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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, c’est un plaisir pour moi d’être ici. Je suis toujours heureux d’avoir l’occasion de m’entretenir avec les membres du comité pour discuter de vos activités, du programme environnemental du gouvernement et des mesures législatives dont nous sommes saisis.
Encore une fois, je voudrais vous remercier de me donner la possibilité de m’adresser à vous pour parler du budget principal des dépenses de mon portefeuille, qui comprend Environnement Canada, Parcs Canada, l’Agence canadienne d’évaluation environnementale et la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie.
Comme l’a mentionné le président, je suis accompagné d’un homme très compétent, le sous-ministre de l’Environnement Ian Shugart, et de plusieurs autres fonctionnaires qui seront heureux de vous donner toutes les précisions que vous souhaiterez, en réponse à vos questions.
Il y a un peu moins de deux mois que j’ai comparu pour la dernière fois devant le comité, mais, pendant ces huit semaines, beaucoup d’événements ont contribué à faire avancer le programme environnemental du gouvernement vers une réduction des émissions de gaz à effet de serre et un avenir énergétique plus sûr, conformément à notre responsabilité globale à l’égard d’une bonne gérance de l’environnement.
Environ une semaine après ma comparution, le président Obama est venu à Ottawa pour rencontrer le , ce qui a jeté les bases d’un partenariat nord-américain axé sur la sécurité énergétique et l’intégrité environnementale.
J’ai eu la chance de participer à ces réunions. J’ai pu m’entretenir tant avec le président qu’avec sa conseillère Carol Browner. Je peux donc attester que nos conversations avec les représentants américains ont été saines et productives et qu’elles nous ont inspirés un réel optimisme quant à la manière la plus efficace dont nos deux pays peuvent relever les défis qui les attendent.
S’il est vrai que le dialogue sur l’énergie propre en est encore à ses premiers balbutiements, l’engagement pris par les gouvernements fédéraux américain et canadien témoigne clairement d’une volonté renouvelée de collaboration transfrontalière dans les domaines de l’environnement et de l’énergie. En fait, depuis la visite du président Obama, je me suis rendu à Washington à plusieurs reprises. Ainsi, quelques jours après le dialogue, j’ai eu l’occasion de discuter avec les principaux conseillers de la Maison-Blanche en matière d’environnement et avec des membres influents du Congrès et de commencer à aborder les principaux éléments du dialogue sur l’énergie propre.
Comme vous le savez, les grands éléments connus de ce dialogue comprennent essentiellement ce que j’appellerai trois groupes de travail, le premier s’occupant de l’expansion de la recherche et du développement sur l’énergie propre, le deuxième, de la mise au point et du déploiement de technologies énergétiques propres, notamment en matière de captage et de stockage du carbone, et le troisième, de la conception et de la construction d’un réseau de distribution d’électricité plus efficace, dans un contexte nord-américain fondé sur la disponibilité d’énergies propres et renouvelables.
Depuis ma première visite à Washington, j’ai poursuivi la conversation avec mes principaux collègues américains, en vue de maintenir l’élan dans le cadre du dialogue sur l’énergie propre et de discuter d’autres enjeux environnementaux importants à l’échelle continentale et mondiale. Comme celles qui ont eu lieu durant la visite du président, mes réunions à Washington ont été fructueuses et ont établi une base solide pour continuer à progresser dans une optique continentale.
Il en est de même de nos autres initiatives intérieures et internationales. Durant l’exercice 2008-2009, mon ministère a connu une intense activité, particulièrement productive et efficace. Je suis convaincu que nous avons la capacité de répondre une fois de plus aux attentes des Canadiens.
J’envisage avec intérêt la discussion que j’aurai avec vous au sujet des changements climatiques. Comme je le mentionnerai, nous avons l’intention d’avancer simultanément sur trois fronts, dans le pays, à l’échelle continentale et sur la scène internationale. Toutes les initiatives se rejoindront en un sens au cours de l’année et atteindront leur point culminant en décembre à Copenhague.
Au chapitre des réalisations environnementales, nos activités ont couvert toute une série de domaines allant des progrès dans la lutte contre les changements climatiques, tant au Canada qu’à l’étranger, à une meilleure protection des eaux, de plus grandes capacités d’exécution, une meilleure qualité de l’air, etc. Je voudrais vous donner un peu plus de détails sur quelques-unes de nos réalisations, pour illustrer notre engagement dans le domaine de l’environnement. Vous voudrez peut-être faire le lien avec les prévisions budgétaires elles-mêmes.
Nous avons fait des progrès dans le cadre de notre plan d’action relatif à l’assainissement de l’eau des Grands Lacs, du Saint-Laurent et des lacs Simcoe et Winnipeg, pour ne mentionner que certaines de nos initiatives les plus visibles. Nous prendrons d’autres mesures à l’avenir au sujet de la réglementation des eaux usées municipales.
Nous avons déposé un nouveau projet de loi prévoyant une application plus stricte des lois environnementales afin de lutter contre les pollueurs, les braconniers et les contrebandiers d’espèces sauvages, notamment grâce à des amendes plus élevées, des dispositions plus sévères de détermination des sentences et de nouveaux outils d’application de la loi. Je sais que vous voudrez en discuter aujourd’hui.
Cette mesure législative vient s’ajouter au financement de 43 millions de dollars prévu dans les budgets 2007 et 2008 pour déployer plus d’agents d’exécution et constituer de solides dossiers permettant de poursuivre avec succès les contrevenants.
Nous avons lancé un programme de mise au rancart des vieux véhicules, qui vise à encourager les Canadiens à retirer de la circulation les vieux véhicules polluants et à favoriser le transport durable.
Nous avons organisé une importante table ronde sur l’ours blanc pour préparer le terrain en vue de consultations axées sur l’inscription de cet animal sur la liste de la Loi sur les espèces en péril.
Nous avons continué à collaborer avec les Canadiens et particulièrement avec Santé Canada au sujet de la cote air santé, qui aide les Canadiens à prendre des décisions pour protéger leur santé en limitant leur exposition à court terme à la pollution atmosphérique et en modifiant leur niveau d’activité pendant les périodes de pollution élevée.
Enfin, notre action environnementale s’est poursuivie avec l’adoption du plan d’action économique du Canada, qui prévoit plus de 2 milliards de dollars d’investissements verts conçus pour protéger notre environnement, stimuler notre économie et transformer nos technologies.
[Français]
Les investissements les plus remarquables sont notamment les suivants: 1 milliard de dollars pendant cinq ans pour des projets de recherche et de démonstration sur l'énergie propre, y compris dans les domaines du captage et du stockage de carbone; un nouveau Fonds pour l'infrastructure verte de 1 milliard de dollars pour cinq ans destiné à appuyer des projets axés sur l'énergie durable, le transport en commun et la gestion des déchets; et 300 millions de dollars pendant deux ans pour le programme écoÉNERGIE Rénovation destiné à soutenir les rénovations supplémentaires pour permettre d'économiser l'énergie.
Parmi les investissements gérés par Environnement Canada et Parcs Canada dans le cadre du Plan d'action économique, je mentionnerais les suivants: 97,5 millions de dollars pendant les deux prochaines années pour la gestion et l'évaluation des sites contaminés fédéraux; plus de 30 millions de dollars destinés à appuyer le projet de gazoduc du Mackenzie; 10 millions de dollars pour l'amélioration des rapports annuels du gouvernement sur des indicateurs environnementaux clés tels que la qualité de l'air et de l'eau et les émissions de gaz à effet de serre; et plus de 200 millions de dollars gérés par Parcs Canada et destinés à améliorer les routes et les voies dans nos parcs nationaux et aux alentours, et les rendre plus sûres pour les visiteurs.
En outre, Environnement Canada présente des propositions en vue d'obtenir du financement pour deux enveloppes budgétaires relevant de la responsabilité d'autres ministres fédéraux, soit 85 millions de dollars pendant deux ans pour l'entretien et la rénovation d'importantes installations de recherche dans l'Arctique, sous la responsabilité des Affaires indiennes et du Nord canadien, et plus de 200 millions de dollars pendant deux ans pour l'entretien des laboratoires fédéraux, sous la supervision du Secrétariat du Conseil du Trésor.
[Traduction]
Monsieur le président, l’année 2009 marque une étape clé en ce qui concerne les efforts internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de protection de la terre contre les émissions nocives.
Je m’intéresse beaucoup au point de vue du comité et compte sur votre coopération. Comme vous le savez sans doute, j’ai associé les porte-parole des partis aux discussions qui ont eu lieu à Poznan lors de la dernière conférence des parties.
En décembre prochain, des représentants du monde entier se retrouveront à Copenhague, au Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques, afin de s’entendre sur la marche à suivre après 2012 pour relever les défis liés au réchauffement de la planète. À Copenhague, nous mettrons à profit les progrès réalisés lors de la conférence de Poznan, de la conférence de Bonn qui est actuellement en cours, et d’un certain nombre d’autres rencontres qui auront lieu d’ici décembre.
En décembre dernier, j’ai dirigé la délégation canadienne à Poznan, où nous avons exhorté la communauté internationale à adopter après 2012 une vision pouvant mettre le monde sur la voie d’un avenir de réduction des émissions de carbone. Il ne fait pas de doute que la conférence de Copenhague jouera un rôle important dans la lutte contre les changements climatiques. Le Canada est déterminé à jouer encore une fois un rôle de premier plan afin d’inciter le monde à prendre des mesures concrètes.
Toutefois, ce que nous ferons d’ici la tenue de la conférence sera tout aussi important. C’est pourquoi je suis venu aujourd’hui donner des précisions sur les prévisions budgétaires de mon ministère pour 2009-2010. Au cours du prochain exercice, Environnement Canada a l’intention de dépenser un peu plus d’un milliard de dollars pour obtenir les résultats attendus de ses activités de programme et contribuer à la réalisation de ses objectifs stratégiques. Ces derniers comprennent la restauration, la conservation et la mise en valeur du capital naturel du Canada, la réduction des risques et la contribution au bien-être des Canadiens, au moyen de prévisions et de services environnementaux, et la protection des Canadiens et de leur environnement contre les effets de la pollution et des déchets.
Pour aboutir à ces résultats stratégiques, nous devons réussir à affronter nos principales priorités, qui consistent, premièrement, à réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada et dans le cadre d’accords internationaux; deuxièmement, à protéger les Canadiens contre la pollution atmosphérique et les substances toxiques en poursuivant la mise en œuvre du plan de gestion des produits chimiques; et troisièmement, à renforcer les services météorologiques et environnementaux que nous fournissons aux Canadiens.
De plus, nous avons l’intention de prendre des mesures pour renforcer la biodiversité et la qualité de l’eau en mettant en œuvre la Loi sur les espèces en péril et en réalisant des travaux dans le cadre du plan d’action pour l’assainissement de l’eau.
Nous comptons aussi renforcer le programme d’application de la loi en vue d’assainir l’environnement et de soumettre les activités à la législation environnementale.
Nous avons continué à jouer un rôle de leadership dans les initiatives environnementales liées au programme d’assainissement de l’air, au plan d’action relatif aux sites fédéraux contaminés et à la stratégie de développement durable.
Enfin, nous renforcerons notre appui aux activités de programme en améliorant les fonctions habilitantes au ministère.
[Français]
Sur le 1,081 milliard de dollars de dépenses prévues, le montant net du Budget principal des dépenses est de plus de 900 millions de dollars, entièrement destiné à financer nos services internes et à nous permettre d'atteindre nos objectifs en ce qui concerne l'air pur, la gestion des produits chimiques, l'eau propre, les sciences de l'environnement, la surveillance environnementale, les prévisions météorologiques et environnementales, la biodiversité, la faune, la législation, l'information et les initiatives liées aux écosystèmes.
Comparativement au Budget principal des dépenses de l'an dernier, vous constaterez une augmentation de 35,2 millions de dollars de nos dépenses prévues, et ce, malgré une diminution de 91,7 millions de dollars des dépenses prévues attribuable au transfert de la responsabilité des projets Revitalisation du secteur riverain de Toronto et du Harbourfront Centre au , ceux-ci n'étant pas considérés comme relevant des fonctions centrales d'Environnement Canada.
Cela représente une augmentation de plus de 100 millions de dollars de nos activités opérationnelles de base, essentiellement attribuables à d'importantes initiatives telles que le Programme national de mise à la ferraille de véhicules, l'application de la loi environnementale, le Programme de réglementation de la qualité de l'air et la Stratégie nationale sur l'eau.
Comme je l'ai mentionné au début, mon portefeuille comprend aussi Parcs Canada, l'Agence canadienne d'évaluation environnementale et la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie. J'aborderai brièvement chacun de ces domaines et indiquerai les priorités connexes pour l'année prochaine.
[Traduction]
Tout d’abord, au sujet de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, les évaluations environnementales constitueront un élément clé de la protection de l’environnement. Depuis l’entrée en vigueur de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale en 1995, l’économie environnementale du Canada a profité de projets mieux conçus dans lesquels on a évité ou réduit au minimum les effets négatifs sur l’environnement.
Au fil des ans, la mise en œuvre de la loi a présenté des difficultés considérables. Par exemple, les retards dans le lancement du processus fédéral d’évaluation environnementale rendent difficile la coordination avec les processus provinciaux et peuvent causer des chevauchements. Ils font aussi augmenter les coûts pour les promoteurs, créent de la confusion parmi les intervenants publics et ne contribuent en rien à la protection de l’environnement.
Je viens d’annoncer, le mois dernier, que nous avons pris des mesures ciblées en vue de rationaliser les exigences fédérales en matière d’évaluation des projets d’infrastructure lorsqu’elles sont excessives et créent des chevauchements. Nous avons maintenant deux nouveaux règlements qui nous aideront à concentrer nos ressources en éliminant les évaluations environnementales superflues dans le cas des projets publics qui, d’après notre expérience, n’ont pas d’effets négatifs sensibles sur l’environnement et qui, en fait, assurent souvent un gain net sur le plan écologique.
Nous éviterons aussi les chevauchements inutiles avec des processus provinciaux lorsqu’un projet doit faire l’objet d’une évaluation fédérale et provinciale. Ainsi, les projets pourront commencer plus tôt, ce qui créera plus rapidement des emplois.
Au cours des prochains mois, nous examinerons d’autres options en vue de garantir que les évaluations se feront en temps opportun et de concentrer les ressources fédérales sur les évaluations environnementales les plus avantageuses. La protection de l’environnement restera une priorité et l’évaluation environnementale des projets qui présentent des risques environnementaux continuera à être rigoureuse.
En ce qui concerne Parcs Canada... Monsieur le président, je vois que le temps passe. Je crois que je reviendrai sur ce point ainsi que sur la table ronde nationale dans la période réservée aux questions et réponses.
Pour conclure, je voudrais rappeler au comité que l’un de mes objectifs fondamentaux, à titre de ministre de l’Environnement, est de protéger et d’améliorer notre environnement. Les fonds prévus dans le budget principal des dépenses permettront à Environnement Canada et aux organismes du portefeuille de faire leur part pour rendre plus verts notre pays et notre monde.
Ensemble, les prévisions budgétaires et les engagements pris dans le budget 2009 vont favoriser l’adoption de mesures concrètes au sujet d’enjeux importants pour tous les Canadiens: des collectivités durables et saines sur le plan environnemental, de meilleurs rendements énergétiques et une croissance économique soutenue.
Monsieur le président, j’espère que ce résumé de l’orientation d’Environnement Canada et ces précisions relatives à nos prévisions budgétaires de 2009-2010 auront permis aux membres du comité de mieux comprendre nos activités pour être en mesure d’entreprendre la discussion d’aujourd’hui. C’est avec plaisir que je répondrai maintenant à toutes vos questions.
Merci, monsieur le président.