propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
-- Monsieur le Président, c'est la seconde fois que nous procédons à cette deuxième lecture. C'est pour moi l'occasion parfaite de corriger certaines conceptions erronées au sujet du projet de loi.
Je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi .
J'ai moi-même présenté le projet de loi à la Chambre le 25 octobre 2006. Son but est aussi simple qu'important. Il vise à modifier la Loi sur la sécurité de la vieillesse afin de ramener de dix à trois le nombre minimal d’années de résidence requises pour avoir droit à une pension mensuelle.
J'ai présenté le projet de loi pour éliminer une grave injustice du système de sécurité sociale du Canada, une injustice qui cause actuellement beaucoup de tort aux aînés d'un bout à l'autre du Canada, ainsi qu'à leurs familles et à leurs collectivités.
Tous les Canadiens croient que l'élimination de la pauvreté, en particulier au sein des groupes les plus vulnérables de notre société, devrait être la principale préoccupation du gouvernement du Canada. Je ne doute pas un instant que tous les députés reconnaissent dans leur coeur et leur esprit que le projet de loi mérite notre appui sans réserve.
J'espère sincèrement que nous allons oublier la partisanerie et collaborer dans le but d'améliorer le bien-être d'un grand nombre de personnes âgées, de familles et de collectivités dans l'ensemble du pays.
Mes observations d'aujourd'hui visent trois objectifs. Premièrement, je vais corriger une conception erronée que l'on rencontre souvent en ce qui a trait à la Sécurité de la vieillesse. Puis, je vais décrire les injustices graves que le projet de loi éliminerait. Enfin, je vais expliquer pourquoi le projet de loi mérite d'être appuyé par tous les députés.
Depuis le dépôt initial du projet de loi , j'ai reçu de la correspondance en provenance d'un certain nombre de Canadiens d'un peu partout au pays. La plupart des Canadiens qui prennent le temps d'écrire ainsi le font dans le but d'appuyer le projet de loi. Cependant, il y en a qui écrivent pour s'y opposer.
Après avoir lu cette correspondance, il m'est apparu clair que les opposants ont en commun une conception erronée de la nature et de la raison d'être de la Sécurité de la vieillesse. Étant donné que certains députés ont peut-être cette même conception, j'aimerais beaucoup la décrire et la corriger dès maintenant.
La conception erronée est la suivante. Certains Canadiens pensent que la Sécurité de la vieillesse a été créée par le gouvernement fédéral dans le but de récompenser en quelque sorte les gens âgés pour la contribution qu'ils auraient faite leur vie durant à la société, à l'économie et à leur milieu, au Canada. Or, rien n'est plus faux.
La Loi sur la sécurité de la vieillesse a été déposée à la Chambre des communes en 1951. Un examen attentif du débat ayant eu lieu à l'époque révèle que le projet de loi était principalement une affaire de justice sociale et que ses auteurs étaient mus par un désir sincère de répondre aux besoins des gens âgés au Canada et de voir à leur bien-être, peu importe la contribution qu'ils avaient pu faire à la société.
Par ailleurs, depuis 1951, les gouvernements fédéraux qui se sont succédé ont apporté, au nom des Canadiens, un certain nombre de modifications importantes à la Sécurité de la vieillesse, en y ajoutant notamment le Supplément de revenu garanti, la protection contre l'inflation et une définition du mot « conjoint » qui englobe les conjoints de fait.
Selon l'historique du système canadien de prestations de l'État mis en ligne par le ministère du Développement des ressources humaines, ces modifications ont été effectuées parce que les Canadiens voulaient aider les gens et les groupes les plus susceptibles de souffrir de la pauvreté, notamment les femmes, les travailleurs à faible revenu et les personnes handicapées. Autrement dit, la Sécurité de la vieillesse n'est pas une récompense pour services rendus. Il s'agit plutôt d'un programme résultant d'un sentiment de justice qui veut qu'aucun Canadien ne vive dans la pauvreté, et encore moins les personnes âgées.
La conception de la justice sociale, qui a motivé la création du Programme de la sécurité de la vieillesse, se reflète également dans la façon dont le gouvernement du Canada finance le programme. Contrairement au Régime de pensions du Canada et au Régime de rentes du Québec, qui sont financés par les cotisations de chaque participant tout au long de sa vie active, le Programme de la sécurité de la vieillesse est présentement financé à même les recettes fiscales générales. Cela signifie qu'il est financé par les impôts payés par chaque personne qui vit et travaille au Canada à l'heure actuelle, et non celles qui y vivaient et y travaillaient il y a 10, 15 ou 20 ans, et ce, indépendamment de son pays d'origine.
En outre, le revenu provenant du Programme de la sécurité de la vieillesse est imposable, de sorte que, en fin de compte, seules les personnes âgées réellement dans le besoin touchent un tel revenu. Nous finançons les pensions de la sécurité de la vieillesse de cette façon parce que les Canadiens estiment qu'il est de notre devoir à tous de réserver une partie de notre revenu, chaque année, à l'élimination de la pauvreté chez les personnes âgées, que nous vivions ici depuis six semaines, six mois, six ans ou soixante ans.
Qu'on me comprenne bien. Le Programme de la sécurité de la vieillesse ne vise pas à récompenser les personnes âgées pour les services qu'elles ont rendus; il vise à s'assurer que les personnes âgées ne vivent pas dans la pauvreté.
Maintenant que j'ai dissipé et corrigé une idée fausse très courante au sujet de la sécurité de la vieillesse, je vais préciser et expliquer quelle grande injustice le projet de loi vise à corriger.
À l'heure actuelle, la Loi sur la sécurité de la vieillesse exige qu'une personne habite au Canada depuis au moins dix ans pour avoir droit à la pension. Même si le Programme de sécurité de la vieillesse est, en principe, l'élément essentiel du régime canadien de revenu de retraite, cette condition empêche un grand nombre de personnes âgées d'en bénéficier. En effet, en raison de l'obligation de résider au Canada depuis dix ans, il n'est pas rare qu'une personne âgée ne reçoive pas de pension de vieillesse pendant de nombreuses années.
Le critère de résidence crée effectivement deux catégories de personnes âgées: celles qui sont admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse à 65 ans et celles qui ne le sont pas parce qu'elles n'ont pas vécu au Canada pendant dix ans.
Par conséquent, le critère de résidence crée deux catégories différentes de familles et de collectivités au Canada. Il y a les familles et les collectivités où les personnes âgées reçoivent des prestations et ont la paix d'esprit à 65 ans et celles pour qui ce n'est pas le cas et qui, par conséquent, doivent assumer une responsabilité que les autres familles canadiennes n'ont pas.
Le résultat net, c'est que le critère des dix années de résidence traite tout un groupe de Canadiens comme des citoyens de deuxième classe. Je suis convaincue que nous pouvons tous nous entendre pour dire que c'est inacceptable.
Il convient également de dire qu'il y a pire en ce sens que le critère de résidence se répercute, involontairement, je crois, sur certaines des personnes âgées les plus économiquement vulnérables du Canada. Comme le savent certains députés, dans quelques cas, les personnes âgées peuvent contourner le critère des dix ans et être admissibles à la pension de vieillesse si elles proviennent de pays avec qui le Canada a signé un accord de réciprocité dans le domaine de la sécurité sociale.
Ces accords prévoient la coordination des programmes de sécurité sociale des deux pays signataires. Ils rendent les pensions transférables d'un pays à l'autre. Ils existent normalement parce que les deux pays ont des régimes de sécurité sociale offrant des prestations comparables. Par conséquent, dans bien des cas, la raison pour laquelle le Canada n'a pas d'accord de réciprocité avec certains pays c'est parce que ceux-ci ne veulent pas ou ne peuvent pas verser des prestations de sécurité sociale comparables à ce que verse le Canada.
Cela signifie que les personnes qui ont probablement le plus besoin de pension de vieillesse, parce qu'elles proviennent de pays qui n'ont pas de système de sécurité sociale ou qui n'ont qu'un système minimal, doivent se passer de pensions une fois installées au Canada, même si elles sont devenues citoyennes canadiennes. Je suis convaincu que nous nous entendons tout pour dire que cela aussi est inacceptable.
En résumé, l'injustice que l'on veut corriger provient du fait que le critère des dix années de résidence traite beaucoup de Canadiens comme des citoyens de seconde classe et prive des personnes âgées qui en ont bien besoin d'une pension de vieillesse. Si l'on tient compte du fait que la pauvreté prend des proportions épidémiques chez les personnes âgées, particulièrement parmi les femmes et les immigrants, il n'y a qu'une seule conclusion raisonnable à tirer: le critère des dix années de résidence est injuste et inacceptable et doit être modifié. C'est exactement ce que vise le projet de loi. La citoyenneté canadienne devrait être un critère suffisant pour rendre une personne admissible à une pension de vieillesse. Il faut trois ans pour pouvoir présenter une demande de pension de la Sécurité de la vieillesse.
Je voudrais terminer en vous expliquant pourquoi je suis d'avis que ce projet de loi mérite l'appui de tous les députés.
Le projet de loi C-362 mérite tout d'abord l'appui de tous les députés par pure décence. Certains voudront peut-être qualifier la notion de décence et parler plutôt d'un principe d'équité ou d'égalité des chances, ou encore d'un niveau de dignité égal pour tous, mais tout cela revient à dire que l'on ne devrait pas arbitrairement décider de soumettre une personne à une condition pire que celle des autres.
Il est indéniable que le critère de dix années de résidence empêche arbitrairement bon nombre de personnes âgées de recevoir des prestations de sécurité de la vieillesse, ce qui inflige indûment de grandes difficultés à bon nombre d'entre elles, à leurs familles et à leurs collectivités. Rien ne justifie que l'on nuise ainsi à un aussi grand nombre de Canadiens. La seule chose décente que l'on puisse faire serait de réduire à trois ans le nombre d'années de résidence obligatoire, tel que le propose mon projet de loi.
Le projet de loi mérite également l'appui de tous les députés en raison de l'énorme contribution que les personnes âgées de partout au Canada apportent tous les jours à nos familles, à nos collectivités et à notre pays.
Grâce à leur expérience de la vie, les personnes âgées nous fournissent une aide et des conseils inestimables. Non seulement elles nous aident à comprendre et à ne pas oublier notre histoire, nos valeurs et notre identité, mais elles nous aident également très souvent à soulager les pressions familiales dans la vie trépidante d'aujourd'hui. Il n'y a, par exemple, pas de meilleur service de garde pour un enfant que celui offert par un grand-parent aimant.
Toutefois, les personnes âgées ne peuvent nous offrir leurs conseils, leur sagesse ou leur aide si elles sont elles-mêmes aux prises avec la plus abjecte pauvreté. En assurant le bien-être économique de toutes les personnes âgées, nous rendons en fin de compte un fier service à tous les Canadiens.
Le projet de loi mérite également l'appui de tous les députés de la Chambre parce qu'en l'appuyant, nous reconnaissons officiellement que tous les aînés canadiens méritent de vivre toute leur vie dans la dignité et l'estime de soi. Personne, et aucun député de cette Chambre j'en suis certaine, ne voudrait jamais devoir choisir entre une pauvreté abjecte et une vie de dépendance absolue à l'égard d'amis ou de membres de la famille. En assurant un certain niveau d'aide à tous les aînés canadiens, nous permettons à tous les Canadiens de vivre dans la dignité et l'estime d'eux-mêmes pour le reste de leurs jours.
Finalement, le projet de loi mérite le soutien de tous les députés parce que je crois que les Canadiens dans l'ensemble du pays veulent que nous mettions fin à l'injustice qui est faite à tant de personnes âgées, à leur famille et à leur collectivité.
On peut dire que les Canadiens sont généralement des gens bien. Sans exception, nous nous efforçons dans toute la mesure du possible de faire ce qu'il faut et de corriger les torts dès que nous les constatons. Même pour l'observateur le moins averti, un critère arbitraire de dix années de résidence est une injustice qui doit être corrigée.
En terminant, je rappelle aux députés que le Canada a été, demeure et restera toujours un pays d'immigrants. Même aujourd'hui, le Canada a un des taux d'immigration les plus élevés au monde, avec 17 p. 100 d'habitants nés à l'étranger et 30 p. 100 d'habitants d'ascendance autre que britannique ou française. On ne doit pas non plus oublier que les Britanniques et les Français étaient eux-mêmes des immigrants. En outre, les travaux de recherche indiquent qu'au cours des 20 prochaines années, l'immigration sera entièrement responsable de la croissance démographique nette et de l'augmentation de la population active au Canada.
À mon avis, et de l'avis de beaucoup d'autres Canadiens, tous les immigrants de fraîche date et tous les futurs citoyens canadiens méritent un filet de sécurité sociale qui couvre toute la vie d'une personne. Bien qu'il soit certes tentant d'affirmer que nous avons besoin d'un tel filet comme outil de marketing, c'est-à-dire comme moyen d'attirer et de retenir les immigrants les meilleurs et les plus brillants, je crois qu'il y a des raisons plus profondes et beaucoup plus importantes. Nous devons à tous les Canadiens d'instaurer un tel système par décence, en raison de ce sentiment profond qui motive et unit tous les habitants de notre grand et généreux pays.
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Monsieur le Président, merci de me donner l'occasion de prendre part au débat sur le projet de loi et les amendements proposés au Programme de la sécurité de la vieillesse du Canada.
Les Canadiens ont de quoi être fiers de leur système de revenu de retraite. Simplement dit, il est considéré comme étant l'un des meilleurs au monde et il est repris par les pays qui cherchent à établir un régime de pension d'État efficace et à long terme.
Le Programme de la sécurité de la vieillesse, avec le Régime de pensions du Canada, jette des bases solides sur lesquelles reposent les revenus de retraite des Canadiens. Ensemble, les régimes publics de pensions déboursent environ 54 milliards de dollars en prestations tous les ans.
Le projet de loi propose de faire passer l'exigence de résidence minimale pour l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de dix à trois ans. Cependant, respectueusement, je ne suis pas d'accord avec la députée de au sujet de la prémisse du projet de loi.
Du point de vue de la politique publique, le Programme de la sécurité de la vieillesse est juste et équitable. Il s'agit du premier volet du régime de revenu de retraite au Canada, qui dessert plus de 4 millions de Canadiens âgés tous les ans. La pension de la Sécurité de la vieillesse se veut une mesure de sécurité du revenu pour les personnes âgées. Nous reconnaissons leurs contributions importantes à la société canadienne, à l'économie et à leurs collectivités au cours de leur vie.
À la différence de ce qu’on observe dans la plupart des pays, le Canada offre, dans son régime public de pensions de retraite, un élément qui est pleinement financé par les revenus fiscaux plutôt que par des cotisations. Dans la plupart des pays, il faut cotiser pendant des années pour avoir droit à des prestations. Au Japon, par exemple, les aînés doivent avoir cotisé pendant 25 ans pour avoir droit à une pension. Vu sous cet angle, le régime canadien est d’une générosité exceptionnelle.
Au Canada, il n’existe, du point de vue de la citoyenneté ou de la nationalité, aucune des restrictions qui sont fréquentes dans d’autres pays. Pour avoir droit à une pension du régime public pendant le reste de ses jours, il suffit que les aînés aient fait à la société canadienne une contribution raisonnable pendant dix ans.
Un certain nombre de gouvernements ont examiné l’actuel critère de la Sécurité de la vieillesse en matière de résidence, depuis qu’il a été mis en place, en 1977, et ils n’y ont rien changé.
Au cours de la dernière législature, le Parti libéral a même voté contre des amendements proposés par le Bloc québécois pour apporter ces modifications. Pour les libéraux, cette question est devenue un enjeu de justice ou de respect pour les néo-Canadiens seulement lorsque le gouvernement actuel a pris les rênes du pouvoir et lorsqu’ils n’ont plus eu à se soucier des conséquences de leurs actes.
Selon moi, le critère de résidence de dix ans est juste et raisonnable. Il ne fait aucune distinction entre les immigrants qui viennent d’arriver et les Canadiens qui rentrent au Canada après avoir vécu à l’étranger.
Aux termes des règles actuelles, il faut, pour recevoir la pleine pension, avoir vécu au Canada pendant 40 ans après l’âge de 18 ans. Il faut avoir vécu au Canada pendant un minimum de dix ans pour avoir droit à une pension partielle.
De nombreux aînés qui ont droit à la sécurité de la vieillesse et ont un faible revenu touchent également le Supplément de revenu garanti, le SRG, conçu pour aider les aînés les plus pauvres au Canada.
Là encore, le critère de dix ans est un compromis raisonnable. Il permet d’établir un bon équilibre entre la contribution de la personne à la société canadienne et son droit de toucher une pension du régime public pendant le reste de sa vie.
Cette politique est l’aboutissement d’un long dialogue dynamique avec les Canadiens. Depuis 1977, le critère de résidence de la Sécurité de la vieillesse a été utile à d’innombrables néo-Canadiens. Le programme a été offert à des générations d’immigrants qui se sont fait, pour eux et leurs enfants, une nouvelle vie au Canada, et le gouvernement actuel veillera à ce que cela ne change pas.
Nombre de ces immigrants proviennent de pays qui ont signé avec nous des accords sur la sécurité sociale, et, sur la scène internationale, le Canada est un chef de file parmi les pays qui ont signé des accords.
À ce jour, 50 accords ont été signés par le Canada et des pays étrangers. Grâce à ces accords de réciprocité, bien des nouveaux venus au Canada peuvent respecter le critère des dix ans de résidence et ainsi toucher les prestations de la Sécurité de la vieillesse en utilisant les années de résidence ou de cotisation dans les deux pays. C’est dire que ces aînés peuvent parfois recevoir des prestations du Canada et de leur pays d’origine.
Bref, cela signifie que les gens qui ont vécu ou travaillé à l’étranger peuvent satisfaire au critère de résidence de dix ans en ajoutant ces périodes au temps qu’ils ont passé au Canada. Les accords reconnaissent la contribution de ces gens dans leur pays d’origine et leur permettent d’accéder à des prestations auxquelles ils n’auraient pas eu droit autrement.
Le Canada continue à négocier des accords avec les pays qui ont des régimes de pension comparables au nôtre, de façon à améliorer l’accès de nos immigrants de plus ou plus nombreux aux prestations de pension.
Les tribunaux ont également examiné le critère de résidence mentionné dans le projet de loi. Dans deux affaires qui ont valeur de précédent, ils ont confirmé l’équité de ce critère dans le cas de la pension de sécurité de la vieillesse.
L’une des deux affaires est allée jusqu’à la Cour d’appel fédérale, qui a confirmé en 2003 ce que la plupart des Canadiens savaient déjà. Le critère de résidence de dix ans n’est pas discriminatoire sur le plan de l’origine nationale ou ethnique, comme ma collègue d’en face voudrait nous le faire croire.
Je trouve intéressant de noter que c’est le gouvernement libéral précédent qui s’était battu pour obtenir cette décision judiciaire. Voilà maintenant que les libéraux veulent défendre la thèse opposée et nous parlent aujourd’hui de discrimination. C'est le comble de l’hypocrisie.
Ce n’est un secret pour personne que les aînés constituent le groupe de la population canadienne qui connaît la croissance la plus rapide. Maintenant que les membres de la génération du baby-boom s’apprêtent à partir à la retraite en grand nombre, les dépenses consacrées à la pension de vieillesse grimperont très vite à l’avenir. Au cours des 25 prochaines années, près d’un Canadien sur quatre fera partie du groupe des aînés. Avec le vieillissement rapide de notre population, une réduction de l’exigence de résidence pour la pension de vieillesse pourrait avoir de sérieuses répercussions financières sur le Canada et le programme des pensions publiques.
On estime en fait que si le critère de dix ans était ramené à trois ans, le coût pour les contribuables dépasserait les 700 millions de dollars dans la première année, en comptant la pension et le Supplément de revenu garanti. À long terme, ce coût connaîtrait sûrement une croissance exponentielle.
Le gouvernement a la responsabilité de veiller au maintien de ce programme pour les générations à venir, y compris les enfants et les petits-enfants des néo-Canadiens. C’est exactement ce que nous avons l’intention de faire.
Contrairement au gouvernement précédent, qui a plus ou moins fait abstraction des problèmes des aînés pendant les 13 années qu’il a passées au pouvoir, notre gouvernement a agi rapidement et d’une façon décisive dans ce dossier. Par exemple, quelques mois à peine après avoir été élu, il a cherché à renforcer le bien-être des aînés grâce à une représentation fédérale accrue, y compris d’importants investissements dans les programmes et l’adoption d’allégements fiscaux assez considérables.
Nous avons maintenant une secrétaire d’État aux Ainés. Nous avons établi un Conseil national des aînés chargé de conseiller le gouvernement sur les questions qui sont importantes pour les Canadiens âgés. Nous avons affecté 10 millions de dollars supplémentaires par an au programme Nouveaux Horizons pour les aînés, afin de les encourager à maintenir leur précieuse contribution à leur collectivité.
Après des années de négligence de la part des libéraux, les aînés – aussi bien ceux qui sont récemment arrivés dans le pays que ceux qui y ont vécu toute leur vie – peuvent être sûrs que le nouveau gouvernement du Canada les écoute et obtient pour eux des résultats.
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Monsieur le Président, c'est la deuxième fois que j'ai l'occasion de parler du projet de loi , présenté par ma collègue du Parti libéral, lequel consiste à modifier la Loi sur la sécurité de la vieillesse, dans sa partie concernant les immigrants aînés sur l'exigence de résidence.
Le projet de loi vise à réduire de dix à trois ans le nombre minimal d'années de résidence requises pour avoir droit à une pension partielle mensuelle de la sécurité de la vieillesse.
Le projet de loi est pourtant simple, et je ne comprends pas pourquoi le Parti conservateur est contre — on ne peut pas être contre cela, c'est impossible —, car l'exigence actuelle de dix ans cause un préjudice injustifié aux nouveaux immigrants aînés du fait qu'ils ne peuvent adéquatement avoir accès aux prestations de sécurité de la vieillesse. Les seuls changements à la loi consistent à modifier les articles qui se réfèrent aux « dix ans » pour remplacer cela par « trois ans ». Ainsi, la définition de « particulier déterminé », qui indique le nombre d'années requises de résidence à une personne pour avoir droit à une prestation, serait modifiée par la mention de « trois ans ». Lorsque j'entends le Parti conservateur dire que le gouvernement est très généreux envers les personnes âgées, je me demande de quoi il parle.
Pour le Bloc québécois, il est évident que le projet de loi facilitera l'accès au Programme de la sécurité de la vieillesse des nouveaux immigrants aînés, compte tenu du fait que la qualité de vie des personnes âgées dépend souvent des soins dont elles peuvent bénéficier. Cette qualité de vie est également tributaire de leurs revenus, et les nouveaux arrivants ont également droit à leur dignité. Cela n'a pas l'air d'être reconnu par le Parti conservateur.
Il est évident que le projet de loi introduit certaines mesures modifiant la Loi sur la sécurité de la vieillesse, qui ne touchent pas les compétences du Québec. C'est pourquoi, le Bloc québécois est en faveur du principe de ce projet de loi.
Je voudrais ici rappeler ce que le Bloc québécois a fait pour les personnes âgées depuis nombre d'années. Depuis le mois de mai, j'ai entrepris une tournée au Québec et je me suis rendu compte que la population des personnes âgées est vulnérable, pauvre, et s'appauvrit toujours, de plus en plus. Au cours des dernières années, nous, du Bloc québécois, avons constaté que les personnes âgées, qui sont parmi les membres les plus pauvres de notre société, ont toujours été affectées plus que les autres par les coupes du gouvernement fédéral dans les paiements de transferts. La qualité de vie des personnes âgées a été lourdement touchée.
C'est pour cette raison que le Bloc québécois a vigoureusement dénoncé, au cours des années, les irrégularités du programme fédéral du Supplément de revenu garanti, qui assure un revenu supplémentaire aux personnes âgées à faible revenu. Si on veut leur rendre justice, il faudrait encore aujourd'hui augmenter le Supplément de revenu garanti de 106 $ par mois pour atteindre simplement le seuil du faible revenu.
Le projet de loi , qui a reçu la sanction royale le 7 mai dernier, a résolu en partie certains des problèmes d'accessibilité au régime, sans toutefois régler la question de la pleine rétroactivité des bénéficiaires. Le Bloc québécois avait demandé que la pleine rétroactivité s'applique, mais cela n'a pas été accepté dans le projet de loi . On n'a donné que 11 mois de rétroactivité.
D'autres modifications ont été apportées à la Loi sur la sécurité de la vieillesse par le truchement du projet de loi : le renouvellement continu du Supplément de revenu garanti et la clarté de la loi; la simplification dans la déclaration de revenu des couples et des aînés; et l'uniformité de l'admissibilité aux prestations.
Il y avait aussi une proposition de modifications communes au Régime de pension du Canada et à la Sécurité de la vieillesse. Ces dispositions portaient sur les services électroniques, l'imputation de frais d'intérêt et l'échange de renseignements. Or une question litigieuse demeurait pour les citoyens canadiens quant à l'accessibilité, et le Bloc québécois s'opposait à l'élargissement des restrictions touchant les nouveaux citoyens canadiens issus de l'immigration.
Pour le Bloc québécois — et il semble que ce soit la même chose pour le Parti libéral maintenant —, il ne peut y avoir différentes classes de citoyens canadiens, peu importe leur parcours. Être citoyen canadien devrait donner accès au Supplément de revenu garanti. Des articles de loi posaient problème, en amenant diverses classes de citoyens — par exemple, une personne à l'égard de laquelle un répondant est lié par un engagement en cours de validité sous le régime de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, le système de parrainage. Ces articles excluaient les nouveaux citoyens canadiens toujours parrainés.
Le Bloc québécois demandait que le comité amende le projet de loi, afin de ne pas restreindre l'accès à la Sécurité de la vieillesse des nouveaux citoyens, et ce, par l'intermédiaire des obligations du parrain ou du garant présentes dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Selon le Bloc québécois, lorsque la personne est citoyenne canadienne, son engagement de parrainage devrait tomber automatiquement.
Les obligations du parrain entrent généralement en vigueur dès que la personne parrainée obtient le statut de résident permanent et se terminent à la fin de la période de parrainage. Puisque, dans certains cas, cela peut s'avérer assez long — cela peut durer 10 ans —, il fallait remédier à cela. Selon la loi, on ne pouvait mettre fin à un engagement, pas même par l'obtention de la citoyenneté canadienne. De plus, ni la séparation, ni le divorce, ni le déménagement dans une autre province n'annule l'engagement. Celui-ci demeurerait en vigueur même si la situation financière du parrain devenait précaire.
Il est important de mentionner que le Parti libéral a voté contre cette proposition du Bloc québécois en février dernier. Aujourd'hui, on traite d'un sujet parallèle au débat portant sur le projet de loi , qui a obtenu la sanction royale au mois de mai dernier. Le projet de loi ne touche pas le parrainage de nouveaux arrivants, mais plutôt d'autres catégories de nouveaux arrivants qui ne sont pas parrainés.
Les modifications proposées par le projet de loi sont minimes. On ne peut pas être contre, mais il faudrait aller beaucoup plus loin.
Selon le Bloc québécois, en raison de la mondialisation et dans un environnement mondialisé, le Canada doit faire preuve de souplesse quant à la citoyenneté et aux services offerts à ses nouveaux arrivants. Vu l'accroissement des échanges entre les nations, il faut des mécanismes en place pour permettre une plus grande mobilité humaine ainsi que des mesures déjà en place qui viennent en aide aux personnes les moins bien nanties. Parmi ces personnes se retrouvent, bien sûr, les personnes âgées.
La position du Bloc québécois est donc la suivante. Nous sommes conscients que le projet de loi facilitera l'accès au programme de la sécurité de la vieillesse des nouveaux immigrants aînés. Comme je le disais plus tôt, compte tenu du fait que la qualité de vie des personnes âgées dépend souvent des soins dont elles peuvent bénéficier et que cette qualité de vie est tributaire de leur revenu, les nouveaux arrivants ont également droit à leur dignité.
En conclusion, j'affirme que le Bloc québécois est en faveur du principe de ce projet de loi. Toutefois, je tiens à souligner qu'il reste beaucoup de travail à faire. Il est déplorable que, pendant toutes ces années, les gouvernements libéraux et conservateurs aient délaissé, muselé et ignoré les aînés, les personnes les plus vulnérables de la société. Les premiers, les libéraux, ont fermé les yeux sur cette catégorie de personnes défavorisées en préférant permettre la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux, la diminution de la dette et les compressions au Québec et aux provinces. Les seconds, les conservateurs, ont, pour leur part, préféré diminuer les taxes et les impôts plutôt que de fournir un soutien immédiat aux travailleurs et aux travailleuses qui ont contribué à construire la société d'aujourd'hui.
Heureusement que le Bloc québécois est là pour s'assurer que nos personnes âgées ont une voix au gouvernement. Grâce à ses nombreuses interventions en Chambre, en comité et dans les médias, le Bloc québécois a réussi à garder à l'avant-plan un groupe de personnes écartées des priorités du gouvernement. Les personnes âgées ayant droit au Supplément de revenu garanti sans pleine rétroactivité, à cause des différentes erreurs gouvernementales, en sont un bon exemple.
Nous, du Bloc québécois, continuerons de nous battre contre le fédéral, afin qu'il rende justice à celles et ceux qui ont permis aux Québécois et aux Canadiens d'être ce qu'ils sont aujourd'hui.
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Monsieur le Président, j'interviens pour appuyer le projet de loi .
Nous avons de nombreuses raisons pour appuyer ce projet de loi, mais je parlerai de celles que je vois dans ma collectivité.
Devenir citoyen dans notre pays est une expérience importante. J'assiste régulièrement à des cérémonies de remise de certificats de citoyenneté et je vois la fierté et l'émotion que ressentent les personnes qui deviennent des citoyens. Que ces personnes aient 12 ou 60 ans, le fait de devenir citoyen canadien les touche au plus profond d'elles-mêmes. Ces gens sont fiers et ils veulent contribuer à leur collectivité pour l'honneur et le privilège qu'ils associent au fait d'être citoyens canadiens.
Devenir citoyen donne aussi un accès égal aux services et aux programmes d'aide offerts à tous les citoyens du pays. Voilà ce que signifie la citoyenneté ou ce qui fait partie des privilèges d'être un citoyen, mais la citoyenneté comporte aussi des responsabilités. Je veux aborder ces deux aspects aujourd'hui.
Les personnes qui deviennent citoyens aspirent notamment au privilège de vivre de façon très différente, ou encore de vivre comme elles vivaient dans leur pays d'origine. Cependant, ce que souhaitent bien des gens, c'est de vivre dans la dignité, l'estime de soi et la fierté. Il faut pour cela que la dignité et l'estime de soi prennent une forme concrète.
Le fait d'accorder la Sécurité de la vieillesse à des citoyens qui sont ici depuis trois ans, par opposition à la période de 10 ans qui est exigée actuellement, constitue un compromis par rapport aux premières étapes du débat, mais nous devrions certainement l'envisager.
Il se peut qu'une personne qui arrive au Canada devienne citoyen deux ans plus tard. Il se peut qu'une telle personne participe à la population active durant un certain nombre d'années, habituellement sans cotiser à quoi que ce soit, et se fasse dire, arrivée à l'âge de 65 ans, en tant qu'aînée ou personne âgée, qu'elle doit attendre sept années de plus. Il se peut qu'on ne se soucie pas du fait que cette personne est un citoyen, qu'elle a participé à la population active ou qu'elle a versé des impôts durant cette période de participation. Il se peut que l'on ne se soucie pas du fait que les enfants de cette personne aient versé des impôts. Cette personne ne pourrait bénéficier de la Sécurité de la vieillesse durant dix ans. Je ne vois pas comment cela peut aller dans le sens de la dignité, de l'estime de soi ou de la fierté.
Un député a dit plus tôt que, pour la personne âgée, il s'agissait d'une question de dignité et d'estime de soi. Selon les aînés auxquels j'ai parlé, la fierté a tout autant d'importance, étant donné que bon nombre de personnes âgées étaient respectées et honorées dans leur pays d'origine. Puis, dans leur nouveau pays, ces gens sont mis dans une situation où ils n'ont pas d'argent, où ils sont habituellement entièrement à la charge de quelqu'un d'autre et où ils n'ont aucune façon de gagner un revenu pour pouvoir prendre l'autobus, se rendre au parc et participer à des activités auxquelles peuvent s'adonner des personnes âgées. Certains peuvent avoir des ressources, mais d'autres n'en ont peut-être pas.
Priver des aînés de la Sécurité de la vieillesse, au motif qu'ils ne comptent pas 10 années de résidence est déraisonnable et contraire au principe selon lequel tous devraient avoir les mêmes possibilités d'accès aux diverses formes de soutien.
Les immigrants dans la collectivité où je vis prennent très au sérieux les responsabilités liées à la citoyenneté. Ils ne tiennent pas la citoyenneté pour quelque chose d'acquis. En fait, dans la circonscription de Surrey-Nord et dans la ville de Surrey, les immigrants font beaucoup de choses pour lesquelles d'autres personnes voudraient être rémunérées.
Je vais donner quelques exemples. Je connais des aînés qui servent gratuitement des repas le midi à quiconque se rend dans leur temple ou leur lieu de culte. Il n'est pas nécessaire que la personne soit du même pays d'origine. Toute personne ayant besoin de manger à l'heure du midi peut se présenter et on va lui servir un repas. Si ces aînés ne fournissaient pas ce service, les personnes qui vont les voir ne mangeraient peut-être pas.
Certains aînés au sein de ma collectivité jouent un rôle très actif dans l'organisation de cliniques de donneurs de sang. Nous savons tous que chaque fois qu'il y a un long week-end, des appels sont lancés à la radio ou dans les journaux afin que les gens donnent du sang. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de députés qui ne connaissent pas quelqu'un qui a déjà reçu une transfusion sanguine. Les aînés sont très actifs dans l'organisation de ces cliniques de sang. Ils aident les gens à s'y rendre, ils travaillent en partenariat avec la Croix-Rouge afin d'assurer la tenue de ces cliniques, ils fournissent parfois l'endroit et tout le soutien externe qui peut être nécessaire, et il font passer le mot dans toute la collectivité. Ces cliniques connaissent un succès extraordinaire.
Le sang recueilli n'est pas réservé aux seuls immigrants. Tout le monde peut en profiter. Il sert à sauver des vies, sans aucune forme de discrimination, sans étiquette du genre « Collecte faite par des immigrants, pour des immigrants ». N'importe qui peut en bénéficier.
Beaucoup d'aînés de ma collectivité offrent des services de traduction très nécessaires. Autrement, les gens qui commencent seulement à apprendre leur nouvelle langue devraient probablement payer pour ces services. L'expression « langue seconde » est typiquement nord-américaine. La plupart des gens qui arrivent ici d'un autre pays parlent déjà deux ou trois langues et doivent peut-être maintenant apprendre leur quatrième ou leur cinquième langue. Les aînés servent d'interprètes dans les hôpitaux, les organismes de services sociaux et, parfois, les organismes gouvernementaux qui n'en disposent pas. Ils contribuent ainsi à la société. Ils sentent qu'ils ont la responsabilité de contribuer, que le fait de devenir citoyen n'est pas seulement un privilège, qu'ils doivent donner quelque chose en échange.
Chaque fois qu'une manifestation populaire est organisée dans ma collectivité, des immigrants de tous les pays y participent activement.
En outre, les fils et les filles d'immigrants qui sont venus à Surrey sont peut-être le plus gros moteur économique de Surrey. C'est probablement la majorité des nouvelles entreprises de cette ville qui ont été fondées par des immigrants. C'est une énorme force économique qui engendre des recettes fiscales dont tout le monde bénéficie. Pourquoi les aînés qui ont obtenu la citoyenneté canadienne, qui en sont fiers et qui font leur part ne pourraient-ils pas en tirer profit?
J'ai entendu plus tôt quelqu'un dire qu'il faut cotiser à un régime pour obtenir une pension, mais nous ne parlons pas ici d'une pension. Si l'on parlait d'un groupe de cotisants à un régime de pension, il n'y aurait pas tant de femmes, y compris de femmes blanches, vivant dans la pauvreté. Ces femmes n'ont pas de pension parce qu'elles n'ont pas travaillé à l'extérieur de la maison et n'ont jamais eu de salaire. Je suis désolée, je n'ai pas pu résister à l'envie d'aborder ce sujet connexe.
En conclusion, ces gens prennent au sérieux le privilège de s'être vu accorder la citoyenneté, mais ils assument aussi la responsabilité qui vient avec ce privilège. Ce sont des citoyens, et ils devraient avoir droit à la Sécurité de la vieillesse après trois ans, comme le recommande ce projet de loi.
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Monsieur le Président, c’est pour moi un honneur de prendre aujourd’hui la parole pour appuyer ma collègue de et des milliers d’aînés admirables dans notre pays.
Si nous travaillions tous avec la même ferveur et le même engagement que la députée de , nous n’aurions jamais à craindre que les aînés ne soient abandonnés. Son dévouement envers les éléments les plus vulnérables de notre société est source d’inspiration et devrait être un modèle pour tous les députés, contrairement à la secrétaire parlementaire du , qui ne comprend rien au principe fondamental du projet de loi. Elle a parlé constamment de pensions, alors qu’il s’agit des prestations de la Sécurité de la vieillesse.
Le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la sécurité de la vieillesse, est une modification de notre vision sociale des aînés qui n’a que trop tardé. Le critère actuel veut que les aînés provenant de certains pays habitent chez nous pendant dix ans avant d’avoir droit à des prestations, partielles au demeurant, qui les aideront à échapper à la pauvreté.
Dix ans, c’est long. Nous n’exigeons que trois ans pour qu’un nouveau venu devienne citoyen canadien à part entière. Pourquoi, dans ce cas, imposer sept autres années de misère à certains aînés avant qu'ils aient droit à la Sécurité de la vieillesse? Pis encore, cette longue période d’attente n’est même pas imposée équitablement à tous les aînés canadiens.
Cela cadre mal avec les valeurs canadiennes fondamentales et la conviction que tous les citoyens sont égaux. La situation est plus difficile pour les aînés originaires de pays pauvres, qui n’ont pas de régime de sécurité sociale et ne sont pas protégés contre la pauvreté chez nous non plus. Ils sont venus au Canada pour connaître une meilleure vie et aider à bâtir un Canada meilleur et plus fort.
Il est déplorable que ces aînés, ceux qui sont les plus exposés à la pauvreté, soient ceux qui souffrent le plus de cette attente de dix ans. Cette inégalité entre les aînés est injuste, et nous devons nous efforcer ensemble d’instaurer des règles égales pour tous et protéger contre la pauvreté non seulement certains aînés, mais la totalité d’entre eux.
Je ne puis qu’être exaspéré lorsque j’entends des députés du Parti conservateur soutenir que seuls ceux qui ont vécu ici dix ans méritent la Sécurité de la vieillesse, que seuls ceux qui ont vécu ici pendant dix ans ont fait quelque chose de valable pour notre pays. Voilà une incompréhension flagrante du rôle précieux que les parents et les grands-parents jouent dans la société canadienne d’aujourd’hui.
Tout à l’heure, la députée de a énuméré bien des raisons que nous pouvons invoquer pour dire que les parents et les grands-parents sont productifs. Ces aînés sont des membres productifs de notre grande société, et je ne peux trouver de meilleur exemple que celui de mes parents. Ils sont venus au Canada, habitent chez moi et nous aident, ma femme et moi, à élever trois beaux enfants.
Ma famille n'est pas la seule dans cette situation. Quand le gouvernement a décidé qu'un véritable système de garderies n'était pas une priorité, de nombreuses familles ont dû, tant bien que mal, faire appel à des membres de la famille étendue pour s'occuper de leurs enfants. Cependant, ces gardiens et gardiennes, nos grands-pères et grands-mères, disposent de moins d'aide que les puériculteurs.
Le gouvernement conservateur veut le beurre et l'argent du beurre. Il veut limiter le choix des familles en matière de garde d'enfants et, en plus, il veut que les familles portent le poids de la Sécurité de la vieillesse. Le programme du est clair: limiter les options pour les jeunes et les vieux.
Comme s'il ne suffisait pas de saccager l'avenir, il déshonore aussi notre passé.
Les personnes âgées au Canada ne peuvent être productives si elles ne sont pas certaines de pouvoir mettre du pain sur la table tous les jours. La Sécurité de la vieillesse sortirait des milliers de personnes âgées de la pauvreté. Elle leur permettrait de se concentrer sur les moyens de renforcer les familles et les collectivités.
J'ai rencontré à plusieurs reprises les personnes âgées de ma circonscription, , à Surrey et dans la région de Delta, des groupes comme le centre Kennedy House pour personnes âgées. Ces personnes m'ont dit combien il est difficile pour elles de survivre de jour en jour. Ce même problème a déjà été soulevé au cours des réunions mensuelles que je tiens avec les personnes âgées de ma circonscription.
Ma collectivité me dit qu'il faut en faire plus pour sortir les parents et les grands-parents de la pauvreté. Il n'est pas correct que le gouvernement conservateur enregistre d'énormes excédents tous les ans et ne fasse rien pour aider les personnes âgées qui souffrent et qui ont le plus besoin d'aide.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement conservateur manque à ses engagements envers nos aînés. Il a commencé à le faire lorsque le conservateur est revenu sur sa promesse concernant les fiducies de revenu, faisant fondre les économies de milliers d’aînés, partout dans le pays. Les choses ont empiré quand le gouvernement conservateur a majoré les impôts sur la tranche de revenu la plus basse, dans son premier budget. En dépit d’un excédent budgétaire de 13 milliards de dollars, le conservateur a décidé de financer la réduction de la TPS et les équipements militaires en s'en prenant aux aînés les plus vulnérables de notre société.
Le gouvernement conservateur minoritaire manque encore une fois à ses engagements en refusant d’aider des centaines de milliers d’aînés, dont beaucoup vivent au Canada depuis des années, à accéder aux prestations de la Sécurité de la vieillesse qu’ils méritent.
Cela n’est pas acceptable dans une société progressiste comme la nôtre. J’exhorte les députés d’en face à se montrer raisonnables et à se joindre à ma collègue de Brampton-Ouest pour prendre des mesures concrètes destinées à protéger nos aînés contre la pauvreté. Les députés d’en face devraient chercher à conserver le peu de crédibilité qui leur reste en évitant de faire passer l’esprit partisan avant les principes.
C’est le Parti libéral qui a établi la pension de sécurité de la vieillesse en 1952, le Régime de pensions du Canada en 1966 et le Supplément de revenu garanti en 1967. Nous avons rétabli la solidité financière du Régime de pensions du Canada en 1998 pour les 50 prochaines années. En 2005, nous avons investi 2,7 milliards de dollars dans le Supplément de revenu garanti pour aider nos aînés à faible revenu.
Nous avons joint le geste à la parole et avons donné notre appui aux membres les plus vulnérables de notre société.
Si trois ans suffisent pour acquérir la citoyenneté canadienne, alors la même période devrait suffire pour obtenir le droit d’échapper à la pauvreté à l’âge d’or. Nous ne pouvons pas maintenir un système dans lequel quelques aînés obtiennent de l’aide financière pour échapper à la pauvreté un an après leur arrivée dans le pays, tandis que les autres doivent attendre dix ans sur la base de leur pays d’origine.
J’exhorte tous les députés à appuyer le projet de loi. Il est temps de renoncer à l’esprit partisan pour travailler ensemble et faire en sorte que les aînés canadiens n’aient jamais à vivre dans la pauvreté.