Que, nonobstant tout article du Règlement ou usage habituel de la Chambre, pour la durée de la session,
(i) un ministre de la Couronne puisse, avec l’accord du leader à la Chambre d’un autre parti reconnu, à tout moment pendant une séance, mais avant 18 h 30, demander que l’heure ordinaire de l’ajournement quotidien pour une séance ultérieure soit minuit, pourvu qu’elle soit 22 heures les jours où un débat conformément à l’article 52 ou 53.1 du Règlement doit avoir lieu, et qu’une telle demande soit réputée adoptée,
(ii) un ministre de la Couronne puisse demander, à tout moment pendant une séance, que la décision de prolonger une séance ultérieure prise conformément à l’alinéa a)(i) soit révoquée et qu’une telle demande soit réputée adoptée;
b) lors d’une séance prolongée conformément à l’alinéa a)(i),
(i) les délibérations sur toute motion de l’opposition conformément à l’article 81(16) du Règlement prennent fin à 17 h 30 au plus tard du mardi au jeudi, à 18 h 30 le lundi ou 13 h 30 le vendredi, un jour désigné pour les travaux des subsides, sauf conformément à l’article 81(18)c) du Règlement,
(ii) après 18 h 30, la présidence ne reçoive ni demande de quorum ou motion dilatoire, et ne reçoive une demande de consentement unanime qu’après avoir reçu avis des leaders à la Chambre ou whips de tous les partis reconnus qu’ils sont en accord avec cette demande,
(iii) les motions visant à passer à l’ordre du jour et d'ajournement du débat ou de la Chambre puissent être proposées après 18 h 30 par un ministre de la Couronne, y compris sur un rappel au Règlement, et que lesdites motions soient réputées adoptées,
(iv) la période prévue pour les ordres émanant du gouvernement ne soit pas prolongée conformément aux articles 33(2), 45(9) ou 67.1(2) du Règlement;
c) pendant l’étude de budgets des dépenses le dernier jour désigné de chacune des périodes des subsides, conformément aux articles 81(17) et 81(18) du Règlement,
(i) lorsque le Président interrompt les délibérations afin de mettre immédiatement aux voix toute question nécessaire pour disposer de budgets des dépenses, toutes les autres motions portant adoption des crédits ayant fait l’objet d’un avis d’opposition soient réputées avoir été proposées et appuyées, les questions soient réputées avoir été mises aux voix et les votes par appel nominal soient réputés demandés,
(ii) lorsqu’un projet de loi portant affectation de crédits est étudié en comité plénier, si un vote par appel nominal est demandé sur tout élément du projet de loi ou toute motion nécessaire pour disposer de cette étape dudit projet de loi, les résultats du vote soient appliqués aux éléments du projet de loi ou motions nécessaires pour disposer de cette étape et faire rapport du projet de loi à la Chambre qui restent;
d) une motion portant troisième lecture d’un projet de loi du gouvernement puisse être proposée pendant la même séance que celle de l’adoption dudit projet de loi à l'étape du rapport;
e) lors des trois derniers jours de séance prévus dans le calendrier de la Chambre des communes pour les périodes se terminant en juin, de même que lors des deux derniers jours de séance des périodes se terminant en décembre, un ministre de la Couronne puisse présenter, sans préavis, une motion proposant l’ajournement de la Chambre, pourvu que,
(i) ladite motion soit mise aux voix immédiatement sans débat ni amendement, et que la Chambre soit réputée ajournée conformément à l’article 28 du Règlement,
(ii) nonobstant l’article 45 du Règlement, aucun vote par appel nominal demandé entre 14 heures le troisième jour de séance avant le dernier jour de séance prévu et l’ajournement le dernier jour de séance prévu des périodes se terminant en juin, et entre 14 heures le deuxième jour de séance avant le dernier jour de séance prévu et l’ajournement le dernier jour de séance prévu des périodes se terminant en décembre ne puisse être différé, à l’exclusion de tout vote par appel nominal demandé à l’égard d’une affaire émanant d’un député, pour lesquels les dispositions des articles 93 et 98 du Règlement continuent de s’appliquer;
f) n’importe quel jour, à minuit ou après, si la Chambre n’a pas complété une série de votes par appel nominal en lien avec les travaux des subsides ou sur tout projet de loi, un ministre de la Couronne puisse proposer, à tout moment, une motion portant suspension de la séance de la Chambre, qui sera réputée adoptée et la séance de la Chambre sera suspendue jusqu’à 9 heures plus tard ce jour civil.
— Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour discuter d'une motion présentée par notre gouvernement en vue d’améliorer les travaux de la Chambre.
Nous sommes à un moment important de cette session parlementaire. En tant que gouvernement, nous avons un programme ambitieux pour améliorer la vie des Canadiennes et des Canadiens.
Cela signifie travailler dur à la Chambre des communes pour faire avancer les projets et de loi pour les personnes que nous représentons tous. Cela signifie collaborer avec tous les partis à la Chambre pour faire avancer les choses de manière coopérative, sans rancune partisane et sans jeux politiques.
En effet, les députés de tous les partis de ce gouvernement minoritaire sont ici pour représenter leurs concitoyens et pour faire avancer les choses au nom des personnes qu’ils représentent. Malheureusement, un parti empêche cela de se produire.
Les conservateurs, sous la direction du , ont fait preuve d’un comportement irresponsable. Ils s’opposent pour le plaisir de s’opposer, sans proposer de solutions responsables. Ils entravent le travail de tous les députés de la Chambre, de tous les comités, de toutes les instances et de tous les partis, uniquement dans leur propre intérêt partisan. Ils empêchent plusieurs projets de loi d’être votés au moyen de tactiques politiques dilatoires. Nous en sommes tous témoins, et ce, même pour les projets de loi qu’ils soutiennent eux-mêmes. Ils imposent des marathons de vote qui durent toute la nuit et, ce faisant, votent contre les investissements mêmes sur lesquels les Canadiennes et les Canadiens comptent.
[Traduction]
Voilà le programme du de l’opposition officielle, du Parti conservateur du Canada, pour la Chambre. Il veut retarder les travaux, faire de l'obstruction et créer le chaos. Ce faisant, il espère que les Canadiens feront la sourde oreille et ne s’investiront pas dans le travail que nous faisons ici, un travail qui a une incidence positive sur eux au quotidien. J’y reviendrai dans un instant.
Avant cela, j’aimerais parler de la façon dont les conservateurs empêchent la Chambre des communes de faire son travail et du fait que leur n’admettra jamais aux Canadiens ce que lui et ses députés font. Toutes ses affirmations sur les personnes pour qui il travaille ne sont qu’une ruse. Le chef de l’opposition officielle ne travaille que pour lui-même et personne d’autre, et la Chambre des communes en paie le prix.
La motion dont nous débattons aujourd’hui vise à remédier à la situation regrettable dans laquelle nous nous trouvons actuellement en raison du programme politique des conservateurs, qui prône le chaos et l’obstruction. La motion est conçue pour permettre à la Chambre de faire son travail. Elle vise à donner plus de temps pour débattre des projets de loi à la Chambre, ce que les conservateurs prétendent vouloir. Elle vise à faire de cet endroit un lieu de travail plus sain. Personne, qu’il s’agisse d’un député ou d’un employé travaillant à la Chambre des communes, ne devrait être contraint de travailler toute la nuit simplement parce que le veut forcer les autres à participer à ses manigances politiques.
En effet, cette motion reflète le point de vue du gouvernement sur ce que nous devrions tous vouloir que le Parlement soit, c’est-à-dire un lieu de débat constructif, d’examen des idées et de discussions raisonnées et polies. Ce devrait être un lieu où l'on accomplit des choses. En d’autres termes, le Parlement devrait être un endroit dont les Canadiens sont fiers, et non un endroit à la vue duquel les Canadiens ont un horrible mouvement de recul à cause des jeux auxquels se livre l’opposition officielle pendant toute une nuit. Malheureusement, le des conservateurs veut empêcher tout cela de se produire. Il veut transformer la Chambre en un lieu dysfonctionnel.
De notre côté de la Chambre, nous avons un point de vue différent, et c'est aussi le cas de députés d'autres partis, je crois. Nous avons beaucoup plus de respect pour la Chambre et pour le Parlement. Nous sommes ici chaque jour à trimer afin d'aider les Canadiens dans une vaste gamme de domaines qui les touchent personnellement...
Des voix: Oh, oh!
:
Monsieur le Président, cet incident illustre très bien ce dont je parle, vous ne trouvez pas?
Nous nous employons, par exemple, à rendre la vie plus abordable, afin que les Canadiens aient les moyens de payer l'épicerie et leur logement. Nous prenons des mesures pour protéger l'environnement contre les conséquences catastrophiques des changements climatiques. Nous prenons aussi des mesures pour que les familles canadiennes aient accès à des services de garde abordables et de qualité; les conservateurs disent soutenir ce projet de loi et ont déjà voté en sa faveur, mais ils refusent maintenant que la Chambre des communes en vote l'adoption afin que les familles d'un bout à l'autre du pays puissent en profiter.
Nous veillons aussi à ce que les gens aient accès à des emplois viables et à des soins dentaires et à ce que le Canada ait des forces armées solides, qui envoient des formateurs et du matériel en Ukraine pour contribuer à la protection des Ukrainiens et pour que ceux-ci puissent résister à l'invasion russe.
[Français]
Malheureusement, les conservateurs se livrent à des jeux partisans à la Chambre pour mettre un frein à ces progrès pour tous les Canadiens. Ils refusent de collaborer avec les autres partis. Ils font continuellement obstruction au vote des lois. Ce comportement se manifeste depuis le début de cette législature. Ils ont bloqué le budget, l'énoncé économique de l'automne, des emplois durables pour les travailleurs, des services de garde d'enfants pour les familles canadiennes, l'accord de libre-échange avec l'Ukraine et un conseil national pour la réconciliation. Ce ne sont là que six exemples. Il s'agit d'obstruction parlementaire furtive. Les Canadiens méritent mieux.
Les actions des conservateurs ne sont pas saines pour ce Parlement ni pour la démocratie. Nous ne pouvons pas permettre aux députés de tous les partis de ce Parlement minoritaire d'être pris en otages par le programme politique égoïste d'un seul parti. Nous n'attendons pas des conservateurs qu'ils changent leur fusil d'épaule. Ils continueront de se livrer à leur petit jeu parlementaire pour retarder l'adoption de projets de loi et de mesures législatives. Nous avons donc préparé une réponse à cela.
Le gouvernement présente une motion visant à garantir que les Canadiens obtiennent des résultats de la part de leurs députés. Notre motion permettra de tenir des séances le soir afin de disposer de plus de temps pour débattre de mesures législatives, chose que mes amis de l'autre côté disent souhaiter.
Cette motion n'est pas sans précédent non plus. C'est la troisième fois que nous jugeons nécessaire de proposer une motion visant à prolonger les heures de séance de la Chambre afin que les députés puissent accomplir leur travail. Dans les deux cas précédents, la Chambre avait adopté des motions de prolongation des heures pour une période déterminée. Il est temps de recommencer.
Si cette motion est adoptée, la possibilité de prolonger les heures restera en vigueur jusqu'à la fin des travaux parlementaires. Les conservateurs disent qu'ils veulent plus de temps pour débattre avant de voter. C'est ce que permettrait cette motion.
Notre motion renforce donc la démocratie. Elle permettra de mieux garantir qu'un parti, le Parti conservateur, ne bloque pas le travail de tous les autres partis de la Chambre. Le Parlement fonctionne mieux lorsque nous travaillons ensemble, et non lorsqu'un parti fait obstacle au progrès.
Cette motion prévoit plus de temps afin que les députés puissent débattre le soir, jusqu'à minuit. Il ne s'agit pas d'une prolongation généralisée pour tous les jours. Cette prolongation n'aura pas lieu tout le temps, mais seulement lorsque c'est nécessaire, et elle aura lieu un jour donné uniquement si le gouvernement obtient le soutien d'un autre parti pour qu'elle ait lieu ce jour-là. Ce soutien représenterait donc une majorité de députés à la Chambre.
[Traduction]
De plus, cette motion indique clairement que le gouvernement ne pourrait pas surprendre la Chambre en déclarant soudainement qu’elle siégera tard ce soir-là. Le gouvernement n’a pas l’intention d’utiliser cette motion à la dernière minute pour prolonger les heures de séance. En effet, la motion dont nous débattons aujourd’hui stipule clairement que le préavis pour une séance prolongée doit être donné la veille. La motion prévoit également l’ajournement de la Chambre plus tôt que prévu.
Avant d’entendre les conservateurs prétendre que nous tentons ainsi de fermer la Chambre dans les jours et les semaines à venir, mettons les choses au clair: une telle affirmation de la part des conservateurs serait tout à fait fausse. La motion stipule que, dans les deux derniers jours de séance d’automne, le gouvernement pourrait présenter une motion visant à ajourner la Chambre plus tôt que prévu pour le congé de Noël. De même, on dit que, dans les trois derniers jours d’une session printanière, le gouvernement pourrait présenter une motion pour ajourner la Chambre plus tôt que prévu pour les vacances d’été.
Dans les deux cas, si cela se produisait, le gouvernement ne pourrait pas de son propre chef ajourner la Chambre plus tôt que prévu, car la motion ferait l’objet d’un vote. La Chambre voterait pour ou contre l'ajournement. Elle ne serait adoptée que si la majorité des députés décidait que les travaux de la session d’automne ou du printemps étaient substantiellement terminés.
Mettons de côté les affirmations ridicules des conservateurs concernant l’ajournement de la Chambre plus tôt que prévu. Nous avons trop de travail à faire. S’ils font cette affirmation, c’est parce qu’ils ne veulent pas parler de l’objectif principal de la motion, c'est-à-dire prolonger les heures quotidiennes de la Chambre afin que les députés puissent débattre des projets de loi et procéder au vote. Nous voulons que les députés disposent de plus de temps, et non de moins, pour faire leur travail à la Chambre. Si les conservateurs ont un problème avec cela, ils doivent expliquer pourquoi.
Enfin, j'aimerais parler d'un autre élément important de la motion. On se souviendra tous qu'en décembre dernier, au cours des derniers jours de séance, les conservateurs ont offert un spectacle navrant à la Chambre des communes pour satisfaire les pulsions de fier-à-bras politique de leur chef. La mise aux voix du budget principal des dépenses était à l'horaire de la Chambre. Il s'agit d'une activité de routine dans le cycle parlementaire, qui aurait dû être réglée en quelques votes. Les conservateurs ont plutôt choisi de voter contre les investissements proposés par le gouvernement.
Ils ont imposé la tenue de plus de 130 votes consécutifs, qui ont eu lieu tout au long de la nuit, afin de voter contre le financement de diverses choses. Je signale aux députés que tous ces votes sont consignés au compte rendu. Nous savons exactement qui a voté contre quoi à la Chambre. Voici quelques exemples: la construction de logements; la répression du financement du terrorisme; le soutien aux collectivités qui se remettent de l'ouragan Fiona, que le Président connaît bien; la lutte contre l'entrée illégale d'armes à feu au Canada; la répression de la violence contre les femmes; le soutien aux producteurs de lait, de volaille et d'œufs du Canada; le soutien au Musée de l'Holocauste Montréal; la formation de soldats ukrainiens dans le cadre de l'opération Unifier; et le soutien aux gardes-frontières pour assurer la sécurité de la frontière canadienne.
Les conservateurs ont passé une nuit blanche — certains d'entre eux, du moins — pour voter contre ces mesures. Qui n'a pas veillé toute la nuit? La personne même qui a dit qu'elle allait nous garder ici jusqu'à Noël, afin d'empêcher tout progrès et toute mesure pour les Canadiens, et tous les soutiens essentiels...
:
Monsieur le Président, c'est noté. Je ferai toutefois remarquer que les votes sont consignés dans le compte rendu. Nous les surveillerons de près, comme nous le faisons toujours.
Nous avons agi conformément aux attentes des Canadiens à l'égard du Parlement et du gouvernement, et conformément à l'essence même de la démocratie à l'œuvre à la Chambre. Nous étions résolus à siéger toute la nuit pour montrer aux Canadiens que nous sommes prêts à défendre les valeurs qui leur sont chères et les programmes gouvernementaux dont ils dépendent, et ce, malgré les supercheries et la malveillance de l'opposition officielle.
Une voix: Supercheries? Vous nous faites trop honneur.
L'hon. Steven MacKinnon: Les conservateurs prennent cela à la légère parce que ces choses font toutes partie de leur plan. Ils se moquent complètement de tout le chaos et de tout le dysfonctionnement qu'ils provoquent quotidiennement à la Chambre et qui nous empêchent de mettre aux voix des mesures sérieuses que les Canadiens réclament. Ce n'est là qu'un exemple de la longue liste d'investissements au sujet desquels les conservateurs ont révélé leurs véritables couleurs en s'y opposant systématiquement.
[Français]
Les conservateurs nous ont montré qui ils étaient vraiment. Cela a eu pour conséquence malheureuse de créer un marathon de votes qui a duré 30 heures d'affilée. Qu'est-ce que cela signifie? Des députés, leur personnel et les employés de la Chambre ont dû travailler toute la nuit pour satisfaire la pétulance du . Cette attitude n'était pas seulement infantile et politiquement irresponsable, mais elle mettait également en danger la santé de nombreuses personnes qui fréquentent ces couloirs. Cela ne peut plus se reproduire.
Notre motion propose que, à l'avenir, si un nouveau marathon de votes devait avoir lieu, il se déroulerait de la manière suivante: les votes pourraient avoir lieu tout au long de la journée, même jusque tard dans la soirée, mais dès que minuit sonnerait, les votes devraient s'interrompre. Les députés et le personnel devraient alors avoir le temps de faire une pause santé de plusieurs heures. Ils devraient avoir le droit de dormir. C'est une chose tout à fait raisonnable lorsqu'on décide et qu'on tranche sur des milliards de dollars en appui aux Canadiennes et aux Canadiens. À 9 heures, le lendemain matin, la Chambre reprendrait ses travaux et les votes se poursuivraient. Ainsi, si les conservateurs souhaitaient provoquer un nouveau marathon de votes, ils ne seraient pas arrêtés dans leur objectif chaotique et partisan, mais cela prendrait simplement plus de temps. La santé des députés et des autres personnes qui nous appuient, qui travaillent ici, ne serait pas mise en danger.
J'ai du mal à comprendre pourquoi les conservateurs s'opposeraient à cette proposition. Nous devons mettre la politique de côté et reconnaître que la santé personnelle de chacun d'entre nous à la Chambre passe avant les gains partisans. Cette motion est faite pour mieux faire fonctionner cette enceinte de la démocratie.
[Traduction]
Cette motion a pour but d’améliorer le fonctionnement de la Chambre, de la rendre plus productive et de permettre aux députés de tous les partis de voter, puisque c'est notre travail, de la façon la plus démocratique possible sur des enjeux qui, selon nous, tiennent à cœur aux gens que nous représentons.
[Français]
C'est ainsi que je conclus mon intervention. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions de mes collègues.
:
Monsieur le Président, les conservateurs, partisans du bon sens, se concentrent sur l’abolition de la taxe sur le carbone, la construction de logements, l'assainissement du budget et la lutte contre la criminalité, tandis que le libéral prouve jour après jour qu'il n’est pas à hauteur de la tâche ou qu’il est corrompu.
Ce que nous voyons aujourd'hui est un parfait exemple des mauvaises priorités du gouvernement. En effet, alors que les conservateurs proposent des mesures tangibles et pratiques qui permettront de réduire les coûts, de faire baisser les taux d'intérêt, de favoriser la construction de maisons dans tout le pays et de mettre les criminels dangereux derrière les barreaux, le gouvernement libéral se concentre sur le Règlement de la Chambre des communes.
Les Canadiens se rendent dans les banques alimentaires en nombre record. Des gens qui ont trouvé un emploi et acheté leur maison se retrouvent obligés de retourner vivre chez leurs parents au renouvellement de leur hypothèque. Des gens qui vivaient auparavant dans des milieux sûrs, où ils se couchaient le soir sans verrouiller leur porte, en sont maintenant à acheter des caméras de sécurité et à prendre d'autres mesures parce que leurs quartiers sont devenus très dangereux. Tout cela se passe au Canada, alors que le continue de présider à la destruction de nombreux aspects de la société canadienne. Les libéraux présentent une motion de programmation, utilisant une journée précieuse de la Chambre pour débattre de la manière dont les projets de loi seront débattus et du nombre d'heures de séance qui y seront consacrées, mais les conservateurs continueront à soulever les problèmes importants auxquels les Canadiens se heurtent. Les libéraux veulent débattre et retarder les choses, tenir un débat d'un jour ou deux sur la gestion des travaux à la Chambre des communes.
Nous ne les laisserons pas s'en tirer à si bon compte. Examinons ces points un par un.
Le gouvernement dit qu'il doit agir ainsi pour mettre en œuvre son programme. L'opposition officielle serait heureuse de contribuer à la réalisation d'un programme qui permettrait d'atteindre des objectifs prioritaires. Si les libéraux présentaient un projet de loi visant à annuler la taxe sur le carbone ou au moins à annuler l'augmentation qu'ils ont prévue pour le 1er avril, nous le soutiendrions. S'ils présentaient des mesures tangibles pour construire des logements, nous les soutiendrions.
Il y a quelques semaines, nous avons vu l'actuel lancer une attaque personnelle brutale et dévastatrice à l'encontre de l'ancien ministre de l'Immigration; il s’agit, soit dit en passant, de la même personne. En effet, l'ancien ministre de l'Immigration est aujourd'hui l'actuel ministre du Logement. L'actuel ministre du Logement a attaqué l'ancien ministre de l'Immigration, se reprochant d'avoir mal géré le système d'immigration dans notre pays, ce qui a eu de terribles conséquences dans le domaine du logement. Après huit ans de règne du , le Canada construit moins d'habitations qu'il n'en faudrait pour loger les nouveaux arrivants qui s'ajoutent chaque année à la population canadienne.
Le ministre a admis devant le comité où il comparaissait que les milliards de dollars dépensés par les libéraux, leurs séances de photos de fantaisie et leurs annonces recyclées n’ont été d'aucune utilité pour construire des habitations. Le Fonds pour accélérer la construction de logements, ô combien vanté et célébré dans les cercles libéraux, porte un nom qui a l'air de vouloir dire que le gouvernement agit. C’est un nom qui fait sensation. Je me demande combien de consultants ils ont engagés pour trouver le nom de ce fonds. Le gouvernement se donne ainsi un air dynamique. On pourrait croire que la construction de logements va vraiment s’accélérer. Nous lui avons posé une simple question. Combien de logements cet accélérateur a-t-il vraiment construits? Il a répondu qu’il n’en avait construit aucun en fait. Veuillez excuser les députés de l’opposition officielle s’ils viennent à la Chambre protéger l’argent des contribuables et s’ils s’opposent à des milliards de dollars de dépenses ne permettant de construire aucun logement.
Un de mes collègues conservateurs — je crois que c’était mon collègue le député de — a posé au gouvernement une question très simple concernant la taxe sur le carbone. Il a demandé au gouvernement s’il pouvait dire aux Canadiens quelle réduction des gaz à effet de serre avait résulté de la taxe sur le carbone. Puisque la taxe sur le carbone est la pièce maîtresse de la politique économique du gouvernement, il serait normal qu'il veuille mesurer la réduction des émissions de gaz à effet de serre attribuable à cette taxe. Or, il a répondu qu’il ne faisait pas de suivi, qu’il n'effectuait pas cette mesure .
Les libéraux ont imposé aux Canadiens cette taxe sur le carbone qu’ils augmentent année après année, après avoir promis de ne pas le faire, d’ailleurs. Vous vous rappelez cette promesse à la veille des élections de 2019? La ministre de l’Environnement libérale, Catherine McKenna, a promis à l'électorat que les libéraux n’augmenteraient jamais la taxe sur le carbone. Ils m’ont attaqué parce que j’ai dit aux Canadiens de ne pas les croire, qu’une fois les élections passées, quand le n’aurait plus besoin des votes des Canadiens, mais qu’il aurait encore besoin d’argent, il augmenterait certainement la taxe sur le carbone.
Catherine McKenna a déclaré qu'à force de répéter un mensonge, on finit par amener les gens à le croire. C’est bien ainsi que les libéraux ont procédé dans le cas de la taxe sur le carbone, en tout cas. Ils ont promis de ne pas l’augmenter et maintenant, ils imposent à tout le monde une augmentation chaque année.
Dans la mise à jour économique de l’automne 2022, les libéraux ont promis qu’ils cesseraient de jeter de l’huile sur le feu de l’inflation. L’actuelle a dit que, pour lutter contre l’inflation, il fallait maîtriser les dépenses du gouvernement. On pouvait y voir une lueur d’espoir. Le avait déclaré auparavant ne pas s'intéresser à la politique monétaire, mais dans les jours ayant suivi la mise à jour économique de 2022, les conservateurs se sont mis à espérer que le premier ministre avait enfin compris. Quelqu’un lui avait peut-être enfin consulté les chapitres pertinents des manuels de macroéconomie et lui avait expliqué que, lorsque les gouvernements creusent des déficits et forcent les banques centrales à créer de l’argent frais pour financer les dépenses gouvernementales, cela provoque de l’inflation. Nous pensions qu’il aurait peut-être enfin compris et que les libéraux s’efforceraient de rétablir l’équilibre budgétaire.
Bien sûr, cet espoir a été de très courte durée. À peine quelques semaines plus tard, les libéraux sont retournés à leurs habitudes libérales d'endettement et de dépenses qui allaient plonger le pays dans un déficit encore plus grand. Immédiatement après, l’inflation a recommencé à monter. La Banque du Canada doit augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation qu’elle a elle-même provoquée en finançant les dépenses et les déficits du gouvernement, et ces hausses de taux d'intérêt font grincer des dents beaucoup de Canadiens.
Les conservateurs veulent mettre fin à la criminalité. Après huit ans de règne de l’actuel , les Canadiens sont moins en sécurité. En fait, de nombreuses régions du Canada connaissent une hausse spectaculaire des crimes violents, un phénomène que nous n’avions pas vu depuis des décennies et qui atteint des sommets inégalés dans de nombreuses régions et pour de nombreux types de crimes.
La criminalité, comme l’inflation, n’arrive pas toute seule. Ce n’est pas comme la météo. Ce n’est pas comme si nous pouvions lire l’almanach des agriculteurs au début d’une année et nous dire que nous aurons probablement un gel précoce ou que l’inflation pourrait atteindre 3,5 %. L’inflation et la criminalité sont directement liées aux politiques et aux décisions du gouvernement.
Le gouvernement conservateur précédent a imposé des peines plus sévères aux délinquants dangereux et aux récidivistes. Nous ne parlons pas ici des jeunes qui font une erreur pour la première fois de leur vie. Nous parlons de criminels endurcis, de gens qui utilisent des armes dangereuses pour commettre leurs crimes, qui commettent le même crime à répétition ou qui causent des lésions corporelles graves ou même la mort lors de la perpétration de leurs crimes. Nous avons alourdi ces peines. Qu’a fait le libéral au début de son mandat? Il a commencé à abroger les mesures législatives du gros bon sens des conservateurs visant à sévir contre la criminalité et il a grandement facilité la mise en liberté sous caution.
Naguère encore, il était plus difficile, pour un délinquant qui avait un casier judiciaire et qui était considéré comme dangereux, d’obtenir une remise en liberté sous caution au Canada, en cas de récidive. Autrement dit, il lui était difficile d’être libéré en attendant son procès. Mais le , obsédé par l’idéologie qui l’amène à privilégier les droits des criminels par rapport aux droits des Canadiens respectueux de la loi, a décidé d’assouplir les conditions de remise en liberté sous caution. Il est même allé jusqu’à ordonner aux juges de privilégier la remise en liberté, même pour les délinquants dangereux et les récidivistes.
Encore une fois, je ne parle pas du jeune délinquant qui vient de commettre son premier vol à l’étalage ou de quelqu’un qui, pour la première fois, perd son sang-froid et s'en prend physiquement à quelqu'un dans un restaurant ou dans un parc. Je parle du délinquant qui n’en est pas à son premier délit, loin de là. Le gouvernement a décidé de remettre ce genre d'individus en liberté le plus vite possible. Il n’est pas étonnant que la criminalité ait explosé. Nous subissons une vague de violence comme on n’en a pas vu depuis une génération, et c’est la conséquence directe du programme du gouvernement.
Les conservateurs proposent des solutions concrètes, notamment différentes façons d’alléger le fardeau fiscal des Canadiens en ce qui concerne la taxe sur le carbone. Il serait souhaitable, bien sûr, que le gouvernement reconnaisse que la pièce maîtresse de sa politique économique est un fiasco, car elle ne contribue nullement à réduire les émissions. Le gouvernement ne mesure même pas la diminution des émissions pouvant être attribuée à la taxe sur le carbone. Or, cette taxe fait augmenter le coût de pratiquement tout ce que nous consommons. Tout ce qui a besoin d’être transformé, transporté, réfrigéré, chauffé ou vendu dans un magasin où il doit être conservé dans un réfrigérateur ou un congélateur est assujetti à la taxe sur le carbone, qui fait ainsi augmenter les prix payés par les consommateurs.
Bien sûr, les libéraux vont encore nous rebattre les oreilles avec les mêmes sornettes et nous dire que les Canadiens touchent un remboursement supérieur à ce qu’ils ont payé. Mais ce qu’ils se gardent bien de leur dire, c’est que notre chien de garde budgétaire, c’est-à-dire la personne qui est chargée d’examiner toutes les données, de lire tous les rapports, de comptabiliser toutes les dépenses et de tout modéliser, c'est-à-dire le directeur parlementaire du budget, qui est indépendant et non partisan, cette personne, donc, a conclu que, pour la grande majorité des Canadiens, la taxe représente une dépense bien supérieure au remboursement qu’ils peuvent espérer toucher.
La raison en est que, lorsque les libéraux ont conçu la taxe sur le carbone, ils en ont délibérément exclu les répercussions. Par conséquent, le remboursement, quand il est calculé, ne tient compte que du montant que nous voyons peut-être sur notre facture quand nous faisons le plein d’essence ou que nous payons notre électricité. Ce que nous ne voyons pas, et ce dont le calcul ne tient pas compte, ce sont toutes les augmentations de prix de la ferme à l’assiette et de la forêt à Home Depot. Il ne tient pas compte des coûts qui s'ajoutent à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement où la taxe sur le carbone s’applique et fait augmenter les prix.
Nous avons proposé un plan inspiré du gros bon sens pour supprimer la taxe, et il a été rejeté. Ensuite, nous avons proposé de ne pas augmenter, à tout le moins, la taxe sur le carbone en pleine crise du coût de la vie. Quand on est dans un trou, on arrête de creuser. Homer Simpson pensait que quand on est dans un trou, on peut essayer de creuser pour en sortir, mais ça ne marche pas, et continuer de creuser, d’ajouter à ces coûts, ne marche certainement pas.
Le gouvernement augmente la taxe sur le carbone. Elle doit augmenter de nouveau le 1er avril de 23 %. D’après les médias, le remboursement n'augmentera que de 17 %. Alors même que le remboursement ne couvre pas tous les coûts, le gouvernement augmente la taxe sur le carbone sans y faire correspondre une augmentation semblable du remboursement. La situation des Canadiens se détériore de plus en plus.
Nous avons proposé d’arrêter au moins d’augmenter la taxe, et cela été refusé. Puis, nous avons parlé de l’augmentation du prix des produits alimentaires. Nous sommes nombreux à avoir été témoins de scènes à fendre le cœur, au supermarché. Un homme et une femme bien habillé, souvent avec des enfants, prend un morceau de bœuf emballé qu’il fixe parfois pendant une bonne minute, voire une minute et demie. Dans certains cas, il prend autre chose pour comparer. À la fin, il remet les deux produits où il les a pris parce qu’il n’a pas les moyens de les acheter. Le prix des produits alimentaires a connu une augmentation aussi importante que rapide à cause de l’inflation et de la taxe sur le carbone.
Quelle est la réaction du gouvernement? Continuer d’augmenter la taxe sur le carbone. Nous avons proposé de cesser au moins de l’appliquer aux produits d’épicerie et d'en exempter les agriculteurs, de ne pas l’appliquer à la production agricole afin de ne pas taxer l’agriculteur qui produit les aliments, de ne pas taxer le camionneur qui les transporte ou le détaillant qui les vend. Ces propositions ont également été rejetées. Le gouvernement ne veut pas supprimer la taxe sur le carbone pour nos producteurs agricoles. Ce serait pourtant une solution concrète pour faire baisser les coûts. Le gouvernement a rejeté cette proposition.
Nous avons proposé une approche pleine de bon sens pour lutter contre les vols de voiture. Notre chef a annoncé une mesure phare pour venir à bout de ce fléau dont sont maintenant victimes les Canadiens dans tout le pays. Depuis que les libéraux ont réduit les peines et facilité les remises en liberté sous caution, les voitures volées sont devenues l'une des exportations du Canada qui connaissent la plus forte croissance. Les libéraux ont aussi réaffecté à ArnaqueCAN des ressources dont auraient grandement eu besoin les agents des services frontaliers qui travaillent en première ligne et qui sont chargés d’inspecter et de suivre les marchandises sortant du pays.
Une application qui aurait dû coûter 80 000 $ a coûté plus de 60 millions de dollars à cause des fausses factures, du travail jamais fait et d'une corruption dont nous découvrons tous les jours de nouvelles facettes. Le gouvernement a payé des milliards à des consultants au lieu de consacrer l'argent à des ressources en première ligne qui permettraient de faire baisser cette criminalité.
Nous avons offert au gouvernement d’accélérer l’adoption de ce projet de loi également. Nous aurions pu facilement adopter ce type de mesure, mais le gouvernement a préféré s’accrocher à son programme voué à l’échec et utiliser sa coalition avec le NPD pour enliser le pays davantage dans le même programme, les mêmes politiques, la même idéologie qui ont causé la crise du coût de la vie, l’inflation, les hausses massives de taux d’intérêt, la vague de criminalité qui sévit dans nos villes et la pénurie de logements qui met le rêve d’accession à la propriété hors de portée pour un grand nombre de Canadiens. Le gouvernement veut imposer son programme auquel il s’y accroche dur comme fer. Tandis que les Canadiens traversent une crise du coût de la vie, le libéral qui les oblige à payer plus cher leurs achats a décidé de tout mettre en suspens pour consacrer le temps précieux de la Chambre à essayer de modifier le Règlement.
Si un député faisait du porte-à-porte dans sa circonscription et frappait à cent portes ce soir, combien de Canadiens, à votre avis, lui diraient qu’ils s'inquiètent beaucoup de la gestion du temps à la Chambre des communes et qu'ils veulent que leur député retourne à Ottawa pour résoudre ce problème? Le gouvernement gaspille le temps précieux de la Chambre et des députés parce qu’il est incapable d’admettre ses échecs. Les libéraux ne peuvent pas mettre leur ego de côté. Le libéral ne peut pas mettre son ego de côté et admettre que c’est à cause de lui que tant de Canadiens souffrent en ce moment.
Les libéraux ont le NPD comme partenaire de coalition. Il fut un temps où le NPD et les conservateurs pouvaient s’entendre sur un certain nombre de points. Nous étions cependant en désaccord sur de nombreuses politiques. Je vis en Saskatchewan, et nous savons ce que les politiques économiques du NPD peuvent faire à une province au fil du temps. Aux dernières élections, les députés néo-démocrates avaient promis qu’ils ne formeraient pas de coalition avec le gouvernement. Ils n’ont pas tenu cette promesse. Les Canadiens les ont crus lorsqu’ils ont dit qu’ils ne formeraient pas de coalition. Aussitôt les élections tenues, ils se sont mis à concocter leur plan.
Les libéraux et les conservateurs s’entendaient sur une chose: la transparence et la responsabilité. Les députés néo-démocrates ont décidé de protéger la personne du pour qu'il ne se retrouve pas dans une situation politique gênante. Ils l'aident à dissimuler sa corruption. À maintes reprises, lors des travaux des comités, nous avons vu le NPD voter contre des motions conservatrices visant à enquêter sur la corruption et les scandales. Ils votent contre nos tentatives de convoquer des témoins. Au fond, ils votent pour que la corruption du premier ministre ne soit pas révélée. Leur programme politique ne fonctionne pas. C’est pourquoi les conservateurs leur demandent des comptes.
Je ferai une dernière remarque sur la manière dont les libéraux gèrent les changements proposés pour le fonctionnement de la Chambre. Il s’agit de changements importants qui modifieraient fondamentalement la chronologie des débats et l’avancement des projets de loi à la Chambre. Cela donnerait au gouvernement d’énormes nouveaux pouvoirs qui ne figurent pas dans le Règlement et n’ont été envisagés dans aucun de nos ouvrages de procédure. Normalement, pour ce genre de changements majeurs, il faut l’appui de tous les partis. Le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre doit examiner la proposition, l’analyser et permettre à tous les partis reconnus d’avoir leur mot à dire sur le sujet.
Le gouvernement crée un précédent aujourd’hui en utilisant ce genre de motion. Je tiens à signaler au gouvernement qu’il fait maintenant, au moyen de motions du gouvernement, ce qui se faisait auparavant par consensus et avec l’appui de tous les partis. Tant qu'à parler de la protection de la démocratie comme les néo-démocrates le souhaitent, je pourrais leur signaler que l’une des façons les plus fondamentales de protéger une démocratie est de veiller à ce que, même si le gouvernement peut compter sur la majorité absolue des députés, grâce à l’appui du NPD, la tradition de ne pas apporter de changements majeurs sans l’appui de tous les partis soit observée. Sinon, un parti peut être complice d'un gouvernement minoritaire pour modifier de fond en comble le Règlement, malgré les objections des autres partis reconnus, ce qui n'est pas sans conséquence.
Cependant, ils choisissent de procéder de cette façon et ils créent un précédent pour les gouvernements futurs. Ils ne peuvent pas invoquer, devant la Chambre, les droits des députés et la capacité des partis de l’opposition d’obliger le gouvernement à rendre des comptes s’ils ne suivent pas le processus normal pour apporter des changements majeurs au fonctionnement de la Chambre.
Cela dit, nous allons continuer de nous opposer à leur programme parce qu’il a échoué. Leur programme économique continue de faire grimper l’inflation et les taux d’intérêt. Leur programme en matière de logement continue de faire grimper le prix des maisons en récompensant les administrations locales qui nuisent et en faisant obstacle à l’arrivée de nouveaux logements sur le marché. Leur programme en matière de lutte contre la criminalité et de justice a comme conséquence que des délinquants dangereux et récidivistes continuent d’être remis en liberté et terrorisent les Canadiens respectueux des lois. Pour toutes ces raisons, nous allons nous opposer à cette motion et nous allons nous opposer au reste du programme du gouvernement.
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Monsieur le Président, aux dernières élections, la population a indiqué clairement qu'elle voulait qu'un gouvernement minoritaire soit au pouvoir, comme cela avait été le cas entre 2019 et 2021. On voulait mettre ce gouvernement sous surveillance; c'est le message qu'on lui envoyait. C'était la volonté de l'électorat canadien et québécois. Malheureusement, on n'a pas vécu cela ici. On a fait un pied de nez à la volonté des Québécois et des Canadiens et on a décidé de laisser de côté le fait qu'on était minoritaire et de former une majorité avec un autre parti. C'est là qu'a eu lieu le mariage entre le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique.
Ce mariage coûte très cher, tant sur le plan financier que sur le plan démocratique. Quand les gens se marient, la plupart du temps, le marié et la mariée paient la noce. Parfois, ce sont les parents qui paient. Cela dépend de la culture de chacun. Or on s'attend à ce que les mariés paient la noce. Toutefois, ici ce n'est pas ce qui se passe: ce sont les Canadiens et les Québécois qui paient la noce, qui paient les dépenses abondantes. C'est ce qu'on vit actuellement. On rajoute de l'argent dans le bilan de nos deux tourtereaux. À un moment donné, il faut se justifier, et les libéraux disent qu'ils doivent avoir le NPD avec eux, que c'est important. Tantôt, le disait qu'il y avait de l'obstruction, que c'était le chaos. Il ne faut pas être fait fort pour dire que nous vivons ici un chaos.
Je suis leader de l'opposition à la Chambre depuis un peu plus de quatre ans. Je peux dire que j'ai vu toutes sortes de choses, mais je n'ai pas vraiment vu de chaos. Je m'inquiète pour le leader du gouvernement. Il n'est pas fait fort. Je ne sais pas s'il a vu The Walking Dead, mais, si oui, il a sûrement fait une crise cardiaque quand il a vu cela.
En plus, il dit que c'est le chaos parce que les conservateurs et les bloquistes posent trop de questions. Bien sûr, les néo-démocrates ne font pas cela. Les conservateurs et les bloquistes prennent trop de temps à la Chambre pour débattre de questions.
Si nous passions 50 jours à débattre d'un projet de loi, je serais peut-être d'accord. Or, les représentants du gouvernement sont parfois venus me voir pour me dire qu'il fallait un bâillon puisqu'ils étaient épuisés et que nous débattions d'un projet de loi depuis trop longtemps. Je leur répondais que cela faisait cinq heures que nous débattions de ce projet de loi. Ils me disaient qu'ils n'en pouvaient plus. Voyons donc.
Les projets de loi dont nous débattions n'étaient pas de petits projets de loi. Il s'agissait de gros projets de loi, des mises à jour économiques entre autres, et on fermait les livres très rapidement. On faisait cela parce que les libéraux venaient me voir et savaient bien qu'il n'y avait aucune chance que je me range de leur côté. Toutefois, ils savaient que les néo-démocrates allaient manger au même râtelier. Ils savaient que le NPD serait là. Ainsi, il arrive souvent que, au bout de trois, quatre ou cinq heures de débat, on ferme les livres. Est-ce que c'est bon pour la démocratie? Est-ce que c'est bon pour les députés qui sont ici? Notre seule arme pour défendre notre monde, nos citoyens, c'est le temps. C'est le temps que nous prenons à expliquer notre position, à proposer des changements, des solutions, des amendements, à réfléchir tous ensemble à de meilleures avenues pour améliorer le sort de notre communauté. Voilà ce qu'on brime constamment ici, au Parlement.
Depuis 2021 seulement, 14 motions de clôture ont été appuyées par le NPD, de même que 8 super bâillons. De plus, il y a eu 23 motions d'attribution de temps appuyées par le NPD. Jamais, dans l'histoire du Canada, un député de l'opposition ne s'est autant bâillonné que cela. C'est comme si on n'avait rien d'intéressant à dire et qu'on a décidé de se bâillonner. Voilà ce à quoi cela ressemble.
On parle aujourd'hui de la motion M‑35, qui vise à prolonger les heures de séance. Habituellement, on fonctionne par consensus. Quand on change les règles parlementaires, on fonctionne par consensus. Il faut que les quatre partis disent que cela a du bon sens pour telle raison. Cependant, ce n'est pas ce qu'on fait ici. On change constamment les règlements, les règles parlementaires, avec une majorité.
Tantôt, le leader du gouvernement s'en est même vanté. Il a dit que les libéraux l'avaient fait trois fois en deux ans et il s'en est vanté. Je veux revenir sur quelque chose qui est épouvantable. Les deux partis ont fait quelque chose d'effrayant quand ils ont décidé des règles du Parlement hybride. C'était du jamais vu. Ils ont changé les règles parlementaires de cette façon en sachant qu'il y avait des partis qui n'étaient pas d'accord. Ce n'est pas parce que nous étions des freaks. Nous, les bloquistes, n'avons pas dit que cela n'avait pas de bon sens. Non, nous n'avons même pas été consultés.
Ils sont arrivés et ont dit qu'à partir de maintenant, le Parlement hybride, c'est ça.
Le a mentionné tantôt avec justesse que si on change les règles de cette façon, cela veut dire que n'importe quel gouvernement majoritaire va pouvoir changer les règles de ce Parlement.
Je ne sais pas si mes collègues ont lu les sondages. Moi, je les ai lus. Il y a de petites chances que le Parti conservateur soit élu; il y a de petites chances qu'il soit majoritaire. Admettons qu'il devienne majoritaire. Ça veut dire que les conservateurs vont pouvoir dire qu'à partir de maintenant, les règles sont les suivantes, et ainsi de suite. Les députés du NPD vont alors se lever et dire que ça n'a pas de bon sens. Or, c'est ce qu'ils ont fait en 2022. Les libéraux vont aussi se lever et dire que ça n'a pas de bon sens. Or, ils l'ont fait avec le NPD. Le seul parti qui pourrait se lever à la Chambre et être crédible en disant aux conservateurs que ce qu'ils font n'a pas de bon sens, c'est notre parti, le Bloc québécois.
On a donc un problème de fonctionnement parce qu'on s'est créé une fausse majorité. C'est ce qui est encore une fois devant nous, c'est-à-dire des changements dans la façon de procéder qui enlèvent du temps de parole aux partis de l'opposition et qui va « bulldozer » les discussions, parce qu'on va réduire les façons dont l'opposition pourra prendre la parole et défendre sa position. Ça, c'est inadmissible.
On veut changer les règles, mais je pense qu'on a ici l'exemple parfait d'un gouvernement qui n'est pas capable de respecter le Parlement. On dirait qu'il n'aime pas discuter de ses projets de loi. C'est sûr que ceux-ci ne sont pas tout le temps bons, mais la discussion fait qu'on peut les améliorer.
Le but du Bloc québécois, c'est toujours ça. Notre objectif est d'être une opposition constructive et de dire que nous pensons toujours au Québec et uniquement au Québec. Souvent, le Canada pense pas mal la même affaire que ce que pense le Québec, ça fait donc plaisir à tout le monde. À l'inverse, il arrive que nous soyons en désaccord sur un projet de loi pour telle ou telle raison et nous travaillons à le modifier, en toute bonne foi. Or, les outils dont nous disposons pour convaincre le gouvernement, c'est le temps et le parlementarisme. Si on abîme l'outil que nous avons entre les mains, on vient diminuer le pouvoir de la démocratie en ce Parlement. C'est un peu bizarre que le Parlement aille abîmer le pouvoir démocratique en son lieu.
Au sujet du NPD, je vais le dire, j'ai toujours un malaise. Quand les néo-démocrates se lèvent à la Chambre après la période des questions orales, ils font les gros yeux. Ils parlent d'ArriveCAN et disent que c'est épouvantable. Ils sont là et déchirent le linge qu'ils ont sur le corps. Ce n'est pas beau à voir. Après, ils disent que c'est un gouvernement axé sur la production pétrolière et que c'est le pire gouvernement de l'histoire dans la production pétrolière canadienne. Eux se disent environnementalistes et ainsi de suite. Quand il y a les scandales libéraux et quand le se fait prendre la main dans le sac, là, ils se lèvent et sont déchaînés. Cependant, quand les lumières s'éteignent, ce qu'on voit, c'est que le Parti libéral se fait toujours appuyer par le NPD. Moi, si j'étais membre du NPD, honnêtement, je me sentirais vraiment mal dans cette position.
Le Bloc québécois va donc voter contre la motion. Nous allons tout simplement faire ce qu'il faut pour défendre les intérêts des Québécois, avec une entrave quand même relative à notre droit de parole.
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Monsieur le Président, je veux me prononcer sur cette motion.
Je vois les conservateurs et les bloquistes déchirer leur chemise et dire que c'est une motion épouvantable. En tant qu'adultes à la Chambre, les membres du NPD regardent toujours ce qui se trouve dans un projet de loi ou dans une motion présentés à la Chambre.
Quand on regarde la motion à l'étude, il y a deux aspects sur lesquels il faut se prononcer. Le premier, c'est qu'on peut avoir des séances le soir, seulement avec l'approbation d'un autre parti reconnu. Ce n'est pas quelque chose qui peut se faire tout seul. Ça prend soit le Parti conservateur, soit le Bloc québécois, soit le NPD pour appuyer cette motion. Le deuxième, c'est qu'on peut prolonger la séance du lendemain jusqu'à minuit. On peut ainsi avoir plus de travail à la Chambre.
Je reviens à ce qui s'est dit tout à l'heure. Depuis le début de cette législature, on a vu le Parti conservateur faire du blocage systématique, sauf une fois. C'était le seul moment où on a vraiment vu les conservateurs veiller à l'intérêt national. C'était pour le débat sur les thérapies de conversion. Il y a alors eu une entente entre tous les partis et cela a été adopté. Ensuite, Erin O'Toole, le chef du Parti conservateur, s'est vu retirer la tête de son parti. À part ça, il y a eu blocage systématique.
On va donc travailler plus fort pour mettre en place toutes les choses que, surtout au NPD, on a poussé le gouvernement à faire. Mentionnons simplement l'assurance-médicaments, les soins dentaires, le projet de loi antibriseurs de grève à l'échelle du gouvernement fédéral, la mise en place du programme sur les énergies propres, la mise en place du renforcement de la protection des consommateurs et des consommatrices. Rappelons que, sous les conservateurs et les libéraux, les grandes chaînes d'alimentation et les grandes compagnies avaient la capacité de fixer un prix à n'importe quel niveau, peu importe les conséquences sur M. et Mme Tout‑le‑Monde. Il y a aussi le logement abordable, le remboursement pour l'épicerie et j'en passe. Tous ces éléments viennent du NPD.
C'est justement ça que le NPD veut faire avancer. Il faut pousser le gouvernement à mettre en place ces choses. Il y a des projets de loi qui sont mis en place pour aider les gens. Les conservateurs prétendent qu'ils veulent aider les gens, mais ils ont bloqué tous ces projets de loi.
Avec cette motion, on se donne la capacité d'avoir des séances le soir pour que davantage de députés puissent débattre de projets de loi, sans pour autant que cela prenne des jours et des jours pour que ces mesures soient adoptées.
Il est évident que personne à la Chambre ne peut s'opposer à une mesure qui relève du gros bon sens. Les conservateurs semblent vouloir bloquer les mesures législatives, mais, là, ils auront la capacité de parler plus souvent parce qu'on va travailler le soir.