:
Monsieur le Président, conformément à l'article 32(2) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, l'« Énoncé économique de l'automne 2023 ».
Notre gouvernement a été élu sur la promesse d’être là pour la classe moyenne. Et notre plan économique se concentre sur la création d’une économie qui fonctionne pour tout le monde — avec de bons emplois sur lesquels les gens peuvent compter.
[Français]
Les grands investissements pour le transport en commun, les usines de batteries pour les véhicules électriques et les nouveaux projets d'énergie ne sont pas juste des dépenses isolées dans notre énoncé économique, ce sont de vrais investissements sur des décennies dans la croissance économique, une croissance qui va créer des emplois pour la classe moyenne, augmenter les revenus et accroître la prospérité des communautés de la classe moyenne.
[Traduction]
À l’image du Chemin de fer transcontinental, il y a un siècle, ce sont des investissements structurants que seuls les gouvernements peuvent faire. Nous croyons en notre pays. Et nous croyons en son potentiel extraordinaire. Et c’est pour cela que nous faisons les investissements nécessaires pour que le Canada atteigne son plein potentiel.
Les investissements dans les garderies abordables sont également un investissement dans notre infrastructure sociale. Et c’est aussi une politique économique transformatrice. Une politique qui donne aux enfants le meilleur départ possible dans la vie. Une politique qui fait économiser des milliers de dollars par année aux familles de la classe moyenne. Et une politique qui favorise un taux record d’emploi chez les femmes et aide à lutter contre la pénurie de main-d’œuvre ayant contribué à l’inflation. Quand nous avons annoncé un plan pour mettre sur pied un système pancanadien de garderies abordables, certains Canadiens ont été sceptiques. Et avec raison. Après tout, cette promesse avait été faite et rompue pendant cinq décennies. Aujourd’hui, cependant, seulement deux ans et demi après le lancement de notre plan, cette initiative porte ses fruits. Les frais de garde ont baissé d’au moins 50 % partout au Canada. Dans six provinces et territoires, les frais de garde sont déjà de seulement 10 $ par jour. Et nous sommes en voie d’offrir des services de garde exceptionnels à 10 $ par jour partout au Canada d’ici 2026.
[Français]
Ce sont les femmes du Québec qui nous ont montré la voie à suivre en matière de services de garde à prix abordable. Notre plan soutient donc la création de 30 000 nouvelles places afin que les services de garde soient encore plus accessibles partout dans la belle province.
[Traduction]
Quand nous améliorons le filet social du Canada, avec l’Allocation canadienne pour enfants, l’Allocation canadienne pour les travailleurs ou le Régime de pensions du Canada, notre objectif est de réduire les inégalités et d’augmenter les revenus. Et c’est aussi pour nous assurer que tout le monde peut vraiment bénéficier de la prospérité de notre pays. Non pas par pensée magique, mais de manière calculée. En investissant dans notre économie, nos communautés et une nouvelle génération d’emplois pour la classe moyenne, nous nous sommes assurés, sans compromis, que ces investissements offrent de véritables opportunités économiques pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens. C’est ça, notre plan économique.
[Français]
Pensons seulement à tout le chemin parcouru. Tout de suite après une décennie d'austérité sous les conservateurs, notre gouvernement a sorti près de 2,3 millions de Canadiennes et de Canadiens de la pauvreté. L'inflation descend et les salaires augmentent. Les économistes du secteur privé prévoient maintenant que le Canada évitera la récession postpandémique que bien des gens avaient prévue.
[Traduction]
Grâce à notre plan économique, le Canada est maintenant une place de choix pour les investissements étrangers. Dans la première moitié de cette année, le Canada s’est classé au troisième rang parmi tous les pays du monde pour ce qui est du volume d’investissements directs étrangers reçus. De plus, le Canada a attiré plus d’investissements par habitant que tous les alliés du G7. Plus d’investissements que les États‑Unis, le Royaume‑Uni, l’Allemagne, l’Italie, la France ou le Japon. Le FMI prévoit que le Canada connaîtra également la plus forte croissance économique parmi les pays du G7 l’an prochain.
Qu'est-ce que cela veut dire pour les gens? Cela veut dire que notre économie crée de bons emplois pour les Canadiens d’un océan à l’autre. Et si l’on compare la situation à la période prépandémique, je suis vraiment contente de pouvoir dire que plus d’un million de Canadiens de plus ont aujourd’hui un emploi.
Il nous reste à tous du travail à accomplir, mais notre plan économique fonctionne.
[Français]
Cela étant dit, je sais que beaucoup de Canadiennes et de Canadiens vivent des moments difficiles ces jours-ci. Je comprends parfaitement que, après trois années difficiles, après une pandémie, l'inflation et l'augmentation des taux d'intérêt, les Canadiennes et les Canadiens sont fatigués, frustrés et sous pression.
Aujourd'hui, les Canadiennes et les Canadiens méritent que nous nous attaquions à la souffrance réelle que beaucoup d'entre eux ressentent, et que nous le fassions en proposant une vision de l'avenir optimiste et réaliste pour notre pays. C'est ma priorité. C'est la priorité de notre gouvernement et c'est la priorité de cet énoncé économique de l'automne.
[Traduction]
Le fondement de notre Énoncé économique de l’automne est notre plan de gestion financière responsable. Devant l’inflation mondiale, notre gouvernement a réduit le déficit plus rapidement que tout autre pays du G7. L’inflation a diminué, passant de 8,1 % l’année dernière à seulement 3,1 % à l'heure actuelle. Nous évitons d’alimenter l’inflation en prenant bien soin d’investir dans les priorités que les Canadiens ont aujourd’hui et dans la croissance de demain qui garantira la viabilité de nos finances.
Le Canada maintient le plus faible déficit et le plus faible ratio de la dette/PIB du G7. Et les nouvelles réductions de dépenses gouvernementales prévues dans cet Énoncé économique de l’automne s’ajoutent aux compressions de 15 milliards de dollars dans la fonction publique qui ont déjà été annoncées au printemps. Nous veillons à ce que les finances du Canada restent viables. Parce que, de cette façon, nous pourrons continuer d’investir dans les Canadiennes et les Canadiens pendant les années à venir.
[Français]
Fondé sur notre plan budgétaire responsable, notre énoncé économique de l'automne vise deux objectifs. Le premier objectif consiste à continuer de soutenir la classe moyenne à un moment où certains prix restent élevés et où, pour beaucoup de gens, le renouvellement de l'hypothèque est imminent.
Ainsi, nous apportons au droit de la concurrence au Canada les modifications les plus importantes de notre génération.
Ce geste sans précédent prévoit la répression des prix abusifs et d’autres tactiques utilisées par les grandes entreprises pour augmenter les coûts que doivent payer les Canadiennes et les Canadiens. Parler du droit de la concurrence peut sembler ésotérique, mais ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’une nouvelle mesure importante et concrète qui va contribuer à la stabilisation des prix et offrir plus de choix aux Canadiennes et aux Canadiens.
Nous agissons contre les frais indésirables qui pèsent lourd sur les Canadiennes et les Canadiens tous les jours. Nous lançons une enquête sur les frais d’itinérance qui font grimper les factures de téléphone des Canadiennes et des Canadiens. Nous supprimons la TPS et la TVH sur les services de psychothérapie et de counseling afin que les Canadiennes et les Canadiens puissent recevoir le soutien dont ils ont besoin. Nous étendons l’assurance-emploi aux parents qui adoptent un enfant et mettons en place de nouveaux congés pour les travailleurs et les travailleuses sous réglementation fédérale qui vivent un deuil à la suite d’une fausse couche, parce que chaque famille, peu importe sa composition, devrait avoir le temps de tisser des liens. Chaque femme devrait avoir le temps de se remettre de la douleur ressentie après une fin de grossesse.
[Traduction]
Pour protéger les Canadiennes et les Canadiens qui ont du mal à rembourser leurs prêts hypothécaires en cette période de hausse des taux d’intérêt, j’annonce aujourd’hui la nouvelle Charte hypothécaire canadienne, qui détaille les mesures d’allégement hypothécaire adaptées auxquelles les Canadiennes et les Canadiens peuvent s’attendre de leur banque s’ils sont en difficulté financière. Notre objectif est d’aider les Canadiennes et les Canadiens à traverser une période extrêmement difficile. Nous le faisons en veillant à ce qu’ils disposent de l’aide dont ils ont besoin pour payer leur hypothèque et conserver leur logement lorsqu’ils renouvellent leur prêt à un moment où les taux d’intérêt sont plus élevés. Nous sommes déterminés à prendre d’autres mesures s’il y a lieu.
Notre deuxième objectif est tout aussi urgent. Pendant des générations, le Canada a été un pays où, en travaillant fort, en étudiant, en se trouvant un bon emploi et en mettant de l’argent de côté, on pouvait s’offrir une maison. Pendant des générations, cette promesse a été tenue. Mais aujourd’hui, pour une génération, qui va des nouveaux diplômés du secondaire aux couples de trentenaires avec des salaires à six chiffres, c’est une promesse qui est menacée. Le respect de cette promesse exige un effort considérable à l’échelle nationale. Et c’est un effort que notre gouvernement est prêt à mener.
Nous avons mis en place des initiatives importantes cet automne. Et j’annonce aujourd’hui, dans le cadre de notre plan économique, de nouvelles mesures pour construire des milliers et des milliers de nouveaux logements d’un bout à l’autre du pays, et pour les construire plus rapidement. Nous débloquons des milliards de dollars de nouveaux fonds, qui serviront à soutenir la construction de nouveaux logements pour les Canadiennes et les Canadiens. Nous soutenons les organismes de logement publics, coopératifs et sans but lucratif. Nous contribuerons à réduire le fardeau administratif qui empêche les travailleurs de la construction de se déplacer à travers le pays pour construire des maisons. Et nous ferons venir au Canada un plus grand nombre d’ouvriers qualifiés dont notre secteur de la construction a besoin.
Puis, nous allons sévir contre les locations à court terme affichées sur des sites comme Airbnb et Vrbo. Ces entreprises empêchent un trop grand nombre de logements d’être disponibles pour nos communautés et les villes de l’ensemble du pays. Cela changera véritablement les choses pour les Canadiens et c'est précisément ce que nous faisons aujourd'hui.
Nous aidons également plus de 250 000 Canadiennes et Canadiens à acheter leur première habitation grâce à notre nouveau compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété — et ce chiffre continue de grimper! Le gouvernement fédéral possède plus de terrains que n’importe qui d’autre au Canada. Et nous allons y construire plus de logements. Nous supprimons la TPS sur les nouvelles constructions de logements locatifs afin de rendre ces travaux plus abordables pour les constructeurs, de sorte qu'ils pourront construire des logements plus rapidement. Nous construisons et réparons des centaines de milliers de logements. Et nous finançons la construction de dizaines de milliers d’autres.
Nous avons interdit les investissements étrangers dans le logement au Canada. Et nous veillons à ce que les personnes qui s’adonnent à la revente précipitée de propriétés paient leur juste part. Nous réduisons les coûts pour les familles qui souhaitent construire des logements secondaires. Et nous avons signé des ententes avec des villes de tout le pays afin de réduire les formalités administratives qui empêchent la construction de logements. En échange, nous leur fournissons de nouveaux fonds pour construire plus de 100 000 nouveaux logements, plus rapidement. Parce que notre pays a besoin de plus de logements, et ce, rapidement.
[Français]
Nous devons construire des logements dans nos plus grandes villes et dans nos plus petits villages. Nous devons construire des maisons familiales individuelles et des logements secondaires. Nous devons construire des logements coopératifs et des appartements. Nous devrons tous contribuer à cet effort, le gouvernement fédéral et les provinces, les villes et les villages, le secteur privé et les organismes à but non lucratif, d'un bout à l'autre de notre grand pays. C'est ce que fait notre gouvernement et nous abordons cette tâche avec la détermination, l'énergie, et l'intensité qu'elle mérite. Nous ne cesserons de travailler au cours des jours, des semaines, des mois et des années à venir pour construire les logements que les Canadiennes et les Canadiens méritent et dont ils ont besoin.
La promesse du Canada repose sur la conviction que chaque jour doit représenter une nouvelle opportunité pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, peu importe qui ils sont, peu importe leur apparence, qui ils aiment et où ils sont nés. Elle repose également sur la conviction que, si on travaille fort, on pourra profiter des remarquables opportunités qu'offre notre magnifique pays. Cela comprend un bon emploi bien payé et un logement qui est abordable.
[Traduction]
Bâtir un Canada fidèle à sa promesse d’être le meilleur pays du monde. C’est ce à quoi travaillera notre gouvernement au cours des deux prochaines années — et au-delà.
Le Canada n’est pas brisé. Il ne l’a jamais été. Le Canada est un pays imparfait, mais remarquable, créé par des générations de Canadiennes et Canadiens qui ont œuvré avec ardeur à l’édification d’un pays meilleur, dans les bons moments comme dans les moments difficiles. Des générations de Canadiennes et Canadiens qui ont affronté la peur et le cynisme avec espoir et persévérance. Des générations de Canadiennes et Canadiens qui se sont battus, jour après jour, pour que le Canada aille de l’avant. Et des générations de Canadiennes et Canadiens qui ont cru — tout comme moi aujourd’hui — qu’il était toujours possible de faire mieux dans notre magnifique pays.
:
Monsieur le Président, après huit ans de ce , l’inflation a atteint son niveau le plus élevé depuis 40 ans. Le travail ne paie plus et le coût du logement a doublé. La criminalité, le chaos, les drogues et le désordre sont communs dans nos rues. Le premier ministre essaie de diviser les Canadiens afin de les distraire de tous ses échecs.
Il faut d’abord reconnaître le pays que le premier ministre a trouvé quand il est arrivé au pouvoir. Commençons par les taux d’intérêt et le taux d’inflation.
Ces taux étaient bas. Les taxes baissaient plus rapidement qu’à n’importe quel moment de l’histoire de notre pays. Le budget était équilibré. La criminalité avait baissé de 25 %, à un point tel que les habitants des petites villes laissaient souvent leur porte déverrouillée. Nos frontières étaient sûres. Le logement coûtait la moitié de ce que cela coûte aujourd’hui. Les salaires nets avaient augmenté de 10 %, après l'inflation et les impôts. Le New York Times a dit que, pour la première fois, la classe moyenne canadienne était plus riche que la classe moyenne américaine, et ce, en dépit d’une crise financière sans précédent aux États‑Unis et de guerres en Syrie, en Irak et en Ukraine. Il est amusant de constater qu’à l’époque de Stephen Harper, ces guerres n’ont pas causé d’inflation au Canada.
Depuis que l'actuel premier ministre a pris le pouvoir, les prix ont augmenté de façon exorbitante. Huit ans plus tard, regardons où nous en sommes.
L’inflation, après avoir déjà atteint des sommets en 40 ans, est de nouveau trop élevée. L’économie se contracte. C’est vrai: l’économie est en train de se contracter même si la population est en hausse. Le PIB par habitant est aujourd’hui inférieur à celui qu'il était il y a six ans. Pour la première fois de notre histoire, nous avons pu voir l’économie et le PIB par habitant se réduire sur une période de six ans. Selon l'OCDE, la croissance du Canada devrait être la dernière parmi les pays de l’OCDE non seulement pour les six prochaines années, mais pour les trois prochaines décennies.
Le coût du logement a plus que doublé en huit ans sous ce gouvernement, après qu’il a promis de le réduire. Il faut désormais 25 ans pour arriver à économiser assez d’argent pour pouvoir faire un premier versement à Toronto. Avant ce premier ministre, cela prenait 25 ans pour rembourser toute une hypothèque. Certaines familles doivent prolonger la durée de leur prêt hypothécaire jusqu’à 90 ans, ce qui signifie que, maintenant, il faut possiblement vivre jusqu'à 120 ans pour qu’une famille puisse ne plus être endettée. En réalité, ce sont les enfants et les petits-enfants qui vont devoir rembourser les hypothèques de leurs parents et de leurs grands-parents. Nous n’avions jamais vu cela au Canada. J’imagine aussi qu’aucun autre endroit au monde n'a connu cela. Les maisons canadiennes coûtent maintenant, au Canada, plus de 50 % plus cher qu’aux États‑Unis.
Telle est la réalité après huit ans sous ce premier ministre, qui avait promis de rendre la vie plus abordable. Quelles sont ses solutions aujourd’hui?
Tout d'abord, il veut hausser les taxes sur l’essence, ce qui va augmenter le coût de tout. Tout ce qui sera transporté coûtera plus cher en raison de la taxe sur le carbone que le gouvernement vient de confirmer. Cela augmentera le prix de l’essence de 17 ¢ le litre, et de 20 ¢ le litre si on ajoute à cela la taxe de vente. Il s'agit d'une taxe que le Bloc québécois veut radicalement augmenter sur le dos des Québécois.
De plus, on promet encore d'investir des milliards de dollars pour la construction de logements. Ce sont les mêmes promesses qu'on fait depuis depuis huit ans, mais elles servent uniquement à augmenter la bureaucratie, et non pas la construction de logements.
Finalement, on ajoute 20 milliards de dollars de nouvelles dépenses qui feront augmenter l'inflation et les taux d'intérêt. La Banque Scotia a déjà dit que deux points de pourcentage des taux d'intérêts payés maintenant étaient la conséquence directe des déficits, que le gouvernement propose d'augmenter.
Parlons de la dette. L'année prochaine, pour la première fois, nous allons dépenser plus en intérêts sur la dette que pour la santé. Plus de 50 milliards de dollars seront dépensés en intérêts. C'est plus que ce que nous allons envoyer aux provinces pour nos infirmières et nos médecins. Ce sont des banquiers et des investisseurs de Manhattan qui recevront l'argent, et nos enseignants, nos infirmières et nos médecins ne le recevront pas. Cela n'a pas de bon sens.
Heureusement, nous avons un plan axé sur le gros bon sens. Nous avons un plan qui va permettre de plafonner les dépenses et éliminer le gaspillage afin de réduire l'inflation et les taux d'intérêt. Nous allons éliminer les taxes pour réduire le coût de la vie pour chaque Canadien. Nous allons réduire les impôts pour que le travail redevienne payant. Nous allons rebâtir le rêve canadien où le travail permet à n'importe qui, n'importe où, d'avoir une bonne vie, d'avoir une maison et de vivre paisiblement dans sa communauté.
Lors des prochaines élections, les électeurs auront deux choix. Le premier, c'est une coalition coûteuse qui va prendre l'argent des contribuables, augmenter les taxes, augmenter les impôts et permettre davantage de criminalité. Le deuxième, ce sont les conservateurs guidés par le gros bon sens qui vont permettre aux gens de gagner un plus grand chèque de paie pour acheter de la nourriture, de l'essence et une maison dans une communauté sécuritaire. C'est cela, le choix, et nous allons être le seul choix plein de gros bon sens pour tous les Québécois et tous les Canadiens.
[Traduction]
Aujourd'hui, alors que nous pouvons voir la misère partout au pays, il est difficile d'oublier à quel point les choses allaient bien il y a à peine huit ans, quand le est arrivé au pouvoir. Passons en revue quelques faits indéniables.
Jamais un premier ministre n'avait hérité d'un pays en meilleure posture. L'inflation et les taux d'intérêt étaient au plus bas, le fardeau fiscal n'avait jamais chuté plus rapidement dans l'histoire du pays, et le budget était équilibré. Il fallait 25 ans pour rembourser un prêt hypothécaire, et non pour seulement en obtenir un. La criminalité avait été réduite de 25 %. Elle était si faible que bien beaucoup de gens dans les petites villes ne verrouillaient pas leurs portes. Les députés se souviennent-ils de cette belle époque où nous pouvions laisser nos portes déverrouillées? Personne n'oserait le faire aujourd'hui.
Nos frontières étaient sûres, le coût du logement était deux fois moins cher qu'il ne l'est aujourd'hui, et les salaires nets, après l'impôt et l'inflation, avaient augmenté de 10 %. Selon le New York Times, la classe moyenne du Canada était pour la toute première fois plus riche que la classe moyenne des États‑Unis. Tout cela malgré une crise financière exceptionnelle aux États‑Unis et malgré des guerres en Syrie, en Irak, en Afghanistan et, oui, en Ukraine. Il est étrange que ces guerres n'aient pas entraîné d'inflation lorsque le premier ministre Harper était aux commandes de l'économie. À vrai dire, lorsque le est arrivé au pouvoir, le Canada était un pays riche, abordable et sûr.
En revanche, les Canadiens très riches n'avaient pas particulièrement prospéré au cours de cette période. En fait, leur part dans l'économie avait diminué sous le gouvernement Harper. Aujourd'hui, la richesse s'est concentrée entre les mains des ultrariches, en raison des politiques inflationnistes qui favorisent toujours les mieux nantis. Lorsque le gouvernement concentre la richesse entre les mains des politiciens et des bureaucrates, celle-ci profite aux personnes les plus influentes sur le plan politique. Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent. Aujourd'hui, le fossé entre les riches et les pauvres n'a jamais été aussi profond. Le avait promis d'aider la classe moyenne, mais il l'a anéantie. Voilà la réalité.
Après avoir atteint un sommet inégalé en 40 ans, l'inflation continue de grimper. L'économie est maintenant en décroissance. Selon le calcul par habitant, elle est en chute libre. D'ailleurs, le PIB par habitant est plus faible par rapport à il y a six ans. C'est sans précédent. On prévoit maintenant que le Canada connaîtra la pire croissance parmi les pays de l'OCDE d'ici 2030, et ce sera la pire des quatre prochaines décennies, selon l'OCDE. C'est un classement qui comprend 40 pays.
À Toronto, il faut maintenant 25 ans pour épargner suffisamment pour faire une mise de fonds. Auparavant, c'était le temps qu'il fallait pour rembourser un prêt hypothécaire. Sous le gouvernement du , les familles devront étaler leur remboursement sur 90 ans. Aujourd'hui, la a dit fièrement qu'elle créera une charte pour que les gens puissent maintenant étaler le remboursement de l'hypothèque sur 100 ans. Les gens sont censés remercier le gouvernement. Quelle nouvelle formidable! Je suppose qu'elle enverra elle-même une lettre aux gens pour qu'ils sachent que leurs arrière-arrière-petits-enfants devront continuer de rembourser le prêt hypothécaire sur leur maison.
Les maisons canadiennes coûtent maintenant 50 % plus cher qu'aux États-Unis. En fait, on peut acheter un château de 20 chambres à coucher en Écosse pour moins cher qu'une maison de deux chambres à coucher à Kitchener. Vancouver se classe aujourd'hui au troisième rang des marchés immobiliers les plus inabordables au monde lorsqu'on compare le revenu médian au prix médian des maisons. C'est pire qu'à New York, Los Angeles, Chicago et Londres, en Angleterre. Même Singapour, une petite île qui compte 2 000 fois plus d'habitants par kilomètre carré que le Canada, compte plus de logements abordables. Selon UBS, au classement des pires bulles immobilières de la planète, Toronto se classe en première place. Si nous avions même imaginé dire une telle chose à haute voix il y a huit ans, les gens auraient ri. Aujourd'hui, c'est la réalité, et les gens ne rient pas; ils pleurent.
Tout à coup, après huit ans, nous devrions croire le gouvernement lorsqu'il dit qu'il va investir des milliards de dollars pour construire des maisons. L'année dernière, les libéraux ont construit moins de maisons qu'en 1972, il y a 50 ans. C'était à une époque où notre population était la moitié de ce qu'elle est aujourd'hui. Nous construisons moins de maisons à l'heure actuelle, alors qu'il y a 40 millions d’habitants, qu’à l’époque où il y avait 22 millions d’habitants.
Il ne faut pas s'étonner de voir désormais des travailleurs de la classe moyenne se retrouver en situation d'itinérance. C'est du jamais vu. Il y a maintenant des infirmières, des électriciens et des menuisiers qui vivent dans des stationnements, quelque chose qu'on n'aurait jamais pu imaginer. Seulement à Halifax, en Nouvelle‑Écosse, la province du Président, et, ironiquement, la province du , il y a 30 campements de sans-abri. Personne n'aurait pu l'imaginer. Les libéraux s'attendent maintenant à ce que nous croyions que cette fois-ci, ils sont sincères et que leurs milliards de dollars en nouvelles dépenses vont changer ce que les milliards de dollars qu'ils ont dépensés au cours de la dernière décennie ont causé, c'est-à-dire la pire crise du logement de l'histoire du Canada et peut-être la pire crise du logement dans le monde en ce moment.
Le a doublé la dette du pays. Il a alourdi la dette du Canada plus que l'ensemble des 22 premiers ministres qui l'ont précédé. Il nous dit continuellement que cette dette est sans conséquences, mais les conséquences deviennent de plus en plus évidentes. L'an prochain, le gouvernement paiera davantage en intérêts improductifs qu'il versera pour les soins de santé. Au lieu d'aller vers les médecins et les infirmières, l'argent ira à des banquiers et à des détenteurs d'obligations de Manhattan et de Londres. Une fois de plus, on transférera de la richesse de la classe moyenne aux personnes les plus riches, des travailleurs aux gens affichant un sourire supérieur.
Nous sommes témoins des problèmes sociaux que cause cette situation dans nos collectivités, où la criminalité fait rage. Au cours des huit dernières années, les fusillades ont augmenté de 101 % au Canada. Il y a eu plus de 30 000 surdoses. Les problèmes sociaux sont une conséquence évidente des problèmes économiques causés par le .
Comment a-t-il dépensé tout cet argent? Il a dépensé 54 millions de dollars pour l'application ArriveCAN, une appli dont nous n'avions pas besoin, qui ne fonctionnait pas et qui aurait pu être créée en une fin de semaine par quelques spécialistes des technologies de l'information. Nous savons qu'ils auraient pu le faire parce qu'ils l'ont fait: pour s'amuser, quelques travailleurs des TI ont acheté des pizzas et une caisse de bière, et ils ont rebâti l'appli ArriveCAN en une fin de semaine. Cela ne leur a pas coûté 54 millions de dollars. Nous devrions peut-être envoyer cette appli au en la rebaptisant « DémissionCAN ».
Puis, les libéraux ont dilapidé 1 milliard de dollars dans un prétendu fonds vert. Les hauts fonctionnaires qui y ont participé disent qu'on a donné de l'argent pour ne rien faire et qu'on a fait preuve d'une incompétence flagrante qui leur rappelle le scandale des commandites. La présidente du fonds a approuvé le versement de 200 000 $ à une entreprise qu'elle dirige. Maintenant, on apprend que les 15 milliards de dollars que le gouvernement donne à une seule usine de batteries vont servir à payer 1 600 travailleurs étrangers, qui n'ont même pas d'endroit où se loger. Il y a une pénurie de logements à Windsor. Or, la solution du consiste à dépenser de précieux deniers publics pour payer des gens de l'autre bout du monde qui viennent ici temporairement, ramassent l'argent et le rapportent en Corée du Sud. Tout le monde aime la Corée du Sud, c'est un grand pays, mais il n'y a aucune raison pour que les contribuables canadiens subventionnent les chèques de paie des Sud-Coréens. L'argent des contribuables canadiens devrait servir exclusivement à des chèques de paie canadiens. Voilà le gros bon sens.
Bien entendu, toutes ces occasions ratées font en sorte que le gaspille de l'argent. Nous pourrions mettre nos ressources en valeur. Nous pourrions par exemple mettre fin à la dépendance à l'égard des dictatures de ce monde. Parlons-en un instant. Aujourd'hui, le parti du premier ministre a honteusement voté en faveur de l'imposition d'une taxe sur le carbone à l'endroit du peuple ukrainien. Ses députés ont voté en faveur de la modification de l'accord de libre-échange existant entre le Canada et l'Ukraine — que les conservateurs ont négocié et qui a été un succès — afin que les deux pays aient et encouragent des taxes sur le carbone. C'est exactement le contraire de ce dont les Ukrainiens ont besoin. Ils n'ont pas besoin d'une taxe sur le carbone alors qu'ils tentent de gagner une guerre. Ils ont besoin de pouvoir rebâtir leur économie, ce qui nécessite de l'énergie. Voilà pourquoi les conservateurs vont s'opposer à la moindre taxe sur le carbone, que ce soit en Ukraine, au Canada ou n'importe où dans le monde.
Les députés savent-ils ce qu'ils ont fait d'autre? Ils ont voté contre un amendement qui aurait permis aux Canadiens de fabriquer les armes qui auraient permis aux Ukrainiens de gagner la guerre. Nous avons proposé un amendement à la modernisation de l'accord qui aurait permis aux Ukrainiens de bénéficier de nos incroyables travailleurs canadiens qui fabriquent des munitions et de l'équipement. Ils ont voté contre. Comprenons-nous bien. Ils croient qu'une taxe sur le carbone est le meilleur moyen de nuire à Poutine. Nous croyons plutôt que c'est en mettant fin à la dépendance de l'Europe à l'égard de son secteur de l'énergie, ainsi qu'en fournissant et en vendant d'excellentes armes canadiennes afin de gagner la guerre.
Les Canadiens comprennent que, pour aider un pays à se reconstruire, il faut lui vendre de la technologie de production d'énergie. Nous avions également proposé au gouvernement de fournir de la technologie nucléaire civile et de vendre de l'uranium à usage civil de la Saskatchewan afin d'alimenter des centrales nucléaires qui fourniraient de l'électricité sans émissions aux Ukrainiens, puisqu'ils doivent remplacer les centrales électriques qui ont été bombardées. Le n'a pas inclus cette idée dans son accord parce qu'il ne veut rien savoir de l'énergie abordable. Il ne veut pas que la création d'emplois reprenne dans le secteur canadien des ressources naturelles. Tout ce qu'il voulait, c'était sauver sa taxe sur le carbone. Cela nous montre combien il est désespéré et, en réalité, combien il a perdu la tête dans ce dossier. Nous savons tous qu'il voulait désespérément sauver sa taxe sur le carbone. Par contre, tenter de sauver la taxe sur le carbone en se servant du peuple ukrainien comme d'un pion dans son stratagème est d'un cynisme auquel nous ne nous attendions pas, même de la part du premier ministre.
Lorsque je serai premier ministre, nous conclurons avec l'Ukraine un accord de libre-échange qui ne comprendra aucune taxe sur le carbone. Il inclura la possibilité de fournir de l'énergie nucléaire et du gaz naturel canadiens propres afin que le Canada occupe sa place de superpuissance énergétique et que l'avenir de l'Ukraine soit assuré.
De ce côté-là de la Chambre, il y a des députés hypocrites qui ont prétendu appuyer l'Ukraine, mais qui ont ensuite appuyé le lorsqu'il a approuvé l'envoi à Poutine d'une turbine qui se trouvait à Montréal afin de lui permettre d'alimenter son gazoduc et pomper ce gaz en Europe pour financer sa guerre.
C'est la priorité du : permettre à Poutine de faire plus d'argent en vendant du gaz naturel. Notre priorité et notre plan sensé consistent à payer un salaire aux gens du pays au lieu d'enrichir des dictateurs.
Je ne crois pas que le débat se déroule comme l'avaient prévu les libéraux. Ils ont la tête baissée, et avec raison. Il serait indiqué pour eux de faire amende honorable pour l'approche cynique qu'ils ont adoptée à cet égard, et pour tout le reste. À vrai dire, ils devraient faire amende honorable pour la misère qu'ils ont engendrée au pays. Il s'agit du pire moment de l'histoire pour le peuple canadien, en particulier pour la classe moyenne.
Heureusement, notre plan du gros bon sens qui prévoit l'abolition de la taxe afin de faire baisser les prix, le plafonnement des dépenses et a réduction du gaspillage pour diminuer l'inflation et les taux d'intérêt, l'élimination des lourdeurs administratives afin de favoriser la construction d'un nombre accru d'habitations, ce qui permettra aux gens d'avoir de nouveau les moyens de payer leur loyer ou rembourser leur hypothèque. Le pays fonctionnera pour les gens qui travaillent, pour les gens ordinaires. Le gros bon sens y régnera dans l'intérêt des gens ordinaires unissant leurs forces dans leur pays, mon pays, notre pays. Ramenons le gros bon sens chez nous.
:
Monsieur le Président, je veux d'abord rappeler qu'il s'agit ici d'un énoncé économique. Ce n'est pas un budget. On sait bien qu'un budget énonce les orientations et les priorités gouvernementales et qu'on y présente les mesures législatives, fiscales et budgétaires nécessaires à leur mise en œuvre. Un énoncé économique a une vocation plus modeste. Il est censé présenter l'évolution de la situation économique et fiscale depuis le dernier budget.
Ce que nous dit maintenant cet énoncé, c'est que le déficit peut changer selon les prévisions du gouvernement, contrairement à ce qu'avait calculé le directeur parlementaire du budget. Cela peut être inquiétant. L'énoncé présente la réponse du gouvernement pour faire face à ces changements. Il n'y a pas grand-chose. Par exemple, à la fin de l'été, le premier ministre avait demandé à la nouvelle d'aller trouver 15 milliards de dollars de coupes budgétaires dans les ministères pour effectuer un retour à l'équilibre. On avait promis de nous en faire un portrait à la mi-octobre. Cela n'a pas été fait. Nous nous attendions à ce que ce soit ici, dans l'énoncé économique, mais on ne fait que pelleter de nouveau par en avant, sans cible concrète. C'est encore un objectif manqué.
À quoi sert un énoncé économique? Cela sert surtout à présenter les mesures que le gouvernement entend prendre pour faire face aux urgences ayant surgi depuis la présentation du dernier budget. Des urgences, depuis le dernier budget, il y en a eu beaucoup. La conjoncture économique a grandement changé. Il y a beaucoup de misère et de difficultés. L'économie ne va pas très bien. Beaucoup de gens sont touchés par cela. Nous nous attendions vraiment à ce que la ministre réponde aux urgences majeures qui se sont présentées depuis le dernier budget. Or, il s'agit malheureusement d'un exercice manqué à un point tel qu'on peut se demander à quoi sert cet énoncé économique. J'y viendrai. Il y a plusieurs urgences que nous avons pu cibler et dont on ne fait tout simplement pas état dans cet énoncé.
Je donne un autre exemple. Le premier chapitre s'intéresse à la question du logement. Alors qu'on manque de logements et de logements sociaux et que la situation est criante, on apprend qu'on fait cette année des coupes de 37 millions de dollars. Pour l'année prochaine, on ne rajoute pas une cenne de plus que ce qui était déjà présenté dans le projet de loi afin d'éliminer la TPS pour les projets de construction de logements sociaux. Il faudra attendre deux ans pour voir 54 millions de dollars de 1 milliard de dollars promis sur d'autres années subséquentes pour s'attaquer au logement. Est-ce suffisant surtout quand on sait que, l'essentiel de ce milliard de dollars, ce sont des fonds récupérés qui étaient déjà annoncés et qui n'ont même pas été dépensés? C'est navrant.
Il y a quelques semaines, nous avions interpellé la ministre pour présenter nos demandes. Nos demandes pour l'énoncé économique étaient de répondre aux urgences actuelles, aux urgences auxquelles on fait face. On peut penser aux personnes qui vivent en situation d'itinérance, par exemple. Comme on le sait, il commence à faire froid. Ce matin, la température était en dessous de zéro. Il y a des gens qui dorment dans leur tente, qui dorment dans la rue. C'est vraiment une situation catastrophique. Nous demandions au gouvernement de faire comme le Québec a fait dans son énoncé économique de l'automne, c'est-à-dire de déployer des sommes d'urgence pour s'attaquer à l'itinérance dès maintenant. Nous voulions instaurer un fonds d'urgence afin d'aider les villes et les municipalités à soutenir les personnes en situation d'itinérance sur leur territoire et à disposer des ressources pour ce faire. Il n'y a rien au sujet de cela dans l'énoncé économique. Voilà une vraie urgence à laquelle nous faisons face. Nous sommes toutefois devant un gouvernement et une ministre qui ignorent les véritables urgences. Il n'y a aucune réponse à ce sujet dans l'énoncé économique.
En ce qui concerne le logement, j'y reviendrai plus tard en détail, nous avions suggéré à la ministre des méthodes pour créer un fonds d'acquisition pour les organismes sans but lucratif et pour mettre en place un programme de prêts sans intérêt ou à très faible taux afin de stimuler la construction de logements locatifs sociaux et abordables. Nous avions un programme qui pouvait facilement être mis en œuvre et rapidement déployé sans coûter une fortune au gouvernement. La principale mesure qu'on annonce ici consiste à dire aux constructeurs qui veulent développer un projet immobilier qu'on leur permet, auprès de leur institution financière, jusqu'au moment où l'immeuble est construit et vendu, de ne payer que l'intérêt sur le prêt sans rembourser le capital.
Cela peut contribuer un peu à la liquidité, mais ce n'est vraiment pas un élément que j'ai entendu de la part des groupes, par exemple au Comité permanent des finances. Au bout du compte, selon nous, cela ne permettra pas vraiment de construire des logements supplémentaires. Disons que la preuve reste à faire et elle n'a pas été faite dans cet énoncé.
On sait que la situation des aînés est épouvantable. Avec l'inflation actuelle, l'inflation annoncée ce matin, l'indice des prix à la consommation est moins élevé que ce qu'on a connu dans les derniers mois et les derniers trimestres, mais elle reste encore au-dessus de 3 %. Les aînés à faible revenu et les aînés en général en arrachent et il faut rétablir une équité.
Le gouvernement avait décidé d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés 75 ans et plus. Or, depuis ce temps, avec ma collègue et amie la députée de , qui est porte-parole pour le droit des aînés, nous disons qu'il faut rétablir cette équité. Il faut que l'augmentation se fasse dès 65 ans. Les gens qui en arrachent ont besoin de ce coup de pouce, qui ne sera pas suffisant pour combattre l'absence d'indexation à l'inflation ou au salaire moyen que prévoyait le programme à l'origine. Toutefois, cela pourrait permettre un petit répit compte tenu du contexte inflationniste actuel.
La question du remboursement du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes constitue une autre urgence. La Fédération canadienne des entreprises indépendantes, ou FCEI, les chambres de commerce et beaucoup d'organismes qui représentent les PME sonnent l'alarme auprès des élus à la Chambre et du gouvernement. Ils demandent un an de plus de report. Ces prêts ont été accordés durant la pandémie, mais, avec la fin de la pandémie, on a eu le contexte de l'inflation et de la reprise difficile de l'économie. Beaucoup de ces PME ont continué de s'endetter. Maintenant, on leur demande de rembourser leur prêt, faute de quoi elles vont perdre la partie qui est un prêt-subvention.
Selon les chiffres de la FCEI, environ une PME sur cinq risque de faire faillite si le délai n'est pas prolongé. Quand nous interpellons la ministre, elle dit que cela coûterait trop cher. Il n'y a pas eu d'études sérieuses qui ont été faites pour déterminer quel serait le coût pour l'État, pour l'ensemble de l'économie et pour la société si jusqu'à une entreprise sur cinq faisait faillite suite à cela.
Au Bloc québécois, nous faisons le pari qu'il serait beaucoup plus payant de repousser d'une année le report du remboursement du prêt. Cela stimulerait l'économie dans le sens où cela éviterait un nombre important de faillites qui sont à prévoir. Il y a quelques semaines, dans le Journal de Montréal, il y a eu la publication des risques par région. Je peux dire que ma circonscription, le nord de Lanaudière, était particulièrement visée par le risque engendré par le refus de la ministre de prolonger d'une année le report du remboursement du compte d'urgence. Nous sommes vraiment déçus de cela. Nous avons essayé tant et plus de négocier avec le gouvernement. Nous n'avons pas eu accès à ses études parce que, selon ce que nous comprenons, aucune étude n'a été faite.
Finalement, le gouvernement a décidé de s'entendre avec son allié naturel alors que nous aurions pu nous entendre en échange de cette condition qui aurait grandement aidé les PME de notre économie. Le gouvernement a choisi de laisser tomber les PME qui en arrachent actuellement. Force est de croire que son allié n'a pas jugé bon de porter cette demande suffisamment fort.
Il y a d'autres urgences. Comme on le dit, l'énoncé économique vise à répondre aux urgences actuelles.
Nous pouvons penser à nos médias. Les petits médias locaux et régionaux, les journaux et les radios en arrachent. Ils tombent l'un après l'autre. La situation est catastrophique. Même dans les médias de plus grande importance, la situation est difficile. Nous ne savons même pas s'ils vont se rendre à Noël ou à l'été prochain. La situation est à ce point critique. Nous avons même vu la triste annonce des licenciements à venir au Groupe TVA, qui touchent plus de 500 employés. Même le plus gros média a de la difficulté à surmonter la crise. Nous demandions un fond d'urgence au moins pour les prochains mois, mais cela n'a pas été fait non plus.
Aussi, question de résoudre une iniquité, nous demandions de mettre fin aux subventions aux énergies fossiles. On parle de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Cela non plus, ce n'est pas fait. C'est très navrant.
Parlons d'autres éléments hyper importants. Depuis 2015, ce gouvernement nous promet une réforme complète de l'assurance-emploi. Or c'est encore une fois reporté aux calendes grecques. Il y a un an et demi, on nous disait que cela s'en venait pour le printemps 2022. Après cela, on disait que cela allait venir au plus tard à l'automne. Là, on n'en parle plus et rien n'a été fait. Moi, avec toute ma candeur, j'ai voulu croire la promesse des libéraux. Que cela me serve de leçons. Il n'y a encore rien et ils n'osent même plus en parler. Honte à moi d'avoir cru à une promesse libérale.
Concernant la réforme de l'assurance-emploi, une préoccupation particulière a aussi été soulevée qui touche encore une fois la nécessité de répondre aux urgences. Cet été, il y a eu des feux de forêt partout. Cela fait que beaucoup de travailleurs saisonniers dans le milieu de la forêt n'ont pas pu travailler les heures nécessaires pour avoir accès à l'assurance-emploi durant la saison, car ils ne peuvent pas travailler en forêt. Nous avons interpellé la ministre à ce sujet. Il y a une urgence et il faut être un peu flexible. Il faut faire quelque chose et penser à eux. Niet, il n'y a rien dans cet énoncé pour répondre à cette autre urgence.
Nous avons souvent posé des questions à la Chambre et j'ai personnellement interpellé la ministre au sujet d'un dossier que porte ma collègue d'. On avait annoncé 1 milliard de dollars pour les petits-déjeuners afin qu'on puisse nourrir les enfants dans les écoles. L'argent a déjà été promis lors d'une annonce et il n'est toujours pas livré afin de mettre cela en œuvre. Nous sommes dans un contexte d'inflation et de plus en plus d'enfants se rendent à l'école le ventre vide. Cet argent annoncé, il aurait été temps de le verser. On aurait pu répondre à l'urgence et dire voilà, mais cela non plus, ce n'était pas assez urgent pour la ministre.
Beaucoup de mes collègues me parlaient des besoins en infrastructures régionales. On ne fait rien de plus. Il y a aussi tout le secteur de l'agriculture qui a été touché par les inondations dans certaines régions, cet été. Le secteur maraîcher et horticole en arrache. Il est en grande difficulté. Aurait-on pu adapter les programmes existants? L'énoncé économique était le moment pour faire cela. Non, rien n'a été fait, pas un mot sur l'agriculture ici, encore une fois dans cet énoncé.
Il y un détail un peu technique qui touche beaucoup d'entreprises artisanales partout dans nos régions, mais qui pourrait vraiment changer les choses. On le sait, le gouvernement a augmenté la taxe d'accise sur l'alcool de vin à la suite d'une poursuite des producteurs de vins australiens face aux producteurs de vins du Canada. Les règlements à cet égard sont problématiques. Dans les textes juridiques, on appelle « vin » tout ce qui est alcool. Le Bloc québécois a réussi à faire soustraire le cidre de pomme et l'hydromel à la taxe. Cela a été un grand gain et ces producteurs en sont reconnaissants.
Après, nous nous sommes rendu compte que si le producteur de cidre met un peu de cidre de poire dans sa boisson, il doit payer 100 % de la taxe. Les producteurs de boisson à partir d'alcool d'érable doivent aussi payer 100 % de la taxe. Dès qu'il y a un peu de petits fruits dans ces boissons, il faut payer 100 % de la taxe. Pourtant, cela ne dérange pas les producteurs de vins de raisins en Australie qu'on aide nos petits artisans qui produisent ces produits de niche. Cela fait deux ans que nous interpellons la ministre afin qu'elle règle cela. Je comprends qu'elle est bien occupée, qu'elle relève de nombreux défis, mais à un moment donné ce ne sont que des formalités qui nécessitent des suivis. Cela ne ferait qu'aider à mieux reconnaître les artisans sans enlever rien à personne, sans frustrer personne en Australie. Ce serait facile à faire. Il aurait été temps de mettre cela en œuvre ici. Non, cela non plus n'a pas encore été fait et c'est vraiment navrant et fâchant.
Comme je le disais, le gouvernement et la ministre devaient élaborer l'énoncé économique dans le but de répondre aux urgences. J'en ai soulevé quelques-unes qui sont portées par l'ensemble de mes collègues ici. Ce n'est pas compliqué. À combien d'urgences que nous avons soulevées la ministre a-t-elle répondu? C'est zéro comme dans Ouellette. Je fais ici référence à un ancien ministre dont je vais parler et que je vais citer. C'est l'ancien ministre du premier ministre Trudeau, père de l'actuel . J'ai bien dit « actuel » et non « actuaire ».
En parlant d’actuaire, notons que les surplus de la caisse d’assurance-emploi ont doublé. Encore une fois, on fait payer les travailleuses et les travailleurs pour renflouer les coffres du gouvernement.
Revenons au ministère des Affaires urbaines. Qu’est-ce que c’est? Dans l’énoncé économique, le gouvernement choisit de créer un nouveau ministère que mon chef nomme « le ministère de l’ingérence », parce qu’il vient s’occuper du logement et de l’habitation. Il s'agit donc vraiment d’ingérence. C’est unpeu comme ce que Pierre Elliott Trudeau avait fait. Il avait créé le ministère des Affaires urbaines. Son ministre était alors M. Ouellet. C’est pour cette raison que je me permets de rappeler cela.
À ce sujet, je cite un document de recherche de la Bibliothèque du Parlement:
En conséquence, en mars 1971, le premier ministre Trudeau a nommé un ministre d’État aux Affaires urbaines qui était chargé non seulement de la SCHL, mais également d’un nouveau ministère d’État (Affaires urbaines). En raison des limites constitutionnelles inévitables [vouloir s’ingérer dans les affaires des provinces], ce ministère n’était responsable d’aucun programme [...]
Ici, le gouvernement nous annonce qu'il crée de nouveau ce ministère. Nous pouvons voir ce qui s’en vient. Deux paragraphes plus loin, le document de la Bibliothèque dit:
[cela] a fini par aboutir à l’échec de l’ingérence du gouvernement Trudeau dans les relations fédérales-municipales.
Encore un peu plus loin, on peut lire ceci:
Étant donné le manque de crédibilité du ministère et l’intention du gouvernement de restreindre ses dépenses, le ministère d’État fut aboli le 31 mars 1979.
Est-ce ce qui nous attend avec la création de ce ministère annoncé dans le présent énoncé? Nous pouvons nous y attendre, comme le disent mes collègues.
Parlons de certains autres éléments de l’énoncé. On voit à la Chambre depuis quelques semaines une chicane entre le gouvernement libéral et les conservateurs. Le Parti conservateur fonctionne toujours par slogan et nomme toujours les problèmes. Ce dernier a fait une proposition sur le logement. Quelle est-elle? Punir les municipalités et les provinces. Les conservateurs disent qu'elles doivent construire 15 % de plus de logements, sinon on supprime le financement des infrastructures. Par exemple, cette année, les mises en chantier au Québec ont été réduites de moitié. C'est donc la moitié des fonds en infrastructure qui auraient été réduits de moitié si le Parti conservateur était au pouvoir. Ce sont de vrais champions, comme le dit mon collègue.
La réplique du gouvernement libéral à cette proposition est de la reprendre. Dans l’énoncé, on dit qu’on utilise la même chose, c’est-à-dire qu’on menace les provinces et, indirectement, les municipalités. On dit que si elles ne font pas assez de logements, on va supprimer les transferts. Ma foi, est-ce que le gouvernement libéral veut, lui aussi, retourner à l’âge de pierre? Je pose la question.
Il y a une bonne mesure en ce qui concerne Airbnb: on veut faire la concordance avec la réglementation municipale. Cela va être difficile à appliquer, mais il y a de l’espoir. Je n’aurai donc pas seulement tout critiqué. Il s'agit d'une bonne mesure. Comme je le disais en ce qui concerne les 15 milliards de dollars de restrictions budgétaires, c’était censé arriver au mois d’octobre. Or, le plan du gouvernement et de la ne figure même pas dans l’énoncé du mois de novembre. Par ailleurs, comme je le disais également, nous avons soulevé plusieurs urgences. Aucune d'entre elles n’est toutefois résolue ici. Il n'y a aucun plan pour les urgences. De toute évidence, les libéraux ne comprennent pas ce qu’est la notion d’urgence.
Je le répète, chacune des demandes exprimées par le Bloc québécois et des urgences portées par les Québécoises et les Québécois a été ignorée. De toute évidence, ce gouvernement, ce et la confondent ici la rigueur budgétaire et l’inaction face aux urgences. Tout cela va nous coûter plus cher, plus tard.
Je rappelle qu’une mise à jour économique sert à faire le portrait de l’évolution de la situation économique depuis la présentation budget et à annoncer des solutions aux urgences connues. Cet énoncé n’aborde pas les nombreux changements et ne règle rien. Il s’agit donc d’un exercice raté, au point où nous nous demandons pourquoi le gouvernement a procédé à cet énoncé.
Grâce aux libéraux, cela va aller plus mal avant, nous l'espérons, d'aller mieux.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de l'énoncé économique de l'automne.
Nous avons certainement entendu beaucoup de choses à la Chambre aujourd'hui, y compris des envolées oratoires partisanes, comme nous pouvons nous y attendre de la part du , avec les députés de son parti scandant des slogans bien préparés à la fin de son discours. Toutefois, j'aimerais être un peu plus sérieux que cela dans mes observations, car je sais que les Canadiens traversent des moments très difficiles.
Nous en avons abondamment entendu parler. Nous en avons parlé longuement à la Chambre. Le gouvernement avait aujourd'hui la chance de montrer qu'il n'est pas déconnecté de la réalité, qu'il est prêt à s'attaquer aux graves problèmes de notre époque en étant bien conscient de l'urgence. Je ne veux rien gâcher pour personne, mais je dois dire que c'est une véritable déception. Je vais parler de certaines raisons pour lesquelles, selon moi, l'énoncé économique du gouvernement est très décevant. Il contient aussi des éléments qui, à mon avis, ne sont pas mauvais, et je les mentionnerai, mais je crois que, dans l'ensemble, c'est un texte décevant.
Quelles sont les crises auxquelles nous sommes confrontés?
Eh bien, nous sommes certainement confrontés à une crise climatique mondiale. C'est très clair pour quiconque a suivi l'actualité. Malheureusement, quand sa maison est en feu, il n'est pas nécessaire de suivre l'actualité pour savoir à quel point les changements climatiques s'aggravent et connaître les conséquences personnelles et économiques importantes qu'ils ont pour les Canadiens, en plus de leurs répercussions sur l'environnement.
Nous sommes confrontés à une crise du logement. Encore une fois, nous n'avons pas besoin de suivre l'actualité; nous n'avons qu'à nous promener dans notre quartier. Peu importe le quartier où ils vivent, de plus en plus de gens découvrent qu'ils ont des proches, des amis, des voisins et des membres de leur famille qui ont vécu dans ce quartier toute leur vie et qui n'ont plus les moyens d'y vivre. Ils ne savent pas où aller. Ils vont camper dans le parc, de l'autre côté de la rue, parce qu'ils ne savent pas où aller et qu'ils n'ont pas les moyens de se loger.
Voilà le genre de défis auxquels notre pays est confronté. Il a fallu beaucoup de temps pour en arriver là. Il a fallu beaucoup de temps pour que la crise climatique en arrive là. Au début des années 1980, mon père a parlé de la crise climatique en employant les termes qui avaient alors cours à la Chambre, et il a dit qu'il fallait agir immédiatement. Comme les députés peuvent l'imaginer, il aurait été beaucoup plus économique de régler la crise climatique dans les années 1980 au lieu d'attendre jusqu'à maintenant.
Je sais aussi que, lorsque les libéraux ont éliminé la stratégie nationale sur le logement, dans les années 1990, le caucus néo-démocrate fédéral parlait déjà de la crise du logement qui en découlerait.
Sachant tout cela, je ne peux pas prétendre, à la Chambre, qu'il s'agit de nouveaux problèmes ou qu'on doit au d'avoir prévu la crise du logement il y a deux ans. Le NPD avait déjà prévu cette crise dans les années 1990. Voilà pourquoi nous disions qu'il fallait continuer d'investir dans les coopératives d'habitation. Voilà pourquoi nous disions que le gouvernement fédéral devait continuer de construire des logements sociaux et rester actif dans ce domaine.
Nous sonnons l'alarme depuis plus de 30 ans pour dire que le Canada allait se retrouver dans cette situation. Pourquoi avons-nous fait cela? Nous l'avons fait parce que nous savions que nous ne pouvions pas régler la crise du logement du jour au lendemain. C'est le genre de chose qui nécessite des investissements continus et prévisibles, année après année, afin de toujours répondre à la demande. Si nous en sommes là, c'est en partie à cause du gouvernement dont faisait partie le , mais ce n'est pas tout. Il y a eu le gouvernement libéral dans les années 1990, puis le gouvernement Harper, et maintenant, le gouvernement actuel, qui a eu huit ans pour régler ce problème. Cependant, la situation n'a fait qu'empirer sous les libéraux. Ces problèmes se profilent à l'horizon depuis longtemps, et les Canadiens commencent vraiment à en ressentir les effets.
Que nous a dit la aujourd'hui? La ministre des Finances nous a dit que le Canada a le ratio dette-PIB le plus bas des pays du G7. La ministre des Finances nous a dit que les agences de notation renouvellent la cote de crédit AAA du Canada. La ministre des Finances nous a dit que le Canada a le déficit le plus bas des pays du G7. Que nous a-t-on dit au sujet des nouveaux investissements dans le logement, annoncés en grande pompe par les libéraux? Rien ne sera fait avant 2025.
Comment se fait-il que le Canada, qui affiche la meilleure situation financière du G7, n'a pas les moyens de commencer à investir dès maintenant dans les habitations dont nous avons besoin pour les Canadiens, en particulier les Canadiens vulnérables, qui n'ont pas les moyens de payer un loyer dans ce contexte économique, de même que pour les travailleurs canadiens qui n'ont pas les moyens de payer un loyer ou une hypothèque dans ce contexte économique? Sans compter que les entreprises nous disent que le principal obstacle à l'expansion de leurs activités est la difficulté à trouver un logement pour leurs travailleurs, que des gens qui aimeraient venir travailler pour eux n'ont nulle part où se loger, ce qui les empêche de venir s'installer dans la collectivité où est située l'entreprise.
Comment la du Canada peut-elle avoir le culot de vanter la situation financière du Canada par rapport à celle de tous les autres pays pour ensuite dire que nous manquons de ressources pour résoudre des crises parmi les pires de notre époque?
Je suis bien au fait des annonces qu'elle a faites en matière de logement, notamment en ce qui concerne le réapprovisionnement du fonds de co-investissement, parce que j'ai réclamé ces mesures ici même. Je me suis adressé aux libéraux pour exiger qu'ils fassent des investissements dans les logements sociaux. J'ai exigé qu'ils fassent ces investissements non pas en 2025, mais dès maintenant.
Cela vaut aussi pour le réapprovisionnement de l'initiative Financement de la construction de logements locatifs. C'est un nom très long pour un programme qui vise simplement à offrir des prêts à faible taux d'intérêt aux gens qui veulent construire des logements, qu'ils soient destinés au marché immobilier ou au secteur sans but lucratif. Ce que nous voulons dans l'avenir, et ce que nous avons exigé, c'est que les établissements postsecondaires, comme les universités et les collèges, aient accès à ces fonds. Les gens qui veulent construire des logements pour les aînés devraient également pouvoir accéder à ces fonds.
Ce financement à faible taux d'intérêt devrait être rendu beaucoup plus accessible afin que ce ne soit pas seulement une manne pour les promoteurs, mais aussi une source de financement pour les organismes qui ont fait leurs preuves partout au Canada, y compris les organismes sans but lucratif qui construisent des logements pour les personnes vulnérables, afin de veiller à ce qu'il y ait plus de logements à des conditions plus accessibles. Il est extrêmement décevant que cela ne se fasse pas maintenant.
Ce n'est pas moi qui le dis; la a parlé de la situation financière solide du Canada. La question demeure: comment allons-nous financer tout cela? Comment trouverons-nous l'argent nécessaire? Nous avons déjà un déficit, même s'il est le plus faible des pays du G7. Une augmentation d'un point du taux d'imposition des sociétés au Canada — qui, je le rappelle aux députés, était de 28 % en 2000 et n'est plus que de 15 % aujourd'hui — générerait plus de 3 milliards de dollars par année. Or, les libéraux veulent recapitaliser le fonds de co-investissement à hauteur de 1 milliard de dollars et ne pas commencer à le faire avant deux ans, mais nous pourrions tripler la recapitalisation et le faire chaque année à perpétuité avec une augmentation de 1 %.
Une hausse de 1 % du taux d'imposition des sociétés n'est pas une mauvaise affaire pour les entreprises qui disent que le manque de logements les empêche de trouver suffisamment de travailleurs pour continuer à faire de l'argent. Demandons-leur de contribuer à la construction de logements, ce qui les aidera à croître tout en créant des emplois pour les Canadiens et en leur permettant de se loger. C'est un marché équitable. Ce qui n'est pas équitable, c'est de faire passer le taux d'imposition des sociétés de 28 % en 2000 à 15 % aujourd'hui et de ne pas permettre aux Canadiens de se loger. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas une bonne politique.
Ne prétendons pas que le Canada n'a pas les moyens de passer à l'action, qu'il ne peut pas agir de toute urgence, cette année, en augmentant de façon marquée le nombre de logements sociaux et abordables dont le gouvernement fédéral financera la construction directement, en tout ou en partie. Ce n'est tout simplement pas vrai. Il est irresponsable de la part des libéraux de se plier aux exigences du Parti conservateur et des multinationales qui ne se soucient pas du parc immobilier canadien tant qu'elles peuvent verser de plus gros dividendes à leurs actionnaires et de plus gros salaires à leur PDG. C'est là la véritable coalition qui existe au Parlement, et elle est au pouvoir depuis beaucoup trop longtemps.
Autrement, comment est-il possible de financer la construction de logements? Cette année, on a appris que des sociétés d'experts-conseils comme KPMG ont reçu des milliards de dollars. Pourquoi payons-nous des consultants à prix d'or alors que nous avons l'une des meilleures fonctions publiques au monde, et que celle-ci est en mesure de faire ce qu'il faut? Pourquoi payons-nous des consultants prestigieux pour qu'ils nous expliquent comment réduire les impôts et pousser davantage de gens à la rue? Ce n'est pas très logique.
Comme nous avons pu le constater dans le cadre de scandales comme celui d'ArriveCAN, les libéraux n'hésitent pas à dépenser l'argent des contribuables. Pourquoi ne pas consacrer les dépenses au logement? C'est parce que leurs amis ont déjà un toit sur leur tête et qu'ils cherchent à se remplir les poches. Cependant, aux yeux des Canadiens qui vivent dans la rue, ce n'est pas une excuse valable pour refuser non pas de prendre des mesures sans précédent, mais de commencer à faire ce que le Canada a fait pendant les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Nous devons tout simplement mettre en œuvre les mêmes mesures. S'il a été possible de construire des logements pour tous dans les années 1950, il est certainement possible de le faire au XXIe siècle, après 70 ans de richesse et de prospérité.
Ce ne sont là que les lacunes des mesures annoncées par les libéraux. Peu importe que la Colombie‑Britannique, qui est dirigée par un gouvernement néo-démocrate, ait pris l'initiative de créer un fonds d'acquisition sans but lucratif. Pourquoi avons-nous besoin d'un fonds d'acquisition sans but lucratif? Parce que, aujourd'hui, au Canada, pour chaque logement abordable que nous construisons, nous en perdons 15. Pourquoi perdons-nous ces logements?
On revient à la question que j'ai posée au . Je lui ai demandé pourquoi, quand il était au Cabinet et ministre du Logement, comme il le dit, le gouvernement Harper a réduit les subventions de fonctionnement accordées aux coopératives d'habitation et à d'autres organismes sans but lucratif qui gèrent des logements abordables. Pourquoi ont-ils fait une telle chose? Si nous avons perdu des centaines de milliers de logements abordables ces dernières années, c'est parce que les exploitants ne pouvaient plus se permettre de fonctionner avec le loyer subventionné avec lequel ils fonctionnaient auparavant. C'est parce que le chef du Parti conservateur, quand il siégeait au Cabinet et était ministre du Logement, a refusé de renouveler les subventions de fonctionnement fédérales. Il y a maintenant des entreprises qui achètent ces immeubles parce que les exploitants actuels n'ont plus les moyens de les exploiter avec les locataires qui y habitent. Les propriétaires commerciaux n'y voient pas d'inconvénient. Ils expulsent les locataires, rénovent les appartements, augmentent les loyers et invitent les Canadiens mieux rémunérés à louer ces logements.
Qui donc soutient les personnes qui n'ont pas les moyens de louer un appartement de luxe dans le marché actuel? C'est le NPD, c'est certain. Ce qui devient de plus en plus évident, c'est que le gouvernement actuel, après huit ans d'efforts, ne le fait tout simplement pas. Même si les libéraux avaient de bonnes intentions — ce que l'on peut raisonnablement remettre en question —, ils n'ont manifestement pas les compétences nécessaires pour mettre en œuvre une stratégie nationale en matière de logement qui permettrait d'en construire suffisamment pour éviter à mes petits-enfants de connaître la crise du logement.
Le problème tient en partie au fait que l'on revient invariablement aux solutions axées sur le marché comme à une panacée, ce qui est un autre point qu'ont en commun les membres de la coalition libérale-conservatrice. Comme je l'ai dit, il fut un temps où le gouvernement canadien construisait beaucoup de logements. Il n'a pas construit tous les logements; le Canada a toujours compté en grande partie sur un marché du logement. Cependant, nous construisions suffisamment de logements hors marché pour que les personnes qui n'avaient pas les moyens de payer le prix courant puissent quand même se loger, pour qu'elles n'aient pas à se priver de nourriture ou de médicaments pour essayer d'accéder à un logement qu'elles ne pouvaient pas vraiment s'offrir tout en payant toutes les nécessités de la vie. Le problème, c'est que nous ne le faisons plus et qu'il faut le faire.
Ce ne serait pas le cas si ce n'était des mesures prises par le et le gouvernement dont il a fait partie, ou si le gouvernement actuel avait tenu sa promesse de renouveler les subventions de fonctionnement. Voilà ce que je veux dire quand je parle de la véritable coalition à la Chambre des communes. C'est blanc bonnet et bonnet blanc. Un parti dit, quand il n'est pas au pouvoir, que ce que l'autre fait est terrible, vraiment terrible, et qu'il corrigera la situation lorsqu'il sera au pouvoir. Puis, il y arrive et, ô surprise, il poursuit les politiques du gouvernement précédent, de sorte que les Canadiens ne savent jamais comment obtenir un répit. Tommy Douglas racontait l'histoire de Mouseland, le pays des souris, qui illustre très bien cette réalité. J'invite tous ceux qui nous regardent à chercher cette histoire sur YouTube ou ailleurs, après mon discours. Ils seront tristes de voir à quel point cette histoire très ancienne est encore fort pertinente aujourd'hui.
Nous pensons également qu'il est grand temps que les sociétés de placement immobilier cessent de bénéficier de l'arrangement fiscal préférentiel qu'on leur accorde depuis les années 1990, car elles ont aussi contribué au problème des rénovictions.
Dans l’énoncé économique de l’automne, les libéraux ont indiqué être enthousiastes à l'idée d'une participation de la Banque de l'infrastructure du Canada, ce qui ne peut que provoquer un profond malaise. La Banque de l'infrastructure n'a pratiquement jamais réussi à mener à terme un projet, et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Elle a même eu du mal à y arriver dans le cadre de son mandat. Je ne sais donc pas trop par où commencer quand on ose présenter la participation de la Banque de l'infrastructure comme une bonne nouvelle. C'est tout simplement surréaliste. Cette déclaration soulève une question grave, soit les infrastructures publiques nécessaires à la construction de plus de logements. Qu'il s'agisse de canalisations d'égout plus grandes, d'une meilleure gestion des eaux usées ou de tout ce qui est nécessaire à la construction d'un certain nombre de logements, il semble que le gouvernement actuel ne veuille pas que les municipalités soient propriétaires de ce genre d’infrastructures, comme il se doit, mais qu'il souhaite plutôt utiliser les deniers publics pour permettre aux investisseurs privés de s'approprier les infrastructures municipales et d'en tirer un profit.
Les nombreux exemples de partenariats public-privé à la grandeur du pays nous ont appris que, lorsque le secteur privé participe à la construction de ce qui devrait être une infrastructure publique, on paie plus pour obtenir moins. Ce n'est pas du tout une bonne chose pour les Canadiens, qui veulent voir le type de développement d'infrastructures dont nous avons besoin pour agrandir le parc de logements au pays. En ce qui concerne les municipalités et le logement, je pense que c'est important.
J'ai déjeuné aujourd'hui avec l'Association des municipalités du Manitoba. De quoi les municipalités parlent-elles? Elles parlent de leur désir très sincère et réel d'augmenter le nombre de logements dans leurs collectivités, parce qu'il s'agit d'un obstacle à l'investissement. Il y a des entreprises qui veulent investir, qui veulent construire de nouvelles installations, mais, comme je l'ai dit plus tôt, elles ne peuvent pas le faire parce qu'elles savent qu'il n'y a pas assez de logements pour la main-d'œuvre dont elles ont besoin.
Les élus municipaux se réjouissent-ils de cette situation? Sont-ils en train de crier de joie et de dire: « C'est formidable. Nous empêchons les investissements en n'ayant pas assez de logements »? Absolument pas.
Il est étrange d'avoir à dire une telle chose, mais comme le du Parti conservateur passe tellement de temps à la Chambre à prétendre que les politiciens municipaux ne se soucient pas de pouvoir construire plus de logements ou attirer des investissements dans leurs collectivités, je pense qu'il est grand temps de rétablir les faits.
Je peux dire aux députés que dans le cas d'une collectivité qui est déjà à court d'argent et qui ne peut pas construire suffisamment de logements pour attirer le genre d'investissements qu'elle souhaite afin de voir prospérer son économie locale, ce n'est pas en sabrant dans ses ressources qu'elle pourra construire plus de logements l'année suivante. Cette mesure ne fera qu'aggraver le problème. Ce doit être l'une des idées les plus stupides formulées sur la scène politique canadienne aujourd'hui.
Nous parlons d'investissements et d'entreprises canadiennes. Il y a tout un tas d'entreprises qui ont vu le jour lorsque l'Initiative canadienne pour des maisons plus vertes a été lancée, parce que leurs dirigeants voulaient devenir les personnes qui évaluent l'isolation d'une maison ou celles qui installent la thermopompe ou qui aident les Canadiens à économiser sur leur facture d'énergie et à réduire leurs émissions. Le projet de loi ne contient aucun engagement à renouveler ce programme.
De nombreuses entreprises sont inquiètes parce qu'elles croyaient que le gouvernement libéral avait pris un engagement à long terme à l'égard de la réduction des émissions. Elles croyaient que ce n'était pas une combine. On devrait leur pardonner d'avoir pensé cela. Les libéraux ont encore le temps de faire ce qui est juste et de s'engager à renouveler ce programme, non seulement pour que les Canadiens puissent continuer d'avoir accès aux fonds dont ils ont besoin pour rénover leur maison, réduire nos émissions et économiser sur leurs factures de chauffage, mais aussi pour sauver les entreprises qui ont investi de bonne foi dans les compétences et l'équipement nécessaires pour faire progresser cette initiative.
Que pourrions-nous faire d'autre pour les entreprises qui ne se trouve pas dans cet énoncé économique de l'automne? Prolonger le délai de remboursement des prêts consentis dans le cadre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Cela ferait une énorme différence non seulement pour les entreprises qui sont en grande difficulté et qui méritent qu'on repousse la date limite, mais aussi pour le gouvernement qui, je suppose, souhaiterait être remboursé. Je ne comprends pas comment un gouvernement pourrait croire que le fait d'acculer à la faillite des entreprises auxquelles il a consenti des prêts lui permettrait de récupérer son argent. Qui en sortirait gagnant?
Les travailleurs perdent leur emploi. Les propriétaires perdent leur entreprise, et le gouvernement ne récupère pas son argent. Personne n'y gagne, et il est déconcertant que le gouvernement n'ait pas compris cet enjeu. Je pense qu'il nous doit à tous une bien meilleure explication.
Évidemment, de quoi auront besoin ces travailleurs après avoir perdu leur emploi? Ils auront besoin de prestations d'assurance-emploi. Quelle est la situation du gouvernement en matière d'assurance-emploi? Le gouvernement apporte un autre changement ultraciblé qui est bon pour les gens touchés. Les néo-démocrates sont en faveur d'une prestation d'adoption dans le cadre du programme d’assurance-emploi. Toutefois, nous voulons une prestation d’adoption dans le cadre d’un nouveau programme d’assurance-emploi modernisé, le genre de programme que les libéraux promettent depuis plus de huit ans maintenant, c'est-à-dire où l'ensemble du programme sert mieux les travailleurs au lieu d’ajouter plus d'éléments à un système qui est défectueux, de l'aveu même des libéraux. Cela n'a aucun sens.
Ce qui est mieux que l'assurance-emploi, c'est un emploi. Nous avons appuyé des investissements dans des usines de fabrication de batteries partout au pays, mais nous apprenons maintenant que ces emplois ne seront peut-être pas pour les travailleurs déjà au Canada au bout du compte.
C'est un grave problème parce que cela montre que le gouvernement n'a pas fait preuve de diligence raisonnable à l'égard de ces entreprises pour s'assurer qu'elles embauchent des Canadiens à la recherche d'un emploi pour occuper ces postes.
Il convient également de mentionner que bon nombre de ces travailleurs ne viennent pas nécessairement dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Ils viennent aux termes des dispositions sur la mobilité de la main-d'œuvre dans les accords commerciaux négociés par les libéraux et les conservateurs, en l'occurrence l'accord commercial avec la Corée du Sud, qui a été négocié lorsque le gouvernement Harper était au pouvoir et que le siégeait au Cabinet.
Je tiens à mentionner la Prestation canadienne pour les personnes handicapées, car personne au Canada n'est plus durement touché par la situation économique actuelle que les Canadiens handicapés. On leur avait promis une nouvelle prestation, mais le gouvernement n'a pas tenu cette promesse.
:
Monsieur le Président, je remercie tous mes collègues à la Chambre. Après avoir pris connaissance de cet important énoncé économique de l'automne et comme plusieurs de mes collègues de l'opposition, en particulier le député d', je suis déçue. L'occasion que nous avons de faire des choses importantes et urgentes est en ce moment ignorée, oubliée. Pourquoi? Je ne comprends pas. Comme les autres députés l'ont déjà dit, nous en avons pourtant la capacité. Une bonne position fiscale nous permet de le faire, mais c'est ignoré.
[Traduction]
Nous sommes déçus que cet énoncé économique de l'automne ne prévoie pas plus de mesures en réaction aux crises urgentes qui affligent les Canadiens dans les domaines des soins de santé, du logement, de l'abordabilité et, surtout, de la crise climatique, qui nous coûte cher à bien des égards. L'énoncé économique de l'automne mentionne que l'une des raisons pour lesquelles le prix des aliments augmente est le fait que de multiples phénomènes météorologiques extrêmes ont entraîné la perte de récoltes. Évidemment, l'invasion de l'Ukraine par Poutine a également fait monter le prix de l'énergie.
Cela dit, l'une des principales raisons de la hausse du prix des aliments est que les phénomènes météorologiques extrêmes entraînent une baisse de la production agricole dans les greniers du monde. En effet, les endroits qui produisaient beaucoup de nourriture en produisent maintenant moins. Il y aurait eu moyen de mettre à profit cette période d'austérité pour améliorer notre bilan en matière de lutte contre les changements climatiques.
C'est peut-être ma dernière chance d'aborder en profondeur la situation climatique avant de ne plus pouvoir prendre la parole en cet endroit. Ce n'est pas en raison d'un problème de santé, mais plutôt parce que nous ne pouvons participer par vidéoconférence depuis l'étranger. Je ne pourrai donc pas participer à distance depuis la COP 28, qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre. En général, elle dépasse le calendrier prévu, alors elle durera peut-être jusqu'au 13 décembre.
Le gouvernement du Canada devrait vraiment profiter de ce moment pour faire un examen de conscience. D'habitude, nous limitons nos comparaisons aux autres pays du G7, parce que le Canada a le pire bilan du G7 au chapitre de la lutte contre les changements climatiques. Toutefois, les Nations unies viennent de publier, à la veille de la COP 28, un rapport dans lequel elles évaluent le bilan et le rendement de tous les pays du monde en matière de climat, ainsi que l'écart entre les beaux discours et les mesures concrètes. Or, de tous les pays du monde, et pas seulement du G7, le Canada affiche le pire bilan. C'est horrible. Selon le « Rapport 2023 sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions » des Nations unies, il existe un écart de 27 % entre les promesses et la réalité au Canada. C'est le plus grand écart. Viennent ensuite les États-Unis, avec un écart de 19 %, puis la Corée du Sud, avec un écart de 18 %, et le Royaume‑Uni, avec un écart de 11 %. Quant aux pays du monde en développement, que l'ONU appelle le G20, ils ont tous un écart de 4 %.
À quoi correspondent ces écarts? Les engagements que nous avons pris à Paris en 2015, qui sont juridiquement contraignants, ne visaient pas une cible particulière de réduction de x % d'ici l'année x, parce que le gouvernement libéral nouvellement élu en 2015 a maintenu la cible fixée par le gouvernement Harper en mai 2015. La cible était peu ambitieuse, mais elle n'a pas été remplacée avant 2022. Par conséquent, cette cible peu ambitieuse a été maintenue pendant sept ans. Or, les libéraux ne sont même pas près d'atteindre cette cible trop timide établie par le gouvernement conservateur précédent.
On entend souvent à la Chambre que le Canada n’a jamais atteint un seul de ses objectifs en matière de lutte aux changements climatiques, mais je serai encore plus précise: nous n’avons jamais même été dans la bonne direction. Quand on dit que le Canada a raté la cible, cela donne l'impression que c'est comme si on jouait aux fléchettes et qu'on manquait le centre de la cible de peu. Or, si on jouait aux fléchettes, le barman ferait mieux de se cacher derrière son comptoir, parce que nous n'avons jamais même visé dans la bonne direction. Quand le Canada promet de réduire ses émissions, elles augmentent.
Ce qu'on vise avec l'Accord de Paris, c'est de préserver la civilisation mondiale. Nous en avons eu l'occasion dans les années 1980 et 1990, comme en a parlé mon collègue le député d'. Son père, l'honorable Bill Blaikie, siégeait à la Chambre et était le porte-parole du NPD en matière d'environnement lorsque je l'ai rencontré pour la première fois, dans les années 1980. Il parlait du réchauffement climatique et de ce que nous devions faire pour éviter de perdre nos glaciers et empêcher le réchauffement de l'ensemble de la planète. Nous avons eu l'occasion d'éviter tout cela, mais maintenant, il n'est plus possible de dire que nous pourrions éviter la crise climatique.
Notre dépendance aux combustibles fossiles et notre cupidité profitent aux grandes pétrolières, qui affirment être au courant des enjeux scientifiques, mais qui refusent d'en parler parce que tout ce qui leur importe, c'est de générer des profits pour les actionnaires. Or, les lois ne sont pas adéquates. Au Canada, la loi exige que les sociétés pensent à d'autres choses et que les administrateurs tiennent compte de tous les intervenants. Soit dit en passant, les générations futures devraient être prises en compte, mais nous avons perdu, au cours des dernières décennies, les occasions que nous avions autrefois d'éviter les changements climatiques et le réchauffement de la planète en raison de la cupidité, de la dépendance aux combustibles fossiles et de la détermination à développer ceux-ci et à continuer de verser des tonnes d'argent aux plus riches de ce monde. La classe des milliardaires a une priorité que nous ne comprenons pas quand on la compare à celle que sont nos enfants et nos petits-enfants.
Nous avions l'occasion de prêter attention à ce rapport des Nations unies à la veille de la COP 28 et d'en refléter l'urgence dans cet énoncé économique. Nous avons également laissé passer cette occasion. Je suis toujours partagée entre la colère et le chagrin. Comment puis-je encore en parler à mes enfants? Combien de nos enfants ne veulent pas avoir d'enfants à cause de ce qu'ils voient dans ce monde? La avait la possibilité de réduire les coûts.
[Français]
On doit utiliser les ciseaux verts. Il faut réduire les coûts et économiser des milliards de dollars qui sont actuellement partagés seulement entre les entreprises d'énergies fossiles.
Cet énoncé économique de l'automne dit qu'on doit faire une gestion budgétaire responsable. En même temps, on continue de donner des fonds, des subventions de milliards de dollars aux énergies fossiles. Pourquoi ne pas arrêter le projet de l'oléoduc de Trans Mountain de 31 milliards de dollars utilisés contre les droits des peuples autochtones, contre l'avenir de nos enfants et de nos propres petits-enfants?
[Traduction]
Nous pourrions réduire les coûts et disposer de plus d'argent pour les choses dont le gouvernement dit se préoccuper: le logement abordable, la réduction des coûts pour les Canadiens et la réduction des coûts des incendies de forêt d'un bout à l'autre du pays. J'ai noté une référence dans l'énoncé économique d'automne, à la page 7, au sujet de l'évolution de l'activité économique mondiale et de la contraction de l'économie canadienne. On peut y lire que « cette baisse [est] en partie attribuable à des facteurs temporaires, comme une saison record de feux de forêt ». Je ne pense pas que ce soit si temporaire que cela.
Nous n'avons pas atteint une nouvelle normalité. Certains tentent d'utiliser ce genre de formules. Nous vivons les signes avant-coureurs d'une situation qui ne fera qu'empirer. Comme j'avais commencé à le dire, l'engagement que tous les pays de la planète ont pris dans le cadre de l'Accord de Paris était d'éviter de dépasser une augmentation de la température moyenne mondiale de 2 degrés Celsius et d'essayer de s'en tenir à 1,5 degré Celsius. Or, le dernier rapport des Nations unies indique que nous sommes en voie de dépasser les 3 degrés Celsius.
Ce ne sont pas des engagements politiques. Il s'agit d'engagements moraux fondés sur des données scientifiques qui montrent que si nous n'agissons pas maintenant, nos enfants n'auront plus accès à un monde propice à la vie. De nombreux collègues à la Chambre parlent de leur crainte à propos de ce que feraient les conservateurs après les prochaines élections. Les gens m'en ont beaucoup parlé. C'est tellement extrême que les gens sont prêts à ignorer le fait que ceux qui condamnent nos enfants à vivre dans un monde invivable sont assis de ce côté-ci de la Chambre, dans le caucus libéral. Nous ne pouvons pas passer outre le fait que c'est arrivé sous leur gouverne, avec des gens qui prétendent être des chefs de file en matière de lutte contre les changements climatiques. Les libéraux devraient remercier les conservateurs pour la seule chose qui les fait bien paraître, c'est-à-dire toutes les fois où les conservateurs se sont prononcés contre la tarification du carbone.
On pourrait présenter un meilleur argument. Nous pourrions prendre d'autres mesures que la tarification du carbone pour réduire les émissions. Comme je l'ai dit, nous pourrions commencer à annuler le versement de milliards de dollars aux entreprises du secteur des combustibles fossiles. Nous pourrions mettre en place ce que le député de a proposé dans la motion no 92: un impôt sur les profits excessifs des grandes pétrolières et les profits qu'elles tirent de la guerre. Nous pourrions le faire, mais nous ne pouvons pas continuer à fermer les yeux.
Je sais que de nombreux députés conservateurs s'inquiètent de la crise climatique et de l'avenir de leurs enfants. C'est un sujet sur lequel ils aimeraient pouvoir prendre la parole, mais cela ne cadrerait pas avec l'image actuelle de leur parti. Je sais aussi que de nombreux députés néo‑démocrates souhaiteraient faire annuler le projet d'oléoduc Trans Mountain, mais que cela leur attirerait les foudres de Rachel Notley. Voilà la situation insensée dans laquelle nous sommes.
Je tiens à dire que certains éléments de l'énoncé économique de l'automne sont positifs et qu'on les attendait depuis longtemps. Je suis heureuse qu'on finisse enfin par s'attaquer à Airbnb et aux locations à court terme, qui limitent l'offre de logements abordables sur le marché. Je suis heureuse de constater que le gouvernement va enfin exempter de la TPS et la TVH les services de santé mentale dispensés par des psychothérapeutes et des conseillers en santé mentale. Il est étonnant de constater qu'il s'agit de la seule mesure de santé publique qui figure dans cet énoncé économique de l'automne.
Encore une fois, sur toutes les tribunes et pendant de nombreuses campagnes électorales, le Parti vert a constamment exigé que l'on mette en place un régime national d'assurance-médicaments au lieu de simplement combler les lacunes pour les gens qui n'ont pas accès à des médicaments. Notre pays est le seul à offrir un régime universel de soins de santé qui ne couvre pas automatiquement les médicaments. Comme nous l'indiquent le rapport Hoskins ainsi que le rapport publié par plusieurs grandes universités, intitulé « Pharmacare 2020 », si nous prenions cette mesure, on économiserait des milliards de dollars par année dans le système de santé. On ne mentionne pas cela non plus.
Dans ce que nous voyons ici, on dit plein de bonnes choses sur l'importance des logements abordables et des coopératives, et on dit que les coopératives de logement font partie des solutions. Cependant, nous voyons des villages de tentes apparaître partout au pays. Les verts croient qu'il faut faire le genre d'efforts concertés qu'on déploie lorsqu'une catastrophe majeure se produit et que les gens doivent vivre dans des conditions difficiles. Que faisons-nous dans ces circonstances? Qu'avons-nous fait dans ce pays? Pouvons-nous nous en souvenir? L'explosion d'Halifax s'est produite il y a longtemps. Je sais que le député se rappellera les histoires de l'époque. Évidemment, il n'était pas là à l'époque, mais, dans les mois qui ont suivi cette explosion, le gouvernement du Canada et le gouvernement de la Nouvelle‑Écosse ont construit des maisons pour des milliers de personnes parce qu'il s'agissait d'une urgence.
Or, la situation actuelle est une urgence, et j'espère que nous allons faire mieux. La a terminé son discours en disant qu'il est toujours possible de faire mieux. C'est possible, mais peu probable, à moins de remuer ciel et terre pour résoudre les crises auxquelles nous devons faire face.