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Monsieur le Président, avec le consentement de la Chambre, en tant que parlementaire et Canadienne, j'aimerais prendre quelques instants pour parler de ce qui s'est passé en fin de semaine.
Une foule hors de contrôle a envahi les rues d'une des plus grandes villes du pays. Des gens ont ouvertement et fièrement propagé la haine et la violence et se sont moqués des valeurs qui sont chères à tous les députés. Ils ont incendié des véhicules, insulté des policiers et entonné des slogans sur l'arrivée de la solution finale, par exemple.
Je ne sais pas de quel genre de Canada il s'agit, mais ce n'est certainement pas un Canada qui m'est familier. Je sais que de nombreux Canadiens ont ressenti exactement la même chose après avoir vu cela.
La réponse facile du après un tel incident a été de dire que cela ne ressemble pas au Canada. Il faut toutefois se rendre à l'évidence qu'il s'agit bel et bien du Canada. Bien entendu, cela s'est produit après qu'il ait approuvé la décision de la Cour pénale internationale, qui a faussement mis sur un pied d'égalité une démocratie libérale et une organisation terroriste qui a attaqué cette même démocratie libérale l'an dernier, ce qui a enhardi les émeutiers qui ont pris les rues d'assaut et presque incendié une ville. Notre pays n'est plus le havre de la loi et l'ordre, de la vérité et la justice, de la paix et de la liberté que nous connaissions.
Au lieu de parler de tout cela, nous sommes encore ici après avoir passé deux mois à exiger la production des documents à la Chambre, à exiger que les libéraux remettent les documents à la police. Au lieu de débattre des problèmes très réels et de leurs conséquences pour les Canadiens, soit la violence qui s'est répandue dans les rues au cours des dernières soirées et des derniers jours, si quelqu'un se trouvait sur le campus de l'Université Concordia, nous sommes toujours en train de parler de cela.
Nous sommes devenus une nation où les droits des intolérants et des émeutiers violents l'emportent sur les droits à la liberté de religion et, malheureusement, sur les droits à la sécurité personnelle. Je n'aurais jamais pensé dire cela un jour à la Chambre. Nous sommes devenus une nation où les doléances d'une petite minorité mesquine et sans foi ni loi gouvernent la vie d'une grande majorité respectueuse des lois. Nous sommes devenus une nation où nous avons perdu la capacité de mettre un terme même aux comportements les plus méprisables.
Au lieu de remédier à la situation, jour après jour à la Chambre, nous exigeons la même chose du même gouvernement, qui refuse d'obéir au même ordre. Jour après jour, au lieu de parler des questions qui préoccupent les Canadiens, nous demandons au gouvernement de rendre publics les documents réclamés. C'est un pays où il n'est plus exceptionnel d'apprendre en se levant le matin qu'une autre synagogue a été la cible d'une bombe incendiaire, qu'une autre entreprise juive a été vandalisée, qu'il y a eu une autre alerte à la bombe dans une école juive ou que des coups de feu ont été tirés à travers les fenêtres.
Des enfants d'à peine 17, 18 et 19 ans sont arrêtés pour avoir commis des crimes. Les enfants de notre pays sont dressés les uns contre les autres, à cause de notre incapacité d'enseigner ne serait-ce que les principes les plus élémentaires du respect et de la pensée critique, alors que des universitaires wokes font la promotion de la DEI au détriment de la réflexion introspective et que leurs syndicats sont devenus un bastion de bêtises idéologiques qui ont pris une tournure dangereuse et se répandent dans nos rues. D'ailleurs, au cours des neuf dernières années, les crimes haineux ont plus que doublé.
Au lieu d'en discuter, nous parlons toujours d'un ordre de production de documents deux mois plus tard à la Chambre, de documents que le Président a demandé au gouvernement de produire, de documents que le Président a demandé au gouvernement de remettre à la GRC. C'est la conséquence naturelle d'un premier ministre et d'un gouvernement qui ne peuvent même pas condamner de la façon la plus élémentaire des comportements radicaux et extrémistes dans le pays, qui envoient un groupe de députés dire une chose à une communauté et un autre groupe de députés dire exactement le contraire à une autre communauté. Cette époque est révolue.
C'est la réalité dans le Canada du , mais ce n'est pas la réalité au Canada. Je dirai une chose, parce que nous en avons discuté à la Chambre et que, plus récemment, la en a parlé. Des châteaux gonflables, des jacuzzis, des barbecues en plein air et une manifestation bloquant plusieurs pâtés de maisons dans une même ville avec force klaxons sont synonymes d'une urgence nationale, de comptes bancaires gelés et de poursuites judiciaires. En revanche, des émeutes, des attaques, du harcèlement et de l'intimidation à l'égard de la communauté juive pendant plus d'un an, des voitures incendiées, des tirs contre des synagogues et des écoles, des appels à la violence, au meurtre et à la mort, et la célébration de vrais terroristes brandissant les drapeaux d'organisations terroristes pendant plus d'un an dans notre pays sont synonymes de « manifestations pacifiques » encouragées par des députés de la Chambre des communes. C'est une honte, et tous les Canadiens en sont conscients aujourd'hui.
La situation actuelle est typique du gouvernement, un gouvernement qui bloque la Chambre depuis deux mois sans remettre les documents dans ce plus récent scandale impliquant 400 millions de dollars d'argent public et 186 conflits d'intérêts avérés. Il y a des ministres qui ne peuvent pas rester en poste parce qu'ils ont trompé la population canadienne et la Chambre sur leur identité. Le gouvernement en est arrivé là. C'est devenu une marque distinctive du leadership du , qui a divisé les Canadiens en fonction de toutes les caractéristiques perceptibles: race, religion, sexe, âge, richesse, statut vaccinal, et la liste est encore longue.
Que se passe-t-il lorsque ce même s'attaque systématiquement aux piliers de notre pays, que ce soit notre système de justice pénale, notre charte des libertés, ou même nos symboles nationaux? Il a retiré l'image de Terry Fox du passeport et l'a remplacée par un écureuil. Il a permis à ceux qui ont obtenu un passeport d'assister à la cérémonie de citoyenneté sur Zoom. C'est une honte. Nous aurions dû le prévoir, car il a dit à tout le monde que le Canada était un « État postnational » qui ne repose pas sur un « aspect fondamental commun ».
C'est ce qui arrive lorsque la pierre angulaire du programme d'un gouvernement libéral est d'ouvrir nos frontières et de laisser entrer les terroristes et les délinquants sans vérification des antécédents, puis de traiter de raciste quiconque remet en question cette décision. Franchement, ce week-end a montré à tout le monde que les Canadiens en ont assez. Ils en ont assez du gouvernement. Ils en ont assez qu'il retarde le débat à la Chambre sans remettre les documents que le Président lui a demandé de remettre. Les Canadiens méritent de savoir où sont allés les 400 millions de dollars de fonds publics.
Le et le gouvernement libéral ont fait de notre pays un lieu où l'ingérence étrangère et la division ont libre cours et où des personnes qui nous haïssent viennent s'installer; ils les accueillent à bras ouverts. Ensuite, qu'a fait le ? Il nous a laissés pour compte. Le ton des slogans scandés réclamant la mort des Juifs s'est amplifié devant les synagogues. Le premier ministre passe outre aux appels à la sécurité et à la sûreté. Alors que les menaces à l'endroit de communautés s'intensifiaient, il n'a pas tenu compte des voix qui s'élevaient dans son propre caucus et il les a réduites au silence, des voix qui sont censées être celles qui se font entendre et qui sont censées prendre la défense de leurs communautés respectives et avoir le droit de parole à la table. Il les a fait sortir de la salle et ne les écoute plus.
Alors que les émeutiers masqués envahissaient les rues de Montréal, le a décidé qu'il valait mieux passer la nuit à danser. Ma question est la suivante: quand l'a‑t‑on informé et, une fois qu'il l'a été, est-il resté où il était? Pourquoi lui a-t-il fallu une journée entière, jusqu'à midi le lendemain, pour prononcer ne serait-ce que la plus élémentaire condamnation de ce qui s'était passé dans sa propre ville cette nuit‑là?
Il s'agit ici d'un pays qui a accueilli des générations de personnes du monde entier et qui les a protégées contre la persécution; maintenant, nous voyons le chaos dans nos rues. Il s'agit d'un pays qui avait coutume de se porter à la défense de ses alliés et de se prononcer en faveur de certaines valeurs partout dans le monde. C'était un pays où, peu importe d'où les gens venaient et qui ils étaient, ils pouvaient venir, devenir canadiens et en être fiers. Le Canada n'est plus un tel pays. Mon cœur se brise quand je vois cela, et je suis sûre que la situation brise le cœur de tous les Canadiens qui ont été témoins de ce qui s'est passé au cours de ce week‑end.
Ce n'est pas en écartant les problèmes du revers de la main et en prétendant qu'ils n'existent pas, comme le fait le, que l'on dirige un pays. Ce n'est même pas une façon de diriger un Parlement. Nous nous retrouvons encore ici aujourd'hui à répéter la même demande à laquelle il refuse d'acquiescer.
Quand quelqu'un a le courage d'affirmer ouvertement que ce qui se passe n'a pas d'allure et qu'il refuse de le tolérer parce qu'il tient à ce pays qu'on est en train de détruire, c'est parce que c'est un pays où il fait bon vivre. Voilà le discours fédérateur et courageux qui s'impose. Ce courage grandit, pas seulement en moi, mais aussi chez les Canadiens de partout au pays, de toutes les allégeances et d'un océan à l'autre. Ils veulent le pays qu'ils ont connu jadis. Les Canadiens en ont assez des propos moralisateurs, des sermons de pharisiens, de l'anarchie, de la criminalité débridée, de la gratuité des stupéfiants et du chaos dans nos rues.
Les Canadiens veulent simplement aller travailler, élever leur famille et avoir les moyens de vivre dans un logement décent situé dans un quartier sûr. Ils ne veulent pas qu'un politicien d'Ottawa déconnecté de la réalité leur dise ce qu'ils doivent penser. Les Canadiens veulent simplement se réveiller de ce cauchemar woke et retrouver le Canada qu'ils ont toujours connu. Ces gens qui occupent les rues de Montréal et qui soulèvent de violentes émeutes ne sont pas de vrais Canadiens, tout comme ce ne sont pas de vrais Canadiens qui campent sur la pelouse d'un campus universitaire depuis des mois ou qui jouent aux terroristes tous les week-ends.
Les vrais Canadiens se trouvent dans les usines, dans les petites entreprises de la rue principale, dans des salles de la Légion, sur les places publiques et un peu partout dans nos collectivités. Ils sont peut-être silencieux, mais ils forment le cœur même de notre pays. Ils auront un champion quand nous élirons un gouvernement conservateur majoritaire national sensé. Nous allons délivrer ce pays, qui sera enfin respecté sur la scène internationale et qui ne fera pas les manchettes à cause de ce qui se passe dans nos rues.
Cela dit, je vais passer à la question dont nous discutons depuis deux mois. Pour ma part, c'est la troisième fois en quelques semaines à peine que je demande au gouvernement libéral de tout simplement remettre les documents. Les libéraux pourraient mettre fin à cette situation dès aujourd'hui. J'imagine que c'est exactement ce que tous les députés conservateurs disent jour après jour. Nous allons aujourd'hui demander une fois de plus au gouvernement de rendre des comptes, de remettre ces documents et de révéler aux contribuables canadiens avec précision où il a dépensé leur argent.
La Chambre et tous les contribuables canadiens méritent de savoir combien d'argent a été gaspillé, où le gouvernement l'a dépensé et qui exactement s'est enrichi. Il nous manque ces preuves depuis des mois. Les libéraux ne reculeront devant rien pour garder le secret qui nous fait siéger ici depuis des semaines et des mois, alors qu'ils se battent bec et ongles pour cacher les preuves écrites.
On dit que la troisième fois sera la bonne, mais je ne pense pas que nous obtiendrons ces documents aujourd'hui. Le gouvernement tente de camoufler ces preuves en refusant de produire les milliers de documents non caviardés. Il compte sur son pouvoir pour que cette information demeure secrète.
Il faut vraiment que les gens comprennent. À tous ceux qui nous regardent à la maison, je dirai que les libéraux ont bloqué le Parlement. Ils ont mis du sable dans l'engrenage de chacune des mesures qu'ils ont prises en prétendant aider les Canadiens. Tous les projets de loi, toutes les motions, tout est bloqué parce que les libéraux s'accrochent au secret qu'ils ne veulent pas divulguer aux Canadiens.
Si seulement le gouvernement libéral nous disait ce qui se cache derrière les lignes noires recouvrant ces bouts de papier et nous remettait les documents manquants, la crise du Parlement serait terminée en une minute. C'est aussi simple que cela. Si le gouvernement n'avait rien à cacher derrière le caviardage et les documents manquants, le problème ne se poserait pas. Il nous dirait quels renseignements il dissimule. Je répète que les libéraux sont prêts à mettre leurs plans de dépenses en attente. L'ensemble de leurs prévisions budgétaires et de leurs projets de loi sont en jeu. Pour quiconque regarde ce qui se passe, ce comportement est carrément insensé et paranoïaque. Que cachent-ils?
Après neuf ans sous la direction du gouvernement libéral, il est maintenant clair pour tout le monde qu'une culture de corruption s'est installée à Ottawa. Cette culture porte ceux qui sont au sommet à croire qu'ils sont à l'abri de toute obligation de rendre compte et qu'ils peuvent récompenser leurs amis bien branchés au détriment du reste de la population. Cette culture leur donne à penser que les droits des Canadiens et du Parlement n'ont pas vraiment d'importance. Toutefois, ces droits sont importants. Le gouvernement n'est absolument pas à l'abri de l'obligation de rendre compte. Nous y veillerons, comme toutes les oppositions l'ont fait fait pendant depuis centaines d'années dans notre régime.
Si les Canadiens prennent sans aucun doute acte du dossier qui nous occupe aujourd'hui, mais ils portent aussi une attention particulière à un autre dossier, ou plutôt à une autre personne. Notre vieil ami, l'autre Randy, est un type inventé par un ministre de la Couronne dans le but d'élaborer un tissu de mensonges autour d'une activité commerciale frauduleuse. C'est un autre exemple qui montre à quel point le gouvernement libéral s'est éloigné de la réalité et est devenu incontrôlable.
Récapitulons la saga. Il était illégal, pour toute personne exerçant une fonction au sein du gouvernement, de poursuivre ses activités commerciales. Cela devrait être évident. C'était un conflit d'intérêts flagrant, semblable aux 186 conflits d'intérêts dont il est question aujourd'hui. Toutefois, il semble que l'ancien ait enfreint ces règles, et des messages ont fait état de conversations entre des associés de l'ancienne firme du ministre et un dénommé Randy. Ces messages montrent clairement que l'ancien ministre a violé les lois qu'il avait juré de respecter, sauf qu'il insiste sur le fait que ce Randy n'était pas lui, mais un autre Randy, sans toutefois pouvoir nous donner son nom de famille ni même nous dire de qui il s'agissait. Tous les dossiers montrent que personne d'autre au sein de l'entreprise ne s'appelait Randy, alors qui est l'autre Randy? Je n'en sais rien.
L'histoire ne s'arrête pas là. Alors que l'ancien siégeait au Cabinet, son ancienne entreprise a reçu des dizaines de milliers de dollars puisés à même l'argent des contribuables, ce qui a été signalé au moins deux mois après la date limite de divulgation. Mais il y a mieux. Dans le cadre de ces contrats et des activités de marketing de l'entreprise dans laquelle l'autre Randy travaillait, l'entreprise de l'ancien ministre s'est présentée comme appartenant à 100 % à des Autochtones, voulant dire que l'ancien ministre était un Autochtone. Il a parlé publiquement à plusieurs reprises de ses antécédents et de ses origines autochtones. Le Parti libéral lui-même en a profité pour l'inclure sur une liste de députés autochtones. Nous savons aujourd'hui que rien de tout cela n'était vrai. Il s'agissait d'une farce du début à la fin. L'ancien a non seulement trompé les Canadiens, mais il a également commis de très nombreuses injustices contre des collectivités autochtones, qu'il a volées. Il s'est enrichi en volant des ressources destinées à aider les Autochtones.
Nous avons essayé d'obtenir des réponses à tout cela, mais les libéraux et leurs acolytes ont tout fait pour faire obstacle à l'obligation de rendre des comptes. Les uns après les autres, les ministres ont déclaré au micro qu'ils avaient confiance en lui. Or, du côté de ses partenaires d'affaires, c'était le silence complet. Leurs numéros ont été déconnectés et leurs courriels désactivés; les partenaires d'affaires étaient introuvables. Néanmoins, les ministres du gouvernement actuel ont déclaré qu'ils avaient entièrement confiance dans leur confrère, la veille même du jour où il a décidé de se retirer pour blanchir son nom. L'ancien a fait disparaître ses partenaires d'affaires comme par magie et il a convaincu ses propres collègues du Cabinet qu'il avait encore la confiance des Canadiens, après avoir trompé cette assemblée à plusieurs reprises.
N'importe lequel de ces faits aurait suffi pour faire renvoyer n'importe quel ministre. J'étais membre du personnel politique à l'époque où un jus d'orange de 16 $ aurait valu à un ministre d'être renvoyé. Aujourd'hui, nous assistons au refus de transmettre des documents et de les divulguer à la police, comme l'a ordonné la Chambre. Ce n'est pas seulement une violation du privilège parlementaire, mais cela s'inscrit aussi dans une série d'événements et dans une culture de corruption qui sont devenus la marque du gouvernement libéral et d'Ottawa. C'est fort regrettable, et nous resterons ici jour après jour et mois après mois pour exiger des comptes au gouvernement au sujet de l'autre Randy, du de la Couronne, des documents en question et de tous les autres scandales qui éclaboussent le gouvernement actuel.
Le pire de l'histoire, c'est que même les libéraux sonnent maintenant l'alarme. Je suis persuadée que les députés se souviennent de l'ancienne procureure générale, Jody Wilson‑Raybould, une Autochtone. Voici ce qu'elle a déclaré: « Un premier ministre déterminé à opérer une véritable réconciliation n'aurait pas attendu pour évincer [le ministre] du Cabinet. Au lieu de cela, nous nous trouvons à regarder des Blancs jouer à La roue chanceuse avec leur généalogie. » Le a congédié sa première procureure générale autochtone, mais il a gardé un faux Autochtone au poste de . Comme Jody Wilson‑Raybould l'a dit, « c'est tout à fait honteux et extrêmement destructeur » .
Il est tout à fait honteux et destructeur que nous nous retrouvions ici, jour après jour, mois après mois, à répéter aux libéraux exactement la même demande de reddition de comptes envers le Parlement, les Canadiens et tous les contribuables. Ils devraient savoir exactement où sont passés ces 400 millions de dollars, quels amis se sont enrichis et ce qui s'est passé dans le cas des 186 conflits d'intérêts qui secouent toujours les libéraux. Jour après jour, nous allons l'exiger.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier ma collègue de , la cheffe adjointe de notre parti, pour la grande déclaration qu'elle a faite aujourd'hui sur ce qui s'est passé à Montréal vendredi soir.
Je me souviens que, dans les jours qui ont suivi le 7 octobre, j'ai visité la synagogue Am Shalom, dans le Sud de Barrie. J'étais là pour prendre part à un service dirigé par le rabbin, auquel de nombreux membres et dirigeants de la collectivité ont participé. En raison de leur angoisse par rapport à ce qui s'était passé le 7 octobre, nous pouvions comprendre à quel point l'attaque terroriste perpétrée par l'organisation terroriste Hamas avait profondément touché les juifs que je représente dans Barrie—Innisfil. Je me souviens d'avoir prononcé un discours devant la congrégation et de leur avoir dit qu'en tant qu'élus, il nous incombait d'assurer la sécurité de la population, de la communauté juive certes, mais aussi de toutes les autres communautés du pays. On pouvait sentir l'inquiétude, non seulement en raison de ce qui s'était passé, mais aussi en raison de ce qui pourrait se passer au pays. Depuis plus de deux ans maintenant, nous constatons ce qui se passe dans les rues.
Comme beaucoup de Canadiens vendredi soir, j'ai regardé, pas forcément dans les médias traditionnels, parce qu'ils n'ont pas beaucoup parlé de ce qui s'est passé à Montréal, mais sur les médias sociaux, cette foule anarchique qui saccageait et détruisait tout en intimidant des Canadiens juifs. Pour ma part, en tant que député et citoyen canadien, j'ai été dégoûté par ce que j'ai vu à Montréal, ma ville natale. C'était dégoûtant. Assez, c'est assez. Nous avons besoin de leadership. Nous avons besoin de clarté morale. Nous avons besoin de nous débarrasser d'un chef inepte et timide dans son approche, qui dit une chose à un groupe et son contraire à un autre groupe. Je peux dire à mes collègues que de nombreux Canadiens partagent ce sentiment. Ils ont vu ce qui s'est passé.
Des foules anarchiques ont envahi nos rues au cours des deux dernières années. La situation s'est aggravée vendredi soir à Montréal. Nous en avons aussi été témoins au cours du week-end à Toronto, où des sympathisants du terrorisme se sont rendus dans des communautés juives pour narguer leurs membres près de leur résidence. Nous ne pouvons pas tolérer cela. Nous ne devrions pas le tolérer. Nous devons agir. Il est incroyable que cela se produise dans ce pays. Ce ne sont pas seulement les partisans de droite et les partisans de gauche qui le disent. Il y aura toujours des partisans. Les gens ordinaires le disent aujourd'hui. Ils disent qu'assez, c'est assez. Ils veulent un retour à la normalité et à la décence dans ce pays. Pour cela, nous avons besoin de leadership.
Autrefois, le Canada était un refuge pour les persécutés. Ceux qui étaient persécutés pour des raisons religieuses, pour leur orientation sexuelle, parce qu'ils n'appartenaient pas à la bonne tribu ou pour toute autre raison venaient chez nous pour fuir la persécution. Aujourd'hui, nous permettons aux persécuteurs de venir chez nous. Ces mêmes personnes que les persécutés fuyaient sont celles que le gouvernement a autorisées à venir chez nous pour y faire ce qu'elles y font en ce moment même, à savoir semer le chaos, intimider et porter les griefs d'autres nations dans notre pays. Au lieu de se réunir sous un seul drapeau, le drapeau canadien, elles se rassemblent sous le drapeau des griefs qu'elles ont apportés chez nous. C'est inacceptable.
Nous sommes Canadiens. Nous défendons ce qui est juste. Nous avons des valeurs morales. Nous protégeons les personnes vulnérables et les mettons à l'abri de l'intimidation. Ce phénomène se répand dans nos rues et il doit cesser. Il ne cessera que lorsqu'on verra s'exercer au pays un leadership ferme et une certaine clarté morale, puis qu'on veillera à ce que la primauté du droit s'applique à tous de manière égale. C'est honteux.
La population de Barrie—Innisfil me parle. J'ai passé tout le week-end sur le terrain et j'y ai entendu ce qui se passe. J'ai entendu l'inquiétude de bien des gens, pas seulement des Canadiens juifs, mais aussi des gens d'autres origines et des Canadiens nés ici, qui disent qu'assez, c'est assez. Ils veulent un retour à la normalité et à la décence dans ce pays et un changement de gouvernement. De l'avis de bien des gens, le seul moyen de retrouver un sentiment de normalité et de décence est de changer de gouvernement, car ce dernier a prouvé à maintes reprises qu'il ne se soucie pas de faire les bons choix. Il ne se soucie pas de protéger ceux qui vivent la peur et l'intimidation dans les communautés, partout au pays. Le seul souci du gouvernement est de se protéger politiquement et de s'assurer de faire tout ce qu'il faut pour rester au pouvoir, quel qu'en soit le coût ou l'impact sur les communautés du pays, qu'elles soient juives ou autres. Il faut que cela cesse, et cela ne saurait tarder.
De nombreux ressortissants européens et du bloc de l'Est me disent la même chose. Ceux qui ont fui les persécutions me disent que nous permettons aux persécuteurs de venir chez nous, et des ressortissants du bloc de l'Est m'interpellent régulièrement, en faisant non du doigt et en disant: « C'est ce qui s'est passé dans mon pays. J'ai quitté mon pays pour cette raison. Ne laissez pas ce qui est arrivé à mon pays se produire ici ». Que veulent-ils dire par là? C'est une perspective différente, mais il s'agit de la montée de l'autoritarisme et du totalitarisme, de l'érosion progressive des droits et des libertés et du contrôle des médias, ce que beaucoup de ces personnes ont fui pour venir ici afin de ne plus jamais avoir à vivre cela et, mieux encore, pour que leurs enfants n'aient jamais à le vivre. Pourtant, nous en sommes témoins sans cesse.
La corruption, le copinage, toutes ces choses que les ressortissants de pays du bloc de l'Est ont fuies s'infiltrent dans nos institutions ici, au Canada. Assez, c'est assez. Il est temps de revenir au sens moral, à la décence et à la normalité dans ce pays, car les Canadiens en ont assez. Les gens ordinaires en ont assez eu aussi. Quand je dis « ordinaires », je veux dire les gens qui ne prêtent pas beaucoup d'attention à la politique. Ils mènent leur vie, essayant de subvenir aux besoins de leur famille, non seulement aujourd'hui, mais pour les générations futures. Ils voient tout ce qui se passe. Ils voient les foules anarchiques dans les rues, la corruption, la dette et le déficit. Ils voient que leurs enfants, dont beaucoup ont 30 ou 35 ans, sont incapables d'acheter une maison ou de payer un loyer et qu'ils vivent encore dans le sous-sol. Ils voient le coût des aliments. Ils voient que le coût de tout augmente, que les nécessités de la vie deviennent inabordables. Ces gens ordinaires disent aujourd'hui que quelque chose ne va pas. Quelque chose ne va pas et ils le ressentent.
Les mères seules s'inquiètent des hypothèques à renouveler. Un million de prêts hypothécaires doivent être renouvelés dans ce pays en 2025, ce qui représente dans certains cas une hausse des frais pouvant atteindre de 30 à 40 %. Comment les gens pourront-ils payer cela? Comment pourront-ils garder leur maison? C'est ce qui inquiète les mères seules en ce moment. C'est ce dont elles s'inquiètent. Si nous arrachons à ces familles cette sécurité, nous courons à la catastrophe dans ce pays. Beaucoup de ces gens normaux disent maintenant que trop c'est trop.
Ils cherchent des solutions de rechange. Ils cherchent des gouvernements de rechange qui rendront le coût de la vie plus abordable, construiront des maisons, redresseront le budget et maîtriseront la dette de 1,34 billion de dollars que nous avons aujourd'hui. Plus important encore, ils cherchent des gouvernements de rechange dans ce pays pour mettre fin à la criminalité et au chaos dans nos collectivités, où les crimes violents, le nombre de crimes commis avec des armes à feu et d'extorsions ont grimpé en flèche. Ce n'était pas le cas en 2015. On ne voyait pas le genre d'activités criminelles et de trafic de drogue que nous observons partout au pays actuellement.
J'affirme que des gens normaux disent que quelque chose ne va pas, et ils ont raison, parce que nous avons les statistiques pour le prouver. Nous n'avons même pas besoin de statistiques; il suffit de regarder les nouvelles. Chaque jour à Toronto, il y a des fusillades. Il y a de l'extorsion, des vols de voitures et des surdoses de drogue partout au pays. Ce que les gens veulent, c'est un gouvernement qui améliorera la sécurité dans les collectivités.
Le système de mise en liberté sous caution ne fonctionne plus dans ce pays; c'est le sujet dont parlent les associations de policiers de tout le pays en ce moment même. Elles compilent des statistiques, et je sais qu'elles vont bientôt les publier, sur le grave dysfonctionnement du système de mise en liberté sous caution. Ce système est si défaillant que les agents qui sont aux premières lignes et qui risquent leur vie à cause de son dysfonctionnement savent que, s'ils arrêtent un individu le matin pour un délit grave, il est fort probable que celui-ci sera libéré dans l'après-midi et autorisé à se promener librement dans les rues. C'est ce qui inquiète les gens normaux actuellement.
J'ai assisté à une activité nigériane samedi soir. Je me suis alors entretenu avec bon nombre de mes amis de la communauté de Barrie—Innisfil, et ils m'ont dit que la criminalité était l'enjeu qui préoccupait le plus leur communauté. Ils sont venus au Canada pour fuir les situations auxquelles ils font maintenant face dans notre pays. Dans bien des cas, les persécuteurs sont ici maintenant: les gens qui commettaient des crimes dans d'autres pays sont ici et ils font exactement la même chose chez nous. Il est temps que cela cesse.
Je veux parler de la question à l'étude, à savoir le scandale concernant Technologies du développement durable Canada. C'est la troisième fois que je l'aborde. Nous en débattons depuis deux mois. Le avait donné ordre au gouvernement d'envoyer la version non caviardée des documents. Nous savons, par exemple, que 11 000 documents existent encore au ministère de la Justice. Le légiste parlementaire nous a fait savoir qu'ils n'ont pas encore été présentés au Parlement.
Que contiennent ces documents? Que cache le gouvernement pour qu'une question de privilège paralyse le Parlement pendant tant de mois? Il doit y avoir là bien des renseignements qui l'inquiètent.
Il suffit que le gouvernement publie les documents. L'impasse peut prendre fin demain, et nous pourrons alors revenir aux affaires intéressant le pays. Le a établi que la suprématie du Parlement était primordiale et que les documents devaient être remis au Parlement, mais ils ne l'ont toujours pas été.
Ce n'est pas la première fois qu'un scandale se produit. Technologies du développement durable Canada ne représente que la pointe de l'iceberg. On trouve sur cette liste de scandales celui des activités de financement donnant un accès privilégié et l'affaire SNC‑Lavalin. Il suffit de faire une recherche sur Google pour obtenir les scandales libéraux depuis 2015. Il y en a une longue liste.
Il y a eu le scandale entourant l'application ArriveCAN. Il y a eu les contrats à fournisseur unique; beaucoup de contrats de ce genre ont été adjugés pendant la pandémie, et ensuite, par le biais de l'application ArriveCAN; nous savons que celle‑ci a coûté 90 millions de dollars. Il se peut que ce chiffre soit beaucoup plus élevé que celui dont la vérificatrice générale a parlé. Il y a aussi eu le scandale de l'organisme UNIS; dans ce cas, 900 millions de dollars sont allés aux amis du
L'ancienne ministre du Développement international a accordé un contrat à fournisseur unique à son amie Amanda Alvaro, enfreignant ainsi les règles d'éthique. De plus, la belle-sœur du ministre a été nommée commissaire à l'éthique par intérim pour quelques jours. Bien sûr, il y a eu d'autres scandales, comme celui du laboratoire de Winnipeg.
Dans chacun de ces scandales, le gouvernement a essentiellement lié les mains du Parlement. Il a tenté de camoufler plusieurs de ces scandales. Un grand nombre des proches et des amis des libéraux se sont enrichis en obtenant des contrats d'approvisionnement à fournisseur unique ainsi que d'autres contrats gouvernementaux. Soulignons le dernier de ces contrats, dont la somme de 400 millions de dollars a été versée au conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada. Les membres de ce conseil d'administration ont contrevenu 183 fois aux lignes directrices sur les conflits d'intérêts et se sont enrichis au moyen de contrats d'une valeur de 400 millions de dollars.
C'est absurde. Il est presque risible que le gouvernement dépense autant de capital politique pour tenter de camoufler cette affaire et d'éviter de fournir au Parlement l'information qu'il est en droit de réclamer. Ce n'est vraiment pas drôle. En fait, c'est plutôt triste que nous nous retrouvions dans une telle situation.
Revenons au mois d'août 2020, au plus fort de la pandémie, quand notre démocratie a commencé à décliner. Dans l'une des premières mesures législatives présentées après le début de la pandémie, le gouvernement visait essentiellement à s'arroger le contrôle du pouvoir de dépenser de la Chambre. Les libéraux ont demandé, dans le projet de loi , si je ne m'abuse, le pouvoir de dépenser tout ce qu'ils voulaient pour la pandémie sans obtenir l'approbation du Parlement.
Peu de temps après, de nombreux contrats à fournisseur unique ont été accordés à des proches et à des amis du Parti libéral. En août 2020, j'ai pris la parole pour dénoncer cette situation. À l'époque, nous avions entendu parler de Frank Baylis et du contrat des ventilateurs, qui se composait de contrats à fournisseur unique s'élevant à 300 millions de dollars, et il y en a eu d'autres.
Je me souviens d'avoir cité M. Warren Kinsella, un ancien stratège libéral qui avait été chef de cabinet de l'ancien premier ministre Jean Chrétien. M. Kinsella a utilisé un mot qui se trouve dans tous les dictionnaires pour décrire le gouvernement. Dans un article intitulé When You Become What You Came to Change, il qualifie le gouvernement de cleptocratie.
Dans une cleptocratie, les dirigeants d'une nation se servent des ressources du Trésor ou d'autres ressources de leur pays pour s'enrichir et pour enrichir aussi des gens de leur cercle intime. Dans son article, il souligne que le dictionnaire Merriam-Webster définit le mot « cleptocratie » comme étant un gouvernement dont les dirigeants recherchent avant tout le prestige et le gain personnel aux dépens des personnes qu'ils gouvernent.
C'était important à ce moment-là et j'estime que c'est tout aussi important aujourd'hui parce que c'est la raison pour laquelle nous avons affaire à un énorme scandale. Il est allégué que des gens qui exercent le pouvoir et des proches à eux ont cherché à s'enrichir pendant cette période très difficile que vivent les Canadiens, où ils peinent à payer leurs dépenses essentielles, comme l'épicerie et l'hypothèque. Non seulement le coût de la vie a trop augmenté, en général, mais il est devenu impossible de se loger.
Pendant ce temps, des gens qui sont au cœur du pouvoir et des amis à eux utilisent leurs relations et leurs avantages pour s'enrichir. Le problème, comme l'a dit M. Kinsella et comme je le crois aussi, c'est que les gouvernés perdent leur logement, leur emploi et leur avenir pendant que le et ses amis font des affaires en or. Ils s'enrichissent.
Il y a quelques semaines à peine, j'ai posé une question à la commissaire au lobbying à une réunion du comité de l'éthique. Le lobbying et le nombre de lobbyistes augmentent, puisque l'on est passé de 7 000 au début du premier mandat de l'actuel gouvernement à plus de 11 000 lobbyistes maintenant inscrits au registre qui viennent tous quémander à Ottawa. Ils cherchent à obtenir autant d'argent que possible pour leurs clients, et nombre d'entre eux ont très probablement des liens avec les libéraux.
M. Kinsella est d'avis que c'est non seulement répréhensible, mais inacceptable, inadmissible, indescriptible. Selon lui, il y a un mot qui sert à décrire un gouvernement comme celui du , un gouvernement dirigé par des personnes qui recherchent le prestige et les avantages personnels pendant que les autres Canadiens souffrent beaucoup, pas seulement économiquement, mais aussi socialement, à cause des divisions créées par le gouvernement. M. Kinsella emploie le mot kleptocratie pour décrire un gouvernement où les gens qui exercent le pouvoir et des amis à eux profitent des citoyens qu'ils gouvernent. Or, c'est précisément ce qui se passe: nous sommes sous l'emprise d'une kleptocratie.
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Madame la Présidente, normalement, lorsque je prends la parole à la Chambre, je déclare que c'est avec joie que je le fais. Cependant, j'avoue que je suis super triste de prendre la parole aujourd'hui. Je suis super triste de l'état de notre pays. Je n'arrive pas à croire la situation actuelle et ce qui s'est passé à Montréal vendredi soir.
Pour ceux qui suivent le débat aujourd'hui, nous sommes toujours là, après deux mois, à parler de Technologies du développement durable Canada, une fondation qui bénéficiait de 400 millions de dollars puisés à même l'argent des contribuables et qui s'est retrouvée entre les mains d'initiés qui ont donné l'argent à leurs propres entreprises. La vérificatrice générale a signalé 186 conflits d'intérêts. Les dénonciateurs au sein du ministère lui-même ont déclaré qu'il y avait eu des actes criminels.
Les parlementaires ont exercé leur devoir de diligence. La Chambre a exigé, par un vote majoritaire, que tous les documents liés à cette sordide affaire soient transmis à la GRC. Les libéraux ont toutefois fait ce qu'ils font toujours: ils ont caviardé les parties intéressantes des documents qu'ils ont remis et ils n'ont pas produit le reste. Voilà où nous en sommes. Le Président a décidé qu'aucune autre initiative ministérielle ne serait traitée tant que la question de privilège n'aurait pas été réglée par la remise des documents à la GRC.
Le thème de mon discours, aujourd'hui, c' est que tout revient au fait que les libéraux n'ont aucune considération pour la primauté du droit au pays. Le Canada est fondé sur la primauté du droit. C'est ce qui en fait une société civilisée. Depuis l'élection des libéraux en 2015, nous constatons un manque de respect pour la loi et une érosion constante de la primauté du droit au Canada. Je me permets de prendre quelques minutes pour en parler.
En 2015, une fois élus, les libéraux ont présenté le projet de loi , qui oblige les juges, lorsqu'ils envisagent de remettre quelqu'un en liberté sous caution, à imposer les conditions le moins restrictives possible, de manière à simplifier la démarche. C'est ainsi qu'a commencé un nouveau régime au pays: sitôt arrêté, sitôt relâché.
En 2017, le s'est rendu sur l'île d'un milliardaire, une fraude qui a coûté 215 000 $ aux contribuables. La GRC n'a finalement pas fait d'enquête, mais en fin de compte, cela nous donne une idée du peu de cas qui est fait de la primauté du droit. Le premier ministre s'en fiche, alors c'est logique que tous les libéraux suivent son exemple.
En 2019, le gouvernement a présenté le projet de loi , qui a supprimé une bonne partie des peines minimales obligatoires et qui a fixé des peines pouvant aller d'une amende à deux ans d'emprisonnement en cas de déclaration de culpabilité par procédure sommaire, encore une fois au détriment de la primauté du droit au Canada. Bon nombre des infractions sur la liste étaient pourtant graves, comme l'enlèvement et certaines infractions de terrorisme. Il y avait toute une liste de peines que le gouvernement a réduites à une amende ou à moins de deux ans d'emprisonnement en cas de déclaration de culpabilité par procédure sommaire: des peines bonbons.
En 2022, les libéraux ont présenté le projet de loi , qui a affaibli encore plus la primauté du droit. Je vais en lire quelques extraits pour que l'on comprenne les répercussions de tout cela. Je reprends bon nombre des observations de mon ami le député de , qui était un procureur très chevronné avant d'arriver à la Chambre. Il a dit, en ce qui concerne les différentes règles qui ont été mises en place, que certaines ne sont pas utiles. Quand l'ancien ministre de la Justice, David Lametti, a présenté le projet de loi , en novembre 2022, il l'a décrit comme une mesure qui donne une deuxième chance dans la vie aux personnes qui ont commis de petites erreurs. En réalité, le projet de loi visait à éliminer les peines minimales obligatoires lorsque quelqu'un est condamné une deuxième ou une troisième fois pour des crimes graves liés aux armes à feu et à la drogue.
Cet affaiblissement constant de la primauté du droit nous a menés là où nous en sommes aujourd'hui, avec la caisse noire environnementale. Nous savons que le lanceur d'alerte a dit qu'il y avait eu des actes criminels. Il y a d'ailleurs des infractions au paragraphe 119(1). Pour les personnes qui ignorent en quoi consiste cette partie de la loi, le paragraphe 119(1) précise que le titulaire d'une charge publique ne peut pas prendre de mesures à son profit ou au profit de sa famille.
Nous pouvons constater les nombreux problèmes concernant la caisse noire environnementale du fait que des personnes ont pris de telles mesures. Certaines d'entre elles siégeaient au Cabinet. Le a approuvé, en sa qualité de ministre, l'attribution des 400 millions de dollars de la caisse noire à la société Cycle Capital, dont il détient 270 millions de dollars. Cette société a triplé de valeur, et ce qui a représenté un profit direct pour lui. Je laisserai à la GRC le soin de faire enquête.
Il y a eu une situation semblable lors du scandale de l'organisme UNIS, lorsque le a pris une mesure dont ont bénéficié sa mère, son frère et sa femme. Dans le cadre du scandale de l'« autre Randy », nous constatons aujourd'hui que l'ancien ministre, alors qu'il siégeait au conseil des ministres, a pris des mesures pour donner de l'argent à une société dont il possédait 50 % des actions. Je vois que la police enquête sur cette affaire et je m'attends à ce qu'elle parvienne à la conclusion à laquelle toute personne raisonnable parviendrait.
Par conséquent, des mesures législatives visant à affaiblir la primauté du droit pour permettre aux criminels de retourner dans les rues ont des répercussions, et je veux parler de ces répercussions. Depuis que les libéraux ont pris le pouvoir en 2015, les homicides ont augmenté de 33 %, les vols de voitures de 39 %, les vols de plus de 5 000 $ de 49 %, les vols d'identité de 121 %, les agressions sexuelles contre des enfants de 141 %, les cas de traite de personnes de 210 %, d'extorsion de 429 % et de pornographie juvénile de 565 % et les agressions sexuelles de 75 %.
La suppression de la primauté du droit et des conséquences prévues pour dissuader les criminels de récidiver a des répercussions. De nombreuses questions inscrites au Feuilleton ont été posées pour savoir ce qu'il en est du système de capture et de remise en liberté et de la mise en liberté sous caution la moins restrictive possible. On dit qu'un tiers des homicides commis au Canada le sont par des personnes en liberté sous caution pour un délit violent antérieur. J'aimerais parler du coût humain de cette situation.
Une fusillade a eu lieu à Toronto et, selon les sources, sur les 23 suspects appréhendés, un était recherché pour un meurtre non résolu et quatre étaient en liberté sous caution.
En voici une autre. Un homme, accusé de tentative de meurtre et de port d'arme, a été autorisé à sortir avec un bracelet électronique qu'il a coupé. Selon Durham Radio News:
D'après ce qu'on sait, l'homme avait reçu l'ordre de porter un bracelet GPS à la cheville après avoir été libéré sous caution en septembre 2023 alors que sa cause était devant les tribunaux, mais il l'a coupé et s'est enfui.
[Il] est actuellement accusé des infractions suivantes:
deux chefs d'accusation de tentative de meurtre au moyen d'une arme à feu à autorisation restreinte [...]
usage négligent d'une arme à feu
port d'arme dans un dessein dangereux
possession non autorisée d'une arme à feu
possession non autorisée d'armes
connaissance de la possession non autorisée d'une arme à feu
possession d'une arme à feu prohibée ou à autorisation restreinte avec des munitions
usage d'une arme à feu lors de la perpétration d'une infraction
deux chefs d'accusation de possession de substances inscrites à l'annexe I en vue de la distribution
Qui a pensé que c'était une bonne idée de laisser sortir un gars comme lui en lui mettant simplement un bracelet à la cheville?
Dans un cas similaire, un Montréalais de 36 ans a été libéré sous caution alors qu'il aurait, selon des allégations, proféré des menaces de mort contre sa compagne. Il est maintenant accusé de l'avoir assassinée sur la Rive-Sud.
Voici une autre histoire, dont il a été question à CTV News:
Les autorités ont émis un avertissement après qu'un homme de 19 ans accusé de multiples infractions criminelles, y compris deux chefs d'agression sexuelle, a été libéré sous caution à Vancouver.
Dans un communiqué de presse, le service de police de Vancouver a déclaré que Bryce Michael Flores-Bebington pose « un risque important pour la sécurité publique étant donné les allégations selon lesquelles il aurait agressé physiquement et sexuellement des personnes inconnues, sans provocation ».
Cet homme représente un danger pour la population, et la police a jugé bon de lancer un avertissement à son sujet. Qui a pensé que c'était une bonne idée de le libérer sous caution?
Ce n'était pas une bonne idée, mais le et le gouvernement libéral continuent de donner aux criminels la chance de récidiver. Revenons un peu sur certains des exemples les plus odieux, à commencer par celui de Paul Bernardo.
Je suis originaire de St. Catharines. J'y suis née. Je suis allée à l'école avec le frère de Kristen French, Brian. J'habitais à un pâté de maisons et demi de l'endroit où ils vivaient et, tous les jours de mes cinq années à l'école secondaire, j'ai marché dans la rue où Kristen French et Leslie Mahaffy ont été enlevées. J'ai suivi cette affaire, et le sort qu'on a fait subir à ces filles et aux nombreuses autres victimes est dégoûtant. Il aurait mérité d'être dans une prison à sécurité maximale, mais sous les libéraux, il a été placé dans un établissement à sécurité minimale, où il y a du hockey et du tennis. Je suis sûre qu'il y passe de bien meilleurs moments. Lorsqu'il se présentera pour son audience de libération conditionnelle, ils ne permettront même pas à la famille de la victime d'y assister. Voilà ce que le gouvernement libéral a fait de la primauté du droit au Canada.
Permettez-moi de donner un autre exemple. Parlons de Terri-Lynne McClintic et de Michael Rafferty. Ces deux tarés ont enlevé Tori Stafford, âgée de huit ans, l'ont agressée sexuellement et l'ont assassinée. Ce sont des tueurs d'enfants. Oui, ils ont été incarcérés dans un établissement à sécurité maximale jusqu'au transfèrement de Terri-Lynne McClintic dans un pavillon de ressourcement à sécurité minimale. Ce n'est que lorsque les conservateurs l'ont appris et qu'ils en ont fait tout un plat qu'ils l'ont réintégrée dans un établissement carcéral plus sûr. Dès que nous avons eu le dos tourné, où est-elle allée? Elle se trouve à présent dans une maison en rangée d'un établissement à sécurité minimale, à côté de laquelle est mené un programme mère-enfant. Les députés ont bien entendu. Terri-Lynne McClintic a accès à des enfants en prison, et c'est une tueuse d'enfants.
Voilà comment le gouvernement libéral a miné la primauté du droit. C'est totalement inacceptable et nous en voyons les résultats dans nos rues. Depuis plus d'un an, nous assistons à des manifestations propalestiniennes et pro-Hamas illégales où l'on bloque les routes, on appelle à la mort de Juifs et à la mort du Canada, et on brûle notre drapeau. Pendant ce temps, que fait-on pour faire appliquer la loi? Rien. Il y a eu très peu d'arrestations. Il y a eu un incident à Montréal, avec des milliers d'émeutiers et il y a eu trois arrestations. Ces émeutiers seront probablement libérés sous caution dans le temps de le dire. C'est une atteinte à la primauté du droit. On laisse également entrer dans le pays des personnes qui sont des criminels et des terroristes.
Le a admis qu'il y avait eu une période où, en raison des dossiers accumulés, ils avaient cessé de soumettre les arrivants au pays à des contrôles de sécurité. Nous avons vu le résultat. Ils ont également décidé de laisser entrer 3 000 Gazaouis alors qu'aucun autre pays ne voulait les accueillir en raison de leurs liens avec le Hamas, une organisation terroriste désignée. Le Canada les a accueillis. Nous avons vu des terroristes du groupe État islamique être accueillis dans le cadre de notre programme d'immigration.
Ce manque de respect de la primauté du droit s'étend à d'autres ministères qui sèment le chaos au pays. Quand des gens veulent devenir citoyens canadiens, ils doivent promettre trois choses. La première est de respecter la primauté du droit au Canada. C'est une des conditions qui accompagne tout visa avec lequel on peut entrer dans notre pays, comme un visa de tourisme ou un permis de travail. Chacun de ces manifestants illégaux devrait être poursuivi en justice s'il s'agit de citoyens canadiens. Leurs dossiers devraient faire l'objet d'un signalement si ce sont des résidents permanents afin qu'ils ne puissent pas devenir citoyens canadiens parce qu'ils ne respectent pas la primauté du droit au Canada. Ils font partie du problème et pas de la solution.
Je suis certaine que les députés d'en face décideront que je suis raciste. Je ne suis pas raciste, mais j'estime que la primauté du droit devrait s'appliquer à tous de manière égale. Si je décide de bloquer une rue, je sais qu'on va m'arrêter sur-le-champ. Si je commets un crime, je serai arrêtée, mais ce n'est apparemment pas ce qui se passe.
Il y avait une manifestation à Toronto. Les manifestants criaient mort aux juifs. Ils les harcelaient dans leur propre quartier. Une des femmes de confession juive s'est rendue à la police pour demander que l'on arrête ces personnes. La police a répondu qu'elle ne pouvait rien faire. À quoi cela sert-il d'avoir des lois si nous ne les appliquons pas? Le gouvernement fédéral met les lois en place, et il a une responsabilité. Si la police ne fait pas respecter la loi, il est possible de faire appel à la GRC, voire même à l'armée.
Nous savons que, dans le cas de la manifestation pacifique du « convoi de la liberté », les libéraux ont décidé de recourir à la Loi sur les mesures d'urgence, ce qui a été jugé illégal, car les conditions nécessaires n'étaient pas réunies.
Quelles sont ces conditions? Il faut que des violences aient lieu dans tout le pays. Nous pouvons cocher cette case. Il faut des preuves d'une ingérence étrangère. Nous avons quantité de preuves que les Iraniens appuient les manifestations propalestiniennes. Nous pouvons donc aussi cocher cette case.
Cela doit être au-delà des ressources et des capacités de la police, alors je dirais qu'il est peut-être temps de revoir toute cette notion. Bien sûr, à l'heure actuelle, même si les mesures ont été déclarées illégales, aucune des personnes qui ont voté pour leur mise en œuvre ne subit la moindre conséquence pendant qu'elles portent ce processus en appel, alors que moi, si je commettais un crime, je pourrais interjeter appel depuis la prison. Là encore, c'est inacceptable.
Nous savons maintenant que si le gouvernement refuse de produire les documents, c'est parce qu'il s'agit d'un acte criminel; il y a quelque chose à cacher. Ce n'est pas la première fois. Nous avons déjà vu ce comportement. Nous l'avons vu avec les documents du laboratoire de Winnipeg, où ce qu'on dissimulait était le fait que nous étions complices de l'armée chinoise en lui fournissant des virus pour travailler à la création d'armes biologiques. Qu'ont fait les libéraux pour empêcher que cela ne se sache? Tout d'abord, ils ont procédé comme d'habitude: ils ont caviardé les documents, invoqué la sécurité nationale et n'ont rien remis. Ensuite, ils ont poursuivi le Président de la Chambre pour empêcher les libéraux de divulguer ces documents. L'affaire traîne depuis des années, et nous risquons d'être ici encore des années à leur demander des comptes sur cette caisse noire.
Nous l'avons également constaté dans le cadre du scandale de l'organisme UNIS. Il est clair qu'il se passait quelque chose qui aurait constitué une violation si les preuves avaient été fournies, mais les libéraux ont invoqué le secret du Cabinet et toutes sortes de choses du genre. Lorsque la situation s'est envenimée, ils ont décidé de proroger le Parlement et de déclencher des élections afin de pouvoir revenir à la case départ. Il s'agit d'un comportement qui consiste non seulement à miner la primauté du droit dans ce pays, mais aussi à faire obstruction lorsque nous essayons d'aller au fond des choses et de découvrir des actes criminels. Encore une fois, cela n'a rien pour me surprendre quand je regarde en face, en commençant par le , puis ses ministres et de nombreuses autres personnes qui ont fait partie du gouvernement libéral au cours de mon mandat. Depuis 2015, nous avons eu Joe Peschisolido, dont le cabinet d'avocats a été accusé de blanchiment d'argent; Raj Grewal, accusé de fraude; et de multiples enquêtes de la GRC et de la police qui se poursuivent. Le d'Edmonton est visé par une enquête policière, et plusieurs poursuites pour fraude ont été engagées contre la société dont il faisait partie. Ce n'est donc pas une surprise, mais c'est inacceptable.
Heureusement, ce n'était pas le cas avant l'arrivée du avec les libéraux, qui sont corrompus, et ce ne sera pas le cas quand nous nous en débarrasserons. Nous, les conservateurs pleins de gros bon sens, proposerions un plan pour faire échec au crime. Nous ferions échec aux crimes commis avec des armes à feu en renforçant la sécurité à nos frontières afin d'empêcher la contrebande d'armes à feu illégales avec lesquelles, selon les associations policières, on commet 85 % des crimes perpétrés avec des armes à feu. Nous réduirions le nombre de vols de voitures en effectuant plus de balayage aux ports. Nous avons des plans pour retirer les drogues dures de nos rues et pour enfermer les récidivistes violents en prison au lieu de les libérer sous caution. Voilà ce dont le Canada a besoin. Nous avons de bonnes lois, mais il faut les appliquer. Nous ne pouvons pas laisser les criminels croire qu'ils peuvent commettre des crimes sans subir de conséquences. C'est essentiellement ce qui se produit quand on les remet en liberté l'après-midi même pour qu'ils puissent commettre un autre crime. Nous avons tous entendu les statistiques sur les 6 000 crimes qui ont été commis à Vancouver en un an par 40 individus. À mon avis, il serait plus prudent et sensé de retirer ces 40 individus de la collectivité et de les enfermer loin des endroits où ils peuvent faire du tort au public. C'est l'une des mesures que nous prendrions.
Une fois de plus, aujourd'hui, je demande au gouvernement de remettre les documents à la GRC. C'est ce qu'il convient de faire. Il démontrera ainsi qu'il respecte la primauté du droit, qu'il n'agit pas en secret et qu'il n'essaie pas de camoufler des actes répréhensibles. S'il ne le fait pas, nous, de ce côté-ci de la Chambre, continuerons à dénoncer la corruption et le manque de reddition de comptes du gouvernement libéral. Quand nous serons au pouvoir, nous rétablirons la reddition de comptes et nous ferons respecter et appliquer la primauté du droit.
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Madame la Présidente, je suis très heureux d'être ici une fois de plus pour parler du refus du gouvernement de remettre des documents. C'est un peu comme dans
Le jour de la marmotte, ce film formidable avec Bill Murray. Il y a une bonne scène où le protagoniste demande à quelqu'un: « Tu veux vomir ici ou dans la voiture? » L'autre répond: « En fait... les deux. » C'est peut-être ce que les Canadiens ressentent en voyant ce débat s'éterniser parce que le gouvernement refuse de rendre publics des documents que le Parlement a le droit d'obtenir, comme nous le savons tous.
J'aimerais commencer par lire quelques citations. La dernière fois qu'un gouvernement précédent a été saisi d'un ordre de production de documents du Parlement, Michael Ignatieff, alors chef du Parti libéral, a déclaré: « Son refus de dire la vérité nous coûte notre crédibilité en tant que pays [...] » Je vais sauter une citation d'Ujjal Dosanjh, car elle est trop longue. Bryon Wilfert a dit: « [D]ans ce cas-ci, les droits du Parlement prévalent. » Ce n'est pas quelque chose qu'on a écrit au dos d'une enveloppe. Le Parlement doit avoir librement accès à ces documents. Shawn Murphy, un libéral de Charlottetown, a déclaré: « [I]l est clair, en vertu de la loi, que le Parlement est entièrement libre d'exiger la comparution de personnes et la production de documents et de dossiers. » Jack Harris, un néo-démocrate, a déclaré que « la suprématie du Parlement est incontestable » et que « le pouvoir du Parlement prime ».
Nous avons déjà connu pareille situation. Nous avons discuté de la capacité du Parlement d'obtenir des documents. Dans ces circonstances, le gouvernement était disposé à trouver une solution qui permettrait au Parlement de continuer à fonctionner pendant que le gouvernement se conformait à l'ordre de remise des documents. Il s'agissait alors d'une question de sécurité nationale qui a donné lieu à la création du comité spécial chargé d'examiner la politique de la défense. Son objectif était de permettre aux parlementaires de voir des documents auxquels ils avaient le droit d'accéder et qu'ils pouvaient lire afin de pouvoir revenir aux travaux de la Chambre. Le gouvernement n'a proposé aucune solution de compromis sur la façon dont il souhaite revenir aux travaux du Parlement.
À quoi voulons-nous revenir? Nous devons parler un moment de la manoeuvre de dernière minute tentée par le gouvernement avec les chèques qu'il a annoncés la semaine dernière. Le veut tout contrôler. Il veut contrôler ce que nous voyons en ligne. Il veut contrôler d'autres aspects de nos vies. Maintenant, il va nous accorder un allégement fiscal, mais seulement si nous le dépensons sur les choses sur lesquelles il nous autorise à le dépenser. Ainsi, quelqu'un qui veut acheter une bière à 6,9 % d'alcool aura droit à l'allégement, mais pas quelqu'un qui achètera une bière à 7,1 % d'alcool. Elle ne figure pas sur la liste. Le premier ministre manifeste constamment une tendance à vouloir contrôler les Canadiens.
Revenons cependant aux documents. Comme nous l'avons dit, le Parlement a toute la latitude voulue pour obtenir des documents, mais le gouvernement semble avoir un problème avec les conflits d'intérêts. Il semble aussi avoir du mal à produire des documents. Les députés se souviennent-ils du scandale de l'organisme Unis et des documents relatifs au laboratoire de Winnipeg? Se souviennent-ils du début de la COVID, quand le gouvernement a essayé de suspendre le Parlement et de s'attribuer des pouvoirs illimités en matière d'imposition et de dépenses, sans surveillance du Parlement?
Il fait manifestement preuve de mépris à l'égard du rôle de la Chambre. Les ministres ignorent souvent les invitations à comparaître devant des comités. Les libéraux font souvent fi d'ordres de produire des documents. Ils ont même traîné le Président devant les tribunaux.
En ce qui concerne l'ingérence étrangère, ils n'ont rien voulu faire, ce qui est très intéressant, car le parti qui a bénéficié d'une asymétrie absolue de l'information tout au long de cette affaire et qui sait tout ce qu'il y a à savoir sur l'ingérence étrangère est celui qui a toujours dit que nous n'avions pas besoin de faire quoi que ce soit. Nous n'avions pas besoin d'enquête. L'ancien gouverneur général David Johnston allait blanchir leur réputation avec la sienne, et tout irait bien. Il s'est avéré qu'il y avait un problème, mais les libéraux ont toujours essayé de dire aux Canadiens qu'il n'y avait rien à voir. Ils ne voulaient pas dévoiler la vérité.
Le fait que la GRC a écrit une lettre indiquant que, dans le cadre de son enquête, elle pourrait ne pas être en mesure de s'appuyer sur les documents qu'elle reçoit est tout à fait normal. L'ordonnance ne demande pas au gouvernement d'envoyer les documents à la GRC. L'ordonnance demande que le gouvernement envoie les documents au légiste, lequel est censé envoyer les documents à la GRC. La GRC a tout à fait le droit de ne pas les consulter. Elle a tout à fait le droit de ne pas s'appuyer sur ces documents dans le cadre d'une enquête. En tant que député, si j'obtiens ces documents, je les publierai sur Internet, et la GRC pourra les consulter si elle le souhaite. Cependant, le gouvernement n'a même pas proposé de compromis sur la manière dont il souhaite régler cette question.
Parlons des conseils juridiques que reçoit le gouvernement. Le gouvernement reçoit des conseils juridiques du ministère de la Justice. Le ministère de la Justice conseille, j'en suis sûr, le , le ministère de l'Industrie, le Bureau du Conseil privé et le Cabinet du premier ministre. Ce même ministère de la Justice conseille également la GRC. Cela ressemble à un conflit d'intérêts.
Il serait très commode pour la GRC d'écrire une lettre disant qu'elle ne veut pas des documents parce qu'ils pourraient compromettre les droits à la vie privée de Canadiens. C'est d'autant plus commode que les avocats qui conseillent la GRC conseillent également Industrie Canada. Il y a lieu de s'interroger sur les conflits d'intérêts dans cette affaire au sein de l'appareil gouvernemental au ministère de la Justice, qui a deux clients aux intérêts potentiellement divergents.
On pourrait penser que nous voudrions prendre en considération ce conflit d'intérêts, mais ce n'est pas la première fois que les conflits d'intérêts semblent échapper aux députés d'en face. Dois-je rappeler à la Chambre le voyage à l'île de l'Aga Khan milliardaire, ou les amis qui n'ont pas été considérés comme des amis en ce qui concerne les cadeaux?
La vérificatrice générale a souligné que 400 millions de dollars de fonds publics sont allés à des bénéficiaires qui n'y avaient pas droit, et elle a dénombré 186 cas de conflits d'intérêts explicites dans lesquels un membre du conseil d'administration a bénéficié d'un avantage par l'entremise d'une société dans laquelle il avait un intérêt financier. En soi, cela devrait justifier la dissolution du Parlement et la tenue d'élections. Le fait que 400 millions de dollars de ce fonds soient allés à des personnes qui n'auraient pas dû en bénéficier nous dit tout ce que nous avons besoin de savoir sur le gouvernement.
Puisque nous revenons en arrière, comme mes collègues aiment bien le faire, j'aimerais lire quelques citations de Scott Brison. En 1999, M. Brison a déclaré au Toronto Star: « Rien ne déclenche l'hystérie collective autant que l'odeur de l'argent autour des députés libéraux d'arrière-ban. » Dans le hansard de 1998, il a déclaré: « Le plus grand obstacle qui se dresse entre les Canadiens et la réalisation de leurs objectifs est le gouvernement libéral. » C'est ce qui se produit en ce moment.
Les Canadiens veulent simplement vivre leur vie. Ils paient leurs impôts en voulant bien faire, puis découvrent que le gouvernement, dans sa profonde inaptitude et sa grave négligence, non seulement laisse des fonds publics être octroyés à des bénéficiaires non admissibles, mais en plus, il nomme au conseil d'administration des personnes ayant un conflit d'intérêts inhérent qui distribuent ensuite de l'argent à leurs connaissances. Si le dénonciateur ne nous en avait pas avisés, nous n'aurions pas su qu'au début des nominations, le personnel du ministère avait prévenu le ministre que ces personnes pouvaient être en situation de conflit d'intérêts et qu'en raison de ces conflits d'intérêts, il serait difficile pour elles de s'acquitter de leurs fonctions. La mise en garde était très claire. Que s'est-il passé? Ces personnes n'ont pas pu résister à la tentation d'accorder des traitements de faveur à leurs propres entreprises.
Nous devons examiner cette question, et c'est ce que fait la Chambre, à juste titre. Notre système parlementaire repose sur la suprématie du Parlement. En réalité, nous avons demandé ces documents en tant que Parlement, avec l'appui de la majorité des députés, et nous devrions être en mesure de les examiner. Pour des raisons qui m'échappent, car il n'est certainement pas question de sécurité nationale comme c'était le cas auparavant, le gouvernement est très inquiet de ce que les documents contiennent, mais il pourrait au moins proposer un compromis sur la façon dont nous pourrions résoudre la situation.
J'ai une autre proposition à faire à mes collègues. Les libéraux peuvent soit nous donner les documents, soit récupérer les 400 millions de dollars. S'ils récupèrent les 400 millions de dollars, je serais prêt à reprendre rapidement le travail pour les Canadiens. Cependant, en toute franchise, nous travaillons actuellement pour les Canadiens. Ils s'attendent à ce que nous venions à Ottawa pour découvrir ce qu'il advient de leur argent.
Je me promène en voiture dans cette ville depuis presque trois ans et je n'ai toujours pas trouvé l'arbre qui produit de l'argent, même si le gouvernement semble convaincu qu'il existe. Les députés ont-ils vu cet arbre? Je serais ravi de le trouver. Cependant, les libéraux traitent des centaines de millions de dollars avec une telle nonchalance...
M. Ed Fast: Comme si de rien n'était.
M. Adam Chambers: Comme si de rien n'était, en effet. Le député d' est un excellent député.
Madame la Présidente, je pense qu'il est temps de rendre des comptes. Si les libéraux ne veulent pas récupérer les 400 millions de dollars, ils devraient peut-être demander des comptes aux ministres. Comment cela se présenterait-il?
Il est vrai que c'est un ancien ministre qui était en poste lorsque ces individus ont été nommés au conseil d'administration, mais le ministre actuel a été parfaitement bien mis au courant des irrégularités et des conflits d'intérêts depuis qu'il occupe le poste.
J'aime beaucoup l'enthousiasme du et le style qu'il apporte ici, mais il a été informé de ces irrégularités et a laissé ces gens continuer de siéger au conseil d'administration. De plus, il a recommandé que l'une des principales contrevenantes reçoive une promotion. En effet, Andrée‑Lise Méthot a été promue du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada à celui de la Banque de l'infrastructure. Au moment de sa nomination, des rumeurs circulaient déjà sur de possibles problèmes à Technologies du développement durable Canada, mais le gouvernement a tout de même jugé approprié de lui offrir une promotion. Je n'arrive tout simplement pas à comprendre pourquoi, de l'autre côté de la Chambre, il n'y a essentiellement aucune responsabilité ministérielle pour quoi que ce soit.
Voici comment les choses fonctionnent. Lorsqu'il y a un problème, quelqu'un se lève à la Chambre des communes pour déclarer que c'est inacceptable. Le ministre responsable dit alors qu'en tant que ministre, il va chercher à savoir ce qui s'est passé, puis il se rassoit. Les ministres ne pensent pas que la responsabilité de ce qui se passe dans leurs ministères leur incombe en tant que ministres. Pire encore, lorsqu'ils savent qu'il s'est passé quelque chose, ils devraient prendre des mesures.
Comme l'a constaté la vérificatrice générale, il s'avère que 400 millions de dollars ont été versés aux mauvaises personnes. Bon sang, pour reprendre l'une des exclamations préférées du , le gouvernement ne pense-t-il pas qu'une certaine reddition de comptes s'impose dans ce cas? C'est ce qu'on pourrait penser avec un montant pareil. Le gouvernement a-t-il au moins trouvé une seule personne qui aurait été réprimandée ou mise à la porte? A-t-il au moins tenté de récupérer les fonds? Est-ce qu'une partie de ces fonds a été remboursée? Le gouvernement est-il prêt à faire un compromis à l'égard de cette motion et à présenter d'autres options afin que nous puissions reprendre l'ordre du jour auquel il souhaite si désespérément retourner? Non, il n'a rien fait de tout cela en raison de son manque flagrant de respect à l'égard du Parlement.
Il n'y a pas le moindre remords. Aucun député ministériel n'a dit que le gouvernement avait commis une erreur, qu'il n'avait pas réagi assez rapidement et qu'il ferait l'impossible pour récupérer les 400 millions de dollars. Le gouvernement fait pour la deuxième fois un pied de nez à la vérificatrice générale.
Je dois rappeler à la Chambre qu'au fond, pour la première fois depuis très longtemps, l'Agence du revenu du Canada a reçu une très mauvaise note à l'issue de l'audit relatif à la Prestation canadienne d'urgence et à la subvention salariale. L'Agence a expressément déclaré qu'elle n'acceptait pas les conclusions de la vérificatrice générale. C'est rare dans l'histoire du Parlement. L'Agence ne semble pas avoir vraiment subi de conséquences, alors que fait‑elle maintenant?
La vérificatrice générale affirme que 400 millions de dollars n'ont pas disparu, puisque nous savons où ils sont, mais n'ont pas été versés aux bons bénéficiaires. Le gouvernement dit que ce n'est pas bien grave et qu'il n'essaiera pas de les récupérer. La vérificatrice générale n'aurait pas pu être plus claire sur les conflits d'intérêts qui existent: ils ne sont pas qu'apparents, ils sont réels. Juridiquement parlant, ils sont traités de la même manière, mais à tout le moins dans ce cas-ci, on parle de conflits d'intérêts en bonne et due forme.
Le gouvernement pourrait récupérer l'argent. Il pourrait proposer des solutions pour nous sortir de l'impasse. Cependant, à mon avis, notre pays se doit de trouver où cet argent se trouve pour le récupérer et d'imposer des conséquences.
Le gouvernement libéral aime parler du scandale des dépenses des sénateurs, dont Mike Duffy. Toutefois, je rappelle une fois de plus que c'est le seul scandale de l'histoire du Canada où le contribuable a été remboursé. L'essentiel du scandale résidait dans le fait que M. Duffy avait déclaré des dépenses incorrectes et qu'il a remboursé les sommes qu'il avait perçues à tort. En fait de scandale, le contribuable a été remboursé.
Je sens que mes collègues d'en face, mes grands amis, ont hâte de me poser des questions. Ils sont peut-être un peu contrariés parce qu'ils ont vérifié le prix des bitcoins ce matin. Ils ne peuvent pas vraiment ressortir leurs mêmes vieux arguments à la Chambre.
Comme je n'en aurai peut-être pas l'occasion plus tard, je tiens à vous souhaiter, madame la Présidente, un joyeux Noël. Je souhaite également un très joyeux Noël à tous les habitants de Simcoe-Nord. À toutes les familles canadiennes, merry Christmas. Ramenons le gros bon sens chez nous.
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Madame la Présidente, il est vraiment intéressant d'être ici à débattre de cette motion de privilège, qui a été présentée pour la première fois à la Chambre le 26 septembre. Nous avons entamé cette conversation il y a près de deux mois, lorsque le a rendu une décision sur une question de privilège et conclu qu’il y avait bel et bien eu atteinte aux privilèges de la Chambre.
Il y a bien des années, quand j'étais une jeune étudiante passionnée en sciences politiques, les atteintes au privilège étaient extrêmement rares. Je me souviens qu'en arrivant à l’Assemblée législative de l’Alberta, j'ai feuilleté de nombreux livres pour étudier cette question. J’ai lu les très rares décisions que les différents Présidents avaient rendues au fil des ans. Or, il semble qu’après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral, il y a une nouvelle atteinte au privilège pratiquement chaque semaine. On dirait qu'un nouveau scandale éclate chaque jour, et ce ne sont pas de petits scandales.
Les conservateurs y voient un problème notamment parce qu’il ne s’agit pas d’une petite somme; on parle ici de près de 400 millions de dollars qui, selon la vérificatrice générale, ont été dépensés à mauvais escient par le gouvernement néo-démocrate—libéral pour se retrouver dans les poches de proches du Parti libéral. En fait, selon ce que la vérificatrice générale a découvert, la caisse noire environnementale a distribué 58 millions de dollars à 10 projets inadmissibles qui ne pouvaient démontrer qu'ils seraient bénéfiques pour l'environnement ou permettraient de développer des technologies vertes. On ne parle pas d'un cas isolé. C’est un montant assez important, mais si on se fie aux libéraux, il n'y a rien à voir ici. Ensuite, il y a eu 334 millions de dollars et 186 projets pour lesquels les membres du conseil d'administration étaient eux-mêmes en situation de conflit d’intérêts. Autrement dit, les personnes responsables de décider où l’argent serait dépensé ont choisi de verser 334 millions de dollars dans leurs propres poches ou dans celles de leurs amis. Pire encore, certains projets étaient à la fois inadmissibles et sources d'un conflit d'intérêts. Entrer dans ces deux catégories à la fois, il faut le faire. Or, après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral, il semble que ce soit tout à fait normal.
Les Canadiens tirent le diable par la queue. Le quart des parents se privent de repas pour que leurs enfants puissent manger. Un enfant sur cinq dans notre pays vit maintenant dans la pauvreté. Nous enregistrons la plus forte hausse du taux de pauvreté chez les enfants que nous ayons vue, hausse qui s'est accentuée chaque année au cours des neuf années du gouvernement libéral. Les Canadiens se demandent quand cette situation prendra fin.
Voici l'élément intéressant: nous sommes bloqués ici depuis près de deux mois à nous demander ce qui peut bien être si grave au point que le gouvernement refuse de remettre les documents à la GRC. Nous ne dictons pas à la GRC ce qu'elle doit faire avec les documents; tout ce que nous avons indiqué, c'est que les documents gouvernementaux doivent être remis à la GRC. Si celle‑ci découvre quelque chose qui cloche, elle pourra alors prendre des mesures. Le gouvernement a tellement peur que la GRC voie ces documents qu'il a entravé le fonctionnement du Parlement, l'a paralysé à toutes fins utiles et a empêché la progression de l'étude d'importants projets de loi. Tout cela a pour but de protéger les proches du Parti libéral. Les députés devraient réfléchir à cela. Au lieu de remettre les documents, le gouvernement préfère que nous tenions jour après jour des conversations et des débats — ce que nous faisons depuis près de deux mois — pour déterminer s'il y a eu atteinte au privilège parlementaire; nous savons que oui, car le Président s'est prononcé en ce sens.
Le gouvernement a tellement peur que la GRC voie ces documents qu'il continue de bloquer cette motion. En fait, la dernière fois où j'ai pris la parole pour parler de cela, j'avais les statistiques sur le nombre de mots qui avaient été prononcés par le , le député de la région de Winnipeg qui ne peut s'empêcher de parler. Il semble qu'à chaque occasion, il prononce un autre discours de 20 minutes et qu'il obtienne dix autres minutes pour des questions et des réponses. En outre, chaque fois qu'il y a un intervenant, il s'assure d'être la toute première personne à l'interroger. En fait, cela m'étonnerait qu'il n'ait pas posé de questions sur chaque discours ayant été prononcé. Il se peut qu'il ne l'ait pas fait dans quelques cas.
Cela montre jusqu'où le gouvernement est prêt à aller pour protéger les initiés libéraux. Les Canadiens méritent d'avoir cette information. Le problème, en ce qui concerne la caisse noire environnementale, c'est qu'il semble qu'on trouve, d'une semaine à l'autre, une nouvelle couche à ce scandale, comme les pelures d'un oignon. Nous avons découvert des cas où des sociétés comme Cycle Capital — pour laquelle, pure coïncidence, le a déjà travaillé — ont reçu de l'argent. Je suis sûre que c'est totalement par hasard et que c'est tout à fait acceptable, même si le ministre de l'Environnement détient encore des parts dans cette même société. Cela devrait sans doute nous mettre un peu la puce à l'oreille.
Nous avons également passé le dernier mois à découvrir toute une série de scandales au Parlement. En fait, si le gouvernement décide finalement que c'est assez et qu'il publie les documents pour que nous puissions passer aux travaux importants du Parlement, le prochain débat sur une question de privilège concernera Stephen Anderson, le partenaire d'affaires du député d'. Nous discuterons alors de ce privilège et du fait que M. Anderson a refusé de répondre aux questions lorsqu'il a comparu devant le comité.
Cela fait partie d'une tendance inquiétante. Le fait que nous avons dû faire venir quelqu'un à la barre de la Chambre des communes au cours de la session devrait nous inquiéter sérieusement. C'est ce genre de chose que nous voyons depuis neuf ans sous le gouvernement néo-démocrate—libéral.
Les libéraux ne cessent de répéter que nous ne pouvons pas donner d'instructions à la GRC. Personne ne dit quoi faire à la GRC. En fait, c'est très intéressant. Une entreprise de ma circonscription, une société, soupçonnait l'existence d'une fraude dans ses locaux. Elle a rassemblé tous les documents susceptibles d'aider la GRC à faire enquête et les lui a remis, afin que la GRC puisse faire son travail et déterminer s'il y avait eu fraude.
C'est exactement ce que les conservateurs demandent. Nous demandons simplement que le gouvernement ne caviarde pas l'information. Franchement, si nous ne pouvons pas faire confiance à la GRC, à qui pouvons-nous faire confiance? Si les libéraux s'inquiètent tant de la protection de la vie privée et du fait que la GRC dispose de cette information, une tout autre série de questions devrait être posée. En réalité, nous demandons au gouvernement de faire son travail. Nous avons été en mesure de déterminer, grâce à différentes sources, que plus de 400 millions de dollars ont été accordés à des projets qui étaient non admissibles ou qui présentaient un conflit d'intérêts. Ces sources incluent la vérificatrice générale, qui est une source digne de confiance, et non pas une personne anonyme choisie au hasard. La somme en question est considérable. C'est plus d'argent que la plupart des Canadiens ne peuvent l'imaginer.
C'est une partie du problème. Les libéraux continuent de dire qu'ils ne croient pas que cela devrait se produire. Ils citent toujours la même personne, donnant toutes les raisons pour lesquelles ils ne pensent pas que nous devrions communiquer ces documents à la GRC. Voici la différence entre ce qu'ils essaient de dire et la réalité: le gouvernement du Canada est en fait l'employeur ici. Il s'agit de l'argent du gouvernement, de l'argent des contribuables. Nous devons aux contribuables d'aller au fond des choses.
Si les choses ne tournent pas rond, une enquête s'impose. Nous devons demander à la GRC de faire enquête; c'est l'organisation qui a le mandat de faire la lumière sur les affaires de fraude et sur une série d'autres crimes. Nous faisons confiance à la GRC pour s'occuper de toutes sortes de questions et faire respecter la loi et l'ordre au pays.
Après neuf ans de règne néo-démocrate-libéral, la criminalité est galopante. Le chaos règne dans nos rues. Nous avons vu Montréal se transformer en une scène difficile à comprendre au cours de la fin de semaine. Il y a eu littéralement des manifestations antisémites dans les rues de Montréal, et il a fallu attendre le lendemain après-midi avant que le condamne ces actions. À mon avis, c'est plus que répréhensible. Il était occupé. Il avait des engagements préalables. Mais la plupart des gens sont capables de faire deux choses à la fois. Je peux mâcher de la gomme et marcher en même temps, et lorsque j'ai des engagements familiaux ou autres et que quelque chose d'urgent se présente, mon téléphone n'est jamais très loin.
En effet, je suis capable d'approuver ou de publier une déclaration en temps réel, ou presque, sauf si je suis dans un avion. Cependant, nous savons que le n'était pas en avion et qu'il avait accès à Internet, de sorte que le retard est pour le moins discutable. C'est typique des libéraux. Ils sont tellement habitués aux scandales qu'ils ne semblent même pas s'en préoccuper. Je suis certaine que les députés libéraux répondront qu'ils sont préoccupés par ces scandales.
Je vais faire un petit tour d'horizon des scandales. Il y a eu le scandale des activités de financement donnant un accès privilégié, lorsque le a invité des personnes fortunées et a enfreint de nombreuses règles d'éthique. Ensuite, le premier ministre s'est rendu sur l'île de l'Aga Khan et il a accepté un vol nolisé en cadeau, ce qui contrevient aux règles. Dans toute l'histoire du Canada, c'est la première fois qu'un premier ministre enfreint les règles en matière d'éthique. Les libéraux ne voient pas d'inconvénient à enfreindre les règles et à contourner les usages.
Ensuite, il y a eu tous les problèmes entourant le voyage du en Inde en 2018 et la question de l'appropriation culturelle, pour rester vague. Je pense que de nombreux Canadiens qui ont vu les photos du premier ministre se sont demandé s'il était sérieux. J'étais députée à l'époque, et je sais que beaucoup de gens de ma circonscription commençaient à se poser des questions et à se demander avec inquiétude si ce type était sérieux. Très vite, au fil des événements, ils ont compris que s'il est sérieux, c'est encore plus préoccupant.
Ensuite, il y a eu le scandale SNC-Lavalin, qui a été le deuxième manquement à l'éthique. Le s'est ingéré politiquement auprès de la procureure générale, une Autochtone courageuse, Jody Wilson‑Raybould, et il l'a renvoyée pour tenter de protéger SNC-Lavalin et de sauver des emplois au Québec. La société a été accusée de fraude et de corruption et d'avoir versé 48 millions de dollars au gouvernement libyen entre 2001 et 2011. En fin de compte, Mme Wilson‑Raybould, une Autochtone courageuse, a été expulsée du caucus et n'est plus députée, mais les libéraux s'en accommodent parce qu'ils devaient protéger le premier ministre.
Puis, il y a eu une série de dons illégaux aux caisses électorales libérales répartis sur plusieurs années, suivie du scandale de l'organisme UNIS. Je crois que c'est à ce moment-là que bien des Canadiens se sont dit: « C'est ridicule. Nous en avons assez. » Le a choisi d'octroyer un contrat de 912 millions de dollars à l'organisme UNIS, avec qui sa famille avait des liens, puisque sa mère, son frère et son ex-conjointe ont prononcé diverses allocutions pour l'organisme, moyennant des honoraires. En effet, la mère du premier ministre a touché un total de 250 000 $ pour 28 allocutions, son frère a touché 32 000 $ pour huit allocutions, et son ex-épouse a également été conférencière invitée à diverses occasions. Le premier ministre ne s'est pas retiré des discussions du Cabinet entourant l'octroi d'un contrat à cet organisme. Le plus fou, c'est qu'après toute l'attention que cela a attirée, le gouvernement a changé d'avis et a décidé de ne plus confier le contrat à l'organisme UNIS. Toutefois, il a pris cette décision après avoir dépensé des sommes importantes de fonds publics pour un stratagème sans surveillance adéquate.
Comme si ces scandales n'étaient pas suffisants, il y a ensuite eu celui de l'application ArnaqueCAN, où le gouvernement a confié à GC Strategies, une entreprise formée de deux personnes, 118 contrats d'une valeur de plus de 107 millions de dollars. Un large éventail d'organismes et d'experts nous ont dit que cette application aurait pu être conçue en une fin de semaine pour environ 80 000 $, mais, fidèle à ses habitudes, le gouvernement néo-démocrate—libéral s'est dit « pourquoi ne pas gaspiller de l'argent? » Kristian Firth, de GC Strategies, a été convoqué à la barre de la Chambre des communes pour avoir refusé de répondre aux questions du comité. C'était la première fois que l'on avait recours à cette mesure depuis 1913.
C'était plutôt chouette d'être présente dans un lieu historique pour assister au déroulement de ce processus, d'un point de vue purement didactique, mais dans l'intérêt de la transparence et de l'accès aux Canadiens, il est excessivement troublant que nous soyons dans un lieu où ce genre de situations se répètent. La réponse du est que c'est la faute de quelqu'un d'autre, que nous avons vécu cela différemment ou que nous avons tous appris une leçon. Ce n'est jamais sa faute, car il refuse d'assumer la responsabilité de quelque action que ce soit.
Dans le cas du député d', il a fallu des semaines pour que les scandales soient mis au jour les uns après les autres, et il n'a pas été renvoyé. Il s'est retiré; il y a eu une décision commune entre lui et le . En fait, la veille de cette décision commune, le premier ministre l'a défendu de l'extérieur du pays. Une partie du problème tient au fait qu'il n'y a plus de reddition de comptes à l'échelle ministérielle après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral. Il n'y a plus de reddition de comptes de la part du premier ministre ou du gouvernement après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral. Ils agissent comme si c'était leur argent à dépenser à leur guise et si les Canadiens devaient être reconnaissants qu'ils leur en rendent une petite partie.
Ils soudoient les Canadiens avec toute une série d'éléments différents, y compris le dernier en date qui consiste à leur rendre des miettes avec cet étrange congé de TPS de deux mois qui ne s'appliquera pas à tout, mais à un petit nombre d'articles seulement. C'est une partie du problème. La mesure s'applique aux chocolats. Si les gens vont dans une entreprise comme Loblaws et achètent un ballotin de chocolats pendant cette période de deux mois, ce sera exonéré de la TPS, mais s'ils vont dans une chocolaterie spécialisée et achètent un ballotin de chocolats, ce ne sera probablement pas exonéré de la TPS, d'après l'information dont nous disposons.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a déjà déclaré que cela posait un problème. J'ai grandi dans une famille qui exploitait une petite entreprise et, après avoir parlé à un certain nombre de propriétaires de petites entreprises, je sais que leur système de point de service ne permet pas de changements rapides. Bien sûr, de nombreuses entreprises sont passées au numérique, de sorte que ce n'est peut-être pas un cauchemar bureaucratique pour toutes les entreprises, mais pour les petites entreprises qui n'ont pas de système de point de service électronique, ce sera très difficile. Cette mesure leur imposera une lourde tâche. C'est ce que font les néo-démocrates—libéraux.
Ils ne veulent pas résoudre le problème. La solution serait tout simplement d'abolir définitivement la taxe sur le carbone pour tout le monde, ce qui ferait baisser le prix du panier d'épicerie, du chauffage domestique, du carburant et des denrées alimentaires. Le prix d'à peu près tout serait plus bas, mais non, ils préfèrent que leur régime fiscal de tarification du carbone, sans aucun effet positif sur l'environnement et qui n'a que des conséquences néfastes sur l'économie, continue à faire souffrir les Canadiens et à leur redistribuer de petites sommes d'argent.
Ils accordent un congé de TPS sur les sapins de Noël, mais ce congé ne commencera que le 14 décembre. À cette dette, la plupart des gens ont déjà acheté leur sapin de Noël, alors je ne sais pas vraiment qui cela va aider. Je suis sûre qu'il y en aura quelques-uns, mais cela m'inquiète beaucoup de ne pas connaître tous les détails de cette mesure. Le diable est dans les détails. Fera-t-elle en sorte que de nombreux Canadiens retarderont leurs achats de Noël et des Fêtes jusqu'à ce que le congé de TPS entre en vigueur, ce qui rendra la situation très difficile pour les entreprises qui peinent déjà à cause des dépenses incontrôlées du gouvernement et de l'écrasante taxe sur le carbone qui font que les petites entreprises ont plus de difficulté à se tenir à flot? Auront-elles plus de mal et finiront-elles par réaliser leurs ventes dans une fenêtre réduite, ce qui compliquera l'expérience du client et la rendra globalement moins agréable?
Ce sont des faits. Après neuf ans, les néo-démocrates—libéraux sont à côté de la plaque. Ils ne sont plus capables de réaliser que les décisions qu'ils prennent, et le fait de continuer à empêcher que les bons documents soient transmis à la GRC sans caviardage, vont nuire aux Canadiens. Ces renseignements finiront par être divulgués. La question est de savoir s'ils vont attendre jusqu'aux prochaines élections ou s'ils vont faire ce qu'il faut, remettre le Parlement au travail et divulguer les documents non caviardés.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour discuter de questions qui touchent au cœur de la démocratie canadienne: l'utilisation responsable des fonds publics, la gouvernance éthique des institutions canadiennes et la responsabilité des élus.
Le récent scandale entourant Technologies du développement durable Canada va au-delà de la simple mauvaise gestion; il représente également une trahison de la confiance que les Canadiens accordent à leur gouvernement. L'affaire est trop grave pour être reléguée aux salles des comités ou enfouie dans la bureaucratie. Il appartient à la Chambre des communes de faire la lumière sur cette affaire troublante et d'exiger des réponses au nom des Canadiens. L'engagement du Parti conservateur du Canada à traiter cette affaire en priorité est inébranlable, car avec le gouvernement de coalition néo-démocrate—libéral actuel, les problèmes sont profonds et systémiques.
Il ne s'agit pas d'un cas isolé de dérapage d'un seul programme, mais d'un mode de gouvernance troublant marqué par un mépris flagrant des normes éthiques. Le scandale qui entoure Technologies du développement durable Canada met en évidence un manquement plus général aux principes de transparence, de responsabilité et d'intégrité, principes qui constituent le fondement du service public et de la démocratie.
Cette façon de faire ne date pas d'hier. Les Canadiens ont constaté à maintes reprises que le gouvernement accorde la priorité à ses alliés politiques au lieu de répondre aux besoins des Canadiens, alors qu'il a été élu pour les servir. Qu'il s'agisse de la mauvaise gestion des fonds publics, des conflits d'intérêts ou du manque de transparence, la conduite du gouvernement trahit un mépris troublant de la confiance que lui accordent les Canadiens. Chaque nouvelle révélation renforce le sentiment croissant que la corruption et les délits d'initiés sont devenus la norme, ce qui mine la confiance du public dans les institutions gouvernementales et crée un sentiment de désillusion, de frustration et de déception au sein de la population.
Quand on parle de transparence, de responsabilité et d'intégrité, ce ne sont pas que des mots à la mode ou de nobles idéaux, mais des principes concrets et fondamentaux, des piliers qui guident le fonctionnement d'un gouvernement.
La transparence permet au public d'avoir accès à l'information dont il a besoin pour demander des comptes à ses dirigeants. Elle permet aux Canadiens de voir comment l'argent de leurs impôts est dépensé et si ces dépenses sont dans l'intérêt public. Sans transparence, le gouvernement agit dans l'ombre, sans surveillance et sans avoir à répondre de ses actes.
La responsabilité va de pair avec la transparence. C'est un mécanisme obligeant les dirigeants à rendre compte de leurs décisions et de leurs actes. Dans un système démocratique, la responsabilité signifie que personne n'est au-dessus des lois et qu'il existe des garanties contre les abus de pouvoir. En refusant de publier des documents non caviardés malgré un ordre direct du Parlement, le gouvernement mine ce pilier essentiel de la démocratie. Pareil comportement établit un dangereux précédent qui laisse entendre que le gouvernement est prêt à faire fi de ses obligations envers le public et l'institution du Parlement elle-même.
L’intégrité, le troisième pilier, signifie non seulement suivre les règles, mais faire ce qui est juste, même quand personne ne regarde. Cela signifie accorder la priorité au bien public plutôt qu'aux intérêts personnels ou à l'opportunisme politique. Les scandales qui ont éclaboussé le gouvernement actuel révèlent un profond manque d'intégrité. Quand des fonctionnaires approuvent des fonds qui profitent à leurs propres entreprises, quand les conflits d'intérêts ne sont pas contrôlés et que des dirigeants refusent d'admettre leur faute ou de prendre des mesures correctives, ils compromettent le fondement même de la confiance sur laquelle repose la gouvernance.
Voilà pourquoi le Parti conservateur du Canada est déterminé à porter cette question à l'attention de tous les Canadiens. Il ne s'agit pas seulement de récupérer les 400 millions de dollars dépensés à mauvais escient ou de régler les 186 cas de conflits d'intérêts connus. Il s’agit également d'exprimer clairement que le temps de la gouvernance irresponsable doit prendre fin. Il s’agit de rétablir la confiance dans nos institutions démocratiques et de prouver que les élus peuvent être et seront tenus de respecter les normes de conduite les plus élevées.
C'est l'occasion de réaffirmer à quoi une bonne gouvernance doit ressembler. C'est l'occasion de rappeler aux Canadiens qu'ils méritent mieux que de la corruption, des secrets et de la mauvaise gestion. Ils méritent un gouvernement qui respecte leur argent durement gagné, qui gouverne avec honnêteté et équité, et qui rend des comptes aux citoyens qui l'ont élu.
Le Parti conservateur est prêt à diriger par l'exemple en offrant aux Canadiens un gouvernement qui place la transparence, la reddition de comptes et l'intégrité au cœur de son programme. C'est un engagement. C'est une valeur fondamentale qui va guider nos moindres décisions, politiques et gestes. Les Canadiens ne méritent rien de moins qu'un gouvernement dans lequel ils peuvent avoir confiance, un gouvernement qui est à leur service et non à son propre service.
Revoyons pourquoi TDDC a été créée. Lancée en 2001, cette initiative devait faire du Canada un chef de file en matière de technologie propre. Son mandat était ambitieux, mais clair: financer des projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à améliorer la qualité de l'air et de l'eau, et à promouvoir l'utilisation durable des ressources. En soutenant les innovations en phase de démarrage, TDDC visait à soutenir les processus environnementaux tout en favorisant la croissance économique.
À son meilleur, TDDC a représenté le type de politique avant-gardiste que les Canadiens attendent de leur gouvernement. Cet organisme a joué un rôle déterminant dans le soutien des percées réalisées dans divers secteurs. Dans le secteur de l'énergie, il a facilité les avancées dans les domaines des énergies renouvelables, du stockage d'énergie et de l'efficacité énergétique. Dans le secteur agricole, il a soutenu des projets qui ont amélioré la durabilité, réduit les émissions et conservé l'eau. Dans le secteur des transports, il a encouragé des innovations qui ont permis de réduire l'empreinte carbone des transports en commun et d'appuyer la transition vers la mobilité électrique.
En plus de fournir le financement, TDDC a servi de pont entre les diverses parties prenantes, l'industrie, les universitaires, les chercheurs et les organismes gouvernementaux. En favorisant la collaboration, il a accéléré le développement et la commercialisation de technologies qui ont profité non seulement au Canada, mais aussi à la communauté internationale. Cette approche collaborative a joué un rôle essentiel dans la transformation d'idées ambitieuses en solutions pratiques.
Cependant, sous le gouvernement actuel, TDDC s'est écarté de son noble objectif. Au lieu d'être un modèle d'innovation et de gérance de l'environnement, il est devenu un exemple flagrant de mauvaise gestion et de manquements à l'éthique. Les récentes constatations de la vérificatrice générale révèlent une mauvaise utilisation choquante de près de 400 millions de dollars provenant des fonds publics.
Il ne s'agit pas d'une simple erreur administrative. Il s'agit d'une crise éthique qui exige des mesures immédiates. Dans son rapport, la vérificatrice générale décrit en détail une tendance aux conflits d'intérêts qui serait inacceptable dans n'importe quelle organisation, en particulier dans une organisation financée par l'argent des contribuables.
Sur les 400 millions de dollars alloués, 334 millions de dollars sont allés à des projets liés à des membres du conseil d'administration ayant des conflits d'intérêts évidents. Neuf membres du conseil d'administration ont été impliqués dans 186 conflits, ce qui est énorme. Ils se servaient de leurs postes pour approuver le financement de projets qui leur profitaient directement ou qui profitaient à leurs associés.
Un cas particulièrement choquant concerne un membre du conseil d'administration qui dirigeait une société de capital de risque. Cette personne a approuvé un financement de 114 millions de dollars pour des entreprises dans lesquelles sa société avait déjà investi, ce qui l'a directement enrichie et qui a enrichi son entreprise. Des transactions intéressées aussi flagrantes sont non seulement contraires à l'éthique, mais minent également la confiance du public dans les institutions conçues pour servir le bien public.
Les conclusions de la vérificatrice générale soulignent davantage la nature systématique de ces abus. La vérificatrice générale a examiné 226 des 405 transactions approuvées par le conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada pendant cinq ans. De ces 226 transactions, 82 % étaient liées à des conflits d'intérêts, un chiffre stupéfiant qui révèle une structure de gouvernance truffée de manquements à l'éthique et marquée par une surveillance insuffisante.
L'incurie ne s'arrête pas là. La vérificatrice générale a constaté que 58 millions de dollars ont été alloués à des projets qui ne répondaient pas aux critères d'admissibilité du programme. Ces fonds ont été déboursés sans accords de contribution appropriés, ce qui est une indication claire de négligence administrative.
Le du gouvernement libéral, qui est responsable de surveiller Technologies du développement durable Canada, n'a pas mis en place les freins et les contrepoids requis. Ce manquement à l'égard de la surveillance a permis le gaspillage de près d'un demi-milliard de dollars. Face à ces constats, le gouvernement a réagi non pas en acceptant sa responsabilité ou en adoptant des mesures correctives, mais en entravant les efforts visant à révéler la vérité.
En dépit d'un ordre de la Chambre exigeant la production de documents non caviardés relatifs à Technologies du développement durable Canada, le gouvernement a refusé de s'y conformer. Des ministères, tels que Finances Canada, le Secrétariat du Conseil du Trésor et Innovation, Sciences et Développement économique Canada, ont retenu des informations essentielles, soit en caviardant des détails clés, soit en refusant de produire les documents dans leur intégralité. Ce refus n'est pas seulement un oubli administratif. Il s'agit d'une attaque directe contre l'autorité parlementaire et, par extension, le peuple canadien.
Le Président de la Chambre a conclu que les actions du gouvernement violaient le privilège parlementaire. Pourtant, l'obstruction persiste, ce qui soulève de sérieuses questions quant à l'engagement du gouvernement en matière de transparence et de responsabilité. Les conséquences du scandale ne se limitent pas à la mauvaise gestion financière de Technologies du développement durable Canada. Elles s'étendent aux défis économiques et sociaux plus vastes auxquels les Canadiens doivent faire face à l'heure actuelle.
Ce cas de mauvaise utilisation des fonds publics survient à un moment où les familles ont du mal à joindre les deux bouts. Comme l'inflation a fait grimper le coût de la vie, les Canadiens ont du mal à payer les dépenses de première nécessité comme la nourriture et le logement. Le coût de l'épicerie a monté en flèche: elle devrait coûter à une famille moyenne 700 $ de plus cette année par rapport à 2023.
L'insécurité alimentaire est en hausse. Selon Statistique Canada, elle est passée de 11,6 % en 2018 à 15,6 % en 2022. Les visites dans les banques alimentaires ont bondi de 50 % depuis 2021, ce qui montre clairement qu'un nombre croissant de Canadiens n'ont pas les moyens de nourrir leur famille. Un grand nombre de gens ont besoin de la Cranbrook Foodbank Society. Auparavant, cette banque alimentaire donnait aux gens trois sacs d'épicerie. Maintenant, elle ne peut en donner qu'un, à cause de la hausse de la demande et du grand nombre de familles et de personnes qui ont besoin d'aide.
Le coût du logement a atteint un point critique. Des familles vivent dans leur voiture parce qu'elles n'ont pas les moyens de payer un loyer, et de jeunes Canadiens restent plus longtemps chez leurs parents parce qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter une maison. L'augmentation des taux de criminalité renforce le sentiment d'insécurité et de frustration ressenti par de nombreuses communautés.
Ces difficultés sont amplifiées par les politiques du gouvernement. La taxe sur le carbone, par exemple, a augmenté les coûts tout au long de la chaîne d'approvisionnement, touchant à la fois les agriculteurs, les éleveurs, les camionneurs et les consommateurs. Les économistes nous ont avertis que cette taxe imposait un fardeau important aux familles déjà aux prises avec l'inflation. Parallèlement, les dépenses inflationnistes du gouvernement ont fait gonfler les prix dans tous les domaines, érodant le pouvoir d'achat des ménages canadiens.
Les 400 millions de dollars qui ont été détournés dans ce scandale auraient pu être utilisés pour résoudre ces problèmes urgents. Ils auraient pu servir à financer des projets de logements abordables, à soutenir des initiatives de sécurité alimentaire ou à améliorer les programmes de sécurité publique. Au lieu de cela, ils ont été dilapidés dans des projets qui servaient les intérêts de quelques privilégiés, enrichissant des initiés libéraux aux dépens des Canadiens ordinaires. Ce scandale n'est pas seulement une question d'argent. C'est une question de confiance. Les Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement agisse dans leur intérêt, qu'il gère les fonds publics de manière responsable et qu'il respecte les normes éthiques les plus élevées. Lorsque ces attentes ne sont pas satisfaites, c'est le fondement même de notre démocratie qui est remis en question.
Le Parti conservateur du Canada croit en une approche différente. Nous croyons en la transparence, la reddition de comptes et la responsabilité financière. Les Canadiens méritent un gouvernement qui respecte l'argent de leurs impôts et qui l'investit judicieusement. Ils méritent des dirigeants qui accordent la priorité aux besoins de la population plutôt qu'à leurs propres intérêts politiques.
Le refus de divulguer les documents de Technologies du développement durable Canada n'est pas seulement une défaillance administrative, c'est une défaillance morale. Il retarde la justice, fait obstruction à la reddition de comptes et empêche le Parlement de se pencher sur les vrais problèmes qui touchent les Canadiens. Le Parlement doit agir résolument pour régler les problèmes systémiques qui ont permis à ce scandale de se produire. Le gouvernement doit se conformer à l'ordre du Président et rendre publics les documents non caviardés relatifs à Technologies du développement durable Canada.
Les Canadiens suivent la situation de près et ils attendent de leurs représentants élus qu'ils se montrent à la hauteur de la situation. L'appel à la transparence et à la responsabilité ne se rapporte pas aux partis politiques ni aux divisions idéologiques. Il transcende la partisanerie, parce qu'il touche à l'essence même de la bonne gouvernance. Ces principes constituent le fondement d'une saine démocratie et sont essentiels au maintien de la confiance entre les citoyens et les personnes qu'ils élisent pour remplir un mandat public. Quand la confiance de la population est ébranlée, il en va de même pour la légitimité de nos institutions démocratiques. C'est pourquoi rétablir cette confiance est non seulement nécessaire, mais aussi urgent.
Dans cette enceinte, nous avons une grave responsabilité, la responsabilité d'agir dans l'intérêt des gens qui nous ont confié leur vote. Cela signifie qu'il faut veiller à ce que chaque dollar puisé à même les fonds publics soit alloué de manière éthique, dépensé efficacement et comptabilisé en toute transparence. Cela signifie qu'il faut reconnaître que les Canadiens méritent mieux que de belles promesses et des processus nébuleux. Ils méritent un gouvernement qui est franc, qui a des principes et qui n'a pas peur de faire face à ses propres erreurs.
Le dossier dont nous sommes saisis ne se résume pas à des chiffres ou à des statistiques. C'est une question de valeurs. La mauvaise gestion des fonds publics ne fait pas que nuire à la santé financière du pays: elle mine la confiance qu'inspire un système qui, à la base, est censé servir l'intérêt public. Lorsqu'il y a des scandales, comme ceux entourant Technologies du développement durable Canada, on fait plus que gaspiller des ressources: on affaiblit la conviction que le gouvernement agit dans l'intérêt de tous les Canadiens plutôt que de seulement quelques privilégiés.
La Chambre doit se montrer à la hauteur en réaffirmant son engagement indéfectible envers la transparence et la reddition de comptes. Ce ne sont pas des vertus facultatives. Ce sont les pierres angulaires de la démocratie. Sans elles, les liens qui unissent les citoyens au gouvernement s'effritent, laissant le cynisme et le découragement s'enraciner. Les Canadiens doivent voir que leurs représentants sont unis dans leur détermination à faire respecter ces principes, peu importe à quel point ce peut être difficile ou gênant sur le plan politique.
Les Canadiens s'attendent à ce que nous rétablissions la confiance. Or, celle-ci ne peut pas être imposée: elle doit plutôt se mériter. Pour ce faire, il faut exiger des réponses lorsque des questions sont soulevées, réclamer des enquêtes lorsque des irrégularités sont découvertes et, face à l'indignation, veiller à ce que les responsables subissent les conséquences de leurs actes. Nous devons obtenir des résultats. Voilà en quoi consiste la reddition de comptes. Les Canadiens le méritent. En adoptant une position ferme, nous montrerons que la démocratie canadienne est résiliente. Elle est assez forte pour résister au regard critique, assez audacieuse pour exiger des réponses et assez empreinte de principes pour obliger même les dirigeants les plus puissants à assumer leur responsabilité.
La force ne tombe pas du ciel. Elle reflète la volonté collective des députés d'agir dans l'intérêt du pays plutôt que par opportunisme politique. Voici l'occasion de montrer que nos institutions sont dignes de la confiance qui leur est accordée. Voici l'occasion de réaffirmer les valeurs démocratiques qui nous définissent en tant que nation et de montrer aux Canadiens que leur voix compte.
La Chambre doit saisir l'occasion à la fois de régler le problème actuel et de signaler de manière plus générale que l'intégrité de notre démocratie n'est pas négociable. En tant que parlementaires, nous avons le devoir de protéger et de faire respecter les principes qui sous-tendent la démocratie. Il ne s'agit pas seulement de récupérer les fonds perdus ou de sanctionner des actes répréhensibles, mais bien de préserver l'intégrité de notre système de gouvernance pour les générations à venir. Prenons le temps de réaffirmer ce devoir en montrant aux Canadiens que nous sommes dignes de leur confiance.
Le 10 juillet, la Chambre élue, qui représente la volonté des Canadiens, a ordonné au gouvernement de produire tous les documents pertinents en lien avec la caisse noire environnementale. Cette échéance est passée et, 166 jours plus tard, nous attendons toujours. Ce mépris flagrant d'un ordre du Parlement montre le peu de respect que le gouvernement libéral a pour notre institution. Les Canadiens méritent que l'on fasse preuve de transparence et de responsabilité.