La Chambre reprend l’étude, interrompue le 7 février, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, c’est un grand honneur de prendre la parole au nom des résidants de la circonscription de Davenport pour parler du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions de la mise à jour économique et budgétaire, qui a été présenté à la Chambre par notre le 14 décembre 2021.
C’est un important projet de loi. Il propose la mise en place d’un plus grand nombre de mesures de soutien essentielles pour les travailleurs et les entreprises qui en ont besoin, afin de les aider à composer avec la COVID-19. Ce projet de loi propose notamment de soutenir les systèmes de santé provinciaux et territoriaux pour ce qui est de l’administration des vaccins, mais il contient aussi des propositions pour améliorer la ventilation dans les écoles et financer des tests de dépistage rapides. En outre, ce projet de loi propose des mesures fiscales, comme des crédits d’impôts pour les entreprises achetant des installations de ventilation et pour les enseignants qui achètent des fournitures scolaires dans le cadre de l’enseignement à distance.
Depuis le début de la pandémie, la priorité absolue du gouvernement fédéral a été de protéger les Canadiens pour qu’ils ne tombent pas malades. Les Canadiens ont dû faire de grands sacrifices depuis 23 mois, afin de se protéger et de protéger les autres. Lorsque nous en aurons finalement terminé avec cette pandémie, notre gouvernement fera en sorte que les leçons apprises pendant cette crise servent à mieux préparer le Canada à l’éventualité d’une autre pandémie, afin que le Canada soit toujours prêt et qu’il continue d’avancer. En attendant, nous devons prendre des mesures pour continuer de protéger les Canadiens et pour amorcer la reprise.
Mes observations porteront surtout sur quatre éléments clés du projet de loi, soit l'amélioration de la ventilation dans les écoles et les bâtiments communautaires, les tests antigéniques rapides, le crédit d’impôt pour petites entreprises pour l’amélioration de la qualité de l’air, et le volet Résilience à la COVID-19.
Parlons d'abord de l'amélioration de la ventilation dans les écoles et les bâtiments communautaires. Comme les députés le savent, la pandémie de COVID-19 a été difficile pour les familles et les éducateurs à cause des fermetures d'écoles, suivies de réouvertures plus ou moins complètes. Maintenant que les élèves partout au pays sont de retour à l'école, et que les effets du variant Omicron continuent de se faire sentir, nous devons nous assurer que nos enfants et que les enseignants sont dans un environnement sûr, et l'amélioration de la ventilation dans les écoles serait un pas important dans cette direction. C'est pourquoi le projet de loi à l'étude aujourd'hui propose de verser aux provinces et aux territoires un paiement maximal de 100 millions de dollars par l'entremise du Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, ainsi que 10 millions de dollars aux Premières Nations pour les écoles situées dans les réserves.
Nous donnons aussi aux provinces et aux territoires la souplesse dont ils ont besoin afin qu'ils utilisent les fonds pour apporter les améliorations à la ventilation qu'ils jugent les plus importantes. Cela inclut la réparation ou le remplacement des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, l'amélioration de leur entretien pour en assurer le fonctionnement optimal, et d'autres interventions visant à accroître l’entrée d’air extérieur ou à améliorer l’assainissement de l’air, comme l'installation de fenêtres mobiles ou d'unités mobiles de filtration de l'air.
Comme les députés s'en souviennent peut-être, le Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, initialement annoncé en août 2020, a permis de verser 2 milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour leurs efforts visant à assurer une rentrée scolaire sécuritaire et à protéger la santé des élèves et du personnel. Le Fonds aide les provinces et les territoires à financer, par exemple, des espaces d'apprentissage adaptés, de meilleurs systèmes de ventilation, une meilleure hygiène des mains et l'achat d'équipement de protection individuelle et de produits de nettoyage. Dans la circonscription de Davenport, 18 écoles ont bénéficié de ce fonds, ce qui est extraordinaire.
S'ils sont approuvés, les fonds supplémentaires que nous proposons dans le cadre du projet de loi , dont nous discutons en ce moment, apporteraient aux provinces et aux territoires l'argent dont ils ont besoin pour travailler avec les commissions scolaires locales afin d'assurer la sécurité des élèves et du personnel tout au long de l'année scolaire.
Alors que notre économie continue de se rétablir et de croître, les parents devraient avoir la possibilité de retourner pleinement au travail en ayant la certitude que leurs enfants apprennent dans un environnement sain et sûr. L'école est essentielle au développement des enfants, à leur santé mentale et à leur réussite future.
J'en viens maintenant aux tests antigéniques rapides et à la nécessité de veiller à ce qu'ils restent disponibles pour les Canadiens et les entreprises. Ces tests joueront un rôle essentiel pour assurer la sécurité des Canadiens à mesure que nous sortons de cette pandémie et que nous entrons dans une économie post-COVID.
Tout au long de la pandémie, le gouvernement fédéral s'est assuré que les provinces et les territoires soient en mesure de prendre des décisions guidées par les avis de la santé publique plutôt que par des limites budgétaires. D'ailleurs, nous travaillons ensemble pour protéger la santé et la sécurité des élèves, des enseignants, des employés de soutien et de leur famille durant cette année scolaire sans précédent. Par exemple, nous avons fourni plus de 3 milliards de dollars en transferts directs aux provinces et aux territoires dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire pour les tests de dépistage et le traçage des contacts.
En outre, le gouvernement fédéral a investi massivement dans la mise en place de capacités de dépistage au sein des systèmes de santé provinciaux et territoriaux. Ainsi, plus de 900 millions de dollars ont servi à l'achat et à l'envoi de plus de 80 millions de tests de dépistage rapide. Vu la demande constante pour ces tests, le projet de loi fournirait 1,72 milliard de dollars de plus au pour l'achat et la distribution de tests antigéniques rapides aux provinces et aux territoires, et directement aux Canadiens. Grâce à cette initiative et au financement provenant du Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, le gouvernement fédéral contribue à renforcer la sécurité des élèves et de leurs enseignants.
Parlons à présent du crédit d'impôt pour l'amélioration de la qualité de l'air dans les petites entreprises. Évidemment, le soutien du gouvernement fédéral ne se limite pas à la salle de classe. Nous aidons aussi les entreprises et les organisations à améliorer leur système de ventilation et la qualité de l'air pour assurer la sécurité des Canadiens. Une ventilation adéquate a pour effet d'assainir l'air intérieur et aide à réduire les risques de transmission de la COVID-19.
Bon nombre de petites entreprises sont présentes sur les premières lignes de la pandémie. Elles font respecter les exigences vaccinales, installent des barrières de protection et veillent à la sécurité des travailleurs et des visiteurs. Nombreuses sont celles qui souhaitent également améliorer la qualité de l'air à l'intérieur de leurs installations, mais il peut être très coûteux d'investir dans de l'équipement pour améliorer la ventilation.
Dans le projet de loi , le gouvernement fédéral propose aux petites entreprises un crédit d'impôt remboursable de 25 % pour les dépenses admissibles visant à améliorer la qualité de l'air. Il en coûtera ainsi moins cher aux petites entreprises d'investir dans des systèmes de ventilation et de filtration de l'air plus sûrs et plus sains. Les entreprises pourraient bénéficier du crédit pour les dépenses admissibles faites entre le 1er septembre 2021 et le 31 décembre 2022, pour l'achat ou l'amélioration de systèmes mécaniques de chauffage, de ventilation et de climatisation et l'achat d'appareils de filtration autonomes munis de filtres à air à particules de haute efficacité. Le montant maximal du crédit est de 10 000 $ par emplacement et de 50 000 $ au total.
Au nombre des entreprises admissibles, mentionnons les sociétés privées sous contrôle canadien et les propriétaires uniques d'entreprises non constituées en société. Les sociétés et les personnes participant à des partenariats dans des entreprises admissibles pourraient également se prévaloir du crédit. En aidant les entreprises à investir pour améliorer la ventilation, le gouvernement contribue à assurer la sécurité des Canadiens aujourd'hui et dans l'avenir.
Enfin, en ce qui concerne le volet Résilience à la COVID‑19, nous savons que des Canadiens de tous âges — enfants, aînés, jeunes parents, athlètes amateurs et plus encore — réintègrent graduellement les lieux communautaires tels que les arénas, les piscines, les bibliothèques et les centres communautaires, mais ces édifices nécessitent également des améliorations sur le plan de la ventilation. Faisant fond sur l'enveloppe de 150 millions de dollars annoncée en 2020 pour améliorer la ventilation dans les bâtiments publics et communautaires, la mise à jour économique et budgétaire accorde 70 millions de dollars supplémentaires sur trois ans à Infrastructure Canada pour appuyer des projets de ventilation dans les immeubles publics et communautaires comme les hôpitaux, les bibliothèques et les centres communautaires. Le financement sera assuré par le volet Résilience à la COVID‑19 du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada.
En conclusion, je peux assurer à la Chambre que le gouvernement continuera de travailler en collaboration avec ses partenaires provinciaux et territoriaux afin d'offrir un milieu scolaire sain aux élèves, aux enseignants et aux autres membres du personnel en ces temps difficiles. Nous allons continuer de faire tout ce qu'il faut aussi longtemps qu'il le faudra pour vaincre la COVID‑19 et protéger les Canadiens et les entreprises canadiennes pendant cette crise. Voilà pourquoi il est si important d'appuyer le projet de loi . J'invite tous les députés à adopter rapidement ce projet de loi afin que l'on puisse veiller à mettre en œuvre toutes les mesures qu'il contient le plus vite possible.
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Monsieur le Président, chacun a son histoire, et j'entends beaucoup d'histoires malheureuses ces jours-ci. L'histoire la plus commune que j'entends des Canadiens, c'est que les gens pensent qu'ils perdent le contrôle de leur vie.
Il ne s'agit pas juste de la pandémie. L'histoire inclut les jeunes de 30 ans qui vivent dans le sous-sol de leurs parents, parce qu'ils ne peuvent pas payer 800 000 $ pour la maison typique, aujourd'hui, au Canada. Ils ont fait le calcul qu'ils n'auront peut-être jamais la capacité d'acheter une maison.
Leur histoire est même encore pire quand ils voient des grandes firmes d'investissement et des gens très bien nantis, ayant reçu cet argent imprimé que le gouvernement a créé, acheter des maisons et de l'immobilier dans leurs communautés et louer ces maisons à des locataires qui ne pourront peut-être jamais avoir leur propre maison.
Je parle à une jeune femme. Elle a lancé une entreprise à l'hiver 2020, et, une fois après l'autre, les gouvernements l'ont fermée. Son rêve d'être entrepreneure a été tué par les politiques des gouvernements.
Je parle aux immigrants qui viennent ici avec une formation de médecin ou d'ingénieur, mais qui ne peuvent pas exercer leur métier à cause des obstacles de la bureaucratie locale.
Je parle aux Autochtones qui veulent utiliser leurs ressources naturelles pour créer des emplois et sortir leurs jeunes de la pauvreté, mais qui sont empêchés de le faire par les gouvernements.
Je parle aussi aux Autochtones qui veulent pouvoir posséder leur propre maison, mais qui ne peuvent pas à cause des règles imposées par Ottawa, par un système qui empêche cette possibilité.
Finalement, j'entends les histoires des Canadiens qui ont été ciblés pour leur choix personnel. Moi, je suis vacciné. J'encourage les autres à faire la même chose, mais je comprends que les autres Canadiens ont pris une décision différente.
Avant de les insulter, peut-être devrions-nous entendre leur histoire. Il est possible que ces gens-là aient eu de mauvaises expériences avec des médicaments, que des médecins leur aient donné des médicaments par erreur. Peut-être ont-ils une condition médicale non reconnue. Peut-être aussi ont-ils eu des expériences dans d'autres pays où les gouvernements ont menti pour nuire à la citoyenneté et que, maintenant, ils se méfient chaque fois qu'un gouvernement leur dit de faire quelque chose pour leur propre bien.
Au lieu d'écouter les histoires des Canadiens qui ont des hésitations, au lieu d'avoir l'humilité de dire qu’il comprend qu'ils ont peur, mais qu’il est là pour répondre à leurs questions et qu’il va essayer de les convaincre, car ils font toujours partie de notre famille canadienne, le gouvernement a pris la position insultante d'attaquer ces personnes.
Le , avec sa propre histoire raciste, voulait insulter les autres, des gens qu'il ne connaît même pas. Il a essayé de congédier les camionneurs, des gens qui travaillent dans un camion, tout seuls, 22 heures par jour. Ces gens qui ont peut-être le moins de contact avec les autres sont maintenant ciblés par une vaccination obligatoire. C'est pour cela que les manifestations sont arrivées ici, sur la Colline parlementaire.
Toutefois, il y a quelque chose de positif. La liberté est en marche. On le voit partout au pays. En Alberta, à minuit, on a supprimé le passeport vaccinal. On a vu...
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Monsieur le Président, on voit que le Bloc québécois a peur et qu'il essaie de me faire taire. C'est un bon signe.
Nous allons redonner la liberté aux Canadiens et nous allons permettre à chacun d'être l'auteur de sa propre histoire. C'est là l'approche que nous allons prendre comme conservateurs.
[Traduction]
Chacun a son histoire et, en ce moment, ce que j'entends c'est que les gens ont l'impression de ne plus être maîtres de leur vie. Un jeune couple vit dans le sous-sol de leurs parents, même à 30 ans, faute d'avoir les moyens de se payer une maison de 800 000 $. Selon leurs calculs, ils ne seront peut-être jamais propriétaires.
Je songe aussi aux immigrants venus au Canada pour pratiquer la médecine, mais qui ne peuvent le faire parce que la bureaucratie les empêche d'obtenir leur permis. Je pense également aux communautés autochtones désireuses d'exploiter leurs ressources pour se sortir de la pauvreté, mais dont les tentatives sont bloquées par les contrôleurs du gouvernement.
Plus récemment, d'innombrables petites entreprises ont fait faillite à cause des confinements interminables et de règles qui, souvent, n'avaient aucun lien avec les données scientifiques. Enfin, je songe aux camionneurs qui travaillent fort pour acheminer les marchandises dans les collectivités pour que nous puissions les trouver sur les tablettes et les mettre sur la table de la cuisine, mais qui se font maintenant traiter de tous les noms et qui ne peuvent pas faire leur travail à cause d'un qui ne s'intéresse pas à ce qu'ils ont à dire.
Je suis vacciné et j'encourage les gens à se faire vacciner, mais chacun a son histoire et ses raisons. Ces dernières peuvent être d'ordre médical ou culturel. Certains ont peut-être eu de mauvaises expériences avec des médicaments sur ordonnance, ce qui fait en sorte qu'ils ont du mal à se décider. Toutefois, la décision leur appartient. C'est leur corps et ils sont maîtres de leurs propres décisions.
Au lieu d'écouter ce que ces gens ont à dire, le les a insultés et injuriés. Il ne leur a laissé d'autre choix que de participer à des manifestations légitimes et pacifiques. S'il veut que les manifestants rentrent chez eux, s'il veut vraiment renforcer l'unité du pays, il devrait plutôt suivre l'exemple des administrations qui ont amorcé le déconfinement, parce que la liberté est en marche d'un bout à l'autre du Canada.
La Saskatchewan, l'Alberta, l'Île‑du‑Prince‑Édouard et le Québec commencent à lever les restrictions. À minuit, le passeport vaccinal a pris fin en Alberta. Partout au pays, les Canadiens montrent qu'ils veulent retrouver leur liberté, y compris deux députés dans le clan du .
Mettons fin aux restrictions. Redonnons des ailes à l'économie. Ramenons la liberté. Rendons aux Canadiens le pouvoir de créer leur propre histoire.
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Monsieur le Président, je me sens comme un joueur de baseball qui s'avance vers le marbre après que son coéquipier a frappé un coup de circuit. Cela dit, je ferai de mon mieux à la suite du discours du député de .
J'ai l'honneur de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , soit la Loi d’exécution de la mise à jour économique et budgétaire de 2021. Le projet de loi porte sur plusieurs sujets, mais je vais me concentrer sur quelques éléments importants liés aux agriculteurs et au logement, en plus de parler de ce que la mesure législative représente globalement.
Pour les agriculteurs, le projet de loi revient tout simplement à admettre que le gouvernement faisait fausse route. Il reconnaît les conséquences néfastes de la taxe sur le carbone sur les agriculteurs, mais il y a un problème: la solution proposée est nettement insuffisante. Au lieu de réduire la taxe sur le carbone au point de vente, le gouvernement tente de mettre en place une méthode de remboursement compliquée. Il impose un fardeau supplémentaire aux agriculteurs qui doivent accumuler leurs reçus. À la fin de l'année, une partie de la taxe sur le carbone payée leur sera remboursée. Un crédit d'impôt n'est pas suffisant. Les agriculteurs méritent bien mieux. Quelles données scientifiques justifient de traiter différemment le diésel et l'essence par rapport au gaz naturel et au propane?
J'espère que tous les députés comprennent bien à quel point les agriculteurs jouent un rôle important dans ce pays. Si un citadin se déplace principalement par avion et regarde par le hublot pendant que l'avion survole une région rurale, il aura une vue magnifique sur les vastes étendues de terres agricoles. Bon nombre de collectivités rurales du pays sont nées grâce à l'agriculture, et dans bien des cas, c'est grâce à l'agriculture qu'elles existent encore.
L'agriculture est l'une des principales activités qui font la renommée du Canada à l'échelle internationale. Je me permets de citer l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, qui a dit ceci: « Le Canada est le cinquième exportateur agricole au monde, après [l'Union européenne], les États‑Unis, la Chine et le Brésil », et « [p]lus [de] 90 [%] des [...] agriculteurs [du Canada] dépendent des exportations [...] »
Les agriculteurs canadiens doivent concurrencer les agriculteurs du monde entier. C'est une industrie mondiale, et les agriculteurs de partout au Canada, y compris dans ma circonscription, suivent le prix des denrées sur les marchés mondiaux, ce qui les aide à déterminer ce qu'ils sèmeront. Ensuite, ils suivent les nouvelles internationales pour savoir quelle est la meilleure période pour vendre leurs produits. S'il y a une sécheresse en Allemagne, les agriculteurs savent qu'ils pourront probablement obtenir un meilleur prix pour leur canola en raison des effets de l'offre et de la demande.
Lorsque la taxe sur le carbone a été annoncée, les agriculteurs étaient d'abord inquiets. Ils savaient qu'ils ne pouvaient pas augmenter leurs prix comme d'autres industries, et il leur était impossible de consommer moins de carburant. Toute augmentation des coûts a une incidence directe sur leurs profits. Les agriculteurs ont donc moins d'argent pour subvenir aux besoins de leur famille à la fin de l'année, et moins d'argent pour payer des travailleurs.
Si ce n'était pas clair, les agriculteurs utilisent beaucoup de carburant. Le réservoir de carburant d'un grand tracteur peut en contenir 400 gallons. Heureusement, la a compris que l'idée d'imposer le diésel et l'essence était vouée à l'échec, mais ce ne sont pas les seuls carburants utilisés par les agriculteurs. Le propane et le gaz naturel sont essentiels à l'agriculture. Ils offrent à de nombreux agriculteurs des moyens efficaces et peu dispendieux de chauffer et de climatiser les grands bâtiments, comme les ateliers où ils effectuent des travaux de réparation et les lieux où ils gardent le bétail pendant les mois froids de l'hiver. Ces carburants sont essentiels à la vente de la majorité des récoltes parce que les agriculteurs font sécher leurs produits. Avant qu'ils puissent expédier le maïs vers le marché, ils doivent le faire sécher pour qu'il contienne un taux d'humidité précis. Cela leur coûte des milliers de dollars chaque mois pour le séchage.
Hier soir, j'ai parlé avec quelques agriculteurs de ma circonscription. Ils pensent que ce projet de loi n'en fait pas assez, et cela se voit. Ils m'ont envoyé une copie de certaines factures. J'en ai une avec moi ici. Seulement pour le mois d'octobre à novembre, la facture de gaz naturel de l'agriculteur s'élève à presque 58 000 $. La taxe sur le carbone de cette facture s'élève à 13 000 $. C'est un coût supplémentaire incroyable ajouté au coût mensuel pour exploiter l'entreprise agricole. Un autre agriculteur de ma circonscription, Will, dépense entre 40 000 $ et 50 000 $ certains mois sur le carburant.
Ce fort prix à payer pour les agriculteurs est la raison pour laquelle la Fédération de l’agriculture de l’Ontario a demandé au gouvernement de repenser la façon dont la taxe sur le carbone s’applique aux exploitations agricoles en mars. Le gouvernement fédéral doit le comprendre et s'employer à réduire les répercussions négatives de la taxe sur le carbone sur la capacité des agriculteurs de l'Ontario d’être compétitifs sur le marché national comme international. Les agriculteurs nous ont demandé de comprendre les conséquences de cette taxe, car il semble que le gouvernement ne comprend pas leur ampleur. C’est peut-être ce qui explique que la a jugé approprié de dire, après avoir présenté cette taxe, que cette dernière n’avait pas d’effet significatif sur les agriculteurs.
Je voudrais souligner que, comme pour la taxe carbone, le gouvernement semble avoir tendance à ne pas écouter les Canadiens lorsqu’il élabore ses politiques.
J’aimerais maintenant remercier mon collègue, le député de , du travail qu’il a effectué dans ce dossier. Il a dit que cette taxe paralysait le secteur agricole. Sans son travail, la aurait pu continuer à penser que la taxe sur le carbone avait peu d'incidence. Le député de a demandé que soit mise en place une exemption et il a présenté un projet de loi dans ce sens pour le gaz naturel et le propane. Malheureusement, à cause des élections inutiles qui ont eu lieu, le projet est mort au Feuilleton à la fin de la dernière législature.
Le crédit d’impôt proposé est compliqué, il est contraignant et il n’est pas équitable pour les autres combustibles. Nous disposons d’une excellente solution pour aider les agriculteurs. Cette solution est simple et elle ne figure pas dans ce projet de loi. Elle consiste en une exemption complète au point de vente.
Nous pourrions aussi reprocher au gouvernement la même chose concernant sa proposition de taxe sur les immeubles vacants, une taxe nationale annuelle de 1 % sur la valeur des biens immobiliers résidentiels appartenant à des non-résidents et à des non-Canadiens et considérés comme vacants ou sous-utilisés. Il s’agit là encore d’une taxe très complexe.
Le logement était l'un des thèmes majeurs de la dernière campagne électorale. Notre parti, le Parti conservateur, a proposé un plan pour limiter et interdire pendant deux ans l'achat de maisons au Canada par des investisseurs étrangers qui ne vivent pas ici ou qui ne comptent pas s'y installer. Ce plan a été bien accueilli. Cette pause de deux ans nous offrirait tous un répit et nous permettrait de réduire la demande record de logements, qui fait grimper les prix pour tous.
Durant nos débats sur le logement, le gouvernement aime nous rappeler qu'il s'est engagé à créer un registre de la propriété effective. Cependant, comme bon nombre de Canadiens, je doute que le gouvernement respectera cet engagement. Il n'est pas mentionné dans le projet de loi, et le gouvernement a depuis longtemps pris l'habitude de ne pas tenir ses promesses.
Le projet de loi montre que le gouvernement est déconnecté de la réalité et qu'il ne comprend pas que ses dépenses ont des conséquences. Dépenser plus d'argent: c'est là sa réponse passe‑partout. C'est la seule solution qu'il propose depuis deux ans. En fait, c'est la seule solution qu'il propose depuis 2015, année de son arrivée au pouvoir.
Quand la pandémie de COVID‑19 s'est déclarée, c'était une situation sans précédent. Même si je n'étais pas député à ce moment-là, j'étais content de voir tous les partis unir leurs efforts pour le bien des Canadiens et pour faire en sorte que les entreprises, les familles et tous les Canadiens reçoivent le soutien dont ils avaient besoin pour traverser la pandémie.
Toutefois, ce temps est révolu. Les experts préviennent le gouvernement qu'il doit cesser ses dépenses effrénées et ils soulignent les répercussions qu'ont ces dépenses sur l'inflation. Il faut se doter d'un plan financier crédible axé sur la croissance et non sur la redistribution, un plan qui tient compte des risques que les dépenses supplémentaires posent pour les Canadiens.
Il faut assumer nos responsabilités. La Chambre ne peut continuer d'approuver des projets de loi prévoyant des milliards de dollars de dépenses sans avoir de plan précisant d'où proviendra cet argent ni tenir de débat pour établir comment nous comptons économiser ailleurs pour compenser ces dépenses. C'est un exercice qui pourrait en valoir la peine. C'est le moins que le gouvernement puisse faire. En fait, je suggère au gouvernement de trouver des économies pour compenser le coût de chaque nouvelle mesure qu'il présente.
Cette montagne de dettes n'est pas l'héritage post-COVID que nous souhaitons léguer à nos enfants. Ils méritent mieux que cela.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour répondre à la mise à jour économique du gouvernement, officiellement appelée le projet de loi . J’ai eu l’occasion, au cours des dernières semaines, depuis notre retour à la Chambre, de parler de quelques aspects économiques importants qui sont un énorme fardeau pour notre pays à l’heure actuelle.
J’utiliserai mon temps de parole pour parler de deux principaux thèmes qui ressortent sans cesse des commentaires que j’entends, et pas seulement des gens de ma circonscription. C’est un message exprimé haut et fort aux quatre coins du pays.
Je commencerai par le logement. Quand les libéraux sont arrivés au pouvoir en 2015, le prix moyen d’une maison au Canada était de 435 000 $. Aujourd’hui, nous en sommes arrivés à presque 800 000 $ comme prix moyen. C’est une augmentation de 85 % du prix des maisons en six ans. Dans certaines régions, l’augmentation a été de 25 % l’an dernier seulement. D’aucuns affirment qu’il s’agit d’un phénomène international, ou du moins c’est ce que le gouvernement dira. C’est absolument faux si l’on se penche sur le degré et la gravité de la crise du logement dans notre pays. Selon Bloomberg, c’est au Canada que l’on trouve la deuxième bulle immobilière en importance dans le monde.
Nous voyons ce qui se passe, localement, dans nos régions. Notre travail consiste entre autres à faire part ici, à la Chambre des communes, de récits et d'exemples de nos circonscriptions. Pendant la période des questions, j'ai mis en évidence la situation à laquelle sont confrontés les gens de Stormont—Dundas—South Glengarry, la région de l'est de l'Ontario que j'ai l'honneur de représenter. Je suis reconnaissant à la chambre immobilière de la ville et du district de Cornwall d'avoir compilé des statistiques. Selon ces chiffres, la crise du logement est aujourd'hui essentiellement deux fois pire qu'elle l'était il y a cinq ans. Pour un mois, la moyenne était de plus de 400 000 $.
Un agent immobilier m'a dit que ce n'était pas inhabituel. Le manque d'offre continue d'être un défi majeur. Qui voudrait vendre sa maison? Certes, cela permet de faire de l'argent, mais ensuite où les gens sont-ils censés vivre? Le manque d'offre est un défi et le prix l'est également, et ce, partout. Une maison a reçu 13 offres en quatre jours. On n'a qu'à parler à n'importe quels agents immobiliers et ils diront malheureusement qu'ils s'attendent à ce que le problème se poursuive cette année et aussi les suivantes.
L'une des choses que je veux faire, c'est de faire entendre à la Chambre une partie de ce que les gens de ma circonscription me disent. Nous parlons du prix des maisons, et cette situation touche les personnes qui veulent accéder à la propriété. On m'a raconté un certain nombre d'exemples de personnes de 30 à 35 ans qui vivent dans le sous-sol de leurs parents, même s'ils ont un emploi à temps plein, pour pouvoir épargner en vue d'acheter une maison. Même s'ils ont les moyens de payer l'hypothèque, ils sont stoppés par le risque d'une hausse des taux d'intérêt dans les prochaines années.
Lorsque nous discutons du logement — une dimension essentielle de la qualité de vie —, il y a un autre aspect que nous ne devons pas oublier: le marché locatif. Les loyers sont à la hausse partout au pays, y compris dans ma circonscription, Stormont—Dundas—South Glengarry, que ce soit à Winchester, à Cornwall, à Lancaster, à Morrisburg ou partout ailleurs. L'offre est très basse, et les prix explosent. Cette semaine, un gestionnaire immobilier m'a dit que le loyer d'un logement à trois chambres à coucher s'élevait à 1 400 $ par mois, plus les services publics. Je ne sais pas s'il s'agissait d'une maison ou d'un appartement, mais 127 demandes ont été reçues en une semaine. Cette situation est intenable.
Les gens vont nous demander ce que nous pouvons faire au fédéral. Nous sommes d'avis que le gouvernement fédéral doit agir pour enfin s'attaquer au blanchiment d'argent dans notre pays. Le Canada a la réputation d'être une destination pour le blanchiment d'argent au moyen de son marché immobilier, une réputation qui se consolide au lieu de s'étioler. Nous devons interdire très clairement les investissements étrangers dans ce marché en surchauffe.
J'ai une autre idée constructive: au lieu d'interdire complètement les investissements étrangers dans le marché immobilier, ils devraient être dirigés vers la construction d'appartements et de logements en location pour aussi aider ce marché.
L'approche économique du gouvernement à cet égard n'est pas la bonne. Le gouvernement entend dépenser des milliards de dollars supplémentaires afin que les gens disposent des fonds nécessaires pour acheter une maison. La science économique démontre que ce n'est pas la bonne solution, que cela ne fera qu'alimenter la bulle immobilière. Quand 17 acheteurs potentiels font une offre sur une maison en sachant qu'ils pourront peut-être obtenir une aide financière supplémentaire, il y a fort à parier que le prix moyen des habitations dans la région de Cornwall va passer de 400 000 $ à plus d'un demi-million de dollars.
L'optimisme dans le marché de l'habitation au pays n'a jamais été aussi bas. La situation n'est pas à la veille de se résorber vu les projets de loi et les politiques fiscales déplorables que le gouvernement propose. Le gouvernement a injecté dans le marché 400 milliards de dollars de nouvelle dette, d'argent à bon marché. On constate une corrélation directe entre cette décision et la situation du marché immobilier.
Puisqu'on parle d'économie et de mises à jour financières, la période actuelle devrait être une période de bonheur et d'optimisme dans ce pays. Partout dans le monde, des pays présentent des plans et des mises à jour pour se sortir de la pandémie, stimuler la reprise économique et supprimer les mesures sanitaires. Ils présentent un plan et redonnent espoir aux gens, tant du point de vue économique et financier que du point de vue de la santé mentale.
Regardons la situation actuelle au Canada. Les appels que je reçois montrent que le ton et l'humeur s'assombrissent au Canada. Le tient un discours et des propos inacceptables. Les gens sont de plus en plus divisés, fâchés, amers et pessimistes à l'égard du ton et du dialogue au pays alors que ce pourrait être tout le contraire.
Je suis fier de dire que je suis vacciné. On a pu constater à la Chambre et dans les médias sociaux que j'encourage les gens à se faire vacciner. Il est avantageux que nous comptions parmi les pays où la population est la plus vaccinée dans le monde. Des millions de Canadiens ont obtenu une dose de rappel et, en février 2022, le nombre de cas était à la baisse. Nous sommes sur la bonne voie. Le devrait communiquer aux Canadiens un plan visant à éliminer les obligations liées à la vaccination. En ce qui concerne les voyages, nous sommes le seul pays du G7 à exercer des pratiques de dépistage désuètes. Les Canadiens deviennent de plus en plus frustrés et pessimistes.
Il faudrait proposer un plan et un échéancier pour donner de l'espoir aux gens, à l'instar de bon nombre de nos alliés et de pays comparables dans le monde entier. Il suffit de regarder la situation au Sud, où les démocrates comme les républicains, ainsi que les gouverneurs, suscitent l'espoir et l'optimisme, laissent entrevoir la lumière au bout du tunnel, affirment que les choses s'améliorent, offrent aux gens un répit qui améliore leur santé mentale et favorisent le retour au travail.
Notre milieu politique est paralysé, car le préfère insulter tout le monde et traiter de racistes ou de misogynes, entre autres, les gens qui veulent revenir à la normale, vivre leur vie et retrouver leur liberté.
Chez moi, les gens me répètent inlassablement que cela doit cesser. Notre pays est merveilleux. Les Canadiens en sont fiers, mais ils sont aussi extrêmement contrariés par le manque de leadership et le ton du . En fait, même si tout le monde se prépare à la sortie du confinement et est optimiste, le reste sur ses positions, comme en témoignent les membres de son caucus — dont deux députés qui sont intervenus à juste titre et je les en remercie —, il s’obstine à diviser les gens et, selon moi, à créer encore plus de dissensions dans tout le pays.
Les libéraux envisagent de mettre en place des exigences interprovinciales en matière de vaccination pour les camionneurs. Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'on pense à mettre en place ces restrictions aux frontières de toutes les provinces de notre pays.
Il faut prendre le pouls de la situation. Ni la science ni les Canadiens n’appuient le gouvernement. Je m’oppose à ce projet de loi. Je m’oppose à la direction dans laquelle le gouvernement se dirige. Je ferai en sorte que nous puissions retrouver nos libertés, rouvrir l'économie et reprendre enfin une vie normale. Cette situation a assez duré.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , la loi portant exécution de certaines dispositions de la mise à jour économique et budgétaire de l'automne.
Le présent débat se déroule alors que le Canada vit une véritable crise de leadership. Nous savons que le a déclenché des élections pendant l'été alors que les Canadiens n'en voulaient pas et qu'il s'est habilement servi de la division et de la peur où il fallait pour obtenir de justesse un autre gouvernement minoritaire soutenu par les mêmes partenaires intéressés, le Bloc et le NPD. Le premier ministre prétendait que les élections de 2021 étaient nécessaires parce que le pays vivait une période de transformation sans pareille depuis 1945 et qu'il lui fallait un nouveau mandat pour mettre en œuvre un nouveau programme audacieux correspondant à cette période historique grandiose. Une fois élu, soutenu par les mêmes partenaires qui tendaient déjà la main au gouvernement pour lui permettre de faire tout ce qu'il voulait, quelle transformation extraordinaire qui exigeait la tenue d'élections et un nouveau mandat le a-t-il faite? Aucune. Il n'a absolument rien fait. Il a attendu des semaines avant d'apporter quelques changements à son Cabinet. Il a ensuite attendu quelques semaines encore avant de convoquer le Parlement; il a produit un discours du Trône vide et recyclé et, plus tard encore, une semaine avant Noël, il a présenté ce qu'il continue d'appeler l'énoncé économique de l'automne.
Qu'y avait-il dans cette mise à jour tant retardée? Quels programmes si importants, uniques et porteurs de changement nécessitaient un nouveau mandat pour être mis en œuvre? Nous n'avons absolument rien vu. L'énoncé s'inscrit dans la continuité de la trajectoire que suit le gouvernement depuis le début de la crise de la COVID et qu'il suivait même avant. L'énoncé économique de l'automne montre que le gouvernement adopte la même vieille stratégie, celle des dépenses effrénées, des augmentations d'impôt et de l'inflation persistante qui risque de déclencher une hausse inexorable des prix, des taux d'intérêt et des paiements hypothécaires pour les consommateurs, et une hausse des coûts du service de la dette pour les gouvernements, ce qui finira par entraîner des impôts plus élevés et des compressions dans les programmes de services. C'est la trajectoire que nous suivons actuellement, et elle a commencé bien avant la pandémie de COVID.
Les Canadiens traversent une crise de l'abordabilité. L'inflation est à son niveau le plus élevé depuis des décennies. Les familles peuvent s'attendre à voir le coût de leur panier d'épicerie augmenter de 1 000 $ cette année. Pour des millions de Canadiens, cela signifie qu'ils devront faire des choix difficiles au sujet des choses dont ils devront se passer. La grande majorité des Canadiens n'ont pas 1 000 $ de plus par année à consacrer à l'épicerie. Avant la pandémie, près de la moitié des Canadiens étaient pratiquement sans le sou après avoir payé toutes leurs obligations mensuelles et ils ne peuvent tout simplement pas absorber la hausse du coût des aliments.
Il y a le coût du chauffage. C'est absolument nécessaire pour vivre au Canada. Personne au Canada, pas même les habitants de la côte Ouest, ne peut simplement affronter l'hiver en se contentant de mettre un chandail quand il fait froid. Quand le temps se refroidit, et il peut faire un froid sibérien dans toutes les régions du Canada, les Canadiens ont besoin d'une source d'énergie fiable et abordable pour chauffer leur maison, mais le gouvernement a imposé une taxe sur le carbone sans cesse croissante sur les coûts de chauffage pour des millions de Canadiens.
Les transports sont également plus chers, car l'essence est plus chère. Cette situation est également attribuable en partie à la taxe sur le carbone. Cette taxe touche tout le monde, que l'on possède une voiture ou non, que l'on prenne sa voiture ou l'autobus. Elle augmente le coût pour se rendre au travail en voiture et le coût des laissez-passer d'autobus, et elle exerce une pression sur les municipalités, qui doivent assumer des coûts croissants pour utiliser les véhicules de police, d'incendie, d'ambulance, de collecte des déchets et de transport en commun. Ces coûts accrus ont entraîné une augmentation des impôts fonciers ou des compressions dans les services, et c'est loin d'être terminé.
Le marché immobilier canadien est sans contredit le secteur où la hausse du coût de la vie et la crise de l'inflation sont les plus flagrantes. Le marché locatif abordable et l'accès à la propriété traversent une crise profonde au Canada sous le gouvernement actuel. La situation s'est beaucoup aggravée pendant la crise de la COVID, et ce projet de loi n'est absolument pas porteur d'espoir pour tout acheteur ou locataire éventuel. Ce projet de loi est en fait le prolongement des politiques qui ont mis l'accès à la propriété hors de la portée des jeunes familles.
La COVID a eu un effet dévastateur sur l'économie canadienne et a provoqué une chute significative du PIB ainsi que d'importantes pertes d'emplois. Pourtant, le prix des propriétés résidentielles a augmenté, et pas qu'un peu. Le marché immobilier canadien a connu la plus spectaculaire hausse du prix des maisons jamais enregistrée. Le prix moyen d'une maison canadienne a augmenté de 30 % en plein milieu d'une contraction économique accompagnée de pertes d'emplois massives. Comment cela a-t-il bien pu se produire? Y a-t-il eu un effondrement massif dans une autre catégorie de biens pour contrebalancer cet afflux d'argent sur le marché immobilier résidentiel? Non. Les marchés boursiers ont eux aussi fait des bonds spectaculaires pendant la pandémie. D'où est donc venu tout cet argent?
Il est entendu à présent que les déficits monstrueux rendus possibles par les banques centrales, qui accroissent considérablement la masse monétaire en rachetant la dette du gouvernement avec de l'argent nouvellement créé, font gonfler la valeur des actifs sans vraiment créer de réelle richesse. C'est la « Justinflation ».
Ce projet de loi, riche en déficits, mais pauvre en cibles budgétaires sérieuses, ne reconnaît pas la crise inflationniste. Voilà une copie conforme de l'énoncé économique de l'automne et du budget de l'an dernier. Ce texte ne contient rien pour donner espoir aux Canadiens en un avenir fait de maisons abordables, de produits de première nécessité à des prix raisonnables, de réductions d'impôts ou de services publics améliorés auxquels ils aspirent et dont ils ont besoin.
Cet énoncé ne renferme rien qui convaincra les Canadiens que leurs dirigeants font preuve de prudence dans la gestion des finances publiques. En fait, le directeur parlementaire du budget a souligné que les raisons invoquées par le gouvernement pour justifier les milliards de dépenses supplémentaires énumérées dans cette mise à jour n'existent plus. Il a également fait remarquer que depuis le début de la pandémie, des milliards de dollars ont été affectés à des programmes qui n'ont rien à voir avec la COVID.
En plus de l'aspect pécuniaire, le directeur parlementaire du budget a souligné les lacunes du gouvernement en matière de transparence financière. Je cite:
« Cette année, le rapport financier annuel ainsi que les comptes publics ont été publiés le 14 décembre 2021, ce qui en fait la publication la plus tardive depuis 1993-1994. À titre de comparaison, le Canada a été l'un des derniers pays du G7 à publier ses comptes financiers pour l'exercice 2020-2021 ».
Le directeur parlementaire du budget ajoute que les comptes publics fédéraux sont publiés plus tard que la plupart des comptes publics provinciaux et territoriaux. Selon lui, le « Canada ne satisfait pas à la norme sur les pratiques avancées énoncée dans les directives du Fonds monétaire international en matière de présentation de l'information financière [...] ».
Dans un certain sens, je crois que ce sont les affirmations du directeur parlementaire du budget au sujet de la compétence et de la transparence qui me dérangent le plus. Depuis six ans, le gouvernement paralyse toujours plus le pays par son incurie.
Il s'est doté de systèmes de paie qui ne paient personne, de systèmes d'approvisionnement qui n'achètent rien et il a créé un enchevêtrement réglementaire dont le seul but est de tuer les projets dans l'œuf. Il tergiverse depuis des années dans le dossier Huawei, au mépris de la sécurité nationale. Il défie les ordres du Parlement. Il a présidé à la démission de huit généraux, d'un greffier du Conseil privé et d'une gouverneure générale.
Voilà maintenant que l'incapacité de produire ses rapports budgétaires à temps s'ajoute à la litanie interminable de fiascos d'un gouvernement confus et incompétent. Aujourd'hui, tandis que nous débattons du projet de loi de mise en œuvre de l'énoncé économique de l'automne, le Canada est plus divisé que jamais. Le gouvernement s'est longtemps employé à monter l'Est contre l'Ouest, ou les régions urbaines contre les régions rurales, et voilà qu'il essaie maintenant de monter les vaccinés contre les non-vaccinés. Pour le gouvernement, c'est toujours « eux contre nous », mais heureusement, il a fini par être dénoncé par l'un des siens pas plus tard que cette semaine.
Je terminerai en disant que je n'appuierai pas le projet de loi. C'est une question de confiance envers le gouvernement, et il s'avère que je ne fais aucunement confiance à celui-ci.
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Monsieur le Président, il y a beaucoup de choses à dire et je ferai du mieux que je peux avec le temps qu’il reste.
Pour commencer par la fin de la question: oui, l’inflation existe ailleurs dans le monde. Par contre, aucun autre pays avancé ne connaît une inflation comparable à celle qui touche le Canada. Si nous nous comparons avec nos pairs, nous pouvons dire que c’est un phénomène canadien.
Pour ce qui est du logement: oui, l’offre pose bel et bien un problème. Le gouvernement actuel n’a rien fait pour régler ce problème adéquatement. C’est même l’inverse. Nous maintenons les règlements existants, et c’est aussi le cas dans les autres ordres de gouvernement, mais, certainement, il y a des problèmes d’offre. Toutefois, en créant de l’argent frais pour compenser ses déficits, le gouvernement a causé une inflation de tout l’immobilier, comme j’en ai parlé.
En ce qui concerne les programmes: oui, nous avons appuyé toutes les mesures de soutien qui étaient nécessaires pour combattre la COVID. Cependant, comme la députée l’a peut-être entendu dans mon discours, le directeur parlementaire du budget a signalé que les critères pour les mesures de relance et la justification du gouvernement à ce sujet n'existaient plus, mais que les dépenses étaient toujours là.
Enfin, je remercie la députée de participer au débat. C’est agréable de voir des députés autres que ceux de et de vraiment faire leur travail et intervenir à la Chambre des communes.
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Monsieur le Président, nous débattons aujourd'hui d'un projet de loi sur la mise à jour économique de l'automne. Je pense que nous devons prendre en compte que la situation actuelle constitue le contexte dans lequel nous débattons de ce projet de loi.
Depuis que je suis députée, je n'ai jamais vu le Canada aussi divisé ni le genre de crise nationale dans laquelle nous sommes plongés. Nous voici au début de la troisième année de la COVID. Tous les députés présents à la Chambre et ceux qui participent au débat à distance connaissent des personnes dans leur circonscription qui sont fatiguées, qui sont aux prises avec une crise de santé mentale, qui souhaitent la stabilité et de la certitude, qui ont perdu leur emploi et qui cherchent du travail. Le pays est confronté à un gros problème dans le moment, car il connaît des troubles civils.
À mon avis, le projet de loi que le gouvernement présente en ce moment et le ton qu'il emploie à l'égard de ces problèmes ne sont pas sérieux. Il est facile de présumer que le Canada sera toujours un pays merveilleux, dynamique, inclusif et pluraliste à la croissance économique incessante, mais nous ne pouvons faire de tels postulats. Pour atteindre ces objectifs, il faut du travail et des efforts. Il ne faut pas créer une polarisation politique profonde ni profiter des situations de crise pour se faire du capital politique. Il faut plutôt tâcher de travailler les uns avec les autres pour trouver des solutions. Or, dans sa forme actuelle, ce projet de loi ne tient compte de rien de tout cela.
Les gens de ma circonscription voient le coût de la vie grimper en flèche. L'autre soir, alors que j'étais dans une épicerie de ma collectivité, j'ai vu une femme prendre un paquet de poitrines de poulet puis le remettre sur l'étagère. Elle l'a repris, puis encore remis sur l'étagère. Elle l'a repris une autre fois, l'a remis une fois de plus sur l'étagère, puis elle est partie. Cette situation se reproduit dans tous les groupes d'âge. Les choses évoluent très vite, et les gens ne savent pas s'ils auront les moyens de répondre à leurs besoins essentiels.
Le projet de loi à l'étude ne s'attaque pas à ce problème, car il ne se penche pas sur les causes profondes de l'inflation. Nous ne nous penchons pas sur les déficits qui se sont accumulés continuellement depuis le début de la pandémie. Je crois vraiment qu'il est temps d'adopter une nouvelle façon de faire. Je crois que nous ne devrions pas débattre de nouvelles mesures budgétaires tant que nous n'aurons pas de plan pour l'élimination des restrictions liées à la pandémie.
Je comprends pourquoi nous en sommes venus à imposer des restrictions au début de la pandémie. Plusieurs raisons expliquent ce choix. Le gouvernement avait besoin de temps pour comprendre la COVID‑19, surtout dans le contexte où les corps dans les housses mortuaires s'accumulaient dans différentes régions du pays. L'objectif était d'essayer de contenir le virus. Nous savons maintenant que c'est impossible. Il est impossible de ramener à zéro le nombre de cas. C'est une utopie. Nous devons apprendre à cohabiter avec cette maladie.
Les restrictions devaient nous permettre de gagner du temps jusqu'à l'arrivée des vaccins et des traitements. C'est chose faite maintenant, car nous disposons de ces deux outils, Dieu merci. Les restrictions devaient inciter les gens à se faire vacciner et de très nombreux Canadiens l'ont fait et ont reçu une dose de rappel. D'ailleurs, je tiens à les en remercier. Cependant, à mon avis, les gens qui ne sont toujours pas vaccinés après six mois à crouler sous le poids des nombreuses restrictions ont fait leur choix. Honnêtement, le discours politique entourant la vaccination que l'on nous a servi durant les élections fédérales n'a pas contribué à accroître le pourcentage de personnes vaccinées. Le seul résultat a été de diviser encore plus le pays.
En terminant, j'aimerais dire que les restrictions ont apparemment été mises en place afin d'aider les politiciens de tous les ordres de gouvernement à gagner du temps pour renforcer les capacités du système de soins de santé, qui est en très piteux état.
Pour ce qui est des quatre premiers points, les restrictions ne sont plus nécessaires. En ce qui concerne le cinquième point, les restrictions ne contribueront pas au renforcement des capacités du système de santé chancelant du Canada et elles ne remédieront pas à ses failles. Seule la volonté politique nous permettra d'y arriver.
Le projet de loi rate la cible. J'aimerais voir le gouvernement fédéral présenter immédiatement un plan pour mettre fin aux restrictions relatives à la pandémie. Selon moi, cela calmerait le jeu un peu partout au pays et servirait de point de départ à une réflexion sur la manière dont le pays se remettra de ce qui a été un traumatisme collectif partout au Canada. Voilà ce qui devrait être le point de départ.
Le projet de loi ne traite pas du cinquième point que je viens de mentionner — ce qui aurait vraiment dû être le cas, étant donné le montant des dépenses qui y sont prévues —, c'est-à-dire la manière dont nous allons corriger les failles du système de santé canadien. Je sais que la quatrième ronde de restrictions répondait en grande partie aux inquiétudes causées par quelques centaines de nouveaux patients souffrant de la COVID. On craignait qu'ils engorgent les unités de soins intensifs du pays. Je suis consciente que les soins de santé sont de compétence provinciale. Le fédéral a aussi un rôle à jouer en cas de crise nationale: il peut rallier les gouvernements provinciaux pour leur demander comment nous pouvons les aider, régler le problème et soutenir les médecins et les infirmières, qui réclament, à juste titre, des solutions de notre part à tous.
Quand les différents ordres de gouvernement se blâment mutuellement, on ne peut pas s'attendre à ce que les Canadiens continuent de se sacrifier en suivant des restrictions et en se pliant à des mesures qui portent atteinte à nos libertés. Nous ne pouvons pas continuer de diviser les Canadiens. J'espère sincèrement que le gouvernement se penchera sur ce genre de mesures tournées vers l'avenir afin de passer à une gestion de la phase endémique de la COVID‑19, et que nous nous efforcerons de déterminer comment nous pouvons unir nos efforts, trouver un terrain d'entente et mieux nous comprendre mutuellement au lieu de nous contenter de faire des discours partisans pour semer la division.
J'espère que le gouvernement fédéral jouera un rôle rassembleur pour nous amener à trouver des façons d'aider les provinces et de corriger les lacunes du système de santé afin d'éviter que cette situation se reproduise. J'espère que le gouvernement fédéral veillera à ce que le genre de restrictions que nous avons vues dans les deux dernières années ne deviennent pas la norme, et que nous mettrons en place des balises pour savoir quand le gouvernement fédéral peut recourir à de telles mesures, afin que les Canadiens n'aient plus à vivre constamment dans l'angoisse et l'incertitude en se demandant quand ces restrictions leur seront imposées de nouveau. J'espère que le gouvernement fédéral investira des ressources pour renforcer le système d'alerte en cas de pandémie. Nous ne devrions pas avoir à dépendre d'autres sources de données comme l'Organisation mondiale de la santé. Nous devrions disposer de nos propres données pour pouvoir déterminer comment gérer nos frontières le mieux possible.
Il y a tant de choses que nous pourrions faire. Or, le projet de loi semble prolonger le statu quo au beau milieu d'une crise nationale au lieu de chercher les moyens de nous en sortir et de surmonter les divisions causées par le traumatisme collectif que notre pays a traversé, puis d'axer nos efforts sur la reconstruction.
Les derniers jours et les dernières semaines ont été difficiles pour tous les Canadiens. J'ai reçu un grand nombre de courriels et d'appels de la part de gens de toutes les allégeances politiques qui sont pris de panique en pensant à l'avenir. C'est notre travail de rétablir une stabilité et de donner de l'espoir en l'avenir. J'ai regardé la période des questions aujourd'hui, et nous devons tous faire beaucoup mieux.
La cheffe intérimaire du Parti conservateur du Canada a demandé au d'avoir une rencontre. Elle lui a proposé une rencontre avec tous les chefs de parti pour non seulement déterminer la façon d'aller de l'avant et d'empêcher que des infrastructures essentielles ne soient bloquées, mais également pour faire en sorte que les restrictions sanitaires soient levées. Ce sont deux objectifs raisonnables pour faire progresser les choses, et c'est pourquoi nous sommes ici. C'est notre travail. Nous ne pouvons pas nous ranger chacun de notre côté en espérant que quelque chose va arriver. Les deux côtés doivent reconnaître la situation, mais ce n'est pas ce que j'observe ici.
Il ne s'agit pas là d'une remontrance. Je veux plutôt encourager tous mes collègues qui écoutent mon intervention aujourd'hui, de même que tous les gens qui nous écoutent chez eux. Si nous ne commençons pas à prendre la situation au sérieux, elle continuera de se détériorer. Tant de générations ont travaillé fort pour construire le Canada. Nous devons l'empêcher d'être démoli.
C'est pourquoi j'encourage mes collègues à collaborer sans partisanerie pour trouver des solutions, calmer les esprits et investir dans notre avenir.
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Madame la Présidente, je suis honoré de prendre une fois de plus la parole à la Chambre.
Par où devrait-on commencer quand on veut parler de la situation financière du pays sous le gouvernement libéral? Les dépenses sont si nombreuses qu'il est impossible d'en faire le suivi. Quiconque tente de s'y retrouver écope assurément d'un gros mal de tête. Bon nombre de mes collègues conservateurs font de l'excellent travail en examinant les postes de dépenses, en dénonçant les nombreuses incohérences et en expliquant de manière très utile comment on pourrait gérer plus efficacement les finances du Canada de manière à mieux servir l'intérêt des contribuables.
Une chose qu'il vaut la peine de mentionner, en guise d'observation générale, c'est qu'en période difficile, il est en fait plus important, et non moins, de gérer nos finances avec soin et attention. Le gouvernement ne doit pas se comporter comme si les Canadiens lui avaient donné un chèque en blanc. Cela dit, quand il est question de sommes d'argent plus importantes qu'à l'habitude, quand nous sommes facilement distraits par l'actualité et les événements qui nous entourent au pays, il est toujours tentant de se livrer à de folles dépenses et de prendre des décisions impulsives sans penser clairement à l'avenir et aux répercussions de ces décisions.
Tout le monde sait maintenant que nous sommes entrés dans une période d'inflation galopante et de ruptures des chaînes d'approvisionnement. Peut-être les libéraux ont-ils tardé à le reconnaître car ce sont les députés de l'opposition officielle qui les ont mis en garde, mais ils ont fini par admettre qu'il ne s'agissait pas que de « justinflation ».
Dans une certaine mesure, on s'attendait à des problèmes en raison de l'incertitude et des perturbations bien réelles liées à la COVID‑19 et à deux ans de confinements. C'est le type de problème qui touche tous les pays du monde, comme se plaît à le rabâcher le gouvernement depuis un certain temps. Cependant, ce n'est pas l'excuse parfaite, comme les libéraux tentent de le faire croire. La vaccination obligatoire des camionneurs qui traversent la frontière, à un moment où les chaînes d'approvisionnement sont fragilisées par la circulation des marchandises, n'est qu'un des derniers exemples de leurs politiques insensées et démesurées. Il nous manque déjà 18 000 camionneurs et la vaccination obligatoire ne fait qu'aggraver le problème. De plus, la rhétorique incendiaire et excessive du n'a rien arrangé. Cependant, aujourd'hui, je ne m'attarderai pas plus qu'il ne faut sur l'unité nationale. C'est l'aspect économique de ces problèmes qui est au cœur du débat sur le projet de loi dont nous sommes saisis.
En ce qui concerne la gestion de la COVID, les libéraux ont pratiquement normalisé le confinement. Ils se rabattent sur cette carte comme si c'était leur position par défaut. Parfois, ils semblent figés au printemps 2020. Ils font fi des commentaires formulés à l'intérieur et à l'extérieur de la Chambre sur le soutien à apporter aux provinces, sur l'augmentation des transferts en santé et sur la prise des mesures préventives qu'elles demandent. Les conservateurs ont demandé que les libéraux bonifient les mesures incitatives à l'embauche et au maintien en poste visant respectivement les entreprises et les particuliers. À présent, nous nous retrouvons avec des pénuries de main-d'œuvre qui perdurent dans différents secteurs. Nous ne sommes pas encore sortis du bois.
Même si nous devons nous préparer au pire scénario possible, nous sommes préoccupés de voir le gouvernement, qui n'a jamais su trouver le juste équilibre, annoncer un programme de confinement local. Ce n'est pas comme si le gouvernement était pris au dépourvu par une crise et qu'il cherchait la voie à suivre. Avec les libéraux et leur mise à jour économique, le problème dépasse la COVID. Même avant 2020, nos finances n'étaient pas en bon état en raison de cette même mauvaise gestion du gouvernement. Nous avons commencé dans une position beaucoup plus fragile qu'elle n'aurait dû l'être. Manifestement, les libéraux n'ont rien appris et refusent de corriger le tir.
À titre de député, j'ai eu la chance de siéger à quelques comités au cours des deux dernières années. J'ai vu la même tendance se répéter à chacun d'eux. Le gouvernement multiplie les annonces au sujet de l'économie de demain tout en n'hésitant pas à miner activement les secteurs les plus dynamiques de l'économie d'aujourd'hui. Nous ne pouvons pas continuer à dépenser autant que nous le faisons si nous n'avons pas une économie assez forte pour le faire.
Quand nous posons des questions pratiques aux libéraux au sujet des détails les plus fondamentaux de leur économie de rêve, ils n'ont rien à répondre parce que les interroger à ce sujet gâche l'ambiance. Les libéraux tirent dans le pied du Canada et posent des questions à ce sujet plus tard, mais ce n'est pas grave parce que, de toute façon, il existe un programme de rachat pour la proverbiale arme à feu qu'ils utilisent. Ils seront heureux d'imposer de nouvelles restrictions aux gens en mettant en place des taxes, des impôts et de nouvelles lois, mais ils ne semblent pas se soucier autant de veiller à ce que les citoyens ordinaires puissent évoluer dans leur nouvelle utopie.
Premièrement, les libéraux ont instauré la taxe sur le carbone sans se soucier des répercussions disproportionnées qu'elle a sur les régions rurales, comme celles que je représente, et sur les populations les plus vulnérables, même si c'est ce que confirme leur examen réglementaire. Cette taxe fait particulièrement mal aux aînés à revenu fixe, mais aussi aux mères seules, qui sont les plus susceptibles de souffrir de pauvreté énergétique. Alors que la taxe sur le carbone continue d'augmenter, les libéraux, eux, veulent y ajouter la Norme sur les combustibles propres, qui s'accompagne d'un autre mécanisme de tarification du carbone. Ces personnes se sentiront seulement de plus en plus écrasées par l'approche du gouvernement, qui est fortement axée sur des mesures fiscales.
Cependant, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, car ils affirment préparer notre économie pour l'avenir. Ils promettent une forte expansion pour l'industrie des véhicules électriques et des biocarburants au Canada. Comme on l'a dit, l'absence de plan fait que cela semble trop beau pour être vrai.
Il y a deux jours, au cours d'une réunion de comité, j'ai fait un suivi auprès de la concernant un problème potentiel dans le cadre de l'ACEUM. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord en juillet 2020, nous avons eu le temps de nous préparer à satisfaire à l'exigence voulant que 75 % du lithium présent dans les batteries des véhicules électriques proviennent de sources régionales pour garantir une incidence minimale sur les droits de douane. Dans le cas contraire, il y aura une hausse massive des droits de douane. Avec ou sans ces droits, nous pourrions facilement prendre du retard dans cette nouvelle industrie, qui semble cruciale pour l'orientation du gouvernement. Qu'arrivera-t-il si cela ne fonctionne pas aussi bien que prévu?
J'ai posé la question à la ministre il y a un an. Elle ne semblait pas savoir de quoi je parlais. Étant donné que je n'avais pas reçu de réponse claire depuis, j'ai décidé d'aborder à nouveau le sujet cette semaine, soit un an plus tard. Je ne suis toujours pas sûr que la ministre soit réellement au courant de ce dossier et il est difficile d'accomplir quoi que ce soit si l'on ne sait pas à quoi s'en tenir.
Sur le plan des nouveaux projets miniers ou d'exploitation des ressources, l'industrie a clairement dit que c'est le processus d'évaluation d'impact du gouvernement libéral qui met des bâtons dans les roues et qui entraîne des retards. Les délais d'approbation sont beaucoup trop longs. Les choses n'ont pas à se passer ainsi. L'économie canadienne dépend de la mise en valeur des ressources et de l'industrie énergétique — en particulier le secteur pétrolier et gazier —, qui sont d'importants créateurs d'emplois et de richesse, mais la loi des libéraux, avec leur ministre de l'Environnement activiste, cherche à réduire tout cela à néant tout en empêchant la réalisation des projets nécessaires pour prendre le relais.
Si les libéraux souhaitent continuer à dépenser sans compter, d'où viendra l'argent? Ce n'est pas le seul exemple de politiques libérales contradictoires. Depuis que les libéraux ont lancé leur idée de réduire les émissions d'engrais de 30 %, les producteurs et l'industrie craignent fort qu'on copie le modèle de l'Union européenne quant à la limitation de la quantité totale d'engrais utilisée. L'Union européenne a en effet imposé une limite ferme à l'utilisation d'engrais avec une réduction de 20 %. Une telle mesure pourrait entraîner une baisse colossale de la production agricole.
Dans la foulée de ces efforts, j'ai soulevé le problème plus d'une fois à la Chambre et le gouvernement n'a pas écarté cette possibilité. À l'automne dernier, le cabinet Meyers Norris Penny a publié un rapport commandé sur les répercussions estimées de l'entrée en vigueur d'une telle politique au cours des prochaines années. Ce rapport indique que les pertes sur le rendement des cultures de maïs, de canola et de blé de printemps pourraient s'élever à des dizaines de millions de tonnes d'ici 2030, et pourrait coûter jusqu'à 48 milliards de dollars à l'économie canadienne. Ce ne serait rien de moins qu'une catastrophe pour l'agriculture canadienne, qui est pourtant déjà un modèle en matière d'efficacité environnementale et de durabilité.
Étant donné l'ampleur des pertes estimées sur le rendement des cultures, de nouveaux problèmes surgiraient sur le plan des exportations ainsi que des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement nationales et mondiales. Les pressions exercées sur les prix attribuables à la baisse de l'offre pourraient facilement s'ajouter aux pressions inflationnistes, empirant ainsi la situation, mais il y a pire encore. Le plan des libéraux pour leur nouvelle économie orientée vers l'avenir repose en partie sur les biocarburants. Nous savons tous que le maïs et le canola sont les principales cultures sur lesquelles nous miserons pour ces futurs biocarburants. Selon ce rapport, le nombre de boisseaux produits chutera dramatiquement et nous ne serons pas en mesure de satisfaire à la demande prévue dans le plan des libéraux.
Les députés savent-ils comment le gouvernement réagit à tout cela? Il s'oppose au rapport, ce qui est tout à fait légitime, mais il n'a même pas mené d'études d'impact ni expliqué clairement aux agriculteurs et aux producteurs ce qu'il prévoit faire. J'ai été heureux d'entendre qu'il explorait d'autres options qu'une réduction drastique des engrais, mais l'enjeu sur lequel je souhaite attirer l'attention aujourd'hui, comme je l'ai fait par le passé, c'est qu'il refuse encore de renoncer à l'idée d'établir une limite ferme à l'usage d'engrais. Le gouvernement aurait pu nous rassurer il y a longtemps en nous disant qu'il n'établirait pas une telle limite mais, une fois de plus, il refuse de le faire.
Les libéraux doivent y réfléchir sérieusement avant de compromettre leur propre plan en matière de biocarburants, un plan qui fera grimper la demande de canola. Comment cela pourrait-il fonctionner, alors que les producteurs ont plus de mal à cultiver le canola sous le nouveau régime que le gouvernement met en place? Le coût des intrants est déjà astronomique, qu'il s'agisse de semences, d'engrais ou de pulvérisation. Le coût de la machinerie est aussi astronomique. J'ai l'impression que le gouvernement ne comprend pas la réalité concrète des agriculteurs et les décisions qu'ils doivent envisager de prendre. Le gouvernement ne prend déjà pas au sérieux leurs préoccupations à propos de la distinction entre les terres consacrées à la nourriture et celles qui servent aux carburants, et il jongle maintenant avec l'idée de limiter l'usage d'engrais.
Malgré toutes les incertitudes économiques actuelles liées à l'inflation et aux chaînes d'approvisionnement, les Canadiens peuvent être certains d'une chose: l'actuel gouvernement libéral a été et continuera à être catastrophique pour l'économie. Il pourrait être tellement meilleur si seulement il était à l'écoute.