Madame la Présidente, je suis extrêmement fier de lancer aujourd'hui le débat sur la motion de l'opposition du NPD. Nous proposons des mesures pour lutter contre la cupidité des entreprises et faire baisser les prix pour le bien des familles canadiennes en difficulté. Les Canadiens ont besoin d'aide. Les Canadiens ont besoin d'un répit des prix élevés des aliments. Les Canadiens ont besoin de voir que les personnes qu'ils élisent à la Chambre des communes sont résolues à prendre des mesures contre les entreprises qui ont réalisé des profits records à leurs dépens.
Pendant 40 ans, les gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé ont adopté une politique économique qui a élargi le fossé entre les riches et les pauvres au point d'en faire un gouffre. En cours de route, les deux partis ont appuyé les réductions d'impôts pour les entreprises riches, la déréglementation et l'affaiblissement du cadre législatif canadien en matière de concurrence. Ce n'est pas par hasard que nous nous trouvons aujourd'hui dans cette situation, car les conservateurs et les libéraux ont tous deux encouragé les entreprises dans leur cupidité.
Nous avons besoin d'un parti politique qui est prêt à faire pencher la balance en faveur de la classe ouvrière et de ceux qui gagnent durement leur argent et en ont assez de se faire escroquer par des sociétés qui engrangent des profits records et versent à leurs PDG des salaires et des primes ridicules. Cela m'amène à la motion d'aujourd'hui, que j'ai été très fier de parrainer et qui a été appuyée par mon collègue le député de . Je vais la lire pour la gouverne des Canadiens qui nous regardent. Elle dit ceci:
Que, étant donné que le coût des aliments continue d'augmenter pendant que les géants de l'alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de:
a) forcer les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix ou à d'autres mesures;
b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;
c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
Il est temps d'agir. Comme je l'ai dit, les Canadiens ont besoin de répit. Ils sont en difficulté, et cela saute aux yeux lorsqu'on examine les statistiques. Au cours des trois dernières années, le coût des aliments a augmenté de plus de 20 %. Le recours aux banques alimentaires n'a jamais été aussi élevé depuis 35 ans, et l'on rapporte qu'un Canadien sur cinq saute des repas simplement pour boucler son budget mensuel. En 2024, cette année, la famille moyenne de quatre personnes devrait dépenser 700 $ de plus pour se nourrir, poursuivant ainsi la tendance observée au cours des deux dernières années.
Tout cela alors que le secteur de l'épicerie continue d'engranger des bénéfices. Rien que l'année dernière, il a réalisé des profits de 6 milliards de dollars. Loblaws a presque doublé sa marge bénéficiaire au cours des cinq dernières années, et Metro a la plus grande marge bénéficiaire de tous les épiciers. Les Canadiens savent que le problème réside dans la cupidité des entreprises. Ils le savent très bien. L'un des partis à la Chambre est ici non seulement pour mettre en lumière cette cupidité, mais aussi pour prendre des mesures afin de la contrer.
Un peu partout, des gens ont pris l'initiative de boycotter Loblaws et d'autres épiceries parce que, encore une fois, cela fait 40 ans que les libéraux et les conservateurs ne protègent pas les consommateurs canadiens contre les prix abusifs et ne demandent pas de comptes à ces grandes entreprises. De nombreuses entreprises ont profité des perturbations de ces quatre dernières années, et du désespoir des consommateurs qui en découle, pour augmenter leurs prix bien au-delà de ce que beaucoup considéreraient comme raisonnable et de ce qui est nécessaire pour couvrir leurs propres coûts d'intrants.
Malgré des mois de promesses, le gouvernement libéral n'a pas pris de mesures énergiques pour faire baisser les prix des aliments qui font souffrir les familles canadiennes. Nous attendons beaucoup plus. Nous avons un groupe de travail sur l'épicerie qui n'a rien fait et qui n'a pas vraiment de mordant. Les libéraux se sont engagés à stabiliser les prix des aliments. Cela ne signifie pas grand-chose pour une famille canadienne qui peine à mettre des aliments de qualité et en quantité suffisante sur la table. Les familles ne souhaitent pas une stabilisation des prix, mais plutôt une diminution des prix, et cela ne s'est pas produit. Comme je l'ai dit, les familles devraient payer encore plus cette année. Demander gentiment aux entreprises n'a rien donné.
Grâce à une question inscrite au Feuilleton que j'ai soumise, nous savons que les libéraux ont donné 25,5 millions de dollars à Loblaws et à Costco entre 2019 et 2023, alors que ces entreprises réalisaient d'énormes bénéfices. La dernière chose dont ce secteur ait besoin, c'est d'une aide sociale supplémentaire de la part des libéraux et des conservateurs qui ont mis la table avant eux.
Nous réglons ce problème en demandant au gouvernement d'obliger les grandes chaînes d'alimentation et les fournisseurs à baisser les prix des aliments essentiels ou de mettre en place des mesures pour les y contraindre. Nous montrons la voie à suivre dans ce dossier depuis le début. Nous avons obtenu un vote unanime à la Chambre des communes sur une motion que j'ai parrainée. Nous avons obtenu deux votes unanimes au comité de l'agriculture de la Chambre des communes pour étudier cette question afin d'exercer une pression politique et publique. C'est moi qui ai proposé une motion visant à convoquer les PDG des épiceries devant le comité afin de les obliger à répondre, publiquement, de la manière lamentable qu'ils ont traité leurs clients. C'est nous qui, au cours des deux dernières années, avons constamment dénoncé la cupidité des entreprises qui est à l'origine de cette crise du coût de la vie.
Avant de nous lancer dans une critique trop poussée, je tiens à souligner qu'on trouve de multiples exemples dans le monde entier. Je voudrais citer la France, la Grèce et la Corée du Sud, qui ont chacune pris des mesures sur leurs territoires respectifs pour réduire les prix des produits alimentaires de base. Les mesures de contrôle des prix ne datent pas d'hier. Nous constatons que nos gouvernements provinciaux l'ont fait pour les augmentations de loyer. Ils ont des commissions de services publics qui contrôlent et régulent les augmentations des coûts de l'énergie. Ce n'est pas un nouveau concept, et il faut y recourir en temps de crise.
La France a conclu un accord avec de grandes entreprises pour baisser le prix de 5 000 produits alimentaires, et le gouvernement français peut demander à ces entreprises de rendre des comptes au public si elles ne respectent pas cet engagement.
En Grèce, le gouvernement a annoncé le plafonnement des bénéfices bruts pour les principaux biens et services de consommation dans les secteurs de l'alimentation et de la santé. Cette politique stipule que le bénéfice brut par unité ne peut excéder les bénéfices réalisés avant le 31 décembre 2021.
En Corée du Sud, le président a formé un groupe de travail ministériel chargé de surveiller les prix des aliments dans des secteurs clés et de mettre en œuvre des mesures de contrôle, surtout en ce qui concerne des produits comme le lait, le café, les nouilles et le pain.
En ce qui concerne la partie de notre motion qui traite du programme Nutrition Nord, je tiens vraiment à féliciter mon amie et collègue, la députée de . Elle a fait un travail remarquable au nom de ses concitoyens et a dénoncé les entreprises présentes dans cette région pour avoir accepté cette subvention et l'avoir utilisée pour gonfler leurs résultats nets, au lieu de servir les habitants du Nord qui ont besoin d'avoir accès à des aliments abordables. C'est la raison pour laquelle ce point est un élément clé de notre motion.
En conclusion, je tiens à dire qu'il n'est pas seulement question du secteur de l'épicerie, même si la motion d'aujourd'hui se concentre sur celui-ci. Si nous examinons bon nombre des principaux secteurs d'activités, en particulier leurs gains par rapport à 2019, nous verrons des augmentations massives, à la fois de leurs bénéfices nets et de leurs marges. En 2023, le secteur de l'épicerie a réalisé 6 milliards de dollars de bénéfices. Certaines de ces entreprises ont des employés qui n'ont même pas les moyens de faire leurs courses là où ils travaillent. Imaginez: un employé d'une épicerie qui doit avoir recours à une banque alimentaire parce que son propre employeur ne lui verse pas un salaire suffisant pour survivre avec un emploi à temps plein. C'est une honte. Selon 95 % des Canadiens, les prix des aliments sont trop élevés et 97 % ne croient pas que les prix des aliments vont baisser dans six mois.
Nous savons que les prix des produits alimentaires augmentent à leur rythme le plus rapide depuis plus de 40 ans. Nous savons que les entreprises utilisent les coûts comme prétexte pour augmenter encore leurs prix, ce qui leur permet de réaliser des bénéfices record. Nous avons besoin d'un contrôle limité des prix pour rompre ce cycle. En cas de déséquilibre des pouvoirs dans la société, le gouvernement élu par le peuple est le grand égalisateur. Le gouvernement est le lieu où l'on fait respecter l'équité. Il est temps que le gouvernement libéral prenne ses responsabilités et agisse comme les Canadiens l'espèrent.
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Madame la Présidente, il est évident que le Bloc québécois s'oppose à cette motion, alors il est important que je la lise.
Que, étant donné que le coût des aliments continue d’augmenter pendant que les géants de l’alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de :a) forcer les grandes chaînes d’épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d’être soumis à un plafonnement des prix ou à d’autres mesures;b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
C'est quelque chose que tout le monde devrait appuyer. Les députés du Bloc québécois s'y opposent, et je pense qu'ils vont en subir les conséquences lors des prochaines élections. Je crois qu'il subiront aussi les conséquences de leur opposition aux soins dentaires, qui sont vraiment appréciés par les Québécoises et les Québécois, et de leur opposition à l'assurance-médicaments, qui est appuyée par la plus vaste coalition de l'histoire du Québec. Ça démontre un peu que le Bloc québécois est à côté de la plaque quand il s'agit de faire des choses qui sont dans l'intérêt des Québécoises, des Québécois et de tout le monde.
[Traduction]
Je vais maintenant parler du bilan honteux des conservateurs à cet égard. Tout le monde sait que les conservateurs amis des grandes sociétés ont causé certaines des plus graves répercussions subies par les consommateurs canadiens. Parlons un peu du scandale de la manipulation des prix du pain. Les prix à l'épicerie avaient augmenté, et quelques mois seulement après l'élection du gouvernement Harper, tous les PDG des grandes chaînes d'alimentation se sont réunis pour fixer le prix du pain, car ils savaient que le gouvernement Harper ne ferait absolument rien pour les en empêcher. À peine quelques mois après l'élection de M. Harper, c'est ce qu'ils ont choisi de faire, et ils avaient raison de penser qu'ils pouvaient le faire.
Pendant près d'une décennie, des familles canadiennes se sont fait voler 400 $ en moyenne sans qu'un seul député conservateur ne le dénonce. Pendant dix ans, pas un seul d'entre eux n'a critiqué l'acte de fixer les prix et d'escroquer les Canadiens et affirmé que les grandes chaînes d'alimentation devraient cesser d'arnaquer les consommateurs canadiens. Rien ne s'est passé pendant ces dix ans. Les conservateurs devraient avoir honte. Tous les députés conservateurs ont facilité cette escroquerie, ces 400 $ soutirés des poches des consommateurs canadiens. Pendant dix ans, les consommateurs ont payé 400 $ de plus que si la fixation des prix n'avait pas été autorisée par le gouvernement Harper.
Les conservateurs ont-ils changé depuis qu'ils sont dirigés par le député de ? Malheureusement, je crains que non. Des lobbyistes de grandes entreprises privées sont présents à toutes les collectes de fonds organisées par le député de Carleton. Le directeur de campagne nationale des conservateurs est un lobbyiste et leur leader adjointe est une lobbyiste. La moitié de leur exécutif national est composé de lobbyistes de grandes entreprises. Lorsque les conservateurs amis des grandes sociétés sont au pouvoir, les grands PDG sont libres d'exploiter le public en toute impunité.
Certes, on me dira que les libéraux ne font guère mieux. Cependant, aujourd'hui, il se trouve que, avec un gouvernement minoritaire, nous avons réussi, grâce aux efforts du député de , du député de et de tout le caucus néo-démocrate, à faire adopter des changements à la loi sur le Bureau de la concurrence qui permettront enfin à ce dernier de prendre des mesures.
Sous le gouvernement Harper, le scandale de la fixation des prix du pain a été une véritable arnaque qui a fait perdre des centaines de dollars aux familles canadiennes qui achetaient du pain à l'épicerie. L'odieux stratagème qui permettait de fixer le prix du pain avait été autorisé par le gouvernement Harper, mais ce ne sera bientôt plus qu'un souvenir, car la loi sur le Bureau de la concurrence a été modifiée à l'initiative du député de , du député de et de tout le caucus néo-démocrate dans le cadre de la loi portant exécution du dernier budget.
Nous avons donc pris des mesures pour assurer la protection des Canadiens. C'est ce que nous faisons, nous, au NPD. Nous ne sommes pas des amis des grandes entreprises, comme les conservateurs. Nous ne permettons pas simplement aux lobbyistes de faire ce qu'ils veulent, comme ce fut le cas lorsqu'ils ont fixé les prix du pain sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui, pendant près de 10 ans, a enregistré le pire bilan de toute l'histoire du Canada tout en étant le gouvernement le plus corrompu et le plus incompétent sur le plan financier, puisque nous avons connu 10 années de déficit pendant toute cette période.
Je me souviens que c'était un gouvernement qui était prêt à donner n'importe quoi aux banques et aux grands PDG, 116 milliards de dollars de soutien aux liquidités des grandes banques canadiennes, afin qu'elles puissent verser des dividendes plus élevés à leurs actionnaires et des bonus plus généreux à leurs cadres.
Il y a eu bien sûr des subventions faramineuses aux PDG de l'industrie pétrolière et gazière, un autre exemple de fixation des prix qui est abondamment documenté. En Colombie-Britannique, nous avons observé, il y a à peine quelques mois, une augmentation inexpliquée de 30 ¢, car les géants du pétrole et du gaz naturel se plaisent à arnaquer les consommateurs, et les conservateurs n'ont pas dit un mot. Tant que les grandes entreprises en profitent, ils sont contents. Nous avons également eu droit, avec le gouvernement Harper, aux traités sur les abris fiscaux les plus infâmes. À telle enseigne que, selon le directeur parlementaire du budget, plus de 30 milliards de dollars sont détournés chaque année dans des paradis fiscaux. Au bout de 10 ans, cela représente 300 milliards de dollars.
Les règnes conservateurs sont toujours des époques difficiles, voire toxiques, c'est indéniable. On le voit tout particulièrement dans la façon dont les conservateurs permettent aux grands PDG d'arnaquer les Canadiens en toute impunité. Le NPD ne le tolérera pas. C'est la raison pour laquelle nous proposons cette motion, afin d'empêcher le versement de subventions aux grandes entreprises, comme l'a fait le gouvernement conservateur et, plus récemment, comme l'a souligné mon collègue, le député de , le gouvernement libéral, avec les 25 millions de dollars qu'il a donnés à Loblaws, comme si cette entreprise en avait besoin.
Sous les conservateurs et les libéraux, les aînés et les personnes à faible revenu ont tendance à en payer le prix, sauf si le gouvernement est minoritaire et que le NPD demande des comptes aux libéraux et les oblige à prendre des mesures comme le remboursement de la TPS, le remboursement pour l'épicerie, le logement abordable, les soins dentaires, l'assurance-médicaments et toute une gamme d'autres mesures qui aident vraiment les Canadiens. Selon nous, il faut aussi réformer le programme Nutrition Nord. Nous espérons que tous les députés appuieront cette motion aujourd'hui.
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Madame la Présidente, pour rester fidèle au thème d'aujourd'hui, j'aimerais axer mes commentaires sur les efforts que nous déployons pour lutter contre l'insécurité alimentaire et changer les choses pour de bon. Les solutions qui favorisent la sécurité alimentaire reposent sur une politique solide. C'est pourquoi, dès notre arrivée au pouvoir, nous nous sommes engagés à mettre en place une politique alimentaire pour le Canada, la première dans l'histoire du pays.
La politique alimentaire du Canada a été lancée en 2019 après de vastes consultations, qui ont réuni tout le monde pour discuter des différents aspects du système alimentaire et pour s'attaquer aux problèmes. Outre les parties intéressées, les clients, les agriculteurs et les intervenants de la chaîne de valeur, nous avons noué le dialogue avec des Canadiens de tous les réseaux alimentaires du pays, y compris des consommateurs, des experts en santé et en nutrition, des défenseurs de la sécurité alimentaire, des groupes environnementaux, des pêcheurs, des Autochtones et des universitaires.
Après avoir consulté plus de 45 000 Canadiens, nous sommes parvenus à une vision collective de la politique alimentaire, à savoir que tous les habitants du Canada doivent pouvoir accéder à une quantité suffisante d'aliments sains, nutritifs et culturellement diversifiés, et que le système alimentaire canadien doit être résilient et innovant, préserver l'environnement et soutenir l'économie.
Aujourd'hui, cinq ans plus tard, le gouvernement du Canada continue de travailler avec des organisations communautaires pour renforcer le système alimentaire canadien, qu'il s'agisse de la production et de la transformation durables des aliments, des infrastructures alimentaires locales solides ou de la réduction des déchets alimentaires. Cette collaboration comprend le Fonds des infrastructures alimentaires locales, qui soutient les systèmes alimentaires locaux et régionaux de manière durable. En favorisant le développement de systèmes alimentaires locaux à petite échelle et la mise en place de capacités de transformation locales, y compris en matière d'abattage dans les régions, ces exigences en matière de soutien aux producteurs sont cruciales.
Au cours des quatre dernières années, le Fonds a soutenu plus de 1 000 projets relatifs à la sécurité alimentaire partout au Canada, afin d'aider les organisations qui œuvrent pour la sécurité alimentaire à tendre une main secourable à plus de familles qui ont du mal à composer avec les prix élevés des denrées alimentaires. Parmi ces projets, on compte des jardins et des cuisines communautaires, des camions frigorifiques, des unités de stockage pour les dons de nourriture ainsi que des serres dans les collectivités éloignées et nordiques qui font face à de graves problèmes de sécurité alimentaire.
Aujourd'hui plus que jamais, nous devons soutenir le travail des organisations qui aident ceux qui en ont le plus besoin. C'est pourquoi, plus tôt cette année, le a annoncé un investissement fédéral de près de 10 millions de dollars destinés à financer plus de 190 projets dans le cadre du Fonds des infrastructures alimentaires locales. La phase la plus récente consiste à attribuer un financement d'intervention rapide pour améliorer la sécurité alimentaire dans les collectivités grâce à des investissements visant l'équipement et les besoins d'infrastructure. Les projets sont ciblés et immédiats.
Ce financement aidera les collectivités, les banques alimentaires et les organisations de tout le Canada à investir dans de nouveaux équipements et de nouvelles infrastructures qui permettront d'acheminer les denrées alimentaires là où c'est le plus nécessaire. Par exemple, le financement aide une communauté des Premières Nations de l'Alberta à se procurer une technologie permettant de cultiver des légumes frais à l'intérieur. Une banque alimentaire du Québec pourra investir dans une chambre frigorifique afin qu'il soit possible de fournir plus de nourriture aux familles tout au long de l'année.
Le budget de 2024 propose d'accorder 62,9 millions de dollars sur trois ans pour renouveler et élargir le Fonds des infrastructures alimentaires locales, de façon à soutenir les organisations communautaires à travers le Canada. Il s'agit d'investir dans l'infrastructure alimentaire locale, la priorité étant donnée aux communautés autochtones et noires, ainsi qu'à d'autres groupes méritant l'équité. Une partie de cette expansion permettra d'aider les organisations en vue d'améliorer l'infrastructure des programmes d'alimentation dans les écoles, en complément du programme national d'alimentation scolaire.
Le Canada a la chance de pouvoir compter sur des agriculteurs hors pair qui travaillent sans relâche pour produire et distribuer chaque jour des aliments nutritifs et de qualité. Malheureusement, beaucoup trop d'enfants vont encore à l'école le ventre vide. C'est pourquoi le budget de 2024 consacre 1 milliard de dollars sur cinq ans à un programme national d'alimentation visant à servir aux enfants des repas sains pour qu'ils puissent apprendre, grandir et atteindre tout leur potentiel. Cette initiative créera de nouveaux débouchés pour les agriculteurs locaux, les transformateurs de produits alimentaires, les moissonneurs et les groupes sous-représentés et marginalisés dans le secteur de l'agriculture et de l'alimentation.
Le programme national d'alimentation dans les écoles que propose le Canada contribuerait à assurer un brillant avenir aux élèves de toutes les régions du pays. Il nous aiderait à bâtir une économie plus forte pour tous les Canadiens. Nous savons tous à quel point il est important de soutenir nos jeunes, surtout au début de la journée. Trop souvent, nous considérons le prix des aliments comme un obstacle, cependant ce programme est la voie à suivre pour que tous ceux qui en ont le plus besoin en bénéficient.
Nous continuons à travailler fort pour améliorer la sécurité alimentaire au Canada en renforçant la résilience du secteur canadien de l'alimentation. Entre autres choses, nous aidons l'industrie à élaborer un code de conduite pour les épiceries. C'est formidable de voir qu'un plus grand nombre d'épiciers appuient maintenant ce code. Nous cherchons à rendre la relation entre les détaillants et les fournisseurs plus transparente et plus prévisible pour le bien de la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Ce code serait plus efficace avec la participation des grandes entreprises, ce qui profiterait autant à l'industrie dans son ensemble qu'aux consommateurs. Il faut que ce code entre en vigueur le plus tôt possible afin d'accroître la force et la résilience de la chaîne d'approvisionnement alimentaire du Canada tout en rehaussant la confiance des consommateurs.
Nous sommes pleinement conscients que la hausse des prix des aliments rend la situation difficile pour de nombreux Canadiens et risque de miner leur sécurité alimentaire. Notre gouvernement a fait des progrès dans la lutte contre la pauvreté, qui est l'une des principales causes de l'insécurité alimentaire. Il rend la vie plus abordable pour les Canadiens en investissant dans les garderies d'enfants et dans le logement. Nous avons instauré un crédit d'impôt pour la TPS de 2,5 milliards de dollars pour les familles à faible revenu, car elles souffrent de façon disproportionnée de l'inflation qui touche les produits alimentaires, le logement et le transport. Nous avons mis en place des mesures ciblées pour améliorer l'abordabilité globale pour les Canadiens, notamment en offrant des choix de garderies plus abordables et un programme national de soins dentaires.
Dans le budget de 2024, nous nous sommes engagés à soutenir des prix concurrentiels pour l'épicerie et pour d'autres produits essentiels. Nous offrons davantage de choix aux Canadiens en surveillant le travail des épiciers qui s'efforcent de stabiliser les prix. Notre groupe de travail sur les épiceries examine aussi d'autres pratiques ayant une incidence sur l'inflation des prix dans ce secteur. Nous maintenons le carrefour des données sur les prix des aliments afin de fournir aux Canadiens des renseignements détaillés sur le prix des aliments, ce qui les aide à prendre des décisions éclairées quant à leur choix à l'épicerie. Nous nous attaquons à la « réduflation », notamment grâce au Bureau de la consommation, qui a lancé des projets de recherche pour enquêter et révéler l'inflation des prix et les pratiques commerciales nuisibles qui réduisent la quantité et la qualité des produits d'épicerie. Enfin, nous améliorons la concurrence en appliquant la Loi sur le logement et l'épicerie à prix abordable, qui a modifié la Loi sur la concurrence afin d'accroître la concurrence, notamment dans le secteur de l'alimentation. Cette loi donne plus de pouvoir au Bureau de la concurrence pour sévir contre les pratiques déloyales et lui permet d'empêcher les entreprises d'étouffer la concurrence.
Le gouvernement continuera à se battre pour obtenir des prix équitables et à collaborer avec tous les députés afin d'assurer l'équité du système.
Si nous voulons vraiment renforcer notre infrastructure alimentaire locale, nous devons également nous pencher sur les mesures que nous prenons pour protéger l'environnement. Nous faisons un effort concerté pour l'environnement, du moins certains d'entre nous. Tout le monde n'est pas d'accord de l'autre côté, mais il est essentiel de lutter contre les changements climatiques pour améliorer la situation des agriculteurs canadiens. Nous faisons des investissements historiques de l'ordre de 1,5 milliard de dollars pour aider ceux-ci à renforcer leur résilience aux changements climatiques grâce à des technologies et à des pratiques durables.
En fin de compte, les changements climatiques nous concernent tous et ont des répercussions sur nous tous. Nous devons prendre des mesures véritables et tangibles pour aider les producteurs à produire de la nourriture pour le Canada et le monde entier. Cependant, ils doivent être compétitifs sur un marché mondial qui tarifie le carbone, et ils doivent être compétitifs pour produire le produit de manière durable.
Nous ne baissons pas les bras. Par exemple, au cours des deux dernières années, le Fonds d'action à la ferme pour le climat a fourni près de 100 millions de dollars en soutien direct à plus de 4 000 agriculteurs répartis dans tout le Canada. Grâce à ce fonds, ils peuvent prendre des mesures dans leur ferme pour réduire leur empreinte carbone grâce à des cultures de couverture, la gestion de l'azote et la rotation des pâturages.
Tout indique que ce programme suscite un vif intérêt chez les agriculteurs. C'est pourquoi nous investissons plus de 470 millions de dollars pour prolonger le programme jusqu'en 2028. Le Programme des technologies propres en agriculture a également fourni plus de 200 millions de dollars de financement au cours des trois dernières années pour soutenir plus de 400 projets à la ferme dans tout le Canada, allant de l'énergie solaire à l'agriculture de précision en passant par les séchoirs à grains écoénergétiques. Dans le cadre du programme Agri-science, nous soutenons la recherche pour aider les secteurs agricoles à réduire leur empreinte carbone, à trouver des innovations et des moyens inédits de produire efficacement tout en réduisant notre empreinte carbone. Par exemple, la grappe de recherche sur le bœuf de boucherie, soutenue par des investissements gouvernementaux de près de 22 millions de dollars au cours des cinq dernières années, oriente la recherche vers les grandes priorités du secteur, notamment les changements climatiques et l'environnement.
Agriculture et Agroalimentaire Canada a également lancé le défi de réduction du méthane agricole, qui offrira des prix allant jusqu'à 12 millions de dollars aux innovateurs proposant des solutions peu coûteuses pour réduire les émissions de méthane provenant du bétail. N'oublions pas que la résilience climatique est au cœur du nouveau Partenariat canadien pour l'agriculture durable. Il s'agit d'un accord fédéral-provincial-territorial sur les priorités et les investissements qui stimuleront le secteur agricole et agroalimentaire canadien au cours des cinq prochaines années. Le nouveau partenariat de financement donnera aux producteurs et aux transformateurs les outils dont ils ont besoin pour renforcer la durabilité, la compétitivité et la résilience du secteur.
Dans le cadre de ce financement supplémentaire, le nouveau Programme des paysages agricoles résilients, un programme à coûts partagés de 250 millions de dollars, paie les agriculteurs pour leurs produits et les services écologiques. C'est important pour améliorer la résilience et la biodiversité des exploitations agricoles, tout en contribuant à la réduction des émissions dans ce secteur. Nous disposons en outre d'un réseau de 14 laboratoires vivants dans le pays, où les chercheurs travaillent côte à côte avec les agriculteurs pour trouver des solutions environnementales qui fonctionnent dans les exploitations agricoles.
Nous agissons au-delà des cycles électoraux. C'est un travail à long terme, tant dans sa portée que dans ses effets. Nous nous efforçons donc de trouver des moyens de soutenir le secteur agricole pendant de nombreuses années pour qu'il adopte la nouvelle stratégie agricole durable. Les producteurs et les autres acteurs concernés contribuent à l'élaboration de cette stratégie, afin que le secteur agricole canadien soit prêt et capable de se remettre rapidement des phénomènes extrêmes, de prospérer malgré les changements climatiques, d'atteindre ses objectifs de lutte contre ces changements et de nourrir le monde.
C'est maintenant qu'il faut agir pour réduire les risques à long terme liés aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux nouveaux ravageurs, aux inondations et à la sécheresse. Nos agriculteurs, nos éleveurs tous les autres Canadiens continueront de ressentir les effets des changements climatiques. Il est de notre responsabilité d'agir maintenant, afin que l'agriculture canadienne produise des aliments de manière durable, pour notre planète et pour les générations à venir.
L'argent fourni par le gouvernement aide les agriculteurs à exploiter les technologies de pointe pour nourrir les Canadiens et le reste du monde de manière plus durable. En agissant dans tous ces domaines clés, non seulement nous favoriserons une production alimentaire durable pour l'avenir, mais nous améliorerons la sécurité alimentaire au Canada et dans le monde, tout en progressant vers la réalisation de l'objectif de développement durable des Nations unies, à savoir la faim « zéro » d'ici 2030.
La sécurité alimentaire est une préoccupation, tant à l'échelle mondiale qu'à l'échelle locale. Le gouvernement du Canada sait que, dans l'ensemble du pays, le prix des denrées alimentaires et les problèmes de sécurité alimentaire sont en hausse, ce qui pèse sur les finances des ménages. De nombreuses familles ont plus de difficulté à se procurer des aliments nutritifs. Nous poursuivons nos efforts pour renforcer les systèmes alimentaires du Canada, en améliorant l'accès à des aliments sains et culturellement diversifiés, en assurant une production et une transformation durables des aliments, en soutenant une infrastructure alimentaire locale solide et en réduisant le gaspillage alimentaire.
Aider la population canadienne dans son ensemble à accéder à une alimentation saine est une priorité. Tous les Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence, méritent d'avoir accès à une alimentation abordable et nutritive. Nous devons nous concerter pour atteindre cet objectif.
Au-delà des attaques partisanes, l'enjeu est de taille: il s'agit des moyens de subsistance des Canadiens. Nous ferons tout ce qu'il faut pour soutenir nos agriculteurs et nos collectivités afin de favoriser la durabilité et la diversité. Le prix des denrées alimentaires est au cœur du problème, parce que l'abordabilité est importante à l'heure actuelle. La chaîne d'approvisionnement a été mise à rude épreuve. Pour améliorer la situation, nous privilégions une politique globale qui porte sur toutes les facettes du secteur agroalimentaire, ce qui comprend entre autres l'économie et l'environnement. Par conséquent, nous ferons tout notre possible pour soutenir ceux qui en ont le plus besoin, pour favoriser par divers moyens la réduction du prix des denrées alimentaires et pour garantir la viabilité et la prospérité à long terme de l'industrie agroalimentaire au Canada.
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Madame la Présidente, je dois reconnaître que je me montre parfois un peu dur avec le NPD, non seulement à la Chambre, mais aussi dans mes déplacements et dans ma tournée du pays au nom de notre parti, de notre et de l'opposition officielle.
Je pense être quelqu'un d'assez gentil, mais je dois dire que je perds patience quand il est question de la crédibilité du NPD. J'ai eu l'occasion de me rendre plusieurs fois dans le Nord de l'Ontario, d'aller en voiture à North Bay, à Sudbury, à Timmins, à Sault Ste. Marie, à Thunder Bay et dans toutes les localités entre ces villes. Il est déjà frustrant de voir le NPD continuer de soutenir un gouvernement libéral à bout de souffle, mais je laisse les députés imaginer combien la taxe sur le carbone qui augmente sans cesse est impopulaire dans le Nord de l'Ontario.
Si quelqu'un qui vit à Timmins doit se rendre à des rendez-vous médicaux à Sudbury, qui se trouve à environ trois heures et demie de route, la taxe sur le carbone fait monter le coût de l'essence. Elle ajoute un coût aux produits d'épicerie quand des camions frigorifiques doivent aller livrer de la nourriture dans le Nord de l'Ontario. Le NPD est complètement déconnecté de la réalité des collectivités du Nord de l'Ontario qu'il prétend bien représenter.
Parlons de l'île de Vancouver. Depuis quelques années, beaucoup de citoyens qui ont donné leur voix au NPD aux dernières élections s'en mordent les doigts. Ils n'ont pas voté néo-démocrate pour soutenir les libéraux dans une entente de coalition de quatre ans, pour dissimuler leurs scandales ou pour aller dans le sens du et de son programme déconnecté de la réalité qui fait grimper l'inflation, doubler le prix des logements et doubler la dette nationale. Ce que ces citoyens trouvent de plus en plus frustrant, c'est que, s'ils avaient voulu voter pour que le premier ministre reste au pouvoir, ils auraient choisi les libéraux. Or, ils ont voté pour le NPD pour avoir autre chose, au lieu de quoi, il leur a fallu se contenter de la même rengaine.
Il y a quelque chose d'hypocrite là-dedans. Il semble y avoir deux poids deux mesures, et le NPD doit être rappelé à l'ordre. Je suis heureux de le faire de temps à autre. Je le rappellerai aux Canadiens, que ce soit dans l'île de Vancouver, dans le Nord de l'Ontario ou à tout autre endroit que le NPD représente actuellement à la Chambre. Le NPD soutient les libéraux à chaque budget. C'est hypocrite parce que, dans les interventions relatives au budget, les députés néo-démocrates se plaignent que des mesures soient annoncées dans le budget, mais qu'elles ne se concrétisent jamais.
Le NPD camoufle aussi les scandales constants pour lesquels les conservateurs essaient d'obtenir des réponses aux comités. La « coalition de camouflage » est une expression que nous avons utilisée à plusieurs reprises au cours des dernières années, comme dans le cas des documents du laboratoire de Winnipeg, de l'ingérence étrangère et d'ArriveCan. Le nombre de fois où le NPD a voté pour mettre fin aux réunions, aux études en comité et aux enquêtes sur les nombreux exemples de gaspillage est sans fin et frustrant pour ceux qui, par le passé, ont peut-être appuyé le NPD. Beaucoup de partisans traditionnels du NPD disent qu'ils ne reconnaissent plus le parti, et à juste titre.
C'est pourquoi je crois que les conservateurs pleins de gros bon sens ont le vent dans les voiles dans tout le pays. Nous incarnons le contraste. Après neuf ans, le gouvernement veut quadrupler la taxe sur le carbone par rapport à son niveau actuel. Nous voulons éliminer la taxe sur le carbone. Lorsque nous promettons une chose aux Canadiens, nous y donnons suite, contrairement au NPD, et nous sommes ici à la Chambre aujourd'hui pour discuter de la motion de l'opposition. Les députés néo-démocrates prétendent qu'ils s'opposent à la cupidité des entreprises et aux cadeaux versés aux entreprises parasites. Je précise qu'il s'agit d'une motion non contraignante que le NPD a présentée. C'est un tour de passe-passe et une mascarade. Les Canadiens le dénoncent, à juste titre.
Cette motion, qu'elle soit adoptée ou non, n'obligera pas le gouvernement libéral à apporter les changements qu'il prétend vouloir apporter. Si seulement les députés néo-démocrates pouvaient réussir quelque chose de concret et peut-être apporter un vent de changement dans ce pays, ce serait toujours cela de pris. Ils pourraient arrêter de soutenir le fatigué, déconnecté de la réalité et corrompu et mettre fin à la coalition libérale—néo-démocrate. Ils pourraient laisser les Canadiens décider. S'ils ont tellement confiance en leurs idées et s'ils sont si persuadés d'être sur la bonne voie, ils ne devraient pas avoir peur de lancer la campagne électorale. Trois ans se sont écoulés depuis les dernières élections, alors déclenchons des élections et laissons les Canadiens décider qui ils veulent à la tête du pays. Ce n'est pas pour rien que nous sommes saisis aujourd'hui d'une motion non contraignante.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de , un excellent député de l'Est de l'Ontario. Je tiens simplement à dire que je me sens mal pour le NPD, parce qu'il montre clairement aujourd'hui à quel point il est hypocrite avec ses messages et ses tentatives de faire croire aux Canadiens qu'il est différent du gouvernement libéral actuel.
Aujourd'hui, nous discutons d'une motion de l'opposition du NPD. Il y a quelques instants, pendant les affaires courantes, le Président a déposé la dernière série de rapports de la vérificatrice générale sur les dépenses du gouvernement libéral—néo-démocrate, dépenses qui ont été non seulement approuvées par les libéraux, mais validées chaque fois par le NPD.
L'un des rapports porte sur Technologies du développement durable Canada. Il s'agit du scandale de la caisse noire environnementale du gouvernement libéral—néo-démocrate, scandale qui a fait l'objet d'un examen pendant plusieurs mois. Le rapport vient d'être déposé. Si le NPD veut s'attaquer à la cupidité des grandes entreprises, aux entreprises parasites, aux subventions aux grandes entreprises, et aux proches du Parti libéral qui obtiennent des privilèges spéciaux et des contrats avec l'argent du contribuable, alors il a du pain sur la planche.
Voici ce que dit la vérificatrice générale, et c'est tout frais puisque le rapport sur le scandale de la caisse noire environnementale a été déposé ce matin. Je cite: « Nous avons constaté que la Fondation avait accordé du financement à des projets non admissibles, qu'il y avait des conflits d'intérêts dans certains cas, et que certaines exigences [...] n'avaient pas été respectées. » Je poursuis la citation: « Nous avons constaté que [le groupe nommé par les libéraux] avait accordé du financement à 10 projets non admissibles [qui] se sont vu accorder 59 millions de dollars malgré le fait qu'ils ne répondaient pas à certaines exigences importantes des accords de contribution conclus entre le gouvernement et la Fondation. »
Et cela continue. Voilà le niveau de corruption que nous avons atteint. Tout cela avec l'appui du NPD, qui, je peux le garantir, va continuer de maintenir les libéraux au pouvoir. Je poursuis la lecture du rapport: « Par ailleurs, nous avons relevé [...] 90 cas liés à des décisions d'approbation — représentant près de 76 millions de dollars en financement de projets — où les politiques de la Fondation sur les conflits d'intérêts n'avaient pas été respectées. »
Qu'est-ce que cela signifie? Je vais le dire en termes simples. Cela signifie que les personnes nommées par les libéraux ont, alors qu'elles étaient en situation de conflit d'intérêts, donné de l'argent à leurs copains libéraux et leurs amis des grandes entreprises, avec l'approbation et la bénédiction du NPD. On parle de cupidité des grandes entreprises, d'entreprises parasites et de gaspillage des deniers publics à cause de la corruption, mais rien qu'avec ce rapport de la vérificatrice générale, le NPD aura énormément de comptes à rendre s'il veut continuer de soutenir les libéraux. Il ne pourra pas se contenter d'une motion de l'opposition non contraignante. Il va devoir continuer de soutenir le gouvernement libéral. Il n'a plus aucune crédibilité.
Comme si cela ne suffisait pas, la vérificatrice générale a remis cela avec un deuxième rapport déposé aujourd'hui sur les fonds octroyés à des entrepreneurs et consultants externes par le gouvernement libéral. Le rapport s'intitule « Les contrats de services professionnels ». Il me suffit de donner quelques chiffres: McKinsey, une entreprise amie des libéraux, a reçu plus de 200 millions de dollars, plus précisément 209 millions de dollars, au cours des dernières années. Le rapport cite de nombreux exemples où des ministères et agences ainsi que 8 des 10 sociétés d'État n'ont pas respecté tous les critères de leurs politiques d'approvisionnement et de leurs lignes directrices dans au moins un contrat qu'ils avaient signé avec McKinsey.
L'enquête doit se poursuivre. Nous devons aller au fond des choses et mettre un terme à ces cadeaux faits aux entreprises par le gouvernement néo-démocrate—libéral. N'oublions pas qu'il ne s'agit pas seulement des libéraux qui déposent un budget, mais des néo-démocrates qui leur donnent carte blanche et approuvent tout, que ce soit le budget, les prévisions budgétaires ou les manœuvres de dissimulation aux séances des comités, alors que les conservateurs tentent d'aller au fond des choses, d'éradiquer tout cela et de mettre un terme à ces cadeaux aux petits amis des libéraux. Les néo-démocrates doivent donc répondre de leur attitude.
En fin de compte, certaines choses peuvent être faites dans ce pays qui ne l'ont pas été après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral. Nous avons un problème en matière de concurrence. Malgré toutes leurs plaintes et leurs questions difficiles à la période des questions, les néo-démocrates soutiennent les libéraux à chaque fois.
Il y a un élément important que contrôle le gouvernement et avec lequel il pourrait apporter un soulagement immédiat, et c'est l'abolition de la taxe sur le carbone. C'est désormais clair. Cette taxe fait grimper le prix des produits alimentaires, et ce n'est qu'un début. Les libéraux veulent quadrupler la taxe sur le carbone pour la porter à 61 ¢ le litre. Ils sont déconnectés de la réalité. Les Canadiens n'ont plus d'argent. Franchement, avec cette motion, ils en ont assez de l'hypocrisie des néo-démocrates, qui montent toujours aux barricades lors des débats, mais qui soutiennent ensuite les libéraux et qui le feront au moins jusqu'à l'automne prochain. J'ai hâte que les Canadiens aient leur mot à dire aux prochaines élections.
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Madame la Présidente, la Banque Royale du Canada, aussi appelée RBC, a dégagé 1 milliard de dollars de bénéfices exceptionnels par rapport à son dernier trimestre de 2023 parce que le NPD n'a pas arrêté la fusion, approuvée par la , de la RBC, qui a racheté la Banque HSBC, un petit concurrent combatif. Le NPD est une contradiction ambulante à la Chambre des communes. Les néo-démocrates parlent de la cupidité des grandes entreprises et de s'attaquer aux grandes sociétés cupides, mais en ne s'opposant pas à la fusion de la RBC et de la Banque HSBC, ils ont permis à la RBC de s'enrichir et les Canadiens, eux, se sont appauvris. Au bout du compte, les Canadiens ont le sentiment que le NPD les a trahis, car il ne demande pas de comptes au gouvernement et ne les défend pas.
Le gouvernement libéral a autorisé trois mégafusions que le NPD n'a pas arrêtées. Il y a un an seulement, Rogers et Shaw ont fusionné, ce qui a entraîné une augmentation des tarifs de la téléphonie cellulaire. Il y a aussi eu la fusion de WestJet et de Sunwing, et on vient d'annoncer, il y a quelques semaines, que Sunwing cessera ses activités.
La concurrence, c'est un plus grand nombre d'acteurs qui se disputent notre clientèle, ce qui fait baisser les prix et améliore le service. Au Canada, nous avons un gros problème de monopole, trop de grands acteurs ayant contraint les petits concurrents à l'abandon, avec pour résultat que les Canadiens paient les prix les plus élevés au monde.
Après neuf ans de gouvernement libéral, les Canadiens paient les factures de cellulaire les plus élevées au monde. En fait, elles sont trois plus élevées que celles des Australiens et deux fois plus que celles des Américains et des Européens. Quant aux frais bancaires, ils sont parmi les plus élevés au monde. Six banques contrôlent à elles seules 95 % des prêts hypothécaires. Pensons aux factures de cellulaire et à leur poids sur les familles qui n'ont pas les moyens de payer leur épicerie et qui veulent utiliser des cellulaires pour des questions de sécurité et d'éducation ou sur leur lieu de travail. Elles disent tout simplement qu'elles ne peuvent pas se permettre ces factures, qui sont trop élevées pour elles. Pensons aux compagnies aériennes: elles sont 2 à se partager 80 % du transport aérien au Canada. Quand on examine les tarifs, les frais inutiles, les taxes et les frais aéroportuaires, on constate qu'ils sont parmi les plus élevés au monde.
Les néo-démocrates ont eu maintes occasions de dire non. Ils ont une entente de soutien. Le NPD est le seul parti à la Chambre qui soutient le gouvernement et, en ne s'opposant pas à la fusion entre la RBC et la Banque HSBC, il a permis une hausse des taux hypothécaires de près de 1 %, notamment à Vancouver et à Toronto, où la part des prêts hypothécaires de la Banque HSBC était, respectivement, de 10 % et de 5 %. Le NPD n'a pas pu dire non à la fusion de Rogers et de Shaw, et les prix ont augmenté, alors que le a promis de les faire baisser de moitié pour les Canadiens. Le NPD n'a pas pu dire non à la fusion de WestJet et de Sunwing, et Sunwing a tout simplement été rayé de la carte.
Le gouvernement néo-démocrate se contredit en défendant à la fois les méchantes entreprises et les Canadiens, qui ne pourraient être plus différents de celles-ci. Les Canadiens se sentent complètement trahis. Il y a même un limerick pour cela…
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Madame la Présidente, les néo-démocrates applaudissent ce bilan. À l'heure actuelle, les Canadiens sont plus pauvres qu'ils ne l'ont jamais été et ils paient plus pour leurs services comparativement au reste du monde. Il y a moins de concurrence. On a même composé ces quelques vers à ce sujet:
Le NPD a laissé les gros avaler les petits.
HSBC et Shaw y sont passés aussi.
La RBC et Rogers ont pris de l'expansion,
Tandis que Sunwing a disparu de l'horizon.
Ce qu'il faut retenir, c'est que le NPD et son chef ont été les seuls à ne pas s'opposer à ces fusions pour aider les Canadiens. En ce qui concerne la hausse du prix des aliments, c'est le seul parti qui aurait pu dire non à ce qui contribue le plus à cette hausse au Canada, c'est-à-dire la taxe sur le carbone. Lorsqu'on taxe l'agriculteur qui produit les aliments, le camionneur qui les transporte et le fabricant qui les transforme, ces taxes ajoutent des coûts tout au long de la chaîne d'approvisionnement et le prix des aliments augmente en conséquence.
Surtout, quand on pense à la concurrence dans le secteur de l'alimentation, même si on entend toujours parler de Loblaws à la Chambre et pratiquement jamais de Metro, jamais on ne mentionne les fabricants qui exercent d'immenses monopoles non seulement au Canada, mais partout en Amérique du Nord: Nestlé, PepsiCo, Tyson Foods, Kraft Heinz, Archer Daniels Midland et George Weston Limited. Ces fabricants imposent des prix excessifs pour leurs produits parce qu'il n'y a pas de concurrence.
Parlant de concurrence, j'ai enfin compris ce qui va si mal chez les néo-démocrates et les libéraux. Si on s'assoit sur un tabouret à trois pattes, on sent qu'il y a un équilibre. Il y a trois pattes. Ces trois pattes sont la réglementation, la concurrence et l'innovation. En ce moment, il manque la concurrence. Les conservateurs du gros bon sens parlent de ces trois éléments.
Premièrement, en ce qui concerne la réglementation, nous ne croyons pas aux grandes et puissantes sociétés. Nous voulons nous assurer qu'il y a une réglementation, que ces sociétés modèrent leurs ardeurs et que des modifications sont apportées à la Loi sur la concurrence. J'ai un projet de loi qui éliminerait la défense fondée sur les gains en efficience. Deuxièmement, en ce qui concerne la concurrence, nous avons besoin que de petits acteurs croissent et soient compétitifs. Troisièmement, nous devons favoriser l'innovation et trouver de nouvelles façons d'innover et de favoriser la concurrence pour le bien des Canadiens. J'ai enfin trouvé la solution avec ce tabouret à trois pattes. Le NPD n'a qu'une seule patte. C'est pourquoi, lorsque les gens s'assoient dessus, ils parlent de réglementation, de réglementation et de réglementation, et non d'innovation ou de concurrence. Les gens basculent, et ils basculent à gauche. C'est ainsi que les choses se passent.
Lorsque nous parlons des éléments dont nous avons besoin pour assurer la concurrence, nous devons bien sûr parler de réglementation, mais nous devons parler de la concurrence au Canada. Aucun aspect de cette motion n'envisage que l'on s'attaque aux fabricants et à leurs gros profits ou d'examiner quels acteurs ont la possibilité de croître au Canada. Parlons de Save-On-Foods, qui compte 183 magasins dans l'Ouest du Canada. Pourquoi n'aidons-nous pas Save-on-Foods à s'implanter dans l'Est du Canada? En Alberta, Freson Bros. possède 16 magasins à travers la province, une excellente épicerie locale. Pourquoi ne l'aidons-nous pas à se développer, à prendre de l'expansion et à s'implanter dans le reste du Canada? Nous voulons que les épiceries locales puissent jouer un rôle dans la concurrence au sein de l'économie canadienne.
Il y a des innovations en ce moment. Les gens peuvent commander des produits d'épicerie sur leur téléphone, et ils sont livrés à domicile. Il y a normalement des frais de livraison de quatre dollars, mais qu'est-ce qui est éliminé? On élimine l'entreposage et le magasin de détail. Le plus grand avantage de Loblaws, de Sobeys et de Metro, outre le fait que le frère du travaille pour Metro, c'est l'immobilier. Les sociétés de placement immobilier connexes forment d'ailleurs le plus grand monopole. Elles possèdent tous les terrains. Bien sûr qu'il sera difficile de faire concurrence à ces épiceries, car elles sont propriétaires des terrains sur lesquels elles sont installées. À l'heure actuelle, l'épicerie est un commerce de détail. Il s'agit essentiellement d'un jeu immobilier. Elles possèdent le terrain en bordure de la rue principale, et les gens qui rentrent chez eux après le travail, qui se rendent au travail ou qui passent devant pendant la fin de semaine s'y arrêtent pour faire les courses familiales. Ces épiciers ont un monopole total et absolu sur la manière dont les Canadiens se procurent des produits alimentaires.
Il faut miser sur la distribution, ce qui fait partie de l'innovation. Il doit y avoir de la concurrence, ce qui signifie accepter plus de concurrents. Il doit y avoir une réglementation, mais cela signifie aussi que nous nous débarrassons du fardeau de la taxe sur le carbone qui, on le sait, augmente les prix. Rien de tout cela ne figure dans cette motion de l'opposition. Quand nous parlons de ce qui aurait pu arriver aux Canadiens, il y a eu des motions et des idées, mais nous avions des idées dès le départ, nous avons présenté des motions que le gouvernement aurait pu présenter et auxquelles le NPD aurait pu dire non, c'est-à-dire s'opposer aux trois fusions qui nuisent aux Canadiens aujourd'hui.
Le fait est que le Canada n'arrive même pas à faire baisser le prix des téléphones cellulaires. Nous avons les prix les plus élevés au monde. La réponse, bien sûr, est la même: la concurrence et l'innovation pour faire baisser ces prix. En ce qui concerne les frais bancaires, le système bancaire ouvert révolutionnera le secteur bancaire au Canada, si nous y parvenons un jour. Il a fallu six ans pour mettre en place une réglementation. En ce qui concerne les compagnies aériennes, les aéroports et la concurrence dans son ensemble, le seul parti de la Chambre qui soit disposé à se pencher sur la question est le Parti conservateur, qui fait preuve de bon sens. Un gouvernement conservateur de gros bon sens comprend qu'il faut passer par trois étapes: d'abord, nous allons créer de la concurrence et nous allons encourager l'innovation. Ensuite, nous allons supprimer la taxe sur le carbone. Enfin, nous allons veiller à ce que des règlements empêchent les monopoles de contrôler l'économie. Nous allons rétablir la concurrence pour les Canadiens, leur famille, leurs économies et leur ménage.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Aujourd'hui, nous allons parler du prix de la nourriture et du prix des aliments que nous consommons. J'aimerais d'abord prendre quelques secondes pour remercier ici, à la Chambre, toutes celles et tous ceux dans le secteur de l'agriculture et de la transformation au Québec qui nous nourrissent et qui commencent leur saison. Plusieurs de mes collègues de tous les partis, particulièrement ceux du Bloc québécois, sont dans des circonscriptions agricoles du Québec qui nourrissent nos villes. Je pense notamment au député de et au député de Saint-Hyacinthe—Bagot.
Je pense qu'il est important de souligner le travail des gens du secteur de l'agriculture. Ils travaillent durement dans des circonstances de marché difficiles. Le réchauffement climatique et les conditions climatiques ne les aident pas. Les intempéries se rajoutent à toutes les difficultés économiques que ces gens-là ont à subir. Pourtant, le gouvernement fédéral n'a depuis un an à peu près rien fait en matière de programmes structurants pour les aider. Je veux donc saluer leur travail.
Aujourd'hui, nous étudions cette motion du NPD. J'ai une opinion partagée sur cette motion parce que le NPD, on le sait, a une espèce de talent pour poser des diagnostics corrects, mais pour proposer des solutions qui sont, pour le dire poliment, inadaptées et mal réfléchies. C'est peut-être à cause d'un manque de compétences, je ne sais pas d'où ça vient. En tout cas, les gens du NPD posent des diagnostics.
Ils l'ont notamment fait pour la question des soins dentaires, en disant que les gens ont besoin de soins dentaires. Leur solution a été de demander au gouvernement le plus incompétent dans ce domaine de mettre en place un programme qui viole la Constitution en envoyant des chèques aux gens, en les faisant attendre, en ne leur indiquant pas clairement les paramètres et dont la gestion est confiée au privé.
Un diagnostic avec une mauvaise solution, c'est la marque de commerce du NPD. C'est la même chose avec le régime d'assurance-médicaments. Les néo-démocrates sont bons dans les évidences: selon eux, les gens ont besoin de médicaments. Je remercie le NPD, car personne ici ne s'en doutait. Dans ce cas encore, le NPD arrive avec la solution: demander au gouvernement fédéral de s'en mêler et d'imposer des conditions aux provinces. Dans des circonstances où le Québec a déjà son régime et où il innove, on vient déstabiliser le système et ralentir l'évolution du système québécois, qui est pourtant un modèle dans la fédération. On vient ralentir l'innovation, parce qu'une province qui innove peut inspirer les autres provinces.
C'est ça, la marque de commerce du NPD. Il pose un diagnostic évident sur un problème évident. Dans ce cas-ci, il faut rappeler que le problème ne l'a pas intéressé depuis 30 ans, alors que ce problème existe depuis facilement 30 ou 40 ans dans notre régime de concurrence. Or, après la période où on a eu 7, 8 ou 9 % d'inflation annuelle, le NPD s'intéresse tout à coup à ça, et il propose une solution étrange. La solution du NPD, c'est de contrôler les prix, c'est-à-dire les plafonner.
Je veux bien qu'on parle du prix des aliments, parce qu'il est vrai que les prix ont augmenté. Comment fait-on pour plafonner les prix de l'épicerie? On ouvre une nouvelle tour ici à Ottawa, on remplit ça de fonctionnaires, et ces derniers vont éplucher des circulaires à longueur de journée: le beurre va être tel prix, le céleri est trop cher à Val-d'Or, il faudrait peut-être que les betteraves baissent de prix à Rimouski, et la miche de pain sur le Plateau-Mont-Royal coûte 25 ¢ de trop.
Ça a déjà été fait aux États-Unis pendant la crise des années 1930. C'étaient des mesures d'exception. On l'a fait aussi pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'existait ce qu'on appelait l’Office of Price Administration. C'était une place remplie de fonctionnaires qui se lançaient des papiers d'un étage à l'autre, comme dans la maison qui rend fou d'Astérix. À l'époque, dans tous les régimes non communistes où ça a été fait, c'étaient des mesures d'exception en réponse à une situation d'exception. Le problème avec ce que le NPD nous propose, c'est qu'il veut une mesure d'exception en réponse à un problème qui est devenu permanent. C'est une mauvaise façon d'aborder le problème.
C'est la même chose pour la taxation des surprofits. C'est peut-être une bonne taxe. C'est peut-être une taxe qui ne distord pas les marchés. Quand on est spécialisé en taxation, on dit qu'il y a des taxes meilleures que d'autres et qui créent moins de dommages à l'économie, ce qui va surprendre les conservateurs. Au Bloc québécois, nous avons proposé une taxe sur certains surprofits à une époque, dans des circonstances qui étaient temporaires. C'était une surtaxe sur les banques, parce que les banques avaient fait des profits excédentaires en période de pandémie, et ces mesures temporaires pouvaient être appropriées.
Cependant, ici, on est dans une situation qui est structurelle. En 1986, j'avais 4 ans. Je n'aime pas beaucoup dire mon âge, mais quelqu'un l'a mis sur Wikipédia, donc je le dis. En 1986, on avait 13 grandes chaînes d'épicerie qui se faisaient concurrence. Au fil des années, elles ont été avalées les unes par les autres. Il y a de plus gros joueurs qui se sont créés, ce qui fait qu'aujourd'hui, il n'y a que trois grandes chaînes canadiennes, oui, trois. Je rappelle que le Canada est géographiquement un très grand pays, et on n'a que trois chaînes, cinq si on ajoute Costco et Walmart. Target a essayé, mais a raté son coup. On est donc parti de 13 grandes chaînes pour aboutir à 5. C'est ça, le problème. Le problème, il est dans le régime de concurrence. Que va-t-on faire? Va-t-on laisser cinq joueurs se partager 80 % du marché, remplir une tour de fonctionnaires et contrôler les prix? C'est tout là, le problème.
Je vais démontrer à quel point on peut diagnostiquer le fait qu'il manque de concurrence ici, et qu'il y a aussi des barrières à l'investissement. La marge bénéficiaire chez les grands épiciers au Canada est d'à peu près 5 %. Les gens vont se dire que ce n'est pas une très grosse marge, mais il s'agit d'un marché de volume, où cinq joueurs se partagent 80 % du marché. Cinq pour cent, c'est une assez grosse marge, parce qu'en Europe, la marge moyenne est de 3 %. Aux États-Unis, la marge moyenne est de 2 %. En plus, aux États-Unis, comme il y a plus de concurrence, il y a davantage d'innovation. Par ailleurs, un des plus grands spécialistes du droit de la concurrence est venu nous dire en comité que, contrairement à ici, il y a une offre différenciée aux États-Unis: les épiceries sont différentes les unes des autres, et il y a différents modèles. Par contre, ici, qu'on entre dans une épicerie ou dans une autre, elles sont toutes pareilles. Elles pourraient changer de bannière demain matin, on ne verrait pas de différence.
Je disais que les marges de profit sont de 5 % au Canada et de 2 % aux États-Unis. Dans un marché qui fonctionne bien, qu'est-ce qui devrait arriver dans ces circonstances-là? Il y a une chaîne américaine qui finirait par se dire qu'elle n'est pas plus folle qu'une autre et qu'elle va aller faire du 5 % au Canada en y ouvrant des épiceries.
Or, qu'est-ce qui arrive, à la place? On a un , dont je salue l'énergie, qui prend l'avion pour les États‑Unis, où il court après des épiciers et s'accroche à leurs jambes pour leur dire de venir ouvrir des magasins chez nous. On voit bien qu'il y a un problème d'investissement. Il n'est pas normal que Bloomberg dise que le Canada est devenu, pour certains domaines industriels, un emplacement de choix pour l'investissement, mais que les épiciers américains, qui sont à quelques kilomètres d'ici, disent qu'ils ne veulent pas entrer.
Pourquoi est-ce que c'est comme ça? C'est parce qu'il y a possiblement encore des comportements anticoncurrentiels, parce qu'il y a des barrières réglementaires, et parce qu'il y a des joueurs qui sont trop gros. Or, ça, le NPD n'en parle pas. Il ne fait pas cette analyse, et c'est pour ça qu'on va continuer à vivre dans un marché avec plusieurs gros joueurs.
Des améliorations ont été faites, oui. On a donné au commissaire de la concurrence le pouvoir de citer des témoins à comparaître et d'assigner un témoin à produire des documents. On lui a permis de mener des enquêtes. On a amélioré ses pouvoirs, mais il demeure que c'est l'équivalent de passer de l'âge de pierre à l'âge de fer. Le régime de concurrence canadien était, il y a quelques mois, le même que dans les années 1980, et il évolue extrêmement lentement. Pourtant, tous les marchés concurrents donnent plus de pouvoirs à leurs commissaires. Ils leur donnent plus de latitude. Il y a toujours une présomption en faveur du consommateur, et le commissaire n'a pas toujours à se justifier au tribunal pour finalement aller perdre ses causes.
Ça prend donc une réforme en profondeur et ça prend une réforme de la réglementation. Pour y arriver, ça prend un Parlement qui se soucie de la concurrence et qui se soucie de l'innovation. J'ajouterais que ça prend aussi des chaînes d'approvisionnement qui sont stables et prévisibles. Ça prend de la production locale. Le libre-échange, c'est bien, mais ça prend une réciprocité des normes, parce qu'on importe des produits pour lesquels on a utilisé des pesticides qui ne sont pas autorisés au Canada. Lorsqu'on a eu la pandémie, évidemment, on a eu des ruptures d'approvisionnement. Ça fera partie de la solution.
La motion d'aujourd'hui nous permet de parler et de débattre du prix des aliments. C'est le deuxième poste le plus important dans les dépenses des ménages, mais je suis malheureusement loin d'être convaincu que de remplir des tours de fonctionnaires pour contrôler les prix est un remède approprié à une situation qui mérite une part appréciable de notre attention.
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Madame la Présidente, en soirée, hier, nous avions un débat sur un amendement conservateur à un rapport du Comité permanent des finances. Cet amendement essayait de rejouer sur ce que nous avions voté, sur ce que nous avions défait à peine quelques heures plus tôt, à savoir cette espèce de solution miracle du congé de taxes qui durerait le temps de l'été. Les taxes reprendraient par contre au retour du congé parlementaire afin qu'on puisse collectivement s'offusquer de leur retour.
Plus tôt dans la journée, hier, c'était la solution simpliste à la lutte contre les prix élevés des épiceries, car, comme on le sait, en plus de mettre fin à l'ensemble des catastrophes du monde, à la faim dans le monde, ainsi qu'aux épidémies de cancer et de sida, l'abolition de la taxe sur le carbone garantira également un prix des aliments plus abordable pour tous. En fait, si nous abolissons la taxe sur le carbone, cela coûtera même un gros zéro dollar et la bouffe sera gratuite pour tout le monde.
En ce lendemain de la motion simpliste des conservateurs, nous étudions une motion simpliste du NPD. Nous ne sommes plus dans le congé de taxes, mais dans le plafonnement des prix. Je me permets de lire la motion du NPD, puisque je parlerai des trois propositions qu'elle contient. Il y a de bonnes idées là-dedans, mais la totalité des points mis ensemble fait que le Bloc québécois ne pourra pas l'appuyer. On peut donc y lire ce qui suit:
Que, étant donné que le coût des aliments continue d'augmenter pendant que les géants de l'alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de:
a) forcer les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix ou à d'autres mesures;
b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;
c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
Le premier constat porte sur le libellé de base: « Que, étant donné que le coût des aliments continue d'augmenter pendant que les géants de l'alimentation font des profits records ». Nous sommes tous d'accord sur ce constat. Toutefois, nous rencontrons le même problème qu'avec les conservateurs. On s'appuie sur la colère populaire parfaitement légitime, mais pour offrir des solutions simplistes plutôt que de s'attaquer véritablement au nœud du problème.
Commençons par la première proposition: « a) forcer les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix [...] ». Imaginons que nous soyons en faveur. J'aimerais maintenant savoir comment on fait ça. Quel est le mode d'emploi pour y arriver? Comment fait-on pour imposer le plafonnement du prix du pain, par exemple, alors que le prix du blé se négocie à la Bourse de Toronto? Comment fait-on pour imposer un plafonnement du prix des légumes frais, alors que l'explosion des prix découle principalement de récoltes perdues en raison des sécheresses ou des inondations qui, elles, sont dues aux changements climatiques?
Contrairement aux conservateurs, les néo-démocrates croient certes à l'existence de ces dérèglements climatiques. Par contre, ils n'arrêtent pas d'appuyer les politiques budgétaires des libéraux, qui donnent toujours des cadeaux aux pétrolières, lesquelles contribuent comme aucun autre à ces mêmes dérèglements climatiques.
Comment forcer un producteur agricole à baisser ses prix quand le prix des engrais azotés a été multiplié par quatre? On parle d'une augmentation de 250 $ à 1 000 $ la tonne entre 2020 et 2022. Comment forcer un producteur maraîcher de la Californie à vendre ses brocolis moins chers au Canada qu'aux États‑Unis? Ainsi, par quelle magie le NPD pense-t-il qu'un tel plafonnement des prix ne va pas créer de pénurie?
Le point a), qui est impraticable et irréalisable, est déjà une raison suffisante pour que le Bloc québécois vote contre cette proposition, et ce, malgré la bonne intention qu'il y a derrière.
Maintenant, intéressons-nous à la hausse du programme Nutrition Nord. Je le dis d'emblée: c'est une bonne mesure. Depuis 2011, par l'entremise du programme Nutrition Nord, des subventions sont accordées aux épiciers du Grand Nord pour compenser les coûts élevés de transport et faire baisser le prix de l'épicerie. Cependant, le programme ne compense pas entièrement les prix qui sont élevés et qui ne découlent pas uniquement des coûts de transport. Les prix élevés découlent aussi du faible volume et des coûts de fonctionnement qui sont plus élevés. Quand on sait que le revenu moyen de la communauté inuite tourne autour de 23 000 $ par an, ce qui est un scandale, on comprend que l'insécurité alimentaire doit être extrêmement répandue.
Les entreprises offrent un pont d'or aux travailleurs de l'extérieur pour les inciter à aller travailler dans le Nord. Le revenu des non-Autochtones, pour sa part, est d'environ 95 000 $ par an, selon une étude de Gérard Duhaime, un professeur de l'Université Laval que j'ai déjà côtoyé dans une ancienne vie.
Nous sommes d'accord sur ce bout de la motion. Si la motion ne contenait que cela, tant mon collègue de que moi aurions fait des discours de pas plus de deux minutes. Nous nous serions contentés de dire que nous appuyons la motion. Or, c'est malheureusement tout le reste qui vient noyer, diluer et miner la crédibilité de cette proposition.
La troisième demande est de « mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers ». La seule chose que nous nous demandons, c'est de quoi il s'agit. Le NPD parle souvent d'une subvention que Loblaw a reçue il y a quelques années pour changer ses réfrigérateurs pour des appareils moins énergivores. En soi, cela ne devrait pas nous scandaliser. Il me semble qu'on aspire tous à cela.
Au-delà de cela, le seul cadeau que je vois les libéraux et les conservateurs offrir aux grands épiciers, c'est leur inaction. C'est en ne faisant rien que, par le silence et l'inaction, on leur offre un cadeau indirectement. Dans les faits, il n'y a pas de programme de subvention destiné précisément aux épiciers, sauf Nutrition Nord, que le NPD demande aujourd'hui de bonifier. La seule subvention qui existe, il l'appuie. Il demande au gouvernement de l'augmenter et de l'améliorer, et c'est ce que nous demandons aussi, d'ailleurs.
Comme on l'a dit plus tôt, les vrais gloutons en ce qui a trait aux subventions, ce sont les pétrolières. Depuis deux ans, Ottawa n'a pas arrêté de leur donner des subventions. Cela a toujours été le cas, mais cela n'a pas arrêté depuis la signature de cette fameuse entente, de cette fameuse coalition avec le NPD. Les cadeaux fiscaux offerts dans les divers budgets et énoncés économiques qu'Ottawa n'arrête pas de multiplier vont totaliser 83 milliards de dollars d'ici 2035. C'est donc plus de 2 000 $ par habitant ou près de 4 000 $ par contribuable. Le NPD n'arrête pas d'appuyer chaque budget, chaque énoncé économique, chaque crédit, et ce, sans poser de questions, au nom d'une entente sur l'intrusion accrue dans les compétences du Québec.
Ce printemps, le Parlement a été saisi des projets de loi et . Le Comité permanent des finances procède aujourd'hui même au vote dans le cadre de l'étude article par article du projet de loi C‑69. Cela risque de durer jusqu'à minuit ce soir. C'est 48 milliards de dollars en cadeaux fiscaux principalement destinés aux pétrolières. Est-ce que le NPD appuie cela? La réponse, c'est oui.
Comme il ne me reste que deux minutes de temps de parole, je vais terminer mon discours en accéléré. Je vais essayer de parler aussi vite qu'un encanteur dans les soirées que nous vivons tous parfois dans nos circonscriptions.
Cela dit, il y a réellement un problème. J'insiste là-dessus. Le secteur des victuailles se trouve dans les mains de quelques potentats de l'épicerie, soit Loblaw, Sobeys et Metro. En l'an 2022 seulement, ces trois maisons les plus opulentes de ce secteur ont cumulé des ventes de plus de 100 milliards de dollars et ont engrangé des bénéfices de plus de 3,6 milliards de dollars. Oui, il y a un problème de concurrence. Les petits entrepreneurs ont du mal à percer dans ce milieu alors que les colosses de l'épicerie contrôlent tout. On observe avec un mélange de stupeur et de consternation que la concentration croissante du secteur complexifie davantage l'entrée et l'expansion des nouveaux venus, tout en rendant la concurrence quasi inexistante.
Selon un rapport du Bureau de la concurrence datant de 2023, il est urgent d'élaborer une stratégie en la matière. S'il y a un cadeau de la part des libéraux et des conservateurs, c'est le fait de ne pas avoir de stratégie dans ce domaine. Le cadeau, il est là.
Entendons-nous sur le fait qu'il y a plusieurs solutions. Il faudrait favoriser l'entrée d'investisseurs étrangers. Il faudrait favoriser plus d'épiciers indépendants. Il faudrait aussi avoir des exigences plus claires et harmonisées pour l'affichage des prix unitaires. Il faudrait aussi prendre des mesures pour éviter, voire interdire, les contrôles de propriété dans le secteur de l'épicerie. Ces contrôles restreignent l'utilisation de l'immobilier par les épiciers concurrents. Ils rendent l'ouverture de nouveaux magasins d'alimentation plus ardue, voire impossible, en réduisant ainsi la concurrence au sein de nos communautés.
Pourquoi la concurrence est-elle aussi importante? C'est parce que c'est le levier de l'économie. Il faut éviter les solutions simplistes. Plus de concurrence dans le domaine sera la solution.
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Uqaqtittiji, avant de commencer mon discours, j'aimerais adresser mes meilleurs vœux d'anniversaire à mon fils Robin. Je l'aime énormément et j'ai hâte de le revoir.
En ce qui concerne le programme Nutrition Nord, je remercie le NPD d'avoir présenté cette motion de l'opposition afin d'expliquer pourquoi nous travaillons à le faire réviser. L'inaction des libéraux a contraint le NPD à parler des lacunes du programme dans le cadre de ce débat.
Pour la petite histoire, le programme Nutrition Nord a remplacé le programme Aliments-poste qui, à l'époque, remboursait directement aux consommateurs les frais d'expédition par avion d'aliments nutritifs périssables et d'articles essentiels aux collectivités isolées et nordiques. Il s'agissait à l'origine d'un programme qui accordait des subventions directement aux consommateurs. Le gouvernement conservateur a remplacé ce programme par le programme Nutrition Nord. Lorsque les conservateurs ont remplacé le programme Aliments-poste par le programme Nutrition Nord, ils ont clairement indiqué qu'ils préféraient soutenir la cupidité des entreprises. La subvention a cessé d'aider les gens ordinaires à se procurer de la nourriture pour donner des millions de dollars à des sociétés comme la North West Company. Celle-ci reçoit 51 % de la subvention. En tout, environ 125 de ses magasins se remplissent les poches à même l'argent des contribuables dans des collectivités qui comptent parmi celles où l'insécurité alimentaire est la plus forte.
Les conservateurs ont modifié le programme, mais les libéraux n'ont pas fait beaucoup mieux par la suite. Ils ont permis à ce programme créé par les conservateurs de continuer à favoriser la cupidité des entreprises. Depuis mon élection en 2021, j'ai pris la parole à la Chambre à maintes reprises pour demander au gouvernement libéral d'apporter des changements au programme Nutrition Nord. J'ai demandé 17 fois ce qu'il comptait faire pour lutter contre la pauvreté en améliorant le programme. J'ai posé des questions sur les aliments périmés qui arrivent dans les collectivités. En effet, des coopératives payaient des frais de transport pour que des aliments nutritifs arrivent dans leurs collectivités, mais on les transportait ensuite directement de l'aéroport à la décharge.
La réponse du a été que le gouvernement libéral a augmenté les fonds publics destinés à alimenter la cupidité des entreprises. Il a ajouté 163,5 millions de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le Nord. Une étude a montré que seulement un tiers de chaque dollar de subvention a servi à cette fin, le reste allant à la cupidité des entreprises. La North West Company a reçu environ 67 millions de dollars du programme Nutrition Nord. Ces fonds publics sont censés contribuer à lutter contre la pauvreté.
Dans une question écrite adressée au gouvernement libéral, j'ai demandé quels mécanismes d'assurance de la qualité étaient en place pour garantir que les denrées périssables, quelle que soit leur provenance, arrivent à destination avant leur date de péremption.
On m'a répondu que Nutrition Nord Canada ne met pas en œuvre ou n'impose pas de mécanismes d'assurance de la qualité aux détaillants et aux fournisseurs; que les détaillants et les fournisseurs inscrits sont responsables de la gestion de la logistique de leurs chaînes d'approvisionnement respectives, et que la subvention de Nutrition Nord Canada aide à réduire le prix de vente des aliments pour les clients en compensant les coûts opérationnels considérables; et que tous les détaillants en alimentation, où qu'ils soient, auront des produits qui ne peuvent pas être vendus en raison de leur date de péremption, ce qui fait partie du cours normal des affaires. On ajoutait que Nutrition Nord Canada ne met pas en œuvre ou n'applique pas de mécanismes d'assurance de la qualité pour les détaillants et les fournisseurs.
Étant donné l'absence de réponses éclairées de la part du libéral, j'ai été contraint de m'adresser au PDG de la North West Company, aux PDG de compagnies aériennes du Nord et au PDG d'une coopérative locale à Kimmirut, la Kimik Co-Op.
Lors de cette réunion du Comité des affaires autochtones et du Nord, nous avons découvert que le PDG de la North West Company a touché plus d'un million de dollars en primes en 2023, en plus des primes de 3 et 5 millions de dollars qu'il a touchées en 2022 et 2021. Pendant ce temps, le salaire des travailleurs d'Iqaluit, comme les caissiers, ne s'élève qu'à 37 000 $ par an. Cela peut sembler beaucoup pour le Sud du Canada, mais cela signifie que ces travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté.
L'Amautiit Nunavut Inuit Women's Association a récemment publié le tout premier rapport sur la pauvreté des enfants au Nunavut. Dans ce rapport, l'Association demande instamment que des mesures immédiates soient prises. Elle signale que les familles du Nunavut continuent d'être confrontées à l'insécurité alimentaire et à des obstacles à l'accès à des aliments nutritifs et culturellement adaptés. Dans son rapport, l'Association indique que, bien qu'il n'y ait pas de chiffres pour le Nunavut, en Ontario, le seuil de pauvreté se situe à 45 324 $. Le rapport montre qu'en 2021, à 35,8 %, le Nunavut avait le taux de pauvreté chez les enfants de moins de 18 ans le plus élevé au pays.
On m'a dit et répété que le programme Nutrition Nord ne fonctionnait pas. Il m'a fallu presque trois ans, à cause de la taille du Nunavut, pour visiter les 25 collectivités accessibles par avion que je représente. Dans chaque collectivité, le problème majeur était toujours le logement, mais parallèlement, le coût des produits alimentaires était toujours en tête de liste des problèmes à résoudre pour que les Nunavummiuts puissent s'épanouir.
Les prix des denrées alimentaires sont toujours communiqués, et chaque fois que je me suis rendue dans les collectivités, j'ai vérifié les prix moi-même. À Kimmirut, à la coopérative Kimik et au magasin Northern, j'ai comparé le même jour les prix des œufs. Le prix d'une douzaine d'œufs à la coopérative Kimik était de 3,99 $. Je pense que c'est comparable aux prix pratiqués au sud. Dans la même collectivité, le même jour, le prix d'une douzaine d'œufs au magasin The North West Company était de 6,49 $, soit une différence de près de 3 $.
Lorsque le dit que certains volets du programme fonctionnent, c'est parce que les coopératives locales profitent du programme comme elles sont censées le faire pour réduire les prix des aliments nutritifs. Ce sont les coopératives locales du Nunavut qui aident les gens à se procurer des aliments de qualité. Des sociétés comme la North West Company ne contribuent pas à réduire le coût de la nourriture.
Un dernier commentaire que je souhaite faire concerne la taxe sur le carbone. Le Nunavut est exempté de la taxe pour le carburant d'aviation. Comme je l'ai dit plus tôt, les 25 collectivités sont toutes accessibles uniquement par avion. Lorsque des produits alimentaires sont acheminés par avion vers ces communautés, la taxe sur le carbone ne s'applique pas aux produits acheminés par avion, ce qui peut s'expliquer par le coût de l'expédition d'aliments nutritifs aux Nunavummiuts.
Je répondrai aux questions avec plaisir.
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De surcroît, monsieur le Président, le faisait partie du gouvernement lorsque les conservateurs ont octroyé des subventions énormes, à hauteur de 2,35 milliards de dollars, à de grandes chaînes d'alimentation, subventions que les libéraux n'ont pas annulées. De toute évidence, les conservateurs et les libéraux facilitent la vie aux plus grandes entreprises, compliquant du même coup celle des Canadiens.
Le gouvernement a pourtant le devoir d'améliorer le sort des Canadiens. C'est pour cette raison que nous, c'est-à-dire mes collègues du NPD et moi-même, nous nous attaquons résolument à la cupidité des entreprises. Nous la prenons à bras-le-corps, qu'il s'agisse des entreprises d'alimentation, des sociétés pétrogazières ou des grandes banques. Nous réclamons l'instauration d'un impôt sur les profits exceptionnels dans tous ces secteurs. Nous avons réussi à forcer les libéraux à soumettre les plus grandes banques à un impôt ponctuel, mais ils ont refusé d'y assujettir les magasins à grande surface et les chaînes d'alimentation qui mangent la laine sur le dos des Canadiens, alors que nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à recourir aux banques alimentaires. Les libéraux ont également refusé de soumettre les sociétés pétrolières et gazières à un impôt sur les profits exceptionnels, alors qu'elles aggravent la crise climatique tout en engrangeant des profits faramineux et en renonçant à certains de leurs engagements à l'égard du climat.
Nous devons empêcher les entreprises cupides d'arnaquer les Canadiens pour les denrées alimentaires dont ils ont besoin. Nous avons besoin d'un gouvernement qui prend au sérieux sa responsabilité de protéger les Canadiens contre la cupidité des chaînes d'épiceries et des compagnies pétrolières et gazières ou contre les grandes banques qui financent et alimentent ces compagnies. Ces changements sont nécessaires depuis longtemps, et les Canadiens voient clairement que le gouvernement échoue à cet égard.
La nourriture devrait être abordable pour tous. Les conservateurs et les libéraux ont un choix à faire. Vont-ils continuer à soutenir les plus grandes entreprises, alors que les PDG des épiceries reçoivent des primes de millions de dollars, ou vont-ils appuyer les Canadiens qui ont besoin d'un gouvernement qui les soutient et qui prend les mesures nécessaires pour faire baisser les prix?
Nous demandons au gouvernement d'obliger les grandes chaînes d'alimentation et les fournisseurs à baisser les prix des denrées essentielles. S'ils ne le font pas, le gouvernement doit plafonner les prix ou recourir à d'autres mesures et sanctions. Des gouvernements agissent ainsi ailleurs dans le monde. La France et la Grèce prennent des mesures audacieuses pour empêcher les entreprises d'augmenter les prix des produits de base, les choses dont les gens ont besoin pour vivre, seulement pour s'en mettre plein les poches et pour donner à leurs PDG des millions de dollars de primes et à leurs actionnaires des milliards de dollars de profits.
Nous savons que les plus grandes chaînes de magasins d'alimentation contrôlent certains de leurs prix. Elles ont annoncé le gel des prix des produits de leurs marques. Nous l'avons vu avec les produits sans nom. Tous ces magasins d'alimentation ont leurs propres marques. Ils sont tout à fait capables de gérer le plafonnement des prix de ces articles. Toutefois, le gouvernement ne peut pas se contenter de demander gentiment à ces épiceries de bien vouloir, de leur plein gré, geler les prix. Le gouvernement doit les obliger à le faire.
Jusqu'à présent, les libéraux ont promis aux Canadiens de stabiliser les prix des denrées alimentaires, mais ils ne l'ont pas fait. Le a demandé aux chaînes de supermarchés de présenter un plan de réduction des prix. Lorsqu'on lui a demandé ce qui se passerait si elles ne le faisaient pas, le premier ministre a déclaré: « Si leur plan n'apporte pas de véritable répit... alors nous...
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Monsieur le Président, je suis désolé, ce n'était pas du tout intentionnel. Si vous me le permettez, je reprendrai du début sans prononcer le nom.
Je tiens à remercier la présidence pour la tribune qui m'est offerte et à dire que je suis très reconnaissant d'avoir l'occasion de réagir aux commentaires formulés plus tôt par le concernant les mesures que notre gouvernement prend pour s'attaquer aux problèmes très réels de l'abordabilité des aliments auxquels les Canadiens sont confrontés. Cela inclut mes voisins, mes amis et ma famille à Milton, en Ontario.
Nous avons l'obligation de veiller à ce que tous les Canadiens puissent se procurer de la nourriture et d'autres produits de première nécessité au quotidien. J'ai dit hier à la Chambre des communes que les Canadiens ne peuvent pas simplement acheter moins de nourriture. La nourriture est un produit essentiel et doit être abordable dans notre pays.
Notre gouvernement a cherché activement et s'est engagé à améliorer l'abordabilité dans tous les domaines afin d'alléger les contraintes financières qui pèsent sur les Canadiens. Ce faisant, nous nous attaquons à l'augmentation des coûts des produits de première nécessité, y compris les aliments. À cette fin, nous avons besoin d'un secteur de défense des consommateurs très fort ainsi que de recherches indépendantes et opportunes sur les enjeux de consommation. C'est pourquoi ;e gouvernement cherche à renforcer le soutien aux consommateurs canadiens en investissant davantage dans les activités de défense des consommateurs.
Hier, je parlais de l'utilité et du potentiel d'un plus grand nombre de protecteurs du citoyen dans le secteur de l'épicerie pour effectuer des recherches, notamment sur les raisons pour lesquelles les prix des produits d'épicerie sont si élevés de nos jours. Tout le monde semble avoir une théorie ou une idée pour expliquer la hausse du prix des aliments, mais les raisons sont diverses et très complexes en fait, parce que tout ce que nous achetons à l'épicerie vient d'ailleurs de nos jours.
En octobre 2023, nous avons annoncé que le gouvernement triplerait son investissement dans le programme de contributions d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada pour les organismes de consommateurs et de bénévoles à but non lucratif. Le financement de ce programme a été porté à 5 millions de dollars par an. Les fonds supplémentaires permettent aux organismes qui défendent directement les droits des consommateurs d'examiner les pratiques commerciales existantes et émergentes qui peuvent être préjudiciables aux Canadiens tout en recommandant des mesures visant à améliorer l'abordabilité, à accroître la concurrence dans le secteur de l'épicerie et à renforcer les efforts déployés par le gouvernement pour promouvoir et protéger les intérêts des consommateurs canadiens.
Il est on ne peut plus évident que les chaînes d'épicerie canadiennes ont profité des consommateurs à différents moments. Le fait même que nous ayons une approche non concurrentielle, consumériste et capitaliste de la vente des produits alimentaires, qui sont articles essentiels dans ce pays, fait sourciller. J'ai grandi dans un logement à but non lucratif, et je me demande s'il n'y a pas plus de place pour des épiceries à but non lucratif. Je ne veux pas dire par là que nous ne soutiendrons pas les employés de ces magasins, et nous continuerons certainement de soutenir les ouvriers agricoles, les agriculteurs et les producteurs d'aliments. Cependant, il y a un intérêt non négligeable à éliminer la quête de profits en matière de produits essentiels.
Pour avoir grandi dans une coopérative d'habitation, je n'hésite jamais à parler de tout l'intérêt des organismes à but non lucratif. J'aimerais d'ailleurs parler du travail incroyable qu'accomplit un de ces organismes dans ma circonscription. Food for Life est un organisme caritatif local, un groupe au service de la collectivité qui récupère des aliments. En fait, il a acheté deux camions réfrigérés avec l'aide du gouvernement fédéral. L'organisme peut ainsi se présenter à l'épicerie avec laquelle il a des contrats et, avant que les aliments soient retirés des rayons pour finir à la décharge, les experts de Food for Life interviennent.
Food for Life aide à rendre le coût de la vie plus abordable pour les Canadiens de deux façons. D'une part, éliminer des produits alimentaires coûte très cher aux épiceries, qui n'ont donc plus à assumer ce coût qu'elles refilaient à leur clientèle. D'autre part, l'organisme récupère des aliments de grande qualité qui ne seront pas vendus pour une raison ou une autre. J'ai bien des choses à dire sur les dates de péremption. Souvent, ma compagne et moi ne sommes pas d'accord sur les aliments qui sont périmés. Je suis du genre à enlever les moisissures du fromage et à le râper pour le manger avec des pâtes. Je vis très bien avec cela. Il se peut que ma compagne, en revanche, ne voie pas ces moisissures du même œil.
Food for Life et ses experts font un travail remarquable en récupérant des produits alimentaires pour ensuite les mettre sur des rayons, les emballer, les entreposer et les congeler, et l'organisme a deux épiceries gratuites. Les gens sont toujours étonnés quand je leur dis que, dans ma circonscription, dans ma région, il y a deux épiceries gratuites. À mes concitoyens qui écoutent, il suffit de taper « Food for Life in Halton » dans Google pour trouver les adresses et aller voir sur place. Elles proposent toute une variété de produits: des fruits, des légumes, de la viande, du pain et tous les produits essentiels.
Tout ce que les experts de Food for Life demandent, c'est un tout petit peu de renseignements, rien de très indiscret, pour pouvoir continuer de mieux servir notre collectivité. Je suis fier de dire que je donne tous les mois à Food for Life. Les personnes intéressées peuvent examiner la filière du gaspillage alimentaire et voir comment nous pouvons rediriger les aliments qui seraient jetés vers des gens qui en ont vraiment besoin. Je tiens à souligner que c'est précisément ce que fait Food for Life Canada à Halton par son fantastique et précieux travail.
Revenons à quelques-uns des projets que le gouvernement finance pour examiner de plus près les obstacles à la concurrence dans le monde de l'épicerie au Canada. Nous avons contribué au financement d'études menées par le Bureau de la concurrence. Il mentionne parmi les obstacles existant dans le secteur canadien de l'épicerie des « clauses restrictives » et des « contrôles de propriété », ainsi que des contrats de vente au détail qui limitent notre contrôle de l'utilisation de l'immobilier par les acteurs en concurrence dans ce secteur.
Le gouvernement entend réitérer son engagement à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens, comme le montre son investissement dans le budget de 2024. Nous savons que les familles canadiennes font face à des hausses de coûts qui commencent souvent par celles des prix des denrées alimentaires. C'est pourquoi nous avons annoncé dans le budget de 2024 le lancement d'un programme national d'alimentation dans les écoles, le tout premier du genre, qui fera en sorte que plus de 400 000 enfants aient accès à des collations et à des repas sains, afin qu'ils puissent continuer de se concentrer sur l'apprentissage et de grandir pendant leur scolarité.
Je suis allé voir quantité de fantastiques programmes d'alimentation dans les écoles. En gros, ils retirent des collations de leur emballage et créent de petits paniers qui sont ensuite envoyés dans les salles de classe afin que tout enfant qui aurait un peu faim reçoive une collation saine.
Un élève peut avoir un peu faim ou véritable fringale pour bien des raisons. Il se peut qu'il ait oublié son repas à la maison. Il se peut qu'il ne veuille pas manger la banane écrasée au fond de son sac. Peut-être que c'est à cause d'un manque de temps, car certaines familles manquent de temps. Il nous arrive d'oublier notre repas. Il arrive que ce soit un manque de moyens ou un manque de temps. Ou une question de commodité. Cependant, aucune de ces raisons ne devrait empêcher de veiller à ce qu'un jeune enfant ou un élève ait accès à une collation saine.
Je tiens à saluer Halton Food for Thought et Food4Kids Halton, qui sont des organismes extraordinaires. Les bénévoles, les enseignants et les parents qui viennent donner un coup de main et toutes les personnes qui achètent des produits alimentaires pour ces programmes ou qui leur font des dons alimentaires sont tous des saints, et je tiens à dire que je les remercie.
Un programme national d'alimentation dans les écoles fera ce travail à l'échelle du pays et n'aura pas à toujours dépendre de la bonne volonté d'autrui, de dons et de bénévoles. Nous allons faire en sorte que toutes les écoles y aient accès. Il est certain que les écoles des quartiers à revenu plus élevé ont généralement plus de bénévoles et, souvent, plus de services. Nous ne voulons pas que les écoles des quartiers ou des collectivités à plus faible revenu n'aient pas accès à ces programmes essentiels.
Je suis très heureux du fait que nous avons pris la décision extraordinaire de mettre sur pied un programme national d’alimentation dans les écoles qui touchera 400 000 enfants. Cela fait beaucoup d'enfants. Ce programme formidable est un excellent moyen d'éviter que les jeunes et les élèves passent leurs journées à l'école le ventre vide.
Le gouvernement estime également qu'une concurrence insuffisante entre les grandes chaînes alimentaires canadiennes se traduit par des prix plus élevés pour les Canadiens et leurs familles. Nous en avons vu des exemples concrets. Il n'y a pas si longtemps, la société Les Compagnies Loblaw Limitée envoyait — en Ontario du moins — des cartes-cadeaux de 25 $ à tous ceux qui s'inscrivaient en ligne. C'était une façon de s'excuser d'avoir fixé le prix du pain pendant une décennie. Il y a eu un procès retentissant, et Loblaws a essentiellement reconnu qu'elle avait fixé le prix du pain et a décidé de faire amende en envoyant 25 $ à tout le monde.
En guise de protestation, en quelque sorte, j'ai dépensé mes 25 $ chez Loblaws. Je me souviens de l'avoir fait, mais je ne pense pas que cela compensait vraiment l'arnaque dont les clients avaient été victimes. Lorsque nous faisons nos courses, nous faisons un choix démocratique: nous voulons, avec nos dollars, encourager les entreprises qui servent au mieux les intérêts de leurs clients. Je crois dans le service à la clientèle, et je crois aussi que les entreprises ont le devoir de respecter leurs clients. Ce serait bien que ce principe soit plus largement appliqué.
Revenons maintenant sur quelques-uns des efforts considérables que les libéraux ont déployés pour s'assurer que la législation canadienne sur la concurrence est adaptée à l'économie moderne. Nous avons proposé des amendements à la Loi sur la concurrence par l'entremise du projet de loi , Loi sur le logement et l'épicerie à prix abordable. Grâce à ces amendements, le Bureau de la concurrence disposera de plus de pouvoirs contraignants pour empêcher les fusions anticoncurrentielles et combattre les pratiques monopolistiques des grandes sociétés en position dominante.
Quand il n'y a pas assez de concurrence dans un marché, cela se voit. S'il n'y a qu'un seul magasin dans une collectivité, il peut essentiellement imposer les prix qu'il veut. Même quand il y en a plus d'un, on peut observer des pratiques déloyales qui ciblent des communautés plus vulnérables. À proximité de logements sociaux, il y a souvent un petit magasin, comme un Shoppers Drug Mart ou un dépanneur, où on peut se rendre à pied. Mais pour se rendre dans un grand magasin de vente au rabais, il faut avoir une voiture.
Dans ces petits magasins, les prix sont souvent plus élevés pour exactement les mêmes produits. Je l'ai constaté moi-même. Une boîte de soupe aux tomates coûte 2,49 $ chez Shoppers Drug Mart, mais dans un magasin No Frills, elle ne coûte que 1,29 $. Or, il se trouve que les deux magasins appartiennent à la même entreprise, ce qui en fait donc une pratique déloyale. On ne va pas me dire qu'il est normal que le coût de placement d'un produit sur une étagère soit deux fois plus élevé dans un magasin par rapport à un autre.
Enfin, le gouvernement s'est donné comme priorité de maintenir ce qu'on appelle le Carrefour de données sur les prix des aliments. Celui-ci fournit aux Canadiens des renseignements à jour et détaillés sur le prix des aliments, de manière à les aider à prendre des décisions éclairées au sujet de leurs options pour l'achat d'aliments. Je serai heureux de parler davantage du Carrefour de données sur les prix des aliments en répondant à une question.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat sur la motion du NPD présentée par le député de concernant le prix des aliments essentiels et la conduite des géants de l'alimentation, comme Loblaws, Metro et Sobeys.
La motion arrive à point nommé, car en votant pour le projet de loi la semaine dernière, la Chambre a approuvé la plus récente initiative de modernisation complète de la Loi sur la concurrence du gouvernement. Les articles pertinents ont été approuvés à l'unanimité, ce qui montre le fort consensus de la Chambre sur ces questions.
La vérité est que le gouvernement est extrêmement actif dans la promotion de la concurrence dans tous les secteurs de l'économie, y compris dans le secteur de l'alimentation au détail. D'abord, il a investi dans les ressources. Dans le budget de 2021, le gouvernement a augmenté le budget du Bureau de la concurrence de 96 millions de dollars sur 5 ans et de 27,5 millions de dollars par la suite. L'augmentation des ressources était un coup de pouce bien nécessaire à la capacité du Bureau et, comme celui-ci l'a dit, « [c]es fonds améliorent notre capacité d'appliquer la loi et de promouvoir une concurrence accrue. Ils nous aident à nous assurer que nous disposons des bons outils pour relever les défis de la concurrence au Canada, maintenant et à l'avenir ».
Il va sans dire que l'application de la loi ne sera pas efficace si les exécutants ne sont pas en mesure d'accomplir leurs tâches, et c'est pourquoi cette augmentation extraordinaire était cruciale pour le fonctionnement du Bureau. L'étape suivante concernait le cadre juridique dans lequel le Bureau opère, c'est-à-dire la Loi sur la concurrence, qui était vieillissante et en deçà des exigences de nos partenaires internationaux.
Dans le cadre du projet de loi d'exécution du budget de 2022, le projet de loi , nous avons fait le premier pas pour remédier à cette situation en corrigeant certains problèmes évidents. Il s'agit notamment de criminaliser les accords de fixation des salaires, de permettre aux parties privées de demander une ordonnance pour abus de position dominante et d'augmenter les sanctions maximales en proportion des gains tirés de la conduite anticoncurrentielle. Ainsi, les sanctions ne seraient plus une simple tape sur les doigts pour les plus grands acteurs économiques d'aujourd'hui.
Le gouvernement savait cependant qu'il restait encore beaucoup à faire. Lorsque les solutions étaient moins évidentes, le s'est tourné vers le processus public, en lançant une vaste consultation publique sur l'avenir de la politique du Canada en matière de concurrence. Le processus s'est déroulé de novembre 2022 à mars 2023.
En réponse à un document de consultation publié par Innovation, Sciences et Développement économique Canada, plus de 500 réponses ont été reçues. Plus de 130 d'entre elles provenaient de parties prenantes cernées, notamment des universitaires, des entreprises, des praticiens et des organismes non gouvernementaux.
Pendant cette période de réception de la rétroaction, des fonctionnaires ont également organisé des tables rondes avec des parties prenantes, ce qui a permis à ces dernières d'exprimer leurs points de vue et d'échanger les unes avec les autres. Les parties prenantes ne se sont pas gênées pour nous faire part de leurs opinions. Elles savaient quels types de résultats elles souhaitaient obtenir.
Les propositions n'ont pas manqué, certaines très concrètes et détaillées, d'autres plus axées sur des orientations. Cependant, nous avons compris que les Canadiens voulaient plus de concurrence. Dans de nombreux domaines, le désir de renforcer la loi, de donner au Bureau de la concurrence plus de liberté d'action et de s'aligner sur nos homologues à l'étranger était évident.
Bien entendu, beaucoup ont également exprimé des réserves en insistant sur la nécessité de bien régler les détails et de faire attention au risque de surcorrection. Le gouvernement a également pris ces préoccupations à cœur, en s'inspirant d'exemples mis à l'essai dans d'autres administrations et en reconnaissant l'équilibre délicat qu'il faut trouver lors de l'élaboration de toute nouvelle mesure législative.
Dans l'ensemble, les résultats de ces consultations sont visibles dans deux projets de loi du gouvernement.
D'abord, le projet de loi , Loi sur le logement et l'épicerie à prix abordable, a été adopté en décembre 2023. Cette loi a permis d'éliminer certains enjeux parmi les plus importants. Elle a éliminé les exceptions relatives aux gains en efficience, qui permettaient à des fusions anticoncurrentielles de résister aux contestations. Elle a révisé le droit en matière d'abus de position dominante afin d'ouvrir de nouvelles voies pour l'imposition d'ordonnances correctives. Elle a élargi les types de collaboration que le Bureau de la concurrence peut examiner, y compris celles qui ne sont pas formées entre des concurrents directs. Elle a établi un cadre permettant au Bureau de mener des études de marketing, en lui donnant notamment le pouvoir d'ordonner que des renseignements lui soient fournis. Le travail sur cette dernière modification est déjà en cours, puisque le Bureau a annoncé son intention de lancer une étude sur l'industrie du transport aérien de passagers.
Le projet de loi , Loi d'exécution de l'énoncé économique de l'automne 2023, est le deuxième document législatif résultant de ces consultations. Comme nous le savons, il est actuellement à l'étude au Sénat, et le gouvernement espère qu'il sera adopté rapidement. Les modifications à la Loi sur la concurrence qu'il contient sont incroyablement exhaustives. En voici quelques points saillants.
Le projet de loi apporte des modifications essentielles aux règles sur les avis et les examens des fusions afin de garantir que le Bureau soit au courant des transactions les plus importantes et en mesure d'agir avant qu'il ne soit trop tard. Le projet de loi remanie considérablement le cadre d'application de la loi afin de renforcer les dispositions relatives aux accords anticoncurrentiels, et il élargit le cadre d'application au civil afin qu'un plus grand nombre de personnes puissent saisir le Tribunal de la concurrence pour une plus grande variété de motifs. Dans certains cas, ces personnes pourraient même avoir droit à une indemnité financière.
Le projet de loi contribue également à la réalisation d'importantes priorités gouvernementales en rendant plus difficile de faire de l'« écoblanchiment », c'est-à-dire de présenter des renseignements douteux ou faux sur les avantages environnementaux d'un produit ou d'une entreprise. Il facilite certaines collaborations environnementales utiles qui, autrement, auraient pu être illégales. Il contribue à rendre les options de réparation plus accessibles aux consommateurs en veillant à ce que les refus de fournir les moyens nécessaires puissent être examinés et corrigés au besoin.
Enfin, dans l'ensemble, le projet de loi apporte à la législation un certain nombre de mises à jour essentielles, mais souvent techniques, afin d'éliminer les obstacles à l'application de la loi et de garantir le bon fonctionnement de l'ensemble du système.
Je ne saurais exagérer l'importance de ces mesures. Le commissaire de la concurrence a dit qu'il s'agissait d'une transformation générationnelle. Il s'agit de loin de la plus importante mise à jour de la loi depuis les modifications apportées en 2009, par suite des recommandations du Groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence. On peut même dire qu'il s'agit de la refonte la plus complète de la Loi sur la concurrence depuis son entrée en vigueur, en 1986. Notre monde a changé depuis, et il est devenu évident que la Loi devait suivre le rythme pour que les institutions soient en mesure de surveiller les marchés et les conjonctures, qui évoluent rapidement.
Après l'adoption du projet de loi , nous pouvons garantir que notre droit de la concurrence fonctionnera au bénéfice des Canadiens dans des marchés tels que celui qui est à l'étude aujourd'hui, ainsi que dans de nombreux autres marchés de notre économie.
Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de dire quelques mots.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole en appui à la motion du NPD, dont voici le texte:
Que, étant donné que le coût des aliments continue d’augmenter pendant que les géants de l’alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de:
a) forcer les grandes chaînes d’épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d’être soumis à un plafonnement des prix ou à d’autres mesures;
b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;
c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
J'appuie cette motion, car ce que les Canadiens vivent dans tout le pays, et en particulier dans ma circonscription, Edmonton Griesbach, est vraiment déchirant. Lorsque je suis dans ma communauté, je parle souvent à des personnes âgées, à des jeunes et à des personnes qui font tout ce qu'il faut, mais qui s'aperçoivent que leur situation continue de se détériorer. Nous savons que la procrastination des libéraux coûte vraiment cher aux Canadiens, non seulement quand vient le temps d'acheter des aliments, mais aussi de beaucoup d'autres manières, notamment en ce qui concerne leur dignité. Les conservateurs, quant à eux, aiment détourner l'attention des Canadiens, qui se font arnaquer par de grandes entreprises. Ils réduisent toutes les craintes, tous les malheurs et toute la réalité de notre économie à des slogans.
Toutefois, le problème auquel sont confrontés les Canadiens est extrêmement grave, et nous devons avoir le courage d'interpeller les entreprises qui continuent à faire passer leur énorme cupidité avant la dignité la plus élémentaire des Canadiens. Aujourd'hui, un Canadien sur cinq saute un repas. Les banques alimentaires n'ont jamais été autant sollicitées, en comparaison avec les 35 dernières années. En fait, le prix des denrées alimentaires a augmenté de plus de 20 % depuis trois ans. Nous devons donc être en mesure de maîtriser l'immense appétit de ces entreprises qui ont largement utilisé la période postpandémique, une période de crise que les Canadiens traversent, pour leur propre bénéfice.
Il n'est pas nécessaire de remonter très loin dans l'histoire du Canada pour constater que les mégaentreprises privées font toujours la même chose lorsque survient une crise. Elles augmentent les prix. Elles s'acharnent sur ceux qui ont le plus besoin d'aide et elles leur font du tort. Elles le font parce que leurs actionnaires ne se soucient pas nécessairement du sort des Canadiens moyens. Elles ne se soucient pas de la peine des gens qui doivent regarder leur enfant dans les yeux et leur dire qu'ils n'ont rien d'autre à leur donner à manger. Elles ne ressentiront jamais la peine des gens qui doivent travailler quatre heures de plus et peut-être rater le concert que leurs enfants donnent à l'école parce qu'ils ont besoin de cet argent pour joindre les deux bouts. Ces parties acteurs économiques sont complètement déconnectées des réalités auxquelles font face tant de Canadiens, alors ils continuent d'augmenter les prix, de plus en plus, à tel point que les Canadiens de partout au pays sont aujourd'hui mobilisés pour boycotter une mégaentreprise comme Loblaws afin d'obtenir justice. C'est le genre de justice que le gouvernement devrait rechercher. C'est le genre de justice à laquelle ces sociétés devraient être assujetties.
Il n'y a pas si longtemps, quelques-unes de ces mégaentreprises ont été déclarées coupables se s'être entendues pour fixer le prix du pain. Il est honteux que des entreprises fixent le prix du pain pour réaliser des profits, et il faut que nous puissions leur demander des comptes.
Non seulement ces entreprises cupides devraient nous rendre des comptes, mais les gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé continuent de les laisser faire et récompensent leur cupidité. Par exemple, lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, ils ont fait des cadeaux de 2,35 milliards de dollars aux grandes chaînes d'alimentation, ce qui est tout à fait scandaleux.
Il y a pire encore, parce qu'on avait promis un changement systémique aux Canadiens en 2015, en disant que justice serait rendue au Canada, mais les libéraux ont continué de faire des cadeaux aux grandes entreprises, alors rien n'a changé. Nous n'avons pas à chercher très loin dans notre histoire. En 2019, par exemple, quand Loblaws a eu besoin de réfrigérateurs, devinez qui a payé? Je vous le donne en mille: ce sont les contribuables canadiens. C'est révoltant. Imaginez si tous les Canadiens se faisaient payer un réfrigérateur. Imaginez-vous l'économie pour chaque ménage. Mais c'est plutôt Loblaws qui a eu accès à un programme de réfrigérateurs gratuits, et cela a coûté des millions de dollars.
Ces cadeaux aux entreprises se poursuivent et les conservateurs passent leur temps à essayer de convaincre les Canadiens qu'ils n'ont jamais fait partie du problème, qu'ils n'ont pas gouverné le pays pendant la moitié de son existence et que, pour une raison ou une autre, les problèmes apparus dans les années 1980, dans les années 1990, 2000 et aujourd'hui, ne sont nullement attribuables à leurs mesures législatives, à leurs priorités et à leur choix de ne jamais exiger des grandes entreprises qu'elles nous rendent des comptes.
Les conservateurs nous disent souvent que les neuf dernières années ont été difficiles. Oui, elles ont été difficiles pour les Canadiens. Ma parole, elles ont été ardues, mais la cause de cette situation trouve son origine bien avant cela. Elle est le résultat d'un sous-financement critique, pendant des générations, du filet de sécurité sociale sur lequel comptent les Canadiens.
La députée du parle, par exemple, du programme Nutrition Nord. C'est un programme essentiel et important, car il nous permet de respecter un tant soit peu la dignité aux habitants du Nord, mais nous constatons que le gouvernement est totalement incapable de voir l'humanité de ces gens, qu'il s'agisse de parents, de membres de la famille, d'enfants ou de bébés. Il vient un moment où nous devons nous demander si le racisme systémique et les problèmes qui affligent le Nord empoisonnent ce dossier, et je dirais que c'est le cas, que l'histoire de la colonisation profonde du Canada a joué un rôle dans le sous-financement direct de régions à prédominance autochtone. Nous le savons lorsque nous regardons l'histoire des Prairies et nous le constatons de nouveau avec le programme Nutrition Nord.
Les Canadiens savent que le problème, c'est la cupidité des entreprises. Ils le savent. Je vais donner un exemple à la Chambre, et je sais que les conservateurs vont l'adorer parce que je vais parler de la taxe sur le carbone, leur sujet préféré. C'est tout ce dont ils parlent toute la journée. Dans ma circonscription, beaucoup de gens travaillent fort et possèdent des camions. Il faut beaucoup d'argent pour faire rouler un camion. Le premier avril dernier, le premier ministre a augmenté la taxe sur le carbone de 3 cents. Les conservateurs n'ont pas aimé cela, mais Danielle Smith l'a augmentée de 4 cents, et ce, sans l'accompagner d'un remboursement. Pour ce qui est des 13 cents, qui les perçoit?
Je dis à ces travailleurs qu'ils se font arnaquer. Ils se font escroquer à la pompe par de grandes entreprises qui nagent dans les profits parce que, encore une fois, leurs actionnaires l'exigent. Ils n'ont jamais eu à faire le plein de leur vie. Ils n'ont aucune idée du prix de l'essence, mais les Canadiens en ont une bonne idée, parce qu'ils essaient d'étirer chaque dollar qu'ils gagnent chèrement pour joindre les deux bouts.
Ce que nous avons, c'est un gouvernement tellement déconnecté qu'il n'admet pas que la cupidité des entreprises joue un rôle dans cette affaire. Ses copains conservateurs l'appuient et continuent de détourner l'attention de la vérité. C'est pourquoi nous ne savons pas si cette motion sera appuyée. C'est pourquoi, dans cette enceinte, personne ne veut parler de la cupidité des entreprises. Lorsque les néo-démocrates forcent la Chambre à en discuter, comme nous le faisons aujourd'hui, nous devons absolument être honnêtes avec les Canadiens au sujet du coût réel de la vie et de la crise qui y contribue. Lorsqu'on permet aux grandes entreprises de continuer à arnaquer les gens, lorsqu'on leur permet d'augmenter les prix à volonté, par exemple, de faire payer les consommateurs le prix, mon Dieu, combien injuste de sept dollars pour trois pommes, si on les autorise à le faire sans aucune sanction, elles continueront.
C'est pourquoi il est très important d'avoir à l'esprit le scandale de la fixation du prix du pain par les trois principales chaînes d'alimentation au pays. C'est un exemple flagrant. S'ils s'entendent pour fixer le prix du pain de manière à réaliser un maximum de profits et qu'aucun député conservateur ni aucun député libéral ne parle de ce crime, quand les Canadiens obtiendront-ils justice?
Je suis fier de voter pour cette motion et j'espère que mes collègues feront de même.
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Monsieur le Président, je suis fière de prendre la parole au sujet de la motion de l'opposition du NPD, qui demande à tous les partis à la Chambre d'appuyer les Canadiens et les néo-démocrates et de réclamer des mesures pour exiger des comptes aux PDG d'épiceries cupides, faire baisser le prix des aliments et réformer le programme Nutrition Nord. Les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts, et les coûts continuent d'augmenter partout. C'est particulièrement évident en ce qui concerne le prix des aliments.
Les prix à l'épicerie sont hors de contrôle, et ce sont les Canadiens qui se font avoir. De plus, pendant que de riches PDG comme Galen Weston profitent de la situation, les libéraux leur demandent timidement de mettre la pédale douce et les conservateurs les encouragent à peser sur l'accélérateur. Pendant ce temps, quelques PDG prospèrent grâce aux fonds publics, tandis que les habitants du Nord, les peuples autochtones et tous les Canadiens se font avoir.
Au cours des trois dernières années, le coût des aliments a augmenté de plus de 20 %. Le recours aux banques alimentaires a atteint un sommet en 35 ans. Un Canadien sur cinq saute des repas. Parallèlement, le secteur de l'épicerie a réalisé des profits records en 2023, totalisant 6 milliards de dollars. C'est un système injuste, et les Canadiens en paient le prix.
C'est particulièrement le cas dans les collectivités du Nord, surtout celles qui dépendent du programme Nutrition Nord. Le prix des produits alimentaires dans le Nord est habituellement de deux à trois fois plus élevé que dans les collectivités plus au sud. Les profits de la plus grande chaîne d'épicerie du Nord, The North West Company, ont augmenté de 10 % depuis 2022. Son PDG a perçu une rémunération de 4 millions de dollars en une seule année, soit 98 fois ce que ses employés ont gagné. Or, malgré tous ces profits, elle reçoit 67 millions de dollars en subventions dans le cadre du programme Nutrition Nord. Ces économies sont-elles répercutées sur les habitants du Nord? Bien sûr que non.
En fait, dans les grandes collectivités où il y a plus d'un magasin, les épiciers ne transfèrent qu'environ 67 ¢ sur chaque dollar de subvention aux consommateurs. Dans les petites collectivités où il n'y a qu'une seule épicerie, les PDG d'épiceries cupides gardent 67 ¢ sur chaque dollar qu'ils devraient transférer aux consommateurs. Plus une collectivité est isolée et moins les gens ont d'argent à dépenser, plus ils se font escroquer. C'est inacceptable, et c'est pourquoi nous, au NPD, avons demandé une enquête publique. Cependant, nous savons que les libéraux et les conservateurs n'en veulent pas, préférant tenir les habitants du Nord et les Canadiens dans l'ignorance.
Cette réalité n'est pas le fruit du hasard. Par leurs politiques, les gouvernements libéraux et conservateurs successifs se sont fait les complices de la cupidité des entreprises qui s'étalent sous nos yeux. Le problème ne se limite pas au prix des denrées alimentaires dans le Nord. Le Canada force des Premières Nations comme celles de Garden Hill, de St. Theresa Point, de Wasagamack, de Red Sucker Lake, d'Oxford House, de Gods River et de God's Lake Narrows à vivre dans un isolement forcé. Au lieu de travailler avec la Première Nation de Wasagamack pour construire un aéroport dont on a désespérément besoin, au lieu de financer des infrastructures routières praticables par tous les temps pour les Premières Nations qui en ont besoin, celles-ci sont obligées de compter sur les routes d'hiver pour tout acheminer, y compris la nourriture. Puisque les changements climatiques catastrophiques réduisent la durée de vie des routes de glace, c'est-à-dire la période où les marchandises peuvent être acheminées, tout devient de plus en plus coûteux, et la situation ne fait qu'empirer.
Les collectivités nordiques et autochtones doivent déjà composer avec la surenchère des prix pratiquée par des PDG cupides, alors la collaboration des gouvernements libéraux et conservateurs successifs, qui refusent de se battre pour améliorer la vie des gens, ne fait qu'ajouter à leurs difficultés. La triste réalité, c'est qu'aucun politicien ne tolérerait de tels prix s'il devait lui-même les payer.
Nous pouvons être certains que si le vivait à Norway House, une boîte de céréales ne coûterait pas 17,99 $. Si le vivait à Wasagamack, une boîte de soupe ne coûterait pas quatre fois plus cher qu'à Ottawa. Si quelqu'un ici avait payé plus de 35 $ pour un paquet de six boîtes de saumon en conserve, comme le font les gens de Garden Hill, il ne se précipiterait certainement pas pour donner 25,5 millions de dollars à Loblaws et à Costco sur une période de quatre ans, comme l'ont fait les libéraux. Nous ne verrions pas le soutien aux entreprises que les gouvernements libéraux et conservateurs successifs ont accordé, soit 2,35 milliards de dollars en subventions, à des géants de l'alimentation, si les leaders adjoints des libéraux ou des conservateurs payaient 25 $ pour une boîte de quatre paquets de craquelins Ritz. Non, ils seraient scandalisés et ils aideraient les gens.
Au Canada, l'un des pays les plus riches du monde, cette exploitation, cette privation et cette inégalité sont inacceptables. Les communautés autochtones et nordiques méritent mieux que cela. Les Canadiens méritent mieux que cela. C'est pourquoi cette motion du NPD est si importante. Elle exige ce que le NPD réclame depuis des années, c'est-à-dire des réformes indispensables au programme Nutrition Nord Canada afin que les communautés autochtones et nordiques puissent consommer des aliments sains, une baisse des prix des aliments essentiels dans les épiceries et la fin des cadeaux que les libéraux et les conservateurs donnent aux grandes entreprises.
En parlant d'oligopoles et du lien indéfectible entre les gouvernements libéraux et conservateurs successifs et les PDG qu'ils flattent dans le sens du poil, je m'en voudrais de ne pas évoquer une autre société, Bell. Peu d'entreprises canadiennes illustrent mieux l'arrogance du milieu des affaires que Bell Canada.
J'ai eu des nouvelles du vice-président de Bell, Robert Malcolmson, à diverses reprises depuis que le NPD a sommé le PDG de Bell de comparaître devant le comité le 11 avril dernier pour expliquer pourquoi Bell avait, en 8 mois, éliminé 6 000 postes et mis la hache dans la programmation. Au nom des employés de Bell, au nom de la clientèle de Bell et au nom des Canadiens, nous avons demandé au PDG de se justifier.
Curieusement, au lieu de s'affairer à se racheter auprès des Canadiens, Bell Média passe son temps à surveiller mes comptes sur les réseaux sociaux et elle a choisi de m'envoyer un certain nombre de lettres non sollicitées qui montrent à quel point elle ne comprend pas. Soyons clairs: cette entreprise est à l'avant-garde de l'industrie en matière d'évitement fiscal. Selon un rapport des Canadiens pour une fiscalité équitable, Bell s'est en effet servi d'une série d'échappatoires et de stratagèmes pour éviter de payer plus de 1 milliard de dollars d'impôts en 4 ans, ce qui la classe parmi les 20 pires entreprises du pays à ce chapitre.
Quant aux salaires, Mirko Bibic, PDG de Bell Canada, a gagné 2,96 millions de dollars en 2023, bien qu'il n'ait pas atteint les objectifs financiers de Bell pour 2023. Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 3,1 % pendant cette période. Comme toujours, ce sont les travailleurs qui paient le prix tandis que les chefs d'entreprise riches en profitent.
Lorsque le PDG de Bell a témoigné devant le comité, je l'ai confronté à la réalité de ma circonscription, où la plupart des gens ont peu ou pas de choix et doivent se tourner vers la société Bell MTS pour obtenir des services. J'ai rappelé que Bell avait acheté notre fournisseur de services de télécommunications, autrefois fièrement public et privatisé par les conservateurs dans les années 1990, Manitoba's MTS, en promettant des tarifs moins élevés et un meilleur service. Au lieu de cela, Bell a réduit l'effectif et augmenté les tarifs, laissant de nombreuses collectivités dans l'attente d'un meilleur service.
J'ai soulevé deux points particuliers. Le premier concernait la téléphonie filaire à Dallas, au Manitoba, qui ne fonctionnait pas de manière fiable, obligeant Susann Sinclair à communiquer avec son père, un vétéran de 89 ans, par walkie-talkie. Le téléphone filaire ne fonctionnait pas en 2024. Je sais pertinemment qu'après cet échange avec le PDG, Bell MTS s'est réveillée. Elle a communiqué avec Susann Sinclair à plusieurs reprises et, surtout, elle a remplacé l'équipement obsolète desservant les câbles du service filaire dans la région de Dallas. Elle l'a remplacé par de l'équipement neuf qui dormait dans l'entrepôt. Enfin, la ligne terrestre de Susann fonctionne correctement.
Malheureusement, le vice-président de Bell a refusé de faire mention de tout cela et, dans ses deux dernières lettres, il a confondu à tort les problèmes de service à Bloodvein et à Dallas. Bloodvein et Dallas sont deux collectivités différentes. Elles ne sont même pas proches géographiquement. Il est temps que la haute direction de Bell consulte une carte de notre province et sache où vivent ses clients.
Soyons clairs: le problème de service a été résolu à Dallas, mais pas à Bloodvein. Ce qui est le plus surprenant dans mes communications avec Bell, c'est le refus persistant de l'entreprise d'assumer ses responsabilités. Lorsque la Première Nation de Bloodvein a eu besoin du service de téléphonie cellulaire à des fins d'évacuation lors d'un feu de forêt, Bell lui a dit qu'elle devrait payer 652 000 $ pour que soit activé le service à partir d'un pylône qui se trouvait sur ses terres.
Dans les lettres qu'elle m'a adressées, Bell conteste que cela se soit produit et mentionne une tour temporaire qu'elle a installée. J'étais au courant de l'existence de cette tour temporaire, mais la haute direction de Bell s'est trompée. Cette tour ne se trouvait pas à Bloodvein, mais à Loon Straits pour appuyer les équipes de lutte contre les incendies. Le signal ne parvenait pas du tout à Bloodvein. Trois ans plus tard, et même après notre séance du 11 avril, Bloodvein n'a toujours pas de service cellulaire.
Je ne m'excuse pas de me battre pour mes électeurs. Je ne m'excuse pas de demander des comptes aux PDG et aux hauts dirigeants cupides qui font des profits au détriment des Premières Nations, des collectivités rurales, des Manitobains, des consommateurs de tout le pays et des travailleurs qui ont été licenciés.
J'espère que les PDG des épiceries, les grandes sociétés pétrolières et les géants des télécommunications comme Bell Media et les autres sont attentifs. Soyez assurés que nous travaillerons d'arrache-pied pour les poursuivre, pour nous attaquer aux profits qu'ils réalisent au détriment des Canadiens. Nous continuerons à nous battre pour obtenir une taxe sur les bénéfices exceptionnels afin qu'ils paient enfin leur juste part.
Si les milliardaires et les PDG savent qu'ils peuvent compter sur les libéraux et les conservateurs, les habitants du Nord, les membres des Premières Nations, les personnes à revenu fixe et les Canadiens savent qu'ils peuvent compter sur nous, néo-démocrates, pour défendre leurs intérêts.
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Monsieur le Président, je commencerai par dire que je ne veux pas passer pour quelqu'un qui cherche à défendre les cinq grandes chaînes d'alimentation, qu'il s'agisse de Loblaw, de Metro, de Sobeys, de Costco ou de Walmart. Je ne pense pas qu'ils aient besoin de défenseurs intervenant en leur nom à la Chambre des communes.
Je suis vraiment préoccupé par le coût des produits alimentaires, et ce n'est pas nouveau. Cela m'inquiète depuis de nombreux mois, ou en fait, depuis plusieurs années. Cela me préoccupe vraiment. C'est également une grande préoccupation du gouvernement du Canada, en particulier du . On ne peut pas dire que cette situation vient de se produire ces derniers mois.
Nous pouvons parler des problèmes liés aux produits d'épicerie, même de ceux avant la pandémie, et du manque de concurrence. La situation est bien réelle et, malheureusement, ce sont les Canadiens qui doivent en payer le prix. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous accordons une attention considérable à ce dossier.
Les députés se souviendront du moment où la situation a commencé à vraiment tourner au vinaigre. Le et le ministre responsable ont voulu inviter les cinq grandes chaînes d'alimentation qui, essentiellement, détiennent environ 80 % du marché, voire un peu plus. La question devrait tous nous préoccuper. C'est pourquoi ces chaînes ont été convoquées devant le gouvernement. C'est pourquoi elles ont été appelées à comparaître devant un comité permanent.
Il est tout simplement faux de prétendre, comme le font des conservateurs, des néo-démocrates, des bloquistes ou d'autres, que le gouvernement ne se soucie pas de la situation. Au cours des dernières années, nous avons proposé des idées et des mesures, sous forme de mesures budgétaires ou législatives, pour tenter d'obliger les grandes chaînes d'alimentation à rendre des comptes ou à faire preuve de plus de transparence ou à se responsabiliser.
Il est vraiment très encourageant de voir que la Chambre est tout à fait consciente des préoccupations des Canadiens. Néanmoins, je tiens à attirer l'attention sur le Carrefour de données sur les prix des aliments dont on ne parle pas assez. Il s'agit d'une initiative qui a été renforcée par le gouvernement. Nous voulons nous assurer que les Canadiens soient mieux informés des prix. Avant les interventions d'aujourd'hui et le début du présent débat, j'ai fait une recherche rapide sur le site pour avoir une idée de la situation au Manitoba.
Statistique Canada assure la mise à jour du Carrefour de données sur les prix des aliments qui publie des chiffres assez précis. Les prix indiqués correspondent au prix moyen. Les consommateurs peuvent consulter ce site pour avoir une idée de nombreux produits différents et du prix auquel ils peuvent s'attendre. Puisque nous parlons d'inflation, il m'a semblé intéressant d'examiner le prix de certains produits les plus courants.
Par exemple, au Manitoba, lorsqu'on s'intéresse au prix du bœuf haché, on voit qu'il coûtait 11,22 $ en novembre 2023, puis qu'il est passé, en décembre, à 11,75 $, avant de redescendre à 11,10 $ en janvier, et à 10,77 $ en février. Aujourd'hui, il coûte 11,37 $. La longe de porc coupée était à 9,70 $ le kilogramme en novembre, et je vais aller jusqu'en mars, où elle a augmenté de 0,04 ¢.
Un poulet entier coûtait 8,89 $ le kilogramme en novembre, et il est aujourd'hui à 6,89 $. Les pilons de poulet, l'une de mes coupes préférées, je dois dire, étaient à 8,43 $ en novembre et sont passés à 7,96 $. En ce qui concerne le quatre litres de lait, il était à 5,72 $ en novembre et à 5,72 $ en mars. Le beurre était à 6,29 $ en novembre et il est passé à 5,99 $ en mars. Les 500 grammes de fromage coûtaient 6,65 $ en novembre et 6,59 $ en mars.
En fin de compte, certains prix ont augmenté, et d'autres ont baissé. Je trouve encourageante la tendance générale que nous avons pu observer dans le secteur de l'alimentation et j'espère qu'elle se maintiendra. L'un des engagements pris par le gouvernement il y a quelque temps était de s'efforcer d'assurer une plus grande stabilité des prix dans le secteur. C'est une évolution que nous voulons voir. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons apporté des modifications importantes à la Loi sur la concurrence.
Nous entendons souvent parler du scandale des prix du pain. De nombreuses personnes qui suivent ce débat aujourd'hui en auront déjà entendu parler à quelques reprises. Les députés peuvent s'imaginer un secteur qui a fini par s'entendre pour fixer le prix du pain. Des centaines de millions de dollars de profits supplémentaires ont été réalisés au moyen d'une hausse des prix pour les consommateurs. Cela s'est produit pratiquement durant toute la période où Stephen Harper était premier ministre. En fin de compte, l'affaire a été portée devant les tribunaux, et il a été établi qu'il y a bien eu un scandale de fixation des prix au sein de cette industrie. Des amendes de centaines de millions de dollars ont été imposées. Nous devons prendre conscience que, si le secteur était laissé à lui-même, nous verrions beaucoup plus de cas de fixation de prix. L'un des rôles du gouvernement est de veiller à ce qu'il y ait de la concurrence.
J'aborde la question sous un angle rétrospectif. Il fut un temps où nous avions six grands magasins d'alimentation. Il y avait Loblaw, Metro, Sobeys, Costco, Walmart et Shoppers Drug Mart. Il y a quelques années, alors que Stephen Harper était premier ministre, Loblaw a fait l'acquisition de Shoppers. Aucune question n'a été posée, et la transaction s'est faite. Nombreux sont ceux, dont moi, qui affirment que les situations comme celle-là diminuent la concurrence et que quand la concurrence diminue, les prix risquent d'augmenter éventuellement. Aucun conservateur n'a parlé de cela. Aujourd'hui, les conservateurs parlent de concurrence dans le marché de l'alimentation, mais à l'époque, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils n'ont absolument rien fait à cet égard. Les conservateurs ont vu l'un des géants de l'épicerie tomber dans l'escarcelle de Loblaw.
Prenons l'exemple de la Loi sur la concurrence. Les conservateurs ont fait de l'obstruction. Ils ont essayé d'empêcher le gouvernement de l'adopter. Cette loi a renforcé la concurrence. Elle a fourni davantage de ressources au Bureau de la concurrence. Grâce à elle, le Bureau de la concurrence est en mesure de mener des études de marché. Il est mieux à même de faire respecter la loi. Il est mieux à même d'envisager des sanctions pécuniaires, et bon nombre des montants maximaux ont été augmentés en conséquence directe.
Le plus important, de mon point de vue, c'est que le Bureau de la concurrence a mis en place un processus d'examen des fusions de nature distincte. Par exemple, il y avait autrefois l'argument de l'efficience, selon lequel un magasin pouvait faire valoir devant le Bureau de la concurrence qu'une transaction lui permettrait de gagner en efficience et donc d'offrir de meilleurs prix et davantage d'options aux Canadiens. Les modifications que nous avons apportées à la Loi sur la concurrence ont invalidé cet argument.
C'est le genre de mesures législatives que le gouvernement a prises pour favoriser la prévisibilité et la stabilisation du prix des aliments. C'est quelque chose de positif. En comparaison avec ce qu'a fait l'administration précédente, il s'agit d'un changement important. Quand les Canadiens ont affronté la pandémie, nous avons commencé à constater les retombées de ses actions sur les graphiques de l'inflation. Lorsque les taux ont atteint leur maximum, le gouvernement a réagi par des mesures budgétaires. Le gouvernement a offert aux Canadiens le remboursement pour l'épicerie.
Vu l'augmentation du prix du panier d'épicerie à ce moment-là, le remboursement a aidé des millions de Canadiens en leur donnant un revenu disponible supplémentaire. Que ce soit au moyen de mesures législatives ou budgétaires, les députés constateront que le gouvernement, dans l'ensemble, a beaucoup soutenu les Canadiens. Je pense qu'il vaut la peine de le souligner.
Examinons d'autres aspects de la motion du NPD d'aujourd'hui. Elle indique que le gouvernement libéral accorde des cadeaux aux entreprises ou qu'il verse des centaines de millions de dollars à des entreprises comme Loblaws et Metro. La motion mentionne expressément Loblaws. À ma connaissance, les députés néo-démocrates font allusion aux deux façons dont le gouvernement, sous la direction du , a subventionné des chaînes d'épicerie.
Primo, il y a les subventions pour le Nord et, secundo, il y en a une autre qui est plus indirecte. Le gouvernement a proposé une série de politiques en matière d'émissions et d'environnement. L'une de ces politiques portait sur les progrès technologiques dans le domaine de la réfrigération. Nous avons dit que, si une entreprise modernisait son équipement, le gouvernement fédéral l'aiderait à hauteur, je crois, d'environ 25 % du coût total du projet.
Il y a eu une cinquantaine de demandeurs dans le cadre de ce programme, dont Loblaw. Loblaw a profité d'un programme gouvernemental pour réduire ses émissions. Au total, environ 48 millions de dollars ont été dépensés, dont 12 millions de dollars par l'État, dans le cadre de ce programme particulier de réduction des émissions. D'après ce que je comprends, le projet en question visait à réduire les émissions. Je demanderais aux députés de ne pas me citer à ce sujet, mais je crois que c'est l'équivalent du retrait de milliers de véhicules de la circulation. Ce programme a permis au Canada de continuer à jouer un rôle de premier plan dans la fabrication de réfrigérateurs. Il a créé des emplois, il a été bon pour l'environnement et, oui, Loblaw a été l'un des nombreux demandeurs. Voilà le programme dans lequel ils accusent le gouvernement d'avoir gaspillé l'argent des contribuables. Je ne suis pas de cet avis.
L'autre programme dont j'ai connaissance, c'est celui qui vise à soutenir le Nord du Canada. Les mesures de soutien dans le Nord sont bien réelles. En 2011, le budget du programme Nutrition Nord était d'un peu plus de 50 millions de dollars. Aujourd'hui, il est d'un peu moins de 150 millions de dollars, et c'est en plus des programmes alimentaires communautaires.
Dans la motion à l'étude, les néo-démocrates critiquent les libéraux en disant qu'ils n'en font pas assez pour stabiliser et réduire les prix des aliments dans le Nord et que nous encourageons les entreprises dans leur cupidité. J'ai parlé des deux programmes que je connais, mais j'invite les députés à mentionner tout autre programme qui m'échappe. J'aimerais avoir une réponse à cet égard.
En ce qui concerne le programme Nutrition Nord, je signale que les libéraux ont considérablement haussé son enveloppe, grâce à des contributions. Nous avons également cherché à favoriser les progrès technologiques afin de multiplier les programmes alimentaires communautaires en place. Ce faisant, nous offrons aux habitants du Nord la possibilité de produire davantage de denrées alimentaires et de diversifier leur production, pour ainsi dire.
En même temps, nous envisageons divers moyens de continuer, dans le cadre de ce programme précis, à faire baisser le prix du panier d'épicerie dans le Nord. Dans le dernier budget, nous avons également investi dans les programmes d'infrastructures alimentaires locales pour, encore une fois, améliorer la capacité des organismes sans but lucratif, notamment, à fournir des aliments en circuit court.
Le gouvernement a pris de nombreuses initiatives de stabilisation des prix, et nous en constatons les effets lorsqu'on examine les chiffres. Les données montrent clairement que nous avons une incidence plutôt positive. Toutefois, comparons nos réalisations à ce que dit le Parti conservateur. Si je ne m'abuse, les deux premiers députés conservateurs qui ont pris la parole sur ce sujet important n'ont même pas parlé d'insécurité alimentaire. Tout ce dont ils voulaient parler, c'était de ce que leur dit Jenni Byrne, qui, en passant, fait du lobbyisme pour les grandes chaînes d'épicerie. Peu importe le sujet du débat, les conservateurs doivent rabâcher leur discours populiste à la sauce « Abolir la taxe ».
Les conservateurs ne participent pas au débat et n'y apportent aucun élément valable. Ils veulent strictement parler du déclenchement des élections et de l'abolition de la taxe. C'est dommage, car nous pourrions faire beaucoup plus à la Chambre des communes. Même si le Parti conservateur tient à se concentrer sur un seul enjeu, nous allons continuer de chercher des façons d'améliorer les possibilités qui s'offrent dans de nombreux secteurs de sorte que les Canadiens finiront par constater une stabilisation des prix à l'épicerie, par exemple. Nous avons déjà commencé à observer ce phénomène, sans parler des nombreux programmes variés que le gouvernement a mis de l'avant, notamment un programme dont j'espère parler très bientôt, après les déclarations des députés.
Disons simplement que je suis heureux à l'idée de parler du prix des aliments, mais que je crois que la motion comme telle est plus ou moins avisée. Je comprends que j'aurai un peu plus de temps pour y revenir après la période des questions. Je ferai donc d'autres réflexions là-dessus quand nous reprendrons le débat.