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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de ce projet de loi, contrairement à d'autres fois, où l'objet du débat ne me donne vraiment pas le goût de prendre la parole. Ce projet de loi prévoit une nette amélioration de la démocratie canadienne, plus particulièrement au chapitre du financement des campagnes électorales, des courses à la direction des partis politiques et des courses à l'investiture.
Depuis un certain temps déjà, ce genre de changements est nécessaire. Des tentatives ont déjà été faites en vue de réformer le système. La Loi fédérale sur la responsabilité a été adoptée au cours de la législature actuelle. Entre 2000 et 2004 notamment, le Parlement a effectué des changements importants qui me semblent faire consensus parmi les députés.
Cependant, il restait une échappatoire facile à éliminer. On a vu notamment ce qui s'est passé lors de la dernière course à la direction des libéraux fédéraux. Beaucoup de candidats ont emprunté des sommes très substantielles pour financer leur campagne. Certains d'entre eux ont contracté une dette de presque un million de dollars, qu'ils devaient rembourser une fois la campagne terminée. Or, bien que les candidats soient tenus en théorie de rembourser leurs dettes, aucune disposition associée à des sanctions importantes n'empêche un prêteur d'effacer une dette.
On voit les conséquences que peuvent entraîner les énormes possibilités d'abus qui existent. De façon générale, les règles concernant les limites des dépenses autorisées lors des campagnes, y compris les campagnes à la direction des partis, sont claires. Toutefois, une réforme s'impose pour qu'on puisse connaître la provenance précise des fonds et la façon dont ils sont dépensés. Il est nécessaire de mieux préciser les aspects de la reddition de comptes.
Cette échappatoire permettait à des candidats à la direction d'un parti ou à l'investiture dans une circonscription d'emprunter des montants énormes auprès des membres de leurs familles ou de proches associés ou partenaires d'affaires afin de financer leur campagne. À la fin de la campagne, pour justifier le fait que les limites pour les dons avaient été largement dépassées, ces prêteurs n'avaient qu'à dire, « je sais que tu éprouves des difficultés financières, alors je ne te demande pas de me rembourser l'argent que je t'ai prêté ».
Cela s'est produit d'innombrables fois. Je me suis souvent demandé, même avant que certaines mesures de déclaration soient en vigueur, combien de fois cela s'était produit sans que nous ne le sachions.
Le projet de loi constitue une nette amélioration. Il établit des lignes directrices très claires quant à la provenance des fonds empruntés. Ils doivent provenir principalement des établissements de crédit du Canada et non pas de particuliers. Le projet de loi prévoit aussi un plafond pour les emprunts. C'est une nette amélioration, mais je crois qu'on peut faire encore mieux.
Je me rappelle d'une audience de comité au cours de laquelle nous avons entendu deux délégations, une du Manitoba et une du Québec. Les délégués nous ont dit que leurs provinces avaient lancé la réforme du financement des partis politiques, et celle des contributions politiques en particulier. Leurs provinces étaient très en avance par rapport au gouvernement fédéral. Ces délégués étaient très intéressants à écouter. Ils nous ont recommandé de demeurer aux aguets, à tout le moins après les campagnes électorales et les campagnes à la direction des partis, afin de découvrir si quelqu'un n'aurait pas trouvé une façon de contourner les restrictions et les mesures législatives que nous estimions parfaites.
C’est ce que nous voyons dans une certaine mesure dans les manœuvres de transfert du Parti conservateur, manœuvres qu’Élections Canada a clairement jugées irrégulières et contraires à la loi. C’est là l’effort d’innovation par lequel les conservateurs ont tenté de contourner les dispositions sur le financement pendant une campagne fédérale. On peut espérer que, au bout du compte, ils se feront taper sur les doigts, qu’ils seront sanctionnés, etc., et que nous mettrons ainsi fin à ce genre de tactique.
Dans ce cas, ce qui est arrivé à la Loi sur la responsabilité et à certaines des réformes du gouvernement libéral, c’est que la question des prêts n’a pas été abordée. Nous l'abordons maintenant dans le projet de loi . Je crois que nous avons tout prévu, mais il faudra exercer une surveillance constante, sans quoi il est presque certain que quelqu’un trouvera une échappatoire, et il nous faudra de nouveau saisir l’assemblée législative du problème pour éliminer toutes les échappatoires qui auront été décelées.
Outre le projet de loi à l’étude, nous avons d’autres réformes démocratiques à faire. Lorsqu’il était dans l’opposition et au cours des deux campagnes électorales fédérales, l’actuel excellait à réclamer toutes sortes de réformes démocratiques.
Nous savons qu’il nous faut des réformes à la Chambre pour régler des problèmes de décorum et démocratiser l’institution. Nous constatons à l’heure actuelle qu’il faut démocratiser les comités. Nous devons les renforcer et les rendre plus indépendants du parti au pouvoir, notamment, mais aussi des dirigeants des partis, de façon que les députés puissent agir de manière plus autonome et mieux représenter leurs électeurs. Ces réformes s’imposent.
Nous prévoyons qu’il faudra de nouvelles réformes lorsque nous pourrons voir comment fonctionne la Loi fédérale sur la responsabilité, aux prochaines élections générales. Je m’attends à ce que d’autres réformes s’imposent.
Il y a sûrement des réformes à faire dans le processus électoral. Comme les députés le savent, le NPD préconise vigoureusement depuis longtemps une forme de représentation proportionnelle pour que le vote de chaque électeur ait la même valeur. C’est là une autre réforme à faire.
Ce que j’essaie de faire ressortir ici, c’est que la loi relativement modeste qui est à l’étude est un pas de plus dans la direction à suivre, que les députés ont une responsabilité à assumer, celle de faire tout ce qui est possible pour rendre démocratiques le plus possible notre pays, notre processus électoral et nos institutions démocratiques.
Un élément connexe est tellement flagrant qu’on serait presque porté à dire qu’il est inutile de le signaler: il faut que, dans le processus, il y ait à la fois responsabilisation et transparence. Il faut que le Canadien moyen puisse comprendre comment le processus fonctionne, tant en ce qui concerne le financement électoral qu’en ce qui concerne ce qui se passe à la Chambre et pendant les campagnes électorales.
Il y a un autre point que je voudrais faire ressortir à propos du projet de loi . Surtout du côté des libéraux, nous entendons dire que nous n’avons pas vraiment besoin de ce genre de restriction. Certains prétendent que nous pourrions simplement mettre en place un régime qui dit combien d’argent un candidat a dépensé, sans plafonnement, et combien il doit encore. Il s’agirait d’un simple processus comptable. Les comptables au Canada adoreraient cela, j’en suis sûr.
Il suffit de regarder les autres États qui appliquent un tel régime. Je signale en particulier le cas des États-Unis, où il n'y a pas de limites aux dépenses d'un candidat, ni à ce qu'il peut emprunter, et où l'on ne surveille pas le remboursement de ses emprunts. Il y a très peu de restrictions.
Si quelqu'un veut être sénateur, par exemple, il part du principe qu'il devra recueillir des millions et des millions de dollars pour parvenir à se faire élire. Littéralement, et je sais que les Américains détestent l'entendre dire, le candidat peut acheter son élection au Sénat ou au Congrès, parce qu'il n'y a absolument aucune limite à ce qu'il peut dépenser.
Sur papier, il semble y avoir certaines limites, et cela nous ramène à la question de la reddition de comptes. En réalité, il n'y en a pas, étant donné la méthode de collecte de fonds du comité d'action politique.
Cela se produit même dans les petits États. Les députés se souviendront peut-être de l'histoire d'un candidat au New Jersey qui était millionnaire, presque milliardaire, et qui a dépensé environ 60 millions de dollars pour acheter son poste de sénateur, et il a gagné.
Il avait enterré ses adversaires avec ses campagnes de publicité, ses objets promotionnels et son armée de travailleurs faisant du porte à porte. Il a pu prendre tous les moyens auxquels nous pourrions avoir recours si nous avions le droit de dépenser autant. Par contre, quiconque n'a pas accès à de telles sources de fonds, en puisant dans sa fortune personnelle ou grâce à de bons filons, ne peut absolument pas participer au processus démocratique.
Il est très important que nous adoptions le projet de loi . D'après les observations que nous avons entendues, je crois qu'il est assez évident qu'il sera adopté.
Je termine avec une mise en garde qui a été faite au comité par les représentants de deux provinces, le Québec et le Manitoba. Nous devons toujours rester vigilants.
Après les prochaines élections, nous devrons réexaminer cette mesure législative. Nous devrons nous pencher sur la Loi fédérale sur la responsabilité et examiner d'autres lois sur le financement politique ainsi que d'autres processus électoraux afin de vérifier si certains intéressés ont trouvé des moyens de contourner les règles. Le cas échéant, nous devrons combler toutes les nouvelles échappatoires.
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Monsieur le Président, le projet de loi qui vise à contrer le contournement des règles de financement politique est en soi un bon projet de loi, à l'exception de la question qui a été rejetée par le gouvernement à l'étape du rapport, avec l'appui du NPD, et qui permettra à un candidat d'engager des dépenses sans nécessairement avoir obtenu l'autorisation de son parti. Le parti sera ensuite responsable de ces dépenses. Cela m'apparaît un peu comme une aberration, mais il n'empêche qu'on a considéré qu'il y avait suffisamment d'améliorations dans l'ensemble du projet de loi pour qu'on puisse l'appuyer.
Nous croyons en effet qu'il est nécessaire d'encadrer les prêts afin d'éviter que les plafonds de financement ne soient contournés. Nous rappelons que ces plafonds ont été établis par suite d'un combat mené par le Bloc québécois dans le passé, exigeant que l'on mette fin au financement des entreprises et qu'on limite les contributions individuelles, comme c'est le cas depuis 30 ans au Québec.
Effectivement, je suis député en cette Chambre depuis 15 ans et je me souviens d'un débat épique qui a eu lieu sous l'ancien gouvernement libéral. À la fin de la période de règne du gouvernement de M. Chrétien, on a corrigé la situation de façon significative en restreignant les dépenses à un montant raisonnable et en limitant cela aux personnes. Dans le cas présent, on a été encore plus loin, et c'est un aspect très sain de la démocratie.
Souvent, lorsque les gens d'autres pays éprouvent des difficultés de gouvernance, l'une des sources de leurs problèmes est effectivement liée aux mœurs électorales qui ne sont pas à la hauteur de la démocratie. Elles méritent d'être mieux encadrées. En ce sens, les gestes posés aujourd'hui se situent dans une évolution qu'on a connue et qui mérite d'être soutenue.
Le Bloc québécois, et le Québec tout entier ont vraiment fait une contribution intéressante à cet égard. En effet, au Québec, la loi électorale, qui a été modifiée sous le règne de M. René Lévesque dans les années 1970, se retrouve maintenant un peu comme la règle au palier fédéral, et c'est tant mieux. Cela oblige à une démocratie plus saine. Cela oblige aussi à aller chercher de l'argent auprès d'une multitude de personnes, et cela diminue ainsi l'impact démesuré de certains contributeurs aux partis politiques. Sur ce point, on va dans le bon sens.
Ce projet de loi corrige un autre problème de la Loi fédérale sur la responsabilité. Lors de l'étude du projet de loi , le gouvernement conservateur était plus intéressé à faire adopter rapidement son projet de loi qu'à endiguer les problèmes d'éthique. Dans le contexte présent, on s'est rendu compte qu'on devait ajouter des choses. À l'époque, les partis de l'opposition, les médias, Démocratie en surveillance avaient soulevé le problème, et le gouvernement avait refusé d'agir. Dans le contexte présent, on corrige certaines de ces situations.
Par exemple, le projet de loi corrige le problème des prêts qui permettaient de contourner les limites des contributions politiques. En ce sens, il y a des choses importantes quant à la mauvaise protection des dénonciateurs et à l'absence de réforme de la Loi sur l'accès à l'information. Cependant, en ce qui concerne le problème des prêts, on s'est rendu compte dans le passé que ces prêts ont servi de béquilles pour remplacer le fait qu'un candidat ou qu'un parti n'avait pas amassé suffisamment d'argent. On a surtout vécu cette situation lors des courses au leadership. On s'est rendu compte qu'on faisait par la porte arrière ce que la nouvelle loi de financement électoral ne permettait pas, c'est-à-dire d'amasser de très importantes sommes d'argent auprès d'un ou de deux individus qui accordaient ces prêts. On vise à corriger cette situation.
Lorsqu'on a introduit ce projet de loi, on a fait valoir que lors de la dernière course à la direction, plusieurs candidats libéraux ont contracté d'importants prêts afin de contourner les limites de financement, de la manière dont je viens de parler. S'il est vrai que plusieurs ont agi de la sorte, il ne faut pas oublier que le lui-même n'a pas dévoilé toutes ses contributions lors de la course au leadership de 2002. En ce sens, le Parti conservateur n'avait pas vraiment de leçons à donner. On l'a vu aussi depuis sept ans, étant donné les scandales qu'on connaît actuellement.
Il n'en reste pas moins qu'il est nécessaire d'empêcher le contournement de la loi par l'introduction de nouveaux plafonds pour les contributions politiques. Par exemple, un particulier peut verser 1 100 $ annuellement à un parti enregistré ou à un candidat. Les montants qu'un syndicat d'entreprise peut verser annuellement à un parti enregistré sont ramenés à 0 $. Là, il y a vraiment une évolution importante quant au respect dû aux personnes qui nous donnent nos mandats, les électeurs et les électrices. Il est encore possible de contourner ces plafonds en ayant recours à des prêts personnels. Cela ne sera plus le cas. On a donné l'exemple des candidats à la direction du Parti libéral dans ce cas.
On vient donc corriger plusieurs autres problèmes contenus dans le projet de loi et qui n'ont pas été suffisamment précisés dans la Loi fédérale sur la responsabilité.
En effet, d'autres problèmes d'éthique perdurent. Bien que le projet de loi corrige les problèmes des prêts qui permettent de contourner les limites aux contributions politiques, plusieurs problèmes d'éthique qui n'ont pas été réglés par le projet de loi persistent.
Par exemple, plusieurs promesses électorales des conservateurs en matière de protection des dénonciateurs n'ont pas fait leur chemin jusqu'à la Loi fédérale sur la responsabilité. Notamment, les conservateurs disaient vouloir « [veiller] à ce que les divulgateurs aient accès [...] aux services adéquats d'un conseiller juridique ». Or, le projet de loi des conservateurs limite le recours à 1 500 $ en frais juridiques. Ils voulaient aussi « [accorder] au commissaire à l'intégrité du secteur public le pouvoir d'assurer le respect de la [loi sur les dénonciateurs] ». Finalement, les conservateurs avaient promis de « [garantir] la protection de tous les Canadiens qui signalent des actes répréhensibles au sein du secteur public, et non pas seulement celle des fonctionnaires ».
On comprend bien que le projet de loi , dans son ensemble, améliorera la situation. On aurait aimé qu'il clarifie la situation du candidat qui engagera des dépenses pour son parti à l'insu de celui-ci, lequel s'en trouvera responsable par la suite. Toutefois, en raison de l'ensemble des améliorations qu'il propose, le Bloc québécois considère que ce projet de loi mérite d'être appuyé.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole au nom du Nouveau Parti démocratique pour parler du projet de loi . C'est tout à fait approprié car le NPD, dans ce coin-ci de la Chambre, a été le premier parti de toute l'histoire du Canada à promouvoir le financement populaire intelligent et démocratique des élections à toutes les législatures.
Je suis aux côtés du député de , qui a été un ardent défenseur de la responsabilité. Il a déjà parlé de ce projet de loi à la Chambre. Il est important de noter que, depuis sa création, en 1960, et même depuis l'époque de la CCF, le NPD a toujours fait ce qu'il prêchait en matière de financement électoral populaire et démocratique.
Il est important de noter que, même pendant les années 1950 et 1960, les grands donateurs régnaient essentiellement sur le monde politique canadien. À cette époque, contrairement à aujourd'hui, il n'y avait aucune limite au financement électoral. Que s'est-il passé? De 1972 à 1974, il y avait un autre gouvernement minoritaire au pouvoir. Le chef du NPD, David Lewis, a pour l'essentiel déclaré que ce gouvernement minoritaire ne survivrait qu'à une condition. Pour la première fois dans l'histoire du Canada, des limites devraient être imposées au financement électoral, tant à l'échelle des partis fédéraux nationaux qu'à celle des circonscriptions. Il s'agit là d'un point saillant de l'histoire du Canada.
Essentiellement, c'est à ce moment que nous avons commencé à prendre nos distances par rapport au modèle américain. En effet, aux États-Unis, pratiquement aucune limite n'est imposée au financement électoral. Les grands donateurs dominent la scène. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard. Ces limites sont également une contribution canadienne unique aux lois sur le financement électoral. Aujourd'hui, grâce à ces limites, les travailleurs ordinaires peuvent briguer un siège à la Chambre des communes sans craindre la concurrence déloyale des banquiers et des grandes entreprises. Les chances sont maintenant égales pour tous.
Il est important de noter que, depuis que la première Loi sur le financement électoral est entrée en vigueur, le NPD a fait élire beaucoup plus de députés à la Chambre des communes. Les familles de simples travailleurs sont beaucoup mieux représentées. Le système n'est pas encore parfait, ce sur quoi je reviendrai également plus tard. Essentiellement, la période de 1972 à 1974 a été une étape importante du point de vue des lois sur le financement des élections au Canada.
Pourquoi est-ce important? Nous pouvons observer comment la démocratie fonctionne aux États-Unis, comment, dans la plupart des campagnes électorales, en particulier à l'échelle nationale, des millionnaires peuvent se faire élire parce qu'aucune loi sur le financement électoral n'impose de limite aux dépenses que les Américains peuvent engager dans les campagnes électorales. Nous entendons parler de campagnes de 20, 30 ou 40 millions de dollars, de millionnaires qui puisent l'argent de leurs tirelires pour se porter candidats à une charge publique.
On constate que, lorsque les institutions manquent de respect envers la volonté démocratique et qu'elles n'assument guère leur responsabilité lorsqu'il s'agit d'établir des règles équitables pour tous, les mesures législatives ne sont pas nécessairement adoptées dans l'intérêt des familles de travailleurs ordinaires.
Ici, au Canada, nous disposons d'un régime de santé public financé par les deniers publics grâce aux efforts de Tommy Douglas, de la CCF et du NPD, et nous en sommes très fiers. Aux États-Unis, où les grands donateurs règnent en maîtres, il subsiste une volonté d'instaurer un régime de santé public. Quelque 60 millions d'Américains n'auront aucune protection en matière de santé à un moment ou à un autre en 2008. Cela signifie qu'il suffirait d'une chute ou d'un accident de voiture pour qu'ils soient acculés à la faillite s'ils se trouvaient dans l'impossibilité de rembourser leurs frais médicaux, qui pourraient s'élever à 100 000 $, voire 200 000 $.
Au Canada, en partie parce que les règles du jeu sont plus équitables, nous avons été en mesure d'instaurer des politiques sociales progressistes. Bien entendu, le NPD et la CCF ont été derrière chacune des mesures législatives progressistes visant des politiques sociales présentées depuis la Confédération.
Ce qui nous amène au projet de loi . Les efforts déployés par le NPD ces 30 dernières années visaient essentiellement à faire en sorte que ces règles équitables ne contiennent pas le genre d'échappatoires que les partis qui ont tendance à représenter les PDG aiment utiliser. Nous voyons cela constamment. Nous adoptons des mesures législatives puis, plutôt que d'en respecter les principes, les libéraux et les conservateurs tentent d'utiliser ces échappatoires, car ils croient que les grands donateurs devraient dominer la politique.
Ce que nous visons avec le projet de loi , essentiellement, et ce que nous avons proposé dans la Loi fédérale sur la responsabilité, qui a servi de source d'inspiration au projet de loi C-29, c'est de combler la faille qui s'est graduellement formée au cours des 30 années qui ont suivi l'adoption initiale de plafonds pour le financement électoral, afin qu'il soit impossible pour un parti de contourner la loi. On a d'abord imposé des plafonds pour le financement électoral et, par la suite, les dons importants d'entreprises ont été bannis.
Je me rappelle avoir lu des rapports électoraux lorsque je travaillais au bureau national du NPD. Lors d'un cocktail, le Parti libéral et le Parti conservateur pouvaient recevoir 50 000 $, 60 000 $, 100 000 $ de grandes banques et de grosses sociétés pétrolières. Pour l'essentiel, cela est maintenant banni. Il n'est pas dans l'intérêt des Canadiens que les dons de sociétés dominent la scène politique. Nous avons fait changer cela.
Le projet de loi permettrait de remédier à une autre lacune importante. Dès que le Parlement a interdit les dons énormes des sociétés aux partis politiques, on se serait attendu à ce que les partis politiques se comportent conformément aux principes d'éthique et de morale qui sous-tendent cette loi, mais il n'en fut rien. Le Parti libéral a découvert une petite faille intéressante.
Selon la loi actuelle, si une société prête de l'argent à un candidat ou à un parti politique et que cet argent n'est pas remboursé, il est considéré comme un don. C'est une petite faille intéressante. Superbe. Nous rendons illégaux les dons des sociétés, mais une société peut prêter de l'argent et oublier d'en demander le remboursement. Le prêt devient alors un don et contrevient directement au principe de la loi que le Parlement a instaurée.
Le NPD a tout de suite vu cette faille. Nous avons proposé qu'on y remédie dans la Loi fédérale sur la responsabilité. C'est Ed Broadbent, ancien député d'Ottawa-Centre et d'Oshawa, qui a le plus ardemment réclamé cette mesure, tout comme le député de . Cette faille a permis, surtout à des députés libéraux, de contourner le principe de la loi, ce qui nous a amenés là où nous en sommes aujourd'hui.
Dans la dernière course à la direction du Parti libéral, des centaines de milliers de dollars ont été prêtés aux candidats, dans le cadre de folles dépenses effectuées pour élire le chef du Parti libéral. Aucun plafond ne semble avoir été fixé. Pendant les courses à la direction du NPD, nous nous assurons d'imposer un plafond aux dons versés aux candidats à la direction. Des gens d'un bout à l'autre du pays donnent de petites sommes. Certains de nos candidats à la direction ont très bien réussi avec ces petites sommes. Dans le cas de la course à la direction du Parti libéral, de grosses sommes d'argent ont été versées sous forme de prêts.
Le projet de loi vise à supprimer cette importante échappatoire qui permet aux grandes entreprises, qui ne peuvent faire de dons, de prêter de l'argent qui deviendra par la suite un don.
[Français]
C'est un principe important. Que constate-t-on à propos de la Loi électorale du Québec? Il s'agit de l'une des meilleures lois provinciales. Elle n'a pas été mise en oeuvre par un gouvernement néo-démocrate — du moins pas jusqu'à présent. Nous espérons bien avoir un jour un gouvernement néo-démocrate au Québec.
Quoi qu'il en soit, le Québec a mis en place ce même principe afin de s'assurer qu'on ne peut pas dépenser plus qu'un montant modeste. On ne peut donc pas dépenser 10 000 $, 15 000 $, 20 000 $ ou 60 000 $. La limite est plutôt fixée à 3 000 $, ce qui est plus raisonnable.
Au Canada, à la suite de mesures adoptées par la Chambre il y a quelques années, un donateur peut maintenant verser un maximum de 1 100 $ à un parti politique. C'est un élément important.
Au Québec, on a effectivement noté un changement, une amélioration: cela a fait en sorte de changer la politique au Québec. Depuis ce temps, les règles du jeu sont vraiment plus équilibrées, et il y a plus d'affrontement des idées.
Au Manitoba, la même chose s'est produite. On a mis en place un système limitant les contributions que les gens peuvent faire. C'est un gouvernement néo-démocrate qui est au pouvoir au Manitoba et il est régi par ce même principe.
Ce principe fédéral s'alimente donc des décisions qui ont déjà été prises par l'Assemblée nationale du Québec, par l'Assemblée législative du Manitoba et par d'autres. C'est un principe canadien important auquel tout le monde adhère. Faire un petit tour de passe-passe pour contourner ce principe n'est pas du tout dans l'intérêt canadien.
Tel est le problème. On peut faire un tour de passe-passe, car il existe une façon de contourner la loi. Comme les grandes entreprises ne peuvent pas donner de l'argent, que peut-on faire? Elles peuvent accorder un prêt qui, plus tard, deviendra un don.
Il est difficile de croire qu'un député de cette Chambre puisse être défavorable à ce principe quand il connaît bien l'évolution du dossier, depuis que le NPD a forcé l'adoption des premières limites de dépenses électorales, de 1972 à 1974, alors qu'on était en présence d'un gouvernement minoritaire. À cette époque, l'ancien chef du NPD David Lewis avait dit vouloir mettre en place un système équitable pour les familles des travailleurs et des travailleuses.
Depuis ce temps, on a connu une évolution qui a permis d'empêcher le même genre d'actions et de participation qu'on peut voir aux États-Unis, où l'argent achète les sièges au Congrès et au Sénat. En effet, les gens qui représentent les ouvriers font exception. En général, les représentants sont des millionnaires, surtout ceux du Sénat.
On ne veut pas que la même chose arrive au Canada. C'est sûr que la Chambre compte des millionnaires, mais il y a de plus en plus de représentants de familles ordinaires. On peut citer en exemple le fait que le NPD, qui avait à peine une douzaine de représentants il y a quelques années, en a maintenant une trentaine.
On remarque donc une nette amélioration dans la représentation des gens qui proviennent de familles plus ordinaires, de familles qui font tout le travail, de familles qui font bouger le Canada. Ce sont effectivement les gens de ces familles qui ont construit le Canada et qui continuent de le construire. Il est important que ces gens soient représentés à la Chambre des communes. Les représentants ne doivent pas être uniquement des banquiers et des chefs d'entreprise, mais aussi des gens qui construisent véritablement le Canada dont on fait partie.
[Traduction]
Quelle est donc la position du NPD sur les amendements? Nous avons fait un certain nombre de bonnes interventions sur la question. Le député de et le député de ont parlé à ce sujet.
Le gouvernement a proposé trois amendements à l'étape du rapport. Le premier limiterait à 1 000 $ le montant qu'une personne pourrait prêter par course à la direction d'un parti politique. En d'autres mots, cela réduirait le montant de manière à être conforme aux principes de la Loi électorale du Canada, qui limitent les contributions d'une personne à 1 000 $ par campagne, pas par année civile. Nous appuierons cet amendement.
Le deuxième amendement porte sur le moment où commence la période de remboursement de trois ans. Nous appuyons également cet amendement.
Le troisième amendement, que nous trouvons difficile à appuyer, propose que lorsqu'une association de circonscription ou un candidat contracte un prêt aux fins d'une campagne, le parti devient responsable du remboursement du prêt. C'est une question de bon sens.
Des emprunts peuvent être contractés à l'échelle du pays dans le cadre des différentes campagnes. C'est là la réalité de tous les partis politiques. Au cours de la prochaine campagne électorale, deux partis seulement auront des candidats d'un océan à l'autre, dans toutes les régions, à savoir le Parti conservateur du et le Nouveau Parti démocratique du député de .
Lors de la prochaine campagne électorale, deux choix, deux visions très claires et très différentes de l'avenir du pays s'offriront aux Canadiens à la grandeur du pays. À mon avis, le NPD suscite un intérêt croissant, car les gens connaissent maintenant la vision du et ils ne sont pas sûrs d'aimer ce qu'ils ont vu. Je pense, en particulier, à l'aide accordée aux entreprises. Ces dispositions donnent à penser que les budgets conservateurs ne font qu'accorder des dizaines de milliards de dollars en réduction d'impôt aux sociétés.
La vision du NPD est plus fidèle aux valeurs des Canadiens. Elle préconise, entre autres, l'amélioration du système des soins de santé, la prise de mesures concrètes contre la crise du logement et la crise de l'itinérance, et le réinvestissement dans les villes canadiennes. La majorité des Canadiens adhèrent à ces mesures, mais cela dépasse la portée du projet de loi.
Bref, seulement deux partis auront des candidats dans les 308 circonscriptions lors de la prochaine campagne électorale. Les autres partis présenteront des candidats dans certaines circonscriptions, mais pas dans d'autres. Seulement deux partis seront présents dans les 308 circonscriptions.
Quand les candidats auront remis leurs mises en candidature et qu'ils auront reçu l'approbation du chef de leur parti politique, ils pourront contracter des emprunts pour leur campagne. Ils n'auront pas à s'adresser au bureau national de leur parti pour faire approuver un emprunt, et c'est pourquoi nous sommes contre cette modification. Aux termes de cette modification, les partis politiques devront subir les conséquences des emprunts que les candidats et leurs agents officiels contractent dans les circonscriptions, alors qu'à l'heure actuelle, la responsabilité revient, comme il se doit, à ces derniers. Ceux qui prennent des décisions sur le terrain quant à l'importance de l'emprunt à contracter pour leur campagne sont responsables de le rembourser.
J'ai participé à deux campagnes électorales fédérales et, dans un cas comme dans l'autre, c'étaient des campagnes à budget équilibré. Nous y tenons. Pour la deuxième campagne, nous n'avons même pas eu besoin d'emprunts, puisque nous avons reçu un grand nombre de petites contributions de partout dans la circonscription de Burnaby—New Westminster, ce qui a été très apprécié. Cependant, ceux qui doivent contracter un emprunt doivent en assumer la responsabilité. Il est inacceptable que ceux qui n'assument pas la responsabilité de leur emprunt puissent tout simplement le faire transférer à l'administration centrale du parti politique.
Pour la prochaine campagne électorale, dans le cas des deux partis qui présentent des candidats dans toutes les circonscriptions de toutes les régions du pays, soit le NPD et le Parti conservateur, il sera très important de veiller à ce que la responsabilité reste à l'échelle locale. Il est à espérer que les partis qui ne présentent qu'une liste partielle de candidats appuieront la position du NPD à ce sujet. Cependant, pour les deux partis qui présentent une liste complète de candidats, tout particulièrement, il importe que les campagnes locales assument la responsabilité.
Nous avons parlé brièvement des origines de la loi sur le financement électoral et de son évolution. Le NPD est le parti qui préconise plus que tout autre des règles de financement électoral qui soient conformes aux valeurs que partagent les Canadiens partout au pays.
S'agissant d'élections, les Canadiens estiment que les règles doivent être les mêmes pour tous. Les échappatoires ne leur plaisent pas. Par conséquent, lorsqu'un député du Parti libéral tente de contourner la règle qui interdit le financement par des entreprises en obtenant un prêt et en le transformant en don, il faut intervenir. C'est la raison pour laquelle nous appuyons cette mesure et la plupart des modifications qu'elle propose.
D'après nous, les Canadiens souhaitent que les règles soient les mêmes pour tous, que tous puissent également avoir accès à l'activité politique et y participer, de sorte qu'un ouvrier actif dans sa collectivité puisse se porter candidat et être élu parce que les règles favorisent un débat portant sur les valeurs et les idées plutôt que simplement une concurrence entre nantis.
À titre d'ancien travailleur manuel très fier de siéger à la Chambre des communes, j'estime que notre loi sur le financement électoral doit viser un tel résultat.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un plaisir d'intervenir au sujet du projet de loi .
Je suis estomaqué par le dernier commentaire de mon collègue de en réponse à mon collègue de en ce qui concerne les responsabilités contractées par des candidats qui engagent un parti. Mon collègue vient de mentionner qu'il n'était pas d'accord avec ce troisième amendement. Je ferai toutefois remarquer que les amendements au projet de loi devant nous découlent directement d'un changement de prise de position de la part du NPD.
Je ne veux pas nécessairement tomber à bras raccourcis sur le dos du NPD. Nous sommes en accord sur certains points de vue, mais au regard de ce projet de loi, celui-ci est modifié. Il y avait eu une entente au préalable. Étant donné que je siège au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, j'avais réussi à obtenir cet amendement afin de retirer cette disposition. Elle est maintenant revenue dans le projet de loi, ce qui fait en sorte que les responsabilités et les dettes contractées par un candidat ou par une candidate au niveau local deviendront la responsabilité du parti en cas d'insolvabilité de cette personne.
Je siège au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, un comité qui est, soit dit en passant, inopérant à l'heure actuelle. On avait élu un collègue conservateur pour remplacer le président et député de que les députés avaient majoritairement dû évincer. À l'évidence, il ne faisait pas son travail de façon correcte et impartiale. On avait élu un nouveau président. Malheureusement, ce nouveau président a remis sa démission, ce qui fait en sorte que le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, par la faute des conservateurs, est inopérant.
À la lecture du projet de loi, j'avais décelé cette problématique. Je conviens qu'un candidat local défend une bannière. Toutefois, dans le cas du Bloc québécois, il y a 75 circonscriptions. Il y en a davantage dans le cas des autres partis dits « nationaux ». Le Bloc québécois est le parti national des Québécoises et des Québécois. On présente des candidats dans les 75 circonscriptions du Québec. Lorsque l'on parle de 308 circonscriptions et de 308 candidats conservateurs, libéraux ou néo-démocrates, cela pose un problème de coordination. Comment savoir tout ce qui se fait au niveau local? Un candidat mal avisé pourrait faire des dépenses exagérées, somptuaires, totalement folles et inappropriées. J'irais même jusqu'à dire qu'il pourrait dépasser le plafond prévu.
Des voix: Oh, oh!
M. Michel Guimond: Monsieur le Président, quelqu'un n'arrête pas de japper et cela me déconcentre. Je me rends compte que vous êtes vous-même tellement déconcentré que vous n'arrivez plus à prendre des notes en ce qui a trait à mon discours.
Il pourrait donc y avoir une violation du plafond électoral, que le parti n'en sache rien et doive être responsable des dépenses de cette personne non solvable. C'est le sens de cet amendement. J'ai de la difficulté à voir la logique de la part des collègues des autres partis.
Cela étant dit, je considère que nous sommes démocrates, au Bloc québécois, et nous prendrons acte de la décision démocratique de la Chambre. Qu'on me permette toutefois d'entretenir certains doutes dans mon esprit.
En ce qui concerne l'économie générale du projet de loi , le Bloc québécois y demeure encore favorable à l'étape de la troisième lecture. Nous considérons qu'il contient certains éléments intéressants quoique perfectibles, étant donné que, par définition, la perfection n'existe pas en ce bas monde.
Nous y sommes favorables pour deux raisons principales. Tout d'abord, nous croyons qu'il est nécessaire d'encadrer les prêts afin d'éviter que les plafonds de financement ne soient contournés. On s'en rend compte à analyser certaines courses à la direction, aussi bien chez les conservateurs que chez les libéraux.
Par exemple, le député de , nouveau porte-parole du Parti libéral en matière d'affaires étrangères, aurait reçu des prêts totaux d'une valeur de 705 000 $, dont un prêt de son frère, John Rae, ancien vice-président de Power Corporation, de l'ordre de 580 000 $ à un taux d'intérêt de 5 p. 100. Lui-même se serait accordé un prêt de 125 000 $.
C'est la même chose du côté de l'actuel chef de l'opposition, qui aurait reçu des prêts totalisant 655 000 $ de différentes personnes: Mamdouh Stephanos, Marc de la Bruyere, Stephen Bronfman, Roderick Bryden, Christopher Hoffmann. En tout, il y en a pour 655 000 $.
Étant donné qu'il y en a pour tout le monde, le actuel refuse toujours de dévoiler ses contributeurs lors de la course à la direction de 2002. Il nous renvoie au site Internet du parti qui s'appelait alors l'Alliance canadienne. Il faut remarquer que ce parti a tellement souvent changé de nom: c'était d'abord le Parti réformiste, ensuite l'Alliance canadienne, puis le Parti conservateur. C'est à peu près comme le nouveau Coke: il s'agit de la même recette, mais en version améliorée. Jusqu'à un certain point, on y perd son latin.
Quoi qu'il en soit, un article du Globe and Mail du 2 octobre 2002 révélait que le premier ministre actuel avait consacré 1,1 million de dollars à sa course à la direction du parti en 2002. Selon cet article, le premier ministre disait avoir publié sur le site de l'Alliance canadienne une liste partielle de ses contributeurs, mais il s'agissait uniquement des contributions de plus de 1 075 $. Il y a donc de nombreuses zones grises.
Quant aux règles de plafonnement des dépenses électorales en ce qui concerne les contributions de la part d'individus, on sait que le financement des entreprises n'est plus permis maintenant. Nous y sommes favorables. Ces plafonds ont toujours été une revendication traditionnelle de la part du Bloc québécois, et ce, depuis 1993, pour une simple et bonne raison. Au Québec, la Loi régissant le financement des partis politiques est en vigueur depuis 1977 et a fait ses preuves. Cela a permis d'assainir passablement les moeurs de financement politique et électoral.
J'ai encore frais à l'esprit l'hommage rendu par l'ancien premier ministre Jean Chrétien au legs de René Lévesque qui avait donné, entre autres, la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités et la Loi sur la consultation populaire. Je suis persuadé que cela a tout pris à Jean Chrétien pour qu'il rende hommage à René Lévesque.
On sait que ce n'est pas nécessairement logique ou que ce n'est pas dans la normalité des choses que M. Chrétien rende hommage à René Lévesque.
C'est à peu près tout ce que je veux dire dans le temps qui m'a été imparti. La période des questions approche et je suis persuadé que certains des mes collègues veulent me poser des questions intéressantes. Ce sera pour moi un plaisir d'y répondre au meilleur de mes connaissances et avec toutes mes capacités. Je veux réitérer que nous sommes encore favorables au projet de loi et que nous voterons probablement en faveur de celui-ci.
Toutefois, nous avons des problèmes sérieux quant au fait d'engager la responsabilité du parti pour des dépenses engagées par un candidat au niveau local. Il devrait être normal, lorsque quelqu'un accepte de porter la bannière d'un parti politique, que cette personne se rende responsable de ses dépenses.
On doit également tenir compte du fait qu'en campagne électorale, c'est un feu roulant. Une campagne électorale, c'est une vie trépidante du matin jusqu'au soir, incluant les recherchistes qui travaillent la nuit. C'est sept jours sur sept. Il peut arriver que certaines dépenses n'aient pu être contrôlées par les instances supérieures du parti. Cela pourrait faire en sorte, alors que le parti n'y est pour rien, qu'il s'en trouve par le fait même, au demeurant, responsable, ce qui est totalement illogique et inacceptable.
Mais, de toute façon, le projet de loi, dans sa globalité, est acceptable pour le Bloc québécois.