:
Monsieur le Président, avant tout, j'informe la Chambre que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de prendre part au débat sur le projet de loi . Il concerne un sujet important pour ma région et pour moi personnellement. Si j'ai décidé de me lancer en politique, c'était pour deux raisons principales: un, parce que la création d'emplois dans le Canada atlantique me tient profondément à cœur, et deux, parce que je veux en faire plus pour protéger l'environnement alors que nous prenons le virage vers une économie verte. Ce sont des éléments qui touchent directement à l'objectif visé par le projet de loi et qui expliquent en grande partie pourquoi je suis aussi fortement en faveur de cette importante mesure législative.
Je vais commencer par une affirmation qui, je l'espère, est une évidence pour tout le monde: le changement climatique est réel et ses conséquences sont graves. Nous devons en faire plus pour lutter contre le changement climatique et permettre à nos collectivités de s'adapter pour atténuer les effets des phénomènes météorologiques extrêmes, qui se produisent de plus en plus fréquemment.
En Nouvelle‑Écosse, la province d'où le député et moi venons, nous savons qu'il est important d'en faire davantage pour lutter contre les changements climatiques. En particulier, au cours des 12 derniers mois environ, nous avons été témoins de phénomènes météorologiques violents que je n'aurais jamais pu imaginer il y a quelques années à peine. Les députés ont bien saisi l'ampleur des effets de l'ouragan Fiona. Des feux de forêt se sont propagés dans notre province comme jamais auparavant, et de dangereuses inondations ont coûté la vie à des membres de nos familles.
Bien que nous soyons confrontés à des ouragans, à des ondes de tempête et à d'autres phénomènes graves, le Canada atlantique n'est pas la seule région du pays dont les collectivités ont été touchées par les changements climatiques. Des vagues de chaleur ont affecté le Québec et l'Ontario. Des rivières atmosphériques ont déferlé sur la Colombie‑Britannique. Des familles ont dû être évacuées et des infrastructures essentielles ont été mises en péril dans presque toutes les régions du pays à cause des feux de forêt.
Il est important que je le précise afin que le point de vue du gouvernement soit bien compris. Les changements climatiques sont bien réels, leurs conséquences sont graves et nous devons faire davantage pour les combattre.
Nous devons nous attaquer de front aux changements climatiques en usant de toute notre ingéniosité; nous devons comprendre que c'est non seulement la bonne chose à faire d'un point de vue environnemental, mais que c'est aussi dans notre intérêt, car le coût de l'inaction est tout simplement trop grand pour qu'on ne s'en préoccupe pas.
Tout comme moi, les députés ont pu constater les dommages physiques que peuvent provoquer les phénomènes météorologiques violents. Pendant les 20 premières années de ma vie environ, les pertes assurées au Canada oscillaient habituellement entre 250 et 450 millions de dollars annuellement. D'ici quelques années, cette somme pourrait atteindre 5 milliards de dollars. Le fait est qu'il est coûteux de ne rien faire face aux changements climatiques. Nous en faisons tous les frais.
Mais cela ne s'arrête pas simplement aux pertes assurées. Il suffit de jeter un coup d'œil aux dépenses que les gouvernements doivent engager dans la foulée des phénomènes météorologiques violents. Elles s'élèvent à des centaines de millions, voire à plus d'un milliard de dollars uniquement en Nouvelle-Écosse à la suite du passage de l'ouragan Fiona l'an dernier. Songeons aux conséquences sur la santé et le bien-être des familles lorsqu'on laisse les changements climatiques suivre leur cours en restant les bras croisés. Des entreprises doivent fermer et il arrive que des gens restent sans électricité pendant des semaines. Des récoltes ont été perdues, ce qui a coûté des centaines de milliers de dollars à des agriculteurs. Comme je l'ai dit, ces phénomènes peuvent mettre en danger les infrastructures essentielles sur lesquelles nos collectivités comptent pour assurer leur bien-être.
La bonne nouvelle, malgré la gravité des conséquences des événements climatiques, c'est que nous pouvons agir dans ce dossier. Le projet de loi nous offre la possibilité de le faire. Selon moi, la Nouvelle-Écosse peut être un chef de file dans la création d'emplois au sein de l'économie verte. Les députés le voient, les produits énergétiques propres sont de plus en plus recherchés pour faire rouler nos économies, que ce soit dans le secteur des transports à l'échelle mondiale ou dans les secteurs de la construction et de la fabrication. Le monde entier est avide de solutions écologiques pour résoudre les problèmes auxquels font face les entreprises.
J'ai en tête quelques exemples dans nos provinces, qui sont déjà à l'origine d'emplois bien rémunérés pour mes voisins et pour les habitants de la Nouvelle-Écosse. Je peux parler de la technologie de piégeage du dioxyde de carbone de l'entreprise CarbonCure en Nouvelle-Écosse, qui est reconnue comme étant un chef de file mondial dans ce domaine. Il y a aussi des entreprises comme Graphite Innovation and Technologies, qui a inventé une technologie grâce à des subventions à la recherche de Transports Canada. Elle a développé une peinture destinée au revêtement des coques qui améliorerait de 20 % l'efficience des navires, réduisant ainsi non seulement leur consommation d'essence, mais aussi le coût du transport de marchandises à ses usagers.
Il y a des entreprises comme le Trinity Group of Companies, dans ma circonscription, qui ont adopté l'efficacité énergétique comme modèle de croissance pour leur collectivité. Quand nous avons annoncé une politique permettant aux propriétaires de passer du chauffage au mazout à une thermopompe, c'était à cet endroit précis, et, ce jour-là, le groupe célébrait l'embauche de son 100e employé. Il s'agit d'emplois bien rémunérés dans des collectivités comme la mienne.
Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Je pense à Sheet Harbour, qui se trouve également dans ma circonscription, et au travail que fait RJ MacIsaac pour retirer des navires du service et recycler leurs composants, des navires qui, autrement, s'échoueraient dans des pays étrangers, où ils pourriraient sur place, ce qui aurait de graves conséquences environnementales. RJ MacIsaac crée plutôt de bons emplois dans une petite collectivité comme Sheet Harbour, en Nouvelle‑Écosse.
Je tiens également à attirer l'attention des députés sur une occasion de plusieurs milliards de dollars pour notre province dans une nouvelle industrie. L'industrie en question est celle de l'hydrogène vert, et l'entreprise s'appelle EverWind Fuels. Elle prévoit offrir de l’hydrogène vert qui permettra de créer des possibilités d’exportation pour développer l’énergie propre dans ma province. L'entreprise pourrait être alimentée par de l'énergie éolienne en mer, ce qui lui permettrait d’offrir l’une des sources de combustible les plus propres au monde, ce qui est en très forte demande actuellement.
Il est important de songer à la voie de la réussite pour de telles occasions et non de simplement conférer à notre stratégie une valeur d'espoir. Notre stratégie doit présenter une approche réfléchie en matière d'élaboration de politiques, et c'est là qu'intervient le projet de loi . Ce projet de loi est important parce qu'il modifierait les lois de mise en œuvre des accords de l'Atlantique, accords politiques conclus il y a des décennies, afin d'étendre la portée du cadre réglementaire de sorte qu'il n'inclue pas seulement le pétrole et le gaz naturel extracôtiers, mais également l'énergie renouvelable extracôtière. Les députés ont sûrement constaté les retombées économiques considérables de l'industrie pétrolière et gazière extracôtière dans le Canada atlantique au cours de leur vie. Cependant, nous n'observons pas les mêmes retombées par rapport aux occasions en matière d'énergie renouvelable extracôtière.
Le projet de loi permettrait de créer un cadre réglementaire qui procurerait aux investisseurs la certitude qu'ils recherchent. Cela enverrait le signal qu'ils sont les bienvenus pour faire des affaires dans le Canada atlantique et que nous voulons qu'ils créent pour les membres de nos collectivités des occasions de participer à une activité économique durable et renouvelable qui contribuera à alimenter la prochaine génération d'activités économiques au Canada atlantique en produisant de l'électricité propre. Étant donné que le prix de la pollution continue d'augmenter et d'avoir une incidence négative sur nos collectivités, nous devons faire plus pour générer de l'énergie provenant de sources renouvelables, notamment l'énergie éolienne extracôtière.
Il existe des propositions tangibles de fondement d'entreprises et de concrétisation de projets qui créeraient des emplois bien rémunérés pour les Néo‑Écossais dans le secteur de l'énergie renouvelable extracôtière. Toutefois, sans cadre réglementaire, les investisseurs n'auront pas la certitude que les projets pourront être approuvés sans heurt, ce qui risque de les décourager d'investir au Canada atlantique et de les motiver à investir plutôt dans un autre pays ou une autre province ou le climat d'investissement est plus favorable.
Au cours des 15 ou 20 prochaines années, nous nous attendons à ce que les investissements dans le secteur de l'énergie renouvelable extracôtière avoisinent 1 billion de dollars à l’échelle mondiale. Le Canada doit montrer clairement son intérêt à accueillir les investisseurs qui créeront des emplois bien rémunérés pour nos concitoyens dans les provinces comme la Nouvelle‑Écosse. Il est rare que la Chambre des communes soit saisie d’un projet de loi qui n’aura pas nécessairement une portée nationale, mais une incidence précise sur un petit nombre de provinces, y compris la mienne, la Nouvelle‑Écosse. Toutefois, c’est en misant sur la collaboration avec les gouvernements provinciaux comme ceux de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et de la Nouvelle‑Écosse, qui sont tous deux favorables à ce projet de loi, que nous pourrons exploiter les possibilités qui stimulent la création d’emplois bien rémunérés pour les gens de nos collectivités.
Je tiens à souligner que, même si la transition vers une économie propre inquiète quelque peu les personnes qui travaillent normalement dans le secteur de l'énergie, ce projet de loi leur permettrait de continuer à occuper des emplois bien rémunérés. J'étudie les débouchés qui s'offrent à des amis que je connais depuis l'âge de 7 ans. Ce sont des conducteurs d'équipement lourd qui participent habituellement à la construction de routes ou à des projets de remplacement des aqueducs et des égouts municipaux. Lorsque je leur parle ces jours-ci, je constate qu'ils travaillent de plus en plus sur des projets de prévention de l'érosion côtière ou sur des projets qui contribueront au développement durable de nos collectivités; par exemple, comme je l'ai mentionné, la mise hors service de navires qui, autrement, seraient laissés à la merci des éléments, ce qui poserait de graves problèmes environnementaux.
Grâce à la présentation du projet de loi , nous pouvons offrir une certitude réglementaire aux entreprises qui veulent investir. Nous avons découvert qu'il est possible de monétiser le vent dans les provinces de l'Atlantique. Monsieur le Président, vous et moi savons que le vent est abondant dans notre coin de pays. Si nous saisissons l'occasion d'exploiter une nouvelle ressource naturelle pour créer de l'énergie renouvelable pour nos économies, nous pouvons stimuler l'économie avantageusement pour notre environnement et pour les habitants de votre région et de la mienne.
Nous avons une seule planète. C’est notre devoir de la protéger, mais il est possible de le faire en créant des possibilités économiques pour une génération de travailleurs qui, autrement, ne pourraient pas avoir un emploi bien rémunéré pour subvenir aux besoins de leur famille. J’appuie ce projet de loi. Je sais qu’il y a des divergences d’opinions entre les partis à la Chambre, mais j’encourage tous les députés à appuyer ce projet de loi, surtout s’ils ont à cœur de créer des emplois bien rémunérés pour les Néo‑Écossais tout en protégeant l’environnement. C’est la bonne chose à faire et c’est plein de bon sens.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de m'exprimer au sujet du projet de loi depuis le territoire non cédé de la nation anishinabe algonquine.
J'aimerais commencer en reconnaissant que le leadership, le savoir et la culture des Autochtones sont essentiels aux efforts du Canada dans la lutte contre les changements climatiques. Pendant des centaines de générations, les peuples autochtones ont été les intendants des terres et des eaux, y compris les océans autour du Canada, comme je l'ai été chez moi, à Unama'kik. Manifestement, ils entretiennent un lien profond avec les océans qui entourent le Canada. Dans ma circonscription, Sydney—Victoria, les Micmacs ont depuis longtemps une relation mutuellement bénéfique avec les lacs et les océans qui nous entourent.
Au printemps de 2022, le gouvernement fédéral, en partenariat avec les gouvernements provinciaux de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, a annoncé son intention d'élargir le mandat des offices extracôtiers existants pour réglementer les projets d'énergie renouvelable en mer. Au cours de l'automne et de l'hiver derniers, des représentants du ministère des Ressources naturelles ont invité les groupes autochtones du Canada atlantique à se pencher sur les modifications dont nous discutons aujourd'hui. Cette invitation a été acceptée, et les représentants du gouvernement ont pu communiquer aux communautés autochtones intéressées des informations sur les modifications proposées et écouter les premières réflexions sur l'évolution de l'industrie de l'énergie en haute mer. Lorsque ce projet de loi a été déposé, le ministère a de nouveau contacté les groupes autochtones et leur a proposé d'autres réunions, afin qu'ils puissent discuter de ces changements de manière encore plus approfondie.
Je peux assurer à la Chambre que le gouvernement reste déterminé à apprendre des groupes autochtones et à partager ses connaissances avec eux, afin que nous puissions mieux comprendre comment les éoliennes en mer et l'économie qu'elles soutiennent aideront les peuples autochtones, y compris ceux de Sydney—Victoria.
Les efforts de mobilisation se sont poursuivis dans le cadre des deux évaluations régionales de la mise en valeur de l'énergie éolienne au Canada atlantique, qui ont été lancées en mars. Avant qu'elles soient entreprises, un comité indépendant a été mis sur pied pour mener chaque évaluation et travailler avec des groupes autochtones à la recherche de candidatures pour former le comité, dont les membres sont tenus d’élaborer et de mettre en œuvre des plans de participation autochtone. En outre, les points de vue et les connaissances des Autochtones seront également pris en compte par les groupes consultatifs sur les connaissances autochtones qui ont été créés pour chaque évaluation régionale.
Le gouvernement est profondément reconnaissant que les Autochtones jouent un rôle clé dans le développement et la réussite des industries énergétiques du Canada. En tant que chefs de projet, propriétaires d'entreprise, gestionnaires et travailleurs qualifiés et détenteurs de connaissances autochtones, ils jouent un rôle essentiel pour observer, interpréter et lutter contre les changements climatiques.
Le leadership autochtone en matière d'énergie se prolonge dans la sphère des technologies propres, et je peux affirmer qu'EverWind envisage de construire une installation de production d'hydrogène à Point Tupper et de l'alimenter à l'aide de trois parcs éoliens. L'entreprise travaille en partenariat avec la communauté micmaque de Membertou pour concevoir et exploiter deux parcs éoliens: le projet Kmtnuk de 20 éoliennes et le projet Bear Lake de 15 éoliennes. Voilà un exemple de leadership autochtone au service du secteur de l'énergie pour fournir de l'énergie propre, fiable et abordable à nos réseaux. Ces projets créeront de bons emplois durables et garantiront des revenus aux nations autochtones dans les années à venir. Les débouchés ne s'arrêtent pas à nos frontières; ils s'étendent bien au-delà.
Étant donné que les investissements mondiaux dans l'énergie éolienne en mer devraient atteindre 1 billion de dollars, le projet de loi est crucial afin de soutenir cette réussite à l'avenir. Il permettra de créer des emplois durables et d'ouvrir des débouchés économiques sans précédent pour les peuples autochtones, autant dans ma circonscription, Sydney—Victoria, que partout ailleurs au pays. C'est notamment pour cette raison qu'il est terriblement décourageant d'entendre le Parti conservateur s'opposer à ce projet de loi, en tentant d'empêcher les communautés autochtones de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador de bénéficier de nouveaux projets d'énergie renouvelable.
Certains députés ont dit craindre que les organismes de réglementation de l'énergie renouvelable extracôtière de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador ne mènent pas suffisamment de consultations auprès des groupes autochtones qui pourraient être touchés par des projets de cette industrie. Or, c'est tout le contraire: ces régies sont extrêmement compétentes pour veiller au respect des obligations envers les Autochtones en matière de consultation et d'accommodement au nom du gouvernement, et elles le font depuis de nombreuses années.
Les modifications proposées dans le projet de loi ne feront que clarifier ce qui est déjà établi dans la jurisprudence et la pratique actuelle, c'est-à-dire que le gouvernement du Canada et les gouvernements provinciaux peuvent compter sur les organismes de réglementation de l'énergie extracôtière, les deux régies, pour remplir l'obligation de la Couronne de consulter et d'accommoder. Le gouvernement demeure l'ultime responsable de la qualité des consultations et des accommodements. Les provinces en sont conscientes, et c'est aussi notre cas.
En confirmant les lois sur les accords, nous réaffirmons nos engagements de cogérer l'énergie extracôtière du Canada avec les gouvernements de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, et de faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones.
Pour souligner davantage l'importance de cet aspect, ces modifications visent à donner aux organismes de réglementation du secteur énergétique extracôtier le pouvoir de mettre en place un programme d'aide financière pour toute question relevant de leur compétence. Ce pouvoir leur permettrait de faciliter la consultation des groupes autochtones et de tisser des liens importants avec ceux dont les droits sont susceptibles d'être touchés par les activités d'exploitation des ressources énergétiques extracôtières.
Dans l'ensemble, ces modifications visent à renforcer la pertinence et la crédibilité des efforts déployés par les organismes de réglementation du secteur énergétique extracôtier et à favoriser l'instauration d'un processus décisionnel ouvert et équilibré. Ces modifications visent également à harmoniser les pouvoirs conférés à ces organismes avec ceux d'autres organismes de réglementation comme la Commission canadienne de sûreté nucléaire, la Régie de l'énergie du Canada et l'Agence d'évaluation d'impact du Canada.
Grâce au projet de loi , les deux offices de l'énergie extracôtière disposeront de ressources suffisantes pour consulter les Autochtones et les parties prenantes, et pour procéder à un examen réglementaire approfondi des projets proposés. Dans le cadre de l'étude de cette mesure législative, je peux assurer aux députés que les groupes autochtones continueront d'avoir la possibilité de faire part de leurs précieuses observations sur l'éolien en mer.
Tout d'abord, comme je l'ai déjà indiqué, la mesure législative prévoit deux évaluations régionales dans le cadre desquelles les Autochtones seront appelés à répondre à des demandes de renseignements sur les sites d'intérêt en matière d'énergie éolienne et aux appels d'offres. Cela permettra aux groupes autochtones de participer au développement de bons projets d'énergie renouvelable en jouant un rôle de premier plan.
Nous savons que le gouvernement a l'obligation de consulter les peuples autochtones au sujet des mesures qui peuvent avoir des impacts sur les Autochtones ou sur les droits issus de traités. À notre avis, grâce à ces modifications, le gouvernement pourra avoir l'assurance que les régies de l'énergie extracôtière Canada—Nouvelle‑Écosse et Canada—Terre‑Neuve‑et‑Labrador consulteront adéquatement les groupes autochtones en son nom et mèneront les évaluations nécessaires au nom de la Couronne afin de limiter les impacts négatifs sur les Autochtones et les droits issus de traités. Cela ne signifie pas que la Couronne peut se dérober à son obligation de consulter et d'accommoder, contrairement à ce que certains ont prétendu. Nous croyons que le processus sera en fait plus robuste. La Couronne s'assurera du respect de cette obligation.
En terminant, je voudrais souligner les avantages que le projet de loi apportera aux communautés de toute la Nouvelle‑Écosse, en particulier au Cap‑Breton. Le boom économique dans Sydney—Victoria ne s'est pas produit par hasard. Il s'est produit grâce aux actions et aux investissements audacieux du gouvernement. Le projet de loi C‑49 constitue un autre pas dans la même direction.
L'accord Canada—Nouvelle‑Écosse serait modifié afin d'élargir le mandat de l'Office Canada—Nouvelle‑Écosse des hydrocarbures extracôtiers, pour que celui-ci agisse comme organisme de réglementation des projets d’énergie renouvelable extracôtière, y compris des projets de production d'énergie marémotrice, dans la zone couverte par l'accord. Ce changement aurait des effets positifs énormes sur toutes les collectivités du Cap‑Breton. En plus de contribuer à la période d'essor économique que nous connaissons actuellement en créant des emplois, il rapprocherait la province et le pays de nos objectifs de réduction des émissions.
Toutes les collectivités profiteraient de l'adoption du projet de loi . Celui-ci représente une étape essentielle du développement des technologies de production d'énergie éolienne et extracôtière renouvelable en Nouvelle‑Écosse, lesquelles viendraient contribuer à l'électrification et à la décarbonation de l'économie canadienne, créer de bons emplois et participer à l'émergence du secteur de l'énergie hydroélectrique propre au Canada. Sydney—Victoria en profitera, tout comme le reste de la Nouvelle‑Écosse.
Il est primordial que ce projet de loi soit adopté rapidement afin que les collectivités autochtones, comme celles qui se trouvent dans ma circonscription, puissent profiter des débouchés économiques considérables et des nouveaux emplois bien rémunérés et durables qui seront créés dans le secteur de l'énergie extracôtière renouvelable. C'est pourquoi nous devons continuer de faire du savoir autochtone et de l'engagement à protéger l'environnement des éléments centraux du développement de notre secteur de la production d'énergie extracôtière. Nous continuons d'inviter nos collègues conservateurs à faire de même en arrêtant de faire obstacle à la création de débouchés économiques pour les Autochtones et en appuyant cette importante mesure législative.
:
Monsieur le Président, je remercie le député de m’accorder son attention. C’est bien. Je veux évidemment parler du projet de loi . Je corrige mon erreur afin que tout soit consigné au compte rendu.
J’aimerais parler du lien avec ma collectivité et les énergies renouvelables ainsi que de la situation au Canada atlantique par rapport à ce projet de loi.
J’ai posé une question plus tôt sur l’interruption du service 911 parce que la côte Est est durement touchée par les effets des changements climatiques, tout comme le reste du Canada et de la planète, qu'on pense aux feux de forêt, aux pluies diluviennes ou à d'autres types d’inondations, entre autres.
Je le constate même dans la région des Grands Lacs, au sud de l’Ontario. Quand vient le temps d’adopter des politiques publiques, l’important selon moi est de graduellement rectifier le tir et de se pencher sur certaines des conséquences des mauvaises décisions prises par les conservateurs et les libéraux par le passé par rapport à l’industrie des télécommunications et des communications, un aspect essentiel dans les circonstances.
Dans cette enceinte, je me suis exprimé plus d’une fois là-dessus: si nous sommes aux prises avec le problème de la téléphonie cellulaire aujourd'hui, surtout dans les régions rurales, c’est à cause de certaines décisions qui ont été prises.
Le gouvernement actuel et son prédécesseur ont établi un processus de vente aux enchères du spectre qui leur a permis d'engranger environ 23 milliards de dollars depuis 2000. Ce sont ensuite les Canadiens qui doivent payer des tarifs parmi les plus élevés parce que nous n'avons pas de charte des droits des consommateurs en télécommunication.
Où est passé tout cet argent? Les gouvernements, que ce soit sous Chrétien, Martin ou Harper ou encore sous le gouvernement actuel, ont engrangé une fortune. Parallèlement, il n'y a eu aucune réglementation de la tarification ni reddition de comptes.
La reddition de comptes est importante, car, en 2018, il s'est produit un terrible événement à Ottawa. La ville a été frappée par des tornades. Il y a eu des audiences spéciales là-dessus, car, pendant un certain temps, le service 911 a été coupé ou la qualité et la portée du service ont été affectées. La même chose s'est produite l'été dernier dans la région d'Halifax.
Nous devrions avoir honte de ne pas obliger les compagnies de télécommunications à fournir un meilleur service, un service plus fiable. Fait intéressant, dans le cas de Rogers, le ministre a directement appelé Rogers. Il a dit que, lorsqu'il parle, Rogers écoute et agit vraiment. Je trouve que cela ressemble à son plan sur les épiceries et à sa discussion avec les PDG.
On sait qu'il a fait chou blanc, puisque, dans la foulée de leurs démêlés devant les tribunaux, Rogers a intenté une poursuite contre le Bureau de la concurrence, ce qui a forcé le Bureau à puiser à même les deniers publics pour défendre les intérêts des Canadiens dans son opposition à l'acquisition de Shaw.
On a perdu tout contrôle sur le système en place. Les conséquences des changements climatiques dans le domaine de la communication sont réelles, précipitant l'abandon des lignes fixes, surtout qu'elles coûtent cher à exploiter. De nos jours, les gens n'ont plus les moyens de se payer à la fois un forfait cellulaire, comme un forfait familial, et une ligne fixe. Par ailleurs, d'autres services ne sont plus offerts.
C'est un élément d'intérêt public dont il faut absolument tenir compte dans nos politiques publiques, car les problèmes entourant la vente aux enchères du spectre et l'exploitation des Canadiens par ces entreprises pourraient se régler ici même.
D'autres pays le font, mais pas le Canada. Les entreprises de télécommunications ont exercé de fortes pressions sur le gouvernement, qui privilégie donc une politique de non-intervention. Nous n'avons pas de charte des droits des consommateurs en télécommunication, chose que réclame le NPD. Nous ne nous servons pas de la vente aux enchères du spectre pour faire baisser les tarifs, améliorer l'accès et accroître la reddition de comptes.
Nous n'avons rien fait de tout cela. Je crains que, avec ce projet de loi, le vide dans la politique publique et la différence qui existe subsistent. Des améliorations pourraient être apportées alors que nous amorçons une transition en raison des changements climatiques.
Dans ma région, on a observé des faits nouveaux dans le secteur de l'automobile. J'ai parlé de la transition dans ce secteur. Ma région occupait le deuxième rang mondial pour ce qui est de l'assemblage, et elle est maintenant tombée au huitième rang. Nous avons dû nous battre récemment. En l'absence d'une politique nationale de l'automobile, nous avons mis du temps à faire la transition vers une industrie automobile plus verte et plus propre.
En 2006, à Windsor, nous avons tenu notre première conférence de presse, avec Joe Comartin et David Suzuki, sur l'adoption d'une stratégie en faveur d'automobiles écologiques. C'est aussi à ce moment-là que j'ai présenté le film Qui a tué la voiture électrique?. Il portait sur un véhicule original de GM; c'était une machine propre et écologique que GM a retiré du marché.
Nous voyons enfin quelques bonnes transitions. Hier, le directeur parlementaire du budget a comparu devant le comité de l'industrie, et je lui ai posé des questions. Il y a récemment eu des annonces sur Volkswagen et Stellantis, qui, ensemble, représentent quelque 28 milliards de dollars. Le directeur parlementaire du budget a mentionné que les rendements sur ces investissements ne seraient pas aussi rapides que le prétend le gouvernement.
Ce fut très utile d'aborder cette question au cours de l'audience. Nous nous sommes rendu compte, pendant le témoignage, que c'était un meilleur accord que celui du pipeline Trans Mountain. Il a dû examiner les deux situations, comme on le lui avait demandé. Le coût du pipeline Trans Mountain atteint déjà 31 milliards de dollars. Il crée moins d'emplois et entraîne une plus grande dégradation de l'environnement.
Pourtant, dans le cas de l'entente avec Volkswagen et Stellantis, l'argent n'est garanti, en grande partie, que si on produit des batteries. Nous devons nous y conformer parce que nos amis américains, adeptes du libre marché, ont adopté l'Inflation Reduction Act. Ils subventionnent massivement leurs investissements de capitaux dans le secteur de l'automobile et ainsi de suite. En fait, ils ne font qu'accélérer la cadence.
L'été dernier, j'ai assisté à la National Conference of State Legislatures. Au cours des deux années à venir, les démocrates et les républicains dépenseront plus d'argent que jamais, et ce, au moyen de programmes de subventions aux entreprises. Ils le peuvent en raison de notre situation concernant un accord commercial.
Tout ce que nous avons fait, c’est égaler ce que les États‑Unis ont fait pour Stellantis et Volkswagen, et Dieu merci. Il y a lieu de saluer les travailleurs d’UNIFOR, qui jouent depuis le début un rôle de premier plan dans la transition économique dans le secteur de l’automobile. Dave Cassidy, John D’Agnolo et d’autres personnes de ma région ont joué un rôle de premier plan en veillant à ce que s'opère la transition vers l'économie verte et que de nouvelles usines s'installent chez nous.
C’est important parce que les véhicules sont expédiés principalement au Canada et aux États‑Unis, et ailleurs dans le monde, et nous allons devenir concurrentiels. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’au moins avec cette transition, nous allons voir des améliorations en matière de garantie d’emploi et de subvention. Une partie va aux immobilisations, mais la grande majorité va à la production.
Nous ne voulions pas le mettre mal à l'aise en lui demandant quel investissement il choisirait entre celui-là et Trans Mountain, mais, essentiellement, on dépense de l'argent constamment. Il n’y a aucune réserve à cet égard. C’était une conversation intéressante hier et elle cadre bien avec ce que nous essayons de faire pour la lutte aux changements climatiques et la réduction des émissions des véhicules.
Qu'on parle de production ou de création, le secteur automobile a beaucoup été présenté comme l’un des plus difficiles où nous devions opérer des changements, quoiqu'il offre aussi des solutions potentielles. Certains des produits issus du secteur automobile à la faveur de la transition vers les batteries et ainsi de suite se traduisent par des génératrices et d'autres systèmes résidentiels. Il y a d’autres problèmes domestiques auxquels nous pouvons appliquer les avancées du secteur automobile pour réduire les émissions. Il y a là un nouveau souffle pour l'avenir.
Tous ces éléments s'appliquent à ce projet de loi parce qu'ils contribueront à atténuer d'autres aspects des changements climatiques. Prenons les capacités extracôtières de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et d'Halifax, elles ont mené à des projets d'éoliennes et de parcs éoliens dans ma région. Ces projets ne sont pas parfaits, loin de là, mais ils font aussi partie de la solution pour faire progresser divers types d'énergie.
Malheureusement, le gouvernement McGuinty, puis le gouvernement Wynne ont mis en place de mauvaises politiques qui ont des répercussions encore aujourd'hui. C'est pourquoi nous devons veiller à ce que le projet de loi soit une mesure législative solide au bout du compte et à ce qu'il y ait un suivi subséquent. On a fait venir des promoteurs du secteur privé et le processus s'est transformé en activité de financement lorsqu'il a été question de la Loi de 2009 sur l’énergie verte adoptée en Ontario.
L'important pour ces projets, les subventions qui leur sont attribuées et les politiques qui sont mises en place, c'est d'obtenir la confiance de la population. C'est ce que j'espère que le projet de loi permettra de faire. J'espère que les gens adhéreront aux différents éléments lorsqu'ils se concrétiseront.
J'ai remarqué une importante différence dans le secteur automobile de ma région. Nous avons l'une des usines de fabrication les plus prospères, datant de la Deuxième Guerre mondiale. Elle assemble la minifourgonnette de Chrysler. Ce n'était pas Stellantis, mais Chrysler.
Nous nous sommes battus pendant des années à la Chambre pour avoir une politique de base en matière d'automobile, une politique transparente. Ce sera nécessaire pour les nouveaux projets prévus dans le projet de loi .
Nous avons accueilli le directeur parlementaire du budget hier, et j'ai participé à la discussion. J'ai rappelé que nous avions déjà dû sauver Chrysler par le passé et que, grâce à ce geste, l'usine existe encore aujourd'hui et le gouvernement a fait de l'argent, parce que les choses ont été faites correctement. Il y a quelque temps, le gouvernement a versé des fonds pour aider General Motors et d'autres entreprises. Si le gouvernement conservateur n'avait pas vendu les actions de General Motors que nous détenions, cet investissement nous aurait rapporté plus d'argent. Les conservateurs ont toutefois choisi de vendre les actions rapidement pour des raisons idéologiques. Résultat: nous n'avons pas obtenu le rendement que nous aurions dû obtenir.
J'étais présent dans cette enceinte lorsque Jim Flaherty a déclaré que nous ne pouvions pas choisir les gagnants ou les perdants et que nous ne pouvions rien faire à ce sujet. Dieu merci, il a changé d'avis. Je lui en serai éternellement reconnaissant. C'était un travailleur acharné, quelqu'un à qui l'on pouvait parler, et il a fait beaucoup pour le Canada. Il a changé d'avis sur cette question, et c'est ainsi que nous avons sauvé General Motors à l'époque, malgré les objections de nombreuses personnes et de nombreux partis. Il était prudent de penser que cela ouvrirait la voie aux nouveaux investissements que nous voyons aujourd'hui non seulement dans la région d'Oshawa, mais aussi à Ingersoll et ailleurs, là où l'industrie de l'automobile fait son retour.
En fait, l'industrie revient au Québec. L'usine de Sainte-Thérèse a fermé il y a longtemps, ce qui est regrettable, car nos investissements dans le secteur de l'automobile et dans la chaîne d'approvisionnement étaient essentiels. Il était important de sauver cette usine, mais, à l'époque, le gouvernement n'a offert aucune aide, et elle a malheureusement fermé ses portes. Toutefois, c'est l'une des reprises que nous voyons aujourd'hui. L'usine fabriquera de nouvelles batteries, ce qui est essentiel, car le secteur manufacturier de l'Ontario et du Québec est très robuste.
J'espère que ce projet de loi ouvrira la voie à la participation d'autres provinces aux activités de fabrication, d'approvisionnement et d'entretien qui devront nécessairement accompagner certains des nouveaux investissements dans l'énergie propre au fur et à mesure que les projets seront proposés. Nous avons vu un exemple de cela dans ma région il y a quelques années. En effet, certaines éoliennes ont été fabriquées sur place dans les comtés de Windsor et d'Essex, alors que d'autres ont dû y être transportées, parfois de l'étranger. Beaucoup d'éoliennes avaient toutefois été fabriquées sur place. Nous sommes donc en bonne posture pour, souhaitons-le, fabriquer les matériaux, fournir les services et nous occuper de l'entretien.
J'ouvre une parenthèse. Il faut planifier correctement lorsqu'il est question d'énergie. Il y a longtemps que je m'oppose publiquement au projet d'enfouissement à grande profondeur de déchets radioactifs proposé dans la région de la péninsule Bruce, qui deviendrait l'un des seuls endroits au monde où des déchets radioactifs sont enfouis juste à côté d'une des plus grandes réserves d'eau douce de la planète. Très peu d'installations de ce genre ont été construites, et soit elles ont pris feu, soit elles ont eu des fuites. Ces déchets seraient enfouis là pendant plus de 100 millions d'années. Il y a tout cet héritage de déchets nucléaires dont il faut tenir compte, parce qu'on est en attente d'une décision là-dessus. Le gouvernement et les autres députés refusent de se prononcer, mais pas moi. Je suis allé sur place et j'ai vu ce qui s'y passe. L'industrie nucléaire essaie d'amadouer les gens du coin en parlant de ressources supplémentaires et de je ne sais quoi d'autre. Les lobbyistes s'affairent, et c'est bien correct, mais il faut que les attentes demeurent raisonnables. Le premier projet proposé a été rejeté par la Première Nation Saugeen, alors l'entreprise a déplacé le projet d'un ou deux kilomètres et a fait une nouvelle proposition.
Ce que j'essaie de dire, c'est que tout cela vient avec des coûts, y compris des coûts d'entretien, et nous devons en tenir compte. Les possibilités offertes par le projet de loi sont donc importantes pour l'emploi et l'économie. Il est important que nous prenions les devants pour préparer le terrain au pays.
Les changements climatiques sont un aspect crucial à prendre en considération. Pour s'attaquer à ce genre de problèmes, il faudra mettre en œuvre de petits et grands projets. Il est important de sentir que les choses progressent, de pouvoir exercer un certain contrôle sur ces mesures et d'avoir de la rétroaction. On voit à la télé les catastrophes qui se produisent au Canada et ailleurs dans le monde, et bien des jeunes me demandent ce que nous pouvons faire. Nous pouvons faire beaucoup de choses par rapport à notre propre comportement, à la façon dont notre pays se comporte à l'étranger et à notre façon de réagir à ce genre de situation. C'est pour cela que j'ai présenté un projet de loi d'initiative parlementaire sur le parc urbain national Ojibway.
Il vise la création d'un espace vert qui empêcherait les inondations et filtrerait les éléments négatifs dans l'eau qui proviennent des déversements qui surviennent dans les zones industrielles et résidentielles. Le parc aurait également un impact sur 200 des 500 espèces menacées au Canada.
Si nous examinons les projets en cours et si nous adoptons le projet de loi , j'espère que la collectivité en retirera également des avantages. Je veux parler un peu des avantages pour la collectivité, parce qu'il n'en est pas question pour l'instant dans le projet de loi et les députés de la région devraient se battre bec et ongles pour que cet aspect soit inclus dans le projet de loi. L'ajout d'éléments à ce sujet donnerait plus de contrôle et de soutien aux collectivités.
En 1998, j'ai participé à ma première assemblée publique pour l'ajout d'un poste frontalier à Windsor. Nous avons travaillé sur une longue période. Nous nous sommes battus contre un milliardaire américain qui voulait doubler la capacité du pont Ambassador et le faire passer dans l'ouest de la ville, ce qui nous aurait isolés. Nous nous sommes battus contre le Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario, un des plus gros régimes de pension, qui voulait faire passer les camions dans un corridor de transport routier en plein dans le sud de Windsor, ce qui aurait détruit l'environnement.
Nous sommes finalement parvenus à un compromis pour la construction d'un nouveau pont. Ce projet entraînera des retombées locales, tant du côté canadien que du côté américain. Cela donne aux collectivités la possibilité de participer à ces grands projets. Celui-ci était un projet de 5 milliards de dollars. Bien que nous n'ayons pu obtenir que 10 millions de dollars de part et d'autre de la frontière, il s'agit tout de même d'un bon début et d'une première historique. Ces 10 millions de dollars sont versés dans un fonds communautaire destiné à financer d'autres projets comme des initiatives de conservation de l'environnement ou d'écologisation des logements, afin de compenser les désagréments causés par les travaux. Tous ces projets bénéficient à la collectivité à long terme et favorisent l'acceptation par la population des investissements considérables dans un grand projet énergétique ou autre.
J'espère qu'il sera possible de faire en sorte que ce projet de loi prévoie des retombées locales, afin que les habitants de cette région puissent bénéficier des mêmes avantages que notre région. Encore une fois, le processus de retombées locales doit non seulement porter sur la réalisation du projet, mais doit également prévoir la consultation constante de la collectivité sur la nature de ces retombées et la façon de les gérer. C'est un aspect essentiel qui consiste à donner à la population des moyens d'action afin que celle-ci soit davantage favorable à ce type d'investissements, en raison des avantages qu'elle retire de la construction d'un parc éolien et des changements apportés à son milieu. C'était une considération importante dans le cadre de notre projet.
Si j'ai mentionné la composante nucléaire et les coûts hérités, c'est aussi parce que nous devons encore nous pencher sur ce qu'il advient à la fin du cycle de vie des éoliennes. Le comité de l'industrie a récemment entendu des témoignages à ce sujet. J'ai posé des questions à ce sujet. Il n'y a pas de véritable plan pour tout cela à l'heure actuelle. Nous ne voulons pas avoir à démolir des éoliennes et à les transporter sur des centaines de kilomètres en nous servant de grands moyens de transport qui émettraient encore plus de gaz à effet de serre, simplement pour les recycler. Nous devons réfléchir à un plan à long terme. À l'heure actuelle, le comté de Windsor-Essex et Chatham-Kent comptent plusieurs éoliennes qui produisent de l'énergie verte. Un jour ou l'autre, la durée de vie des éoliennes arrivera à son terme et il faudra les remettre en état, les remplacer ou les recycler.
Ce sont des facteurs importants que nous devrions intégrer dans les coûts. C'est un peu l'argument que le NPD propose depuis des années au sujet de la responsabilité étendue du producteur dans l'industrie manufacturière. C'est essentiel, car, lorsqu'on investit des fonds publics, il faut penser au-delà des coûts immédiats. Les gouvernements fédéraux se sont montrés particulièrement irresponsables à cet égard par le passé: ils ont investi dans des projets à leurs débuts, puis s'en sont désintéressés. Nous l'avons vu dans le domaine du logement. Il y a aujourd'hui un grand nombre de logements locatifs sur le marché qui ont besoin d'être rénovés.
Je tiens à dire que je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi à l'étude, car le travail qui a été accompli a un lien avec ma région. Je réitérerai, à titre de conclusion, qu'il faut prendre au sérieux les infrastructures publiques existantes. J'ai commencé mon discours en parlant des télécommunications parce que les changements climatiques nous forceront à gagner en rapidité et en adaptabilité. Les gouvernements ne devraient plus laisser les trois géants agir à leur guise dans l'ensemble du Canada.