propose que le projet de loi , soit lu une deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, avant de livrer mon discours, j'aimerais saluer les personnes suivantes. Premièrement, je remercie les citoyens de ma circonscription, Acadie—Bathurst, qui m'ont donné l'honneur et le privilège de les représenter au cours des huit dernières années. Je les remercie du fond du cœur de leur confiance à mon égard.
Deuxièmement, je salue mon père, André, ma mère, Rollande, ma belle-mère, Bernadette, mon beau-père, Hébert, mon frère, Jeff, mes belles-sœurs, mes beaux-frères, ma famille Cormier-Thériault, et mes amis qui me regardent en ce moment. Je les salue et je les remercie de leur aide. Ils savent que la logistique d'être député fédéral n'est pas si facile alors je les remercie encore de toute l'aide qu'ils m'apportent.
Troisièmement, je remercie mes employés extraordinaires que sont Janice, Jocelyne, Sylvie, Gilles, Léopold et une ancienne employée, Vanessa. Je les remercie de tout ce qu'ils font pour moi.
Quatrièmement, je remercie mon bon ami Greg Burn de son aide à la recherche pour mon discours.
Enfin, je salue les quatre personnes les plus importantes dans ma vie: mes filles, Arianne et Chloé, et mon beau-fils, Léo, que je considère comme mon fils. Je les aime et j'ai hâte de les revoir. Je remercie Isabelle, ma conjointe, qui est députée elle aussi, au Nouveau‑Brunswick, que j'aime énormément et que je remercie beaucoup de toute l'aide qu'elle m'apporte chaque jour. Je m'ennuie et j'ai hâte de la revoir.
J'ai l'honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet de mon projet de loi . L'objectif de ce projet de loi est clairement énoncé dans son titre, soit de créer un cadre national pour établir un programme d'alimentation en milieu scolaire pour garantir que tous les enfants au Canada ont accès à des aliments sains.
[Traduction]
Je crois sincèrement que c’est l’une des mesures sociales les plus importantes dont la Chambre débattra au cours de la session.
[Français]
Un trop grand nombre d'enfants au Canada se couchent le ventre vide ou commencent la journée scolaire sans un déjeuner nutritif. Avons-nous une idée de ce que c'est que d'essayer de suivre une leçon ou de faire notre travail scolaire lorsque la faim nous tenaille et nous empêche de penser à autre chose?
Malheureusement, cette situation est la triste réalité pour beaucoup trop d'enfants. Selon les études que nous avons menées, y compris l'Enquête sur les comportements de santé des jeunes d'âge scolaire, jusqu'à un jeune sur cinq déclare aller à l'école ou au lit le ventre creux, souvent parce qu'il n'a pas assez mangé à la maison. Aussi, selon l'Étude sur l'alimentation, la nutrition et l'environnement chez les Premières Nations publiée en 2021, environ 50 % des ménages des Premières Nations ont de la difficulté à nourrir leur famille. Imaginons cela: 50 %.
[Traduction]
Les chiffres sont déchirants, mais nous avons l’occasion d’agir. J’espère que cette triste réalité servira de déclencheur à l’action.
[Français]
Le Canada est l'un des rares pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques à ne pas disposer d'un programme national d'alimentation dans les écoles. Nous avons le pouvoir de changer la donne, le pouvoir de nous assurer que moins d'enfants dans ce pays ont faim et qu'ils ont accès à une alimentation saine et à de plus grandes chances de réussir.
En 2018, le Canada a présenté la stratégie Une chance pour tous: la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté. Comme l'indique ce rapport, l'insécurité alimentaire est un indicateur de pauvreté. Elle mesure « le nombre de ménages canadiens qui ne peuvent acheter une variété suffisante d’aliments pour avoir un mode de vie sain, ou y avoir accès. »
[Traduction]
Certes, le problème persiste partout au pays, mais il se fait particulièrement sentir dans le Nord et dans les communautés autochtones, les communautés noires, les ménages monoparentaux, les localités rurales et éloignées, les ménages qui doivent compter sur l’aide sociale ou l’assurance-emploi comme principale source de revenus, et les locataires. Le nombre d’enfants qui n’ont pas accès à des aliments nutritifs dans certaines collectivités est très inquiétant.
[Français]
Au Nouveau‑Brunswick, ma province natale, l'insécurité alimentaire est bien réelle pour de nombreuses familles, y compris dans ma circonscription, Acadie—Bathurst. Également au Nouveau‑Brunswick, la disparité régionale dans le nombre de programmes de déjeuners en milieu scolaire est grande, ce qui provoque une inégalité sociale inacceptable. Le gouvernement provincial finance certaines écoles et d'autres non. Pourquoi certaines écoles auraient-elles un programme de déjeuners, de dîners et de collations et d'autres non?
Nous savons tous que les élèves qui n'ont pas accès à des aliments nutritifs sont considérablement désavantagés. Les programmes de repas en milieu scolaire peuvent améliorer la fréquentation scolaire, favoriser un rendement scolaire supérieur, rehausser les résultats en matière de santé et aider les élèves à atteindre leur objectif de vie.
Je tiens à féliciter tous les bénévoles dévoués, les donateurs du secteur privé et les organismes communautaires qui se mobilisent pour changer les choses. Ils sont nombreux à parrainer ou à soutenir des programmes de déjeuners en milieu scolaire dans les collectivités du Nouveau-Brunswick et du reste du pays. Toutefois, il leur est impossible d'y parvenir seuls, car la demande dépasse de loin l'offre.
Voici deux bons exemples de cela. J'aimerais tout d'abord reconnaître la Fondation des petits déjeuners de la Péninsule acadienne avec Mme Wanita McGraw comme présidente. Dans les cinq dernières années, la Fondation a amassé plus de 1,2 million de dollars et a aidé plus de 20 écoles et 5 000 élèves, cinq jours par semaine, à avoir des petits déjeuners. Je tiens également à reconnaître M. Alexis Légère, un maraîcher local qui est responsable d'une serre communautaire à l'école Marguerite-Bourgeoys de Caraquet. L'école lui a donné un morceau de terre. Il fait pousser des légumes et il les récolte avec des enfants de l'école. Par la suite, ces légumes sont remis à la cafétéria pour faire les repas. Ce sont là des individus et des groupes extraordinaires que je remercie et que je félicite.
[Traduction]
Un cadre national complet axé sur un programme d'alimentation en milieu scolaire changerait réellement les choses. Ce cadre peut être une feuille de route pour la coopération, rassemblant de nombreuses parties prenantes dans la poursuite de cet objectif commun.
[Français]
Notre gouvernement propose aussi une aide aux programmes d'alimentation en milieu scolaire. Or, malgré les efforts déployés à tous les niveaux, ces programmes n'atteignent que 21 % des enfants d'âge scolaire. Nous pouvons faire mieux. Nous ne pouvons pas avoir un programme qui ne sert pas toutes les écoles. Tous les enfants qui ont besoin d'aliments nutritifs doivent pouvoir y avoir accès dans leur école.
Le projet de loi soutient également la mise en place d'un cadre. Il constitue la base des discussions qui auront lieu partout au pays avec les provinces, les territoires, les municipalités, les Premières Nations, les Inuits, les Métis, les parents, les bénévoles, les organismes de bienfaisance, les enseignants, les élèves, les administrateurs scolaires et les experts en la matière.
Les secteurs agricole et agroalimentaire participeront également à l'élaboration de ce cadre. Nous pouvons concevoir un programme qui atteindra non seulement l'objectif de s'assurer que chaque enfant a accès à une alimentation saine, mais qui fournira aussi un plan directeur créatif pour soutenir les agriculteurs et les producteurs agricoles dans la poursuite de cet objectif.
[Traduction]
Au Canada, un emploi sur huit est lié aux aliments produits au Canada. La politique alimentaire du Canada vise à « guider les secteurs public, privé et sans but lucratif sur les décisions et les mesures liées à l'alimentation qui peuvent améliorer la vie des gens, leur santé, ainsi que la santé de l'environnement et de l'économie ».
[Français]
Une politique nationale sur l'alimentation en milieu scolaire soutiendra la production alimentaire locale, créera des emplois, fera croître l'économie et nous aidera à atteindre la durabilité et la sécurité en matière d'alimentation. Une fois déployé, le programme national d'alimentation en milieu scolaire procurera une bouffée d'oxygène indispensable aux familles en difficulté qui sont souvent confrontées à des décisions difficiles concernant les besoins de leurs enfants. Ces décisions peuvent amener une famille à couper dans son panier d'épicerie ou à se tourner vers des aliments moins nutritifs parce qu'elle n'a pas les moyens d'acheter ce qu'elle veut ou ce dont elle a besoin.
[Traduction]
Je suis fier que le gouvernement ait mis en place de nombreux programmes pour aider les familles, y compris le programme pancanadien d'éducation préscolaire et de garde d'enfants, qui réduit le coût des services de garde à 10 $ par jour, l'Allocation canadienne pour enfants, le supplément de l'Allocation canadienne pour le logement et le régime de soins dentaires. Ce ne sont là que quelques exemples des programmes d'aide que le gouvernement a mis en place.
[Français]
N'oublions pas non plus le soutien à Banques alimentaires Canada, aux centres communautaires d'alimentation, aux organismes locaux et aux services des personnes en situation d'insécurité alimentaire. Nous pouvons faire encore plus pour aider les enfants et les familles, et c'est la raison pour laquelle nous devons mettre au point un cadre national pour un programme d'alimentation en milieu scolaire.
Certains enfants peuvent hésiter à participer à un programme de déjeuner en milieu scolaire parce qu'ils redoutent que d'autres enfants les perçoivent comme venant d'un milieu plus pauvre. Si les programmes de nutrition en milieu scolaire étaient disponibles à une plus grande échelle, il y aurait moins de risques qu'un enfant qui a besoin d'un déjeuner, d'un dîner ou d'une collation nutritive se sente stigmatisé. Ce n'est là qu'un des champs d'intervention qui peuvent être abordés lors de la mise en œuvre de ce cadre.
Après l'adoption du présent projet de loi, il va falloir porter la discussion sur une multitude d'aspects et solliciter l'avis de multiples parties concernées pour travailler à la conception du meilleur cadre possible, mais il ne s'agit pas d'un obstacle insurmontable. Beaucoup de travail a déjà été accompli à ce jour. La consultation entreprise par Emploi et Développement social Canada sur l'élaboration d'une politique alimentaire pancanadienne a fourni des informations et des conseils inestimables et essentiels.
[Traduction]
Il est important d'avoir un cadre national si nous voulons atteindre les objectifs d'un programme d'alimentation en milieu scolaire de grande qualité axé sur la santé et la nutrition. Comme nous le savons tous, les programmes d'alimentation en milieu scolaire actuellement en place varient d'une école à l'autre et d'une région à l'autre du pays. Cela ne veut pas dire que tous les programmes alimentaires doivent être identiques, mais on peut prendre des décisions judicieuses pour atteindre les objectifs du plan.
[Français]
Nous devons également tenir compte de nos divers besoins culturels dans la conception d'une politique nationale sur l'alimentation en milieu scolaire. Tous les enfants doivent pouvoir avoir accès à une alimentation nutritive et adaptée sur le plan culturel dans leurs écoles. Bien que l'objectif soit de mettre l'accent sur la nutrition et la santé, il va de soi que les repas devront être attrayants pour les élèves. Il n'est donc pas sensé de concevoir un programme de repas que les élèves n'aiment pas. Encore une fois, ce point peut être discuté lors de l'élaboration de ce cadre.
[Traduction]
Ce projet de loi est très simple. Il donnerait au ministre de l'Emploi et du Développement social le pouvoir de consulter le ministre de la Santé, des représentants des gouvernements provinciaux et territoriaux responsables de la santé et de l'éducation, d'autres intervenants concernés dans ces domaines et des représentants de corps dirigeants autochtones en vue d'élaborer un cadre national pour établir un programme d'alimentation en milieu scolaire afin que tous les enfants du pays aient accès à des aliments sains.
[Français]
Comme indiqué dans le projet de loi, le cadre devra faire ce qui suit:
a) énoncer les critères permettant d’établir si un aliment est sain, compte tenu du Guide alimentaire canadien;
b) indiquer les repas et collations qui, au minimum, doivent être offerts en milieu scolaire dans le cadre du programme;
c) tenir compte des différentes réalités des enfants, telle la diversité culturelle, et des exigences alimentaires qui en découlent;
d) tenir compte des droits et des priorités des Premières Nations, des Inuits et des Métis;
e) prévoir des mesures pour éviter la stigmatisation des élèves qui accèdent au programme;
f) prévoir des mesures pour favoriser le recours aux systèmes alimentaires locaux et durables;
g) tenir compte des initiatives et des infrastructures locales existantes, s’appuyer sur les programmes d’alimentation en milieu scolaire en place partout au Canada et mettre en œuvre les meilleures pratiques d’autres administrations;
h) promouvoir l’éducation en matière d’alimentation saine, fondée sur des données probantes, dans les écoles partout au Canada.
Le projet de loi propose un calendrier pour les consultations et la rédaction d'un rapport dans lequel le ministre établira un code national. Ce rapport doit être achevé dans un délai d'un an et déposé devant les deux Chambres du Parlement dans les 15 premiers jours de session de la Chambre en question.
Je crois qu'il s'agit d'un délai raisonnable pour mener les consultations et élaborer ce cadre. Le projet de loi prévoit également d'examiner l'efficacité du cadre dans les cinq ans suivant le dépôt du rapport.
[Traduction]
On n'atteindra pas les objectifs d'un programme national d'alimentation en milieu scolaire du jour au lendemain, mais on aura tracé la voie à suivre pour y parvenir.
Je suis très enthousiaste à l’égard de ce projet de loi et de ce qu’il permettrait d’accomplir. Je suis convaincu que tous les députés et tous les sénateurs reconnaissent ce que ce projet de loi peut faire pour les enfants et les familles et à quel point il peut changer les choses.
[Français]
Les politiciens sont souvent sous les feux de la rampe, et le public peut se montrer sceptique à l'égard de la politique et des politiciens en général, mais j'ai toujours été convaincu que les gens se présentent en politique parce qu'ils veulent améliorer les conditions de vie des autres et faire prospérer leur communauté. C'est ce qui m'a poussé à présenter ma candidature dans Acadie—Bathurst. Je travaille pour améliorer la vie de mes électeurs et de mes concitoyens, mais encore plus important dans ce cas-ci, je travaille pour notre relève et notre génération future, c'est-à-dire les enfants.
Nous avons tous l'occasion d'améliorer véritablement la vie des gens en adoptant ce projet de loi et en veillant à ce que chaque enfant au Canada ait accès à des aliments sains dans toutes les régions du pays.
En terminant, je demande à mes collègues de penser à tous les enfants et à toutes les familles qui tireront parti d'un programme national d'alimentation en milieu scolaire et d'apporter leur appui à un projet de loi qui servira de brillant exemple de ce qui fait du Canada un pays où il fait si bon vivre et élever une famille.
:
Madame la Présidente, l'objet du projet de loi, tel qu'énoncé par le député d', est « l'établissement d'un programme d'alimentation en milieu scolaire ». Même si je vois dans son préambule que le député reconnaît que l'éducation relève de la compétence exclusive de chaque province, il convient néanmoins de souligner que le député aurait peut-être eu intérêt à tenter d'obtenir un siège à l'assemblée législative provinciale où il aurait pu présenter ce projet de loi. Après tout, l'article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867 précise clairement: « Dans chaque province, la législature pourra exclusivement décréter des lois relatives à l’éducation ».
De plus, aux termes des articles 92.7 et 92.8 de la Loi constitutionnelle, les activités de bienfaisance et les institutions municipales relèvent exclusivement des provinces. Il est possible que le député d' prépare le terrain pour se présenter à des élections provinciales parce qu'il est conscient que les chances que son parti demeure au pouvoir lors des prochaines élections fédérales ne sont pas bonnes. Si c'est le cas, je ne peux pas le lui reprocher.
Toutefois, si le député d' veut vraiment aider les parents à acheter des repas nourrissants pour leurs enfants et eux-mêmes, il pourrait faire pression pour que la taxe sur le carbone soit supprimée. J'exhorte le député d'Acadie—Bathurst à convaincre son chef, le , qu'il serait préférable pour les familles canadiennes et pour lui, sur le plan électoral, d'éliminer la taxe sur le carbone.
J'aimerais partager quelques notes d'allocution avec le député, qu'il pourrait utiliser pour convaincre son chef. Selon le 13e « Rapport annuel sur les prix alimentaires », publié en 2023, les familles canadiennes payaient en septembre 2022 au-delà de 10 % de plus qu'auparavant pour leur épicerie. Cette année, les factures d'épicerie des Canadiens ont encore augmenté de 8 ou 9 %, sinon plus. Comme c'est le prix des légumes qui affiche la plus forte hausse, les familles canadiennes achètent moins de légumes et d'autres aliments sains pour leurs enfants. Environ 20 % des Canadiens déclarent sauter un repas chaque jour, et un nombre sans précédent de familles canadiennes a recours aux banques alimentaires partout au pays.
La coûteuse et lâche coalition libérale—néo-démocrate dort au gaz alors que les familles canadiennes paient de plus en plus cher pour leurs produits de première nécessité. Les Canadiens ne peuvent pas se permettre cette coûteuse coalition. Ils ne peuvent pas se permettre de subir davantage les conséquences des huit années de ce gouvernement irresponsable.
L’inflation alimentaire n’est pas strictement attribuable au manque de concurrence entre les détaillants. Depuis 2018, le escroque les familles canadiennes avec une taxe sur le carbone régressive et injuste, c'est-à-dire la première taxe sur le carbone, et il la gonfle année après année. Le jour du poisson d'avril 2023, le premier ministre a fait passer la première taxe sur le carbone à 65 $ la tonne, et d’ici au jour du poisson d'avril 2030, le premier ministre veut faire passer cette taxe à 170 $ la tonne. Il ne s'est pas arrêté là. À l'occasion de la fête du Canada, le premier ministre a ajouté une autre taxe sur le carbone, de sorte qu'il demande maintenant aux Canadiens de payer deux taxes sur le carbone.
Pire encore, lorsque la taxe sur le carbone est ajoutée à la pompe ou sur leur facture de chauffage, les Canadiens doivent payer la taxe de vente, ou la TVH, sur la taxe sur le carbone. Il n'y a pas d'autre façon de présenter les choses: le et sa coûteuse coalition font payer aux familles canadiennes taxe sur taxe et, entre les deux taxes sur le carbone, d'ici le jour du poisson d'avril 2030, le premier ministre veut faire payer aux camionneurs 61 ¢ ou plus pour un litre de diésel. Ce n'est pas sorcier. C'est un calcul élémentaire que le gouvernement néo-démocrate—libéral ne semble pas comprendre.
:
Madame la Présidente, il s'agit bien du projet de loi parce que, de toute évidence, les familles n'auraient pas besoin d'un programme gouvernemental si elles avaient les moyens d'acheter de la nourriture. S'il en coûte plus cher aux agriculteurs pour se procurer leurs intrants, il en coûtera plus cher aux familles d'acheter de la nourriture pour leurs enfants. Pourquoi 2 millions de personnes ont-elles recours aux banques alimentaires chaque mois? Elles ne devraient pas avoir à le faire, et c'est à cause des politiques du gouvernement.
Ce genre de programme serait inutile si l'inflation alimentaire n'était pas aussi élevée et que la taxe sur le carbone ne s'appliquait pas à tout. La situation est telle que la vie est rendue trop coûteuse pour les Canadiens, qui n'ont pas les moyens d'acheter de la nourriture. S'il en coûte davantage pour chauffer les serres et pour chauffer les granges des agriculteurs, il est évident que le prix des aliments augmentera. Les familles auront du mal à se payer des aliments nutritifs parce que les agriculteurs doivent eux aussi gagner de l'argent en vendant leurs récoltes. Ils doivent refiler la facture aux consommateurs.
Si quelqu'un ne comprend pas que la taxe sur le carbone fait grimper le coût de la production alimentaire, c'est de l'aveuglement volontaire. Encore une fois, si les agriculteurs doivent payer plus pour produire des aliments et si les camionneurs doivent payer plus pour les transporter, les familles doivent payer plus pour les acheter. Elles devraient pouvoir se nourrir avec leur salaire, mais le gouvernement rend les aliments inabordables. Nous n'aurions pas besoin d'un tel programme gouvernemental si les familles avaient les moyens de s'acheter des aliments.
Année après année, les familles constatent des augmentations inabordables du prix des aliments qu'elles achètent pour nourrir leurs proches. Presque tous les jours, j'entends parler à mon bureau de circonscription de gens, jeunes et vieux, qui ont du mal à joindre les deux bouts. Bon nombre d'entre eux n'ont pas assez d'argent pour payer l'épicerie, leur facture de chauffage, leur loyer ou leur prêt hypothécaire. De plus en plus de familles ont recours aux banques alimentaires. Un nouveau record a été atteint en 2023: 2 millions de personnes se sont rendues à une banque alimentaire en un seul mois. Deux millions de personnes ne peuvent pas calmer leur faim en mangeant des études ou des rapports insignifiants.
Année après année, les consommateurs canadiens sont confrontés à une inflation de 8 à 9 % du prix des aliments. Comme je l'ai dit, 20 % des Canadiens déclarent sauter quotidiennement un repas. Ils ont besoin que les prix à l'épicerie baissent afin d'avoir les moyens de nourrir leur famille. Pendant ce temps, le gouvernement veut simplement taxer la population à outrance en imposant deux taxes sur le carbone, auxquelles s'ajoute la TVH. C'est assez. Les Canadiens méritent mieux qu'un et un gouvernement qui semblent sur le pilote automatique.
Le a beau le nier, les Canadiens savent que l'inflation est réelle. Lundi dernier, lors de la réunion du Comité des finances, le gouverneur de la Banque du Canada a également mentionné l'incidence des dépenses gouvernementales sur la capacité de la Banque du Canada à réduire l'inflation. Le gouverneur a dit que les dépenses gouvernementales nuisent à la capacité de la Banque du Canada de contrôler la situation et de faire baisser le taux d'inflation. En conséquence, les paiements hypothécaires mensuels des familles canadiennes augmentent quand elles renouvellent leur prêt. Leur taux d'intérêt hypothécaire est en effet presque le double du précédent, voire plus.
L'impôt élevé, l'augmentation des tracasseries administratives et la bureaucratie ont fait fuir les investissements du Canada, ce qui provoque chaque année le recul de l'économie et entretient la faiblesse du dollar canadien, ce qui rend plus coûteux tout ce que nous achetons à notre principal partenaire commercial, les États‑Unis. Le Canada est en voie de devenir l'un des pays les moins productifs et les moins prospères de l'OCDE.
Le Fonds monétaire international a classé le Canada au 6e rang des 35 pays industrialisés pour ce qui est de l'indice de la misère. C'est simple: plus l'indice est élevé, plus la situation économique est mauvaise. Le Canada se classe au sixième rang, mais le NPD et le Parti libéral refusent d'en parler. Ils veulent donner l'impression qu’ils aident, même s'ils sont la cause des prix inabordables et de la misère des gens.
Voilà pourquoi le chef de l'opposition et les députés de ce côté-ci de la Chambre tiennent le et le gouvernement responsables des dépenses et de l'inflation. Peut-on en douter? Il est temps d'opérer un véritable changement par rapport à la coalition inflationniste et trop coûteuse du gouvernement néo-démocrate—libéral.
En résumé, il serait préférable de présenter le projet de loi dans une assemblée législative provinciale qu'au Parlement national. Toutefois, si le député d' veut vraiment aider les familles canadiennes à acheter des aliments nutritifs, il devrait persuader ses collègues de réduire le coût des aliments en abolissant la taxe sur le carbone.
:
Madame la Présidente, les enfants sont un trésor national; ils sont notre plus grande richesse. Ce sont les adultes de demain et il est de notre devoir de les laisser atteindre leur plein potentiel afin que la société future soit meilleure que la société présente. Faire en sorte que la prochaine génération vive mieux, c'est le défi que s'est donné chaque génération depuis la nuit des temps. Nous ne devons pas faillir à notre devoir.
Je ne surprendrai personne en disant que manger est un besoin essentiel. Je vais encore une fois parler un peu de la pyramide de Maslow. Cette pyramide explique bien plusieurs choix que l'on fait dans la vie. Elle devrait aussi être à la base de nos réflexions lorsque nous avons à prendre des décisions comme celle qui concerne le projet de loi. Elle nous ramène à ce qui est à considérer, à ce qui doit être important. À la base de cette pyramide, on retrouve les besoins de base que sont le logement, l'habillement et l'alimentation.
Si l'un ou l'autre de ces besoins n'est pas comblé adéquatement, une personne ne peut atteindre le prochain palier, qui est celui de la sécurité. Les autres paliers ne seront pas davantage atteints. On parle du besoin d'appartenance, du besoin d'estime et du besoin de réalisation. Un enfant qui ne mange pas le matin n'a pas de concentration. Un enfant qui ne mange pas le matin est souvent triste, parfois agressif et parfois apathique. Il est difficile de se faire des amis lorsqu'on ressent de telles émotions. Il est difficile aussi de socialiser à l'école. Ces difficultés nuisent directement à l'estime qu'un enfant a de lui-même, mais aussi des gens qui l'entourent. Ces sentiments et cette difficulté qu'il ressent minent sa confiance envers les personnes qui l'entourent, notamment les personnes qui doivent le protéger, soit les parents et les enseignants.
Si un enfant ne se sent pas en confiance à l'école, il ne peut pas se réaliser en tant que personne. C'est très difficile. S'investir complètement dans ce qu'on a à faire est encore plus difficile lorsqu'on n'a pas le ventre plein, parce que c'est la seule chose qui envahit l'esprit.
J'ai été enseignante pendant 18 ans. Pendant ces 18 ans, j'ai aussi été coordonnatrice de la Stratégie d'intervention agir autrement pour les milieux défavorisés.
Les milieux défavorisés, ce sont des milieux qui sont défavorisés économiquement ou culturellement. Un milieu défavorisé culturellement, cela veut dire que, au sein de la famille, il y a des gens qui n'ont pas atteint la cinquième année du secondaire. Les études démontrent que, lorsque des gens dans la famille qui n'ont pas atteint la cinquième année du secondaire, il leur est difficile de promouvoir et de valoriser l'école. Ces gens sont aussi aux prises avec des difficultés financières. Souvent, les deux vont de pair.
Mon collègue d' demandait pourquoi certaines écoles n'avaient pas de soutien alimentaire. Dans le cadre de la Stratégie d'intervention agir autrement, on a voulu installer dans une petite école une cuisine pour que les jeunes puissent non seulement manger, mais aussi apprendre à bien s'alimenter. Cela coûtait des dizaines de milliers de dollars pour mettre en place la fameuse cuisine, et ce n'était même pas garanti qu'on avait quelqu'un pour aider les enfants.
Cette école était dans un milieu défavorisé, et son indice de milieu socioéconomique était de 10 sur une échelle de 1 à 10. Cela donne une idée de la situation. On considère qu'un milieu est défavorisé lorsqu'il a une cote de 8, 9 ou 10. Celui-là avait une cote de 10 et on ne pouvait même pas installer quelque chose d'aussi essentiel qu'une cuisine, parce que cela coûtait des dizaines de milliers de dollars.
J'ai vu les conséquences à court, à moyen et à long terme d'un manque de nourriture chez les jeunes de notre société. Dans une société riche comme la nôtre, le manque de nourriture n'a pas forcément les mêmes conséquences qu'au Yémen, mais il a tout de même des conséquences. On peut parler de fatigue. C'est simple, quand on n'a pas assez de carburant pour fonctionner, on est fatigué. On peut parler d'irritabilité, d'impatience, de troubles de la concentration, de vertiges et de maux de tête. Cela peut aller carrément jusqu'à l'agressivité ou aux arythmies cardiaques. Chez les filles, cela peut entraîner l'aménorrhée, soit l'arrêt des menstruations.
Certaines personnes pourraient me répondre qu'elles n'ont pas besoin de manquer de nourriture ou de ne pas manger pour ressentir ces symptômes. C'est vrai. Toutefois, lorsqu'ils se combinent, cela donne un très gros indice. On les voit souvent, ces symptômes, alors on oublie que cela existe. On s'en détache en disant que c'est un fait que cela crée de la fatigue, que c'est un fait que les jeunes sont agressifs.
Je vais citer un exemple. Il s'agit d'un cas réel. Je ne nommerai pas la personne; on comprendra pourquoi. En 18 ans d'enseignement, on en voit de toutes les couleurs. Comment ai-je été mise au courant de ce dont je vais parler ici? À un moment donné, on remarque et on pose des questions, puis on écoute. La situation familiale de cette personne avait changé tout d'un coup. Les finances devenaient très serrées et cette personne s'est rendu compte qu'il n'y avait pas beaucoup de nourriture dans l'armoire. Elle sautait donc des repas pour faire en sorte que le reste de la famille avec qui elle vivait puisse manger pour le reste de la semaine. Ses déjeuners se résumaient à rien ou alors à un fruit. Les dîners étaient inexistants, à part un morceau de pain de la cafétéria, ce que j'appelle « des pains en plastique », car ils sont emballés et ne sont pas super frais. Elle diminuait sa portion du souper pour que les autres membres de la famille puissent utiliser les restants le lendemain pour leur propre dîner.
Au même moment, cette personne, une fille, subissait de grands changements physiques. Quand elle a arrêté de manger ou presque, elle était fatiguée et émotionnellement fragile, en plus de ce qu'elle vivait avec sa famille. Alors qu'elle était en pleine adolescence, des « tdc » ont commencé à l'insulter. En bon québécois, des « tdc », ce sont des personnes qui ont un trouble du comportement et qui ne réfléchissent pas. Ces personnes ont commencé à la traiter de grosse et de « bâtisse », parce qu'elle était bâtie. Voilà le genre de choses qu'elle vivait. En raison de ce problème, en plus du fait qu'elle se disait qu'elle devait sauter des repas pour que sa famille puisse manger, elle s'est mise à détester son propre corps.
Si elle avait pu manger, elle aurait probablement eu la force de répondre aux autres de se mêler de leurs affaires. Elle aurait pu leur dire qu'elle était en train de grandir et qu'elle avait des formes de femmes, alors que d'autres sont encore de petites filles. Elle aurait eu ce caractère. Elle ne l'avait pas parce qu'elle ne mangeait pas. En fin de compte, cela a entraîné un trouble d'anxiété de performance, et même une hospitalisation. À l'âge adulte, des problèmes d'image corporelle ont surgi, et cela ne partait pas. Un problème aussi banal que celui de sauter un repas parce qu'il n'y a pas assez de bouffe à la maison pour nourrir tout le monde peut se transformer en un problème d'ordre psychologique beaucoup plus grave à l'âge adulte.
Que mes collègues soient rassurés: je croise encore cette personne et elle va bien. Elle a repris sa vie en main. Elle a une famille et un bon travail. Parfois, les démons reviennent et elle n'aime pas ce qu'elle voit dans le miroir, mais elle est fière du progrès qu'elle a fait et du fait qu'elle a maintenant une famille qui ne vit pas ce qu'elle a vécu. Il y a cependant toujours quelque part en elle la crainte qu'un désastre fasse revivre à sa famille ce qu'elle a vécu elle-même.
Le projet de loi de mon collègue est fort intéressant pour les jeunes de partout au Canada qui ont besoin d'aide alimentaire et de soutien à l'école. L'école, c'est un bel endroit pour le faire. En effet, cela fait partie de l'instruction, de la socialisation, et même du mandat d'une école. Il existe cependant la Constitution, et l'éducation et la santé relèvent du Québec et des provinces canadiennes. Le projet de loi est très intéressant. Toutefois, il y manque une phrase, un article.
Dans le préambule, on dit qu'on est conscient que ce projet de loi touche aux compétences du Québec et des provinces canadiennes. Je suis consciente de cela. C'est écrit dans le préambule. Néanmoins, il faudrait un article qui permet le droit de retrait avec pleine compensation pour une province ou pour le Québec qui voudrait gérer son programme d'aide alimentaire en milieu scolaire.
:
Madame la Présidente, je tiens à féliciter mon collègue pour le projet de loi , Loi concernant l’élaboration d’un cadre national visant l’établissement d’un programme d’alimentation en milieu scolaire. Mon collègue de et moi avons présenté un projet de loi semblable au cours de la présente législature afin de promouvoir un programme d'alimentation en milieu scolaire pour les enfants.
Les experts et les défenseurs de cette cause réclament depuis de nombreuses années la création d'un programme national de repas en milieu scolaire. Le Canada demeure l'un des rares pays industrialisés à ne pas avoir de programme ou de normes nationales de ce genre. Selon une étude réalisée en 2017 par l'UNICEF, le Canada se classe au 37e rang sur 41 pays riches pour ce qui est de l'offre d'aliments nutritifs aux élèves.
En fait, si nous ajoutons les collectivités des Premières Nations, qui sont souvent laissées pour compte dans ces statistiques, le Canada est encore plus bas dans le classement. C'est honteux pour un pays aussi riche que le nôtre.
Avant d’enseigner pendant de nombreuses années à l’université, à la faculté d’éducation, j’ai été enseignante dans des écoles, notamment une école du centre-ville. Dès mes débuts, j'ai remarqué que des jeunes de ma classe avaient parfois de graves problèmes de comportement.
Je me suis ensuite rendu compte que la racine du problème était que les jeunes de ma classe avaient faim. Ils n'avaient pas la force d'apprendre. Leur capacité d'apprentissage était restreinte. À cause de la faim, ils perturbaient la classe. Par conséquent, l'une des premières leçons que j'ai apprises à mes débuts comme enseignante a été que, pour que les élèves dans ma classe se conduisent mieux, je devais m'assurer qu'ils n'aient pas faim.
J'ai installé un grille-pain avec du pain, des barres céréalières et des pommes. Je n'obligeais pas mes élèves à demander de la nourriture. Je respectais leur dignité. Je respectais la dignité de leurs familles, qui faisaient de leur mieux à l'époque, mais qui n'avaient pas les moyens d'acheter de la nourriture.
Ce problème n'est pas nouveau. D'ailleurs, même si les conservateurs tentent de faire croire qu'il s'agit d'un nouveau problème, c'est sous un gouvernement conservateur que les élèves de ma classe allaient à l'école le ventre vide.
Nous sommes en présence d'un filet de sécurité sociale archaïque et délabré qui fait perdre encore plus de terrain aux familles. Si j'ai présenté un projet de loi visant à instaurer un revenu de base garanti suffisant, c'est notamment parce que, dans un pays aussi riche que le Canada, personne ne devrait aller à l'école le ventre vide. Il s'agissait du projet de loi , le même projet de loi que la sénatrice Kim Pate a présenté de son côté.
Personne ne devrait se voir privé de son droit fondamental à la sécurité alimentaire, surtout pas des écoliers qui ont du mal à apprendre quand ils sont littéralement affamés. Après avoir installé un grille-pain dans ma classe et avoir mis à la disposition des élèves du pain et des fruits, j'ai remarqué qu'ils étaient plus attentifs et chahutaient moins. Ils pouvaient tout simplement manger avec dignité sans avoir à raconter qu'ils n'ont pas suffisamment de nourriture chez eux.
Je leur ai dit de prendre des collations quand ils ont faim. Je prévois toujours des collations. Nous avons tous des fringales. Dans ma classe, je m'assurais qu'il y ait toujours des collations.
J'ai constaté toute une différence chez ces jeunes brillants, dynamiques, inspirants et courageux. II était remarquable qu'ils viennent en classe, car ils étaient confrontés à tellement d'obstacles, sans compter que la sécurité alimentaire, un droit fondamental, était aussi une barrière à leur apprentissage dans ma classe.
Comme je l'ai dit, personne ne devrait aller à l'école le ventre vide.
Les libéraux ont d'abord promis ce programme d'alimentation en milieu scolaire en 2019. Quatre ans plus tard, ils présentent un projet de loi d'initiative parlementaire grâce à un de leurs députés, mais rien de concret n'a encore été fait. Des enfants vont encore à l'école le ventre vide.
Les conservateurs ne disent pas le moindre mot à propos de cet enjeu. En fait, pendant le débat d'aujourd'hui, au lieu de militer pour que les enfants n'aillent pas à l'école le ventre vide, ils ramènent tout au pétrole et au gaz. J'ai d'ailleurs invoqué le Règlement à ce sujet aujourd'hui, parce qu'il m'apparaît inacceptable de faire de la faim des enfants un enjeu politique, au détriment des droits des enfants. Je trouve exaspérant de voir que même dans un débat qui porte sur la faim des enfants, on parle de pétrole et de gaz.
Les néo-démocrates se préoccupaient déjà de l'alimentation à l'école avant la promesse des libéraux et avant le projet de loi. Nous continuerons de militer pour la création d'un programme national d'alimentation en milieu scolaire afin que chaque enfant et chaque famille ait accès à des aliments sains et nutritifs. On peut atteindre cet objectif en comblant les lacunes du filet de sécurité sociale, puisqu'il n'a pas suivi l'inflation et que des familles sont ainsi laissées pour compte. Il arrive souvent, à la Chambre, que des enjeux soient politisés. Cela me déçoit et déçoit assurément les familles de Winnipeg-Centre, où le taux de pauvreté des enfants figure parmi les plus élevés au pays. Nous devons prendre le temps de défendre leurs intérêts. C'est le travail qui nous incombe à la Chambre: nous devons nous battre pour les personnes qui nous ont élus.
Nous savons que les taux du Programme d’aide à l’emploi et au revenu n’ont pas été mis à jour. Aujourd’hui, plus que jamais, les familles doivent choisir entre se nourrir et se loger. Pour la première fois, elles n’ont pas de logement et, par conséquent, elles doivent littéralement compter sur les banques alimentaires pour se nourrir. C’est inacceptable. Personne ne devrait avoir besoin des banques alimentaires, car les gens devraient toujours recevoir suffisamment d’argent pour que leurs droits fondamentaux soient respectés. Au Canada, nous avons une Constitution qui protège le droit à la sécurité de la personne et devrait permettre aux gens de vivre dans la dignité. C’est un principe ou une règle fondamentale qui est inscrit dans notre Constitution, mais que nous ne respectons pas. Nos écoles ont besoin de programmes alimentaires dès maintenant. Le NPD appuiera le projet de loi, mais les libéraux devront le mettre en œuvre.
Il y a tellement d’enfants au pays qui ont faim. Au Canada, certains enfants ne reçoivent même pas l’Allocation canadienne pour enfants, selon leur statut d'immigrant. Ils sont encore plus tenaillés par la faim. C'est une affaire de droits de la personne. Il faut s'attaquer au problème de la pauvreté. Nous ne pouvons pas constamment politiser les droits de la personne à la Chambre. Tout n’est pas matière à des phrases accrocheuses. Tout n’a pas besoin d’être médiatisé. Parfois, nous devons renouer avec notre humanité, surtout quand il est question des enfants qui ont faim au pays. C’est la raison pour laquelle j’ai senti le besoin d’invoquer le Règlement à la Chambre. C’est une question dont nous ne devrions même pas débattre en ce moment.
Nous devrions agir sans tarder. Je tiens à féliciter le député d’avoir présenté le projet de loi. Je veux qu’il sache que mon parti l’appuiera. J’espère que les conservateurs, s’ils sont si inquiets au sujet des familles, l'appuieront aussi, afin de mettre à jour le filet de sécurité sociale, de mettre fin aux phrases accrocheuses et de faire en sorte qu’aucun enfant au pays n'aille à l’école le ventre vide.