La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Madame la Présidente, je tiens d’abord à remercier l’opposition et mon collègue, le député d’, d’avoir présenté une motion concernant le vol de voitures, car cela donnera au gouvernement une autre occasion de faire preuve de leadership dans ce dossier important.
De toute évidence, nous partageons les préoccupations soulevées par les députés dans le débat d’aujourd’hui au sujet du vol de véhicules au Canada. En fait, il est agréable de voir des collègues de tous les partis s’entendre sur quelque chose pour une fois.
En tant que ministre de la Sécurité publique, la protection des Canadiens et de leur sécurité est au cœur de mon travail quotidien. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a adopté un projet de loi historique sur le contrôle des armes à feu afin de protéger les collectivités contre les armes mortelles. Nous avons investi dans les services de police et les services frontaliers pour lutter contre la criminalité dans tout le pays. Nous avons renforcé la frontière pour lutter contre la contrebande, et d’autres investissements dans l’Agence des services frontaliers et la GRC sont prévus.
Il s’agit de s’attaquer à la menace que représente le crime organisé pour assurer la sécurité des citoyens et de le faire d’une manière qui permet de résoudre des problèmes tels que le vol de voitures. C’est ce gouvernement qui adopte une démarche réfléchie et efficace pour protéger nos citoyens, leurs familles, nos quartiers et nos entreprises. Nous misons sur des solutions qui fonctionnent, des solutions fondées sur des données probantes et sur la collaboration, des solutions qui ne se contentent pas de paraître sévères à l’égard de la criminalité, mais qui le sont réellement. C’est la démarche que nous adoptons pour lutter contre les vols de voitures.
Contrairement au , qui pense pouvoir marquer des points politiques en jouant sur les peurs des Canadiens, nous voulons travailler avec tous les collègues et l’industrie, les forces de police et le secteur de l’assurance pour trouver des solutions qui seront efficaces. Nous travaillons avec les forces policières, les constructeurs automobiles, le secteur de l’assurance et les provinces pour résoudre ce problème de plus en plus préoccupant.
Pour prévenir et réprimer les vols de voitures, il faut d’abord aider la police à faire respecter les lois afin d’assurer la sécurité de la population. À cette fin, nous travaillons également avec les services frontaliers, les groupes chargés de l’application de la loi dans les municipalités et les provinces, la GRC et les parties prenantes dans tout le pays pour veiller à ce que les Canadiens se sentent en sécurité dans leurs collectivités et ne soient pas victimes d'un vol de voiture, un incident qui est de plus en plus violent.
La semaine dernière, en compagnie de mon collègue, le , de mes collègues du caucus de l’Ontario et du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, nous avons annoncé un montant supplémentaire de 121 millions de dollars pour prévenir la violence des gangs et la violence avec des armes à feu et pour lutter contre le vol de voitures en Ontario. Cet argent soutiendra concrètement les efforts visant à lutter contre la violence armée et la violence des gangs et à s’attaquer aux liens avec la grande criminalité organisée.
Comme mes collègues le savent, nous continuerons à faire preuve de leadership cette semaine en réunissant des ministres fédéraux, nos homologues provinciaux, des représentants des gouvernements territoriaux et municipaux, des assureurs, des constructeurs automobiles, des acteurs des secteurs portuaires, ferroviaires et industriels ainsi que des dirigeants des forces de l'ordre, ce qui est important, y compris des chefs de police de quelques-unes des plus grandes villes du Canada et des services de police provinciaux. Tous ces intervenants prendront part à un sommet national sur la lutte contre les vols de voitures afin de relever ce défi grandissant d’une manière collégiale et efficace.
[Français]
Nous savons qu'il n'y a pas de solution unique à un problème si complexe. Ce n'est que par la coopération et les efforts conjoints entre les gouvernements, les forces de l'ordre et l'industrie, bien sûr, que nous obtiendrons les résultats auxquels les Canadiens s'attendent de nous.
[Traduction]
Les participants à ce sommet important discuteront de la portée et de l’ampleur du problème des vols de voitures au Canada et de la meilleure façon de collaborer autour de solutions et de mesures concrètes qui nous permettront de nous attaquer, de façon réelle, à ce fléau qui se répand. Des plans solides et clairs émergeront de la réunion de jeudi, et nous continuerons à collaborer avec nos partenaires dans tout le pays.
Nous travaillerons sur une vaste gamme de solutions, de la prévention à la détection en passant par la répression et la récupération des véhicules. Comme mon collègue, le l’a dit à Toronto la semaine dernière, nous sommes également ouverts à des modifications législatives et réglementaires.
Les vols de voitures constituent un problème complexe de plus en plus rattaché au crime organisé, y compris le crime organisé transnational. Pour être efficaces, les solutions doivent se concentrer sur la prévention du crime avant qu’il se produise, sur la répression des mauvais acteurs en veillant à ce que les forces de l’ordre disposent de toutes les ressources dont elles ont besoin et sur la création de meilleurs moyens de retracer et de récupérer les véhicules volés. Ces efforts commencent à l’échelle fédérale avec la GRC et l’Agence des services frontaliers du Canada ou ASFC.
[Français]
Ces agences fédérales examinent toutes les solutions possibles, en collaboration avec le ministère de la Justice, le ministère de l'Innovation et Transports Canada et, bien sûr, avec les corps de police locaux et provinciaux, les manufacturiers d'automobiles et le secteur de l'assurance, pour voir comment nous pouvons travailler tous ensemble à réduire vite le vol de voitures qui cause tellement d'ennuis et tellement d'inquiétude aux Canadiens.
La lutte contre le vol d'automobiles passe également par la dissuasion et l'intervention à chaque étape du processus.
[Traduction]
Depuis les usines qui fabriquent les voitures en passant par l’assurance et la mise à niveau des systèmes de sécurité jusqu’au moment où le crime est commis, nous cherchons des solutions efficaces pour prévenir la criminalité, mais aussi pour tenir responsables les auteurs de ces crimes. Nous nous attaquons au cycle de vie même de la voiture volée: les cessions de propriété frauduleuses, le transport du véhicule volé sur les routes ou les voies ferrées, et enfin, dans de nombreux cas, l’exportation du véhicule à l’étranger à partir de nos ports.
Bien que les enquêtes criminelles sur les vols de voitures soient menées par le service de police compétent dans la localité où le vol a eu lieu, nous soutenons activement ces partenaires importants dans leurs efforts pour lutter contre ces crimes. La GRC collabore avec la Police provinciale de l’Ontario et la Sûreté du Québec pour faciliter les stratégies provinciales qui s’attaquent à ce problème et elle soutient également les efforts d’autres corps policiers locaux et municipaux.
La GRC joue plusieurs rôles dans la lutte contre le vol de voitures dans tout le pays. Elle agit en tant que service de police compétent dans des centaines de collectivités également, et comme je viens du Nouveau‑Brunswick, j’en suis bien conscient. Cela signifie qu’elle est chargée d’enquêter sur les délits signalés, y compris les vols de voitures.
Sous contrat avec les autorités provinciales et municipales, les membres de la GRC qui travaillent dans ces collectivités de partout au pays font un travail exceptionnel.
Ensuite, la GRC est responsable de la police fédérale. C’est une responsabilité essentielle qui s’exerce dans chaque province et territoire du pays, et sur la scène internationale. Dans son mandat de police fédérale, la GRC lutte contre les menaces que font peser sur le Canada les groupes criminels transnationaux et organisés. Ces groupes tirent de plus en plus profit des vols de voitures, et la GRC déploie des efforts considérables pour les réprimer.
Dans le cadre de ces efforts cruciaux, la GRC collabore avec des partenaires internationaux et nationaux pour démanteler les groupes criminels et perturber les marchés illégaux, en tirant parti des partenariats opérationnels qu’elle entretient avec les petits corps de police municipaux, les corps policiers régionaux plus importants et, dans le cas de l’Ontario et du Québec, les importants corps policiers provinciaux.
Enfin, la GRC est responsable de l’échange de renseignements afin que les forces de l’ordre de tout le pays disposent des outils dont elles ont besoin pour traquer les criminels. Grâce aux Services nationaux de police, les outils et les bases de données essentiels aux forces de l’ordre sont disponibles dans tout le pays pour réprimer les activités criminelles et mener des enquêtes, y compris sur les vols de voitures.
Par exemple, la GRC héberge le Centre d’information de la police canadienne. Il s’agit d’un système national clé d’échange de renseignements, que les policiers consultent chaque minute de la journée.
[Français]
La GRC dirige également le Bureau central du Service canadien de renseignements criminels et soutient les efforts visant à réduire les dommages causés par le crime organisé en fournissant des produits et des services de renseignements criminels, y compris sur le vol de voitures. Le Bureau informe ses partenaires, le gouvernement et les autres parties prenantes sur les marchés criminels au Canada et aide les responsables de l'application de la loi à prendre leurs décisions concernant les priorités en matière de lutte contre le crime organisé.
[Traduction]
À la frontière, l’Agence des services frontaliers du Canada travaille en étroite collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux pour perturber les activités criminelles, y compris l’exportation de véhicules volés. Elle travaille aussi en partenariat avec les services de police locaux et provinciaux. Les rapports et les sources de renseignement de la police lui permettent d’intervenir afin d’intercepter et d’interrompre les envois de véhicules volés.
J’ai visité le port de Montréal il y a quelques semaines pour voir de mes propres yeux le travail essentiel qu’accomplissent les hommes et les femmes de l’Agence pour protéger les Canadiens.
[Français]
Grâce à divers partenariats, nous contribuons activement aux efforts conjoints dans les domaines les plus durement touchés par le vol de voitures et nous continuerons de collaborer avec toutes les parties pour nous assurer de rester au courant de ce problème qui prend de l'ampleur dans toutes les collectivités du Canada et aussi, évidemment, pour lutter contre les répercussions si néfastes sur les Canadiens.
[Traduction]
Le gouvernement a hâte de participer aux discussions qui auront lieu plus tard cette semaine. Il cernera des mesures concrètes et efficaces que tous les gouvernements pourront appliquer. Le gouvernement tient à mettre tout en œuvre pour s'attaquer à ce qui est, à juste titre, une source de préoccupation pour les Canadiens de toutes les régions du pays, c'est-à-dire le nombre croissant de vols de voitures.
[Français]
En terminant, le vol de voitures est un problème complexe sans solution simple ou unique. Nous devons tous travailler ensemble pour relever ce défi. J'ai hâte d'entendre les commentaires de mes collègues à la Chambre des communes au courant de la journée, ainsi que les commentaires que nous allons tous recueillir plus tard cette semaine.
Nous allons continuer de faire tout ce qu'il faut faire pour protéger les Canadiens et pour empêcher le vol de voitures qui cause tellement d'ennuis. Je peux assurer à mes collègues que je suis très heureux d'avoir l'occasion de discuter de cette question importante à la Chambre des communes aujourd'hui.
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Madame la Présidente, je suis bien heureuse de pouvoir parler de ce sujet plus longuement à mon tour. Comme je le disais tout à l'heure, les conservateurs arrivent en ville. Ils viennent de se rendre compte que ce sujet est important et que ce serait peut-être bien de l'ajouter à leurs slogans électoraux.
Comme ma collègue de le disait un peu plus tôt, c'est vrai que le travail journalistique a attiré notre attention sur cette question il y a déjà quelques mois. Il y a aussi des organisations qui viennent nous rencontrer à Ottawa pour nous parler de certains phénomènes et nous y sensibiliser.
En avril dernier, j'ai rencontré des gens de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec et de la Corporation des associations de détaillants automobiles qui m'ont parlé de cela. C'est faux de dire qu'ils se foutent de ce phénomène parce qu'ils font de l'argent et parce qu'ils vont pouvoir vendre un véhicule si un client s'en fait voler un, étant donné que l'assureur les rembourse. C'est faux de dire qu'ils s'en foutent, puisqu'ils sont ici, à Ottawa, pour nous en parler. Ils veulent que le gouvernement agisse pour contrer ce phénomène.
J'ai commencé à m'intéresser à ce sujet il y a déjà quelques mois. J'ai également rencontré les constructeurs mondiaux d'automobiles, qui m'ont sensibilisée eux aussi. En octobre, dans la foulée du reportage de l'émission J.E, à TVA, et dans la foulée des nombreux reportages du bureau d'enquête du Journal de Montréal, j'ai annoncé que j'allais déposer une motion au Comité de la sécurité publique et nationale. J'en ai parlé à mes collègues, car on voit souvent des membres de certains partis arriver comme un cheveu sur la soupe avec une motion sur un sujet X en pensant que tout le monde va l'accepter comme elle est. C'est important d'en discuter auparavant avec des collègues et de les sensibiliser à un problème. C'est comme ça que j'ai parlé à mes collègues conservateurs du phénomène de vols de véhicules. Ils semblaient très intéressés. Quand j'ai déposé la motion, tous les partis ont voté en faveur. Tout le monde avait une anecdote à raconter, connaissant un ami ou un collègue à qui une telle chose était arrivée. Un collègue conservateur lui-même s'était fait voler son véhicule. Il y avait manifestement un consensus sur le fait qu'il s'agissait d'un dossier que nous devions étudier bientôt, rapidement.
Au Comité de la sécurité publique et nationale, nous avions à l'étude le projet de loi . Cela a été retardé longtemps par le Parti conservateur pour des raisons qu'on connaît ou qu'on ignore. La même chose se produit en ce moment avec l'étude du projet de loi . L'étude est retardée et nous savons, dans notre agenda de comité, que la prochaine étude après ce projet de loi sera celle sur les vols de véhicules. Je m'explique donc mal pourquoi les conservateurs essaient de repousser cette étude le plus possible alors qu'ils en font aujourd'hui leur priorité en voulant parler de ce sujet. Si c'était réellement important pour eux, ils travailleraient fort au Comité de la sécurité publique et nationale pour que nous y arrivions enfin.
Aujourd'hui, avec cette motion, on cherche peut-être à faire des slogans préélectoraux ou même électoraux, car nous avons l'impression que le Parti conservateur est peut-être déjà en campagne électorale. Nous, au Bloc québécois, n'avons pas reçu le message. Ce nouveau slogan se retrouve dans la motion d'aujourd'hui, qui indique ceci: « [...] après huit ans de politiques laxistes en matière de criminalité, ce premier ministre a provoqué la crise du vol de voitures [...] ». Ce n'est rien de moins que le lui-même qui a créé cette crise. Il a le dos large pas mal. Je ne dis pas cela pour le défendre. C'est vrai que les libéraux n'ont pas fait grand-chose au cours des dernières années pour contrer ce fléau. Cependant, dire que le premier ministre à lui seul a créé la crise, cela ne fait pas sérieux.
Je dirais même que tout l'argumentaire proposé dans la motion conservatrice est complètement déconnecté de la réalité, bien que le problème, lui, soit bien réel. Si on regarde le phénomène avec un minimum de sérieux, on se rend compte assez rapidement que la pandémie de la COVID‑19 en 2020 a causé de graves perturbations de la chaîne logistique partout sur la planète. L'un des secteurs les plus touchés est celui des semi-conducteurs nécessaires pour tous les microprocesseurs. Cette pénurie de microprocesseurs a mené à une diminution mondiale de la production de voitures. Elle en a fait augmenter la demande. Ce faisant, elle a fait augmenter le coût des voitures d'occasion. Les groupes criminels ont donc saisi l'occasion et se sont spécialisés dans le vol et l'expédition des voitures vers d'autres marchés. C'est un phénomène qui existait déjà dans une moindre mesure, mais nous avons vu que la pandémie et les répercussions sur les chaînes d'approvisionnement ont accéléré ce phénomène. Montréal, par sa situation géographique, est devenue une plaque tournante pour le vol de voiture.
Pourquoi est-ce le cas? C'est parce qu'à Montréal se trouve le principal port de l'Est du Canada qui donne accès à l'étranger. Évidemment, d'autres ports sont aussi touchés. On peut penser à celui d'Halifax ou à celui de Vancouver. Cependant, ils ne sont pas aussi touchés que le port de Montréal. On parle vraiment d'une plaque tournante. Comme je le disais, la pandémie est un fait aggravant, mais il y a aussi le développement des nouvelles technologies qui a accru l'intérêt pour les vols de véhicules.
Par exemple, on peut penser à l'usage de plus en plus fréquent des clés intelligentes qui rend les vols de voitures plus faciles. Il y a eu de nombreux reportages qui montrent de quelle façon les voleurs s'y prennent. Ils n'ont qu'à utiliser un relai pour amplifier le signal d'une clé intelligente qui est à l'intérieur même d'une maison en se mettant près de la porte d'entrée. Le voleur, avec un complice, peut ouvrir la porte et démarrer le moteur.
Ils peuvent également s'y prendre en branchant un ordinateur sur le port de diagnostic de l'ordinateur de bord du véhicule, leur permettant d'utiliser une autre clé. Il suffit de forcer la porte du véhicule pour ensuite le voler.
Donc, ça devient un jeu d'enfants pour les personnes qui s'y connaissent le moindrement.
À Montréal comme ailleurs au pays, on a vu des gens qui utilisent des sabots de Denver ou qui mettent des trucs pour barrer le volant pour s'assurer que ce sera plus difficile ou même plus long pour un voleur de s'emparer du véhicule. Je dis plus long parce qu'en effet, les voleurs ont trouvé d'autres stratagèmes pour enlever ces trucs et partir avec le véhicule en un rien de temps.
Ce phénomène devient vraiment un fléau, particulièrement au Québec et à Montréal. Les vols de voitures ont augmenté dans les dernières années. Selon Équité Association, environ 70 000 véhicules ont été volés au Canada en 2022. C'est énorme. Entre 2021 et 2022, le nombre de vols a augmenté de 50 % au Québec, c'est la moitié; de presque la moitié en Ontario, soit 48 %; de 34 % dans le Canada atlantique; et de 18 % en Alberta. L'année 2022 a donc été une année record pour les vols de véhicules. Les chiffres ne sont pas encore connus pour 2023, mais tout indique que, encore une fois, ça aurait augmenté davantage.
Ce sont des pertes de milliards de dollars qui ont été enregistrées pour les assureurs, alors on voit les primes d'assurance augmenter pour M. et Mme Tout‑le-Monde. Le Journal de Montréal rapportait qu'entre 2012 et 2022, la prime moyenne d'assurance auto a augmenté de 50 % elle aussi. Cette augmentation serait en partie liée aux vols de voitures.
À la lumière de ces éléments, l'une des questions qu'on doit se poser, c'est pourquoi il y a cet intérêt grandissant envers les vols de véhicules.
Il faut dire que le vol de voitures est une des sources de financement les plus faciles et les moins risquées pour les groupes criminels qui utilisent une partie de ces revenus pour financer d'autres activités criminelles. On peut penser, par exemple, au trafic d'armes à feu et à la traite des personnes. Il y a donc deux raisons. C'est facile et peu risqué.
J'ai expliqué plus tôt pourquoi c'était facile. Pour expliquer le peu de risques, on peut penser aux peines qui sont assez légères. Jacques Lamontagne, directeur des enquêtes pour le Québec et l'Atlantique chez Équité Association et lieutenant-détective retraité du Service de police de la ville de Montréal expliquait dans un article de La Presse...
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Madame la Présidente, je vous remercie.
Je disais justement que ce monsieur, Jacques Lamontagne, qui a de l’expérience derrière la cravate, disait ceci:
Il y a plus de conséquences judiciaires à traverser la frontière avec quatre kilos de cocaïne qu’avec des véhicules volés. Pourtant, les deux crimes rapportent gros [aux groupes criminalisés et] au milieu criminel. Les jeunes bandits risquent moins à voler un Jeep Wrangler qu’à vendre des stupéfiants dans la rue […] C’est beaucoup moins dissuasif de savoir qu’on risque une absolution s’il s’agit d’une première [infraction] ou au pire de quatre à six mois de prison pour un vol de voitures que des années pour avoir vendu des substances illicites.
J’en reviens à l’utilisation du terme « jeunes bandits » par M. Lamontagne. C'est un phénomène assez répandu. Les groupes criminalisés font souvent appel à des jeunes qui, souvent, n’ont pas de dossier criminel ou qui sont même parfois mineurs. On leur demande de voler des voitures ou de transporter des armes à feu illégales, parce que les premières offenses sont très rarement sévèrement punies. C’est donc une espèce de stratégie que ces gens utilisent. Je ne dis pas que les voleurs ne devraient pas aller en prison, mais je pense qu'il faut surtout s’attaquer à ces groupes criminalisés et à ces chefs derrière ces groupes criminalisés.
Là où le Parti conservateur fait erreur, c’est en supposant que toute cette crise a été créée par le lui-même et par des politiques laxistes, comme il le prétend, comme le projet de loi .
La motion demande précisément « d’annuler immédiatement les modifications apportées par le gouvernement libéral dans son projet de loi C‑5 laxiste en matière de criminalité, qui permettent aux voleurs de voitures d’être assignés à résidence au lieu d’être emprisonnés. » En lisant la motion, on comprend donc que les conservateurs tentent d’associer la hausse de vols de voitures depuis 2015 au projet de loi C‑ 5. Comme le disait ma collègue tout à l’heure, le projet de loi C‑5 a reçu la sanction royale à la toute fin de l’année 2022. Je ne sais pas quel calcul font les conservateurs pour dire que c’est la faute du projet de loi C‑5 si le vol de voitures a augmenté depuis 2015. Or, à mon sens, ça ne s’explique pas. Les conservateurs essaient de trouver des solutions simples à des problèmes compliqués. Ils disent que ce premier ministre est en place depuis 2015, et donc que tous les problèmes de société sont à cause de lui. Je répète que je ne défends pas le premier ministre, mais, à un moment donné, il faut être un peu sérieux dans son argumentaire.
Contrairement aussi à ce qu’affirment les conservateurs, les peines minimales pour le vol de voitures n’ont pas été abolies par le projet de loi C‑ 5. Selon le paragraphe 333.1(1), le Code criminel prévoit une peine minimale de six mois pour une troisième infraction. Les conservateurs peuvent bien dire que ce n’est pas assez, mais il y a un problème majeur avec leur affirmation. Sait-on que l’article 333.1(1) a été ajouté au Code criminel par les conservateurs eux-mêmes en 2010 avec le projet de loi ? Si, aujourd’hui, finalement, ils trouvent que ce n’est pas assez, ils n’ont qu’eux à blâmer.
Les conservateurs affirment aussi dans la motion que le projet de loi C‑5 a permis les peines avec sursis pour les vols de voitures. On parle des peines à purger à la maison, que le chef conservateur s’amuse à appeler les peines Netflix. Il est vrai que les libéraux ont aboli l’alinéa 742.1f)(vii), qui empêchait les peines avec sursis pour les vols de voitures. Par contre, les autres alinéas de l’article 742.1 balisent les conditions pour pouvoir octroyer une peine avec sursis, entre autres le fait que le tribunal doit être convaincu qu’il n’y a pas de risque pour la société et que la peine d’emprisonnement soit de moins de deux ans. Le juge peut également imposer les conditions qu’il juge nécessaires. Autrement dit, il n’y a absolument rien qui empêche un juge de refuser une peine avec sursis. Un juge devrait pouvoir faire preuve de jugement. Ce que les conservateurs présument, c’est que les juges ne sont pas capables de le faire.
Comme il est impossible d’imposer une peine avec sursis pour une peine de deux ans et plus, la peine avec sursis ne s’applique déjà pas pour les cas plus graves, considérant que la peine maximale est déjà de 10 ans.
Les conservateurs oublient aussi qu’il y a toujours des audiences pour remise en liberté en attente d’un procès. À moins de facteur aggravant, il est rare qu’une personne reste incarcérée en attente de son procès pour un vol de voitures. Autrement dit, l’affirmation des conservateurs selon laquelle les criminels se font attraper puis relâcher immédiatement à cause du projet de loi C‑5 est infondée puisque ceci existait bien avant.
Encore une fois, les juges doivent déterminer s’il y a lieu de maintenir en prison un délinquant en attente de son procès et quelles conditions doivent être respectées, d’autant plus que les criminels utilisent souvent des mineurs, comme je le mentionnais tout à l’heure, puisque leurs peines sont moins graves.
Dans tous les cas et sur ce point, je serai d’accord avec les conservateurs. Une partie du problème, c’est qu’Ottawa n’a absolument rien fait pour contrer le vol de voitures. Dans les conditions actuelles, même la prison à vie ne changerait rien parce que le fédéral ne surveille pas du tout le port de Montréal, où les criminels peuvent expédier à l’étranger les voitures volées sans difficulté. J’y reviendrai.
Cependant, je veux terminer avec la deuxième partie de la motion des conservateurs qui demande « de renforcer les dispositions du Code criminel afin de garantir que les voleurs de voitures restent en prison ».
Encore ici, ce sont les conservateurs qui ont créé une infraction spécifique pour le vol de voitures, avec leur projet de loi et le fameux article 333.1 en 2010. S'ils trouvent que les peines ne sont pas assez longues, ils n'ont qu'eux à blâmer.
Le chef conservateur a proposé qu'une troisième récidive soit assortie d'une peine de trois ans de prison plutôt que les six mois prévus par le Code criminel. Or, ces six mois prévus par le Code criminel découlaient d'une initiative des conservateurs. Alors, tout ce que le Parti conservateur propose de changer, aujourd'hui, ce sont des choses qu'il a lui-même mises en place quand il était au pouvoir.
Le chef conservateur parle aussi de retirer les peines à la maison, donc avec sursis, pour les voleurs. Comme je le mentionnais, une peine de deux ans et plus ne peut déjà pas se faire à la maison. Cela dit, le projet de loi a effectivement permis aux juges d'imposer une peine à domicile s'ils jugent que c'est approprié, donc pas systématiquement comme aiment le rappeler les conservateurs. Par contre, le projet de loi n'a pas touché à la remise en liberté dans l'attente d'un procès.
Entendons-nous bien: au Bloc québécois, nous sommes entièrement ouverts à revoir le Code criminel pour contrer les vols de voitures. C'est d'ailleurs ce que le Service de police de la Ville de Montréal propose aussi. Cette fois-ci, il croit qu'il faudrait ajouter de nouveaux articles sur l'exportation des véhicules volés et accroître la sévérité des peines pour les chefs de réseau. Je pense que cela pourrait être une bonne solution. J'imagine que cela va ressortir dans les discussions qui auront lieu au sommet national ce jeudi.
La dernière proposition qu'on retrouve dans la motion conservatrice concerne l'Agence des services frontaliers du Canada, ou ASFC, et l'exportation des véhicules volés. Elle demande qu'on fournisse à l'ASFC les ressources dont elle a besoin pour empêcher les vols de voitures au pays. Je ne pourrais pas être plus en accord avec cette proposition.
J'en ai parlé il y a déjà quelques mois. Je pense que c'est nécessaire que l'ASFC, qui relève du gouvernement fédéral, en fasse davantage. Certains disent qu'elle n'a pas les moyens nécessaires pour le faire en ce moment, qu'il y a un manque de personnel et un manque de financement. Il faudra trouver ce qu'est le problème. De toute évidence, l'ASFC n'en fait pas assez à ce moment-ci.
J'ai parlé du vol des véhicules et de la façon dont cela se fait; il s'agit de la première étape. La deuxième étape, c'est l'exportation. Comme pour le vol, c'est assez facile et pratiquement sans risque. Évidemment, pour les groupes criminalisés, cela implique un peu plus de coûts et d'organisation. Or, cela se passe assez bien quand on voit ce qui se passe au port de Montréal. Cela en est ainsi parce que c'est une passoire.
Il y a environ 700 000 conteneurs qui quittent le port de Montréal chaque année. Selon le Syndicat des douanes et de l'immigration, il y a seulement 1 % des conteneurs qui seraient fouillés. Selon l'Administration portuaire de Montréal, ou APM, « [l]a loi ne permet pas aux employés ou à l'administration du Port d'ouvrir un conteneur à moins que la vie de quelqu'un soit en danger ou qu'il y ait un risque environnemental grave ». Selon la directrice des communications du port, lorsque les conteneurs arrivent au port, il serait déjà trop tard pour intervenir. On comprend que les conteneurs restent donc scellés à moins que les forces de l'ordre interviennent pour des raisons précises. Elles ont besoin d'un mandat pour les ouvrir, donc d'un motif raisonnable.
Les corps de police ont accès au port et peuvent y intervenir. Or, ils ne font pas de patrouille puisque l'APM a déjà ses propres agents de sécurité. Donc, l'APM n'intervient pas parce que les policiers peuvent le faire, mais les policiers n'interviennent pas parce que l'APM a ses propres agents de sécurité, la belle affaire.
Quant aux douanes, soit l'ASFC, elles sont chargées de contrôler la marchandise destinée à l'exportation. Elles peuvent ouvrir les conteneurs. Or, en octobre, le Journal de Montréal nous apprenait qu'il y a seulement cinq agents pour inspecter les conteneurs à Montréal. Cela rend la tâche pratiquement impossible. Oui, les douanes sont chargées de surveiller l'exportation, mais leur mandat est davantage axé sur l'importation. Elles doivent aussi regarder ce qui entre au pays. On peut les comprendre. Faudrait-il modifier le mandat pour que ce qui sort du pays soit mieux vérifié? Je pense que c'est une question qu'il faut se poser.
Une autre raison qui montre que c'est facile d'exporter un véhicule volé, c'est que n'importe qui peut louer un conteneur en remplissant un simple formulaire en ligne pour le déclarer à la compagnie maritime. Nous pourrions le faire sans problème, au même titre qu'une petite entreprise. Toute personne peut modifier son formulaire jusqu'à 48 heures après l'expédition. Cela rend évidemment possible de brouiller les pistes une fois que la marchandise est déjà en route vers l'Europe, le Moyen-Orient ou encore l'Afrique.
Finalement, les criminels utilisent des compagnies à numéro pour remplir ces formulaires. Ils utilisent des numéros de série souvent similaires ou pareils pour frauder l'ASFC dans leur déclaration pour exportation.
Cela devrait être facile à repérer pour l'Agence des services frontaliers du Canada, facile à voir qu'un numéro de série de véhicule revient à plusieurs reprises. En tout cas, Le Journal de Montréal a été capable de le faire et de le repérer avec un simple document Excel, mais, pour une raison que je ne m'explique pas, cela semble difficile pour l'Agence.
Déjà, à l'automne 2015, un rapport du vérificateur général mentionnait que le contrôle des exportations à la frontière était inefficace et que seulement un conteneur sur cinq désignés comme étant à haut risque était inspecté. Là, on nous dit qu'il n'y a presque pas d'inspections et que, même quand il y a un doute qu'il y aurait du contenu à haut risque, un seul conteneur sur cinq est fouillé et vérifié. Alors, on peut comprendre qu'il y a énormément de véhicules volés qui passent par le port de Montréal sans que personne ne s'en rende compte.
J'avais invité le syndicat des douaniers à venir témoigner au Comité permanent de la sécurité publique et nationale sur le projet de loi . Il nous avait dit qu'il y avait énormément de matériel illégal ou volé dans les conteneurs qui circulent par bateau, mais aussi par train, qui entrent et sortent du Canada, et que l'Agence ne fait presque pas de vérifications. À ce moment, le gouvernement avait balayé la critique du revers de la main sous prétexte que cette information n'était pas importante pour lui.
Ce que le bureau d'enquête du Journal de Montréal a rapporté, en bref, c'est qu'on a seulement cinq agents au port de Montréal pour faire les fouilles. On se fie à un scanneur de marchandises capricieux qui tombe continuellement en panne. L'Agence refuse de détacher un enquêteur pour travailler au sein d'une escouade spéciale sur l'exportation des véhicules volés. Les mêmes numéros de série reviennent. Il y a des informations cruciales qui tardent à être transmises au service portuaire et aux services policiers, et l'Agence omettrait de signaler les conteneurs à haut risque à ses partenaires.
On voit que plusieurs organisations sont impliquées, mais que, malgré cela, rien n'est fait.
Je répondrai aux questions de mes collègues avec grand plaisir et j'espère que le sommet qui se tiendra la semaine prochaine pourra contribuer à trouver des solutions pour contrer ce fléau.
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Madame la Présidente, j’aurai le plaisir de partager mon temps de parole avec le député de la belle circonscription de . Je salue le travail que ce député et plusieurs autres ont accompli dans ce dossier. Comme il siège à la Chambre depuis de nombreuses années, j’ai hâte d'entendre ses observations après mon intervention.
En ce qui concerne la motion des conservateurs dont nous sommes saisis, je rappelle que je viens de Windsor, en Ontario, qui est la capitale de l’automobile au Canada. C’est aussi un poste frontalier par lequel transitent de très grandes quantités de marchandises. Nous avons grandi avec cela; c'est une partie de notre ADN.
Aujourd’hui, je voudrais parler non seulement de l’industrie de l’automobile, mais aussi de ce que dit la motion au sujet de l’ASFC. Cela me touche tout particulièrement parce que, dans ma collectivité, nous voyons bien que les travailleurs, hommes et femmes, qui sont en première ligne pour assurer la protection de notre pays contre les États‑Unis font face à des difficultés et qu’ils ne reçoivent pas toujours le soutien dont ils ont besoin. La frontière qui sépare le Canada et les États‑Unis est la plus longue frontière non défendue au monde, et il y a des gens très peu recommandables qui essaient de la traverser avec de mauvaises intentions. Certains d’entre eux sont des citoyens canadiens, tandis que d’autres sont des citoyens américains. Cela a des conséquences importantes, comme n’importe quel député d’une circonscription frontalière vous le dira, de Hamilton à Fort Erie en passant par Niagara Falls, et ailleurs jusque sur la côte Ouest. J’y reviendrai tout à l’heure.
Je voudrais d'abord souligner un élément dont nous n'avons pas parlé. Nous ne devrions pas fermer les yeux sur le manque d'innovation de l'industrie automobile pour freiner les vols de voitures. Des milliards de dollars ont été investis dans le secteur automobile pour des innovations, ce que j’ai appuyé parce que c’est très important, mais en même temps, en l’absence d’une politique nationale sur l’automobile au Canada, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire. On a abordé la question sous l'angle de la carotte et du bâton.
Remontons quelques années en arrière. Mon père a été cadre chez Chrysler pendant une bonne partie de sa carrière. Je me souviens de débats sur toutes sortes de questions concernant l’industrie automobile, et celle-ci refusait toujours les innovations. Le meilleur exemple est sans doute celui des ceintures de sécurité. L’industrie de l’automobile s’y est opposée pendant des années. Il y avait aussi des fabricants d’automobiles qui ne voulaient pas cesser d’équiper les voitures de cendriers et d’allume-cigares. D’autres ont introduit des innovations qui se sont révélées néfastes pour la population, comme les phares escamotables.
Il y a eu beaucoup d’excellentes innovations et de bonnes choses dans le secteur de l’automobile, mais l’industrie de la fabrication de véhicules de tourisme a une certaine part de responsabilité. Lorsque le public appuie massivement la transition de cette industrie vers un environnement moderne et plus sûr pour nous tous, on s’attend à ce que les politiques publiques en fassent état, et la lutte contre le vol d’automobiles doit aussi en faire partie. L’industrie a adopté des dispositifs de démarrage automatique comme pratique concurrentielle. En parallèle, elle n’a pas tenu compte du fait que quelqu’un peut pirater ces systèmes. Il y a une double obligation à cet égard.
J’ai travaillé en collaboration avec l’industrie automobile pendant un certain nombre d’années. Je suis convaincu que, si nous exerçons les pressions qui s’imposent et que nous obligeons l’industrie à rendre des comptes par la suite si elle ne le fait pas, nous obtiendrons des résultats qui aideront les Canadiens. Il ne faut pas oublier que le vol d’un véhicule n’est pas seulement un crime financier. Les véhicules peuvent souvent être utilisés pour un vol et faire d’autres victimes, dans le cadre d’autres types de crimes. Nous avons beaucoup insisté là-dessus.
Je vais passer à la question de l’exportation parce que le Canada est devenu essentiellement une industrie artisanale pour de nombreux éléments du crime organisé qui veulent voler nos véhicules afin de les vendre à l’étranger. La réalité, c’est que le vol d’automobile en général a des conséquences importantes, non seulement au titre du crime en soi, mais aussi des crimes subséquents qui ont lieu une fois que le véhicule a été volé.
J’ai parlé de l’histoire des hommes et des femmes qui travaillent à la frontière. Je veux que les gens essaient d’imaginer ce que c’est que de travailler à la frontière. On parle ici d’un environnement très achalandé où des dizaines de milliers de personnes traversent la frontière chaque jour. Lorsque j’étais jeune, il y avait souvent un étudiant plutôt qu’un agent des services frontaliers qui travaillait durant l’été dans la guérite de la ligne d’inspection primaire devant laquelle nous nous arrêtions. Parfois, les gens devaient emprunter des gilets pare-balles parce qu’il n’y en avait pas assez au poste frontalier pour les travailleurs. Je me souviens de cette époque.
Aujourd’hui, par contre, on peut voir que les travailleurs sont enfin armés et qu’ils ont un certain soutien. Dans le passé, ils devaient compter sur les forces policières municipales, provinciales ou fédérales lorsqu’il y avait des problèmes avec des Américains et d’autres qui arrivaient avec des armes à feu ou d’autres types d’armes illégales, des drogues et d’autres choses. Il ne faut pas oublier que, même dans les meilleures circonstances, ils peuvent devoir procéder à des vérifications auprès d’un ami, d’un voisin, d’un membre de leur famille ou d'une personne de leur collectivité dont ils sont l’entraîneur de soccer ou de hockey. Ils ont un travail très difficile à faire pour s’assurer que chaque personne qui traverse la frontière fait l’objet d’un examen approprié. Ils veillent à la sécurité de notre pays.
Ce travail est très éprouvant à bien des égards, et il n’est ni compris ni appuyé comme il devrait l’être. C’est ce qui a conduit à un qualificatif célèbre prononcé dans cette Chambre, pour lequel je n'ai pas encore entendu les libéraux s'excuser officiellement, soit lorsque Derek Lee a qualifié des agents frontaliers canadiens de mauviettes parce qu'ils avaient quitté leur poste à l'arrivée d'Américains armés. Or, on avait établi que ces Américains avaient des antécédents criminels. Les agents des frontières avaient donc dû quitter leur poste parce qu'ils n’avaient pas le soutien approprié à ce moment-là, pas même de la part des forces de l'ordre. Cela m'a permis de comprendre à quel point les députés sont déconnectés du travail qui doit être fait à nos frontières pour assurer notre sécurité.
Les gouvernements libéraux et conservateurs successifs n’avaient même pas terminé de négocier toutes les dispositions des conventions collectives qu’ils devaient commencer les négociations des conventions suivantes. Ce n'est là qu'un exemple. Ce que j'essaie de faire comprendre dans ce débat, c'est qu'il s'agit d'un problème d’attitude qui a cours depuis des années. Nous pouvons parler de rétablir enfin certains postes ou certaines mesures qui avaient été éliminés sous le régime conservateur, comme lorsqu'on a éliminé le recours aux chiens détecteurs ou qu'on a réduit le nombre d'agents, ou de corriger des manquements observés sous le régime libéral actuel, comme le mauvais programme de formation qui a engendré une pénurie de milliers de travailleurs. En effet, il nous manque actuellement de 2 000 à 3 000 agents des services frontaliers.
Nous devons également changer la culture de cette organisation, et il sera utile de tenir une table ronde à ce sujet, mais je me demande dans quelle mesure le syndicat est mis à contribution dans ce processus.
Lorsque Ralph Goodale était ministre de la Sécurité publique, j'ai participé à une assemblée publique à Montréal sur la violence armée. Malheureusement, tous les efforts déployés alors sont restés vains parce que le gouvernement n'a jamais donné suite à cette assemblée, tout comme le gouvernement qui est venu après.
Certains des problèmes particuliers qui sévissent à Montréal actuellement peuvent être résolus. Son territoire est limité par les cours d'eau, et la Ville dispose d'une équipe composée de huit agents qui examinent les exportations de véhicules en vérifiant s'ils sont volés ou pas. Il y a des véhicules qui sont exportés légitimement et d'autres qui ne le sont pas, et il y a un nombre restreint d'agents qui s'en occupent. On accorde actuellement la priorité aux importations plutôt qu'aux exportations. Encore là, si on fait pression sur les agents pour alimenter la chaîne d'approvisionnement, il faudrait redéfinir les priorités.
La motion des conservateurs en dit peu à ce sujet. Nous savons également que le port de Montréal manque d’espace. Comme l'espace manque, les véhicules s’accumulent, même ceux qui sont illégaux. Les travailleurs doivent alors faire appel à la police de Montréal pour les aider à s’en débarrasser parce qu’ils n’ont pas l’équipement adéquat. J’ai parlé à l’époque des gilets pare-balles qui devaient être partagés entre les travailleurs. Dans le cas qui nous occupe, ils n’ont ni dépanneuse ni moyen de dégager l’espace. La direction n’a rien fait pour augmenter l’espace disponible, de sorte qu'on loue un espace dans lequel examiner ces exportations. En outre, aucune solution n’a été trouvée pour augmenter l'espace ou pour leur permettre d’obtenir leur propre espace. Les gens se retrouvent avec des problèmes très concrets qui compliquent les inspections.
Il est important de parler de la culture et des pratiques d'embauche de l’Agence des services frontaliers du Canada, où les gestionnaires sont en surnombre. Dans certaines régions, il y a sept gestionnaires pour six agents. Il devrait y avoir un meilleur ratio d’agents sur le terrain. Le gouvernement a fait les pires choix possibles en se concentrant sur des choses comme l’application ArriveCAN; il a cherché à développer une application plutôt qu'à former des agents. C’est l’une des pires choses qu’il pouvait faire.
Nous devons cesser de considérer la technologie comme la seule solution miracle dans cette situation. Le problème, c’est que la technologie que nous introduisons est souvent défaillante. À l’heure actuelle, il y a à Montréal des équipements de dépistage et d’autres types d’équipements qui ont dû être apportés de Windsor, en Ontario, parce que les équipements de Montréal ne pouvaient pas être réparés. Si nous comptons sur la technologie, nous devons disposer d’un environnement adéquat et durable pour nous en occuper et nous devons former les travailleurs.
Je voudrais terminer par un point très important, à savoir la formation des agents. À l’heure actuelle, on débute comme recrue, sans salaire. Nous devons commencer à embaucher, à former et à soutenir ces personnes. Nous devons améliorer les conditions de formation afin que la présence sur le terrain devienne une réalité.
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Madame la Présidente, en réalité, comme les députés le savent, nous prenons très au sérieux le problème des vols de voitures. Tout d'abord, je tiens à souligner que, contrairement aux deux autres partis, le NPD a essentiellement un plan en cinq points. Je proposerai cet amendement à la fin de mon intervention afin que les conservateurs puissent incorporer à leur motion des éléments qui contribueraient vraiment à lutter contre le vol de voitures. C’est un problème qui touche de nombreux Canadiens dans tout le pays, et mon quartier ne fait pas exception. Le fait est que nous voyons ces chiffres augmenter et que les libéraux n’ont rien fait pour contrer ce fléau.
Je souligne que les chiffres les plus récents révèlent que le taux de vols de voitures s'élève à 271 pour 100 000 Canadiens. Autrement dit, on dénombre 271 vols de voitures pour chaque tranche de 100 000 habitants. Nous ne voulons toutefois pas revenir à l’époque du régime Harper, où les chiffres étaient presque deux fois plus élevés. En effet, il y avait alors 487 vols pour 100 000 habitants, ou 443 certaines années. Sur les 15 dernières années, les cinq années où ce taux était le plus élevé remontent toutes à l'époque du régime Harper. Les conservateurs ont donc quelques leçons à apprendre au sujet du bilan médiocre qu'ils affichaient à cet égard à l'époque où ils formaient le gouvernement. Les réactions des conservateurs montrent à quel point les députés néo-démocrates, en tant qu'adultes dans la salle, jouent un rôle important en proposant des politiques mûrement réfléchies.
Le fait est que le régime Harper a réduit de 600 millions de dollars le financement de la GRC. Comment cela pouvait-il avoir du sens alors que, comme je l’ai dit, le taux de criminalité était élevé? Pourquoi les conservateurs auraient-ils procédé à des coupes aussi importantes? Cela n’a aucun sens. Cependant, ce n’est pas tout: les postes de plus de 1 000 agents frontaliers de l’Agence des services frontaliers du Canada ont également été abolis. Les conservateurs ont donc éviscéré les services de l’Agence des services frontaliers du Canada, alors même que, comme nous le savons, les regroupements criminels étaient en train de se transformer en organisations internationales.
La GRC et l’ASFC ont subi des coupes, mais les pires coupes ont visé un programme d’envergure nationale. Il a eu un effet remarquable en Colombie‑Britannique, et j’ai travaillé de très près avec ce centre, le B.C. Crime Prevention Centre, qui investit dans les forces de l’ordre locales et travaille avec elles pour réduire la criminalité. Nous savons qu’un dollar consacré à la prévention de la criminalité permet d’en économiser six en dépenses liées aux services policiers, aux tribunaux et aux prisons. Il s’agit donc d’un investissement remarquablement efficace. Si le gouvernement investit dans la prévention de la criminalité au pays, il parvient à faire baisser le taux de criminalité, à réduire le nombre de victimes et, ultimement, à faire des économies sur le plan des services policiers, des prisons et des tribunaux.
Qu’a fait le régime Harper? Les conservateurs n’ont jamais expliqué ici pourquoi ils ont agi ainsi, mais ils ont réduit le financement consacré à la prévention de la criminalité au point que des centres comme le B.C. Crime Prevention Centre ont dû fermer. Tout cela n’a aucun sens.
Si nous comparons le comportement actuel des conservateurs à leur comportement lorsque le régime Harper était au pouvoir, nous constatons que nous devons agir. Pendant la majeure partie des années Harper, le taux de vols de voitures était plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui. Les libéraux n’ont pas agi, et le NPD fait pression à la Chambre des communes pour que nous adoptions les cinq points que nous avons soulevés. J’espère les ajouter à la motion, si les conservateurs acceptent d’agir.
Les conservateurs ont eu l’occasion de fournir de l'aide supplémentaire à la GRC, à l’ASFC et au CANAFE, et j’y reviendrai dans un instant. Le fait est que le CANAFE joue un rôle dans la réduction des opérations financières qui, à l’échelle internationale, permettent aux organisations criminelles de prospérer. Qu’ont fait les conservateurs? En décembre 2023, ils ont voté en faveur d'une réduction de 23 millions de dollars du budget de l’ASFC. L’ASFC est déjà sous-financée. Comme je l’ai dit, les conservateurs ont supprimé 1 100 postes lorsqu’ils étaient au pouvoir. Quelle raison les conservateurs pourraient-ils évoquer pour réduire le budget de l’ASFC?
Mais ce n’est pas tout. Lors du vote 76, ils ont également voté pour vider de sa substance le CANAFE, qui a pour principale responsabilité de traquer et d’attraper ceux qui utilisent les flux d’argent internationaux pour encourager la criminalité. Les conservateurs ont voté pour le supprimer.
Les votes les plus flagrants sont peut-être les votes 103, 104 et 105. Les conservateurs ont voté pour réduire de plus de 100 millions de dollars le budget de la GRC. Les conservateurs diront que c’est beaucoup moins que lorsqu'ils étaient au pouvoir et qu'ils ont réduit les dépenses de 600 millions de dollars.
Cependant, compte tenu de leurs actions en décembre, leur motion d’aujourd’hui témoigne d’une grande hypocrisie; il s'agit d’une contradiction qu’il est difficile pour un conservateur de défendre. Voilà la réalité. C’est pourquoi ils choisissent de ne pas débattre de cette question à la Chambre aujourd’hui. Ils choisissent de ne pas expliquer pourquoi ils ont tant affaibli la GRC, l’Agence des services frontaliers du Canada et les programmes de prévention du crime, et pourquoi ils ont enregistré, au cours des 15 dernières années, les cinq pires années en matière de vols de voitures. Les conservateurs n’ont pas expliqué cette situation ni pourquoi ils ont voté pour des coupes dans le cas du CANAFE, de l’Agence des services frontaliers du Canada et de la GRC.
[Français]
Alors, regardons ce que les conservateurs font à la Chambre quand on parle de crimes qui touchent des gens partout au pays, dans New Westminster—Burnaby comme à Montréal ou au Saguenay. On voit qu'il y a un réseau international de criminels qui utilisent le vol de voitures pour gagner de l'argent. La réponse des conservateurs à l'époque, quand ils étaient au pouvoir, a été de réduire énormément le budget de la GRC, de diminuer les services de l'Agence des services frontaliers du Canada ainsi que de faire des coupes budgétaires dans tous les programmes qui aidaient à empêcher et à prévenir les crimes. C'est cela, le dossier des conservateurs. Présentement, ils parlent de gros bon sens alors que leurs pratiques dans le passé allaient contre le gros bon sens. Il y a des exemples très clairs qui montrent qu'on ne peut pas se fier aux conservateurs. Ils font exactement le contraire de ce qu'eux-mêmes proposent dans cette motion.
Pour conclure, je dirais qu'il s'agit de quelque chose de sérieux. Les libéraux n'ont pas agi comme il le fallait. Les conservateurs font preuve de contradiction énorme alors qu'ils ont fait des coupes dans tous les services essentiels pour justement empêcher le vol de voitures partout au pays.
[Traduction]
Comme nous avons l’habitude de le faire au sein du caucus néo-démocrate, en tant qu'adultes dans cette enceinte, nous allons proposer quelque chose qui se traduirait par une action réelle pour lutter contre le vol de voitures et supprimer les parties de la motion conservatrice qui constituent de la désinformation. J’espère qu’ils accepteront l’amendement suivant.
Je propose que la motion soit modifiée en remplaçant les mots « les modifications apportées par le gouvernement libéral dans son projet de loi laxiste en matière de criminalité, qui permettent aux voleurs de voitures d’être assignés à résidence au lieu d’être emprisonnés » par les mots « les coupes effectuées par le précédent gouvernement conservateur dans les programmes de prévention de la criminalité ainsi que dans les effectifs des agents frontaliers de première ligne », et en ajoutant ce qui suit après l’alinéa c): « d) d’exiger des constructeurs automobiles qu’ils améliorent les dispositifs de sécurité des voitures qu’ils vendent », et « e) de mettre en place de nouvelles mesures sévères pour la répression du crime organisé et du blanchiment d’argent liés aux vols de voitures ».
Il s’agit en fait d’un plan en cinq points qui contribuerait réellement à réduire les vols de voitures. Nous espérons sincèrement que les conservateurs accepteront cet amendement qui permettrait de lutter contre le vol de voitures au Canada.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue et ami, le député d’.
Depuis 2015, les libéraux poursuivent un programme systématique visant à démanteler le système judiciaire du Canada et à saper la primauté du droit dans ce pays. Ils l’ont fait non seulement avec leurs violations répétées de l’éthique et leur manque flagrant de respect pour la Charte, mais aussi par des moyens plus légitimes, comme les lois du Parlement. Grâce aux projets de loi libéraux adoptés par l’ancien ministre de la Justice, il est devenu plus facile et plus courant de commettre des délits qu’auparavant.
Il semble que sous l’actuel , la tendance se poursuivra, si l’on en croit les réponses que nous avons déjà entendues à la Chambre, accompagnées bien sûr d’un langage coloré. À chaque étape, les libéraux ont fait passer les droits des délinquants avant les droits des victimes, et leur idéologie wokiste et dépassée avant le bon sens et la sécurité.
En ce qui concerne la dissuasion des crimes, le projet de loi des libéraux élimine les peines minimales obligatoires pour les crimes dangereux tels que le vol à main armée, l’agression sexuelle et le trafic de drogue. Il y en a d’autres. De plus, il permet aux criminels endurcis de purger leur peine réduite chez eux, dans le confort de leur salon devant la télévision, en dormant dans leur propre lit et en bénéficiant des privilèges dont jouissent tous ceux qui sont innocents de tout crime.
En ce qui concerne l’arrestation des criminels, à cause des pratiques d’arrestation et de remise en liberté, il est pour ainsi dire impossible de garder les délinquants dangereux en prison plus de quelques heures. Ils sont ensuite relâchés et libres de commettre des crimes, parfois les mêmes, de le faire le jour même, puis de recommencer sans cesse. La porte tourne, et les délinquants endurcis et impitoyables sortent comme ils sont entrés sans avoir de comptes à rendre. Ils sont libres d’enfreindre la loi de manière répétée, mettant le public en danger et causant des dommages inutiles aux collectivités, aux victimes innocentes, aux familles et aux quartiers.
Enfin, en ce qui concerne la poursuite des criminels, après huit années d’incompétence libérale et néo-démocrate, le gouvernement a ruiné notre système judiciaire, qui n’est plus qu’une coquille vide. Il faut des mois pour obtenir une date d’audience. Les ressources ont été sollicitées à l’extrême, ce qui rend plus difficiles l’arrestation des criminels et la capacité à les tenir responsables. Il n’est donc pas surprenant que nos rues soient plus dangereuses et que les Canadiens s’inquiètent de voir leurs quartiers, autrefois sûrs, livrés à la criminalité, au chaos, à la drogue et au désordre. Tous les jours, les manchettes font scandaleusement état de personnes qui représentent un danger pour la société et d'un système qui ne répond pas aux besoins des Canadiens.
La semaine dernière, un homme de 43 ans a poignardé un inconnu avec une seringue, en plein jour, dans le centre-ville de Toronto. L’homme, libéré sous caution dans le cas d'agressions antérieures, avait fait l’objet de plus de 40 condamnations au cours de sa vie, notamment pour manquement à l’obligation de se conformer au jugement du tribunal et à l’obligation de se présenter aux audiences. L'incident s’est produit en plein jour à Toronto. Pourtant, grâce aux politiques libérales, nous savons que cet homme sera mis en liberté sous caution une fois de plus et que le cycle se poursuivra.
Les histoires comme celles-ci se multiplient, et les Canadiens ne se sentent pas en sécurité. On ne parle pas d’une simple impression, car ce sentiment d’insécurité se fonde sur des données empiriques et probantes. Ces histoires ne se résument pas à des collectivités brisées, à des victimes brisées et à des familles brisées; elles témoignent aussi de l’état de notre pays. Depuis 2015, les crimes commis par les gangs ont doublé et les crimes violents ont augmenté de 37 %. Jamais le taux d’homicides au Canada n’a été aussi élevé en 30 ans, c’est-à-dire depuis la dernière fois qu’un gouvernement libéral était au pouvoir, et le phénomène n’est nulle part plus incontrôlable ni plus visible que dans le cas du vol de voitures.
Bien trop de gens, à leur lever le matin, constatent en regardant par la fenêtre que leur voiture a disparu de l'entrée. Elle a été volée pendant qu’ils dormaient. Cela se passe dans des localités sûres comme la mienne, là où, auparavant, personne ne verrouillait sa porte. Depuis 2015, le nombre de vols de voitures a triplé au Canada. Plus de 100 000 véhicules sont volés chaque année, dont près de 10 000 à Toronto seulement. Autrement dit, toutes les six minutes, une voiture est volée au Canada. Les gangs et les criminels utilisent les profits de leurs activités criminelles pour financer d’autres activités criminelles, comme le vol de voitures, le trafic d’armes, la traite des personnes et le trafic de drogue.
Même le l'a admis dans un communiqué de presse. Il en coûte très cher aux Canadiens qui se déplacent presque toujours en auto. En 2022, le vol de véhicules a coûté 1 milliard de dollars à l’industrie de l’assurance. Tout le monde dans la province paie maintenant plus cher pour se déplacer en auto. En Ontario, les réclamations pour vol de voiture ont bondi de 329 % pendant les six premiers mois de l’année dernière. Cela représente 700 millions de dollars de pertes, soit une dépense de 130 $ de plus par conducteur ontarien assuré.
Qu'est-ce qui explique cet état de fait? Revenons à la dangereuse politique qui a plongé le pays dans la criminalité et le chaos: le projet de loi . Celui-ci permet aux récidivistes violents d’être mis en liberté sous caution dans les heures suivant leur arrestation: sitôt arrêté, sitôt relâché. Or, ils récidivent souvent. L’an dernier, même le maire de Vaughan, Steven Del Duca, que de nombreux députés d’en face connaissent bien, a écrit au pour exhorter le gouvernement fédéral à moderniser de toute urgence le régime canadien de mise en liberté sous caution afin que les délinquants dangereux qui ont commis des crimes allant de la violence armée à l’introduction par effraction et au vol d’automobiles restent sous les barreaux.
Le maire a écrit au de l’époque pour lui poser des questions précises sur le vol d’automobiles en lui demandant de resserrer les protocoles de l'Agence des services frontaliers du Canada en matière de contrôle et d’inspection des exportations. Sa lettre est tombée dans l’oreille d’un sourd. Jusqu’à la semaine dernière, le député ministériel qui représente la circonscription de ne s’est pas prononcé. Le maire a écrit cette lettre en janvier, alors que le problème avait pris une telle ampleur que le conseil municipal avait dû exiger que l'on réagisse.
Le gouvernement ne s’est pas contenté de présenter le projet de loi pour alléger le sort des délinquants condamnés: le projet de loi prévoit leur détention à domicile, même pour ceux qui ont de longs antécédents de vol de voitures. Autrement dit, lorsqu'ils s'ennuient dans le confort de leur propre domicile, il leur suffit de sortir de chez eux pour recommencer à voler d’autres voitures et à terroriser des quartiers entiers.
Le gouvernement fédéral contrôle enfin nos ports. Le crime organisé sévit dans les ports fédéraux et dans les déplacements vers ceux-ci. Les voitures volées y attendent d’être expédiées à l’étranger.
Il est temps d’adopter une nouvelle approche. Il est temps de commencer à allonger les peines d’emprisonnement obligatoires pour exercer un effet dissuasif sur la criminalité et empêcher les récidivistes de sévir encore et encore. Nous proposons trois ans pour trois vols et, bien sûr, mettre fin à la détention à domicile pour les voleurs de voitures tout en alourdissant les peines pour les voleurs de voitures associés à des gangs.
Les corps policiers, les associations d’assureurs, les groupes communautaires et les entreprises sonnent l’alarme à ce sujet depuis des années. Nos propres électeurs nous envoient des vidéos de ce qui se passe directement dans leur entrée, mais leurs préoccupations n'ont pas été entendues par les libéraux qui, entretemps, continuent de se ranger du côté des contrevenants plutôt que de celui des forces de l’ordre.
Maintenant, les appels ont atteint un point de rupture, et les libéraux vont enfin agir. Que feront-ils? Vont-ils augmenter les peines? Non. Vont-ils mettre fin aux politiques de remise en liberté qui ramènent les récidivistes violents dans nos rues? Vont-ils sévir contre l’incompétence dans les ports canadiens grâce à laquelle des milliers de voitures sont expédiées outre-mer? La réponse est non.
Ils vont organiser un sommet. Ils vont s’asseoir autour d’une table. Ils vont tenir une réunion. Ils vont publier un communiqué de presse. Ils vont prendre des photos. Ils vont parler de ce problème qui, après huit ans, est maintenant devenu incontrôlable.
Ils ont organisé un sommet sur le prix des aliments; le prix des aliments a continué d’augmenter. Ils ont organisé un sommet sur le logement; le prix des logements a doublé. J’ai bien hâte de voir les résultats de cet été. En fait, je pense que les Canadiens les supplieraient de ne pas tenir de sommet. Ils devraient plutôt commencer à sévir contre les délinquants violents, les garder derrière les barreaux lorsqu’ils récidivent, mettre fin à la détention à domicile et lutter sérieusement contre la criminalité dans tous les quartiers du pays.
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Monsieur le Président, voilà qui était un discours bien senti de la députée de sur la motion pleine de bon sens que nous avons présentée. Abolir la taxe, construire des logements, redresser le budget et faire échec au crime: voilà les priorités pleines de gros bon sens nécessaires pour remettre notre pays sur les rails. C’est pourquoi c’est un honneur pour moi aujourd’hui de prendre la parole à la Chambre au nom des habitants d’Oxford pour parler de notre quatrième priorité: faire échec au crime.
Après huit ans sous la gouverne de ce , tout coûte plus cher. Travailler ne rapporte pas, et le prix du logement a doublé. Les loyers ont doublé. Les versements hypothécaires ont doublé. Les mises de fonds exigées ont doublé. Pour la première fois, le gouvernement a mis l'accès à la propriété hors de la portée financière d'une génération entière.
Même quand on parvient à se loger, la criminalité s’est installée un peu partout. Les familles ne se sentent plus en sécurité. Huit années de politiques laxistes et dangereuses du sur la mise en liberté sous caution ont déclenché une vague de criminalité violente dans tout le pays, ce qui a fait bondir le nombre de vols de voitures.
Considérons les crimes violents dans leur ensemble: le nombre d'homicides accuse une hausse pour la quatrième année consécutive, à hauteur de 43 %. Celui des homicides liés aux gangs ont augmenté de 108 %. Le nombre de crimes violents commis avec arme à feu ont augmenté pour la huitième fois consécutive, cette fois de 101 %. Les cas de voies de fait graves sont en hausse de 24 % et ceux de voies de fait armées, de 61 %. Le nombre total d’agressions sexuelles a grimpé de 71 %. Celui des crimes sexuels contre à l'endroit des enfants a bondi de 126 %. Les cas d'enlèvements ont augmenté de 36 %, et on parle de 34 % pour les vols de voitures dans l’ensemble du pays.
Chaque matin, à leur réveil, les Canadiens regardent par la fenêtre non pas pour voir le temps qu’il fait, mais pour s’assurer que leur voiture est toujours dans l'entrée. Cela peut sembler un peu dramatique, mais les chiffres ne mentent pas. Un Canadien sur quatre s’est fait voler sa voiture ou connaît quelqu’un à qui c’est arrivé. En tant que députés, nous connaissons d'ailleurs tous nous-mêmes quelqu’un, là-bas, à l’autre bout de l’allée: l’ancien ministre de la Justice s’est fait voler deux voitures de fonction. Si cela ne montre pas à quel point c’est une épidémie, je ne sais pas ce qui le fera.
Par souci de clarté, examinons les données. Du propre aveu du gouvernement libéral, selon le communiqué de presse qu’il a publié il y a quelques jours, depuis 2015, le nombre de vols de voitures ont augmenté de 34 % à l’échelle nationale, pour une hausse de 300 % à Toronto, de 100 % à Montréal, de 100 % dans la région d'Ottawa‑Gatineau, de 120 % au Nouveau‑Brunswick, de 122 % en Ontario et de 59 % au Québec. Il ne s’agit d'ailleurs plus d’un problème limité aux zones urbaines. Après huit ans de politiques laxistes du en matière de criminalité, même les régions rurales comme celle où se trouve Oxford ne sont pas à l’abri de l'intensification actuelle de l'activité criminelle. La criminalité en général et les vols de voitures en particulier s’infiltrent dans nos petits villages paisibles. Alors que je préparais ce discours, j’ai pris l’habitude de lire le journal local. J'ai ainsi appris qu'on vole même des camionnettes à Beachville, à Tillsonburg et à Woodstock.
Ce n’était pas le cas il y a huit ans. À l’époque, on pouvait laisser sa voiture et son logis déverrouillées sans risquer de se faire voler, mais les vaillants travailleurs de l'Ontario rural font désormais directement les frais des politiques irresponsables du premier ministre.
J’ai récemment parlé à une personne qui s’est fait voler deux voitures dans son allée en l’espace d’une heure. Les détachements de la police locale ne peuvent pas intervenir lorsqu’un véhicule volé atteint un port fédéral, de sorte que les Canadiens sont désormais contraints de prendre la situation en main. Nombreux sont ceux qui utilisent des dispositifs AirTag pour trouver leurs voitures volées, qui sont maintenant expédiées vers les ports et, de là, hors du pays. J’ai récemment entendu le témoignage d’un homme qui a suivi sa voiture de l’Ontario à Montréal et jusqu’à Dubaï, sans pouvoir faire quoi que ce soit pour l’arrêter.
C’est dans ces ports que la mauvaise gestion absolue de la GRC et de l’ASFC par le est mise en évidence. Le port de Montréal, l’une des principales plaques tournantes pour les véhicules volés expédiés hors du Canada, ne dispose que de cinq agents de l’ASFC pour inspecter les conteneurs. Selon les médias, l’ASFC doit inspecter 580 000 conteneurs par an. Un agent a déclaré que l’ASFC n’avait pas les ressources nécessaires pour inspecter les conteneurs et qu’elle n'en inspecte donc moins de 1 %. Elle ne dispose apparemment que d’un seul appareil à rayons X, qui tombe constamment en panne.
Comment peut-on s’attendre à ce qu’ils inspectent 580 000 conteneurs qui quitteront le pays, avec un seul appareil à rayons X? Les ports fédéraux de Prince Rupert, Halifax et Vancouver font tous le même constat. Le collabore-t-il avec l’ASFC pour résoudre le problème? Non, il fait exactement le contraire. Malgré la montée en flèche des vols de voitures, l’ASFC saisit aujourd’hui au port fédéral de Montréal à peu près le même nombre de voitures qu’il y a quelques années, et elle ignore fréquemment les conteneurs suspects, même lorsqu’ils sont signalés ou même si quelqu’un se tient devant le conteneur, regarde son téléphone et dit que le dispositif AirTag indique que sa voiture se trouve dans ce conteneur.
Rien que l’année dernière, le a dépensé 15 millions de dollars pour les services de consultants en gestion inutiles à l’ASFC. N’oublions pas les 54 millions de dollars que les libéraux ont dépensés pour l’application ArnaqueCAN, qui non seulement n’a pas fonctionné, mais fait également l’objet d’une enquête de la GRC pour corruption. Les conservateurs pleins de gros bon sens utiliseraient ces fonds pour mettre des gens sur le terrain afin de soutenir les agents de l’ASFC. Nous n’injecterions pas davantage d’argent dans la bureaucratie.
L’Agence des services frontaliers du Canada n’a pas dépensé les 117 millions de dollars autorisés par le Parlement. Voilà un autre exemple de la mauvaise gestion des libéraux et de leur incapacité de produire les résultats dont les Canadiens ont désespérément besoin. L’échec du gouvernement actuel et de l’Agence des services frontaliers du Canada a eu comme conséquence que des voitures volées ont été expédiées en Afrique, au Moyen-Orient et dans certaines régions d’Europe. Les profits tirés de leur revente servent à financer le crime organisé et les réseaux terroristes pour répandre le mal dans le monde entier. C’est tout simplement inacceptable. Dans le cas des ports fédéraux, de l’Agence des services frontaliers du Canada fédérale, du Code criminel fédéral et du fédéral, il s’agit d’une responsabilité fédérale, et nous devons réagir immédiatement. Les vols de voitures sont devenus une source rapide de revenus pour les criminels violents et les gangs. Ce sont les travailleurs canadiens qui en paient le prix.
Cette augmentation du nombre de vols de voitures a miné le sens de sécurité des Canadiens alors que bon nombre d’entre eux ont déjà du mal à joindre les deux bouts en raison de la dette irréfléchie du et de sa taxe sur le carbone coûteuse. Les vols de voitures constituent un fardeau supplémentaire pour les Canadiens. En 2022, les paiements d’assurance-automobile ont totalisé plus de 1 milliard de dollars. En Ontario, les réclamations pour les vols de voitures ont augmenté de 329 % au cours du premier semestre de 2023 seulement, ce qui représente des pertes de plus de 700 millions de dollars. Le Bureau d’assurance du Canada estime que les vols de voitures coûteront 130 $ de plus par année à chaque conducteur.
L’incapacité du gouvernement à réagir à la crise des crimes violents coûte de plus en plus cher aux Canadiens à un moment où la vie n'est plus abordable. Seul un gouvernement conservateur défendrait les Canadiens et garantirait la sûreté de nos rues. Nous apporterons une solution sensée au problème réel.
Un gouvernement conservateur s’attaquerait aux vrais criminels en rétablissant le recours à l'emprisonnement, plutôt qu'à la mise en liberté sous caution, en augmentant les peines minimales obligatoires et en mettant fin à la détention à domicile pour les voleurs d’automobiles, tout en augmentant les peines pour les crimes liés aux gangs. Nous ferions passer la peine d’emprisonnement obligatoire de six mois à trois ans pour une troisième infraction de vol de véhicule à moteur. Nous supprimerions l’admissibilité à la détention à domicile pour quiconque est reconnu coupable d’un vol de véhicule à moteur par mise en accusation. Nous créerions un facteur aggravant particulier pour les vols de véhicules à moteur commis au profit du crime organisé. Nous abrogerions les règles sur la remise en liberté dans le projet de loi du afin que les récidivistes soient emprisonnés et non pas libérés sous caution. Nous congédierions les consultants en gestion inutiles à l’Agence des services frontaliers du Canada et nous utiliserions cet argent pour réparer nos ports fédéraux. Nous nous procurerions dans des appareils à rayon X perfectionnés pour inspecter rapidement les conteneurs dans les quatre grands ports du pays, à Vancouver, Montréal, Prince Rupert et Halifax. Nous achèterions 24 lecteurs optiques et nous embaucherions plus d’agents à l’Agence des services frontaliers du Canada.
Après huit ans sous ce , la criminalité, le chaos, la drogue et le désordre sont endémiques dans nos collectivités. C’est chez eux que les gens doivent se sentir le plus en sécurité, et tous les Canadiens méritent de se sentir en sécurité chez eux. Nous devons faire davantage pour que nos milieux de vie soient des lieux sûrs où nos enfants peuvent grandir et où les gens peuvent élever leur famille.
C'est très simple: les politiques irresponsables du ont permis l’explosion des vols de voitures dans nos collectivités, et la seule mesure qu'il a prise pour remédier à la situation est d'organiser des sommets. Les Canadiens n'ont pas besoin de nouveaux sommets; ils ont besoin d'un plan fondé sur le bon sens pour mettre fin aux vols et à la criminalité. Arrêtons les séances de photos, arrêtons les discours et passons à l'action. Mettons un terme aux vols de voitures, protégeons nos biens et rendons les rues plus sûres pour tous les Canadiens. C'est une question de bon sens.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de prendre la parole sur cette motion et de décrire les mesures que nous prenons pour lutter contre le crime organisé et le vol de voitures. Il va sans dire que les Canadiens doivent pouvoir vivre sans craindre la criminalité dans leur quartier. Non seulement le vol de voitures peut causer des ravages financiers, mais il fait aussi en sorte que les gens ne se sentent pas en sécurité chez eux.
Je sais que le vol de voitures est une préoccupation importante pour bien des gens. Je pense que la plupart d’entre nous connaissent quelqu’un qui s’est fait voler sa voiture récemment. En fait, l’un de mes collègues s’est fait voler sa voiture récemment.
En tant que résidant de la région du Grand Toronto, je comprends le tors que causent ces crimes aux collectivités et aux gens à titre individuel. Ils perturbent la vie et minent le sentiment de sécurité. Ils coûtent également très cher aux Canadiens. Selon le Bureau d’assurance du Canada, les demandes d’indemnisation pour vol de voiture ont totalisé 1,2 milliard de dollars en 2022. C’est inacceptable. Il nous incombe de travailler ensemble pour trouver des moyens de dénoncer ce fléau.
Voilà pourquoi notre gouvernement met tout en œuvre pour résoudre ce problème. Cela fait des mois que nous travaillons sur des mesures de lutte contre le vol de voitures. Plus récemment, nous avons annoncé un financement de 121 millions de dollars destiné à l’Ontario pour la lutte contre les crimes commis à l’aide d’armes à feu, les gangs et le crime organisé, y compris le vol de voitures.
Le vol de voitures est un sujet de discussion opportun cette semaine, car le et le ont invité des acteurs clés de tout le pays à se réunir pour trouver des solutions à ce fléau.
Des dirigeants politiques, des policiers, des agents des services frontaliers, des dirigeants de l’industrie automobile et des constructeurs automobiles seront parmi les participants à cette réunion. Je suis persuadé que des conversations productives déboucheront sur des recommandations concrètes quant à la manière de mettre fin plus efficacement aux vols de voitures au Canada.
Il est paradoxal que les députés d’en face soulignent les problèmes liés au vol de voitures alors qu’ils refusent d'appuyer les solutions que nous proposons. Les conservateurs ont promis de voter contre l’énoncé économique de l’automne et en retardent l'adoption. Ce projet de loi essentiel contient des dispositions contre le blanchiment d’argent qui permettront de sévir contre les réseaux du crime organisé et contribueront à la lutte contre le vol de voitures.
La grande majorité des vols de voitures ne sont pas des crimes spontanés commis par un ou deux individus. Des réseaux criminels très organisés interviennent à différentes étapes, depuis le ciblage d’un véhicule jusqu’au vol lui-même, en passant par le trafic dans les grands ports à destination des marchés de revente en Afrique ou au Moyen-Orient.
Les criminels peuvent utiliser les produits du crime provenant des véhicules volés pour faciliter d’autres formes de criminalité grave comme le trafic de drogues, de personnes et d’armes à feu. C’est pourquoi je suis triste de voir mes collègues d’en face s’opposer aux changements importants que nous proposons pour lutter contre le crime organisé.
Le a annoncé avant hier son prétendu plan de lutte contre le vol de voitures. Nous savons que ce plan n’aboutira à rien. Il a proposé des mesures qui sont inefficaces ou qui existent déjà.
Nous proposons de vraies solutions.
Le Code criminel comprend un cadre complet qui concerne tous les aspects du vol de véhicules automobiles. Il prévoit des infractions préparatoires, des infractions quant au vol proprement dit, des infractions concernant le trafic et la possession de biens volés et des infractions concernant les produits de la criminalité.
Le Code criminel établit également des infractions précises pour lutter contre les activités du crime organisé. Il prévoit de nombreuses infractions pour la violence lors d’un vol, notamment l’utilisation d’une arme à feu.
Beaucoup d’entre nous connaissent les dispositifs utilisés par les voleurs pour capter le signal d’un porte-clés et le transmettre pour déverrouiller ou faire démarrer un véhicule. Ces dispositifs sont illégaux au titre du Code criminel. Il est également illégal de posséder sciemment tout instrument pouvant être utilisé pour pénétrer dans un véhicule automobile à cette fin. Ces deux infractions sont passibles d’une peine maximale de 10 ans si elles font l’objet d’un acte d’accusation.
Le Code criminel renferme également des dispositions générales sur le vol de voitures. Par exemple, le vol de biens de plus de 5 000 $ est passible, sur mise en accusation, d’une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement ou de deux ans moins un jour d’emprisonnement sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire. Le vol de moins de 5 000 $ est passible, sur mise en accusation, d’une peine maximale de deux ans d’emprisonnement ou de deux ans moins un jour sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire.
Le Code criminel prévoit également une infraction distincte de vol de véhicule automobile, qui est passible d’une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement sur mise en accusation et de deux ans moins un jour sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire. En cas de troisième condamnation ou plus, une peine minimale obligatoire de six mois d’emprisonnement s’applique.
En réalité, dans le projet de loi , notre gouvernement a pris des mesures pour lutter contre le vol de voitures, en faisant passer la peine maximale pour le vol de véhicules automobiles de 18 mois à deux ans moins un jour. Il s’agit là d’un autre exemple de l’attention soutenue que nous portons à l’éradication du vol de voitures dans nos collectivités. Or, c’est précisément cette loi que le veut abroger. Il voudrait réduire les peines maximales pour les vols de voitures. Comme toujours, le chef conservateur préfère répandre la désinformation et attiser la peur dans tout le pays plutôt que de se concentrer sur les faits.
Le Code criminel renferme également un cadre juridique complet qui vise les organisations criminelles, les infractions relatives aux organisations criminelles, notamment la participation aux activités d’une organisation criminelle, le recrutement dans une organisation criminelle, la perpétration d’un acte criminel au profit ou sous la direction d’une organisation criminelle ou en association avec elle, et le fait de donner des instructions en vue de la perpétration d’une infraction au profit ou sous la direction d’une organisation criminelle ou en association avec elle.
Les dispositions relatives à la criminalité organisée ont des effets distincts sur la détermination de la peine. Tout d’abord, les peines infligées doivent être purgées consécutivement aux peines infligées pour d’autres infractions découlant de la même transaction. Ensuite, les tribunaux sont tenus de considérer comme circonstance aggravante lors de la détermination de la peine le fait qu’une infraction a été commise au profit ou sous la direction d’une organisation criminelle ou en association avec elle. C’est l’une des mesures que le s’est engagé à mettre en œuvre pour régler le problème du vol de voitures. Comme cette mesure existe déjà, le chef conservateur ne fait que rattraper son retard. Encore une fois, il ne propose pas de véritables solutions.
Le Code criminel renferme également des mesures visant à empêcher les délinquants de bénéficier des produits de leurs crimes. Ces mesures permettent notamment de saisir ou de bloquer les produits de la criminalité et de les confisquer à la suite d'une condamnation. Elles permettent également, dans certaines circonstances, d’infliger une amende lorsque ces produits ne sont plus disponibles.
Ce ne sont là que quelques-unes des infractions sur lesquelles les responsables de l’application de la loi et les procureurs peuvent déjà s’appuyer pour lutter contre le vol de voitures.
Le Code criminel est un outil utile pour pénaliser les voleurs de voitures, mais nous travaillons également sur des solutions exhaustives pour empêcher que ces vols se produisent. Jeudi, des acteurs clés se réuniront à Ottawa pour discuter d’autres solutions. À cette occasion, des responsables de l’application de la loi, des leaders de l’industrie et des représentants de tous les ordres de gouvernement se réuniront afin de cerner des mesures à court, moyen et long terme pour lutter contre le vol de voitures et continuer à renforcer les initiatives en cours.
De nombreux moyens s’offrent à nous pour contrer le vol de voitures, et tout le monde doit faire partie de la solution. Le veut se contenter de lancer des slogans vides qui ne règlent rien. De notre côté, nous nous pencherons sur l'adoption de modifications réglementaires, sur les mesures que l’industrie peut prendre pour aider, sur ce que les provinces et les municipalités peuvent faire, ainsi que sur la façon de renforcer l’application de la loi. Je suis impatient de travailler avec tous ceux qui veulent sérieusement résoudre ce problème.
Je suis reconnaissant des efforts qui sont déjà déployés pour lutter contre le vol de voitures et j’ai hâte de participer à la journée de discussion productive de jeudi pour déterminer la suite des choses.