:
La séance est ouverte. Je voudrais souhaiter la plus cordiale bienvenue à tous ceux qui sont ici présents. Bienvenue à tous.
Chers collègues, mesdames et messieurs les témoins, mesdames et messieurs, il y a trois points à notre ordre du jour. Tout d'abord, plusieurs motions dont j'aimerais discuter maintenant. Ensuite, nous traiterons de l'enquête sur les fuites, comme l'a demandé le comité.
Je tiens à rappeler aux membres du comité que nous avons peu de temps. Les motions ont été proposées.
Troisièmement, nous traiterons du rapport de rendement ministériel émanant du Bureau de la vérificatrice générale et également des plans et priorités en matière de vérification pour l'année qui vient. Je souhaiterais que nous entamions cette partie de la réunion dès 17 h, si bien que j'ajournerai la première partie à 16 h 55. Je souhaiterais que les membres du comité fassent un usage judicieux de notre temps au moment où nous discuterons des motions.
Avant de présenter les témoins, je vais proposer les motions. Pour commencer, une décision sur une motion présentée au préalable par M. Wrzesnewskyj demandant que ce comité fasse enquête. À ce moment-là, j'ai annoncé que cette motion n'était pas réglementaire et je vais confirmer ma décision. Voici les raisons qui m'ont amené à prendre cette décision et je souhaiterais les lire.
Le 12 décembre 2006, le comité a été saisi d'une motion de M. Wrzesnewskyj qui portait essentiellement que le comité des comptes publics demande qu'on fasse enquête sur les fuites mettant en cause les rapports les plus récents de la vérificatrice générale, à savoir ceux de mai et de novembre 2006. Certains membres du comité ont participé au débat sur la motion.
M. Williams a rappelé que le comité n'était pas habilité à communiquer avec la Gendarmerie royale du Canada pour demander qu'on procède à une enquête et il a dit qu'il estimait que la motion était irrecevable. Après avoir consulté le greffier, pendant le débat qui s'ensuivit, j'ai annoncé que j'étais d'accord avec lui. Les pouvoirs conférés au comité sont essentiellement d'examiner les questions relevant du mandat que nous confère le Règlement, celui de contraindre le témoignage de personnes et la production de documents, mais il n'inclut celui de donner des directives à la GRC ou à tout autre organisme du gouvernement pour les obliger à faire enquête. M. Wrzesnewskyj a dit que sa motion était une demande faite auprès de la Gendarmerie royale du Canada et non pas une directive.
Après certaines consultations et un peu de recherche, j'ai pu confirmer la justesse de ma décision à l'origine fort de l'article du Règlement qui décrit les pouvoirs des comités permanents, tels qu'ils sont expliqués clairement aux pages 808-809 du Manuel Marleau et Montpetit, dont une copie de l'extrait a été distribuée aux membres du comité. Je suis sûr que le député trouvera d'autres moyens pour amener la Gendarmerie royale du Canada à faire enquête au sujet des fuites. Bien entendu, tout député ou groupe de députés est libre de faire rapport de son propre chef à la GRC ou de lui communiquer tout renseignement qui pourrait être pertinent.
En terminant, je tiens à remercier tous les membres du comité qui ont participé au débat. Cela règle le cas de cette motion.
Je passe maintenant à la motion de M. Laforest. Je vais la lire pour la gouverne des membres du comité.
À la lumière des témoignages recueillis le 12 décembre 2006 et le 29 janvier dernier, notamment celui de M. Raymond Bélair, vice-président et directeur général des services de relogement de Royal LePage et de M. Graham Badun, président de Royal LePage et afin de nous expliquer le rôle qu'elle a joué à titre de lobbyiste pour les services de relocalisation Royal LePage et incitant d'éclaircir la question d'enregistrement au registre des lobbyistes, il est proposé : conformément à l'article 108(1) du Règlement, que le comité des comptes publics convoque Mme Sandra Buckler à venir témoigner dans les plus brefs délais.
Cette motion a été déposée par M. Laforest et nous allons en débattre. J'espère que le débat sera bref, et nous mettrons ensuite la motion aux voix.
Je donne d'abord la parole à M. Laforest pour qu'il explique sa motion.
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Monsieur le président, la motion que j'ai présentée fait suite aux questions que j'ai posées à deux reprises, soit à MM. Bélair et Badun, au sujet du mandat qui avait été confié à la lobbyiste Mme Sandra Buckler à un moment où, notamment, elle n'était pas enregistrée de façon tout à fait conforme en tant que lobbyiste.
Ce sujet a été porté à l'attention du Comité des comptes publics en avril 2005. D'une certaine façon, la proposition voulant que la demande de Royal LePage de faire appel à la vérificatrice générale n'a été adoptée que six mois et demi plus tard. Entre-temps, il a été confirmé par le président et le vice-président de Royal LePage que Mme Buckler avait fait du lobbyisme. Les questions qui ont été posées à ces personnes visaient à savoir qui elle avait rencontré et quel était son mandat. À deux occasions, les deux personnes en question n'ont pas nié que le mandat de Mme Buckler était de faire en sorte que ce processus ne se rende pas à terme.
En outre, il était bien connu, voire diffusé dans les médias, que Mme Buckler était à ce moment-là en relation très étroite avec un député du Parti conservateur. On pourrait se questionner davantage sur les faits suivants: la vérificatrice générale a rendu public son rapport sur Royal LePage en disant que ce contrat avait été alloué de façon injuste et inéquitable, mais la journée même, le ministre des Travaux publics, M. Michael Fortier, a déclaré que ce contrat était valide, et ce, sans attendre que le Comité des comptes publics présente un rapport après avoir entendu les témoins.
Je soulève la question à savoir s'il y a un lien entre le fait que Mme Buckler soit actuellement au Bureau du premier ministre, qu'elle ait été lobbyiste pour Royal LePage et que le ministre conservateur actuel n'ait pas attendu les recommandations du comité pour rendre aussi rapidement une décision au sujet du contrat de Royal LePage.
Ce sont les arguments sur lesquels je me fonde pour demander que Mme Buckler vienne témoigner. L'objectif est qu'elle donne des éclaircissements au comité sur les questions auxquelles aucune réponse claire n'a été fournie.
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Merci, monsieur le président.
Je ne sais pas très bien où mon collègue M. Laforest veut en venir avec cette motion mais toute la question a été soulevée parce que le comité des comptes publics a demandé à la vérificatrice générale, il y a quelques années environ, de faire enquête là-dessus et nous avons reçu un rapport qui a été déposé ici.
La raison pour laquelle le comité des comptes publics s'intéresse à cette question est essentiellement pour déterminer à quoi est due la différence de 50 millions de dollars entre la soumission de Envoy et celle de Royal LePage — une soumission étant égale à zéro et l'autre essentiellement à 50 millions de dollars. Notre tâche porte sur les affaires du gouvernement et non pas sur celles du secteur privé.
Dans le rapport de la vérificatrice générale, je constate qu'il n'y avait aucune suggestion de malversation en l'occurrence, monsieur le président. Je pense que cela a été réitéré par M. Marshall, sous-ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux et même s'il est vrai qu'il y a eu des erreurs dans le contrat, tout s'est fait de façon appropriée, à part le fait que l'issue n'a pas été aussi heureuse que l'on aurait pu le souhaiter, en raison de ce que j'appellerais un manque de compétence quelque part. La semaine dernière, dans son témoignage, le professeur Franks soulignait la nécessité pour le comité des comptes publics de se pencher sur la reddition de comptes et non pas sur des considérations de partisanerie politique.
Nous savons tous que Sandra Buckler a désormais des responsabilités au sein du gouvernement et si nous lui demandions de venir témoigner, je me demande ce que nous pourrions lui demander d'expliquer, car dans le rapport de la vérificatrice générale, rien ne laisse entendre que Royal LePage a fait quelque chose d'illégal, hormis le fait qu'il y a eu double facturation, mais ça c'est une autre affaire. Rien n'indique que Envoy a fait quelque chose d'inapproprié. Personne ne laisse entendre que le gouvernement a fait quelque chose d'inapproprié — certes, il y a eu incompétence mais rien d'inapproprié. Il s'agit là essentiellement d'une transaction commerciale usuelle qui n'a pas fait l'objet d'un appel d'offres réglementaires et nous faisons face désormais aux conséquences.
Je ne vois pas à quoi servirait le témoignage de Sandra Buckler, monsieur le président. Allons-nous tenter de déterminer comment Royal LePage mène ses affaires? Nous appartient-il de savoir cela? Cette compagnie est-elle tenue de nous le dire parce que nous voulons nous faire un capital politique en demandant à des lobbyistes et à d'autres témoins de nous expliquer ce qu'ils font? À mon avis, il ne conviendrait pas de le faire, monsieur le président et si le député veut procéder ainsi, il me semble que ce faisant, il ouvre une toute nouvelle enquête. Si nous choisissions cette voie, il faudrait consulter le comité directeur auparavant et présenter un rapport.
Qu'est-ce que cela nous donnerait exactement? Je n'ai jamais manqué de lire les rapports de la vérificatrice générale et en l'occurence, son rapport est tout à fait clair et catégorique. Nous avons cerné un problème, nous nous en occupons et par conséquent, je ne vois pas pourquoi nous appuierions cette motion.
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Merci, monsieur Christopherson.
On a entendu des arguments venant de l'autre côté. Entre autres, on a dit qu'il ne fallait pas politiser le débat. Au comité, nous rencontrons souvent des gens qui ont des responsabilités sur le plan administratif, des fonctionnaires. Il est fréquent que les membres du comité se plaignent de ne pas avoir obtenu toutes les réponses voulues et du fait qu'il est difficile de vraiment bien comprendre toutes les situations.
Dans la présente situation, quelque chose me trouble vraiment. Le comité a été saisi d'un dossier référé à la vérificatrice générale, mais beaucoup de temps a passé avant que la motion ne soit adoptée. C'est pourtant un sujet important, à preuve, la motion a enfin été adoptée. Il reste que c'est à l'issue d'une intervention de mon regretté collègue Benoît Sauvageau. Six mois et demi s'étant écoulés, il avait en effet constaté qu'au comité, présidé à l'époque par un député conservateur, ce sujet d'importance n'avait toujours pas été remis à l'ordre du jour.
Les témoins que nous avons entendus ont laissé plusieurs questions sans réponse. Notamment, on ne sait toujours pas pourquoi ce débat a mis si longtemps à paraître dans les comptes publics. Pourquoi le dossier a-t-il été si long à parvenir à la vérificatrice générale? Y a-t-il eu des tentatives d'obstruction? On dit de la lobbyiste qui est intervenue dans ce dossier qu'elle a rencontré deux députés. Je pense qu'il faut la rencontrer et lui poser des questions à ce sujet.
M. Williams disait ne pas savoir quelles questions poser à Mme Buckler. Je pourrais sans problème lui en suggérer. Je pense qu'on doit savoir exactement quel genre d'intervention elle a faite auprès des députés et quels étaient ses motifs. Dans la lettre qui nous a été soumise, on ne nous donne pas de réponse à ce sujet. Pourquoi, alors qu'elle détenait le contrat, la compagnie Royal LePage a-t-elle eu besoin de faire affaire avec une lobbyiste? Était-ce pour se protéger, ou pour empêcher que la question soit soumise à la vérificatrice générale?
À mon avis, nous n'avons pas obtenu de réponses à ces questions, et c'est avant tout pour cette raison que nous devrions entendre Mme Buckler. Ce n'est pas une question politique : il s'agit de savoir vraiment ce qui s'est passé et de prendre connaissance du contenu du dossier. C'est une question de transparence.
Merci, monsieur le président.
:
Nous allons passer maintenant à l'ordre du jour, soit notre enquête sur les fuites dont ont fait l'objet les rapports de la vérificatrice générale.
Chers collègues, nous accueillons Mme Sheila Fraser, notre vérificatrice générale, qui est accompagnée aujourd'hui de Ronnie Campbell, vérificateur général adjoint.
De la Gendarmerie royale du Canada, nous recevons Brian Aiken, chef de la vérification interne.
De Travaux publics et Services gouvernementaux, nous accueillons Daphne Meredith, sous-ministre déléguée.
Du Secrétariat du Conseil du Trésor, nous accueillons M. Alister Smith, secrétaire adjoint, Secteur des priorités ministérielles, de la planification et du renouvellement des politiques, et Coleen Volk, sous-ministre adjointe, Direction des services ministériels.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Encore une fois, j'aimerais signaler que le comité prend cette affaire très au sérieux. C'est la deuxième fois que cela se produit dans moins d'un an. Je ne suis pas convaincu que nous irons au fond de l'affaire, mais nous voulons simplement nous assurer que les pratiques et procédures appropriées sont mises sur pied pour éviter d'être obligés de se pencher sur le troisième incident dans six mois.
:
Oui, en effet. Monsieur le président, je vous remercie de me donner l'occasion de parler des fuites dans les médias dont certains de mes rapports font l'objet avant le dépôt à la Chambre des communes.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée par Ronnie Campbell, vérificateur général adjoint.
Comme le savent les membres du comité, je prends très au sérieux ma relation avec le Parlement. Mon bureau prend toutes les mesures raisonnables pour veiller à ce que mes rapports ne soient pas rendus publics avant leur dépôt à la Chambre des communes. Leur divulgation prématurée se fait au mépris du droit donné par la loi à la Chambre des communes de recevoir nos rapports et pourrait représenter une atteinte au privilège parlementaire.
Depuis 2001, 10 rapports de vérification du rendement ont fait l'objet de fuites à des journalistes avant leur dépôt à la Chambre des communes. Au cours de cette période, nous avons présenté 147 rapports de vérification du rendement. Même si ces 10 rapports n'en constituent qu'une petite portion, c'est tout de même 10 fuites de trop.
[Français]
Quand nous avons comparu devant le comité pour aborder cette question, le 15 mai dernier, j'ai décrit les mesures de protection que nous avions mises en oeuvre pour protéger la confidentialité de nos rapports. Je préfère ne pas en parler dans le détail aujourd'hui puisque le temps du comité est précieux.
Je me permets simplement de vous rappeler que nous faisons parvenir des ébauches de nos rapports aux ministères et organismes pour qu'ils confirment les faits et prennent connaissance de nos observations ainsi que de nos recommandations. Ceci leur donne aussi l'occasion de rédiger une réponse qui sera publiée dans la version finale. Il s'agit d'une étape essentielle du processus de vérification qui présente évidemment certains risques.
Nous avons effectué un examen interne de la dernière fuite. Nous avons analysé l'article sur notre chapitre traitant de la réinstallation publié le 8 novembre 2006 dans le Globe and Mail. L'article semble citer de l'information provenant de plusieurs sources, c'est-à-dire de l'ébauche de notre chapitre, de l'information déjà rendue publique et d'une source non identifiée qui semblait connaître la teneur de notre rapport et la réponse formulée par le gouvernement à son égard.
Comme c'est souvent le cas, nous ne pouvons établir si le journaliste du Globe and Mail a lu l'ébauche de notre rapport ou si quelqu'un lui en a parlé. À la suite de ce dernier incident, nous avons passé en revue notre processus avec la Gendarmerie royale du Canada, qui n'a formulé aucune recommandation.
Nous sommes convaincus que nos processus sont adéquats et nous ne pensons pas que la fuite peut être attribuée à notre bureau. Néanmoins, toute fuite, qu'elle soit délibérée ou commise par mégarde, est inacceptable.
[Traduction]
Monsieur le président, nous prenons des mesures supplémentaires afin de nous assurer que les ministères et organismes que nous vérifions sont en conformité avec les procédures nécessaires pour préserver la confidentialité des rapports. Au début de chaque vérification, nous écrirons aux hauts fonctionnaires pour leur rappeler qu'ils sont tenus de suivre les procédures appropriées visant à protéger la confidentialité de nos rapports. Nous ne remettrons pas nos ébauches aux ministères avant d'avoir reçu une attestation écrite de ces responsabilités. Nous espérons que ces mesures supplémentaires réussiront à protéger la confidentialité de nos rapports. Cette situation nous préoccupe énormément, et nous sommes prêts à prendre toutes les mesures possibles pour régler ce problème.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions du comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord préciser clairement que nous prenons le sujet très au sérieux. Nous nous soucions beaucoup de toute fuite d'information délicate.
Le maintien de l'intégrité et du caractère confidentiel des travaux de la vérificatrice générale est important — pas seulement pour la vérificatrice générale et le Parlement — mais aussi pour le gouvernement. C'est pourquoi nous avons mené des examens internes exhaustifs. Avant de partager avec vous les principales constatations découlant de nos examens internes, je tiens à préciser que nous avons mené deux examens distincts. Après la fuite au sujet d'un chapitre de son rapport de mai, la vérificatrice générale a demandé aux ministères d'examiner individuellement leurs mécanismes de contrôle des documents. Par la suite, après la fuite au sujet d'un chapitre du rapport de novembre, le président du Conseil du Trésor a demandé au Secrétariat de mener un examen des mécanismes de contrôle des documents au sein des cinq ministères qui avaient reçu des ébauches du chapitre.
Voici les principales constatations qui découlent de l'examen que nous avons mené en novembre : les ministères étaient confiants d'avoir en place les processus et les mécanismes de contrôle appropriés pour protéger le caractère confidentiel des ébauches des chapitres qu'ils avaient reçues du Bureau du vérificateur général; les ministères rappellent régulièrement à leurs employés qui sont impliqués dans le processus des vérifications les responsabilités qui leur incombent, soit de veiller à protéger les travaux de la vérificatrice générale; les ministères mettent aussi en place d'autres mesures pour renforcer ces mécanismes de contrôle.
[Français]
En résumé, les ministères étaient confiants d'avoir mis en oeuvre les processus et les mécanismes de contrôle appropriés pour protéger le caractère confidentiel des ébauches de chapitres qu'ils avaient reçus du Bureau du vérificateur général.
[Traduction]
Parmi les mécanismes de contrôle qui sont en place dans les ministères, on trouve un point de contrôle central pour gérer les fichiers de la vérificatrice générale, des mesures pour contrôler la transmission de ces fichiers et des processus pour ranger les documents et les rappeler.
Pour ce qui est des détails des examens — et je serai bref, étant donné que j'ai peu de temps et que je vous ai déjà fourni mes observations — le premier examen a été mené en juin 2006 à la demande du Bureau de la vérificatrice générale et a été réalisé par chaque ministère. L'autre examen a été mené vers la fin de novembre à la demande du président du Conseil du Trésor de l'époque. Il s'agissait d'un examen interministériel que dirigeait le secrétariat et auquel participait les cinq ministères qui avaient eu accès à l'ébauche du chapitre de la vérificatrice générale sur le programme de réinstallation intégré.
Ces deux examens portaient sur les mécanismes et les procédures de contrôle des documents ainsi que le rappel aux employés de leurs obligations. Au cours de notre examen, nous avons surtout cherché à démontrer si les exigences liées aux renseignements portant sur la cote « Protégé A », la cote assignée aux ébauches des chapitres des rapports de la vérificatrice générale, avaient été respectées. Le niveau de sécurité « Protégé A » signifie que les ébauches sont considérées comme étant de l'information délicate, et sont distribuées aux personnes qui en ont véritablement besoin d'en avoir connaissance dans les ministères.
Dans le cadre du second examen, on a demandé des détails précis aux ministères sur leurs processus et procédures pour la vérification et l'enregistrement des documents reçus; la transmission de ces documents à l'interne; l'entreposage des documents; ainsi que leur rappel, leur retour ou leur destruction. On a également demandé aux ministères de préciser toutes mesures qu'ils prenaient pour renforcer leurs procédures de sécurité.
En bref, monsieur le président, nous avons mené des examens internes exhaustifs des procédures et des processus. Nous avons la certitude d'avoir en place les mécanismes et les procédures de contrôle qu'il faut pour assurer la protection des renseignements cotés « Protégé A » et nous continuerons de sensibiliser nos employés à leurs responsabilités en ce qui concerne la protection de ces renseignements.
[Français]
En guise de conclusion, je voudrais souligner que le gouvernement considère que la protection du caractère confidentiel de cette information est un sujet très sérieux.
[Traduction]
Nous sommes déterminés à trouver le juste équilibre entre les mécanismes appropriés de contrôle des documents pour assurer la sécurité et le caractère confidentiel des travaux de la vérificatrice générale ainsi que le maintien de l'efficience opérationnelle du processus de vérification. Nous collaborons et continuerons de collaborer avec la vérificatrice générale et son équipe afin de répondre à ces objectifs.
Merci monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je m'attendais à ce genre de réponse, parce que, jusqu'à présent, modifier les procédures n'a pas résolu les problèmes. Cela dit, si vous y tenez, vous pouvez toujours réfléchir à toutes sortes de possibilités afin d'influer sur l'ensemble du processus.
Toutefois, — et ici, je vous donne strictement mon avis personnel — le problème est de nature politique, il n'a rien à voir avec la corruption ou avec des gens corrompus. Franchement, pourquoi est-ce qu'un employé du Bureau du vérificateur général voudrait causer une fuite, à moins que ce ne soit pour une raison personnelle, ou parce qu'il ou elle fait l'objet de chantage, ou encore pour une autre raison très précise? Qui dans ce service serait assez demeuré pour laisser transpirer des renseignements? C'est tout à fait absurde. La même remarque vaut franchement aussi pour le personnel du ministère. Dans un tel cas, le seul à pouvoir autoriser un tel geste serait le sous-ministre. Or, j'ai du mal à imaginer qu'il puisse être idiot à ce point. La même chose peut se dire enfin de tout subalterne qui s'imaginerait faire ainsi une faveur au sous-ministre ou à un autre. Encore une fois, il y a soit incompétence totale, soit corruption flagrante. Ce genre de personne ne devrait tout simplement pas faire partie d'une fonction publique.
Que reste-t-il alors? Il reste la conjoncture politique. Et comme il arrive souvent par rapport à d'autres questions, qui en profite? C'est la première question que nous devrions nous poser. En l'occurence, contentons-nous de dire que la dynamique politique était assez puissante pour qu'on trouve une réponse. À mon avis, la seule façon de résoudre ce problème, c'est de faire en sorte qu'il entraîne de lourdes conséquences. La plupart des criminologues vous diront que si les gens commettent des crimes, c'est d'abord et avant tout parce qu'ils s'imaginent qu'ils ne se feront pas pincer. S'ils pensaient le contraire, dans la plupart des cas, ils s'abstiendraient. Ainsi pensent la plupart des gens. Dans le cas qui nous occupe cependant, les responsables s'échappent dans 100 p. 100 des cas. Par conséquent, où est la dissuasion?
Je vais y aller d'une réflexion puis poser une question. La question est la suivante: que fait-on ailleurs, et quels sont nos résultats par rapport à ceux des autres? Existe-t-il des mesures quelconques dans des systèmes comparables au nôtre? En Ontario, nous avons le même système — et vous l'avez sans doute connu vous aussi, madame Sgro — et il est équitable à tous égards. J'en ai moi-même fait l'expérience lorsque j'étais de l'autre côté, car j'ai observé que mon ministère avait l'occasion de répondre. Nous avons fait l'objet d'attaques vigoureuses, mais le processus était équitable.
Il semble que nous ayons besoin d'un système où les responsables politiques diraient aux gens que s'ils font telle ou telle chose, cela entraînera des déboires pour eux et leurs collègues. Il existerait alors quelque chose. Je propose que nous essayons de faire cela pendant que le fer est encore chaud... car nous n'allons pas poursuivre cela plus longtemps. Ne nous faisons pas d'illusions. Nous sommes dans une impasse. Nous pouvons donc mettre sur pied une procédure draconienne mais très claire pour la prochaine fois. Cela nous permettra de dire que s'il y a une autre fuite, voilà ce qu'on devrait faire. Les règles seront établies d'avance. Nous ferons ensuite venir toute une liste de gens, surtout des politiques. En effet, il ne me paraît pas injuste de soupçonner d'abord les gens des milieux politiques. C'est tout simplement du sens commun. Nous disons donc d'emblée que tous ceux et celles qui auront vu le document dans un bureau de ministre seront convoqués ici, même s'il faut pour cela se réunir de manière extraordinaire, en fin de semaine ou en soirée. Nous faisons cela une fois, et celui ou celle qui sera tenté de fauter la prochaine fois saura qu'il ou elle aura beau ne pas se faire pincer, son geste aura quand même des conséquences pour lui ainsi que pour ses collègues et qu'il ou elle doit donc garder cela à l'esprit. Il ou elle ne pourra pas influer impunément sur la une des journaux du lendemain ni sur l'ordre du jour politique.
Sans cela, nous allons sans cesse revenir nous pencher sur ces problèmes. Il faut donc qu'ils entraînent des conséquences. C'est la seule conclusion à laquelle je réussis à arriver: mettre les choses au clair et établir les règles d'avance. Nous les publions puis nous laissons savoir ce que nous allons faire, qui nous allons convoquer et mettre publiquement sur la sellette, tous ceux et celles qui devront répondre devant nous. Or, dans la plupart des cas, les gens préfèrent éviter de se présenter devant nous. Une telle solution serait au moins quelque chose. Je le répète, faute de cela, nous allons revenir ici pour les mêmes raisons, que ce soit dans quelques mois ou dans quelques années, mais ça va recommencer.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais d'abord faire quelques remarques. Réussir à découvrir qui a commis la faute est un problème vieux comme le monde. N'importe quel corps policier de notre pays vous dira que c'est le grand problème : trouver le responsable.
Bien entendu, s'il s'agit d'une question grave, nous nous attendons tous à ce que cela entraîne des conséquences tout aussi graves et qu'elles servent de mesures dissuasives. Quelqu'un de mon propre groupe, quelqu'un de célèbre, a dit à propos du registre des armes à feu que les sanctions correspondaient à une légère tape sur les doigts. Je pense que la question a été portée à l'attention du ministre chargé du dossier à l'époque. Il y avait eu atteinte à la Constitution canadienne, on avait contrevenu à des dispositions précises de la Loi sur la gestion des finances publiques et aux règles du Conseil du Trésor, et quelles sanctions a-t-on imposées aux fonctionnaires jugés responsables des décisions prises par rapport à tout cela? Eh bien, pour citer mon célèbre collègue, une légère tape sur les doigts. Ces gens-là sont libres; ils se promènent en toute liberté. Ils n'ont à peu près pas subi de conséquences.
Très franchement, ce qui s'est passé au 800, place Victoria me trouble énormément. En l'occurence, il me semble qu'on a contourné toute une série de règles ou qu'on les a carrément transgressées. Nous savons assez bien ce qui s'est passé, mais qu'en est-il des conséquences? Cela me semble un bon sujet de discussion, mais dans les cas où il y a clairement eu violation des règles ou qu'on a enfreint une loi, il n'y a à peu près pas de sanction.
Au sujet des fuites maintenant, j'aimerais mettre quelque chose en perspective et particulièrement par rapport à une période. Pendant votre mandat comme vérificatrice générale, il y a eu dix cas de fuite. Savez-vous combien il y en a eu depuis janvier 2006?
:
Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui et nous vous remercions de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport sur les plans et les priorités de 2006-2007 et de notre rapport sur le rendement de 2005-2006.
Je suis accompagnée aujourd'hui de M. John Wiersema, sous vérificateur général, de M. Rick Smith, vérificateur général adjoint, Planification stratégique et méthodes professionnelles, et de M. Jean Landry, contrôleur par intérim.
En tant que vérificateur législatif, notre bureau fournit de l'information, une assurance et des avis objectifs que les parlementaires peuvent utiliser pour examiner en détail les dépenses et le rendement du gouvernement. Nos vérifications des états financiers fournissent l'assurance que les états financiers donnent une image fidèle de la situation financière, selon les principes comptables généralement reconnus du Canada et d'autres normes applicables.
Au cours de nos examens spéciaux, nous examinons les systèmes et les pratiques de gestion des sociétés d'État et formulons une opinion, à savoir si nous avons l'assurance raisonnable qu'ils sont exempts de lacunes importantes.
Les vérifications de gestion que nous réalisons permettent de déterminer, par rapport à des critères établis, si les responsables gèrent les programmes gouvernementaux en accordant toute l'importance voulue à l'économie, à l'efficience et aux effets sur l'environnement, et si des mesures sont prises pour déterminer l'efficacité de ces programmes. Nous formulons des recommandations visant les lacunes recensées les plus graves.
Tous nos travaux de vérification sont effectués conformément aux normes établies par l'Institut canadien des comptables agréés. Ils sont régis par des méthodes rigoureuses et un cadre de gestion de la qualité. Ces travaux sont soumis à des revues des pratiques à l'interne et à des examens externes par des pairs. Vous avez donc l'assurance de pouvoir vous fier à la qualité de nos travaux.
En 2005-2006, exercice visé par notre dernier rapport sur le rendement, nous avons utilisé 76,8 millions de dollars des 79,6 millions de dollars de crédits qui nous avaient été alloués et l'équivalent de 577 employés temps plein. Ces données sont exposées en détail dans une pièce jointe. Notre coût net de fonctionnement, si l'on tient compte des services reçus à titre gracieux d'autres ministères et d'autres ajustements mineurs, était de 85,3 millions de dollars.
[Français]
Avec ces ressources, le bureau a réalisé les activités suivantes :
- 18 vérifications de gestion de ministères et d'organismes fédéraux et 4 travaux connexes. Ce fut le nombre déposé au Parlement. Ce nombre est inférieur à la normale, car en raison des élections de 2006, notre rapport Le Point de février 2006 a été reporté à mai;
- plus de 100 vérifications des états financiers, y compris ceux du gouvernement du Canada, des sociétés d'État et des trois administrations territoriales;
- 11 examens spéciaux de sociétés d'État; l'examen des rapports sur le rendement de trois organismes fédéraux;
- l'examen des mesures prises pas 13 organisations fédérales pour s'acquitter de 25 engagements pris dans le cadre de leur stratégie de développement durable de 2001 et de 2004, et un rapport sur le caractère adéquat des directives données par le gouvernement pour la préparation des stratégies de 2004;
- le suivi de 32 pétitions en matière d'environnement. Dans 90 p. 100 des cas, les ministères concernés ont répondu dans le délai stipulé dans la Loi sur le vérificateur général.
Dans notre Rapport sur le rendement, nous évaluons les réalisations que notre travail nous a permis d'accomplir. Les points saillants de ce rapport révèlent les réalisations suivantes pour 2005-2006 :
Nous avons participé à 22 audiences et séances d'information des comités parlementaires, dont 13 avec le comité ici présent. Il s'agit d'une baisse par rapport aux 37 participations de l'an dernier, en raison de la dissolution du Parlement.
Le présent comité a appuyé 74 p. 100 des recommandations présentées dans nos rapports de vérification de gestion qu'il a étudiés. Notre objectif à cet effet était de 75 p. 100.
Nous avons atteint sinon dépassé nos cibles pour ce qui est du pourcentage des principaux utilisateurs de nos rapports et des organisations vérifiées qui estiment que nos constatations ont été présentées de manière juste et objective et que nos rapports étaient clairs et concis.
Nous avons produit 8 rapports de revue interne de nos pratiques de vérification des états financiers et de vérification de gestion. Les rapports ont tous conclu que nos vérifications étaient effectuées conformément au cadre de gestion de la qualité du bureau.
Selon notre sondage auprès des employés, 82 p. 100 d'entre eux estiment que le bureau est un employeur meilleur que la moyenne ou qu'il est l'un des meilleurs employeurs, et 92 p. 100 se disent fiers de travailler pour le bureau.
[Traduction]
Nous avons relevé deux secteurs où des améliorations s'imposent. En 2005, les ministères et les organismes avaient pleinement mis en oeuvre 44 p. 100 des recommandations que nous avions formulées quatre ans plus tôt. Nous aimerions que ce pourcentage augmente. À cette fin, nous avons communiqué de nouvelles lignes directrices à notre personnel afin d'améliorer les recommandations que nous formulons. De plus, nous avons commenté l'examen, mené par le Secrétariat du Conseil du Trésor, des mesures prises par les ministères pour donner suite à nos recommandations, comme vous l'aviez recommandé.
D'autre part, un peu plus de la moitié des rapports d'examen spécial terminé au cours du cycle actuel ont été transmis plus d'un mois après l'échéance prévue par la loi. Un de nos comités de gestion voit à ce qu'un plan d'action soit élaboré afin de corriger cette situation pour le prochain cycle.
Dans notre rapport sur les plans et les priorités, nous avons recensé quatre priorités pour 2006-2007. Après les élections, notre priorité a été d'informer les nouveaux députés de même que les députés qui ont été réélus au sujet de notre rôle, de notre mandat et de nos travaux. Nous cherchons continuellement à améliorer la façon dont nos rapports de vérification, nos témoignages, l'information que nous communiquons et nos avis peuvent répondre aux besoins du Parlement.
En 2005, le Parlement a élargi notre mandat. Nous ajoutons donc la vérification des fondations à nos vérifications de gestion. Ainsi, nos vérifications d'états financiers et nos examens spéciaux viseront désormais un plus grande nombre de sociétés d'État.
Nous continuons à moderniser nos pratiques de vérification afin de mieux utiliser les technologies de l'information et d'axer nos vérifications sur les secteurs qui présentent les risques les plus élevés. L'évolution des normes professionnelles nous obligera à investir davantage dans les méthodes et la formation.
Le recrutement et le maintien en poste de personnes compétentes est une question importante pour le bureau s'il veut s'acquitter de son mandat. Notre charge de travail augmente et plus d'employés prennent leur retraite. Nous devons faire face à une demande croissante au gouvernement et dans le secteur privé de personnes dotées des compétences et de l'expérience dont nous avons besoin. Pour contrer ces pressions, nous avons commencé à élaborer une stratégie de maintien en poste et de recrutement échelonnée sur plusieurs années.
[Français]
Dans nos documents budgétaires précédents et nos échanges avec plusieurs comités parlementaires, nous avions fait valoir la nécessité de nouveaux mécanismes de financement pour les mandataires du Parlement. Je suis heureuse de constater que le comité consultatif parlementaire sur le financement des mandataires du Parlement vient d'être reconstitué à cette fin dans le cadre d'un projet pilote. J'ai eu l'occasion de témoigner devant ses membres le 23 novembre dernier.
Lors de cette réunion, nous voulions demander au comité parlementaire de recommander une augmentation de notre financement pour 2007-2008 d'environ 4 millions de dollars pour nos dépenses courantes et d'environ 2 millions de dollars en financement ponctuel pour nos investissements en technologie. Nous avons demandé ces nouveaux fonds principalement en raison des nouveaux travaux qu'entraînent l'élargissement du mandat du bureau et des travaux supplémentaires qu'on nous a demandé de réaliser dans le cadre de nos responsabilités actuelles. Je suis heureuse que le comité parlementaire ait appuyé notre demande et que le Conseil du Trésor ait approuvé ce nouveau financement.
À long terme, la principale inconnue de notre budget est le coût associé à l'initiative du gouvernement de faire vérifier les états financiers des ministères. D'autres inconnues sont liées aux modifications apportées par la Loi fédérale sur la responsabilité et aux possibles vérifications d'organisations internationales, qui seraient un appui aux intérêts du Parlement et du gouvernement du Canada. Nous continuerons de surveiller nos besoins financiers à mesure que ces initiatives se développeront. Nous pourrions avoir besoin de nouveaux fonds dans les années à venir.
[Traduction]
Mon personnel et moi-même sommes reconnaissants du soutien constant que nous recevons de ce comité. Comme je le disais dans l'introduction de mon dernier rapport sur le rendement, mon personnel et moi-même apprécions énormément l'appui que vous accordez à nos travaux. C'est notre privilège de continuer à servir les parlementaires dans l'avenir.
Je joins pour les membres du comité, à titre d'information, la liste des vérifications de gestion qui devraient faire l'objet de rapports en 2007 ainsi qu'une liste préliminaire des sujets de vérification de gestion en 2008. J'espère que cette liste sera utile aux membres de ce comité. En fait, je crois qu'elle serait utile pour tous les parlementaires. Donc, si vous n'y voyez pas d'objection, je voudrais publier cette liste sur notre site Web et la mettre à jour périodiquement.
Merci, monsieur le président. Mes collègues et moi serions heureux de répondre à vos questions.
:
Je vais d'abord clarifier la question du un milliard de dollars.
Le milliard de dollars, c'est ce que nous appelons le niveau de matérialité. Quand il y a vérification, le vérificateur va établir ce qu'on appelle un niveau de matérialité, c'est-à-dire ce qu'il en coûte lorsqu'on commet une erreur. S'il y avait une erreur de cette ampleur, vous motiveriez votre avis dans les états financiers. Ce qui ne veut pas dire que nous ne vérifions que les organismes qui dépensent plus d'un milliard de dollars. Ce sont les erreurs systématiques qui captent notre attention. C'est pour les Comptes publics du Canada que nous faisons cela. Si les erreurs systématiques que nous constatons dans notre vérification totalisent 50 millions de dollars, nous ne motiverons pas notre opinion dans les états financiers. Si l'erreur systématique totalise un milliard de dollars ou davantage, nous allons alors demander au gouvernement d'opérer les changements nécessaires, sans quoi, notre avis en fera état.
Nous procédons à de nombreuses vérifications d'organismes qui dépensent beaucoup moins qu'un milliard de dollars. Par exemple, nous avons émis des avis sur les états financiers de tous les autres agents du Parlement, de la Commission de la fonction publique, du BSIF, la liste est infinie. Dans le cadre de nos vérifications, nous allons nous pencher sur des organismes par rotation. De même, nous avons un service qui s'occupe de ce que nous appelons les petites entités. Il y en a environ 90 — divers tribunaux, organismes quasi judiciaires, dont certains sont tout petits. Nous allons vérifier ces organismes, mais il s'agit davantage du genre de vérification du rendement où nous nous penchons sur les pratiques relatives aux marchés, aux ressources humaines, ce genre de choses, et ce, sur une base suivie, après quoi nous produisons un rapport à l'intention du Parlement. Vous allez voir que nous avons une vérification de ce genre qui est planifiée pour l'an prochain et qui portera sur certaines pratiques de gestion de ces organismes.