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Monsieur le Président, je propose que le 11
e rapport du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités, présenté le mardi 25 avril 2023, soit adopté.
Si je me lève à la Chambre aujourd'hui, c'est parce que je voulais que nous débattions du rapport du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités sur l'impact de la navigation commerciale sur l'érosion des berges. Si je me lève aujourd'hui pour parler de ça, c'est parce que le rapport a été déposé à la Chambre le 25 avril 2023, soit il y a environ un an et demi, et que rien n'a bougé depuis. C'est le silence radio. C'est comme s'il n'y avait pas eu de rapport de comité finalement. Oui, il y a eu une réponse du gouvernement, et j'y reviendrai. Toutefois, les gens sont toujours aux prises avec le même problème. L'érosion continue et il n'y a pas eu de prise de conscience de la part du gouvernement et aucune action supplémentaire n'a été entreprise par le gouvernement.
Le comité a déposé un rapport à la Chambre, mais la réponse qu'il a obtenue était insatisfaisante, car aucune mesure n'a été mise en place. Je me suis dit que, si la Chambre procédait à l'adoption de ce rapport, on enverrait un message encore plus fort au gouvernement afin de lui indiquer qu'il est temps qu'il agisse et qu'il prendre en compte la réalité que vivent les gens sur le terrain.
Je vais donc présenter un petit historique des événements, parce que, malgré le fait que le gouvernement n'a pas donné suite à ce rapport, les gens sur le terrain font toujours face à l'érosion, qui continue.
Pourquoi parle-t-on plus spécifiquement de l'érosion causée par la navigation commerciale? Dans les années 1950, on a creusé la Voie maritime du Saint‑Laurent pour permettre à des bateaux plus gros de se rendre au port de Montréal. Comme on le sait, les bateaux sont toujours plus gros et transportent plus de conteneurs, plus de pétrole et plus de vrac. C'est ainsi que l'on fonctionne à l'international pour réaliser des économies d'échelle. Comme on a creusé le fleuve Saint‑Laurent pour que des bateaux plus gros puissent passer, le fleuve Saint‑Laurent n'est plus dans son état naturel aujourd'hui. C'est n'est plus le même fleuve Saint-Laurent qu'il y a 100 ans.
Évidemment, un bateau plus gros, ça fait des vagues. Le passage d'un bateau provoque du batillage, ce qui fait de l'érosion, laquelle gruge peu à peu le terrain des gens chaque année. Les gens se sont donc mis à protester un peu. Même si on pouvait être d'accord pour que les bateaux transportent plus de marchandises afin de faire des économies d'échelle et afin que M. et Mme Tout‑le‑Monde puissent bénéficier de ces livraisons et de cet apport économique du transport de marchandises sur le fleuve, il y a des gens qui en subissaient les conséquences. Le gouvernement l'a reconnu dans les années 1960-1970. Il s'est donc mis à construire des ouvrages de protection pour protéger les berges de cette érosion causée par la navigation commerciale.
Dans les années 1990, comme on le sait, les libéraux se sont mis à faire des coupes dans tout. Partout où ils le pouvaient, ils faisaient des coupes, des coupes et des coupes. Ils ont entre autres décidé d'abolir le programme de protection des berges. C'est en 1997 que le gouvernement libéral de l'époque a officiellement décidé d'y mettre fin. Aujourd'hui, cela fait plus de 25 ans qu'il y a un laisser-aller total concernant les berges du Saint‑Laurent. La plupart des ouvrages qui avaient été construits dans les années 1960-1970, soit il y a maintenant plus de 50 ans, tombent en décrépitude et ne tiennent plus aujourd'hui.
Là où il n'y a pas d'ouvrage de protection, l'érosion continue. Là où il y avait des ouvrages de protection, ceux-ci tombent en morceaux et font de moins en moins le travail qu'ils faisaient, quand ils sont encore en place. Dans les années 1990 et même avant ça, le gouvernement a écrit une lettre aux riverains pour se dégager de sa responsabilité. Il a dit aux riverains que les ouvrages de protection qu'il avait construits ne relevaient plus de sa responsabilité et que ce serait à eux dorénavant d'entretenir leur terrain, car le gouvernement ne s'en occuperait pas.
C'est un peu particulier, parce que c'est le gouvernement fédéral qui gère la voie navigable. C'est le gouvernement fédéral qui a creusé le fleuve Saint‑Laurent pour permettre aux bateaux d'y passer. C'est le gouvernement fédéral qui réglemente le fleuve Saint‑Laurent et les voies navigables de façon générale. Toutefois, ce sont les citoyens qui doivent payer la facture. Il y a là un petit problème. Il y a d'immenses bénéfices économiques au transport des marchandises sur le fleuve Saint‑Laurent. Dans le cadre de ces démarches et de la production de ce rapport, et parmi les citoyens qui sont touchés par cette situation, personne ne demande à ce qu'il n'y ait plus de bateaux qui passent sur le fleuve. Ce n'est pas ça, l'idée. L'idée, c'est qu'il y a des gens qui en subissent les répercussions, et que ces derniers devraient être protégés et dédommagés. Ils ne devraient pas subir à eux seuls toutes les conséquences de ce transport sur leur propriété privée.
Même si le gouvernement s'est dégagé de sa responsabilité en disant aux citoyens qu'il avait envie de sauver de l'argent et qu'il allait les laisser payer alors qu'il avait déjà reconnu sa responsabilité d'avoir modifié le fleuve, qui n'est plus dans son état naturel et où passent des bateaux de plus en plus gros qui ont un effet sur les berges, on a vu que, dans les faits, les scientifiques du gouvernement n'étaient pas nécessairement d'accord avec le gouvernement.
Deux scientifiques qui travaillaient à Environnement et Changement climatique Canada, donc pour le gouvernement fédéral, ont mené une étude dans les années 2000. Ils ont étudié 1 600 kilomètres de berges, de Cornwall, en Ontario, jusqu'à Montmagny, dans le Bas‑du‑Fleuve. Ce sont 1 600 kilomètres de berges qui ont été étudiés, soit une grande distance. Ce qu'ils ont constaté, c'est que le secteur entre Montréal et Sorel‑Tracy totalisait 70 % de toute l'érosion qu'il y avait entre Cornwall et Montmagny. Pire que cela, 86 % de l'érosion imputable aux navires commerciaux se retrouvait là aussi. Cela veut dire que, si on isole les autres facteurs comme les marées et les vents, on a déterminé que 86 % de toute l'érosion créée par la navigation commerciale cause des dommages dans le tronçon entre Montréal et le lac Saint‑Pierre. C'est grave, c'est considérable, c'est majeur.
Comment explique-t-on cette situation? C'est assez simple. Quand on est dans le golfe du Saint‑Laurent, le fleuve est large. Il y a de la place. Les bateaux circulent. Il n'y a pas de problème, pas d'impact. Cependant, plus on approche de Montréal, plus le fleuve rapetisse. Plus le fleuve est étroit, moins le fleuve est profond. Le bateau, lui, ne rapetisse pas parce que le fleuve rapetisse et que l'espace est petit. Le bateau, il a la même grosseur. Son impact est donc beaucoup plus grand dans les endroits où le corridor est étroit que dans les endroits où le corridor est large et où la vague a le temps de s'estomper avant d'arriver à la berge. On peut même dire que, dans certaines régions, l'effet de la vague est marginal tellement il y a d'autres facteurs qui ont beaucoup plus d'impact que le passage des bateaux, sauf que, quand on arrive entre Montréal et le lac Saint‑Pierre, les données et les recherches des scientifiques sont claires. En fait, le principal facteur d'érosion entre Montréal et Sorel‑Tracy, c'est la navigation commerciale. Ce n'est pas rien.
Ma circonscription se trouve exactement dans ce coin. Les gens de Verchères, de Varennes et de Contrecœur en subissent les effets au quotidien. Ils vivent avec cela tout le temps et c'est une source de stress pour eux. En fait, nous avons mené un sondage sur lequel des citoyens ont aussi travaillé et nous avons constaté que la moitié des propriétaires de terrains riverains du Saint‑Laurent, dans le coin de Varennes, Verchères et Contrecœur vivent des problèmes d'érosion importants. On parle de centaines de personnes et de centaines de milliers de dollars en dommages. Cela vient avec un stress psychologique pour ces gens, mais aussi avec un stress financier. Ce qui se passe en ce moment avec les ouvrages de protection qui ne tiennent plus, c'est que ça se vide. Des fois, il y a un bout de terrain qui part. Les gens ont donc peur d'aller marcher sur le bord de l'eau parce qu'ils ont peur qu'un bout de leur terrain s'affaisse. Il y a des trous qui apparaissent dans leur terrain un peu partout. Il y a même des gens qui ont peur que leur maison se retrouve dans le fleuve, tellement l'érosion est sévère. Malgré tout, ce serait à eux de payer. Moi, je trouve ça très particulier.
J'ai été élu en 2015, mais on s'est mis à travailler sérieusement sur ce dossier en 2017. On a récolté les résolutions de sept municipalités qui demandaient au fédéral de prendre acte de la situation et de remettre en place un programme de protection des berges. On a eu l'appui des villes de Varennes, de Verchères, de Contrecœur, de Sorel‑Tracy, de Lavaltrie, de Lanoraie et de Repentigny. Toutes ces villes ont levé la main en disant: c'est important, c'est urgent, il y a un problème vécu localement et on a besoin que le programme soit réinstauré. On a envoyé la lettre à M. Garneau et il y a eu une couverture médiatique, mais M. Garneau n'a juste pas répondu. En 2018, un peu plus tard, alors que cela avait semé un appétit parmi les citoyens, que ceux-ci étaient contents que leur député prenne le dossier en charge et qu'ils se demandaient si leur député ne pouvait pas les aider davantage, j'ai voulu prendre le pouls. J'ai décidé de faire une assemblée citoyenne.
Nous avons loué une salle à Verchères. Il n'y avait même plus de place pour que les gens puissent s'asseoir. Il y avait au-dessus de 150 personnes et plus aucune chaise de libre. Les gens étaient debout dans la salle. Ils étaient tous là en train de dire: on a besoin de régler ce problème. Ce n'est pas un problème que j'ai moi-même inventé. Quand les salles sont pleines, qu'elles débordent et que les citoyens se mobilisent pour quelque chose, c'est parce qu'ils ont des problèmes et qu'ils veulent que ce soit résolu.
Nous avons donc lancé une pétition à la Chambre des communes. L'assemblée a d'ailleurs mené à la constitution d'un groupe de citoyens, qui existe encore aujourd'hui et qui travaille assidûment à sensibiliser les gens à cette question. Notre pétition a récolté 2 300 signatures. Lors de son dépôt à la Chambre, nous avons fait une conférence de presse. Nous étions accompagnés d'élus, de maires et de groupes.
Le ministre des Transports de cette époque, Marc Garneau, n'a même pas répondu à la pétition. Normalement, c'est dans les règles de la Chambre. Le gouvernement a 45 jours, à partir du moment où une pétition est déposée à la Chambre, pour y répondre. Or, le ministre n'a pas répondu. J'ai écrit au Président de la Chambre, mais M. Garneau s'en est sauvé. Le Président ne lui a pas tapé sur les doigts, parce que les élections ont été déclenchées. Le ministre n'avait donc plus besoin de répondre à la pétition. C'était mort et enterré.
Les élections sont passées. Malheureusement pour les libéraux, j'ai été réélu. Le même ministre a aussi été réélu. Cela nous a forcés à déposer une autre pétition en février 2020. Nous avons aussi déposé un avis de motion, en 2020, au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités afin qu'une étude soit menée sur le phénomène, que le comité reçoive des témoins et que les gens puissent venir parler de ce qu'ils vivent. Cette fois-là, nous avons obtenu une réponse de la part du ministre des Transports. Cela a pris du temps. Grosso modo, il disait que l'érosion était issue de multiples facteurs naturels et qu'il faisait déjà des efforts, qu'il était conscient que c'était un problème et qu'il travaillait fort. Il n'y avait donc pas vraiment de prise de conscience de sa part. On disait qu'on était conscient du phénomène, mais qu'on ne ferait rien de plus, que ce n'était pas causé seulement par les bateaux et qu'il y avait d'autres raisons. C'est ce qu'on a dit, malgré les données scientifiques dont j'ai parlé plus tôt.
En 2021, les citoyens n'étaient plus capables, ils étaient vraiment mécontents. Ils ont intenté une action collective de 50 millions de dollars contre le gouvernement. Cela a été autorisé par la Cour supérieure du Québec. Les citoyens ont intenté une action en cour contre le gouvernement. Ce n'est pas drôle. En février 2022, j'ai réussi à faire adopter ma proposition d'étude au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. À l'automne 2022, nous avons reçu des témoins, qui étaient unanimes. Les experts, les scientifiques, les citoyens, les villes et l'Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint‑Laurent, étaient tous d'accord. Cela inclut aussi les experts de l'Ontario, pas seulement ceux du Québec.
Tout le monde était d'accord pour dire que c'était la responsabilité du fédéral de s'occuper de ça et de dédommager les gens et de les protéger contre les dommages, particulièrement là où la majorité de l'érosion est causée par la navigation en raison d'un chenal étroit.
Au printemps 2023, le rapport du comité a été déposé à la Chambre. En plus de l'unanimité de tous les témoins qui ont comparu au comité, il y a aussi eu l'unanimité des partis autour de la table. Il y a eu un rapport unanime du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. J'étais content. J'étais vraiment excité. Je me suis que nous avions atteint le but et qu’Ottawa allait enfin comprendre. Je me suis dit que, avec le rapport unanime du comité, il allait se passer quelque chose. Tout le monde était d'accord. Ce n'est pas une question de politique partisane. Il s'agit de faits et il s'agit d'être sensible à ce que vivent les gens.
Il y avait six recommandations dans le rapport. Elles étaient toutes très bonnes, mais je vais mettre l'accent sur une recommandation en particulier, qui est la plus importante:
Que le gouvernement du Canada rétablisse un programme de protection des berges dans les secteurs du fleuve Saint‑Laurent où l'érosion serait causée de façon significative par les effets de la navigation, particulièrement là où le canal est étroit et davantage exposé au batillage, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et municipaux, les groupes autochtones, l'industrie et les experts scientifiques.
Ce dernier bout qui vient après « batillage » est un petit ajout de la part du gouvernement, mais nous pouvons vivre avec cela. Nous n'avons pas de problème avec la collaboration avec d'autres groupes. Ce qui est important, c'est que le gouvernement fédéral, dont c'est la responsabilité, prenne les devants dans ce dossier. C'est ce que disait la motion.
Le rapport contient cinq autres recommandations, qui sont toutes très intéressantes. Je vais les lire rapidement.
Voici la deuxième et la troisième recommandation: « Que le gouvernement du Canada continue d'investir dans des travaux de recherche visant à fournir des orientations techniques pour aider à évaluer les meilleures solutions à l'érosion des berges […] » et « Que le gouvernement du Canada dresse un inventaire des zones affectées par l'érosion sur les Grands Lacs, le long de la voie navigable du Saint‑Laurent […] »
Voici la quatrième recommandation: « Que le gouvernement du Canada soutienne la recherche visant à trouver le moyen le plus approprié pour protéger les berges et protéger les écosystèmes des dommages causés par le trafic maritime. »
Voici la cinquième recommandation: « Que le gouvernement du Canada évalue l'efficacité des mesures actuelles de réduction de vitesse volontaire des navires commerciaux, et qu'il envisage de les appliquer à plus grande échelle par le biais de réglementation formelle. »
Voici la sixième recommandation: « Que le gouvernement du Canada explore la possibilité de mettre en place un fonds de restauration et de mise en valeur des milieux riverains affectés par l'érosion qui serait financé par les utilisateurs du corridor fluvial. »
Ce sont les six recommandations du comité, et, comme je l'ai dit, le rapport a été adopté à l'unanimité.
Quelle a été la réponse du gouvernement? Le gouvernement a répondu essentiellement qu’il prenait note des six recommandations et qu’il allait nous répondre sur ce qu’il faisait déjà. Cela veut dire qu’il nous remercie de notre travail, qu’il ne nous écoutera pas et qu’il fait déjà des choses à cet égard. Quelles sont ces choses? Il y a quelques projets de recherche par-ci, par-là et il y a eu une réduction volontaire de la vitesse des bateaux. Or, les gens sur le terrain sont encore aux prises avec le problème.
Ce qui est triste, c’est que chaque fois, c’est la même chose. On se bat à ce propos, évidemment depuis l’abolition du programme, mais depuis 2017 dans mon cas. Cela fait donc près de huit ou neuf ans qu’on se bat à ce sujet et qu’on dit au gouvernement d’écouter les gens qui vivent avec un problème que le gouvernement a lui‑même reconnu à l’époque. Pourquoi est-ce qu’il n’est plus capable de le reconnaître aujourd’hui? C'est pour des raisons à courte vue; il veut faire quelques économies et jouer au grippe-sou, alors que des gens vivent dans la détresse financière parce que réparer ces terrains leur coûterait une fortune. On parle de centaines de milliers de dollars individuellement. Cela n’a pas de bon sens de faire reposer tout ce problème sur les épaules de quelques personnes.
Chaque fois, on nous répond la même chose: l’érosion est causée par des facteurs multiples, on travaille fort, c’est une responsabilité partagée, et ainsi de suite. Une responsabilité partagée, je veux bien, mais attribuable en majorité par la navigation qui cause la majorité de l’érosion dans le tronçon.
Ce n’est pas normal que des citoyens doivent traîner leur gouvernement en cour pour se faire entendre. Ce n’est pas normal qu’on doive déposer des pétitions, qu’on doive mobiliser les citoyens, que les villes votent des résolutions, qu’on envoie cela au ministre, que le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités produise un rapport unanime et qu’il n’y ait toujours pas de mouvement de la part du gouvernement. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas normal que le gouvernement balaie du revers de la main les rapports de ses propres scientifiques qui lui disent que le problème est dans sa cour. Ce n’est pas normal que le gouvernement fédéral se lave les mains de ses responsabilités constitutionnelles; la navigation commerciale et la navigation en général, c’est de compétence fédérale.
Or, le gouvernement dit que ce n’est pas à lui de s’en occuper. Il y a un problème. Si ce n’est pas à lui de s’en occuper, qu’il donne la responsabilité à un autre gouvernement ou qu’on déclare l’indépendance. Peut-être que le gouvernement du Québec s’en occupera, parce qu'à Ottawa, visiblement, on ne souhaite pas s’occuper de ses affaires.
En conclusion, je m’attends à ce que les gens de ma circonscription soient respectés par le gouvernement canadien. Je m’attends à ce que l’étude déposée par le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités, qui a été faite de façon sérieuse, avec des témoins, et dont le résultat fait l'unanimité soit entendue par le gouvernement et qu’on la prenne au sérieux aussi. Je m’attends à ce que la Chambre des communes confirme le travail qui a été fait en comité pour qu’on ait encore plus de poids, pour que ce gouvernement écoute vraiment la volonté des citoyens et règle les problèmes qui sont vécus sur le terrain. Je m’attends surtout à ce que le gouvernement mette en œuvre les recommandations formulées dans le rapport. Pour moi, c’est la base. Je trouve cela absolument incompréhensible qu’on ait un gouvernement à courte vue, qui a essayé tout simplement de ne pas prendre le problème au sérieux.
Toutefois, je me réjouis quand même, parce qu’il y a eu des libéraux autour de la table au Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités. Ces derniers ont entendu les témoins et les témoignages. Ils ont vu les faits et ils ont voté avec le reste des membres du Comité. Ils se sont rendu compte qu’il y avait un problème et que ça prenait des solutions. Ils étaient d’accord sur les solutions qu’on proposait. Alors, si ces libéraux étaient d’accord sur les solutions qu’on proposait quand ils étaient autour de la table du Comité, je pense qu’ils vont être capables de convaincre le gouvernement actuel. Si le gouvernement s’intéresse de façon sérieuse au problème, il ne peut qu’être d’accord sur tous les faits que j’ai énoncés. Il ne peut qu’être un gouvernement responsable, n’est-ce pas?
Le principe même de la Chambre, c’est de tenir responsable le gouvernement de ses actions et de mettre en lumière les problèmes vécus au jour le jour par nos citoyens.
Nous, nous faisons notre travail. Je peux dire que je fais mon travail. Maintenant, c’est au tour du gouvernement d’en face de faire son travail.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de pouvoir parler du fleuve Saint-Laurent et de l'importance qu'il revêt pour notre pays, non seulement aujourd'hui, mais pour l'avenir. Je pense aussi à l'histoire du Canada et au rôle important que le Saint-Laurent a joué dans l'évolution générale de notre nation. Mes ancêtres sont originaires de toute cette région du Saint-Laurent, et beaucoup d'entre eux ont navigué sur le Saint-Laurent et été témoins, même à l'époque, des problèmes liés aux berges.
Que ce soit à l'époque où mes ancêtres vivaient près du fleuve Saint-Laurent et l'utilisaient ou aujourd'hui, le fait est que les berges ont toujours suscité des préoccupations. Cependant, le fait qu'on reconnaisse largement que le Saint-Laurent a contribué à édifier la nation canadienne actuelle est extrêmement positif. En effet, nous avons vu un développement économique et social qui a profité à tous.
Fait intéressant, le député d'en face a déclaré que cette question relevait entièrement de la compétence fédérale, alors que le problème est causé par les navires commerciaux qui empruntent le Saint-Laurent. Selon lui, la vitesse est l'une des causes du problème, tout comme le sillage des bateaux. Je le reconnais, mais le gouvernement a, entre autres mesures, reconnu il y a quelque temps que la province et Ottawa devaient travailler ensemble, et c'est pourquoi un comité composé de représentants provinciaux et fédéraux a été mis sur pied. J'entrerai un peu plus dans les détails à ce sujet dans quelques instants.
Je voudrais revenir un peu sur les causes du problème et c'est pourquoi j'ai posé cette question au député. Le problème dure depuis longtemps, comme je l'ai dit. Je ne le remets pas du tout en question, mais le rapport lui-même a été déposé il y a près d'un an et demi. Un coup d'œil au Feuilleton nous apprend que de nombreux rapports ont été présentés aux comités permanents. Si quelqu'un le voulait, il pourrait se lever tous les jours pendant le reste de la session jusqu'aux prochaines élections et présenter des motions d'adoption.
Je me demande si c'est là l'emploi le plus utile de notre temps, à la Chambre des communes. Cela n'enlève rien à l'importance de l'enjeu pour l'ensemble du Canada, car il s'agit d'un corridor commercial. Les produits qui arrivent par le Saint-Laurent sont distribués dans tout le pays. Tout le Canada bénéficie d'un fleuve Saint-Laurent en bonne santé, et je ne remets donc pas en question l'importance du sujet.
Comme le député l'a dit lui-même, je suis surpris qu'il ait soulevé ce point au cours de la période des questions. Je ne sais pas comment j'aurais pu le manquer, car je n'ai pas manqué beaucoup de périodes de questions au fil des ans. Je vais devoir vérifier, mais je suis heureux qu'il ait soulevé le point pendant la période des questions et j'espère qu'il continuera à le faire, parce que c'est un enjeu important. C'est l'une des raisons pour lesquelles il y a une réponse très détaillée au rapport du ministère, et je vais parler de cette réponse, mais tout d'abord, revenons à la question que j'ai posée plus tôt au député: « Pourquoi aujourd'hui? »
Depuis que nous avons repris nos travaux, je pense qu'il est juste de dire qu'on a consacré très peu de temps aux projets de loi du gouvernement. Le Parti conservateur a commencé à consulter le Feuilleton, à parcourir les nombreux rapports et à présenter des motions d'adoption de rapports pour empêcher le gouvernement de parler de ses projets de loi. Si nous ne parlions pas du rapport aujourd'hui, nous parlerions de la question de privilège soulevée par le Parti conservateur.
Hier, j'ai posé une question que j'estime légitime concernant le Saint-Laurent et les nombreux enjeux soulignés dans les rapports inscrits au Feuilleton. Oui, ce sont des enjeux importants, et il y a de nombreuses façons de les traiter, mais y a-t-il un effort concerté pour empêcher le débat sur les projets de loi? Qu'il s'agisse de la Loi sur la citoyenneté que les députés du Bloc, du NPD et des libéraux soutiennent et à laquelle les conservateurs s'opposent, ou de la mesure législative concernant le système de justice militaire que tous les députés de cette Chambre soutiennent, le programme législatif est bloqué.
Je me demande s'il s'agit ou non d'une question de privilège, qui est censée avoir préséance sur toutes les autres questions débattues à la Chambre. Cependant, elle est utilisée comme un outil d'obstruction et non pour l'exercice du privilège lui-même. Si j'avais le choix de parler de ce que le député soulève à propos du fleuve Saint-Laurent...
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Monsieur le Président, le rappel au Règlement du député m'a confirmé que, si j'avais le choix de parler des jeux auxquels se livrent les conservateurs jour après jour ou du fleuve Saint‑Laurent, je préférerais parler du fleuve Saint‑Laurent, et c'est ce que je vais faire.
Tout comme le fleuve Saint‑Laurent est important pour l'ensemble du Canada, en particulier pour la province de Québec, le problème de l'érosion hydrique va bien au-delà du fleuve Saint‑Laurent. Je dirais que parler des rives de nos océans, de nos rivières et de nos lacs, ainsi que de l'impact de nos activités commerciales, résidentielles ou récréatives le long de ces rives, serait un merveilleux débat à tenir. Je dirais également que le fleuve Saint‑Laurent est un élément très important de notre vie. Si j'étais dans l'opposition, je serais favorable à un débat de cette nature.
Je vais donner un exemple. Les rivières Rouge et Assiniboine se rejoignent dans la ville de Winnipeg. Pour nos collectivités et nos villes, nos rivières sont très importantes. Les rivières Rouge, Assiniboine et Seine comptent parmi les plus grands atouts de Winnipeg, mais nous assistons malheureusement à l'érosion des berges. Il y a eu un fort mouvement populaire, et j'ai soutenu le contraire de ce que disait le député d'en face sur la question de savoir qui était responsable.
Je vais donner un exemple concret. À Winnipeg, j'ai proposé qu'une agence de l'eau s'occupe de tout ce qui concerne nos cours d'eau, y compris la rivière Rouge, la rivière Assiniboine et la rivière Seine, parce que la ville de Winnipeg a besoin de ces cours d'eau. À bien des égards, cela contribuerait au développement de notre ville. Le même principe pourrait s'appliquer au fleuve Saint‑Laurent, ainsi qu'aux nombreux autres fleuves et rivières qui traversent nos collectivités.
À Winnipeg, dans une certaine mesure, nous avons un bon point de départ, mis en place il y a plusieurs années, avec La Fourche et son développement. Avant le développement de La Fourche, il n'y avait pratiquement pas de circulation vers ce site où les rivières Rouge et Assiniboine se rejoignent. Grâce au gouvernement fédéral, au gouvernement provincial et à l'administration municipale, La Fourche est aujourd'hui le principal attrait touristique du Manitoba. Je suppose que si les députés sont allés à Winnipeg, il y a de fortes chances qu'ils soient allés à La Fourche. Ce développement, y compris la protection des berges, est le fruit d'investissements réalisés non pas par un seul ordre de gouvernement, mais par tous les ordres de gouvernement, qui ont reconnu l'importance de nos rivières pour nos collectivités.
Nous n'avons pas de grands navires transportant toutes sortes de marchandises et de produits ou exportant des produits. Ce n'est pas le carrefour économique qu'est le fleuve Saint‑Laurent, mais je peux dire au député d'en face que nos voies navigables sont d'une grande importance pour la ville de Winnipeg. Je suppose que, qu'il s'agisse de villes comme Winnipeg ou Edmonton, l'enjeu est important, tout comme il l'est pour le fleuve Saint‑Laurent, pour les berges de l'île de Vancouver dans l'océan en Colombie‑Britannique, et autour d'Halifax.
Ces voies navigables sont toutes importantes, non seulement pour les collectivités avoisinantes, mais aussi pour l'ensemble des Canadiens. Un autre exemple est le port de Churchill, au Manitoba. Cela ne fait peut-être pas l'unanimité parmi les politiciens, mais j'aimerais vraiment voir davantage d'activités dans le port de Churchill.
Une voix: Bravo!
M. Kevin Lamoureux: Monsieur le Président, je vois que certains de mes amis conservateurs sont d'accord sur ce point, ce qui est une bonne chose. J'espère voir davantage de projets de développement, car je comprends et reconnais les avantages économiques et les retombées positives pour les collectivités.
Sans aucun doute, le fleuve Saint‑Laurent est une ressource essentielle depuis des générations. Comme je l'ai souligné, mes ancêtres vivaient à proximité du Saint‑Laurent. Sans le fleuve Saint‑Laurent, qui sait si j'aurais même été là, compte tenu du rôle qu'il a joué dans l'essor de la province de Québec et du Canada tout entier.
En tant que gouvernement, nous avons reconnu les dommages causés, et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons investi des ressources financières et pris des mesures budgétaires et législatives, comme nous l'avons fait par le passé, pour reconnaître et prendre des mesures là où nous le pouvons. Cela signifie également travailler avec d'autres ordres de gouvernement. On peut vraiment comprendre et évaluer le changement d'attitude du gouvernement actuel par rapport à celui de Stephen Harper.
Je conseille au motionnaire de jeter un coup d'œil sur les dépenses d'infrastructure et de comparer les dépenses d'infrastructure du gouvernement actuel à celles des gouvernements précédents, en particulier du gouvernement conservateur de Stephen Harper. Depuis qu'ils sont au pouvoir, les libéraux ont dépensé probablement plus pour soutenir le Québec en matière d'infrastructures que tout autre gouvernement depuis des générations. J'aimerais croire qu'une bonne partie de ces fonds d'infrastructure a servi à soutenir le fleuve Saint‑Laurent, directement ou indirectement. Il s'agit de sommes considérables. C'est pourquoi je dis qu'il y a eu des mesures budgétaires, certaines plus directes que d'autres.
Voilà pourquoi je dirais à mes collègues que c'est un rapport intéressant à lire. J'ai reçu quelques avis à partager, ce que je me propose de faire tout de suite. Avant, je voudrais dire aux députés d'en face qu'il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas élargir le débat sous la forme d'une motion de l'opposition. Avec une motion de l'opposition, nous pourrions amener les députés à élargir le débat, à s'assurer que nous ne parlons pas seulement du Saint‑Laurent. Les députés pourraient soulever, directement ou indirectement, des aspects qui doivent être discutés. Dans mon cas, ce serait une longue histoire familiale qui me ramène au Saint‑Laurent et qui suscite mon intérêt envers ce fleuve en particulier.
Ce n'est pas quelque chose qui ne concerne que la province de Québec. Comme je l'ai souligné, ce pourrait être en Colombie‑Britannique, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, en Nouvelle‑Écosse, au Nouveau‑Brunswick. On peut aussi inclure les territoires, Churchill, et ainsi de suite. Tous ces acteurs s'intéressent non seulement à ce que fait Ottawa, mais aussi à la manière dont Ottawa peut collaborer avec d'autres administrations pour faire avancer les choses. Je pense qu'un tel débat serait plus productif, car, comme le député l'a lui-même précisé, ce débat a eu lieu il y a plus d'un an et demi.
Il y a le rapport, et il y a de nombreux documents qui m'ont été fournis et que je n'ai pas pu consulter. Je dois mentionner notamment les réductions volontaires de la vitesse, juste pour montrer que j'ai réellement obtenu certains renseignements, parce que je suis conscient de ce que le député essaie de faire comprendre. C'est pourquoi j'ai fait allusion au sens de coopération.
En 1988, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec ont pris l'initiative de créer le Plan d'action Saint‑Laurent, qui vise à « conserver, restaurer, protéger et mettre en valeur le Saint‑Laurent ». Il comporte toutes sortes d'initiatives. Dans la réponse du gouvernement au rapport du comité, on peut lire ce qui suit:
Cependant, si l'efficacité des mesures volontaires diminuait, des pouvoirs législatifs prévus par la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada (plus précisément le Règlement sur les restrictions visant l'utilisation des bâtiments et le Règlement sur la sécurité de la navigation [2020]) pourraient offrir des moyens d'imposer des exigences réglementaires visant certains secteurs du Saint-Laurent afin d'éliminer les problèmes ou les préoccupations qui subsistent.
Le comité mixte a examiné les réductions de vitesse. Lorsque c'est volontaire, on constate que plus de 90 % des personnes ou des navires commerciaux respectent cette règle. Cependant, d'autres règlements et lois sont maintenant en vigueur depuis 2020 pour que nous soyons à tout le moins ouverts à prendre d'autres mesures, au besoin. Nous avons des lois et des règlements qui peuvent être étayés.
Je pense qu'il y a une multitude de raisons d'être optimistes. La question est de savoir si nous pouvons amener les différents ordres de gouvernement à travailler ensemble afin que les activités récréatives, commerciales et résidentielles bénéficient toutes d'un débat et d'un traitement équitable à la Chambre.
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Monsieur le Président, c'est toujours un grand plaisir de prendre la parole à la Chambre, mais encore plus aujourd'hui parce que je partage mon temps de parole avec le député de , qui est sans l'ombre d'un doute un excellent député et un formidable collègue.
J'aimerais préciser quelque chose. Le débat sur l'adoption a été proposé par un de mes collègues. Or, le député de ne cesse de dire que c'est inapproprié. Il dit que la question aurait dû être soulevée à la période des questions, ce qui a été fait trois fois plutôt qu'une, qu'elle aurait dû faire l'objet d'une motion de la journée de l'opposition, ou qu'elle aurait dû être soulevée en comité.
Or, elle a été étudiée en comité. Elle est tout à fait légitime d'un point de vue procédural, et c'est un débat qui doit avoir lieu. Je ne suis peut-être pas entièrement d'accord avec mon collègue, mais c'est un débat tout à fait légitime qui est important non seulement pour les gens de sa circonscription, mais aussi pour les gens qui longent la Voie maritime du Saint-Laurent. Paradoxalement, comme le député de l'a souligné, l'érosion des berges est un problème qui touche toutes les régions du pays, qu'il s'agisse de fleuves, de rivières ou de lacs, par exemple.
En 2019, l'année où j'ai été élu, j'ai passé beaucoup de temps à parler aux résidants des quartiers avoisinants. Il y avait des inondations cette année-là. Le lac Ontario a atteint son niveau le plus élevé en 2019. C'était juste après l'inondation record de 2017.
J'étais avec une résidante qui avait littéralement de l'eau jusqu'aux chevilles et qui m'a dit que sa cour, où elle jouait avec ses petits-enfants, se terminait 50 mètres plus loin, et qu'elle avait donc perdu 50 mètres de sa propriété. J'ai aussi parlé à une octogénaire qui m'a dit qu'elle dormait mal depuis des semaines parce qu'elle ne savait pas si son sous-sol ou sa maison allait être inondé, car elle entendait le clapotis du lac Ontario qui se rapprochait de plus en plus. Elle vivait dans la terreur, pensant que sa maison serait bientôt inondée.
L'érosion des berges est donc un enjeu réel et important qui mérite d'être débattu, et je remercie mon collègue d'avoir proposé le débat sur l'adoption.
Je vais parler un peu de l'importance de la Voie maritime du Saint-Laurent. L'un des deux grands-pères de ma femme a commencé à naviguer sur les laquiers à Thunder Bay et l'autre, à Gaspé. Ils ont parcouru le fleuve de bout en bout, pour finalement s'installer à Niagara. Ils ont ainsi eu l'occasion de travailler, de voir le monde et, finalement, de fonder une famille. À l'instar du député de , je suis ici, ou du moins mes enfants, grâce à la Voie maritime du Saint-Laurent et à l'importance considérable qu'elle revêt pour notre économie.
Voyons ce que dit l'étude. Elle confirme ce que nous savions déjà: l'érosion des berges du lac Ontario, des Grands Lacs et de nombreux autres endroits au pays est un enjeu important. Examinons les faits. C'est un gouvernement libéral qui, en 1998, a supprimé le programme de protection des berges. Les échecs libéraux qui causent des problèmes sont donc un thème récurrent. C'est exactement comme quand les libéraux ont sabré les soins de santé dans les années 1990 sous Jean Chrétien, puis Paul Martin. Pourtant, en disant qu'ils ne font pas de compressions, ils propagent de la mésinformation, quoique, pour être franc, je préférerais employer l'autre mot.
C'est pourtant la réalité: Stephen Harper a considérablement augmenté le financement des infrastructures dans la foulée de la crise économique de 2008. C'est également une réalité, un fait, que Stephen Harper a augmenté le financement des soins de santé. Si l'on en croit toute la mésinformation régulièrement répétée en face, on pourrait penser que c'est l'inverse.
En ce qui concerne le problème de l'érosion des berges, je pense que tout le monde s'accorde à dire que nous avons besoin d'un partenariat multilatéral. C'est particulièrement compliqué parce que, comme un autre député l'a dit aujourd'hui, cela concerne aussi les États-Unis d'Amérique. Nos partenaires américains, le gouvernement fédéral, les provinces et les municipalités doivent être de la partie. Nous avons également besoin que les acteurs privés, tels que les résidants, communiquent leurs souhaits, tout comme les transporteurs maritimes.
Je suis d'accord avec mon collègue. Il est indéniable que le transport maritime est à l'origine de l'érosion des berges, ou d'une partie de celle-ci. Disons-nous les vraies affaires: le transport maritime est également important pour notre économie. Nous devons donc tous étudier la question sous tous ses angles et trouver une approche pour agir afin de protéger les résidants, de protéger l'économie et de faire du Canada un pays meilleur et plus grand à l'avenir.
Il est question depuis des années du problème de l'érosion des berges; pourtant, le gouvernement libéral n'a pris aucune mesure. Là où je ne suis pas d'accord avec mon collègue du Bloc québécois, c'est entre autres qu'il semble croire que le gouvernement fédéral libéral peut régler ce problème. Je vais lui rafraîchir la mémoire et lui parler de quelques-uns des problèmes que le gouvernement a essayé de régler au cours de neuf dernières années.
Le gouvernement nous a dit que les logements étaient trop chers et qu'il fallait en construire plus à prix abordable. Que s'est-il passé? Le prix des logements a doublé et même triplé dans certaines régions du pays. Il nous a dit qu'il y avait trop de dépendance et de consommation de drogues et qu'il trouverait une solution au problème. Que voyons-nous dans les rues aujourd'hui? La criminalité et le chaos. Il nous a dit qu'il équilibrerait le budget, qu'il y aurait un « modeste, minuscule déficit », comme l'ancien premier ministre Stephen Harper disait, et à présent, nous avons un déficit et un endettement monstres.
Est-ce que les députés, et pas seulement mon ami et collègue du comité des transports, croient vraiment qu'après neuf ans, le gouvernement peut régler quelque problème que ce soit? L'ancien président des États-Unis Ronald Reagan disait: « Les dix mots les plus terrifiants de la langue sont: Bonjour, je suis du gouvernement et je viens vous aider. » Loin de moi l'idée de changer une citation du grand Ronald Reagan, mais nous devons l'adapter au Canada, où la phrase la plus effrayante est: « Les onze mots les plus terrifiants de la langue sont: Bonjour, je suis du gouvernement libéral et je viens vous aider. »
J'imagine un monde où le gouvernement s'autoriserait des milliards de dollars pour régler le problème de l'érosion des berges. Qu'arriverait-il? Comme pour tout problème qu'il a essayé de régler, les choses empireraient. Il y aurait aussi des proches des libéraux, des experts-conseils et un tas de paperasserie. Beaucoup de proches des libéraux s'enrichiraient grassement, comme dans le cas de Technologies du développement durable Canada et d'une myriade d'autres programmes, des scandales des experts-conseils, de tous ces scandales. Cependant, rien ne serait fait parce que ce gouvernement brille par sa mauvaise gestion, ses dépenses excessives et son total manque de résultats.
Je connais un petit secret. La différence entre les libéraux et les conservateurs, c'est que les libéraux jugent du succès d'un programme aux milliards de dollars qu'ils lui consacrent et à sa durée, alors que les conservateurs jugent du succès d'un projet ou d'un programme à son succès. Quand les conservateurs supprimeront la taxe sur le carbone, ils régleront aussi un tas de problèmes. Nous aurons des élections sur la taxe sur le carbone et nous élirons un gouvernement de gros bon sens qui fera en sorte que les Canadiens rapportent à la maison de vrais salaires, que le Canada soit le pays le plus libre du monde et que la promesse qu'incarnait notre pays soit rétablie.
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Monsieur le Président, cela me fait plaisir de me lever pour parler de cette importante étude du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités qui touche le fleuve Saint‑Laurent, où j’habite puisque je demeure à Saint‑Roch‑des‑Aulnaies. J’ai été élevé à La Pocatière, le long du fleuve Saint‑Laurent. J’ai passé ma vie entière le long du Saint‑Laurent. J’ai vu évoluer les côtes du fleuve Saint‑Laurent, la côte sud particulièrement.
Depuis des années, voire des siècles, les berges sont transformées par la nature, par les marées, parce que les marées sont très importantes chez nous, mais aussi par les bateaux. Évidemment, les baleines et tout l’environnement côtier sont aussi touchés par l’exploitation maritime. L'exploitation maritime a été extrêmement importante certaines années, il y a longtemps.
L’érosion des berges n’est pas d’hier. On va se le dire. Je comprends que dans l’étude qui a été menée, des maires ont été consultés. J’ai été maire de La Pocatière. D’une façon ou d’une autre, tant les élus municipaux d’hier que d'aujourd’hui sont interpellés par cette question.
Je vais donner des exemples très clairs. Dans ma circonscription, à Montmagny, l’érosion des berges est très importante au Cap‑aux‑Oies, là où il y a le camping Pointe‑aux‑Oies. En fait, la Ville de Montmagny a entamé des démarches avec Pêches et Océans Canada pour faire des travaux de stabilisation des berges. Sans ces travaux, inévitablement, le camping, sans disparaître complètement, pourrait à long terme devoir diminuer le nombre de terrains disponibles à cause de l'importance de l'érosion des berges.
Quant à la relation que la Ville de Montmagny a eue et a toujours avec Pêches et Océans Canada et le gouvernement du Québec, le dossier n'est toujours pas réglé. il faut savoir qu’au Québec, on a une situation particulière. On a voulu plus d’autonomie depuis toujours et on en a notamment au chapitre de l'environnement. Donc, inévitablement, il y a des spécialistes en environnement à Québec et des spécialistes en environnement à Ottawa qui ne s’entendent pas tout le temps sur les conjonctures ou sur les résultats de travaux qui pourraient être effectués. Cela fait qu’on se retrouve dans des situations comme à Montmagny actuellement, où on n’est pas capable d'arriver à une solution. Nous essayons — je m'en suis mêlé un peu — de mettre de la pression pour trouver une solution, puisqu’il existe déjà des sommes dans des programmes de subventions auxquels la Ville de Montmagny aurait accès pour faire des travaux. Donc, la question monétaire de l’ensemble des travaux n’est pas en jeu ici et n’est pas en jeu dans bien des cas, parce qu’il existe déjà des sommes. Pensons au programme d’adaptation aux changements climatiques du gouvernement fédéral ou au fonds vert pour les municipalités; il y a une multitude de travaux qui peuvent se faire.
D’ailleurs, je voudrais souligner qu’il y a quelques années, cela ne fait pas une éternité, il y a eu le Projet Résilience côtière, réalisé par l’Université du Québec à Rimouski. Il s'agissait d'un laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières. Évidemment, les zones côtières incluent toute la ligne du Saint‑Laurent qui passe en avant des circonscriptions de mes collègues, dans la région de Sorel, entre autres. Concernant le laboratoire, je vais prendre le temps de lire sa description pour donner une idée de ce qui s’est fait dans le passé.
Le Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières (LDGIZC) de l’Université du Québec à Rimouski a mis en œuvre un projet de recherche-action intitulée « Projet Résilience côtière : développement d’outils d’adaptation à l’érosion côtière pour les municipalités du Québec maritime ».
À ce que je sache, le Québec maritime fait aussi partie des Grands Lacs et de tout le corridor qui passe dans des régions plus étroites, où les bateaux qui font des vagues qui occasionnent l’érosion des berges.
Le projet s'est déroulé de janvier 2017 à décembre 2021; il a donc pris fin il y a près de trois ans. Il a surtout permis de développer un outil pour les municipalités côtières afin d'aller chercher de l’information pour éventuellement réaliser des travaux.
Je soulève ce point parce que des travaux sont faits depuis plusieurs années pour la résilience côtière, pour contrer l'effet de l'érosion sur les berges. J'ai été maire de La Pocatière de 2005 à 2009 et je peux garantir que déjà, pendant que j'étais vice-préfet de la municipalité régionale de comté de Kamouraska, nous avions des problèmes avec l'érosion des berges. Nous en avons toujours d'ailleurs et nous en aurons toujours. Toutefois, il y avait déjà des travaux et des travaux de recherche qui se faisaient à ce moment. Il y a des sommes déjà très importantes qui ont été investies dans la recherche.
Le problème ici n'est pas le manque d'argent pour la recherche. Le problème, c'est que le gouvernement libéral, qui est là depuis 2015, ne passe jamais à l'action. Il fait des recherches et il finance la recherche, ce n'est pas un problème. Cependant, quand vient le temps de mettre en œuvre les solutions qui sont proposées selon les résultats des recherches, le gouvernement n'est pas capable de le faire.
Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'argent. Le budget fédéral a augmenté de 151 milliards de dollars, avec l'embauche de 100 000 fonctionnaires. Ce n'est pas ça qui manque. Il y a du monde qui est capable de faire ça. Ce n'est vraiment pas un problème. Je pense que le problème que nous vivons actuellement est que nous avons tellement grossi avec tout ce monde que nous nous embourbons, particulièrement au Québec, dans des relations et des solutions environnementales qui ne sont pas toujours les mêmes entre Québec et Ottawa.
Je vais donner un autre exemple très clair et d'ailleurs très important. Sur la rive sud du Saint‑Laurent, à partir de Berthier‑sur‑Mer dans ma circonscription, jusqu'à l'Île Verte, on compte environ cinq marinas. Du côté nord du fleuve Saint‑Laurent, on n'a pas nécessairement de problèmes d'érosion, parce que les profondeurs sont beaucoup plus grandes. On est à la portée des rochers.
Sur la rive sud, par contre, ce sont de grandes étendues très planes et vaseuses. Les marinas se retrouvent donc avec de la vase à l'intérieur de leur espace. On sait que ce sont des espaces souvent entourés de roches pour garder et protéger les bateaux des vagues et de la turbulence du fleuve. Il y a donc beaucoup de vase qui s'accumule à l'intérieur de ces marinas. À Rivière‑du‑Loup, en particulier, on a une période extrêmement courte durant laquelle draguer la vase en question, ce qui est un problème. On a un problème très important parce qu'on veut protéger le béluga et les espèces marines. Or, la vase n'arrive pas du ciel, elle arrive du fleuve Saint‑Laurent. Elle est à l'intérieur du fleuve. Elle ne fait que se ramasser dans un endroit quelconque. En plus, ce sont majoritairement des voiliers dans les marinas. Ils ne font pas ou font peu de pollution, donc la vase n'est pas contaminée et on veut la remettre dans le fleuve.
Ce sont tous des éléments comme ça. La guerre entre Québec et Ottawa, avec Pêches et Océans qui impose des restrictions tellement importantes, coûte une fortune aux propriétaires de bateaux qui veulent être capables de retirer toute cette vase pour la retourner dans le fleuve. C'est toute la question du dragage.
Je reviens à la question des berges dans la zone du fleuve Saint‑Laurent qui est beaucoup moins large que chez nous. Dans notre région, le fleuve a de 12 à 15 km de largeur. Plus on va vers l'océan, plus il est large. Il est encore plus large dans le golfe, et il y a donc un peu moins de répercussions. De plus, ces dernières sont de source naturelle, et non causées par les bateaux. Je comprends que, dans la circonscription et la région de mon collègue, l'érosion est surtout causée par le passage des bateaux et les vagues qui en résultent. Je comprends que mon collègue veut améliorer la situation et protéger les berges de sa région. C'est tout à fait naturel de vouloir le faire. Sincèrement, ça fait aussi partie de son travail d'être à l'écoute des gens de sa circonscription.
Je pense qu'au moment où nous nous parlons, l'argent et les projets sont disponibles. Si nous voulons faire des recherches dans ce secteur, les universités sont prêtes à le faire. Il y a possibilité de chercher du financement. Toutes ces choses sont déjà accessibles. Je ne pense pas que nous devrions rajouter de nouveaux comités et de nouvelles affaires. Je pense aussi qu'il faut travailler en collaboration avec Québec pour lancer des projets, mais des projets qui vont être faciles, rapides et efficaces, et ce, le plus rapidement possible.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir parler aujourd'hui de la réduction de l'impact de la navigation commerciale sur l'érosion des berges. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le rapport met en lumière un problème important, qui a des répercussions non seulement sur l'environnement, mais aussi sur les moyens de subsistance et la sécurité de milliers de Canadiens qui vivent le long des rives des Grands Lacs et du Saint-Laurent. L'érosion de nos berges due à la navigation commerciale est une préoccupation sérieuse pour les populations, et les témoins qui ont comparu devant le comité ont clairement indiqué que des mesures sont nécessaires pour protéger nos écosystèmes naturels et que les personnes qui vivent et travaillent sur ces voies navigables méritent d'être protégées.
[Français]
Depuis des décennies, les eaux des Grands Lacs et du fleuve Saint‑Laurent jouent un rôle central dans notre économie en soutenant le commerce, les transports et l'industrie. Cependant, cette même activité, en particulier la navigation commerciale, est désormais l'un des principaux facteurs d'érosion des rivages. Les passages étroits du fleuve Saint‑Laurent et d'autres parties de ce corridor sont particulièrement vulnérables à l'érosion causée par le sillage des navires et par d'autres activités humaines.
[Traduction]
Il faut se rappeler que l'érosion ne cause pas seulement la perte de terrains, mais également d'infrastructures, de maisons et de moyens de subsistance. Dans des collectivités comme Saint‑Ignace‑De‑Loyola, des résidants voient des parties de leur propriété s'effondrer d'année en année à cause des vagues créées par les navires commerciaux. L'impact de la navigation commerciale n'est pas seulement une question environnementale; c'est une question de sécurité publique et une menace pour leur mode de vie.
Le rapport fait ressortir une chose très claire: le gouvernement fédéral n'a pas joué un rôle de premier plan dans la lutte contre l'érosion des berges. De nombreux témoins de diverses collectivités, municipalités, communautés autochtones et organisations environnementales ont fait valoir qu'il faut une approche multipartite coordonnée regroupant tous les ordres de gouvernement, mais que le leadership doit venir d'Ottawa.
Les néo-démocrates se font l'écho des appels lancés dans ce rapport en faveur d'un programme de protection des berges. Ce programme a été annulé dans les années 1990. Les gouvernements libéraux et conservateurs ne l'ont pas rétabli, alors qu'il offrait un soutien essentiel pour les berges du Saint-Laurent. En rétablissant ce programme, nous pouvons rassembler les gouvernements provinciaux, les administrations municipales, les groupes autochtones, les chefs de file de l'industrie et les experts scientifiques pour élaborer des solutions réelles et durables de lutte contre l'érosion.
Je veux prendre un moment pour saluer l'initiative importante de mon collègue de . Son projet de loi qui accorde des droits au fleuve Saint-Laurent est une étape importante et audacieuse pour repenser notre relation avec la nature. En attribuant au fleuve une personnalité juridique, nous reconnaissons la valeur intrinsèque de nos écosystèmes naturels et leur droit de prospérer. Le projet de loi n'est pas seulement symbolique: il représente un changement fondamental en faveur de la justice environnementale. S'il était adopté, il donnerait une voix au fleuve, permettant aux collectivités et aux défenseurs de l'environnement d'intenter des actions en justice en son nom lorsque les écosystèmes sont menacés. Le Saint-Laurent est l'élément vital de notre environnement, de notre histoire, de nos collectivités et de notre avenir. Nous devons lui reconnaître le droit d'exister, de s'épanouir et de se régénérer. Le projet de loi est un élément essentiel du mouvement plus large visant à protéger le fleuve contre les menaces décrites dans le rapport.
Malgré l'urgence de ces questions, le gouvernement libéral a traîné les pieds. Année après année, nous entendons des promesses d'action environnementale, mais l'annulation, dans les années 1990, du programme de protection du littoral, qui n'a pas été rétabli par le gouvernement actuel ni par le gouvernement Harper qui l'a précédé, n'est qu'un exemple parmi d'autres de son incapacité à protéger nos écosystèmes vitaux.
Les libéraux n'ont rien fait contre l'érosion, n'ont pas réglementé la navigation commerciale et n'ont pas écouté les collectivités les plus touchées. Sur la côte Ouest, j'ai demandé au gouvernement de mettre en place une zone tampon obligatoire de 1 000 mètres pour les épaulards résidents du Sud, une espèce menacée, et de s'attaquer au déversement de déchets et d'effluents par les navires commerciaux. Le gouvernement continue de parler d'action pour l'environnement et d'action pour le climat, tout en ne mettant pas en œuvre des protections fondamentales pour nos cours d'eau et nos littoraux.
Nous ne pouvons plus nous satisfaire de demi-mesures, de solutions disparates ou d'études supplémentaires sans suivi. Il est temps d'agir, et le gouvernement fédéral doit rendre des comptes.
Beaucoup de solutions visant à protéger notre environnement naturel et nos collectivités sont décrites dans le rapport, et elles ne s'opposent ni à la croissance économique ni à l'industrie. Il s'agit de trouver un équilibre entre le développement et la durabilité environnementale. C'est pourquoi le NPD veillera toujours à ce que les travailleurs d'industries telles que la navigation commerciale fassent partie de la solution, et c'est pourquoi nous pensons que les entreprises elles-mêmes, les industries qui profitent du fleuve, doivent contribuer à sa préservation au moyen de programmes tels que le fonds recommandé pour la restauration des berges, qui serait financé par les utilisateurs commerciaux du corridor.
Nous savons que les conservateurs prônent toujours la déréglementation et les compressions, qu'ils ne tiennent pas compte des répercussions environnementales à long terme et qu'ils n'investissent pas dans la durabilité future. Les conservateurs prétendent soutenir la responsabilité financière, mais comment pouvons-nous être responsables financièrement si nous ignorons les coûts environnementaux et les coûts pour les collectivités qui continueront d'augmenter, mettant les collectivités et les écosystèmes encore plus en péril?
Pour conclure, je tiens à souligner de nouveau qu'il faut agir, pas mener d'autres d'études. Je tiens à souligner de nouveau que ce rapport ne porte pas seulement sur l'étude du problème, mais aussi sur les mesures que doit prendre le gouvernement fédéral. C'est maintenant qu'il faut agir. Le rétablissement du programme de protection des rives, l'adoption du projet de loi pour accorder des droits sur le fleuve Saint‑Laurent, l'investissement dans la recherche et les solutions durables, la réglementation de la vitesse des navires et la responsabilisation des industries sont toutes des mesures nécessaires pour protéger les berges et les collectivités qui s'y trouvent.
J'exhorte la Chambre, et en particulier le gouvernement, qui a le pouvoir d'agir, à prendre au sérieux les recommandations de ce rapport et à agir rapidement pour protéger les berges, les écosystèmes et les Canadiens qui en dépendent.
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Monsieur le Président, c'est avec extrêmement de plaisir que je parle de cette motion, quand même très importante, sur l'érosion des berges du fleuve Saint‑Laurent. Pour les Québécois et les Montréalais, l'identification au fleuve Saint-Laurent est extrêmement importante. C'est un marqueur identitaire fort du Québec et nous éprouvons un attachement au fleuve et à tous ses affluents, toutes ces rivières qui contribuent à alimenter ce très grand et très beau fleuve. Puisque je viens de Saint‑Jean‑sur‑Richelieu, c'est évidemment la rivière Richelieu qui a fait partie de mon enfance et de mon adolescence. Cette rivière, avec d'autres, alimente le fleuve Saint-Laurent.
Ma collègue de soulignait que j'ai déposé un projet de loi d'initiative parlementaire pour que le fleuve Saint‑Laurent soit reconnu comme une entité naturelle et soit doté d'un statut juridique, afin d'améliorer sa protection et d'améliorer nos capacités à défendre l'environnement, les écosystèmes et la biodiversité qui accompagnent une entité aussi large et grande.
J'aimerais souligner que je suis un amateur de cartes. J'aime beaucoup les cartes. J'aime beaucoup la géographie et j'ai vu dernièrement que si on prend le fleuve Saint-Laurent du début du lac Supérieur jusqu'à l'endroit où commencerait le golfe, et qu'on le superpose sur l'Europe, en partant de la ville française de Brest, en Bretagne, le début du golfe se retrouverait sur Varsovie, en Pologne, ce qui montre l'étendue de ce dont on parle aujourd'hui, qui est considérable. La distance équivaut presque à l'ensemble de l'Europe de l'Ouest, si on exclut la Russie.
Il est vraiment important qu'on ait cette discussion pour voir comment protéger les berges, les rives, les espèces et nos écosystèmes, qui sont en danger. Plusieurs groupes sont préoccupés par les menaces qui pèsent contre certaines espèces, notamment le chevalier cuivré. Les projets d'expansion portuaire, comme à Contrecœur, pourraient nuire à des endroits stratégiques pour la reproduction de l'espèce. Il est important qu'on ait cette étude pour des raisons non seulement économiques, mais aussi biologiques, pour la protection des écosystèmes. Personnellement, j'ai grand plaisir à participer à ce débat.
Comme je l'ai dit, j'ai déposé un projet de loi d'initiative parlementaire pour donner un statut juridique au fleuve Saint‑Laurent. Je pense que c'est quelque chose d'important dans le climat actuel, justement à cause des changements climatiques. La préparation de ce projet de loi m'a permis de visiter, de me promener et d'aller rencontrer des intervenants dans les régions au nord ou au sud du fleuve. Je me rappelle très bien que des gens du Bas‑Saint‑Laurent m'avaient dit que l'autoroute 132 était menacée par l'érosion des berges, qui gruge la route année après année, et qu'il allait peut-être falloir déplacer la route 132 à un moment donné. Si on est obligé de déplacer la route 132 parce que les berges du fleuve sont de plus en plus affectées par des vagues qui sont plus grandes, parce qu'il y a plus d'eau ou qu'il y a plus de trafic maritime, c'est montrer à quel point les changements climatiques peuvent avoir un effet sur la qualité de vie et du développement régional.
Il faut voir la situation d'un point de vue global et holistique. Les gens sur place m'avaient dit que c'était très important pour eux, parce que cela veut aussi dire que des gens vont devoir déménager et quitter leur maison. C'est tout un réaménagement de l'autoroute, mais également de certains villages et de certaines villes.
Le projet de loi que j'ai présenté est une nouveauté. C'est la première fois en Amérique du Nord qu'un projet de loi vise à donner un statut juridique, une valeur légale à une entité naturelle. C'est une idée qui est nouvelle en Amérique du Nord, mais elle a déjà fait son chemin ailleurs dans le monde. En Amérique centrale, en Amérique du Sud et en Espagne, entre autres, certaines entités naturelles, comme des lacs ou des étangs, ont obtenu un statut juridique.
Dans les États d'Amérique centrale et aussi en Équateur, on reconnaît dans la Constitution que la nature peut avoir des droits. Je pense que c'est quelque chose qu'il faut considérer ici aussi. Il faut que le gouvernement fédéral soit capable de travailler en reconnaissant la valeur de l'environnement. Il doit également être capable de travailler avec le Québec et les municipalités, ainsi qu'avec les Premières Nations pour la protection des berges du fleuve Saint-Laurent, de ses écosystèmes et des espèces qui y habitent. C'est extrêmement important.
Le projet de loi que j'ai déposé sur le fleuve Saint-Laurent parle également beaucoup de la réconciliation et de la nécessité de considérer les Premières Nations et les peuples autochtones comme des gardiens de nos écosystèmes, de l'environnement et du fleuve Saint-Laurent et de ses affluents. Le projet de loi propose également d'avoir un comité de surveillance qui serait composé de 11 personnes nommées par le gouvernement du Québec et celui de l'Ontario, et également par l'Assemblée des Premières Nations du Québec et celle de l'Ontario. Le but serait d'avoir une surveillance sur le fleuve Saint-Laurent et d'avoir la capacité d'agir lorsque c'est nécessaire.
Le projet de loi prévoit non seulement de reconnaître le fleuve Saint-Laurent comme une entité juridique et légale et d'avoir un comité de surveillance, mais également d'avoir la possibilité d'aller en cour pour représenter le fleuve. Cela permettrait d'embaucher des avocats et des avocates qui pourraient plaider en faveur du fleuve, comme on peut plaider en faveur d'une compagnie, d'une municipalité, de sa famille ou de soi-même. C'est un nouveau concept. On pourrait véritablement plaider sa cause, lors d'une consultation ou devant un tribunal, en disant ceci: je défends ici les intérêts du fleuve Saint-Laurent. Le mandat aurait été confié par le comité de surveillance qui serait finalement constitué de cinq parties, parce qu'il y aurait aussi des représentants des groupes environnementaux, qui défendraient le fleuve Saint-Laurent.
C'est extrêmement important dans une perspective de garantir aux générations futures un fleuve qui est sain et bien en vie, où on a préservé les écosystèmes et les espèces qui étaient présentes, ainsi que la biodiversité pour les générations futures. C'est aussi extrêmement important de voir cela dans une perspective de développement économique pour s'assurer que les développements du Port de Québec, du Port de Montréal ou du Port de Montréal à Contrecoeur se font de manière harmonieuse avec l'ensemble du fleuve et de ses composantes.
L'aéroport de Montréal, par exemple, n'est pas un développement très harmonieux du territoire. Il y a à cet endroit une espèce menacée qui est importante, soit le monarque.
Je vais devoir terminer mon discours maintenant, car je crois que mon temps de parole est écoulé.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Cette question m’interpelle beaucoup. La circonscription de Lac‑Saint‑Louis couvre la partie extrême ouest de l’île de Montréal, qu'on appelle le bout ouest de l'île de Montréal, et elle est ancrée dans un réseau de rivières et de plans d’eau fort importants. Ces temps-ci, c’est un peu difficile de traverser un de ces plans d’eau par le pont de l’Île‑aux‑Tourtes, non pas parce que ce dernier est en construction, mais parce que nous sommes en train de créer un nouveau pont. Entretemps, c’est très difficile de passer de ma circonscription à celle de Vaudreuil—Soulanges.
En pratique, ma circonscription est entourée par des plans d’eau sur trois côtés. Il y a la rivière des Prairies du côté nord, le fleuve Saint‑Laurent du côté sud et le lac des Deux Montagnes du côté ouest. La rivière des Outaouais vient rencontrer la rivière des Prairies et le lac des Deux Montagnes et se jeter dans le fleuve Saint‑Laurent. Cela pose parfois problème parce que des sédiments arrivent de la rivière des Outaouais. On peut d'ailleurs voir qu'une partie de l'eau du fleuve Saint‑Laurent est brune à la hauteur de ma circonscription, car cette eau transporte des sédiments de la rivière des Outaouais. Sur l’autre partie du fleuve, l’eau est assez propre.
En tant que député qui se penche beaucoup sur ce qui se passe autour de sa circonscription, j’ai eu l’occasion de voir les niveaux d'eau changer, d’une année à l’autre, pour des raisons naturelles. Un ordre est sorti il n’y a pas très longtemps concernant la régulation des eaux. Celui-ci dit qu’on devrait permettre aux phénomènes naturels de dicter en quelque sorte les niveaux d’eau. Il y a au moins quatre ou cinq clubs nautiques sur le fleuve Saint‑Laurent qui sont situés dans ma circonscription. Certaines années, on peut voir que l’eau est basse. D'autres années, l’eau est plus haute. Ça pose problème pour ceux qui ont des bateaux, qui font de la voile et toutes sortes d'autres activités récréatives. Je suis donc très au courant de la situation sur le fleuve.
Le fleuve, ce n’est pas le fleuve qu’on avait il y a 300 ans. On l’oublie parfois, mais le fleuve a beaucoup changé. On peut penser à la construction de l’île Notre‑Dame sur le site d’Expo 67, alors qu'une île artificielle a été construite en plein milieu du fleuve. Il y a évidemment la voie maritime qui a changé beaucoup la dynamique du fleuve. On se rend compte des changements lorsqu’on visionne un magnifique film d'un réalisateur québécois de films d'animation, Frédéric Back. Il a fait un film extraordinaire sur le fleuve Saint‑Laurent dans lequel on peut voir les changements qui ont eu lieu au fil des années. Il y a 300 ans, il n'y avait pas de centrale hydroélectrique autour du fleuve. Il y a eu beaucoup de changements, et ce qui se passe présentement concernant l’érosion des berges, c’est un phénomène plus complexe qu’on pense.
En passant, j’aimerais souligner le travail que font les pilotes maritimes. J'en connais plusieurs. Ces pilotes, comme on le sait, embarquent sur un navire et le pilotent le long du fleuve jusqu’aux Grands Lacs. Aux Grands Lacs, d’autres pilotes maritimes prennent le relais. Ils font un travail extraordinaire pour naviguer sur ce fleuve, dont les contours sont quand même assez difficiles par moments. De plus, le fleuve n'est pas si profond: en voyageant entre Montréal et Toronto en avion, on peut voir le fond du fleuve. C'est peut-être un des facteurs qui font que les vagues ont un impact sur les berges.
Le fleuve a beaucoup évolué. C'est un moteur économique et plusieurs députés ont soulevé ce fait dans leur discours. C'est une voie navigable qui a un impact économique extraordinaire, non seulement sur Montréal et sur l'économie du Québec, mais aussi sur l'économie ontarienne et celle du reste du Canada aussi. Par conséquent, lorsqu'on prend des décisions relatives à la navigation sur le fleuve, il faut consulter les parties prenantes économiques. Ça comprend, de toute évidence, le Québec. Ce qui se passe dans le fleuve touche l'économie du Québec. Le gouvernement du Québec a un intérêt à ce que sa voix soit bien entendue.
On a entendu dire aussi que l'érosion des berges ne s'explique pas nécessairement très facilement. Ce n'est pas simplement une question de vitesse ou de largeur des navires. Comme je viens de le dire, les pilotes maritimes font un travail extraordinaire pour s'assurer que les navires qui passent ont le moins d'impact possible sur les berges et le milieu naturel du fleuve.
En passant, je rappelle que le gouvernement, en travaillant avec le gouvernement du Québec, avait demandé que la vitesse des navires soit diminuée sur une base volontaire. On peut penser que l'aspect volontaire de la mesure ferait qu'elle n'a aucun impact. Or, j'ai lu que 98 % des navires respectent les nouvelles vitesses réduites, ce qui n'est pas rien. Les navires font leur possible, guidés par les pilotes maritimes, pour minimiser les impacts.
J'ai mentionné ceci plus tôt dans ma question pour ma collègue de . On a entendu, au Comité permanent de l'environnement et du développement durable, relativement aux feux de forêt en Alberta, qu'on n'est pas habitué aux vents qu'on voit aujourd'hui dans les forêts ou sur le fleuve. Tout cela tient des changements climatiques. Nous sommes dans une situation imprévisible. C'est du jamais vu. Il faut évaluer ce qui se passe dans le fleuve à cause de facteurs humains, comme le transport maritime, mais aussi de facteurs environnementaux, surtout ceux reliés aux changements climatiques.
Or, le gouvernement évalue ce qui se passe dans le fleuve pour soigneusement cibler les bonnes solutions. Je vais donner un exemple où, en raison d'une bonne recherche scientifique, on a évité de dépenser des milliards de dollars pour rien. On connaît tous ce laboratoire naturel en Ontario qu'est la Région des lacs expérimentaux. On y fait des expériences dans de vrais lacs sur des questions de pollution. À un moment donné, on a conclu qu'il fallait réduire l'azote dans les eaux usées et qu'il faudrait dépenser des milliards et des milliards de dollars pour le faire. En effectuant des recherches scientifiques dans la Région des lacs expérimentaux, on a conclu que ce n'était pas l'azote qui causait le problème. Ainsi, on a évité de dépenser des milliards de dollars. Il faut donc faire bien attention d'arriver aux bonnes conclusions scientifiques avant d'agir.
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Madame la Présidente, ce dont nous parlons aujourd'hui est grave. Les gens ne semblent pas réaliser ce que vivent des citoyens, pas depuis avant-hier, mais depuis 1997. Ils regardent passer les beaux bateaux chaque jour. C'est un privilège auquel ils ne voudraient pas renoncer, parce que c'est magnifique, mais ils en subissent les contrecoups. Année après année, ils voient leur terrain partir, mais leur impôt foncier ne diminue pas. Ils paient des taxes, et même si le terrain est plus petit, ils ne paient pas moins cher.
Ils voudraient intervenir. La plupart d'entre eux sont même prêts à engager des sommes importantes. Or, c'est extrêmement complexe et réglementé. Cela prend des certificats d'autorisation. Il faut parler à un ministère, et il faut ensuite parler à un autre ministère. On peut aménager son terrain, mais, si le voisin ne fait rien, l'eau va rentrer par le terrain de ce voisin et aller en dessous de la structure. Au bout du compte, ce sera à refaire ou ce sera complètement inefficace. Pire encore, cela peut même nuire à un troisième voisin.
En effet, un cours d'eau, c'est un écosystème, c'est un ensemble. Si on aménage une rive dans une municipalité, les effets de cet aménagement se feront peut-être sentir trois municipalités plus loin. C'est pour cette raison qu'il faut une approche concertée.
C'est pour ça que, au Bloc québécois, nous ne comprenons pas comment le gouvernement fédéral peut se laver les mains si facilement de ses responsabilités. La navigation relève de la compétence fédérale. C'est la responsabilité du gouvernement. Il a établi un programme. Dans les années 1960 et 1970, il construisait des ouvrages dans ma circonscription. Je vais donner l'exemple du mur de soutènement à Berthierville, qui menace de tomber dans l'eau. C'est le gouvernement fédéral qui l'a fait. En 1997, il a dit qu'il ne touchait plus à rien et qu'on devait s'arranger avec ça. Avec la science et les études qui ont évolué depuis le temps, on sait maintenant que ces ouvrages, que l'on appelle les ouvrages gris, ne sont peut-être pas les meilleures solutions. Ils peuvent accélérer le cours d'eau, ce qui peut créer des répercussions ailleurs. Nous sommes tous conscients de ça.
Or, comment un État du G7 peut-il décider, du jour au lendemain, de faire des coupes à cet endroit puisqu'il faut faire des coupes quelque part, et qu'il laisse les gens se débrouiller? De plus, comme les effets se font sentir autour de Montréal et du lac Saint‑Pierre, au Québec, on laisse ces gens se débrouiller. C'est le message que nous recevons. Plus tôt, un autre député a demandé s'il y aurait une meilleure intervention si les répercussions se faisaient sentir en Ontario. J'espère que nous n'avons pas raison de dire ça, mais la situation actuelle nous amène à tirer cette conclusion.
Est-ce que nous pouvons prendre nos responsabilités et coordonner l'intervention? C'est ce dont il s'agit. Il s'agit de coordonner l'intervention pour ne pas abandonner nos concitoyens et nos petites municipalités, qui ont peu de moyens financiers.
Je vais parler de l'événement qui a fait que je me suis beaucoup intéressé à ce dossier et qui fait que, maintenant, dans la circonscription de Berthier—Maskinongé, il existe le Comité de Protection des Berges du St‑Laurent Lanaudière‑Mauricie, qui a été créé à la suite à l'initiative d'un citoyen, qui s'appelle Roy Grégoire, que je salue et que je remercie beaucoup de son travail. Il a lancé la pétition et il a regroupé des gens. Cela a été la suite logique du comité.
Toutefois, nous n'avons pas inventé ça dans Berthier—Maskinongé, parce qu'un autre député travaillait déjà là-dessus depuis de nombreuses années et qui avait fait une partie du travail. Je tiens à profiter de l'occasion pour saluer mon très estimé collègue de , qui a fait un travail remarquable. Il nous l'a démontré tantôt dans son discours de 20 minutes. On pourrait lui donner 20 minutes de plus de temps de parole, car je pense qu'il pourrait bien les remplir. On pourrait même lui donner une troisième période de 20 minutes pour bien expliquer aux gens du gouvernement ce que nous avons à faire et ce qu'est la problématique.
J'ai de la misère à comprendre comment deux députés de l'opposition peuvent trouver le temps de réunir les gens, de leur parler et de faire des études. Nous sommes allés rencontrer des scientifiques dans les universités à Montréal et à l'Univeristé Laval, à Québec, pour comprendre comment ils font les travaux sur l'érosion des berges, quelles sont les nouvelles technologies et quels sont les moyens d'atténuation de l'érosion que l'on pourrait instaurer.
Peut-être qu'il ne s'agit plus de murs de béton, mais il y a des choses qu'on peut faire. Comment se fait-il que nous soyons capables d'avoir un portrait global de cela et que le gouvernement ne s'en occupe pas? Soyons sérieux.
Je me fais demander par un leader du gouvernement si nous avons posé des questions là-dessus, comme si c'était de notre faute. Voyons, nous faisons un travail sérieux en comité. Nous établissons des recommandations sérieuses, rigoureuses, basées sur la science. On entend souvent cela à la Chambre. Cela fait un an et demi que le rapport est déposé et il ne se passe rien. Là, on nous reproche de soumettre une motion d'adoption de ce rapport à la Chambre. Pardon, mais il faut qu'il se passe quelque chose.
Je travaille à un autre dossier pour lequel il ne se passe rien depuis un an et demi. Le projet de loi est au Sénat. Nous faisons la même chose. Nous faisons pression, mais ce n'est pas normal que les choses n'avancent pas.
Il faut comprendre l'érosion des berges. J'ai salué Roy, j'ai salué mon collègue. Je tiens à saluer les maires de la circonscription qui ont aussi pris...