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Madame la Présidente, je ne sais pas vraiment par où commencer. Il y a beaucoup de choses à dire à propos de cette motion qui a été présentée par les conservateurs et qui montre à l’évidence la bêtise et la volonté destructrice du Parti conservateur du Canada, ici à la Chambre des communes.
S’agissant de cohérence, on peut dire que depuis des années, y compris à l’époque où j’étais dans l’opposition et où Stephen Harper était premier ministre, le Parti conservateur fait preuve de cohérence dans son comportement puisqu’il n’a jamais cessé de vouloir salir la réputation du chef du Parti libéral du Canada, même avant que celui-ci soit élu chef du Parti libéral du Canada. Il suffit de relire le hansard, qui reproduit littéralement tout ce qui est dit à la Chambre des communes.
Lorsque j’étais dans le troisième parti avec le chef du Parti libéral, si nous examinons certaines déclarations de députés et les commentaires qui sortaient, le Parti conservateur se concentrait sur les attaques personnelles à l'encontre du chef du Parti libéral de l’époque. Rien n’a changé. Nous avons eu une élection générale en 2015. Il suffit de jeter un coup d’œil aux publicités négatives qui étaient diffusées contre le chef du Parti libéral, puis de jeter un coup d’œil aux premiers jours qui ont suivi notre arrivée au pouvoir en 2015, pour constater que les conservateurs ont poursuivi les attaques personnelles.
Ils les ont étendues. Ils ont commencé à inclure tous les ministres auxquels ils pouvaient penser. Ils ont cherché les petites pierres pour essayer de découvrir, d’amplifier, de déformer et de créer des problèmes dans le seul et unique but de s'en prendre personnellement au et au leadership du gouvernement du Canada. Ils y ont consacré beaucoup de ressources, en temps et en argent, que ce soit justifié ou non — et, de mon point de vue, ce ne l'est jamais.
J’ai déjà eu l’occasion de dire à la Chambre, à l’instar d’autres membres de mon caucus, que si le Parti conservateur veut consacrer tout son temps et son énergie à salir la réputation de certaines personnes, nous continuerons, nous, de défendre les intérêts des Canadiens de façon très concrète et de travailler sur les dossiers qui sont importants pour eux.
Quand les conservateurs ont commencé à attaquer le et le ministre des Finances en 2015 et en 2016, cela ne nous a pas empêchés de prendre certaines initiatives. Par exemple, juste après les élections de 2015, nous avons dit très clairement que notre priorité était d’aider la classe moyenne et ceux qui aspirent à en faire partie, tout en offrant du soutien à ceux qui en ont besoin. Nous avons beaucoup parlé de cela et nous avons pris les initiatives nécessaires, mais pendant ce temps-là, le Parti conservateur se complaisait dans la diffamation.
Je me souviens que les conservateurs disaient, et ils l’ont répété ces dernières semaines, que l’ancien ministre des Finances avait une villa en France qui n’était pas déclarée et que le commissaire à l’éthique avait estimé qu’elle aurait dû être déclarée. Ils en ont fait tout un plat.
Or, peu de temps après les élections fédérales, un article de journal était paru dans lequel le ministre des Finances de l’époque parlait librement de la résidence secondaire qu’il avait en France. Il ne cherchait pas du tout à le cacher. Alors comment peut-on dire que c’était un secret puisque les médias étaient déjà au courant? Certes, cette maison aurait dû être consignée dans un document que nous sommes tous censés remplir, et c’est ce que le commissaire à l’éthique a fait remarquer. Quoi qu’il en soit, une décision a été prise par le commissaire à l’éthique, qui, soit dit en passant, ne s’occupe pas seulement des députés ministériels, et cette décision a été acceptée et appliquée.
Nous avons respecté les institutions, mais pour le Parti conservateur, ce qui importe, c’est de construire tout un boniment pour tromper les Canadiens et leur faire croire que le gouvernement est corrompu. C’est ça qu’il cherche, et c’est la raison pour laquelle il ne pense qu’à salir des réputations. C’est la raison pour laquelle, comme je l’ai déjà indiqué, les conservateurs veulent, avec cette motion, en saisir encore une fois un comité permanent de la Chambre des communes afin d’attirer l’attention de la Chambre des communes là-dessus.
Par tous les moyens, ils cherchent à exploiter des affabulations, à revenir sur des questions qui, franchement, ont déjà été débattues et réglées, que ce soit par des excuses, par le temps ou par des élections. Ils voudraient qu’on reparle de sujets tellement anciens que, depuis, trois chefs se sont succédé à la tête de leur parti. Mais ça ne les empêche pas de continuer. Nous devons nous demander pourquoi nous devrions suivre la direction que l’opposition officielle nous propose. J’estime, moi, que nous devons continuer de faire ce que nous faisons, et de faire preuve de constance.
J’ai parlé de 2015, lorsque les conservateurs se montraient critiques et qu'ils faisaient toutes sortes d’allégations. Il s’agissait souvent d’allégations qu’ils ne disaient qu’à l’intérieur de la Chambre, mais pas à l’extérieur. Leurs attaques personnelles étaient souvent des attaques contre des membres de la famille également. Lorsque cela s’est produit — j’en été personnellement témoin, comme d’autres députés —, le a indiqué qu’ils pouvaient continuer leurs attaques contre lui en tant que premier ministre, mais que, pour reprendre ses mots, nous, nous allions rester concentrés sur les Canadiens. Nous allions prendre les mesures budgétaires et législatives qui, en fin de compte, seraient là pour soutenir les Canadiens.
Comme je l’ai dit, au cours du premier mandat, en ce qui concerne la classe moyenne et les gens qui souhaitent en faire partie, nous nous sommes attaqués à de nombreuses inégalités. Pensons à l’impôt sur le 1 % des Canadiens le plus riches ou au soutien aux enfants et aux personnes âgées, qui a littéralement sorti des centaines de milliers de personnes de la pauvreté. Plus tôt aujourd’hui, la nous a fait part du nombre total de personnes qui ont été sorties de la pauvreté. Il y a aussi eu l’allégement fiscal pour la classe moyenne du Canada. Voilà ce que nous avons mis en avant, au grand dam des conservateurs, qui veulent que nous nous concentrions sur leur programme.
Transportons nous rapidement dans le temps jusqu'aux élections de 2019. Une fois de plus, les conservateurs se sont efforcés de convaincre l'électorat de la nécessité d’un changement en raison de la corruption. En fin de compte, nous avons reçu un autre mandat. Peu après, nous avons compris qu'il était nécessaire de travailler en équipe pour lutter contre la pandémie.
En tant que gouvernement, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour travailler avec les Canadiens et un large éventail d’intervenants, y compris les gouvernements provinciaux, les gouvernements autochtones, les dirigeants communautaires, les conseils scolaires, les municipalités et la population dans son ensemble. Nous avons beaucoup collaboré avec des experts en santé, nous nous sommes penchés sur les donnés scientifiques et nous avons concentré nos efforts pour surmonter la pandémie.
Pendant une très courte période, même le Parti conservateur a semblé comprendre qu’il était dans l'intérêt commun de collaborer, mais cela n’a certainement pas duré très longtemps. Après quelques mois environ, les conservateurs ont voulu replonger dans la mesquinerie. C’est regrettable, mais quand qu’ils ont commencé à agir de la sorte, nous avons maintenu le cap. C’est d'ailleurs ce que nous continuons à faire aujourd’hui.
Pourquoi les conservateurs ont-ils maintenant présenté cette motion? Quel en est l’objectif? Ils nous diront que c’est parce qu’ils veulent qu’elle soit soumise à un comité permanent et qu’ils veulent entre autres parler d’éthique, encore et encore. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles il est important pour eux d’essayer de faire changer les questions débattues sur le parquet de la Chambre des communes.
De quoi étions-nous censés débattre aujourd’hui? Plus tôt dans la journée, j’ai eu l’occasion de formuler des observations sur le projet de loi C-18. Avant que je ne prenne la parole au sujet du projet de loi , nous avons dû procéder à une attribution de temps. Nous n’avions pas d’autre choix que de recourir à cette mesure. Une des choses que nous avons apprises, c’est que le Parti conservateur ne veut absolument pas que la Chambre des communes adopte des projets de loi.
Lorsque les conservateurs voient d’autres entités politiques collaborer à la Chambre, ils sont contrariés. Ils ne semblent pas comprendre qu’avec le troisième mandat, qui a placé le gouvernement en situation minoritaire, ce n’est pas uniquement le gouvernement du Canada ou le Parti libéral qui a reçu le mandat. En situation de gouvernement minoritaire, les partis de l’opposition ont également une responsabilité.
Je soutiens que le Parti conservateur n’a pas assumé les responsabilités que les Canadiens lui ont confiées en septembre dernier. Nous l’avons constaté dans le comportement de ses députés, surtout au cours des derniers mois.
Je compte plus d’années d’expérience parlementaire dans l’opposition que dans le gouvernement. J’ai été dans l’opposition pendant 23 ou 24 ans, et j’espère que je serai en mesure d’égaler cette expérience au gouvernement. Je n’ai jamais vu une force aussi destructrice que l’approche que le Parti conservateur a adoptée en matière législative. Aujourd’hui, nous sommes censés parler du projet de loi et en débattre. Permettez-moi de rappeler à mes amis conservateurs que le projet de loi C-18 est un enjeu du programme électoral que même le Parti conservateur avait appuyé en septembre.
En fin de compte, je crois que toutes les entités politiques à la Chambre ont reconnu que le fait d’avoir des agences de presse et des journalistes ainsi que d’avoir des nouvelles fondées sur des faits est d’une importance capitale pour notre démocratie, et que nous devons nous attaquer à ces géants de la technologie. L’ancien chef du Parti conservateur, pas la cheffe intérimaire, mais l’ancien chef...
Une voix: Quel ancien chef? Il y en a tellement.
M. Kevin Lamoureux: Il est quelque part parmi la bande de champions, là-bas. Il le trouvera, j’en suis sûr.
Madame la Présidente, en fin de compte...
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Madame la Présidente, j'ai habituellement un texte, mais j'ai ressorti mon rapport, qui date d'un an et quelques mois. Je le présente avec les faits saillants.
Il faut évidemment reconnaître le travail qui a été fait dans l'objectif ultime d'aider tous les Québécois et les Canadiens à se sortir de la pandémie. Cela dit, il y a des actions qui ont mérité un regard. Ce regard, qui a pris plusieurs mois, portait sur l'octroi d'une bourse qui, au départ, était très valable. Il s'agissait d'une bourse étudiante visant à remercier les jeunes qui faisaient du bénévolat.
Nous nous rappelons que la majorité des aînés âgés de 60 ans ou de 70 ans et plus devaient s'isoler davantage que les autres. Il y avait un manque à gagner, et on a donc demandé aux jeunes de s'impliquer dans leur communauté. L'objectif de cette bourse était initialement de reconnaître le travail fait sur le terrain pour sauver des vies ou pour sortir les aînés de la solitude. L'essence même du programme avait un sens intéressant.
Par ailleurs, quand nous avons vu que le programme avait été mis en œuvre de façon extraordinairement rapide, nous avons voulu jeter un regard. Nous nous sommes rapidement rendu compte qu'il n'y avait pas eu d'appel d'offres. Je suis entrepreneure et j'ai fait des projets durant toute ma vie: on sait bien que, plus le projet est gros, plus on prend le temps de réfléchir, d'avoir des propositions et de bien choisir. Or, ce programme s'est fait avec une telle rapidité que les appels d'offres n'y étaient pas.
Nous avons donc décidé d'aller plus loin. C'est pour cette raison que le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique s'est penché sur la façon et les raisons pour lesquelles ce contrat avait été octroyé à l'organisme UNIS. La première raison qu'invoquait le gouvernement était qu'il était incapable de gérer le programme parce qu'il fallait réagir rapidement pour récompenser ces jeunes bénévoles pendant la période estivale. On se rappelle que c'était un été assez extraordinaire où on devait réagir vite. On ne savait pas non plus où on s'en irait l'année suivante.
Il y avait eu au préalable deux rapports du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Je vais le redire pour les gens qui nous écoutent et qui veulent avoir la chronologie des événements. En 2017, nous avons entendu parler de la visite de la famille du sur l'île de l'Aga Khan. Le premier ministre a malheureusement reçu un premier blâme de la part du commissaire. Il peut toutefois arriver que des erreurs soient commises et que des excuses soient entendues.
Cela dit, on se souvient de l'affaire SNC Lavalin, en 2019. J'ai moi-même eu droit à des représailles au comité de l'éthique, parce qu'on avait un autre regard pour aller plus loin dans la recherche du rapport de SNC Lavalin. Il y a eu des pressions pour faire taire les actions au sujet du dossier de SNC Lavalin. On se souvient des pressions exercées sur l'ancienne ministre de la Justice, Mme Jody Wilson‑Raybould. Malheureusement, pour la deuxième fois, le commissaire à l'éthique a dit qu'il s'agissait d'un geste manqué.
Évidemment, on se questionne et on réfléchit. Plus on scrute, moins il y a d'éléments qui nous dictent la confiance qu'on doit avoir en nos dirigeants, en nos leaders. Quand je rencontre des élèves dans les classes, quand je rencontre notre relève, je leur dis que c'est important d'être digne de confiance. J'ai demandé à moult reprises ce qui nous démontrait que nous pouvions avoir confiance dans les gestes posés pour gérer la pandémie.
Je dois mentionner que j'ai aussi été gâtée, parce que c'était mon initiation à l'obstruction systématique. J'y ai passé des heures. Comme on le sait, nous ne sommes pas des centaines au Bloc québécois à faire du remplacement. Je peux affirmer que je m'en souviens, des 40 heures interminables pour parler d'un sujet. Pour les gens qui nous écoutent, cela se produit effectivement.
C'est sûr que, en 2019 et en 2020, quand nous avons entendu parler de la gestion de cette bourse canadienne pour laquelle il n'y avait pas d'appel d'offres, nous sommes allés un peu plus loin. En fait, nous avons voulu comprendre comment il se pouvait qu'une bourse d'une aussi grande envergure — pas moins de 910 millions de dollars — soit offerte rapidement à un organisme que l'on connaît et alors qu'on a tout de suite démontré que le frère, la mère et la conjointe du premier ministre avaient déjà eu une relation de proximité avec l'organisme, lequel a néanmoins toute sa raison d'être.
Par ailleurs, c'est sûr que le jour où je reçois un cadeau ou une mention, la première question que je dois me poser est la suivante: dans quelle intention ce cadeau m'est-il offert? La deuxième question que je dois me poser est celle-ci: dois-je absolument dire que j'ai reçu un privilège ou un cadeau? Comme députés, nous sommes au courant des reproches que nous recevons si nous acceptons un cadeau au‑delà de 200 $. Dans ce cas-ci, il s'agissait de 200 000 $. Il fallait donc absolument prendre une pause et y réfléchir.
C'est sûr que nous avons ensuite analysé le contrat. Je pensais à mes organismes qui peinent, avec quelques milliers de dollars, à offrir des services à la collectivité. Le contrat qui a été octroyé à l'organisme UNIS avait au départ une valeur de 19 millions de dollars. Cela s'est élevé peu de temps après à 43,5 millions de dollars. Nous nous sommes dit que c'était plutôt rapide et, quand nous avons fait l'analyse, nous nous sommes demandé comment l'organisme pouvait offrir des services autant en anglais qu'en français, tant au Québec que dans toutes les provinces du Canada. La réponse est que l'organisme UNIS n'offrait qu'un service unilingue. Il y avait donc évidemment une autre préoccupation.
Le 2 juillet, le a défendu la décision du gouvernement d'avoir confié la gestion du programme à cet organisme. C'était, selon lui, une bonne chose à faire. Or, le 3 juillet, malheureusement, la ministre de la Diversité et de l'Inclusion et de la Jeunesse de l'époque a annoncé que l'organisme UNIS n'administrait plus ce programme de bourses. C'est pour cette raison que nous avons procédé à l'enquête. C'est également pour cette raison que, les 9 et 10 juillet, nous avons mis sur la table tous les éléments dont je vous ai parlé au préalable.
En fait, durant toutes les semaines et toutes les heures qui ont suivi, à aucun moment on n'a pu démontrer avec exactitude que le gouvernement avait fait preuve d'un travail consciencieux et digne de confiance avec l'argent des contribuables. Cela n'a pas été fait. Le conflit d'intérêts s'est en fin de compte résumé à: qu'est‑ce qu'un ami? Est-ce que nous pouvons recevoir, percevoir, offrir des contrats?
Il y avait vraiment matière à aller plus loin. Quand le gouvernement a senti l'eau chaude — le 30 juillet, on s'en souvient —, le premier ministre a nié sans aucune surprise les méfaits, tout en étant conscient que la perception de l'important contrat et de ce que cela apportait pouvait conduire à certaines interrogations. À ce moment, j'ai expliqué à mes électeurs que, quand on sent l'eau chaude, il faut partir et trouver une solution. C'est là que j'ai aussi été initiée à l'idée que, quand on ne sait pas comment se tirer d'affaire, on proroge. La prorogation a comme effet qu'on prend une pause, qu'on essaie de tout pelleter par en arrière en se faisant croire qu'il ne s'est rien passé, et qu'on recommence. Cette pause a duré six semaines. En fait, j'avais travaillé pendant une partie de l'été. Alors que, comme législateurs, nous étions en train d'améliorer le niveau de confiance, la prorogation du 18 août nous a obligés à tout arrêter durant six semaines. Ensuite, par quoi recommence-t-on?
On a voulu continuer. Je me souviens très bien que j'avais déposé une proposition pour poursuivre les affaires courantes de la Chambre, mais, en parallèle, avoir un comité spécial, ce qui était quelque chose de très constructif pour ne pas perdre de temps. À mon sens, on perd trop de temps depuis les derniers mois. On pourrait régler pas mal plus d'enjeux de société qu'on le fait actuellement.
Il y a eu 27 irrégularités de la part des libéraux. Je dois aussi dire que, en matière d'éthique, on a jeté un regard sur l'achat des ventilateurs médicaux. On se souvient de l'ex-député libéral M. Baylis qui a décroché un contrat de 237 millions de dollars. On voulait savoir comment cela se faisait que M. Baylis, qui faisait de l'approvisionnement en automobile, était devenu un spécialiste des ventilateurs. C'est la même chose pour l'entreprise Palantir.
Il fallait donc aller un peu plus loin pour être sûrs que les activités étaient conformes, avec des appels d'offres, et que l'argent des contribuables était utilisé à bon escient. Le comité a déposé 23 recommandations en juin 2021. On voulait aller plus loin, mais, malheureusement, on s'est buté à des réactions encore une fois. C'était le temps de déclencher des élections. La prorogation avait fait son temps. Évidemment, c'est ce qui est arrivé.
C'est pour cette raison et plusieurs autres qu'aujourd'hui il importe que les recommandations soient discutées ici à la Chambre. C'est pour bien utiliser l'argent des contribuables, c'est pour s'assurer que cela ne se reproduira plus et c'est pour faire la démonstration qu'il faut être plus blanc que blanc. Malheureusement, présentement ces trois événements, soit en 2017, en 2019 et l'affaire UNIS, ne montrent pas que le gouvernement est digne de confiance.
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Madame la Présidente, j'interviens aujourd’hui au sujet de la présente motion d’adoption. Ceux qui nous regardent à la maison se demandent peut-être ce qu’est une motion d’adoption. Un rapport a été déposé par un comité à la Chambre. Il est très rare qu’il y ait une motion d’adoption comme celle-ci pour voter sur un rapport. À mon avis, et comme l’a indiqué plus tôt le député de , ce n’est rien de plus qu’une tactique des conservateurs pour paralyser la Chambre.
Ce qui rend cette motion d’adoption encore plus remarquable, c’est ceci: il est d'emblée rare qu'un rapport fasse l'objet d'une motion d’adoption, mais celui-ci n’est même pas un rapport du comité de l’éthique actuel. Il s’agit en fait d’un rapport du comité précédent. Je suis désolé, je ne devrais pas dire cela. Tout le travail a été fait par le comité précédent, qui a élaboré le rapport, l’a rédigé, l’a étudié, a interrogé les témoins et l’a présenté. Tout ce qu'a fait le comité de l’éthique actuel, qui existe dans la présente législature, c’est de redéposer ce rapport.
D'entrée de jeu, il est rarissime qu'une motion comme celle-ci porte sur un rapport. Pour rendre la chose encore plus bizarre, ce n’est même pas un rapport auquel a participé le comité de l’éthique actuel. Le comité actuel n’a pas interrogé les témoins. Il n’a pas posé de questions ni formulé de recommandations. Il s’appuie sur un travail qui a été effectué auparavant. Les gens pourraient se demander pourquoi le comité fait cela ou ils pourraient se montrer sceptiques quand nous accusons les conservateurs de se servir de cette question comme d’une nouvelle occasion politique. Or, il est très clair, quand on regarde les jeux auxquels jouent les conservateurs, que ceux-ci sont prêts à tout pour empêcher l'adoption des mesures législatives du gouvernement.
Pour ceux qui nous regardent, ce dont nous aurions discuté en ce moment est le projet de loi , un projet de loi que les conservateurs appuient, du moins dans leur programme électoral. Il s’agit d’une mesure législative qui fournirait un soutien aux médias d'information de tout le pays pour s’assurer qu’ils puissent continuer à être indépendants. Au lieu de faire leur travail et de respecter les engagements qu’ils ont pris envers les Canadiens pendant la campagne électorale, les conservateurs ne voient aucune victoire ni gain politique dans ce projet de loi particulier, car la grande majorité des députés, sinon tous, l’appuient déjà. Ils cherchent querelle, très franchement, et ils ne voient rien qui pourrait l'attiser ici. C’est pourquoi ils se disent: « Plutôt que de passer du temps à parler du projet de loi C‑18, un concept avec lequel nous sommes d’accord, pourquoi ne pas s’attaquer à quelque chose qui nous permette réellement de nous en prendre au Parti libéral et à certains de ses députés? » C’est exactement ce que nous voyons ici avec la présentation de cette motion d’adoption concernant le rapport qui a été déposé par le comité.
L'un des commentaires que j'ai trouvé fort intéressant — et j'ai été surpris qu’il soit émis par la députée de , entre tous et toutes — est celui où elle a demandé au député de pourquoi il prenait du temps pour débattre de cela. Cette critique ou cette question pourrait tenir la route si personne d'autre ici ne s’exprimait là-dessus, mais les conservateurs le font. Ils utilisent le temps dont nous disposons, ils perdent toute la journée en discutant en long et en large de cette motion particulière. Alors, la question se pose: Pourquoi n'utiliserions-nous pas le temps qui nous est alloué pour en parler et dire aux Canadiens ce qui se passe?
Je trouve assez curieux qu'on nous accuse de vouloir en parler juste parce que nous ne voulons pas parler de ce sujet. C'est comme dire que nous ne devrions pas nous exprimer parce que nous ne voulons pas en parler de toute façon. Bien sûr que ce n’est pas de cela que nous voulons parler. Nous voulons parler du projet de loi , mais le fait est que, par leurs jeux politiques, les conservateurs nous ont mis dans la position de devoir en débattre immédiatement. Nous allons clairement profiter de l’occasion pour en débattre et montrer aux Canadiens ce qui se passe en ce moment. Pour être tout à fait honnête, je m'attendais à ce que cette question soit posée, de manière très cynique, par mes collègues d'en face, mais j'ai été surpris qu’elle le soit par la députée de . Peut-être a-t-elle eu l'occasion d'y réfléchir et qu’elle a changé d’avis sur la question maintenant.
J'aimerais parler de ce rapport en particulier. Je sais qu'il contient 23 recommandations qui ont été formulées par le comité de l'éthique de la législature précédente. C’est le comité qui a présenté les recommandations. Lorsqu'on commence à les lire, il apparaît de manière évidente qu'elles mettent incroyablement l’accent sur les personnes: le , l'épouse du premier ministre et les personnes qui travaillent au Cabinet du premier ministre.
Nous avons entendu un député conservateur dire tout à l'heure qu’il voulait s'assurer que certains membres du personnel comparaîtraient devant le comité. L'une des vives critiques était que le gouvernement ne permettait pas au personnel de comparaître devant le comité pour témoigner. Au lieu de cela, le , si je me souviens bien, a proposé de se présenter devant le comité, mais ce n’est pas ce qui intéressait les conservateurs, ce qui intéressait l'opposition. Ils voulaient que des membres du personnel se présentent en personne.
Je trouve cela très inquiétant. Je me rends compte que les conservateurs n’ont aucun problème à s’en prendre à des particuliers. Pour le moindre gain politique, ils sont prêts à détruire la carrière de quelqu’un. Nous le savons déjà. Après tout, pour la première fois en plus de 100 ans, ils ont traîné quelqu’un devant la Chambre, à la barre de la Chambre. Cela ne s’était pas produit depuis 100 ans, et cela n’était jamais arrivé à quelqu’un qui ne faisait pas partie du gouvernement. Les conservateurs ont traîné à la barre le président de l’Agence de la santé publique du Canada. Cela démontre à quel point ils sont prêts à démolir n’importe qui s’ils pensent en tirer le moindre gain politique, et c’est exactement ce qui se passe ici aujourd’hui.
Quand la responsable de ces employés dit qu’elle est la personne dirigeante, qu’elle assumera ses responsabilités, qu’elle se présentera devant le comité et qu’elle répondra aux questions, elle montre comment agir en leader. Est-ce que suffisamment de sang a été versé pour les conservateurs? Non, bien sûr que non. Ils voulaient s’en prendre aux membres du personnel, aux personnes employées par la ministre responsable, ce qui, de la part du comité de l’éthique, est extrêmement contraire à l’éthique.
Dans toute organisation, il y a toujours quelqu’un qui va assumer la responsabilité des décisions prises, quelqu’un qui va rendre des comptes. C’est ce que la a voulu faire. Est-ce que cela intéressait les conservateurs et les autres partis de l’opposition au sein du comité? Non. Ils voulaient s'en prendre au personnel. Ils voulaient que des personnes qui n’ont pas le même pouvoir de se défendre, qui ne peuvent pas s'exprimer dans cette enceinte ni publiquement, soient celles qui se font réprimander pendant deux heures.
La ne voulait pas que cela se produise, ce qui ne devrait surprendre personne à la Chambre. Cela ne devrait certainement pas surprendre les Canadiens, surtout quand ces derniers ont vu le Parti conservateur, soutenu par le Bloc et le NPD, traîner un fonctionnaire devant la Chambre des communes, le président de l’Agence de la santé publique du Canada. Cela ne s’est jamais produit dans l’histoire de ce Parlement, et lorsque cela s’est produit auparavant, ce n’était jamais une personne exerçant ces fonctions.
Des voix: Oh, oh!
M. Mark Gerretsen: Les voilà qui me chahutent maintenant, madame la Présidente. Je sais toujours quand je touche un point sensible. Je sais toujours quand la vérité commence à faire son chemin. Quand quelqu’un les interpelle, c’est facile de le savoir parce qu’ils se mettent à faire du chahut, exactement comme en ce moment.
Pour en revenir à ce rapport en particulier et au travail qu’a fait le comité, rappelons qu’à l’époque, les libéraux ont participé au comité. Ils y étaient. Ils ont aidé à réaliser les études avec les témoins. Ils ont contribué en formulant leurs propres recommandations du comité. Je sais que trois recommandations émanant des députés libéraux, que je ne vois pas sous la même forme dans le rapport, n’ont jamais été adoptées. J’aimerais vous dire ce qu’étaient ces recommandations.
Les recommandations des députés libéraux ne donnent pas les noms des personnes et ne cherchent pas à les fustiger. Elles visent à établir et à élaborer une politique. Dans le rapport dissident, il était demandé dans les recommandations que le Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique procède, le plus rapidement possible, à un examen législatif complet de la Loi sur les conflits d’intérêts et formule les recommandations appropriées.
Cela semble être légitime d’agir ainsi. Cela semble être légitime sous l’angle des politiques si ce qui nous intéresse, en général, c’est d’essayer de corriger les failles perçues de notre système. C’est ce que nous ferions, au lieu de parler de toutes ces recommandations qui font référence au , à son épouse et à diverses autres personnes, et de la manière dont certaines informations doivent être communiquées immédiatement. La raison pour laquelle je dis cela est que mes collègues se souviendront que le commissaire à l’éthique menait déjà sa propre étude sur la question.
Tout ce que le comité a exigé sous forme de recommandations dans le cadre de cette étude n’avait pour autre but que de faire de l’esbroufe et d’étaler le linge sale de tout le monde en public, peu importe l’implication des uns ou des autres. C’est ce qu’ils ont tenté de faire. Il n’y avait rien de plus. Nous savons que c’est parce que le commissaire à l’éthique ne va pas faire cela dans la même mesure que ce que l’opposition officielle voulait que le comité le fasse. C’est tout ce qui les intéresse.
Le commissaire à l’éthique faisait déjà enquête, et c’est comme si le comité avait dit: « Non, non; nous sommes meilleurs pour cela. Nous devrions faire tout ce travail à la place de la personne qui a été engagée pour le faire de façon juste, non partisane et impartiale. » C’est exactement la raison pour laquelle le rapport a été de nouveau déposé.
Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas un rapport produit au cours de la présente législature au comité de l’éthique qui siège actuellement, mais un rapport de la législature précédente. Ils s’en sont juste emparés et l’ont déposé de nouveau pour que les conservateurs puissent continuer à rejouer le même scénario, encore et encore.
La deuxième recommandation que les libéraux ont présentée dans ce rapport dissident était que le Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique procède, le plus rapidement possible, à un examen complet de la Loi sur le lobbying et qu'il formule les recommandations appropriées.
Là encore, du point de vue politique, les libéraux reconnaissaient qu’il y avait des problèmes et qu’il était possible qu’il y ait des lacunes, et ils avaient indiqué comment ils s’y attaqueraient. Ils examineraient la Loi sur les conflits d’intérêts et la Loi sur le lobbying pour trouver des moyens de les améliorer et de les renforcer. C’est à cela que devrait ressembler une politique adéquate provenant d'un comité, non à des exigences arbitraires formulées par l’opposition dans le seul but de couvrir de honte des personnes et de faire durer un scandale le plus longtemps possible. C’est tout ce qui les intéressait.
La troisième et dernière recommandation formulée par les députés libéraux dans le rapport dissident était que le Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique s’abstienne de mener des enquêtes parallèles sur la conduite des députés avec n’importe quel bureau indépendant, que ce soit directement ou par procuration.
À propos de cette dernière recommandation, les députés libéraux disaient: « Attendez un instant, cette enquête sur l’éthique est déjà menée par la personne qui a été nommée pour étudier ce genre de problème. Ce n’est peut-être pas une bonne idée de faire cela en même temps. » Ce serait comme si un juge examinait une affaire au tribunal alors qu’un comité parlementaire essaie de faire exactement la même chose en parallèle. Ils tentent de jouer de leur influence. Ils essaient de faire ressortir et de faire remonter à la surface tout ce qui est possible pour essayer de s’en prendre à des personnes et à des personnalités. C’est ce qu’ils font constamment.
Cela me ramène à mon point de départ, dans les cinq minutes qui me restent. Ce que nous voyons ici aujourd’hui s’inscrit dans une tendance. C’est une tendance qu’a adoptée récemment le Parti conservateur du Canada, qui consiste à essayer sans arrêt de créer tous les obstacles possibles. Ils proposent l’adoption d’un rapport qu’un comité de la présente législature n’a même pas rédigé. Ils ne font même pas le travail avant d’essayer de soumettre ici la motion. Ils s’emparent simplement d’un rapport de la dernière législature et le déposent à nouveau pour pouvoir en proposer l’adoption. C’est souvent de cette façon qu’ils procèdent.
Comme l’a rappelé à plusieurs reprises le député de , les conservateurs se sont plaints, disant qu’ils veulent un débat, qu’ils veulent débattre de la question. Ils s’écrient: « Pourquoi ne nous laissez-vous pas débattre de ces mesures législatives très importantes? »
Ce à quoi le gouvernement rétorque: « Bien vu. Nous avons peut-être besoin d’un peu plus de temps pour débattre. » Il présente alors la motion no 11 qui dit en gros: « Prolongeons la séance plus tard dans la soirée. » Qu’ont fait les conservateurs? Ils ont essayé de faire de l’obstruction. Nous avons dû imposer la clôture sur cette motion, qui visait à fixer notre horaire de travail. Voilà à quel degré extrême ils portent l’obstructionnisme.
Plus tôt aujourd’hui, nous avons vu un député conservateur se lever pour proposer un amendement à la motion d’adoption. Il essayait simplement de provoquer un autre vote. Il essayait de perdre plus de temps. Voilà ce à quoi nous assistons ici. Leur but n’est pas de débattre des politiques.
Si les conservateurs voulaient débattre des politiques aujourd’hui et s’ils voulaient vraiment faire avancer les objectifs de la population canadienne, ils débattraient du projet de loi , dont l'objet leur tient à cœur. Nous le savons, parce que cette idée figure dans leur programme et qu’ils ont dit vouloir la défendre.
Cependant, on dirait que les conservateurs ne souhaitent voir cette idée faire son chemin que s’ils forment le gouvernement. Comme nous l’avons constaté, cette idée figure dans leur programme électoral et ils ont fait campagne là-dessus. Nous disons à la Chambre: « Allons de l'avant avec cette idée ». Il devrait être assez facile de faire adopter cette mesure puisque nous savons que les conservateurs l’appuient, mais chaque fois que nous en parlons à la Chambre, ils dressent un obstacle comme celui-ci pour nous empêcher d’en parler.
Les conservateurs ne veulent livrer la marchandise pour la population canadienne que s’ils sont au volant. Ce n’est pas comme cela que fonctionne la démocratie. La démocratie fonctionne, au Canada du moins, avec des gens élus dans 338 régions du pays, qui se réunissent et cherchent la meilleure façon d’avancer. Si nous ne pouvons pas le faire par consensus, ce qui est rarement le cas par défaut, nous votons. Puis nous passons à autre chose. Nous reconnaissons que nous avons joué notre rôle dans le processus démocratique, que nous avons contribué à améliorer la vie des Canadiens. Nous acceptons les rôles qui nous ont été confiés à la Chambre.
Les Canadiens remarqueront que le Parti libéral a dit qu'il accepte le rôle qui lui a été confié à la Chambre. Nous acceptons le rôle d’un gouvernement minoritaire. Qu’avons-nous fait? Nous nous sommes tournés vers d’autres partis. Nous sommes allés voir le NPD pour savoir s’il voulait travailler avec nous pour faire avancer les dossiers qui intéressent les Canadiennes et les Canadiens. Le NPD a accepté son rôle. Il a dit oui. Il voulait le faire pour la population canadienne, il voulait qu’on se réunisse et qu’on travaille ensemble. C’est ainsi que nous avons obtenu une entente de soutien et de confiance.
Nous savons quel est l’objectif du Bloc. Il veut avoir son propre pays. Je suppose que, par défaut, il sera beaucoup plus difficile de travailler avec le Bloc dans l’intérêt de tous les Canadiens, mais au moins nous savons exactement quelle est sa position. Nous savons exactement d’où il vient. Les conservateurs, par contre, sont littéralement à la dérive en ce moment. Qui dirige le navire chez eux? J’aimerais bien le savoir. Il est impossible qu’ils puissent continuer à fonctionner de cette manière. Ils ne savent même pas quel est leur rôle à la Chambre.
Je n’ai aucun problème à voter contre cette motion d’adoption et j’ai donné mes raisons. J’ai fait référence au rapport, mais ce n’est pas de cela que nous aurions dû parler aujourd’hui. Nous aurions dû parler du projet de loi , une question qui ferait véritablement avancer les intérêts des Canadiens et qui rendrait notre pays plus indépendant pour les organisations et les organes de presse du monde entier. Malheureusement, nous n’en sommes pas là, car les conservateurs jouent encore une fois à des jeux.
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Madame la Présidente, je suis heureux de me joindre au débat, qui porte sur l'éthique et le rôle que l'éthique devrait jouer pour les personnes qui gouvernent le pays.
Le rapport vise à déterminer s'il convient de réévaluer ce qui s'est passé lors du scandale de l'organisme UNIS, mais, dans mon discours, j'aborderai de nombreux manquements à l'éthique commis au sein du gouvernement. Je parlerai aussi de certains enjeux dont les citoyens de , de la Saskatchewan et du Canada aimeraient voir la Chambre débattre.
J'ai écouté quelques discours de députés d'en face, notamment ceux des députés de et de , dans lesquels ils affirmaient que le gouvernement est une véritable bénédiction pour les Canadiens des quatre coins du pays. Ils disent avoir réduit les impôts pour la classe moyenne en 2015 sans pour autant se rendre compte de la situation en 2022.
La COVID‑19 est presque derrière nous. Certains députés veulent encore en parler et faire peur aux Canadiens, mais dans tous les autres pays du monde, les gens passent à autre chose. Il est maintenant temps que le gouvernement fasse de même et commence à se pencher sur ce qu’il pourrait faire pour aider à contrôler l’inflation et la hausse du coût de la vie, permettre le retour au travail à temps plein et les voyages pour tous, éliminer les restrictions et cesser de stigmatiser et de diviser les Canadiens.
Le gouvernement libéral a tout fait pour semer la discorde parmi les Canadiens. Il n’a pas raté une occasion de tenter de dresser les Canadiens les uns contre les autres. Les Canadiens de l’Ouest contre ceux de l’Est, les pro-vaccins contre ceux qui ont choisi de ne pas se faire vacciner pour des raisons de santé, ils continueront de tenter les Canadiens les uns contre les autres. Nous, les conservateurs, avons toujours lutté contre ces oppositions.
Notre message a toujours été le même: des vaccins sont disponibles pour ceux qui les veulent. Nous devions atteindre un taux de vaccination élevé, et nous avons réussi. Les Canadiens sont allés se faire vacciner, mais nous ne devrions pas pénaliser ceux qui ont fait un choix différent. Ils devraient pouvoir travailler et élever leur famille. Ils devraient pouvoir voyager au Canada et à l’étranger. Il y a des gens au pays qui ne peuvent même pas voyager dans leur propre pays. Ils ne peuvent pas prendre l’avion ni le train. Nous devrions en discuter à la Chambre et demander au gouvernement libéral pourquoi il continue de stigmatiser les Canadiens. Voilà les débats que nous devrions avoir.
Nous devrions aussi tenir des débats sur les politiques et l’éthique. C’est important.
À maintes reprises, le gouvernement s’est servi de l’attribution de temps pour empêcher la Chambre de débattre. Dans le pays imaginaire et magique que le député de a dépeint dans son discours, les conservateurs tentent d’empêcher le débat. Nous essayons de débattre le plus souvent possible, car nous croyons que le débat améliore les mesures législatives. Nous en avons été témoins à quelques reprises.
Cela s'est produit à quelques reprises et nous avons renforcé des projets de loi. Je me souviens des premiers temps de la pandémie en 2019. Nous avons tenu des débats et créé des programmes ensemble. C’est tout sauf un bâillon. Ils ont quand même tenté de faire adopter en douce une mesure législative qui leur donnait le droit d’imposer et de dépenser pendant deux ans sans aucune restriction, ce qui montre, encore une fois, qu’à chaque occasion ou crise, les libéraux vont continuer à essayer de s’emparer de plus en plus de pouvoir pour faire ce qu’ils veulent, quand ils le veulent. Cela devrait d'ailleurs être leur prochain slogan électoral en 2025: « Les libéraux: nous pouvons faire comme bon nous semble, quand bon nous semble. Faites-nous confiance. C'est promis. »
Je m'écarte du sujet. À Regina—Lewvan, j’entends sans cesse dire que nous devons lutter contre la hausse du coût de la vie. Nous avons présenté des motions de l’opposition. Nous avons présenté des idées pour que le gouvernement libéral puisse aider les gens.
Plus de la moitié des Canadiens ont de la difficulté à nourrir leur famille. Ce n’est pas un signe d’un bon gouvernement prospère et bien géré si la moitié des Canadiens sont incapables de nourrir leur famille. De plus, dans toutes les provinces, on constate une augmentation constante du taux de fréquentation des banques alimentaires. Voilà un signe que les temps sont difficiles.
Nous avons présenté une idée dans une motion de l’opposition il y a quelques semaines. Pourquoi ne pas enfin abolir la taxe sur le carbone? Elle punit les Canadiens qui doivent aller travailler en voiture. Elle punit les Canadiens qui doivent chauffer leur maison. Elle punit les Canadiens qui doivent continuer à acheter de la nourriture qui est transportée par camion jusqu'à l’épicerie. Les Canadiens du Nord et des régions éloignées sont punis encore davantage, car en raison de la distance à parcourir, le prix des produits de première nécessité continue d’augmenter. Voilà les débats que nous devrions avoir.
Les libéraux parlent des réductions d’impôt qu’ils ont accordées à la classe moyenne en 2015. Celles-ci n’aident plus personne. Le prix de l’essence et de tous les biens essentiels a tellement augmenté que ces réductions d’impôt sont revenues dans les coffres du gouvernement. Le gouvernement et les libéraux doivent écouter ce que disent les Canadiens, pas seulement ce que disent les proches du parti et leurs amis de Bay Street. Ils doivent savoir à quel point il est devenu difficile pour les Canadiens de joindre les deux bouts, et que la situation ne va pas en s’améliorant. Les députés peuvent le croire ou non, mais les libéraux veulent que la taxe sur le carbone atteigne 150 $ la tonne. Imaginez un parent seul qui doit choisir entre faire le plein de son véhicule pour amener ses enfants à des activités sportives, musicales ou de théâtre, ou acheter les aliments et les médicaments essentiels dont il a besoin. C’est ridicule. Quand cela va-t-il cesser?
Nous continuons de présenter des suggestions constructives, mais le gouvernement libéral ne cesse de les balayer d'un revers et de faire des discours creux. Nous avons discuté à maintes reprises avec des gens qui se demandent si le gouvernement fait ce qu'il faut. Les libéraux continuent de montrer que les seules personnes avec qui ils veulent discuter sont celles qui sont déjà de leur avis.
S'ils aiment autant le recours à l'attribution de temps, c'est qu'ils n'aiment pas débattre. Ils n'aiment pas entendre des opinions divergentes. Ils le prouvent par leurs actions. Ils l'ont prouvé en février lorsque des personnes se sont présentées devant la Chambre, car elles voulaient parler avec les représentants du peuple pour expliquer comment elles avaient vécu la pandémie. Je ne peux même pas imaginer la frustration ressentie par les personnes qui sont venues à Ottawa pour parler avec des membres du Cabinet libéral en personne et qui se sont retrouvées face à un mur. Ces personnes étaient de braves citoyens qui venaient ici pour se faire entendre, car c'est leur droit. Nous sommes dans le Parlement du peuple et aucun libéral n'a daigné converser avec ces citoyens. J'ai suivi quelques cours sur la résolution de conflits et je n'ai jamais entendu dire que la négociation pouvait se faire sans dialogue. Il faut dialoguer pour résoudre un conflit.
J’ai l’impression que le contexte conflictuel qui sévit à l’heure actuelle au pays plaît aux libéraux. Je pense que, jusqu’à un certain point, ils aiment que les Canadiens soient divisés. C’est sûrement la raison pour laquelle le Parlement est l’un des derniers lieux où il est obligatoire de porter le masque. Nous avons demandé maintes fois à obtenir les données probantes qui justifient la décision de porter le masque seulement sur la Colline du Parlement. Pourtant, les députés de tous les partis participent à des rassemblements où personne ne porte le masque un peu partout au centre-ville d’Ottawa.
Posons-nous la question. Pourquoi sommes-nous obligés de porter le masque ici? Peut-être que certains députés allégueront que cette décision relève du Bureau de régie interne, mais les libéraux y détiennent la majorité grâce à leur partenariat avec les néo-démocrates. Ils peuvent voter comme bon leur semble. Ils sont donc libres de décider quand mettre un terme aux restrictions sur la Colline du Parlement.
Parallèlement, les restrictions devraient aussi être levées dans d’autres endroits. Je ne sais pas si des députés se sont rendus à l’aéroport de Toronto récemment, mais la situation y est totalement désastreuse. Les restrictions et la vaccination obligatoire compliquent grandement les choses. Si la vaccination n’était plus obligatoire, un plus grand nombre d’employés de l’aéroport Pearson se présenteraient à leur poste. Ils pourraient ainsi aider à réduire les retards et à faciliter les déplacements par avion.
Voilà le genre de choses dont nous devrions parler, mais les libéraux ne cessent de recourir à l'attribution de temps.
Cela me permet de soulever une autre question importante pour les Canadiens. Quand pourrons-nous avoir de nouveau confiance dans nos institutions démocratiques? Cette question touche l'essence même de l'éthique et du rapport sur l'éthique. Les gens observent un affaiblissement de la démocratie au pays, et ils perdent confiance. C'est ce que j'entends dans des conversations avec des gens de ma circonscription, Regina—Lewvan, en Saskatchewan. Bien des personnes qui viennent à mon bureau se demandent ce qui se passe dans notre pays et pourquoi on ne peut pas se débarrasser de ces gens-là. Certains ont l'impression que notre pays se couvre de ridicule en ce moment, en raison de certaines politiques mises en place par le gouvernement.
Les personnes qui se rendent aux États‑Unis ou en Europe constatent que la vie reprend son cours normal là-bas. Lorsque ces personnes reviennent au Canada, elles voient que les voyageurs étrangers ne comprennent pas ce qui se passe ici parce que beaucoup de gens sont passés à autre chose. Je tiens à souligner que la situation est difficile parce que le parti de second rang, soit le NPD, appuie ces décisions et ces politiques, qui sont vraiment déconnectées de la réalité de la plupart des Canadiens. Le NPD appuie maintenant les libéraux, qui n'ont techniquement jamais remporté de mandat majoritaire, mais qui ont volé la majorité pour le mandat qu'ils ont obtenu en 2021.
C'est quelque chose que les gens ont vraiment beaucoup de mal à comprendre. Ils se demandent comment les libéraux ont fait pour détenir un mandat majoritaire que les électeurs canadiens ne leur ont jamais accordé. Le NPD parle de coopération, et les électeurs comprennent que les partis doivent parfois coopérer. Toutefois, comment le NPD a-t-il pu donner un chèque en blanc au gouvernement libéral jusqu'en 2025 sans dévoiler le contenu de cet accord? Nous avons demandé à maintes reprises aux néo-démocrates de nous montrer les documents relatifs à l'accord secret qui a été conclu dans les coulisses d'Ottawa et qui permet au et au gouvernement de rester au pouvoir jusqu'en 2025. Quelles sont les priorités du NPD?
Beaucoup de députés qui vivent dans l'Ouest canadien ont connu des gouvernements néo-démocrates qui avaient des priorités très différentes de celles du NPD fédéral actuel. Je suis presque sûr que Tommy Douglas ne ferait même pas partie du NPD actuel à Ottawa, car il aurait un point de vue différent sur plusieurs choses, notamment la politique fiscale. Certains de mes amis ont vu des gouvernements néo-démocrates, comme celui de Winnipeg, par exemple, qui ont fait preuve d'une responsabilité financière beaucoup plus grande que celle des députés néo-démocrates actuels à Ottawa.
Voilà le nœud du problème. De mon point de vue, si j'étais néo-démocrate, au moment d'envisager d'appuyer le gouvernement, je me demanderais également comment soutenir un gouvernement qui a commis autant de violations éthiques. Mon ami de a en fait dû répondre à la question lorsque j'ai dit que le rapport sur le scandale de l'organisme UNIS ne démontrait peut-être pas que le était coupable, mais concluait que l'ancien ministre des Finances, Bill Morneau, avait enfreint les règles d'éthique. Il y a également eu le « Rapport Trudeau » et le « Rapport Trudeau II », qui montrent que le premier ministre a enfreint les règles d'éthique à plusieurs reprises.
À propos de gouvernement éthique, les gens vont bientôt finir par se demander s'ils peuvent continuer à voter pour un gouvernement qui est responsable de tant de manquements à l'éthique. Je pense que cette question est au cœur du débat à la Chambre et au cœur du débat sur ce qui se produira si le gouvernement continue à commettre des manquements à l'éthique.
Par exemple, nous venons d'en voir un autre. La a accordé un contrat à fournisseur unique d'une valeur de 16 000 $ à un ami. Cette information a été révélée au cours des dernières heures. Quant à elle, la a accordé un contrat à fournisseur unique d'une valeur de 17 000 $ elle aussi à une amie. De plus, qui peut oublier le contrat à fournisseur unique octroyé à Frank Baylis? Ce contrat de quelques millions de dollars pour des ventilateurs a été attribué à quelqu'un qui ne possédait même pas d'entreprise dans le domaine des ventilateurs. La liste de manquements à l'éthique est longue et la question qui vient à l'esprit des Canadiens est la suivante: combien de manquements doivent-ils être commis et pendant combien de temps avant de pouvoir dire que cela dépasse les bornes?
Cela ne se rapporte pas uniquement à l'attribution de contrats. À maintes reprises, nous avons observé des manquements à l'éthique dans d'autres secteurs du gouvernement. Nous avons continuellement vu des initiés et des libéraux entretenant de bons contacts avec le et les députés des premières banquettes commettre de tels manquements. C'est notamment le cas du , qui vient du Nouveau‑Brunswick et dont certaines des nominations ont été remises en question. Je pense que les députés se souviendront peut‑être que ces personnes devaient s'inscrire dans un registre de donateurs libéraux avant de pouvoir faire autre chose. Voilà certaines des questions que les Canadiens continuent de nous poser et dont nous voulons débattre parce que je crois que le gouvernement ne répond pas aux attentes à son égard.
J'étais député provincial en 2015, et je me souviens d'avoir regardé un débat entre le et Stephen Harper où le premier ministre disait à ce dernier que le soleil est le meilleur désinfectant qui soit. Est‑ce que les députés se souviennent de cet échange?
Une voix: Bravo!
M. Warren Steinley: Madame la Présidente, j'entends un « Bravo! » de la part du député de . J'aimerais que les libéraux croient encore à cela. J'aimerais aussi que le souhaite encore diriger le gouvernement le plus transparent et ouvert de l'histoire canadienne.
Une voix: C'est ce qu'il fait.
M. Warren Steinley: Madame la Présidente, j'entends quelqu'un dire que c'est ce que fait le premier ministre, mais ce n'est pas le cas parce qu'il est uniquement le deuxième premier ministre canadien à avoir enfreint les règles d'éthique pas seulement une fois, mais deux fois.
Il est incroyable d'entendre les libéraux dire que ce sera le gouvernement le plus ouvert et le plus responsable de l’histoire canadienne, puis de les voir continuer à proposer des mesures législatives qui limitent la liberté d’expression et qui limitent ce que les Canadiens peuvent publier sur Internet, sur leurs pages personnelles. En quoi cela fait-il du gouvernement actuel le gouvernement le plus ouvert et responsable de l’histoire canadienne? Les gens en veulent plus. Le gouvernement n’en fait nettement pas assez pour que les Canadiens aient espoir en l’avenir.
On rapporte que l’optimisme des propriétaires d’entreprises canadiens a atteint un creux historique. Quand on parle aux agriculteurs en ce moment, ils disent qu’ils ne savent pas s’ils auront les moyens d’acheter les intrants nécessaires. C’est un résultat direct de certaines des politiques mises de l’avant par le gouvernement actuel. Compte tenu de la cible de réduction de 30 % des émissions provenant de l’industrie des engrais, une cible tout à fait arbitraire, le prix de l’engrais sera à la hausse cette année. Essentiellement, la seule façon dont l’industrie parviendra à atteindre cette cible, c'est en produisant moins. Cela signifie que les agriculteurs auront moins d’engrais à utiliser dans leur culture parce qu’ils n’auront pas les moyens d’en utiliser plus. Cela se traduira par une diminution de la quantité de nourriture produite pour les Canadiens et pour le reste du monde. Voilà le véritable résultat des cibles d’émissions arbitraires mises en place par le gouvernement.
Je crois que certains députés libéraux n'ont pas réfléchi aux conséquences. Je sais que certains d'entre eux l'ont fait parce que, pour faire la bonne chose, certains ont voté en faveur d'un projet de loi d'initiative parlementaire visant à réduire le coût de la taxe sur le carbone pour les producteurs agricoles. L'un d'entre eux était le député de , tandis que l'autre s'est abstenu. Ces députés ont parlé à des producteurs agricoles et ils ont compris les répercussions que ces politiques allaient avoir sur les personnes qui produisent les aliments que nous consommons.
Certaines des croisades idéologiques que le gouvernement mène depuis les sept dernières années ont des conséquences réelles dans la vie quotidienne des Canadiens. Je ne parle pas seulement de l'Ouest canadien, même si les Canadiens de l'Ouest sont ceux qui produisent les aliments qui permettent de nourrir le reste du pays; pas la totalité des aliments, mais une grande partie de ces aliments. Les répercussions finissent par s'accumuler. Certaines de ces politiques n'ont pas été mises en place par méchanceté, mais peut-être simplement parce que les personnes qui les ont mises en place ne comprennent pas ce qui se passe dans le secteur agricole dans l'Ouest canadien ni les différences qui existent au Canada.
Il y a quelques autres questions dont nous pouvons parler. Il me reste un peu de temps, et j’ai encore beaucoup de choses à dire.
Je veux parler des résidants de Regina—Lewvan et des effets que certaines de ces politiques ont eus là-bas, et de certaines raisons d'être et conséquences de l’éthique. Quand le gouvernement prend des décisions et accorde certains contrats à fournisseur unique, il donne de l’argent à des amis libéraux. Cependant, il abandonne à leur sort certaines des personnes qui créent des emplois et de la richesse dans leurs collectivités.
Les propriétaires de petites entreprises ont connu des moments difficiles au cours des deux dernières années. J’ai parlé à l’un d’entre eux, qui possède un restaurant appelé Rock sur la rue Albert à Regina. Il m’a dit qu’avec le montant qu’il a payé en taxe sur le carbone pour chauffer et climatiser le bâtiment, il pourrait se permettre d’embaucher deux autres employés s’il n’avait pas à payer la taxe sur le carbone. Deux personnes à Regina pourraient avoir un emploi dans un restaurant s’il n’y avait pas de taxe sur le carbone. C’est une chose à laquelle les libéraux doivent vraiment réfléchir.
Une autre chose que les libéraux ne réalisent probablement pas, c’est l’incidence de la taxe sur le carbone sur les budgets des divisions scolaires de la Saskatchewan. Les divisions scolaires doivent chauffer leurs écoles en hiver et les garder fraîches en été. La température fluctue passablement en Saskatchewan. Il a neigé pendant le long week-end de mai.
Ce que les divisions scolaires constatent dans leurs budgets, qui sont de plus en plus serrés, c’est que la taxe sur le carbone les prive de dizaines de milliers de dollars. Cet argent pourrait être utilisé pour un assistant en éducation, pour un autre enseignant ou pour les frais de carburant pour le transport par autobus. Certaines personnes ne comprennent pas à quel point les gens doivent se déplacer en autobus dans les communautés rurales et éloignées. Il faut aussi du carburant pour le chauffage et la climatisation des écoles. C’est probablement l’équivalent d’un ou deux assistants en éducation par année dans une division scolaire.
Les libéraux parlent de faire passer les Canadiens en premier et de défendre leurs intérêts. Nous devons présenter de bonnes politiques publiques pour tâcher de donner un coup de pouce aux Canadiens et de leur rendre la vie plus facile et plus abordable. Nous devons contrôler l’inflation et le coût de la vie. C’est ce que nous disent les Canadiens. J’espère que lorsque nous aurons une autre conversation, nous pourrons dire que les libéraux se montrent plus coopératifs à la Chambre.
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Madame la Présidente, je suis heureux de participer au débat sur la motion d'adoption du rapport.
Je veux d'abord dire quelque chose aux habitants de mon coin de pays qui se demandent de quoi il s'agit. Souvent, je dois expliquer à des gens de ma circonscription ce que le Parlement fait exactement à l'étape du rapport, comme dans le cas présent. C'est l'occasion pour un groupe de députés d'attirer l'attention sur un rapport qui est présenté par un comité permanent de la Chambre. Cela signifie qu'un groupe de parlementaires se sont réunis. Ils ont accueilli des témoins, ont discuté du sujet à l'étude, ont demandé à des analystes de se pencher sur la question et se sont entendus sur une liste de recommandations à soumettre à tous les députés. C'est une occasion de se prononcer sur le contenu du rapport.
Ce rapport en particulier remonte à juin 2021. Le gouvernement n'a pas pu y répondre parce que des élections ont eu lieu en août 2021. Beaucoup de gens de ma circonscription jugent que ces élections étaient absolument inutiles parce que nous traversions une pandémie nationale. Ils ne pensent pas que c'était nécessaire. Ces élections ont reproduit à peu près les mêmes résultats à l'échelle du pays, y compris dans ma circonscription. Ainsi, quand je prends la parole, je remercie les gens de ma circonscription de m'avoir élu pour la troisième fois. D'ailleurs, je souligne que j'occupe encore une fois le deuxième rang au palmarès du plus grand nombre de voix parmi l'ensemble des circonscriptions canadiennes. Je dois toujours céder la première place à mon collègue et ami d', qui a une circonscription encore plus grande que la mienne et encore plus d'électeurs à servir. Il obtient systématiquement plus de votes que moi.
Ce rapport date de juin 2021. Il porte sur ce qu'on a appelé le scandale de l'organisme UNIS. J'ai reçu beaucoup de courriels au sujet de ce scandale, surtout à l'époque. Encore à ce jour, des gens de ma circonscription me posent des questions au sujet de ce scandale. Je reçois probablement cinq à dix courriels et appels téléphoniques chaque semaine de gens qui veulent savoir ce qui se passe à ce sujet. Ils veulent tous savoir quelles mesures de suivi ont été prises. Quelles sont les mesures qui ont été prises? Quel est le dénouement? Je dirige souvent les gens vers ce rapport et je n'ai toujours pas eu de réponse du gouvernement du Canada quant à ses intentions; je ne sais pas s'il va agir, s'il donnera une réponse ou s'il sait ce qu'il entend faire.
C'est ce qui se passe aujourd'hui. Il s'agit d'un débat sur l'adoption d'un rapport. Les députés devront parler du rapport.
J'ai l'intention de parler des 23 recommandations du rapport afin que les gens de ma circonscription puissent mieux comprendre quelles mesures de suivi ont été prises dans la foulée du scandale de l'organisme UNIS. Qu'ont fait les parlementaires? Qui leur a donné de l'information? À qui les recommandations s'adressent-elles? J'espère toujours que le gouvernement répondra à ces recommandations et qu'il mettra en œuvre certaines des conclusions afin d'améliorer notre façon de faire.
À la Chambre, nous débattons souvent de projets de loi et d'amendements. Certaines des idées soulevées sont ensuite reprises par différents comités. Ces derniers discutent des politiques et reçoivent des témoins. Des experts du gouvernement viennent témoigner et les fonctionnaires tentent de peser le pour et le contre de concert avec les parlementaires. Ces séances sont également l'occasion pour les parlementaires de donner leur avis sur les enjeux qui leur tiennent à cœur. J'ai été membre de nombreux comités permanents de la Chambre des communes, alors je comprends bien leurs rouages et leur fonctionnement habituel.
Les membres du comité tentent autant que possible de rédiger un rapport qui fait l'objet d'un consensus au sein du comité. Cet exercice est toujours intéressant dans le contexte d'un gouvernement minoritaire, où le parti au pouvoir n'a pas toujours la majorité des votes pour l'appuyer. De nos jours, étant donné l'entente de coalition entre le NPD et le caucus libéral, la situation est unique en ce sens que le gouvernement jouit dans les faits d'un appui majoritaire aux comités, alors que le NPD peut continuer de prétendre qu'il forme un parti de l'opposition.
Passons à la liste de recommandations. Je tiens à les lire, puisque cela nous donnera l'occasion d'en débattre. J'ai ensuite l'intention de faire rapport de ce débat aux citoyens de ma circonscription dans le bulletin que je leur ferai parvenir vendredi afin qu'ils puissent constater que la Chambre a bel et bien débattu du rapport sur le scandale de l'organisme UNIS et de ses recommandations. Je pourrai peut-être faire part de mes idées et de ma rétroaction par rapport au contenu.
La première recommandation porte sur les décisions du Cabinet:
Que le gouvernement du Canada envisage de rendre obligatoire, avant toute décision du Cabinet concernant l'attribution d'un contrat ou d'une entente de contribution, une évaluation et une détermination de la nécessité de mettre en place un filtre anti-conflits d'intérêts, convenu conformément à l'article 29 de la Loi sur les conflits d'intérêts par le titulaire de charge publique et le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, pour tout membre du Cabinet, à titre de mesure préventive pour éviter les conflits d'intérêts.
C'est une recommandation tout à fait raisonnable. Je suis heureux que le comité ait été en mesure de présenter son rapport. C'est un comité présidé par un député de l'opposition officielle.
C'est parfaitement raisonnable. Je ne vois pas pourquoi quiconque à la Chambre s'opposerait à la mise en place d'un filtre anti-conflits d'intérêts afin de garantir que les décisions sont prises par des ministres qui comprennent le point de vue de toutes les personnes et qui savent si elles ont des raisons de vouloir se récuser d'un débat. Je pense que c'est une recommandation tout à fait acceptable et qu'il faudrait y donner suite.
Dans la section « Recommandation 2 concernant les décisions du cabinet du ministre des Finances », on peut lire ceci:
Que le gouvernement du Canada rende obligatoire, avant la prise de décision au cabinet du ministre des Finances, une évaluation visant à déterminer si un filtre anti‑conflit d'intérêts, convenu conformément à l'article 29 de la Loi sur les conflits d'intérêts par un titulaire de charge publique et le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, devrait être mis en place pour le ministre ou tout titulaire de charge publique impliqué dans cette décision et qu'il effectue un examen pour déterminer comment des groupes non enregistrés pour faire du lobbying ont pu avoir un accès direct au ministre des Finances.
Je dirais que cette recommandation est très longue. Puisqu'il n'est plus député, je peux me permettre de parler en bien de l'ancien député de Malpeque, Wayne Easter, qui avait l'habitude de conseiller aux nouveaux députés — dont je faisais partie il y a deux législatures — de formuler des recommandations courtes. Si nous voulons que le gouvernement nous écoute et qu'il comprenne ce que nous cherchons à faire, il faut que nos recommandations soient succinctes. Si Wayne nous écoute en ce moment, je tiens à lui dire qu'il me manque beaucoup. C'était un bon président de comité; il était très juste.
Pour expliquer la situation aux résidants de ma circonscription, je dirais que c'est plutôt simple. Il s'agit d'une recommandation générale visant à apaiser l'inquiétude grandissante selon laquelle certains groupes se prêtent à des activités de lobbying ou de défense au nom, par exemple, d'une association ou d'un regroupement de citoyens préoccupés. Auparavant, on n'exigeait généralement pas qu'ils s'enregistrent en tant que lobbyistes, puisqu'ils étaient considérés comme un groupe de défense d'intérêt public. Ils voulaient que leurs discussions avec le cabinet d'un ministre, un ministre ou un ministère servent l'intérêt public. Avec le temps, ces groupes se sont retrouvés quelque part entre les deux. Ils ont un intérêt pécuniaire et un intérêt public. L'organisme UNIS était un de ces groupes. Voilà pourquoi de nombreuses personnes se demandent comment il a réussi à faire en sorte que ce programme du gouvernement du Canada soit façonné à son avantage. Voilà ce qui a vivement inquiété les gens.
C’est une bonne recommandation. Elle vise à éclaircir la façon de désigner un groupe en particulier pour que cette précision soit fournie au public et pour que le public puisse juger si un marché avec ce groupe est acceptable ou non. Elle permettrait aussi de faire en sorte que de tels groupes de revendication publics sachent quand ils franchissent la ligne qui sépare le militantisme du lobbyisme actif pour d’éventuels intérêts pécuniaires.
Quant à la recommandation 3, elle indique:
Que, étant donné que la [députée de Waterloo] n’a pas révélé sa rencontre du 17 avril 2020 avec Craig Kielburger, un examen de la responsabilité ministérielle devant les comités soit entrepris.
La recommandation 3 est l’une de celles que j’aime, pas parce que j’ai maille à partir avec la députée de , mais parce que la responsabilité ministérielle devant les comités permanents de la Chambre est menacée. Je me rappelle qu'il y a de nombreuses années, à un certain comité — et je crois que c’était le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires — un député, peut-être le président de ce comité à l’époque, a écrit une lettre cosignée exprimant de vives préoccupations à l’effet que le vérificateur général était chargé de faire de plus en plus de vérifications et qu’il n'était pas en mesure de les effectuer.
Ce genre de situation revient souvent, quel que soit le comité: un ministre est invité à comparaître, et soit il refuse — rarement directement, cela dit, mais presque toujours parce que les horaires de chacun ne coïncident pas —, soit il peut se libérer, mais seulement à telle date, et seulement pendant un certain laps de temps, ou il envoie son sous-ministre, un sous-ministre adjoint ou son secrétaire parlementaire. Ce sont les ministres qui doivent rendre des comptes à la Chambre des communes. Ce sont eux qui dirigent les ministères. Ils doivent répondre de tout ce qui s'y passe et ils doivent en rendre compte.
Nous parlons ici des hommes et des femmes les plus puissants du régime politique canadien, des personnes qui ont des chauffeurs à leur disposition et qui gagnent de très gros salaires. Les décisions qu'ils prennent ont une incidence directe sur les entreprises et le gagne-pain des Canadiens, sur les familles et sur les étrangers qui veulent entrer au Canada ou en sortir. Ils devraient donc avoir des comptes à rendre, et il me semble que ce n'est pas trop demander que d'examiner la responsabilité ministérielle prévue à la recommandation 3, car nous voulons que les ministres soient soumis aux normes les plus élevées qui soient.
En fait, je dirais que c'est le Comité permanent des comptes publics qui a les normes les plus élevées de tous les comités de la Chambre des communes. Habituellement, seul le sous-ministre peut comparaître à titre de directeur financier du ministère. Quant à lui, le ministre comparaît pour expliquer le fonctionnement de son ministère et préciser ce qu'a fait le ministère avec l'argent qui lui a été accordé. Les ministres sont responsables de la bonne gestion des ressources des contribuables, ce sur quoi portent tous les débats tenus dans cette enceinte. Voilà pourquoi nous nous sommes entendus dans les champs de Runnymede, où les premiers députés se sont réunis. Il s'agissait précisément de demander des comptes à la Couronne concernant les dépenses du gouvernement et ses décisions stratégiques.
La recommandation 4, qui porte sur la tenue de dossiers relatifs aux rencontres avec les lobbyistes, se lit comme suit:
Que le gouvernement du Canada mette en œuvre une règle obligatoire exigeant, sauf dans des circonstances exceptionnelles, que les titulaires d'une charge publique de haut rang soient accompagnés d'au moins un employé lors de toute rencontre avec des lobbyistes dans le but de prendre des notes.
Je suis particulièrement épris du système d'accès à l'information. J'estime toutefois qu'il est dysfonctionnel. Je me souviens avoir présenté une demande d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels auprès du ministère de la Défense en 2020, puis avoir dû déposer plusieurs plaintes pour obtenir les documents demandés. En juin dernier, la commissaire à l'information et à la protection de la vie privée a établi que 13 ou 14 de mes plaintes concernant l'accès aux documents étaient justifiées. Ces notes sont prises par le personnel. Les notes prises par des fonctionnaires dans le cadre de telles réunions devraient être accessibles. Il ne s'agit pas de documents éphémères. Elles peuvent faire l'objet d'une demande d'accès à l'information présentée en bonne et due forme par un membre du public, un député, un sénateur ou qui que ce soit d'autre. Les titulaires d'une charge publique devraient, sur demande, donner accès aux renseignements par l'intermédiaire, évidemment, du système de demande d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels. C'est la moindre des choses.
Il y a 23 recommandations. Je ne sais pas si je serai en mesure de toutes les passer en revue. J'ai un proverbe yiddish. J'y reviendrai et j'expliquerai comment il est lié à tout cela. Je vais simplement passer à quelques-unes des autres recommandations que j'ai prises en note, car je pense que certains de mes concitoyens m'en ont déjà parlé.
La recommandation 13 concernant la conformité aux ordres de la Chambre des communes se lit comme suit:
Que le gouvernement se conforme aux ordres de la Chambre des communes et ne bloque pas le témoignage de témoins clés dans le cadre des études relatives aux conflits d’intérêts et au lobbying.
Bien qu'il s'agisse d'une bonne recommandation, je l'élargirais davantage pour le comité. La Chambre des communes est censée être l'instance politique suprême du Canada. Le gouvernement du Canada, qui est représenté par les ministres ici présents, est tenu de rendre des comptes à la Chambre, y compris aux députés libéraux d'arrière-ban. Leur rôle consiste également à demander des comptes au gouvernement.
Je sais que certains de ces députés ont exigé des comptes du gouvernement pour des décisions qu'il a prises, ce qui est tout à leur honneur. On peut demander des comptes au gouvernement de nombreuses façons. On peut le critiquer vivement et fort négativement. On peut aussi présenter des amendements ou proposer des solutions. On peut voter contre certaines mesures. On peut s'abstenir de voter sur certaines mesures pour faire valoir un point. On peut défendre des intérêts publics. On peut recourir à des pétitions. Il existe de nombreuses façons d'y parvenir. Toutefois, j'ai maintenant vu le gouvernement défier la Chambre des communes et, parfois, y faire obstruction, même pour obtenir des documents, comme dans l'affaire du laboratoire de Winnipeg, lors de la dernière législature.
Je crois qu'il est extrêmement important pour les habitants de l'Alberta, mais aussi de tout le pays de savoir que les élus qu'ils envoient à Ottawa accomplissent un travail productif pour eux. Nous exerçons une fonction constitutionnelle en leur nom, soit la reddition de comptes. C'est la raison d'être de la Chambre. Elle sert à exiger des comptes du gouvernement. Je pourrais fournir de plus amples détails sur cette recommandation pour y inclure beaucoup d'autres éléments.
La recommandation 15 porte sur l'utilisation de nouvelles technologies. Mes concitoyens me posent souvent des questions au sujet de la Chambre des communes. La façon dont nous menons nos travaux leur semble parfois archaïque. Voici la recommandation 15:
Que le gouvernement du Canada s’abstienne d’utiliser toute nouvelle technologie susceptible d’enfreindre le droit à la protection de la vie privée des Canadiens jusqu’à ce qu’elle ait été examinée par le commissaire à la protection de la vie privée du Canada et que des paramètres d’utilisation lui aient été attribués.
Je trouve cette recommandation très raisonnable. La publication de ce rapport a amené les Canadiens à se préoccuper davantage de la façon dont le gouvernement obtient leurs données personnelles et les communique à différents ministères, et de la façon dont des organisations étrangères sont en mesure d'obtenir et d'utiliser des données recueillies au Canada sur des citoyens canadiens. Où vont ces données? Comment sont-elles utilisées, et à quelles fins?
Je crois que dans le cas présent, une plus grande transparence rassurerait grandement les gens. Ils sauraient qu'ils peuvent suivre les données que le gouvernement recueille à leur sujet et savoir ce que le gouvernement sait à leur sujet. Je crois que cette recommandation de protection de la vie privée est tout à fait raisonnable. Je tenais à le souligner à l'intention de mes concitoyens.
Je voulais aussi parler de la recommandation 20, qui porte sur la surveillance et la reddition de comptes en situation d’urgence. Elle dit ceci:
Que le gouvernement du Canada mette en place des mécanismes de surveillance et de reddition de comptes expressément conçus pour assurer une allocation de fonds fédéraux rapide et transparente en situation d’urgence.
C'était bien avant les manifestations à Ottawa et bien avant les barrages illégaux à nos frontières. C'était bien avant tout cela. Cette recommandation portait précisément sur les dépenses en situation d'urgence, et les ministres ont tenté de s'arroger pendant deux ans des pouvoirs d'imposition et de dépense illimités durant la pandémie.
Nous devions nous réunir le samedi de Pâques afin de discuter et de débattre des projets de loi. Je me rappelle avoir débattu du projet de loi pendant une législature précédente, qui prévoyait un mécanisme très complexe pour l'attribution des fonds. J'ai même interrogé le ministre à ce sujet lors de la réunion du Comité spécial sur la pandémie de la COVID‑19 à la Chambre. Comme je n'arrivais pas à comprendre le projet de loi, j'ai demandé au ministre de me l'expliquer et de prendre tout le temps qu'il voulait, car honnêtement, je n'arrivais pas à comprendre comment le projet de loi allait fonctionner. Des comptables de ma circonscription me posaient des questions sur les programmes d'aide d'urgence et leur fonctionnement. Cette recommandation est absolument essentielle.
Nous avons vu, à la Chambre des communes, le gouvernement essayer d'orienter des fonds sans prendre toutes les mesures de reddition de comptes nécessaires pendant une situation d'urgence. D'un côté, nous devons tenir compte du fait qu'il s'agissait d'une situation d'urgence et que le gouvernement essayait d'assurer la sécurité de ses citoyens pendant une pandémie mondiale, mais de l'autre, je pense que la question à se poser est la suivante: comment pourrions-nous faire mieux? Que pourrions-nous faire différemment? C'est ce que demande cette recommandation. Elle demande un mécanisme précis pour assurer une allocation rapide et transparente des fonds fédéraux pendant les situations d'urgence.
Je ne m'y connais pas aussi bien que je le devrais en matière de budget des dépenses, mais le député d', lui, s'y connaît bien. Il s'y intéresse beaucoup plus que la plupart des députés selon moi. Il sait mieux que les autres où va l'argent, et beaucoup de personnes compteraient sur son expertise. Je crois que c'est une interprétation juste. Toutefois, c'est là où il faut rendre des comptes, et le budget des dépenses est un système plutôt byzantin difficile à comprendre pour bien des gens. Des concitoyens me demandent souvent: « Comment le gouvernement dépense-t-il les fonds publics? » Je les renvoie habituellement aux Comptes publics du Canada, puis je les appelle pour leur expliquer longuement où ils peuvent trouver les informations sur les dépenses. Je crois que c'est raisonnable et qu'il s'agit d'une mesure sur laquelle le gouvernement devrait travailler pour rendre compréhensibles non seulement le budget, qui contient des propositions sur la façon de dépenser l'argent, mais aussi l'aspect comptable, qui représente la façon dont a été dépensé l'argent, et pour indiquer aux Canadiens où l'argent est allé.
Si les députés veulent un bon exemple, je pourrais leur rappeler une promesse faite il y a quelques cycles budgétaires — je crois que c’était dans le budget de 2019 —, qui consistait à consacrer 1 milliard de dollars aux programmes sur les maladies rares. L’investissement devait être réparti en deux tranches de 500 millions de dollars sur deux exercices financiers. Je ne peux toujours pas déterminer où est passé tout cet argent ni où il a été affecté. Je suis député depuis près de sept ans et j’essaie toujours de déterminer où va l’argent. Je veux inscrire des questions au Feuilleton afin de découvrir où est passé l’argent prévu pour cette cause en particulier.
En dernier lieu, j’aimerais attirer l'attention des députés sur la recommandation 23, car elle porte sur la passation de marchés. Il est écrit:
Que le gouvernement du Canada accorde à un organe indépendant, tel que le Bureau de l’ombudsman de l’approvisionnement, les pouvoirs nécessaires pour examiner proactivement les processus de passation de marchés que suivent les ministères, y compris leur utilisation de contrats à fournisseur unique.
C’est encore plus important de mettre en œuvre cette recommandation maintenant que nous avons appris que le Conseil du Trésor autorise certaines personnes à diviser les marchés en tranches inférieures à 25 000 $ pour pouvoir obtenir un fournisseur unique sous ce seuil. Il est interdit d’agir ainsi. Le Conseil du Trésor a très clairement indiqué qu’il est interdit de scinder les contrats en deux afin qu’ils tombent tout juste sous le seuil des 25 000 $. Un membre du Cabinet a rédigé un article à ce sujet aujourd’hui et il sera publié.
« Celui qui veut savoir vaut mieux que celui qui sait déjà. » J'avoue que c'est un proverbe yiddish. J'ai pris connaissance du contenu du rapport dont nous débattons aujourd'hui et j'aimerais savoir si le gouvernement va réellement mettre en œuvre ses recommandations. Lesquelles va-t-il mettre en œuvre et lesquelles va-t-il examiner? Le rapport a été abandonné à la dernière législature. Il a été remis à l'étude au cours de la présente législature, et nous avons maintenant l'occasion d'en débattre et de le soumettre à un vote. Je veux que mes concitoyens de Calgary Shepard sachent que cela fait partie de la représentation et du travail que j'accomplis en leur nom.
Je crois que le scandale impliquant l'organisme UNIS a ébranlé la confiance des Canadiens dans la capacité du gouvernement, et surtout du Cabinet, à mener à bien d'importants programmes gouvernementaux. Leur confiance dans le gouvernement a été ébranlée. Ce scandale a été précédé par une série d'autres scandales, et je pense que le gouvernement n'a pas su regagner la confiance de la population. Cette perte de confiance persistera sous les prochains gouvernements également. La confiance à l'égard de nos institutions est ébranlée à un moment où nous devrions renforcer les institutions civiques ainsi que les entités comme le Parlement et les comités permanents de la Chambre. Nous devrions veiller à ce que les députés aient les ressources dont ils ont besoin pour demander des comptes au gouvernement, notamment en ayant recours à des mesures et des outils plus efficaces, comme des questions inscrites au Feuilleton auxquelles il faudrait répondre plus rapidement ou auxquelles le gouvernement serait tenu de répondre et, mieux encore, auxquelles il devrait répondre clairement. On pourrait aussi exiger la publication d'un plus grand nombre de documents et prévoir d'autres mesures recommandées dans ce rapport pour obliger le gouvernement à rendre des comptes afin que nous puissions être au courant. Je crois que c'est là que le proverbe prend tout son sens. Il est préférable que nous soyons tous au courant de ce qui se passe.
Je vais en rester là, et je serai ravi de répondre à des questions.