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Merci, madame la présidente.
Sauf le respect de mon collègue d'en face qui a tenté de réincarner l'inspecteur Clouseau, je partage l'inquiétude de mon collègue et je suis très troublé de voir que le comité fait complètement fausse route.
Remontons à l'origine de ce comité, madame la présidente. Il doit son existence à deux parlementaires à qui le processus de surveillance tenait très profondément à coeur. Il s'agissait bien sûr d'une de vos collègues, Mme Catterall, et de .
Le comité n'existe pas depuis des générations. Il a été créé simplement pour étudier les propositions sur le fonctionnement du gouvernement. Lorsque des rapports étaient renvoyés à d'autres comités, s'il ressortait quelque chose du comité de l'éthique, du comité de la justice ou d'autres comités, avec des recommandations au sujet d'irrégularités, de dépenses excessives ou d'un sujet préoccupant, ce comité-ci évaluait la question et faisait des recommandations au gouvernement, lui disant comment, pourquoi et où agir pour améliorer l'efficacité ou la responsabilisation.
Voilà que soudain, le comité laisse complètement tomber cette orientation pour céder au sectarisme, peu importe l'enjeu, peu importe l'intérêt ou le sujet.
Il ne s'agit certainement pas de critiquer un député en particulier...
Des voix: Oh, oh!
M. Daryl Kramp: J'ai dit « personnellement ». Je ne condamne personne en particulier.
Madame la présidente, vous avez aussi une responsabilité comme présidente, celle de faire respecter le mandat du comité. Et ce mandat a été réduit en miettes. Le comité a pris une orientation qui n'a rien à voir avec l'intention qui a présidé à sa création.
Maintenant, au lieu d'être un outil de changement, un moyen qui permet au gouvernement de donner suite à des observations et à des idées constructives, le comité est devenu politisé et s'adonne à une chasse aux sorcières. Et la sorcière pourchassée change au gré des jours et des séances.
Toute déclaration qui est faite, toute motion qui est adoptée devrait être axée sur le mandat du comité. Mais les observations et les motions ne veulent rien dire. Les engagements non plus. Nous passons à la motion suivante et qu'elle soit fallacieuse ou qu'elle soit reliée ou non à la motion précédente, nous changeons de sujet.
Lorsque je me suis exprimé publiquement à ce sujet, le problème qui me préoccupait... Lorsque je considère le nombre de témoins qui ont comparu devant le comité ces trois ou quatre derniers mois, le temps et les efforts qui ont été demandés à ces témoins, sans parler de tous les députés, ni du temps et des efforts de tous les membres du personnel, je dois dire que nous ne nous sommes pas donné les moyens de faire une seule proposition concrète et solide, d'adopter une seule motion qui permettrait d'améliorer le gouvernement, de mieux l'orienter, de le responsabiliser davantage à l'avenir.
Et maintenant, si nous voulions faire une étude, nous pourrions littéralement considérer ce que nous coûtons au contribuable ontarien, au contribuable canadien sans rien produire de valable. Si le comité était une entreprise, tout ce que nous aurions, c'est un énorme investissement sans aucun rendement.
Je ne m'imagine pas la population canadienne examinant ce que nous produisons. Que produisons-nous? Où sont nos rapports? Où sont nos idées? Où se trouve l'orientation nette qui dit: « Nous avons un mandat et il comprend tel ou tel point, et nous respectons ce mandat parce que nous produisons, ceci, ceci et cela »?
Nous avons entamé le travail sur des choses extrêmement importantes. Comme je l'ai déjà dit, un enjeu qui hante le Parlement depuis probablement des années est celui de la comptabilité d'exercice. Le comité, et c'est à son honneur, a abordé la question comme une étape intermédiaire. Si la comptabilité d'exercice s'implante, des millions et des millions de dollars seront touchés par des décisions du gouvernement qui devraient être prises avec plus d'information, une information plus à jour, mieux adaptée aux besoins, plus spécialisée. Voilà l'orientation à laquelle le comité devrait obéir, s'il veut respecter son mandat additionnel.
Si nous ne voulons pas être un comité de responsabilisation qui surveille le gouvernement, eh bien soit. Si nous voulons distribuer les condamnations et faire des enquêtes sur tout ce qui s'est produit ces six derniers mois, ces deux, cinq ou dix dernières années et essayer d'attribuer des blâmes, si nous voulons être un comité qui désigne des coupables, très bien, mais modifions le mandat du comité, car nous sommes très loin de l'orientation et du mandat qui sont ceux du comité.
Les motions présentées aujourd'hui traiteront d'une question unique, de sujets ponctuels. Elles n'ont certainement aucun lien avec les recommandations que nous présenterons au Parlement sur l'évolution à long terme du gouvernement. Que permettent de faire ces motions, sinon des chasses aux sorcières? C'est ce à quoi elles se résument. Ce qui est regrettable, c'est qu'elles sont sectaires, nous le savons tous. Tous les membres du comité sont coupables, peu importe leur allégeance, qu'ils soient de l'opposition ou du côté gouvernemental. Nous avons eu le même comportement, à l'exception du Bloc et du NPD. Je comprends ce que c'est de siéger en face et de vouloir dresser des embûches, mais, à un moment donné, il faut se mettre au travail.
En continuant dans la même voie, madame la présidente, nous ne faisons pas notre travail. J'implore donc mes collègues une dernière fois. Certains collègues diront que c'est du pharisaïsme. Excusez-moi, mais comprenons la réalité politique et mettons-nous au travail, qu'il s'agisse d'une motion visant à convoquer un témoin ou... Une autre motion qui sera présentée propose de convoquer de nouveau un ministre, et ce sera sa sixième ou sa septième comparution. La dernière fois, il n'y a pas eu assez de questions pour occuper toute la période prévue. Les députés n'avaient plus rien à demander.
Madame la présidente, nous nous éparpillons. Des témoins ont déjà comparu pour parler du sujet d'une motion qui sera présentée. Hélas, nous avons décidé de nous écarter de la raison d'être initiale du comité, et nous allons de l'avant, contre la volonté du gouvernement. Je comprends que l'opposition contrôle la destinée du comité, et elle a décidé que nous laisserions de côté l'objet de la motion pour nous intéresser à une question qui n'est pas vraiment de notre ressort, parce que nous voulons nous faire du capital politique.
Ce que je dis, madame la présidente, c'est que je suis profondément troublé par le fait que mes collègues optent pour une orientation qui ne va pas dans le sens de la raison d'être du comité. Je voudrais connaître officiellement l'opinion de la présidente à ce sujet. Est-elle convaincue ou non de la raison d'être initiale du comité? Je voudrais savoir, madame la présidente, si nous devrions convoquer Mme Catterall ou M. Williams, qui ont présenté à la Chambre des motions qui expliquaient l'esprit, la raison d'être du comité, pour voir si nous pouvons revenir à l'esprit du comité, à sa raison d'être, à l'essentiel de ce qu'il devrait faire. Pour l'instant, nous ne faisons que parler de motions qui n'ont rien à voir avec la raison d'être du comité. Madame la présidente, j'estime que c'est une parodie. Je le répète, si nous examinions à fond le coût de ces séances, nous arriverions à des centaines de milliers de dollars, alors que nous ne pouvons présenter aucun résultat.
À la place des contribuables, je serais furieux qu'on utilise mon argent à des fins partisanes sans tenir compte de la véritable volonté, de la raison d'être réelle du comité.
Je voudrais poursuivre un peu, madame la présidente, mais je sais que deux ou trois de mes collègues ont aussi des préoccupations à faire valoir. Je reviendrai sur la question dans une minute.
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Merci, monsieur le président.
Je suis d'accord avec M. Kramp. Je crains que la motion n'entraîne le comité loin des travaux dans lesquels il pourrait être plus efficace.
Nous avons consacré des séances productives à des sujets que nos électeurs voudraient que nous examinions. Je songe à celles qui ont porté par exemple sur le taux élevé de roulement dans la fonction publique fédérale, la répartition géographique des emplois de la fonction publique, la comptabilité d'exercice, etc.
Cette motion nous empêchera d'être productifs. Elle nous entraîne sur une pente glissante et nous détournons le comité à des fins partisanes. C'est malsain.
Le comité s'est plié aux voeux de M. Holland, qui voulait étudier cette question, et l'a étudiée pendant une séance. M. Holland n'a pas dit alors qu'il voulait donner plus d'ampleur à cette étude et la poursuivre, au détriment d'autres sujets plus importants pour les électeurs et pour le mandat du comité.
Mon collègue, M. Kramp, disait que la motion ne correspond pas à la raison d'être initiale du comité des opérations gouvernementales, et il a peut-être bien raison. Même si le mandat du comité est fort large, il ne faut certainement pas en abuser. Il ne faut pas abuser de la généralité de ce mandat pour utiliser les séances du comité uniquement à des fins partisanes.
Ces manoeuvres sont à la portée de n'importe quel parti politique. Si nous le voulions, nous pourrions tous détourner toutes les séances à des fins partisanes. Il ne manque pas de chasses aux sorcières à mener dans tous les partis, mais cela ne serait absolument pas productif. Nous créons un très mauvais précédent, un précédent horrible.
Je dirais qu'il a été très clair, la dernière fois que nous avons étudié cette question, qu'il n'y avait rien à étudier. Dès la première fois, ce fut une perte de temps. Selon moi, gâcher une autre réunion, ce serait manquer de respect envers le comité et à l'égard de son mandat.
J'espère que les membres du comité n'approuveront pas cette motion et que nous retrouverons notre chemin et nous intéresserons aux vrais enjeux.
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Merci, madame la présidente.
Il est évident qu'on ne peut pas être contre l'orientation que veut donner M. Kramp à ce comité. À titre de contribuable, je trouve assez épouvantable ce qu'on est en train de faire actuellement.
Toutefois, j'aimerais faire remarquer à mes collègues que ce jeu se joue à deux. En tant que députés de l'opposition, il est normal que nous posions des questions. Cependant, il est anormal qu'en tant que parti au pouvoir, vous manquiez de transparence à un point tel que nous devions nous battre bec et ongles pour obtenir les informations. La preuve qu'il y a un manque de transparence est que chaque fois que nous présentons une motion, quelqu'un du parti au pouvoir présente une autre motion pour empêcher la transmission de l'information.
Si nous avions cette information de façon limpide et claire, nous ne perdrions pas notre temps de part et d'autre. Nous sommes des « Colombo », pas parce que le jeu politique est si facile, mais tout simplement parce que nous voulons connaître la vérité. Ce n'est pas seulement le fait de travailler au rapport Williams-Catterall qui fera en sorte que nous aurons fait notre travail. Il y a d'autres éléments. Nous aurons à étudier le budget. Nous aurons à étudier, messieurs, ce que votre ministre non élu, M. Fortier, a fait avec le milliard de dollars provenant de la vente des édifices publics. Est-ce que cela a été ajouté pour que ce soit profitable à la population? Attendez-vous à cela. Vous allez nous trouver fatigants. Soyez ouverts et transparents.
En ce qui concerne la motion, madame la présidente, je suis d'accord sur l'amendement proposé par Mme Folco. J'aimerais que l'on procède de sorte qu'on passe à une autre motion qui pourra faire la lumière sur d'autres éléments qui relèvent de ce comité.
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Merci, madame la présidente.
Une voix: Madame la présidente.
M. Mark Holland: Madame la présidente.
Il y a deux ou trois choses qu'il faut dire. Je serai bref, car le débat se poursuivra sans doute.
J'ai proposé des motions — j'ai déjà siégé avec des députés d'en face lorsque les rôles étaient inversés et que nous formions le gouvernement —, mais je n'ai jamais vu tant de résistance que celle qui a été opposée à deux ou trois de mes motions au sujet de M. Baird et du train léger.
Chose curieuse, dans tout cela, alors que les députés conservateurs protestent haut et fort, prétendant que nous n'avons pas besoin de faire enquête, à Ottawa et dans la presse d'Ottawa, et même dans des médias qui sont loin d'être des bastions libéraux, comme le Ottawa Sun, on a dit très clairement qu'il fallait faire enquête, que c'était un problème très grave qui avait coûté 280 millions de dollars à la ville d'Ottawa. Si nous ne sommes pas ici pour faire enquête sur les opérations gouvernementales et leurs répercussions et sur la conduite des ministres, pour exiger des comptes, je ne vois pas ce que nous faisons ici.
Voici les faits. À la dernière séance, M. Wouters, du Conseil du Trésor, a témoigné et dit que M. Baird avait agi de son propre chef; que, à son avis, c'était au ministère des Transports, et non au Conseil du Trésor, de décider d'intervenir à ce stade; que le ministère des Transports, et non le Conseil du Trésor, aurait dû prendre l'initiative; que le ministre a agi sans s'appuyer sur les conseils du Conseil du Trésor et est intervenu à un moment où sept ministères avaient approuvé le projet. La province avait aussi donné son approbation. La ville également. Pourtant, le ministre a jugé bon d'intervenir dans un dossier que le Conseil du Trésor dit ne pas être de son ressort. Pourquoi l'a-t-il fait?
Deux explications ont été avancées. L'une d'elles veut que le ministre soit intervenu pour aider à faire élire un ami. L'autre veut qu'il se soit agi d'un détail accessoire dont il voulait s'occuper. Pourtant, le Conseil du Trésor et le ministre lui-même étaient d'accord pour approuver le projet, avec sept autres ministères. Cela donne huit ministères qui sont prêts à approuver ce détail accessoire, si on s'en tient à cette deuxième thèse.
La conclusion de la plupart des journalistes qui se sont intéressés à la question — ce n'est pas la mienne, mais celle que je lis dans des journaux qui sont loin d'avoir un préjugé favorable aux libéraux — est qu'il s'agit d'une ingérence déplacée.
Tout ce qui est proposé dans la motion, c'est de demander à M. Baird de comparaître, comme du reste il a lui-même demandé à le faire, pour s'expliquer, fournir les éléments d'information qui manquent et élucider les divergences entre les différentes versions. Voilà l'objectif, qui me semble très clair. Selon moi, cela relève parfaitement du mandat du comité. Il me semble nécessaire d'élucider bien des questions qui sont posées non seulement par les députés de l'opposition, mais aussi par les habitants d'Ottawa et d'autres Canadiens hors de cette ville.
Voilà pourquoi il faut adopter la motion, selon moi.
Merci.
Je ne crois pas que la fin soit en vue pour le comité. Nous essayons de poursuivre des travaux qu'il faut accomplir. Il faut nous mettre à l'oeuvre. Bien sûr, quelques sujets ont été abordés parce qu'ils ont attiré beaucoup d'attention dans les médias. Il nous incombe d'examiner la question et de passer à autre chose.
Comme je l'ai dit à M. Holland, cette motion me met très mal à l'aise, car je ne crois pas que le comité doive s'entretenir avec M. O'Brien. Les bagarres municipales d'Ottawa ne m'intéressent pas, tout comme je ne veux pas que le comité étudie le « ticketgate » de Sudbury. Ce sont des questions municipales.
Je crois pourtant qu'il y a une question que je voudrais poser à M. Baird, par suite de nos échanges. Ce ne serait que justice d'entendre son point de vue. Ce qui me met mal à l'aise, dans la motion, c'est que cela doit se faire avant le congé parlementaire. Nous avons présenté un certain nombre de motions, et nous avons voté. Nous établissons un plan et nous ne cessons d'ajouter d'autres éléments en tête des priorités.
Je n'ai pas d'objection contre la motion, s'il s'agit simplement de discuter avec M. Baird, mais je ne suis pas d'accord pour approfondir la question. Il ne nous reste que deux séances, au maximum trois, avant le congé, et nous avons déjà un programme de travail.
Si la motion est amendée pour que M. Baird comparaisse après le congé, je n'ai pas d'objection.
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Puisque nous ne discutons que de l'amendement, je ne vais pas m'attarder au fond de la question. Je vais revenir sur ce que M. Angus a dit du calendrier.
Il me semble que nous n'avons jamais précisé quand nous commencerions à discuter de notre rapport sur la répartition géographique des emplois et le roulement dans la fonction publique. Nous avons consacré du temps à l'étude de ces questions, nous sommes à mi-parcours dans une étude, et voici soudain qu'on détourne notre attention. J'ignore quand le comité a décidé que nous ne donnerions pas suite à ces études.
Il y a donc cette chose-là. Il y a aussi le plan immobilier, auquel nous avons consacré de nombreuses séances et dont nous avons discuté. Nous n'avons jamais vraiment fait le point sur notre situation de propriétaire d'actifs immobiliers — on nous a parlé de l'état de très peu d'immeubles — et sur ce que le comité pourrait proposer au gouvernement. Chaque fois que le gouvernement parle d'intervention dans ses actifs immobiliers, l'opposition jette les hauts cris, mais le comité n'a formulé aucune recommandation à ce sujet.
Si le gouvernement décide de faire quelque chose, l'opposition ou l'ensemble des membres du comité n'auront aucune raison de protester, puisque le comité n'a formulé aucune recommandation. Il n'y a que des discours politiques C'est toujours la même chose, qu'il s'agisse du plan immobilier, de la répartition géographique des emplois ou de la question des passeports. Le comité ne s'est pas exprimé.
Mme Bourgeois va s'indigner, mais elle doit bien reconnaître que nous gaspillons l'argent des contribuables, car nous poursuivons ces discussions sur ce que nous pensons être des problèmes du gouvernement fédéral, mais, au bout du compte, nous ne proposons rien de concret, rien d'utile qui puisse guider le gouvernement.
Une voix: Bravo!
M. Chris Warkentin: La chasse aux sorcières se poursuit dans un esprit partisan, par exemple, mais, en fin de compte, le comité ne produira rien de valable pour le contribuable canadien s'il continue dans la même voie.
Nous avons bien des questions à étudier. Un problème qui m'inquiète beaucoup est celui du taux de roulement dans la fonction publique. Personne n'a jamais comparu pour donner des précisions. Nous avons demandé à maintes reprises que quelqu'un de la fonction publique, que quelqu'un de l'extérieur vienne nous parler du taux de roulement. Madame la présidente, vous savez que je fais cette demande depuis longtemps — bien avant que ces autres questions ne soient soulevées — et pourtant, l'audition de témoins n'est pas encore prévue.
Dire qu'il y a deux créneaux disponibles avant le congé, c'est dénaturer complètement la volonté du comité. Nous avons demandé à maintes reprises l'étude de ces questions, pourtant, il semble rester du temps libre dans notre programme. Et nous n'avons toujours produit aucun rapport.
Je ne veux pas m'appesantir, mais il me semble que les membres du comité doivent accorder leurs violons. Même en ce qui concerne la question de la comptabilité d'exercice, à laquelle nous avons travaillé tout l'an dernier, nous ne sommes toujours arrivés à rien. Il n'a pas été fait rapport au comité des délibérations du sous-comité à ce sujet. Rien. Les membres du comité n'ont reçu pendant leurs séances aucun rapport du sous-comité.
Ce n'est pas rendre service aux analystes qui travaillent fort dans ces dossiers si les membres du comité leur disent: travaillez fort, mais nous allons nous désintéresser de la question et nous n'allons jamais revenir sur le travail qui a été accompli.
C'est une chose de dire que les membres du comité ont perdu leur temps, mais c'est une toute autre chose que de dire qu'ils ont gaspillé l'argent des contribuables, les ressources qu'ils ont fournies, c'est-à-dire le personnel qui travaille avec diligence pour nous procurer l'information de base et élaborer des recommandations, puisque le comité ne donne jamais suite à ce travail.
Je n'ai pas d'objection à ce que nous fassions la lumière sur quoi que ce soit, mais il y a une multitude de questions que le comité a décidé d'aborder. Nous nous sommes dit qu'elles étaient la priorité, lorsqu'elles ont été présentées, puis, le lendemain, tout était oublié.
Je ne veux pas devoir avouer à mes enfants que j'ai eu la possibilité de trouver des solutions au problème du roulement dans la fonction publique, mais que le comité s'est trop préoccupé de faire la manchette pour pouvoir étudier le problème.
Je vois que Mark Holland trouve cela très drôle. Le jour où le problème sera très grave, il sera le premier à dire que le gouvernement n'avait aucun plan, que personne n'avait de plan, que personne n'a parlé de la question. Eh bien, on saura que j'en ai parlé et que j'ai exhorté le comité à s'en occuper.
Mme Folco chahute. Madame Folco, je ne sais pas si vous avez toutes les recommandations à formuler au sujet du roulement dans la fonction publique et du vieillissement de la fonction publique. Nous constatons que 40 p. 100 de ceux qui occupaient un poste l'an dernier n'y sont plus cette année.
Pour ce qui est des problèmes de rémunération, madame la présidente, que vous avez si souvent signalés au comité, ils interviennent aussi dans ce dossier plus vaste. Le comité n'a jamais pris le temps de s'intéresser à ces questions.
L'amendement dit que nous devrions aborder une certaine question avant le congé. C'est se moquer du comité. Il y a tellement de choses aussi importantes les unes que les autres à faire avant le congé. Nous avons amorcé le travail, mais nous n'avons rien fini de ce que nous avons entrepris.
Madame la présidente, je ne vais pas appuyer l'amendement, même si on modifie le nombre de séances. Je ne veux pas d'autres séances avant le congé puisque le comité est saisi de tellement d'autres questions pressantes qu'il n'a jamais réglées, de travaux qu'il n'a jamais menés à terme. Le comité a la responsabilité de terminer une partie des travaux qu'il a amorcés.
Ce n'est pas le moment, mais je vais présenter une motion au sujet de la rédaction d'un rapport sur le roulement dans la fonction publique, sur les problèmes de rémunération, sur tous ces problèmes, madame la présidente. Vous serez sans doute la première favorable à la rédaction d'un rapport sur certaines de ces questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
C'est un honneur de siéger aujourd'hui au sein de ce comité. Soit dit en passant, j'ai beaucoup siégé au comité des comptes publics avec M. Holland. Il en fait aussi partie depuis de longues années. Nous avons donc une certaine expérience commune.
Le comité des comptes publics m'a toujours plu. Il y a eu des dérives partisanes de temps à autre, mais c'est un comité dont les membres collaborent généralement pour exiger des comptes du gouvernement et améliorer l'appareil gouvernemental à long terme.
Ce comité-ci a été une excellente idée: c'est le système qu'il faut étudier. C'est le système qui assure la prestation des services et programmes. Il ne s'agit pas de distribuer les blâmes. Dans la plupart des systèmes, ce ne sont pas les gens qui font problème, mais les systèmes qu'il faut corriger. Le comité des opérations gouvernementales a été conçu pour examiner le système, non faire une inquisition, blâmer des gens et pratiquer le sectarisme.
Il est regrettable que le comité ne produise pas de rapports. Il s'intéresse à des questions importantes comme le taux de roulement et le problème démographique. Il a consacré beaucoup de temps aux comptes publics et à la comptabilité d'exercice avec la vérificatrice générale. Nous trouvons tous inquiétant que la fonction publique du Canada ne se rallie pas plus vite à ce qui se fait ailleurs dans le monde en rendant compte des opérations financières selon la comptabilité d'exercice.
Il est vraiment regrettable que le comité semble vouloir tenir des audiences pour trouver des coupables, des gens à blâmer, au lieu d'examiner et d'améliorer les opérations gouvernementales. Il y a bien des gens ici qui sont partis à la chasse au gros gibier, si je peux citer un ancien premier ministre célèbre. D'après moi, ces chasseurs font une grossière erreur: ils se guident d'après les déjections de lapins. En fin de compte, ils rentrent bredouilles.
Une voix: Vous voulez des résultats? Je vais en obtenir.
M. Brian Fitzpatrick: Il y a beaucoup de théâtre et de coups de gueule.
Je ne veux pas vraiment critiquer un de mes collègues, mais, à en juger d'après son succès à défendre ses causes, si un certain député avait défendu Conrad Black, il est probable que celui-ci purgerait une peine d'emprisonnement à vie plutôt que de cinq ans.
C'est regrettable. Je regarde le greffier et l'analyste. Ce sont de bonnes gens. Ils viennent ici tous les jours pour faire du bon travail, mais je peux voir qu'ils sont exaspérés. Les motions changent constamment. L'ordre du jour change. Les rapports ne se font pas. C'est le chaos. Certains veulent se lancer dans une inquisition, distribuer les blâmes, s'attaquer à des gens. Nous n'avançons pas. Quelqu'un a dit avec raison que nous n'améliorons pas le système, ni les services au public, mais nous dépensons sans compter l'argent des contribuables. Quelqu'un dit que les députés sont aussi des contribuables, mais il ne faut pas oublier que ce sont les contribuables qui paient notre salaire. Si nous réinjectons de l'argent dans le système, il est venu au départ des contribuables.
Une députée a dit qu'il n'y avait pas assez de transparence, pas assez de ceci et de cela, et qu'il nous fallait plus de temps pour faire ces choses-là. Mais bon sang, quand un de ces témoins a comparu, cette même députée avait sept ou huit minutes pour interroger le témoin important qu'elle veut convoquer de nouveau et elle n'en a utilisé que quatre. Si c'est important à ce point, faites votre travail, soyez prêts, lorsque vous présentez ces motions et utilisez le temps que vous avez. De toute évidence, il doit y avoir pas mal de transparence puisqu'une députée qui avait sept ou huit minutes pour interroger un témoin n'en a utilisé que quatre et a renoncé au reste. Et voici que les députés demandent que le même témoin comparaisse de nouveau. Je présume qu'ils n'ont pas eu assez de temps la première fois.
Voilà certaines de nos préoccupations.
J'invite les députés des deux côtés à s'inspirer de l'exemple du comité des comptes publics. Faisons en sorte que notre comité soit constructif et améliore le système.
Le comité des comptes publics produit beaucoup de rapports, madame la présidente, et ce sont d'habitude des rapports unanimes qu'il dépose à la Chambre. Les rapports minoritaires sont très rares.
Lorsque je considère ce qui se passe ici, je me dis qu'il est regrettable qu'on s'éparpille dans tous les sens, qu'on se livre à une inquisition, qu'on fasse des enquêtes et qu'on se lance dans des expéditions. Il y a des députés de l'opposition avec qui j'irais volontiers à la pêche, madame la présidente, mais je ne les laisserais pas organiser l'expédition parce que nous risquerions de nous retrouver à pêcher là où il n'y a même pas d'eau.
Voilà ce que j'avais à dire de la brève période que j'ai passée au comité jusqu'ici.
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Merci, madame la présidente. Je veux revenir sur deux éléments. Je vais le faire rapidement et n'étirerai pas le temps.
M. Warkentin me disait — et je ne vous en veux pas, monsieur Warkentin — que c'est peut-être seulement parce que je viens du Québec que je veux poser tant des questions sur l'immobilier. Vous disiez qu'il fallait que je me tranquillise par rapport à l'immobilier, monsieur Warkentin, mais il ne faut pas oublier que ce ministre non élu vend les plus beaux immeubles du Canada par cession-bail, sans nous en parler, sans avoir expliqué aux membres de ce comité de quoi il retourne. De plus, il agit de façon unilatérale, alors qu'une partie de la valeur de ces immeubles appartient aux Québécois. Les Québécois ont payé leur part, comme le reste du Canada, d'ailleurs, et ce sont les plus beaux immeubles. Quand le ministre vend par cession-bail à raison de plus d'un milliard de dollars, une partie de cet argent appartient aux Québécois. Je suis élue dans une circonscription où on me demande d'aller chercher de l'information, mais on n'en reçoit pas. Je fais mon travail.
Quant au renouvellement de la fonction publique, on se retranche derrière cet élément. On se dit plus pur que pur, mais je pense que ça n'intéresse ni les conservateurs ni le ministre non élu. Si cela avait été le cas, peut-être que ce ministre non élu aurait donné des moyens financiers supplémentaires au personnel de la fonction publique, ce qui contribuerait peut-être à alléger les tâches de ce personnel.
Je n'ai vu nulle part des sommes supplémentaires, ne serait-ce que pour l'environnement physique du personnel ou ne serait-ce que pour régler le problème des gens qui sont venus nous rencontrer et qui nous ont dit avoir un surcroît de tâches.
Finalement, messieurs, je pense qu'il faut rebâtir la confiance. Je ne fais confiance ni au ministre non élu ni à ce gouvernement conservateur. Dans les journaux de ce matin, on apprend des choses au sujet de la clôture, du train et de toutes sortes d'histoires. On nous cache toutes sortes de choses.
Cela étant dit, madame la présidente, j'aimerais qu'on vote, s'il vous plaît.
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Merci, madame la présidente.
J'aurais deux ou trois choses à ajouter. D'abord, le comité a accepté de consacrer une séance à cette question. Elle a eu lieu. Les fonctionnaires ont comparu.
Les témoins ont expliqué la situation. Il est ressorti clairement de cette rencontre, d'après le témoignage des fonctionnaires du Conseil du Trésor et même des représentants de la ville, que c'est le conseil, dont bon nombre sont libéraux, qui ont refusé le train léger.
Et il reste que l'argent prévu pour le train léger est toujours sur la table.
Il incombe certainement au Conseil du Trésor et au ministre de protéger l'argent des contribuables et de le dépenser judicieusement.
J'ai une question à vous poser, madame la présidente. Qu'est-il advenu de notre sous-comité qui doit prévoir les travaux à venir du comité? Il était très clair, lorsque le comité s'est mis à l'oeuvre, que des motions comme celle-ci devaient être précédées d'un avis de 48 heures. Nous parlons du manque de préparation et mon collègue a signalé que nous devions nous préparer aux délibérations. Comment est-ce possible si les motions sont présentées quelques minutes avant une séance, alors que le comité a imposé des avis de 48 heures? Je ne comprends pas comment nous avons pu dérailler à ce point de vue également.
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Merci, madame la présidente.
J'ai trois réflexions à ce sujet.
Le comité travaillait très bien lorsqu'il avait un comité directeur. Lorsque le comité directeur se réunissait, il ne se passait rien de tel. Aucune de ces questions n'était soulevée dans un contexte absolument partisan.
Madame la présidente, nous n'avons pas de comité directeur depuis longtemps. Lorsqu'il existait, les séances étaient structurées. Nous établissions des plans de travail et nous les suivions. Le comité travaillait avec efficacité et efficience, et il servait le bien public. Dès que nous avons renoncé à des plans structurés pour guider les travaux du comité, nous avons commencé à nous éparpiller dans tous les sens et voici que, une fois de plus, le mandat du comité est tout à fait circonvenu.
Sauf votre respect, madame la présidente, je propose que la présidence reprenne le plus tôt possible les réunions du comité directeur. C'est la raison d'être... C'est la façon de gérer les comités, généralement, pour que nous puissions élaborer le programme. La plupart du temps, aux comités des comptes publics et des opérations gouvernementales, nous aboutissons à des documents, à des rapports unanimes parce que nous sommes au service du bien commun. Mais en acceptant sans cesse des motions comme celles-ci, présentées en cours de séance, en nous éloignant de ce que fait un comité directeur, nous nous écartons de notre rôle, de l'orientation qui doit être la nôtre.
Deuxièmement, madame la présidente, j'ai siégé aux deux comités des comptes publics et des opérations gouvernementales. Je dois dire à mon regret que j'ai vu des prévisions budgétaires bien supérieures à 200 milliards de dollars soumises à ces comités. Et quel examen ont-ils fait de ces prévisions de plus de 200 milliards de fonds publics? Un examen superficiel, parfois en une seule séance. On fait un simple signe de tête, on ne réfléchit pas sérieusement aux dépenses de tel ou tel ministère, qui peuvent être en progression de 1, 2 ou 20 p. 100 ou peut-être aussi diminuer. Nous sommes devant une situation, madame la présidente...
:
Madame la présidente, je vous remercie.
[Traduction]
Je travaille au Secrétariat du personnel supérieur du Bureau du Conseil privé. Nous sommes là pour conseiller et appuyer le greffier du Conseil privé, le premier ministre et le Cabinet pour tout ce qui concerne les nominations faites par le gouverneur en conseil.
Je suis heureux de comparaître aujourd'hui avec mon collègue, Paul Shuttle, qui est directeur adjoint des opérations juridiques du Bureau du Conseil privé.
Si je me fie à la motion que le comité a adoptée le 29 janvier 2008, les députés souhaitent avant tout entendre des témoignages qui portent sur les nominations faites par le gouverneur en conseil dans des organismes indépendants et sur la Commission des nominations publiques.
J'ai un très bref exposé à faire sur ces questions, après quoi je me ferai un plaisir de répondre à vos questions. J'espère que vous comprendrez que nous ne sommes pas en mesure de parler des détails de l'affaire Kinda Keen, puisque les tribunaux en sont maintenant saisis. Je souhaite néanmoins que nous puissions vous donner des informations générales utiles sur ces questions.
[Français]
Les nominations effectuées par le gouverneur en conseil sont soit de durée déterminée, soit de durée indéterminée, et sont soit à titre inamovible, soit à titre amovible. Les personnes nommées à titre inamovible peuvent être destituées pour motif valable par le gouverneur en conseil, tandis que celles nommées à titre amovible peuvent être remplacées ou destituées à la discrétion du gouverneur en conseil.
Conformément à la Loi d'interprétation, les nominations sont réputées être à titre amovible, sauf dispositions contraires du texte ou autre acte prévoyant la nomination.
Le processus de sélection est le même peu importe la nature de la nomination, puisque l'objectif du gouvernement reste toujours de confier la gestion de ses organismes, conseils, commissions et sociétés d'État à des personnes hautement qualifiées.
Les postes à combler sont annoncés au minimum dans la Gazette du Canada et sur le site Web des nominations par le gouverneur en conseil. Parfois, des agences de recrutement de cadres sont mises à contribution. Les comités de sélection soumettent les candidats à des entrevues afin de déterminer ceux qui sont les plus qualifiés, en vue de la nomination par le gouvernement.
Le processus par lequel le Cabinet décide s'il doit démettre de ses fonctions le titulaire d'une nomination est régi par les règles de la justice naturelle et, dans certains cas, par la loi.
Dans le cas des nominations à titre amovible, le gouvernement n'a pas à fournir de motif, mais il doit avertir le titulaire de la possibilité de cette destitution et donner à ce dernier la chance de s'expliquer.
Le processus de destitution des titulaires nommés à titre inamovible est le même, mais dans ce cas le Cabinet doit fournir un motif valable de destitution.
[Traduction]
La Loi fédérale sur la responsabilité prévoit que le gouvernement peut mettre sur pied la Commission des nominations publiques pour surveiller, afin d'en faire rapport, les modalités de sélection des candidats que le gouverneur en conseil peut nommer au sein d'organismes, d'offices, de commissions et de sociétés d'État. Je précise que, aux termes de la loi, le mandat de cette commission ne porte pas sur les destitutions.
Comme vous le savez, la commission a été mise sur pied par décret le 21 avril 2006. Avant l'adoption et l'entrée en vigueur de la Loi fédérale sur la responsabilité, le gouvernement a nommé trois membres de la commission et proposé de confier la présidence à Gwyn Morgan. Vous savez également que, le 16 mai 2006, le comité n'a pas appuyé la nomination de M. Morgan, après quoi les trois membres de la commission ont remis leur démission.
Malgré tout, restant fidèle à son engagement de nommer des personnes compétentes pour assumer les charges publiques, le gouvernement a tenu plus d'une centaine de concours publics depuis qu'il a pris le pouvoir. De plus, il a recours à des processus de sélection pour trouver des candidats compétents qui sont aptes à siéger comme juges de la citoyenneté ou au sein d'instances comme le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) et la Commission canadienne des libérations conditionnelles, pour ne donner que deux exemples.
Madame la présidente, je me ferai maintenant un plaisir de répondre aux questions.
Je dois sans doute formuler mes questions avec soin, puisque vous êtes tous deux fonctionnaires, Marc et Paul, et non des membres du personnel politique.
Un témoin: Oui, nous sommes fonctionnaires.
M. Mario Silva: Ce qui me préoccupe — sentez-vous libre de commenter si vous le souhaitez — tient à l'impression que les congédiements et les nominations sont étroitement assujettis à un parti pris idéologique. Surtout dans certains domaines, qu'il s'agisse de l'environnement ou même du domaine juridique, on a l'impression depuis peu que sont ciblées les personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs que le gouvernement conservateur.
Peu m'importe de savoir si telle personne est membre d'un parti ou d'un autre. Au Canada, nous sommes libres de nous joindre au parti de notre choix. Ce n'est pas mes affaires de savoir s'il s'agit de conservateurs ou non. Ce qui me préoccupe, c'est l'existence d'un penchant idéologique particulier.
D'après certains faits récents, il y a de quoi s'inquiéter de la censure des films et se demander qui sera nommé dans les instances cinématographiques, par exemple, parce que cela risque de limiter le type de films que les Canadiens pourront voir.
Cette impression existe bien. Est-elle fondée ou non? Cela se discute, mais la question est posée et il existe une crainte réelle.
Les industries soutiennent aussi qu'il existe une vraie crainte. Le gouvernement semble vouloir s'en prendre à elles pour censurer leurs productions.
Il est extrêmement important que les nominations se fassent en toute transparence si nous voulons calmer ces craintes. Que voudriez-vous dire ou faire au juste pour atténuer les craintes et même nous assurer que ce n'est pas ce qui se passe?
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En ce qui concerne les lois qui créent tous les postes comblés par décret du conseil, je dois dire que près de 3 000 postes sont ainsi créés par voie législative.
Des points à améliorer? Vous connaissez mieux que moi le processus législatif, et vous savez comment les projets de loi sont amendés par les comités, comment ils évoluent avant d'être adoptés aux Communes. Une chose me semble évidente: il manque d'uniformité dans toutes ces lois. On serait porté à croire qu'une structure aussi considérable et complexe que le gouvernement du Canada aurait des modèles à suivre. Il y aurait, mettons, 12 types d'organisations et, dans chaque catégorie, les dispositions sur les nominations seraient analogues. À peu près tout serait prévu à l'avance, et on aurait une idée claire et cohérente de la façon de s'y prendre. Mais les projets de loi évoluent et les techniques de rédaction aussi; il y a donc une certaine incohérence dans le libellé de l'ensemble des lois habilitantes. C'est une difficulté que nous avons à surmonter. Nous devons essayer de comprendre et d'interpréter les dispositions et nous assurer de travailler de façon cohérente.
Ce qui importe, c'est que le cadre global soit solide et donne les indications nécessaires sur les compétences. Lorsqu'un titre de compétence est absolument indispensable à un poste, il arrive souvent que la loi le précise. Elle dit que le candidat doit avoir telle compétence. Parfois, la loi prévoit des consultations obligatoires auprès de certains groupes. Dans le cas des administrations portuaires, par exemple, il faut consulter les usagers pour combler un certain nombre de postes. Ce genre de disposition est là.
Le cadre général me semble bon et je crois qu'il donne les indications nécessaires sur les exigences particulières, mais il laisse assez de latitude au gouvernement pour pratiquer une gestion efficace. On apporte sans cesse des améliorations. Par exemple, nous voulons avoir des concours ouverts pour un nombre croissant de postes. Nous mettons l'accent sur les dirigeants d'organisme. Certains organismes ont un processus de vérification des compétences et nous voulons étendre et améliorer cette pratique. Nous avons un site Web où sont annoncés les postes à combler. Nous voulons rendre ce site interactif et l'améliorer. Il nous appartient d'apporter des améliorations au fur et à mesure.
J'en reviens à la nécessité de partir sur le bon pied. Vous avez dit que la grande préoccupation, dans tout processus de nomination et pour tout le monde, ce sont les compétences. Je signale que les députés de l'opposition ne sont pas ravis que nous adoptions cette attitude. Lorsque le nom d'un candidat, Gwyn Morgan, a été proposé pour diriger la Commission des nominations publiques, je me suis beaucoup offusqué de ce que mon collègue d'en face, M. Silva, qualifie M. Morgan, de radical. C'est tout à fait incroyable. Voilà un homme dont les titres de compétences sont éloquents. Il est le PDG de l'année au Canada. Il est reconnu non seulement par le gouvernement, mais aussi par ses pairs, comme l'un des PDG les plus compétents de l'histoire du Canada. Il est reconnu non seulement chez nous, mais aussi à l'étranger. Et il a accepté d'occuper le poste pour une rémunération de 1 $.
Comme vous l'avez dit, il est très difficile de trouver des gens compétents qui sont prêts à se porter candidats dans le secteur public parce qu'ils ont tellement de meilleurs débouchés dans le privé, ce qui était le cas de ce candidat. Je siégeais donc au comité et nous écoutions le témoignage. Je ne pouvais nier les capacités du candidat sur aucun point. Et il a montré un degré d'humanité que la plupart des gens ne lui connaissaient même pas. Il était extrêmement généreux non seulement pour les employés et les employeurs, mais aussi pour la collectivité en général. Il m'a montré aussi, et c'est presque le principal élément chez un candidat irréprochable, qu'il aimait son pays sans réserves, qu'il était passionné et qu'il tenait à servir. Pourtant, le comité n'est pas parti sur le bon pied et les échanges sont malheureusement devenus partisans. C'est alors que l'opposition a jugé cette personne inacceptable. Honnêtement, j'ai été estomaqué qu'on diffame une personne aussi intègre, une personnalité d'exception. Je tiens à le dire publiquement.