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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être ici pour parler d'une question qui me passionne: l'avenir de la Commission de la capitale nationale. Ma déclaration sera très courte, car je suis impatient d'entendre vos commentaires, vos questions et tout ce que vous pourriez dire qui pourrait intéresser mes collègues.
Je crois que la Commission de la capitale nationale est un véritable trésor pour notre pays et que c'est une institution dont les Canadiens peuvent tirer une grande fierté d'un océan à l'autre. Il va sans dire que la commission est spécialement importante pour moi, qui ai habité toute ma vie dans la région de la capitale nationale.
J'aimerais expliquer deux choses dès le départ.
La première concerne la direction de la Commission de la capitale nationale. Il y a un ministre d'État, Lawrence Cannon, qui s'occupe de cette société d'État. Il a été nommé par le premier ministre. Par ailleurs, dans une perspective plus large, il est évident que la Commission relève de mon portefeuille. Lawrence est le premier responsable et je le soutiens très activement dans cette fonction. Nous avons travaillé en étroite collaboration à bon nombre des dossiers, ces derniers temps et alors qu'il était ministre des Transports et que j'étais député de l'autre côté du fleuve. Voilà la première chose.
La deuxième chose est que les membres de la Commission de la capitale nationale tiennent aujourd'hui une réunion importante qu'ils ne voulaient pas annuler. La direction de la CCN se présentera donc devant le comité à une date ultérieure afin d'entendre vos questions, vos préoccupations et vos suggestions.
Je crois que la Commission de la capitale nationale doit être une organisation non partisane. Et tous les représentants, dans tout le Canada, peuvent contribuer à l'atteinte de cet objectif. Dans cette perspective, nous sommes impatients d'entendre ce que vous pouvez avoir à dire au sujet de n'importe quelle question soulevée par ce comité.
Il est certain qu'au gouvernement, nous avons adopté un point de vue non idéologique relativement au projet de loi. Je crois que l'idée de réformer et d'améliorer la Commission de la capitale nationale fait l'objet d'un large consensus.
Je suis très fier de certains changements que nous avons apportés. Je n'ai pas critiqué avec acharnement la CCN au cours des 20 dernières années, comme d'autres l'ont fait. Je crois que Marcel Beaudry a très bien servi les intérêts des Canadiens à ce chapitre. Il n'a pas été sans faille et je n'ai pas toujours été d'accord avec lui, mais je crois qu'il a fort bien servi les intérêts des Canadiens.
Par ailleurs, la nomination des deux nouveaux dirigeants du conseil m'enthousiasme et me ravit grandement. Marie Lemay est une fonctionnaire remarquable, qui apporte un très grand leadership à la CCN. J'ai été enchanté de pouvoir travailler avec elle, en tant que député de la région concernée et, ces derniers temps, en tant que ministre responsable du portefeuille. Russell Mills, le président du conseil, est réputé pour sa très grande intégrité, et c'est une personne des plus respectée.
Je crois que le premier changement que nous avons apporté à la CCN, la distinction des fonctions de président et de premier dirigeant en vertu de la Loi fédérale sur la responsabilité, est un geste témoignant d'une bonne gouvernance. Je crois que c'est un changement important. À certains égards, ce changement est symbolique, mais à d'autres égards, il a des applications très concrètes. Il a été chaleureusement accueilli, et nous appuyons ce changement. Je crois que le nouvel esprit d'ouverture et de changement a ravi tout le monde dans la région, qu'il s'agisse des dirigeants municipaux, du milieu des affaires, des environnementalistes ou de tous les autres qui ont des relations avec le conseil, et c'est important.
Je dois dire d'emblée qu'une des questions qui est d'une importance primordiale à mes yeux est la Ceinture de verdure, du côté d'Ottawa. Elle fait partie intégrante de ce que nous sommes, de notre identité nationale, et elle participe à la qualité de vie dont nous profitons dans cette région. Son importance est énorme. La Ceinture de verdure est très différente du parc de la Gatineau, et certaines de ses parties, dont l'intégrité écologique est considérable, doivent être protégées et sont très importantes.
Comme bien d'autres, le fait que nous n'ayons pas de plan d'aucune sorte me préoccupe depuis les 10 ou 20 dernières années. Voir la ceinture disparaître peu à peu... Je crois que la CCN a déclaré récemment, dans une discussion concernant le conseil municipal d'Ottawa, que la ville ne doit pas présumer que la Ceinture de verdure de la capitale nationale peut être morcelée et distribuée pour les besoins d'un projet ou d'un autre, peu importe la dignité du projet en question. Je crois que cet aspect est extrêmement important.
Comme bien d'autres personnes dans la capitale, j'ai été préoccupé par le fait que l'absence d'un budget d'immobilisations à la CCN a causé des pressions qui l'ont incitée à s'alimenter avec ses propres ressources, c'est-à-dire à vendre des terrains. Lorsque j'ai tenté de me faire élire à la Chambre des communes pour la première fois, j'ai comparé cela à une famille qui vendrait son argenterie pour pouvoir faire l'épicerie. Dans le budget de 2007, nous avons obtenu un budget d'immobilisations de 10 millions de dollars pour la CCN. Ce budget permet à l'organisation de répondre à ses besoins en immobilisations sans avoir à vendre de propriétés. Cela est, à mes yeux, d'une importance capitale.
Cela permet également à la CCN d'élaborer des plans en ce qui concerne l'avenir de la capitale et d'entretenir, dans une certaine mesure, l'infrastructure à l'appui. Une grande partie de l'infrastructure que la commission entretient est d'une très grande importance. Elle peut entretenir des routes de transport et d'autres éléments d'infrastructure et planifier les travaux, alors elle a acquis une certaine stabilité, qui n'élimine cependant pas la nécessité d'avoir la participation active du gouvernement.
Comme vous le savez, le projet de loi comporte cinq principales modifications, entre autres les réunions ouvertes au public. Je crois que la population a bien accueilli ce changement. Il démontre une ouverture et une transparence que nous apprécions tous, je crois.
Quant au plan directeur de 50 ans, les gens le réclamaient, je pense, et il sera soumis au gouvernement et déposé au Parlement. Cette mesure a été accueillie favorablement aussi.
La masse de terrains d'intérêt national est extrêmement importante. Tous les coins gérés par la CCN n'ont pas la même importance. Par exemple, les propriétés le long du parcours d'honneur sont très différentes du parc de la Gatineau, ou des zones écologiquement fragiles de la Ceinture de verdure. Les terres de la Ceinture de verdure n'ont pas toutes la même valeur. Si on parle d'intégrité écologique, Stony Swamp se classe plus haut que des parcelles de terrain ici et là qui n'ont peut-être pas le même intérêt sur le plan écologique ou national.
Donc, la masse de terrains d'intérêt national est très importante à mes yeux. Je pense aux condominiums qui ont été construits au coin de Sussex et Wellington. À mon avis, ce terrain était d'intérêt national. Quand la CCN a accepté la construction de condos et d'un restaurant à cet endroit il y a quelques années, je ne crois pas que nos intérêts ont été bien servis. Ce n'est qu'un exemple.
La gérance de l'environnement est quelque chose d'important, qui varie selon les secteurs de la Ceinture de verdure. Il est évident que les terrains entourant le parcours d'honneur ne se situent pas au même niveau que d'autres terrains dont j'ai parlé.
Des améliorations ont aussi été apportées pour que le gouvernement puisse recourir à des pouvoirs réglementaires dans divers domaines, que ce soit pour les permis ou pour contrôler les ressources et les installations de la commission, ou restreindre ou interdire l'accès à des propriétés de la CCN ou les activités dans ces endroits, ou protéger les ressources naturelles et le processus concernant les propriétés de la CCN et l'intégrité écologique du parc de la Gatineau.
C'étaient quelques remarques que je voulais faire pour commencer, de façon très informelle. Je suis très heureux que le comité examine le projet de loi. Au nom du ministre Cannon et du gouvernement, je tiens à dire que nous accueillerons tout commentaire ou suggestion concernant ce que nous pouvons faire ensemble pour renforcer le projet de loi.
Je voudrais préciser en partant que ce projet de loi ne répond pas à toutes les préoccupations. Il ne va pas aussi loin que certains le voudraient. Mais je crois que c'est un grand pas dans la bonne direction. Comme vous le savez, le gouvernement a chargé un panel de trois personnes de se pencher sur l'avenir de la CCN, et beaucoup de ce que nous avons devant nous est le fruit de leur travail.
Je sais que mes collègues, surtout ceux de la région de la capitale nationale, ont suivi le dossier de près, entre autres M. Dewar et M. Nadeau, ainsi que notre collègue M. Bélanger et mes collègues M. Cannon et M. Proulx, de l'autre côté de la rivière.
Donc nous sommes très contents d'être ici. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
Je voudrais aussi dire, au nom de Marie Lemay et de Russell Mills, qu'ils seront heureux de se présenter devant vous pour répondre à vos questions et écouter vos suggestions.
Merci.
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Oui. Pardonnez-moi, mais ces autres ponts sont déjà sous la responsabilité du gouvernement fédéral. Je veux dire par là que ceux qui ne sont pas régis par la CCN le sont par Travaux publics. C'est un peu du pareil au même.
Avant que le temps alloué à ce premier tour ne soit écoulé, j'aimerais discuter du plan directeur dont vous parlez à l'article 10.1. Je ne comprends pas pourquoi vous ne voulez pas que ce plan soit approuvé par le Parlement. Si je me fie à la manière dont c'est présenté, on élaborerait un plan directeur et on en informerait ensuite le Parlement. Je crois que ça devrait être le contraire. À mon avis, le plan directeur doit être approuvé par le Parlement.
À ce sujet, j'aimerais connaître votre point de vue en ce qui concerne le fait que le plan doit tenir compte des pôles d'emploi dans la région de la capitale nationale. Vous me voyez venir avec la politique du 75-25, n'est-ce pas? Si on veut une répartition appropriée des emplois sur les deux rives, quelqu'un devra jouer un rôle de planificateur et de policier à cet égard. Je suggère que cet élément soit couvert par le plan directeur de la CCN.
Ce n'est pas uniquement une question de pieds carrés, de mètres carrés ou de superficie. On le dit depuis longtemps, mais je crois qu'on devrait parler des emplois, et non seulement des emplois qui relèvent du Conseil du Trésor, mais aussi de tous les emplois directs et indirects au sein du gouvernement du Canada, ce qui veut dire tous les emplois de tous les organismes fédéraux de la région de la capitale nationale. En ce moment, le calcul de cette répartition exclut un trop grand nombre d'organismes fédéraux à part entière. Par exemple, il y a les musées, Postes Canada et bien d'autres. Si nous devions inclure toutes ces composantes, il manquerait quelque 10 000 emplois du côté québécois pour atteindre l'objectif visé par la politique du 75-25.
Je retourne à ma question initiale. Le plan directeur ne devrait-il pas être adopté par le Parlement?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, monsieur Dubé et monsieur Morency, bonjour.
Toute question relative à la Commission de la capitale nationale est importante pour les députés dont la circonscription compte des terrains appartenant à la CCN. D'autre part, cela intéresse également l'ensemble des Canadiens et des Québécois, car on parle d'un investissement. Il est très important de s'assurer que cela se fasse en collaboration avec les autres partenaires, c'est-à-dire le gouvernement fédéral, les provinces de Québec et de l'Ontario, ainsi que les deux villes concernées, Gatineau et Ottawa.
L'un des éléments qui m'intéressent grandement est la question de l'intégrité du territoire québécois. Nous savons que, en vertu de la Constitution, tout changement aux limites d'une province nécessite le consentement de cette province. Il s'agit d'une règle inscrite à l'article 43 de la Loi constitutionnelle de 1982.
D'autre part, nous savons qu'on ne peut modifier un parc national sans l'approbation de la province dans laquelle se trouve ce parc national. Le parc de la Gatineau n'est pas un parc national. Nous serions donc très intéressés à ce qu'il y ait une garantie législative qui établirait que, pour modifier le parc, il faille non seulement consulter le gouvernement du Québec mais aussi obtenir son accord. On parle des limites du parc. Ce n'est pas dans le projet de loi.
Quelle est votre position à ce sujet? De quelle façon pourrions-nous travailler ensemble pour s'assurer que cela se fera?
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Oui, et j'aimerais bien communiquer mes idées à tous mes collègues ici présents.
J'ai une question à propos des réformes proposées à la structure de la CCN. Cette question m'intéresse.
Dans le cadre d'un autre dossier, j'ai proposé une façon de pourvoir la CCN d'une certaine représentativité locale. Je connais le mandat de la CCN et j'y souscris pleinement, mais je proposais qu'un représentant de chaque conseil soit désigné par ses pairs en vue de siéger à la CCN. Je n'ai pas l'intention de mener cette bataille, mais je serais en faveur d'une participation du Québec et de l'Ontario et je vous encourage tous en ce sens; j'aimerais voir une plus grande participation d'Ottawa et de Gatineau.
J'aimerais simplement dire que dans le passé, la participation et les consultations n'ont pas été à la hauteur de ce qu'elles auraient dû être en matière de transport, et je suis heureux de constater que le vent est en train de tourner. Vous savez comme moi que des préoccupations ont été exprimées à l'égard de la planification des transports, non seulement de ce côté-ci de la rivière, à Ottawa, mais également en lien avec le Québec et Gatineau. D'ailleurs, jusqu'à tout récemment, ces liens n'existaient pas; en fait, la CCN se trouvait en marge de toute cette situation. Heureusement, elle assume maintenant un rôle de leadership. Je sais qu'elle a été convoquée par le conseil de Gatineau et je crois également qu'elle se réunira avec celui d'Ottawa. Si la possibilité nous est donnée de faire avancer ce dossier d'une quelconque façon, par l'entremise du présent projet de loi ou autrement, je pense...
Monsieur le ministre, nous savons que la CCN est capable d'une bonne planification, qu'elle est en mesure de faciliter les choses. Je ne souhaite pas jeter des ponts jusqu'à la CCN mais honnêtement, j'aimerais la voir faciliter les choses afin que nous puissions nous sortir de ce bourbier. Avez-vous des idées quant à la façon d'améliorer la situation du transport, soit grâce au présent projet de loi ou autrement?
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Monsieur le président, mesdames, messieurs, cela me fait plaisir de vous présenter nos commentaires sur le projet de loi .
Avant de commencer, j'aimerais vous donner un peu plus d'information sur notre organisme. La Société pour la nature et les parcs du Canada, ou la SNAP, est l'organisme le plus reconnu au pays en matière de protection des sites naturels. Nous existons depuis 45 ans. Cet organisme national, par l'entremise de son puissant réseau de sections régionales et de milliers de défenseurs de la nature, a joué un rôle de chef de file dans la protection de nombreuses aires naturelles importantes, couvrant ainsi plus de 4 millions d'hectares de milieux sauvages exceptionnels. Il s'agit donc d'un territoire plus important que la Nouvelle-Écosse et qui représente les deux tiers du patrimoine naturel protégé du Canada.
Plus particulièrement, nous avons joué un rôle très important dans l'expansion de la réserve de parc national du Canada Nahanni dans les Territoires du Nord-Ouest, et aussi dans l'établissement d'une importante aire protégée le long de la rivière Dumoine, qui se trouve tout près da la capitale nationale.
La Section Vallée de l'Outaouais a été créée en 1970 par un groupe de citoyens locaux alarmés par des projets de développement majeurs dans le parc de la Gatineau. En peu de temps, la section s'est attaquée à plusieurs problèmes touchant l'Ouest du Québec et l'Est de l'Ontario. Nous travaillons à l'établissement de nouvelles aires protégées et à assurer la saine gestion des parcs existants, ce qui explique notre grand intérêt pour le parc de la Gatineau.
En 2008, la fondation Tides Canada, qui compte plus de 45 000 membres partout au Canada, a classé la SNAP parmi les 10 organismes de bienfaisance les mieux gérés du pays.
J'invite ma collègue, Muriel How, à vous faire part de nos commentaires sur le projet de loi .
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Monsieur le président, membres du comité, en tant que résidante de la circonscription qui englobe le parc de la Gatineau, je me réjouis d'avoir l'occasion de formuler des commentaires sur ce projet de loi. Je veux remercier mon député, l'honorable Lawrence Cannon, d'avoir mis sur pied l'examen de la CCN et d'y avoir donné suite en présentant le projet de loi C-37.
À la Société pour la nature et les parcs du Canada, nous avons étudié en profondeur ce projet de loi et nous y avons relevé plusieurs défauts graves que nous aimerions porter à votre attention. J'aimerais souligner que nous sommes convaincus que, grâce à nos recommandations, le parc peut être géré par la CCN de la même façon que l'on gère un parc national canadien. C'est, à mon avis, l'élément le plus important de nos recommandations.
Le parc de la Gatineau n'est un parc qu'en titre seulement et ce projet de loi ne permet pas de corriger cette omission. Nous demandons donc au comité de créer officiellement et de définir le parc de la Gatineau comme un parc, ce qui peut être fait en ajoutant une disposition formulée ainsi:
Est, par les présentes, établi un parc appelé parc de la Gatineau, dont les limites sont définies à l'annexe 2.
En outre, à sa mort, le premier ministre Mackenzie King a légué par testament au Canada sa propriété située à Kingsmere en souhaitant offrir un parc public à la population canadienne qui aurait toutes les caractéristiques d'une réserve forestière naturelle, ce qui est d'ailleurs devenu l'élément clé du parc. Ainsi, parce que ce parc est destiné à tous les Canadiens, nous recommandons l'ajout d'une disposition libellée ainsi:
Le parc de la Gatineau est par les présentes consacré à la population du Canada pour son profit, son éducation et son agrément, et il sera géré, entretenu et utilisé de manière à le laisser intact pour l'agrément des générations futures.
En fait, cet ajout s'inspire étroitement du libellé de la Loi sur les parcs nationaux du Canada. En conséquence, nous recommandons de remplacer dans la version anglaise du paragraphe 2, à la page 2, ligne 18, le mot « area » par le mot « park », afin de mettre en lumière son statut.
Nous estimons également essentiel que la législation régissant toute zone protégée précise clairement que l'objectif global est la conservation de la nature et la protection de son intégrité écologique. Malheureusement, le projet de loi n'aborde pas suffisamment cet aspect pas plus qu'il ne prévoit entourer le parc d'une zone tampon.
De plus, il ne fournit pas les moyens juridiques de contrôler le développement des propriétés privées situées dans le parc. Tout développement privé dans un parc appartenant à la population du Canada et géré par une institution nationale, la CCN dans le cas présent, doit être contrôlé d'une façon qui, à notre avis, devrait respecter cet intérêt.
Depuis de nombreuses années, l'enjeu le plus important concernant le parc a été que ses écosystèmes ont été fragmentés par de nouvelles grandes routes, des corridors de services publics et d'autres infrastructures. Le projet de loi est muet sur cette question. De plus, il ne contient aucune disposition à l'effet que le parc de la Gatineau doit être géré selon les mêmes normes d'intégrité écologique et bénéficier de la même protection que tous les autres parcs nationaux du Canada.
Nous demandons, par conséquent, au comité de modifier ce projet de loi à cet égard et voici ce que nous suggérons. Tout d'abord, au paragraphe 10.4(2), que l'on retrouve à la page 6, lignes 11 et 12, nous recommandons de remplacer la formulation « accorde de l'importance à la préservation » par « assure la préservation et le rétablissement » afin que le projet de loi soit plus musclé.
Deuxièmement, nous ne préconisons pas l'adoption d'une loi qui exigerait l'expropriation d'une résidence car de telles dispositions créent des maux inutiles et des bouleversements pour les familles et donnent lieu à des souvenirs douloureux qui ne s'effacent pas de sitôt. Toutefois, nous recommandons l'inclusion d'une disposition permettant à la commission de gérer le parc d'une façon qui s'apparente davantage à celle d'un parc national du Canada, une disposition qui accorderait à la Commission de la capitale nationale le droit de préemption sur la vente ou l'aliénation de toute propriété privée située dans les limites du parc.
John.
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Le projet de loi décrit les limites de parc, mais il permet qu'elles soient modifiées arbitrairement par le gouverneur en conseil, sans exiger l'approbation du Parlement. Les Canadiens ont le droit de s'attendre à ce que les limites du parc de la Gatineau soient inscrites dans la loi comme le sont celles de nos parcs nationaux. Il est impérieux que les modifications de ces limites soient autorisées seulement par la loi, comme c'est le cas des parcs nationaux du Canada.
De plus, on n'y précise pas la mesure dans laquelle le projet de loi et la loi s'appliqueront aux propriétés privées situées dans le parc. Nous souhaitons donc demander au ministre si les propriétés privées sont considérées comme étant à l'intérieur des limites du parc. Si vous examinez le paragraphe 10.4(2) proposé, il n'est pas clair qu'il vise les propriétés privées. Par conséquent, nous souhaitons demander au comité de modifier... Je ne parle pas seulement de la question des propriétés privées; nous aimerions également que le comité modifie l'article 19 du projet de loien remplaçant les mots « les annexes 1 et 2 » par « l'annexe 1 » afin que ces limites ne puissent être modifiées par le gouverneur en conseil.
En conclusion, le parc de la Gatineau est un trésor national, un magnifique territoire sauvage recelant une biodiversité extraordinaire. Malheureusement, son intégrité écologique est sérieusement menacée par diverses formes de développement à l'intérieur comme à l'extérieur de ses limites. Parmi les exemples d'éléments qui la menacent, notons les nouvelles autoroutes, les maisons, divers projets de développement commercial et ainsi de suite.
Nous sommes également en désaccord avec ce qu'a dit précédemment le ministre Baird, à savoir que le parc de la Gatineau ne peut pas avoir le même niveau d'intégrité écologique ou le même niveau de protection que les parcs nationaux étant donné que l'on peut avoir besoin de certaines parties du parc pour des routes ou d'autres projets de développement futurs, et vouloir couper ici et là. À notre avis, aucune partie du parc de la Gatineau ne devrait être utilisée pour des routes, des corridors de services publics ou d'autres projets de développement. Le parc est déjà trop fragmenté pour répondre parfaitement à sa vocation écologique et tous les efforts doivent être déployés pour le restaurer. Le projet de loi , sous sa forme actuelle, ne peut assurer à ce parc la protection dont il a besoin. Les modifications que nous proposons sont essentielles pour assurer des mesures de protection de base au parc de la Gatineau au profit de la population canadienne et des générations futures.
[Français]
Par conséquent, nous vous demandons de bien vouloir accepter nos suggestions et commentaires en vue de réaliser la nomenclature du parc de la Gatineau. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités, pas seulement pour leur exposé aujourd'hui, mais également pour le travail qu'ils ont accompli pour faire avancer la cause de la protection du parc de la Gatineau et d'une grande partie de l'habitat de la région et, en fait, d'un bout à l'autre du pays. Je remercie les autres personnes qui se sont occupées du dossier. Vous avez grandement aidé ceux d'entre nous qui siègent au Parlement.
Le document que vous avez apporté aujourd'hui est un excellent aide-mémoire pour les gens qui ne connaissent pas les enjeux principaux. Merci. Je vois qu'il coûte habituellement deux dollars; comme vous ne nous avez rien demandé, les gens pourront peut-être faire un don à la SNAP plus tard.
Mme Muriel How: Merci.
M. Paul Dewar: Je crois que les amendements que vous proposez sont très pratiques, et j'ai des amendements similaires à présenter.
Je me demande si la première fois que vous avez examiné le projet de loi et que vous avez essayé de déterminer... parce que comme je l'ai mentionné au ministre, le projet de loi renferme de nombreux éléments. Il traite de questions de gouvernance et du parc de la Gatineau, et votre centre d'intérêt, comme dans votre exposé aujourd'hui, c'est le parc de la Gatineau. Ce que je retire de votre exposé, c'est que le projet de loi est sur la bonne voie, mais qu'il faut vraiment y ajouter ces qualificatifs, et je partage votre avis à ce sujet. Je crois que ce que nous avons entendu du ministre, c'est qu'il y a certainement une ouverture pour amender le projet de loi afin d'en renforcer l'objet. Ce que je lui ai demandé, c'était de faire correspondre le contenu de la Loi sur les parcs à celui du projet de loi sur le parc de la Gatineau.
Est-ce essentiellement ce que vous souhaitez?
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Merci, monsieur le président.
Depuis que je suis porte-parole en matière de transports, je suis frappé par l'importance de la sécurité aérienne et la nécessité de prendre très au sérieux nos responsabilités à cet égard.
Le 21 avril, j'ai animé à Ottawa une table ronde sur la sécurité aérienne. J'ai appris que les rapports des inspecteurs et des pilotes enquêteurs restent lettre morte et que Transports Canada a mis fin à l'inspection de nombreux avions. On a annulé un programme fédéral de vérification des procédures en matière de sécurité aérienne. De plus, Transports Canada veut arrêter de réglementer la fréquence des inspections. La conséquence est la suivante: les exploitants doivent trouver un juste équilibre entre les pressions opérationnelles et la sécurité, avec un minimum de surveillance directe, voire aucune.
J'ai également entendu parler du traitement qui est réservé dans l'industrie aux personnes responsables de ces questions et des conséquences qu'elles ont dû subir pour avoir donné voix à leurs préoccupations. Je peux nommer plusieurs personnes qui ont témoigné à notre table ronde. Ces séances ont été enregistrées sur vidéo et peuvent être consultées à l'adresse www.SafeSkies.ca. J'ai tenu des conférences de presse à ce sujet afin de rendre public ce que j'avais appris. J'ai également posé des questions en chambre.
À la suite d'un reportage de l'émission the fifth estate à CBC, le gouvernement semble avoir assoupli sa position. Je crois qu'il est maintenant disposé à se pencher sur la question afin de rassurer les Canadiens et de leur faire savoir que lorsqu'il s'agit de sécurité aérienne, c'est leur intérêt qui prévaut.
Le fond du problème est la mise en oeuvre d'une méthode appelée système de gestion de la sécurité. Cette méthode consiste à se détacher des règlements normatifs, ou des critères que l'industrie doit respecter, pour adopter une réglementation axée sur le rendement, qui décrit des objectifs et permet à chaque entité faisant l'objet d'une réglementation d'élaborer son propre système pour les atteindre. Autrement dit, l'industrie doit élaborer ses propres politiques et ses propres systèmes de réduction du risque, et donc aussi des systèmes permettant de faire rapport des lacunes et de les corriger.
Je ne veux pas dire que ce système est mauvais. L'Organisation de l'aviation civile internationale défend le système de gestion de la sécurité, mais simplement à titre d'étape additionnelle aux vérifications normales effectuées par les pouvoirs publics — dans ce cas, Transports Canada.
Le juge Moshansky, qui a enquêté sur l'accident d'avion qui a eu lieu à Dryden, en Ontario, a dit:
Il est extrêmement naïf de penser qu'en vertu des exigences de SGS un exploitant qui est mal pris financièrement entreprendra, de sa propre initiative, de consentir les dépenses nécessaires en matière de sécurité aux dépens de sa survie financière. L'histoire inspire peu confiance quant à la mise en oeuvre volontaire de mesures de sécurité par certains transporteurs du genre, surtout en l'absence d'un solide régime réglementaire de surveillance.
À mon bureau, nous ne cessons de recevoir des appels à l'action. Je tiens à souligner que la protection des citoyens est notre souci principal, et c'est pourquoi je propose cette motion.