La Chambre reprend l'étude, interrompue le 21 mars, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je vous remercie de l'excellent travail que vous avez accompli à la Chambre en l'absence du Président. Je suis ravi de savoir qu'il est de retour cette semaine. Je suis incroyablement fier de vous et de la manière dont vous contribuez au décorum, alors je tenais à vous en remercier.
Aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir parler d'un autre projet de loi d'initiative parlementaire. Celui-ci a été présenté par le député de , qui est avec nous ici ce soir.
Avant de vanter les mérites du projet de loi , il y a une brève anecdote que je dois raconter. J'ai été élu en 2019, et peu de temps après les élections, le député de , le député de et moi-même sommes restés coincés à l'aéroport Pearson de Toronto à cause d'une tempête de neige. Je n'avais jamais eu l'occasion de faire connaissance avec le député de Windsor-Ouest avant ce moment.
Puisque les avions étaient cloués au sol et qu'il était impossible de prendre le train, nous avons finalement opté pour Uber. Nous sommes partis dans ce qui fut l'une des pires tempêtes de neige de ma vie. Nous ne savons jamais ce que la vie nous réserve, mais je dois admettre que les six heures et demie qu'a duré le trajet ont été fantastiques. J'ai appris à bien connaître le député de .
J'ai une autre anecdote à raconter, une situation qui devrait peut-être figurer dans les livres d'histoire ou le livre des records Guinness pour le Canada. Ce soir, je prends la parole au sujet d'un projet de loi d'initiative parlementaire présenté par le député de et, curieusement, il se prononcera sur mon projet de loi d'initiative parlementaire ce vendredi. Je ne sais pas à quand remonte la dernière fois que deux députés de circonscriptions voisines ont présenté un projet de loi d'initiative parlementaire la même semaine. Espérons que nous obtiendrons le soutien de la Chambre pour que les deux mesures législatives soient renvoyées à un comité mercredi prochain.
Sans plus tarder, passons au projet de loi . Tout d'abord, je dirais que j'ai fait preuve de diligence raisonnable en ce qui a trait à l'étude de cette mesure législative: le projet de loi porte sur un espace vert qui existe déjà. Il vise à modifier la Loi sur les parcs nationaux du Canada, plus précisément à créer le parc urbain national Ojibway du Canada.
Pour ceux qui ne connaissent pas les circonscriptions d'Essex, de et de , elles sont en quelque sorte enclavées: pour sortir, il nous faut emprunter le pont Ambassador, qui apparemment deviendra le pont international Gordie-Howe d'ici 2025, ou traverser la circonscription de mon autre voisin, le député de . Autrement, nous sommes entourés de trois plans d'eau.
Les terrains coûtent cher, c'est le moins qu'on puisse dire. Ils ont une grande valeur, et nos concitoyens doivent payer le prix fort pour pouvoir sortir de chez eux et apprécier dame Nature dans toute sa gloire.
Je suis en faveur du renvoi du projet de loi au comité parce que j'ai fait preuve de diligence raisonnable. J'ai parlé au maire de LaSalle, M. Bondy. Je l'ai rencontré à son bureau. Le maire Bondy a dit que, au bout du compte, il ne peut pas vraiment y avoir des projets de développement dans la région et que, même s'il pouvait y en avoir, le coût des permis et le coût de la paperasserie seraient si élevés que leur réalisation deviendrait impossible.
Paradoxalement, j'ai ensuite rencontré par hasard M. Dilkens jeudi dernier à Windsor, la ville dont il est maire. Je lui ai dit que j'allais parler du projet de loi cette semaine. Je lui ai demandé de me dire une fois de plus s'il était en faveur du projet de loi, et il m'a répondu qu'il l'était absolument.
Pourquoi suis‑je si content de parler du projet de loi ce soir? C'est parce que cela nous ramène à la discussion sur les espaces verts, ainsi qu'à celle sur la santé mentale.
Il faut convaincre les gens de mettre le nez dehors. Il faut convaincre les familles de délaisser leur télévision. Il faut convaincre les gens de bouger. Ainsi, ils seront plus en santé et plus heureux, et ils verront peut-être un cerf de Virginie ou encore une couleuvre fauve de l'Est, une espèce en voie de disparition, ce qui ne m'emballe pas vraiment, car je n'aime pas les serpents, mais nous allons certainement les respecter et les protéger.
Ce projet de loi va aussi être source de tourisme, de tourisme pour Essex, de tourisme pour et de tourisme pour , car nos amis du Michigan, de l'Ohio, du Nord de l'État de New York et du Wisconsin pourront venir profiter d'un parc national superbe et unique. Les possibilités sont infinies.
Je l'ai déjà dit et je le répète: Essex est vraiment un microcosme du Canada. Il l'a toujours été. Peu importe ce qu'il y a au Canada, Essex l'a aussi, à l'exception peut-être de beaux et vastes espaces. Ce projet de loi permettrait aux habitants de LaSalle en particulier de profiter du plein air.
En ce qui concerne le projet de loi , le seul aspect qui me préoccupe en ce moment, c'est que nous devons garder les artères accessibles. Je parle des artères qu'on trouve sur une carte. Lorsque le projet de loi sera étudié en comité, j'espère sincèrement que les routes Malden et Matchett seront encore des corridors accessibles pour les gens qui doivent se rendre dans les villes et qui doivent aller à l'usine de Stellantis ou aux nouvelles usines de batteries qui sont construites en ce moment même, à Windsor, au coût de 5 milliards de dollars. Nous devons leur faire épargner du temps et de l'argent pour qu'ils puissent retourner à la maison auprès de leur famille après leur journée de dur labeur.
Je dois dire, en toute franchise, que l'information que nous avons reçue est fort détaillée. Je suis très fier d'intervenir aujourd'hui, car l'ancien député d'Essex, M. Watson, a aussi travaillé extrêmement fort dans ce dossier. Je l'en remercie, et j'espère qu'il pourra voir ce projet se réaliser.
Je pourrais parler longtemps de la documentation. J'ai une lettre de la Ville de Windsor qui indique que le conseil municipal souscrit à ce projet à l'unanimité. Je ne parle pas au nom de la Ville de Windsor, mais je souligne que nous avons fait preuve de diligence raisonnable.
J'ai une lettre de la Wildlands League que je pourrais lire, mais je n'en ai pas le temps. Elle nous demande de renvoyer ce projet de loi au comité. C'est vraiment plaisant.
J'ai aussi une lettre de la cheffe Mary Duckworth, de la Première Nation de Caldwell, datée du 11 avril 2022. Elle dit: « La Première Nation de Caldwell participe au projet de parc urbain national Ojibway depuis 2019 et souhaite que ces terres soient protégées pour les futures générations. »
C'est incroyable à quel point 10 minutes peuvent s'écouler rapidement à la Chambre des communes. C'est ahurissant.
Je vais ajouter une dernière chose. Je me suis rendu à une résidence de LaSalle il y a deux semaines et demie. Alors que je me trouvais dans la superbe cour avec le propriétaire, je lui ai demandé ce qu'il pensait de ce projet. Il a répondu que ces terres ne pouvaient pas servir au développement de toute façon et qu'il s'agissait d'une excellente occasion pour les résidants de LaSalle et pour d'autres de sortir en plein air, de bouger et peut-être de recommencer à sourire en échappant à la négativité.
Je vais conclure sur une dernière réflexion. Habituellement, même si ce n’est pas toujours le cas, nous parlons surtout du côté négatif des choses à la Chambre. Par contre, voici un conservateur tout à fait enthousiaste à l'idée d’aider un député du Nouveau Parti démocratique, car c'est ce qui s’impose. Cette mesure est nécessaire pour notre région. Je demande que ce projet de loi soit renvoyé au comité et qu’il soit étudié.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole ce soir sur le projet de loi . Je demande à mes collègues d'être indulgents: on m'entend souvent parler du Québec, mais je connais un peu moins l'Ontario et la communauté de Windsor. Cependant, j'ai lu un peu sur le projet de loi de mon collègue de et c'est avec plaisir que je l'appuierai.
Je vais présenter un petit historique du sujet et expliquer pourquoi le Bloc québécois aurait procédé d'une autre façon si ce projet de loi s'était appliqué au Québec. Néanmoins, après discussion avec mon collègue, je comprends les raisons qui le poussent à procéder ainsi.
Je salue par ailleurs la ténacité de notre collègue d'avoir porté à bout de bras ce projet. Sauf erreur, c'est en 2013 que tout cela a commencé alors qu'il assistait à une rencontre publique organisée par les résidants du secteur. C'est à ce moment qu'il a été sensibilisé à l'importance de la préservation d'Ojibway Shores.
On peut aisément comprendre le député de Windsor-Ouest de tenir à la préservation de ce terrain de 33 acres où on trouve des espèces florales et fauniques très rares, notamment des espèces en péril.
J'irais même jusqu'à dire que si une telle parcelle de terrain à protéger se trouvait dans ma circonscription, il est fort probable que je me battrais pour qu'elle soit préservée. Comme je le disais, je ne le ferais peut-être pas de la même façon, mais j'y reviendrai.
Pour l'heure, parlons un peu du combat livré au cours des dernières années par la communauté de Windsor pour que soit protégé le site Ojibway Shores. Il faut bien le rappeler et dire les choses telles qu'elles sont: l'Administration portuaire de Windsor n'a jamais vraiment eu l'intention de protéger et de préserver le site. Son but, dès le début, était d'en faire un site où serait érigé un développement industriel. Pour y arriver, il aurait fallu couper à blanc toute la forêt naturelle qui longe la berge.
Un tel projet est bien loin des préoccupations environnementales des citoyennes et des citoyens de Windsor, qui ont même organisé une pétition pour que soit suspendu le développement qui y était projeté en 2015. Notre collègue s'en souvient très certainement, lui qui avait mené une campagne auprès des organismes de défense de l'environnement locaux, provinciaux et nationaux pour demander au ministère des Transports de prendre cette affaire au sérieux et de procéder au transfert des terres.
En octobre 2017, quelques mois plus tard, le Comité environnemental de Windsor-Essex a adopté une résolution invitant la municipalité de Windsor à demander au gouvernement fédéral de préserver l'état naturel, la biodiversité et la fonction biologique du secteur Ojibway Shores en le transformant en aire protégée. On comprend donc un peu mieux l'implication du fédéral dans ce dossier.
Le député de Windsor-Ouest avait même organisé, le mois suivant, une rencontre publique pour demander le transfert du secteur Ojibway Shores et pour parler de ses avantages pour la collectivité, ainsi que de la protection de Sandwich Towne.
Je peux donc comprendre que le député ait été plutôt déçu en décembre 2017, lorsque le ministre des Transports de l'époque, qui était notre collègue de , lui a écrit pour l'informer que l'administration portuaire était en train de discuter avec la municipalité de Windsor à ce sujet et qu'il n'interviendrait pas à ce stade.
Mon collègue n'a pas baissé les bras. Il en a fait un enjeu électoral en 2019. Le suffrage qu'il a obtenu dans sa circonscription envoyait un message clair: il avait l'appui de ses concitoyens dans ce dossier. Quelques mois après la campagne électorale, mon collègue a rappelé que le Canada était signataire du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine, aux termes duquel le Canada, les États‑Unis et le Mexique s'engagent à protéger les milieux humides et la sauvagine. Pour financer ce plan, les États‑Unis ont adopté la North American Wetlands Conservation Act, qui permet d'investir dans la protection des milieux humides et de leur faune dans les trois pays.
En septembre 2020, dans le discours du Trône, le gouvernement du Canada octroyait des fonds pour créer des parcs urbains dans tout le pays. L'espoir est revenu pour les citoyens et les citoyennes de Windsor. Toutefois, il aura fallu patienter jusqu'en juin 2021, alors que le conseil municipal de Windsor a voté à l'unanimité en faveur de la proposition du député de Windsor–Ouest de demander l'aide du gouvernement fédéral pour faire du secteur Ojibway Shores un parc urbain national.
Nous sommes maintenant réunis ici pour en parler, alors que cette étape a été franchie. C'est un pas de plus vers la création de ce parc urbain, dont je commence de plus en plus à comprendre l'importance. Je tenais à retracer cet historique, qui est bien sûr incomplet. En effet, nous serions ici longtemps si nous devions aller au fond des choses. Je voulais simplement que nous prenions le temps, en tant que parlementaires, de constater à quel point les luttes environnementales sont longues, ardues et inutilement poussives. Cela démontre qu'il faut continuer de se battre longtemps pour protéger les aires auxquelles on tient.
Souvent, aussi, les obstacles à ce que ces luttes aboutissent sont souvent surprenants. Ce que j'ai pu constater, c'est que l'Administration portuaire de Windsor a tenté de soutirer 12 millions de dollars du Sandwich Towne Community Benefit Fund, qui doit servir à compenser les répercussions limitrophes dans des quartiers en difficulté, en échange d’un bail de 30 ans pour le site Ojibway Shores. C’est une proposition qui avait été rejetée, avec raison. Or, ce simple obstacle à ce que les résidantes et les résidants de Windsor puissent jouir d’un parc urbain qui assurerait la protection des écosystèmes est une belle représentation de ce qu'est actuellement la défense de la qualité de notre environnement au Canada.
Mes collègues auront donc compris que le Bloc québécois est en faveur du principe du projet de loi . En fait, selon les informations que nous avons, il n’y a aucun doute sur la valeur écologique du site ou même sur la pertinence de faire un tel parc. En fait, le gouvernement s’est déjà engagé à travailler avec les villes afin d’étendre les parcs urbains. Cette action doit servir à l’avancement de l’objectif de protection de 25 % du territoire du Canada, et, à notre avis, un tel projet est parfaitement en phase avec cet engagement.
Cela dit, un peu plus tôt, je disais que je n’aurais peut-être pas favorisé cette façon de faire pour protéger le site Ojibway Shores. J'avais promis que j’y reviendrais, alors j'y reviens. Les questions que j'ai en tête sont les suivantes. Pourquoi cette si longue lutte pour la préservation du site? Pourquoi est-ce le Canada, le gouvernement fédéral, qui devrait en être propriétaire? Pourquoi le fédéral devrait-il être propriétaire du plus grand nombre possible de parcs urbains?
En fait, pourquoi ne pas plutôt offrir aux provinces un financement adéquat qui leur permettrait de soutenir leurs efforts de conservation en milieu urbain? Cela pourrait être une façon de faire. Le rôle du gouvernement fédéral est plutôt d’offrir un financement sans condition aux provinces pour leur permettre de veiller à la conservation des milieux fragiles.
Je ne dis pas que nous nous opposons à ce que le fédéral crée ce parc et s'en occupe, au contraire. Cependant, je pense que si cela avait été fait au Québec, peut-être qu'on l'aurait fait d'une façon différente. Je donne un exemple concret. Si on prenait le canal de Lachine, à Montréal, qui fait partie intégrante de l'histoire de la ville de Montréal, notamment dans les quartiers Saint‑Henri, Griffintown et Pointe‑Saint‑Charles, il serait donc approprié, à notre sens, que ce soit la Ville de Montréal et les arrondissements concernés qui administrent le parc du canal de Lachine. Ils pourraient alors penser sa gestion, son développement et sa manière de faire avec les autres projets d’aménagement urbain qui sont limitrophes. Ce serait une vision cohérente avec des gens du milieu, qui y ont vécu et qui se sont imprégnés de l’endroit, des gens qui savent comment et surtout pourquoi ce lieu revêt une importance capitale pour la culture et l’environnement du secteur.
Je pense que mes collègues seront d’accord avec moi sur une chose. Le gouvernement fédéral n’est pas perçu par la population comme étant le gouvernement qui a la plus grande proximité avec les citoyens et les citoyennes. Certes, on s'attarde à des défis importants, comme la politique monétaire, les frontières, les relations internationales, la défense de notre territoire. Toutefois, est-ce vraiment le rôle du fédéral de veiller à ce que la végétation d’un parc urbain soit représentative des espèces végétales qu’on trouve dans le quartier? Est-ce vraiment à nous, parlementaires et fonctionnaires fédéraux, que doit revenir la responsabilité de la gestion d’un parc urbain?
La question se pose. Néanmoins, je pense que mon collègue de aura bien expliqué pourquoi on procède de cette façon dans ce cas-ci. La question méritait tout de même d'être soulevée, car, comme je le disais, il y aurait peut-être eu d'autres façons d'agir dans ce cas-ci.
Je le répète, le Bloc québécois est plutôt en faveur de ce projet de loi. Je salue la ténacité de mon collègue. Je me rappelle, pour avoir déposé mon premier projet de loi à la Chambre, que c'est emballant. Il y a quelque chose d'excitant dans le fait de mener à terme un projet et d'en être le porteur. Comme je le disais, mon collègue mène ce projet depuis plusieurs années déjà, alors c'est bon d'entendre les différentes opinions de chacun des partis et de voir les gens se rassembler pour la communauté de Windsor.
Je terminerai en disant que je souhaite la meilleure des chances à mon collègue dans la poursuite de son projet de loi. Il pourra compter sur l'appui du Bloc québécois.
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Monsieur le Président, je suis fier de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui créerait le parc urbain national Ojibway près de Windsor, en Ontario. Ce projet de loi, qui est parrainé par le député de , regrouperait des terres qui appartiennent au gouvernement fédéral, au gouvernement provincial et à la Ville de Windsor pour créer un espace d'une valeur inestimable qui protègerait un écosystème menacé qui est unique au Canada.
Pour répondre à la question de la députée d' concernant la raison pour laquelle le gouvernement fédéral devait s'impliquer, c'est parce qu'il s'agit d'un trésor national. C'est une zone unique au Canada, pas seulement à Windsor et en Ontario, mais au Canada.
Je remercie le député de de son travail inlassable dans ce dossier. L'intervenante précédente a souligné qu'il travaille depuis près de 10 ans pour mener ce projet à bien. Je tiens aussi à le remercier de m'avoir invité à visiter le site, à Windsor. Il m'a fait faire une visite complète.
C'était une magnifique fin de semaine de septembre, alors nous avons parcouru les sentiers sur plusieurs propriétés et traversé des champs de barbon, qu'on appelle aussi pied de dinde, en raison de la forme de ses épis. Nous étions entourés de chênes, de fleurs qui éclosent à la fin de l'été et, bien sûr, d'une foule d'oiseaux et d'autres animaux sauvages.
Le député d' a dit à quel point ce parc serait précieux pour les résidants de la région et les visiteurs. Depuis le début de la pandémie, j'ai vu beaucoup plus de gens sortir dehors et visiter les parcs de leur circonscription, et d'autres députés l'ont sûrement constaté également. Les gens ont besoin de sortir et de profiter de ce genre d'espaces.
Certains pourraient se demander pourquoi ces quelques propriétés mériteraient d'être désignées comme parc national, alors que leur superficie n'est que de 900 acres en tout, et qu'elles sont situées à proximité des zones urbaines et industrielles de Windsor, en face de l'étalement urbain de Détroit, qui se trouve juste de l'autre côté de la rivière. La création du parc urbain national Ojibway permettrait de préserver les derniers et plus beaux vestiges d'anciens écosystèmes qui s'étendaient naguère sur de vastes zones; je veux parler de la prairie à herbes hautes, de la savane de chênes et de la forêt carolinienne.
J'ai été biologiste dans une vie antérieure. L'essentiel de mon travail portait sur les écosystèmes menacés et les espèces en péril. Au Canada, quatre écosystèmes figurent dans la liste de ceux qui sont les plus menacés. Il s'agit de la savane arborée de chênes de Garry, dans le Sud-Est de l'île de Vancouver et dans les Îles Gulf de la Colombie-Britannique; des prairies désertiques de la partie méridionale intérieure de la Colombie-Britannique, mon coin de pays; des forêts caroliniennes du Sud de l'Ontario; et des prairies à herbes hautes du Sud-Est du Manitoba et du Sud-Ouest de l'Ontario.
Le parc urbain national Ojibway protégerait deux de ces écosystèmes gravement menacés. On ne considère pas souvent l'Ontario comme une province des Prairies, mais le Sud de l'Ontario a déjà été largement couvert de prairies à hautes herbes. Au cours des trois derniers siècles, l'agriculture et le développement ont pratiquement fait disparaître ces prairies. À peine 1 % de ces habitats subsistent dans des coins éloignés du comté d'Essex en allant vers le nord jusqu'aux plaines du lac Rice. Il ne reste que trois prairies protégées de relativement grande superficie en Ontario, c'est-à-dire de plus que quelques acres. Il s'agit de la savane Black Oak d'Alderville près du lac Rice, du parc provincial Bronte Creek et du complexe de prairies Ojibway. D'ailleurs, les prairies Ojibway formeraient une grande partie du parc national que ce projet de loi permettrait de créer.
Les écosystèmes menacés abritent, presque par définition, de nombreuses espèces en péril. J'aimerais vous parler de certaines d'entre elles. On trouve dans la région des prairies Ojibway 160 espèces rares inscrites sur les listes provinciales. Aucune autre région en Ontario n'abrite une telle concentration d'espèces rares, et il n'y a qu'une ou deux autres régions au Canada où l'on trouve une telle concentration de rareté. J'ajoute que l'une de ces régions est celle des prairies désertiques de ma circonscription.
De ces espèces rares, 119 sont des plantes qui poussent dans les prairies Ojibway et 19 sont inscrites sur la liste fédérale. Elles sont protégées au titre de la Loi sur les espèces en péril. Parmi elles figurent le châtaignier d'Amérique et le chicot févier. L'ammannie robuste est une autre plante menacée, qui, je dois le souligner, ne pousse qu'à deux endroits au Canada: dans les prairies Ojibway et à Osoyoos, en Colombie-Britannique, dans ma circonscription.
Ces communautés végétales rares sont, de toute évidence, l'habitat de milliers d'espèces d'insectes, sur lesquels nous savons souvent bien peu de choses. Dans bien des cas, nous ne possédons même pas de données de recensement élémentaires fiables, et ne savons pas qu'elle est leur importance pour l'écosystème élargi.
Puisque nous ne parlons pas très souvent de beaux insectes à la Chambre, je me dois de prendre un moment pour parler d'au moins une espèce que l'on peut observer dans la région en question: l'archilestes grandis.
Comme tous le savent certainement, il existe deux groupes de libellules: les grandes libellules, qui gardent leurs ailes déployées lorsqu'elles sont au repos, et les demoiselles, plus petites, dont les ailes, au repos, sont repliées sur leur dos. Or, il existe également un autre groupe entre les deux, les lestes, dont les ailes, au repos, demeurent également étalées. La plus grande des libellules de ce groupe est l'Archilestes grandis, et le seul endroit où l'on peut la trouver au Canada, c'est dans les prairies Ojibway.
On y trouve également des reptiles en voie de disparition. Le député d' a mentionné la couleuvre fauve de l'Est. Il y a également la tortue mouchetée, la couleuvre à petite tête et le serpent à sonnette massasauga. Je ne suis pas sûr de ce que penserait le député s'il en rencontrait un, mais cette population de serpents à sonnette est isolée des autres populations canadiennes par une distance de plus de 300 kilomètres, et elle est au bord de l'extinction locale.
Certaines espèces en péril, comme le colin de Virginie et le scinque pentaligne, ont complètement disparu de la région des prairies Ojibway. C'est ce qui arrive lorsque nous laissons les écosystèmes en péril se fragmenter et devenir trop petits pour permettre le maintien de populations animales.
Le colin de Virginie est une espèce de caille emblématique qui était auparavant commune dans presque tout l'Est de l'Amérique du Nord. Elle s'est raréfiée au Canada au cours du XXe siècle à mesure que les habitats des prairies et des savanes étaient détruits par le développement résidentiel et agricole et par la déforestation. La population canadienne de cette espèce s'est effondrée dans les années 1990 et on ne trouve plus aucun individu dans les prairies Ojibway. La seule population toujours présente au Canada se trouve sur l'île Walpole, au nord‑ouest de Windsor.
Pour obtenir la même protection que celle conférée aux parcs nationaux, une aire naturelle doit être aussi grande, aussi spectaculaire ou aussi vierge que les régions de Banff, de Jasper ou de Kluane. Ojibway Shores et les environs méritent clairement d'être protégés. La biodiversité et les écosystèmes rares qu'on y trouve constituent un trésor national. Le fait que les habitats toujours intacts soient entrecoupés de routes et entourés de terres agricoles, de sites industriels et de quartiers de banlieue ne justifie pas qu'on les sacrifie pour faire place à plus de développement.
C'est aussi ce qui a failli arriver au site Ojibway Shores. En 2013, l'Administration portuaire de Windsor avait prévu de couper la forêt à blanc et d'offrir le site Ojibway Shores au développement. Le député de est monté au créneau, et après plusieurs années de lutte, il a réussi à convaincre le gouvernement fédéral de ne pas se défaire de cette propriété.
Il y a une chose en particulier qui rend cette proposition aussi importante. Ce parc urbain national engloberait des terres qui formeraient une connexion entre la rivière Detroit, ses habitats riverains peuplés de boisés et de savanes et les terres boisées et les prairies situées un peu plus haut.
La connectivité est essentielle à l'intégrité des habitats rares, surtout lorsqu'ils deviennent de plus en plus fragmentés. Si l'une des parcelles visées par ce texte est livrée au développement, ce sont toutes les autres qui en pâtiront. Elles doivent donc toutes jouir de la même protection.
Je m'en voudrais de ne pas rappeler qu'il est aussi question de créer un parc national dans ma circonscription, plus précisément dans le sud de l'Okanagan, en Colombie‑Britannique. Comme pour le site Ojibway Shores, il s'agit d'un écosystème unique au Canada et il est lui aussi fragmenté. Pour tout dire, il est composé d'une myriade de terres appartenant à la Couronne, aux Premières Nations, aux municipalités et à des particuliers.
Cette initiative a été débattue dans ma circonscription pendant plus de 20 ans et elle est maintenant au stade des négociations entre les Premières Nations et les gouvernements fédéral et provincial. En raison de la diversité des propriétés foncières dans ce paysage, ces négociations visent à trouver un équilibre délicat entre, d'une part, le besoin d'offrir une solide protection aux écosystèmes d'importance nationale et, d'autre part, le respect des préoccupations de la collectivité dans son ensemble et des personnes dont le moyen de subsistance dépend des prairies, comme les éleveurs.
De même que pour le parc Ojibway, ce ne serait pas un parc comme Jasper ou Banff, mais un parc conçu pour le contexte particulier d'Okanagan‑Sud. La proposition de parc urbain national Ojibway jouit du plein appui de la Première Nation de Caldwell et de la Ville de Windsor, comme l'a dit le député d'. Il s'agirait d'un des joyaux de notre réseau de parcs nationaux et j'appuie pleinement ce projet de loi.
En conclusion, je tiens simplement à remercier encore une fois le député de et tous les gens qui ont travaillé si fort, souvent contre vents et marées, pour mener à bien ce projet.
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Monsieur le Président, je me joins à mes collègues pour reprendre le débat sur le projet de loi ce soir. Comme les députés le savent bien, il s’agit d’une loi visant à modifier la Loi sur les parcs nationaux du Canada et à créer le parc urbain national Ojibway du Canada. C’est un grand honneur de me joindre à tous mes collègues ici ce soir.
Je voudrais commencer en reconnaissant que je me joins à cette discussion à partir du territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
D’après ce que nous avons vu précédemment dans le débat sur ce parc et ce que nous avons entendu ce soir, il est clair qu’il y a un consensus à la Chambre sur le fait qu’il est impératif d'aller de l’avant pour ce parc. Je dois dire que c’est formidable, un jour comme aujourd'hui, de voir qu’il y a un consensus à la Chambre.
Il est important de souligner que la ville de Windsor est l’une des sept villes où des travaux sont en cours pour créer des parcs urbains nationaux. En fait, cela relève d’un nouveau programme de 130 millions de dollars qui vise à désigner jusqu’à six nouveaux parcs urbains nationaux au Canada d’ici 2026. Les Canadiens s’attendent à ce que nous fassions preuve d’audace, et c’est pourquoi nous nous engageons pleinement à aller dans la bonne direction en mettant en place un échéancier d’ici 2026.
Le Programme des parcs urbains nationaux est dirigé par Parcs Canada et je devrais souligner qu’il ne peut pas être court-circuité. Le processus suivi par Parcs Canada, dans le cas à l’étude et dans tous les autres, part du principe qu’il est nécessaire d’établir des partenariats et une collaboration entre les intervenants et les collectivités. Chacun d'entre nous est résolu à travailler de concert avec des partenaires afin d’explorer les possibilités et de définir les limites et les structures de gouvernance, le tout pour parvenir à un dessein commun. Le processus doit être communautaire et partir de la base.
Depuis le début du processus, Parcs Canada collabore activement avec des partenaires clés dans la région de Windsor, dont la Ville de Windsor, la Première nation de Caldwell et la Première nation de l’île Walpole. La consultation des parties prenantes importantes a aussi débuté, notamment auprès des groupes de conservation et du patrimoine, ainsi qu’auprès des universités et des intervenants touristiques et économiques. Je mets l’accent sur la mobilisation et la collaboration parce que je veux attirer l’attention des députés sur l'une des faiblesses évidentes du projet de loi à l’étude.
Je pense que nous pouvons tous convenir que le projet de loi repose sur des intentions fort louables, mais il s'agit d'un processus qui part du haut et qui fait carrément fi de l'opinion des gens sur le terrain. Le fait de ne pas consulter convenablement les peuples autochtones dont les terres traditionnelles abriteront le parc proposé va à l'encontre de l'esprit même de la réconciliation et risque de saper les relations nouvellement établies et la confiance nécessaire qui doit toujours sous-tendre de tels projets. La création d'un parc urbain national sans la consultation adéquate des partenaires autochtones dès le début serait un revers regrettable et empêcherait d'atteindre un objectif important.
En réunissant les collectivités et les parties prenantes pour élaborer une vision commune, on s'assurerait de créer un parc urbain national qui servirait de lieu spécial où tout le monde pourrait se réunir, et ce, pendant des générations. À cette étape préliminaire, les grandes décisions doivent être examinées attentivement et faire l'objet de consultations, notamment pour ce qui est de déterminer l'étendue des terres à inclure dans les limites du parc. Le projet de loi dont nous sommes saisis prédéfinit prématurément les limites précises du parc. De plus, la délimitation de ces terres par le projet de loi, dont certaines appartiennent actuellement au gouvernement provincial, équivaut à une prise de terres sans consentement et sans consultation.
J’insiste à nouveau sur le fait que l’on court-circuite un processus consultatif solide. Imaginons, par exemple, que nous appuierions un projet de loi dans lequel Ottawa prendrait automatiquement le contrôle d’un parc situé au Québec ou dans l’une de nos provinces de l’Ouest sans la moindre conversation ou négociation avec les autorités provinciales compétentes. Ce n’est pas dans cet esprit qu’il faut lancer un parc urbain national durable, et c’est un manque de respect pour les partenaires clés qui ont assuré la conservation des terres en question face à d’importantes pressions de développement urbain.
Bien que les terres mentionnées dans le projet de loi puissent être celles qui devraient être incluses dans le parc, nous devons prendre le temps et travailler en collaboration avec nos partenaires locaux pour évaluer correctement cette question et examiner si d’autres terres pourraient être envisagées. Cela doit se faire avant que les limites d’un parc proposé ne soient établies définitivement. Le projet de loi dont nous sommes saisis définit les limites prématurément. Il ferme également la porte à la possibilité que des propriétaires privés ou des municipalités adjacentes puissent repérer des terres qui pourraient être ajoutées à l’empreinte d’Ojibway. Le projet de loi fermerait la porte à cette possibilité.
Nous sommes déjà en train de construire un parc urbain national Ojibway. L’été dernier, plus de 50 partenaires locaux se sont réunis à Ojibway avec mes collègues le député de et la pour annoncer notre engagement ferme à créer un parc urbain national Ojibway. Quelques mois plus tard, nous avons annoncé un financement de plus de 580 000 $ de Parcs Canada pour permettre à la Ville de Windsor d’entamer les consultations préalables. Il y a tout juste deux semaines, le a annoncé à la Chambre des communes qu’un protocole d’entente avait été conclu entre Parcs Canada et Transports Canada afin de collaborer au transfert des terres d’Ojibway Shores de l’Administration portuaire de Windsor à Parcs Canada en vue de leur inclusion dans l’éventuel parc urbain national Ojibway.
Ojibway Shores est le dernier rivage sous-développé et le dernier habitat naturel le long de la rivière Detroit, et il relierait le complexe de prairies Ojibway à la rivière Detroit. Il a une valeur environnementale importante. C’est un joyau écologique essentiel qui compte sur ses 33 acres certaines des plantes — comme on y a fait allusion plus tôt dans la soirée —, des insectes et des espèces animales les plus diversifiés d’Amérique du Nord. Beaucoup sont des espèces rares et en danger.
La communauté de Windsor se bat depuis 20 ans pour préserver Ojibway Shores. Le gouvernement libéral a réussi à le faire. Ojibway Shores sera préservé à jamais et fera partie d’un parc urbain national dont pourront profiter des générations de résidants et de visiteurs.
Ce protocole d'entente constitue une avancée de taille. On y souligne la valeur et l'importance de la collaboration et de la consultation pour la création d'un parc urbain national. Nous sommes sur le point de faire une chose qui est souhaitée de toutes parts, puisque la création d'un parc urbain national aurait des retombées sur les habitants de Windsor et sur les Canadiens en général, elle permettrait de mieux protéger l'environnement et elle favoriserait la réconciliation avec les peuples autochtones.
Le projet de loi part d'une bonne intention, mais il repose sur la mauvaise approche, en plus d'envoyer le mauvais message. Voilà pourquoi la Chambre devrait rejeter cette mesure législative.
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Monsieur le Président, c'est un honneur d'intervenir ce soir au sujet du projet de loi , un projet de loi d'initiative parlementaire présenté par le député de qui vise à créer un parc urbain national, plus précisément le parc urbain national Ojibway.
Je tiens tout d'abord à souligner qu'aucune propriété privée ne serait touchée par la création de ce parc. Il viendrait plutôt relier plusieurs parcelles de terres publiques pour constituer un grand parc urbain national de 900 acres. Maintenant, expliquons davantage ce qui fait toute l'importance des parcs urbains nationaux.
Comme on l'a déjà dit, en plus de fournir un habitat à des espèces en péril, des centaines d'espèces dans ce cas-ci, les parcs urbains nationaux permettent d'atténuer l'effet des inondations causées par les changements climatiques. Ils constituent aussi une zone de patrimoine naturel dont la collectivité peut profiter et ils contribuent à une vie saine et à l'écotourisme. Il convient aussi de prendre un moment pour penser au syndrome du manque de nature, un terme qui désigne ce qui se passe quand les gens sont coupés du milieu naturel.
Si nous avions davantage de parcs urbains nationaux, je me demande comment cela pourrait influencer notre réflexion, même dans cette enceinte. Compte tenu des défis systémiques plus vastes qui se présentent à nous, comme la crise climatique, je me demande si le fait d'avoir plus d'espaces verts urbains — dont pourraient profiter les Canadiens de partout au pays et les parlementaires — aurait une incidence sur le raisonnement qui nous conduit à prendre, ou à ne pas prendre, des décisions concernant la crise climatique, par exemple.
Il importe également de souligner la manière dont le projet de loi cadre avec une proposition de Parcs Canada, qui a déjà fait connaître son intention de créer au moins un nouveau parc national dans chaque province ou territoire du pays, et avec les plans existants du parti au pouvoir, qui s'est engagé à protéger jusqu'à 25 % des terres d'ici 2025 et jusqu'à 30 % d'ici 2030. Il me semble que nous devrions tirer le meilleur parti de toutes les occasions qui se présentent à nous pour accélérer la protection de la biodiversité dans tout le pays.
J'aimerais aussi prendre un moment pour féliciter le député de de présenter ce genre de mesure législative. À mon avis, c'est ainsi que la démocratie est censée fonctionner. Le député défend la création de ce parc urbain national depuis 2013, année où il a proposé l'idée au gouvernement fédéral pour la première fois. Il a tenu compte des intérêts de tout le monde dans sa région et il a misé sur la collaboration afin de trouver un consensus et de faire avancer le dossier. Je rappelle qu'il a obtenu l'appui de la Première Nation de Caldwell, et du chef Duckworth en particulier, qui ont fait parvenir une lettre à tous les parlementaires le 11 avril afin de les inciter à voter pour le projet de loi .
Je rappelle en outre que le projet a obtenu l'appui unanime du Conseil municipal de Windsor. Voilà qui prouve, à mon avis, que les parlementaires ont toujours avantage à choisir des dossiers comme celui-ci, en sachant que le processus est déjà enclenché et que des consultations ont eu lieu. Les députés devraient se préoccuper d'abord et avant tout de leurs concitoyens. Les intérêts des Canadiens devraient aussi passer avant ceux du parti, et les députés devraient ensuite s'employer à les défendre et à adapter leur conduite en fonction de ce que les gens leur disent. Selon moi, c'est exactement ce qu'a fait le député de , et si nous faisions comme lui, nous pourrions rapidement créer de nouvelles zones protégées et doter le pays d'un nouveau parc urbain national.
Je m’intéresse moins à qui recevra le mérite de la création de ce parc; je souhaite plutôt m’assurer d’appuyer quiconque apporte des idées à la Chambre pour nous permettre de protéger plus rapidement les aires en milieu urbain. C’est pour cette raison que la députée de et moi voterons tous les deux en faveur de ce projet de loi. J’ai trouvé encourageant d’entendre le député d’ ainsi que le député d’, un biologiste, apporter leur appui à cette mesure législative.
Je ferai remarquer que cette journée a été difficile, en quelque sorte, et que nous avons procédé à des votes où il y a eu plus de division que je ne l’aurais souhaité. Cela dit, nous pourrions au moins obtenir le consensus de la Chambre dans ce débat-ci. J'ai bon espoir que le projet de loi sera renvoyé au comité le plus rapidement possible.
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Monsieur le Président, je remercie les députés, et la présidence, de prendre part à cette démarche. Le projet de loi émane réellement de la communauté. Ce n’est pas moi qui en ai eu l’idée. C’est un projet pour lequel nous nous battons depuis très longtemps.
Je siège dans cette enceinte à titre de député depuis plus de 20 ans et je me réjouis quand nous parvenons à faire l'unité à la Chambre et à travailler à des projets pouvant contribuer à définir notre pays et nos collectivités.
J’ai une liste de personnes à qui je veux adresser mes remerciements. Cependant, je vais devoir en omettre quelques-unes, faute de temps.
J’aimerais commencer par remercier Janet et Dave, de la Wildlands League. Ils participent à ce processus depuis le tout début et ils ont été une source d’inspiration. Ils comprennent la connectivité entre les divers espaces verts qui composent l’écosystème du parc et ils ont joué un rôle très spécial et ont adopté une attitude très positive tout au long du processus. De surcroît, je remercie aussi la cheffe Mary Duckworth. Elle m’a déjà accompagné ici, à l’extérieur des murs de cette enceinte, pour promouvoir ce projet.
C'est vraiment irrespectueux de dire que le processus aurait passé outre l'avis des Premières Nations; c'est incroyable d'entendre cela. J'ai fait visiter le site à des membres de la Première Nation de Caldwell lorsqu'ils devaient décider où installer leur réserve. Maintenant, en fait, la réserve est plus près de la Pointe-Pelée, qui, ironiquement, est le lieu qu'ils auraient dû recevoir, historiquement. C'est une de nos plus belles histoires de réalisation de la réconciliation, c'est extraordinaire.
La cheffe Duckworth et tous les gens dynamiques qui appuient cette mesure ont demandé explicitement de témoigner devant le comité pour raconter l'histoire et expliquer pourquoi ils appuient cette mesure. Cela fait partie de leur patrimoine, qu'ils veulent partager au moyen d'une vision d'un parc urbain national dont tous pourront profiter. C'est une histoire remarquable à cause de la manière tragique dont elle a débuté, mais c'est aussi pour eux un projet d'avenir.
Ce qui est intéressant, c'est que le maire Dilkens et le conseil municipal travaillent depuis des années pour que ces terres qui se trouvent sur les berges du site Ojibway soient protégées. Ces terres devaient se faire raser au bulldozer et la végétation qui s'y trouve devait être abattue. Au bout de sept ans de travail, on m'a dit qu'on ne pouvait pas transférer le dossier à Environnement Canada. Il y a quelques semaines, il a pourtant été transféré à ce ministère.
Nous en sommes ravis. À un moment donné, les libéraux voulaient que les résidants de Windsor paient des millions de dollars pour redonner ensuite les terres au gouvernement fédéral. Quelle absurdité. C'était vraiment absurde, ce que les libéraux voulaient faire. Je suis heureux qu'ils aient finalement changé leur fusil d'épaule.
Ce projet de loi est nécessaire, car chaque parc national dispose de sa propre loi. Chaque parc national est ainsi protégé. Nous n'avons fait qu'assembler les propriétés concernées, et nous n'avons jamais cessé de consulter les intéressés, surtout les enfants, les jeunes, les défenseurs de la cause, les environnementalistes, les syndicats et les entreprises. Tout cela s'est passé à Windsor sur plusieurs années. C'est grâce à cela que nous avons pu définir la zone géographique concernée dans le projet de loi.
Je ne comprends pas l'opposition de certains députés libéraux. Pourquoi ne pas renvoyer le projet de loi au comité? Pourquoi l'idée de le renvoyer au comité pour y parler des préoccupations qu'il inspire déplaît-elle sinon à tous les députés libéraux, du moins à certains d'entre eux?
Les conservateurs craignaient que des propriétés privées ne soient touchées par le projet; ce n'est pas le cas. Pour ce qui est du Bloc, nous tenons à nous assurer qu'il s'agit d'une préoccupation particulière parce que les députés du Bloc ont des questions tout à fait légitimes à propos de la province. Nous nous sommes aussi occupés de ces éléments.
À l'heure actuelle, l'Ontario est en période électorale, mais les autorités provinciales parlent de ce projet et l'appuient. La députée de la région à l'Assemblée législative de l'Ontario, Lisa Gretzky, appuie le projet, tout comme la Ville de Windsor. Nous souhaitons maintenant que le projet de loi soit renvoyé au comité afin de préciser les zones en question et d'avoir la chance de parler de cette mesure et de ce qui fait toute son importance.
Je ne comprends pas. Il y a un certain nombre d'années que je siège à la Chambre des communes. Je m'efforce de travailler de façon constructive, surtout depuis notre retour au Parlement, et c'est pourquoi j'ai choisi ce projet de loi. Je l'ai choisi parce qu'il devrait, à tout le moins, franchir la première épreuve et se rendre au comité. Pourquoi souhaitent-ils mettre fin à ce magnifique processus qui a été guidé à toutes les étapes par la communauté, sans même permettre aux gens de Windsor et d'Essex de se faire entendre?
Je vais conclure ainsi. Tant de gens ont participé à ce projet. Certains d'entre eux sont même décédés pendant le processus. Cet espace vert sera juste à côté du pont international Gordie‑Howe.
Ma première rencontre publique concernant l'établissement d'un passage frontalier a eu lieu en 1998, à l'école publique Marlborough. J'étais alors conseiller municipal. Nous en sommes enfin à un projet de loi. Nous n'avons pas besoin de 20 autres années pour faire ce qui relève de l'évidence. Il faut aller de l'avant. C'est une initiative citoyenne. Plus important encore, elle sera un élément distinctif du Canada à deux pas des États‑Unis.