Que, de l'avis de la Chambre, les réductions d’impôt massives accordées par le gouvernement conservateur aux entreprises perturbent l’équilibre entre les grandes entreprises rentables et les citoyens canadiens ordinaires; elles nuisent à la capacité financière du gouvernement fédéral; elles bénéficient de manière disproportionnée aux secteurs financier, pétrolier et gazier en laissant pour compte les autres secteurs, dont le secteur manufacturier et le secteur forestier; de plus, le gouvernement n’a pas investi dans les secteurs durement frappés et n’a pas comblé les besoins des Canadiens qui vont travailler tous les jours; par conséquent, cette Chambre a perdu confiance dans le gouvernement.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Je suis ravi d'intervenir pour appuyer cette motion. Cette dernière préconise une approche fiscale équilibrée qui sera plus équitable pour les familles canadiennes.
Le NPD estime qu'il doit y avoir un équilibre permettant aux entreprises et aux familles de prospérer ensemble. Ce n'est pas ce que nous voyons aujourd'hui. Ces 20 dernières années, les gouvernements qui se sont succédé ont favorisé les entreprises au détriment des particuliers.
[Français]
Ils ont aidé ceux qui font des profits records, comme les grands pollueurs et les banques, tout en négligeant les priorités des familles d'aujourd'hui, qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
Au cours des 20 dernières années, plus de la moitié des familles ont vu leur revenu diminuer. Les 100 PDG les mieux payés gagnent maintenant 218 fois plus que le Canadien moyen. En 9 heures et 33 minutes, ils empochent ce que le Canadien moyen gagne pendant une année entière.
Depuis les 20 dernières années, le fardeau des revenus gouvernementaux incombe plus aux familles qu'aux grands entreprises. Dans le dernier budget, le gouvernement conservateur prévoit percevoir 12 p. 100 plus d'impôt des particuliers, mais 14 p. 100 moins des grandes entreprises au cours des trois prochaines années. Ce n'est pas juste, ce n'est pas équilibré.
[Traduction]
Les contributions des sociétés au total des recettes fiscales provenant des particuliers et des entreprises de notre pays tomberont sous les 25 p. 100 dans les trois prochaines années. Cette nouvelle tendance est attribuable en grande partie aux importantes réductions de l'impôt des sociétés qui ont annoncées dans l'énoncé économique de 2007.
Les réductions d'impôt que les conservateurs ont accordées aux sociétés drainent notre capacité fiscale, nous empêchant ainsi de construire le genre de Canada que les Canadiens souhaitent nous voir construire pour eux et pour leurs collectivités.
Les conservateurs ont renoncé à 12,2 p. 100, soit presque un huitième, des recettes futures du gouvernement fédéral. Ces réductions qui ne sont pas équilibrées minent la capacité fiscale du Canada. Elles sont très intéressantes pour les banques et pour les entreprises pétrolières et gazières. Ce sont ces dernières qui font des profits, des profits énormes, tout en se servant, bien souvent, dans les poches des consommateurs à la grandeur du pays. Ce sont ces consommateurs qui tentent d'acheter de l'essence, de retirer de l'argent de leur compte bancaire ou de payer leurs comptes de cartes de crédit. Toutefois, ces réductions n'aident à peu près en rien les entrepreneurs qui se ressentent du ralentissement économique.
À cause de ces mesures, on sera moins en mesure de protéger la classe moyenne sur le plan fiscal durant les périodes économiques difficiles. Par conséquent, ces mesures sont très imprudentes et de plus en plus de gens seront laissés pour compte quand surgiront des problèmes économiques.
Nous créons un tort irréversible en donnant des milliards de dollars aux grandes banques et aux grands pollueurs et en ne faisant pas les investissements stratégiques d'importance qui s'imposent dans les secteurs manufacturier et forestier et dans les dossiers sociaux prioritaires sur lesquels les Canadiens nous demandent de nous pencher. Il n'y a pas de solution facile à ce problème.
Les gouvernements ont maintenu cette approche déséquilibrée au cours des 20 dernières années et les familles canadiennes en ont souffert au quotidien. Un nombre de plus en plus élevé de familles n'ont plus les moyens d'envoyer leurs enfants aux études. L'infrastructure s'effrite partout au pays. Le coût des médicaments d'ordonnance monte en flèche et bon nombre de personnes ne peuvent tout simplement pas se permettre d'acheter les médicaments qui leur sont prescrits. Alors que le gouvernement accorde d'importantes réductions d'impôts aux sociétés, plus de quatre millions de Canadiens n'ont même pas de médecin de famille.
[Français]
Alors que le gouvernement fédéral réduit la capacité fiscale du Canada de fournir les services dont les familles ont besoin, devinez qui prend la relève?
Il y a les femmes de ce pays, qui travaillent 24 heures sur 24 à la recherche de garderies coûteuses et difficiles à trouver, en soignant leurs parents âgés et en essayant de joindre les deux bouts alors que l'épicerie devient de plus en plus chère. Ce sont les mères qui travaillent qui souffrent des politiques malavisées de ce gouvernement.
[Traduction]
Il est temps de donner la priorité aux familles. Il est temps d'adopter une approche équilibrée.
Il n'y a pas longtemps, à la Chambre des communes, un précédent gouvernement a proposé que l'on donne aux sociétés un cadeau fiscal de 4,6 milliards de dollars. Le NPD est intervenu pour dire que cette approche était mauvaise et recommander qu'on fasse certains investissements. C'est la décision qu'on a prise en fin de compte et nous avons pu adopter un budget équilibré répondant à ces critères.
Le NPD croit que le Canada doit avoir un régime fiscal concurrentiel pour les sociétés, mais pas au détriment des familles qui gagnent chèrement leur salaire, pas en accordant des réductions d'impôt généralisées aux sociétés qui n'ont pas besoin d'aide. Nous voulons que le Canada soit un endroit de choix pour qu'on y investisse et pour que les entreprises y prospèrent. Les entreprises ne prospéreront pas si nos collectivités s'effritent, si nos familles ne réussissent pas à satisfaire leurs besoins de base quotidiens et si nous n'avons pas la main-d'oeuvre qualifiée dont nous avons besoin.
La situation des entreprises et des familles doit s'améliorer en parallèle. C'est de cette façon qu'on peut garder l'équilibre. Nous ne choisirions pas l'une au détriment de l'autre, comme le budget le fait. Il est possible de choisir les deux. Le Canada est un pays fort, innovateur et riche. Actuellement, une élite jouit à elle seule du cadeau que devraient partager les Canadiens d'une façon beaucoup plus équitable, sage et équilibrée.
La motion du NPD est une motion de censure. Le gouvernement conservateur a eu 26 mois pour changer les choses et rendre la vie plus abordable à la classe moyenne et aux simples citoyens. Pourtant, il a décidé de ne pas le faire. Il a décidé de donner la priorité aux sociétés. Bien sûr, on a sabré le champagne à Bay Street. Bien sûr, l'écart entre les riches et le reste de la population canadienne se creuse et personne ne peut dire le contraire. On n'a qu'à passer un peu de temps avec des Canadiens chez eux, autour de la table de cuisine, pour constater la dure réalité à laquelle ils sont confrontés.
Les simples citoyens ne peuvent donc pas espérer que les conservateurs seront plus équitables à leur égard et rendront leur vie plus abordable. Il est grand temps d'adopter une approche plus équilibrée. Le NPD oeuvre dans ce sens depuis plusieurs décennies, et ce n'est pas maintenant que nous cesserons de le faire.
:
Monsieur le Président, nous aurons l'occasion encore aujourd'hui de voir de quel bois se chauffe le Parti libéral du Canada, en face de nous. On a encore entendu les libéraux cet après-midi, lors de la période des questions orales, s'émouvoir de toutes les astuces épouvantables qu'ils décelaient dans les démarches conservatrices en ce qui concerne le budget, leur reprochant notamment d'avoir inclus des dispositions sur l'immigration dans un projet de loi budgétaire.
Si l'on doit les prendre au sérieux et prendre leurs propos au premier degré, il faut croire qu'ils voteront contre les projets de loi budgétaires, tout comme ils doivent à l'occasion, puisqu'ils forment l'opposition officielle, s'exprimer contre les choix du gouvernement conservateur.
Or, les conservateurs savent exactement ce qui se passera avec les libéraux, comme d'habitude. Ils savent qu'ils peuvent faire n'importe quoi, y compris cacher des dispositions odieuses en matière d'immigration dans un projet de loi budgétaire, puisque les libéraux sont beaucoup trop faibles pour leur tenir tête.
Cet après-midi, nous étudions une motion qui blâme le gouvernement conservateur pour ses choix budgétaires. Les conservateurs ont effectué beaucoup de choix qui ont changé radicalement le visage du Canada et, ici, on est en train de parler de quelque chose de très spécifique. Je vais donner quelques exemples pour illustrer mon propos.
Dans le tableau 5.4 du budget qui vient d'être déposé par les conservateurs, on voit quelque chose qui trahit le fond de leur pensée et leurs réelles intentions. On voit notamment que, à partir d'aujourd'hui — on est au début d'un exercice financier — et sur une période de seulement deux ans, la part de taxes payées par les particuliers pris individuellement, donc autant mes collègues que moi, les gens qui nous écoutent, les travailleurs et leur famille, augmentera de 12 p. 100 dans le budget de l'État, tandis que la part des impôts des sociétés par actions, les entreprises, diminuera de 14 p. 100. Telle est la réalité du choix budgétaire honteux des conservateurs. On augmente la fardeau des particuliers de 12 p. 100 et on diminue la contribution des impôts des entreprises de 14 p. 100. Cela se vérifie très facilement dans le tableau 5.4 du budget.
Nous nous insurgeons contre ce choix. Que fera la soi-disant opposition officielle? Je vois que les libéraux sont en train de préparer leur nouvelle vedette de , qui se lèvera sans doute pour tenter de nous faire une leçon de morale, un peu à l'instar de son collègue qui, hier, a tenté de bourrer la population avec de faux chiffres sur des pays comme la Suède, la Grande-Bretagne, le Danemark et la Norvège. Qu'ont-ils raconté hier? C'étaient des sornettes, des bêtises. Qu'a dit son collègue libéral? Il a dit que dans les quatre pays susmentionnés, le taux d'imposition des sociétés par actions était inférieur au taux canadien. Ah oui? Voyons les faits.
Ici, au Canada, avec la plus récente diminution, le taux d'imposition des sociétés par actions est maintenant de 19,5 p. 100. Il faut bien retenir ce chiffre, car il sera important: 19,5 p. 100. Jusqu'en 2015, on le réduira encore de 4,5 p. 100 pour le porter à 15 p. 100. Quel est le taux d'imposition des sociétés actuellement dans ces autres pays en question? En Suède, il est de 28 p. 100; en Grande-Bretagne, de 30 p. 100; au Danemark, de 30 p. 100; et en Norvège, de 28 p. 100. Telle est la réalité, contrairement aux bêtises que les libéraux nous ont sorties hier pour tenter de justifier l'injustifiable, c'est-à-dire leur faiblesse, leur mollesse, leur manque de conviction et le fait que, encore une fois, ils soutiendront les choix budgétaires des conservateurs. Conservateurs et libéraux, c'est le même combat.
Si les libéraux avaient la moindre conviction, s'ils croyaient en quoi que ce soit, ils seraient en train de se lever pour critiquer et mettre en doute les choix budgétaires des conservateurs.
Tantôt, quand le nouveau député de se lèvera, on verra qu'ils ne se contenteront plus de s'asseoir sur leurs mains.
Si le a osé réduire autant les impôts des sociétés, c'est parce que le chef actuel et faible du Parti libéral du Canada, la soi-disant opposition officielle, lui a déjà dit qu'il pouvait réduire comme il le voulait les impôts des sociétés.
En effet, le s'est levé en cette Chambre et a dit qu'il n'aurait jamais osé les réduire autant. C'est un conservateur, il aurait voulu le faire, mais il ne s'en croyait pas capable. C'est l'actuel chef du Parti libéral du Canada qui lui a dit qu'il devrait le faire et les réduire autant. C'est précisément ce qu'il est en train de faire et c'est scandaleux.
Maintenant, pour essayer de se donner bonne conscience, au lieu de tout simplement se cacher, se faufiler, sortir de la Chambre ou rester assis sur leurs mains, ils essaieront de nous dire — et j'ai vraiment hâte d'entendre cela — que les choix budgétaires des conservateurs sont tout à fait conformes aux leurs. Et ce parti a le culot de parler à l'occasion de justice sociale, d'un système de garderies à prix raisonnable partout au Canada et des listes d'attente dans les hôpitaux de tout le Canada où le fédéral fait une contribution. Il n'en est rien. Le Parti libéral du Canada ne croit en rien. Voilà la simple réalité qui sera démasquée tout à l'heure.
[Traduction]
Les députés de notre côté de la Chambre n'ont pas peur de prendre la parole. Nous n'avons pas peur de dire aux Canadiens ce qui se passe vraiment.
Pour comprendre ce qui se passe, regardons le tableau 5.4 du nouveau budget conservateur. Ce tableau montre clairement la différence entre le Nouveau Parti démocratique du Canada et le Parti conservateur. D'ailleurs, les conservateurs bénéficient de l'aide du Parti libéral pour arriver à leurs fins.
Ce tableau montre à lui seul ce qui suit: à partir d'aujourd'hui — alors que nous en sommes au tout début d'un nouvel exercice —, la partie du budget qui vient de l'impôt des sociétés baissera de 14 p. 100 sur les deux prochaines années, tandis que l'impôt des particuliers, ce que vous, monsieur le Président, moi et les gens qui nous écoutent doivent payer, augmentera de 12 p. 100.
J'ai bien dit qu'il y aura une augmentation de 12 p. 100 pour les particuliers et une baisse de 14 p. 100 pour les sociétés. C'est scandaleux. Les conservateurs devraient avoir honte d'avoir proposé cela. S'ils vont de l'avant, c'est uniquement en raison de la faiblesse du Parti libéral.
Hier, un des ministres secondaires de l'ancien gouvernement libéral, un ancien ministre du Revenu, a déclaré publiquement quelque chose qui était contraire aux faits. Il a nommé quatre pays, à savoir la Suède, la Grande-Bretagne, le Danemark et la Norvège, et il a déclaré qu'ils avaient un taux d'imposition des sociétés plus faible que celui du Canada.
Rétablissons les faits. C'est étonnant qu'il ne sache pas compter, lui qui a déjà été responsable du revenu. Le plus récent budget a ramené le taux d'imposition des sociétés à 19,5 p. 100 au Canada. Ce taux diminuera d'encore 4,5 points d'ici 2015, pour se fixer à 15 p. 100. Les sociétés sont imposées à un taux de 28 p. 100 en Suède, de 30 p. 100 en Grande-Bretagne, de 30 p. 100 au Danemark et de 28 p. 100 en Norvège.
: Et les provinces? Parlez des provinces, Tom.
: C'est ce que les cervelles d'oiseau du Parti libéral du Canada sont prêts à appuyer. Ils veulent appuyer les conservateurs. Ils sont contre les familles. Ils sont contre les programmes sociaux. Ils sont contre la justice sociale. Ils n'ont pas de vision ni de convictions. Ils ne croient en rien.
La vérité sort graduellement. Les Canadiens commencent à décoder les libéraux. J'attends seulement que la nouvelle vedette de prenne la parole, lui qui, jadis, avait le courage de défendre la justice sociale et la pensée progressiste à la Chambre, mais qui a maintenant vendu son âme aux grands patrons.
J'ai vraiment hâte de l'entendre parler contre les familles et les travailleurs ordinaires, et prôner l'augmentation du fardeau fiscal des particuliers. Il veut accorder des allégements fiscaux aux sociétés.
Montrons-lui ce qui est vraiment en train de se passer au Canada. Nous avons très hâte parce que nous n'allons pas le manquer.
:
Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé avec le .
Premièrement, je rejette complètement la prémisse de la motion d'aujourd'hui. Au fil du temps, le gouvernement conservateur a accordé aux particuliers et aux entreprises des allègements fiscaux qui ont été bénéfiques pour les innovateurs et les entrepreneurs, pour les gens d'affaires canadiens et pour les Canadiens travaillants qu'ils emploient. La réduction du fardeau fiscal des entreprises est nettement une bonne chose. Or, il semble que, contrairement aux pays qui sont en concurrence avec le Canada dans le monde industrialisé, le NPD ne s'en rende pas compte.
Il faut donner aux entreprises canadiennes qui se battent contre la concurrence étrangère la possibilité de le faire à armes égales, ce qui suppose notamment l'avantage substantiel d'une fiscalité concurrentielle. La plupart des observateurs souscrivent tout à fait à ce principe. Voici ce que dit à ce sujet Nancy Hughes Anthony, présidente et chef de la direction de l’Association des banquiers canadiens:
Des taux d’imposition des sociétés inférieurs permettront au Canada de mieux concurrencer d’autres pays, de stimuler une croissance économique vigoureuse et durable à long terme ainsi que de favoriser l’amélioration du niveau de vie de tous les Canadiens.
Cela signifie créer des emplois de qualité, attirer les investissements et le talent, favoriser l’innovation et se doter d’une solide assiette fiscale pouvant soutenir les programmes sociaux que nous chérissons tous.
Seul le NPD ne comprend pas ce principe, lui qui est encore perdu dans son univers préhistorique de taux d'imposition élevés pour les entreprises et les particuliers. Il s'accroche encore à une philosophie dépassée qui a été complètement discréditée. Il pense qu'un lourd appareil étatique, un fardeau fiscal élevé et une énorme dette publique conduisent à la prospérité. Ce serait amusant si ce n'était pas si malheureux. Manifestement, le NPD n'a pas du tout su tirer les leçons nécessaires des exemples des 50 dernières années au pays et à l'étranger.
Ceux qui doutent de ce que je viens de dire n'ont qu'à écouter ce que le député de dit des politiques économiques du NPD, lui qui a déjà été premier ministre de la province à la tête d'un gouvernement du NPD et qui a mis en oeuvre à cette époque la même politique économique que préconise le NPD aujourd'hui. Il a décrit la motion d'aujourd'hui comme le produit d'une pensée économique obscure, rétrograde et déconnectée de la réalité. Mon ami s'est attaqué aux politiques économiques du NPD, qu'il considère comme dépassées et irréalistes.
Le député de , auquel je souhaite la bienvenue à la Chambre des communes, a admis avoir fait preuve d'un fort mauvais jugement lorsqu'il a mis en oeuvre des politiques aussi peu judicieuses que ce qui nous est proposé. Nous pouvons conclure qu'il a beaucoup appris de ses erreurs et que le gouvernement actuel a tout à fait raison de rejeter les politiques régressives et dévastatrices pour l'économie qui prévoient une lourde fiscalité pour les entreprises, ce qui a eu pour effet de faire fuir les investisseurs et de faire disparaître des emplois en Ontario. Grâce à la sagesse que mon collègue a pu acquérir, il affirme maintenant ceci:
L'impôt des sociétés doit être concurrentiel. Je sais que le NPD ne veut pas en entendre parler, mais je puis vous dire que [le chef du NPD] et le NPD sont dans l'erreur au sujet des impôts.
Nous l'avons compris. Nous comprenons les avantages à long terme des allégements fiscaux. Nous réduisons les impôts pour attirer les investissements, procurer des emplois et accroître l'avantage concurrentiel du Canada sur le plan international. Il n'y a rien de sorcier là-dedans. C'est ce que nous faisons. Nous prenons des mesures concrètes pour stimuler l'investissement et l'emploi et pour rendre le Canada plus concurrentiel.
Depuis qu'il est au pouvoir, le gouvernement actuel a pris des mesures fiscales qui ont entraîné des allégements fiscaux totalisant pratiquement 200 milliards de dollars. Les trois quarts de ces allégements visent directement les particuliers, que ce soit par le truchement de l'impôt sur le revenu des particuliers ou par des réductions de la TPS, une réduction d'impôt dont les Canadiens bénéficient chaque fois qu'ils font un achat, c'est-à-dire des millions de fois par jour, et cela s'applique aussi aux Canadiens qui gagnent trop peu pour payer l'impôt sur le revenu.
Nous structurons le Canada de manière à maintenir son avantage concurrentiel et à créer un bon climat d'affaires. La réduction de l'impôt sur le revenu des sociétés occupe une place de choix dans cette stratégie. C'est la raison pour laquelle nous ramenons le taux de l'impôt sur le revenu des sociétés à 15 p. 100, soit le taux le plus faible parmi les grands pays développés. Voilà une initiative constructive pour l'économie et pour les Canadiens. Les néo-démocrates ont beau dire le contraire, leurs assertions sont sans fondement.
Les commentaires louangeurs de ceux qui sont les vrais moteurs de l'économie canadienne nous encouragent fortement. Ce sont eux, après tout, qui créent les emplois des travailleurs canadiens que le NPD prétend défendre, et à qui l'on doit les recettes du gouvernement qui permettent de financer les programmes sociaux que le NPD prétend vouloir protéger.
Voici ce qu'en dit le Conseil canadien des chefs d'entreprise:
La réduction importante de l'impôt des sociétés [...] donnera un puissant élan à la capacité du Canada de tirer son épingle du jeu au chapitre de l'investissement et de l'emploi dans l'économie mondiale [...] ce plan d'allégements fiscaux aidera les entreprises à continuer d'investir et de prospérer dans les collectivités canadiennes malgré la montée rapide du dollar canadien et l'intense concurrence mondiale.
Voyons maintenant ce qu'en disent les Manufacturiers et Exportateurs du Canada:
L'environnement fiscal canadien sera très alléchant et permettra d'attirer et de préserver des investissements d'affaires.
[...] nous pourrons ainsi demeurer compétitifs au niveau des investissements internationaux.
Et voici maintenant l'avis de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante:
Les réductions d'impôt étaient l'objectif prioritaire de nos membres, et de loin. Pour la très grande majorité, c'était le premier objectif. Les conservateurs ont visé juste.
Même le premier ministre néo-démocrate du Manitoba y est allé de ses louanges. Voici ce qu'il a déclaré:
Il faut reconnaître que les réductions d'impôt [du gouvernement conservateur] sont constructives et l'évolution de l'économie nous permettra de le constater.
Les néo-démocrates ne veulent rien entendre, car ils sont enlisés dans le passé. Ils n'ont aucunement l'intention d'accepter les réalités d'aujourd'hui. Je répète que ce serait drôle si ce n'était pas si désolant, comme ce l'était en 2005 quand le NPD et le gouvernement libéral de l'époque ont décidé, ensemble, de ne pas procéder aux réductions relativement mineures de l'impôt des sociétés prévues dans le budget de 2005.
Le NPD a proposé de soutenir le gouvernement libéral, qui ne tenait qu'à un fil, accablé comme il l'était par le scandale des commandites, si celui-ci acceptait de retirer de son budget les réductions de l'impôt des sociétés. Les libéraux, n'ayant aucun principe, ont accepté.
Ils ont agi de façon semblable récemment quand ils ont refusé de se présenter pour voter en faveur de leur propre motion de défiance ou pour voter contre le gouvernement, de peur de devoir affronter l'électorat. Le secteur manufacturier, dont le NPD prétend se préoccuper, écope énormément à cause de cette entente.
Comme les Manufacturiers et Exportateurs du Canada l'ont affirmé à l'époque, de telles mesures ne protégeront pas l'assise industrielle du Canada. Les manufacturiers sentent qu'on ne prend pas au sérieux leurs appels à l'aide. Ils se demandent si les néo-démocrates comprennent les pressions sérieuses auxquelles ils sont confrontés.
Il est également désolant que le NPD se soit opposé à l'aide que nous avons offerte aux secteurs manufacturier et forestier, aide dont ils auraient pu se servir pour faire des investissements et être concurrentiels. Par exemple, nous avons offert des allégements fiscaux de plus de 9 milliards de dollars d'ici 2012-2013. Nous accroissons la disponibilité et l'accessibilité de l'aide financière pour la recherche et le développement, et nous prolongeons l'application du crédit d'impôt à l'investissement pour la recherche scientifique et le développement expérimental, que nous avons bonifié.
Nous aidons aussi les Canadiens dans les collectivités touchées par le ralentissement de l'économie mondiale. Pour venir en aide aux collectivités vulnérables et aux travailleurs sans emploi, nous avons annoncé la fiducie de 1 milliard de dollars pour le développement des collectivités. Celle-ci viendra en aide aux collectivités et aux travailleurs qui ont subi des pertes graves pour des raisons indépendantes de leur volonté; elle a été louée dans l'ensemble du pays par les premiers ministres provinciaux et les organisations de toutes les allégeances politiques, comme le premier ministre néo-démocrate du Manitoba, Gary Doer, qui a dit:
J'estime également que c'est très très important pour les régions et les collectivités du Canada et que l'argent sera très utile et très important pour elles.
La Fédération canadienne des municipalités a accueilli chaudement l'initiative, affirmant que la décision du gouvernement fédéral d'aider les collectivités canadiennes qui éprouvent des difficultés économiques est certes la bienvenue.
Les initiatives dont j'ai parlé aujourd'hui aideront considérablement tous les Canadiens. Nos allégements fiscaux permettront tout particulièrement aux Canadiens de soutenir la concurrence pour l'obtention des emplois et des investissements de demain. Ce sont là des faits reconnus par la quasi-totalité des chefs d'entreprise et des économistes canadiens, et même, dernièrement, par le Parti libéral.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole pour répondre à la motion du député de .
Je vais commencer par déclarer que je n'ai nullement l'intention de minimiser les difficultés auxquelles se heurtent les secteurs manufacturier et forestier. Je veux plutôt montrer clairement au Canada l'hypocrisie de la motion du député et mettre en évidence le programme socialiste radical que le NPD tente de faire passer aux Canadiens.
D'entrée de jeu, permettez-moi de dire que le gouvernement prend les problèmes que vit le secteur manufacturier très au sérieux et que nous nous y attaquons vigoureusement. Nous avons offert des milliards de dollars d'aide et, chaque fois, le NPD a voté contre les mesures proposées.
Le plus important pour le secteur manufacturier et le secteur forestier, c'est qu'il y ait de bonnes bases économiques pour que nos entreprises puissent concentrer leur attention et leurs efforts à relever les défis mondiaux. Il est clair que les manufacturiers canadiens sont déterminés à soutenir la concurrence et à réussir dans l'économie mondiale. Le NPD ne semble pas comprendre que, si le Canada n'a pas une économie et un régime fiscal compétitifs sur la scène internationale, il n'attirera pas de nouveaux investissements; l'économie entrera en récession et les emplois, que les députés du NPD, dans leurs beaux discours, disent vouloir protéger, disparaîtront.
Quand les facteurs économiques fondamentaux sont bons, les entreprises ont les meilleures possibilités de se démarquer et de réussir.
Grâce à l'actuel gouvernement conservateur, les assises de l'économie canadienne sont solides et cela contribue à la création d'emplois. Alors que sur la scène mondiale, d'autres économies traversent une période d'incertitude, nous sommes le seul pays du G7 à continuer d'enregistrer des excédents budgétaires et de réduire la dette. Le taux de chômage a atteint son plus bas niveau en 33 ans et, dans l'ensemble, le nombre d'emplois a augmenté d'environ 360 000 en 2007.
Oui, nous avons des défis à relever, mais nous avons également la possibilité de faire en sorte que tous les Canadiens profitent des avantages de notre réussite économique. Il va sans dire que ce souhait vise l'ensemble du secteur manufacturier. La tâche n'est pas facile. Les nouveaux emplois créés grâce au bon rendement dans les secteurs très prospères équilibrent les pertes enregistrées dans les autres secteurs, mais le problème est plus complexe que cela. Autrement, les mesures pertinentes que le gouvernement a mises en place pour favoriser le développement des compétences, notamment le crédit d'impôt pour la création d'emplois d'apprentis et la Subvention incitative aux apprentis, constitueraient une réponse suffisante. Toutefois, dans un pays aussi vaste et aussi diversifié que le Canada, ces défis ont une incidence réelle et profonde sur les petites collectivités dont la subsistance repose sur une usine ou une scierie.
Le gouvernement a pris des mesures pour répondre à ce genre de pressions à l'adaptation. La fiducie d'un milliard de dollars pour le développement communautaire montre bien que notre gouvernement appuie les efforts provinciaux et territoriaux afin de bâtir un avenir plus solide et plus prospère pour les collectivités et les travailleurs victimes de la volatilité économique actuelle. Cette nouvelle fiducie donne aux provinces et aux territoires la possibilité d'investir dans les projets qui sont les plus susceptibles d'aider les collectivités et les personnes vulnérables, tout en respectant les obligations internationales du Canada.
Il ne faut pas me croire sur parole, mais depuis l'annonce de la création de la fiducie, le 10 janvier, cinq provinces, soit le Nouveau-Brunswick, la Saskatchewan, la Colombie-Britannique, l'Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador, ont décidé d'en tirer partie. Nous sommes absolument convaincus que cet argent sera utilisé à bon escient. C'est grâce à la collaboration que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pourront le mieux contribuer à transformer les défis économiques d'aujourd'hui en possibilités économiques de demain.
La Fiducie pour le développement communautaire constitue une des mesures que le gouvernement a prises pour répondre aux besoins des travailleurs, des entreprises et des régions aux prises avec des difficultés économiques.
En dépit de ce que prétendent les néo-démocrates, le gouvernement a offert bien davantage. Les conservateurs ont créé l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés au titre de laquelle le gouvernement a prévu 72,5 millions de dollars dans le budget de 2006 et des fonds additionnels de 90 millions de dollars dans le budget de 2008. Voilà une autre initiative à mettre en oeuvre au niveau communautaire.
L'industrie canadienne a besoin des compétences et des connaissances des travailleurs âgés de 55 à 64 ans, en particulier dans les collectivités monoindustrielles. Ces travailleurs sont mis à pied en raison des problèmes économiques de l'industrie, mais nous devons trouver un moyen de continuer à tirer profit de leur savoir et de leurs compétences sur le marché du travail.
Ce sont des exemples de mesures concrètes que nous avons prises pour réagir aux difficultés dont fait état le député dans sa motion. Toutefois, nous avons fait bien plus.
Le député parle de mesures fiscales. Sa motion insinue à tort que nos politiques fiscales ne profitent pas aux entreprises canadiennes de tous les secteurs, y compris celles des secteurs manufacturier et forestier. Il n'y a que le NPD qui ne comprend pas que la réduction du taux général d'imposition des sociétés est avantageux pour les sociétés de ces deux secteurs. Ces réductions d'impôt les aideront à améliorer leur compétitivité, à créer de la richesse et, surtout, à créer des emplois pour les Canadiens ordinaires.
Grâce aux mesures fiscales du gouvernement, les fabricants et les transformateurs se prévaudront d'allégements fiscaux de plus de 9 milliards de dollars d'ici 2012-2013. Nos initiatives donneront au Canada le taux d’imposition le plus bas sur les nouveaux investissements des entreprises au sein des pays du G7 d'ici 2010. Par ailleurs, nous avons prolongé la déduction pour amortissement accéléré pour trois ans en ce qui concerne l'investissement dans la machinerie et l'équipement pour le secteur de la fabrication et de la transformation.
Cela fait suite à une recommandation clé d'un rapport unanime publié en 2007 par le Comité de l'industrie, des sciences et de la technologie et appuyé par le député néo-démocrate de . Quand est venu le temps de se lever pour voter, les socialistes radicaux ont voté à l'encontre des recommandations de leur propre porte-parole. Incroyable.
Nous avons alloué 33 milliards de dollars au plan d'infrastructure Chantiers Canada, notamment 2,3 milliards de dollars pour l'infrastructure commerciale et 2,1 milliards de dollars pour les portes d'entrée et les corridors. De ce montant, au moins 400 millions de dollars iront au passage Windsor-Detroit, passage important pour les fabricants.
Notre budget de 2008 a également apporté des améliorations au crédit d'impôt en matière de recherche scientifique et de développement expérimental et accordé une somme de 34 millions de dollars de plus par année pour les travaux de recherche concertée à l'intention de certaines industries précises, dont le secteur manufacturier, des éléments importants qui contribuent à accroître l'innovation pour que les entreprises canadiennes puissent faire concurrence aux meilleurs.
Pour ce qui est des fabricants d'automobiles, nous investissons une somme de 250 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer les projets de recherche et de développement qui produiront des technologies vertes dans le secteur de l'automobile. Venant d'Oshawa, je connais l'importance d'un tel programme.
Nous venons également en aide à nos fabricants qui veulent oeuvrer à l'échelle internationale. Nous avons amélioré le Programme de garanties d'exportations d’Exportation et développement Canada pour aider les petites et les moyennes entreprises à honorer leurs contrats d'exportation. Cela vient s'ajouter aux 174 millions de dollars sur deux ans qui ont été prévus pour accroître la sécurité et réduire les retards aux frontières. Ces mesures qui ont été proposées par le gouvernement conservateur profiteront sans contredit à nos industries, y compris aux secteurs manufacturier et forestier, et permettront d'attirer des investissements et de créer de l'emploi au Canada.
Dans le secteur forestier, nous avons trouvé une solution au long et coûteux conflit du bois d'oeuvre. L'accord fait disparaître les droits compensateurs et les droits antidumping des États-Unis. Il met fin à des recours coûteux devant les tribunaux. Il protège les politiques provinciales de gestion des forêts et a permis de rembourser plus de 5 milliards de dollars aux producteurs canadiens. Malheureusement, encore une fois, le NPD a voté contre cet accord.
Nous avons également fourni 127,5 millions de dollars pour renforcer la compétitivité à long terme du secteur et 200 millions de dollars de plus pour faciliter la lutte contre le dendroctone du pin.
Nous avons prévu 25 millions de dollars pour la mise sur pied d'un programme visant à aider 11 collectivités forestières à prendre des décisions éclairées quant au territoire forestier. Le budget de 2008 a également consenti un financement de 10 millions de dollars sur deux ans pour la promotion du secteur forestier canadien sur les marchés internationaux en tant que modèle d'innovation et de durabilité environnementales.
Au cours des deux dernières années, le gouvernement conservateur, dirigé par notre , a en effet pris des mesures importantes pour établir un climat commercial pouvant permettre à nos industries de croître et de devenir plus concurrentielles à l'échelle mondiale.
La motion d'aujourd'hui souligne l'hypocrisie dont le NPD fait preuve à l'égard des secteurs manufacturier et forestier et des travailleurs de ces secteurs et le programme socialiste radical qu'il tente de vendre aux Canadiens. Toutefois, les Canadiens n'aiment pas qu'on leur passe un sapin. Ils savent que le gouvernement actuel fait preuve de leadership et qu'il répond aux besoins des travailleurs des secteurs manufacturier et forestier et de l'industrie lorsqu'ils en ont le plus besoin. C'est le NPD qui doit cesser de jouer avec la vie des travailleurs et commencer à appuyer les efforts du gouvernement.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de partager mon temps avec mon nouveau collègue, le député de . Je suis aussi très heureux de vous dire que les libéraux vont voter contre cette motion du NPD.
[Traduction]
C'est simple, les libéraux savent que la création de la richesse et la justice sociale sont aussi importantes l'une que l'autre, alors que le NPD, qui en est encore à la lutte des classes des années 1960, se fiche de la création de la richesse, à laquelle il ne comprend rien de rien.
Les députés de ce côté-ci de la Chambre savent que, dans une économie mondiale, le Canada affronte la concurrence d'un grand nombre de pays, le moindre n'étant pas les États-Unis, pour ce qui est à la fois d'attirer des capitaux et des emplois et de retenir nos capitaux et nos entreprises.
Nous savons que le fait d'avoir pour voisine la seule superpuissance mondiale nous oblige à créer un avantage canadien si nous voulons jouer à armes égales et concurrencer les États-Unis.
Jusqu'à récemment nous avions un avantage canadien. La valeur de notre monnaie était faible. Il coûtait moins cher de faire des affaires au Canada, si bien que les affaires étaient florissantes dans notre pays grâce à ceux qui voulaient tirer parti de notre faible monnaie. Nous avons perdu cet avantage.
Nous devons donc créer un nouvel avantage canadien qui nous permettra d'attirer des capitaux et des emplois au Canada. Selon le Parti libéral, et nous l'avons dit des semaines avant le gouvernement, un faible taux d'imposition des sociétés, l'adoption d'un taux d'imposition beaucoup plus bas que celui des États-Unis, un taux de l'ordre de 10 p. 100, constitue ce nouvel avantage.
Ce nouvel avantage canadien remplacera celui que nous avions lorsque notre monnaie était faible; il permettra au Canada d'améliorer sa productivité, de rehausser sa compétitivité et d'attirer des emplois.
J'ai étudié en Angleterre à la fin des années 1960, et je constate que les discours des députés néo-démocrates sont de l'époque de la lutte des classes des années 1960. Ces députés tiennent les mêmes discours que le Parti travailliste sous la direction de Harold Wilson à la fin des années 1960.
Les députés néo-démocrates devraient voir que d'autres partis sociaux-démocrates dans le monde, en Scandinavie et en Grande-Bretagne, et j'ajouterais aussi plusieurs gouvernements néo-démocrates dirigés par des gens bien tels que Gary Doer, Ed Schreyer, Allan Blakeney et mon nouveau collègue, ont évolué aussi. En tant que gouvernements, ils doivent comprendre les réalités du monde.
Pour montrer que les députés néo-démocrates sont nuls en calcul, je dirai que les chiffres que le député d' a cités pour montrer que le taux d'imposition des sociétés est plus bas au Canada qu'en Scandinavie ou en Grande-Bretagne sont inexacts. Le député a fourni seulement le taux d'imposition fédéral, il a omis d'inclure les taux d'imposition dans l'ensemble du pays.
Par conséquent, selon le FMI, le taux d'imposition des sociétés au Canada en 2007 a été de 36 p. 100, comparativement à 25 p. 100 au Danemark, 26 p. 100 en Finlande, 28 p. 100 en Norvège, 28 p. 100 en Suède et 30 p. 100 au Royaume-Uni. Le député se trompe donc royalement en ce qui concerne les chiffres, ce qui est typique des néo-démocrates fédéraux.
Les vrais chiffres indiquent que le nouveau mouvement social-démocrate dans le monde comprend la mondialisation, il comprend les réalités mondiales; ces pays se sont adaptés. Ils comprennent que, pour créer de la richesse et des emplois et pour accroître la productivité, il faut soutenir la concurrence en abaissant les taux d'imposition des sociétés. Ces pays ont agi en conséquence.
Les néo-démocrates fédéraux entretiennent une mentalité de lutte entre les classes selon laquelle toute réduction d'impôt accordée aux sociétés est perçue comme une concession faite aux riches. Ils ne comprennent pas, comme l'ont compris il y a longtemps leurs homologues suédois, danois, norvégiens et britanniques, que nous devons créer de la richesse avant de pouvoir la distribuer, et que pour soutenir la concurrence dans le monde d'aujourd'hui et obtenir des emplois, il est logique de réduire les taux d'imposition des sociétés.
Une question qui rappelle celle de la poule et de l'oeuf se pose ici. Pourquoi les néo-démocrates fédéraux sont-ils les seuls dans le monde, ou presque, à conserver la version primitive du mouvement social-démocrate? Sont-ils primitifs parce qu'ils n'ont jamais été au pouvoir et n'ont donc jamais eu l'occasion de voir les réalités, ou n'ont-ils jamais été au pouvoir parce que tout le monde sait qu'ils sont primitifs?
Je soupçonne qu'il y a un peu des deux. Ils sont primitifs parce qu'ils n'ont jamais été au pouvoir et ils n'ont jamais été au pouvoir parce qu'ils sont primitifs. Cet état de fait se poursuivra encore un certain temps, j'imagine, mais je laisse aux universitaires le soin d'analyser cette question sociologique qui rappelle celle de la poule et de l'oeuf.
Avant que les conservateurs ne fassent preuve de trop d'enthousiasme au sujet de mon discours, j'aimerais dire que si le NPD ne connaît rien à la création de la richesse, le gouvernement conservateur actuel, quoique je n'en dirais pas autant de tous les conservateurs, ne connaît rien à la justice sociale.
Tout comme les néo-démocrates ont toujours été de fervents partisans des programmes sociaux, les conservateurs ont toujours été de fervents partisans des baisses d'impôts, pensant qu'elles constituaient la solution à tous les maux du Canada.
La réalité est que les libéraux sont favorables aux baisses d'impôts des sociétés. Nous en sommes venus à cette conclusion avant le gouvernement. Nous ne pensons pas que les baisses d'impôts des sociétés suffisent à elles seules à résoudre tous les problèmes du monde des affaires au Canada.
C'est pourquoi, contrairement aux conservateurs, nous pensons que le récent budget ontarien est un bon budget parce que, eu égard aux impôts des sociétés, les libéraux provinciaux ont éliminé l'impôt sur le capital. Ils ont également compris l'importance d'investir dans l'infrastructure, la formation et le perfectionnement, d'offrir des emplois aux travailleurs déplacés et d'aider les collectivités en détresse. Les libéraux provinciaux comprennent également, tout comme nous, l'importance d'offrir un soutien direct au secteur manufacturier.
Une question décisive à laquelle le n'a pu répondre, mais nous savons que sa réponse était non, consistait à savoir s'il accepterait de verser un montant équivalant aux 17 millions de dollars offert par le gouvernement ontarien pour maintenir l'usine automobile de Windsor en activité. Il a répondu non en raison de son aversion idéologique pour ce genre de choses. Il croit que les baisses d'impôts suffisent à elles seules à faire le travail, alors qu'il est tout à fait évident que ce n'est pas le cas.
Non seulement allons-nous voter contre cette stupide motion du NPD, mais nous allons aussi le faire avec fierté. Cela ne signifie toutefois pas que nous entérinons l'idéologie de laissez-faire extrême prônée par le gouvernement.
:
Monsieur le Président, je remercie très sincèrement mon collègue de Markham—Unionville de me donner la chance de participer à ce débat. Comme c'est mon premier discours à la Chambre depuis 1982, vous comprendrez que je ne vais pas passer ces dix minutes à revenir avec nostalgie sur le passé.
Je sais que cela va en décevoir plusieurs, mais je tiens tout de même à dire que c'est bon d'être de retour à la Chambre et d'être accueilli avec une grande ouverture d'esprit par mes collègues.
Je dois avouer que je suis flatté que le député d' m'ait accusé d'avoir courbé l'échine devant les grands patrons et d'avoir trahi la classe ouvrière. Le député me fait tout un honneur en disant que j'ai ma place dans ce panthéon.
Mais, comme moi, le député d' a un problème en ce sens que la plupart de ses pensées sont sur papier. J'ai ce problème, et lui aussi.
Je sais que les députés d'en face seront très sélectifs dans le choix de leurs citations. En fait, lorsque le candidat conservateur dans ma circonscription s'est fait écarter, il a laissé trois relieurs à feuilles mobiles qui, je ne sais trop comment, se sont retrouvés dans mon bureau. J'ai donc les mêmes documents que les députés. Je n'ai qu'à aller à la section 3 et à la section 5 pour voir toutes les citations dont ils comptent se servir.
En 2002, le député d' a fait la remarque suivante à l'Assemblée nationale du Québec au sujet de l'entreprise privée. Il a dit ceci:
[Français]
On est déjà les plus taxés en Amérique du Nord. Et c'est précisément parce qu'on a un gouvernement qui insiste de faire semblant d'être des gens d'affaires, alors qu'ils ne laissent pas le marché libre, déterminer les entreprises qui vont survivre et celles qui vont passer à l'histoire.
Le 16 avril 2002, le député d' a également dit:
Un gouvernement, ça existe pour créer des conditions pour que les entreprises privées, les vraies, puissent avoir des conditions où eux, ils peuvent investir, eux, ils peuvent faire quelque chose.
Ce sont les paroles du député d'. Ce sont des paroles qu'il a apparemment oubliées. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé. Tout ce que je sais, c'est que, quand il était député et ministre au Québec, il savait très bien — comme tout le monde qui a été au pouvoir le sait — qu'il est essentiel que les gens puissent avoir la capacité de créer quelque chose, d'investir, comme il l'a dit, et de créer les richesses. Sans la richesse et la prospérité, on n'a pas la capacité de créer la justice sociale et de donner son assistance aux gens.
[Traduction]
Je n'ai pas le temps d'expliquer en détail ce que je ressens face à la motion qui a été présentée, mais je veux dire que je prends la parole avec une certaine tristesse, parce que j'ai vécu une campagne électorale très intéressante. Le Parti vert a présenté des propositions constructives. Je n'étais pas d'accord avec toutes ces propositions, mais celles-ci étaient solides, réfléchies et innovatrices.
Les députés conservateurs ont essentiellement fait campagne en présentant un programme dirigé contre la criminalité, contre nos candidats, évidemment, et contre notre chef.
Le Nouveau Parti démocratique, quant à lui, a mené une campagne comportant trois volets, une campagne fondée sur trois éléments. Le premier était le recours à toutes sortes d'astuces et de subterfuges. Le deuxième élément était la lutte des classes, dont nous avons encore entendu parler aujourd'hui. À quand remonte la dernière fois où quelqu'un a pris la parole à la Chambre pour dire qu'un « autre député avait vendu son âme au patronat »? Qu'est-ce qui s'est passé?
Le député de parle de revenir à la lutte des classes des années 1960. Il ne s'agit pas de retourner à la lutte des classes des années 1960, mais plutôt des années 1930. C'est retourner à la lutte des classes du XIXe siècle. Ce sont vraiment là de tristes propos. À cela s'ajoute le troisième élément, qui est le salissage de réputation.
Il n'y a rien que quiconque à la Chambre puisse dire à mon sujet que je n'ai déjà entendu 1 000 fois. Cela ne me dérange pas, si ce n'est que je trouve triste qu'un parti, qui prétend être en faveur d'une plus grande prospérité et justice sociale, ait une mentalité selon laquelle le fait de créer une conjoncture économique favorable, qui permet aux entreprises de faire de l'argent, est quelque chose d'épouvantable. Je ne comprends pas. C'est déplorable.
Ensuite, le député a présenté ses faits dévastateurs — présumément obtenus des services de recherche du NPD, qui sont tous subventionnés — selon lesquels nous avons eu tort hier, lorsque nous avons mentionné qu'un grand nombre de pays socio-démocrates ont reconnu qu'ils peuvent réduire le taux d'imposition des sociétés, parce que cette mesure favorise la prospérité de leur économie générale. Le député s'est ensuite levé pour dire que ce n'était pas vrai, que nous avions tout faux. Il a lu toute l'information dont il disposait, mais il a oublié un détail important, à savoir que le Canada est une fédération.
Par conséquent, lorsque nous examinons les impôts que doivent payer nos entreprises, nous ne pouvons pas nous contenter de comparer le taux d'impôt fédéral au taux unitaire suédois. Il faut tenir compte du taux d'impôt global. Mon collègue, le député de , a présenté ces chiffres de façon très claire.
Je trouve vraiment pathétique d'entendre ces discours, ces exagérations et ces propos et de voir ces tactiques, cette lutte de classes et cette diffamation. Ce parti qui, à une certaine époque, faisait figure de chef de file en matière de politiques sociales et fixait la barre pour ce qui est de l'orientation que devait prendre le Canada, est maintenant réduit à un bien triste état.
Le député d' a tenu à dire, dans un langage très fleuri, qu'il avait hâte de voir comment le député de allait pouvoir se tirer du piège que le Nouveau Parti démocratique lui a si habilement tendu, comment il pourrait vivre en paix avec sa conscience, se réveiller le matin et se regarder dans le miroir, lui qui a vendu son âme aux grands patrons et qui fait dorénavant partie de la classe des capitalistes.
Comment le député de Toronto-Centre pourrait-il vivre en paix avec sa conscience? La réponse est très simple. Comme la plupart des socio-démocrates du monde, je reconnais que le succès des entreprises ne va pas à l'encontre de la justice sociale. C'est aussi simple que cela.
J'ai eu le grand honneur de diriger une province à l'époque d'une récession fort difficile. Je sais que mes amis d'en face ont abondamment commenté cela et qu'ils en parleront encore, mais je tiens à leur dire ceci. Si les entreprises vont mal, cela nuit à tout le monde. Cela nuit aux plus pauvres, aux plus faibles et à l'ensemble des Canadiens.
Je souhaite que les entreprises soient prospères au Canada parce que je veux créer un climat de justice sociale et assurer la durabilité. Voilà le genre de Canada que le Parti libéral et mon chef, Stéphane Dion, entendent diriger et c'est précisément ce genre de pays que nous voulons avoir.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui sur la motion du NPD. Dans mon esprit, le Bloc québécois y sera favorable parce que, globalement, cette motion condamne la politique économique du gouvernement fédéral qui n'est pas suffisamment ajustée ni pertinente à l'action économique actuelle, à notre réalité économique.
La motion dit ceci:
Que, de l'avis de la Chambre, les réductions d’impôt massives accordées par le gouvernement conservateur aux entreprises perturbent l’équilibre entre les grandes entreprises rentables et les citoyens canadiens ordinaires; elles nuisent à la capacité financière du gouvernement fédéral; elles bénéficient de manière disproportionnée aux secteurs financier, pétrolier et gazier en laissant pour compte les autres secteurs, dont le secteur manufacturier et le secteur forestier; [...]
Effectivement, le gouvernement conservateur a décidé d'adopter une approche totalement et purement idéologique en disant qu'il réduisait uniformément les impôts des compagnies de façon à assurer la relance de l'économie. Or, on se rend compte qu'une foule d'entreprises, particulièrement dans les secteurs manufacturier et forestier, ne font actuellement pas de profits. Elles ne retireront aucun bénéfice du rendement de l'investissement lié à cette politique de baisses d'impôt généralisées. En même temps, le gouvernement conservateur s'est privé d'une source de revenus disponibles pour influer sur l'économie et a plutôt décidé d'appliquer à la dette les 10 milliards de dollars de surplus de l'année courante.
Imaginez! cela se fait en même temps que les entreprises très bien gérées du secteur forestier éprouvent de grandes difficultés à cause de la crise dans ce secteur. Par exemple, dans ma circonscription, c'est le cas de Maibec, une entreprise très solide. C'est aussi le cas de Bois Daaquam: les travailleurs sont obligés de faire un compromis avec l'employeur pour que leur salaire soit nuancé en fonction du prix du bois. Des efforts certains sont faits par les entreprises et les travailleurs, et, au bout du compte, on ne rencontre pas la même souplesse de la part du gouvernement conservateur. C'est triste.
Dès l'automne passé, dès l'énoncé économique, on aurait dû retrouver dans l'action du gouvernement non seulement de possibles baisses d'impôt généralisées, mais aussi un plan d'action pour aider les secteurs forestier et manufacturier, pour leur donner des outils afin qu'ils puissent concurrencer et créer des produits compétitifs.
L'approche conservatrice, c'est la loi du plus fort: laissons le plus fort gagner et si les autres disparaissent, c'est tant pis. C'est un peu la pratique selon laquelle le gouvernement agit comme s'il était une compagnie; mais ce n'est pas le cas. S'il doit gérer l'État, le gouvernement doit tenir compte de la situation de la main-d'œuvre, des effets sur les travailleurs, de l'effet de l'économie sur l'ensemble de la répartition de la population. Cette responsabilité, le gouvernement conservateur l'a abdiquée.
En ce sens, la motion du NPD est pleinement justifiée. Selon moi, cette Chambre devrait avoir perdu confiance en ce gouvernement conservateur. On l'a déjà dit lors du budget. Si l'on avait eu une opposition officielle qui se tenait debout, si les libéraux avaient vraiment été au bout de leur logique, aujourd'hui, nous serions en période électorale et nous pourrions juger du comportement de ce gouvernement qui a décidé de donner la priorité aux grandes entreprises qui font des profits, aux sociétés multinationales, plutôt que d'aider les entreprises des secteurs forestier et manufacturier qui, elles, sont en difficulté.
Le gouvernement conservateur a aussi décidé de ne pas aider les travailleurs de 25 ou 30 ans d'expérience, qui ont 55, 56 ou 58 ans. La règle du jeu pour les conservateurs, c'est de les laisser se trouver un emploi puis, s'ils ne trouvent rien, ils demanderont de l'aide sociale puisque, de toute façon, c'est leur faute s'ils n'ont plus d'emplois.
Cette pratique, cette philosophie qui est importée directement de la droite américaine est inacceptable. Elle ne correspond aucunement aux valeurs des Québécois et Québécoises, des Canadiens et Canadiennes. L'État a la responsabilité d'aider à construire la prospérité. Elle ne se construit pas tout seule, elle ne se fait pas simplement par les règles du marché; elle se fait par des choix de gouvernement. Et, en ce sens, ce dernier a abdiqué ses responsabilités.
La motion le dit bien clairement. Nous aurions peut-être eu une position nuancée par rapport à celle du NPD quant au fait que des baisses d'impôt étaient nécessaires ou non pour toutes les entreprises, mais certainement pas quant au pourcentage actuel et, en contrepartie, quant à l'aide inexistante pour celles qui ne font pas de profits. C'est inacceptable.
À cet égard, depuis l'automne dernier, le Bloc québécois fait des propositions constructives. Encore cette semaine a été adoptée par la Chambre une motion du Bloc demandant un plan d'action dans le secteur forestier. La Chambre a donné son aval à cette motion déposée par le député de , assortie de sept mesures pour aider le secteur forestier.
La Chambre a donc envoyé un message au gouvernement lui disant qu'il fallait de telles mesures. Toutefois, le gouvernement ne bouge toujours pas.
Aujourd'hui, la motion présentée par le NPD vise tout simplement à s'assurer que la population pourra juger de la situation. Nous sommes sous un gouvernement minoritaire. Nous nous serions attendus à ce que les conservateurs soient à l'écoute pour trouver des façons de faire correspondant à la volonté générale de la population du Québec et du Canada. On s'est toutefois entêté à maintenir une approche qui nous envoie directement contre le mur.
Une récession est en cours aux États-Unis, de même qu'un ralentissement économique majeur au Québec et au Canada, lequel s'accentuera malheureusement au cours des prochains mois. Étant donné que 85 p. 100 de nos exportations sont destinées aux États-Unis, il faut être très conscient que si le pouvoir d'achat américain se contracte, nous en serons les premières victimes. Dans ce contexte, l'approche adoptée par les conservateurs, soit celle voulant qu'il faut continuer à restreindre nos dépenses, est la même que celle des Républicains en 1928-1929, juste avant la grande crise. Par ailleurs, s'il n'y avait pas eu de changements, si Roosevelt n'était pas devenu président et n'avait pas mis en place le New Deal, la récession ne serait jamais terminée.
Il faut comprendre qu'un gouvernement doit être pragmatique et mettre en place des mesures qui tiennent compte de la nouvelle réalité économique. La réalité économique actuelle n'est pas celle d'il y a deux ou trois ans. Elle a beaucoup changé et elle change encore. Dans son Énoncé économique de l'automne dernier, et encore plus dans le budget de cette année, le gouvernement n'a pas su s'adapter.
Le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie lui avait proposé, il y a plus d'un an et demi, un plan d'action comportant 22 recommandations adoptées unanimement par tous les partis politiques. Le gouvernement n'a adopté de tout cela qu'une demi-mesure.
On est revenu à la charge. Le Comité permanent des finances a adopté une motion selon laquelle les mesures fiscales adoptées par le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie devraient être mises en place par le gouvernement, mais ce dernier est encore une fois resté silencieux. Le gouvernement fédéral a abdiqué sa responsabilité de ce côté.
On sait que les hommes et les femmes députés en cette Chambre sont régulièrement en contact avec les gens de leur circonscription, et on comprend qu'une idéologie l'a emporté sur ce que les gens souhaitaient. Je mets au défi les députés conservateurs des régions du Québec de nous dire que les gens préféreraient qu'on verse 10 milliards de dollars au remboursement de la dette plutôt que d'en investir une certaine partie pour aider l'économie.
Je mets au défi les députés conservateurs de nier, dans le dossier des travailleurs âgés, cette volonté au Québec et au Canada qu'on adopte une mesure de compassion pour que ces gens qui ont travaillé 20, 25 ou 30 ans puissent jouir d'un revenu leur permettant de se rendre jusqu'à leur pension.
Nous ne disons pas que 100 p. 100 des travailleurs âgés doivent bénéficier d'un programme de sécurité du revenu. Nous croyons plutôt qu'il faut aider tous ceux qui ont franchi toutes les étapes, c'est-à-dire qui ont essayé de trouver un emploi, qui ont suivi des cours de formation et qui ont fait partie de comités de reclassement, mais qui ne trouvent rien au bout du compte. Il faut leur fournir un outil qui leur permette de se rendre à leur pension. C'est important. Si l'on fait des calculs financiers, en plus de l'aspect humain, c'est dans l'intérêt de notre société de permettre ce genre de chose.
Dans le secteur forestier, on vit actuellement une situation qui deviendra totalement absurde tantôt. On met à pied les plus jeunes sur la base de l'ancienneté. Les travailleurs âgés conservent leur emploi alors que les plus jeunes s'en vont. Ainsi, dans quelques années, lorsque les plus âgés auront quitté le travail, il n'y aura plus de jeunes travailleurs pour la relance.
On aurait dû être capable de développer des façons de faire plus souples, par exemple, en cas de mises à pied inévitables, proposer des incitatifs aux travailleurs plus âgés, comme un supplément ou une possibilité de soutien du revenu jusqu'à leur pension, pour qu'ils quittent le marché du travail, ce qui permet de garder les jeunes à l'emploi et d'assurer une relève de la main-d'oeuvre. Or, le gouvernement conservateur actuel n'a pas fait preuve de cette souplesse. Il n'a pas une telle pratique et c'est dommage.
Ce n'est pourtant pas la première fois qu'on en parle et qu'on demande des mesures. Voilà maintenant des mois et des mois que le Bloc québécois et d'autres partis de cette Chambre ont demandé au gouvernement d'aller de l'avant.
Si l'opposition officielle n'avait pas rencontré toutes ces petites difficultés de leadership et d'esprit de corps, nous serions aujourd'hui en campagne électorale et nous pourrions savoir qui, selon la population, sont les meilleures personnes pour la représenter dans ce contexte.
Je suis convaincu que l'approche actuelle des conservateurs en matière d'économie n'est pas celle souhaitée par les Québécois et les Québécoises. Cela ne correspond d'aucune façon à notre façon de faire et à notre culture économique.
Par le passé, à la suite de coups durs au Québec, on a développé toutes sortes d'outils en vue d'affronter ces ralentissements économiques.
On les a mis en place et cela nous a permis d'évoluer.
Dans le contexte pancanadien actuel, avec l'approche des conservateurs, on a vu quelque chose que je n'avais pas vu depuis longtemps: la ministre des Finances du Québec, une fédéraliste, est allée de l'avant en disant que le budget fédéral n'était pas adéquat pour le Québec. Il faut le faire! Ce n'était pas un ministre des Finances du Parti québécois ou d'un parti souverainiste. Au lendemain du budget, la ministre des Finances du Parti libéral du Québec a dit au gouvernement fédéral que ce budget n'était pas satisfaisant en ce qui touche l'aide aux secteurs manufacturier et forestier.
Au Québec, les gens sont toujours guidés par ce premier réflexe de se tourner du côté du gouvernement du Québec. De fait, c'est le seul Parlement qu'ils contrôlent à 100 p. 100. Ils exercent des pressions pour que le gouvernement mette des choses en place et il y a une obligation d'écoute de ce côté. En définitive, le gouvernement du Québec a posé des gestes, même s'ils sont imparfaits.
Imaginons l'effet d'entraînement si un effort semblable avait été consenti par le fédéral. On aurait pu décider de transférer des montants importants pour permettre au Québec de majorer les programmes qu'il a instaurés, par exemple mettre en place un programme complet pour les travailleurs âgés. Le programme actuel comprend un volet de recyclage, et c'est tant mieux pour eux, mais le volet de la formation destinée aux travailleurs qui ne peuvent pas trouver un nouvel emploi en est absent.
C'est la même chose sur le plan de la recherche-développement. Des entreprises en région auraient profité que le gouvernement fédéral remette en place Partenariat technologique Canada. L'entreprise Premier Tech de Rivière-du-Loup, par exemple, a reçu à deux occasions des montants importants de ce programme fédéral. Il faut dire que nous avons appuyé ce programme; nous ne l'avons pas condamné. Cela a permis de créer de nouveaux emplois pour les jeunes. À mon avis, l'essor économique à Rivière-du-Loup est en partie attribuable au succès de cette entreprise.
Le programme Partenariat technologique Canada a peut-être laissé place à quelques excès dans certains cas. Cependant, on a jeté le bébé avec l'eau du bain en décidant de ne pas relancer le programme. Pourtant, un tel outil aurait été utile, compte tenu des problèmes que nous connaissons dans les secteurs forestier et manufacturier. Ainsi, Industrie Canada aurait pu continuer des partenariats. Des partenariats, ce ne sont pas des subventions. Le gouvernement et l'entreprise mettaient chacun de l'argent pour développer de nouveaux produits, et si un nouveau produit fonctionnait, des redevances retournaient alors au gouvernement. Cela a fonctionné pour l'entreprise Premier Tech. Il faut aussi avoir l'esprit ouvert à de tels programmes et allouer un certain nombre d'échecs avant de parvenir à des réussites.
Pour ce qui est de cette recommandation, après l'élection de 2006, on a observé une période de transition et on pensait que les conservateurs procéderaient à l'évaluation selon une approche pragmatique. Toutefois, c'est l'approche idéologique qui a alors prévalu et le programme n'a pas été renouvelé, sauf pour le secteur de l'aéronautique. Ainsi, nous avons été privés d'un outil de développement important.
C'est donc en raison de l'ensemble de ces réponses négatives successives et de cette absence de volonté de tenir compte des propositions faites que le Bloc québécois appuie aujourd'hui la motion de défiance du gouvernement.
Il n'y a qu'à observer tout le secteur pétrolier et le secteur gazier. Il faut le faire! Notre société pourrait se payer le développement durable. Elle aurait pu investir dans les sources d'énergie renouvelables de façon importante. Or, au lieu de cela, on explique à nos citoyens qu'on accorde des crédits d'impôt à des gens pour aller extraire le pétrole des sables bitumineux et créer de la pollution. Par surcroît, on leur donne la possibilité de continuer à polluer jusqu'en 2012, puisque ce sera seulement à partir de cette date qu'on commencera à faire payer le prix aux pollueurs.
Ce genre de comportement est absolument inacceptable. Ce n'est pas ce type de société que veulent les Québécois et les Québécoises, ni le Canada. Les gens veulent qu'on tienne compte des nouvelles réalités, qu'on élabore tous les outils à notre disposition en matière de développement durable et qu'on établisse une bourse du carbone.
Il y a là des répercussions majeures en matière environnementale. Pendant des années, on a considéré les environnementalistes comme des gens aux exigences fortes mais non réalisables sur le plan économique. Maintenant, on sait que les deux peuvent se rejoindre. Il peut y avoir du développement économique dans un contexte de développement durable. Or, pour ce faire, il faut disposer des outils nécessaires.
La bourse du carbone est un outil extraordinaire, car elle utilise les règles du marché. C'est l'équivalent d'une bourse, avec des actions et des échanges. Cela crée un marché et une émulation. Cela donne le goût de réaliser des choses pour mettre en place de façon concrète, dans ma circonscription, des produits souhaitables du point de vue de l'environnement.
Des représentants d'une entreprise sont venus me voir au printemps 2006 pour me demander si cette bourse allait être mise en place parce qu'ils avaient un projet. La bourse du carbone aurait permis de développer un tel projet et la rentabilité aurait été justifiée par le retour de la bourse du carbone. On ne l'a pas mise en place et aujourd'hui, le projet ne se réalise pas. C'est vrai dans plusieurs secteurs. Beaucoup d'entreprises en Amérique du Nord auraient réalisé des projets et auraient créé de l'emploi durable.
Dans un contexte de développement durable, on s'est maintenant mis à la remorque de l'Europe qui a pris les devants à cet égard et qui va beaucoup plus rapidement que nous. On a même maintenant une loi aux États-Unis qui nous dit que le pétrole produit à partir des sables bitumineux ne sera plus acceptable aux États-Unis dans quelques années. C'est dans la loi américaine de l'énergie. Là, on réalise qu'on aurait dû déjà tenir compte de cet aspect pour trouver une solution afin que le pétrole produit avec les sable bitumineux le soit de façon acceptable. On n'a pas agi dans ce sens.
Le gouvernement conservateur n'est plus un nouveau gouvernement. C'est un gouvernement qui a deux ans et demi d'expérience. Il a eu la chance d'ajuster son action aux propositions qu'on avait soumises. Il y en avait quelques-unes du Bloc, il aurait pu y en avoir des libéraux, du NPD ou des conservateurs. Des propositions unanimes ont été faites par différents parlementaires et n'ont pas été retenues par les conservateurs. On a l'impression que le gouvernement conservateur a mis des lunettes roses l'année dernière et pense qu'il va passer à travers tout le ralentissement économique sans avoir à poser les gestes nécessaires pour aider l'économie. Personne, en Amérique du Nord, ne croit cela maintenant.
Le président Bush, qu'on ne peut pas taxer d'être de gauche, a pris des mesures pour aider son économie. On a, à la grandeur du Québec et du Canada, les outils nécessaires pour créer collectivement de la prospérité et la répartir adéquatement. À cet égard, le gouvernement conservateur n'a pas posé de gestes pertinents. S'il y avait eu une élection, on l'aurait vu encore une fois. Une des expressions de cela, c'est que le seul outil qui reste souvent aux citoyens pour s'exprimer, c'est la démocratie.
S'il y a quelque chose que je suis absolument incapable de comprendre, c'est que des députés élus dans cette Chambre dénoncent d'autres députés en cette Chambre en disant qu'ils sont inutiles. C'est mépriser la démocratie. Quand un député conservateur dit à un député du Bloc qu'il est inutile, il dit à tous les électeurs et toutes les électrices de ce comté que ce député est inutile.
Allez voir à la grandeur du Québec. Allez voir les résultat économiques. Cela fait cinq élections qu'on est majoritaires. Allez voir les comtés où il y a des députés du Bloc. Pour ce qui est du comté de Rivière-du-Loup, je ne suis pas gêné de le comparer n'importe quand avec n'importe quel comté du Québec. C'est un comté représenté par un député du Bloc depuis 15 ans et par un député de l'opposition à Québec. Il y a le plein emploi dans la région de la Rivière-du-Loup.
Arrêtons de faire du chantage sur le pouvoir et mettons de l'avant des actions. Si le gouvernement fédéral continue à ne pas bouger, il faut tout simplement voter en faveur d'une motion de non-confiance. C'est tout ce que les conservateurs méritent.