La Chambre passe à l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement.
demande à présenter le projet de loi .
(Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)
demande à présenter le projet de loi .
— Madame la Présidente, j'ai l'honneur de présenter mon projet de loi d'initiative parlementaire, qui vise à modifier le Code criminel.
Je tiens d'abord à remercier l'auteur et comotionnaire du projet de loi, le député de . Lors du tirage au sort pour les initiatives parlementaires, mon nom a été tiré beaucoup plus tôt que celui du député de Kamloops—Thompson—Cariboo. Nous avons donc convenu que ce serait moi qui présenterais ce projet de loi, et j'espère qu'il sera adopté.
L'expérience de mon collègue en tant que procureur l'a amené à remarquer que le Code criminel emploie le terme « pornographie juvénile ». Or, ce terme donne une image aseptisée de la réalité des enfants concernés, puisqu'ils n'ont jamais donné leur consentement. Les enfants victimes de cette pratique devront vivre pour toujours avec les conséquences de ces gestes, et les mots employés dans le Code criminel doivent refléter la gravité de cette situation afin qu'elle soit bien comprise dans l'ensemble de l'appareil judiciaire.
C'est un projet de loi simple, mais nécessaire, qui propose tout simplement de remplacer le terme « pornographie juvénile » par « matériel d'abus pédosexuels ». C'est tout.
Les mots ont de l'importance. Le terme « pornographie » est employé pour désigner des médias qui montrent ou décrivent des rapports entre des adultes consentants. Or, les enfants ne peuvent jamais consentir à avoir des rapports sexuels avec des adultes. C'est pourquoi toute représentation d'enfants à caractère sexuel doit être désignée pour ce qu'elle est, c'est-à-dire un abus.
J'exhorte les députés à appuyer l'adoption rapide de ce projet de loi.
(Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)
demande à présenter le projet de loi .
— Madame la Présidente, je remercie mon comotionnaire, le député d', et je dépose aujourd’hui une importante mesure législative, le projet de loi , Loi concernant la transparence en matière d’algorithmes en ligne.
Ce projet de loi vise à faire en sorte que les plateformes en ligne n’aient pas recours à des algorithmes utilisant des renseignements personnels d’une manière qui entraîne des distinctions. Cette mesure législative est particulièrement d’actualité, car nous avons observé depuis le début de la pandémie une hausse sans précédent de la haine, de la désinformation et de l’extrémisme de droite en ligne.
Depuis des années, les plateformes en ligne ont recours à des algorithmes pour établir des distinctions, faire des prédictions ou prendre des décisions à propos d’un utilisateur et diriger de l’information en amplifiant ou en suggérant du contenu à cet utilisateur. La loi concernant la transparence en matière d’algorithmes en ligne rendrait obligatoires la transparence et la responsabilisation pour tous les algorithmes utilisés.
D’autres pays, par exemple le Royaume‑Uni, les membres de l’Union européenne et la Nouvelle‑Zélande, envisagent de mettre en place des mesures législatives semblables. Par ailleurs, le sénateur Ed Markey a parrainé un projet de loi historique au Sénat des États‑Unis. Finalement, des organisations qui luttent contre les comportements haineux réclament aussi la transparence à l’égard des algorithmes.
J’exhorte tous les députés à appuyer cette importante mesure législative.
(Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)
demande à présenter le projet de loi .
— Madame la Présidente, je présente la loi concernant la prévention et la préparation en matière de pandémie parce que les deux dernières années ont été incroyablement difficiles pour nous tous. Les coûts liés à la préparation et à la prévention sont minimes comparés aux coûts humains et économiques d’une pandémie. Ce projet de loi vise à prévenir les futures pandémies et à s’y préparer, ainsi qu’à promouvoir la transparence et la reddition de comptes en vue d’atteindre cet objectif.
Plus précisément, le projet de loi exigerait que le ministre de la Santé collabore avec d'autres ministres, d'autres ordres de gouvernement et des communautés autochtones afin d’élaborer un plan de prévention et de préparation en matière de pandémie, et qu’il dépose un plan actualisé devant le Parlement sur une base régulière. Il y a des facteurs dont le ministre devrait tenir compte dans le cadre de ce plan, facteurs qui sont basés sur les données du Programme des Nations Unies pour l’environnement, de l’Institute for Peace and International Security, du groupe d’experts indépendants et d’autres experts. Le ministre devrait aussi mettre sur pied un comité consultatif chargé d’examiner notre réponse à la COVID et d’en tirer des leçons, ainsi que nommer un coordonnateur national de la prévention et de la préparation en matière de pandémie.
Nous devons faire tout notre possible pour prévenir les futures pandémies et nous préparer à les affronter, et ce projet de loi ferait en sorte que cette obligation demeure une priorité pour tout gouvernement au cours des années à venir.
(Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)
demande à présenter le projet de loi .
— Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer les consommateurs canadiens, ainsi que les nombreux innovateurs qui travaillent dans notre industrie partout au pays.
Le projet de loi prévoit une exemption claire et limitée pour les consommateurs et les créateurs de produits qui veulent simplement activer leurs appareils ou leur matériel pour leur permettre d'interopérer avec d'autres équipements, comme c'était jadis possible. En ce moment, ils ne peuvent pas le faire à cause de la Loi sur le droit d'auteur, dont l'article 41 a été adopté en 2012 pour appliquer légalement des mesures de protection de la technologie. Cependant, 10 ans plus tard, la technologie a beaucoup changé et les types de produits disponibles dans le paysage technologique sont très différents.
Beaucoup d'appareils et de machines incluent maintenant des logiciels, et certaines sociétés s'en servent pour essayer d'empêcher les utilisateurs et les petits concurrents d'accéder à l'interopérabilité. J'ai moi-même constaté la manière dont cela nuit aux agriculteurs et aux fabricants canadiens.
L'interopérabilité est également importante pour de nombreuses autres industries. Il existe une entreprise spéciale près de Frontier, en Saskatchewan, appelée Honey Bee Manufacturing. Il s'agit d'un petit fabricant d'équipement agricole. Je serai heureux de raconter l'histoire de sa réussite lorsque nous discuterons plus en détail du projet de loi. Pour l'instant, je dirai que l'entreprise est une source de créativité et d'innovation dans le domaine. C'est aussi l'élément vital qui maintient en vie une petite localité rurale.
Il y a d'autres cas comme celui-ci. Il n'y a pas lieu de freiner leur élan. Le Canada a été le lieu d'origine de nombreuses avancées remarquables. Il ne faut jamais décourager la réalisation de progrès actuels ou futurs. Si nous adaptons quelque peu la loi, la créativité canadienne fera le reste. Nous pouvons soutenir les consommateurs et les innovateurs dans le respect du cadre du droit d'auteur. J'espère que tous les députés y contribueront.
(Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)
demande à présenter le projet de loi .
(La motion est adoptée et le projet de loi est lu pour la première fois.)
:
Monsieur le Président, on répondra aujourd'hui aux questions n
os 533 et 538.
[Texte]
Question no 533 — M. Mel Arnold:
En ce qui concerne la tenue de concours par le ministère des Pêches et des Océans depuis 2016: a) combien de concours le Ministère a-t-il tenus; b) quelle était la nature de chacun de ces concours; c) qui a remporté chacun de ces concours; d) quels montants d’argent ou quels autres prix ont été remis aux gagnants; e) comment le Ministère a-t-il communiqué publiquement la tenue et les résultats des concours?
M. Mike Kelloway (secrétaire parlementaire de la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Lib.):
Monsieur le Président, Pêches et Océans Canada ne suit pas de manière centralisée la tenue de concours publique par le ministère et le temps alloué pour répondre à cette question ne permet pas de préparer une réponse exhaustive.
Question no 538 — M. John Brassard:
En ce qui concerne les votes tenus à la Chambre des communes qui, de l’avis du gouvernement, constituaient des questions de confiance: a) depuis le 1er janvier 2022, quels sont les votes par appel nominal que le gouvernement considérait comme des questions de confiance et à quelle date chacun de ces votes a-t-il eu lieu; b) pour chacun des votes en a), à quelle date le gouvernement a-t-il informé le Nouveau Parti démocratique qu’il considérait ce vote comme une question de confiance?
M. Kevin Lamoureux (secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre des communes, Lib.):
Monsieur le Président, la position du gouvernement sur les votes de confiance est claire depuis 2015. Les membres du caucus libéral peuvent voter librement, sauf lorsqu’il s’agit de mesures émanant de la plate-forme électorale libérale; de questions de confiance traditionnelle, tel que le budget; et de questions touchant nos valeurs communes et les protections garanties par la Charte canadienne des droits et libertés.
:
Monsieur le Président, si les questions n
os 528 à 532 et 534 à 537 pouvaient être transformées en ordre de dépôt de documents, les documents seraient déposés immédiatement.
Le président suppléant (M. Gabriel Ste-Marie): D'accord?
Des voix: D'accord.
[Texte]
Question no 528 — M. Tom Kmiec:
En ce qui concerne le réseau « Inspirer la démocratie » d’Élections Canada: a) quand le réseau a-t-il été créé; b) quels sont les intervenants et organismes communautaires sont-ils membres du réseau; c) lesquels des 27 intervenants et organismes communautaires dans le réseau ont fait la promotion d’options de vote par anticipation au nom d’Élections Canada aux élections générales fédérales de 2021; d) quel financement ou autre soutien Élections Canada a-t-il accordé à chaque organisme ou intervenant mentionné en c) pour promouvoir des options de vote par anticipation; e) qui a le contrôle en ce qui concerne la rédaction du matériel et des produits de communication utilisés ou distribués par le réseau Inspirer la démocratie ou en son nom; f) quels sont les détails des 139 événements de relations communautaires tenus par le réseau au cours des élections générales fédérales de 2021, y compris, pour chaque événement, (i) la date, (ii) l’endroit, (iii) l’hôte ou les hôtes, (iv) les invités, (v) la façon dont on a établi la liste des invités, (vi) la description générale de l’auditoire invité à assister, (vii) l’objectif de l’événement, (viii) les messages généraux véhiculés pendant l’événement; g) quel financement ou autre soutien Élections Canada a-t-il accordé pour chaque événement de relations communautaires mentionné en f); h) quels sont les détails des 26 autres événements de relations auxquels le réseau a participé durant les élections générales fédérales de 2021, y compris, pour chaque événement, (i) la date, (ii) l’endroit, (iii) l’hôte ou les hôtes, (iv) les invités, (v) la façon dont on a établi la liste des invités, (vi) la description générale de l’auditoire invité à assister, (vii) l’objectif de l’événement, (viii) les messages généraux véhiculés pendant l’événement; i) quel financement ou autre soutien Élections Canada a-t-il accordé pour chaque événement de relations communautaires mentionné en h); j) quels sont les détails de la distribution d’information électorale à 619 contacts par le réseau durant les élections générales fédérales de 2021, y compris, pour chaque contact, (i) l’identité, (ii) la date, (iii) le content ou le sujet, (iv) si l’information a été envoyée à la demande du contact ou non?
(Le document est déposé.)
Question no 529 — M. Stephen Ellis:
En ce qui concerne l’acquisition de trousses de dépistage rapide de la COVID-19: a) combien de trousses ont été acquises depuis le 1er avril 2021, et quelle est la valeur de ces trousses, ventilée par (i) mois où elles ont été acquises, (ii) fournisseur de qui elles ont été acquises, (iii) gouvernement provincial ou territorial, ministère fédéral ou autre entité à qui elles ont été fournies; b) quelles sont les données fournies en a) ventilées par nombre de trousses acquises en vertu des autorisations prévues (i) à l’article 1 de la Loi concernant certaines mesures en réponse à la COVID-19 (L.C. 2022, ch. 2), (ii) au crédit 1c du ministère de la Santé et au crédit 1c de l’Agence de la santé publique du Canada dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2021-2022, exécuté en vertu de la Loi de crédits no 5 pour 2021-2022 (L.C. 2022, ch. 3), (iii) à l’article 46 du projet de loi C-8, Loi portant exécution de certaines dispositions de la mise à jour économique et budgétaire déposée au Parlement le 14 décembre 2021 et mettant en œuvre d’autres mesures, (iv) toute autre autorisation législative ou autorisation législative rétroactive proposée; c) quels sont les détails concernant les autorisations législatives ou les autorisations législatives rétroactives proposées indiquées en b)(iv); d) quel est le solde à verser sur les fonds affectés à l’acquisition de trousses de dépistage rapide, ventilé par autorisation indiquée en b)?
(Le document est déposé.)
Question no 530 — M. Mel Arnold:
En ce qui concerne la gestion des pêches par le ministère des Pêches et des Océans, ventilée par année depuis 2016: a) quel était le nombre total de pêcheries gérées par le ministère; b) dans quelles pêcheries le ministère a-t-il réduit les licences; c) quel était le nombre total de licences réduites, ventilé par pêcherie; d) dans quelles pêcheries le ministère a-t-il réduit le total des prises admissibles; e) quelles étaient les réductions globales du total des prises admissibles, ventilées par pêcherie; f) dans quelles pêcheries le ministère a-t-il réduit les quotas; g) quelles étaient les réductions totales des quotas, ventilées par pêcherie; h) quels sont les montants totaux d’argent que le département a déboursés en compensation des réductions de licences, du total admissible des captures et des quotas, ventilés par pêcherie?
(Le document est déposé.)
Question no 531 — M. Mel Arnold:
En ce qui concerne l’allocation par le gouvernement de fonds pour la modernisation de l’usine de traitement primaire des eaux usées Lions Gate (Lions Gate) et la construction de la station de traitement des eaux usées de North Shore (North Shore), toutes deux situées à Vancouver, en Colombie-Britannique: a) depuis 2016, quels sont les montants totaux des fonds alloués par le gouvernement aux projets de Lions Gate et de North Shore; b) quelles étaient les dates des allocations; c) quels sont les montants des allocations que le gouvernement fera à Lions Gate et à North Shore au cours de l’exercice 2022-2023; d) quand le projet North Shore sera-t-il achevé?
(Le document est déposé.)
Question no 532 — M. Mel Arnold:
En ce qui concerne la disposition du gouvernement du budget de 2017 qui consiste à verser 43,8 millions de dollars pendant cinq ans, à compter de 2017-2018, à Pêches et Océans Canada pour poursuivre et élargir ses programmes relatifs aux espèces aquatiques envahissantes: a) quelle somme a été allouée à ce jour; b) à qui les fonds ont-ils été versés; c) à quelles dates les versements ont-ils été faits?
(Le document est déposé.)
Question no 534 — Mme Laila Goodridge:
En ce qui concerne les centres de Service Canada: a) quel est le délai de traitement actuel de chaque service offert aux Canadiens (numéro d’assurance sociale, assurance-emploi, demandes de subvention à l’achèvement de la formation d’apprenti, etc.); b) pour chaque service énoncé en a) quel était le délai de traitement au 1er janvier 2020; c) combien d’employés de Service Canada sont actuellement (i) en congé parce qu’ils ne répondent pas à l’exigence de fournir une attestation de vaccination, (ii) travaillent de la maison, ventilés par lieu géographique; d) ventilés par centre de Service Canada, combien d’employés travaillent sur place, (i) au 1er janvier 2016, (ii) au 1er janvier 2020, (iii) à l’heure actuelle; e) quels protocoles de sécurité sont en place à chaque centre de Service Canada; f) entre le 1er mars 2020 et le 2 mai 2022, quels centres de Service Canada (i) avaient de nouveaux systèmes de filtration d’air, (ii) n’avaient pas de nouveaux systèmes de filtration d’air; g) ventilés pour chaque centre énoncé en f)(i), quels sont les détails de chaque système, y compris (i) la date d’installation, (ii) le fournisseur, (iii) les dépenses engagées, (iv) une description du système, y compris la marque et le modèle?
(Le document est déposé.)
Question no 535 — Mme Marilyn Gladu:
En ce qui concerne les opérations du Bureau de la traduction: a) combien d’heures de services d’interprétation simultanée des délibérations parlementaires ont été fournies pendant l’exercice 2021-2022, ventilées par (i) séances du Sénat, (ii) séances de la Chambre des communes, (iii) réunions de comités sénatoriaux, (iv) réunions de comités de la Chambre des communes; b) combien d’employés ont offert des services d’interprétation simultanée pendant l’exercice 2021-2022 (i) de délibérations parlementaires, (ii) au total; c) combien d’interprètes pigistes ont offert des services d’interprétation simultanée pendant l’exercice 2021-2022 (i) de délibérations parlementaires, (ii) au total; d) les qualifications professionnelles minimales exigées des interprètes chargés de l’interprétation simultanée employés par le Bureau de la traduction ont-elles changé depuis la réponse du gouvernement à la question Q-611 inscrite au Feuilleton lors de la deuxième session de la 43e législature, et, le cas échant, quels changement y ont été apportés; e) parmi les employés et interprètes pigistes identifiés en b) et c), combien répondaient aux qualifications professionnelles minimales du Bureau de la traduction; f) quels sont les profils linguistiques des employés et pigistes identifiés en b) et c), ventilés par combinaisons linguistiques (« langue de départ » et « langue d’arrivée »); g) quels sont les coûts associés aux services fournis par les pigistes offrant des services d’interprétation simultanée identifiés en c), pendant l’exercice 2021-2022, ventilés par (i) honoraires professionnels, (ii) frais de billets d’avion, (iii) autres dépenses de transport, (iv) frais d’hébergement, (v) repas et frais accessoires, (vi) autres dépenses, (vii) coûts totaux; h) pendant l’exercice 2021-2022, quel pourcentage des réunions ou des délibérations au cours desquelles des services d’interprétation simultanée ont été fournis étaient considérés comme (i) des services d’interprétation entièrement à distance, (ii) des services d’interprétation partiellement à distance, ventilé selon s’il s’agissait (A) de travaux parlementaires, (B) de travaux non parlementaires; i) parmi les employés et interprètes pigistes qui ont offert des services d’interprétation simultanée, combien ont signalé des blessures liées au travail au cours de l’exercice 2021-2022, ventilé selon (i) la nature de la blessure, (ii) si la réunion ou la délibération se tenait (A) entièrement à distance, (B) partiellement à distance, (C) sur place, (iii) si des congés de maladie ont été requis, et, le cas échéant, combien; j) parmi les blessures au travail mentionnées en i), combien se sont produites pendant (i) des séances du Sénat, (ii) des séances de la Chambre des communes, (iii) des réunions de comités sénatoriaux, (iv) des réunions de comités de la Chambre des communes, (v) des réunions du Cabinet ou de ses comités, (vi) des conférences de presse ou des événements relatifs à des ministres; k) pourquoi la solution d’interprétation clé en main n’était-elle par disponible à la date prévue en 2021; l) quel est l’état d’avancement de la solution d’interprétation clé en main; m) à quelle date la solution d’interprétation clé en main devrait-elle être disponible; n) combien de demandes de services en langues autochtones ont été faites pendant l’exercice 2021-2022, ventilé par (i) services d’interprétation parlementaire en simultané, (ii) services d’interprétation non parlementaire en simultané, (iii) traduction parlementaire, (iv) traduction non parlementaire; o) quelle est la ventilation des réponses de n)(i) à n)(iv), par combinaisons linguistiques?
(Le document est déposé.)
Question no 536 — Mme Marilyn Gladu:
En ce qui concerne le site Web de la législation du ministère de la Justice: a) comment les éléments des listes « Lois fréquemment consultées » et « Règlements fréquemment consultés » ont-ils été sélectionnés; b) ventilé par élément, à quelle date chaque élément figurant toujours dans les listes évoquées en a) a-t-il été ajouté; c) quels éléments ont auparavant figuré dans les listes évoquées en a) et pendant combien de temps chaque élément y a-t-il figuré; d) combien de pages vues le site a-t-il enregistrées depuis 2012, ventilé par (i) année civile, (ii) loi ou règlement?
(Le document est déposé.)
Question no 537 — M. Jamie Schmale:
En ce qui concerne tous les contrats pour des services de stockage en nuage au niveau Protégé B depuis 2016: quels sont les détails de ces contrats, y compris pour chacun (i) la date, (ii) le fournisseur, (iii) le montant, (iv) la description des biens et services, (v) la durée du contrat, (vi) s’il s’agissait d’un contrat à fournisseur unique, (vii) la raison pour laquelle le contrat a été attribué à un seul fournisseur, le cas échéant?
(Le document est déposé.)
[Traduction]
:
Monsieur le Président, je demande que les autres questions restent au Feuilleton.
Le président suppléant (M. Gabriel Ste-Marie): D'accord?
Des voix: D'accord.
[Français]
:
Avant d'accorder la parole à l'honorable député de , je note que l'honorable député de Durham invoque le Règlement.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, je prends la parole pour solliciter l'appui de mes collègues à l'égard d'une motion exigeant le consentement unanime. Tous les députés ont reçu les détails concernant cette motion. Il y a eu consultations entre les partis.
Je dirai respectueusement à mes collègues que la motion porte sur des personnes qui sacrifient tout pour notre pays. Elle fait suite à la pétition électronique e‑3636, présentée par la députée de , et elle jouit de l'appui de milliers d'anciens combattants ayant participé à la guerre en Afghanistan. Je sais que tous les députés souhaiteraient à tout le moins être entendus avant que la présidence demande à la Chambre si elle donne son consentement. Je demanderais donc que l'on m'accorde cette courtoisie alors que cette session parlementaire tire à sa fin.
[Français]
J'ai effectué beaucoup de recherches et de consultations auprès de tous les partis et députés et, si la présidence le demande, je crois que la Chambre accordera son soutien unanime à la motion suivante:
[Traduction]
Que la Chambre reconnaisse: a) que la population canadienne a la chance de jouir de la paix, de l’ordre et d’un bon gouvernement, et que nous devons rendre hommage aux citoyens qui servent dans les Forces armées canadiennes pour leur service et leur sacrifice; b) qu’actuellement, le Canada ne dispose pas d’un organisme d’examen indépendant destiné à conseiller le gouvernement et la Chancellerie des distinctions honorifiques au sujet des erreurs ou omissions liées aux distinctions honorifiques militaires dans le cadre des Distinctions honorifiques canadiennes; c) que la Croix de Victoria canadienne, créée en 1993, n’a jamais été décernée, y compris pendant les 12 années de la guerre en Afghanistan, au cours desquelles plus de 40 000 Canadiens ont servi dans le cadre du plus long déploiement des Forces armées canadiennes de l’histoire; d) que l’organisation Valour in the Presence of the Enemy ainsi que l’Association canadienne des anciens combattants ayant servi en Afghanistan, la Légion royale canadienne et d’innombrables autres associations d’anciens combattants ont demandé que l’Étoile de la vaillance militaire, décernée à Jess Larochelle, de North Bay, en Ontario, soit réexaminée en vue de son élévation à la Croix de Victoria canadienne afin de reconnaître l’immense bravoure dont il a fait preuve en Afghanistan le 14 octobre 2006;
[Français]
e) que des milliers de Canadiens ont appuyé cette demande de réexamen comme en témoignent les 14 129 signatures de la pétition e-3636 présentée par la députée de le 19 mai;
f) que de tels réexamens pour la Croix de Victoria ou la médaille d’honneur ont été et sont effectués par nos principaux alliés d’une manière indépendante qui permet également un réexamen historique pour erreur ou omission, notamment en raison du racisme ou de la partialité dans le passé à l’égard de la langue, de la race, de la religion ou de toute autre forme d’intolérance de l’époque;
[Traduction]
en conséquence, la Chambre demande la mise en place d’un organisme consultatif canadien indépendant ayant pour mandat précis de réexaminer les décisions prises par la Direction des distinctions honorifiques et de la reconnaissance et les organismes qui l’ont précédée lorsque de nouvelles informations démontrent que le réexamen d’une distinction militaire est justifié pour veiller à ce qu’aucune erreur ou omission n’ait été commise; que l’organe consultatif soit appelé le Conseil d’examen des distinctions honorifiques militaires (le « Conseil »); que le Conseil soit composé d’au moins neuf membres, notamment le secrétaire canadien de la reine ou un délégué du Bureau du Conseil privé, un délégué du ministère de la Défense nationale, un délégué d’Anciens Combattants Canada, un délégué du Musée canadien de la guerre, un délégué de la Citadelle de Québec, un délégué de la Légion royale canadienne, un délégué de l’Association canadienne des vétérans et membres actifs autochtones, un professeur anglophone d’histoire militaire d’une université canadienne et un professeur francophone d’histoire militaire d’une université canadienne;
[Français]
que le Conseil et ses organisations participantes s’engagent à sélectionner des délégués qui respectent l’équilibre entre les genres et les points de vue diversifiés; que le Conseil se réunisse au moins deux fois par année pour remplir sa fonction; que le Conseil étudie les demandes de réexamen transmises par un comité de la Chambre des communes, un comité du Sénat, le ministère de la Défense nationale, le ministère des Anciens Combattants, ou par renvoi du Cabinet du premier ministre; que le Conseil soit financé et qu’il dispose d’un personnel de recherche pour l’aider à s’acquitter de ses tâches administratives et d’établissement de rapports, notamment l’administration des demandes, l’examen de l’information fournie par les candidats et la présentation de recommandations au Conseil;
[Traduction]
que le Conseil mette en place un processus formel d’examen qui inclurait l’obligation pour les candidats de fournir des données savantes aux fins d’examen; que le Conseil informe la Chancellerie des distinctions honorifiques à Rideau Hall et le Cabinet du premier ministre de sa décision dans chaque cas et que la décision soit présentée à la Chambre dans les 60 jours suivant l’avis donné à Rideau Hall et au Cabinet du premier ministre; que le ministère de la Défense nationale reçoive la directive de modifier la politique sur les distinctions honorifiques dans les Forces canadiennes conformément à l’intention de la présente motion, y compris, sans s’y limiter: le chapitre 1, paragraphe 26, sur la rétroactivité; le chapitre 1, paragraphes 75 à 76, sur les erreurs liées aux récompenses et modifications de politiques.
Monsieur le Président, je demande à tous les députés de tenir compte du fait que la bravoure n'est pas limitée dans le temps. J'espère donc que nous pourrons faire ce qu'il faut à la Chambre avant d'ajourner et de célébrer notre pays à l'occasion de la fête du Canada.
[Français]
:
Que tous ceux qui s'opposent à ce que l'honorable député propose la motion veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
La Chambre passe à l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
:
Monsieur le Président, j'ai certainement écouté l'intervention du député de avant la période des questions. Il a commencé en parlant de la manière dont le NPD, un parti relativement petit dans cette enceinte, a réussi à faire valoir ses préoccupations, et à bien représenter ses électeurs, par la présentation d'amendements et par la négociation en comité.
Je sais que ma question va paraître un peu ironique, mais je me demande si le député de New Westminster-Burnaby peut donner aux conservateurs un aperçu de ce qu'ils ressentent lorsqu'ils savent que les députés font réellement le travail pour lequel ils ont été élus, au lieu de se contenter d'user de rhétorique et de présenter de la désinformation sur tout ce que le projet de loi ne représente pas, et qu'ils ont réellement fait leur travail et ont pu présenter des amendements qui étaient importants pour eux.
:
Monsieur le Président, ce n'est pas seulement important pour nous. C'est important pour tous les Canadiens. Il ne fait aucun doute que nous avons amélioré le projet de loi.
J'ai quelques suggestions pour les conservateurs, qui se sont certainement égarés au cours des six derniers mois. Tout d'abord, lorsqu'un projet de loi...
:
Le député de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes invoque le Règlement.
:
Monsieur le Président, pourriez-vous dire à la Chambre si nous avons effectivement le quorum.
[Français]
Et les députés ayant été comptés:
Le président suppléant (M. Gabriel Ste-Marie): Il y a effectivement quorum et j'invite donc l'honorable député de New Westminster—Burnaby à terminer son intervention. Il lui restait quelques secondes.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, premièrement, je voudrais simplement suggérer aux conservateurs de bien lire les projets de loi avant d'en débattre.
Deuxièmement, ils devraient écouter les témoins lorsqu'ils se présentent devant le comité, plutôt que de les empêcher de témoigner.
Troisièmement, ils devraient faire des propositions pour améliorer les projets de loi. C'est notre rôle en tant que députés. Voilà pourquoi le NPD a réussi à faire office de véritable contre-pouvoir à la Chambre des communes. Oui, nous nous opposons lorsque cela est justifié, mais nous cherchons surtout à faire en sorte que la Chambre prenne des décisions dans l'intérêt des Canadiens. L'influence du NPD sur le projet de loi est indéniable. Nous l'avons amélioré, notamment en ce qui touche à la liberté d'expression.
C'est le genre de travail que les députés doivent accomplir.
:
Madame la Présidente, je pense que la plupart des députés sont reconnaissants de recevoir des messages des gens de leur circonscription au sujet des enjeux qui leur tiennent à cœur. Même lorsque nous ne sommes pas d'accord avec les gens de notre circonscription, il est important de communiquer avec eux et de les informer de ce qui se passe à la Chambre.
Je me demande si le député peut parler de la campagne de désinformation sur ce projet de loi, parce que, honnêtement, il n'y a rien de plus décourageant que de recevoir un message rempli de théories complotistes.
Le député peut-il dire ce qu'il en pense?
:
Monsieur le Président, il s'agit d'une vague de fond qui a poussé les États‑Unis au bord du coup d'État. Il faut être bien conscient du genre de désinformation qui alimente les gens de l'extrême droite. Certains députés conservateurs ont dit que le projet de loi permettrait au gouvernement de suivre les gens sur leur téléphone cellulaire. Ils ont fait des comparaisons odieuses avec la dictature meurtrière de la Corée du Nord. Ces propos sont complètement inappropriés à la Chambre des communes.
C'est très préoccupant. Il faut combattre la désinformation à la républicaine que beaucoup de députés conservateurs, pas tous, emploient. Certains députés conservateurs ont encore du respect pour le Parlement. Il faut cependant dénoncer ceux qui n'en ont pas.
C'est pour cette raison que nous avons parlé de ce projet de loi en particulier et notamment des dispositions que nous avons améliorées. Nous avons fait un effort pour relayer les bonnes informations aux Canadiens. Les propos tenus par les conservateurs dans les derniers mois sont honteux.
:
Monsieur le Président, Vancouver-Est compte en fait le plus grand nombre d'artistes par habitant. Ces gens attendent avec impatience l'adoption du projet de loi .
Le député peut-il expliquer aux députés conservateurs pourquoi ce projet de loi est si important pour les artistes?
:
Monsieur le Président, je ferai de mon mieux, car ma collectivité, New Westminster—Burnaby, est connue comme le Hollywood du Nord. Une véritable énergie créatrice se manifeste dans nos collectivités. Nous savons que nous irons chercher 1 milliard de dollars chez les géants du Web, qui ont pratiquement sorti cet argent du pays. Ces fonds seront alloués au contenu culturel canadien et aux institutions culturelles canadiennes, aux diffuseurs ainsi qu'aux créateurs canadiens, tant dans le monde du contenu en ligne que dans le monde de la radiodiffusion.
Nous allons assister à une véritable renaissance du contenu canadien, et c'est pourquoi je vais appuyer le projet de loi.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . Depuis des décennies, les radiodiffuseurs et les télédiffuseurs canadiens nous offrent du contenu canadien de grande qualité. Ce n'est pas le fruit du hasard. Nous soutenons notre souveraineté culturelle. Elle fait partie de ce que nous sommes en tant que Canadiens. Elle est notre passé, notre présent et notre avenir. Elle façonne la manière dont nous nous racontons nos histoires. Comme condition d'obtention de leur licence, les radiodiffuseurs et les télédiffuseurs doivent investir dans notre culture et nos artistes. C'est pourquoi nous sommes si fiers du contenu canadien.
Voici ce qui a changé. Les plateformes de diffusion en continu sont les nouveaux diffuseurs, mais ils ne jouent pas selon les mêmes règles. La diffusion continue en ligne est la norme. Les diffuseurs canadiens suivent un ensemble de règles, et les plateformes de diffusion en continu en suivent un autre. Tout le monde devrait suivre le même ensemble de règles. C'est pourquoi le gouvernement a présenté le projet de loi , Loi sur la diffusion continue en ligne. Ce projet de loi vise à faire en sorte que les services de diffusion continue en ligne contribuent de manière équitable, mais souple, à la création de contenu canadien, et que les Canadiens puissent trouver du contenu canadien sur leurs plateformes.
Ceci dit, parlons de ce que le projet de loi ne fera pas. Il ne réglementera pas le contenu que les Canadiens ordinaires publient sur les médias sociaux. Il n'imposera pas de réglementation aux créateurs, aux influenceurs ou aux utilisateurs de contenu numérique canadien. Il ne censurera rien et n'imposera aucun algorithme particulier aux services de diffusion en continu ou aux plateformes de médias sociaux. Il ne limitera pas la liberté d'expression des Canadiens de quelque manière que ce soit.
Nous avons entendu beaucoup de désinformation. Mon collègue vient de mentionner qu'il y a beaucoup de confusion et de désinformation dans un grand nombre de courriels que nous recevons et je crois que c'est délibéré. J'allais parler de deux aspects de la qui font possiblement l'objet du plus de désinformation.
Le premier porte sur l'exclusion du contenu généré par les utilisateurs. Les gens demandent où celle-ci se trouve dans la mesure législative. Le projet de loi exclut explicitement tout contenu généré par les utilisateurs des plateformes de médias sociaux et des services de diffusion en continu. Je vais lire le paragraphe. Voici ce que dit le paragraphe 2(2.1) du projet de loi :
Ne constitue pas l’exploitation d’une entreprise de radiodiffusion pour l’application de la présente loi le fait, pour l’utilisateur d’un service de média social, de téléverser des émissions en vue de leur transmission par Internet et de leur réception par d’autres utilisateurs, pourvu que cet utilisateur ne soit pas le fournisseur du service, son affilié ou le mandataire de l’un deux.
En termes simples, cela veut dire que tous les utilisateurs, même les créateurs numériques qui ont des millions d'abonnés, ne sont pas considérés comme des radiodiffuseurs. Ils ne seront pas soumis à des obligations en vertu de cette loi. Toute affirmation contraire est simplement fausse.
:
Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Encore une fois, je ne pense pas que nous avons le quorum.
[Français]
Et les députés ayant été comptés:
Le président suppléant (M. Gabriel Ste-Marie): Il y a bel et bien quorum et le député de Kitchener—Conestoga peut poursuivre.
[Traduction]
:
Monsieur le Président, comme je le disais, en termes simples, cela veut dire que tous les utilisateurs, même des créateurs numériques qui ont des millions d'abonnés, ne sont pas considérés comme des radiodiffuseurs. Ils ne seront pas soumis à des obligations en vertu de la loi. Toute affirmation contraire est simplement fausse.
Cette approche ne changera aucunement l'expérience des utilisateurs qui créent et publient du contenu, et qui interagissent avec des contenus générés par d'autres utilisateurs. Elle vise à uniformiser le traitement du contenu commercial comme les émissions de télévision et les chansons sur l'ensemble de la plateforme. Nous avons étudié le projet de loi et c'est très clair. C'est un peu difficile de l'expliquer en termes juridiques, mais le fait est que le contenu de création musicale est exempté.
L’autre information erronée qui circule touche les enjeux relatifs à la liberté d’expression. Afin de bien me faire comprendre, je précise que l’article 12 de la énonce très clairement que toute réglementation imposée par le CRTC aux plateformes par l’entremise de la Loi sur la radiodiffusion ne peut pas enfreindre la liberté d’expression des Canadiens sur les médias sociaux. Voici un extrait du libellé:
Il est entendu que le Conseil prend des ordonnances en vertu du paragraphe 9.1(1) et des règlements en vertu du paragraphe 10(1) de manière compatible avec la liberté d’expression dont jouissent les utilisateurs des services de médias sociaux fournis par des entreprises en ligne.
La liberté d’expression est protégée par la Charte et elle serait aussi protégée en vertu de la Loi sur la diffusion continue en ligne. Les artistes sont au premier plan de la protection de la liberté d’expression. Ce sont les arts qui nous permettent de mettre en avant ces discussions. Chaque intervenant du milieu des arts avec qui je me suis entretenu appuie ce projet de loi et la liberté d’expression. J'écarte donc cette information erronée.
Je suis musicien et j'ai enregistré plusieurs albums. Le secteur des arts est le domaine qui m’a permis de gagner fièrement ma vie pendant de nombreuses années avant d’avoir le privilège d’être élu pour représenter la population de Kitchener—Conestoga. En tant qu’artiste, je soutiens les artistes canadiens. Je sais que des appuis proviennent de partout au Canada. Nous sommes fiers de nos artistes, et ils méritent notre respect et notre soutien.
Pendant la pandémie, nous nous sommes tournés vers nos artistes pour donner un sens aux expériences que nous vivions. Ce sont les histoires, les livres, les spectacles et la musique qui nous ont aidés à traverser la pandémie. J'ai dit à plusieurs reprises que la science nous permet de sortir de la pandémie, mais que les arts nous aident à la traverser. Nous devons soutenir le secteur artistique. C'est l'un des secteurs les plus durement touchés de toute l'économie et c'est celui qui prend le plus de temps à se rétablir tandis que nous nous relevons de la pandémie. C'est une autre raison pour laquelle le projet de loi est si important. Nous devons montrer aux artistes que nous les soutenons.
Je siège au comité du patrimoine et j'ai assisté à toutes les réunions sur le projet de loi et à toutes les réunions sur le projet de loi au cours de la législature précédente. J'ai étudié la question. J'ai rencontré d'innombrables intervenants, particuliers et organismes qui affirment que la Loi sur la radiodiffusion doit être mise à jour. Notre industrie des arts et de la culture nous dit à quel point le projet de loi est crucial et urgent pour elle, et nous l'écoutons.
Personnellement, j'essaie d'éviter de tomber dans la partisanerie à la Chambre, mais je constate qu'elle fait un retour sournois. Les conservateurs ont employé toutes les tactiques de leur répertoire pour retarder et bloquer le projet de loi . Avec leurs manœuvres d'obstruction, ils ont empêché le comité de passer à l'étude article par article. À un certain moment, ils ont même fait obstruction à leur propre motion d'étude. Après avoir dit qu'ils avaient des questions pour le CRTC, ils ont fait des manœuvres d'obstruction pendant toute une réunion alors que le chef du CRTC et d'autres représentants de l'organisme étaient là et attendaient sans pouvoir répondre aux questions que nous voulions leur poser. Les conservateurs ont dit vouloir entendre le , puis ils ont fait de l'obstruction pendant toute la réunion alors que le ministre était là et attendait. Il n'a pas pu répondre aux questions que nous devions lui poser. Tout cela a été énormément décevant, parce que ces tactiques dilatoires représentent un véritable gaspillage et qu'elles nous empêchent d'aider les artistes canadiens.
Je n'arrêterai pas de militer en faveur de nos artistes. J'apprécie la coopération de tous les partis outre les conservateurs. Nous avons collaboré pour faire avancer les choses. Nous avons coopéré, nous avons contribué aux amendements et nous avons eu des conversations. Je ne comprends vraiment pas pourquoi les conservateurs choisissent de soutenir les géants mondiaux de la technologie plutôt que les artistes canadiens.
Je me permets de citer Marla Boltman, de l'organisation Les AMIS, qui a très bien résumé la situation. Elle a dit ceci:
Exiger des contributions de géants étrangers de la technologie, qui extraient des milliards de dollars de notre pays, aidera à soutenir notre industrie tout en stimulant l'investissement et l'innovation dans la création de contenu canadien qui continuera de refléter la diversité de nos voix et notre identité en tant que Canadiens. Cette exigence uniformisera les règles du jeu entre les radiodiffuseurs canadiens et les plateformes étrangères [...] Ceux qui tirent profit du système doivent aussi y contribuer.
Je suis on ne peut plus d'accord.
L'adoption du projet de loi est une question d'équité. Ce projet de loi vise à soutenir notre secteur culturel, à nous donner le pouvoir de façonner l'avenir pour que tous puissent se voir représentés dans notre culture. Il vise à nous rendre fiers de l'identité et de la société canadiennes. Voilà pourquoi j'estime qu'il faut aller de l'avant avec ce projet de loi important, et c'est pour cela que je l'appuierai.
J'aimerais seulement préciser que je suis moi-même musicien, et que, parmi mes plus lointains souvenirs des moments où je jouais de la musique, je me rappelle l'époque où je jouais du piano dans le petit appartement de ma famille. Mon père, qui jouait de la basse à l'époque, m'accompagnait avec cet instrument. C'est entre autres de cette façon, en jouant simplement du rock and roll, que j'ai appris à jouer de la musique. Je pensais que c'était mon père qui avait écrit toutes les chansons des Beatles que nous jouions. Ce n'est que plus tard que j'ai découvert la vérité.
À l'approche de la fête des Pères, je tiens à souhaiter une joyeuse fête des Pères à mon papa ainsi qu'à tous ceux qui sont pères ou qui font figure de pères et qui soutiennent la prochaine génération d'artistes.
:
Monsieur le Président, je remercie le député d'en face de sa contribution aux arts.
Ayant été créatrice de contenu en ligne et fondé une entreprise dans ce domaine, et ayant également travaillé dans les médias grand public, je suis curieuse d'avoir son point de vue sur la façon dont le CRTC pourrait mettre en œuvre la logistique nécessaire pour réglementer les millions de vidéos qui sont téléversées chaque jour sur les médias sociaux et sur YouTube.
:
Monsieur le Président, les créateurs de contenu numérique constituent l'avenir de notre culture. Ils vont continuer à raconter des histoires. Bon nombre d'entre eux sont déjà des artistes dans l'écosystème actuel.
Ce projet de loi ne permettra en aucun cas au CRTC de réglementer leur contenu. Le CRTC travaille avec les plateformes elles-mêmes. Voilà pourquoi il existe une certaine souplesse entre la réglementation et le projet de loi à l'étude, qui fournira au CRTC les outils requis pour travailler avec les plateformes. Cependant, selon l'article 2.1 qui est proposé dans le projet de loi , le contenu des utilisateurs lui-même, même celui des créateurs numériques, ne sera pas assujetti à la Loi sur la radiodiffusion.
:
Uqaqtittiji, j'ai été heureuse de constater que des amendements ont été apportés pour les fournisseurs de contenu généré par les utilisateurs. Je me demande si le député pourrait préciser ce que les amendements impliqueraient si le projet de loi était adopté.
:
Monsieur le Président, ma collègue pose toujours d'excellentes questions. Chaque fois qu'elle pose une question, toute la Chambre est à l'écoute, et c'est tout à son honneur. Elle se soucie des artistes canadiens, y compris des créateurs numériques.
Le projet de loi n'a pas pour objectif de cibler les créateurs numériques. Le contenu généré par l'utilisateur ne sera pas couvert par le projet de loi. La mesure législative proposée prévoit tout simplement que les plateformes soient maintenant tenues de contribuer financièrement à notre système. En ce moment, les radiodiffuseurs traditionnels le font. Ils paient leur part, contrairement aux diffuseurs en ligne étrangers. Le projet de loi prévoirait tout simplement que ces diffuseurs contribuent au système et ferait en sorte que toutes les voix canadiennes puissent être entendues au moyen de certaines mesures de découvrabilité.
[Français]
:
Monsieur le Président, j'aimerais remercier mon collègue de Kitchener—Conestoga, qui est lui-même un artiste.
J'aimerais qu'il explique à tous les Canadiens la raison pour laquelle il est tellement important que les géants du Web soient redevables aux artistes, aux créateurs de contenu. Peut-il expliquer comment le cadre financier a changé depuis une génération et pourquoi il est important d'avoir un tel projet de loi?
[Traduction]
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue des conseils qu'il me donne de temps à autre. Ils sont toujours utiles, et je lui en suis reconnaissant.
Le monde évolue rapidement. Il fut un temps où nous avions un système fermé, où les radiodiffuseurs traditionnels payaient leur part afin de contribuer à la culture canadienne avec des subventions et des programmes qui permettaient aux artistes de raconter leurs histoires. En ce moment, nous avons deux systèmes. D'un côté, les radiodiffuseurs traditionnels, c'est-à-dire les secteurs de la radio et de la télévision, continuent de payer leur part. De l'autre, les diffuseurs en ligne étrangers ne le font pas. Ils ne contribuent à aucun système. Parfois, ils investissent dans une production canadienne, mais ils ne contribuent pas au système en lui-même. C'est pour cette raison que les règles du jeu doivent être uniformisées. S'ils agissent comme des radiodiffuseurs au Canada, ce que ces diffuseurs en ligne étrangers font, ils seraient assujettis aux mêmes règlements et ils devraient investir des fonds dans la culture d'ici pour permettre aux artistes canadiens de raconter leurs histoires.
:
Monsieur le Président, je reconnais que le paragraphe 2.1 apporte des éclaircissements — dans une certaine mesure — concernant le contenu généré par les utilisateurs. Par contre, l'article 4.2 indique clairement que le contenu ou les programmes qui génèrent des revenus peuvent être soumis à la réglementation. Je me demande si le député pourrait au moins reconnaître que ce projet de loi permettrait effectivement de réglementer le contenu qui génère des revenus.
:
Monsieur le Président, je pense que mon collègue vient de Dauphin, au Manitoba, et j'ai eu l'occasion de jouer dans le festival que la ville organise chaque été. C'est un de mes festivals préférés. Je suis sûr qu'il comprend combien il est important de soutenir nos artistes.
Nous devons faire en sorte qu'il y ait un équilibre entre la loi et la réglementation. Si nous détaillons trop le texte législatif, il n'aura plus la souplesse nécessaire pour adapter les mesures en fonction de l'évolution des technologies.
À l'heure actuelle, les créateurs numériques demeurent protégés. L'article 4.2 proposé ne pas dit qu'ils seront soumis à la réglementation.
:
Monsieur le Président, si vous le permettez — comme mon collègue d'en face l'a fait — avant de commencer mon intervention sur le projet de loi , j'aimerais profiter de cette occasion pour rendre hommage à mon père, étant donné que la fête des Pères a lieu ce week-end. Je remercie mon père de son amour, de tous ses conseils et de son appui au fil des ans. Il suit actuellement une chimiothérapie et ne se sent pas à son meilleur. Cependant, nous savons tous — mes trois frères, ma mère, et tous les membres de la famille élargie — qu'il sera bientôt à nouveau en pleine forme. Je veux simplement lui dire que nous l'aimons.
Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Même s'il faut actualiser la Loi sur la radiodiffusion, je suis profondément préoccupé par le projet de loi C‑11. En effet, il me semble que, à bien des égards, ce projet de loi est né des cendres du boiteux et défaillant projet de loi que nous avions étudié lors de la précédente législature.
Le gouvernement prétend que le projet de loi vise à protéger les créateurs de contenu canadien. Cependant, c'est un échec, car de nombreux entrepreneurs s'y opposent. Par exemple, ce texte dessert Chad, qui vit à Upper Stoney Creek en...
[Français]
:
Je dois interrompre l'honorable député, car l'honorable ministre des Aînés invoque le Règlement.
La Chambre reprend l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
:
Monsieur le Président, je parlais de Chad, qui vit à Upper Stoney Creek, dans ma circonscription. Chad est un créateur de contenu numérique qui est préoccupé par la menace que le projet de loi pose pour son gagne-pain. Chad est loin d'être le seul à s'inquiéter. Des dizaines de créateurs de contenu canadien ont fait part au comité du patrimoine de leurs sérieuses réserves à l'égard de ce projet de loi.
Chad m'a dit que les créateurs de contenu canadien prospèrent grâce aux plateformes de réseaux sociaux ouvertes et que, en fait, 90 % des abonnés des chaînes YouTube canadiennes viennent de l'extérieur de notre pays. Autrement dit, les créateurs de contenu canadien exportent 90 % de leurs produits. Tous les Canadiens savent qu'il y a des consommateurs de contenu canadien partout dans le monde. Nos humoristes, nos musiciens et nos autres artistes talentueux sont, comme Chad, des créateurs de contenu qui s'assurent que des gens partout dans le monde peuvent obtenir un aperçu de notre grand pays, et ils font un travail formidable à cet égard. Alors, pourquoi le gouvernement laisse-t-il tomber encore une fois les créateurs de contenu canadien? J.J. McCullough, un youtubeur bien connu, a comparu devant le comité du patrimoine et a dit ceci: « Je crains également que les rêves de la prochaine génération de youtubeurs canadiens ne deviennent moins réalisables une fois qu'ils seront forcés de surmonter les nouveaux obstacles réglementaires intimidants que ma génération n'a pas rencontrés. »
Ce même gouvernement laisse tomber les jeunes Canadiens à tant d'égards. Alors que ces derniers réussissent à peine à mettre suffisamment d'essence dans leur véhicule pour se rendre au travail chaque semaine, que leur rêve de devenir propriétaire d'une maison est devenu inatteignable, qu'ils ont de la difficulté à composer avec le coût de la vie parce que l'inflation est à son taux le plus élevé depuis une génération, le gouvernement présente un projet de loi qui créera des obstacles pour les jeunes Canadiens qui tentent de percer dans l'un des rares secteurs de l'économie à avoir connu un essor au cours des dernières années, faisant passer devant l'intérêt des grandes sociétés de la presse écrite. Si le gouvernement se souciait vraiment de l'intérêt des créateurs de contenu, pourquoi n'y accorde-t-il pas la priorité dans ce projet de loi? Pourquoi les libéraux sont-ils à ce point contre cette idée?
Je sais que le professeur Michael Geist a comparu devant le comité. Il est titulaire de la chaire de recherche du Canada en droit d'Internet et du commerce électronique à l'Université d'Ottawa. Il a exprimé la préoccupation suivante, et je le cite: « Le Canada joue dans la cour des grands en ce qui a trait à la création de ce contenu, qui génère des milliards de dollars de revenus à l'échelle mondiale [...] On parle d'une énorme perte de revenus potentiels pour les producteurs de contenu canadien. »
L'article dit ensuite: « Selon Geist, [le projet de loi] obligerait les plateformes telles que YouTube et TikTok à “imposer aux utilisateurs du contenu canadien” qu'ils ne choisiraient peut-être pas de regarder normalement, au lieu de leur proposer du contenu adapté à leurs préférences comme c'est le cas à l'heure actuelle. » L'article continue en disant: « Si les gens ne cliquent pas sur le contenu canadien qui leur est offert ou indiquent qu'ils ne l'aiment pas ou choisissent plutôt de regarder une autre vidéo, la cote du contenu non choisi, non aimé ou non regardé risque de diminuer automatiquement à l'échelle mondiale. »
Par conséquent, pourquoi faudrait-il que ce projet de loi donne le pouvoir au gouvernement de prendre ce genre de décisions? J'ajouterais que nous parlons d'un gouvernement qui n'est pas en mesure de gérer le système de passeports, comme le prouvent les files interminables dans les bureaux de Service Canada partout au pays. Comment pourrions-nous faire confiance au gouvernement pour la réglementation de la création de contenu, qui, par définition, doit être souple et dynamique?
Les préoccupations concernant le projet de loi ne se limitent pas aux effets néfastes sur le gagne-pain des créateurs de contenu canadiens; elles s'étendent à la liberté d'expression, un élément central de l'identité canadienne. S'il y a bien une chose que les dernières années nous ont montrée, c'est que l'existence de plateformes de réseaux sociaux ouvertes est vitale et cruciale dans le maintien de nos relations sociales. Les balados et le simple plaisir de pouvoir partager des vidéos de chiots et de chatons avec nos amis pourraient être restreints et visés par une réglementation lourde si le projet de loi était adopté. Ce sont des exemples de contenu dans les médias sociaux qui a connu un vif succès sans réglementation gouvernementale, mais qui serait contrôlé par le CRTC, une entité bureaucratique qui serrerait inutilement la vis aux plateformes de réseaux sociaux.
Le gouvernement laisse tomber les Canadiens, parce qu'il présente un projet de loi qui réduira les choix auxquels ils ont accès en matière de contenu, ce même contenu qui leur a permis de décompresser au cours des dernières années. Ce qui préoccupe également les gens de ma circonscription et moi est la menace d'une limite à la capacité des Canadiens de s'exprimer librement sans que le gouvernement intervienne.
La poète Maya Angelou a déjà dit qu'il faut regarder les pieds des gens, et non pas leurs lèvres. Selon l'argument libéral préfabriqué, les libéraux veulent défendre la liberté d'expression, et non la brimer. C'est pourtant ce qu'ils font dans le cadre du débat sur le projet de loi . C'est une vraie farce. Les libéraux mettent fin au débat et musellent des députés, non seulement au comité, mais aussi à la Chambre. C'est paradoxal parce que le Globe and Mail a rapporté récemment que, selon le , le Sénat n'en sera pas saisi avant l'été. De plus, récemment, le président du CRTC, Ian Scott, a estimé que cela prendrait au moins deux ans pour mettre en œuvre le projet de loi C‑11. Où est donc l'urgence? Pourquoi faudrait-il limiter le débat à la Chambre? Les Canadiens doivent cesser de regarder les lèvres des libéraux et regarder plutôt leurs pieds.
De nombreux habitants de Flamborough—Glanbrook sont vivement préoccupés par les répercussions qu'aurait le projet loi sur la liberté d'expression. Ils ont envoyé des centaines de courriels et fait des dizaines d'appels à mon bureau, et je dois dire que la vaste majorité d'entre eux s'opposent au projet de loi . À titre d'exemple, Christina et Albert, de Mount Hope, ont envoyé un courriel à mon bureau pour exprimer leurs inquiétudes au sujet du caractère vague du projet de loi et du fait que cela permettrait au CRTC de réglementer Internet presque sans entrave, ce qui influencerait les messages que les Canadiens peuvent voir sur les médias sociaux. Christina et Albert craignent également que les points de vue qui divergent de ceux du gouvernement soient plus facilement réprimés dans les médias sociaux, car le CRTC aurait le contrôle réglementaire d'Internet. Harry de Lynden, dans ma circonscription, et Arie de Mount Hope ont des craintes semblables. Dans l'ensemble, ils craignent que le contenu qu'ils peuvent regarder, créer et afficher soit restreint.
Je partage les préoccupations de mes concitoyens. En tant que Canadiens, nous sommes fiers que le Canada fasse figure de phare de la démocratie à l'échelle internationale, mais le projet de loi et les limites qu'il imposerait à la liberté d'expression trahissent les libertés que nous chérissons et encourageons certainement dans le monde entier.
Comme je sais que mon temps de parole s'achève, je vais conclure.
Pour ces raisons, les Canadiens sont à juste titre préoccupés par le projet de loi, son contenu et le processus par lequel la Chambre est forcée de l'adopter. C'est pourquoi je me range du côté des personnes qui ont communiqué avec mon bureau et qui ont pris le temps d'appeler ou d'écrire, des habitants de Flamborough—Glanbrook et de mes collègues conservateurs, et j'exhorte tout le monde à voter contre le projet de loi .
[Français]
:
Madame la Présidente, je tiens à remercier mon collègue de son discours. Je tiens aussi à rassurer la Chambre: le gouvernement, le CRTC, n'est pas intéressé par les chats et les pitous.
Je suis francophone. Nous sommes 600 000 Franco-Ontariens. Nous n'avons pas la force du marché, malheureusement. Est-ce que mon honorable collègue est en train de dire qu'on ne devrait pas aider à développer ma culture en Ontario?
C'est exactement ce que fait le projet de loi C‑11. Le même contenu qui passe à la télévision et à la radio va dans un fond pour appuyer les communautés francophones afin de développer leur culture. Si ces mêmes vidéos sont présentées sur des plateformes, rien ne va à appuyer nos cultures.
Est-ce que mon collègue n'est pas d'accord qu'on devrait peut-être appuyer ma culture? Est-ce que ma culture est équivalente à la sienne?
[Traduction]
:
Madame la Présidente, je veux assurer à mon collègue d'en face que je respecte beaucoup la culture francophone et les Franco-Ontariens. Si les députés regardaient ma collection de CD, et je trahis mon âge en disant cela, ils verraient que j'ai peut-être autant d'albums d'artistes francophones que d'albums d'artistes anglophones. J'encourage et je respecte certainement cette culture.
Je ne pense pas que ce projet de loi soit nécessaire pour atteindre cet objectif, et je souligne que le président du CRTC, Ian Scott, a indiqué que ce projet de loi permettrait au CRTC de réglementer le contenu généré par l'utilisateur. C'est ce qui me préoccupe.
[Français]
:
Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son allocution.
J'entends également ses inquiétudes. Il fait également référence à des gens que son parti et lui-même ont consultés. Malheureusement, on se rend compte que c'est à peu près toujours la même personne qu'ils ont consultée, alors que le député de a, depuis longtemps, consulté l'ensemble des organismes qui représentent les créateurs de contenu et l'industrie créative. Or ils sont en faveur du projet de loi , et ils sont aussi d'accord de l'urgence de l'adopter.
Je demanderais donc à mon collègue de nous expliquer d'où viennent toutes ces inquiétudes évoquées par la seule personne, ou à peu près, qu'ils ont consultée.
[Traduction]
:
Madame la Présidente, j'ai parlé d'une personne de ma circonscription qui est un créateur de contenu et qui a exprimé ses préoccupations, mais comme je l'ai également souligné, un certain nombre de créateurs de contenu qui ont pris la parole devant le comité du patrimoine ont soulevé des préoccupations semblables. Ma ville natale de Hamilton, en Ontario, n'est peut-être pas comme Burnaby, qui est le Hollywood du Nord, mais nous sommes rapidement en train de devenir une destination prisée pour la production de films et de contenu. Nous prenons donc aussi cette question au sérieux.
Comme je l'ai dit, nous avons reçu des centaines de courriels et un assez grand nombre d'appels téléphoniques, et la grande majorité des personnes s'opposaient à ce projet de loi. Les messages ne provenaient pas du tout d'une source unique. Il s'agit de préoccupations que nous entendons sans que nous les ayons sollicitées.
:
Uqaqtittiji, j'aimerais demander au député si son parti comprend que les amendements proposés au projet de loi incluent les créateurs de contenu généré par les utilisateurs en général, mais prévoient des exceptions uniquement pour les fournisseurs de contenu professionnel qui génèrent des revenus.
:
Madame la Présidente, compte tenu du peu de temps dont je dispose pour répondre, je vais simplement répéter que, comme ma collègue de l'a indiqué ce matin, le comité avait prévu cinq séances de deux heures en cinq jours, mais on l'a empêché de siéger. Cette semaine, on a voté sur les amendements en ne donnant que leur numéro, sans en lire le contenu. C'est une farce. Plusieurs personnes voulaient venir témoigner devant le comité pour qu'on les entende, mais elles n'ont pas été retenues parce qu'on a examiné le projet de loi à toute vapeur. C'est ce qui s'est réellement passé, et c'est pourquoi le contenu de ce projet de loi devrait grandement nous préoccuper.
:
Comme il est 13 h 15, conformément à l'ordre adopté le lundi 13 juin 2022, je dois interrompre les délibérations et mettre aux voix sur-le-champ la motion nécessaire pour terminer l'étude à l'étape du rapport du projet de loi dont la Chambre est saisie.
[Français]
La mise aux voix porte sur la motion no 1, et le vote sur cette motion s'applique également à la motion no 3.
[Traduction]
Si un député d'un parti reconnu présent à la Chambre désire demander un vote par appel nominal ou que la motion soit adoptée avec dissidence, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
Le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre a la parole.
:
Madame la Présidente, je demande un vote par appel nominal.
[Français]
:
Le vote par appel nominal sur la motion est différé.
[Traduction]
Le vote par appel nominal s’appliquera également à la motion no 3.
Le vote suivant porte sur la motion no 2.
Si un député d’un parti reconnu présent à la Chambre désire demander un vote par appel nominal ou que la motion soit adoptée avec dissidence, je l’invite à se lever et à l’indiquer à la présidence.
Le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre a la parole.
:
Madame la Présidente, je demande un vote par appel nominal.
:
Le vote par appel nominal sur la motion est reporté.
Normalement, la Chambre passerait maintenant aux votes par appel nominal différés à l’étape du rapport du projet de loi. Toutefois, conformément à l’ordre adopté le jeudi 25 novembre 2021, les votes par appel nominal sont reportés au lundi 20 juin, à la fin de la période prévue pour les questions orales.
Le secrétaire parlementaire invoque le Règlement.
:
Madame la Présidente, j'espère que, si vous demandez l'opinion de la Chambre, vous constaterez qu'il y a consentement unanime pour dire qu'il est 13 h 30, afin que nous puissions passer à l'heure réservée aux initiatives parlementaires.
:
Le secrétaire parlementaire a-t-il le consentement de la Chambre pour dire qu'il est 13 h 30?
Des voix: D'accord.
La Chambre reprend l'étude, interrompue le 26 avril, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Madame la Présidente, c'est un honneur d'intervenir à la Chambre cet après-midi pour parler du projet de loi , Loi concernant l’élaboration d’une stratégie nationale visant à évaluer et prévenir le racisme environnemental ainsi qu’à s’y attaquer et à faire progresser la justice environnementale, qui a été présenté par ma collègue la députée de .
Il est grand temps de s'attaquer au racisme environnemental et au fait que les industries polluantes sont installées de manière disproportionnée dans les communautés noires, autochtones et racialisées, et dans celles où vivent de petits salariés. Ces communautés n'ont généralement pas la force économique et politique requise pour se défendre. Il est impossible de fermer les yeux sur le fait que les gouvernements choisissent constamment de laisser s'installer des industries nocives et des dépotoirs dangereusement près de certaines des communautés les plus marginalisées du pays. Il s'agit d'un problème systémique qui, en plus de nuire à la santé physique et au bien-être des résidants en raison de taux anormalement élevés de cancers et d'autres maladies, décourage d'autres personnes de s'installer dans la région, ce qui nuit aux possibilités de croissance et de réussite des résidants.
Ces décisions ont aussi un effet sur le milieu environnant; elles ont notamment une incidence sur l'eau potable et les sources d'aliments des communautés autochtones. Tout cela a un effet négatif sur la santé mentale des résidants, effet que viennent aggraver les tactiques de manipulation qui font souvent porter aux personnes les plus touchées la responsabilité de prouver que la situation est bien la cause de ces effets négatifs et que des changements sont nécessaires. En voici quelques exemples.
Africville était une communauté à prédominance noire de Nouvelle-Écosse qui s'est établie en périphérie d'Halifax dans les années 1850. La communauté a été repoussée en marge de la société et elle n'a pas eu droit aux mêmes services et infrastructures que les habitants de la ville voisine. Au fil des décennies, des aménagements indésirables ont été construits dans la communauté ou à proximité, notamment un hôpital pour maladies infectieuses, un dépotoir et une prison. L'eau et le sol d'Africville étaient contaminés. La ville a fini par reloger les résidants en 1964, sans consultation ou dédommagement digne de ce nom.
La décharge de déchets toxiques à Kanesatake, au Québec, est un autre exemple, car la présence de déchets toxiques provenant d'une installation de recyclage qui n'a pas été décontaminée malgré des appels répétés a des effets dommageables sur la santé des habitants de cette communauté.
Il y a aussi le cas de la rupture d'un tuyau dans une usine de pâte à papier, qui déverse des effluents non traités dans une zone humide de la communauté autochtone de Pictou Landing, et il a fallu six ans pour résoudre le problème.
Plus près de ma circonscription, en Ontario, il y a la crise de l'empoisonnement au mercure dans la Première Nation de Grassy Narrows et dans la nation indépendante voisine de White Dog, l'une des pires catastrophes environnementales du Canada dont les effets sont encore bien présents. Une enquête récente de la CBC a révélé que 90 % de la population de Grassy Narrows présentait les symptômes d'un empoisonnement au mercure, notamment des problèmes neurologiques, des crises d'épilepsie et des retards cognitifs. De nombreuses maisons n'ont pas d'eau potable dans une région où les services de santé sont très limités et il n'y a pas de soins de santé mentale dans la réserve. La communauté se bat depuis plus de 50 ans pour que les sites contaminés soient assainis, sans résultat.
Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux exemples de la façon disproportionnée dont les communautés noires, autochtones et racisées ont souffert de la négligence et de l'emplacement des industries nuisibles à l'environnement.
On constate aussi que l'injustice et le racisme environnementaux se manifestent d'autres façons, comme lorsque les quartiers racisés n'ont pas le même accès aux espaces verts, aux sentiers publics et aux terrains de jeu, ou même à des arbres dans la rue.
J'ai moi-même beaucoup appris à ce sujet grâce au travail incroyable de Mme Ingrid Waldron et du projet ENRICH, un projet communautaire collaboratif qui étudie les causes et les effets des industries toxiques situées près de communautés micmaques et noires de la Nouvelle-Écosse. Mme Waldron a lancé le projet en 2012 et elle le dirige depuis ce temps.
Elle a elle-même rédigé le livre sur le racisme environnemental. Il s'intitule There's Something in the Water. Un documentaire du même nom a été tourné en 2019, dont les coréalisateurs sont Elliot Page et Julia Sanderson.
Mme Waldron décrit bien la situation: « Au Canada, votre code postal détermine votre état de santé ». Elle a aussi dit: « Le racisme environnemental se voit dans les tendances et dans l’histoire. C’est quelque chose d’ancré et d’intégré dans les iniquités historiques, et on le voit dans la réponse apathique des gouvernements quand on parle de ces industries et des endroits où vivent des personnes de couleur et des Autochtones. »
Mme Waldron a aussi proposé deux façons d’aborder le racisme environnemental de façon significative. La première est d’élaborer des lois partout au pays, et l’autre est d’inclure ce concept dans les écoles.
Ensemble, en tant que parlementaires à la Chambre des communes, nous pouvons agir sur la première recommandation. Au Canada, il faut être honnêtes: nous sommes très en retard. Par exemple, aux États-Unis, le bureau de justice environnementale a été instauré au sein de l’Agence de protection de l’environnement en 1992. Cela fait plus de 28 ans.
Mme Waldron a fait d’incroyables progrès au cours des dernières années. Elle a travaillé sur l’ancien projet de loi 111, Loi sur la prévention du racisme environnemental, à l’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse avec la députée provinciale Lenore Zann en 2015. Le projet de loi a été rejeté à l’étape de la deuxième lecture.
Quand elle a été élue pour représenter la circonscription de Cumberland—Colchester pendant la législature précédente, l’ancienne députée Lenore Zann a présenté le projet de loi , qui constitue le fondement du projet de loi dont la Chambre est saisie aujourd’hui. Bien que le projet de loi C-230 ait eu un vaste appui, il est mort au Feuilleton lors du déclenchement des élections.
C'est notamment pour cette raison que je suis heureux que ma collègue la députée de ait présenté de nouveau le projet de loi d'initiative parlementaire de Lenore, le projet de loi . Je suis également heureux qu'il reflète tout le travail déjà accompli jusqu'à présent. Par exemple, il a déjà été étudié en comité, et un amendement a été adopté. La seule différence entre la version actuelle et la version présentée lors de la législature précédente, c'est que les amendements qui avaient été proposés à l'égard de l'ancienne version sont maintenant inclus dans les détails concernant la stratégie qui serait élaborée si le projet de loi était adopté.
Le projet de loi tient compte du bon travail que tous les partis avaient déjà fait à l'égard de sa version précédente. C'est pour cette raison que j'espère que le projet de loi sera encore largement appuyé par l'ensemble des partis, puisqu'il n'y a rien de partisan dans le fait de veiller à ce que des mesures soient prises immédiatement pour lutter contre le racisme environnemental et pour promouvoir la justice environnementale au Canada. J'espère que les parlementaires de tous les partis choisiront d'adopter rapidement ce projet de loi, puisqu'il a déjà été étudié, afin qu'il puisse être renvoyé au Sénat le plus rapidement possible et, idéalement, qu'il devienne loi.
En conclusion, nous savons que, pendant des décennies, tous les ordres de gouvernement et, dans une certaine mesure, le mouvement environnementaliste lui-même ont négligé la lutte contre le racisme environnemental. Nous devons agir dès maintenant pour qu'aucune collectivité ne souffre des mêmes problèmes qu'Africville, Grassy Narrows et tant d'autres ont connus. Il est grand temps d'élaborer une stratégie nationale pour lutter contre les préjudices liés au racisme environnemental et assurer un avenir climatique équitable pour tous.
[Français]
:
Madame la Présidente, c'est le dernier vendredi de la session à la Chambre. Vous me permettrez, je l'espère, de prendre quelques secondes pour avoir un bon mot pour tous ceux qui ont soutenu notre travail au cours de cette dernière session parlementaire. Je pense notamment aux interprètes, aux pages, au sergent d'armes et à son équipe, aux gens de l'entretien, du service de la cafétéria, du soutien informatique, ainsi qu'aux légistes, aux analystes, et j'en passe. Non seulement ces gens contribuent à nous permettre, au mieux de nos capacités, de bien représenter notre monde, mais ils nous rendent également la tâche tellement plus agréable grâce à leur gentillesse absolument hors pair.
Madame la Présidente, on le sait, les vendredis à la Chambre sont souvent un peu plus colorés que les autres jours de la semaine. Ce sont des boîtes à surprise qui nous apportent parfois de nouveaux visages sur le siège que vous occupez présentement. J'aimerais également féliciter tous ceux qui ont assumé une présidence surprise durant les dernières semaines. Ils l'ont fait avec brio. J'en prends pour exemple mon collègue de , de même que celui qui vient de parler juste avant moi, mon collègue de .
Comme je le dis, les vendredis sont des surprises, et nos horaires de parlementaires s'en trouvent parfois malmenés. J'aimerais donc rapidement en profiter pour saluer les élèves de la classe de cheminement continu de Mme Marie‑Andrée Cardinal, de l'École Marguerite‑Bourgeoys. Je devais les rencontrer ce matin, ce qui à mon grand malheur a dû être reporté. J'ai hâte de les voir et je sais que ce n'est que partie remise. En attendant, je leur souhaite une magnifique fin d'année scolaire et surtout de belles vacances d'été.
Je reviens à notre sujet du moment, soit le projet de loi . Ce n'est pas la première fois qu'un projet de loi qui s'attaque à la question de la justice environnementale est déposé à la Chambre. En effet, au cours de la législature précédente, la députée de Cumberland—Colchester de l'époque, Mme Lenore Zann, avait déposé le projet de loi , dont les buts étaient assez similaires à ceux qu'on retrouve dans l'actuel projet de loi C‑226.
Au moment du vote en deuxième lecture, le Bloc Québécois n'avait pas appuyé le projet de loi. Nous avions notamment soulevé des questions quant à l'ingérence dans les champs de compétence du Québec, puisque le projet de loi, tel que rédigé, contenait des dispositions qui s'attaquaient directement à la souveraineté environnementale du Québec. Je reviendrai d'ailleurs sur ce point plus tard.
Le projet de loi ayant quand même franchi la barre de la deuxième lecture, ces éléments, comme d'autres, ont été corrigés par le comité, ce qui a permis au Bloc québécois de l'appuyer finalement. La suite, c'est de l'histoire: le projet de loi est mort au Feuilleton, conséquence du déclenchement des élections à l'été.
Il n'y a pas que dans le passé qu'on a discuté de projets de loi similaires au projet de loi . Un tel débat a présentement cours dans l'autre Chambre avec le projet de loi . On le constate, il y a un appétit pour ce qui touche aux droits de la personne relatifs à l'environnement et, de l'avis du Bloc québécois, c'est tant mieux. Le projet de loi S‑5 ayant une portée plus large sur le plan de la lutte aux injustices environnementales, la question se posera peut-être, advenant qu'il soit adopté avant le projet de loi C‑226, à savoir s'il rendra ce dernier projet de loi caduc. C'est à suivre.
Bref, le projet de loi est inspiré, à n'en pas douter, par une volonté plus que noble de faire progresser la justice environnementale. Par contre, une bonne intention de départ n'est malheureusement pas le gage d'un bon résultat final, soit la mise sur pied d'une bonne politique, et, à cet égard, le projet de loi C‑226 souffre à notre avis de certaines lacunes. J'entends m'arrêter principalement à deux d'entre elles aujourd'hui.
Tel que déjà mentionné, le projet de loi C‑226, comme la première mouture du projet de loi C‑230, traite de l'adoption d'une stratégie pancanadienne qui, dans un contexte fédératif, n'est possiblement pas l'approche à privilégier. Une action gouvernementale canadienne devrait impérativement tenir compte des prérogatives du Québec et des provinces, tant en matière de protection de l'environnement qu'en matière de santé et de services sociaux. Plus précisément, elle devrait reconnaître la maîtrise d'œuvre du gouvernement du Québec dans ces dossiers. Nous sommes donc d'avis qu'il serait inconséquent de prétendre lutter pour la justice environnementale au fédéral sans, du même souffle, se porter à la défense de la souveraineté environnementale du Québec.
En effet, certaines infrastructures fédérales, comme les quais, les ports, les aéroports, les infrastructures de télécommunication, les propriétés fédérales et j'en passe, échappent à nos lois de protection de l'environnement ou à nos règlements municipaux. Les lois québécoises relatives à la protection de l'environnement et à l'aménagement du territoire doivent s'appliquer sur l'ensemble du territoire québécois, et ce, sans que les lois fédérales puissent s'y substituer.
Cela reflète d'ailleurs la volonté unanime de l'Assemblée nationale du Québec, qui, le 13 avril 2022, s'est exprimée en faveur de la primauté de la compétence du Québec en matière d'environnement et s'est opposée à toute intervention du gouvernement fédéral en matière d'environnement sur le territoire québécois.
J'en profite pour ajouter qu'au Québec, le droit de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité est inscrit dans la Charte québécoise des droits et libertés, une loi quasi constitutionnelle, et ce, depuis 2006. Je reviens sur le projet de loi , dont j'ai parlé un peu plus tôt, pour mentionner que c'est d'ailleurs l'un de ses objets que celui d'introduire ce genre de droit dans la législation canadienne.
Bref, comme cela s'est fait la dernière fois, le Bloc rappelle que la question du respect de la souveraineté environnementale du Québec ne pourra pas être éludée lors de l'analyse du projet de loi.
L'autre préoccupation que j'aimerais soulever en lien avec le projet de loi est que ce dernier devrait mettre l'accent sur la justice environnementale plutôt que sur le racisme environnemental. Outre les problèmes de définition, la notion de racisme environnemental n'est possiblement pas assez universelle, ce qui risque de laisser passer entre les mailles du filet bon nombre de gens qui mériteraient qu'on s'attaque aux inégalités environnementales qu'ils subissent.
Ma collègue la députée de a d'ailleurs bien résumé la situation lors d'une prise de parole antérieure sur l'ancien projet de loi :
Ma pensée est la suivante. Si nous instaurons de nouvelles politiques fondées sur de nouveaux droits, comme le droit à un environnement sain, tout le monde devrait en jouir. Par ailleurs, si la politique est bien pensée et ciblée, elle va rectifier les situations inégalitaires. Ceux et celles qui subissent le plus les injustices recevront alors l'aide et le soutien de l'État, et même la réparation des torts causés. C'est ce que j'en comprends. Les droits et les critères pour bénéficier de la protection et du soutien de l'État sont universels. Si les principes sont réellement appliqués à tous, sans discrimination, la politique aura alors pour effet de diminuer les inégalités fondées sur les différences.
Faisant abstraction de la question de l'ingérence pour les seules fins de l'exercice, je pose la question suivante: si les seules inégalités couvertes par le projet de loi C‑226 sont celles qui peuvent être liées à la race, échappe-t-on des gens qui mériteraient également protection?
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec soulève d'ailleurs la question d'une adéquation systématique entre certaines iniquités sociales et la notion de race. Je cite la Commission:
[...] l'idée selon laquelle les différences socio-économiques, culturelles et politiques entre les groupements humains puissent reposer en tout ou en partie sur des disparités biologiques et génétiques a été largement récusée par la majorité des chercheurs en sciences sociales.
Voici un exemple d'application concrète: si la population de l'Est de Montréal, qui est diversifiée et historiquement issue de la classe ouvrière, était affectée par la pollution atmosphérique — on sait que c'est le cas —, est-ce qu'elle serait visée par la stratégie ou en serait-elle exclue? De plus, il faut s'interroger sur les critères retenus.
De la même façon, la municipalité de Rouyn-Noranda, aux prises avec des problèmes criants de qualité de l'air et de surexposition à l'arsenic, serait-elle visée par le projet de loi? Même si ce dossier soulève effectivement des questions de justice environnementale puisque, comme David contre Goliath, les citoyens, dont l'espérance de vie est réduite de cinq ans, luttent contre l'entreprise Glencore et ses 4 milliards de dollars de profits de l'autre, est-ce que la municipalité de Rouyn-Noranda, sur la seule définition de racisme environnemental, jouirait de la protection de la loi?
Bref, il semble ici y avoir une question d'universalité. On le sait, une politique est bonne lorsque ses mesures sont caractérisées par un degré raisonnable de souplesse. Tout au long de l'histoire, les politiques sociales qui ont le mieux et le plus servi l'avancement des droits, le développement de la protection sociale, le recul des inégalités, bref le développement de l'État-providence, étaient des politiques universelles. La meilleure façon pour l'État de ne pas créer de discrimination en fonction des différences est de se rendre lui-même aveugle aux différences.
Si nos institutions ont de nouvelles politiques fondées sur de nouveaux droits comme le droit à un environnement de qualité, tous devraient en jouir. Si la politique est bien pensée, si les mesures de mise en œuvre réussissent à rectifier les situations inégalitaires, ceux qui subissent le plus les injustices recevront alors l'aide et le soutien de l'État, voire la réparation des torts causés. Si la jouissance des droits et les critères pour bénéficier de la protection et du soutien de l'État sont universels et si leurs principes sont également appliqués à tous sans discrimination, la politique aura aussi pour effet d'éliminer les inégalités fondées sur les différences, sur toutes les différences.
Bref, c'est sur ces deux pistes de réflexion visant à améliorer le projet de loi que je terminerai mon allocution.
[Traduction]
:
Uqaqtittiji, mon père s'est suicidé quand j'étais jeune, mais j'ai été très chanceuse de connaître plusieurs autres personnes, dans plusieurs familles partout au Nunavut, qui ont fait figure de père pour moi. J'aimerais bien leur souhaiter une très joyeuse fête des Pères. Je le souhaite aussi tout particulièrement à mon mari Allan. Comme famille reconstituée, nous avons élevé ensemble neuf enfants. Ainsi, joyeuse fête des Pères à Allan.
Je m'estime privilégiée de prendre la parole au moment où la Chambre souligne et célèbre le Mois national de l'histoire autochtone, surtout puisque la semaine prochaine, le 21 juin, nombre de Canadiens célébreront la Journée nationale des peuples autochtones. Cela dit, je veux attirer l'attention sur l'éducation, en insistant pour que tous les gouvernements et tous les établissements d'enseignement du Canada mettent en œuvre les appels à l'action nos 6 à 12 et 63 à 66, qui visent l'éducation.
Je tiens également à remercier la députée de d'avoir présenté le projet de loi, dont la première mouture, le projet de loi , est morte au Feuilleton.
J'expliquerai brièvement comment le racisme environnemental a été perpétué par le Canada et enchâssé dans le cadre constitutionnel et juridique canadien relatif à la gestion des terres au pays.
La violation du droit foncier inhérent des Autochtones est la pire forme de colonialisme. Cette pratique du Canada a eu des répercussions négatives sur les peuples autochtones. Ce type de colonialisme existe depuis des centaines d'années, depuis l'époque des premiers colons jusqu'au Canada d'aujourd'hui. Cette évidence s'impose avec la jurisprudence qui a mené à la décision historique récente sur le titre foncier de la nation haïda. Nous ne pouvons nier qu'il existe un conflit entre le Canada colonialiste et de nombreuses Premières Nations, qui ont dû s'adresser aux tribunaux pour faire reconnaître leurs droits et leurs titres.
Avant l'arrivée des colons dans ce qui forme aujourd'hui le Canada, les peuples autochtones prospéraient. Ils géraient l'environnement, la faune et la flore pour veiller à ce que l'environnement demeure sain et équilibré. Depuis l'arrivée des colons, qui sont à l'origine de la Loi constitutionnelle de 1867, les peuples autochtones ont été dépouillés de leurs terres. Cependant, les peuples autochtones peuvent récupérer leurs terres de quatre manières différentes. Plutôt que d'expliquer la Loi constitutionnelle de 1867, je me contenterai d'affirmer que le paragraphe 91(24), et les articles 92 et 35 de la Loi ouvrent la porte à la perpétuation du racisme environnemental.
De nombreuses causes juridiques ont porté sur les droits et les titres, y compris les affaires Calder, R. c. Sparrow, Delgamuukw, R. c. Marshall, Nation Tsilhqot'in, Clyde River, Nation haïda et Conseil tribal Carrier Sekani. Ces causes ont ouvert la porte à la perpétuation du racisme environnemental. Bien que ces causes importantes aient permis de faire des progrès au chapitre des droits et des titres concernant les territoires autochtones, les tribunaux ont veillé à ce que ces droits soient limités et mis en œuvre de manière progressive.
Un autre instrument, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, a été adopté par les Nations Unies en 2007. Le Canada est l'un des quatre pays qui a voté contre son adoption. Ce n'est qu'en 2016 que le Canada l'a finalement adoptée. Lors de la dernière législature, une loi relative à cette déclaration a enfin reçu la sanction royale. J'aimerais préciser brièvement que l'article 32 dit ceci:
1. Les peuples autochtones ont le droit de définir et d'établir des priorités et des stratégies pour la mise en valeur et l'utilisation de leurs terres ou territoires [...]
Je vais présenter brièvement un exemple qui illustre les conséquences du racisme environnemental.
En février 2021, période où le racisme environnemental semble avoir atteint un sommet au Nunavut, un groupe de chasseurs d'Arctic Bay et de Pond Inlet ont changé la façon dont les Inuits font valoir leurs préoccupations. Pendant qu'ils étaient à la chasse, il se trouve que la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions tenait des audiences techniques sur le projet d'expansion de la mine actuellement exploitée par la société minière Baffinland Iron Mines Corporation.
Pendant cette période, les Inuits qui ont assisté aux audiences ne se sont pas sentis écoutés. Les questions qu'ils ont posées à la société minière Baffinland sont restées sans réponse, et la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions a continuellement limité le nombre de questions que les Inuits pouvaient poser pendant les délibérations. Les chasseurs, après avoir entendu que la parole des Inuitstait était réprimée, ont pris la décision draconienne de bloquer l'accès à deux entrées de la mine. La société Baffinland, au lieu de travailler avec les Inuits, a choisi de fermer la mine et de leur imposer une ordonnance d’injonction de la Cour.
Grâce au courage de ceux que nous connaissons maintenant comme les Nuluujaat Land Guardians et des organismes de chasseurs et de trappeurs comme la Qikiqtani Inuit Association, qui représente les intérêts régionaux des Inuits, les Inuits ont changé de position. Alors qu'ils avaient initialement été disposés à appuyer la deuxième phase, ils ont fini par carrément rejeter la proposition sous la forme présentée. En effet, les Inuits étaient prêts à travailler avec la société Baffinland pour protéger les emplois et pour garantir que des mesures de protection, d'adaptation et d'atténuation des risques étaient en place concernant l'environnement, mais ils n'ont simplement pas été entendus autant qu'ils auraient dû l'être.
Le 13 mars dernier, la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, a recommandé au , dans le cadre du mandat qui lui a été conféré par la loi, de ne pas autoriser l'expansion de la mine actuelle proposée par Baffinland à la phase deux de son projet. La commission a dit « On ne peut prévenir, atténuer ou gérer de manière adaptative les effets négatifs potentiels considérables au moyen des programmes d'atténuation des effets, de gestion adaptative des effets et de surveillance proposés ni des modifications proposées [au certificat du projet]. » Le ministre des Affaires du Nord dispose de 90 jours à compter du 13 mars pour décider s'il acceptera la recommandation de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions. Bien que je sois très reconnaissante du travail de mes prédécesseurs, le fait que l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut comprenne une disposition donnant au gouvernement fédéral le dernier mot est plus que du racisme environnemental.
Depuis la décision de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, Baffinland a demandé au d'autoriser de toute urgence l'expansion du projet actuel au-delà de la portée initialement prévue. Maintenant, Baffinland a avisé qu'elle mettrait ses travailleurs à pied, choisissant les profits au détriment des travailleurs. Bien que le cours du fer ait diminué, on prévoit qu'il continuera d'augmenter, puis demeurera stable.
Par ailleurs, le fait que quatre ministres ont refusé une invitation à entendre directement les communautés les plus touchées va au-delà du racisme environnemental. Le fait que c'est le qui décidera du sort des terres, ce qui aura une incidence directe sur l'environnement et les Inuits qui y vivent depuis des temps immémoriaux, nécessite l'adoption de ce projet de loi.
Même si ce projet de loi représente une autre façon de miner un peu plus le système actuel, il permettra quand même aux peuples autochtones de participer à l’élaboration d'une stratégie nationale. C'est pourquoi le NPD appuie son adoption. Enfin, l'adoption de ce projet de loi fera en sorte que le Canada se conformera à l'article 32 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, cet instrument international si important au sujet duquel le Canada a l'occasion de faire preuve de leadership.
:
Madame la Présidente, je suis heureuse d'avoir l'occasion de parler du projet de loi présenté par la députée de , c'est-à-dire le projet de loi , Loi concernant l’élaboration d’une stratégie nationale visant à évaluer et prévenir le racisme environnemental ainsi qu’à s’y attaquer et à faire progresser la justice environnementale.
Avant de parler du projet de loi, je voudrais saisir l'occasion pour reconnaître le travail de Lenore Zann, l'ancienne députée de Cumberland—Colchester. C'est le travail acharné qu'elle a réalisé pour ce projet de loi durant la législature précédente qui a véritablement lancé ce processus. Je suis vraiment heureuse que nous puissions poursuivre le travail qu'elle a amorcé.
Je voudrais également remercier la députée de d'avoir poursuivi ce travail important et présenté ce projet de loi à nouveau.
Le projet de loi propose l’élaboration d’une stratégie nationale visant à évaluer et à prévenir le racisme environnemental ainsi qu’à s’y attaquer et à faire progresser la justice environnementale en consultation avec les personnes, les organismes, les organisations ou les collectivités qui s'y intéressent, notamment les représentants des gouvernements du Canada et des peuples autochtones.
Le ministre aurait l'obligation d'élaborer une stratégie dans les deux ans suivant la sanction royale du projet de loi et de faire rapport sur son efficacité tous les cinq ans.
Le a pour mandat d'élaborer une stratégie de justice environnementale et d'examiner les liens entre l'origine ethnique, la situation socioéconomique et l'exposition aux risques environnementaux.
Compte tenu des objectifs importants de ce projet de loi et du fait qu'il s'inscrit manifestement dans l'engagement du gouvernement annoncé par le , nous appuyons la mesure législative.
Il importe aussi de noter que, même si l'établissement de la stratégie de justice environnementale s'appuie sur une nouvelle approche, elle cadre parfaitement avec un large éventail de politiques et d'initiatives du gouvernement du Canada. En fait, un certain nombre d'initiatives complémentaires qui sont en cours soutiendront la justice environnementale pour tous les Canadiens et orienteront la stratégie dont l'élaboration est exigée par le projet de loi . Par exemple, le 9 février, le gouvernement a présenté le projet de loi , Loi sur le renforcement de la protection de l’environnement pour un Canada en santé, au Sénat. Le projet de loi vise à renforcer la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, en insistant particulièrement sur la reconnaissance du droit à un environnement sain prévu dans la loi et sur le renforcement du régime canadien de gestion des produits chimiques.
Si le projet de loi est adopté, le et le devront élaborer un cadre de mise en œuvre décrivant comment le droit à un environnement sain serait pris en compte dans l'administration de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Le cadre de mise en œuvre devrait notamment décrire les principes dont il faudrait tenir compte dans l'administration de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, comme la justice environnementale, qui comprend la prévention des effets nocifs qui touchent de façon disproportionnée les populations vulnérables. Le cadre devra également parler du principe de non-régression, qui concerne habituellement l'amélioration continue de la protection environnementale. Les Canadiens auraient l'occasion de participer à l'élaboration et à la mise en œuvre du cadre.
En outre, les ministres devront effectuer des recherches, des études ou des activités de surveillance afin d’appuyer le gouvernement dans ses efforts visant à protéger le droit à un environnement sain. Cette exigence permettrait au gouvernement de recueillir des renseignements qui lui seraient utiles dans ses efforts en matière de justice environnementale. Par exemple, cela pourrait comprendre la collecte et l'analyse de données pour identifier et suivre les populations et les communautés qui sont particulièrement vulnérables aux risques pour l'environnement et la santé en raison d'une sensibilité ou d'une exposition plus importante.
D'autres modifications proposées dans le projet de loi reconnaîtraient, dans le préambule, l’importance de tenir compte des populations vulnérables lors de l'évaluation des risques liés aux substances toxiques, ainsi que l’importance de réduire au minimum les risques que posent l’exposition aux substances toxiques et les effets cumulatifs de celles-ci.
Ces modifications établiraient des exigences pour un certain nombre de nouveaux éléments. On exigerait notamment que le mène des enquêtes de biosurveillance pouvant se rapporter aux populations vulnérables, afin de tenir compte des populations vulnérables et des effets cumulatifs lors de l'élaboration et de la mise en œuvre du nouveau plan des priorités de gestion des produits chimiques, et que les ministres tiennent compte des renseignements disponibles sur les populations vulnérables et les effets cumulatifs lorsqu'ils effectuent et interprètent des évaluations des risques.
Le projet de loi reflète la nécessité de mieux comprendre les liens entre la race, le statut socioéconomique et l'exposition aux risques environnementaux. Le gouvernement accorde la priorité aux décisions fondées sur des données scientifiques et probantes, ce qui est essentiel pour tracer la voie à suivre en matière de justice environnementale.
Bref, il est capital de disposer de bons renseignements pour pouvoir élaborer des politiques éclairées fondées sur des données probantes. Garantir que nos politiques sont fondées sur des faits, ainsi que sur des données scientifiques et probantes, renforcera notre capacité d'obtenir les résultats que nous recherchons.
Par exemple, il est important que les données scientifiques et la gestion des risques associés aux substances chimiques tiennent compte systématiquement des effets négatifs potentiels sur les populations vulnérables. Le gouvernement continuera de tenir compte des renseignements disponibles sur les populations vulnérables quand il évaluera les risques liés aux substances chimiques dans le cadre de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, une pratique qui serait codifiée dans le projet de loi .
En outre, dans ce contexte, les données de biosurveillance constituent une source importante de renseignements sur les niveaux d’exposition des populations vulnérables, ainsi que sur les expositions combinées à plusieurs substances chimiques. Par exemple, l'Étude mère‑enfant sur les composés chimiques de l’environnement a été utilisée pour recueillir des données sur les personnes enceintes et les enfants. Par ailleurs, les effets cumulatifs des toxines pourraient être particulièrement problématiques pour les Autochtones.
En vue d'appuyer les projets de recherche et de surveillance scientifiques de classe mondiale, le gouvernement prévoit des fonds pour le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord. Ce dernier vise à réduire et, dans la mesure du possible, à éliminer les contaminants dans l’environnement arctique, tout en informant les habitants du Nord des contaminants présents dans les aliments traditionnels afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées quant aux aliments qu’ils consomment.
De plus, je voudrais aussi parler du récent Plan de réduction des émissions pour 2030, qui prépare le terrain pour poursuivre la réduction des émissions et qui souligne l'importance de celle-ci comme moyen de lutter contre les inégalités dans les collectivités plus vulnérables aux répercussions des changements climatiques. Ce plan reflète également l'importance de consulter les peuples autochtones, et de rechercher l'égalité et la justice dans des transitions sectorielles et économiques qui favorisent la réduction des émissions.
En plus de ces efforts, les lois et les politiques actuelles continuent de contribuer à l'avancement de la justice environnementale. En août 2019, la Loi sur l’évaluation d’impact est entrée en vigueur et a mis en place de meilleures règles pour l'évaluation fédérale des grands projets d'exploitation des ressources. La Loi sur l’évaluation d’impact tient compte des valeurs qui sont importantes pour les Canadiens, notamment: une participation rapide, inclusive et significative du public; l'établissement de partenariats avec les peuples autochtones; une prise de décision rapide s'appuyant sur les meilleures données disponibles et les connaissances autochtones; la promotion de la durabilité pour les générations actuelles et futures.
La Loi sur l’évaluation d’impact offre aux peuples autochtones, aux communautés historiquement marginalisées et à tous les Canadiens davantage d'occasions de participer plus tôt au processus. Dans cette loi, les dispositions sur la participation du public visent à s'assurer que la participation est significative et que les peuples autochtones en particulier disposent des renseignements, des outils et des capacités nécessaires pour fournir leur point de vue et leur expertise durant l'examen des projets.
Par exemple, l'étape de la planification garantirait la tenue de discussions et d'un dialogue avec les groupes autochtones et le grand public tôt dans le processus. Les Canadiens veulent savoir que les activités de développement industriel et d'exploitation des ressources sont planifiées adéquatement et réglementées convenablement, et qu'elles tiennent compte de l'éventail complet des répercussions sur les Canadiens, notamment sur les communautés marginalisées. La Loi sur l'évaluation d'impact garantirait une surveillance robuste et une évaluation rigoureuse des impacts, qui tiendraient compte à la fois des effets positifs et négatifs d'un projet sur l'environnement, l'économie, la santé et la société, y compris d'éventuels effets cumulatifs.
Pour comprendre les différentes conséquences qu'un projet pourrait avoir sur divers groupes de personnes, la loi exige l'application de l'Analyse comparative entre les sexes Plus dans l'évaluation des effets d'un projet. La loi exige également expressément que les processus décisionnels reconnaissent et respectent les droits et le savoir autochtones. Elle veille à ce que les effets des projets dans les domaines de compétence fédérale soient examinés de manière juste et rigoureuse afin de protéger l'environnement et de soutenir la croissance économique. Le budget de 2022 renferme un résumé des répercussions de chaque nouvelle mesure prévue dans le budget en ce qui a trait au sexe, à la diversité et à d'autres facteurs. Cela s'inscrit dans notre engagement continu relativement à l'Analyse comparative entre les sexes Plus.
En conclusion, nous considérons le projet de loi et les activités qui y sont proposées comme étant un moyen supplémentaire de progresser sur les plans de l'égalité et de la diversité, qui sont fondamentales pour créer un pays prospère et inclusif. Je remercie la députée de d'avoir présenté cet important projet de loi et je suis très heureuse de dire que nous allons l'appuyer.
:
Nous étions censés reprendre le débat avec le député de , mais nous ne sommes pas en mesure de le voir à l'écran pour l'instant. S'il y a des difficultés techniques, je peux céder la parole au prochain intervenant, puis laisser le député parler ensuite.
Nous attendrons une minute pour voir si nous pouvons corriger la situation. Attendre plus longtemps empièterait sur le temps dont disposent les autres députés.
Je vais devoir céder la parole à quelqu'un d'autre.
Nous reprenons le débat. La députée de a la parole.
:
Madame la Présidente, le racisme environnemental a de profondes racines au Canada, et il résulte directement du colonialisme passé et présent. Le racisme environnemental cause de graves préjudices pour la santé des gens, il met en danger la culture et il détruit l’environnement naturel. La discrimination et le racisme systémique dans les lois et les politiques du Canada, combinés à une application inégale des lois et des règlements, ont créé une tendance selon laquelle les communautés marginalisées subissent les pires répercussions environnementales des activités économiques du Canada, dont elles ne tirent que très peu d’avantages.
Les communautés autochtones, racisées et à faible revenu sont aussi les plus durement touchées par les effets du changement climatique. L’été dernier, un dôme de chaleur record a tué des centaines de personnes en Colombie‑Britannique. Pendant cet événement météorologique, l'analyse des données de température à la surface provenant du satellite Landsat 8 de la NASA a révélé un lien entre le revenu et la température à la surface dans les secteurs de recensement de la vallée du bas Fraser. L'écart entre les températures moyennes au sol s'élevait jusqu’à 23 °C entre les secteurs de recensement les plus frais et les plus chauds de la région métropolitaine.
Partout au Canada, les quartiers à faible revenu ont aussi tendance à être ceux qui comptent le plus haut pourcentage de populations racisées, et ces quartiers souffrent de façon disproportionnée des effets de la chaleur extrême. Les chercheurs indiquent que les résidants des quartiers à faible revenu, comme le Downtown Eastside, dans ma circonscription, doivent affronter une « double menace », car bon nombre d'entre eux souffrent de problèmes de santé chroniques, ce qui les rend plus vulnérables aux effets de la chaleur extrême. D’autres quartiers de ma circonscription souffrent aussi de températures au sol élevées associées à la réduction des espaces verts en comparaison avec les quartiers plus riches.
Alors que l’effet des changements climatiques s’est intensifié au cours des dernières années, les communautés autochtones, en particulier, subissent depuis très longtemps les conséquences du racisme environnemental au Canada, et c’est un phénomène bien documenté. En 2019, Baskut Tuncak, rapporteur spécial de l’ONU sur les substances toxiques et les droits de l’homme, a écrit ceci: « J’ai observé durant ma visite une tendance répandue à l’inaction du côté du gouvernement du Canada face aux menaces pour la santé découlant de décennies d’injustices environnementales passées et présentes et des effets cumulatifs de l’exposition des peuples autochtones à des substances toxiques. »
Selon un rapport intitulé « Visite au Canada - Rapport du Rapporteur spécial sur les incidences sur les droits de l'homme de la gestion et de l'élimination écologiquement rationnelles des produits et déchets dangereux » publié en 2020 par le Conseil des droits de l'homme, « [l]a pollution et l'exposition à des produits toxiques menacent le droit à la vie, à une vie dans la dignité », et « la violence invisible infligée par les produits toxiques est un fardeau insidieux qui affecte de façon disproportionnée les Autochtones au Canada. »
Les exemples de racisme environnemental à l'égard des communautés autochtones abondent au Canada. Il suffit de constater le nombre élevé d'avis d'ébullition de l'eau toujours en vigueur dans les communautés autochtones, la prévalence des problèmes de santé liés à la pollution dans des communautés autochtones comme Grassy Narrows, et la destruction des connaissances et des coutumes traditionnelles causée par la pollution, les changements climatiques et les déplacements forcés.
En Colombie‑Britannique, le gouvernement libéral continue de promouvoir un pipeline qu'il a acheté en pleine urgence climatique malgré l'absence de consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause des communautés autochtones et en violation directe de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Les députés se souviendront de la violence à laquelle les pêcheurs micmacs de la côte Est ont fait face lorsqu'ils ont essayé de gagner leur vie en exerçant leurs droits de pêche ancestraux et en réponse à laquelle le gouvernement est resté les bras croisés.
La réconciliation et la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ne seront pas possibles sans nous attaquer au racisme environnemental et faire participer pleinement et efficacement les communautés autochtones à l'élaboration des politiques environnementales du Canada. Le Canada a beaucoup de retard dans le dossier du racisme environnemental.
Alors que la Chambre débat de ce projet de loi visant à évaluer l'impact du racisme environnemental, les États‑Unis ont un bureau de la justice environnementale dont le mandat est de protéger et de promouvoir la santé publique et environnementale pour les groupes minoritaires, à faible revenu et tribaux ainsi que pour d'autres communautés vulnérables depuis le début des années 1990.
Il n'y a aucune raison de retarder l'adoption de ce projet de loi. Un projet similaire, le projet de loi , avait été présenté lors de la législature précédente et avait franchi l'étape de la deuxième lecture. Il avait été renvoyé au Comité permanent de l'environnement et du développement durable et de nombreux amendements présentés par diverses parties sur certains enjeux avaient été adoptés. Malheureusement, le projet de loi C‑230 est mort au Feuilleton quand le gouvernement libéral a décidé de déclencher des élections dont personne ne voulait.
Étant donné la crise climatique actuelle, j'exhorte le gouvernement à accélérer l'adoption de ce projet de loi afin que nous puissions mettre en place les mesures urgentes requises en vue d'obtenir justice dans le domaine de l'environnement pour les Autochtones et les personnes racialisées. La justice environnementale, c'est la justice sociale.
Je demande aussi au gouvernement de créer un bureau de la justice environnementale chargé de soutenir l'élaboration d'une stratégie judicieuse pour lutter contre le racisme environnemental, mais aussi de veiller à la reddition des comptes au moyen de rapports récurrents. De plus, les droits des Canadiens de jouir d'un environnement sain doivent être enchâssés dans la loi.
L'ancienne députée Linda Duncan avait présenté le projet de loi sur la charte des droits environnementaux. Il nous incombe d'adopter ces mesures législatives. Selon une analyse récente des données sur la température, on estime que dans 30 ans, la Colombie‑Britannique pourrait connaître trois à quatre fois plus d'hospitalisations et de décès en raison des températures élevées par rapport à ce que l'on connaît aujourd'hui.
Dans les collectivités nordiques du Canada où habitent des populations des Premières Nations, métisses et inuites, les températures augmentent jusqu'à trois fois plus vite que dans le reste du monde. Il faut agir sans tarder. Il faut prendre des mesures dès maintenant pour lutter contre les changements climatiques et le racisme environnemental.
Je remercie la députée de d'avoir présenté ce projet de loi et de lutter pour cette cause. Il faut lutter non seulement pour notre génération, mais aussi pour les générations futures. Nous le leur devons. Il nous incombe d'agir dès maintenant, sinon il sera trop tard.
:
La députée de Saanich—Gulf Islands dispose de cinq minutes pour exercer son droit de réplique.
:
Madame la Présidente, avant toute chose, je tiens bien sûr à reconnaître que nous sommes sur le territoire de la nation algonquine, à laquelle nous disons
meegwetch.
Je souligne aussi que le député de avait l'intention d'intervenir au sujet du projet de loi mais que des difficultés techniques l'en ont empêché. Je suis certaine qu'il allait l'appuyer sans réserve. Quoi qu'il en soit, nous n'aurons pas le plaisir d'entendre son discours, à mon grand regret.
[Français]
Je tiens à remercier quelques députés qui ont participé à ce débat durant la première heure et, aujourd'hui, durant la deuxième heure.
Je dis un grand merci au , à ma collègue et amie la députée de , à un autre ami très proche, le député de , à mon ami également le député de , aux députés de et d' et, pour aujourd'hui, mon cher ami le député de , qui est aussi un député du Parti vert. Je remercie les conservateurs parce que ce sont eux qui lui ont donné la possibilité aujourd'hui de livrer un discours. Je remercie aussi les députées de et de , la secrétaire parlementaire députée de , ainsi que la députée de .
[Traduction]
Ces discours étaient enrichissants et ils nous ont apporté beaucoup.
En particulier, je veux remercier mon amie la députée de de ses réflexions sur la bravoure des chasseurs inuits qui ont été forcés, à cause de l'absence de droits environnementaux, de se tailler une place à l'aide d'un acte de désobéissance civile sur une piste pour bloquer un site minier, puisque leurs droits étaient bafoués. On a du mal à s'imaginer ce qu'ils pouvaient ressentir en plein mois de février au Nunavut. Il ne faisait pas chaud.
Puisque je ne dispose que de cinq minutes, je ne peux certainement pas fournir tous les détails sur cet effort, mais je suis solidaire de mon amie la députée de Nunavut ainsi que des communautés qui ont réussi à persuader la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions de refuser de doubler la mine de fer qui se trouve sur l'île de Baffin. J'espère que le fera ce qui s'impose en suivant cet avis.
Il y a tant à dire à propos du projet de loi, des raisons pour lesquelles nous sommes ici et de l'évolution du dossier.
[Français]
Ce projet de loi vise à prévenir le racisme environnemental, mais c'est aussi très important de souligner qu'il sert à faire progresser la justice environnementale.
[Traduction]
En ma qualité de commentatrice féministe, j'ai dû m'assurer de l'exactitude de mon français. Je ne m'étais pas rendu compte jusqu'ici que « le racisme » est masculin et « la justice », féminin.
Je ne devrais pas ouvrir de parenthèse à l'intérieur de mes parenthèses durant un discours de cinq minutes.
Il s'agit d'une question d'une importance capitale pour laquelle nous progressons...
:
Je dois interrompre la députée un instant. Il semble qu'il n'y ait pas d'interprétation.
La députée peut continuer son discours.
:
Madame la Présidente, l'importance du projet de loi — et ce que je voulais souligner — réside dans le fait qu'il est exécutoire.
Plus tôt aujourd'hui, par le plus grand des hasards, j'ai pris la parole à une conférence soulignant le 40e anniversaire de la Charte canadienne des droits et libertés à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa, en compagnie de nombreux esprits brillants. Je ne faisais pas partie des gens brillants, mais j'ai tout de même été invitée. Nous avons réfléchi aux 40 années de la Charte des droits et libertés et à ce qui manquait: de quoi avons-nous besoin pour la suite? Certains ont parlé de la nécessité de reconnaître des droits socioéconomiques, de s'attaquer à l'immense inégalité des revenus qui se creuse au Canada et dans le monde, et de répondre aux besoins en ce qui concerne les droits de la personne. Toutefois, il a aussi été question des droits qui ne sont pas inclus dans la Charte. Nous avons parlé de l'importance de corriger cette lacune avec les droits environnementaux.
En passant, le projet de loi est effectivement complémentaire par rapport à ce droit que nous devrions avoir, mais que nous n'avons pas encore. Toutefois, nous n'aurons pas ce droit si le projet de loi est adopté et que les modifications à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement ne créent pas les droits environnementaux comme elles le devraient. Nous pourrons peut-être régler cette question au moyen d'amendements.
Que valent les droits s'il n'y a pas d'outils pour les faire respecter? Le programme de justice environnementale aux États‑Unis dirigé par l'Environmental Protection Agency a créé, en 1994, des outils dont peuvent se servir les collectivités, les communautés autochtones, les communautés de personnes de couleur, les communautés noires et les communautés défavorisées, qui, historiquement et encore à ce jour, sont privées du droit à un environnement sain parce qu'elles ne sont pas aussi influentes que les communautés blanches et fortunées. Ces outils, qui permettent entre autres d'embaucher un toxicologue ou un épidémiologiste, sont bien connus aux États‑Unis. Ce programme de l'Environmental Protection Agency est désigné sous le sigle EJ, pour justice environnementale. C'est pour la justice environnementale que nous sommes ici.
:
Le vote porte sur la motion.
[Français]
Si un député d'un parti reconnu présent à la Chambre désire demander un vote par appel nominal ou que la motion soit adoptée avec dissidence, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
[Traduction]
:
Madame la Présidente, je demande un vote par appel nominal.
:
Conformément à l'ordre adopté le jeudi 25 novembre 2021, le vote par appel nominal est reporté au 22 juin, à la fin de la période prévue pour les questions orales.
Comme il est 14 h 14, la Chambre s'ajourne à lundi, à 11 heures, conformément à l'article 24(1) du Règlement.
(La séance est levée à 14 h 14.)