(i) les Canadiens connaissent actuellement des temps d’attente inacceptables dans les aéroports du Canada, même si ceux-ci fonctionnent toujours à capacité réduite,
(ii) selon plusieurs experts, les restrictions actuellement en vigueur sont inefficaces et ajoutent aux retards, aux coûts, à la confusion générale et aux pénuries de main-d’œuvre,
(iii) les alliés du Canada ont commencé à lever les restrictions associées à la COVID-19 dans les aéroports et les autres points d’entrée,
(iv) le Canada perd des occasions d’affaires et des débouchés économiques,
la Chambre demande au gouvernement de rétablir immédiatement les règles et les niveaux de service qui étaient en vigueur avant la pandémie en ce qui concerne les voyages.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est toujours pour moi un honneur d'intervenir au nom de mes concitoyens de Thornhill.
Il y a plus de deux ans maintenant, de nombreuses activités de la vie normale, notamment les voyages, ont été complètement paralysées. Partout dans le monde, des pays ont fermé les frontières, les aéroports et à peu près tout, et ces mesures s'imposaient. Le monde était confronté à un nouveau virus au sujet duquel nous ne savions que très peu de choses. Il fallait réagir de cette façon jusqu'à ce que nous trouvions le moyen de vivre avec la COVID. De telles restrictions s'imposaient tant que nous n'en saurions pas davantage.
Il y a deux ans, tous nos alliés étaient dans la même situation. Tous, y compris le Canada, ont fermé leurs frontières et ont imposé des restrictions. Aujourd'hui, les choses ont changé. Des pays, partout dans le monde, ont levé les restrictions et les exigences relatives à la vaccination. Le Canada n'est plus sur la même longueur d'onde que le reste du monde. Le Canada est en marge. Nous savons que la plupart des gouvernements fondent leurs décisions sur les données scientifiques, les études et les recommandations des experts. Tous les alliés du Canada lèvent les restrictions; ils ne peuvent pas tous faire fausse route. Les données scientifiques sont les mêmes partout, y compris au Canada.
Nous pourrions peut-être comprendre le processus de réflexion du gouvernement à ce sujet s’il nous faisait part des conseils qu’il a reçus et de la date à laquelle il les a reçus des experts qui, selon lui, lui ont donné ces conseils. Cependant, il refuse de dire aux Canadiens quels paramètres il utilise, de quel plan il s'inspire et sur quelles preuves ces règles sont fondées. En fait, nous n’avons pas été en mesure de trouver quelqu’un qui ait dit au gouvernement de maintenir en place les anciennes restrictions en matière de santé et les atteintes aux droits à la libre circulation. Cela nous amène à croire, de ce côté-ci de la Chambre, qu’il n’y a pas de preuves, qu’il n’y a pas de paramètres et qu’il n’y a pas de bonne raison, si ce n’est la volonté idéologique de punir ceux qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement.
Non seulement ces restrictions sont vindicatives et discriminatoires, ce que nous avons beaucoup dit ici parce que c’est vrai, mais elles provoquent le chaos dans nos aéroports, ce qui devrait inquiéter la Chambre et le . Nous avons tous vu des photos de passagers faisant la queue pendant des heures, sans aucune chance d'attraper leur vol à temps. Ils attendent sur le tarmac, puis sont dirigés vers une file d’attente qui dépasse la taille de l’aérogare ou du hall de l’ASFC. Les délais de traitement des passagers ont quadruplé, et en comité, cette semaine, des experts de l’industrie nous ont dit directement que ces restrictions et ces exigences sont, en partie, à blâmer.
Nos aéroports sont célèbres pour toutes les mauvaises raisons, et nous pouvons remédier à cela aujourd’hui, du moins, en partie. Le monde s’ouvre et les gens voyagent enfin, ce qui est une bonne chose. Les entreprises prospèrent à nouveau. Le Canada devrait être une destination de calibre mondial où les gens peuvent travailler et se divertir, mais que voient les gens de l'étranger? Ils voient de longues files d’attente, le chaos et un endroit dont ils ne veulent rien savoir. Ils voient des restrictions liées à la COVID que leurs pays ont supprimées depuis des mois. Ils voient des files d’attente qui durent plus longtemps que les vols eux-mêmes. Ils voient un grand panneau au néon à la frontière indiquant que le Canada est fermé pour les affaires. Ils choisiront d’aller ailleurs.
La chambre de commerce de la région de Toronto a déclaré qu’environ 50 % des voyageurs à l’aéroport Pearson, l'aéroport de ma région et celui du , puisque c'est l'aéroport où il se rend le plus souvent, ont subi des « retards importants » la semaine dernière. Comment cela peut-il créer une bonne première impression? Notre secteur du tourisme, nos petites entreprises et notre pays ne peuvent supporter cela.
Cela fait deux longues années. Ces entreprises ont besoin de toute l’aide qu’elles peuvent obtenir, et il ne s’agit pas seulement d’argent. Il s’agit du gagne-pain de personnes, de leurs années de dur labeur et des économies de toute une vie. Il est tout simplement hypocrite de la part du gouvernement de prétendre qu’il soutient les entreprises alors qu’il continue à s’entêter et à défendre des mesures qui touchent maintenant tout le monde, et pas seulement ceux qui s’opposaient à ses vues au départ. La Chambre de commerce du Canada, les associations touristiques, le Conseil des aéroports du Canada et maintenant les médecins ont tous demandé la fin des restrictions aux frontières, des exigences liées à la vaccination et de l’application ArriveCAN qui ne fonctionne plus. Ils veulent simplement retrouver leur gagne-pain.
Il y a une grave pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur, nous le savons, et si le blâme les voyageurs en disant qu’ils ont perdu l’habitude des voyages, nous savons que le problème vient en partie de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, qui relève de sa compétence. Parmi les agents de sécurité qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie, 10 à 30 % n’ont jamais été remplacés.
Il est certain qu’une salle pleine de gens, dont beaucoup utilisent régulièrement les aéroports, l’amènerait à faire preuve d’une once d’humilité et à écouter, au lieu de répéter des pratiques dépassées et des points de discussion encore plus dépassés.
L’aéroport d’Ottawa a besoin à lui seul de 350 employés pour fonctionner correctement. À l’heure actuelle, il y en a 172 qui sont pleinement formés et autorisés. C’est moins de 50 %. Dans tous les sens du terme, c’est un échec, et on le voyait venir.
Les Canadiens doivent savoir que l’ACSTA est un modèle d’utilisateur-payeur. Cela signifie que ceux qui l’utilisent paient pour elle. Il ne s’agit pas d’une agence gouvernementale ordinaire. Elle devrait être la meilleure.
Le gouvernement fait des profits sur le dos des voyageurs. Qu’est-ce que les voyageurs achètent avec leur argent? Ils achètent des files d’attente plus longues, des contrôles parmi les plus archaïques du monde occidental et des vols manqués. Au Canada, les compagnies aériennes sont punies pour les retards et le mauvais service, mais quelle est la responsabilité du gouvernement lorsqu’il est responsable?
Même le président de l’ASPC a dit aux transporteurs et aux aéroports qu’il supprimerait les tests dans les aéroports en janvier. Nous sommes en mai. Au lieu de cela, le gouvernement a lancé une nouvelle consultation sur la stratégie cette semaine. Je ne peux imaginer un recours plus inutile dans ce contexte: un gouvernement qui ne peut pas fournir des services qui ont déjà été payés par le voyageur va élaborer une stratégie pour des personnes qu’il a déjà punies et blâmées.
Les travailleurs qui n’ont pas encore été licenciés sont eux aussi victimes de cette incompétence. Ils sont obligés de garder des familles dans des avions par une température de 30 degrés Celsius. Il y a plus d’indignation lorsqu’un chien est trouvé enfermé dans une voiture en été dans le stationnement d’un Costco.
Pourquoi les libéraux n’écoutent-ils pas? Nous savons qu’ils ont du mal à accepter la diversité de pensée et les points de vue différents, mais sont-ils sérieusement assez vindicatifs pour continuer à laisser notre économie souffrir, juste pour prouver quelque chose?
Une voix: Oh, oh!
Mme Melissa Lantsman: Ils en rient, monsieur le Président. Nous entendons les députés d'en face rire de la souffrance des Canadiens.
Les voix que notre parti fait entendre à la Chambre chaque jour peuvent sembler étrangères à ceux qui rient de l’autre côté de la Chambre. Ce ne sont pas des étrangers.
Certains députés oublient que ceux qu’ils ont ostracisés, ceux qu’ils continuent de dénigrer et de mépriser activement, sont aussi des personnes. Ce sont des parents et des grands-parents, des infirmières et des gens de métier. Ce sont des Canadiens ordinaires que nous connaissons dans nos collectivités. Ils ont raté des anniversaires, des mariages, des fêtes et des funérailles. Ils souffrent. Maintenant, la croisade idéologique qui les vise touche tout le monde. Elle touche tous ceux qui ont fait tout ce qu’on leur a demandé de faire pendant cette pandémie.
Les exigences relatives à la vaccination imposées par le gouvernement fédéral ne limitent pas seulement les voyages. Ils restreignent aussi notre main-d’œuvre.
Le a reconnu que les problèmes que nous observons dans les aéroports ne seront pas résolus immédiatement. Certains disent que ces retards et ces longues files d’attente pourraient durer jusqu’à Noël, voire plus tard.
Nous ne disons pas que la suppression des restrictions est une solution miracle. Elle ne résoudra pas tous les problèmes du jour au lendemain, mais il est certain que les compagnies aériennes, les associations, les syndicats, les chambres de commerce, les entreprises et maintenant les médecins ne peuvent pas tous se tromper en affirmant que ces restrictions provoquent des retards. Nous leur devons de les soutenir après deux années de fermetures et de confinements dans ce pays.
Nous devons à nos électeurs d’écouter leurs préoccupations. Nous le devons aux millions de Canadiens en difficulté qui veulent simplement voir leur économie rouvrir et qui veulent recommencer à recevoir de vrais chèques de paie. Nous devons aux voyageurs de leur permettre enfin de voyager rapidement et facilement. Nous le devons à tous ceux qui vivent dans ce pays et à tous ceux qui viennent dans ce pays.
Le gouvernement fait sûrement assez confiance aux Canadiens pour leur permettre de voyager librement. Les députés veulent assurément que notre économie reprenne des forces. Ils veulent certainement soutenir notre secteur touristique et nos petites entreprises. Par conséquent, ils voteront naturellement avec notre parti pour lever les exigences relatives à la vaccination, mettre fin aux restrictions et revenir immédiatement aux règles et aux niveaux de service prépandémiques pour les voyages. Notre économie en dépend.
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Monsieur le Président, je tiens d'abord à saluer ma collègue, qui fait un travail extraordinaire dans son dossier des transports. Elle est surtout la voix de milliers de voyageurs canadiens, qui se posent aujourd'hui beaucoup de questions sur les réelles intentions du gouvernement fédéral, qui maintient les mesures sanitaires en place dans les aéroports, mais également aux frontières terrestres. Nous nous posons beaucoup de questions.
Depuis le début, nous demandons des preuves et des documents et au de déposer à la Chambre les avis qu'il a en sa possession qui lui disent de maintenir les restrictions. Malheureusement, nous n'entendons absolument rien de la part du gouvernement, lequel ne se base sur rien pour maintenir ses nombreuses mesures sanitaires, qui n'ont pourtant plus leur place au pays. Le gouvernement n'écoute pas les experts, qui disent qu'on doit maintenant commencer à penser à revenir à l'ère prépandémique.
Comme toujours, c'est l'inaction du et de son gouvernement qui est la principale cause du chaos dans lequel se trouvent présentement les aéroports, sans oublier le chaos qu'on trouve à Service Canada, en matière d'immigration et, dans le fond, dans tout ce que le gouvernement libéral touche actuellement en matière de services aux citoyens. Il est incapable de répondre aux attentes.
Dans les aéroports, ce que nous avons vu au cours des derniers jours et des dernières semaines est particulièrement inquiétant: retards extrêmes, files d'attente sans fin, délais de traitement qui n'en finissent plus, goulots d'étranglement et vols ratés. Des gens manquent leur avion alors que d'autres sont obligés de rester pendant des heures dans le leur avant de pouvoir débarquer. C'est cela, la nouvelle réalité. Si on laisse faire les libéraux, ce sera malheureusement la nouvelle normalité libérale dans les aéroports canadiens.
Ce printemps, l'aéroport Pearson de Toronto a même conseillé aux passagers en partance pour l'étranger d'arriver trois heures minimum avant leur vol pour être sûrs de ne pas le rater. Pour certains voyageurs, cela représente plus de temps que la durée du vol même. C'est totalement inacceptable, mais le gouvernement a fait qu'on en est malheureusement arrivé là.
Tout comme ma collègue l'a fait, il faut rappeler que, depuis des mois, les États‑Unis et les principaux alliés de l'Union européenne renoncent peu à peu à toutes les mesures sanitaires restrictives imposées aux passagers. On parle même de renoncer à imposer le port du masque pendant les vols et dans les aéroports, entre autres mesures. La situation bouge partout ailleurs, mais, ici, on reste attaché à des mesures que le gouvernement a d'ailleurs tardé à prendre au début, il faut s'en souvenir. En effet, quand est venu le temps de protéger les gens, le gouvernement a été lent à agir.
Maintenant, par contre, c'est le temps de se rendre compte que les mesures adoptées, comme la vaccination — à laquelle la population a bien répondu — et le port du masque, ont eu les effets escomptés et qu'on a franchi une autre étape. Pourtant, le gouvernement ne bouge pas. Il reste assis sur son siège, pour ne pas dire autre chose, et préfère attendre que tout se règle naturellement, un peu comme les budgets au sujet desquels le premier ministre a déjà déclaré qu'ils allaient s'équilibrer d'eux-mêmes.
Cependant, la pandémie ne va pas se régler d'elle-même. Quant à la liberté des gens de reprendre leur vie et leurs activités comme avant la pandémie, elle ne reviendra pas non plus d'elle-même.
Les touristes qui arrivent au Canada, les étrangers et les gens d'affaires sont extrêmement déçus quand ils arrivent sur notre territoire et constatent qu'ils doivent subir des retards extrêmes dans les aéroports à cause de l'inaction du gouvernement. J'ose à peine parler de la fameuse application ArriveCAN, qui leur demande de répondre à des questions personnelles de santé publique, ce qui complique leur arrivée.
À ce sujet, je vais me permettre de parler d'une situation qui est arrivée dans ma circonscription, pas dans un aéroport. Ces situations arrivent vraiment à de vraies personnes qui veulent voyager. Ma circonscription, Mégantic—L'Érable, est limitrophe des États‑Unis et comprend un poste frontalier.
Un homme de Lac‑Mégantic s'est présenté à notre bureau afin d'avoir le fameux reçu ArriveCAN que les douaniers du poste de Woburn lui ont demandé d'avoir. Cependant, il n'avait pas son passeport avec lui et a donc été obligé de revenir au bureau — une première démarche inutile.
M. Paré, qui a 85 ans et qui n'a ni téléphone intelligent ni ordinateur chez lui, a également dû venir à notre bureau. On a dû ouvrir un compte pour lui et lui faire remplir les papiers ArriveCAN, afin qu'il puisse voyager d'un côté à l'autre de la frontière. Si on ne l'avait pas fait, il n'aurait pas pu aller voir sa parenté, qui vit à 15 ou 20 minutes de chez lui, de l'autre côté de la ligne. C'est cela, la réalité. Va-t-il devoir, à 85 ans, s'acheter un ordinateur et un téléphone intelligent? Non, il ne le fera pas. Il est revenu à notre bureau pour faire remplir ses papiers afin de pouvoir traverser de nouveau. C'est cela, la réalité.
Du côté de ce gouvernement, on ne tient pas compte de la réalité des citoyens et des citoyennes. C'est inacceptable, à quel point ce gouvernement est déconnecté de la réalité. Ces nombreuses mesures maintenant rendues inutiles entraînent des retards et des inconvénients pour les Canadiens, particulièrement dans les aéroports. Qui sont ceux qui écopent et endurent? Ce sont notamment les voyageurs, les touristes et les gens d'affaires. Personne n'y pense, mais les gens qui travaillent dans les aéroports doivent, eux, subir les foudres des citoyens et la colère des gens qui attendent. Ils sont obligés de faire respecter les règles que ce gouvernement impose, alors qu'ils savent très bien qu'on ne devrait pas le faire. C'est cela, la réalité.
Comme on le sait, les deux dernières années ont été très dures pour l'industrie de l'aviation et l'industrie touristique. Ces deux dernières ont grandement souffert de la pandémie. Elles ont été parmi les plus durement touchées. Depuis deux ans, mes collègues conservateurs et moi‑même avons toujours défendu avec ardeur ces deux secteurs essentiels à notre économie, notamment parce qu'ils sont aussi essentiels pour la reprise économique du Canada.
Malheureusement, encore une fois, les libéraux semblent être complètement aveugles à cette réalité et à tous les dommages qu'ils sont en train de causer maintenant, mais qui vont perdurer. Avec leur politique néfaste et leur je‑m'en‑foutisme habituel, les libéraux menacent directement l'industrie touristique canadienne. Il faut agir avant que ce gouvernement libéral détruise complètement la réputation du Canada comme destination touristique de choix sur la scène internationale et comme destination pour les gens d'affaires qui désirent venir investir ici, au Canada.
En 2019 et en 2020, avant la pandémie, il fallait en moyenne de 15 à 30 secondes pour qu'un agent des services frontaliers du Canada autorise l'arrivée d'un passager international. Depuis ce temps, les questions de santé et les mesures liées à la COVID‑19 ont tellement augmenté que le temps de traitement est de deux à quatre fois plus long. Il est parfois même de deux minutes. Or, si on multiplie deux minutes par des milliers de personnes, cela fait des attentes interminables qui n'en finissent plus, ainsi que des gens qui se plaignent et qui sont littéralement découragés de devoir prendre l'avion.
Au lieu d'assumer pleinement sa responsabilité dans ce dossier, le a préféré accuser les voyageurs hors normes d'être à l'origine des retards dans les différents points d'entrée au pays. C'est toujours ainsi que les libéraux fonctionnent. Quand ils n'ont pas de réponse ou de solution, ils trouvent quelqu'un d'autre à blâmer. Cette fois, ils ont réussi à trouver les voyageurs, qui sont les gens qui reçoivent les services de ce gouvernement.
J'espère que les membres de la Chambre vont envoyer un message clair au gouvernement libéral pour lui dire que c'est assez. On doit faire comme les autres pays partout au monde, qui ont eux aussi des experts et des scientifiques, qui ont eux aussi réalisé qu'on doit maintenant revenir à une période pré‑pandémie plus normale pour l'ensemble des citoyens. J'invite tous mes collègues à voter en faveur de cette motion. J'invite surtout le gouvernement libéral à nous faire la démonstration que cette motion ne doit pas être adoptée, ce que les libéraux ne pourront pas faire parce qu'ils aiment le chaos et qu'ils aiment ne pas être capables de donner des services.
:
Monsieur le Président, j'aimerais remercier l'honorable députée de d'avoir soulevé ce sujet important qui, je le sais, préoccupe de nombreux voyageurs canadiens.
Je commencerai en disant que je comprends et je partage leur frustration. Je suis moi-même une voyageuse et j'ai connu des retards dans les aéroports. Je sais que cela peut être aggravant. Je sais aussi que les retards dans les aéroports ont un coût économique et qu'ils ne contribuent pas au redémarrage de nos secteurs aérien et touristique, qui sont d'importants moteurs économiques pour notre pays. Je reconnais également que tous les Canadiens, y compris moi-même, sont très fatigués de faire face au protocole de la COVID‑19 et aspirent à revenir à la normalité prépandémique.
Étant donné que la grande majorité des Canadiens se sont fait vacciner et que nous avons constaté une amélioration de la situation dans nos hôpitaux et dans nos collectivités, il est compréhensible que de nombreux Canadiens soient de plus en plus désireux de réduire les mesures de santé publique restantes qui sont en place et de retourner pleinement à leur ancienne vie. La fatigue due à la COVID‑19 est une chose réelle et un instinct parfaitement normal. À l'instar de nombreux collègues de la Chambre et de nombreux Canadiens d'un bout à l'autre du pays, je ne souhaite absolument pas que des mesures soient maintenues plus longtemps que nécessaire.
[Traduction]
Tous les jours, j'entends des Canadiens mécontents parce que certaines exigences sont encore en place. Je ne suis certainement pas la seule. Comme ces Canadiens, j'aimerais que cette longue épreuve soit derrière nous, mais la pandémie de COVID‑19 n'est pas terminée. Elle est encore bien présente. S'il y a une chose que bon nombre de Canadiens ont retenue au cours de cette pandémie, c'est qu'il peut être dangereux d'assouplir les mesures de santé publique trop tôt. Nous l'avons constaté à maintes reprises dans différentes régions du pays et partout dans le monde.
Les décideurs pressés d'offrir un retour à la normale à leurs concitoyens ont assoupli les mesures de façon prématurée pour ensuite devoir faire face à un nouveau variant et à une nouvelle vague de la maladie qui a engorgé de nouveau les services de soins intensifs. Le système de santé a été tellement débordé qu'on a dû imposer de nouvelles mesures de confinement qui, dans certains cas, étaient encore plus strictes que les précédentes. Ces valses-hésitations ont nui considérablement à l'économie, car les entreprises ont eu plus de difficulté à planifier leurs activités et à conserver leur main-d'œuvre et leur clientèle. Cela a aussi eu pour effet de saper les espoirs et l'énergie des Canadiens.
Heureusement, le développement et la distribution remarquablement rapides de vaccins très efficaces ont rendu nos perspectives actuelles beaucoup plus favorables. Cependant, il faut nous rappeler les leçons durement apprises. Des pays comme le Canada ont peut-être réussi à faire vacciner la plus grande partie de leur population, mais certains pays moins riches n'ont pas eu le même accès aux vaccins. Or, cette situation favorise l'apparition de nouveaux variants. Nous en savons nettement plus aujourd'hui sur la COVID qu'il y a deux ans, mais certains aspects de la maladie sont encore méconnus, notamment la COVID longue.
[Français]
Devant ces éléments inconnus, rappelons les avantages d'une approche prudente. Cela a été l'approche canadienne, en général, et de ce gouvernement, en particulier. En déployant une série de mesures de santé publique, y compris celles de notre secteur aérien, nous avons relativement bien réussi à protéger la vie et la santé des Canadiens.
Par exemple, la COVID‑19 a coûté la vie à environ 40 000 Canadiens. Cela est bien sûr tragique, mais comparons notre situation à celle de nos voisins du Sud, où plus de 1 million d'Américains sont morts de la COVID‑19. Même en tenant compte des populations différentes des deux pays, cela équivaut à une différence stupéfiante. Selon les dernières estimations publiées par Our World in Data, cela représente environ trois fois le nombre de décès par million pour les Américains par rapport aux Canadiens.
Enfin, voici le bâton de mesure le plus important: s'il faut tenir compte des inconvénients et des perturbations économiques causés par les retards dans les aéroports et trouver des solutions pour minimiser ces impacts, il faut aussi les mettre en balance avec la vie des Canadiens, de nos grands‑parents, de nos conjoints, de nos enfants, de nos amis.
[Traduction]
Je passe maintenant du général au particulier en me penchant sur le problème des temps d'attente dans les aéroports, qui est soulevé dans la motion de l'opposition dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Premièrement, permettez-moi de souligner que le Canada n'est pas le seul pays où les voyageurs ont à subir de longs temps d'attente. En fait, on rapporte une situation similaire partout dans le monde. Les longues attentes ne sont pas toujours attribuables aux mêmes facteurs. Elles sont parfois causées par une pénurie de manutentionnaires des bagages, d'agents des services frontaliers ou de préposés au contrôle de sécurité. Parfois, de nombreux vols sont annulés sans préavis. Quelle que soit la cause, les voyageurs doivent faire des files interminables et certains manquent leur vol, mais tous ressentent de la frustration et du stress.
Par exemple, en avril, le site The Latch a cité un article du New York Times qui indiquait que « la reprise des voyages après la pandémie a carrément submergé les compagnies aériennes, qui ont été prises au dépourvu ». Le journaliste du site The Latch ajoute:
[Les aéroports] n'ont pas réussi à embaucher suffisamment de personnel à cause des pressions financières engendrées par les périodes de confinement. En gros, les compagnies aériennes n'ont tout simplement pas prévu que tant de gens recommenceraient si rapidement à voyager. De plus, l'industrie du transport aérien n'a pas réussi à combler les dizaines de milliers de vacances causées par les mises à pied et les démissions à l'échelle mondiale.
Dans le même ordre d'idées, selon un reportage diffusé le 5 mai à la chaîne Euronews:
Le nombre de déplacements par avion est toujours inférieur à celui de 2019, mais les pointes de trafic sont plus fortes qu'avant la pandémie dans plusieurs grands aéroports.
Voici ce qu'on peut lire dans une déclaration conjointe du [Conseil international des aéroports] pour l'Europe: « Cette soudaine hausse et cette concentration du trafic aérien constituent un défi pour les aéroports et leurs partenaires opérationnels — en particulier les manutentionnaires au sol ».
« Cela a entraîné une augmentation des retards et des annulations de vols et, plus généralement, une expérience moins positive pour les passagers dans de nombreux aéroports. »
Dans le même ordre d’idées, l’agence australienne NCA NewsWire a écrit ceci le 9 mai dernier:
L’aéroport de Sydney a encore sombré dans le chaos alors que la pénurie de personnel continue de causer des files d’attente interminables en raison de la fermeture de postes de contrôle de sécurité.
Les aérogares internationales et nationales subissent des retards qui forcent des milliers de passagers à faire la queue.
Beaucoup se défoulent sur les médias sociaux, exprimant à quel point ils sont frustrés par le chaos à l’aéroport, trois mois après le rétablissement des vols internationaux et l’augmentation du nombre de vols à destination et au départ de ce grand aéroport.
L’article mentionne aussi qu’« un porte-parole de l’aéroport de Sydney avait prédit que des retards importants se poursuivraient pendant la saison des vacances scolaires, atteignant des sommets autour de Pâques et de la journée de l’ANZAC, les volumes de passagers étant à près de 90 % de ceux d’avant la pandémie ».
Ceux qui lisent les nouvelles canadiennes depuis quelques semaines auront une impression de déjà vu. Le fait que d’autres pays vivent une situation similaire ne rend pas les choses moins frustrantes pour les voyageurs canadiens. Cela dit, c’est un contexte qu’il faut comprendre maintenant que certains commentateurs affirment que le chaos actuel dans les aéroports canadiens est du jamais vu ou qu’il causera des torts irréparables à la réputation du Canada.
[Français]
Toujours dans le but de fournir le contexte nécessaire, il est important de comprendre pourquoi nous constatons des retards dans les aéroports canadiens. L'explication la plus simple et la plus courante est que ces retards sont attribuables au manque d'agents de contrôle de l'ACSTA. Cependant, nous savons qu'il y a d'autres facteurs.
L'ACSTA a en effet de la difficulté à réembaucher tous les contingents de travailleurs qu'elle avait avant la pandémie. Cependant, comme l'a récemment fait remarquer le ministre , les niveaux de dotation en personnel de l'ACSTA sont revenus à environ 90 %, tandis que le volume de voyageurs n'est revenu qu'à environ 70 % de ce qu'il était avant la pandémie. C'est plus qu'une simple question de pénurie de personnel.
Ce qui semble se produire, c'est que les compagnies aériennes fournissent des informations moins précises sur les volumes de passagers prévus et de manière moins opportune qu'auparavant. Il est donc difficile pour les gestionnaires de l'ACSTA de planifier correctement les niveaux de dotation. Je ne veux pas dire que c'est la faute des compagnies aériennes. Il n'est pas surprenant qu'il leur soit difficile de prévoir à quelle vitesse les volumes de passagers augmenteront et de planifier le nombre de vols en conséquence. Cela met en évidence la nécessité d'une meilleure communication entre les différents acteurs du secteur aérien, et c'est exactement ce sur quoi travaillent le ministre et Transports Canada. J'en reparlerai plus en détail sous peu.
[Traduction]
Un autre exemple de la complexité du problème est que le Service des douanes et de la protection des frontières des États‑Unis a lui aussi des difficultés à réembaucher du personnel pour atteindre le niveau d'avant la pandémie. Il s’ensuit parfois que les agents américains demandent aux agents de l’ACSTA de ralentir ou de mettre en pause le contrôle de sécurité des voyageurs. L’ASFC vit des problèmes de dotation semblables, ce qui entraîne des files d’attente plus longues que d’habitude pour les voyageurs arrivant de l’étranger.
En fait, les pénuries de travailleurs que connaissent tous les aéroports, le secteur aérien et le marché du travail en général ont une incidence sur l’efficacité de nos aéroports. Par exemple, des employés de l’ACSTA mis à pied pendant la pandémie ont depuis été embauchés par des sous-traitants des aéroports comme bagagistes ou dans d’autres fonctions dans les aéroports. Encore une fois, je dis cela afin de fournir le contexte nécessaire pour que les Canadiens puissent comprendre ce qui se cache derrière certains des retards dans nos aéroports.
Mes amis de l’opposition vont simplifier les choses à outrance et laisser entendre que ce sont exclusivement les mesures de santé publique qui ralentissent les voyageurs aériens et engorgent nos aéroports, mais ce n’est tout simplement pas le cas.
[Français]
Ils ignorent également les avantages des mesures qui restent en place. Par exemple, les tests aléatoires dans les aéroports nous aident à détecter de nouveaux variants susceptibles d'entrer au pays en temps opportun, et à trouver leur provenance. Cela n'empêchera pas les variants d'entrer au Canada, mais cela nous fournira des données précieuses et aidera notre secteur de la santé à se préparer à une telle évolution. Cela peut aider à ralentir la propagation de nouveaux variants, ce qui nous fait gagner un temps précieux. Contrairement à ce que certains ont suggéré, on ne peut pas obtenir le même résultat simplement en analysant les eaux usées de la population générale.
D'autres mesures telles que la vaccination obligatoire, ArriveCAN et le port du masque offrent également des couches de protection supplémentaires aux voyageurs et aux travailleurs du secteur aérien, tout en offrant aux voyageurs canadiens une tranquillité d'esprit, car ils voyagent avec d'autres personnes qui ont choisi de se faire vacciner. La vaccination est la meilleure mesure pour se protéger contre les conséquences les plus graves de la COVID‑19.
[Traduction]
Ma collègue conservatrice de a choisi de citer de manière sélective des témoignages de groupes de gens d’affaires, mais elle oublie de mentionner que lorsqu’on leur a demandé, à une séance du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités, s’ils feraient fi des conseils des responsables de la santé publique concernant le maintien certaines mesures, ils ont hésité en disant qu’ils ne sont pas des experts en santé publique. Je pense qu’il est important que les Canadiens retiennent cela. Ils devraient en tenir compte lorsqu’ils réfléchissent aux appels à la levée immédiate des mesures de protection de la santé publique et se demander qui propose cette approche et quelles sont les qualifications de cette personne.
Cela me fait aussi penser à une autre source: le Parti conservateur du Canada lui-même. Je pense qu’il est important que les Canadiens se rappellent qu’il s’agit du même parti dont l’ancien chef a permis à des candidats non vaccinés de se rendre dans des foyers pour personnes âgées lors de la dernière élection fédérale. C’est un parti qui comptait dans ses rangs un député qui a présenté une pétition demandant au gouvernement de suspendre l’utilisation de tous les vaccins contre la COVID‑19.
Un autre député conservateur a affirmé que ses propres recherches ont révélé que les gens avaient 13 fois plus de risques de mourir du variant Delta s’ils étaient doublement vaccinés que s’ils n’étaient pas vaccinés. Inutile de dire que c’est complètement faux.
La députée conservatrice de a finalement été forcée de s'excuser après avoir minimisé le risque de contracter la COVID en comparant ce virus à la polio, une maladie qui, à son plus fort en 1953, a coûté la vie à 500 Canadiens. N'oublions pas que, à ce jour, plus de 40 000 Canadiens ont tragiquement perdu la vie à cause de la COVID.
Voici ce qu'avait dit le chef conservateur de l'époque à ce sujet:
Il y a une grande différence entre défendre ses concitoyens qui pourraient avoir besoin d'accommodements raisonnables et semer la confusion au sujet des mesures de santé publique. Cela illustre très bien pourquoi les députés de toutes les allégeances devraient laisser les professionnels, les responsables de la santé publique et les médecins répondre aux questions sur l'efficacité des vaccins.
Je suis d'accord avec lui. Laissons nos experts en santé publique déterminer le moment le plus opportun pour éliminer graduellement les mesures de santé publique restantes dans les aéroports canadiens.
[Français]
Après ce rappel essentiel, j'aborde maintenant ce que font le et notre gouvernement pour aider nos aéroports et les voyageurs canadiens.
Pour le moment, je laisserai de côté les nombreux milliards de dollars que notre gouvernement a fournis pour aider à maintenir le secteur aérien en vie pendant la pandémie, y compris les quelque 1,4 milliard de dollars précisément destinés aux aéroports par le truchement du Programme des infrastructures essentielles des aéroports, du Fonds d'aide pour les aéroports, de la bonification du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires, de l'allègement des loyers pour les administrations aéroportuaires, ainsi que d'initiatives plus larges, comme la Subvention salariale d'urgence du Canada dont les aéroports ont bénéficié.
[Traduction]
Comme je l’ai dit plus tôt dans mon intervention, à première vue, bon nombre des problèmes éprouvés dans nos aéroports semblent dus à plus qu’une simple pénurie d’agents de contrôle de la sécurité. Le problème plus vaste semble lié au fait que les différentes parties du système ne communiquent pas efficacement entre elles et ne collaborent pas afin de mieux planifier leur travail en fonction de l’augmentation du nombre de passagers à mesure que le secteur aérien se rétablit.
Comme je l’ai mentionné tout au long de mon intervention, nous reconnaissons l’incidence que les temps d’attente dans certains aéroports canadiens ont sur les voyageurs et nous travaillons avec nos partenaires pour prendre des mesures et trouver des solutions. L’ACSTA s’efforce d’augmenter le nombre d’agents affectés au contrôle de la sécurité aux points de contrôle des passagers. Environ 400 nouveaux agents de sécurité en sont à différentes étapes de leur formation à travers le pays.
La semaine dernière, le a rencontré Mike Saunders, président et chef de la direction de l’ACSTA, et la semaine précédente, il a rencontré les dirigeants des quatre principaux aéroports pour entendre…
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Monsieur le Président, j'annonce d'emblée que je partagerai mon temps de parole avec l'honorable député de .
Je suis reconnaissante de pouvoir prendre la parole sur ce sujet aujourd'hui. J'étais bien contente de voir la motion que la députée de a déposée. En effet, on entend beaucoup parler dans les médias et par nos concitoyens des délais liés à la réception des passeports et des retards dans les aéroports. Un peu partout, y compris dans ma circonscription, les gens ont hâte de retrouver une certaine normalité. La pandémie s'essouffle un peu, et les gens ont le goût de recommencer à voyager et de partir au soleil après deux années difficiles.
Je pense donc qu'il s'agit d'une question importante. Qui plus est, cela fait plus de deux ans que nous sommes dans un contexte de pandémie. Cela a obligé les gouvernements à mettre en place des mesures qui étaient parfois liberticides, mais qui avaient leur nécessité, parce qu'elles étaient là pour protéger la santé de la population.
Le Parti conservateur s'est constamment opposé à ces mesures. Il a constamment cherché à minimiser leur portée. On l'a vu avec les nombreuses questions posées à la Chambre depuis le début de la 44e législature, ainsi qu'avec des journées de l'opposition qui ont été consacrées à cela et qui demandaient la levée immédiate des mesures. On n'y allait pas progressivement. On demandait vraiment de lever immédiatement toutes les mesures.
S'il est vrai que les conservateurs ont flirté avec les libertariens sur ces questions, il n'en demeure pas moins que les libéraux n'ont pas hésité à politiser la question eux aussi et à se servir des citoyens et des citoyennes non vaccinés à des fins politiques. On l'a vu lors de la dernière campagne électorale. Le gouvernement a sorti de son chapeau qu'il allait exiger la vaccination pour tous les employés fédéraux et il refusait toujours de présenter un plan de levée des mesures sanitaires. À tour de bras, ces deux partis se sont accusés de diviser la population; d'un côté avec les mesures sanitaires, de l'autre avec la désinformation. Je pense qu'il est essentiel de ne pas politiser cette question. On l'a entendu à de nombreuses reprises de la part des députés du Bloc québécois: la seule chose à faire dans cette situation, c'est d'écouter la science. Les experts, ce n'est pas nous. Les experts de la santé publique, ce sont eux qu'il faut écouter.
Comme je le disais plus tôt, la motion de la députée se penche sur les problèmes dans les aéroports. La Presse canadienne relevait, pas plus tard que lundi dernier, que les files d'attente dans les aéroports sont actuellement plutôt longues. On parle même de délais quatre fois supérieurs à ce qu'on a connu avant la pandémie pour ce qui est d'accueillir les voyageurs. On a bien l'impression que, plus il y aura de voyageurs, plus le problème va s'accentuer. Le Parti conservateur demande donc au gouvernement de rétablir immédiatement les règles de niveau de service qui étaient en vigueur avant la pandémie en ce qui concerne les voyages. Le problème, selon les conservateurs, ce sont les restrictions, les fameuses exigences et obligations qu'ils dénoncent depuis des mois. La solution serait pour eux de toutes les lever.
À mon avis, là où le Parti conservateur fait fausse route, c'est en n'attribuant les temps d'attente dans les aéroports qu'aux restrictions relatives à la COVID‑19, alors que ce n'est pas nécessairement le cas. Pas plus tard qu'hier, le Syndicat des Douanes et de l'Immigration sortait publiquement pour demander au et à l'Agence des services frontaliers du Canada d'augmenter le nombre d'agents des services frontaliers qui sont affectés à la section des voyageurs dans les aéroports canadiens, afin d'alléger la pression non seulement sur le personnel des aéroports, mais aussi sur les voyageurs. Selon le président du syndicat, Mark Weber, il n'y a tout simplement pas suffisamment d'agents.
Il est vrai que ces retards sont une source de frustration pour tout le monde, mais la solution que le syndicat propose est de mettre plus de monde et non pas d'enlever les mesures qui visent à protéger la santé de la population et des voyageurs. Le syndicat mentionne notamment que la situation était prévisible, que « au cours de la dernière décennie, le nombre d'agents affectés au traitement des voyageurs a grandement chuté ». À l'heure actuelle, à l'aéroport international Pearson de Toronto, on estime qu'il y a moins de 300 agents actifs dans la section des voyageurs. C'est près de la moitié du nombre nécessaire pour traiter les voyageurs en temps opportun. On ne voit pas cela qu'à Toronto. On retrouve la même situation dans les aéroports de Vancouver et de Montréal, notamment.
Une phrase a attiré mon attention dans le communiqué que j'ai vu ce matin. Je cite M. Weber:
« La réalité est qu’il est fort probable que même avec l’éventuelle levée des mesures de santé publique actuelles, d’importants délais persisteront non seulement en raison du manque criant d’agents à presque tous les niveaux à la frontière, mais aussi en raison d’une dépendance excessive à l’égard de technologies inefficaces ».
M. Weber disait notamment qu’un agent peut traiter un voyageur deux fois plus vite que les bornes d’inspection primaire automatisées. Essentiellement, il attribue les délais excessifs dans les aéroports au manque de personnel et au fait que la technologie est inefficace.
Au bout du compte, il ne faut pas se surprendre de ces délais d'attente, qu'il aurait fallu voir venir. M. Weber dit qu'on pouvait s'y attendre depuis 10 ans, ayant vu la situation se dégrader. Ce qu'il demande au et à l'Agence des services frontaliers du Canada, c'est de mettre plus de personnel en poste.
On s'en rend compte à peu près dans tous les domaines. J'ai rencontré des représentants de la Fédération de la police nationale la semaine dernière, qui m'ont dit la même chose: la police manque de ressources humaines, de personnel et d'agents de sécurité, notamment aux frontières et dans les aéroports. La levée des mesures sanitaires ne va pas nécessairement faire diminuer les files d'attente et il faudrait donc mettre plus de monde en poste.
J'aimerais revenir sur le paragraphe (iii) de la motion de la députée de , qui dit que plusieurs pays « ont commencé à lever les restrictions associées à la COVID‑19 dans les aéroports et les autres points d'entrée ». C'est vrai, mais à moitié. Certains pays l'ont fait et ont complètement levé leurs restrictions, mais la plupart d'entre eux maintiennent des restrictions, particulièrement à l'endroit des personnes qui ne sont pas vaccinées. Ainsi, le Royaume‑Uni et l'Irlande ont levé la plupart de leurs mesures. Cependant, en France, seuls les voyageurs qui présentent un schéma vaccinal peuvent arriver dans le pays sans subir de test et les personnes qui n’ont pas de preuve vaccinale doivent présenter un test négatif à leur arrivée. Aux États‑Unis, notre principal partenaire, il est nécessaire de présenter un schéma vaccinal pour entrer au pays. C'est la même chose en Espagne.
Peu importe la façon dont on se compare, je pense qu’il est raisonnable de dire que le Canada s’est jusqu'ici basé sur la science et sur ce que disaient les experts de la santé publique pour dicter ce qui devait être fait pour bien protéger les citoyennes et les citoyens. Par contre, si on me demande si le gouvernement a bien géré les frontières depuis le début de la pandémie, ma réponse est non, sans hésitation.
Je vais rappeler les propos de mon collègue d' sur les commentaires de la vérificatrice générale sur la gestion de la frontière ces 27 derniers mois, en fait une liste assez importante de choses qui n'ont pas bien fonctionné: manque de tests aux frontières; manque de réactivité lors de l'apparition de nouveaux variants; absence de quarantaines lors du pic des vagues; manque de service en français de la part des entreprises chargées du dépistage; absence de coordination avec les hôteliers pour accueillir les quarantaines, alors qu'on se rappelle que le chaos dans les hôtels pour les quarantaines avait fait les manchettes à plusieurs reprises; retards dans l'obtention des résultats des tests de dépistage, alors que beaucoup de personnes faisaient un test, l'envoyaient, mais ne recevaient jamais le résultat, les laissant dans l'incertitude quant à leur statut; manque ou absence de suivi pour les voyageurs ayant respecté leur quarantaine; et manque de personnel pour s'assurer du respect des quarantaines à la maison.
Je n'embarque même pas dans la saga des passeports parce que je vais manquer de temps. On sait que c'est un cafouillage total en ce moment à Passeport Canada. Le nombre d'appels a doublé ou triplé parce que, comme je le disais, les gens ont le goût de recommencer à voyager. Ils se rendent compte que leur passeport est échu et veulent le renouveler rapidement, mais ce n'est pas possible parce qu'il y a un manque de personnel. Le fait que le gouvernement a décidé de maintenir longtemps ces bureaux fermés pendant que ses fonctionnaires étaient en télétravail par mesure de précaution peut aussi expliquer la situation actuelle, le gouvernement ayant attendu dans certains cas jusqu'au 17 mai pour rappeler les fonctionnaires sur place et ouvrir les comptoirs. On aurait pu être plus rapide de ce côté puisqu'il avait été démontré dans certains commerces et points de service qu'il était possible d'offrir un service à la population sans mettre les travailleurs en danger. Le manque de proactivité du gouvernement pourrait expliquer cela, si on veut.
Nous vivons malheureusement un contexte de pénurie de main‑d'œuvre, je pense, ce qui explique que je ne suis pas tout à fait d'accord avec tous les points que soulève la motion du Parti conservateur.
Comme je le disais un peu plus tôt dans la question que j'ai posée à la secrétaire parlementaire, je pense qu'on pourrait viser un certain compromis au lieu de demander la levée immédiate de toutes les mesures sanitaires, même s'il est choquant d'arriver à l'aéroport et de devoir attendre, et même si on est tannés de tout cela. On était bien content au Québec quand l'obligation du port du masque a été levée la semaine dernière. Je pense qu'il est encore important d'écouter et de respecter ce que la santé publique dit.
Je pense que le gouvernement pourrait arriver avec un plan pour une levée progressive des mesures sanitaires. C'est donc un amendement que le Bloc québécois proposera à la députée de Thornhill pour être sûr qu'on peut trouver un terrain d'entente.
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Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord dire à ma collègue de que je la trouve très dynamique et que je l'estime beaucoup. J'espère donc qu'elle ne prendra pas ombrage des quelques commentaires que je vais formuler.
Lors de la dernière journée de l'opposition du Bloc, la question de la pertinence de notre motion, qui portait sur la prière, a été soulevée abondamment par mes collègues conservateurs. Ils se demandaient pourquoi nous abordions ce sujet à ce moment, alors que personne ne parlait de la prière et alors que, selon eux, il fallait parler de l'inflation et du coût de l'essence.
Par conséquent, je suis surpris de voir que mes collègues conservateurs n'ont présenté aucune motion portant sur coût de l'essence et sur l'inflation lors de leurs deux dernières journées de l'opposition. Je ne leur en tiens pas rigueur, mais j'aimerais leur rendre la pareille. Je ne parlerai peut-être pas de la pertinence de leur motion, mais je vais parler de leur intention. Quelle est l'intention de mes collègues conservateurs? Qu'est-ce qui les motive aujourd'hui à demander de rétablir immédiatement les règles et les niveaux de service qui étaient en vigueur avant la pandémie en ce qui concerne les voyages?
En premier lieu, j'estime que, pour rétablir immédiatement les règles, il faut nécessairement se fier au discours de la santé publique. À cet égard, je voudrais faire une première distinction. D'un côté, il y a la finalité de la science, celle de la santé publique, qui consiste à établir des vérités qui sont parfois difficiles à établir, surtout dans un contexte de pandémie. De l'autre côté, il y a la finalité de la partisanerie politique ou des idéologies politiques qu'on défend, qui consiste souvent à faire progresser un programme politique.
Selon moi, l'objectif de la motion que nous étudions aujourd'hui, c'est de faire progresser le programme politique des conservateurs plutôt que de vraiment déterminer si la situation sanitaire permet un déconfinement total et la levée de certaines mesures de protection.
Je ne veux pas blesser mes amis conservateurs, car je suis tout de même quelqu'un de bienveillant. Cela dit, si je parle du programme politique des conservateurs, c'est parce que, selon moi, un phénomène gangrène mes collègues conservateurs, soit le populisme. Une forme de populisme semble s'attacher aux discours que tient le Parti conservateur, et j'en veux pour preuve les thèmes de prédilection du député de , que j'adore. Dans la joute orale, le député de Carleton est excitant, il est intéressant et on veut l'entendre, mais, malheureusement les thèmes qu'il aborde souvent relèvent d'une forme de populisme. Je pense entre autres à tous ses discours qui portent sur la nécessité de reprendre le contrôle de notre vie. J'y reviendrai plus tard.
Je ne sais pas ce que vivent les autres, mais, pour ma part, je n'ai pas perdu le contrôle de ma vie. J'ai perdu le contrôle de mon poids, et je pourrai tôt ou tard en reprendre le contrôle. Cependant, je n'ai pas perdu le contrôle de ma vie.
Je pense aussi à la fameuse « justinflation » dont parle fréquemment le député de Carleton et, bien sûr, à son discours sur la liberté. Le fait de crier « liberté » quatre ou cinq fois n'implique pas nécessairement la compréhension de ce concept. Je pourrais faire référence à des concepts de liberté…
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Monsieur le Président, c'est une intervention judicieuse. Je m'excuse bien bas d'avoir heurté la sensibilité de mon collègue. C'est un jeu de mots peu flatteur avec le nom du premier ministre et l'inflation qui reflète à mon avis ce populisme.
Avant de continuer, je voudrais définir ce qu'on entend par « populisme ». Généralement, on peut dire que c'est une disposition de l'action politique qui permet de faire clivage. On essaie de simplifier, voire d'exacerber des antagonismes. C'est faire du « eux » contre « nous ». On peut dire que dans le cas qui nous préoccupe que d'un côté il y a les voyageurs et de l'autre côté il y a le gouvernement. Le simplifier, c'est de dire que c'est le gouvernement qui empêche les voyageurs de se déplacer librement et qu'il n'a qu'à modifier les règles pour que le problème soit réglé. C'est simpliste, puisqu'on sait que c'est une question de santé publique.
Quand on parle du populisme, on peut aussi dire qu'il s'agit de discours et de comportements personnalisés usant d'une rhétorique qui mélange utopie et démagogie. Dans un monde rêvé, la pandémie ne nous touche pas. Elle ne nous affecte pas, et chacun peut aller librement. La démagogie, c'est de dire qu'on peut rouvrir demain matin tous les postes frontaliers et il n'y aura pas de difficulté. Généralement, on fait cela pour flatter le peuple contre les élites en place. Les voyageurs, le peuple, les camionneurs, si on reprend le terme cher à mon collègue de , ont une vision de la société qui se fait contre les élites. Ce sont effectivement des thématiques populistes.
Le populiste fustige généralement les institutions qui ne prendraient pas suffisamment en considération les aspirations populaires: le gouvernement et la santé publique n’ont que faire des aspirations de M. et Mme Tout-le-Monde. Le populiste caricature les adversaires politiques comme des élites peu soucieuses de prendre en compte les idées du peuple et le bon sens populaire. Généralement, quand on est devant un thème populiste, la vérité se trouve dans le bon sens populaire.
Cela met un peu la table pour un débat qui s'inscrit, selon moi, parfaitement dans ce qui pollue la politique aujourd'hui, c'est-à-dire les débats qui touchent la démocratie d'opinion. Pour ceux qui ont fait un peu de philosophie, on fait cette distinction. D'un côté, il y a l'opinion et la doxa, et de l'autre côté il y a l'épistémé, les sciences. L'opinion est faite de semblants. On dit « il me semble que », sans l'avoir vérifié. En revanche, la science suppose une réflexion un peu plus prononcée.
C'est un peu le débat qu'on voit aujourd'hui, j'ai l'impression. On dit qu'il semble que les mesures restrictives dans les aéroports sont beaucoup trop contraignantes et qu'on est rendu ailleurs dans la pandémie, mais on ne prend pas le soin d'écouter ce que dirait un spécialiste de la santé publique.
J'ai dit que je voulais aider mes collègues conservateurs, qui sont gangrenés par le populisme. Je voudrais revenir sur un auteur que j'aime bien et qui s'appelle Pierre Rosanvallon. Lorsqu'il parle du populisme, il indique qu'il faut se méfier de la « triple simplification populiste ».
Je voudrais expliquer, en utilisant mon ami et collègue de Carleton, ce qu'est la triple simplification. Premièrement, selon Pierre Rosanvallon, il y aurait une simplification politique et sociologique qui revient à considérer le peuple comme un sujet défini. Considérer le peuple comme un sujet défini, c'est dire que « les Canadiens pensent que »; par exemple, tous les Canadiens pensent qu'on doit lever immédiatement les mesures qui sont dans les aéroports. C'est définir le peuple en opposition aux élites, c'est-à-dire aux autres politiciens qui pensent différemment, comme si le peuple était un tout unifié. D'un côté il y aurait les camionneurs et les gens non vaccinés, et de l'autre il y aurait une forme d'élite qui est complètement déconnectée de la réalité et qui est liberticide.
Il y a aussi, selon Pierre Rosanvallon, un type de simplification procédurale et institutionnelle. Cela revient à s'en prendre aux institutions et aux politiciens qui ne pensent pas de la même manière. Je donne un exemple intéressant. Mes collègues ont peut-être suivi, comme moi, le débat entre le député de Carleton et Jean Charest. Voilà ce que disait le collègue de Carleton à Jean Charest dans ce débat: « De vous entendre parler de loi et d'ordre est surprenant, considérant que votre Parti libéral [du Québec] a accepté des dons illégaux d'un demi-million de dollars quand vous étiez le chef. Le camionneur moyen a plus d'intégrité dans son petit doigt que n'en avait tout votre cabinet libéral. »
Nous pouvons constater ici ce qu'est un discours populiste qui s'en prend, si on veut, à des adversaires populistes.
Allons plus loin, en reprenant ce que nous avons entendu du député d', qui trouvait complètement inconséquent ce que faisait notre ami de sur le bitcoin. De plus, en réponse à une attaque directe récente de ce dernier sur les institutions avec sa menace de renvoyer le gouverneur de la Banque du Canada, le député d'Abbotsford nous a dit: « Nous perdons une certaine crédibilité lorsque nous faisons cela. Il est juste de poser des questions, d'exiger des solutions à la flambée du coût de la vie. Mais nous devons également respecter les institutions qui ont obtenu l'indépendance nécessaire pour s'assurer qu'elles fonctionnent en dehors des ingérences politiques. »
Les députés peuvent ainsi voir la dynamique d'un populisme qui atteint des bas-fonds et qui oblige même un député à rappeler à l'ordre notre collègue de Carleton.
Je vais finir en parlant de la simplification apportée par le populisme. Le député de Carleton nous a dit à la Chambre ce qui suit: « Nous allons redonner la liberté aux Canadiens et nous allons permettre à chacun d'être l'auteur de sa propre histoire. C'est là l'approche que nous allons prendre comme conservateurs. Chacun a son histoire et, en ce moment ce que j'entends, c'est que les gens ont l'impression de ne plus être maîtres de leur vie. »
À mon sens, voilà ce qui gangrène mes collègues conservateurs dans le débat qu'on a aujourd'hui: on essaie de faire croire aux gens que les institutions les privent de gouverner leur propre vie, et on fait cela au détriment de la science. C'est un jeu très dangereux.
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Monsieur le Président, c’est un honneur de prendre la parole. Je partagerai mon temps de parole ce matin avec l’excellent député de .
Je suis heureux d'intervenir au sujet de la situation qui règne dans nos grands aéroports. C'est une situation dont presque tous les Canadiens au pays sont maintenant au fait, une situation chaotique qui a de réelles répercussions sur une foule de personnes.
Pendant plus de deux ans, les Canadiens ont été invités à reporter leurs projets de voyage. Ils n’ont pas pu rendre visite aux membres de leurs familles; ils ont raté des événements marquants; ils ont dû annuler des vacances longtemps attendues; ils n’ont pas pu se rendre dans d’autres coins du Canada ou dans d’autres régions du monde. Ils ont fait des sacrifices considérables pour se protéger les uns les autres, protéger leurs êtres chers et protéger leurs collectivités. Par rapport aux travailleurs de la santé de première ligne, ils ont aidé à gagner du temps avant l’arrivée des vaccins, et ils ont poursuivi leurs efforts lorsque de nouveaux variants ont fait leur apparition et menacé de faire dérailler nos efforts collectifs. La grande majorité des Canadiens ont fait leur part, et ils méritent notre gratitude.
Maintenant que de nombreuses restrictions sont levées, les gens sont enthousiastes à l’idée de voyager de nouveau, ce qui est compréhensible. Ils reviennent en grand nombre dans nos aéroports. La semaine dernière, 120 000 voyageurs par jour, en moyenne, sont passés par nos grands aéroports. C’est énorme, mais une fois à l’aéroport, ils sont coincés dans de longues files d’attente. Les avions sont coincés sur l’aire de trafic sans que les passagers puissent quitter. Il y a des gens qui manquent leur vol, et toutes sortes d'autres choses. Bien sûr, les gens sont frustrés, à juste titre, par la situation. Ces retards sont cause de stress et d’anxiété pour les voyageurs et il faut agir. La situation était prévisible. Il y a des semaines qu’elle dure et le gouvernement doit la corriger.
Pourquoi cela se produit-il? Comme le Conseil des aéroports du Canada l’a dit au comité des transports, le facteur le plus important est la main-d’œuvre, surtout la pénurie de personnel aux points de contrôle de la sécurité. Le contrôle est une responsabilité fédérale exercée par l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien.
Comme de nombreux secteurs de notre économie, certains centres du secteur du transport aérien ont eu de la difficulté à réembaucher des employés qu’ils avaient mis à pied pendant la pandémie. Nous avons déjà entendu parler de ces difficultés au cours du débat d’aujourd’hui. Comme l’industrie du tourisme d’accueil l’a constaté, certains employés ne peuvent tout simplement pas être réembauchés, parce qu’ils ont trouvé d’autres postes avec de meilleures conditions de travail, une meilleure rémunération et de meilleures conditions d’emploi. Le ministre doit veiller à ce que les conditions d’emploi des titulaires de postes chargés des vérifications de sécurité des passagers dans nos aéroports soient assez avantageuses pour attirer et retenir la main-d’œuvre qualifiée dont nous avons besoin pour assurer un transport aérien sécuritaire à tous ceux qui prennent l’avion.
L’autre problème, évidemment, est le fait que la pandémie est encore très présente et qu’il est difficile de maintenir les niveaux de dotation lorsque les employés attrapent la COVID et doivent cesser de travailler parce qu’ils sont malades.
Le gouvernement aurait dû prévoir ces difficultés. Il aurait dû embaucher suffisamment de personnel, et s’il avait eu de la difficulté à trouver des gens pour faire le travail, il aurait dû revoir les conditions de ces postes pour s’assurer qu’elles étaient assez concurrentielles pour attirer et retenir les employés nécessaires.
Le gouvernement libéral a annoncé pour la première fois qu’il assouplirait les restrictions de voyage le 15 février et que les tests et la quarantaine obligatoires à l’arrivée seraient éliminés à la fin février. Les libéraux étaient heureux de dire à qui voulait les entendre à quel point il était merveilleux que les voyages puissent reprendre et que le Canada rouvre à temps pour la saison touristique. Cependant, plus de trois mois se sont écoulés depuis ces annonces, et il est clair que le gouvernement n’en a pas fait assez pour que nos aéroports soient prêts. Les Canadiens doivent maintenant faire face aux conséquences de la mauvaise gestion du gouvernement et de son manque de préparation. Tout cela aurait pu être évité. On aurait dû prévoir cette situation et la corriger.
Le gouvernement a fait la même erreur avec les demandes de passeport. Je suis certain que tous les députés ont entendu des électeurs leur raconter qu’ils ont dû attendre incroyablement longtemps dans les bureaux de Service Canada parce que le gouvernement n’avait pas prévu une augmentation de la demande dès que les restrictions seraient assouplies. Les mêmes personnes qui ont dû faire des pieds et des mains pour obtenir leur passeport à temps il y a quelques semaines sont maintenant à l’aéroport, dans d’interminables files d’attente au contrôle de sécurité. Elles sont frustrées et anxieuses à cause de ces retards.
Au lieu de reconnaître que le gouvernement s'est mal préparé, le a eu l’audace de blâmer les voyageurs eux-mêmes, en disant que c’était leur manque de pratique et la lenteur avec laquelle ils sortaient les liquides de leurs sacs qui entraînaient ces longs retards à l’aéroport. Franchement, c’est offensant.
Pour en revenir à la circonscription que je représente, je me soucie particulièrement des exploitants touristiques du Nord‑Ouest de la Colombie‑Britannique et de l’ensemble du Canada, qui attendent avec impatience une saison où ils pourront accueillir à nouveau une clientèle venue de partout au Canada et dans le monde. Je pense aux exploitants de la vallée de la Bulkley, de la vallée de Bella Coola, de Haida Gwaii et de Prince Rupert. Ils ont hâte de retrouver leur clientèle, et la dernière chose dont ils ont besoin, c’est que leurs clients entendent dire que voyager au Canada est une corvée à cause des retards dans nos aéroports. Ce problème va nuire à l’industrie du tourisme dans tout le Canada, et il faut y remédier.
Les conservateurs ont présenté cette motion parce qu’ils voient une occasion très particulière dans cette crise, soit l’occasion de tenter une fois de plus de supprimer toutes les mesures sanitaires, toutes les restrictions et tous les outils dont nous disposons pour protéger les Canadiens et notre pays contre les futures vagues du virus. Nous ne souscrivons pas à cette approche.
Nous ne sommes pas d’accord, puisque la pandémie est encore très présente et que certaines mesures de santé publique sont, selon nous, encore recommandables pour la protection continue des Canadiens et la détection du virus à notre frontière. Par-dessus tout, nous ne sommes pas d’accord parce que nous croyons que les mesures de santé publique importantes devraient être fondées sur la science de la santé publique, et non sur la politique.
La motion dont nous sommes saisis prétend que les alliés internationaux du Canada lèvent toutes les restrictions de voyage. En fait, il n’en est rien. Nos voisins du Sud, les États‑Unis, exigent toujours un test COVID avant le départ. C’est plus restrictif qu’ici, au Canada. Presque tous les pays exigent une preuve de vaccination pour entrer sur leur territoire. Dire que nos alliés internationaux lèvent toutes les restrictions n’est tout simplement pas exact.
Nous avons l’occasion de trouver un équilibre entre la mobilité des Canadiens et le maintien d’outils qui nous permettront de réagir aux futures menaces pour la santé publique. La question qui se pose est la suivante: les mesures actuelles relatives aux voyages en cas de pandémie permettent-elles de trouver le bon équilibre? Sont-elles défendables? Sont-elles fondées sur les meilleures preuves disponibles? En quoi sont-elles meilleures que d’autres mesures semblables qui ont été proposées comme solutions de remplacement? C’est là que le blâme revient au gouvernement libéral, qui s’est montré peu communicatif ces derniers temps en ce qui concerne ces mesures de lutte contre la pandémie.
En fait, le NPD a écrit à la Dre Tam en mars dernier et lui a demandé de procéder à une réévaluation complète des mesures de lutte contre la pandémie au Canada et d’en rendre compte aux Canadiens. La lettre du député de et du député d’ soulignait simplement que pour susciter la confiance envers les mesures de santé publique, il faut expliquer les arguments et citer les preuves sur lesquelles ils sont fondés.
J’ai posé des questions à ce sujet dans le cadre de ce même débat aujourd’hui. J’ai demandé au gouvernement de nous dire quand il rendra compte de son examen et comment cette information sera communiquée aux Canadiens, mais nous n’obtenons pas de réponse.
Les questions se multiplient. Pas plus tard que la semaine dernière, le Dr Zain Chagla, expert en maladies infectieuses de l’Université McMaster, a publié un article dans lequel il affirme que, selon lui, « les règles actuelles du Canada en matière de voyage n’ont aucun sens ». Il y a quelques jours, dans un éditorial du Globe and Mail, on se demandait si les mesures en place étaient encore nécessaires.
Le gouvernement doit faire preuve d’une plus grande transparence à l’endroit des Canadiens quant aux preuves qui sous-tendent les mesures de santé publique qui sont encore en vigueur. Il doit présenter clairement les données scientifiques sur lesquelles reposent ces décisions. Le gouvernement doit se lever et répondre. La vérité, c'est qu’il est devenu moins transparent et moins ouvert, précisément à un moment de la pandémie où le public a plus que jamais besoin de réponses.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Nous nous souvenons qu'au début de la pandémie, les Canadiens recevaient des explications détaillées sur chaque mesure et les preuves qui la justifiaient. Il en résultait une grande confiance du public, un respect élevé des restrictions et des directives, et le sentiment que nous allions tous dans la même direction.
La situation dans les aéroports est frustrante. Les personnes dont les projets de voyage sont annulés subissent un stress extrême. Le gouvernement aurait dû prévoir cette situation et y remédier. Nous avons besoin de plus de réponses et de plus de transparence de la part du gouvernement libéral.
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Madame la Présidente, comme toujours, c’est pour moi un privilège de prendre la parole à la Chambre pour débattre des enjeux de l’heure au nom des habitants de Vancouver Kingsway et au nom des Canadiens qui vivent d'un océan à l'autre.
Je commencerai par une observation. Comme porte-parole du Nouveau Parti démocratique du Canada en matière de santé, j’ai malheureusement été aux premières loges par rapport à ces enjeux depuis le début de la pandémie, puisque j’ai siégé au comité de la santé de 2019 à 2020, dès l’apparition de la COVID‑19. S’il y a une chose que je peux dire avec certitude sur les deux dernières années et demie de politiques axées sur la COVID‑19, c’est que les Canadiens ne sont jamais bien servis lorsqu’un parti politique fait de la politique avec la pandémie, comme on a vu le gouvernement le faire à diverses reprises. De fait, les députés ministériels eux-mêmes ont déclaré publiquement que leur propre gouvernement avait cherché à utiliser la pandémie et à en abuser à des fins de politique partisane. Nous le voyons bien aujourd’hui.
Chaque fois que les politiciens exploitent la frustration, qu'ils ignorent les connaissances scientifiques et les données, qu'ils n’utilisent qu’une partie des faits ou font des déclarations trompeuses, et qu'ils pratiquent de mauvaises politiques de santé publique, les Canadiens sont mal servis. Je regrette de dire à la Chambre aujourd’hui que cette motion reflète tout cela. Comme mon excellent collègue de vient de le dire, cette motion renferme des choses qui sont vraies, mais malheureusement aussi certaines affirmations et conclusions qui sont dangereusement fausses.
Je trouve curieux que cette motion ait été présentée par le porte-parole conservateur en matière de transports, plutôt que par le porte-parole en matière de santé. Comme l’enjeu sous-jacent ici est la politique de santé publique et la pandémie, cela en dit long sur la motivation qui anime les conservateurs parce que la motion ne tient pas compte des vérités et des faits fondamentaux qui émanent du milieu de la santé et qu'elle vise à exploiter la frustration des voyageurs pour justifier une décision de politique en santé qui serait incroyablement malavisée.
J’aimerais commencer par certaines choses sur lesquelles je suis d’accord. Je conviens qu’il faut remettre en question la vaccination obligatoire et la remplacer si elle se révèle inefficace. Il y a de plus en plus de preuves convaincantes que le vaccin a peu d’effet sur la capacité de transmettre le virus, du moins depuis le variant Omicron. Il est également vrai que la politique publique canadienne n’a pas su reconnaître et ne reconnaît toujours pas l’immunité acquise par infection. Il y a des preuves écrasantes que l’immunité acquise par infection est réelle. Il y a des preuves substantielles qu’elle est aussi forte et durable que l’immunité obtenue par vaccination, et peut-être même plus.
Des pays comme l'Autriche le reconnaissent depuis des mois. Les citoyens de ce pays peuvent accéder aux installations et aux services publics sur présentation d'une preuve de vaccination, comme c'est exigé au Canada, mais s'ils peuvent produire des résultats de tests sérologiques prouvant qu'ils ont eu la COVID‑19 et qu'ils s'en sont remis, c'est également accepté. En effet, il existe un principe de base en vaccinologie selon lequel, quelle que soit la façon dont on se remet d'une infection et dont notre organisme produit des anticorps, le résultat est le même.
Ces deux éléments laissent penser que la décision d'interdire de voyage les Canadiens non vaccinés, surtout ceux qui ont contracté la COVID‑19 et qui se sont rétablis, n'est peut-être plus fondée sur le plan scientifique. À mon avis, cette décision devrait être étudiée et modifiée en fonction des données et des preuves disponibles. En fait, encore hier soir, je me suis entretenu avec de nombreux citoyens qui remettent en question la politique de vaccination obligatoire à la lumière des données de plus en plus convaincantes à cet effet.
Malheureusement, ce n'est pas ce que prévoit la motion dont nous sommes saisis. Celle-ci va bien au-delà et s'aventure dans des zones dangereuses et injustifiables. L'objectif de la motion est de nous faire accepter d'éliminer toutes les règles mises en place pendant la pandémie. Cette motion dit que:
[...] la Chambre demande au gouvernement de rétablir immédiatement les règles et les niveaux de service qui étaient en vigueur avant la pandémie en ce qui concerne les voyages.
C’est tout à fait irresponsable et démenti par la science. Par exemple, exiger que les voyageurs étrangers arrivant au Canada soient vaccinés est absolument toujours nécessaire pour une raison majeure, parmi d'autres, c'est-à-dire protéger notre réseau de la santé mis à rude épreuve afin que les voyageurs ne tombent pas malades et n’engorgent pas nos unités de soins intensifs. Il demeure vrai, comme nous le savons, que le fait d’être vacciné réduit considérablement le risque de tomber gravement malade ou de mourir.
Voici un autre exemple: l’obligation de porter un masque est probablement la mesure la plus efficace dont nous disposons pour aider à réduire la propagation des virus transmissibles par voie aérienne. C’est particulièrement le cas dans les lieux intérieurs bondés où la distanciation physique est impossible. Je me risquerais à dire que les cabines d’avion en sont peut-être l’exemple le plus frappant. Pourtant, selon la motion présentée par les conservateurs, nous ne devrions imposer aucune règle à cet égard.
Tous les experts qui ont comparu devant le comité de la santé et qui ont été interrogés sur cette question ont convenu que nous devions conserver le masque par mesure de précaution. Pas un seul n’a dit qu’il était sage ou opportun de l'abandonner, pourtant la motion et les conservateurs ignorent ce fait. Ce n’est que le gros bon sens.
Nous savons que la COVID est une maladie respiratoire qui se propage par aérosolisation. Il est bien établi que le masque aide à arrêter la propagation de tels virus. Il n’est pas étonnant que les conservateurs ignorent ce fait puisqu’ils continuent de refuser tous les jours, et aujourd’hui en fait, de porter le masque à la Chambre, un endroit intérieur bondé, malgré les avis de santé publique à cet effet…
Une voix: Pourquoi n’en portez-vous pas un pour parler?
M. Don Davies: Madame la Présidente, quelqu’un a demandé pourquoi je n’en porte pas. Nous enlevons nos masques pour parler, et les conservateurs le savent. C’est pour le bien des interprètes. Les conservateurs le comprennent, mais le fait qu’ils chahutent à ce sujet montre à quel point ils sont dépourvus de rationalité et d’intérêt pour les données probantes.
Je le répète, cette motion demande que la politique revienne immédiatement aux règles d'avant la pandémie. Cela suppose que la situation est revenue à la normale. Comme tous les Canadiens, j’aimerais que ce soit le cas, mais cela ne l’est pas. Cette motion prétend référer à des experts, mais pas un seul épidémiologiste ou expert en santé publique n’a déclaré au comité de la santé que nous sommes en phase endémique. Les conservateurs le savent ou devraient le savoir.
Je prédis qu’il y a une forte probabilité que nous assistions à une résurgence, peut-être une septième vague, à l’automne. Pourquoi? Parce que rien n’a changé. Le virus est toujours présent, des mutations se produisent, le variant Omicron BA.2 est toujours en circulation et on en détecte d’autres, notamment un variant appelé « Deltacron ».
La vaccination dans le monde en développement accuse toujours un retard honteux. Nous savons que l’efficacité des vaccins diminue et qu’ils ne préviennent pas l’infection. Des habitudes peu rigoureuses, comme le refus des conservateurs de porter le masque dans des pièces intérieures bondées comme celle-ci, contribuent à la propagation des maladies respiratoires transmises par voie aérogène.
Des voix: Oh, oh!
M. Don Davies: Madame la Présidente, j’entends des conservateurs en rire. Ils devraient peut-être retourner à la faculté de médecine et suivre un cours d’initiation à la virologie.
Cette motion tente aussi d’imputer la responsabilité des problèmes dans les aéroports canadiens aux règles de santé publique. Cela démontre une incompréhension fondamentale de la situation.
Le problème principal est qu’il y a peu de vols en raison de la réduction du trafic et, surtout, de la réduction du personnel causée par la pénurie de travailleurs, surtout dans les domaines de la sécurité et de la manutention des bagages. Il faut imputer cette situation aux mauvais salaires, aux mauvais horaires, au travail par quart et aux mauvaises conditions de travail. Les aéroports ont du mal à ramener les employés au travail à cause de ces facteurs.
Est-ce moi qui le dis? Non. Ce sont des gens de l'industrie du transport aérien qui le disent. Or, les conservateurs votent contre toute tentative d'améliorer les conditions de travail. Ils refusent d'augmenter le salaire minimum. Ils s'opposent à une amélioration des règles encadrant la syndicalisation. Ils luttent contre les améliorations au régime de santé et de sécurité au travail. Ils voulaient même que les gens travaillent jusqu'à 67 ans avant de prendre leur retraite, ce qui aurait durement touché les cols bleus, pour qui les tâches physiques et le travail par quarts deviennent plus pénibles avec l'âge.
Si nous voulons faire quelque chose pour aider les travailleurs et faciliter les activités des aéroports, améliorons les conditions de travail dans tous les aéroports qui sont dans cet état. Nous n'y parviendrons jamais avec les conservateurs, mais les néo-démocrates le feront.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue de .
Je suis honoré de prendre la parole aujourd’hui au sujet de cette question urgente touchant les voyageurs canadiens et étrangers qui se présentent aux divers points d’entrée du Canada, notamment aux aéroports, aux postes frontaliers terrestres, aux ponts frontaliers et même aux sites de déclaration de l’ASFC pour les petits bateaux.
Ma collègue de la circonscription de a présenté aujourd’hui une excellente motion qui tombe à point nommé et que j’appuierai sans réserve. Cette motion demande au gouvernement de « rétablir immédiatement les règles et les niveaux de service qui étaient en vigueur avant la pandémie en ce qui concerne les voyages ». Bref, les protocoles désuets du gouvernement relatifs à la COVID‑19 en place dans les aéroports et d’autres points d’entrée entraînent des retards exagérés, des engorgements et des pertes de correspondance pour les voyageurs. Pire encore, ces mesures ont un effet dissuasif sur les voyageurs qui souhaitent venir au Canada.
Bien que la motion de l’opposition présentée aujourd’hui porte surtout sur les aéroports, il est très important d’y ajouter d’autres points d’entrée internationaux, car ils sont tous reliés à notre écosystème économique. Ces points d’entrée soutiennent les entreprises et favorisent les occasions d’affaires dans de nombreux secteurs, notamment celui du tourisme, qui est très important dans ma circonscription, où se trouvent les villes de Niagara Falls, de Niagara-on-the-Lake et de Fort Erie.
Ma circonscription, Niagara Falls, compte quatre ponts internationaux qui sont gérés, respectivement, par la Commission du pont de Niagara Falls et la Buffalo and Fort Erie Public Bridge Authority. Il s’agit du pont Lewiston-Queenston, du pont des rapides Whirlpool, du pont Rainbow et du pont de la Paix. Ces ponts ont tous été durement frappés par la pandémie de deux ans et le gouvernement fédéral n’a rien fait pour les soutenir, malgré les graves difficultés financières causées par la perte de trafic durant les fermetures prolongées des frontières.
L’un des pires problèmes dont j’entends parler à nos ponts internationaux, ce sont les retards dans le traitement des demandes présentées au moyen de l’application ArriveCAN. Dans un courriel daté du 24 mars 2022, le directeur général de la Buffalo and Fort Erie Public Bridge Authority a prévenu les élus locaux que, d’après son analyse, l’utilisation obligatoire continue de l’application ArriveCAN entraînerait des délais de traitement beaucoup plus longs et de longues attentes à la frontière, ce qui réduirait considérablement la circulation transfrontalière en ce début de la saison touristique de l’été 2022.
Deux mois plus tard, nous y voilà. Sa prédiction était juste. J’ai signalé ce problème au gouvernement fédéral dès que j’ai pu. Qu’a-t-il fait pour anticiper ces arriérés à la frontière? Il a aggravé le problème en décidant de consacrer 25 millions de dollars de plus dans le budget de 2022 pour qu’il continue d’être nécessaire d’utiliser cette application.
Ma circonscription frontalière compte également plusieurs sites de déclaration de l’ASFC pour les petits bateaux. Je pense notamment au club de voile de Niagara-on-the-Lake, au club nautique de Smugglers Cove, au club nautique Greater Niagara, à la marina de Miller’s Creek, au club nautique Bertie et au club de canotage Buffalo. Parmi tous ces sites, un seul est en service. La marina de Miller’s Creek dans le cours supérieur de la rivière Niagara est ouverte, mais tous les autres sites sont fermés.
Les députés peuvent en déduire que les plaisanciers qui naviguent sur le cours inférieur de la rivière Niagara, à Niagara-on-the-Lake, par exemple, devront se rendre jusqu’à Port Weller, à St. Catharines, pour faire leur déclaration à l’ASFC. S’ils se trouvent sur le cours supérieur de la rivière Niagara, plus près de Chippawa et de Niagara Falls, ils devront alors faire l’aller-retour jusqu’à Fort Erie pour présenter leur déclaration à l’ASFC. Cela rallonge énormément le parcours des plaisanciers et leur fait perdre énormément de temps et d’argent, d’autant plus que le prix du carburant atteint des sommets inégalés.
Ces fermetures sont très problématiques pour les plaisanciers locaux, surtout à l’approche de la longue fin de semaine de mai et de la saison estivale de navigation de plaisance. Le gouvernement doit rouvrir ces sites immédiatement. Il n’y a pas de temps à perdre.
Les entreprises touristiques de ma circonscription ont été les premières touchées, et les plus durement touchées. Elles sont celles qui prendront le plus de temps à se remettre de la COVID‑19. Les conséquences des politiques inefficaces des libéraux sur nos plaisanciers ne feront que retarder la reprise. Les entreprises touristiques de Niagara Falls, de Niagara-on-the-Lake et de Fort Erie comptent sur les Canadiens et les étrangers qui viennent visiter nos villes, y séjourner, y dépenser leur argent et profiter de tout ce que la région de Niagara a à leur offrir. Les attractions, les sites historiques, les restaurants, les établissements vinicoles, les brasseries artisanales, les cidreries, les casinos et de nombreuses autres entreprises comptent sur eux.
Dans des villes comme Niagara, les visiteurs internationaux sont très importants. Même s’ils représentent environ 25 % de notre base de visiteurs, ils dépensent plus de la moitié de tout l’argent dépensé dans notre secteur touristique. Ces dépenses permettent de soutenir plus de 40 000 emplois qui dépendent d’une industrie touristique forte, ce qui était le cas à Niagara avant la pandémie. C’est pourquoi il est essentiel que nous accueillions à nouveau nos amis, nos invités et nos visiteurs étrangers. Commençons par leur faire vivre une expérience exceptionnelle, rapide et efficace à nos points d’entrée internationaux.
Les gens ne choisiront pas le Canada comme destination de vacances s’ils savent qu’ils devront faire la queue pendant des heures et des heures dans des files stressantes et frustrantes à l’aéroport ou à un poste frontalier. Notre économie souffre déjà de toutes les occasions ratées. Alors que le monde rouvre ses portes à la fin de la COVID‑19 et que d’autres pays lèvent leurs restrictions, le Canada semble coincé dans le passé et paraît complètement déconnecté de la réalité. Par exemple, l’Union européenne et les États-Unis n’obligent plus les passagers à porter le masque à bord des avions et dans les aéroports.
Alors que les pays du monde entier réduisent les formalités administratives et facilitent les déplacements de leurs citoyens, les libéraux à Ottawa continuent d’imposer des mandats désuets et injustifiés, ce qui cause des files d’attente plus longues et une reprise plus lente. Par exemple, les voyageurs entièrement vaccinés qui arrivent au Canada sont toujours soumis à des tests de dépistage aléatoires de la COVID‑19 et, dans certains cas, on ne leur dit même pas qu’ils doivent s’y soumettre, jusqu’à ce qu’ils reçoivent un appel téléphonique automatisé ou un courriel surprise de Switch Health quelques jours plus tard.
C’est arrivé à Kathryn et à sa fille, deux citoyennes de ma circonscription. Le 10 mai, elles ont passé la frontière par Nexus sans incident au pont Blue Water, à Sarnia. Personne ne leur a dit qu’elles avaient été sélectionnées pour subir un test aléatoire ou ne leur en a administré un à leur sortie de leur inspection Nexus. Trois jours plus tard, elles ont reçu de multiples appels téléphoniques et des courriels de Switch Health leur intimant de se soumettre à un test aléatoire d’une journée, sans quoi elles devraient payer des amendes pouvant s’élever à des dizaines de milliers de dollars pour avoir enfreint une ordonnance de la santé publique et se mettre en quarantaine obligatoire. Il est illogique de dire aux gens qu’ils doivent subir un test aléatoire, mais qu’ils doivent attendre que Switch Health le leur envoie par messager pour qu’ils l’effectuent plusieurs jours, voire plusieurs semaines plus tard. En quoi cela protège-t-il la santé publique du Canada? Vraiment, l’incompétence du gouvernement n’a pas de limites.
De nombreux experts ont réclamé que l’on mette fin à ces exigences ridicules. La Chambre de commerce du Canada a demandé que l’on prenne un peu de recul afin d’améliorer la réglementation pour rendre le Canada plus concurrentiel. Le président du Conseil des aéroports du Canada a demandé que l’on élimine les anciens protocoles de santé publique, soulignant que les tests obligatoires produisent des goulots d’étranglement et nuisent à la compétitivité du Canada. Ces exigences étouffent notre industrie touristique, qui a déjà été durement touchée, et ils causent de longs retards pour les Canadiens qui cherchent simplement à faire un voyage après deux longues années de mesures de confinement imposées par le gouvernement.
Ces expériences désagréables que les gens vivent dans nos aéroports et à nos postes frontaliers nuisent à l’économie, à la compétitivité et à la réputation de destination touristique de choix dont le Canada jouissait dans le monde entier. Depuis que le monde a commencé à rouvrir ses portes il y a des mois, le Canada accuse un retard considérable par rapport à ses concurrents du domaine touristique à cause de ces mauvaises politiques du gouvernement fédéral. Ces torts s’étendent partout au Canada, car tous les points d’entrée au pays sont touchés négativement. Cet effet d’entraînement a des répercussions négatives sur toutes les circonscriptions de la Chambre des communes, en particulier sur celles, comme Niagara Falls, dont le tourisme est le principal moteur économique. Nous bénéficions tous d’une industrie touristique prospère, et nous sommes tous perdants lorsqu’elle est faible et chaotique, comme c’est le cas actuellement.
Après deux longues années de fermetures en général, de confinements, de fermetures des frontières et de restrictions rigoureuses sur les voyages imposés par le gouvernement, de nombreuses entreprises touristiques de ma circonscription comptent sur une reprise importante cet été. Malheureusement, en raison des restrictions de voyage et des problèmes aux aéroports et aux frontières, la politique gouvernementale vise à étouffer, au lieu de faciliter, une relance nécessaire de toute urgence de notre économie touristique en 2022. Par leur manque de préparation pour assurer la sécurité des Canadiens et préserver nos intérêts économiques, les libéraux et les néo-démocrates abdiquent leur responsabilité de gouverner.
À mon avis, avant la COVID, le Canada était le meilleur endroit à visiter et où passer des vacances. Nous pouvons le redevenir et nous ne devrions viser rien de moins, mais nous avons beaucoup de travail devant nous et cela commence par l’objectif de cette motion, soit de faire en sorte que le gouvernement fédéral revienne immédiatement aux règles et aux niveaux de service d'avant la pandémie pour les voyages. La région du Niagara a grandement besoin d’une relance de son économie cet été et cela ne se produira tout simplement pas si l’application ArriveCAN et les autres restrictions fédérales en matière de voyage et de santé sont maintenues dans nos aéroports et à nos frontières. Il semble que tout le monde souhaite la relance de l’économie après cette pandémie ainsi qu'un retour à la normale. Tout le monde, sauf le gouvernement libéral-néo—démocrate, mais ce dernier devrait savoir qu’il est encore temps de sauver la saison touristique de 2022 s’il agit rapidement et il devrait commencer par appuyer la motion pleine de bon sens qui est présentée aujourd’hui à point nommé.
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Madame la Présidente, presque chaque semaine, j’ai le privilège de traverser notre grand pays, de Vancouver à Ottawa et vice versa. Avec un décalage horaire de trois heures, il faut compter essentiellement une journée de voyage dans chaque sens. Cela peut être une partie fatigante d’un travail nécessitant de faire la navette d'un bout à l'autre du pays, comme ce le serait pour n’importe quel Canadien, mais maintenant c’est éreintant. Je suis directement témoin des protocoles COVID‑19 dépassés du gouvernement libéral dans les aéroports. Ils entraînent des retards extrêmes, des files d’attente, des goulots d’étranglement et des correspondances manquées.
Les voyageurs sont contrariés et mécontents. Ils peuvent assister sans masque à un match de hockey avec des milliers de personnes dans les gradins, mais ils doivent porter un masque sur les vols entre des destinations canadiennes et les vols internationaux à partir ou à destination du Canada, avec parfois bien plus de 150 autres personnes. Ce n’est ni rationnel ni même logique.
L’Union européenne et les États‑Unis ont tous deux levé l’obligation de porter un masque pour les passagers sur les vols et dans les aéroports. Pendant ce temps, les voyageurs arrivant au Canada sont toujours soumis à des dépistages aléatoires de la COVID‑19 et doivent répondre à des questions de santé personnelles et privées dans l’application ArriveCAN. Pourquoi la science canadienne est-elle différente de celle à laquelle se fient nos nombreux alliés internationaux?
Ces protocoles inutiles entraînent des retards importants dans les aéroports canadiens. Les douanes sont tellement engorgées qu’il n’y a pas assez de place pour contenir les files d’attente, laissant des passagers coincés dans des avions pendant plus de 75 minutes. Lors de mon voyage à Washington avec la , j’ai récemment fait l’expérience de l’application ArriveCAN. Imaginez des personnes âgées comme moi aux prises avec les problèmes que pose cette application lorsqu’elles essaient de rentrer chez elles.
Tous les aéroports et tous les transporteurs aériens se plaignent de manquer cruellement de personnel dans tous les domaines. À YVR, le dimanche, il y a maintenant une affiche à l’entrée du contrôle indiquant « Capacité limitée en raison de pénuries de personnel ».
Les bagages ne sont pas transférés d’un vol à l’autre si une personne a une escale à Toronto, malgré les longues escales. Les files au contrôle de sécurité sont ridiculement longues. Il manque de personnel pour ouvrir toutes les lignes de contrôle, bien que le nombre de voyageurs justifie un tel niveau d’activité. Pendant ce temps, les transporteurs aériens augmentent leurs horaires très lentement, car ils ne disposent simplement pas du personnel nécessaire pour assurer le service de tous ces vols. Un employé de l’aéroport m’a dit qu’il manquait 600 personnes à l’aéroport Pearson de Toronto. Cela signifie que si un voyageur enregistre une valise et que celle-ci est placée dans la soute de l’avion, mais que la personne n’arrive pas à temps parce qu’elle est bloquée à la sécurité, elle risque de ne pas revoir cette valise avant longtemps. Cela peut prendre des jours. Ensuite, lorsque le voyageur rate son vol en raison de la longueur des files au contrôle de sécurité, elle ne peut pas prendre un autre vol avant plusieurs heures ou elle en prend un avec une longue escale de plusieurs heures.
Comme la plupart des aéroports internationaux, Vancouver a des lignes de sécurité ordinaire et express, mais même la ligne express prenait plus d’une heure et demie la fin de semaine dernière, les gens faisant la queue jusqu’aux zones d’enregistrement international. Cela signifie que pour les vols intérieurs, pour lesquels il est habituellement recommandé d’arriver à l’aéroport 90 minutes à l’avance, nous devons maintenant prévoir d’arriver deux heures ou plus à l’avance pour faire enregistrer nos bagages et passer à temps les contrôles de sécurité.
Les employés des aéroports sont tellement débordés et confus, compte tenu des ressources limitées et du nombre si élevé de vols, qu’ils disent parfois aux voyageurs que des vols sont retenus pour eux alors qu’ils ne le sont pas. Non seulement nous devons composer avec l'exaspération provoquée par l'attente, mais nous avons aussi la surprise de ne pas avoir de vol à la fin du processus d’enregistrement de sécurité. Je ne peux même pas m'imaginer voyager avec de jeunes enfants et devoir surmonter ces obstacles majeurs. La fin de semaine dernière, à l’aéroport de Vancouver, j’ai vu une femme, dont la grossesse était très avancée, qui courait avec trois enfants dans l’aéroport parce que les contrôles avaient été trop longs, et personne ne l’aidait.
Personne ici ne sera surpris d’apprendre que l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, ou ACSTA, est une société d’État fédérale responsable de tous les contrôles de sécurité des passagers, et qu’elle est aux prises avec une pénurie constante de personnel. L’ACSTA a déclaré qu’elle appuyait activement ses sous-traitants dans le recrutement et le perfectionnement de nouveaux employés. Les ressources de contrôle sont établies en fonction du trafic aérien.
Avant la pandémie, les ressources pouvaient être utilisées de façon générale entre les points de contrôle nationaux et internationaux en raison des pics de passagers décalés, mais à mesure que la situation du transport aérien se redresse, nous observons des pics simultanés où les passagers inondent plus d’un point de contrôle de sécurité à la fois. En raison de l’incertitude entourant la manutention des bagages, des passagers voyagent également avec plus de bagages à main, ce qui nécessite plus de temps pour les traiter aux points de contrôle et crée des problèmes de rangement à bord.
Voici ce qu'on peut lire dans un article de CBC News:
À la direction de l’Aéroport international de Vancouver, le responsable des affaires externes, Mike McNaney, explique qu'une pénurie continue de personnel à l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) contribue aux longues files d'attente et aux retards considérables observés aux points de contrôle de sécurité de l'aéroport.
M. McNaney ajoute qu'il s'agit de « retards que nous n'avons jamais vus ici et qui sont pires que tout ce que nous avons connu pendant la pandémie ».
Ceux qui voyagent, même à l'intérieur du pays, en savent quelque chose.
L'article se poursuit ainsi:
Selon M. McNaney, l'aéroport accueille quelque 45 000 passagers par jour et s'attend à voir ce nombre augmenter à l'approche de la saison estivale.
Il ajoute qu'il y a « de vives inquiétudes relativement à la période estivale, lorsque la demande augmentera », d'où la question de savoir si l'ACSTA a un plan de gestion, à court et à long terme, pour relever les défis.
Les secteurs canadiens de l'aviation et du tourisme ont été durement touchés. Nous devons soutenir la reprise économique au Canada, au lieu de restreindre inutilement les voyages. Les aéroports sont aux prises avec d'importants problèmes de dotation, problèmes auxquels le gouvernement refuse de remédier.
L'ACSTA elle-même a déclaré qu'au début de la pandémie, elle employait 7 400 agents de contrôle. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 6 500, malgré l'augmentation des voyages. Le Canada figure parmi les meilleures destinations de voyage à l'échelle mondiale, mais cette réputation est en péril.
Dernièrement, M. Robin Guy, directeur principal à la Chambre de commerce du Canada, a expliqué au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités que les secteurs canadiens de l'aéronautique et du tourisme ont été particulièrement malmenés par la COVID‑19. Nous le savions.
Voici ce qu'il a dit:
La myriade de mesures publiques visant à endiguer rapidement la transmission du virus a fait chuter les déplacements [de] 95 % par rapport aux niveaux de 2019. Parce qu'elle a duré très longtemps, la pandémie aura fait perdre plus de 4,6 milliards de dollars aux aéroports en 2020-2021, ce à quoi il faut ajouter une dette de 3 milliards pour maintenir les aéroports ouverts et assurer la sécurité des activités [...]
Selon M. Guy, avant la pandémie, les aéroports du pays étaient un important moteur de développement économique. En 2016, ils ont engendré des retombées économiques directes de 48 milliards de dollars, ils ont contribué au PIB à hauteur de 19 milliards et ils ont fourni de l'emploi à près de 200 000 personnes, ce qui représente 13 milliards de dollars en salaires.
Le gouvernement et l'industrie doivent unir leurs efforts pour surmonter les obstacles que la pandémie a laissés derrière elle. Pour commencer, le gouvernement doit revoir toutes les règles instaurées pendant la pandémie. Maintenant qu'une forte proportion de la population est vaccinée et que la plupart des restrictions sanitaires ont été assouplies, ces règles n'ont plus lieu d'être. Partout au pays, le traitement des passeports et des laissez-passer NEXUS prend énormément de temps.
Est-il normal qu'un citoyen canadien qui veut renouveler son passeport apprenne que, même s'il est arrivé en pleine nuit pour se mettre en file, il n’est pas inscrit sur la liste des 10 premières demandes de traitement?
Deuxièmement, nous devons investir dans l’infrastructure de nos aéroports, dans la technologie et dans l’innovation. Les faibles volumes de voyageurs des deux dernières années ont retardé la mise en œuvre de projets d’immobilisations indispensables.
Nous devons reconnaître que les voyages en avion ont d’énormes retombées économiques. Le transport aérien est essentiel à l’industrie du voyage et du tourisme, et à tout ce secteur de notre économie nationale. Des experts de l’industrie représentant un large éventail de disciplines demandent au gouvernement de lever les restrictions sur les voyages qui nuisent, à de nombreux égards, à notre économie et à notre réputation internationale.
Le gouvernement libéral doit s’assurer que les voyageurs vivent une expérience harmonieuse de chez eux à l’avion, soit de l’enregistrement jusqu'à l'arrivée dans des aéroports canadiens. Il est temps de suivre le courant au lieu de s'en remettre à la science sélective et secrète des libéraux qui empêche des Canadiens de vivre et de voir leurs proches et leurs familles.
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Madame la Présidente, si je peux me permettre, c'est la journée de la vychyvanka aujourd'hui. C'est pourquoi des députés de tous les partis, des deux côtés de la Chambre, portent de magnifiques blouses et chemises brodées afin que les Ukrainiens et les citoyens qui vivent bien au-delà des frontières de l'Ukraine puissent admirer le patrimoine ukrainien d'une bien belle façon. Ce matin, des députés de tous les partis, ainsi que des stagiaires, ont mis en valeur les broderies et le patrimoine ukrainien.
Cela dit, ma mère dit toujours qu'il faut essayer de dire quelque chose de positif. J'aimerais donc aller au fond du dossier qui nous occupe aujourd'hui et me concentrer sur quelques points.
Il peut être dangereux d'écouter les conservateurs, car on a alors l'impression que le Canada est le seul pays au monde à continuer d'imposer des exigences liées à la vaccination dans ses aéroports. C'est ce qu'ils veulent nous faire croire. C'est la propagande conservatrice, ou plutôt celle du député de , devrais-je dire.
Je viens de faire très rapidement une recherche et voici ce que j’ai trouvé. Les États‑Unis, le Japon et Israël continuent d’exiger des tests de dépistage avant le départ. L’Italie, le Japon, l’Australie et Israël exigent des tests de dépistage pour certains voyageurs arrivant d’autres pays. Les voyageurs doivent être vaccinés pour entrer aux États‑Unis, au Japon, en Australie et en Israël. Le port du masque reste obligatoire dans les transports en France, en Italie, en Allemagne, au Japon, en Australie et en Israël.
À en croire les conservateurs, pas seulement aujourd’hui, mais depuis longtemps, les restrictions ne sont pas nécessaires. C’est aussi simple que cela. C’est la ligne du Parti conservateur. Est-ce qu’elle repose sur des données sanitaires ou scientifiques? Non. Elle repose sur l’avis du député de . Le député de Carleton a déclaré que les restrictions ne sont pas nécessaires. Nous ne devrions pas être surpris, car voilà des mois qu’il le dit.
Il est cohérent, en tout cas.
Il est cohérent, madame la Présidente. Le député a raison. Je le lui concède. Le député de Carleton est cohérent. Les députés conservateurs n’ont pas besoin d’écouter les spécialistes de la santé ni de s’intéresser aux données scientifiques. Il leur suffit d’écouter le député de et ils comprendront pourquoi ils n’ont pas besoin de restrictions.
Les députés comprendront pourquoi le reste de la Chambre se montre plus sceptique face aux propos des députés du Parti conservateur du Canada. Nous estimons que nous devons faire plus confiance aux mesures sanitaires, aux spécialistes et à la science. Par conséquent, les députés du Bloc, du NPD, du Parti vert et, oui, du Parti libéral continueront de s’en remettre à la science et d’écouter les spécialistes de la santé. Nous ferons ce qu’il faut pour les Canadiens.
Nous avons parfaitement conscience que les Canadiens sont excédés par les files d’attente et les retards dans les aéroports. Nous le savons pertinemment. En fait, non seulement je le sais, mais je vais partager mon temps de parole avec la députée de , et les députés découvriront qu’elle étoffera certainement quelques-uns des arguments que je présente.
Avant de vous soumettre certaines autres observations que j’allais faire, j’aimerais revenir sur ce qu’a dit le député de . Il est intéressant d’entendre le député de Carleton parler de « liberté » et d'« oser dire la vérité aux personnes au pouvoir ». Les députés se souviennent-ils qu’il ait dit cela? A-t-on oublié ce qui est arrivé au député d’? Mon Dieu, les députés ont-ils suivi les actualités récemment? Que se passe-t-il chez les conservateurs quand quelqu’un ose exprimer son opinion?
Le député d’ et moi sommes souvent en désaccord, mais je suis d’accord avec lui pour dire qu’il serait stupide de congédier le gouverneur de la Banque du Canada. Je suis plutôt d’accord avec le député d’Abbotsford. Ce genre de vérité et la liberté d’expression qui l’autorise ne seraient pas garanties sous l’éventuel leadership du député de .
Faut-il s’étonner, maintenant, que le député de affirme que nous n’avons pas besoin de mesures obligatoires, que les conservateurs se lèvent pour dire que nous n’en avons pas besoin et qu’ils n’ont pas à écouter les experts de la santé ou les scientifiques? Je pense que c’est inacceptable.
Nous avons reconnu que la situation actuelle n'est pas propre au Canada. Des aéroports partout dans le monde vivent le même genre de problèmes. Il ne s’agit pas d’essayer de marginaliser la question. Que ce soit le , le ou tout autre député à la Chambre, nous sommes tous inquiets de ce qui se passe dans nos aéroports internationaux. Le ministre des Transports est en train de mettre sur pied des comités. Transports Canada travaille avec les intervenants.
Nous comprenons bien mieux l’importance du secteur du tourisme pour notre pays que les conservateurs. Nous l’avons d'ailleurs soutenu pendant la pandémie. Nous avons aidé directement les compagnies aériennes et des secteurs d’activité comme la restauration, ainsi que Folklorama, un festival dont je parle souvent et qui attire beaucoup de touristes dans ma province, le Manitoba. Lorsque je parle avec des propriétaires de restaurant ou des représentants de l’industrie hôtelière, un des commentaires qui reviennent le plus souvent, c’est qu’ils étaient très heureux et reconnaissants de voir qu’il y avait un programme de subvention salariale. Ils savent combien il est important qu’un gouvernement prenne des mesures pour soutenir le secteur de l’hôtellerie et du tourisme.
Nous comprenons que la haute saison est à nos portes. Nous aimerions revenir à une nouvelle normalité aussi rapidement que possible, mais nous n’allons pas faire ce que le Parti conservateur du Canada et le député de demandent sur cette question. En fait, nous allons continuer de nous appuyer sur les données scientifiques. Nous allons continuer d’écouter ce que les spécialistes de la santé ont à dire. Ce sera, somme toute, notre ligne sur la question de la politique à adopter.
Si les députés examinent les résultats du gouvernement fédéral, obtenus en collaboration avec les Canadiens, les autres ordres de gouvernement et les intervenants, ils constateront que le Canada s’en sort plutôt bien dans cette pandémie. Les conservateurs voudraient peut-être croire qu’elle disparaîtra comme par enchantement, mais ce n’est pas aussi simple. Il y a un processus en place pour que nous procédions de manière ordonnée, afin de pouvoir protéger la santé et le bien-être des Canadiens dans toutes les régions du pays. Nous continuons d’attendre avec intérêt les semaines et les mois à venir.
Il y a quelques jours, en mai, le Québec a levé l’obligation du port du masque. Ce n’est pas la seule province à l’avoir fait. Cependant, d’autres provinces et d’autres pays maintiennent certaines restrictions. Il semblerait que seuls le Parti conservateur du Canada et le député de croient que les restrictions ne sont d’aucune utilité. J’espère que les députés du caucus conservateur seront libres de se ranger du côté de la science et des spécialistes de la santé et de défendre ce qui est important: la santé et le bien-être de tous les Canadiens. C’est ce que je recommanderais.
Quatre cents personnes ont été embauchées pour aider aux contrôles de sécurité. Les aéroports travaillent en collaboration avec les compagnies aériennes et Transports Canada pour trouver des moyens d’accélérer le processus. Nous comprenons le problème et nous ferons notre possible pour essayer de le résoudre dans les meilleurs délais.
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Madame la Présidente, ce n’est pas un problème. Je ne dirai plus rien qui risque d’exciter certains députés incapables de contrôler leurs émotions à la Chambre. Je vais passer à autre chose puisque, manifestement, ce que j’ai dit a perturbé les députés d’en face.
Je voudrais simplement dire que, à la Chambre, les conservateurs ne fondent pas leurs décisions stratégiques sur les connaissances d'experts, des preuves scientifiques ou des témoignages qu’ils ont entendus au comité de la santé, quand j’étais membre de ce comité. Les députés d’en face disent qu’il faut écouter les scientifiques. Nous en avons entendu beaucoup. L'administratrice en chef de la santé publique, la Dre Tam, malgré son expertise, s’est fait attaquer personnellement par les conservateurs lorsqu’ils n’étaient pas d’accord avec ce qu’elle disait.
Je trouve un peu fort de café d’entendre les conservateurs dire: « Nous avons besoin d’entendre des experts, nous avons besoin d’entendre des témoins ». Lorsque nous le faisons, que nous présentons de l'information, que nous convoquons des témoins en comité, que nous examinons des rapports et que nous avons accès à des témoignages d'experts, les conservateurs se mettent à attaquer personnellement l'administratrice en chef de la santé publique. Je constate que le chahut s’est interrompu, et c’est sans doute parce que les conservateurs savent que je dis la vérité. Ils savent pertinemment que certains d’entre eux se sont attaqués personnellement à des responsables de la santé publique quand ils n’étaient pas d’accord avec eux.
Pour ce qui est de l’obligation vaccinale et des mesures sanitaires qui ont été imposées dans tout le pays pendant la pandémie, nous n’avons jamais cessé de dire pendant toute cette période qu’il n’y avait pas de solution miracle, que les vaccins étaient la façon la plus sûre et la plus efficace de lutter contre la pandémie, mais qu’il y avait aussi d’autres couches de protection, qui sont tout aussi importantes. Ces couches de protection contribuent à éviter que les gens tombent gravement malades et saturent nos salles d’urgence et nos hôpitaux, ce que les conservateurs semblent incapables de comprendre.
Les couches de protection servent à protéger non seulement les plus vulnérables, mais aussi les entreprises, qui ne sont plus obligées de fermer leurs portes. Si nous éliminons toutes les couches de protection et que les entreprises sont obligées de fermer leurs portes, comment les conservateurs vont-ils pouvoir défendre celles-ci et leur venir en aide? Je me rappelle que les conservateurs ont refusé de leur venir en aide lorsque nous avons proposé des mesures dans le budget et dans le projet de loi . Ils ont voté contre les aides aux entreprises que nous avons proposées.
Nous avons mis en place ces couches de protection parce que la pandémie n’est malheureusement pas terminée et que le virus circule encore, et qu’il faut protéger la société, les individus, les entreprises, les travailleurs de la santé et le système de santé. Ce sont ces gens-là que les députés qualifient de héros tout en s'attaquant personnellement à eux en comité ou en essayant de les discréditer dans les réseaux sociaux.
Les conservateurs ont beau essayer de se positionner ou de présenter leur motion de façon à être perçus comme étant du côté des Canadiens, je constate que pendant toute la pandémie, ils ont régulièrement changé leur fusil d’épaule, au gré des aléas politiques.
J’aimerais maintenant revenir sur certaines déclarations que j’ai entendues tout à l’heure. Certains députés ont accusé le gouvernement de chercher à punir les personnes qui ont une opinion différente ou qui veulent être libres de voir les choses différemment. Encore une fois, c’est un peu fort de café, surtout quand on repense à ce qui s’est passé hier soir. Les députés conservateurs ne sont pas libres d’écouter les scientifiques et ils ne sont pas libres d’exprimer leurs propres opinions. Hier, quand les députés de mon caucus ont procédé à un vote libre, ils se sont fait chahuter. Autrement dit, les conservateurs ont reproché aux députés libéraux d’avoir un vote libre, et le député d’ a eu raison de parler des dangers que le député de représente pour la démocratie en contestant l’indépendance du gouverneur de la Banque du Canada. Qu’est-il arrivé au député d’Abbotsford? Il s’est fait limoger.
Pour les conservateurs, leur seule liberté de choix consiste à écouter la personne qui semble mener le bal à ce moment-là, qui qu'elle soit. Il est donc très difficile de les prendre au sérieux lorsqu’ils parlent de l’obligation vaccinale, de la santé et de la sécurité des Canadiens ainsi que de libertés, étant donné qu’ils n’ont même pas la liberté de penser et de s’exprimer comme ils l’entendent. Il est évident que le député d’ a parlé avec franchise et il a pour cela été renvoyé à l’arrière-ban.
Il est très difficile d’écouter les conservateurs se porter à la défense de la santé et de la sécurité des Canadiens alors qu’eux-mêmes refusent d’écouter les experts et les scientifiques ou de comprendre que les couches de protection qui ont été mises en place servent à protéger les Canadiens, à éviter aux entreprises de fermer leurs portes et à permettre aux gens de voyager. Ils font des comparaisons avec les autres pays, mais les Canadiens qui se rendent ne serait-ce qu'aux États‑Unis ont toujours besoin de se faire tester au préalable. Les États‑Unis imposent des mesures de protection. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement du Canada ne ferait pas tout ce qui est nécessaire pour qu’il n’y ait pas d’autres confinements, que les entreprises puissent rester ouvertes, que les Canadiens soient protégés et que les héros du système de santé puissent continuer d’en assurer le bon fonctionnement.
Si nous croyons vraiment à la liberté et à la nécessité de protéger les Canadiens, il ne faut pas écouter les conservateurs qui, eux, font obstacle à la liberté d’expression et ignorent leurs propres députés qui osent dire la vérité.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps avec le député de .
J'ai eu la malchance d'écouter ce débat depuis un peu plus d'une heure. Je dis bien « la malchance » à cause de l'opacité absolue du gouvernement. Les députés libéraux refusent de répondre aux questions, même les plus simples. Ils prononcent des discours axés sur le député de , qui les obsède, alors que nous sommes censés discuter de la très sérieuse question du chaos dans les aéroports et des restrictions en vigueur.
Plutôt que de parler de cela, les libéraux se lancent dans de longues diatribes sur l'indépendance, les autres députés et les questions de leadership. Nous devons nous demander pourquoi. S'ils ne peuvent pas parler du sujet qui nous occupe, c'est probablement parce qu'ils n'ont presque rien à dire. Voilà l’immense problème que nous avons avec le gouvernement et les députés qui participent au débat.
Pourquoi sommes-nous ici? Jour après jour, des questions sont posées sur le moment où les exigences sanitaires prendront fin et sur les circonstances qui nous permettront d’en arriver à ce résultat. Il ne s'agit pas d'attaques partisanes ridicules, comme les députés d'en face semblent le laisser entendre. Je ne savais pas qu'ils étaient à ce point peu sûrs d’eux qu’ils considéreraient une question directe comme une terrible attaque partisane.
Nous revenons sans cesse à la charge et nous posons des questions raisonnables. Nous avons présenté une motion, il y a longtemps, demandant simplement quelles conditions ou quels critères devaient être respectés pour qu’on lève les restrictions au pays. Il ne s'agit pas de demander qu'elles soient enlevées. Il s'agit de demander quels sont les critères utilisés et ce que les Canadiens pourraient envisager. Les libéraux ne voteraient même pas en faveur de cela. Le gouvernement ne peut rien faire d’acceptable dans des circonstances comme celles-là.
Lorsque nous posons des questions, nous obtenons des réponses comme celle du , qui a déclaré que les voyageurs ne savent plus comment procéder et que c’est pour cette raison que les aéroports sont engorgés. En fait, et c’est malheureux, c’est probablement la meilleure réponse que nous ayons eue d'un ministre ou d'un membre du gouvernement concernant ce qui se passe parce que, au moins, nous avons eu une réponse.
Nous avons des questions, des questions concrètes, les questions que les Canadiens posent. Je sais que ces députés reçoivent les mêmes courriels des Canadiens. Ils ne peuvent pas vivre dans une drôle de bulle libérale où tout le monde pense que tout est parfait. Ils doivent bien se faire poser des questions sur ce qui se passe dans les aéroports et sur ce qu'ils vont faire pour y remédier. J’en reçois. Je parie que le Président en reçoit aussi.
Nous présentons une motion comme celle-ci pour dire que les Canadiens en ont assez, qu’ils veulent que l'on passe à l'action. Ils veulent que quelque chose soit fait. Nous nous attendrions à une réponse raisonnablement sérieuse. Cependant, pour une raison quelconque, les Canadiens n’ont pas droit à cela. Quand nous sommes ici, nous sommes la voix non seulement des résidants de notre circonscription, mais aussi des autres Canadiens. C’est le genre de questions sérieuses qui sont posées. C’est tellement insultant pour eux. Je ne me soucie pas des insultes que les députés ministériels nous lancent. Nous pouvons les supporter. Nous ne sommes pas si fragiles de ce côté-ci. Nous pouvons tolérer les insultes, mais les Canadiens méritent des réponses.
Nous avons entendu le député de prononcer son discours. J’ai eu l’occasion de lui demander quel était le conseil, de qui il provenait, quelle en était la nature réelle et s’il pouvait le déposer. C’étaient des questions insensées et ridicules. Après tout, comment oserais-je demander aux libéraux de partager avec les Canadiens les conseils qu’ils ont reçus pour montrer pourquoi ils ne supprimeraient aucune des restrictions?
Nous avons entendu les terribles histoires, et c’est pourquoi nous posons des questions. Nous avons entendu le député de parler d’une expérience terrible dont il a été témoin à l’aéroport. J’ai vu la même chose, des gens qui sont désespérés et qui ratent leur vol, des gens qui ont toutes sortes de problèmes. Le gouvernement n’a même pas un semblant de regret à ce sujet.
C’est très bien ainsi. Si les libéraux ne veulent pas dire qu’ils sont désolés de ce que les Canadiens vivent, c’est leur affaire. Cependant, les Canadiens méritent une explication.
Les libéraux doivent tenir des réunions. Ils doivent parler à des experts, car ils disent: « Nous suivons les conseils des experts. » C’est si difficile que cela? Qu'ils laissent un os à ronger aux Canadiens. Ils pourraient nous donner une bribe d’information ou peut-être même déposer un dixième du rapport pour que nous puissions voir que ce rapport existe réellement, mais ils ne le feront pas. S’ils ne le font pas, nous devons nous demander pourquoi, n’est-ce pas?
Quand un enfant va à l’école et dit que le chien a mangé ses devoirs, l’enseignante lui demande de lui montrer les morceaux déchiquetés avant de le croire. C’est ce que ces types font tout le temps. Ils disent que le chien a mangé leurs devoirs. Eh bien, ils devraient nous montrer les lambeaux, mais nous ne pouvons même pas les voir. Ils ne veulent même pas nous donner ce petit morceau.
Les Canadiens sont exaspérés. Beaucoup d’entre eux ne peuvent pas voyager. Je ne sais pas si les députés ont entendu des histoires, mais j’en ai certainement entendu dans ma circonscription au sujet de personnes qui ne peuvent pas voyager et qui ratent toutes sortes de choses. Les libéraux peuvent dire: « Eh bien, prenez une voiture. » Cependant, une femme de 80 ans non vaccinée de ma circonscription ne peut pas parcourir de 1 800 à 3 000 kilomètres en voiture pour se rendre en Colombie-Britannique. Que répondent les libéraux? « Nous nous en fichons. Nous refusons de donner la moindre information sur le moment où cette personne pourra voyager. Nous refusons d’expliquer pourquoi elle ne pourra pas voyager. Nous refusons de donner la moindre indication quant au moment où elle pourra le faire. »
C’est comme si nous demandions les choses les plus déraisonnables, les plus irréalistes. C’est ainsi que les libéraux dépeignent le débat. Ils ne peuvent pas répondre directement au débat. Ils ne peuvent pas y répondre de façon franche. S’ils voulaient réellement débattre de cette question, ils communiqueraient les conseils ils ont reçus pour que nous puissions tous en prendre connaissance et en débattre comme des adultes, mais ils ne le veulent pas. Ils préfèrent prononcer des discours et parler de l’ancien ministre du cabinet fantôme responsable des finances. Ils veulent parler du député de , parce que c’est tellement pertinent pour le débat. C’est tellement puéril et insultant pour les Canadiens qui posent les questions très sérieuses que nous soulevons dans cette motion que les députés d’en face les traitent avec autant de dédain et de manque de respect.
Je ne peux pas le croire. Des Canadiens qui ne peuvent pas voyager, qui ne peuvent pas rendre visite à leur famille et à leurs proches, regardent ce débat et écoutent le genre de discours que ces gens prononcent, en plaisantant et en riant du député de . C’est plus que honteux. C’est embarrassant, et ils devraient être gênés de participer de cette façon.
Nous voulons que les choses avancent pour les Canadiens. Nous voulons des réponses. Nous avons essayé de présenter une motion pour demander aux libéraux de publier des points de repère pour que tout le monde puisse les voir: quand nous arriverons à ceci, nous ferons ceci et quand nous arriverons à cela, nous ferons cela. Les libéraux ont rejeté la motion, malheureusement, avec l’aide du NPD. Un merveilleux député néo-démocrate a posé d’excellentes questions, mais les néo-démocrates ont également rejeté cette motion, et j’en suis déçu.
Nous devons nous demander pourquoi les libéraux ne font rien de tout cela. C’est probablement parce qu’ils n’ont pas établi de plan, parce que c’est un gouvernement qui ne peut pas faire plus d’une chose à la fois, comme nous l’avons appris. Ils trébuchent en quelque sorte d’une crise à l’autre. Nous choisissons d'en rire et de dire: « Vous ne pouvez pas marcher et mâcher de la gomme en même temps. » C’est un peu ce qui se passe ici.
Maintenant, nous sommes de retour à une autre motion disant: « Vous refusez de nous donner des points de repère; le reste du monde a avancé; on est en train d'y lever toutes ces restrictions, alors allons-y ». Allons de l’avant. Disons réellement que c’est ce que nous allons faire.
Bien entendu, je voterai en faveur de cette motion. Je sais que les libéraux ne le feront pas, mais j’espère que les autres partis le feront. J’espère que les autres députés qui nous écoutent aujourd’hui décideront de ne pas parler du député de et qu’ils se lèveront pour débattre de cette question, car s’ils ne le font pas, cela nous dit exactement ce que nous devons savoir sur eux, c’est-à-dire qu’ils n’ont rien à offrir sur ce sujet.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd’hui pour appuyer cette motion et exprimer, au nom de mes électeurs, l’inquiétude croissante que suscitent les retards pris dans le traitement des dossiers, à cause des libéraux. Le Canada est confronté à des retards massifs qui concernent les passeports, et les services aux vétérans et aux aînés, et le traitement des dossiers de 2,1 millions de personnes est paralysé par les arriérés à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Maintenant, nous constatons les mêmes retards dans les aéroports à cause de l’incohérence des politiques du gouvernement libéral. S’il y a une chose pour laquelle le gouvernement libéral est doué, c’est de rendre la vie de tout le monde misérable!
L’exemple le plus frappant de mauvaise gestion du gouvernement est la pagaille dans laquelle se trouve notre système d’immigration. Cet exemple seul me servira à illustrer la mauvaise gestion dans les aéroports. Les personnes qui cherchent à venir dans le pays font face à des délais de traitement de plus en plus longs et à un manque total de communication. Leurs demandes disparaissent dans un gigantesque trou noir bureaucratique, de même que leurs courriels et leurs appels téléphoniques. Les nouveaux arrivants peuvent se retrouver coincés, devant attendre des mois, voire des années, que leur dossier soit traité. C’est ainsi que des familles se retrouvent séparées de leurs proches et que des réfugiés sont abandonnés aux mains des talibans. Voilà les conséquences réelles des arriérés dans la vie de ces personnes.
Le Canada est confronté à une pénurie de main-d’œuvre grave, et il y a un besoin réel de nouveaux immigrants qui peuvent combler les manques. Mais au lieu d’agir, le gouvernement laisse les nouveaux arrivants de la catégorie économique attendre dans l’incertitude. Au moment où je vous parle, la vie de 235 000 personnes est en suspens: des travailleurs qui ne peuvent pas contribuer à l’économie du Canada et des familles qui ignorent si elles auront un avenir ici.
Pour les familles des nouveaux Canadiens, le parrainage familial est également un cauchemar. L’arriéré se chiffre maintenant à près de 109 000 demandes. Cela signifie que les familles restent séparées, que leur santé mentale en souffre et que les taux de divorce et de suicide sont en hausse. J’imagine que comme le mien, les bureaux de tous les députés entendent parler tous les jours de tels cas. Je parle à des électeurs qui me disent qu’ils ne savent pas quand ils verront leur conjoint ou leurs enfants. Ils se demandent comment continuer, et c’est déchirant.
L’arriéré nuit également aux entreprises canadiennes et à notre économie. Les employeurs et les entreprises me disent que la situation des permis de travail et des travailleurs étrangers temporaires au Canada est alarmante. Mon bureau a entendu le témoignage d’une propriétaire de petite entreprise du Nord de l'Ontario. Elle ne parvient pas à trouver des travailleurs et ne peut actuellement compter que sur une seule personne titulaire d’un permis de travail pour aider son mari à gérer leur atelier de mécanique. En larmes, elle a expliqué que son dernier employé n’a pas pu renouveler son permis de travail à cause de l’arriéré créé par les libéraux. L’employé en question risque très probablement de perdre son statut et de devoir partir. Elle m’a dit qu’elle allait devoir fermer son atelier parce qu’il est impossible d’obtenir rapidement des études d’impact sur le marché du travail et des permis de travail. L’hôtellerie et le tourisme sont d’autres secteurs durement touchés par cet arriéré, mais si personne ne peut voyager ou se permettre de partir en vacances, je suppose que le gouvernement ne se soucie pas vraiment de cette situation.
L’inflation a maintenant atteint 6,8 % — un nouveau sommet en 31 ans. Les prix des produits alimentaires connaissent la plus forte inflation depuis 1981 et le logement a augmenté de 22 % et le carburant de 64 %, mais le et la ont ignoré les difficultés des Canadiens. Les experts avertissent que l’inflation va continuer à croître alors que les salaires progressent à peine et ne suivent pas du tout au même rythme.
Comme si l’inflation ne suffisait pas, le gouvernement est allé de l’avant et a augmenté une fois de plus la taxe sur le carbone. Et ce, après des années à donner des coups de pied au secteur de l’énergie quand il était en difficulté et à le détester quand il faisait des gains. Ces effets négatifs sur le secteur pétrolier et gazier ont une incidence directe sur notre capacité à payer l’épicerie et le chauffage domestique, ou à nous rendre au travail, si tant est que nous ayons un emploi. La politique non scientifique et vindicative du gouvernement en matière de COVID a fait de millions de Canadiens des citoyens de seconde zone. Cela inclut les employés du secteur public et les travailleurs des industries sous réglementation fédérale. Aux personnes qui exercent leur liberté de prendre leurs propres décisions médicales, le gouvernement retirera le droit de travailler, de voyager et d’être un Canadien ordinaire. Non seulement le gouvernement ne se contente pas de rendre la vie de chacun misérable sur le plan économique, mais il exerce également une discrimination à l’égard de nos concitoyens.
Pour ceux qui peuvent voyager, c’est une misère sans fin. Si les Canadiens avaient l’intention de s’éloigner de l’inflation élevée et de la division des libéraux, ils auraient apparemment dû prévoir le faire dès qu’ils ont obtenu leur passeport. Pour une raison quelconque, le gouvernement ne semblait pas comprendre que si une personne a obtenu un passeport de cinq ans il y a cinq ans, elle doit le renouveler maintenant. Après deux années de confinement, il n’est pas surprenant que les Canadiens veuillent voyager et s’éloigner du gâchis que ces libéraux ont créé, mais ils ont même rendu la chose difficile. Le fait qu’en 2022, une personne doive faire la queue pendant trois jours ou plus ou payer des centaines de dollars pour que quelqu’un d’autre fasse la queue pour obtenir des services gouvernementaux essentiels est ridicule. Quel choix les gens ont-ils? La ligne d’assistance téléphonique n’est plus accessible et les gens ne parviennent pas à joindre un être humain capable de répondre à leurs questions ou de les informer de l’état de la situation. Le site Web leur dit d’appeler, donc la seule option est de faire la queue.
Comme dans le cas du système d’immigration, les demandes de passeports disparaissent dans le système. Les demandeurs ne peuvent même pas obtenir une estimation du moment où le gouvernement leur renverra leur passeport. Les Canadiens paient des frais plus élevés et font des paiements supplémentaires pour accélérer les demandes, mais rien ne se passe. Ce n’est pas ainsi que les choses devraient fonctionner. Au lieu de laisser les travailleurs du secteur public revenir au bureau, la solution du gouvernement consiste à injecter plus d’argent dans le problème et à promettre d’embaucher plus de travailleurs. Cela fait une belle annonce, mais nous avons vu ce que cette promesse a fait à IRCC; le nombre de demandes en souffrance n’a fait qu’augmenter.
La réalité est que les libéraux ont à la fois échoué à la planification et planifié d’échouer. Après avoir gardé les employés de la fonction publique à la maison et mis en congé les travailleurs non vaccinés, le gouvernement n’a pas su se préparer à l’afflux de voyageurs et de demandes de passeport. Nous constatons maintenant que cet échec a des répercussions sur les files d’attente dans les aéroports. Les restrictions et les politiques désuètes liées à la COVID entraînent des retards importants. L’application ArriveCAN, les tests aléatoires et d’autres protocoles font que les services douaniers sont tellement débordés que certains aéroports n’ont pas assez de ressources pour faire face aux files d’attente. Les passagers se retrouvent donc coincés dans des avions sur l’aire de trafic, car ils n’ont nulle part où aller.
Avant la pandémie, l'ACSTA comptait 7 400 employés et maintenant, même après avoir rappelé son personnel, elle n'en compte plus que 6 500. Les aéroports sont également confrontés à des pénuries de personnel en raison des mesures obligatoires et cela, au moment de l’année où les secteurs du transport aérien et du tourisme au Canada connaissent habituellement leur saison la plus occupée. Au lieu de travailler avec l'industrie et de s'attaquer aux vrais problèmes, le préfère blâmer les passagers. Les gens en ont assez des longues files d'attente et des retards interminables des vols, et ils n’en peuvent plus des libéraux qui les blâment pour les échecs du gouvernement.
Même les aéroports et les transporteurs aériens demandent la fin des restrictions désuètes et non fondées sur la science imposées aux voyageurs. L'Union européenne, le Royaume-Uni et de nombreux autres pays, dont beaucoup ont des niveaux de vaccination inférieurs à ceux du Canada, ont mis fin aux restrictions sanitaires. Dans ces pays, les familles peuvent retrouver leurs proches, les gens peuvent travailler sans faire l’objet de discrimination de la part du gouvernement et les voyages ne sont pas aussi chaotiques qu'au Canada. Les libéraux continuent de faire de la discrimination, de diviser les gens et de promouvoir la peur, et le Canada, notre économie et les Canadiens en font les frais. Le gouvernement semble vouloir faire le malheur du plus grand nombre possible de gens.
Nous sommes toujours aux prises avec un système d'immigration incapable de répondre à nos besoins en main-d'œuvre, de permettre aux familles d'être réunies ou même de faire sortir nos amis et alliés des zones de guerre. La situation financière des Canadiens est catastrophique; l'inflation et l'incapacité des gens de suivre l’augmentation des prix ont atteint un point critique. Les secteurs canadiens du voyage et du tourisme sont dans le chaos. Les passeports sont impossibles à obtenir, et les files d'attente et les retards dans les aéroports sont interminables. C'est le résultat d'un gouvernement qui échoue à planifier et qui planifie l’échec.
La pandémie de COVID‑19 nous a tous affectés, mais nous avons maintenant besoin d'une façon de faire qui permettra de réparer les immenses torts faits à tous les Canadiens. Nous avons aujourd'hui l'occasion d'appuyer cette motion et de montrer notre soutien à la population de notre pays. Je demande à mes collègues des autres partis de faire ce qui s'impose et de se joindre à l'opposition officielle pour demander au gouvernement de revenir aux règles et aux normes de service prépandémiques et de commencer à réparer son gâchis, mettant ainsi fin à la détresse de tous les Canadiens.