habitants de Scarborough—Guildwood de m'avoir réélu. Il s'agit de ma 24e année à la Chambre des communes et de mon 9e mandat. Certains pourraient mettre en doute le bon sens des habitants de Scarborough—Guildwood, mais je leur suis très reconnaissant.
Je suis aussi reconnaissant à la petite armée de bénévoles qui m'ont aidé au fil des ans à me faire élire pour représenter les habitants de Scarborough—Guildwood. Pour des raisons apparentes, ils semblent croire que je continue à faire du bon travail, et j'espère continuer à travailler pour mériter leur confiance.
Je sais que c'est toujours dangereux de remercier des personnes, mais je tiens à souligner expressément le travail de Layla, Meena, Atik, Natasha, Mark et Napas, qui ont travaillé 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pendant toute la campagne électorale. Bien sûr, la campagne électorale a été particulièrement difficile pour tout le monde. Nous avons dû faire les choses autrement.
La dernière personne que je souhaite remercier, mais certainement pas la moindre, est mon épouse Carolyn, qui est à mes côtés depuis 24 ans — beaucoup plus que ça, en fait. Carolyn est une femme exceptionnelle qui a accompli de grandes choses dans sa vie, la plus extraordinaire étant probablement d'être encore avec moi et de m'aimer encore aujourd'hui. Il faut savoir reconnaître un miracle quand on en voit un.
J'ai commencé à préparer mon discours en novembre, parce que c'est à ce moment-là qu'a débuté le débat sur l'Adresse en réponse au discours du Trône. Six ou huit semaines se sont écoulées depuis, alors je me suis aperçu l'autre jour en relisant mes notes qu'elles ne sont à peu près plus pertinentes. Tout le monde sait qu'en politique, une semaine équivaut à une éternité, alors imaginons deux mois. Bref, j'ai été obligé de tout récrire. Il faut dire que la pandémie a tout changé, mais pour le moment, j'aimerais me concentrer sur le sujet du jour et sur les questions d'ordre économique. J'espère que mon intervention saura alimenter le débat, et non l'envenimer, mais on ne sait jamais à la Chambre.
L'inflation alimente de nombreuses discussions. Le taux d'inflation s'est chiffré à environ 4,8 % le mois dernier. Aux États-Unis, il est de 7 %. Un débat interminable s'est engagé entre ceux qui pensent que nous sommes au-dessus de la moyenne de l'OCDE et ceux qui pensent que nous sommes en dessous. Les points de comparaison perdent de leur pertinence avec le temps. En fait, nous sommes aux prises avec un phénomène mondial. Comme le Canada est un pays où les échanges commerciaux représentent 40 % du PIB, il est particulièrement vulnérable aux courants économiques à l'extérieur de ses frontières. Au moins pour l'instant, l'inflation est une réalité et une préoccupation qui occuperont les gouvernements au Canada et partout ailleurs dans le monde.
Le deuxième point dont je voulais parler, en supposant qu'il me reste encore un peu de temps, porte sur les taux d'intérêt. En ce moment, les taux d'intérêt sont relativement bas, mais j'ai été ravi d'entendre le gouverneur de la Banque du Canada indiquer qu'il allait bientôt agir à cet égard. J'aurais préféré qu'il le fasse avec plus de célérité, car les indicateurs d'inflation dans les allées d'épicerie m'obsèdent moi aussi.
J'ai hâte de poursuivre cette réflexion approfondie. Je sais que mes collègues sont impatients d'entendre ce que j'aurai à dire après la période de questions.