Que, de l’avis de la Chambre:
a) il est prouvé scientifiquement que le climat de la planète change sous l’effet de l’activité humaine et qu’il s’agit de la menace écologique la plus sérieuse de notre temps;
b) le gouvernement doit reconfirmer l’engagement du Canada à respecter intégralement les principes et les objectifs du protocole de Kyoto;
c) le gouvernement doit établir et publier un plan crédible pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada conformément aux engagements du protocole de Kyoto;
d) le gouvernement doit établir un système de réduction des émissions à base de plafonnement et d’échange et réglementer l’industrie;
e) la Loi canadienne sur la protection de l’environnement peut servir immédiatement à engager les actions nécessaires.
Monsieur le Président, demain, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, qui rassemble quelque 2 000 scientifiques éminents, doit publier son nouveau rapport. Selon le Globe and Mail d'hier, ce rapport conclut que les preuves des changements climatiques sont sans équivoque et que l'activité humaine est la cause de ces changements. Le rapport en question prédit qu'à cause des changements climatiques, les intempéries sévères se multiplieront, le niveau des mers et des océans montera et les effets se feront sentir pendant plus d'un millénaire.
L'ampleur de ce défi est on ne peut plus claire, que ce soit sur le plan économique ou écologique. Le rapport Stern préparé récemment par le gouvernement britannique par Sir Nicholas Stern a souligné la menace que les changements climatiques font peser sur l'économie mondiale.
La conclusion de ce rapport dit que si les États ne relèvent pas ce défi, le coût des changements climatiques pourrait égaler le coût des deux guerres mondiales et de la Grande Dépression mises ensemble.
On y lit aussi que le réchauffement planétaire pourrait réduire l'économie mondiale de 20 p. 100, oui, de 20 p. 100. Le Canada ne doit pas se défiler devant ce défi. Dans un pays si riche de vastes ressources naturelles, de savoir-faire technologique et d'ingéniosité créative, nous avons les moyens de prendre les devants. Qui plus est, puisque notre pays est l'un des plus riches au monde, nous en avons le devoir.
[Traduction]
Les réalisations des libéraux dans le dossier de l'environnement vont bien au-delà des changements climatiques. Le gouvernement libéral précédent a pris des mesures concrètes et méthodiques pour lutter contre les changements climatiques.
Malgré l'opposition constante des conservateurs, le gouvernement libéral a renouvelé la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, adopté la Loi sur les espèces en péril, modifié la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, créé de nouveaux parcs nationaux, ratifié le Protocole de Kyoto et assumé un rôle important en matière d'environnement sur la scène internationale.
En 1998, le gouvernement libéral a ratifié le Protocole de Kyoto.
En 2000, nous avons investi 625 millions de dollars dans la recherche sur les changements climatiques et la réduction des émissions.
En 2003, nous avons annoncé un investissement additionnel de 2 milliards de dollars dans le domaine des changements climatiques.
Ces mesures constituent les fondements de la lutte du Canada contre les changements climatiques.
En février 2005, le gouvernement libéral a adopté un budget décrit par Elizabeth May comme le plus vert de l'histoire canadienne.
La Coalition pour l'air pur et l'énergie renouvelable a pour sa part déclaré : « Ce budget est tellement vert qu'il aurait dû être annoncé le jour de la Saint-Patrick ».
En avril 2005, le gouvernement libéral a présenté le Projet vert, un plan exhaustif visant à combattre les changements climatiques et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le Sierra Club du Canada a dit du Projet vert qu'il s'agissait « probablement de l'approche la plus innovatrice jamais adoptée par un gouvernement pour réellement réduire les émissions ».
Le National Environmental Trust a déclaré: « En franchissant cette première étape, le Canada fait la preuve qu'il est possible de protéger notre environnement tout en stimulant notre économie ».
En novembre 2005, le gouvernement libéral a inclus les gaz à effet de serre dans Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Grâce à cette mesure essentielle, le gouvernement fédéral peut maintenant réglementer l'utilisation des produits chimiques qui causent les changements climatiques.
L'Association canadienne du droit de l'environnement a applaudi cette mesure et a déclaré: « Nous appuyons l'intervention du gouvernement fédéral, qui a fait de la LCPE un outil de réglementation efficace ».
[Français]
En novembre 2005, à Montréal, le gouvernement libéral s'est servi de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques pour lutter contre le phénomène des changements climatiques — ce qui était le but d'une telle conférence — et non pas pour en nier l'existence comme l'ont fait les conservateurs un an plus tard.
Steven Guilbeault de Greenpeace Québec a qualifié la conférence de Montréal de « tournant décisif » dans la lutte contre les changements climatiques. Partout au monde, cette conférence a été célébrée.
Le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas a ajouté que: « Nous avons non seulement mis en oeuvre et amélioré avec succès le Protocole de Kyoto, mais plus important encore, nous lui avons donné un avenir. »
[Traduction]
Monsieur le Président, quand le a pris ses nouvelles fonctions, il a hérité d’un État et d’un pays prêt à relever le défi des changements climatiques.
Grâce au gouvernement libéral précédent, il disposait du cadre législatif nécessaire pour agir. Il avait à sa disposition un arsenal de programmes déjà mis en œuvre et, pure coïncidence, sa ministre de l’Environnement devait présider la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, l’occasion idéale pour le Canada de jouer un rôle positif dans le monde.
En bref, le avait une chance unique de poursuivre les travaux du gouvernement libéral précédent dans la lutte contre le réchauffement planétaire.
les Canadiens savent ce qui s’est passé ensuite. Sous la gouverne de ce , le Canada, auparavant chef de file de la lutte contre les changements climatiques, est maintenant à la traîne, un poids mort qui nivelle par le bas aussi bien nos politiques nationales que le Protocole de Kyoto.
Chez nous, le a entrepris de démanteler les programmes de lutte contre les changements climatiques, avec la même détermination et la même application dont le gouvernement libéral précédent avait usé pour les mettre en œuvre.
Il a amputé de 395 millions de dollars le programme ÉnerGuide pour la rénovation des maisons.
Il a amputé de 500 millions de dollars le programme ÉnerGuide pour les ménages ayant un bas revenu.
Il a amputé de 250 millions de dollars le Fonds de partenariat pour les projets de lutte contre les changements climatiques que nous avions conclus avec les provinces et les municipalités.
Il a amputé de 593 millions de dollars nos programmes d’Encouragement à la production d’énergie éolienne et d’Encouragement à la production d’énergie renouvelable.
Il a amputé de 584,5 millions les programmes environnementaux du ministère des Ressources naturelles du Canada.
Il a amputé de 120 millions de dollars notre initiative Défi d’une tonne.
Il a coupé de 1 milliard de dollars le Fonds pour le climat, qui visait à réduire les concentrations de gaz à effet de serre. Et il a réduit de 2 milliards de dollars le financement en faveur des programmes de lutte contre les changements climatiques.
Au total, le a réduit de 5,6 milliards de dollars les fonds consacrés à la lutte contre le réchauffement climatique.
L’importance de ces coupures budgétaires va beaucoup plus loin que les dollars. Ensemble, ces programmes formaient la superstructure du plan canadien de lutte contre les changements climatiques. L’éviscération de ces initiatives ne peut que refléter une volonté de négation de l’existence des changements climatiques.
[Français]
Non seulement le premier ministre a-t-il sabré le financement de ces programmes, mais il a aussi entrepris d'enlever au Canada les moyens et le savoir-faire nécessaires pour freiner les changements climatiques.
Le premier ministre a aboli le poste d'ambassadeur pour l'environnement, poste créé par un ancien gouvernement conservateur. Il a démantelé deux équipes clés au sein du ministère de l'Environnement, le groupe des changements climatiques et le groupe du système de compensation pour les gaz à effet de serre. Il a éliminé le site gouvernemental « Changements climatiques.gc.ca » qui permettait d'informer les Canadiens sur les changements climatiques et sur ce qu'ils pouvaient faire pour les freiner.
Enfin, non content d'avoir aboli le Projet vert, le premier ministre a effacé toutes les traces de cette initiative des sites Internet du ministère de l'Énergie et du ministère de l'Environnement. Le Projet vert a même été éliminé des archives de ces deux sites Internet.
Ensuite, comme si cela ne suffisait pas, le premier ministre a encouragé tous les autres négateurs des changements climatiques sur la planète à faire comme lui, en minant activement et délibérément le Protocole de Kyoto, la seule initiative internationale qui s'attaque réellement au réchauffement de la planète.
En novembre dernier, un an jour pour jour après que le Canada eut accueilli avec grand succès à Montréal les représentants du monde entier et que le Canada eut assuré l'avenir du Protocole de Kyoto, le premier ministre a célébré l'anniversaire de cette réussite de la manière la plus singulière qui soit.
Il a envoyé sa ministre de l'Environnement à Nairobi dire très clairement au monde: ne comptez plus sur le Canada pour mettre en oeuvre le Protocole de Kyoto. Lorsqu'il s'agit d'honorer des engagements, ne comptez plus sur le Canada. Lorsqu'il s'agit d'être un chef de file sur le front de l'environnement, un leader mondial, ne comptez plus sur le Canada.
[Traduction]
Le a depuis longtemps l’habitude de nier l’existence des changements climatiques ; cela ne devrait pas surprendre ceux qui connaissent les positions qu’il défendait avant son arrivée au pouvoir.
En 2002, le , qui était alors chef de l’Alliance canadienne, a écrit une lettre à ses sympathisants. Cette lettre visait à recueillir des fonds et, je cite, à « faire échec au Protocole de Kyoto, qui élimine des emplois et anéantit l’économie ».
Dans cette lettre, le énonce très clairement ses vues sur le Protocole de Kyoto. Je cite à nouveau : « Le Protocole de Kyoto est essentiellement un complot socialiste visant à siphonner l’argent des pays riches. »
Et lorsqu’on parle des preuves scientifiques de l’existence des changements climatiques, le est même allé jusqu’à remettre en question le rôle joué par le dioxyde de carbone dans ce phénomène. Il a insisté en disant que le dioxyde de carbone était « essentiel à la vie ». L'eau est également essentielle à la vie, mais allez dire cela à quelqu’un qui se noie.
[Français]
L'habitude qu'a le de nier l'existence des changements climatiques ne s'est pas éteinte avec l'Alliance canadienne. En mai 2004, en tant que chef du nouveau Parti conservateur du Canada, le premier ministre a donné aux citoyens un cours de négation des changements climatiques pour débutants, affirmant que le climat était toujours en évolution. Qu'à déclaré le premier ministre en 2005, lorsque le gouvernement libéral a ajouté les gaz à effet de serre à la liste des substances dangereuses en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, un geste crucial pour la lutte contre les changements climatiques? Eh bien le premier ministre a déclaré que, clairement, ce n'était pas dans l'intérêt national de réglementer les gaz à effet de serre.
Ce n'était pas dans l'intérêt national de qui? C'est vrai que ce n'était certainement pas dans l'intérêt de ceux qui nient la réalité des changements climatiques, de ceux qui refusent les preuves scientifiques, de ceux qui abolissent les programmes, de ceux qui camouflent les rapports, de ceux qui trahissent le Protocole de Kyoto.
Ce n'était pas dans l'intérêt national que parlait notre . Il parlait plutôt de son intérêt de négateur des changements climatiques, et les Canadiens ont clairement indiqué qu'ils n'allaient pas avaler cette couleuvre-là.
[Traduction]
Monsieur le Président, quelle différence peuvent faire quelques sondages! Au cours des deux dernières semaines, le s’est employé désespérément à recoller les pots cassés. En rétablissant partiellement certains des programmes libéraux de lutte contre les changements climatiques qu’il a abolis il y a un an — ou plutôt une pâle imitation, il espère masquer ses convictions en matière de changements climatiques. Et après un an de temps perdu, ses propositions ne sont que des sauts de puce par rapport à la longue route qui nous attend.
Eh bien, les Canadiens ne sont pas dupes. Ils savent que le n’est pas du tout attaché à la lutte contre les changements climatiques. Son seul engagement est de préparer son parti à une élection.
Le Projet vert a été conçu initialement comme point de départ du Canada sur la voie de l’économie durable, une économie reposant sur l’efficacité énergétique, l’usage productif des ressources et la conservation. Ce plan devait être révisé et amélioré chaque année.
Pendant le temps écoulé depuis le lancement du Projet vert, temps perdu par le , le travail qui avait été entrepris a été complètement bloqué.
Aujourd’hui, donc, comme je l’ai fait maintes fois depuis que je suis devenu chef du Parti libéral, je presse le d’être à la hauteur des responsabilités de son gouvernement en matière de changements climatiques, notamment en mettant en place un système de quotas et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre. Un tel système avait été prévu par le précédent gouvernement libéral en 2005. Sa mise en place ne peut plus attendre.
Compte tenu des progrès technologiques, compte tenu du fait qu’un marché du carbone est déjà en place en Europe et le sera bientôt dans certains États des États-Unis, et compte tenu du temps perdu par le gouvernement conservateur, nous pouvons et nous devons aller plus loin que ce qui était prévu en 2005, nous devons fixer des objectifs plus exigeants. Et cela peut se faire d’une manière qui dynamise notre économie.
Les pollueurs industriels n’ont pas le droit de déverser leurs déchets dans nos rues. Ils doivent payer pour gérer leurs déchets et les traiter de façon efficace. Nous ne pouvons pas non plus continuer à traiter notre atmosphère comme un dépotoir gratuit.
Nous devons établir un système de quotas et d’échange de droits d’émission qui comporte des avantages pour l’économie, l’environnement et la santé. Nous devons vite établir le cours du marché des émissions et nous devons commencer à transformer notre économie et nos marchés afin qu’ils témoignent d’une réalité « verte ». Il faut rendre au Canada sa place de chef de file, ainsi que les débouchés économiques qui en découlent.
Il appartient au gouvernement d’utiliser toutes les mesures à sa disposition, y compris les suivantes: incitatifs, règlements, réforme de la fiscalité de l’environnement, partenariats avec les autres pouvoirs publics et les autres États, sensibilisation des Canadiens. Nous devons établir des règles justes et rigoureuses qui exigent la réduction des émissions, à court, à moyen et à long termes. Les éléments de solution sont clairs.
Je presse le de mettre en œuvre un plan d’ensemble pour que le Canada honore les engagements qu’il a pris en ratifiant le Protocole de Kyoto, un plan qui comprenne un système de quotas et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre, un plan doté de cibles encore plus exigeantes que celles que nous avions proposées en 2005.
Je presse le de réformer la fiscalité de l’environnement et de prendre des mesures budgétaires pour récompenser les bons comportements et pour sanctionner les comportements nuisibles à l’environnement et à la santé humaine, d’une manière qui aide chaque province, chaque région, à mener à bien la révolution de l’économie durable.
Je presse le de mieux soutenir la production d’énergie propre et renouvelable, et de s’engager dans cette voie en fixant un objectif minimum de 12 000 mégawatts d’énergie éolienne.
Je presse le de mieux soutenir la recherche, la mise au point et la commercialisation de technologies peu énergivores et peu polluantes.
Mais surtout, je presse le de faire tout cela d’une manière qui renforce l’économie canadienne, qui crée de meilleurs emplois et qui relève le niveau de vie de nos enfants.
[Français]
En conclusion, les changements climatiques sont la plus grande menace écologique qui pèse sur notre pays, sur notre planète. Au-delà des murs de cette Chambre, les Canadiens comptent sur nous pour faire ce qui doit être fait. Au-delà de nos frontières, des gens des quatre coins du monde prennent le Canada pour modèle. Je veux qu'il en soit de nouveau ainsi.
Il est évident que le n'a ni le courage, ni les convictions nécessaires pour respecter les obligations qui sont les nôtres en vertu du Protocole de Kyoto. Il est évident que pour cela, il nous faut un nouveau gouvernement.
Entre-temps, je presse le de mettre en oeuvre les initiatives que j'ai réclamées aujourd'hui. Notre pays ne peut pas attendre, notre planète ne peut pas attendre et l'opposition officielle n'attendra pas.
[Traduction]
Voici la motion:
Que, de l’avis de la Chambre:
a) il est prouvé scientifiquement que le climat de la planète change sous l’effet de l’activité humaine et qu’il s’agit de la menace écologique la plus sérieuse de notre temps;
b) le gouvernement doit reconfirmer l’engagement du Canada à respecter intégralement les principes et les objectifs du protocole de Kyoto;
c) le gouvernement doit établir et publier un plan crédible pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada conformément aux engagements du protocole de Kyoto;
d) le gouvernement doit établir un système de réduction des émissions à base de plafonnement et d’échange et réglementer l’industrie;
e) la Loi canadienne sur la protection de l’environnement peut servir immédiatement à engager les actions nécessaires.
:
Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à m'associer aux commentaires que vous avez faits à la suite du décès de l'honorable Lloyd Francis, ancien député de la circonscription de Carleton, puis de celle d'Ottawa-Ouest que j'ai actuellement l'honneur de représenter. Au nom de mes électeurs, j'aimerais reconnaître les grands services qu'il a rendus, non seulement à notre communauté, mais au Canada tout entier. M. Francis était un grand homme et il m'a donné bon nombre de sages conseils sur plusieurs questions importantes au cours de la dernière année.
J'ai eu beaucoup de chance d'avoir rencontré M. Francis et de l'avoir connu. Au nom des membres de mon parti, je tiens à exprimer toutes mes condoléances à son épouse et aux membres de sa famille. J'ai assisté à ses funérailles. Ce n'était pas vraiment des funérailles, mais plutôt une célébration de la vie, ou plutôt d'une douzaine de vies bien remplies. C'était un grand homme et je tiens à reconnaître la contribution qu'il a apportée à notre pays.
Permettez-moi tout d'abord de dire que le problème des changements climatiques est à mon avis un problème réel et très sérieux qui touche toutes les parties de la planète. C'est sans aucun doute la plus grande menace au niveau environnemental.
Permettez-moi également de dire que le présent gouvernement reconnaît que le Protocole de Kyoto témoigne d'un effort planétaire en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre ici au Canada comme partout ailleurs dans le monde.
Quoique nous partagions la déception de nombreux Canadiens et d'autres personnes partout dans le monde au sujet du fait que l'ancien gouvernement n'ait pas respecté ses obligations ou accepté ses responsabilités, j'aimerais souligner que le gouvernement du Canada prendra des mesures concrètes afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en rendant notre air plus agréable à respirer.
Ce qui m'amène à mon prochain point. Je suis heureux que le Parti libéral ait présenté cette motion aujourd'hui, car cela me permet de leur rappeler leur honteux dossier de 13 années d'inaction en matière d'environnement.
Pour aggraver les choses, le dossier du est très regrettable au chapitre des questions environnementales. Il est assez facile de se tenir au courant du dossier de son parti à ce sujet. Jetons donc un coup d'oeil au rapport de 2006 de la commissaire à l'environnement et au développement durable. Selon ce rapport:
En 2005, le Comité permanent de l'environnement [...] de la Chambre des communes a affirmé que les actions menées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre étaient ponctuelles et qu'elles ne comportaient pas de stratégie globale ni de cadre redditionnel. Environnement Canada a constaté, lors d'une évaluation des risques [...], qu'il n'y avait pas de prise en charge de l'initiative de la part des organismes centraux, et donc peu d'intégration des politiques.
Ce passage est tiré du chapitre 1, page 15. Le rapport se poursuit d'ailleurs ainsi:
Le Canada est loin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre [...] Selon les propres données du gouvernement (libéral) pour 2004, nos émissions de gaz à effet de serre dépassaient de près de 27 p. 100 les niveaux de 1990 et, loin de décliner, elles étaient en hausse.
Les émissions ne déclinaient pas, elles étaient à la hausse. J'ai trouvé cette information à la page 9 du chapitre consacré au tour d'horizon.
Cela brosse un bien triste portrait du bilan du parti d'en face au chapitre de l'environnement. Le Parti libéral est bien mal placé pour nous faire la morale à propos de l'environnement. C'est comme s'il se permettait de nous parler d'éthique. Ce parti n'a aucune crédibilité.
De plus, les propos du lui-même sont quelque peu déroutants. Le 17 septembre, il a dit au globeandmail.com qu'on ignorait si les émissions de gaz à effet de serre avaient augmenté quand il était ministre de l'Environnement. Moins de trois mois plus tard, il a dit au Globe and Mail qu'il ne faisait aucun doute que les émissions de gaz à effet de serre étaient à la hausse. Je n'invente rien. Je cite le chef du Parti libéral.
J'avoue être entièrement d'accord avec le sur un point: le 17 janvier, il a dit à la presse canadienne, à propos des mesures prises dans le dossier de l'environnement, qu'il était d'accord qu'on n'en avait pas fait assez.
Cette inaction dans le dossier de l'environnement, je l'appelle l'écart Dion. Il s'agit de l'écart entre ce que nous étions censés faire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ce qui a réellement été fait.
Le Parti libéral ne s'intéresse qu'au pouvoir et qu'à rester au pouvoir, c'est tout. C'est pourquoi les libéraux n'ont aucune crédibilité dans cet important dossier qu'est l'environnement.
Heureusement, il y a un nouveau gouvernement au Canada, le premier dans l'histoire du pays qui a dit qu'il allait réglementer les industries, non seulement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour améliorer la qualité de l'air, autre question importante au Canada.
Le a reproché à son parti le manque d'efforts consentis dans le domaine. Les libéraux ont eu l'occasion d'agir. Ils ne l'ont pas saisie. Le précédent régime a été reconnu coupable de corruption, de blanchiment d'argent et d'avoir volé l'argent des contribuables, si coupable que les libéraux ont dû rendre plus de 1 million de dollars au Trésor. Il est très difficile à croire qu'après 13 ans, à la toute fin de son régime, le Parti libéral était enfin sur le point d'agir.
Le texte de la motion du est très intéressant. Il affirme que la réglementation associée à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement est la seule voie possible. Les libéraux n'ont pourtant pas adopté cette voie en 1997, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004 ni 2005. Ils avaient la possibilité d'agir, mais ils ne l'ont pas fait.
N'est-ce pas là typique du Parti libéral du Canada, un parti qui n'aime ni la transparence ni la reddition de compte, un parti qui préfère travailler dans l'ombre? Ce parti préférerait que le Cabinet prenne des décisions à huis clos plutôt que d'adopter une loi majeure. Pour notre part, nous avons choisi de présenter une loi parmi les plus strictes jamais présentées à la Chambre sur les gaz à effet de serre et la pollution de l'air, soit le projet de loi , Loi canadienne sur la qualité de l'air.
Quelle a été la réaction du Parti libéral? Pendant longtemps, M. Indécis , le député de , a mené la barque libérale, mais il a été remplacé au gouvernail par M. Traîne-les-Pieds, le , et son copain, le député d'. Ils ne tiennent pas à faire quelque chose pour les Canadiens. En fait, ils veulent que les audiences sur le projet de loi s'éternisent et durent des mois. Ils veulent étudier et tenir des réunions, des événements et des conférences plutôt que de se mettre au travail.
Les conservateurs ont voté pour se mettre travail et faire avancer les choses rondement, mais les libéraux ont voté pour des reports et des délais. Pourquoi? C'est probablement le porte-parole libéral pour les questions d'environnement, le député d', qui a le mieux résumé la situation lorsqu'il a dit: « Qu'est-ce qui presse? » Qu'il sache que la lutte aux émissions de gaz à effet de serre est une priorité. Il est important de régler ce problème le plus rapidement possible, ce qui ne veut pas dire dans dix ans.
Les Canadiens nous ont élus pour travailler de concert avec tous les partis afin de régler les problèmes environnementaux. Apparemment, certains partis ont compris, mais il est évident que d'autres n'ont rien compris, ce qui est le cas du Parti libéral.
Je crois que la motion est une tentative de faire dérailler la réglementation sur les gaz à effet de serre la plus rigoureuse de l'histoire du Canada et à mettre de côté l'importante question de la qualité de l'air, particulièrement pour ce qui est des polluants intérieurs. Je crois qu'il importe de ne pas perdre de temps et d'étudier le projet de loi . En outre, le ministère de l'Environnement et l'ensemble du gouvernement fédéral travaillent activement sur les chiffres et les cibles ainsi que sur les plans afin de rendre le système efficace.
Demain, certains des scientifiques les plus réputés de la planète se réuniront à Paris afin de présenter des travaux de recherche très importants qui seront effectués, ce qui incitera le monde à faire davantage et, espérons-le, ce qui inspirera aussi le Canada.
J'ai hâte de prendre connaissance de la teneur de ce rapport. D'après les rapports que j'ai lus à ce jour, nous espérons apprendre du nouveau de ces scientifiques de renommée mondiale. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes. Le réchauffement planétaire et les changements climatiques sont des enjeux graves. Non seulement ils se posent dans notre pays, mais il faut que toute la communauté internationale agisse de concert.
Pendant beaucoup trop longtemps, le Canada n'a pas accepté sa responsabilité concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement actuel a l'intention de s'attaquer à ce problème. Manifestement, le Protocole de Kyoto est un marathon de 15 ans en vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Lorsqu'il a été signé en 1997, lorsque le coup d'envoi de cette course a été donné, le gouvernement libéral du Canada a commencé à courir en sens inverse. C'est honteux.
C'est pourquoi nous avons un gros rattrapage à faire. Cela ne sera pas facile. Cela demandera une action bien claire. Il faudra que les Canadiens unissent leurs efforts. Il faudra que les députés, de tous les partis, oeuvrent ensemble.
Mais je crois que les défis du réchauffement planétaire et des changements climatiques sont les défis du XXIe siècle et nous devons les relever. Nous devons réagir également en nous attaquant à la question de la qualité de l'air. Nous pouvons mener ces deux démarches simultanément. Agissons sans envoyer 5 milliards de dollars de l'argent des contribuables en Russie, en Chine et en Inde, ce qui n'améliorerait aucunement la qualité de l'air au Canada.
Notre gouvernement va agir. Il va parvenir à des résultats concrets pour le bien des Canadiens en matière d'environnement. Nous devons le faire pour nous et pour la prochaine génération.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'être ici aujourd'hui à titre de et de participer à ce débat.
Je veux tout d'abord féliciter le ministre de l'Environnement pour son travail acharné et pour ses grandes réalisations. Sous la direction de notre et de notre ministre, le gouvernement fait des progrès dans ce dossier, ce qui semble étonner l'ancien gouvernement libéral. Le fait que les libéraux nous présentent cette motion aujourd'hui est à la fois paradoxal et hypocrite.
La motion présentée par le député de remet en question l'engagement du gouvernement à l'égard de l'environnement, ce qui est tout à fait injustifié. Le gouvernement est déterminé à mettre en oeuvre de vraies solutions pour protéger la santé des Canadiens et l'environnement. Il comprend la nécessité de passer à l'action et d'apporter de véritables changements.
Le nouveau gouvernement du Canada a déjà dit qu'il accepte les données scientifiques sur les changements climatiques. Nous comprenons que ces changements sont bien réels. C'est pourquoi nous prenons des mesures concrètes pour préserver l'environnement et protéger la santé de tous les Canadiens.
Les Canadiens exigent que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership, et c'est précisément ce que nous faisons maintenant.
Nous comprenons que, pour réaliser de véritables progrès sur la question de l'environnement, nous avons besoin d'une vraie collaboration, sur tous les fronts, entre tous les partis et tous les intervenants. Si le député d'en face se souciait vraiment de l'environnement autant qu'il le prétend, il chercherait à collaborer avec nous. Au lieu de cela, nous nous enlisons dans de menus détails alors que nous devrions faire avancer ce dossier et vraiment changer les choses pour les Canadiens.
La motion à l'étude aujourd'hui dit que « la Loi canadienne sur la protection de l’environnement peut servir immédiatement à engager les actions nécessaires » que les Canadiens souhaitent en ce qui concerne l'environnement. Je puis assurer aux députés que cette loi ne va tout simplement pas assez loin.
En réalité, le projet de loi , la Loi canadienne sur la qualité de l'air, est un complément nécessaire à la LCPE. Elle mettrait en oeuvre le premier plan intégré et global de lutte contre la pollution de l'air et les gaz à effet de serre dans notre pays et, ce faisant, assurerait une meilleure qualité de l'air et agirait contre les changements climatiques.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air que nous proposons ajouterait à la LCPE une nouvelle partie sur la qualité de l'air qui fournirait un cadre adapté permettant des approches de réglementation intégrées pour la réduction des polluants atmosphériques à l'intérieur et à l'extérieur ainsi que la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les modifications proposées à la LCPE exigeront que les ministres de l'Environnement de la Santé établissent des normes nationales de qualité de l'air, surveillent la progression et l'efficacité des mesures prises par tous les gouvernements au Canada pour améliorer la qualité de l'air et fassent rapport annuellement à ce sujet.
Enfin, les modifications proposées à la LCPE vont aussi renforcer la capacité du gouvernement à conclure des accords d'équivalence avec les provinces et les territoires. Nous préviendrons ainsi le dédoublement de la réglementation en reconnaissant plus clairement que les systèmes provinciaux de délivrance de permis et de licences à des installations industrielles sont équivalents, en fait, à la réglementation fédérale, pourvu qu'ils poursuivent les mêmes objectifs environnementaux.
La motion du député dit que notre « gouvernement doit reconfirmer l'engagement du Canada à respecter intégralement les principes et les objectifs du protocole de Kyoto ». Si le gouvernement précédent ne nous avait pas laissé dans une situation aussi précaire, nous aurions peut-être pu atteindre cet objectif en respectant l'échéance de 2012.
Le débat ne porte pas sur le bien-fondé de Kyoto, mais plutôt sur le délai nécessaire pour atteindre les objectifs. Le gouvernement doit tenir compte du fait que nous avons perdu 10 ans à cause de l'inaction des libéraux.
Lorsque le nouveau gouvernement du Canada est arrivé au pouvoir il y a un an, il lui est rapidement devenu évident que nous ne pourrions respecter les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto. En effet, à cause de l'inaction du gouvernement précédent, les émissions au Canada sont actuellement 35 p. 100 plus élevées que l'objectif de Kyoto, et il ne reste que cinq ans pour atteindre cet objectif en respectant le délai imposé.
Certains, y compris le député d'en face, ont dit que nous devrions tout simplement faire des efforts plus grands afin de réduire nos émissions et respecter l'échéance de 2012, indépendamment des coûts. Ceux qui pensent ainsi sont dans l'erreur.
Oui, il faut agir afin de mettre le Canada en position de réduire de façon durable ses émissions de gaz à effet de serre, mais la réalité c'est que toutes les années d'inaction entre 1997 et 2006 font que notre pays n'est actuellement pas en mesure de relever ce défi.
Cela dit, les Canadiens peuvent être assurés que notre gouvernement est déterminé à réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, nous avons l'intention d'agir avec prudence, tout en favorisant une croissance économique durable et la prospérité.
Le nouveau gouvernement du Canada est conscient du fait que les Canadiens sont préoccupés par la qualité de l'air et c'est la raison pour laquelle nous nous sommes fixé comme priorité d'assainir l'air qu'ils respirent. Avec le dépôt du projet de loi , nous avons mis en place un certain nombre d'outils qui aideront le Canada à améliorer la qualité de l'air en réduisant simultanément les émissions de gaz à effet de serre et de smog.
Nous annoncerons bientôt des objectifs à court terme audacieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie, ainsi qu'une réglementation par secteur. Toutes ces initiatives entreront en vigueur entre 2010 et 2015. C'est la première fois que le Canada adopte une réglementation pour réduire la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre. Nous sommes aussi le premier pays à réglementer tous les secteurs d'une façon intégrée et cohérente.
Nous nous servirons des outils existants pour réglementer les émissions de toutes les grandes sources industrielles, notamment la production d'électricité, les fonderies, ainsi que les industries du fer, de l'acier, du béton, des produits forestiers, des produits chimiques, du pétrole et du gaz.
En donnant des instructions claires, nous offrons à l'industrie des mesures incitatives et la certitude qu'il faut au chapitre de la réglementation pour qu'elle investisse dans les technologies vertes et assure ainsi une réduction rapide des émissions. Nous avons été attentifs aux préoccupations de l'industrie, mais nous avons aussi établi clairement que l'époque des beaux discours est révolue. Il faudra travailler fort et prendre des décisions difficiles pour améliorer la situation sur le plan de l'environnement.
Nous nous rendons compte que la meilleure manière de réduire nos émissions à l'échelle planétaire est de prendre des mesures en ce sens chez nous. Acheter des crédits ailleurs dans le monde avec l'argent des contribuables ne sera pas la solution. C'est un pansement sur une jambe de bois. Nous avons donc pris des mesures et adopté une approche constructive face aux efforts internationaux pour redresser la situation sur le plan des changements climatiques. Nous savons que c'est possible, parce que nous l'avons déjà fait.
En 1987, le gouvernement conservateur a joué un rôle important dans l'adoption du Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Vingt ans plus tard, 191 pays ayant maintenant signé le traité, la concentration atmosphérique de CFC s'est stabilisée ou a diminué considérablement. Le Protocole de Montréal est généralement considéré comme un exemple exceptionnel de coopération internationale. L'ancien secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a même dit que c'était peut-être l'entente internationale la plus fructueuse jusqu'à maintenant.
Le défi à relever est plus important maintenant, mais notre volonté d'y arriver est plus grande aussi.
C'est pourquoi, outre le projet de loi sur la qualité de l'air, nous avons présenté un programme de réglementation de la qualité de l'air qui permettra l'imposition de règlements efficaces concernant les polluants, à l'intérieur comme à l'extérieur, ainsi que les gaz à effet de serre.
Dans le cadre de ce programme, nous prévoyons des normes d'efficacité énergétique plus sévères pour les produits destinés tant à l'industrie qu'au grand public. Nous avons déjà établi de nouvelles normes d'émission pour les motocyclettes. Nous préparons la voie pour que soient éventuellement imposées des normes de consommation concernant les véhicules vendus au Canada. Nous exigerons que l'essence contienne en moyenne 5 p. 100 de combustible renouvelable. Quant au diesel et au mazout, ils devront en contenir 2 p. 100, en moyenne.
Pour aider les particuliers et les collectivités du Canada à faire leur part, nous avons déjà pris des mesures en offrant un crédit d'impôt aux gens qui utilisent le transport en commun, et en augmentant le financement de l'infrastructure du transport en commun.
Nous avons aussi annoncé d'autres initiatives qui favoriseront la réduction des émissions tant au travail que dans les foyers, et même dans les localités.
Au cours des deux dernières semaines uniquement, nous avons investi 230 millions dans la recherche, le développement et la présentation de technologies d'énergie propre. Nous avons annoncé des subventions de plus de 1,5 milliard de dollars pour l'Initiative d'écoénergie renouvelable, qui vise à stimuler l’offre d’énergies renouvelables au Canada. Nous avons dévoilé notre plan d'investissement d'environ 300 millions de dollars sur quatre ans afin de promouvoir une utilisation plus intelligente de l'énergie et de réduire les émissions nocives pour la santé des Canadiens. Sans aucun doute, les mesures prises par le gouvernement en matière d'environnement poursuivent notre objectif, qui consiste à protéger la santé des Canadiens.
Nous avons pris des mesures pour veiller à ce que les interrupteurs au mercure soient retirés des voitures avant que celles-ci soient jetées au rebut et recyclées. Cette simple précaution préviendra l'émission de pas moins de 10 tonnes de mercure dans l'atmosphère.
Il est évident que le nouveau gouvernement du Canada est déterminé à protéger l'environnement, comme en témoignent les mesures concrètes qu'il prend. Il est clair que nous agissons concrètement pour lutter contre les changements climatiques. Franchement, nous passons rapidement à l'action alors que le gouvernement précédent se contentait d'y aller de vaines promesses.
Nous avons un plan, nous avons l'intention de nous y tenir et nous allons le réaliser.
:
Monsieur le Président, c'est avec une grande joie que je prends aujourd'hui la parole, en cette journée d'opposition, sur le Protocole de Kyoto.
La motion, déposée par le député de , se lit comme suit:
— Que, de l’avis de la Chambre:
a) il est prouvé scientifiquement que le climat de la planète change sous l’effet de l’activité humaine et qu’il s’agit de la menace écologique la plus sérieuse de notre temps;
b) le gouvernement doit reconfirmer l’engagement du Canada à respecter intégralement les principes et les objectifs du protocole de Kyoto;
c) le gouvernement doit établir et publier un plan crédible pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada conformément aux engagements du protocole de Kyoto;
d) le gouvernement doit établir un système de réduction des émissions à base de plafonnement et d’échange et réglementer l’industrie;
e) la Loi canadienne sur la protection de l’environnement peut servir immédiatement à engager les actions nécessaires.
J'insiste sur les mots « peut servir immédiatement à engager les actions nécessaires. »
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, créé en 1988 et qui rendra public le vendredi 2 février, soit demain, la première partie de son quatrième rapport d'évaluation, signale que la concentration atmosphérique de gaz à effet de serre a fortement augmenté depuis l'époque pré-industrielle, c'est-à-dire depuis les années 1750. Cette hausse est largement attribuable aux activités humaines, notamment à l'emploi de combustibles fossiles et à la modification de l'occupation des sols en agriculture et en foresterie.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a donné les fondements scientifiques qui ont conduit à l'adoption de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et, quelques années plus tard, soit en décembre 1997, le Protocole de Kyoto.
Pour le Bloc québécois, il ne fait aucun doute que l'activité humaine, source de gaz à effet de serre, est responsable de ces émissions et des changements climatiques. Le Bloc québécois reconnaît d'ailleurs l'urgence d'agir et n'a cessé de presser les gouvernements fédéraux — tant libéraux que conservateur — à prendre de véritables mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto.
Le Bloc québécois avait d'ailleurs dénoncé la volonté du gouvernement conservateur d'orienter le débat davantage sur la qualité de l'air que sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans une mesure suffisante pour respecter les engagements du Canada pris à l'égard du Protocole de Kyoto. En conséquence, nous sommes favorables à la motion du Parti libéral, dans la mesure où le plan crédible qui est exigé n'exclut pas les demandes du Bloc québécois, soit le respect intégral des cibles du Protocole de Kyoto, la possibilité pour le Québec d'opter pour une approche territoriale — puisque le Québec a déjà son propre plan de réduction des gaz à effet de serre —, la création d'une bourse du carbone à Montréal et la somme de 328 millions de dollars nécessaire pour que le Québec atteigne son objectif de réduction de 6 p. 100 par rapport à 1990.
En fait, la motion du chef du Parti libéral n'est sensiblement qu'une reprise de la motion présentée par le Bloc québécois et adoptée le 16 mai 2006, qui exigeait un plan efficace et équitable pour se conformer au Protocole de Kyoto, et qui a été adoptée par la majorité des députés en cette Chambre. Par cette motion, le Bloc québécois envoyait un message sans équivoque au gouvernement conservateur à la veille de la conférence sur les changements climatiques de Bonn. Le gouvernement devait s'engager à respecter le Protocole de Kyoto, un accord international auquel le Canada est juridiquement lié et auquel une très vaste majorité de Québécois accorde son appui. En effet, 76 p. 100 des Québécois estiment toujours que le gouvernement doit faire les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto, faute de quoi il entacherait la crédibilité du Canada sur la scène internationale.
Le gouvernement conservateur s'est pourtant entêté à rejeter le Protocole de Kyoto et a perdu la face devant l'ensemble des pays qui ont ratifié le protocole. Cette position n'étonne guère de la part de gens qui nient l'impact environnemental du réchauffement climatique et qui tournent en dérision le Protocole de Kyoto.
Ainsi, l'actuel mentionnait, en 2002, alors qu'il était chef de l'Alliance canadienne:
Kyoto est essentiellement un complot socialiste qui vise à soutirer des fonds aux pays les plus riches — peut-on lire dans une lettre qu'il a signée de sa main. La mise en application (du traité) nuirait gravement à l'industrie des hydrocarbures, qui est essentielle aux économies de Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique
Le allait plus loin encore.
Les travailleurs et les consommateurs de partout au Canada y perdront. L'accord de Kyoto ne fait pas de gagnants au Canada.
Le n'était pas en reste, puisque le 3 décembre 2002, il affirmait:
[...] je vais commencer par une déclaration très audacieuse, à savoir qu'on ne devrait pas ratifier le Protocole de Kyoto. Il repose sur des données scientifiques incertaines qui sont remises en question quotidiennement. Il repose sur des modèles économiques médiocres qui escamotent les torts qu'il causera à l'économie canadienne.
Pour le Bloc québécois, certains principes fondamentaux doivent être respectés par le gouvernement fédéral, à savoir le respect des engagements internationaux, l'équité en matière d'efforts demandés et le plein respect des compétences du Québec. Ce sont trois principes qui n'ont cessé d'être bafoués par Ottawa dans le dossier des changements climatiques, tant par le Parti conservateur que par le Parti libéral.
Bien qu'il ait ratifié le Protocole de Kyoto le 17 décembre 2002, après un vote majoritaire à la Chambre des communes, et que, par le fait même, le gouvernement canadien se soit engagé à réduire au cours de la période 2008-2012, 6 p. 100 en moyenne ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, son bilan desdites émissions est loin d'être reluisant.
En 2004, le Canada émettait 26,5 p. 100 de plus de gaz à effet de serre qu'en 1990. Donc, pour atteindre la cible de moins 6 p. 100 par rapport à 1990, le Canada doit désormais réduire ses émissions annuelles de 200 mégatonnes. Autant les libéraux que les conservateurs sont à blâmer pour cette triste situation.
De son côté, le Québec a fait des choix différents. Ainsi, entre 1990 et 2004, il n'a connu une augmentation des gaz à effet de serre que de 6,1 p. 100, soit quatre fois moins que la moyenne canadienne. D'autre part, le Québec exerce déjà un leadership en raison de son plan de lutte contre le changement climatique, et propose un plan pour remédier à la situation.
Nous avons des principes fondamentaux et ces principes fondamentaux ont été bafoués, tant par un gouvernement libéral, par le passé, que le gouvernement conservateur actuel. Alors qu'ils étaient au pouvoir — ils peuvent bien déposer aujourd'hui une motion —, les libéraux ont tergiversé plutôt que d'agir de manière à atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto. Ils ont multiplié les programmes reposant sur une approche volontaire, qui ont fait la preuve de leur faible rendement, plutôt que d'opter pour des solutions véritables, comme l'approche territoriale et l'instauration d'une bourse du carbone.
En fait, non seulement, ils n'ont pas aidé le Canada à atteindre les objectifs — sous leur gouvernement, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de près de 30 p. 100 —, mais encore, ils ont nui à l'atteinte des cibles par le Québec en lui refusant les 328 millions de dollars nécessaires à la pleine réalisation du Plan vert québécois. Dans son dernier rapport, la commissaire à l'environnement et au développement durable qualifiait d'ailleurs de trop peu, trop lents, les efforts du gouvernement pour atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto.
La commissaire dénonçait aussi vigoureusement l'approche par intensité, estimant qu'elle ne permettra pas d'atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto et qu'elle pourrait même permettre une augmentation des émissions canadiennes.
Le Bloc québécois demande à Ottawa un plan de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto permettant la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 6 p. 100 par rapport au niveau de 1990, prévoyant aussi une série de mesures qui relèvent des compétences du gouvernement fédéral: des normes sévères d'émissions de gaz à effet de serre des véhicules; des rabais à l'achat de véhicules écologiques; un important soutien au développement des énergies renouvelables, — je pense entre autres choses à l'industrie éolienne —; l'abolition du régime fiscal avantageux à l'égard des pétrolières et des subventions aux organismes qui contribuent à l'effort vers les objectifs du Protocole de Kyoto.
Par ailleurs, le Bloc québécois insiste pour que le plan comporte la création d'une bourse du carbone qui récompensera les provinces, compagnies ou organismes qui feront preuve de leadership dans la réduction des gaz à effet de serre.
Le Bloc québécois exige aussi que le plan fédéral soit accompagné — et je n'insisterai jamais assez sur ce point — d'un mécanisme permettant la signature d'une entente bilatérale avec le Québec reposant sur une approche territoriale. Cette entente devra donner les outils financiers au Québec pour qu'il puisse mettre en oeuvre des mesures plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire.
Selon nous, c'est l'avenue la plus efficiente, la plus efficace et la seule qui soit véritablement équitable et qui tienne compte des efforts et des choix écologiques faits par les Québécoises et les Québécois au cours des dernières années, soit particulièrement en développant l'hydroélectricité. Bref, le Bloc québécois partage l'objectif de la motion avec les libéraux, même si les moyens préconisés par le Bloc pour respecter Kyoto sont, à cet égard, différents.
Je reviens sur cette approche territoriale à laquelle nous tenons dans l'application du Protocole de Kyoto. Le Bloc québécois a toujours revendiqué cette approche territoriale. Compte tenu des différences majeures qui existent entre l'économie du Québec et celle des provinces ainsi que des efforts déjà faits, il s'agit de la seule approche efficace et équitable, qui ne nécessitera pas des années de négociations. Le principe est très simple: le Québec et les provinces qui le désirent peuvent se soustraire du plan fédéral pour prendre leurs propres mesures afin de réduire obligatoirement les émissions de 6 p. 100 de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Afin de permettre au Québec et aux provinces de faire leurs choix, l'approche territoriale serait assortie d'un système d'échanges de permis. Les libéraux se sont toutefois entêtés à développer une approche sectorielle qui a exigé plusieurs années de travail et qui était fondée sur l'année de référence 2010. Nous avons dénoncé à plusieurs reprises cette approche à cause de son inefficacité et de son manque d'équité pour le Québec.
Maintenant que l'échéance approche, le gouvernement fédéral doit opter pour l'approche territoriale afin d'accélérer au maximum les efforts de réduction de gaz à effet de serre au Canada. Pourtant, à deux occasions, les conservateurs ont rejeté cette approche prometteuse et ne semblent pas davantage ouverts maintenant.
Il suffit de se rappeler les débats en comité parlementaire sur le projet de loi où le Parti conservateur, la partie gouvernementale, avait rejeté une proposition et un amendement du Bloc québécois qui auraient fait en sorte de simplement ouvrir cette possibilité de procéder à une approche territoriale en s'entendant avec le Québec sur la base des principes d'équité.
Mais force est de constater que le gouvernement conservateur, tout comme le gouvernement libéral précédent, refuse d'adopter cette approche plus équitable pour le Québec qui permettrait aussi au Canada, reconnaissons-le, de réduire et de respecter les objectifs du Protocole du Kyoto.
Nous sommes en faveur de cette motion, bien sûr, mais nous croyons qu'il faut des changements majeurs dans la façons d'aborder la lutte contre les changements climatiques. Nous croyons foncièrement que nous devons certes faire en sorte que les objectifs de Kyoto soient respectés, et nous en convenons. Toutefois, il nous faut un changement d'approche tel que des provinces, comme le Québec qui prend un engagement solennel, de par son Assemblée nationale et de par son gouvernement, de respecter les objectifs de Kyoto, puissent être pleinement responsables de la mise en place de leurs propres politiques.
C'est une approche qui a justement permis à l'Europe de tendre vers les objectifs du Protocole de Kyoto et de les respecter. L'Europe s'est engagée envers Kyoto en 1997 — et j'y étais —, à réduire de 8 p. 100 ses émissions de gaz à effet de serre.
J'étais à Kyoto et j'ai vu les Européens s'y présenter organisés. Je les ai vus prêts à réduire les émissions de gaz à effet de serre et même à présenter à la communauté internationale une nouvelle stratégie fondée sur une approche territoriale, alors que le gouvernement fédéral s'était présenté à Kyoto sans avoir discuté avec les provinces et sans avoir établi d'ententes formelles. C'est inacceptable.
Le gouvernement devrait comprendre que, si cette approche a pu fonctionner en Europe, elle pourrait très bien fonctionner ici aussi. L'Europe, comme je l'ai dit, s'est engagée à réduire de 8 p. 100 ses émissions de gaz à effet de serre, mais elle a réparti ses réductions parmi les membres de sa communauté et parmi les pays souverains membres de la communauté européenne — à l'époque, ils étaient 15 —, en tenant compte de paramètres particuliers.
Le climat est différent selon l'endroit où l'on se trouve sur un territoire, et notamment sur le territoire canadien. La structure économique n'est pas la même. Au Québec, l'industrie manufacturière constitue la base de l'économie. Les secteurs industriels ont réduit de 7 p. 100 leurs émissions de gaz à effet de serre, alors que ceux du reste du Canada les ont augmentées considérablement.
Aussi, nous ne sommes pas opposés à la motion. Je le répète, le Bloc québécois partage l'objectif de la motion avec les libéraux et il appuiera cette motion — je le signifie —, même si les moyens préconisés par le Bloc québécois pour respecter Kyoto sont à cet égard différents.
Cependant, j'aimerais déposer un amendement.
Je propose, appuyé par le député de Richmond—Arthabaska:
Que la motion soit amendée par substitution au paragraphe d), de l'expression « réglementer l'industrie » par l'expression « , dans les limites des compétences constitutionnelles fédérales, réglementer l'industrie et permettre la signature d'ententes fédérales-provinciales pour l'application territoriale du Protocole du Kyoto. »
:
Monsieur le Président, nous allons finir par connaître un jour la position du Bloc sur l'importation de gaz naturel liquéfié dans sa région, mais peut-être pas aujourd'hui.
Aujourd'hui, nous prenons part au débat entourant la motion présentée par le député de et chef de l'opposition officielle. C'est avec beaucoup d'intérêt et de passion pour le sujet que je prends part à ce débat.
La Chambre peut être saisie d'un grand nombre de questions. Quelle que soit leur appartenance, les députés peuvent discuter avec beaucoup d'ardeur et se sentir très sensibles aux conséquences des décisions que nous prenons dans cette enceinte. Mais aucune autre question, ni aucun autre sujet concernant chacune des régions du pays, le Canada dans son ensemble et bien sûr le monde entier ne nous captive autant que le réchauffement climatique et la pollution que nous laissons se répandre dans l'atmosphère et dans l'environnement.
Certes, ce fut une semaine très occupée pour tous ceux d'entre nous qui travaillent au dossier de l'environnement. Il y a eu de nombreuses propositions et suggestions, et il a été particulièrement difficile de mettre de côté les intérêts politiques et les beaux discours, surtout pendant la période des questions quotidienne. Notre défi consiste à trouver des idées, des concepts et des mesures qui, d'une part, nous permettront d'être à nouveau fiers de la place que nous occupons au sein de la communauté internationale et de réorienter notre économie et, d'autre part, qui permettront à nos collectivités de se développer d'une manière qui soit adaptée à la situation de l'environnement et de la planète.
Je crois que c'est M. Suzuki qui a dit que notre perception conventionnelle de l'économie a de quoi causer des maux de tête. Ce qu'il voulait dire, c'est que la notion selon laquelle il est possible de croître continuellement de façon exponentielle à l'intérieur d'une structure restreinte n'est pas saine, mais plutôt illogique et contraire au sens commun.
Je crois sincèrement que la motion présentée par le et l'objet de cette dernière constituent des éléments sur lesquels les générations futures nous jugeront. Elles nous jugeront sévèrement si nous, les dirigeants de ce pays -- je ne parle pas des politiciens au sens strict, mais des personnes à la tête de ce pays -- ne prenons pas enfin les décisions, les engagements et les mesures que les Canadiens réclament désespérément.
Il convient ici de faire un bref rappel historique.
Il y a des divergences entre les chiffres avancés par le député d' et le . J'aimerais clarifier les choses pour que nous soyons tous sur la même longueur d'onde.
Le Sommet de la Terre de Rio de 1992, auquel ont participé certains d'entre nous, rassemblait les dirigeants du monde entier. Nous avons eu droit à de belles paroles, à des annonces et à des conférences de presse empreintes d'une grande conviction. Toutefois, l'une des décisions les plus importantes qui sont ressorties de ce débat, de la crise environnementale à laquelle le monde assistait, fut celle d'entreprendre la négociation d'un traité international exécutoire qui rallierait les pays du monde entier derrière une cause commune, c'est-à-dire la réduction des effets des changements climatiques.
À cette époque, certains des climatologues et des scientifiques les plus progressistes du monde disaient que la question était sérieuse, mais les sceptiques et les négateurs étaient légion. Mais, avec le temps, le débat sur la question s’est intensifié, et, à l’exception de certains députés aux idées rétrogrades et de quelques petits groupes d’intérêts particuliers de notre pays, on a fini par convenir que les changements climatiques d’origine anthropogénique étaient bien réels et qu’ils avaient une influence sur le monde dans lequel nous vivons.
Je sais que le ministre se rendra en Europe dans le courant de la semaine, où il aura l’occasion d’entendre directement à ce sujet plus de 2 000 éminents spécialistes de la question. Ils soutiendront que nous n’en sommes plus à nous demander si les effets sont bien là, mais qu’il s’agit maintenant d’établir dans quelle mesure la planète se réchauffe et quelle sera l’ampleur des changements que subira notre environnement.
Le Protocole de Kyoto a été négocié par un ancien gouvernement libéral en décembre 1997. Le Parlement a ratifié cette décision, sous un gouvernement libéral, en 2002. On aurait pu penser, après tout ce cheminement, que, lorsque le Canada a ratifié ce protocole en février 2005, après la Russie en 2004, le gouvernement aurait déjà eu des plans en main. On aurait pu penser que le gouvernement serait passé à l’action, qu’il aurait apporté les changements systémiques qui s’imposaient concernant la façon dont nous produisons et utilisons principalement l’énergie dans notre pays pour que nous puissions être en mesure de respecter les accords que nous avons conclus, mais on s’est montré plus cynique que cela.
Certains députés conservateurs ont affirmé que l’ancien chef du parti libéral a cherché à rassurer les dirigeants d’entreprise à Calgary les incitant à ne pas s’inquiéter, leur disant que Kyoto était avant tout un protocole et une opération de relations publiques et qu’il ne fallait pas le prendre trop au sérieux. Le secteur albertain du pétrole et du gaz n’aurait pas à traverser de période difficile ni à connaître de difficultés dans la conduite de ses activités.
Et c’est alors que nous avons eu la surprise de constater que le protocole avait été ratifié. Voyons maintenant ce qui s’est produit en réalité. Il est important de retourner en arrière, ne serait-ce que pour établir la véracité des chiffres et des témoignages que j’avance ici, dont aucun n’est contesté.
Les libéraux ont été au pouvoir pendant huit des neuf années qui se sont écoulées depuis que ce protocole a été ratifié. Ils en ont négocié les objectifs. Le a été ministre de l’Environnement pendant 18 mois sur ces huit ou neuf ans. L’exécution des plans a été reportée, et c’est la commissaire à l’environnement elle-même, Johanne Gélinas, qui a dit: « […] les mesures ne sont pas à la hauteur de nos obligations » en vertu du Protocole de Kyoto. Je la cite textuellement. Elle a également dit:
Au chapitre de la protection de l'environnement, le gouvernement fait d'audacieuses promesses, puis les oublie souvent aussitôt que le coup d'envoi est donné. Le gouvernement fédéral semble avoir du mal à croiser le fil d'arrivée.
Ça aussi, c'est Johanne Gélinas qui l’a déclaré, celle-là même dont les députés de tous les partis de l'opposition — libéraux, bloquistes et néo-démocrates — ont louangé le travail et qu'ils ont qualifiée de véritable combattante et de vérificatrice de l'environnement au Canada.
D'après les données les plus récentes qui ne sont pas contestées, sous les libéraux et les conservateurs, nous avons dépassé de près de 35 p. 100 toutes les cibles que nous nous étions fixées. Pour les Canadiens qui nous regardent, ce pourcentage est énorme. C'est une condamnation retentissante de l'inaction et des hésitations qui durent depuis trop longtemps.
L'heure est venue de passer aux actes, conformément à ce qu'ont décidé les quatre partis siégeant dans cette Chambre quand ils se sont unanimement entendus pour constituer un comité législatif qui serait chargé de reprendre, de réécrire, de recomposer le projet de loi , improprement intitulé Loi canadienne sur la qualité de l'air. Quand les députés de l'opposition, les groupes de défense de l'environnement et les Canadiens l'ont étudié en détail, ils l'ont trouvé sérieusement déficient.
Et puis voilà que les néo-démocrates ont fait une suggestion. Je me souviens de ce jour-là. Le chef de notre parti, le député de , s'est levé pour demander au s'il ne serait pas d'accord pour confier la refonte de ce projet de loi à un comité législatif spécial. Certains de mes homologues conservateurs se sont alors mis à glousser, à rire et même à s’esclaffer en lançant à l'endroit du chef du parti NPD des invectives que je n'oserai répéter ici. C'est ainsi que les choses se sont déroulées, c'était incroyable. Il y en avait qui riaient à gorge déployée.
Exaspéré, le nous a rappelé que, quand les libéraux étaient au pouvoir, il avait fallu reprendre le budget à cause d'une importante réduction de l'impôt des sociétés qui n'avaient pas été débattue. Le budget a été repris. Après avoir insisté auprès de tous les partis, le NPD a obtenu que cette mesure législative défectueuse soit reprise et corrigée. Les partis oublient vite.
Il est important de reparler de la position des uns et des autres. Ainsi, en février 2005, le chef libéral s'est prononcé contre l'imposition de normes obligatoires d'efficience énergétique pour les voitures. Ce n'est pas si vieux que ça, c’est même récent. Il a voté contre la proposition du NPD qui consistait à imposer ce genre de norme d'efficience énergétique. Et puis, il était absent quand nous avons voté sur le projet de loi dont nous débattrons demain relativement à la mise en oeuvre de l'accord de Kyoto. Il était trop occupé à faire autre chose.
Il s'est aussi prononcé contre la proposition du NPD d'inclure le principe de précaution dans la LCPE en novembre 1999, ce qui est on ne peut plus étrange étant donné que ce principe est bien connu et qu'il est bien compris. Je sais que le député d' est un champion notoire de ce genre de cause et de concept. Il n'empêche que son propre chef a récemment voté contre ce principe. Il a plutôt voté pour une mesure consistant à permettre aux compagnies gazières et pétrolières de déduire une partie encore plus importante de leurs redevances. C'est ce qu'il a fait en octobre 2003.
Nous allons à contre-courant. Les scientifiques nous ont prévenus: une augmentation globale moyenne des températures de 2° d'ici 2050 ou même avant aura des répercussions catastrophiques. Le voilà l'héritage de celui-là même qui, drapé dans une écharpe verte, s’est proclamé champion de l'environnement. Il faudra peut-être bien, à un moment donné, qu'il rebaptise son chien.
Personnellement, j'estime que l'expérience sur le terrain est très importante. Je viens du nord-ouest de la Colombie-Britannique et nous devons tous voir ce que tout cela peut signifier pour nos électeurs. Dans cette région du pays, nous avons déjà constaté les effets dévastateurs du changement climatique.
Les conseils forestiers de la Colombie-Britannique et du Canada ont déclaré qu'il existe des liens directs de cause à effet entre les changements climatiques qui résultent de l'activité humaine et la propagation de l'infestation de dendroctone du pin partout en Colombie-Britannique. Ce fléau s'étend maintenant vers les Rocheuses. Les forestiers, de leur propre aveu loin d'être des écolos, rapportent que c'est bien ce qui se passe.
Nous sommes témoins d'une évolution de la température de nos rivières et de nos étendues d'eau. La migration du saumon a subi des changements et la qualité de vie dont jouissaient les membres des Premières nations dans notre région depuis des temps immémoriaux et ceux qui, comme moi, s'y sont installés plus récemment, a également subi des changements.
Il y a quelques mois, un membre de mon personnel a suggéré que nous devrions peut-être présenter An Inconvenient Truth, film réalisé par le candidat défait à la présidence des États-Unis. Je lui ai répondu que le film était sorti depuis déjà plusieurs mois et que personne ne viendrait le voir, mais que nous pourrions tout de même essayer. Nous l'avons présenté dans cinq petites localités de ma circonscription et chaque fois, le film a fait salle comble. Ce qui était intéressant, ce n'était pas tant que 500 personnes se soient déplacées pour visionner le film, mais bien plutôt qu'elles soient restées par la suite parce qu'elles voulaient discuter des questions abordées dans le film. Elles voulaient parler de ce qui arrivait non seulement dans nos localités, mais aussi au niveau fédéral
Lorsque je leur ai expliqué le processus que le NPD avait négocié à l'égard du projet de loi , elles se sont senties encouragées et m'ont dit de revenir à la charge et de présenter les propositions. Pour la gouverne des téléspectateurs qui ont accès à Internet, je dirai que, depuis des mois, le NPD diffuse ces propositions sur son site web, npd.ca, afin que les autres partis puissent les critiquer ou y ajouter des observations. Qu'ont fait les autres partis? Ils n'ont rien présenté, sauf une longue liste de plus de 100 témoins au sujet d'une question que nous étudions depuis plus de deux ans et demi. Convoquons d'autres témoins pour qu'ils discutent des changements climatiques. Parlons des nuances du débat.
Chaque parti à la Chambre, chaque tribune prétendra disposer des solutions au problème des changements climatiques et, pourtant, lorsque nous demandons que ces réponses soient présentées sous forme d'amendements, de propositions et d'idées concrètes, elles laissent à désirer. Mis à part le Nouveau Parti démocratique, pas un seul parti n'a présenté d'amendement. Pas un seul parti n'a fait de proposition constructive pour améliorer ce projet de loi. Les autres partis ont tout simplement dit qu'il n'était pas bon, et cela ne suffit pas.
Je me souviens que, lorsque le projet de loi a été présenté, les ministres, à tour de rôle, semble-t-il, m'ont dit qu'il allait nous époustoufler, que cette mesure sur la qualité de l'air serait si extraordinaire que le NPD n'aurait d'autre choix que de l'appuyer. Nous retrouver devant la réalité a été extrêmement décevant, car ce projet de loi était déjà mort à son arrivée.
Les libéraux et les conservateurs ont décidé de faire traîner les choses. La sincérité de leur action dans ce dossier laisse sérieusement à désirer. Les conservateurs ont retardé le débat au Parlement en décembre. Les libéraux ont attendu jusqu'à la 11e heure, jusqu'au tout dernier moment, pour désigner leurs députés qui siégeraient au comité. Ils ont attendu à la dernière minute pour présenter leur liste de députés. La confusion régnait. Ils n'étaient pas sûrs qu'un des leurs veuille siéger au comité, puis tout le monde voulait y siéger. Ils en ont fait tout un plat.
Les deux partis ont refusé de se rencontrer pendant les vacances d'hiver, comme le NPD l'avait proposé. Ils étaient occupés. Au comité, les libéraux ont refusé de s'entendre sur un processus rapide. Comme le député bloquiste l'a souligné, les députés conservateurs et libéraux veulent un long débat. Il faut dire qu'il y a une chose qui était tout à l'honneur des libéraux durant le débat sur l'environnement, à savoir qu'ils sont capables de tenir consultations sur consultations, réunions sur réunions, et encore d'autres consultations.
Quand le était ministre de l'Environnement, je le rencontrais pour lui dire que nous avions besoin de faire telle ou telle chose. Il hochait la tête en disant: « Le Cabinet a beaucoup de difficulté à accepter cela. Je ne peux pas l'obtenir. Je ne peux pas obtenir qu'on impose des normes obligatoires d'efficience énergétique pour les véhicules. J'ai du mal à lui faire accepter qu'il y a un lien entre recherche, développement et environnement. Je n'y arrive pas. Le Cabinet résiste. »
Pourtant, les libéraux affirment à la Chambre que nous avons la capacité de faire ces changements dès maintenant. Je suis sûr qu'ils vont le répéter encore. Or, c'est faux. Depuis cinq ans, dont quatre sous le règne des libéraux, nous avons cette capacité. S'ils disent vrai, les libéraux avaient la capacité de changer les choses pendant toutes ces années, mais ils n'ont rien fait. Ils devaient faire adopter par le Cabinet, derrière des portes closes, les changements qui s'imposaient pour l'environnement, mais ils n'ont pas réussi.
Qu'il s'agisse de l'ancien ministre de l'Environnement — l'actuel — ou de ses prédécesseurs, ils n'ont pas réussi à le faire. Je sais que M. Anderson, de Victoria, a déclaré publiquement qu'il n'arrivait pas à faire adopter quoi que ce soit par le Cabinet. Nous leur demandons de se joindre à nous, d'avoir le courage de leurs convictions, de participer à la rédaction du projet de loi de façon à ce qu'il n'en soit pas décidé à huis clos par le Cabinet. C'est à la Chambre que ça doit se faire.
Le Parlement et le public doivent savoir ce que les parlementaires veulent faire relativement aux changements climatiques et à l'environnement. S'il y a une question qui doit être débattue au vu et au su de tous, c'est bien celle-là. Or, les libéraux n'ont fait que tergiverser et remettre les choses au lendemain.
Je vais lire une importante lettre envoyée le 22 janvier et signée par sept des principaux groupes environnementalistes de notre pays. On y trouve un passage important, qui dit ceci:
Nous croyons que tous les partis comprennent la nécessité de prendre des mesures immédiates à l'égard des changements climatiques et de la qualité de l'air, et le comité ne devrait donc pas avoir besoin de tenir de longs débats. Une période de quatre semaines devrait suffire pour débattre le libellé de tout amendement et pour faire l'étude article par article du projet de loi C-30.
Ce texte correspond exactement à la motion que le NPD a présentée au comité et que les députés des trois autre partis ont rejeté à 11 contre 1. Ils ont dit que nous devrions prendre notre temps. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre notre temps. Nous avons bien des choses à notre disposition, mais le temps n'en fait pas partie.
La lettre disait aussi ceci:
Comme vous le savez, nous souhaitons que le processus d'étude du projet de loi C-30 en comité soit le plus efficace possible. Les questions liées à cette mesure législative ont déjà été étudiées de façon approfondie et nous croyons que le comité a besoin d'entendre un nombre minimum de témoins pour recueillir l'information nécessaire à la préparation de son rapport.
Le Canada a besoin de mesures énergiques à l'égard de ces questions.
La liste des témoins proposée compte plus de 100 noms.
Je ne suis pas certain que les députés libéraux sauraient reconnaître une mesure énergique à l'égard de l'environnement si on la leur mettait en pleine face.
Le temps presse. Nous passons nos journées à réfléchir, à nous regarder le nombril et à spéculer sur l'impact des changements climatiques, mais les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et la tâche devient impossible. En fait, il y a peut-être même collusion entre le Parti libéral et le Parti conservateur pour que rien ne se fasse. Ils veulent peut-être intégrer tout cela dans le débat sur le budget. Les libéraux veulent peut-être en faire une question de confiance en s'imaginant de façon illusoire qu'ils reviendront peut-être au pouvoir un jour et pourront renvoyer la question au Cabinet et retarder les choses encore plus.
Les faits sont absolument clairs à ce sujet. Le député qui a été élu à la tête du Parti libéral il n'y a pas très longtemps affiche une nouvelle conviction à l'égard de l'environnement. Je me souviens de toutes ces jolies écharpes vertes. Il suffit de penser au nom qu'il a donné à son chien. Mais les solutions ne viennent toujours pas. Quand ses députés se présentent au comité, ils n'ont absolument aucune solution à proposer quant à la façon d'atteindre les objectifs de Kyoto ou de remettre le Canada sur la bonne voie. Ils n'apportent rien.
Il importe de comprendre que les générations futures vont porter un jugement sur les mesures que nous prenons maintenant. Nous avons proposé un plan d'action sur lequel tous les partis à la Chambre étaient d'accord. Tous les partis ont reconnu que cette initiative était un pas dans la bonne direction et ils ont décidé de participer au processus en comité. Il faut laisser de côté la basse partisanerie. Il faut agir de façon responsable et faire preuve de leadership. Il faut assumer ses responsabilités et avoir le courage de saisir l'occasion qui s'offre à nous.
Au comité, les députés libéraux ont dit qu'il leur fallait entendre d'autres options du gouvernement, qu'il leur fallait bien cerner le contexte plus global du plan. C'est incroyable. Nous devrons peut-être attendre le plan des conservateurs encore plus longtemps que nous avons attendu celui des libéraux en matière d'environnement. Il faut laisser de côté les intérêts partisans. Il faut proposer des recommandations sérieuses et honorables; il faut qu'ils présentent les solutions qu'ils prétendent tous avoir.
Les députés qui siègent ici sont tous des personnes intelligentes. Nous étudions cette question depuis un bon nombre d'années. Nous devons faire preuve de fermeté. Nous devons prendre des décisions difficiles et nous pouvons le faire. Les gens du Nord-Ouest de la Colombie-Britannique exigent que nous commencions à apporter des changements. Comme l'a dit sir Nicholas Stern, l'ancien économiste en chef de la Banque mondiale que tous ici ont cité, le coût de l'inaction est élevé et pourrait représenter jusqu'à 20 p. 100 du PIB mondial. C'est peut-être encore pire que les catastrophes économiques provoquées par la Première Guerre mondiale et la Grande Crise combinées. Il a ajouté que la pollution est peut-être le plus grand échec du marché que le monde ait connu.
Il importe d'adopter une position progressiste. Il importe de cesser d'essayer de tirer profit de cette question au niveau des partis.
C'est la raison pour laquelle j'aimerais proposer que la motion soit modifiée en ajoutant ce qui suit, immédiatement après les mots « actions nécessaires »: f) la Chambre, consciente de l'importance et de l'urgence de cette question, demande au comité législatif qui étudie présentement le projet de loi , de terminer son travail et de faire rapport à la Chambre au plus tard le 2 mars 2007, conformément à la recommandation formulée par les groupes qui sont des chefs de file en matière de protection de l'environnement.
:
Monsieur le Président, j'ai l'intention de partager le temps dont je dispose cet après-midi avec le député de .
[Traduction]
Il est évident qu'aujourd'hui, à la Chambre, nous, parlementaires, sommes confrontés à ce défi du XXIe siècle: les changements climatiques.
Je suis fier d'avoir été élu afin d'exiger que le gouvernement rende des comptes en matière d'environnement et de défendre l'accord de Kyoto. Ce fut l'un des enjeux de ma campagne électorale et l'une des raisons pour lesquelles je me suis présenté en premier lieu.
J'ai eu l'immense privilège, au cours des 20 dernières années, de travailler dans le domaine de l'environnement et de l'énergie et je suis maintenant honoré d'avoir été nommé porte-parole en matière d'environnement par le chef de l'opposition. En un certain sens, j'ai bouclé la boucle.
Je pose une question simple au gouvernement depuis maintenant une année complète: va-t-il déposer son plan de lutte contre les changements climatiques? J'ai posé cette question à plusieurs reprises et j'attends toujours une réponse. À moins que le gouvernement puisse prouver le contraire aux Canadiens, après 12 mois de mandat, les Canadiens ne peuvent qu'en arriver à une seule conclusion: il n'y a pas de plan. Le gouvernement improvise au fur et à mesure. Il saute, pour ainsi dire, d'un bloc de glace à l'autre, annonçant des programmes par ci, remettant des chèques par là, et organisant des séances de photos.
Pire encore, hier, 18 fois de suite on a demandé au de clarifier sa position sur les changements climatiques — auxquels il s'est opposé pendant dix ans avant de devenir premier ministre, y compris quand il était chef de l'opposition — de nous dire s'il avait raison à l'époque ou s'il a raison maintenant, et il a systématiquement refusé de répondre. Clairement, c'est pire que le fait qu'il n'y a pas de plan. Le gouvernement et le premier ministre n'ont aucune vision.
À l'exception du fait qu'on y mentionne un plan proprement canadien, il n'est aucunement question de l'environnement dans le programme des conservateurs. Aujourd'hui-même, le ministre de l'Environnement se rend à Paris pour limiter les dégâts à la réunion du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Peut-être trouvera-t-il son plan proprement canadien en France.
Le gouvernement fédéral n'a pas parlé de l'environnement dans sa récente mise à jour économique. Il en a à peine parlé dans son discours du Trône. À Ottawa, ce plan proprement canadien est un euphémisme pour décrire le projet de longue date du qui consiste à retirer le Canada de l'accord de Kyoto.
Les Canadiens demandent en quoi consiste ce plan proprement canadien. Ils veulent des détails. Je le répète, il n'est pas mentionné dans le discours du Trône.
En fin février dernier, l'ancienne ministre de l'Environnement a dit au Globe and Mail qu'un plan d'action allait être mis en oeuvre très rapidement. Puis février est devenu mars, et ensuite avril. Les conservateurs ont par la suite présenté un budget dans lequel ils ont tronqué ou éliminé les principales initiatives de lutte contre les changements climatiques que notre gouvernement avait mises sur pied, initiatives d'une valeur de 5,6 milliards de dollars. On a ensuite ordonné aux bureaucrates d'effacer toute référence à Kyoto de tous les sites web du gouvernement, y compris de nos archives.
En octobre, les groupes environnementaux ont commencé à croire que rien n'allait se passer. L'ancienne ministre a dit que toutes les cibles, qu'elles soient à court, à moyen ou à long termes, feraient l'objet de consultations avec l'industrie, les provinces et les territoires. Pendant ce temps, notre parti faisait valoir qu'il n'était pas nécessaire d'adopter une nouvelle loi. La Loi canadienne sur la protection de l'environnement confère déjà tous les pouvoirs nécessaires au gouvernement. Tout ce dont ce dernier a besoin, c'est de conviction, d'une vision et de volonté politique.
Des hauts fonctionnaires ont explicitement été chargés de discréditer Kyoto alors que le Canada présidait les conférences internationales. Et maintenant le jeune gouvernement a nommé un nouveau ministre de l'Environnement parce que la ministre précédente avait déjà assez écopé pour le et le cabinet du premier ministre.
L'environnement ne figure pas dans les cinq grandes priorités. Il n'en a pas été question dans le discours du Trône. On a rayé ce dossier du budget et il n'en a pas été question dans la mise à jour économique. Voilà que nous avons une soi-disant loi sur la qualité de l'air. Sachant très bien qu'il a toute l'autorité législative dont il a besoin, le gouvernement jette de la poudre aux yeux, il crée un immense trompe-l'oeil pour la galerie.
Avant notre défaite, nous avions présenté des projets de réglementation, nous les avions négociés et avions établi des cibles avec les grands émetteurs finaux. La soi-disant loi sur la qualité de l'air a été dénoncée avec virulence dans tous les milieux au Canada.
Nous avons un nouveau qui refait l'emballage des programmes de base des libéraux. Premièrement, il remet sur pied le programme de subvention à la rénovation domiciliaire visant à rendre les habitations écoénergétiques, mais il laisse tomber la partie du programme qui rendait ce type de rénovation accessible aux Canadiens à faible revenu, particulièrement aux aînés, alors que tous les parlementaires souhaitent que les aînés qui ont leurs maisons puissent continuer de vivre dans ces vielles maisons, comme c'est habituellement le cas, de façon autonome et dans la dignité.
Les Canadiens à faible revenu consacrent 13 p. 100 de leur revenu au chauffage, alors que le ménage moyen en consacre 4 p. 100. Les gagne-petit sont abandonnés à leur sort.
Deuxièmement, le ministre ressuscite le programme de financement de l'énergie renouvelable, dont l'énergie éolienne, après avoir déclaré sans motif, il y a un an, qu'il s'agissait là de gaspillage de fonds publics dans des projets qui ne donnaient pas de résultats. La résurrection et le remballage de programmes que le ministre avait décrits quelques semaines plus tôt comme étant un gaspillage de fonds publics constituent une manoeuvre médiatique douteuse et manipulatrice on ne peut plus éhontée.
Pourquoi ces programmes ont-ils d'abord été supprimés? Si les Canadiens ont cru le gouvernement lorsqu'il a dit que ces programmes étaient un gaspillage de fonds publics, pourquoi reprend-on exactement les mêmes programmes?
Troisièmement, le gouvernement est revenu à la table au sujet des technologies de production d'énergie verte, mais l'année d'incertitude a eu une incidence néfaste sur les jeunes entreprises canadiennes. Les investisseurs savent pertinemment quel parti n'a pas désigné l'environnement au nombre de ses cinq grandes priorités et ils n'accourent pas, comme ils l'ont fait il y a 18 mois, pour investir dans des technologies canadiennes certes solides mais qui ont besoin de l'engagement du gouvernement fédéral pour s'en tirer et prendre leur envol sur le marché mondial. Le gouvernement laisse nos industries vertes à elles-mêmes.
Hier, notre parti a demandé au de rendre des comptes au sujet de la campagne radicale qu'il a menée contre le Protocole de Kyoto lorsqu'il était chef de l'opposition. Dans une de ses lettres, le premier ministre a qualifié le Protocole de Kyoto de projet dangereux et destructeur. Il a même ajouté que les conservateurs mettraient tout en oeuvre pour faire échouer le Protocole de Kyoto, y compris, apparemment, en menant, aux frais des contribuables, une campagne médiatique disgracieuse contre un chef de file reconnu dans le domaine de l'environnement, en l'occurrence le chef de l'opposition.
Je doute que les Canadiens croient que le et le gouvernement ont changé de cap. Quelques jours à peine avant Noël, dans le foyer de l'édifice où nous nous trouvons, le premier ministre parlait encore des prétendus gaz à effet de serre. Avant cela, il soutenait qu'il fallait réaffecter les crédits fédéraux destinés à l'application des modalités du Protocole de Kyoto, qui se révèle de plus en plus inadapté. De toute évidence, il a cru que le gouvernement libéral prenait des mesures pour contrer les changements climatiques parce que lui, comme chef de l'opposition, y était si férocement opposé.
Il y a quelques mois à peine, un autre membre du Cabinet ici présent aujourd'hui, le , a tourné en dérision les données scientifiques sur les changements climatiques.
:
Monsieur le Président, j'ai beaucoup apprécié l'intervention du député d' et je l'en félicite.
Nous, les Canadiens, que faisons-nous si souvent? Nous parlons de température. Nous entrons dans un ascenseur avec de parfaits inconnus et nous lançons « il fait chaud, n'est-ce pas? » ou bien « on gèle » ou encore « quelle tempête de neige nous avons eue! » ou bien « qu'est-ce qu'on nous annonce pour demain? » Nous avons l'habitude de parler de la température.
Cette année, tout particulièrement, nous avons beaucoup parlé de la température parce que l'hiver a été extrêmement doux. Ce n'est pas la première fois que nous avons un hiver doux, mais cette année il l'a été tout particulièrement. Je me souviens cependant d'un vendredi pendant la campagne électorale de l'an dernier, dans ma circonscription de la Nouvelle-Écosse, Halifax-Ouest, où je ne portais qu'un petit manteau d'automne léger parce qu'il faisait 13o. Mon collègue de dirait que dans sa partie de la province, située plus au sud et où les gens jouent parfois au golf la veille du jour de l'an, il fait un peu plus chaud, mais je ne pense pas qu'il arrive souvent que le thermomètre indique 13o en janvier. C'est extraordinaire.
Nous voyons de plus en plus de raisons d'être préoccupés par notre température et notre climat. Les scientifiques qui suivent le climat planétaire nous ont appris que les 10 années les plus chaudes enregistrées depuis que l'on tient des statistiques sur la température, soit depuis le milieu du XIXe siècle, sont toutes survenues après 1990. Cela devrait nous inquiéter.
J'ai un ami météorologue qui connaît bien les questions de température et qui s'intéresse à la science en général. Il me disait l'automne dernier, et je crois qu'il parlait de l'hiver dernier, qu'à un certain moment, le Gulf Stream s'est arrêté pendant une courte période.
Demain, le nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat publiera un nouveau rapport. Cette semaine, j'ai vu des comptes rendus sur ce rapport et sur les délibérations des scientifiques qui sont réunis à Paris, je crois. Ils craignent le ralentissement du Gulf Stream.
De toute évidence, que le Gulf Stream soit interrompu, ralenti ou autrement modifié, cela aurait une incidence très marquée sur les régimes climatiques dans l'hémisphère nord, particulièrement dans la zone atlantique. Si on songe à quel point le climat relativement doux de l'Europe du Nord dépend du Gulf Stream, ce genre de changement pourrait avoir un effet dévastateur. Ce n'est pas seulement l'Europe qui pourrait être affectée. Les habitants de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve-et-Labrador ou de n'importe quelle autre province de l'Atlantique auraient des raisons d'être inquiets, parce que le Gulf Stream a une incidence considérable sur leur région.
Il y a environ un an, lorsque j'ai eu le plaisir de visiter l'île de Sable en qualité de ministre des Pêches, j'ai appris que le Gulf Stream passait à seulement une cinquantaine de milles de l'île de Sable, ce qui représente, si je ne m'abuse, environ 80 kilomètres. J'ai pu constater que ce courant passait vraiment à proximité de ma province et de ma région et que, de toute évidence, il y avait une incidence considérable. Il serait très inquiétant d'assister à l'interruption du Gulf Stream.
[Français]
Nous sommes très préoccupés par les changements au nord de notre pays. Par exemple, les routes et les édifices construits sur le pergélisol sont tous menacés aujourd'hui. Même les routes migratoires des caribous semblent maintenant être en danger.
Les caribous ont des problèmes parce qu'il n'y a plus autant de glace, ce qui représente un danger pour eux et les force à changer leur trajectoire, etc. En fonction de la façon dont les glaces fondent au Nord, nous savons que les ours blancs sont également menacés. Tout cela est très inquiétant.
[Traduction]
Nous savons déjà que le ton du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, dont nous prendrons connaissance demain, sera sombre et nous confrontera à une dure réalité. Cela nous préoccupe énormément et avec raison. Cependant, ce n'est pas la première fois qu'on entend ce son de cloche. Au cours des dernières années, nous avons été témoins d'une augmentation de ce que les scientifiques et les météorologues appellent des événements climatiques extrêmes, notamment des ouragans, des cyclones et de grosses tempêtes hivernales. En fait, sur une période de 12 mois, ma province a été frappée par deux ouragans, soit Juan et celui que les gens ont appelé le «Juan blanc» qui a été une énorme tempête hivernale qui a laissé derrière elle 1 mètre de neige en 24 heures. Il va sans dire que je n'avais jamais rien vu de tel dans toute ma vie. C'était assez spectaculaire.
Quant à l'ouragan Juan, il a dévasté une grande partie de la Nouvelle-Écosse et a eu des répercussions très sérieuses. Je me souviens que, quelques jours après l'ouragan, le ministre de la Défense de l'époque et moi avons eu l'occasion de survoler la ville de Halifax en hélicoptère et de voir les dégâts causés au parc Point Pleasant, un magnifique parc rempli d'arbres majestueux dont beaucoup ont été fauchés comme des allumettes. Vue du ciel, la scène était dramatique et fort troublante.
Nous constatons aussi une élévation du niveau des mers. Il y a des pays insulaires dans le Pacifique qui ont déjà été inondés et dont les habitants ont dû être évacués. Ce sont les premiers réfugiés écologiques.
La semaine dernière, j'ai entendu un scientifique parler des changements et du réchauffement climatiques. Il a donné l'exemple d'un verre d'eau. Lorsque la température de la pièce augmente, l'eau prend de l'expansion et son niveau monte dans le verre. Il voulait expliquer ainsi qu'il y a lieu de s'inquiéter au sujet du niveau des océans, dont la hausse n'est pas seulement causée par la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, même s'il faut également beaucoup s'en soucier, mais aussi par le simple fait que, si la température de l'eau augmente d'un degré sur l'ensemble de la planète, ce réchauffement suffira à lui seul pour accroître le volume de l'eau et faire augmenter le niveau des océans. Nous devons aussi nous préoccuper du sort des calottes glaciaires, au Nord et au Sud, parce qu'elles agissent comme une espèce de radiateur pour refroidir le climat sur terre.
Il est encourageant de songer que beaucoup de Canadiens, d'Américains et, espérons-le, de gens d'ailleurs dans le monde ont vu le film d'Al Gore intitulé Une vérité qui dérange. C'est un film qui a certainement eu un effet sur moi lorsque je l'ai vu, l'année dernière. C'est l'une des raisons pour lesquelles ma femme et moi avons décidé d'acheter un véhicule hybride. Nous constatons maintenant que nous avons fait un choix avantageux. Les coûts de maintenance d'un véhicule hybride sont inférieurs. On a pu démontrer que, sur une période de cinq ans, la maintenance d'un véhicule hybride coûte beaucoup moins cher. Et bien entendu, les dépenses de carburant sont moindres. Nous dépensons certainement moins pour l'essence, mais nous regrettons d'avoir eu à débourser un peu plus initialement, pour l'achat du véhicule.
Un article publié aujourd'hui dans le Globe and Mail présente les résultats d'un sondage effectué au Canada par Maritz Research. Les personnes interrogées indiquent que, lors de l'achat d'un véhicule, les considérations écologiques arrivent au 23e rang sur les 26 raisons susceptibles d'influencer leur choix. Les trois facteurs les plus déterminants sont le rapport qualité-prix, l'économie de carburant et la fiabilité. Il est heureux que l'économie de carburant figure parmi ces trois facteurs, car avec un véhicule hybride, on a certainement l'avantage de faire des économies d'énergie.
Ce que je veux faire ressortir, c'est que nous devons tous nous engager dans le processus. Nous devons tous trouver des moyens de faire mieux. Je veux certainement continuer de faire mieux. Nous avons fait quelque chose, mais nous devons faire davantage, il me semble, dans nos foyers d'un bout à l'autre du pays pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques. Le gouvernement doit adopter une plus grande variété de mesures pour améliorer la situation et lutter contre les changements climatiques.
Les conditions rendant possible la vie sur terre sont assez limitées. Nous le voyons lorsqu'il fait froid. Lorsque nous allons à l'extérieur par temps froid où le mercure est descendu à -15o ou à -20o, nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas rester longtemps dehors sans être habillés chaudement. Il est étonnant à quelle rapidité on peut passer d'une température raisonnable, vivable et confortable à une température qui ne l'est pas. L'écart est assez mince. Dès que l'on sort de ces limites, les choses deviennent vite invivables à des températures très basses et, à moins d'être dans l'Antarctique et d'être préparés pour cela, la plupart des gens ne peuvent survivre à de très basses températures ou à des températures très élevées, comme 140o ou 150o par exemple.
[Français]
Quelle est la réponse des conservateurs? Après un an au pouvoir, c'est de blâmer les libéraux pour tout. Les conservateurs insistent pour dire que nous n'avons pas fait assez, mais ils s'opposaient dans le passé à toute action pour combattre le réchauffement global. Ils montrent encore l'évidence de cette attitude.
Hier, les journalistes ont demandé aux députés conservateurs s'ils croyaient que l'augmentation des gaz à effet de serre cause le réchauffement global? La majorité de ceux-ci ont refusé de répondre.
[Traduction]
On a demandé au député conservateur de en Alberta, qui est membre du Comité de l'Environnement, s'il croyait en la science du réchauffement planétaire. Qu'a-t-il dit? Il a dit qu'il allait s'informer. Quand on lui a demandé s'il croyait en la science du réchauffement planétaire, il a dit qu'il devait s'informer et n'a pas répondu à la question. C'est incroyable.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le .
Je suis ravie de parler de l'environnement. C'est une question de la plus haute importance pour les électeurs de ma circonscription, celle de Simcoe—Grey, de même que pour tous les Canadiens et l'ensemble de la communauté internationale.
D'année en année, la nécessité de prendre des mesures de lutte contre les changements climatiques devient de plus en plus pressante. Il est dommage que le gouvernement libéral précédent ait tourné le dos à l'environnement et aux Canadiens. Après 13 années d'inaction, 40 millions de dollars engloutis dans des orgies de paroles, des petites fêtes arrosées de champagne et des promesses, nous accusons un retard de dix ans parce que les libéraux ont décidé de se croiser les bras.
En passant en revue les preuves scientifiques des changements climatiques, il est évident que plusieurs points peuvent faire l'unanimité. Les gaz à effet de serre continuent d'augmenter dans l'atmosphère du Canada. En fait, sous l'ancien régime libéral, ils ont augmenté dans des proportions astronomiques, soit 35 p. 100, en très peu de temps. Nous savons également que les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère continueront d'augmenter à moins que nous ne prenions les mesures appropriées pour réduire nos émissions.
Nous devons nous demander pourquoi il en est ainsi: aurions-nous pu nous retrouver en meilleure position? Voici ce que l'ancienne commissaire à l'environnement avait à dire, dans son rapport de vérification de 2006, au sujet du bilan d'incompétence du gouvernement libéral en matière d'environnement:
Depuis 1997, le gouvernement a annoncé l'octroi de plus de six milliards de dollars pour des initiatives de lutte contre les changements climatiques. Cependant, il n'existe pas encore de système pangouvernemental de suivi des dépenses, du rendement et des résultats de ses programmes de lutte dans ce domaine. Il n'a donc pas les outils requis pour lui permettre de bien gérer et de pouvoir fournir un portrait d'ensemble exact des dépenses engagées et des résultats obtenus comme les parlementaires le lui ont demandé.
Elle ne s'est pas arrêtée là. Elle a également ajouté que:
Dans l'ensemble, la réponse du gouvernement en matière de changements climatiques n'a rien de rassurant. En effet, nos vérifications ont révélé que le leadership, la planification et le rendement ont été insuffisants à l'échelle du gouvernement. Jusqu'à maintenant, il y a eu un manque de prévoyance et de direction, ce qui a semé la confusion et l'incertitude chez tous les intervenants. Bon nombre des faiblesses relevées au cours de nos vérifications peuvent être attribuées au gouvernement lui-même, car il n'a pas su bien mener les initiatives ni prendre les bonnes décisions dans de nombreux secteurs clés sous sa responsabilité. Des changements s'imposent.
L'ancienne commissaire avait raison de dire que des changements s'imposaient. Les Canadiens en avaient assez des scandales et des promesses non tenues des libéraux. Alors, qu'ont-ils fait? Ils ont chassé les libéraux du pouvoir et élu un nouveau gouvernement conservateur pour réparer les dégâts.
Non seulement nous avons remédié à des années de corruption, de scandale, de mauvaise gestion et de gaspillage, mais nous tâchons maintenant d'effacer le désastre environnemental qu'ont légué les libéraux aux Canadiens. À l'heure actuelle, les journées de smog à Toronto atteignent un nombre record et le Canada n'est pas loin du dernier rang, parmi les pays industrialisés, en ce qui concerne la qualité de l'air. Qu'ont fait les libéraux pendant 13 ans? Pourquoi n'ont-ils rien fait?
Le nouveau gouvernement conservateur du Canada agit dans le dossier de l'environnement. Comme on l'a mentionné, seulement ces deux dernières semaines, nous avons investi 230 millions de dollars dans la recherche, le développement et la mise à l'essai de technologies d'énergie propre. De plus, nous avons annoncé un financement de plus de 1,5 milliard de dollars destiné à l'Initiative d'écoénergie renouvelable afin de stimuler l’offre d’énergies renouvelables au Canada. Nous avons aussi révélé notre intention d'investir environ 300 millions de dollars sur quatre ans pour promouvoir une utilisation plus intelligente de l'énergie et réduire le nombre d'émissions nuisibles pour la santé des Canadiens.
L'automne dernier, nous avons présenté le premier projet de loi canadien sur la qualité de l'air. Dans ce projet de loi, nous proposons un certain nombre d'outils pour aider le Canada à améliorer la qualité de son air en réduisant à la fois les émissions de gaz à effet de serre et le smog. C'est la première fois que le Canada réglemente en même temps les réductions de pollution atmosphérique et celles des émissions de gaz à effet de serre. Nous sommes le premier pays du monde à réglementer tous les secteurs d'une manière intégrée et cohérente.
Nous nous sommes aussi dotés d'un programme réglementaire en matière de qualité de l'air. Ce programme s'applique aux polluants de l'air intérieur et extérieur ainsi qu'aux émissions de gaz à effet de serre.
Nous établissons des normes plus rigoureuses en matière d'efficacité énergétique relativement aux produits commerciaux et de grande consommation.
Nous avons déjà créé de nouvelles normes d'émission pour les motos.
Nous nous apprêtons à instaurer des normes obligatoires régissant la consommation de carburant qui s'appliqueront aux voitures qu'achètent les Canadiens.
Les libéraux ne souhaitent aucun progrès sur le plan de l’environnement. Ils ont recours à tous les stratagèmes possibles pour retarder les travaux du comité chargé d’étudier la Loi canadienne sur la qualité de l'air. Ils veulent faire durer les audiences pendant des mois. Curieuse attitude de la part des membres de l’ancien gouvernement libéral qui, lorsqu’il était au pouvoir, prétendait avoir un plan en matière d’environnement. Ce plan ne nous a jamais été présenté. Quelles ont été les conséquences de cette inertie pour les Canadiens?
Au Canada, le changement de température a été généralement plus élevé que la moyenne mondiale, notamment dans nos régions septentrionales. Le rapport intitulé Arctic Climate Impact Assessment a été publié récemment, et il a fait l’objet d’une grande attention dans les médias et l’opinion publique. Rien de plus normal. Ce rapport a souligné les changements rapides qui se produisent dans l’Arctique et conclu que cette région se réchauffait à peu près deux fois plus vite que le reste du monde.
Toute une série de changements sont flagrants dans tout l’Arctique, ce qui a amené bien des gens à comparer cette région au canari dans la mine: une indication précoce de ce qui risque d’arriver aux autres régions du monde. La fonte des glaces marines, notamment, a été largement commentée, car les effets de cette tendance, si elle devait se maintenir, sont très graves pour le Canada et le reste de la planète.
Cette fonte des glaces marines menace la chasse traditionnelle et la culture du partage des aliments chez les Inuits, car, à cause de ce phénomène, les animaux dont ils dépendent se font moins nombreux et plus difficilement accessibles.
Autre conséquence, la navigation risque de s’intensifier dans les principaux couloirs, notamment le passage du Nord-Ouest. Certes, cela peut offrir de nouvelles occasions d’activité économique, mais de nouvelles préoccupations apparaîtront en matière d’environnement.
Nous avons vu également les effets des changements climatiques dans d’autres régions du Canada. En Colombie-Britannique, les infestations de dendroctones du pin causent des ravages dans l’industrie forestière. Ces dernières années, les sécheresses dans les Prairies ont coûté des milliards à l’économie agricole. Sur la côte Ouest, les violentes tempêtes se sont succédé au cours des derniers mois. Dans l’Est, le temps a été exceptionnellement clément au début de l’hiver.
Ces faits, bien qu’on ne puisse relier chacun d’eux aux changements climatiques, correspondent aux intempéries plus graves qu’on prévoit pour l’avenir. Ces impacts menacent les Canadiens et leur environnement, et ils touchent sérieusement l’économie.
Bref, le nouveau gouvernement du Canada est très inquiet. Voilà pourquoi il prend des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques et la pollution atmosphérique, afin d’améliorer l’état de santé des Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre part au débat d'aujourd'hui, qui porte sur l'environnement.
D'abord, tous devraient être conscients des énormes possibilités qui s'offrent aux Canadiens. Nous avons la chance d'avoir d'abondantes ressources naturelles. Nos réserves pétrolières viennent au deuxième rang en importance dans le monde. Nous disposons des plus importantes réserves d'uranium. Nous produisons une grande quantité de gaz naturel. Nous comptons parmi les principaux producteurs mondiaux d'hydroélectricité.
Mais ces possibilités ne sont pas sans responsabilités. Nous avons la responsabilité en tant que gouvernement de veiller à la bonne gestion de ces ressources. Elles constituent la pierre angulaire de l'économie canadienne et revêtent donc une très grande importance pour notre qualité de vie. Nous devons trouver un équilibre entre l'économie et l'environnement tout en assurant notre sécurité énergétique. C'est pourquoi, en une seule année, durant notre première année au pouvoir, nous avons fait preuve d'un leadership très décisif, très ciblé, qui nous permettra d'obtenir des résultats concrets.
Dès le début de notre mandat, nous avons prévu des fonds et pris des mesures incitatives fiscales pour accroître le nombre d'usagers des transports en commun. Pour la première fois de l'histoire du pays, nous nous sommes engagés à faire passer à 5 p. 100 en moyenne la teneur en biocarburant de l'essence et du carburant diesel d'un bout à l'autre du pays. C'est bon pour l'environnement d'avoir une telle moyenne. Le secteur des biocarburants est en plein essor. Nous l'appuierons.
L'un de mes premiers gestes à titre de a été d'annoncer la création d'un fonds d'un demi-milliard de dollars pour nettoyer les dégâts liés à l’usage du nucléaire aux laboratoires de Chalk River, qui datent de plusieurs décennies, ce que le gouvernement précédent a refusé de faire. Ce dernier n'a jamais pris d'engagement dans des situations où il y avait urgence. Cela a été un de nos premiers gestes.
Évidemment, le gouvernement conservateur a agi de façon très audacieuse en présentant le projet de loi sur la qualité de l'air. Quiconque fait abstraction de tout esprit de parti et lit le projet de loi constatera qu'il donnera des résultats. Pour la première fois, un gouvernement canadien entreprend de réglementer tous les secteurs, soit le secteur gazier et pétrolier, le secteur de l'automobile, le secteur industriel, et de réduire non seulement les gaz à effet de serre, mais encore les polluants à l'origine du smog, et d'avoir ainsi un impact direct sur notre santé. Le gouvernement précédent s'est refusé à le faire. Le gouvernement précédent n'a jamais parlé de cela.
Nous avons également entendu mon collègue de la Nouvelle-Écosse, le , prendre un engagement très important au sujet du nettoyage des étangs bitumineux de Sydney.
Notre gouvernement prend des mesures concrètes qui aboutiront à des résultats. Nous voulons amener tous les députés à travailler de concert avec nous.
Je sais que le nouveau chef du Parti libéral se présente comme un grand défenseur de l’environnement. J’ai noté hier que lui-même et tous les membres de son caucus se sont présentés à la Chambre des communes en arborant des rubans verts. Le fait de porter un ruban vert ne suffit pas pour devenir un défenseur de l’environnement. Un ruban vert ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre. Il faut pour cela des mesures concrètes.
L’ancien gouvernement libéral a passé 13 ans au pouvoir. Dans les derniers jours de son agonie, ce gouvernement a commencé à affirmer qu’il se souciait beaucoup de l’environnement. Malheureusement pour lui, il était trop tard. Il a perdu non seulement la confiance de la Chambre, mais aussi celles des Canadiens par suite de son manque de leadership et de son manque d’action. Nous en avons fait bien plus en un an qu’il n’en a jamais fait.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Gary Lunn: Les députés d’en face sont en train de rire et de glousser, mais parlons donc de la commissaire à l’environnement et au développement durable. Examinons quelques-uns de ses rapports et voyons comment les libéraux y ont répondu.
Permettez-moi de donner lecture d’un extrait du rapport de 2000 de la commissaire à l’environnement et au développement durable. Elle a dit du gouvernement libéral qu’« il continue d’éprouver de la difficulté à passer de la parole aux actes ».
Les députés rient et disent que je ne devrais pas lire mes notes. Il n’y a pas là matière à rire. Je voudrais le dire avec respect aux libéraux d’en face qui sont en train de chahuter. Je cite les propos de la commissaire à l’environnement. Ils considèrent ses rapports comme une plaisanterie, mais nous les prenons très au sérieux. Dans son rapport de 2000, elle a ajouté ce qui suit:
[…] nous avons cerné des problèmes persistants dans la gestion, par le gouvernement fédéral, des enjeux clés tels que les changements climatiques, les substances toxiques et la biodiversité... Il s’ensuit que les engagements pris envers les Canadiens n’ont pas été respectés.
Cela remonte à 2000, mais passons à son rapport suivant, qui compte de nombreux volumes. J’ai souvent eu l’occasion de m’entretenir avec la commissaire à l’environnement et au développement durable. C’est une personne très dévouée. Elle a constamment essayé de faire des suggestions concrètes et positives à l’ancien gouvernement libéral. Elle a rédigé un autre rapport sur le développement durable en 2001. Qu’a-t-elle dit dans ce rapport? Voici ce qu’on peut y lire:
Compte tenu du maintien de la tendance à la hausse des émissions produites par le Canada, le gouvernement n’a pas réussi à traduire ses promesses en résultats.
Ce sont les paroles de la commissaire à l’environnement. Je sais que les députés libéraux n’aiment pas entendre ce genre de chose. Ils ont eu la possibilité d’agir. Ils ont non seulement eu la possibilité de faire preuve de leadership, ce qu’ils n’ont pas réussi à faire, mais beaucoup de gens leur ont dit qu’ils couraient à l’échec, qu’ils avaient raté le coche et qu’ils n’avaient pas fait ce qu’ils avaient à faire. C’était en 2001.
Voulant à tout prix que des mesures soient prises et qu’il y ait des progrès dans ce dossier, la commissaire à l’environnement et au développement durable a rédigé un autre rapport en 2002. Que disait-elle dès la première phrase? Elle déclarait que « le déficit du gouvernement fédéral en matière de développement durable continue de s'accentuer ». C’était l’opinion de Johanne Gélinas, commissaire à l’environnement et au développement durable au Canada.
Je cite de vrais documents. Le rapport est là. Je ne cite pas l’opinion d’une personne ayant un parti pris. Je ne cite pas le Parti conservateur. Je donne l’opinion de la commissaire à l’environnement et au développement durable. Je cite des documents du Parlement.
En 2004, elle a rédigé un autre rapport, dans lequel elle a posé la question suivante:
Pourquoi les progrès tardent-ils tant? (…) Je suis donc forcée de conclure qu'il y a un manque de leadership, un manque de priorités et un manque de volonté.
Année après année, la commissaire à l’environnement a supplié l’ancien gouvernement libéral d’agir. Elle a imploré les libéraux. Leur immobilisme était catastrophique. Les niveaux des gaz à effet de serre sont montés en flèche sous leur direction.
Ils ont signé un accord international, le Protocole de Kyoto, mais ils n’ont rien fait par la suite. Les libéraux ont signé ce protocole en 1997, il y a 10 ans, en disant qu’au cours des 15 années suivantes le Canada réduirait de 6 p. 100 les émissions de gaz à effet de serre. C’est ce qu’ils ont dit. Chaque année, ils devaient réduire d’à peu près 1 p.100 les émissions de gaz à effet de serre.
Or, année après année, les émissions ont constamment augmenté. Ils sont de 35 p. 100 supérieurs aux objectifs, alors comment une personne le moindrement crédible pourrait-elle avoir le front de porter un ruban vert et de penser que subitement les libéraux prennent l’environnement au sérieux? Les libéraux ont eu 13 ans pour produire des résultats et ils veulent simplement critiquer d’une manière tendancieuse, alors que notre gouvernement s’est engagé à obtenir de vrais résultats.
La dernière vérification de la commissaire à l’environnement et au développement durable, dont le rapport a été rendu public juste avant notre arrivée au pouvoir, était de nouveau centrée sur les réalisations du gouvernement précédent. Les résultats n’avaient pas changé. Elle a déclaré:
-- la complexité du financement a donné lieu à des cibles prêtant à confusion. Nous avons relevé cinq décisions du Conseil du Trésor autorisant des fonds pour le programme qui n'étaient pas assorties d'attentes claires sur les réductions des émissions.
Il n’y a pas eu de résultats et pourtant les libéraux se lèvent à la période des questions et veulent faire croire à la population qu’ils prennent toute cette question au sérieux.
Comment un Canadien pourrait-il faire confiance à quelqu’un du Parti libéral, alors que les libéraux se sont croisé les bras pendant les 13 années où ils étaient au pouvoir? Le nouveau chef du Parti libéral a été membre du Cabinet pendant 10 ans. Il y a même siégé comme ministre de l’Environnement et ses résultat ont été nuls. Il n’a pas réussi à faire le travail.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir débattre aujourd'hui d'un des plus graves problèmes auxquels les Canadiens seront confrontés au cours du XXI
e siècle, soit le réchauffement planétaire et les changements climatiques.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
La motion à l'étude est libellée comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre:
a) il est prouvé scientifiquement que le climat de la planète change sous l'effet de l'activité humaine et qu'il s'agit de la menace écologique la plus sérieuse de notre temps;
b) le gouvernement doit reconfirmer l'engagement du Canada à respecter intégralement les principes et les objectifs du protocole de Kyoto;
c) le gouvernement doit établir et publier un plan crédible pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada conformément aux engagements du protocole de Kyoto;
d) le gouvernement doit établir un système de réduction des émissions à base de plafonnement et d'échange et réglementer l'industrie;
e) la Loi canadienne sur la protection de l'environnement peut servir immédiatement à engager les actions nécessaires.
Mes collègues du caucus libéral et du Parti libéral appuient le Protocole de Kyoto depuis que celui-ci a vu le jour, en 1997. En bref, ce protocole est un traité international reconnaissant la réalité scientifique suivante: l'accroissement des émissions de CO2 et de cinq autres gaz à effet de serre est à l'origine du réchauffement de la planète.
Les gaz à effet de serre d'origine naturelle, soit surtout le dioxyde de carbone, l'oxyde d'azote, le méthane et la vapeur d'eau, sont présents dans l'atmosphère en raison aussi bien de processus naturels que de l'activité humaine. Les gaz à effet de serre contribuent à la régulation de notre climat en emprisonnant dans la basse atmosphère la chaleur qui provient du soleil, une chaleur qui, autrement, s'échapperait pour retourner dans l'espace. Cet effet de serre maintient la température moyenne de la terre à environ 15o C. Cependant, au cours des 200 dernières années, des concentrations accrues de gaz à effet de serre se sont accumulées dans l'atmosphère à cause de l'activité humaine, surtout la combustion de combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel.
Au Canada, la croissance des émissions de gaz à effet de serre est attribuable à une augmentation de la consommation de charbon pour produire de l'électricité et de la vapeur, à l'augmentation de la production de combustibles fossiles destinés essentiellement à l'exportation et à une augmentation de la consommation d'énergie liée aux besoins en transports.
Certains continuent cependant à nier aveuglément la réalité scientifique et préfèrent jouer à l'autruche en s'enfouissant la tête dans les sables bitumineux. Une de ces personnes tout particulièrement, à savoir le actuel, n'a pas encore affirmé publiquement qu'il acceptait la réalité scientifique concernant les changements climatiques et le réchauffement planétaire.
De fait, lorsque les conservateurs ont fait état des cinq questions qu'ils jugeaient prioritaires durant la dernière campagne électorale, l'environnement ne faisait pas partie de la liste.
On nous l'a rappelé cette semaine en nous affirmant que notre actuel, qui a déjà dirigé le Parti de l'Alliance canadienne, a déclaré ce qui suit:
Le Protocole de Kyoto est essentiellement un complot socialiste visant à siphonner l’argent des pays riches.
Dans le cadre d'une campagne de financement pour son parti, il s'est appuyé sur la déclaration suivante:
Le Parti réformiste a contesté avec succès l'Accord de Charlottetown en menant une lutte épique à l'automne de 1992. Aujourd'hui, l'Alliance canadienne mène la charge contre l'accord de Kyoto.
Doit-on donc se surprendre de résultats de sondages récents qui montrent que les Canadiens ont de la difficulté à croire à la transformation soudaine du en apôtre de l'environnement? Il est beaucoup plus vraisemblable que le premier ministre se soit converti aux vertus de l'opportunisme politique et qu'il donne encore plus de raisons à la population d'être cynique.
Aujourd'hui, 40 p. 100 des Canadiens considèrent que les conservateurs leur ont donné de piètres résultats en matière d'environnement. Comment cela se fait-il? C'est parce que l'une des toutes premières initiatives du gouvernement conservateur a consisté à démanteler l'ensemble des mesures environnementales lancées par le gouvernement libéral précédent.
En 2005, nous avions déjà établi un plan d'ensemble, mais les conservateurs n'ont pas tardé à annuler nos projets écologiques. Ils ont annulé le Défi d'une tonne, qui invitait les Canadiens ordinaires à faire ce qu'ils pouvaient pour réduire la consommation d'énergie. Ils ont annulé le programme ÉnerGuide, très bien accueilli par la population, qui accordait aux propriétaires de maisons des subventions pour en améliorer l'efficacité énergétique. Ils ont annulé le financement de la recherche scientifique visant le développement durable.
Toutefois, les conservateurs adorent répéter comme un mantra monotone que les libéraux n'ont rien accompli dans le dossier de l'environnement pendant leurs 13 années au pouvoir.
J'aimerais rappeler aux conservateurs que c'est un gouvernement libéral qui s'est joint à 168 autres pays pour signer le Protocole de Kyoto en 1997. C'est un gouvernement libéral qui a fait adopter la Loi canadienne sur la protection de l'environnement en 1997. C'est également un gouvernement libéral qui a ratifié le Protocole de Kyoto en 2002.
En octobre dernier, l'ancienne ministre de l'Environnement a présenté la Loi sur la qualité de l'air qui a fait l'effet d'un pétard mouillé dans la population canadienne. Moins de deux mois après la présentation de ce document peu convaincant, la ministre de l'Environnement a été promptement démise de ses fonctions par les conservateurs. Cette Loi sur la qualité de l'air est totalement inutile parce que la législation actuelle accorde déjà au gouvernement fédéral le pouvoir de réglementer les émissions de gaz à effet de serre.
Actuellement, nous recueillons de l'information sur les gaz à effet de serre par l'intermédiaire de trois ministères mandatés par trois lois: Environnement Canada, en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999); Statistique Canada, en vertu de la Loi sur la statistique; le ministère de l'Environnement de l'Alberta, en vertu de la loi sur les changements climatiques et les émissions atmosphériques.
Les Canadiens savent que la Loi sur la qualité de l'air n'est rien d'autre qu'un stratagème politique. Le gouvernement libéral, lui, avait un plan de huit ans auquel devaient être consacrés 10 milliards de dollars et qui s'appelait le projet vert. Mus par leur zèle idéologique, les conservateurs ont tout annulé. Ils sont au pouvoir depuis plus d'un an, et le Canada n'a toujours pas de plan pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou pour lutter contre les changements climatiques.
En abandonnant le Protocole de Kyoto, les conservateurs ont nui gravement à notre réputation à l'étranger. Ils ont fait fi du droit international et de nos engagements envers 168 autres pays.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre encore une autre année à nous servir de l'environnement comme d'un jouet politique. Les Canadiens ne toléreront pas ce genre de comportement et retiendront des conservateurs leur hésitation devant le plus grave problème menaçant la planète.
Au lieu de déclarer la guerre au Protocole de Kyoto, je demande au de consacrer son énergie à collaborer avec la communauté internationale, avec les autres partis représentés au Parlement, en plus de son gouvernement minoritaire, ainsi qu'avec la population canadienne, de manière à bâtir un legs environnemental pour les générations futures de Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis enchanté de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion importante. Je remercie ma collègue de Don Valley-Est de ses propos importants.
Je souhaite ajouter ma contribution au débat en parlant de l'avenir d'une manière positive. Des accusations ont été lancées de part et d'autre, et c'est compréhensible, je suppose. Il s'agit, je pense, de la méta-question de l'histoire, celle de la dégradation du climat et de notre planète. Nous n'avons jamais auparavant été exposés à un danger parce que nous avons détérioré la vie des êtres humains et la vie tout court sur terre.
Nous nous souvenons des premières images de la Terre prises par le vaisseau spatial Apollo et de l'impression qu'elles ont créée dans notre esprit d'un joyau bleu et vert flottant, pour peu que nous le sachions, dans un univers infini de roc et de feu. Ce joyau est unique, dans l'état de nos connaissances, et pourtant, nous prenons des risques avec lui parce qu'en réalité, ce n'est pas un joyau. Il est en fait fragile comme une coquille d'oeuf; il n'est pas solide. C'est une minuscule coquille de bleu et de vert sur du roc et du feu. Quand on pense que notre espèce met en danger cet extraordinaire astre magique flottant dans l'univers, on prend la mesure de toute une démarche démentielle qui n'a pas de précédent dans notre société.
Je me réjouis grandement du fait que, qu'elles aient été les lacunes ou insuffisances des gouvernements actuel ou précédents dans leur action face à la dégradation de l'environnement, nous unissons maintenant tous nos efforts. La motion nous offre l'occasion d'affirmer ce qui est un impératif absolu, à savoir la nécessité de nous attaquer à ce problème avec le plus grand sérieux possible.
Ce matin, j'ai écouté avec intérêt un groupe d'experts qui parlaient des changements climatiques à l'émission de radio The Current de la CBC, après les nouvelles de 8 h 30. Ces gens provenaient des milieux des affaires, de l'environnement ou des sciences. M. Thomas d'Aquino, qui est pdg du Conseil canadien des chefs d'entreprises et qui n'a pas la réputation d'être un écolo maniaque, mais plutôt celle d'une personne qui aborde les questions de manière très rationnelle et pragmatique, a repris les propos de Michael Porter, le gourou de la compétitivité à Harvard reconnu comme le spécialiste comprenant le mieux les raisons pour lesquelles les économies sont compétitives dans le monde entier.
En 1990, le gouvernement Mulroney lui a confié le mandat de produire un rapport sur la compétitivité du Canada. Dans sa principale recommandation, il a dit que le manque de compétitivité et de productivité de l'économie canadienne était attribuable à nos normes environnementales trop faibles et que les pays du Nord de l'Europe, dont les normes environnementales étaient plus élevées, possédaient les économies les plus concurrentielles. Les entreprises assujetties à ce genre de régime de réglementation et de fiscalité étaient plus concurrentielles et plus créatives. Elles investissaient davantage dans la recherche et le développement. Elles se protégeaient, par exemple, contre les boycotts des consommateurs qui visent les pratiques environnementales qui sont dommageables dans d'autres pays. Elles créaient des industries technologiques dérivées dont elles pouvaient assurer le rayonnement dans le reste du monde.
Au moment où le monde a de plus en plus les yeux tournés vers les dangers des changements climatiques, ces technologies deviendront extrêmement importantes. Nous, au Canada, devrions investir dans ces sociétés, comme M. d'Aquino le recommandait, ainsi que dans ces technologies, afin que nous puissions devenir un chef de file mondial et fournir au monde ce qui deviendra et ce qu'on considère de plus en plus comme un impératif historique absolu.
Sir Nicholas Stern a dit dans son rapport publié il y a quelques semaines que l'étendue des dommages économiques qui seront causés si nous ne luttons pas contre les changements climatiques serait pire que ceux qui ont été causés pendant les deux grandes guerres mondiales. Voilà quelle serait l'étendue de ces dommages. C'est absolument époustouflant et nous, parlementaires, devons tous ensemble nous charger de remédier à ce problème.
Pour ce faire, nous avons besoin de pouvoirs réglementaires et fiscaux. La science de l'environnement, en fait toute la question de la durabilité, s'appuie sur deux principes importants dont l'un est le principe de précaution. J'espère que tous ceux d'entre nous qui étaient sceptiques à l'égard de l'existence des changements climatiques dans le passé ne le sont plus.
Pour ce qui est de l'évaluation et de la gestion des risques, le principe de précaution nous contraindrait à agir positivement. Les effets qu'auront des changements climatiques marqués seront désastreux, même si les risques sont minimes, et les preuves scientifiques accumulées à l'échelle mondiale confirment l'amplitude historique des changements climatiques et attribuent cette dégradation accélérée à l'activité humaine. Le principe de précaution peut être vu comme un engagement à agir. Nous prenons maintenant conscience du fait que nous n'avons pas agi assez rapidement et que nous devrons agir ensemble dans l'avenir.
Le deuxième principe est celui du pollueur-payeur, un principe fondamental en matière de gestion responsable de l'environnement. On ne saurait plus tolérer que des entreprises ou des personnes utilisent l'atmosphère comme dépotoir à déchets toxiques. Le Canada peut donner l'exemple. Nous ne pouvons plus tolérer de telles pratiques. Nous le savons, et tous les économistes peuvent nous le confirmer, pour avoir une saine économie, nous devons internaliser les externalités négatives que les activités de ces entreprises ou de ces personnes peuvent provoquer. Il s'agit simplement de chiffrer les coûts de la pollution. Nous pourrions imposer une taxe sur le carbone, chiffrer les émissions de CO2. Il s'agit de l'internalisation des externalités négatives. Peu importe le terme, l'important, c'est que l'on paie pour les dommages causés.
La beauté de la chose, et nous avons proposé un système de réduction des émissions à base de plafonnement et d’échange dans la motion, c'est que les lois du marché fonctionneront de la façon la plus efficace et la plus efficiente qui soit une fois qu'on aura déterminé les coûts des émissions de gaz à effet de serre. On peut commencer par fixer un plafond ou une cible d’émissions raisonnable qu'on abaissera peu à peu, de manière à ce que les polluants et les industries réduisent de plus en plus leurs émissions au fil du temps tout en faisant des améliorations technologiques, en reconstruisant leurs usines et en se dotant de nouveaux procédés.
Nous pouvons nous baser sur le marché pour en établir le coût. Par la suite, un système d'échange de droits pourrait permettre aux compagnies qui peuvent facilement réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, grâce à leurs méthodes de travail ou aux technologies qu'elles utilisent, d'obtenir des crédits et de les vendre à d'autres compagnies qui pourraient avoir besoin de plus de temps pour remplacer leurs biens d'équipement. C'est une méthode raisonnable, mais elle peut rapidement prendre de l'expansion.
Nous pouvons également, et il est extrêmement important de le souligner, avoir recours à des mécanismes fiscaux pour influer sur les comportements et tenter de les améliorer. Nous pourrions par exemple avoir recours à des mesures de répercussion de l'impôt. Nous voulons tendre vers la neutralité fiscale, mais nous pouvons le faire de manière juste. Nous pouvons réduire les mesures qui encouragent les mauvais comportements, les comportements polluants, en prélevant des taxes ou en faisant disparaître les avantages fiscaux pour les appliquer plutôt à la mise au point de technologies d´énergie renouvelable. Nous pouvons utiliser les mesures d'incitation et de dissuasion de façon très efficace.
Nous savons bien que les émissions des véhicules sont une importante cause de pollution et de gaz à effet de serre en Amérique du Nord et de plus en plus en Chine et en Inde. La Californie vient d'annoncer l'adoption des normes les plus sévères au monde en matière d'émission de gaz à effet de serre par les véhicules. Nous pouvons en faire autant. Si la Californie peut le faire, nous le pouvons également. Il y a une façon de le faire sans paralyser l'industrie de l'automobile qui occupe une place très importante dans l'économie du Canada. En ayant recours au marketing du créneau, nous pouvons encourager les fabricants d'automobiles à produire une certain pourcentage de leurs véhicules de façon à ce qu'ils émettent peu ou pas de gaz à effets de serre en leur permettant d'étaler le coût de mise au point de cette technologie sur tous les véhicules fabriqués. Avec le temps, bien sûr, la proportion de ces véhicules devrait augmenter.
Ce sont là certaines suggestions qui nous permettraient d'aller de l'avant, et je serai heureux d'entendre les questions et observations de mes collègues à cet égard.
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Monsieur le Président, j'annonce que je partagerai le temps dont je dispose avec le député de .
J'ai le plaisir d'intervenir aujourd'hui dans le cadre de la motion qui traite des changements climatiques et du Protocole du Kyoto, d'autant plus que je suis membre du Comité permanent des ressources naturelles et que nous avons étudié pendant les trois derniers mois le dossier des sables bitumineux exploités en Alberta.
Nous avons fait une étude sérieuse au cours de laquelle nous avons tenu 29 séances et reçu tout près de 100 témoins. Dans le cadre des travaux du comité, j'ai même eu l'occasion de visiter un site d'exploitation de sables bitumineux, plus précisément à Fort McMurray. J'ai été à même de constater concrètement l'envergure de ces travaux et leurs effets sur l'environnement de ce coin de pays.
Nous savons maintenant clairement que l'accélération de l'exploitation de cette ressource provoquera une augmentation des gaz à effet de serre d'une manière exponentielle, ce qui nous éloignera encore plus de l'atteinte des objectifs du Protocole de Kyoto, protocole auquel le Canada est lié par sa ratification du 17 décembre 2002.
La commissaire à l'environnement et au développement durable, Johanne Gélinas, nous disait le 18 janvier dernier: « Il est très douteux qu'on puisse réaliser la réduction telle qu'on s'est engagé à le faire avec l'accord de Kyoto si la question des sables bitumineux n'est pas considérée comme une priorité et attaquée de front. » Elle disait aussi: « Quelles que soient les mesures que le gouvernement fédéral mettra en place pour réduire les gaz à effet de serre, si la question des sables bitumineux n'est pas prise en compte, toutes ces mesures vont être finalement annulées en termes d'effets, parce que la croissance va continuer de façon exponentielle ».
Avant d'aller plus loin, je voudrais apporter une petite note plus québécoise. Si on dit que le secteur pétrolier rapporte beaucoup à l'économie albertaine, sa contribution à l'économie québécoise est moins évidente. À lui seul, il est responsable de la moitié de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre depuis 1990.
L'augmentation des exportations provoque une montée du dollar qui cause des ennuis à l'ensemble du secteur manufacturier. Les hausses incessantes du prix du carburant coûte cher à notre économie. Bref, il se produit un transfert de richesses de l'ensemble de l'économie vers le secteur pétrolier, et la meilleure manière de remédier à ce problème est de faire contribuer les pétrolières par l'entremise de la fiscalité.
Avant d'aller plus loin, je tiens à rappeler à cette Chambre la teneur de la motion:
— Que, de l'avis de la Chambre:
a) il est prouvé scientifiquement que le climat de la planète change sous l’effet de l’activité humaine et qu’il s’agit de la menace écologique la plus sérieuse de notre temps;
b) le gouvernement doit reconfirmer l’engagement du Canada à respecter intégralement les principes et les objectifs du protocole de Kyoto;
c) le gouvernement doit établir et publier un plan crédible pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada conformément aux engagements du protocole de Kyoto;
d) le gouvernement doit établir un système de réduction des émissions à base de plafonnement et d’échange et réglementer l’industrie;
e) la Loi canadienne sur la protection de l’environnement peut servir immédiatement à engager les actions nécessaires.
La motion des libéraux qui nous est présentée aujourd'hui, il faut le rappeler, se veut en quelque sorte une reprise de la motion du Bloc québécois, adoptée le 16 mai dernier, qui exigeait un plan efficace et équitable pour se conformer au Protocole de Kyoto, et qui a été adoptée à la majorité par la Chambre des communes.
En même temps, il est assez triste de constater qu'en moins d'un an, deux motions traitant du Protocole de Kyoto ont été débattues en cette Chambre. C'est un signe assez fort qui traduit le fait que le gouvernement conservateur actuel résiste à la reconnaissance des changements climatiques et refuse de se sentir lié au Protocole de Kyoto. Si ces débats sont nécessaires, c'est que le gouvernement conservateur n'a rien compris.
Pendant la relâche j'ai rencontré plusieurs élèves d'écoles primaires, et les premières questions auxquelles j'ai dû répondre était: Pourquoi le gouvernement n'aime-t-il pas le Protocole de Kyoto?
Pourquoi ne comprend-il pas qu'il est question de notre avenir, que l'élément le plus important est de défendre l'environnement?
Des citoyens m'ont aussi interpellée sur cette question. Pour eux, il est inconcevable que l'importance de cette question de l'environnement soit encore débattue entre politiciens, car c'est l'évidence pour tout le monde, à savoir que les changements climatiques menacent notre planète et que l'environnement est menacé.
C'est évident pour le Bloc, et c'est pour cela que nous avons mis cet enjeu au coeur de nos préoccupations depuis plusieurs années. Pour nous, il est clair que l'homme joue un très grand rôle dans les émissions de gaz à effet de serre et donc qu'il a une énorme responsabilité dans les changements climatiques.
C'est pour cela que nous reconnaissons que l'on doit agir immédiatement et c'est pour cela que nous pressons sans relâche le gouvernement actuel — tout comme nous l'avons fait auprès du gouvernement précédent — pour qu'il agisse enfin concrètement. C'est bien beau les discours, mais ce sont des gestes et des actions que nos concitoyens demandent et exigent. Soixante-seize pourcent des Québécois et des Québécoises pensent que le gouvernement doit fournir les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs de Kyoto. Il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre et il faut atteindre les objectifs de Kyoto, point à la ligne. C'est évident pour les citoyens et c'est évident pour le Bloc québécois. Toutefois, ce l'est pas mal moins pour le gouvernement actuel et le précédent.
Le gouvernement conservateur rejette le Protocole de Kyoto. C'est un fait archi-connu. Ce n'est pas vraiment surprenant, lorsqu'on se rappelle les propos de l'actuel , en 2002, alors qu'il était chef de l'Alliance canadienne. Je le cite:
La mise en application [du Protocole de Kyoto] nuirait gravement à l'industrie des hydrocarbures. Les travailleurs et les consommateurs de partout au Canada y perdront. L'accord de Kyoto ne fait pas de gagnants au Canada.
On voyait déjà clairement où se situaient les priorités du , député de , en Alberta. Le n'est pas en reste, puisque lorsqu'il était dans l'opposition, il déclarait, le 3 décembre 2002:
[...] je vais commencer par une déclaration très audacieuse, à savoir qu'on ne devrait pas ratifier le Protocole de Kyoto. Il repose sur des données scientifiques incertaines qui sont remises en question quotidiennement. Il repose sur des modèles économiques médiocres qui escamotent les torts qu'il causera à l'économie canadienne.
Le 9 octobre 2002, il avait déclaré, et je cite:
L'accord de Kyoto portera préjudice à notre industrie, sans protéger l'environnement. C'est le pire des deux mondes. Les travailleurs canadiens ne peuvent tout simplement pas se permettre de perdre 40 milliards de dollars dans un exercice aussi futile.
On voit aussi chez l'actuel où se situent ses priorités quand il parle de « notre industrie » et de « perdre 40 milliards de dollars ».
Les gestes posés par le gouvernement conservateur prouvent que leur récent intérêt pour la question de l'environnement n'est qu'une façade. Il récupère les programmes qu'il avait gelés, voire abolis, lors de sa prise de pouvoir en clamant à tout vent leur inefficacité. Le n'a jamais voulu confirmer au Québec l'octroi des 328 millions de dollars nécessaires à l'atteinte des objectifs de Kyoto par le gouvernement québécois sur son territoire.
En s'entêtant à le rejeter, le gouvernement a perdu la face devant l'ensemble des pays qui ont ratifié le Protocole de Kyoto. Il refuse de fixer des cibles claires à atteindre alors que même l'industrie pétrolière les demande. Je cite M. Stephen Kaufman, de Suncor:
Le commentaire que nous avons fait en ce qui concerne les dispositions législatives est qu'il est essentiel de mettre en place la politique en matière de réduction du monoxyde de carbone en précisant les objectifs de réduction d'émissions dans l'ensemble de l'économie.
En conclusion, nous serons donc favorables à la motion du Parti libéral dans la mesure où le plan crédible qui est exigé puisse comporter les demandes du Bloc québécois, soit le respect intégral des cibles de Kyoto, une approche territoriale, puisque le Québec a déjà son propre plan de réduction des GES, la création d'une bourse du carbone à Montréal et la somme de 328 millions de dollars nécessaires pour le Québec pour qu'il puisse atteindre son objectif de réduction de 6 p. 100 par rapport à 1990.