Que, étant donné que ce gouvernement a continuellement échoué à augmenter le financement de la recherche au Canada pour que l’économie du pays soit concurrentielle, progressiste et axée sur le savoir, et étant donné que la science, la recherche et l’innovation sont les piliers d’une économie solide et les créateurs des emplois de demain, le gouvernement, de l’avis de la Chambre, devrait réinvestir dans ces secteurs pour assurer un financement fédéral à long terme, prévisible et concurrentiel à l’échelle mondiale.
-- Monsieur le Président, pour commencer sur une note personnelle, j'aimerais dire que si j'ai décidé de participer à la vie publique, c'est surtout en raison de la question que je m'apprête à aborder.
Somme toute, la science, la recherche et l'innovation sont les fondements d'une économie solide. Elles créent les emplois de demain.
Il me semble évident que le gouvernement actuel ne comprend pas cela. Son récent budget, sans parler des précédents, le montre on ne peut plus clairement. Sans égard à toutes les déclarations qu'il a faites, le gouvernement n'a pas compris l'importance d'instaurer des politiques permettant d'assurer un financement fédéral à long terme prévisible et suffisant pour soutenir la concurrence mondiale.
Avant d'entrer dans les détails, j'aimerais m'attarder sur un élément essentiel que je viens de signaler: les emplois de demain.
En quoi les emplois de demain différeront-ils des emplois d'aujourd'hui?
D'abord, le plan économique qu'on avait pour le Canada au XXe siècle n'est plus pertinent. Le Canada qui se satisfaisait de vendre au reste du monde ses ressources naturelles et ses produits technologiques rudimentaires ne peut plus prendre pour acquis qu'il restera prospère au XXIe siècle. Le monde a changé, et ce n'est pas uniquement à cause de la mondialisation. Un nouveau paradigme est apparu.
Les ressources constituent un élément important de notre économie, mais c'est le savoir et les produits et services qui en découlent qui nous permettront d'assurer un avenir prospère à nos enfants. C'est là que se trouvent les emplois de demain.
Dans un monde où les pays émergents comptent actuellement des centaines de millions de personnes de la classe moyenne, des personnes instruites qui adhèrent vigoureusement aux principes de la libre concurrence, le Canada risque de se retrouver en retard par rapport à ceux qui prennent les devants. Non seulement les pays émergents fabriquent à meilleur marché que nous des produits technologiques rudimentaires, ils commencent à fabriquer aussi des produits de haute technologie qui inonderont bientôt les marchés mondiaux.
Dans un monde où un pays comme l'Inde produit un plus grand nombre de détenteurs de doctorats que les États-Unis, où Internet a uniformisé les règles du jeu pour ce qui est de l'accès au savoir, la seule hypothèse que l'on puisse faire quant à l'avenir, c'est que le savoir et les applications du savoir seront les déterminants de la prospérité.
Dans un monde interconnecté où la productivité et l'innovation déterminent la richesse et la sécurité économique, où se situe le Canada?
[Français]
Monsieur le Président, les statistiques sont peu encourageantes. Sur le plan de la productivité, le Canada recule depuis les cinq derniers quarts, sa pire performance depuis 20 ans. En d'autres mots, le Canada n'est pas compétitif face à la concurrence. Sur le plan de l'innovation, le Canada se classe au 13e rang sur 17 selon une analyse du Conference Board du Canada réalisée en 2008. Il n'y a certainement pas de quoi se réjouir.
Sommes-nous en train de créer les emplois de l'avenir? La réponse est clairement non. Nous sommes fiers de nos succès comme Bombardier, Research In Motion, Ubisoft, Apotex, notre secteur spatial et bien d'autres, mais la réalité est que nous devons faire encore mieux.
Nous avons une population extrêmement bien éduquée, nous devons absolument exploiter cela. Mais cela nécessite des politiques fédérales qui nous permettront de réaliser ce potentiel. Nos voisins le savent, nos adversaires le savent, seul ce gouvernement ne le sait pas.
[Traduction]
Dans un premier temps, permettez-moi de dire qu’il faut aborder les sciences, la recherche et l’innovation dans une perspective à long terme et non au coup par coup, une année à la fois.
Ce qui importe vraiment, si on est convaincu de la valeur d’une approche à long terme, c’est de l’affirmer haut et clair. Les scientifiques et les industries du savoir doivent recevoir des indications du gouvernement. Ils pourront ainsi faire une planification à long terme et s’engager dans la recherche et l’innovation. Ils reçoivent comme message que leur travail est important pour l’avenir de notre pays.
Deuxièmement, les gouvernements ne doivent pas essayer de choisir les gagnants. Ils ne doivent pas favoriser la recherche appliquée si cela se fait au détriment de la recherche fondamentale. Ils ne doivent pas mettre l’accent sur la science axée sur le commerce si cela veut dire que d’autres démarches scientifiques en souffriront. Se comporter de cette façon, ce serait s’avouer incapable de reconnaître le grand progrès de la société sur tous les fronts et le fait que toute la recherche est bénéfique pour tous, souvent d’une manière qui n’avait pas été prévue. Un gouvernement qui présumerait autre chose ferait preuve d’une extrême suffisance.
Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas donner un coup de pouce supplémentaire à certains secteurs stratégiques de la recherche. Exploiter ses points forts ou tenter de se porter en tête dans un domaine donné, voilà qui est intelligent, à condition de ne pas le faire au détriment d’autres secteurs de recherche.
Il ne sert à rien de susciter un bon climat de coopération entre le gouvernement et les milieux universitaires si le bouscule le directeur général de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université, comme cela s’est produit récemment. Crier, interrompre ses visiteurs et leur dire de se taire ne fait que jeter un froid entre le gouvernement et ceux avec qui il a besoin de nouer des liens solides.
Un autre exemple montre que le gouvernement ne saisit pas l’importance des sciences: l’élimination du poste de conseiller scientifique national. Ce poste donnait au la possibilité de consulter directement un scientifique respecté et capable de lui offrir des conseils et de lui brosser un tableau exact de la performance du Canada dans le domaine scientifique.
Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont des conseillers scientifiques nationaux respectés. Par exemple, un conseiller scientifique national au Canada aurait pu dire au dès le début de son mandat que les changements climatiques existent bel et bien, et le aurait pu agir promptement.
Le dernier budget montre clairement que le gouvernement n’a aucune stratégie cohérente en matière de recherche scientifique. Alors qu’il a prévu des fonds pour certains secteurs de recherche, il a en complètement négligé d’autres.
Ainsi, le gouvernement a pratiqué au nom de l’efficience des coupes de 148 millions de dollars sur trois ans dans les budgets des trois conseils subventionnaires sans accroître leurs budgets de fonctionnement. Dans le dernier budget, il n’a pas prévu de fonds pour Génome Canada pour qu’il puisse entamer son prochain cycle de financement de la recherche avec la coopération de ses partenaires publics et privés. Et dans ce budget, le Conseil national de recherches du Canada n’a pas obtenu de fonds pour la recherche. Il a reçu l’ordre de trouver des économies de 27,6 millions de dollars sur trois ans dans le cadre de son examen stratégique. Le programme de financement des coûts indirects de la recherche a été éliminé.
[Français]
Monsieur le Président, personne ne dispute le besoin de faire des revues stratégiques de temps en temps au sein d'organisations fédérales afin d'optimiser leur fonctionnement. Toutefois, voici la question qui se pose: lorsque nos voisins ont clairement reconnu l'importance d'augmenter leurs investissements en science et en recherche afin de créer les emplois de l'avenir, pourquoi ce gouvernement n'a-t-il pas décidé également d'augmenter les budgets des organisations que je viens d'identifier? En outre, si l'on ajuste selon l'inflation, on constate que les montants dépensés par ce gouvernement pour financer la recherche en sciences naturelles, en génie ainsi qu'en sciences sociales et humaines sont à la baisse depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir, nonobstant les déclarations du ministre d'État.
J'ajouterais le constat suivant, qui en dit beaucoup sur les priorités qu'accorde ce gouvernement à la recherche: la proportion des dépenses du gouvernement allouées à la recherche par opposition à ses dépenses totales a généralement augmenté à partir de 1993, sous le gouvernement libéral, mais elle diminue continuellement depuis l'accès de ce gouvernement au pouvoir. Sous le gouvernement libéral, 4,9 p. 100 des dépenses fédérales étaient réservées à la recherche. En 2008, ce chiffre a diminué à 4,1 p. 100.
J'aimerais également signaler que ce gouvernement voudrait que les 2 milliards de dollars en matière d'infrastructure qu'il a annoncés pour nos universités et collèges soient identifiés comme faisant partie des fonds alloués à la science et à la recherche. En réalité, comme nous le savons tous, cet argent s'applique à l'entretien de bâtiments et à d'autres projets d'infrastructure et ne représente pas comme tel un investissement direct dans la recherche scientifique.
D'ailleurs, si je puis utiliser une expression bien québécoise, la « chicane a pogné » entre ce gouvernement et les universités concernant ces 2 milliards de dollars. Le gouvernement, semblerait-il, voudrait que l'argent soit dépensé exclusivement sur des infrastructures universitaires reliées directement à la recherche scientifique, tandis que les universités voudraient que cet argent soit dépensé de façon plus générale.
[Traduction]
Lorsqu'on compare les dépenses fédérales consacrées à la recherche en 2008 à celles de 2005 et qu'on tient compte de l'inflation, on constate une diminution dans les ministères suivants: Agriculture et Agroalimentaire Canada, Environnement Canada, Pêches et Océans, Industrie Canada, Défense nationale et Conseil national de recherches du Canada.
Les dépenses intérieures brutes de recherche et développement, appelées DIRD, sont une autre donnée intéressante. Sous le gouvernement libéral, le rapport de ces dépenses au PIB avait augmenté de façon importante pour se hisser juste au-dessus de 2 p. 100, ce qui était bien supérieur à la moyenne de 1,5 p. 100 au sein de l'OCDE. Malheureusement, au cours des deux dernières années, les DIRD, exprimées en tant que pourcentage du PIB, ont diminué, parce que le gouvernement n'a pas continué à investir de façon continue dans la R et D.
Non seulement le gouvernement rate-t-il l'occasion de se montrer à la hauteur, mais il recule à un moment où il devrait prendre un engagement fort dans le secteur de la recherche. Pourquoi l'approche du gouvernement est-elle si fragmentée et incohérente, alors que le président Obama investit massivement dans la recherche fondamentale liée à des secteurs tels que la santé, le développement des énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, les dossiers médicaux électroniques, la technologie à large bande, les réseaux électriques intelligents et d'autres. Où est la vision? Où est la stratégie?
Je veux maintenant parler d'innovation et de ce qui permet à un pays tel que le Canada de faire preuve d'innovation. Permettez-moi de commencer par mentionner un secteur où le Canada réussissait très bien, jusqu'à ce que les conservateurs prennent la relève. Je fais allusion au financement de nos universités et hôpitaux de recherche par le gouvernement fédéral. Si nous avons connu autant de succès dans ce secteur, c'est grâce aux décisions visionnaires prises par les gouvernements Chrétien et Martin pour relancer la recherche dans nos établissements publics de recherche.
Depuis 1997, les gouvernements libéraux qui s'étaient succédé avaient engagé 12 milliards de dollars en argent frais pour appuyer la recherche fondamentale. Grâce à cette initiative, le Canada est maintenant le leader du G7 en matière de recherche et de développement universitaires. Les gouvernements libéraux ont plus que doublé les budgets des conseils subventionnaires de recherche au Canada, qui ont atteint 1,6 milliard de dollars en 2004-2005.
C'est sous des gouvernements libéraux que d'importants programmes ont été créés au Canada, notamment la Fondation canadienne pour l'innovation, le Programme des chaires de recherche du Canada, Génome Canada et le programme de financement des coûts indirects liés à la recherche. Ces programmes d'une grande portée ont aidé notre pays à émerger et à devenir un chef de file dans le financement public de la recherche.
[Français]
Créer des programmes qui nourrissent la recherche dans nos universités et nos hôpitaux de recherche est certainement essentiel, mais ce n'est pas suffisant pour assurer que le Canada devienne un chef de file en innovation. Il faut bien plus que cela, car une politique fédérale en innovation exige une approche cohérente qui reconnaît tous les éléments essentiels à l'innovation. Et il y en a plusieurs, comme nous le savons tous. Être créatif, c'est une chose. Mettre un nouveau produit ou service sur le marché exige beaucoup plus.
Nous savons tous que la recherche peut mener à la création d'idées prometteuses, mais que plusieurs défis doivent être relevés avant que cette recherche mène à la commercialisation; avant qu'il en résulte un produit ou un service que les gens veulent acheter. Et c'est ici qu'il faut reconnaître les autres éléments essentiels à l'innovation.
[Traduction]
J'aimerais parler de certains de ceux-ci. En ayant accès au capital de risque, les entreprises qui font de la recherche et du développement peuvent financer les efforts nécessaires à la traduction d'un projet de recherche prometteur en produits et services commercialisables. Souvent, les projets de ce genre prennent des années à réaliser et ils sont souvent entrepris par des petites et moyennes entreprises dont la seule source de financement est le capital de risque.
Alors que les fonds de capital de risque aux États-Unis ont augmenté graduellement entre 2003 et 2008, ils ont diminué au Canada, selon l'Association canadienne du capital de risque. Il y a de quoi s'inquiéter, puisque le capital de risque est un de ces éléments essentiels à l'innovation. Le gouvernement devrait tenir de sérieuses consultations avec les sociétés d'investissement en capital de risque pour savoir ce qu'on peut faire pour stimuler la croissance du capital de risque.
La question de la propriété intellectuelle est un autre élément essentiel à l'innovation. Le fait est que les lois sur la propriété intellectuelle au Canada sont insuffisantes; il faut les renforcer afin de faire en sorte que les innovations demeurent la propriété intellectuelle de leurs créateurs. Faute de cette protection, les innovateurs n'ont aucune garantie que le fruit de leur dur labeur demeurera sous leur contrôle.
Le gouvernement peut également jouer un rôle important dans la stimulation de l'innovation en offrant des incitatifs fiscaux sous la forme de crédits, parfois remboursables, aux entreprises qui font des activités de recherche. Bien qu'il le fasse déjà dans une certaine mesure par le truchement du programme de recherche scientifique et de développement expérimental, celui-ci s'est avéré difficile d'accès et d'application limitée. Il faut le réexaminer immédiatement pour veiller à ce que le Canada en profite au maximum dans le but d'appuyer la recherche prometteuse.
Enfin, pour que la recherche prometteuse se traduise efficacement en produit commercialisable, il faut des liens étroits entre ceux qui effectuent la recherche et ceux qui savent comment commercialiser et vendre le fruit de cette recherche. Certains mécanismes existent déjà, mais nous sommes en droit de demander s'ils atteignent leurs objectifs ou s'il y a lieu d'envisager d'autres façons plus efficaces de bâtir des partenariats entre les secteurs public et privé. Il est clair qu'il faut dynamiquement poursuivre cet objectif si nous voulons devenir un pays plus novateur.
Le gouvernement fait des compressions dans le domaine scientifique alors qu'il devrait faire une place plus grande à ce domaine au XXIe siècle. Un article ayant fait la manchette récemment disait à peu près ceci: la recherche au Canada est sous-financée et le gouvernement n'a pas de vision cohérente. Tandis que les États-Unis misent beaucoup sur les sciences et y font des investissements importants pour relancer leur économie, le Canada réduit ses dépenses dans ce domaine et met des scientifiques au chômage. Je ne saurais mieux résumer la situation.
Par surcroît, les relations du ministre d'État des conservateurs avec le secteur qu'il est censé aider continuent de se détériorer. Son approche conflictuelle et autoritaire est symptomatique de l'incapacité du gouvernement de travailler en partenariat avec les gens du milieu.
Permettez-moi de faire ressortir le contraste saisissant qui existe entre ce que fait le gouvernement et ce que font nos voisins américains.
Dans le cadre de son train de mesures pour stimuler l'économie, le président Barack Obama investit un total de 65 milliards de dollars sur les deux prochaines années dans l'économie du savoir. Si l'on fait le calcul par habitant, c'est six fois plus que ce que le Canada investit. Voilà pourquoi les États-Unis vont être parmi les champions de la création d'entreprises et d'emplois prometteurs pour l'avenir, alors que le Canada risque d'être largué. Qu'est-ce qui est si compliqué à comprendre dans tout cela pour les conservateurs?
Le gouvernement n'a pas su augmenter le financement de la recherche au Canada pour que l'économie du pays se développe sur l'axe du savoir, devienne concurrentielle et progresse. De plus, la science, la recherche et l'innovation sont les piliers d'une économie solide et permettent de créer les emplois de demain. Par conséquent, il est essentiel que le gouvernement réinvestisse dans ces domaines et garantisse, dans le domaine scientifique, un financement fédéral prévisible à long terme et concurrentiel à l'échelle mondiale, de manière à ce que le Canada soit un champion de l'innovation sur la scène internationale.
:
Monsieur le Président, je partagerai le temps de parole dont je dispose avec le député d'.
[Français]
Je suis fier de prendre la parole aujourd'hui en ma qualité de nouveau ministre d’État (Sciences et Technologie).
[Traduction]
Je suis très fier de prendre la parole pour parler de l'engagement du gouvernement envers l'excellence dans tous les aspects des sciences et de la technologie.
Dès ses premiers jours, le gouvernement a exprimé son engagement à édifier un secteur scientifique et technologique fort au Canada. En fait, il y a longtemps, en 2006, le a annoncé la nouvelle stratégie sur les sciences et la technologie intitulée Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada, qui a été déposée en mai 2007.
Il s'agit d'une stratégie ambitieuse qui établit un pont entre l'énergie concurrentielle de nos entrepreneurs et le génie créatif de nos scientifiques. Ce plan porte sur plusieurs années et comporte plusieurs volets pour doter le Canada d'un avantage concurrentiel durable grâce aux sciences et à la technologie. Cette stratégie n'est pas que du vent, car nous avons pris des mesures, notamment en accroissant les fonds qui y sont consacrés dans chacun des budgets que nous avons présentés à la Chambre.
Il importe de souligner que la situation économique mondiale a changé radicalement depuis la présentation de notre stratégie sur les sciences et la technologie en 2007. Cela étant dit, la force de notre argument en faveur de la mise à profit des sciences et de la technologie pour doter le Canada d'avantages distincts reste intacte.
Même avant la récession, la compétitivité mondiale des Canadiens dépendait d'un avantage entrepreneurial. Nous le savions et nous savions que nous devions redoubler d'efforts pour instituer un environnement commercial dynamique qui soutient l'innovation dans le secteur privé et fait la promotion du succès des entreprises canadiennes ici et à l'étranger. Notre plan va dans ce sens.
Nous savions que nous devions également poursuivre nos efforts visant à nous doter de l'avantage du savoir, à cibler les ressources pour soutenir l'excellence en recherche et à nous doter d'infrastructures scientifiques à la fine pointe du progrès. Les avancées technologiques se font rapidement ces temps-ci et, devant le ralentissement rapide de l'économie, nous devions rajuster les besoins du pays tout en gardant notre plan sur les rails.
L'esprit d'entreprise, les connaissances et, évidemment, les gens sont mis à contribution. Le troisième pilier de la stratégie est l'existence d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée. Le Canada doit continuer à se doter d'un avantage humain en donnant aux Canadiens la possibilité d'acquérir des aptitudes en sciences et en technologie. Nous pouvons donc ainsi élargir notre bassin de scientifiques et de travailleurs qualifiés tout en demeurant sensibles à nos besoins économiques actuels.
Le gouvernement a pris des mesures énergiques pour s'occuper de tous les aspects de la question. Notre bilan en matière de sciences et de technologie montre clairement à toute personne qui s'y intéresse que le gouvernement a pris un engagement clair envers la recherche fondamentale et appliquée dans tous les domaines et à tous les niveaux. Notre récent budget illustre comment nous pouvons mener notre plan à terme dans le contexte économique actuel.
Le Canada est un leader international dans le domaine de l'enseignement et de la recherche postsecondaires. À ce chapitre, nous sommes le premier des pays du G7 et le deuxième des 30 pays de l'OCDE derrière la Suède.
Notre stratégie a constamment bénéficié de l’appui du gouvernement, qui a investi d’importantes sommes dans les sciences et la technologie. Comme je l’ai mentionné, les budgets 2006, 2007 et 2008 prévoyaient au total près de 2,4 milliards de dollars de nouveaux fonds pour les scientifiques, soit plus que n’importe quel budget libéral du passé. Le gouvernement a attribué d’importants montants aux conseils subventionnaires pour financer leurs programmes de base et les frais indirects de la recherche. Je tiens à souligner que toutes ces augmentations étaient cumulatives. Elles représentent des majorations permanentes du financement de base.
Les trois derniers budgets comprenaient également d’importants fonds de recherche destinés à des organisations indépendantes. Par exemple, la Fondation canadienne pour l’innovation a reçu 590 millions de dollars et, comme on l’a déjà dit, sans que l’opposition veuille l’admettre, Génome Canada a obtenu 240 millions de dollars et CANARIE, 120 millions.
Ce sont là des engagements remarquables de la part du gouvernement. Pour renforcer la stratégie, le a décidé, en octobre 2008, de me nommer , poste que le gouvernement libéral avait éliminé.
Comme tous les Canadiens le savent, l’aggravation de la situation économique à la fin de 2008 a nécessité une réflexion créatrice et innovatrice de la part du gouvernement. Comment pouvions-nous maintenir notre stratégie et notre plan d’excellence des sciences et de la technologie tout en nous efforçant de stimuler l’économie? Était-il possible de le faire? Sous l’égide de notre gouvernement, cela n’a pas seulement été possible: nous l’avons fait.
Comme je l'ai dit, les trois derniers budgets, ceux de 2006, 2007 et 2008, ont apporté 2,4 milliards de dollars de nouveaux fonds. Que pouvait-on attendre du dernier budget? Eh bien, le budget de 2009 a porté cet investissement à un record sans précédent de 5,1 milliards de dollars, qui représente une injection de fonds historique et sans pareille à un moment absolument critique pour le pays.
Sur ces 5,1 milliards, 2 milliards iront à l’infrastructure des universités et collèges et seront utilisés de préférence dans le cadre d’initiatives de recherche. Les députés voudront peut-être savoir pourquoi. C’est parce que cela créera les emplois dont nous avons immédiatement besoin et contribuera à bâtir l’avenir des sciences et de la technologie au Canada.
Le budget de 2009 attribue 750 millions de dollars à la Fondation canadienne pour l’innovation pour l’achat de nouveau matériel. C’est une stratégie vraiment brillante. De plus, le budget prévoit 200 millions de dollars de nouveaux fonds pour le Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches. Cet argent sera particulièrement précieux pour notre secteur manufacturier.
Le budget de 2009 accorde en outre 80 millions de dollars sur deux ans à FPInnovations, institut de recherche sans but lucratif qui concentre ses efforts sur la mise au point de nouvelles technologies forestières.
Le budget de 2009 prévoit aussi 50 millions de dollars pour l’Institut d’informatique quantique de Waterloo.
Bien sûr, ce sont les gens qui comptent le plus en définitive. Ce sont les scientifiques qui utilisent ce merveilleux équipement dans ces installations remarquables qui ont le plus d’importance. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a établi le programme des Chaires d’excellence en recherche du Canada dans le budget de l’année dernière afin de permettre aux universités canadiennes de recruter et de garder les chercheurs les plus brillants et les plus prometteurs du monde. À cela vient s'ajouter le Programme des bourses d’études supérieures Vanier, qui attribuera de généreuses bourses de trois ans à 500 étudiants canadiens et étrangers du troisième cycle pour étudier et travailler au Canada. Nous voulons que les éléments les plus brillants viennent et restent au Canada. Ces gens auront besoin du meilleur équipement et des meilleures installations du monde.
Il y a deux semaines, je suis allé à l’Université McGill annoncer un investissement de 120 millions de dollars dans 134 chaires de recherche de 37 universités du pays.
Nous avons augmenté le nombre de bourses en ajoutant une somme de 87,5 millions de dollars destinée à financer 2 500 bourses supplémentaires, à part celles qui sont prévues dans les programmes de base, et 600 stages dans l’industrie.
Les investissements que nous avons faits à l’appui de la stratégie des sciences et de la technologie mettent en évidence la détermination de notre gouvernement à faire sa part pour maintenir et renforcer l’avantage concurrentiel national.
La crise économique qui s’est abattue sur le monde nécessitera une attention immédiate, mais elle ne nous détournera pas de nos objectifs. Au contraire, nous nous en servirons comme tremplin pour travailler plus fort. Notre stratégie pluriannuelle établira fermement notre pays comme le meilleur endroit pour inventer, innover et découvrir.
J’espère avoir l’occasion de collaborer avec mes collègues parlementaires sur cette importante question.
:
Monsieur le Président, je vous prie de m’excuser.
Les Delgado ont assisté à une annonce de financement des IRSC avec le et un chercheur de l’Université de l’Alberta qui reçoit l’appui des instituts, Po-Yin Cheung. Les Delgado ont profité directement d’une nouvelle technique de réanimation mise au point par le Dr Cheung. Quand leur fils de 22 mois, Adrian, a souffert d’hypoxie à la naissance et des complications de cet état, il a reçu les soins médicaux du Dr Cheung. Mettant à profit des ressources de pointe et le savoir acquis grâce à ses recherches, le Dr Cheung et son équipe ont aidé Adrian à se rétablir parfaitement.
Songeons à Cecil Condo, du Cap-Breton. M. Condo, l’un des aînés de plus en plus nombreux au Canada et un survivant du drame des pensionnats, a dû se faire amputer une jambe et il essayait de s’adapter à la vie dans un fauteuil roulant. Il a profité directement d’un programme spécial de réadaptation conçu par un chercheur que les IRSC appuient, Lee Kirby, de l’Université Dalhousie. Aujourd’hui, il est capable de faire un cabré dans son fauteuil, ce qui, les recherches du Dr Kirby l’ont montré, est une technique de survie importante pour tous ceux qui veulent se déplacer seuls en fauteuil roulant. M. Condo considère le médecin comme un saint.
Les recherches en santé ont des effets bénéfiques dans la vie d’une foule de gens. Elles aident à améliorer l’état de santé et à mener une vie de meilleure qualité. Nous le savons, et c’est pourquoi nous investissons dans ces recherches. Elles aident à relever des défis pressants, par exemple dans le domaine de la santé mentale, car les problèmes de santé mentale entraînent des pertes de productivité qui se chiffrent à des millions de dollars. Elles aident à garder les gens en bonne santé et productifs, ce qui représente une valeur réelle pendant la période de ralentissement économique que nous traversons.
Les recherches en santé aboutissent également à une foule de découvertes importantes et même fondamentales. Les IRSC aident à soutenir d’importantes recherches sur les cellules souches, recherches qui ouvrent de nouvelles perspectives capitales. Ils aident également à faire éclore l’excellence en recherche et à affirmer la réputation internationale du Canada.
Ainsi, le Canada peut prendre place auprès d’États qui sont au premier rang. Il a maintenant une entente importante avec la Californie sur les recherches oncologiques faites à partir des cellules souches. Il participe aussi à la direction d’une initiative majeure réunissant trois pays, le Consortium de génomique structurelle, ou CGS. Le CGS est un partenariat qui réunit actuellement des organismes de recherche publics et privés du Canada, du Royaume-Uni et de la Suède. Il aide à produire une information précieuse sur les protéines dont on sait qu’elles jouent un rôle dans certaines maladies humaines. Cette information est mise en commun gratuitement au moyen d’une base de données en ligne.
Le CGS regroupe plus de 180 chercheurs et il est dirigé par le Dr Edwards, de l’Université de Toronto. Sous la direction de ce médecin, le CGS a devancé ses échéances de production sans dépasser son budget. Au cours de la première phase, entre 2004 et 2007, le CGS a reçu comme mandat de produire 386 nouvelles structures protéiniques. Il a dépassé cet objectif. Il en est maintenant à la deuxième phase et s’efforce de produire 660 autres structures. L’accès à ces structures permet de réduire de plusieurs mois, voire de plusieurs années, le long processus de mise au point de médicaments.
Voilà ce qu’on peut considérer comme de l’excellence en recherche, et elle est à l’avantage du Canada. Le gouvernement du Canada reconnaît que les sciences, la recherche et l’innovation offrent aujourd’hui des occasions d’investissement parmi les plus prometteuses pour obtenir des dividendes durables, comme des travailleurs hautement instruits et de nouveaux acquis protégés par les droits de propriété intellectuelle. Voilà pourquoi le gouvernement a engagé des millions de dollars dans le financement de la recherche, ce dont profiteront les milieux canadiens de la recherche, y compris les chercheurs du domaine de la santé.
Dans tout cela, nous ne perdons jamais de vue l’objectif ultime de la recherche en santé, soit l’amélioration de l’état de santé des Canadiens et des populations du reste du monde.
Nous savons que l’investissement dans la recherche, notamment en santé, est l’un des investissements les plus judicieux, les plus efficients et les plus prudents qu’une société puisse faire. L’impact des recherches en santé sur des personnes bien réelles nous rappelle, à nous tous, l’importance du travail des IRSC.
:
Monsieur le Président, en premier lieu, j'aimerais vous indiquer que je vais partager mon temps avec la députée de .
J'interviens aujourd'hui en cette journée d'opposition du Parti libéral, qui porte sur l'importance pour le gouvernement fédéral d'augmenter de façon significative le financement qu'il accorde à la recherche et au développement.
Étant un parti politique progressiste, nous sommes évidemment en faveur de cette motion car nous estimons que la recherche et le développement peuvent contribuer à la création des emplois de demain et, bien sûr, à la prospérité économique.
Dans un contexte de mondialisation, le Québec, comme plusieurs autres nations, doit relever un nombre croissant de défis du fait non seulement de nos concurrents traditionnels, mais aussi, bien sûr, des économies émergentes. Mais, pour prospérer, nous devons consacrer de plus en plus de moyens à la recherche et au développement pour ainsi améliorer notre productivité.
Nous devons également, par le fait même, nous assurer d'investir autant que nos concurrents dans la recherche et le développement et, si ce n'est pas le cas, nous devons réduire rapidement le fossé entre nos dépenses et celles de nos principaux concurrents.
Or, qu'en est-il ici du soutien fédéral pour la recherche et le développement?
Eh bien, on pourrait le résumer en déclarant que le gouvernement fédéral n'est pas un partenaire fiable pour le Québec — et je vais le démontrer — et que c'est maintenant pire depuis l'arrivée au pouvoir du Parti conservateur du Canada.
Le gouvernement fédéral investit beaucoup moins que les autres pays membres en recherche et développement — nous avons des statistiques de l'OCDE à cet égard — et la part d'Ottawa dans le financement de la recherche au Canada ne cesse de diminuer.
En effet, le Canada consacre moins de 2 p. 100 de son PIB à la recherche et développement, ce qui lui vaut une 13e place parmi les pays de l'OCDE qui, dans l'ensemble, y consacrent 2,26 p. 100 de leur PIB. C'est une grande différence.
De plus, ce constat est d'autant plus décevant que la part du fédéral dans le financement diminue constamment depuis 30 ans.
Alors qu'en 1971 le gouvernement fédéral représentait 40 p. 100 des dépenses totales en recherche et développement dans l'ensemble du Canada, ce n'était plus que 18,7 p. 100 en 2003. On a donc sabré dans la recherche et le développement malgré les exigences de la mondialisation.
En passant, on aura tous remarqué que cette détérioration s'est produite précédemment sous la gouverne du Parti libéral.
Donc, le fédéral n'investit pas suffisamment dans la recherche et développement mais, qui plus est, le Québec reçoit moins que sa part des dépenses fédérales dans ce domaine.
En effet, comme dans bon nombre de dossiers du genre, alors que le Québec représente 29 p. 100 du total des dépenses au Canada en recherche et développement, il ne reçoit que 24 p. 100 du financement fédéral — encore une fois, le Québec est perdant à l'intérieur de ce régime fédéral — contre les 48,3 p. 100 que reçoit l'Ontario.
Le seul domaine où le Québec reçoit une part adéquate du financement fédéral est celui de l'aide à la recherche en entreprise. Il faut dire qu'une bonne partie de ce soutien est sous forme de crédits d'impôt accessibles à tous, et donc Ottawa n'a pas son mot à dire sur la localisation géographique de l'aide. Ce n'est pas normal.
Quant à la recherche effectuée directement par le gouvernement fédéral, là où le gouvernement décide lui-même où il effectue ses dépenses, le Québec ne reçoit que 19,4 p. 100 des dépenses et l'Ontario 58,3 p. 100. C'est une différence notable.
Pourtant, l'économie québécoise repose beaucoup plus que l'économie canadienne sur les hautes technologies, comme l'industrie aéronautique ou encore l'industrie pharmaceutique. C'est pourquoi le gouvernement du Québec accorde une plus grande importance que le fédéral au soutien des activités de recherche. Toutefois, comme je l'ai dit précédemment, le fédéral n'est pas présent à la hauteur de ses capacités. Ainsi, avec des dépenses en recherche et développement équivalant à 2,73 p. 100 de son PIB, le Québec fait un effort nettement plus élevé que le fédéral qui investit moins de 2 p. 100 de son PIB.
Alors que le financement était insuffisant sous les libéraux et que le Québec était désavantagé par rapport à l'Ontario, avec l'arrivée des conservateurs, la situation a continué à se détériorer. En effet, à l'automne 2006, le gouvernement conservateur a mis fin au principal programme de soutien à la recherche en industrie, soit Partenariat technologique du Canada, un programme très important pour le secteur industriel québécois, et ce, alors que notre secteur manufacturier est en perte de croissance économique.
Quelques mois plus tard, il annonçait la mise en place d'un programme de soutien à la recherche dans l'industrie aéronautique. En réalité, il a simplement annoncé un semblant du programme Partenariat technologique Canada dans lequel il avait lui-même sabré en l'amputant du tiers de son budget et en y excluant tous les secteurs industriels, sauf l'aéronautique. Alors que le Québec est un leader de classe mondiale dans le domaine de l'aéronautique, il ne peut compter sur l'appui du gouvernement conservateur.
Depuis plusieurs années, nous demandons au gouvernement d'établir une politique de l'aéronautique qui assurerait aux entreprises un soutien fiable et prévisible, leur permettant ainsi de planifier leurs projets de développement. Toutefois, le fédéral refuse toujours d'agir. Pendant ce temps, d'autres industries de pointe solidement implantées au Québec comme les industries pharmaceutique, de biotechnologie et de l'environnement sont laissées à elles-mêmes par le gouvernement conservateur.
Pour cette raison, le Bloc québécois demande au gouvernement fédéral d'annuler des coupes imposées au programme Partenariat technologique Canada, dans le soutien au développement de l'industrie aérospatiale, et de rendre à nouveau ce même programme disponible pour tous les secteurs de pointe que les conservateurs ont laissés sans soutien. En plus d'appuyer nos industries de pointe, il faut également soutenir notre secteur manufacturier. Par exemple, l'industrie du meuble occupe une place importante dans ma propre circonscription.
En cette période de ralentissement économique important, les entreprises, incluant celles du secteur traditionnel comme le meuble, ont tout intérêt à innover maintenant pour ainsi préparer la relance —, innover grâce à de nouvelles technologies pour augmenter leur productivité par rapport à la concurrence asiatique. Si l'industrie du meuble québécois veut progresser dans ce contexte de plus en plus difficile, elle se doit d'agir rapidement et d'investir dans de nouvelles techniques de fabrication. En investissant dans la recherche et le développement, l'industrie du meuble pourra plus efficacement intégrer de nouvelles technologies afin d'en arriver à produire au plus bas coût, dans les plus brefs délais et selon les spécifications et les demandes des clients. On en est capables, mais on a besoin de soutien.
Pour atteindre ces objectifs de l'industrie du meuble et de l'ensemble du secteur manufacturier, il faut nécessairement obtenir l'appui du gouvernement fédéral dans la recherche et le développement. Le gouvernement fédéral doit améliorer le soutien fiscal à la recherche et au développement en augmentant, par exemple, les déductions fiscales à la recherche et au développement, et le type des dépenses admissibles. Le Bloc propose également de rendre remboursable le crédit d'impôt à la recherche et au développement pour que les entreprises puissent en bénéficier, même si elles n'en sont qu'à l'étape du développement et qu'elles ne font pas encore de profits. Il est convaincu que ces quelques mesures pourraient être très bénéfiques pour l'industrie québécoise du meuble.
En réalité, dans ce domaine comme dans plusieurs autres, nous constatons encore une fois qu'il vaudrait mieux compter sur nous-mêmes plutôt que sur Ottawa, partenaire peu fiable.
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Monsieur le Président, avant tout, je voudrais féliciter mon collègue de pour son excellente présentation. Il a mis en lumière le problème avec précision et aisance. Il nous a donné un éclairage très particulier de la recherche et du développement, et des conséquences dans le secteur du meuble dans son comté.
Le Bloc québécois est favorable à la motion présentée aujourd'hui en cette journée d'opposition et souhaite effectivement que le gouvernement conservateur réinvestisse dans les secteurs de la science, de la recherche et de l'innovation, qui sont des piliers d'une économie solide et les créateurs des emplois de demain.
Je tiens à souligner l'importance de l'aéronautique dans la circonscription de Saint-Bruno—Saint-Hubert, secteur économique dans lequel l'expertise du Québec est reconnue partout dans le monde. L'aéronautique est si importante sur la Rive-Sud de Montréal que j'appelle cette région, de façon bien affectueuse, la région de l'aéro. Je l'appelle ainsi à cause de l'aéroport, de l'aéronautique, de l'agence aérospatiale et du collège de l'aérotechnique. Je sais que ce jeu de mots ne se traduit pas en anglais, mais pour nous, la Rive-Sud, cette région de l'aéro, est importante.
L'aéroport de Saint-Hubert est le plus vieil aéroport civil au Québec et au Canada; il a été longtemps le plus important aéroport civil. La Rive-Sud, en face de Montréal, particulièrement Saint-Hubert, vit au rythme de l'aéroportuaire et de l'aérospatiale: une multitude de petites, moyennes et grandes entreprises innovatrices et leurs sous-traitants y emploient des milliers de travailleurs. Je pense à Héroux DevTech, Pratt & Whitney, Corporation Dev-Yhu, ou encore à un organisme comme l'Agence spatiale canadienne. On retrouve aussi à Saint-Hubert — je l'ai dit tout à l'heure — l'École nationale d'aérotechnique, un pavillon du Cégep Édouard-Montpetit, qui est un chef de file en matière de formation technique en aéronautique au Québec.
Mais notre réputation en aéronautique est aussi mise en valeur par le dynamisme d'une fondation, la Fondation Aérovision Québec, présidée par M. Lucien Poirier, qui fait la promotion de la contribution exceptionnelle du Québec à la conquête aérienne, et qui est dédiée à la préservation de notre patrimoine en aéronautique.
Mon collègue a si bien expliqué la nécessaire augmentation du soutien à la recherche et au développement qu'on me permettra de passer quelques pages que j'avais déjà préparées.
Il nous a également expliqué à quel point le Québec était laissé pour compte.
Par ailleurs, si je peux me permettre de compléter, il faut absolument parler des centres de recherche. Quant à la recherche effectuée directement par le gouvernement fédéral, ce qu'on appelle la recherche intra muros, là où le gouvernement décide lui-même où il effectue ses dépenses, le Québec ne reçoit que 19,4 p. 100 des fonds et l'Ontario, 58,3 p. 100. En fait, à elle seule, la ville d'Ottawa reçoit presque trois fois plus que le Québec tout entier: 912 millions de dollars contre 320 millions de dollars.
Sur les 118 centres de recherche fédéraux, seulement 16, c'est-à-dire 13,5 p. 100, se trouvent au Québec, contre 50 en Ontario. Dans les environs de la capitale fédérale, le gouvernement dépense près d'un milliard de dollars, c'est-à-dire 960 millions de dollars, en recherche et développement. De cette somme, 95 p. 100, c'est-à-dire 912 millions de dollars, va en Ontario, alors qu'un maigre 5 p. 100, 48 millions de dollars, va en Outaouais. Ottawa et ses environs possèdent 27 centres de recherche fédéraux. Tous, sans exception, se trouvent en Ontario.
Le Québec devrait recevoir sa juste part des dépenses fédérales en recherche et développement. En particulier, le gouvernement fédéral devrait sortir d'Ottawa une partie de ses propres centres de recherche pour les répartir beaucoup plus équitablement, notamment en Outaouais.
Un ancien ministre libéral de l'Industrie avait coutume de dire que l'aéronautique est au Québec ce que l'automobile est à l'Ontario. Et il avait raison. D'ailleurs, le Bloc le répète souvent. L'industrie aéronautique québécoise représente 51 p. 100 des emplois, 57 p. 100 des salaires, 62 p. 100 du chiffre d'affaires et 70 p. 100 des dépenses de recherche de l'industrie aéronautique canadienne. Le Québec est un chef de file de classe mondiale dans ce domaine.
Dans l'aéronautique, la concurrence ne s'exerce pas uniquement entre entreprises, mais aussi entre gouvernements. En effet, comme cette industrie génère des retombées économiques et technologiques importantes et des emplois d'une extraordinaire qualité, les gouvernements redoublent d'énergie et d'imagination pour mieux soutenir leur secteur aéronautique. Les conflits entre les États-Unis et l'Europe sur l'aide offerte à Boeing et à Airbus, sont très instructifs à cet égard, sans compter Embraer.
Malheureusement, le gouvernement fédéral semble décidé à sortir le Canada du jeu. Non seulement il n'a aucune politique de l'aéronautique, mais toutes ses actions contribuent à affaiblir ce pilier de notre économie, soit par incompétence, soit par aveuglement ou les deux, ou peut-être pour une autre raison.
Permettez-moi de citer Alain Dubuc, dans l'édition de La Presse de vendredi dernier, le 6 mars:
C'est la même logique, le même obscurantisme, la même incompréhension du développement d'une société avancée qui a amené le gouvernement à couper l'aide aux artistes pour leurs tournées internationales.
Quelques paragraphes plus loin, dans la même chronique, Alain Dubuc écrivait:
En fait, le gouvernement conservateur se comporte à l'égard de la recherche de la même façon qu'il l'a fait pour les arts et la culture. On retrouve les mêmes préjugés et le même climat de règlement de comptes. Il semble assez évident que les conservateurs coupent les vivres à un milieu qu'ils n'aiment pas [...]
Ce gouvernement conservateur n'a annoncé aucune nouvelle mesure pour accompagner l'industrie. Il a modifié les modalités de remboursement de son principal programme d'investissement dans la recherche et le développement de manière à ne plus vraiment partager le risque avec les entreprises et il effectue la totalité de ses achats militaires en aéronautique à l'étranger sans prévoir la moindre retombée pour le seul véritable pôle aéronautique au Canada, soit le Québec.
Il faut dire que l'industrie canadienne et l'industrie québécoise de l'aéronautique sont différentes. Au Québec, on retrouve une véritable industrie, avec des donneurs d'ordres autour desquels gravitent des fournisseurs, alors que l'industrie canadienne est essentiellement composée d'équipementiers et de fournisseurs.
Soit dit en passant, c'est à Montréal que l'on peut assembler tout un avion complet. C'est la seule place dans le monde où l'on peut assembler un avion complet dans un rayon de moins de 50 km.
Ainsi, alors que l'industrie canadienne dépend beaucoup de la bonne santé de l'industrie américaine parce qu'elle lui fournit de l'équipement et des pièces, l'industrie québécoise en elle-même constitue un pôle.
Lorsque le gouvernement effectue ses achats militaires à l'extérieur et confie à Boeing le soin de choisir les retombées, on peut parier que ses fournisseurs canadiens en profiteront, mais pas ses concurrents québécois. Si le Canada peut s'accommoder d'une politique aéronautique conçue à Washington parce que son industrie est greffée à l'industrie américaine, le Québec ne peut pas se le permettre.
Le secteur aéronautique vit des défis particuliers qui requièrent ses propres outils. Premièrement, comme les investissements en recherche et développement nécessaires au lancement d'un nouveau produit aéronautique doivent être faits sur le très long terme, sont coûteux et risqués, il est nécessaire que l'État partage avec les entreprises le risque qui en découle. Sinon, celles-ci iront développer leurs produits ailleurs.
Deuxièmement, comme leurs produits sont très chers et que leurs clients, les transporteurs aériens, passent une période difficile à cause de la concurrence des transporteurs à bon marché et de la hausse du prix du carburant, les entreprises de l'aéronautique ont besoin qu'on leur offre des formules de financement des contrats de vente. Sinon, elles auront de la difficulté à trouver des acheteurs.
Troisièmement, comme les PME de l'aéronautique doivent participer au développement des produits pour faire leur place dans l'industrie, mais qu'elles n'ont pas nécessairement les reins assez solides, des mesures propres aux PME, notamment en termes d'accès au crédit et de fonds de roulement, sont nécessaires.
Finalement, comme les achats militaires sont exclus des accords commerciaux et qu'ils assurent à l'industrie des contrats de qualité qui permettent des avancées technologiques, l'industrie a besoin que le gouvernement ait des politiques d'achat qui procurent des retombées économiques et technologiques intéressantes.
Ces quatre éléments sont les piliers sur lesquels repose toute politique de l'aéronautique. Elle est d'autant plus nécessaire chez nous que notre marché intérieur est assez limité et que le gouvernement, qui a décidé l'an dernier de renouveler sa flotte d'aéronefs à l'étranger au coût de 13 milliards de dollars, n'effectuera plus d'achats d'une telle ampleur avant une ou deux générations.
Les défis auxquels fait face l'industrie aéronautique n'iront pas en diminuant. Le marché demeurera fragile parce que les prix du carburant demeureront élevés. Le pétrodollar canadien le demeurera aussi, ce qui heurtera l'industrie manufacturière, y compris l'industrie aéronautique.
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Monsieur le Président, je prends la parole pour appuyer la motion du député de concernant les coupes dans l'aide fédérale à la recherche scientifique au Canada.
Le gouvernement ne comprend pas l'importance de la recherche pour l'économie canadienne, pour notre compétitivité, notre viabilité à long terme et notre qualité de vie.
Le budget conservateur, que les libéraux ont malheureusement appuyé, prévoit des coupes radicales dans le travail essentiel de la communauté scientifique canadienne. Trois conseils nationaux de subventions à la recherche, soit l'Institut de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines subiront d'importantes compressions budgétaires au cours des trois prochaines années.
Leurs budgets collectifs seront réduits de plus de 100 millions de dollars au cours de cette période. Les trois conseils jouent un rôle crucial dans le financement des chercheurs et de leurs stagiaires qui travaillent dans nos universités, nos hôpitaux et nos instituts de recherches au Canada.
Paradoxalement, bien qu'il injecte plus d'argent dans le financement de l'infrastructure scientifique, le gouvernement nuit aux capacités de recherche en sabrant dans le financement des chercheurs et des coûts opérationnels, soit la base même des travaux scientifiques. Les beaux édifices ornés de plaques ne font pas beaucoup progresser la science et la santé.
Quel genre de stratégie économique ou scientifique est-ce là, qui vise à remplacer des chercheurs et leurs stagiaires par des emplois temporaires dans le secteur de la construction?
Pour ce qui est du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, j'ai entendu des spécialistes des sciences polaires et d'autres scientifiques canadiens de renom qui travaillent dans le domaine des contaminants, de l'eau et des études arctiques, exprimer de graves inquiétudes concernant la diminution de l'aide fédérale à la recherche en sciences et en génie, à leurs travaux sur les questions polaires, aux études sur l'eau et sur le cheminement des contaminants, aux innovations en matière de production énergétique et d'efficacité et à l'aide aux étudiants, qui sont le fondement-même de nos espoirs en un avenir viable.
La semaine dernière, bon nombre de députés ont participé à un exposé de M. Warwick Vincent, un expert international en sciences polaires qui a présenté ses résultats de recherches concernant la vie, le climat, et la disparition des glaces dans les régions nordiques du Canada. Son exposé était époustouflant. Nous avons pu constater qu'au moment même où le financement de la recherche sur les questions polaires tire à sa fin, on découvre, par exemple, des biotes naturels capables d'engendrer des carburants qui pourraient faire fonctionner notre économie.
Au lieu de soutirer du financement du ministère de l'environnement et de le transférer à des sociétés comme Imperial Oil pour la construction de pipelines dans le Nord qui risquent de menacer l'Arctique, nous devrions rétablir et élargir le financement destiné aux spécialistes des sciences polaires, qui collaborent avec des scientifiques partout dans le monde. Or, le gouvernement a plutôt décidé de mettre un terme à de tels programmes.
Parallèlement, le gouvernement a décidé, dans le budget, de cesser de financer et d'appuyer l'ensemble de la recherche liée au développement et au déploiement des technologies renouvelables, des technologies que le président au Obama veut valoriser et auxquelles il accorde de centaines de millions de dollars, des technologies que, par ailleurs, l'Agence internationale de l'énergie appuie et invite tous les gouvernements du monde à appuyer. Les Nations unies appuient de tels efforts.
Selon tous les grands penseurs et les grands investisseurs du monde, les pays qui sauront s'y prendre avec intelligence sortiront de la récession avec une longueur d'avance et pourront être concurrentiels. Ces pays devraient investir dans les nouvelles technologies énergétiques. Or, que fait le gouvernement conservateur ? Il réduit le financement.
Dans le domaine de la recherche en santé, j’ai appris cette semaine que le Dr Ian MacDonald, titulaire de la chaire d’ophtalmologie à l’hôpital Royal Alexandra d’Edmonton, qui compte parmi les cliniciens les plus réputés d’Amérique du Nord, s’est montré gravement préoccupé par les coupures faites dans le programme fédéral de recherche en santé. Le Dr MacDonald, qui travaillait pour l’Institut national de la santé des États-Unis, avait été invité à venir au Canada pour diriger le programme de recherche clinique de l’hôpital Royal Alexandra, qui s’occupe de questions directement liées à la santé des Canadiens. Pourtant, son financement est menacé. Il s’agit d’un scientifique canadien de très haut calibre qui fait un travail précieux pour le Canada, qui nous fait connaître sur la scène internationale et dont les recherches profitent aux Canadiens et au monde entier. Mais non, le gouvernement va quand même réduire le financement de la recherche en santé.
J’ai entendu des neurologues de l’Université de l’Alberta qui sont également inquiets de voir réduire le financement fédéral à un moment où la recherche médicale connaît déjà des difficultés. On me dit que chaque dollar perdu entraînera la perte de milliers d’emplois de chercheurs principaux et d’étudiants, qui constituent notre bassin de matière grise. De nombreux étudiants vivent déjà au seuil de la pauvreté. On me dit que les coupures entraîneront la suppression de milliers d’emplois et l’annulation de programmes de recherche un peu partout dans le pays.
Nous ressentons certes la perplexité de ces gens au moment même où le gouvernement Obama est en train d’injecter plus de 700 millions de dollars dans le seul domaine de la recherche sur les yeux. Pendant ce temps, notre gouvernement fédéral réduit son appui à la recherche en santé.
En période de récession, il est déraisonnable d’imposer un fardeau encore plus lourd aux ONG de la santé qui organisent des campagnes publiques de financement en faveur de domaines prioritaires qui sont en concurrence les uns avec les autres: cancer, maladies cardio-vasculaires, sclérose en plaques, dystrophie musculaire, dégénérescence maculaire... La liste est interminable. Nous recevons tous des demandes d’aide pour ces campagnes de financement.
À un moment où le Canada est un chef de file mondial dans de nombreux domaines scientifiques, nous risquons de subir un grave exode des cerveaux que nous avons payé cher, en argent des contribuables, pour réunir au Canada. Ce sera pour nous une grande perte qui nuira non seulement à notre réputation scientifique, mais aussi à notre économie et à notre santé.
Le budget promet quelque 500 millions de dollars à la Fondation canadienne pour l’innovation pour lui permettre d’organiser un concours d’infrastructure de recherche d’ici 2011. Les secteurs prioritaires seront définis pas le , et non par les scientifiques et ceux qui comprennent les besoins et savent où placer de nouvelles installations de recherche pour obtenir les meilleurs résultats stratégiques. La FCI ne vaut cependant pas grand-chose si on n’engage pas de chercheurs pour utiliser l’équipement. Nous avons déjà beaucoup trop de matériel coûteux qui reste inutilisé parce que nous n’avons pas suffisamment de scientifiques qualifiés sachant s’en servir.
Ces compressions suivent de près l'abolition complète du poste de scientifique chevronné à Santé Canada, poste créé il y a moins d'une dizaine d'années afin d'accroître les capacités scientifiques à l'échelon fédéral. Rappelons que le premier scientifique qui a occupé ce poste l'a quitté pour aller diriger l'institut de la santé Heritage en Alberta.
En ce qui concerne le Conseil de recherches en sciences humaines, le gouvernement se propose de dépenser plus de 70 millions de dollars sur trois ans pour offrir 500 nouvelles bourses de doctorat et 1 000 nouvelles bourses de maîtrise dans le cadre du Programme de bourses d'études supérieures du Canada, mais un pourcentage non précisé de bourses d’études cibleront les diplômes liés aux affaires. Ces très généreuses bourses sont accordées pour une année, mais les études en vue de l'obtention du diplôme chevauchent plus d'une année, même si le financement ne peut être reporté d'une année à l'autre.
En privant les organismes subventionnaires en recherche de financement, le fédéral a trahi le milieu de la recherche et compromis la capacité des universités canadiennes d'entreprendre des travaux de recherche innovatrice. Le manque à gagner dans le budget de base des organismes subventionnaires dépasse grandement les hausses dont bénéficient la Fondation canadienne pour l'innovation et les étudiants des cycles supérieurs dans le cadre du Programme de bourses d'études supérieures du Canada.
Outre les mesures visant à alléger le fardeau financier des étudiants américains, le programme de relance que propose le président Obama comprend des investissements de 3 milliards de dollars dans la Fondation nationale des sciences, de 3,5 milliards de dollars dans les instituts nationaux de la santé et de 50 millions de dollars dans le National Endowment for the Arts. Au total, le président Obama recommande d'accroître le financement de la recherche aux États-Unis de plus de 12 milliards de dollars.
Notre gouvernement a décidé de s'ingérer dans le processus de sélection des subventions et de faire fi de l'avis des chercheurs.
Le Caucus national des 2e et 3e cycles de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants représente plus de 60 000 étudiants des cycles supérieurs. Cela fait donc 60 000 emplois en péril.
Il faut prendre l'initiative d'accorder plus de soutien à la recherche scientifique. Le gouvernement doit financer la recherche axée sur la découverte, pas seulement la recherche thématique. Il a modifié ses priorités deux fois en deux ans. Il n'arrive même pas à arrêter ses propres priorités. Il n'existe pas de véritable stratégie relative aux sciences et au génie.
Il faut financer la recherche fondamentale, pas seulement les immeubles, l'équipement et les étoiles. La situation actuelle équivaut à aménager des pentes de ski et des patinoires et à acheter un beau Zamboni tout neuf, mais à refuser de financer l'embauche de préposés à l'arrosage des patinoires ou à l'exploitation du Zamboni, ou encore d'entraîneurs pour les enfants.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Ma circonscription, Esquimalt—Juan de Fuca, a le privilège de compter des chercheurs de haut calibre, notamment à l'Institut Herzberg d'astrophysique du CNRC, au collège Camosun, à l'Université Royal Roads et à l'Université de Victoria. Des travaux remarquables sont effectués dans ces établissements, notamment le projet Neptune et la modélisation des changements climatiques. En fait, M. Andrew Weaver de l'Université de Victoria faisait partie du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, une équipe de scientifiques de calibre international qui a gagné le prix Nobel. Il est inspirant de voir le travail que réalisent les intervenants qui oeuvrent dans ce milieu.
Par conséquent, j'ajoute que c'est avec énormément de tristesse — et de consternation —que nous avons constaté que le budget ne fait aucunement mention de l'importance du financement public de la recherche au Canada.
Dans la difficile conjoncture économique actuelle, le gouvernement a l'obligation de prendre des mesures de relance à court terme pour répondre aux besoins urgents des Canadiens, mais il est également très important qu'il songe à l'avenir. Quel genre de vision, quel genre de Canada souhaitons-nous pour l'avenir?
Si nous répondons à cette question, nous n'avons d'autre choix que d'en venir à la conclusion que le financement public de la recherche fondamentale est absolument essentiel à une vision qui permettra à notre pays de relever les défis économiques de l'avenir. Inversement, l'absence d'un tel financement se traduira par un désavantage énorme pour les Canadiens pour ce qui est de répondre aux besoins économiques et sociaux de notre pays et du monde entier.
Autrement dit, l'absence de financement de la recherche fondamentale compromettra sérieusement la capacité de notre pays, de nos travailleurs, de notre économie et de nos établissements postsecondaires à maximiser les possibilités actuelles et futures.
Le gouvernement a décidé avec raison, et je l'en félicite, d'investir dans l'infrastructure scientifique. Le problème est le suivant: si on compare l'infrastructure à une voiture, les chercheurs sont le conducteur de cette voiture. Ce que le gouvernement n'a pas fait, c'est s'occuper du conducteur. Il n'a pas investi dans ceux qui effectuent la recherche dans notre pays.
L'une des premières choses que le gouvernement a faites lors de son accession au pouvoir a été d'abolir le rôle et le poste de conseiller national des sciences, décision pour le moins étonnante. Arthur Carty est un scientifique extraordinaire. Malheureusement, le gouvernement a aboli le poste de conseiller scientifique auprès du . Quelle genre de décision était-ce là et pourquoi donc le gouvernement a-t-il agi de la sorte?
Si nous examinons ce que rapporte la recherche et développement, nous constatons que le rendement du financement public de la recherche dans nos universités est de 10 pour 1. En fait, cela peut représenter 2 p. 100 de notre PIB. En 1999, cela représentait plus de 15 milliards de dollars et plus de 200 000 emplois. Aujourd'hui, dans notre pays, cela représente un montant beaucoup plus élevé.
Le gouvernement a donné, à juste titre, aux trois conseils subventionnaires — le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada — de l'argent pour leur infrastructure. Ce que le gouvernement n'a pas fait, par contre, c'est permettre à ces conseils subventionnaires d'investir dans ceux qui effectuent la recherche.
En fait, j'ajouterai que le gouvernement demande à ces trois conseils de recherches de réduire leurs budgets de 146 millions de dollars sur les trois prochaines années. Pourquoi donc le gouvernement demande-t-il à nos conseils de recherches de réduire leurs budgets en cette période de tourmente économique, en cette période où nous avons besoin d'investir dans la recherche?
Comparons cela à ce qui se passe aux États-Unis, où le président Obama a investi plus de 10 milliards de dollars dans la recherche fondamentale. Cela nous occasionnera de grandes difficultés parce qu'il nous sera difficile de garder les scientifiques que nous avons à l'heure actuelle. C'est un grave défi car nous ne pouvons pas nous procurer des scientifiques du jour au lendemain. Ils vont là où ils peuvent trouver les meilleures occasions.
Comme je l'ai déjà dit, nous avons plus de 121 établissements postsecondaires et quelque 65 000 chercheurs universitaires au Canada.
Pour définir les besoins de notre pays, je voudrais attirer l'attention de la Chambre sur quelques demandes très précises. La première consisterait en un télescope de 30 mètres. Je crois que beaucoup de Canadiens seraient très surpris d'apprendre que notre pays se classe dans les trois premiers du monde en astronomie. Le laboratoire de l'Institut Herzberg d'astrophysique, qui se trouve dans ma circonscription, constitue le premier centre du Canada pour ce type particulier de recherche en optique, en génie et en recherche appliquée. L'investissement dans le télescope, qui s'élève à 150 millions de dollars sur trois ans, est essentiel au maintien de notre capacité de rester à l'avant-garde des sciences et de la recherche appliquées dans ce domaine d'une très haute technicité. Les avantages pour notre pays dépassent de 10 fois la valeur de l'investissement.
Pour ce qui est des parcs de haute technologie, on en a bâti partout dans le monde. La Chine est en train d'en construire des dizaines. Au Canada, une demande très pertinente a été présentée par Dale Gann, président de l'Association des parcs universitaires de recherche. Le très modeste investissement qu'il demande permettrait à nos parcs de haute technologie de s'étendre et de tirer parti de la collaboration dont nous avons besoin pour exploiter la recherche effectuée. L'absence d'investissements dans ces parcs risque en fait de paralyser notre économie, dans les années à venir.
En ce qui concerne la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, les Canadiens ne trouveraient-ils pas choquant que le gouvernement omette d'investir dans ce domaine d'excellence compte tenu du défi du réchauffement de la planète? Pourtant, c'est bien ce qu'il a fait. La Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère sera obligée de fermer ses portes en 2010 et de démanteler la douzaine de réseaux de recherche qu'elle a établis.
Comme je l'ai dit, nous avons des gens du calibre d'Andrew Weaver, qui faisait partie du groupe intergouvernemental sur les changements climatiques qui a remporté le prix Nobel. Pourquoi faut-il, au moment où nous affrontons l'un de nos plus grands problèmes, le réchauffement de la planète, que nous ayons un gouvernement qui veut vraiment supprimer le financement de cet organisme et de ce groupe de scientifiques qui fait de la recherche de pointe destinée justement à relever l'un des défis les plus pressants de notre époque?
Génome Canada est un groupe qui finance des recherches de calibre mondial en protéomique et en génomique. Cette recherche est susceptible d'aboutir à des moyens de guérir certaines des pires maladies qui affectent l'humanité. Nous avons quelques-uns des meilleurs scientifiques du monde à l'Université de Toronto, à l'Université de la Colombie-Britannique, à l'Université de Victoria, à Winnipeg, à Montréal et dans d'autres centres qui font de la recherche de pointe en protéomique et en génomique.
Si ces chercheurs ne sont pas financés, cela paralysera la capacité de notre pays à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre certaines des grandes maladies de la planète qui affectent notre population. Je pense que la plupart de nos concitoyens seraient stupéfaits d'apprendre que le gouvernement n'a pas accordé d'argent frais à ces groupes qui permettraient à nos chercheurs de lutter contre des maladies qui affectent des Canadiens et leurs familles.
L'autre point que je veux aborder est l'ingérence gouvernementale. Les activités de recherche publique ne devraient pas être influencées par le ministre; ce dernier ne devrait pas se mêler de décider qui est capable ou non de mener des recherches. La recherche fondamentale est essentielle à la recherche commerciale de l'avenir, mais elle est également une pierre angulaire de bien d'autres types de recherche dans notre société. La recherche n'a pas toujours pour but la commercialisation. Nos établissements publics, nos universités et collèges et d'autres établissements de recherche mènent des travaux visant à élargir notre champ de compréhension et à jeter des bases sur lesquelles la recherche commerciale pourra prendre appui.
Or, le ministre est en train de dire que le gouvernement participera à l'élaboration des types de propositions que la FCI, la Fondation canadienne pour l'innovation, pourra financer. Pareille ingérence est épouvantable, car elle aura une incidence sur le genre de recherche qui sera subventionnée. Autrement dit, le gouvernement fait savoir aux scientifiques que seule la recherche cadrant avec les priorités du gouvernement du jour sera financée.
Le hic, c'est que la recherche, et la recherche fondamentale en particulier, est une entreprise de longue haleine; on ne parle pas de quelques mois ou de quelques années, mais de plusieurs années, voire des dizaines d'années. Voilà le temps que cela prend pour s'assurer que les recherches sont effectuées. Nos chercheurs ont besoin de ce genre de sécurité, besoin de savoir que le financement sera assuré, lorsqu'ils entreprennent de relever certains des grands défis auxquels la planète doit faire face.
Un dernier point en terminant. Une fabuleuse occasion s'offre au gouvernement. Celui-ci n'a pas développé de vision à l'intention de nos chercheurs et concernant la recherche fondamentale au Canada. Il peut remédier à cette situation, et j'exige qu'il le fasse maintenant.