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Monsieur le Président, je suis très fier et très honoré de prendre la parole aujourd'hui pour représenter non seulement mes électeurs, mais aussi ceux toute la province de Terre-Neuve-et-Labrador et du pays tout entier, contre qui je considère qu'une grave injustice a été commise — certainement dans le cas des gens de notre coin du pays, à Terre-Neuve-et-Labrador.
Voici le libellé de la motion d'aujourd'hui:
Que la Chambre trouve regrettable que le parti formant actuellement le gouvernement ait abandonné les principes concernant les accords atlantiques, la péréquation et les recettes tirées des ressources non renouvelables tels qu’il les avait énoncés dans la motion présentée à la Chambre le mardi 22 mars 2005.
La motion présentée par les conservateurs à l'époque disait:
Que la Chambre demande au gouvernement d’étendre immédiatement à toutes les provinces les avantages accrus consentis en vertu [de l'] [...] Accord atlantique, [...] recettes tirées des ressources non renouvelables compromettent la prospérité future du Canada parce qu’elles pénalisent les régions dont l’économie repose sur l’exploitation de ressources non renouvelables.
La question que je pose est très claire: quand les conservateurs comptent-ils commencer à mettre en pratique ce qu'ils prêchaient autrefois?
Le gouvernement conservateur a trompé le public canadien à de nombreuses reprises, pendant la dernière campagne électorale et la précédente. Il avait promis que les provinces dont l'économie repose principalement sur des ressources non renouvelables seraient les principales bénéficiaires de leurs propres ressources, afin de leur donner un sentiment de propriété, de fierté et de foi en l'avenir.
Il y a quelques années, nous avons institué les accords atlantiques, qui permettaient à deux provinces, soit Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse, d'être les principales bénéficiaires de leurs propres ressources. Pour ce faire, les accords offraient aux provinces des paiements compensatoires et les protégeaient contre les mesures de récupération du programme de péréquation. Cette promesse avait été négociée et mise en oeuvre.
Par contre, pendant la dernière campagne électorale, les conservateurs ont dit qu'ils allaient faire encore mieux. Ils ont dit qu'ils allaient donner à Terre-Neuve-et-Labrador la capacité d'empocher quelque 200 millions de dollars par année, un montant qui s'ajouterait aux dispositions actuelles des accords atlantiques. Les conservateurs promettaient d'enlever les ressources non renouvelables de la formule de calcul. Nous allons être très clairs à cet égard tout au long de la journée.
Je tiens à remercier mes collègues de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Colombie-Britannique et des autres provinces de m'appuyer ici aujourd'hui. J'aimerais également remercier mon collègue, le député de , une circonscription située dans le Nord de la Saskatchewan, d'avoir appuyé la motion.
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Tout d'abord, j'aimerais parler du budget. On y fait mention de la disposition d'exclusion dans le passage suivant:
En conséquence, la formule O'Brien à la fois fournit un incitatif important aux provinces pour qu'elles mettent en valeur leurs ressources naturelles et accorde à la plupart des provinces des paiements plus élevés que ne le ferait une formule qui exclut totalement les revenus de ressources non renouvelables.
Le gouvernement a tenté de faire cela dans le budget, mais ce qu'il a tenté de donner de la main droite, il l'a repris de la gauche. Il a rompu sa promesse. Voici quel est l'élément essentiel du budget qui en fait foi.
Le budget de 2007 proposait de mettre en oeuvre l'ensemble des recommandations contenues dans le rapport O'Brien. Par contre, il y a un aspect qui est particulièrement alarmant et qui va à l'encontre de l'engagement pris par le gouvernement:
[...] l'engagement d'instaurer un plafond de capacité fiscale pour éviter que les paiements de péréquation ne fassent en sorte que la capacité fiscale globale d'une province bénéficiaire dépasse celle de l'une des provinces non bénéficiaires.
J’aimerais vous donner en exemple un document qui a été distribué à Terre-Neuve-et-Labrador au cours de la dernière campagne électorale. Les conservateurs avaient écrit à tous les habitants de la région pour leur dire tout simplement qu’il n’y avait pas de pire fraude qu’une promesse non tenue.
Voici ce que disaient les conservateurs:
C’est pourquoi nous vous laisserions l’entier de vos recettes pétrolières et gazières. Rien en petits caractères. Pas d’excuses. Pas de plafond.
Or, voici qu’un an plus tard, il y a justement un plafond de prévu dans le budget. On avait fait une promesse, et maintenant elle ne tient plus.
L’injustice dont nous débattons ici aujourd’hui est de taille. Je tiens à vous illustrer jusqu’où le gouvernement est prêt à aller pour se faire élire, pour obtenir des sièges et pour nous tromper de toutes les façons imaginables. C’est le noeud de l’affaire pour nous de Terre-Neuve-et-Labrador. Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, M. Danny Williams, avait écrit à tous les chefs de parti pour qu’ils prennent des engagements à propos de la façon dont ils entendaient gouverner notre pays. Il a posé des questions au sujet de la formule de péréquation, et ce que lui a répondu le chef de l’opposition de l’époque, aujourd’hui et chef du Parti conservateur, c’est que, pour favoriser la croissance économique dans le secteur des ressources non renouvelables dans l’ensemble du Canada, son gouvernement exclurait de la formule de calcul de la péréquation les recettes tirées des ressources naturelles non renouvelables.
Il n’était nullement question de plafond, ni de choix entre l’ancien régime et le nouveau.
Il est très intéressant de constater que, dans le précédent budget, le avait dit que les ententes spéciales avec des provinces vont à l’encontre des principes mêmes de la péréquation.
Essayons maintenant de trouver une logique dans tout cela. Ils disaient aux provinces de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse qu’elles pourraient opter pour le nouveau régime ou conserver l’ancien, mais que les autres provinces et les territoires seraient tenus d’adhérer au nouveau régime.
C’est donc dire que, si Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse décident de demeurer sous l’ancien régime, nous nous retrouverons dans la même situation, c’est-à-dire avec deux provinces assujetties à une formule différente de péréquation, donc avec une entente spéciale appuyée par le parti au pouvoir, lui qui avait affirmé sans équivoque que les ententes spéciales allaient à l’encontre des principes de la péréquation. Un pas en avant, deux pas en arrière.
Allons-y, trompons une fois de plus. Permettez-moi maintenant de vous citer certaines des manchettes des derniers jours à propos des mesures prises dans ce budget et de l’idée des conservateurs de régler le déséquilibre fiscal et de répondre à certaines des préoccupations du premier ministre de Terre-Neuve.
« La Nouvelle-Écosse va en prendre un coup sur le chapitre du financement de ses programmes si elle n’opte pas pour la nouvelle formule fédérale », a titré Newswire à Halifax. Voici une autre manchette: « En défendant son budget, un député conservateur accuse le premier ministre de la Saskatchewan de mentir ». Non seulement les conservateurs ont-ils trompé ces provinces, mais ils s’en prennent à elles parce qu’elles leur demandent des comptes à propos de leur engagement. Non seulement ont-ils abandonné les premiers ministres provinciaux, mais maintenant ils s'en prennent à eux.
Une voix: C’est honteux!
M. Scott Simms: Oui, en effet, c'est honteux. Ils devraient tous avoir honte, surtout ceux du Canada atlantique.
Je dois dire aux députés que Danny Williams est capable de la pire colère quand on le bafoue. Je suis certain qu'ils le savent comme nous.
Ils me disent que le premier ministre provincial agit peut-être toujours ainsi et qu'il aime peut-être faire des scènes. Je peux cependant dire aux députés que M. Williams a dans ses mains un engagement. Est-il en colère? Oui. A-t-il raison de l'être? Oui. C'est une tromperie flagrante.
M. Tom Lukiwski: Non, il n'a aucune raison de l'être.
M. Scott Simms: Mon collègue d'en face hurle: « Non, il n'a aucune raison de l'être ». Or, sa colère est tout à fait justifiée. Mon collègue vient illustrer ce que je dis. Les conservateurs s'en prennent à un homme qui dit simplement qu'ils se sont engagés par écrit et qu'ils se désistent maintenant. Les 200 millions de dollars supplémentaires qu'ils ont promis ont disparu; c'est de la tromperie.
Permettez-moi d'illustrer certaines de ces tromperies. En ce qui concerne le plafond, il y a deux ans, l'actuel a dit que la disposition relative à l'Ontario a démoli l'engagement pris envers les citoyens de Terre-Neuve-et-Labrador pendant la campagne électorale. C'est absolument honteux.
C'est honteux. C'est absolument honteux.
Honteux? Nous leur avons donné plus d'argent.
Mon collègue dit qu'il y a plus d'argent. Je lui signalerai que ce n'est pas le cas. Nous pouvons soit continuer de recevoir les montants prévus par le gouvernement libéral, soit adhérer au nouveau programme conservateur, qui est encore moins généreux.
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Monsieur le Président, en tant que fier résidant de la Nouvelle-Écosse, je suis heureux de prendre part au débat.
Le 14 février 2005 fut un grand jour pour la Nouvelle-Écosse. J'étais fier d'être à Halifax ce jour-là pour signer un accord au nom du gouvernement du Canada, accord donnant à la Nouvelle-Écosse un montant immédiat de 830 millions de dollars et la garantie qu'elle serait protégée dans le cadre des futurs programmes de péréquation.
Cette journée a marqué un nouveau départ pour la Nouvelle-Écosse.
Mais lundi dernier, jour de présentation du budget, fut une sombre journée pour ma province. Ce fut une journée de tromperie, de duplicité et de trahison.
Aujourd'hui, nous voulons savoir pourquoi le a renié les promesses qu'il a faites durant la dernière campagne électorale. Pourquoi sape-t-il l'intégrité des accords sur les ressources extracôtières?
Le débat nous permet de comparer ce que les conservateurs ont dit pour se faire élire et ce qu'ils font maintenant qu'ils sont au pouvoir. Quel contraste entre les paroles éloquentes des députés conservateurs de la Nouvelle-Écosse à l'époque et leurs actions faibles d'aujourd'hui.
Voici comment le a décrit l'enjeu le 4 novembre 2004:
C'est une occasion qui ne se représentera pas. C'est une entreprise à court terme qui permettra aux provinces concernées de stimuler leur développement économique, de cesser d'être des provinces pauvres...
C'est en ces termes qu'il a décrit la question lorsqu'il était chef de l'opposition, mais aujourd'hui, il se montre sous son vrai jour. Aujourd'hui, il prouve qu'on ne peut pas lui faire confiance.
Danny Williams pensait pouvoir lui faire confiance, mais aujourd'hui, le premier ministre progressiste conservateur de Terre-Neuve-et-Labrador dit que le a trahi sa province. Il voit une tendance se dessiner dans les engagements non respectés. Il dit:
Voilà le même premier ministre qui a essentiellement manqué à son engagement de prévoir des fonds pour les femmes, les groupes d'alphabétisation, les bénévoles, les étudiants, les droits des minorités, les Autochtones, et qui n'a pas respecté l'accord de Kyoto.
Ces propos ne sont pas les miens. Ce sont ceux d'un premier ministre progressiste conservateur. On assiste à une tendance, celle de promesses non tenues.
Rodney MacDonald pensait pouvoir faire confiance au , mais aujourd'hui, le premier ministre progressiste conservateur de la Nouvelle-Écosse dit que le budget fédéral oblige la province à faire un choix « foncièrement injuste » entre accepter des fonds aujourd'hui et obtenir des redevances sur l'exploitation extracôtière du gaz et du pétrole demain. Il a dit: « Faire ce choix est un coup de dés. »
Les députés conservateurs de Terre-Neuve admettent que le gouvernement a effectivement manqué à sa parole. Selon la station VOCM Radio, le député conservateur d' dit qu'il « a fait pression pour que les ressources naturelles non renouvelables soient soustraites de la formule de péréquation », mais le gouvernement en a décidé autrement.
Une voix: Il a échoué.
L'hon. Geoff Regan: Il admet avoir exercé des pressions pour que soit préservé l'Accord atlantique, mais il a échoué. Aujourd'hui, le le force à se soumettre, et il a renoncé.
Qu'en est-il du député de , actuellement ? Lui qui était si véhément lorsqu'il siégeait dans l'opposition n'abandonnerait sûrement pas les intérêts de Terre-Neuve-et-Labrador. Il a déclaré au réseau anglais de Radio-Canada:
Est-ce que je préférerais que notre engagement soit respecté? Absolument. Mais [...] si cela est impossible, il faut se rabattre sur la meilleure solution de rechange.
L'engagement ne peut être respecté. Les décisions ont été prises.
Lui qui était autrefois si puissant est devenu si docile.
Ne pas respecter un engagement clair est inadmissible. Manquer à sa parole aussi.
Déchirer des accords signés avec deux provinces est également inadmissible.
Pourquoi les députés conservateurs de la Nouvelle-Écosse n'ont-ils pas au moins l'honnêteté et le courage d'admettre ce que leurs collègues de Terre-Neuve ont admis, à savoir qu'eux aussi ont peur du et qu'ils ont peur de se porter à la défense de leur province? Leurs actions d'aujourd'hui ne reflètent pas leurs propos d'hier.
Voici ce que le député de a dit en 2004:
Il s'agit d'équité et il s'agit de l'avenir de la Nouvelle-Écosse [...] C'est une question d'honnêteté et de promesses à tenir.
Que dit-il aujourd'hui? À Steve Maher, journaliste au Chronicle Herald, qui l'a acculé au pied du mur mardi, le député de a dit ceci: « Ce ne serait pas dramatique si la Nouvelle-Écosse devait mettre une croix sur l'accord. » Comment peut-il dire une telle chose? À quel moment a-t-il cessé d'être un député de la Nouvelle-Écosse pour devenir un « harpocrite »?
En 2004, le député de a dit ceci:
J'exhorte le gouvernement à cesser de faire des discours creux, de parler de toutes ces choses et de plutôt dire carrément qu'il a fait une promesse et qu'il entend la tenir.
Que dit-il aujourd'hui? Nous ne le savons pas. Il est soudainement devenu médiaphobe. Il participe peut-être au programme de protection des témoins. Il excelle dans les discours, mais quand vient le moment d'agir, il manque de cran. C'est triste!
Et que dire du maître de la volte-face? En 2004, le député de a dit: « Les députés auront à expliquer pourquoi ils ont trahi l'intérêt de leur province et, ce faisant, vendu la prospérité future des Néo-Écossais. »
L'année dernière, lorsque le ministre des Finances a déclaré que l'accord avec la Nouvelle-Écosse avait bousillé le système de péréquation, le député n'a pas dit un mot. Le était d'accord avec son ministre, comme en témoigne le budget.
Le député de a plusieurs explications à fournir aujourd'hui. Il est le seul qui peut expliquer pourquoi il a laissé le trahir l'intérêt de sa province.
Selon le premier ministre Williams, « les députés conservateurs de sa province devraient remettre en question leur avenir au sein du parti ». Comme il dit, « les députés ont des choix à faire ». Il en va de même pour les députés conservateurs de la Nouvelle-Écosse. Ils ont des choix à faire. Ils peuvent demander au de respecter sa promesse.
Voici comment le a conclu un discours sur les accords avec les provinces en 2004.
Ce qui est en jeu ici, c'est l'avenir du Canada atlantique, c'est une occasion sans précédent et historique pour les provinces de cette région de sortir de la pauvreté [...] Ce qui est en jeu, tout simplement, c'est l'honneur même du premier ministre, qui n'a qu'à tenir parole.
Je n'aurais pas pu mieux dire. Le devrait respecter sa promesse.
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Monsieur le Président, il est très intéressant d'entendre les libéraux d'en face essayer de fabriquer un univers parallèle à partir de faits dont ils rêvent éveillés plutôt que de faits réels, dans le but de nourrir leur politicaillerie.
Les députés d'en face soulignent à raison que leur gouvernement avait signé les accords atlantiques avec Terre-Neuve-et-Labrador et avec la Nouvelle-Écosse. C'était un problème pour eux parce que, tout à coup, certaines provinces se retrouvaient avec des traitements de faveur, ce qui faisait disparaître toute équité et toute égalité de ce programme. Le gouvernement libéral a conclu ces accords à des fins politiques, et notre gouvernement a dit qu'il allait les honorer.
Voici maintenant le point crucial, et j'espère que les députés d'en face vont bien écouter, car c'est un fait qui les aidera peut-être, eux qui vont continuer de pontifier et d'induire les gens en erreur tout au long de la journée. Voici les faits qu'ils ne devraient pas oublier.
Je lis ce qui est écrit dans le budget lui-même. Toute personne de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse ou d'une autre province trouvera ce document dans le site web. Voici ce qui écrit noir sur blanc, en français et en anglais.
Le budget respecte les accords sur les ressources extracôtières. On peut y lire ceci: « Afin de respecter les accords, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador pourront continuer de bénéficier du régime de péréquation antérieur [...] » Voilà ce que dit le budget. Il dit aussi:
Ce faisant, le gouvernement s’acquitte de son engagement de respecter les accords sur les ressources extracôtières, et il s'appuie sur celui-ci; par ailleurs, il fait en sorte que ces provinces continueront de jouir des pleins bénéfices auxquels elles ont droit aux termes du régime antérieur.
Le gouvernement respecte entièrement les accords. Il n'y a pas d'exceptions, d'exclusion, de plafonds ni de changements. C'est la vérité, point final. Rien n'a changé.
Ces provinces disposent en fait d'un choix intéressant. Si elles ne sont plus satisfaites des accords atlantiques, elles ont une alternative. Je répète que le gouvernement précédent avait commencé à réparer le régime de péréquation, et notre gouvernement a fait le travail qui restait.
En fait, le gouvernement précédent a mis sur pied un groupe d'experts, le groupe O'Brien. Celui-ci était chargé d'examiner le régime de péréquation, qui se trouvait dans un état lamentable à cause des nombreuses années d'incurie libérale. L'ancien ministre des Finances, le député de , avait déclaré ce qui suit:
Il y a tellement de désaccords entre les provinces au sujet de ce que la formule devrait être que nous allons mandater un groupe d'experts indépendant — composé de personnes impartiales qui n'ont pas d'intérêts régionaux directs — qui sera chargé de formuler des recommandations sur la manière dont la formule de répartition devrait être modifiée.
L'ancien ministre des Finances libéral avait dit que le groupe d'experts allait surtout s'intéresser à la question des ressources non renouvelables.
Le groupe d'experts formé par les libéraux a fait son travail et il a présenté son rapport. Notre gouvernement a accepté les recommandations du groupe O'Brien. Nous avons maintenant réparé le régime de péréquation conformément aux recommandations de ce groupe d'experts indépendant et impartial mis sur pied par les libéraux.
Le système a été corrigé, ce qui a permis d'améliorer légèrement le programme de péréquation. Les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse affirment maintenant que les accords leur promettaient une chose, mais que ce nouveau système pourrait leur offrir mieux. Cela pourrait être le cas. Qu'a fait notre gouvernement? Le gouvernement a dit aux provinces qu'elles avaient le choix. Elles pouvaient continuer de fonctionner en vertu des accords négociés et signés que nous honorons tous sans exception, ou elles pouvaient adopter le nouveau système.
Que pourrait-on faire de mieux? On leur dit qu'elles peuvent s'en tenir aux ententes pour lesquelles elles se sont battues et qu'elles ont signées, ou encore qu'elles peuvent adhérer au nouveau système. C'est à elles de décider. Elles ont le choix. J'ajouterais même que d'autres provinces n'ont pas le choix, mais que ces deux là l'ont.
Parlons un peu du nouveau système qui a été mis sur pied. Ce nouveau système donne un choix aux provinces qui participent au nouveau système auquel Terre-Neuve-et-Labrador ainsi que la Nouvelle-Écosse pourraient participer si elles le voulaient. Selon les dispositions du nouveau système, deux calculs seront effectués chaque année pour chaque province. L'un de ces calculs sera basé sur les recommandations O'Brien qui prévoyaient l'inclusion de la moitié des ressources renouvelables dans la formule. C'est ce que M. O'Brien avait jugé juste et raisonnable, et nous utiliserons donc cette méthode de calcul. Dans le cas des provinces qui veulent obtenir l'exclusion totale des ressources non-renouvelables, nous pourrons également faire le calcul sur cette base. Les provinces pourront décider la formule qu'elles veulent utiliser. Elles tireront le meilleur des deux systèmes.
À l'heure actuelle, les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse ont trois choix. Elles peuvent opter pour la formule de péréquation prévue aux termes des accords atlantiques qui sont respectés et honorés par notre gouvernement, elles peuvent également préférer la formule O'Brien qui est basée sur l'inclusion de la moitié des recettes provenant de l'exploitation des ressources non renouvelables ou elles peuvent choisir la meilleure solution, si c'est vraiment la meilleure, prévoyant l'exclusion de la totalité de ces ressources non renouvelables. Toutefois, les députés d'en face tentent de laisser croire que les provinces qui ont non pas un, ni deux, mais bien trois choix, sont traitées de façon injuste. C'est tellement loin de la vérité.
Il ne faut pas s’étonner que certaines provinces se disent mécontentes quand on leur propose une formule. Pas plus tard qu’en janvier de cette année, le chef du Parti libéral lui-même déclarait que toutes les provinces rouspètent et s’estiment roulées par Ottawa d’une façon ou d’une autre et qu’il sera difficile de plaire à tous les premiers ministres. Il ne se trompait pas sur ce point.
Le chef du Parti libéral a également déclaré que, peu importe la formule de péréquation retenue, il faudrait prévoir une disposition stipulant que la capacité financière d’une province bénéficiaire du régime de péréquation ne devrait jamais devenir supérieure à celle d’une province non bénéficiaire. On y est, et ça, ça s’appelle un plafond.
Cette remarque rejoint d’ailleurs tout à fait les recommandations du groupe O'Brien et la nouvelle solution que notre gouvernement a trouvée pour la péréquation. Le nouveau régime nous garantira que tous les Canadiens bénéficient d’un niveau de service égal, étant entendu que les provinces non bénéficiaires de la péréquation ne devront pas se retrouver avec moins de moyens qu’une province bénéficiaire pour offrir des services à leurs citoyens. Il faut être équitable envers tout le monde. Il faut appliquer la même norme pour tous, que l’on parle de plafond ou de norme universelle ou encore d’égalité ou d’équité.
C’est un principe que comprennent tous les Canadiens, sauf quelques députés d'en face. Même le chef de l’opposition le comprend. Permettez-moi de vous rappeler ce qu’il a dit: « Il faudrait prévoir une disposition stipulant que la capacité financière d’une province bénéficiaire du régime de péréquation ne devrait jamais devenir supérieure à celle d’une province non bénéficiaire. »
La formule de péréquation est assortie d’une norme que toutes les provinces respectent, parce qu’elle est équitable. Les provinces bénéficiaires du programme de péréquation n’auront pas plus de moyens pour servir leurs citoyens que celles qui ne reçoivent pas d’argent à ce titre. Qu’y a-t-il là-dedans que les députés d’en face qui viennent de s’exprimer n’aiment pas? Même leur chef a compris cela, même leur chef l’affirme.
Nous avons réglé le système de la péréquation. Je dois même dire que ce système avait été bidouillé, déformé et mis en pièces par le précédent gouvernement qui n’arrivait pas à se brancher, qui n’appliquait aucun principe et qui ne pouvait pas prendre de décision ferme. Comme les libéraux n’y sont pas parvenus, c’est nous qui avons fait le travail, et voilà qu’à présent ils n’aiment pas le résultat, même si celui-ci est équitable, même si nous avons entièrement respecté les accords conclus avec les provinces de l’Atlantique et même si le nouveau système confère aux provinces la possibilité de choisir, entre deux modes de calcul, celui qui leur conviendra le mieux. Pour une raison ou pour une autre, les députés d'en face ne comprennent pas cela et ils nous cherchent noise de façon tout à fait injustifiée et pour de simples motifs politiques. Leur attitude est totalement injuste.
Que vont retirer Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse de ce programme de péréquation enrichi? Nous avons pleinement respecté les accords de l'Atlantique et nous n’y avons absolument rien changé.
Le nouveau système de péréquation améliore la situation de chacune des provinces. En fait, on nous a reproché la richesse de ce système en vertu de la nouvelle formule. Dorénavant, c'est un montant de plus de 12 milliards de dollars qui sera réparti entre les provinces bénéficiaires aux termes de cette formule. Si la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador arrivent à la conclusion que ce nouveau programme enrichi de péréquation est avantageux pour elles, elles peuvent y adhérer. C'est à elles de décider. Rien ne vaut une possibilité équitable de choisir. À tout moment, pendant que l'accord sera en vigueur, elles peuvent se joindre à ce système enrichi.
Je veux que les gens de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse retiennent deux choses de ce débat. La première, c'est que le nouveau système respecte pleinement les accords de l'Atlantique et que ces deux provinces peuvent s'en prévaloir sans quelque modification que ce soit. La seconde, c'est que nous avons un nouveau système, un système plus riche, qui permettra à toute province de recevoir des paiements selon des calculs qui excluent totalement les ressources non renouvelables, ou en vertu d'un système que le groupe d'experts O'Brien a recommandé, un calcul qui inclura la moitié des ressources non renouvelables.
Le système repose sur la justice. Il est clair. Il est équitable. Il donne aux provinces certains éléments de certitude dans la préparation de leurs budgets, dans les choix qu'elles ont à faire sur les moyens d'assurer à leurs citoyens des services importants comme les soins de santé, l'éducation, les infrastructures, la garde des enfants et des systèmes de soutien social pour les plus vulnérables. Voilà l'objectif de la réforme du système de péréquation.
Il y a deux provinces, l'une possédant la plus grande capacité financière au Canada, l'Alberta, et l'autre où cette capacité financière est la plus faible au pays, l'Île-du-Prince-Édouard. Qu'est-ce que ces deux provinces ont en commun? Leurs premiers ministres sont des personnes raisonnables. Ils sont à même de détecter les compromis raisonnables. Les premiers ministres de ces deux provinces, dont l'un est arrivé le plus récemment à ce poste et l'autre est celui qui l'occupe depuis le plus longtemps, sont très heureux de ce budget, parce que nous avons respecté notre promesse de préserver pleinement les accords de l'Atlantique et parce que nous avons redonné équité et équilibre à un système désordonné que nous avons hérité du gouvernement précédent, gouvernement dépourvu d'orientation, fonctionnant par automatismes et dont le Canada a subi les conséquences.
De surcroît, le , le et le gouvernement actuel reconnaissent qu’un gouvernement national est tenu, envers tout le Canada, l’ensemble des provinces et territoires et tous les citoyens, de respecter le principe d’égalité et d’appliquer les mêmes normes à tous. Le gouvernement précédent ne comprenait pas cette nécessité.
L’équité exige que les provinces qui touchent des paiements de péréquation n’aient pas une capacité fiscale supérieure à celle des provinces qui n’en reçoivent pas. Voilà ce qu’a dit le groupe O'Brien, qui a été mis sur pied par le gouvernement précédent. Les Canadiens savent que c’est juste, et c’est pourquoi nous avons mis en place ce nouveau régime.
Malgré toutes les distorsions, toutes les fausses interprétations et toutes les difficultés qu’on peut faire en face, les députés sont censés faire en sorte que notre pays marche bien pour tout le monde. Ils sont censés être justes, honorables et honnêtes dans leurs divergences d’opinions. Si la formule de péréquation mise en place par les conservateurs ne plaît pas aux députés d’en face et s’ils pensent pouvoir faire mieux, bien qu’il faille signaler qu’ils n’ont jamais dit comment ils la modifieraient, alors c’est un débat juste. Par contre, présenter sous un faux jour ce qui a été fait et prétendre que des promesses ont été en quelque sorte trahies alors qu’elles ont été honorées, voilà qui est complètement injuste et déloyal envers les Canadiens, qui se fient à leurs députés, car leurs électeurs les écoutent. Ils les croient et leur font confiance.
La confiance doit reposer sur la vérité, l’honnêteté et la réalité des faits tels qu’ils sont, et non tels que les députés d’en face veulent les travestir pour pouvoir s’attaquer à un gouvernement qui a vu juste, pour une fois, qui tient ses promesses et laisse aux provinces non pas une ni deux, mais trois possibilités claires et sans ambiguïté. J’espère que la suite du débat d’aujourd’hui restera fidèle à la vérité, qu’il portera sur les mesures qui se trouvent vraiment dans le budget. J’espère qu’il portera sur ce qui est proposé aux bonnes gens de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse, car elles ont le droit de fonder leur jugement sur ce qui est vrai et non sur des faits dénaturés.
J’ai essayé d’expliquer le plus clairement possible à la Chambre et aux Canadiens ce qui se passe en réalité. Il s’agit d’améliorer le système de péréquation, d’honorer pleinement les accords atlantiques, si les deux provinces souhaitent les conserver, d’honorer complètement l’engagement envers les provinces qui souhaitent exclure de la formule l’intégralité des ressources non renouvelables, mais en même temps honorer les conclusions du groupe O'Brien, qui a travaillé pendant de longs mois pour trouver le meilleur moyen d’assurer dans notre pays l’équité, l’égalité et la prestation de services aux citoyens.
Voilà où nous en sommes. Nous avons un bon système. Il ne plaira pas à tous – la nature humaine ne serait pas ce qu’elle est –, mais c’est un système qui est fidèle à nos promesses, aux choix que nous avons annoncés, au principe de l’équité et de l’uniformité des normes pour tous.
Les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse sont de bons Canadiens qui veulent obtenir un bon marché pour eux et leurs enfants et des services sur lesquels ils pourront compter. Ils veulent savoir à quoi s’en tenir, mais ils veulent aussi faire partie d’un grand pays où tous sont égaux.
Nous sommes heureux d’honorer les accords qui ont été conclus par le gouvernement précédent, même s’ils ont faussé le système. Nous en sommes conscients, mais nous allons les honorer ou passer à un régime bonifié qui sera encore meilleur. Voilà ce que nous proposons à ces deux provinces et à tous les Canadiens. Nous en sommes fiers et nous espérons que tous appuieront nos propositions.
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Monsieur le Président, pour débuter, avant d'exprimer la position du Bloc québécois, je voudrais revenir sur la motion au sujet de laquelle nous débattons. Il s'agit de la motion présentée par le Parti libéral, et elle se lit comme suit:
Que la Chambre trouve regrettable que le parti formant actuellement le gouvernement ait abandonné les principes concernant les accords atlantiques, la péréquation et les recettes tirées des ressources non renouvelables tels qu’il les avait énoncés dans la motion présentée à la Chambre le mardi 22 mars 2005.
D'abord, je dois dire que cette motion a été effectivement déposée par le Parti conservateur en 2005. Je comprends très bien que, dans certaines régions du Canada, on puisse considérer que la proposition portant sur la péréquation, qu'on retrouve dans le plan budgétaire, dans le discours du budget, semble être une promesse reniée par le Parti conservateur, et que cela crée des frustrations.
Je comprends aussi qu'environ 2,5 millions de Canadiens, qui ont cru en la promesse de l'actuel concernant les fiducies de revenu, se sentent aujourd'hui floués par ce gouvernement. Je rappelle à la Chambre que le avait promis, en campagne électorale, de ne pas modifier les règles fiscales concernant les fiducies de revenu. Il n'a pas tenu sa promesse. D'ailleurs, retrouve cela dans le budget.
Dans ce cas, comme dans celui de la péréquation, je comprends les frustrations des gens, que ce soit les gens des provinces Atlantiques ou ceux des provinces de l'Ouest. Je comprends aussi la frustration des retraités qui ont cru en la parole du .
Par contre, je dois dire que dans le cas du moratoire — c'est plus que cela, c'est l'interdiction de conversion de sociétés par actions en fiducies de revenu pour l'avenir —, on ne peut pas être en désaccord avec le gouvernement. En effet, il y avait un problème aussi bien sur le plan du développement économique que sur celui d'un certain évitement fiscal. Cela étant dit, il aurait pu y avoir des mesures d'atténuation dans ce cas, comme le Comité permanent des finances l'a mentionné.
Dans le cas de la péréquation, comme je le mentionnais, je peux très bien comprendre les frustrations de certains premiers ministres, en particulier ceux de certaines provinces. Mais une chose demeure: la formule de péréquation, même celle qu'on retrouve dans le budget actuel, n'est pas équitable pour le Québec. En ce sens, le Bloc québécois ne pourra pas appuyer cette motion. Car si on revenait aux anciens principes de la péréquation, cela ferait perdre énormément d'argent au Québec.
Je rappelle à la Chambre que l'ancienne formule aurait permis au Québec, pour 2007-2008, d'obtenir 5,202 milliards de dollars, alors que la nouvelle formule, qui n'est pas complète selon nous, permet d'obtenir 7,16 milliards de dollars, soit une différence de 1,958 milliard de dollars. Comment penser, alors, que le Bloc québécois appuierait de façon masochiste une réduction de près de 2 milliards de dollars la péréquation en ce qui concerne le Québec? On comprendra donc très bien que le Bloc québécois s'opposera à cette motion.
Je rappelle également que la proposition du gouvernement — on verra comment la loi d'exécution du budget concrétisera ce qu'on nous a annoncé dans ce budget —, inclut, au choix des provinces bénéficiaires, soit 0 p. 100 des revenus tirés des ressources naturelles, soit 50 p. 100. Il y a quand même un choix.
Je me demande d'ailleurs pourquoi le gouvernement n'a pas proposé 100 p. 100 des revenus tirés des ressources naturelles, comme le Bloc québécois le lui demande, continuera à le lui demander, et comme le gouvernement du Québec, tous les partis de l'Assemblée nationale et la Commission Séguin le lui ont demandé. Les provinces ont donc le choix.
Une norme des 10 provinces consiste en l'abolition des mesures de plafond et de plancher, ce à quoi nous étions défavorables selon l'ancienne formule, car cela avait énormément pénalisé le Québec. À ce sujet, il y a une certaine avancée sur le plan du caractère équitable de la formule de péréquation.
On a aussi réduit l'assiette de 33 à 5 dans le calcul, ce qui nous semble être beaucoup plus transparent. On s'est aussi rendus à l'argument du Québec — j'imagine que c'est le cas pour d'autres provinces —, à savoir que la valeur foncière devait être prise en compte à sa juste mesure.
Comme je l'ai mentionné, c'est ce que le budget 2007 nous propose. Cela ne répond pas totalement aux demandes du Québec et du Bloc québécois. On comprendra alors très bien, au moment où l'on a une formule de péréquation qui va dans le bon sens mais qui n'est pas arrivée à destination, qu'on ne va quand même pas reculer ou faire marche arrière pour revenir à une situation d'iniquité pour le Québec.
Ce qu'on demande, c'est qu'il y ait une réforme de la formule de péréquation qui tienne non seulement compte des dix provinces, mais aussi de 100 p. 100 des revenus tirés des ressources naturelles, qu'elles soient renouvelables ou non, et qui tienne compte, comme je l'ai déjà mentionné, de la valeur réelle des impôts fonciers.
Selon nous, cela permettrait une augmentation de l'enveloppe globale pour la péréquation. Actuellement, dans le budget, cette enveloppe globale est évaluée à 12 milliards de dollars. Elle augmenterait à 16 milliards de dollars en 2007 et 2008. On a fait un bout de chemin, et j'ai eu la chance de le dire. Mes collègues du Bloc québécois ont aussi eu la chance de le dire lors de notre réaction au discours du budget. Toutefois, on n'est pas encore rendus à une solution définitive en ce qui a trait au déséquilibre fiscal. La formule proposée par le Bloc québécois est la seule qui permet à la péréquation de réaliser son objectif, soit de fournir aux provinces bénéficiaires une capacité fiscale per capita équivalente à la moyenne canadienne.
Il n'y a pas de logique à n'avoir retenu que 50 p. 100 des revenus tirés des ressources naturelles. Un des éléments qui expliquent la disparité fiscale entre les provinces canadiennes dont, malheureusement, le Québec fait encore partie, c'est le fait que certaines provinces ont, dans leur sous-sol, du pétrole ou du gaz naturel. Bien sûr, je pense à l'Alberta, mais je pense aussi à Terre-Neuve-et-Labrador. Cet accident géologique explique que certaines provinces s'enrichissent.
Prenons Terre-Neuve-et-Labrador par exemple. L'année dernière et cette année, les taux de croissance ont frôlé 11 p. 100. À quoi sont liés ces taux de croissance? Ils sont liés à la mise en marche du projet Hibernia.
Si on ne tient pas compte de cette réalité, on biaise la formule de péréquation, on empêche de fonctionner cette formule de péréquation inscrite à l'article 36(2) de la Constitution canadienne. Cet article se lit comme suit. Il énonce que la péréquation prévoit:
[...] d'assurer les services publics à un niveau de qualité et de fiscalité sensiblement comparables.
Ainsi, en ne tenant pas du tout compte des revenus tirés des ressources naturelles, on ne fait pas jouer à la péréquation le rôle que la Constitution canadienne lui a donné. D'ailleurs, je m'amuse souvent à faire remarquer à la population québécoise et à mes collègues des autres partis que le Bloc québécois est à peu près le seul à vouloir faire respecter la Constitution canadienne.
Dans ce cas-ci, je le rappelle, la péréquation joue un rôle extrêmement important entre les régions du Canada. Toutefois, pour qu'elle joue ce rôle, il faut tenir compte de totalité de la réalité et non pas simplement d'une partie de celle-ci. L'ancienne formule, soit ce à quoi la motion libérale propose de revenir, avait comme norme les cinq provinces. On excluait les plus pauvres et les plus riches, ce qui faisait en sorte de faire baisser la norme nationale, ou plutôt la norme pancanadienne — maintenant que cette Chambre a reconnu que le Québec était une nation, je dois donner l'exemple. On a reconnu que la norme pancanadienne, avec la norme des cinq provinces, était plus basse que si on tenait compte de l'ensemble des provinces.
Rappelez-vous aussi qu'à ce moment-là, on ne tenait pas compte de la valeur réelle de l'impôt foncier. C'était davantage par le biais des loyers payés ou des hypothèques payées par les propriétaires qu'on faisait cette évaluation, ce qui avait pour effet de sous-estimer la valeur foncière de certaines provinces. Comme je l'ai déjà mentionné, tout cela faisait en sorte que le Québec était pénalisé. Il l'est toujours, parce qu'on n'est toujours pas à 100 p. 100 des ressources naturelles dans le calcul de la péréquation.
Lorsqu'on parle de solution au déséquilibre fiscal, une solution qui commence à connaître une toute petite partie de réponse, on a besoin de plusieurs éléments. D'abord, on a besoin d'une péréquation qui fonctionne. Il ne s'agit pas de revenir en arrière, mais bien de continuer à travailler pour s'assurer qu'on atteigne véritablement les objectifs prévus par la Constitution canadienne, c'est-à-dire des transferts pour permettre aux provinces qui sont sous la norme pancanadienne d'avoir accès à des revenus qui leur permettent d'atteindre cette norme pancanadienne.
Deuxièmement, on a besoin de transferts qui soient à la hauteur de ce que les provinces et le Québec ont besoin.
À cet égard, comme on l'a dit, particulièrement pour l'éducation postsecondaire, le dernier budget n'a pas rempli ses promesses et n'a pas répondu aux attentes du réseau de l'éducation. C'est vrai partout au Canada et c'est aussi vrai au Québec. Il y a donc là du travail à faire sur le plan de l'accroissement des transferts vers les provinces, vers le Québec.
Or, pour être bien sûrs de ne plus tomber dans les dangers de décisions unilatérales de la part du gouvernement fédéral, nous préconisons, tout comme la Commission Séguin, le gouvernement du Québec et tous les partis à l'Assemblée nationale, un transfert de l'assiette fiscale du fédéral vers les provinces, vers le Québec. Ainsi, moyennant des revenus assurés, permanents et prévisibles, le Québec serait en mesure d'assumer ses responsabilités dans ses champs de compétence de façon indépendante. On parle toujours évidemment de ses champs de compétence.
Il faut aussi être en mesure de contrer le pouvoir de dépenser du fédéral. À ce sujet, lors des deux dernières périodes de questions, on a demandé au de prendre un engagement de négocier. Malheureusement, je dois souligner qu'hier, le premier ministre a laissé entendre — d'une façon qui s'apparente à du chantage — qu'il n'y aurait pas de négociations avec un gouvernement, au Québec, autre qu'un gouvernement fédéraliste. C'est tout de même inadmissible. Donc, si le Parti québécois, comme tout le porte à croire, prend le pouvoir le lundi 26 mars prochain, le gouvernement va se fermer comme une huître. Cela me semble être totalement irresponsable.
Je vais quand même vous rappeler les faits. C'était lors de la période de questions. Le chef du Bloc québécois questionnait justement le sur la volonté du gouvernement fédéral d'entreprendre des négociations quant au pouvoir de dépenser du fédéral, de façon à le contrer. Il a répondu ceci:
Nous sommes toujours prêts à considérer les possibilités. Enfin, pour avoir de telles relations fiscales avec les provinces, il est nécessaire d'avoir un gouvernement fédéraliste à Québec et un gouvernement qui respecte les champs de compétence des provinces, ici à Ottawa.
Il s'agit véritablement d'un bris sur le plan démocratique. Je pense que le discours du a sûrement dépassé sa pensée parce que ce serait une attitude totalement antidémocratique et irrespectueuse envers la population québécoise.
Cependant, il en a quand même rajouté. J'imagine que lors de la période de questions, aujourd'hui, on va essayer de lui mettre les yeux en face des trous, de sorte qu'il soit en mesure de nous dire exactement sa pensée. En effet, il en a rajouté. À une question que je lui posais, il a répondu:
Ce gouvernement est prêt à rencontrer le nouveau gouvernement — qui, je l'espère, sera fédéraliste — pour contrôler le pouvoir fédéral de dépenser.
Cela veut-il dire que non seulement le veut choisir les juges et les gens qui seront à la Commission de l'immigration, mais que maintenant, il voudrait aussi choisir les premiers ministres dans les provinces, en particulier au Québec? C'est totalement inacceptable.
Voilà pourquoi il faut être en mesure de libérer une partie de l'espace fiscal occupé par le fédéral, le transférer aux provinces qui le désirent — le Québec le désire —, pour ne pas avoir à faire face à ce genre de chantage.
La meilleure illustration de l'existence du déséquilibre fiscal, c'est justement qu'on a voulu faire jouer au budget fédéral un rôle dans la campagne électorale du Québec. Imaginons que le budget du Québec ait été présenté pendant la campagne électorale fédérale. Pensez-vous qu'on aurait craint que le budget du Québec, pendant la campagne électorale fédérale, ait quelque effet sur les résultats de la campagne au Québec même? Personne ne se serait inquiété.
C'est tout juste si on arrive à équilibrer les finances. L'année dernière, le ministre Audet a dû vendre 800 millions d'actifs du gouvernement du Québec pour être capable d'atteindre l'équilibre. Ce ministre des Finances ne s'est pas représenté: il devait être épuisé d'essayer d'équilibrer son budget. Le vérificateur général, M. Breton, nous a dit qu'il y avait eu quelques petits tours de passe-passe comptables, de sorte qu'on n'avait probablement pas atteint l'équilibre. Cela n'aurait donc eu aucun impact. C'est la preuve que le gouvernement fédéral a trop d'argent par rapport à ses responsabilités.
Par conséquent, nous voulons que, lorsqu'un payeur de taxes paie ses impôts, il en paie juste assez au fédéral pour que celui-ci assume ses responsabilités, et qu'il en paie suffisamment au Québec pour que celui-ci soit capable d'assumer les siennes.
J'ai cité plus tôt les réponses du . Il disait que non seulement un gouvernement fédéraliste était nécessaire à Québec, mais qu'était nécessaire un gouvernement qui voulait un fédéralisme décentralisateur comme le préconise le Parti conservateur à Ottawa.
Je constate que les gouvernements se succèdent ici à Ottawa. Je siège en cette Chambre depuis seulement sept ans, mais j'ai quand même suivi la politique fédérale depuis une bonne quarantaine d'années maintenant. Mes parents étaient très intéressés par la chose politique.
En regardant le budget, j'ai constaté qu'à plusieurs reprises, on retrouve une phrase. On parle ici de formation professionnelle:
Le gouvernement est disposé à envisager d’accroître le financement des prograé du travmmes du marchail, après avoir consulté les provinces et les territoires sur la meilleure façon d’utiliser les nouveaux investissements dans la formation liée au marché du travail et d’assurer la présentation de rapports ainsi que la reddition de comptes aux Canadiens.
C'est dans le chapitre ou la partie qui touche au programme du marché du travail, qui est une compétence du Québec, comme on le sait.
Qu'est-ce que cela veut dire? On la retrouve non seulement au sujet de l'éducation et de la formation professionnelle, on la retrouve également au sujet du postsecondaire, des programmes sociaux et des garderies. On retrouve cette phrase à plusieurs reprises dans le budget. On ne parle pas des champs de compétence du fédéral. La formule de péréquation appartient au fédéral. S'il veut la changer, il en a le droit. Évidemment, on souhaite qu'il la change dans le sens qui va dans l'intérêt de l'ensemble de la population, en particulier dans l'intérêt des gens du Québec. Toutefois, il ne doit pas attendre de permission, comme nous le laissaient entendre pendant des mois et des mois le et le .
D'ailleurs, à plusieurs reprises, le gouvernement libéral a changé la formule de péréquation au désavantage du Québec. À partir de ce qu'on lit, on peut donc dire que dans les champs de compétence des provinces, le gouvernement conservateur se garde le pouvoir de dépenser en consultant les provinces, mais pas en leur donnant le droit de retrait de ces programmes avec pleine compensation et sans condition. On demeure donc toujours avec un gouvernement centralisateur à Ottawa. Le verni a changé. On parle de fédéralisme d'ouverture. La réalité, c'est qu'on fait face à un gouvernement qui prône un fédéralisme centralisateur. Il faut que les Québécois et les Québécoises le sachent. S'ils veulent être en mesure de tenir tête à ce gouvernement, comme ils ont tenu tête aux autres gouvernements, il va falloir un gouvernement qui se tient debout, il va falloir un gouvernement du Parti québécois lundi prochain.
Comme on le voit, le travail en marche pour régler le déséquilibre est loin d'être terminé. Il faudra poursuivre les négociations et ce, peu importe qui sera au gouvernement. Le Bloc québécois continuera de harceler le gouvernement conservateur et tous les gouvernements tant qu'il sera ici. Il sera ici tant que la souveraineté ne sera pas réalisée, pour s'assurer qu'on respecte certains principes et que le gouvernement du Québec, comme les gouvernements des autres provinces, aura les ressources financières nécessaires pour avoir des programmes viables. On le souhaite aussi pour les autres de l'ensemble de l'espace politique canadien. Ça prend donc de la responsabilité. On retrouve cela dans la citation que je viens de lire.
Toutefois, lorsque le gouvernement fédéral conservateur parle de responsabilité, tout comme le gouvernement libéral auparavant, il parle de la responsabilité des provinces et du Québec envers le fédéral. Ce n'est pas la responsabilité à laquelle je pense. La responsabilité à laquelle je pense, c'est la responsabilité des gouvernements des provinces et du Québec dans leurs champs de compétence envers leur population, leurs électeurs et leurs électrices. Dans les champs de compétence du fédéral, le gouvernement fédéral doit être responsable devant la population canadienne et québécoise au moment des élections. On ne parle donc pas du tout de la même chose.
De plus, il faut que ce soit prévisible. On le voit, nous sommes encore dans une situation où, demain, le gouvernement pourrait changer d'idée et modifier la formule de péréquation ou encore réduire ses transferts en santé ou en éducation. D'ailleurs, rien ne nous garantit qu'après l'élection d'un gouvernement majoritaire, qu'il soit libéral, conservateur ou néo-démocrate — pour vous faire plaisir, monsieur le Président; rêvons, comme je le dis toujours —, ce gouvernement ne déciderait pas de déchirer tout ce qu'il y a ici devant nous. La seule manière de s'assurer que ça n'arrivera pas, c'est que le Québec ait une capacité fiscale indépendante pour ses revenus, dans ses champs de compétence, et cela signifie le transfert de points d'impôts vers le Québec.
Finalement, et je ne sais pas pourquoi le Bloc québécois est constamment obligé de le répéter, il faut respecter les compétences. Ce que j'ai lu tout à l'heure du plan budgétaire ne respecte pas les compétences. Encore une fois, le nouveau gouvernement fédéral conservateur, comme l'ancien gouvernement libéral, veut contrôler ce que les provinces font, particulièrement le Québec, y compris au moment des élections, et c'est inacceptable.
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Monsieur le Président, dans la merveilleuse île du Cap-Breton, nous avons un collège gaélique. Je vais citer un proverbe gaélique à la Chambre, un proverbe très sensé qu'on ne répétera jamais assez: « Il n'y a pas de plus grande fraude qu'une promesse non tenue. »
Depuis que les conservateurs ont accédé au pouvoir avec l'actuel à leur tête, nous les avons vu faire plusieurs volte-face, notamment sur le PAAC, sur les droits de services maritimes, sur la motion en faveur des anciens combattants et sur celle concernant les soins aux anciens combattants, ainsi que sur les déductions pour les appareils fonctionnels. La liste des promesses non tenues ne cesse de s'allonger.
Tout cela vient du qui, lorsqu'il était dans l'opposition, reprochait à juste titre au gouvernement libéral de l'époque de ne pas tenir ses promesses. Le premier ministre avait parfaitement raison, lorsqu'il était dans l'opposition, de dire que les libéraux avaient manqué à leurs promesses dans divers dossiers.
Il est maintenant du pays et il manque à une promesse très solennelle que le gouvernement du Canada a faite, avec son appui, aux habitants de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve-et-Labrador et, en fait, de l'ensemble du Canada atlantique.
Si les Canadiens ne peuvent pas faire confiance à leur , nous avons un sérieux problème. La population canadienne a très peu d'estime pour les politiciens en général, et les actions du premier ministre ne feront qu'aggraver la situation.
Il est intéressant de noter qu'un homme très important de la Nouvelle-Écosse, M. Brian Lee Crowley, ancien président de l'Atlantic Institute for Market Studies, ou AIMS, travaille maintenant au ministère des Finances à titre d'économiste invité. Il y a environ deux ans, il a dit au gouvernement en place à l'époque que le déséquilibre fiscal n'existait pas. Ce qu'il a dit en fait, c'est qu'il y avait peut-être un déséquilibre social et un déséquilibre sur le plan du développement, mais qu'il n'y avait pas de déséquilibre fiscal.
L'autre jour, nous avons vu l'opportunisme crasse dont a fait preuve le premier ministre du Québec. Il a pris un paiement de transfert de 700 millions de dollars et, au lieu de l'utiliser pour corriger des problèmes dont il se plaint depuis des années dans des dossiers comme la santé, l'éducation, l'environnement, les personnes âgées, les mères seules, l'infrastructure, la formation, et j'en passe, qu'a-t-il fait? Il a agi de façon très mesquine en essayant de dire aux gens que, s'ils votaient pour lui, ils bénéficieraient de réductions d'impôt. S'il a les moyens d'accorder des réductions d'impôt de cette ampleur, comment le Québec peut-il se plaindre d'un déséquilibre fiscal?
Le déséquilibre fiscal est un mythe. Nous avons un déséquilibre social et un déséquilibre sur le plan du développement.
Quel affront pour les Canadiens de l'Atlantique. Le premier ministre de Nouvelle-Écosse et celui de Terre-Neuve-et-Labrador, tous deux conservateurs, et non néo-démocrates, libéraux, verts ou peu importe, sont profondément scandalisés par ce que le gouvernement a fait à leur population.
Mais nous savons pourquoi cela a été fait. On a recouru à de la basse politique. Les conservateurs ont fait les calculs. Ils savent fort bien qu'ils peuvent se permettre de perdre quelques sièges à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse, sans problème, et que, s'ils peuvent en reprendre en Ontario et au Québec, cela sera préférable pour eux, pensent-ils.
C'est incroyable. Le est censé représenter tous les Canadiens d'un bout à l'autre du pays, et non certains Canadiens du Centre et, peut-être, de l'Ouest. Je ne peux pas décrire la consternation qu'a causée le budget dans la belle province de Saskatchewan et dans mon ancienne province d'origine, la Colombie-Britannique.
C'est incroyable. Le gouvernement a un excédent de 14,2 milliards de dollars, soit un montant plus élevé que prévu, et les députés conservateurs sont ceux-là mêmes qui ont reproché aux libéraux de ne pas avoir tenu compte du montant des excédents année après année; or, ils font exactement la même chose. C'est incroyable.
Personnellement, je souhaiterais qu'il y ait des élections, afin que nous puissions faire campagne et dire aux Canadiens quelle est la vraie nature du Parti conservateur. Les quatre premières lettres du nom de ce parti sont « cons » et nous savons ce qu'elles signifient. Ces députés ont vraiment arnaqué les Canadiens de l'Atlantique.
Les gens de la Nouvelle-Écosse, la province où se trouve ma circonscription, savent très précisément et très clairement ce qu'ils souhaitent voir dans le budget. Ils veulent voir de l'aide au développement. Ils veulent le maintien des accords. Ils ne veulent pas être forcés de choisir entre une chose et une autre. Le budget 2007 est presque une forme de chantage: si on prend ceci, on n'obtient pas cela, c'est au choix. Ce n'est pas la façon d'appliquer le fédéralisme au Canada. Il est incroyable que les conservateurs s'en tirent avec une telle façon de procéder.
Je peux assurer aux députés que nous dirons haut et fort non seulement aux Néo-Écossais et aux gens du Canada atlantique, mais à l'ensemble des Canadiens ce que le gouvernement a concocté. C'est la pire forme de politique que j'aie vue depuis près de 10 ans que je siège dans cette Chambre.
Nous, Néo-Écossais, sommes des gens très fiers et de vaillants travailleurs. En fait, bon nombre de nos jeunes travaillent actuellement à divers endroits du pays, notamment dans les provinces du Centre et de l'Ouest du Canada; ils font leur contribution en trimant dur. Les Néo-Écossais sont prêts à se rendre là où il y a du travail, mais ils ont demandé à maintes reprises certaines choses pour aider leur province. L'Accord atlantique figure parmi leurs demandes.
Auparavant, notre premier ministre était M. John Hamm. C'était un conservateur, mais je le trouvais très respectueux et très digne. C'était un homme bien. Quant à Danny Williams, il s'est battu très fort pour faire en sorte que l'Accord atlantique serve les intérêts de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse et, à maints égards, qu'il bénéficie à l'ensemble du Canada atlantique. Voilà ce qu'a fait M. Williams parce qu'on lui avait solennellement promis que ces accords demeureraient intacts.
Imaginons un peu que l'ancien premier ministre Hamm soit encore ici et qu'il se rende compte que ces accords sont maintenant une question de choix; on les conservera peut-être ou peut-être pas. Ce n'est pas de cette façon qu'on est censé traiter les amis. Je peux comprendre que le gouvernement traite la Saskatchewan et son gouvernement néo-démocrate de cette façon. Je peux saisir les motifs politiques qui sous-tendraient une telle attitude. Cependant, il m'apparaît incroyable de traiter les conservateurs de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse de cette façon.
Je mets au défi mes collègues conservateurs de la Chambre, particulièrement les députés de , et de , d'intervenir à la Chambre pour défendre les intérêts de la Nouvelle-Écosse. Voilà ce que faisait le bon vieux Parti réformiste. Il accordait la priorité aux électeurs, les régions venaient ensuite, et le parti en troisième lieu, mais les choses ont changé maintenant. Bon nombre de ces députés ne parlent même plus de leur région.
En fait, le député de Bonavista-Trinity, à Terre-Neuve-et-Labrador, a dit aujourd'hui que, s'il votait contre le budget, il serait expulsé du parti. Je rappelle donc au député, pour qui j'ai le plus grand respect, que son rôle est de représenter les électeurs de sa province.
Une voix: Avalon.
M. Peter Stoffer: Sa circonscription est plutôt celle d'Avalon. Je remercie le député de me l'avoir rappelé.
Il ne siège pas à la Chambre pour représenter les intérêts du . Ses électeurs voulaient quelqu'un pour représenter Avalon à Ottawa, et non pas quelqu'un pour représenter Ottawa à Avalon.
J'encouragerais donc le à remettre les choses à l'endroit, à se rendre en Nouvelle-Écosse, à rencontrer Danny Williams et Rodney MacDonald, à discuter de la question et à corriger la situation une fois pour toutes. Qu'il maintienne les accords atlantiques et qu'il cesse de faire chanter la population de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador. Dans ce pays, ce n'est pas ainsi que nous pratiquons le fédéralisme.
Je tiens à rappeler qu'en campagne électorale, mon équipe et moi travaillons d'arrache-pied, comme la plupart des députés. Cela m'incitera à travailler encore plus fort, c'est sûr. Pendant la campagne électorale, chaque fois que l'occasion se présentera, je débattrai volontiers avec n'importe quel interlocuteur conservateur. Je débattrai volontiers non seulement de cette question, mais également des anciens combattants, des aînés, de l'environnement, de la santé et de l'éducation, tous des enjeux importants pour les Néo-Écossais et pour tous les Canadiens. C'est un débat que j'attends avec impatience.
En fait, j'espère que mon interlocuteur se dévoilera bientôt, car j'aimerais beaucoup prendre un café en sa compagnie. J'aimerais bien frapper aux portes en face de chez lui pour savoir exactement jusqu'à quel point il prendrait la défense de la région. Les quatre candidats conservateurs contre qui j'ai fait campagne antérieurement ont dit qu'ils voulaient défendre avec vigueur la circonscription de Sackville—Eastern Shore à Ottawa. Nous savons maintenant que lorsque les conservateurs viennent siéger à Ottawa, leur loyauté est acquise au cabinet du premier ministre et non pas aux électeurs qu'ils ont pourtant pour mandat de représenter. C'est honteux.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le député de .
Je suis heureux de prendre part à cette discussion au sujet de la formule de péréquation et de la façon dont le gouvernement l’a modifiée, provoquant ainsi une grande inquiétude dans la région de l’Atlantique et dans l’Ouest, parce que le n’a pas tenu parole.
Cinq provinces au moins sont mécontentes. Le budget conservateur est controversé et il est source de profondes discordes en Saskatchewan, en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador.
Les détails de la formule varient d’un coin à l’autre du pays. Il s’agit d’un montage complexe constitué de 1 432 pièces mobiles qui évoluent et changent de configuration sur une période de quatre ans durant laquelle on mesure, pour les comparer entre eux, les résultats financiers des 13 provinces et territoires.
Certes, des gens raisonnables ayant des points de vue différents peuvent avoir des arguments légitimes quant à ce qui peut constituer la meilleure formule, mais il y a une chose qu’on ne peut absolument pas contester, c’est que les conservateurs ont fait une énorme promesse au sujet de la péréquation pour acheter des votes en Saskatchewan lors de la campagne de 2005-2006 et qu’ils viennent de briser cette promesse tout comme ils ont brisé leur promesse budgétaire.
En Saskatchewan, les gens sont intimement convaincus qu’on leur a menti. C’est ce que pense le gouvernement NPD de la Saskatchewan. C’est ce que pense l’opposition officielle en Saskatchewan, c’est-à-dire le parti conservateur. C’est ce que pensent tous les éditorialistes et les journalistes qui ont couvert ce dossier en Saskatchewan.
Les avis sont partagés sur la pertinence de cette promesse en partant. Certains sont d’avis que cet engagement était peu judicieux et plutôt sot. Dans tous les cas, il y a unanimité en Saskatchewan sur le fait que cette promesse a été faite et qu’elle vient d’être brisée. La situation en Saskatchewan vient donc de changer. Le débat n’est plus aussi étroit et ne porte plus sur les détails de la péréquation. C’est à présent un débat beaucoup plus sérieux, presque une lamentation sur l’impossibilité, désormais, de pouvoir faire confiance au gouvernement et surtout pas au .
La position des conservateurs, du moins celle de l’époque, a été présentée à la Chambre il y a exactement deux ans jour pour jour, le 22 mars 2005. Il s’agissait d’une journée de l’opposition, tout comme celle-ci, et les conservateurs avaient déposé une motion réclamant l’exclusion pleine et entière des ressources naturelles non renouvelables du calcul de la péréquation. Il est fascinant de lire les débats de l’époque. Je les ai ici.
Tous les conservateurs de la Saskatchewan ont pris la parole, les uns après les autres. Le député de, le député de , les députés de , de , de , de , de , de , de , de et même l’ancien député conservateur de Desnethé—Missinippi—Churchill River.
Je dois dire que seuls les députés de et de ont raté ce débat il y a deux ans, jour pour jour, mais quelques jours plus tard, ils joignaient leurs voix à la clameur conservatrice.
Tous se sont levés pour réclamer que les ressources naturelles non renouvelables soient exclues de la formule de péréquation, pas uniquement en partie, mais bien en totalité, et ces conservateurs ont même été jusqu’à calculer exactement la somme que cela représenterait pour la Saskatchewan. Ils ne voulaient pas en rester à de vagues notions. Ils ont donc chiffré la chose: 800 millions de dollars par an, année après année, pour la Saskatchewan. Et c’est cela qu’ils ont annoncé aux résidents de la Saskatchewan. Ils l’ont annoncé dans leur discours et dans leurs documents de campagne électorale, partout!
Le a répété sa promesse. Il l’a même fait devant les caméras de télévision. Cette même promesse a été reprise dans les publicités électorales. Il était clair, sans équivoque et indéniable que les conservateurs allaient complètement retirer les ressources naturelles non renouvelables de la formule de péréquation et que la Saskatchewan obtiendrait donc 800 millions de dollars de plus chaque année.
Dans toute cette documentation, dans tous les débats des deux dernières années, dans tous les passages du hansard où cette question a été abordée depuis, dans toute la publicité électorale, dans tous les dépliants publicitaires, dans toutes les lettres et la correspondance et dans tous les discours, jamais on ne retrouve le mot « plafond », jamais, avant le budget de 2007, ce mot n’apparaît dans le vocabulaire conservateur.
C’est sur ce point et c’est ainsi que le gouvernement conservateur a brisé la promesse solennelle qu’il avait faite à la Saskatchewan. Il a rompu le coeur même de sa promesse. Il a ouvert une brèche dans son intégrité. Les conservateurs ont trahi la Saskatchewan, car, avec le plafond qu’ils ont imposé à sa capacité budgétaire, les revenus tirés des ressources naturelles non renouvelables ne seront jamais entièrement exclus du calcul de la péréquation. La Saskatchewan ne pourra jamais compter sur les 800 millions de dollars par année qu’on lui avait promis, et je répète le mot « promis », 800 millions de dollars seulement au titre de la péréquation.
Ce qu’on retrouve dans le budget, et je l’ai lu très attentivement, c’est la somme plutôt dérisoire de 226 millions de dollars de péréquation pour la Saskatchewan, et ce montant n’est pas récurrent. Il n’est là que pour cette année, probablement une année électorale, car, si on se reporte à l’exercice suivant, il n’y est plus. Dans cette colonne du budget, il y a un gros zéro pour l’année suivante.
On a carrément trompé les gens de la Saskatchewan, surtout si l’on considère que le budget conservateur de l’an dernier a profondément grevé les finances de cette province. Loin de redresser la situation budgétaire de la Saskatchewan, le gouvernement conservateur l’a aggravée l’an dernier: 105 millions de dollars de moins sur quatre ans pour l’éducation préscolaire et la garde d’enfants; 110 millions de moins sur quatre ans pour les partenariats avec l’entreprise en matière de formation en milieu de travail; 130 millions de moins pour l’aide financière aux étudiants désireux de faire des études supérieures; 80 millions de moins pour le Programme des routes utilisées pour le transport du grain des Prairies; 50 millions de moins pour le plan d’action visant à favoriser l’innovation. La perte infligée aux programmes et services aux Autochtones est vraisemblablement de l’ordre d’environ 650 millions de dollars sur quatre ans. Et cette liste n’est pas exhaustive.
Si on additionne toutes les pertes imposées au gouvernement et à la population de la Saskatchewan par le gouvernement conservateur et par les décisions négatives qu’il a prises ces 14 derniers mois, l’ensemble des pertes totalise maintenant plus de 1 milliard de dollars sur quatre ans, soit plus de 250 millions de dollars en moyenne annuellement. C’est ce que la Saskatchewan perd chaque année, et cette perte est récurrente.
Une somme forfaitaire plafonnée à 226 millions de dollars ne suffira donc pas à apaiser la Saskatchewan. Nous ne sommes pas dupes non plus du boniment selon lequel la Saskatchewan retirerait par ailleurs quelque 878 millions de dollars. La dernière trouvaille des députés conservateurs de la Saskatchewan est justement d'essayer de présenter le budget sous cet angle positif, sauf que ce n'est pas la vérité. Ce n'est une fois de plus qu'une tromperie des conservateurs, des chiffres trafiqués, une fausse promesse trop belle pour être vraie.
Entrent dans leurs calculs beaucoup de versements ponctuels uniques qui ne sont pas renouvelés annuellement, de l'argent dont on voit la couleur un jour, mais qui a disparu le lendemain, ainsi que des projets hypothétiques qui n'ont pas encore été approuvés par les organismes subventionnaires indépendants de qui relève la décision, plutôt que du gouvernement, selon la vérificatrice générale. Il y a même des prévisions d'allègement de l'impôt personnel, comme si cela constituait un transfert intergouvernemental, ce qui n'est manifestement pas le cas.
Les conservateurs omettent de mentionner que la quasi-totalité de cet allègement fiscal a déjà été amortie, voire annulée, par l'augmentation de l'impôt personnel que le gouvernement a décrétée l'an dernier. Ils donnent d'une main ce qu'ils ont déjà pris de l'autre. Le fardeau fiscal personnel de l'ensemble des Canadiens s'est en effet alourdi en permanence de 1,4 milliard de dollars en juillet dernier.
En ce qui concerne les paiements de transfert, si l'on en croit les chiffres publiés par le gouvernement lui-même dans le budget, le fédéral ira chercher environ 10 milliards de dollars dans les poches de provinces au cours des cinq prochaines années, mais il ne leur redonnera que 11 milliards de dollars. Quand on prend 10 milliards de dollars et on redonne 11 milliards de dollars, il n'est pas étonnant...
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Monsieur le Président, je suis très fier de représenter Humber—St. Barbe—Baie Verte, mais je ne suis pas très heureux de devoir intervenir sur cette question à la Chambre des communes.
Deux débats sont en cours à propos du budget de 2007. L'un d'eux, en cette enceinte, oppose les députés. L'autre met en présence les assemblées législatives provinciales et le gouvernement fédéral. Nous savons maintenant que plusieurs gouvernements provinciaux s'opposent au budget de 2007 présenté par le gouvernement minoritaire conservateur. Il s'agit des provinces suivantes: la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, et le Nouveau-Brunswick. D'autres ont exprimé de fortes réserves à propos du contenu du budget.
Toutefois, il y a un débat qui a pris fin, le débat entre les Canadiens, qui rejettent le budget. Ils sont très inquiets. Ils comprennent parfaitement bien ce que ces premiers ministres provinciaux affirment et sont inquiets pour le bien-être de leurs provinces.
De toute évidence, nous sommes tous engagés dans ce débat au nom de l'intérêt de nos provinces respectives. À bien des égards, ce débat n'est pas nouveau. Dans le passé, des débats de ce genre se sont déroulés dans l'acrimonie, au coin des injures, voire des sarcasmes et des insultes. Je suis heureux de voir que nous n'en sommes pas là, car nous débattons d'une question cruciale, soit de l'intérêt non seulement de nos provinces respectives, mais aussi du Canada.
Les inquiétudes sont vives à Terre-Neuve-et-Labrador, ma province. Il est question du respect d'une promesse. Le plus inquiétant, c'est que cette promesse était catégorique et inconditionnelle et qu'elle a été répétée à maintes reprises.
Le 23 janvier 2006, un gouvernement minoritaire a été élu. Ce gouvernement est l'un de ceux qui ont eu le moins de sièges dans toute l'histoire du Canada; il n'en a que 125. Il a confirmé et reconfirmé qu'il respecterait l'engagement d'exclure de la formule la totalité des ressources naturelles non renouvelables, sans imposer de plafond et de restriction, sans chercher d'excuses.
Au cours des 14 derniers mois, cette promesse a été édulcorée, sans que les conservateurs ne disent clairement qu'ils ne la respecteraient pas. Nous avons entendu les messages que le a lancés dans le budget de 2006. Dans un document intitulé Rétablir l'équilibre fiscal au Canada, les accords atlantiques sont décrits comme étant des accords particuliers que l'administration conservatrice minoritaire au pouvoir n'appuie pas.
Puis le , entre autres, a déclaré que les accords atlantiques avantageaient de façon injuste Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse.
Aujourd'hui, sur le parquet de la Chambre des communes, la l'a dit de façon explicite pour la toute première fois. Elle a en effet déclaré que les accords atlantiques avantageaient de façon injuste Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse et que le nouveau budget rétablirait l'égalité. À en juger par cette déclaration, il est clair que les conservateurs annulent les avantages des accords atlantiques.
Cela me préoccupe énormément. Depuis 14 mois, les premiers ministres d'un bout à l'autre du pays fonctionnent selon une série de principes, en tenant pour acquis qu'ils pouvaient se fier à cette promesse comme à une loi. Ils ont établi leurs propres cadres financiers en pensant que cette promesse serait tenue.
Au moment d'établir leurs propres processus budgétaires, comme le fait Terre-Neuve-et-Labrador en consolidant les régimes de pension du secteur public, en mettant en place de nouvelles stratégies en matière de transport, y compris une nouvelle tarification pour le traversier, et en adoptant d'autres mesures progressistes et positives pour les habitants de sa province, les provinces sont parties du fait que la promesse de retirer la totalité des ressources naturelles non renouvelables de la formule de péréquation serait tenue, sans plafond, sans subtilités, sans excuses.
Le ministre des Finances de Terre-Neuve-et-Labrador a dit que le processus budgétaire serait maintenu. La province est en train d'établir son budget en fonction de ce qui était entendu et continuera d'agir en conséquence.
Cependant, cela me dérange d'entendre dire maintenant à la Chambre que les conservateurs ont joué un rôle clé dans la rédaction des accords atlantiques. En fait, la a dit à la Chambre des communes ce matin que, de l'avis du Parti conservateur du Canada, les accords atlantiques créaient un avantage injuste pour les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse, qu'il ne les aurait pas appuyés et que le budget de 2007 corrigeait tout cela.
Je ne crois pas que ce soit là l'engagement pris par ce parti, qui forme maintenant le gouvernement minoritaire, lorsqu'il distribuait des documents de propagande qui disaient, à propos des accords atlantiques, « Il n'y a pas de plus grande fraude qu'une promesse non tenue. » Les Conservateurs avaient promis un régime de péréquation qui exclurait la totalité des ressources naturelles non renouvelables, sans plafond, sans excuses et sans subtilités.
Le gouvernement a dit qu'autrement les bénéfices tirés des ressources naturelles seraient complètement perdus et que Terre-Neuve-et-Labrador continuerait d'être une province démunie. Le fait d'imposer un plafond à la péréquation, tel que proposé, constitue effectivement un plafond, une forme de récupération et, par conséquent, selon la définition et les mots employés par le gouvernement lui-même, vise à faire en sorte que Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse et d'autres provinces continuent d'être démunies. Ce n'est pas juste.
Dans le budget de 2007, le gouvernement propose, et c'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles je ne peux accepter ce budget, d'établir encore une fois un système de péréquation à deux volets. Les conservateurs accepteront d'exclure de la formule de péréquation 100 p. 100 des ressources naturelles non renouvelables ou 50 p. 100 des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, à condition qu'un plafond soit fixé, de façon à ainsi faire en sorte que les provinces qui touchent des paiements de péréquation continuent d'être des provinces démunies. C'est ce qu'on trouve dans la documentation du Parti conservateur lui-même.
Autrement, le gouvernement laisse entendre que, si les provinces qui ont conclu ce qu'il juge être des accords atlantiques injustes — c'est-à-dire injustes dans le contexte national parce que ceux-ci procurent de meilleurs avantages à Terre-Neuve-et-Labrador et à la Nouvelle-Écosse qu'à d'autres provinces —, tiennent à ce que ces accords restent en vigueur, elles ne peuvent bénéficier de la nouvelle formule de péréquation et, par conséquent, elles seront exclues de l'application de la norme pour les 10 provinces. Le gouvernement dit que les provinces ne peuvent avoir le beurre et l'argent du beurre, que la norme ne peut s'appliquer aux 10 provinces. Les provinces ne peuvent toucher des paiements de péréquation de l'ordre de 1,5 milliard de dollars et continuer de bénéficier des accords atlantiques.
En d'autres mots, Terre-Neuve-et-Labrador ne recevra absolument rien en vertu de la solution des conservateurs à ce qu'ils appellent le déséquilibre fiscal. Cette solution a comme résultat que plusieurs provinces croient maintenant qu'il existe un important déséquilibre fiscal entre les provinces au Canada.
Sinon, pour quelle autre raison la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador feraient-elles part de préoccupations et de frustrations comme elles le font depuis la présentation du budget de 2007 à la Chambre, le 19 mars? Pourquoi ces provinces disent-elles maintenant qu'elles ne savent plus si elles auront les moyens de fournir les services publics essentiels qu'elles estimaient être en mesure d'assurer si la promesse faite avait été respectée?
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue et ami, le .
Je suis fière de pouvoir réitérer notre engagement envers les Canadiens de l'Atlantique relativement à notre promesse d'exclure les ressources non renouvelables et de respecter les accords sur les ressources extracôtières.
Il suffit de lire le budget présenté le 19 mars par mon estimé collègue, le , pour voir que le du Canada a tenu la promesse qu'il avait faite aux Canadiens de l'Atlantique.
Le a dit, à juste titre, que le budget de 2007 était un document historique. Le budget repose sur notre engagement de renforcer notre fédération et de concrétiser la vision du , une vision d'un fédéralisme d'ouverture dans lequel tous les gouvernements unissent leurs efforts pour aider les Canadiens à réaliser leur potentiel. C'est dans la région de l'Atlantique que c'est le plus flagrant.
Nous apprécions tous la beauté et la richesse incroyable des provinces de l'Atlantique et nous sommes conscients de leur apport considérable à notre grand pays. Par contre, nous sommes également conscients des défis économiques et financiers uniques de ces provinces, notamment Terre-Neuve-et-Labrador, et de la détermination de cette province à améliorer sa situation financière.
Il est évident que les projets extracôtiers de prospection pétrolière et gazière menés au cours de la dernière décennie ont permis à Terre-Neuve-et-Labrador de profiter d'un des taux de croissance économique les plus élevés de toutes les provinces canadiennes.
Par contre, cette province est également aux prises avec une certaine conjoncture économique et financière, notamment une forte dette provinciale et une population en déclin. Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador devra faire face à des défis uniques pour fournir les services publics essentiels à ses citoyens.
Compte tenu de cette situation économique et financière unique, nous nous sommes engagés à faire en sorte que Terre-Neuve-et-Labrador profite encore plus des revenus tirés de ses ressources extracôtières.
Dans un même ordre d'idées, notre entente avec la Nouvelle-Écosse fait en sorte que les Néo-Écossais soient les principaux bénéficiaires des revenus tirés des ressources extracôtières. Cette entente est adaptée à la situation économique unique de la Nouvelle-Écosse, tout en étant équitable pour tous les Canadiens.
Les ententes permettent à ces deux provinces de recevoir des paiements d'une durée limitée pour compenser pleinement toute réduction des paiements de péréquation que leurs revenus extracôtiers pourraient entraîner. Comme le budget protège les accords atlantiques, Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse continueront de pouvoir améliorer de façon durable leur situation économique et financière.
Il est important de noter que nous avons honoré notre engagement envers le Canada atlantique en respectant les accords sur les ressources extracôtières signés avant et après le budget. Le jour de la signature de l'Accord atlantique a été un moment historique pour Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse. Le premier ministre Williams a déclaré à cette occasion en 2005:
Un jour nouveau s'est levé à Terre-Neuve-et-Labrador — un jour d'espoir, un jour de joie, un jour de fierté et un jour de promesse.
Il est important que les Canadiens de l'Atlantique reconnaissent que les accords atlantiques n'ont pas changé depuis ce jour que le premier ministre Williams a décrit comme étant un jour d'espoir, de joie et de fierté.
Il y a plus encore. Dans le budget 2007, notre nouveau gouvernement, en plus de respecter les accords atlantiques, a investi plus de 1,5 milliard de dollars à Terre-Neuve-et-Labrador dans des priorités comme les soins de santé, l'environnement, l'infrastructure et l'éducation.
On veut aussi bâtir un Canada fort et uni jouissant d'une solide union économique. Le budget fait des percées importantes pour rétablir l'équilibre fiscal au moyen d'un plan fondé sur des principes; nos engagements sont assortis de mesures immédiates pour rétablir l'équilibre fiscal avec les provinces et les territoires, et les transferts seront dorénavant versés selon des principes à long terme.
Des mesures supplémentaires sont également prises pour rétablir l’équilibre fiscal auprès des contribuables canadiens par l’entremise d’importantes réductions d’impôt et du nouvel allégement fiscal garanti. La reddition de comptes des gouvernements est aussi accrue à l’égard des Canadiens puisque les rôles et les responsabilités sont clarifiés. L’union économique sera renforcée selon le plan énoncé dans Avantage Canada.
Maintenant que l'équilibre fiscal a été rétabli, les gouvernements, y compris les gouvernements provinciaux, peuvent se concentrer sur les questions qui importent pour les Canadiens: renforcer le système de soins de santé; améliorer l’accès au système d’enseignement postsecondaire et viser l’excellence; miser sur une main-d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins de notre économie et livrer concurrence aux meilleurs dans le monde; aider à offrir de la formation à ceux qui en ont besoin et relever les défis que pose l’environnement. Nous améliorerons l’état des routes et du transport en commun et nous créerons une union économique plus forte au Canada.
Le nouveau gouvernement du Canada s'est engagé à s'inspirer de la perspective d'un fédéralisme d'ouverture. Cette perspective est fondée sur le renouvellement de la fédération dans le respect des domaines de compétence et avec la volonté de limiter l'utilisation du pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral. Le budget de 2007 concrétise cet engagement. Il représente un plan à long terme qui reflète les besoins de l'ensemble des provinces et territoires.
Il convient de signaler également que l'équilibre fiscal et le fédéralisme d'ouverture ne sont pas des notions abstraites. En réalité, pour de nombreux Canadiens, l'équilibre fiscal est quelque chose de très concret. Comme l'a déclaré mon collègue le , l'équilibre fiscal a tout à voir avec l'amélioration du réseau routier et la modernisation du transport en commun, avec l'amélioration des soins de santé, le fait de mieux équiper nos universités et d'assainir nos océans, nos rivières, nos lacs et notre atmosphère.
L'équilibre fiscal a tout à voir avec les efforts de formation qui permettent aux Canadiens d'acquérir les compétences qui leur sont nécessaires et avec l'élargissement des perspectives d'avenir de notre pays. Il faut pour cela que le financement des gouvernements provinciaux et territoriaux soit suffisant. Nous y avons bien veillé dans notre budget et c'est notamment ce à quoi s'est appliqué notre en maintenant dans leur intégralité les accords sur les ressources extracôtières.
Le a bien raison de qualifier le présent budget de document historique. Je suis tout particulièrement fière de signaler que notre idée du fédéralisme d'ouverture et du rétablissement de l'équilibre fiscal est l'aboutissement de consultations approfondies que nous avons menées avec tous nos partenaires, y compris les provinces.
C'est dans l'esprit du fédéralisme d'ouverture que nous avons travaillé avec chacune des provinces et chacun des territoires et que nous avons sollicité des avis concernant l'équilibre à respecter entre, d'une part une approche fondée sur des principes et sur la limitation du pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral et, d'autre part la nécessité d'assurer la souplesse. Nous avons cherché à bénéficier des expériences du passé tout en envisageant des pistes à explorer pour l'avenir et en tentant de déterminer des objectifs prioritaires.
Nous avons également convaincu les provinces et les territoires de notre volonté de renouveau et d'ouverture pour ce qui est du fédéralisme. Nous avons donné aux provinces et aux territoires l'occasion de faire connaître leurs avis sur les moyens à prendre pour assurer cette démarche responsable. Nous nous sommes engagés à faire en sorte que le programme de péréquation soit à nouveau fondé sur des principes et sur une formule, et ce en vue de rétablir l'équilibre fiscal.
Nous avons confié l'étude du programme de péréquation à un groupe d'experts indépendants présidé par un homme très respecté, Al O'Brien, l'ancien trésorier adjoint de l'Alberta. Le rapport O'Brien a proposé d'appliquer au programme de péréquation un ensemble intégré de mesures de réforme fondées sur des principes. Nous avons pris connaissance de ce rapport et mené de vastes consultations auprès des Canadiens et des gouvernements provinciaux. Nous en sommes arrivés à la conclusion que le rapport O'Brien constitue une base solide pour le renouvellement du programme de péréquation.
Nous avons maintenant une formule équitable et fondée sur des principes, qui nous aidera à consolider notre union économique au sein du Canada. Nous avons tenu la promesse que nous avions faite aux provinces et aux territoires d'exclure les recettes tirées des ressources non renouvelables. Les provinces peuvent faire exclure la totalité des recettes tirées des ressources du calcul de la péréquation si cela les avantage. Cette approche est équitable envers toutes les provinces et elle nous aidera à bâtir un Canada plus fort et plus uni.
Nous avons aussi tenu la promesse que nous avions faite aux Canadiens de l'Atlantique de respecter les accords sur les ressources extracôtières. Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse pourront continuer de bénéficier de l'entente qu'elles ont signée, et nous respectons ce choix. Dans le cadre du nouveau régime de péréquation, les provinces recevront le montant le plus élevé entre celui obtenu en excluant 50 p. 100 des recettes tirées des ressources naturelles et celui obtenu en excluant la totalité de ces recettes. Cette approche est aussi équitable et fondée sur des principes. Elle est équitable pour toutes les provinces et elle nous aidera aussi à bâtir un Canada plus fort et plus uni.
En offrant aux provinces la possibilité de faire exclure la totalité ou la moitié de ces recettes, notre gouvernement remplit son engagement d'exclure complètement les recettes tirées des ressources non renouvelables sans réduire les paiements d'aucune province. Il s'agit encore une fois d'une approche raisonnée et équitable pour toutes les provinces, qui contribuera à consolider notre union économique. Nous avions promis de respecter les accords sur les ressources extracôtières conclues avec Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse, et c'est ce que nous avons fait. Nous avons fait ce qu'il fallait.
J'aimerais citer encore une fois les propos tenus par le premier ministre de la province le jour où il a signé les accords atlantiques. Il a dit: « C'est le début d'un jour nouveau pour Terre-Neuve-et-Labrador — un jour rempli d'espoir, de joie, de fierté et de promesses. »
Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse conservent leurs accords sur les ressources extracôtières et continuent de bénéficier de la totalité des avantages qu'ils procurent aux Canadiens de l'Atlantique.
Nous sommes fiers d'annoncer nos engagements et de tenir les promesses que nous avons faites aux Canadiens de l'Atlantique de façon ouverte et raisonnée. Ce faisant, nous consolidons notre fédération, de façon à permettre à tous les gouvernements de collaborer en vue de bâtir un Canada plus fort et plus uni.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier ma collègue d'avoir partagé son temps de parole avec moi.
La péréquation n'est qu'un élément de l'ensemble. Dans son dernier budget, le gouvernement a investi plus de 1,5 milliard de dollars à Terre-Neuve-et-Labrador, dans des priorités comme les soins de santé, l'environnement, l'infrastructure et l'éducation. Cependant, aujourd'hui, il est question de péréquation. J'aimerais faire deux choses. Tout d'abord, je voudrais établir certains faits.
Terre-Neuve-et-Labrador est rapidement en train de devenir une province nantie et nous en sommes très fiers. Il y a tout juste huit ans, en 1999-2000, Terre-Neuve a reçu 1,169 milliard de dollars — presque 1,2 milliard de dollars — de paiements de péréquation. Depuis, les paiements versés à la province ont connu une baisse marquée et constante: 861 millions de dollars en 2005-2006; 632 millions de dollars cette année; 477 millions de dollars l'an prochain et, selon les prévisions, 197 millions de dollars en 2008-2009. Cela signifie une baisse de 85 p. 100 des paiements de péréquation.
Ces chiffres racontent l'histoire remarquable d'une province longtemps dépendante qui utilise ses propres ressources pour atteindre l'autonomie. Pareille situation ne se produit pas très souvent au pays; en fait, c'est plutôt l'inverse. Toutefois, c'est ce qui se passe en ce moment dans la plus jeune province du Canada, ma province, qui est située tellement à l'extrémité est du pays que la plupart des Canadiens ne nous remarquent même pas, sauf si nous poussons des cris.
Faire face à une baisse de 85 p. 100 des paiements de péréquation soudainement, en dix ans, peut être difficile. Les paiements compensatoires de l'Accord atlantique ont été négociés pour atténuer cet effet et assurer une transition en douceur du statut de province qui reçoit des paiements de péréquation à celui de province qui n'en reçoit pas. Nous nous sommes battus pour avoir ce statut. Les paiements compensatoires de l'accord visent cet objectif.
Tandis que les paiements de péréquation, comme je l'ai mentionné, ont diminué pour atteindre 861 millions de dollars l'an dernier, Terre-Neuve a touché 189 millions de dollars de paiements compensatoires aux termes de l'accord, ce qui a totalisé 1,05 milliard de dollars. Cette année, les paiements de péréquation et les paiements compensatoires découlant de l'accord totalisaient 961 millions de dollars. Ce chiffre est en partie imputable au fait que notre population a diminué. L'an prochain, les paiements totaliseront 971 millions de dollars. L'année suivante, lorsque les paiements de péréquation seront de 197 millions de dollars, les paiements compensatoires grimperont pour atteindre 757 millions de dollars, ce qui donnera un paiement combiné de 954 millions de dollars.
L'argent des paiements compensatoires en vertu de l'accord ne vient pas des poches des autres Canadiens. Cet argent représente les recettes de l'exploitation de nos propres ressources naturelles, sur lesquelles Terre-Neuve pourra compter pendant un bout de temps afin de prendre des dispositions pour devenir une province autonome du Canada.
Les Terre-Neuviens et les Labradoriens craignent de voir ces avantages transitoires découlant de l'accord perdus, réduits ou retenus dans le cadre des nouveaux plans de péréquation que le a inclus dans le budget. On peut les comprendre. Lorsque les Terre-Neuviens sont inquiets, ils nous le font savoir, comme c'est le cas maintenant. Les gens n'agissent pas par moyens détournés dans ma province. Tout est ouvert et très personnel. C'est ainsi.
Quoi qu'il en soit, les Terre-Neuviens n'ont pas à s'inquiéter des paiements compensatoires prévus dans l'accord. Les paiements demeurent intacts, tels qu'ils ont été négociés par le premier ministre Williams en 2005. Ils n'ont pas été modifiés. Ils n'ont été ni plafonnés ni mutilés, ne serait-ce que d'une virgule, comme dirait l'ancien député John Crosbie.
Permettez-moi de revenir à cela. Les paiements compensatoires ne seront pas versés indéfiniment. Lorsque l'accord a été négocié, la province et le gouvernement fédéral se sont entendus sur une date d'expiration qui pourrait survenir dès 2012 ou qui pourrait n'être qu'en 2020, selon que Terre-Neuve-et-Labrador aura toujours le droit ou non de recevoir des paiements de péréquation en 2011 ou en 2012.
De toute façon, les paiements compensatoires viendront à expiration en 2012 ou en 2020. Si Terre-Neuve-et-Labrador a toujours droit à la péréquation à ce moment-là ou avant, la province voudra peut-être décider de recevoir ces paiements dans le cadre du nouveau programme de péréquation énoncé dans le budget. En vertu du nouveau programme, toutes les provinces pourront exclure du calcul de la capacité fiscale 50 p. 100 de leurs recettes provenant de l'exploitation des ressources naturelles, ou uniquement les recettes provenant de l'exploitation des ressources non renouvelables, selon le taux d'exclusion qui rapporte le plus de bénéfices à chaque province.
Le nouveau programme offre une plus grande protection contre une baisse des prix des ressources et des niveaux de production et il encourage davantage une province dont les ressources sont abondantes, comme la mienne, à exploiter ses ressources. Bref, l'ancienne formule pénalisait les provinces qui exploitaient leurs ressources. La nouvelle formule les récompense.
Permettez-moi de revenir à une déclaration qu'a faite le député de ce matin. Il a parlé de promesses. Oui, des promesses ont été faites et on les a mentionnées correctement. Pendant la campagne, notre parti s'est engagé à soustraire de la formule 100 p. 100 des recettes provenant de l'exploitation des ressources non renouvelables. Soit dit en passant, cet engagement a été pris, comme le député l'a dit. Il a dit que, lorsque le a répondu au premier ministre Williams, il a déclaré que nous allions retirer de la formule les recettes provenant de l'exploitation des ressources non renouvelables. C'est vrai. Il l'a écrit non seulement au premier ministre Williams, mais aussi aux autres premiers ministres. Cette promesse a été faite non pas à Terre-Neuve-et-Labrador, mais à la population canadienne.
Une autre promesse a été faite lors de la rencontre des premiers ministres provinciaux, de la rencontre des ministres des Finances, lorsqu'ils ont rencontré les représentants fédéraux et qu'ils se sont rendu compte que l'engagement ne serait pas respectée tout simplement parce qu'ils ne pouvaient pas s'entendre. Les premiers ministres ne pouvaient pas s'entendre sur une formule commune. Ils n'ont pas accepté d'exclure 100 p. 100 des ressources non renouvelables de la formule de péréquation. Ce n'était pas ce qu'ils voulaient. Une nouvelle formule a donc dû être élaborée.
Compte tenu du fait que la péréquation est un programme fédéral, il appartenait au gouvernement fédéral et à son ministre de trouver un compromis. Compromis qui a été proposé dans un rapport commandé par le gouvernement précédent. C'était un bon rapport, apparemment un rapport juste qui prévoyait une base juste et équitable pour la péréquation. Cependant, il était évident que si la formule suggérée était acceptée, comme le pensaient la plupart des premiers ministres, au moins une province, et peut-être plus d'une, serait perdante, soit Terre-Neuve-et-Labrador. Le premier ministre Williams, dans sa sagesse, a exigé un deuxième engagement et on lui a fait une deuxième promesse.
Ce matin, le député de a dit que le Parti conservateur laisserait à Terre-Neuve-et-Labrador 100 p. 100 des recettes provenant de ses ressources pétrolières et gazières et qu'aucun plafond ne serait imposé. Il a dit qu'il s'agissait d'une promesse non tenue. C'est totalement faux. Soit il n'a pas lu le budget, soit il ne le comprend pas, soit il ne comprend pas notre province.
Le premier ministre Williams a demandé au gouvernement s'il ferait en sorte que l'Accord atlantique ne soit pas plafonné si la formule O'Brien était appliquée. Le gouvernement a pris l'engagement, à l'égard de Terre-Neuve-et-Labrador, que tant que l'Accord atlantique serait maintenu tel quel, il ne serait pas plafonné. Notre province n'a pas perdu un sou.
Si les premiers ministres et les provinces s'étaient entendus sur une nouvelle formule, aurions-nous gagné quelque chose? Peut-être bien. Tout dépend de qui est inclus et de qui ne l'est pas, de ce qui est ajouté et de ce qui est retranché. Cependant, nous n'avons pas perdu un sou et l'engagement de respecter l'Accord atlantique sans imposer de plafond est toujours valide et il continuera de l'être jusqu'à l'échéance de l'accord. Ce sera dans un avenir lointain et, d'ici là, Terre-Neuve-et-Labrador ne sera plus une province en développement, mais bien une province riche.
Que serait-il arrivé si le chef du Parti libéral avait été au pouvoir? Voici ce qu'il a déclaré: « Ne me demandez pas de prétendre que le déséquilibre fiscal existe et ne m'élisez pas en espérant que je l'élimine. Je ne veux surtout pas créer de fausses attentes. » Nous n'aurions absolument rien obtenu des libéraux.
Tout ce que je peux dire, c'est que les engagements pris à l'égard de notre province seront tenus. Nous n'avons pas l'intention de déranger quoi que ce soit dans l'Accord atlantique. Aucun plafond ne sera imposé à notre Accord atlantique. Nous n'avons pas perdu un sou dans la transition, pas un sou. Pour améliorer leur sort, les premiers ministres des provinces n'ont qu'à entamer des négociations avec les gouvernements.
Nous avons de la chance de pouvoir compter sur de telles ressources. Nous en profitons énormément. Nous pouvons regarder l'avenir avec optimisme, grâce au gouvernement provincial et aux efforts que nous avons déployés pour la grande province de Terre-Neuve-et-Labrador.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de , qui est relativement compétent et, la plupart du temps, éloquent.
Il est triste de penser qu'en tant qu'élu de la Nouvelle-Écosse représentant la circonscription de Cape Breton--Canso, je doive venir à la Chambre pour refaire, au nom de mes électeurs, une bataille qui a déjà été gagnée.
Quand on examine l'accord qui a été conclu par un gouvernement précédent avec le premier ministre des deux provinces, il est honteux que, par suite du budget présenté la semaine dernière, nous soyons forcés de plaider de nouveau notre cause et de passer encore pour des mendiants de la côte est. C'est honteux et c'est à cause des mesures prises par le gouvernement.
Le plus triste pour moi, c'est que les conservateurs, durant le débat d'aujourd'hui, ont pu regarder la caméra sans sourciller et faire croire aux habitants de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador que c'est une bonne entente pour eux, qu'ils ne perdent rien et qu'ils jouissent de l'appui du gouvernement dans leurs provinces. Nous savons que ce n'est absolument pas vrai. Toutefois, ce n'est pas surprenant parce que nous l'avons vu à maintes reprises: le gouvernement abuse de la confiance des gens en faisant des promesses, mais en ne les remplissant pas.
Je puis dire, cependant, que les habitants de la Nouvelle-Écosse ne sont pas dupes. Le gouvernement ne parviendra pas à les tromper parce qu'ils savent faire la part des choses dans cette affaire. Les Canadiens de l'Atlantique voient clair.
Je voudrais parler d'une observation faite par le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, qui a fait une virulente sortie contre le budget et qui, selon moi, a visé en plein dans le mille. Il a fait allusion à une promesse écrite que le lui aurait faite tout juste avant les dernières élections. La lettre se lit comme suit.
Un gouvernement conservateur serait en faveur de la modification du programme de péréquation en vue d'assurer que les provinces et les territoires ont la possibilité de développer leurs économies et de maintenir leurs services sociaux essentiels. Nous retirerons les recettes provenant des ressources naturelles non renouvelables de la formule de péréquation afin d'encourager le développement et la croissance économique dans les secteurs des ressources non renouvelables à l'échelle du Canada.
Cet engagement a été transmis par écrit au premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador. Nous connaissons la suite. Nous savons comment les choses ont changé et comment on n'a pas tenu parole envers ces gens. Nous avons entendu les commentaires du premier ministre Danny Williams, qui a déclaré que le n'était pas digne de confiance. Quelle surprise! Nous avons vu maintes fois comment agit le . Il a constamment manqué à sa parole, non seulement envers les provinces, mais aussi envers le peuple canadien.
Et que dire des fiducies de revenu? Nous pouvons encore une fois citer le programme électoral du .
Un gouvernement conservateur stoppera l’attaque des Libéraux envers les économies de retraite et préservera les fiducies de revenu en ne prélevant aucun nouvel impôt.
Nous connaissons la suite: l'impôt de 31,5 % sur les fiducies de revenu, des pertes de 25 milliards de dollars pour les Canadiens, argent qu'ils avaient durement gagnés, et une chute de plus de 300 points de l'indice TSX. On nous avait fait une promesse, qui n'a pas été respectée, ce qui n'empêchera pas les conservateurs de nous dire, sans sourciller, qu'avec eux nous faisons une affaire du tonnerre.
Je me suis entretenu plus tôt dans le débat avec le député d'Eastern Shore. Nous avons tous deux rappelé à la Chambre la promesse écrite faite à la veuve d'un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, Joyce Carter, une dame formidable qui a accompli un travail considérable relativement au Programme pour l'autonomie des anciens combattants. Avant les dernières élections, elle a obtenu du chef de l'opposition officielle d'alors l'assurance que, s'il était porté au pouvoir, son parti veillerait à ce que les services du PAAC soient offerts à tous les anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Bref, tous les anciens combattants auraient immédiatement accès au programme.
Il y a un certain temps que cette promesse a été faite. Deux occasions se sont offertes au gouvernement conservateur au moment de présenter un budget, mais, chaque fois, il s'est défilé. Il n'a pas donné suite à la promesse faite aux anciens combattants du Canada et à leurs veuves. Le gouvernement a manqué à sa parole.
Le premier ministre Rodney MacDonald a présenté une résolution à l'assemblée législative de sa province. Danny Williams n'a pas mâché ses mots à la suite du dépôt du budget fédéral. Le premier ministre MacDonald s'est quant à lui montré plus timide, qualifiant le budget de décevant. Cela m'a étonné, car c'est un peu comme si Britney Spears, jetant un coup d'oeil dans un miroir en sortant de chez le barbier il y a deux semaines, avait dit: « C'est un peu décevant. » Les Néo-Écossais se sont fait écorcher par ce budget, comme Britney chez le barbier.
Le premier ministre a rallié l'appui de tous les partis à l'assemblée législative aujourd'hui. Il sait que l'Accord atlantique se voulait un instrument économique autonome devant aider la Nouvelle-Écosse à réaliser son objectif d'autosuffisance. Je tiens à citer les propos qu'il a tenus aujourd'hui. Il a dit ceci:
Avec ce budget, le fédéral vient d'assener un coup de marteau à la population de la Nouvelle-Écosse.
C'est d'une injustice criante.
En modifiant la formule et en traitant les sommes visées par l'accord comme s'il s'agissait de versements de péréquation, le fédéral a fait précisément ce qu'il s'était engagé à ne pas faire, soit nous faire perdre du terrain.
C'est le premier ministre conservateur de la Nouvelle-Écosse qui s'exprimait ainsi, et l'assemblée législative tout entière l'appuie. Un appel a été lancé au pour qu'il veille à ce que l'intention de l'Accord atlantique soit respectée.
Je suis persuadé que mon collègue de Sydney--Victoria serait d'accord avec moi. Bien que nous soyons d'allégeance politique différente de celle de l'ancien premier ministre de la Nouvelle-Écosse, John Hamm, nous avions tous les deux beaucoup de respect pour lui. C'était un homme d'honneur qui tenait toujours parole. Il n'avait pas peur de transmettre de mauvaises nouvelles. Nous pouvions travailler de concert avec lui dans plusieurs dossiers. Je pense par exemple au dossier des étangs bitumineux de Sydney et à tout l'argent qui a été réservé à cette fin, soit 280 millions de dollars au niveau fédéral et 120 millions au niveau provincial, pour un total de 400 millions de dollars. Le premier ministre provincial ainsi que mon collègue et moi à titre d'élus fédéraux avons travaillé avec la collectivité, qui a consacré beaucoup de temps à ce projet. Avec les sommes prévues pour le nettoyage, nous avons pris des mesures pour faire avancer le projet et cela sera fait.
Après avoir fait une annonce sur la technologie qu'il comptait utiliser dans ce projet, le gouvernement conservateur a envoyé son faire le sale boulot et dire que rien n'avait été fait dans ce dossier au cours des 13 dernières années. C'était un coup bas pour les gens de la collectivité.
Au moment où l'entente avait été négociée, la Nouvelle-Écosse avait reçu l'assurance qu'elle ne ferait pas l'objet de dispositions de récupération relativement à toute augmentation des revenus tirés des ressources non renouvelables. L'ancien premier ministre fédéral libéral est allé plus loin et il a fait parvenir un chèque de 800 millions de dollars, somme que l'ancien premier ministre provincial a affectée au remboursement de la dette. Cet argent a permis de libérer 40 millions de dollars par année pour les écoles, l'infrastructure routière, les programmes de santé et d'éducation et les initiatives de ce genre.
Je joins ma voix à celle des élus de la Nouvelle-Écosse et de tous les Néo-Écossais pour demander au de respecter l'objet de l'Accord atlantique et de revoir ce budget.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux d'avoir la chance de prendre part au débat sur cette motion. Je tenterai de donner une aussi bonne performance que mon collègue de .
Je tiens à féliciter un autre de mes collègues, le député de , pour avoir présenté cette motion. Je tiens également à féliciter tout spécialement mon collègue de , qui était ministre responsable de la Nouvelle-Écosse. Il a participé aux négociations sur l'Accord atlantique, en compagnie du premier ministre Hamm, de l'ancien premier ministre du Canada et de l'ancien ministre des Finances.
Si vous le permettez, j'aimerais offrir une pensée en guise d'introduction. La plupart d'entre nous viennent à la Chambre avec les meilleures intentions. Nous venons ici pour représenter nos électeurs. Nous venons ici dans le but d'agir de façon respectueuse et honorable. Or, chaque jour, sauf les vendredis, tous ces beaux principes partent en fumée vers 14 h 15. Nous nous entendons bien, sauf pendant la période des questions. Nous voyageons ensemble et nous discutons. C'est ainsi que les choses devraient se passer.
Il arrive parfois que les débordements ne se limitent pas à la période des questions. Le 4 novembre 2004, nous en avons eu un exemple. La motion qui avait été présentée à l'occasion de cette journée de l'opposition débutait par les mots suivants: « Que la Chambre déplore l'attitude du premier ministre du Canada durant la conférence des premiers ministres du 26 octobre 2004 et après... ». Cette motion avait été rédigée de sorte que les libéraux ne puissent pas l'appuyer, même si les négociations entourant l'Accord atlantique battaient leur plein. L'accord a d'ailleurs été adopté environ un mois plus tard et est entré en vigueur le mois suivant.
À cette occasion, il y a eu des allégations, des accusations. Les députés libéraux ont été cloués au pilori sans aucune raison, sinon par pure partisanerie. C'est une honte, car à l'époque, le premier ministre, le député de — alors ministre des Finances —, le député de — alors ministre des Pêches et des Océans —, ainsi que M. John Hamm, premier ministre de la Nouvelle-Écosse, un homme droit et honnête qui a bien représenté sa province, étaient en train de négocier l'Accord atlantique. Nous travaillions à ce dossier depuis longtemps.
Chaque fois que je rencontrais le député de dans la cité parlementaire, et cela s'applique aussi à d'autres députés que moi, il me disait qu'ils travaillaient d'arrache-pied et que ce n'était pas facile. Je sais que ce n'était pas facile. Nous savions que d'autres provinces diraient que c'était injuste. Mais lorsque les négociations ont abouti et que l'Accord atlantique a été produit, il a été adopté par le premier ministre, par le ministre des Finances, par les députés du caucus atlantique et, je suis fier de le dire, par nos collègues libéraux des autres provinces où cet accord était attaqué. Ils ont été solidaires et ont voté en faveur de l'accord. Cela a été difficile, mais l'accord a pu voir le jour.
Aujourd'hui, nous discutons de la motion. Certains de mes collègues ont rappelé des déclarations faites le 4 novembre par des députés conservateurs et qui reviennent les hanter. Nous avons entendu les commentaires de Danny Williams. Nous avons entendu Rodney MacDonald. Nous avons entendu le premier ministre de la Saskatchewan.
Je ne citerai pas d'autres députés. Je veux plutôt donner une idée de ce qui se dit dans les médias de la Nouvelle-Écosse, parce qu'ils sont très impartiaux. En fait, la plupart des journaux de la Nouvelle-Écosse ne sont pas particulièrement amicaux avec les libéraux.
Cependant, je vous cite quelques titres publiés le lendemain du budget. On lisait donc que le voulait que « la Nouvelle-Écosse reste une province démunie ».
On lisait ailleurs qu'il « nous faut un champion ». Et il y a aussi eu cet article de David Rodenhiser:
Les Néo-Écossais en sont à se demander qui les défend.
En ce moment, personne ne le fait.
Ce n'est certainement pas le ministre qui nous représente au Cabinet [...], car il défend Ottawa plutôt que la Nouvelle-Écosse dans le dossier.
Rodenhiser affirme que pas même le premier ministre de la Nouvelle-Écosse ne défend sa province et « se contente de suivre le processus plutôt que d'agir ». Et cela, après que le premier ministre eut pris des mesures, tout de même timides, afin de marquer son insatisfaction.
Voici un autre titre: « Note pour Rodney: [le premier ministre] vous a roulé dans la farine ». Dans le texte de cet article, « Message pour Rodney », Marilla Stephenson écrit:
[Le premier ministre] vous fait danser comme un pantin.
S'il y a un thème qui ressort du budget Harper [...] c'est que les démunis vont rester des démunis.
:
Je l'ai fait dans la plupart des cas, monsieur le Président, à part une ou deux fois.
L'article s'intitulait « [Le premier ministre] s'abaisse pour conquérir » et disait ce qui suit:
Les trois provinces perdantes du budget, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et la Saskatchewpuissance. Elles viennent de réaliser an, ragent d'imqu'elles sont victimes d'une insulte calculée: la récupération par le gouvernement fédéral des recettes tirées de l'exploitation des ressources en vertu de la nouvelle formule de péréquation.
Ce ne sont pas seulement les libéraux et les néo-démocrates qui disent que c'est une mauvaise formule pour les personnes qui vivent dans les provinces de l'Atlantique. Ce sont tous les habitants du Canada atlantique, à l'exception de quelques députés conservateurs. Nous avions eu quelques indices de ce qui s'en venait. En effet, dans le dernier budget, l'Accord atlantique a été remis en question. On y disait ce qui suit:
Les accords conclus en février 2005 afin de fournir à la Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador des paiements de péréquation supplémentaires ont été largement critiqués parce qu'ils portaient atteinte aux principes du programme de péréquation.
Nous avons entendu le parler à ce sujet le 8 mars à Corner Brook, un merveilleux endroit à Terre-Neuve-et-Labrador, qui est très bien représenté. Il avait dit aux journalistes: « Tout comme le premier ministre, je peux affirmer que nous respecterons les accords atlantiques. »
Un autre député conservateur de Terre-Neuve a dit que l'Accord atlantique ne serait pas rajusté. Que veut-il dire? Il a dit que c'était écrit dans la pierre, signé, scellé et livré, et que la province n'avait rien à craindre à cet égard. C'est pourtant clair que ce n'est pas le cas.
Aujourd'hui, nous avons entendu la laisser entendre que les accords atlantiques avaient été bidouillés et que les dispositions financières précédentes étaient le fait d'un gouvernement désordonné et fonctionnant par automatisme. Je peux dire à la Chambre que, au Canada atlantique, personne ne croit que les accords atlantiques étaient désordonnés ou le produit d'un automatisme.
Il y a des bons gars qui représentent le Parti conservateur en Nouvelle-Écosse. Je les aime bien, pour la plupart. Le député de est quelqu'un de bien. Il est un peu trop à gauche par rapport à son équipe, et je crois qu'on l'a marginalisé. Il ne nous le dirait pas, mais je pense que c'est ainsi qu'il se sent. On ne lui demande pas son avis sur ce genre de chose. On l'a beaucoup critiqué à cet égard.
Le député de est marié à une ministre du gouvernement de Rodney MacDonald, celui qui a conclu l'entente. Quel genre de conversation a-t-il eue lundi soir? Je me le demande.
Ces gens savent qu'ils ont été trahis par un gouvernement qui n'en a cure du Canada atlantique, parce que nous n'avons pas assez de sièges.
Aujourd'hui, dans le Globe and Mail, un article est intitulé « Ceux qui dénoncent le budget font preuve de jalousie régionale, selon le premier ministre ». On dit que c'est de la jalousie régionale, mais c'est exactement pour cela que nous avons été élus. Nous sommes élus pour représenter nos électeurs ici. Nous ne venons pas à Ottawa pour rendre compte à nos électeurs de ce qui se passe ici, mais pour dire à la Chambre ce que veulent nos électeurs. C'est ce que nous sommes censés faire. C'est notre travail.
Les gens de la Nouvelle-Écosse s'attendent à ce que leurs députés les représentent à Ottawa. Au cours des dernières élections, nous avons été bombardés par les messages des conservateurs dans les médias. Les députés s'en souviennent peut-être. Par exemple, on y voyait une affiche et une voiture qui klaxonnait deux fois, son bip-bip signifiant « J'appuie le Canada ».
Cette fois, ce sont les gens de la Nouvelle-Écosse qui klaxonnent, pour dire à leurs députés « Bip, bip! Appuyez la Nouvelle-Écosse. » Et ils ont raison.