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Madame la Présidente, ce qui vient de se produire à la Chambre atteint des sommets inégalés dans toute l'histoire de ce pays et dans toute l'histoire de cette enceinte austère.
Qu'est-il arrivé? Le savait qu'il allait perdre. Nous avions un excellent candidat. J'ai fait du porte-à-porte avec lui à maintes reprises. Colin Reynolds est un électricien en construction qui siège au conseil d'administration de la section locale de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité. Il a grandi dans la région et il entretient des liens étroits avec les résidants.
Le savait qu'il allait perdre l'élection partielle. Qu'a-t-il fait? Il a dit qu'il déchirait l'entente et qu'il en avait fini avec le . Malheureusement, les habitants d'Elmwood—Transcona méritent mieux. Ils méritent mieux que de voir le chef du NPD essayer de leur faire croire qu'il est un homme de principe. Ce n'est pas le cas, et nous en avons eu la preuve aujourd'hui. Devant tout le pays, l'homme qui a dit qu'il avait déchiré l'entente s'est levé, l'a recollée et a déclaré qu'il avait foi en notre premier ministre et qu'il voterait avec lui. En fait, il a dit qu'il avait confiance dans le premier ministre.
L'hypocrisie a atteint un niveau jamais vu dans cette enceinte. Les Canadiens ne l'oublieront pas, et les habitants d'Elmwood—Transcona ne l'oublieront pas aux prochaines élections.
En ce qui concerne le rapport, comme je l'ai dit, je siège au comité. Les conservateurs sont vraiment les seuls membres du comité qui font de leur mieux pour essayer d'obtenir des comptes du gouvernement. Nous avons eu d'excellentes idées pour le rapport que nos collègues d'autres partis au comité n'ont pas voulu appuyer. Par conséquent, pour les personnes qui nous regardent, je vais expliquer que nous avons joint un rapport dissident au rapport principal, ce que nous sommes autorisés à faire. Tout le monde peut le consulter en ligne. J'aimerais parler de certains éléments de ce rapport dissident, mais avant cela, je voudrais revenir un instant sur une partie du bilan du gouvernement libéral.
En 2015, pour leurrer les Canadiens et les amener à voter pour lui, le a promis d'équilibrer le budget au plus tard en 2019. Bien entendu, cela ne s'est pas produit. En neuf ans, il a en fait doublé la dette nationale. C'est difficile à concevoir, mais pour mettre les choses en perspective, en 2015, quand le premier ministre a été élu pour la première fois, la dette nationale s'élevait à 616 milliards de dollars. Aujourd'hui, elle s'élève à plus de 1 billion 200 milliards de dollars. La dette accumulée par le premier ministre dépasse celle de l'ensemble des premiers ministres qui l'ont précédé depuis 1867.
Aujourd'hui, les intérêts de la dette s'élèvent à 52 milliards de dollars par an, soit plus que ce que nous dépensons pour les soins de santé, pour la défense et, en fait, plus que ce que nous percevons au titre de la TPS. Il est important que les gens qui nous regardent sachent que lorsqu'ils achètent quelque chose dans un magasin et que celui-ci ajoute la TPS, cet argent sert directement à payer les intérêts de la dette record que le premier ministre a réussi à accumuler.
Par conséquent, au comité, les conservateurs ont présenté des recommandations pleines de bon sens qui ont été rejetées par les membres néo-démocrates et libéraux. Parmi nos recommandations, il y en avait une que nous espérions retrouver dans le rapport: abolir de la taxe sur le carbone. La raison pour laquelle nous voulions abolir la taxe sur le carbone est assez simple. Je vais passer en revue certains des points pertinents. Par exemple, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré au comité que les taxes sur le carbone sont inflationnistes et qu'en éliminant la taxe sur le carbone, le taux d'inflation diminuerait de 0,6 %, ramenant ainsi l'indice des prix à la consommation dans la fourchette cible de la banque.
Le gouvernement a aujourd'hui l'occasion d'agir par rapport à la taxe sur le carbone pour les agriculteurs. Le projet de loi de gros bon sens des conservateurs, le projet de loi , devrait être adopté immédiatement dans sa forme initiale afin d'exempter les agriculteurs de la taxe et de les aider à abaisser les pris des aliments. Je sais qu'on l'a déjà dit à maintes reprises à la Chambre, mais lorsqu'on taxe l'agriculteur qui produit la nourriture, qu'on taxe le camionneur qui la transporte et qu'on taxe l'épicier qui la vend, la nourriture coûte plus cher. Quel est le résultat? Deux millions de Canadiens font la file devant les banques alimentaires, et il y a un nombre sans précédent de campements de sans-abri d'un bout à l'autre du pays.
Plus tôt cette année, Cam Guthrie, le maire de Guelph, a témoigné devant le comité des finances dans le cadre de son étude sur le logement. J'ai demandé à M. Guthrie, qui a été élu en 2014, combien il y avait de campements de sans-abri à Guelph quand il est entré en fonction. Il m'a répondu qu'il n'y en avait aucun. Je lui ai alors demandé combien il y en a aujourd'hui, et il a répondu qu'il y en a maintenant 20. Ce n'est qu'un exemple.
Récemment, j'ai prononcé un discours à ce sujet dans cette enceinte et j'ai partagé plusieurs histoires cauchemardesques ayant trait au logement partout au pays à cause des politiques apocalyptiques et terribles que le gouvernement libéral ne cesse d'adopter. Avec les 82 milliards de dollars consacrés à la Stratégie nationale sur le logement, on n'a jamais dépensé autant pour accomplir si peu.
Il est temps d'abolir la taxe sur le carbone inefficace et inflationniste qui rend l'essence, l'épicerie et le chauffage domestique plus dispendieux. Il est temps de réduire l'inflation afin que les Canadiens puissent de nouveau gagner de bons chèques de paie et avoir les moyens d'acheter des aliments nutritifs et de se loger dans un quartier sûr. C'est une demande simple qui fait partie du rêve canadien, mais ce rêve a été brisé par les politiques inefficaces du gouvernement libéral.
Nous avons dit qu'il fallait abolir la taxe, et nous avons également parlé de construire plus de logements. Il y a une crise du logement dans notre pays. Il y a une crise du coût de la vie, et il faut construire des millions de logements. Cependant, les libéraux et les néo-démocrates ont voté contre notre projet de loi conservateur plein de bon sens, le projet de loi visant à construire des logements et à combattre la bureaucratie, qui aurait permis de construire des logements. Au lieu de cela, ils se sont contentés de nous mettre des bâtons dans les roues. Ils jouent les empêcheurs de tourner en rond à la Chambre des communes. Ils se sont dressés contre un projet de loi plein de bon sens qui aurait aidé les Canadiens. Bien entendu, nous devons aussi redresser le budget et faire échec au crime. Ramenons le gros bon sens chez nous.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir et un honneur de prendre la parole au nom des bonnes gens de Central Okanagan—Similkameen—Nicola, et je suis très fier de partager ce temps de parole avec le député qui vient de s'exprimer.
Le Comité permanent des finances a un travail très important. En effet, il s'agit d'un comité très spécial, puisque, dans le Règlement, il est prévu qu'il doit se déplacer pour entendre un grand nombre de Canadiens dans le cadre de ses délibérations. Comme nous l'avons entendu dire par le des conservateurs pleins de bon sens, le Canada se heurte à un problème: notre économie est sous la coupe d'empêcheurs de tourner en rond, ce qui signifie que beaucoup de gens sont en quête de prospérité et de possibilités, mais que divers empêcheurs de tourner en rond les empêchent d'arriver à leurs fins. J'ai siégé au Comité des finances, et nous sommes allés parfois dans des localités reculées pour entendre des témoignages. J'ai éprouvé une grande fierté en accomplissant ce travail.
L'un des principaux problèmes que nous avons, c'est que le citoyen moyen n'a pas de lobbyiste ici, à Ottawa. Souvent, ce sont les lobbyistes qui viennent au Comité des finances, et la première recommandation qu'ils font, systématiquement, c'est de dépenser plus d'argent. Le gouvernement, qui se compose principalement du NPD et des libéraux, en plus d'être parfois soutenu par le Bloc, trouve toujours quelque chose sur quoi dépenser. Voilà pourquoi nous parlons de la coûteuse coalition.
Revenons à la première majorité du gouvernement. Le président du Conseil du Trésor de l'époque a déclaré qu'il allait procéder à un examen des dépenses. À la lumière de cet examen, le gouvernement a conclu qu'il devait dépenser plus. C'est le genre de situation dans laquelle nous nous trouvons. Il n'y a pas de leadership ni de priorité, sauf dépenser l'argent des autres. Quand je m'exprime là-dessus, je dis souvent qu'Ottawa a un problème avec les dépenses, pas avec les recettes. Pourtant, il n'y a pas une seule taxe que le gouvernement ne cherche pas à augmenter. Tous les ans, le 1er avril, on nous sert un fatras de taxes, à commencer par la taxe sur le carbone. Peu importe la province d'où l'on vient; sauf dans le cas du Québec, le gouvernement néo-démocrate—libéral hausse systématiquement la taxe sur le carbone le 1er avril. En fait, dans les documents budgétaires du gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique, à la page 75, il est dit que le gouvernement fédéral est responsable de la hausse de la taxe sur le carbone.
Je veux prendre un instant pour souligner que le député de a interrogé le gouvernement au sujet de la première taxe sur le carbone et de la deuxième taxe sur le carbone. Oui, nous nous sommes retrouvés avec une série de règlements. Bien sûr, le gouvernement et le directeur parlementaire du budget en ont évalué tous les coûts. Selon l'analyse du gouvernement, la combinaison de ces taxes correspond à une taxe sur l'économie pouvant atteindre 40 milliards de dollars par année, sinon davantage.
N'oublions pas que le a toujours préconisé l'augmentation des taxes et des impôts à Ottawa. Il a dit qu'il n'appuierait pas les taxes sur le carbone, mais nous verrons bien. Il a aussi dit qu'il n'appuierait plus le libéral. Comme chacun le sait, il a déchiré l'entente de soutien sans participation. Il a dit que le premier ministre ne devrait pas être premier ministre. Pourtant, le chef du NPD s'est présenté à la Chambre aujourd'hui, et qu'est-ce qu'il a fait avec son caucus? Ils ont appuyé le gouvernement. Il sera très intéressant de voir ce qui se passera le 1er avril prochain lorsque des mesures comme la taxe sur le carbone et la taxe d'accise sur l'alcool augmenteront. Nous verrons ce qui se passera à ce moment-là.
Je vais revenir à l'économie des empêcheurs de tourner en rond, aux lobbyistes et à tout le reste. Les lobbyistes viennent toujours, et ils font des présentations. Lorsque je parle aux gens de ma circonscription, ils me disent qu'ils ont du mal à subvenir à leurs besoins, notamment à acheter des aliments nutritifs. Selon Sylvain Charlebois, spécialiste de l'alimentation et professeur à l'Université Dalhousie, les gens doivent faire un choix très difficile entre la valeur nutritive et le coût des aliments et ils donnent priorité au coût.
Nous devrions nous inquiéter du fait qu'un grand nombre de nos concitoyens se tournent vers les banques alimentaires parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer la taxe sur le carbone, l'impôt sur le revenu et l'ensemble des taxes et des impôts que le gouvernement continue d'augmenter. Qui parle au nom de ces gens? Ils n'ont pas de lobbyiste. Nous sommes censés parler en leur nom. Au final, c'est nous qui avons la responsabilité de soutenir ou non le gouvernement.
Pendant le vote de confiance qui a eu lieu aujourd'hui, nous avons pu voir le Bloc et le NPD se ranger du côté du gouvernement libéral. Je crois que nous devons écouter davantage nos électeurs plutôt que les recommandations des lobbyistes qui comparaissent devant le comité des finances et d'autres comités. Nous devons également tenir compte du fait que M. et Mme Tout-le-Monde sont confrontés à une grave pénurie de logements, surtout s'ils sont jeunes.
Le gouvernement libéral a dit dans chacune de ses mises à jour économiques de l'automne et dans chacun de ses budgets qu'il allait s'attaquer à ce problème. Or, il ne l'a pas fait. Il ne s'est pas attaqué à l'itinérance chronique ni au fait que les jeunes ne peuvent pas accéder à la propriété, et ce, même s'ils économisent et se serrent la ceinture. Les libéraux ne cessent de parler de tous les programmes qu'ils offrent et de la façon dont ils vont atténuer les problèmes que nous connaissons. Cependant, pour en revenir à cette économie d'empêcheurs de tourner en rond, des conseillers municipaux choisissent de ne pas faire construire suffisamment de logements dans de nombreuses municipalités, en particulier dans les grands centres urbains et les régions métropolitaines de recensement.
La demande de logements n'a fait qu'augmenter à cause des politiques du gouvernement. S'il y a une demande énorme de logements et que l'on continue à permettre aux empêcheurs de tourner en rond, comme les conseils municipaux, de freiner essentiellement les investissements dans les nouveaux logements, on va se retrouver avec un problème d'abordabilité et une crise. En Colombie‑Britannique, au cours de la dernière année, les mises en chantier ont chuté de 34 %.
Les députés ministériels, et les politiciens qui les appuient, parlent constamment de la crise du logement. Pourtant, il est très peu question d'exercer des pressions sur les municipalités. En fait, le soi-disant Fonds pour accélérer la construction de logements que le gouvernement a établi — qui est plutôt une caisse noire pour les municipalités — permet essentiellement aux municipalités de recevoir des chèques sans avoir à accroître le parc de logements. C'est le cas même dans certaines parties de ma circonscription, Kelowna. Selon le plan pour accélérer la construction de logements, les municipalités peuvent en fait investir l'argent qu'elles reçoivent dans des pistes cyclables, des ponts ou des réseaux d'égouts.
La Ville de Kelowna n'est donc pas tenue d'aider à construire un seul logement. Il n'y a aucun engagement concret à cet égard. C'est le problème: le gouvernement n'est pas conscient que les conseils municipaux font partie des empêcheurs de tourner en rond. Au lieu de mettre en place un ensemble de mesures incitatives qui récompensent ceux qui construisent des logements et pénalisent ceux qui ne le font pas, les libéraux distribuent essentiellement des chèques en blanc à ces municipalités. Ils choisissent aussi les gagnants et les perdants. Je sais que les municipalités de West Kelowna, de Summerland et de Peachland ont toutes présenté des demandes au titre du même fonds, mais qu'elles ne sont arrivées à rien avec le gouvernement.
Cette approche décousue ne fonctionne pas et, encore une fois, je veux mettre l'accent sur les jeunes. Je crois vraiment que nous tous, ici, aimons ce pays. Malheureusement, si nous ne réussissons pas à obtenir de meilleurs résultats, les jeunes vont se sentir aliénés. Ils décideront alors soit de ne pas voter, soit de voter pour des extrémistes.
Comme je l'ai déjà dit, le député de a affirmé catégoriquement que lui et notre parti feraient construire des logements. Dans le cadre de ce débat d'adoption, nous devons discuter davantage de l'abolition de la taxe. Nous devons faire construire plus de logements. J'aimerais pouvoir parler du redressement du budget et de la lutte contre la criminalité, mais mon temps de parole tire à sa fin. Je répondrai avec plaisir aux questions de la Chambre.
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Madame la Présidente, j'espère avoir autant de latitude que le motionnaire et le comotionnaire dans mon discours au sujet de cette motion, parce qu'ils ont parlé d'à peu près tout le programme du gouvernement, en plus de certaines choses que le Parti conservateur du Canada voudrait pouvoir faire.
Nous venons tout juste de tenir un vote de confiance. Les conservateurs sont prêts à tout pour assouvir leur grande soif de pouvoir. Ils feraient n'importe quoi, ils n'ont aucune limite pour obtenir ce qu'ils veulent. Cela ne correspond pas nécessairement à ce que les Canadiens, mais bien à ce que les dirigeants du Parti conservateur veulent. C'est malheureux, parce que les actions menées jour après jour par les conservateurs ont un coût élevé. Tout ce qu'ils veulent, c'est de provoquer des élections.
Heureusement, d'autres partis politiques à la Chambre des communes reconnaissent que nous ne sommes pas ici pour servir les intérêts du Parti conservateur. Nous sommes ici pour servir les intérêts des Canadiens de toutes les régions du pays. Aux dernières élections, tous les partis ont reçu le mandat de travailler en collaboration pour trouver des moyens d'offrir aux Canadiens les mesures de soutien qu'ils réclament et qu'ils s'attendent à recevoir. Cela vaut non seulement pour les députés libéraux, qui forment le gouvernement actuel, mais également pour les néo-démocrates, les bloquistes et, oui, les conservateurs.
Le Parti conservateur ne poursuit qu'un seul objectif depuis les dernières élections. Il suffit de regarder les agissements des conservateurs, qui ont pris beaucoup d'ampleur au cours de l'été, à un point tel que les conservateurs me donnent l'impression qu'ils commencent à être un peu grisés. Malheureusement, à cette attitude grisée viennent s'ajouter de graves problèmes émanant du cabinet du , et cela préoccupe beaucoup de Canadiens.
Nous constatons le virage du Parti conservateur vers l'extrême droite. Des premiers ministres progressistes-conservateurs critiquent vertement le nouveau parti réformiste-conservateur que nous observons à l'heure actuelle.
M. Randy Hoback: Nommez-en un.
M. Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, je vais en nommer plus qu'un. Je peux en nommer trois: Joe Clark, Kim Campbell et Brian Mulroney. Tous trois ont critiqué le Parti conservateur-réformiste d'aujourd'hui.
Joe Clark dira qu'il n'a jamais quitté le Parti progressiste-conservateur; c'est son parti qui l'a quitté. Brian Mulroney a déclaré publiquement que le Parti conservateur avait laissé tomber son caractère progressiste. Certains propos tenus par Kim Campbell sont non parlementaires, alors je ne dirai pas ce qu'elle a dit, en particulier au sujet du .
La droite conservatrice est fortement influencée par le mouvement MAGA des États‑Unis et par le genre de choses que l'on voit chez nos voisins du Sud et que les Canadiens n'appuient pas ou n'aiment pas ou, essentiellement, dont ils ont peur. Il y a un côté très négatif à la politique américaine que les Canadiens n'aiment pas.
Nous avons tenu un vote aujourd'hui et la nouvelle s'est répandue. Je ne sais pas comment le courriel des conservateurs s'est frayé un chemin jusqu'à moi, mais il y a eu un vote aujourd'hui sur une motion de censure, et les conservateurs ont perdu. Ils n'ont pas obtenu ce qu'ils voulaient.
En l'espace de quelques minutes, j'ai reçu un courriel. Je ne sais pas comment mon nom s'est retrouvé sur cette liste, mais je soupçonne qu'elle est assez exhaustive. Voici l'une des citations tirées du courriel du Parti conservateur du Canada: « [Espace vide] est LÂCHE. C'est un personnage fourbe, un imposteur, un charlatan et un MENTEUR. » Je laisse aux députés le soin de deviner le nom de la personne.
Ce sont des mots très forts. Je pense que le Parti conservateur du Canada a transmis ce courriel aujourd'hui à des millions de Canadiens, littéralement. Je n'ai aucune idée de la façon dont mon nom s'est retrouvé sur cette liste. Grâce à leur intelligence artificielle, nous allons voir si les conservateurs vont découvrir comment je me suis retrouvé sur cette liste. Ce n'est pas le premier courriel que j'ai reçu ces derniers jours. À la toute fin du courriel, ils me demandent de faire un don.
Une voix: Ne le faites pas.
M. Kevin Lamoureux: Ne vous inquiétez pas, je ne ferai pas de don. Il est facile de résister à la tentation.
Madame la Présidente, tout ce qui compte pour le Parti conservateur aujourd'hui, c'est la mésinformation. C'est la négativité. Les conservateurs se plongeront autant que possible dans la mesquinerie, ou du moins, les dirigeants du Parti conservateur le feront. Les conservateurs n'ont aucun problème à se vautrer dans la boue.
En fait, il y a quelques semaines — je ne me souviens pas du moment exact — j'ai participé à un groupe de discussion de CTV où il n'y avait pas de représentant conservateur. On me dit que les conservateurs ne veulent pas participer aux groupes de discussion. Hier, j'ai participé à un groupe de discussion de CBC, et les conservateurs ne participent pas aux groupes de discussion de CBC. Hier, le et les députés conservateurs ont décidé qu'ils n'aimaient pas CBC et CTV.
Une voix: Bravo!
M. Kevin Lamoureux: L'un d'entre eux dit: « Bravo! »
Madame la Présidente, les conservateurs disent maintenant qu'ils ne veulent pas rendre de comptes par l'entremise de médias comme CTV ou CBC/Radio-Canada parce qu'ils n'ont pas confiance dans ces radiodiffuseurs nationaux d'information. En réalité, c'est parce qu'ils ne veulent pas répondre aux questions qu'on leur pose. Ils préfèrent se fier aux médias sociaux.
On dit que le est très semblable à Trump. Cela ne rend peut-être pas service à Donald Trump. Bien franchement, je suis très déçu de la direction que prend le Parti conservateur d'extrême droite aujourd'hui. Rien n'indique non plus un changement d'attitude parmi ses membres. Pensons à l'attitude haineuse dont les conservateurs font la promotion et à l'information qu'ils fournissent aux gens.
Aujourd'hui, les conservateurs ont présenté une motion digne de leurs slogans. Je dois le leur accorder: ils sont vraiment bons pour inventer des slogans. Ils ont des slogans et des autocollants pour pare-chocs. Ils sont prêts à les faire circuler et ils sont impatients de le faire. Le problème, c'est que tout cela repose sur une base de sable. Au bout du compte, ce n'est rien d'autre que des slogans et des autocollants pour pare-chocs, qui reposent sur la mésinformation.
Voici un exemple, lié à ce que les conservateurs répètent sans cesse aujourd'hui. Si quelqu'un décidait de faire une recherche dans le hansard, combien trouverait-il de députés conservateurs qui ont dit quoi que ce soit sur l'abolition des remboursements de la taxe sur le carbone? À mon avis, aucun. Combien ont dit vouloir abolir la taxe sur le carbone? À mon avis, chaque député conservateur l'a dit au moins 10 fois. Certains l'ont dit quelques centaines de fois, et d'autres, jamais, car ils ne sont jamais intervenus.
Je peux dire aux députés que lorsque les conservateurs disent aux Canadiens qu'ils vont leur faire économiser de l'argent, comme ils l'ont déclaré à la Chambre, en abolissant la taxe sur le carbone, ce n'est pas vrai. Plus de 80 % des habitants de ma circonscription reçoivent un remboursement de la taxe sur le carbone. Ce remboursement est supérieur à la taxe sur le carbone qu'ils ont payée. Cela signifie que leur revenu net, leur revenu disponible, augmente. C'est la réalité. Les députés n'ont pas à me croire sur parole: le directeur parlementaire du budget, qui est indépendant, leur dira la même chose.
Les conservateurs répandent de la désinformation parce que c'est accrocheur. Certaines provinces n'ont même pas de taxe sur le carbone, mais les conservateurs vont quand même là-bas pour dire qu'ils vont l'abolir. C'est donner une fausse impression. L'autre jour, au cours du débat, quelqu'un du côté des conservateurs a pris la parole pour dire que l'augmentation de 34 % du coût des aliments, c'est directement à cause de la taxe sur le carbone. C'est de la foutaise. C'est absolument ridicule. J'ai remis cette déclaration en question, puis j'ai fait la même chose auprès de quelques autres députés. Même quand on les met face aux faits, ils refusent de changer d'opinion.
Ils ne changent pas d'opinion parce qu'ils sont obsédés par leur soif de pouvoir. Au final, ils se moquent de ce qui arrive aux Canadiens, du quotidien que les Canadiens doivent endurer, alors que dire des questions importantes dont la Chambre des communes est saisie chaque jour.
Aujourd'hui, nous étions censés débattre du projet de loi . Le projet de loi C‑71 vise à accorder la citoyenneté canadienne à des personnes qui n'auraient jamais dû la perdre. Tous les partis politiques l'appuient, à l'exception des conservateurs. Les conservateurs ne veulent même pas en débattre. Ils refusent de le laisser être débattu. Ils ne veulent pas qu'il soit renvoyé au comité.
Les députés diront que c'est parce que les conservateurs n'appuient pas ce projet de loi, sauf que les conservateurs appuient le projet de loi . Ils disent qu'ils l'appuient. Ce projet de loi transfère les dossiers de victimes de harcèlement sexuel ou de viol pour qu'ils soient traités par les tribunaux civils plutôt que les tribunaux militaires. Tous les députés de la Chambre des communes — les conservateurs, les bloquistes, les néo-démocrates, les verts et, bien sûr, les libéraux — appuient ce projet de loi. Les députés seraient portés à croire que les conservateurs laisseraient ce projet de loi être renvoyé au comité, mais non. Au lieu de cela, les conservateurs veulent faire de l'obstruction. Ils ont présenté une autre motion d'adoption de rapport.
Ils se disent préoccupés par l'économie. Les députés peuvent jeter un coup d'œil au projet de loi , dont nous étions censés débattre la semaine dernière. Il vise à améliorer nos débouchés commerciaux. Qu'ont fait les députés conservateurs? Comme ils ne voulaient pas en débattre non plus, ils ont présenté une autre motion d'adoption de rapport, ce qui a empêché le gouvernement de débattre de ce projet de loi.
Lorsqu'ils ont critiqué le gouvernement aujourd'hui, les députés d'en face ont évoqué des problèmes de criminalité. Ils disent que c'est de ce sujet qu'ils veulent parler. Je leur rappelle donc l'existence du projet de loi , Loi sur les préjudices en ligne, qui vise à protéger les enfants contre l'extorsion et l'intimidation. Nous étions censés débattre la semaine dernière de toute la question de l'exploitation des jeunes enfants, mais non: une fois de plus, les conservateurs s'y sont opposés, en présentant une motion d'adoption de rapport. Le Parti conservateur fait des pieds et des mains pour empêcher le renvoi de tout projet de loi aux comités.
Avant que je prenne la parole, quelqu'un d'un des partis de l'opposition m'a approché pour me demander pourquoi nous ne passons pas tout simplement à l'ordre du jour. Je crois que beaucoup d'efforts ont été consacrés à l'idée de passer à l'ordre du jour. On y a beaucoup réfléchi. Il aurait alors été possible de faire avancer certains projets de loi. Le problème, c'est que, comme nous sommes en contexte minoritaire, nous ne pouvons pas passer à l'ordre du jour à moins qu'un parti de l'opposition déclare qu'il appuie le gouvernement à cet effet, ce qui nous permettrait de mettre fin aux petits jeux des conservateurs.
Chose certaine, quels que soient les critiques des conservateurs, les obstacles qu'ils dressent ou les propos diffamatoires qu'ils tiennent à l'endroit des députés ministériels, le et le gouvernement continueront de se concentrer sur les intérêts des Canadiens de toutes les régions du pays. C'est ce que nous continuerons de faire, jour après jour. Que les conservateurs le veuillent ou non, nous continuerons donc à élaborer des politiques qui se traduiront par des mesures budgétaires et législatives. Il viendra un moment où les Canadiens poseront un jugement sur ce que le parti conservateur aura fait d'ici aux prochaines élections, peu importe quand ce sera, et ce qu'auront accompli les autres partis politiques.
Je pense que nous avons un sentiment de responsabilité et que nous voulons pouvoir accomplir de grandes choses pour les Canadiens. C'est ce que j'aimais de l'accord conclu entre les libéraux et les néo-démocrates. J'ai toujours été un fervent partisan du régime d'assurance-médicaments. J'ai toujours été un fervent défenseur d'un système de santé national qui soutient les provinces dans leur administration des soins de santé. Je suis parlementaire depuis plus de 30 ans, et c'est ce genre d'enjeux qui me tient à cœur. C'est parmi les enjeux qui sont importants pour le gouvernement.
Nous avons réussi à obtenir le soutien des néo-démocrates pour faire avancer une série de formidables initiatives en matière de soins de santé. C'est cela, faire passer les gens en premier et faire passer les Canadiens avant la politique partisane. Ce faisant, le gouvernement a investi 198 milliards de dollars sur 10 ans dans les soins de santé. C'est pour les générations futures. Nous avons mis en place un programme de soins dentaires. À ce jour, plus de 700 000 personnes y ont eu accès. Pensons au diabète et aux contraceptifs. En travaillant avec un parti de l'opposition, le gouvernement arrive à réellement changer les choses. Par ailleurs, j'ai suggéré que nous examinions la possibilité d'une prise en charge du zona par le régime d'assurance-médicaments.
Voilà le genre d'idées que nous proposons au Parti libéral pour bâtir un système de santé meilleur et plus fort, alors que le Parti conservateur veut le démolir. Cela fait partie du programme caché des conservateurs d'extrême droite. Les gens doivent en être conscients. D'ici les élections, je crois que nous verrons la base de sable des conservateurs s'effondrer. Il n'y a aucun fondement à ce qu'ils disent. Ils n'ont que des slogans et des autocollants pour pare-chocs. C'est tout ce qu'ils ont à offrir. En revanche, au gouvernement, nous avons pris de nombreuses mesures progressistes, en grande partie grâce à la collaboration des partis de l'opposition.
Je demande aux conservateurs de cesser leurs petits jeux, de cesser de présenter des motions d'adoption et de nous permettre de débattre des projets de loi du gouvernement. Une opposition conservatrice responsable pourrait quand même présenter les motions qu'elle veut, tout en permettant au moins la tenue de débats sur les projets de loi. Il faut que l'on renvoie ces importants projets de loi à un comité, où ils seront étudiés, et qu'ils nous reviennent par la suite afin que nous puissions donner de l'espoir à bien des gens. C'est le moins que les conservateurs puissent faire: faire passer les Canadiens avant leur propre parti politique.
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Madame la Présidente, c'est avec surprise que j'ai appris cet après-midi que nous allions discuter du rapport du Comité permanent des finances qui porte sur les consultations prébudgétaires qui ont été présentées en février dernier.
Si le rapport a été présenté en février dernier, le travail a essentiellement été effectué durant l'automne précédent. Nous avons travaillé un très grand nombre d'heures en comité, où nous avons reçu une multitude de témoins afin que nous puissions prendre en compte tous les aspects et les besoins sur le plan de l'économie du Québec et, évidemment, du Canada.
Nous avons même fait une tournée des différentes provinces durant les deux semaines de relâche. Durant la première semaine de relâche parlementaire, en octobre 2023, nous sommes allés dans les Maritimes et, durant celle de novembre, nous sommes allés dans toutes les autres provinces, à partir du Québec jusqu'en Colombie‑Britannique. Il n'y a rien de tel que parcourir le terrain pour prendre le pouls de la population. Cela permet aux différents groupes et témoins de prendre part aux discussions et de nous parler de leurs besoins et de leur réalité. Cela facilite notre travail afin de mieux sentir et de comprendre ce qui se passe sur le terrain.
On va se demander ce qu'un député du Bloc québécois peut bien faire là-bas à écouter les groupes dans les autres provinces. D'abord, il faut dire que l'ensemble des besoins peuvent se recouper avec ceux du Québec. Ensuite, nous en avons aussi profité pour inviter tous les organismes qui défendent les droits des francophones dans toutes les provinces du Canada. Cela a permis de créer des contacts, de saisir la réalité des francophones et de voir comment ces derniers sont souvent isolés et doivent se battre pour continuer à parler l'une des deux langues officielles. Beaucoup de travail reste à faire. Évidemment, notre solidarité envers les Franco-Canadiens demeure très forte et sera toujours là.
Les consultations ont mené à une série de recommandations que nous avons présentées au gouvernement. Évidemment, nous sommes en contact permanent avec le gouvernement. Il y a même des représentants de la ministre qui suivent les travaux en comité et qui peuvent voir l'élaboration des éventuelles recommandations. C'est un travail important d'informer la ministre et son équipe des besoins sur le plan de l'économie canadienne, mais aussi sur le plan de l'économie québécoise en ce qui concerne le Bloc québécois.
Le rapport commence en rappelant que l'ensemble des recommandations qui sont présentées doivent être lues et prises en compte « dans le respect des champs de compétence de chaque juridiction ». C'est une marque de respect importante en ce qui concerne les ingérences. Cela permet de rappeler au gouvernement qu'au moment où on a développé le système politique, on a déterminé que ce devait être une fédération. C'était le compromis. En effet, on sait que John A. Macdonald et ses amis voulaient une union législative où tout était décidé à Ottawa, mais on a dit non. Pour que le Québec embarque là-dedans, il devait y avoir des ordres de gouvernements qui soient aussi souverains l'un que l'autre dans leurs propres champs de compétence.
Or, depuis 2015, ce que je vois à la Chambre, et c'est ce qu'on voyait aussi au cours des années précédentes, c'est qu'il y a vraiment une tentation très forte du gouvernement de toujours s'accaparer de nouveaux pouvoirs, de centraliser le pouvoir, de vouloir tout décider. Cela va contre les textes juridiques et cela va surtout contre le respect de ma nation, la nation québécoise. Dès le début du rapport, on rappelle donc l'importance que toutes les recommandations soient faites dans le respect des champs de compétence de chaque gouvernement.
Lorsque mon collègue de et moi-même avons posé des questions au secrétaire parlementaire, nous sommes revenus sur une recommandation qui nous tient à cœur dans le rapport dont nous discutons maintenant. Cette recommandation a été adoptée avec une majorité d'élus en comité, y compris avec les libéraux. Elle est rédigée ainsi:
On recommande que le gouvernement:
Bonifie la pension de la Sécurité de vieillesse pour les personnes aînées de 65 à 74 ans et révise la méthode d'indexation afin de prendre en considération la croissance des salaires au Canada.
Dans à peine une demi-heure, nous allons discuter à la Chambre du projet de loi de mon estimée collègue de pour justement bonifier la pension de la Sécurité de la vieillesse des aînés de 65 à 74 ans. Dans son rapport, le Comité permanent des finances suggère au gouvernement et à l'ensemble des collègues d'appuyer ce projet de loi. C'est très important. D'ailleurs, tous les partis ont appuyé le projet de loi. Là où ça bloque, c'est que le gouvernement doit donner la recommandation royale pour que le projet de loi puisse continuer à être étudié.
Au Bloc québécois, nous avons dit à ce gouvernement nouvellement minoritaire que, s'il voulait recevoir notre appui pour les prochains mois, il devait notamment soutenir le projet de loi en lui accordant la recommandation royale. C'est très important. C'est une mesure très importante. C'est une question de dignité.
Nous attendons donc avec impatience la réponse du gouvernement, qui va nous permettre de savoir si nous continuons de travailler à la Chambre pour le bien-être des aînés et des jeunes retraités du Québec, mais aussi de l'ensemble du Canada, ou si nous partons avec nos autobus pour aller voir les gens et pour voir combien d'élus libéraux resteront à la Chambre après ces élections. C'est un choix qui appartient au gouvernement.
Nous parlons des aînés de 65 à 74 ans parce que le gouvernement a bonifié la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus. C'est bien, mais, si la pension était bonifiée dès 65 ans, j'applaudirais à deux mains. Or, comme c'est seulement à partir de 75 ans, je n'applaudirais que d'une main, parce que le travail n'a été fait qu'à moitié et il reste encore une iniquité très importante à corriger.
Pourquoi voulons-nous bonifier la pension de la Sécurité de la vieillesse? Il s'agit d'un programme de soutien fédéral et il n'y en a pas beaucoup. On parle donc des champs de compétence. Quand le programme a été créé, l'idée était de l'indexer chaque année en fonction du salaire moyen. Pendant des décennies, ça n'a pas été le cas. On s'est retrouvé avec une pension trop faible pour permettre aux aînés de vivre dans un minimum de dignité. Cela nécessitait donc un rattrapage, et ce dernier a été fait pour les aînés de 75 ans et plus, mais il reste un vide béant pour ceux de 65 à 74 ans. Il y a deux classes d'aînés. Il y a ceux à qui on reconnaît un certain droit à la dignité, et il y a les autres à qui on ne reconnaît pas ce droit à la dignité. Pourquoi est-ce le cas? C'est inacceptable.
Mes parents ont 71 et 72 ans. Chez les personnes qui ont entre 65 et 74 ans, la condition physique, le bien-être et la sécurité financière sont très variables dans la population. C'est de là que provient l'idée d'avoir un tel programme universel. Dans le cadre de ce programme, ceux qui gagnent beaucoup d'argent se font retirer une partie de la pension, puisqu'ils ont assez d'argent. Cependant, le programme est là pour aider ceux qui ont des besoins. C'est ça, l'idée d'un programme social. La pension de la Sécurité de la vieillesse devait être indexée à l'augmentation des salaires moyens pour permettre aux aînés de conserver cette dignité.
Dans cette tranche d'âge, il peut y avoir certaines personnes qui ont eu des emplois très exigeants physiquement et qui n'ont plus les moyens de continuer à travailler. Ils doivent se reposer, et c'est un repos bien mérité. Il faut être là pour eux et elles. Si je dis « elles », c'est parce que, très souvent, les gens qui se retrouvent sans régime de retraite privé, sans REER et sans régime de l'employeur, ce sont des femmes.
Ce sont des femmes parce que, quand on demande aux gens d'être des aidants naturels, de donner un coup de main et d'être là pour apporter une contribution, malheureusement, dans notre société, il y a encore une grande iniquité. Trop souvent, on demande à la femme de se sacrifier pour le bien-être des autres. Quand les parents sont âgés et qu'ils ont besoin d'aidants naturels, très souvent, c'est la femme qui va quitter son emploi pour aider ses parents.
Pendant ce temps, elle ne contribue pas au Régime de rentes du Québec, si elle est au Québec, ou au Régime de pensions du Canada. Elle ne peut pas cotiser un régime privé non plus. Ensuite, si son mari tombe malade, c'est encore elle qui va sacrifier son emploi et sa vie professionnelle pour en prendre soin. C'est souvent la même chose en ce qui concerne les enfants.
Ce sont très souvent les femmes qui font ces sacrifices et qui doivent se priver de la retraite plus digne qu'elles auraient pu avoir. Les programmes sociaux comme la pension de la Sécurité de la vieillesse permettent de les soutenir. Selon les statistiques, les femmes aînées qui vivent seules sont surreprésentées parmi les gens qui sont dans une situation de pauvreté. Il est important de rétablir une équité et une justice.
Les femmes font souvent don de leur personne pour le bien-être d'autrui. C’est donc la moindre des choses que de rétablir un peu le déséquilibre avec un filet ou un tissu social afin de ne pas les laisser tomber complètement. Il faut donc donner quelque chose aux aînés 65 à 74 ans, il faut augmenter la pension qui n’avait pas été indexée à l’inflation ou au salaire moyen. C’est une question de dignité. C’est au cœur des fonctions du gouvernement fédéral, alors nous demandons au gouvernement de le faire.
L’ensemble des partis a soutenu la mesure, et c’est au gouvernement d’accorder la sanction royale. Au Bloc québécois, nous en faisons une question de confiance dans le gouvernement. Est-il là pour aider les gens? Est-il là pour aider les gens qui en ont besoin dans les limites de ses champs de compétence? Il a là une chance en or de le démontrer. Pour nous, la confiance dans le gouvernement dépendra de ça.
Je suis porte-parole en matière de finances et ma vis-à-vis, c’est la . Elle a, comme la plupart de ses collègues, un talent particulier pour féliciter, vanter, créer des contacts et de bonnes relations. Cependant, tout ça permet souvent de gagner du temps sans qu’il y ait eu de travail sérieux et d’engagement précis. C’est pourquoi, cet avant-midi, mon chef, avec les officiers du parti, a rappelé que nous donnons une date butoir. Si, le 29 octobre prochain, ce projet de loi n’est pas en vigueur, s'il n'a pas reçu la recommandation royale ainsi que la sanction royale, nous travaillerons avec les oppositions pour discuter de la confiance que nous devons accorder ou pas au gouvernement. C’est une question de dignité.
Aussi, la ministre des Finances m’a dit que ce projet de loi était évalué à 3 milliards de dollars par année, que c’était cher, que c’était beaucoup d’argent. Justement, c’est ça, gouverner. Gouverner, c’est faire des choix.
On a des ressources. Comment les alloue-t-on? Comment les attribue-t-on? Un montant de 3 milliards de dollars par année, c’est cher. Le pipeline Trans Mountain représente 34 milliards de dollars. C'est très cher pour une industrie très polluante dont les entreprises font des profits records, des profits astronomiques. La plupart des dividendes versés par ces entreprises quittent le Canada pour aller vers d’autres intérêts économiques. C’est une industrie qui n’a pas besoin d’argent, mais on lui donne 34 milliards de dollars pour l'aider. Toutefois, il semble que, 3 milliards, c'est trop pour les aînés de 65 à 74 ans, qui sont souvent des femmes seules. Pour qui travaille le gouvernement, pour les lobbys de l’industrie pétrolière ou pour celles et ceux qui en ont besoin? C’est une question que nous posons et la question de la recommandation royale va nous donner une réponse.
J'ai parlé des 34 milliards de dollars pour Trans Mountain, que j'ai comparé aux 3 milliards de dollars par année pour bonifier la pension de la Sécurité de la vieillesse. J'aimerais parler aussi du plan de la ministre des Finances pour ce qu’elle appelle une économie verte. Nous ne sommes pas dupes et nous connaissons la novlangue de ce gouvernement. Dans cette novlangue, « économie verte » correspond à « soutien aux industries fossiles ». Son plan, qui prévoit 83 milliards de dollars pour les prochaines années qui viennent, se décline en plusieurs facettes. Or, essentiellement, ce sont des programmes taillés sur mesure pour l’industrie des hydrocarbures qui, je le répète, n’a pas besoin de soutien de l’État, est extrêmement profitable et fait des bénéfices records chaque année.
Mme Catherine McKenna, ancienne ministre de l’Environnement du Parti libéral, l’a mieux expliqué que quiconque, je crois. C’est une industrie qui n’a pas besoin de soutien. On a versé 34 milliards de dollars pour Trans Mountain et 83 milliards de dollars pour les divers programmes, par exemple le captage du carbone. L’industrie a-t-elle besoin de ça? Le gouvernement dit que c'est le cas et que ces 83 milliards de dollars sont plus importants que les 3 milliards de dollars pour les aînés qui, comme je le disais, sont souvent des femmes qui vivent seules et qui ont besoin de ça pour avoir un minimum de dignité.
Gouverner, c’est faire des choix. Le gouvernement est nouvellement minoritaire. S’il veut danser le tango avec nous, il doit arrêter de servir cette industrie hyper profitable qui n’a pas besoin de soutien. En revanche, il doit s’occuper, comme nous le proposons dans le projet de loi , qui va être débattu tantôt, de ceux qui en ont besoin, dans les limites de ses champs de compétences. C’est très important.
Dans les 83 milliards de dollars, il y a le captage du carbone. Il y a de l’aide pour que l'industrie des sables bitumineux installe des petits réacteurs modulaires nucléaires pour chauffer la boue, et ainsi économiser du gaz. Le gaz pourra être exporté, parce que c'est très environnemental, avec le nouveau pipeline Coastal GasLink. Il pourra aussi servir à faire de l’hydrogène, parce que, dans ces 83 milliards de dollars, il y a aussi un plan taillé sur mesure pour transformer le gaz économisé grâce aux réacteurs nucléaires pour faire de l’hydrogène, qui pourra ensuite être exporté.
Est-ce que c'est ça, la vision de l'avenir, la vision verte du gouvernement?
Pendant ce temps, on dit qu'investir 3 milliards de dollars par année pour les aînés de 65 à 74 ans qui en ont besoin, c'est trop. Lorsqu'on regarde les pays de l'OCDE, qui sont grosso modo les 30 pays les plus riches, le Canada est à peu près dans la pire situation en ce qui a trait au décalage du niveau de revenu entre la vie active, quand on travaille, et la retraite. On appelle cela le taux de remplacement. Ainsi, le Canada est à peu près le pays où les revenus diminuent le plus quand on arrête de travailler et qu'on prend sa retraite. Cela doit changer.
Si le Canada fait si piètre figure, c'est parce qu'on n'a pas indexé les programmes sociaux qui existaient. Le gouvernement doit assumer la dignité des citoyens dans ses champs de compétence. On a ici la pension de la Sécurité de la vieillesse, un champ de compétence fédérale. Les gouvernements passés ont manqué à leur devoir en refusant de l'indexer, donc en retirant progressivement les niveaux de dignité nécessaires pour les aînés. Le gouvernement a fait un rattrapage pour les aînés de 75 ans et plus, mais il a décidé d'abandonner une autre classe d'aînés, celle des 65 à 74 ans. Au Bloc québécois, nous en faisons une question de confiance. C'est une question de dignité. Les données de l'OCDE nous rappellent que le Canada a accumulé un grave retard et fait piètre figure en la matière.
Investir 3 milliards de dollars par an, c'est de l'argent, mais les baby-boomers s'apprêtent à partir massivement à la retraite. Avec le taux de remplacement qui est très faible, leurs revenus vont diminuer, ce qui aura une incidence indirecte sur l'ensemble de l'économie. Quel sera leur niveau de consommation? S'ils ont accès à des revenus dignes, ils vont pouvoir maintenir un minimum de consommation et contribuer au bon fonctionnement de l'économie. Si ce n'est pas le cas, cela pourra occasionner un ralentissement de l'économie.
À ce propos, je rappelle la situation qui prévaut au Japon. Au Japon, le vieillissement de la population a été plus rapide que dans les autres pays. On est arrivé plus rapidement qu'ailleurs à une stagnation économique, où les taux de croissance sont anémiques, où on vit avec la déflation parce que les aînés, qui n'ont plus besoin de s'acheter des voitures neuves et des maisons neuves, vont restreindre leur consommation. Il y a là un choix culturel, mais pas toujours; il y a aussi les problèmes de pauvreté. Cela a entraîné l'ensemble de l'économie vers une stagnation depuis les années 1990. Il faut regarder cela. C'est une question de dignité, mais c'est aussi une question du bon fonctionnement de l'économie.
Pour la partie du rapport qui appuie notre projet de loi , qui va être débattu dans 18 minutes exactement, je vais m'arrêter ici. Toutefois, je vais soulever un dernier point dans la minute qu'il me reste.
Il s'agit d'une autre recommandation du rapport qui concerne la gestion de l'offre. Cette recommandation, qui a été appuyée au Comité permanent des finances par les députés du Parti libéral qui forment le gouvernement, est libellée ainsi:
N'accorde plus aucune concession touchant les produits sous gestion de l'offre dans les futures négociations commerciales en appuyant le projet de loi C‑282, Loi modifiant la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (gestion de l'offre).
Le projet de loi a franchi toutes les étapes. Il est maintenant à l'étude au Sénat. Souhaitons que celui-ci procède rapidement en vue de l'adopter. J'espère que le gouvernement et les élus libéraux ici parlent à leurs amis qui siègent à l'autre endroit. Ils ne siègent pas souvent, mais, pour une fois, ils ont un travail très important à faire. Il s'agit d'adopter le projet de loi le plus rapidement possible afin de le mettre en œuvre, comme la majorité des membres du Comité permanent des finances l'a exprimé dans le rapport dont nous discutons ici.
Pendant trop longtemps, nos agriculteurs ont fait les frais des accords commerciaux. Pendant trop longtemps, on choisissait de sacrifier nos agriculteurs pour conclure un accord. Pour nous, l'occupation du territoire veut dire respecter nos agriculteurs et, ici, respecter la gestion de l'offre.
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Madame la Présidente, le budget de 2024‑2025 du gouvernement fédéral comprenait une réforme considérable du régime d'imposition des gains en capital. Cela fait des dizaines d'années que les voix progressistes du pays réclament qu'on change la façon d'imposer les gains en capital.
On réalise des gains en capital lorsqu'on vend un bien à un prix supérieur à ce qu'il en coûte pour l'acquérir et l'entretenir. Cependant, il existe des exceptions très importantes à cette règle, comme les résidences principales des Canadiens et d'autres types d'actifs.
Les gains en capital sont généralement fortement concentrés chez les Canadiens à revenus élevés, plus que toute autre forme de revenu. Pour couronner le tout, ils bénéficient d'avantages fiscaux lucratifs. Jusqu'à cette année et jusqu'à ce changement, les bénéficiaires n'avaient à déclarer que la moitié de leurs gains en capital dans leur déclaration de revenus, le soi-disant taux d'inclusion de 50 %, et l'autre moitié était entièrement libre d'impôt. Par conséquent, si une personne achetait un actif d'un demi-million de dollars et le revendait pour 1 million de dollars, la moitié de ce profit de 500 000 $ était entièrement libre d'impôt. Il pourrait s'agir d'une deuxième maison, d'un immeuble ou d'actions.
En revanche, d'autres formes de revenus, tels que les salaires, doivent figurer intégralement dans la déclaration de revenus. Je pense que les Canadiens en sont bien conscients. Autrement dit, le taux d'inclusion des salaires est de 100 %. Les enseignants, les serveurs, les pompiers, les chauffeurs de camion, les plombiers, les employés de bureau et les nettoyeurs doivent déclarer 100 % de leurs revenus et payer de l'impôt sur ce montant, comme à peu près tous les gens qui occupent un emploi et vont travailler tous les jours. Cependant, les personnes qui achètent et vendent des actions ou qui vendent des résidences secondaires ou des actifs importants ne sont pas assujetties à cette obligation. Elles ne doivent déclarer que la moitié de leurs profits et elles empochent l'autre moitié en franchise d'impôt.
Une modification du taux d'inclusion des gains en capital est prévue dans le budget fédéral. Depuis le 24 juin dernier, le taux d'inclusion des gains en capital déclarés par les sociétés est passé à 66,7 %. Cela signifie que les sociétés ne peuvent désormais mettre à l'abri de l'impôt qu'un tiers de leurs profits au lieu de la moitié. Cependant, elles peuvent toujours mettre à l'abri de l'impôt un tiers de leurs profits.
Le taux d'inclusion des particuliers demeure à 50 % pour tous les gains en capital de moins de 250 000 $. C'est le même taux depuis des décennies. Il passera à 66,7 % pour tout gain en capital supérieur à 250 000 $ déclaré au cours d'un même exercice. Autrement dit, la moitié des gains en capital de moins de 250 000 $ d'un particulier est toujours libre d'impôt, et le tiers de ses gains en capital de plus de 250 000 $ est toujours libre d'impôt. Par conséquent, l'avantage fiscal lié aux gains en capital au Canada est toujours lucratif. Il n'a que légèrement diminué.
Très peu de gens sont touchés directement par ce changement. Les données de l'Agence du revenu du Canada indiquent que seulement environ 0,1 % des déclarants, soit environ 40 000 Canadiens, déclarent plus de 250 000 $ de gains en capital par année. En outre, très peu de Canadiens déclareraient au cours de leur vie plus de 250 000 $ de gains en capital au cours d'une même année.
Même si peu de Canadiens sont durement touchés par ce changement, ces derniers sont puissants. Comme je l'ai dit, cette réforme, qui est préconisée depuis de nombreuses années par des fiscalistes et des défenseurs de l'égalité, touchera principalement les Canadiens les plus riches. Ils sont très puissants, à l'instar de leurs alliés et de leurs conseillers du secteur financier. Par conséquent, une alliance de riches Canadiens, de conseillers financiers et de conservateurs résiste farouchement à cette nouvelle politique.
Le a promis d'annuler cette réforme de l'impôt sur les gains en capital et tente de déclencher une révolte d'envergure contre les impôts en général et les programmes publics qu'ils financent. La campagne contre la réforme de l'impôt sur les gains en capital se fonde sur des tactiques alarmistes et de la mésinformation pure et simple quant aux personnes qui seront touchées, au montant supplémentaire qu'elles paieront et même à la raison pour laquelle les gains en capital sont imposés. En fait, si nous sommes ici ce soir, c'est parce que les conservateurs ont décidé de présenter une motion contenant quelque 360 recommandations. Ces recommandations ont été présentées au comité des finances avant le dernier budget, celui qui a été présenté ici en avril. Elles découlent de recommandations formulées en février dans le but de bloquer la présentation d'une motion de voies et moyens qui ouvrirait la voie à ces changements du taux d'inclusion des gains en capital. Voilà pourquoi nous sommes ici ce soir: les conservateurs bloquent l'équité fiscale.
Les néo-démocrates croient, comme l'a conclu la Commission Carter dans les années 1960, qu'un dollar, c'est un dollar, et que c'est ainsi que les impôts devraient fonctionner. Qu'une personne obtienne son revenu sous forme de dividende ou d'un gain en capital, ou par son dur labeur sous forme de salaire, elle devrait être imposée de la même façon. C'est le principe qui est ressorti de la commission royale dans les années 1960.
Cependant, les conservateurs se plient aux exigences des Canadiens les plus riches, ceux dont les gains en capital sont supérieurs à 250 000 $. Ils ne veulent pas que cet argent soit imposé de la même façon que les salaires.