:
Monsieur le Président, je suis heureux de vous voir au fauteuil alors que nous commençons nos délibérations. Je songe aux doux souvenirs que j'ai de ces dernières années. Comme tout le monde, je pense, ma vie est maintenant divisée entre ce qu'elle était avant la COVID et ce qu'elle est devenue après. La première fois que j'ai pu quitter ma maison après la levée graduelle des restrictions et des mesures de confinement liées à la COVID, je me suis rendu en Nouvelle‑Écosse, où j'ai passé du temps dans votre magnifique circonscription. C'est certainement le plus bel endroit au Canada, et peut-être même dans le monde.
Je sais que si on pose la question aux députés, ils diront tous que leur circonscription est la plus belle du Canada. À mon avis, certains auront plus raison que d'autres, mais cela me fait penser à une mère dont le bébé est toujours le plus beau qui soit. Nous avons toujours ce même regard au sujet de notre circonscription, mais lorsque l'on regarde celle des autres, on peut avoir un œil un peu plus critique. Je peux affirmer que même l'œil le plus critique trouverait que les magnifiques plages de la baie de Fundy, en Nouvelle‑Écosse, sont vraiment d'une beauté et d'une richesse naturelles et culturelles absolument extraordinaires.
Je suis ici pour participer à un débat qui se déroule à la Chambre depuis un certain temps déjà. La Chambre a été saisie d'une série d'amendements, de sous-amendements à un amendement à une motion qui a été présentée il y a quelque temps, et j'ai pensé qu'il serait utile, compte tenu du temps écoulé, de rafraîchir la mémoire des députés sur le libellé de l'amendement. Je le fais chaque fois que j'interviens au sujet d'un sous-amendement et j'ai pensé le faire ce matin dans l'autre langue officielle.
[Français]
Voici la motion qui a été proposée à la Chambre par le :
Que l'incapacité du gouvernement à fournir pleinement des documents ordonnés par la Chambre le 10 juin 2024 soit renvoyée au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre;
Voici l'amendement, tel que modifié, du député de :
Que la motion soit modifiée par adjonction de ce qui suit:
« pourvu qu'une instruction soit donnée au Comité:
a) de citer les témoins suivants à comparaître devant le Comité, séparément, pendant deux heures chacun:
(i) le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l'Industrie,
(ii) le greffier du Conseil privé,
(iii) le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, qui a respecté l’ordre de la Chambre et déposé des documents non caviardés,
[Traduction]
Je pourrais revenir sur ce point.
[Français]
(iv) Paul MacKinnon, ancien sous-secrétaire du Cabinet (Gouvernance),
(v) la vérificatrice générale du Canada,
(vi) le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada,
(vii) le sous-ministre d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada,
(viii) le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes,
(ix) le président par intérim de Technologies du développement durable Canada,
(x) un panel formé des membres du conseil de Technologies du développement durable Canada;
b) de faire rapport à la Chambre au plus tard le 30e jour de séance suivant l'adoption du présent ordre. »;
[Traduction]
Depuis le dépôt de la motion et de l'amendement, plusieurs sous-amendements ont été débattus à la Chambre. J'ai pu prendre la parole au sujet de l'un des autres sous-amendements.
Nous sommes maintenant saisis d'un sous-amendement présenté par le député de et appuyé par le député de qui propose que l'amendement que je viens de lire:
[...] soit modifié par adjonction de ce qui suit :
« , toutefois, l'ordre donné au Comité de faire rapport à la Chambre dans un délai de 30 jours de séance sera annulé si le Président a déposé plus tôt un avis du légiste et conseiller parlementaire confirmant que toutes les institutions gouvernementales se sont entièrement conformées à l'ordre adopté le 10 juin 2024 et ont déposé tous leurs documents pertinents sous une forme non expurgée ».
Cela signifie, bien sûr, que toutes les délibérations en cours pourraient être suspendues si l'ordre initial de la Chambre donné en juin, auquel la motion principale fait référence, était respecté. Le gouvernement pourrait immédiatement mettre fin à tout cela, en évitant par-dessus le marché de paralyser le comité de la procédure et des affaires de la Chambre pendant un certain temps, s'il ordonnait à ses ministères de fournir les documents non caviardés. Je pense que c'est un sous-amendement très sensé et raisonnable.
J'ai dit que je reviendrais à la partie suivante de la motion:
(iii) le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, qui a respecté l'ordre de la Chambre et déposé des documents non caviardés.
Je voulais y revenir pour souligner qu'il est possible de se conformer pleinement à l'ordre donné. Un organisme gouvernemental y est parvenu. Fait intéressant à signaler: l'organisme en question est celui qui est chargé de protéger les droits à la vie privée: le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, qui, comme on peut l’imaginer, veille scrupuleusement et officiellement à la protection des renseignements personnels.
Les quelques députés du Parti libéral qui sont autorisés à s'exprimer sur cette question — ou, d'ailleurs, sur n'importe quelle autre question — nous parlent constamment des graves problèmes de justice procédurale que causerait apparemment la production des documents ordonnés par la Chambre, le greffier et le conseiller juridique. Ces arguments sont, bien sûr, absurdes. Je vais expliquer, encore une fois, pourquoi ces arguments sont erronés: les documents ne seraient pas soumis au grand public, mais à un légiste qui aurait la capacité de les passer au crible et de s'assurer qu'on ne divulgue rien qui pourrait compromettre une enquête.
Je précise toutefois qu'il arrive souvent que des documents présentés à la police doivent être rejetés au moment d'une enquête s'ils ont été acquis de façon inappropriée. Ce qu'on entend par documents acquis de façon inappropriée a très peu à voir avec la situation qui nous occupe ici. Par exemple, si la police fait une descente chez quelqu'un munie d'un mandat l'autorisant à chercher des traces d'une certaine infraction, elle ne peut pas partir à la pêche et chercher des signes d'autres infractions dans ce lieu à l'aide de ce mandat. La cour a lancé un mandat de portée très limitée.
Si la police entre dans une maison à la recherche de preuves qu'on y fabrique de la drogue et que, une fois sur place, elle trouve des preuves d'un crime plus grave, comme un meurtre, elle peut se servir de ces preuves, mais c'est différent. Si la police entre dans la maison à la recherche d'un laboratoire de fabrication de drogue et qu'elle trouve autre chose, comme des contraventions de stationnement impayées, elle ne peut pas s'en servir.
Nous devrions nous méfier des arguments procéduraux avancés par le gouvernement et les considérer comme foncièrement suspects. Je tiens à souligner qu'en général, nous devrions nous méfier du respect ou du non-respect qu'a le gouvernement pour la justice procédurale, le droit, la primauté du droit et, en fait, pour tout principe autre que la volonté absolue du en poste.
On parle du gouvernement qui a imposé la Loi sur les mesures d'urgence, une sorte de loi martiale, afin de réprimer une manifestation pacifique qui se déroulait à l'extérieur de la Chambre. Le gouvernement a diabolisé les personnes impliquées, qui n'étaient en fait que des citoyens travaillants qui se sont retrouvés dans une situation impossible à cause des mesures impitoyables et injustes que le gouvernement leur a imposées. On parle d'un gouvernement qui, sous la direction du , a tenté de suspendre pendant un an et demi tous les mécanismes d'un gouvernement responsable.
Je me souviens d'être arrivé ici à la fin mars 2020, peu après que la pandémie de COVID‑19 a été déclarée. Nous étions tous pris de panique, je suppose, mais on nous a dit de rester à la maison. Le a dit: « Rentrez chez vous et restez-y. » Je me souviens encore de lui devant Rideau Cottage, qui est mal nommé, soit dit en passant. Rideau Cottage, qui fait l'objet de son propre article sur Wikipédia, est en réalité un manoir situé sur un domaine de 20 acres, soit le domaine de Rideau Hall. Le premier ministre a pris la parole depuis le parvis de son manoir, qui est situé sur son domaine de 20 acres.
Quand il en avait assez de cet endroit, le pouvait toujours se rendre à la résidence du lac Mousseau, une magnifique maison de ferme, enfreignant ainsi une série de protocoles provinciaux sur le franchissement des frontières alors en vigueur. J'y suis déjà allé sous un ancien premier ministre, et c'est magnifique. Il s'agit d'un lac privé dans les montagnes. C'est spectaculaire.
Le pouvait se balader d'un endroit à l'autre. Cependant, il disait aux gens qui vivent dans un studio sans balcon qui fait peut-être face au puits de lumière de leur immeuble d'habitation, de sorte qu'ils ne reçoivent aucune lumière naturelle: « Rentrez chez vous et restez-y », comme s'il leur était moralement supérieur.
Évidemment, c'est le thème du gouvernement actuel: un interminable étalage de vertu pour tenter de montrer sa supériorité morale. En même temps, il s'adonne aux pratiques les plus ignobles: il gaspille les fonds publics et l'héritage de nos enfants, fait monter le prix des habitations jusqu'à ce qu'il soit inabordable, et creuse plus que jamais l'écart entre les riches et les pauvres, qui s'aggrave à un rythme croissant, tandis que les libéraux adoptent une politique après l'autre conçue pour transférer des fonds provenant de l'ensemble de l'assiette fiscale à des personnes qui s'adonnent à se trouver en position de profiter des diverses choses qu'ils offrent.
Pratiquement tous les services créés sous le gouvernement actuel profitent principalement aux biens nantis. Les garderies à 10 $ par jour en sont un excellent exemple. Ces garderies sont inexistantes dans les circonscriptions rurales comme la mienne. Elles ne sont pas disponibles pour les personnes qui travaillent par quart, qui travaillent la nuit, qui vivent dans une région rurale ou qui n'ont pas de moyen de transport pour conduire leur enfant à la garderie.
Le programme des garderies élimine essentiellement toute la classe moyenne. Beaucoup de gens ont été éliminés de cette classe pendant la pandémie. Je comprends pourquoi beaucoup ont continué de se présenter au travail en dépit de l'ordre du de rester à la maison, ordre que j'ai trouvé insultant, d'autant plus qu'il ne peut s'appliquer aux députés, qui ont le droit de siéger au Parlement.
J'avais l'habitude de prendre le O‑Train pour venir ici. Mon épouse et moi avons un pied-à-terre dans l'Ouest de la ville. Pendant la COVID, les gens qui se rendaient au travail faisaient principalement partie de la classe ouvrière. Ils n'avaient pas le luxe de rester à la maison lorsqu'on nous a dit que d'aller travailler mettait notre vie en danger. Je parle notamment des personnes que nous avons qualifiées de héros, jusqu'à ce que, pendant la période du convoi, les libéraux en fassent des zéros. Ce sont ces personnes qui se trouvaient dans le train. C'était très intéressant à observer.
La composition des usagers du train a changé pendant cette période. On a vu beaucoup moins de gens à la peau blanche et beaucoup plus de gens à la peau brune. Que le gouvernement veuille le reconnaître ou non, les politiques d'immigration du Parti libéral creusent de plus en plus un fossé racial flagrant. D'un côté, il y a les gens comme nous qui ont les meilleurs emplois et qui se trouvent dans une situation privilégiée: ils ont notamment accès à un horaire stable qui leur permet de tirer parti des garderies à 10 $ par jour, en plus de recevoir des salaires plus élevés.
De l'autre côté, il a les gens qui n'ont pas ces possibilités, qui ont dû travailler pendant la COVID et qui sont exclus des programmes comme les garderies à 10 $ par jour. Ces gens ont-ils droit à une forme de compensation parce qu'ils n'y ont pas accès? Non, il n'y a évidemment aucune compensation.
Jetons un coup d'œil à la taxe sur le carbone. La même chose se produit. La taxe sur le carbone est conçue dans le but de modifier les incitatifs. Elle est ouvertement conçue dans le but de renforcer un incitatif, de rendre l'utilisation du carbone plus douloureuse et plus coûteuse. Qu'entendons-nous par « carbone »? Nous parlons de l'essence ou du diésel, du mazout et de la combustion de combustibles fossiles. Eh bien, les gens qui vivent dans une région rurale et qui conduisent un vieux véhicule pourraient ne pas avoir les moyens de le remplacer par l'un des fabuleux nouveaux Cybertruck, que j'ai vu hier sur la Colline du Parlement pour la première fois de ma vie. Ils ont l'air aussi cool dans la vraie vie — et aussi futuristes — que dans les images.
Quoi qu'il en soit, je suis persuadé que ce camion n'était pas conduit par un de mes concitoyens. Je garantis qu'ils n'ont pas les moyens de s'offrir un Cybertruck ou un autre véhicule électrique, et même s'ils le pouvaient, le fait est que je n'ai pas les moyens de m'offrir ces choses. Je touche un salaire de député. J'ai envisagé d'acquérir un véhicule purement électrique. J'ai un Toyota Highlander hybride. J'ai cherché à savoir s'il était possible d'acquérir un VUS électrique, et la réponse est que je ne peux pas. Ils n'ont pas une autonomie suffisante pour les besoins en zone rurale.
Ainsi, on a créé une mesure incitative qui punit les gens qui conduisent des véhicules à essence, et nous punissons les gens qui ne peuvent pas changer de véhicule en raison de la nature de leur lieu de résidence. Je suppose qu'ils pourraient vendre et déménager en ville en renonçant tout simplement à vivre là-bas. Ma circonscription et toutes les circonscriptions rurales de l'Ontario, ainsi que de la Nouvelle‑Écosse, sont pleines de fermes qui ont été abandonnées au fil des décennies, car il n'était plus économiquement viable de vivre à un endroit ou à un autre. Bien entendu, les personnes qui ont quitté ces fermes, qui ont défriché la terre ou dont les parents ont défriché la terre, ont perdu la valeur de cet actif.
Les mesures prises par le gouvernement ne font qu'aggraver cet exode. Les familles d'agriculteurs déménagent en ville, où le prix des logements et des loyers a doublé, ce qui les rend inabordables. Les gens de ma circonscription sont plus pauvres que la moyenne. La population de ma circonscription se situe dans le quart le plus bas de l'échelle des revenus en Ontario. J'ai d'ailleurs constaté une tendance à long terme depuis mon arrivée dans cette enceinte, il y a un quart de siècle. Quand j'ai été élu pour la première fois, le 27 novembre 2000, mon parti, l'ancienne Alliance canadienne, avait seulement deux députés en Ontario, en l'occurrence dans ma circonscription et celle de Renfrew—Nipissing—Pembroke, la voisine immédiate au nord. Ce sont deux régions rurales où les revenus sont inférieurs à la moyenne.
Dans mon ancienne circonscription, Lanark—Carleton, il y avait un quartier extrêmement riche, Kanata, qui comptait un milliardaire parmi ses habitants, entre autres caractéristiques. Je représentais une circonscription qui comptait à la fois la banlieue la plus riche du Canada, mais aussi, à l'autre extrémité, Lanark Highlands, la municipalité la plus pauvre de toute la province, hormis les communautés autochtones du Nord de l'Ontario. Fait intéressant, dans le cadre de mes campagnes électorales, j'ai obtenu les pires résultats dans les zones les plus riches et les meilleurs résultats dans les zones les plus pauvres. En effet, la zone dans toute la circonscription où j'ai obtenu plus de 50 % des votes à l'époque était celle où les habitants avaient les plus faibles revenus.
C'est une tendance tenace. Elle s'est confirmée à maintes reprises, non seulement dans ma circonscription, mais dans tout le pays. Les libéraux forment le parti des privilégiés, des mieux nantis, et je ne parle pas forcément du milliardaire que j'ai mentionné et qui a fait sa fortune dans la haute technologie. Je parle de ceux dont la richesse et le bien-être découlent de ce que l'on considère à juste titre comme un privilège.
Nous entendons beaucoup de balivernes sur le privilège. Je me souviens d'une fois où j'ai posé une question à un ministre sur les mesures correctives. Il a pris la parole pour dire que le député qui posait cette question était en position de privilège. Je n'ai absolument aucune idée de ce que ce concept sociointellectuel signifie, mais un véritable privilège, c'est un droit qui est accordé sous forme de permis. C'est une autorisation accordée sous la forme d'un permis. Un permis de conduire, c'est un privilège. Je ne peux pas simplement sauter dans une voiture et conduire. Ce n'est pas un droit absolu. Il faut respecter certaines conditions.
De plus en plus d'activités sont en fait réservées aux privilégiés de la société, et ces mêmes personnes se voient attribuer des privilèges, encore et encore. On modifie les règles au besoin pour garantir que ces personnes, leurs amis et leurs parents restent au sommet, que ce soit en ajustant les lois de zonage, la réglementation en matière de logement ou les coûts de construction, de sorte qu'effectivement, l'offre de logements soit réduite, ce qui enrichit un groupe de personnes — et j'ai la chance de faire partie de ce groupe de personnes plus âgées et propriétaires de maisons — au détriment de ceux qui n'en font pas partie, qui se trouvent à être plus jeunes, plus récemment arrivés au Canada et, généralement, qui ont la peau plus foncée.
Si cela paraît à certains comme de la justice sociale, c'est qu'ils ont une conception de la justice sociale très différente de la mienne, mais il s'agit du gouvernement, et le gouvernement a été tout, sauf transparent. Nous avons été bloqués dans nos tentatives de régler le dossier de la production par le gouvernement de documents révélant l'ampleur du scandale, et il a accepté de voir les travaux de la Chambre être paralysés pendant plus d'un mois, alors que nous traitions de cette question. Cela en dit long sur l'engagement des libéraux envers une opacité absolue, une boîte noire gouvernementale, qui leur permet de mener des activités qui, selon moi, ne répondent pas aux normes de tout Canadien digne de ce nom.
:
Monsieur le Président, je suis toujours heureux d'avoir l'occasion de parler des façons dont le gouvernement libéral gaspille l'argent des contribuables. La caisse noire environnementale en est un exemple. Bien que nous débattions aujourd'hui du sous-amendement à l'amendement, je vais faire une brève mise en contexte. Je vais parler de ce qui nous a menés là où nous en sommes, de ce que les libéraux ont fait et continuent de faire de travers et de la façon dont ils gaspillent l'argent des contribuables dans des cas d'abus que nous continuons de voir et dont nous continuons d'entendre parler dans les médias tous les jours.
Cependant, je tiens d'abord à rappeler à tous les gens à la maison que j'assisterai à un certain nombre de défilés du père Noël cette fin de semaine. J'aime bien en faire la promotion. Il y a un défilé du père Noël ce soir, dans la belle ville de Little Britain, en Ontario. Il y en aura trois demain, un vers midi à Millbrook, en Ontario, puis un à Bobcaygeon en fin d'après-midi et en début de soirée, et le troisième de la fin de semaine aura lieu à Sunderland, en Ontario. Pour les gens de ces régions qui nous écoutent ou nous regardent à la télévision et qui voudraient assister à de magnifiques défilés du père Noël, il y en aura des spectaculaires en soirée. Je peux leur assurer qu'ils ne seront pas déçus.
Comme je l'ai mentionné, nous parlons à la Chambre de nouvelles assez malheureuses qui continuent d'être mises au jour. On persiste à faire fi d'un ordre de la Chambre exigeant de produire des documents. Les libéraux n'éprouvent aucun scrupule à paralyser le Parlement pendant quelques mois tandis que nous attendons toujours que le gouvernement accepte cet ordre et s'y conforme. Je rappelle au gouvernement que c'est la Chambre des communes, élue démocratiquement, qui a voté pour que l'on produise les documents relatifs au scandale de la caisse noire environnementale. Je tiens à remercier les membres du comité de l'industrie, en particulier le député de qui est mon voisin de banquette et qui a mené la charge pour mettre au jour le scandale. Il est resté éveillé tard le soir dans son bureau et a passé en revue d'innombrables documents pour tout assembler et résoudre le casse-tête. C'est grâce à son travail que nous connaissons les faits, mais, malheureusement, toute cette situation est un désastre absolu pour la population canadienne.
Le député de et moi avons fait un balado à ce sujet qui se trouve sur mon site Web et sur celui du député. Nous y expliquons comment la corruption s'est installée étape par étape et comment les personnes nommées à ce conseil d'administration pour superviser ces fonds ont commencé à présenter des soumissions pour obtenir des contrats au moyen d'entreprises qui leur appartenaient. Pendant que les décisions relatives au financement étaient prises, ces administrateurs se tenaient, complices, au fond de la salle ou à l'extérieur de celle-ci. Une fois les décisions prises, ils revenaient dans la salle, et les administrateurs suivants en sortaient pour que le manège se poursuive. Bon sang, tout cela semble incroyable rien qu'à le dire, n'est-ce pas?
Le était au courant. Il en a pris conscience quand des membres de son personnel lui ont dit qu'il pourrait y avoir un pépin. Bien entendu, dans la plus pure tradition libérale, il s'est dit que cela n'avait pas d'importance. Après tout, ce ne sont que des deniers publics, alors pourquoi se donner la peine de rendre des comptes? C'est vraiment incroyable. La fondation avait de bonnes intentions, mais les libéraux en ont fait un gâchis.
Je pense que le thème de la fragilité actuelle de l'économie et du coup terrible porté aux piliers de l'économie du Canada, comme le pétrole et le gaz, l'industrie minière et le bois d'œuvre, est au cœur des discussions qui ont lieu entre les Canadiens et autour de la table de la cuisine. Les piliers traditionnels de l'économie du Canada créent des emplois, des possibilités, de la prospérité et des recettes fiscales qui permettent au gouvernement de consacrer des fonds à divers programmes sociaux. Je crois que tous les Canadiens réalisent à quel point ces industries ont été durement touchées. Des milliards de dollars d'investissements quittent le pays pour d'autres marchés. Les États‑Unis sont l'un des nombreux pays vers lesquels cette fuite a eu lieu et, selon de nombreuses prévisions, ce phénomène s'accélérera dans les prochains mois à cause des politiques mises en œuvre par le gouvernement.
De toute évidence, les capitaux se déplacent en fonction des certitudes dans l'industrie. Comme l'eau, les capitaux empruntent le chemin de moindre résistance. Actuellement, dans les secteurs qui sont les piliers de l'économie du Canada, il y a très peu de certitudes concernant le lancement et l'achèvement des projets. Les obstacles sont nombreux; dans certaines des industries qui connaissent la croissance la plus rapide, c'est le gouvernement qui crée le plus d'emplois dans l'économie. Quand le gouvernement crée de l'embonpoint à mi-hauteur et au sommet, les choses ralentissent. Je ne parle pas des gens qui assurent la prestation des services, qui font un travail extraordinaire. Nous savons tous que les entreprises aiment agir rapidement, parce que les tendances peuvent aussi changer très rapidement.
Certains affirment que le gouvernement doit évoluer à la vitesse des entreprises, ce qui est loin d'être le cas à l'heure actuelle. C'est plutôt regrettable, car nous avons présentement un gouvernement qui gère l'économie au moyen de programmes d'aide financière, de subventions et de nouveaux programmes. Les conservateurs estiment que nous devrions uniformiser les règles du jeu, créer un environnement concurrentiel et permettre au marché de s'imposer et de prendre des décisions. Il est très difficile pour le gouvernement d'arriver à créer un programme qui soit bon pour tout le monde. Il faut trouver le juste équilibre et des gens sont laissés pour compte. Dans nos circonscriptions, nous entendons souvent parler de personnes qui ne remplissent pas les critères requis pour bénéficier de certains programmes ou qui doivent naviguer à travers de nombreux méandres pour accéder à un programme. Dans certains cas, la barre est trop élevée pour eux, et ils n'arrivent pas à remplir les critères, ce qui crée des problèmes dans leur vie. Si nous parvenons à uniformiser les règles du jeu, à créer un environnement concurrentiel et à permettre au marché de s'imposer, ces petites disparités dans l'économie commenceront à être comblées par le marché.
Nous pouvons examiner à quel point le Canada est peu concurrentiel. Nous avons quelques grandes sociétés de télécommunications, quelques compagnies aériennes et quelques chaînes d'épicerie. Oui, il y a des joueurs plus petits, mais ils appartiennent tous à la même entreprise. C'est un énorme problème sur le plan de la concurrence. Comme on le sait, une plus grande concurrence signifie de meilleurs prix, de meilleurs services et de meilleurs produits. Dans un environnement concurrentiel, les entreprises tentent toujours d'atteindre ces objectifs. Si elles ne les atteignent pas, de nouvelles entreprises sont lancées et commencent à combler les lacunes qui découlent du manque de rigueur des plus grandes entreprises.
Cependant, lorsqu'il y a des barrières à la concurrence, ces petites lacunes ne sont pas comblées, et nous n'obtenons pas de meilleurs produits et services à de meilleurs prix. Nous le constatons dans les secteurs que j'ai mentionnés tout à l'heure. On a tout intérêt à faire des choix en fonction de ses besoins plutôt que d'avoir un programme universel. Nous avons constaté à maintes reprises que cela ne fonctionne pas pour tout le monde. Tout le monde a une vie différente, et les gens doivent pouvoir prendre leurs propres décisions. Tout le monde devrait pouvoir faire un choix en fonction de sa propre situation.
Comme je le disais tout à l'heure, c'est le marché qui apportera des solutions. Il y a des domaines dans lesquels le gouvernement a peu de contrôle sur le marché. Prenons l'exemple de l'industrie de la bière. Dans à peu près toutes nos circonscriptions, il y a une brasserie, voire plusieurs. Celle du Président en compte quelques-unes. C'est un domaine que le gouvernement n'a pas réglementé au point d'étouffer la concurrence, comme il l'a fait dans le secteur des télécommunications ou du transport aérien. Il y a différentes sortes de brasseries partout. On fabrique des sortes de bière pour tous les goûts. Certaines ne se vendent peut-être pas très bien, mais elles sont là si les gens veulent les essayer. Si les gens les aiment bien, ils peuvent s'en procurer. Voici où je veux en venir: si nous permettons au marché de s'épanouir, le marché fournira ce qu'il faut. Lorsque les gens ont plus de choix, lorsqu'ils sont plus libres de prendre des décisions, la population est généralement plus heureuse. Quand on regarde où le gouvernement impose le plus de contraintes, on voit les gens les plus mécontents. Les conservateurs considèrent qu'il s'agit là d'une vérité fondamentale.
Si le gouvernement était responsable de l'industrie de la musique — et tout a commencé avec la Confédération —, je suis à peu près certain que nous écouterions encore de la musique de chambre. Il y aurait un syndicat des violoncellistes ou un organisme du genre qui serait contrarié à propos de ceci ou de cela, et il y aurait une bureaucratie qui aurait les mains liées. En revanche, il existe beaucoup de genres musicaux en ce moment qui répondent aux goûts de chacun et qui se développent au fil des mois et des années. Il y a toujours quelque chose de nouveau, et les tendances fluctuent. C'est parce que les artistes ont la liberté de produire la musique qui leur convient. Certains composent des succès qui leur rapportent beaucoup d'argent, tandis que d'autres se contentent de faire de la musique dans leur garage pour le plaisir, et il n'y a rien de mal dans tout cela.
Il s'agit de réduire la réglementation et les lourdeurs administratives, afin de permettre aux créateurs de s'épanouir, d'uniformiser les règles du jeu et de laisser les consommateurs décider. Voilà pourquoi nous parlons de la reddition de comptes et de la mise en place d'une telle orientation.
En tant que porte-parole en matière de relations Couronne-Autochtones et de services aux Autochtones, je suis notamment préoccupé par le principe de Jordan. Les esprits commencent vraiment à s'échauffer à ce sujet. Les députés ont peut-être vu les nouvelles l'autre jour. Le Réseau de télévision des peuples autochtones a publié une série de rapports sur le piètre bilan du gouvernement en ce qui concerne le principe de Jordan, qui consiste à assurer un financement pour répondre aux besoins des enfants en matière de soins. Avant l'adoption du principe de Jordan, la question était généralement de savoir qui paie. À la suite de poursuites judiciaires et d'autres démarches, il a été établi que le gouvernement fédéral est responsable des jeunes. Le principe de Jordan vise à ce que les jeunes Autochtones obtiennent immédiatement les soins dont ils ont besoin et à ce qu'il n'y ait aucune ambiguïté sur le paiement des frais.
Selon le Réseau de télévision des peuples autochtones, il y a un arriéré d'environ 144 000 demandes liées au principe de Jordan. Il s'agit généralement de gens qui veulent que certains frais liés aux soins de santé soient couverts. Selon le Réseau de télévision des peuples autochtones, il n'y a ni échéancier ni processus pour éliminer cet arriéré. Comme je viens de le mentionner, il s'agit d'un engagement à défendre les droits des enfants autochtones.
Pour ceux qui viennent de se joindre à nous, ce principe a été nommé en l'honneur de Jordan River Anderson, un jeune garçon de la Nation crie de Norway House. Le principe de Jordan vise à ce que les enfants des Premières Nations aient le même accès aux services publics que les enfants non autochtones, sans délai ni interruption.
Le chef de notre parti, le député de , a déclaré que si un gouvernement conservateur était élu aux prochaines élections fédérales, nous financerions le traitement des demandes au titre du principe de Jordan dans son intégralité afin qu'aucun enfant, peu importe son lieu de résidence ou ses origines, ne se voie refuser des services essentiels ou ne soit victime de retards en raison de tracasseries administratives. Une fois de plus, le gouvernement actuel n'a pas respecté cet engagement. Certains de ces enfants autochtones sont confrontés à certains des problèmes sanitaires et sociaux les plus graves et continuent de se voir refuser les services dont ils ont besoin pour s'épanouir. Il peut s'agir de soins de santé, de services pédagogiques, de services de santé mentale ou de besoins fondamentaux comme les dispositifs d'aide à la mobilité et les médicaments. Ce sont les services promis au nom du principe de Jordan; malheureusement, les demandes à cet égard continuent d'être refusées ou retardées.
Malheureusement, à l'approche du congé de Noël, on commence à entendre parler de mises à pied massives d'assistants en éducation dans tout le pays en raison des retards de traitement des demandes au titre du principe de Jordan. Un autre rapport sur le sujet vient d'être publié ce matin. Cela soulève évidemment un certain nombre de préoccupations quant au retour en classe éventuel des étudiants autochtones concernés en janvier. Nous avons parlé à maintes reprises à la Chambre des injustices historiques subies par les peuples autochtones, en particulier par les enfants. Or, le principe de Jordan était censé remédier à tout cela. Hélas, il s'agit d'un autre échec dans le bilan du gouvernement.
C'est la qui n'a pas su mettre en œuvre correctement le principe de Jordan. Malheureusement, nous constatons que cette inégalité perdure sous le gouvernement actuel et que ce sont les plus vulnérables, en particulier les enfants, qui en pâtissent.
Ce n'est pas seulement une question d'argent, c'est une question de responsabilité morale. Le Canada a le devoir de réparer les erreurs du passé et de veiller à ce que chaque enfant, peu importe d'où il vient et à quelle communauté il appartient, puisse vivre une vie saine et épanouissante. Nous savons que les enfants qui ont accès aux bons services au bon moment sont plus heureux et réussissent mieux. Nous savons qu'une intervention précoce peut changer la trajectoire de vie d'un enfant, lui éviter des maladies et des difficultés qui perdureraient tout au long de sa vie, et lui donner toutes les chances de réussir.
Nous, de l’opposition, demandons au gouvernement de s’acquitter de sa responsabilité, d'appliquer pleinement le principe de Jordan, de s'assurer que le Canada respecte ses obligations et de veiller à ce qu’aucun enfant autochtone ne se voie refuser l’accès aux services dont il a besoin. Il ne s'agit pas seulement d'un problème autochtone; c'est un problème canadien. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que tous les enfants de ce pays devraient avoir accès aux mêmes possibilités, aux mêmes services et aux mêmes soins, peu importe leurs origines ou leur lieu de résidence. Comme je l'ai dit plus tôt, le principe de Jordan est un pas dans la bonne direction, mais le gouvernement doit faire sa part.
Il est temps que la agisse clairement pour veiller immédiatement à ce que chaque enfant autochtone reçoive les soins, le soutien et les services dont il a besoin pour réussir, ou qu'elle se retire et laisse quelqu'un d'autre le faire. De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes prêts à le faire. Nous devons défendre les enfants qui ont été laissés pour compte pendant beaucoup trop longtemps. Demandons au gouvernement d'assumer ses responsabilités. La Chambre doit exiger qu'il respecte les promesses découlant du principe de Jordan.
Les enfants sont l'avenir de notre pays. Nous ne pouvons continuer de manquer à notre devoir envers eux. Comme je l'ai mentionné au début de mon discours, l'incapacité de mettre en œuvre adéquatement le principe de Jordan et le scandale de la caisse noire environnementale sont plus que des incidents isolés. Dans un discours précédent, j'ai énuméré un à un les divers scandales dans lesquels le gouvernement a réussi à se plonger, de même que l'érosion de la confiance du public à l'égard du gouvernement et de nos institutions en raison des agissements du gouvernement. Lorsque les Canadiens voient leur argent chèrement gagné faire l'objet de gaspillage, de fraude et d'abus, ils perdent confiance en la capacité du gouvernement d'agir dans leur intérêt.
La caisse noire environnementale soulève des préoccupations quant à l'efficacité de l'approche libérale, qui consiste à se concentrer davantage sur les manœuvres politiques que sur les solutions concrètes. La frustration des Canadiens à l'égard du gouvernement continue de croître. Ses jours sont comptés. Beaucoup des gens réclament un changement et la tenue d'élections. Beaucoup souhaitent voir leur pays revenir sur la voie de la prospérité, fabriquer ses propres produits et créer des emplois, des débouchés et de la richesse. Or, toutes ces choses sont en train de s'effriter en raison des politiques du gouvernement libéral.
Espérons que le gouvernement comprendra qu'il est temps de mettre ses idées à l'épreuve, et peut-être même de mettre en œuvre certaines de nos idées. Nous avons proposé d'abolir la taxe sur les maisons neuves pour aider les premiers acheteurs à accéder à la propriété. Nous avons parlé d'abolir la taxe, de redresser le budget et de faire échec au crime. Nous espérons le faire très bientôt, si les Canadiens nous en donnent la possibilité aux prochaines élections.
Je suis reconnaissant d'avoir pu prendre la parole sur le sujet, et je suis prêt à répondre aux questions.