La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Madame la Présidente, le député ne parle pas de la motion. Il invoque le Règlement pour dire que mon intervention n’est pas pertinente au débat sur une motion d’adoption liée au budget, alors que le projet de loi concerne exclusivement le budget. Ce dernier ne parle que de la mise à jour économique de l’automne. Je ne comprends vraiment pas pourquoi les conservateurs, pour quelque obscure raison, ont décidé de voter contre le projet de loi.
Quand il est question d'un rapport du comité des finances au sujet de propositions énoncées dans le budget, on peut se pencher sur le projet de loi . En écoutant les consultations, je peux assurer au député d’en face que les Canadiens ont beaucoup de préoccupations en ce qui a trait à la pandémie. Le projet de loi dont les conservateurs ne veulent pas débattre aujourd’hui, quelle que soit leur étrange raison, traite des priorités actuelles des Canadiens.
Je suis d’accord, ce sont des priorités. Le problème, c’est de savoir pour quelle raison le Parti conservateur refuse de reconnaître qu’il est important de fournir quelque chose comme les tests rapides. Il suffit de s’intéresser à ce que demandent les provinces et les territoires. Ils réclament des tests rapides. Le projet de loi permettra littéralement d’affecter des millions de dollars à l’acquisition de tests rapides pour les Canadiens, et ces tests sont en forte demande.
Les fonds prévus offriront du soutien dès maintenant. La motion d'adoption souligne l'importance des consultations et, si les députés d'en face menaient des consultations, ils comprendraient que nous avons besoin de soutenir les petites entreprises. C'est ce que prévoit le projet de loi en réalité. S'ils continuaient de porter attention aux résultats des consultations, ils constateraient que beaucoup de Canadiens se préoccupent de la qualité de l'air et de l'efficacité des systèmes de ventilation, surtout dans les écoles. Voilà ce qu'ils apprendraient s'ils consultaient les Canadiens. Je le répète, c'est ce qui est prévu dans le projet de loi . Si les députés du Parti conservateur du Canada comprenaient réellement l'importance des consultations et que, lors des travaux dans cette enceinte, ils se faisaient les porte-voix de ce que les habitants de leurs circonscriptions respectives leur disent, le projet de loi aurait été adopté depuis longtemps.
Maintenant, on dirait que les conservateurs ont tourné la page et savent comment mener des consultations. Ils disent vouloir appuyer ce rapport compte tenu de tout ce qui en a été dit. Cependant, revenons sur certains de leurs discours. Seulement deux conservateurs ont pris la parole jusqu'à maintenant. J'espère sincèrement que la participation des conservateurs s'améliorera. Quel était le sujet de leurs interventions? J'ai pris des notes de certains sujets qu'ils ont abordés. Ils ont parlé de réduire les emprunts et d'arrêter toute augmentation de taxe. Voilà le message du Parti conservateur. Certains députés d'en face pourraient être tentés d'applaudir tandis que d'autres disent que c'est un bon point de départ.
Toutefois, il y a des dépenses. C'est la question que j'ai posée plus tôt. Les dépenses effectuées par le gouvernement coûtent de l'argent. C'est ce que signifie le terme « dépenses ». Cependant, le fait que le gouvernement dépense de l'argent ne signifie pas forcément qu'il n'en rapporte pas. Je pense, par exemple, au programme national de garderies. Pour la première fois dans l'histoire du Canada, un gouvernement a mis en place un programme national de garderies. Parlons‑en. Je suis sûr que si les conservateurs faisaient leurs devoirs, ce qu'ils n'ont pas fait, ils constateraient que le programme national de garderies jouit d'un vaste appui. Il y a même des conservateurs, bien qu'ils soient trop gênés pour l'admettre, qui sont favorables aux programmes de garderies et à ce que le gouvernement fédéral fait.
Des voix: Nommez‑les.
M. Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, je ne voudrais pas les embarrasser en les nommant.
Voici la raison pour laquelle j'aime utiliser ce programme comme exemple. Penchons‑nous sur la province du Québec. L'avantage d'une fédération, c'est qu'elle nous permet de voir ce qui se passe dans diverses régions du pays. Le programme de garde ou de garderies du Québec a connu beaucoup de succès, et il a permis à davantage de gens d'avoir accès à des services de garde.
Le gouvernement national a reconnu les forces et les avantages du programme québécois, et il l'a transformé en programme national. Cela contribuera directement à rendre les garderies partout au pays beaucoup plus abordables. Il n'y a aucun doute là‑dessus.
Il y aura plus de places en garderie. Pour la première fois, nous verrons davantage de gens participer aux diverses sphères de la société. Il pourrait y avoir davantage de gens faisant du bénévolat pour de merveilleuses organisations. Cependant, ce programme permettra surtout aux gens qui ne pouvaient pas travailler auparavant d'intégrer le marché du travail. Lorsqu'ils se joindront à la population active, ils devront payer de l'impôt, ce qui générera des recettes.
Oui, le gouvernement devra engager des dépenses. Certes, le programme national de garderies coûtera de l'argent, mais il permettra également à des gens de travailler et de générer des recettes supplémentaires pour le gouvernement du Canada. C'est une politique judicieuse. Le gouvernement a pris une bonne décision en s'engageant dans cette voie.
Le député conservateur qui est intervenu avant moi affirme que le gouvernement est trop préoccupé par l'égalité des revenus. C'est essentiellement l'un des arguments qu'il essaie de faire valoir. Je peux comprendre pourquoi le député a dit cela. Je ne sais pas combien de fois dans le passé j'ai parlé de certaines des mesures prises par le gouvernement.
Je peux dire au député que, d'après les consultations que j'ai menées, les initiatives que nous avons prises pour lutter contre l'inégalité des revenus jouissent d'un vaste appui. Par exemple, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, l'une des premières choses que nous avons faites a été d'imposer le 1 % le plus riche du Canada. Les conservateurs ont voté contre cette mesure et, aujourd'hui, on nous critique parce qu'elle n'a pas généré autant de recettes que nous le souhaitions en tant que gouvernement. C'est incroyable.
Au bout du compte, c'était la chose logique à faire. Les députés n'ont qu'à demander l'avis des gens qu'ils représentent. S'ils les avaient consultés, je crois qu'ils auraient constaté que la grande majorité des Canadiens étaient favorables à la hausse du fardeau fiscal pour le centile le plus riche du pays. Je peux assurer aux députés que c'est le cas dans Winnipeg-Nord, et je dirais que c'est aussi le cas dans les 337 autres circonscriptions.
Pour combattre l'inégalité des revenus, nous avons aussi baissé le taux d'imposition des Canadiens de la classe moyenne. Encore une fois, le Parti conservateur a voté contre cette mesure. Le parti qui se plaît à dire qu'il veut alléger le fardeau fiscal a voté contre une mesure en ce sens. Nous avons proposé l'allégement fiscal le plus important des 20 dernières années, et ce parti a voté contre cette proposition. C'est tout simplement insensé.
Puisque nous parlons de consultations, je me pose une question. Si mes collègues d'en face leur demandaient leur avis, je me demande ce que les gens de leurs circonscriptions penseraient de l'allégement du fardeau fiscal des Canadiens de la classe moyenne.
Je n'ai pas l'habitude de parier, à part peut-être avec le député de , à qui j'ai dû payer un repas chez McDonald's, mais je peux dire aux députés qu'en fin de compte, la grande majorité des résidants de ma circonscription appuyaient cette mesure, dont ils ont reconnu la valeur.
Nous pouvons continuer de discuter des consultations et des engagements qui ont été pris par le gouvernement. Une des premières choses que le gouvernement a faites, c'est d'écouter ce que les aînés avaient à dire. Après une décennie sous la direction de Stephen Harper, les aînés canadiens étaient en manque d'attention flagrant. Nous l'avons constaté pratiquement dès notre arrivée au pouvoir jusqu'à aujourd'hui. La , le ministère et plus de 150 députés libéraux ont collaboré avec des résidants des circonscriptions et les ont consultés. Nous n'hésitons pas à participer à des tables rondes, entre autres, et nous écoutons les divers intervenants, qu'il s'agisse de syndicats ou de représentants d'entreprises, peu importe leur taille. Nous cherchons à comprendre ce que nous pourrions faire d'autre.
L'un des sujets qui reviennent le plus souvent est celui des aînés. Notre est très proactive et elle veille à ce que les enjeux concernant les aînés demeurent une priorité absolue pour le gouvernement. Nous avons même un groupe de députés au sein de notre caucus qui aborde l'importante question des aînés et de ce que nous pouvons faire de plus.
Je suis heureux d'annoncer aux députés que, depuis le début, nous avons constamment cherché à soutenir nos aînés. J'aimerais en donner quelques exemples.
On se souviendra que l'une des premières mesures que nous avons adoptées a été de ramener l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans. Je me souviens que j'étais député du troisième parti dans le coin, là-bas, et que Stephen Harper était à l'étranger lorsque les conservateurs ont annoncé qu'ils allaient faire passer l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans. Je peux dire aux députés que la réaction des Canadiens n'a pas été très favorable. Je soupçonne que c'est la raison pour laquelle M. Harper était en Europe lors de l'annonce de cette décision. Elle n'a pas été bien accueillie.
Nous avons écouté les Canadiens, comme on peut s'y attendre lorsque nous menons des consultations, c'est-à-dire les consultations précédant le budget dont nous parlons aujourd'hui. Je sais...
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Madame la Présidente, je crois sincèrement que l'on devrait m'accorder deux minutes supplémentaires pour compenser les interruptions pour des recours au Règlement.
Cela dit, en ce qui a trait aux consultations, qui sont si importantes, nous collaborons avec les Canadiens de manière concrète et tangible depuis le début. Les mesures que nous avons prises pour les aînés en sont un excellent exemple. Pendant les premiers mois, nous avons mené des consultations considérables au sujet de la bonification allant jusqu'à 800 $ ou 900 $ du Supplément de revenu garanti. Cette initiative a littéralement sorti des centaines d'aînés de la pauvreté à Winnipeg‑Nord.
Je sais que les députés souhaitent parler de choses plus récentes. Pendant la pandémie, nous avons versé des paiements ponctuels aux prestataires de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. Nous avons également aidé les aînés en écoutant les nombreux organismes qui les soutiennent et avons versé à ces derniers des dizaines de millions de dollars pour améliorer les services aux aînés pendant la pandémie. Nous avons maintenant présenté un budget qui prévoit une bonification de 10 % de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de plus de 75 ans.
La question de la consultation est très importante pour nous. Nous avons une et un ministère des Finances. Comme je l'ai mentionné plus tôt, le , au fil des ans, a toujours été constant quant à ses attentes envers les députés du caucus libéral. Il s'agissait de bien comprendre et de défendre les circonscriptions qui nous ont élus et de les représenter à Ottawa. Je crois que, dans l'ensemble, c'est ce que nous faisons.
Nous tenons compte de l'avis des gens de nos circonscriptions respectives, en plus des résultats de différentes tables rondes, réunions et discussions tenues par différents ministres qui viennent épauler la . D'ici quelques jours, nous allons voir un budget qui reflète vraiment les souhaits des Canadiens. Surtout, nous verrons d'abord et avant tout jeudi un budget bâti sur l'approche « Équipe Canada ».
Je sais que la faction de l'extrême droite du Parti conservateur, qu'on a beaucoup entendu dans les dernières semaines, sera probablement un peu déçue.
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Madame la Présidente, avec votre permission, je partagerai mon temps avec l'honorable députée de .
Je veux d'abord souligner l'importance du processus de consultations prébudgétaires et l'importance toute spéciale qu'il revêt cette année. On sort de deux années de pandémie. Cela a été extrêmement difficile. Nos entreprises, les contribuables, les travailleurs et les familles ont vécu des circonstances éprouvantes et absolument hors de l'ordinaire. Compte tenu de ces circonstances, il est plus important que jamais d'aller consulter nos concitoyens, d'aller consulter nos organismes, d'aller consulter les tissus d'affaires pour que de la base remonte un certain nombre d'idées.
Je suis un homme optimiste et j'ai très hâte de voir le budget qui nous sera présenté ce jeudi, mais déjà aujourd'hui on commence à avoir des indications que tout ne va pas très bien et que nos attentes risquent d'être déçues. Commençons par la santé.
On le sait, la pandémie a été très difficile pour le domaine de la santé. On a beaucoup mis l'accent sur les malades de la COVID‑19, sur les décès liés à la COVID‑19 et sur les gens qui ont des séquelles. Nous sommes pleinement avec eux. C'est très difficile encore pour un grand nombre de personnes, mais il ne faut pas oublier le délestage, c'est-à-dire les chirurgies qui ont dû être mises de côté et les familles qui ont dû vivre des moments extrêmement difficiles.
On l'a vu dans certains autres pays. Je pense à la Suisse, entre autres. Dans certains autres pays, on a vu des systèmes de santé plus résilients. Ces systèmes de santé étaient plus résilients parce qu'il y avait eu des réformes. Il y avait eu des réformes parce qu'il y avait du financement et parce qu'on avait davantage de lits d'hôpital. Cela nous a permis de mieux avancer dans la pandémie et cela nous a aussi permis de diminuer les coûts économiques associés à toutes ces mesures de confinement. Ce dont nous avons besoin aujourd'hui pour faire face aux prochaines crises, pour reprendre ces chirurgies, pour reprendre tout le retard, ce sont des transferts en santé inconditionnels, des transferts qui vont atteindre 35 % des coûts du système. En effet, nos systèmes de santé ont besoin de réforme.
Déjà, le ministre de la Santé au Québec a présenté un grand plan de réforme, mais il faudra le financer. On le sait, l'argent est ici, à Ottawa. Aujourd'hui, on avait une longue liste d'intervenants de la santé au Québec. Tout le monde y était: les médecins omnipraticiens, les spécialistes, les syndicats. Ce que ces gens demandent, ce sont des transferts en santé inconditionnels pour qu'on puisse avoir une prévisibilité dans le financement, qu'on puisse planifier les réformes. Ce sont les gens qui ont les deux pieds dans les hôpitaux. Ce sont ceux qui soignent les gens.
J'imagine que le budget est déjà pas mal écrit. Il est en train d'être imprimé, de se faire emballer dans des beaux petits cellophanes de plastique. Or, quand on a posé la question au , il a dit que, oui, on donnerait des petits montants. C'est sûr que cela sera souligné par le député de tantôt. On donne de l'argent, mais il s'agit de microtransferts ponctuels, des petits montants à gauche, à droite. Puis, le ministre de la Santé nous demande de le remercier pour cela. Pendant ce temps, il refuse d'aller à la rencontre des gens au Québec qui soignent les malades jour après jour.
Cela fait partie de nos demandes, qui sont nécessaires à notre appui à budget. Nous en sommes fiers, parce que c'est ce que les Québécois veulent et c'est ce que les gens veulent. Le gouvernement fédéral, qui a l'argent, doit se réengager. On demande aussi de ramener le transfert canadien en matière de programmes sociaux, ou TCPS, à son niveau de 1993‑1994.
Encore une fois aujourd'hui, les conservateurs sont partis sur leur envolée. La dernière fois, c'était leur amour pour Paul Martin. Aujourd'hui, c'est Paul Martin, Jean Chrétien et John Manley. Ils sont en train d'aimer tous les libéraux qui ont fait des coupes. Comme je l'ai déjà dit, à partir de 1995, on a pris les transferts en santé et en programmes sociaux, on les a regroupés et on les a réduits à répétition. Aujourd'hui, le financement n'est pas encore revenu au niveau de financement qu'on avait avant.
Le TCPS sert à l'éducation postsecondaire, à l'assistance sociale, à la petite enfance, aux services éducatifs. C'est hallucinant de voir les libéraux se vanter d'être partout dans les compétences des provinces avec les garderies quand, depuis des années, on n'a pas fait ce rattrapage relativement au TCPS. Cela devrait être fait. C'est nécessaire. Ceux qui font la prestation de service, ce sont les gouvernements provinciaux. Quand le fédéral s'essaie, cela va rarement bien. On le voit présentement avec le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Je suis allé au Comité permanent des finances pendant les consultations budgétaires. J'ai participé à l'exercice. Avant même que le mariage soit consommé entre le NPD et les libéraux, on posait déjà des questions. Les recommandations étaient présentées, et on leur disait qu'ils étaient dans les compétences des provinces. Or, ils ne comprennent pas ce que sont ces compétences.
La semaine dernière, la députée de m'a dit: je comprends que le Bloc ne veut pas qu'on soit dans les compétences des provinces, mais la santé mentale est tellement importante qu'il faudrait s'en mêler.
Je ne doute pas de leur sincérité, mais une personne sincère et incompétente ne nous mène absolument à rien. Ce qui est important, c'est de prendre l'argent et de l'apporter sur le terrain.
Parlons du coût de la vie. En tant qu'économiste, je sais qu'une partie des pressions inflationnistes viennent des chaînes d'approvisionnement, des chocs qu'on a vécus. Seuls les conservateurs vivent dans un monde où il n'y a rien de l'autre côté des frontières et où la Terre est plate.
Je sais qu'une grosse partie de l'inflation vient de tous ces problèmes d'approvisionnement, mais il y a aussi une réalité. Depuis des décennies, on était à 2 % d'inflation — entre 1 % et 3 % — et les ménages, les entreprises, les gouvernements et tous ceux qui s'approvisionnent ont planifié leurs finances en fonction d'un taux d'inflation qui était prévisible, soit à 2 %. Or, tout le monde a été pris par surprise.
Aujourd'hui, parmi ceux qui sont pris par surprise, il y a les plus vulnérables. Il y a des ménages qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. On leur dit que c'est transitoire, que cela durera juste un certain temps. On leur dit de continuer à ne pas manger pendant deux ans, que cela va revenir à 2 %.
Le Bloc québécois pense qu'on doit offrir un soutien à ces gens. Il faut que cela prenne la forme d'une bonification du crédit TPS lorsque l'inflation est au‑dessus de 3 %. En effet, il y a un engagement de la politique monétaire qui dit que l'inflation ne dépasserait pas 3 %. On peut aussi augmenter la fréquence des chèques. C'est important d'aider ces gens, car c'est aujourd'hui qu'ils vivent des problèmes financiers.
Parlons de finance verte. On veut voir cela dans le budget. Lors de la période des questions aujourd'hui, on a encore vu le se vanter d'éliminer les subventions aux énergies fossiles. À l'écouter parler, on croirait que les libéraux sont au pouvoir depuis six mois. Or, ils sont là depuis 2015.
Les subventions subsistent, et on continue de mettre l'argent des contribuables dans les énergies fossiles. C'est en pensant à court terme qu'on met le monde dans le trouble. C'est en pensant de cette façon, à court terme, qu'on fait en sorte que, quand l'essence est à 2 $ le litre, on est encore plus dépendant de cette essence-là. C'est là-dessus qu'il faut travailler.
Il faut que nos institutions financières divulguent le risque climatique. C'est une compétence fédérale. Alors que, pour une fois, ils sont compétents dans quelque chose, ils ne le font pas.
Il faut aussi modifier le mandat de l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada. On le voit à la Caisse de dépôt et placement du Québec et on le voit avec toutes les innovations financières faites chez Desjardins: les gens veulent des investissements verts. Il faut diriger l'argent vers la transition.
Pendant ce temps, le Régime de pensions du Canada sort sa stratégie. Il veut investir dans la captation du carbone. La captation du carbone n'existe cependant pas. C'est la solution de dernier recours pour peut‑être un jour abattre les dernières unités, les dernières tonnes métriques d'émission, mais ils sont dans le pétrole par‑dessus la tête.
Parlons d'accès à l'eau. Les libéraux sont-ils fiers de leur héritage? Le gouvernement Chrétien avait promis l'accès à l'eau potable à nos Premières Nations, Paul Martin en avait fait un engagement et le gouvernement actuel n'arrête pas d'en parler. Or, ce n'est pas encore arrivé. L'eau potable, c'est pourtant fondamental.
Je vais parler d'agriculture parce que c'est un dossier très important pour ma circonscription, Mirabel. Plus tôt, lors de la période des questions, la nous disait que nos agriculteurs savaient combien ils recevront en guise de compensation. On leur a volé leur marché avec l'ACEUM, mais ils auront leur argent seulement l'année prochaine. J'aurais envie de prendre tous les députés du gouvernement et de leur dire: voilà ce qu'est le salaire, mais je le verserai seulement l'année prochaine. Je leur souhaite bonne chance avec leur hypothèque.
Il faut devancer ces paiements. Les agriculteurs sont importants. Ce sont eux qui nous nourrissent. Ils vivent présentement, en particulier ceux sous gestion de l'offre, de très grandes difficultés liées au coût des intrants.
Je terminerai en disant que les attentes sont grandes et que je suis présentement très inquiet des signaux que je vois.
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Madame la Présidente, je tiens d'abord à remercier mon honorable collègue de Mirabel d'avoir partagé son temps de parole avec moi.
Nous sommes présentement dans des jours particulièrement cruciaux. Évidemment, ce sont des jours assez spéciaux, vu le contexte actuel. Il y a deux ans, notre pays fermait ses frontières, lançait les mesures sanitaires et entrait dans cette ère pandémique. Par ailleurs, on est à la veille du dépôt du budget. Il y a donc beaucoup à dire et je vais commencer par rappeler les défis actuels.
Tout d’abord, on est dans une ère de pénuries: pénurie de clientèle, pénurie de main‑d’œuvre et pénurie de chaînes d’approvisionnement.
Parlons d'abord de la pénurie de clientèle. Les habitudes des consommateurs ont changé. Même si l’activité économique a repris, certaines boutiques peinent à réaliser leur chiffre d’affaires. Récemment, je parlais à la directrice générale de la SODEC à Terrebonne, qui me disait que les salles de théâtre, même les plus achalandées au Québec, ne se remplissent pas. Elles ont beau être ouvertes, elles ont beau fonctionner à pleine capacité, les gens ont changé d'habitudes et ne reviennent pas.
Parlons ensuite de la pénurie de main‑d’œuvre. On s’entend que la plupart des entreprises ont du mal à recruter. On revient à une ère de travail complet, mais les entreprises peinent à pourvoir des postes. Encore une fois, il y a un peu de tension. Je parlais récemment à plusieurs personnes et entreprises, notamment dans ma circonscription. Elles m'ont dit avoir vraiment du mal à recruter et être très stressées par le fait qu’Immigration Canada et Service Canada n’arrivent pas à combler les besoins des entreprises. C’est quand même scandaleux qu’il y ait autant de temps d’attente, alors que les entreprises sont obligées de fermer boutique en attendant que les employés arrivent. On parle de travailleurs étrangers temporaires, on parle de travailleurs dans la catégorie des immigrants économiques, on parle aussi d’entreprises qui n’arrivent tout simplement plus à faire fonctionner leurs usines parce qu’il n’y a plus de travailleurs.
Parlons enfin de problèmes dans les chaînes d’approvisionnement. Beaucoup d’entreprises nous ont parlé de la pénurie de certaines pièces qui servent à fabriquer leurs produits. Cette pénurie de pièces et de produits est due notamment aux retards des conteneurs qui arrivent de l’Ouest. Elle est aussi causée aussi par le fait qu’il y a eu plusieurs fermetures lors de la pandémie. Bref, ces pièces ne sont pas arrivées. On en est au point où l'économie rouvre dans la plupart des pays du monde, mais ces entreprises n’arrivent plus à produire et sont obligées de fermer parce qu’il leur manque des pièces. C’est donc une ère de pénuries.
On est aussi en pleine crise climatique. L’environnement est un dossier majeur. Pourtant, notre a du mal à décider si on va aller de l'avant avec un projet comme Bay du Nord, où on exploiterait 1 milliard de barils de pétrole sur 30 ans. On parle quand même d’un ancien dirigeant de Greenpeace qui a du mal à se décider sur un projet qui n’a aucun sens.
Ensuite, il y a l’inflation. Beaucoup de gens en ont parlé. Sans vouloir donner d'arguments à certains amis à la Chambre, j’aimerais quand même réitérer le fait qu’on a en ce moment le plus haut taux d’inflation depuis 30 ans. On a atteint des records avec les hausses des loyers et du prix de l’essence. La Banque du Canada a dévoilé aujourd’hui un rapport révélant que les entreprises pensent que cette inflation n’est pas conjoncturelle et qu’elle va durer. Les gens sont inquiets et ils ont raison de l’être.
Dans ce contexte, regardons un peu ce que le Comité permanent des finances a fait. Le Comité a reçu 495 mémoires de la part d’individus ou de groupes qui ont voulu contribuer par ce moyen démocratique au futur budget et qui voulaient que leur voix soit entendue. Nous les avons écoutés. Entre le 31 janvier et le 14 février, 29 témoins ont été appelés, provenant de tous les secteurs de notre économie. Que ce soit des organismes communautaires ou de petites, moyennes ou grandes entreprises, tous ont été entendus et leurs recommandations ont été retenues.
Les objectifs de ce comité, si l’on fait une moyenne non pondérée, sont de faire croître l'économie, bien sûr, mais en protégeant les plus vulnérables, ce qu'il ne faut pas oublier. Il faut aussi assurer qu'on aura encore une planète à léguer à nos enfants.
Pour ce faire, les économistes ici seront d'accord, il faut bien évidemment augmenter notre productivité, mais il faut aussi renforcer notre filet social. Je rappelle que le Bloc est d'accord avec le rapport qui a été déposé, mais il a aussi plusieurs demandes inconditionnelles.
Premièrement, il y a les transferts en santé. Mon collègue de en a parlé. Nous avons droit à une danse chaque fois que nous posons une question sur les transferts en santé. Cette danse, malheureusement, n'est pas toujours agréable pour les gens qui souffrent dans notre système de santé. Ce que nous avons demandé est assez simple. Nous demandons un respect des champs de compétence. Cela est intrinsèque au mandat du Bloc. Les compétences provinciales doivent être respectées. Nous avons développé nos connaissances et nos compétences avec le temps. On ne peut pas réinventer la roue. Notre demande est donc claire: nous voulons que le gouvernement rehausse le tranfert canadien en matière de santé de sorte que la contribution aux coûts des soins de santé passe de 22 à 35 % et qu'il soit indexé de 6 % annuellement par la suite. Pour ce qui est du transfert canadien en matière de programmes sociaux, nous demandons au gouvernement de rétablir le niveau de financement de 1994 et 1995. Cela ne semble pas si sorcier.
Deuxièmement, nous demandons de regarder avec attention la situation de nos aînés. Il faut permettre à ceux et à celles qui désirent travailler de rester et de poursuivre le travail. Je rappelle aussi que c'est une des solutions préconisées à la pénurie de main-d'œuvre. Notre demande est d'augmenter de 110 $, sur trois ans, la pension de la Sécurité de vieillesse, et ce, dès l'âge de 65 ans. Ça suffit, créer deux classes d'aînés.
Troisièmement, nous avons proposé et nous continuerons de proposer des mesures de lutte contre l'inflation. Il y a évidemment des mesures qui sont à court terme, pour protéger les plus vulnérables comme on l'a dit précédemment. Il s'agit notamment de doubler le remboursement de TPS quand le taux d'inflation dépasse celui fixé par la Banque du Canada, et qu'il soit versé tous les mois. Nous demandons de majorer l'inflation de l'Allocation canadienne pour enfants. Nous demandons enfin d'appuyer de manière ciblée les PME. Or, à moyen terme, il y a plusieurs mesures qui pourraient être prises dès maintenant, si le gouvernement accepte d'être un peu plus proactif, pour aider à lutter contre l'inflation et surtout pour augmenter notre résilience. Par exemple, construire des logements sociaux pour combler la pénurie de logements. Il y a aussi le fait de développer des segments de l'économie qui manquent, notamment, les semi-conducteurs. On sait qu'il en manque et que ce sont des pièces très importantes pour notre économie. Enfin, il y a aussi la lutte contre les monopoles. Ce n'est pas normal qu'au Canada on ait encore des monopoles qui font qu'il y a certains coûts qui ont été cassés ailleurs dans le monde. On se rappelle que l'Union européenne a cassé les monopoles en télécommunications. Au Canada, on ne devrait plus en avoir.
La quatrième demande est celle de la finance verte. Il faut plus de transparence chez nos banques. Finalement, il y a les logements des Premières Nations. Ce n'est pas normal que, dans un pays du G7, on ait encore des problèmes d'accès à l'eau potable et qu'on n'ait pas encore de logements sociaux.
Si la tendance se maintient, on aura un gouvernement libéral minoritaire, évidemment, jeudi soir et probablement vendredi aussi, mais, comme nous l'avons fait chaque fois, nos propositions devraient être intégrées dans le budget. C'est le rôle de Bloc québécois de faire propositions concrètes. Nous l'avons fait. Le gouvernement nous a souvent écoutés. Nous sommes là pour le Québec.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Ces entreprises engrangent des profits records. Par exemple, le CN a fait d'immenses profits de plus de 7 milliards de dollars. Suncor a distribué 3,1 milliards de dollars à ses actionnaires. Les Canadiens perdent l'argent qu'ils ont durement gagné. Je fais partie des anciens travailleurs du secteur de l'énergie, à qui les conservateurs veulent souvent venir en aide. Or, les conservateurs ne sont jamais allés discuter avec les travailleurs pour leur demander ce que cela signifie pour eux de veiller à la sécurité et à la dignité que chacun d'eux mérite, partout au pays.
La montée en flèche du prix des logements continue de rendre encore plus inabordable le coût de la vie pour le Canadien moyen. Les jeunes sont laissés pour compte. Les parents seuls n'ont nulle part où aller. Les enfants ne savent pas à quoi ressemblera leur avenir. Le monde est de plus en plus imprévisible. L'été dernier, nous avons connu des vagues de chaleur records, des inondations et des sécheresses. Les collectivités ont dû faire le gros du travail que cela leur a imposé, et sans aide. Nous devons faire en sorte de rebâtir notre économie pour que chaque Canadien y trouve son compte, pas seulement certains d'entre nous.
J'aimerais attirer l'attention sur certains organismes communautaires d'Edmonton Griesbach, qui travaillent d'arrache-pied pour améliorer le sort des communautés. Je pense aux Boyle Street Community Services, à Hope Mission et à certains centres Amity Houses répartis dans la belle ville d'Edmonton, qui travaillent avec les membres de la collectivité chaque jour. Ils vont à leur rencontre là où ils se trouvent pour les aider à s'extirper de la pauvreté. Certaines de ces familles survivent d'un chèque de paie à l'autre depuis des années, ne sachant pas quand elles pourront avoir un peu de répit.
Nous voyons également d'énormes répercussions sur les jeunes et sur leur capacité de s'assurer d'un niveau de vie décent à cause de leur dette d'études. Le gouvernement actuel continue de percevoir les paiements de remboursement des prêts d'études. Les étudiants ont payé près de 4 milliards de dollars en remboursement de prêts étudiants au cours d'une des périodes les plus difficiles de l'histoire du pays. Les jeunes ont besoin de soutien plus que jamais pour être un jour en mesure de récolter les fruits de leurs efforts et savoir qu'ils ne seront pas condamnés à payer une dette colossale et à envisager un avenir incertain.
Nous avons besoin d'un pays qui comprend les problèmes vécus par certaines des collectivités que nous abandonnons le plus à leur sort. Les collectivités autochtones sont touchées de façon disproportionnée par la crise de la pauvreté et les profits excessifs des sociétés avec qui elles sont partenaires.
Nous constatons la nécessité d'accroître la responsabilité sociale de ces entreprises afin qu'elles contribuent à notre filet de sécurité sociale et qu'elles continuent à soutenir ces efforts. En Alberta, par exemple, des pétrolières évitent de payer les taxes municipales. Elles ne paient pas de taxes municipales. Où permet-on aux entreprises de ne pas payer les taxes municipales de base? C'est notamment le cas en Alberta. Ces collectivités, ces municipalités, ces réserves et ces établissements métis ont besoin de ces recettes fiscales.
Tout récemment, j'ai parlé à Herb Lehr, qui est le président du Conseil général des établissements métis. Le conseil évalue qu'il a un manque à gagner de plus de 3 millions de dollars en impôts impayés à cause de ces entreprises. Ce sont 3 millions de dollars qui ne servent pas à répondre aux besoins de base des familles dans ces collectivités: il s'agit d'infrastructures essentielles pour l'eau potable, les routes et le développement des collectivités. Nous parlons fréquemment de la réconciliation comme d'un projet qui nous coûtera des milliards de dollars, mais, souvent, nous ne fournissons même pas aux peuples autochtones les outils dont ils ont besoin, comme des mesures d'exécution pour garantir que ces entreprises paient leur juste part.
Nous savons qu'un revenu de base garanti transformerait radicalement notre pays. Il modifierait profondément la vie des Canadiens. Il offrirait aux gens la dignité dont ils ont besoin pour avancer dans la vie. Il ferait en sorte que l'économie soit à l'œuvre pour tous. Lorsque les consommateurs ont la capacité de dépenser pour répondre à leurs besoins, notamment pour le loyer, la nourriture et l'essence, la situation inspire confiance en l'économie, laquelle peut poursuivre sa croissance. Nous devons faire en sorte que les gens vivent dans la dignité et nous devons mettre en place un revenu de base garanti dès maintenant.
La crise de l'abordabilité fait ressortir la nécessité d'offrir dès maintenant aux Canadiens des mesures que les néo-démocrates réclament depuis des décennies, notamment les garderies subventionnées et des régimes universels d'assurance dentaire et d'assurance-médicaments. La situation est problématique quand des jeunes se présentent à l'hôpital pour enfants Stollery pour une chirurgie dentaire d'urgence parce qu'ils n'ont pas les moyens de se payer des soins préventifs. Cela coûte de l'argent aux Canadiens. Il est possible de remédier à ces problèmes. Il suffit d'avoir le courage de faire ce qui s'impose.
Je pense aux familles en difficulté dans ma circonscription, Edmonton Griesbach. On parle souvent des sans-abri, mais on oublie souvent les gens qui sont au bord de la pauvreté et qui ont énormément besoin d'aide, et ce, immédiatement. Ils ont besoin d'un gouvernement qui travaille dans leur intérêt. Ils ont besoin que leur revenu mensuel augmente. Il faut rendre justice aux familles qui travaillent, qui occupent parfois trois ou quatre emplois, et qui n'arrivent tout de même pas à joindre les deux bouts. Nul en ce pays ne devrait avoir à occuper plus d'un emploi pour vivre aisément. C'est ce que l'on observe à l'heure actuelle dans ma collectivité. Des gens travaillent jusqu'à 15 ou 16 heures par jour pour subvenir aux besoins de leur famille ou de leurs enfants.
Récemment, j'ai visité la Nebula Academy, à Edmonton, une école communautaire sans but lucratif qui permet à des communautés marginalisées d'obtenir l'aide dont elles ont besoin. Les néo-Canadiens sont souvent abandonnés pour ce qui est de recevoir dans la langue de leur choix l'éducation adaptée à leur culture dont ils ont besoin. Ils souhaitent voir leur famille et leur religion représentées à l'endroit où ils ont élu domicile. Ce genre de programme contribue beaucoup à faire du Canada un pays meilleur pour tout le monde.
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Madame la Présidente, nous débattons aujourd'hui d'une motion d'adoption du rapport du comité des finances concernant les recommandations découlant des consultations prébudgétaires. Comme nous l'entendons souvent, les budgets sont une question de choix quant aux dépenses que nous engageons, aux services que nous offrons et aux investissements que nous faisons pour améliorer notre pays, mais aussi quant aux recettes et à qui nous demandons de financer ces investissements.
Il est donc opportun d'examiner la situation où nous sommes aujourd'hui, ou du moins où nous étions avant la pandémie, lorsque le directeur parlementaire du budget indiquait que 1 % des Canadiens possédaient 25 % de la richesse et que 40 % des Canadiens ne possédaient que 1 % de la richesse. La pandémie n'a fait qu'accentuer et exacerber ces inégalités. Les chaînes d'approvisionnement ont été perturbées. Nous avons connu des pénuries de main-d'œuvre qui demeurent très préoccupantes. Nous avons connu des catastrophes climatiques, des sécheresses, des inondations et des dômes de chaleur, dont un grand nombre dans ma circonscription ou dans des circonscriptions voisines. Nous avons vu les effets du changement climatique. Nous avons maintenant une guerre illégale en Ukraine qui ne fait qu'exacerber la situation économique mondiale.
Comment les inégalités ont-elles changé pendant la pandémie? Eh bien, les milliardaires se sont enrichis. Les milliardaires canadiens ont ajouté plus de 70 milliards de dollars à leur propre fortune, tandis que le reste de la population canadienne a eu beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Le rapport du comité ne recommande aucune solution qui permettrait d'atténuer ou de renverser cette tendance. Le NPD estime que nous avons besoin d'une taxe sur les profits additionnels réalisés par de nombreuses grandes sociétés pendant la pandémie. Nous avons besoin d'une taxe de 1 % sur les Canadiens ultrariches qui ont plus de 10 millions de dollars d'actifs. Au lieu de cela, nous voyons les Canadiens ultrariches et les grandes sociétés sortir de l'argent du Canada année après année. Nous perdons plus de 25 milliards de dollars en recettes fiscales chaque année parce que nous ne taxons pas les personnes qui peuvent se permettre ces investissements et taxons plutôt les personnes qui ne peuvent pas se les permettre.
En ce qui concerne les changements climatiques, le rapport contient de nombreuses recommandations sur ce que nous devons faire pour lutter contre les changements climatiques, et nous approuvons beaucoup d'entre elles. Cependant, nous voulons vraiment insister sur le fait qu'une transition réussie vers un avenir à faibles émissions de carbone au Canada doit être axée sur les travailleurs. Mon collègue d' a une expérience personnelle à cet égard, comme il l'a si bien expliqué. Le gouvernement fédéral doit créer et financer un organisme fédéral qui a pour mandat de mettre en œuvre rapidement un plan concret pour nous guider vers cet avenir à faible émission de carbone.
Des centaines de milliers de nouveaux emplois pourraient être créés par des mesures audacieuses visant la rénovation de nos immeubles, car 40 % de nos émissions proviennent de nos immeubles. Le gouvernement a présenté un plan il y a quelques années, qui permet de réaliser une petite partie de ces travaux essentiels grâce à une combinaison de subventions et de prêts. Cela permet aux personnes qui en ont les moyens d'exécuter les travaux à leurs frais. Elles dépensent des milliers de dollars pour rénover leur maison, puis demandent une petite subvention ou contractent un prêt, de 20 000 $ peut-être, pour réaliser les travaux. Toutefois, cela exclut les 20 % de Canadiens qui vivent dans la pauvreté énergétique et qui n'ont pas les moyens de dépenser cet argent ni de contracter un prêt, peu importe la faiblesse des taux d'intérêt. Le gouvernement a récemment publié un plan d'action pour lutter contre les changements climatiques qui, selon lui, aiderait les personnes vivant dans la pauvreté énergétique, mais cette aide est offerte sous la forme de prêts. Cela ne fonctionnera pas.
Il y a un poste de dépense que ni les libéraux ni les conservateurs ne souhaitent éliminer: les milliards de dollars que le gouvernement donne chaque année en subventions aux sociétés pétrolières et gazières. Je pourrais parler longtemps de ce sujet. L'un des meilleurs exemples, bien entendu, c'est cette obsession à bâtir le pipeline Trans Mountain qui, à ce jour, a coûté plus de 20 milliards de dollars. Ce sont 20 milliards pour bâtir une infrastructure que nous ne pouvons pas nous permettre dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, et dont nous n'avons pas besoin.
La question des soins de santé, elle, est très importante aux yeux de l'ensemble des Canadiens; la pandémie a vraiment mis en évidence cette réalité. Les travailleurs de la santé sont arrivés à un point de rupture. J'ai récemment rencontré des représentants du syndicat des infirmiers et infirmières, et ils n'en peuvent plus. Il faut augmenter considérablement le Transfert canadien en matière de santé. Il faut une stratégie pancanadienne sur la main-d'œuvre en santé qui serait dirigée par les provinces et financée par le gouvernement fédéral.
Certaines des personnes qui sont venues témoigner devant le comité ont demandé qu'on mette fin aux soins de longue durée à but lucratif. Par rapport aux autres pays, le Canada a un bilan effroyable quant au nombre de décès dans les centres de soins de longue durée. Il est absolument essentiel qu'on s'attaque à cette question. Selon l'analyse, il était clair que les résultats des centres de soins de longue durée à but lucratif sont très inférieurs à ceux des centres de soins de longue durée sans but lucratif.
Mon collègue a parlé de l'assurance-médicaments et des soins dentaires. J'espère que ces programmes vont finir par voir le jour. Selon le directeur parlementaire du budget, un régime universel d'assurance-médicaments fédéral financé par l'État permettrait d'économiser au moins 4 milliards de dollars par année. Pour 1 milliard de dollars, nous pourrions avoir un régime de soins dentaires. Avec l'argent économisé grâce à l'assurance-médicaments, nous pourrions avoir quatre régimes de soins dentaires.
Il y a quelques jours, j'ai parlé à une amie qui avait entendu parler de l'annonce d'un régime de soins dentaires. Elle m'a dit que, quand elle était enfant, sa famille n'avait pas les moyens de payer pour des soins dentaires et qu'elle n'est donc jamais allée chez le dentiste. Je crois que c'est à l'âge de 12 ans qu'elle s'est rendue à l'hôpital où on lui a arraché une partie des dents avant de lui remettre une plaque plutôt moche qui devait remplacer les dents manquantes. Elle m'a dit que cela avait irrémédiablement ravagé sa confiance en elle en public. Elle est socialement timide et mal à l'aise en public depuis l'âge de 12 ans parce qu'elle n'avait pas les moyens d'aller chez le dentiste. Ce régime changerait la vie des Canadiens.
La réconciliation est une autre chose dont nous avons entendu parler maintes et maintes fois ces dernières années, et tout récemment encore avec les visites au pape et au Vatican. Voilà un autre dossier où il y a eu un manque de volonté politique lamentable. Je suis heureux de voir les recommandations de ce rapport du Comité des finances qui traitent des 94 appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation et des appels à la justice de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, de même que les recommandations de favoriser l'autonomie économique des peuples autochtones.
Je pourrais parler du logement pendant 10 minutes. C'est un problème énorme dans ma circonscription, où le manque de logements est un facteur important de la pénurie de main-d'œuvre. Les gens ne peuvent tout simplement pas déménager dans ma circonscription pour y travailler. Nous avons des entreprises qui se voient contraintes d'acheter des logements pour y loger leurs employés. Nous avons besoin d'un véritable plan pour créer des logements abordables au Canada.
J'aimerais aussi souligner l'industrie vinicole, qui est importante dans ma circonscription. Cette industrie a subi un dur coup parce que beaucoup d'établissements vinicoles ont perdu l'exemption de la taxe d'accise. Le gouvernement fédéral doit élaborer un plan à long terme pour remplacer les soutiens accordés par l'exemption.
En terminant, je rappelle aux députés que c'est notre devoir de nous concentrer sur les façons d'améliorer la vie des Canadiens. Trop souvent, les gouvernements ont rendu la vie plus facile aux Canadiens riches et aux grandes sociétés. Nous devons recentrer nos efforts pour faire des choix budgétaires qui seront avantageux pour tous les Canadiens et qui permettront de créer un Canada plus juste et plus prospère pour tous.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd’hui pour débattre de la motion d’adoption d’un rapport du comité des finances qui a été déposé.
À ceux qui regardent les débats et qui pourraient se demander quel est l’objet de la motion, disons en gros que le Parti conservateur a décidé de déposer un rapport qui, je parie, sera adopté à l’unanimité à la Chambre au moment du vote. Les gens se demanderont peut-être pourquoi les conservateurs feraient une telle chose. À mon avis, c’est uniquement pour retarder les travaux de la Chambre.
Bien entendu, ils vont feindre l’indignation en soutenant que, selon le processus démocratique, chacun a le droit de parler sans fin; ils n'ont d'ailleurs pas tort sur ce point. Par contre, le fait est que la Chambre a des choses importantes à faire, notamment adopter l’énoncé économique de l’automne. Nous sommes incapables de le faire parce que les députés conservateurs prennent la parole les uns après les autres pour ralentir le processus. Les conservateurs commencent probablement à manquer de députés pour prononcer des discours, mais l’une des raisons pour lesquelles ils ont proposé cette motion d’adoption est qu’ils veulent ajouter un peu plus de temps — au moins trois heures — à ce débat.
Quoi qu'il en soit, je crois que c'est ce qui explique pourquoi nous débattons actuellement de cette motion d'adoption. Même si le Bloc québécois, le NPD et le Parti libéral savent tous qu'il serait probablement temps d'adopter l'énoncé économique de l'automne, et il serait formidable d'y parvenir avant l'adoption du budget du printemps, qui sera présenté dans quelques jours, je dirais bien franchement que le Parti conservateur fait preuve d'acharnement, car il croit que cette seule motion le placera sur la voie de la victoire aux prochaines élections. Je suis sûr que c'est ce que pensent les conservateurs, et c'est pour cela que nous nous retrouvons dans cette situation, ou alors c'est simplement pour qu'ils puissent, plus tard, dire aux Canadiens que le gouvernement a été incapable d'agir, et ce, par sa propre faute, et que cela n'a évidemment rien à voir avec les conservateurs.
Nous sommes dans cette situation parce que les règles de procédure le permettent. Nous parlons d'un rapport qui, j'en suis convaincu, sera adopté à l'unanimité lorsque la Chambre devra se prononcer.
Madame la Présidente, quand un de vos collègues était au fauteuil plus tôt aujourd'hui, le député de s'est beaucoup agité lorsque le député de a accusé certains députés conservateurs d'être d'extrême droite. Je souligne que le député de Winnipeg‑Nord n'a pas dit « droite alternative », mais bien « extrême droite ». Je dirais que le député de Winnipeg‑Nord s'est montré très généreux en faisant ce commentaire sur l'extrême droite.
Si le député de se préoccupe autant qu'on dise que des députés de son parti sont d'« extrême droite », il devrait peut-être en discuter avec la députée de ou le député de . Il pourrait leur demander de ne pas se présenter à la Chambre pour traiter le de dictateur. Ce genre de discours et de langage nous aide à comprendre pourquoi on pourrait considérer qu'ils sont d'extrême droite.
Je donne un autre exemple. Le 17 février, la députée de a dit à la Chambre: « Les Canadiens veulent que cesse l'ingérence étrangère...
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Madame la Présidente, je serai heureux de parler au député de la Charte des droits et libertés et de la façon dont elle a été enfreinte dès qu'il pourra démontrer à la Chambre que cela a été déterminé par un tribunal, ce qui n'est pas le cas. Néanmoins, si se faire accoler l'étiquette d'« extrême droite » le contrarie tellement, je l'inviterais à songer à certaines de ses remarques et à inviter ses voisins de banquette à tempérer leurs propos.
Toutefois, nous sommes ici pour débattre de la motion tendant à ce que le troisième rapport du Comité permanent des finances soit agréé. Mes observations porteront principalement sur les pages 207 à 209 du rapport. Il s'agit du rapport dissident du Parti conservateur, le seul parti à avoir exprimé sa dissidence.
Le rapport dissident des conservateurs se lit rapidement et ne comporte pas beaucoup de termes complexes, ce que j'ai trouvé très intéressant. Les gens peuvent le passer en revue assez rapidement. Il ne compte que trois pages. J'encouragerais donc tous les gens à le lire afin de constater par eux-mêmes que ce n'est pas un rapport qui propose des recommandations. En fait, il n'en formule aucune. C'est juste la même rengaine pleurnicharde que nous entendons sans cesse à la Chambre. Le rapport dissident ne recommande aucune façon de faire les choses différemment.
Ils présentent effectivement quatre arguments que je vais analyser un à un. Le premier dit qu’il n’y a pas de plan recommandé par le comité pour équilibrer le budget. Je trouve cet argument très intéressant de la part d’un parti qui s’est présenté aux élections en proposant d’équilibrer le budget non pas dans un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit ou neuf ans, mais bien dans 10 ans. Le parti d’en face — qui est si critique envers le gouvernement dans ce rapport et l’accuse sans vergogne d’avoir accumulé des déficits en pleine pandémie pour aider les Canadiens et l'économie à traverser cette crise — se permet d’adopter une attitude terriblement critique. Pourtant, leur ancien chef, le député de , n’a pas hésité à dire aux Canadiens en septembre dernier qu’il faudrait attendre 10 ans avant d’équilibrer le budget. Alors, comment ce parti a-t-il l'audace d'émettre une telle critique?
Passons au deuxième argument. Il n’y a pas de plan pour contrôler les dépenses. C’est ce que les conservateurs avancent, mais rappelons-nous que leur programme électoral — dont je viens de parler — comportait en fait bien plus de dépenses que le programme de notre parti lorsque nous avons été élus à l’automne 2021. Je trouve fascinant de voir qu’ils sont soudainement si préoccupés par les déficits et l'équilibre budgétaire alors que leur programme illustrait littéralement le contraire il y a six mois.
Le troisième point est intéressant. Ils disent dans leur rapport qu'ils sont préoccupés par le fait qu'on n'accorde pas assez d'importance au soutien à la croissance et à la prospérité. Nous avons le PIB le plus élevé du G7. Comment peuvent-ils affirmer cela, si ce n'est pour tenter de marquer des points politiques auprès des centaines de milliers de personnes qui liront ce rapport, et dire que nous n'avons pas une économie florissante alors que nous affichons actuellement le plus haut PIB du G7?
: Nous avons les plus faibles investissements, Mark.
: Madame la présidente, le député d' a raison. Nous avons effectivement le ratio dette-PIB le plus faible. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que nous sommes en mesure de nous sortir des difficultés économiques des deux dernières années mieux que n'importe quel autre pays du G7. Voilà concrètement ce que cela signifie. Ils ont omis de le préciser, et ils ont dit que nous n'avons pas de plan.
Comme le député de et d'autres l'ont mentionné, je leur dirais que la croissance économique ne s'obtient pas uniquement en baissant les impôts, surtout pour les riches, ce que les conservateurs aimeraient faire. Il y a d'autres façons de procéder. L'une d'entre elles est de permettre à davantage de gens d'intégrer le marché du travail. Il y a deux façons d'y parvenir. Premièrement, nous pouvons faire en sorte que davantage de parents qui gardent leurs enfants à la maison participent au marché du travail. Comment? Je ne sais pas. Peut-être que nous ferons ce que tous les premiers ministres provinciaux du Canada, y compris des conservateurs, ont convenu de faire, à savoir instaurer des services de garde d'enfants à 10 $ par jour? Inutile de chercher bien loin pour constater la réussite d'un tel programme. Il suffit de regarder le Québec.
Depuis un bon bout de temps, le Québec dispose de services de garde à faible coût. Les places sont offertes à 7 $ par jour et on constate la réussite du programme. Notamment, davantage de femmes sont sur le marché du travail; c'est donc une façon d'amener plus de gens à contribuer à l'économie et de faire croître cette dernière.
Que pourrait-on faire d'autre? Nous pourrions mettre en place des programmes d'immigration significatifs et robustes pour amener plus de gens au pays, comme les programmes qui avaient attiré mes parents dans les années 1950 après la Seconde Guerre mondiale. Ces programmes peuvent attirer plus de gens, ce qui nous permettrait de stimuler l'économie et de la faire croître encore plus rapidement.
Par conséquent, quand les conservateurs affirment que la prospérité et la croissance n'obtiennent pas assez d'attention, ils sont carrément dans le champ. Les données n'appuient absolument pas leurs affirmations. C'est bien connu que le Canada possède une des économies les plus solides au monde. D'ailleurs, des programmes sont déjà en place, ou le seront bientôt, pour soutenir davantage l'économie du pays.
Le quatrième et dernier point, que je trouve très intéressant, dans le rapport des conservateurs, parle de propositions significatives pour contrer la menace immédiate qui pèse sur les Canadiens, notamment en ce qui concerne le logement. Les conservateurs semblent dire que les recommandations du rapport du comité ne contiennent rien à ce sujet. Je sais que le rapport renferme 220 recommandations et les conservateurs n'ont peut-être pas pu toutes les lire avant de présenter leur rapport dissident, mais une d'entre elles, la recommandation 203, appelle à la création de 500 000 logements de qualité et abordables. Le rapport contient un plan, bien que le rapport dissident des conservateurs laisse entendre le contraire.
En conclusion, en ce qui concerne le rapport dissident, la prochaine fois que les conservateurs prépareront un rapport pour critiquer le travail du comité je leur suggère de faire deux choses. Premièrement, ils devraient réfléchir à ce qu'ils écrivent et vérifier si cela correspond au rapport réel, et deuxièmement, peut-être plus important encore, ils devraient ensuite inclure dans leur rapport des suggestions quant à ce qu'ils recommandent de faire.
La critique est très facile. C'est ce que l'on nous sert constamment de l'autre côté de la Chambre. On critique toujours telle ou telle personne, quelque chose qui s'est produit dans tel ou tel secteur de l'économie, dans telle ou telle industrie, mais on ne suggère jamais quoi que ce soit, sauf de produire plus de pétrole. On ne suggère jamais quoi que ce soit qui aurait un impact. Nous n'avons droit qu'au radotage des mêmes plaintes à l'égard du gouvernement, que nous pourrions nous faire servir simplement en assistant à la période des questions.
J'aimerais utiliser le temps qu'il me reste pour traiter de quelques initiatives qui figurent dans le rapport et que j'aime vraiment. Je vais commencer par celles qui traitent directement de l'électrification de notre environnement, de nos véhicules et pour ainsi dire de tout ce qui nous entoure.
Le monde change. Je sais que lorsque les conservateurs prononcent le mot « énergie », ils font toujours référence au pétrole.
Une voix: Bravo!
M. Mark Gerretsen: Madame la Présidente, ils en rajoutent avec un « Bravo! » Toutefois, croyons-le ou non, l'énergie peut prendre bien d'autres formes que le pétrole. Je ne sais pas si le député de , qui vient de me chahuter, est au courant, mais je l'invite à se rendre...