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Monsieur le Président, je n'avais commencé mon discours que depuis environ deux minutes, lorsque j'ai été interrompu au moment de la période des déclarations des députés et des questions orales, et j'en arrivais à la partie intéressante. Comme je le disais, le gouvernement a décidé, à la suggestion du , de proposer deux amendements au projet de loi . L'un exige qu'un avis préalable soit donné par les exploitants de moyens de transport terrestre, tandis que l'autre traite de la confusion qui peut régner quant à la possibilité pour tous les exploitants d'invoquer la diligence raisonnable comme moyen de défense. Ces amendements reflètent l'engagement pris par le ministre et son gouvernement de protéger la santé et la sécurité des Canadiens.
Le premier amendement nous ramènerait à la définition originale d'un exploitant de moyens de transport, dans la Loi sur la mise en quarantaine. Cela signifie que tous les conducteurs qui s'occupent du transport de fret et de passagers, y compris les conducteurs d'autobus, de camions et de trains, seraient tenus d'alerter un agent de quarantaine avant leur arrivée au Canada lorsqu'ils soupçonnent qu'une personne ou une chose à bord du véhicule pourrait propager une maladie transmissible inscrite à l'annexe, ou lorsqu'une personne à bord du véhicule est décédée.
Le conducteur d’un véhicule routier, comme celui d’un aéronef ou d’un bateau, n’aurait qu’à aviser l’agent de quarantaine d’un problème de santé à bord de son véhicule, conformément à l’article 34. Il ne procéderait à aucune évaluation de santé.
Cet avis préalable est crucial car il permet les interventions sanitaires d’urgence à bord des véhicules et donne l’occasion au ministre de dérouter ces véhicules avant qu’ils arrivent à destination, si c’est nécessaire pour protéger la santé des Canadiens. Cela s’ajoute à l’avis préalable qu’exige le Règlement sanitaire international, puisque les États membres ne sont tenus d’imposer cette obligation qu’aux aéronefs et aux bateaux.
En tant que signataire du Règlement sanitaire international, le Canada entend fermement remplir ses obligations internationales aux termes de ce document. Le Canada est même prêt à faire un pas de plus. L’obligation faite au conducteur d’un véhicule routier serait identique à celle qui est faite à tout conducteur d’un aéronef ou d’un bateau servant à l’exploitation d’une entreprise de transport de personnes ou de marchandises.
Dans le cas d’un véhicule à destination du Canada, le conducteur devra aviser l’agent de quarantaine, comme l’exige l’article 34, même avant son arrivée au Canada. L’obligation de fournir cet avis préalable sera maintenue jusqu’à ce que le véhicule arrive en territoire canadien. Dans le cas d’un aéronef ou d’un bateau, ce sera le premier aéroport où il se posera ou le premier port où il arrivera à quai.
Nous allons aussi travailler pour qu’il soit relativement facile à l’industrie de remplir ses obligations aux termes de l’article 34.
Pour mettre en oeuvre cette exigence simplement, un bulletin d’information sera élaboré, dans le cadre du Programme de mise en quarantaine, afin d’expliquer les symptômes à rechercher et de fournir un numéro 1-800 à composer pour joindre un agent de quarantaine 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. De plus, une campagne de sensibilisation sera lancée afin d’informer les conducteurs de véhicules routiers des exigences que renferme le projet de loi . Grâce au numéro 1-800 et à la campagne de sensibilisation, il sera relativement facile de mettre au courant les conducteurs de véhicules.
En étant informés tôt qu'un individu pouvant être porteur d’une maladie transmissible approche de notre frontière, nous pourrons aussi faciliter la circulation transfrontalière. En effet, en étant averties préalablement, les autorités pourraient diriger tout voyageur soupçonné d’être atteint d’une maladie transmissible inscrite sur la liste là où il pourrait être examiné rapidement, sans que cela ne ralentisse la circulation à la frontière.
Cet amendement établira donc un équilibre entre la protection des Canadiens contre le risque de graves maladies transmissibles et la nécessité de faciliter la circulation des personnes et des marchandises à nos frontières internationales.
Nous proposons un deuxième amendement au projet de loi afin de clarifier que la défense basée sur la diligence raisonnable prévue par la common law s’applique à tous les conducteurs de véhicules. L’idée a toujours été de préserver cette défense prévue par la common law dans la Loi sur la mise en quarantaine.
Lorsque nous nous sommes penchés sur le libellé du paragraphe 34(4) du projet de loi , nous nous sommes rendu compte que notre intention de maintenir la défense de diligence raisonnable n'était pas limpide. Selon la Charte, toute personne accusée a le droit d'invoquer une telle défense dans l'éventualité où elle risque l'emprisonnement.
Pour une infraction aux termes de l'article 34, le conducteur d'un véhicule pourrait se voir infliger une peine allant jusqu'à 6 mois d'incarcération. Le fait de préciser que tous les conducteurs de véhicule ont accès à une défense de diligence raisonnable selon la common law garantira la protection des droits prévus dans la Charte pour les personnes qui auront fait tous les efforts raisonnables pour se conformer à la loi.
Il est important pour nous de veiller à ce que les conducteurs des véhicules qui font tous les efforts raisonnables pour se conformer aux exigences de préavis sachent qu'ils peuvent avoir recours à la défense dont peuvent bénéficier ceux qui font de tels efforts.
Par conséquent, le deuxième amendement fera en sorte de préciser que la défense de diligence raisonnable continue d'être disponible pour tous les conducteurs de véhicules qui déploient des efforts raisonnables pour se conformer aux exigences de l'article 34.
Nous nous efforçons constamment que le Canada ait le meilleur système de santé publique possible pour assurer la protection de la santé et de la sécurité de tous les Canadiens.
Grâce à ces amendements, c'est le Canada qui sera doté des exigences de préavis les plus complètes au monde aux fins de quarantaine.
Je suis tout à fait convaincu qu'un ensemble complet d'instruments législatifs est nécessaire pour protéger la santé des Canadiens, de manière à éviter le genre de tragédie humaine et de perturbations économiques et sociales qu'entraînerait inévitablement un autre événement comme la crise du SRAS.
Par conséquent, je demande aux députés d'appuyer une mesure qui offre aux Canadiens la norme de protection la plus élevée possible contre la menace de propagation de maladies dangereuses transmissibles par transport terrestre. Je demande donc aujourd'hui aux députés d'appuyer le projet de loi , dont le Comité permanent de la santé a fait rapport.
Je tiens à féliciter le Comité permanent de la santé des efforts qu'il a consentis concernant le projet de loi . Le travail du comité est un bon exemple des résultats que peuvent obtenir les parlementaires lorsqu'ils oeuvrent dans un esprit de collaboration et de respect des avis et opinions des uns et des autres.
J'invite mes collègues de la Chambre à appuyer les amendements et je leur demande de collaborer à l'adoption rapide du projet de loi.
Comme je l'ai déjà dit, il m'a fait grand plaisir de collaborer avec le Comité permanent de la santé au sujet de ce projet de loi important. Ce fut un grand plaisir pour moi de travailler main dans la main avec des députés de toutes les régions du pays et de tous les partis pour faire en sorte que ces amendements soient proposés et pour assurer l'adoption du projet de loi.
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Monsieur le Président, je suis ravie d'intervenir en faveur du projet de loi .
Tous les membres du Comité de la santé ont collaboré et ont réussi à amender le projet de loi et à dégager un consensus à son sujet, et ce, rapidement. Je félicite le président du comité, le secrétaire parlementaire et tous les membres de leurs efforts à cet égard.
Tel qu'il a été mentionné, le comité a amendé le projet de loi. Nos amendements rendront exécutoire l'article 34 de la Loi sur la mise en quarantaine. L'article 34 concerne les exigences de déclaration auxquelles doivent satisfaire les gens qui entrent au Canada et qui savent ou qui soupçonnent qu'eux-mêmes, leurs passagers ou leurs marchandises risquent de propager une maladie transmissible pouvant représenter un risque sanitaire pour les Canadiens. L'article impose les mêmes exigences aux personnes qui quittent le Canada.
Lorsque la Loi sur la mise en quarantaine a été adoptée en 2005, l'article 34 n'est pas entré en vigueur. On attendait l'élaboration de règlements appropriés pour gérer efficacement les exigences de déclaration.
Le projet de loi répond à ces besoins en matière de réglementation. Il exige principalement que les personnes assujetties aux exigences prévues à l'article 34 fassent leur déclaration le plus tôt possible avant d'arriver au Canada et que leur déclaration soit transmise directement ou indirectement à un agent de quarantaine.
Il est intéressant de noter que le projet de loi , tel qu'il avait été présenté par le gouvernement, comportait une drôle de dichotomie. D'un côté, certaines dispositions du projet de loi renforçaient légèrement les exigences de déclaration et, de l'autre, le projet de loi initial cherchait à exempter des exigences les personnes entrant au Canada par voie terrestre.
Étant donné que la majorité des passagers et des marchandises qui entrent au Canada le font par voie terrestre à partir des États-Unis, l'effet net du projet de loi initial aurait été de miner la sécurité des Canadiens. Le risque que nous soyons exposés à des maladies transmissibles aurait augmenté. Or, le but de la Loi sur la mise en quarantaine est de protéger les Canadiens contre de tels risques.
Pourquoi le gouvernement aurait-il proposé une modification réglementaire mettant en péril la sécurité des Canadiens? Eh bien, pour la même raison qu'il a décidé d'harmoniser les limites acceptables de résidus de pesticides dans nos aliments avec les limites des États-Unis et du Mexique.
Les grandes entreprises considèrent les différences entre le régime réglementaire du Canada et le régime moins restrictif des États-Unis comme un irritant commercial. En d'autres mots, notre santé pourrait être mise en péril parce que nos normes sanitaires actuelles portent atteinte aux activités intégrées des multinationales.
En ce qui concerne les résidus de pesticide dans nos aliments, le nous a assuré que les nouvelles normes canadiennes harmonisées seront fondées sur des données scientifiques et que, par conséquent, la sécurité des Canadiens sera assurée. Cependant, on peut quand même se demander sur quoi sont fondées les normes actuelles, si ce n'est déjà sur des données scientifiques.
Le ministre nous assure également que le Canada a et aura toujours les normes de sécurité les plus strictes en matière de pesticides et autres toxines. Cependant, les normes canadiennes actuelles ne semblent appropriées que par comparaison avec celles des États-Unis, où 40 p. 100 des limites permises en matière de pesticides sont plus élevées que les nôtres.
Aux États-Unis, les normes sont établies par l'Environmental Protection Agency, une agence qui a été restructurée par le gouvernement Bush. Depuis, elle a été condamnée par la communauté scientifique américaine pour « sa relation douillette et inappropriée avec l'industrie ».
Lorsqu'on les compare avec celles de l'Europe, les normes canadiennes apparaissent sous un tout autre jour. Par exemple, au Canada, les concentrations maximales permises de perméthrine sont 400 fois plus élevées qu'en Europe ou 1 400 plus élevées dans le cas du methoxyclor. Les normes canadiennes actuelles en matière de pesticides sont considérées, au mieux, comme « dans la moyenne ». Dorénavant, cette situation n'ira pas en s'améliorant. Bien au contraire.
Comme le démontre le projet de loi , sans les contrôles nécessaires, les partisans de la déréglementation des entreprises risquent de mettre la santé des Canadiens en danger dans leur zèle à assurer la fluidité commerciale.
Qu'est-ce qui explique cette volonté de modifier les règlements? C'est une initiative de l'industrie connue sous le nom de réglementation intelligente, qui vise à harmoniser les règlements du Canada et du Mexique avec ceux des États-Unis. Il est rarement mentionné que cette initiative s'inscrit dans le cadre du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité.
Cet accord international a vu le jour en 2005, à l'initiative des gouvernements du Canada, des États-Unis et du Mexique. C'est l'idée du Conseil canadien des chefs d'entreprises et de son homologue américain, qui souhaitent une intégration poussée de l'économie, de la défense et de la culture du Canada et des États-Unis.
Cet accord prévoit l'application d'une réglementation uniforme à une large gamme de produits et de services, y compris les aliments, les médicaments et la protection de l'environnement. Il préconise également une interopérabilité accrue des forces armées du Canada et des États-Unis, de même qu'un pacte continental sur l'énergie, en vertu duquel le Canada assurerait aux États-Unis un accès à ses ressources énergétiques. En vertu de cet accord, les Canadiens devraient faire concurrence aux Américains pour leur propre électricité, comme c'est déjà le cas pour le pétrole et le gaz.
L'accord comprend un périmètre de sécurité nord-américain qui risque de saper les libertés civiles de nos citoyens. Il prévoit également des politiques communes en matière d'immigration et d'environnement, ainsi qu'une foule d'autres politiques qui contribueraient à miner considérablement la souveraineté et l'autonomie du Canada et des Canadiens.
Les participants au partenariat pour la sécurité et la prospérité sont conscients que ce programme n'aurait pas la faveur de la population. Ils se sont donc engagés à procéder à ce qu'ils appellent « l'intégration silencieuse ». Le PSP n'est pas un traité qui a été signé et il n'a jamais été soumis aux assemblées législatives des trois pays à des fins de discussion ou de surveillance exercée par un comité. Sa mise en oeuvre est coordonnée non pas par les parlements ou un large éventail de groupes sociaux, mais par le Conseil nord-américain de la compétitivité, un groupe de travail formé de 30 PDG d'entreprise, soit 10 du Mexique, 10 du Canada et 10 des États-Unis.
Ce groupe se réunit régulièrement à huis clos avec des hauts fonctionnaires et des ministres. Un de ses principaux objectifs consiste à déréglementer et à harmoniser les pratiques commerciales, mais aucun autre intervenant n'a pu prendre place à la table et les procès-verbaux des réunions ne sont pas publiés. Ce qui est encore plus troublant, c'est que deux des dix représentants du Canada sont en réalité des citoyens américains.
Le partenariat pour la sécurité et la prospérité est si profondément non démocratique que, à ce jour, 14 États américains ont adopté des résolutions réclamant une intervention du Congrès américain pour que les États-Unis s'en retirent. Les changements imminents qui seront apportés aux niveaux de résidus de pesticide ne représentent qu'un infime élément des efforts soutenus pour harmoniser les règlements canadiens et américains dans l'intérêt de puissantes entreprises.
Le gouvernement du Canada doit remplacer la mainmise que les entreprises ont sur ce partenariat par un processus démocratique qui comprend un contrôle parlementaire et qui permet au public de s'exprimer. Il doit s'assurer que les efforts visant à restructurer notre pays sont plus transparents et qu'ils servent les intérêts de tous les Canadiens, et pas seulement ceux d'une poignée de personnes riches et influentes.
Heureusement pour nous, dans le cas du projet de loi , les changements réglementaires demandés exigeaient que la loi soit modifiée. Les parlementaires ont donc été saisis des changements et nous avons pu, au comité, rétablir les exigences de déclaration imposées à ceux qui entrent au Canada par voie terrestre.
Cependant, on peut se demander, compte tenu du vaste mandat du partenariat pour la sécurité et la prospérité et de la vitesse à laquelle ces divers groupes de travail progressent, combien d'autres changements réglementaires potentiellement néfastes ont déjà été apportés sans contrôle parlementaire et sans que les intervenants canadiens puissent donner leur avis.
Comme je l'ai dit au départ, je suis contente que les membres du Comité de la santé aient travaillé rapidement dans un esprit de collaboration pour renverser le caractère potentiellement néfaste du projet de loi tel qu'il avait été présenté à l'origine. Le projet de loi modifié fera en sorte que la santé des Canadiens passe avant les intérêts commerciaux et, par conséquent, je suis fière de l'appuyer.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour appuyer le projet de loi , qui a été récemment étudié par le Comité de la santé, dont je suis la vice-présidente. Je crois que ce projet de loi, tel qu’il a été modifié au comité, mérite notre appui et devrait être adopté à la Chambre aujourd’hui. Cet important projet de loi est extrêmement précieux pour la santé et la sécurité des Canadiens, des enjeux qui sont au sommet de nos priorités.
Il y a quatre ans à peine, notre pays a été dévasté par une épidémie de SRAS qui a entraîné 45 décès au Canada, sans parler de l’impact énorme que cela a eu sur notre système de soins de santé et sur notre économie. L’une des plus graves conséquences de la propagation d’une maladie mortelle est la crainte et la panique que cela suscite.
L’épidémie de SRAS a fait très peur aux Canadiens. Un virus mortel se répandait dans notre plus grande métropole et semblait ne pas pouvoir être arrêté ou circonscrit. Comme à quelque chose malheur est bon, la leçon extrêmement importante que nous avons tirée de cette tragédie dévastatrice et de la perte de vies innocentes est que le Canada n’est pas à l’abri des maladies contagieuses.
Par suite de cette situation catastrophique, le Canada s’est réveillé et a agi rapidement pour se doter des outils nécessaires pour gérer les maladies, la prévention des virus et leur confinement. La Loi sur la mise en quarantaine et l’adoption du projet de loi tel que modifié sont essentielles pour protéger la santé, le bien-être et la vie des Canadiens.
Avant l'adoption de la nouvelle Loi sur la mise en quarantaine, qui a reçu la sanction royale le 13 mai 2005, cette mesure n’avait pas été modernisée depuis 1872, cinq ans après la Confédération. Dans la société mondialisée du XXIe siècle, qui a pu constater les effets rapides et très dévastateurs de la grippe, du virus du virus du Nil occidental, etc., la loi de 1872 était largement périmée et ne permettait pas de faire face à une pandémie de SRAS. Dans le monde d’aujourd’hui, qui est de plus en plus petit et où les frontières sont de plus en plus perméables, nous devons être toujours vigilants et prendre des mesures de prévention et de protection énergiques pour protéger la santé des Canadiens.
La Loi sur la mise en quarantaine est née au lendemain de la tragédie du SRAS et a été présentée par le gouvernement libéral précédent, en octobre 2004. Comme je l’ai mentionné, cette loi a reçu la sanction royale en mai 2005, mais sans l’article 34 qui est proposé ici. L’article 34 de la Loi sur la mise en quarantaine exige qu’un conducteur d’un véhicule de transport fasse une déclaration à l’avance. Le projet de loi tient compte des objections qui avaient été soulevées à l’égard de cette disposition et complète donc la Loi sur la mise en quarantaine.
J’appuie entièrement le projet de loi tel qu’il a été modifié. Quand le gouvernement a présenté le projet de loi au Comité de la santé, il a proposé d’exempter les véhicules de transport terrestre. Après un examen attentif, mes collègues et moi-même ont tenu à ce que les véhicules de transport terrestre soient visés par l’article 34 qui oblige les conducteurs à faire une déclaration. C’est essentiel car la Loi, telle qu’elle est modifiée, renforce la protection du système de santé publique du Canada. Je suis convaincue que l’ajout des véhicules de transport terrestre aux navires et aux aéronefs est un élément essentiel de la Loi qui contribuera à améliorer la sécurité de tous les Canadiens.
Le projet de loi rationalise également la procédure de déclaration des conducteurs de véhicule, car il exige qu’ils avisent directement les agents de quarantaine « dès que possible » avant l’arrivée à destination s’ils ont des raisons de croire qu’une personne, une marchandise ou toute autre chose qui se trouve à bord du véhicule risque de propager une maladie transmissible inscrite dans l’annexe, ou si une personne à bord du véhicule est morte ou encore dans les circonstances prévues par règlement.
La déclaration de ces faits à un système centralisé d’agents de quarantaine « dès que possible » élimine toute échappatoire en soulignant que les parties doivent communiquer ensemble. Cela élimine aussi tout risque de retard, car la Loi actuelle prévoit que les conducteurs doivent signaler tout incident suspect immédiatement, ce qui n’est pas suffisant.
Enfin, le projet de loi modifié ajoute les mots « dès que possible avant » à l’article 34 proposé, pour préciser qu’avant que le véhicule ne quitte le Canada par un point de sortie, le conducteur doit signaler toute situation préoccupante. Cela rappelle encore une fois l’urgence qu’il y a de signaler une telle situation avant que le véhicule ne quitte le pays d’origine pour traverser la frontière.
Je tiens à préciser que le moment d’adopter ce projet de loi ne pouvait être mieux choisi. Il y a quelques semaines à peine, un résident d’Atlanta, porteur d’une souche rare de tuberculose hautement contagieuse, a traversé l’Atlantique à bord d’un avion pour atterrir à Montréal et louer ensuite une voiture au Canada afin de rentrer chez lui, aux États-Unis. Dans la dernière partie de son voyage, cette personne a utilisé un véhicule terrestre pour franchir la frontière canado-américaine.
Ce cas illustre certaines des raisons pour lesquelles il faut appuyer le projet de loi tel qu’il a été modifié et pourquoi ce texte est tellement important pour la santé des Canadiens et d’autres également, notamment des Américains. On peut toujours espérer que les gens déclareront d’eux-mêmes les maladies transmissibles dont ils sont porteurs, mais nous ne pouvons évidemment pas compter là-dessus et nous devons appliquer des mesures fermes.
Durant l’étude de ce projet de loi en comité, tandis que nous débattions de la proposition du gouvernement de supprimer de l’article 34 la mention des véhicules terrestres, un témoin a fait valoir que l’exclusion des véhicules terrestres était justifiée parce que le risque de propagation de maladies par voie terrestre entre le Canada et les États-Unis est minime. Forts de ce que nous savons maintenant, à la suite de cet incident récent mettant en jeu la tuberculose, nous voyons bien que la réalité est différente. Le risque de transmission entre le Canada et les États-Unis est assez réel pour que l’on se dote de mesures fermes et claires. Nous ne pouvons pas jouer avec la santé des Canadiens.
Ce récent incident de déplacement par voie terrestre du Canada aux États-Unis illustre bien l’importance de ce projet de loi. Si le porteur d’une maladie transmissible peut passer du Canada aux États-Unis, c’est que le risque de propagation par voie terrestre existe dans les deux sens. Je le répète, il suffit d’une seule personne ou d’un seul incident pour que les résidents de nos deux pays soient exposés.
Comme nous l’avons constaté dans le cas de la tuberculose, il peut arriver qu’une personne ne soit pas disposée à déclarer elle-même sa maladie. Nous devons donc disposer de mécanismes susceptibles d’éviter la propagation des maladies et nous doter d’une mesure législative qui soit la plus solide possible.
Histoire de bien montrer qu’il y a urgence de s’assurer que la Loi sur la mise en quarantaine aille davantage dans le sens de la prudence et vise tous les modes de transport, rappelons que le Canada accueille à lui seul 266 000 voyageurs par jour en provenance de 119 points de passage frontaliers et aéroports internationaux. Le trafic de voyageurs est tel qu’il est impossible de le contrôler entièrement et nous savons bien qu’en présence de tels volumes quotidiens, rien n’est garanti.
Cela étant dit, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour éviter ce genre de catastrophe. C'est une des raisons pour lesquelles d'autres députés et moi avons fermement recommandé que les véhicules de transport terrestre soient inscrits dans cette disposition, comme c'était le cas initialement, en plus des moyens de transport maritime et aérien. Compte tenu des activités quotidiennes aux points d'entrée au Canada, nous devrions avoir le plus de mécanismes possible, plutôt plus que moins. Quand il s'agit de la santé publique des Canadiens, il serait irresponsable de notre part de nous satisfaire de lois moins efficaces.
Le cas de tuberculose a fait mentir un autre témoignage devant le Comité de la santé sur la question de l'autodéclaration. Le témoin a insisté sur la capacité d'autodéclaration des gens, affirmant que nous pouvions faire confiance aux gens à cet égard, niant du même coup la nécessité que les véhicules de transport terrestre figurent dans l'article proposé. Comme nous l'avons vu, nous ne pouvons pas simplement compter sur les particuliers pour déclarer par eux-mêmes une maladie. Nous ne pouvons pas compter entièrement sur la bonne volonté des gens, car ce serait mettre la santé des Canadiens entre leurs mains. Comme nous l'avons vu, nous ne pouvons pas nous permettre de nous engager dans cette voie. C'est bien trop risqué. Nous ne devons jamais nous en remettre à la chance lorsqu'il s'agit de la santé et de la sécurité des Canadiens. La prévention est primordiale.
Le projet de loi , modifié, assure une meilleure protection aux Canadiens et nous permet de mieux gérer les menaces pour la santé publique. Les Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement les protège. Ils s'attendent à ce que nous soyons prêts à intervenir en cas de risque pour la santé publique et à ce que nous défendions leurs intérêts.
Quand le projet de loi a été présenté à la Chambre, j'ai été surprise qu'il propose d'enlever les transports terrestres de l'article 34. J'ai été vivement préoccupée par le fait que nous avions oublié le prix élevé que nous avons dû payer en raison de l'épidémie de SRAS il y a quelques années seulement, tant en vies humaines qu'en retombées économiques. J'ai des électeurs dont la vie a été bouleversée par la crise du SRAS. Les effets ont été dévastateurs.
Chaque fois que cela a été possible, j'ai fait valoir mon point du vue au comité au sujet de la nécessité de renforcer la loi, et non de l'affaiblir. Une information juste et opportune est un élément clé d'une gestion efficace des questions et des risques liés à la santé. Nous avons tiré des enseignements de la crise du SRAS. Nous ne voulons pas avoir à réapprendre de nouveau. Nous avons établi l'Agence de santé publique du Canada. Nous avons nommé le premier administrateur en chef de la santé publique pour coordonner les efforts de gestion des questions de santé publique.
Nous ne pouvons pas nous permettre de sous-estimer les dangers lorsqu'il y va de la sûreté des Canadiens. On ne soulignera jamais assez que le Canada n'est pas à l'abri d'épidémies et d'infections. Les germes et les maladies infectieuses ne connaissent pas de frontières.
À l'instar d'autres membres du comité, j'ai fait des interventions vigoureuses lors de ces délibérations, pour faire inscrire de nouveau les véhicules routiers dans cette mesure; c'est une protection additionnelle essentielle pour les Canadiens. Il est illogique d'inscrire deux modes de transport transfrontalier et de faire abstraction du troisième. J'estime qu'en matière de sécurité, les Canadiens devraient convenir que c'est dans leur intérêt. De nos jours, plus il y a de mécanismes en place pour faire face aux risques sanitaires, meilleures sont les chances d'assurer la protection voulue.
Cette protection additionnelle permet également de confirmer aux Canadiens que le gouvernement fédéral prend tous les moyens nécessaires pour assurer leur protection. La crise du SRAS a provoqué chez les Canadiens un sentiment de panique que j'espère ne plus jamais voir. Je veux que les Canadiens comprennent que le gouvernement fédéral fait tout en son pouvoir pour renforcer la sécurité en matière de santé publique, parce que la panique et la peur peuvent se propager plus rapidement qu'un virus. Nous devons agir comme des leaders responsables et faire tout notre possible pour protéger les Canadiens. J'appuie le projet de loi qui vise cet objectif central.
Évidemment, il est impossible d'assurer une prévention complète. Nous ne vivons pas en vase clos. Le monde est devenu plus petit et le nombre de déplacements est monté en flèche. La mondialisation et les sociétés multinationales et transnationales ont énormément facilité les voyages intercontinentaux et elles en ont fait une pratique courante dans le monde des affaires.
Peu de choses dans ce monde peuvent être entièrement sûres, compte tenu de la multitude de pays qui existent, mais nous avons la responsabilité absolue de faire en sorte que tous les éléments de notre Loi sur la quarantaine soient pertinents et coordonnés. Les Canadiens doivent savoir que, quoi qu'il arrive, le gouvernement fédéral a maximisé sa capacité de protéger les citoyens. D'abord et avant tout, le gouvernement fédéral doit rendre des comptes aux Canadiens.
Nous assurons aux Canadiens que nous faisons vraiment de notre mieux pour minimiser les risques et pour protéger leur santé et leur bien-être. J'appuie le projet de loi tel qu'amendé parce que je crois que c'est le but qu'il vise.
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Monsieur le Président, je vous remercie de me donner la parole sur le projet de loi . Ce projet de loi a fait consensus au sein de notre comité. Nous avons travaillé dans le meilleur intérêt de la sécurité et surtout de la santé des personnes qui seraient menacées par la transmission de maladies contagieuses. On n'a qu'à penser au cas survenu dernièrement. Une personne des États-Unis avait contracté la tuberculose et en était à un stade où cette maladie pouvait être transmissible et être très contagieuse.
Donc, le projet de loi , qui modifie la Loi sur la mise en quarantaine, est un projet de loi qui a voulu moderniser une loi qui datait quand même de 1872, même si des modifications ont déjà été apportées en 2005. Donc, la loi été modifiée en 2005. Elle a été modernisée dans le contexte du SRAS qui a sévi à Toronto, en Ontario. On sait qu'en 2003, on était quelque peu inquiets quant à la transmission du SRAS.
Le SRAS a donné lieu à une étude, l'étude Naylor. Celle-ci recommandait la révision de certaines parties de cette loi pour la mettre en contexte avec une société qui avait évolué, surtout en termes de transport et de circulation de marchandises et de personnes. La loi n'était pas adaptée pour répondre à ces nouveaux besoins.
On sait qu'à Toronto, la période du SRAS a été un moment assez difficile à vivre. Souvent, quand il y a des maladies contagieuses ou une épidémie, cela peut affecter l'économie d'un pays ou d'une province. Le SRAS avait touché toute la communauté torontoise et ontarienne au niveau des possibilités de propagation. On s'est inquiété, mais l'inquiétude n'était peut-être pas fondée. A-t-on exagéré?
L'étude Naylor fait tout un constat de cette situation. Ce qu'on peut tirer comme leçon, vu de l'extérieur, c'est qu'on n'était peut-être pas prêts à faire face à un tel défi, à donner les bonnes informations et, surtout, à sécuriser les gens. Quant à la possibilité de contamination, le SRAS était peut-être un type de virus plus difficilement transmissible de façon anodine, seulement par le contact avec une autre personne. Tout de même, il faut aller au-delà, et c'est pourquoi on a cru bon de remanier cette Loi sur la mise en quarantaine en 2005.
Aujourd'hui, encore une fois, nous avons à y retravailler. Plusieurs collègues avant moi ont soulevé toute la question de l'article 34 qui vient préciser dans quel contexte on devrait prévenir certaines actions. On peut penser aux gens qui prennent souvent l'avion ou le bateau et comment on pourrait être plus au fait qu'un individu ou des marchandises peuvent transporter certains virus ou certaines maladies pouvant être contractées par des personnes.
Donc, le projet de loi semble être un petit projet de loi en vertu de son nombre de pages. Il a très peu de pages, mais, en même temps, l'impact de ce projet de loi, s'il est bien appliqué, s'il y a une bonne réglementation, pourrait faire toute la différence pour mieux encadrer des situations telles que le SRAS ou dans le cas d'une maladie aussi terrible que la tuberculose, par exemple. Tout à l'heure, je vais parler du cas de M. Andrew Speaker, un Américain infecté par un certain type de tuberculose. On ne sait pas jusqu'où cela peut aller, mais on sait qu'il a pu voyager.
Là encore, on a un projet de loi, mais au niveau des mécanismes que l'on met en place, certaines personnes et certaines autorités ont assurément des responsabilités.
Encore faut-il les prendre, agir rapidement et ne pas prendre cela à la légère. L'article 34 du projet de loi balise la façon de transmettre l'information. Un exploitant de véhicules aériens ou terrestres doit d'abord être informé que le porteur d'une maladie contagieuse a pris l'avion ou un transport terrestre. L'article 34 indique très clairement l'obligation d'informer l'exploitant du fait qu'il peut être responsable de propager une maladie. Il indique aussi comment cet exploitant devra informer certaines autorités qu'il y a à bord de son véhicule ou de son transporteur une personne dangereuse pour la santé des autres.
Le projet de loi est également très spécifique quant aux conducteurs de certains types de véhicules. La loi actuelle prévoit imposer cette obligation à tout moyen de transport. Cela va plus loin que les bateaux, l'aéronef et le train, puisque le projet de loi vise tous les véhicules servant à l'exploitation. Il s'agit là d'un amendement apporté par le secrétaire parlementaire, et tous les membres du comité l'ont appuyé.
À l'article 34 de la loi, l'obligation d'un conducteur d'aviser l'autorité désignée de façon raisonnable avant d'entrer au pays ou avant de quitter le Canada, est remplacée dans le projet de loi par l'obligation d'aviser « s’il lui est raisonnablement impossible de donner » l'avis. On sait donc très bien que du moment où on en est averti et qu'on a l'obligation d'aviser, encore fait-il avoir tout ce qu'il faut pour pouvoir aviser les agents de la quarantaine. Ainsi, le projet de loi indique qu'il doit aviser un agent de quarantaine plutôt que l'autorité désignée et oblige le conducteur à aviser l'agent dès qu'il prend connaissance de la situation, mais dans un contexte où c'est raisonnablement possible.
Le cas de M. Andrew Speaker nous a amenés à réfléchir aux différentes obligations qu'ont les autorités en place qui doivent diffuser l'information. On peut s'inquiéter du nombre de jours qui se sont écoulés entre le 10 mai et le 25 mai. Comment se fait-il que M. Andrew Speaker, qui savait très bien qu'il était porteur de la tuberculose, ait tout de même quitté les États-Unis le 12 mai, malgré qu'on lui ait dit, le 10 mai, qu'il était préférable de ne pas aller à l'étranger? Ainsi, deux jours plus tard, il est sorti de son pays, s'est rendu à Paris, et, par la suite, en Grèce.
Le 14 mai, M. Speaker a tout de même avisé son médecin par courriel qu'il se trouvait en Grèce. Son médecin traitant savait très bien qu'il avait quitté les États-Unis. Le 18 mai, les organismes sanitaires américains ont été mis au courant du fait qu'Andrew Speaker se trouvait en Grèce avec son épouse. Ainsi, entre le 14 mai — moment où il a informé son médecin — et le 18 mai, il y avait tout de même du danger, et personne, pas même les organismes sanitaires américains, n'a été informé. De plus, M. Speaker faisait l'objet d'une recherche internationale, et des tests démontraient alors qu'il était atteint d'une tuberculose ultra-résistante aux antibiotiques.
On a donc rejoint M. Speaker en Italie et les centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies lui ont recommandé de se présenter aux autorités sanitaires italiennes et lui ont interdit de prendre un vol commercial. Cependant, M. Speaker n'a jamais voulu se rendre aux autorités sanitaires italiennes, contrevenant ainsi à la loi.
Sachez qu'il peut y avoir des poursuites. Il ne faut pas que les gens soient laissés ainsi à eux-mêmes. On ne peut pas leur dire qu'ils ont commis une erreur et que ce n'est pas tellement grave. Il y a des conséquences à cela. On sait qu'actuellement des gens — des Québécois, notamment — font l'objet de contrôle de la part d'agences de santé pour savoir s'ils auraient contracté cette forme de tuberculose. Une quinzaine de jours entre le moment où M. Speaker a su de quoi il était question et le moment où il aurait pu agir et se rendre aux autorités sanitaires d'Italie, il a contrevenu à certaines réserves qu'on lui avait formulées avant de quitter.
Les organismes sanitaires américains ont été mis au courant le 18 mai que M. Speaker se trouvait en Grèce avec son épouse. Le 24 mai, les autorités européennes, tout comme l'Organisation mondiale de la santé, ont été mises au courant de ce fait. Du 18 mai au 24 mai, il y a aussi eu une lacune au regard de l'organisme sanitaire américain et des autorités européennes, comme l'Organisation mondiale de la santé. C'est une démarche nécessaire lorsqu'on sait que quelqu'un peut être dangereux parce qu'il est porteur d'une maladie infectieuse, contagieuse, comme la tuberculose.
Les autorités américaines avaient une réponse simple à fournir. Elles ne savaient pas où se trouvait M. Andrew Speaker. Il y a un mécanisme en place, mais il n'est pas suivi de façon rigoureuse. Il y a de quoi s'inquiéter quand on voit que des outils sont en place, mais qu'en même temps, il y a un certain laxisme quant à aux différentes directives mises en place. M. Speaker a-t-il contaminé des gens? On ne le saura pas. Toutefois, certaines personnes sont obligées de subir certains contrôles pour savoir si elles ont contracté la maladie.
Selon moi, la situation entourant ce cas doit être clarifiée. Les États-Unis ont aussi une responsabilité dans cette situation. S'ils ne fournissent pas l'information à temps, comment les autres personnes concernées peuvent-elles savoir ce qui se passe? Comment les autorités sanitaires européennes ou canadiennes, qui n'ont pas été mises au courant, peuvent-elles intervenir? Le Canada a aussi sa responsabilité dans cette situation. Lorsque nous avions adopté le projet de loi, j'avais posé la question au directeur de l'Agence nationale de santé publique du Canada, pour savoir si le projet de loi pouvait contenir certains articles pour nous prémunir contre ce genre de situation. Le Canada pourrait-il poursuivre un autre État, qui a contrevenu à une certaine démarche? Encore là, on semble plutôt laisser les choses aller. Il y a une enquête.
On sait que certains sénateurs américains cherchent à savoir ce qui s'est vraiment passé à ce sujet. Lorsque je l'ai demandé à M. Butler-Jones, l'administrateur en chef de la santé publique à l'Agence de santé publique du Canada, il m'a dit qu'il attendait de savoir s'il y aurait une enquête ou une investigation, et qu'il fallait en tirer des leçons. Cependant, il faut aller un petit peu plus loin que le simple fait de tirer des leçons. Il faut peut-être mettre en place certains moyens pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise.
Faudrait-il améliorer le projet de loi? On a dit que non. On n'a pas à l'améliorer. Du moins, pas par le truchement d'une loi qui pourrait améliorer ce processus de mise en situation. On y verra par la suite. J'espère qu'au cours des prochains mois, on sera mis au courant de la mise sur pied d'un meilleur mécanisme de déclaration. Un médecin peut aviser son patient. Lorsqu'on dit à un patient qu'on ne sait pas de quelle forme de virus ou d'infection il souffre, et qu'on ne semble pas inquiet, comment voulez-vous qu'il puisse interpréter une telle réponse de la part d'un médecin?
Ne faudrait-il pas ne serait-ce qu'un avis donné par écrit à un patient pour que le médecin puisse dire à son tour qu'il lui avait vraiment indiqué de ne pas quitter le pays?
On voit bien que même si l'on met dans un projet de loi toutes les balises pour la sécurité et la santé des personnes qui voyagent ou qui sont en contact avec celles qui contractent une maladie, il faut aussi que cette responsabilité incombe à tout individu qui pourrait être une menace pour la sécurité et la santé des gens.
Il était donc temps que l'on bonifie le projet de loi en modifiant l'article 34, afin qu'il puisse mieux répondre à tout type de situation, qu'une personne voyage par avion, par bateau ou par voie terrestre. Il faut que ce projet de loi fournisse certains cadres aux exploitants des véhicules quant aux conditions dans lesquelles ils doivent le faire, des conditions rapides et efficaces en tenant compte aussi du sérieux d'une propagation de maladie infectieuse, ici, au Canada.
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Monsieur le Président, c'est là un exercice particulièrement intéressant. Nous devons toujours faire passer la santé des Canadiens en premier. Il est non seulement important de voir à ce que les Canadiens soient en sécurité, mais aussi à ce qu'ils se sentent en sécurité.
L'une des principales leçons que l'on a pu tirer de tout l'exercice auquel le comité s'est livré porte sur l'importance de faire preuve de vigilance et de tenir soigneusement compte de la formulation utilisée.
Ce projet de loi a été présenté comme étant un changement d'ordre administratif et, comme nous l'avons entendu dire par les députés qui ont pris la parole, il s'est avéré être beaucoup plus que cela.
J'appuie ce projet de loi et je remercie mes collègues du Bloc et du Parti libéral, de même que le secrétaire parlementaire et le ministre d'avoir agi très rapidement lorsque, en tant que porte-parole, nous avons fait part de nos préoccupations relativement au fait que le transport terrestre disparaîtrait des conditions relatives à la Loi sur la mise en quarantaine.
Je comprend qu'il était nécessaire de mettre ce projet de loi à jour puisqu'il fallait bien sûr ajouter le transport aérien qui n'existait pas au moment où la première Loi sur la quarantaine a été rédigée. Toutefois, pour ce qui est de la disparition du transport terrestre, lorsque les autres porte-parole et moi-même, en tant que porte-parole du NPD en matière de santé, avons étudié le projet de loi de plus près, nous nous sommes rendu compte qu'il donnait lieu à un certain nombre d'autres conséquences sur lesquelles nous devions nous pencher.
J'aimerais vous en présenter un bref aperçu. J'utiliserai la tuberculose comme exemple parce qu'il y a eu plusieurs problèmes à cet égard. La loi ne réglerait pas nécessairement tous ces problèmes parce qu'elle a des failles à de nombreux égards.
Si une personne visiblement malade arrivait au Canada par avion, comme cela a été le cas, et qu'elle prenait ensuite l'autobus ou le train alors qu'elle présentait des symptômes très évidents, aucun employé de ces services de transport n'aurait été obligé de faire un rapport sur cette personne. Elle aurait poursuivi son trajet pendant un certain temps, alors que d'autres passagers étaient à bord du train, de l'autobus ou autre, les exposant ainsi à une maladie pouvant être contagieuse. C'était pour nous un grand dilemme.
Nous avons entendu bon nombre de responsables de la santé publique nous dire qu'il est peu probable que des symptômes apparaissent au cours d'un vol entre Londres en Angleterre et Ottawa par exemple. C'est peut-être vrai. Toutefois, si une personne monte à bord d'un train en Floride pour se rendre à Vancouver, des symptômes auraient certainement le temps de faire leur apparition pendant la durée du trajet.
Si une personne avait contracté une maladie, mais qu'elle ne présentait pas de symptômes, elle en présenterait certainement une semaine plus tard. Aussi cette personne pourrait avoir exposé à une maladie contagieuse un très grand nombre de personnes enfermées dans un très petit endroit restreint.
Je dois mentionner qu'il y a beaucoup de voyageurs qui traversent la frontière canado-américaine. Nous sommes toujours heureux de recevoir la visite de touristes des États-Unis. Je présume que les Américains sont toujours heureux d'accueillir des visiteurs canadiens. Je crois que personne n'en doute.
Au comité, nous avons trouvé étrange de nous faire répondre, chaque fois que nous avons demandé si cela avait un quelconque lien avec le Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité, que ces gens-là ne pouvaient pas venir nous rencontrer. Les témoins du ministère de la Santé ont dit qu'ils n'en savaient rien. Plus le temps passait, plus nous étions perplexes.
Revenons à l'exemple de la tuberculose. Comme on n'en parle pratiquement jamais, les gens pensent que cette maladie n'existe plus. Les gens de ma génération ont certainement vu des sanatoriums où les tuberculeux étaient traités. Quand je suis devenue infirmière, en 1961-1962, ces établissement fermaient leurs portes — en Ontario, du moins — parce que nous pensions avoir éradiqué la maladie.
Aujourd'hui, le nombre de cas de tuberculose est à la hausse, surtout dans les régions urbaines, en raison sans doute de l'arrivée de l'étranger de personnes atteintes de la maladie et qui viennent de zones urbaines densément peuplées où les conditions d'hygiène sont loin d'être idéales.
Dans ma propre collectivité, dans la vallée du Bas-Fraser et dans d'autres villes du Canada et des États-Unis, une maladie que nous pensions avoir vaincue est en recrudescence.
Toutes les mesures que nous pouvons prendre pour empêcher la tuberculose de se propager sont absolument vitales. Nous avons été élus pour faire en sorte que le Comité de la santé, les autorités sanitaires et tous les parlementaires placent la santé publique au premier rang. Nous ne faisons aucun compromis là-dessus.
Nous avons eu des discussions. Ma collègue libérale a dit que nous avions déjà augmenté, ou diminué, le taux de pesticides permis. On propose de permettre une concentration plus forte de pesticides afin d'harmoniser nos pratiques commerciales avec celles des États-Unis. Nous avons donc dû nous demander si cela avait un lien avec le Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité, qui faciliterait le passage des voyageurs à la frontière.
C'est la pire façon d'envisager les choses. La meilleure façon serait de dire que les gens n'ont tout simplement pas compris ce que tout cela signifierait. Il faut au moins donner cela au secrétaire parlementaire et au ministre: quand ils ont été mis au courant, ils ont apporté des changements très rapidement. Je tenais absolument à le souligner.
Nous sommes satisfaits tant et aussi longtemps qu'il est clair que les moyens de transport terrestres font de nouveau partie du projet de loi. Je suis très heureuse que, même s'il a souvent parlé d'aéroports et de transport maritime, le ait quand même mentionné les moyens de transport terrestres, les trains, les autobus, les automobiles, tout ce qui traverse la frontière. Si quelqu'un traverse la frontière en charrette ou en tricycle en tirant quelque chose, peu importe ce que c'est, cela devient un moyen de transport et il est donc assujetti à la loi. Si quelqu'un croit qu'une personne est malade et constate des symptômes, mais personne n'est médecin sauf les médecins, nous pouvons tous, je pense, voir quand une personne semble très malade.
Je crois qu'il y a récemment eu un cas où une personne semblait très malade. Si les transports terrestres n'avaient pas été inclus et que les États-Unis n'avaient pas agi, quoique cela n'a clairement pas fonctionné dans ce cas... Je suis persuadée que les Américains examinent pourquoi cette personne est passé à travers les mailles de leur filet. Quoi qu'il en soit, nous sommes rassurés.
J'appuie cet amendement, et qu'il soit très clair que ce sont tous les porte-parole qui ont attiré l'attention du secrétaire parlementaire sur le problème. Ce dernier en a ensuite parlé au ministre, et maintenant que les moyens de transport terrestres font de nouveau partie du projet de loi, nous pouvons l'appuyer, sachant que nous avons fait passer la santé des Canadiens d'abord. Nous lirons toujours très attentivement ce qui est présenté comme étant une modification d'ordre purement administratif.
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Monsieur le Président, c’est avec plaisir que je participe au débat sur le projet de loi . Comme le secrétaire parlementaire est ici, et qu’il vient de me poser une question, je vais d’abord essayer d’y répondre.
Pour la première fois depuis 13 ans et demi, quand j’ai demandé un projet de loi au Bureau afin de pouvoir l’examiner, le projet de loi qui m’a été remis ainsi qu’aux autres députés qui l’avaient demandé est celui qui a été présenté en première lecture. Dans son neuvième rapport, monsieur le Président, le Comité permanent de la santé a fait rapport du projet de loi à la Chambre avec deux propositions d'amendement; le projet de loi a été débattu à l'étape de la deuxième lecture.
J’ai examiné le procès-verbal de cette réunion qui a eu lieu, je crois, le 4 juin et j’ai remarqué que le président du comité avait demandé le vote sur les deux amendements et ensuite demandé s’il fallait faire rapport à la Chambre du projet de loi. Néanmoins, le président n’a pas demandé s’il fallait réimprimer le projet de loi. Par conséquent, cela peut susciter un malentendu, car les députés qui ne siégeaient pas à ce comité peuvent supposer que le projet de loi qu’ils reçoivent pour le débat est le projet de loi modifié. Le comité a la possibilité de demander si le projet de loi doit être réimprimé, mais dans ce cas-ci, cela n’a pas été fait.
Pour répondre à la question du député, ma question se fondait sur les renseignements que m’a communiqués la Chambre. Il n’y avait certainement rien de sectaire à laisser entendre que les autobus, les trains et les camions étaient toujours exemptés. Selon la version du projet de loi que j’ai reçue, tel était le cas. Néanmoins, le comité a apporté des changements à cet égard.
Le député comprend peut-être, maintenant, pourquoi j’ai posé cette question tout à l’heure. À l’avenir, si un projet de loi n’est pas réimprimé après qu’un comité lui a apporté des changements, peut-être faudrait-il l’estampiller de la mention « Modifié » ou y inclure un ajout indiquant quels sont les changements. Parfois, cela peut être important.
Quoi qu’il en soit, je pense que cela explique au secrétaire parlementaire pourquoi je pensais que l’alinéa 34(1)a) de la Loi sur la mise en quarantaine mentionnait encore les bateaux ou aéronefs alors que c’est maintenant remplacé par « véhicule ».
Cela soulève toutefois une question intéressante. Je ne sais pas s’il y a dans le projet de loi une définition du mot « véhicule ». Néanmoins, le projet de loi porte que le ministre peut prendre des règlements. Je suppose que les règlements prescriront de temps en temps les véhicules qui seront visés ou pour lesquels les dispositions seront modifiées et le ministre peut le faire. Les amendements apportés au comité étaient justifiés et ils ont l’appui de tous les partis représentés au comité.
Si nous prenons le résultat des trois réunions, nous avons un projet de loi qui apporte des modifications très modestes à la Loi sur la mise en quarantaine pour ce qui est de leur volume, mais dont l’impact est beaucoup plus important étant donné qu’il s’agit de questions de santé et de sécurité.
Il y a le cas récent de M. Andrew Speaker, atteint d'une forme très contagieuse de tuberculose. Il a voyagé d'Europe au Canada et puis, par voie terrestre, en voiture ou en taxi, il a franchi la frontière pour se rendre aux États-Unis. Durant ce voyage, plusieurs personnes, notamment les passagers de l'avion, ont été exposés à cette souche très dangereuse de tuberculose. Il est donc d'autant plus important de régler cette question. Évidemment, le projet de loi a été présenté avant cet événement.
Certains événements passés ont un certain rapport. Le plus significatif est vraisemblablement la crise du SRAS. Il ressort tout de même de cela que nous avions pris un certain nombre de mesures pour faire face à la situation. Peu d'entre elles ont donné de très bon résultats puisque nous connaissions très peu la maladie au départ.
Nous savions tout de même que cette maladie venait d'ailleurs. De fait, elle provenait d'une province de Chine. La situation a soulevé un enjeu connexe du fait que le point de transbordement vers le Canada était Taïwan, comme on a pu l'établir.
Comme on le sait, nous n'avons pas de relations diplomatiques avec la Chine. Taïwan cherche depuis longtemps à obtenir tout au moins le statut d'observateur à l'Organisation mondiale de la santé. Ses connaissances et ses capacités technologiques auraient été très utiles si cela avait été possible plus tôt. Je sais que les efforts continuent en ce sens. Cependant, on peut dire que l'une des menaces les plus importantes pour la santé et la sécurité des Canadiens nous est venue de Chine, en passant par Taïwan.
Pour ce qui est des réunions tenues par le Comité de la santé, j'ai trouvé fascinant que certains des témoins soient des représentants du domaine de la sûreté et de la sécurité publiques. On y a beaucoup discuté du Partenariat pour la sécurité et la prospérité. Certains députés en seront peut-être surpris. Tout-à-coup, il était question d'un accord entre les États-Unis et le Canada, puis on a ajouté le Mexique, concernant les questions de sécurité et de prospérité.
En réalité, l'enjeu est beaucoup plus vaste. Je crois comprendre que, lors des réunions de Cancun en mars de l'an dernier, on a répertorié quelque 300 à 400 activités bilatérales pertinentes au Partenariat pour la sécurité et la prospérité, tout en reconnaissant qu'il serait très difficile d'en établir un ordre de priorité.
Si j'en parle c'est que, à l'étape de la deuxième lecture, il a été question de l'exemption accordée aux automobiles, aux autocars, aux camions et aux trains, mais cet aspect n'était pas abordé de façon explicite dans le projet de loi. Il l'était par exclusion. En effet, voici le libellé du projet de loi à cet égard:
Le présent article s'applique aux conducteurs de l'un ou l'autre des véhicules suivants:
a) bateau ou aéronef servant à l'exploitation d'une entreprise de transport de personnes ou de marchandises;
b) véhicule visé par le règlement.
On ne définit pas ici ce qu'est un véhicule visé par le règlement, mais je présume qu'on trouverait des précisions dans une annexe ou un règlement, documents auxquels les députés n'ont pas normalement accès pendant les débats. C'est parce qu'il était expressément question de « bateau ou aéronef » qu'on s'est interrogé sur tout ce qui touche le transport non seulement de personnes, mais également de marchandises, de fruits, de légumes, de viande et cetera. C'est un secteur très important.
Je sais que de nombreux députés qui représentent des localités frontalières s'inquiétaient beaucoup des répercussions économiques qu'auraient les files d'attente à la frontière, de l'effet qu'auraient sur les gens qui souhaitent traverser la frontière des files de camions en attente pour toutes sortes de raisons.
J'ai demandé à quelques députés si l'on avait tenu compte, lors de la présentation du projet de loi à la Chambre et du débat à l'étape de la deuxième lecture, d'objectifs contradictoires tenant au fait que les autres types de véhicules ne sont pas nommément désignés. Un objectif économique et un objectif lié à la santé et à la sécurité se font concurrence.
J'ai fait remarquer, dans une question que j'ai posée à la Chambre, que le point avait été soulevé à l'étape de la deuxième lecture, lorsqu'il a été proposé de modifier l'alinéa 34(1)a) du projet de loi en remplaçant les mots « bateau ou aéronef » par « véhicule », terme qui s'appliquerait aussi bien au transport de personnes que de marchandises.
Je dois admettre que je suis resté interloqué lorsque le secrétaire parlementaire a tenté de fournir une explication. On aurait établi, une fois le projet de loi terminé, d'après ce que je lis, que les véhicules terrestres « ne présentaient qu'une menace limitée pour le Canada », et la décision a été prise sciemment. Voici un extrait des délibérations du 4 juin du Comité permanent de la santé. Le secrétaire parlementaire a déclaré ceci:
Lorsque le projet de loi C-42 a été élaboré, il a été décidé de retirer l'exigence de notification préalable dans le cas des conducteurs de véhicules terrestres comme les autocars et les trains et de ne mettre l'accent que sur les transports aériens et maritimes. La décision se fondait sur une évaluation selon laquelle les véhicules terrestres ne présentaient qu'une menace limitée pour le Canada.
En y réfléchissant, on constate que c'est une décision majeure. Pensez à toute la circulation terrestre qu'il y a entre le Canada et les États-Unis et aussi entre les États-Unis et le Mexique. Si nous lisons les reportages des médias sur les produits, comme les fruits et légumes, importés de l'étranger, nous apprenons qu'ils sont cultivés en utilisant des produits chimiques interdits au Canada pour de bonnes raisons.
Selon le dernier reportage que j'ai vu sur les fruits et légumes importés au Canada, on retrouverait sur ces produits la trace de 10 à 12 produits chimiques interdits au Canada, mais pas dans le pays d'où proviennent ces aliments. Il s'agit ici de la sécurité des aliments.
Quant aux États-Unis, le même reportage nous apprenait que l'on retrouvait jusqu'à 17 produits chimiques interdits dans ce pays sur les fruits et légumes qui y sont importés.
Les produits chimiques utilisés pour traiter les fruits, les légumes, les viandes et tout le reste ne se retrouvent pas nécessairement sous forme pure. Ils sont généralement interdits par un pays parce que ces produits, à l'état de trace dans les aliments, peuvent nuire à la santé et à la sécurité de ceux qui les absorbent. Il s'agit là de produits importés au Canada par train et par camion en très grandes quantités.
Ce sont d’importants véhicules de distribution qu’on utilise, en plus des aéronefs et des bateaux. Je me demande vraiment pourquoi on a jugé que le risque pour les Canadiens était limité, quand on sait que les produits importés qui nous arrivent par camion ou par train peuvent présenter d’importants risques pour la santé et la sécurité des Canadiens. Nous nous devons de nous demander si ces décisions ont été motivées par d’autres objectifs que la protection de la santé ou de la sécurité.
Telles sont les raisons pour lesquelles j’ai soulevé cette question.
J’ai examiné les témoignages présentés au Comité de la santé. Des représentants du ministère de la Sécurité publique et du ministère responsable du commerce et du partenariat pour la sécurité et la prospérité y ont comparu.
La Loi sur la mise en quarantaine est une loi fort simple. Elle est tellement courte qu’on ne l’a même pas réimprimée après l'avoir modifiée.
Nous avons eu des discussions passablement substantielles au Comité permanent de la santé concernant certaines questions importantes dont les Canadiens sont probablement très peu au fait.
J’ai lu certains articles à propos du partenariat sur la sécurité et la prospérité, dont on dit souvent qu’il se ramène à un projet d’intégration très poussée aux États-Unis. Le Hill Times a publié quelques articles de fond à ce sujet. Pour beaucoup de gens, cette question soulève bien plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses.
C’est ce qui nous a amenés, je crois, à modifier l’alinéa 34(1)a) pour y remplacer les mots « bateau ou aéronef » par le mot « véhicule » de manière à viser tous les véhicules qui transportent des personnes, des marchandises ou d’autres choses pouvant présenter un risque pour les Canadiens.
Je tenais à soulever cette question parce que, souvent, il se produit des choses au comité qui ont très peu à voir avec un projet de loi. C’en est là un exemple typique. Si certains députés sont intéressés, ils n’ont qu’à se reporter au compte rendu de la séance du 4 juin du Comité permanent de la santé. Les témoins ont fait l’historique détaillé de l’ALENA et du partenariat pour la sécurité et la prospérité. Je me demande un peu pourquoi on a remonté si loin, mais je dois admettre que ce fut très intéressant.
Ce projet de loi est important. J’ai discuté beaucoup plus tôt de certains exemples de menaces à la santé publique comme le SRAS, mais nous savons également que le virus du Nil occidental et la grippe aviaire représentent également des risques majeurs. Il y a eu des discussions à propos des pandémies. Certains experts ont affirmé qu’il était inévitable que le Canada connaisse une pandémie. Il y a eu des discussions et des déclarations publiques à propos de la possibilité que nous ne disposions pas de suffisamment de médicaments pour traiter les Canadiens et de la nécessité qu’on établisse des règles pour déterminer qui aura accès à ces médicaments. Ce sont là des questions sur lesquelles nous nous devons de nous pencher constamment.
Les Canadiens ont besoin d’obtenir l’assurance que la santé et la sécurité publiques ne seront pas compromises par des intérêts économiques ou par les visées d’un autre pays. Ils ont besoin de savoir que le Canada tiendra fermement à ne pas perdre de vue ses objectifs. Nous comptons sur le gouvernement pour nous donner l’assurance que, lorsque les problèmes se poseront, la santé et la sécurité publiques ne seront pas compromises pour des considérations d’ordre économique.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui sur le projet de loi . En effet, cela va nous permettre de faire un petit peu d'histoire en même temps, car cette Loi sur la mise en quarantaine est probablement l'une des plus vieilles lois en matière de santé publique en terre d'Amérique. Au Québec, nous sommes très sensibles. En 2008, nous allons fêter les 400 ans de la ville de Québec. Aujourd'hui, c'est un signe, notre porte-parole en matière de santé est justement la députée de . Je la salue. Elle fait un excellent travail au Comité permanent de la santé.
Cela nous permet de voir le travail qu'on peut faire en cette Chambre: reprendre aujourd'hui le texte d'une loi qui avait été adoptée la première fois en 1872 — c'est quand même important de se le rappeler.
La santé publique, tout comme la santé, a beaucoup évolué avec les années. Cela me permet de faire un peu d'histoire. Vous savez que le domaine de la santé est un champ de compétence exclusif des provinces. Il a subi l'empiètement du fédéral au cours des décennies, par choix politique. Souvenez-vous que le système de santé universel qu'on connaît aujourd'hui a été mis en place dans les années 1960, à l'initiative d'un premier ministre de la Saskatchewan. Cela a donné le système de santé que nous connaissons aujourd'hui, avec ses hauts et ses bas. Dans les années 1960, même si le domaine de la santé demeurait la compétence exclusive des provinces, le paiement de la facture était partagé. Aussi, lorsqu'on a créé le système de santé universel qu'on connaît aujourd'hui, le fédéral devait payer 50 p. 100 de la facture. C'était l'entente au départ.
Vous aurez compris que, compte tenu du fait que c'est un privilège ou une compétence exclusive des provinces, le fédéral a versé sa contribution par paiements de transferts. Cela a bien changé avec les années, au gré des déficits des gouvernements fédéraux, surtout conservateurs, au cours des années 1990. Toutefois, les libéraux du temps de Pierre Elliott Trudeau avaient fait leur part aussi pour augmenter le déficit.
Par conséquent, au départ, le gouvernement fédéral payait 50 p. 100 de notre système de santé universel, de compétence exclusive des provinces. Cette entente fédérale-provinciale assortie de transferts avait été dûment négociée. En 1993, au coeur des grandes coupes libérales, la participation du gouvernement fédéral dans le paiement des transferts en santé était de 13 p. 100.
Il s'agit donc d'un système, d'un régime créé dans les années 1960. Au Québec, c'était la Révolution tranquille. C'était le temps où le Québec adoptait l'image qu'on lui connaît aujourd'hui. On a embarqué dans le système de santé universel, sur la base d'une prémisse: que le gouvernement fédéral, par suite des ententes, en paierait 50 p. 100. On pensait qu'il allait toujours payer ces 50 p. 100 de la facture, mais comme je l'expliquais, étant donné qu'il s'agit d'une compétence exclusive des provinces, le fédéral en a profité pour se retirer graduellement du paiement de la facture, au gré de ses déficits. Petit à petit, on en est arrivé à une entente qui fait que le gouvernement fédéral, en 2010, devrait payer le pourcentage qu'il payait dans les années 1990. C'est cela, la dure réalité.
La dernière entente négociée entre les provinces et le gouvernement fédéral vise à réétablir ou à rééquilibrer son pourcentage du paiement de la facture au taux qu'il payait en 1990. C'est une des raisons pour lesquelles le fédéralisme canadien — au Québec, en tout cas — a beaucoup de difficultés à fonctionner. Les Québécois et Québécoises ont très vite compris que lorsqu'ils font affaire avec le fédéral, ce sont toujours eux les grands perdants. C'est ce qui s'est passé dans le réseau de la santé.
Aujourd'hui, on discute du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la mise en quarantaine. Du point de vue de la santé, c'est probablement le seul dossier de véritable compétence fédérale. Au cours des dernières années, nous avons eu l'épidémie du SRAS, le syndrome respiratoire aigu sévère. Cette maladie arrivée d'ailleurs a conscientisé toute la communauté, autant le réseau de la santé des provinces que celui du Canada, à l'obligation d'intervenir.
En 2005, on a donc décidé d'apporter une modification importante à la Loi sur la mise en quarantaine, afin de l'adapter aux risques d'épidémies qui proviennent d'ailleurs ou que nous pourrions exporter.
Cela m'étonne toujours. Beaucoup de décisions se prennent en cette Chambre et nous avons de grandes discussions, mais pendant ce temps, des situations de fait nous échappent et transcendent toutes les politiques adoptées ici au Parlement ou ailleurs.
À l'OMC, on est en train de discuter du dossier agricole, qui n'est pas encore réglé. Dans ce vaste programme de libre-échange planétaire, le dossier de l'agriculture est l'une des dernières choses que l'OMC règle.
Plus on attendra, plus on s'apercevra que, théoriquement, la seule façon de protéger sa santé, c'est de produire soi-même ce que l'on mange.
Plus tôt, j'écoutais mes collègues parler des produits chimiques. La meilleure façon de protéger notre santé, c'est d'en arriver un jour à produire chez nous les produits qui se retrouveront sur nos tables. Ce sera comme ça.
Je suis toujours très ébranlé lorsque je vois les libéraux et les conservateurs tenter de mettre de côté le système de gestion de l'offre mis en place par les agriculteurs du Québec et du reste du Canada, et qui a trait aux produits laitiers, à la volaille et aux oeufs. Ce système permet d'atteindre un équilibre entre l'offre et la demande à l'intérieur des provinces et du Canada. Pourtant, ils sont tentés de mettre de côté ce système qui nous permet de nous auto-suffire en produits aussi importants que le lait, les oeufs et le beurre. Ce sont des choses que l'on mange quotidiennement. On est tenté de mettre cela de côté, parce que certains pays voudraient nous vendre leur lait et leurs différents produits sur lesquels on n'a aucun contrôle. On n'a aucun contrôle sur ce que produisent les autres pays.
Aujourd'hui, on parle d'un projet de loi sur la quarantaine, les épidémies et le transport des marchandises.
En même temps, on laisse nos négociateurs à l'OMC mettre de côté la gestion de l'offre qui nous permettrait de nous auto-suffire et de produire le lait, le beurre, les oeufs et le poulet. Ce sont des choses que l'on consomme régulièrement. Il faudrait pouvoir s'autoréglementer dans ce domaine. Pourtant on mettra probablement cela de côté un jour. Les libéraux étaient prêts à le faire et les conservateurs sont tentés de mettre cela de côté pour négocier avec d'autres pays qui veulent nous vendre leurs produits. Un jour, nous ne serons plus en mesure de produire ce dont nous avons besoin et nous achèterons les produits de consommation des autres sur lesquels nous n'avons aucun contrôle. On ne sait pas comment sont nourris les animaux ou ce qui est utilisé lors de la production de ces produits.
Cela me pose beaucoup de problèmes. Aujourd'hui, nous discutons justement du projet de loi sur la mise en quarantaine, un projet de loi de santé publique. Comme je l'ai dit plus tôt, il existe depuis 1872.
À l'époque, c'était plus facile. Je comprends qu'on doive faire un grand ménage aujourd'hui, parce qu'à l'époque, le transport se faisait par navire. Lorsqu'il y avait une quarantaine, le navire hissait le pavillon de la quarantaine. On a dû adopter un projet de loi pour savoir quoi faire de ceux qui étaient sur le bateau ou des marchandises qui se trouvaient à bord d'un bateau en quarantaine. En 1872, on a donc adopté un projet de loi.
Aujourd'hui, quelques centaines d'années plus tard, on doit redéfinir la Loi sur la quarantaine. L'article 34 établit quels types de transport seront affectés par cette Loi sur la quarantaine. Cela nous a pris plusieurs années et je comprends cela.
Aujourd'hui, le présent article s'applique au conducteur de l'un ou l'autre des véhicules suivants: un bateau ou un aéronef servant à l'exploitation d'une entreprise de transport de personnes ou de marchandises. On a ouvert la porte à quelque chose d'autre, quelque chose de plus que les bateaux. C'était nécessaire.
Quelques centaines d'années plus tard, on ne pourra pas reprocher aux conservateurs d'être un peu trop dans l'avenir. Habituellement, ils regardent l'avenir dans le rétroviseur du passé. On se met au diapason des nouvelles technologies de transport des marchandises. C'est parfait.
C'est d'ailleurs pourquoi le Bloc québécois appuiera ce projet de loi qui a notamment la vertu d'inciter les conducteurs et qui, comme je vous le disais, « s'applique aux conducteurs de l'un ou l'autre des véhicules suivants: bateau ou aéronef servant à l'exploitation d'une entreprise de transport [...] ou de marchandises. » Cela permet de responsabiliser ces transporteurs et ces conducteurs face à leur obligation de déclarer les possibles quarantaines et les maladies ou toutes sortes de virus qui pourraient être contenus, soit dans leur cargaison, si c'est de la marchandise, ou parmi les personnes qu'ils transportent, si ce sont des êtres humains. Évidemment, cela nous permet de nous ajuster.
Cependant, comme je vous le disais, cela nous oblige aussi à faire un examen de conscience collectif. En effet, c'est bien beau d'adopter des projets de loi sur la mise en quarantaine. Le SRAS, notamment, nous a permis de constater que malgré toute la bonne volonté de nos systèmes de santé, nous ne sommes pas à l'abri d'une épidémie ou de toutes sortes de maladies imprévisibles. Ce sont des choses qui peuvent arriver. L'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère, le SRAS, survenue en 2003, est un triste événement qui nous a démontré les failles de notre système de santé. À mon avis, il était temps que le Canada se dote d'une politique, de concert avec les provinces responsables de l'application de la santé publique. Je crois que le Comité permanent de la santé a fait un bon travail pour mettre sur pied un service de coordination de santé publique capable d'intervenir et d'aider les provinces aux prises avec des situations comme celle qu'a connue l'Ontario en 2003. C'est bien pour la santé collective et c'est un bel investissement pour notre environnement collectif.
En même temps, on ne se pose pas les autres questions par rapport aux raisons de ces épidémies. Il y en a eu, notamment, qui ont avorté. La grippe aviaire ne touche pas les individus, mais les animaux, et l'on ne sait pas si un jour elle ne touchera pas les êtres humains ou quoi que ce soit. C'est la même chose pour ce qui est de la maladie de la vache folle, puisqu'elle touche les animaux, mais on ne sait pas si un jour elle ne touchera pas les êtres humains. Il faut donc faire attention surtout à ce qu'on importe et à ce qu'on met sur nos tables. Tel est le message important que l'on doit comprendre: on peut aujourd'hui être capable de réagir.
Au fond, nous réagissons à un état de fait. Le SRAS a frappé l'Ontario en 2003, et c'est pour cette raison qu'on a adopté ce projet de loi visant à modifier la Loi sur la quarantaine. Telle est la réalité. Or, il faudra un jour essayer de prévenir, plutôt que de toujours essayer de guérir après coup. Pour ce faire, un jour, il faudra s'assurer de produire ce qu'on met sur les tables. Telle est la dure réalité. Il faut se le dire: c'est bien beau de faire affaire avec tous les autres pays du monde, d'échanger des biens et des services, mais en ce qui a trait à l'alimentation, à ce que nous produisons pour mettre sur nos table, il faudra un jour qu'à l'OMC, des représentants se tiennent debout et disent que ce n'est pas négociable.
En effet, nous ne pouvons pas permettre que des pays puissent nous envoyer des produits de la qualité desquels, en ce qui a trait à leur production, nous ne pouvons pas nous assurer. Les organismes génétiquement modifiés, les OGM, font désormais l'objet de grandes discussions partout dans le monde. Il faut pouvoir contrôler ce qui s'en vient sur nos tables. Faute de le faire, il faudra s'assurer que chaque pays est capable de produire ce qu'il met sur la table de ses citoyens, de façon à ce que si jamais une épidémie, un virus ou quelque chose arrivait par la voie des aliments ou des animaux que nous consommons, nous soyons capables de contrôler tout cela à même notre propre système de contrôle.
Nous n'en sommes pas rendus là, et je trouve cela décevant. Je le dis bien gentiment à tout le monde. Je suis déçu de la façon dont les libéraux ont défendu la gestion de l'offre lorsqu'ils étaient au pouvoir, et c'est la même chose que sont en train de faire les conservateurs: soit d'essayer de mettre de côté la gestion de l'offre. Cela signifie que si les produits laitiers, les oeufs, la volaille et le poulet sont mis de côté, il n'y aura plus de contrôle, et ces produits proviendront de l'étranger. Or, un jour, nous serons inondés de ces produits étrangers, parce que des pays, à cause de leur population, seront capables de faire de la production de masse. Dès lors, nous ne serons plus compétitifs.
Un jour, nous empoisonnerons notre population. C'est ce qui se produira. Nous rendrons malades les gens de chez nous. Il y aura des virus qui proviendront de cette nouvelle façon de faire. Si nous n'adoptons pas des projets de loi comme celui à l'étude aujourd'hui, un jour, nous devrons adopter d'autres projets de loi pour essayer de contrer ces fléaux.
Ce serait très simple d'être cohérent dans tout ce que l'on fait, tout en adoptant des projets de loi comme celui qu'on adopte aujourd'hui, afin de moderniser la Loi sur la mise en quarantaine.
Il faut aussi se tenir debout à l'OMC et dire que l'agriculture, les aliments que l'on met sur la table de nos citoyens ne sont pas négociables. C'est nous qui devons contrôler complètement et entièrement la qualité des produits qui sont sur nos tables. C'est comme cela.
Nous en sommes là pour toutes sortes de raisons, entre autres parce que des entreprises, au nom du profit, exagèrent et modifient génétiquement les produits. Ils veulent les faire pousser plus vite et ils mettent toutes sortes de produits pour les rendre plus fermes et plus sains, alors qu'en fait, on les rend malsains en les traitant chimiquement. C'est un fait.
On aura compris que le Bloc québécois appuiera le projet de loi pour la mise en oeuvre de l'article 34 avec amendements. Je vais lire l'article 34 de la Loi sur la mise en quarantaine qui entrera en vigueur avec l'adoption de ce projet de loi. Ensuite, je lirai les amendements. L'article 34 se lit comme suit:
34(1) Le conducteur du véhicule servant à l’exploitation d’une entreprise de transport de personnes ou de marchandises ou de tout véhicule visé par règlement avise, avant son arrivée au Canada, l’autorité désignée en vertu de l’alinéa 63b) située au point d’entrée le plus proche de tout motif raisonnable qu’il a de soupçonner qu’une personne, les marchandises ou toute autre chose à bord de son véhicule risquent de propager une maladie transmissible inscrite à l’annexe, qu’une personne à bord de son véhicule est décédée ou qu’une circonstance prévue par règlement existe.
(2) Le conducteur avise, avant de quitter le Canada par un point de sortie, l’autorité désignée située à ce point de sortie de l’existence de toute circonstance visée au paragraphe (1).
(3) S’il lui est impossible de donner l’avis avant son arrivée au point d’entrée ou de sortie, le conducteur le fait dès qu’il arrive au point d’entrée ou de sortie.
(4) L’autorité désignée informe sans délai l’agent de quarantaine ou l’agent d’hygiène du milieu de tout avis reçu.
Il s'agit là des obligations du conducteur, et il doit le faire quand il entre au pays, mais aussi quand il en sort.
L'amendement déposé aujourd'hui dans le projet de loi complète l'article 34 que je lisais plus tôt.
34(1) Le présent article s’applique aux conducteurs de l’un ou l’autre des véhicules suivants:
a) bateau ou aéronef servant à l’exploitation d’une entreprise de transport de personnes ou de marchandises;
(2) Dès que possible avant l’arrivée du véhicule à sa destination au Canada, le conducteur avise ou fait aviser l’agent de quarantaine de tout motif raisonnable qu’il a de soupçonner l’existence de l’un ou l’autre des faits suivants:
a) une personne, des marchandises ou toute autre chose à bord du véhicule risquent de propager une maladie transmissible inscrite à l’annexe;
b) une personne à bord du véhicule est décédée;
c) une circonstance prévue par règlement existe.
L'article original parlait du conducteur de véhicule sans spécifier de type de véhicule, et maintenant on parle de transport par bateau ou aéronef. Par ailleurs, l'article original parlait du poste d'arrivée, et maintenant on dit que cela doit se faire avant, le plus tôt possible, pour que les agents de quarantaine soient informés avant l'arrivée. Ce n'est donc pas en arrivant au poste frontalier qu'on doit déclarer cette situation, c'est avant, dès que possible.
Je tiens à souligner le travail de mes collègues au Comité permanent de la santé, entre autres ma collègue de , et à dire que c'est bien qu'on modernise une loi de 1872 pour faire face à la réalité.
Il s'agit de maladies qui sont transmissibles par virus, par épidémie ou autrement. Cependant, il est aussi important de penser que ce projet de loi est là pour réagir au SRAS qu'il y a eu en 2003 en Ontario.
J'espère qu'on prendra les bonnes décisions à l'OMC pour s'assurer que notre agriculture sera protégée, de sorte que les aliments que l'on mettra sur nos tables protégeront nos concitoyens et nos concitoyennes, et qu'on ne sera pas obligé d'adopter un autre projet de loi un jour parce qu'on aurait dû prévoir que ce qui est sur nos tables doit être produit chez nous, selon nos normes à nous, de façon à ce que la sécurité alimentaire et la santé des citoyens et des citoyennes soit bien protégée.