propose que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Madame la Présidente, je suis extrêmement heureuse de prendre la parole à l’occasion de la troisième lecture du projet de loi , Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada.
Aujourd’hui, nous franchissons un nouveau pas historique vers l’adoption d’une loi fédérale sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. J’ai parlé à de nombreuses reprises dans cette Chambre des avantages de l’éducation préscolaire et des garderies. J’ai parlé des expériences qui en ont résulté et qui ont changé la vie de Canadiens partout au pays.
Il y a bientôt deux ans que le premier accord a été signé avec la Colombie-Britannique et, depuis, comme les députés le savent, les 13 provinces et territoires ont signé des ententes. Les frais de garde ont ainsi été réduits de 50 % dès décembre 2022 partout au pays. Six d’entre elles, soit le Québec, le Yukon, le Nunavut, le Manitoba, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, sont en avance sur l’échéancier et réussissent déjà à offrir des places à 10 $ par jour dans les garderies réglementées, et nous sommes sur la bonne voie pour atteindre notre objectif d’ici 2026.
Nous comprenons qu'il est important de veiller à ce que toutes les familles canadiennes aient accès à des services de garde abordables. C'est pourquoi nous nous sommes également engagés à ajouter 250 000 places au cours de la même période. Environ 52 000 places ont déjà été créées avec les provinces et les territoires. C'est formidable d'assister à l'ouverture d'une nouvelle garderie ou d'entendre parler de familles qui ont désormais accès à des services de garde abordables.
Bien sûr, nous ne pouvons pas faire cela sans la main-d'œuvre talentueuse et qualifiée des services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants, qui est l'épine dorsale et le cœur des services de garde au Canada. Nous rendons hommage à ces personnes d'exception qui viennent travailler pour que nous puissions en faire autant.
L'existence de services de garde inclusifs, abordables accessibles et de qualité est précisément la raison pour laquelle nous sommes ici, en troisième lecture, à débattre du projet de loi . Nous voulons qu'il poursuive son parcours législatif et, espérons‑le, qu'il continue à recevoir l'appui unanime de tous les partis et de tous les députés de la Chambre. Nous voulons que le projet de loi soit adopté et qu'il constitue une réalisation historique qui transformera vraiment la vie des familles canadiennes.
Je ne suis pas la seule à le dire. Puisque j'ai beaucoup parlé des avantages des services de garde, j'aimerais ce soir me faire l'écho des Canadiens et vous faire part de ce qu'ils pensent de notre initiative pancanadienne sur l'éducation préscolaire et les services de garde d'enfant.
Candice, de Burnaby, en Colombie-Britannique, nous dit ceci: « On a payé 455 $ pour placer DEUX enfants à la garderie pendant le mois de décembre. Je crois rêver. Merci d'employer à notre avantage l'argent chèrement gagné que nous versons au fisc. Je vous aime tous. »
Voici maintenant ce que nous dit Katie, d'Ottawa: « Nous venons de payer nos frais de garde de janvier. Moins de 500 $!!!!! C'est une réduction de 55 % par rapport à l'année dernière. Cela va faire toute la différence pour de très nombreuses familles. »
Greg, de Kelowna, en Colombie-Britannique, nous communique le point de vue suivant: « Les frais de garderie que ma fille doit payer sont passés de 1200 $ à 500 $ par mois également. Cela réduit certainement le stress, mais aussi la pression sur nous, les grands-parents. »
Ben, de Toronto, dit ceci: « Les frais de service de garde de notre bambin ont baissé de 500 $ (CINQ CENTS DOLLARS) par mois, et le 26, le jour de ses 18 mois, ils seront ENCORE réduits de 200 $ (DEUX CENTS DOLLARS!!) par mois. C'est probablement l'une des mesures législatives qui aura le plus d'incidence sur ma vie personnelle de toute mon existence. »
Alana, de l'Ontario, nous écrit le commentaire suivant: « Quel travail incroyable! Je suis très heureuse d’en bénéficier, en tant que mère, et de voir mes enfants s’épanouir. En ma qualité d'éducatrice de la petite enfance agréée, j'ai une raison d'avoir foi en l’avenir. Enfin, la militante que je suis est heureuse d'avoir pu contribuer à la création de ce système. »
Amil dit ceci: « Nous constatons enfin, ENFIN, des réductions notables de nos frais de garde. Une réduction des frais d'un peu plus de 50 % change réellement la vie. C'est ainsi que l'on soutient les familles, c'est ainsi que l'on atteint une véritable équité au sein de la population active. »
Jocelyne, de la Colombie-Britannique, a déclaré: « Ma fille, qui habite sur l'île de Vancouver, a appris hier que sa garderie lui facturera 10 $ par jour. C'est fabuleux pour les familles! Merci aux gouvernements fédéral et provincial de collaborer dans le cadre de cette excellente mesure législative, qui accorde la priorité aux familles. »
Isabelle, dont les deux enfants fréquentent un centre sans but lucratif de Toronto, a dit: « C'est tout simplement surréaliste de voir mes frais de garde de 167,25 $ baisser de la sorte. À compter du mois de janvier, nous payerons moins de la moitié de ce montant pour graduellement en venir à 10 $. »
Clay, de Nouvelle-Écosse, a affirmé: « J'ai été élevé par ma grand-mère. Je me souviens quand elle recevait 20 $ par mois en allocation familiale et tout ce que ça représentait pour elle. C'était une mesure des libéraux, mesure qu'ils améliorent chaque fois qu'ils forment le gouvernement. Je ne peux pas imaginer ce que peut représenter un service de garde à 10 $ par jour pour les mères seules d'aujourd'hui. »
Quelqu'un du territoire snuneymuxw a envoyé le gazouillis suivant: « Merci à vous et à votre parti d'aider ainsi les Canadiens en ces temps très difficiles. Bien que je ne sois pas membre d'un parti politique, j'admire les progrès réalisés par le @parti_liberal malgré l'obstructionnisme et la démagogie de l'opposition officielle. »
Karen a dit: « Au début des années 1990, je payais 900 $ par mois pour un enfant d'âge préscolaire et deux autres qui fréquentaient le service de garde après l'école. Dieu merci les familles ont aujourd'hui une meilleure chance d'améliorer leur sort. »
Un parent d'Alberta a affirmé: « J'ai dépensé beaucoup d'argent dans les services de garde, et je n'avais pas le choix. Je ne vois absolument pas de problème à ce que l'on aide les familles à acquitter ces coûts. Tout le monde en profite quand les parents sont en mesure d'intégrer le marché du travail. »
Une autre personne a déclaré: « Ma facture la plus élevée pour la garde de mes deux enfants s'élevait à 2 100 $. Ce n'est maintenant plus un problème pour moi, mais les familles qui travaillent ne devraient pas avoir à verser autant d'argent. Cette mesure s'imposait ».
Le directeur de l'école primaire Ataguttaaluk d'Igloolik, au Nunavut, a déclaré: « Cela aide les élèves à se préparer à apprendre dans un cadre scolaire plus officiel, à la maternelle, en première année et pendant les années suivantes. Lorsque l'on peut exposer les élèves, dès l'âge de 3 ou 4 ans, à une routine ou à un programme, je pense que cela leur est bénéfique pour la suite de leur scolarité ».
Meghan de Winnipeg a déclaré: « Je ne peux pas amener mon bébé au travail. La garderie à 10 $ par jour a été absolument géniale. »
Un parent de l'Île-du-Prince-Édouard a déclaré: « C'est une excellente nouvelle! Ces services aident les familles et se traduiront par de meilleurs résultats pour les enfants — plus nous soutenons les centres d’éducation préscolaire et de services de garde, plus les enfants sont en bonne santé et heureux. Le rendement économique de ces services est énorme, et les parents peuvent choisir de retourner sur le marché du travail ».
Amy, du Nunavut, a déclaré: « Je travaille dans le domaine de l'éducation préscolaire et de la garde d'enfants au Nunavut et les accords multilatéraux et bilatéraux conclus avec tous les territoires et les provinces ont permis de mettre en place des initiatives et des programmes cruciaux qui auraient été impossibles à offrir autrement ».
J'aimerais maintenant citer les propos de Myra. Elle a déclaré: « Merci, madame la ministre. En tant que membre d'un groupe minoritaire de la société, j'ai vu des amis et des membres de ma famille en arracher à cause de l'inflation et des taux d'intérêt élevés. Cette mesure aidera certainement les familles et, en particulier, les enfants et les femmes ».
Sam a dit: « Je viens d'apprendre hier que ma fille aura une place à temps plein! Nous ne paierons que 22 $ par jour! C'est une aide considérable, car sans ce programme, nous aurions payé 59 $ par jour. »
Quinn a dit: « Des services de garde d'enfants abordables permettent avant tout à mes enfants de grandir et de se développer dans un environnement sûr, chaleureux et enrichissant. Les premières années sont si [importantes] et faute de moyens, beaucoup de gens n'avaient pas accès aux avantages qu'offre une garderie accréditée. Ces garderies contribuent à façonner la personnalité de demain de nos enfants. Deuxièmement, cela permet aux mères de travailler, alors qu'elles n'auraient peut-être pas pu le faire auparavant en raison du coût élevé des services de garde. Pour ma part, je travaille également dans ce domaine et les avantages pour toutes les familles de mon centre sont énormes. C'est une véritable bénédiction pour tout le monde! »
Enfin, Natalia a dit: « La réduction des frais de garde signifie que je peux retourner au travail. J'ai deux garçons, un de 3 ans et demi et un de 16 mois. Si les frais de garde avaient continué d'être aussi inabordables, je n'aurais pas pu les envoyer dans une garderie et j'aurais été obligée d'arrêter de travailler pour rester à la maison pendant quelques années afin d'en prendre soin. Cela veut dire que je peux, en tant que femme, continuer ma vie professionnelle tout en étant mère. Cela veut dire que je peux offrir une vie meilleure à ma famille, et surtout, que je peux me sentir bien et productive parce que je veux travailler et avoir une carrière. »
Ce ne sont là que quelques exemples de ce que les Canadiens disent partout au pays à propos de ce que les ententes pancanadiennes sur l'éducation préscolaire et les garderies et le projet de loi signifient pour eux. Je pense que le dernier point est très important. C'est vraiment une question de choix. Lorsqu'une personne n'a pas les moyens d'envoyer ses enfants à la garderie et d'aller travailler, elle ne peut pas vraiment faire un choix. Le choix que nous offrons aux Canadiennes, aux familles canadiennes et aux enfants canadiens est un vrai choix, celui de pouvoir être parent et de pouvoir aussi travailler.
Et les statistiques le confirment. Au cours de la dernière année, d'avril 2022 à avril 2023, le taux de chômage chez les femmes de plus de 25 ans a chuté de 10 % au Canada. Ce qui veut dire que près de 100 000 femmes de plus dans la force de l'âge sont aujourd'hui sur le marché du travail. La participation des femmes sur le marché du travail n'a jamais été aussi élevée et, selon la Banque du Canada, notre initiative en matière d'éducation préscolaire et de garde d'enfants en est un des facteurs clés.
[Français]
Au Québec, il y a 25 ans, on a mis en place le système de garderies et de centres de la petite enfance. Au Québec, 85 % des femmes de plus de 25 ans qui ont des enfants de moins de 4 ans sont sur le marché du travail. C'est le taux le plus élevé dans le monde.
Le professeur Fortin, un économiste québécois, attribue ce taux élevé au système de garderies et de centres de la petite enfance du Québec. Nous savons que le fait de s'assurer qu'il y a des garderies abordables, de qualité et qui sont inclusives est un moteur économique puissant.
[Traduction]
Il s'agit d'un moteur économique important pour notre pays, notre société et, surtout, nos familles. Cela veut dire qu'elles disposent maintenant d'un peu plus de revenus disponibles pour répondre à leurs besoins et pour pouvoir offrir le meilleur départ dans la vie et la meilleure qualité de vie possible à leurs enfants.
Le projet de loi est pour nous une excellente occasion d'inscrire dans une loi fédérale le rôle du gouvernement fédéral qui consiste à veiller à ce que les générations futures n'aient pas à s'inquiéter du coût des services de garde. Elles ne seront plus forcées de choisir entre continuer leur carrière ou rester à la maison pour élever leurs enfants, car elles auront la possibilité de faire ce choix.
Nous savons qu'il reste beaucoup de travail à accomplir pour offrir des services de garde d'enfants abordables au Canada, mais nous ne serions pas en mesure de faire ce travail si nous n'avions pas mis en place ces accords bilatéraux et si nous ne présentions pas ce projet de loi.
Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas de problèmes à résoudre et qu'il n'y aura pas d'obstacles à surmonter dans le cadre de la mise en œuvre; c'est ce qui se passe lorsque l'on construit un tout nouveau programme social, le plus vaste et le plus important du pays depuis probablement 50 ans. Nous devons donc poursuivre les efforts pour y parvenir et pour ériger ce nouveau système, de manière à atteindre cet objectif de transformation qui aura une incidence si positive sur les familles de tout le pays.
Les expériences que j'ai lues témoignent déjà d'un effet positif. J'espère donc pouvoir continuer à compter sur le soutien de tous les députés pour faire avancer cette mesure législative, afin que nous puissions continuer de travailler ensemble et faire le nécessaire pour les familles canadiennes, pour les enfants canadiens et pour notre économie. Il s'agit d'une politique économique et sociale intelligente qui aura, selon moi, un effet véritablement transformateur sur notre pays, et les députés n'ont pas à me croire sur parole: C'est ce que disent les Canadiens de tout le pays.
Cela dit, dépêchons-nous de terminer l'étape de la troisième lecture. Nous avons adopté ce projet de loi à l'unanimité à l'étape de la deuxième lecture et de celle du rapport. Adoptons-le à l'unanimité à l'étape de la troisième lecture et renvoyons-le à l'autre endroit. Offrons des services de garde d'enfants abordables, accessibles, inclusifs et de grande qualité à tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, c’est un honneur et un réel privilège d’aborder la question des services de garde au pays en tant que porte-parole en matière de familles, d’enfants et de développement social. C’est évidemment un grand honneur pour moi de représenter ma circonscription, Peterborough—Kawartha, à la Chambre.
Ce soir, nous en sommes à ce que nous appelons la troisième lecture du projet de loi . Pour les gens à la maison, cela signifie qu’après cette lecture, nous mettrons le projet de loi aux voix, puis nous verrons ce qui en résultera. Ce projet de loi a fait l’objet d’une étude approfondie et de nombreux débats. Le comité a eu l’occasion de rencontrer des intervenants concernés et des fournisseurs de services de garde, et d’écouter des parents et certains de nos collègues d’en face.
La réalité, c’est que le gouvernement libéral adore promettre monts et merveilles, mais qu’il ne tient pas ses promesses. Sans grande surprise, ce projet de loi sur un régime universel de services de garde ne fait pas exception: en fait, il n’est tout simplement pas universel. En tant que porte-parole dans ce dossier, mon rôle est de faire résonner le signal d'alarme tiré par des parents et des fournisseurs de services dont on étouffe les critiques sur les lacunes de ce projet de loi. Les députés savent-ils quel est le ratio de garderies privées par rapport aux garderies financées par l’État à Terre‑Neuve? Il est de 70 %. Soixante-dix pour cent de la population de Terre‑Neuve dépend du secteur privé. Alors, pourquoi les libéraux l’excluent-ils délibérément du projet de loi ?
Voici le libellé exact du projet de loi tel qu'il se trouve à l'alinéa 7(1)a), sous « Principes directeurs »:
a) d’appuyer la prestation de programmes et services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants de haute qualité et de faciliter un accès équitable à ceux-ci, notamment ceux offerts par des fournisseurs de services de garde d’enfants publics et à but non lucrati[f] [...]
Par conséquent, au comité, les conservateurs ont proposé l'amendement suivant:
(a) de faciliter l’accès à tout type de programmes et services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants peu importe le fournisseur — tels ceux offerts par l’entremise des garderies traditionnelles et de celles offrant des services prolongés, à temps partiel ou de nuit, des pouponnières, des services de garde flexible et de halte-garderie, des services de garde avant et après l’école, des centres d’éducation préscolaire et des services de garde coopératifs, des services de garde confessionnels, des programmes de soutien adaptés aux enfants handicapés, des services de garde en milieu familial, des nourrices et nourrices en garde partagée, des gardiens d’enfants au pair, des parents ou tuteurs au foyer qui élèvent leurs propres enfants et des membres de la famille, amis ou voisins qui fournissent des services de garde — qui respectent ou dépassent les normes établies par les gouvernements provinciaux ou les corps dirigeants autochtones et qui répondent aux besoins variés des enfants et des familles, le tout dans le respect des champs de compétence et des besoins particuliers des provinces et des peuples autochtones [...]
Il s'agit d'un amendement bien ficelé, qui reflète vraiment ce que les conservateurs prônent depuis le début: le projet de loi doit offrir des choix et de la souplesse, et ce, pour tout le monde. Les libéraux et les néo-démocrates ont voté non. Pourquoi ont-ils voté contre l'amendement? C'est là que la politique et l'idéologie entrent vraiment en jeu. Ils ont un programme, et il n'inclut pas tout le monde. Ils prêchent pour les services publics et à but non lucratif. Ils se croient capables de décider ce qui convient le mieux aux enfants. C'est tout à fait contraire à la philosophie des conservateurs.
Ils pensent savoir ce qui convient le mieux aux enfants. En réalité, le projet de loi exclurait 50 % des enfants. Cinquante pour cent des enfants au Canada vivent dans un désert de services de garde. Les libéraux sont très doués pour trouver des slogans promotionnels. Qu'y a-t-il de plus attrayant qu'une garderie à 10 $ par jour? Ça semble merveilleux. Le coût de la vie, qui est hors de contrôle par la faute des libéraux et de leurs dépenses inflationnistes, a rendu la vie insupportable pour la plupart des Canadiens. Cependant, les libéraux se plaisent à détourner leur attention en disant: « N'y pensez plus. Nous allons rendre la vie plus abordable. Voici des services de garderie à 10 $ par jour. » Ils proposent des solutions boiteuses aux grands problèmes qu'ils ont créés.
Par conséquent, il est essentiel de décortiquer ce régime de garderies à 10 $ par jour. Décortiquons les détails très importants que les libéraux se sont bien gardés de mentionner. Ils diront que nous cherchons à être négatifs. Nous tenons à leur faire savoir que nous faisons entendre les voix de ceux qui nous ont élus pour les représenter.
Cette campagne publicitaire a instantanément et considérablement renforcé la demande. Il fallait s'y attendre. En tant que mère, je sais que les services de garde à prix abordable sont essentiels. Cependant, si les gens n'y ont pas accès, c'est comme si ces services n'existaient pas. Le fait est qu'il n'y a ni réseau ni infrastructure pour répondre à la demande. Ce sont les enfants et leurs parents qui en font les frais. La qualité des services de garde d'enfants est compromise par ce projet de loi mal pensé et mal fait. Un exploitant m'a dit que le projet de loi est comme un pansement qu'on appliquerait pour arrêter une hémorragie.
Combien de personnes connaissent les services des compagnies aériennes à bas prix? Il s'agit d'un concept selon lequel le client paie une somme moins élevée, mais doit payer le prix fort pour tous les services de base. Par exemple, le client paie 200 $ pour un vol, mais il doit également débourser 50 $ pour un siège, 50 $ de plus pour les bagages, une somme supplémentaire pour la nourriture, et cetera. Les députés comprennent l'idée. Au bout du compte, ce n'est pas vraiment une affaire, car l'argent doit bien venir de quelque part. C'est le cas de ce projet de loi sur la garde d'enfants. Les centres sont contraints de facturer aux parents des frais supplémentaires pour couvrir la nourriture, les coûts administratifs et autres. Un opérateur m'a dit qu'il y avait 15 mois que l'accord provincial était en vigueur et qu'ils ne voyaient pas de lumière au bout du tunnel; ils ne savent pas comment ils vont gérer les coûts supplémentaires.
Erin Cullen est ingénieure et mère d'une jolie petite fille. Elle vit à Terre-Neuve-et-Labrador et n'a pas accès à des services de garde d'enfants. Je pense qu'elle a bien résumé la situation lorsqu'elle a comparé le programme libéral de garde d'enfants au fait que le gouvernement dise aux Canadiens qu'ils vont recevoir des produits d'épicerie gratuits: « Vous allez tous recevoir des produits d'épicerie gratuits! » Le problème, c'est que lorsqu'on arrive à l'épicerie, il n'y a plus de nourriture sur les étagères.
Je pense que ce qu'il y a de pire dans ce projet de loi et dans ce que racontent les libéraux, c'est la promotion de l'équité entre les sexes. En quoi l'absence de choix est-elle équitable? Erin est l'une des nombreuses personnes qui n'ont pas le choix. Elle n'a pas le choix parce que, comme beaucoup de travailleurs, notamment des gens qui travaillent dans le secteur de la santé ou par quarts, elle ne peut pas aller travailler parce qu'il n'y a pas de places en garderie. Erin dit que la famille doit quitter la province, quitter l'endroit où elle vit. En quoi est-ce équitable?
Jennifer Ratcliffe est directrice de Pebble Lane Early Learning. Elle a témoigné devant le comité des ressources humaines pendant l'étude de ce projet de loi. Je tiens à lire ce qu'elle a dit, car il s'agit de propos très importants, selon moi. Pour les gens qui nous écoutent, je souligne que l'acronyme AGJEEC désigne un programme d'apprentissage et de garde des jeunes enfants à l'échelle du Canada. De nombreux enfants ont besoin d'une aide supplémentaire en ce moment. Ils sont encore ébranlés par la COVID, et il y a vraiment beaucoup d'enfants qui ont des besoins spéciaux.
Mme Ratcliffe a déclaré ce qui suit:
Actuellement, le système d'AGJEEC exclut les déboursements de fonds utilisés pour embaucher du personnel de soutien. Sans ce financement, nous sommes contraints de refuser des enfants qui ont besoin d'une aide supplémentaire dans nos programmes. Cette situation doit également changer, afin que nous puissions répondre aux besoins de tous les enfants.
Elle a ajouté:
Les pressions exercées pour mettre en œuvre ce programme aussi rapidement ont entraîné des trop-perçus pour les fournisseurs, des doubles paiements aux familles et un chevauchement des méthodes de financement. Les parents sont stressés, et les fournisseurs ont le sentiment de ne bénéficier d’aucune aide. Il est clair que les provinces font des pieds et des mains pour essayer de prouver qu'elles sont capables de le faire, mais elles échouent, en fin de compte. On ne peut pas se contenter d'injecter de l'argent dans un problème et de s'attendre à ce qu'il change.
Dans tout le pays, les listes d'attente s'allongent par milliers chaque mois, et les familles n'ont personne pour les aider. Les parents doivent travailler et s'ils n'ont pas de services de garde, leur seule option est l'aide sociale. Cela ne me paraît pas normal. Des services de garde d'enfants abordables sont une promesse vide de sens pour les parents s'ils ne sont pas accessibles.
Les fournisseurs font tout ce qu'ils peuvent pour accepter le plus grand nombre de familles possible, mais il n'y a tout bonnement pas assez de places. La demande augmente à un rythme que nous n'avons pas connu depuis des années. De nouvelles places doivent être créées pour répondre à la demande. Les établissements privés doivent être en mesure de se développer, mais le fait d'être exclus du financement de nouvelles places signifie qu'ils ne peuvent pas se le permettre. Le plafonnement des frais signifie que nous sommes limités lorsque nous négocions des baux et que nous calculons les frais de fonctionnement.
Je tiens vraiment à ce que les députés néo-démocrates écoutent le témoignage de cette autre femme. Bien honnêtement, il s'agit vraiment de ce pour quoi le NPD lutte, et je crois que c'est important. Maggie Moser est la directrice du conseil d'administration de l'Ontario Association of Independent Childcare Centres. Elle a dit ceci:
Le système pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants [...] n'a pas été rentable pour les contribuables et ne respecte pas les normes canadiennes en matière d'équité. Avec ce système, les familles à revenu élevé bénéficient d'avantages indus. Elles naviguent sur leur yacht au gré des marées du programme, alors que les familles qui ont le plus besoin d'aide se noient.
Les familles à plus faible revenu n'ont pas accès aux places en garderie offertes dans le cadre du système [pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants]. Les familles qui pouvaient déjà se permettre de payer les frais de leur garderie ont bénéficié des rabais et des remises, tandis que les autres ont été laissées sur une longue liste d'attente.
C'est ce que fait vraiment le projet de loi: ce sont les personnes qui ont déjà une place qui en profitent. Puis, il y a des gens qui auraient peut-être besoin d'une place à temps partiel, mais qui n'y ont pas accès; personne ne veut renoncer à ses places parce qu'elles sont très rares. Ce sont les gens aux revenus les plus faibles, les plus vulnérables, qui sont les plus durement touchés.
J'ai posé des questions à Mme Moser à propos de l'état actuel de sa liste d'attente, du nombre de centres de services de garde qu'elle supervise et du nombre de places dans ces centres. Elle a répondu ce qui suit:
Nous disposons de 147 places à temps plein et de 24 places à temps partiel, de la crèche à l'école maternelle. Notre centre est rempli à 100 %. Il n'y a pas une seule place de libre.
À l'heure actuelle, il y a environ 600 noms sur notre liste d'attente. Ces parents cherchent à obtenir une place en garderie d'ici les 18 prochains mois.
C'est ce qu'il y a de plus triste dans tout cela. Certains enfants sur la liste d'attente seront déjà rendus trop vieux lorsqu'une place se libérera pour eux. Des gens mettent leur nom sur la liste d'attente dès qu'ils songent à avoir un enfant.
Je veux admettre à la et à tout le monde que oui, pour les chanceux qui réussissent à obtenir une place, ce projet de loi va les aider. Je ne veux pas minimiser cela. Cependant, c'est un peu comme gagner à la loterie. Ce plan va leur permettre d'économiser de l'argent, mais seulement s'ils ont la chance de gagner la loterie des places en garderie. C'est la réalité. Cela dit, il n'y a pas que les garderies qui coûtent cher. Il y a aussi les aliments, l'essence et les paiements d'hypothèque. Je crois simplement qu'il est important de reconnaître tout ce qui ne va pas.
Le problème, c'est tous les messages que j'ai reçus de la part de femmes qui n'ont pas la possibilité de retourner au travail. Kathryn Babowal, qui exploite la garderie Les Petits Soleils Inc., a présenté un mémoire au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, dont je tiens à faire la lecture: « Je constate aujourd'hui, dans la foulée de la mise en œuvre du programme de services d'éducation préscolaire et de garde, et ce qui continuera inévitablement de se produire suite à l'adoption du projet de loi C‑35, que de nombreuses garderies privées ne survivront pas à cette transition, et que les investissements privés des contribuables seront remplacés par des garderies sans but lucratif financées par des centaines de millions de dollars de fonds publics versés sous forme de subventions et d'autres mesures de soutien. » Mme Babowal a ajouté ce qui suit: « Des exploitants de garderies privées sont prêts à faire les investissements nécessaires dans leur communauté pour créer des places de garderie sans frais pour les contribuables, mais étant donné qu'ils n'ont pas accès à un marché libre, les familles qui choisissent ces garderies privées ne peuvent pas bénéficier des subventions prévues dans le cadre du programme de services d'éducation préscolaire et de garde. Les contribuables doivent également assumer des coûts administratifs considérables pour que des subventions incitatives soient offertes aux services de garde d'enfants sans but lucratif et pour financer des postes de fonctionnaires chargés de gérer les fonds, les demandes et les vérifications. En tant que contribuable canadienne et en tant qu'exploitante d'une garderie qui a investi des milliers de dollars et d'heures pour mettre sur pied le meilleur service de garde possible afin d'aider les parents et les enfants de ma communauté, [je trouve cela] particulièrement décourageant. » Son avis compte aussi.
Le courriel suivant est très percutant: « Je m'appelle Rebecca et je suis avocate à St John's, Terre‑Neuve‑et‑Labrador. J'ai un enfant de 11 mois et je suis présentement en congé. Le gouvernement fédéral a créé une subvention pour que les parents aient accès à des places en garderie à 10 $ par jour. La garderie prend 10 $ des parents, et le gouvernement fédéral paie le reste. Or, le gouvernement fait uniquement des versements trimestriels et il les fait souvent en retard. Les garderies finissent donc par tourner à perte et [...] leurs flux de trésorerie sont minimes, si bien que bon nombre d'entre elles ont été forcées de fermer leurs portes. » La partie qui suit est vraiment importante: « L'objectif des places à 10 $ par jour était de donner aux femmes un accès à des services de garderie abordables, mais ce qui est tout à fait absurde, c'est que les femmes doivent maintenant quitter le marché du travail et perdre leur revenu parce qu'elles ont décidé d'avoir un enfant. »
Lorsqu'elles me téléphonent, bon nombre de ces femmes me disent « Michelle, je suis une libérale » ou « j'appuie le NPD ». Nous parlons de partisanerie. L'enfant devrait être au cœur de la discussion, mais ce n'est pas le cas, car l'enjeu est politisé. Cela fait partie de l'entente de soutien conclue entre les libéraux et les néo-démocrates. Ils ont pu cocher cette case. Examinons les implications politiques de tout cela. Où les déserts de services de garde sont-ils les plus problématiques? En Saskatchewan, avec 92 %. Combien les libéraux ont-ils de sièges dans cette province? Aucun.
Ils le savent. Ils ont créé un projet de loi afin de tenter de nous diviser et, malheureusement, de dresser les femmes les unes contre les autres. Je n'embarque pas dans ce jeu. Je suis ici pour faire entendre la voix des parents et des exploitants.
Opposer la ville à la campagne. Voilà ce qu'a fait ce projet de loi. Plus de gens sont laissés pour compte. Le fait est qu'il y a énormément de parents dans les régions rurales qui n'ont pas accès à une garderie. Ce n'est pas ainsi que les choses fonctionnent. On compte sur ses amis, sa famille, ses voisins ou grand-maman. Or, ces ressources ne sont pas dans le projet de loi. S'ils s'en souciaient vraiment, ils auraient ajouté cet amendement. Ils auraient dit « d'accord, nous allons ajouter cet amendement ».
C'est un jeu politique, car en tant que gouvernement, ils échouent sur tous les plans, y compris en ce qui concerne le logement et le coût de la vie. C'est une distraction. Ils disent « Nous distribuons des places de garderie à 10 $ par jour. »
Cet endroit est tellement dérangeant. Je pense vraiment que tout le monde ici présent est venu avec l'intention d'aider les gens. Je le crois, et c'est la principale question que l'on nous pose, mais voilà la réalité à laquelle nous faisons face. C'est bouleversant parce que l'on pense que les gens viennent ici pour changer les choses et pour écouter, mais ils se laissent entraîner dans ces jeux politiques.
Lorsque, dans une question inscrite au Feuilleton, les conservateurs ont demandé au gouvernement libéral comment il pouvait justifier son affirmation selon laquelle 92 % des fournisseurs de services de garde accrédités de l'Ontario avaient adhéré au programme de services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants et que la presque totalité d'entre eux avaient réduit leurs frais de 50 %, le gouvernement a répondu: « La mise en œuvre de ces accords sur l'éducation préscolaire et la garde d'enfants relève des pouvoirs législatifs des provinces et des territoires, conformément à leurs propres systèmes d'éducation préscolaire et de garde d'enfants ». Voilà la preuve dont je parle.
Les libéraux s'arrangent pour que, en cas d'échec, ce soit les provinces qui en assument la responsabilité. Ils seront les boucs émissaires pour toutes ces lacunes que tout le monde signale. Il n'y a pas que les conservateurs qui tirent la sonnette d'alarme. Les députés n'ont qu'à chercher les mots « services de garde » sur Google et ils trouveront un article à ce sujet chaque jour.
La ministre dira en fait: « Oh, les conservateurs suggèrent de ne rien faire ». Ce n'est pas ce que nous disons. Nous demandons au gouvernement d'inclure tout le monde et d'offrir des choix. Voilà ce que nous souhaitons, et je vous demande de collaborer à cet égard.
Les conservateurs ont proposé des amendements concrets au projet de loi de sorte que le Conseil consultatif national assure le suivi des données sur la mise en œuvre du programme de garderies, y compris la disponibilité des services de garde, le nombre de familles sur les listes d'attente pour une place en garderie et les progrès réalisés dans la réduction de leur nombre. Il s'agit de reddition de comptes et de suivi. Comment peut-on évaluer la réussite si on n'en fait pas le suivi? Est-ce que les députés savent ce qui est arrivé à cet amendement? Il a été rejeté. Comment allons-nous évaluer la réussite si nous n'en avons pas les moyens?
Christine Pasmore a dit quelque chose de vraiment frappant, je trouve, et je veux que ce soit consigné au compte rendu. Elle a écrit qu'une famille lui avait confié avoir dû renvoyer leurs enfants dans un pays en développement, auprès de leurs grands-parents, parce qu'elle ne pouvait pas trouver de service de garde à Grande Prairie. Elle a déclaré que, sur Facebook, on décourage les familles à venir s'y établir parce qu'il n'y a pas de service de garde dans la région, et donc que les familles quittent l'Alberta.
Elle a également écrit que deux services de garde après l'école du YMCA ont annoncé leur fermeture permanente à compter du 1er juillet 2023, puisqu'il est impossible de trouver des employés. Ces fermetures représentent 127 places en moins. Les parents n'inscrivent pas leurs enfants à la maternelle en raison du manque de services de garde. Ils les laissent plutôt à la garderie à temps plein. Elle a déclaré que c'est la première fois au cours de ses 17 ans dans le domaine que cela se produit.
J’aimerais vous faire part d’une autre lettre très importante. Nous parlons beaucoup des mères, mais j’ai aussi reçu une lettre d’un père, Curt, que je tiens à saluer. Il dit qu’il m’écrit en réponse à une publication et qu’il n’a pas l’habitude de se prononcer, mais qu’il veut souligner que la plupart des gens n’ont pas accès à des services de garde abordables. Il est père de deux enfants de 6 et 8 ans et, malheureusement, ceux-ci fréquentent la garderie depuis qu’ils sont bébés parce que sa femme et lui ont tous deux un emploi à temps plein.
Il dit qu’ils ont eu beaucoup de chance de pouvoir toujours trouver du travail et que, jusqu’à il y a quelques années, ils n’avaient pas eu de difficultés financières. En raison de leur emploi, ils doivent inscrire leurs enfants à des services de garde après l’école. Il explique qu’aujourd’hui, en raison des nouvelles règles relatives aux services de garde abordables, les fournisseurs augmentent les frais pour la garde des enfants d’âge scolaire, afin de recouvrer les coûts engendrés par les plus jeunes, car le coût réel des services de garde ne diminue pas simplement parce que quelqu’un l’a souhaité. Pour ajouter à la frustration, le montant des crédits d’impôt pour la garde d’enfants d’âge scolaire diminue également. Pour Curt, comme pour beaucoup d’autres familles, les frais de garde sont si élevés que l’un des parents doit envisager de quitter son emploi. Il dit qu’il n’a pas de question pour moi, qu’il sait que c’est la réalité et que je ne peux rien y faire, mais qu’il veut juste s’assurer que je suis au courant de ces faits regrettables. Il ajoute que, comme toutes les autres mesures prises par le gouvernement actuel, celle-ci semble avoir pour but de briser ce qui était autrefois un grand pays.
Nous respecterons les accords signés par les provinces et les territoires, mais je tiens à ce que toutes les lacunes relevées dans ce projet de loi soient bien consignées au compte rendu.
Nous pensons que les parents sont les mieux placés pour prendre les bonnes décisions pour leurs enfants, et nous pensons que tous les types de services de garde devraient être accessibles. La liberté, le choix et la flexibilité, nous y croyons, et nous nous battrons pour supprimer les contraintes idéologiques de ce projet de loi.
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Madame la Présidente, quel plaisir de prendre la parole ce soir sur le projet de loi , d'autant que j'ai préparé mon discours en validant en quelque sorte les affirmations que je vais faire auprès de mon collègue de , qui est économiste. On l'appelle aujourd'hui le « papa gâteau de La Prairie » parce qu'il est bienveillant, ce qui fait changement de son ancienne vie à Québec, où on l'appelait le « sanguinaire de Sanguinet ». Voilà, c'était une petite introduction.
Pourquoi cela me fait-il plaisir? C'est parce que, dans mon ancienne vie, je donnais à des travailleurs sociaux un cours qui s'intitulait « politiques sociales » et dans lequel on abordait abondamment, comme l'un des meilleurs cas de figure d'une politique sociale réussie, la politique familiale du Québec. Comme on le sait, la politique familiale du Québec regroupe plusieurs mesures, dont des services de garde et des congés parentaux qui ont été mis en place par Pauline Marois.
Pour expliquer aux étudiants comment saisir la portée d'une politique sociale comme celle d'un service d'un garde, je commençais toujours par faire le départage entre plusieurs façons de voir la société. Ces multiples façons de voir la société se concrétisent dans des débats idéologiques. On les voit ce soir, ces débats idéologiques. Pour moi, un bon moyen de faire le départage entre les gens que je qualifierais de sociaux-démocrates et ceux qui restent dans ce qu'on peut appeler le libéralisme classique — ou le conservatisme, pour être plus compréhensible ici —, c'est de regarder comment s'articulent les politiques sociales.
Pour moi, un progressiste, c'est quelqu'un qui lutte pour que les individus arrivent à se définir eux-mêmes par leurs propres moyens. C'est ce que tente de faire un progressiste. Pourquoi? Parce que, comme on le sait, il y a des gens qui sont figés dans des positions sociales par avance. Je donnerais un exemple assez simple: quelqu'un dont les parents sont assistés sociaux a plus de difficultés à réussir à l'école parce qu'il a moins de ressources. Il risque d'être figé par avance dans une position qu'il n'a pas voulue, mais qui lui est assignée par les contingences de la vie, parce qu'il est né dans une famille où les ressources matérielles étaient peu abondantes, parce qu'il est né dans un contexte social qui ne favorisait pas l'éducation. Ce sont des gens qui se font assigner par avance une position sociale.
Pour moi, si on est un progressiste, on sait très bien qu'un capital social fort, comme c'est le cas pour quelqu'un qui est né dans des conditions favorables, permet socialement de se réaliser. L'égalité des chances, c'est prendre cela en considération et mettre en place des mécanismes qui vont nous permettre de faire vivre aux gens moins avantagés l'ascension sociale. On a vu cela, on connaît sûrement cela. Le député de La Prairie m'expliquait que c'est la base même de ce qu'est le keynésianisme.
Effectivement, quand on regarde le libéralisme de John Maynard Keynes, Keynes nous dit que, la liberté du marché, ce n'est pas suffisant. Ça nous prend un filet social qui permet à chaque individu de participer socialement. Ce filet social, on le connaît. C'est l'accès à l'éducation, c'est l'accès à des soins de santé; cela fait partie de notre filet social. Ainsi, on peut arriver à une plus grande équité et on peut permettre aux gens qui sont dans des situations sociales un peu moins enviables de quand même se réaliser. Pour moi, un progressiste, c'est quelqu'un qui fait cela.
De l'autre côté, on peut avoir des gens qui pensent que c'est le rôle du marché, que c'est le rôle de l'individu lui-même et que, si l'individu met suffisamment d'effort, il va y arriver, il va réussir. C'est ce qu'on appelle la méritocratie. J'essayais grosso modo d'expliquer aux étudiants que ce sont deux visions de la société fort différentes qu'on peut avoir. Mon objectif n'était pas à ce moment-là de participer à la polarisation idéologique, mais j'indiquais tout de même que, généralement, ce sont les gens plutôt progressistes qui vont avoir une vision positive de ce que sont les politiques sociales, et donc une vision positive d'une mesure comme celle des garderies à 5 $.
On voit cela ce soir, à la Chambre. Je revoyais, dans les discours de mes collègues conservateurs, ce que j'ai entendu au Québec il y a 25 ans lorsqu'on a mis en place les services de garde. Des gens disaient que ce sont les parents qui sont les mieux placés pour choisir pour leur enfant. Personne n'est mieux placé que le parent pour choisir. Personne ne dit le contraire. Personne ne dit que ce n'est pas aux parents de choisir ce qui va arriver à leur enfant.
Des gens disaient également que le manque de places dans les garderies en venait à créer des inégalités. Ce n'était pas juste pour la mère qui voulait y envoyer ses enfants, mais qu'il n'y avait pas de places, et ce n'était pas juste non plus pour la mère qui voulait garder ses enfants à la maison. Cela, pour moi, c'est un peu une rhétorique qui ne propose pas de solution et qui vise à faire progresser un programme politique, mais qui ne tient en rien compte des situations particulières qui sont vécues par les individus.
Si je dis cela, c'est parce que l'histoire aura donné tort aux gens qui défendaient ce type de point de vue. Après la mise en place de la politique familiale au Québec, il y a 25 ans, on s'est rendu compte qu'il y a plus de femmes sur le marché du travail. Surtout — c'était l'objectif de Pauline Marois initialement quand elle a lancé cette politique —, on s'est rendu compte qu'il y a des enfants qui arrivent à l'école avec moins de retard de langage. Ils vont donc réussir sur le plan scolaire parce qu'ils n'accumulent pas les échecs. On le sait, l'enfant qui entre à l'école et qui a des retards de langage et de la difficulté à s'intégrer dans le cursus scolaire, ses chances de poursuivre et de réussir sont moindres que celui qui est très bien accompagné par ses parents. Cet enfant, qui est dirigé vers un service de garde qui offre de bons services, risque de voir ces lacunes aplanies. C'est véritablement ce qui s'est passé, quand on regarde, 25 ans après, les bienfaits de la politique familiale du Québec.
Cela veut dire qu'une politique sociale qui réussit, c'est une politique qui prend en compte une pluralité de facteurs. La mise en place du système de garde au Québec, ce n'était pas uniquement pour permettre à des mères d'aller sur le marché du travail. C'était aussi pour permettre à des mères de sortir de la pauvreté. C'était pour permettre à des enfants d'avoir un premier contact en éducation et de pouvoir s'émanciper par la suite et postuler à un futur qui est sûrement meilleur. On l'a vu, cela a fonctionné. En effet, le Québec est une société progressiste.
Je donnerai juste quelques exemples. Sur la politique familiale, ce n'est pas mesquin et méchant, le Canada a malheureusement 25 ans de retard. Cela arrive; le fédéral est quelques fois en retard. C'est la même chose sur l'aide médicale à mourir. On n'en veut pas au fédéral. Il a un petit délai; cela arrive à tout le monde. C'est la même chose sur la laïcité. Dans 25 ans, peut-être que le fédéral va comprendre qu'une loi sur la laïcité, c'est aussi progressiste. Cela, c'est un autre débat dans lequel je ne veux pas entrer nécessairement.
C'est important de comprendre comment s'insère une politique sociale. C'est aussi important de voir qu'il y a une lutte idéologique qui se fait entre les deux. C'est ce qu'on voit ce soir. Or, l'objectif à la fin, c'est d'être bienveillant. L'objectif final, c'est de s'assurer que chaque enfant a accès à un service de qualité et pourra éventuellement s'épanouir et sortir de conditions desquelles il risque d'être prisonnier. Un enfant qui est né dans un mauvais milieu, je le disais, a plus de chances que les autres de ne pas avoir accès à l'éducation et, finalement, d'avoir un avenir un peu plus sombre.
Le Québec a fait la démonstration du succès des services de garde. Je disais que le fédéral a un certain retard, mais, soit, il va éventuellement le rattraper. Tout cela est fantastique et va faire en sorte que le Bloc québécois va probablement voter pour le projet de loi . Toutefois, je ne serais pas moi-même si je ne soulevais pas l'ombre qu'il y a au tableau.
L'ombre qu'il y a au tableau va de pair avec la maladie qui gangrène le fédéralisme. Cette maladie, c'est le déséquilibre fiscal. Je ne vais pas ramener le débat qu'on a eu sur le financement des soins de santé, mais on va voir que c'est une logique qui est imparable. Que fait constamment le gouvernement fédéral? J'appelle cela le fédéralisme de prédateur. Il entre dans des champs de compétence qui ne sont pas les siens. Dans ces champs de compétence, il propose des politiques et, par la suite, il se retire. De cette manière, il a créé une certaine forme de dépendance et d'obligations; par la suite, il n'a pas à assumer les coûts qui sont liés à ces obligations. C'est ce qu'on a vu dans le système de soins de santé.
Si on remonte au début des années 1960, on va se rendre compte que, en vertu de la loi qui a créé le système de santé publique, pour 1 $ investi ou dépensé en santé, il y a 50 ¢ qui venaient du gouvernement fédéral et 50 ¢ qui venaient des provinces. C'était en 1960.
Chemin faisant, il y a eu des tas de réformes dans les transferts en santé, de sorte que, dans les années 1970, on a procédé à la première modification qui a fait qu'on a diminué de façon substantielle l'apport du fédéral dans les soins de santé.
Dans les années 1990 est arrivé le néo-libéralisme à la canadienne avec Paul Martin. À ce moment, on a sabré carrément les transferts et on a équilibré le budget du Canada sur le dos des provinces. Je tiens comme référence les années 1996-1997 et 1997-1998 où, de façon récurrente, le gouvernement fédéral a retranché, si je me rappelle bien, 2,5 milliards de dollars par année en paiements de transfert. Cela a créé une pression épouvantable pour les provinces.
Le premier ministre Jean Chrétien, qui a des élans de lucidité à l'occasion, a dit à ses collègues lors d'une rencontre du G7 qu'il pouvait constamment équilibrer ses finances sans en payer le prix politique puisque c'étaient les provinces qui avaient à composer avec les difficultés financières qu'il venait créer.
Un système de garderies est en place maintenant et 6 milliards de dollars sur 5 ans seront donnés au Québec. Or, rien ne me dit qu'on va sortir. En ce moment, le gouvernement est minoritaire; c'est bien. Le NPD le soutient de peine et de misère. C'est bien, car les libéraux ne peuvent pas faire tout ce qu'ils veulent. Or, tôt ou tard, on va sortir d'une situation financière. C'est ce qui met l'eau à la bouche des conservateurs, c'est ce qui les excite beaucoup, comme des enfants devant une friandise. Tôt ou tard, on va devoir revenir à l'équilibre budgétaire.
Quand le gouvernement n'aura plus son association avec le NPD, il devra proposer des mesures pour revenir à l'équilibre budgétaire. Que va-t-il faire? Est-ce qu'il va sabrer ses propres dépenses? Techniquement, il va être tenté de diminuer les paiements qu'il fait aux provinces. Ce qui est odieux, là-dedans, c'est que, généralement, le gouvernement fait cela en ayant auparavant imposé des normes.
Comme on a pu le constater, le gouvernement veut imposer des normes en santé. Le gouvernement dit aux provinces que, s’il leur renvoie de l'argent pour qu'elles le réinvestissent en santé, elles devront l'investir dans des services précis comme les soins de longue durée ou les soins en santé mentale. On ne tient même pas compte des particularités de chaque province. Le gouvernement fédéral n'a pas l'expertise, mais il dit aux provinces comment se comporter. Il fait cela en ce qui concerne les soins de santé et rien ne me garantit qu'on ne verra pas la même chose avec les services de garde.
L'annonce faite en 2021 par le et le premier ministre Legault sur les 6 milliards de dollars est fantastique. Cependant, rien ne me dit que, quand le gouvernement retournera à ses habitudes, c'est-à-dire sa volonté de retrouver l'équilibre budgétaire, il ne sabrera pas ces paiements de transfert en faisant porter l'odieux aux provinces, encore une fois. Les provinces devront porter l'odieux et faire face aux gens qui vont voir les services diminuer et l'accès aux services devenir plus difficile.
Voilà le point aveugle dans les services de garde et dans le projet de loi . Nous ne pouvons pas être totalement en phase avec ce que propose le gouvernement. On sait très bien que, à l'avenir, cette arrivée du gouvernement fédéral dans nos champs de compétence pourrait se traduire par la suite par un coût à payer pour les politiciens du Québec et des provinces. En effet, ils pourraient avoir à composer avec le réflexe d'un fédéralisme prédateur, où on entre dans les champs de compétences, mais, quand on en ressort, on ne veut pas en payer le prix politique et on le fait payer à d'autres.
Je dis cela parce que c'est généralement ce qui se produit. C'est là, à mon avis, où mes collègues libéraux rejoignent mes collègues conservateurs. Du point de vue idéologique, ils sont prêts à offrir certains services à la population, mais lorsqu'il est temps de payer, ils sont beaucoup plus chiches.
Ils ont le réflexe politique de garantir leur avenir à eux, sans réfléchir à l'avenir des politiciens dans les provinces et sans réfléchir aux besoins des gens au sein de la population.
En introduction, je disais que je jugeais que le Québec était une société progressiste. Comme on le voit avec les services de garde, il a 25 ans d'avance sur le gouvernement fédéral. Souvent, ces 25 ans d'avance se manifestent aussi dans le fait que le gouvernement fédéral n'est pas prêt encore aujourd'hui à respecter ses obligations, à tout le moins quand on parle de soins de santé.
Le Bloc québécois va appuyer le projet de loi avec toutes les réserves que cela suppose. J'invite mes collègues conservateurs à mettre fin à l'utilisation de cette rhétorique stérile qui consiste à dire qu'on défend la liberté de chacun de choisir entre envoyer son enfant dans un système de service de garde public et le garder à la maison. Ce n'est en rien constructif et cela ne permet en rien de lutter contre un problème fondamental dans tous les pays occidentaux avancés, qui est celui de la pauvreté.
Chaque fois qu'on regarde les indicateurs de pauvreté, qui arrive en tête de liste? C'est la mère de famille monoparentale. C'est le cas au Québec, c'est le cas dans toutes les autres provinces.
La meilleure façon de soutenir ces gens-là et de faire en sorte qu'ils puissent sortir des conditions désavantageuses dans lesquelles ils sont, c'est d'avoir un service de garde digne de ce nom. Cependant, restons vigilants, parce que si le passé est garant de l'avenir, je suis persuadé que dans cinq, six, ou sept ans on verra un gouvernement libéral ou conservateur prêt à réduire le soutien financier offert présentement aux provinces.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps avec la députée de .
Aujourd'hui, je prends la parole en faveur du projet de loi . Les néo-démocrates sont fiers d'appuyer une telle mesure législative. C'est un projet de loi qui constitue un réseau national d'éducation préscolaire et de garde d'enfants.
Toute l'importance de ce projet de loi vient de sa nature transformatrice. C'est un autre exemple de la ténacité des néo-démocrates. Nous nous sommes battus avec ardeur pendant des années aux côtés de beaucoup de militants qui affirmaient que des services de garde abordables sont nécessaires. Les services de garde abordables ont sincèrement un effet transformateur sur la vie des gens. Il suffit de penser à ce que vivent les familles aujourd'hui, à ce qui vivent les gens avec un coût de la vie si élevé, des taux hypothécaires si élevés et une facture d'épicerie si élevée. Beaucoup de familles qui veulent avoir des enfants regardent les coûts et se disent que ce n'est tout simplement pas possible, surtout si les deux parents ne peuvent pas continuer à travailler. C'est la réalité de beaucoup de familles. Beaucoup de femmes qui doivent souvent assumer le rôle de principal fournisseur de services de garde souhaitent reprendre leur carrière et retourner au travail. Quand elles voient les coûts des services de garde, elles disent que c'est tout simplement impossible. Veiller à ce que ces familles partout au pays puissent accéder à des services de garde abordables est littéralement transformateur pour elles et tant d'autres. Nous croyons que c'est important à ce point.
Le projet de loi représente un engagement de longue date du Nouveau Parti démocratique, soit celui de mettre en place un programme national de garderies. C'est pourquoi nous en avons fait une exigence dans notre entente. Nous avons forcé les libéraux à inclure cet élément dans notre entente de soutien sans participation, à légiférer, à créer un programme permanent, afin que nous ayons toujours des garderies accessibles et abordables pour les familles au pays. Nous ne voulions pas laisser cela aux caprices d'une négociation ponctuelle. C'est ce que nous faisons, nous, néo-démocrates. Nous nous engageons à nous battre pour les gens. Nous nous battons pour les gens et nous ne baissons jamais les bras tant que nous n'avons pas atteint notre but. Nous répondons aux besoins des Canadiens. C'est un exemple de ce que peuvent faire les néo-démocrates. Nous avons promis d'offrir aux Canadiens un programme de garderies permanent. Nous y sommes parvenus en utilisant notre pouvoir dans ce gouvernement minoritaire et en forçant les libéraux à inclure ce programme dans notre entente de soutien sans participation.
Je veux aussi souligner l'excellent travail de ma collègue la députée de dans ce dossier, qui a nécessité beaucoup de travail. Elle a défendu vigoureusement ce programme, et elle a joué un rôle crucial dans l'élaboration du projet de loi.
Un des points saillants du projet de loi, c'est qu'il permet non seulement d'investir des fonds fédéraux dans les services de garde d'enfants, mais aussi de créer le type de garderies que nous voulons pour l'avenir. Comme c'est souvent le cas lorsqu'il s'agit d'offrir des services à la population, deux options s'offrent à nous: ou bien nous permettons la croissance continue d'un système à but lucratif, ou bien nous établissons clairement, par voie législative, que les néo-démocrates croient que nous avons l'occasion de renforcer le secteur public et sans but lucratif. C'est exactement ce que fait le projet de loi. Il accorde la priorité aux garderies publiques et sans but lucratif, qui offrent des services de la plus haute qualité, où chaque dollar est consacré à la garde d'enfants, et il ne permet pas aux riches entreprises de faire plus d'argent.
[Français]
Les néo-démocrates se sont battus avec acharnement pour que les services de garde d'enfants publics et sans but lucratif soient priorisés dans ce projet de loi. Nous savons que cette approche signifie des garderies abordables de haute qualité et accessibles pour les familles qui en ont besoin, et non des garderies qui mettent la priorité sur les profits au détriment des parents et des enfants. Cela signifie de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail pour le personnel des garderies, qui jouent un rôle essentiel dans le développement de nos enfants.
[Traduction]
Je tiens également à souligner un contraste clair. Alors que nous nous sommes servis de notre pouvoir pour forcer le gouvernement à légiférer en matière de services de garde d'enfants afin d'assurer la pérennité de ce programme, les conservateurs, eux, se sont opposés à ce projet de loi à chaque étape et ont fait savoir qu'ils voulaient l'abolir. Comme le député du Bloc l'a mentionné, il fut un temps où, au Québec, il y avait des gens comme les conservateurs qui disaient qu'il fallait se débarrasser des garderies, mais c'est tellement avantageux pour les familles que personne au Québec n'oserait s'y opposer. Je mets les conservateurs au défi de tenter d'annuler ce projet de loi et de s'opposer aux services de garde d'enfants une fois que des millions de familles bénéficieront de garderies abordables et une fois que les gens de leurs circonscriptions en profiteront.
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Madame la Présidente, c’est un honneur pour moi d’appuyer le projet de loi , un projet de loi historique, à la Chambre des communes.
Tout d’abord, je tiens à souligner les efforts considérables déployés par ma collègue, la députée de , qui a travaillé sans relâche sur ce projet de loi et a fait pression, avec notre équipe, sur les libéraux pour qu’ils créent une version plus solide de ce projet de loi, dans l’intérêt des enfants, des familles, des Canadiennes et de nous tous et toutes.
La question des services de garde me touche de près. Comme beaucoup le savent, et comme mes concitoyens le savent certainement, je suis l’heureuse maman de jumeaux de cinq ans. À l’instar de nombreuses mères au Canada, je me suis butée à de réelles difficultés lorsque j’ai voulu accéder à des services de garde après la naissance de mes enfants.
J’ai été sur une liste d’attente pour une place en garderie à Ottawa pendant plus de deux ans. Quand la pandémie de COVID est arrivée, j’ai eu besoin d’une garderie dans ma circonscription, au Manitoba, et je me suis à nouveau retrouvée sur une liste d’attente. Bien sûr, comme toutes les familles, j’ai aussi été confrontée à l’insécurité et aux perturbations causées par la pandémie.
Ceux qui ont visionné nos séances virtuelles pendant cette période ont pu voir l’un de mes enfants, voire les deux, surgir sur Zoom pendant mes heures de travail, car telle était la réalité du télétravail pour les parents dépourvus de services de garde.
Même si je chéris le temps passé avec mes enfants, comme de nombreuses mères le savent, devoir jongler avec toutes ces responsabilités, sans avoir accès à des services de garde quand nous le voulons et quand nous en avons besoin, peut devenir un véritable cauchemar.
La réalité, c'est que le manque d'accès à des services de garde au Canada a nui aux femmes et aux familles. Ce projet de loi marque une étape importante dans la défense des intérêts des femmes et des familles du pays, et pour la préparation d'un avenir meilleur pour tous nos enfants.
D'entrée de jeu, je tiens à dire que cette victoire n'aurait pas été possible sans le militantisme et les efforts déployés pendant des décennies par des femmes de partout au pays.
J'aimerais souligner le travail avant-gardiste du Comité canadien d'action sur le statut de la femme, sous la direction de figures de proue comme Judy Rebick. Je tiens à saluer les nombreuses militantes de tout le pays qui ont participé aux travaux du comité national d'action, y compris des femmes comme ma mère, Hariklia Dimitrakopoulou-Ashton, qui a certainement façonné la personne que je suis aujourd'hui et qui a fait partie d'une organisation dont le message était très clair: l'égalité et la justice pour les femmes passent par l'accès aux services de garde.
Je tiens également à saluer les nombreuses femmes du mouvement syndical qui ont lutté sans relâche pendant des décennies pour l'accès à des services de garde universels, abordables et sans but lucratif. Je parle ici de figures de proue comme Barb Byers, Vicky Smallman et Bea Bruske — l'actuelle présidente du Congrès du travail du Canada — et son équipe.
Je tiens à saluer les femmes qui, dans tout le pays, se sont donné pour objectif de se faire entendre et de se battre pour les services de garde. En Colombie-Britannique, il s'agit de personnes comme Sharon Gregson. Au Manitoba, de nombreuses femmes ont pris part à ce combat. Martha Friendly et bien d'autres se sont battues pour les services de garde pendant des décennies. C'est grâce à elles et à beaucoup d'autres que nous sommes rendus là où nous sommes aujourd'hui.
Je tiens également à saluer une ancienne collègue qui fait beaucoup parler d'elle en ce moment et dont beaucoup d'entre nous espèrent qu'elle sera bientôt mairesse de Toronto, l'ancienne députée néo-démocrate Olivia Chow, qui, lorsqu'elle siégeait au Parlement, s'est battue sans relâche pour les services de garde. Elle a été la première à proposer un programme d'éducation préscolaire et de services de garde à la population canadienne. Son leadership a permis de créer le cadre d'un programme national de services de garde universels, de haute qualité, abordable et sans but lucratif.
Le NPD réclame depuis longtemps un système universel d'éducation préscolaire et de garde d'enfants au Canada et il lui a fallu beaucoup de temps pour convaincre les autres partis de se rallier à sa cause. Je pense aux longues négociations qui ont été menées rien que pour inclure ce point dans l'entente de soutien et de confiance avec les libéraux. C'est parce que nous avons demandé que cette mesure soit mise en œuvre avant la fin de l'année que nous sommes ici et je suis fière que, grâce aux pressions exercées par le NPD, le projet de loi soit adopté avant la fin de 2023.
Examinons les chiffres. Près de la moitié des enfants canadiens de moins de 6 ans n'ont pas accès à des garderies agréées ou même non agréées. Cette situation touche principalement les femmes, ce qui retarde leur capacité à retourner au travail au moment de leur choix. Quarante-deux pour cent des femmes qui ont une famille et qui n'ont pas accès à des garderies finissent par retarder leur retour au travail.
C'est inacceptable. Notre système hétéroclite actuel empêche beaucoup trop de femmes de décider elles-mêmes — nous-mêmes — du moment où elles peuvent retourner au travail. Ces années perdues signifient moins de revenus pour les femmes et moins de possibilités de promotion et de progression professionnelle. Elles signifient que nous sommes punies pour avoir fondé une famille.
Chaque jour sans programme d'éducation préscolaire et de services de garde au Canada est un jour où notre pays montre à quel point il dévalorise les femmes et à quel point il ne veut pas que nous réussissions. Soyons clairs: les provinces le savent. Tout le monde à la Chambre le sait. Les commissions et les rapports se sont succédés. Il y a plus d'un demi-siècle, la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme au Canada en a fait l'une de ses 167 recommandations. Depuis plus de 30 ans, les libéraux font des promesses au sujet des garderies. L'objectif était à portée de main, les livres rouges se succédaient et on entendait souvent parler de ce programme pendant la campagne électorale, mais à leur arrivée au pouvoir, les libéraux ont préféré se plaindre à quel point il était difficile de le mettre en œuvre.
Beaucoup trop de femmes attendent que les hommes, et parfois même les femmes, arrivent à comprendre la façon de les traiter avec un minimum de dignité et de respect. Qu'il s'agisse de leur capacité à gagner aussi bien leur vie que les hommes, de leur capacité à vivre en sécurité et sans craindre la violence, de l'accès équitable à l'avortement dans les collectivités rurales et nordiques du pays ou de l'accès à des services de garde, les femmes au Canada en ont assez d'avoir à prouver leur humanité fondamentale.
Ce projet de loi est important, et personne ne devrait minimiser son importance. Tous les parents au Canada méritent d'avoir accès à des services de garde abordables, accessibles et de grande qualité. Ce projet de loi enchâsserait ce droit dans la loi et consoliderait l'engagement du gouvernement fédéral à fournir un financement à long terme aux provinces et aux communautés autochtones. Ce projet de loi établit la vision d'un système national d'éducation préscolaire et de garde d'enfants et les principes encadrant les investissements fédéraux dans ce système.
Nous devons être clairs au sujet du financement. Il faut un financement de base durable et à long terme pour les services de garde sans but lucratif, accessibles et universels. Nous devons nous assurer que les éducateurs de la petite enfance, qui sont des personnes incroyables et parmi les plus patientes que je connaisse, reçoivent un salaire décent, et bien plus encore, pour le travail qu'ils font. Nous devons veiller à ce qu'il y ait des investissements dans les infrastructures. Je pense aux communautés autochtones de ma région, dont la moyenne d'âge est parmi les plus basses au pays, qui n'ont pas accès à des places en garderie adéquates. Nous devons nous assurer que le gouvernement fédéral travaille avec les Premières Nations, les Inuits et les communautés autochtones de tout le pays pour garantir la construction de garderies adéquates.
Il est important de souligner que ce projet de loi prévoit la création d'un conseil consultatif national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, ainsi que la production de rapports sur les progrès accomplis concernant le système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l'échelle du Canada et les investissements fédéraux faits à l’égard de ce système.
Enfin, il vise à faire avancer la réalisation du droit de bénéficier de services de garde d’enfants, lequel est reconnu dans la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations unies et à contribuer à la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Ce projet de loi reconnaît les obligations internationales du Canada en lien avec la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies et l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et qu'un système national de garde d'enfants doit respecter les droits des peuples autochtones confirmés par la Loi constitutionnelle de 1982.
Les travaux d'aujourd'hui au Parlement et l'adoption du projet de loi sont tout simplement historiques, mais nous devons nous assurer que les gouvernements suivants respecteront leurs obligations à l'égard de ce projet de loi et qu'il y aura suffisamment d'argent pour investir dans notre ressource la plus précieuse: nos enfants et notre avenir.
Je termine en remerciant ceux et celles qui nous ont précédés: les féministes, les femmes, les nombreuses personnes qui ont lutté pour que ce jour arrive et qui continueront de lutter afin que les enfants, les femmes, nous tous, puissions avoir la chance et le soutien que nous méritons tous.
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Madame la Présidente, quel plaisir de prendre la parole pour parler d'un projet de loi important qui aurait une incidence profonde non seulement pour les gens aujourd'hui, mais aussi pour les générations futures.
Je pense qu'il faut remonter assez loin dans le temps pour trouver un gouvernement aussi progressiste qui a permis des avancées dans une grande variété de domaines pour aider les Canadiens. J'entends souvent dire, que ce soit de la bouche du ou d'un de mes collègues, que ce que nous voulons, c'est avoir une économie qui profite à tous les Canadiens. Nous parlons souvent de la classe moyenne, des gens qui aspirent à en faire partie, et des politiques et initiatives que nous pouvons élaborer et les mesures budgétaires que nous pouvons prendre pour faire des progrès en ce sens. C'est ce que les Canadiens attendent de nous.
Au cours des dernières années, nous avons vu les conservateurs se concentrer sur d'autres éléments, sur ce qui n'est pas important pour les Canadiens. Nous en avons un bon exemple aujourd'hui. Toutefois, nous avons un gouvernement qui est à l'écoute des Canadiens et qui répond concrètement à leurs besoins. Il y a une heure environ, par exemple, nous parlions du projet de loi , un projet de loi historique. Pour la toute première fois, nous disons que les Canadiens handicapés ont besoin d'une mesure de soutien pour faire en sorte qu'un moins grand nombre d'entre eux vivent dans la pauvreté. Ce serait là un résultat direct du projet de loi C‑22, une mesure législative progressiste et fantastique.
Nous parlons maintenant du projet de loi . Ce projet de loi aurait, de bien des façons, une incidence très positive, peu importe où une personne se trouve, dans quelle région, au Canada. La conclusion de ces ententes n'est pas nécessairement une tâche facile. La actuelle a communiqué avec les intervenants provinciaux et territoriaux, sans oublier, comme elle l'a dit en répondant à une question, de nombreux militants. D'une manière très juste et humble, la ministre a souligné l'apport de ces militants qui ont travaillé pendant des années pour accomplir ce que le projet de loi C‑35 accomplirait.
Certaines de ces années ont été marquées par une grande frustration. J'ai parlé du programme caché des conservateurs. Je vais vous expliquer pourquoi les conservateurs ont un programme caché et pourquoi le projet de loi est d'une importance cruciale. Les députés d'en face se souviennent peut-être de l'époque de Stephen Harper.
Je ne crierais pas « Bravo! » pour cela.
En ce qui concerne la garde d'enfants, la première mesure prise par l'ancien premier ministre Harper a été de se débarrasser des ententes sur les garderies, il y a une quinzaine d'années.
J'aimerais que les députés imaginent, s'ils le veulent bien, ce qui se serait passé si Stephen Harper et le gouvernement conservateur de l'époque avaient reconnu la valeur réelle de ce que Paul Martin, Ken Dryden et le gouvernement libéral avaient mis en place. Il s'agissait d'un programme substantiel et d'envergure. Je sais que Ken Dryden, en particulier, y a consacré beaucoup d'efforts en travaillant avec certains des militants avec lesquels l'actuelle ministre a sans doute eu à traiter. Le plan avait été mis en place, approuvé et signé, et les provinces étaient d'accord. Puis le gouvernement conservateur, dirigé par Stephen Harper, l'a carrément annulé, dès le premier jour. Combien a coûté cette décision?
Il y a quelques années, après avoir pris de nombreuses autres initiatives très importantes pour les Canadiens, nous avons pris la décision audacieuse de rétablir ce programme de façon très tangible. Encore une fois, la ministre reconnaît que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer pour veiller à ce qu'il y ait des services de garde d'enfants d'un océan à l'autre.
Il suffit de regarder ce qui se passe au Québec, qui a adopté ce modèle il y a longtemps. La société québécoise en bénéficie directement, qu'il s'agisse de la participation des femmes au marché du travail, qui est beaucoup plus élevée que n'importe où ailleurs en Amérique du Nord, d'après ce que je comprends, de la prestation de services de garde de qualité et de l'amélioration de l'égalité des chances, sans parler des avantages pour l'économie.
Nous l'avons compris il y a de nombreuses années, et nous allons maintenant de l'avant. Cependant, c'est grâce à la bonne volonté et au soutien des Canadiens d'un océan à l'autre que nous sommes parvenus à nous entendre avec les nombreux intervenants, en particulier avec les provinces et les territoires. Je pense que l'Ontario a été le dernier partenaire à signer une entente en mars 2022. Avec la signature de Doug Ford, nous avons établi un véritable programme national de garderies, et c'est quelque chose dont nous devrions tous être fiers.
Le caucus libéral et notre équipe étaient conscients des avantages du programme, et c'est un dossier que nous avons défendu. En fait, comme mes collègues s'en souviendront, il suffit de penser aux dernières élections fédérales. Nos 337 ou 338 candidats ont fait du porte-à-porte pour parler de l'importance des services de garde et pour dire que, si nous formions à nouveau le gouvernement, nous mettrions en place un programme de garderies.
Les conservateurs, quant à eux, ont dit qu'ils déchireraient les ententes, qu'ils ne croyaient pas en ce que nous faisions. Alors, lorsqu'un député conservateur se lève et dit: « Eh bien, nous allons voter en faveur du projet de loi », j'encourage les députés à lire certains des discours qu'ils ont prononcés. Regardons ce qu'ils ont dit au départ. Voilà pourquoi nous avons besoin de cette mesure législative. Nous ne voulons pas qu'un éventuel Cabinet conservateur, dans 15 ans, prenne la décision de se débarrasser du programme. Nous voulons que ce programme soit là pour les générations futures, car, nous prenons ce genre d'engagement en sachant que la société canadienne en bénéficiera grandement.
Très franchement, nous ne pouvons pas faire confiance au Parti conservateur. Il l'a démontré à maintes reprises lorsque ses députés parlent de politiques progressistes pour l'amélioration des conditions de vie des Canadiens, et je ne dis pas cela à la légère. En fait, j'ai écouté attentivement de nombreux députés conservateurs s'exprimer ici sur cette législation et j'étais incapable de savoir comment ils allaient voter. Je crois qu'à un moment donné, l'un d'entre eux a pris le sens du vent politique et s'est dit: « Bon sang, il pourrait s'avérer difficile pour nous de voter contre ce texte, alors soutenons-le. »
Certains diront que je « délire », mais je dirais, après 30 ans de carrière au Parlement, pendant lesquelles j'ai vu les conservateurs jouer leurs petits jeux, que c'est plutôt du réalisme. Je dirais aux députés que les conservateurs reconnaissent en fait la véritable valeur de ce programme. Ils devraient faire preuve d'audace en s'opposant à leur chef, si nécessaire, et faire des déclarations qui reconnaissent la valeur du programme, car c'est important. Ils diront que oui, ils veulent investir plus d'argent dans les garderies, jusqu'à un certain point, mais ils ne parlent pas du même genre de programme de services de garde que celui dont nous parlons.
Que fait ce programme? Il fournit des services de garde d'enfants à 10 dollars par jour, ce qui change des vies. Il va permettre à énormément de personnes de se payer, pour la première fois, des services de garde et le programme éducatif qui va avec.
J'ai été très encouragé, je pense que c'était en septembre, lorsque le et moi sommes allés à l'école Stanley Knowles et avons visité la garderie. Nous pouvons voir le soulagement sur les visages de ceux qui bénéficient de ce dont nous parlons aujourd'hui. C'était du soulagement, de la joie et une simple appréciation qu'il y ait enfin un gouvernement qui essaie d'accomplir les choses qui sont importantes pour les citoyens.
Winnipeg-Nord n'est pas la seule circonscription que le a visitée. En parcourant le pays, il a participé à des assemblées publiques dans d'autres circonscriptions, s'est entretenu avec les parents et a parlé avec les enfants sur place. J'apprécie toujours l'attitude enjouée du premier ministre à l'égard des enfants du Canada, parce qu'elle est très authentique.
Nous avons un qui s'est engagé non seulement à offrir des garderies à 10 dollars par jour, mais aussi à comprendre les besoins des jeunes. Il est là pour discuter, pour répondre à des questions, et pour être à l'écoute. Le premier ministre, la , et mes collègues du caucus libéral se penchent sur les problèmes dans nos circonscriptions pour en informer le gouvernement, afin que ce dernier puisse élaborer les budgets et les mesures législatives nécessaires pour apporter des changements positifs dans la vie des Canadiens.
Quels sont les problèmes dont on entend souvent parler aujourd'hui? Il ne fait aucun doute que l'inflation en fait partie. Même si le Canada s'en sort plutôt bien sur le plan de l'inflation par rapport aux États‑Unis, à de nombreux pays européens, à nos alliés, et à bien d'autres, j'ai beaucoup d'empathie pour les Canadiens qui sont subissent directement les effets de l'inflation. C'est sans parler des autres indicateurs économiques. Cela n'enlève rien au fait que le gouvernement doit continuer de faire son possible pour venir en aide aux Canadiens lorsqu'ils en ont besoin.
Grâce à ce programme, des centaines, voire des milliers de dollars par année resteront directement dans les poches et les bourses des Canadiens, d'un bout à l'autre du pays. Ça, c'est de l'action. Voilà qui améliorera la situation de façon très réelle et très tangible.
Pour ce qui est des autres mesures visant à soutenir les enfants, il ne faut pas oublier le programme de soins dentaires. Les conservateurs ont voté contre cette mesure. Lorsque nous avons mis en œuvre le programme de soins dentaires, le premier point à l'ordre du jour concernait les enfants de moins de 12 ans. Nous ne voulons pas que le sourire d'un enfant révèle son incapacité à obtenir les soins dentaires dont il a besoin. Trop souvent, les enfants vont à l'hôpital pour obtenir des soins dentaires parce que leur mère, leur père ou leur tuteur n'a pas les moyens financiers, pour une raison ou une autre, de les amener chez le dentiste.
Là encore, grâce à ce programme, les familles reçoivent littéralement de l'argent pour que leurs enfants obtiennent les services dentaires dont ils ont besoin.
J'ai commencé par parler des programmes nationaux. J'ai parlé du programme historique pour les personnes handicapées. Ensuite, j'ai parlé des enfants. Je parle maintenant des soins dentaires. Je mets au défi n'importe quel député de me nommer un gouvernement avant celui-ci qui a élaboré et mis en place des programmes pour aider les Canadiens. Nous avons instauré un large éventail de programmes, et je veux prendre un peu de temps pour le souligner. On voit bien que le projet de loi fait partie d'un plan plus vaste qui est très complet et qui montre aux Canadiens que, de mesure législative en mesure budgétaire, le gouvernement défend leurs intérêts de façon très réelle et tangible. Le gouvernement a maintenant négocié, par exemple, un extraordinaire plan de 200 milliards de dollars pour que les futures générations de Canadiens bénéficient d'un régime de santé conforme à la Loi canadienne sur la santé.
Nous avons un gouvernement qui, dès les premières années, a compris l'importance de la retraite; il a donc travaillé avec toutes les provinces, comme il l'a fait pour les trois programmes que je viens de mentionner. Le gouvernement s'est occupé du Régime de pensions du Canada, que Stephen Harper avait complètement ignoré en disant qu'il ne le ferait pas. Avant d'être chef du Parti conservateur, Stephen Harper préconisait de se débarrasser du Régime de pensions du Canada. En tant que gouvernement, nous avons travaillé avec les différentes provinces et les parties prenantes, y compris les petites entreprises et les syndicats, et nous sommes arrivés à une entente sur le régime.
Je dis cela parce que, à l'instar du projet de loi , il s'agit d'initiatives qui font vraiment la différence dans la vie des Canadiens. C'est pour cette raison que j'encourage les députés d'en face à changer d'attitude à l'égard de la façon dont le gouvernement dépense l'argent de l'État. Je me permets de donner un exemple précis en utilisant le projet de loi C‑35.
Les conservateurs pensent de la façon suivante: dépenser 1 $, quand il vient des fonds publics, c'est mal. II faut sabrer, sabrer, sabrer. L'un d'eux m'a même dit un jour qu'on pouvait toujours sabrer dans l'enveloppe de la défense militaire. Je peux dire que lorsque le gouvernement investit dans des programmes, la plupart du temps, le rendement est plutôt bon. À titre d'exemple, oui, le programme des garderies coûtera beaucoup d'argent. C'est certain. Toutefois, si on tient compte de la valeur de cet investissement et que l'on reconnaît ses avantages, on se rend vite compte qu'il ne coûte pas aussi cher qu'on peut le penser.
Par exemple, le projet de loi et les mesures budgétaires prises par le gouvernement feront directement augmenter la population active, c'est inévitable. Davantage de femmes, en particulier, contribueront à faire tourner l'économie, ce qui se traduira automatiquement par une hausse des recettes fiscales. Lorsque des députés disent que les garderies ont un coût, il faut aussi tenir compte du rapport coût-avantage, sans parler des autres retombées que j'ai déjà mentionnées, aussi bien pour la société que pour l'unité familiale et pour l'enfant qui reçoit des services de garde de qualité.
En guise de conclusion, j'encouragerais les députés à prendre conscience des avantages qu'il y a à dire qu'ils vont voter pour ce projet de loi. Je m'attends aussi à lire des commentaires de députés du Parti conservateur, sur Facebook et dans les réseaux sociaux, disant à quel point ce programme est merveilleux et...
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Madame la Présidente, je tiens à signaler que je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Nous savons, et cela ne fait aucun doute, que les services de garde sont un sujet important dont il faut discuter. Nous savons que les parents en discutent régulièrement partout au pays. Les besoins en la matière peuvent être différents non seulement d'une région à l'autre, mais aussi d'une famille à l'autre.
La politique publique et l'élaboration d'un programme national devraient respecter ces différences et en tenir compte. Il a été très décevant de constater que tout au long des délibérations sur ce projet de loi, que ce soit à la Chambre ou en comité, l'approche de la coalition néo-démocrate—libérale a été marquée par l'étroitesse et l'exclusion. Le gouvernement libéral a cherché à diviser la population et à dénigrer les solutions en matière de services de garde qui ne correspondaient pas à la forme qu'il avait prescrite. C'est d'autant plus décevant que de nombreux rapports laissent entendre que dans certaines régions, comme en Saskatchewan, la plupart des familles n'ont pas accès à des services de garde.
La demande en matière de services de garde demeure beaucoup plus importante que le nombre de places disponibles. Les fournisseurs de tous les types de services de garde de partout au pays ont de longues listes d'attente. L'accès demeure une préoccupation majeure à cet égard, mais ni les ententes existantes ni le projet de loi ne règlent le problème.
Des députés d'en face ont accusé les conservateurs de tenter de faire obstruction à ce projet de loi. En réalité, les conservateurs s'emploient à faire entendre la voix des parents qui expriment de sérieuses préoccupations au sujet du programme de garderies du gouvernement.
Nous présentons les préoccupations des fournisseurs de services de garde. Il est tout à fait malhonnête de laisser entendre que cela nuit de quelque façon que ce soit à la mise en œuvre du programme des libéraux. Le fait est que les ententes avec les provinces au sujet des garderies sont déjà signées et que le Conseil consultatif national sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants est déjà formé.
En fait, ce serait un moment idéal pour examiner la prestation du programme dans le but de comprendre ses lacunes et de faire le point sur ses limites et sa portée potentielle. Cela n'a toutefois jamais été le but du gouvernement libéral. Il a présenté ce projet de loi pour pouvoir ensuite s'autocongratuler.
Dans les faits, comme bon nombre des politiques proposées par le gouvernement libéral—néo-démocrate, ce projet de loi fait des gagnants et des perdants. L'autocongratulation des libéraux est une insulte. C'est une insulte aux mères et aux pères qui sont laissés pour compte. Ils sont laissés à eux-mêmes, à l'écart, sans place pour leurs enfants dans les garderies.
J'aimerais souligner quelques-uns des témoignages et des opinions que le gouvernement voudrait vraiment ignorer. Il s'agit notamment des opinions des fournisseurs de services de garde d'enfants qui se retrouvent exclus du programme et de la vision du gouvernement libéral pour les services de garde au Canada.
Amélie Lainé, représentante des centres d'amitié autochtones du Québec, a déclaré devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées que « le financement n'est administré que par les institutions politiques autochtones et ne permet pas aux organisations de services, comme les centres d'amitié autochtones du Canada, d'avoir accès à des fonds pour développer des services à la petite enfance et à la famille ».
Krystal Churcher, de l'Association of Alberta Childcare Entrepreneurs, a indiqué ceci au comité: « Je crains que le projet de loi C‑35 ne considère pas suffisamment qu'au Canada, le système de garderies actuel repose encore sur des milliers de propriétaires privés, malgré la préférence exprimée pour le modèle d'affaire sans but lucratif ».
Alors que les listes d'attente s'allongent dans tout le pays, il serait logique que nous utilisions tous les outils à notre disposition pour répondre aux besoins de tous, et que nous n'excluions pas délibérément les fournisseurs de services de garde qui offrent des services de qualité. En fait, lors de l'étude du projet de loi, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées a appris que la structure discriminatoire du programme pourrait en fait nuire à la qualité des services. Une mère nous a dit qu'elle avait l'impression de devoir choisir entre la qualité et l'abordabilité des services pour sa fille. C'est une décision à laquelle elle devait faire face parce que son fournisseur de services de garde préféré n'est pas couvert par les ententes actuelles et ne cadre pas dans la vision énoncée dans le projet de loi.
Lors du déploiement du programme, beaucoup de familles ont constaté qu'elles n'avaient pas vraiment de choix et c'est d'autant plus vrai pour les familles à faible revenu. Le comité a appris que, le plus souvent, les familles à faible revenu qui n'ont pas les moyens de payer des frais de garderie sont mises sur une liste d'attente parce qu'elles n'ont pas d'enfants inscrits. L'exclusion de fournisseurs de services de garde est tout à fait contraire à l'objectif d'offrir à tous les enfants des services de garde accessibles, abordables, inclusifs et de grande qualité.
Pour vraiment s'attaquer à la question des services de garde au Canada, il faut adopter une approche exhaustive. L'adoption de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , soutiendrait cet objectif. Le fait d'accorder aux parents adoptifs et aux parents d'intention un accès égal au congé d'assurance-emploi donnerait à ces parents plus de temps pour tisser des liens avec leur enfant et plus de temps pour trouver une place en garderie. Cela pourrait également contribuer à alléger la pression sur le système de garderies. J'ose espérer que, si la refuse, la verra, elle, le bien-fondé de tenir la promesse du gouvernement à l'égard de ces parents et d'offrir la recommandation royale nécessaire au projet de loi C‑318.
Il est également évident que tout espoir de réaliser de réels progrès en matière de services de garde d'enfants accessibles, abordables, inclusifs et de grande qualité pour tous nécessitera une stratégie en matière de main-d'œuvre. Le secteur de l'éducation préscolaire et de la garde d'enfants est aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre. Il faut un plan de recrutement et de maintien de la main-d'œuvre. Le succès d'un programme national de garderies en dépendra. Nous ne pouvons pas créer plus de places s'il n'y a pas de main-d'œuvre pour s'en occuper.
Voilà pourquoi il est particulièrement frustrant que la coalition libérale-néo-démocrate ait rejeté les amendements présentés par les conservateurs au comité afin de combler ces lacunes. Ils ont rejeté un amendement qui aurait explicitement ordonné au conseil consultatif national d'appuyer le recrutement et le maintien en poste d'une main-d'œuvre qualifiée. Il aurait donné au conseil le mandat de suivre la disponibilité des services, les listes d'attente et les progrès réalisés en vue d'améliorer l'accès, un des piliers de ce projet de loi. Il n'est pas clair pourquoi la coalition libérale-néo-démocrate s'oppose à en faire une fonction clé du conseil. Dans la même veine, la coalition a rejeté un amendement qui aurait explicitement ordonné au ministre de présenter un rapport annuel sur une stratégie nationale sur la main-d'œuvre.
Le rejet de ces amendements montre aux parents et aux personnes travaillant dans le secteur des garderies que les libéraux ne prennent pas au sérieux la crise de la main-d'œuvre. Il ne leur donne certainement pas l'assurance que le recrutement, la formation et le maintien en poste des éducateurs de la petite enfance sont une priorité pour eux. Tout comme leur engagement renouvelé à l'égard de leur vision non inclusive des services de garde ne donne pas aux parents inscrits sur les listes d'attente l'espoir que l'accès universel est à portée de main. En effet, le rejet de ces amendements visant à inclure tous les types de fournisseurs de services de garde dans le programme et à assurer une représentation plus complète à la table vient confirmer qu'il continuera d'y avoir des gagnants et des perdants. La réalité est qu'il y aura des parents qui ne recevront aucun soutien et des fournisseurs qualifiés et compétents qui continueront d'être vilipendés par le gouvernement néo-démocrate-libéral en raison de leur modèle d'entreprise.
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Madame la Présidente, je suis ravie d'avoir de nouveau l'occasion de prendre la parole au sujet de ce projet de loi.
Je crois que je peux résumer ce que j'ai en tête par une question qui m'a été posée la dernière fois que nous avons parlé de ce projet de loi, à l'étape du rapport. C'est une question émanant d'un député libéral. Sa question était très simple. Il a demandé: « Pourquoi les conservateurs haïssent-ils tellement les services de garde? » J'ai été sidérée, car j'ai vraiment pensé qu'il n'avait peut-être pas entendu mon discours, même s'il était assis à la Chambre à ce moment‑là. Je me suis dit: « Oh, mon Dieu, on dirait qu'il y a un grand fossé d'incompréhension. »
J'aimerais continuer à évoquer tout le travail remarquable dont a parlé ma collègue de , car elle est aux premières loges, non seulement en tant que membre du comité des ressources humaines, mais aussi en tant que mère, comme tant d'autres personnes dans cette enceinte qui ont de jeunes enfants et qui ont besoin de services de garde pour leurs enfants.
Hier, je lisais le rapport d'Oxfam, qui porte sur les services de garde au Canada. Je voulais examiner à la fois les services de garde non rémunérés et rémunérés. L'un des problèmes les plus importants soulevés dans ce rapport, c'est que, oui, nous avons ce nouveau programme de garde d'enfants et toutes les prestations, mais qu'au bout du compte, nous perdons de la main-d'œuvre dans ce secteur. Je me souviens que c'est exactement ce dont parlait la députée de . Le fait est que nous ne pouvons pas retenir la main-d'œuvre dans ce secteur pendant une longue période.
J'ai parlé des 22 $ l'heure à Langley, en Colombie-Britannique, il y a à peine cinq ans. Ce salaire ne permet pas de retenir les gens dans ce secteur. Soyons honnêtes. Le coût de la vie fait en sorte que les gens ayant choisi ces emplois, qui paraissaient être mal payés à une certaine époque, ne sont pas respectés pour leur excellent travail et ne peuvent plus aujourd'hui se permettre de faire un métier qu'ils aiment et qui les passionne.
Je tiens aujourd'hui à lire quelques articles, car la députée de a dit que les médias publient un nouvel article sur le sujet tous les jours. Alors que je réfléchissais à ce discours, j'ai tapé « garderies au Canada » dans un moteur de recherche, et toutes ces histoires sont apparues à l'écran. Peu importe la région du pays où nous sommes, qu'il s'agisse du Nunavut, sur lequel j'ai un article, ou d'une autre province ou d'un autre territoire, les médias parlent tous de la même chose: les places en garderie et la main-d'œuvre. Parfois, les problèmes de main-d'œuvre créent des problèmes relativement aux places et vice-versa.
Je me souviens que lorsque le gouvernement a présenté ce projet de loi, la ministre a dit vouloir inscrire ce programme dans la loi en raison des conservateurs. Nous savons que c'était en fait purement politique, que cela n'avait rien à voir avec les enfants. C'est pour des motifs politiques qu'ils voulaient inscrire ce programme dans la loi, mais ils n'ont pas pris le temps de bien faire le travail.
Souvent, lorsqu'on joue à des jeux politiques, on ne songe pas aux conséquences de nos erreurs. Lorsqu'on tente de proposer des amendements au comité, on est trop occupés à jouer à des jeux partisans. Alors, des choses simples comme une stratégie sur la main-d'œuvre sont rejetées en raison de la personne qui l'a présentée. C'est monnaie courante à la Chambre. Si on n'aime pas la personne qui propose quelque chose, on n'appuie pas son idée. C'est ce qui se passe à la Chambre des communes.
Comme je l'ai dit, j'aimerais lire certains articles, car ils portent exactement sur ce dont nous parlons. Ces articles n'ont pas été rédigés par des conservateurs. Ils ont été rédigés par des journalistes, par des gens qui parcourent le pays et écrivent sur ce qui se passe au Canada. Quand on regarde qui a écrit ces articles, on constate que ce ne sont pas des journalistes conservateurs, mais bien des gens qui vont sur le terrain et qui se penchent sur ces dossiers.
Le premier article que je veux présenter a été publié le 8 mai et a été rédigé par Natasha O'Neill, une journaliste de CTV. Je vais le lire aux fins du compte-rendu:
Un nouveau rapport décrit en détail que le manque d'espaces en garderie a atteint un niveau critique au Canada et explique pourquoi ce manque s'est aggravé.
Le rapport, publié en avril 2023 par l'organisme à but non lucratif Childcare Resources and Research Unit, montre qu'il n'y avait qu'une seule place en garderie pour 29 % des enfants qui en avaient besoin.
Torrieu! C'est simplement horrible. Une seule place pour 29 % des enfants.
« Je pense qu'un des facteurs qui fait augmenter le manque d'espaces dans les garderies agréées est que les services de garde ont souvent fait la manchette. » C'est Morna Ballantyne, une militante des services de garde, qui l'a dit. Tous ceux qui travaillent au dossier peuvent lui parler. Elle a parlé du fait que, oui, il y a énormément de demandes, mais on constate que la demande ne suit pas le même rythme que ce que le gouvernement a mis en place.
Pourquoi les conservateurs appuient-ils ce projet de loi? Comme nous l'avons dit, nous l'appuyons parce qu'il concerne les services de garde d'enfants. Par contre, nous avons vu que cette question était toujours utilisée à des fins politiques.
C'est pour cela que tout ce que j'ai entendu, c'est que les conservateurs votent contre. Je ne vote pas contre les enfants. Je vote pour les familles. Je vote pour les femmes afin qu'elles puissent aller travailler, pour que les membres de la famille puissent aller travailler et que les hommes puissent aller travailler. Tous les membres de la cellule familiale peuvent veiller à ce que leur enfant ait une place. Je parle souvent en tant que défenseure des femmes. Je pense que je sais pourquoi. Qui appelle-t-on à 8 h 59, quand on essaie de prendre la route pour aller travailler, que le petit est malade et qu'on doit trouver quelqu'un pour s'en occuper à la dernière minute, parce qu'on essaie de concilier notre trajet jusqu'au travail, d'avoir cet emploi et d'assurer la sécurité et la garde des enfants? Je remercie ma mère pour toutes ces fois. Elle est toujours disponible lorsque son téléphone sonne à 8 h 59.
Comme je l'ai mentionné, Mme Ballantyne a rappelé qu'il ne s'agissait pas d'une nouvelle crise. Elle a dit ceci: « L'accès à des services de garde accrédités [est un problème] [...] Depuis des décennies, les gouvernements se fient essentiellement à des gens et à des organisations à but lucratif ou non lucratif pour mettre sur pied des garderies. »
C'est la réalité. Je pense que nous devons nous demander pourquoi ils procèdent ainsi. En fait, ils procèdent ainsi parce que nous sommes au Canada et que nous ne pouvons pas regarder notre magnifique pays, d'un océan à l'autre, sans tenir compte de la diversité des collectivités et de la population.
J'ai parlé à mon collègue de Saskatoon. Pour se rendre d'un bout à l'autre de sa circonscription, il lui faut 20 minutes. Il faudrait peut-être cinq minutes à certains députés de Toronto, peut-être cinq minutes à pied, mais certainement pas en voiture: il leur faudrait 20 minutes en voiture.
Dans certaines de nos circonscriptions, il faut huit heures pour aller d'un bout à l'autre de la circonscription. Cela met les choses en perspective. Nous pouvons nous demander ce que cela signifie pour les gens qui ont besoin de services de garde et comment on peut arriver à des solutions efficaces.
C'est ainsi que des familles, des entreprises et beaucoup de femmes ont élaboré des plans d'affaires et des modèles d'affaires qui leur permettent de soutenir leur communauté. Leur solution ne correspond pas nécessairement à tel ou tel modèle, mais elle comble des besoins qui ne sont pas comblés autrement. C'est ce qui nous amène à appuyer ce projet de loi avec prudence: nous savons qu'il ne couvre toujours pas certains besoins, qui doivent donc être comblés autrement.
J'aimerais parler d'un autre article que j'ai trouvé fort intéressant. C'est un article de Mike Crawley qui a été publié par CBC le 14 mars 2023, et qui contient le sous-titre suivant: « Selon l'organisme de réglementation, en moyenne, les éducateurs de la petite enfance quittent le domaine après trois ans ». L'article dit ceci: « Pour devenir éducateur de la petite enfance, il faut au moins deux années d'études postsecondaires et une formation sur le développement de l'enfant. Cependant, la rémunération dans ce domaine accuse un retard par rapport à d'autres secteurs qui exigent également un diplôme d'études postsecondaires, car le travail en service de garde n'est pas valorisé, selon des militants. "Nous ne sommes pas des gardiennes", affirme Maxine Chodorowicz, éducatrice de la petite enfance agréée et superviseure des services de garde au West End YMCA, à Toronto. »
J'ai travaillé au conseil d'administration d'une garderie dans les années 1990 et au début des années 2000. Je pense que cette situation s'explique par le fait qu'auparavant, les éducateurs de la petite enfance pouvaient gagner un salaire de 15 $ ou 16 $ qui, bien que modeste, était quand même suffisant pour payer les factures. Aujourd'hui, quand on additionne tous les coûts, y compris l'hypothèque, les taux d'intérêt, le coût de la vie et la taxe sur le carbone, on se rend compte que ce salaire de 16 $, autrefois suffisant, est loin de suffire aujourd'hui. À Langley, en Colombie‑Britannique, un salaire horaire de 22 $ ne suffit plus.
Après huit ans de ce gouvernement, la vie est devenue très difficile pour les familles canadiennes, parce que le coût de la vie continue de monter en flèche. Peu importe si nous achetons quelque chose à l'épicerie ou quoi que ce soit d'autre. Il y a eu une énorme augmentation des coûts à cause du gouvernement libéral et de ses politiques horribles, qui continuent de nuire aux Canadiens.
Je veux dire une dernière chose, que j'ai lue dans le journal. C'est un grand titre qui dit: « Il pourrait manquer 8 500 éducateurs de la petite enfance en Ontario [en 2026]. »
Nous avons donc un problème. Si nous n'avons pas de stratégie en matière de main-d'œuvre et que nous ne trouvons pas le moyen de travailler ensemble, nous n'arriverons pas à améliorer la vie des enfants comme le gouvernement souhaite le faire. Nous n'allons pas non plus faciliter la vie des familles.
Je tiens à dire que nous pouvons faire mieux. Il suffit d'écouter attentivement les autres et de travailler main dans la main.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée d'.
C'est pour moi un plaisir et un privilège, comme toujours, de prendre la parole dans cette enceinte au nom des habitants de Brampton‑Est, une région merveilleuse. Je remercie les députés qui se sont exprimés avant moi au sujet de ce projet de loi très important, le projet de loi , Loi sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants au Canada. Les idées qu'ils ont exprimées, les histoires qu'ils ont racontées et les questions qu'ils ont posées sont la preuve que le projet de loi C‑35 entraînera des répercussions positives et durables dans toutes les régions de notre pays. Ce projet de loi améliorera la vie des Canadiens, de leurs enfants et des générations à venir.
J'aimerais prendre un moment pour remercier mon épouse, ma belle-mère et ma mère de leur aide; elles prennent soin de mes deux filles afin que je puisse être ici aujourd'hui. J'ai de la chance d'avoir un tel soutien familial. Toutefois, beaucoup de gens dans ma circonscription n'ont pas cette chance et se prévalent donc de notre stratégie de garderies à 10 $ par jour pour économiser de l'argent. D'autres me disent à quel point la recherche de services de garde d'enfants de qualité, accessibles et abordables ajoute à leur stress. Leur exaspération s'entend dans leur voix. Tous veulent pouvoir subvenir aux besoins de leurs enfants et offrir à ces derniers le meilleur départ possible dans la vie. Or, lorsque les frais de garde monopolisent leur chèque de paie, cet objectif pourtant simple devient inatteignable. Le plan du gouvernement va aider les parents à offrir à leurs enfants le meilleur départ possible dans la vie afin que ceux-ci puissent s'épanouir et atteindre leur plein potentiel.
J'aimerais parler aux députés de Matthew et de Jennifer, deux de mes concitoyens qui sont tous deux infirmiers à plein temps. Ils ont accueilli leur premier enfant, Sebastian, en 2021. Lorsque le moment est venu d'envisager des options de garde pour Sebastian, ils ont rapidement appris que leurs options, comme celles de nombreux parents, étaient très limitées ou au-dessus de leurs moyens. À cause des frais de garderie, Matthew et Jennifer ont dû mettre leur rêve d'accéder à la propriété sur la glace, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Grâce à notre stratégie de garde d'enfants à 10 $ par jour, les familles de Brampton‑Est qui payaient jusqu'à 1 300 $ par mois par enfant ne paient plus qu'environ 700 $ par mois. Cette économie de 5 000 $ par an fait baisser le coût de la vie pour les familles comme celle-là, qui disposent ainsi de plus d'argent pour l'épicerie et le logement. Pour elles, c'est tout sauf négligeable.
Une autre concitoyenne avec qui j'ai parlé se rappelle que, quand était petite, elle voyait tous les jours un de ses parents le matin et l'autre, le soir parce que les deux travaillaient selon des horaires de travail opposés pour mettre de l'argent de côté au lieu d'en dépenser pour des services de garde. Elle a mentionné que ce sujet est revenu parfois dans les conversations quand elle était plus âgée et que ses parents lui avaient même dit qu'ils ne se voyaient jamais avant la fin de semaine; ses années formatrices n'ont pas du tout été faciles. Cette personne m'a parlé des acrobaties que ses parents avaient dû faire, au début des années 2000, pour pouvoir s'occuper d'elle. Les seules occasions qu'elle a eues de participer à des programmes organisés d'éducation préscolaire, c'était par l'entremise de l'école secondaire locale, qui offrait gratuitement des programmes grâce à des éducateurs de la petite enfance en stage. C'est une autre raison pour laquelle il est essentiel d'avoir accès à des services de garde abordables, inclusifs et de grande qualité.
L'un des principes directeurs du projet de loi , c'est de permettre aux familles d'avoir accès à des services de garde. Les parents n’auraient pas à travailler selon des horaires de travail opposés pour qu'en tout temps, l’un d’eux soit à la maison, et ils n’auraient pas à engager une discussion difficile sur la possibilité de mettre en veilleuse une de leurs carrières parce que les services de garde sont trop chers ou inexistants.
Comme je l'ai déjà dit, les principes directeurs du projet de loi prévoient que tous les Canadiens ont accès à des services de garde de qualité, abordables et inclusifs. Il s'agit d'un engagement durable fondé sur la collaboration avec les provinces et les territoires du Canada. Dans le cadre de cet engagement, le gouvernement du Canada reconnaît que ce qui soutient le mieux les enfants et les familles inuits, métis et des Premières Nations, ce sont les programmes adaptés à leur culture et dirigés par les communautés locales. Cette reconnaissance s'étend à nos voisins du Québec, qui ont pavé la voie depuis plus de deux décennies avec leur régime provincial en matière de garde d'enfants. Le gouvernement va continuer à s'inspirer du modèle québécois pour améliorer le régime pancanadien et il est reconnaissant de pouvoir se fonder sur l'exemple du Québec pour mener à bien un programme de garde d'enfants financé par l'État.
Je tiens également à souligner certaines des retombées que le projet de loi aura sur l'économie canadienne. Bien que de nombreuses personnes, moi y compris, considèrent le projet de loi C‑35 comme une politique judicieuse sur le plan social, c'est aussi une politique judicieuse sur le plan économique. Investir 1 $ dans l'éducation préscolaire et la garde d'enfants rapporte environ 2 $ à l'économie dans son ensemble, ce qui pourrait contribuer à faire grimper notre PIB réel de plus de 1 % au cours des prochaines années. Certains députés ont peut-être déjà parlé de ces chiffres, mais il convient de les répéter.
L'investissement de 27 milliards de dollars sur cinq ans qu'implique le projet de loi stimulera l'économie, entraînera une croissance réelle et bénéfique, et aidera les parents, surtout les mères, à intégrer ou à réintégrer le marché du travail alors que, comme nous le savons tous, des pénuries de main-d'œuvre frappent de nombreux domaines d'emploi et divers secteurs au Canada. Donner aux femmes qui le désirent un moyen d'intégrer le marché du travail et d'y rester représente une politique socioéconomique judicieuse qui aplanit les inégalités entre les sexes. Les mères, qui sont plus susceptibles sur le plan statistique d'être les principales responsables de leurs enfants, n'auront plus à choisir entre mener une carrière et s'occuper d'eux ni à assumer le poids d'une telle décision. Le projet de loi C‑35 laisse aux femmes tout le bénéfice du choix sans pour autant les pousser à en faire un.
Comme la l'a dit de façon si éloquente, si la tendance future devait suivre la trajectoire observée au Québec à la mise en place son programme de services de garde, il y a environ 25 ans, le Canada a le potentiel d'ajouter 200 000 travailleurs à la population active. Le gouvernement ouvre de nouvelles perspectives en offrant aux parents des options additionnelles pour leur permettre de prendre des décisions financières avisées, sans limiter leurs choix de carrière ou leur parcours professionnel.
Quand je fais du porte-à-porte, la question des garderies revient de temps en temps. Même avant que leur bébé vienne au monde, les parents commencent à chercher des solutions pour sa garde, à voir si des places sont disponibles ou à s'informer sur la longueur des listes d'attente, ainsi qu'à calculer les coûts pour savoir s'ils auront les moyens d'envoyer leur enfant en garderie. Des députés nous ont raconté ce qu'ils ont eux-mêmes vécu lorsqu'ils ont essayé de trouver une place pour leurs tout-petits. Ils nous ont parlé du stress que cela leur avait causé.
Les gens de Brampton‑Est sont heureux de savoir que le gouvernement a conclu des ententes avec ses partenaires des provinces et des territoires en vue de créer plus de 250 000 places au cours des cinq prochaines années. La population est soulagée d'apprendre que des mesures ont déjà été prises afin d'atteindre cette cible: on peut confirmer qu'environ 50 000 places sont en chantier. Des progrès importants sont réalisés, et l'adoption du projet de loi les pérenniserait. Le projet de loi a une portée multigénérationnelle, et les mesures qu'il propose demeureront en place et continueront d'être améliorées grâce aux mécanismes prévus pour assurer la responsabilité, la transparence et la viabilité.
La nécessité de rendre compte des progrès réalisés par le gouvernement a toujours été un aspect central du projet de loi , car la transparence et la reddition de comptes sont indispensables à l'analyse des améliorations nécessaires et à la viabilité de celles-ci. Le Conseil consultatif national sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants regroupe 16 experts qui mettent à profit leurs connaissances et leur expérience inestimables dans leurs domaines respectifs.
Il est primordial que les membres du Conseil reflètent la diversité de notre pays, car cette mesure législative vise à venir en aide à tous les Canadiens, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances. Les conseils de ce groupe d'experts indépendants permettront d'aborder les défis auxquels est confronté le secteur de l'éducation préscolaire et des services de garde. Nos partenaires et l'ensemble des Canadiens exigent également que nous fassions les choses correctement. Les rapports présentés chaque année à la aideront le gouvernement à intensifier ses efforts.
Le projet de loi profitera à plusieurs générations. Il s'agit d'un engagement à long terme envers les Canadiens, qui vise à garantir aux familles que leurs enfants, leurs petits-enfants et les générations futures pourront profiter des mêmes avantages que les enfants d'aujourd'hui. Voilà qui justifie également l'importance primordiale, pour les Canadiens, de mettre en place les mesures de surveillance et les mécanismes nécessaires à la transparence et à la reddition de comptes.
Lorsque le projet de loi sera adopté, et j'ai bon espoir qu'il le sera, je pourrai offrir à mes concitoyens et à leur famille l'assurance que cette mesure législative ne pourra pas être simplement annulée ou retirée. Au cours de ces mêmes conversations, je pourrai rassurer les parents en leur disant que d'autres places seront ajoutées afin de réduire les listes d'attente. Je pourrai aussi leur dire que le projet de loi leur offrira un sentiment de sécurité financière grâce aux économies de milliers de dollars par année pour leur famille, qui rendront leur vie plus abordable.
Les parents constatent déjà les résultats du programme national qui réduit considérablement les frais dans les provinces et les territoires. Ces réductions s'alignent sur notre objectif d'offrir des services de garde réglementés à 10 $ par jour en moyenne d'ici mars 2026.
Je conclus en affirmant que le projet de loi respecte l'idée que les services de garde ne sont pas un luxe, mais une nécessité. Le projet de loi est une nécessité qui respecte les compétences provinciales et territoriales grâce à une approche collaboratrice et un engagement commun visant à renforcer et à protéger le programme national pour les générations à venir. J'espère que les députés sont du même avis et qu'ils continueront de soutenir les femmes, les enfants et les familles à l'aide du projet de loi.
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Madame la Présidente, c’est un honneur de prendre la parole aujourd’hui à la Chambre. Il commence à se faire tard, mais nous poursuivons néanmoins la troisième lecture de cette mesure législative historique qu’est le projet de loi , Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada.
Des tenants des services de garde, des familles et des femmes attendent cette mesure depuis plus de 50 ans. Il convient de s’arrêter un instant pour y réfléchir: depuis plus de 50 ans, les familles, les femmes et les fournisseurs de services de garde de ce pays savaient ce que nous devions faire pour donner à nos enfants le meilleur départ possible dans la vie. Ils savaient ce que nous devions faire pour que l’égalité entre les sexes progresse dans ce pays, pour que les femmes puissent entrer sur le marché du travail au moment et de la façon souhaités, et mener la carrière de leur choix.
Je pense à Anna Care, directrice de la garderie Blaydon, qui se trouve dans ma circonscription, York-Centre. Quand je suis allée lui rendre visite, elle m'a montré une photo prise dans les années 1970 qui la montre en train de manifester à Queen's Park et tenant une affiche qui réclame ce genre de programme. Nous en sommes maintenant à la troisième lecture du projet de loi et nous savons que, pour Anna et pour les familles et les enfants de l'ensemble du pays, ce projet de loi offrira une solution durable pour aider les femmes à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles tout en favorisant la croissance et la prospérité économiques, et ce, tant pour les jeunes générations que pour les femmes qui pilotent ce dossier aujourd'hui, avec l'aide de leurs partenaires dans cette enceinte.
Nous n'aurions pas pu en arriver là sans les efforts de collaboration entre le gouvernement fédéral et les provinces. L'ensemble des provinces et des territoires du pays ont souscrit à cette entente. L'investissement de 30 milliards de dollars qui est offert par le gouvernement fédéral en partenariat avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones fait déjà la différence. Nous le savons, parce que nous voyons déjà une baisse des frais qui permet aux familles de l'ensemble du pays d'avoir plus d'argent dans leurs poches.
Plus tôt ce soir, la a raconté de nombreuses histoires incroyables. Nous savons ce que ceci signifie pour ces personnes. Ce programme aura une incidence tangible sur chacune des familles qui y participe. Il leur laissera plus d'argent pour l'épicerie, les fournitures scolaires et tant d'autres nécessités en cette période où plus rien n'est abordable. Nous savons que nous améliorons ainsi le sort des familles.
Beaucoup de mes collègues ont parlé ce soir du bon rendement de cet investissement, puisque chaque dollar que nous investissons dans les enfants et les familles injecte de 1,50 $ à 2,80 $ dans l'économie. C'est donc de l'argent bien dépensé. Nous le savons, surtout vu l'augmentation du nombre de femmes sur le marché du travail. Les données depuis janvier dernier le montrent.
Nous savons que nous sommes sur la bonne voie pour bâtir un régime pancanadien qui tient compte de ces accords bien planifiés, soignés et réfléchis et qui inscrit dans la loi ces principes et ces valeurs de sorte que, lorsque la prochaine série d'accords sera présentée, lorsque nous passerons à la prochaine étape de la mise en œuvre de ce formidable régime pancanadien, les familles canadiennes et les enfants canadiens gagneront à savoir que nul ne sera laissé pour compte.
Les provinces et les territoires montrent déjà que la collaboration fonctionne, et ils ont annoncé plus de 50 000 nouvelles places depuis la signature de la première entente pancanadienne en Colombie‑Britannique. Le travail se poursuit. Nous avons un objectif, soit 250 000 nouvelles places réglementées dans les services d'éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants, grâce aux investissements fédéraux, d'ici mars 2026.
Les conservateurs nous ont demandé pourquoi nous faisions cela. Ils ont dit que nous pourrions envoyer des chèques ou accorder des crédits d'impôt. Les crédits d'impôt ne créent pas de places en garderie. Les crédits d'impôt ne créent pas de main-d'œuvre. Ce sont les investissements fédéraux, les investissements dans notre main-d'œuvre et les investissements dans les enfants et les familles qui changent les choses.
Les principes du projet de loi permettent de progresser vers cet objectif ultime, à savoir un système qui offre un accès à des services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants abordables, inclusifs, accessibles et de grande qualité, quel que soit le lieu de résidence, aujourd'hui, mais aussi pour l'avenir. Cette mesure profitera aux générations futures, car il s'agit d'un projet d'édification nationale pour les générations à venir et qui touche toutes les familles du pays.
Nous offrons à nos enfants d'aujourd'hui et de demain le meilleur départ possible dans la vie. Il ne faut pas se limiter aux grands chiffres dont nous parlons, comme les 30 milliards de dollars ou les 250 000 places. Ce qui compte, c'est la manière dont nous soutenons les Canadiens sur le plan individuel, familial, communautaire, tant en milieu urbain que rural, dans l'ensemble du pays, et les avantages directs qu'ils en retirent. Nous avons entendu beaucoup de ces récits ce soir.
Les changements concrets que nous apportons au système ont une incidence sur la vie des Canadiens, surtout en ce qui concerne les collectivités rurales et la création de places en garderie.
Par exemple, la Nouvelle‑Écosse a annoncé la création de 1 500 places depuis la signature de l'accord pancanadien, dont plus de la moitié se trouvent dans des collectivités à l'extérieur d'Halifax.
Dans la ville de Bridgewater, sur la rive sud, huit nouvelles places pour nourrissons seront offertes cet été. Il s'agit des places les plus difficiles à trouver.
Cet été, à Hubbards, six nouveaux tout-petits et enfants d'âge préscolaire seront accueillis au centre d'apprentissage Through the Years, qui se trouve près de l'intersection du chemin Lighthouse et de la route 3, pour les gens de cette collectivité de la Nouvelle‑Écosse.
Dans le comté de Lunenburg, l'agence Family Matters offre 16 nouvelles garderies en milieu familial, et huit nouvelles places pour les nourrissons seront disponibles plus tard cet été à la garderie de Lunenburg.
Petit à petit, les collectivités, les provinces et le gouvernement fédéral se mobilisent pour les enfants canadiens.
Ces nouvelles places agréées simplifient la vie de familles de travailleurs partout au pays, en particulier en milieu rural. Les députés n'ont pas à me croire sur parole. Ils peuvent se tourner vers Yvonne Smith, la directrice générale du YMCA du Sud‑Ouest de la Nouvelle‑Écosse, qui a dit que l'ajout de places « aura un impact réel sur les familles de cette communauté. Il y a un grand besoin de services de garde de nourrissons dans les communautés rurales à l'échelle de la Nouvelle‑Écosse, y compris dans la région de la Rive-Sud. »
Ces places donnent déjà des résultats. Avec les places supplémentaires qui seront créées d'ici 2026, plus de familles de la Nouvelle‑Écosse profiteront bientôt de ces avantages.
Comme nous parcourons le pays et entendons de nombreuses histoires, je peux aussi faire part à la Chambre de quelques réflexions à propos du Manitoba. Depuis que la province a annoncé la signature d'ententes, plus de 2 800 nouvelles places y ont été créées. Un peu comme la Nouvelle‑Écosse, le Manitoba a concentré ses efforts sur le soutien des familles qui en ont le plus besoin. C'est là l'objectif.
À la Chambre, on a beaucoup reproché au gouvernement fédéral d'avoir une approche où Ottawa est au centre de tout. Ce n'est pas le cas. Les provinces collaborent avec nous. Elles déterminent les besoins sur leur territoire. Si chaque province est unique, elles s'attaquent toutes de front à ces défis et travaillent en partenariat avec nous pour répondre aux besoins des familles et des enfants.
Plus de 1 600 nouvelles places, soit la moitié du total du Manitoba jusqu'à présent, ont été annoncées dans le cadre du Projet d’établissements de garde d'enfants préfabriqués de la province. J'étais présente lors de l'annonce de la création de 1 700 places dans des localités rurales. Les pouvoirs publics ont travaillé en partenariat pour offrir des terrains, construire des bâtiments et fournir des services, y compris la Première Nation de Peguis.
Le fait est qu'il s'agit d'un effort collaboratif de tous les ordres de gouvernement et des communautés afin que des places en garderie se créent au fil du temps. Ces nouvelles places sont associées à nous, et nous travaillons ensemble pour les construire, car les nouvelles garderies ne se créent pas du jour au lendemain; elles ne sont pas créées par des crédits d'impôt ni par des chèques remis à des millionnaires. On les bâtit grâce à la volonté, aux efforts et à la planification qui sous-tendent nos systèmes dans le but de bâtir des infrastructures province par province.
Comme nous le savons, les familles des Premières Nations et des collectivités rurales sont celles qui en ont le plus besoin, et elles seront les premières à en bénéficier. C'est aussi le cas de la communauté de Peguis, car ces nouvelles garderies au Manitoba devraient toutes être ouvertes d'ici la fin de l'année. Nous avons passé des dizaines d'années sans travailler à la création de nouvelles places en garderie, mais, d'ici la fin de l'année, 1 700 nouvelles places seront créées au Manitoba.
Armand Poirier, maire de la municipalité rurale de Taché, a présenté les choses ainsi: « Les nouvelles places en garderie dans notre municipalité rurale ouvrent des possibilités pour les résidants de notre collectivité et leur permettent de confier leurs enfants à une garderie près de leur domicile et de participer pleinement au marché du travail. »
Nous contribuons au développement des collectivités rurales. Les gens peuvent travailler près de chez eux, contribuer au développement de ces collectivités rurales et en faire un endroit où les gens peuvent vivre et s'épanouir. C'est enrichissant à tous les égards pour les familles, les enfants et les collectivités elles-mêmes, car ces investissements contribuent à soutenir et à renforcer les collectivités rurales du Manitoba.
En Colombie‑Britannique, la première province à souscrire à cette initiative, la stratégie ChildCareBC est à surveiller. Pas plus tard que le mois dernier, on a lancé un nouveau projet à Invermere, au cœur de la vallée du fleuve Columbia, pour y établir une nouvelle garderie qui offrira 148 nouvelles places en garderie agréée, dont 100 places qui comprennent des services d'éducation préscolaire.
Que ce soit à Taché ou à Lunenburg, ce projet de loi vise à ce qu'on puisse faire ce genre d'investissements dans l'ensemble du pays. Tous les députés devraient se joindre à nous pour faire de cette vision une réalité.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
C'est un plaisir d'intervenir à la Chambre au nom des résidants de ma circonscription, King—Vaughan. J'ai ainsi l'occasion de parler du projet de loi , qui porte le titre de Loi relative à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada.
Selon la , ce projet de loi créera plus de places en garderie. Les conservateurs sont pour les services de garde abordables et de qualité. Ces services sont d'une importance cruciale mais, si nous n'arrivons pas à y avoir accès, c'est comme s'ils n'existaient pas. Le projet de loi ne ferait rien pour régler les problèmes d'accès. Il aura un effet bénéfique pour les familles qui ont déjà une place en garderie, mais il n'aidera aucunement les milliers de familles qui se trouvent sur une liste d'attente ni les exploitants de garderie qui n'ont pas le personnel ou les installations nécessaires pour offrir plus de places.
James et Leah, dans ma circonscription, forment un jeune couple marié qui vient d'avoir son premier enfant. En tant que nouveaux parents, ils étaient enthousiastes à l'idée d'accueillir leur nouveau-né et ils avaient hâte. Ils se sont montrés prévoyants en veillant à ce que tout soit préparé pour ce grand événement et à ce qu'ils soient prêts à retourner au travail une fois qu'ils auraient trouvé une place en garderie. Leurs amis et leur famille leur ont conseillé de commencer à chercher une place en garderie, car il y en a peu. Par conséquent, lorsque Leah était enceinte de quelques mois à peine, ils ont commencé la recherche. Ils se sont vite rendu compte que la liste d'attente était, en moyenne, de deux ans. Le congé de maternité ne dure pas aussi longtemps que cela. Cependant, ils continuent de chercher et d'espérer qu'une place leur sera offerte avant la fin du congé de maternité de Leah, pour lui permettre de retourner travailler.
Le projet de loi ne répond aucunement à la pénurie de main-d'œuvre. Il augmenterait la demande, sans toutefois résoudre le problème de surmenage parmi les travailleurs de première ligne ou le problème de pénurie de personnel. Il n'y a pas assez de places dans le système, et les établissements doivent fonctionner à plein régime. Le gouvernement prévoit lui-même que, d'ici 2026, il pourrait manquer 8 500 éducateurs de la petite enfance. La ministre dit qu'elle compte créer 250 000 places, ce qui veut dire qu'il faudrait 40 000 travailleurs en garderie de plus.
On signale qu'au cours des 10 prochaines années, il faudra remplacer plus de 60 % de la main-d'œuvre actuelle, soit environ 180 000 personnes. Lorsqu'on additionne ces deux chiffres, on constate qu'il faudra plus de 200 000 travailleurs. En ce moment, 27 % des garderies en Colombie-Britannique doivent refuser des enfants en raison d'un manque de personnel.
Un article cite une employée de garderie: « Au cours des deux dernières années, nous avons dû fermer temporairement des services, pour un jour ou deux, ou réduire les heures d'ouverture pour la semaine afin de respecter les règlements en matière de permis. »
Le Parti conservateur appuie les services de garde abordables et tient compte de nombreuses formes de services de qualité, contrairement au projet de loi dont nous sommes saisis. Qui est mieux placé pour élever nos enfants que leurs grands-parents? Je ne peux songer à une meilleure façon de faire d'une pierre deux coups.
Les aînés ont du mal à joindre les deux bouts en raison de la forte inflation que le gouvernement a créée au cours des huit dernières années. Ce serait l'occasion idéale de fournir un revenu aux aînés qui ont de la difficulté tout en réduisant les listes d'attente et en élevant nos enfants dans un environnement sain.
J'ai été l'un des enfants les plus chanceux au monde. J'ai eu la chance de vivre dans un milieu aimant et bienveillant, grâce à mes grands-parents. On m'a appris les réalités de la vie et la valeur du dur labeur, mais on m'a aussi enseigné que, peu importe d'où viennent les gens, le Canada est une terre qui offrent à tous de grandes possibilités. Je me considère comme une très bonne cuisinière. Ma grand-mère m'a non seulement appris les réalités de la vie, les mathématiques et l'histoire, elle m'a aussi appris à vivre de la terre. À mon retour de l'école, elle transformait son jardin en terrain de jeu pour nous. Elle m'a expliqué les avantages de cultiver des légumes pour les manger frais. Elle m'a montré comment on prend soin de ses enfants de ses propres mains. Elle m'a aussi appris l'importance du bénévolat. Si des voisins étaient malades et avaient besoin de notre aide, ma grand-mère nous prenait la main, et nous l'accompagnions chez eux. Nous étions là pour nous entraider.
Voilà à quoi ressemble le développement communautaire. C'est ce que les enfants ont besoin d'apprendre. Ils doivent apprendre ces leçons à un jeune âge, de sorte qu'arrivés à l'âge adulte, ils pourront enseigner l'entraide à leurs propres enfants, comme on me l'a enseigné. Mes grands-parents m'ont inculqué ces leçons et ont fait en sorte que je devienne une adulte responsable. Personne d'autre n'est mieux placé pour transmettre ces leçons. Mes grands-parents m'ont appris tout ce que je devais faire et tout ce que je devais être pour devenir la femme que je suis aujourd'hui.
Quand je suis devenue veuve avec deux jeunes enfants, les services de garde rendaient ma situation plus difficile compte tenu de mon horaire de travail. J'avais la chance d'avoir un emploi qui me permettait de subvenir aux besoins de mes enfants. Cependant, lorsque mon mari est décédé et que j'ai dû m'adapter à un seul revenu au lieu de deux, je n'ai pas eu d'autre choix que de trouver des services de garde abordables. Je n'avais pas un emploi de 9 à 5. Je n'avais pas le luxe d'avoir accès à une garderie et de pouvoir me libérer à temps pour aller chercher mes enfants.
Ma question au gouvernement néo-démocrate—libéral est la suivante: pourquoi ne pouvons-nous pas mettre en œuvre l'idée fantastique d'offrir aux parents la possibilité de choisir leurs services de garde, afin que leurs enfants puissent avoir les mêmes possibilités que j'ai eues? Nous pourrions laisser nos parents s'occuper de nos enfants et réduire les listes d'attente. À l'heure actuelle, il n'y a pas de listes d'attente parce qu'il n'y a pas de place pour les enfants. Prenons le temps de considérer certains amendements proposés par notre parti et essayons de les intégrer au projet de loi afin d'accueillir plus d'enfants.
Marni Flaherty, de la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance a témoigné devant le comité: « Nous aimerions que le projet de loi fasse explicitement la promotion d'un investissement soutenu dans une stratégie nationale visant à recruter, à former et à garder les éducateurs [de] la petite enfance dans le milieu ». C'est ce qui a conduit mes collègues à proposer un tel amendement. Cependant, il a été rejeté par la coalition néo-démocrate—libérale. Comme je l'ai dit dans mes observations préliminaires, les conservateurs savent qu'avoir des services de garde abordables et de qualité est essentiel, mais s'ils ne sont pas disponibles, ils n'existent pas. Ce projet de loi n'aidera en rien James et Leah à trouver une garderie abordable et accessible lorsque le moment sera venu pour Leah de retourner au travail. Il ne s'agit pas d'une stratégie sur les services de garde d'enfants, mais d'un plan de marketing médiatique.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir de prendre la parole à la Chambre, en particulier sur un projet de loi aussi crucial que le projet de loi , qui jouerait vraiment un grand rôle dans la détermination de l'avenir de notre nation.
Je voudrais juste prendre un moment pour saluer la députée de , qui, à mon avis, a fait un travail incroyable en donnant la parole à tant de mères, de pères, de parents et d'entrepreneurs, dont beaucoup de femmes et beaucoup de nouveaux Canadiens, qui avaient besoin de faire entendre leur voix à la Chambre des communes. Je la félicite, ainsi que son équipe, qui veille à ce que nous puissions obtenir le meilleur projet de loi possible, non seulement pour les femmes et les familles, mais aussi pour tous les Canadiens.
Mon discours s'articulera autour de trois axes. Je donnerai une vue d'ensemble de certains des points soulevés par beaucoup de mes collègues. Ensuite, je présenterai les témoignages des nombreux Canadiens que nous avons entendus aux quatre coins du pays. Je conclurai par l'aspect sans doute le plus difficile et le plus décevant de ce projet de loi, du moins pour moi, en tant que femme et en tant que parlementaire.
Je vais passer en revue quelques points que mon équipe a soulevés. Des services de garde abordables et de qualité ont une importance cruciale, mais pour la personne qui n'y a pas accès, ils n'existent pas. Nous l'avons dit à maintes reprises. Bien honnêtement, le nombre de places qui existent en ce moment, ou qui doivent être créées selon les prévisions, ne répond tout simplement pas à la demande. Même si de nombreuses familles canadiennes veulent ce type de service, la solution proposée par le gouvernement ne réglerait pas le problème.
Le projet de loi n'est pas une stratégie sur les garderies; c'est un plan de marketing médiatique. Encore une fois, les libéraux font des promesses qu'ils ne pourront pas tenir; le modèle des garderies à 10 $ ne remédie pas à la pénurie de main-d'œuvre ni au manque de place. J'y ai fait allusion dans mes dernières observations. Le gouvernement a, à maintes reprises, promis la lune, le soleil et les étoiles, mais il ne se montre jamais à la hauteur. Malheureusement, nous craignons fortement que le même sort soit réservé aux places en garderie sous le projet de loi et que la situation ne soit pas corrigée.
Les conservateurs sont d'avis que les familles du Canada devraient avoir accès à des services de garde abordables et de qualité et qu'elles devraient être en mesure de choisir le fournisseur de services de garde qui répond le mieux à leurs besoins. De nombreux Canadiens nous ont dit que cette approche universelle ne convient pas nécessairement au plus grand nombre, en plus de ne pas répondre aux besoins de nombreuses familles. Je tiens à le répéter.
Le projet de loi est bon pour les familles qui ont déjà accès à une place en garderie, mais il n'aide pas les milliers de familles qui en attendent une ni les exploitants qui n'ont pas le personnel ou les infrastructures nécessaires pour offrir davantage de places. Étant moi-même mère, je me souviens certes d'avoir été très reconnaissante envers mon mari lorsqu'il a eu la prévoyance d'inscrire notre nom sur une liste. Je pense que c'était probablement deux ans avant que notre fils ait besoin de cette place. Il s'agit d'un problème très concret, qui s'aggravera au fil du temps après la mise en œuvre de ce programme. Le projet de loi C‑35 augmenterait la demande de services de garde, mais ne réglerait pas le problème de surmenage chez les travailleurs de première ligne, de pénurie de personnel ou d'accès à des places supplémentaires. Je pense que c'est une considération très importante, compte tenu de la pénurie de main-d'œuvre que nous observons depuis la pandémie, et nous devons vraiment en tenir compte dans notre débat sur la mise en œuvre du projet de loi C‑35. Il n'y a pas assez de personnel qualifié pour que toutes les garderies existantes puissent fonctionner à plein régime, et encore moins pour créer de nouvelles places.
Le projet de loi est discriminatoire à l'endroit des femmes. La majorité des exploitants des garderies privées sont des femmes. Le libellé et l'esprit du projet de loi les empêcheraient de faire croître leur entreprise. Comment le gouvernement libéral s'attend-il à ce que plus de femmes puissent travailler, alors qu'il manque de places en garderie? Les listes d'attente, comme je l'ai dit, sont de plusieurs années. Le Bureau de la responsabilité financière de l'Ontario prévoit que d'ici 2026, il y aura 602 000 enfants dont la famille voudra les inscrire dans une garderie à 10 $ par jour, et les provinces ne pourront accueillir que 375 000 d'entre eux. Cela laisse 227 000 enfants, ou 38 %, sans accès à un service de garde.
Selon les estimations du gouvernement, d'ici 2026, il pourrait manquer 8 500 travailleurs en garderie. C'est un chiffre renversant. En Colombie‑Britannique, 27 % des garderies refusent des enfants en raison d'un manque de personnel. Je sais que mes collègues de la Colombie‑Britannique n'ont pas hésité à parler de cette pénurie. Je voudrais citer un directeur responsable de 13 programmes de garde d'enfants offrant 350 places: « Au cours des deux dernières années, nous avons dû fermer temporairement certains programmes, pour un jour ou deux, ou réduire les heures d'ouverture pendant la semaine afin de respecter les règles d'octroi de licences [...] »
Nous avons également parlé des déserts de services de garde d'enfants qui existent dans tout le pays et qui constituent un véritable problème. Comme je l'avais annoncé, j'ai ici quelques commentaires de Canadiens qui m'ont écrit pour me faire part de certains des problèmes que j'ai évoqués. Katie écrit: « Il est impossible de trouver des services qui commencent à 6 heures du matin ou qui finissent à 23 heures. Il faudrait des horaires plus souples pour les personnes qui travaillent par roulement. Le manque de services de garde adaptés est un obstacle majeur dans le secteur de la santé. »
Cheryl écrit: « Mes collègues et moi parlons fréquemment des avantages d'une garderie aux heures d'ouverture prolongées ou à proximité de l'hôpital. Beaucoup de travailleurs de la santé ont du mal à trouver un service de garde d'enfants dont les heures d'ouverture peuvent accommoder nos quarts de travail. Cela fait maintenant 14 mois que j'élève ma petite-fille et j'ai gaspillé beaucoup de temps et d'énergie à chercher un service de garde d'enfants qui fonctionnerait pour nous. C'est incroyablement stressant. Je suis reconnaissante d'avoir une gardienne qui a travaillé dans le domaine des soins de santé et qui prend soin d'Ava de 6 h 30 à 19 h 30 pour moi. »
Ces deux personnes qui nous ont écrit ont souligné que cette approche universelle ne fonctionne pas pour elles et que les solutions en matière de garde d'enfants pour les familles n'ont pas besoin d'être rigides; elles doivent être flexibles. Voilà pourquoi nous avons proposé des amendements pour améliorer le projet de loi.
Voyons voir qui d'autre a communiqué avec moi. Shannon a écrit: « Je retourne travailler à temps plein en juillet. J'ai inscrit ma fille sur les listes d'attente de six garderies et j'ai cru comprendre qu'il fallait des années pour obtenir une place dans une garderie accréditée. Je pense que l'heure d'arrivée est également un problème. Dans la plupart des garderies, il n'est possible de déposer son enfant qu'à partir de 7 h 30 ou de 8 heures [...] » Ce sont des difficultés que j'ai moi-même vécues en tant que mère de famille. Shannon poursuit: « […] et comme je commence à travailler à 6 h 30, il faut que je puisse déposer mon enfant plus tôt. »
Une fois de plus, le gouvernement cherche à mettre en place une approche universelle.
Laura a écrit: « Les services de garde avant et après l'école [...] et la réduction des frais sont les bienvenus pour mon enfant de 20 mois, mais le coût des services de garde avant et après l'école dépasse celui des services de garde pour toute la journée, et ce même si je reçois l'Allocation canadienne pour enfants, ce qui fait que les services de garde coûtent plus cher à ma famille, alors que mes enfants grandissent et qu'ils vont à l'école. »
Ce sont des exemples de Canadiens qui m'ont écrit pour dire que cette approche universelle ne répond pas à leurs besoins. J'ai expliqué aux députés les nombreux problèmes que pose cette mesure législative.
Je vais parler de l'élément le plus problématique du projet de loi, dont on ne parle pas vraiment à la Chambre. Je pense que le projet de loi sert à diviser. Je crois qu'il sert à opposer les régions rurales aux régions urbaines. Je crois qu'il sert à opposer les mères qui veulent rester à la maison aux mères qui veulent aller travailler. J'ai malheureusement vu des femmes sur les réseaux sociaux juger d'autres femmes. Pourquoi le gouvernement présente-t-il un projet de loi qui fait que des femmes se mettent à juger d'autres femmes?
C'est là où en est rendu le Canada de nos jours. La dette des ménages atteint des sommets. L'inflation atteint des sommets. Les taux d'intérêt atteignent des sommets. Le pays est en crise, et le gouvernement a vraiment cru qu'il allait réussir à nous diviser encore plus avec ce projet de loi. Cependant, la bonne nouvelle, c'est que, lorsque le chef de l'opposition deviendra premier ministre du Canada, ce sera la fin de ces tactiques de division haineuse, et les Canadiens recommenceront à être unis. Cela commence par l'amélioration et l'adoption de ce projet de loi.
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Madame la Présidente, j'aimerais d'abord indiquer que je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je sais que c'est un long débat et qu'il se fait tard. J'en suis conscient.
En ce qui concerne ce projet de loi, j'estime que les questions dont nous discutons aujourd'hui ne sont pas présentées de la bonne façon. Nous abordons ces questions selon le point de vue suggéré par le gouvernement. Le gouvernement a le droit de présenter les choses ainsi, mais c'est un problème auquel nous devons souvent faire face dans l'opposition. Le gouvernement présente la question sous un certain angle, et les députés de l'opposition doivent ensuite réagir. Nous devons donc débattre d'un sujet selon un point de vue prédéterminé.
Je dirais qu'en général, lorsque le gouvernement soulève un problème, il a une vision étroite de la situation. Le problème, c'est que les familles canadiennes sont en difficulté pour une foule de raisons, et le fait de ne pas avoir accès à des services de garde abordables fait partie de ces multiples raisons.
Il s'agit effectivement d'une vision étroite de la question. Le gouvernement dit qu'il injectera directement des fonds dans les services de garde. C'est l'une des solutions de fortune qu'il propose. Il se contentera de verser de l'argent aux exploitants de garderie, ce qui réduira le coût des services de garde.
C'est une solution, mais elle ne tient pas compte des problèmes plus vastes que nous observons dans la société canadienne. Nous constatons que rien ne va plus au Canada et que les Canadiens n'ont pas les moyens de vivre leur vie ici, au Canada.
C'est l'un des points que je voulais soulever. Il y a aussi toute la question de la politique familiale. En faisant quelques recherches à ce sujet, je suis tombé sur un organisme appelé Cardus et un dénommé Peter Jon Mitchell, qui a beaucoup écrit sur ce sujet.
J'aimerais citer abondamment un article que M. Mitchell a écrit qui s'intitule « Canada Needs a Family-Formation Policy Framework », qui fait valoir que le Canada a besoin d'un cadre stratégique sur la constitution des familles.
Il avait des choses très intéressantes à dire à ce sujet. Je le cite:
La promotion des services de garde à 10 $ par jour en tant que politique économique illustre le problème de la politique familiale canadienne, à savoir que nous n'en avons pas. Certes, les parents bénéficient d'importantes prestations directes en espèces, de généreux congés parentaux et de nombreux services financés. Pourtant, nous n'avons toujours pas de stratégie cohérente pour favoriser une vie de famille forte et stable. Comme l'écrit Lydia Miljan, politologue à l'université de Windsor:
« De façon générale, la politique familiale au Canada peut être caractérisée comme un méli-mélo de politiques non coordonnées, basées sur des hypothèses qui ne sont pas toujours clairement reconnues ou même cohérentes, et mises en œuvre par un ensemble d'institutions comprenant non seulement des agences des trois ordres de pouvoir public, mais aussi des organisations privées comme les sociétés provinciales d'aide à l'enfance, l'organisme Grands Frères Grandes Sœurs, les cliniques de planification familiale, etc. »
Le dernier rapport de Cardus, intitulé Envision a Federal Family-Formation Policy Framework for Canada, qui invite à imaginer un cadre stratégique fédéral sur la constitution des famille au Canada, plaide en faveur d'une vision claire de la politique familiale canadienne. Les Canadiens attachent de l'importance à la vie de famille, mais, pour des raisons complexes, ils se marient plus tard et ont moins d'enfants qu'ils ne le souhaiteraient. Si toutes les étapes de la vie familiale sont importantes, le Canada doit accorder une attention particulière à la transition vers la vie à deux et le mariage, ainsi qu'au fait d'avoir des enfants.
Ce sont les paroles de Peter, pas les miennes.
Le gouvernement fédéral n'est qu'un seul intervenant parmi tous les organismes d'État et de la société civile pouvant aider les familles. Même s'il est l'un des intervenants les plus éloignés de la vie familiale quotidienne, en réformant les programmes actuels et en adoptant des politiques publiques novatrices, le gouvernement fédéral peut réduire les obstacles à la constitution de familles et favoriser cette dernière.
L'assortiment de politiques publiques ayant une incidence sur les familles est souvent destiné aux membres de la famille pris individuellement plutôt que de respecter le fait que les familles prennent leurs décisions collectivement. Par exemple, l'une des intentions exprimées par rapport au régime national de services de garde d'enfants est d'accroître le nombre de mères au sein de la population active, alors que celle derrière le congé de paternité au Québec est d'inciter les pères à prendre davantage soin de leurs enfants. Ces objectifs de politique publique sont peut-être louables, mais les familles prennent ce genre de décisions collectivement et non individuellement. Une famille est une entité sociale qui forme ses membres et qui agit dans l'intérêt commun de ces derniers. Chaque membre fait valoir ses intérêts au sein de la famille, en considérant la famille comme étant une cellule.
Les individus négocient leurs intérêts au sein des familles, mais ils le font en tenant compte de la famille en tant qu'unité.
La tension autour du rôle de l'État dans la prise de décision au sein de la famille est particulièrement visible dans la manière dont l'État oriente la politique publique vers les enfants. La politologue Jane Jenson et sa coauteure Caroline Beauvais expliquent deux paradigmes pour la politique publique canadienne. Le paradigme de la responsabilité familiale désigne les familles comme l'autorité principale pour déterminer le bien-être des enfants. Les approches politiques de ce paradigme maximisent la souplesse dont jouissent les familles dans la prise de décisions. L'intervention directe du gouvernement est réservée aux situations où le bien-être des enfants est menacé. Le deuxième modèle est le paradigme de l'investissement dans l'enfance, axé sur l'intervention précoce par le truchement de services destinés aux enfants et à leurs familles. Les parents sont importants, mais ce paradigme met l'accent sur l'expertise des acteurs de l'État et de la société civile.
L'approche préconisée [par la plupart des conservateurs] consiste à donner aux familles le pouvoir de s'occuper des enfants, avec l'autorité et l'obligation de veiller au bien-être des enfants. Les institutions peuvent mieux aider les enfants en travaillant en partenariat avec les personnes qui s'occupent d'eux. Dans la plupart des cas, la politique publique doit maximiser la souplesse pour permettre aux familles de prendre les décisions qui leur conviennent le mieux.
Cette longue citation est tirée de l'article de Peter Jon Mitchell. Il énonce ce qui constitue probablement les principaux points de discussion ou les différences que nous constatons entre les conservateurs et tous les autres députés, à savoir que le modèle familial est ce dont il faut tenir compte.
Même la CBC constate que c'est un enjeu dans notre pays. En mars de l'année dernière, elle a publié un reportage sur le fait que les jeunes familles de la Colombie‑Britannique ont moins d'enfants ou choisissent de ne pas en avoir à cause du coût exorbitant de la vie.
Je le répète, le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui n'aborde qu'un des nombreux défis touchant les familles canadiennes. La situation est telle qu'il y a une incidence sur la décision de fonder ou non une famille. Dans son article, le journaliste Peter Jon Mitchell concluait que notre pays doit se doter d'une politique familiale stratégique et réfléchie au lieu de privilégier une politique sociale ou économique.
J'ai écouté attentivement le député de quand il a pris la parole au sujet de ce projet de loi. Il a souligné qu'il s'agissait d'une bonne politique fiscale, car il permettra à plus de personnes d'être sur le marché du travail, ce qui permettra au gouvernement de percevoir davantage d'impôts.
C'est ce que fait constamment le gouvernement libéral. Il présente une politique qui est censée avoir un certain objectif, mais dont le véritable objectif est tout autre. Le député de Winnipeg-Nord a tout simplement dit tout haut ce que le gouvernement pense tout bas, c'est-à-dire que ce projet de loi est une politique fiscale parce que le gouvernement veut que les Canadiens paient plus de taxes. Cela va à l'encontre de la nature profonde du Parti conservateur.
Les conservateurs veulent s'assurer que les Canadiens paient le moins d'impôts possible. Les conservateurs, en particulier pour ce qui est de leur politique fiscale, considèrent qu'ils ont un pays à gérer, et ils se demandent ce qu'il faut payer pour faire fonctionner le pays. Quand nous avons une liste des choses à payer, nous nous demandons comment les payer et combien d'impôts percevoir.
Les libéraux ont une théorie ou une politique totalement opposée en matière de fiscalité. Leur politique consiste à déterminer combien d'argent il est possible de soutirer aux Canadiens, et ensuite de trouver comment ils peuvent dépenser tout l'argent récolté. C'est la différence fondamentale entre les conservateurs et les libéraux. Je pense que le député de Winnipeg‑Nord a en quelque sorte dit tout haut ce qu'il pensait tout bas lorsqu'il a affirmé que cette politique augmenterait les recettes fiscales du gouvernement fédéral.
Il me semble que c'est l'objectif du gouvernement libéral dans tout ce qu'il fait: augmenter les recettes fiscales du gouvernement fédéral. Le gouvernement a également mis en place une taxe sur le carbone, qui fait la même chose. Elle est sans incidence sur l'environnement, mais elle génère des recettes fiscales pour le gouvernement fédéral.
Sur ce, je tiens à remercier tous ceux qui m'ont écouté ce soir et j'attends avec impatience les questions et les observations.
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Madame la Présidente, comme toujours, c'est un immense honneur et un privilège de prendre la parole à la Chambre des communes au nom des habitants de Lethbridge, que je représente. Ce soir, j'ai l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui porte sur un système universel de services de garde.
Nous apprendrons, avec le débat de ce soir, que ces services n'ont en fait rien d'universel, même si nous aimons utiliser ce terme. Je reviendrai sur ce point dans un instant. Cependant, je tiens à souligner que, en tant que membre de la loyale opposition de Sa Majesté, mon travail à la Chambre des communes consiste à faire ressortir certains aspects positifs, oui, du projet de loi, mais, surtout, des manières de l'améliorer. C'est ce que je vais faire.
Certains habitants de ma circonscription ont exprimé leur appui à ce projet de loi. D'autres ne l'appuient pas et s'y opposent farouchement. D'autres encore se situent quelque part au milieu; ils aiment certaines parties, mais ils voient des lacunes dans d'autres parties.
Soyons clairs, à bien des égards, le projet de loi n'est pas vraiment une stratégie visant les services de garde, contrairement à ce que le gouvernement libéral aimerait faire croire aux Canadiens. C'est plutôt un plan de marketing. C'est un élément que les libéraux ressassent sans cesse dans leurs discours, mais quand on leur demande de fournir des preuves solides sur un programme qui n'a pas été mis en œuvre de façon très productive, de manière à offrir un service aux Canadiens, ils en sont incapables. C'est problématique, car ils font trop de promesses et livrent trop peu la marchandise. Au bout du compte, ce sont les Canadiens qui en souffriront.
J'aimerais que les députés s'imaginent qu'on les amène faire une virée de magasinage toutes dépenses payées. La plupart des femmes en rêvent. On leur dit qu'elles peuvent regarder dans toutes les vitrines des magasins et avoir tout ce qu'elles veulent. En arrivant sur la prestigieuse Fifth Avenue, à New York, elles se mettent à magasiner. Elles regardent partout, et une vitrine en particulier attire l'attention de l'une d'entre elles, qui se rend au magasin pour se rendre compte qu'il est fermé. Elle regarde encore autour d'elle et repère une autre vitrine où elle voit une tenue qui lui plaît. Elle se rend à la porte du magasin et essaie de l'ouvrir, mais le magasin est fermé. Cette pauvre femme refait la même chose plusieurs fois, mais elle se rend compte que les magasins sont tous fermés. La promesse était formidable et enthousiasmante, mais elle n'a pas été tenue. Or, c'est exactement ce que les libéraux nous ont proposé: une promesse non fondée. Une telle promesse ne vaut absolument rien, et c'est ce que tant de Canadiens obtiennent avec le projet de loi dont nous sommes saisis.
Le fait est que des services de garde abordables et de qualité sont essentiels, à condition de pouvoir les trouver. Un grand nombre de familles de ce pays en a besoin, cela ne fait aucun doute. Un grand nombre de familles a besoin que les deux parents travaillent, et un grand nombre de parents célibataires a besoin de travailler. Dans ces cas-là, ces parents ont besoin d'un service de garde, peu importe la forme. Le problème de ce projet de loi, c'est qu'il impose un type de service de garde en particulier. Ce ne peut pas être un membre de la famille, un voisin ou un ami. Il faut que ce soit une garderie publique ou une garderie sans but lucratif, ce qui pose un problème, parce que…
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Madame la Présidente, au bout du compte, ce qu'il faut retenir, c'est que les Canadiens veulent pouvoir choisir. Malheureusement, ce projet de loi ne leur donne pas cette possibilité.
J'aimerais parler d'une autre lacune importante de ce projet de loi, cette fois au sujet de l'accessibilité en général. Nous savons qu'il y a beaucoup de personnes qui, dès qu'elles savent qu'elles auront un enfant, ou même, dans bien des cas, dès qu'elles planifient d'en avoir un, s'inscrivent sur une liste d'attente dans l'espoir d'avoir une place. Or, nous savons que ce projet de loi favorise plutôt les personnes ayant déjà un enfant en garderie.
Par conséquent, plutôt que de venir en aide aux personnes qui auront bientôt besoin de services de garde, ou encore aux familles les plus vulnérables ou dont le besoin est le plus criant, cette mesure législative privilégie les personnes qui ont déjà une place. Qui sont ces personnes qui sont les plus susceptibles d'avoir déjà une place? Souvent, ce sont des gens relativement à l'aise financièrement, qui ont déjà une ou peut-être deux places réservées pour leurs enfants et qui peuvent déjà compter sur une autre place pour leur prochain enfant. C'est un problème, car ce sont les nouveaux parents et les familles les plus vulnérables qui ont besoin d'avoir accès à ces places. C'est ce qui a été promis par l'entremise de cette mesure législative, mais le régime est structuré d'une telle façon que ce n'est pas ce qui est offert au bout du compte.
Je pense qu'il convient de souligner que, bien sûr, il est prioritaire pour les parents de veiller à ce que l'on s'occupe de leurs enfants de façon bienveillante, aimante et attentionnée. C'est probablement l'une des choses dont ils se préoccupent le plus, surtout les mères. C'est important, mais pour être en mesure d'offrir aux parents la tranquillité d'esprit et le sentiment de sécurité dont ils ont besoin, il faut non seulement leur permettre d'accéder à des services de garde, mais aussi leur donner des options en la matière. Un parent doit pouvoir prendre cette décision lui-même; il doit pouvoir confier son enfant à la personne ou à l'entité de son choix. Encore une fois, c'est là que le projet de loi laisse à désirer, car il ne prévoit rien à cet égard.
Il y a un manque d'accessibilité et un manque de choix. Ce sont là deux problèmes fondamentaux, deux énormes lacunes du projet de loi.
Une mère m'a écrit ceci: « J'aimerais qu'il y ait des initiatives [...] qui aident les parents dont le congé parental est terminé à élever leurs enfants à la maison — cela ne semble pas vraiment possible à l'heure actuelle, puisque le gouvernement se concentre uniquement sur un seul type de modèle parental. Ce ne sont pas tous les parents qui veulent envoyer leurs enfants à la garderie ou à l'école en si bas âge, mais comme nous n'avons pas de soutien, nous avons l'impression de ne pas avoir le choix. » Autrement dit, certains parents voudraient qu'un aîné, des grands-parents, un ami ou un voisin s'occupent de leurs enfants, mais ce que cette femme dit au sujet du projet de loi, c'est qu'elle n'a pas l'impression que c’est une solution possible.
Il y a également la question suivante qu'il faut se poser: qu'arrive-t-il aux parents qui travaillent par quarts? Peut-être qu'ils doivent aller travailler très tôt le matin ou encore très tard le soir. Quelles sont les solutions qui s'offrent à eux? Encore une fois, le projet de loi ne prévoit rien pour ces gens. En outre, bon nombre des Autochtones de ma région qui sont venus me voir m'ont dit qu'ils voudraient que leurs enfants se fassent garder à un endroit où leur culture sera prise en compte. Le projet de loi ne prévoit rien non plus pour ces gens.
Qu'en est-il des personnes qui viennent d'un milieu religieux et qui veulent que leurs enfants soient pris en charge selon leurs valeurs ou leur mode de vie? Encore une fois, le projet de loi ne répond pas à ce besoin. Il propose plutôt une approche universelle qui ne fonctionne tout simplement pas.
Je pourrais parler un peu plus du fait qu'il y a énormément d'épuisement professionnel dans ce secteur. Je pourrais parler du fait qu'il y a également une énorme pénurie de main-d'œuvre dans ce secteur. Je pourrais aussi parler du fait que mes collègues au comité ont soulevé ces préoccupations et ont demandé qu'on y réponde, mais que le gouvernement en a fait fi.
Encore une fois, ce projet de loi promet le ciel, mais n'offre que du vent. C'est une trop grande promesse qui ne se concrétise pas. C'est tout simplement décevant.
Le fait est que le gouvernement a agi de la sorte à bien des égards. Depuis huit ans, il a loupé budget après budget et a anéanti notre économie. Nous avons vu ce qu'il a fait pour les soins de santé. Nous avons vu ce qu'il a fait pour les gens qui meurent à cause de la crise des opioïdes. Nous voyons constamment des exemples de cette mauvaise gestion dans l'ensemble du pays et dans différents secteurs.
Pourquoi devrait-il en être autrement pour les services de garde d'enfants? Ce sont des promesses qui ne seront pas tenues, et les Canadiens seront laissés pour compte.
Je tiens également à souligner qu'il n'était pas nécessaire d'en arriver là. Mes collègues ont proposé plusieurs amendements constructifs visant à garantir aux parents la liberté de choix et l'accessibilité des services. Mes collègues ont défendu les intérêts des parents et ont fait valoir leurs besoins. Malheureusement, les néo-démocrates et les libéraux ont voté contre les amendements proposés par mes collègues, ce qui est bien regrettable, et ce dont ils devraient avoir honte.
Lorsqu'on dit que les conservateurs ne soutiennent pas vraiment les services de garde d'enfants, c'est faux. Nous sommes en faveur du principe. Nous estimons simplement que le régime de garderies devrait être mis en œuvre de façon beaucoup plus efficace. Lorsque nous formerons le gouvernement, c'est ce que nous ferons, afin de mieux répondre aux besoins des parents.
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Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir prendre de nouveau la parole au sujet du projet de loi . Comme je l'ai dit dans mon discours précédent sur ce projet de loi, aucun parent n'est parfait. Je peux en témoigner personnellement, puisque je commets beaucoup d'erreurs parentales. Néanmoins, les parents sont les meilleurs décideurs par procuration pour leurs enfants, parce qu'ils les aiment d'un amour profond et naturel. L'amour que les parents vouent à leurs enfants garantit généralement la rectitude de leur intention. L'expression « rectitude de l'intention » signifie que les parents veulent toujours ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants. S'ils font des erreurs, ils les font au moins par amour, en voulant offrir à leurs enfants ce qu'ils peuvent leur offrir de mieux.
Je fais confiance aux parents quand il s'agit de prendre des décisions pour leurs enfants et au sujet de leurs enfants. Il y a, bien sûr, des cas extrêmes où la prise des décisions parentales est confiée à des autorités extérieures, mais on ne devrait pas invoquer la possibilité de ces cas extrêmes et exceptionnels pour justifier une politique générale d'interposition de l'État entre les enfants et leurs parents. Bien que l'État puisse aspirer à une forme de bonne volonté générale pour tous, cette bonne volonté générale n'est rien en comparaison de l'amour naturel et puissant qui pousse les parents à toujours vouloir ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants.
Avant d'en venir aux détails de la question des garderies, je tiens à dire que nous assistons, dans de nombreux domaines, à une grande remise en question de l'idée selon laquelle il faut faire confiance aux parents pour faire les choix touchant leur famille. Nous voyons des mouvements qui demandent aux enseignants, aux conseillers scolaires et aux thérapeutes de faciliter des changements importants et potentiellement irréversibles dans la vie des jeunes sans la participation de leurs parents. En fait, ils excluent explicitement les parents. Pourquoi vouloir exclure les parents des conversations importantes sur la vie de leurs enfants? Les parents aiment leurs enfants et veulent ce qu'il y a de mieux pour eux. Bien entendu, les parents commettent des erreurs, mais une personne motivée par un amour profond est moins susceptible de commettre des erreurs, et elle est certainement plus rapide à corriger ses erreurs qu'une administration officielle, institutionnelle, motivée par la politique et limitée par l'inertie. Voilà pourquoi tout ce qui se passe dans une école, dans une garderie ou dans le cadre d'un programme à l'extérieur de la maison doit se faire dans le contexte d'une ouverture au dialogue avec les parents. Je me souviens que mes parents me disaient, lorsque j'étais enfant: « Si quelqu'un te dit de ne rien dire à maman ou à papa, dis-le-nous tout de suite. » C'est toujours un très bon conseil.
Il y a eu, dans l'histoire de ce pays, des exemples d'aliénation parentale, notamment de la part d'une bureaucratie d'État qui a enlevé des enfants à leurs parents dans le but évident de les déconnecter de la culture et des valeurs de leur famille. C'était inacceptable. Aujourd'hui, j'entends des familles — dernièrement, ce sont surtout des familles musulmanes — qui craignent que les parents ne soient pas inclus dans les conversations sur les mesures prises par l'État et par ses institutions à l'égard de leurs enfants. Nous devons faire attention à cela.
Les conservateurs vont toujours soutenir la liberté de choix des parents et s'opposer à ce que les parents soient exclus des conversations importantes sur ce qui touche la vie de leurs enfants, car le rôle de la famille est au cœur du principe de subsidiarité défendu par les conservateurs. Le gouvernement fédéral ne devrait pas se mêler des affaires des provinces, et ni le gouvernement fédéral ni les gouvernements provinciaux ne devraient se mêler de ce qui concerne avant tout les familles. Dans notre fédération, cette tendance à se mêler constamment des affaires des autres a fini par donner lieu à des dépenses inutiles et inefficaces dans bien des domaines et par créer un flou à l'égard de certaines responsabilités qui devraient être clairement définies.
En ce qui concerne les parents et leur participation à l'éducation de leurs enfants, j'ai remarqué une phrase en particulier dans le discours de la au sujet du programme de garderies. C'est une citation qu'elle a lue, mais je pense qu'elle l'a lue avec approbation. Elle a dit au sujet de ces programmes: « Ces garderies contribuent à façonner la personnalité de demain de nos enfants. » C'est sans aucun doute vrai. Si les parents veulent choisir si judicieusement une option de garde d'enfants, c'est en partie parce que les fournisseurs de services de garde jouent un rôle déterminant dans la façon dont un enfant voit le monde. Toute l'éducation est en quelque sorte éclairée par des visions du monde sous-jacentes. Il n’y a pas d’éducation neutre sur le plan des valeurs, de sorte que les parents veulent généralement que les valeurs qu’ils tentent d'inculquer à leurs enfants soient également enseignées dans les programmes à l’extérieur de la maison. Par conséquent, lorsque l'éventail des options est restreint, cela devient plus difficile. Le choix et la souplesse en matière de garde d'enfants font en sorte qu'il est plus facile pour les parents de trouver des programmes qui leur correspondent.
Les parents devraient pouvoir transmettre leurs convictions profondes à leurs enfants. Bien sûr, lorsque leurs enfants grandissent, ils finissent par se créer leur propre compréhension des choses. C'est naturel: en vieillissant, l'horizon des enfants s'élargit de plus en plus. C'est certainement ce que j'ai vécu. Cependant, les parents devraient pouvoir fournir des fondements intellectuels qui permettent à leurs enfants de savoir d'où ils viennent et de profiter de la sagesse des personnes qui les aiment le plus.
Dans mon dernier discours, je me suis concentré sur les arguments concrets et économiques pour qu'il y ait un éventail de choix dans les services de garde, mais la question ne s'arrête pas là. Je pense que les parents devraient pouvoir opter librement pour les façons de prendre soin de leurs enfants qui répondent le mieux aux besoins économiques et concrets de leur famille. Toutefois, ce qui est plus important encore, c'est que je défends le choix en matière de services de garde parce que je crois qu'il faut respecter le rôle des parents, qui déterminent la façon de transmettre à leurs enfants les valeurs, les traditions et les pratiques propres à leur famille. Les enfants devraient commencer leur vie et grandir en s'appuyant sur la base solide qu'est leur famille. Pour ce faire, les parents doivent pouvoir déterminer le milieu où vivent leurs enfants.
Cela dit, j'aimerais passer à un autre point, celui de la participation au marché du travail. Cette question a été soulevée à quelques reprises, de différentes façons, dans divers discours prononcés ce soir. Le gouvernement libéral s'est fait le champion de ce plan en soutenant qu'il accroîtrait la participation au marché du travail. En augmentant le coût pour les contribuables et en canalisant cet argent vers un modèle particulier de garderie, on exerce une pression financière accrue sur les familles qui n'utilisent pas le système public, ce qui force probablement certains membres de ces familles à entrer sur le marché du travail.
En taxant tout le monde et en subventionnant certains, cette approche fait pencher la balance dans une certaine direction, entraînant une augmentation de la participation au marché du travail, répondant ainsi à l'un des objectifs énoncés, du moins je pense que c'est là l'argument avancé. Les conservateurs, quant à eux, préfèrent soutenir les familles sans favoriser une option par rapport à une autre. Cela veut dire que nous cherchons des façons de soutenir les familles sans redistribuer arbitrairement les ressources parmi elles selon les choix qu'elles font en matière de garde d'enfants.
En ce qui concerne la participation de la main-d'œuvre, je tiens à faire une distinction importante. La participation au marché du travail mesure la proportion de personnes qui souhaitent travailler, tandis que le taux d'emploi mesure la proportion de ces personnes qui travaillent effectivement. Par conséquent, les personnes qui choisissent de ne pas travailler ne sont pas considérées comme des chômeurs. Elles sont considérées comme ne faisant pas partie de la population active. Les chômeurs sont les membres de la population active, c'est-à-dire les personnes qui souhaitent travailler, mais qui ne sont pas en mesure de trouver un emploi. Je le répète, les personnes ne font pas partie de la population active si elles choisissent de ne pas travailler, et elles sont au chômage si elles choisissent de faire partie de la population active, souhaitent travailler, mais ne sont pas en mesure de trouver un emploi.
Il est clair que nous devrions chercher à faire baisser le taux de chômage. Nous devrions chercher à réduire le plus possible le nombre de personnes qui veulent travailler, mais qui ne travaillent pas. Nous voulons un taux d'emploi aussi élevé que possible, mais je ne crois pas forcément que nous devrions toujours chercher à atteindre le taux de participation au marché du travail le plus élevé possible. Il existe de nombreuses raisons valables et légitimes pour lesquelles les gens peuvent choisir de ne pas faire partie de la population active. Il peut s'agir d'étudiants, de retraités, de personnes disposant de moyens suffisants et préférant passer leur temps à faire du bénévolat ou à répondre aux besoins de leur famille. Toutes ces raisons sont, bien entendu, des formes de travail, mais elles ne sont pas officiellement considérées comme faisant partie de la main-d'œuvre. En d'autres termes, il ne s'agit pas de formes de travail marchandisées.
Il n'y a rien de mal à ce que des personnes choisissent de se retirer du marché du travail. Nous ne devrions pas être si étroitement mercantiles au point de supposer que la seule façon pour une personne de vivre une vie satisfaisante et productive est de générer des revenus et de payer des impôts. Nous devrions plutôt nous concentrer sur la progression du bonheur et du bien-être en général, sur la découverte du vrai, du bien et du beau, et sur les moyens d'y parvenir en essayant de construire une société dans laquelle les gens jouissent de la prospérité et de la liberté nécessaires pour optimiser leur propre bonheur et leur bien-être en fonction de leurs choix.
Je ne vois aucune raison justifiant que nous fixions, par voie de politique publique, un objectif visant à atteindre le plus haut taux de participation possible au marché du travail. Si quelqu'un a des raisons fondées de ne pas travailler sur le marché du travail officiel, telles que celles que j'ai décrites précédemment, je n'y vois pas de problème. Pourquoi l'État devrait-il chercher à pousser ou à inciter une personne à s'engager dans une direction différente de celle de son choix en ce qui concerne sa participation au marché du travail? Idéalement, j'aimerais que les gens puissent étudier quand ils le souhaitent, prendre des congés quand ils le souhaitent, prendre leur retraite quand ils le souhaitent et rester à la maison avec leurs enfants quand ils le souhaitent.
Or, pour une foule de raisons pratiques, ce n'est pas toujours le cas, et la préférence personnelle n'est pas le seul facteur qui façonne notre vie. Alors pourquoi l'État devrait-il viser le taux de participation au marché du travail le plus élevé possible en haussant les taxes et en subventionnant ces choix qui entraînent un taux de participation accru? Pourquoi faire pencher la balance dans cette direction?
L'État doit permettre aux gens de faire leurs propres choix. On peut présumer que, selon eux, ces choix optimiseront leur bonheur et celui de leur famille. Si une femme ou un homme qui en a les moyens décide, en tenant compte de ce qui, selon lui ou elle, convient le mieux à sa famille, de travailler à temps partiel ou de ne pas travailler du tout pendant un certain temps afin de passer du temps avec ses enfants ou pour d'autres raisons, je ne comprends pas pourquoi les députés oseraient lui dire que c'est mal ni pourquoi la Chambre des communes oserait dire à une famille à deux revenus que c'est un mauvais choix.
Or, la politique du gouvernement est d'augmenter les impôts pour subventionner certaines familles afin qu'elles choisissent certains services de garde d'enfants plutôt que d'autres. Augmenter les impôts pour subventionner certains choix plutôt que d'autres ne favorise pas la liberté de choix.
La politique des conservateurs d'aide directe aux familles a permis aux parents d'avoir les moyens de faire leurs propres choix, motivés par l'amour de leurs enfants et sans contrainte économique. C'est un soutien offert à toutes les familles sans qu'on essaie de leur imposer des choix.
Peu importe le type de politique relative à la garde d'enfants, je n'ai entendu personne ici soutenir qu'une plus grande participation au marché du travail était en soi une bonne chose. Je pense que les programmes existants de revenus de retraite et de soutien aux études postsecondaires sont une indication qu'une plus grande participation au marché du travail n'est pas nécessairement une bonne chose. Si le gouvernement annulait les programmes actuels de soutien du revenu de retraite, je pense que la participation au marché du travail augmenterait, mais cela ne ferait pas de cette mesure une bonne politique, parce qu'elle empêcherait des retraités de choisir de quitter le marché du travail à leur âge d'or.
Évidemment, il y a une dimension rattachée à l'égalité entre les sexes qui fait partie des discussions sur la participation au marché du travail. Les données indiquent que les femmes ont plus tendance à quitter le marché du travail pour élever leurs enfants. Je suspecte également qu'elles ont plus tendance à quitter le marché du travail pour faire des études postsecondaires, puisqu'elles sont beaucoup plus nombreuses à l'heure actuelle dans les universités que les hommes.
Nous devrions assurément veiller à ce que toutes les personnes puissent faire leurs choix librement, sans contrainte. Peu importe les raisons ou les circonstances qui font que les gens décident de quitter le marché du travail, nous devrions essayer de maximiser la flexibilité pour tous, mais j'ai l'impression qu'il est très paternaliste pour l'État de présumer des raisons qui poussent les femmes à prendre une telle décision. L'État devrait favoriser la prospérité et la liberté; ce que les gens décident d'en faire, que ce soit sur le marché du travail ou ailleurs, ne regarde pas l'État.
Je voudrais à présent souligner certains des arguments que j'ai fait valoir au cours du présent débat.
Premièrement, ce projet de loi ne fait essentiellement rien, sinon d'établir un conseil consultatif. Tous les accords sont déjà en place; ce projet de loi n'est qu'un exercice de pétage de bretelles de la part du gouvernement.
Le gouvernement a mis en place un système qui n'atteint pas adéquatement les objectifs qu'il s'est lui-même fixés. En fait, ce que nous constatons, avec le système actuel, c'est qu'en subventionnant les services de garde, sans pour autant le faire de manière suffisante pour tenir ses promesses, et tout en réglementant les prix, il met beaucoup de pression sur les fournisseurs de services de garde.
Les personnes qu'on penserait voir accueillir ce programme avec le plus d'enthousiasme, les fournisseurs de services de garde d'enfants, sont dans bien des cas celles qui expriment leurs préoccupations le plus vigoureusement. Ce qu'elles disent, c'est qu'étant donné le niveau actuel des subventions et la réglementation des prix, il est très difficile pour les exploitants de services de garde d'investir dans leur entreprise, de la faire croître et d'offrir des places supplémentaires au fil du temps.
Comme on peut le constater, une sorte de bombe à retardement se crée dans le système: le gouvernement fait trop de promesses tout en imposant d'énormes contraintes à ceux qui fournissent des services de garde d'enfants.
Étant donné que certaines familles ont vu leurs coûts réduits, alors que de nombreuses familles sont encore sur des listes d'attente et que beaucoup d'autres paient des impôts plus élevés en raison du gouvernement actuel, je tiens à prévenir les parents qui ont l'impression qu'il s'agit d'une situation avantageuse à court terme, c'est-à-dire ceux qui bénéficient d'une réduction des coûts à court terme, que les dommages structurels que le gouvernement cause au système de garderies en exerçant des pressions sur les fournisseurs de services de garde ne permettront pas aux garderies de répondre à la demande à long terme.
L'un des porte-parole du gouvernement a déclaré que le projet de loi visait à établir une promesse générationnelle à long terme. Ce n'est pas du tout le cas. Le gouvernement utilise les dépenses déficitaires pour accorder du financement insuffisant tout en faisant des promesses excessives aux exploitants de garderies — qui subissent actuellement d'énormes pressions et sont incapables de recruter de nouveaux employés et de prendre de l'expansion —, et en créant un système qui ne fonctionnera tout simplement pas à long terme. Il ne tiendra pas les promesses qu'il a faites. Nous l'avons constaté dans de nombreux aspects du bilan du gouvernement, qui fait trop de promesses et n'en tient pas assez. J'encourage les personnes qui suivent ce débat à écouter les fournisseurs de services de garde et les personnes qui travaillent dans le système.
Lorsque nous avons soulevé ces préoccupations auprès de la ministre, elle nous a demandé pourquoi nous étions aussi négatifs. Elle a dit que les conservateurs ne cessent de critiquer les mesures que le gouvernement tente de prendre et d'en parler de manière négative. Je pense que notre travail à la Chambre consiste à dire la vérité, même si dire la vérité à propos de la direction que prennent des politiques du gouvernement suppose de signaler l'existence de lacunes et de risques. Soit dit en passant, nous entendons souvent cette accusation de la part du gouvernement. Il y a quelques années, lorsque notre chef a dit que les dépenses excessives provoqueraient de l'inflation, les libéraux ont répondu que nous étions négatifs, mais c'était vrai.
Nous continuerons de dire la vérité à ceux qui sont au pouvoir et de souligner les failles de l'approche du gouvernement en matière de garde d'enfants.