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Monsieur le Président, c'est quelque chose que de regarder cette coalition manigancer afin de camoufler une mesure visant à imposer un projet de loi venu d'en haut. Nous, les conservateurs, ne cesserons pas de lutter pour les citoyens que nous représentons, dans l'intérêt supérieur de l'ensemble des Canadiens.
En résumé, les libéraux ont d'abord fait adopter à toute vapeur le projet de loi sur les hydrocarbures extracôtiers de l'Atlantique, qui comprend 33 références à une loi qui est inconstitutionnelle depuis 5 ans. Je parle ici du projet de loi , que les libéraux n'ont toujours pas corrigée. En passant, le projet de loi C‑49 triplerait le délai concernant les énergies renouvelables extracôtières dans les provinces de l'Atlantique. Puis, il y a eu le projet de loi , le projet de loi sur une transition juste. Ils ont été adoptés à l'étape de la deuxième lecture après moins de neuf heures et de huit heures de débat respectivement à la Chambre.
Le 30 octobre, les néo‑démocrates—libéraux ont tenté de dicter les moindres aspects de l'étude en comité de ces deux mesures. Ils ont invalidé leur propre ordre afin de retenir le projet de loi , puis ont passé un mois à parler de censure et à exclure des députés conservateurs, comme les députés de et de .
La motion extraordinaire qui est débattue et l'arrêt du débat aujourd'hui signifient que l'examen du projet de loi en comité sera limité à moins de deux heures. Nous n'entendrons aucun témoin, aucun travailleur ou entreprise concerné, aucun expert, aucun représentant provincial ou régional, aucun économiste, aucun représentant de communautés autochtones, aucun ministre ni aucun fonctionnaire, et les députés n'auront qu'une partie de journée pour examiner le projet de loi et en débattre aux deux prochaines étapes.
Je n'aurais jamais cru que je passerais une si grande partie des huit dernières années à devoir compter sur les sénateurs pour procéder à un examen complet que les projets de loi néo-démocrates‑libéraux requièrent après coup, parce que la coalition contourne si souvent les députés élus au départ. On pourrait penser que les néo-démocrates et les libéraux, après avoir été cloués au pilori par la Cour suprême au sujet du projet de loi qu'ils avaient appuyés, auraient changé de comportement et d'attitude, mais non, pas ces gens-là. Ils sont irresponsables et ne reculent devant rien pour imposer leur autorité.
Les néo-démocrates—libéraux diront que le gouvernement travaille là-dessus depuis des années, qu'il a été en constante communication avec les syndicats pour demander ce qui se passait. C'est ce qu'a dit le député de plus tôt. Par contre, ce qu'il a passé sous silence, c'est que le comité était en train de se pencher sur le concept de transition équitable quand les néo-démocrates—libéraux ont annoncé leur projet de loi sans attendre que le comité présente son rapport. Ils diront que nous devrions régler le dossier pour que le projet de loi puisse donner aux travailleurs les possibilités de recyclage, de perfectionnement et de formation qu'ils voudront avoir et dont ils auront besoin lorsqu'ils perdront tous leur emploi à cause des obligations imposées par le gouvernement.
J'ai quelques points à soulever. Premièrement, il est évident que les néo‑démocrates-libéraux collaborent sur quelque chose depuis un certain temps, puisqu'ils étaient tous ensemble pour annoncer le projet de loi. Deuxièmement, tout le monde doit savoir qu'en réalité, ce projet de loi ne prévoit pas un seul programme de formation ou d'emploi. Troisièmement, lorsqu'on manigance derrière des portes closes et qu'on se met en colère contre l'opposition officielle parce qu'elle est d'avis que nous devrions faire notre travail pour vrai, parler aux citoyens que nous représentons et surtout, permettre aux Canadiens de donner leur point de vue sur un projet de loi, l'analyser en détail et proposer des changements et des améliorations, c'est que l'on privilégie une approche de planification centralisée et autoritaire qui ressemble beaucoup à notre description du projet de loi , c'est-à-dire le projet de transition équitable qui suscite de l'indignation depuis quelques jours.
Le projet de loi , la transition équitable, vise à planifier de manière centralisée la restructuration imposée d'en haut des fondements de l'économie canadienne. Il vise à redistribuer la richesse. Il s'agit d'un programme conçu, planifié et imposé à l'échelle mondiale. En fait, c'est l'un des principaux sujets d'un rassemblement mondialiste qui se déroule en ce moment même, le même genre de rassemblement que celui où tout cela a commencé il y a des années.
J'avoue que je ne comprends pas vraiment toute la consternation que suscite cette affirmation puisque la définition du mondialisme est « la mise en œuvre ou la planification d'une politique économique éclairée à l'échelle mondiale ». C'est évidemment ce qui se passe avec la transition équitable et les nombreuses organisations internationales qui rassemblent des politiciens, des défenseurs des politiques et de riches élites du monde entier pour planifier la politique économique et la politique étrangère à l'échelle mondiale. Ils contribuent tous grandement à l'augmentation des émissions mondiales à l'aller comme au retour des réunions, tout en imaginant d'autres plans pour dire à leurs concitoyens qu'ils ne peuvent pas conduire une automobile, vivre dans une maison, sur une terre ou sur une ferme, et, pour ceux qui en ont les moyens, prendre l'avion. Nous devrons tous manger des insectes pendant qu'ils font exactement le contraire, alors même qu'ils proposent des programmes chez eux qui rendront les produits de première nécessité et la vie quotidienne si coûteux pour le reste d'entre nous que nous n'aurons pas le choix.
Le mondialisme est littéralement la fonction de nombreuses organisations qui sont toutes explicitement et fortement axées sur l'imposition de la transition équitable depuis des années. De nos jours, le mondialisme est lié au concept du citoyen du monde et d'États postnationaux dépourvus d'identités indépendantes, tout comme l'actuel a décrit le Canada lors de son élection.
C'est ce qui se passe en ce moment à la COP 28. C'est prévu dans le plan des Nations unies pour 2030. C'est la priorité absolue de nombreux rassemblements bien connus et respectés, comme le Forum de coopération économique Asie-Pacifique et d'autres organisations. Il est étrange que les néo-démocrates—libéraux nient cette réalité et s'attaquent à cette idée, alors que la mondialisation est de toute évidence implicite dans leur idéologie. Je pensais qu'ils en étaient fiers. Ils ont tous été scandalisés par la situation, mais la vérité fait mal. La colère sert souvent de prétexte pour camoufler la douleur, alors c'est peut-être ce qui explique toute leur rage.
Leur problème est peut-être que je parle de planification centrale à la soviétique, sauf que le projet de loi créerait un comité nommé par le gouvernement pour conseiller le ministre. Ensuite, le ministre formerait un autre comité chargé de planifier l'économie. Le projet de loi n’exigerait pas que l'on fasse preuve d’ouverture et de transparence au cours de ce processus. Aucun des deux comités ne ferait rapport ni au Parlement ni directement aux Canadiens en cours de route. Je suppose que les députés de la coalition veulent dire que c'est une victoire que les rapports soient déposés à la Chambre des communes, mais cela ne garantirait pas la tenue d'un débat ni la reddition de comptes. Les députés montrent leur vrai visage en traitant le projet de loi comme ils le font maintenant, d'autant plus qu'il est évident qu'ils veulent imposer son adoption avec le moins de résistance possible et pratiquement aucun examen du début à la fin.
Ah oui, c'est écrit noir sur blanc dans le sommaire pour que le monde entier puisse le voir. Quand ces plans des comités gouvernementaux pour l'économie du Canada seraient-ils imposés? Tous les cinq ans. C'est littéralement le calendrier de planification centrale que les Soviétiques préféraient. Cependant, les néo-démocrates—libéraux sont en quelque sorte choqués et indignés, bien que le principal néo-démocrate—libéral est un « fier socialiste » autoproclamé, comme il l'a dit lui-même à la Chambre. En ce moment même, il participe à une conférence sur les progrès de la transition équitable à l'échelle mondiale.
Le projet de loi ne mentionne aucun coût non plus, même s'il est évident qu'il serait coûteux pour les contribuables, à l'instar des mégacontrats à fournisseur unique des néo-démocrates et des libéraux pour leurs copains, des banques d'infrastructure et des fonds pour le logement de plusieurs milliards de dollars en fonds publics qui ne construisent aucune infrastructure ou maison et ne font qu'accroître la bureaucratie. Ce serait comme les centaines de milliers de dollars en honoraires d'experts-conseils pour dire au gouvernement de faire appel à moins d'experts-conseils. Le conseil du partenariat pour une transition équitable qui est prévu aux pages 6 à 10 et qui conseillerait le ministre et le secrétariat que le ministre devrait créer coûteraient de l'argent à établir et à maintenir. Cependant, le projet de loi n'informe pas les contribuables canadiens des coûts initiaux et subséquents qu'ils devront payer pour tout cela.
C'est tout un paradoxe de voir les mots « responsabilité » et « transparence » dans le titre intégral du projet de loi , puisqu'il est question de comités nommés par le gouvernement qui se réunissent à huis clos et d'un ministre qui concocterait un plan d'action après l'autre. Ce projet de loi n’exigerait ni responsabilité ni transparence envers les Canadiens, que ce soit directement ou par l’entremise de leurs députés, ni n’indiquerait les grandes lignes d’un ou de plusieurs programmes de formation de la main-d'œuvre.
Toute cette affaire est bâclée depuis le début. Leur programme précipité et dirigé d'en haut consiste à faire adopter le projet de loi à toute vapeur, avec le minimum possible d'analyse des députés et de consultation des Canadiens. Il est un peu ridicule que les néo-démocrates et les libéraux soient en colère maintenant que l'opposition officielle veut que les députés fassent leur travail et débattent, amendent et améliorent un projet de loi, et consultent sur celui-ci, surtout lorsqu'il est question d'une mesure législative aussi vaste et importante que le projet de loi et de la transition économique qu'il imposerait.
Qu'en est-il des dizaines de milliers de Canadiens dont les emplois se sont volatilisés lorsque les néo-démocrates et les libéraux ont abandonné le charbon à toute vitesse? Le commissaire à l'environnement a dit que cette politique était un échec total. Dans une dizaine de collectivités, 3 400 travailleurs canadiens ont été complètement laissés pour compte. Cependant, les députés ministériels nous demandent de leur faire confiance pour préparer une transition économique qui touchera 2,7 millions de Canadiens et l'ensemble du pays.
Qu'en est-il des quelque 40 000 habitants de Terre‑Neuve‑et‑Labrador qui se sont retrouvés au chômage de façon définitive alors que le gouvernement leur avait promis d'aider le secteur de la morue à faire sa transition? Il s'agissait de la plus importante fermeture industrielle de l'histoire du Canada à l'époque. Ce fut un désastre pour tout le monde: les proches des chômeurs, leurs communautés et leur province. J'espère qu'ils verront le projet de loi pour ce qu'il est: le projet de loi qui mettra fin à l'exploitation du pétrole et du gaz au Canada, car le secteur pétrolier et gazier à Terre‑Neuve‑et‑Labrador représente un quart du PIB total de la province. La contribution de ce secteur au PIB y est plus élevée qu'en Alberta. Il représente 40 % des exportations de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, et rien qu'au cours des trois dernières années, 6 000 travailleurs du secteur des services et de l'approvisionnement du secteur pétrolier et gazier à Terre‑Neuve‑et‑Labrador ont perdu leur emploi à cause de l'incertitude et des politiques néo-démocrates—libérales hostiles au secteur de l'énergie.
L'intention du gouvernement, en présentant le projet de loi , va bien au-delà de tout ce que le Canada a jamais vu. Les Canadiens auraient raison de croire que cette mesure législative ne finira pas bien.
Il y a cependant un point vraiment bizarre à souligner, et c'est que, malgré la collusion qui dure depuis environ deux ans entre le NPD et les libéraux à propos du projet de loi, d'autres députés de l'opposition, par exemple les conservateurs, n'ont pas la possibilité de jeter un œil sur les projets de loi avant que le gouvernement ne les dépose. Même le fait que des tables rondes et des réunions de consultation aient eu lieu, le projet de loi n'indique rien sur ce qui sera offert comme programme de formation professionnelle, peu importe ce que disent ceux qui appuient cette mesure législative.
Il n'en est question nulle part dans le projet de loi, et c'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les conservateurs affirment que le comité des ressources naturelles doit faire son travail et, surtout, qu'il doit entendre tous les Canadiens qui seraient touchés. Les travailleurs syndiqués et non syndiqués, de même que les dirigeants syndicaux, devraient être scandalisés.
À quoi ont vraiment servi le temps, les efforts et l'argent qui ont apparemment été consacrés à l'élaboration de ce projet de loi derrière des portes closes entre 2021 et 2023? Puisque le projet de loi prévoit la mise sur pied de comités de planification pour planifier la mise sur pied d'autres comités pour planifier à partir des échelons supérieurs, pourquoi diable fallait-il une loi au départ?
Le gouvernement, les syndicats et les entreprises se consultent, élaborent des plans et préparent des rapports. Dans ce cas, qu'est-ce qui fait obstacle pour aller de l'avant? Pourquoi le projet de loi nécessitait-il tout ce travail préliminaire s'ils sont tous d'accord? Comment expliquer que c'est tout ce que le gouvernement libéral—néo-démocrate ait pu proposer?
Comment les Canadiens peuvent-ils faire confiance à ces gens-là pour faire quoi que ce soit, alors qu'ils ont pris tout ce temps, mené toutes ces réunions et utilisé l'argent des contribuables, mais qu'ils n'ont même pas de plan ou de programme en tant que tel? Les Canadiens n'auraient même pas de recommandation avant deux ans. C'est un peu comme les crédits d'impôt à l'investissement dont les néo-démocrates—libéraux ne cessent de parler et de se vanter, comme s'ils accomplissaient présentement quoi que ce soit dans l'économie. En fait, au Canada, ces crédits n'existent même pas encore.
Bien entendu, les conservateurs et de plus en plus de Canadiens savent que le projet de loi vise seulement à assurer une transition équitable et à mettre fin le plus rapidement possible à l'exploitation pétrolière et gazière au Canada. Les néo-démocrates—libéraux l'ont démontré à maintes reprises au cours des huit dernières années. Bien entendu, un gouvernement qui ne voudrait pas faire disparaître le secteur et tous les emplois qu'il crée ne ferait rien de différent de ce que ces gens ont fait et continuent de faire.
Tout le monde peut le lire. Dans les 11 pages et les 21 articles du projet de loi , il n'y a pas un seul exemple de programme de formation professionnelle ou de perfectionnement. C'est la vérité.
Maintenant, à cause des néo-démocrates—libéraux, pas le moindre travailleur, qu'il soit syndiqué ou non, ne pourra être entendu par les députés à toutes les autres étapes du programme imposé d'en haut concernant ce projet de loi. En fait, personne ne pourra se faire entendre, qu'il s'agisse des travailleurs, des entrepreneurs, des propriétaires d'entreprise, des investisseurs, des propriétaires autochtones ou des partenaires. Je vais donc parler de certains de ces travailleurs. J'ai quelques points à présenter.
Premièrement, la plus forte croissance d'emplois syndiqués bien rémunérés au Canada en ce moment provient des grandes multinationales pétrolières et gazières, qui élargissent et renforcent de nouveaux projets pétroliers, gaziers et pétrochimiques en Alberta. Ce sont les mêmes entreprises qui permis que l'Alberta devienne, et de très loin, la cheffe de file en matière de technologies propres, renouvelables et de remplacement au Canada depuis au moins 30 ans.
En ce moment, l'Alberta est à nouveau cheffe de file en matière d'énergie renouvelable au Canada. Les promesses d'investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables et le développement de carburants du futur en Alberta ont doublé pour atteindre près de 50 milliards de dollars, des sommes prévues et prêtes à être investies depuis que la première ministre de la province a établi les conditions et garanti les consultations, la certitude et la confiance pour tous les Albertains pendant que l'organisme de réglementation continue d'accepter des demandes. Toutefois, les néo-démocrates—libéraux ne reconnaissent rien de tout cela non plus.
Deuxièmement, les grandes sociétés pétrolières et gazières sont les principales créatrices d'emplois syndiqués au pays. Par contre, c'est ce même secteur qui serait le premier à disparaître, victime du programme de transition équitable. Ce dont tout travailleur syndiqué a besoin, c'est d'un emploi, et c'est ce qui est en jeu.
Troisièmement, la coalition anti-énergie refuse d'admettre que, au Canada, mis à part les gouvernements et les services publics, les entreprises traditionnelles des secteurs du pétrole, du gaz, des sables bitumineux et des pipelines sont celles qui investissent le plus dans le secteur privé depuis plusieurs décennies et celles qui investissent maintenant le plus dans les technologies propres, l'innovation environnementale et les énergies renouvelables. Dans la même veine, le secteur pétrolier et gazier demeure, à l'heure actuelle, le principal investisseur du secteur privé et le principal exportateur au sein de l'économie canadienne. En réalité, aucun autre secteur n'est en voie d'obtenir des résultats comparables aux siens ni de les surpasser. Aucun ne lui arrive à la cheville. Les enjeux du programme anti-énergie que la coûteuse coalition impose au Canada sont terriblement graves.
Voici quelques chiffres à propos des entreprises et des travailleurs qui seront le plus durement touchés par le programme de transition équitable que prévoit le projet de loi . Dans le secteur pétrolier et gazier du Canada, 93 % des entreprises comptent 99 employés ou moins. Ce sont des petites entreprises; 63 % d'entre elles sont même considérées comme des microentreprises, puisqu'elles comptent moins de cinq employés.
Telle est la réalité des travailleurs et des entreprises du secteur pétrolier et gazier du Canada, en particulier les entreprises locales établies au Canada. Il ne s'agit pas d'entreprises syndiquées, bien que leurs emplois soient également durables; ils sont également mieux rémunérés que les emplois dans la plupart des secteurs et sont assortis d'avantages sociaux fiables à long terme.
Les grands employeurs, qui comptent plus de 500 employés, représentent un peu plus de 1 %, et non 2 %, de l'ensemble des entreprises d'extraction de pétrole et de gaz au Canada — pas plus. Ces entreprises sont pour la plupart des lieux de travail syndiqués et soutiennent plus d'emplois syndiqués que le reste du secteur. Cependant, elles font également partie des principales entreprises que le projet de loi anéantirait et que les néo-démocrates et les libéraux ont progressivement étouffées au cours des huit dernières années. Encore une fois, il n'y aurait pas de secteur pétrolier et gazier, pas d'entreprises et pas d'emplois, syndiqués ou non. Telle est la vérité. Cela signifie également des coûts plus élevés et une énergie moins fiable, en particulier là où la plupart des Canadiens n'ont pas d'options abordables, comme dans les localités rurales, éloignées, nordiques, des Prairies, de l'Atlantique et les communautés autochtones, avec moins d'entreprises et d'emplois. Il y aurait moins d'argent pour les programmes gouvernementaux — puisque c'est le secteur pétrolier et gazier qui verse actuellement le plus d'argent aux trois ordres de gouvernement — et moins d'argent du secteur privé pour les technologies propres et l'innovation.
Qui seront les travailleurs qui, le gouvernement néo-démocrate—libéral le sait, seront les plus touchés par la transition inéquitable et injuste qu'entend mettre en œuvre le projet de loi ? Les députés n'en croiront pas leurs oreilles: ce sont les membres des minorités visibles et les Canadiens autochtones. Les Canadiens de différentes origines ethniques et les Autochtones sont présents en plus grand nombre dans le secteur de l'énergie que dans tout autre secteur de l'économie canadienne et la note d'information interne coulée par le gouvernement et que mes collègues ont probablement lue affirme que ce sont ces travailleurs qui subiront le plus de perturbations en ce qui a trait à leur emploi. Ce sont également eux qui auront le plus de difficulté à se trouver un nouvel emploi. Ils se retrouveront avec des emplois précaires moins bien payés, comme ce serait le cas pour tous les travailleurs qui perdraient leur gagne-pain à cause de ce programme mondial anti-énergie radical.
Les Canadiens peuvent immédiatement comprendre, d'après ces chiffres, que les principales cibles du projet de loi sont les 93 % de petites entreprises et les 63 % de microentreprises du secteur, leurs employés et leurs sous-traitants. Le projet de loi ne se soucie aucunement d'eux. Il n'y a rien pour les travailleurs non syndiqués qui perdront leur emploi à cause du programme de transition équitable. On parle d'entreprises canadiennes établies au Canada et détenues par des Canadiens, qui emploient des Canadiens qui contribuent à l'intendance environnementale, à l'innovation, aux technologies propres, aux réductions réelles des émissions et aux partenariats avec les Autochtones dans le respect des plus hautes normes au Canada, soit des plus hautes normes au monde, à l'instar des grands joueurs du secteur.
Étant donné que les néo-démocrates et les libéraux vont nous empêcher d'entendre les travailleurs syndiqués, mon bureau s'est entretenu avec l'un d'eux la semaine dernière. Ce travailleur de la Saskatchewan a dit: « Je suis mécontent du fait que je vais perdre mon emploi en raison d'une exigence fédérale. » Quoi qu'en disent les néo-démocrates et les libéraux, ce travailleur syndiqué a raison. C'est exactement ce qui risque de lui arriver.
Le projet de loi ne prévoit rien du tout pour tous les travailleurs non syndiqués qui, de toute évidence, perdraient leur emploi les premiers. Il ne laisse également aucune marge de manœuvre pour les travailleurs syndiqués qui ne veulent pas que les néo-démocrates et les libéraux hostiles au secteur de l'énergie et hostiles au secteur privé accélèrent la transition. Il ne tient pas compte des communautés et des personnes qui seraient le plus désavantagées par cela. Il ne dit rien qui laisse entendre quels secteurs pourront remplacer les emplois et la contribution économique du secteur pétrolier et gazier, le cas échéant. Bien entendu, à l'heure actuelle, aucun secteur ne le peut. Le projet de loi passe sous silence les centaines de milliers de travailleurs syndiqués du secteur pétrolier et gazier dont les employeurs perdront également leur emploi rapidement, conformément au véritable objectif du projet de loi . Pas étonnant que les néo-démocrates et les libéraux veuillent taire les Canadiens. Ils préfèrent agir rapidement et derrière des portes closes, car ils savent que les Canadiens comprennent le gros bon sens et voient clair dans leur jeu. Ils savent que leur temps est compté.
J'ai une dernière chose à dire au sujet du président du comité des ressources naturelles, le député de . Lorsque je l'ai félicité de sa récente nomination, je lui ai dit que les libéraux ne lui avaient pas rendu service en le nommant à ce poste pour favoriser l'imposition de leur programme. Les résidants de Calgary Skyview rendront leur décision aux prochaines élections, comme ils en ont le droit, ainsi que tous les Canadiens.
J'ai prévenu un ancien ministre des Ressources naturelles de l'Alberta que ses concitoyens se rendraient compte qu'il les a trahis. Je l'ai dit lors de la dernière réunion d'urgence du comité au sujet du projet TMX — qui n'a toujours pas été réalisé —, qui s'est tenue durant l'été à l'approche des élections de 2019. Les députés remarqueront que le député en question n'a pas été réélu. Je soupçonne que les résidants de Calgary Skyview seront du même avis dans ce cas-ci. Avec le recul, je soupçonne que cela n'en aura pas valu la peine pour le député de , mais nous faisons tous des choix et en subissons les conséquences.
Je propose:
Que la motion soit modifiée par:
a) substitution du paragraphe a) par ce qui suit:
« a) pendant l'étude du projet de loi par le Comité permanent des ressources naturelles,
(i) le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ses fonctionnaires soient cités à comparaître comme témoins pendant au moins deux heures,
(ii) les membres du Comité soumettent leurs listes de témoins au sujet de projet de loi au greffier, et la présidence et le greffier créent des groupes de témoins qui reflètent la représentation des partis au Comité, et, une fois complétés, la présidence commence à organiser ces réunions,
(iii) un communiqué de presse soit publié dans le cadre de l'étude du projet de loi invitant le public à soumettre des mémoires et établissant une date limite pour les soumettre, »;
b) suppression des paragraphes b) et c).
Tous les députés peuvent prouver qu'ils soutiennent vraiment la démocratie en appuyant notre amendement.
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Madame la Présidente, je commencerai par dire que je ne partagerai pas mon temps de parole, et cela me fait plaisir. Je vais ensuite faire un état de la situation.
Comment en sommes-nous arrivés là? Comment en sommes-nous arrivés à la situation d'aujourd'hui, où il est devenu impossible pour le Comité permanent des ressources naturelles d'étudier le projet de loi ?
Dans un premier temps, je dirais que ce n'est pas étranger à ce que nous avons vu la semaine dernière avec le projet de loi . La semaine dernière, avec le projet de loi C‑234, nous avons abondamment parlé à la Chambre de ce que je me permets d'appeler la « méthode Carleton », qui est la méthode du nouveau chef de l'opposition officielle et qui repose principalement sur l'intimidation et la désinformation.
La semaine dernière, je disais que les premiers qui nous ont avisés de la méthode Carleton sont les députés conservateurs du Québec eux-mêmes. Ces derniers n'avaient pas soutenu le député de Carleton lors de la course à la chefferie parce qu'ils savaient très bien que, souvent, il utilisait des méthodes discutables. Je donnerai simplement comme exemple ce qu'a vécu un des anciens députés du Parti conservateur. Cette méthode qui repose sur l'intimidation et la désinformation est devenue une façon de faire courante au Comité permanent des ressources naturelles.
Le 30 octobre dernier, nous avons commencé à discuter d'une motion qui nous aurait permis d'étudier le projet de loi . Aussi ridicule que cela puisse paraître, ce que nous avons fait au Comité permanent des ressources naturelles pendant un mois, c'est chercher à déterminer à qui était rendu le tour de parole. Le député de est arrivé au Comité. Comme on le sait, dans un comité, il y a un certain nombre de membres, dont un membre qui vient du Bloc québécois et qui a un droit de vote. Il y a quatre membres conservateurs qui ont le droit de vote et de parole au Comité permanent des ressources naturelles. Cependant, les conservateurs se sont dit qu'ils allaient venir à cinq ou six et qu'ils allaient tous demander le droit de parole.
Le président, ne sachant pas trop quoi faire, a dit qu'il faudrait déterminer qui sont les membres votants pour savoir qui a le droit de parole. Les conservateurs ont alors protesté en disant que le président brimait leurs droits et leurs privilèges parlementaires s'il ne leur permettait pas de parler. Mes collègues pourront le croire ou pas, mais nous avons passé un mois à entendre des rappels au Règlement pour savoir à qui revenait le tour de parler. Est-ce que c'est sérieux? J'en doute fortement. Ce n'est pas de l'enfantillage, ce n'est pas de l'obstruction systématique. Je ne sais quel terme en français conviendrait le mieux pour cette perte de temps, mais je dirais qu'il s'agit de bêtise. C'est de la bêtise pure et simple.
Il y a donc eu ce moment où nous avons essayé de déterminer, pendant un mois, à qui revenait le tour de parler. Ensuite, nous avons eu des choses qui, à mon sens, étaient encore moins édifiantes. Nous avons appris par le député de que le pétrole pouvait servir à pacifier le monde. L'objectif du député de Red Deer—Mountain View est de pacifier le monde par le pétrole canadien. Selon mon collègue du Comité permanent des ressources naturelles, si nous utilisions davantage de pétrole canadien, il n'y aurait plus de guerre en Ukraine. Nous pourrions peut-être même, grâce au pétrole canadien, pacifier toute la situation de crise que nous voyons au Moyen‑Orient.
Non seulement cela, mais j'ai même vu un nouveau concept. J'ai enseigné auparavant les sciences politiques, mais mon collègue de Red Deer—Mountain View m'a parlé de l'écocolonialisme. Il paraît qu'on fait de l'écocolonialisme en ne permettant pas aux Autochtones d'exploiter librement le pétrole. Je connaissais Edward Saïd et L'Orientalisme, quand il était question de colonialisme. Je connaissais, comme tout le monde, Frantz Fanon et Les Damnés de la terre, mais jamais je n'avais entendu parler d'écocolonialisme. J'ai pourtant passé près de 15 ans à parler de sciences politiques dans les universités. Or c'était un nouveau concept pour moi. J'ai donc appris qu'on pouvait pacifier le monde par le pétrole et que l'écocolonialisme était quelque chose qui s'appliquait aux communautés autochtones. Entre cela et faire le pas de dire qu'on utilise certaines communautés autochtones pour faire cheminer l'intérêt des grandes pétrolières, il n'y a pas une grande frontière.
Il y a une autre chose assez intéressante que j'ai apprise du député de Provencher. Le député de Provencher est venu au Comité nous dire qu'il était un passionné de grosses cylindrées. Il se souvient, lui, de la fin des années 1970 et du début des années 1980, où on pouvait avoir librement une grosse voiture, brûler du gaz et avancer rapidement.
Avec nostalgie, il venait nous dire que c'était cela que nous étions en train de perdre. De plus, le député de se rappelle aussi qu'avant il pouvait boire son milkshake avec une paille en plastique. Qu'est-ce que déteste le député de Provencher? Il déteste boire son milkshake avec une paille en carton qui lui laisse un goût amer. J'ai appris cela au Comité permanent des ressources naturelles. Pourquoi ne pourrait-on pas revenir à ce monde fantastique où on pouvait pacifier le monde grâce au pétrole et avoir de grosses cylindrées et des pailles en plastique qui rendaient tout le monde heureux?
C'est ce que j'ai appris de la part de mes collègues conservateurs lorsque nous aurions dû faire l'étude du projet de loi . Nous faisons cela depuis plus d'un mois et c'est pour cela que je dis qu'il y a un mal qui gangrène à mon sens mes collègues du Parti conservateur. Ce mal est une forme de populisme qu'on peut trouver quelquefois peu ou pas pertinente quand on le regarde de l'extérieur, mais qui, tout de même, prend forme dans nos comités. C'est ce que j'ai vu au cours du dernier mois. Depuis le 30 octobre, on nous dit continuellement qu'il ne faut pas étudier le projet de loi C‑50 sous différents prétextes qui sont tout à fait bancals.
Après cela, il y a eu une période durant laquelle nous devions étudier des sous-amendements. Les principaux sous-amendements que j'ai vu être présentés au comité s'appliquaient à mon collègue de . J'aime bien ce dernier, même si je ne suis pas son plus grand admirateur, je dois l'avouer. Cependant, en rien, je ne lui veux du mal. Or, je ne comprenais pas pourquoi les conservateurs insistaient pour dire que le sous-amendement visait à entendre les citoyens de Timmins—Baie James. Ils ont fait cela pour mon collègue de Timmins—Baie James et pour ma collègue de .
Pourquoi voulaient-ils entendre les gens de Timmins—Baie James et de Sudbury précisément? C'était une façon encore une fois un peu bancale de demander à mon collègue de Timmins—Baie James de voter contre l'amendement pour pouvoir ensuite dire aux gens de sa circonscription que leur député ne voulait pas les entendre, même si cela n'avait absolument rien à voir avec le projet de loi . Encore une fois, comme je le disais tout à l'heure, c'est de l'intimidation et de la désinformation. Nous voyons cela depuis plus d'un mois au Comité permanent des ressources naturelles.
De quoi est-ce symptomatique? C'est symptomatique de quelque chose que je vois ici depuis 2019, soit ce que j'appelle la passion dévorante des conservateurs pour l'industrie gazière et pétrolière. Autant les députés du Bloc québécois sont passionnés par la défense du Québec, de la langue québécoise et de la culture québécoise, autant les députés conservateurs sont passionnés par l'industrie pétrolière.
Je donnais entre autres l'exemple de mon arrivée à la Chambre des communes, en 2019. J'entendais des gens crier build the pipeline. Il faut quand même le faire. Même si nous sommes fiers d'Hydro-Québec, je n'ai jamais entendu un député du Bloc crier: « construisez des pylônes ». Nous ne sommes pas rendus là quand même. Je n'ai jamais entendu cela. Le point culminant, c'est qu'une motion a déjà été présentée dans ce Parlement afin de dire que le pétrole était irremplaçable. Selon des députés conservateurs, le pétrole est irremplaçable, de la même façon qu'on peut parler de l'eau ou de l'air ou de la relation qu'on a avec sa famille. Pour certains députés conservateurs, le pétrole est irremplaçable.
Cela nous place devant un fait qui est quand même assez marquant: le veut rester dans le XXe siècle. Il ne veut pas mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures. Le secteur gazier et pétrolier est son fonds de commerce. Souvent, j'ai malheureusement l'impression que mes collègues du Parti conservateur agissent davantage comme les lobbyistes d'un secteur d'activité économique que comme les représentants de leur circonscription.
Pourquoi dis-je cela? C'est assez simple. La semaine dernière, on a vu des députés du Québec qui ont oublié les intérêts des agriculteurs du Québec. Ils se sont levés pour demander pourquoi le projet de loi n'était pas étudié par les sénateurs et pourquoi il y avait de la partisanerie de la part des sénateurs. Je rappellerai que le projet de loi C‑234 vise à inclure temporairement le propane utilisé pour le fonctionnement des séchoirs à grains à l’exemption qui s’applique au combustible agricole admissible. Or la fameuse taxe sur le carbone ne s'applique pas au Québec, mais il y a des députés du Québec qui posent des questions à la Chambre pour savoir pourquoi les sénateurs ne font pas cela et pour dire que c'est abominable. En même temps, ce qui traîne aussi au Sénat, c'est le projet de loi sur la gestion de l'offre. Qui retarde le projet de loi sur la gestion de l'offre? Je vais le donner en mille: ce sont des sénateurs conservateurs qui ne veulent pas faire cheminer le projet de loi sur la gestion de l'offre.
Si on est un député du Québec et qu’on a, dans sa circonscription, le président de l’association des producteurs de lait, on se lève à la Chambre, on dit qu’on trouve cela dégueulasse et on demande comment il se fait que les producteurs canadiens paient encore du propane. Cependant, on ne dit pas un mot sur la gestion de l’offre. De qui défend-on les intérêts quand on fait cela? Défend-on les intérêts des gens de sa circonscription à la Chambre des communes ou défend-on les intérêts du Parti conservateur dans sa circonscription? Je laisserai aux gens l’occasion de répondre en leur propre nom.
Moi, ce que cela me dit, c’est qu’il y a manifestement, du côté du Parti conservateur, un aveuglement lorsqu’il est question du secteur gazier et pétrolier. C’est ce qu’on a vu au cours du dernier mois lorsqu’il était question du projet de loi . Je dirais que c’est un peu la même chose du côté du Parti libéral. Pourquoi est-ce un peu la même chose? Tout à l’heure, nous éplucherons ensemble le projet de loi C‑50 et nous verrons que le Parti libéral n’a pas ménagé, lui non plus, les culbutes pour essayer d’arriver à rendre acceptable aux yeux des gens qui sont les principaux acteurs du secteur gazier et pétrolier un projet de loi qui devait viser la transition juste.
Juste pour revenir là-dessus et faire une synthèse relativement à ce que je viens de dire, le projet de loi C‑50 devait initialement porter sur un concept qui est accepté par l’ensemble des pays occidentaux, c’est-à-dire la transition juste. Ce devait être cela. Au Comité permanent des ressources naturelles, on a fait une étude sur la transition juste. Cependant, heureux hasard, à la fin de cette étude, on a commencé à arrêter de parler de transition juste pour parler d’emplois durables. Pourquoi a-t-on fait cela?
Je me posais la question. Des tas de syndicats sont venus me voir pour me parler de transition juste. Pendant l’étude, le libellé de l'étude parlait de transition juste. Toutefois, à la fin, on a arrêté de faire cela. Pourquoi a-t-on arrêté? C’est parce que, au Parti libéral, il y a des gens qui se sont fait approcher par des gens, lesquels sont peut-être dans l’entourage de la première ministre albertaine, qui leur ont dit que, eux, ils n’aiment pas parler de transition, que les libéraux allaient plutôt changer de direction et qu'ils allaient trouver une autre stratégie. D’une part, il y a cela. Certaines personnes m’ont dit, mais je ne veux pas insister à ce sujet parce que ce sont peut-être des mauvaises langues, qu’il y avait peut-être un jeu de mots à faire aussi entre le nom du et « transition juste », de la même façon qu’il y avait un jeu de mots assez oiseux entre le nom du premier ministre et la question de l’inflation. Si on a fait cela et qu’on a changé l’intention d’un projet de loi uniquement pour un jeu de mots, je dirais qu’on manque assez de courage.
Bref, on a changé cette direction pour plaire à la première ministre albertaine et pour ne pas déplaire à ce qui est le corps du secteur industriel canadien, c’est-à-dire pour ne pas déplaire au secteur gazier et pétrolier. Pourtant, tout à l’heure, je demandais à ma collègue de si elle croyait aux changements climatiques, si elle pensait que l’industrie gazière et pétrolière était une des principales responsables des changements climatiques et si elle croyait qu’on devait sortir de l’industrie gazière et pétrolière. Si je posais ces questions à ma collègue, c’est que le projet de loi C‑50, dans les faits, ce qu’il essaie de faire, c’est de réfléchir à la nécessaire transition. On va devoir sortir des hydrocarbures. Qu’on le souhaite ou non, on va devoir le faire. Les autres pays occidentaux avancés sont en train de mettre des masses d’argent public. C’est ce que font les Américains. Il y a des masses d’argent public pour sortir des hydrocarbures. Or au Canada, on est prisonnier de ce contexte particulier où l’économie repose, pour une grande portion, sur le secteur gazier et pétrolier, et on n’a aucune volonté politique.
Je présentais tout à l’heure les discours des conservateurs. Si on veut résumer la pensée politique des conservateurs au cours des six derniers mois, il y a un seul mot pour le faire et c’est « taxe sur le carbone » Ils veulent abolir la taxe sur le carbone. Selon eux, cette dernière est responsable de tout. Je vais le redire parce qu’il faut que je le dise chaque fois: la taxe sur le carbone ne s’applique pas au Québec. Le chef du Parti conservateur a dit que la taxe sur le carbone sera la « question de l’urne ». Aux prochaines élections, il y aura donc une question de l’urne qui ne s’appliquera pas au Québec. C’est quand même assez étonnant. Les conservateurs sont cependant là-dessus. La dernière année du Parti conservateur reposait entièrement sur la taxe sur le carbone. C’est démonstratif d’un fait assez simple: ils ne croient pas aux changements climatiques. J’ai l’impression que, la dernière personne qui croyait aux changements climatiques au sein du Parti conservateur, c’est Erin O’Toole.
Voici une très belle citation que j'adore d'Erin O'Toole: « Nous reconnaissons que la manière la plus efficace de réduire nos émissions de gaz à effet de serre est de recourir à des mécanismes de tarification. »
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Madame la Présidente, c'est un complot pour me faire taire.
De son côté, le chef Erin O'Toole croyait à la tarification du carbone. Malheureusement, plus personne n'y croit au Parti conservateur et c'est la raison pour laquelle nous nous retrouvons dans une situation où les conservateurs vont essayer n'importe quoi pour mettre un frein à un projet de loi qui irait à l'encontre des intérêts du secteur pétrolier et gazier. C'est de cette façon qu'on aborde le projet de loi .
Parlons rapidement du projet de loi C‑50. Le Bloc québécois et moi, personnellement, avons voté contre le projet de loi C‑50, puisqu'il présente des lacunes importantes. Or, j'étais ouvert à discuter de ce projet de loi. Une des lacunes importantes concerne la formation de la main-d'œuvre. Le Canada et le Québec sont arrivés à une entente en 1995, cette année fantastique de ma vie, qui est l'année du référendum. En 1995, le Québec et le Canada sont arrivés à une entente pour favoriser le développement et la formation de la main-d'œuvre. Depuis ce temps, la formation de la main-d'œuvre est une compétence qui relève du Québec.
Ce qu'on sait, c'est que le projet de loi C‑50 aura probablement des effets sur la formation de la main-d'œuvre. Penser à une transition juste, c'est requalifier des employés dans de nouveaux secteurs d'activité. Pour les requalifier, il faut inévitablement former de la main-d'œuvre. C'est un problème qui est présent dans le projet de loi C‑50 qui pourrait être corrigé par le ministre. Peut-être que les gens du Bloc québécois pourraient être tentés de voter en faveur du projet de loi si on réglait cette question de formation de la main-d'œuvre afin que l'on respecte les compétences du Québec en cette matière.
Il y a un autre élément problématique, même s'il n'est peut-être pas insurmontable. Je juge que, si on n'a pas le courage d'appeler un chat « un chat », on n'aura peut-être pas le courage de poser les gestes courageux pour arriver à ses fins. On ne veut pas parler de transition juste quand la majorité des pays, de leur côté, parlent de transition juste. On veut plutôt parler d'emplois durables. J'ai l'impression que c'est parce qu'on manque de courage. Cependant, ce n'est pas insurmontable si le projet de loi est bien écrit.
Si, ce qu'on souhaite véritablement, c'est de changer l'économie canadienne, comme le disait tout à l'heure mon collègue le , pour bâtir une économie dont l'intensité carbonique est plus faible, nous ne pouvons pas être contre cela. Si, véritablement, le gouvernement souhaite faire un examen de conscience et cesser son financement sans fin au secteur des hydrocarbures, nous ne pouvons pas être contre cela. Si c'est véritablement un geste qui va dans le sens d'une transition énergétique au Canada, le Bloc québécois ne sera pas contre cela, à condition qu'on respecte les champs de compétence.
J'ai toutefois des doutes. Dans les dernières semaines et dans les derniers mois, on a vu qu'un montant de 30 milliards de dollars était toujours sur la table pour payer un pipeline. C'est de l'argent public qui va servir à soutenir les grands gloutons du secteur gazier et pétrolier qui, en 2022, ont fait 200 milliards de dollars.
J'aimerais entendre mes collègues conservateurs dire cela quand ils parlent du coût de la vie et des gens qui peinent à payer leur prêt hypothécaire et à acheter des aliments. J'aimerais les entendre dire que, pendant ce temps, il y a des gloutons du secteur gazier et pétrolier qui font des profits record. Shell a fait 42 milliards de dollars; Chevron a fait 35 milliards de dollars; Exxon Mobil a fait 55 milliards de dollars; TotalEnergies a fait 20 milliards de dollars. Tous ces gens réussissent à faire des profits record en utilisant des marges de profit qui sont de plus en plus élevées. Pourquoi cela ne scandalise-t-il pas mes collègues conservateurs? J'aimerais qu'ils nous en disent plus à ce sujet.
En terminant, je dirais que le projet de loi C‑50 n'est pas parfait. Il peut peut-être être modifié pour que nous arrivions, à tout le moins, à l'appuyer. Une chose est certaine, il fait la démonstration d'une chose: tant le Parti libéral que le Parti conservateur sont englués dans une culture commune, celle du « tout au pétrole ».
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Madame la Présidente, j'invite mes collègues à ne jamais oublier que les merveilleux résidants de chacune de nos circonscriptions nous ont envoyés ici pour faire le bon travail qu'ils veulent que nous fassions, et je les invite à le faire le plus respectueusement possible, si passionnés puissions-nous être en tant que députés. C'est notre priorité.
J'aimerais parler de l'importance de l'industrie de l'énergie au Canada, car le projet de loi jouit de l'appui du Syndicat des métiers de la construction du Canada et de l'industrie. Il est le fruit d'une grande collaboration. Surtout, il porte sur les travailleurs canadiens, de Terre‑Neuve‑et‑Labrador jusqu'en Colombie‑Britannique, y compris ceux du Nord. J'ai surveillé le secteur de l'énergie durant au moins 15 années de ma vie, voire plus, y compris les secteurs en amont, en aval et intermédiaire au pays, et il y a littéralement des centaines de milliers de Canadiens qui travaillent dans l'industrie canadienne de l'énergie. Auparavant, on parlait du secteur « non renouvelable », ce qui désignait principalement l'industrie de l'énergie, la production de pétrole traditionnelle et l'exploitation des sables bitumineux in situ par de nombreuses grandes sociétés établies au Canada, alors que maintenant, nous avons ce qu'on appelle le secteur « renouvelable ».
Avant d'oublier, je dois indiquer que je partagerai une partie de mon temps de parole avec mon ami le député de , dans la belle province de la Colombie‑Britannique. C'est un député fort savant.
Le secteur de l'énergie au Canada représente plus de 10 % du PIB et des transactions mensuelles de plus de 200 millions de dollars. Nous tirons des recettes des ventes et des échanges commerciaux. Je me souviens de l'époque où les gens parlaient des PADD 1, 2, 3 et 4, des Petroleum Administration for Defense Districts. Tous ceux qui ont couvert le secteur du gaz naturel et les secteurs connexes savent que ce sont les ressources naturelles canadiennes qui alimentent l'industrie de l'énergie: le bassin sédimentaire de l'Ouest canadien, où on produit beaucoup de gaz; le Nord‑Est de la Colombie‑Britannique; et ce qu'on considère comme l'avantage de l'Alberta, les matières premières comme l'éthylène et le polypropylène, qui ont amené Dow à annoncer un investissement de 11 milliards de dollars dans la province. Il y a quelques années, avant la COVID, je me suis rendu dans le centre industriel de l'Alberta. J'étais resté quelques jours pour visiter différentes installations, parce que j'avais couvert bon nombre des entreprises là-bas lorsque j'étais dans le secteur privé. Elles génèrent d'excellents emplois pour la classe moyenne canadienne. Elles continuent de le faire et nous voulons qu'elles le fassent.
Comme en témoigne le projet de loi et compte tenu de ce qui se passe dans le monde, nous comprenons également que d'autres sources d'énergie commencent à être offertes. Nous savons également que lors de la COP28, un certain nombre de pays, dont le Canada, se sont engagés à tripler leur production d'énergie nucléaire. Par conséquent, nous allons soutenir la construction de petits réacteurs nucléaires modulaires au Canada, ainsi que la remise en service de centrales nucléaires. L'été dernier, je suis allé à la centrale de Bruce Power, à Kincardine, en Ontario. Je suis membre du caucus du nucléaire. Il y a quelques mois, j'ai visité la centrale de l'Ontario Power Generation, à Darlington, où j'ai pu me rendre compte de l'importance de l'énergie nucléaire en Ontario, sachant que celle-ci représente plus de 60 % de la production d'électricité de la province, en plus d'autres sources d'énergie.
Pour décrire ce que le projet de loi nous permettrait de faire, je vais fournir une analogie. Beaucoup de députés savent que j'ai grandi sur la côte nord de la Colombie‑Britannique, à Prince Rupert, où, à une certaine époque, plus de 700 travailleurs étaient employés dans une usine de pâte à papier de la société Repap Enterprises. Quiconque connaît l'histoire de l'industrie des pâtes et papiers connaît Repap ou d'autres entreprises comme MacMillan Bloedel, West Fraser ou Canfor. L'usine n'existe plus. Plus de 700 travailleurs, dont mon père, ont été congédiés lors de la fermeture de cette usine, située dans une ville qui était alors monoindustrielle. Heureusement, l'entreprise Pembina a aujourd'hui une installation d'exportation de propane là-bas, et une autre entreprise albertaine y possède un pipeline qui achemine des ressources canadiennes vers les marchés étrangers. Ce sont des ressources canadiennes en demande, régies par les meilleures lois qui soient en matière d'environnement et de travail, et le projet de loi nous permettrait de répondre à cette demande.
Je tiens à dire à mes collègues de l'opposition que je siège au comité des ressources naturelles. Le comité a tenu 10 réunions, et les conservateurs se sont contentés d'y faire de l'obstruction. Il faut me croire quand je dis que j'attache de l'importance à chaque sou que dépense le gouvernement du Canada ou n'importe quel autre ordre de gouvernement. Nous ne sommes pas ici pour gaspiller l'argent des contribuables. C'est exactement ce que l'opposition a fait; elle l'a gaspillé.
M. Chris Warkentin: Quoi? C'est tout ce que vous faites depuis huit ans.
M. Francesco Sorbara: Madame la Présidente, je répondrai au député d'en face qui tente de m'interrompre que l'Allocation canadienne pour enfants, les deux réductions d'impôt pour les personnes à revenu moyen, l'Allocation canadienne pour les travailleurs, la prestation dentaire, l'augmentation...
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Madame la Présidente, J'aimerais seulement dire à l'éminente députée de la région de Coquitlam et de Port Moody que nous avons une expression dans la langue que parlaient mes parents lorsque nous sommes arrivés ici. En italien, on dit
un grande abbraccio, ce qui veut dire « un gros câlin ». Je considère bon nombre des députés d'en face comme des amis. Je leur fais un gros câlin non pas pour leurs politiques, mais par amitié.
Qu'il s'agisse des Syndicats des métiers de la construction du Canada, de la section locale 183 ou 506, de l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord, de la section locale 27 du syndicat des charpentiers, ou du conseil régional des charpentiers, des membres de divers syndicats du pays viennent ici pour travailler en collaboration avec nous pour faire avancer l'étude du projet de loi afin que les Canadiens puissent acquérir les compétences nécessaires. Nous savons tous que des accords sur le marché du travail sont conclus entre le gouvernement fédéral et les provinces pour que l'on crée des emplois durables ou des emplois avec de bons régimes d'avantages sociaux et de pension. Ce sont de bons emplois syndiqués. Nous voulons ce genre d'emploi et nous voulons en créer davantage.
Dans le secteur de l'énergie, qu'on parle d'énergies renouvelables ou non renouvelables, de production hydroélectrique, de petits réacteurs modulaires ou du secteur du gaz naturel de l'Alberta, nous savons que tous les dérivés sont très importants.
Voilà ce qu'est l'objet du projet de loi , selon moi. Il s'agit de veiller à ce que, à mesure que nous adoptons de nouvelles sources d'énergie, que ce soit pour les véhicules électriques ou le réseau électrique, le Canada demeure un pôle de compétitivité pour ses travailleurs et qu'ils disposent des compétences nécessaires.
J'habite en Ontario. J'ai grandi en Colombie‑Britannique. Je comprends les différences régionales et les disparités de points de vue entre les régions.
Le plus important est de permettre le débat. Il est malheureux que nous n'ayons pas pu inviter de témoins. Après avoir présenté au comité la motion de régie interne ou de programmation pour le projet de loi , dont nous n'avons pas parlé et qui jouit de l'appui des provinces de l'Atlantique, et pour le projet de loi , un ou deux des députés d'en face se sont mis à faire de l'obstruction pendant 10 séances.
Nous aurions pu inviter des témoins. Le témoignage des ministres aurait été mis à l'ordre du jour. Le travail, le devoir de l'opposition officielle consiste à poser des questions difficiles. C'est sa tâche, son devoir de s'opposer si elle le souhaite. Les députés ne se sont même pas donné cette possibilité.
Ce soir, les intervenants déplorent le fait qu'on n'a eu que deux heures. Ce n'est pas fort, bien franchement.
Nous sommes ici pour accomplir un travail. Ceux qui font partie de l'opposition devraient s'acquitter de leur tâche et le faire extrêmement bien. Qu'ils obligent le gouvernement à rendre des comptes. Je les encourage à le faire.
Il ne faut pas oublier que nous étudions une mesure législative que tous les syndicats du secteur privé au Canada appuient et approuvent, tout comme les centaines de milliers de travailleurs qui sont membres de ces syndicats.
Le secteur canadien de l'énergie emploie 800 000 travailleurs, un nombre qui est en croissance tant du côté des énergies renouvelables que non renouvelables. Nous avons besoin de ces travailleurs. Nous construisons de nouvelles installations hydroélectriques à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et ailleurs au pays. Nous en avons besoin. Nous avons aussi besoin d'investissements.
Il faut aussi discuter sérieusement du projet de loi . Nous aurions pu avoir cette discussion sérieuse pendant les travaux du comité.
Pour parler franchement, les manœuvres d'obstruction ont été vraiment exaspérantes. Je siège à la Chambre depuis huit ans et bon nombre de mes collègues sont ici depuis encore plus longtemps. Quand le comité se réunit, nous faisons nos devoirs la veille. Nous faisons les lectures nécessaires. Nous voulons entendre des témoins. Il est regrettable que des témoins qui étaient venus jusqu'ici en avion et qui étaient prêts à témoigner n'aient pas pu présenter leur témoignage.
Je peux examiner le projet de loi par moi-même, me concentrer sur certains aspects et me poser des questions, mais si nous sommes à la Chambre et au sein des comités, c'est fondamentalement pour poser les questions difficiles qui s'imposent et pour chercher à connaître le pourquoi des choses. Je cherche toujours à savoir pourquoi. Je dis aussi à mes enfants de toujours demander « pourquoi? » et « pourrions-nous faire mieux? »
Pouvons-nous nous améliorer en tant que parlementaires? Pouvons-nous améliorer le projet de loi?
Quand je pense à des emplois durables, je pense à la transparence. Je pense à la collaboration avec les syndicats ou sans les syndicats, avec les travailleurs, avec les travailleurs canadiens de certains domaines, un peu comme les 700 travailleurs de l'usine de pâtes et papiers de Prince Rupert, en Colombie‑Britannique, lorsque cette usine a fermé. Comme partout au Canada, un grand nombre d'usines de pâtes et papiers ont fermé leurs portes.
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Madame la Présidente, jusqu'à maintenant, les conservateurs ont fait de l'obstruction au comité des ressources naturelles pendant 6 semaines, soit 11 réunions ou 25 heures, et ce, pour que d'importants projets de loi sur le travail ne soient pas étudiés, amendés, puis renvoyés à la Chambre. Il est malheureux que nous devions parler de cette obstruction à la Chambre aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi concernant la responsabilité, la transparence et la mobilisation à l’appui de la création d’emplois durables pour les travailleurs et de la croissance économique dans une économie carboneutre.
Je dis « malheureux » parce que, n'eût été les manoeuvres procédurales des conservateurs au sein du comité des ressources naturelles, il ne serait pas nécessaire de perturber les travaux de la Chambre aujourd'hui. C'est le troisième mois où nous devons subir les tactiques d'obstruction des conservateurs, notamment une discussion sur le nombre de fois où je me suis fait couper les cheveux depuis que nous avons tenté de commencer l'étude du projet de loi . Il faut le faire. La réponse, c'est bientôt trois fois.
Les interruptions constantes des députés conservateurs au sein du comité et leur refus d'adhérer aux décisions de la présidence sont bien documentés depuis des semaines. Le 1er novembre, après avoir fait de l'obstruction au comité des ressources naturelles pendant plusieurs heures sur des motions, des amendements, des rappels au Règlement et des questions de privilège, les conservateurs ont décidé de défier la présidence, ce qui a forcé la tenue d'un vote inadmissible au débat. Le comité a alors rendu une décision sur l'ordre des interventions et a convenu que le député de avait la parole. C'est simple.
Les conservateurs ont ensuite continué à faire preuve d'un comportement irrespectueux et à insulter le président, ce qui a tourné en dérision les travaux du comité. Nous avons vu cette dérision se perpétuer à la Chambre aujourd'hui lorsque les conservateurs ont essayé de revenir sur des questions qui ont été réglées par les membres du comité dans le respect de la procédure établie. Nous l'avons vu à nouveau ce soir lorsque le député de a tenté de faire son intervention. C'était une situation très regrettable à la Chambre.
Ce comportement en comité était irrespectueux non seulement envers mon collègue à titre de président, mais aussi envers le personnel non partisan qui tentait de fournir des services d'interprétation, du soutien technique et des conseils en matière de procédure au comité. Lorsque les interprètes non partisans tentent de faire en sorte que tous les Canadiens puissent écouter la réunion dans la langue officielle de leur choix et que tout ce qu'ils entendent, ce sont des députés conservateurs qui parlent pendant que les autres membres du comité ont la parole, c'est difficile. C'est vraiment décourageant à voir, et je m'attends à mieux de la part de mes collègues du Parti conservateur.
Les conservateurs ont également refusé pendant plusieurs semaines de laisser le député de s'exprimer en faveur du projet de loi sur les emplois durables et, comme je l'ai mentionné, nous en avons déjà fait l'expérience ce soir. La situation s'est poursuivie à la Chambre, ce qui est très regrettable. Le message était clair: si on n'était pas un député conservateur au comité des ressources naturelles, on ne pouvait pas prendre la parole, peu importe ce que le comité avait décidé.
L'opposition officielle est censée montrer aux Canadiens les raisons pour lesquelles elle devrait former le prochain gouvernement. Le comportement des membres du comité et leurs enfantillages ont clairement prouvé le contraire. Si les conservateurs voulaient vraiment faire leur travail d'opposition officielle et critiquer les mesures législatives du gouvernement, on aurait pu inviter le ministre à comparaître devant le comité pour parler des projets de loi et , conformément à la motion qui avait été présentée.
Le projet de loi C‑49 est important pour nos collègues de l'Est, puisqu'il concerne l'industrie éolienne extracôtière dans le Canada atlantique. Nous aurions pu entendre des témoins de chaque parti, si les conservateurs n'avaient pas usé de mesures dilatoires dans ce cas-là également, comme ils l'ont fait dans le passé lorsque des groupes syndicaux, autochtones et environnementaux sont venus pour témoigner dans le cadre d'autres études, notamment notre étude sur les emplois durables.
J'ai reçu plus de 5 000 lettres à mon bureau de circonscription de Canadiens de toutes les provinces et de tous les territoires qui veulent que le projet de loi sur les emplois durables soit adopté. Ce projet de loi donnerait une voix aux travailleurs dans les discussions sur leur avenir économique au sein d'un comité. C'est tout.
Les conservateurs ne veulent pas faire leur travail au comité, soit parce qu'ils n'appuient pas les emplois durables, soit parce qu'ils veulent semer le chaos pour faire plaisir à leur ou peut-être les deux. En quoi cela sert-il les travailleurs? En quoi cela aide-t-il le Canada à avancer vers une économie durable? La réponse est simple. En rien, et les conservateurs veulent que la situation reste ainsi.
Quand le prétend qu'il est du côté des travailleurs, rappelons-nous ce qui se passe présentement à la Chambre. Nous présentons une motion pour mettre fin à l'obstruction et permettre la progression du projet de loi sur les emplois durables, sans oublier la perturbation du cheminement du projet de loi , la loi antibriseurs de grève, mais ce sera un sujet pour un autre jour.
C'est ridicule d'entendre les conservateurs prétendre qu'ils prennent au sérieux l'étude des projets de loi et . Plutôt que de se pencher sur des mesures législatives qui pourraient aider les travailleurs à faire la transition énergétique, qui est déjà amorcée, le député conservateur de préfère parler de la grande qualité des pailles en plastique pour les laits frappés chez McDonald's et de la quantité d'essence qu'il utilisait pour conduire des voitures rutilantes dans les années 1970. Je ne plaisante pas. Les députés peuvent consulter les bleus de la réunion du 27 novembre du comité des ressources naturelles. Je trouve pratique que, dans sa diatribe au sujet des pailles en plastique, il n'ait pas tenu compte des conséquences désastreuses des plastiques à usage unique sur l'environnement. Il a passé outre le fait qu'ils tuent les animaux sauvages, tant sur terre que dans les océans, et qu'ils ont des effets néfastes sur la santé humaine.
Ce député conservateur a ensuite commencé à dire que le gaz carbonique n'est pas si nocif, car c'est ce que « quelqu'un » lui a dit. Il devrait peut-être écouter les climatologues, qui disent que le gaz carbonique est le principal gaz à effet de serre provenant des activités humaines. La planète se réchauffe plus rapidement maintenant qu'à tout autre moment de l'histoire, ce qui provoque les changements climatiques et le réchauffement de la planète. Ces données sont facilement accessibles, mais je suppose que les conservateurs refusent de faire leurs propres recherches parce qu'ils n'aiment pas les données qui vont à l'encontre de leur amour du pétrole.
Pour revenir à la réunion du 27 novembre et à l'amour des conservateurs pour l'argent du pétrole, le député conservateur de s'est lancé dans une longue tirade, prétendant que les groupes environnementaux diabolisent l'industrie pétrolière et gazière pour faire de l'argent et non parce qu'ils se préoccupent de l'environnement. Ayant travaillé pendant des décennies dans des parcs nationaux, je trouve insultant et absurde que les conservateurs qualifient les Canadiens qui se soucient de l'environnement de personnes qui ne cherchent qu'à faire de l'argent facilement.
Après s'en être pris aux environnementalistes, le député de a minimisé l'importance des changements climatiques et des mesures prises dans le monde entier pour protéger la couche d'ozone. L'ancien premier ministre conservateur Brian Mulroney désapprouverait cela. Le député a également insinué que si l'on prenait moins de mesures pour lutter contre les changements climatiques, la saison des incendies de forêt serait moins grave, alors qu'il n'a aucune preuve pour appuyer cette affirmation absurde. Les conservateurs préfèrent parler de la plus récente ère de glace plutôt que discuter de ce que le Canada peut faire pour créer des emplois durables pour les travailleurs d'aujourd'hui et de demain.
Il y a une chose que le député de a soulevée en comité qui m'a été utile, car cela m'a rappelé quelque chose. Il a parlé de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, et justement, j'ai fait une intervention auprès de cette assemblée alors que nous discutions de solutions pour que l'Europe ne dépende plus de la Russie pour son approvisionnement en pétrole et en gaz naturel. Le député conservateur a voté contre ma résolution sur la tarification du carbone dans la transition en vue de délaisser les hydrocarbures russes, tout comme les représentants de la Russie et de ses plus proches alliés. Je constate que le Parti conservateur suit son exemple en votant contre l'accord de libre-échange avec l'Ukraine, que le gouvernement de l'Ukraine nous demande pourtant d'adopter.
Ce sentiment anti-ukrainien concerne également un autre membre de notre comité, la députée de . Elle fait partie d'un groupe de cinq députés conservateurs amateurs de champagne qui, en juin dernier, ont fait un voyage de luxe à Londres et ont consommé pour plusieurs milliers de dollars d'huîtres, de biftecks et de champagne. Les frais de l'un de ses collègues conservateurs ont été payés par le Danube Institute, un groupe de réflexion d'extrême droite de la Hongrie qui a déclaré que l'enjeu de la guerre entre la Russie et l'Ukraine n'était pas la souveraineté de cette dernière, mais la victoire de l'OTAN, l'expansion de l'État profond américain et le wokisme.
Je sais que la députée de représente une circonscription qui compte une importante population ukrainienne. Je me demande ce qu'elle pense du fait que son collègue accepte de voyager aux frais d'un organisme qui propage sans vergogne de la propagande russe ou du fait que l'un de ses collègues qui siège au comité ait voté en faveur de la Russie parce qu'il s'oppose au remplacement des combustibles fossiles par des sources d'énergie renouvelables. Je me demande ce que pensent les travailleurs de sa circonscription sachant qu'elle est prête à dîner aux frais d'organismes qui défendent les intérêts des dirigeants du secteur pétrolier plutôt que ceux des travailleurs qu'ils emploient.
Les Canadiens s'attendent à ce que leurs élus aient un plan de lutte contre les changements climatiques et de création d'emplois durables. Les Canadiens ne sont pas intéressés par des politiciens conservateurs qui veulent que l'on puisse de nouveau polluer gratuitement. Ils veulent savoir ce que le gouvernement compte faire pour assurer la création d'emplois durables au Canada pour les générations de travailleurs actuelles et futures.
Alors que le monde se tourne vers les énergies renouvelables, les travailleurs du secteur des combustibles fossiles doivent pouvoir compter sur des emplois durables. Ce manque de vision de la part des conservateurs est très malheureux pour les travailleurs canadiens, qui méritent d'être représentés par des politiciens qui prépareront le Canada à l'économie verte. Les conservateurs ne se soucient ni de la durabilité environnementale, ni des travailleurs, ni de l'économie, et leurs actions des derniers mois en témoignent.
Nous sommes ici aujourd'hui parce que les conservateurs qui siègent au Comité permanent des ressources naturelles refusent de faire leur travail et d'étudier des mesures législatives qui sont avantageuses pour les travailleurs canadiens. Ils continuent de gaspiller les ressources du comité qui, en fin de compte, sont des fonds publics. Nous avons eu droit à des heures de rappels au Règlement interminables, les conservateurs refusant de respecter la présidence et se lançant dans des diatribes insensées et infondées sur les changements climatiques.
La députée de semble avoir assumé le rôle d'influenceuse sur Internet, se concentrant davantage sur les médias sociaux que les emplois durables. Dans ses vidéos décrivant notre côté de la Chambre, elle utilise souvent le terme « socialisme » comme étiquette générale pour désigner tout ce qui pourrait être porteur de changement, semant les peurs des conservateurs dans l'esprit des Canadiens. On pourrait dire qu'elle agite le « spectre du communisme ». Il est toutefois intéressant de noter que la première ministre conservatrice de sa province, que la députée appuie, a récemment proposé de transformer le secteur provincial de l'électricité en une entreprise appartenant à la province. Étant donné sa perception du monde, je suppose donc que je devrais maintenant l'appeler « camarade » au lieu de « collègue ».
Plus sérieusement, les Canadiens n'élisent pas leurs représentants pour qu'ils agissent comme des trolls sur Internet. Ils s'attendent à ce que leurs représentants s'acquittent de la difficile tâche d'étudier les projets de loi, et ce, de façon honorable. Il est temps de mettre fin à l'obstruction des conservateurs par rapport à la création d'emplois durables. J'exhorte mes collègues conservateurs à agir dans l'intérêt des travailleurs de notre pays en appuyant le projet de loi sur les emplois durables.
Ensuite, nous pourrons passer au projet de loi , qui porte sur l'énergie éolienne en mer. Travaillons ensemble pour les gens de nos circonscriptions et les travailleurs de notre magnifique pays, où l'environnement et l'économie vont de pair.
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Madame la Présidente, si vous me le permettez, je vais recommencer.
Nous sommes ici ce soir pour débattre exactement de ce que nous tentons de faire adopter à toute vapeur à la Chambre des communes, c'est-à-dire un projet de loi que les libéraux ont présenté il y a plus d'un an. À Calgary, j'ai discuté avec de nombreux groupes à propos de ce que représente ce projet de loi. J'ai d'ailleurs parlé plus d'une fois du projet de loi depuis qu'il a été présenté parce qu'il comporte toutes sortes de lacunes, dont bon nombre ont été exacerbées par les événements qui se sont produits depuis son dépôt il y a plus d'un an.
En fait, le débat porte sur le cadre d'engagement et de reddition de comptes du gouvernement fédéral qui sert à orienter les efforts du gouvernement au fil du temps. Cependant, ce cadre repose sur de faux arguments.
Avant d'aller plus loin, j'informe les députés que je partagerai mon temps de parole ce soir avec le député de .
On invente de nombreuses opinions d'experts pour faire franchir les étapes au projet de loi. Le gouvernement est passé maître dans l'art de demander l’avis d’experts, de les payer et de s'assurer qu'ils disent ce qu'il veut entendre. On a vu beaucoup d'exemples où le gouvernement a dépensé des centaines de millions de dollars de l'argent des contribuables pour s'assurer d'obtenir les conseils voulus au bon endroit et de mettre l'argent dans les bonnes poches.
C'est une tentative éhontée d'ingérence dans le domaine de la main-d'œuvre — un champ de compétences traditionnellement provincial — la main-d'œuvre produite dans les provinces du Canada. Nous pouvons réfléchir à la manière dont les provinces financent les établissements d'enseignement supérieur pour que les emplois en demande soient pourvus dans quatre, cinq ou six ans. C'est le travail des provinces. Le projet de loi à l'étude ne ferait que brouiller une fois de plus les cartes quant à la responsabilité de fournir au Canada la main-d'œuvre nécessaire pour les emplois de l'avenir. Il règne déjà assez de confusion au Canada à l'heure actuelle, et on n’arrivera à rien en en rajoutant. Cela conduira à de nouvelles impasses dans toutes les provinces.
Je suis sidéré que le Bloc Québécois ne s'oppose pas ouvertement au projet de loi, car il s'agit d'un empiètement flagrant sur les compétences provinciales. Sa raison d'être à la Chambre des communes est de veiller à ce que le gouvernement fédéral n'empiète pas sur les compétences provinciales, mais je suppose que la haine du Bloc pour le secteur pétrolier et gazier, qui finance la plupart des activités au pays, pousse ses députés à passer outre à leur raison d'être: voir à ce que les provinces aient leurs responsabilités et veiller à ce que le gouvernement fédéral reste dans les limites de son champ de compétences.
Ce projet de loi prévoit le financement du développement des compétences nécessaires aux emplois durables, mais, en ce moment, le gouvernement fédéral verse déjà, au moyen de transferts, 1,8 milliard de dollars aux provinces afin qu'elles développent ces emplois. Ce projet est financé en partie par le gouvernement fédéral, autrement dit, par les contribuables canadiens, qui financent le gouvernement fédéral. Une partie de l'argent revient donc à la province de l'Alberta. Pour l'industrie, cela signifie un double effort, car elle travaille déjà avec les autorités provinciales pour s'assurer que nous avons la main-d'œuvre nécessaire. Maintenant, il faut nous assurer en plus un partenariat avec le gouvernement fédéral. Cela représente deux fois plus d'efforts et deux fois plus de travail. Nous devons veiller à simplifier les choses et à cesser de créer de l'incertitude pour toutes les entreprises et les industries au Canada, en particulier nos industries des ressources naturelles.
Une des choses que j'aime bien dans ce projet de loi — et on peut le lire dans le préambule, bien entendu —, c'est que le gouvernement fédéral doit déterminer quelles données du gouvernement fédéral et d'autres sources accessibles font actuellement l'objet d'un suivi. Le gouvernement va consacrer de l'argent afin de déterminer quelles données il possède déjà. C'est vraiment une façon ridicule d'utiliser une mesure législative.
Le gouvernement cherche à motiver les investisseurs en parlant de « finance durable ». Comme le savent les députés, j'ai de l'expérience en finance et je peux affirmer que l'idée de « finance durable » est un anachronisme. Il n'y a que la finance; il n'y a que les chiffres. On ne peut pas manipuler les chiffres et changer l'équation. C'est de la pure invention que de le prétendre. Il faut oublier cette idée et comprendre qu'au final, les chiffres doivent être positifs pour tout le monde.
Le gouvernement soutient que son approche nous permettrait de collaborer et d'être un chef de file sur la scène mondiale, mais c'est ridicule. Le gouvernement fédéral ne collabore avec aucune des provinces. En ce moment, il distribue des chèques à ses copains préférés, mais il n'a rien d'un chef de file mondial. D'ailleurs, beaucoup de gens sur la planète voient le rôle que joue le Canada dans le monde s'affaiblir graduellement et ils se demandent ce qui se passe. Après huit années de règne libéral, le Canada est devenu détestable sur la scène internationale. Nous devons obtenir de meilleurs résultats et être davantage reconnus, dans le monde entier, pour ce que nous pouvons apporter aux solutions dont le monde a besoin actuellement.
Il y a aussi un problème de reddition de comptes. Nous savons que le gouvernement n'est pas très doué en la matière. Nous devons arriver à une plus grande transparence, ce qui signifie s'en tenir à nos compétences. Sur quoi avons-nous une incidence, et que devons-nous faire pour nous assurer d'obtenir des résultats pour le pays à l'avenir? Le projet de loi est censé régir une approche cohérente de lutte contre les changements climatiques qui assure la sécurité énergétique. Selon moi, le gouvernement ne sait même pas ce qu'est la sécurité énergétique. Je pense que ses solutions pour le climat sont imaginaires, puisqu'il continue de rater systématiquement les objectifs qu'il se fixe.
Je tiens à parler de toute la notion d'un « emploi durable ». Disons que, dans cette mesure législative, la définition d'un emploi durable évoluerait sans cesse grâce à des consultations auprès de partenaires clés et du public. Les libéraux ne savent même pas ce qu'ils visent. Il s'agit du projet de loi le plus vide de sens qui soit, et pourtant ils veulent continuer de s'immiscer dans les compétences provinciales et, en gros, rendre l'attribution des résultats plus floue. Le principe veut que les efforts fédéraux doivent respecter les compétences provinciales, ce qui n'est pas le cas ici. J'implore mes collègues du Bloc Québécois de le reconnaître, car ils sont sur le point de jeter le bébé avec l'eau du bain.
Selon l'industrie, l'accès à une énergie sûre, fiable et abordable est ce qu'il y a de plus important pour le Canada. Les pays qui n'ont pas d'énergie sûre et fiable sont essentiellement en train de sombrer dans l'inexistence. Ils cherchent des solutions, et le Canada les leur offre. Nous devons prendre les devants et bien comprendre où en sont le monde et le Canada. À vrai dire, quand on parle de ce projet de loi aux Canadiens, les gens se demandent ce qu'est un emploi durable et une transition juste et équitable.
Une transition équitable ressemble-t-elle à ce qui est arrivé dans l'industrie du charbon en Alberta? Examinons quelques chiffres, car ils sont révélateurs. Ils indiquent que le gouvernement a dépensé 185 millions de dollars sans presque rien accomplir. Il a mis sur pied sa propre commission et sa propre transition équitable pour les travailleurs canadiens du charbon en 2018. Un groupe d'experts de 11 personnes a reçu un financement de 185 millions de dollars jusqu'en 2025. Jusqu'à maintenant, 52 millions de dollars ont été dépensés, dont 27 millions chez nous, en Alberta, mais ce montant comprend 18 millions de dollars pour construire une route loin toute centrale au charbon. Ce n'était qu'une caisse noire, et le gouvernement semble être passé maître dans l'art de créer des caisses noires.
Prenons l’excellent exemple de Hanna, en Alberta, où il y avait auparavant une centrale au charbon. Le taux de chômage à Hanna est passé de 4 % en 2011 à 10 % en 2021, ce qui en fait le taux de chômage le plus élevé en Alberta. C'est encore pire quand on pense aux travailleurs là-bas. Qu'arrive-t-il lorsque tous les habitants d'une ville perdent leur emploi? Les maisons se déprécient. En 2016, le prix moyen d'une maison dans une localité rurale de l'Alberta était d'environ 177 000 $. En 2022, la même maison valait 65 000 $. Quelle est la principale source d'épargne d'une famille? C'est leur maison. Lorsque la valeur de leur maison diminue de plus de 100 000 $, soit de près des deux tiers, les gens sons conscients qu'il leur faudra beaucoup de temps pour remonter la pente. De surcroît, ils n'ont pas la possibilité de vendre leur maison à perte à des fins fiscales, car il n'existe pas d'allégement fiscal à cet effet. Nous devons surveiller la situation de près. Nous ne devons pas reproduire les ravages que le gouvernement a causés dans le dossier de l'industrie du charbon.
Y a-t-il quelque chose qui permette de supposer que ce domaine relève de la compétence du gouvernement fédéral? Non, il n'y en a pas. Le gouvernement n'en a aucune idée. Il essaie de s'inventer une justification en disant qu'il veut maintenant une certaine compétence, car il entend faire pencher la balance de l'évolution de l'emploi au Canada. Il ne se contente pas de continuer à jeter de l'argent par les fenêtres dans certains secteurs qui, selon lui, seront plus importants. Il entend manipuler le système pour essayer de déterminer où les emplois doivent se trouver au Canada. Or, sans investissements du secteur privé, il n'y a pas d'emplois nulle part. Aux yeux du monde, le Canada est en plein naufrage, car il faut continuer à dépenser l'argent du gouvernement. En raison de l'incertitude créée par le gouvernement, les investissements du secteur privé se sont taris au Canada, et le projet de loi ne ferait qu'accroître cette incertitude.
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Monsieur le Président, cela illustre bien ce que les autres partis pensent de notre secteur pétrolier et gazier, de notre secteur agricole et de tous les secteurs de ressources naturelles du pays. C'est vraiment décourageant.
D'autres pays ont déjà tenté une économie contrôlée par un gouvernement centralisateur de gauche, et il s'avère que cela ne fonctionne pas. Le Canada ne doit pas suivre la voie de ces pays où l'économie est en déroute, comme Cuba et le Venezuela.
Il y a quelques semaines, au Comité permanent de l'environnement et du développement durable, je me souviens que la députée d' se plaignait que les protestations des agriculteurs contre l'ingérence politique des libéraux au Sénat concernant le projet de loi nous destinaient à devenir une « dictature de pacotille ».
Avec le projet de loi qui vise à éliminer des emplois au Canada et cette scandaleuse motion de programmation, je suppose que la définition de dictature de pacotille est une notion subjective.
Comme les libéraux tentent de faire taire les critiques au sujet du projet de loi , examinons ce qu'il ferait en réalité. Tout comme mes concitoyens, j'ai de nombreuses réserves à son égard. Essentiellement, cette mesure législative ferait trois choses afin de permettre à la coalition néo‑démocrate—libérale de réaliser sa soi-disant transition juste.
Premièrement, il établirait le Conseil du partenariat pour des emplois durables, dont les membres seraient nommés par le ministre, afin de conseiller le gouvernement sur la mise en œuvre de sa vision. Il s'agit d'un excellent moyen d'obtenir une couverture politique: nommer un groupe d'amis qui détestent déjà le secteur des ressources naturelles et le secteur agricole du Canada à ce conseil pour aider à mettre en œuvre son objectif commun, sans se soucier des conséquences sur les gens que je représente et ceux que des centaines de députés représentent.
Pire encore, bien que la transition inéquitable empiète sur les compétences provinciales, le conseil n'inclurait pas les provinces et ne serait même pas tenu de les consulter. Cela ne devrait pas nous surprendre, étant donné que le projet de loi , le projet de loi anti-pipelines, a été invalidé par la Cour suprême en raison de son intrusion dans les champs de compétence provinciale. La guerre des libéraux contre les pailles en plastique a été rabrouée par la Cour fédérale et le règlement sur l'électricité propre sera certainement annulé très bientôt.
Ces libéraux n'ont absolument aucun respect pour les compétences provinciales et n'ont tiré aucune leçon de leurs échecs passés. Tout ce que le a appris, c'est d'adopter une approche cavalière et paternaliste d'Ottawa, comme celle de son père.
Deuxièmement, le projet de loi exigerait que le ministre dépose un plan d'action pour des emplois durables devant le Parlement tous les cinq ans. Autrement dit, les libéraux veulent embaucher davantage de bureaucrates qui prendront le temps d'élaborer un plan pour rendre compte des emplois qu'ils sont parvenus à détruire avec succès au Canada.
Le gouvernement néo-démocrate—libéral détruira les emplois qu'il n'aime pas au Canada. Il le fera avec un mépris total pour les collectivités rurales qui dépendent de ces types d'emplois. Pourtant, cela ne lui permettra même pas de réaliser ses objectifs environnementaux parce que, bien sûr, il pense que la meilleure façon de réduire les émissions est de réduire la taille de notre économie. Pendant que le gouvernement fait de son mieux, les Canadiens, qui sont innovateurs et têtus, ne cessent d'essayer de cultiver, d'exploiter, de fabriquer et de construire des choses au Canada.
Enfin, le projet de loi créerait un Secrétariat pour des emplois durables « afin d’appuyer la mise en œuvre de la loi. » Autrement dit, les libéraux vont alourdir la fonction publique qui atteint déjà des proportions démesurées, ce qui coûtera encore plus cher aux contribuables. C'est la façon que les libéraux ont choisi pour stimuler l'économie. Chaque fois qu'une mise à jour sur le nombre d'emplois est publiée, ils se vantent toujours de la création d'emplois, mais ils ne précisent jamais dans quel secteur se trouvent ces emplois. Or, ces emplois se trouvent majoritairement dans le secteur public.
Il ne s'agit que d'emplois à temps partiel qui seront occupés par des personnes qui cherchent à composer avec l'augmentation du coût de la vie causée par la taxe sur le carbone. Or, en ce moment, le gouvernement fédéral dépense davantage pour le service de la dette publique que pour financer les services de santé au pays. Les Canadiens peuvent remercier les libéraux et leurs alliés NPdépensiers pour l'échec retentissant de leur politique financière. Voilà ce que le gouvernement néo‑démocrate—libéral tente de faire. Il cherche toujours à accroître la taille de l'État sans jamais chercher à créer de véritables emplois qui permettent aux Canadiens de se nourrir, de se chauffer et de se loger.
Bien que j'aie abordé des aspects précis du projet de loi , il convient de nous pencher davantage sur cette prétendue transition équitable et sur ce qu'elle coûterait aux Canadiens. Tout a commencé en 2019, dans le cadre d'un engagement électoral des libéraux. Au fond, cette transition équitable prévoit anéantir le secteur énergétique canadien.
Nous nous souvenons tous des propos du lorsqu'il a déclaré qu'il était impossible de mettre un terme à l'exploitation des sables bitumineux du jour au lendemain, et qu'il fallait le faire progressivement. Voilà le plan des libéraux. Ce projet de loi fait partie des nombreuses mesures législatives qui visent à éliminer progressivement le secteur énergétique canadien.
Il faut reconnaître que les libéraux se sont déjà attelés à la tâche de réduire la taille de notre économie en engageant des dépenses inflationnistes inconsidérées. En fait, Statistique Canada vient d'annoncer que notre économie s'est contractée de 1,1 % alors que celle des États‑Unis affiche une croissance de 5,2 %. Comme l'a déclaré notre grand conservateur, l'économie des États‑Unis est en plein essor tandis que la nôtre est au point mort.
Cependant, le plan des libéraux ferait passer la situation à un tout autre niveau. Selon un document d'information interne, le plan ferait disparaître 170 000 emplois directs au Canada, déplacerait 450 000 travailleurs qui travaillent directement ou indirectement pour le secteur de l'énergie et mettrait en péril le gagne-pain de 2,7 millions de Canadiens qui travaillent dans les secteurs de l'agriculture, de la construction, de l'énergie, de la fabrication et des transports.
Ces pertes économiques ne se feraient pas sentir de manière égale, puisque le plan a toujours été conçu pour semer la discorde et nuire de façon disproportionnée aux régions axées sur les ressources naturelles, ce qui correspond bien à la stratégie libérale. Quel genre de politicien voit ces chiffres et se dit que c'est une bonne idée de faire perdre leur emploi à autant de Canadiens? Les libéraux doivent avoir toujours raison. Ils pensent que, puisqu'ils sont à Ottawa, ils devraient dicter le fonctionnement de l'économie. Le fait que n'importe quel politicien à la Chambre puisse croire qu'il s'agit d'une façon raisonnable de gouverner un pays est déplorable. En fin de compte, nous devrions renommer la coalition néo-démocrate—libérale la coalition antitout.
Ce qui est ironique, c'est que ce projet de loi pourrait empêcher la transition vers les technologies propres parce que 75 % de tous les investissements du secteur privé dans les technologies propres proviennent du secteur que les libéraux tentent de détruire: le secteur de l'énergie. Sans ces investissements, on aurait besoin de plus de subventions pour développer le secteur des technologies propres.