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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis fier de parler aujourd'hui d’un sujet important et vital pour la sécurité des Canadiens et pour notre économie. Le projet de loi présenté aujourd'hui vise plusieurs objectifs: moderniser nos ports, afin de garantir une chaîne d'approvisionnement solide pour notre pays, et sécuriser nos ports maritimes, pour mieux protéger les Canadiens. Ces changements soutiendraient la reprise économique du Canada tout en représentant une approche durable sur le plan environnemental.
Comme l'ont dit d'autres députés, le projet de loi est très ambitieux, mais je tiens à assurer la Chambre que tous les objectifs sont réalistes et réalisables. Ils découlent de l'examen de la modernisation des ports qui a été lancé en mars 2018 par le ministre des Transports de l'époque. De nombreux intervenants ont alors été consultés de diverses façons, dont des tables rondes ministérielles. Les discussions ont porté essentiellement sur la manière dont les ports pouvaient améliorer leurs procédés pour atteindre cinq objectifs clés.
Toutefois, je souhaite me concentrer sur la manière dont ce projet de loi renforcera la sécurité et fera obstacle à la contrebande dans les ports canadiens, tout en facilitant le mouvement des marchandises commerciales légitimes.
Au cours des consultations, nous avons discuté des problèmes potentiels de sécurité dans tous nos ports. Comme c'est le cas ailleurs, le secteur maritime n'est pas à l'abri du crime organisé, et c'est pourquoi le gouvernement du Canada tient compte des commentaires qui ont été formulés et prend des mesures. De l’avis des intervenants consultés, le gouvernement doit améliorer les processus d'examen douanier et réduire les délais d'inspection du fret par les agents des services frontaliers. C'est précisément ce que nous proposons de faire.
Les intervenants ont également souligné la nécessité d'établir des normes cohérentes pour les contrôles de sécurité des employés dans les ports. C'est précisément la raison pour laquelle notre gouvernement propose des mesures visant plusieurs objectifs: rendre plus efficace l’acheminement des conteneurs pour examen dans les ports maritimes afin de lutter contre la contrebande; réduire les coûts et les délais pour les importateurs; augmenter le nombre de conteneurs protégés contre les manipulations sur la propriété des terminaux maritimes, grâce à des mesures de sécurité améliorées, et accroître le taux de conformité parmi les partenaires de la chaîne commerciale, en mettant en œuvre des mesures supplémentaires pour pénaliser les cas de non-conformité.
Les changements que j'ai énumérés fonctionneraient de concert avec les autres mesures incluses dans le projet de loi. Ils permettraient à nos agents des services frontaliers de s’acquitter de leur mission de sécurité plus efficacement. Ce travail améliorerait sans aucun doute la sécurité de la chaîne d'approvisionnement et la circulation des marchandises à l'entrée et à la sortie des ports maritimes du Canada.
Je sais que certains députés se demandent quel pourrait être l’impact financier de ces mesures sur l’industrie. Les mesures proposées visent à réduire les retards et à améliorer la sécurité, et elles devraient se traduire par des économies de coûts à long terme pour l’ensemble de la communauté commerciale, c’est-à-dire pour les importateurs, pour les consommateurs et, enfin, pour l’économie canadienne.
J’apporte cette précision parce que les coûts associés aux retards dans l’inspection des conteneurs et des cargaisons susceptibles d’être altérées sont souvent refilés au consommateur final. Chers collègues, il s’agit d’un pas dans la bonne direction pour que tous les partenaires de la chaîne commerciale mettent l’accent sur l’amélioration de la sécurité et de l’efficience.
Ces modifications pourraient également améliorer la réputation et la compétitivité économique des ports du Canada, car les retards dans le transport et les vulnérabilités en matière de sécurité ne cessent d’avoir des répercussions négatives. C’est pour cette raison que le gouvernement compte sur un solide soutien de la part de la communauté commerciale, car les mesures visent à réduire les retards d’expédition et les coûts connexes, tout en accroissant l’efficience de la chaîne d’approvisionnement. Accroître la sécurité dans nos ports et assurer la protection des Canadiens et de l’économie sont des raisons suffisantes d’appuyer les mesures.
Je vais maintenant dire à mes collègues ce qui arriverait si nous ne prenions pas ces mesures. À l’heure actuelle, le cadre législatif et réglementaire ne confère pas à l’Agence des services frontaliers du Canada le pouvoir de s’assurer que les conteneurs sont rapidement mis à disposition d’un agent pour examen ou que des mesures de sécurité adéquates sont en place pour prévenir l’altération de leur contenu avant l’examen. Tout défaut d’examiner les marchandises reçues en temps opportun expose les marchandises commerciales à l’exploitation criminelle, ce qui pose un danger pour les Canadiens et entraîne des répercussions commerciales et économiques.
J’ajouterais que ces répercussions se font sentir non seulement ici, mais également à l’étranger, auprès de nos partenaires internationaux. Nos problèmes peuvent devenir les leurs et entraîner un manque de confiance de leur part dans la capacité du Canada à sécuriser ses ports maritimes. C’est pourquoi les changements proposés dans ce projet de loi concernent étroitement toutes les parties qui jouent un rôle dans nos ports maritimes, dont l’Agence des services frontaliers du Canada dans le cadre de son mandat en matière de sûreté et de sécurité.
Je tiens à confirmer à la Chambre, à la communauté commerciale et à tous les Canadiens que l’Agence des services frontaliers du Canada obtient d’excellents résultats grâce à ses efforts constants pour intercepter des marchandises prohibées dans nos ports maritimes, même s’il y a encore place à l’amélioration. Nos agents des services frontaliers ont reçu une solide formation sur les techniques d’examen visant à intercepter les marchandises prohibées et les drogues illicites introduites en contrebande au Canada. Nos agents cherchent à détecter tout signe de tromperie et ils utilisent le renseignement ainsi qu’une approche de gestion des risques pour déterminer quelles marchandises sont susceptibles de justifier un examen plus poussé. Les saisies qui sont régulièrement signalées par l’Agence démontrent le rôle crucial que joue l’Agence pour assurer la sécurité publique, mais il est possible de faire davantage. Voilà pourquoi le gouvernement a présenté ce projet de loi qui donne à nos agents les outils dont ils ont besoin pour mieux remplir leur mandat.
Avec la mise en place de mesures additionnelles et l'exigence de conserver dans une zone sécurisée réservée à cette fin les conteneurs à haut risque sélectionnés aux fins d'examen, nos agents à la frontière seraient mieux à même de lutter contre la contrebande et d'empêcher le crime organisé de trafiquer les conteneurs avant qu'ils n'aient été inspectés. Les nouvelles sanctions et limites de temps garantiraient que les marchandises sont examinées au bon endroit, rehaussant ainsi la sécurité des ports canadiens. Je pense que tout le monde peut soutenir ces mesures qui permettront de mieux protéger les marchandises et les Canadiens.
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Madame la Présidente, les ports canadiens sont des maillons indispensables des chaînes d’approvisionnement de notre pays. De concert avec les autres modes de transport, ils jouent un rôle dans le développement de notre économie, la création d’emplois pour la classe moyenne, la distribution de produits abordables et l’expansion des exportations canadiennes.
La prospérité à long terme du Canada dépend de la compétitivité du réseau de transport. Pour cela, il faut entre autres que chacun des modes de transport soit en mesure d’acheminer les marchandises de manière fiable et rapide, et à bon prix. Il faut pouvoir prendre des décisions en se fondant sur des données ainsi que prévoir les investissements et les effectuer en temps opportun. Pour que le Canada continue de soutenir la concurrence et d'être florissant dans un environnement de plus en plus mondialisé, les ports doivent moderniser leurs méthodes et leurs outils.
Le Canada a en effet été devancé par d’autres pays. Dans la course à la mise en place d'un système de transport fluide et adaptable, ces pays se sont déjà dotés de systèmes de bout en bout, des approches multidirectionnelles qui mobilisent chaque mode et chaque maillon dans la chaîne d’approvisionnement. Tout cela est étayé par des données et des échanges d’informations. Pour que le Canada reste concurrentiel, le gouvernement doit adopter une vision globale pour la planification de la chaîne d’approvisionnement.
Le projet de loi traite les ports comme des centres névralgiques au sein de réseaux complexes et interdépendants en leur donnant les moyens de tirer parti de leur rôle stratégique dans les méandres de la chaîne d’approvisionnement canadienne. Les outils proposés dans ce projet de loi mobiliseront une stratégie de données structurée permettant de privilégier la fluidité, la réactivité et la souplesse.
Un système de transport efficace requiert des données en quantités importantes. Les ports sont les lieux de convergence de différents modes de transport. C'est une occasion en or de mettre à profit des données inexploitées pour construire et optimiser un réseau commercial adaptable, réactif et résilient. J’ajouterai qu’un réseau commercial résilient doit se développer en permanence grâce à des investissements. Or, pour que ces investissements continuent de servir l’intérêt public, comme il se doit, ils doivent être évalués en fonction d'objectifs clairs.
Le temps est plus que jamais venu de créer un réseau de transport moderne. Les Canadiens sont confrontés à l'augmentation du prix des biens et des services ainsi qu'à des pénuries. L’inflation ne ralentit pas, et les Canadiens ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Il faut donc faire le nécessaire pour rendre le réseau de transport plus concurrentiel; pour améliorer le pouvoir d’achat des Canadiens, c'est essentiel.
Le projet de loi vise à accroître l’efficience, à faciliter la mise en commun de données d'autres informations ainsi qu'à pérenniser l’investissement. Si nous voulons que notre réseau de transport continue de jouer son rôle dans l’économie canadienne et d’améliorer la vie de tous les Canadiens, c'est indispensable.
Dans cette optique, le projet de loi propose trois réformes axées sur la capacité concurrentielle qui donneront aux ports les outils et le mandat nécessaires pour mieux gérer le trafic et réduire la congestion de manière à fluidifier les points de passage; qui fourniront aux autorités portuaires les moyens d'effectuer, grâce aux données et à l'information recueillies, une planification efficace et éclairée pour veiller à la résilience des activités; et qui arrimeront les investissements portuaires à l'intérêt public tout en assurant qu'ils seront gérés de façon durable.
Je parlerai tout d’abord de la nécessité de fournir aux ports les outils et le mandat nécessaires pour qu’ils puissent mieux gérer le trafic.
De bout en bout, les ports et les exportations touchent à plusieurs modes de transport, soit maritime, ferroviaire et routier. Cette interdépendance est au cœur du réseau de transport du Canada, qui exige une approche systématique de la planification, du développement et de la gestion du trafic. Le projet de loi élargit le champ d’application de la Loi maritime du Canada afin de donner le mandat aux autorités portuaires de collaborer avec les acteurs de la chaîne d’approvisionnement pour gérer activement le trafic commercial, y compris les navires qui jettent l’ancre en attendant une cargaison, et de permettre le séquençage des services ferroviaires.
Faire jouer aux ports un rôle plus direct dans la gestion du trafic permettrait d’accélérer les manœuvres des navires, d’améliorer la fluidité du trafic portuaire et de maximiser l’efficacité des opérations de la chaîne d’approvisionnement. De plus, le projet de loi habiliterait les autorités portuaires canadiennes à créer des ports intérieurs. Le point à souligner, c’est que cela permettrait d’adopter de nouvelles méthodes de travail qui optimiseraient le débit des terminaux, qui réduiraient la congestion dans nos centres urbains et qui amélioreraient la résilience de nos chaînes d’approvisionnement.
Ces outils redéfiniraient la base de la collaboration entre les acteurs de la chaîne d’approvisionnement et les autorités portuaires canadiennes. Ces dernières seraient habilitées à intervenir plus activement dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement, y compris en prenant des mesures concrètes pour s’attaquer à la congestion. Cependant, pour que les ports puissent mieux gérer le trafic et ainsi réduire la congestion, il faut améliorer la mise en commun de données et d’informations entre les partenaires.
La deuxième grande réforme proposée vise à améliorer la capacité concurrentielle en matière de collecte de données et de mise en commun d’informations entre les partenaires. Le projet de loi permettrait aux ports d’exploiter les données afin de mieux coordonner le trafic et de fournir l’information nécessaire à une planification portuaire et à une prise de décisions plus judicieuses. En ce qui concerne les pratiques exemplaires, les gouvernements et les partenaires industriels du monde entier ont déjà amélioré l’efficacité, la sécurité et la productivité de l’ensemble des chaînes d’approvisionnement en transformant leurs ports en centres de données. Le Canada doit suivre le rythme s’il veut continuer de soutenir la concurrence.
Les députés n’ignorent pas que l’investissement privé est un élément clé de notre capacité concurrentielle. C’est également vrai pour nos ports. L’investissement privé dans nos ports a été indispensable à la création des services portuaires actuels, et cela ne changera pas. Il est donc essentiel que nous continuions à favoriser un contexte d’investissement clair et prévisible, tout en veillant à ce que ces activités favorisent la pérennisation des ports et l’intérêt public.
Le projet de loi permettrait au gouvernement d’avoir une meilleure connaissance des investissements portuaires stratégiques en élargissant la portée des transactions susceptibles d’être examinées. Au cours des dernières années, les autorités portuaires canadiennes ont réclamé une plus grande souplesse financière pour améliorer leur capacité à attirer les investissements et à se saisir des occasions de développement. Le projet de loi élargirait donc leur pouvoir d'emprunt et leur champ d'action financier, tout en tenant compte des risques financiers pour l’État et les Canadiens. À cette fin, le projet de loi C‑33 établirait un examen triennal de la capacité d’emprunt des administrations portuaires canadiennes.
Pour résumer, la série de mesures contenues dans le projet de loi donnera les outils nécessaires pour optimiser, grâce à des solutions numériques modernes, les opérations portuaires et pour maximiser l’investissement et le renforcement des capacités, en s’appuyant sur des règles claires qui feront des ports des actifs attrayants et durables. Ensemble, ces mesures permettraient à nos ports de demeurer résilients, efficaces et concurrentiels.
Les Canadiens ont fait l’expérience directe de la nécessité de ces mesures de réforme. J’espère pouvoir compter sur mes collègues députés pour appuyer ce projet de loi.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au nom des habitants de Skeena—Bulkley Valley, dans la magnifique région nord-ouest de la Colombie‑Britannique, pour parler du projet de loi dont nous sommes saisis, le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur les douanes, la Loi sur la sécurité ferroviaire, la Loi de 1992 sur le transport des marchandises dangereuses, la Loi sur la sûreté du transport maritime, la Loi sur les transports au Canada et la Loi maritime du Canada et apportant une modification corrélative à une autre loi.
Il s’agit d’un projet de loi assez complexe et technique, mais il est surtout axé sur la chaîne d’approvisionnement du Canada. Le Canada est une nation commerçante et le rendement, la résilience, l’efficacité et la durabilité de notre chaîne d’approvisionnement ont évidemment d’importantes répercussions. Cela a été mis en évidence l’an dernier lors des événements liés aux rivières atmosphériques en Colombie‑Britannique, un phénomène climatique extrême qui a détruit une bonne partie de l’infrastructure de la chaîne d’approvisionnement dans ma province et engendré des inquiétudes et des perturbations concrètes pour les approvisionnements dont les entreprises et les citoyens de tout le pays ont besoin. Bien sûr, il y a aussi l’impact de la pandémie sur la chaîne d’approvisionnement. Pendant la pandémie, nous avons été témoins de toute une série de problèmes, dont malheureusement très peu sont pris en compte dans ce projet de loi. Toutefois, je constate qu’il renferme quelques améliorations graduelles que nous pouvons soutenir.
Je souhaite concentrer mes observations sur les préoccupations que j’ai entendues de la part des collectivités, des habitants de la Colombie‑Britannique et de ceux d’autres régions du Canada qui sont touchés par le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement, laquelle n’existe pas en vase clos. Elle passe par des endroits où vivent des gens. Depuis des années, les gens expriment les préoccupations que suscite l’impact du transport de marchandises sur leur vie. J’ai été quelque peu consterné de constater que ces préoccupations des citoyens et des travailleurs de la chaîne d’approvisionnement ne sont pas prises en compte de façon plus approfondie dans le projet de loi dont nous sommes saisis.
La réaction à ce projet de loi a été plutôt tiède. On a surtout dit qu’il s’agissait d’une occasion ratée de prendre des mesures beaucoup plus vastes et ambitieuses. Cependant, comme je l’ai mentionné, il y a lieu de soutenir certains éléments de ce projet, et nous sommes impatients de l’étudier en comité où nous pourrons travailler avec tous les partis en vue d’apporter des amendements qui renforceront ses dispositions.
Je vais concentrer mes observations sur la partie du projet de loi qui traite des modifications de la Loi maritime du Canada, c’est‑à‑dire sur le fonctionnement de nos ports, et sur les modifications de la Loi sur la sécurité ferroviaire, un élément très pertinent pour la région que je représente.
Commençons donc avec la sécurité ferroviaire. Je tiens à noter d'emblée que cette année marque le dixième anniversaire de la tragédie de Lac-Mégantic, qui a coûté la vie à 47 personnes et détruit le centre-ville d'une superbe collectivité. J'ai lu récemment les commentaires d'un dénommé Ian Naish, ancien directeur des enquêtes sur les accidents ferroviaires au Bureau de la sécurité des transports. En février, il a dit que les mesures de sécurité mises en œuvre depuis la catastrophe de Lac-Mégantic sont « marginales ».
Il y a aussi eu l'importante catastrophe ferroviaire à East Palestine, en Ohio, qui a eu des conséquences sur des milliers de personnes. Dans la foulée de ce désastre, Kathy Fox, présidente du Bureau de la sécurité des transports du Canada, a déclaré ceci au sujet de la sécurité ferroviaire au Canada: « Nous faisons des progrès, mais très, très lentement. Je ne pourrais affirmer qu'un accident comme celui de [l'Ohio] ne pourrait pas se produire ici. »
Dans ma question à mon collègue d'en face, il y a quelques minutes, j'ai parlé des travaux du comité des transports, dont nous faisons tous les deux partie. Au mois de mai, ce comité a publié un rapport contenant 33 recommandations; je suis quelque peu déçu de constater que ce projet de loi ne donne suite à aucune d'entre elles. Une de nos principales préoccupations en matière de sécurité ferroviaire porte sur l'utilisation de ce que l'on appelle les systèmes de gestion de la sécurité. Je crois que c'est un gouvernement libéral qui les a créés dans les années 1990. Avant cela, il existait une approche beaucoup plus conventionnelle concernant la réglementation ferroviaire et son application. En fait, les systèmes de gestion de la sécurité sont une forme d'autoréglementation des sociétés ferroviaires.
Ces systèmes sont une source d'inquiétude pour un certain nombre de chiens de garde qui suivent de près les modifications apportées au secteur ferroviaire. Depuis que le Bureau de la sécurité des transports a instauré une liste de surveillance, celle-ci contient les éléments inquiétants auxquels les Canadiens devraient accorder une attention particulière puisqu'il s'agit de leur sécurité.
Je vous cite une déclaration du Bureau de la sécurité des transports: « les transporteurs qui ont mis en œuvre un système de gestion de la sécurité (SGS) officiel ne sont toujours pas en mesure de démontrer qu’il fonctionne et qu’il permet d’améliorer comme prévu la sécurité. » J'ajouterai que le Bureau du vérificateur général du Canada s'est prononcé comme suit:
[...] Transports Canada n’a pas su démontrer si ses activités de surveillance avaient contribué à l’amélioration de la sécurité ferroviaire. De plus, le Ministère n’a pas mesuré l’efficacité des systèmes de gestion de la sécurité des compagnies de chemin de fer, malgré les nombreux rapports des 14 dernières années recommandant que Transports Canada procède à la vérification et à l’évaluation de ces systèmes.
Ce que j'essaie de démontrer, c'est que le gouvernement a largement permis à ces entreprises ferroviaires multimilliardaires de s'occuper de leur propre sécurité, mais que celles-ci font l'objet d'une surveillance cruellement déficiente. Alors que nous venons de commémorer la pire catastrophe ferroviaire des 150 dernières années, les Canadiens devraient se préoccuper de cette situation.
Le projet de loi renferme une modification mineure qui permet au d’exiger des entreprises qu’elles comblent les lacunes de leurs systèmes de gestion de la sécurité. Cependant, il s’agit d’un pouvoir discrétionnaire conféré au ministre et qui dépend réellement de sa volonté de l’exercer. À tout le moins, les systèmes de gestion de la sécurité devraient être rendus publics. À l’heure actuelle, il s’agit de systèmes exclusifs qui ne peuvent pas faire l’objet d’un examen public.
Selon Bruce Campbell, un expert en sécurité ferroviaire qui a écrit un livre sur Lac-Mégantic et qui étudie ces questions depuis des années, Transports Canada doit veiller à ce que les systèmes de gestion de la sécurité fassent partie intégrante d’un système efficace, bien financé et complet de contrôle réglementaire, comprenant des mesures d’inspection, de surveillance et d’application de la loi sur place soutenues par un personnel suffisant et adéquatement formé. Il ajoute que les SGS qui sont actuellement protégés par le secret commercial devraient être assujettis à un examen externe. Nous aimerions beaucoup que le gouvernement rende publics les systèmes de gestion de la sécurité afin que les Canadiens puissent voir ce que les compagnies ferroviaires font pour assurer la sécurité de leurs collectivités.
Il est incroyable que de petites collectivités rurales, comme il y en a beaucoup dans la circonscription que je représente, soient responsables de la protection de leurs résidants contre des catastrophes potentielles impliquant ces compagnies ferroviaires multimilliardaires qui font transiter des marchandises dangereuses à quelques mètres de leurs maisons. Bon nombre de ces collectivités dépendent de petits services de pompiers volontaires qui disposent d’équipement et de capacités limités, et pourtant, nous voyons des centaines de wagons remplis de composés extrêmement volatils traverser les collectivités tous les jours. Il est ahurissant de constater que la responsabilité de répondre aux urgences incombe...
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Madame la Présidente, comme je le disais, les entreprises doivent être responsables de la protection des collectivités contre leurs activités commerciales. Je pense que c’est une demande très raisonnable.
Pour ce qui est de la partie du projet de loi qui traite des ports, elle renferme certaines des modifications les plus importantes proposées par le gouvernement. Je commencerai par souligner l’importance de la Loi maritime du Canada et des ports pour le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique.
Bien entendu, c'est dans la circonscription que je représente que se trouve le port de Prince Rupert. C’est l’un des ports qui connaît la plus forte croissance en Amérique du Nord. Il est actuellement le troisième port en importance au Canada, un port qui a réellement transformé le visage de cette collectivité depuis plus d’une décennie. Avec une croissance et une expansion incroyables, il est aujourd’hui, et de loin, le plus grand employeur de la collectivité et lui apporte beaucoup d’avantages, mais aussi quelques préoccupations.
En 2022, 24,6 millions de tonnes de marchandises ont été transbordées au port de Prince Rupert, un volume de marchandises assez stupéfiant. Évidemment, cela comporte des avantages et des répercussions tout le long de la chaîne d’approvisionnement. La collectivité où je vis, Smithers, qui est depuis longtemps une ville ferroviaire, compte des centaines de cheminots qui travaillent pour le CN et qui participent au transport de marchandises à partir du port.
L’année dernière, le port de Prince Rupert a mené à bien des projets passionnants. Il y a le projet de liaison électrique route à quai pour le corridor Fairview-Ridley, dont je parlerai dans un instant, et les travaux en cours sur le parc logistique d’importation de Kaien Sud. On évalue en ce moment la faisabilité d’un deuxième terminal de conteneurs, ce qui fait état de plans de croissance vraiment ambitieux.
Les modifications de la Loi maritime que nous examinons dans le projet de loi qui nous est soumis représentent réellement une tentative du gouvernement de consolider le rôle des administrations portuaires en tant qu’institutions publiques et en tant qu’entités responsables devant l’opinion publique. Je pense que ce projet est louable, mais nous devons veiller à ce qu’il soit mené à bien de manière efficace afin que les changements se traduisent réellement par une plus grande responsabilité, une plus grande transparence et une plus grande valeur pour le public canadien.
Les modifications apportées à la Loi maritime comprendraient la possibilité pour les administrations portuaires d’agir en tant que centres intermodaux et d’établir des ports intérieurs, ainsi que la création d’une autorité de réglementation pour la gestion du trafic et un examen simplifié des emprunts des administrations portuaires, bien que je note que le projet de loi est loin de faire ce que les administrations portuaires demandent en ce qui concerne leur pouvoir d’emprunt. Le projet de loi exigerait que les ports fournissent davantage de données sur leurs activités et leur prise de décision au gouvernement, élargirait l’admissibilité des conseils d’administration des ports et modifierait leur composition, exigerait qu’ils soumettent des plans stratégiques publics, exigerait des examens périodiques de la gouvernance des ports et exigerait qu’ils établissent des organes consultatifs pour les communautés autochtones, les intervenants et les gouvernements locaux. Enfin, les modifications apportées à la Loi maritime établiraient une autorité de réglementation pour exiger des administrations portuaires qu’elles établissent des plans et des objectifs quinquennaux en matière de climat. Je pense que c’est important et je vais en parler.
Il y a une différence entre une véritable responsabilité et de la poudre aux yeux, et je pense que l’association portuaire, qui a exprimé des inquiétudes quant à la charge supplémentaire que représente cette réglementation, a raison de s’inquiéter si elle n’augmente pas effectivement la responsabilité et la transparence. En ce qui concerne les comités consultatifs, par exemple, je pense qu’il existe de nombreux exemples dans notre pays de comités consultatifs qui ne jouent pas un rôle substantiel, qui sont là comme une sorte de projet de relations publiques et qui n’améliorent pas la gouvernance ou ne reflètent pas de manière adéquate les préoccupations de la collectivité ou des intervenants qui sont consultés. Ainsi, pour que ces changements aient réellement l’effet escompté par le gouvernement, nous pensons qu’il faut un certain degré d’indépendance et des liens clairs avec le processus décisionnel de l’administration portuaire.
Le projet de loi prévoit la création d’un certain nombre de comités consultatifs. Le gouvernement envisage d’obliger les administrations portuaires à créer trois comités consultatifs. Je m’en voudrais de ne pas mentionner le port de Stewart, un port beaucoup plus petit du Nord‑Ouest de la Colombie‑Britannique, mais non moins important. Pour les administrations portuaires des petites collectivités, l’obligation de créer trois comités consultatifs différents pourrait se révéler excessive. Nous devons examiner comment nous pouvons modifier cette disposition pour nous assurer qu’elle reflète correctement la nécessité d’une consultation supplémentaire et la capacité de la collectivité à fournir cette consultation.
Passons maintenant à l’obligation pour les administrations portuaires d’établir des plans en matière de changements climatiques. Je pense que c’est important. Les activités des ports contribuent de façon modeste mais réelle aux émissions globales du Canada. Les ports offrent de grandes possibilités de réduire les émissions et de diminuer la pollution climatique. Pour ce faire, il est nécessaire d’établir des plans quinquennaux sur les changements climatiques. Le projet de loi contient très peu de détails sur le contenu de ces plans. Nous pensons qu’au minimum, les plans quinquennaux sur les changements climatiques devraient s’aligner sur les autres lois en matière de responsabilité climatique adoptées par le gouvernement, des lois que nous avons renforcées au prix d'énormes efforts. Ils devraient également être compatibles avec les ambitions nationales du Canada en matière de réduction des gaz à effet de serre et avec nos engagements internationaux.
Comme je l’ai mentionné, les ports offrent d’énormes possibilités de réduire l’impact sur le climat et de diminuer les émissions, et nous voyons déjà certaines de ces possibilités se concrétiser en Colombie‑Britannique. L’alimentation à quai, en particulier, est une technologie éprouvée et commercialement viable qui est largement utilisée dans le monde entier. L’an dernier, à Prince-Rupert, l’administration portuaire s’est lancée dans un projet d’alimentation à quai. L’alimentation à quai permet essentiellement aux navires de se brancher à une source d’électricité et de ne pas dépendre de leurs moteurs diésel auxiliaires lorsqu’ils sont dans le port pour être chargés ou déchargés. Cela permet non seulement de réduire les matières particulaires dans la collectivité et d’améliorer la qualité de l’air, mais aussi de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
Ce projet aura un énorme impact. Je pense que le projet d’alimentation à quai à Prince Rupert permettra de réduire les émissions de plus de 30 000 tonnes par an, ce qui est considérable. Il existe également un projet d’alimentation électrique à quai à Victoria, au terminal des navires de croisière, qui aura des retombées très semblables.
Il est également nécessaire de décarboner les opérations à terre, y compris les équipements de manutention des conteneurs. Il s’agit de l’équipement du terminal à conteneurs, qui fonctionne actuellement au diésel. Il s’agit d’une occasion unique non seulement de rendre les opérations portuaires plus efficaces, mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Nous devons également renforcer les paramètres relatifs à la planification climatique si nous voulons que ce projet de loi soit réellement source de changement. Comme je l’ai dit, nous devons l’aligner sur les ambitions nationales et nos obligations internationales.
Je reviens sur certains éléments concernant la responsabilité et la représentation en matière de gouvernance portuaire. Une chose que nous devons reconnaître, et je ne suis pas sûr qu’elle soit suffisamment reconnue dans ce projet de loi, c’est le rôle central que jouent les travailleurs dans le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement, qu’il s’agisse des travailleurs ferroviaires ou des travailleurs portuaires. L’une des choses que j’ai clairement entendues de la part des travailleurs portuaires, en particulier en Colombie-Britannique, c’est qu’il est nécessaire de tenir compte de leur point de vue dans le processus décisionnel des ports.
Actuellement, au sein des conseils d’administration des autorités portuaires, une place est réservée aux gouvernements locaux et aux représentants des provinces des Prairies. En revanche, aucun siège n’est réservé aux travailleurs qui permettent à nos ports de fonctionner. Ces travailleurs ont des connaissances, un savoir et une expérience précis qui seraient très utiles aux autorités portuaires.
Nous avons demandé que les travailleurs, les employés des installations portuaires, siègent au conseil d'administration. Nous pensons que lors de l'étude en comité, nous pouvons amender ce projet de loi de sorte qu’il garantisse que les travailleurs aient leur mot à dire et un siège à la table de gouvernance des autorités portuaires.
Le trafic maritime et le mouillage constituent un dernier sujet de préoccupation pour les résidents. Cette question a été soulevée en particulier par les habitants de la côte sud de la Colombie-Britannique, à proximité de la région sud des îles Gulf.
Pendant la pandémie, nous avons assisté à une incroyable congestion au port de Vancouver. De nombreux cargos et porte-conteneurs ont été bloqués et ancrés en divers endroits de la mer de Salish et des eaux environnantes, ce qui a eu de sérieuses répercussions sur les habitants des petites collectivités de la région.
Les habitants sont très préoccupés par l’utilisation de zones côtières écologiquement sensibles comme aires de stationnement pour les grands navires. Ils s’inquiètent de l’impact sur les mammifères marins, en particulier les baleines, comme les épaulards résidents du Sud, une espèce menacée. Ils s’inquiètent de l’impact du dragage des ancres, du risque de collision avec les baleines, de la pollution sonore, de la pollution atmosphérique et de la pollution lumineuse. Tout cela affecte la vie des gens de manière très concrète.
Il est décevant de constater que, malgré la couverture médiatique de ces préoccupations, malgré le fait que les gens de la région aient écrit à plusieurs reprises au ministre pour lui faire part de ces préoccupations et de ces impacts, le projet de loi dont nous sommes saisis ne ferait que très peu, voire rien du tout, pour s'attaquer aux problèmes.
Nous travaillerons d’arrache-pied pour que les préoccupations de la population concernée soient prises en compte dans des amendements concrets. Nous parlons de zones que Parcs Canada a proposé de transformer en réserves de parcs nationaux. Il s’agit de zones marines très spéciales, d’importance nationale. Nous allons veiller à ce que ces zones soient protégées contre l’impact du trafic maritime, et je m’en réjouis.
Comme d’autres intervenants l’ont indiqué, le projet de loi n’est pas aussi ambitieux qu’il pourrait l’être, mais nous avons hâte de travailler, lors de l'étude en comité, avec tous les partis pour l'améliorer et éventuellement pouvoir l'appuyer.
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Madame la Présidente, aujourd'hui, on débat du projet de loi . Si les gens qui nous écoutent ne savent pas de quoi il s'agit et n'en ont pas entendu parler, ce n'est pas anormal.
C'est un projet de loi qui n'est pas bien excitant. Disons qu'on est loin, même très loin, d'une révolution. Pour attiser l'intérêt sur le projet de loi, on a trouvé un titre très original: Loi modifiant la Loi sur les douanes, la Loi sur la sécurité ferroviaire, la Loi de 1992 sur le transport des marchandises dangereuses, la Loi sur la sûreté du transport maritime, la Loi sur les transports au Canada et la Loi maritime du Canada et apportant une modification corrélative à une autre loi. On comprend que c'est un gros projet de loi.
Quand je lis cela, j'ai l'impression qu'on va changer toutes les lois du pays. Quand on regarde le projet de loi de plus près, on se rend compte assez vite que ce n'est pas le cas. Or, ce que cela dit surtout, c'est qu'on n’a aucune idée de ce que fait ce projet de loi. Quand on lit son titre, on n’a aucune idée de ce à quoi il sert. Comme je le disais, il y a eu beaucoup d'efforts mis sur la créativité pour trouver un titre qui allait dire ce que fait ce projet de loi et à quoi il sert.
On peut se poser des questions au sujet de la Loi sur les douanes incluse dans le projet de loi. Est-ce que cela va toucher les questions relatives au chemin Roxham, aux entrées illégales aux frontières, aux entrées d'armes illégales aux frontières? Certes, le chemin Roxham est maintenant fermé. Ce n'est peut-être plus un problème. Or, ce l'était encore quand le projet de loi a été déposé.
Au sujet de la Loi sur la sécurité ferroviaire, va-t-on finalement mettre fin à l'autoréglementation des compagnies ferroviaires, l'espèce d'aparté dans lequel elles font à peu près ce qu'elles veulent, ce qui rend la surveillance très molle à leur égard? Est-ce que cette partie du projet de loi va vraiment mettre les compagnies ferroviaires au pas? Non, on ne les mettra pas au pas. Il n'y a absolument rien qui va empêcher le CN et le CP de dormir la nuit, je le garantis. Je ne pense pas que cela va changer grand-chose dans leur vie.
Au sujet de la Loi maritime du Canada, il y a des petites affaires. Il commence à y avoir un peu de substance. Je dis un peu, mais pas trop quand même.
La preuve que le projet de loi ne change pas grand-chose dans la vie de M. et Mme Tout-le-Monde, c'est que personne n'en a parlé. D'habitude, quand il y a un projet de loi déposé par le gouvernement, c'est une grosse affaire. Tout le monde l'attend. On est sur le bout de sa chaise. On se demande ce qu'il va bien y avoir dedans. Des fois, le gouvernement fait fuiter des petits bouts à des journalistes pour attiser l'intérêt sur le projet de loi. Il y a alors des articles qui sortent. Quand le projet de loi est déposé, il y a une grosse conférence de presse. Il y a des tournées médiatiques. Parfois, il y a des tournées régionales dans des villes touchées par le projet de loi. Il y a beaucoup de bruit autour d'un projet de loi. Normalement, un projet de loi est quelque chose d'important. Après tout, on change les lois d'un pays.
Par contre, pour le projet de loi C‑33, il n'y a rien eu. Personne n'en a parlé. On ne savait à peu près même pas qu'il existait avant qu'on en débatte aujourd'hui à la Chambre.
J'ai beaucoup cherché et j'ai fini par trouver un texte sur le Web qui parle du projet de loi. C'était passé à peu près inaperçu. Voici le titre de l'article: « Un projet de loi pour resserrer la collaboration entre les ports québécois ». Avec un tel titre, je me suis dit qu'il allait peut-être y avoir quelque chose pour permettre aux ports québécois de mieux collaborer. D'ailleurs, c'est une des demandes des ports du Québec de pouvoir, par exemple, faire des appels d'offres communs. J'ai donc lu le projet de loi pour constater qu'il n'y a absolument rien dans le document qui permettra aux ports québécois de travailler davantage ensemble.
En fait, le journaliste s'est fait raconter des histoires par l'ancien . Dans l'article, on peut lire: « [...] une collaboration approfondie mènera à des investissements stratégiques qui permettront d’améliorer les services et le rendement des installations, tout en renforçant la chaîne d’approvisionnement. »
C'est tout un charabia. Grosso modo, il ne s'agit pas de collaboration entre les ports, mais bien d'une collaboration des ports avec le ministère des Transports. En fin de compte, c'est ça, la réalité. Peut-être que le journaliste aurait aimé que le projet de loi parle du sujet parce que les ports le demandaient, mais le ministre n'a pas été clair dans sa réponse. Cela a donné un tel article.
L'article parle aussi de la chaîne d'approvisionnement. Ce que je trouve intéressant, c'est de savoir ce qui, dans le projet de loi , va vraiment aider la chaîne d'approvisionnement. Or, quand on lit comme il faut le projet de loi, on constate qu'il n'y a pas grand-chose qui touche la chaîne d'approvisionnement. Il n'y a à peu près rien, sauf si le ministre veut se mettre à gérer — à faire de la microgestion — lui-même les ports un par un.
La réalité, c'est qu'au moment où on a déposé le projet de loi , une crise de l'approvisionnement sévissait un peu partout. Il y avait des problèmes avec la chaîne d'approvisionnement. On a donc annoncé le projet de loi C‑33 en disant que cela allait améliorer la chaîne d'approvisionnement, or il n'y a rien pour la chaîne d'approvisionnement. C'est simplement une façon de présenter les choses pour faire croire que ce projet de loi est utile.
On a donc voulu mettre le projet de loi à la mode et lui donner la saveur du jour, mais cela n'a pas lieu. Pour démontrer mon point de vue, j'ai fait une recherche dans le texte du projet de loi pour voir si les mots « collaboration » et « Québec » se retrouvaient dans le projet de loi. En effet, on parlait de meilleure collaboration entre les ports du Québec. En fait, on retrouve à deux endroits le mot « collaboration » dans le projet de loi. Il faut quand même être honnête. Cependant, ces deux instances sont dans des passages qui parlent de la sécurité ferroviaire. Alors, « collaboration » et « Québec » ne sont pas du tout ensemble.
J'ai aussi fait la recherche du mot « Québec ». Ce mot se trouve aussi deux fois dans le projet de loi, mais, dans les deux cas, c'est pour aborder des affaires marginales concernant la gestion des baux par les administrations portuaires. Cela n'a donc rien à voir avec une collaboration entre les ports. Pour revenir à cet article, il va falloir qu'on parle aux journalistes. Il va falloir, en fait, que le ministre nous explique comment il se fait qu'il nous ait raconté cela. Or, le ministre ne pourra pas nous l'expliquer, car il n'est plus là. Il y a eu un changement de ministre.
Le ministre a donc voulu nous mener en bateau, c'est le cas de le dire, parce qu'il n'y a absolument rien dans le projet de loi qui permet une collaboration entre les ports québécois. Cela aurait été une belle occasion de le faire. Malheureusement, c'est une occasion manquée.
Les ports avaient aussi demandé de pouvoir faire des appels d'offres communs et d'avoir plus de flexibilité pour aller chercher du financement. Ce sont des choses intéressantes qui ne se retrouvent pas dans le projet. C'est décevant. Pensons à un ministre qui dépose un projet de loi. En général, un ministre ne dépose pas un projet de loi tous les jours. C'est le genre d'occasion unique pour un ministre de laisser sa marque dans l'histoire, de changer les choses et de faire en sorte qu'on retienne son nom comme quelqu'un qui a vraiment accompli des choses pour ce grand pays qu'est le Canada. Je préférerais que ce soit pour le Québec, mais, ici, nous sommes quand même dans un Parlement canadien.
Malheureusement, c'est une occasion manquée, parce que personne ne va se souvenir du projet de loi C‑33. Le ministre ne passera pas plus à l'histoire, il n'est plus en poste. On a un nouveau qui doit défendre ce projet de loi. D'ailleurs, je ne l'ai pas beaucoup entendu en parler publiquement.
En fait, il n'y a pas de vision dans ce projet de loi. Cela paraît que le gouvernement dort au gaz. Le projet de loi a l'air d'avoir été écrit par un groupe de fonctionnaires qui se seraient demandé, dans le bureau du ministre, ce qu'on aimerait changer dans le transport au Canada pour mieux gérer cela. Ils ont mis tout cela ensemble, des bouts sur les ports, des bouts sur les douanes et des bouts sur le transport ferroviaire, mais, au bout du compte, il n'y a pas de cohérence, de vision ou d'ambition. On a juste un paquet de petites mesures attachées ensemble et on a dit que c'était là un projet de loi, et le ministre est allé déposer cela à la Chambre. Il n'y a pas de direction ou de vision politique là-dedans.
On est au début de rentrée parlementaire et c'est le projet de loi que le gouvernement décide de prioriser. On est en crise du logement, en crise climatique, en crise d'inflation et on décide de mettre un paquet de petites mesures qui n'ont pas trop de liens entre elles devant le Parlement en disant que c'est la priorité de la rentrée. Il y a quelque chose qui m'échappe. Peut-être que le gouvernement aura l'occasion de nous l'expliquer plus tard, mais, moi, je ne vois pas vraiment où il s'en va avec cela.
Ce qui en ressort, c'est surtout un manque clair d'ambition du gouvernement, un manque d'idées, tant dans son programme législatif que dans ce fameux projet de loi, qui ne contient vraiment pas grand-chose.
Il y a quand même quelques affaires là-dedans. Il faut être honnête. Par exemple, il y a une disposition qui interdit de « porter atteinte à des activités ferroviaires — de façon à compromettre la sécurité [...] »
Nous avons demandé ce que voulait dire concrètement « compromettre la sécurité ». Est-ce que cela veut dire qu'on ne peut plus manifester sur les voies? Est-ce qu'on ne peut plus faire de grève? Nous ne le savons pas. Nous avons besoin de clarifications et de savoir ce que c'est, « compromettre la sécurité ». Comment interprète-t-on cela dans les faits? Nous avons hâte de le savoir.
Selon le projet de loi, le ministre pourra ordonner à une compagnie ferroviaire d'apporter les mesures correctives par rapport à un système de gestion de la sûreté. Ce n'est pas une mauvaise chose. Cela va permettre au ministre, si un problème n'est pas réglé après de nombreux avertissements, d'ordonner qu'on règle le problème. Le ministre pourrait maintenant avoir ce pouvoir.
Le ministre peut émettre ou annuler des attestations de sécurité, par exemple. On exigera des personnes qui transportent des marchandises dangereuses qu'elles s'enregistrent. Ce n'est pas si mal. Avant, n'importe qui pouvait transporter des marchandises sans être enregistré. On peut dire qu'il était temps d'exiger cela.
On peut ordonner de cesser ou d'accomplir une activité quelconque en lien avec la sécurité publique en cas d'urgence. Ce n'est pas mauvais.
On autorisera le ministre à prendre des arrêtés et des injonctions d'urgence. Il pourrait le faire pour les bateaux, par exemple. On pourra ainsi empêcher un bateau d'entrer dans le port et le garder au loin. C'est un autre pouvoir qu'on donne au ministre. Toutefois, cela ne permettra pas de gérer la chaîne d'approvisionnement. Le ministre ne passera certainement pas ses journées à déterminer quel bateau peut entrer ou ne pas entrer dans le port et lequel a la priorité. Cela ne se passera pas ainsi. Cependant, en cas de crise majeure, on peut comprendre qu'il serait peut-être utile pour le ministre d'avoir ce pouvoir dans sa boîte à outils.
On parle aussi d'autoriser les activités logistiques dans les ports, mais c'est un secret de Polichinelle qu'il y a déjà des activités logistiques dans les ports. On le met donc par écrit; ce sera fait.
On parle d'avoir des états financiers trimestriels pour les ports, ce qui permettra donc plus de redditions de comptes. On prévoit l'obligation de créer des comités consultatifs pour les Autochtones, les municipalités et les collectivités. Certains appelleront cela la « réunionite ». Moi, je ne dirais pas cela. Je pense qu'il faut que les ports rendent des comptes à la population, mènent des consultations et se mettent à l'écoute. On force peut-être parfois quelque chose qui manque. Il y a eu beaucoup de cas d'insatisfaction par le passé au sujet du fédéral qui fait ce qu'il veut et qui demande parfois aux autres de prendre leur trou. On devra donc écouter un peu ce que le monde a à dire. Ce n'est pas mauvais.
On prévoit l'obligation d'avoir un plan d'adaptation aux changements climatiques. Personne ne s'opposera à cela. Toutefois, est-ce que le plan est contraignant et y a-t-il des objectifs chiffrés? Non, il n'y a aucune direction, seulement l'obligation de présenter un plan. Or, nous vivons une crise climatique, qu'on le veuille ou non. Un projet de loi sur la carboneutralité a été adopté par le Parlement. Je trouve dommage qu'il n'y ait pas de cohérence entre ce projet de loi, c'est-à-dire entre la volonté d'arriver à la carboneutralité d'ici 2050, et les exigences en matière de sécurité portuaire. C'est manifestement une lacune.
Le Bloc québécois et certainement d'autres députés des autres partis vont vouloir que les ports participent à l'effort comme tout le monde. Avoir un plan n'est pas suffisant en 2023. Nous ne sommes pas en l'an 2000, nous sommes 20 ans plus tard et il est temps d'aller plus loin.
Le ministre aura aussi le pouvoir de nommer les présidents des conseils d'administration. Ici, il y a une lumière qui s'allume. J'en parlerai un peu plus tard. Grosso modo, on voit que, du haut de sa tour d'ivoire à Ottawa, le ministre pourra faire un peu de microgestion dans les ports. En cas d'urgence cela peut être bon, mais nous espérons qu'il n'abusera pas de cela. La réalité, c'est que ce sont les administrations portuaires qui gèrent les ports. Je n'ai pas envie de voir le ministre débarquer dans chaque port pour faire de la microgestion.
On voit aussi que, du haut de sa tour d'ivoire, le ministre pourra décider qui seront les présidents du Port de Montréal, du Port de Québec, du Port de Trois-Rivières, du Port de Saguenay. Cela me chatouille un peu, parce que, souvent, les libéraux ne choisissent pas nécessairement un président pour ses faits d'armes, pour sa connaissance du terrain, pour ses réalisations en matière de gestion des opérations ou pour sa grande vision d'avenir.
Pour moi, et je ne sais pas pour les autres, quand on met les mots « libéral » et « nomination » ensemble, des voyants rouges s'allument. En général, à moins d'une preuve du contraire, j'ai l'impression que les libéraux ne cherchent pas forcément quelqu'un de compétent. Ils choisissent plutôt quelqu'un en fonction de sa loyauté politique envers le Parti libéral, envers le ministre ou envers le régime canadien. Malheureusement, on ne pourra rien faire pour l'en empêcher si jamais cela arrive. Ce n'est pas cela que nous voulons. Nous voulons quelqu'un qui est choisi pour ses compétences, parce que c'est la meilleure personne pour le poste, pas parce qu'il est l'ami du Parti libéral. C'est un gros problème pour nous.
On présente en priorité un projet de loi sans ambition et plate, où tout le monde s'endort. D'habitude, nous nous tenons sur le bout de notre chaise quand le gouvernement présente un projet de loi. Or, dans ce projet de loi banal, le gouvernement a quand même trouvé le moyen de mettre une petite touche partisane pour s'arroger un peu plus de pouvoir.
Il ne s'agit pas de pouvoirs permettant de gérer des crises, mais bien de pouvoirs permettant de nommer des amis des libéraux à des postes d'importance où ils vont pouvoir contrôler un peu plus ce qui se passe sur nos territoires. On le sait, les ports sont la porte d'entrée des marchandises qui transitent à travers le pays.
Pour moi, c'est important, c'est névralgique. Par exemple, plus de 50 % du PIB du Québec passe par les ports. C'est énorme. Avec ce projet de loi, on ne va pas nommer à ces postes des maîtres de la gestion qui sont des gestionnaires accomplis. Non, on va nommer des amis du Parti libéral afin qu'ils soient redevables au ministre et qu'ils fassent ce qu'il leur dit de faire. On voit là une possibilité d'ingérence politique que je trouve grave. Le gouvernement a déjà la possibilité de nommer du personnel. Il peut déjà nommer des gens au conseil d'administration des ports. Il a déjà son œil sur ce qu'il s'y passe. Il peut déjà élaborer des directives, des programmes ou des projets de loi. Il peut déjà les convoquer. Non, il veut décider de comment cela va se passer et il veut même décider de nommer des amis à ces postes.
Pour moi, c'est un gros problème. J'espère que, en comité, nous allons arriver à faire en sorte que cette partie soit éliminée du projet de loi, parce que, pour moi, cela ne passe pas. Les libéraux ont eu l'idée de nommer leurs amis partout. Ils ne l'ont pas fait encore fait, mais, si on regarde les nominations, on constate qu'il y a déjà pas mal d'amis des libéraux qui siègent aux conseils d'administration. Cependant, ils n'ont pas du tout pensé à l'idée de nommer, par exemple, les gens qui travaillent dans les ports aux conseils d'administration. Il y a des milliers de travailleurs dans ces ports et ils auraient peut-être des choses à dire aux conseils d'administration. Cela aurait pu être intéressant, et nous aimerions apporter une modification au projet de loi afin que les travailleurs puissent faire entendre leur voix dans le cadre des décisions qui sont prises dans les ports. Ce sont les grands éléments dont je voulais parler aujourd'hui.
Souvent, on présente un projet de loi anodin et ennuyeux en pensant que personne ne va le remarquer. Toutefois, nous avons remarqué une chose, soit que les libéraux ont décidé de s'arroger un peu plus de pouvoirs pour être en mesure de nommer leurs amis à des postes clés comme ceux de présidents des ports. L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions, mais, quand on met les mauvais outils dans les mains des mauvaises personnes, cela donne des mauvais résultats. Il ne faudrait pas que l'on donne des pouvoirs, ou du moins des outils, aux libéraux, dont on connaît les habitudes. Si on leur dit que le plat de bonbons est devant eux et qu'on leur demande de ne pas y toucher, mais qu'on ne met pas de couvercle et qu'il n'y a personne pour surveiller, on sait ce qu'il va passer. C'est une évidence. On connaît le scandale des commandites, on connaît les habitudes libérales. C'est toujours partisan de A à Z, jusqu'à l'os. Malheureusement, il faut se battre contre cela, il faut se prémunir contre ce genre de choses.
Malgré les nombreux défauts du projet de loi , nous avons quand même l'intention de l'appuyer, car nous pensons qu'il y a moyen de l'améliorer. Il y a moyen d'améliorer ce que le gouvernement présente, et ce ne sera pas difficile, car il n'y a à peu près rien dans le projet de loi. C'est sûr qu'il y a moyen de faire mieux. Il y a moyen d'améliorer cela, de rendre cela buvable, passable.
Bien entendu, il y a des améliorations dans le projet de loi. On ne peut pas dire qu'il n'y en a pas du tout. Cela dit, tant qu'à consacrer notre temps à ce projet de loi, autant essayer d'en faire quelque chose d'utile et d'encore meilleur que ce que le gouvernement a déposé.
On peut compter sur le Bloc québécois pour collaborer avec les libéraux si eux-mêmes décident de collaborer avec l'opposition plutôt que d'essayer de nous rentrer dans la gorge un projet de loi sans avoir écouté ce que les autres ont à dire. Par le passé, j'ai eu avec le ministre précédent des discussions qui se sont avérées très constructives. J'ai aussi eu des discussions avec le ministre actuel. J'espère qu'il va faire preuve d'autant d'ouverture que l'avait fait l'ancien ministre. À l'époque, il nous avait dit qu'il était prêt à accepter plusieurs de nos propositions et à les intégrer dans le projet de loi.
Dans les prochains mois, pendant l'étude en comité, nous verrons si cette ouverture est réelle ou pas. Cela pourra évidemment avoir un effet sur notre vote final après le travail en comité quand le projet de loi sera renvoyé à la Chambre. En effet, s'il n'y a pas de collaboration d'un bord, pourquoi y en aurait-il de l'autre? Nous sommes ici pour travailler pour les Québécois, et non pour le Canada. Il faut qu'il y ait quelque chose pour le Québec dans le projet de loi. Il faut que les Québécois en sortent gagnants et c'est à cela que nous veillons. On peut compter sur nous pour continuer à travailler fort en ce sens.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi .
J’espère que les députés ont eu un été productif dans leur circonscription. Je suis heureux d’être de retour pour renouer avec mes collègues des deux côtés de la Chambre.
À première vue, le projet de loi traite de l’aspect technique des ports et des chemins de fer au Canada, mais je pense qu’il met aussi en évidence le fossé philosophique qui existe entre nous, du Parti conservateur, et nos collègues des trois autres partis, dans leur façon d’agir et de voter, pour ne pas dire dans leurs propos. Les libéraux et leurs partenaires néo-démocrates de la coalition ont adopté une approche qui met l’accent sur un gros gouvernement centralisé qui cherche constamment à affaiblir les pouvoirs décisionnels non seulement des citoyens, mais aussi des institutions qui sont censées détenir des pouvoirs délégués et réagir aux circonstances locales et aux facteurs économiques indépendants. Leur programme est centralisateur, il retire ce pouvoir aux citoyens, les brimant ainsi dans leur liberté, et il retire également ce pouvoir aux institutions qui sont censées fonctionner de façon indépendante.
Le Bloc, comme l’a démontré l’intervenant précédent, cherche à se présenter, pour la forme, comme un parti décentralisateur, mais en fait, si nous regardons la façon dont votent les députés du Bloc, nous constatons qu’ils appuient, par exemple, les taxes libérales sur le carbone, en particulier la deuxième taxe sur le carbone. Il est ahurissant qu’un parti qui prétend, d’une part, vouloir diviser le pays et faire du Québec un pays indépendant, appuie, d'autre part, ce genre de mesures d’Ottawa qui imposent des coûts supplémentaires aux Québécois.
Il est de plus en plus évident que les conservateurs sont les seuls à offrir une vision différente, qui reconnaît le rôle du gouvernement fédéral, certes, mais aussi la richesse et la diversité des expériences et des capacités qui existent partout au pays et qui, par conséquent, reconnaît les responsabilités décisionnelles des autres institutions, des provinces, des municipalités et, dans ce cas-ci, des administrations portuaires, tout en reconnaissant l’importance d’avoir une multiplicité d’institutions distinctes capables de prendre des décisions adaptées aux circonstances locales.
Ce projet de loi est important en raison de ses répercussions politiques. Il est toutefois également important en ce sens qu’il témoigne de la vision des conservateurs consistant à promouvoir des institutions solides, à respecter les institutions indépendantes et la division du pouvoir, à mettre notre confiance dans les grands citoyens comme solution de rechange au gouvernement omniprésent et à croire dans le rôle des institutions médiatrices.
Selon son titre, le projet de loi vise à « renforcer le réseau portuaire et la sécurité ferroviaire au Canada ». À mon avis, il serait plus juste de dire: « renforcer le contrôle des libéraux sur le réseau portuaire ». En effet, il ne renforce pas le réseau portuaire, mais plutôt le contrôle des libéraux sur celui-ci. C’est pour cette raison, et pour d’autres que j’ai déjà indiquées, que nous ne l'appuyons pas.
J’aimerais toutefois profiter de l’occasion pour souhaiter bonne chance au sortant, celui qui a présenté ce projet de loi et qui, d’après ce que j’ai entendu, a fait part de son intention de ne pas se représenter aux prochaines élections. Je sais qu’il est en politique depuis longtemps, et je lui souhaite sincèrement bonne chance.
Pour ceux qui ne savent pas très bien comment fonctionne un port au Canada, je dirai que chaque port a son propre conseil d’administration, qui évolue de façon relativement autonome. Celui-ci est censé être tout à fait indépendant du gouvernement, notamment en nommant lui-même son président. Il est aussi censé défendre les intérêts du port et déterminer ce qui sert les intérêts économiques du pays et ceux de la région où il se trouve, en tenant compte des caractéristiques de celle-ci. Il est en outre censé élaborer des structures de mobilisation et de consultation qui, même si elles sont fondées sur de grands principes communs, doivent néanmoins refléter les particularités locales.
Par exemple, la consultation des Autochtones par une autorité portuaire peut varier selon les particularités locales, comme la proximité des nations autochtones, entre autres. L’indépendance dont jouissent les autorités portuaires se justifie par le fait qu’il n’y a pas de solution unique et que l’expertise, la prise de décision au niveau local et la prise en compte des facteurs locaux sont des éléments très importants de la politique de gestion d’un port, comme ce l’est en général pour toute décision gouvernementale. Il est donc important que les institutions qui sont créées répondent bien aux particularités locales. La structure actuelle des ports en est l’illustration, alors que la vision centralisatrice des libéraux en est l’expression contraire, elle qui, même si elle n’est pas publiquement affichée, est manifestement mise en œuvre par tous les partis ici représentés, à l’exception des conservateurs.
Ce projet de loi propose des changements qui vont grandement accroître la domination du gouvernement central sur les ports canadiens. C’est ce que les conservateurs dénoncent, et personne ne s'en étonnera.
Pour ce qui est de la structure des ports, les administrateurs sont nommés par le gouvernement fédéral. En intervenant ainsi dans ces nominations, le gouvernement fédéral a le moyen d'influer sur l’orientation des autorités portuaires, quoiqu'un certain équilibre soit maintenu grâce à l’indépendance du conseil dans ses activités quotidiennes. Il n’en reste pas moins que le gouvernement fédéral choisit les personnes qu’il juge appropriées.
Le projet de loi modifierait la structure des autorités portuaires à plusieurs égards. Il soumettrait les conseils d’administration aux directives ministérielles et il permettrait au ministre de nommer les présidents. Dans la structure précédente, le ministre nommait les membres du conseil d’administration, mais ce sont eux qui élisaient ensuite leur propre président. Dans cette structure, le rôle du gouvernement demeure important, mais le conseil d’administration a plus d’autonomie pour choisir la personne la mieux placée pour diriger le conseil d’administration. La nouvelle structure impliquerait que le ministre nomme les membres du conseil d’administration. En plus de retirer au conseil d'administration le choix de son président, elle le soumettrait également à des directives ministérielles tout en imposant certaines structures pour les consultations environnementales et la consultation des Autochtones.
Ces considérations et ces consultations sont évidemment très importantes, mais les structures particulières qui sont susceptibles de convenir peuvent légitimement varier selon la taille du port et les conditions locales. Ce pourraient être des enjeux d’innovation ou de mise en commun d’informations plutôt qu'une obligation de normalisation.
Il s’agit d’un projet de loi libéral centralisateur et paternaliste, et les conservateurs y sont opposés. À bien des égards, le projet de loi est une occasion ratée, puisqu’il y a des aspects importants en vue de renforcer nos systèmes portuaires et ferroviaires, sauf que l’approche des libéraux, pour ce qui est de renforcer quoi que ce soit, consiste à essayer de renforcer leur contrôle ou leur intervention dans ce domaine particulier.
Nous sommes contre cette mainmise directe et élargie du gouvernement sur les ports pour quatre raisons principales, que voici. Premièrement, il y a la conviction commune que nous partageons sur l’importance de la subsidiarité; deuxièmement, il y a la crainte que le gouvernement actuel, en particulier, étende sa gestion dans tous les domaines; troisièmement, le bilan des libéraux en ce qui a trait aux nominations suscite certaines inquiétudes, puisqu'ils cherchent à faire adopter des lois pour élargir leur contrôle et pour se donner les moyens de définir les orientations par le biais des nominations; et quatrièmement, il faut souligner à quel point les différences d’échelle sont importantes au niveau portuaire, et des raisons précises expliquent en l'occurrence pourquoi il est tout à fait utile de disposer d'une diversité de structures pour traiter certains dossiers.
Tout d’abord, je dois dire que je souscris au principe général de subsidiarité; autrement dit, les décisions doivent être prises au niveau le plus proche possible des personnes concernées. Les décisions prises sont meilleures lorsqu’on met à profit les expériences des personnes directement concernées. Ce principe découle de la reconnaissance fondamentale du potentiel de responsabilité et de créativité commun à tous les humains. En mobilisant les points de vue et les expériences d’un plus grand nombre de personnes concernées par une situation, on obtient de meilleurs résultats que si la décision revient à un nombre plus réduit de personnes qui ont une expérience moins immédiate de la situation. Quand on croit en la dignité humaine et au potentiel humain de créativité, c'est tout naturel de croire principe de subsidiarité.
Notre cadre constitutionnel reconnaît la valeur de cette subsidiarité, et c’est pourquoi le gouvernement fédéral ne prend pas toutes les décisions. Certains champs de responsabilités sont de compétence provinciale. Nous avons des municipalités fortes et nous avons aussi des institutions indépendantes qui jouent un rôle au sein du gouvernement fédéral. La subsidiarité n’est pas incompatible avec l’idée que certaines décisions ont une portée et une nature telles qu’elles exigent des niveaux plus élevés de coordination ou d’action de la part d’une entité plus importante, comme le gouvernement national. Cet élan de subsidiarité ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre de décisions en collégialité parce que dans certains cas, l’enjeu est d’une portée telle que cela est nécessaire.
Je tiens notamment à souligner que, dans ce contexte, le plan des conservateurs en matière de logement reconnaît la nécessité d’inciter les municipalités à en faire plus pour la construction de logements. C’est tout à fait compatible avec le principe de subsidiarité, parce que le Canada accuse un énorme retard dans la construction de maisons, comme nous le constatons. Il est donc urgent d’exercer des pressions si nous voulons avancer. De plus, l’examen des solutions à ce problème a manqué d’envergure.
Les députés remarqueront que le a essayé, à certains moments, de dire que ce n’est pas vraiment sa responsabilité et qu’il n’interviendra pas, mais il a un . Le gouvernement cherche à élaborer une politique dans ce domaine. Malheureusement, sa politique est inefficace. Dans le plan qu’ils ont présenté, les conservateurs proposent de forcer les municipalités à agir, de leur fixer des cibles et de lier le financement fédéral aux engagements à agir. Il n’est toutefois pas question de retirer ce pouvoir aux municipalités ou d’essayer de microgérer des décisions particulières. Le but est plutôt d’utiliser les outils dont nous disposons pour créer des incitatifs, définir ce que devrait être un objectif national et récompenser les municipalités qui se rapprochent de cet objectif.
Cela démontre simplement que le gouvernement fédéral a de toute évidence un rôle essentiel à jouer dans certains domaines, mais il doit y avoir une saine interaction. Ce qui est ironique, avec les libéraux, c’est qu’ils ont tenté de se soustraire à leurs responsabilités dans certains domaines qui exigeaient une intervention du gouvernement fédéral. En même temps, les libéraux ont cependant essayé d’intervenir pour la forme, si non directement, dans des domaines qui ne relèvent manifestement pas de leur compétence, en s’ingérant dans des dossiers qui n’ont rien à voir avec le pouvoir décisionnel du gouvernement fédéral.
En ce qui concerne les ports, force est de constater, là encore, l’importance de la prise de décisions à l’échelle locale et la tendance du gouvernement à ignorer le rôle des décideurs locaux et à bafouer ce principe de subsidiarité, un principe auquel ils ne souscrivent malheureusement pas.
Dans leur vision idéale du monde, toutes les décisions importantes pour notre pays seraient prises par un petit groupe de personnes au sein du Cabinet du , sans même mobiliser toute l’énergie de notre démocratie parlementaire nationale. Je pense que cela a eu des conséquences désastreuses dans de nombreux cas évidents, et sur ce point, je passerai au suivant, qui concerne les défis posés par l’impulsion centralisatrice du gouvernement en particulier, dans un contexte où le gouvernement a fait preuve d’une incompétence désastreuse dans tous les aspects de notre vie nationale.
Je n’aurai pas le temps de détailler tous ces points, mais dans un contexte où le gouvernement ne fait pas son travail, ne parvient pas à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et a échoué sur le plan de la politique environnementale, du logement et sur bien d’autres plans, il persiste néanmoins à dire qu’il veut contrôler davantage la vie des gens et qu’il veut être en mesure d’exercer plus de contrôle et de direction sur des organismes auparavant indépendants. Je citerai comme exemple évident, dans un cas particulier, les conflits de travail intermittents, ou le va-et-vient qui y est associé, le préjudice causé et l’incapacité du ministre à résoudre cette situation.
La politique environnementale est un sujet dont le gouvernement parle abondamment, alors qu’il rate toutes ses cibles environnementales tout en utilisant la politique environnementale comme excuse pour imposer de nouvelles taxes. Selon le discours des libéraux, si l’on ne soutient pas leur plan fiscal, on s’oppose à toute action pour le bien de l’environnement.
En réalité, le plan fiscal du gouvernement a rendu la vie moins abordable pour les Canadiens et ne lui a permis d’atteindre aucun de ses objectifs. Malheureusement, nous voyons les autres partis à la Chambre, le NPD et le Bloc, suivre le gouvernement dans son insistance à imposer de nouvelles taxes. C’est un point sur lequel le gouvernement tente de prendre plus de contrôle, en disant aux provinces qu’elles doivent avoir une taxe sur le carbone ou qu’il en imposera une directement depuis Ottawa.
Cela n’a pas fonctionné sur de nombreux plans. Nous pouvons parler de l’approche du gouvernement en matière de passeports. Nous pouvons parler de ses échecs politiques lors de la pandémie de COVID et du fait que moins de maisons sont construites aujourd’hui qu’il y a plusieurs décennies, même si notre population était moins importante. Nous avons un gouvernement qui, dans l’ensemble, s’est montré soit incompétent, soit malveillant, et qui cherche pourtant à contrôler davantage le processus décisionnel institutionnel par le truchement du projet de loi . Nous ne sommes pas prêts à lui accorder ce contrôle.
Le troisième point que je voulais soulever à ce sujet est le fait que nous sommes particulièrement préoccupés par le désir du gouvernement d’utiliser ce projet de loi comme outil pour renforcer son pouvoir de nomination, sa capacité à nommer les présidents des conseils d’administration. Nous avons entendu de nombreuses histoires sur l’approche erronée adoptée par le gouvernement en matière de nomination, qui nomme des donateurs ou consultant des données sur les partisans avant de procéder à des nominations importantes, essayant de blanchir des questions en nommant des personnes qui ont des relations étroites avec le . C’est ainsi que le gouvernement a abordé les nominations, et il ne sera donc pas surprenant que ce côté de la Chambre soit peu enclin à donner au gouvernement plus de contrôle sur le processus de nomination alors que le système actuel, l’élection d’un président de conseil d’administration par les membres existants du conseil d’administration, fonctionne très bien.
Je ferai rapidement ma dernière remarque, à savoir qu’il est évident qu’en ce qui concerne la prise de décision importante, l’échelle compte. Il existe de nombreux types de ports dont les situations sont très différentes en raison de grands écarts en ce qui concerne le volume de trafic qui les traverse. Nous reconnaissons l’importance de tous les ports. Nous voulons qu’ils prospèrent et réussissent d’une manière qui tient compte de leur situation locale et la capacité experte de ceux qui les gèrent. Cela signifie qu’il faut éviter les approches paternalistes de la part d'Ottawa et des libéraux et les approches universelles.
En conclusion, les conservateurs reconnaissent l’importance de la liberté, de l’autonomie locale et de la subsidiarité. Nous rejetons l’approche centralisatrice du et des trois autres partis de la Chambre qui soutiennent sa vision. Je crois que l’autre approche que nous avons adoptée en nous opposant au projet de loi et en mettant l’accent sur l’autonomie locale, le savoir expert et l’importance de la prise de décision à l’échelle de la collectivité est une approche bien meilleure et qui serait bien mieux accueillie par le public canadien.
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Monsieur le Président, c’est un honneur de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi . Permettez-moi tout d’abord de remercier le parrain, le , et vous-même de me permettre de participer au très important débat en deuxième lecture de ce projet de loi, la Loi visant à renforcer le réseau portuaire et la sécurité ferroviaire au Canada, en vue d'améliorer la sécurité et la sûreté dans les ports maritimes du Canada. Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que ce projet de loi vise de nombreux objectifs qui permettraient de rationaliser le travail effectué dans nos ports maritimes, d’accroître la résilience de notre chaîne d’approvisionnement et de veiller à ce que le travail effectué dans nos ports soit durable sur le plan environnemental, tout en renforçant les mesures de sécurité et de sûreté pour assurer la sécurité de nos marchandises et mettre les Canadiens à l’abri de dangers.
Avant de poursuivre, je souligne que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je souhaite prendre le temps aujourd’hui d’examiner plus en détail les mesures que nous proposons pour renforcer la sécurité des frontières dans nos principaux ports maritimes.
L’Agence des services frontaliers du Canada a le mandat important d’assurer des services frontaliers qui cadrent avec les priorités en matière de sécurité nationale et de sécurité publique tout en facilitant la libre circulation des personnes et des marchandises. Chaque jour, dans les ports maritimes d’un océan à l’autre, l’Agence s’acquitte de son mandat en contrôlant et en examinant les marchandises importées arrivant par porte-conteneurs. Je tiens à préciser que dans leur rôle, les agents des services frontaliers, dont les activités quotidiennes seraient touchées par les modifications proposées dans ce projet de loi, sont déjà autorisés à examiner toutes les expéditions qui traversent la frontière canadienne afin de s’assurer que les marchandises dangereuses sont interceptées avant qu’elles n’entrent dans nos collectivités.
Aujourd’hui, le gouvernement cherche à moderniser les pouvoirs conférés par la Loi sur les douanes afin de résoudre les risques liés à la sécurité qui existent depuis longtemps et d’aplanir les obstacles à l’efficacité du commerce dans nos ports maritimes. La modernisation de la Loi sur les douanes permettrait à l’Agence des services frontaliers du Canada de mieux s’attaquer aux problèmes qui peuvent rendre nos ports maritimes vulnérables au crime organisé et compromettre la capacité de l’Agence à s’acquitter de son mandat en matière de sécurité, de sûreté et de facilitation.
Ces modifications visent directement à réduire les retards et à renforcer la sûreté dans nos ports maritimes. Elles se traduiraient également par des économies à long terme pour les importateurs canadiens, le milieu du commerce et les consommateurs, et elles aideraient en fin de compte notre économie à poursuivre sa croissance en réduisant les arriérés et les coûts associés aux retards.
Afin de continuer à réduire l’activité criminelle dans les ports, nous proposons les trois modifications suivantes pour réagir aux menaces à la sûreté associées au crime organisé, à la contrebande et aux conspirations internes.
La première mesure que le gouvernement propose vise à combler les lacunes en matière de sûreté et à réduire les retards en exigeant que les envois à haut risque puissent être examinés à la demande d’un agent. La mise en œuvre de cette mesure nécessiterait des modifications de la Loi sur les douanes et la création de nouveaux règlements.
Deuxièmement, le gouvernement cherche à accroître la sécurité des chargements à risque élevé en exigeant que les marchandises soient placées dans une zone sécurisée à la demande d'un agent. Les ports maritimes seraient ainsi tenus de créer des zones sécurisées répondant aux exigences en matière de sécurité.
Enfin, on propose de modifier la Loi sur les douanes pour permettre la création de nouvelles sanctions pécuniaires, afin de garantir que toutes les entités qui participent à cette chaîne d'approvisionnement se conforment aux nouvelles exigences. Les sanctions en cas de non‑respect seraient proportionnelles aux risques pour la santé, la sécurité et la sûreté.
J'aimerais apporter quelques précisions sur les trois modifications proposées, afin de dissiper tout doute que les députés pourraient avoir à leur sujet.
En bref, la première modification proposée concerne la mise à la disposition d'envois de marchandises importées à risque élevé, à la demande d'un agent des services frontaliers, afin qu'un examen soit effectué dans un délai raisonnable. L'Agence a constaté que les chargements présentant un risque élevé sélectionnés en vue d'un examen ne sont pas toujours mis à disposition par les exploitants de terminaux. Il en résulte une congestion de la chaîne d'approvisionnement, des retards pour les importateurs et un risque accru d'altération et de retrait de produits de contrebande pendant que les conteneurs attendent d'être examinés par les agents de l'Agence.
À l'heure actuelle, aucun délai n'est prévu, ni dans les lois, ni dans les règlements. Cette modification de la Loi sur les douanes permettrait d'établir un nouveau règlement prescrivant le moment et les modalités de mise à disposition des chargements à des fins d'examen. En outre, ces obligations s'étendraient à d'autres entités de la chaîne d'approvisionnement qui ont la garde et le contrôle des marchandises, y compris les opérateurs de terminaux.
La deuxième modification consisterait à obliger les responsables de ces cargaisons à les transférer dans une zone sécurisée conforme à la réglementation. Actuellement, la Loi sur les douanes ne les oblige pas, en attendant l'inspection, à transférer les cargaisons à haut risque vers une zone sécurisée à l'intérieur des terminaux maritimes. Ainsi, des criminels peuvent altérer ces cargaisons et les vider de leur contenu illicite — comme de la drogue ou des armes — avant qu'elles soient inspectées.
Certains pourraient faire valoir que les mesures existantes sont suffisantes. Cependant, il existe de nombreux cas documentés de conteneurs trafiqués dont le contenu inconnu a été retiré pendant qu'ils se trouvaient dans des endroits non sécurisés. Ces conteneurs sont facilement accessibles par des complices à l'interne lorsqu'ils sont entreposés avec les autres types de cargaisons maritimes sur les propriétés portuaires.
Ne pouvons-nous pas continuer à améliorer nos mesures de sécurité pour maintenir une longueur d'avance sur ceux qui s'adonnent à des activités illicites? En renforçant la sécurité, les Canadiens pourront se sentir plus en sécurité en sachant qu'un plus grand nombre de produits de contrebande et de produits dangereux sont interceptés avant qu'ils ne se rendent dans leurs communautés.
Afin d'assurer le respect de ces nouvelles exigences, de nouvelles infractions seraient ajoutées au régime de sanctions de l'ASFC afin que cette dernière puisse imposer des sanctions lorsque les marchandises ne sont pas livrées dans les temps prévus. Actuellement, seule la personne qui déclare les marchandises à l'ASFC peut être contrainte de les présenter, et il n'y a pas de limite de temps pour le faire. Par conséquent, seules les personnes déclarant les marchandises peuvent être tenues responsables. Dans le domaine maritime, cela signifie que l'ASFC ne peut pas obliger d'autres personnes susceptibles de prendre en charge ces cargaisons, comme les exploitants de terminaux, à les mettre à la disposition de l'ASFC en temps utile.
Le gouvernement prend des mesures pour que les bonnes parties assument leur rôle dans le processus. Ces mesures devraient permettre de réduire les retards et les frais d’entreposage pour les importateurs, car les marchandises seraient placées dans des zones sécurisées au moment opportun, examinées plus rapidement et libérées après autorisation de l’Agence des services frontaliers du Canada. Ces mesures devraient se traduire par une réduction des coûts pour les consommateurs. Je pense que tous les députés peuvent soutenir la réduction du coût des produits de base.
J’espère que les députés peuvent maintenant comprendre l’urgence et la nécessité de ces modifications à la Loi sur les douanes, qui ne sont pas motivées par des considérations politiques mais qui répondent à une exigence de sécurité et dont tous les Canadiens bénéficieraient. Les changements proposés dans ce projet de loi permettraient à l’Agence des services frontaliers du Canada de continuer à remplir son mandat de protection et de sécurité des frontières du Canada et des marchandises entrantes, tout en protégeant davantage les Canadiens contre les produits nocifs.
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Monsieur le Président, j'aimerais profiter de l’occasion pour remercier tous les députés et tous les partis à la Chambre d’avoir participé à ce très important débat à l'étape de la deuxième lecture sur le projet de loi , Loi renforçant le système portuaire et la sécurité ferroviaire au Canada, qui vise à améliorer la sécurité et la sûreté dans les ports maritimes du Canada.
J’aimerais décrire plus en détail la raison d’être des mesures conçues pour améliorer la sûreté du système de transport maritime du Canada.
Transports Canada a l’important mandat de promouvoir un réseau de transport sûr, sécuritaire, efficient et respectueux de l’environnement. Outre l’élaboration de politiques et de programmes de sûreté maritime, le ministre des Transports est également responsable de la politique, de la coordination et de la réglementation en matière de sûreté maritime à l’échelle du gouvernement, dans le cadre d'une approche pangouvernementale.
Lorsqu’elle a été adoptée en 1994, la Loi sur la sûreté du transport maritime visait à combler une lacune de longue date dans les pouvoirs fédéraux et à mieux équiper le gouvernement et l’industrie des transports maritimes pour répondre à toute menace à la sûreté des personnes, des marchandises, des navires, des ports et des installations dans l’environnement maritime canadien.
Au cours des décennies qui ont suivi, le paysage de la sûreté maritime au Canada a considérablement évolué. Alors que les inquiétudes concernant les perturbations physiques perpétrées par des actions terroristes existent toujours, les nouveaux défis, tels que la cybersécurité et la biosécurité, remettent en question notre cadre de sûreté actuel axé sur les menaces.
Le réseau de transport maritime du Canada est un élément central de nos économies nationale, provinciales et régionales. C’est l’un des principaux moyens d’acheminer les exportations canadiennes vers les marchés et d’importer des marchandises de l’étranger au Canada, ainsi que dans le Midwest américain, par l’entremise des réseaux que nous avons établis au fil des ans dans le cadre de partenariats avec différents secteurs. Par conséquent, il s’agit d’un important catalyseur de la croissance économique canadienne pour de nombreuses années à venir.
Par exemple, ma circonscription et la région de Niagara font partie intégrante de notre économie. La région de Niagara, qui est reconnue comme une plaque tournante du transport multimodal, est essentielle à l’économie canadienne en général et est en voie de devenir l’un des corridors commerciaux les plus stratégiques du pays, ce qui renforce la performance globale du Canada en matière de commerce international.
Toutefois, les incidents de sécurité peuvent avoir d’importantes répercussions sur les activités portuaires et maritimes, ce qui a une incidence directe sur l’efficacité des chaînes d’approvisionnement du Canada. Les préoccupations concernant les questions de sécurité, y compris un régime désuet, peuvent donner l’impression que le Canada est un maillon faible des chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui pourrait influer sur le moment et l’endroit où les entreprises décident d’investir. C’est la raison d’être du projet de loi.
Une telle perception pourrait nuire aux relations du Canada avec d’autres grands partenaires commerciaux et avoir des répercussions importantes sur les possibilités futures de croissance et de développement économiques, comme ce qui se passe dans la région de Niagara, plaque tournante du transport en ce qui concerne le mouvement du commerce et des personnes. À l’heure actuelle, le comité des transports discute d’un train à grande vitesse pour rapprocher les différentes régions du pays et nous permettre d’accueillir des visiteurs qui peuvent se déplacer dans notre grand pays avec une grande fluidité, parallèlement au mouvement des échanges commerciaux au sein de l’infrastructure que nous avons établie tout au long du siècle dernier.
Un système de transport sécuritaire favorise une économie sûre et une chaîne d’approvisionnement résiliente et soutient davantage la compétitivité des ports canadiens. Dans un monde en constante évolution, le réseau maritime du Canada a besoin d’un cadre de sécurité moderne pour relever les défis de plus en plus complexes et y répondre de concert avec d’autres modes de transport, comme le transport ferroviaire, routier et aérien.
Aujourd’hui, dans le cadre du projet de loi , le gouvernement cherche à moderniser la Loi sur la sûreté du transport maritime afin qu’elle demeure moderne, applicable, souple et cohérente dans le cadre législatif de Transports Canada. La modernisation de la Loi permettra au gouvernement d’avoir accès à des outils pour répondre aux préoccupations nouvelles et émergentes en matière de sécurité, de manière à tenir compte des défis, mais surtout de les relever afin que nous puissions gagner la confiance des investisseurs internationaux actuels et futurs.
Les modifications proposées introduiront de nouveaux pouvoirs ministériels, comme le pouvoir de prendre des arrêtés d’urgence, la capacité d’exiger que les ports et les autres installations maritimes acceptent les navires qui ont été dirigés vers ces endroits, et la capacité d’émettre des injonctions d’urgence aux personnes ou aux navires pour contrer les menaces immédiates à la sécurité.
Contrairement à d’autres lois maritimes, la Loi sur la sûreté du transport maritime actuelle ne fournit pas d’outils efficaces à utiliser dans des circonstances exceptionnelles dans l’ensemble des secteurs. La capacité de prendre des arrêtés d’urgence s’appliquera à toutes les lois qui concernent Transports Canada et permettra au ministère de prendre des mesures immédiates pour faire face aux menaces ou aux risques pour la sécurité, ou pour contrer une menace à la sûreté du transport maritime ou à la santé des personnes dans le réseau de transport maritime. Cela nous permettra de mieux protéger l’intégrité et l’efficacité des chaînes d’approvisionnement du Canada.
Le projet de loi introduira également de nouveaux pouvoirs de réglementation qui permettront à Transports Canada, premièrement, de mettre en œuvre un cadre de recouvrement des coûts; deuxièmement, de s’attaquer aux menaces maritimes et aux risques pour la santé des personnes qui font partie du réseau de transport maritime; troisièmement, de mettre en œuvre des canaux officiels de partage de l’information avec les partenaires fédéraux; quatrièmement, d’établir des zones d’exclusion pour les navires.
La pandémie de COVID‑19 a mis en évidence de nouvelles menaces à la biosécurité, comme les agents pathogènes mondiaux qui présentent des risques importants pour la sécurité publique et les chaînes d'approvisionnement canadiennes en général, ainsi que les agents pathogènes qui parviennent jusqu'au Canada, aux États-Unis ou chez nos partenaires binationaux à l'étranger.
Le milieu marin constitue un vecteur unique de transmission des virus à cause des navires de croisière, par exemple, ou des navires qui se rendent dans les collectivités nordiques et éloignées. Une éclosion à bord d'un navire ou dans des installations maritimes pourrait avoir de graves répercussions sur la santé et la sécurité des travailleurs, ce qui aurait un effet direct sur nos chaînes d'approvisionnement.
Enfin, ce projet de loi favorisera la mise en place d'une approche en matière de sécurité maritime différente de celle appliquée depuis l'adoption de la loi. Ce changement permettra notamment au ministère de conclure des ententes avec des organismes partenaires pour surveiller l'application de la loi et de ses règlements. Cela permettra à Transports Canada de tirer parti de l'expertise de ces organismes et des capacités des autres ministères. Encore une fois, il s'agit d'une approche pangouvernementale.
Les modifications proposées par le projet de loi moderniseront le cadre de sécurité du Canada, mais plus important encore, elles permettront d'accroître la fluidité de nos réseaux de transports d'un bout à l'autre de notre grand pays afin d'en rehausser la fiabilité.
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Monsieur le Président, je compte partager mon temps avec la députée de .
L’un des événements les plus marquants de mon mandat de député a été la disparition des lignes de chemin de fer du CN et du CP, lorsqu’elles ont été emportées par les eaux. Plus de 30 voies ferrées de Fraser Canyon ont ainsi été emportées par les eaux. En fait, c’était en novembre, il y a deux ans, et je participais à une réunion avec le ministre de la Protection civile. Quand je suis sorti de la réunion pour aller rencontrer les journalistes, ceux-ci ne s'intéressaient qu'aux tribulations du Parti conservateur. J'ai failli perdre les pédales, parce qu'alors que les voies ferrées avaient été emportées par les eaux et que toutes nos infrastructures de transport reliant la Colombie‑Britannique au reste du Canada étaient paralysées, ces journalistes n'en avaient que pour la situation d'une sénatrice de notre caucus.
L'heure était grave en Colombie‑Britannique, mais les journalistes n’en avaient cure. En fait, ils n'avaient rien à cirer du fait que la Colombie‑Britannique était complètement isolée. Malheureusement, le projet de loi , qui a été rédigé par des fonctionnaires d’Ottawa sous la direction de l’ancien ministre, ne donne absolument pas à la Colombie‑Britannique les outils dont elle a besoin pour doter le Canada d’un réseau d’infrastructures compétitives capable de garantir l’exportation et l’importation des marchandises, et pour que nos ports maritimes, nos ports intérieurs et nos aéroports aient les infrastructures dont ils ont besoin pour assurer le bon fonctionnement et la compétitivité de notre économie.
Il va sans dire que notre réseau d’infrastructures génère des milliards de dollars d’activité économique chaque année, qu’il représente 3,6 % du PIB du Canada et qu’il emploie des centaines de milliers de travailleurs. Qui plus est, 20 % des emplois au Canada sont directement liés au commerce. Par conséquent, 20 % des emplois sont directement liés à la capacité du Canada d’acheminer, d’entreposer et de transporter de façon efficace les marchandises que nous produisons chez nous et que nous vendons à l’étranger, ainsi que les marchandises que les Canadiens consomment et qu’ils importent d’autres pays.
Pour en revenir aux glissements de terrain qui ont emporté les voies ferrées du CN et du CP dans Mission—Matsqui—Fraser Canyon, l’ancien ministre des Transports avait commencé à s’attaquer très sérieusement aux problèmes que nous avons avec nos chaînes d’approvisionnement. Heureusement qu’il l’a fait. Il a créé un groupe de travail, avec le battage publicitaire habituel, et l’a chargé d’examiner certains des problèmes criants.
J’ai pu examiner le rapport hier soir. Parmi les principales recommandations, il y a celle de désengorger la chaîne d’approvisionnement des transports. Le rapport explique précisément pourquoi le port de Vancouver est actuellement classé comme l’un des ports les pires et les plus inefficaces du monde. C’est dû en grande partie à ce qui a déjà été évoqué dans le débat: nous ne pouvons pas faire sortir les conteneurs assez vite de nos ports, principalement parce que nous n’avons pas l’infrastructure pour le faire.
La deuxième recommandation du rapport est de numériser et créer une visibilité de bout en bout de la chaîne d’approvisionnement des transports pour l’efficacité, l’imputabilité, la planification, l’investissement et la sécurité. Je souligne que le projet de loi traite quelques-uns de ces enjeux en permettant à d’autres ports d’entrée de suivre le processus utilisé par l’Agence des services frontaliers du Canada pour le marquage de l’entrée et de la sortie de nos marchandises.
Le groupe de travail a envisagé la création d’un bureau chargé de la chaîne d’approvisionnement. Lorsque j’entends cela, je me dis que le ministère à Ottawa n’a pas affecté suffisamment de gens au sein du ministère pour s’attaquer à la première question, à savoir le désengorgement de la chaîne d’approvisionnement des transports. Ce que je lis dans le rapport d’experts, c’est qu’Ottawa n’a pas fait assez dans le cadre de son mandat actuel pour s’assurer que les marchandises peuvent circuler efficacement au Canada.
Le cinquième point concernait la mobilisation des groupes autochtones. Le projet de loi parle un peu de pouvoirs consultatifs accrus pour les Autochtones. Je noterai qu’en ce qui concerne l’emploi des Autochtones, dans ma circonscription, le chemin de fer et le terminal Ashcroft sont parmi les plus grands employeurs. Certes, il y a des tensions de temps en temps, mais je crois que le secteur privé prend déjà la réconciliation au sérieux si l’on considère le nombre d’Autochtones qu’il embauche, et ces emplois apportent énormément aux collectivités rurales et éloignées, en particulier des Premières Nations.
La recommandation suivante du rapport porte sur la nécessité de « [p]rotéger les corridors, les passages frontaliers et les portes d’entrée contre les perturbations et les interruptions afin d’assurer un accès sans entrave aux modes de transport commercial et la continuité du mouvement de la chaîne d’approvisionnement ». Là encore, cette recommandation me paraît liée à la première, à savoir désengorger la chaîne d’approvisionnement des transports. Nous ne parvenons pas à transporter efficacement les marchandises au Canada.
Il est recommandé ensuite de collaborer avec les États‑Unis et les provinces et territoires pour obtenir la reconnaissance réciproque des règlements et des pratiques. Là encore, il s’agit de désengorger la chaîne d’approvisionnement des transports, toujours pour la même raison: nous ne parvenons pas à transporter efficacement les marchandises au Canada.
Le rapport aborde la question de la révision du mandat de l’Office des transports du Canada. Dans l’ensemble, en ce qui a trait au groupe de travail national, l’ancien ministre a fait savoir très clairement au Canada et aux entreprises privées qu’il allait prendre des mesures et que des améliorations majeures allaient être apportées.
Il va sans dire que, sous le précédent gouvernement conservateur, des milliards de dollars ont été investis dans l’Ouest du Canada dans le cadre de stratégie de la porte d'entrée de l’Asie‑Pacifique.
Nous avons présidé à la création de la route 17. Certaines de nos lignes de chemin de fer ont été doublées à certains endroits. De nouveaux échangeurs et viaducs ont été aménagés pour assurer le transport fluide des marchandises. Une loi a été adoptée pour améliorer la viabilité commerciale des exportateurs et importateurs d'ici, de sorte que les Canadiens puissent importer les produits dont ils ont besoin et que nos partenaires de l’étranger puissent en faire autant avec les produits canadiens, à l’échelle mondiale, parce que, je le rappelle, le Canada est un pays commerçant.
En ce qui concerne le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui, je constate qu’il y a beaucoup de nouvelles formalités administratives, de nouveaux pouvoirs et une approche prescriptive et bureaucratique qui ne tiennent pas compte du grand problème que le ministre même qui a présenté ce projet de loi voulait régler lorsqu’il a créé le Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement.
Où en sommes-nous aujourd’hui? Partout au Canada, les petites entreprises dénoncent l’augmentation des frais d’expédition pour accéder au marché de l’Asie-Pacifique. Il y a eu dernièrement des conflits de travail dans les ports de la Colombie‑Britannique. Des milliers d’entreprises ne travaillent pas aussi rapidement qu’elles le voudraient parce qu’elles sont entravées par nos chaînes d’approvisionnement, par nos réseaux ferroviaires.
Ce que je souhaite de la part du gouvernement, à mesure que ce projet de loi avancera, c’est qu’il envisage de le recadrer afin de garantir que l'on atteindra quelques grands objectifs. En quoi cette mesure législative rendra-t-il le transport de marchandises au pays objectivement plus efficient? Quels obstacles réglementaires actuels peut-on éliminer pour que les petites entreprises, les exportateurs et les importateurs arrivent à obtenir assez rapidement les produits dont ils ont besoin?
Je sais qu’en Saskatchewan, les agriculteurs redoutent constamment les goulots d'étranglement que l'on connaît en Colombie‑Britannique. La Saskatchewan produit certaines des meilleures légumineuses au monde, mais parce que notre infrastructure de transport ferroviaire est déficiente, elle de parvient pas à acheminer ces produits assez rapidement jusqu'aux marchés.
Je sais que les importateurs d’acier coréen en Colombie‑Britannique doivent payer des frais de transport beaucoup plus élevés, en grande partie à cause de certains des problèmes soulevés ici aujourd’hui. Ces produits poireautent sur un navire au large de l’île de Vancouver parce qu’ils ne peuvent pas accoster assez rapidement au port de Vancouver. Ce projet de loi pourrait régler tous ces problèmes, mais il n'en fait encore rien.
Il va sans dire que je ne l’appuierai pas, mais j’espère qu’à l’étape de l’étude en comité, le gouvernement fera volte-face pour recentrer ses efforts sur les recommandations bien accueillies du Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement, afin de soutenir les petites entreprises, notre PIB global et la capacité concurrentielle du Canada dans une conjoncture économique mondiale très difficile.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur les douanes, la Loi sur la sécurité ferroviaire, la Loi de 1992 sur le transport des marchandises dangereuses, la Loi sur la sûreté du transport maritime, la Loi sur les transports au Canada et la Loi maritime du Canada et apportant une modification corrélative à une autre. Étant donné la longueur de ce titre, le projet de loi est plus simplement connu sous son titre abrégé qui est « Loi renforçant le système portuaire et la sécurité ferroviaire au Canada ».
Pour mettre les choses en contexte, je rappelle qu'en avril 2017, le ministre des Transports de l’époque, l’honorable Marc Garneau, a entrepris un examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire. Puis, en 2018, il a annoncé un examen des administrations portuaires canadiennes afin d’optimiser leur rôle dans le système de transport. Comme d’autres députés l’ont mentionné, à la fin de 2022, l’ancien ministre des Transports a reçu le rapport final de 2022 du Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement.
Le projet de loi a été présenté à la suite de l’examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire et de l’examen de la modernisation des ports. S’il est adopté, ce projet de loi modifiera plusieurs lois existantes, comme l’indique son titre long.
Il est de plus en plus évident que des mesures urgentes s’imposent pour remédier à la congestion de la chaîne d’approvisionnement. En fait, dans son rapport final de 2022, le Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement recommande la prise de mesures urgentes pour remédier à la congestion de la chaîne d’approvisionnement.
Il est assez typique du gouvernement de refuser de prendre des mesures tant que le problème n’a pas atteint un point critique. Cela fait quatre ans que nous attendons un plan de modernisation des ports, mais ce projet de loi ne s’attaque pas aux causes profondes de la congestion de la chaîne d’approvisionnement.
Bien que cela ne soit pas une surprise, il est néanmoins décevant que le gouvernement continue de proposer une mesure inadéquate pour s'attaquer à des questions importantes comme celle-ci. Le projet de loi n’offre pas de solution aux problèmes de longue date entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer. Au contraire, il semble indiquer que le statu quo est tout à fait acceptable.
Le projet de loi ne prévoit rien non plus pour régler les conflits du travail qui ont des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement. Le législateur se contente de préciser que les blocages de voies ferrées sont illégaux, ce que l’on savait déjà. Quoi qu'il en soit, le véritable problème réside dans l’application de la loi. Cette précision ne changera rien à la réalité des blocages de voies ferrées. Seule l’application de nos lois le fera.
Depuis que ce projet de loi a été présenté, il y a eu un changement de ministre. Le gouvernement s’est peut-être rendu compte que l'ancien ministre avait échoué dans ce dossier. Les libéraux tentent peut-être de sauver les apparences en changeant de ministre, en prétendant qu'ils ont reconnu leurs lacunes et qu'ils apporteront des changements.
Cependant, le schéma est déjà établi. Le gouvernement continuera à proposer des politiques boiteuses et à centraliser le pouvoir à Ottawa. Parlant de centralisation du pouvoir, précisons que les ports sont censés fonctionner de manière indépendante et travailler dans l'intérêt de l’économie nationale et de la chaîne d’approvisionnement. Toutefois, le précédent ministre des Transports a clairement indiqué dans son discours sur ce projet de loi et en répondant à une question de mon collègue le député de que le gouvernement réduisait cette indépendance et essayait d’exercer un plus grand contrôle sur les ports.
Il s’agit là d’une question fort inquiétante. Les ports doivent avoir la liberté de fonctionner efficacement. Pour cela, il faut d’abord leur permettre d’élire leurs propres dirigeants. Les ports n’ont pas besoin que des ministres libéraux choisissent les présidents de leurs conseils d'administration locaux. Le pouvoir ministériel de nommer le président réduit l’indépendance des ports.
Cela soulève la question suivante: pourquoi le gouvernement croit-il que c’est lui qui devrait nommer les présidents des administrations portuaires? Il n’a pas fourni d’explication raisonnable en ce qui concerne cette mesure. Les Canadiens n’ont pas besoin d’un processus décisionnel plus centralisé à Ottawa.
L’un des vices du gouvernement, hélas, est son orgueil démesuré, qui pousse ses membres à penser qu’ils ont une touche magique, alors qu’ils brisent tout ce qu’ils touchent. Il suffit de voir comment le a dirigé son Cabinet au cours des huit dernières années, en lui dictant sa conduite et en centralisant le pouvoir. Cela s’est traduit par des désastres successifs.
Un autre aspect de ce projet de loi qui entraverait le travail des ports canadiens est celui des nouvelles exigences en matière de rapports. Ces exigences réduiraient l’efficacité et la compétitivité des ports canadiens, et elles seraient particulièrement lourdes pour les petits ports. Il s’agit là d’une autre caractéristique du gouvernement libéral: étendre son contrôle sur les grandes entreprises et noyer les petites entreprises sous la paperasserie, jusqu’à ce qu’elles soient complètement dépendantes du gouvernement.
En outre, une bureaucratie trop contraignante ferait augmenter les coûts, qui se répercuteraient inévitablement sur les consommateurs canadiens. De plus, les nouveaux comités consultatifs proposés pourraient restreindre la capacité des ports à prendre des décisions susceptibles d’améliorer leur capacité et leur efficacité.
Les entreprises n’ont pas besoin de plus de réglementation gouvernementale; elles ont besoin de plus de liberté pour pouvoir fonctionner efficacement de façon autonome. Elles n’ont pas besoin que le gouvernement leur dise comment elles doivent fonctionner. Les personnes qui travaillent dans ce secteur et dans ces ports savent mieux que quiconque ce qu’elles doivent faire pour accroître leur efficacité. L'imposition d'une approche unique à tous les ports du pays ne tient pas compte des défis propres à chacun d’entre eux.
Il est essentiel que les administrations portuaires locales prennent les décisions pour que l’efficacité des ports de notre pays soit modernisée et améliorée. Une fois de plus, les pouvoirs ministériels supplémentaires prévus dans ce projet de loi limiteraient la prise de décision locale par les administrations portuaires, ce qui entraînerait d’autres retards dans la modernisation de nos ports. Cela réduirait leur efficacité et aurait un impact sur la compétitivité. Il en résulterait une augmentation du coût répercuté sur les consommateurs, ce qui contribuerait à la crise du coût de la vie que le gouvernement a créée dans ce pays.
Il manque à ce projet de loi une solution aux problèmes de longue date entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer. C’est là un élément crucial de la chaîne d’approvisionnement. Cependant, le gouvernement n’en a pas tenu compte, ce qui prouve qu’il n’a pas l’intention de résoudre les problèmes mis en évidence dans le rapport du groupe de travail. Cela témoigne d’un manque inquiétant de compréhension des aspects importants de la chaîne d’approvisionnement. Au lieu de saisir l’occasion d’apporter des changements et de s’attaquer à ce problème, le gouvernement semble se contenter de laisser passer l’occasion, tout en continuant à appliquer une politique médiocre.
Les conservateurs soutiendront toujours les mesures qui renforcent nos chaînes d’approvisionnement; nous ne pouvons donc pas consentir aux efforts de la coalition libérale-néo-démocrate pour centraliser le pouvoir à Ottawa et mettre les ports sous la coupe des gardiens d’Ottawa. Les conservateurs ne soutiendront pas les gardiens inefficaces, qui n’ont fait que compliquer la vie des Canadiens. La coalition libérale-néo-démocrate doit s’efforcer d’éliminer les gardiens, et non de les valider en leur accordant davantage de pouvoirs et de responsabilités.
Les conservateurs ne peuvent pas soutenir une augmentation de la paperasserie et de la bureaucratie, en particulier dans notre chaîne d’approvisionnement. Si les libéraux souhaitent que les administrations portuaires s’alignent sur leurs objectifs, comme l’a déclaré le ministre précédent, nous pensons que les ports doivent fonctionner dans l’intérêt de l’économie nationale et de la chaîne d’approvisionnement.
Avec un pays de la taille du nôtre, nous avons besoin d’une chaîne d’approvisionnement efficace dans laquelle toutes les parties fonctionnent bien ensemble. Je pense que le gouvernement devrait remettre sur le métier son travail et rédiger un projet de loi qu’il pourrait présenter à la Chambre, qui apporte des changements substantiels à notre chaîne d’approvisionnement et qui répond aux préoccupations soulevées par le groupe de travail.
Un projet de loi visant à résoudre le problème de la congestion de la chaîne d’approvisionnement doit tenir compte de toutes les préoccupations des parties prenantes et supprimer les solutions autoritaires et paternalistes d’Ottawa, qui semblent être la marque de commerce du gouvernement. Ce projet de loi ne fait ni l’un ni l’autre.
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Monsieur le Président, je vais parler du renforcement de la gouvernance des conseils d’administration des ports stratégiques du Canada. Ma circonscription, Steveston—Richmond Est, est le siège de tous ces ports: ferroviaires, aériens et maritimes. C’est une ville insulaire de nature, et j’espère que le Président la visitera un jour.
Le modèle de gouvernance qui sous-tend les autorités portuaires du Canada a été conçu pour assurer une gestion responsable de ces actifs stratégiques clés et pour les positionner en tant qu’acteurs commerciaux capables d’agir de façon crédible sur le marché. Les activités quotidiennes de ces autorités portuaires sont dirigées par des conseils d’administration indépendants qui sont chargés de veiller à ce que la planification, les décisions et les opérations portuaires s’inscrivent résolument dans l’intérêt public. Dans ce contexte, le ministre des Transports conserve le rôle essentiel de définir l’orientation stratégique qui guide le travail de ces conseils.
Pendant 20 ans, ce modèle de gouvernance a bien servi le Canada. Il a permis aux Canadiens de bénéficier de services de classe mondiale tout en veillant à ce que la capacité augmente pour soutenir l’économie du pays d’une manière progressive et financièrement viable. Par ailleurs, le Canada et le monde ont évolué. Nos échanges avec le monde se développent et sont de plus en plus diversifiés. Les compagnies maritimes qui soutiennent ces échanges se sont consolidées et construisent des navires encore plus grands, et les connexions logistiques entre les services de transport et les expéditeurs gagnent en intensité et en innovation technologique. Ces évolutions soulignent l’importance de veiller à ce que nos ports puissent s’adapter pour servir nos chaînes d’approvisionnement nationales et nos connexions globales avec le monde.
Parallèlement, il est essentiel de reconnaître que les ports assument leurs mandats nationaux dans des contextes très locaux. Au fur et à mesure que les ports du Canada se sont développés, l’intérêt du public pour leurs opérations s’est également accru. Aux yeux des collectivités autochtones et locales, la gouvernance portuaire ne consiste pas seulement à orchestrer un commerce maritime sûr, mais elle est aussi, aujourd’hui plus que jamais, liée à la durabilité de l’environnement et à notre important programme national de réconciliation. En d’autres termes, les administrations portuaires canadiennes doivent faire preuve d’une plus grande adaptabilité et d’une plus grande réactivité dans un contexte opérationnel de plus en plus complexe. Les choses ont changé depuis leur création il y a plus de 20 ans.
Trois objectifs importants sont au cœur de l’approche gouvernementale visant à garantir que la gouvernance portuaire suive le rythme: veiller à ce que les conseils d'administration des ports disposent des bonnes personnes aux bons postes pour gérer ces actifs stratégiques, structurer l’engagement continu avec les collectivités autochtones et locales pour mieux éclairer la prise de décision, et améliorer les rapports pour permettre un meilleur engagement, une meilleure responsabilité et une meilleure surveillance du public. Je parlerai successivement de ces trois objectifs.
Pour améliorer les performances des conseils d’administration, il est essentiel qu’ils soient composés de personnes adéquates. C’est pourquoi le gouvernement propose d’ajouter un administrateur des Prairies aux conseils d’administration des administrations portuaires de Thunder Bay et de Prince Rupert, en reconnaissance du rôle que ces ports jouent dans l’exportation des produits de base des Prairies. En outre, une plus grande souplesse est proposée pour permettre à plus d’un administrateur municipal de siéger dans les cas où un port est situé dans plus d’une municipalité. Il est essentiel de reconnaître le leadership des conseils d'administration en ce qui concerne ces actifs stratégiques, et le projet de loi propose de permettre au ministre des Transports de désigner le président du conseil d’administration parmi les administrateurs et en consultation avec eux.
En ce qui concerne l’engagement avec les collectivités autochtones et locales, ce projet de loi propose d’établir des mécanismes structurés pour permettre un dialogue plus significatif et continu. L’examen de la modernisation des ports a donné lieu à des consultations approfondies avec les parties prenantes. Au cours de ces consultations, il a été noté que la profondeur et la qualité des relations entre les administrations portuaires et les collectivités autochtones et locales peuvent varier. Ces relations sont essentielles pour harmoniser les attentes et les objectifs et pour éclairer les décisions portuaires qui ont des implications économiques, environnementales et sociales. C’est pourquoi ce projet de loi propose la création de trois comités consultatifs distincts au niveau de la direction du port, afin d’engager le dialogue avec les nations autochtones, les collectivités locales et les gouvernements locaux. Ces comités offriraient des possibilités d’engagement plus significatives et plus structurées.
Le troisième objectif clé de gouvernance de ce projet de loi vise à accroître la reddition de comptes afin de favoriser la transparence dans la planification et les opérations portuaires, y compris la performance environnementale. Le projet de loi renforcerait la diligence raisonnable des administrations portuaires en matière de planification en les obligeant à fournir des plans d'utilisation des sols selon un cycle quinquennal. Cela faciliterait la participation des collectivités locales et des parties prenantes au processus de planification portuaire. En outre, les mesures proposées moderniseraient les exigences en matière de rapports financiers et de divulgation qui s’alignent sur les normes internationalement reconnues. Le projet de loi C‑33 obligerait en outre les administrations portuaires à rendre compte publiquement des émissions de gaz à effet de serre et à établir des plans d'adaptation aux changements climatiques. Ces mesures permettraient aux ports d’être des chefs de file dans la gestion des risques climatiques. Il est important de noter que ces nouvelles exigences en matière de rapports environnementaux s’inscrivent dans le cadre de l’ambitieux programme du gouvernement sur les changements climatiques et qu’elles sont conformes aux exigences qui s'appliquent aux autres institutions publiques.
Dans le but d'améliorer la gouvernance portuaire et de veiller à ce que ces entités demeurent des chefs de file, le projet de loi exigerait que les administrations portuaires procèdent, tous les trois ans, à une évaluation de leurs pratiques de gouvernance. Il s’agit d’une pratique exemplaire en matière de gouvernance d’entreprise qui convient à des actifs d'une si grande importance pour le pays. Ces évaluations porteraient sur l’efficacité et le respect des pratiques de gouvernance, notamment celles liées à la tenue des registres, à l’utilisation de matrices de compétences et à la promotion de la diversité dans le recrutement. Les résultats de ces évaluations seraient communiqués à Transports Canada afin d’orienter les politiques futures qui permettent aux administrations portuaires de demeurer des chefs de file. Dans l’ensemble, ces réformes importantes en matière de gouvernance permettraient d’établir des conseils d’administration portuaire plus compétents, plus transparents et plus responsables, conformément au rôle important que jouent les ports en tant qu'instruments de politique publique.
Ces mesures s’appuient sur des bases solides établies dans les années 1990, lorsque la Loi maritime du Canada a été adoptée. Elles permettraient d’adapter la gouvernance portuaire aux réalités modernes et de mieux arrimer les réalités nationales et locales. Les ports demeureront ainsi des acteurs du marché agiles et mieux à même de solidifier les liens entre le Canada et le monde.
Nous sommes heureux de faire progresser ces réformes. Le projet de loi repositionnerait fondamentalement les administrations portuaires du Canada et maintiendrait ces installations de classe mondiale qui sont à la base de nos chaînes d’approvisionnement essentielles et de notre économie nationale.
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Monsieur le Président, le Canada est un pays fantastique qui s’étend sur plus de la moitié de l’hémisphère nord et traverse plus de six fuseaux horaires. C’est tout à fait incroyable. Nous sommes le deuxième pays au monde en termes de superficie et nous avons le littoral le plus étendu, avec plus de 240 000 kilomètres. C’est formidable.
Notre pays est vaste, et dans les premières années de la Confédération, nos prédécesseurs ont veillé à ce qu'il se construise de manière à favoriser l'unité nationale. Les Canadiens ont bâti sur le territoire les infrastructures et les équipements nécessaires pour transporter les marchandises d’un bout à l’autre du pays et pour pouvoir les envoyer par voie maritime vers d’autres pays. Le réseau ferroviaire, bien sûr, a joué un rôle incroyable et il continue de le jouer dans la capacité de notre pays à acheminer les marchandises vers les marchés étrangers et à l’intérieur de ses frontières.
Le projet de notre tout premier premier ministre, Sir John A. Macdonald, était une sorte de chef‑d’œuvre. Il s’agissait du chemin de fer du Canadien Pacifique, qui devait nous unir en tant que nation. Il devait contribuer au bien‑être économique de notre pays, et c’est exactement ce qu’il a fait. C'était un projet tellement visionnaire qu'il continue à le faire.
Les chemins de fer et les autres infrastructures nationales ont joué un rôle essentiel dans l’édification de notre pays, qui reste uni aujourd’hui. Au fur et à mesure de la mise en place de ces moyens de transport et de ces infrastructures, tant au niveau national qu'infranational, l'économie canadienne s’est développée, et le commerce international y a acquis une grande importance. Aujourd’hui encore, nous sommes une nation exportatrice. Cela nous permet de rester forts, mais seulement dans la mesure où nos infrastructures sont solides.
Le Canada a la chance de disposer d’une pléthore de ressources naturelles, d’une terre abondante et d’une population très vaillante qui est capable de belles réalisations, à condition que le gouvernement lui en laisse le loisir. Les Canadiens travaillent dur. Ils travaillent dur partout au pays pour construire, cultiver, récolter, extraire et recueillir le fruit de leur labeur, puis l’acheminer vers les marchés. Notre économie nationale nourrit le monde et l'alimente en énergie. En fait, nous sommes dotés de capacités tellement considérables que j’aimerais vraiment que le gouvernement cesse d'entraver notre marche et nous permette d’exceller.
Quoi qu'il en soit, nos chemins de fer et nos ports permettent à nos industries de livrer ce que le Canada a à offrir au monde et d’apporter au Canada ce que le monde a à nous offrir. Les infrastructures de notre grand pays constituent des moyens d'existence pour les travailleurs, les agriculteurs, les chefs d’entreprise et les familles. Elles leur permettent d’obtenir les biens dont ils ont besoin pour leur ménage et leur entreprise.
Le chemin de fer est littéralement au centre de ma ville, Lethbridge. C’est là que se trouve le pont High Level, qui enjambe la rivière Oldman. Il s’agit de la plus grande structure ferroviaire du Canada et du plus long pont à chevalets du monde. Il est au cœur de notre ville.
Les chemins de fer et les ports du Canada sont bien plus qu’une simple infrastructure permettant d’acheminer des marchandises du point A au point B. L’infrastructure fait partie de l’héritage de l'édification de la nation canadienne, et c’est l’artère vitale de notre économie, qui n’est pas seulement notre présent, mais aussi notre avenir. Croire en nos infrastructures et en leur renforcement, c’est croire au peuple canadien, à notre pays et à sa vitalité future, car sans une économie prospère, il ne peut y avoir de peuple prospère. Sans infrastructure pour acheminer les produits vers les marchés, nous ne pouvons pas avoir une économie prospère. Par conséquent, l'infrastructure est essentielle à notre économie, qui est essentielle à la force de notre peuple et de ce pays que nous chérissons.
Soyons clairs. Les infrastructures de notre pays présentent des défis de taille à relever, en particulier dans le domaine du transport, alors je comprends le désir de relever ces défis, de résoudre les problèmes et de rechercher une plus grande efficience et une plus grande efficacité. Toutefois, ce projet de loi ne va pas dans ce sens. Il ne répond pas à l’appel lancé en faveur d’un changement significatif. Dans l’ensemble, ce projet de loi est un échec lamentable à cet égard.
Le projet de loi est une tentative ratée de renforcer le système portuaire et la sécurité ferroviaire. Il modifie plusieurs lois à cette fin. Il a été rédigé en réponse à l’examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire et à l’étude sur la modernisation des ports.
Il a été présenté avec des promesses d’amélioration de l’accessibilité financière, de la sécurité et de l’efficacité, et il a été présenté par un ministre qui n’occupe plus ces fonctions. Je me demande si ce n'est pas un peu symbolique de la confiance que nous devrions avoir dans le projet de loi. Qui plus est, la formulation, la teneur du projet de loi en dit long sur la confiance que nous devrions avoir.
Le projet de loi ne répond pas, à bien des égards, aux enjeux qui sont en cause. D’abord, il ne répond pas au besoin urgent de réduire la congestion de la chaîne d’approvisionnement. C'est ce qui a été souligné dans le rapport final présenté par le groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement. Les parties prenantes ont déclaré que rien dans ce projet de loi n’améliorerait l’efficacité des chaînes d’approvisionnement. Par exemple, il n’y a rien dans ce projet de loi pour résoudre les conflits de travail qui ont un impact sur les chaînes d’approvisionnement.
En outre, le projet de loi ne résout pas les problèmes qui existent depuis longtemps entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer. Le projet de loi ne prévoit rien non plus pour remédier à l’incapacité du port de Vancouver à charger les grains quand il pleut. Voyons les choses en face: on parle de Vancouver; il pleut tout le temps. Si on ne peut pas charger les grains sous la pluie, quand le fera-t-on? Si on ne les charge pas, comment les achemine-t-on jusqu'aux marchés? C'est très simple: on ne le fait pas. C’est pour cette raison qu'il y a un stationnement encombré connu sous le nom de port de Vancouver.
C’est un problème. Cela fait grimper le coût des marchandises, sans compter que certains de magasins n’ont pas de produits sur leurs étagères. Le projet de loi aurait pu régler certains de ces grands problèmes, mais il ne le fait pas.
Les habitants de ma circonscription n'arrêtent pas de me parler des ennuis que tout cela leur cause. Ils veulent simplement faire parvenir leurs produits jusqu'aux marchés dans un délai raisonnable. Les agriculteurs veulent faire transporter leurs grains par train, de sorte que les trains se rendent jusqu’aux ports, où d'autres intervenants achemineront les produits de l’autre côté de l’océan. C’est ainsi que cela doit fonctionner. Ce projet de loi avait le potentiel de l'assurer. Il aurait pu résoudre ces problèmes.
Le fait qu’il ne le fasse pas est un échec en soi. Cependant, en plus de cela, le projet de loi ajoute encore plus de bureaucratie et de paperasserie, ce qui rendra les choses encore plus difficiles. Non seulement il n’a pas résolu le problème, mais il en crée d’autres. En fait de mesure législative, on fait difficilement pire.
Comme je l’ai mentionné, c'était déjà la pagaille à notre port, mais le gouvernement a décidé d'en rajouter une couche avec de nouvelles formalités administratives pour voir jusqu’à quel point il pouvait empirer les choses. C’est ainsi qu’est né le projet de loi . Dans ce projet de loi, le gouvernement a décidé de mettre en place un nouveau comité consultatif. Cela empêchera sans aucun doute les autorités portuaires de prendre des décisions pour intensifier leurs activités ou gagner en efficience. C’est un problème.
Le projet de loi élargirait également le pouvoir ministériel de nommer le président des autorités portuaires, réduisant ainsi l’indépendance de celles-ci, qui sont pourtant censées fonctionner sans lien de dépendance avec le gouvernement. Confier des pouvoirs additionnels au ministre restreindra le pouvoir décisionnel local et retardera encore plus la modernisation des ports canadiens. En fin de compte, la bureaucratie indûment prescriptive fera grimper les coûts, qui seront ensuite répercutés sur les consommateurs, des consommateurs qui paient déjà le prix fort en raison des dépenses inflationnistes du gouvernement et de la taxe sur le carbone.
Préciser que les blocus ferroviaires sont illégaux ne réduira certainement pas les perturbations. En imposant une approche mur-à-mur aux autorités portuaires et aux compagnies de chemin de fer canadiennes, on ne tient pas compte des défis particuliers qui existent dans notre vaste pays. L’ensemble du projet de loi est le symbole d’un gouvernement qui est incroyablement déconnecté et qui n’est pas disposé à entendre parler des besoins réels de notre pays. C’est pourquoi je ne voterai pas en faveur de ce projet de loi et j’invite la Chambre à faire de même.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer aujourd’hui au débat sur le projet de loi , Loi visant à renforcer le réseau portuaire et la sécurité ferroviaire au Canada.
Le a posé une excellente question concernant les correctifs que nous pourrions apporter à ce projet de loi à son renvoi au comité. En tant que membre du comité permanent de l’agriculture, je trouve le projet de loi très intéressant, d’autant plus que je viens de la Saskatchewan, une province enclavée. Au Canada, les chemins de fer sont un mode de transport majeur pour les marchandises. Il est un peu décevant de constater que ce projet de loi rate sa cible, qui était d’améliorer l’efficacité du réseau ferroviaire et des ports.
Je vais consacrer une grande partie de mon intervention à l’agriculture, en raison du lien qui existe entre l’agriculture et les chaînes d’approvisionnement au sein de notre système de transport.
La plupart d’entre nous ont eu amplement le temps, cet été, de sillonner leur circonscription respective et de rencontrer nos concitoyens. J’ai pu faire venir la députée de à Regina cet été, et nous l’avons invitée à monter sur une moissonneuse-batteuse. Nous étions en train de récolter des lentilles tout près de Regina. Nous avons également invité le surintendant principal de la Division Dépôt, de la Division F, à prendre place lui aussi dans une moissonneuse-batteuse. Ce jour-là, nous récoltions du blé dur.
Une chose est vraie dans tous les cas: une fois les moissonneuses-batteuses passées et les récoltes stockées dans les silos, l'étape suivante consiste à acheminer celles-ci jusqu'à un port. C’est ainsi que fonctionne le système de transport dans notre pays.
Ce qui arrive presque immanquablement chaque hiver, c’est que les trains fonctionnent au ralenti parce qu’ils sont incapables de tirer autant de wagons à cause du froid. Nous devons vraiment nous concentrer sur ce problème et trouver d’autres options pour acheminer les produits jusqu'aux marchés. Les producteurs de la Saskatchewan et des Prairies nous le répètent sans arrêt.
Mon collègue de entend probablement les mêmes plaintes de la part des producteurs et de l’ensemble du secteur agricole. Les agriculteurs sont très compétents pour moissonner leurs champs; le problème, c’est de faire parvenir leurs récoltes à un port.
Comme l’a si bien dit ma collègue de , nous espérions entre autres rendre le système portuaire plus efficient. Le fait de ne pas pouvoir charger les grains sur les wagons et les navires à Vancouver lorsqu'il pleut est un gros problème. Le projet de loi aurait pu pourtant pu régler ce problème.
Le projet de loi modifierait sept lois, soit la Loi maritime du Canada, la Loi sur les douanes, la Loi sur les transports au Canada, la Loi sur la sécurité ferroviaire, la Loi sur le transport des marchandises dangereuses, la Loi sur la sûreté du transport maritime et la Loi sur le Tribunal d'appel des transports du Canada.
Ma collègue, la députée de , a parlé de la bureaucratie qui s'alourdit sans cesse et des formalités administratives qui seraient ajoutées par la version actuelle du projet de loi . Nous n'avons pas besoin de formalités administratives supplémentaires pour les ports. Je pense que tout le monde à la Chambre convient que nous devons transporter les marchandises plus efficacement. Le Canada a une économie d'exportation. C'est ce que l'on constate plus que jamais auparavant en Saskatchewan.
Nous avons de grands joueurs en Saskatchewan. Le siège social de Viterra se trouve dans cette province. J'ai parlé avec le PDG de l'entreprise, et il a dit très clairement qu'il faut faire les choses plus efficacement au port de Vancouver. Lorsque nous nous sommes croisés cet été, nous avons parlé brièvement de ce projet de loi. Il avait hâte d'en voir le contenu. L'autre jour, j'ai eu l'occasion de lui téléphoner, et il était très déçu. D'ailleurs, de nombreux intervenants sont déçus de la teneur du projet de loi jusqu'à présent.
Parmi les intervenants qui n'ont pas été consultés au sujet du projet de loi, on retrouve le Chemin de fer Canadien Pacifique, l'Association des administrations portuaires canadiennes, l'Association des pilotes maritimes du Canada, la Western Grain Elevator Association, l'Administration portuaire de Nanaïmo, la Canadian Canola Growers Association, la Global Container Terminals et la chambre de commerce maritime.
Le Chemin de fer Canadien Pacifique a affirmé, entre autres, qu'après avoir travaillé sur ce dossier pendant quatre ans, tout cela n'a servi à rien. Il s'agit d'un des principaux intervenants en ce qui concerne le projet de loi. Il serait donc souhaitable d'entamer des discussions avec les représentants du Chemin de fer Canadien Pacifique pour tenter d'améliorer ce projet de loi. D'ailleurs, j'espère que ces représentants figureront sur la liste des témoins lorsque le projet de loi sera renvoyé au comité.
Parmi les autres personnes qui pourraient être consultées, on retrouve un homme de la Saskatchewan, Murad Al‑Katib, de la société AGT Foods, qui transporte et expédie des marchandises partout dans le monde. Cet intervenant affirme, entre autres, qu'il est difficile d'obtenir des porte-conteneurs au Canada.
Ce que nous pourrions faire, c'est discuter avec les personnes sur le terrain qui ont besoin d'un réseau ferroviaire amélioré. J'aimerais que la liste des témoins comprenne certaines de ces personnes lorsque le projet de loi sera examiné en comité, des personnes comme Murad Al‑Katib et des entreprises comme Viterra. Ces personnes ont utilisé le réseau portuaire.
Le port de Vancouver est la voie d'accès aux marchés mondiaux pour les exportateurs que nous sommes. Il est évident que nous pourrions y apporter des améliorations. Comme je l'ai dit, nous devons vraiment être en mesure de charger des wagons de céréales, peu importe le temps qu'il fait. Nous devons le faire en toute sécurité, bien sûr, mais nous devons pouvoir le faire par tous les temps.
Lorsque nous avons discuté avec les responsables des chemins de fer des graves problèmes d’inefficacité du réseau, il en est ressorti que, pour acheminer nos marchandises sur les marchés, nous pourrions également construire des pipelines. En effet, si nous enlevons certains wagons de pétrole des chemins de fer, nous pourrons alors expédier plus de céréales chaque jour.
Mon collègue de l'Alberta est d'accord avec moi: pour la Saskatchewan et l'Alberta, il n'y a pas de moyen plus efficace d'acheminer le pétrole que le pipeline. Nous avons vu, lors de l’adoption d’autres projets de loi, comme le projet de loi , une mesure anti-pipeline, que nous n'arrivons pas à réaliser des projets dans ce pays.
Lorsque nous parlons de la vision globale de l'infrastructure dans ce pays, il faut y inclure la construction d'un plus grand nombre de pipelines pour acheminer le pétrole d'ouest en est. Or, nous n'avons pas ce genre de discussions. Nous devons donc tenir un débat sur l’infrastructure dans cette enceinte et réfléchir à la manière dont nous avancerons dans le XXIe siècle. Cela comprend la construction de pipelines. Cela comprend également le réseau électrique, parce que nous devons trouver des moyens de faire circuler nos marchandises plus efficacement partout dans notre beau pays.
J’ai également trouvé très intéressantes certaines modifications et les répercussions qu’elles auraient sur les ports, comme la proposition d'étendre le mandat des autorités portuaires canadiennes à la gestion du trafic, y compris les navires amarrés ou ancrés. Nous parlons d'étendre le mandat des autorités portuaires. En avons-nous discuté avec les autorités portuaires? Savons-nous si elles ont la capacité d'étendre leur mandat? C'est la question que je pose au , et j'espère que nous pourrons obtenir une réponse lorsque nous serons en comité.
J'ai une autre question concernant le développement des installations terminales intérieures. A-t-on parlé à certains des promoteurs qui construiraient et développeraient ces installations et leur a-t-on demandé ce qu'ils voulaient voir dans le projet de loi?
Une autre modification proposée vise à simplifier le processus d’examen des emprunts des administrations portuaires. De toute évidence, nous pourrions en discuter en comité. En ce qui concerne l’établissement de nouvelles autorités réglementaires pour superviser le cadre de sûreté maritime du Canada, chaque fois qu’il est question d’élargir les pouvoirs, j’aimerais savoir ce que cela signifie pour les expéditeurs et les distributeurs partout au pays.
J’aimerais aussi que nous discutions de la façon dont nous allons pouvoir transporter des marchandises outre-mer. Nous parlons d’accès au port, mais nous devons aussi être plus efficaces lorsqu’il s’agit de charger des céréales à bord des navires. Nous devons accroître notre capacité d’expédier du gaz naturel liquéfié. L’Allemagne et le Japon sont venus au Canada pour demander de l’aide en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié. L’une des raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas avancer dans ce domaine, c’est que nous n’avons pas la capacité de charger les navires pour acheminer le gaz naturel liquéfié vers différentes régions du monde. Nous devrons également en parler.
Les États‑Unis ont construit cinq, six ou sept terminaux de gaz naturel liquéfié au cours des trois ou quatre dernières années, mais nous n’avons rien fait. Nous sommes devenus un pays où il est presque impossible de construire des infrastructures sous le gouvernement actuel. Les gens veulent être en mesure d’investir dans notre pays, mais les règles du jeu ne cessent de changer quand vient le moment de bâtir quelque chose. Nous avons donc vraiment de la difficulté à attirer des investissements étrangers au Canada parce que nos partenaires éventuels ne voient pas comment nous pourrions exporter nos produits.
Nous avons perdu des centaines de milliards de dollars au Canada au cours des huit dernières années à cause des investissements qui ont été transférés directement du Canada aux États‑Unis. C’est parce que les investisseurs croient que notre infrastructure n’est pas suffisante pour transporter les marchandises qu’ils veulent produire dans notre pays.
Nous avons une abondance de ressources naturelles, mais nous n’avons pas la capacité d’acheminer ces ressources vers les ports, puis vers leur destination finale. Par conséquent, malheureusement, ce projet de loi rate la cible en essayant de rendre le port de Vancouver plus efficace. Il rate la cible et augmente notre capacité ferroviaire. Pour cette raison et pour de nombreuses autres raisons, après avoir communiqué avec les parties prenantes, nous savons qu'elles n’aiment pas le projet de loi. Nous ne l’aimons pas non plus, et c’est pourquoi nous nous y opposerons.