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Monsieur le Président, j'arrive à la fin de mon discours. J'en étais rendu à parler du fait que l'activité humaine est la plus grande menace pour nos océans. Comme je le disais plus tôt, la surpêche a épuisé et réduit à néant 17 pêches parmi les plus importantes au monde. C'est catastrophique.
Le réchauffement climatique entraîne la hausse du niveau de la mer. Nombre de pesticides et de nutriments entrent dans le système océanique. Des rejets d'usines et des polluants industriels sont déversés dans les océans. La pollution atmosphérique est responsable du tiers des contaminants toxiques et des nutriments qui s'infiltrent dans nos eaux côtières. Les espèces envahissantes causent des problèmes encore plus graves.
Il existe des solutions et je vais en donner quelques-unes. La première est l'établissement de parcs de conservation marine. Sur la côte de la Colombie-Britannique, de nombreuses régions pourraient et devraient être protégées.
Sylvia Earle, une des océanographes les plus reconnues du monde, qui fait partie du Scripps Research Institute de Californie et qui vient de Woods Hole, au Massachusetts, réclame depuis longtemps que les régions où des espèces de poissons vont pour grandir et se reproduire soient protégées. Sans réglementation et sans protection de ces régions, des espèces de poissons qui sont essentielles à la vie des océans et des populations humaines partout dans le monde vont disparaître.
Nous pêchons, et il manquera de poisson, alors qu’il s’agit d’une source majeure de protéines. Qu’allons-nous faire lorsque cette source sera tarie? Nous avons un problème grave sur les bras, et il faut agir tout de suite.
Il faut éliminer les pratiques de pêche destructrices, comme le chalutage de fond. Cette méthode détruit les écosystèmes des fonds marins. Il faut l’interdire. Je m’attends à ce que le gouvernement puisse travailler avec nous pour assurer un leadership sur ce plan.
Nous connaissons tous les changements climatiques, mais nous n’accordons pas assez d’attention à leur impact sur les océans. Les océans absorbent du dioxyde de carbone et produisent de l’oxygène. Lorsque la température s’élève, ils absorbent moins de dioxyde de carbone et, disons le franchement, le taux d’oxygène diminue. La diminution de l’absorption provoque une boucle de rétroaction qui aggrave les changements climatiques.
Voilà l’histoire d’horreur qui nous attend. Une fois la boucle de rétroaction installée, impossible de l’arrêter. Le réchauffement océanique qui fait diminuer le taux d’oxygène sonne le glas de pêches entières puisque des zones se retrouvent privées d’oxygène, anoxiques. Faute d’oxygène, les poissons meurent. Il est de la plus haute importance que nous commencions à nous attaquer à ce problème.
En ce qui concerne les changements climatiques, nous allons aborder les discussions de Copenhague, qui sont en fait un deuxième volet de Kyoto. Je vais présenter une solution qui, me semble-t-il, peut être très novatrice.
Les forêts de la planète sont des services publics géants qui nous donnent la possibilité, grâce à la photosynthèse, de produire de l’oxygène et de réduire la teneur en dioxyde de carbone. C’est cela, la photosynthèse. Lorsque nous abattons et brûlons les forêts du monde, y compris les nôtres, la consommation de dioxyde de carbone baisse et le puits de carbone que sont les forêts perd de l’importance. De surcroît, la production d’oxygène diminue également. Les grandes forêts du monde sont des services publics gratuits. Aucune valeur ne leur est attribuée. À dire vrai, elles n’ont maintenant de la valeur que lorsqu’on les rase.
Et si nous changions notre façon de penser les forêts du monde? Si nous les considérions comme des services publics géants qui fournissent un avantage, ce qu’elles font effectivement? Elles produisent de l’oxygène et réduisent le taux de dioxyde de carbone. Si nous décidions de payer pour ne pas abattre les forêts? Si nous pouvions attribuer une valeur à ces forêts? C’est possible.
On estime que chaque hectare de forêt peut absorber environ 200 tonnes de carbone chaque année. À 10 $ la tonne, cela représente 2 000 $ par hectare. L’Indonésie, par exemple, recevrait plus de 2 milliards de dollars pour ne pas couper ses forêts. Attribuer une valeur au carbone et donc aux forêts, parce qu’elles peuvent consommer le carbone, c’est conférer une valeur aux forêts pour ceux qui les préservent. Ils pourraient alors produire des droits d’émission de carbone, ce qui leur rapporterait de l’argent pour leurs collectivités.
Cela est tout particulièrement important pour les pays en développement. Il y a là une occasion pour l'ACDI, qui s'occupe du développement humain. Le ministère de l'Environnement s'occupe d'environnement. Il n'y a pas de convergence. Personne n'a fait le lien entre ces deux réalités.
Puisqu'il nous faut traiter de changements climatiques et de développement humain, il convient de faire converger les deux objectifs en faisant travailler ensemble l'ACDI et le ministère de l'Environnement de manière à ce que Kyoto 2 ou les négociations qui auront lieu à Copenhague donnent naissance à un système qui attribue un prix au carbone et une valeur aux forêts.
Si on envisage les forêts comme une gigantesque entreprise de services publics, les revenus occasionnés feraient en sorte qu'il ne serait pas nécessaire d'abattre les forêts. On mettrait ainsi un terme à l'horrible destruction des forêts partout dans le monde. Les forêts ne sont pas seulement détruites par abattage. Dans bien des cas, on les brûle. Or, les brûlis de forêts causent des émanations de gaz à effet de serre. Cette situation est terrible.
Le Canada peut agir comme chef de file. On ne parle pas beaucoup de la solution, mais je suis convaincu que, si nous sommes en mesure d'agir, de donner un prix au carbone, de donner une valeur aux forêts et de payer pour qu'elles ne soient pas abattues, alors les gens verront qu'une forêt intacte a une valeur et que son maintien est avantageux pour la population qui l'entoure. Autrement dit, ce qui est avantageux pour la population l'est aussi pour l'environnement.
En matière de réchauffement planétaire, il importe pour nos gouvernements de se pencher sur les pratiques optimales. Au lieu de suivre, ils devraient agir, interagir et être des meneurs. Aux États-Unis, le président Obama a décidé de prendre le taureau par les cornes, contrairement à ce qui s'est passé au cours des huit années précédentes.
Notre gouvernement lui, très malheureusement, fait tarir la source de financement de groupes importants qui oeuvrent en matière de changements climatiques, notamment ceux qui sont rattachés à des universités. Il existe un réseau, qui englobe notamment l'Université de Victoria, et le professeur Weaver fait partie du groupe international d'experts en changements climatiques qui s'est valu le prix Nobel. Cependant, le gouvernement réduit considérablement le financement. Il réduit le financement de ce réseau, constitué au fil des dernières années pour traiter de la question des changements climatiques. Nous allons ainsi nous priver de solutions qui nous sont nécessaires.
J'ai proposé un certain nombre de solutions permettant au gouvernement d'améliorer nos océans, nos eaux navigables et notre environnement. Nous, du Parti libéral, souhaitons résolument collaborer avec le gouvernement pour améliorer le projet de loi, de manière à ce qu'il réponde aux besoins des Canadiens.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de prendre la parole aujourd'hui sur ce projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la responsabilité en matière maritime. Ce n'est pas la plus grande préoccupation pour ma circonscription, mais cela indique que je pense aux sortes de lois qui sont importantes pour cette Chambre.
[Traduction]
J'ai des réserves au sujet de cette mesure législative, parce qu'elle fait ressortir la lenteur du gouvernement. En effet, le projet de loi fait suite à un rapport qui date de 2005.
Il importe que la Chambre et le gouvernement s'occupent des dossiers moins prestigieux. À mon avis, les projets de loi qui nous arrivent du Comité des transports et de l'infrastructure depuis quelque temps sont des mesures qui auraient pu et qui auraient dû être traitées il y a un bon moment, et faire l'objet d'un débat animé sur l'établissement de normes.
Maintenant, ces mesures se prêtent moins bien à un tel exercice, parce que le gouvernement a pris tellement de temps à s'occuper de ces dossiers. Même les gens qui s'intéressent très peu aux affaires de l'État savent maintenant que le gouvernement conservateur est très préoccupé par ses propres politiques et par son obsession du pouvoir. Or, l'activité gouvernementale et les affaires de l'État souffrent beaucoup de ce comportement.
Le projet de loi dont nous sommes saisis traite de questions importantes, à savoir des conventions signées par le Canada. Il comble une lacune criante au niveau de l'assurance-responsabilité dans l'industrie du tourisme d'aventure dans les Maritimes et le long de nos côtes, et de la capacité des exploitants de poursuivre leur activité. Les gens savent que tout le mouvement en faveur de l'écotourisme, notamment au niveau des emplois, place ces exploitants dans une situation difficile. Le gouvernement conservateur a chargé sur un bateau très lent toute une série dossiers d'intérêt public qui ne vont arriver à bon port que le jour où il sera dans l'intérêt politique du gouvernement — et non pas dans l'intérêt public — que cela se fasse. C'est là un trait caractéristique du gouvernement. Or, ce n'est pas seulement l'intérêt public qui en souffre, mais aussi certaines régions du pays.
Je prédis que ce projet de loi va être perçu de plus en plus comme donnant la mesure de la déception des gens face au gouvernement, parce qu'il symbolise vraiment la façon de faire du gouvernement. Nous pouvons regarder le lien entre des mesures législatives comme celle-ci et d'autres. À l'heure actuelle, un comité est en train d'étudier un autre projet de loi sur les eaux arctiques et sur l'élargissement à 200 milles de la limite actuelle de 100 milles. Cette décision a fait l'objet d'un consensus il y a un certain temps. Des changements visant certains aéroports éloignés font aussi l'objet d'études.
Beaucoup de ces choses auraient pu et auraient dû être abordées par la Chambre il y a déjà un bon moment, mais elles ne cadraient pas avec la façon de faire du gouvernement. On pourrait se demander si ce n'est pas le rôle du gouvernement de gouverner, tout simplement. Ce n'est cependant pas ce que le gouvernement du jour estimait être sa principale raison d'être. Par conséquent, sous la direction du , il a profité de toutes les occasions, de tout son pouvoir et de tous ses privilèges pour présenter des mesures susceptibles de le favoriser dans l'opinion publique et d'accroître ses chances d'accéder au pouvoir.
Il y a un an ou deux, nombreux sont les Canadiens raisonnables qui auraient dit qu'on accordait un peu trop d'importance à tout cela, que ce n'était pas tout à fait ainsi qu'ils percevaient le gouvernement et le type de conservatisme qu'il préconise. Je crois qu'il est maintenant assez bien établi dans l'opinion publique qu'un certain opportunisme l'emporte sur l'intérêt public.
Un niveau raisonnable de débat s'impose. Par exemple, cette mesure législative contient des dispositions prévoyant la création de niveaux de responsabilité et l'adoption de conventions internationales à cette fin. Certains des degré prévus sont renforcés, mais il demeure que ce projet de loi complexe s'applique à des bâtiments de tailles diverses, depuis les canots et bateaux à aubes jusqu'aux pétroliers de centaines de tonnes et à ceux qui transportent également du combustible de soute pour leur propulsion.
Il y a longtemps qu'on aurait dû se pencher sur les moyens de protéger nos eaux côtières contre la pollution et sur leur conformité. On peut être raisonnablement certain que les navires de bonne taille seront munis de garanties d'enregistrement et d'assurance une fois que cette loi et deux des conventions internationales qui s'y rattachent seront en vigueur. Ceci donne suite à un rapport datant de 2005, et l'on ne fait qu'entamer les délibérations à ce sujet en 2009.
Il est important de voir que cette façon de faire s'inscrit dans une tendance. Pour être justes et raisonnables, nous devons jeter un coup d'oeil au compte rendu des activités présentés par le gouvernement dans des domaines tels que l'infrastructure. Selon le rapport du gouvernement sur les infrastructures, il y a de fortes raisons de croire que seulement 5 p. 100 environ des sommes prévues au budget pour 2007-2008 on effectivement été versées.
Le gouvernement aurait dû concentrer davantage ses efforts sur des projets de loi comme le dont nous sommes saisis aujourd’hui, sur la gestion des affaires publiques, la répartition des fonds, la modification et l’adoption des lois. Il aurait dû s’occuper davantage de l’administration, des choses sans prestige et des aspects non politiques. Le taux de réalisation est ce que nous devons accomplir pour éviter de mettre les travaux au rancart, ce qui constitue en fait la situation dans laquelle le gouvernement se trouve aujourd’hui à mon humble avis.
Ne s’étant pas suffisamment intéressé à la gestion des affaires publiques, le gouvernement a maintenant un arriéré de questions d’intérêt public qui restent en suspens. Tout ce qu’il a fait jusqu’ici se résume à se maintenir au pouvoir et à essayer d’obtenir une majorité parlementaire. Malheureusement pour lui, ce programme est maintenant exposé au grand jour. Le gouvernement est donc un peu affaibli et, au lieu de jouer à étouffer les problèmes qui se posent tous les jours, il est en train de se rendre compte qu’il a une foule de choses à faire pour gouverner.
En retenant 95 p. 100 des fonds d’infrastructure, en ne déposant pas plus tôt ce projet de loi, le gouvernement n’a pas bien servi les Canadiens. Voilà très simplement ce qu’il en est. Les Canadiens se demandent pourquoi le gouvernement ne s’occupe pas de toute une série d’initiatives.
Les Canadiens seraient fâchés d’apprendre, par exemple, que certains des projets de loi présentés en vue de s’attaquer à quelques-uns des problèmes, non seulement à des endroits comme Vancouver, mais un peu partout où se pose la question de la sécurité du public, ont déjà été étudiés par la Chambre, ont déjà reçu l’appui des partis, mais que le gouvernement -- qui se vante de l’intérêt qu’il porte à la sécurité des gens -- a en fait essayé de retarder ces mesures législatives. Il les a retenues pour pouvoir se présenter devant l’électorat et dire que l’opposition en a empêché l’adoption.
Si l’on examine les différentes manœuvres parlementaires dont les projets de loi ont fait l’objet à la Chambre, on se rend compte que cela est vrai. Voilà un gouvernement qui bat vraiment tous les records pour ce qui est de l’importance prise par les considérations politiques dans son action. Il n’y a pas de doute que tout gouvernement qui fait des choses doit tenir compte de l’opinion du public, mais nous avons affaire ici à un niveau complètement différent qui va bien au-delà de ce que beaucoup des électeurs qui nous ont envoyés ici pourraient juger raisonnable ou équitable compte tenu de l’ensemble de nos obligations.
En ce qui concerne la Loi sur la responsabilité en matière maritime et la Loi sur les Cours fédérales, ce projet de loi dit aux gens qui attendent depuis cinq ans, par exemple, des mesures relatives au tourisme d’aventure que nous allons peut-être nous en occuper et que le gouvernement va peut-être daigner faire quelques-unes des choses qui doivent être faites. On peut également se rendre compte, comme nous l’avons fait au comité, d’un certain manque d’enthousiasme de la part du gouvernement au sujet de ce qu’il convient de faire pour que les choses progressent au profit des Canadiens.
Nous pouvons en voir le meilleur exemple dans toutes les questions qui entourent le budget fédéral. Dans sa sagesse, le gouvernement a pensé présenter un programme comportant un déficit de 5 milliards de dollars, mais voilà qu’il est passé à 18 milliards de dollars de déficit pour financer des mesures de relance et d’encouragement. Que ce soit à ce sujet ou au sujet d’un projet de loi comme celui-ci, je crois que tous les Canadiens raisonnables se demandent si le gouvernement a vraiment l’intention d’agir, s’il a été obligé à le faire, si tout cela ne fait pas partie de la situation dans laquelle il s’est placé par suite des promesses faites aux Canadiens, ou s’il est vraiment déterminé à gérer les affaires publiques.
Il est clair que le projet de loi relève de l'administration ordinaire du gouvernement. C'est de ce genre de choses que nous aimerions que les parlementaires travaillant dans l'ombre s'occupent. Ils devraient s'assurer que nous faisons correctement notre travail et que le Canada n'accuse pas un retard sur d'autres pays en matière de ratification des conventions, comme cela semble être maintenant le cas, et qu'il n'accuse pas de retard en matière de promotion des activités d'écotourisme, telles que les excursions d'aventure, comme ce semble être le cas.
Sans notre adhésion à la convention, il a été impossible de trouver une assurance responsabilité suffisante pour rendre la chose possible. Cela impose des restrictions importantes à l'égard d'une question dont les répercussions devraient faire l'objet d'un débat en bonne et due forme. Toutes les nouvelles industries ont leurs limites en ce qui concerne ce qu'elles peuvent faire, mais c'est une chose qui a été vantée, à juste titre, comme un moyen pour certaines des collectivités qui dépendaient auparavant de l'exploitation des ressources, et qui n'ont pas trouvé cela très viable, de se détourner de cette industrie et de recevoir de l'aide qui est beaucoup plus conforme aux normes environnementales.
Comme le député d' l'a dit de façon si éloquente plus tôt, il y a un lien environnemental ici, mais nous comprenons qu'il existe un manque d'enthousiasme à ce sujet. Le gouvernement n'a pas démontré un grand intérêt à cet égard. Certains éléments ont suscité très peu d'attention.
Je tiens à dire aux gens qui surveillent les agissements du Parlement que cette façon de faire est conforme aux habitudes du gouvernement. Il se contente de couvrir les bases et s'attarde ensuite à tous les angles qui pourraient lui permettre de faire avancer ce qui pourrait bien être son vrai programme.
De notre côté de la Chambre, nous aimerions bien croire que le gouvernement est capable de se mettre au travail, d'étudier certaines avenues comme le projet de loi , de se pencher sur ses obligations à l'égard du financement des projets d'infrastructure et de ne pas y mêler des considérations politiques et partisanes.
Toutefois, en écoutant le par exemple, on se rend vite compte que ce n'est pas le cas. Chaque fois que la question a été soulevée, que ce soit ici ou en comité, c'était pour discuter d'un élément partisan.
On entend des arguments voulant, par exemple, que la majorité des fonds aillent à des circonscriptions conservatrices. Dans sa manière rétrograde de gouverner, le gouvernement cherche toujours à exercer ses prérogatives, même si les temps sont très difficiles pour tous les Canadiens. En décembre dernier, 44 000 personnes ont perdu leur emploi dans l'industrie de la construction. Je n'ai pas de chiffres aussi concrets pour ce qui est de l'industrie de l'écotourisme dont il est question dans ce projet de loi, plus précisément du tourisme d'aventure en milieu marin, mais il ne fait aucun doute qu'elle risquerait d'avoir des problèmes pendant une certaine période tout simplement parce qu'elle ne se trouve pas dans la cible du gouvernement. Cette cible est grandement constituée d'intérêts politiques partisans.
Nous espérons qu'avec les encouragements des Canadiens, et compte tenu des récents événements, le gouvernement en tirera certains enseignements. C'est ce dont les Canadiens ont besoin. Ils ont besoin que le gouvernement, le temps qu'il restera au pouvoir, fasse preuve d'une certaine capacité à s'occuper de tout un éventail d'intérêts.
Plus tard aujourd'hui, le gouvernement aura l'occasion de s'exprimer à l'égard d'un groupe particulier d'immigrants, qui obtiennent le vaste appui des Canadiens en tant que résistants à la guerre en Irak. Ils viennent des États-Unis. Au nom de principes éthiques et moraux, ils ont renoncé à leur mode de vie et à la vie dans leur pays natal. Parmi ceux de ces immigrants qui vivent dans ma circonscription, certains ont passé jusqu'à 27 ans à servir leur pays et leurs forces armées. Pourtant, parce qu'ils pensent que la simplification convient mieux à leur programme, les députés d'en face sont enclins à présenter ces immigrants sous un faux jour et à les juger indignes de considérations particulières.
Un gouvernement qui est prêt à se relever les manches et à s'ouvrir aux nouvelles idées et initiatives qui viennent non pas des députés, mais du public canadien, doit être sensible au jugement des Canadiens. Trop souvent, les députés d'en face sont incapables d'une telle sensibilité.
Nous espérons que ce projet de loi sera renvoyé au comité et que nous l'étudierons sciemment en consultant certains des groupes visés par les assurances responsabilités prévues et que nous évaluerons le tout de manière à réaliser l'équilibre en tenant compte des risques pour les Canadiens.
Je trouve intéressant de voir qu'il manque toute une gamme de dispositions en matière de transport maritime international. Je crois que, pour la plupart, les Canadiens dormiraient un peu moins bien s'ils savaient que dans le cas d'un déversement d'hydrocarbures, par exemple, la couverture d'assurance responsabilité est beaucoup moins élevée que ne le seraient les coûts des dommages causés par ce déversement à notre littoral et à notre environnement. Il y a de quoi s'inquiéter. Pourtant, comme je l'ai dit plus tôt, en présentant ce projet de loi au bout de quatre ans, le gouvernement ne voit pas, de toute évidence, l'urgence de la situation.
Il est permis d'espérer quant à la façon dont le gouvernement pourrait se conduire à cet égard et de façon plus générale. C'est dans cet espoir mitigé que le gouvernement a été mis sous surveillance, une surveillance efficace, comme il doit l'être.
Nous savons que si nous le laissons se débrouiller seul, il ne fera rien de plus que ce qu'il a fait ces dernières années. Il ne parviendrait pas à financer des projets d'infrastructure et serait peu désireux d'adopter une série de mesures gouvernementales. Nous avons vu dans le dernier rapport sur le budget que le gouvernement ne s'est pas occupé de toute une série de projets, qu'il en a sous-financé d'autres et qu'il a gardé des fonds sans les dépenser parce qu'il consacre trop de temps à s'occuper de ses intérêts politiques et pas assez à s'occuper des intérêts de la population.
Le projet de loi n'est qu'un exemple des projets de loi qui commencent lentement à nous arriver de la bureaucratie, qui est une partie nécessaire du gouvernement. Nos vis-à-vis prononcent le nom de bureaucratie presque avec dédain, mais c'est un aspect de la gouvernance qui ne fait pas les grands titres. J'ai cru comprendre que les médias n'ont pas beaucoup parlé de ce projet de loi.
Cela explique en partie pourquoi le gouvernement a tant tardé à nous le présenter. Nulle part dans le code d'éthique du gouvernement on ne trouve un engagement à améliorer la bureaucratie, à la voir travailler plutôt qu'à la fustiger et à lui attribuer toutes sortes de maux imaginaires. Nulle part on ne trouve l'idée que l'on pourrait amener la bureaucratie à mieux travailler, même sur le modèle d'une entreprise privée, et qu'on pourrait essayer des choses différentes et des idées visant à faire mieux travailler la bureaucratie plutôt que de lui imposer une version nébuleuse du modèle du secteur privé.
Quelques-uns de nos vis-à-vis ont fait partie du gouvernement conservateur de Mike Harris en Ontario et, à cette époque, nous avions vu, dans une succession de dossiers, ce qui arrive quand un gouvernement ne tient pas à faire travailler la bureaucratie dans l'intérêt de la population. Chaque jour, des gens roulent sur l'autoroute 407 qui a été entièrement cédée au secteur privé sans une véritable évaluation de l'intérêt public. Cette autoroute a été vendue 3 milliards de dollars mais moins de 12 mois plus tard, elle a été évaluée à 11 milliards de dollars. On peut parler d'un véritable cadeau.
On ne parle pas publiquement du projet sur la justice auquel ont participé des députés d'en face, qui sont actuellement ministres, et pourtant c'est une affaire dans laquelle on a donné des centaines de millions de dollars à une entreprise privée pour mettre au point un système de gestion des cas. Au terme de tout un contentieux, le gouvernement de l'époque et les suivants se sont retrouvés sans rien du tout.
Il y a encore d'autres cas de gaspillage de milliards de dollars par une certaine catégorie de conservateurs qui méprisent le gouvernement. Disons qu'en ce qui concerne la Loi sur la responsabilité maritime et les besoins exprimés ici, une certaine vigilance s'impose, non seulement de ce côté-ci de la Chambre, mais aussi de la part du public. Pour comprendre le gouvernement actuel, il faut se souvenir de sa prédilection pour son propre intérêt.
C'est une caractéristique qui commence à coller, à tort ou à raison, au dans l'esprit du public. Dernièrement, les sondages d'opinion montrent qu'on ne lui fait plus confiance pour diriger l'économie.
J'aimerais dire en toute humilité aux députés d'en face que le problème vient en partie de là, du fait que leurs dirigeants aussi bien que les députés eux-mêmes ne parlent pas ici de la manière d'acheminer l'argent de l'infrastructure vers leurs propres communautés. Ils ne disent pas comment la taxe sur l'essence pourrait amener des centaines de milliers ou des millions de dollars, dans certains cas, directement à leurs municipalités pour répondre aux besoins locaux, parce qu'on a l'impression, sans vouloir accuser qui que ce soit, qu'ils préfèrent comme autrefois se découper le gâteau à l'abri des regards en espérant que leur circonscription en bénéficiera. Mais même si l'argent a tendance à prendre la direction des circonscriptions conservatrices, cela ne veut pas dire nécessairement que ces circonscriptions vont en profiter.
Certes, les gens estiment qu'il est grand temps de nous occuper de questions comme la responsabilité maritime, mais je suis convaincu aussi qu'ils veulent que nous nous expliquions sur l'argent qui doit servir à la relance, car c'est de l'argent que leurs petits-enfants devront rembourser. Ils veulent que cet argent soit utilisé de façon rigoureuse, qu'il soit affecté à des causes valables.
Nous n’avons pas encore entendu un seul député ministériel s’exprimer. En réalité, ils ont tous voté contre l’attribution à leurs collectivités locales d’une juste part des fonds destinés aux infrastructures. Ils ont plutôt accepté un programme d’application à l’ancienne qui permettra à quelqu’un des officines du pouvoir de laisser sa marque. Ils espèrent qu’il y aura davantage de cérémonies d’inauguration de projets dont ils pourront s’arroger le mérite.
Je dirais aux députés d’en face que, tout comme le projet de loi aurait dû être présenté à la Chambre il y a déjà un certain temps, tout comme nous aurions dû aider le tourisme maritime par le passé, tout comme nous aurions dû nous assurer plus tôt que nos mesures de protection de l’environnement sont assez fortes pour que nous puissions progresser, ainsi il nous faut aborder sous un autre angle les modalités de fonctionnement du gouvernement.
Il est de plus en plus urgent que le gouvernement s’en aperçoive et le comprenne. Je fais appel à la sagesse des députés d’en face, dans leur façon de voter, dans les choix qu’il faudra faire, dans les considérations dont ils devront tenir compte dans les réunions de leur propre groupe parlementaire. Il faut dire au gouvernement et à ses dirigeants, tout simplement, qu’il est temps de s’occuper des Canadiens plutôt que, comme on le fait sans cesse à la Chambre, du Parti conservateur du Canada.
J’ai hâte de pouvoir discuter davantage avec les députés du projet de loi et, bien entendu, car c’est encore plus important, des priorités qu’il traduit. Il ne s’agit pas uniquement de protéger la circulation maritime à destination du Canada, de moderniser nos mesures de protection de l’environnement et de promouvoir de nouvelles industries. Il faut aussi que la Chambre soit efficace, dans l’intérêt des Canadiens. Il ne faut pas qu’on ait besoin de quatre ans pour soumettre un bon projet de loi à la Chambre, où les députés peuvent le renvoyer à un comité pour qu’y comparaissent les groupes qui doivent participer à son examen.
Il est peut-être troublant pour ceux qui suivent nos délibérations d’apprendre que nous ne sommes pas pris tous les jours par les importants enjeux dont le gouvernement devrait nous saisir à propos du secteur de l’automobile. Le gouvernement ne nous a toujours soumis aucune proposition concernant le secteur de l’automobile, celui des forêts ou les infrastructures. Il s’est contenté de présenter ce qu’il estime être dans son intérêt politique, et il ne met pas la Chambre dans le coup.
Les États-Unis, et c’est à leur honneur, ont montré à la population ce qu’ils faisaient. Quant à nous, le résultat est que nous n’avons aucune protection, comme des actifs qui auraient été engagés pour garantir les fonds que nous avons proposés à General Motors. Rien. Tous les engagements de cette nature ont été pris envers les Américains. Nous avons hâte...