, avec l'appui de la députée de , propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, dans la vie, personne ne peut planifier de gagner à la loterie, mais si cela se produit, il faut alors choisir comment profiter de cette chance. J'ai la chance de présenter un projet de loi d'initiative parlementaire, et j'ai réfléchi longtemps et sérieusement à la façon de l'inscrire dans le prolongement de tout le travail que j'ai accompli dans les Prairies.
La Loi sur le développement d'une économie verte dans les Prairies s'inspire de réflexions qui se sont étendues sur plusieurs décennies. Les premières me sont venues dans ma province, le Manitoba. Dans les années 1980, le Programme d'initiatives dans les vieux quartiers, un programme de 200 millions de dollars, a rassemblé les intérêts du gouvernement du Canada, du gouvernement du Manitoba et de la Ville de Winnipeg vers un but commun. Des représentants chevronnés des trois ordres de gouvernement se sont souvent rencontrés pour harmoniser leurs politiques, dans le but de restaurer et de moderniser le cœur du centre-ville de Winnipeg. Près de 200 millions de dollars ont été consacrés à cette initiative. Elle a donné de bons résultats et elle a été saluée par les citoyens du Manitoba.
Plus récemment, durant les premiers mois de la pandémie, on a constaté à quel point les Canadiens étaient reconnaissants envers leurs gouvernements de travailler ensemble, de collaborer et de faire correspondre leurs programmes politiques à l’intérêt commun, l’intérêt public, pour atteindre des buts communs. Le fédéralisme canadien est fort et flexible, mais il ne doit pas être tenu pour acquis. Ce projet de loi a été élaboré en juxtaposant ces idées et en les appliquant au développement économique de ma région, les Prairies.
Ce projet de loi donnerait au du Canada, en consultation avec le , le , le et le , un mandat et un cadre législatif de consultation avec les gouvernements provinciaux, les gouvernements des Premières Nations et des Métis, les administrations municipales, les entreprises et leurs employés, et la société civile elle-même afin qu’ils puissent se préparer à d’importants changements aux politiques publiques fédérales. C’est une adaptation à la nouvelle réalité en ce qui concerne la production d’énergie, la consommation d’énergie et l’évolution du secteur de l’énergie partout dans le monde tout comme chez nous.
Nous savons que les provinces des Prairies seront particulièrement touchées par les changements climatiques et par les politiques mises en place pour les combattre. Les industries traditionnelles auront un air complètement différent, et nous le constatons déjà. Les chefs d'entreprise modifient leurs plans stratégiques pour s'adapter à une réduction de l'utilisation des combustibles fossiles et ils investissent dans d'autres sources d'énergie. Nous en avons de nombreux exemples.
Dans ma circonscription, Winnipeg-Centre-Sud, des entreprises en démarrage reconnaissent l'importance grandissante du captage, de l'utilisation et du stockage du carbone, et elles conçoivent des prototypes pour adapter cette technologie à une échelle industrielle. L'Alberta est déjà la principale productrice d'hydrogène au Canada. Elle reconnaît le rôle qu'elle joue pour distribuer cette énergie plus propre et à faible coût dans les Prairies, au Canada et sur le marché international. Nous voyons l'évolution de la technologie du petit réacteur modulaire et nous savons que si le Canada veut atteindre son objectif de carboneutralité d'ici 2050, il doit compter sur un large éventail de sources d'énergie.
Depuis quelques centaines d'années, nous produisons de la nourriture dans les Prairies pour nous nourrir nous-mêmes ainsi que pour nourrir le monde. Il est de plus en plus évident que ce qui est produit dans les Prairies peut également ravitailler le monde. Avec le rythme de l'innovation dans la chaîne d'approvisionnement de la biomasse, nous pourrions très bientôt être en mesure de faire autant de choses avec un boisseau de canola qu'avec un baril de pétrole.
Le projet de loi en tient compte, car, pour instaurer ces objectifs stratégiques, nos chances de succès augmentent s'il existe une coopération entre les divers ordres de gouvernement et les créateurs de richesse. Au Canada, on parle de la distribution de la richesse collective. Ces discussions sont essentielles. Nous devrions aussi parler de la création de la richesse, ce que nous ne faisons pas assez, étant donné que nous pensons trop à la manière d'exploiter l'abondance de notre pays.
Prenons, par exemple, les services de garde. Ce secteur nécessite l'élaboration de politiques économiques et sociales. Comme nous le savons, les Prairies doivent composer avec d'autres types de difficultés. Je vais prendre maintenant l'exemple du transport. Tous ceux qui ont essayé de se déplacer du point A au point B dans la région au cours des dernières années savent à quel point ce n'est pas une sinécure.
Le service de train n'existe plus. Plus aucun train ne fait le trajet reliant les villes de Calgary et d'Edmonton depuis 1985. Le service d'autocar a été amputé dans une grande partie des Prairies, ce qui complique la vie des populations, notamment des personnes âgées des communautés rurales. Il faut étudier la situation, en discuter et en débattre. Le projet de loi vise ces problématiques.
Le projet de loi propose une nouvelle façon de faire les choses au pays. Une grande partie des aspirations et des éléments inhérents au projet de loi ont déjà été mis en œuvre, non pas pour satisfaire à une obligation ou répondre à une demande, mais parce qu'un ministre ou un groupe de députés, un premier ministre ou un maire a pensé que la coopération était la voie à suivre. Le projet de loi irait plus loin que la formulation de suggestions. Il donnerait au et au gouvernement fédéral 18 mois pour établir un cadre à la suite de consultations approfondies et substantielles auprès des personnes énumérées dans le projet de loi, qui prévoit également le dépôt d'un rapport au Parlement.
L'objectif est de faire en sorte que l'appareil ministériel vise à faciliter ce type de consultation et de coordination parce que c'est ce qui doit se passer. Le projet de loi rend la collaboration, la coopération et l'établissement de liens obligatoires.
Il n'est pas question d'empiéter sur les champs de compétences. Ces politiques relèvent manifestement du fédéral, mais elles doivent tenir compte de la situation locale et s'appuyer sur un dialogue continu avec les administrations locales, les entreprises et les travailleurs qui, après tout, sont les mieux placés pour comprendre les répercussions des changements de politique sur la façon de gérer leurs administrations et leurs entreprises dans un contexte en constante évolution.
Les nations autochtones sont des partenaires parce que leurs intérêts sont essentiels à la réussite de toute la région et de l'ensemble du pays. Non seulement la Constitution l'exige, mais nous savons également que l'exploitation des ressources sur les territoires des Premières Nations, des Métis et des Inuits nécessite un dialogue digne de ce nom dès le début des projets.
Même si le projet de loi est bref, je crois qu'il regorge de possibilités et d'idées d'une vaste portée. Je suis optimiste en raison des nombreux mois que j'ai passés en tant que ministre responsable des Prairies, une période pendant laquelle j'ai discuté avec des décideurs et de simples citoyens aux intérêts divers. Je travaillais sur un petit ordinateur au deuxième étage de ma maison. J'ai ainsi pu aborder de nombreux aspects de la question.
Je me souviens d’une journée où j’ai eu l’occasion de parler avec des gens autour d’un petit déjeuner à la chambre du commerce de Calgary, avant d’aller voir des producteurs de canola, puis des éleveurs. Ensuite, j’ai rencontré des personnes du secteur de l’énergie de la Saskatchewan et du Manitoba, puis j’ai animé une table ronde avec des dirigeants communautaires et des chefs d'entreprise des Premières Nations et des Métis. Au cours de cette journée, j’ai aussi échangé avec des responsables syndicaux et des représentants d’autres associations.
J’ai pu accomplir tout cela en une journée, car je n’ai pas eu à prendre l’avion. Cela m’a grandement servi de pouvoir rester en contact avec autant de gens aussi facilement.
J’ai pu constater que très peu de préjugés tiennent la route et que, dans tous les cas, les préjugés ne sont que des obstacles au progrès. Je me demande si mes collègues connaissent le professeur Michael Houghton, qui travaille à l’Université de l’Alberta. Il a un doctorat et a reçu un prix Nobel pour l’ensemble de son travail sur l’hépatite C et les vaccins. Il y a énormément de scientifiques talentueux dans les provinces des Prairies.
Lorsque nous pensons aux Prairies et à l’Alberta, j’aimerais que nous viennent à l’esprit les noms des lauréats du prix Nobel. J’aimerais que cela évoque la fine pointe de la recherche. J’aimerais que nous pensions à répondre aux besoins alimentaires mondiaux.
Pendant ces quelques jours, j'ai été étonné de trouver une si grande communauté d'intérêts dans la grande diversité et l'immense superficie des Prairies. En perspective, sur les plans topographique et géographique, c'est une vaste région. Ce que j'ai constaté, c'est que nous pouvons trouver un terrain d'entente si nous le souhaitons.
Le degré de consensus que j'ai constaté et qui s'est manifesté à mesure que nous approchions d'un éventail de décisions m'a souvent ravi et encouragé.
Le moment est tout à fait opportun pour un projet de loi comme celui-ci. Ce projet de loi fait fond sur tout ce que nous avons déjà accompli dans cette région spéciale de notre pays. J'espère que le projet de loi exploitera le rêve d'un pays uni par des valeurs et des objectifs communs.
Le projet de loi reconnaît que, au-delà de l'abondance de ressources naturelles que nous valorisons de manière si compétente, nous avons cette génération de jeunes gens qui comprennent l'urgence des changements climatiques. Ils ont une façon de penser complexe et voient les perspectives économiques que leur offrirait la création d'une nouvelle économie pour les Prairies alors qu'ils choisissent leur cheminement de carrière pour les 10, 20 et 30 prochaines années.
Nous voulons que les jeunes des Prairies s'épanouissent dans cette région et qu'ils y aient un avenir prospère et sûr. Nous voulons que l'infrastructure énergétique actuelle nous aide à passer à la prochaine génération du développement énergétique, un développement énergétique propre, durable et commercialisable. Il ne fait aucun doute que la région sera fort attrayante pour ceux souhaitant investir dans la nouvelle économie.
Même si le projet de loi se rapporte aux Prairies, parce que c'est la région où j'habite et celle la plus touchée par les changements dans le secteur de l'énergie, je suis certain que toutes les autres régions du pays pourront s'en servir pour nouer des relations et diriger leurs affaires.
Je suis donc encouragé, excité et optimiste à l'idée de renforcer notre fédération comme nous cherchons à le faire depuis des décennies. En élaborant ce cadre, prévu dans une loi adoptée par la majorité des députés et des sénateurs, je suis convaincu que nous inaugurerons une nouvelle ère de fédéralisme coopératif et que nous insufflerons un vent de dynamisme à la démocratie canadienne.
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Monsieur le Président, au nom du député de et des députés du Manitoba, de l'Alberta et de la Saskatchewan, je vais parler du projet de loi , un projet de loi d'initiative parlementaire présenté par le député de Winnipeg-Centre-Sud.
D'abord, j'aimerais souligner que j'ai énormément de respect pour le député d'en face, avec qui j'ai parfois le plaisir de collaborer. Plus que tout, je me réjouis de le voir parmi nous et en bonne santé.
Évidemment, je suis originaire des Prairies. J'ai grandi près d'un village d'environ 200 personnes. Mon époux et moi habitons et élevons des chevaux là où il a grandi, à un peu plus d'un kilomètre à l'ouest d'une localité qui compte moins de 1 500 habitants. Peu importe où je vais et ce que je fais, je reste, au fond, cette petite fille qui a grandi sur une ferme dans une région rurale de l'Alberta.
Depuis que je suis députée, je n'ai pas ménagé mes efforts pour défendre les intérêts des agriculteurs, des familles d'agriculteurs, des travailleurs du secteur pétrolier et gazier, des communautés rurales et des Autochtones. De plus, j'ai fait la promotion du développement responsable des ressources et je me suis battue contre la lourdeur bureaucratique du gouvernement de même que les taxes et les problèmes qui affectent la vie en région rurale. Je suis reconnaissante envers notre cheffe intérimaire pour son amitié, ses précieux conseils et sa confiance. Je la remercie également d'accorder la priorité au développement économique des régions rurales et l'installation des services à large bande dans les mois à venir.
D'entrée de jeu, j'aimerais vous faire part du point de vue général des habitants des Prairies, surtout ceux des régions rurales et de Lakeland. Le gouvernement fédéral à Ottawa est très loin, très dispendieux et très lent à réagir. Il ne comprend pas la réalité ni les priorités de la vie dans les Prairies. La meilleure manière pour le gouvernement fédéral d'aider les Prairies à se développer et à diversifier leur économie, à créer des emplois et à réduire les émissions de gaz à effet de serre est d'arrêter de mettre les bâtons dans les roues. Les habitants des Prairies font déjà tout cela.
Je sais que le député est sincère dans ses intentions d'accroître la collaboration avec tous les ordres de gouvernement et les communautés autochtones. Cependant, cela aura comme conséquence d'ajouter à la lourdeur bureaucratique qui, déjà, étouffe trop souvent les initiatives de développement économique ou les projets, les partenariats et les investissements du secteur privé.
Un cadre visant à améliorer la consultation semble louable. En réalité, il s'agira d'un processus bureaucratique complexe qui s'étendra sur trois provinces et au moins cinq ministères fédéraux, qui durera un an et demi et qui a pour simple objectif de créer un plan qui, selon toute vraisemblance, reprendra principalement l'idéologie et les objectifs prédéterminés du gouvernement libéral fédéral. Bien que les gens ne parviennent pas toujours à collaborer de façon efficace et opportune dans la pratique, cette tentative de créer une autre couche de paperasserie est inutile et devrait le demeurer. Rien n'empêche les ministres fédéraux et provinciaux, les ministères actuels et les fonctionnaires de travailler ensemble dans tous les domaines politiques qui se chevauchent et qui ont déjà des répercussions les uns sur les autres. Le fait qu'un député pense qu'il est nécessaire de donner force de loi à une telle pratique est une condamnation du statu quo des gouvernements et des politiciens actuels, voire des paliers supérieurs des ministères et des organismes de réglementation.
Je crois que la plupart des Canadiens pensent que ce genre de travail se fait déjà régulièrement et qu'il ne devrait pas être nécessaire d'adopter une nouvelle loi et un long processus pour mener la tâche à bien. Ayant travaillé dans une fonction publique provinciale principalement axée sur les politiques et les questions relatives à l'énergie, à l'environnement et au développement économique, je peux affirmer en toute connaissance de cause qu'il est tout à fait possible et raisonnable que des fonctionnaires travaillent de manière interministérielle et interprovinciale avec le gouvernement fédéral et divers partenaires autochtones et du secteur privé et obtiennent des résultats concrets.
Il n'est pas nécessaire d'avoir un processus bureaucratique interminable, imposé par une loi fédérale et venu d'en haut. Il donnerait probablement lieu à beaucoup de réunions de procédures et de rapports, et à peu de livrables et de résultats, notamment de résultats en matière d'économie et d'environnement. Au lieu d'accepter qu'il faudrait adopter un autre cadre législatif et administratif lourd, je crois que les ministres, les ministères et chaque ordre de gouvernement devraient exiger de meilleures solutions et les mettre en œuvre. Je crois que la plupart des Canadiens souhaitent aussi une reddition de comptes faite en temps opportun.
Par ailleurs, je pense franchement que l'enjeu auquel le député tente de répondre dans son projet de loi est déjà en train d'être traité dans les provinces touchées par la mesure proposée. J'y vois une solution en quête d'un problème. Signalons que, dans les Prairies et ailleurs au pays, des provinces créent déjà et mettent déjà en œuvre des plans de travail qui visent à réduire les émissions et à améliorer la protection de l'environnement. Il y a des programmes qui, grâce à des fonds de démarrage ou à des partenariats public-privé, facilitent la recherche, le développement et l'innovation pour faire progresser les technologies énergétiques et l'efficience énergétique. D'autres programmes sont conçus spécifiquement pour accroître la participation des Autochtones, en tant que partenaires ou propriétaires, aux débouchés économiques; ils augmentent la possibilité qu'ont les communautés autochtones et métisses de participer aux processus réglementaires et font progresser la réconciliation économique en veillant à ce que les peuples autochtones puissent profiter de débouchés économiques considérables et durables pour bâtir un héritage de prospérité et d'autosuffisance à l'intention des générations futures, grâce à un meilleur accès au capital. Ajoutons que le gouvernement fédéral a explicitement l'obligation de consulter pour tous les grands projets fédéraux liés aux ressources et aux infrastructures connexes, et qu'il devrait s'employer à bien s'acquitter de cette responsabilité.
Il me semble donc qu'une conséquence indésirable, mais évidente, du projet de loi, est qu'il pourrait nuire aux efforts considérables déjà consentis dans tout le pays — et particulièrement dans les Prairies, qui tracent déjà la voie — par les gouvernements provinciaux, les administrations municipales, les communautés autochtones, les services publics et le secteur privé. Au lieu de faire preuve de son paternalisme habituel en instaurant des mécanismes de surveillance formels dans trois provinces et en assujettissant au fédéral les méthodes de gestion de l'environnement des provinces, le gouvernement fédéral ferait mieux de relever ce qui, dans les programmes fédéraux, la réglementation et les impôts, cause des chevauchements, des doublons, des contradictions, des coûts supplémentaires et des charges administratives pour les entrepreneurs, les exploitants de ressources et les agriculteurs.
Le gouvernement fédéral devrait écouter les promoteurs du secteur privé et les communautés autochtones qui disent que le fardeau réglementaire que les libéraux ont imposé au Canada a été créé pour des raisons politiques et est onéreux et punitif. En outre, il prive le pays de milliards de dollars en projets et de centaines de milliers d'emplois dans les secteurs d'activités visés par le projet de loi. Ce fardeau réglementaire est tellement disproportionné par rapport aux règles des économies et des pays concurrents que rien ne peut être bâti ici. Le gouvernement fédéral devrait écouter les innovateurs et régler le principal problème du Canada, qui se trouve surnommé la vallée de la mort, car il est vu comme l'endroit où des années de prise de risques, d'innovation, de collaboration, de créativité, d'ingéniosité, de recherche et développement et d'investissements peuvent s'envoler en fumée avant d'avoir eu le temps d'arriver à un produit fonctionnel et commercialisable. Par conséquent, les innovateurs vont voir ailleurs. Le gouvernement fédéral doit, évidemment, maintenir des normes élevées dans ses domaines clés de responsabilité, mais il doit laisser le champ libre aux gouvernements locaux et provinciaux, qui savent ce qui est bon pour leur population. Il doit également laisser la voie libre aux promoteurs, aux entrepreneurs et aux innovateurs du secteur privé, qui sont ceux qui connaissent le mieux leur secteur d'activité respectif.
Regardons la réalité en face. On peut affirmer sans craindre de se tromper que la majorité des habitants des provinces des Prairies, dont les principaux moteurs économiques sont l'agriculture, l'exploitation minière et l'extraction de gaz et de pétrole, et où on trouve 62 % des emplois dans le secteur des œufs et de la transformation des aliments au Canada et 19 % des emplois du secteur des matières premières au Canada, sont à juste titre sceptiques et méfiants quant aux intentions et aux actions du gouvernement fédéral actuel. L'approche législative et réglementaire des libéraux, qui est pro-taxes, anti-énergie, anti-exploitation des ressources et anti-secteur privé, a supprimé les pipelines et fait fuir des projets d'entreprises et des projets de partenariat avec les Autochtones d'une valeur de plusieurs milliards de dollars dans le domaine du pétrole, de l'exploitation minière, du gaz naturel et du gaz naturel liquéfié, ainsi que des initiatives visant à accroître les exportations de ressources canadiennes. En raison de leur approche et leur cadre réglementaire lourd et sciemment prohibitif, des projets d'exploitation des ressources et d'infrastructures essentielles d'une valeur de 20 milliards de dollars ont été mis en veilleuse. Il s'agit de faire preuve d'une diligence raisonnable, de manière efficace, transparente, équitable, objective et fondée sur des preuves lors des consultations, tout en maintenant les normes canadiennes de calibre mondial, et non pas de cocher des cases avec des règles qui changent constamment au fil des ans, pour ensuite ne pas savoir au juste si un projet peut aller de l'avant s'il obtient le feu vert. Tout cela a contribué plus que tout autre chose à étouffer l'innovation, la recherche et le développement, les progrès technologiques, le développement économique et la diversification dans les Prairies.
Évidemment, le cœur du problème est là. Il s'agit de la différence fondamentale dans les visions du monde et les approches des libéraux et des conservateurs et peut-être, en fait, entre Ottawa et les Prairies.
Les sociétés existantes de pipelines, de pétrole et de gaz, et de sables bitumineux sont les plus importants investisseurs privés dans les technologies propres, la réduction des émissions, les nouvelles technologies énergétiques de remplacement renouvelables, les projets solaires, éoliens et d'hydrogène vert, ainsi que dans d'autres domaines. Toutes sortes d'organismes gouvernementaux, de tous les paliers, et des sociétés de services publics injectent actuellement des millions de dollars des contribuables dans des projets pilotes visant ce qu'ils appellent la transition énergétique. Cependant, concrètement, en chiffres réels et en résultats réels, ce sont les sociétés privées du secteur de l'énergie et des ressources naturelles qui figurent depuis longtemps en tête de file des efforts visant la réduction des émissions, l'adaptation des technologies pour mitiger les effets des émissions, l'efficacité énergétique, la gérance et l'assainissement de l’environnement. Qui plus est, ces efforts ne mettent nullement à risque des milliards de dollars des contribuables.
Il est également vrai que les premiers partenariats entre les universités et le gouvernement, qui fournissait un financement de démarrage et des approches réglementaires favorables ont été utiles pour lancer de grands développements qui profitent à tous les Canadiens et qui créent des emplois indirects dans plusieurs secteurs, comme celui des sables bitumineux. C'est entièrement vrai dans les industries agricoles, notamment pour les producteurs d'œufs. Il est donc étonnant que le projet de loi ne vise pas du tout la production d'œufs. Je remarque qu'il s'agit d'un projet de loi d'initiative parlementaire qui existe depuis sept ans, alors on peut se demander où il se situe dans la liste de priorité du gouvernement.
Personne ne devrait être surpris que le secteur privé fasse le gros du travail et exerce le véritable leadership en ce qui concerne la réduction des émissions et les percées technologiques vertes. Cependant, le gouvernement fédéral semble souvent ne pas en être conscient. Il entrave le travail vers les objectifs qu'il dit vouloir atteindre en optant plutôt pour un lourd appareil gouvernemental à l'approche descendante, coûteuse, compliquée et peu efficace.
Les gens des Prairies, en particulier dans Lakeland, n'ont pas tendance à accueillir favorablement la mentalité du type « je suis un représentant du gouvernement et je suis là pour vous aider », et ce, pour de nombreuses bonnes raisons. Par conséquent, en dépit de la bonne volonté et des aspirations de mon estimé collègue, les conservateurs s'opposeront au projet de loi .
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Monsieur le Président, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire le projet de loi de mon honorable collègue. Je l’ai lu avec grand intérêt. C’est un projet de loi dont l’intention est sincère et qui pourrait être important. Je salue mon collègue et je l’en remercie.
Ce projet de loi parle de la concentration dans l’économie et de la nécessité de diversifier celle-ci. Comme on le sait, avoir une économie extrêmement concentrée principalement dans des provinces qui produisent des ressources hautement polluantes a des effets importants non seulement sur ces provinces, mais aussi sur le reste du pays et sur le Québec.
Il y a d’abord la question environnementale. On n’est pas sans savoir qu’un Albertain, sur le plan des émissions de gaz à effet de serre, compte pour six fois un Québécois, qu’un Saskatchewanais compte pour sept fois un Québécois. C’est donc substantiel.
Il y a aussi la question de la résilience. Une économie mal diversifiée est une économie moins résiliente aux chocs, aux récessions, aux aléas géopolitiques et aux pandémies.
Il y a en outre la question de la dépendance. Lorsqu’on concentre une trop grande partie de son économie sur une seule ressource ou sur un seul groupe de ressources, on est dépendant.
Les députés conservateurs se plaisent à nous dire que le Québec et d’autres provinces sont dépendants de la péréquation. Toutefois, la plus grande dépendance au pays, c’est la dépendance de l’Alberta au pétrole. Je vais donner un exemple. J’ai eu beaucoup de plaisir en consultant les anciens budgets de l’Alberta. J’aime les finances publiques. Normalement, il n’y a pas de suspense dans les finances publiques des provinces, mais cette année, en Alberta, on a eu du plaisir.
Selon les prévisions de l'an dernier, on s’attendait à ce que l’Alberta fasse un déficit de près de 11 milliards de dollars pour l'exercice 2022‑2023. Tout à coup, aujourd’hui, on annonce un surplus de 500 millions de dollars. Le gouvernement de l’Alberta a l’air d’être un génie de la gestion des fonds publics.
La différence entre les deux budgets albertains s’explique par les redevances sur ce qu’ils appellent très affectueusement « le bitume » qui ont augmenté de presque 8 milliards de dollars. C’est ce qui a comblé de façon absolument magique près de 70 % du déficit de la province. Notons que s’il y avait une taxe à la valeur ajoutée, une taxe de vente comme la plupart des pays industrialisés qui savent taxer comme il faut, comme le Québec et les autres provinces, comme l’Europe, il n’y aurait plus de déficit.
Oui, il faut diversifier l’économie.
Au-dessus de cela, la concentration de l’économie se calcule. Il existe des indicateurs de concentration comme l’indice Herfindahl-Hirschman, sans aller dans les détails. Quand on regarde la concentration des exportations albertaines, l’indice est six fois plus élevé selon les années que celui du Québec, de l’Ontario, de la moyenne canadienne. Les dernières données fiables que j’ai datent de 2017. Elles datent de quelques années, mais quand on débattait de l’Ukraine, le député de ne s’est pas gêné pour sortir un rapport de 2015 pour nous dire qu’il fallait en produire plus. Je ne pense pas que la date de mes données va déranger quelqu’un, mais je peux dire comme économiste que l’esprit tient encore.
Oui, il faut diversifier l’économie.
Depuis que je siège à la Chambre, j’ai beaucoup entendu parler de diversification, entre autres par mes voisins de siège. Il y a un problème dans les finances publiques dans l’Ouest? Diversifions et produisons plus de pétrole. Il y a un problème d’emploi? Diversifions et produisons plus de pétrole. Il y a des problèmes de réchauffement climatique? Produisons plus de pétrole et espérons que dans 70 ans, quand les océans auront augmenté de trois centimètres, on sera capable de séquestrer les gaz à effet de serre. Ce n’est pas mêlant.
Sur un ton plus sérieux, je dirai qu’on a même utilisé le conflit en Ukraine pour essayer de justifier la construction d’oléoducs qui va prendre 10 à 15 ans. Là, on ne parle pas de Keystone XL, on parle d’une éternité. On essaie de nous vendre cela. C’est grave.
Je suis un député relativement nouveau. Je salue d’ailleurs les citoyens de Mirabel et je les remercie de m’avoir élu il y a six mois. Le Parlement, c’est une boîte à rumeurs. On s’y promène et on y entend des choses, on entend des secrets à la cafeteria. Il semblerait que les conservateurs réfléchissent à faire inscrire le pétrole dans le guide alimentaire canadien.
Il semble que cela réglerait les problèmes de diversité dans l'alimentation. Ils ne s'entendent toutefois pas. Certains se demandent si ce sera dans les fruits et légumes. D'autres se demandent si ce sera dans les viandes et les substituts. Pour ma part, je pense que cela va se terminer dans les produits laitiers, car certains en mettraient dans leurs céréales, le matin. Or puisqu'il y a une course à la chefferie, cette question sera probablement réglée en septembre, du moins on l'espère.
Revenons aux choses sérieuses. C'est un projet de loi intéressant qui dit que, dans les 18 premiers mois suivant son adoption, les ministres concernés et les acteurs du milieu devront se rencontrer. Il dit qu'ils devront faire des recommandations et réfléchir — c'est intelligent comme processus, nous le reconnaissons —, que le rapport devra être déposé à la Chambre et porté à l'attention des députés, et qu'on devra refaire le processus tous les cinq ans.
Or, encore faut-il qu'on ne fasse pas, avec ces rapports, ce qu'on a fait avec tous les autres rapports, notamment le rapport du GIEC. Le gouvernement s'y intéresse une journée et lui fait ensuite prendre le bord de la poubelle.
On l'a notamment fait aussi avec le rapport du commissaire à l'environnement. Le commissaire blâme le gouvernement. Nous posons alors des questions à la Chambre, mais, à les écouter parler, on croirait que le commissaire les félicite. Il faudra faire autre chose avec ces rapports, autre chose que d'en arriver à dire que la diversification va être payée avec davantage de pétrole.
Moi aussi, j'aimerais que de la grande recherche se fasse en Alberta. J'ai plusieurs amis universitaires qui sont là-bas et je sais qu'il s'en fait déjà. Moi aussi, j'aimerais qu'il y ait de l'excellence. Or il faut financer cela avec autre chose qu'avec des redevances.
Il faut rendre l'Alberta moins dépendante. On a vu, dans leurs finances publiques, à quel point l'Alberta est vulnérable. Quand le prix du pétrole monte, cela va bien; quand le prix du pétrole baisse, cela va mal. Quand cela va bien, ils en veulent plus; quand cela va mal, leur solution est d'en avoir plus. L'Alberta et le pétrole, c'est comme la nicotine. Quand on en manque, on en fume plus; quand on en fume plus, on n'est pas capable d'arrêter.
Dans le processus qui, avec ce projet de loi, mènera à un certain nombre de réflexions, j'espère qu'on se retrouvera dans une situation où on est constructif, où on regarde vers l'avant et où on ne continue pas d'investir dans une industrie du passé. Il faut regarder plus que 10 ans en avant et arrêter de miser sur une industrie qui décline. L'histoire canadienne nous montre que cela n'a pas toujours été facile. Déjà, avec le gouvernement Pearson, la politique canadienne faisait qu'on achetait ici, au Canada.
On sait que cela les intéresse beaucoup, le prix du pétrole. Eh bien, ils nous vendaient leur pétrole plus cher que le prix mondial. C'est d'ailleurs avec la marge de profit qu'on a développé les sables bitumineux de l'Ouest, qui coûtent beaucoup plus cher à produire, en raison des trois étapes de transformation, que le pétrole conventionnel.
En 2009, le gouvernement Harper a dit qu'on allait éliminer les subventions inefficaces au pétrole — pour ce que cela veut dire. De toute façon, on se fout de ce que cela voulait dire, car il n'a rien fait. Depuis l'Accord de Paris en 2015, nos banques ont investi 609 milliards de dollars de notre argent, de nos épargnes dans des projets d'énergie non renouvelable, dans le pétrole. Ce sont en tout 609 milliards de dollars, dont 84 milliards de dollars pour du charbon. Nous sommes au XXIe siècle, mais on investit dans du charbon. J'ai l'impression d'être revenu à l'époque des vieilles locomotives.
Des solutions, il y en a. Il y a notamment des solutions industrielles. Il faut que cela soit consensuel. Or nous, au Bloc québécois, avons fait beaucoup de propositions pour la finance verte, parce qu'il faut que la transition devienne payante. Il faut faire en sorte que le gros capital aille au bon endroit, que les investisseurs aient un incitatif à y aller, qu'on envoie des signaux de prix qui sont efficaces. On peut utiliser la fiscalité, la fiscalité de l'épargne. Il y a du travail à faire en matière de transparence des banques. Personnellement, je veux savoir si ma banque investit mon épargne dans le pétrole sale. Je prendrai mes propres décisions ensuite, mais je veux le savoir.
On parle de, peut-être, travailler sur les obligations fiduciaires des fonds de pension, qui placent nos pensions pour les 20, 30, 40 ou 50 prochaines années, alors que cette industrie est appelée à décliner. On parle de normes, des normes du Groupe de travail sur l'information financière relative aux changements climatiques, ou TCFD, d'autres normes qui pourraient être appliquées aux sociétés d'État, et ainsi de suite.
Des réflexions à faire, il y en a. Du travail à faire, il y en a. Des gens à mettre autour de la table, il y en a. J'ai lu ce projet de loi avec grand intérêt et j'espère qu'on en tirera quelque chose de constructif pour l'avenir des gens de l'Ouest.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi . Il ne fait aucun doute qu'il faut une meilleure coopération entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires pour s'attaquer sérieusement à la lutte contre les changements climatiques. Nous savons que c'est le cas parce que nous n'avons pas vu de mesures sérieuses pour contrer les changements climatiques. Les gouvernements ne se sont pas montrés à la hauteur de la situation et ils n'ont pas fait les investissements nécessaires pour que le Canada contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De toute évidence, une conversation s'impose. Il est donc difficile de s'opposer à un projet de loi qui établit un cadre pour une telle conversation et un mécanisme pour en faire rapport.
J'ai écouté avec intérêt la députée de parce que je crois que nous avons une interprétation bien différente du message principal du projet de loi. Je ne le vois pas comme une mesure législative paternaliste où Ottawa a toujours raison. Je crois qu'il représente plutôt un aveu du fait qu'Ottawa n'en sait pas suffisamment pour prendre des mesures sérieuses dans le dossier des changements climatiques. C'est très décevant pour beaucoup de gens qui s'attendaient à ce que les gouvernements fassent preuve de leadership dans la lutte contre les changements climatiques, surtout le gouvernement fédéral qui a été élu en 2015 en promettant que c'est exactement ce qu'il ferait.
Il est important de noter que ce projet de loi est présenté par une personne qui a joué un rôle central au gouvernement, un ancien ministre des Ressources naturelles, un ancien ministre du Commerce international. Si nous devons mentionner une seule déception concernant ce projet de loi, c'est qu'il n'y a aucune indication claire concernant les projets à mettre en œuvre à l'échelle du pays. Il est évident qu'il va falloir s'asseoir autour de la table pour définir ensemble ces priorités avec les autres ordres de gouvernement.
Nous avons devant nous une personne qui a occupé un rôle central au gouvernement depuis plus de six ans qu'il est au pouvoir, et sa seule suggestion est qu'il faudrait entamer des discussions. Cela montre véritablement que le Canada est bien loin de là où il devrait être, et que le gouvernement n'a pas tenu ses promesses de 2015 ni celles de 2019 ou de 2021. Quand on voit que le gouvernement avait une majorité confortable en 2015, qui ne tenait déjà plus qu'à un fil en 2019, et qui a encore été affaiblie en 2021, on comprend que les Canadiens ne sont pas dupes et qu'ils savent que le gouvernement n'a pas respecté son engagement de lutter activement contre le changement climatique.
Bref, il faut certes poursuivre la conversation et rendre des comptes à la population pour que le gouvernement assume ses responsabilités, mais je ne voulais pas passer sous silence la déception que j'ai ressentie en voyant que ce projet de loi est dénué de propositions concrètes pour permettre au Canada d'atteindre ses objectifs.
Il serait bien de voir le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires s'entendre sur certains éléments qui concernent les investissements. Je regarde notre propre région, l'Ouest canadien, qui est l'objet du projet de loi, et je pense à certains des débats qui ont eu lieu et aux divers rapports qui ont été publiés sur la possibilité de créer un réseau électrique de l'Ouest canadien. Cette initiative ne se limiterait pas seulement au simple transport d'électricité entre les provinces: elle viserait à instaurer un système coordonné de production, de transport et de distribution pour que des provinces comme l'Alberta et la Saskatchewan, qui ont un énorme potentiel de production d’énergie solaire et éolienne, puissent profiter du fait que leurs voisins, la Colombie‑Britannique et le Manitoba, ont une abondance d'énergie hydroélectrique pouvant être utilisée pour régulariser les cycles de production de ces autres formes d'énergie renouvelable. Un tel réseau pourrait être extrêmement avantageux pour le Canada dans ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
C'est aussi un projet qui pourrait créer de nombreux emplois, tant au chapitre de la construction du réseau que de son exploitation et de son entretien. Beaucoup de Canadiens considèrent que les projets de pipelines sont synonymes de construction et d'emplois, mais les infrastructures d'énergies renouvelables procurent exactement les mêmes résultats.
Après six ans et demi de gouvernement libéral, rien n'a vraiment été fait pour promouvoir un important projet d'infrastructure de ce genre. C'est une occasion ratée, et nous commençons à manquer de temps pour rater des occasions. Il faut commencer à réfléchir sérieusement à certaines de ces occasions. Il faut commencer à réfléchir sérieusement à investir dans de tels projets; pas dans un projet pilote ponctuel ou de petits projets ici et là, mais bien dans un plan visant à créer des infrastructures durables au Canada pour les 10 ou 20 prochaines années. C'est important, non seulement pour gérer les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour les perspectives d'emplois.
C’est ce qui donnera aux Canadiens l'assurance qu’ils seront en mesure de trouver un emploi, s’ils travaillent dans les industries qui bâtissent et qui entretiennent des infrastructures essentielles de ce genre.
Ce projet est aussi très important compte tenu du taux de chômage qui refuse de baisser, et nous allons parler de formation. Il faut que nous parlions de formation, mais nous devons savoir à quoi ressemblera le marché du travail dans les 10 à 20 prochaines années. Il est certain que de nombreux emplois existeront simplement à cause de la demande dans des secteurs comme le logement, pour n’en nommer qu’un. Nous aurons toujours besoin de gens de métier. L’occasion se présente maintenant de planifier des projets ambitieux selon un échéancier établi pour les entreprises et les autres acteurs dans le secteur. Je pense à mon propre syndicat, la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, qui fait de l'excellent travail en formant des électriciens pour le marché du travail.
S'ils ont une idée du type de travail qui sera disponible et qui sera assorti de fonds publics dans le cadre de nos efforts de lutte contre le changement climatique, ces organismes pourront collaborer avec les écoles de métier, les syndicats et les entrepreneurs afin de déterminer comment générer la main-d’œuvre dont nous avons besoin.
Voilà pourquoi c'est si décevant. Ce projet de loi aurait été formidable en 2000. Il aurait été formidable de faire ce travail à cette époque. Il aurait été formidable que le gouvernement fasse cela en 2015. L'information et les résultats de recherche sont déjà accessibles. C'est pour cela que ces conversations entre les gouvernements sont importantes. Il s'agit de choisir les priorités et de trouver la volonté politique nécessaire, faute de quoi, nous ne pourrons pas progresser. Comme je l'ai dit, nous commençons à manquer de temps pour trouver des solutions.
En réponse aux propos de la députée de , je dirais que cela n'a rien à voir avec une attitude paternaliste de la part du gouvernement. Il faut que les investissements publics contribuent de façon importante à lutter contre la crise climatique et à donner à la population la possibilité de recevoir une formation adaptée à l'économie. On dit tout le temps que les employeurs ont peur de ne pas trouver de gens ayant les compétences et l'expérience nécessaires pour faire avancer leurs entreprises. Ils se tournent vers le gouvernement pour trouver des solutions. Ils veulent des programmes de formation utiles et financés par les fonds publics, du moins dans une certaine mesure.
C'est le genre de choses pour lesquelles le secteur privé se tourne vers le gouvernement. Nous savons que le secteur public aura un rôle à jouer dans la reconstruction économique post-pandémique et nous savons qu'il devra également jouer un rôle dans la lutte contre les changements climatiques. Penser que le secteur public n'aura pas de rôle à jouer est certainement naïf, si on le pense sincèrement. Autrement, on tente seulement de pelleter le rôle important du secteur dans la cour de quelqu'un d'autre simplement pour des raisons politiques. Je crois que cela fait plus de tort que de bien.
Nous avons besoin de coordination pour répondre aux défis que pose la crise climatique. Nous avons besoin de coordination pour répondre aux défis que présente la pénurie de main-d'œuvre, malgré le taux de chômage élevé. Il y a un problème bizarre au Canada: un paquet de gens cherchent du travail et n'arrivent pas à en trouver et un paquet d'employeurs disent qu'ils n'arrivent pas à trouver de travailleurs. Si le marché privé pouvait régler par lui-même ce problème, ce serait déjà fait. Les gouvernements ont assurément un rôle à jouer avec tous les intervenants pour élaborer un plan.
Au bout du compte, ce projet de loi porte sur la planification. C'est de bonne guerre. C'est une planification qu'il faut effectuer, mais qui aurait déjà dû être faite. Il faut le reconnaître. Le fait que ce projet de loi émane de quelqu'un qui a joué un rôle aussi crucial au sein du gouvernement constitue un aveu que le gouvernement n'a pas fait son travail, ou qu'il ne le fait pas assez bien.
Adoptons ce projet de loi. J'espère que le gouvernement n'attendra pas jusqu'aux échéances fixées dans le projet de loi, parce que je considère qu'il dispose d'assez d'information, ou en tout cas il le devrait, pour présenter un plan. J'espère que les discussions suggérées par ce projet de loi sont déjà en cours. Sinon, nous avons un gros problème.
Je veux bien que l'on poursuive l'examen de ce projet de loi, mais j'espère que le gouvernement n'interprétera pas cela comme un signe qu'il peut se croiser les bras pendant encore 18 mois avant de commencer à penser sérieusement à lutter contre les changements climatiques au Canada.
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Monsieur le Président, comme le député de l'a mentionné dans son intervention il y a un instant, nous avons parfois besoin d'un peu de chance, et seulement 24 députés ont été plus malchanceux que moi lors du dernier tirage au sort des initiatives parlementaires. Heureusement, mon collègue des Prairies a présenté un excellent projet de loi d'initiative parlementaire, soit le projet de loi , que j'ai eu l'honneur d'appuyer lors de sa première lecture. Je suis ravi d'y donner encore une fois mon appui.
Mon collègue a récemment agi à titre de représentant spécial pour les Prairies. Dans le cadre de ce rôle, il a indiqué clairement aux députés l'orientation que le gouvernement doit prendre pour favoriser la croissance de notre région et l'épanouissement de nos collectivités. Les conseils et la sagesse du député ont été vivement appréciés par toutes les personnes ayant eu le plaisir de le rencontrer et de travailler avec lui. Nous n'oublierons jamais l'ardeur avec laquelle il a défendu les intérêts des Canadiens de l'Ouest.
En tant que président du caucus libéral du Nord et des Prairies, j'ai eu le privilège de mener beaucoup d'excellentes discussions sur l'avenir de l'Ouest canadien. La semaine dernière, j'ai eu l'immense plaisir de parcourir la Saskatchewan, où j'ai rencontré des maires, des chefs d'entreprise, des dirigeants communautaires et des habitants du coin. Ces discussions m'ont rempli d'espoir, tout en me faisant prendre pleinement conscience des défis qui nous attendent. Elles m'ont aussi montré à quel point un cadre de coopération, comme celui proposé dans le projet de loi , serait utile pour relever ces défis communs.
Je suis un député nouvellement élu, mais j'ai habité à Calgary toute ma vie. J'ai vu ma ville grandir et se développer au gré des vagues de prospérité et de marasme. Nous, les habitants de Calgary, sommes résilients et travaillants et sommes toujours prêts à nous serrer les coudes pour résoudre les problèmes.
Le monde évolue plus rapidement que jamais. D'immenses défis nous attendent et peu sont plus importants que celui des changements climatiques, dont nous constatons déjà les impacts dévastateurs. En effet, ce n'est pas uniquement le problème de demain.
En juin 2020, le secteur que je représente, le nord-est de Calgary, a été ravagé par une tempête de grêle. J'ai défendu les intérêts des milliers de résidants qui ont été touchés par cette tempête dévastatrice, qui a causé plus de 1,5 milliard de dollars de dommages. Cette tempête a été l'un des événements météorologiques les plus coûteux de l'histoire du Canada, un exemple flagrant des phénomènes météorologiques extrêmes causés par les changements climatiques.
En parcourant la Saskatchewan, j'ai entendu parler de la menace croissante de sécheresse qui plane au-dessus de la tête des agriculteurs qui nourrissent les Canadiens et tout le continent. Que l'on pense à la dévastation massive causée par les inondations en Colombie‑Britannique ou aux incendies qui rasent nos forêts, force est de constater que les changements climatiques sont bien réels. Le gouvernement libéral a déjà investi plus de 100 milliards de dollars pour lutter contre les changements climatiques. Nous comptons faire plus, et le projet de loi nous aidera à cibler nos efforts.
Le gouvernement s'est engagé à intégrer la lutte contre les changements climatiques à tout ce qu'il fait. Déjà, nous avons pris des mesures majeures pour réduire les émissions. Il reste encore beaucoup à faire, et nous comptons nous acquitter de la tâche. Toutefois, tandis que nous faisons notre part, nous ne pouvons oublier les travailleurs de l'Ouest canadien. Le député de n'aurait pas pu mieux dire: « Ce projet de loi propose une nouvelle forme d’économie pour le pays. »
L'Ouest canadien est incroyablement bien positionné pour prospérer dans une économie verte. Cependant, le gouvernement doit faire en sorte que cela se concrétise. Pendant la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, l'Ouest canadien, les Prairies, l'Alberta et Calgary doivent être des chefs de file mondiaux pour tout ce qui a trait à l'énergie. Les intervenants de l'industrie comprennent que cette transition est inévitable et réorientent leurs activités d'exploitation pour demeurer concurrentiels dans un environnement à faibles émissions.
Notre gouvernement doit encourager la transition tout en comprenant qu'elle ne peut se faire du jour au lendemain. Seul le gouvernement libéral reconnaît à la fois l'urgence d'agir contre le changement climatique et l'importance de soutenir les travailleurs canadiens du secteur de l'énergie. L'atteinte de cet équilibre est au cœur du projet de loi .
Notre écologisation aura des effets considérables, non seulement sur l'industrie de l'énergie, mais aussi sur l'atteinte de nos objectifs de carboneutralité, ce qui nécessitera la mobilisation de tous les acteurs de l'économie. Il s'agit d'intégrer les énergies propres dans tous les secteurs à forte consommation d'énergie, tels que l'agriculture, la foresterie, les transports et la fabrication; de repenser la façon dont nous vivons et nous déplaçons dans et entre nos villes; d'investir dans des projets de transport en commun tels que la ligne bleue du train léger sur rail dans Calgary Skyview ainsi que les liaisons ferroviaires Edmonton-Calgary et Calgary-Banff; d'investir dans le transport en commun en milieu rural; et de consulter les comtés, les hameaux et les villages pour mieux comprendre leurs besoins.
Je me suis récemment entretenu avec le chef Cadmus Delorme de la Première Nation Cowessess. Il a de nouveau souligné l'importance pour sa communauté d'être autonome et d'être un partenaire de la croissance économique de la province et du pays. Notre gouvernement a récemment investi 5 millions de dollars dans un réseau solaire à Cowessess, ce qui lui permettra d'alimenter ses logements en énergie renouvelable et de contribuer au réseau de la Saskatchewan. Le projet de loi faciliterait la réalisation de projets de ce type en rendant obligatoires la coopération, la collaboration et l'établissement de liens.
En tant qu'ancien conseiller municipal, j'ai vu ce qui se passe quand le point de vue des administrations locales est exclu des débats. Les municipalités comprennent les priorités et les préoccupations locales. Le gouvernement fédéral doit établir des relations solides et productives avec ses homologues dans les villes du pays, en mettant l'accent sur les Prairies. Le projet de loi propose un cadre pour bâtir une meilleure économie. Il s'agit d'un cadre qui aidera le gouvernement fédéral à coordonner la coopération et la mobilisation locales. Ce cadre reconnaît qu'un seul ordre de gouvernement ne peut pas bâtir une économie verte à lui seul et il peut servir de modèle d'un océan à l'autre.
Je tiens à exprimer de nouveau mon soutien total au projet de loi. J'espère que la Chambre pourra défendre les intérêts des travailleurs des Prairies alors que nous continuons à bâtir une économie verte qui fonctionne pour tout le monde.