La Chambre reprend l'étude de la motion portant que l'amendement que le Sénat a apporté au projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et adopté.
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Madame la Présidente, c'est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre et je suis heureux de pouvoir parler d'un enjeu aussi important que celui d'aujourd'hui, soit la garde d'enfants, et en particulier de l'amendement apporté par le Sénat.
Je suis certain que mes collègues conviendront que le fait que nous débattions de nouveau de cet enjeu aujourd'hui montre qu'il est toujours possible de faire mieux en ce qui concerne l'étude des mesures législatives, mais c'est encore plus vrai lorsqu'il est question des mesures du gouvernement néo-démocrate—libéral, comme c'est le cas aujourd'hui. C'est ce que nous avons essayé de faire comprendre aux députés ministériels lors des débats menés dans le cadre du premier passage du projet de loi à la Chambre pendant le processus habituel.
Quand le gouvernement libéral décide de toucher à quelque chose, il devrait vraiment s'assurer de bien faire les choses et de ne pas causer de problèmes. Comme d'habitude, il n'a pas pris ses responsabilités au sérieux. Il a plutôt essayé de rejeter le blâme sur nous en nous accusant de faire de la politicaillerie sur le dos des familles canadiennes. Le gouvernement a même prétendu que nous faisions obstruction au projet de loi, alors que nous ne faisions que notre travail d'opposition officielle.
Il y a une raison qui explique pourquoi notre Parlement fonctionne comme il le fait. Nous avons le devoir d’examiner rigoureusement ce que fait le gouvernement, sinon des problèmes pourraient survenir. Il n’y a qu’à constater les conséquences quand nous n’accomplissons pas notre devoir. Peut-on parler d'obstruction quand les sénateurs ont pris quelques mois pour étudier le projet de loi et y ajouter cet amendement? Le résultat, c’est que la Chambre des communes doit reprendre le débat et procéder à un vote.
Dans ce cas-ci, c’est probablement une bonne chose. Nombre de députés, tous partis confondus, s’entendent pour dire que le projet de loi s’en trouvera amélioré. Étant donné que ce projet de loi porte sur les services de garde d’enfants, une question complexe et essentielle, je pense qu’il est juste de dire que devons nous assurer de prendre en considération tous les aspects. Dans ces circonstances, ce n'est pas tant l’idée de prendre le temps nécessaire qui devrait nous inquiéter que celle de savoir le gouvernement libéral pressé de faire de grandes annonces et d’adopter à la hâte des mesures législatives pour dorer son image et se péter les bretelles.
Les Canadiens qui vivent dans le monde réel font face à beaucoup de difficultés en ce moment. Ils comptent sur nous pour trouver des solutions et les mettre en œuvre de la meilleure manière possible. En plus de proposer d’inclure la protection des communautés de langue officielle en situation minoritaire dans le projet de loi — ce qui a été fait —, les conservateurs ont proposé d’autres amendements. Cependant, les néo-démocrates—libéraux les ont rejetés. Il y avait même un amendement qui avait essentiellement le même but que celui proposé par le Sénat dont nous débattons aujourd’hui. Or, le gouvernement néo-démocrate—libéral a déjà rejeté cet amendement à l’étape de l’étude du comité.
Le manque de respect du gouvernement envers les parents saute aux yeux. De différentes manières, les députés néo-démocrates—libéraux ont laissé entendre que les parents n'avaient pas le droit d'élever eux-mêmes leurs enfants. Récemment, l'un d'entre eux est allé jusqu'à dire que les droits des parents n'existaient pas. L'idéologie de l'extrême gauche semble gagner du terrain de l'autre côté de la Chambre. Les libéraux pensent que les enfants sont sous la responsabilité de l'État et non sous celle de leurs parents.
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Monsieur le Président, ils reviennent tous en courant pour écouter mon superbe discours, malgré le chahut des députés néo-démocrates dans ce coin-là.
Heureusement, on n'en est pas encore là où ils veulent nous amener, mais, quand on entend des gens nier le rôle primordial des parents dans l'éducation de leurs propres enfants, c'est une ligne de pensée qui nous fait prendre une direction dangereuse.
Notre approche en matière de garderies doit respecter les parents et leurs choix. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que la coalition néo-démocrate—libérale fasse bien les choses si elle ne propose pas une assise solide au départ.
Les services de garde sont essentiels. Les parents canadiens le savent mieux que quiconque. Les conservateurs veulent répondre aux besoins des familles, et nous comprenons à quel point c'est précieux et important. C'est une question de bon sens. Dans le monde d'aujourd'hui, qui évolue rapidement, il est particulièrement important de maintenir et soutenir la cellule familiale.
Les enfants sont un cadeau. Ceux d'entre nous qui sont parents savent à quel point ils changent notre vie. Ils donnent un sens à notre vie et une direction à suivre. Ils nous apportent joie et fierté en grandissant, malgré les difficultés que nous devons parfois surmonter en tant que parents. Sans vouloir tomber dans le cliché, nos enfants sont l'avenir de la société. Voilà pourquoi il est si important d'apporter le soutien adéquat aux parents qui élèvent la prochaine génération.
Il y a des gens qui cherchent des options abordables qui leur permettraient de bâtir le style de vie qu'ils souhaitent pour leur famille.
Pour beaucoup, c'est un combat. J'en ai entendu parler dans ma circonscription, qui est en grande partie rurale. Le mois dernier, lors d'une assemblée publique à Eastend, comme je l'ai dit au début, on m'a posé des questions sur le manque d'accès et de places dans notre région. Cela m'a confirmé que peu de choses ont changé depuis que j'ai participé à une autre assemblée publique à Maple Creek, il y a quelques années, où l'un des enjeux les plus importants était également les services de garde d'enfants.
Je dirais qu'à titre de province la plus rurale au pays, la Saskatchewan se trouve dans une situation unique. Nous avons beaucoup de petites villes qui sont très dispersées. Le contraste entre les zones urbaines et rurales est particulièrement marqué. L'accès aux services de garde d'enfants est lié à l'accès aux travailleurs. Les chefs d'entreprise du Sud-Ouest ont du mal à embaucher, mais ce n'est pas à cause d'un manque de candidats, mais bien à cause d'un manque de garderies où les employés potentiels pourraient faire garder leurs enfants. Malheureusement, les personnes rencontrées en entrevue partent, trouvent un autre emploi en dehors de Maple Creek et laissent ces entreprises à court de main-d'œuvre.
Ce qui est regrettable, c'est que Maple Creek est une ville fantastique. Le prix des maisons y est encore relativement abordable, l'école est formidable, et les collines du Cyprès sont à proximité. En voiture, de grands centres urbains de l'Alberta et de la Saskatchewan ne sont pas très loin. C'est un endroit formidable pour les familles. Pourtant, les gens choisissent de ne pas y élever leurs enfants, en partie parce qu'ils n'ont pas accès à des services de garde.
Nous voulions que ce projet de loi ouvre aux parents un large éventail d'options de garde d'enfants. Voilà ce que les néo-démocrates—libéraux ont rejeté.
Un des amendements que nous avions proposés visait à inclure tous les types de fournisseurs — fournisseurs privés, fournisseurs en milieu familial — et non seulement les fournisseurs publics ou à but non lucratif, simplement pour que tous les types d'options de garde en milieu familial soient admissibles.
En Saskatchewan, il y a plus de 87 574 enfants de moins de 6 ans, mais la majorité d’entre eux ne fréquentent pas une garderie agréée; ils ne tirent donc aucun avantage de la mise en œuvre de la stratégie du gouvernement en matière de garde d’enfants.
Le gouvernement impose une seule approche pour tous les parents. Ce projet de loi dit aux Canadiens: « Tout va bien. Ne vous cassez pas la tête. Laissez le gouvernement s'occuper de vos enfants. » C'est pas mal à cela que ça se résume. Le projet de loi ne tient pas compte des nombreuses familles qui préféreraient d'autres options, dont les parents au foyer. Beaucoup de Canadiens ne veulent rien savoir de l'approche du gouvernement. Ils estiment que le mieux pour leur famille, c'est de vivre avec un seul revenu pour qu'un parent reste à la maison avec les enfants.
C'est tout sauf facile. Je parle en me fondant sur ma propre expérience. Cela demande de la détermination et des sacrifices, mais pour ma famille et pour des milliers de Canadiens, la bonne décision, c'est d'avoir un parent au foyer.
La dernière fois que je suis intervenu au sujet de ce projet de loi, j'ai fait part de l'expérience de ma propre famille en matière d'éducation à la maison, et je voudrais revenir sur ce point.
Peu après notre mariage, alors que nous attendions notre premier enfant, mon épouse et moi avons discuté de ce que nous pourrions faire pour que ma femme soit une mère au foyer, parce qu'elle le souhaitait vraiment et que cela lui tenait à cœur. Nous pensions également que c'était ce qu'il y aurait de mieux pour les enfants à long terme. La décision de vivre avec un seul revenu a certainement demandé une adaptation. Nous nous en sommes sortis pendant près de 10 ans, jusqu'à ce qu'elle reprenne le travail en 2019, lorsque les enfants étaient assez vieux.
Je dirais même que nous nous en portions mieux. Nous avons vécu bien des aventures au volant de notre vieille mini-fourgonnette. Nous avons dû décider d'acheter de vieux véhicules pour nous assurer de pouvoir joindre les deux bouts. Tout cela a fait partie du bonheur, et parfois des difficultés, de décider de vivre avec un seul revenu et de faire en sorte que mon épouse soit une mère au foyer.
Oui, les conservateurs ont soutenu le projet de loi parce qu'il y a des Canadiens dans des situations différentes qui font d'autres choix et qui ont aussi besoin de soutien. Tous les Canadiens ne peuvent pas survivre avec un seul revenu. Nous le savons et nous le comprenons, surtout avec la crise du coût de la vie qui échappe à tout contrôle à cause du gouvernement. Cependant, ceux qui sont capables de le faire et qui choisissent de le faire sont complètement négligés par le gouvernement libéral. Au lieu de soutenir les Canadiens qui choisissent de vivre le plus indépendamment possible du gouvernement, ce dernier continue à leur imposer un programme après l'autre, comme s'ils n'étaient pas capables de gérer leur propre vie.
En juin dernier, le député de m'a dit: « Lorsque les femmes retournent au travail, elles gagnent de l'argent et elles paient des impôts, ce qui permet de financer des programmes comme celui-ci. J'aimerais que le député le comprenne. » Toutefois, je n'avais pas besoin qu'il me le dise. Il y a des mères qui travaillent et contribuent à notre économie. Ce que je veux dire, c'est que les parents sont plus que de simples contribuables. La famille est la base de la société, pas le gouvernement. Des parents forts forment des familles fortes et, ensemble, ils forment une société forte. Si une femme ne veut pas retourner travailler après avoir eu des enfants, nous ne devrions pas simplement la laisser faire, nous devrions l'aider.
Je trouve effrayant que, pour le député, les femmes ne soient rien de plus que des contribuables. Le gouvernement libéral considère-t-il les Canadiens, en particulier les mères canadiennes, comme une simple source de revenus? Si c'est le cas, c'est vraiment inquiétant. L'État n'est pas la solution miracle à tous les problèmes. Quand les parents se lèvent le matin et partent travailler, ils ne pensent pas avec fierté aux impôts qui seront prélevés sur leur chèque de paie. Ils pensent plutôt à la façon de payer la nourriture que leurs enfants mangeront, de payer l'hypothèque qui leur permet de se loger, d'épargner suffisamment d'argent pour pouvoir, idéalement, partir en vacances ou peut-être inscrire les enfants au hockey, à la gymnastique ou à des cours de musique. Ce sont là quelques-unes des belles choses que nous pouvons faire en tant que citoyens canadiens. On ne peut pas attribuer de valeur monétaire au rôle parental, et ce ne serait certainement pas 10 $ par jour.
Pour beaucoup d'entre nous, être parent, c'est quelque chose d'inné; nous sommes nés pour être parents. Le gouvernement voit les Canadiens comme un investissement rentable, plutôt que comme des citoyens qu'il doit soutenir afin qu'ils puissent vivre leur vie comme ils l'entendent, même lorsqu'ils décident de rester à la maison pour s'occuper de leurs enfants. Une mère qui choisit de quitter le marché du travail ne représente pas un coût supplémentaire pour la société. Elle n'est ni un fardeau, ni une contrainte, ni un point négatif, loin de là. Les mères ne sont pas une marchandise à laquelle on peut attribuer une valeur monétaire. Certains ont essayé de déterminer le coût horaire de la maternité, en disant que le travail d'une mère valait environ 180 000 $ par an. Le travail d'une mère est absolument inestimable. Nous ne pouvons pas chiffrer cela.
Cette façon de penser, cette croyance du gouvernement que les femmes doivent retourner au travail pour payer des impôts, est foncièrement dévalorisante à l'égard des efforts, des sacrifices et de l'amour inconditionnel d'une mère. Même si les services de garde coûteront 10 $ par jour avec la mise en œuvre de ce projet de loi, on ne pourra jamais mettre un prix sur la maternité, ni sur la paternité, d'ailleurs. Les enfants sont notre avenir, et leurs plus jeunes années sont les plus importantes de leur vie. Les députés ne pensent-ils pas que la mère et le père devraient passer le plus de temps possible avec leur enfant pendant cette période? Le rôle du gouvernement est d'agir dans l'intérêt supérieur des citoyens, alors pourquoi ne faisons-nous pas tout en notre pouvoir pour donner aux enfants le meilleur départ possible dans la vie?
Comme je l'ai dit, le projet de loi a une portée limitée. Il ne tient pas compte des autres options en matière de garde d'enfants. Dans ma collectivité, nous savons que bien des familles partagent les responsabilités à cet égard. Par exemple, des familles peuvent amener leurs enfants chez des amis pour qu'un parent au foyer s'occupe d'eux pour la journée. Il n'y a pas d'intervention du gouvernement, pas de subventions, seulement des gens de la collectivité qui trouvent ensemble des solutions pour répondre à leurs besoins.
On devrait encourager les Canadiens à faire appel à d'autres personnes pour s'occuper de leurs enfants, comme des membres de leur église, des voisins ou des collègues de travail. Ils ne devraient pas être forcés de placer leurs enfants dans une garderie approuvée par l'État. Pour ce qui est des groupes de garde d'enfants privés mis sur pied entre amis et des mères au foyer qui choisissent de quitter le marché du travail parce qu'elles voient l'intérêt de passer chaque journée avec leurs enfants, ils sont laissés pour compte par le gouvernement libéral.
Le gouvernement doit en faire davantage pour s'attaquer au problème de l'abordabilité et pour permettre aux parents de passer du temps avec leurs enfants. Les parents connaissent leurs enfants mieux que quiconque et ils les aiment plus que quiconque. Le gouvernement ne devrait pas encourager la séparation des enfants et des parents, mais plutôt travailler activement à bâtir un pays où les parents peuvent passer le plus de temps possible avec leurs enfants. La tranche de 53 % des garderies non agréées au pays est donc exclue de ce projet de loi, tout comme la tranche de 35 % des parents dont les enfants ne fréquentent pas la garderie parce qu'ils préfèrent rester à la maison avec eux.
Que l'on vive en milieu urbain ou rural, à Vancouver ou à Swift Current, à Toronto ou à Shaunavon, nous avons tous besoin de services de garde pour nos enfants, qu'il s'agisse d'une garderie privée, d'une coopérative, d'un grand-parent, d'un parent qui reste à la maison ou d'un groupe de parents qui s'entendent pour prendre soin des enfants à tour de rôle. Or, le projet de loi ne tient compte de pratiquement aucune de ces formes de services de garde d'enfants, sans compter qu'il ne crée aucune place en garderie. Par conséquent, il n'améliore pas l'accès aux services de garde d'enfants, ce qui est pourtant la priorité pour les gens du Sud‑Ouest.
En Saskatchewan, seulement 10 % des enfants de 12 ans et moins ont accès à une garderie, que ce soit à plein temps ou à temps partiel. Pour les enfants de 6 ans et moins, soit la tranche d'âge visée par l'accord entre le gouvernement de la Saskatchewan et le gouvernement du Canada, le taux est d'un peu moins de 18 %. Par exemple, une garderie de Saskatoon qui offre 90 places a une liste d'attente qui compte 1 900 noms, et le gouvernement libéral ne fait rien pour aider ces 1 900 enfants et familles. Oui, le gouvernement essaie de rendre les garderies plus abordables, mais si les Canadiens n'arrivent pas à trouver une place en garderie pour leurs enfants, quel est l'avantage?
Les approches diffèrent d'une province à l'autre en ce qui concerne l'accès à l'éducation, par exemple. Lorsque je suis arrivé ici, en Ontario, j'ai entendu parler dans les médias du fonctionnement des multiples conseils scolaires. J'ai constaté qu'ils ne semblaient pas fonctionner de la même manière que ceux en Saskatchewan et que le financement de l'éducation n'était pas le même qu'en Alberta. Chaque province a la responsabilité de répondre à ses besoins particuliers dans ce domaine. Nous devons également respecter leurs responsabilités en matière d'éducation préscolaire et de garde d'enfants.
Je vais dire quelque chose que mes collègues québécois seront peut-être heureux d'entendre. J'espère que, dans la mesure du possible, nous parviendrons à trouver des terrains d'entente. Nos amis du Québec ont déjà leur propre système de garderies, qui existe depuis des décennies. Je dois avouer que je ne connais pas toutes les particularités de ce système et que je ne sais pas ce que les Québécois en disent, mais ils semblent vraiment l'apprécier. Le système québécois a été mis en place bien avant que le gouvernement fédéral à Ottawa en présente sa propre version nationale. Le gouvernement fédéral ne devrait pas s'attribuer le mérite de ce que le Québec a fait avant lui. Il ne devrait pas non plus présumer que ce qui fonctionne dans une province fonctionnera exactement de la même façon dans les autres provinces. Il ne faut pas oublier qu'elles ont toutes des histoires, des cultures et des valeurs distinctes.
La liberté de choix des parents est primordiale. Nous devons multiplier les choix qui s'offrent à eux et non pas les limiter, notamment avec une crise de l'abordabilité. Au bout du compte, une grande partie des problèmes qu'ils vivent découle du fait que les gens dans notre pays ont à peine les moyens de vivre. Après tout, 51 % des Canadiens sont à 200 $ de l'insolvabilité. La plupart des femmes au Canada ont moins d'enfants qu'elles le voudraient, et c'est notamment parce qu'elles ne peuvent pas assumer le fardeau économique associé à la décision d'agrandir leur famille. La source du problème, ce ne sont pas les services de garde; c'est l'abordabilité. Les Canadiens ne gagnent pas suffisamment d'argent pour élever une famille. Le gouvernement actuel ne devrait pas se servir de programmes sociaux pour rafistoler temporairement les problèmes qu'il a créés. Il doit répondre aux préoccupations bien réelles des Canadiens afin qu'ils puissent avoir le nombre d'enfants qu'ils souhaitent et les élever comme ils le veulent, sans que le gouvernement leur dicte ce qu'ils sont censés faire exactement.
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Monsieur le Président, il semble que les libéraux aient choisi de ne plus parler de cette question. Je suis donc très fière de prendre la parole au nom des résidants de Kelowna—Lake Country. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le Sénat a proposé des amendements au projet de loi sur les services de garde d'enfants, et c'est ce dont nous débattons aujourd'hui. Je tiens à remercier la députée de et son équipe pour tout leur travail sur ce projet de loi, ainsi que pour s'être mis à l'écoute des parents et des fournisseurs de services de garde d'enfants de tout le pays. Je tiens également à remercier les députés conservateurs qui siègent au comité des ressources humaines. Les amendements sensés qu'ils ont proposés au projet de loi ont été rejetés par la coalition néo-démocrate—libérale. J'y reviendrai dans un instant.
Les services de garde revêtent une grande importance pour de nombreuses familles de ma collectivité ainsi que pour leurs exploitants, qui prennent soin de notre bien le plus précieux, j'ai nommé nos enfants. Je tiens à les remercier du travail essentiel qu'ils accomplissent. Je suis une mère qui travaille et je peux dire que les services de garde ont été très importants pour moi et ma famille. C'était à l'époque où le congé de maternité ne durait que six mois.
Malheureusement, de nombreux résidants de Kelowna-Lake Country m'ont parlé de la pénurie de places en garderie et du fait que les services de garde ne sont pas abordables. Des exploitants de garderies, souvent de jeunes femmes entrepreneures, m'ont également parlé des difficultés qu'elles rencontrent. Si ces problèmes ne sont pas résolus, ils risquent d'entraîner la fermeture définitive de ces garderies, et les familles auront de la difficulté à trouver une place en garderie qui n'existe pas.
En tant que vice-présidente conservatrice du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, je connais très bien le projet de loi , puisqu'il a été présenté à mes collègues conservateurs, et à moi-même, au sein de ce comité. Il ne faut pas oublier que des ententes avec les provinces avaient déjà été signées et mises en œuvre lorsque cette mesure législative a été présentée.
À l'étape de l'étude en comité, les conservateurs ont également proposé plusieurs autres amendements afin de corriger les graves lacunes de cette mesure. Ces défauts étaient évidents depuis le début dans l'approche en matière de services de garde adoptée par le gouvernement néo‑démocrate—libéral en matière de garde d'enfants. Malheureusement, ces amendements ont été rejetés et, par conséquent, on observe aujourd'hui de nombreuses conséquences de l'approche en question.
Les listes d'attente auxquelles se heurtent maintenant les parents ne se sont pas plus courtes. Des garderies sont obligées de mettre la clef sous la porte pour de bon. Les biens nantis ont accès à des places en garderie à 10 $ par jour. Le plan libéral pour les services de garde ne prévoyait aucun critère de revenu. En fait, l'accès à une place en garderie à 10 $ par jour n’est même pas lié au fait qu’un parent travaille ou souhaite travailler.
Voyons les chiffres. Selon un rapport de l'Institut Fraser qui se trouve à avoir été publié ce mois-ci, 77 % des parents qui touchent un revenu élevé ont accès à des services de garde, contre 41 % des familles à faible revenu. Pourtant, un ménage nanti n'a pas besoin de la subvention fédérale pour se prévaloir de services de garde dans la même mesure qu'une cheffe de famille monoparentale. C'est une question de gros bon sens.
Toutes les travailleuses devraient être à même d'accéder à des services de garde. Or, bien des gens se demandent en quoi les programmes de l'État sont utiles aux travailleuses et aux familles qui ont besoin de services de garde abordables. Les libéraux soutenaient que, grâce à leurs programmes de garderie, davantage de femmes pourraient intégrer la population active. Malgré tout, selon l'étude de l'Institut Fraser que j'ai mentionnée, la participation des femmes au marché de l'emploi en septembre 2023 avait chuté par rapport à septembre 2015. On y lit aussi ceci: « Rien ne permet de supposer que le gouvernement fédéral remplit son [deuxième] objectif, c'est-à-dire accroître la participation des femmes avec enfants à la population active. »
Après huit années de fiscalité punitive, d'inflation galopante, de taux d'intérêt élevés et d'un endettement croissant, le bilan du gouvernement libéral—néo-démocrate se solde donc aussi par une baisse du nombre de travailleuses avec enfants. Les jeunes femmes ont aussi été éprouvées. Selon la plus récente enquête des libéraux sur la population active, rendue publique en janvier dernier, le taux d'emploi des jeunes femmes a chuté au total de 4,2 % en un an. Hors pandémie, jamais il n'a été aussi bas depuis 2000. Drôle de hasard: c'était à l'époque du dernier gouvernement libéral.
Les jeunes femmes entrepreneures du secteur des services de garde d'enfants ont été laissées pour compte. Elles travaillent souvent de plus longues heures et davantage de jours que les nombreux grands exploitants à but non lucratif. En effet, ces jeunes femmes entrepreneures sont dûment autorisées à exercer leur activité par le gouvernement provincial et elles respectent tous les règlements provinciaux. Malgré leur soi-disant crédo féministe, les libéraux n'ont pas accordé à ces entrepreneures un accès prioritaire au financement fédéral qui permet aux parents qu'elles servent de réduire leurs frais. Pourtant, c'est ce que prévoit la mesure législative libérale.
On a rapidement compris que ces entrepreneures ne sont pas une priorité dans le plan du gouvernement néo-démocrate—libéral en matière de garde d'enfants. Ces entrepreneures espéraient pouvoir bâtir quelque chose elles-mêmes, c'est-à-dire un programme de garde d'enfants qui offrirait la souplesse nécessaire aux travailleurs de nuit ou de fin de semaine, qui serait plus facilement accessible aux familles de travailleurs des régions rurales ou qui s'occuperait exclusivement des enfants ayant des besoins spéciaux. Voilà exactement le genre d'options que réclament les parents.
Ottawa a un rôle à jouer dans la mise en place des services de garde d'enfants au Canada, mais il ne peut pas le faire s'il ne tient pas compte des besoins réels et locaux des familles de travailleurs.
Les ententes néo-démocrates—libérales s'opposent au type de services de garde qui offrent souvent plus de souplesse, comme ceux que proposent ces entrepreneures. Elles peuvent offrir une disponibilité et une accessibilité différentes des garderies qui sont gérées par l'État ou qui sont sans but lucratif. Or, si ces entreprises ont de la difficulté à rester ouvertes, le nombre de places en garderie diminuera.
Ce n'est la faute d'aucun travailleur en garderie ni d'aucun organisme du secteur des services de garde, qu'il soit privé, public ou sans but lucratif. C'est la faute d'un programme gouvernemental mal conçu.
J'ai récemment rencontré l'exploitante d'un service de garde à but non lucratif, qui est bien géré, dans ma région. Cette responsable d'expérience trouvait le système tout aussi frustrant. Elle m'a parlé des nouvelles formalités administratives qui sont très difficiles à décortiquer, tant pour son organisme que pour les parents.
En fait, depuis que le gouvernement libéral a lancé son programme de garderies, moins d'enfants y sont envoyés au Canada. Selon Statistique Canada, le nombre d'enfants de moins de 5 ans en service de garde a diminué de 118 000 entre 2019 et 2023, ce qui représente une diminution de 8,5 % à l'échelle nationale. Les données indiquent également que 26 % des parents d'enfants de moins de 5 ans qui n'utilisaient pas un service de garde ont déclaré que leur enfant était inscrit sur une liste d'attente, une hausse de 7 % par rapport à 2022. Par ailleurs, 47 % des nourrissons de moins de 1 an qui ne fréquentaient pas un service de garde étaient inscrits sur une liste d'attente, ce qui représente une hausse de 38 % par rapport au début de l'année 2022.
La Coalition of Child Care Advocates de la Colombie‑Britannique a dit qu'il y avait 130 000 places en garderie agréée dans la province et que 75 % des enfants de 12 ans et moins ne pouvaient y avoir accès.
Un gouvernement conservateur plein de bon sens insufflera du gros bon sens dans la politique de garde d'enfants. Seuls les conservateurs sont prêts à se battre pour que tous les parents disposent d'un choix et aient accès à des services de garde. Nous appuyons toutes les formes de garde d'enfants. C'est d'ailleurs un aspect que nous avons tenté d'intégrer au moyen d'amendements à l'étape de l'étude en comité, qu'il s'agisse de garderies traditionnelles; de garderies offrant des services prolongés, à temps partiel ou de nuit; de pouponnières; de services de garde flexibles et de halte-garderie; de services de garde avant et après l'école; de centres d'éducation préscolaire; de services de garde coopératifs; de services de garde confessionnels; de programmes de soutien adaptés aux enfants handicapés; de services de garde en milieu familial; de nourrices et nourrices en garde partagée; de gardiens d'enfants au pair; de parents ou tuteurs au foyer qui élèvent leurs propres enfants, de membres de la famille, d'amis ou de voisins qui fournissent des services de garde.
Le gouvernement néo-démocrate—libéral n'a fait qu’engendrer des coûts, des crimes et des crises pour les familles. Après huit ans sous la gouverne du libéral, le prix des logements a doublé, le recours aux banques alimentaires est à son plus haut niveau, les crimes violents ont augmenté de 32 % et l’inflation crée de l’anxiété financière. Chaque jour, 22 personnes meurent de la crise des opioïdes, et notre système de santé est en ruine.
Par-dessus le marché, en Colombie‑Britannique, où les libéraux fédéraux appuient les politiques de la province en matière de drogues, les gens qui emmènent leurs enfants dans les parcs doivent composer avec des gens qui consomment ouvertement de la drogue. Je me suis récemment entretenue avec une fournisseuse de services de garde d'enfants qui m'a dit qu'elle se rend souvent à pied avec les enfants dans un parc local pour y jouer et que, même si elle scrute les environs avant que les enfants jouent, elle est souvent terrifiée à l'idée qu'elle puisse avoir manqué quelque chose, car elle trouve fréquemment des accessoires destinés à la consommation de drogues.
De nombreux articles ont été publiés sur le programme au cours du dernier mois. Je n'en citerai que quelques-uns, car je sais que mon temps de parole tire à sa fin. Tout d'abord, Castanet a dit que la crise des services de garde à Kelowna est « amplifiée par le programme du gouvernement, et non atténuée ». On peut lire dans un autre gros titre: « Les garderies d'Edmonton ont fermé leurs portes » en raison d'une manifestation. Puis, encore un autre: « Les frais de garde sont en baisse partout au Canada, mais certaines familles attendent encore des années pour obtenir une place. » Il y a une foule d'autres manchettes semblables, uniquement au cours du mois dernier.
Les conservateurs vont respecter les ententes conclues avec les provinces en matière de garderies. Par contre, nous chercherons à corriger ce que le gouvernement a brisé, afin d'offrir aux parents le choix et la flexibilité que la coûteuse coalition néo‑démocrate-libérale leur refuse.
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Monsieur le Président, je suis fier de prendre la parole au sujet du projet de loi . D'abord, j'aimerais parler de l'amendement proposé par l'autre endroit.
À l'origine, le projet de loi ne mentionnait aucunement les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Ce sont les amendements proposés par les conservateurs au cours de l'étude article par article du comité permanent des ressources humaines qui ont introduit ces mesures visant à protéger nos communautés de langue officielle en situation minoritaire, qui sont si importantes. Nous savons que la petite enfance est une période cruciale pour l'apprentissage de la langue et le développement de l'identité d'un enfant. Il est essentiel que les familles aient accès à une garderie en français pour continuer de transmettre la langue française de génération en génération.
Plusieurs exemples montrent la nécessité d'inclure ces dispositions dans le projet de loi. En Alberta, des soi-disant 1 500 nouvelles places en garderie annoncées par le gouvernement, seulement 19 sont réservées aux francophones. Cela représente seulement 0,013 % de l'ensemble des places en garderie, alors que les francophones représentent 2 % de la population de l'Alberta. Il est important de protéger ces communautés et leur rôle dans le patrimoine canadien qui a contribué à bâtir notre pays, que ce soit les francophones en Alberta ou les anglophones au Québec.
Je veux parler du riche patrimoine francophone de ma collectivité. Je pense notamment à Ben Van De Walle, le fils du regretté Walter Van De Walle, un ancien député remarquable de ma région, qui a représenté ces grandes localités francophones que sont Morinville, Rivière Qui Barre et Legal. Sturgeon River—Parkland est une circonscription qui a une identité francophone très forte, et les amendements proposés par les conservateurs contribueraient grandement à préserver le patrimoine francophone de notre région.
Maintenant que j'ai abordé ces amendements, je veux parler du désastre qui, selon moi, se dessine à cause de l'approche inefficace du gouvernement libéral en matière de garde d'enfants. Le projet de loi à l'étude et les ententes actuelles conclues entre le gouvernement fédéral et les provinces n'offrent pas un accès universel à des services de garde abordables et coûteraient beaucoup plus cher que ce que le gouvernement a estimé.
Les petites entreprises sont l'épine dorsale de notre société, et le gouvernement libéral s'en prend aux entrepreneurs — majoritairement des femmes — qui tentent courageusement de bâtir des entreprises et de gagner leur vie en offrant des services de garde. La réglementation et les formalités administratives excessives imposées par le gouvernement libéral empêchent les exploitants de garderies de créer des places en garderie et de prendre de l'expansion. Ils ne peuvent pas obtenir de financement parce que le gouvernement ne veut pas financer de nouvelles places.
Ainsi, les services de garde d’enfants sont moins accessibles, et ce, parce que le gouvernement libéral impose un modèle unique à un secteur très complexe de l'économie. Selon certains exploitants de garderies, le gouvernement libéral est essentiellement en train d'exproprier et de nationaliser leurs entreprises. Je vais citer un exploitant de Fort McMurray, qui a essentiellement dit qu'il n'aura plus d'entreprise à cause du plan des libéraux.
L'un des arguments usés du gouvernement, c'est qu'il insiste pour dire que ses politiques sont fondées sur des données probantes. Il serait plus approprié de parler de données sélectives qui correspondent à son programme idéologique. Passons en revue certains faits. Selon les statistiques publiées récemment, le 6 février dernier, 77 % des parents à revenu élevé ont accès à des services de garde d'enfants, comparativement à seulement 41 % des parents à faible revenu. Il s'agit d'un écart énorme.
Je trouve un peu comique qu'un député du Bloc ait dit tout à l'heure à quel point ce programme est formidable pour les mères seules. L'Université de la Colombie‑Britannique a mené une étude dans cette province, dans le cadre de laquelle elle a communiqué avec toutes les garderies pour savoir combien de mères seules à faible revenu bénéficiaient du programme. Dans toute la province, on a trouvé 17 mères qui en bénéficient. En Colombie‑Britannique, seulement 17 mères seules bénéficient de la politique ratée des libéraux en matière de services de garde d'enfants.
Depuis 2019, on a perdu, sous le gouvernement libéral, 118 000 places en garderie pour les enfants de moins de cinq ans. Il s'agit d'une diminution de 8,5 % à l'échelle nationale. En 2023, 46,4 % des parents ont déclaré avoir des difficultés à trouver des places en garderie, ce qui représente une hausse par rapport à 2019 où 36,4 % des parents avaient ce problème. Si ce problème existait déjà avant la politique du gouvernement, il ne fait que s'aggraver sous l'effet de ses échecs.
En fait, je connais personnellement des parents qui ne peuvent faire garder qu'un seul de leurs deux enfants et qui doivent rester à la maison pour s'occuper de l'autre. Ce sont des infirmières et d'autres travailleurs qualifiés qui ne peuvent pas poursuivre leur carrière parce que le gouvernement actuel leur a rendu plus difficile l'accès aux services de garderie. Peu importe que le gouvernement dise que ces services sont abordables. Si je pouvais acheter de l'essence à 50 ¢ à la station-service, ce serait formidable, mais, s'il n'y avait jamais d'essence à la station-service, le fait que le prix soit abordable n'aurait aucune importance.
Pourquoi les services de garderie coûtent-ils si cher? Nous savons que les principaux coûts, selon les exploitants, sont, par ordre décroissant, le coût de la main-d'œuvre, le coût des installations et le coût de la nourriture et des autres fournitures.
Les services de garde sont une activité à haute intensité de main-d'œuvre. Les sommes à payer pour rendre un lieu adéquat pour des enfants ainsi que les hypothèques, les loyers, les assurances et les coûts d'entretien sont considérables. Finalement, le coût de la nourriture et des autres produits a connu une hausse spectaculaire sous le gouvernement inflationniste actuel.
Qu'ont en commun ces trois catégories de coûts? C'est la forte inflation, qui a fait grimper le coût de la main-d'œuvre, les loyers, les hypothèques, les primes d'assurances et le prix des aliments à l'épicerie du coin. Le prix des aliments a augmenté de 12 %. Les exploitants de services de garde ne sont pas à l'abri de ces hausses de coûts. Ils ne profitent pas d'un rabais spécial parce qu'ils sont des exploitants de services de garde.
Le fait est que le gouvernement libéral, par ses politiques inflationnistes, fait augmenter le coût des services de garde au Canada. En plus de faire grimper tous les coûts, il floue les exploitants de services de garde en augmentant leur financement annuel de seulement 3 %. Ils ne peuvent pas prendre soin des enfants lorsque le prix des aliments bondit de 12 %, lorsque les salaires augmentent, lorsque les hypothèques doublent et triplent, et lorsque les loyers triplent. Ils ne peuvent pas prendre soin des enfants avec une mince augmentation de 3 % du financement versé par le gouvernement.
Le gouvernement libéral attend de ces propriétaires d'entreprise, majoritairement des femmes, qu'ils assument ces coûts. Par conséquent, il les pousse à fermer leurs portes, à réduire le nombre de places et à restreindre l'accès des Canadiens aux services de garde d'enfants.
Dans le secteur des services de garde d'enfants en Alberta, nous voyons déjà les conséquences de ce programme inflationniste. Le mois dernier, des parents de ma circonscription n'ont pas pu recourir aux services de garde d'enfants en raison des fermetures qui ont eu lieu pour protester contre ces politiques libérales. Selon les exploitants, les accords sont sous-financés et inflexibles et ils menacent leur viabilité financière en imposant des tarifs maximaux et d'autres restrictions aux établissements, qui ont du mal à assumer les coûts accrus.
La propriétaire de la garderie My Happy Place Daycare à Stony Plain, en Alberta, a dit:
Nous sommes actuellement pris entre l'arbre et l'écorce [...] Le simple fait d'être fermé pour la journée a d'énormes répercussions. Imaginons ce qui se passerait si toutes les garderies de la province commençaient à fermer leurs portes parce qu'elles faisaient faillite.
En raison de l'approche idéologique des libéraux en matière de garde d'enfants, je crains que ce soit l'avenir qui nous attend très bientôt.
La solution à l'inflation proposée par les partisans d'un interventionnisme accru de l'État dans les services de garde est bien entendu davantage de dépenses inflationnistes. Le gouvernement a tenté d'augmenter les salaires du personnel des garderies, mais cela nous a entraînés dans une spirale salariale parce que d'autres groupes qui convoitent cette main-d'œuvre, comme les commissions scolaires, ont également augmenté les salaires qu'ils offrent afin soutenir la concurrence.
J'ai parlé à une mère qui travaillait en garderie auparavant, avant la mise en place des politiques du gouvernement. Elle travaillait dans une garderie parce qu'elle y bénéficiait d'un rabais important des frais de services de garde de son propre enfant. Une fois que le gouvernement a appliqué ses politiques, l'exploitant de sa garderie a éliminé cette réduction, car elle n'était plus nécessaire. Cette mère a perdu son incitatif à travailler dans le secteur des garderies et a quitté ce secteur. Il y a maintenant une travailleuse en services de garde de moins.
J'ai parlé avec des exploitants de services de garde d'enfants qui ont dû payer des hypothèques et des loyers plus élevés. Comme tout le monde le sait, les hypothèques et les loyers ont monté en flèche au cours des huit années de gouvernement néo-démocrate—libéral, en particulier au cours de la dernière année.
Les accords que le gouvernement a signés limitent les coûts liés au loyer ou à l'hypothèque que les exploitants de garderies peuvent réclamer au gouvernement. Comme ils sont obligés de faire payer un prix fixe aux familles, ils ne peuvent pas combler l'écart autrement qu'en faisant baisser leurs autres coûts. Quels sont ces autre coûts? Ce sont les repas et le matériel de bricolage. Voulons-nous vraiment faire diminuer la qualité de la nourriture et des activités offertes à nos enfants pour que ces exploitants de garderies puissent absorber la hausse ahurissante des loyers et des taux hypothécaires alors que le gouvernement libéral ne fait rien pour les aider?
En ce moment, ces exploitants choisissent tout simplement de fermer boutique. Ils ne veulent pas offrir des services médiocres aux enfants en suivant les politiques libérales, alors ils ferment leurs portes. C'est vraiment terrible.
La loi de l'offre et de la demande signifie que le gouvernement doit soit restreindre la capacité des garderies, soit augmenter le financement bien au-delà de ce qu'il a déjà promis. La première option est injuste. On ne peut empêcher les gens d'avoir accès aux garderies. Pourtant, on constate que ce sont surtout les familles à revenu moyen et élevé qui obtiennent des places tandis que les familles à faible revenu sont laissées pour compte. Une recherche du directeur parlementaire du budget l'a confirmé. Il a indiqué que le plan des libéraux ne suffit pas à répondre à la demande de places en garderie. En fait, il devrait manquer 182 000 places.
J'ai dit plus tôt que nous avons perdu 118 000 places depuis 2019. Le gouvernement libéral est en bonne voie d'atteindre au moins un de ses objectifs, soit réduire le nombre de places en garderie. Ce nombre a déjà été réduit de 118 000, et selon le directeur parlementaire du budget, les politiques libérales vont en faire disparaître 182 000.
C'est déjà ce que l'on constate en Alberta. Certains exploitants peinent à rester ouverts. Ils ferment leurs portes l'un après l'autre. Ils diminuent le nombre de places, ce qui réduit l'accès pour les familles.
Il faut changer de cap. Il faut trouver de nouvelles solutions. Il faut soutenir tous les exploitants de garderies, peu importe le modèle qu'ils utilisent. Il faut donner aux familles des services plus abordables, mais aussi plus accessibles, et ce n'est pas ce que leur offre cette mauvaise politique néo-démocrate—libérale.
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Monsieur le Président, nous sommes ici aujourd'hui pour parler des amendements au projet de loi . Les 338 députés ici présents ont à cœur les services de garde et le travail extraordinaire des mères, des pères, des grands-parents et des autres personnes qui aiment les enfants et qui en prennent soin dans l'ensemble du pays.
Avant même de commencer mon discours, j'aimerais simplement remercier tous les parents et les fournisseurs de services de garde de tout le pays, qu'il s'agisse de la grand-mère qui habite au bout de la rue, du père qui reste à la maison pour que son enfant reçoive l'amour dont il a besoin ou de la gardienne d'une garderie agréée qui reste au travail une demi-heure ou 45 minutes de plus pour attendre les parents qui sont retenus au travail. Il n'y a vraiment aucun travail plus essentiel que d'aider les enfants à s'épanouir et à former la prochaine grande génération.
J'aimerais parler un peu des statistiques, car on en a parlé plus tôt dans le débat. En ce qui concerne la garde d'enfants, selon les plus récentes statistiques tirées du rapport de l'Institut Fraser publié le 6 février, 77 % des parents à revenu élevé disent avoir accès à des services de garde, tandis que 41 % des familles à faible revenu y ont accès. Ce que je trouve particulièrement frappant, c'est que ce projet de loi ne prévoit aucun soutien particulier pour les personnes les plus vulnérables.
Ces enfants vulnérables ne doivent pas seulement composer avec les problèmes auxquels sont confrontés tous les enfants, qu'il s'agisse d'intimidation ou du fait de grandir: ils luttent aussi contre la pauvreté. Le projet de loi à l'étude ne prévoit aucun soutien pour ces enfants qui doivent surmonter les défis incroyablement difficiles liés à la pauvreté. Alors que nous donnons accès à des services de garde à 77 % des parents à revenu élevé, nous ne donnons cet accès qu'à 41 %, soit moins de la moitié, des enfants qui sont confrontés à des défis supplémentaires, comme les difficultés liées à la pauvreté.
La participation des femmes au marché du travail a également été mentionnée. Selon le même rapport, leur taux de participation était de 61,5 % en septembre 2023. En comparaison, il était de 61,7 % en 2015, sous le premier ministre Harper et les conservateurs. C'est donc dire que la participation des femmes au marché du travail a diminué. J'espère que ces statistiques mettront fin au débat.
Par ailleurs, selon une autre étude menée par l'Institut Fraser et publiée le 6 février, le taux d'emploi des jeunes femmes est en forte baisse depuis février 2023. Il a connu une baisse cumulative de 4,2 % au cours de cette période, ce qui est énorme. Cela représente des centaines et des milliers de jeunes femmes qui n'entrent pas sur le marché du travail. Il s'agit du taux de participation le plus bas depuis mai 2000, abstraction faite de la période pendant la pandémie, selon l’Enquête sur la population active de janvier 2024.
Bien sûr, ce programme repose sur le principe qu'il permettrait aux parents, tant les hommes que les femmes — mais, il faut dire les choses comme elles sont, il s'agit surtout des femmes —, de réintégrer le marché du travail s'ils le souhaitent, mais ce n'est pas ce que montrent les chiffres.
J'ai d'autres chiffres pour les députés: 47 % des nourrissons de moins d'un an qui ne sont pas en garderie étaient sur une liste d'attente, ce qui représente une hausse par rapport à la proportion de 38 % enregistrée en 2022...
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Madame la Présidente, je dirais que les libéraux ont passé leur temps de parole dans le présent débat. Si le député veut intervenir, il devrait parler au whip de son parti.
Le dernier point que j’aimerais soulever, et non le moindre, c’est la déclaration de Sharon Gregson, de la Coalition of Child Care Advocates, en Colombie‑Britannique. Elle affirme que même si la province compte 130 000 places dans des garderies agréées, 75 % des enfants âgés de 0 à 12 ans n’y ont pas accès. Quelle est la pertinence d’avoir des services de garde à faible coût si les parents n’y ont pas accès. Cela relève du monde imaginaire.
Je l’ai constaté dans Northumberland—Peterborough-Sud. De nombreux parents sont se présentés à mon bureau de circonscription ou ont téléphoné à mon équipe pour dire qu’ils avaient entendu dans les médias qu’il y aurait des garderies à 10 $ par jour. À tous ces parents, j’ai dû dire que, malheureusement, le nombre de places est très limité et que la plupart des Canadiens n’y ont pas accès. Voilà le point de vue des parents.
Maintenant, j’aimerais vous faire part du point de vue des fournisseurs de services de garde. Voici ce que le Global News a rapporté il y a environ deux semaines:
Mardi, de nombreuses garderies de l'Alberta ont fermé leurs portes pour protester contre les problèmes que présente, selon elles, le programme des garderies à 10 $ par jour.
Selon l'Association of Alberta Childcare Entrepreneurs, ce débrayage vise à attirer l'attention sur les problèmes qu'implique le fait d'offrir aux parents des garderies à faible coût sans veiller à ce que le coût de la prestation des services de garde demeure couvert.
« Le programme est sous-financé depuis le début », dénonce Krystal Churcher, présidente de l'Association of Alberta Childcare Entrepreneurs. « Il n'y a pas suffisamment de fonds pour assurer le maintien d'un niveau de qualité élevé dans la province. »
« On ne peut même plus acheter un café ou un muffin pour 10 $ par jour, dit-elle. Nous faisons la grève en guise de protestation. »
Le gouvernement ne cesse d'annoncer en grande pompe d'importantes dépenses et de grands projets. Bien que cela ne soit pas directement en lien avec la question dont nous sommes saisis, j'ai eu l'occasion, récemment, au comité des finances, d'interroger le sur le programme du Fonds pour accélérer la construction de logements qu'il a mis en place. Je lui ai posé une question que je pensais très directe et à laquelle je pensais qu'il n'aurait pas de difficulté à répondre. Je lui ai demandé combien de logements ce programme a permis de construire. Après lui avoir posé la question à deux ou trois reprises sans obtenir de réponse, le ministre a fini par admettre que ce programme ne visait pas la construction de logements. C'est à peu près mot pour mot ce qu'il a répondu. Le Fonds pour accélérer la construction de logements est très efficace pour ce qui est de renforcer la bureaucratie et permet au gouvernement de faire de belles séances de photos, mais il ne permet absolument pas d'offrir des services de garde et de faire construire des logements pour les Canadiens.
Je pourrais continuer pendant longtemps, mais j'aimerais plutôt me pencher sur le fond de l'amendement au projet de loi . Le libellé initial du projet de loi ne faisait aucune mention des communautés de langue officielle en situation minoritaire, des groupes très importants. Il faut protéger les langues officielles. Nous devons faire en sorte que le français continue de se développer. Je suis des cours de français tous les jours parce que je crois qu'il est absolument essentiel de prendre cette question au sérieux et de contribuer au rayonnement de la belle langue française.
Le Sénat a proposé un amendement au projet de loi pour que l'article 8 fasse mention des communautés de langue officielle en situation minoritaire et ainsi éliminer toute ambiguïté pour les tribunaux. À titre de rappel, l'article 8 se lit comme suit:
Le gouvernement du Canada s’engage à maintenir le financement à long terme des programmes et services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, notamment ceux destinés aux peuples autochtones. Ce financement doit être accordé principalement dans le cadre d’accords avec les gouvernements provinciaux, les corps dirigeants autochtones et autres entités autochtones qui représentent les intérêts d’un groupe autochtone et de ses membres.
La Chambre a adopté le projet de loi à l'unanimité l'an dernier. Lorsque le Sénat l'a étudié, le sénateur Cormier, un Acadien qui a toujours défendu les intérêts des francophones, voulait ajouter les mots « et aux communautés de langue officielle en situation minoritaire » à la première phrase de l'article, après les mots « notamment ceux destinés aux peuples autochtones », ainsi que diviser l'article 8 en deux paragraphes.
Le premier paragraphe énonce l'engagement financier du gouvernement. Le deuxième paragraphe précise les mécanismes par lesquels le gouvernement fédéral accordera le financement. Le fait d'ajouter la mention des « communautés de langue officielle en situation minoritaire » après le mot « notamment » ne retire aucun droit à aucune autre minorité ni aux peuples autochtones, mais a pour but d'éliminer toute ambiguïté devant les tribunaux.
Le développement au stade de la petite enfance est extraordinairement important pour les enfants. Comme je l'ai dit au début de mon discours et comme de nombreux autres intervenants l'ont souligné avec éloquence, le gouvernement doit d'abord et avant tout penser aux enfants. Nous avons le devoir de proposer des solutions et des programmes et de ne pas limiter la capacité des parents à élever leurs enfants.
Je suis impatient de poursuivre la discussion et les échanges sur cette question et de célébrer...